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Full text of "Revue de l'Orient chrétien"

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PER  BR  140  .R42  v.l8 

Revue  de  l'Orient  chr  etien 


flj  Revu€ 


KEVUE 


DE 


L'OWENTJ^HRÉTIEN 

DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  VIII   (XVIII).  —   1913.  —  N<^  1 

Dirigée  par  R.  GRAFFIN  et  F.  NAU 


SOMMAIRE 


Paees. 

I.         —  F.  Nau.   —  Les  pierres  tombales  nestoriennes  du  musée 

Guimet 3 

n.        —  M.    Chaîne.  —  Une   homélie  de  saint  Grégoire  de    Nysse 

(texte  copte  et  traduction  française)  (fin) 30 

in.      —  J.  Babakhan.  —  Essai  de  vulgarisation  des  Homélies  métriques 

de  Jacques  de  Saroug  [sitite) 42 

IV.  —  F.   Nau.   —  La  version  syriaque   de  l'histoire  de  Jean    le 

Petit  (texte  syriaque  et  traduction  française)   (suite).  ...  53 

V.  —  S.  Grébaut.  —   Littérature  éthiopienne  pseudo-clémentine. 

III.  Traduction  du  Qalêmentos  (aiiite) 60 

VI.  —  M.Brière.  —  Une  homélie  inédite  de  Théophile  d'Alexandrie 

(texte  syriaque  et  traduction  française) 79 

^11-     —  L.  Delaporte.  —  Catalogue  sommaire  des  manuscrits  coptes 

de  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  (suite).  : 84 

VIII.  —  S. Grébaut.  —  Chronologie  des  patriarches  dWlexandrie  (fin).  02 

IX.  —  Mélanges  : 

S.  Grébaut.  —  I.  Les  jours  fastes  et  néfastes  d'après  le  ms. 

éthiopien  n°  3  de  M.  E.  Delorme 91 

II.  La  saison  des  pluies 98 

III.  A  propos  de  l'anaphore  de  saint  Athanase 100 

IV.  Histoire  de  l'apostasie  du  diacre  Léonce  et  de  la  mort  du 

Juif  Isaac 101 

X.  —  Bibliographie.  —  0.  Tafrali,  Topographie  de  Thessaloni- 

que.  —  Thessaloaique  au  xw  siècle  (F.  tVau).  —  J.  B.  AuF- 
HAUSER,  Konstantins  Kreuzesvision  in  ausgewahlten  Texten 
(F.  Nau).  —  A.  GoETHALs,  Jésus  à  Jérusalem  (S.  Grébaut).  — 
Turkish  atrocities....  during  April  1909(5.  Grébaut).  —  P.  An- 
gelo  DA  RoNCiGLiONE,  Mauuale  Amarico-Italiano-Francese  Ma- 
nuale  Tigray-Italiano-Francese  (M.  Chaîne).  —  L.  Dieu,  Nou- 
veaux fragments  préhexaplaires  du  livre  de  Job  (L.  Delaporte). 
—  Khristiansky Vostok  (L'Orient Chrétien),  1. 1,  fasc.  I  (A .  Malvy).  105 


PARIS 


BUREAUX 

DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

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BUE   BONAPABTE,    82 


OTTO    HARRASSOTWITZ,     LEIPZIG 
Recueil  trimestriel.  —  Prix  de  l'abonnement  :  1-2  fr.  —  Étranger  :  11  fr. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 
A   LA    LIBUAIR-IK   PIOAPID 

RUE   BONAPARTE,    82,    PARIS. 

Il  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra   un 
exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel)  paraît 
en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant  chaque 
année  un  volume  de  près  de  50U  pages  in-8°. 

Prix  de  l'abonnement:   12  francs.  —  Étranger  :  14  rancs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 
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Tome  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xn  et  706  pages.  Prix  :  43  fr. 

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saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D^"  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur  du  monastère  de  Beith  Aphthonia, 
suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kugener,  11  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Saper  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  J.,  Bollandiste,  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

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Ibn  Batriq  (Eutychius),  par  Sévère  ibn  al-Moqaffa%évêque  d'Asch  mou 
nain  (arabe  et  français),  par  P.  Chébli,  archevêque  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
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REVUE 


DE 


UORIENT  CHRÉTIEN 


DIRFGEE 


Par  R.   GRAFFIN   et  F.   NAU 


i3£:xjxiem:e    série 
Tome  VIII  (XVIIIj 


18«  volume.  —  1913 


LES  PIERRES  TOMBALES  NESTORIENNES 
DU  MUSÉE  GUIMET 


INTRODUCTION 

I.  DÉCOUVERTE  DES  PIERRES  TOMBALES.  —  Vcrs  l'ail  1885,  des 
explorateurs  russes  ont  trouvé  deux  cimetières  nestoriens  du 
xiii''  au  XIV"  siècle,  distants  de  5.")  kilomètres,  et  situés  au  sud 
des  villes  de  Pichpek  et  de  Tokmak  dans  le  Turkestan  russe. 
Les  pierres  tombales  étaient  de  simples  cailloux  de  granit 
ramassés  dans  les  torrents.  Un  certain  nombre  ne  portaient 
qu'une  croix;  mais  environ  six  cents  portaient  une  inscription, 
d'ordinaire  en  langue  syriaque  et  rarement  en  langue  turque. 
Quelques-unes  de  ces  pierres  ont  été  portées  au  Musée  de  l'Er- 
mitage et  un  plus  grand  nombre  au  Musée  Asiatique  de  Saint- 
Pétersbourg;  les  plus  nombreuses  sont  restées  sur  place,  mais 
on  en  a  pris  des  photographies  ou  des  estampages,  par  les  soins 
de  l'Académie  des  sciences  de  Saint-Pétersbourg,  et  M.  D.  Chwol- 
son,  dans  trois  publications  successives,  a  fait  connaître  toutes 
les  inscriptions  (1). 

Treize  de  ces  pierres  tombales,  par  des  étapes  inconnues, 
sont  arrivées  l'an  dernier  à  Paris  et  ont  été  offertes  au  Musée 
Gui  met.  La  plupart  de  leurs  inscriptions  ont  été  résumées  par 
M.  Cliwolson,  mais  il  nous  a  paru  bon  de  les  donner  in  ex- 
tenso, d'autant  que  la  lecture,  déjà  incertaine  par  endroits  sur 
la  pierre,  l'est  bien  plus  souvent  encore  sur  les  photographies 
ou  les  estampages,  et  que  nous  pourrons  donc  améliorer  quel- 
ques lectures. 

Les  photographies  ont  été  faites  par  M.  Dumont,  gardien 
chef  du  Musée  Guimet.  Les  pierres  sont  toutes  noires  ou  grises, 
hors  16601  qui  est  en  granit  blanc,  et  ne  se  prêtaient  donc  pas 
à  la  photographie  des  inscriptions,  aussi  M.  Dumont  a  dû  indi- 

(1)  Ces  trois  travaux  ont  été  présentés  à  l'Académie  des  sciences  de  Saint- 
Pétersbourg,  I,  le  P""  avril  1886,  30  pages,  une  planche;  II,  le  8  mars  1888,  168 
pages,  4  planches;  III,  le  28  février  1896,  62  pages,  4  planches.  Nous  renverrons 
à  ces  travaux,  qui  ont  paru  à  ces  dates  dans  les  Mémoires  de  VAc.  imp.  des 
sciences  de  Saint-Pétersboui-g ,  par  le  nom  Chwolson  suivi  du  numéro  I,  II  ou 
m  du  travail,  de  la  page  et  du  numéro  de  l'inscription. 


-1  REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 

quer  rinscription  par  un  trait  à  la  craie.  C'est  ce  trait  qui  es1 
visible  sur  la  photographie  (1). 

M^'  Graffiii  a  bien  voulu  faire  reproduire  les  photographies 
sur  zinc  ;  il  a  contribué  généreusement  par  là  à  donner  plus  d'in- 
térêt à  cet  article  qui  fait  d'ailleurs  tant  d'emprunts  aux  beaux 
caractères  dessinés,  gravés  et  fondus  sous  sa  direction. 

II.  Autres  découvertes  en  Asie  centrale.  —  Les  pierres 
tombales  nestoriennes  n'ont  pas  attiré  l'attention  autant  qu'elles 
le  méritaient,  à  cause  des  découvertes  beaucoup  plus  impor- 
tantes qui  se  sont  succédé  à  jet  continu  dans  ces  régions. 
C'est  à  partir  de  18S9  que  l'on  a  commencé  à  explorer  le  Tur- 
kestan  chinois,  qui  a  été  comme  le  carrefour  de  l'Asie.  C'était 
le  chemin  des  caravanes,  qui  y  entraient  par  Kachgar  pour  se 
diriger  ensuite  sur  Kharachar  ou  sur  Yarkand  (2);  c'était  aussi 
le  champ  clos  où  se  rendaient  :  du  nord,  les  barbares  turcs  et 
mongols;  de  l'est,  les  Chinois;  de  l'ouest,  les  Arméniens,  les 
Perses  et  les  Nestoriens  ;  du  sud,  les  Indo- Scythes.  La  mission 
Dutreuil  de  Rhins  a  d'abord  trouvé,  dans  la  région  de  Khotan, 
un  manuscrit  sur  écorce  de  bouleau,  déchiffré  depuis  par 
M.  Sénart,  qui  était  alors  le  plus  ancien  manuscrit  de  l'Inde, 
cf.  Journal  As.,  IX'  série,  t.  IX  (1897),  p.  503.  M.  Klementz, 
plus  tard,  a  trouvé  vers  Tourfan,  pour  le  compte  du  gouverne- 
ment russe,  un  grand  nombre  de  documents,  dont  quelques- 
uns  ont  été  édités  par  MM.  Salemann  et  Radloff  (3).  En  1900- 
I90I,  M.  Stein,  pour  le  compte  du  gouvernement  de  l'Inde 
anglaise,  a  exploré  les  environs  de  Khotan;  puis,  en  I906-I908, 
le  Lob-Nor  et,  en  particulier,  les  environs  de  Touen-Houang  (1). 

(1)  M.  Cliaffanjon  a  envoyé  à  Paris,  vers  1894,  vingt  crânes  et  vingt  pierres  de 
nos  cimetières;  nous  avons  trouvé  les  crânes  au  Muséum  et  le  Musée  Guimet 
attend  encore  les  pierres  que  nous  n'avons  pu  retrouver  jusqu'ici. 

('2j  Cf.  A.  Herrmann,  Die  alten  Seidenslrassen  ztvischen  China  und  Syrien, 
Berlin,  1910,  8". 

(:3j  M.  Dmitri  Klementz  avait  déjà  parcouru  une  partie  de  la  Sibérie  et  la 
Mongolie  occidentale  de  1885  à  1897;  v.  Bulletin  de  la  Société  de  Géographie, 
7"  série,  t.  XX,  Paris,  1899,  p.  308.  Avec  M.  Radloff,  il  avait  relevé  des  anciennes 
inscriptions  turques  en  caractères  runiques,  cf.  W.  Radloff,  Die  alttiirkischen 
Inschriften  der  Mongolei,  Saint-Pétersbourg,  189 1.  En  1898,  il  a  exploré  Tourfan 
et  ses  environs,  cf.  Nachrichten  ilber  die  von  der  hais.  Ak.  der  Wis.  zu  Sainl- 
Pelersburg  im  Jahre  i898  ausgerûstete  Expédition  nach  Turfan,  Saint-Pétei'S- 
bourg,  1899,  gr.  in-8°,  83  pages. 

(4)  Écrit  Tun-hwang  sur  les  atlas  allemands  et  Tun-houang  sur  notre  croquis. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORFEWES    DU    MUSEE    GUIMET.        O 

Près  de  cette  localité  se  trouve  le  monastère  des  Mille-Boud- 
dhas, qui  consiste  en  une  collection  de  cellules  décorées  et 
peintes,  creusées  à  même  dans  une  haute  falaise,  comme  les 
alvéoles  dans  un  rayon  de  miel.  Ces  cellules  sont  un  but  de 
pèlerinage,  mais  n'ont  en  temps  ordinaire  qu'un  seul  habitant  : 
le  prêtre  taoïste  qui  les  garde.  Celui-ci  avait  eu  la  chance  de 
découvrir  une  cellule  murée  dans  laquelle  on  avait  enfermé  une 
bibliothèque,  et  M.  Stein,  qui  eut  vent  de  cette  découverte,  put 
ainsi  se  procurer  près  de  6.000  manuscrits  enfermés,  selon  lui, 
depuis  le  xi"  siècle.  En  somme,  il  adressa  en  Angleterre  plus  de 
1 1.000  documents  écrits  sur  bois,  sur  papier,  sur  soie,  dans  une 
douzaine  d'écritures  et  de  langages.  Trois  missions  allemandes 
ont  fouillé  les  environs  de  Tourfan  :  Grïmwedel  en  1002-1903; 
von  Le  Coq  en  1901-1905;  enfin  Grûnwedel  et  von  Le  Coq  en 
1905-1906.  Un  certain  nombre  de  textes  provenant  de  ces  ex- 
plorations ont  été  édités  à  Berlin.  La  France  a  enfin  eu  sa  part 
des  documents  du  Turkestan  chinois  grâce  à  M.  Paul  Pelliot, 
chargé,  avec  MM.  Vaillant  et  Nouette,  d'une  mission  dans  ces 
régions  en  1906.  Les  trois  principales  étapes  de  leur  voyage  ont 
été  Toumchouq  (oasis  minuscule  à  mi-chemin  entre  Kachgar  et 
Koutchar),  Koutchar  et  Ïouen-Houang.  M.  Pelliot  a  trouvé  un 
grand  nombre  de  manuscrits  dans  la  cellule  déjà  visitée  par 
M.  Stein,  et  en  a  acquis  le  tiers,  environ  5.000  rouleaux.  Les 
deux  tiers  restants  (vingt  caisses)  ont  été  depuis  lors  trans- 
portés à  Pékin.  On  s'est  demandé  si  la  cellule  n'avait  pas  été 
remplie  à  nouveau  après  le  passage  de  M.  Stein.  Il  n'est  pas 
impossible  —  bien  que  ce  soit  peu  vraisemblable  —  que  Ton  y 
ait  ajouté  quelques  rouleaux,  et  cela  suffit  pour  qu'on  ne  puisse 
pas  admettre  a  priori  qu'ils  ont  tous  été  écrits  avant  l'an  1035, 
mais  cela  ne  leur  enlève  rien  de  leur  valeur  documentaire. 
Un  fragment  chinois,  trouvé  par  M.  Pelliot,  nous  apprend  que 
King-Tsing  —  qui  est  le  diacre  nestorien  Adam,  auteur  de 
l'inscription  nestorienne  de  Si-ngan-fou  —  a  traduit  en  chinois 
35  ouvrages  plus  ou  moins  nestoriens.  Revenons  maintenant  à 
nos  pierres  tombales. 

III.  Écriture  et  dates.  —  L'écriture  des  pierres  tombales 
est  l'estranghélo  plus  ou  moins  bien  écrit,  avec  les  modifications 
apportées  par  les  nestoriens,  pour  le  t.  final  par  exemple. 
Le  -s  se  réduit  parfois  à  une  simple  boucle,  v.  16609.  De  plus, 


6 


REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 


M.  Chwolson  a  déjà  fait  remarquer  que  la  partie  la  plus  im- 
portante de  rinscription  est  écrite,  non  pas  de  droite  à  gauche, 
mais  de  haut  en  bas,  sur  des  colonnes  qui  se  suivent  de  la 
gauche  vers  la  droite.  Voir  surtout  les  n°'  16601  (page  23, 
note  9)  et  16605,  16607  ci-dessous.  C'était  sans  doute  la 
manière  d'écrire,  non  seulement  des  Jacobites,  mais  encore 
des  nestoriens,  et  cela  nous  explique  pourquoi  l'écriture  turque 
ouïgoure,  qui  dérive  de  l'estranghélo  syriaque,  s'écrit  aussi 
de  haut  en  bas,  la  première  colonne  étant  à  gauche;  tandis  que 
dans  le  chinois  la  première  colonne  est  à  droite  de  la  page. 


N°  16607 


N'  16605 


Les  dates  sont  données  d'après  l'ère  des  Séleucides,  avec 
indication  de  l'année  du  cycle  turc-mongol  correspondante. 
Les  douze  années  de  ce  cycle  portaient  les  noms  suivants  :  1,  le 
rat.  2,  le  taureau.  3,  le  tigre.  4,  le  lièvre.  5,  le  dragon  {^n). 
6,  le  serpent.  7,  le  cheval.  8,  la  brebis.  9,  le  singe.  10,  la  poule. 
11,  le  chien.  12,  le  porc. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSEE    GULMET.        7 

Les  croix,  qui  sont  enjolivées  parfois  de  trois  ronds  aux 
extrémités  des  bras,  rappellent  la  croix  de  Si-ngan-fou,  qui  res- 
semble beaucoup  à  celle  du  n"  16600  reproduite  ci-dessous, 
car  elle  a,  comme  celle-ci,  trois  ronds  aux  extrémités  de  trois 
bras  et  un  pied  à  l'extrémité  du  quatrième  bras. 

N°  16600 


Le  plus  grand  des  deux  cimetières  a  contenu  près  de 
3.000  tombes.  Les  dates  varient  de  1249  à  1345;  beaucoup  de 
chrétiens  sont  morts  durant  la  peste  qui  a  sévi  dans  ces  régions 
en  1338-1330,  car  les  inscriptions  de  ces  années  sont  particu- 
lièrement nombreuses  et  portent  souvent  la  mention  :  «  il  mou- 
rut durant  la  peste  »;  les  survivants  ont  sans  doute  été  massa- 
crés ou  expulsés  par  les  Musulmans  qui  avaient  détruit  déjà 
en  1342  la  mission  latine  d'Ili-Baliq  (Al-Malig). 

IV.  La  région,  SES  habitants  et  leurs  moeurs.  —  La  région' 
au  sud  du  lac  Balkach  a  eu  une  nombreuse  population  agri- 
cole: on  y  trouve  des  ruines  de  villes,  de  villages  et  de  travaux 
d'irrigation.  M.  Chaffanjon  décrit  une  ville  forte,  nommée 
Tchontorkoul,  construite  par  les  chrétiens  nestoriens.  «  Les 
remparts  de  cette  citadelle,  dit-il,  sont  encore  très  élevés  et 
forment  de  véritables  montagnes  de  terre;  le  plan  de  la  ville 
représente  une  croix  (1).  »  Près  de  là  se  trouve  le  lac  Issik-Koul 

(1)  Nouvelles  archives  des  missions  scientifiques,  t.  IX,  1898;  p.  10  du  tirage  à  part. 


8  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

OU  lac  aux  eaux  chaudes,  qui  ne  gèle  jamais  parce  que  de  hautes 
montagnes  le  protègent  contre  les  vents  du  nord.  Guillaume  de 
Rubruquis  a  traversé  ce  pays,  en  1243;  il  a  séjourné  douze 
jours  à  Cailac,  sans  doute  Chilic  sur  la  rivière  du  même  nom.  Le 
pays,  dit-il,  se  nommait  Organum,  et  les  Nestoriens  qui  l'habi- 


Croquis  du  Turkeslan. 

Emplacement  des  cimetières  nestoriens  (près  de  Piciipek  et  de  Tokmaki  et  des  fouilles 

des  missions  allemandes,  anglaises,  françaises  et  russes. 

taient  se  nommaient  Organa  «  parce  qu'ils  étaient  de  bons 
instrumentistes  ».  En  réalité,  il  faut  voir  dans  Organum  (écrit 
dM^'&i  Argonum)\Q  nom.  Argon,  Arkaon,  Erkhehoud,  appliqué 
aux  chrétiens  nestoriens  par  Marco  Polo,  par  le  persan  Alaï- 
Eddin,  en  1252,  et  par  les  auteurs  chinois  entre  les  années  1252 
et  1315;  cf.  Journal  Asiatique,  IX^  série,  t.  VIII  (1896),  p.  397, 
400  et  437.  On  l'a  rapproché  d'ordinaire  du  grec  "Apywv  et  de  son 
équivalent  syriaque  pod;;,  mais  cette  explication,  basée  sur  le 
grec,  n'a  peut-être  pas  plus  de  valeur  que  l'explication  proposée 
par  Guillaume  de  Rubruquis  et  basée  sur  le  latin  (1).  Le  vrai 
sens  a  sans  doute  été  donné  par  M.  Pauthier  dans  le  Livre  de 
Marc  Pol,  Paris,  1865,  p.  214-217  :  Argonum  ou  Argon  ou  Ar- 


(l)  11  est  cependant  possible  que  les  gens  du  pays  aient  eu  un  goût  particulier 
'pour  la  musique,  car  un  voyageur  chinois  raconte  que  le  roi  le  conduisit  en 
bateau  «  sur  un  étang  qui  était  envirojiné  de  symphonistes  ».  Visdelou,  Suppl. 
à  Iq,  Bihl.  orientale  de  iVHerbdol,  ]).  137. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE    GULMET.        0 

caon  désigne  les  métis  Syro-Mongols.  Marco  Polo  écrit  en  effet 
qu'au  pays  de  Tanduc  «  la  seigneurie  est  aux  chrétiens,  mais  il 
y  a  assez  d'idolâtres  et  de  sarrasins.  Ils  ont  une  génération  de 
gens,  ces  chrétiens  qui  ont  la  seigneurie,  qui  s'appellent  Argon, 
qui  vaut  à  dire  ^rasmt^/,  et  sont  plus  beaux  hommes  que  les  autres 
mécréants  et  plus  sages.  Et  pour  ce,  ont-ils  la  seigneurie,  et 
sont  bons  marchands  ».  Les  Gasmoules  ou  Vasmoules  existaient 
partout  dans  l'empire  grec  et  étaient  les  descendants  de  pa- 
rents appartenant  l'un  à  la  race  grecque,  Vautre  à  Vune  des 
nationalités  latines  (1).  Puisque  Argon  ou  Argonum  est  équi- 
valent à  Gasmoule,  ce  mot  désigne  donc  les  métis  syro-nion- 
gols.  Ce  sens  est  d'ailleurs  suffisant  pour  rendre  compte  de  tous 
les  passages  cités  jusqu'ici  où  ce  mot  figure.  On  comprend  pour- 
quoi il  ne  figure  pas  dans  l'inscription  de  Si-ngan-fou,  où  les 
noms  portés  par  les  nestoriens  permettent  de  croire  qu'ils  sont 
tous  des  syriens,  et  pourquoi  nous  ne  le  trouvons  pas  dans  les 
inscriptions  de  nos  pierres  tombales,  car  ce  n'était  pas  un  titre. 
On  comprend  très  bien  cependant  que  les  nestoriens  de  Pich- 
pek  aient  été  désignés  par  ce  nom,  comme  nous  l'apprend  Guil- 
laume de  Rubruquis,  parce  que  le  mélange  des  noms  et  des 
idiomes  syriaques  et  turcs  nous  indique  bien  que  nous  avons 
sans  doute  affaire  ici  à  des  métis. 

Les  Chinois,  Mongols  et  Turcs  ne  nous  paraissent  pas  d'ail- 
leurs s'être  jamais  convertis  en  masse  au  christianisme,  car  ses 
préceptes,  même  adoucis  coname  ils  l'étaient  par  la  pratique 
des  nestoriens  établis  en  Chine,  ne  répondaient  guère  aux  habi- 
tudes et  aux  instincts  de  ces  peuples  (2),  aussi  les  voyageurs  ont 
trouvé  des  chrétiens  partout,  mais  en  petit  nombre.  Guillaume 


(1)  Voir  Pauthier,  lac.  cil.  On  ne  connaît  pas  d'ailleurs  non  plus  l'ét^ymologie 
de  Gasmoule.  Celle  qui  tire  ce  mot  de  gas  (=  gars  et  garçon)  et  de  mubis 
(métis  du  cheval  et  de  l'àne)  ne  parait  pas  très  satisfaisante.  CI'.  0.  Tafrali, 
Thessalonique  au  XIV°  siècle,  Paris,  1913,  p.  43-44. 

(2)  Lorsque  les  nestoriens  nous  apprennent  que  deux  cent  mille  Turcs 
Kéraïtes  se  sont  convei'tis  au  nestorianisme,  parce  que  leur  roi  perdu  dans  la 
neige  et  les  montagnes  avait  promis  de  se  convertir  s'il  retrouvait  son  chemin, 
on  devine  que  cette  conversion  était  surtout  l'affaire  du  roi,  de  sa  famille  et 
d'un  petit  nombre.  Les  autres  étaient  catalogués  chrétiens  et  cela  à  bon  droit; 
mais  il  a  été  aussi  facile  plus  tard  —  sinon  plus  facile  —  de  les  cataloguer 
musulmans.  Les  grands  seuls  traînaient  des  nestoriens  à  leur  suite,  comme 
scribes,  marchands,  sorciers,  prêtres,  médecins,  et  ceux-ci  ne  tenaient  sans 
doute  aussi  qu'à  s'attacher  aux  grands. 


10  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

de  Rubruquis  a  trouvé  à  Karacorum  douze  temples  d'idolâtres, 
deux  mosquées  et  une  seule  église  chrétienne  qui  appartenait 
aux  nestoriens;  dans  le  pays  même  d'Argonum,  à  Cailac  (Chi- 
lic),  «  grande  ville  où  il  y  avait  un  grand  marché  fréquenté  par 
une  multitude  de  marchands  »,  il  y  avait  trois  temples  d'idoles 
et  pas  d'église,  car  lorsque  Guillaume  trouve,  trois  lieues  plus 
loin,  une  église  de  nestoriens,  il  nous  dit  qu'il  n'en  avait  pas 
vu  depuis  longtemps.  Il  semble  donc  que  les  nestoriens  for- 
maient comme  une  caste  composée  de  Syriens,  de  nombreux 
métis  (car  Guillaume  de  Rubruquis  nous  apprend  que  certains 
prêtres  nestoriens  eux-mêmes  prenaient  plusieurs  femmes 
comme  les  Tartares)  (1),  et  enfin  de  quelques  Turcs  et  Mon- 
gols (2).  Cette  caste  avait  une  grande  influence  sur  les  supers- 
titieux Turcs  et  Mongols,  princes  et  sujets,  et  elle  en  concluait 
trop  facilement  que  ceux  qui  la  respectaient  ou  la  craignaient 
étaient  convertis  au  christianisme. 

Les  nestoriens  avaient  le  syriaque  pour  langue  liturgique, 
mais  ils  le  comprenaient  peu  ou  pas,  dit  Guillaume  de  Rubruquis  ; 
ils  avaient  créé  l'écriture  turque  ouïgoure,  modèle  plus  tard 
des  écritures  mongole  et  mandchoue  (3),  et  se  servaient  de  cette 

(1)  Il  faut  dire  à  la  décharge  des  prêtres  nestoriens  chinois  que  les  évêques 
ordonnaient  prêtres  nfiême  les  enfants  en  bas  âge,  parce  qu'ils  allaient  rarement 
dans  ces  pays  éloignés.  Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  ces  prêtres  se  soient 
distingués  assez  peu  des  laïques.  Leur  chef  direct  semble  avoir  été  l'archi- 
diacre. 

(2)  C'est  encore  dans  les  mêmes  termes  que  le  commandant  d'OUone  établit 
aujourd'hui  le  bilan  de  l'islam  en  Chine  :  «  C'est  surtout  par  les  mariages  que 
le  nombre  des  musulmans  augmente,  car  ils  épousent  fréquemment  des  lîUes  de 
païens  qu'ils  font  entrer  dans  leur  religion...  Leur  nombre  n'est  pas  très  consi- 
dérable :  de  trente  à  quarante  mille  familles  selon  leurs  propres  déclarations 
(200,000  à  250.000  âmes).  Nous  voilà  bien  loin  des  millions  de  maliométans  qu'on 
attribue  d'ordinaire  à  cette  province  (du  Yun-nan).  La  doctrine  musulmane 
ne  s'est  point  répandue  par  la  conversion  progressive  des  Chinois,  mais  par 
l'arrivée  d'étrangers  en  assez  grand  nombre  pour  que  leur  caractère  de  race 
frappât  autant  que  leur  religion;  les  nouveaux  adeptes,  isolés,  auraient  été 
confondus,  avec  eux,  sous  la  même  dénomination  et  rangés  dans  la  même 
race.  »  Recherches  sur  les  musulmans  chinois,  Paris,  1911,  p.  7,  6,  16.  —  «  Les  con- 
versions d'adultes  sont  nombreuses.  Elles  ne  se  font  point  par  prédication  mais 
jiar  l'infUiencc  d'un  puissant  personnage  sur  ceux  qui  dépendent  de  lui.  C'est 
ainsi  que  les  officiers  musulmans  convei'tissent  beaucoup  de  leurs  soldats.  » 
Ibid.,  p.  431.  —  Les  musulmans  achètent  de  très  nombreux  enfants.  Ibid.,  p.  270. 

(3)  Le  mongol  et  le  mandchou  s'impriment  avec  les  mêmes  caractères.  Voir 
Notices  et  exlraUs  des  manuscrits,  t.  XIII,  1,  Paris,  1838,  p.  5  où  l'on  verra  ces 
deux  écritures  sur  colonnes  disposées  de  la  gauche  vers  la  droite. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIEXNES    DU    MUSÉE    GULMET.      Il 

écriture  et  de  cette  langue,  dit  le  même  voyageur,  dans  leurs 
offices  et  pour  écrire  leurs  livres. 

Il  en  restait  encore  parmi  eux  qui  parlaient  et  écrivaient  le 
persan  (pehlvi).  Cette  langue  avait  aussi  été  adoptée  par 
l'Église  nestorienne.  Vers  420,  Ma'na,  élève  de  l'école  d'Édesse, 
traduisait  des  livres  syriaques  en  pehlvi.  Pair,  or.,  t.  V, 
p.  328.  Cinquante  ans  plus  tard,  un  autre  Ma'na,  élève  aussi 
de  l'école  d'Édesse,  «  rédigea  en  pehlvi  des  odes  religieuses, 
des  poésies  et  des  hymnes  pour  être  cliantérs  à  l'église;  il 
envoya  les  livres  qu'il  traduisit  aux  pays  maritimes  et  aux 
Indes  »,  Pat)',  or.,  t.  VII,. p.  117.  Le  pehlvi  a  pu  se  conserver 
en  Asie  centrale,  comme  l'ancien  français  s'est  conservé  au 
Canada;  c'était  sans  doute  la  langue  de  la  ville  iVE'/ifins,  au 
pays  cVArgonu)}/,  où  Rubruk  signale  «  des  sarrasins  parlant 
le  persique  ».  Un  siècle  plus  tard,  le  persan  était  encore  une 
langue  liturgique  des  nesloriens  mongols,  car  la  Bibliothèque 
Nationale  de  Paris  possède  un  évangéliaire  persan,  avec  les 
péricopes  à  lire  aux  fêtes  de  l'année  nestorienne,  écrit  en  1374 
en  Crimée  (1).  Le  scribe  a  mis  les  titres  en  lettres  d'or,  il  utilise 
aussi  l'encre  rouge  et  l'encre  bleu  de  ciel,  il  y  a  môme  des  mots 
où  les  caractères  en  bleu  sombre  sont  entourés  d'un  filet  rouge. 
Il  est  donc  vraisemblable  que  de  nombreuses  pièces  en  ouigour 
et  en  pehlvi,  à  l'encre  noire  et  à  l'encre  de  couleur,  découvertes 
récemment,  sont  l'œuvre  de  scribes  nestoriens,  car  ils  utili- 
saient ces  langues  jusque  dans  leurs  offices  religieux,  ils 
avaient  des  écoles,  des  docteurs  et  des  scholastiques  (cf.  iafra, 
p.  18,  IV)  et  Rubruk  nous  apprend  que  les  secrétaires  des 
grands  étaient  partout  des  scribes  nestoriens. 

Les  bouddhistes  étaient  très  nombreux,  d'autant  qu'ils  avaient 
sans  doute  absorbé  beaucoup  de  mazdéens  depuis  la  chute 
de  l'empire  perse,  aussi  tous  avaient  les  théories  dualistes, 
appelées  manichéennes  bien  qu'elles  soient  beaucoup  plus 
anciennes  que  Manès,  qu'elles  aient  appartenu  aussi  à  Barde- 
sane,  à  Marcion,  aux  Audiens,  aux  Mandéens,  et  qu'elles  soient 
toujours  restées  l'apanage  du  mazdéisme  et  même  du  boud- 
dhisme chinois.   D'ailleurs  des  ouvrages  manichéens  avaient 

(1)  M.  Blochet  nous  a  dit  que  la  leçon.  •<  la  ville  de  Qrym  (capitale  de  la  Crimée)  » 
lui  seAiblait  préférable  à  la  leçon  •  Samarkand  >•  qu'il  a  donnée,  avec  un  point 
d'interrogation,  dans  son  catalogue. 


12  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

été  traduits  en  cliinois  (1)  et  le  nom  de  Manès,  sous  la  fornae 
Mani,  entrait  dans  les  sortilèges  et  les  invocations  des  païens 
à  côté  de  Sakia-Moimi  et  d'Hormuzd. 

Les  Mongols  et  surtout  les  Ou'igours  (2)  étaient  intermédiaires 
entre  les  chrétiens  et  les  païens,  parce  qu'ils  croyaient  en  un 
seul  Dieu,  mais  ils  avaient  cependant  aussi  des  idoles  (au  moins 
sous  forme  d'images  des  ancêtres)  et  des  devins.  Il  est  possi- 
ble qu'ils  aient  puisé  chez  les  chrétiens  l'idée  de  l'unité  de  Dieu, 
comme  Rubruquis  l'écrit.  Les  récentes  découvertes  montrent 
qu'il  y  avait  des  manichéens  chez  les  Ouïgours,  comme  Masoudi 
l'avait  déjà  écrit  des  Tagazgaz,  mais  on  ne  voit  pas  encore  clai- 
rement s'ils  y  constituaient  une  église  manichéenne,  ou  s'ils 
étaient  plus  simplement  des  dissidents  bouddhistes,  mazdéens 
ou  même  nestoriens,  professant  des  théories  manichéennes,  car 
on  trouvait  tout  cela  chez  les  Ouïgours.  En  965,  ils  envoyaient 
à  l'empereur  de  Chine  des  dents  de  Fo-tho  (Bouddha);  il  y  avait 
dans  leur  capitale  50  temples  bouddhiques,  cf.  d'Herbelot,  Bibl. 
Or.,  Supplément,  p.  137.  Les  Chinois  écrivent  qu'ils  adorent 
tous  le  génie  ou  le  Dieu  du  ciel  (monothéisme),  Ibid.,  p.  130; 
Plan  Carpin  écrit  qu'ils  sont  nestoriens,  et  entin  Edrisi  nous 
apprend  qu'il  y  a  parmi  les  Turcs  de  Tagazgaz  (que  Masoudi 
disait  manichéens)  une  peuplade  professant  le  magisme  et  ado- 
rant le  feu,  Recueil  de  ta  Société  de  Géogr.,  t.  V,  p.  491. 

En  tout  cas,  la  magie  et  les  sortilèges  étaient  la  grande 
préoccupation  des  Turcs  et  des  Mongols  au  temps  de  Rubru- 
quis :  Au  milieu  de  rochers  escarpés,  ses  guides  lui  demandent 
de  dire  une  prière  pour  chasser  les  démons;  ils  lui  demandent 
ensuite  de  leur  écrire  pour  cela  un  papier  qu'ils  porteraient 
sur  leur  tète,  et  il  leur  écrit  le  Credo  et  le  Pater.  M.  Bonvalot 
a  encore  trouvé  les  mêmes  superstitions  non  loin  de  là,  à  Tach- 
kent  :  «  Ils  attribuent  une  puissance  surnaturelle  à  certaines 
prières,  à  certaines  formules.  Pour  se  les  procurer  ils  s'adres- 

(1)  Cf.  Journal.  As.,  X'=  série,  t.  XVIII,  p.  499,  Un  traité  manichéen  retrouvé 
en  Chine  par  M]\I.  E.  Chavannes  et  P.  Pelliot. 

(2)  Au  temps  de  Rubruk,  les  Ouïgours  étaient  voisins  d'Argonum,  comme  nous 
l'avons  marqué  sur  notre  croquis,  et,  dans  toutes  leurs  villes,  il  y  avait  des 
nestoriens  et  des  sairasins.  Ils  proviennent  des  environs  du  Baïkal,  et  M.  Kle- 
mentz  a  encore  trouvé,  près  du  lac  Teri-nor,  une  peuplade  qui  parle  le  turc  et 
qui  se  donne  le  nom  Ouïgour,  Bulletin  de  la  Soc.  de  Géogr.,  1"  série,  t.  XX. 
1899,  p.  308  sqq. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE    GULMET.      13 

sent  à  un  mollah  écrivant  d'une  belle  écriture  et,  en  échange 
d'une  pièce  blanche,  ils  reçoivent  un  papier  contenant,  à  l'encre 
noire  et  rouge,  les  paroles  qui  doivent  assurer  ce  qu'on  désire... 
Le  rouge  étant  la  couleur  de  bon  augure,  il  importe  que  le 
talisman  soit  tracé  à  l'encre  rouge  à  tel  ou  tel  endroit  de  la 
page...  on  le  porte  souvent  sur  l'épaule  cousu  dans  une  po- 
chette triangulaire.  »  Rubruquis  écrivait  :  «  Pour  pratiquer  leurs 
sortilèges,  les  Tartares  se  servent  beaucoup  d'écrits  et  de  carac- 
tères, ce  qui  fait  que  l'on  voit  beaucoup  de  lettres,  suspendues 
aux  murs  de  leurs  temples.  »  On  vient  de  retrouver  dans  les 
temples  bouddhistes  un  bon  nombre  de  ces  lettres,  au  pays  des 
Ouigours,  voisin  du  pays  Argonum.  On  a  retrouvé  les  feuilles 
calligraphiées  à  l'encre  rouge  et  à  l'encre  noire  prêtes  à  être 
vendues  aux  Turcs  superstitieux.  Quelques  rares  feuillets  por- 
tent même  de  l'encre  bleue  comme  l'évangéliaire  persan-nes- 
torien  signalé  plus  haut,  page  11;  cf.  infra,  p.  16,  note  1. 
On  a  retrouvé  des  fragments  cosniologiques  : 

Le  dieu  Clu'ostag  a  ouvert  sa  porte  au  dieu  Chormuzta  et  aux  cinq  dieux. 
Lorsque  Chrostag  et  Padwachtag  le  dieu  ont  été  portés  par  le  dieu  Chor- 
muzta de  la  profondeur  jusqu'aux  hauteurs,  alors  vinrent  Wadziwantag 
le  dieu  et  la  mère  sagesse  en  hâte...  en  onzième  lieu,  ils  firent  le 
zodiaque...  Il  a  attaché  ces  trois  démons  à  son  zodiaque...  Le  souffle,  le 
vent,  la  lumière,  l'eau,  le  feu  sont  les  cinq  dieux  qui  ont  été  unis 
comme  vêtements  au  dieu  Azroua.  Ces  cinq  dieux  de  lumière...  Que  le 
possesseur  de  cet  écrit  soit  heureux...  Cf.  Abhandl.,  Berlin,  1911. 

Au  temps  de  Rubruk  encore,  les  bouddhistes  voulaient  dis- 
cuter avec  lui  «  sur  l'origine  du  monde  ou  sur  le  devenir  des 
âmes  après  la  mort  ».  «  Il  voulait  entamer  ces  thèses,  continue 
Rubruk,  parce  qu'il  les  avait  mieux  étudiées;  car  ils  sont  tous 
de  l'hérésie  des  manichéens,  et  croient  qu'une  moitié  des  choses 
est  mauvaise  et  l'autre  bonne,  et  qu'il  y  a  au  moins  deux  prin- 
cipes; et  tous  pensent  que  les  âmes  passent  d'un  corps  dans 
un  autre.  » 

Les  «  deux  principes  »  ne  sont  pas  particuliers  aux  mani- 
chéens, mais  appartiennent  aussi  aux  mazdéens  et  aux  boud- 
dhistes :  «  Une  idée  domine  toute  la  théologie  de  l'Avesta,  c'est 
l'existence  de  deux  principes  ennemis.  »  Cf.  R.  P.  Dhorme,  dans 
Revue  Biblique,  t.  X,  1913,  p.  22.  «  Le  vieux  duel  atmosphé- 
rique des  ténèbres  et  du  héros  lumineux,  écrit  aussi  M.  E ,  Sénart, 


14  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

remplit  les  hymnes  védiques  et  pénètre  toutes  les  mythologies 
des  langues  indo-européennes.  »  Auîiales  du  Musée  Guimet, 
Bibl.  de  vulg.,  t.  XXV,  p.  122.  Cela  nous  explique  du  moins 
pourquoi  certains  temples  bouddhiques  ont  pu  s'ouvrir  facile- 
ment  à  Manès  dans  lequel  ils  n'ont  sans  doute  vu  qu'un  bouddha 
de  plus.  La  transmigration  des  âmes,  qui  doivent  se  purifier 
en  passant  par  des  corps  successifs  d'hommes  et  d'animaux,  est 
plus  particulièrement  bouddhique;  cf.  Marco  Polo,  cIi.  clxviii, 
éd.  Pauthier,  p.  593-.")95. 

