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Documents sur Bl�mont (54) et le Bl�montois

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Dictionnaire statistique du D�partement de la Meurthe - 1836
M.E. GROSSE
Ed. Lun�ville - Octobre 1836

(Voir aussi Compl�ments et Autres communes)


BLAMONT, Albus-mons, petite ville situ�e sur le revers d'une colline, au bord de la Vezouze et travers�e par la route de Paris � Strasbourg, � 30 kilom. (6 lieues) � l'est de Lun�ville, chef-lieu de l'arrond.., � 60 s. E. de Nancy et � 479 (94 lieues) de Paris. Population : 2295 individus, 165 �lecteurs communaux, 16 conseillers municipaux, 15 �lecteurs pouf les coll�ges politiques, 480 feux et 340 habitations. Surface du territ. cadast., 1049 hect., dont 520 en terres labour., 351 en bois, 91 en prairies, 38 en jardins, 24 en p�tis et 25 en vignes dont les produits ne sont pas vant�s. Mesures de Nancy, except� le r�sal qui est de 120 litres.
Bl�mont a sur son territoire deux moulins � grains, un � �corce, une forge consid�rable sur la Vezouze, une fabrique de draps sur le ruisseau de Richeval, et un pont de trois petites arches qui est mal construit et qui n'offre pas un d�bouch� assez facile � l'�poque des grandes eaux. On voit aussi sur une hauteur, dans une charmante position, � 1 kilom. � l'est de la ville, une maison de ferme assez importante, �lev�e sur les ruines de l'ancien hermitage de St.-Jean, qui avait une certaine r�putation et qui �tait sous le patronage du chapitre de la coll�giale.
La ville de Bl�mont, �tant chef-lieu de canton, poss�de une justice de paix, dont les audiences ont lieu le vendredi, et qui a trente-une communes dans son ressort, une brigade de gendarmerie � cheval, un bureau d'enregistrement et des domaines, un receveur ambulant pour les contributions indirectes, un percepteur-receveur de contributions directes, un bureau de poste aux lettres, un relai de poste, un h�pital tr�s-beau, tr�s-commode, bien dot� et bien entretenu ; il fut donn� par un sieur Mageron, pour y loger les passants elles pauvres, en 1706. Bl�mont a encore un petit coll�ge, avec titre de pensionnat, pour lequel la ville fait des sacrifices tr�s-louables et qui m�riterait une prosp�rit� plus grande ; on y compte trois professeurs et un ma�tre d'�tude ; les b�timents sont vastes et bien situ�s. Il y a aussi plusieurs �coles primaires pour les enfants des deux sexes ; l'instruction y est l'objet de soins vigilants et vraiment dignes d'�loges ; c'est une des villes o� ou d�ploie le plus de z�le pour l'�ducation de la jeunesse.
[Correction apport�e : Le coll�ge a cinq professeur, sans compter un ma�tre de dessin]
Bl�mont a un march� consid�rable tous les vendredis ; les foires ont lieu le 25 f�vrier, le 25 juin, le 6 avril et le 30 septembre, elles ne durent qu'un jour; cette ville va prochainement jouir des rudes bienfaits d'un octroi. On y remarque environ 50 familles juives qui ont une petite synagogue, et qui se rapprochent beaucoup des catholiques par leur industrie et leurs moeurs.
La ville de Bl�mont offre un grand nombre de maisons d'une architecture �l�gante et gracieuse; deux places assez vastes et d'ont l'une vient d'�tre embellie par quelques plantations d'arbres et un parapet ; il y a plusieurs fontaines publiques, et une superbe halle enti�rement achev�e, qui sert pour la vente des grains; l'�tage sup�rieur est divis� en plusieurs salles spacieuses pour les d�lib�rations du conseil municipal et le logement de divers employ�s. On parle de construire encore une maison d'�cole pour l'instituteur communal. Bl�mont est un lieu d'�tape militaire et se trouve par le 24� 20' de longitude, et le 48� 35' de latitude.
Cette ville est une des plus anciennes de la province, elle avait autrefois ses seigneurs particuliers et servait de capitale au Bl�montois, petit pays enclav� dans le Chaumontois. Il est fait mention du Pagus Albensis, Albe-chova, en allemand, dans un acte de l'abbaye de Senones en 661, dans un dipl�me de l'empereur Henri V, au 12�me si�cle, dans le partage �tabli entre Charles-le-Chauve et Louis-le-Germanique, et enfin dans une lettre d'un �v�que de Metz, en 938. Le pays Bl�montois, ou comt� de Bl�mont, n'a pas toujours conserv� la m�me �tendue, seulement on peut dire, en g�n�ral, qu'il confinait aux terres de Salm du c�t� de Badonviller et aux ch�teaux de R�chicourt, de Turquestein et de Ch�tillon, ainsi qu'aux d�pendances de l'abbaye de Haute-Seille; mais il est arriv� que les sires de Bl�mont ont conquis quelques portions de territoire dans la ch�tellenie de Baccarat.
