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Reconstitution en Meurthe-et-Moselle
 


L'Illustration �conomique et financi�re
Num�ro sp�cial - Nancy et le Meurthe-et-Moselle
Paris - 1923

La Reconstitution industrielle

Pour examiner l'�uvre de reconstitution, il convient de rappeler quelle est la situation du d�partement de la Meurthe-et-Moselle, c�ur de la Lorraine, au point de vue industriel, en 1914.
On examinera ensuite quels ont �t� les effets effroyables de la guerre dans ce riche pays et les efforts de la reconstitution.

Situation au 2 ao�t 1914
Deux industries principales dominent dans le pays : la sid�rurgie, d'une part, et l'industrie de la filature et du tissage d'autre part.

Sid�rurgie. - Assis sur le bassin minier sid�rurgique, mais consid�rablement amput�s en 1871 par la perte des exploitations de la Moselle, les industriels sid�rurgiques commencent par r�parer les pertes faites par la cr�ation de nouvelles usines, par un d�veloppement grandissant des anciennes � la suite de la d�couverte de Thomas et Gilchris.
De 1882 � 1885, gr�ce aux d�monstrations faites par cette firme, une activit� exceptionnelle se manifeste dans les soci�t�s, sous forme de cr�ations nouvelles, sous forme de fusion, sous forme d'agrandissement, et ce d�veloppement s'accentue encore au moment o� le brevet Thomas tombe dans le domaine public.
Au point de vue technique de l'industrie, les efforts les plus grands sont accomplis pour produire scientifiquement et pour r�duire au minimum les prix de revient, notamment par la m�canique, l'adaptation de proc�d�s nouveaux d'�puration et de captation des gaz, d'utilisation des sous-produits. Mais si la sid�rurgie de Meurthe-et-Moselle est favoris�e du fait qu'elle poss�de � proximit� imm�diate les minerais calcaires ou siliceux n�cessaires aux lits de fusions, et si, pour des minerais additionnels, elle n'est pas particuli�rement d�favoris�e par rapport � ses concurrents, elle est dans une situation d�favorable au point de vue combustible.
Les r�sultats de ce d�veloppement continuellement croissant de la sid�rurgie dans la Meurthe-et-Moselle sont illustr�s par le fait que la production de ses produits est pass�e :

En ce qui concerne la fonte : de 504.000 tonnes en 1880 � 3.403.000 tonnes en 1914, repr�sentant les 67 % de la production totale de la France.
En ce qui concerne l'acier : de 178.000 tonnes � 2.290.000 tonnes, soit les 50 % de la production totale de la France.
Le nombre des hauts fourneaux de la Meurthe-et-Moselle d�passe les deux tiers des hauts fourneaux existant pour la France enti�re.


MOUTON FAIT ET UTILIS� PAR LES ALLEMANDS POUR BRISER LES MACHINES DU LAMINOIR PENDANT LA GUERRE (1914-1918)

Filatures et tissages. - L'industrie de la filature et du tissa go �tait repr�sent�e en mati�re de filature de laine par les Usines de Pierrepont, en mati�re de filature de coton par les usines Bechmann � Bl�mont, la Soci�t� Cotonni�re Lorraine � Val-et-Ch�tillon.
Au 2 ao�t 1914, 1.400 m�tiers battaient dans les diff�rentes firmes qui avaient �galement en action 145.000 broches.

Industries diverses. - Toutes les industries de produits r�fractaires, de c�ramiques et de verreries �taient en pleine production et se divisaient en cat�gories bien nettes :
Produits de construction ou r�fractaires, elles desservaient avec un soin jaloux les industries locales et �tendaient leur rayon d'action;
Ameublement et verreries d'art, elles portaient avec les noms des Majorelle, des Daum et des Gall�, des cristalleries de Baccarat, la r�putation de l'art lorrain hors des limites de l'Europe;
Brasseries, minoteries, industries diverses, telles que papeteries de luxe avec les Mazerand, fabriques d'explosifs, elles �tendaient le renom des industries lorraines bien au del� de la r�gion.
Mais le rayonnement d'une industrie ne saurait �tre en rapport avec la puissance qui la caract�rise si elle n'accompagnait et quelquefois m�me ne pr�c�dait le mouvement scientifique.
S'appuyant sur une Universit� largement ouverte � toutes les conceptions scientifiques et pratiques, elle collabore avec elle par ses multiples instituts et ses laboratoires, formant cette p�pini�re d'ing�nieurs qui, au point de vue mines, industrie chimique, industrie �lectrique, industrie m�canique, brasseries, vont encore propager dans toute la France et au del� le renom de l'industrie lorraine.
Une prosp�rit� sans pr�c�dent, fruit d'une pers�v�rance dans le perfectionnement et dans la recherche du mieux, qu'il s'agisse de moyens industriels, qu'il s'agisse du bien-�tre des ouvriers, qu'il s'agisse de la formation des ing�nieurs et des apprentis, telle est la caract�ristique de l'industrie en Meurthe-et-Moselle, au 2 ao�t 1914.

La guerre.
Les �v�nements ont d�montr� que nos ennemis s'affranchissant de toutes les r�gles du droit international, les maux ont �t� d�cupl�s, et dans nul autre d�partement la chose n'est mise mieux en �vidence que par la situation de la Meurthe-et-Moselle au moment de l'armistice.
La carte sch�matique qui en a �t� �tablie fait ressortir, en effet, que la zone de combats est relativement �troite, et l'on reste confondu quand on lit les tableaux ci-apr�s et que l'on constate ce que sont les destructions mat�rielles r�sultant directement des combats, par rapport aux destructions syst�matiques pratiqu�es par un ennemi impitoyable et acharn� � la ruine de la France.
C'est encore la sid�rurgie qui souffrira le plus durement de la haine de l'ennemi. Son action deviendra de plus en plus exterminatrice, au fur et � mesure qu'il sentira davantage que la victoire lui �chappe.
Pendant la premi�re p�riode, qui est celle de la guerre �� fra�che et joyeuse �, l'ennemi se limitera aux pr�l�vements de mati�res premi�res et de marchandises, soit pour satisfaire aux besoins de ses arm�es, soit pour garnir les magasins et ateliers de ses industriels.
Cette p�riode prend fin peu apr�s la bataille de la Marne.
La deuxi�me p�riode co�ncide avec la guerre de tranch�es. C'est la p�riode du pillage syst�matique, enl�vement des stocks, enl�vement des outillages de remplacement pour les usines allemandes, transport m�me d'installations compl�tes pour cr�er des usines enti�res nouvelles en Allemagne.
Des organisations compl�tes sont cr��es de toutes pi�ces pour assurer une importation m�thodique des installations des usines fran�aises.
La comptabilit� du vol est parfaitement organis�e: c'est d'ailleurs gr�ce � elle qu'il sera possible de faire r�int�grer une partie du mat�riel enlev� (plus de 300.000 tonnes), et Dieu Sait dans quel �tat il sera rendu dans quelle faible proportion !
La troisi�me p�riode est marqu�e par l'arriv�e des Am�ricains en France, qui sont le dernier avertissement du glas de la d�faite.
D�s lors, il ne s'agit plus de piller, il s'agit de d�molir. Ne pouvant vaincre la France par les armes, elle la terrassera au point de vue industriel et commercial en d�truisant ses usines.
C'est par le pilonnage, le dynamitage et par les mines qu'elle aura raison des installations modernes qui restent en France occup�e.
Une rage insens�e souffle chez l'occupant.
Le bilan, � l'armistice, de cette �uvre sinistre, se r�sume ainsi :
764 industriels sont sinistr�s ;
Leurs dommages �valu�s administrativement s'�l�vent � 385 millions, valeur 1914, sur lesquels plus de 300 millions sont imput�s � la m�tallurgie.
Mais si 391 sinistr�s, repr�sentant une perte subie de 58 millions environ, soit le 18 % du total du dommage de la Meurthe-et-Moselle, l'ont �t� parce que se trouvant dans la zone des combats, par contre, les autres sinistr�s, avec un dommage total de 327 millions, repr�sentent l'�uvre de destruction syst�matique, inutile et contraire aux lois de la guerre et constituent le bilan de honte de l'Allemagne.

