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Cette histoire de Pierre
Soudre traversera les si�cles : si on la retrouve d�s 1811 dans
D�lices de l'adolescence ou Nouveau Magasin historique pour
l'esprit et le c�ur, sous le titre �� Mort d'un sc�l�rat �, elle occupe encore plusieurs pages dans Une principaut� de
conte de f�es, Salm en Vosges de Pierre de la Condamine en
1974.
Les bulletins transmis par le ministre Fouch� � l'Empereur,
signalent Soudre comme dangereux, accus� d'avoir incendi� la
ferme de Champy avec de graves pr�somptions mais pas de preuves
(bulletin des 25/26 d�cembre 1807), puis que Soudre, �vad�, a
tu� un gendarme qui voulait l'arr�ter (31 mars 1808), et enfin
(10 avril 1808), que Pierre Soudre, domestique chez Champy, a �t� tu�
par Cairia, dit le major.
Mais sur l'identit� pr�cise du personnage, y compris le lieu de
naissance, nous n'avons trouv� aucune autre information...
Journal politique
de Mannheim
N� 103 -
1808
(m�me article en allemand dans Nordische Miszellen, n� 18 - mai
1808)
De Saint-Di� (Vosges), le 2
avril.
Un nomm� Pierre Soudre, de Blamont, signal� au gouvernement
comme un homme dangereux, ancien d�serteur, incendiaire,
braconnier d�termin�, d�linquant d'habitude, a �t� arr�t�, il y
a deux mois, par la gendarmerie, et lui ayant r�sist� �
main-arm�e, il a �t� traduit devant le tribunal correctionnel de
Saint-Di�, et condamn� � douze ans de d�tention. Mais, quinze
jours apr�s, il trouve moyen de s'�vader et retourne
audacieusement dans son canton, o� il �toit tellement craint que
personne n'osa l'arr�ter, ni m�me le d�noncer. On connut sa
retraite; des gendarmes vont pour le saisir; mais, averti qu'on
le cherchoit, ce sc�l�rat, d�termin� � p�rir, les attend de pied
ferme, arm� de pistolets et d'un fusil � deux coups. Les
gendarmes s'avancent, veulent l'arr�ter ; il en tue un ; les
autres sont contraints de se retirer. Le sous-pr�fet de
Saint-Di�, instruit de cet assassinat, envoie contre ce
meurtrier la gendarmerie des environs. Elle arrive � tems pour
cerner la maison o� il s'�toit enferm�; mais il ne sort pas et
personne ne veut aller l'attaquer. Fatigu�s d'attendre, les
assi�geans se retirent dans l'espoir de le surprendre dans un
tems plus propice. Il profite de ce moment pour sortir, et, son
arme � la main, il ne craint pas de paro�tre au milieu du bourg
de Schirmeck, o� il en impose par son audace. Il dirige ses pas
au-del� des montagnes et vient se r�fugier dans une ferme pr�s
de Senones. Le propri�taire d�p�che de suite et en cachette son
domestique, pour en instruire le maire de la ville. Ce z�l�
magistrat enjoint aux gardes champ�tres d'aller � la poursuite
du brigand, et invite les chasseurs de bonne volont� � les
accompagner. Plusieurs se pr�sentent et vont pour entourer son
asyle. Le fuyard �toit aux aguets; sit�t qu'il les voit arriver,
il s'�vade, non pas sans p�ril, car on tira de part et d'autre
quelques coups de fusil, et il re�ut une balle au poignet : les
chasseurs le poursuivirent � toute outrance; ils alloient
l'atteindre au milieu du village de la Petite-Raon, quand par
une pr�sence d'esprit peu commune, il se saisit d'un enfant
qu'il trouve sur son chemin, s'en couvre comme d'un bouclier, et
se met . par cette ruse, hors de la port�e des armes. Il presse
sa marche, et se dirige vers une voiture qu'il apper�oit sur la
route; il veut s'emparer du cheval et ne peut couper les traits;
ne r�ussissant pas, il jette les yeux de toute part, voit un
autre cheval attel� � une charrue, le monte et gagne la for�t.
Il choisit l'endroit le plus touffu ; des buissons, des rochers
lui servent de retranchement. Les chasseurs suivent ses traces;
ils s'enfoncent dans le bois, et parviennent � d�couvrir le
repaire de ce brigand : l'un d'eux l'apper�oit et lui d�charge
un coup mortel. Le monstre, comme un enrag�, quoiqu'une balle
lui e�t perc� la gorge, riposte encore, mais heureusement ne
blesse personne : � ce signal la troupe le serre de pr�s; le
plus hardi s'avance, lui lance � la t�te la crosse de son fusil,
et l'assomme. Le cadavre est port� en triomphe, comme celui
d'une b�te f�roce, � Senones, le 26 mars, o� il est rest� expos�
pendant 2 heures � la vue du public.
