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Il semble que la maire Joseph Colin, gravement malade,
n'ait pas assist� � la visite du Pr�sident Albert
Lebrun le 7 ao�t 1937. Il d�c�dera d'ailleurs quinze jours plus tard.
Joseph COLIN est n� � Bl�mont le 11 octobre 1863. Il est le
fils de Joseph COLIN (Ancerviller, 26 ao�t 1832 - Bl�mont, 1er f�vrier 1882),
ouvrier forgeron domicili� � Bl�mont, et de Marie Jos�phine CLOCHETTE (Bertrambois,
24 juillet 1837 - Bl�mont, 6 avril 1891).
En premier lieu �l�ve � Bl�mont, il poursuit des �tudes pour devenir professeur
de physique. Agr�g� en 1891, son premier poste est � Montpellier.
Il �pouse � Bl�mont, le 12 ao�t 1895 (avec comme t�moin Ernest Bichat, doyen de
la facult� des Sciences de Nancy), Reine Jeanne Marie Louise BRICE (Bl�mont,
11 d�cembre 1869, fille de Hubert Fran�ois Alexandre Brice, cultivateur, et
ancien maire et conseiller g�n�ral -
Senones, 11 septembre 1945), dont il a trois filles :
- COLIN Marie Elisabeth (Bl�mont, 29 avril 1898 - Nancy, 13 f�vrier 1990)
- COLIN Marguerite Marie (Bl�mont, 3 octobre 1900 - Paris XIV�me, 15 janvier 1960).
L'acte porte, comme le pr�c�dent, comme parents � Joseph Colin, [...]
professeur, domicili�s � Alger �, et � Reine Jeanne Marie Louise Brice,
[...] sans profession [...] accouch�e au domicile de sa m�re �.
- COLIN Marie Th�r�se (Bl�mont, 1er mai 1905 - Nancy, 25 mai 1991)
Professeur de physique au lyc�e d'Alger, puis professeur de
physique au Lyc�e Louis le Grand � Paris XIV�me depuis le 24 novembre 1900, il est en
vacances � Bl�mont le 8 ao�t 1914 chez sa belle-m�re (H�tel du Ch�telet), lors de la premi�re invasion par les troupes
bavaroises, et t�moigne dans les � Rapports et proc�s-verbaux d'enqu�te de la
commission institu�e en vue de la commission institu�e en vue de constater les
actes commis par l'ennemi en violation du droit des gens. � :
� D�POSITION faite, le 3 d�cembre 1914, � PARIS, devant la Commission
d'enqu�te. |

Professeurs du Coll�ge Louis le
Grand en 1908 : Joseph Colin, 2�me rang � partir du
bas, 9�me de gauche � droite. |
COLIN (Joseph), 51 ans, professeur au lyc�e Louis-le-Grand, � Paris :
Je jure de dire la v�rit�.
Le 13 ao�t, vers huit heures et demie du soir, des balles ont travers� les
fen�tres de ma salle � manger, � Blamont, o� je me trouvais depuis la fin de
juillet. Ma fille et une domestique, qui �taient occup�es dans cette pi�ce �
lire et � travailler, sont venues imm�diatement se r�fugier aupr�s de moi, dans
ma chambre � coucher. J'ai alors rassembl� toute ma famille, compos�e de ma
femme, de mes trois filles et de ma belle-m�re; j'ai �galement appel� mes deux
bonnes, et nous nous sommes tous rendus dans une pi�ce qui �tait r�serv�e � un
officier allemand. A ce moment, une bande de Bavarois ayant essay� d'enfoncer
les portes, une de mes domestiques est all�e ouvrir, et les soldats, conduits
par un officier, ont fait irruption dans l'appartement. Ils ont d'abord accus�
ma seconde fille, �g�e de treize ans, d'avoir tir� sur eux par une fen�tre; mais
je leur ai d�montr� l'absurdit� de cette all�gation, et ils se sont retir�s en
nous disant que nous pouvions nous coucher. A peine avions-nous eu le temps de
nous embrasser, qu'une seconde bande p�n�trait chez moi. L'officier qui la
conduisait paraissait furieux. Cette fois, c'est moi qui fus accus� d'avoir
tir�. Ma fille a�n�e, qui protestait et me tenait par le cou, re�ut � la tempe
et � l'oeil un coup de crosse qui fit jaillir le sang et l'abattit. Elle en
portera toujours la marque. Apr�s avoir �t�, � mon tour, brutalement frapp�, je
fus tra�n� dehors. Un officier bavarois s'approcha de moi et m'adressa les plus
grossi�res injures, me crachant � plusieurs reprises au visage. Pendant ce
temps, ma belle-m�re, mes filles et ma femme, qui �taient rest�es � la maison,
�taient oblig�es de se coucher sur le plancher de la salle � manger, pendant que
les Allemands enfon�aient le buffet, brisaient le piano et cassaient la
vaisselle; ma belle-m�re, ma femme et une bonne recevaient de violents coups de
crosse. Comme je les entendais crier, je dis � l'officier qui m'insultait : � Pour traiter ainsi des femmes, vous n'avez donc ni soeur ni m�re ? � Il me
r�pondit : � Ma m�re n'a jamais fait un cochon comme toi. �
Apr�s ces incidents, j'ai �t� conduit � la mairie. Quand on m'en a fait sortir,
je suis pass� � un endroit o� venait d'�tre fusill� M. Fo�ll. J'ai vu sur le mur
du sang et de la cervelle.
Le 14, j'ai �t� emmen� avec d'autres otages jusqu'� la fronti�re, et le 15 au
matin, j'ai �t� mis en libert�, surpris d'avoir la vie sauve, car les menaces
dont j'ai �t� l'objet m'avaient bien persuad� que je serais fusill�. � |
Concernant ces �v�nements, voir aussi
Ao�t 1914 - Lettre in�dite de Joseph Colin.
Membre du conseil de l'enseignement public,
Joseph Colin est nomm� chevalier de la L�gion d'Honneur par d�cret du 1er
octobre 1923.
Il r�side � Bl�mont d�s sa retraite, devient secr�taire du conseil
d'administration de Bon accueil, et r�dige en 1926 la Notice sur Blamont et Bon-Accueil.
Maire de Bl�mont de 1930 � 1937, il d�c�de � Bl�mont le 23 ao�t 1937.
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R�daction : Thierry Meurant |
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