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Nancy le 28 juillet.
Convention conclue entre le colonel Orloff, commandant un
d�tachement du 7e corps d'arm�e se S.M.I. de toutes les Russies,
dans les Vosges, au nom des hautes puissances alli�es, d'une
part ;
Et le chef d'escadron Brice, commandant le 2e corps des
chasseurs volontaires de la Meurthe, au nom du Gouvernement
fran�ais, d'autre part :
1�. D�s ce moment toutes hostilit�s cessent entre les troupes
alli�es et celles command�es par le chef d'escadron Brice.
2�. Le chef d'escadron Brice s'engage � d�poser les armes �
Fremonville, et � dissoudre son corps dans les vingt quatre
heures de la ratification de la pr�sente convention, par le
commandant du 7e corps d'arm�e le lieutenant-g�n�ral Sabancieff
Quant aux parties d�tach�es de son corps, M. Brice enverra les
ordres en cons�quence, et nommera les chefs qui les commandent
et les lieux o� ils se trouvent.
3�. Le chef d'escadron Brice et MM. les officiers sous ses
ordres, savoir : Le capitaine Rioux, le capitaine Georgel, le
capitaine Gulsard-du-Vivier, le capitaine Parmentier, le
capitaine L�t�, l'adjudant-major Clein, le lieutenant
Schmideling, le lieutenant Garnier, le lieutenant Conrad, le
lieutenant Deveney, le lieutenant Gauthier, le lieutenant
Mar�chaI, le sous-lieutenant Parmentier, le sous-lieutenant
Service, le sous-lieutenant Rauche et le mar�chal-des-logis
Jacquot,
S'engageront, chacun sous leur parole d'honneur, en rentrant
dans leurs foyers, autres que les places fortes qui n'ont pas
encore arbor� le pavillon blanc, � ne rien entreprendre contre
les hautes puissances alli�es, � moins qu'ils n'y soient
autoris�s par leur Gouvernement l�gitime, reconnu des puissances
alli�es ; ils conserveront leurs armes et bagages.
4�. Le chef d'escadron Brice et les officiers sous ses ordres
d�signeront les endroits de leurs domiciles o� ils d�sirent
rentrer, apr�s la dissolution du corps ; et si quelques-uns de
ces officiers pr�f�raient se retirer ailleurs que dans leurs
domiciles, il leur sera d�livr� des passeports � Nancy.
5�. Le d�lai de vingt-quatre heures expir�, ceux qui seraient
trouves en armes attaquant quelques individus appartenant aux
puissances alli�es, seront regard�s comme brigands et trait�s
comme tels
6�. Il ne sera fait aucune recherche contre ceux qui ont servi
dans le 2e corps de chasseurs volontaires, non plus que contre
leurs parens, soit dans leurs personnes, soit dans leurs
propri�t�s.
Fait double � Fremonville, le 7-16 juillet 1815, a midi.
(Suivent les signatures.)
[Journal de la Meurthe]
Le conseil municipal de
Fr�monville (Meurthe), vient d'offrir un exemple de rare
intelligence et de z�le pour les int�r�ts des familles. Dans une
d�lib�ration r�cente, il a d�cid� que les �coles des gar�ons et
des filles seraient gratuites pour tous les enfans, et il a fix�
� l'instituteur ainsi qu'aux deux S�urs de la doctrine, un
traitement tr�s convenable pour les indemniser. Cette mesure
vraiment paternelle est d'autant plus louable qu'elle vient
�pargner, � un grand nombre d'habitans des sacrifices
p�cuniaires toujours p�nibles � la fin d une ann�e o� les
r�coltes sont insuffisantes.
Elle va laisser en m�me temps sans excuse raisonnable les parens
qui autorisent leurs enfans � quitter les classes pendant la
belle saison et leur permettent de courir les bois et les
champs, o� ils prennent trop souvent des habitudes sauvages et
immorales.
Les heureuses cons�quences de la gratuit� des �coles nous
engagent � signaler, avec une juste approbation, le vote
remarquable du conseil municipal de Fr�monville, qui doit
combler de joie le digne cur� de cette paroisse.
Le Moniteur de la Meurthe et
des Vosges rapporte qu'un incendie consid�rable vient de r�duire
en cendres une vingtaine de maisons dans la commune d'Herb�viller.
De l'�glise, il ne reste plus que le ch�ur.
Le Moniteur de la Meurthe
annonce un nouvel incendie tr�s consid�rable, qui a d�vor� 15
maisons et le clocher du village � Herb�viller. La perte est
�valu�e � 130,000 fr. Les assurances couvriront !� peu-pr�s les
pertes, sauf pour l'�glise qui n'�tait pas assur�e. Le feu a �t�
mis, comme cela n'arrive que trop souvent, par des enfants
jouant avec des allumettes chimiques; il �tait deux heures de
l'apr�s-midi ; on �tait aux champs, et les secours ont �t�
tardifs. On n'a pu ma�triser l'incendie que le lendemain � la
pointe du jour.
On lit dans le Courrier de
Nancy : A Gondrexon, deux femmes, la m�re et la fille, l'une
�g�e de soixante-douze ans. l'autre de cinquante, veillaient
ensemble, occup�es � �cosser des f�ves. Vers sept heures, la
septuag�naire alla se coucher. Une heure apr�s environ,
l'a�eule, dont la chambre touche � la cuisine, fut r�veill�e par
un p�tillement de flamme et par une odeur d'�toile br�l�e. Elle
se leva aussit�t et trouva sa fille, la veuve Chapel, pr�s de la
pompe, �teignant le leu qui consumait ses v�tements.
Quand la malheureuse femme se crut hors de danger, elle se
plaignit seulement d'avoir la main droite un peu br�l�e, et elle
voulut se d�shabiller seule. Le lendemain, ses deux fils
s'apercevant que cette blessure avait de la gravit�, car on
voyait les os, voulurent appeler un m�decin. La veuve Chapel s'y
opposa, disant qu'elle ne souffrait pas. Le troisi�me jour elle
eut le d�lire et expira.
Lorsqu'on l'ensevelit, on eut la preuve de son incroyable
sto�cisme : elle avait en effet tout le c�t� droit du corps
br�l�, depuis le bas du ventre jusqu'� l'estomac, et elle a d�
endurer des souffrances atroces.
COUR D'ASSISES DE
SEINE-ET-MARNE.
Pr�sidence de M. le conseiller DUMAS.
Audience du 29 novembre 1869.
(M. GAVINET, Minist�re public).
Encore des jeunes gens ! toujours des jeunes gens !!.
Vivons-nous bien dans le 19e si�cle !
Oh ! �ducation (m�me primaire), quand donc seras-tu r�pandue sur
la terre, � titre universel ? Nous ne verrions plus assouvies
les passions basses qui rongent l'humanit�; pensant � la mort
qui est proche et au peu de puissance de notre organisation,
nous viserions a nous entre-soutenir plut�t qu'a nous �gorger
par cupidit�, comme nous le faisons dans une proportion
effrayante depuis quelques ann�es.
Voyez, ces deux accus�s : ils ne sont pas assassins, mais ils
sont voleurs. Quel �ge ont-ils donc pour s'�tre livr�s, corps
perdu, au vice ?
1� Valter (Fran�ois), 26 ans, n� a Fremonville, arrondissement
de Lun�ville (Meurthe), le 4 juillet 1843, charretier ayant
demeur� � Villeparisis ;
2� Ch�ron (Ernest), 25 ans, n� a Echampen, arrondissement de
Meaux, le 7 mars 1844, charretier ayant demeur� � Villeparisis.
Voici les faits qui leur sont reproch�s :
Le 16 mai dernier, Ch�ron et Valler, tous deux charretiers sans
ouvrage, se rencontr�rent pr�s de La Fert�-sous-Jouarre et se
dirig�rent ensemble vers Lizy. Ch�ron parla � son compagnon d'un
sieur Simon, actuellement d�tenu a Meaux et dont la maison
situ�e a Vendrest, devait se trouver abandonn�e. Ils s'y
rendirent tous deux, attendirent 9 ou 10 heures du soir ; puis
sur les indications de Ch�ron qui autrefois �tait souvent entr�
dans cette maison, la porte de la cave fut fractur�e, les deux
accus�s commenc�rent par boire une certaine quantit� de vin ;
ils s'introduisirent ensuite de la cave dans la maison,
bris�rent deux armoires et s'empar�rent d'une vingtaine de
chemises, de trois torchons, de trois pantalons, d'un gilet et
d'une blouse ; ils prirent aussi de l'eau-de-vie et du vinaigre
et partirent apr�s avoir fouill� les paillasses dans l'espoir
d'y d�couvrir de l'argent ; ils s'�loign�rent chacun de son c�t�
et se d�firent, en les vendant � l'un et � l'autre, de la
plupart des objets dont ils s'�taient empar�s.
Les deux accus�s sont v�tus de blouses bleues ; leur physionomie
et l'interrogatoire qu'ils subissent n'offrent aucun int�r�t.
Nous nous bornerons � dire que Ch�ron reconna�t ainsi son crime
:
- C'�tait le 17 mai dernier, � dix heures du soir ; je savais
que Simon, manouvrier de la commune de Vindrest, �tait absent de
sou domicile ; je connaissais les �tres de sa maison, puisque
pendant neuf sois j'avais �t� charretier dans la localit�. Tous
les dimanches ]e venais boire chez, le p�re Simon et souvent
j'allais moi-m�me a la cave. Je savais que la porte de cette
cave, donnant par derri�re, n'�tait pas tr�s-solide, alors j'eus
l'id�e de m'y introduire pour boire du vin. Apr�s avoir bu,
Valter, qui m'accompagnait, me dit : �� Je ne suis pas bien nipp�
; si nous prenions des effets ? � Je lui r�pondis que cela
m'�tait �gal. Nous mont�mes tous les deux dans la maison et nous
pr�mes ce qui nous tomba sous la main.
Valter nie avoir particip� au crime. - Ce n'est pas lui qui a
commis le vol ; il a rencontr� par hasard Ch�ron ; il a su que
ce dernier avait vol�; mais lui, Valter, grand Dieu ! pour rien
au monde il n'aurait contribu� � l'action.
Malgr� sa d�n�gation et les efforts de son d�fenseur, Valter est
condamn� � quatre ans de prison.
Quant � Ch�ron, on lui tient compte de ses aveux en ne le
condamnant qu'a trois ans de la m�me peine.
Mes Vuallart et Despagnat ont d�fendu les accus�s.
On lit dans le Courrier du
Bas-Rhin:
Il r�sulte d'une communication faite par l'administration des
chemins de fer de l'Est fran�ais que les formalit�s douani�res �
remplir � Emberm�nil sont rendues plus difficiles parce que les
exp�diteurs d'ici adressent leurs marchandises destin�es � la
France � des exp�ditionnaires d'Emberm�nil, et que souvent ils
n�gligent d'y joindre les attestations d'origine n�cessaires
pour obtenir l'entr�e libre.
MM. les exp�diteurs sont donc invit�s � adresser leurs
marchandises directement � la station fran�aise de destination,
et alors les employ�s de la douane � Emberm�nil peuvent sans
retard faire repartir les marchandises. On r�p�te de nouveau de
ne pas manquer de joindre les attestations d'origine pour les
marchandises alsaciennes.
Strasbourg, le 13 ao�t 1871.
La Commission d'exploitation des chemins de fer.
Chronique des d�partements
Lun�ville. - Le parquet de Lun�ville est saisi en ce moment
d'une affaire de meurtre qui a caus� une certaine �motion dans
l'arrondissement.
Le sieur L., charpentier, r�sidant � Herbevillers, vint d�clarer
le 13 de ce mois, � la mairie de sa commune, que sa fille Marie,
�g�e de vingt-cinq ans, �tait morte � la suite d'une chute
qu'elle avait faite dans un escalier.
Cette d�claration de d�c�s �tait � peine enregistr�e que
l'autorit� municipale fut inform�e que dans la soir�e du 12 on
avait entendu des cris de douleur paraissant provenir de la
maison habit�e par L., et que ce dernier passait pour maltraiter
sa fille.
Une enqu�te sommaire fut aussit�t op�r�e, et plusieurs personnes
d�clar�rent alors que le 12, vers six heures du soir, elles
avaient entendu du bruit chez les �poux L., comme des coups
frapp�s sur un corps humain.
