| 7 janvier 1916ETAT CIVIL
 Du 4 janvier
 D�c�s
 [...] Christophe Ferry, 83 ans, sans profession, Remoncourt 
				(M.-et-M )
 11 f�vrier 1916
 Mort accidentelle. - Le corps de M. Jean-Baptiste Fremion, �g� 
				de 80 ans, originaire de Dom�vre-sur-Vezouze, habitant 
				Lun�ville, a �t� retir� de la Meurthe, au lieu dit �� Les 
				Turbines �, territoire de Moncel. Des renseignements recueillis, 
				il r�sulte que le d�funt, dont la vue �tait tr�s faible, est 
				tomb� accidentellement � l'eau.
 13 janvier 1916
 LUN�VILLE
 Tribunal correctionnel.
 Fraudes alimentaires. - Martin Alphonse, 71 ans, aubergiste � 
				Saint-Martin, et Camaille Jos�phine, femme Nicolas, 51 ans, 
				d�bitante � Leintrey, ont vendu tous deux, sous le nom de 
				Pernod, une absinthe de qualit� et degr� inf�rieurs. Les faits 
				se sont passes en 1914, avant la d�claration de guerre et un 
				pr�l�vement op�r� dans les bouteilles des deux d�bitants permit 
				de constater la fraude. La r�gie se porte partie civile au 
				proc�s et r�clame par l'organe de son repr�sentant, agent de 
				l'administration des contributions directes, des amendes s�v�res 
				et quintuples droits. - Le tribunal les condamne � 16 francs 
				d'amende avec sursis, pour le d�lit et � 5 fr. d'amende pour 
				infraction aux lois de r�gie.
 3 mars 1916
 DOMEVRE-SUR-VESOUZE
 Nos braves. - Nous sommes heureux d'apprendre � nos lecteurs que 
				la m�daille militaire vient d'�tre remise sur le front � 
				l'adjudant-chef Pierre Honor�, du 111e r�giment d'artillerie 
				lourde, anciennement batteries du 4e r�giment d'artillerie 
				lourde Nancy, qui ont pris part � sa d�fense.
 Ce sous-officier est notre compatriote et natif de Dom�vre-sur-Vezouse. 
				- Toutes nos f�licitations.
 6 mars 1916
 De retour
 MM. les maires de V�ho, Xures, Xousse et Remoncourt, qui, depuis 
				quinze mois, �taient prisonniers au camp de Holzminden, viennent 
				de rentrer.
 Ils portaient un pantalon noir allemand � bande jaune et le 
				brassard jaune du camp. Les Allemands, pour qu'on n'enl�ve pas 
				le brassard, coupent te drap des v�tements et le remplacent par 
				l'�toffe d�nonciatrice.
 Deux de ces maires, qui se trouvaient sans ressources ont �t� 
				habill�s par le Comit� de secours aux r�fugi�s.
 Peut-�tre bien aurait-on pu s'occuper d'eux, - ce sont des 
				repr�sentants du peuple, - un peu plus t�t et un peu mieux.
 Mais leur moral est excellent.
 7 mars 1916
 LES RAPATRI�S
 Convoi du 11 f�vrier 1916
 [...] Barbas - Fleurentin Fran�ois, 61 ans, Moulins.
 [...] Leintrey - Galloix Charles, 59 ans, 
				Saint-Pourcains-sur-Sioule (Allier).
 [...] Vaucourt. - losson Joseph, 72 ans, Moulins.
 Veho. - Munier J.-B., 55 ans. Moulins.
 Xousse. - Hamezos Charles, 55 ans, Saint-Pourcains (Allier).
 [...] Convoi du 12 l�vrier 1916
 [...] Buriville. - Dort Alphonsine, 63 ans, � Auch
 [...] Verdenal. - Jardin Charles, 71 ans, direction non indiqu�e.
 10 mars 1916
 LUN�VILLE
 Ex�cution de la loi du 23 janvier 1916.
 D�claration des biens des puissances ennemies.
