|
Le 10 ao�t 1914, les Allemands, sont en
pleine possession de Bl�mont o� le 1er corps bavarois
de la 6�me arm�e du kronprinz de Bavi�re est entr� en
masse le 8 ao�t vers 18 h.
L'arm�e fran�aise est encore loin, et seule subsiste une
r�sistance au sud, principalement des chasseurs � pied du 20�me
bataillon, repli�s vers Badonviller. A Bl�mont, la nuit a �t�
particuli�rement agit�e par les exactions des soldats allemands,
dont beaucoup se sont enivr�s. La l�gende des francs-tireurs
(qui fait croire aux soldats allemands que des tireurs isol�s se
dissimulent partout), l'absence de risque militaire r�el (mais
la crainte des escarmouches meurtri�res avec des bataillons
fran�ais), vont d�chainer la cruaut� des Bavarois contre les
civils.
Un soldat du 1er r�giment d'infanterie bavarois
raconte ainsi la journ�e du 10 ao�t, dans son carnet de guerre,
sous l'�ternel pr�texte de coups de feu tir�s sur la troupe :
�� Parux est le premier village que nous ayons br�l�; apr�s,
la danse commen�a: les villages l'un apr�s l'autre. �
Nonhigny devient ainsi la cible
suivante des Bavarois, qui incendient plusieurs maisons et
assassinent quatre habitants (Joseph-Jules Victor Bertrand,
Alfred Chatton, Th�ophile Gerard et Jean-Baptiste Jeanjean).
Dans son rapport (r�dig� le 20
ao�t), le Pr�fet Mirman pr�cise :
�� La commune voisine de Barbas est moins �prouv�e. 2 hommes
tu�s, 5 otages emmen�s. Il est entendu que la population de
Barbas va aider les habitants plus malheureux de Nonhigny. �
Les maisons sont pill�es, mais, � la diff�rence de Parux et
Nonhigny, aucune n'est incendi�e.
Et sans sa monographie de 1927 sur
Lun�ville et son arrondissement,
Edmond Delorme ajoute, selon la d�claration de L�on Hainzelin,
maire de Barbas : �� Des soudards avin�s ont fusill� un fils
avec son p�re et par un raffinement de cruaut� sauvage et inou�,
ils ont forc� la m�re et la fille � venir contempler leur
ouvrage. �
Ces deux victimes civiles du 10 ao�t 1914, dont le nom figure
sur le monument aux morts de Barbas (inaugur� le 23 septembre
1925) sont Justin et Marcel Saint-Dizier.
Justin Victor Saint-Dizier, n� � Barbas le 16 juillet 1862 �
Barbas, avait �pous� � Barbas le 9 novembre 1892, Marie-Victoire
Bridey, couturi�re (n�e � Barbas le 23 d�cembre 1870, d�c�d�e �
Barbas le 20 novembre 1963).
Le couple avait trois enfants :
- Edouard Victor, n� � Barbas, le 26 d�cembre 1894,
- Marie Marguerite, n�e le 6 avril 1896 (d�c�d�e � Laxou le 30
ao�t 1974)
- et Marcel Victor, n� � Barbas le 6 juin 1898.
Le 10 ao�t, Edouard est absent puisqu'il est sans doute
mobilis�. On ne sait pour quelle raison exacte les Bavarois ont
fusill� Justin et son fils Marcel, �g� de 16 ans, mais il est
fort probable (comme l'indique d'ailleurs Edmond Delorme) que ce
soit sous la sempiternelle et fallacieuse accusation d'avoir
tir� sur la troupe allemande, avant de contraindre
Marie-Victoire et sa fille Marie � venir constater l'ex�cution.
|