Elles avaient aussi distingu� ces cris pouss�s par la victime :
Pardon, papa, pardon !
L., de son c�t�, pr�tendait que sa fille, estropi�e aux deux
pieds et au bras droit, �tait tomb�e du haut en bas de
l'escalier conduisant � sa chambre, situ�e au premier �tage;
qu'il l'avait relev�e et qu'il l'avait aid�e � remonter dans sa
chambre, o� on lui avait ensuite port� � souper; qu'il ne s'en
�tait plus occup�, et que, le lendemain, il l'avait trouv�e
morte.
L'examen m�dical auquel a �t� soumis le cadavre de la fille L.,
tend � �tablir que' cette malheureuse a �t� victime des
violences dont elle a �t� l'objet, et qu'elle a succomb� � la
suite des coups qui lui ont �t� port�s � la t�te, notamment � la
tempe droite.
Il a �t� imm�diatement arr�t�.
Meurthe-et-Moselle. - Une
femme �trangl�e - Un crime horrible a �t� commis � Herbeviller.
Le nomme Charles Ade, �g� de vingt-cinq ans, originaire
d'Alsace-Lorraine, domestique chez M. Lemoine, a �trangl�, �
l'aide d'un mouchoir, une pauvre veuve de quatre-vingts ans
nomm�e Masson.
On ignore le mobile du crime. L'assassin a �t� arr�t�.
INCENDIE - Le Rappel a re�u
de Nancy la d�p�che suivante :
�� Minuit. Grand incendie rue Saint Jean, Epicerie parisienne.
Deux gar�ons br�l�s vifs. �
Le Journal de la Meurthe et des Vosges, du 21, qui raconte les
d�tails de cet incendie, dit qu'au milieu de l'effondrement
g�n�ral, un boulanger vit distinctement appara�tre l'un d'eux
sur le toit du grenier et solliciter le secours d'une �chelle. A
l'instant m�me o� ses cris �taient entendus, le plancher du
grenier s'effondrait sous lui et le malheureux jeune homme
disparaissait dans un tourbillon de flammes. Quelques heures
plus tard, lorsque les pompiers purent p�n�trer au milieu des
d�combres et d�blayer les gravois amoncel�s, la pioche vint
heurter un corps humain informe. Le c�ur du cadavre avait �t�
travers� par une pioche dont on se servait pour cette triste
op�ration.
On d�gagea ces restes fumants ; les membres avaient �t� s�par�s
; la t�te fut retrouv�e � l'�tage inf�rieur. Ce qui restait du
tronc avait �t� r�duit � l'�tat de charbon noir. Le tronc �tait
celui du malheureux qu'on avait vu appeler � grands cris le
secours d'une �chelle.
Le second cadavre avait �t� retrouv� dans son lit, asphyxi�
probablement, avant que tout mouvement lui e�t �t� possible ;
les chairs, �galement carbonis�es, laissaient � nu les os : les
extr�mit�s �taient absolument r�duites en cendres, le cr�ne
fracass�, mais les membres �taient adh�rents au tronc, les
muscles convuls�s. Tout indiquait dans ces restes informes �
voir les sympt�mes d'une indicible angoisse et d'une mort pleine
d'horreur.
Ces deux jeunes gens, tous deux �g�s de dix-huit ans, se
nommaient : l'un Victor Dardenne, �tait n� � Ogeviller, canton
de Bl�mont ; l'autre s'appelait Charles Plaisance, �tait natif
de Delme (Lorraine annex�e).
Les restes ont �t� toute la matin�e expos�s dans la salle des
morts de l'hospice Saint-Charles.
Le train de voyageurs num�ro
46, d'Avricourt � Paris, a �t� arr�t� dimanche soir par les
neiges, entre Embermenil et Marainviller ; la voie descendante
est obstru�e par la neige ; la circulation est �tablie sur une
voie unique, la voie montante, entre Lun�ville et Embermenil.
Les pr�cautions sont prises pour le service de la voie; des
ouvriers auxiliaires et des d�tachements de troupe d�blaient.
Lun�ville, 23 d�cembre.
Le train de voyageurs num�ro 46, d'Avricourt � Paris, a �t�
arr�t� cette nuit par les neiges, entre Embermenil et
Marainviller ; la voie descendante est obstru�e par la neige ;
la circulation est �tablie sur une voie unique, la voie
montante, entre Lun�ville et Embermenil.
Les pr�cautions sont prises pour le service de la voie; des
ouvriers auxiliaires et des d�tachements de troupes d�blaient.
ENTRAVES AU PETITIONNEMENT
Nous lisons dans L'Esp�rance de Nancy ;
Le maire de Verdenal a refus�, contre tout droit, de l�galiser
la signature de M. Fr�mion, attestant l'authenticit� des autres
signatures.
Tout pr�s de Nancy, le maire de Saint-Max, a fait mieux, ou
plut�t pis que celui de Verdenal. Non content de refuser la
l�galisation de deux signatures, il a menac�, dit-on, les deux
honorables signataires de leur dresser proc�s-verbal s'ils
insistaient davantage.
Verbalisez, monsieur le maire ; verbalisez, si vous voulez
�gayer la galerie. [...]
LES ORAGES
Notre correspondance des d�partements nous signale de tous c�t�s
de nombreux orages. Nous relevons les principaux.
Une v�ritable trombe d'eau s'est abattue pendant trois heures
sur diverses communes des environs de Lun�ville. Le ruisseau qui
va de Serres � Maix, s'est chang� en torrent, entra�nant les
terres et les foins coup�s. A Emberm�nil et Leintrey, les champs
ont �t� noy�s.
Le 28 avril 1880, Eug�nie
Michel, alors �g�e de trente ans, accouchait � Gondrexon
(Meurthe-et-Moselle), chez les �poux Duru, d'un enfant dont la
naissance fut d�clar�e le m�me jour � la mairie de Gondrexon par
la dame Duru, et dont le bapt�me eut lieu le lendemain.
Le 15 mai suivant, on d�couvrit, dans un ruisseau, le cadavre de
cet enfant, dont la mort par asphyxie provenant de submersion
paraissait remonter � une dizaine de jours.
L'information a �tabli que cette mort �tait le r�sultat d'un
crime imputable � la m�re de l'enfant. Le 3 mai, en effet, la
fille Michel avait quitt� le domicile des �poux Duru emportant
son enfant et annon�ant qu'elle se rendait � Nancy pour le faire
admettre, disait elle, parmi les enfans assist�s. Le m�me jour,
� onze heures du matin, elle reparaissait chez son ancien
maitre, le sieur Liott�, qui consentit � la reprendre comme
domestique. Toutefois le maire de Gondrexon et le sieur Liott�
ne tard�rent pas � concevoir des doutes sur la v�racit� des
dires de l'accus�e. Elle avait produit pour les tromper une
attestation fabriqu�e d'apr�s ses instructions, et de laquelle
il semblait r�sulter qu'elle avait en effet plac� son enfant �
l'hospice de Nancy.
Le 13 mai, comprenant que son mensonge allait �tre d�couvert, la
fille Michel prit la fuite, apr�s avoir avou� � un t�moin
qu'elle avait jet� son enfant � l'eau sous le pont du ruisseau
du Reillon et qu'elle avait mis une grosse pierre sur son corps.
Deux jours plus tard le cadavre de l'enfant �tait retir� de ce
ruisseau.
Eug�nie Michel qui avait pu jusqu'ici se soustraire � toutes les
recherches, vient de compara�tre devant la Cour d'assisses de
Meurthe et Moselle.
Interrog�e par M. le pr�sident, l'accus�e, sans d�nier le fait
qui lui est reproch�, l'attribue � un acc�s de d�sespoir et de
folie o� l'avait jet�e l'abandon dont elle �tait victime de la
part d'un domestique comme elle au service de M. Liott�, et qui
l'avait s�duite sous la foi d'une promesse de mariage.
L'accus�e, d�clar�e coupable par le jury, mais avec admission de
circonstances att�nuantes, a �t� condamn�e par la Cour � cinq
ans de r�clusion.
Un petit grand homme.
L'inauguration de la statue du conventionnel Gr�goire inspire an
Moniteur les r�flexions suivantes.
Qu'il faut donc que les r�publicains aient parmi eux une disette
de vrais grands hommes, pour qu'ils s'�gaillent prodiguer tant
d'honneurs � celui qu'ils viennent de f�ter dimanche ! Le
ministre de l'int�rieur se d�range en personne, escort� d'une
demi-douzaine de d�put�s et de s�nateurs, il met sur pied toute
une arm�e de fonctionnaires militaires et civils, pour honorer
qui ? Un homme qui joua un pauvre r�le sous la R�volution, et
dont il ne reste rien que quelques mots � effet, quelques
maximes aussi fausses que pr�tentieuses et emphatiques.
Qu'admirent-ils donc dans l'ex-cur� d'Emberm�nil ?
Est-ce le courage avec lequel, apr�s avoir vot� par �crit pour
la condamnation de Louis XV), il est revenu ensuite sur son vote
pour d�clarer qu'il n'avait pas pr�tendu le condamner � mort ?
Est-ce l'aust�rit� d�mocratique avec la quelle il se laissa
faire comte et s�nateur de l'empire, pour conspirer, il est
vrai, bient�t apr�s contre l'empereur ? Applaudissent-ils en lui
le libre penseur, oubliant que, s'il adh�ra � la constitution
civile du clerg�, il n'en resta pas moins un fervent adh�rent
des dogmes catholiques et un champion du c�libat des pr�tres ?
Voudraient-ils faire un anticl�rical de celui qui, sur son lit
de mort, sollicita si ardemment les secours de la religion et la
b�n�diction du pr�tre ? Toute la vie de l'abb� Gr�goire ne fut
qu'un tissu de contradictions ; et il faut bien de la bonne
volont� pour faire de lui un mod�le de fermet� d'�me. N'importe,
le voil� coul� en bronze ; et sa statue dress�e sur l'une des
places de Lun�ville passera � la post�rit� comme un monument
�lev� � une m�diocrit� par des nullit�s.
L'ASSASSINAT D'HERB�VILLER :
Un crime horrible a �t� commis � Herb�viller
(Meurthe-et-Moselle), le 31 mai. La veuve Masson, �g�e de
soixante-dix-neuf ans, a �t� �trangl�e dans son lit ; elle a �t�
trouv�e �tendue sans vie sur son lit, le cou �tait' fortement
serr� � l'aide d'un mouchoir de poche. Les draps et les
couvertures du lit n'�taient pas d�rang�s.
La face portait une l�g�re ecchymose. M. le docteur Zimmermann a
�t� requis pour faire l'autopsie du cadavre. Le juge de paix du
canton de Blamont est charg� d'une commission rogatoire.
L'auteur pr�sum� du crime est un nomm� Charles Ade, �g� de
vingt-cinq ans, n� en Alsace-Lorraine, domestique � Herb�viller
chez M. Lemoine, propri�taire. Il est arr�t�.
MEURTHE-ET-MOSELLE.--Un
acacia presque s�culaire, ombrageant le crucifix du calvaire
situ� � environ 400 m�tres du village de Xousse, a �t� d�truit
par un individu qui exerce la profession d'horloger ambulant: et
qui �tait de passage dans ladite localit�.
Il a pass� la nuit chez le sieur Charles-Nicolas Tuny,
cultivateur, mais on ignore son nom. Il a commis ce m�fait en
voulant prendre un essaim, ou son miel, qui se trouvait dans
ledit acacia.
Cet arbre �tant creux, il a mis le feu � l'int�rieur, et apr�s
une certaine combustion, l'arbre est tomb�.
Les trains ont subi des
retards. D�s la premi�re heure on signalait vingt centim�tres de
neige sur la ligne principale de Paris � Avricourt et cinquante
centim�tres sur les lignes vosgiennes. De Nancy sont parties
dans diverses directions des locomotives chasse-neige. Le nombre
des voitures a d� �tre encore r�duit pour chaque train Le
train-express, qui part d'Avricourt, en temps ordinaire, vers
neuf heures du matin, avait plus d'une heure de retard. Le train
qui vient de Port-d'Atelier vers neuf heures un quart, avait une
heure de retard.