Les  mazdéens  peuvent  revendiquer  tous  les  textes  qui  ren- 
ferment les  noms  du  dieu  suprême  Azroua  et  des  dieux  Chor- 
muzta  (le  dieu  bon)  et  Smnu  ou  Yak  (Satan),  car  c'est  la  théo- 
gonie de  Zoroastre.  Théodore  (de  Mopsueste)  lui  reproche  en 
effet  de  faire  de  Zapouâij.  le  principe  de  toutes  choses  et  de 
raconter  que  c'est  lorsqu'il  voulait  engendrer  le  seul  'OpiMaôa 
qu'il  a  engendré  et  Hormistha  (Chormuzta)  et  Satan  (Smnu). 
Photius,  Bibl.,  cod.  8L  Ces  mazdéens,  sectateurs  de  Zarouam 
ou  Zerouan  (Azrouan  et  Azroua,  avec  aspiration  initiale),  colo- 
nisaient au  iv*"  siècle  la  Cappadoce  (S.  Basile,  ep.  258)  et, 
avant  le  vu'',  le  Turkestan,  car,  dès  621,  ils  avaient  des  tem- 
ples jusqu'en  Chine;  les  Chinois  les  nommaient  J/oy/ï,  Journal 
As.,  W  série,  t.  L\,  1897,  p.  58,  61,  62,  73,  74.  Lorsque  le 
plus  grand  nombre  des  mazdéens  persans  furent  devenus 
nmsulmans,  les  Chinois  transportèrent  à  ceux-ci  le  nom  de 
Mont.  Cf.  Ibid.,  11-79. 

Les  manichéens  syriens  avaient  d'ailleurs,  si  Ton  en  croit 
Masoudi  (1),  la  même  hiérarchie  que  les  nestoriens(2)  :  l'évêque  ; 
le  diacre  (chmocho)  ou  mieux  l'archidiacre  (ta-mouche?)  qui 
remplace  l'évêque;  et  le  prêtre  (3).  C'étaient  des  nestoriens 

(1)  Il  écrit,  Prairies  d'or,  t.  I,  p.  200,  que  le  prôtre  et  le  diacre  chez  les  chré- 
tiens sont  dus  à  l'influence  des  manichéens.  C'est  inexact,  mais  nous  pouvons 
en  conclure  que  ses  manichéens  avaient  des  prêtres  et  des  diacres. 

(2)  Les  nestoriens  ont  trois  ordres  :  évêque,  prêti'e,  diacre,  et  cliacun  d'eux 
est  subdivisé  en  trois,  cf.  A.  J.  Mac  Lean  et  W.  H.  Browne,  The  CaUioHcos  of 
the  Easl,  Londres,  1892,  p.  181.  Cf.  Journal  /Is.,  X"  série,  t.  XVIII  (1911),  p.  03- 
04,  et  t.  XIX  (1912),  p.  229-230. 

(3)  Les  noms  chinois  sont  de  lecture  et  d'interprétation  difficile.  On  trouve 
pour  les  noms  de  ces  dignitaires  :  A-fou-yin-sa;  Hou-lou-houan ;  Ngo-houan- 
kien-sai-po-sai,  Journal  As.,  X°  série,  t.  XVIII,  1911,  p.  60.  On  trouve  encore, 
d'après  un  document  de  même  provenance,  les  lectures  Tien-na-wou,  Moucha, 
Fou-to-tan,   qu'on    rapproche   de  Dênâvar,  Mozaq   et  Furstadan   en  attendant 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE    GUIMET.      15 

plus  OU  moins  éclectiques  et  hérétiques  que  les  évêques  décou- 
vraient parfois  et  poursuivaient  aussitôt.  C'est  encore  par  ana- 
logie avec  les  nestoriens  qu'on  attribue  aux  manichéens  un 
chef  demeurant  à  Babylone  (Bagdad). 

On  a  retrou^'^é  aussi  à  Tourfan  des  manuels  de  confession 
soi-disant  manichéens,  mais  en  réalité  mazdéens,  d'après  leur 
théogonie,  analogues  aux  manuels  arméniens  dont  il  a  été 
question  plus  haut  dans  la  lettre  du  patriarche  jacobite  Jean  X, 
ROC,  1912,  p.  192-193. 

On  lit  par  exemple  : 

a  Si  nous  avons  dit  :  Dieu  (Azroua)  vivifie  celui  que  quelqu'un  vivifie; 
Dieu  tue  celui  que  quelqu'un  tue.  Si  nous  avons  dit  :  Le  bien  et  le  mal, 
Dieu  a  tout  créé.  Si  nous  avons  dit  :  C'est  lui  (Dieu)  qui  a  créé  les  dieux 
éternels.  Si  nous  avons  dit  :  Le  dieu  Chormuzta  et  le  Smnu  sont  le  plus 
âgé  et  le  plus  jeune  frère.  Mon  Dieu,  si  nous  sommes  tombés  sans  le 
savoir  dans  de  tels  blasphèmes  et  dans  ces  péchés  impardonnables,  mon 
Dieu,  maintenant,  je  m'en  repens.  »  Cf.  Chuanaslanift,  ein  Silndenbe- 
kentniss  der  Manichàischen  auditores,  par  von  Le  Coq,  dans  Abhandl., 
phil.  kl.,  Berlin,  1910,  p.  10-11,  et  Journal  of  Ihc  royal  asiatic  Socieli/, 
nouv.  série,  t.  XLlll  (1911),  p.  1282. 

Il  semble  donc  bien  que  chez  les  Bouddhistes-Mazdéens 
comme  chez  les  Arméniens  «  lorsqu'un  homme  veut  confesser 
ses  péchés,  le  prêtre  s'assied  et  lui  lit  tout  ce  qui  a  été  fait  et 
tout  ce  qui  n'a  pas  été  fait  par  lui,  et  même  des  choses  dont  il  n'a 
jamais  entendu  parler  et  qui  ne  se  sont  jamais  présentées  à  son 
esprit  ».  Cf.  ROC  loc.  cit.  Les  bouddhistes  non  mazdéens 
avaient  d'ailleurs  aussi  ces  manuels  de  cunfession,  et  le  mani- 
chéisme turco-chinois  s'expliquera  peut-être  par  3/lOd'influences 
bouddhiques  et  7/10  d'influences  syriennes  et  mazdéennes. 
C'est  en  additionnant  des  fractions  hétérogènes,  empruntées  à 
la  magie,  au  mazdéisme,  au  bouddhisme,  au  nestoriarisme,  à 
des  fantaisies  syncrétistes,  que  l'on  cherche  à  constituer  une 
religion  manichéenne  dont  l'existence  indépendante  est  encore 
à  démontrer. 

Ce  qu'on  trouve  en  plus  grande  quantité,  ce  sont  les  prièi^es 
magiques  et  les  amulettes  : 

mieux;  Ibid.,  569-570.  —  Burkhan.  donné  comme  l'équivalent  de  Bouddha,  Ibid., 
p.  .572,  est  un  mot  mongol  très  usité  chez  nos  Turcs  qui  signifie  ■<  dieu  •■, 
-.  divin  »,  ou  simplement  «  saint  »  et  que  Jlarco  Polo  (ch.  clxvui)  applique 
aussi  à  Cakia  mouni,  cf.  éd.  Pauthier.  p.  588,  note. 


16  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Il  est  écrit  Sakia-mouni  (titre).  On  doit  faire  souvent  de  telles  prières; 
alors  le  grand  roi  découvrira  et  montrera  son  bienveillant  et  beau  regard... 
Moi,  Yapgoun,  auditeur,  qui  crois  aux  deux  palais  de  lumière,  j'ai  récité 
deux  fois  avec  honneur  ce  moyen  de  guérison  après  le  retour  de  Chine. 
Abhandl,  Berlin,  1911...  A  cette  époque,  les  magiciens,  dans  la  ville  de 
Babel,  ont  pris  le  trait  et  l'arc,  ils  ont  tendu  leur  arc,  ils  ont  frappé... 
Sitzungsb:,  Berlin,  Mars  1908  (1). 

Beaucoup  d'amulettes  portent  le  nom  de  Manès  (Mani),  mais 
quelques-unes  accumulent  tous  les  noms  qu'elles  croient  puis- 
sants: «  Par  le  dieu  Ormuzd;  par  Jésus;  par  les  22  combats  de... 
par  la  parole  de  Paul;  par  la  parole  de  Qensarii...  »  Mémoires, 
Saint-Pétersbourg,  Se.  Iiist.,  1904.  La  passion  du  Christ  avait 
aussi  un  pouvoir  magique  :  on  a  fait  lire  à  Rubruq,  sur  une 
princesse  malade,  la  passion  selon  saint  Jean,  et  il  est  remar- 
quable que  les  seuls  fragments  évangéliques  édités  jusqu'ici 
provenant  de  ïourfan,  sont  une  adaptation,  faite  d'après  les 
textes  syriaques,  de  deux  épisodes  de  la  passion  (le  Christ  devant 
Pilate  et  le  Christ  au  tombeau).  Abhandl.,  Berlin,  1904.  Le 
feuillet  rapporté  par  M.  Pelliot,  écrit  en  hébreu  carré,  et  por- 
tant une  prière  formée  d'extraits  des  psaumes  et  des  prophètes, 
était  sans  doute  aussi  une  amulette.  Comptes  rendus  de  VAc. 
des  inscr.,  juil.  1910,  p.  317.  Un  autre  feuillet,  Sitzungsb., 
Berlin,  1910,  p.  302,  expose  les  relations  des  pierres  précieuses 
avec  les  planètes  et  leur  pouvoir  magique. 

Certains  princes  mongols  prétendaient  d'ailleurs  descendre 

(1)  Les  deux  premières  lignes  sont  tirées  d'un  fragment  manichéo-bouddhique 
de  deux  feuillets,  sur  papier,  en  écriture  ouïgoure  que  M.  von  Le  Coq  date  de 
795.  Une  autre  pièce  au  moins  de  la  collection  est  du  xni"  siècle,  Abhandl., 
Berlin,  1904,  p.  113.  Les  lignes  3  et  4  sont  tirées  d'une  amulette  multicolore 
qui  forme  un  tout  complet  pourvu  que  l'on  commence  sa  lecture  par  le  côté 
donné  comme  le  verso.  Elle  a  été  écrite  pour  Yapgoun  qui  l'a  récitée  et  elle  a 
été  suspendue  aux  murs  du  temple  pour  être  récitée  par  d'autres,  comme 
Rubruq  nous  dit  en  avoir  vu.  Un  autre  feuillet,  Abhandl.,  Berlin,  1911,  t.  II, 
159,  n'est  encore  sans  doute  qu'une  amulette  dont  il  faut  commencer  la  lecture 
par  le  verso  :  <■  (Par)  la  majesté  du  Bourkân,  (par)  le  divin  Mozak  et  par  les 
deux  élus,  (par)  les  princesses  sublimes...  Aujourd'hui,  dans  le  mois...  que  tout 
se  passe  sans  danger,  sans  vexation,  sans  peine  et  sans  sonci.  Qu'il  nous  protège 
et  nous  garde...  »  Ce  nom  de  Mozak  est  donné  sept  fois  dans  une  seule  pièce 
(Ibid.,  t.  II,  D.  177)  à  un  certain  Mar  Amou,  nommé  ailleurs  (Abh.,  1904) 
disciple  de  Manès,  et  qui  lutte  ici  avec  un  sorcier.  Si  l'épithète  Mozak  vient  du 
persan,  elle  signifie  «  le  maître  »,  mais  si  elle  est  empruntée  à  l'araméen,  comme 
les  deux  mots  Mar  et  Amou,  il  faudrait  la  rattacher  au  paël  (ou  apliel  inusité) 
de  Mj  et  traduire  «  Mar  Amou  le  victorieux  ou  qui  donne  la  victoire  >•.' 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE   GUIMET.      17 

des  rois  mages,  cf.  Haython,  cli.  ii,  et  il  n'est  donc  pas  éton- 
nant que  la  légende  des  rois  mages  ait  joui  chez  les  Ouïgours 
d'une  faveur  particulière.  On  en  a  retrouvé  une  rédaction, 
Abhandl.y  Berlin,  1908,  qui  est  encore  consignée  dans  Marco 
Polo,  ch.  XXX  (1). 

Dans  ces  pays  neufs  et  accueillants,  chacun  apportait  ses 
livres,  authentiques  ou  apocryphes  —  les  Bardesanites,  d'après 
Je  Fihrist,  étaient  répandus  partout,  avec  leurs  livres,  dans  le 
Khorassan  et  la  Chine  —  de  petites  églises  éphémères  se  for- 
maient, et  trois  ou  quatre  cents  «  élus  »  se  réunissaient  pour  lire 
les  livres  de  Mani  (Joiirn.  As.,  t.  XVIII,  1911,  p.  554),  comme 
M.  Bonvalot  a  encore  vu,  non  loin  de  là,  «  un  mollah  mystique  » 
réunir  des  Turcs  qui  se  considéraient  «  comme  une  émanation 
plus  ou  moins  parfaite  de  la  divinité  »  {De  Moscou  en  Bac- 
triane,  Paris,  1884,  p.  66-67). 

La  peinture  était  cultivée  aussi  bien  que  la  sculpture.  Parmi 
les  peintures  que  M.  von  Le  Coq  a  retrouvées  dans  la  capitale  des 
Ouïgours,  signalons  celles  qu'il  a  relevées  au  centre  de  la  ville 
sur  un  mur  d'un  bâtiment  formé  «  de  trois  énormes  pièces 
rectangulaires  entourées  d'appartements  voûtés  »  et  qui  repré- 
sentaient d'après  lui  «  un  ecclésiastique  manichéen,  revêtu 
de  ses  robes  sacerdotales  et  entouré  de  son  clergé  habillé  de 
blanc  »  (2).  S'il  n'y  a  pas  des  inscriptions  qui  rendent  cette 
interprétation  indubitable,  nous  préférons  voir  là  au  centre  de 
la  ville  le  palais  du  roi  dont  les  historiens  chinois  ont  écrit  : 
«  Dans  la  salle  d'audience  du  roi  était  peint  Ghai-Koum,  roi 
de  Lou,  interrogeant  Kom-fucius,  son  sujet,  sur  le  gouverne- 
ment »,  cf.  Visdelou  en  app.  à  la  Bibl.  orientale  de  d'Herbelot, 
p.  138  (3).  Des  statues  et  des  sculptures  ont  été  signalées  par 
MM.  Ujfalvy  et  Chaffanjon. 

(1)  M.  Pelliot,  qui  nous  a  fourni  cette  identification,  nous  a  appris  aussi  qu'un 
autre  texte  soi-disant  manichéen,  Abh.,  1911,  est  un  fragment  len  turc)  de  Bar- 
laam  et  Josaphat. 

{%)  Annales  du  Musée  Guimel,  Bibl.  de  vulgarisalion,  l.  XXXV.  Paris,  1910, 
p:  277-278. 

(3)  M.  Griinwedel  a  reproduit  aussi  un  certain  nombre  de  dessins  retrouvés 
par  lui  à  Idikoutschari  ;  cf.  Abhandl.,  Phil.-hist.  Kl.,  Munich,  t.  XXIV,  i,  1906. 
—  MM.  Griinwedel  et  von  Le  Coq  posent  trop  facilement  en  principe  que  les 
vêtements  blancs  caractérisent  les  manichéens.  En  Mésopotamie,  les  Barde- 
sanites portaient  des  habits  blancs  (Préface  arabe  aux  canons  de.  Nicée);  en 
Occident,  tous  les  prêtres  chrétiens  revêtent  l'aube  (atôfl)  pour- les'  offices,  en 

OKIENT    CHRÉTIEN.  2 


18  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

V.  La  communauté  nestorienne.  —  Dans  ces  inscriptions, 
qui  couvrent  une  centaine  d'années,  M.  Cliwolson  a  édité  en- 
viron 300  épitaphes  d'hommes.  Sur  ce  nombre,  il  y  a  neuf 
archidiacres,  vingt -deux  visiteurs,  quarante -six  scholasti- 
ques,  trois  exégètes,  deux  prédicateurs,  huit  docteurs,  quinze 
qui  ont  quelque  fonction  ecclésiastique  et  un  grand  nombre  de 
prêtres.  La  capitale  de  la  province  était  sans  doute  Alma- 
liq  (lii-Baliq),  que  l'on  identifie  avec  l'ancienne  Kouldja,  sur 
rili,  et   le  métropolitain  était  sans  doute  celui  de  Kachgar. 

A  côté  de  noms  proprement  turcs,  on  trouve  les  noms  usuels 
de  l'Ancien  Testament  :  Moïse,  Aaron,  Abraham,  Benjamin, 
Isaac,  ÉUe,  David,  Isaïe,  Jérémie,  Ézéchiel,  Israël,  fils  de  Zacha- 
rie  (III,  II),  'Azarià,  Sara;  avec  les  noms  du  Nouveau  :  Marc, 
Luc,  Jean,  Pierre,  Simon,  Thomas,  Paul,  Titus,  Etienne,  Eli- 
sabeth, Marie,  Marthe,  Tabita;  et  les  noms  syriens  usuels  : 
Bar-Saba  l'interprète,  Cyriaque,  Diodore,  Georges,  Michel,  Nes- 
torius(II,8I;  111,34,  38),  Malkâ,  Nèsrâ,  Pétion,  Sergis,  Julitta, 
Julia  (II,  51).  Ajoutons  ^^jl.  et  ses  composés  :  ^cul.;..:^  (II,  17; 
III,  39,  48),  ^03. 1...  (III,  39),  ^Q«.->\.:>o  (Jésus  est  roi?  III,  50)  et 

(111,   4  7)  v&ojL..    ;js   uxi^^v». 

Des  noms  abstraits  deviennent  des  noms  propres,  comme 
p>-^j,  la  croix;  (-ieci^,  la  paix  (II,  83);  iloj-,  la  joie  (III,  48);  p^,  la 
tranquillité  (II,  10);  \i^^,  la  grâce  (II,  60);  i-..:^^,  l'apôtre  (II, 
91;  III,  39);  ^-.^oj,  le  rayon  (III,  50);  iiow^,  le  docteur,  \^^oi,  Ho- 
sanna  (II,  100,  103;  III,  35,  39,  48);  m:,  Fépiphanie  (II,  20,  34); 
[^j3,  la  Pâques  (II,  41,  69),  nom  auquel  on  peut  sans  doute  rat- 
tacher ;.jiâ  (II,  76,  104  ;  III,  18,  35,  39,  49);  mais  le  nom  le  plus 
usité  est  ^^J,  le  jeûne  (II,  26,  43,  47,  49,  58,  70,  94  etc.). 
M.  Chwolson  rapproche  aussi  J-l.^Jl<l^,  Kôstans,  nom  très  usité 
pour  les  femmes,  de  notre  nom  Constance.  Il  se  trouve  joint 
souvent  à  des  noms  syriens;  Marie  Kôstans;  Rébecca  Kôs- 
tans; Salibâ  Kôstans  etc.  Plusieurs  femmes  portent  le  titre  mon- 

Afi'ique  et  en  Orient  tous  les  Arabes  s'habillent  de  blanc.  En  Extrême-Orient,  la 
stèle  de  Si-ngan-fou  nous  apprend  que  les  nestoricns  s'habillaient  de  blanc  et 
Rubruq  nous  apprend  que  les  idolâtres  (manichéens?)  s'habillaient  de  jaune  au 
Turkestan  et  en  Mongolie  et  de  rouge  au  Cathaï  (Chine  du  Nord).  —  Les  habits 
blancs  trouvés  sur  les  peintures,  ceux  de  certains  Moni  {Journ.  As.,  IX"  série, 
t.  IX,  1897,  p.  67)  peuvent  n'être  que  les  burnous  des  musulmans.  Ce  sont  encore 
des  musulmans,  en  temps  de  Rhamadan,  que  ces  Moni  qui  ne  mangeaient  que 
le  soir  et  qui  s'abstenaient  de  vin,  /bid.,  p.  68-71, 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU  MUSÉE   GUIMET.      19 

gol  de  Kàtoun.  On  trouve  quelquefois  un  nom  syrien  suivi  d'un 
nom  mongol,  comme  Jean  Tàbgâs. 

Un  autre  nom  de  femme  très  répandu,  iva^i^  (III,  36,  39,  47), 
peut  se  déduire  de  «va/,  fructus  edidlt,  genuit,  et  se  rapprocher 
du  titre  \±.-ys>^.  On  le  trouve  souvent  écrit  avec  un  o,  final,  peut- 
être  sous  l'influence  de  l'arabe,  pour  souligner  davantage  le 
féminin,  ^-^s^  (II,  26,  18,  56,  99;  III,  10,  21,  39,  49).  On  trouve 
aussi  orva.^  (II,  87). 

Les  noms  géographiques  ou  ethniques  sont  peu  nombreux  : 

Plusieurs  personnes  sont  originaires  «  d'Al-Malig  »  (Chw., 
II,  31,  37,  38,  41,  42;  III,  47).  Le  périodeute  Sah-Malîq  est  fils 
de  Georges  «  de  Tous  »  (II,  21).  Une  femme  se  nomme  Terim 
«  la  chinoise  (iiwl.j)  »  (III,  H)-  On  trouve  mention  de  Benous, 
«  prêtre  ouïgour  »  (io^o/  ijl^  va>cu^)  (III,  24)  et  de  Jean,  évêque 
«  arménien  »  (en  1324),  cette  dernière  inscription  est  en  armé- 
nien avec  résumé  en  syriaque.  On  trouve  mention  de  o^o,  j^i\sr> 
Sâzik  Hindou  qu'on  pourrait  peut-être  traduire  par  Sâzîk 
«  l'Indien  »  (III,  32;  cf.  III,  36).  Le  nom  propre  Tàrîm,  qui  est 
sans  doute  en  relation  avec  le  nom  de  la  principale  rivière  du 
Turkestan  chinois,  figure  plus  de  quinze  fois  dans  nos  inscrip- 
tions (I,  16;  II,  60,  77,  79,  90;  III,  34,  35,  36,  39,  40,  41,  48).  On 
trouve  mentionnée  aussi  (III,  39)  ^^iia  icoo^  qu'on  devrait  tra- 
duire Qîamtà  «  de  Kaskar  »  mais,  cette  métropole  de  la  Mésopo- 
tamie est  tellement  éloignée  que  M.  Chwolson  traduit,  avec 
raison,  Qîamtà  «  de  Kasgar  »  (1).  On  lit  (III,  17)  :  u-^o^o^  y,L 
p^û^dio  Tata,  le  fidèle  '<  Mongol  ». 

Nous  commençons  par  les  sept  pierres  conservées  au  Musée 
Guimet  de  Paris  et  nous  terminerons  par  les  six  qui  ont  été 
portées  au  Musée  Guimet  de  Lyon,  Nous  les  commenterons  à 
l'aide  de  quelques  emprunts  aux  travaux  de  M.  Ciiwolson  (2). 

F.  Nau. 

(i)  Marco  Polo  écrit  aussi  Cascar  au  lieu  de  Kasgar. 

{'^  M.  Blochet  nous  signale  que  le  mot  Smnu  se  trouve  en  mongol  sous  les 
('orm«s  Shimnou  et  Shimnous.  Il  désigne  les  démons  et  correspond  donc  bien 
au  Satan  des  Mazdéens,  supi'a,  p.  14.  Les  Shimnous  sont  presque  toujours  asso- 
ciés aux  Erliks  qui  sont  une  classe  d'esprits  infernaux. 


20 


REVUE    DE    L  ORIExNT   CHRÉTIEN. 

TEXTE,  TRADUCTION  ET  COMMENTAIRE 
N°  16599  (I) 


^•\ûi^    (3)   rd-biiux*   (2)   Slr^   éujca 
(5)  T^"\*UJ  iui-  (1)  r^cicn  i\Aè\ 

cninja  cuoa 

rdiTtTP   (6)   QOCl^ 

En  l'année  1623  (1311)  (8/,  qui  est  l'année  du  porc,  ceci 
est  le  tombeau  de  plerre  (9),  vieillard  vénérable. 

(1  )  Les  pierres  sont  des  espèces  de  cailloux  de  granit  roulés  par  le  Tchou 
ou  les  torrents  du  pays.  La  présente  a  39  X  26  X  H  centimètres  de  plus 
grandes  longueur,  largeur  et  épaisseur.  Traduite  par  D.  Chwolson,  111, 
18,  u°  66.  —  (2)  L'élif  de  ce  mot  vient  à  la  fin  du  mot  précédent.  —  (3)  Les 
inscriptions  ne  donnent  souvent  qu'un  seul  élif  à  ce  mot.  —  (4)  Le  oi  est 
à  peine  visible.  —  (5)  Ce  mot  est  allongé  sur  la  pierre  (comme  c'est  l'usage 
dans  les  manuscrits)  pour  égaler  cette  ligne  à  la  précédente.  —  (6)  Le  s 
est  visible,  I'»  aussi,  mais  le  i  est  étrange.  —  (7)  Le  c»  est  très  visible;  il. 
faut  lire  lejot.  —  (8)  1623  des  Séleucides  =  1"  oct.  1311  au  30  sept.  1312  de 
notre  ère,  mais  l'année  du  porc  correspond  à  1311.  L'année  turque  ne 
commençait  donc  pas  au  l"""  octobre  comme  l'année  grecque.  —  (9)  Ce 
nom  a  ici  la  forme  grecque  Pétrôs. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE   GULMET.     21 

Le  nom  de  Pierre  se  retrouve  dans  Finscription  suivante  qui  est  l'une 
des  plus  étoffées  :  Chw.,  I,  14;  II,  55. 

*i-^ll    Kj_a   )ooi   ,>».3l>.   -^v^a-b^    jboKji    ^âL^S   Kxiu:» 
)1  ^  »  •>  ^   )  I  n  t  qiv»  ♦)....»^  il  oi^slo  qjoi   .oqlS.   K^jbîo^ 

^^kJ)   v>  «  roKj   )loi^/o  )j).!l3  ^cLb^  )^^^-«oiJ   oi.mo*^  ^\.mJ 

En  l'année  Ï627  {1316),  qui  est  Vannée  du  dragon,  en  turc  Lôou.  Ceci  est 
le  tombeau  de  Selihâ,  exégète  célèbre  et  professeur,  et  il  a  illuminé  hms  les 
monastères  dans  la  lumière;  fils  {de)  Pierre,  exégète  illustre  de  la  sagesse.  Sa 
voix  résonne  {est  haute)  comme  la  trompette.  (Jue  Noire-Seigneur  associe  son 
âme  glorieuse  aux  justes  et  aux  Pères;  que  toute  délice  {lui)  soit  attribuée. 

N°  16600(1) 


cn'\aj3  cucn 

(1)  Dimensions  :  28  x  28  X  15  cm.  ;  éditée  et  traduite  par  Chwolson,  III, 
14,  n»47. 

(2)  Un  second  élif,  omis  par  M.   Chwolson. 'Semble  être  croisé   survie 
premier.  v 


22 


REVUE    DE   L  ORIENT    CHRETIEN. 


(2)  rdxja  (1)  ^\f)ti»r^ 
(4)  T^évuiOa 

l'^N  l'année  1613  (1302);  ceci  est  le  tombeau  d'Isaac,  prê- 
tre,   VIEILLARD    béni;    IL   A   BEAUCOUP   TRAVAILLÉ    POUR   LA    VILLE. 

N"  IGGOl  (:)) 


(1)  M.  Chwolson  a  lu  -ûjo^!  «  Ajunk  »,  mais  le  x  est  plutôt  un  i.,  de  plus, 
on  voit  un  léger  trait  dans  le  vav  qui  autorise  à  lire  ca-,  car  sur  cotte  ins- 
cription le  trait  du  milieu  des  aa  est  très  peu  marqué  comme  on  le  voit 
aux  deux  lignes  suivantes  pour  )^JuûD  et  pour  -s^.  11  faut  donc  lire  nvm.t 
pour  n-m.i,  —  (2)  Forme  très  fréquente  dans  ces  inscriptions  pour  Muuu>. 
—  (3)  Lire  M^,  comme  M.  Chwolson  Ta  déjà  fait.  —  (4)  M.  Chwolson  a  lu 
)i^^,  mais  iN^yio  est  certain.  —  Cette  inscription  n'est  pas  faite,  comme 
d'autres,  d'un  beau  trait  continu,  mais  est  formée  d'une  suite  de  trous  faits 
avec  une  pointe. 

(5)  Dimensions  :  38  X  29  X  7  cm.;  éditée  et  traduite  Chwolson,  III,  G, 
n-  3.  Cf.  Ibid.,  p.  54. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTOIUENNES    DU    MUSÉE    GUIMET.     23 

(3)  ^_r^^  (2)  cnxoiir^  (i)  ivum 

(5)  Oflu\^^ci\^  (1)  cD-iadji  cucn 

(7)  rdllTa  rdnj^  (6)  ^__cv^i^^r^ 

(9)  rsfi^cd^  (8)  j2nA.  u\jto 

En  l'année  1575  (1264);  le  rat;  ceci  est  le  tombeau  de 
Georges  Arkigoun,  vieillard  accompli;  il  s'appliqua  beau- 
coup  A  LA   prière. 

Au  sujet  de  ces  titres  on  lit.  Cliw.,  III,  16.  u"  52. 

(1)  Le  j  est  visible,  le  schin  a  la  forme  -.. 

(2)  M.  Chwolson  a  lu  yo^it  (1564),  mais  la  photographie  qu'il  donne, 
planche  I,  bien  que  moins  lisible  que  la  nôtre,  ne  l'indique  pas;  de 
plus  M.  Chwolson  a  déjà  fait  remarquer  lui-même  que  1564  ne  corres- 
pondait pas  à  l'année  du  rat  ;  la  lecture  1575  est  donc  certaine. 

(3)  C'est  le  nom  turc  du  rat,  en  syriaque  :  iv^Lûcii..  On  remarquera  sur 
la  photographie  que  le  caf  est  un  caf  arabe  ^. 

(4)  M.  Chwolson  a  imprimé  à  tort  o);^^  owo).  L'inscription  porte  bien 
oi^jsoû,  tandis  que  sur  les  autres  pierres  on  lit  oiv^û. 

(5)  Gourgis,  pour  la  forme  grecque  >m.^>Q^s^. 

(6)  M.  Chwolson  a  lu  ^Q..^o/,  mais  le  »  est  certain  avec  le  point  un  peu 
à  droite.  La  lettre  suivante  est  plutôt  s.  que  'i>.  Pour  avoir  un  sens  nous 
supposons  que  c'est  un  >  (caf  arabe),  comme  celui  de  la  première  ligne, 
qui  est  resté  inachevé.  On  peut  voir  une  légère  entaille  à  droite  reliée  au 
i.  par  un  petit  trait  qui  justifie  la  lecture^.  C'est  donc  sans  doute  le  mot 
àpyriyoç  qui  est  peut-ètre  à  rapprocher  d'Arcaon. 

(7)  Par  analogie  avec  les  autres  inscriptions  il  faut  voir  ici  une  épithète. 
II  n'est  pas  possible  d'y  voir  le  mot  ordinaire  t-iio^opo  réduit  à  la  première 
et  aux  deux  dernières  lettres.  Nous  supposons  donc  que  c'est  un  mot 
inusité,  ou  une  simple  abréviation  comme  on  en  trouve  d'autres,  et  qui  est 
imposée  par  l'impossibilité  d'écrire  le  mot  complet  :  j-.iottjoo. 

(8)  M.  Chwolson  a  lu  yaa,  mais  la  première  lettre  est  un  aïn:  on  serait 
porté  à  lire  ^os.,  mais  le  j^  diffère  tellement  de  celui  de  la  ligne  précédente 
que  nous  avons  préféré  y  voir  une  lettre  double  et  lire  ^«oaii>  comme  sur 
d'autres  épitaphes,  cf.  Chw.,  II,  91  ;  III,  34. 

(9)  Un  trait  marque  le  bas  de  la  croix.  Cette  inscription  e.st  donc  écrite, 
comme  nous  l'avons  signalé,  sur  colonnes,  la  première  colonne  étant  à 
gauche. 


24 


REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 


En  l'année  i616  {1305),  qui  est,  en  turc,  Vannée  du  serpent.  Ceci  est  le 
tombeau  de  Sahrisou' ,  archidiacre,  vieillard  béni,  pontife  accompli;  il  prit 
beaucoup  de  peine  pour  le  soin  de  l'église. 

On  lit  encore,  Ibid.,  p.  22,  n»  88. 

Qjoi    .{.âojo    Kjljl    )oO(    .y^   ^Kù,l   )..^Kjl    «âù^     KjUO 

•Jv^Q^  sxi^  '^:s>  '^^cLS»  ^"^"^^  .)9Q.aâ  sm»  ^o^^^  oi^-xo 

En  l'année  1631  {1320),  qui  est  l'année  du  singe.  Ceci  est  le  tombeau  de 
Georges,  précepteur  {Ir.kpor.oç).  Il  s'est  donné  beaucoup  de  jjeine  pour  la 
construction  (v»i^  est  un  mot  turc  =  pierre)  du  ?nonastére. 

N»  16602  (1) 


iu^i>  (2)  rdlTaivx, 

(1)  Dimensions  :  34  X  23  X  12  cm.  Traduite  Chwolson,  III,  16,  n°  57. 

(2)  Un  seul  élif.  Les  i  de  cette  inscription,  surtout  le  i  initial  suivant. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE    GULMET.     25 

(1)  cDiJja  cucn 
nli^x.cQ>j^(i)  rsik>j^nf 

En  l'année   1618  (1307),   qui    est   l'année    de   la   brebis. 
Ceci  est  le  tombeau  de  Jérémie,  fidèle. 

N°  16606;(2) 


(3)  rC^Taivx-  »alr£f  iuxa 


caractérisent  l'écriture  nestorienne  comme  de  nombreux  )t  à  la  lin  des  mots. 
(1)  Le  point  sur  1'»  est  visible  sur  la  pierre.  —  (2)  Dimensions  :  33  X 
26  X  10  cm.  —  (3)  Les  trois  premiers  mots  ont  été  assez  mal  gravés.  Un 
autre  graveur  a  ensuite  repris  le  tout.  —  (4)  Le  noun  est  visible  sur  la 
pierre. 


20 


REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 


cD'injs  (1)  cuoa 

CD-Xa    Tli!V-i\^^    (3)    rCiblal^.    VÙLSI   (2)   TCnJC-CU 

(4)  ^rC\\jar^ 

En   l'année   1600.  En  l'année  1635   (1324)    qui   est  l'an- 
née DU  RAT.  Ceci  est  le  tombeau  de  Iousmid,  prêtre,  jeune 

IIOMMEJREMARQUABLE,    FILS    d'AqNIAN. 

N«  16608  (5) 


(7)  rsinivx*  (6j  âirsf  éuxa 

(1)  Ce  mot  est  lisible  sur  la  pierre.  —  (2)  Un  trou  dans  la  pierre  parait 
représenter  le  point  du  »  final.  D'ailleurs  ce  nom  est  fréquent.  —  (3)  Le 
yod  est  visible  sur  la  pierre.  —  (4)  Ce  nom  n'est  pas  sur.  Nous  ne  trouvons 
pas  ailleurs  de  nom  qui  lui  ressemble.  —  On  trouve,  Chw.,  II,  19  et  87  : 
^»J>  y^iOAa.  «  le  prêtre  lousmîd  >;  II,  39  :  \.\nimi  ^^ol&o^  *  le  scholastique 
(écolier)  Iousmid  »;  II,  48  :  )ift\v)  ^^euta.  «  le  docteur  Iousmid  ».  —  (5)  Di- 
mensions :  37  X  28  X  14  cm.  Traduite  Chw.,  III,  34,  a°  163.  —  (6)  La 
boucle  du  ^  est  visible  sur  la  pierre.  —  (7)  Le  schin  est  indiqué  par  un 
.simple  trait,  comme  le  font  souvent  les  scribes  des  manuscrits  arabes. 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSEE    GULMET.     '2 1 

(4)  ^jgSTii^  (3)  rCÎ^^a^  (2)  Tdm\r^ 

cQ-uj}  cucn 

(6)    «X>rd!L    Cl^l!73   CDU 

En  l'année   1650  (1339),  qui    est   l'année    du   lièvre,   en 

TURC   TeBISKAN;    CECI    EST    LE    TOMBEAU    DE    Sa-DiKAM,    CHEF    d'k- 
GLISE,    FILS    DE    MaNGOU-TaS,    PRÊTRE. 

On  trouve  aussi,  II.  15;  III,  19,  «  le  fidèle  ^^,  n->.^iva  (  Mangkou-Tâs)  », 
nom  turc  :  Mangkou  =:  Mankou  =  Mangou  i—  éternel  ou  divin,  et  Tâs  z= 
pierre.  Mangou  peut  aussi  occuper  la  seconde  place  comme  dans  0^4, 
oa^t^io  «  Tàis-Mingkou  »,  II,  98,  et  aussi  dans  <ml,;50ou/  «  Aî-Mangkou  », 

II,  23,  78  et  c^^s^o  ^13  Pàg-Mangkou.  II.  25.  On  lit,  II,  81  : 

En  Vannée  16i9  {1338).  Ceci  est  le  tombeau  du  prêtre  A'estorius,  fils 
du  fidèle  Mangou-Tàs.  Il  mourut  durant  la  peste. 

Tàs  de  son  côté  peut  aussi  occuper  la  première  place  comme  dans 
«  la  jeune  ;^îi4,  ^\.\>  (Tàs-Târim)  »,  II,  81. 

Sa-Dikàm  est  à  rapprocher  de  q^v»  c»u  Sah-Maliq,  II,  21.  II  se  retrouve 

III.  39,  où  il  désigne  un  prêtre  (en  1341):  cf.  III,  50. 

Le  titre  «  chef  d'église  »  caractérise  l'église  nestorienne,  et  signifie  sans 
doute  «  économe  »,  d'après  Synod.  orientale,  Paris,  1902,  p.  414,  cf. 
Chw.,  II,  34,  6G.  Il  figure  aussi  dans  linscription  de  Si-ngan-fou,  aussi 
bien  que  le  titre  de  Qankaîâ  «  sacristain  »  que  l'on  trouve  encore  sur  nos 
pierres  tombales. 

(1)  Le  yod  est  visible  sur  la  pierre. 

(2)  w3  est  visible  mais  niai  formé.  Le  point  sur  î  est  visible  sur  la  pierrr. 

(3)  Pour  I^^3»a4. 

(4)  Le  A  est  bien  marqué  ;  la  moitié  du  *.  est  presque  invisible. 

(5)  Le  ;  est  visible  sur  la  pierre. 

(6)  Le  ^,  a  une  forme  particulière.  Les  deux  branches  dit  *  sont  visibles 
sur  la  pierre. 


28 


REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 


N°  16609  (1) 


(2)  rsfrC^Taiu:*  Slr^  âvucn 

r^oco  (4)  r^uoi>o  (3)  ^j^a^r^ 

r^acD  (6)  r^a^oj  (5)  iuxi 

oo"\9  (8)  èvix-  (7)  TSÎanci^ 


(1)  Dimensions  :  32  X  26  X  12  cm.  Résumée  Chw.,  III,  31,  n^  138. 

(2)  L'inscription  porte  4  joint  au  ia.  Le  s  de  ass  est  une  simple  bbucle 
comme  dans  les  documents  nestoriens  (manichéens)  récemment  décou- 
verts. —  (3)  Le  point  sur  »  et  le  yod  sont  visibles  sur  la  pierre.  —  (4)  Le 
ji  est  visible.  —  (5)  Le  schin  est  encore  indiqué  ici  par  un  simple  trait.  — 
(6)  La  lettre  io.  est  mal  gravée.  —  (7)  Pour  is^i^joi  comme  précédemment. 
—  (8)  Le  iL  est  mal  fait  (voir  ligne  1). 


LES    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSEE   GUIMET.     29 

(3)  r^iu^cl>s  (-2)  uarcf  (i)  w^cil^ci^ 

En  l'année  1649  (1339),  qui  est  l'année  de  la  panthère, 
QUI  est  en  turc  l'année  Férès;  ceci  est   le  tombeau   de   la 

FIDÈLE   KOUTLOUK-AWIZ. 

Koutlouk,  mot  turc  qui  signifie  lieureux,  est  très  fréquent  dans  nos  ins- 
criptions. Il  s'applique  aux  hommes  et  aux  femmes,  comme  chez  nous 
Félix  et  Félicie,  et  se  trouve  déterminé  par  un  autre  nom.  On  lit  sur 
une  pierre  du  musée  de  l'Ermitage.  Chw.,  I.  p.  16  et  II,  p.  60  : 

.(sic)   j  »  I VI  iO»^  youÊ,\.^  ^o^^od  oi^slû  s^oi 

En  l'année  1629  (1318);  cesf  l'année  du  cheval;  ceci  est  le  tombeau  de 
la  fidèle  Koutlouk-Tirim. 

Ibid.,  II,  88  et  71;  III,  33,  42,  une  femme  est  nommée  Koutlouk-Tàrîm 
(jou.i^t)  et  Terim.  Les  deux  mots  ne  forment  qu'un  nom,  comme  Tour- 
Târîm,  Ibid.,  II,  90  et  Koutour-Tàrim,  II,  79.  On  lit.  pour  un  homme, 
II,  65  (cf.  III,  16)  : 

Jioi  Kjui  (sic)  )oooio  .)^^Jl  ^K^lo  jjboKji  ^âi!^  Ki»  ^ 

.(sic)  )  I  v>  »cn,.«.v>  yJLco^   ^o^^oâ  oiV-âLO  ojoi 

En  Vajinée  1636  {1325)  ;  c'est  Vannée  du  taureau;  ceci  est  le  tombeau 
du  fidèle  Koutlouk  Arslàn  (nom  d'un  prêtre,  II,  18). 