Reconstitution
Par ce qui pr�c�de, on ne peut avoir qu'une faible id�e de l'importance de la t�che qui incombe aux industriels de la Meurthe-et-Moselle et � l'Etat fran�ais pour assurer la reconstitution des industries d�vast�es.
Pour s'en faire une id�e compl�te, il convient de se reporter � l'aspect du pays � l'armistice;
4.300 kilom�tres de routes sont � reconstruire ;
55 ouvrages d'art de plus de 3 m�tres � refaire ;
Les canaux et les chemins de fer inutilisables dans des proportions semblables.
En ce qui concerne la main-d'�uvre, la situation n'est pas plus brillante, outre les pertes d�finitives r�sultant des tu�s et des mutil�s, la main-d'�uvre reste mobilis�e encore en grande partie ou ne peut revenir sur place, faute de logements et de moyens d'alimentation et il importe de noter qu'en 1914 la Meurthe-et-Moselle utilise 110.000 ouvriers.
L'eau potable elle-m�me fait d�faut ; plus de 5.600 puits sont � curer.
La premi�re t�che de l'Etat va �tre d'assurer des logements et de mobiliser des cr�dits.
En ce qui concerne les industriels, ils ont d� constater la ruine de leurs installations, reconstituer leurs bureaux d'�tudes, recruter de la main-d'�uvre, �tablir des programmes de reconstitution, pendant que se discute au Parlement fran�ais la loi sur les dommages de guerre qui leur donnera la mesure dans laquelle ils pourront �tre assist�s par l'Etat, en attendant que l'Allemagne paie.
Ces difficult�s vaincues, c'est encore du c�t� de la sid�rurgie que les premi�res manifestations de reconstitution sont constat�es.
Elle est suivie imm�diatement apr�s par la Soci�t� de la Providence, et chaque jour voit une manifestation nouvelle dans .la reprise de l'activit�.

Effort financier. - Il e�t �t� impossible aux industriels d'�tablir un plan de reconstitution; il leur e�t �t� non moins impossible d'en poursuivre la r�alisation s'ils n'avaient eu des indications au moins approximatives sur l'importance des sommes dont ils �taient cr�diteurs vis-�-vis de l'Etat, dans les conditions fix�es par la loi de r�paration des dommages de guerre du 17 avril 1919.
Cette loi a consacr� un principe nouveau : celui de la r�paration et celui de l'�gale r�partition des charges de la guerre sur tous les Fran�ais.
Ce n'est plus une indemnit� que l'Etat fran�ais conc�de au sinistr�, c'est la cons�cration d'un droit � r�paration qui est accord� par la loi.
Mais les r�clamations des sinistr�s, pr�sent�es dans des formes d�termin�es, doivent �tre examin�es par des services comp�tents, organis�s et contr�l�s techniquement, de sorte que toute demande d'indemnit� d�pos�e entre les mains des repr�sentants de l'Etat, fera l'objet d'un examen minutieux, ayant pour but de redresser les erreurs et de fixer d'une fa�on exacte, en partant de documents probants, la r�alit� du dommage.
Parall�lement � ces services d'�valuation, ont �t� �tendues les attributions d'un tiers mandataire, connu sous le nom de Comptoir central d'achats industriels pour les r�gions envahies, d'ailleurs cr�� par une loi en date du 10 ao�t 1917.
Etant donn�e l'importance consid�rable, inconnue jusqu'� ce jour, des achats � effectuer, il �tait de sage administration de couper court aux sp�culations, aux exag�rations de prix, r�sultats de l'absence de concurrence qui devait caract�riser une p�riode comme celle qui suivrait l'armistice, durant laquelle les industries productrices �taient en nombre limit�, alors que les besoins de la reconstitution atteignaient des sommes qu'aucun esprit pond�r� n'e�t os� envisager en 1914.
Le Comptoir Central d'Achats (C.C.A.), fonctionnant d'ailleurs sous le contr�le de l'Etat, devait �tre l'interm�diaire normal entre les sinistr�s et les producteurs, tant de la France que de l'�tranger, pour la discussion des prix. Il a satisfait largement � sa mission, puisque, � la date de ce jour, il a pass� pour plus de 7 milliards de commandes.
Le concours financier de l'Etat ne s'est pas limit� � fournir aux industriels du mat�riel dont la d�pense �tait port�e � valoir sur leur compte. Toutes les mesures financi�res n�cessaires pour couvrir en esp�ces les d�penses de reconstitution qui ne sont r�glables par les sinistr�s qu'en esp�ces ont �t� prises.
Tous les travaux de reconstitution d'immeuble, tous les travaux de r�paration de mat�riel, toutes les d�penses d'acquisition de petit outillage ou autres �taient r�glables, d'abord au moyen de ch�ques, puis au moyen de Bons de la D�fense Nationale.
Enfin, devant les besoins croissants de l'industrie, des dispositions sp�ciales ont �t� prises pour permettre la d�livrance aux sinistr�s de Certificats Provisoires de dommages de guerre, bas�s sur une �valuation rapide et susceptibles d'�tre n�goci�s par les int�ress�s, ou d'�tre transform�s en Conventions de Paiement par Annuit�s � passer avec le Ministre des Finances.
L'effort financier de l'Etat se r�sume ainsi qu'il suit, pour la Meurthe-et-Moselle :
Au 1er septembre 1922 :
Avances en esp�ces et acomptes, environ 400 millions
Avances en nature (C. C. A.) et d�l�gations diverses, environ 680 millions
Conventions de paiement, environ 332 millions
Soit, au total, environ 1.412 millions

Effort financier du sinistr�
L'effort financier personnel du sinistr� est venu heureusement compl�ter l'effort financier de l'Etat, gr�ce aux �tablissements bancaires et, en particulier, aux banques r�gionales.
Il a r�alis� sous forme d'augmentation de capital, d'�missions d'obligations, d'ouvertures de cr�dit en banque, des sommes consid�rables qui n'ont �t� que progressivement et partiellement rembours�es, de sorte qu'en moins de trois ans la Lorraine a pay� plus de trois fois le montant de la perte subie en 1914.

R�sultats

Apr�s avoir expos� les efforts accomplis dans l'�uvre de reconstitution, il est indiqu� de montrer ce que sont les r�sultats obtenus.
Ils sont consacr�s dans le tableau ci-dessous :

Sid�rurgie
Nombre de hauts fourneaux existant en 1914 : 83
Nombre de hauts fourneaux reconstruits en 1922 : 63
Nombre de hauts fourneaux en construction : 7
Nombre de hauts fourneaux en action : 37

Electricit�.
27.000 kilowatts en 1914; 58.000 kilowatts en 1922.

