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8 au 14 ao�t 1914 - Mensonges bavarois


Voici une version bavaroise des terribles journ�es du mois d'ao�t � Bl�mont.
On y retrouve la sempiternelle explication des crimes allemands par la crainte des francs-tireurs ; mais en ce qui concerne le t�moignage sur Bl�mont, on ne peut que relever non seulement un curieux m�lange de mensonges, mais aussi un montage incoh�rent : ainsi, si le t�moin est un m�decin major, on ne peut imaginer le voir plus tard monter la garde devant l'�glise !

Sur les faits eux-m�mes :

  • �� Le gendarme Rindele de Tutzing fut vis� le 13 ao�t � Bl�mont par des femmes (le casque porte encore les trous!) � : incroyable fable dans une ville occup�e par des milliers de soldats allemands, o� les civils ont remis toutes leurs �ventuelles armes � la mairie.

  • L'ex�cution du cafetier Foell  (du Caf� du commerce, non du Centre) est sans doute la seule v�rit� de ce r�cit, hormis qu'il semble qu'il n'ait jamais tir� sur les troupes allemandes, mais peut-�tre trouv� effectivement en possession d'un revolver.

  • La sc�ne devant l'�glise, o� les soldats allemands sont vis�s par des tirs (de mitrailleuses !) est purement fictive, tout comme les pr�tendues ex�cutions de civils qui auraient suivi (aucune ex�cution n'ayant suivi celle de Louis Foell) et l'incendie de deux maisons.

  • Quant � la �� surprise � des Fran�ais (donc sous-entendu des soldats), avec ces tables dress�es et abandonn�es, elle est aussi une pure invention, puisqu'aucune troupe ne stationnait � Bl�mont lors de l'arriv�e des Bavarois le 8 ao�t.

Une fois encore on ne peut que constater l'impossibilit� de reconstituer les �v�nements d'ao�t 1914 � partir des r�cits allemands (voir par exemple Ao�t 1914 - R�cit allemand fantaisiste), qui accumulent erreurs, mensonges et propagande, sans doute pour justifier aux yeux du peuple allemand et du monde, les monstrueux exc�s des troupes allemandes en ao�t-septembre 1914, tant en Belgique qu'en France.


Die bayerischen L�wen
im Weltkrieg 1914/15
F�nf Monate
Kriegsarbeit der bayerischen Armee
Nach den Berichten von Augenzeugen zusammengestellt und herausgegeben von
Georg G�rtner
Ed. Munich 1915

Traduction

[...]
Bei den K�mpfen um Blamont-Badonviller erhielten unsere braven Leiber sogleich einen starken Begriff von der heimt�ckischen Kampfesweise der Franzosen, auch bekamen sie es zum erstenmal mit Franc-tireurs zu tun. Davon erz�hlt ein bayerischer Stabsarzt:
�In Saarburg traf ich die ersten verwundeten Leiber, pr�chtige Kerls. Einer, dem der rechte Zeigefinger abgeschossen war, konnte sich immer noch nicht beruhigen, da� die Franzosen mit Visier 300 m auf 50 m Entfernung geschossen hatten. �So ne Gemeinheit, Herr Stabsarzt, schie�t der Kerl auf 50 m Entfernung noch mit Visier 300. Na, ich hab ihm ein paar gelangt�, meinte er treuherzig, �f�r seine Schlamperei.� Gro�e Beunruhigung und Erbitterung herrschte allgemein unter den Soldaten 1. wegen der Kupfergeschosse der Franzosen, weil sie glaubten, Gr�nspan setze sich an und vergifte sie - Unsinn!, dann 2. weil sie in niedertr�chtiger und hinterlistiger Weise aus Kellern, Fenstern, D�chern, kurz wo es m�glich war, beschossen worden, erst von den Soldaten, dann von Zivilisten, speziell auch Weibern, die hier wirklich zu Hy�nen in den Augen der Deutschen wurden. Heroinen nennt sie die vaterl�ndische franz�sische Geschichte.
Der Feldgendarm Rindele von Tutzing wurde am 13. August in Blamont im Handgemenge von Weibern beschossen (der Helm tr�gt noch die L�cher!), zum Fenster hinausgeworfen usw. usw. Ein Cafetier an einer Stra�enkreuzung (Cafe du Centre) scho� in Zivil auf unsere Truppen, was nur aus dem Revolver herausging. Am Rathauseck wurde er zirka eine Viertelstunde sp�ter nach richterlichem Schiedsspruch standrechtlich erschossen. Mit stolzer Miene zeigte er den zur Erschie�ung kommandierten Soldaten sein Herz, eine Salve krachte, auf die Knie, dann mit der Stirn aufs Pflaster st�rzt er tot zusammen.
In Blamont erhielt auch ich meine Feuertaufe. Ich stehe, nichts B�ses ahnend, vor der Kirche bei der Wache. Ich h�re Knallen wie von einer Peitsche, schaue mich um, sehe niemand, der knallt. Zu einem Feldwebel in der N�he sage ich: �Wer knallt denn da?" Patsch, patsch, patsch, schl�gt es neben uns ein. Es waren scharfe Geschosse, die uns nur so um die Ohren sausten. Im n�chsten Moment kam dazu noch Maschinengewehrfeuer. Resultat: zwei Tote, etliche Verwundete auf unserer Seite, auf franz�sischer Seite zwei standrechtliche Erschie�ungen von Zivilisten nachher, und zwei H�user, aus denen geschossen worden war, wurden niedergebrannt. Wieviel standrechtliche Erschie�ungen in Blamont erfolgten, wei� ich nicht, weil jede Truppe die Strafe immer sofort selbst vollzieht und Meldungen dar�ber nur aus dem Generalkommando erfolgen.
Blamont hat sich gegen unsere Truppen, speziell unsere Leiber, scheu�lich benommen, infolgedessen auch viel gelitten. Die �berrumpelung der Franzosen in Blamont mu� gr�ndlich gewesen sein: wir fanden noch voll gedeckte Tische mit allem Drum und Dran, eben frisch verlassen. Am meisten Spa� machte dort unseren braven Bajuvaren die �Brasserie de Blamont", die sofort von uns �bernommen und im Betrieb weitergef�hrt wurde, wie sp�ter die in Baccarat.
Unsere �Leiber" haben in der bayerischen und preu�ischen Armee unbegrenzte Hochachtung sich erworben durch ihr schneidiges Draufgehen. Es ist nicht schlechter Witz, sondern Tatsache, da� einzelne von ihnen im Sturm - bei der kolossalen Hitze - den Uniformrock auszogen, um besser �arbeiten" zu k�nnen. Leider, leider haben sie auch recht viele Verluste erlitten. Scheu�liche Verwundungen, die Dr. Schindler-Nymphenburg mit meiner Assistenz operierte, waren nur durch Dum-Dum-Geschosse hervorgerufen, sicherem Ermessen nach.