Nordische
Miszellen
N� 18 - 3 mai 1808
Berwegenheit eines B�sewitchs.
Ein gewisser Pierre Soudre von Blamont, in der Gegend von St.
Diez, welcher der Regierung als ein gef�hrlicher Mensch,
ehemaliger Deserteur, Mordbrenner, kecker Walddieb und abges
feimter B�serricht bezeichnet war, ward vor einigen Monaten von
der Gendarmerie arretirt, und da er dieser mit den Waffen in der
Hand Widerstand geleistet hatte, von dem Zunft-Tribunal von St.
Diez zu einer zw�lfi�hrigen Haft verurtheilt. Aber vierzehn Tage
nach her fand er Mittel zu entweichen, und war keck genug nach
seinem Canton zur�ckzukehren, wo er so allgemein gef�rchtet ward,
da� ihn niemand ergreisen, und sogar nicht denunciren durfte.
Sein Zufluchtsort ward endlich bekannt; Gendarmen machen sich
dann auf, um sich seiner zu bem�chtigen; aber, davon
benachrichtigt, da� man ihn suche, erwartet sie dieser
B�sservicht, auf den Tod gefa�t, festen Fu�es, bewaffnet mit
Pistolen und einer Doppel Flinte. Die Gendarmen r�cken vor, und
wollen ihn ergreifen ; er schie�t einen davon nieder. Der von
diesem Mord benachrichtigte Unterpr�fect von St. Diez bietet die
ganze Gendarmerie der Gegend auf. Sie kommt zeitig genug an, um
das Haus, in welchem er sich befand, zu umringen; aber er kommt
nicht heraus, und niemand getraut sich ihn anzugreifen, M�de
l�nger zu warten, ziehen sich die Belagerer zur�ck, in der
Hoffnung, ihn bei einer g�nstigern Gelegenheit zu �berraschen.
Er benu�t diese Gelegenheit, um sich davon zu machen, und mit
seinem Gewehr in der Hand entsieht er sich nicht, mitten in dem
Flecken Schirmeck zu erscheinen, wo er allen durch seine f�hne
Haltung imponirte. Er nimmt seinen Weg �ber die Berge, und sucht
nun seine Zuflucht in einem Pachthof bei Senones. Der
Eigenth�mer schickt sogleich insgeheim seinen Knecht ab, um den
Maire der Stadt zu benachrichtigen. Dieser lie� sogleich der
Landwache ansagen, den R�uber zu verfolgen, und freiwillige
J�ger aufbieten, ihnen beizustehen. Der Fl�chtling war auf der
Lauer; so wie er sie ankommen sieht, macht er sich davon nicht
ohne Gefahr, denn es wurden von beiden Seiten einige Schůsse
gewechselt, und er ward von einer Kugel an der Hand getroffen.
Die J�ger verfolgen ihn �u�erst heftig, und h�tten ihn bald
mitten in dem Dorfe Petit-Raon erhascht, als jener mit einer
seltenen Gegenwart des Geistes ein im Wege stehendes Kind
ergreift, sich damit wie mit einem Schilde deckt, und sich so
gegen das Gewehrfeuer sichert. Schnell schreitet er nun vorw�rts,
und geht auf einen Wagen los, den er in der Ferne gewahr wird;
er will sich des Pferdes, bem�chtigen, kann aber die Str�nge
nicht losschneis den. Er blickt allenthalben um sich, sieht ein
anderes Pferd an einem Pfluge, schwingt sich darauf und eilt in
den nahen Wald. Er w�hlt die dichteste Stelle; Gestr�uche und
Felsen dienen ihn zum Bollwerk; aber die J�ger folgen seiner
Spur, sie vertiefen sich in das Geh�lze, und entdecken endlich
die Hole dieses Rausbers ; einer von ihnen wird ihn gewahr, und
bringt ihm einen t�dtlichen Schu� bei. Das Ungeheuer schie�t wie
ein W�thens der, obgleich eine Kugel ihm durch den Hals gegangen
war, doch noch einmal seine Flinte ab, verwundet aber
gl�cklicherweise niemand. Auf dies Zeichen wird er von dem
Hausen noch mehr in die Enge getrieben; der Verwegenste geht auf
ihn zu, schl�gt ihm mit seiner Kolbe vor den Kopf und streckt
ihn todt zu Boden. Wie im Triumph ward nun der Leichnam, gleich
einem erlegten Raubthier am verflossenen 26. M�rz nach Senones
gebracht, wo er zwei Stunden �ffentlich zur Schau lag. |