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Conseil g�n�ral du
d�partement de Meurthe-et-Moselle
Session d'aout 1882.
Projet de classement d'un
chemin d'int�r�t commun d'Amenoncourt � Emberm�nil.
Sur la demande du Conseil
municipal de Leintrey, les agents-voyers ont �tudi� un projet de
classement au nombre des lignes d'int�r�t commun des chemins
vicinaux ordinaires qui relient les communes d'Amenoncourt et d'Emberm�nil
en traversant le village de Leintrey.
Le nouveau chemin d'int�r�t commun aurait une longueur de
8k,200. La d�pense que n�cessiterait son entretien annuel est
�valu�e � 2,460 fr., celle qu'occasionneraient les am�liorations
que la voie r�clame sur divers points, est �valu�e � 4,530 fr.
par les agents-voyers.
Les Conseils municipaux des dix localit�s consid�r�es comme
int�ress�es au classement ont �t� consult�s. Mais, � l'exception
de celui de Leintrey, promoteur du projet, tous les autres y
compris celui d'Emberm�nil qui constate cependant l'opportunit�
du classement, refusent leur concours financier.
Les communes d'Amenoncourt, de Gondrexon et de Laneuveville-aux-bois
ne contestent pas express�ment l'utilit� du classement.
Laneuveville la reconna�t m�me dans une certaine mesure et
Gondrexon ne motive nullement son vote n�gatif ; mais les deux
premi�res localit�s, apr�s avoir expos� la n�cessit� de r�server
toutes leurs ressources sp�ciales pour les chemins vicinaux
ordinaires d�clarent repousser le projet.
Amenoncourt fait surtout ressortir outre sa mauvaise situation
financi�re l'obligation qui lui incombe de conserver tous ses
revenus sp�ciaux en vue de la construction prochaine d'un chemin
qui doit la relier � Avricourt. Igney refuse son concours par la
raison que le nouveau chemin d'int�r�t commun ne profiterait
qu'� la commune d'Emberm�nil et que diff�rents chemins dont le
classement est aujourd'hui prononc� absorberont la totalit� des
ressources applicables � la vicinalit�.
Le Conseil municipal d'Autrepierre dit que le chemin dont il
s'agit ne pr�senterait aucune utilit� pour la commune, les
voitures qui se rendent � Lun�ville passant de pr�f�rence par
V�ho et Domjevin.
Enfin l'assembl�e municipale de Chazelles faisant remarquer que
les habitants de la commune qui vont � la gare d'Emberm�nil
prennent la direction de Gondrexon, Reillon et V�ho, et celle d'Autrepierre
pour gagner Amenoncourt, d�clare ne pas reconna�tre l'utilit� de
la nouvelle ligne vicinale.
Les agents-voyers apr�s examen des r�solutions prises par les
Conseils municipaux ont �mis l'avis qu'il y a lieu de prononcer
le classement. La Commission cantonale de Bl�mont, le Conseil
d'arrondissement et M. le Sous-Pr�fet se sont aussi prononc�s
dans ce sens.
Tout en reconnaissant qu'une grande ligne vicinale suivant
l'itin�raire indiqu� par les agents-voyers ne pourrait que
faciliter les relations intercommunales d'une partie du canton
de Bl�mont, je ne crois pas que le moment soit venu de d�cider
le classement. Ainsi que je l'ai dit plus haut, � l'exception de
celle de Leintrey qui a demand� l'�tude du projet, toutes les
communes refusent en effet leur concours financier et la plupart
contestent aussi l'opportunit� de la mesure propos�e. Un
ajournement ne l�sera aucun int�r�t d'une fa�on appr�ciable, la
voie existant enti�rement � titre de chemin de petite
communication ; si, dans certaines parties de son parcours elle
ne r�unit pas toutes les conditions de viabilit� d�sirables, il
ne para�t pas qu'il y ait l� un r�el obstacle aux relations des
diff�rentes localit�s.
J'estime, en cons�quence, qu'il y a lieu, pour le moment, de
surseoir au classement demand� par le Conseil municipal de
Leintrey. |