 - Avis aux int�ress�s. - Le procureur de la R�publique � 
				Lun�ville a l'honneur d'aviser les personnes d�bitrices ou, en 
				g�n�ral, contractantes � l'�gard de sujets des puissances 
				ennemies, habitant l'arrondissement de Lun�ville, qu'elles sont 
				dans l'obligation de se pr�senter en personne, dans un d�lai de 
				quinze jours � compter du 4 mars 1916, pour faire leurs 
				d�clarations.
 Ces d�clarations sont re�ues aux endroits ci-apr�s :
 1� Personnes habitant la commune de Lun�ville, au si�ge du 
				commissariat de police � Lun�ville ;
 2� Personnes habitant les communes du canton nord de Lun�ville 
				et les communes du canton d'Arracourt rattach�es temporairement 
				au dit canton nord, au si�ge de la justice de paix du canton de 
				Lun�ville ;
 3� Personnes habitant les communes du canton de Baccarat et les 
				communes du canton de Bl�mont. rattach�es temporairement au dit 
				canton de Baccarat, au si�ge de la justice de paix du canton de 
				Baccarat ;
 4� Personnes habitant les communes des cantons de Lun�ville 
				sud-est Bayon et Gerb�viller, au si�ge de la justice de paix de 
				ces cantons ;
 5� Personnes habitant les communes du canton de Badonviller, au 
				parquet de Lun�ville.
 Le procureur de la R�publique croit devoir rappeler aux 
				int�ress�s que ces d�clarations ainsi que le d�lai qui leur est 
				imparti sont de rigueur et que l'inobservation de ces 
				prescriptions entra�nerait contre les contrevenants les 
				poursuites et les p�nalit�s pr�vues par la loi.
 18 mars 1916
 �TAT CIVIL
 Du 15 mars 1916.
 D�c�s
 [...] Antoinette-Juliette Florentin, � 62 ans, sans profession, 
				veuve Desbuisson, � Bl�mont (Meurthe-et-Moselle).
 19 mars 1916
 RET0UR D'EXIL
 interview de M. L'H�te, de Baccarat
 Le �� Petit Parisien � publie une longue interview de M. L'H�te, 
				conseiller municipal de Baccarat, �g� de 64 ans, qui vient de 
				rentrer d'Allemagne, o� il avait �t� emmen� comme otage en ao�t 
				1914. En voici les principaux passages :
 �� - Ils m'ont pris au collet un beau matin, et, sans me laisser 
				le temps de dire ouf, ils m'ont emmen�.
 - Vous allez voir le beau pays d'Allemagne, me dirent-ils en 
				mani�re de consolation.
 Et ils riaient grossi�rement. Mais ni ces paroles ni ces rires 
				ne me rassuraient. Un officier me remit une feuille de papier 
				sur laquelle �tait trac�e en allemand une phrase que je me fis 
				traduire. Et cette phrase signifiait : �� Cet homme n'a fait 
				aucun mal. Au contraire, il n'a fait que remettre le bon ordre 
				dans la ville. �
 - �a vous servira, me dit l'officier, en hochant la t�te d'un 
				air tout � fait aimable.
 Ce petit morceau de papier je l'ai gard� pr�cieusement. Il m'a 
				�t� en effet tr�s utile. Chaque fois que quelqu'un, soldat ou 
				officier, voulait me molester, je lui fourrais le billet sous le 
				nez. C'�tait un talisman.
 - Gut, gut, r�pondait l'Allemand, bonne pour vous, bonne, 
				bonne...
 Et on me fichait la paix.
 On nous emmena d'abord � Bl�mont. L�, on voulut nous faire 
				coucher dans la gare, mais elle �tait pleine de soldats. Quelle 
				odeur ! Je refusai de rester l�. Alors, on nous conduisit � 
				Sarrebourg et de l� � Strasbourg.
 Nous avions rencontr�, en chemin, un capitaine et un 
				lieutenant-colonel fran�ais prisonniers, on nous parqua tous les 
				cinq dans la salle d'attente, comme des b�tes.
 - Vous �tes prisonniers de guerre, nous dit-on.
 - Prisonniers de guerre, oui, mes c... ! je le sais.
 Mais, vous pensez bien, je murmurai cela tout bas, entre mes 
				dents.
