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Les eaux min�rales de Nonhigny
 


Nous avons d�j� largement �voqu� la source min�rale de Nonhigny, soit dans l'article �� Lombrigny ? �, qui montre l'erreur de nom recopi�e pendant pr�s de 80 ans dans les ouvrages traitant des eaux min�rales, soit dans l'article �� Muschelkalk, source de Nonhigny �, qui en 1880 esp�re que �� Peut-�tre, dans quelques ann�es, verrons-nous � Nonhigny des �tablissements aussi florissants que ceux de Contrex�ville et Vittel. �

Rappelons aussi ce qu'en �crit Edmond Delorme en 1927 (Le Canton de Bl�mont) :
�� On parle depuis longtemps, � titre, de curiosit�, des Fontaines d'Eau min�rale que poss�de Nonhigny, Ces fontaines donnent, en abondance, une eau ferrugineuse, qui colore en brun les objets mis en contact avec elle. De vastes auges, o� les animaux viennent boire, recueillent l'eau de l'une de ces fontaines et celle de l'autre est d�vers�e dans un bassin de marbre �videmment fort ancien. Les habitants du pays font grand cas de ces eaux, qui m�riteraient d'�tre plus connues et d'�tre s�rieusement �tudi�es, ainsi que le terrain qui les fournit. Guerrier, Grosse, l'Abb� G�rard, cur� de Nonhigny, auteur d'une �tude des Eaux de la Lorraine et de l'Alsace, ont attir� l'attention sur les eaux min�rales de celle localit�. �

Le bassin de marbre (�� dont le travail remonte � un temps inconnu � selon E. Grosse, et dont �� La tradition en fait remonter la construction jusqu'aux Templiers � selon H. Lepage), n'existe plus ; on aurait pu croire que la source recapt�e r�cemment, et qui arrive au centre m�me du village dans un bassin � double alimentation (dont l'eau de ville - voir photographie en bas de cette page), �tait la source min�rale tant �voqu�e.

D'autant que cette source min�rale a donn� ses armes � la commune de Nonhigny �� De gueules � une fontaine d'or jaillissante d'argent soutenue par deux saumons adoss�s d'argent. �, o� s'adjoint donc aux saumons des comtes de Bl�mont, la fontaine caract�ristique de Nonhigny.
Car il restait � conna�tre les composantes chimiques de cette eau qui a pour caract�ristique de �� colorer en brun les objets mis en contact avec elle � : or la source r�cemment recapt�e ne poss�de pas une telle propri�t�. Une �tude de la pr�fecture de Meurthe-et-Moselle publi�e en 1879 (et sans doute source de la conf�rence pr�cit�e de 1880) nous apporte des informations chimiques compl�mentaires :


DESCRIPTION DES TERRAINS QUI CONSTITUENT LE SOL DU DEPARTEMENT DE MEURTHE-ET-MOSELLE
M. A. BRACONNIER
Pr�fecture de Meurthe-et- Moselle
1879

� 224. Source sulfat�e calcique de Nonhigny.
Pr�s des maisons du village de Nonhigny, l'on observe une source min�rale d�bitant de 6 � 7 litres par minute et pr�sentant, en raison de la couleur rouge de ses d�p�ts et de son odeur d'hydrog�ne sulfur�, tous les caract�res de l'eau min�rale sulfat�e calcique des sources des Vosges. L'analyse chimique confirme en effet cette identit� ; on trouvera dans le tableau ci-dessous la composition, en milligrammes, par litre, de l'eau de Nonhigny (107), de l'eau du Pavillon � Contrex�ville (108), de l'eau de la source d'Heucheloup (109), de l'eau de la source n�1 � Martigny (110) ; les lettres ont la m�me signification qu'au � 209

.