La maison de Bl�mont fut tr�s-puissante ; le premier seigneur de cette ville, dont l'histoire ait gard� le nom, est Ulrich de Turquestein, en 1002, qui re�ut la vouerie de St.-Sauveur par un acte de Berthold, �v�que de Toul. Le comt� de Bl�mont eut ses ma�tres particuliers jusqu'au 12e si�cle; il passa ensuite danq la maison de Salm par le mariage d'une fille unique des sires de cette ville; et enfin, en 1499, Olry de Bl�mont, �v�que de Toul, le donna par testament aux ducs de Lorraine. Les. seigneurs de Bl�mont se faisaient nommer indiff�remment comtes ou sires; cependant les traditions nous en parlent plus souvent avec cette derni�re appellation : ils se sont distingu�s presque tous par leur humeur guerri�re, leurs querelles quelquefois sanglantes et leurs exploits, On cite un comte de Bl�mont qui avait promis de d�fier dans quinze jours la ville de Metz, et qui fut vaincu pr�s de Cirey par l'arm�e Messine. Leur domaine fut souvent engag� pour dettes, maison leur fit aussi des concessions de territoire pour en obtenir des secours d'hommes et d'argent. En 1204 la terre de Bl�mont passa � la maison de Salm : en 1255 elle est inf�od�e aux �v�ques de Melz : en 1301 Henri de Bl�mont fonde la coll�giale de Deneuvre; en 1310, 1313 et 1314, guerre avec les �v�ques de Metz : en 1362, paix conclue entre le duc de Bar et Thi�baut de Bl�mont : en 1443, nouvelle guerre entre l'�v�que de Metz, Conrad et Henri de Bl�mont : en 1499 r�union � la Lorraine.
La ville de Bl�mont fut donn�e en 1545 � la duchesse Christine de Dannemarck, comme douaire; elle �tait m�re du duc Charles III de Lorraine, et elle fit sa r�sidence � Bl�mont, dont file embellit le ch�teau. Mais la plus cruelle �preuve que cette ville eut � subir, fut l'invasion des Re�tres, soldats protestants venus d'Allemagne en 1587, avec le duc de Bouillon. Ils incendi�rent Bl�mont, mais ils ne purent se rendre ma�tres du ch�teau qui fut vaillamment d�fendu par un gentilhomme lorrain, nomm� Mathias de Klopstein : ils perdirent m�me 200 hommes � l'attaque de cette forteresse. Le duc de Saxe-Veymar �tant venu l'assi�ger encore en 1636, un autre Klopstein, neveu de Mathias, mit le feu � la ville et se d�fendit avec tant de courage et d'opini�tret�, que les Su�dois, apr�s avoir forc� les remparts, pendirent le malheureux capitaine devant la porte du fort, pour le punir de sa r�sistance : la garnison fut pass�e au fil de l'�p�e. Le marquis de Feuqui�res, pour ob�ir aux ordres de Louis XIII, fit �prouver au ch�teau de Bl�mont, en 1638, le m�me sort qu'avait obtenu la plupart des forteresses de Lorraine : il fut d�moli et n'a pas �t� relev� depuis cette �poque. Les d�bris que nous voyons aujourd'hui donnent l'id�e la plus imposante de cet antique ch�teau; il �tait tr�s �tendu, entour� d'une triple enceinte de murailles; de vieux pans de remparts prot�gent encore, de leur base immuable, quelques maisons construites � la moderne; du sommet de la c�te qui domine Bl�mont, le voyageur aper�oit avec plaisir une tourelle tr�s-bien conserv�e, une partie consid�rable des bastions, des cr�naux et des murs qui d�fendaient la derni�re enceinte. Quand le soleil jette sa p�le et mourante lumi�re aux heures du soir sur ces ruines majestueuses, on ne saurait exprimer quelles pens�es m�lancoliques viennent s'emparer de l'�me..... Ainsi donc les monuments les plus durables ne peuvent �chapper � la faulx du temps.
Les foss�s qui entourent le ch�teau se comblent tous les jours, � peine en reste-t-il une faible trace; on pr�tend qu'on �tait parvenu � faire monter les eaux de la Vezouze jusque dans ses foss�s, au haut de la montagne; mais on n'aper�oit aucun indice de quelque travail hydraulique qui e�t op�r� ce prodige. La famille de Klopstein �tait en possession de ces ruines et d'un autre ch�teau, b�ti r�cemment, dans une belle position et � deux pas de l'ancienne forteresse; mais tout cela vient d'�tre vendu, et l'industrie s'est mise � la place des plus nobles souvenirs de courage et de fid�lit�. Con�oit-on comment les enfants peuvent se dessaisir des titres de gloire de leurs a�eux ?