Les trains de marchandises �taient supprim�s totalement sur la
ligne de Remiremont � Saint-Maurice. Enfin, on apprenait dans la
matin�e, � Nancy, qu'un train �tait rest� en d�tresse sur la
ligne de Cirey, entre Bl�mont et Fr�monville.
DANS L'EST
Dimanche, 2 septembre 1888.
Je ne puis dire exactement d'o� je vous �cris, car je viens de
passer la moiti� de la journ�e � parcourir la fronti�re pendant
quelques lieues, un peu au-dessus d'Embermenil entre Remouchard
et Coincourt. Le pays est charmant, tr�s agr�able � l'oeil, tr�s
verdoyant et tr�s touffu et pourtant on est � deux pas des
territoires annex�s; il faut que l'imagination s'en m�le pour
sentir que de l'autre c�t� ce sont des anciens Fran�ais. Les
bornes et les poteaux indiquent, il est vrai, qu'il faut prendre
garde, car il serait dangereux d'aller un peu trop loin allumer
son cigare. Je n'ai vu ni forestiers ni gendarmes allemands, et
l'on m'a dit qu'ils n'approchaient tr�s pr�s que lorsqu'ils en
avaient re�u l'ordre pour le service.
En effet, cela n'est pas un lieu de promenade banale.
Les Allemands ont beaucoup pris et fond� d'�tablissements priv�s
� Metz et � Strasbourg, mais les campagnes et les petites villes
leur sont toujours r�calcitrantes ; aussi, pour �viter tout
ennui, les annex�s vivent chez eux et �vitent tout rapport avec
les autorit�s allemandes. II y a juste dix ans, j'�tais dans ces
parages, au chef-lieu d'un ancien arrondissement fran�ais ; mes
h�tes me disaient qu'� la condition de ne s'occuper en rien des
choses publiques, on vous laissait dans le calme, mais depuis
ils m'ont dit qu'ils �taient surveill�s, que leur correspondance
commerciale �tait ouverte et que l'on n'�vitait aucune occasion
de les piquer.
Les autorit�s allemandes s'�taient au d�but figur�es qu'il leur
serait aussi facile de dig�rer des d�partements fran�ais que de
les conqu�rir. Ils n'avaient pas r�fl�chi -car, lorsque leur
vanit� est en jeu, les Allemands r�fl�chissent peu - que c'est
le vaincu qui doit pouvoir dig�rer le vainqueur et que
l'absorption des peuples est une op�ration de r�ciprocit�.
Heureusement qu'ils s'y sont tr�s mal pris, que les haines se
sont r�veill�es et que l'on regrette toujours la France dans
l'Alsace-Lorraine.
M. de Bismarck se plaignant que nous n'avons point l'air en
France de croire � l'�ternit� du trait� de Francfort est
vraiment plaisant. Est-ce que lui-m�me croit � la sinc�rit�, �
la justice, � l'opportunit� de ce trait�, lorsqu'il inflige aux
annex�s des r�glements d'une duret� exceptionnelle ? Est-ce que
nous pouvons oublier que ces annex�s �taient encore nos fr�res
il y a dix-sept ans et demi ? Est-ce que tous les mauvais
traitements qu'il leur fait endurer ne portent pas un contrecoup
douloureux dans nos coeurs ?
D'ailleurs, les Allemands tourmentent les annex�s uniquement
parce qu'ils ont �t� Fran�ais tout � fait et qu'ils le sont
rest�s beaucoup.
NANCY (d'un correspondant)
Un incendie consid�rable a d�truit totalement l'habitation de M.
Thuny, cultivateur � Xousse.
Vers trois heures du matin, un domestique, entrant � l'�curie
pour donner � manger aux bestiaux, s'aper�ut qu'une voiture
d'avoine charg�e la veille �tait en feu.
Il donna aussit�t l'alarme, mais les flammes avaient gagn� la
grange et trouvaient l� assez de mati�res pour s'alimenter. En
un instant, tout fut embras�. A grand'peine on put sauver le
b�tail. Tout le mobilier devint la proie des flammes. Nul
accident de personne n'est � d�plorer.
UN FAUX CHOL�RIQUE
On �crit de Deutsch-Avricourt � la Gazette de Sarrebourg :
Grand �moi, aujourd'hui, dans les gares fran�aises d'Igney-Avricourt,
Emberm�nil et Lun�ville. Un employ� du chemin de fer venait
d'�tre subitement atteint du chol�ra. Le sieur G..., ouvrier
d'�quipe � Emberm�nil, pris de violentes coliques, se tordait,
se roulait � terre, vomissait, diaprait, pr�sentait en un mot
tous les sympt�mes du chol�ra asiatique. Imm�diatement, le chef
de gare fait descendre les voyageurs d'un wagon du train de
Lun�ville. Le wagon est isol�, on y installe, avec mille
pr�cautions, le malade � destination pour l'h�pital. L�, le
docteurs..., apr�s avoir palp� l'homme, lui dit : �� Voyons, mon
ami, vous avez une indigestion ! - �� se peut, fait l'autre
piteusement, j'ai chip� (mang�) un li�vre � moi seul, et je l'ai
fortement arros� de �� schnick �.
Pendant ce temps, le wagon du pr�tendu chol�rique �tait
d�sinfect� � la gare de Lun�ville ; les employ�s � ce destin�s,
se lavaient � l'eau paniqu�e. Un m�decin de la station d'Igney-Avricourt,
mand� en toute h�te, d�barquait � Emberm�nil, avec tous les
appareils de d�sinfection pour purifier le logis, j'allais dire
le g�te, du mangeur de li�vre � la sauce alcoolique. Le soir
m�me, le bonhomme,
remis de son indisposition, r�int�grait son domicile largement
nettoy�. Vous dire ce qu'on en rit apr�s une si grande peur...
Tout est bien qui finit bien.
On a d�couvert � Harbouey
(Meurthe-et-Moselle), � 0 m,40 en terre dans un verger, un
squelette qu'on suppose �tre celui d'un soldat russe inhum� en
1815.
LUNEVILLE, 28 f�vrier. - Un
braconnier, repris de justice, nomm� Henisch, de Leintrey, pr�s
Emberm�nil, a tir� hier soir deux coups de fusil sur deux
habitants de la commune, les fr�res Voinot.
Le capitaine de gendarmerie et le substitut de Lun�ville sont
sur les lieux.
Le meurtrier a pris la fuite dans la for�t. Les deux victimes
sont l�g�rement bless�es.
Cette tentative de meurtre est attribu�e � la vengeance.
DEUX ENFANTS ASPHYXI�S
Lun�ville, 28 f�vrier.
Avant hier, M. Adolphe Dime, �g� de trente-neuf ans, cultivateur
� Emberm�nil, s'�tait absent� de son domicile pour aller
conduire une voiture de paille � Lun�ville.
Avant de partir, il avait recommand� � son domestique, le jeune
Hubert Wingerter, �g� de quatorze ans, de prendre soin de ses
petits enfants, Marie et Paul, respectivement �g�s de deux ans
et demi et de dix mois.
Le soir venu, Wingerter, ne voyant rien d'anormal chez son
ma�tre, se coucha. Il dormait depuis une heure environ, quand
tout � coup il fut r�veill� par le fr�re de M. Dime, qui venait
lui demander un service. A ce moment, une odeur de paille br�l�e
le prit � la gorge. Il se pr�cipita dans la cuisine o�
couchaient les deux enfants ; la pi�ce �tait remplie d'une
�paisse fum�e ; quant aux petits, ils �taient �tendus couch�s
sur le plancher sans connaissance.
Une paillasse laiss�e imprudemment par le domestique � c�t� du
fourneau s'�tait allum�e, et les enfants �taient morts
asphyxi�s.
Lun�ville. - Un braconnier,
repris de justice, nomm� Henisch, de Leintrey, pr�s d'Emberm�nil,
a tir� hier soir deux coups de feux sur deux habitants de la
commune, les fr�res Voinot.
Le meurtrier a pris la fuite dans la for�t.
Les deux victimes sont l�g�rement bless�es.
Refus d affichage
Nous continuons � enregistrer les mesures prises par les pr�fets
contre les maires qui refusent de faire afficher l'arr�t de la
cour de cassation relatif � l'affaire Dreyfus.
[...] Le pr�fet du d�partement de Meurtheet-Moselle vient de
suspendre de leurs fonctions MM. Bonnardel, maire de
Saint-Nicolas-de-Port, Mathis de Grandseille, maire de Verdenal,
et Gauche, maire d'Hussigny, pour avoir laiss� lac�rer les
affiches donnant le texte de l'arr�t.
La m�me mesure va �tre prise � l'�gard de plusieurs autres
maires du d�partement.
En la petite �glise de
Verdenal (Meurthe-et-Moselle),M. l'abb� de Poncheville a b�ni le
mariage de son fr�re, fils de l'ancien d�put� et de la comtesse
de Poncheville, avec Marie Elisabeth de Granseille. T�moins du
mari� : MM. de Vienne, son cousin, et Maurice de Poncheville,
son fr�re ; de la mari�e : M. d'Hausen, son oncle, et le
lieutenant de La Nouvelle, son beau-fr�re.
NANCY. - Un incendie vient de
d�truire -quatre maisons, � Verdenal. Au cours du sinistre, un
pompier, M. Mangin, a �t� bless� par la chute d'une pi�ce de
bois.
LUN�VILLE. - Le parquet de
Lun�ville ayant ouvert une enqu�te sur un vol de 35,000 francs
de titres, commis au pr�judice d'un cultivateur d'Embermenil, la
police de Lun�ville a arr�t� la bonne d'un officier-de la
garnison, dans.la malle de laquelle les titres ont �t�
retrouv�s.
Interrog�e, la voleuse Marie Rainville, femme Girard, fit des
r�v�lations � la suite desquelles le parquet a lanc� un mandat
d'arr�t contr� un nomm� Charles Marin,-cultivateur � Embermenil,
accus� par la femme Girard d'avoir vol� la somme et de la lui
avoir confi�e en d�p�t.
LUNEVILLE. - A la suite d'une
enqu�te du parquet de Lun�ville sur le vol de 35.000 francs
commis � Embermenil, l'innocence compl�te et la parfaite
honorabilit� de M. Charles Marin, le cultivateur qu'avait
d�sign� comme le coupable la femme Gairard, ont �t� nettement
�tablies. La Gairard a �t� trouv�e en possession des titres.
Elle a avoue quelle accusait M. Marin pour tenter d'�chapper �
la justice.
LUNEVILLE. - A la suite d'une
enqu�te du parquet de Lun�ville sur le vol de 35.000 francs
commis � Embermenil, l'innocence compl�te et la parfaite
honorabilit� de M. Charles Marin, le cultivateur qu'avait
d�sign� comme le coupable la femme Gairard, ont �t� nettement
�tablies. La Gairard a �t� trouv�e en possession des titres.
Elle a avou� quelle accusait M. Marin pour tenter d'�chapper �
la justice.
Mme Vve J. Thellier de
Poncheville, n�e Anne. de Granseille, 26 ans, belle-s�ur de
notre excellent -collaborateur, et ami M. l'abb� Thellier de
Poncheville, pieusement d�c�d�e le 13 juillet, � Verdenal
(Meurthe-et-Moselle).
Mort tragique d'une fillette.
(d�p�che de notre correspondant particulier)
Nancy, 17 septembre.
M. Jeanjean, cultivateur � Nonhigny, rentrait des champs avec
une voiture de regain. Un groupe d'enfants demanda � M. Jeanjean
l'autorisation de monter sur sa voiture, il y consentit.
En cours de route, une profonde orni�re imprima au v�hicule une
secousse telle que l'un des enfants, la petite Claire G�dor,
�g�e de neuf ans, tomba sur la route. La pauvre fillette, fut
tu�e sur le coup.
Ses parents sont d�sesp�r�s, et M. Jeanjean regrette am�rement
d'avoir c�d� aux imprudents bambins.
VIANDE A SOLDATS
[...] Les aveux d'un fraudeur
Nancy, 18 avril. - L'enqu�te se trouve arr�t�e, les analyses ne
pouvant �tre faites en ce moment � la Facult� de Nancy -en
raison des vacances ; le parquet a fait compl�ter les
renseignements qui lui sont n�cessaires en interrogeant des
soldats et des officiers du-fort de Manonviller.
