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Avis sur l'ali�nation des for�ts de l'�tat - 1865


L'Ali�nation des for�ts de l'�tat devant l'opinion publique
Ed. Jules Rothschild - 1865

JOURNAL DE LA MEURTHE ET DES VOSGES (Nancy)
Mardi 23 Mai 1865.
- Nous recevons de Bl�mont, le 15 mai 1865, une note tr�s int�ressante sur les r�sultats de l'ali�nation des for�ts de l'�tat. Nous la r�sumons comme suit, en t�chant de lui laisser son caract�re de nettet� pratique:

���Votre article de ce jour sur la vente des for�ts, est tr�s-bien r�dig� et tr�s-clair; mais la plus importante question n'y est pas trait�e. Je suis surpris que vous l'ayez omise; la voici:
���Il est vrai que les for�ts de l'�tat ne rapportent que 2 ou 3 pour 0/0, moins que les for�ts des particuliers, parce que les for�ts de l'Etat sont assujetties � certaines r�gles dont les gardes g�n�raux les plus intelligents ne peuvent s'�carter,
���Mon p�re est mort en 1847, apr�s avoir administr� une for�t particuli�re pendant 59 ans.
���D�s ma jeunesse, j'ai travaill� avec lui, j'ai donc pu profiter de ses le�ons, j'ai m�me gard� jusqu'� pr�sent, bon souvenir de tout ce qu'il m'a racont�.
���C'est en 1788 que mon p�re a commenc� � administrer cette for�t, contenant environ mille hectares tant sapini�res que bois � feuilles. A cette �poque (1788) le bois de corde se vendait 1 fr. 50 c. le st�re, les planches, choix et rebuts, 25 fr. le 0/0, et le propri�taire retirait, au plus, 6 ou 8 mille livres, de sa propri�t�. Plus tard, en 1805, le bois se vendait 4 fr. 50 c., les planches 45 fr. En 1825, le bois valait 6 fr., les planches 60 fr. Aujourd'hui le bois se vend 8 fr., les planches 80 fr. Enfin, j'ai vu offrir, en 1800, une for�t pour 25,000 fr.; on la vendrait, aujourd'hui, 400 mille francs.
���En 1815, j'ai vu des petits bois isol�s vendus par l'�tat, et que j'ai fait exploiter moi-m�me; l'un a �t� vendu 10 mille francs, l'autre 15,000. Les acqu�reurs ont coup�, pour les payer, tout le bois ayant quelque valeur, ils n'ont laiss� que le simple fagotage. Aujourd'hui ils sont en plein rapport; on peut couper annuellement dans l'un pour 1,000 fr. et dans l'autre pour 1,500 fr. Je vous citerai encore une for�t mixte, c'est-�-dire 1/2 sapin 1/2 feuilles; on me l'a offerte pour 80,000 fr. La compagnie des verreries l'a achet�e ; elle a coup� de 1843 � 1860 pour 132 mille fr. A cette �poque, elle a �t� vendue 180,000 fr. Je garantis qu'aujourd'hui, il y aurait profit � l'acheter 200 mille. Je pourrais vous citer plus de cent exemples pareils � ma connaissance; mais je pense que ceux-ci suffisent pour vous faire voir que l'�tat gagnerait en empruntant � 10 pour 0/0 plut�t que de vendre ses for�ts, qui, cependant, ne lui rapportent que 3 pour 0/0.
���Autres consid�rations : j'ai vendu, dans ma jeunesse, 40 fr. le cent de paquets d'�corces de ch�ne; cette ann�e; les enfants des m�mes tanneurs l'ont pay� 150 fr. Il y a d�j� plus de dix ans qu'ils le payaient 100 fr. ; mais voil� la premi�re fois qu'ils le paient aussi cher, et Dieu seul sait o� cela s'arr�tera. Il y a 23 ans, je payais 6 fr. une paire de souliers ferr�s. Aujourd'hui je la paie 13 fr.
���Maintenant, quand on parle de r�server qu'on ne d�frichera pas, cela est aussi p�rilleux que de faire garder un fromage par un chat.
���Sous le gouvernement de Juillet, on ajoutait cette clause � la vente de presque toutes les for�ts que l'�tat a vendues, et malgr� la d�fense primitive, on a obtenu plus tard la permission de d�fricher. Ces d�frichements n'ont produit que de tr�s-mauvaises terres; aujourd'hui les 7/8 sont en friches. Ce ne sont pas des terres qu'il faut pour produire, c'est du fumier, et dans tous les bois d�frich�s de la Meurthe, on n'en n'a pas fait 10 hectares qui puissent m�riter le nom de terres productives. Enfin, le prix du bois est tellement �lev�, que le pauvre ouvrier estime la d�pense de son chauffage aussi ch�re que sa location et son habillement. Peut-on dire encore que les for�ts se renouvellent annuellement, et que les mines de houille ne sont pas in�puisables; et ne le fussent-elles pas, il n'y en a pas partout.

���Royer. �

 

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