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Les photographies ci-dessous, prises entre
Aingeray et Liverdun les 10 et 11 mai 1914, sont souvent pr�sent�es comme un
effroyable d�raillement du Paris-Avricourt.
Elles sont certes impressionnantes, mais les d�raillements sont alors tr�s
nombreux dans l'histoire du chemin de fer (� Liverdun par exemple, on signale un
d�raillement en novembre 1881, le train Express-Orient en mai 1898, un train de
messagerie en janvier 1924... ).
Les faits du 10 mai 1914 s'av�rent cependant de peu d'ampleur : les wagons du
train de marchandise d�raillant suite d'une rupture d'essieu, obstruent les deux
voies, lorsque l'express 32 arrive en sens inverse et ne peut �tre totalement
arr�t� � temps, mais il n'en r�sulte que quatre bless�s.
Mais le sens des trains (qui seraient donc bien le train de marchandises n�111
et l'express n� 32) est contradictoire selon les articles de presse :
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Train de marchandise |
Express |
| Journal de la Meurthe et des Vosges |
n� 111 |
n� 32 venant de Nancy |
| L'Est R�publicain |
n� 111
ou
n� 42 vers Nancy |
n�32 venant de Nancy
ou
n� 111 venant de Nancy |
| Le Matin |
vers Nancy |
vers Nancy |
| La Lanterne |
De Toul vers Nancy |
Vers Nancy |
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Journal de la Meurthe et
des Vosges
Dimanche 10 et lundi 11 mai 1914
Le rapide de Nancy tamponne un train
Dimanche soir, � la suite de la rupture d'un essieu de la machine du
train de marchandises n� 111. entre Aingeray et Liverdun, la t�te du
train d�railla au kilom�tre 335,500. Le rapide 32 qui part de Nancy � 4
h. 15, s'est jet� sur la queue du train de marchandises.
Le m�canicien Noncery le chef de train Hussenot, du rapide, ont �t�
bless�s. Les deux
voies sont obstru�es Le transit se fait par Pont St Vincent.
Hussenot, gri�vement bless�, a �t� transport� dans la soir�e � l'h�pital
de Nancy.
Noncery a �t� dirig� sur l'h�pital de Ch�lons. |
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L'Est R�publicain
Lundi 11 mai 1914
Un accident de chemin de fer pr�s de la gare de
Liverdun
QUATRE BLESS�S
A la suite de la rupture d'un essieu de la machine du train de
marchandises n� 111, entre Aingeray et Liverdun, la t�te du train
d�railla au kilom�tre 335,500.
Le rapide 32 venant de Nancy s'est jet� sur la queue du train de
marchandises. Le m�canicien Noncery, le chef de train Hussenot, du
rapide, ont �t� bless�s assez gri�vement.
Les deux voies sont obstru�es. Le transit se fait par
Pont-Saint-Vincent.
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Un de nos correspondants particuliers a pu obtenir
sur les lieux m�mes de l'accident les renseignements compl�mentaires
ci-dessous :
Un accident de chemin de fer dont les cons�quences auraient pu atteindre
les proportions d'une v�ritable catastrophe, s'est produit sur la grande
ligne, au kilom�tre 332.500, entre Liverdun et Aingeray, vers 16 h 35.
Le train de marchandises n� 42 se dirigeant sur Nancy, ayant d�raill�,
des objets de toute nature encombr�rent les voies. Avant que les signaux
r�glementaires aient pu �tre faits, le train rapide de
voyageurs n� 111, quittant � 16 h. 15 la gare de Nancy, vint se jeter
sur l'amas de sacs qui s'empilait au milieu du ballast.
Le m�canicien s'aper�ut du danger ; il bloqua les freins. Trop tard. La
locomotive, par suite de la violence du choc, �tait rejet�e sur le c�t�
du talus et elle entrainait avec elle son tender, le fourgon et un wagon
de troisi�me classe.
Une assez vive �motion s'empara des voyageurs. Mais ils se rendirent
compte aussit�t que le nombre des victimes �tait de quatre personnes
seulement, parmi lesquelles les m�canicien, chef de train et
chauffeur du rapide qui, en sautant pendant la marche, s'�taient fait
des contusions plus ou moins graves.