 Et M. L'H�te, disant cela, sourit et me lance un petit coup d'oeil 
				malin.
 De Strasbourg, on nous envoya � Rastadt et on nous enferma dans 
				la citadelle. J'y connus les douceurs de la cellule. Elles n'ont 
				rien d'agr�able. C'est une f�licit� dont on peut se passer. Mais 
				j'y �prouvai pourtant, d�s les premiers jours, une grande joie. 
				Laigle, mon coll�gue au conseil municipal, et l'abb� Louis, cur� 
				de Baccarat, pris quelque temps avant moi en otages, �taient l�. 
				Nous nous rencontr�mes un matin, dans les couloirs de la 
				citadelle. Surprise, �motion.
 - Eh ! bien, quoi ! me voil�, je viens vous rejoindre.
 Et nous nous embrass�mes.
 Nous rest�mes six semaines � Rastadt, puis nous f�mes exp�di�s � 
				Heidelberg. Exp�di�s, c'est le mot, comme des colis.
 Mais nous ne devions pas rester longtemps � Heidelberg. Un 
				matin, un sous-officier vint nous annoncer que nous allions �tre 
				transf�r�s � Gusterloh ; Et tout de suite.
 - Tout de suite ? Eh" bien, et notre solde ?
 - Vous la toucherez � Gusterloh.
 Je protestai.,
 - C'est cela. Et nous claquerons du bec en route, pas vrai ?
 - Du bec... claquer... Nein... Nein... pas claquer, assura le 
				sous-officier qui entendait parfaitement ce langage imag�.
 Il nous quitta un instant et revint, tenant un long chapelet de 
				saucisses qu'il me passa au cou.
 - En aurez-fous assez gomme �a ?...
 Et il riait de toutes ses dents qu'il avait larges, longues et 
				noires. Je lui aurais volontiers flanqu� mon pied quelque part, 
				mais...
 Cinq minutes apr�s nous quittions la citadelle. Dehors, on nous 
				fit monter dans un tramway Mais la populace �tait l�, assembl�e. 
				Elle nous avait aper�us ; alors ce furent des hu�es, des cris de 
				rage, des clameurs furieuses. Il fallut baisser les stores. La 
				foule nous poursuivit quand m�me, hurlant toujours. Elle ne nous 
				abandonna qu'au bout de la ville. Alors, on nous f�t descendre 
				et nous d�mes parcourir � pied deux kilom�tres, jusqu'� une 
				caserne qui devait �tre notre prison. Elle �tait toute neuve, 
				toute fra�che. Nous en f�mes les premiers locataires. On nous en 
				offrit l'�trenne. Attention d�licate.
 C'�tait la m�me existence qu'� Rastadt, la m�me qu'� Heidelberg.
 A Gusterloh, d�s le 7 f�vrier, M. L'H�te
 apprit d'un marchand de bestiaux que les Allemands pr�paraient 
				une offensive formidable contre Verdun.
 �� Et si cette fois nous ne r�ussissons pas, ajouta le marchand, 
				nous sommes f... �
 - Qu'il ait dit vrai, cet homme !
 Je commen�ais � me faire a la nouvelle existence que je menais � 
				Gusterloh, ach�ve M. L'H�te. Quand, un beau jour - ah !oui, 
				vraiment le beau jour ! - on vint mannoncer que j'allais rentrer 
				en France. Vous comprenez ma joie, non, vous ne pouvez pas 
				comprendre. Apr�s dix-sept mois de captivit�, j'allais revoir 
				les miens, j'allais retrouver mes amis et ma pauvre petite ville 
				de Baccarat. Quel bonheur ! Ah ! comme le temps me paraissait 
				long maintenant, long, long. Enfin nous quitt�mes Gusterloh. On 
				nous emmena � Senlager, o� nous pass�mes deux jours. Ah ! 
				Senlager, un enfer !
 A la fronti�re on nous fouilla, du moins on fouilla mes 
				compagnons, minutieusement. J'avais, dans la poche int�rieure de 
				mon gilet, quelques pi�ces d'or qui avaient �chapp� � la 
				curiosit� indiscr�te de mes gardiens de Strasbourg, de Rastadt, 
				d'Heidelberg et de Gusterloh. Cette fois encore on ne les trouva 
				pas. Les voici.