On  trouve  aussi  Koutlouk  seul  (pour  un  homme),  p.  89  et  Tàrim  seul 
(pour  un  jeune  homme),  p.  77.  Dans  les  deux  textes  syriaques  précé- 
dents le  premier  caf  de  ;.qH<"  ^st  encore,  sur  la  pierre,  un  caf  arabe. 

(I)  Le  J  est  visible  sur  la  pierre.  De  même  «H-  Le  caf  final  est  particu- 
lier. —  (2)  M.  Chwolson  lit  Asi,  mais  la  dernière  lettre  ne  semble  pas 
être  un  yod.  C'est  sans  doute  le  nom  >-.o;  que  nous  allons  retrouver  au 
n°  16598;  sinon  il  faudrait  lire  ).»(.  —  (3)  Ce  n'est  peut-être  pas  le  fémi- 
nin de  i-t.aooao  exorciste,  mais  une  simple  contraction  de  leuLaouopo  fidèle, 
comme  l'a  traduit  M.  Chwolson. 


30 


REVUE  DE  L  ORIENT  CHRETIEN. 
N°  16598  (1) 


^K«l 


(2)  rd^iiui-  Slr^ 

(3)  r^acD  xii^Jiaè\  ^-Hxax 

T^ij^cu^  eux» 

cQ-inja  cucn 

rdzoxp  (5)  uar^  (4)  ^j^aci!73 

1 1)  Cette  inscription  et  les  suivantes  sont  conservées  au  Musée  Guimet 
(le  Lyon.  Traduite  Clnv.,  III,  22,  n»  82. 

(2)  Pour  |^io^Jl. 

(3)  Le  o)  et  le  o  sont  unis. 

(4)  M.  Chwolson  a  lu  yP«ij.  La  pierre  semble  porter  ia. 

(5)  L'élif  est  joint  au  mot  précédent.   M.  Chwolson  donne  la  lectui'o 
v^o/ =r  6z.  M.  Bouvat  nous  a  appris    quejUjt  =  Ouyaz   signifie  en  turc 


l.KS    PIERRES    TOMBALES    NESTORIENNES    DU    MUSÉE   GUIMF:T.     :>1 

En  l'année  1629  (1318),  qui   est  l'année  du   cheval;  ceci 

EST    le    tombeau    DE    MONAN  AWIZ,    PRÊTRE. 


N"  16604 


ahy\ 


lH^\j^'d 


r^-injj  (1)  cuoa 

T^àul^   (2)   ^COJÛO 

Ceci  est  le  tombeau  de  Seboulan,  jeune  fille. 

.  taon  y  ou  .  cousin  ».  —  On  peut  comparer  ce  mot  à  Chw.,  II,  64  où 
l'on  trouve  *  la  fidèle  ^^^  \i^  (lîa-Qawîz)  .  où  M.  Cluv.  propose  aussi  de 
lire  Qôz.  Cf.  III,  43  où  Uol  peut  aussi  être  mo/. 

(1)  Souvent  les  inscriptions  portent  ici  le  féminin  quand  la  tombe  est 
celle  d'une  femme. 

(2)  M.  Chwolson,  III,  49,  n°  302,  a  lu  j^o^;  mais  a.  et  j  ne  sont  pas 
certains  et  le  noun  semble  plutôt  un  lomad.  Deux  autres  mscriptions  de 
l'année  1627  (1316)  portent  ,*^^  j^<^^^  et  ^^H  j^«^--^  ■  Sibunz-Tigni  et 
Sibunz-Tekin,  Ibid.,  111,  21,  n-  80  et  81,  mais  il  ny  a  pas  de  reproduction 
de  ces  inscriptions  et  nous  ne  pouvons  contrôler  leur  lecture.  De  même, 
11,  94,  on  lit  j..^,  sans  qu'on  puisse  contrôler.  Comparer  s^o^^,  III,  2o. 
;v.^  n'est  pas  impossible.  M.  Bouvat  nous  a  suggéré  le  mot  turc  ^ly-jî- 
qu'on  peut  prononcer  siujlun,  mglun,  suylun  et  qui  signifie  faisan.  11  fau- 
drait lire  C»"""'- 


32 


REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 


N"  16605 


(2)  aJCQ  rsLcLM  (1)  éuJL 

(3)  rc^iil^  coTjajj 


(4) 


^^ 


L'année  du  serpent;  ceci  est  le  tombeau  de  Saliba,  jeune 

FILLE. 


(1)  La  pierre  porte  nj-.».  Traduite  Chw.,  III,  42,  n<>  234. 

(2)  Il  y  a  un  point  sous  l'n  qui  a  porté  M.  Chwolson  à  lire  -.o,.  C'est  le 
démonstratif  féminin  ^o,  ijc»,  parce  qu'il  s'agit  du  tombeau  d'une  femme. 

(3)  Nom  syrien  qui  signifie  croix,  fréquent  dans  nos  inscriptions,  II,  83; 
III,  34.  II  peut  aussi  désigner  un  homme,  II,  66  où  il  est  écrit  l<i-i>.j 
Saliwà.  On  a  d'ailleurs  d'autres  exemples  de  la  permutation,  en  cette  région, 
de  b  avec  w  (ou  v).  —  (4)  Pour  |n-H- 


LES    PIERRES    TOMBALES   NESTORIENNES    DU    MUSÉE   GUIMET.     33 


N°  16607 


(2)  j:\nr^  ^a  ^^  J-»^ 


Ceci  est  le  tombeau   de  Marie,  jeune   fille.  Le   nom    de 
l'année  était  le  bœuf. 


1)  Pour  IB^-H  comme  précédemment. 
(2)  M.  Bouvat  nous  a  traduit  cette  phrase  turque  :  ^^j?) 


,1  ,  c^l  J'.' 


par  «  année,  son  nom,  bœuf  était  ». 

Cette  inscription  et  la  précédente  montrent  encore  qu'on  écrivait  verti- 
calement des  deux  côtés  de  la  croix  (plutôt  qu'horizontalement). 

ORIENT   CHRÉTIEN.  3 


34 


REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 

N°  16650  (1) 


,...»jy,-i 


/jjl=ic7\C3 


(3)  rdiTaivx-  âirsf  (2)  iuia 
rdant^  eux*  rsfa[cD]  (i)  ^-ucinjj 

(5)  ^r^i^n^ 
crainja  cucn 

En  l'année  1650  (1339)  qui  est  l'année  du  lièvre,  en  turc 
Tebiskan;  ceci  est  le  tombeau  d'Abraham,  jeune  homme,  fils 
DE  Qiama(6). 

(1)  Traduite  Chw.,  III,  36,  n°  185. 

(2)  Le  noun,  d'abord  incliné  comme  'aïn,  ;i  été  corrigé  ensuite. 

(3)  Pour  ikioNjt. 

(4)  La  pierre  porte  ,jLiou.. 

(5)  Le  caf  est  encore,  sur  la  pierre,  un  caf  arabe. 

(6)  Qiamâ  (au  féminin  Qiamtà),  nom  syrien  qui  signifie  «  la  résurrection  », 
est  fréquent  dans  nos  inscriptions  et  correspond  à  Anastase  (et  Anastasie), 
Chw.,  II,  31,  85  (Qîoumâ),  86;  III,  36.  II  ne  semble  nulle  part  désigner 
un  religieux  séculier  (t-ao^o  v=)  comme  cela  a  eu  lieu  dans  les  premiers 
siècles  où  l'on  devait  traduire   par  «  fils  de  l'alliance  ou  du  pacte  ». 


LKS  pie:hrks  tombales  xp:storiennes  du  musée  GuiMKT.    :3."> 
N"  16651  (1) 


r^THOci.^  cavjai^rcr  {■2}  rsfèuxa 

(4)  rd^oAJ^  Qoct.â.AlAâ':^  co-inja  (3)  cuocn 

rsf-HcvrLûï  (.">)  rc!i9l!73  \a 

r^nci^ûo  (6)  rd^o.^  Ta 

En  l'année  1575  (1266);  le  rat;  ceci  est  le  tombeau  de 
Philippe,  visiteur,  fils  de  Malfana,  visiteur,  fils  de  Toun- 
OA,  visiteur. 

(1)  Traduite  Chw.,  III,  7,  n"  8. 

(2)  Toutes  les  autres  pierres  portent  ^XJL^, 

(3)  Les  autres  pierres  portent  «uo). 

(4)  La  fin  du  mot  est  gravée  sur  le  côté  de  la  pierre. 

(5)  Malfana  signifie  docteur:  M.  Chwolson  a  lu  Malfia,  mais  il  lit  plus 
bas  Tounga  et  non  Touiga,  d'ailleurs  Malfia  n'a  pas  de  sens  et  ne  se 
trouve  pas  ailleurs. 

(6)  Le  noun  n'est  pas  absolument  sur;  Tamgâ  ne  serait  pas  impossible; 
mais  on  trouve  ailleurs  «  Arslan-Tounga  »,  Chw.,  II,  44.  C'est  la  seule 
f(jis  que  nous  trouvons  mention  du  père  et  du  grand-père  du  défunt. 


UNE  HOMELIE  DE  SAINT  GRÉGOIRE  DE  NYSSE 

TRADUITE    EN    COPTE,    ATTRIBUÉE   A    SAINT    GREGOIRE 
DE    NAZIANZE 

(Fin)  (1) 


IJAe'f      epOl      A6     2tVIIUII^y       ncon       AlUaV      HTAlICTOpiA 

ecjJHOVT  jjeii  OV2IKCOII  nm^yceiic  ATcriie  -fepuH 
(jpeTTexiiH  nniïprpA<t)OG  ta20  iiaii  epATC  heu  ortoii? 

GBOA.    AHIItOT    l'Ap    TAAf;    ICAAK    G:X6II    III  II  A    nep^CDOVjyi 

AqKtoAA"  niieq<J)AT  liApoq  epeiic3q:xi:x  coiie  ei(t)Aeov 
Ouoq.  AneqiajT  Ae  aahi  e3:eii  iJ6qfrAAAT2i:  haox  ?i- 
<J)A2ov    nuoq    AqALioiii    rin(|U)i    fiTeqAt^e   Ufin   Teqxia: 

nXAO-H     AqXOV^UT     63:611      1120     rilllAAOV     6(|IOp6U     62pHI 

2Apoq  j)6ii  ovueT6BiHii  epe+cnqi  j>6ii  T6qa:ix  no- 
TiiJALi  eopeqbeAbcuAq  nuoc  ATAp\H  n-foHqi  (t)oe 
6TiyBcoiii     ûniAAOT    eep6q beAJîmAq •    *  —  Fol,  197  V. — 


Croyez-moi,  nombre  de  fois  j'ai  vu  cet  épisode  peint  sur  un 
tableau.  Jamais  je  n'ai  pu  passer  devant  lui  sans  verser  des 
larmes,  tant  l'art  du  dessinateur  nous  le  fixe  avec  netteté. 
Abraham,  en  efTet,  a  placé  sur  l'autel  Isaac.  Celui-ci  plie  les 
genoux  devant  lui,  les  mains  liées  derrière  le  dos.  Son  père  se 
tient  debout  derrière  lui.  11  a  saisi  les  cheveux  de  sa  tête  avec 
sa  main  gauche,  il  considère  le  visage  de  son  enfant  dont  les 
yeux  étonnés  le  regardent  avec  tristesse.  Le  glaive  est  dans 
sa  main  droite  pour  l'en  frapper.  La  pointe  a  atteint  la  gorge 
de  l'enfant  pour  l'immoler.  —  Fol.  197  V.  —  Mais  à  ce  moment, 

(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  395. 


UNE    HOMÉLIE    DE    SAINT    GRÉGOIRE    DE    NVSSE.  37 

TOTe  eA'fciiH   ^ujm  eapoq  hsox   eiTeii  i^-f  acepKCDMii 

nf-RpAglC    IIAHII    AllirU\Tpic\p\HG    XGK     niOVA^CAeill    HliOA 

•leii  Teqnpoeepeoic  kaii  beii  nietoB  ail 

ATeTeiiccuT6u  xe  en  ai  tonAio'f  Apieiii  ,\o  c^e  epco- 
reii  èueiipe  <\)i'  neovo  HeiixAi  ijib6m.  ovo?  nocoTeii 
eujTeii  "friov  111^  H  pi  TAiiAi'KH  cpcoTeii  Te  èctoTeu 
nCA  lieTeillO'h  ^A  6J)pMI  è<|)IIOV  iiamcta  eovAecA2iii 
HCOT6II    KATA    c|)OVt0^y    Q(|)+-   AIIAV    TAp    XH    OVAI^    flCIIOT 

lie  n-f^eBito  riniBe\e  eTAV3:oq  fininATpiApxHC  nej^Aq 
r-Ap  :î^e  eeBe  A:e  AKipi  rinAicA:ïi  ovoe  oneK-fAco  èneK- 
,'yHpi  ncKLieiipiT  ctbht  AicopK  nuoi  xa  jieii  ovcuov 
f^iiAcuov  epoK  0V02  beii  ova-^ai  "hiiAepj:  neKcnepuA 
A^Ai  Oci)pnf"  niliclov  fiTe  T(|)e. 

ecejytoni  Ae  eepeiiAuoiii  THpeii  11110+  ii6uiii,"jH* 
—  Fol.  198  R.  —  pi  èvcon  nmcuov  riieBOA?iTeii  (!>+ 
•t)Ai  eTepetoov  iiiBeii  epnpeni  iiAq  iieu  neqiioiio- 
reiiHc   n^ynpi   ihc   n\c   iieu    iiniiA  eeovAB  npetjTAiiho 


une  voix  vient  à  lui  de  la  part  de  Dieu,  lui  défendant  cet 
acte  (1).  Néanmoins,  le  patriarche  a  accompli  le  commande- 
ment dans  sa  volonté,  quoique  non  en  fait. 

Vous  l'avez  entendu,  mes  pères,  sachez  qu'il  nous  faut  aimer 
Dieu  plus  que  toute  chose.  Pour  vous  aussi,  mes  enfants,  il  est 
nécessaire  que  vous  obéissiez  à  vos  parents  jusqu'à  la  mort, 
surtout  lorsqu'ils  vous  commandent  d'après  la  volonté  de  Dieu. 
Voyez,  en  effet,  quelle  fut,  en  échange,  la  récompense  annoncée 
au  patriarche  :  «  Puisque  tu  as  accompli  cette  parole,  dit  le 
Seigneur,  et  que  tu  n'as  pas  épargné  ton  fils  chéri  pour  moi, 
j'en  fais  le  serment,  je  te  comblerai  de  bénédictions,  je  multi- 
plierai abondamment  ta  race,  comme  les  étoiles  du  ciel  »  (2). 

Qu'il  arrive  donc  que  nous  obtenions  tous  ensemble,  parents 
et  enfants,  la  bénédiction  de  Dieu,  à  qui  convient  toute  gloire, 
avec  son  fils  unique  Jésus-Christ  et  avec  le  Saint-Esprit  vivi- 

(1)  Genèse,  ii,  II- le. 

(2)  Genèse,  2-2,  10-17. 


38  REVUE   DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

-fiioT    lieu    èiJCHov   IIIB6I1    lieu    :ya    euee   nre    iJKiuoe 

TUpOT   (VUHIJ. 


ficateur,  maintenant  et  toujours  et  dans  les  siècles  de  tous  les 
siècles;  ainsi  soit-ilT 

M.  Chaîne. 


TABLE  DES  MOTS  GRECS 


àyatÔév.  197  R. 

àyàmi.  190  V,  l9-;i  R.  194,  196  V. 

âytoç-  190  R. 

A  ru  H  =  àK(jLri.  191  y. 

ArCJUIJIÏ.ecOe  =  àvwvîreffôai.  196  V. 

AKpHBlA   =  àxpcêeia.  190  V. 

iXlâ.  190  V,  191,  192,  194,  195  Y,  196  R. 
àvdtpcïi.  197  V. 
ovâYvwfftç.  190  R. 

AMTIAenil    =  àvTiXéYetv.  193  V 
ànôffToXo;.  190  R. 
içz^fi.  191  V. 

apxeoC    =  àpxaîû?-  190  R 

àpyiQ.  197  R. 

pàffavo;.  196  V,  192  R. 
Pioç.  194  V. 

yaiioç.  192  V,  194. 

Ycxp.  192  V,  194  V,  196  R,  197. 

Y£veà.  193  V. 

ylvEdi;.  190  R. 

YÉvo;.  195. 

AIATHUA  =  ôiaffTTitia.  190  V. 

AIHKIUA,   AIHPIUA  =  èinywoi-  190  R,  192,  193  R,  194  V 

AIK6U3C   =  3ixatw;.  191. 

AOKIU(XX,lll  =  SoxtfiàÇeiv.  190  V,  192  R. 

8wpa.  191  R. 
Swpei.  193  V. 

éôvo;.  190  V,  194. 

euepriA  =  âvlpyeia.  191  R. 

euepriU  =  àvEpyeîv.  190  V. 
êittffxoTto;.  190  R. 

ÏMYpdtço;.  197  R. 


40  REVUE   DE   l'orient  CHRÉTIEN. 

esoXÔYOç.  190  R. 

eeujpiu   =  ôewpeïv.  190  R. 

OvffCa.  193  V. 

IffTopia.  190  R,  191  R,  197  R. 
ITA   =  Eita.  .196  y. 

xà'v.  197  V. 
xopTtdç.  195  V. 
xàxa.  197  V. 

KG   =  xat.  196  R. 

KeA6TIII   =  XEXeûetv.  193  V. 

Kenep   =  xa-Ttep.  194  V. 

KAATOC   =  xXàoo;.  195  R. 

xot-wv.  192  V,  194  V- 

ep-KtOAiii  =  xwXÛEiv.  195  V,  197  V. 

XajXTrâi;.  194  R. 
Xôyo!;.  190  R, 
XoiTidv.  191  V,  196  V. 

(lâÔYina.  192  R. 
[lâXtaxa.  197  V. 

LiereiieTOII  =  (xr)  yévoiro.  194  R. 
ixovoyevriç,  6;.  192  V,  193,  194  V,  198  R. 
UTCTepiOll   =  -jiudTrjpiov.  194  V. 

vôpioç.  191  R. 

oùôé.  194  V,  196  R. 

nAAIllOM   =  nâXiv    OU-   196  R. 
TcâvTwç.  190  V,  192,  193  R,  195. 
TraTptapxnç.  199  R,  192,  196  V. 

nipAl^lll   =  ueipàÇstv.  192. 

nipACUOG=  7t£tpa(7ix6;.  192,  1%. 
TtXr.v.  191  R,  107  V. 

nu  A  =  7:v£Û(ji,a.  198  R. 
Ttpà^tç.  197  V. 

ep- ripe  ni  =  «pÉueu  195  V,  198  R. 

npOKOnTIII   =  itpoxértTEiv.  191  V. 

npoTpeniM  =  TtpoTpsTtEtv.  190  R. 

nçof-fiTTiz.  196  V. 

npOZepeciC  =  npoaiptmz.  197  V. 

ao<Di<x.  192  R. 


TABLE  DES  MOTS  GRECS.  41 

<T7t£p(xa.  192  V,  197  V. 

aTtXâyy.vov.  193,  194  R,  196.  =  cnAAriJON.  192,  197  R. 

CTHreillA   =  ouvYEVcâ.  190  V. 

CTMOrepoC  =  ouv^yopoç.  193  V. 

CVHXtOpm   =  (TUYxwpEïv.  li(4  R.  , 

<Tw(jLa.  191,  195. 

TpânsÇa.  194  V. 

tpûaiî.  190  V,  191,  192  R,  193,  194,  196  V,  197  R. 

X'piA  ^=  xP^ia.  191  R. 

XOpirill  =  xopïlYEïv.  191  R. 
Xpovoî.  190  V. 

^MX^.  191,  196.  . 

(U<t)6AIII   =  wcpeXeïv.  190  R. 

eApa  =  dtpa.  193  R. 

2eAniC  =  klTzii.  190,  191  R,  194  R. 

2IKU3M  =  Eîxwv.  197  R. 

2IAHKI<1  =  ^Xixt'a.  195  R. 

21  MA  =  ïva.  191  R.  192  V. 

2ICTOpill    =  iatopeîv.  190  R. 

20ACJOC  =  ÔXwî.  194  R. 

eVAHKIA   =  ïiXixt'a.  190  V,  191,  192  R. 

2TCOG  =  tffto;.  194  V. 

2U)C  =  w;.  191  R. 


ESSAI  DE  VUL&ÀRISÀTION  DES  HOMÉLIES 
MÉTRIQUES 

DE  JACQUES  DE  SAROUG,  ÉVÊQUE  DE  BATNAN 
EN  MÉSOPOTAMIE  (451-521)  (1) 

Par  Jacques  Babakhan. 


Et  Sinaï  trembla,  transportant  sur  sa  crête 
L'universel  Géant,  l'omnipotent  Athlète! 
Fumée,  ombre  et  brouillard  la  cime  environnant, 
Prouvèrent  qu'était  là  l'Être  igné  maintenant. 
Et  le  feu  ravageur,  en  fondant  chaque  roche, 
Confirma  flamboyant  que  la  Flamme  était  proche  ! 
A  travers  mille  éclairs,  la  foudre,  à  chaque  Hébreu, 
La  Présence  y  clama  tout  entière  de  Dieu  ! 
Et  la  nue,  englobant  Sinaï  sous  son  ample 
Tenture,  au  Tout-Puissant  servit  d'éclatant  Temple. 
Chaque  nuage  y  vint,  en  bandeau,  tour  à  tour 
Former  enceinte  close  au  Nuptial  Séjour! 
En  son  honneur  l'azur,  pour  lampe  et  luminaire, 
Satura  de  rayons  le  sein  de  l'atmosphère. 
Authentique  en  tous  points  se  fit  cet  apparat, 
Pour  que  d'Abram  la  Fille  en  sa  foi  demeurât  ! 
Et,  tout  en  Le  croyant  descendu  là  pour  elle, 
Elle  se  fit  un  veau,  l'adultère  rebelle  ! 
Mais  son  vice,  aujourd'hui,  n'est  point  notre  objectif 
Nous  traiterons  ailleurs  de  son  instinct  lascif. 
Mon  discours  entamé  roulant  sur  la  Descente 
Du  Très-Haut  sur  Sina,  marchons-y  sans  attente  ! 


Quand  le  Redoutable  eut,  au  haut  du  Mont,  lui, 
Moïse  alla  l'Épouse  amener  prés  de  Lui. 


(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  410. 


ESSAI    DE    VULGARISATION    DES   HOMÉLIES   MÉTRIQUES.  13 

Voulant  alors  sortir,  elle  se  sentit  lasse  ! 
Essayant  de  marcher,  elle  resta  sur  placé  ! 
Tremblante,  épouvantée,  en  proie  à  la  stupeur. 
Humble,  craintive,  lourde,  et  toute  à  sa  torpeur, 
Apathique,  éperdue,  atterrée,  immobile, 
Silencieuse,  éteinte,  amollie  et  débile. 
Elle  se  sentit  prise  et  livrée  au  trépas, 
Sans  même  avoir  encor  tenté  le  premier  pas  ! 
Les  clameurs,  les  éclairs,  la  foudre  et  le  tonnerre. 
Tout  l'épouvanta,  tout  augmenta  sa  misère! 
Pour  elle  en  vain  l'Epoux  s'exprima  saintement. 
Elle  ne  voulut  point  l'entendre  aimablement  : 

«  Parle-moi,  doux  Moïse!  alors  .soupira-t-elle, 

«  Car  la  voix  du  Seigneur  m'est  une  voix  mortelle  !  » 

Pour  l'Epouse  adultère,  un  aussi  saint  Époux 

Ne  pouvait  avoir  un  ton  suffisamment  doux  ! 

Pour  les  goûts  dépravés  de  l'impure  Promise, 

La  fureur  orgiaque  était  bien  plus  exquise  ! 

Et  faisant  fi  de  tout  maintien  chaste  et  tournant 

Le  dos  au  trop  pudique  Epoux  des  cieux  venant, 

La  lâche  supplia  Moïse  le  prophète 

D'être,  auprès  du  Très-Haut,  son  unique  interprète  ! 

C'est  qu'à  Moïse  tête  elle  savait  tenir  ! 

De  Sina  ne  pouvant  les  orages  souffrir. 

Pour  résister  au  feu,  se  sentant  peu  robuste, 

A  Moïse  elle  dit  :  «  Parle-moi,  toi,  mon  juste!  » 

Oh!  c'est  qu'elle  savait  que,  même  maltraité, 
Il  serait  endurant  et  bien  moins  redouté. 
Elle  eut  recours  à  lui  pour  mieux  rester  mutine, 
Rebelle  et  subversive  en  pleine  indiscipline  ! 
Voyant  que  de  Sina  la  tonnante  clameur 
Ne  la  tolérerait  parjure  ni  d'humeur 
Massacrante,  elle  fit,  en  sa  rage,  à  Moïse 
Appel  intéressé  pour  que,  dans  sa  traîtrise. 
Elle  pût,  au  besoin,  pour  ne  point  lui  céder, 
A  sa  suppression  sans  phrases  procéder! 

Le  Lion  rugissant  l'ayant  nettement  mise 

En  déroute,  elle  en  vint  au  doux  agneau-Moïse  ! 

Par  l'aigle  en  échec  mis,  le  faucon  dépité 

S'en  prend  à  l'oisillon  dans  ses  serres  jeté  ! 

A  la  Voix  ébranlant  les  monts  faisant  la  sourde. 

De  Moïse  elle  aima  la  langue  presque  lourde  ! 

Le  cor  qui  résonnait  au  sommet  du  zénith 


44  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

L'émut  trop  et  d'un  Bègue  amène  elle  s'éprit  ! 

Non  que  Moïse  fût  chéri  par  la  mégère  : 

Elle  s'en  servait  pour  à  son  Dieu  se  soustraire  ! 

Entendant  son  Époux  hautement  l'engager 

A  rompre  en  visière  avec  tout  étranger, 

Elle  en  fut  suffoquée  et,  pour  fuir  la  Voix  sainte, 

Au  Prophète  elle  dit,  en  sa  sournoise  feinte, 

Déguisant  mal  l'instinct  corrompu  de  son  cœur  : 

«  Doux  Moïse,  sois  seul  mon  interlocuteur!  » 

Sans  nul  arrière-plan,  pareille  dépravée 

Se  fùt-elle  devant  son  Epoux  esquivée? 

Elle  ne  se  fût  point  dérobée  à  l'Époux 

Si  son  front  à  l'autrui  n'avait  fait  les  yeux  doux  (1)  !  ! 

Eût-elle  mieux  aimé,  si  peu  qu'elle  fût  nette, 

Son  Maître  dédaigner  pour  plaire  à  son  Prophète  ? 

Eût-elle  refusé  d'admirer  sa  splendeur 

Si  son  cœur  n'eût  battu  pour  quelque  suborneur? 

Chaste,  elle  eût  rendu,  certe,  un  éclatant  hommage 

A  son  seul  Prétendant  et  goûté  son  langage! 

Et  si  pure  elle  était,  devant  le  Saint  pourquoi 

Se  laissa-t-elle  choir  dans  un  honteux  émoi? 

Si  donc  elle  en  rougit  et  comparut  étrange. 

C'est  qu'elle  se  vautrait  à  coup  sûr  dans  la  fange  ! 

Oyant  sonner  l'heure  où  vite  tout  marié 
Sur  le  compte  est  de  son  épouse  édifié, 
En  faisant  signe  à  son  Tuteur  et  timorée, 
Elle  lui  confessa  qu'elle  était  déflorée  !  ! 
De  la  sorte  agissant,  elle  gardait  l'espoir 
D'étouffer  sans  grand  bruit  son  adultère  noir  ! 

«  Parle-moi,  toi  seul,  ô  modeste,  lui  dit-elle. 

Que  Dieu  cesse  ses  voix,  car  j'en  tremble  et  chancelle!  » 

Pour  la  calmer  et  la  rassurer,  son  Tuteur 
Dit  : 

«  Dieu  t'éprouve,  Enfant.  Courage!  Sois  sans  peur! 
Le  temps  de  faire  un  pacte  et  vers  sa  sublime  aire 
Dieu  va  voler  et  son  tonnerre  va  se  taire  ! 
Viens  voir  l'Epoux  que  j'ai  l'honneur  de  t'offrir,  moi. 
Sa  Présence  en  impose  à  la  Terre  en  émoi  ! 
Il  est  sans  égal  en  gloire,  comme  en  puissance. 
Ne  te  dérobe  point  à  sa  magnificence  ! 
Contracte  une  absolue  alliance  avec  Lui  ! 
C'est  pour  un  tel  traité  qu'il  te  vient  aujourd'hui  ! 

(1)  Si  elle  ne  lançait  pas  son  œil  sur  les  étrangers  ."p-paj  \vi  icoi  p»i  p  oyLl  is\ 


ESSAI    DE    VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  45 

Que  ne  me  fasse  affront,  Fille,  ton  attitude! 
Souviens-toi  que  toujours  de  ma  sollicitude 
(Et  je  prends  ta  cruelle  Egypte  pour  témoin) 
Te  suivit  pas  à  pas  le  plus  paternel  soin  !  » 


Le  tremblement  saisit  toute  la  Synagogue 
Qu'encourage  Moïse,  inspiré  pédagogue. 
Sina  fume  et  son  faite  est  tout  incandescent, 
Le  Très-Haut  au  sommet  triomphe  en  Tout-Puissant! 
Le  tumulte  est  à  son  comble,  les  phénomènes 
Emplissent  l'horizon  de  surprenantes  scènes  : 
L'élément  nébuleux  qu'enfle  le  firmament, 
Tonne,  gronde  et  crépite  avec  acharnement! 
Les  troupes  sont  en  rangs,  les  régiments  en  file: 
Chaque  cohorte  avec  gloire,  au  ciel,  se  profile! 
Par  milliers  concentrés,  leurs  essaims  cercle  font 
Immense,  tournoyant  dans  un  ordre  profond! 
Le  Sanctus  séraphique  aux  battements  des  ailes 
Des  Chérubins  joint  ses  notes  sacramentelles  ! 
Adore  en  frémissant  l'entier  État-Major 
Archangélique  et  chaque  ange  prend  son  essor  ! 
Vision  étonnante,  image  merveilleuse. 
Habitacle  caché,  cime  mystérieuse  ! 
Ombre  en  plan,  mont  en  feu.  vacarme  en  carillon, 
Étincelles  au  vol,  flammes  en  tourbillon! 
Splendeur  en  apogée,  ouragan  en  furie  ! 
Époux  altier,  Parrain  humble.  Épouse  flétrie! 

L'asile  nuptial  irradie  et,  là-haut. 

L'arc  de  triomphe  éclate  exempt  de  tout  défaut! 

Célestes  invités  et  terrestres  convives, 

P'ils  du  suprême  azur  et  gens  des  basses  rives, 

Les  hôtes  sont  assis  et  l'extase  et  l'entrani 

Gagnent  les  Univers,  la  Noce  bat  son  plein  — 

Mais  la  «  Tarée  »  aspire  à  déserter  la  fête  !  ! 

Le  Notaire  est  debout  :  plume  en  main,  il  s'apprête 
A  signer  le  Contrat  engageant  Sabaoth 
A  dormer  l'Univers  à  l'Épouse  pour  dot! 
(0  cadeau  nuptial,  inespéré,  sublime!) 
Mais  la  Fille  d'Abram  que  le  vice  envenime 
Repousse  cet  Époux,  son  geste  et  ses  cadeaux, 
Pour  rester  la  compagne  intime  de  ses  veaux  ! 


46  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN.. 


Banderoles  de  flamme,  oriflammes  ténues 
Flottent  autour  du  Mont,  qu'environnent  les  nues  ! 
Voici,  resplendissants,  d'étincelles  brodés, 
Les  habits  que  l'Époux  pour  elle  a  commandés  ! 
De  trousseaux  flamboyants  s'emplit  la  nuptiale 
Chambre,  où,  toute  de  feu,  la  couchette  s'étale, 
Inaccessible  asile  et  qu'intangible  clôt 
Vne  tenture  faite  au  métier  du  Très-Haut! 

Du  dehors  le  cuirasse  un  nébuleux  système, 
Élément  terne,  épais,  sans  résistance  extrême. 
Que  balance  le  vent  tout  exprès,  à  dessein. 
Pour  que  puisse  entrevoir  la  Synagogue  enfin 
L'éclat  amoncelé  derrière  cette  trame  ! 
Le  fluide  au  dedans,  sur  la  cime  la  flamme! 
Au  dehors  moins  léger,  l'air,  en  sa  dense  ampleur, 
L'environne,  en  planant  au  ciel  en  son  honneur! 

La  Gloire  siège  au  fond  d'un  enclos  de  nuage  ! 

Telle  quelle,  invisible;  ostensible  en  image. 

Le  nuage,  en  son  sein,  concentre  la  Splendeur, 

N'en  tamisant,  pour  l'œil,  qu'une  infime  lueur! 

De  ses  pans  la  Clarté  bienheureuse  s'échappe. 

Par  bonds  intermittents,  effet  qui  charme  et  frappe 

Quand  la  Splendeur  afflue  et  cherche  à  dévaler, 

Le  nuage  a  tôt  fait  de  la  dissimuler! 

Sinaï  fume  et  va  fondre  sa  lourde  masse, 

Mais  le  bras  Créateur  l'affermit  sur  sa  place  ! 

Quand  la  Gloire  tend  à  ruisseler  sur  le  sol. 

Le  nuage  aussitôt  en  arrête  le  vol  ! 

Sur  le  point  d'éclater,  elle  se  dissimule. 

Pour  que  le  spectateur  pour  la  voirencor  brûle! 

Et  cette  vision  laconique  en  dit  long 

Sur  la  Sublimité  qui  se  condense  au  fond! 

Lorsque  à  travers  la  nue  son  reflet  vagabonde, 

Le  peuple  en  effroi  craint  qu'il  n'embrase  le  monde  ! 

On  la  voit  à  travers  le  masque  nébuleux 

Et  l'on  constate  son  déclin  miraculeux  ! 

La  chose  au  loin  cachée  est  la  chose  enviée  : 
La  Gloire  au  sommet  prend  pour  voile  une  nuée  ! 
La  vapeur  emplit  l'air,  y  signalant  le  Feu: 
Pour  tempérer  la  Flamme,  entre  la  Nue  en  jeu. 
L'explosion  des  bruits  retentit  en  trompette  : 
Le  Mont  trébuche  et  sent  qu'on  lui  force  la  crête  ! 


ESSAI    DE   VULGARISATION    DES    HOMELIES    METRIQUES.  17 

Le  brouillard,  qui  contient  la  Hamme,  s'élargit 
Foyer  du  Feu  Vivant,  Sina  craque  et  rugit! 


Tous  les  célestes  chœurs,  dans  un  élan  mystique, 
Clamèrent  :  «  Le  Très-Haut  est  là,  c'est  authentique  !  » 
Chaque  être,  que  ce  fait  imposant  consterna, 
Proclama  :  «  Certes,  Dieu  plane  dessus  Sina  !  » 
Démuselé,  dans  un  choc  extraordinaire, 
Pour  cette  circonstance,  au  sommet,  le  tonnerre 
Parut  à  l'Univers  gronder  :  «  Oui,  quant  à  moi, 

«  J'afBrme  qu'ici  règne  en  personne  ton  Roi!  » 

Les  accents  du  clairon,  là-haut,  avec  emphase 
Retentirent,  jetant  leur  appel  vers  la  base, 
Pour  que  la  Terre,  oyant  leur  hjTnne  à  l'unisson, 
Accourût  adorer  son  Maître  avec  frisson  ! 
L'angélique  concert  vibra  tout  dans  la  nue, 
La  Gloire  étant  au  fond  du  brouillard  contenue. 
Et  lorsqu'une  étincelle  allait  en  émerger, 
Elle  refluait,  pour  ne  point  tout  submerger! 
Lorsque  la  flamme  allait  tout  Sinaï  détruire. 
Le  nuage  était  là,  pour  son  champ  circonscrire  ! 
Quand,  en  haut  du  brasier,  s'élevait  promptement 
Une  vague  brûlante,  immédiatement 
L'air  tendre,  en  sa  fraîcheur,  en  absorbait  la  lame! 
La  nue  au  dehors,  à  l'intérieur  la  flamme. 
Afin  que  le  froid  pût  tempérer  la  chaleur! 
Flamboyant  sur  le  Mont,  l'imposante  Splendeur 
Se  voilait,  s'éclipsait,  de  peur  que,  trop  visible, 
Son  masque  n'éclatât  immensément  terrible  ! 
Dans  le  pan  de  la  nue,  ample  et  volumineux. 
Était  pris,  enclavé,  figé,  le  lumineux 
Centre  de  la  clarté,  de  peur  que,  de  son  aire. 
Son  flot  ne  débordât  pour  envahir  la  Terre  ! 


Des  anges  la  clameur  partait  de  ce  Buisson, 
Comme  un  bruit  d'Océan,  vaste  sous  l'horizon! 
Au  fond  de  la  brume,  où  se  tenait  leur  phalange, 
Faisait  le  tour  du  Mont  leur  symphonie  étrange  ! 
lis  jubilaient  à  l'ombre  et  proches  et  distants. 
Voilés  aux  yeux  mais  pour  l'oreille  palpitants  ! 
Bien  que  trop  nain,  Sina  se  chargea  du  Colosse! 


48  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

S'il  eût  pu  fuir,  comme  il  se  fût  montré  véloce  !  ! 
11  tremblait  et  ses  rocs,  en  leur  convulsion, 
Alimentaient  la  flamme  en  sa  combustion. 

Les  anges,  en  extase  autour  de  son  pinacle, 
Voyaient  évoluer  le  Très-Haut,  ô  miracle! 
Tandis  qu'il  n'avait  point  des  cieux  quitté  le  sein  ! 
Et  d'allégresse  empli,  d'enthousiasme  plein. 
Leur  groupe  reconnut  pour  privilège  insigne 
L'honneur  d'avoir  été  désigné  comme  digne 
D'escorter  Dieu  vers  les  «  terrestres  »  se  rendant! 

Les  chœurs  restés  en  haut  n'étaient  pas,  cependant, 

En  tant  que  familiers  de  la  céleste  cime, 

Moins  superbes  que  ceux  descendus  vers  l'abîme  : 

Ceux-ci  croyaient  présent  en  son  ciel  l'Infini, 

Ceux-là  le  supposaient  sur  le  mont  Sinaï! 

Les  uns  guettaient  son  Char,  pour  contempler  l'Immense, 

Les  autres  sur  Sina  recherchaient  sa  Présence! 

Se  dérobant  à  leur  double  division, 

L'Invisible  échappait  à  l'observation 

De  ceux  de  l'Empyrée  et  de  ceux  de  l'Espace  ! 

Ceux-ci  voyaient  du  Mont  se  consumer  la  masse. 

Ceux-là  fixaient  son  Char  auréolé  d'éclat! 


Sa  présence  n'éclate,  en  son  abscons  état. 

Nulle  part,  en  dehors  de  son  propre  Mystère, 

A  moins  que  ce  ne  soit,  par  image,  à  la  Terre. 

Il  ne  se  rend  visible  indubitablement  : 

Pour  Lui  point  de  voyage!  aucun  déplacement! 

De  quel  point  vers  quel  point  faut-il  qu'il  se  transfère, 

Lui  l'Espace  en  lequel  tout  tient,  tout  s'agglomère? 

11  est  sur  la  Montagne,  au  ciel,  en  tous  milieux. 

Sur  le  Char  et  dedans  le  Buisson  radieux! 

Sur  la  cime  apparut  sa  flamboyante  Image, 

Lorsque,  ô  prodigieux  et  suprême  apanage! 

Il  vint  proposer  au  terrestre  genre  humain 

D'être  son  allié,  par  un  sublime  hymen! 

Ce  fut  donc  pour  l'Enfant  d'Abram  le  patriarche 
Que,  mettant  sur  Sina  ses  prodiges  en  marche, 
L'ombre  du  Tout-Puissant  splendide  célébra 
Sa  noce,  en  épousant  la  Fille  de  Sara! 
Son  bras  soutint  Sina,  son  porteur  symbolique, 
Tel  le  porte  en  triomphe  un  élan  séraphique  ! 
Tout  ce  que  l'Univers  encercle  en  ses  confins 


ESSAI    DE    VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  49 

Dépendant  du  pouvoir  de  ses  sublimes  mains  ! 
Ce  fut  donc  pour  le  bien  qu'accourut  sa  clémence 
Entourer  Sinaï  de  sa  magnificence. 
Son  masque  fulgurant  sur  la  montagne  luit, 
Pour  qu'en  le  voyant  tel,  l'Épouse  le  suivît. 
Mais,  lorsqu'elle  apparut  devant  Lui,  l'impudique 
S'en  détourna,  fuyant  toute  sa  dogmatique. 

Moïse,  l'invitant  au  calme,  enfin  lui  dit  : 

«  D'un  court  instant  encore.  Enfant,  fais-moi  crédit! 

Laisse  qu'un  Traité  soit  fait  à  ton  avantage  ! 