Il semble, d'apr�s les d�positions recueillie, que le
boucher-charcutier Tronquart ne sera-pas inqui�t� ; la m�me
enqu�te est faite en ce moment relativement aux
livraisons-du-boucher-charcutier d'Og�viller, �galement
fournisseur du fort.
Par contre, un autre boucher-charcutier, �galement fournisseur
de la garnison de Lun�ville, nomm� Krich, a avou� devant le juge
d'instruction que les saucisses pr�par�es par lui et destin�es �
la troupe, contenaient du c�ur de b�uf. Il va �tre poursuivi.
A Embermenil
(Meurthe-et-Moselle), on a trouv� �vanoui dans un champ M.
Henry, cultivateur, trente ans.. Il portait � la jambe droite de
profondes blessures par lesquelles le sang s'�chappait en
abondance, Il succomba peu apr�s � une abondante h�morragie,
mais sans avoir repris connaissance. On ignore comment et quand
il fut bless�.
Le parquet de Lun�ville enqu�te. (T�l.)
UNE MORT SUSPECTE
Lun�ville, 19 avril.
Des cultivateurs ont trouv� �tendu inanim� dans un champ, � peu
de distance d'Emberm�nil, un propri�taire de cette commune, M.
Henry, �g� de trente ans.
Le malheureux portait � la jambe une profonde blessure d'o� le
sang s'�chappait avec abondance.
Transport� � son domicile, M. Henry mourut sans avoir repris
connaissance.
Le parquet a ouvert une enqu�te sur cette mort �trange.
LUNEVILLE. - Un propri�taire
de la commune d'Emberm�nil, M. Henry, 33 ans, a �t� trouv�
inanim� dans un champ, ayant � la jambe droite une profonde
blessure.
Il est mort sans avoir repris connaissance.
Le parquet a ouvert une enqu�te sur cette mort �trange.
Accident de chemin de fer.
-Hier matin, vers cinq heures et demie, un train de voyageurs
parti de Nancy � destination d'Avricourt, a tamponn� entre
Emberm�nil et La Neuveville-aux-Bois, un train de ballast en
man�uvre. Deux voyageurs ont �t� l�g�rement, bless�s.
Collision de trains
Hier matin, vers cinq heures et demie, un train de voyageurs
parti de Nancy � destination d'Avricourt a tamponn� entre
Emberm�nil et La-Neuveville-aux-Bois un train de ballast en
manoeuvre. Deux voyageurs ont �t� l�g�rement bless�s.
Les ballon �trangers en
France
Ils panent ou passent constamment depuis deux jours au-dessus de
nos forts de l'Est
Nancy, 5 Avril.
Depuis deux jours, il pleut des ballons allemands sur la
fronti�re.
Outre ceux de Remiremont et de Pont-�-Mousson, un autre ballon
allemand a plan� au-dessus du champ-de tir du Haut-des-For�ts
pr�s de Montm�dy, un autre a observ� les soldats du fort de
Razimont, pr�s d'Epinal. Enfin, hier, � midi cinquante, un
a�rostat mont� par quatre personnes est pass� au-dessus des
villages d'Embermenil et de Remoncourt, � un kilom�tre du fort
de Manonviller. II a accroch� un arbre et un passager est
descendu � terre par le guide-rope qui tra�nait depuis plusieurs
kilom�tres ; le ballon avait son ancre arrach�e.
Une sentinelle donna l'alarme. Un capitaine du 153 e
d'infanterie fit atteler le break r�gimentaire.et se rendit sur
les lieux pour arr�ter les a�ronautes. Descendus entre temps,
ceux-ci avaient l�ch� douze pigeons voyageurs et bris� de
nombreuses plaques photographiques, en pr�sence d'un vieux
berger, M. Oliger, qui a t�moign� depuis.
Ramen�s en break, les �trangers ont �t� introduits dans le fort,
les yeux pr�alablement band�s ; ils ont d�clar� �tre officiers
allemands, mais ont affirm� qu'ils n'avaient pas l'intention de
franchir la fronti�re, mais que leur ballon avait �t� entra�n�
par le vent. L'enveloppe d�chir�e reste accroch�e aux arbres ;
la nacelle a �t� saisie.
L'a�rostat, le Gutenberg, venait de Stuttgart.
Grave accident dans une �cole
M. G�rard, instituteur � Verdenal (Meurthe-et-Moselle), essayait
une carabine pour le tir scolaire, quand des �l�ves firent du
bruit derri�re lui. L'instituteur se retourna pour leur faire
des observations, et dans ce mouvement pressa sur la g�chette de
la carabine charg�e qu'il tenait en main. Le coup partit et le
projectile atteignit � la t�te le jeune Eug�ne Lhote, �g� de 8
ans.
L'enfant a �t� transport� � l'h�pital dans un �tat qui laisse
peu d'espoir.
La Conqu�te de l'Air
Reconnaissances militaires
Lun�ville. - Le capitaine d'artillerie Eischmann et le
lieutenant de dragons De Rose sont all�s hier reconna�tre les
positions des troupes de cavalerie et d'infanterie en man�uvre
entre La Neuville-au-Bois et Emberm�nil, puis ils sont revenus �
tire d'ailes pr�s du point de concentration, en compagnie du
lieutenant de Malherbe et du capitaine Bellanger, dont on
attendait l'arriv�e. Ils continu�rent � op�rer des
reconnaissances sur la fronti�re et � participer aux man�uvres
de la deuxi�me division ind�pendante de cavalerie.
Les Faits-Divers de la
semaine
NOY� DANS UN BAQUET. - Un cultivateur avait confi� la garde de
son fils, Raymond, �g� de 15 mois, � sa tante. Pendant que cette
derni�re vaquait aux occupations du m�nage, le jeune Raymond se
pencha sur un baquet et tomba dans l'eau. Quand la tante put le
retirer, il �tait mort.
MIGNEVILLE
L'abb� de Cabanoux, cur� de
Saint-Thomas-d'Aquin, a b�ni hier � midi, en son �glise, devant
une assistance �l�gante et nombreuse, le mariage du vicomte
Jehan Perret du Cray, fils du comte Perret du Cray et de la
comtesse n�e de la Font, avec Mlle Sabine Mathis -de Grandseille,
fille de M. Mathis de Grandseille et de madame n�e Miller. La
messe a �t� dite -par le cur� de Verdenal, paroisse du ch�teau
de Grandseille. Le Saint-P�re avait daign� envoyer sa
b�n�diction aux jeunes �poux.
Les t�moins �taient, pour le mari� : le vicomte Perret du Cray,
son fr�re, et Mlle de la Font, sa tante ; pour la mari�e : le
capitaine de Lanouvelle, fils du g�n�ral de Lanouvelle, et le
comte Georges Thellier de Poncheville, ses beaux-fr�res.
La qu�te a �t� faite par Mlles de La Font, C�cile du Cray,
Marie-Th�r�se de Gonneville et Antoinette Degoutin,
qu'accompagnaient MM. Andr� d'Hausen, G�rard de Gonneville,
Pierre de-la-Font et Jean de Limur.
A l'issue de la c�r�monie-religieuse, Mme de Mathis de
Grandseille a -donn� un lunch suivi de r�ception en ses salons
du boulevard Raspail, o� l'on a beaucoup admir� la corbeille et
les cadeaux offerts, aux jeunes mari�s.
La corbeille comprenait : collier de perles, pendentif diamants,
�toile de diamants, bague rubis, bague diamants, bracelet �mail
bleu diamants, sautoir or, dentelles point d'Angleterre, point �
l'aiguille, fourrures de zibeline, missel ancien, etc., etc.
Mortel accident de chasse. -
On mande de Lun�ville qu'un chasseur, M. Isidore Petit, cafetier
� Verdenal, a tu� accidentellement, pr�s de Bl�mont, un autre
chasseur, M. Emile Chatton, rentier, �g� de soixante-deux ans,
habitant �galement Verdenal.
Les Arts
Exposition d'art gothique
Voil�, je pense, une nouveaut�, - en 1913. Une exposition d'art
gothique, peinture, verri�res, et statuaire. Des merveilles,
comparables.aux plus hauts chefs-d'�uvre de Chartres, Reims,
Amiens, Sens, Bourges, ou de Notre-Dame de Paris. Cela va nous.
changer des sempiternelles et commerciales exhibitions de
marines bretonnes, frondaisons versaillaises et �� couchers de
soleil sur le grand canal �. Est-il possible d'imaginer pour les
artistes, les arch�ologues, les grands amateurs, les �rudits,
une r�trospective plus �mouvante et d'un enseignement plus
profond ?
Ce spectacle d'une raret� pr�cieuse, c'est � M. Demotte (et qui,
sinon M. Demotte, pourrait � l'heure actuelle, l'offrir ?) que
nous en serons, sous deux mois, redevables.
A cette exposition, qui attirera l'�lite � l'h�tel de la rue de
Berri, l'on verra [...]
Et vous aurez encore la surprise d'admirer chez M. Demotte la
chapelle d�mont�e, transport�e, reconstitu�e pierre � pierre, du
ch�teau de Lannoy, � Herbeviller (Meurthe-et-Moselle), chapelle
avec ses verri�res, son autel, et bas-relief d�di� � saint
Hubert.
Nous reviendrons � loisir sur cette manifestation consid�rable.
Pour la commenter, il faudrait un volume. [...]
D�j� nous devons un grand merci � M. Demotte qui va bient�t nous
donner la plus salutaire le�on et la meilleure des joies.
Louis Vauxceiles.
La petite affaire d'Emberm�nil
nous fait conna�tre que nous avons progress� depuis quelque
temps sur cette partie du front de Lorraine. Emberm�nil se
trouve � 16 kilom�tres au Nord-Est de Lun�ville, a proximit� de
la voie ferr�e Lun�ville-Avricourt.
Les derni�res nouvelles que nous connaissions jusqu'ici
indiquaient que nous �tions � Lun�ville � quatre kilom�tres plus
au Sud-Ouest. C'est donc une progression sensible que nous avons
effectu�e
de ce c�t�.
TROIS PIRATES A�RIENS abattus
par les Am�ricains en Lorraine
(Du correspondant du Petit Journal)
Nancy, 18 Ao�t.- L'aviation de chasse am�ricaine inscrit � son
tableau de victoires trois appareils ennemis.
Le premier, abattu ces jours derniers � Emberm�nil, est expos�
s�r la place Stanislas ; son camouflage dans le �� go�t boche �
para�t �trange et l'on remarque aussi que la croix noire, sur le
fuselage et les ailes, plus discr�te, a chang�-de forme.
Les grands raids de
l'aviation
Le capitaine Lafon en panne
Le capitaine Lafon, qui �tait parti hier � deux heures trente du
matin de l'a�rodrome du Bourget, pour effectuer, avec son
m�canicien, le raid Paris-Constantinople, a �t� contraint
d'atterrir par suite de la mauvaise circulation d'eau dans son
moteur, aux environs de Gondrexon, � quelques kilom�tres � l'est
de Lun�ville.
L'appareil est endommag�, mais il n'y a pas eu d'accident de
personnes.
LA VIE SPORTIVE
AVIATION
Paris-Constantinople
Le capitaine Lafon s'arr�te � Gondrexon
Le capitaine Lafon, parti dans la nuit d'avant-hier hier, � 2 h.
30, du Bourget pour Constantinople, a d� atterrir, par suite
d'une panne de moteur (arr�t de la circulation d'eau) �
Gondrexon. Gondrexon se trouve entre Lun�ville et Blamont, par
cons�quent en dehors de la route que devait primitivement suivre
l'aviateur. L'itin�raire comportait en effet les escales
suivantes Paris-Vicence par Dijon, Vicence-Belgrade,
Belgrade-Constantinople.
L'atterrissage a �t� violent et l'appareil est bris� ; le
capitaine Lafon et son m�canicien Farcy sont indemnes.
Au seuil de la Haute-Lorraine
Quand j'arrivai sur ce plateau de Reillon, perch� sur un
camion-automobile nu, - un v�hicule que j'avais d�
r�quisitionner, parce qu'a Paris on.est trop loin de cet ancien
front de bataille, o� il n'y a plus rien que le d�sert
immense,-et des maisons de carton � c�t� des b�tisses de
remplacement que le service de la reconstitution �l�ve avec des
lenteurs d�sesp�rantes, et parce que les bureaux minist�riels
sont trop �loign�s de nos cimeti�res glorieux pour les d�fendre
contre le mercantilisme des entrepreneurs de transports ; la
bise �pre et mordante nous d�chirait le visage, et, dans les
embard�es du v�hicule, avan�ant p�niblement sur une route o�, il
n'y avait qu'orni�res et cahots, nous �tions, � chaque instant,
menac�s d'�tre pr�cipit�s de nos si�ges.
