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En 1918, en souvenir de son mari, Mme veuve Pister a
fait un legs � l'Acad�mie de Stanislas, d'une rente sur l'�tat
de 2.000 francs dont 1.000 francs � employer annuellement en
deux ou trois prix � des jeunes filles les plus m�ritantes pour
les soins donn�s � leurs parents et 1.000 francs en quatre prix
� quatre m�res de famille charg�es d'enfants et m�ritantes. Pour
la seconde ann�e de distribution, la fondation Pister concernera Halloville.
M�moires de
l'Acad�mie de Stanislas
1921
L'envahissement, par
l'ennemi, de la terre lorraine a cr��, pour les malheureux
habitants de nos villes et de nos villages, des conditions
d'existence particuli�rement dures, �preuve ou plut�t suite
d'�preuves o� se trempa l'acier des �mes vraiment courageuses.
Le village d'HaIloville en Meurthe-et-Moselle fut occup� par les
Allemands, d�s le d�but des hostilit�s.
La famille D�mange, compos�e de neuf personnes: le p�re, la m�re
et sept enfants vivants, y habitait.
Mme Henri Demange fut emmen�e en captivit� et retenue
prisonni�re, huit jours, au camp de Rastadt.
Elle fut rapatri�e par la Suisse, mais son mari resta en terre
�trang�re comme otage civil. La m�re �tait donc seule pour
subvenir aux besoins de sept enfants dont l'a�n� n'avait pas
quatorze ans. A Marseille o� elle se r�fugia tout d'abord, puis
� Tarascon, ce furent des ann�es de lutt� p�nible. Mme Demange
travailla sans rel�che jusqu'� l'extr�me limite de ses forces.
En f�vrier 1918 le p�re �tait enfin rapatri� et en juillet 1919
toute la famille, regagnait HalloviIIe. On y trouvait saccag� le
petit bien, mais courageusement tous le p�re et les deux a�n�s
en t�te se mirent au travail avec une ardeur que stimulait la
joie du retour. Deux des fils sont employ�s a la reconstruction
du village, presque enti�rement d�moli.
L'�nergie dont fit preuve Mme Demange pendant la captivit� de
son mari, la fa�on dont elle a �lev� ses enfants, au milieu des
traverses nombreuses de leur existence de r�fugi�s (ainsi qu'en
t�moigne tout particuli�rement une lettre de l'instituteur de la
commune, M. Lorin), l'ont d�sign�e � votre attention. Ce
d�vouement maternel du temps de guerre aura dans la paix sa
r�compense avec une part de 200 francs du prix Pister. |