Industries diverses.
En ce qui concerne les industries diverses, produits c�ramiques, constructions m�caniques, cartonneries, papeteries de luxe, art, on peut consid�rer que toutes ces industries sont reconstitu�es et ont repris leur capacit� de production dans la proportion de 60 � 90 % de la production en 1914.
L'ensemble des industries occupe environ les deux tiers du personnel qu'elles avaient en 1914, effectif qui est en proportion avec le degr� d'avancement de l'exploitation actuelle.
Avant la guerre l'ensemble des industries de Meurthe-et-Moselle poss�dait un beau domaine de logements ouvriers.
D�truits ou d�t�rior�s en m�me temps que les immeubles industriels, ils ont �t� soit reconstruits, soit r�par�s, et l'on peut constater le souci qu'ont eu les industriels de procurer � l'ouvrier un �� chez-soi � assez confortable et vaste pour qu'il s'y plaise.
Plus de casernes, plus de corons se d�veloppant en rues interminables, avec l'aspect triste et monotone qu'on leur conna�t.
Quelques chiffres montrent l'effort de reconstitution:
En 1914, on recensait 6.223 logements; � la paix, il n'en restait plus que 1.054 habitables.
Aujourd'hui, ce nombre doit �tre relev� de plus de 4.200 unit�s, de sorte que l'on approche � l'heure actuelle du nombre de logements de 1914.
L'effort n'a pas �t� limit� � ceci.
Sur l'inspiration de l'Office de Reconstitution industrielle, une Soci�t� particuli�re � forme commerciale, au capital de 5 millions, a �t� cr��e sous le nom de �� Soci�t� Lorraine d'Habitations industrielles � bon march� � pour faciliter l'�uvre de reconstitution des logements ouvriers industriels.

Apprentissage.
La guerre, par sa dur�e et par sa consommation d'hommes, a fait dispara�tre un pourcentage consid�rable d'ouvriers sp�cialis�s. D'autre part, pendant sa dur�e, l'apprentissage a �t� inexistant, et si la situation s'�tait prolong�e, le d�veloppement normal de l'industrie aurait couru de graves risques.
L'organisation de l'apprentissage �tait d�j� rendue obligatoire avant la guerre par la loi Astier ; de nombreuses institutions existaient donc. Depuis l'armistice elles se sont d�velopp�es, d'autres ont �t� cr��es.
L'enseignement technique est souvent donn� � l'int�rieur m�me de l'usine, comme c'est le cas aux Aci�ries de Longwy, aux Etablissements de Wendel, aux cristalleries de Baccarat, aux Etablissements Perbal, � la Soci�t� des Anciens Etablissements de Di�trich, etc.
La fondation de plusieurs institutions d'apprentissage remonte �galement � plusieurs ann�es.
Rentrent dans ce cadre : la Maison des Apprentis, le Cercle du Travail ou encore les Cours de perfectionnement de l'Ecole primaire sup�rieure, qui sont suivis chaque ann�e par environ 400 ou 500 apprentis particuli�rement destin�s aux usines de fonderies et de constructions m�caniques ou �lectriques.
L'Association des Textiles, la Chambre syndicale des Ma�tres imprimeurs, auxquelles se joint le Syndicat de la Chaussure, ont �galement institu� en 1920-1921 des cours d'apprentissage o� sont donn�s l'enseignement technique et l'enseignement g�n�ral.
Sur l'initiative de son pr�sident, M. Cayotte, le Syndicat des Entrepreneurs a fond�, en novembre 1914, une �cole d'apprentissage du b�timent qui n'a cess� de fonctionner depuis lors.
Sous la pression des besoins, en novembre 1919, et � l'instigation du ministre des R�gions lib�r�es et sur la demande de M. le Pr�fet de Meurthe-et-Moselle, la direction de l'Ecole d'apprentissage du b�timent a organis� des cours de formation rapide dont le but �tait de former des ouvriers habiles susceptibles de rendre de r�els services dans les entreprises de construction.
Mentionnons �galement l'Ecole de R��ducation professionnelle des mutil�s de guerre, destin�e � fournir un nouveau m�tier aux ouvriers que des infirmit�s de guerre rendent incapables de continuer celui qu'ils exer�aient avant la guerre.
Gr�ce aux efforts accomplis, le nombre des apprentis s'est �lev� successivement, d'ann�e en ann�e, � :
950 apprentis en 1914,
706 apprentis en 1919,
1.109 apprentis en 1920,
2.017 apprentis en 1921, sans compter ceux directement et individuellement form�s par les usines.

Conclusions.
De ce qui pr�c�de, il r�sulte bien que la t�che de la reconstitution �tait formidable.
D�s le d�but de la guerre, elle a pr�occup� les industriels et l'Etat, mais l'armistice et la paix r�volus, elle ne pouvait �tre r�solue que par leur collaboration �troite.
Cette collaboration a �t� activement recherch�e de toutes parts ; on peut dire qu'elle a �t� r�alis�e.
Les efforts accomplis ont bien �t� � hauteur de la l�che: d'une part, du c�t� des industriels g�n�s pourtant par le manque d'argent, par les effets d'une crise n�faste et sans pr�c�dent, par le manquement des Allemands aux engagements qu'ils avaient pris en ce qui concerne les payements en esp�ces et la livraison des cokes; d'autre part, du c�t� de l'Etat qui a multipli� les moyens financiers au maximum pour permettre � la France de faire honneur � l'engagement qu'elle a solennellement pris le 17 avril 1919 vis-�-vis du sinistr�.
L'oeuvre approche de son terme.
Mais l'�tat de 1914 r�tabli, nous serons encore en retard vis-�-vis de nos anciens ennemis, qui poss�daient � l'armistice tous leurs moyens de production intacts, qui les ont accrus et perfectionn�s, non seulement pendant la guerre, mais encore depuis la paix.

Le chef du 66 Secteur de la Reconstitution industrielle
LIRON.


La Reconstitution des Immeubles b�tis

En l'ann�e 1919, les deux buts principaux de la reconstitution ont �t� de r�parer les immeubles susceptibles de l'�tre et d'�lever un certain nombre de baraquements de fa�on � pouvoir faire rentrer dans les communes sinistr�es le plus possible de leurs habitants qui �taient, pendant la guerre, diss�min�s aux quatre coins de la France. Le but poursuivi fut largement atteint, car � la fin de l'ann�e 1919 les trois quarts de la population de Meurthe-et-Moselle, chass�e par la guerre, avait pu r�int�grer son ancien territoire et avait retrouv�, sinon son foyer enti�rement reconstitu�, tout au moins un toit lui permettant de revivre sur le territoire de ses anc�tres.
En 1921, la plupart des r�parations �tant d�j� effectu�es, le gros effort de la reconstitution porta sur la reconstruction proprement dite et le d�partement de Meurthe-et-Moselle �tant favoris� par la facilit� de trouver � Nancy et dans les sous-pr�fectures un noyau comp�tent d'architectes et d'entrepreneurs, le nombre des immeubles �difi�s � la fin de 1921 fut de 2.200, chiffre qui repr�sentait environ 40 % de la reconstitution d�finitive.
Dans l'ann�e 1922, l'effort fut plus consid�rable encore, et nous estimons qu'� la fin de d�cembre il ne restera plus en Meurthe-et-Moselle que quelques immeubles agricoles � reconstituer et la partie moins pressante des �difices urbains. L'ann�e 1922 vit aussi se former deux coop�ratives fort int�ressantes, celle des mairies �coles et celle des �glises, et dont les effets dans la reconstruction de ce genre d'�difices furent imm�diatement et extr�mement pr�cieux et efficaces.
Au point de vue sp�cial de la reconstruction, le Syndicat des Entrepreneurs de Meurthe-et-Moselle, pr�sid� par M. Simon, a proc�d� � l'�tude de nombreuses questions techniques et financi�res, en collaboration �troite avec les services du Minist�re des R�gions lib�r�es et l'Union des Coop�ratives de reconstruction. L'�uvre entreprise a �t� f�conde en r�sultats pratiques (rapidit� des paiements, �laboration de march�s types, fixation p�riodique des coefficients, emploi de la main-d'�uvre �trang�re, etc., etc.).
A noter et � encourager l'�cole d'apprentissage du b�timent, install�e dans l'immeuble du Syndicat, 24, rue du Haut-Bourgeois, et qui rend actuellement � l'entreprise des services tr�s appr�ci�s.
Un hommage tout particulier doit �tre rendu � M. B�gue, le sympathique pr�fet de la Meuse, pour le labeur intense qu'il a fourni � la reconstruction de notre cher d�partement, et ajoutons qu'il a trouv� en M. Martelli notre nouveau secr�taire g�n�ral � la reconstitution, un successeur extr�mement aimable, lequel m�nera s�rement � bonne fin l'�uvre immense de restauration de notre beau d�partement, �uvre dirig�e de main de ma�tre par notre aim� et distingu� pr�fet, M. Duponteil.