Sur toutes choses, la lune mettait des clairs-obscurs
impressionnants ; et lorsque je p�n�trai dans le cimeti�re
militaire de Reillon, o� des familles sans g�te, quelques-unes
l'estomac vide depuis le matin, attendaient, durant des heures,
ma pr�sence, fatalement retard�e par ces lamentables et
d�cevants transports de l'entreprise, le vent nous secouait
jusqu'aux moelles, aussi froid que s'il e�t souffl�, en plein
hiver moscovite, du plateau de Valda�.
Et je rendis sous la p�le clart� d'Heucate et � la lueur des
lanternes, les restes de nos h�ros aux m�res, aux �pouses, qui
�taient venues les r�clamer, et qui, doucement, avec
attendrissement m�me, me t�moignaient leur gratitude de ne pas
les abandonner, elles, des femmes, au seuil de cette n�cropole,
o� rien ne leur parlait plus que la voix hallucinante des
aquilons.
Pauvres gens, combien je les ai plaints; et eux, les Poilus
d�funts, comme je me suis inclin� profond�ment vers eux... eux
qui auraient d� retourner au pays natal dans l'apoth�ose des
soleils radieux, et � qui �tait presque r�serv�e l'offense des
exhumations nocturnes !
Pourquoi ? parce que nous nous devons aussi aux vivants, et
qu'aux parents qu'un long voyage a d�prim�s, et que le froid a
transis, il convient d'�pargner les nuits d'hiver pass�es � la
belle �toile.
Trois jours durant, la col�re du vent s'est abattue sur cette
r�gion de la Haute-Lorraine.
Des sceptiques - et il y en a trop dans ce commencement de
si�cle qui a connu toutes les grandeurs et aussi toutes les
d�faillances humaines, - ont os� soutenir que les familles de
nos morts, en r�clamant leurs restes, ont cherch�,
quelques-unes, � se m�nager gratuitement un voyage dans les
r�gions lib�r�es...
Je proteste hautement contre ce blasph�me : car � Reillon, en
plein d�sert, et par un temps que beaucoup d'hommes rompus � la
fatigue, n'auraient pas voulu affronter, ce sont les neuf
dixi�mes de ces �prouv�s qui sort, venus; et encore, de ceux
demeur�s dans leur pays, la plupart s'�taient excus�s, �
demi-honteux, parce que trop vieux ou malades.
Nulle part, je ne me suis senti, mieux qu'ici, en communion de
pens�es avec ces vivantes victimes de la guerre. On sentait,
dans ce recueillement de tout leur �tre, et leur douleur
r�sign�e, que ces m�res avaient offert, d�s le d�but de la
guerre, le meilleur d'elles, leurs fils � la Patrie: et que ces
veuves - certaines remari�es, ne vous en offusquez pas. M.
Emmanuel Broyne - conservaient toujours au fond de leur c�ur,
avec la foi jalouse des Vestales antiques, la blessure que la
Mort y a faite.
J'ai consult� mes dossiers : sur plus de mille familles que mes
avis ont touch�es, cinq veuves seulement se sont r�cus�es ; et
ici, ce sont les veuves qui dominant parmi ces parents
souhaitant pouvoir se pencher librement sur le tertre qu'on va
creuser dans le cimeti�re communal.
Les chiffres ont leur �loquence, une �loquence froide, mais
indiscutable : quoi qu'aient pr�tendu de rares ligues d'anciens
combattants, mal renseign�s, les femmes de France sont dignes de
la grande piti�, comme de la g�n�reuse admiration. qui montent
de nos c�urs vers leurs �mes douloureuses.
LAMEROSE.
GRAVE ACCIDENT D'AUTO
Nancy, 29 mai. T�l�ph. Malin. Un terrible accident d'automobile
s'est produit hier soir sur la route qui conduit de la gare d'Emberm�nil
� Laneuveville-aux-Bois, � 200 m�tres environ de cette derni�re
commune. M Ginelli. entrepreneur de travaux publics � Lun�ville.
accompagn� de sa femme, qui avait assist� dans la journ�e, �
Laneuveville-au-Bois, � un mariage. revenait en auto de la gare
d'Emberm�nil. Dans la voiture avaient pris place, en outre de M.
Ginelli qui conduisait. Mme Ginelli, Mlle Frischmann, M. Vitari,
entrepreneur, M. Grasse, directeur de garage � Nancy, et Mlle
Piazzola.
Soudain, le pneumatique d'une roue avant �clata. La voiture fit
une embard�e et vint s �craser contre un arbre en bordure de la
route.
Le cr�ne ouvert, Mlle Frischmann avait �t� tu�e sur le coup. Mme
Ginelli. qui a d� subir, � l'h�pital, de Lun�ville, l'amputation
d'une jambe, est dans un �tat d�sesp�r�. Son mari est �galement
dans un �tat tr�s grave. Quant aux autres voyageurs, ils ont �t�
tous bless�s, mais moins gri�vement.
M. Reibel en
Meurthe-et-Moselle
NANCY, 13 juillet. - M. Reibel, ministre des R�gions lib�r�es,
apr�s avoir pr�sid� la distribution des prix du lyc�e
Henri-Poincar�, dont il fut il y a vingt ans, un des plus
brillants �l�ves, a profit� de son passage � Nancy pour visiter
un certain nombre de communes d�vast�es de l'arrondissement de
Lun�ville.
A Emberm�nil, parlant des accords de Wiesbaden, le ministre a
annonc� qu'ils entreraient en vigueur le 20 juillet.
FAMILLE OU L'ON SE MARIE
A Mign�ville (Vosges), a �t� c�l�br�, le 14 octobre, le mariage
de M. Boudot, 73 ans, avec Mme Vouaux, 66 ans. Or, la fille de
Mme Vouaux. 45 ans, s'�tait mari�e le 5 avril, et sa
petite-fille, 25 ans, avait contract� mariage le 14 janvier. Le
registre des mariages de Mign�ville va donc porter, dans la m�me
ann�e, les noms de la petite fille, de la m�re et de la
grand'm�re. Les deux nouveaux conjoints, veufs l'un et l'autre,
comptaient d�j� chacun quarante-huit ans de mariage.
A Mign�ville (Vosges), a �t�
c�l�br�, le 14 octobre, le mariage de M. Boudot, 73 ans, avec
Mme Vouaux, 66 ans. Or, la fille de Mme Vouaux. 45 ans, s'�tait
mari�e le 5 avril, et sa petite-fille, 25 ans, avait contract�
mariage le 14 janvier. Le registre des mariages de Mign�ville va
donc porter, dans la m�me ann�e, les noms de la petite fille, de
la m�re et de la grand'm�re. Les deux nouveaux conjoints, veufs
l'un et l'autre, comptaient d�j� chacun quarante-huit ans de
mariage.
Secteur de Lun�ville. -
Translation, dans le cimeti�re national de Reillon, des corps
des militaires inhum�s dans le cimeti�re militaire de B�nam�nil.
Au sujet de notre chronique
intitul�e En-Lorraine �, et parue dans le num�ro du 30 octobre,
M. D�senclos, architecte de l'�glise de Reillon,-s'est �mu d'une
phrase � laquelle il attribue un sens; tout � fait contraire �
notre pens�e. Nous avions �crit,; �� On pr�tend que M. D�senclos,
� Reillon s'en est inspir� (de l'�glise de Gondrexon)�.-Nous
avions si peu entendu dire par l� que. M. D�senclos avait copi�
l'�glise de Gondrexon, que, plus loin, nous ajoutions : �� Ce
sont l� des pens�es qui peuvent venir � plusieurs artistes, sur
un programme identique, et il ne faut pas s'abandonner au d�lire
de la personnalit�. �
Constitution des cimeti�res
nationaux
Programme des travaux qui seront effectu�s par le service de
l'�tat civil militaire dans la premi�re quinzaine du mois de
Juin 1924. [...]
Secteur de Baccarat � Lun�ville. - Am�nagement du cimeti�re
national de Reillon (d�placement de tombes identifi�es et mise
en ossuaire des inconnus) ; translation dans cette n�cropole des
cimeti�res militaires de Laneuveville-aux-Bois ; de La
Grande-Taille, commune de Laneuveville-aux-Bois, et du cimeti�re
militaire nouveau de Reillon.
Ouverture des fosses communes situ�es dans les cimeti�res
communaux de Reherrey et Bl�merey.
Secteur de Baccarat
Lun�ville. - Translation dans le cimeti�re national de Reillon
des corps des militaires fran�ais inconnus inhum�s dans les
cimeti�res communaux de G�lacourt, Herb�viller, Domjevin,
Benam�nil et Igney. D�placement des s�pultures militaires
situ�es dans le cimeti�re communal d�saffect� de Manonviller.
Am�nagement du cimeti�re national de Courbesseaux. (d�placement,
de tombes identifi�es et mise en ossuaire des inconnus) :
translation dans
cette n�cropole du cimeti�re militaire de Drouville.
Les familles avant des parents inhum�s dans les cimeti�res
d�sign�s ci-dessus et qui d�sireraient �tre fix�es sur la date
du d�placement, de la tombe de leur parent, auraient �
s'adresser � l'officier chef du secteur d'�tat-civil int�ress�.
Il demeure entendu que les corps des militaires qui, identifi�s
depuis moins de trois mois, ont �t� r�clam�s par les familles,
ne seront pas d�plac�s, en attendant le transfert aux frais de
l'Etat.
Les accidents de la route
Nancy. M. Dulch�, marchand de bestiaux � Herb�viller, traversait
Varang�ville en automobile, lorsqu'il s'est trouv� soudain �
quelques m�tres du jeune Charles Rublot, �g� de neuf ans, qui
jouait au cerceau au milieu de la rue. M. Dulch� n'a pu �viter
l'enfant, qui a �t� renvers� et tu�.
Saint Nicolas
C'est le 6 d�cembre 1915 que la Saint-Nicolas fut c�l�br�e en
Lorraine d'une fa�on apparemment unique dans les annales de
cette jolie et joyeuse f�te.
Le r�giment qui; prot�geant Lun�ville, occupait alors les
tranch�es en avant du village de Reillon �tait command� par un
grand diable de Lorrain, magnifique entra�neur d'hommes, un
original, certes, un casse-cou, bref ce que l'on peut appeler un
�� type pas ordinaire �, si l'on veut bien remarquer et ajouter
que c'est la caract�ristique des h�ros d'�tre pr�cis�ment des
types pas ordinaires...
Et il avait imagin� ceci.
Sur une �norme toile blanche, tendue comme un d�cor de th��tre,
il avait fait dessiner par un artiste du r�giment,- il y avait
de tout, vous savez bien, dans les r�giments; m�me des artistes,
: celui-ci d'ailleurs et par surcro�t �tait dans le civil un
pr�tre, - le colonel avait fait dessiner un saint Nicolas
gigantesque.
Le soir du 5 d�cembre, dans la nuit noire, le d�cor fut
transport� jusqu'aux tranch�es de premi�re ligne ; et � minuit,
un projecteur install� derri�re la toile brusquement dress�e
�claira tout � coup, en ombre chinoise, l'effigie du saint face
aux Allemands...
Les Allemands �taient l�, en effet, � moins de cent m�tres.
Mais ils furent tellement �tonn�s par cette apparition
singuli�re qu'ils ne song�rent m�me pas �- �� r�agir �...
Pas une balle, pas un obus, ne vint troubler la c�r�monie.
C'est sans doute aussi que la protection de saint Nicolas,
patron des gar�ons, s'�tendait sur les bons, les vaillants
gar�ons qui avaient tenu � l'emmener-b�nir, de ses trois doigts
lev�s comme dans toutes ses statues et sur toutes ses images,
b�nir cette terre de Lorraine qu'ils voulaient reprendre et
garder...
De Leintrey : Deux jeunes
gens revenaient de leur travail ; en passant � travers champs,
ils aper�urent une torpille, l'examin�rent, la d�plac�rent et
jet�rent des pierres. La torpille fit explosion. Un des jeunes
gens, Charles Riche, atteint par des �clats, a succomb�.