Puis  l'Kpoux  reprendra  son  vol  vers  son  rivage!  « 


L'habitacle  brûlait  merveilleux  sur  le  Mont. 
Quand  le  Seigneur  somma  Moïse  au  noble  front 
D'y  venir,    d'avancer  jusques  en  sa  Présence. 

La  Voix  sainte,  jouant,  alerte  en  l'occurrence, 

Rôle  de  satellite,  explosa,  pour  frayer, 

A  travers  le  nuage,  au  Prophète  un  sentier. 

Afin  que,  sans  entrave  et  sans  trop  gauche  allure, 

11  entrât  son  Traité  compléter  et  conclure. 

Moïse,  dans  la  nue,  avançant  vers  son  Dieu, 

La  Voix  vint  le  guider,  à  travers  flamme  et  feu, 

Otant  de  devant  lui  bandeau,  flamme,  accessoire. 

Pour  que,  dans  son  lieu  même  et  dans  toute  sa  gloire. 

11  entrât  contempler,  tel  quel,  l'Époux  divin! 

L'Ordre  sortit  lui  faire,  en  la  nue,  un  chemin. 

Afin  que  la  splendeur  sublime,  auguste,  unique 

Ne  le  jetât  du  haut  du  Mont  en  la  panique. 

Moïse  pénétra  jusques  dans  le  Salon 

Du  Royal  Fiancé  pour  L'entendre  et,  selon 

Ses  ordres,  Lui  mener  l'Épouse  en  sa  Présence. 

II  entra  consulter  Dieu,  puis  de  l'audience 

Il  sortit,  apportant  ce  Message  formel  : 

L'Epouse  était  admise  au  seuil  de  l'Éternel, 
Afin  d'entendre,  avec  esprit  de  discipline. 
De  la  Maison  de  Dieu  l'intégrale  doctrine. 

Comme  impure  elle  était,  le  cérémonial 
Ne  l'admit  point  au  sein  du  Séjour  Nuptial  ! 
Elle  vint  du  dehors  écouter  avec  crainte 
La  leçon  de  l'Époux  et  sa  volonté  sainte. 
Et  du  nuage  alors  l'Oracle  retentit. 
Annonçant  qu'un  Traité  devait,  sans  contredit, 

ORIENT    CHRÉTIEN. 


50  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Au  culte  du  Très-Haut  lier  la  Synagogue. 

Et  préludant  de  suite  aux  traits  du  Décalogue. 

L'Onicle  se  fit  net,  juste,  clair,  véhément! 

De  nul  rude  statut,  d'aucun  dur  règlement 

Ne  voulant  l'accabler,  11  lui  donna,  pour  guide, 

Des  lois  d'une  observance  aisée  et  non  rigide. 

Les  idoles  II  lui  défendit  de  servir, 

Pour  que  rien  ne  la  put  à  son  culte  ravir. 

11  l'avertit  aussi,  par  sa  parole  franche. 

Qu'étant  le  Dieu  jaloux.  Dieu  vengeur,  sa  revanche 

Se  ferait  —  fût-ce  après  des  siècles  à  venir  — 

Contre  ses  offenseurs  terriblement  sentir  ! 

11  lui  posa  sur  la  route  de  la  justice 
Dix  étapes,  au  bout  desquelles  l'exercice 
Devait  droit  la  mener  au  Royaume  des  cieux  ! 
Il  fixa  sur  son  front  un  flambeau  radieux 
Et  mit  devant  ses  pas,  d'un  geste  très  amène, 
De  ses  commandements  l'intégrale  dizaine, 
Afin  que  de  sa  Loi  la  splendide  clarté 
Sa  marche  illuminât  dans  la  pure  équité  ! 

Peine  inutile!  arguant,  pour  elle,  trop  austère 
Ce  code  et  s'avouant  inapte  à  s'y  parfaire, 
La  démente  brava  tout  l'impressionnant 
Spectacle  déployé  sur  Sinaï  tonnant  ! 


Dieu  parle  et  la  Montagne  en  frémit  d'épouvante  ; 
La  pompe  sur  son  front  se  dévoile  géante  ! 
Et  du  Seigneur  la  Voix  articule  des  sons 
Tels,  que  le  peuple  en  a  des  transes,  des  frissons  ! 
Le  tonnerre  rugit,  l'éclair  vole  et  serpente  ; 
Et  sa  moindre  lueur  brasier  immense  enfante 
Flamboyant  et  marqué  de  prodiges,  le  son 
De  l'Oracle  leur  fait  redoutable  leçon  ! 
Par  l'organe  du  feu,  majestueuse  bouche 
Dont  le  verbe  scandé  n'admet  nulle  retouche, 
Il  martèle  l'accent  de  ses  commandements! 
Dans  une  langue  dont  les  moindres  éléments 
Ont  de  la  foudre  la  dévorante  étincelle, 
11  dicte  sa  Parole  authentique,  éternelle! 


Le  brasiei",  sur  la  cime,  un  son  de  fifre  émet  : 


ESSAI    DE    VULGARISATION    DES    HOMELIES    .METRIQUES. 

Le  feu  crépite  et  chante  au-dessus  du  sommet  ! 

De  l'immense  âtre  explose  un  orchestre,  où  la  flamme 

Ronfle  un  air  d'ouragan,  monte  une  monstre  gamme! 

Solennel  est  l'instant  :  Dieu  promulgue  sa  Loi  ! 

Le  Devoir  est  dicté;  mais  l'Epouse,  en  émoi. 

Rebelle  au  frein  moral,  en  l'ultime  minute. 

Se  refuse  à  l'Époux,  sou  Pacte  elle  réfute! 


Que  me  saisit,  ici,  dans  sa  naïveté. 

Que  me  subjugue,  ici,  dans  sa  simplicité. 

Le  rôle  de  l'Église  à  l'innocente  allure 

Et  force  ma  voix  à  rompre  sa  boursouflure  ! 

Encor  qu'inachevé,  qu'aujourd'hui  prenne  fin 

Ce  thème,  où  l'ordre  veut  prendre  un  autre  chemin  ! 

Trop  vaste  étant  Sina,  l'intellect  le  relâche 

Pour,  après  un  repos,  y  reprendre  sa  tâche! 

Pour  le  cours  abréger  de  mon  verbe  étendu, 

Sur  ma  bouclie  un  index  s'applique  suspendu. 

Des  faits  mystérieux  clôturons  le  chapitre  : 

Nul  mortel  n'en  étant  le  juge  ni  l'arbitre! 

Je  vois  que,  loin  d'avoir  mon  sujet  épuisé, 

Ma  muse  a,  sur  Sina,  ses  deux  ailes  brisé! 

Le  thème  étant  ardu,  la  raison  y  chancelle  : 

Qu'elle  reprenne  haleine,  afin  qu'elle  s'attelle 

Au  labeur  d'un  discours  moins  rude,  moins  scabreux! 

Les  comparer  l'une  à  l'autre,  serait-ce  heureux? 
J'entends  :  l'Église  à  cette  ingrate  Israélite  ! 
Non,  le  récit  de  ses  faits  et  gestes  m'invite 
A  n'y  plus  insister,  or  je  termine  ainsi  : 

Celle-là,  pour  son  Dieu,  n'eut  pas  un  seul  merci  : 
En  pleine  apothéose,  elle  resta  parjure  ! 
En  sa  misère,  sut  celle-ci,  chaste  et  pure. 
Suivre  le  Fils  et  Lui  fidèle  demeurer  ! 

Sans  L'avoir  jamais  vu  d'archanges  s'entourer, 

Sans  L'avoir  contemplé  sur  une  cime  en  fête, 

Sans  jubilation  céleste,  sans  trompette, 

Elle  a  su  recevoir  le  Christ  à  bras  ouverts  ! 

Sans  lui  clamer,  des  cieux,  ses  préceptes  divers 

Du  tréfond  d'un  nuage  embrasant  l'atmosphère, 

Sans  mettre  en  mouvement  foudre,  éclair,  feu,  tonnerre. 

Sans  l'abîme  ébranler,  sans  troubler  l'horizon, 

Sans  habitacle  igné,  sans  fumante  maison, 


52  REVUE    DE    l'orient   CHRETIEN. 

Sans  gîte  éblouissant  hissé  sur  un  cratère, 
Le  Fils  du  Tout-Puissant  est  descendu  sur  Terre. 
Et,  dans  des  langes  mis,  en  pleine  humilité. 
Il  a  ravi  l'Église  et  notre  Humanité  ! 

Il  eut  faim,  soif,  sommeil.  Il  fut  dans  l'indigence! 

Il  fut  sujet  à  plus  d'une  rude  souffrance  : 

Éprouvé  par  Satan,  au  sauvage  désert, 

Nommé  «  Chef  des  démons  ».  de  sarcasmes  couvert! 

De  toutes  parts,  pris  pour  un  sujet  de  scandale. 

Du  blâme  subissant  l'aveuglante  rafale  ! 

Honni  d'avoir  pris  part  au  repas  des  pécheurs, 

Pris  pour  vil  publicain,  in.sulté  par  ailleurs  ! 

Sommé  d'offrir  tribut  au  roi,  comme  une  dette, 

Privé  du  moindre  coin  pour  y  poser  sa  tête  ! 

N'ayant  pour  triomphal  coursier  qu'un  simple  ânon, 

Avec  sa  nudité  pour  tout  caparaçon  ! 

A  l'instar  d'un  valet,  prenant  un  linge  et,  preste, 

Lavant  les  pieds  pétris  d'argile  par  son  Geste  ! 

Vendu  par  ceux  qu'il  mit  en  son  intimité, 

Renié  par  les  siens,  malgré  leur  loyauté  ! 

Comme  un  vrai  meurtrier,  traîné  dans  le  prétoire, 

Contraint  de  subir  un  long  interrogatoire  ! 

A  la  colonne,  comme  au  pilori,  cloué! 

Sous  dérisoire  habit,  de  force  coups  roué  ! 

Présentant  son  front  à  la  couronne  d'épine  ! 

Souffleté,  puis  oyant  :  «  Qui  t'a  frappé?  Devine!  » 

Trébuchant  et  tombant  sous  sa  pesante  Croix, 

Tendant  aux  clous  ses  mains  et  ses  pieds  à  la  fois  ! 

Voyant  ses  vêtements  tomber,  par  un  tirage 

Au  sort,  entre  des  mains  avides  de  pillage  ! 

Sur  une  éponge,  humant  le  vinaigre  et  le  fiel, 

Pour  calmer  de  sa  soif  le  supplice  cruel! 

Oifrant  son  côté,  pour  y  tailler  large  brèche. 

Aux  assauts  d'une  lance  à  la  pointe  revêche  ! 

De  baume  et  d'un  linceul  et  d'un  tombeau  mun-i. 

Et  pourhntt,  panni  nous,  à  tout  jamais  béni! 

Tel  II  est  apparu  le  Christ  à  son  Église! 
N'importe  !  elle  a  vu  juste,  en  sa  sagesse  exquise 
Et,  pour  Lui,  repoussant  idoles  et  faux  dieux, 
Elle  reste  l'Épouse  au  nimbe  radieux  ! 

(i4  suivre.) 


LÀ  VERSION  SYRIAQUE  DE  L'HISTOIRE 
DE  JEAN  LE  PETIT 

(Suite)  (1) 


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^-^  \^l  \.  i  %  ^9    '^^w.K.:^/   ^x.^Q»*  w*v-3  .01.1^  V-^{o 

(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  347. 

(34)  A  +  ,^f.  —  (35)  Ni^coo  P.  —  (36)  ^^03/  A.  —  (37)  loaû-too,  A. 

—  (38)  A  *  ^JU.a.  M-  —  (39)   loo,  p^e  A.  —   (40)  |;ow  A.  —   (41)  A  '   o   M^. 

—  (42)  cLw^  A.  —  (43)  A  +  ^.. 


54  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

"^^fljJL^  (P.  fol.  103  r)  )Ki£Lx\  )Lj)Lia\o  JV)^  oouo  )L-j 

io^Of^     Ot,  Y^    -^O     •/     ^^OiaJLiL^J^    >    ;•    t/     vji^O    ^^/    ^OJlJO 

jjjo  sjCS.  s^a.2Lji  .)oi!^9  )jL^eL»oi:boo  )ol^  oif.jx^  ^^w••/  Kj/9 
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J'-'^ )oi:S^9  oiiajju^  ^  )ooi  ).i»;lKio  ^  .jjlio  JJ;o  '^')j>a-Jîb. 

^^>^    J^^^Oi^    JOOI     sJL^9     \Jl^    ^^    ois.     ^ûll    jj}-^    "^h 

l^a^i    l^a^CL^    io^^    )ooi    ^û^£D9    w*^oo/   (.L^/    oi^    oooi 


(44)  ,]i.  A.  — (45)  A  *  ..  —  (46)  ip:^.  P.  —  (47)  A+  loo,.— (48)  -o,oV^ 
A.  —  (49)  ^0,-di.^  ^^  A.—  (50)  ^;  ^Jc^z.o  A.  —  (51)  iLcnn^?  -pp  A. 

(1)  Plx.;  00,.  )i^30j\  ^^)/  A.  —  (2)  A  *  ^ioi.  —  (3)  A  +  il^^oo^.  —  (4)  ©wo^;  A. 
—  (5)  n^  A.  —  (6)  ov^  A.  —  (7)  A  +  loo,'.  —  (8)  |Lv^«  A.  —  (9)  ppo.  A. 

(10)    ovJKuXS.   ^11   (.mi   ^j    p|.io    -.S/o  A. 


LA   VERSION    SYRtAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE   JEAN   LE    PETIT.       00 

j^).:^  jLjLOoio  .JLjuUJLd,  ^^9   11.^^.00  v.^oiOf.^1  o'^^a^o  ajLxai/; 
(A.  f.  99  r)  oooi  ^«ul.o   jL^i   )l~*^-d  «oi^   oooi  ^j^;    ^^2^^/o 

OOOI    .  '  -s  -sX  k  Nft    ^OIQlSJS.     OOOI    ^^m^^CLU^    ^.o^^/    Ooi     )jL30(0 

yo^^oo  .)K-.oCSïv  oii>-«.\  ^j^aijoo  (P.  fol.  103  v)  '^^^^^o 

^^^^)^)0QJlO   jK^CL^O  ♦)  ^»yn\o  )  f>  »  ./^V»  )oO|  )LL09Q.d9    jÊC^s^ 

\.^'i^  Ir^f^  \ooC^  OOOI9   )L^t-^  .)iVK.*i^o  ^oiS^s;  t.^O^V)0 
•:*)oi:^9  s^o(Of»2L^.  ^^  >  >  m  y  •>  floo  yC^^9  )lSwl:»K.^  JKjl:;,.^ 

*^^')moio    )L-w^^a_ji    JJLicL^o    ^.*.i^i).-^o    ^ÊC^K-s    ^-- 

•:*)..jl^^    )^s^'a^    '^^*yV^^9    oooto    \^^l    yooi^^sS,    ouiso 
^  ^^ôi^  )ooio  .)9).^\  ôCS.  ^^a^  \.^l   ).iL.t^  001  K^w^   ^^K^o 

a-ioj  ''^*)vaj.^o  ."O'ji^io  ^d  J'^^:^ *).io^i.  o^^  )l:s:s. 

^.-d  oi^  )oo(  ooi.^K:bo  jjLOoio  .).^aVrr>->o   )1.«ISl««  JLJL^  0001 
oilo»K  ^.^   "^-^^-io    JoiJ^    ^^     )oo!    ^JLii;     )-io    001 

.    "'oilov>  »  m  "^o 

)oO(    .°>\    ^    .^JLmQ.^    \.^l    )jL.^t"^    ^.«9    OOI    ..)oo(    )^t-^9  ^"^«^^ 


(11)  ov^vt  A.  —  (12)  A  +  loo,.  —  (13)  A  "  ^^o.  —  (14)  Ma*o  A.  — 
(15)  |¥|^  t^^o  A.  —  (16)  A  +  uopooîo.  —  (17)  A  +  o  icoL^^is.—  (18)  A* .. 
—  (19)  A  *  c^.=.  —  (20)  d^o  Pj.^;  A.  —  (21)  ^;  1^^  A.  —  (22)  0,10^0  A. 


56  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

.^f^fi^  ^^  t-*^  jiaauwSL^  |LlûJ9  oC^  )ooi  .^^Sl^w^^o  oi^ 
oiJ^  )ooi  90|X:m  .ol^  f-^^  ^^^  i-Q^ , JL^^ioi^  ôi-sj  )jLa^/ 
\^^^l  /f-^/o  ot.â9  yootio  I  11  m  v>o  |.:aa^o»:5»  vooi.aLdoo(  ooi 
).  Ji  1  m  v>o  l-at-Vj  ).ia^N^>^  ^^*^ooi  ^-K-,/  ).JLaL*/;  i^?i/ 
^^  ».>  iA»v>K.^    I^'^^o   I^JL^    |.iu/    )a^    )Liioio   .).^JUo 

^^' )i»â..^)..^    ^JL*t»^I'^'-^    )^?    'V^    )).d».^Jo    ^^CS.^    )ad>«VJo 

.oi..^o.-:^  jooi  '*^$is:baJ!>o  ^^otlos/jo  .^\oi.^o  .>^oiqji^^jl:?)o» 

^^jinJ^'J^w.iiA^MO   ).jl^^o    J^K..*».^    )-«'m!    )oo(o  sj^^lll   \^f^ 

♦)lo»K^io»   (P.  fol.  104  r)  UJ^b^oâ  (x^JX^ 

^^oo  JoiA)L39  )"^s^o  Jv^â  ^^  I^J^âJ;  '•^'  )i  n°>v>  y^^ 
)ooi  sdV-^K.^  ^9  ^oio^/   •l^'O.^  )^pa^  ^)ào  )ooi  ^v^ 

p 
f-^l     oC^     )oO|     >»«^    »:^;      ^9     y^J^Oo/o     .NkO^^wSL^     0|K^.2L;d 

"''vo-*/  0/  ^^^juSoS.  Kj/  ^iabwio  jJiiCL^  .oi:^  )ooi  (A.  f.  99  v) 
Ji/   .Ul   Iv^KiO;    -p  "^^^^o   .VJL-..3U-.   )l    ^^^^0^:5    )oi:S5v;    )Lj/ 


(1)  ^00,  |Aa./j  A.  —  (2)  A  -\-  oô,.  —  (3)  IJÎvXieo  A.  (4)   .^j  ^o,=u.>l  po/o 

.^J^  A.  —  (5)  U^io;   |.j,v  A.  —  (6)  ^^l   yx3a\  A.   —  (7)  ^^SCoo  A.  —  (8)   P* 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       57 
^ll    )oO(    sJll^toOO  smO*^    )"L^^^    ooi   ^9    )oo(    ^euocL^ 

jooi/o   JoCSs  1q\   ^\Hi   Ul    )-=>J;  .)«.oî:Sso  Jv-.'^  Ujl^ 

jK^QL^LJll   ^^   ^^A    jj;    ^^0(  .jJbjL^    lo^Of^    jKoiJ'^^    JJ) 

JLflûJîOSuso  .w»Kji/  JJo  ^'^j/  JJ  ^0  '^^^JKiocL»  )K.aLji  o«-s  )ooio 

)K».Cb^9  ).i.iK-s  JUA-lo  )!/  .).isL^  )jôj  ^^sD  ,^  Jbo  ,.ao 
^io  ^;  ouV  V^/  .OU^  w-KslJ»  '^^')L^i  JJo  .'^^^^OIO-*/; 
aJ^9    V-^/    w;   s^oia^/  .^JomO^  jj/f    V^/    ^9    001  xKj/ 

•t'j^U  ^'^>^    Oi^O    OOt    )L*^S^   Ot.f>  ^t     JJLSOIO   .«^OloK^/    JLÏ  <■■« ,1.3 

(P.  fol.  101  v)  ^i^a«  ^^l  .po/o  oi\  v-*.Kâ  l'f^s  )ooi  ^-;  p 
vn  «  i<y>  )joi  It-^-^  ^"^^^K-./;  JboD/o  .si^K-./  ).JLi)t-s;  ^; 
).jiO!j  ).io  ooij  ^'^^io  .oi«3  )-*#)l;  Uau/  .o».^  ^.:o.^i;  K.j| 
^o  %  ^  JJ»  '  ^--^--^..JJo  .-v^oioK^/  JLju^oV;  Jt~2Li^  Kj/  ,.^ 
0*^.00  .w»^   ^a.2LA,   :V^/    ^^a«   \^l   J.jl«^   ^9    ooi  .yO-j/ 

Jooi    K.*/;    ^o^':xi2^..3    o , 1 1 no    .v^^otOL^N^    ql^i^^o    ^~<Ju/    oi{ 

^^&Liaio  JJo  JU,  001  po  JKjoi^  ogiio  ax.ol/0  .''^*'  JJ^Vû.^ 

^i<J^-^    )0.~»'^l     «^  ^QjO    .oC^    OV^/    .Q^OlSJi     po    .yOOi^CL^ 

^/o   .vOO|,,«J^Js    y>"»'/<5   ^  ^*^  V»-û    Jju*t^   ^-;    001  .yKjoiw^ 


(9)  L^^,  loo,  A.  —(10)  A  *  iK^d...  —  (11)  ^  ;^f  A.  —  (12)  A  +  M. 

-  (13)  A    -f   °1^-  —  (1^)   «ôt  t^/    A.  —  (15)  t^l  1^*;  Uaao  A.  (16)  ^Wîo  A. 

-  (17)  A  +  loo,.  —  (18)|i!^\^ùo  A.  —(19)  A  +  ^^c^^o.  —  (20)  A  +  ^i/o. 


58  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

ooi  /^^^)K^J^^-oj    If-^"^  ^oi-.ooi  )jLio  .oi!^  po/   JKJ^jo 

y^  ).j/  v^/  )Li/  .^010-;  oC^  po/  .jj/  ^M  JJ?  v^/  ^î 

)J,  ^22) Kj/   vio/  Kj/o  .J^  (A.  fol.  100  r)  s-oioK./  )ju./; 

*:*KV'l  ^.«Jlii  )'o  n  ^  v.ajJ^oclûd  o^^  ^^  joi;  .v:^)lo 
^'^'^^  ^^j'^^a.flO   )K^"l  .^JL^a^   y^\   |Lju^^.o   )oo(   v^/    .9 

^^  ot,  t  °> ,  J  ^o^Xi;  )L«Lj)vi  *^^-,^  ^t-»/  JoC^  ^ioj 
ooi  ^.«f^oi  .otio^  ^:bo  JLiLâ  o(J^  Joog  JJ9  )bo^^  :oi..2u»v^ 
otS^   jL^ei-oflo»   001  y^fo   .'  ~'^  oC^   ^^  ^  ^V^ww^   )^V^;   ^l^ot  ^^ 

,).jo  »  m  I  ^^^^ ^oC^o  ^oiQ^w^  ^.JuisK.^  .oiS.  >.n  >\v>  p  .0019 

Ôi_*.2Sw^    ^^.«.^C^K.Jl^O    .0|.Jl2U^    jLûQJL^    lo^f^    ^Aâ'^J^OOO 

(P.  fol.  105  r)  \\  •>  ff)  sn  rr><=>2S>  )^tJio  .ôC!^  ^«opo;  Jl^P» 
)K^)Kji9   v.«^/   0/  ^^y.^  ^;  yoi^oot  Jioi  ooi  )oo(  po/o 

.Ôt.-^I^b>  vâ.jQûJ9  ^^  %^\  |.^0..«.N.^  I  I  >  «  2>  ^fiOOf^  ^^^  ^^ 
]1     ^    ^L««Qui    \^\     )  »  »^,  O     OOt     )oO|    )^^    ♦>    1  >\v>tV);    ).^t^ 

.)K^^-^..a   oi..âM*V-<^^  V-^rf>..fiQ.^9   ^^    •V^/o  .oiJ^   v£L2L^:boo 


(21)  ^\^i>;  A.  —  (22)  A  +  >^.  —  (23)  o^  .^a,  ^;  A.  —  (24)  p-^o*  A. 
—  (25)  j^M  A.  —  (26)  îw-c^  P.  —  (27j  A  *+  )o,5x.  ~  (28)  ^oo^^o  A.  — 

(29)  ^oioKjf  ^a^(  •.^j.-uj  «>i:io  A. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.       50 
j  (T>\r>00    j^^^OA,    ^^    90|9j{    ^9     jjOI    ^:M   Jof^jJ     ^OfO^).^!) 

.)io»K-*^oj  |jL..Aa°>\  vOOi-.J^(  )jL.^atioj  ^"^..^^io  .)Liof  |.^où^^9 
♦K.»JJ^Nia  '     *^oio  ovi  ^^Olûd/;   o6(  )ooi  joiKio  jjiâoto 

lo)  «  ^«>   ^^  .01^  yi>  n-^i/o   oj/;    jboiV-SL^   \-^o    ^oo^oct^o 

:^^Q»*  jfot  ^f^  j-toi^;  '"f^ofo  .s^oici°y\  .^  '  vn  «.\lK.^o 
)ou^  ^t-^  )^^}  ^0(02^^  )ooi  o',  n  >oo  /^...xnN   wJ9   ).j/ 

000(    >    »^.V>f     jjLOOt    .^V^Kj;    '       )K^:>.JLm    )K^Uj)1o     )  .«^-N   yiv 

«•  ♦•      (  T)  )  w         (4)1  ^ 

(A.  f.  100  v)  ^  ^  ^o!  )»»^  .^.io/  ^j  001  ♦));^«>  IVo^po 
jia'^.i.Ayt.s  *  )oo<J  oC^  ^>  «  >t  <^  ^!  )^^  o^?  •^v-^cl^  ^^•o 
(P.  fol.  105  V)  V-^)— I;   ^f^    oot    ^»K-so    ♦)  a, ..x    )..2^^o 

(30)  A  +  ov^.  —  (31)  A  +  c;\. 

(1)  0|lfii.-^v>;  ll^ojc  A.  (2)   A  -\-  loo,.  (3)  Its^o  ^J  UïL3  A.   (4l   j-a^j 

A.  —  (5)  ^00^^  A.  —  (6)  A  4-  ^;.  —  (7)  j^  A.  —  (8;  ov\^  A.  —  ^9)  A 

-f-   |OOl. 


60  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

ooi  %.tJt  .)— »o)«s  oooi  ^-^^^01^  ^-;  ^  ♦)^*,;:a-flD/  yOJOi 
j>^o  ^JL«ou  )ju.t-o  ^*Asi/  )Ljt^  ooi->3  .jlieL^s^  ^io  lltL-ioj 

)>^  .oi.^Q.^   l^/o   oiX^;    j^'^LâLOo/    ^>J;    ^:^ûâ{    J-ixxjl^ 

^9  ot^  o^au^  .yOO|^sJU^  ^)-oo  oif..aL^  ooi  ooi  )oot  y^^^.^ 
^^Kj;  ^^^^K.j/  )^j  iLiCLD  ^  po/  .oi\  oVio/o  ^-Ju) 
jK^^  OOoi  ^JL*«Q^  )Ld/  I^^^Û  ^;  OOI  J^^ISlcd/  ^^oi^ 
O'^/    JLIL./     w*0|Oo)>M    P  .)^^CliJS>    y^^i.w^    ^OIQJU^    fO    JJ^Î 

V-io/  w;   OOI  .^-Aoi  )^*,LaLûo/»   ^^'"^^  sjJ>ol^I  ^  ^»o/  .oCîi. 

09     )Ll»/;     wC^     yO'po)!)     yOaJL^      )j/      ).^      wJl^/      o{      .yOOlJ^ 

jjLliaji  (P.  fol.  106  r)  ^^^')^^  vOojl^aLi  .)oj:Ss  loîb.  ^ja.-wioo 
]jSl*1  .opo/o  ^'^^opo;l/o  oioil  ^-;  yOJOi  .j^-d'^LnCD  o/  )-30p 
)L-flpa^aj  ^j^j:./  .yooi!S.  v^{  ^^9  001  ''.j.^!  NkK.aLiL^u.^0  ôui^/ 
>  I  »  \^  J^)i^.v>/  >  L.oot;  .1^01.2^  )JI:dKaLâ  ^  >A^£olll 
)-«.-^JL^;    ;!/  /^^  JAiKj  ^^^.:>:is;   ^\oi\  ooio  ."^^,:^;  ^01 

(10)  A  +^.a.— (11)  A  '  loo,.  —  (12);:^/;.  A.  — (13);ip  A.  — (14)c^j 
A.  —  (15)  11J0Ù4,  A.  —  (16)  ^ii^iL  A.  —  (17)  A  *  opo.ijo.  —  (18)  ^i^mcoo  A. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       61 

S^^^  ;q-w.jo  jLxskj  ..)Li.i/  ^i.  2laV;  ^^oi  1q^  cl^o  ,^oioK.*/ 
)îoii  uCS^i/  .Jooi  (A.  f.  101  r)  ^^  001  ^Do  .^Vi  ^^J; 
f-^K.^;    001    )>^.sa  t   •>  ^  ^ni;    ^oV.°>  \    K^/;    ).a^/    ^bo 

^j/j  .Vio/  ^;  001  .Kj/  |xi  JjLio  oC^  ^/o  Jooi  liol^pj 
•:4^»^-^   ^«-û-J    ^    J.-^/    061   0.30   )Liw^   .joi^jLa    )ooi    oi^îoij 

^J    )^    .oC^    y^^l     )L*/     ^;    001    .Kj/     )Liwi    '~"*^^   «t-^/o 

^i.o  .^/  .^io/  ^;  001  Jf^'flâu^/  )j/  ).i^ij  ).i/  y^  l^io/ 
(P.  fol.  106  v)  otloif-iLboo  ofjooi  laX.iw.2L.ajd  .jlJdVii^  [^  ^o 

Olio^    ^OâLj     )lt..JS.   JoOl    ^a.J     )L«/    ^9    OOI    .^b.^9     w^O|..d 

V-^/o    )K..C!^^^\    oC^^/o    oCS.^lJl    .f.^1    001     0|90ib^     9.00    .)L.3L.âD 

*:*)90<\    |j/    sA^q^AD    JJ9    .V2L^    J^{     vf>  >  >  ffO     y/    J^flSufiD/    )oi 

(19);a-.po  A.  (20)  000,  a.;o(  A.  —  (21)  A  +  voSiLoii^.  —  (22)  |c»S^  A.. — 

(23)  loo,  -r^i,  A.  —  (24)  A  *  ^oj/.  —  (25)  A  *  )u<s«>.  —  (26)  it^^:^  A.  — 
(27)  ^o  A.  —  (28)  0,10:^  A.  —  (29)  ^xa»  A.  —  (30)  oô,^,  A. 


G2  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


)  »  ^  I   t-*^;;   );oi   )KM«a.âjt.Ko   )ooi  Vxioi  ^o^l}^   jJ   )jl*.^9 

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oiiQ...âcu.i^m.^  )>^/o  .ow^Lm;  )K^q^  yooi^  )"*V^;  o<K  «  ^^ 
w»|J»)^  ^*^^^)ooi  f^JïL^  jJ;   OOI  .jLiL^Y-^  oiS^LtOi   9ab^^/o  .)^V^; 

)Lx^).â    )»  -|  <^    OOI    )oO(    sû.aj    ♦|..«>.>ft»  ■•>    «..«OloK^/f    OOI    .jjUUJLd 

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v^ooiS.3  ^  ^'^  Noa^âjo  oi«^  jJ^;  y^f^  ^^  ).^a^9  JLit^^ 
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.^xâLj    ^l    v^^/    )ooiJ9    |.â^sJL.3    ^^  >  n°>;   «V^f    p   oiw^ 

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(31)  A  *  joo,.  —  (32)  ^_^;  A.  —  (33)  js^^  ^^;  A  —  (34)  ^p»o  P.  — 
(35)  ^o,o^^^  M^  A.  —  (36)  A  +  ooo,.  —  (37)  ..^lio  A.  —  (38)  P.  -\- 06,. 
—  (39)  A  *  loo,.  —  (40)  A  +  ^x^o. 


LA    VEHSIUX    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.       G3 


TRADUCTION 

G.  Mort  de  son  maître.  —  Maintenant,  mes  bien-ainiés,  si  nous  parlions 
tout  le  temps  et  toute  la  durée  de  notre  vie  sur  les  belles  actions  de  ces 
saints  hommes,  pour  les  terminer,  je  ne  pense  pas  que  nous  y  arriverions 
mais  nous  avons  raconté  en  peu  de  mots,  selon  notre  force,  ce  qui  a  été 
possible.  Parlons  maintenant  de  la  mort  du  pur  vieillard,  saint  abba  Ba- 
mouyah,  maître  du  saint  abba  Jean.  On  raconte  que  le  saint  vieillard  fut 
malade  pendant  douze  ans  dans  les  infirmités  et  les  souffrances,  pour  être 
éprouvé  et  purifié  (1). 

Le  bienheureux  Jean  servait  devant  lui  durant  tout  ce  temps  et  il  arrivait 
que  le  vieillard  était  irrité  contre  lui,  à  cause  de  la  souffrance  (2),  et  était 
chagrin  contre  lui,  mais  le  saint  abba  Jean  n'en  était  pas  affecté,  ne 
s'irritait  pas  contre  lui  et  ne  répondait  pas  au  vieillard,  mais  il  termina 
son  combat  avec  une  volonté  bonne  et  suave.  Ils  disaient  de  ce  vieillard 
qu'il  était  très  remarquable  en  son  aspect,  plus  que  le  plus  grand 
nombre  des  Pères,  il  l'appela  donc  certain  jour  et  lui  dit  :  «  Mon  fils 
Jean,  lorsque  j'aurai  quitté  cette  vie  temporelle,  va  demeurer  dans 
l'endroit  où  tu  as  planté  l'arbre,  parce  que  c'est  un  symbole.  Ce  bois 
sec  qui  a  vécu  et  qui  a  porté  des  fruits  figure  les  sacrifices,  les  offrandes 
agréables  et  les  choses  mémorables  qui  auront  lieu  en  cet  endroit  à  ja- 
mais. Cet  endroit  sera  un  port  (Xi;j.r;v)  pour  des  âmes  nombreuses  et  pour 
quiconque  cherche  le  salut  de  son  âme.  »  Lorsque  la  mort  du  vieillard 
approcha,  il  appela  Jean  tandis  que  les  Pères  étaient  réunis  autour  de  lui. 
Quand  il  approcha  de  lui,  il  prit  ses  mains,  les  embrassa  et  les  approcha 
de  ses  yeux  et  il  le  bénit  comme  Isaac  (avait  béni)  Jacob,  et  dit  trois  fois  : 
«  Je  l'ai  dit  en  vérité,  tu  es  le  serviteur  bon  et  fidèle  de  Dieu,  laisse-moi  et 
prie  pour  moi.  d  Ensuite  il  fit  la  recommandation  aux  Pères  qui  étaient 
réunis  là  et  il  leur  dit  :  «  Adorez  tous  cet  ange  du  Seigneur  qui  est  apparu 
sur  la  terre,  ce  n'est  pas  un  homme  (3).  »  Quand  il  eut  terminé  ces  pa- 
roles, il  ouvrit  la  bouche  et  il  rendit  son  àme  à  Dieu  et  il  mourut 
en  paix. 

7.  Il  fonde  un  Monastère.  —  Le  saint  abba  Jean  alla  à  l'endroit  de  cet 
arbre,  selon  l'ordre  de  son  maître,  et  il  s'y  fit  une  cellule  dans  une  caverne 
pour  ajouter  à  ses  luttes  et  à  son  travail.  11  se  prépara  encore  dans  cette 
caverne  une  crypte  dans  laquelle  il  descendait  constamment  pour  ne  pas 
être  vu  des  hommes  et  il  y  passa  toute  une  semaine  sans  pain  et  sans  eau, 
nourri  qu'il  était  par  la  grâce  de  Dieu.  Il  se  fit'  encore  un  habit  de  fibres 

(1)  Sic  Aaimoé,  grec,  240,  où  Jean  est  appelé  ••  Jean,  le  petit,  le  Thébain  ». 

(2)  II  y  a  ici  dans  le  copte  une  lacune  de  quelques  lignes,  p.  350,  ligne  1. 

(3)  Ceci  figure  avec  des  diflërences  assez  nombreuses,  grec,  240,  et  dans  les 
VUae  Palrum,  III,  n»  155;  V,  eh.  xvi,  n*  4;  VII,  eh.  xix,  n»  2;  P.  L.,  t.  LXXIII, 
col.  792,  970,  I04I  ;  et  ces  rédactions  ont  été  commentées  par  saint  Jean  Cli- 
maque,  Scala  par.,  grad.  IV,  P.  G.,  t.  LXXXVIII,  col.  717.  D'après  Jean  Cli- 
maque.  Annnoé  a  été  malade  durant  dix-huit  ans. 


64  REVLE    DE    l'orient    CHRETIEN'. 

de  palmier  qu'il  revêtait;  lorsqu'il  montait,  les  frères  voyaient  comme  une 
colonne  de  feu  lumineuse.  Sa  renommée  était  portée  en  tout  pays  et  de 
tous  côtés,  au  point  que  beaucoup  d'hommes  se  réunirent  et  demeurèrent 
près  de  lui,  et  ainsi,  peu  à  peu,  ils  se  réunissaient  et  venaient  près  de  lui 
sans  crainte  de  tous  côtés;  ils  prenaient  une  grande  consolation  à  le  voir  et 
ils  imitaient  ses  actions  admirables  et  divines.  Ainsi  ceux  qui  entendaient 
parler  de  lui  prenaient  courage,  se  réjouissaient  et  désiraient  sa  vue  divine  ; 
il  était  une  cause  de  salut  pour  les  éloignés  et  pour  le.s  proches,  une  co- 
lonne, un  refuge  et  une  source  de  toutes  les  perfections,  au  point  que  les 
déserts  arides  leur  devenaient  des  villes  habitées;  ils  étaient  remplis  en 
abondance  des  serviteurs  de  Dieu.  La  terre  déserte  (et)  sans  fruits  deve- 
nait habitée  et  portait  des  fruits,  un  (rapportait)  trente,  et  soixante  et  cent; 
gloire  et  honneur  à  la  Trinité  adorable  ! 

Lorsque  les  moines  furent  nombreux  près  du  saint  abba  Jean,  il  fut  né- 
cessaire de  leur  creuser  un  puits,  parce  que  les  eaux  étaient  loin  d'eux  (1)  ; 
il  réunit  tous  les  frères  et  ils  creusèrent  pendant  cinq  jours  (2)  ;  ensuite 
le  saint  abba  Jean  descendit  dans  le  puits  et  il  y  passa  toute  la  nuit  en 
prières  jusqu'au  matin  et,  au  matin,  les  eaux  sortirent  douces  et  agréa- 
bles; ainsi  tout  ce  qu'il  demandait  à  Dieu  lui  était  accordé  à  cause  de  son 
excellence  et  de  sa  suavité. 

8.  —  Le  frère  du  saint  Abba  Jean,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  était 
moine.  Ce  saint  Abba  Jean  l'instruisait  et  l'exhortait  à  posséder  l'humilité 
plus  que  tout,  afin  d'arriver  par  elle  à  tout  ce  qui  fait  bien,  il  lui  rappelait 
aussi  leur  manière  de  vivre  (lorsqu'ils  étaient)  dans  le  monde  et  leur 
pauvreté,  et  il  disait  :  «  Mon  frère,  souviens-toi  comment  nous  étions 
dans  le  monde  indigents  et  pauvres  et  méprisés,  tandis  que  maintenant 
nous  sommes  comptés  avec  les  hommes  bons  et  excellents.  Il  nous  con- 
vient donc  de  rendre  à  Dieu  des  myriades  d'actions  de  grâce  et  de 
louanges,  afin  qu'il  ait  miséricorde  et  pitié  envers  nous  et  qu'il  nous 
console;  voici  que  nous  sommes  honorés  de  l'honneur  de  ses  serviteurs.  » 
Il  lui  disait  ces  choses  et  d'autres  semblables,  au  point  qu'il  progressa  et 
qu'il  devint  un  moine  excellent,  saint  et  puissant  dans  tout  le  travail 
de  la  perfection. 

Saint  Abba  Jean  gémissait  à  toute  heure  et  disait  :  «  Je  suis  très  rempli 
de  crainte,  mon  frère,  au  sujet  des  trois  choses  suivantes  :  du  moment  du 
départ  de  l'âme  du  corps,  de  la  rencontre  avec  Dieu  et  du  jour  de  la  ré- 
surrection. »  Chaque  fois  qu'il  se  souvenait  d'une  des  trois  choses  que 
nous  venons  de  mentionner,  il  fuyait  et  allait  dans  le  désert  intérieur;  son 
frère  se  fatiguait  à  le  chercher  partout  et,  quand  il  le  trouvait,  il  lui  disait  : 
«  Pourquoi  te  fatigues-tu  ainsi,  ô  notre  frère?  Ne  crois-tu  pas  que  si  tu' 

(1)  Les  eaux  des  marais  sont  salées  et  déposent  par  évaporation  le  natron  (sel 
marin,  muriate  de  soude,  sulfate  de  soude). 

