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En 1640, para�t le Meteranus Novus, regroupant
des faits jusqu'en 1638, sous le sous-titre ��
Warhafftige Beschreibung De� Niederl�ndischen Krieges �
(Description compl�te de la guerre des Pays-Bas).
Le flamand Emanuel Van Meteren, n� � Anvers le 9 juillet
1535, est cependant d�c�d� � Londres le 8 avril 1612.
Cette donc dans une �dition compl�t�e de faits
post�rieurs � sa mort, qu'apparait le passage sur
Blamont en 1636, que M�rian
cite au dos de sa gravure dans le �� Topographia
Palatinatus Rheni et Vicinarum Regionum �, lorsqu'il
�crit vers 1645 :
"Ist zwar nicht gro� / aber lustig / und vor dem
jetzigen Krieg sch�n erbaut gewesen / in welchem sie
Anno 1636. im September / von den Weymarischen erobert /
au�gepl�ndert / und au� ihrer eygenen Guarnison
Verursachung bi� auff 6. oder 7. H�user / und das Schlo�
/ abgebrant worden ist; we�wegen der Commendant / weil
er schuldig daran gewesen ist / auffgehenckt worden;
wie in dem neuen Meterano stehet."
Le Meteranus Novus nous raconte effectivement la
pendaison de Jean-Matthias Klopstein, mais le texte va
plus loin, �voquant par exemple une curieuse somme de
100 pistoles, ran�onn�e par un pr�v�t, sans doute sur
Charles Massu, et ayant entrain� sa pendaison pour vol.
Le Meteranus Novus est sans doute la source la
plus compl�te de l'�poque sur les �v�nements de 1636,
car si la pendaison est souvent rappel�e par les
historiens, il y a des informations qu'on ne trouve
nulle part ailleurs.
Ainsi, selon les historiens du XIX�me,
notamment Dom Calmet en 1750 �� En 1636 Klopstein
Gouverneur de Blamont mit le feu � la Ville � l'approche
du G�n�ral Bernard Duc de Saxe Veimar, & se retira dans
le Ch�teau ; il s'y d�fendit avec tant de vigueur, que
les Assi�gants irrit�s de sa r�sistance, le firent
pendre devant la Porte du Ch�teau, apr�s avoir pass� la
Garnison au fil de l'�p�e. �
Or il ne ressort
aucunement du texte de Meteren qu'il y ait eu attaque du
ch�teau, m�me si l'abb� Dedenon �crit � sont tour :
�� L'assaut fut donn� le 29, du c�t� du grand jardin;
deux attaques furent repouss�es, mais, le lendemain, la
place fut prise par escalade. Le massacre fut horrible.
Sous pr�texte de venger un outrage fait � un prince du
sang, Bernard fit tuer tous les d�fenseurs. Mathias de
Klopstein, trouv� mort, fut pendu � une tour, en signe
d'ignominie �.
Nous n'avons retrouv�
aucune source � ces affirmations :
- Si la pendaison de Jean-Mathias Klopstein ne fait
aucun doute, l'outrage au prince du sang appara�t comme
une invention de Dedenon. On a m�me une explication
compl�mentaire dans Meteren, o� la pendaison aurait
comme origine l'incendie volontaire de la ville (par
�pandage de poudre sur les toits) ayant emp�ch� le
pillage.
- Pourquoi Jean-Mathias Klopstein aurait il �t� pendu
d�j� mort ?
- On ne sait pas si la reddition a �t� accept�e (le
drapeau blanc). La description d'un assaut n'existe
nulle part, d'autant que le passage par les grands
jardins (foss� du ch�teau) apparait bien inutile,
l'assaut depuis le bourg �tant bien plus ais�.
- Et Meteren n'�voque pas davantage que le Duc de Weymar
aurait �� pass� la Garnison au fil de l'�p�e.�. Un
tel �v�nement aurait difficilement pu �tre pass� sous
silence, et aurait �t� rappel� dans le r�cit du
Meteranus sur Rambervillers.
Sans doute sera-t-il possible d'apporter quelques
�clairages nouveaux apr�s d�pouillement des pi�ces du
tr�s long proc�s qui opposera la famille Massu � la
ville de Bl�mont jusqu'en 1720 en r�clamant le
remboursement d'une somme, que les h�ritiers affirment
avoir �t� avanc�e par Charles Massu comme ran�on
g�n�rale de l'ensemble des habitants, et que la ville
conteste comme n'�tant que le paiement par Massu de sa
propre ran�on...
[TRADUCTION DU
TEXTE ALLEMAND]
1636
Le duc de Weymar conquiert Blamont en Lorraine
Dans l'intervalle, le
duc de Weymar, dont nous avons pr�c�demment rapport� le
d�part d'Alsace pour la Lorraine, se rendit avec son
arm�e � la ville de Bl�mont en Lorraine, proche de
Lun�ville, occup�e alors par la garnison du Duc de
Lorraine ; il a, comme de coutume, somm� cette m�me
place par un h�raut, et souhaitait une r�ponse rapide,
mais il n'obtint rien d'autre du commandant de la place
que de la poudre et du plomb. Sur quoi on bombarda
s�v�rement la cit�, le m�me jour envahie avec une main
de fer, puis pill�e par l'ennemi. Durant ce pillage,
souvent interminable en autres lieux, l'incendie de la
ville prit parce que, par ruse, de nombreuses maisons
avaient �t� par le commandant (peu de temps avant que la
ville ne soit envahie, il avait envoy� ses soldats du
ch�teau) recouvertes de poudre, sur presque toute la
ville (qui n'�tait pas bien grosse), de sorte qu'environ
6 ou 7 maisons furent r�duites en cendres.
Une fois le pillage termin�, on commen�a � s'occuper du
ch�teau, dont les Weymariens s'approch�rent si pr�s, que
les occupants se voyant d�j� vaincus, propos�rent le
trait�, qui par mis�ricorde et gr�ce, leur permettait de
se retirer uniquement avec le drapeau blanc. Cependant,
le Commandant, qui avait caus� le tr�s n�faste incendie
avec l'�pandage de poudre sur les toits, a �t� pendu �
une potence.
Le maire, comme le pr�v�t de la ville de Blamont, con�ut
une grande amertume contre le duc, parce que jamais les
maires ne peuvent imaginer que cela leur co�te la vie,
et il remit 100 pistoles � un lieutenant de pr�v�t� pour
s'acquitter de sa ran�on, ainsi que de celles de ses
femmes.
Mais selon l'ordre initial, le maire devait obtenir la
vie sauve, alors qu'il avait pr�c�demment remis 100
pistoles au lieutenant de pr�v�t�, qui, appel� par la
garde, dit qu'il ne les d�tenait pas ; il fut alors
fouill�, et les 100 pistoles furent retrouv�es cach�es
dans ses bottes, de sorte qu'il fut pendu � c�t� du
commandant.
Le duc se pr�senta ensuite le 3 septembre vers midi
devant Rambervillers (qui avait �t� pourvu des 100
mousquetaires lorrains). Quoique les Weymariens aient
pr�c�demment demand� par courtoisie � cette ville de se
rendre, en leur rappelant les circonstances devant
Bl�mont, le commandant n'en pronon�a pas moins
d'inutiles mots et refusa d'accepter tout accord �
l'amiable. C'est pourquoi dans la nuit, non seulement
les faubourgs vers 4 heures du matin, mais la ville
elle-m�me, tomb�rent entre les mains de Weymariens, qui
en firent le m�me mauvais usage qu'� Bl�mont mais sans
qu'il n'y ait d'incendie.
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