La grande mis�re de nos
cimeti�res militaires
De grands noms qui s'effacent sur des croix de bois
Nous avons signal�, hier, la grande d�tresse des cimeti�res
militaires fran�ais en Belgique.
Il nous faut malheureusement revenir sur une n�gligence
sacril�ge qui ne doit pas durer.
Si le Matin a d�j� interc�d�, l'an dernier, en faveur du
cimeti�re Saint-Charles, pr�s d'Ypres et de l'ossuaire du
Kemmel, o� quelque effort a �t� fait, il avait aussi d�nonc� le
lamentable abandon, entre V�ho et Leintrey, des deux entonnoirs
de trente-cinq m�tres de circonf�rence creus�s par les mines
allemandes et o� dorment les 150; hommes du 162e d'infanterie
que commandait le lieutenant Georges L�vy dans la nuit du 10 au
11 juillet 1916. L� encore, notre appel a �t� entendu, mais si
l'autorit� militaire a fait tracer un soup�on de chemin d'acc�s
et d�blayer, quelques r�seaux de barbel�s, on s'�tonne qu'une
modeste pierre n'ait pas encore �t� substitu�e � l'�criteau
sommaire qui comm�more l'h�catombe.
Les passages � niveau
dangereux
NANCY, 6 novembre. - Un employ� des ponts et chauss�es. M.
Martin Steinmann, �g� de 57 ans, demeurant � Lun�ville, se
rendait � bicyclette � V�ho, lorsque, arriv� au passage � niveau
de la ligne de Lun�ville � Badonviller, entre Croismare et
Marainviller, il alla, par suite du brouillard, buter contre le
train qui passait � ce moment. Le malheureux a �t� tu� sur le
coup.
A V�ho (Meurthe-et-Moselle).
un enfant de six ans, qui Jouait avec une fus�e d'obus, la
laisse tomber sur le sol, o� elle fait explosion. Le malheureux
est tu� sur le coup.
MEURTHE-ET-MOSELLE.
Veho. Un obus oubli� chauff� par un feu de b�cheron �clate. M.
Veltin est tu�, son fr�re et deux camarades bless�s.
ANNIVERSAIRES PATRIOTIQUES
Un monument sera inaugur� � Reillon
Nancy; 23 ao�t. T�l�ph. Matin
Un monument comm�moratif �lev� � la gloire des officiers,
sous-officiers et soldats du 223e r�giment d'infanterie, morts
au champ d'honneur sur le front de Lorraine, sera solennellement
inaugur�, dimanche, dans le cimeti�re national de Reillon �
l'intersection des routes de Bl�merey et de Gondrexon.
Le service fun�bre sera c�l�br� par l'abb� Lesti�vant, ancien
capitaine du 223e R. I.
INAUGURATION DE DEUX
MONUMENTS
Un monument comm�moratif �lev� � la gloire des officiers,
sous-officiers et soldats du 223e r�giment d'infanterie, morts
au champ d'honneur sur le front de Lorraine, sera solennellement
inaugur� aujourd'hui, dans le cimeti�re national de Reillon
(Meurthe-et-Moselle), � l'intersection des routes de Bl�merey et
de Gondrexon.
Le service fun�bre sera c�l�br� par l'abb� Lesti�vant, ancien
capitaine du 223e R.I.
Un p�lerinage au champ de
bataille
Nancy. 26 ao�t. - Une d�l�gation de deux cent cinquante anciens
combattants et des veuves et orphelins du 223e R I., ayant � sa
t�te le colonel Grollmund, du 152 e R. I.; MM. Henri Villard, de
Bourg, pr�sident; Pernot, vice-pr�sident de la Chambre des
D�put�s, ancien sergent au 223e R.I., dont les membres sont
venus sp�cialement de Bourg, de Lyon et de Besan�on, est
arriv�e, pour visiter les environs de Lun�ville o� le 223e R. I.
a s�journ� et combattu en 1914, 15 et 16.
Apr�s �tre all�s samedi � Mehoncourt, d�poser une palme sur le
monument �lev� � l'endroit o� fut tu�, le 25 ao�t 1914, ie
lieutenant Pierre Goujon, d�put� de Belley, les p�lerins ont
assist�, samedi soir, � Lun�ville, � une manifestation musicale
organis�e en leur honneur par les soci�t�s locales.
Dimanche, la caravane a parcouru l'ancien secteur de Reillon,
Veho, Donjevin, Doret, Deparroy, et assist� � l'inauguration
d'un monument �lev� � Reillon, � la m�moire des anciens
combattants du 223e R I. tomb�s au champ d'honneur.
L'accueil des populations lorraines a �t� remarquablement
chaleureux et �mouvant.
D�COR� A 103 ANS
M. JOSEPH ZALESKI, QUI VIENT D'�TRE NOMM� CHEVALIER DE LA L�GION
D'HONNEUR.
Ag� de cent trois ans, M. Joseph Zaleski, ouvrier agricole �
Migneville (Meurthe-et-Moselle), figure comme chevalier de la
L�gion d'honneur dans la promotion du minist�re de
l'Agriculture.
Il est entr� � l'�ge de dix ans dans la culture comme domestique
de ferme et depuis quatre-vingt-treize ans il est rest� attach�
� son village, o� il travaille encore actuellement avec ses
petits-enfants.
Un centenaire, M. Zalesky,
qui cultive depuis soixante ans la m�me ferme, � Migneville,
vient d'�tre d�cor� de la L�gion d'honneur.
FARMER, 104, GIVEN HONOR
LEGION CROSS
LUNEVILLE, June 16.-The little town of Migneville was in holiday
attire today as "Papa" Zaleski, a Lorraine peasant, aged 104,
was decorated with the cross of the Legion of Honor for his long
service as a farmer. At the same time that the sturdy old
peasant was honored, his nephew, Georges, was decorated for his
services during the War.
"Papa" Zaleski will soon celebrate his 105t,h birthday. He has
been working the soil for 94 years and he has not yet retired.
Every morning, he accompanies his grandchildren into the fields
to help them with their labors.
Nancy, 5 janv. - M. Joseph
Zaleski, qui �tait le doyen de la Lorraine, vient de mourir �
Migneville � l'�g� de 105 ans.
A Lun�ville
Il vient de se constituer, � Lun�ville, un comit� destin� �
organiser, en liaison �troite avec celui de Paris, les
manifestations importantes qui se pr�parent pour le mois de juin
prochain � Lun�ville, V�ho et Emberm�nil, en l'honneur de l'abb�
Gr�goire.
Une de ses premi�res d�cisions comporte l'invitation � toutes
les communaut�s de Lorraine et d'Alsace de se faire repr�senter
aux c�r�monies prochaines, afin que les Juifs puissent t�moigner
leur reconnaissance � leur bienfaiteur.
D�sireux de pouvoir organiser dignement la r�ception des
nombreuses d�l�gations attendues, le comit� lance une
souscription qui servira �galement � l'apposition d'une plaque
comm�morative sur lia maison natale de l'abb� Gr�goire.
On peut adresser les fonds d�s maintenant � notre collaborateur
M. Paul Lang, secr�taire g�n�ral du comit�, 19, place du
Ch�teau, Lun�ville (ch�ques postaux Nancy, 31-15).
Voici la composition du comit� :
Pr�sidents d'honneur : MM. Edouard Fenal, maire de Lun�ville, et
Georges Mazerand, d�put� de Meurthe-et-Moselle ;
Pr�sident : M. Gaspard, ing�nieur du service vicinal, adjoint au
maire de Lun�ville ;
Vice-pr�sidents : MM. Legendre, commissaire sp�cial honoraire,
et Fleurent, n�gociant en
bois, adjoints au maire ;
Secr�taire g�n�ral : M. Paul Lang, repr�sentant ;
Secr�taire : M. Riquet, chef de bureau � la mairie ;
Tr�sorier : Me Marie, notaire ;
Membres du bureau : MM. le docteur Hanriot, conseiller g�n�ral ;
Adrien Valentin, industriel, conseiller d'arrondissement ;
Alison, maire d'Emberm�nil ; Humbert, maire de Vaucourt ;
G�rardin Aim�, adjoint au maire de V�ho ; Coulon, inspecteur de
l'Enseignement primaire ; Fernand Rousselot, (pr�sident de
l'Association de la Presse nanc�ienne, r�dacteur � l' �� Est
R�publicain � ; Henrard, r�dacteur � l'�� Ind�pendant de
Lun�ville � ; Etienne, professeur d'histoire au coll�ge,
conservateur de la biblioth�que municipale ; Jacquot, directeur
d'�cole honoraire, biblioth�caire adjoint ; Claude, professeur
de lettres au coll�ge ; Provost, architecte, conseiller
municipal ; Julien Risse, directeur d'entreprises, conseiller
municipal ; Andr� Kahn, industriel ; Dubourvieux, secr�taire
g�n�ral des Soci�t�s de Gymnastique de l'Est; Cuny-Mangin,
marbrier, petit-cousin de l'abb� Gr�goire.
DEPLACEMENT DE TOMBES
MILITAIRES DANS LES CIMETIERES COMMUNAUX
Des transferts de tombes militaires seront effectu�s aux dates
ci-apr�s :
[...] Les 7, 8 et 9 avril 1931.
Transfert dans la n�cropole nationale de Reillon
(Meurthe-et-Moselle) de 23 tombes militaires, situ�es dans le
cimeti�re communal de Croismare.
Le geste touchant des petits
�coliers lorrains et la gentille r�ponse du pr�sident Daladier
NANCY, 26 juin. T�l�ph. Matin. Dans un geste touchant, les
�l�ves de l'�cole primaire de Leintrey, petite village de
Meurthe-et-Moselle, durement �prouv� par la guerre, avaient
adress� au Pr�sident Edouard Daladier, ministre de la d�fense
nationale, une lettre qui contenait cent francs., provenant de
la coop�rative scolaire, pour aider � l'achat d'un avion.
Voici la gentille r�ponse que le chef du gouvernement vient
d'envoyer aux petits �coliers lorrains:
J'ai bien re�u votre lettre et les cent francs que, tous
ensemble, vous m'avez adress�s, pour m'aider � acheter un avion.
J'ai �t� tr�s touch� du geste que vous a dict� votre grand amour
de la France. Je vous en f�licite et vous remercie de votre don
g�n�reux. Les t�moignages du fervent patriotisme des enfants de
notre ch�re Lorraine, me sont particuli�rement pr�cieux.
J'ai fait transmettre ces cent francs � la Caisse autonome de la
d�fense nationale, comme contribution � l'achat d'un avion, qui
portera le nom de votre belle province.
Je vous adresse, mes chers petits amis, mes meilleures pens�es.
Edouard Daladier.
PLUSIEURS lecteurs ayant
constat� ma parfaite indiff�rence devant certains r�cits d'ordre
h�ro�que et lacrymog�ne, invent�s ou romanc�s par d'ing�nieux
sp�cialistes, me reprochent ma �� r�voltante insensibilit� �.
D'autres, prenant texte de mes r�actions violentes devant
certains actes de barbarie, g�n�ralement commis contre des
enfants, reprennent � mon intention certaine raillerie dont
Henri Rochefort abusait � l'�gard de S�verine. Il l'appelait :
Notre-Dame de la Larme � l'�il.
Or, je ne pleure pas. J'enrage !
Je vais tr�s objectivement, sans indignation superflue, vous
soumettre ce petit entrefilet ressortissant � la chronique
judiciaire :
�� A Nancy, � la prison,
Mme Gadat, trente-quatre ans, cultivatrice � Leintrey, arr�t�e
pour avoir enterr� clandestinement son huiti�me enfant, s'est
�trangl�e dans sa cellule. �
Je vous prie de bien vouloir remarquer qu'on n'accusait la
d�funte d'aucun crime. Elle n'a pas tu� son huiti�me enfant ;
elle ne lui a pas inflig� de mauvais traitements. D'apr�s le
texte qui pr�c�de, on lui reprochait seulement, le b�b� n'ayant
pas surv�cu (et c'�tait peut-�tre le meilleur parti qu'il avait
� prendre, le monde �tant ce qu'il est aujourd'hui) de l'avoir
inhum� dans la plus stricte intimit�, sans passer par l'�glise
ni par les pompes fun�bres.