Lors des batailles pour Blamont-Badonviller, nos courageux r�giments re�urent imm�diatement une forte notion de la perfide mani�re de combattre des Fran�ais, et ils eurent pour la premi�re fois affaire aux Francs-tireurs. Ainsi le raconte un m�decin d'�tat-major bavarois :
�A Sarrebourg, je rencontrais les premiers soldat bless�s, des gars magnifiques. L'un auquel l'index droit �tait arrach� ne pouvait pas encore se calmer de ce que les Fran�ais avaient tir� au viseur 300 m sur 50 m de distance. �� Ainsi avec quelle m�chancet�, monsieur le m�decin, le gars � tir� sur 50 m de distance avec le viseur 300. Et bien, je lui en ai mis deux [?] �, dit-il franchement, �� pour sa n�gligence.� Une grande inqui�tude et amertume r�gnait en g�n�ral parmi les soldats 1. � cause des projectiles de cuivre des Fran�ais parce qu'ils croyaient que le vert de gris se d�posait et les empoisonnait - absurdit� !, et ensuite 2. parce qu'ils �taient vis�s de mani�re basse et perfide des caves, fen�tres, toits, en bref de partout o� c'�tait possible, d'abord par des soldats, puis par des civils, sp�cialement aussi des femmes, qui devenaient alors vraiment des hy�nes aux yeux des Allemands. H�ro�nes, les appelle l'histoire fran�aise patriotique.
Le gendarme Rindele de Tutzing fut vis� le 13 ao�t � Bl�mont par des femmes (le casque porte encore les trous !), jet� par la fen�tre etc. etc. Un cafetier � un carrefour (le caf� du Centre) tira sur nos troupes en sortant un simple revolver. Au coin de H�tel de ville, il fut fusill� environ un quart d'heure plus tard apr�s un arbitrage judiciaire. Avec la mine fi�re, il montra aux soldats son coeur pour commander l'ex�cution, une salve retentit, et sur les genoux, puis le front sur le pav�, il s'�croula mort.
Dans Blamont, je re�us aussi mon bapt�me du feu. Je me tenais, sans la moindre animosit�, � la garde devant l'�glise. J'entends des d�tonations comme un coup de fouet qui claque, regarde autour de moi, ne vois personne. A un adjudant tout proche, je dis :�Qui fait ce claquement l� ?" Dum, dum, dum, retentit � c�t� de nous. C'�taient des projectiles pointus qui sifflaient ainsi � nos oreilles. Au moment suivant, vint en plus le feu d'une mitrailleuse. R�sultat : deux morts, plusieurs bless�s de notre c�t�, et du c�t� fran�ais, plus tard deux ex�cutions judiciaires de civils, et deux maisons incendi�es d'o� il avait �t� tir�. Combien d'ex�cutions judiciaires se produisirent dans Blamont, je ne le sais pas, parce que chaque troupe ex�cute la peine toujours imm�diatement et les rapports � ce sujet ne sont fait qu'au commandement g�n�ral.
Blamont s'est comport� de mani�re hideuse contre nos troupes, particuli�rement notre corps, et a par cons�quent aussi beaucoup souffert. La surprise des Fran�ais � Blamont doit avoir �t� compl�te : nous avons trouv� des tables encore enti�rement dress�es et fraichement abandonn�es.
Pour le plus grand plaisir de nos braves Bavarois, la "Brasserie de Blamont" fut imm�diatement prise en charge par nous, et l'exploitation en a �t� poursuivie, comme par la suite � Baccarat.

Note : comment traduire "ich hab ihm ein paar gelangt" ? Notre traduction, sans doute quelque peu maladroite, est ici tr�s approximative. Une paire de quoi ?

R�daction : Thierry Meurant

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