Victor CHAIZE, Conseiller g�n�ral.


La Reconstruction des Villages Lorrains D�vast�s

En travaillant � la reconstitution des villages lorrains, on a voulu que, de leurs maux immenses, il puisse sortir quelque bien : il ne suffit pas de refaire ce qui a �t� d�truit, il faut faire mieux qu'avant. La besogne �tait consid�rable : dans ces marches de l'Est, o� les guerres d�vastatrices se sont succ�d�es tout le long de l'histoire, les villages avaient gard� en quelque sorte un aspect d�fensif, resserr�, d'une pauvret� s�v�re. Les maisons �taient priv�es d'air et de lumi�re, d�nu�es de cours et de d�gagements. La plupart des localit�s manquaient d'eau en �t�. Dans l'ensemble des campagnes lorraines, on ne disposait pas du courant �lectrique, qui fait les logis clairs et gais, qui facilite tous les travaux et peut remplacer les bras manquants.
Partout, � l'heure actuelle, l'effort s'est dessin� et les r�sultats apparaissent. Les plans des villages reconstruits ont �t� remani�s, assouplis, d�gag�s. Les maisons nouvelles ont la m�me importance que les anciennes (et c'est la base m�me de la loi de r�paration des dommages) mais elles sont mieux dispos�es, hygi�niques et avenantes, bien adapt�es aux besoins pratiques de la culture.
Dans tout le d�partement de Meurthe-et-Moselle, les ressources en eau potable ont �t� recens�es, class�es, distribu�es.
En m�me temps, des r�seaux �lectriques se dessinent pour alimenter tous les villages dispers�s dans les; plaines ou sur les plateaux lorrains.
Probl�me nouveau, d'une importance capitale, mais d'une solution difficile. On ne peut plus se passer de l'�lectricit� � la campagne. On a besoin de cette lumi�re, la plus saine, la plus commode, la plus �conomique, pour vivre convenablement les longues soir�es d'hiver, pour travailler ais�ment dans tous les locaux. On a besoin de cette force, la plus souple et la plus rustique, pour actionner tous les appareils de la ferme et demain peut-�tre tous les treuils de labourage dans les champs. Mais il faut construire des lignes �tendues, co�teuses, et la consommation d'�lectricit� au village sera toujours tr�s faible en regard de celle que r�alisent la ville et l'industrie. Besoin urgent, disent les agriculteurs; mauvaise client�le, r�pondent les fournisseurs d'�lectricit� : il faut accorder ces int�r�ts divergents. Les Lorrains ont su r�soudre d�j� une grande partie du probl�me.
Des r�seaux sont construits qui int�ressent pr�s de cent communes. D'autres r�seaux se pr�parent qui alimenteront encore quatre � cinq cents localit�s.
Les moyens financiers ont �t� fournis par un effort collectif digne de remarque : tant�t c'est un emprunt couvert par l'ensemble des habitants int�ress�s, tant�t il s'agit d'une maison d�truite qui, pour divers motifs, ne peut �tre reconstruite et dont on s'accorde l'indemnit� pour affecter � l'utilit� de tous, conservant ainsi dans la localit� un �l�ment de sa richesse d'autrefois.
Peu � peu les villages se transforment; les b�timents communaux, les rues, les carrefours sont maintenant �clair�s � la lumi�re �lectrique. Toutes les habitations s'illuminent le soir pour accueillir les travailleurs qui reviennent des champs : peut-�tre y a-t-il l� un �l�ment susceptible de maintenir ou de ramener � la terre certains de ceux qui cherchaient en ville une existence moins rude. Tous les agriculteurs �tudient les applications utiles du moteur �lectrique : appareils de laiterie, appareils pour la pr�paration des aliments du b�tail, pour la conservation et le nettoyage des grains, pompes, scies � bois, petits ateliers de r�paration, appareils de manutention m�canique des r�coltes, etc... Les milieux agricoles se sont tr�s vivement int�ress�s aux d�monstrations de labourage par treuil �lectrique qui se sont effectu�es, en 1921, � la ferme de S�bastopol, pr�s de Toul : la solution technique est d�sormais acquise � ce sujet, il reste � en pr�parer l'application par l'association des cultivateurs et surtout par le remembrement des champs.

R. PR�AUD,
Ing�nieur en chef du G�nie rural.


L'Entreprise VALLY GROSJEAN & Cie
A NANCY

Succursales :
SOISSONS (Aisne) 39. Rue Mahieu. T�l.: 3-04
SARREBRUCK (Sarre) 24, Kanalstrasse. T�l.: 17-40
CHATTANCOURT (Meuse) T�l. N� 1
AUDUN-LE-ROMAN (Meurthe-et-Moselle) T. N� 3


LA PLACE DE L'�GLISE D'AUDUN-LE-ROMAN EN 1920. - AVANT LA RECONSTRUCTION


LA M�ME PLACE D'AUDUN-LE-ROMAN EN 1921

Soci�t� en nom collectif constitu�e en septembre 1919 au capital de 400.999 francs, ayant pour objet de continuer l'entreprise de M. Valli Louis, l'un des associ�s.
A ex�cut�, depuis cette date, des travaux industriels et priv�s pour 35 millions environ et notamment :
1� Aux Fonderies de Pont-�-Mousson, aux Aci�ries de Micheville, aux Aci�ries de Dieulouard, aux Aci�ries de Pompey, aux Forges et Aci�ries du Nord et de l'Est, aux Laminoirs de Frouard, � la Cartonnerie de Nancy, � la Compagnie Lorraine d'Electricit�, aux Blanchisseries de Thaon, aux Mines de Sarre et Moselle, aux Mines de la Houve, etc., o� elle a construit des hauts fourneaux, appareils Cooper, chaudi�res, chemin�es, fours Martin, b�timents en ma�onnerie et b�ton arm�, des Cit�s ouvri�res, d'employ�s et d'ing�nieurs (Entreprise g�n�rale).
2� Dans les r�gions lib�r�es, la reconstruction des villages d'Audun-le-Roman, en Meurthe-et-Moselle; de Marre, Chattancourt, Esnes, Montzeville et Malancourt, dans la Meuse ; Beautor, Saint-Erme et Mont-du-Croc, dans l'Aisne.
3� Dans la Sarre, la construction de 200 maisons d'ouvriers, d'employ�s, d'ing�nieurs de toutes esp�ces de b�timents industriels, de routes, de canalisations, etc., pour l'Administration des mines domaniales � Sarrebruck (Minist�re des Travaux publics).
4� A Nancy, Soissons et diverses localit�s, des maisons particuli�res (Entreprise g�n�rale).


LA PLACE DE L'�GLISE D' AUDUN-LE-ROMAN EN 1922


FRANCE LANORD & BICHATON
Entreprise G�n�rale de Constructions Industrielles el de Travaux Publics

5, Quai Isabey, � NANCY - SUCCURSALE � BAR-LE-DUC : 55, Rue de Saint-Mihiel
La Maison France Lanord et Bichaton, fond�e en 1865, apr�s avoir �difi� de nombreuses grandes chemin�es d'usines, chaudi�res � vapeur de tous syst�mes, massifs de machines, etc..., s'est rapidement sp�cialis�e dans la construction d'usines et de b�timents industriels.