(2)  Les  couvents  de  Scété  •<  dans  le  voisinage  des  lacs,  ont  des  puits  creusés 
de  treize  mètres,  où  il  y  a  à  peu  près  un  mètre  d'eau  douce  que  l'on  élève  au 
moyen  de  roues  à  pots  ».  Mémoires  scienltfiques  des  savants  composanl  V Institut 
d'Éyypte,  8°,  Paris,  an  VIII,  t.  I,  p.  25-2. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.      65 

demeurais  dans  ta  cellule,  le  Seigneur  t'exaucerait  et  aurait  pitié  de 
toi?  »  Celui-ci  dit  :  «  Oui,  mon  frère,  je  sais  que  Dieu  n'est  pas  fixé  en 
un  lieu  et  qu'il  exauce  partout  où  il  est  invoqué,  mais  je  veux  mon  âme 
dans  cette  souffrance,  afin  que  Dieu  m'épargne,  qu'il  ait  pitié  de  moi  et 
qu'il  me  sauve  au  temps  de  l'affliction,  lorsqu'il  voit  la  lutte  (atyiiv)  que  je 
soutiens.  »  Ce  bienheureux  avait  l'esprit  fervent,  et  demandait  à  être 
comme  un  ange.  11  dit  certain  jour  à  son  frère,  dans  un  zèle  véi'itable  et 
divin  :  «  Je  veux  persévérer  près  de  Dieu  et  être  sans  souci  comme  les 
anges,  qui  ne  cessent  pas  de  le  louer.  »  Et,  quand  il  eut  terminé  ces  paroles, 
il  dépouilla  ses  vêtements  et  entra  au  désert.  Il  y  demeura  une  semaine 
sans  manger  et  sans  boire,  et,  parla  providence  du  Seigneur,  il  retourna, 
afin  d'être  pour  beaucoup  une  cause  de  salut.  Lorsque,  muni  d'un  bon 
viatique,  il  vint  frapper  à  la  porte  de  la  cellule  de  son  frère,  il  ne 
voulut  pas  lui  ouvrir,  car  il  lui  dit  «  Qui  es-tu?  »  11  répondit  :  «  Je  suis 
Jean,  »  et  son  frère  lui  dit  :  «  Tu  n'es  pas  Jean,  car  il  est  devenu  un  ange 
et  il  n'habite  plus  parmi  les  hommes,  »  et  il  le  laissa  ainsi  toute  la  nuit 
sur  la  porte.  Lorsque  le  matin  vint,  il  lui  ouvrit  et  lui  dit  :  «  Mon  frère 
Jean,  sache  que  tu  es  un  homme;  tant  que  tu  es  dans  ce  corps,  tu  as 
besoin  de  travailler  avec  lui,  afin  que  tu  vives  avec  lui;  parce  que  le  tra- 
vail que  tu  fais  maintenant  appartient  aux  êtres  spirituels  et  à  ceux  qui 
n'ont  pas  de  corps.  »  Le  saint  Abba  Jean  lui  dit  :  «  Pardonne-moi  »  ;  et  il 
lui  donna  la  bénédiction  et  il  entra  dans  sa  cellule  (1). 

On  racontait  que  certain  jour,  comme  il  était  assis  dans  la  cellule,  des 
liommes  vinrent,  entrèrent  près  de  lui,  ramassèrent  tout  ce  qui  était 
dans  la  cellule  et  en  firent  un  faix,  tandis  qu'il  se  taisait  et  ne  parlait 
pas  avec  eux.  Quand  ils  eurent  terminé,  ils  lui  dirent  :  «  Lève-toi,  et 
charge-nous  notre  fardeau.  »  Le  saint  se  leva  et  le  leur  chargea;  illes 
salua  encore  et  ils  s'en  allèrent.  Lorsque  son  frère  vint  et  vit  que  la  ceikde 
était  vide,  il  lui  dit  (2)  :  «  Que  sont  (devenues)  les  affaires  de  la  cellule?  » 
11  dit  :  «  Je  ne  sais  pas.  »  Son  frère  lui  dit  :  «  Je  te  dis  :  Où.  sont  les  affaires? 
et  tu  me  dis  que  tu  ne  le  sais  pas  !  »  Jean  lui  demanda  pardon  et  dit  : 
«  Pardonne-moi,  mon  frère,  seulement  je  te  demande  que  tu  mettes  ceci 
dans  toi»!  cœur  et  que  tu  dises-  que  tu  m'as  mis  depuis  trois  ans  au 
tombeau.  » 

9.  Enseignements  et  conduite.  —  Saint  Abba  Jean  disait  :  «  Trois  choses 
combattent  avec  l'homme  :  la  fornication,  le  scandale  des  frères  et  l'éloi- 
gnement  de  Dieu.  Si  un  homme  est  capable  de  se  retirer  de  son  prochain 
au  point  de  n'avoir  pas  de  sujet  de  scandale  de  près  de  lui,  alors  il  se 
délivre  de  tout  le  reste.  Si  un  homme  a  l'intention  d'accomplir  ce  qui  le 
regarde  et  d'abandonner  son  frère,  en  quelque  sujet  qno  ce  soit,  quand 

(1)  Grec,  204,  2  ;  au  x«  siècle,  cet  incident  a  été  mis  en  vers  latins  par 
Fulbert,  évêque  de  Chartres,  cf.  Patr.  lat.,  t.  LXXIII,  col.  812,  note  IL  —  Cf. 
Ibid.,  col.  768,  n"  56  et  916,  n"  27. 

(2)  Copte  :  «  Ceux-là  lui  dirent  :  Lève-toi,  porte-les  nous.  Abba  Jean  so 
leva,  illes  porta.  Et  lorsqu'il  les  eut  conduits  au  dehors,  il  s'assit.  Et  lorsque 
son  frère  entra,  il  dit.  -  P.  355. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  5 


66  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

il  est  dans  l'angoisse,  toutes  les  épreuves  sont  réunies  contre  lui  et  en- 
tourent son  âme  comme  des  voleurs  et  ils  dominent  sur  elle  au  point  de 
la  troubler  etc.,  pour  la  désespérer.  » 

Il  disait  encore  :  «  Sachez,  mes  frères,  que  notre  frère  est  le  commen- 
cement de  toute  notre  construction.  Si  nous  conservons  le  fondement, 
nous  élèverons  nécessairement  sur  lui  une  construction  saine  jusqu'à  ce 
que  nous  l'ayons  terminée.  »  Le  saint  abba  Jean  se  réjouissait  de  n'avoir 
fâché  personne  de  sa  vie.  S'il  arrivait  qu'un  homme  le  fâchait  ou  l'inju- 
riait, le  saint  accourait  près  de  lui  le  visage  tout  joyeux;  il  l'embrassait 
et  disait  :  <  Celui  qui  supporte  son  prochain  avec  connaissance,  est 
pur.  Cours  après  la  véritable  perfection,  par  laquelle  l'âme  peut  voir 
Dieu.  Garde-toi  de  la  gloire  et  de  la  louange  de  ce  monde,  parce  qu'elles 
sont  de  nul  prix  pour  le  travail  de  la  perfection.  »  Ainsi  celui  qui  avait 
mal  agi  envers  lui  se  repentait  et  changeait  rapidement. 

On  racontait  du  saint  abba  Jean  qu'il  ne  levait  jamais  la  vue  et  ne 
regardait  et  ne  considérait  le  visage  de  personne,  à  cause  de  sa  grande 
humilité  et  soumission.  On  racontait  encore  du  saint  abba  Jean  que 
lorsqu'un  homme  tombait  une  fois  ou  en  parole  ou  en  autre  chose,  il  ne 
racontait  jamais  rien  sur  lui,  mais  lorsqu'il  apprenait  qu'un  homme  avait 
péché  ou  était  tombé  dans  une  faute,  il  pleurait  sur  lui,  il  gémissait  et 
il  était  affligé  à  cause  de  lui.  Il  disait  :  «  Cela  arrive  à  lui  aujourd'hui  et 
à  moi  demain.  »  Et  il  offrait  pour  lui  une  prière  à  Dieu  avec  larmes  et 
gémissements  lamentables  pour  qu'il  fût  délivré.  Ils  disaient  qu'il  faisait 
ainsi  tous  les  jours  de  sa  vie. 

Des  frères  interrogèrent  abba  Jean  en  disant  :  «  Nous  est-il  utile  de 
chanter  beaucoup  de  psaumes?  »  Il  répondit  :  «  11  nous  est  utile  avant  tout 
que  nos  offrandes  soient  faites  avec  humilité  et  cœur  contrit.  Ensuite 
nous  aurons  soin  d'observer  ce  que  nous  dirons  et  nous  attacherons  notre 
esprit  en  Dieu  pour  que  ce  que  nous  dirons  soit  gardé  près  de  nous,  que 
ce  soit  peu  ou  que  ce  soit  beaucoup.  » 

,  On  racontait  qu'il  alla  lui  jour  en  Egypte  vendre  des  corbeilles,  car 
c'était  son  art.  Comme  il  les  portait  sur  son  épaule  et  qu'il  marchait  pour 
y  aller,  un  chamelier  le  rencontra  qui  le- vit,  en  eut  pitié  et  lui  conseilla 
de  charger  les  (corbeilles)  sur  son  chameau.  Le  saint  agréa  son  offre 
et  lui  donna  ces  corbeilles.  Comme  ils  suivaient  leur  chemin,  le  chamelier 
commença  à  proférer  des  paroles  mauvaises  et  honteuses  et  il  émettait 
des  chants  du  monde.  A  ce  moment,  saint  Jean  se  retourna  et  vit  les 
cohortes  et  les  troupeaux  des  démons  qui  entouraient  de  tous  côtés  ce 
chamelier.  Lorsque  le  saint  abba  Jean  vit  cela,  il  abandonna  les  corbeilles 
et  retourna  à  sa  cellule  (1)  en  portant  dans  son  esprit  et  en  méditant  la 
parole  de  Notre- Seigneur  dans  l'Évangile,  qui  dit  :  «  Que  servira  à 
l'homme  s'il  gagne  tout  le  monde  et  s'il  perd  son  âme  ?  » 

On  raconte  qu'une  autre  fois  il  alla  en  Egypte.  Comme  il  était  sur  la 
place  publique  pour  vendre  ses  corbeilles  et  des  frères  (étaient)  avec. lui, 
il  vit  que  beaucoup  avaient  avec  eux  des  travaux  de  divers  genres  et 

(1)  Grec,  205,  5. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.      67 

les  vendaient.  Il  porta  donc  aussi  son  ouvrage  et  il  se  tenait  parmi  eux. 
Certains  passèrent  [)rès  de  lui  et  lui  dirent  :  «  Dis-nous  combien  tu  veux 
([ue  nous  te  donnions  pour  ces  corbeilles?  »  Mais  le  saint  abba  Jean  fut 
dans  le  ravissement  durant  une  grande  heure  et  ses  yeux  regardaient  le 
ciel.  Lorsque  les  frères  le  virent,  ils  lui  dirent  :  «  Fais-nous  connaitre  le 
prix  de  ces  corbeilles  (1).  »  Il  leur  dit  :  «  0  mes  frères,  je  vous  demande 
de  me  dire  quel  est  (le  plus)  grand  et  (le  plus)  honoré  près  de  Dieu,  parmi 
tous  les  ordres  (xâyiJ-a)  célestes  :les  Chérubins  ou  les  Séraphins?  »  Ils  furent 
dans  Fétonnement  et  dans  l'admiration,  et  ils  dirent  :  «  Où  est  ta  pensée 
ô  père?  »  Celui-ci  leur  dit  :  «  Mes  frères,  une  loi  nous  est  proposée  dans 
les  Livres  divins  :  de  chercher  constamment  les  choses  d'en  haut  et  de 
penser  constamment  aux  choses  d'en  haut,  là  où  est  le  Christ;  .sans 
nous  tourner  (pour)  regarder  celles  qui  rampent  sur  la  terre.  »  Lorsqu'ils 
entendirent  ces  choses,  ils  confessèrent  et  louèrent  Dieu.  Ils  disaient 
(lu'il  tressait  certaine  fois  des  nattes  et  il  se  proposa  d'en  former  deux  (2). 
Tandis  qu'il  tressait,  il  fut  rempli  de  stupeur  au  sujet  de  la  divinité,  et 
il  pensa  à  la  Jérusalem  d'en  haut,  et  à  l'habitation  dont  a  parlé  Paul 
l'apôtre,  à  la  nôtre  qui  est  dans  le  ciel,  d'où  notre  Sauveur  doit  (nous) 
recevoir  dans  la  gloire,  lui  qui  doit  exalter  l'humiliation  de  notre  race  et 
la  former  à  l'imitation  de  son  corps  saint  en  tout,  dans  la  résurrection 
glorieuse  de  chez  les  morts.  Tandis  qu'il  était  dans  une  pensée  si  agréable, 
il  se  trompa  et  il  tressa  les  deux  nattes  en  une  et  il  ne  s'en  aperçut  pas 
avant  de  les  avoir  terminées  (3). 

Un  honmie  vint  ensuite  certaine  fois  à  sa  cellule  pour  lui  acheter  des 
corbeilles  ;  il  frappa  à  la  porte  et,  après  un  long  espace  de  temps  —  car 
il  était  en  prières  —  Jean  sortit  près  de  lui  et  lui  dit  :  «  Que  demandes- 
tu?  »  Celui-ci  dit  :  «  Acheter  des  corbeilles.  »  Le  père  Jean  entra  dans  sa 
cellule  et,  parce  que  son  occupation  était  en  Dieu,  il  oublia,  et  ce  frère 
continua  à  frapper  à  la  porte.  Abba  Jean  sortit  au-devant  de  lui  pour  la 
seconde  fois  et  il  dit  :  «  Que  demandes-tu  ?»  Le  frère  lui  dit  :  «  Je  t'ai 
déjà  dit  une  fois,  Abba,  que  je  demande  des  corbeilles.  »  Il  répondit 
«  oui  »,  rentra  et  ensuite  oublia  la  chose,  parce  que  son  esprit  était  fixé 
ot  confirmé  dans  les  choses  d'en  haut,  et  le  frère  frappait  (toujours)  (4). 
Enfin  le  vieillard  sortit  près  de  lui  et,  lorsque  le  frère  l'eut  fait  souvenir, 
il  le  prit,  le  fit  entrer  dans  sa  cellule  et  dit  :  «  Voici  les  corbeilles;  si  tu 
m  as  besoin,  prends  :  je  n'en  ai  pas  besoin  (5).  » 

Le  désir  du  saint  abba  Jean  et  son  attente  (étaient)  de  ce  que  l'oeil  n'a 
])as  vu.  Il  méditait  ce  cantique  du  prophète  David  et  disait  :  .Pai  demandé 

(1)  Cf.  grec,  213,  30. 

(2)  Cf.  grec,  208,  U. 

(3)  Le  grec  ajoute  qu'il  ne  s'aperçut  de  sa  distraction  «  qu'en  touchant  la 
muraille  >•.  La  natte  était  sans  doute  fixée  à  un  bout  et  il  avait  tressé  en  recu- 
lant sans  s'occuper  de  la  longueur  de  la  natte,  jusqu'à  ce  qu'il  se  vît  arrêté  par 
l'autre  mur. 

(4)  Copte  :  «  Et  le  frère  continuait  de  prier  -,  p.  360. 
(b)  Cf.  grec,  213,  31. 


68  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

une  chose  au  Seigneur  et  celle  que  je  demande  est  d'habiter  dans  la 
maison  du  Seigneur  tous  les  jours  de  ma  vie,  de  voir  la  suavité  du  Sei- 
gneur et  de  visiter  son  saint  temple  qui  n'est  pas  construit  de  main 
d'homme,  qui  est  dans  te  ciel  (1).  Au  temps  de  la  moisson,  le  saint  sortait 
avec  les  frères.  Ceux-ci  l'avaient  mis  de  force  à  leur  tête,  parce  qu'ils 
savaient  qu'il  leur  donnait  repos  en  tout.  Ils  racontaient  du  saint  abba 
Jean,  qu'au  moment  du  repos,  au  temps  de  la  chaleur,  avant  de  redresser 
son  dos  et  de  se  mettre  debout  tandis  que  tous  les  frères  étaient  courbés 
et  moissonnaient,  il  frappait  des  mains  comme  un  signe;  les  frères 
comprenaient  et  se  reposaient  d'abord;  pour  lui,  il  redressait  son  dos  à  la 
fin  en  disant  :  «  Le  Livre  nous  ordonne  de  traiter  notre  frère  comme 
nous-même;  c'est  surtout  par  l'honneur  et  le  repos  de  mon  frère  que 
Dieu  a  satisfaction.  » 

Certain  jour,  il  appelait  un  frère  pour  qu'il  fit  une  chose,  comme  pour 
les  frères,  tandis  qu'ils  étaient  à  la  moisson  ;  or  ce  frère  pleura  devant 
lui  et  lui  dit  étant  affligé  :  «  Toi,  maintenant,  qu'as-tu?  »  Le  saint  lui  dit  : 
«  Pardonne-moi,  mon  frère  »  ;  et  il  posa  à  terre  la  faux  qu'il  avait  en 
main,  et  il  s'inclina  devant  lui  en  disant  :  «  J'ai  péché;  pardonne-moi  »; 
et  il  retourna  au  désert  et  il  passa  toute  cette  année  à  jeûner  de  trois  en 
trois  jours,  sans  manger  autre  chose  que  du  pain  et  du  sel  ;  il  priait, 
il  se  prosternait  et  il  pleurait  avec  douleur  de  cœur  et  il  disait  :  «  Dieu, 
aie  pitié  de  moi,  parce  que  j'ai  péché  et  j'ai  affligé  ta  créature  (2).  d 

{A  suivre.) 


F.  Nau. 


(1)  Ps.  XXVI,  4-5. 

(2)  Cf.  grec,  205,  6. 


LITTÉRATURE  ÉTHIOPIENNE 
PSEUDO-CLÉMENTINE 

III.    —   TRADUCTION    DU    QALÊMENTOS 

{Suite)  (1) 


CHAPITRE  IX 

La  chrétienté. 

L'Intervention  de  Dieu  en  faveur  des  chrétiens  persécutés.  —  2.  Le  Paraclet 
envoyé  aux  Apôtres.  —  3.  La  récompense  du  martyre.  —  4.  La  dispersion  des. 
chrétiens.  —  5.  Les  hérésies.  —  6.  Les  signes  de  la  fm  des  temps.  —  7.  Les 
chrétiens  doivent  rester  fermes  dans  l'orthodoxie.  —  8.  Les  fléaux  qui  survien- 
dront. —  9.  Le  roi  de  Têmàn.  —  10.  Les  vices  et  l'iniquité  de  cette  époque-là.  — 
11.  La  paix  apportée  par  le  roi  de  Têmàn.  —  12.  La  terreur  dans  le  monde.  — 
13.  Perdition  du  roi  de  Têmàn.  —  14.  Ruine  de  l'Egypte.  —  15.  Nouvelles  ca- 
lamités. —  16.  Les  conquêtes  du  roi  de  l'Orient.  —  17.  La  miséricorde  de  Dieu 
envers  les  fidèles.  —  18.  Un  lionceau  s'élèvera  contre  les  rois.  —  19.  Les  héré- 
sies [suite).  —  20.  Les  rois  impies  et  persécuteurs.  —  21.  Le  roi  Constantin.  — 
22.  Autres  rois  :  impies  ou  pieux.  —  23.  Le  roi  Héraclius.  — 24.  Le  châtiment 
du  Seigneur.  —  25.  L'iniquité  et  la  barbarie.  —  26.  Le  roi  libérateur.  — 
27.  Les  rois  fidèles.  —  28.  Les  divers  royaumes  du  monde. 

1.  Intervention  de  Dieu  en  faveur  des  chrétiens  persécutés.  —  (F.  58 
v°  a,  suite)  0  Pierre,  voici  qu'il  viendra  sur  mon  peuple  après  mon  Ascen- 
sion dans  le  ciel  l'affliction  et  la  persécution  :  ils  seront  cliassés  jusqu'aux 
extrémités  du  monde  :  on  coupera  leurs  membres  ;  on  les  brûlera  dans  le 
feu  ;  on  les  fera  .sortir  de  leurs  maisons. 

Mais  pour  moi.  je  ne  les  (2)  abandonnerai  pas,  et  je  montrerai  ma  puis- 
sance et  mes  prodiges  envers  eux.  Comprends,  ô  Pierre,  que  voici  que 
subsiste  l'empire  (F.  58  v°  b)  dix  diable.  Vingt  semaines  après  que  les  se- 
maines (de  la  persécution)  se  seront  écoulées,  de  nouveau  je  montrerai 
mes  prodiges  et  ma  grâce  envers  les  fidèles  qui  croient  en  moi.  Un  (seul) 
d'entre  eux  chassera  dix  mille,  et  deux  chasseront  des  milliers,  en  sorte 

(1)  Cf.  ROC.  1911  et  1912. 

(2)  M.  à  m.  :  vous. 


70  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

que  les  peuples  s'étonneront  de  mes  miracles,  de  mes  prodiges  et  de  la 
majesté  de  ma  sainteté  et  de  ma  lumière. 

2.  Le  Paraclet  envoyé  aux  Apôtres.  —  Sache,  ô  Pierre,  que,  lorsque  je 
serai  monté  vers  mon  Père,  et  que  je  serai  assis  dans  ma  gloire,  dont  je  ne 
suis  pas  privé,  j'enverrai  de  lui  vers  toi  et  vers  tous  mes  disciples  le  Pa- 
raclet, l'Esprit-Saint,  (qui)  sera  avec  vous,  et  ne  vous  abandonnera  pas.  Je 
ferai  demeurer  ma  clémence  et  ma  miséricorde  (F.  59  r«  a)  sur  vous  jus- 
qu'aux siècles  des  siècles. 

3.  La  récompense  du  martyre.  —  Ne  t'attriste  pas,  ô  Pierre,  mais  garde 
tout  ce  que  je  te  dirai,  et  mets-(le)  dans  ton  cœur.  Sache  et  comprends  que 
tu  me  retrouveras  dans  le  royaume  des  cieux,  alors  qiie  tu  auras  été  cru- 
cifié, que  Jacques  sera  tué,  et  que  Jean  sera  mort  par  la  gueule  des  lions. 
Tous  les  disciples  qui  auront  été  tués  par  la  main  de  leurs  ennemis,  me- 
retrouveront. 

4.  La  dispersion  des  chrétiens.  —  Remarque,  ô  Pierre,  que  tous  les  fidè- 
les, qui  croiront  en  moi,  deviendront  dispersés  dans  les  peuples.  Com- 
prends donc,  ô  Pierre,  que  la  foi  de  ceux  qui  croiront  en  moi,  (F.  59  r"  b) 
et  s'en  iront  (loin)  les  uns  des  autres,  ne  sera  pas  divisée. 

5.  Les  hérésies.  —  Le  premier  qui  luttera  contre  toi,  ô  Pierre,  c'est  un 
magicien,  appelé  Simon,  qui  est  des  partisans  du  diable,  (et)  qui  a  divul- 
gué l'usage  appelé  simoniaque.  Voici  que  moi-même  je  le  perdrai,  parce 
qu'il  aura  lutté  avec  toi.  Le  2'"'=  qui  luttera  avec  ma  loi  et  mon  testament, 
c'est  un  homme  appelé  Ydsdwèn;  le  S'"^  ^Atoulem;  le  4me  Nâbàdân;  le 
ô^e  Balqokàn;  le  6'"<=  'Atsàn;  le  T™*'  Qartiyàn ;  le  8™''  Fermnà ;  le  9™"  Badri- 
non;  le  10™«  ''Anânâs;  le  11'"'=  la  secte  qui  s'appelle  'El-Bânyou;  (F.  59 
v°  a)  le  12™«  la  secte  qui  s'appelle  Macédoniens;  le  IS'"^  la  secte,  qui  s'ap- 
pelle Waytelniens  ;  le  I4™<'  la  secte  des  Marqelsiens  ;  le  15™"  la  secte  des 
Qatiens;  le  16"^^  la  secte  des  Henâniens;  le  17'"^  la  secte  des  Soninoniens  ; 
le  18"«  la  secte  des  Loufàniens;  le  19'""  la  secte  des  Qardonietis;  le 
20™«  la  secte  des  Lounâniens  ;  le  21n'«  la  secte  des  Nâriens;  le  22'"'^  la  secte 
des  Barhàtiens;  le  23°^«  la  secte  des  Batbàniens;  le  24™e  la  secte  des 
Lê'aniens;  le  25'n«  la  secte  des  Qatyâniens  ;  le  26™"  la  secte  des  Mesel- 
mâniens;  le  27™"  la  secte  des  'Arngâniens;  le  28™*^  la  secte  des  Berdhi- 
tiens;  le  29™"  la  secte  des  Manbarniens ,  des  Fentàniens,  des  Fatsiliqâ- 
niens,  (F.  59  v»  b)  des  'Argânyàsiens;  le  30™*'  la  secte  des  'El-Fàniens; 
le  31™"  la  secte  des  Demyâniens;  le  32™°  la  secte  des  Semesiens;  le 
33™<'  la  secte  des  Barqataniens  (1). 

6.  Les  signes  de  la  fin  des  temps.  —  Dans  ces  jours-là,  la  famine  sera 
supérieure  à  l'abondance,  et  sera  grande  dans  toute  la  terre.  0  Pierre, 
lorsque  le  petit  du  lion  reviendra,  et  retournera  dans  un  même  lieu,  sache 

njCàT"^;  >iTTft;  >.An'ïg;  <n.*^Tr^;  ffl.cTA'V.e;  «wc^A'i;  +i*^;  Aw^; 
iù.T'if;  A-4.'V^;  4'C^Tr^;  A-TTr^;  Tc;  ncn-r;  nTOTr/;  A.h'V^,  •j^p^'V^; 
/"fiATV^;  >iC'V;ï'V^;  ncKAu'v^;  ao-^nc/y;  v^/m-^y;  <c}\.ft.^Tr^;  ho-v.en; 


LITXÉRATURE    ÉTHIOPIENNE    PSEUDO-CLÉMENTINE.  71 

que  l'époque  de  la  fin  approche.  Dès  que  tu  auras  vu  (cela),  la  mort  et  la 
famine  seront  grandes  entre  (les  hommes).  Deux  rois  d'une  même  famille 
et  d'un  même  pays  s'entre-tueront. 

Comprends  donc,  afin  que  la  terre  entende.  Des  songes  effrayants  seront 
nombreux  ;  (F.  60  r°  a)  les  signes  du  ciel  apparaîtront  sur  la  terre.  Alors, 
surviendront  le  massacre  et  la  captivité.  Je  livrerai  les  hommes  au  glaive. 
Pour  moi,  je  n'écouterai  pas  leur  prière,  et  je  n'agréerai  pas  leur  demande. 
Dans  les  jours  de  ces  sectes  hérétiques  il  surviendra  de  leur  part  une 
grande  persécution  et  un  (grand)  tourment  contre  mon  peuple  de  fidèles, 
qui  croient  (en  moi).  Quant  à  eux,  ils  prieront,  et  ils  m'imploreront  dans 
de  grands  gémissements  et  dans  de  fortes  demandes,  comme  il  (n'y)  en  a 
(pas)  eu  depuis  l'origine  dans  le  monde.  Si  Adam  avait  prié  et  avait  sup- 
plié (dans)  une  pareille  (F.  60  r«  b)  demande,  il  ne  serait  pas  sorti  du  pa- 
radis; ou,  (si  une  telle  prière  avait  été  faite)  dans  les  jours  de  Noë,  le 
déluge  ne  serait  pas  venu  sur  la  terre,  et  le  feu  du  ciel  non  plus  ne  serait 
pas  descendu  sur  les  gens  de  Sodome  (1). 

7.  Les  chrétiens  doivent  rester  fermes  dans  l'orthodoxie.  —  0  Pierre, 
recommande  à  mon  peuple  de  ne  pas  suivre  la  voie  de  ce  peuple  pervers, 
et  enseigne-leur  qu'ils  deviennent  fermes  dans  la  foi  droite.  Celui  qui  se 
sera  tenu  dans  cette  foi  vivra  à  jamais,  et  héritera,  dans  la  richesse  de  ma 
grâce,  de  ce  que  Vœil  n'a  pas  vu,  de  ce  que  VoreiUe  n'a  pas  entendu  (2)  et 
aussi  de  ce  que  n'ont  pas  vu  les  Anges  ni  les  Vertus. 

8.  Les  fléaux  qui  surviendront.  —  0  Pierre,  malheur  à  celles  (jui 
seront  enceintes  et  (F.  60  v°  a)  nourriront  dans  les  jours  de  ce  peuple. 
Ceux  qui  croiront  en  moi  seront  tués,  la  plupart  par  le  glaive.  Les  pierres 
de  l'église  crieront;  les  eaux  manqueront;  les  fleuves  ne  couleront  plus  ; 
les  jours  passeront  ;  les  temps  et  les  années  seront  changés  ;  le  cours  du 
soleil,  de  la  lune  et  des  étoiles  sera  arrêté;  les  ténèbres  surviendront  pen- 
dant trois  jours  dans  les  territoires  qui  entourent  Jérusalem;  Tinimitié 
et  la  colère  seront  grandes  sur  la  terre  ;  le  bien  disparaîtra  des  hommes. 
Dès  que  le  royaume  (F.  60  v°  b)  de  ce  peuple  sera  devenu  grand,  leur  ma- 
lice augmentera  et  leurs  péchés  deviendront  nombreux.  Les  fruits  des  ar- 
bres des  champs  manqueront;  les  démons  habiteront  dans  les  hommes; 
(le  faux  prophètes  surgiront;  les  bêtes  sauvages  mangeront  la  chair  des 
hommes.  A  la  fin  de  leurs  jours  ils  se  partageront  la  terre  à  prix  (d'ar- 
gent), et  les  hommes  habiteront  auprès  des  déserts  (situés)  sur  la  face  de 
la  terre. 

9.  Le  roi  de  Tèman.  —  Ensuite,  sortira  la  verge  du  salut  et  de  la  vie  de 
Têmàn  (3).  Puis,  ces  peuples  seront  brisés  dans  les  montagnes.  Voici  que 
viendra  le  roi  de  l'Orient,  comme  s'il  s'éveillait  (F.  61  r°  a)  du  sommeil.  11 
rendra  nombreuses  les  lances  jusqu'aux  extrémités  de  la  terre,  et  il  rendra 
fort  le  massacre.  Les  cadavres  deviendront  comme  des  collines,  et  les 
âmes  des  hommes  périront  comme  (celles)  des  brebis  et  des  boucs. 

(1)  HfS". 

(2)  I  Cor.,  H,  9. 

(3)  -t-^Tr. 


72  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

10.  Les  vices  et  l'iniquité  de  cette  époque-la.  —  L'iniquité  sera  grande. 
(Les  homme.s)  découvriront  leurs  pudenda  aux  vierges.  Le  fils  reniera  son 
père,  le  père  son  fils,  et  le  serviteur  son  maître.  La  fille  reniera  sa  mère, 
et  la  mère  sa  fille.  Les  serviteurs  s'élèveront  contre  leurs  maîtres.  La 
(femme)  libre  moudra  comme  la  servante,  et  la  servante  sera  comme  la 
(femme)  libre.  Les  jeunes  gens  s'assoiront  au-dessus  des  vieillards,  {¥.  61 
r"  b)  et,  en  outre,  les  jeunes  gens  mangeront  et  boiront  dans  les  festins 
avant  les  vieillards,  et  les  vieillards  seront  après  (eux).  Le  serviteur  jugera 
contre  son  maître,  et  (le)  citera  au  tribunal.  C'est  pourquoi  je  les  livre- 
rai au  tranchant  du  glaive,  et  ils  deviendront  la  nourriture  des  chiens. 

IL  La  l'ALX  APPORTÉE  PAR  LE  ROI  DE  TÈMAN.  —  Lcs  vertus  dcs  cîeux  se- 
ront ébranlées.  Les  rois  de  la  terre  se  tueront  entre  eux.  Tous  les  rois  de 
la  terre  s'enfuiront  de  devant  la  face  du  roi  de  Têmnn.  Quant  à  lui,  il  lut- 
tera avec  les  angles  du  monde  ;  il  jugera  les  rois  ;  il  détruira  les  temples  des 
idoles.  Dans  ses  jours  (F.  Gl  v^  a)  surviendra  la  paix.  11  écartera  le  meurtre. 
L'affliction  et  le  supplice  s'éloigneront  de  dessus  les  hommes.  Il  surviendra 
le  salut  et  la  paix.  L'abondance  sera  grande  sur  la  terre.  La  méchanceté 
disparaîtra  pendant  peu  de  jours,  et  les  hommes  croiront  que  le  châtiment 
ne  viendra  plus  à  nouveau  sur  la  terre. 

12.  La  terreur  dans  le  monde.  ^-  (Mais)  voici  qu'ensuite  viendront  une 
peur  et  une  épouvante  comme  il  n"y  en  a  pas  eu  depuis  l'origine.  Par 
suite  de  l'intensité  de  la  peur  les  âmes  s'agiteront,  le  meurtre  s'élèvera,  et 
le  sang  sera  répandu.  Les  bêtes  sauvages  et  les  oiseaux  du  ciel  se  rassasie- 
ront des  cadavres  de  ceux  qui  auront  été  tués.  Personne  (F.  61  v°  b)  ne 
sera  sauvé  sauf  peu  d'hommes.  Ceux  qui  resteront  diront  ainsi  à  leur 
semblable  :  «  De  quel  pays  es-tu?  »  Une  femme  dira  à  sa  semblable  : 
«  De  quelle  famille  es-tu?  »  Le  père  ne  verra  pas  son  fils,  (ni)  le  fils  son 
père  ;  ils  ne  se  reconnaîtront  pas  entre  eux.  Un  homme  tuera  son  pro- 
chain, et  ne  reconnaîtra  pas  son  semblable.  Ensuite,  on  arrêtera  les  fidè- 
les; on  attachera  leurs  mains  aux  cheveux  de  leur  tête;  (on  entourera) 
leur  cou  de  chaînes;  on  les  jettera  dans  les  fleuves,  et  on  les  empêchera 
de  boire  de  l'eau.  De  nouveau,  il  surviendra  une  grande  peur,  et 
(F.  62  r"  a)  la  terre  tremblera  le  même  jour  trois  fois. 

13.  Perdition  du  roi  de  Tèman.  —  Alors,  se  lèvera  pour  la  seconde  fois 
le  roi  de  Têmàn,  qui  ressemble  au  bœuf  qui  rumine,  (et)  qui  a  à  sa  tête 
trois  cornes.  Lui-même  donc  perdra  toutes  les  créatures  dans  le  châtiment 
de  sa  colère.  11  parviendra  à  la  ville  appelée  Baalbàko{\),  afin  de  consonà- 
mer  en  elle  la  malice  de  leur  désir.  Là  il  sera  perdu  ;  il  ne  retournera  pas 
à  son  pays,  car  lui-même  s'est  exalté,  a  abandonné  la  glorification  de  son 
Créateur,  s'est  glorifié,  et  s'est  loué  dans  sa  grande  gloire,  a  médité  toute 
(espèce)  de  mal,  et  a  dit  :  «  Moi-même,  par  la  force  de  ma  puissance  je 
me  suis  emparé  (F.  62  r"  b)  de  la  terre.  »  Voilà  pourquoi  aura  lieu  la  perdi- 
tion par  l'intermédiaire  du  roi  de  l'Orient.  Voici  que  je  le  perdrai,  et  que 
je  l'établirai  dérision  dans  toute  la  terre. 

14.  Ruine  de  l'Egypte.  —  Ensuite,  ô  Pierre,  je  susciterai  le  massacre; 

(1)  nhAOTi. 


LITTÉRATURE    ÉTHIOPIENNE    PSEUDO-CLÉMENTINE.  73 

je  saccagerai  le  pays  d'Egypte:  je  démolirai  ses  murailles,  et  j'efTacerai  la 
beauté  de  sa  grâce.- 

15.  Nouvelles  calamités.  —  Après  que  le  pays  d'Egypte  aura  été  sac- 
(•agé  pendant  une  semaine  et  une  demi-semaine,  il  apparaîtra  des  mira- 
cles dans  les  îles,  une  peur  dans  la  mer,  et  un  grand  massacre  dans  les 
villes  du  littoral  de  la  mer.  Un  peuple  impur  entrera  du  côté  de  la  mer 
dans  mon  temple;  (F.  62  v»  a)  il  ruinera  mes  églises, les  incendiera  par  le 
feu,  foulera  de  ses  pieds  le  signe  de  ma  croix,  poursuivra  mes  fidèles  dans 
le  sanctuaire,  et  les  tuera.  Quant  à  eux,  ils  seront  dispersés  dans  toute  la 
terre,  comme  ils  l'ont  été  dans  les  jours  de  jadis.  Les  mauvais  songes  se- 
ront nombreux.  11  surviendra  une  grande  peur  dans  tous  les  pays;  (cela) 
augmentera  la  haine  contre  les  fidèles.  Pour  moi,  je  ne  les  abandonnerai 
pas  dans  la  main  de  leurs  ennemis.  En  ces  jours-là  le  soleil  et  la  lune 
s'obscurciront;  quant  aux  étoiles,  (F.  62  v  b)  elles  tomberont  du  ciel. 

16.  Les  conquêtes  du  roi  de  l'Orient.  —  Alors,  sortira  le  roi  de  l'Orient, 
afin  de  combattre  avec  le  roi  de  l'Occident;  la  bataille  sera  grande  entre 
eux.  Les  vents  souffleront  sur  la  terre.  Les  hommes  de  VÉgypte  mourront 
par  la  famine  et  par  la  peste.  Je  ferai  venir  la  mort  sur  les  générations  de 
Cham.  Je  ferai  voir  dans  le  ciel  des  miracles.  Ensuite,  le  roi  de  l'Orient  ira 
au  pays  d'Egypte,  et  tuera  ceux  qui  sont  restés  là.  En  outre,  il  tuera  les 
hommes  de  l'Occident.  Il  régnera  sur  toute  la  terre,  et  tous  (F.  63  r°  a) 
les  pays  lui  obéiront,  A  cause  de  la  multitude  de  ses  armées  il  s'emparera 
de  grandes  régions  ;  il  jugera  depuis  les  extrémités  jusqu'aux  extrémités 
(de  la  terre).  Le  bruit  de  ses  armées  sera  comme  (celui  de)  roues.  A  cause 
de  la  terreur  (qu'il  répandra),  les  collines  crieront,  les  montagnes  pleu- 
reront, et  les  puissances  du  ciel  seront  ébranlées.  11  surviendra  une  grande 
peur  depuis  l'orient  jusqu'à  l'occident  et  depuis  le  nord  jusqu'au  sud. 

17.  La  miséricorde  de  Dieu  envers  les  fidèles.  —  Ensuite,  j'enverrai  ma 
clémence  et  ma  miséricorde  sur  tous  ceux  qui  croiront  en  moi  sur  toute 
la  terre,  (et)  j'écouterai  la  prière  démon  peuple,  qui  me  suppliera.  Quant 
à  ceux  qui  (F.  63  r^  b)  lutteront  contre  moi,  j'élèverai  contre  eux  la  verge 
de  mon  châtiment;  je  les  tuerai  :  je  les  ferai  disparaître;  j'opérerai  le  salut 
manifestement  sur  la  terre,  et  je  montrerai  ma  gloire  sur  ceux  qui  croi- 
ront en  moi.  Mon  peuple  reviendra  comme  auparavant.  Tout  ce  qui  aura 
été  caché  sera  révélé.  Je  mettrai  sur  la  terre  ma  bienveillance. 

18.  Un  lionceau  s'élèvera  contre  les  rois.  —  Je  susciterai  un  lionceau  : 
il  chassera  tous  les  rois,  et  les  brisera,  car  je  lui  donnerai  la  puissance. 
Telle  sera  la  levée  de  (ce)  lionceau  :  (ce  sera)  comme  s'il  s'éveillait  du  som- 
meil. Voici  qu'un  ennemi  s'emparera  d'une  (F.  63  v°  a)  région  du  côté  de 
l'occident,  qui  (fait  partie)  de  son  royaume.  C'est  pourquoi  entreront  en 
lui  la  jalousie,  l'indignation  et  la  colère.  Alors,  il  enverra...  (I). 

19.  Les  hérésies  [suite).  —  Le  35""'  (ennemi)  la  secte  des  Bel kdâ /'métis , 
le  36™«  la  secte  des  Berditsûniens  :  le  37™°  la  secte  des  Nitàniens;  le  38""^  la 
secte  des  Besenniens;  le  39"""  la  secte  des  Berestiens  :  le  40™"  la  secte  des 

(1)  Il  y  a  ici  une  brusque  solution  de  continuité  dans  le  texte.  Il  est  fait  men- 
tion de  la  suite  des  hérésies,  dont  le  comniencoment  se  trouve  plus  haut. 