Elle s'�tait dit, sans doute :
�� Encore des d�marches ! Encore des frais ! Et, surtout, encore
du temps perdu. J'ai assez � faire chez moi avec mes sept a�n�s,
et je suis bien capable, toute seule, d'enterrer ce pauvre
petit. Je n'enverrai pas de lettres de faire-part. Je ne dirai
rien � personne. �
Le magistrat charg� de l'affaire n'a pas cru devoir accorder le
b�n�fice de la libert� provisoire � Mme Gadat, c'est-�-dire la
maintenir comme indispensable � son foyer.
Maintenant, voici quelques questions indiscr�tes, auxquelles il
est assez difficile de r�pondre sans offenser la morale
conventionnelle et l'ordre social.
Qui a donc a soign� les sept enfants survivants de Mme Gadat (le
huiti�me �tant hors de cause et hors d'affaire) pendant que leur
maman �tait en prison ?
Qui donc va les soigner maintenant que la maman, mise (elle
aussi) hors de cause et hors d'affaire, a �t� enterr�e (elle
aussi) sans les sacrements de l'Eglise?
N'y a-t-il pas quelqu'un qui, � la suite de ce d�nouement, aura
un sommeil peupl� de cauchemars, formes nocturnes et
cin�matographiques du remords ?
Les sept petits abandonn�s ne vont-ils pas, comme ceux du
b�cheron et de la b�cheronne, errer dans la for�t � la recherche
du palais de l'ogre ?
Mais c'est seulement dans les contes de f�es que l'histoire
finit bien.
Au fait, il n'est pas affirm�, dans l'avis publi� au sujet du
d�c�s de Mme Gadat, cultivatrice, que ses sept a�n�s soient
encore vivants. Esp�rons qu'il n'en reste pas �norm�ment, qu'il
en reste le moins possible !
Parce que ceux qui restent ont la perspective d'une joyeuse
existence.
A l'�cole, les autres petits d'hommes les montreront du doigt.
Plus tard, des justiciers � retardement chuchoteront sur leur
passage :
-Leur m�re s'est �trangl�e dans sa prison !
La vie est belle. Les hommes sont bons. Nous n'avons aucune
raison de nous en faire.
Vous voyez bien qu'une fois de plus je fais montre de la plus
r�voltante insensibilit� !
G. de La Fouchardi�re.
Une fille charmante ! Aid�e
par son amant elle �trangle sa m�re et enterre le cadavre dans
un champ.
Nancy, 23. - Un crime particuli�rement odieux vient d'�tre
commis a Xousse (Meurthe-et-Moselle). Mme veuve Rentenauer, 37
ans, m�re de trois enfants, a �t� assassin�e par sa fille a�n�e,
Marguerite. 17 ans, avec la complicit� de son amant Auguste
Levang, domestique � la ferme de la victime.
Tandis que Mme Rentenauer �tait occup�e � traire une vache,
Levang lui passa une corde autour du cou et tira violemment
r�duisant sa victime au silence. C'est alors que la fille
intervint, elle se jeta sur sa m�re lui immobilisant bras et
jambes.
Lorsque la victime eut cess� de vivre, les assassins cach�rent
le cadavre sous la paille de l'�table puis, la nuit venue, ils
all�rent l'enterrer dans un champ � 1.800 m�tres de la ferme.
Les assassins se sont empar�s de 29.000 francs montant des
�conomies de la victime. Ils ont �t� �crou�s � la prison de
Nancy.
Une parricide et son amant
sont condamn�s � mort
Nancy, 25 octobre, - Lundi ont comparu devant la Cour d'assises
de Meurthe-et-Moselle Auguste Levang, 24 ans et sa ma�tresse,
Marguerite Reutenauer, 18 ans, qui, le 15 mai dernier, tu�rent
Mme Reutenauer. m�re de l'accus�e, cultivatrice � Xousse, sous
pr�texte qu'elle s'opposait � leur mariage.
Levang. domestique chez Mme Reutenauer, avait, alors qu'elle
�tait occup�e � traire une vache, pass� une corde au cou de la
fermi�re et l'avait �trangl�e pendant que sa ma�tresse se jetait
sur elle pour lui immobiliser les bras et les Jambes.
Les deux. complices, apr�s avoir dissimul� le cadavre sous la
paille de l'�table, s'empar�rent des �conomies de la victime,
29.000 francs environ et, la nuit venue, all�rent enterrer le
corps dans un bois, A 1 800 m�tres de la ferme.
Apr�s une courte d�lib�ration, le Jury a rapport� un verdict de
culpabilit� et les deux criminels ont �t� condamn�s � la peine
de mort.
COMMUNIQUE DU G.Q.G. DES
FORCES EXPEDITIONNAIRES ALLIEES
Les forces alli�es ont continu� � avancer, hier, au nord et au
sud de Metz.
[...]
Des gains de terrain d'environ 3 km. 500 ont �t� r�alis�s dans
le secteur situ� � l'est de Lun�ville. En d�pit d'une forte
r�sistance et de difficult�s dues � la neige, Leintrey a �t�
lib�r�. Plus au sud, le village de Montigny a �t� pris.
Au sud-est de Baccarat, une contre-attaque ennemie a �t� bris�e
par notre artillerie qui a fait subir de lourdes pertes aux
Allemands.
L'abb� PIERRE et ROBERT
SCHUMAN EN LORRAINE
Jusqu'� pr�sent, le parti communiste. ob�issant sans doute � des
ordres pr�cis, s'�tait gard� visiblement d'attaquer de front le
M.R.P.
Aujourd'hui, le contre-ordre logique est intervenu. Les
candidats communistes m�nent autour de notre Mouvement, une
sorte de danse du scalp qui laisse d'ailleurs indiff�rent l'abb�
Pierre et ses compagnons.
On ne pr�sente pas l'abb� Pierre, alias Henri Grou�s. C'est l'un
de ces pr�tres h�ro�ques qui refusa de se soumettre aux h�r�sies
de l'ordre nouveau Fondateur, en mars 1943. de maquis en
Chartreuse et dans le Vercors, adjoint � l'�tat-major F.F.I. de
la r�gion, deux fois arr�t� et deux fois �vad�, il est titulaire
de la m�daille de la R�sistance et de la croix de guerre.
Son second de liste est Alexandre Gaspary, ouvrier de 37 ans,
p�re de sept enfants, fondateur de syndicats dans le Pays Haut.
Robert Goetz, qui vient ensuite, est professeur. Fran�ois
Houlllon, cultivateur, maire de Verdenal ; Philippe Legendre,
p�re de six enfants, est chef d'exploitation, et Lucien
Gouverneur, commer�ant. Telle est la liste M.R.P. que l'abb�
Pierre m�nera dimanche � sa juste victoire.
M. le d�put� dit sa messe
Pour l'instant, l'abb� Pierre, qu'on attend � la permanence, est
absent. Il est rentr� cette nuit, vers les deux heures, de
Pagny-sur-Moselle. Le pr�sident de la F�d�ration ira donc le
chercher chez lui. Je suis du voyage.
Nous montons, et, dans une pi�ce sans meubles qu'orne seulement
un tableau de Jeanne d'Arc, sur la chemin�e qui lui sert
d'autel, M. l'abb� Pierre, d�put� de Nancy, dit sa messe.
Une fois celle-ci termin�e, apr�s un tr�s bref d�jeuner, nous
partons pour Messein o� doit se tenir la premi�re des douze
r�unions de la journ�e.
L'abb� Pierre entre tout de suite dans le vif de son sujet.
C'est pour constater d'abord que, de plus en plus, l'heure est
aux grands courants d'opinions. Ainsi, en Meurthe-et-Moselle,
lors des premi�res consul tations, il y avait six listes en
pr�sence. Pour la seconde consultation, il n'y en avait plus que
cinq. Cette fois-ci, il ne s'en trouve que quatre, dont le P.R.L.
- Ah, ce P.R.L. ! s'�crie l'abb� Pierre, mais, s'il n'existait
pas, il faudrait l'inventer !
En vingt minutes, cet �tonnant orateur populaire, qui sait
d'instinct les mots dans lesquels le peuple se reconna�t a fait
le tour des principaux probl�mes politiques actuels.
- Je sais bien, conclut-il, que nous sommes des �� rousp�teurs �,
des �� cabochards � ; mais le Fran�ais est un peuple avec lequel
on ne fait de �� boulot � que lorsque le c�ur y est et qu'on peut
se regarder les yeux dans les yeux.
...Et douze fois, en ce dimanche il ira porter la bonne et
franche parole attendue.
Communes sinistr�es tenues
d'avoir un projet de reconstruction.
Par arr�t�e en date du 25 avril 1947 pris en application de la
loi d'urbanisme provisoirement applicable du 15 juin 1943, les
communes de Leintrey (Meurthe-et-Moselle) et Ebermunster
(Bas-Rhin) ont �t� d�clar�es communes sinistr�es.
Des projets de reconstruction seront �lablis dans ces communes,
dans les conditions fix�es par la loi valid�e du 11 octobre
1940-12 juillet 1941 relative � la reconstruction, des immeubles
d'habitation partiellement ou totalement d�truite par suite
d'actes de guerre, et par le d�cret du 21 juin 1945, modifi� le
23 mars 1946, relatif aux projets de reconstruction et
d'am�nagement des communes sinistr�es.
Dilatation anormale des rails
LE STRASBOURG -PARIS
D�RAILLE EN PLEINE VITESSE
6 morts - 50 bless�s
NANCY, 4 juillet. - Le rapide Strasbourg-Paris a d�raill�
aujourd'hui, � 13 h. 10, � environ 200 m�tres de la gare d'Embermenil
(Meurthe-et-Moselle). Le wagon-restaurant et celui qui le
suivait, qui �taient respectivement en troisi�me et quatri�me
position, ont �t� couch�s suivant un angle de 45�. Une rupture
d'attelage se produisit alors et le cinqui�me wagon (3e classe),
arrach� de ses bougies et projet� sur le c�t�, glissa par la
vitesse acquise, se couchant sur les rails de la voie parall�le,
o� il se rabota litt�ralement sur une centaine de m�tres.
C'est des d�bris de cette voiture que l'on retira les restes
absolument m�connaissables des morts, que l'on estime �tre six.
Il n'est pas encore possible, toutefois, d'avancer un chiffre
d�finitif, les travaux de d�blayement n'�tant pas encore
termin�s.
PENDANT UN KILOMETRE
Les autres wagons se sont couch�s sur place et quelques-uns de
leurs occupants ont �t� bless�s. La locomotive du rapide a
continu� de rouler pendant environ un kilom�tre, entra�nant � sa
suite les wagons qui �taient rest�s dans leur position normale.
On compte entre 40 et 50 bless�s, dont certains gri�vement. Les
trois postiers ambulants sont parmi les bless�s.
L'accident parait d� � une dilatation des rails caus�e par la
chaleur caniculaire. Le m�canicien du convoi a d�clar�, en
effet, qu'en abordant une courbe � environ 110 km. � l'heure, il
sentit que le rail offrait une r�sistance insolite. Il renversa
la vapeur, mais il �tait trop tard pour �viter la catastrophe.
Sur une centaine de m�tres, on a recueilli des d�bris
ensanglant�s dont l'identification est actuellement impossible,
et qui ont �t� transport�s dans l'�glise du village.
La locomotive et les deux wagons indemnes dans lesquels ont pris
place presque tous les rescap�s de l'accident sont repartis vers
Paris.
A 17 KILOMETRES DE LUN�VILLE
Un wagon �� rabot� � dans le d�raillement du Strasbourg-Paris
On comptait hier soir 6 MORTS et 40 BLESSES
LE SANG-FROID DU MECANICIEN EVITE UNE CATASTROPHE PLUS GRAVE
NANCY, 4 juillet (correspond. �� Humanit� �). - A 12 h. 40, le
rapide Strasbourg-Paris a d�raill� � environ 200 m�tres de la
petite gare d'Emberm�nil, situ�e � 17 kilom�tres de Lun�ville.
L'accident a fait six morts et quarante bless�s, dont une
dizaine sont dans un �tat grave.