DERRICKS AM�RICAINS DE 29 M. ET DE 23 M. DE PORT�E

Son d�veloppement a suivi l'essor des diff�rentes industries qui, depuis 1870, se sont agrandies ou install�es dans l'Est de la France.
Enum�rer les Etablissements qui ont �t�, soit transform�s, soit construits enti�rement par les soins de MM. France Lanord et Bichaton, nous conduirait � citer une grande partie des industries dont notre r�gion s'enorgueillit � juste titre ; nous indiquerons simplement ceux qui comportent des ouvrages d�licats pour lesquels une longue exp�rience, compl�t�e par une documentation exceptionnelle, s'ajoute � toutes les garanties offertes aux industriels soucieux d'�difier rapidement des constructions b�n�ficiant des derniers progr�s connus dans l'art de b�tir.


LE CHATEAU VARIN-BERNIER A BAR-LE-DUC

Les architectes et ing�nieurs de notre r�gion ont toujours trouv� dans ces entrepreneurs les collaborateurs les plus d�vou�s et les plus actifs.


CONSTRUCTION DE LA PR�FECTURE DE LA MEUSE

Dans l'industrie du sel, une des plus anciennes de notre r�gion, nous pouvons citer en premier lieu : la construction � diff�rentes �poques, de la Soudi�re de la Madeleine, appartenant � MM. March�ville-Daguin et Cie; la construction des Salines de Ch�tillon-le-Duc, des Salines de Maixe, des Salines de Bosserville, des Salines de Tomblaine, ainsi que de tr�s importants travaux aux Soudi�res de la Compagnie de Saint-Gobain, Chauny et Cirey de Varangeville.
L'industrie brassicole, qui groupe dans l'Est les plus belles et les plus importantes brasseries de France, est repr�sent�e principalement par les Brasseries et Malteries de Champigneulles, les Brasseries R�unies de Max�ville, les Brasseries et Malteries Tourtel, de Tantonville; les Brasseries et Malteries Moreau, � V�zelise; les Brasseries de la Meuse, � Bar-le-Duc; la Brasserie de Xertigny; les Malteries de la Croix-de-Bourgogne, � Nancy; les Malteries Adrien, � Nancy; Poirot. � Pont-�-Mousson, etc.. etc... De nombreuses, industries annexes relevant de la Brasserie pourraient s'y ajouter, telles que la Soci�t� des Glaci�res de l'Est et Fabrique d'Acide carbonique, � Nancy.


DRAGUE A VAPEUR


PELLE A VAPEUR, GOD DE 1 m50

Dans la m�tallurgie lorraine, la Compagnie des Forges de Ch�tillon-Commentry et Neuves-Maisons, la Soci�t� des Forges et Aci�ries de Montataire � Frouard, MM. les Petits-Fils de F. de Wendel, MM. Gouvy et Cie, ma�tres de forges � Dieulouard, ont confi� � l'entreprise France Lanord et Bichaton la construction de diff�rentes parties de leurs �tablissements.
Les usines de constructions �lectriques et m�caniques de la r�gion de Nancy comptent parmi les plus modernes et les mieux outill�es : La Compagnie G�n�rale Electrique de Nancy et Frouard, la Soci�t� des Constructions Electriques de Nancy, les Anciennes usines de M. Fabius Henrion � Nancy, Jarville, Pagny-sur-Moselle, Saint-Di�; la Soci�t� M�canique Moderne, � Nancy; la Soci�t� Strasbourgeoise de Constructions m�caniques, � Lun�ville, etc.. ont �t� �difi�es pour la plus grande partie, sinon totalement, par la grande Entreprise Nanc�ienne, ainsi que les Stations centrales pour la Compagnie G�n�rale d'Electricit�, la Compagnie Lorraine d'Electricit�, la Compagnie G�n�rale Fran�aise de Tramways suburbains, � Nancy; la Compagnie des Tramways de G�rardmer, la Station Hydro-Electrique de Millery, etc...


LE CHATEAU D'EAU DE LA VILLE DE NANCY


BUREAUX DE L'ENTREPRISE A NANCY

Les mines de fer du bassin de Briey sont repr�sent�es par deux des si�ges les plus complets et les mieux agenc�s de Meurthe-et-Moselle ; la Soci�t� des Mines d'Amermont et la Soci�t� des Mines de Sain t-Pie ri-e mont, qui peuvent passer pour des installations mod�les � diff�rents points de vue.
Dans l'industrie textile, nous pouvons citer : la Soci�t� Cotonni�re de Mirecourt, les Etablissements Bechmann, � Val-et-Ch�tillon; les Filatures Marchal, � Lun�ville; MM. les Fils d'Emmanuel Lang, � Jarville; MM. Gauthier et Cie, � Golbey; les Filatures de Saint-Nicolas-du-Port; M. Guinand, � Nancy, etc...
Parmi les industries diverses, nous relevons : The Ook Extract Company � Zupange (Yougo-Slavie), usine de distillation de bois; l'usine des Ciments Portland, de Pagny-sur-Meuse, MM. Poliet et Chausson; les belles usines de P�tes alimentaires, de MM. Ferrand-Renaud, � Nancy; celles du Chocolat Stanislas, � Nancy; les usines de MM. Majorelle fr�res, ainsi que leurs nouveaux et superbes �tablissements de Nancy; une grande partie des Magasins R�unis, a Nancy, malheureusement d�truits pendant la guerre; les Magasins de la Belle Jardini�re, � Nancy, de tr�s nombreuses maisons ouvri�res et des habitations � bon march�, etc., etc...
A c�t� de ces travaux industriels, pourrait se trouver plac�e une liste non moins importante de constructions particuli�res ou municipales; nous n'indiquerons que les Principales :
Th��tre Municipal de Nancy ;
H�tel des Postes de Nancy ;
H�tel des Postes de Poitiers (b�ton arm�) ;
H�tel de la Pr�fecture de la Meuse ;
H�pital de Bar-le-Duc ;
H�pital de Commercy ;
Ch�teau Varin-Bernier, � Bar-le-Duc ;
Banque de France � Nancy, Bar-le-Duc et Saint-Dizier ;
Soci�t� Nanc�ienne de Cr�dit Industriel et de D�p�ts (Nancy, Pont-�-Mousson et Longwy) ;
Cr�dit Lyonnais � Nancy et Bar-le-Duc ;
Banque d'Alsace et de Lorraine, etc.
Enfin, les travaux publics et les constructions du G�nie militaire ajoutent une s�rie de travaux consid�rables � cette liste pourtant tr�s incompl�te; mentionnons simplement :
Les casernes d'artillerie Brichambeau, � Nancy ;
Les nouvelles casernes d'Essey-lesNancy, de Bar-le-Duc, de L�rouville, de Chevert et de Bevaux � Verdun, la nouvelle Manutention militaire de Verdun, celle de Toul, les silos � grains de la place de Verdun, les centres d'aviation de Nancy, Bar-le-Duc, Commercy, etc.
Parmi les travaux publics, citons, pour terminer : le Canal du Nord � Noyon (Oise), la Digue de Champagney (Haute-Sa�ne) et la Compagnie des Chemins de fer de l'Est.
A c�t� de ces travaux, l'entreprise exploite pr�s de Nancy une immense ballasti�re, reli�e au Canal et au Chemin de fer, qui fournit � la construction les sables et graviers siliceux employ�s par grandes quantit�s.
L'Entreprise France Lanord et Bichaton a �t� une des premi�res en France � g�n�raliser l'emploi du b�ton arm�. Ses r�f�rences relatives � ce proc�d� de construction sont innombrables, et les premi�res remontent � 1898. Citons en passant, comme ouvrages remarquables : le ch�teau d'eau monumental de la ville de Nancy (1.000 m�tres cubes de capacit� sur tour de 30 m�tres de hauteur) ; la cuve �tanche sous la sc�ne du th��tre de Nancy, vaste ouvrage de 30 m�tres de longueur, 19 m�tres de largeur et fond� dans une nappe liquide de 5 m�tres de profondeur; le silo � soude de la Compagnie de Saint-Gobain � Varangeville ; l'accumulateur � minerai de la Compagnie des Forges et Aci�ries du Nord et de l'Est, � Piennes; de nombreux ponts, planchers et ouvrages les plus divers.
De plus, ce qui a caract�ris� l'action le cette Maison importante, pendant les vingt derni�res ann�es, est, sans contredit, l'exemple souvent audacieux des applications des proc�d�s de construction les plus modernes et les plus perfectionn�s, cela gr�ce � un outillage unique, en grande partie am�ricain.
C'est, en effet, aux Etats-Unis que cette Entreprise a �tudi� les m�thodes et le mat�riel sp�cial employ�s pour l'�dification rapide des grands �difices am�ricains.
Elle les a adapt�s avec succ�s aux constructions de notre pays, et il faut reconna�tre qu'elle a fait r�aliser ainsi un immense progr�s � l'entreprise fran�aise.
C'est elle qui a import� et g�n�ralis� en France l'emploi des pelles � vapeur, des derricks � grande port�e, les sonnettes � vapeur ou � air comprim� ultrarapides, etc...
Enfin, pendant la guerre, elle a invent� et r�alis� les charpentes suspendues � tr�s grandes port�es, dont l'emploi s'est g�n�ralis� pour les tr�s grands hangars d'aviation et qu', dans le domaine industriel, par leur l�g�ret� et leur prix de revient �conomique, peuvent rendre les plus grands services partout o� les points d'appui doivent �tre aussi peu nombreux que possible.
Depuis l'Armistice, l'activit� de l'Entreprise s'est port�e sur la reconstruction de nos r�gions d�vast�es. Elle �tait probablement la seule � avoir d�j� fait, avant la guerre, l'exp�rience de la reconstruction d'un village avec le concours d'une Soci�t� Coop�rative ; nous voulons parler de la reconstruction du village de Juvigny (Marne) d�vast� par les inondations de 1910.
A l'heure actuelle, elle termine la reconstruction de dix villages en Meurthe-et-Moselle, de quinze autres dans la Meuse, et de trois communes dans la Marne.
En octobre dernier, elle a �difi� en quelques jours le monument du Carrefour de l'Armistice, offert par le Matin et c'est sur cette glorieuse �vocation que nous terminerons cet expos� sommaire des principaux travaux dus � l'activit� de cette entreprise lorraine.