 Et M. L'H�te �tale quatre beaux louis sur la table.
 - J'ai dit : �� Les Boches ne les auront pas �, et ils ne les ont 
				pas eus. Ah ! ah ! je les ai roul�s, les Boches !
 Et � cette pens�e M. L'H�te �clate de rire, d'un bon rire sain, 
				heureux et triomphant.
 Il a roul� les Boches. �
 30 mars 1916
 Les Rapatri�s
 Convoi du 14 mars 1916.
 Barbas. - Helluy Edmond, 60 ans, Annemasse (provisoirement).
 [...] Convoi du 23 mars 1916.
 Leintrey. - Gadat Jules, 47 ans, Annemasse.
 6 avril 1916
 Les rapatri�s
 Convoi du 30 mars 1916. - Bl�mont : Andr� Joseph-Maximilien, 22 
				ans, � Annemasse, chez Chatel.
 
 Lun�ville
 Etat civil du 22 au 29 mars 1916.
 [...] D�c�s. - Du 23 : Marie-Rarbe Roi, veuve Dumas, 82 ans, �. 
				Buriville.
 [...]Du 26 : Rose Bouillon, veuve Cajelot, 75 ans, � 
				Saint-Martin.
 8 avril 1916
 �TAT CIVIL
 du 5 avril 1916.
 D�c�s
 [...]Marie Friot, 32 ans, sans profession, �pouse Perrin, 
				Reclonville (M.-et-M.).
 9 avril 1916
 Les rapatri�s
 Convoi du 1er avril 1916
 [...] Repaix : Michel Louis, Annemasse- - Harbouey : Pierre 
				Emile, id.
 16 avril 1916
 ETAT CIVIL
 D�c�s
 [...] Joseph Clause, 84 ans, sans profession, � Leintrey 
				(Meurthe-et-Moselle).
 17 avril 1916
 Les rapatri�s
 Convoi du 1" avril,
 Amemoncourt. - Stocard Julien, 51 ans, Belleperche (T.-et-G.).
 [...] Autrepierre. - Bregeard Eug�ne, 35 ans, Mauvezin (Gers).
 [...] Harbouey. - Pierre Emile, 40 ans, Laval, 10 rue d'Estuan, 
				chez Mme Munier.
 [...] Repaix. - Michel Louis, 38 ans, Montb�qui, par Dieupontale 
				(T.-et-G.).
 16 avril 1916
 Tribunal correctionnel. - D�lit de chasse. - Maire Eug�ne, 62 
				ans, manoeuvre � Buriville, a �t� surpris le 29 mars tendant des 
				collets dans la for�t - Un mois de prison par d�faut et 100 
				francs d'amende.
 3 mai 1916
 Etat civil (du 19 au 26 avril 1916)
 D�c�s. - [...]
 Du 25 : Augustine Dubas, �pouse Dubas, 41 ans, � Bl�mont.
 8 mai 1916
 Nos Braves
 Le g�n�ral commandant le ...e corps d'arm�e cite � l'ordre du 
				corps d'arm�e :
 Marin Louis, sous-lieutenant au 114e r�giment d'infanterie : 
				officier �nergique et plein d'allant. A brillamment conduit sa 
				section � l'assaut des tranch�es ennemies, le 9 mai 1915, au 
				nord d'Arras. A �t� tr�s gri�vement bless� le 11 mai, au cours 
				d'un bombardement. �
 Le lieutenant Marin, mort � la suite de ses blessures, �tait 
				originaire de Bl�mont et �tait le neveu du g�n�ral Marin, d�c�d� 
				� Nice, il y a deux ans.
 17 mai 1916
 Obs�ques d'aviateurs. - Nous lisons dans l' �� Ind�pendant � :
 �� Les obs�ques des victimes d'un accident d'aviation, ont eu 
				lieu mercredi dernier dans une commune des environs de Lun�ville 
				qu'une discr�tion oblig�e nous interdit de d�signer.
