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Evacuation d'Autrepierre - 13 mars 1915

(Note: les noms "Antrepierre" et "Deuch-Avricourt" ont �t� conserv�s)


La R�publique des travailleurs
25 avril 1915

Ce que disent les r�fugi�s. - M. Thoulouse, maire de l'lsle-Jourdain, a interrog�, dimanche dernier, deux des rapatri�s de Meurthe-et-Moselle, qui venaient d'arriver dans la nuit.
Mme G�rard, d'Igney-Avricourt, canton de Blamont, arrondissement de Lun�ville, m�re de treize enfants, lui a remis un billet que donnaient � ceux qu'ils faisaient partir les soldats allemands, au moment o� ils montaient dans le train ; il est ainsi con�u :
� Voici pourquoi l'Allemagne se voit oblig�e d'entreprendre le transport en France d'une partie de la population civile r�sidante au territoire fran�ais occup� : la France refuse nettement d'envoyer des vivres � ses compatriotes �.
Comme le pr�texte est b�te ! On ne voit pas la France envoyant des vivres aux Fran�ais se trouvant dans un pays occup� par les Allemands, pour que ceux-ci s'en emparent et les consomment !

Mme Julia Bernard, d'Antrepierre (village qui se trouve � quatre kilom�tres de la fronti�re), trente ans, deux filles, �g�es de 10 et de 5 ans, qui sont chez leur grand-m�re � Laronxe, canton de Lun�ville, a fait les d�clarations suivantes :
� Ce n'est que le dimanche 9 ao�t que les Allemands ont fait leur apparition dans notre village ; c'�tait de l'artillerie wurtembergeoise.
Le 15 ao�t, les Fran�ais les chass�rent, pass�rent � Antrepierre et arriv�rent jusqu'� Sarrebourg (Lorraine annex�e en 1871) ; huit jours apr�s, ils repassaient � Antrepierre, poursuivis par les Allemands qui n'�taient qu'� 300 m�tres, et qui les poursuivirent jusqu'� Lun�ville. Les Allemands y rest�rent 3 semaines. Puis, les Fran�ais les repouss�rent de Lun�ville et revinrent s'installer � St-Mart�n, un petit village qui est � 3 kilom�tres du n�tre.
� Quand les Alternants furent refoul�s de Lun�ville, vers la derni�re quinzaine de septembre. ils repass�rent en h�te � Antrepierre, frapp�rent � ma porte, ma maison est sur la route - c'�tait vers minuit - et demand�rent qu'on leur indiqu�t la route d'Amenoncourt, r�clamant un guide pour les conduire. Je fis cacher mon mari et r�pondis que j'allais leur montrer le chemin, mais qu'ils me donnassent le temps de m'habiller. Ils ne voulurent rien savoir. Je passais � la h�te, une camisole, un jupon, des sandales ; je les accompagnais un kilom�tre, puis je revins au village, plein d'artillerie, et ne rentrai dans ma maison que deux heures apr�s, quand tous les Allemands furent partis.
� Quelques jours apr�s, ils revinrent � Antrepierre et n'ont plus quitt� notre commune depuis cette �poque, fin septembre ; ce sont des Saxons. Et depuis cette �poque �galement les Fran�ais n'ont pas quitt� Saint-Martin, ce petit village tout proche du n�tre. Allemands et Fran�ais se canonnent, tirent des coups de fusil, mais restent sur leurs positions.
� Ce sont des Bavarois qui sont � Amenoncourt, petit village tout proche du n�tre �galement, mais de l'autre c�t� de Saint-Martin.
� Le 14 d�cembre, mon mari a �t� envoy� prisonnier en Allemagne, � Dieuze, avec 20 hommes de la commune. Trois mois avant environ, ils avaient emmen� neuf gar�ons. La plupart de ces vingt-neuf personnes ont �t� renvoy�es en France. Mon mari est de ce nombre. II est en ce moment � Lun�ville, chez mon oncle ; il vient de me t�l�graphier qu'il faisait le n�cessaire pour me faire rentrer aupr�s de lui �.
Sur demande, Mme Bernard d�clare que les Saxons ont toujours respect� les femmes, qu'il faut ranger les Allemands en deux classes, les Prussiens et les Bavarois qui ne valent rien, et les autres qui valent quelque chose. Elle ajoute que les prussiens sont d�test�s par les autres Allemands qui sont fiers d'�tre appel�s Allemands, et qui se f�chent d'�tre trait�s de Prussiens.
Pour les fournitures, ou bien ils payaient en bons qui n'�taient pas valables, car ils ne portaient pas le timbre du r�giment, ou bien ils ne donnaient pas de bons et disaient : � Allez vous faire payer par Poincar� �.
Personnellement, les Allemands m'ont pris sans bon : 6 quintaux de bl�, 5 hectolitres d'avoine, 2 chevaux, 3 charriots, 1 voiture � quatre roues ; ils ne m'ont donn� de bon que pour 6 autres quintaux de bl�.
En partant, j'ai remis au maire l'inventaire de ce que je laissais chez moi : 2 chevaux, 1 poulain, 2 vaches, 1 boeuf, 2 g�nisses, 4 cochons, une truie et ses trois petits, 28 poules, 5.000 kilos de paille, 11.000 kilos de foin, 7 sacs de bl�, 6 sacs d'orge, 20 sacs d'avoine, 12 sacs de pomme de terre.
Les Allemands n'ont pas voulu que je laisse un inventaire des meubles, ni des voitures que je poss�dais, automobile, une voiture � quatre roues, etc.
Voici dans quelles conditions nous sommes partis : Le lundi 12 avril, les Allemands nous envoyaient acheter pour nos besoins 500 fr. d'�picerie � Deuch-Avricourt, commune de la Lorraine annex�e. Le lendemain 13, � 4 heures, ils nous renvoyaient du village et nous faisaient partir, � 11 heures du soir, du m�me village de Deuch, qui est une station du chemin de fer ; de l�, nous passions en Suisse, puis � Lyon, N�mes, Cette, Toulouse.
Inutile de dire que les Allemands ont gard� les 500 francs d'�picerie.
Voil� ce que Mme Bernard a d�clar� au maire de l'lsle-Jourdain.
 

Auszug der Einwohner
 1916
   

 

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