Les Coop�ratives de reconstruction de Meurthe-et-Moselle

La plupart des villages lorrains d�vast�s par la guerre et �vacu�s pendant quatre ans reprirent vie aussit�t apr�s l'armistice.
Fid�le � sa promesse de rendre leur prosp�rit� aux sillons sanctifi�s par le sang de nos h�ro�ques d�fenseurs et de r�parer les dommages caus�s par la guerre, le Gouvernement fran�ais encouragea et facilita le retour des �vacu�s. Le service des travaux de premi�re urgence installa des baraques provisoires pour les habitants, les exploitations agricoles, le r�tablissement de la vie municipale, religieuse et scolaire. Sous l'�gide de la Croix-Rouge, des Comit�s aliment�s par des subsides officiels et la g�n�rosit� am�ricaine assur�rent le ravitaillement des malheureux que la guerre avait priv�s de tout.
Pendant que le Parlement �tablissait la charte de r�paration des dommages de guerre, qui devint la loi du 17 avril 1919, les sinistr�s, dont les �preuves avaient galvanis� le courage, mesuraient l'immensit� de l'�uvre de la reconstitution.
Par l'opini�tret� de son labeur et la seule force de ses bras, le paysan pourrait remettre en �tat ses terres ravag�es; gr�ce aux avances de l'Etat, il reconstituerait son cheptel et son mat�riel, il se procurerait un mobilier sommaire. Mais en face des villages en ruines, les plus hardis �taient d�sempar�s. Avant que les dommages fussent �valu�s et les indemnit�s fix�es, l'Etat offrait des avances pour les travaux les plus urgents. Assur� des ressources n�cessaires pour relever sa maison, o� le sinistr� allait-il trouver la main-d'�uvre et les mat�riaux n�cessaires ? Les entrepreneurs h�sitent � s'engager, � installer des chantiers et � faire des approvisionnements sans savoir quelle sera l'importance des travaux et surtout quand et de quelle fa�on ils seront pay�s. Ici plus que jamais �� l'union fera la force �; en donnant confiance aux sinistr�s et en assurant aux entrepreneurs une client�le importante, les coop�ratives de reconstruction auront accompli le miracle de relever les villages de Meurthe-et-Moselle en moins de temps qu'il n'en aura fallu pour les d�truire.
Ce fut M. Lebrun, ministre du Blocus et des R�gions lib�r�es, qui, en janvier 1919, envisagea le premier, dans un discours � la Chambre des D�put�s, la coop�rative de reconstruction pour le rel�vement des immeubles d�vast�s. La diffusion et la vulgarisation de cette id�e sont encore l'�uvre d'un Lorrain � qui son pass�, sa puissance d'organisation, son exp�rience des questions ouvri�res et des habitations � bon march� donnaient le cr�dit indispensable pour pr�cher la socialisation du rel�vement des maisons d�truites par la guerre. Avec les encouragements de ses sup�rieurs et le haut appui de la Pr�fecture de Meurthe-et-Moselle, qui met une automobile � sa disposition, M. le chanoine Thouvenin entre aussit�t en campagne; le 18 f�vrier 1919, il fonde la premi�re coop�rative de reconstruction � Norroy-les-Pont-�-Mousson ; pour le 30 avril suivant, il avait visit� 45 villages et form� autant de groupements. Les chefs du service pr�fectoral de la reconstruction d�veloppent le mouvement. A la date du 31 d�cembre 1919, le d�partement de Meurthe-et-Moselle comptait 179 coop�ratives. Actuellement, elles sont au nombre de 207, groupant 228 communes, c'est-�-dire tous les villages et presque toutes les villes ayant des d�vastations importantes. A ce nombre, nous devons ajouter la coop�rative de reconstruction des �glises du dioc�se de Nancy et celle des mairies et �coles du d�partement de Meurthe-et-Moselle ; leurs adh�rents sont les communes, propri�taires l�gales des �difices civils et cultuels. Gr�ce � l'esprit d'initiative et � l'activit� de leurs dirigeants, ces deux Soci�t�s sont en pleine r�alisation et en moins de deux ans elles auront termin� leur programme.
Les statuts adoptes partout sont ceux qui ont �t� propos�s par le minist�re des R�gions lib�r�es et les coop�ratives re�urent � leur naissance la forme de Soci�t�s civiles. L'exp�rience a vite d�montr� l'insuffisance l�gale de ces organismes et deux lois successives des 15 ao�t 1920 et 12 juillet 1921 ont donn� aux coop�ratives de reconstruction l'armature robuste toute sp�ciale qui leur �tait indispensable.
La coop�rative prend en mains les int�r�ts de ses adh�rents; elle a un architecte pour faire l'�valuation des dommages, dresser les projets de construction, surveiller les travaux et un entrepreneur pour les ex�cuter. Moyennant un mandat de gestion, elle se substitue au sinistr� pour toutes les formalit�s et d�marches. En centralisant tous les dossiers et en groupant toutes les demandes dans un bordereau unique, la coop�rative simplifie aussi le travail des bureaux de la Pr�fecture, ainsi que des Commissions cantonales et r�duit � son minimum la t�che administrative et contentieuse des architectes et des entrepreneurs.
Personne ne s'illusionnait sur les capacit�s limit�es d'un certain nombre de Conseils d'administration. C'est pourquoi, d�s le mois de juin 1919, les coop�ratives furent group�es en Union d�partementale, dont l'action a �t� de tout premier ordre tant aupr�s des Soci�t�s adh�rentes qu'� l'�gard des Pouvoirs publics. Maintes initiatives heureuses furent prises et des am�liorations opportunes, inspir�es par l'exp�rience, obtenues par des d�marches du pr�sident de l'Union au minist�re des R�gions lib�r�es. Toujours en collaboration �troite et confiante avec les repr�sentants d�partementaux des services de la reconstitution, le Conseil d'administration de l'Union des coop�ratives se pla�t � louer leur intelligente activit� et leur patriotique d�vouement � la cause des sinistr�s. C'est ce qu'affirmait, dans un langage expressif, M. Charles Reibel, ministre des R�gions lib�r�es, pr�sidant l'Assembl�e g�n�rale de l'Union des coop�ratives de Meurthe-et-Moselle : �� La collaboration de la pr�fecture et de l'Union est le symbole de la splendide coh�sion qui a permis l'accomplissement de votre �uvre. C'est d'un m�me c�ur que vos s�nateurs et vos d�put�s, le Conseil g�n�ral et l'administration pr�fectorale, le clerg� et les municipalit�s, le Syndicat des entrepreneurs et la Soci�t� centrale d'agriculture ont apport� leur concours � la t�che sacr�e de la reconstitution du pays. �
Tout commentaire du bilan magnifique des coop�ratives de reconstruction de Meurthe-et-Moselle p�lirait en regard de l'�loquence des chiffres. Compte fait des travaux en cours et virtuellement termin�s, les coop�ratives ont r�par� 21.000 maisons plus ou moins endommag�es, construit 3.500 b�timents agricoles,. 5.000 maisons d'habitation. Ces travaux repr�sentent la somme de 600 millions. Pour couvrir ces d�penses, les coop�ratives ont re�u de l'Etat 550 millions, 10 millions de cessions en nature et 40 millions sur l'emprunt de 90 millions contract� r�cemment par le Conseil g�n�ral de Meurthe-et-Moselle. Sur cet emprunt, la coop�rative des mairies et �coles a re�u 8 millions et celle des �glises 10 millions; ce dernier groupement avait d�j� fait en 1921 un emprunt de 15 millions.
En r�sum�, les coop�ratives de Meurthe-et-Moselle ont actuellement accompli les trois quarts de leur t�che et si les ressources de l'exercice prochain sont en rapport avec celles de 1921 et 1922, leur �uvre sera finie en 1923. 80 ont d�j� termin�. L'une d'elles, gr�ce � l'audace de ses dirigeants et � l'activit� de son architecte et de son entrepreneur, avait totalement reconstruit en 1921 les 160 maisons d'un village dont la population compte actuellement 50 habitants de plus qu'en 1914. Ce fut l'occasion d'une f�te magnifique, c�l�br�e le 3o octobre 1921, sous la pr�sidence de M. Duponteil, pr�fet de Meurthe-et-Moselle, qui, en m�me temps, posa la premi�re pierre de l'�glise b�nite par Mgr de la Celle, �v�que de Nancy.
Est-il fa�on plus saisissante de r�futer les mis�rables qui ont accus� la France de s'opposer au rel�vement de ses ruines, afin d'exciter la piti� de l'humanit�.