 La c�r�monie fun�bre s'est- d�roul�e au milieu d'une affluence 
				attrist�e et recueillie, compos�e de militaires et de civils.
 Les deux cercueils : celui du pilote et celui de l'officier 
				observateur, �taient dispos�s sous une tente am�nag�e en 
				chapelle ardente. Envelopp�s du drapeau tricolore, ils 
				disparaissaient sous les fleurs et les couronnes apport�es par 
				les amis des victimes.
 Au premier rang de l'assistance, se tenaient M. le G�n�ral 
				commandant la ...e division, entour� de ses officiers 
				d'ordonnance, les officiers aviateurs et des d�l�gations 
				d'officiers de -toutes armes ; M. Edmond Gu�rin, administrateur 
				de la fa�encerie de Lun�ville ; la Municipalit� et la majeure 
				partie de la commune de ...
 Une des victimes, le lieutenant de r�serve d'artillerie Henri 
				Ob�lianne, n'�tait pas un inconnu pour nous. Il �tait attach� 
				comme ing�nieur, sous-directeur � la fa�encerie Keller et 
				Gu�rin, depuis plusieurs ann�es. Par l'amenit� de son caract�re, 
				par sa cordialit�, il s'�tait rapidement acquis de nombreuses 
				sympathies, tant � l'int�rieur de l'usine que parmi la 
				population lun�villoise.
 Les deux fr�res du lieutenant Ob�lianne sont d�j� morts 
				h�ro�quement pour la Patrie. L'�� Ind�pendant � a publi� les 
				citations � l'ordre qui honorent, leur m�moire. L'un �tait avant 
				les hostilit�s, contr�leur des contributions � Lun�ville, comme 
				le fut leur p�re pendant, de longues ann�es : l'autre, m�decin � 
				Bl�mont, �tait alli� � la famille Barb�.
 Apr�s l'absoute, le cort�ge fun�bre se dirigea vers le cimeti�re 
				communal o� les deux cercueils furent d�pos�s dans des fosses 
				creus�es c�te � c�te.
 Les pri�res liturgiques termin�es, des discours furent prononc�s 
				par le capitaine commandant l'escadrille � laquelle 
				appartenaient les d�funts ; un autre au nom de l'Association 
				amicale des anciens �l�ves de l'Ecole centrale, qui comptait 
				Henri Ob�lianne parmi les membres, et enfin par M. le G�n�ral 
				commandant la ...e division, au nom de l'arm�e.
 Bien des larmes coul�rent pendant cette imposante et triste 
				c�r�monie, rappelant aux uns les souvenirs de pr�cieux disparus, 
				aux autres la perte d'un ami tr�s cher. �
 11 juin 1916
 Lun�ville
 Tribunal correctionnel.
 D�tention d'engins prohib�s.- Maire Eug�ne, 62 ans, journalier, 
				r�fugi� � Buriville, fait opposition � un jugement du 19 avril 
				1916 qui l'a condamn� � un mois de prison et 100 fr. d'amende. 
				Il fut trouv� par la mar�chauss�e en possession d'engins de 
				chasse prohib�s, lacets, etc., qu'il cachait dans ses poches. Le 
				tribunal confirme son pr�c�dent jugement.
 12 juin 1916
 Les rapatri�s
 Convoi du 7 juin 1916.
 [...] Domjevin. - Guise Charles, 17 ans, Lamb�ze (Gers), chez 
				Mme Gerard.
 29 juin 1916
 Nos braves
 Le mar�chal des logis Georges Henry, du 8e d'artillerie, 12e 
				batterie, a �t� cit� en ces termes � l'ordre de son corps 
				d'arm�e :
 �� Excellent sous-officier, tr�s courageux. S'est propos�, le 10 
				avril 1916, pour aller occuper avec sa pi�ce un emplacement en 
				caponni�re dans nos premi�res lignes, s'y est maintenu sous des 
				bombardements intenses pendant trois jours, au bout desquels il 
				a �t� bless� � son poste de combat. �
 Le sous-officier Henry est originaire d'Emberm�nil. Ses parents 
				demeurent � Roville-devant-Bayon depuis le d�but des hostilit�s. 
