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Documents sur Bl�mont (54) et le Bl�montois

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Critique de l'Histoire du Bl�montois - 1932

Ce texte est sans doute � l'origine des corrections rest�es manuscrites, de l'Abb� Dedenon pour son Histoire du Bl�montois dans les temps modernes (voir Les carnets de l'abb� Dedenon (10). Il est cit� d'ailleurs comme seule source pour la correction de la page 22 concernant Anne de Hongrie.


M�moires de l'Acad�mie de Stanislas - 1932-1933

S�ANCE PUBLIQUE DU 18 D�CEMBRE 1932

RAPPORT SUR LES PRIX LITT�RAIRES
(PRIX HERPIN ET PRIX DU SOUVENIR)
Par M. L�on MALGRAS (Ren� d'AVRIL)

MEMBRE TITULAIRE
MESSIEURS,

Votre Compagnie d�cerne chaque ann�e un prix qui porte un nom tr�s beau : le Prix du Souvenir. Mais le mot - qu'il faut entendre, nous le verrons tout � l'heure, dans un sens sp�cial - ne pourrait-il, en son acception g�n�rale, s'appliquer aux divers travaux historiques que vous avez couronn�s? L'histoire, c'est le Pass� dont on se souvient. Gr�ce � l'Histoire, ce que l'on croyait mort revit; oh! non pas de la vie concr�te qui nous entoure, mais d'une vie plus ou moins intense de l'esprit, d'une vie que dispense celui qui �crit et que le lecteur a l'illusion de partager et de comprendre.
Notre Lorraine, sur ce point, est fort avantag�e. Des ma�tres �minents - et qui se sont honor�s, Messieurs, de vous appartenir, - ont enrichi nos connaissances de l'autrefois; d'autres, encore aujourd'hui, continuent avec force la tradition. Si bien que les grands sujets s'�puisent et qu'apr�s avoir �tudi� les duch�s et les villes importantes, il ne reste plus aux glaneurs qu'� se vouer � des recherches sur les petits pays, ayant dans une vaste r�gion leur histoire propre et souvent curieuse ; le Blamontois, par exemple, ou sur les petites cit�s qui eurent pour possesseurs des personnages illustres, telle la ville de Clermont-en-Argonne.
[...]
L'an dernier, le prix Herpin �tait attribu� � l'auteur de la monographie d'une commune rurale. Et cette commune appartenait au d�partement de la Meurthe. Cette ann�e (et qui ne vous louerait d'un aussi opportun �clectisme?) une partie du prix Herpin ira tout d'abord, et vous en avez ainsi d�cid�, � l'historien d'une petite ville meusienne.
Certes, la science d'aujourd'hui n'a plus les vastes, les un peu trop vastes horizons de celle d'autrefois.
Si Bossuet revenait ici-bas, il ne composerait plus de discours sur l'Histoire universelle, mais peut-�tre qu'il rassemblerait des fiches pour une monographie de l'�v�ch� de Condom.
Je fais sans doute outrage � la modestie de M. l'abb� Alphonse Dedenon, aum�nier de l'Hospice Saint-Stanislas en pronon�ant son nom � la suite de celui de l'illustre pr�lat. Mais une histoire particuli�re, telle que celle du Blamontois dans les temps modernes, n'est-elle pas d'une utilit� plus grande que toute pompeuse consid�ration sur les gloires pass�es des peuples ?
M. l'abb� Dedenon s'est occup� du Blamontois parce que le Blamontois est cher � M. l'abb� Dedenon, lequel, en effet, est n� � Autrepierre, � quelques kilom�tres de la petite ville dont il �crit l'histoire.
Le comt� de Blamont, qui s'est constitu� dans les premi�res ann�es du XIIIe si�cle au profit d'une branche cadette de la maison de Salm, comprenait la plus grande partie du bassin de la Vezouse.
En 1506, il fut r�uni au duch� de Lorraine; le dernier comte, Olry, qui �tait en m�me temps �v�que de Toul, ayant c�d� le pays au duc Ren� II.
C'est � cette date que M. Dedenon commence son expos� et ce point de d�part est bien choisi, puisque Bl�mont cesse alors d'�tre un grand fief pour devenir partie int�grante du duch�, et puisqu'� l'aube du XVIe si�cle finit le Moyen Age et commence l'�poque moderne. Mais, pour �tre r�uni au duch�, le Bl�montois ne s'y fondit pas; il garda son individualit� et fut assign� en douaire � deux duchesses, d'origine �trang�re toutes deux : Chr�tienne de Danemark, veuve du duc Fran�ois Ier en 1545, qui ne mourut qu'en 1590, et Marguerite de Gonzague, veuve du duc Henri II en 1624, qui v�cut jusqu'en 1632. L'une et l'autre, la premi�re surtout, r�sid�rent souvent dans le ch�teau de Bl�mont, administr�rent le comt� par elles-m�mes ou par des fonctionnaires qu'elles nommaient, et firent du bien � leurs sujets. Sous leur sceptre, le comt� de Bl�mont pouvait encore se croire presque ind�pendant, comme plus tard la Lorraine para�tra encore autonome, gr�ce au gouvernement paternel de notre fondateur, le roi Stanislas.