Le train avait quitt� Strasbourg � 11 h. 27 et devait arriver �
Lun�ville � 12 h. 59. Peu apr�s avoir pass� la gare d'Avricourt,
au moment o� le convoi, qui marchait � 110 kilom�tres � l'heure,
abordait une courbe, le m�canicien sentit une r�sistance. Il
freina, �vitant ainsi, gr�ce � son sang-froid, une plus terrible
catastrophe.
Le wagon-restaurant-et celui qui le suivait, qui �taient
respectivement en trois�me et quatri�me position, ont �t�
couch�s suivant un angle de 45 degr�s. Une rupture d'attelage se
produisit alors et le cinqui�me wagon, arrach� de ses bougies et
projet� sur le c�t� glissa par la vitesse acquise, se couchant
sur les rails de la voie parall�le o� il se rabota litt�ralement
sur une centaine de m�tres.
Les voyageurs furent projet�s dans le couloir et, passant �
travers les fen�tres, �cras�s entr� les rails et la voiture.
Les autres wagons se-sont couch�s sur place et quelques-uns de
leurs occupants ont �t� bless�s.
La locomotive du rapide a continu� � rouler pendant environ un
kilom�tre, entra�nant � sa suite les wagons qui �taient rest�s
dans leur position normale.
Parmi les bless�s se trouvent les trois postiers ambulants.
Un tr�s grave accident de
chemin de fer s'est produit � 12 h. 40, sur le r�seau Est, entre
les gares d'Avricourt et d'Emberm�nil, pr�s de Lun�ville.
C'est le rapide qui quitte Strasbourg � 11 h. 27 pour arriver �
Paris � 18 h. 5 qui a d�raill� � cet endroit, � la suite de
circonstances qui n'ont pu �tre encore �tablies.
D'apr�s les premiers renseignements parvenus � la direction de
la S.N.C.F., on compterait une vingtaine de victimes, toutes
tr�s gri�vement atteintes. Mais, malheureusement, on ignore
encore le nombre des d�c�s qui se chiffrerait, d'ores et d�j�, �
sept.
Deux wagons pulv�ris�s
C'est, semble-t-il, � le suite d'un d�raillement qu'un wagon du
rapide est sorti des rails et a �t� presque pulv�ris�. Un
deuxi�me v�hicule a �t� tr�s endommag�. On ne saurait dire,
actuellement, s'il y a encore des victimes sous les restes des
wagons sinistr�s.
Les gendarmeries de Lun�ville, Bl�mont, etc., et le personnel
technique des gares de Strasbourg et Nancy sont sur les lieux.
Des voitures r�quisitionn�es effectuent le transport des
victimes dans les h�pitaux de la r�gion. Les deux voies sont
obstru�es et le trafic d�tourn�.
Le d�raillement du rapide
Strasbourg-Paris
Gri�vement bless� le contr�leur du train alla jusqu' la gare d
Emberm�nil pour donner l'alarme.
Une nouvelle victime du d�raillement de Strasbourg-Paris est
d�c�d�e lundi soir, � l'h�pital de Lun�ville.
Ce d�c�s porte donc � six le nombre des morts de cet accident.
Comme dans chaque accident de ce genre, on a relev� des actes de
courage et de conscience professionnelle dignes d'�tre
soulign�s.
Ce fut d'abord ce contr�leur qui, l'avant-bras � demi arrach�e,
se d�gagea des wagons boulevers�s pour courir, tenant son
poignet mort de sa main valide, � la gare pr�venir et appeler �
l'aide. Dans son dos, une grosse plaque blanche et sanguinolente
�tait coll�e : une cervelle humaine.
Ce fut aussi l'attitude des ambulants du wagon postal, qui,
bless�s, se refus�rent de se laisser emmener par les sauveteurs
: ils ne voulaient pas abandonner-le courrier.
Il fallut qu'un m�decin fasse violence au chef convoyeur pour
qu'il se laiss�t transporter par les brancardiers. Encore
fallut-il qu'il f�t assur� qu'une garde vigilante serait mont�e
aupr�s des sacs postaux pour s'abandonner aux soins que
n�cessitait son �tat.
Des techniciens de la S. N. C. F. se sont mis aussit�t au
travail pour tenter d'�tablir les causes de cet accident. Si on
incrimine la chaleur qui aurait dilat� les rails et aurait
provoqu� leur �cartement, des observateurs ont remarqu� dans la
courbe que le rapide aborda � 110 kilom�tres � l'heure des
traverses en mauvais �tat marqu�es d'une croix blanche, pour
�tre remplac�es. L'enqu�te dira alors si l� r�side la cause du
d�raillement. Un fait certain, les wagons m�talliques ont,
prouv� leur solidit�, aucun ne s'est �cras�.
A Emberm�nil, au m�me
endroit...
NOUVEAU DERAILLEMENT d'un rapide Strasbourg Paris
Trois wagons sortent des rails : pas de victimes
De notre envoy� sp�culos Paul PELOT.
EMBERMENIL, 5 juillet.
ALORS que se poursuivaient cette nuit a une heure, les travaux
de d�gagement des wagons du Strasbourg-Paris d�raill� hier pr�s
de la gare d'Emberm�nil, le rapide n� 18, qui avait quitt�
Strasbourg � 23 heures et qui empruntait la voie libre, a lui
aussi d�raill� exactement au m�me endroit.
L'enqu�te sur le premier accident pi�tine...
Les boogies du cinqui�me wagon se mirent en travers des voies,
entra�nant la sortie des rails de trois voitures. Le train
roulant au pas, il n'y eut que quelques contusions sans gravit�
parmi les voyageurs.
Les trois voitures d�raill�es ont du �tre abandonn�es sur place,
cependant que les voyageurs continuaient leur route vers Nancy �
bord des voitures de t�te.
Notons, en passant, que beaucoup parmi eux se rendaient �
Lun�ville, au chevet des bless�s de l'accident de la veille.
Ce deuxi�me d�raillement survenus cette fois en pleine nuit
parait bien confirmer la th�se selon laquelle, ainsi qu'on le
verra plus loin, la chaleur n'est pas seule responsable de
l'accident qui a co�t� la vie � six personnes. Ii s agirait
plut�t d une d�fectuosit� de la voie.
L'enqu�te sur le premier accident pi�tine...
Une jeune fille a succomb�, dans la soir�e d'hier, � l'h�pital
de Lun�ville. Elle avait 20 ans ; elle �tait la fille du colonel
Jeanjean. commandant de la place de Sarrebourg Ce d�c�s porte �
six le nombre des morts de l'accident du Strasbourg-Paris.
Pendant ce temps, dans la cabane en planches qui tient lieu d'eglise,
� Emberm�nil, village d�truit au cours de la derni�re guerre,
comme il l'avait �t� en 1914-1918, des mains pieuses pla�aient
dans cinq cercueils des d�bris humains informes, broy�s,
lamin�s, d�chiquet�s.
Combien ces membres �pars repr�sentent-ils de cadavres ?
apparemment cinq : quatre femmes et un homme.
Cette nuit, on a r�ussi � identifier deux des cadavres mutil�s.
Une vieille demoiselle de 52 ans, Mlle Mariette Sustraut,
demeurant 52, rue du Champ-de-Mars, A Paris et une jeune fille
de 18 ans, Mlle Katz Silas. de Strasbourg Pour identifier les
trois autres, il faudra se contenter de quelques maigres
indices.
Celle femme �g�e de 65 A 70 ans de mise modeste porte encore au
cou une m�daille a l'effigie de Pie XI et un scapulaire. On a
retrouv� a ses c�t�s un fascicule du congr�s eucharistique en
langue allemande, sans doute se rendait-elle � congr�s
Une autre femme ne pourra �tre reconnue que par son alliance en
platine sertie de pierres pr�cieuse. Une aussi, par le fait
qu'elle �tait enceinte
Le cinqui�me corps est celui d'un homme.
A un doigt, une chevali�re aux Initiales F W ou J M. on ne sait
pas exactement, car la bague est �cras�e.
A tout instant, un soldat ou un employ� de chemins de fer
apporte, dans un morceau de papier, un lambeau de chair : une
main de femme gant�e une parcelle de v�tement qui servira
peut-�tre tout � l'heure, � des gens en larmes, a reconna�tre un
des leurs.
L'enqu�te
A l'h�pital de Lun�ville, � celui de Sarrebourg des bless�s
souffrent et geignent. Toute la soir�e, toute la nuit, les
m�decins, les chirurgiens. !es Infirmiers, les religieuses se
sont d�pens�s. Certains bless�s ne seront sauv�s qu'� grand
peine.
Cependant ce matin le directeur de l'h�pital de Lun�ville nous a
dit lui-m�me que !a plupart des bless� �taient dans un �tat
relativement satisfaisant.
Comment l'accident s'est-il produit ?
Les techniciens de la S.N.C.F. sont tr�s discrets sur ce sujet.
G�n�ralement on incrimine la chaleur qui aurait dilat� les rails
et aurait pratiqu� leur �cartement mais nous avons remarqu� nous
m�me dans la courbe que le rapide aborda � 110 � l'heure des
traverses marqu�es d'une croix blanche qui Indique qu'elles
�taient � remplacer
L'enqu�te dira sans doute, si l� r�side la cause de l'accident.
Un fait est certain : les wagons m�talliques ont r�sist� au
choc, aucun ne s'est �cras�.
Comme dans chaque accident de ce genre on a relev� des actes de
courage et de conscience professionnelle dignes d'�tre
soulign�s.
Ce fut d'abord ce contr�leur qui, l'avant-bras � demi arrach�e,
se d�gagea des wagons boulevers�s pour courir, tenant son
poignet mort de sa main valide, � la gare pr�venir et appeler �
l'aide. Dans son dos, une grosse plaque blanche et sanguinolente
�tait coll�e : une cervelle humaine.
Ce fut aussi l'attitude des ambulants du wagon postal, qui,
bless�s, refus�rent de se laisser emmener par les sauveteurs :
ils ne voulaient pas abandonner-le courrier...
Il fallut qu'un m�decin fasse violence au chef convoyeur pour
qu'il se laiss�t transporter par les brancardiers. Encore
fallut-il qu'il f�t assur� qu'une garde vigilante serait mont�e
aupr�s des sacs postaux pour s'abandonner aux soins que
n�cessitait son �tat.
Une interpellation
M Kriegel-Valrimont, d�put� communiste de la Meurthe-et Moselle,
va interpeller sur l'accident du Strasbourg-Paris.
LA SIXIEME VICTIME DE
L'ACCIDENT DU STRASBOURG-PARIS EST IDENTIFIEE
NANCY. 7 juillet (d�p�che �� Paris-presse-l'lntransigeant �) - La
sixi�me victime de l'accident du Strasbourg-Paris a �t�
identifi�e II s'agit d'une vieille demoiselle d'Eibenheim
(Bas-Rhin).
Mlle Philom�ne Schmitt, �g�e de soixante six ans, qui se rendait
� Nancy pour assister aux c�r�monies du congr�s eucharistique.
Dans la matin�e a eu lieu dans la petite chapelle d'Emberm�nil
la lev�e du corps de cinq des victimes de l'accident. Quatre des
cercueils ont �t� dirig�s sur Strasbourg et le cinqui�me sur
Saumur.
De Gaulle rend visite � son
ancienne gouvernante
Le g�n�ral et Mme de Gaulle sont all�s hier � Fr�monville
(Meurthe-et-Moselle), rendre visite � Mlle Louise Camaille,
l'ex-gouvernante de La Boisserie.
Le maire de cette petite localit� de 300 habitants et les jeunes
du village se livraient, vers 15 heures, aux jeux organis�s sur
la place de la mairie par la municipalit� lorsque deux voitures
s'arr�t�rent devant le domicile de Mlle Camaille.
De la premi�re voiture descendirent, � leur grand �tonnement, le
g�n�ral et Mme de Gaulle qui avaient d�cid�, en ce jour de f�te
nationale, de rendre visite � leur ancienne gouvernante, retir�e
depuis deux ans, dans son village natal.
Dans la deuxi�me voiture avaient pris place un aide de camp et
un policier.
Alors que le g�n�ral se reposait � l'int�rieur de la coquette
maison, on a pu voir Mme de Gaulle et Mlle Camaille se rendre au
jardin pour cueillir des petits pois.
Une heure plus tard, salu�s par les enfants du village, le
g�n�ral et Mme de Gaulle reprenaient la direction de
Colombey-les-deux-Eglises. |