				Nos sinc�res f�licitations.
 21 juillet 1916
 Les Rapatri�s
 convoi du 14 juillet 1916
 Fr�m�nil - Adam Jean, 55 ans, Azerailles (M.-et-M.)
 [...]Igney-Avricourt. - G�rard Alphonse, 56 ans, Lombez (Gers).
 19 ao�t 1916
 Nos morts glorieuses
 Nous apprenons avec regret la mort de M. Gaston Blum, capitaine 
				d'artillerie de r�serve, tomb� au champ d'honneur, � son poste 
				de combat le 11 juillet dernier,
 M. Gaston Blum �tait sur le front depuis le d�but de la guerre. 
				Ag� de 28 ans seulement, il venait d'�tre promu capitaine. Il 
				�tait le gendre et l'associ� de M. Edmond Bechmann, de Bl�mont, 
				membre de la Chambre de commerce.
 Nous prions les familles de vouloir bien agr�er nos condol�ances 
				�mues et sympathiques.
 26 ao�t 1916
 SAINT-DI�
 N�crologie. - Nous apprenons la mort � Bl�mont, encore occup� 
				par l'ennemi, de Mme Hennequin, belle-m�re de M. Ernest Colin, 
				ancien adjoint au maire de Saint-Di�.
 C'est une nouvelle et cruelle �preuve, ajout�e � bien d'autres, 
				qui atteint M. et Mme Ernest Colin. Nous leur adressons, dans 
				ces douloureuses circonstances, nos sympathiques condol�ances. 
				E. G.
 8 septembre 1916
 LUN�VILLE
 Etat civil (du 23 au 30 ao�t).
 D�c�s. - Du 25 : Joseph Malo, 77 ans, sans profession � 
				Mign�ville. [...] Du 27 : Camille Mangeot, 55 ans, vannier � 
				Og�viller.
 26 septembre 1916
 Commissariats de police
 M. Fischer (Louis-Othon), commissaire sp�cial de police sur les 
				chemins de fer d� l'Est � la r�sidence d'Igney-Avricourt, est 
				nomm�, provisoirement et pour la dur�e de la guerre, commissaire 
				sp�cial de police sur les chemins de fer de l'Etat � la 
				r�sidence de Dieppe en remplacement de M. Daru, qui re�oit une 
				autre destination. Son traitement reste fix� � 8.000 fr.
 4 novembre 1916
 Lun�ville
 Tribunal correctionnel
 [...]D�bits clandestins. - Bezancenez Marie femme Bageot D�sir�, 
				48 ans, sans profession � Bayon, et Jacques-Jeanne-Marguerite, 
				femme Veltin Joseph, 36 ans, brodeuse � Xousse, �vacu�e � 
				Laronxe, r�coltent chacune 16 fr. d'amende pour d�faut de 
				d�claration pr�alable � l'ouverture d'un d�bit de boissons.
 Outrages. - Michel Constant, 82 ans., propri�taire � Reillon, 
				�vacu� � Saint-Cl�ment, qui s'est vu l'objet de r�quisitions 
				g�nantes, s'est laiss� aller � porter des appr�ciations 
				injurieuses sur les militaires. Le tribunal ne lui inflige que 
				16 francs d'amende en raison de son �ge, les bons renseignements 
				recueillis sur son compte et sa situation malheureuse.
 16 novembre 1916
 �TAT CIVIL
 Du 12 novembre.
 D�c�s
 Edouard Fran�ois, 46 ans, ancien marchand de vins en gros, � 
				Bl�mont.
 
 DOULEURS RENCONTR�ES
 UN REGARD D'ENFANT
 Elle s'appelle Jos�phine Flavenot. Elle a douze ans, pas plus, 
				avec une petite frimousse charmante, toute rieuse, un peu p�lie 
				seulement par la douleur physique.
 Car cette fillette, deja, a eu beaucoup de douleur.
 Et voici cette tristesse : cinq �clats d'obus dont quatre � la 
				t�te. L'un d'eux m�me arracha l'oeil droit, compl�tement.
 Elle avait onze ans alors.