Apr�s cela, Bl�mont ne fut plus qu'une simple pr�v�t�, puis fut �lev� � la dignit� de bailliage en 1751, quand La Galaizi�re divisa les deux duch�s en trente-cinq bailliages, nombre excessif, car certains de ces bailliages n'avaient qu'une circonscription d�risoire. C'est le fait d'avoir �t� chef-lieu de bailliage qui valut peut-�tre � Bl�mont, de devenir chef-lieu de district en 1790, quand fut �tablie la division en d�partements; mais les districts, on le sait, dur�rent peu, et maintenant Bl�mont n'est plus que le chef-lieu d'un canton, un des plus grands � vrai dire, du d�partement, puisqu'il ne compte pas moins de trente-deux communes.
La ville de Bl�mont se trouve plac�e sur la route qui conduit en Alsace, et, de l�, en Allemagne et en Suisse.
Cette petite ville �tait assur�e de voir bien des voyageurs illustres : le duc Charles III, sa fille �lisabeth qui son mariage avec Catherine de Bourbon, puis apr�s sa seconde union avec Marguerite de Gonzague.
Deux archiduchesses, courant vers leur destin, Marie-Antoinette, Marie-Louise travers�rent aussi Bl�mont. Les f�tes brillantes par lesquelles on accueillit de tels h�tes sont d�crites avec complaisance par M. Dedenon.
Mais il ne se laisse pas absorber par ce c�t� pompeux de l'histoire. Il donne des renseignements pr�cis sur l'organisation administrative et judiciaire du comt�, sur la
construction des �difices, sur les travaux de fortification.
L'histoire �conomique, trop souvent n�glig�e, et bien � tort, par les auteurs de monographies de ce genre, est trait�e avec soin dans cet ouvrage.
M. Dedenon n'a pas joint de pi�ces justificatives � son travail, mais il y a mis une illustration abondante et de caract�re toujours documentaire, ainsi que quelques cartes, bien faites du comt� et un plan de la ville de Bl�mont.
Au XIXe si�cle Bl�mont reconstruisit son �glise, en travers de l'ancienne comme il fut fait pour Saint-Epvre de Nancy. M. Dedenon affirme qu'elle ne co�ta que 100.000 francs. C'est pour rien ! Le coll�ge, cr�� vers 1820 et aujourd'hui disparu, eut sa belle p�riode entre 1840 et 1860.
H�las ! Bl�mont ne b�n�ficia ni du passage du canal de la Marne au Rhin, ni du trac� de la voie ferr�e Paris-Strasbourg, et ceci explique son �tat de stagnation. Qu'on nous permette d'ajouter que l'hygi�ne moderne lui vaut un regain de vie, gr�ce � une pouponni�re mod�le.
Nous venons de dire tout le bien que nous pensons de l'ouvrage. En toute �quit�, nous devons cependant laisser la parole au censeur pointilleux - lui ou un autre - qui montra quelques-uns des d�fauts du livre de M. Georges Driant. �coutons-le quelques instants :
Tr�s instruit de l'histoire du Bl�montois, l'auteur l'est moins de l'histoire g�n�rale, ce qui lui fait commettre des erreurs f�cheuses. Qu'est-ce que cette Anne de Hongrie, tante de Chr�tienne de Danemark, qui serait morte � Prague en 1548 (p. 22) ? Nous connaissons Marie d'Autriche, reine douairi�re de Hongrie, qui �tait bien la tante de Chr�tienne et qui mourra en Espagne en 1558, quelques semaines apr�s son fr�re Charles-Quint.
Le cardinal de Lorraine, fils de Charles III, est mort en 1607 et non en 1609, et il n'a jamais �t� �v�que de Toul (p. 41, 42). Ce n'est pas en 1587 (p. 36), mais d�s 1578 que Chr�tienne de Danemark a quitt� la Lorraine pour se retirer � Tortone en Lombardie.
Il y a aussi quelques n�gligences d'expression qu'il fallait �viter, car l'Histoire, non moins que les sciences, requiert une terminologie tr�s pr�cise. Ainsi morgengaw est �crit pour morgengab (p. 4); Bl�mont est un fief, non un apanage (p. 3); la Lorraine n'avait pas de Cour des comptes, mais une Chambre des comptes (p. 47); le souverain de Milan n'est pas un archiduc, mais un duc (p. 21); dot est �crit pour douaire (p. 18).
Malgr� ces quelques taches, l'Histoire du Blamontois reste un travail consciencieux, � la fois int�ressant et utile. Aimant profond�ment la terre natale, connaissant bien les traditions locales, la vie des champs, les usages ruraux, habitu� d'autre part aux recherches historiques et � l'emploi des documents, M. Dedenon �tait qualifi� pour l'entreprendre. Il s'en est acquitt� avec une sympathie visible pour ce pass� dont il ne dissimule nullement d'ailleurs les vilains c�t�s.
Pour toute ces raisons, l'Acad�mie se devait de faire participer M. l'abb� Dedenon � l'attribution du prix Herpin, en 1932.

 

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