71  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIExW 

Gilâniens;  le  4\"^<'  la  secte  des  Barqàté'êiens;  le  42'»'^  la  secte  des  SanàlA- 
niens;  le  43™"  les  \Argénieiis:  le  44"^«  la  secte  des  Younâniens ;  le  45""^  la 
secte  des  Gahânâniens  ;  le  46™"  la  secte  des  Selyoniens;  le  47™«  la  secte 
des  'Areqtiens;  le  48™"  la  secte  des  Talfâniens;  le  49™"=  la  secte  des 
(F.  63  v°  b)  'Arâniens;  le  50™"  la  secte  des  ''Ourâniens;  le  51™"  la  secte 
des  Barmâtêtiens  ;  le  52™"  la  secte  des  Marqtiens;  le  53™^  la  secte  des 
Mardoimiens;  le  54™"  la  secte  des  Peyàniens  et  (celle)  des  (partisans)  de 
Keronyos;  le  55™*^  la  secte  des  Lounâniens ;  le  56""^  la  secte  des  Marqtiens; 
le  57™"  la  secte  des  Tounâniens;  le  58^"  la  secte  des  Desonpiens;  le59™e  la 
secte  des  ""Antiens;  le  60™"  la  secte  des  Wawdâniens ;  le  61™*'  la  secte  des 
Maslâlniens  ;  le  62™«  la  secte  des  Marwâniens  ;  le  63™"  la  secte  des  Tersi- 
tiens;  le  64™"  la  secte  des  Martouliens:  le  65™"  la  secte  des  Memtâniens; 
le  66™"  la  secte  des  Qnrmdtiens  ;  le  67™"  la  secte  des  Nestàriens  ;  le  68™"  la 
secte  des  Sisâtnens;  le  69™"  (F.  04  r"  a)  la  secte  des  ^Aryosirns;  le  70™"  la 
secte  des  Banifiens;  le  71™"  la  secte  des  (partisans)  de  "" lyolinàryos  (1). 

20.  Les  rois  impies  et  persécuteurs.  —  Comprends  donc,  ô  Pierre,  que 
voici  qu'il  y  aura,  après  mon  Ascension  dans  le  ciel,  des  rois  (qui)  renie- 
ront mon  nom,  tueront  tous  les  fidèles  qui  croiront  en  moi,  et  haïront 
tous  ceux  qui  te  suivront.  Le  diable,  lui,  suscitera  ces  rois,  et  fortifiera  leur 
cœur.  Le  premier  qui  se  lèvera  parmi  ces  rois  sera  le  roi-chef  appelé  'E. 
C'est  lui  qui  tuera  Jacques,  mon  disciple,  qui  est  appelé  mon  frère.  Après 
(F.  64  r»  b)  lui,  se  lèvera  le  roi-chef  appelé  Na.  Voici  que  lui-même  te 
tuera,  ô  Pierre.  Après  lui,  se  lèvera  le  roi-chef  appelé  Ta,  qui  tuera  les 
Juifs  et  arrachera  leurs  nerfs.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Na. 
Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Ta.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef 
appelé  Qa.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  'E.  Après  lui,  régnera  le 
roi-chef  appelé  'E.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  ""A.  Après  lui, 
(F.  64  V»  a)  régnera  le  roi-chef  appelé  '.4.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef 
appelé  '.4.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Ma.  Après  lui,  régnera  le 
roi-chef  appelé  'E.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Qa.  Après  lui, 
régnera  le  roi-chef  appelé  Qa. 

21.  Le  roi  Constantin.  —  Après  lui,  régnera  le  roi-chef,  appelé  Qa  (2). 
C'est  lui  qui  manifestera  la  foi  droite,  et  révélera  le  signe  de  ma  croix. 
Toutes  les  générations  depuis  l'Orient  jusqu'à  l'Occident  se  souviendront 
de  son  nom,  et  (F.  64  \°  b)  tous  les  rois  seront  bénis  par  lui.  Il  jugera  avec 
justice  et  avec  droiture,  et  il  haïra  l'iniquité.  Dans  ses  jours  mes  miracles 
apparaîtront  dans  le  ciel  et  sur  la  terre,  et  ma  croix  apparaîtra  pour 
toutes  les  créatures.  Pour  moi,  je  serai  avec  lui,  et  je  lui  donnerai  la  puis- 
sance et  la  victoire.  Les  fidèles  seront  nombreux. 

(1)  -nAVï^çTr;* ;  ■ncs.^'V^;  XrtïTr^;  -flft-w^;  -ncfiT^*;  lAV;  nc.*m.>».^;  A 

nC'^m.T^;  oDC4'T,p;  odc^Tt^;  T^Tr^;  YlC"Vffl;  AYV.p:  aoc^m.^ ]  IrT-V^, 
,çfrT^;  hTrm.jp;  a»flH.STr^;  «n.fi'\A'V^;  <n>C'P'V^;  ^Crt.;^;  «n>r.m-A^;  r'r'f\'^ 

( ')  ù  ;  ^0*11  ;>;m;>;/n;+;d;ô;>i;>i;>i;oo;ô;.|';*;+. 


LITTÉRATURE   ÉTHIOPIENNE    PSEUDO-CLÉMENTINE.  75 

22.  Autres  rois  :  impies  ou  pieux.  —  (Ensuite),  seront  vainqueurs  leurs 
ennemis,  les  deiix  rois' appelés  Kar'a^.  Après  eux,  régnera  le  roi  (appelé) 
Sa,  de  leur  famille,  qui  tuera  les  rois  (et)  qui  luttera  contre  les  fidèles. 
Dans  ses  jours  il  surviendra  la  persécution  et  le  tourment.  (F.  65  v°  a) 
Après  lui,  régnera  le  roi,  qui  croira  en  moi,  appelé  Wa.  Après  lui,  régnera 
le  roi-chef  appelé  Ya.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Ya.  Ce  roi 
sera  élu  (et)  orthodoxe.  Dans  ses  jours  je  manifesterai  (1)  beaucoup  do 
miracles  pour  ceux  qui  croiront  à  ma  résurrection.  Après  lui,  régnera  le 
roi-chef  appelé  Ma.  Lui  aussi  sera  béni  dans  (son)  orthodoxie.  Il  juger.i 
avec  droiture.  Pour  moi,  je  serai  avec  (F.  65  r°  b)  lui.  Après  lui,  régnera 
le  roi-chef  appelé  La.  Il  sera  béni  et  pur  comme  ceux  qui  étaient  avant 
lui.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  Ra.  Quant  à  lui,  il  sera  héré- 
tique et  rebelle  à  (mon)  ordre,  lui  qui  abolira  la  loi  et  les  règles  qui  ont 
été  établies  sur  Alexandrie.  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  lYas;  (il 
sera)  hérétique.  Après  lui,  régnera  le  roi- chef  appelé  Tàha  (2). 

23.  Le  roi  Héraclius.  —  Après  lui,  régnera  le  roi-chef  appelé  lia,  c'est-à- 
dire  HéracUun  (3).  Il  sera  le  dernier  des  rois  qui  (F.  65  v°  a)  régnera  (4) 
avant  ma  colère.  Il  (ne)  sera  (pas)  ferme  dans  l'ortliodoxie,  et  dans  ses 
jours  apparaîtra  une  autre  règle  (de  foi)  (5),  qui  n'est  pas  exacte,  (mais 
est)  comme  la  voie  du  diable. 

24.  Le  CHATIMENT  DU  SEIGNEUR.  —  A  causc  de  ce  roi  hérétique  j'enverrai 
ma  colère  contre  mon  peuple,  et  je  les  frapperai  avec  la  verge  de  ma 
royauté.  Je  ferai  périr  les  bêtes  sauvages,  qui  ont  des  griffes  comme  les 
aigles  ;  les  enfants  des  hérétiques  et  des  schismatiques  ;  la  race  des  vipè- 
res; les  peuples  iniques;  les  mangeurs  de  chair;  les  hommes  cruels:  les 
générations  qui  versent  le  sang  ;  (les  hommes)  appliqués  à  tout  mal  ; 
(ceux  qui)  sont  impurs;  (F.  65  v°  b)  les  amis  du  manger,  du  boire  et  de  la 
jactance  ;  ceux  qui  haïssent  la  justice;  les  amis  des  démons;  les  moqueurs 
de  mon  nom  et  de  tous  ceux  qui  croient  en  moi  ;  les  amis  de  l'iniquité  ;  les 
ennemis  et  les  blasphémateurs  de  la  droiture;  les  insensés;  (ceux  qui) 
parlent  avec  leur  bouche,  et  mentent  dans  leur  cœur;  les  familiers  du 
temple  des  idoles  ;  ceux  qui  sont  de  la  souche  (des  gens)  de  Sodome  et  de 
la  race  (des  gens)  de  Gomorrhe  (6)  ;  les  juges  iniques ,  faisant  acception 
des  hommes;  ceux  qui  s'exaltent  eux-mêmes. 

25.  L'iniquité  et  la  barbarie.  —  0  Pierre,  ce  peuple  ne  pourrait  pas 
faire  cela,  si  (cela)  n'était  pas  (prédit)  par  un  prophète.  0  Pierre,  ce  peuple 
a  contraint  (F.  66  r°  a)  les  hommes  par  le  glaive  à  retourner  dans  leur  loi, 
malgré  leur  volonté.  Dans  les  jours  de  ce  peuple  il  surviendra  ime  grande, 
agitation  et  (une  grande)  épouvante.  Ce  peuple  mettra  la  haine  de  la  guerre 

(1)  M.  à  111.  :  on  manif estera. 

(2)  ft;  ïiOiîi;  fl»;  v,  ?,  ao;  a;  <:;  htiM-ij^cy ,  irft;  «i^. 

(3)  /h  ;  M^'ipA. 

(4)  M.  à  m.  :  .sera. 

(5)  Le  monothélisme. 

(6)  fl^y";  TpiJ.. 


76  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

chez  tous  les  peuples.  Ils  se  raseront  la  tête,  se  ceindront  les  reins,  se 
transformeront  en  d'autres  créatures,  s'orneront  le  corps,  et  se  pareront 
comme  des  démons. 

Moi-même,  je  ferai  sortir  ce  peuple  du  pays  dans  lequel  il  est  né.  Je  les 
enverrai  dans  tous  les  endroits  depuis  l'orient  jusqu'à  l'occident  et  de- 
puis le  nord  (F.  66  r°  b)  jusqu'au  sud.  Ils  saccageront  de  nombreuses  ré- 
gions. Leur  royaume  parviendra  jusqu'au  pays  des  adorateurs  d'idoles.  Ilâ- 
détruiront  les  palais  des  rois.  Les  jeunes  gens  et  les  enfants  de  ce  peuple 
feront  le  meurtre  partout;  ils  outrageront  et  ils  injurieront  les  vieillards 
qui  croient  en  moi,  sans  honte;  en  effet,  ils  n'auront  pas  de  miséricorde. 
Le  fils  voudra  tuer  son  père;  le  père,  lui,  aimera  mieux  tuer  son  fils  sans 
peur. 

Ce  peuple  pillera  les  églises;  il  prendra  (leurs)  biens,  or  et  argent,  et 
(F.  66  V"  a)  il  détruira  leurs  fondements,  qui  ont  été  édifiés  en  mon  nom. 
Quant  à  ceux  qui  croient,  on  leur  coupera  le  nez  et  les  oreilles  ;  on  leur 
crèvera  les  yeux,  et  on  leur  coupera  les  mains  et  les  pieds.  Beaucoup 
d'âmes  périront  sans  miséricorde.  Ils  dévasteront  les  territoires  (où)  ils 
entreront  (1).  Dans  ces  jours-là  se  lèveront  peuples  contre  peuples,  rois 
contre  rois,  armées  contre  armées.  (Cela)  écartera  la  charité  (loin)  d'eux.  A 
cette  époque-là  les  fidèles  élèveront  leur  âme,  et  crieront  vers  moi,  mais 
moi  je  n'écouterai  pas  leur  prière  à  cause  de  (F.  66  vo  b)  la  malice  de  leurs 
œuvres. 

(Ce)  peuple  fouillera  les  tombeaux  ;  on  exhumera  les  os  des  morts  qui 
ont  été  enterrés  dans  les  jours  de  Noé.  Voici  ce  qui  aura  lieu  dans  les  jours 
(de  ce  peuple).  On  transpercera  avec  des  lances  le  cœur  des  hommes.  11 
y  aura  dans  leurs  jours  des  os  d'homme  dispersés  sur  la  terre  comme  les 
graines  des  champs.  Toutes  les  villes  qui  sont  situées  sur  le  littoral  de  la 
mer  auront  peur  d'eux,  et  par  suite  de  la  peur  (qu'on  aura  d'eux),  les 
navires  seront  coulés  dans  la  mer.  Les  hommes  fouleront  les.  hommes  de 
leurs  pieds.  Ils  mangeront  des  dattes  (2)  (comme  nourriture).  Personne  ne 
pourra  empêcher  leur  caprice.  Ils  reconstruiront  ce  qui  a  été  démoli,  et 
(F.  67  v°  a)  ils  démoliront  ce  qui  a  été  construit  ;  ils  établiront  le  cours  d'un 
chemin  dans  le  désert.  Tout  leur  orgueil  (consistera)  à  se  raser  la  tête,  à 
embellir  le  manteau  (qui  recouvre  leurs)  vêtements,  et  à  se  parer  dans  (la 
manière)  de  ceindre  leurs  reins. 

26.  Le  RDI  LIBÉRATEUR.  —  Dans  (ces)  jours-là  (surgira  un  roi,  dont)  les 
armées  entoureront  cette  région  et  s'empareront  de  tous  les  territoires  de 
l'occident.  De  plus,  il  enverra  ses  armées  vers  l'orient;  il  régnera  depuis 
l'orient  jusqu'à  l'occident;  il  s'emparera  de  tous  les  royaumes  de  la  terre, 
et  il  (les)  réunira  dans  sa  main.  Ensuite,  il  ira  à  Jérusalem  ;  il  reconstruira 
ce  qui  a  été  détruit;  il  élèvera  ses  murailles,  et  il  rénovera  (F.  67  r"  b) 
ses  frontières.  0  Pierre,  tous  les  fidèles  qui  croient  en  moi,  se  réjouiront 
alors.  Voici  qu'on  brûlera  Damas  (3),  et  qu'on  détruira  ses  fondements  à 

(1)  M.  à  m.  :  de  leur  entrée. 

(2)  Texte  :  j&flAO*  s  t<n»Ct. 

(3)  jÇ'^ft*. 


LITTPÎRATURE   ÉTHIOPIENNE    PSEUDO-CLIÔMENTINE.  77 

cause  de  la  malice  de  ceux  qui  demeurent  en  elle.  Puis  (ce  roi)  retournera 
à  la  capitale  de  son  royaume  dans  une  grande  joie  et  (une  grande}  allé- 
gresse, et  il  siégera  sur  le  trône  de  sa  royauté  pendant  de  nombreuses 
années,  car  lui-même  accomplira  mon  commandement. 

27.  Les  rois  fidèles.  —  Le  règne  des  (rois)  fidèles,  qui  croient  en  moi, 
subsistera  pendant  soixante-dix  semaines.  Le  roi,  lui,  sera  le  salut  des  fi- 
dèles (placés)  sous  sa  domination.  Le  premier  (roi)  s'appellera  M  (l). 
(F.  67  v"  a)  Voici  qu'il  prendra  le  peuple  impie,  dont  nous  avons  parlé  na- 
guère, (et)  qu'il  le  punira  quarante  fois,  en  échange  du  mal  qu'il  a  fait 
contre  les  fidèles.  Toutes  les  créatures  s'étonneront  (de  voir)  les  lionceaux 
(au  milieu  des  hommes).  En  effet,  elles  diront  :  «  La  mort  ne  viendra  pas 
vers  nous.  »  Désormais  les  enfants  des  impies  porteront  les  armes,  et 
les  villes  qui  avaient  été  démolies  seront  rebâties.  Les  fidèles  qui  croient 
on  moi  se  réjouiront  d'une  joie  qui  ne  finira  pas.  Comprends  donc,  o 
Pierre,  que  tout  cela  surviendra  avant  ma  venue  dans  le  monde.  (Pendant) 
soixante-douze  semaines  et  demie  (F.  67  v»  b)  (il  y  aura)  de  grands  (évé- 
nements), et  pendant  soixante-dix  semaines  (il  y  en  aura)  de  petits. 

28.  Les  divers  royaumes  du  monde.  —  0  Pierre,  voici  que  je  t'ai  révélé 
tout  ce  qui  surviendra  dans  les  derniers  jours.  J'ai  établi  les  royaumes  du 
monde  sous  la  forme  de  quatre  aspects  (différents).  Un  (roi  a)  la  face  de 
l'aigle;  un  (autre)  la  face  du  serpent;  (un  autre)  la  face  du  tigre;  un 
(autre)  la  face  du  lionceau,  qui  est  le  plus  fort  de  tous  les  animaux.  Le  pre- 
mier, celui  qui  ressemble  à  la  face  de  l'aigle,  c'est  le  roi  de  Babylone.  Le 
deuxième,  celui  qui  ressemble  à  la  face  du  serpent,  c'est  le  roi  des  enfants 
de  ""Eldiyon.  Le  troisième,  celui  qui  ressemble  à  la  face  du  tigre,  c'est  le  roi 
des  Grecs.  Le  quatrième,  celui  qui  ressemble  à  la  face  du  lionceau,  c'est 
le  roî  de  Borne  (2),  qui  est  le  plus  grand  et  le  plus  glorieux  de  tous  (F.  68 
r"  a)  les  rois. 

Voici  que  le  roi  de  Babylone  régnera  cinq  cents  (ans).  Le  roi  des  enfants 
de  ''Eldiyon  régnera  peu  d'années,  en  comparaison  (des  autres).  Le  roi  des 
Grecs  régnera  cinq  fois  autant  que  la  moitié  du  règne  des  enfants  de 
'Eldiyon.  Le  roi  de  Borne,  lui,  siégera  jusqu'à  ma  seconde  venue. 

Du  roi  de  "Eldiyon  il  sortira  douze  rois,  qui  jugeront  (avec)  droiture  et 
justice.  Après  eux,  il  sortira  neuf  petits  rois,  (dont)  les  jours  seront  peu 
nombreux.  Deux  (d'entre  eux)  périront  au  milieu  de  la  terre.  (F.  68  r"  b) 
Le  royaume  de  l'im  d'entre  eux  sera  fort. 

Il  restera  trois  rois  d'une  même  famille.  Le  premier  de  ces  trois  rois,  on 
le  tuera  dans  son  lit.  Le  deuxième  régnera  un  an  et  demi.  Le  troisième 
roi  sera  orgueilleux;  il  ira  selon  son  propre  désir,  et  ne  recevra  pas  le 
conseil  des  hommes;  il  se  préparera  de  lui-môme  à  la  guerre;  il  par- 
viendra entre  les  deux  fleuves  (3)  avec  ses  armées  ;  de  là  il  passera,  et 
entrera  en  Syrie;  il  parcourra  le  désert;  il  tuera  beaucoup  de  gens;  en- 

(l)>i. 

(2)  naft-T-;  h.AKVi\  (var.  Î,A.S.VV);  fTW;  trîT. 

(3)  Le  Tigre  ot  l'Euphrate. 


78  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

suite,  il  s'en  ira  à  la  recherche  du  pays  de  Phrygie  (1);  on  le  tuera  entre 
(F.  68  v°  a)  deux  montagnes. 

Le  premier  qui  régnera  de  ces  douze  rois,  s'appellera  lia.  Dans  ses 
jours  les  peuples  suivront  derrière  lui,  iront  dans  ses  voies,  et  pratique- 
ront ses  lois  et  ses  règles.  Après  lui,  régnera  un  homme  appelé  'E.  Il 
s'emparera  des  villes  par  l'art  de  la  diplomatie;  il  aimera  les  fidèles  qui 
croient  en  moi,  et  il  observera  (mon)  testament  avec  eux.  Après  lui,  régnera 
un  homme-chef  appelé...  (2),  qui  s'emparera  du  pays  de  Darbigân.  Au 
commencement  de  son  règne  il  imitera  celui  qui  juge  (F.  68  v»  b)  avec  jus- 
tice et  avec  droiture,  mais  intérieurement  il  sera  plein  d'iniquité  et  de 
rapine.  Après  lui,  régnera  un  homme-chef  appelé  Ma  (3),  qui  moissonnera 
ce  qu'il  n'a  pas  semé,  et  récoltera  ce  qui  n'est  pas  à  lui. 

{A  suivre.) 
Bézancourt,  par  Gouraay-en-Bray,  le  2  janvier  1913. 

Sylvain  Grébaut. 

(1)  j»c^;  <^c^y. 

(2)  Le  nom  du  roi  n'est  pas  mentionné. 

(3)  ,h;  ft;  jçcn.;»Tr;  «». 


UNE  HOMÉLIE  INÉDITE  DE  THÉOPHILE 
D'ALEXANDRIE 


Le  manuscrit  syriaque  du  Vatican,  inscrit  au  catalogue  sous 
le  n°  142,  renferme  les  Homélies  LXXIII-C  de  Sévère,  pa- 
triarche d'Antioche,  d'après  la  version  de  Paul  de  Callinice. 
Il  contient  aussi,  après  le  colophon  et  l'acte  de  vente,  une 
homélie  de  Théophile,  évêque  d'Alexandrie  (385-417).  La  même 
homélie  se  retrouve  également  à  Londres  dans  plusieurs  ma- 
nuscrits du  British  Muséum,  à  savoir  dans  les  mss.  Add. 
14520 (viiiMx"  s.),  fol.  113  v";  14582  (daté  de  816),  fol.  173 r'»; 
14612  (vi^'-vii^  s.),  fol.  98  v°:  14614  (x«  s.),  fol.  68  r°;  14728 
(xiii«  s.),  fol.  177  r^  17132  (xiiVxiii"  s.),  fol.  14  r°;  17207 
(viii^-ix"  s.),  fol.  25  r". 

Nous  éditons  le  texte  syriaque  de  cette  homélie  d'après  le 
manuscrit  du  Vatican;  mais,  comme  plusieurs  mots  étaient 
illisibles,  nous  avons  demandé  à  lAI.  E.-W.  Brooksde  collation- 
ner  le  texte  sur  l'un  des  manuscrits  du  BritisJi  Muséum. 
M.  Brooks  a  choisi  le  plus  ancien  de  la  liste  précédente,  le 
ms.  Add.  14612,  que  Wright  attribue  au  vi'  ou  vu"  siècle,  et 
nous  le  remercions  vivement  pour  l'empressement  qu'il  a  mis 
à  nous  rendre  ce  service. 

D'après  M^"  Batiffol,  Litt.  gr.,  2*^  éd.,  p.  312,  nous  n'avons  de 
Théophile  d'Alexandrie  que  «  des  fragments  épistolaires,  notam- 
ment de  lettres  pascales,  et  quelques  rescrits  de  droit  cano- 
nique »,  qui  se  trouvent  dans  P.  G.,  t.  LXV,  p.  33.  Budge  a 
signalé  une  traduction  copte  d'une  homélie  du  même  auteur 
sur  la  pénitence.  Nous  donnons  ci-dessous  le  texte  syriaque 
avec  la  traduction  française  d'une  autre  homélie  sur  le  juge- 
ment particulier.  Il  n'en  reste  pas  moins  vrai  que  l'œuvre  de 


80  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Théophile  d'Alexandrie  n'occupe  pas  une  place  considérable 
dans  la  littérature  ecclésiastique. 

Maurice  Brière. 


h^l  l-xuu/o  )lio.ojo   )K^^;    )m7    ^*^/   vQJ^   )-^   Ji 
|.9ajuM9   (1)  )jLai90  Jl  "^o  n\;   jid^JS^o   JLLm  ♦.>  »Nv  ^'"'^^ 
(2)   ô|JS^  ^K...^  p  .JtotiN   ôi^   ^f-^l   yof-^   )K^o>JdO 

)Lû_aiâ9     )bo^    )^^^^    ^Ôli^     |Ljl2lJ      (..«OOI9     .'K...OO|    ^2l1ûD    Jl^ii 
Ôi^^9     )Lj  1^0/9     )K^^     Ôl^K^/     I^OI    .Ô|2^    ^«001    jfO'^O    .')i7 

)oi2^9    )ia2bKJL>«    oolo   .ôu^   ^♦~^  ^'^)    '"'^^  )^>--î    )-^t^ 
..Jl..sQ-û.2^j    r-^^;    l-^Oît-S   (f-  124  v°  a)  "^  •>  oo\    y*.^o»«^^ 

•  .)L»a!ji9    ôi^K^/)    001   y/o  ,f.s\.^   )LjlL»9    ^^^  ^^n>o   )  f>nr>«^ 

(1)  Add.  14GI2,  Uîo._  (2)  Ms.,  oî^.  —   (3)  Add.  14612,  v'*- 


UNE    HOMÉLIE    INÉDITE    DE    THÉOPHILE    d'ALEXANDRIE.  81 

(J)    )^)l3    Kat^t-w.    ^01     JLo     iV-a.2^     1»^^.^^     ♦  JlQJUw^Oi.^Q-5 

.)Lij^o/j  )boa^  J)^'?  ).ioa-  ôi-^  ^^^  ^t-.oi  (f.   124  v°  b) 

ooi  y/o  .ôj!^   ^f.A»M/9    )m^^   jLiîJaji  v^o  .'jJja^vK^;    jïQJ 

^/jj    (f.  124  v°  c)   .wJ^o    )oî!S5v    K^w--^^o   )ju»'fLo   Jjtâooi^ 

.JJ^K^   );a-^   )jL-/  ^/;o  .)L^oi;    )jL./    ^/;o  .)t^.:&o;    ^^••/ 

.•)>a\a.i>->    >oâ^o   jj^o   ji-^ios  jJ;    )>^Kj9  v^^iâi^^o  '.ILliu; 
MO(aj3u^'^:d   oi)     .'^1^/9     OÔI9     jLû    l'^^^S.    >%k^eLJLJ9    JoKjljo 

(1)  Avec  Add.  14612  nous  ajoutons  :  l^l^^- 


ORIENT   CHRETIEN. 


82  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

(fol.    124,   r"  C)   HOMÉLIE   CATÉCHÉTIQUE  DE   SAINT  THÉOPHILE, 
ÉVÊQUE    d'aLEXANDRIE. 

Vous  n'ignorez  pas,  mes  frères,  quelle  crainte,  quelle  frayeur 
et  quelle  nécessité  (àvxv/.Y;)  s'offrent  à  nos  yeux,  au  moment  où 
l'âme  est  séparée  du  corps.  En  effet,  les  armées  et  les  milices 
ennemies,  ainsi  que  les  princes  des  ténèbres  qui  gouvernent  le 
monde  mauvais  :  autorités,  dominations  et  esprits  du  mal  (1), 
se  réunissent  près  de  nous  et  ils  retiennent  dans  une  sorte  de 
frayeur  l'âme,  que  conduisent  tous  les  péchés  qu'elle  a  commis 
sciemment  et  inconsciemment  depuis  son  enfance  jusqu'à  l'âge 
où  elle  a  été  prise.  Toutes  ses  actions  donc  se  dressent  pour 
l'accuser.  Et  concevez-vous  dès  lors  dans  quel  tremblement 
l'âme  se  trouve  à  cette  heure,  jusqu'à  ce  que  vienne  la  sentence 
et  que  sonne  sa  délivrance?  C'est  pour  elle  l'heure  de  l'angoisse, 
jusqu'à  ce  qu'elle  voie  ce  qui  va  lui  arriver. 

De  leur  côté,  les  armées  de  Dieu  se  tiennent  en  (fol.  124,  v°  a) 
face  (TupiffoiTTcv)  de  ces  ennemis,  et  les  bonnes  actions  aussi  sont 
là  près  de  l'âme.  Et,  elle  qui  se  trouve  entre  (ces  deux  camps), 
elle  se  demande  quelle  crainte  et  quel  effroi  il  va  y  avoir,  jus- 
qu'à ce  que  son  jugement  reçoive  une  sentence  du  juste  juge. 

Si  elle  le  mérite,  ces  princes  la  prennent  et  Tentraînent,  et 
désormais  elle  demeure  sans  inquiétude,  selon  qu'il  est  écrit  : 
En  toi  se  réjouiront  tous  tes  habitants  (2).  C'est  alors  que 
s'accomplit  ce  qui  est  écrit  :  Les  douleurs,  les  peines  et  les 
gémissements  ont  fui  (3).  En  cet  instant,  (aussitôt)  après  sa 
délivrance,  elle  part  pour  (jouir)  de  la  joie  au-dessus  de  toute 
louange  et  de  toute  parole  qu'elle  a  acquise. 

Mais,  si  elle  se  lève  dans  la  négligence,  elle  entend  la  parole 
très  douloureuse  :  Que  rimpie  soit  enlevé,  afin  qu'il  ne  voie 
point  la  gloire  du  Seigneur  (4).  (fol.  124,  v"  b)  C'est  alors 
qu'elle  est  atteinte  par  le  jour  de  la  colère,  le  jour  de  l'angoisse 
et  de  la  nécessité  (œ^i-rAT,),  le  jour  des  ténèbres  et  de  l'obscurité. 
Car  elle  est  livrée  aux  ténèbres  extérieures  et  au  feu  éternel, 
et  elle  est  condamnée  à  être  jugée  dans  le  siècle  sans  fin.  A  ce 
moment-là  où  est  la  vanité  du  siècle?  Où  la  vaine  gloire?  Où  le 

(1)  Cf.  Éph.,  VI,  11'.  —  (-2)  Cf.  Isaïe,  ix,  'J.  —  (3)  Cf.  Isaïe,  xxxv.    10;  li,  11.  — 
(4)  Cf.  Isaïe,  xxvi,  10. 


UNE    HOMÉLIE    INÉDITE    MH    TUKOI'IIILE    d'ALEXANDRIK.  <S3 

plaisir?  Où  l'attrait  des  divertissements?  Où  Timagi nation  (^av- 
-oLaioL)  des  plaisirs?  Où  l'orgueil?  Où  l'abondance  des  biens?  Où 
la  famille  (yévoç)?  Où  le  père,  la  mère  et  les  frères?  Parmi 
(tout)  cela,  qui  peut  l'arracher  au  feu  ardent  et  aux  tourments 
cruels  qui  la  retiennent? 

Et,  s'il  en  est  ainsi,  comme  nous  devons  être  dans  une  sainte 
manière  de  vivre  et  comme  nous  devons  nous  conduire  heu- 
reusement dans  la  crainte  de  Dieu!  (fol.  124,  v"  c)  Quelle  cha- 
rité nous  devons  posséder!  Quelle  vie,  quelle  conduite,  quelle 
carrière,  quel  modèle  accompli  et  quelle  vigilance  (nous  devons 
présenter)!  Aussi,  si  nous  désirons  posséder  de  tels  (biens), 
mettons  tous  nos  soins  à  paraître  sans  blessure  et  sans  tache 
à  la  fin  (de  notre  vie),  et  à  être  dignes  d'entendre  la  parole  de 
celui  qui  a  dit  :  Venez,  les  bénis  de  mon  Père,  possédez  le 
royaume  qui  vous  a  été  préparé  depuis  la  fondation  du 
monde  (1).  (Qu'il  en  soit  ainsi)  par  la  grâce  et  la  miséricorde 
de  Dieu,  à  qui  (sied)  la  louange  dans  les  siècles  des  siècles! 
Ainsi  soit-il! 

(1)  Matth.,  XXV,  34. 


CATALOGUE  SOMMAIRE 
DES  MANUSCRITS  COPTES 

DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 

{Suite)  (I) 


142 


Fragments  des  livres  historiques  et  sapientiaux  {safn- 
dique).  —  1"  partie. 

Feuillets  1-2  (voir  feuillet  105). 

Feuillet  3  (verso,  recto).  —  Psaumes  iv,  3-7;  v,  7-10.  — 
Partie  médiane  du  bas  d'un  feuillet;  15  lignes,  1  seule  colonne. 

Feuillet  4  (verso,  recto).  —  Psaumes  vu,  11-18;  ix,  1-6.  — 
Partie  médiane  du  bas  d'un  feuillet;  11  lignes,  1  seule  colonne. 

Feuillets  5  (ï-h),  10  (i^-ih,  début  du  cahier  b),  12  (aa-ab), 
31  (fin  du  cahier  a),  5l  (ne-q,  fin  du  cahier  H).  —  Psaumes  vu, 
10-ix,  9;  XVII,  9-15  (?),  23-32;  xxviii,  3-xxx,  11;  xlviii,  16-49; 
Lxxvii,  20-54.  —  36  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  des  psaumes 
entre  deux  doubles  traits  noirs  et  rouges;  lettres  allongées  et 
rehaussées  de  rouge  à  la  première  ligne,  oiseaux  et  ornements 
en  couleurs  à  la  marge  et  au  bas  de  la  page.  Texte  :  25,5  x 
19,5. 

Feuillets  6  (fin  du  cahier  a),  13  (fin  du  cahier  a),  44  (début 
du  cahier  -i),  65(piie-pg,  fin  du  cahier  i),  91  (fin  du  cahier 
ia;  verso,  recto),  88-89  (caa-caa).  —  Psaumes  x,  8-xiii,  1; 
xxxix,  10-XL,  9;  Lxi,  10-Lxni,  5;  xciii,  2-22;  cm,  22-27;  33-civ, 
3;  cxL,  4-cxLiii,  10.  —  Probablement  du  même  manuscrit  que 

•    (1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  390. 


CATALOGUE   SOMMAIRE   DES    MANUSCRITS    COPTES.  85 

les  fragments  «  Borgia  XX  »;  cf.  Hebbelyiick,  op.  cit.  (1), 
page  39. 

Feuillets  7-8  :  8-7  ([i7]-i"^),  23-30  (^-n),  48  (m-rTv),  59-60 
(l>Kï.-pA)'  ^5  (pgi-pgA).  —  Psaumes  xii,  2-xv,  14;  xlvii,  2lviii, 
17;  Lx,  9-Lxii,  9;  lxxxvii,  16-lxxxviii,  48;  cv,  37-cvi,  12.  — 
31  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  des  psaumes  en  rouge;  ini- 
tiale haute  de  trois  lignes,  surmontée  d'un  ornement  en  cou- 
leurs. Texte  :  25  x  18,5. 

Feuillets  9  (verso,  recto),  41.  —  Psaumes  xiii,  3-7;  xiv,  3-xv, 
4;  Lix,  I3-LX,  6,  9-Lxi,  5.  —  Fragments;  21  lignes  au  bas  d'un 
feuillet  et  19  lignes  au  haut  d'un  autre  feuillet. 

Feuillet  10  (voir  feuillet  5). 

Feuillet  11.  —  Psaumes  xix,  4-9;  xx,  3-8.  —  20  lignes  in- 
complètes, au  milieu  du  feuillet  ;  1  seule  colonne. 

Feuillets  12  (voir  feuillet  5),  13  (voir  feuillet  6). 

Feuillets  14  (uo-g),  15  (go-[o])-  —  Psaumes  xxxvi,  15-34; 
XL,  9-xLi,  11.  —  35  lignes,  l  seule  colonne.  Titres  des  psaumes 
en  noir;  initiale  accompagnée  d'un  ornement  noir.  Texte  :  24 
X  17.  " 

Feuillets  16-20  :  18-20  et  16-17  (rûv-q).  —  Psaumes  xl,3-xliv, 
13.  —  29  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  des  psaumes  en  noir; 
initiale  accompagnée  d'un  ornement  rouge.  Texte  :  23,5  x  19. 

Feuillets  21-22,  57,  71-74  ([pKïJ-[^]),  76  (verso,  recto).  — 
Psaumes  xlii,  2-xliii,  4,  9-17,  26-xliv,  6,  11-17;  lxxxiii,  10- 
Lxxxv,  11;  cm,  10-cvi,  2;  cxiv,  10-cxvii,  3.  —  36  lignes,  1  seule 
colonne.  Titres  des  psaumes  en  noir;  initiale  accompagnée 
d'un  ornement  en  couleurs.  Tiges  de  lettres  allongées  au  bas  de 
la  page.  Texte  :  22,5  x  19. 

Feuillets  23-30  (voir  feuillet  7),  31  (voir  feuillet  5). 

Feuillet  32  ((^-Jë).  —  Psaumes  l,  13-lii,  1.  —  Cf.  Hebbe- 
lynck,  op.  cit.,  «  Borgia  XXI  ». 

Feuillet  33  (voir  feuillet  105). 

Feuillets  34-36  ([gr-J-fgn]).  —  Psaumes  liv,  20-lx,  l.  —  33- 
39  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  des  psaumes  en. noir;  initiale 
majuscule  accompagnée  d'un  ornement  en  couleurs.  Texte  : 
20,5  X  18. 

(I)  Voy.  ROC,  1912,  page  390,  note  2. 


86  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Feuillet  37  (voir  feuillet  93). 


Feuillets  38  (pia-pm),  39  (pie-pife')^  49  (pue-pii),  94  (verso, 
recto),  54  (pgï.-pgH),  85  et  84  (cgï-cgn),  92,  90,  83  (coï- 

coii).  —  Psaumes  lv,  1-lvi,  2;  lvii,  9-lviii,  13;  lxxiii,  3-17; 
Lxxvii,  51-71;  Lxxviii,  12-lxxix,  17;  civ,  2-7,  13-18;  cxix, 
1-cxxiv,  2;  cxxx,  1-cxxxi,  1,  6-11;  cxxxiv,  3-21.  — 29  lignes; 
1  seule  colonne.  Titres  en  noir  accompagnés  d'un  ornement  à 
la  marge.  Texte  :  23  x  18. 

Feuillets  40  (verso,  recto),  46  (gA-ge),  56,  58  (verso,  recto). 
—  Psaumes  liv,  20-lv,  5,  13-lvi,  7;  lxvii,  16-lxviii,  14;  lxxx, 
r2-Lxxxii,  2,  6-Lxxxiii,  3;  lxxxv,  1  J-lxxxvi,  4,  ?-15.  —  1  seule 
colonne.  Titres  entre  deux  doubles  traits  noirs  et  rouges;  ini- 
tiales hautes  de  deux  lignes  et  bordées  de  rouge. 

Feuillets  41  (voir  feuillet  9),  42-43  (voir  feuillet  93),  44  (voir 
feuillet  6),  45  fvoir  feuillet  93),  46  (voir  feuillet  40),  17  (voir 
feuillet  93),  48  (voir  feuillet  7),  49  (voir  feuillet  38). 

Feuillets  50,  53.  —  Psaumes  lxxvi,  17-lxxvii,  2,  6-13,  58- 
64,  70-Lxxviii,  3.  —  1  seule  colonne.  Numéros  d'ordre  des 
psaumes  en  noir;  titres  en  rouge;  grandes  initiales. 

Feuillets  51  (voir  feuillet  5),  52  (voir  feuillet  93),'  53  (voir 
feuillet  50),  54  (voir  feuillet  38),  55  (voir  feuillet  93),  56  (voir 
feuillet  40),  57  (voir  feuillet  21),  58  (voir  feuillet  40),  59-60 
(voir  feuillet  7). 

Feuillet  61  (verso,  recto).  —  Psaume  lxxxviii,  25-32,  44-51.  — 
Même  main  qu'au  feuillet  5. 

Feuillets  62  {[^]-^),  63  {[^]-^),  64,  69,  70,  86,  87 

(cia-cib).  —  Psaumes  lxxxviii,  38-lxxxix,  7;  xc,  U-xcii,  1; 
xcix,  4- ci,  10;  cm,  34-civ,  27;  cv,  35-cvi,  10;  cxxiv,  5-cxxv,  4; 
cxxvii,  1-3;  cxxxiv,  16-cxxxv,  23.  —  Même  manuscrit  que  les 
fragments  «  BorgiaXVII  ». 

Feuillets  65  (voir  feuillet  6),  66-67  (voir  feuillet  93). 

Feuillet  68  (oa-ob).  —  Psaumes  lxx,  1-lxxi,  6.  —  31  lignes, 
1  seule  colonne.  Titres  en  rouge;  initiales  hautes  de  4  lignes, 
en  couleur.  Texte  :  24,5  x  20.  • 

'Feuillets  69-70  (voir  feuillet  62),  71-74  (voir  feuillet  21),  75 
(voir  feuillet  7),  76  (voir  feuillet  21). 

Feuillets  77-82  (cie-cA).  —  Psaumes  cxviii,  15-cxix,  2.  — 


CATALOGUE    SOMMAIHK    DIvS    MANUSCRITS   COPTES.  87 

34  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  en  noir;  initiales  majuscules 
accompagnées  d'un  ornement.  Texte  :  24, .5  x  19. 

Feuillets  83-85  (voir  feuillet  38),  80-87  (voir  feuillet  62),  88- 
89  (voir  feuillet  6),  90  (voir  feuillet  38),  91  (voir  feuillet  6),  92 
(voir  feuillet  38). 

Feuillets  93  (verso,  recto),  37  (puB-pii),  42  (verso,  recto),  43 
(pse-ps^""),  45,  47  (verso,  recto),  52  (cii-cia),  55  (ckchkh), 
66-67.  — Psaumes  xxxvi,  37-xxxviii,  10;  liv,  6-18;  eviii,  4-16; 
Lxi,  8-LXii,  2;  Lxvii,  2-11,  32-lxviii,  7;  lxxvii,  6-17;  lxxviii, 
13-LXxix,  12;  xciv,  5-xcv,  12.  —  23-21  lignes,  1  seule  colonne. 
Titres  en  noir;  grandes  initiales.  Texte  :  17  x  12. 

Feuillet  91  (voir  feuillet  38). 

Feuillet  95.  —  Psaume  xxxiv,  1-18.  —  35  lignes,  1  seule 
colonne.  Texte  :  23,  5  x  ... 

Feuillet  96.  —  Psaumes  lx,  4-lxi,  9  au  recto;  verso  effacé.  — 
34  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  en  noir. 

Feuillet  97.  —  Psaumes  cxxxviii,  15-21  ;  cxxxix,  4-8.  —  Partie 
supérieure,  19  lignes,  1  seule  colonne. 

Feuillet  98  (voir  feuillet  105). 

Feuillet  99.  —  Psaumes  cxlii,  .5-11;  cxlih,  2-8.  —  25  lignes 
au  bas  d'un  feuillet,  1  seule  colonne. 