Les d�g�ts mat�riels �taient en revanche importants. Deux wagons du
train de marchandises �taient s�rieusement endommag�s ; l'�tat de la
voie emp�chait toute communication et il fallut organiser en
h�te les premiers secours.
H�las ! on constatait alors qu'un des bless�s, M. Husselot, chef de
train, �g� de 48 ans, portait des blessures susceptibles d'amener un
funeste d�nouement. Le malheureux se plaignait de l�sions internes ; un
m�decin d�clara que la fracture du bassin n�cessitait l'admission
d'urgence � l'h�pital de Nancy ou M. Husselot fut imm�diatement
transport�.
Des �quipes d'ouvriers travaill�rent au d�blaiement : mais, � caus�e de
l'obscurit� on ne put d�gager les voies pour r�tablir la circulation
normale.
Un service de transbordement fut tant bien que mal organis�. Quelques
voyageurs pr�f�r�rent, aller � pied au village d'Aingerav o� ils
lou�rent des carrioles pour rejoindre Toul. Des soldats s'impatientaient
de ne pouvoir regagner leur garnison ; d'autres pr�taient leur aide aux
emplov�s...
La nouvelle se r�pandit dans les environs. Comme toujours, en pareille
circonstance, l'exag�ration d�natura la v�rit� et c'est une terrible
catastrophe, la rencontre de deux trains qui s'�taient pris
en �charpe que la rumeur populaire annon�a dans la soir�e en pleine
animation nanc�ienne, au Point-Central.
Tous les trains ont subi des retards appr�ciables et ils ne reprendront
leur marche normale que dans la matin�e de lundi.
On esp�re que sa robuste constitution sauvera le chef de train Husselot,
dont l'�tat reste des plus alarmants. - M. D.
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Le Matin
11 mai 1914 (m�me article dans Le Petit Troyen - 12 mai 1914)
UN TRAIN DE MARCHANDISES D�RAILLE
UN EXPRESS LE TAMPONNE
Nancy, 10 mai. D�p�che particuli�re du ��Matin (par t�l�phone). Cet
apr�s-midi, vers 4 h. 1/2 un train de marchandises se dirigeant sur
Nancy a d�raill� entre les gares de Fontenoy et de Liverdun. Les wagons
se plac�rent en travers de la voie, l'obstruant compl�tement.
Imm�diatement, le m�canicien et son chauffeur se port�rent au-devant de
l'express d'Avricourt � Paris qui �tait signal�. Malheureusement, la
voie forme � cet endroit une courbe tr�s prononc�e, de sorte que le
m�canicien de l'express ne put apercevoir les signaux de ses coll�gues
que lorsqu'il fut arriv� � 300 m�tres du lieu de l'accident.
Un choc assez violent se produisit et la voie fut arrach�e sur une
cinquantaine de m�tres de longueur.
Le chef du train express, Paul Hussenat, de Paris, gri�vement bless�, a
�t� conduit � l'h�pital de Nancy. Son �tat est d�sesp�r�.
Plusieurs voyageurs de l'express, qui ont re�u des contusions ou
blessures l�g�res ont �t� ramen�s � Nancy.
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La Lanterne
12 mai 1914
Nancy. - Une collision s'est produite entre les
stations de Liverdun et de Fontenoy, sur la ligne de Nancy �. Paris,
entre l'express d'Avricourt se dirigeant sur Paris, o� il doit arriver �
9 h. 20 du soir, et un train de marchandises descendant de Toul sur
Nancy.
Quinze wagons du train de marchandises ont �t� bris�s ; la locomotive du
train de voyageurs a �t� pr�cipit�e en bas du remblai. Le chauffeur,
Louis Schwartz et le m�canicien Louis Mourcoly, tous deux du d�p�t de
Ch�lons-sur-Marne, et le chef de train, Paul Hussenat, du d�p�t de
Paris, ont �t� gri�vement bless�s. |
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