Abb� P. FIEL,
Secr�taire g�n�ral de l'Union des Coop�ratives de Reconstruction de Meurthe-et-Moselle.


La Coop�rative de Reconstruction des Eglises du Dioc�se de Nancy

La Coop�rative de Reconstruction des �glises du dioc�se de Nancy (qui a les m�mes limites que le d�partement de Meurthe-et-Moselle) fut constitu�e le 15 mars 1921. L'id�e en avait �t� lanc�e le 16 janvier pr�c�dent par Mgr de La Celle, �v�que de Nancy, dans une grande r�union publique, � la salle Poirel. Avec les encouragements de son �v�que, M. le chanoine Thouvenin, l'ap�tre des coop�ratives de reconstruction, d�montra qu'il �tait de l'int�r�t g�n�ral que la reconstruction des �glises ne f�t pas retard�e. Assur�ment la sollicitude des Pouvoirs publics devait avant tout r�tablir la vie �conomique, en reconstituant les exploitations agricoles et industrielles. La proposition faite aux municipalit�s permettait pr�cis�ment la reconstruction imm�diate des �glises sans faire appel momentan�ment aux paiements de l'Etat : on grouperait en coop�rative dioc�saine les communes des �glises d�truites; chacune d�l�guerait � la Coop�rative son indemnit� cultuelle immobili�re, et moyennant une convention avec les ministres des R�gions lib�r�es et des Finances, qui garantiraient le paiement de ces indemnit�s en trente annuit�s et en paieraient les int�r�ts � 6 %, on ferait un emprunt. M. le Pr�fet de Meurthe-et-Moselle approuva pleinement ce projet; les maires y adh�r�rent � l'unanimit�, et le 19 juillet 1921 un emprunt de 15 millions �tait lanc� par les comptoirs financiers de Nancy en faveur de la reconstruction des �glises d�vast�es du dioc�se de Nancy; il fut vite couvert par les seules souscriptions de Meurthe-et-Moselle. Pour assurer les frais g�n�raux de cet emprunt l'�v�que de Nancy faisait un appel � la g�n�rosit� publique, qui produisit 300.000 francs dont 25.000 de Sa Saintet� le Pape Benoit XV. Afin d'augmenter ses disponibilit�s le Conseil d'administration de la Coop�rative a pris une participation de 10 millions dans l'emprunt de 90 millions contract� en 1922 par le Conseil g�n�ral pour h�ter la, reconstitution immobili�re en Meurthe-et-Moselle.
Les r�sultats ne se sont pas fait attendre; tout d'abord le Bureau de la coop�rative organisa la proc�dure n�cessaire pour arriver � la fixation de l'indemnit�, qui d'apr�s l'art. 12 de la loi du 17 avril 1919 consiste dans les sommes n�cessaires � la reconstruction d'un �difice pr�sentant le m�me caract�re, ayant la m�me destination, la m�me importance et offrant les m�mes garanties de dur�e que l'immeuble d�truit. Une Commission des Monuments religieux et le Comit� d�partemental des B�timents civils veill�rent au respect de ces prescriptions en �tudiant les projets et les devis d'apr�s lesquels devaient statuer les Commissions d'�valuation des dommages.
L'activit� de la coop�rative ne tarda pas davantage � se manifester par des travaux. Le 30 octobre 1921, au milieu de l'all�gresse de la population d'Ancerviller, qui f�tait la reconstruction de toutes les maisons du village, M. Duponteil, pr�fet de Meurthe-et-Moselle, posait la premi�re pierre de l'�glise de cette commune que b�nissait Mgr l'�v�que de Nancy. Une c�r�monie analogue avait lieu le m�me jour � Halloville. L'ann�e 1922 vit maintes f�tes du m�me genre.
Le nombre des �glises � reconstruire par la coop�rative est de 83. Deux sont d�j� compl�tement restaur�es, Cl�mery et Sainte-Genevi�ve. Au 31 d�cembre 1922 sept seront livr�es au culte, 16 seront � hauteur de toiture ou couvertes, 12 au niveau de l'appui des fen�tres ; sur 17 chantiers on n'a pu faire que la ma�onnerie des fondations. Les autres �glises seront seulement commenc�es au printemps prochain. A l'allure actuelle des travaux il n'est pas t�m�raire de pr�sumer que pour le 31 d�cembre 1923 la plupart des �glises de Meurthe-et-Moselle seront compl�tement reconstruites.