Feuillet  100.  —  Psaumes  xlv,  3-9;  xlvi,  5-10.  —  Partie  supé- 
rieure, 22  lignes,  1  seule  colonne. 

Feuillet  101.  —  Cinq  lignes  incomplètes  au  bas  d'un  feuillet; 
1  seule  colonne. 

Feuillet  102.  —  Psaumes  liv,  20-24;  lv,  13-56.  —  Partie 
supérieure,  11  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  noirs  entre  deux 
lignes  rouges. 

Feuillet  103.  —  Psaumes  cxvii,  26  (1);  cxxl\,  1-4;  cxxxi,  4-8. 
—  12  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  en  rouge. 

Feuillet  104.  —  Leclionnaire  (papier  .  —  ?.  Psaumes  uv,  3; 
cii,  18.  Marc  i,  17-20.  —  Fragment  d'une  colonne;  20  lignes. 

Feuillets  105-112,  1-2,  33,  98  :  105  ([i^]-[p77î^']),  'S3  (fiTr.- 


piiti),  111  +  107  (piiA-piiB),  106,  108,  110  (verso,  recto),  109 
(verso,  recto),  2  -h  1  -t-  98,  112.  —  Psaumes  bilingues  xllx, 
21-L,  21  (copte);  l,  9-li,  10  (grec)  ;  ll\,  6-lx,  3  (copte);  lx,  3-lxi, 

(1)  Le  changement  de  II  Ml  en  npAll  dans  le  texte  donnerait  Ps.  cxxviii,  8. 


88  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

5  (grec);  lxi,  5-lxii,  2  (copte);  lxii,  2-lxiii,  2  (grec);  lxxxviii, 
51-Lxxxix,  9  (copte);  lxxxix,  il-xc,  1  (grec);  civ,  27-38  (copte); 
civ,  41-cv,  3  (grec) ;  cv,  46-cvi,  7  (copte);  cvi,  9-16  (grec);  cxviii, 
50-63  (copte);  cxvni,  63-74  (grec);  cxviii,  97-99  (copte);  cxviii, 
109-112  (grec).  —  34  lignes,  1  seule  colonne.  Titres  en  noir, 
grandes  initiales.  Texte  :  24,5  x  17,5. 

Invent.  :  copte  129'^. 

143 

Fragments  des  livres  prophétiques  et  sapientiaux  {sahi- 
dique).  —  2"  partie. 

Feuillets  113,  121  (|^-p^).  —  Job  ix,  10-16,  23-29.  Pro- 
verbes XI,  23-xii,  11.  —  Même  manuscrit  que  «  BorgiaXXV  ». 
—  Le  feuillet  113  publié  par  L.  Dieu,  Nouveaux  frag^nenls 
préhexaplaires  du  livre  de  Job  en  copte  sahidique,  dans  le 
Muséon,  1912,  page  179. 

Feuillet  114.  —  Job  vit,  3-12,  suivi  sans  intervalle  de  vi, 
5-16.  —  Publié  par  L.  Dieu,  op.  cit.,  page  177. 

Feuillets  115-117  :  117  (i7.-m),  116  et  115.  — Jobxli,  10-fm, 
suivi  d'une  page  et  demie  de  notes.  —  Même  manuscrit  que 
«  Borgia  XXIV  ».  —  Job  publié  par  L.  Dieu,  op.  cit.,  page  180. 

Feuillets  118,  119-120  (cib-ckb),  122  (Jkb-ck^).  —  Pro- 
verbes I,  6-21;  X,  28-xi,  29;  xii,  15-20,  23-28.  —  Même 
manuscrit  que  «  Borgia  XXII  ».  —  Publiés,  119-120  seulement, 
par  Maspero,  Fragments  (1),  page  192. 

Feuillets  121  (voir  feuillet  113),  122  (voir  feuillet  118). 

Feuillets  123-130,  138  :  129  (cahier  À;  verso,  recto),  123-128 
(ija-Ëb),  130,  138.  —  Proverbes  xiv,  4-6,  9-10,  13-15,  18-19, 
21-xvii,  11  ;  xxvi,  22-xxvii,  11  ;  non  identifié  (138).  —  31  lignes, 
2  colonnes.  Grandes  majuscules  noires  reliaussées  de  rouge. 
Paragraphe.  Texte  :  24  X  19,5. 

Feuillets  131  (Ji^]-^)-132,  133,  134  ((^-(^),  135-136 
(c-cr)-137.  —  Proverbes  xxvii,  22-xxix,  12.  Ecclésiaste  vu. 


(Ij  Voy.  HOC,  1912,  page  390,  note  3. 


CATALOGUE  SOMMAIRE    DES    MANUSCRITS    COPTES-.  89 

23-viii,  9;  XII,  12-1 1.  Cantique  i,  1-6;  iv,  e-viii,  7.  —Publiés, 
sauf  132  (premier  fragment  de  rEcclésiaste),  par  Maspero, 
Fragments,  pages  194,  197  et  199  n"  2. 

Feuillet  138  (voir  feuillet  123). 

Feuillet  139.  —  Deux  lignes,  au  bas  d'une  page  écrite  sur 
une  seule  colonne. 

Feuillets  140-141  (piA-pib).  — Cantique  m,  8-v,  7.  — Publiés 
par  Maspero,  Fragments,  page  199  n"  1. 

Feuillets  142,  145(Kë-.\),  148  (l76-ijH),  157-1(31  (|^-(m7). 
—  IsAÏE  III,  10-18,  23-24;  iv,  1-2,  5;  xi,  14-xii,  13;xxi,  1-xxii, 
2;  Lv,  9-LX,  8.  —  Même  manuscrit  que  «  Borgia  XXVI  ».  — 
Publiés,  145  et  148  seulement,  par  Maspero,  Fragments,  pages 
211  et  214. 

Feuillets  143-144  (kï.-a)'  1^^  (ur-ûÂ,  fin  du  caiiier  r),  149- 
151  (^t-oa).  —  IsAïE  X,  6-xi,  5;  xvi,  10-xvii,  10;  xxvi,  6-xxx, 
5.  —  Publiés,  sauf  143,  par  Maspero,  Fragments,  pages  209, 
212,  215. 

Feuillet  145  (voir  feuillet  142). 

Feuillet  146  (verso,  recto).  —  Isaïe  xiii,  18-21;  xiv,  1-3.  — 
23  lignes  incomplètes  de  la  seconde  et  de  la  troisième  colonnes, 
quelques  lettres  seulement  des  deux  autres. 

Feuillets  1 17  (voir  feuillet  143),  148  (voir  feuillet  112),  149- 
154  (voir  feuillet  143). 

Feuillet  155  H-  156  (le  verso  de  156  se  raccorde  au  recto  de 
155).  —  Isaïe  xliv,  13-26.  —Le recto  de  1.56  (xliv,  20-21,  23-24), 
publié  par  Maspero,  Fragments,  page  223. 

Feuillets  157-161  (voir  feuillet  142). 

Feuillet  162  (verso,  recto).  —  Isaïe  i,  4-6,  8-9.  —  Bas  de 
feuillet,  15  lignes  incomplètes,  de  la  seconde  colonne. 

Feuillets  163  (iT),  168  (Â),  164-167  (i^-kTT).  —  Jérémie  ii, 
31-35;  m,  17-21.  Lamentations  ii,  17-iii,  25.  —  Palimpseste; 
feuillets  d'un  évangéliaire  (d'après  Maspero)  écrit  sur  deux 
colonnes,  divisés  par  le  milieu.  —  Publiés  par  Maspero,  Frag- 
ments, pages  226,  227  et  245. 

Feuillets  169,  173  -+-  174,  175  (i"iÂ-iTb),  176  (hï.-nh). — 
Jérémie  vi,  19-22;  vu,  6-9;  xvi,  9-xvii,  5;  xviii,  14-xix,  5;  xxi, 
4-xxii,  4.  —  Publiés,  sauf  169  et  173,  par  Maspero,  Fragments, 
pages  232,  233  et  234. 


90  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Feuillets  170  (début  du  cahier  r,  ap-aa),  172(uï-[uh],  fin 
du  cahier  r),  180  (nX-riB),  181  (qr-qA,  fin  du  cahier  0,  l'^Qet 

182  (pï.-pi),  184-185  (piir-pw^),  186  (pqA-pqB).  —  Jérémie 
IX,  23-x,  18;  XV,  3-19;  xxvii,  4-17;  xxviii,  59-xxix,  4;  xxxii, 
37-xxxiv,  4;  l,  6-li,  25.  Lamentations  v,  9-22.  Épître  i,  1-7.  — 
De  la  même  main  que  «  Borgia  XXVI  »  (voir  feuillet  142).  — 
Publiés,  sauf  180  et  182,  par  Maspero,  Fragments,  pages  228, 
230,  238,  239,  241,  248  n"  1;  les  feuillets  179  et  182  par  Dei- 
ber,  Fragments  coptes  inédits  de  Jérémie,  dans  la  Revue 
biblique,  1908,  page  560. 

Feuillet  171.  —  Jérémie  xiii,  6-11,  suivi  d'un  ornement  et 
d'une  prière. 

Feuillets  172  (voir  feuillet  170),  173-176  (voir  feuillet  169). 

Feuillets  177,  178  (ah-ao).  — Jérémie  xxiv,  2-xxv,  3;  xxvi, 
8-19.  —  Publiés  par  Maspero,  Fragments,  pages  236  et  237. 

Feuillets  179-182  (voir  feuillet  170). 

Feuillet  183.  —  Jérémie  xxxix,  1-2,  14-16.  —  18  premières 
lignes,  incomplètes,  de  la  première  colonne  d'un  feuillet  à 
2  colonnes. 

Feuillets  184-186  (voir  feuillet  170). 

Feuillet  187  (verso,  recto).  —  Lamentations  iv.  —  2  co- 
lonnes, 12  lignes,  dans  la  partie  médiane  du  feuillet;  il  ne 
reste  guère  que  les  versets  12  et  16. 

Feuillets  188-189  (pie-pin)-  —  Lamentations  v,  19-22. 
Zacharie  II,  10-iv,  9.  —  Publiés  par  Maspero,  Fragments, 
pages  248  n»  2  et  281. 

Feuillets  190,  191-192.  —  Ézéciiiel  i,  1-10.;  m,  23-iv,  14.  — 
Même  manuscrit  que  «  Borgia  XXVIII  ».  —  Publiés  par  Mas- 
pero, Fragments,  pages  251  et  252. 

Feuillets  193-198  (uï.-ijh).  —  Ézéchiel  xi,  I7-xiii,  17.  — 
Publiés  par  Maspero,  Fragments,  page  254. 

Feuillets  199  (A^ë-Âë),  200-203  (A'ë-Lig').  —  Ézéchiel  xiii, 
22-xiv,  2,  4,  6-11;  xv,  6-xvi,  63.  —  Même  manuscrit  que 
«  Borgia  XXIX  ».  —  Publiés,  sauf  199,  par  Maspero,  Frag- 
ments, page  258. 

Feuillet  204.  —  Ézéchiel  xvi,  55-62,  au  recto.  Partie  supé- 
rieure, 2  colonnes,  22  et  24  lignes. 


CATALOGUE    SOMMAIlîK    DES    MANUSCRITS    COPTES.  91 

Feuillets  205  (ga-gB),  206  (oe-oîs).  —  Ézéchiel  xxvii,  6-15; 
xxix,  8-16.  —  Publiés  par  Maspero,  Fragments,  pages  263 
et  264. 

Feuillet  207.  —  Ézéchiel  xliii  (d'après  Amélineau).  —  Bas 
de  feuillet,  2  colonnes,  21  lignes. 

Feuillets  208-209  (voir  codex  1 11,  feuillet  109). 

Feuillet  210.  —  Sermon  ('?)  sur  la  chaste  Suzanne.  —  20  lignes 
incomplètes,  au  bas  de  la  première  colonne. 

F^euillet  211.  —  Daniel  m,  36-38,  40-43,  45-49,  51-52.  — 
Publié  par  Maspero,  Fragments,  page  269. 

Feuillet  212  (voir  codex  141,  feuillet  ln9). 

Feuillet  213.  —  Ézéchiel  xxxii,  30-32,  à  la  première  colonne 
du  recto.  —  Partie  supérieure,  18  lignes,  2  colonnes. 

Feuillet  214.  —  Daniel  i,  7-22.  —  Publié  par  Maspero,  Frag- 
ments, page  266  n"  2. 

Feuillets  215-216  (ah-ub).  —  Amos  ii,  11-iv,  9.  —  Même 
manuscrit  que  «  Borgia  XXX  ».  —  Publiés  par  Maspero,  Frag- 
ments, page  273. 

Feuillets  217-220  (na-riH).  — Joël  ii,  19-fin.  Michée  i,  1-15. 
—  Publiés  par  Maspero,  Fragments,  page  270. 

Feuillet  221  (oi-oa).  —  Joël  m,  18-fm.  Michée  i,  1-7.  — 
30  lignes,  2  colonnes.  Texte  :  18,5  x  13. 

Feuillet  222.  —  Nahum  m,  17-fin.  Habacuc  i,  1-2,  au  recto; 
verso  en  partie  effacé.  —  Partie  supérieure  d'un  feuillet  à 
2  colonnes;  29  et  18  lignes. 

Feuillet  223.  —  Apocryphe  (?).  Mention  des  habitants  de 
l'Arabie.  —  Partie  inférieure  d'une  colonne,  13  lignes. 

Feuillet  224  (na-nB).  —  Sophonie  m,  9-15.  —  Partie  supé- 
rieure de  la  colonne  de  droite,  30  lignes.  Quelques  lettres  de  la 
première  colonne. 

Inv.  :  Copte  129^. 

[A  suivre.) 

L.  Delaporte. 


CHRONOLO&IE  DES  PATRIARCHES 
D^ALEXANDRIE 

d'après  le  nis.  éthiopien  n°  3 
de  M.  E.  DELORME 

[Fin)  (1) 


Fol.  28  r°  {suite) 
gtoè  :  ^[p-]n*(rft  ••  (2)      I       -"^-  Diyosqoros  siégea  pen-- 


Fol.  28  V" 


(laut  7  (7/?s  f/  6  mois.  Il  mou- 
rut le  7  Maskaram,. 

26.  Timotëwos  siégea  pen- 
dant 24  a/zs.  //  mourut  le 
7  N  a  hase. 

•11.  Pétros  siégea  pendant 


(1)  Cf.  ROC,  1912,  p.  302. 

(2)  Au  bas  du  fol.  28  r"  se  trouve  la  mention  :  og  :  «j%'^<n»^  :  foao'^^^  i 
436  ans  et  demi .  ^•  (de  "itn*H')  t^st  en  surcharge. 

(3)  Au  bas  de  la  marge  gauche  du  fol.  28  r"  se  trouve  la  note  suivante,  qui  se 
rapporte  au  patriarche  Dioscore  :  flin"/,tf"'|;  :  ïi>  ;  T-n*^  :  ^•fllr.ft  ■■  flïi.A'fe^Tr  > 
Pendant  sa  charge  eut  Heu  le  4""  concile  à  t'halccduinc. 


CHRONOLOGIE    DES    PATRIARCHES    d'aLEXANDRIE. 


93 


oo-^r  :  Giïxbùà,  '  hoo  :  ^  :  A 

n^  : 

ft    :   '^   .•  r^^wi-   :  (Dhàùé.  ■• 
K<w>  î  l(D%  î  AT^'Î'"^  I  (2) 

r  •  Af  h-t^  1 

fflë  î  'J/wi^'  :  (3)  mhùdd.  î  K 

<wi  :  ^(DX  '•  Arti  ! 

rnflïô   r  A.TCTft   ••  '^  :  ë^<w» 
^  •■  (Dhàdd,  i  hoo  :  KflJè  :  A 

(OX  :  Artîl  1 


20  ans.  Il  mourut  le  2  Hedar. 

28.  ^Atiiàtêwos  siégea  pen- 
dant 7  a«s.  //  mourut  le 
8  Maskaram. 

29.  Yohannès  siégea  pen- 
dant 9  a/?s.  //  mourut  le 
V  Genbot. 

30.  Yohannès,  le  prison- 
nier, siégea  pendant  11  ^^/is. 
//  mourut  le  27  Genbot. 

31.  Diyosqoros,  le  nouveau, 
siégea  pendant  3  â^y?s.  //  »?om- 
>'w^  le  \1  Teqemt. 

32.  Timotéwos  siégea  pen- 
dant 17  a/?s.  //  mourut  le 
13  Yakâtit. 

33.  Têwodosyos  siégea  pen- 
dant 32  a»s.  //  mourut  le 
28  ^Sanê. 

34.  Pêtros  siégea  pendant 
2  r/;i.>>'.  //  mourut  le  25  Sanè. 

3.J,  Demyânos  siégea  pen- 
dant 36  «y^s.  //  mourut  le 
18  ^"m?^. 

36.  'Endrâniqos  siégea  pen- 


(1)  A  partir  du  nombre  27  l'ordre  de  la  présente  Chronologie  diffère  de  celui 
de  la  Liste  des  Patriarches  cV Alexandrie,  où  les  patriarches  sont  rangés  connne 
suit  :  27.  Tawdosyos  ;  28.  Pêtros;  29.  'Alndlêivos;  30.  Yohannès  ;  31.  Yohannès, 
le  prisonnier;  32.  Diyosqoros,  le  nouveau;  33.  Timotéwos;  54.  Têtvodosyos; 
35.  Pêtros;  36.  Demyânos;  .37.  'Entonyos;  38.  ^Endrdniqos;  39.  'Êirostatêwos; 
•iO.  Benyâmin;  ^i.  \âqûlou;i2.  ^  Agàton;  i3.  Yohannès;ii.  Yeshaq  ;  43.  Sem'on  ; 
46.  'Ela-'Eskendt^os;  47.  Qasmâ ;  4S.  Qozmos;  49.  Têyodros;50.  'Abbâ  Mikâ'êl: 
Gi.  Minas;  52.  Yohannès;  53.  Mnrqos ;  .5i.  Yà'qob;  55.  Sem'on:  56.  Yosèf; 
57.  Mikâ'êl.  Cf.  ROC,  1912,  p.  212. 

(2)  Ms.  :  AT^*/"?"^.  —  (3)  Le  mot  ",a»-\-  :  se  trouve  à  la  marge  droite:  un 
signe  de  renvoi  accompagne  le  nombre  ma»'é.  —  (4)  Le  nomlire  m(0%  se  trouve 
à  la  marge  gauche  du  fol.  28  v".  —  (.5)  Tr  est  en  surcharge. 


94 


REVUE    DE    L  OR[ENT    CHRETIEN. 


Taie  !  'J<w'^  î  (Bhù^d^  ••  h 

X  •'   ATC  :   (Dhoo^àh  •  -n^^ 
y»  :  '/•flJTV-  •■  '^ao^-i'  ::  (1)  '^ 

/^  1 

r'^ao'f'  i  œaD'i^*^  î  (3)  (Dhù 
ùé.  '•  hoo  s  B  :  A'î^C  1 

(Ohàùé.  '   hoD   :    KtDO   :   Arh 

ne  •  dc^i-  ■  |:^^'^  ? 

<C  ••   hao    :   ii'dO'   :  Af  Jl-t^  : 

hoD  i  in  !  Arti  ! 


dant  7  ans.  //  mourut  le 
8  Ter. 

37.  'Èwostàtêwos  siégea 
pendant  12  ans.  7/  mourut  le 
12  Tâhschàsch. 

38.  'Abbd  Benyâm  siégea 
pendant  39  a?is.  //  mourut  le 

8  ff^'-  ^^^'  ^t's  ,/oi<rs  c/e 
Beuydm  coimnença  l'ère  des 
Califes  en  338  de  l'an  des  Mar- 
tyrs. 

39.  'Agâton  siégea  pendant 
19  ans.  Il  mourut  le  7  Te- 
qemt. 

40.  Yohannès  siégea  pen- 
dant  9  ans.  Il  mourut  le 
\"  Tâhschàsch. 

41.  Yeshaq  siégea  pendant 
3  ans  et  demi.  Il  mourut  le 

9  Hedâr. 

42.  Sem'on  siégea  pendant 
6  ans.  //  mourut  le  24  Hamlé. 
Alors  le  siège  demeura  va- 
cant pendant  3  ans. 

43.  'Eskendros  siégea  jjen- 
dant  21  ans  et  7  n^o^s.  //  nzoz/- 
rut  le  7  Yakâtit. 

44.  Qasmâ  siégea  pendant 
1  an  e/  3  mo/s.  //  mourut  le 
30  .S'a/ié". 


(1)  M.  à  m.  :  /es  années. 

(2)  Le  ai  copulatif  est  accompagné  d'un  signe  de  renvoi   à  la  note  suivante, 
qui  se  trouve  à  la  marge  gauche  du  fol.  28  v°  :  (O^n.  ;  o»'H7fl  s  Vj6'^9"^  '  h 

Trésor  de  la  Foi  dit  :  En  Van  333  de  Dioclétien  la  royauté  passa  aux  Califes. 

(3)  tOffo'^i,^  :  est  en  surcharge. 


CHRONOLOGIE    DP:S    PATRIARCHES    D  ALEXANDRIE. 


95 


'i\ih  •■  Afh-t^  ! 

ao^  i  (Dhàé,^,  '  htm  t  m  '•  ti 

ATC   r 

•h  :  (Dhà^,^  '  hoo  :  Rfllë  :  A 

''Î.Wli^  Ml) 


45.  Têwodros  siégea  pen- 
dant 14  «ns.  //  mourut  le 
7  Yakâtit. 

46.  '^66â  Mikaêl  siégea 
pendant  23  a/is  e^  6  mozs.  // 
mourut  le  IG  Magàbit. 

47.  Minas  siégea  pendant 
9  (/>^s.  //  mourut  le  30  Té?/-. 

48.  Yoliannès  siégea  pen- 
dant 23  (/ns.  //  mourut  le 
16  rer. 

49.  Màrqos  siégea  pendant 
20ans.  Il  mourut  le22  Miydz- 
yâ. 


Fol.  29  r°  (2) 


OixatC'/f  •'  (DhÙéHéL  •  hoo  :  ï 
(Dà  i  Afh-t'T-  ! 

OD  s  r  s  AT^»!»"^  ! 


50.  Yâ'qob  siégea  pendant 

10  ans  et  8  /«o/s.  //  mourut 
le  14  Yakàlit. 

51.  Sein' on  siégea  pendant 
5  ///o«s  6"^  17  Jours.  Il  mourut 
le  o  Teqemt. 

52.  Yosàb  siégea  pendant 
18  rt>?s  p/  11  w,o/6\  //  mourut 
le  23  Teqemt. 

5,3.  Mikà'él  siégea  pendant 

11  «?is  e^  5  7710/6'.  //  mourut 
le-2iMiyàzyà.  Dans  ses  Jours, 


(1)  Au  bas  du  loL  28  v°  se  trouve  la  mention  :  ëÏ  =  «[:  •'  "i"»^  «  fliïioc'î  I 
323  ans  et  10  viols.  Ms.  :  HixatC^  i,  qui  est  une  faute  évidente  de  copiste. 

(•2)  Au  haut  du  foL  29  r  se  trouve  la  note  suivante  :  afh9°ll  «  >fl<J^  '  <"»'>(! 
C  s  dC4*t  •■  Ç."iOot  ••  Alors  le  siège  demeura  vacant  pendant  3  ans. 

(3)  Le  premier  y  est  en  surcharge. 


96 


REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


\Abbâ  T akla- H âymânot  des- 
cendit à  Jérusalem  la  même 
année  3  fois. 


Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  12  mars  1913. 

Sylvain  Grébaut. 


(1)  Au  milieu  du  fol.  29  r"  se  trouve  la  mention  :  jÇ-tn^-C  •■  3«  '  «^o»^  :  Total 
94  ans.  Ce  total  ne  correspond  qu'au  loi.  29  r". 


MÉLANGES 


I 

LES  JOURS  FASTES  ET  NÉFASTES 
d'après  le  ms.  éthiopien  n"  3  de  M.  E.  DELORME. 

Il  est  fait  mention  dans  la  liste  suivante  des  jours  fastes  et 
néfastes  pour  chaque  mois  de  l'année  (1).  L'opuscule  grec 
analogue,  attribué  au  prophète  Esdras,  a  été  analysé  par  M.  Nau 
dans  la  Revue  de  l'Orient  Chrétien  (2). 


TEXTE 


Fol.  162  V"  a 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

(1)  Cf.  Dillmaii,  Le.c.  aelh.,  col.  l-.^91  :  •■  Libelkis  quidam  superstitiosus  ^l'i'll  i 
nîiT'l"  s  J^'T-ô^  «  fflWVJt'V^  I  (de  {irmo  et  caduru,  i.e.  itliU  et  inutili]  inscriptus 
exstat  sub  finein  Codicis  M.  F.  [Matsliafa  Faus],  et  in  Cod.  Abbad.  CLXXXVl.  ■• 
—  Cf.  M.  Chaîne,  Catalogue  des  Manuscrits  éthiopiens  de  la  collection  Antoine 
d'Abbadie,  p.  112  :  «  (Ms.  n"  186.  Mélanges  religieux)  3.  —  Fol.  38  v".  Coniput 
du  fort  et  du  faible  :  fh'ifl  s  J^Trô^  «  at^'^K'^^'  "  Ouvrage  de  magie.  » 

(2)  Cf.  t.  XII  (1907),  p.  14-15. 

OUIENT  CHRÉTIEN.  7 


98  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


TRADUCTION 

COMPUT  DES  (jours)  NÉFASTES  ET  FASTES. 

1.  En  Maskaram  jusqu'au  15  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

2.  En  Te(jemt  jusqu'au  23  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

3.  En  IJeddr  jusqu'au  9  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

4.  E7i  Tâhschâsch  jusqu'au  20  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

5.  En  Ter  jusqu'au  27  néfastes,  et  ensuite  fastes. 

6.  En  Y akâtit  jusqu'au  5  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

I.  En  M agâbit  jusqu'au  20  néfastes,  et  ensuite  fastes. 

8.  En  M iyàzy à  jusqu'au  Y2  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

9.  En  Genbot  jusqu'au  24  néfastes,  et  ensuite  fastes. 

10.  En  Sané  jusqu'au  27  néfastes,  et  ensuite  fastes. 

II.  En  Ilandé  jusqu'au  21  fastes,  et  ensuite  néfastes. 
12.  En  Na](asé  jusqu'au  23  fastes,  et  ensuite  néfastes. 

Sylvain  Grébaut. 


II 

LA  SAISON  DES  PLUIES 

d'après  le  même  ms. 

Un  procédé  est  indiqué  dans  la  présente  note,  pour  faire 


MÉLANGES.  99 

connaître  ce  que  sera  la  saison  des  pluies  {keramt)  selon  les 
diverses  années  (1). 


TEXTE 


Fol.  159  v°  b  («/<  medio) 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

aïA?i<w  :  'ïc<<.  ••  ë?i/^^  I 
A?»<w»  :  "i-Cd,  •  vm  1 

A?ir/D  :  .^C<^.  :  Sg  I 
tOxOO  :  .(.C<(.  ï  i^V  î 
(D^hao  :  ./.(;^  :  ^^  s 
flJAK^wi  :  'f-C<(.  ••  %G  i 

n^a)itflî7;i?"A-d  : 


TRADUCTION 


(méthode:)  par  laquelle -tu  connaîtras  la  supputation 

DE    la    saison    des    PLUIES. 

Tu  additionneras  le  {jour)  initial  des  [pluies),  le  ."3  Pàyue- 
mên  et  le  jour  mobile  (2),  et  tu  diviseras  par  7. 

(1)  Nous  avons  traduit  le  mot  W^f"^  par  l'expression  saison  des  pluies.  CT.  HOC, 
t.  XII  (190?),  p.  15-lG. 

(2)  Cf.  Dillmann,  Lex.  aeUi.,  col.  Kl'.l  :  ■•  9"C.y  s  subst.,  ut  videtur  virissiludu .  (si 
numerum  dieruui  anni  CCCLXY  uunioi-o  VII  diviscris.  rcllipuis  (>rit  dies  unus, 
qui  appellatur)  ùl\t  ••  9^C.y  ••  uyfnat'V-^  -.  iyao'Pbn  ••  "itfo,-i-V  .■  atyOat'^:'/  ■.  >i/** 
Tl  :  m-fl-MI  :  (sive  :  qui  eflicit,  ut  singulis  anuis  dies  a  loco.  (iiii'iii  iutei-  lieb- 
douiadis  lerias  obtineut,  nioveantnr  l't  in  feriaui  sequeuteai  protriulaatun  .M.  M. 
[Matsbafa  Mistîr]  f.  i65.  ■■ 


100  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

S'il  reste  1,  {il  y  aura)  10  averses  de  pluie. 

S'il  reste  2,  {il  y  en  aura)  20. 

S'il  reste  3,  {il  y  en  aura)  30. 

S'il  reste  4,  {il  y  en  aura)  40. 

S'il  reste  5,  {il  y  en  aura)  50. 

S'il  reste  Q,  {il  y  en  aura)  60. 

S'il  reste  7,  {il  y  en  aura)  70. 

Pour  1  et  2,  c'est  minime. 

Pour  3  et  4,  c'est  moyen. 

Pour  5,  6  etl,  c'est  abondant. 

Ce  sont  les  averses  de  la  saison  des  pluies. 

Sylvain  Grébaut. 


III 

A  PROPOS  DE  L'ANAPHORE 
DE  SAINT  ATHANASE 

d'après  le  même  ms. 

La  courte  note  suivante,  inst^rée  en  petits  caractères  au  bas 
d'un  feuillet^  se  rapporte  à  VAnaphore  de  Saint  Athanase  (1). 

Fol.  160  v°  b  {in  fine) 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

athanase  dit  dans  son  anaphore  : 
L'homme,  alors  (juil  était  honoré,  ne  {le)  reconnut  pas, 

(1)  Cf.  M.  Chaîne,  Catalogue  des  Manuscrits  éthiopiens  de  la  collection  .Antoine 
d'Abbadie,  p.  7  et  p.  48. 


MÉLANGES.  101 

(mais)  il  deviné  comme  les  animaux  sans  intelligence,  et  se 
fit  sernblahle  à  eux  (1). 

U homme,  alors  qu'il  était  roi,  ne  {le)  reconnut  pas,  {mais) 
if  s'avilit  lui-même  de  son  gré;  il  devint  esclave,  {et)  ceux  qui 
furent  maitres  le  dominèrent. 

L'homme,  alors  qu'il  était  j'iche,  ne  {le)  reconnut  pas, 
{mais)  il  s'appauvrit  lui-même  par  son  désir;  il  affama  son 
ventre,  et  il  assoiffa  son  âme. 

Bézancourt,  par  Gournay-cn-Bray,  le  7  janvier  1913. 

Sylvain  Grébaut. 


IV 

HISTOIRE  DE  L'APOSTASIE  DU  DIACRE  LÉONCE 
ET  DE  LA  MORT  DU  JUIF  ISAAC 

Les  arguments  de  la  controverse  judéo-chrétienne  du  Sargis 
d'Aberga  éthiopien  ou  de  la  Didascalie  de  Jacob  grecque 
consistent  uniquement,  ou  presque,  en  citations  de  l'Écriture. 
Les  récits  ou  faits  sont  extrêmement  rares. 

Aussi,  V Histoire  de  l" apostasie  du  diacre  Léonce  et  de  la 
mort  du  Juif  Isaac,  racontée  par  le  néophyte /?^s/?/s,  dans  le 
l)ut  de  confirmer  la  divinité  du  Christ,  nous  a  paru  devoir  inté- 
resser les  lecteurs  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien,  en  atten- 
dant Tédition  de  la  fin  de  l'ouvrage  précité  dans  la  Patrologia 
Oriental is  Graffin-Nau  (2). 

TEXTE 

(F.  64  r  a  suùe)  Vlh  ■•  M'^/.Tna^'  •■  M  '-  dO-n  :  h'\^,  •■  Hli 
V  !  hin  •'  ifii^Xï-  •  (\oh  ■  une  •  h^n*  •  y.aJàh^  •  ùnh  ••  iCtl  • 

(1)  Ps.    XLVIll,   13(21). 

(2)  Sargis  d\4berf/a  l'oriuo  h)  fascicule  4  du  tome  III  de  \s.  Pair.  Or.  L'ori- 
ginal grec  a  été  publié  en  entier  par  M.  N.  Bonuetsch,  sous  le  titre  :  Doctrina 
Jacobi  niiper  baptizati,  4",  xvni-Oti  pages,  Berlin,  1910.  5L  F.  Nau  a  donné 
ensuite  une  édition  avec  une  introduction  tout  à  fait  remarquable  de  la  pre- 
mière assemblée  de  ce  même  ouvrage,  sous  la  désignation  :  La  Didascalie  de 
Jacub.  (Cf.  Pair.  Or.,  t.  Vlll,  f.  5.) 


102  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

F.  64  1°  b)  Hfttf»-  ï  A.îP^-fcF'ft  •  mll/n  :  <wifii';ïj^A  *  n/hl 

'^  :  "ïvnc  ■  Tif  ■■  flJhî^-H  •  tM^  •  hi-nh  ■-  (o-nu^^  :•:  j?,n, 
A"  :  h^;"e  '  /AhWi'  •  H.e.n.  •  Miuv  ■  Oïd^ia  ■  Hhu^î:  • 

(Dù'tP  '  n'i'l'  •  f^ll?^  ••  flJ-liA'iP  :  JP/wiftT  •  (F.  64  v°  a) 
A(^A  ■  'T^'r  •  ^^V.  ■  «;iC  :  ai'l'(D/.œ  -.  AA.y-  ■  (D-ti'l'  •  n 

(Dhrii  •  chf  •  n/hAîT»  :  ô-nhA.  •  hruv^-f-o^  .•  A^^.l^ 
jt  :  An-0  î  AjPAe  !  An.^-  :  ïicMin  -■  ?»^'^  *  hio-h^.'P  •  a 
h^i>-.e/  :  h'iii  :  ^'ivhVK-  -•  nfljc^»  ■  fljnnrïiC/?.  ■•  A'jt^  '  inn-c  • 

flï^nCiîi  •■   ÎTW  :   0^j&   M:    fllînrf-/..n«n>-A   :    iih^.O-^   :    '^rtT 

OlfJA"  !  nOÏl  ■  oie  •  -nîiA.  •  hUhf{t^  :  <i.^'^  :  h'^H.h'fl 
rh.C  •  HAtf»-  ■  J&Arh*  •  flJ/?.^n<lVh  :  (F.  64  V  b)  n*  :  ^^.l^ 
.Ç-  •::  flïA'^./'  !  AA'W  :  Wd^^t^»  :  m-h-f:  :  UlM  '  J?.Û,  '  'H'} 
i:  :  AAr  •  HjL'.hfll-^  :  '>A1-f <">•  :  A^i^.ll-.^'  :  hlxao  :  hCA-f 

A  :  n^hr^h  •  o-fï  !  încA'fc^'î  •  i-hra^  «  fl>-h'|ï  •  AhA^^A  : 

(1)  Ms.  :  7^'V,Ç-.R. 

(2)  iMs.  :  Ht^*-»!. 


MÉLANGES.  103 


TRADUCTION 

(F.  64  r"  a  suite)  Voici  que  je  {vais)  vous  raconter  moi- 
même  un  fait  surprenant,  qui  s'est  passé  pendant  que  je  me 
trouvais  dans  la  ville  de  \Akà  (Acca),  lorsque  les  Perses  par- 
taient pour  tuer  le  peuple  des  chrétiens. 

Alors,  les  Juifs  se  sont  soulevés,  ont  incendié  Véglise,  et 
ont  tué  beaucoup  de  gens.  Il  y  avait  parmi  {tes  chrétiens)  un 
(F.  61  r"  b)  diacre,  appelé  Léœontéwos  [Léonce],  sage  ascète 
de  la  loi  du  Christ.  Voici  que  les  Juifs  Carrelèrent,  afin  de  le 
tuer;  ils  le  firent  souffrir,  le  maltraitèrent,  et  le  flagellèrent. 
Par  suite  de  la  grandeur  des  tourments  et  des  supplices  qui 
lui  {furent  infligés),  il  aposlasia,  et  devint  Juif. 

De  longs  jours  après,  il  rencontra  un  vieillard  assis  à  la 
porte  de  la  synagogue  des  Juifs.  Il  lui  dit  :  «  Pourquoi  es-tu 
assis  ici?  »  Alors,  les  Icumes  et  les  pleurs  le  suffoquèrent.  Le 
vieillard  lui  dit  :  «  As-tu  oublié  ce  qua  dit  Notre -Seigneur 
dans  l'Évangile  :  Celui  qui  m'aura  renié  devant  les  hommes, 
je  le  renierai  moi  aussi  devant  mon  Père,  qui  est  dans  les 
deux  {2)?  Or,  voici  que  toi-même  tu  as  apostasie,  et  es  devenu 
Juif.  Mais  il  me  semblait  que  tu  étais  zélé  toi-même  dans  la 
loi  du  Christ,  car  personne  n  était  comme  toi  parmi  tes  chré- 
tiens. » 

Ayant  entendu  cela,  {Léonce)  fut  épouvanté,  et  chercha  à 
s'enfuir  iF.  61  Va)  de  la  main  des  Juifs;  [mais)  il  ne  {le) put 

{D  iMs.  :  A,6'irh4'. 

(•2)  Mat  th.  X,  33. 


104  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

pas.  Alors,  il  monta  sur  la  haute  muraille  des  remparts  de 
la  ville,  se  jeta  de  lui-même  dans  la  mer,  et  mourut. 

Ayant  vu  cela,  les  Juifs  s'attristèrent  extrêmement,  car 
il  était  pour  eux  {un  sujet)  d'orgueil,  parce  qu'il  avait  apos- 
tasie, et  qu'il  était  devenu  comme  eux  Juif. 

Alors,  un  homme  d'entre  les  prêtres  des  Juifs  vit  en  songe 
pendant  sept  nuits  l'église  que  les  Juifs  avaient  incendiée. 
Voici  qu'elle  était  reconstruite  en  or,  en  gemmes  {et  en) 
pierres  précieuses,  et  qu'elle  brillait  comme  le  soleil;  mais 
la  synagogue  des  Juifs  était  y^enversée  (1)  à  terre,  et  était 
tombée  (2)  sur  de  puants  excréments. 

Il  y  avait  dans  la  ville  d'Acca  un  Juif  (3),  craignant  le 
Seigneur,  appelé  Isaac;  (F.  64  v"  b)  les  Juifs  lui  demandaient 
sa  bénédiction.  Ayant  appris  le  songe" que  le  prêtre  avait 
fait  (4),  il  dit  :  «  Ce  songe  {signifie)  la  ruine  des  Juifs,  qui 
surviendra,  car  le  Christ,  en  qui  croient  les  chrétiens,  est  le 
roi  d'Israël.  » 

Alors,  cinq  hommes  se  levèrent,  résistèrent  à  Isaac,  discu- 
tèrent eidre  eux,  et  dirent  :  «  Dès  que  cette  parole  sera  enten- 
due, tous  les  Juifs  aposiasicront,  et  deviendront  chrétiens.  » 
Puis,  ils  décidèrent  entre  eux  de  le  tuer.  . 

Le  soir  étant  venu,  ils  entrèrent  da^is  sa  maison,  et  le  trou- 
vèrent assis  seul;  ils  le  saisirent,  et  le  tuèrent.  L'histoire  {de 
ce  Juif)  ne  fut  pas  apprise;  mais  seulement  ils  mentirent,  et 
dirent  :  «  //  est  mort  subitement.  » 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  18  janvier  lîUo. 

Sylvain  Grébaut. 

(1)  M.  à  m.  :  était  engloutie. 

(2)  M.  à  m.  :  était  descendue. 

(3)  M.  à  m.  :  un  homme  Juif. 

(4)  M.  à  m.  :  avait  sonyé. 


BIBLIOGRA.PHIE 


().  Tafrali,  Topographie  de  Thessalonique,  S",  xii-220  pages,  avec  14  fi- 
gures dans  le  texte,  32  planches  et  2  plans,  Paris,  Geuthner,  1913.  —  20  fr. 

0.  Tafrali,  Thessalonique  au  quatorzième  siècle,  8",  x.\vi-312  pages, 
Paris,  Geuthner,  1013.  —  15  fr. 

Au  moment  où  l'ancienne  Thessaloniciue.  devenue  Salonique,  allait  se 
moderniser,  ce  qui  début»  toujours  par  abattre  de  vieux  remparts  et  de 
vieux  monuments,  M.  Tafrali,  docteur  es-lettres  de  la  faculté  de  Paris,  an- 
cien secrétaire  au  musée  des  antiquités  de  Bucarest,  ancien  chargé  de 
cours  à  Técole  des  langues  orientales  vivantes  de  Paris,  s'est  proposé  de 
nous  en  décrire  les  remparts  et  les  monuments  et  d'en  retracer  toute 
l'histoire,  en  s'arrètant  longuement  à  la  période  la  plus  mouvementée,  au 
xiv^  siècle.  M.  Diehl  a  tenu  à  présenter  au  pui)lic  les  ouvrages  de  l'un  de 
ses  élèves  préférés,  en  donnant  une  préface  à  chai-un  de  ces  deux  vo- 
lumes. 