 Onze ans ! C'est bien t�t pour souffrir !
 La guerre a de ces horreurs...
 Au d�but de cette guerre, la mignonne se trouvait avec sa m�re 
				et deux petites soeurs a Leintrey, en Lorraine, tout pr�s de la 
				fronti�re, sous l'invasion qui d�ferlait. Pas m�me le temps de 
				fuir...
 Pendant des mois et des mois, ce furent toutes les horreurs de 
				l'occupation, toutes les privations, surtout lorsque, les 
				Fran�ais s'�tant rapproch�s, Leintrey devint, pour la ligne 
				allemande, village d'avant-postes.
 Les Boches oblig�rent les quelques malheureux qui �taient encore 
				dans le village, � demeurer, esp�rant, par l�, g�ner notre tir.
 La famille Flavenot t�cha de vivre... On ne lui distribuait, pas 
				de pain. Que pouvaient faire trois petites filles et leur m�re, 
				presque infirme, �perdue d'angoisse ?...
 La canonnade �tait incessante : Leintrey �tant pour les Fran�ais 
				un point strat�gique, h�las !
 En avril 1915, un jour, il y eut un duel d'artillerie, un duel 
				terrible.
 Jos�phine �tait � coudre � la fen�tre, quand un obus, un de ces 
				terribles soixante-quinze, venu de nos lignes, �clata devant la 
				maison et l'enfant fut relev�e toute sanglante, un oeil crev�...
 Quand les canons se calm�rent, on voulut soigner la petite, on 
				demanda le major. Celui-ci refusa de panser cette blessure 
				d'enfant, effroyable pourtant, et l'oeil resta pantelant.
 Il resta pantelant durant trois semaines, trois interminables 
				semaines... Malgr� les supplications de la m�re, personne ne 
				voulait secourir cette malheureuse.
 Seul un gros commandant offrit :
 �� Je vais l'envoyer � Berlin...
 �� - Avec moi ? fit la m�re.
 �� - Toute seule ! � pr�cisa-t-il en ricanant.
 Au bout d'un mois presque, l'autorit� militaire ordonna de 
				balayer, en bloc, les quelques habitants encore pr�sents � 
				Leintrey et la famille Flavenot, bouches inutiles, fut �vacu�e 
				enfin vers la France, par un voyage compliqu� en Bavi�re, en 
				Saxe, voyage qui, Dieu merci, finit en Suisse.
 L�, tout de suite, on eut piti�, et un chirurgien, un grand 
				chirurgien, op�ra l'enfant et rempla�a l'oeil mort par 
				l'illusion d'un oeil de verre.
 Et, apr�s toutes ces fatigues, tous ces malheurs, les Flavenot 
				sont revenus en Lorraine, du c�t� fran�ais, cette fois, � 
				Glonville-, pas loin de Leintrey, voulant �tre l� quand on 
				reprendra ce village !
 Que retrouveront-ils, h�las ! de leur maison ?
 La petite bless�e va mieux... bless�e de guerre aussi, bless�e � 
				l'ennemi...
 Ne trouvez-vous pas que la France lui doit quelque chose � cette 
				fillette ? Sa m�re, timidement, a fait une demande au pr�fet, 
				une demande - elle ne sait pas au juste de quoi...
 Que peut-on donner � une enfant en �change de son regard ?... Que 
				peut-on donner aussi pour adoucir cette douleur morale, plus 
				tard, quand elle aura l'�ge de comprendre : La douleur d'avoir 
				�t� frapp�e par un obus de son pays...
 Henry de FORGE.
 
 [NDLR : ce m�me texte a �t� publi� dans le Journal des 
				Instituteurs du 22 octobre 1916, dans la rubrique Lecture 
				� faires aux �l�ves. Pour son auteur, voir
				1915 - Un �crivain dans 
				les tranch�es d'Ancerviller]
 28 d�cembre 1916
 LUNEVILLE
 Etat civil (du 13 au 20 d�cembre 1916).
 D�c�s. - [...] Du 16 : Marie Jeanjean, �pouse Stourme, 59 ans, � 
				Domjevin.
 
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