ENTREPRISE J. VERDIN
17, Rue de la Bienfaisance - PARIS


JAULNY - ASPECT DU VILLAGE RECONSTRUIT

Cette entreprise constitu�e par M. J. Verdin, aussit�t apr�s les hostilit�s, s'est attach�e, depuis 1919, � la r�alisation d'un large programme de travaux publics et de travaux d'Etat.
Son effort s'est naturellement port� vers les R�gions lib�r�es o� elle a eu comme principaux clients : les Ponts-et-Chauss�es, la Compagnie du Chemin de fer du Nord, les Soci�t�s de Reconstruction et les Mines.
Gr�ce � son organisation et � son personnel technique. M. Verdin a ainsi r�uni les commandes principales suivantes :
Ponts-et-Chauss�es :
travaux de routes, travaux de ponts, carri�res Fr. 30.000.000
Compagnie du Chemin de fer du Nord :
Reconstruction du D�p�t principal d'Hirson, reconstruction de gares 20.000.000
Reconstruction de cit�s l0.000.000
Mines de B�thune et Cie de Fives-Lille :
Reconstruction de cit�s 7.000.000
Travaux de coop�ratives :
Dans la Somme, l'Aisne, la Meurthe-et-Moselle 40.000.000
Le montant actuellement ex�cut� est de Fr. 80.000.000
Le si�ge de l'entreprise dans le d�partement de Meurthe-et-Moselle a �t� Thiaucourt, ville rendue c�l�bre par les attaques des Am�ricains en 1919.
L'activit� s'est port�e sur la reconstruction totale de cette ville, et sur celle de deux villages annexes : Jaulny et Rembercourt.
Le montant total des travaux ex�cut�s dans ces lieux s'�l�ve, � l'heure actuelle, � 7 millions de francs.
L'entreprise J. Verdin a actuellement en vue, pour l'ann�e 1923, des programmes tr�s importants aupr�s des principaux services publics.


JAULNY LA PLACE COMMUNALE ET L'�GLISE RECONSTRUITES


LA RECONSTITUTION SCOLAIRE ET LA COOP�RATIVE DE RECONSTRUCTION DES �COLES PUBLIQUES ET MAIRIES

Au lendemain de l'armistice, il y avait, dans les r�gions d�vast�es du d�partement de Meurthe-et-Moselle :
143 �coles assez s�rieusement endommag�es;
102 �coles ayant subi des d�g�ts tr�s importants;
116 �coles compl�tement d�truites ou pouvant �tre consid�r�es comme telles.
Le premi�re effort consista � faire fonctionner, dans le plus court d�lai possible et partout o� cela �tait d�sirable, les Services de l'enseignement public. Ce fut l'oeuvre de 1919.
Des classes provisoires �taient install�es soit dans des locaux qui n'avaient pas �t� trop endommag�s et purent �tre rapidement restaur�s, soit dans des baraquements en mat�riaux l�gers : briques, planches, carton bitum�, t�les ondul�es.
Pendant le m�me temps, la fabrication du mobilier scolaire �tait assur�e par les Services centraux de la Reconstitution. Le mat�riel d'enseignement �tait fourni gratuitement par le Minist�re de l'Instruction publique ou par les �coliers des r�gions non d�vast�es, qui �taient heureux d'aider ainsi leurs condisciples des �� �coles filleules �.
Gr�ce � ces concours, des classes fonctionnaient partout � la fin de 1919.

 
LA NOUVELLE �COLE DE GOGNEY.

On r�para, d�s 1920, les �coles tr�s s�rieusement atteintes, et ces travaux, qui �quivalaient parfois � une reconstruction presque compl�te, furent termin�s, � peu pr�s partout, au milieu de 1921.
Parall�lement, la reconstitution des locaux agricoles ou industriels et des b�timents d'habitation avait progress� � grands pas dans le d�partement. Il fut donc possible, d�s septembre 1921, de penser � la r��dification totale de 116 �coles ou mairies-�coles.
C'est alors que M. le pr�fet sugg�ra aux municipalit�s des communes int�ress�es de cr�er une �� Coop�rative de Reconstruction des Ecoles publiques et Mairies de Meurthe-et-Moselle �. Ce qui fut fait � l'Assembl�e g�n�rale constitutive du 8 octobre 1921 : le Conseil d'administration �tait compos� de huit maires sinistr�s, et la direction fut confi�e � un inspecteur de l'enseignement primaire.
Cette Coop�rative avait mandat des municipalit�s pour agir en leur nom. Alors que ces derni�res �taient surmen�es par les autres t�ches de la reconstitution locale, elle allait pouvoir centraliser et acc�l�rer l'�uvre de la restauration scolaire d�finitive.
En complet accord avec les services pr�fectoraux, une proc�dure sp�ciale, rapide et simplifi�e, fut �tudi�e et institu�e pour l'�valuation des dommages et l'approbation des plans. A l'Assembl�e g�n�rale du 16 janvier 1922, les instructions n�cessaires furent donn�es en vue de la r�alisation imm�diate du programme. Peu de temps apr�s, toutes les communes qui devaient reconstruire leurs locaux de classe ou de mairie avaient adh�r� � la Coop�rative : celle-ci se voyait confier la r��dification totale de 116 �coles ou mairies-�coles.
Les premiers mois de l'ann�e furent consacr�s � l'�tablissement des projets et � l'accomplissement des formalit�s administratives. Aussit�t que celles-ci �taient achev�es, les travaux �taient commenc�s. Au mois d'ao�t 1922, ce travail pr�paratoire �tait termin� pour l'ensemble du d�partement : les march�s avec les entrepreneurs �taient tous conclus.
La Coop�rative, pr�voyant qu'elle pourrait d�penser plus que les fonds promis par l'Etat, participa � l'emprunt d�partemental, ce qui lui permit de ne pas ralentir son �uvre.
En novembre 1922 :
Une douzaine des nouvelles �coles sont ouvertes et les enfants y sont re�us ;
Les quatre cinqui�mes des autres b�timents sont d�j� couverts ou le seront avant la fin de l'ann�e; l'installation int�rieure sera faite pendant l'hiver et ils pourront �tre utilis�s d�s P�ques 1923; les derniers - moins d'une vingtaine - retard�s en raison de leur importance exceptionnelle ou de difficult�s sp�ciales, seront n�anmoins termin�s, selon toutes probabilit�s, en octobre 1923.
Mais la Coop�rative a voulu faire davantage. Elle a eu l'ambition de profiter de la reconstruction des �coles pour les am�liorer au double point de vue de l'hygi�ne et de l'enseignement, d'installer des lavabos-vestiaires, des bains-douches, des biblioth�ques, des salles de travaux m�nagers et d'exercices manuels.
Dans ce but, elle a cr�� une �uvre qui porte le beau nom �� Les Amis des Ecoles de Meurthe-et-Moselle � et a d�j� recueilli les sommes n�cessaires. Parmi les g�n�reux donateurs, il faut citer le Comit� Californien (Mrs. W. Crocker et Miss Polke, devenue Mme de Buyer), le French Restoration Fund (Mme Sartoris), le War Orphean Committee d'Indianapolis (Mme Swift) et les Association-, fran�aises de �� L'Ecole pour l'Ecole �, de �� L'Hygi�ne par l'Exemple �, de �� L'Armoire Lorraine �.
L'oeuvre �� Les Amis des Ecoles de Meurthe-et-Moselle � est d�s maintenant assur�e d'apporter � toutes les �coles reconstruites les am�liorations projet�es. Un programme sp�cial pour chaque b�timent est � l'�tude. Il sera pr�t � bref d�lai et incorpor� aux travaux en cours. Le tout sera termin� en 1923. La Coop�rative aura alors accompli sa t�che de reconstitution scolaire, suivant la devise qu'elle a faite sienne : �� Vite et Bien. � Et �� Les Amis des Ecoles de Meurthe-et-Moselle � lui survivront pour contribuer p�cuniairement au bon fonctionnement de ce qu'elle aura cr��, gr�ce � la meilleure volont� de tous.

C.-E. COULON,
Inspecteur de l'Enseignement Primaire, Directeur de la Coop�rative des Ecoles, Pr�sident des �� Amis des Ecoles de M.-et-M. �.
 

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