[ � 209 [...] Le tableau ci-contre, dans lequel A d�signe le num�ro d'ordre, B la silice, J le chlorure de sodium, K le sulfate de chaux, L le carbonate de chaux, M le carbonate de fer et N le carbonate de magn�sie, donne la composition en milligrammes par litre, [...], d'o� le tableau :

Mg/l chlorure de sodium sulfate de chaux carbonate de chaux carbonate de fer carbonate de magn�sie
Nonhigny 6 2289 117 20 74
Contr�x�ville (Pavillon) 140 1660 394 9 302
Heucheloup 10 2259 127 6 109
Martigny n� 1 65 1984 140 8 164
]

Il y aurait grand int�r�t � capter cette source min�rale qui pourrait rendre de grands services ; le captage, en r�unissant les filets qui se perdent pr�s de la surface, porterait, sans doute, le d�bit par minute � plus de 15 litres. Le voisinage des vall�es pittoresques du gr�s vosgien donnerait un grand attrait � une station de bains cr��e � Nonhigny.


La formation de cette source s'explique ainsi qu'il suit (fig. 54). Les eaux de pluie s'infiltrent en A, � la cote 290 m�tres, au contact des gr�s dolomitiques de la partie sup�rieure du gr�s bigarr� et des marnes bariol�es gypseuses de la base de l'�tage F ; elles descendent dans cette z�ne, sous les argiles imperm�ables de cet �tage F jusqu'� Nonhigny o� elles rencontrent une cassure qui leur permet de remonter au jour � la cote 279 m�tres. Dans leur trajet souterrain, elles se saturent de sulfate de chaux, carbonate de chaux, de magn�sie et de fer, toutes substances abondantes dans la zone qu'elles ont suivie.


Plus loin dans l'ouvrage, au chapitre �� Calcaires de Bl�mont et Moyen. Calcaires du Muschelkalk � l'auteur nous donne les caract�ristiques �quivalentes des sources Bl�mont et Repaix :

�� Le tableau ci-dessous, o� les lettres ont la m�me signification qu'au � 209, donne la composition des sources suivantes : 155, sources de Repaix ; 156, id. de Bl�mont ; 157 id. d'Azerailles ; 158, id. de Glonville; 159, id. de Magni�res. �

On peut donc dresser le tableau comparatif entre les eaux de la source min�rale de Nonhigny, et les sources d'eau potable de Repaix-Bl�mont :
 

Mg/l chlorure de sodium sulfate de chaux carbonate de chaux carbonate de fer carbonate de magn�sie
Nonhigny 6 2289 117 20 74
Repaix 5 32 378 3 traces
Bl�mont 18 10 280 15 12
 

Mais pourquoi cette eau de Nonhigny
�� colore en brun les objets mis en contact avec elle  � ?

La particularit� que l'on rencontre � Nonhigny dans les tableaux ci-dessus, est une importante pr�sence � la fois de sulfate de chaux et de carbonate de fer (le carbonate de fer est moins pr�sent � Contrexeville, et le  sulfate de chaux quasi absent � Bl�mont).

Nous allons tenter une explication chimique, en priant les lecteurs plus avis�s de ce sujet de nous apporter toute correction n�cessaire.

  • On a donc
    - Carbonate de fer : FeCO3
    et
    - Sulfate de chaux (de calcium en r�alit�) : CaSO4
     
  • Dans l'eau, le sulfate de chaux devient de la chaux �teinte, Ca(OH)2 :
    CaSO4 + 2 H2O = Ca(OH)2 + H2SO4

    (l'acide sulfurique H2SO4 explique l'
    �� odeur d'hydrog�ne sulfur� �)
     
  • L'addition de la chaux �teinte au carbonate de fer donne de l'hydroxyde de fer II,  Fe(OH)2 :
    FeCO3 + Ca(OH)2 = Fe(OH)2 + CaCO3

    (la pr�sence de ce carbonate de calcium CaCO3, participe sans doute � enrober les objets d'une couche de calcite...)
     
  • et sous l'action quasi instantan�e de l'air, l'hydroxyde de fer II s'oxyde en hydroxyde de fer III, Fe(OH)3 :
    4 Fe(OH)2 + 2 H2O + O2 = 4 Fe(OH)3
     
  • Puis cet hydroxyde de fer III se transforme en oxyde de fer III hydrat�, Fe2O3 :
    2 Fe(OH)3 = Fe2O3 + 3 H2O
     
  • Et cet oxyde de fer III hydrat�, Fe2O3 est... de la rouille ! qui compl�te et colore la couche de calcite d�pos�e sur les objets.

 



 

R�daction : Thierry Meurant

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