Dans les guerres dont nous venons de parler, Bl�mont fut d�vast�, et la plupart de ses habitants p�rirent par le fer, par la famine ou par la peste, qui vint encore se joindre aux autres fl�aux : son sort fut pareil � celui de Sarrebourg, � la m�me �poque. Bl�mont se r�tablit lentement et fut reb�ti sans fortifications, tel que nous le voyons aujourd'hui. C'est une des villes de France o� existe le plus grand nombre de familles ais�es ; on y rencontre m�me de grandes fortunes. La rue qui est � l'extr�mit� de Bl�mont, sur la route de Dom�vre, se nommait faubourg de Gironville, et l'�glise paroissiale �tait dans ce faubourg.
Bl�mont �tait compris, pour le spirituel, dans le doyenn� de Salm; il y avait une coll�giale fond�e en 1382 par Henri de Bl�mont, sous le titre de l'Assomption de Notre-Dame. Cette coll�giale avait six pr�bendes; le comte Ferry de Bl�mont en �rigea une septi�me, en sorte que le chapitre r�unissait six chanoines et un pr�v�t. La coll�giale ayant �t� br�l�e dans l'incendie de la ville, ordonn� par le gouverneur en 1636, elle fut seulement reb�tie sous l'invocation de St-Maurice en 1666, et la cure lui fut unie on 1707. Les capucins y avaient un couvent qui fut �rig� en 1627 par la duchesse de Lorraine, Marguerite de Gonzague : les religieuses de la congr�gation y eurent aussi une maison qui date seulement de 1629. Aujourd'hui Bl�mont poss�de une cure cantonale dont la juridiction s'�tend sur vingt succursales et onze annexes. L'h�pital est desservi par les soeurs de St-Charles, qui sont au nombre de cinq, et deux soeurs de la doctrine chr�tienne dirigent les �coles des filles.
Bl�mont jouissait autrefois d'un si�ge pr�v�tal et d'un bailliage, ancienne g�n�ralit� de Nancy, puis chef-lieu de district qui �tait du ressort du pr�sidial de Nancy : il avait ses coutumes particuli�res.
Bl�mont est la patrie, 1� du comte Klein, qui est n� en cette ville en 1762 ; de simple lieutenant il s'�leva par son courage et ses exploits, en diff�rentes rencontres, au grade de lieutenant g�n�ral : il cessa de combattre en 1806, fut admis au s�nat-conservateur, puis nomm� pair de France en 1814 ; il a conserv� ce titre et habite Paris, 2� Klopstein, qui d�fendit si vaillamment le ch�teau de cette ville, en 1636. Ses enfants n'ont pas cess� d'honorer Bl�mont, soit par les charges qu'ils ont remplies, soit parleurs vertus priv�es; cette famille est retir�e maintenant � Ch�tillon. 3* Masson, membre associ� de l'institut, n� en 1762, et auteur de plusieurs ouvrages, entre lesquels sa ���Nouvelle Astr�e � lui a fait une certaine r�putation ; il a presque toujours v�cu au service de la Russie et il est mort en 1807, apr�s avoir �t� secr�taire des commandements du grand duc Alexandre. 4� R�gnault, n� en 1755, d�put� � l'assembl�e nationale, juge au district de Bl�mont, pr�sident du tribunal de Nancy, puis secr�taire du duc de Massa; il est mort en 1811 � Paris. 5� R�gnier, duc de Massa, ministre grand-juge, est n� en 1746. II avait d�but� par �tre avocat au bareau de Nancy; d�j� distingu� � cette �poque, il fut envoy� aux �tats-g�n�raux et apr�s la premi�re assembl�e nationale, il se retira � la campagne et ne fut point inqui�t� pendant la terreur. Il fut appel� au conseil des anciens en 1796; �lu pr�sident en 1798, se d�clara partisan de Napol�on qui l'�leva aux plus hautes fonctions : il est mort en 1814. 6� Romer, un des meilleurs grenadiers de l'arm�e fran�aise, tu� en l'an 7 � l'attaque des retranchements anglais o� il �tait entr� le premier. 7� Marmod, industriel, n� en 1757; il a rendu les plus �minents services au pays eu y faisant conna�tre des plantes et des moyens de fabrication enti�rement ignor�s jusqu'alors dans ces contr�es. Il r�gnait le plus grand ordre dans ses nombreux ateliers, la religion et les moeurs n'y furent jamais expos�es au plus l�ger �cueil; il est mort en 1806. 8* Massu, ancien chanoine r�gulier et abb� de Belchamp, connu par un petit ouvrage aujourd'hui oubli�; n� en 1665, il est mort en 1742. Son neveu, mort en 1709, a publi� a volumes de m�ditations religieuses peu consult�es; il �tait b�n�dictin et professeur � l'abbaye de Munster, 9� Lahalle, m�decin renomm� qui jouit d'une haute r�putation de sciences et d'�rudition; il existe encore aujourd'hui.


NDLR : Charles Fran�ois Philibert Masson, cit� en 3� par Etienne Grosse, n'est pas n� � Bl�mont (54) mais � Blamont (25).

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