Dans  le  premier  volume,  après  un  cliapitre  consacré  à  la  fondation,  au 
port  et  à  la  situation  de  Thessaloni([ue,  M.  T.  fait  l'histoire  de  la  construc- 
tion des  divers  remparts  et  décrit  ceux  qui  subsistent  encore.  11  fait  con- 
naître l'intérieur  de  la  ville  entant  qu'il  se  rattache  à  la  période  ancienne 
ou  à  la.  période  byzantine,  avec  les  canalisations  d'eau.  11  indique  enfin  les 
monuments  (églises  et  monastères)  disparus  ou  conservés.  Les  nombreu- 
ses photographies  complètent  très  heureusement  cet  ouvrage,  résultat  de 
nombreuses  années  de  recherches.  L'auteur  puise  dans  sa  vaste  érudition 
tous  les  détails  f(ui  peuvent  éclairer  son  sujet  et  le  mettre  en  relief;  c'est 
ainsi  qu'il  nous  expose  d'abord  les  principes  de  fortification  ancienne  et 
byzantine  pour  nous  faire  mieux  comprendre  ensuite  l'agencement  des 
remparts  de  Thessalonique. 

Dans  le  second  volume,  après  rex])osé  des  nombreuses  sources,  éditées 
ou  inédites,  consultées  par  lui.  l'auteur  résume  l'histoire  de  Salonique  jus- 
qu'au xiv  siècle;  il  s'attache  ensuite  à  cette  époque  et  nous  fait  connaître 
les  habitants  de  la  ville  et  des  environs  au  xiv«  siècle  (citoyens  libres; 
parèques  et  douloparèques:  esclaves:  éléments  hétérogènes):  les  adminis- 
trations impériale  et  municipale;  le  pouvoir  ecclésiastique;  l'état  .social, 
scientifique,  littéraire  et  religieux;  les  événements  politiques  qui  gravitent 
autour  de  la  révolution  des  zélotes  (1342-1349).  La  querelle  des  hésychastes 
est  un  des  épisodes  de  la  lutte  de  la  mystique  et  de  l'érudition.  Les  uns 


106  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

déclaraient  que  pour  la  rechcrclie  de  la  vérité  et  de  Dieu,  la  raison  est 
impuissante,  et  l'étude  des  sages  de  l'antiquité  est  inutile.  La  prétendue 
sagesse  des  anciens  est  imbue  d'ignorance;  leurs  raisonnements  sont 
remplis  d'absurdités  et  d'infamies; 'ils  conduisent  à  l'athéisme,  et  ils  com- 
muniquent à  la  foi  chrétienne,  si  pure,  la  mytliologie  grecque  et  l'idolâtrie. 
Il  n'y  a  qu'un  seul  moyen  de  s'élever  jusqu'à  la  connaissance  de  Dieu  : 
c'est  la  voie  mystique  de  l'ascétisme  qui,  purifiant  le  cœur,  l'élève  jusqu'à 
la  lumière  divine,  principe  et  source  de  toute  vérité  (p.  184-185).  Cette 
lutte  qui  a  été  menée  contre  les  gnostiques  et  plus  tard,  mais  sans  succès, 
contre  Aristote  et  les  études  profanes,  est  exposée  ici  de  manière  complète 
et  objective.  Nous  en  dirons  autant  de  la  révolution  des  zélotes,  soulève- 
ment populaire  causé  par  une  crise  économique  résultant  des  guerres  et 
des  ravages  des  Turcs  et  des  Serbes.  On  y  trouve  le  massacre  des  nobles 
et  des  riches,  avec  la  confiscation  de  leurs  biens  et  des  revenus  des  biens 
ecclésiastiques,  et  il  a  suffi  de  quelques  années  pour  montrer  qu'en 
somme  les  affaires  allaient  encore  plus  mal  qu'avant  la  révolution. 
Thessalonique  tomba  enfin  au  pouvoir  des  Turcs  (1380  et  1387),  présage 
du  sort  qui  attendait  Constantinople. 

Ces  derniers  événements  vont  jusqu'à  rendre  cette  monographie  pas- 
sionnante; elle  est  d'ailleurs  toujours  intéressante,  bien  documentée  et 
bien  conduite,  et  elle  restera  un  modèle. 

F.  Nau. 

Jdii.  B.  AuKiiAusEK,  Konslanlins  Kreuzeavision  in  aiisyeivàhUcn  Textcn, 
8^  26  pages,  Bonn,  Marcus  et  Weber,  1912.  —  0  M.  60. 

L'auteur  s'est  proposé  de  réunir  les  textes  les  plus  importants  relatifs  à 
la  vision  de  Constantin  qui  a  précédé  sa  victoire  sur  Maxence  (28  octobre 
312).  Ces  textes  sont  :  le  chapitre  44  du  De  mortihus  jjersecutonim,  écrit  à 
Nicomédie  vers  314;  le  cliapitre  9  du  livre  IX  de  V Histoire  ecclésiasliqui' 
d'Eusèbe,  écrite  vers  324,  avec  la  traduction  latine  de  Rufin,  la  traduction 
de  la  version  syriaque  et  les  variantes  des  manuscrits  grecs  et  de  l'armé- 
nien; neuf  chapitres  du  livre  premier  de  la  Vie  de  Cons/antin,  écrite  par 
Eusèbe  en  337;  enfin  la  légende  grecque  postérieure,  et  la  légende  occi- 
dentale telle  qu'elle  a  été  consignée  par  Jacques  de  Voragine. 

Il  y  a  donc  là  une  intéressante  collection  de  textes  qui  éclairent  ce  tour- 
nant de  riiistoire  où  le  christianisme  est  devenu  religion  d'état. 

F.  Nau. 

Augustin  Goetiials,  Mélaiif/es  d'histoire  du  christianisme.  Troisième 
partie.  Jésus  à  Jérusalem,  8^',  82  pages,  Paris,  Fischbacher,  1012.  —  3  fr. 

Le  travail  de  M.  Goetiials,  Jésus  à  Jérusalem,  où  l'on  remarque  les  qua- 
lités d'un  critique  perspicace  et  averti,  mais  implacable,  complète  les  deux 
opuscules  ju-écédents  :  Première  partie.  Josèphe  témoin  de  Jésus.  — 
Deuxième  partie.  Jean  Précurseur  de  Jésus.  11  se  divise  en  sept  chapitres  : 


BIBLIOGRAPHIE.  107 

I.  Le  collège  des  Douze.  II.  Jésus  roi  d'Israël.  III.  La  première  réunion 
du  Sanhédrin.  IV.  L'échauffourée  de  Jérusalem.  V.  Ponce-Pilate  dans  la 
légende  et  dans  l'histoire.  Addendum  :  l'épisode  de  Barabbas.  VI.  La 
Cène.  VII.  Jésus  devant  le  Sanhédrin,  lesquels  sont  suivis  de  six  courts 
appendices  :  A.  Les  listes  des  Douze.  B.  Luc  et  l'Apocalypse.  C.  Le  terme 
Fils  d'homme.  D.  Anne  ou  Caïphe.  E.  La  légende  de  Judas.  F.  Encore 
l'inscription  du  temple. 

Tout  ce  qui  a  trait  à  l'histoire  du  christianisme  primitif  offre  le  plus 
grand  intérêt.  Il  appartient,  à  la  critique  de  rechercher  les  sources.  Mais, 
si  elle  a  des  droits  incontestables,  elle  ne  saurait  les  outrepasser  sans 
dommage  pour  la  vérité  historifiue.  Trop  de  sévérité  mène  à  l'arbitraire. 
Xo'ûk  le  reproche  que  nous  faisons  à  l'étude  de  M.  Goethals.  Les  rai.sons 
alléguées  ne  nous  ont  pas  toujours  paru  convaincantes  Aussi,  nous  avons 
trouvé  la  méthode  d'une  rigueur  excessive,  et  nous  tenons  plusieurs 
conclusions  pour  inexactes. 

Prenons  comme  exemple  l'interrogatoire  de  Jésus  par  Caïphe  devant  le 
sanhédrin  (Marc  xiv,  GO  sqq.).  «  D'après  Marc  suivi  par  Matthieu  et  en 
général  par  Luc,  écrit  l'auteur,  une  question  à  brùle-pourpoint  du  grand 
prêtre  amenant  Jésus  à  confesser  sa  dignité  de  Messie  et  une  scène  d'in- 
dignation réelle  ou  feinte  par  lui  jouée  à  ce  propos  auraient  amené  le  dé- 
nouement. Mais  ce  récit  soulève  de  grosses  difficultés.  Dans  Marc  .\iv, 
62  a.  à  la  question  du  grand  prêtre  :  «  Es-tu  le  Messie  lils  de  Dieu?  »  Jésus 
répond  par  une  affirmation  positive  :  âyw  zI^li  ;  ceci  ne  semble  pas  histori- 
que. C'est  la  réponse  donnée  par  le  l"^  évangile  au  sTna;  qui  appartient 
certainement  sinon  à  l'histoire  du  moins  au  fonds  primitif  du  récit,  vu 
que  les  deux  textes  parallèles  la  présupposent  également.  Marc  —  pro- 
bablement le  dernier  rédacteur  —  l'aura  faussement  interprétée  comme 
mie  affirmation,  elle  constituait  en  réalité  non  tant  une  négation  qu'une 
formule  polie  pour  décliner  toute  réponse  à  une  question  inconvenante 
ou  indiscrète.  Luc  {x\u,  70)  parait  avoir  interprété  la  réponse  en  ce 
sens  :  C'est  vous  qui  dites  que  je  le  suis.  En  d'autres  termes  :  je  ne  l'ai 
pas  dit  moi-même.  Pour  le  surplus  Matthieu  n'a  fait  que  suivre  Marc  en 
accentuant  le  caractère  dramatique  du  récit  :  au  lieu  d'interroger  simple-, 
ment  laccusé,  le  grand  prêtre  lui  défère  une  sorte  de  serment  (xxvi,  Gii)... 
Nous  inclinons  à  croire  que  le  récit  de  Marc  a  inspiré  ici  à  Luc  des  scru- 
pules critiques  comme  à  propos  du  banquet  d'Antipas,  mais  il  ne  pouvait 
guère  supprimer  totalement  ce  récit  comme  il  avait  fait  de  l'autre.  Il 
s'est  donc  borné  à  élaguer  ce  qu'il  jugeait  suspect,  à  atténuer  et  édul- 
corer  ce  qu'il  laissait  subsister...  En  somme  à  force  de  vouloir  purger  le 
récit  de  Marc  de  toute  invraisemblance  Luc  n'en  a  laissé  subsister  qu'une 
sorte  de  caput  mortitum  vide  de  toute  signification...  Avec  l'authenticité 
de  Marc  xiv,  02  tombe  aussi  l'épisode  suivant  :  l'exclamation  du  grand 
prêtre,  63,  64  a.  Le  Messie  au  point  de  vue  juif  n'étant  qu'un  homme, 
avBpwTiov  iÇ  àv6pw-'ov  (Justin,  Dial.  Tryp/i.  48,  9j,  ce  n'était  pas  usurper  sur 
la  prérogative  divine  que  de  se  donner  pour  tel,  Supposé  donc  que  l'expres- 
sion uibç  Tou  Oeou  ou  toîj  £ÙXoy»itou  fût,  pour  le  grand  prêtre  comme  pour  Jésus, 
synonyme  de  Messie,  cette  expression  qui  vient  de  l'A.  T.  n'avait  encore 


108  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

rien  qui  pût  choquer  le  monothéisme  le  phis  ombrageux,  elle  n'impli- 
quait notamment  pas  la  notion  de  préexistence.  Dans  le  cas  où  Jésus  se 
serait  appliqué  cette  désignation—  Marc  (xiv,  61,  02)  est  seul  à  l'affirmer 
—  ce  n'était  pas  là  insulter  ou  maudire  le  nom  de  Dieu  IHVH  ;  or  tel 
était  l'élément  constitutif  du  (//H'rfdoM/"  ou  blasphème  punissable  de  lapi- 
dation. Quelque  malveillance  qu'on  prête  donc  au  grand  prêtre  à  l'égard 
de  l'accusé,  le  déchirement  des  vêtements,  l'accusation  de  bla.sphème 
sont  de  tous  points  invraisemblables  »  (passim,  pp.  56-b2). 

Cet  exemple  montre  que  les  arguments  invoqués  par  l'auteur  sont  loin 
d'être  décisifs,  et  caractérise  l'intransigeance  de  sa  critique. 

Sylvain  Grébaut. 

Turkish  alrocities.  The  Young  Turks  and  Ihe  Triilh  aboul  Ihe  Holocnusf 
al  Adana  in  Asia  Minor,  during  April  1909,  by  the  Author  of  Turkcrj  and 
the  Tiirk,  8",  vin-216  pages,  1913,  sans  nom  d'éditeur. 

Voici  un  opuscule  de  brûlante  actualité.  11  ne  consiste  pas  en  un  ré- 
quisitoire sonore  contre  les  Jeunes-Turcs;  il  n'est  pas  non  plus  un  pam- 
phlet, mais  il  se  présente  sous  une  forme  toute  différente  :  il  apparaît 
bourré  de  faits,  de  chiffres,  de  dates,  de  noms.  Ce  que  l'auteur  se  pro- 
pose, c'est  de  retracer  fidèlement  les  atrocités  commises  et  de  démasquer 
les  coupables.  «...  1  decidedto  search  outthe  guiltyand  responsible  pcrsons. 
I  did  so,  and  now  that  I  know  ail,  I  accuse  the  Government  and  the  Young 
Turk  Committee...  »  (p.  2).  La  documentation  abondante,  l'information 
sûre,  l'exposition  nette  des  événements,  la  précision  du  détail,  l'impor- 
tance donnée  aux  statistiques  (cf.  p.  80  à  p.  100)  font  de  ce  petit  livre  un 
ouvrage  de  valeur,  et  lui  donnent  un  caractère  vraiment  scientificpie.  Le 
plan  est  simple  :  /.  Thf  Adana  Jlolocansl.  II.  The  Loss  and  iJamage 
doue.  III.  Justice.  IV.  Those  who  are  He.sponsi/jle. 

Les  préparatifs  immédiats  du  massacre  des  Arméniens,  seuls  visés 
(«  The  massacres  were  organised  only  against  the  Armenians.  On  the  lirst 
day  however,  by  mistake,  some  Greek,  Syrian  and  Chaldean  Christians 
were  killed  also  »  (p.  35),  les  précautions  prises  :  signes  indicateurs  appo- 
sés sur  les  maisons  («  The  Turks  had  written  with  chalk  on  every  shop, 
to  avoid  any  mistake,  "  Christian's  Shop  ",  "  Moslem's  Shop  "  »)  (p.  26), 
l'excitation  de  la  populace  par  des  sermons  enflammés  de  fanatisme 
(«  0  Allah!  make  widows  the  wives  of  the  ghiaours,  their  children  orphans, 
and  let  us  possess  ail  their  belongings  »)  (p.  20),  les  encouragements  des 
notabilités,  les  violents  articles  du  journal  Iltidal,  l'active  coopération  des 
troupes  («  Le  second  massacre  du  25  Avril  fut  opéré  par  les  troupes 
mêmes,  envoyées  de  Dedeagatch  pour  réprimer  les  désordres.  »  Extrait 
du  Journal  Of/icie(,  18  Mai  1909,  Paris)  (p.  32),  la  complicité  des  autorités 
civiles...  rien  n'est  omis. 

Viennent  alors  les  scènes  d'horreur,  dont  ciuelques-unes  sont  relatées. 
«  The  indescribable  tortures  and  cruelties  committed  were  so  ferocious 
that  many  eye-witnesses  admitted  would  cause  the  envy  of  Nero  himself 


BIBLIOGRAPHIE.  109 

and  of  the  luquisitors  of  Spain  »  (p.  35).  L'auteur  passe  ensuite  en  revue, 
sandjak  par  sandjak,  les  divers  bourgs  et  villages,  à  propos  desquels  il 
résume  succinctement  les  faits,  tels  qu'ils  se  sont  passés  dans  chaque  loca- 
lité (cf.  p.  4'2  à  p.  79).  Le  calme  rétabli,  les  survivants  ne  peuvent  même 
pas  s'éloigner  du  lieu  du  carnage.  Le  Gouvernement  prescrit  aux  Com- 
pagnies de  chemins  de  fer  de  ne  pas  délivrer  de  billets  aux  Arméniens  ; 
des  ordres  semblables  sont  donnés  aux  autorités  des  ports.  «  The  boatmen 
of  Mersin  publicly  said  to  Armenians,  "  We  bave  received  orders  not  to 
carry  you,  else  we  shall  be  imprisoned  or  bave  to  pay  heavy  damage  ^  » 
(p.  94).  Quant  aux  pertes,  elles  sont  énormes  :  «  The  sum  total  of  the  Adana 
Tragedy.  is^therefore  the  following  :  Loss  of  life  :  30.000:  Material  loss, 
between  L  T  5.000.000  and  L  T  6.000.000:  surviving  Sufferers  :  100,000  » 
(p.  93). 

Ce  livre,  on  le  voit,  traite  d'un  sujet  grave;  l'impression  qui  se  dégage, 
en  le  lisant,  est  profondément  attristante.  Puisse-t-il  alarmer  la  conscience 
publique,  et  contribuer,  dans  la  mesure  où  son  rôle  d'informateur  le  per- 
met, à  empêcher  le  retour  de  pareilles  atrocités  ! 

Sylvain  Grébaut. 

P.  Angelo  d.\  ROiNCiGLioNE.  missionario  cappucino  dell'  Eritrea,  Manuale 
Amo rico-Italiano-Francene ,  Roma,  1912. 

P.  Angelo  da  Roncigliûne,  Manuale  Tigray-Italiano-Francese,  Roma, 
1912. 

Déjà,  depuis  longtemps,  nous  po.ssédions  des  manuels  de  conversation 
pour  la  langue  amharique.  Tels  sont  ceux  de  C.  Mondon  Vidailhet,  Afe- 
work,  G.  Raad.  Rien  n'avait  été  encore  publié,  en  ce  genre,  pour  le  tigré. 
Nous  en  étions  réduits,  pour  ce  dernier,  aux  quelques  textes  de  J.  Schrei- 
ber.  parus  il  y  a  vingt  ans  dans  son  excellente  grammaire.  Néanmoins, 
quoi  qu"il  en  soit  de  cette  différence  d'intérêt,  que  peuvent  présenter  ces 
deux  manuels,  tous  deux  seront  précieux  et  les  bienvenus  pour  les  voya- 
geurs, missionnaires  ou  commerçants  et  ceux  qui  s"adonnent  aux  études 
éthiopiennes. 

Ces  deux  manuels  sont  conçus  d'après  un  plan  uniforme,  et  rédigés 
suivant  un  formulaire  identique.  Ils  présentent,  tous  deux,  les  mêmes 
listes  de  mots,  les  mêmes  narrations;  ils  ne  se  distinguent  que  par  la 
langue  étudiée.  Cette  méthode,  hàtons-nous  de  le  dire,  e.st  des  plus  heu- 
reuses. Elle  facilite  Tusage  de  ces  manuels.  Quiconque  connaît  l'un  d'entre 
eux,  se  retrouve  aussitôt  dans  lautre.  C'est  un  innnense  avantage  pra- 
tique. A  cela,  il  faut  ajouter  que  la  division  du  travail  du  Père  Angelo 
da  Ronciglione  est  une  des  plus  claires  et  aussi  des  plus  logiques.  L'esprit 
méthodique,  qui  a  présidé  à  la  répartition  des  matières,  permet  de  trouver 
sans  tâtonnement  la  partie  dont  on  veut  se  servir;  la  tâche  est  rendue 
facile  à  celui  qui  doit  les  feuilleter.  Ce  sont  d'abord,  i)lacées  au  début, 
des  listes  de  mots  se  rapportant  aux  choses  ou  aux  actions  communes  de 
la  vie  ordinaire,  réunis  par  groupes,  sous  des  titres  bien  différenciés.  Puis 


110  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

viennent  des  exemples  concernant  la  construction  du  verbe  et  de  la 
proposition,  enfin  des  questions,  des  dialogues  et  de  nombreux  modèles 
de  lettres. 

Dans  ces  différentes  sections  de  son  travail,  l'auteur  a  évité  d'introduire 
son  lecteur  dans  un  monde  factice  comme  le  font  beaucoup  trop  de  ma- 
nuels de  ce  genre  et  ce  n"est  point,  certes,  un  mérite  commun.  Le  Père 
Angelo  da  Ronciglione  est  demeuré  dans  le  monde  abyssin  dont  il  veut 
seulement  s'occuper.  11  s'en  est  tenu  aux  affaires  dont  les  populations  du 
Tigré  et  de  l'Amhara  s'occupent,  et  à  la  manière  de  parler  qu'elles  em- 
ploient. Il  a  maintenu  partout  la  couleur  vraiment  locale  et  conservé  au 
langage  son  goût  de  terroir.  De  ce  fait,  celui  qui  se  trouve  sur  les  lieux  et 
doit  entrer  en  relation  avec  l'indigène,  celui-là  est  assuré  d'être  bien 
compris  et  de  bien  s'exprimer.  L'orientaliste  aussi  qui  étudie  à  distance 
y  trouve  grand  profit;  la  langue  en  effet  s'y  trouve  prise  exactement 
sur  le  vif;  son  génie,  sa  psychologie  y  sont  saisis  plus  au  net.  Certaines 
notions  absolument  nécessaires,  étant  d'origine  européenne  et  presque  in- 
connues des  Abyssins,  l'auteur  a  dû  introduire  parfois  des  expressions  et 
des  termes  nouveaux,  soit  en  tigré  soit  en  amharique.  Un  grand  usage  de 
ces  deux  langues  peut  seul  permettre  d'apprécier  ces  sortes  d'innovations , 
mais  nous  ne  doutons  pas  qu'après  les  longues  années  passées  par  le 
P.  Angelo  da  Ronciglione  en  Erythrée  et  les  études  qu'attestent  ses  nom- 
breux travaux,  il  n'y  ait  réussi  pleinement. 

Comme  le  titre  des  deux  manuels  l'indique,  l'auteur  a  donné  dans  tout 
le  cours  de  son  travail  la  traduction  française  après  la  traduction  italienne. 
C'est  un  nouvel  avantage.  L'intérêt  de  l'ouvrage  s'accroît  d'autant  qu'il 
s'adresse  à  un  plus  grand  nombre  et,  de  plus,  français  et  italiens  peuvent 
encore,  grâce  à  ce  procédé,  trouver  entre  eux  un  moyen  de  communica- 
tion. A  propos  du  texte  français,  ce  nous  est  un  plaisir  de  le  noter  :  sa 
correction  est  d'une  impeccabilité  qu'on  n'est  pas  accoutumé  de  trouver 
dans  nombre  de  travaux  écrits  en  cette  langue  émanant  d'étrangers.  Cette 
sûreté  chez  l'auteur  en  ce  point,  nous  dit  celle  que  nous  pouvons  avoir 
nous-mêmes  dans  la  pureté  et  la  correction  de  l'amharique  et  du  tigré 
qu'il  donne. 

Toutes  ces  qualités,  qui  recommandent  ce  travail,  n'ont  pas  échappé, 
du  reste,  aux  autorités  les  plus  compétentes.  Le  savant  professeur  de 
l'Institut  Oriental  de  Naples,  M.  Gallina,  en  a  chaudement  encouragé  la 
publication,  et  le  bureau  des  Colonies  du  Ministère  des  Affaires  étrangères 
du  gouvernement  italien  l'a  fait  apparaître  sous  ses  auspices. 

Si,  tout  en  conservant  leur  format  et  en  réduisant  le  corps  employé 
pour  l'impression,  de  façon  à  ne  pas  augmenter  leur  volume,  les  deux 
manuels  portaient  à  leur  fin  un  lexique  des  mots  abyssins  et  un  lexique 
des  mots  italiens  et  français  employés,  ils  seraient,  croyons-nous,  on  ne 
peut  plus  complets  et  ne  laisseraient  plus  rien  à  souhaiter.  Mais  c'est  là 
sans  doute  une  addition  dont  l'exécution  matérielle  a  seule  arrêté  l'au- 
teur, et  peut-être  pouvons-nous  espérer  que  dans  une  seconde  édition,  qui 
sera,  nous  aimons  à  l'espérer,  très  prochaine,  le  P.  Angelo  da  Ronciglione 
satisfera  à  ce  desideratum.  Ce  n'est  là,  toutefois,  qu'une  vue  purement 


BIBLIOGRAPHIE.  111 

personnelle;  tels  qu'ils  sont,  les  deux  manuels  dont  nous  venons  de  par- 
ler répondent  à  ce  qu'on  attend  d'eux,  et  le  P.  Angelo  da  Ronciglione 
peut  s'accorder  le  témoignage  d'avoir  bien  servi,  en  les  faisant,  son  pays 
et  la  science. 

M.  Chaîne. 


Léon  Dieu,  Nouveaux  fragments  préhexa/daires:  du  Livre  de  Job.  — 
Extrait  du  Museon,  1912,  p.  147-185. 

M.  Dieu  prépare  une  édition  du  livre  de  Job  en  copte  sahidique;  il  en 
publie  quatre  fragments  et  les  fait  précéder  d'une  intéressante  discussion 
pour  établir  que,  dans  presque  tous  les  manuscrits,  cet  ouvrage  «  repré- 
sente un  texte  très  probablement  préorigénien  ».  Un  des  cudices  a  été  re- 
constitué, sauf  un  feuillet,  par  M?''  Hebbelynck ,  avec  des  fragments  con- 
servés à  Rome,  à  Londres  et  à  Paris  :  ceux  de  Rome,  Borgia  XXIV,  ont  été 
publiés  par  Ciasca;  celui  de  Londres,  par  Schleifer;  ceux  de  Paris 
(ci-dessus,  p.  188,  codex  143,  feuillets  115-117)  étaient  inédits  et  sont 
transcrits  par  l'auteur  avec  deux  autres  fragments  {ibid.,  feuillets  113  et 
114)  qui  avaient  également  échappé  aux  recherches  de  Maspero  et  sont 
maintenant  réunis  dans  la  même  reliure.  Il  y  joint  Job  i,  l-iii,  20;  iv, 
11-v,  15  d'après  un  papyrus  Anastasi,  classé  sous  le  n°  939  dans  le  catalo- 
gue des  manuscrits  coptes  du  Musée  Britannique  publié  par  Crum. 

L.  Delaporte. 

Khristiansky  Vostok  {L'Orient  chrétien),  «  publication  destinée  à  l'étude 
de  la  civilisation  chrétienne  chez  les  peuples  d'Asie  et  d'Afrique  ».  Tome  K'"', 
fascicule  I,  1912,  Saint-Pétersbourg,  Imprimerie  de  TAcadémie  Impériale 
des  Sciences. 

Cette  publication  est  officielle.  Elle  est  entreprise  par  la  Section  histo- 
rico-philologique  de  l'Académie  Impériale  de  Russie,  section  qui  corres- 
pond à  peu  près  à  notre  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres.  Ce  ne 
sera  pas  trop,  en  effet,  des  ressources  du  budget  pour  faire  face  aux  frais 
d'une  entreprise  qui  s'annonce  grandiose,  avec  reproduction  de  monu- 
ments tigurés  et  publication  in-extenso  de  textes  en  toutes  langues,  et 
en  toute  sorte  de  caractères.  Par  ailleurs,  les  noms  de  MM.  Marr  et  Tou- 
raiev  nous  sont  un  sur  garant  de  la  valeur  scientifique  de  l'ensemble. 

Voici  le  contenu  du  premier  fascicule  : 

Programme  de  la  rédaction. 

I.  A.  Djavakov.  Matériaux  pour  l'histoire  de  la  littérature  patristique  en 
langue  géorgienne. 

G.  Ter-Mkrtitchian.  Mchap  et  Ouchap  dans  une  note  d'un  manuscrit 
arménien  du  xiv  siècle. 

Archimandrite  G.  Ter-Ovsepian.  Un  voyage  scientifi(iue  à  Jérusalem  en 
1911  [pour  l'étude  de  la  miniature  arménienne]. 

N.  Marr.  Une  trace  de  l'agape  chez  les  Arméniens  [au  xiir'  siècle]. 


112  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

N.  L.  Okounev.  Un  manuscrit  grec  et  géorgien  avec  miniatures. 

B.  A.  Touraiev.  Inscriptions  sur  des  objets  de  la  collection  de  N.  P. 
Likhatchetv. 

B.  A.  Touraiev.  Menus  textes  éthiopiens  :  1°  Extrait  d'une  version  de  la 
légende  de  Barlaam  et  Josaphat  [traduction  russe];  —  2°  Miracles  du 
Christ;  —  3°  Vers  en  l'honneur  de  S.  Lalibala. 

V.  N.  Benechevitch.  Une  représentation  du  roi  géorgien  David  le  Cons- 
tructeur sur  une  icône  du  monastère  du  Sinaï. 

V.  N.  Benechevitch.  Sur  une  ancienne  copie  hiérosolymitaine  des  Me- 
nées géorgiens. 

V.  V.  Bartold.  Charlemagne  et  Haroun  al-Rachid  [enquête  à  résultats 
négatifs  sur  les  rapports  diplomatiques  de  ces  deux  princes]. 

Chronique.  —  Recensions.  —  Bibliographie. 

Ce  fascicule  est  de  bon  augure  pour  l'avenir  du  Khristiansky  Vostok,  qui 
s'annonce  comme  devant  paraître  «  autant  que  possible  »  trois  fois  par 
an,  en  fascicules  de  6  ou  8  feuilles  d'impression.  Le  prix  du  fascicule  est 
de  3  mark  ou  1  rouble  35.  Les  abonnés  ne  seront  peut-être  pas  très  nom- 
breux en  France  où  l'on  n'est  pas  encore  assez  convaincu  de  la  nécessité, 
pour  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  l'Orient  chrétien,  de  la  connaissance  du 
russe. 

A.  Malvv. 


Le  Directeur-Gérant 
F.  Charmetant. 


Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I.  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuvAL,5fr.  70.  — II.Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D""  C.  Wessely,7  fr.  90.  — III.  Histoire  nestorienne  inédite (clu^onique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  iMs""  Addaï  Sciier.  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  1,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  M.\R 
Barhadbsabba  'Arbaya,  évêque  deHalwan  (syriaque  et  français),  par  M^'""  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  ^^  Histoire  de  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacômei  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
by  Athanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeeo  with  the  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 

Ce. volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

ToMS  V,  808  pages.  Prix  net  :  48  fr. 

I.  History  of  the  Patriarchs  of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe 
et  anglais)  fAgatlion  toMichael  I),  par  B.  Evetts,  12  fr.  8j.  —  II.  Histoire  Nes- 
torienne, 1,2  (arabe  et  français),  par  A.  Scher  et  P.  DiB,  7  fr.  60.  —  III.  Le 
Synaxaire  arménien  de  Ter  Israël.  I.  Le  mois  de  Navasard  (arménien 
et  français),  par  G.  Bayan,  12fr.60.  —  IV.  Chronique  de  Mahboub  ('Ayantoç), 
I,  i  larabe  et  français),  par  A.  Vasiliev,8  fr.  10.  —  V.  Les  Légendes  syria- 
ques d'Aaron  de  Saroug,  de  Maxime  et  Domèce,  d'Abraham,  maître  de 
Barsoma,  et  de  l'empereur  Maurice  (syriaque  et  français),  par  F.  Nau  ;  les 
Miracles  de  saint  Ptolémée  (arabe  et  français),  par  L.  Leroy,  6  fr.  90. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VI,  710  pages.  Prix  net  :  42  fr. 

1. —  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in  the  syriac  version 
of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa  (syriaque  et  anglais), 
par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  10  fr.  70.  —  II.  Le  Synaxaire  arménien  de  Ter 
Israël.  II.  Mois  de  Hori  (^arménien  et  français),  par  le  D'"  G.  Bayan. 
Prix  :  10  fr.  45.  —  III.  Le  Livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre 
(/m)  (éthiopien  et  français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr.  45.  —  IV.  L'Histoire 
des  conciles  de  Sévère  ibn  al-Moqaffa' (arabe,  éthiopien  et  français),  par 
L.  Leroy  et  S.  Grébaut.  Prix  :  10  fr.  45.  —  V.  Vie  d'Alexandre  l'Àcèmète 
(grec  et  latin),  par  E.  de  Stoop.  Prix  :  3  fr.  95. 

Ce  volume  a  coûté  26  fr.  55  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII,  804  pages.  Prix  net  :  47  fr.  85. 

I.  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène  sur  les  martyrs,  le 
vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi  à  réciter  par  les 
évêques  avant  l'ordination  (syriaque  et  français),  par  M^"^  Addaï  Scher.  Prix  : 
5  fr.  50.  —  II.  Histoire  Nestorienne,  H.  1  (arabe  et  français),  par  M»'"  AnDAÏ 
Scher.  Prix  :  6  fr.  65.  —  III.  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois  de 
Hamlé  (éthiopien  et  français),  par  I.  Gumi.  Prix  :  15  fr.  —  IV.  Histoire 
universelle  de  Mahboub  ('Ayt^Tiioç)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évêque 
de  Menbidj  (.\®  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  ^'AS1L1EV, 
professeur  à  l'Université  de  Dorpat  (IOpbGBi>).  Seconde  partie  (1).  Prix  : 
8  fr.  10.  —  V.  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  (/m)  (syriaque  et  an- 
glais), par  E.-\V.  Brooks.  Prix  :  12  fr.  60. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  15  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


Tome  VIII,  782  pages.  Prix  net  :  46  fr.  G5. 

I,  Jean  Rufus,  évêque  de  Maïouma,  Plérophories  (syriaque,  grec  et  fran- 
çais), par  F.  Nau.  Prix  :  12  fr.  35.  — II.  Les  Homélies  de  Sévère  d'An- 
tioche,  Homélies  LVIII  à  LXIX  (syriaque  et  français),  par  M.  Brière.  Prix  : 
11  fr.  20.  —  III.  Histoire  universelle  de  Mahboub  (arabe  et  français),  II, 
2,  par  A.  Vasiliev.  Prix  :  9  fr.  30.  —  IV.  La  version  arabe  des  127 
canons  apostoliques  (arabe  et  français),  par  J.  Pékier  et  A.  Périer.  Prix  : 
9  fr.  50.  —  V.  La  Didascalie  de  Jacob,  première  assemblée  (grec),  par 
F.  Nau.  Prix  :  4  f r..  30. 

Tome  IX.  —  Fasc.  1.  —  Le  Livre  d'Esther,  version  éthiopienne  éditée  et  tra- 
duite en  français  par  E.  Pereira.  Prix  :  3  fr.  35  {franco,  3  fr.  55)  ;  pour  les 
souscripteurs*  :  2  fr.  10  {franco,  2  fr.  30). 

Fasc.  2.  —  Les  Apocryphes  coptes.  —  II.  Les  Acta  Pilati,  par  E.  Re- 
viLLOUT.  Prix  :  5  fr.  ;  franco,  5  fr.  40. 

Fasc.  3.  —  Le  Testament  en  Galilée  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ, 
texte  éthiopien,  édité  et  traduit  en  français  par  L.  Guerrier,  avec  le  concours 
de  S.  Grébaut.  Prix  :  5  fr.  70;  franco,  6  fr.  15. 

Tome  X.  —  Fasc.  1.  —  Un  martyrologe  et  douze  ménologes  syriaques, 
édités  et  traduits  par  F.  Nau.  Prix  :  9fr.  75;  franco,  10  fr.  50. 

VONT  PARAITRE  : 

Tome  IX.  —  Fasc.  4.  —  Le  Synaxaire  éthiopien.  III.  Le  mois  de  Nahasé, 

édité  par  I.  GuiDi. 

Fasc.  5.  —  History  of  the  patriarchs  of  the  coptic  church  of  Alexan- 
dria  (suite),  texte  arabe,  traduction  anglaise  par  B.  Evetts. 
Tome  X.  —  Fasc.  2.  —  Le  calendrier  d'Abou'l-Barakat,  texte  arabe,  édité  et 
traduit  en  français  par  E.  Tisserant. 

Fasc.  3.  —  Clément  ou  l'Apocalypse  de  Pierre,  texte  arabe,  édité  et 
traduit  en  français  par  R.  Griveau,  avec  une  étude  de  la  version  éthio- 
pienne, par  S.'  Grébaut. 

Fasc.  4.  —  Les  lettres  d'Ammon,  texte  syriaque,  édité  et  traduit  en  latin 
par  M.  Kmosko. 

Fasc.  5.  —  Logia  et  agrapha  recueillis  chez  les  auteurs  arabes  musul- 
mans et  traduits  en  latin  par  M.  Asin  y  Palacios.  —  Tables  de  la  première 
série. 


Patrologia  syriaca,  accurante  R.  Graffin,  texte  syriaque  vocalisé  et  traduction 
latine  sur  colonnes  parallèles,  grand  in-8'',  format  de  Migne. 

ONT  PARU  : 

Tome  I.  —Aphraate,  Dem.  I-XXII,  édition  et  traduction  par  I.  Parisot.  .  .    30  fr. 

Tome  H.  —  Aphraate,  Dem.  XXIII  (I.  Parisot);  Bardesane,  Liber  legum  regio- 
num  (F.  Nau);  Simeon  bar  Sabbaie, Martyr ium,  Hymni;  Liber  Apocalypseos  Ba- 
ruch,  filii  Neriae ;    Teslamentum  Adae  {M.   Kmosko);  Apotelesmata  Apollonii 

Tyanensis  (F.  Nau).  . 30  fr. 

Chaque  ouvrage  est  suivi  du  lexique  de  tous  les  mots  syriaques  employés. 

CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


Voyages  à  itinéraires  facultatifs,  de  France  aux  Échelles  du  Levant  (ou  vice  versa) 

Des  carnets  de  voyages  à  itinéraires  facultatifs  de  l",  2«  et  3«  Classes  et  de  300  kilomètres  de 
parcours  minimum  par  voie  ferrée  sont  délivrés,  toute  l'année,  par  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  pour 
effectuer  des  parcours  sur  le  réseau  P.-L.-M.,  ainsi  que  sur  les  lignes  postales  de  Marseille  aux 
Echelles  du  Levant  desservies  par  les  Messageries' Maritimes  (Alexandrie,  Jaffa,  Beyrouth,  Constan- 
nnople,  Le  Pirée,  Smyrne).  L'itinéraire  de  ces  voyages,  établi  au  gré  du  voyageur,  doit  passer,  à 
l'aller  et  au  retour,  par  Marseille.—  Les  carnets  (individuels  ou  collectifs)  sont  valables  120  jours. 
-Arrêts  facultatifs.—  Faire  la  demande  du  carnets  jours  avant  le  départ. 


tyi'oghapiiie  firmin-didot  et  c",  —  paris. 


REVUE 


DE 


L'0RIENTJ]HRÉT1EN 

DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  VIII    (XVIII).  —   1913.   —  N^  2 

Dirigée  par  R.  GRAFFIN  et  F.  NAU 


SOMMAIRE 


Pages. 

I.  —  S.  Grébaut.  —  Les  miracles  de  l'archange  Ragou'èl 113 

II.  —  S.  Grébaut.  —  Salam  à  la  Vierge 121 

m.      —  F.   Nau.   —  La  version  syriaque   de  l'histoire  de  Jean    le 

Petit  (suite) 124 

IV.  —  F.  Nau.   — La  hiérarchie  ecclésiastique  chrétienne  d'après 

Masoudi. 134 

V.  —  F.  Nau.  —  Histoires  des  solitaires  égyptiens  [suite.  Ms.  Cois- 

lin  126,  fol.  241  sqq.) 137 

VI.  '  —  J.  Babakhan.  —  Essai  de  vulgarisation  des  Homélies  métriques 

de  Jacques  de  Saroug  {suite} 147 

VII.  —  E.  Porcher.   —  Les  Apophthegmes   des    Pères    (fragments 

coptes  de  Paris) 168 

VIII.  —  M.  Chaîne.   —  Répertoire  des  Salam  et   Malke'e   contenus 

dans  les  manuscrits  éthiopiens  des  bibliothèques  d'Europe..  183 

IX.  —  Mélanges  : 

I.  S.  Grébaut.  —  Les  sept  cieux  et  les  sept  cercles  de  la  terre.  204 

II.  —  Les  tribus  d'origine  des  apôtres 206 

III.  F.  Nau.  —  Notes  sur  le  texte  original  des  Apophthegmes 

des  Pères. " 208 

IV.  S.  Grébaut.  —  La  mauvaise  passion  de  la  colère  selon 

—  Evagrius.  Le  bénédicité  éthiopien.  .  .  313 

X.  —  Bibliographie.  —  F.  C.  Burkitt,  Euphemia  and  tlie  Goth, 

wiih  the  Acts  of  martyrdom,  of  the  Confessors  of  Edessa.  — 
Léon  VoUAUX,  Les  Actes  de  Paul  et  ses  lettres  apocryphes 
(F.  Nau).  — Theodor  Sciiermann,  Ein  Weiherituale  der  romi- 
schen  Kirche  am  Schiusse  des  ersten  .Jahrhunderts  (L.  Guer- 
rier). —  F.  Macler,  Le  livre  du  prophète  Amos  (S.  Grébaut). 
—  M.  D.  GiBSON,  TheCommentaries  of  Isho'dad  of  Merv,  bishop 
of  Hadatha,  vol.  IV  :  Acts  of  the  Apostles  and  three  catholic 
Epistles  [F.  Nau).  —  Courtes  notices  :  Max  Alarcon  y  Santon. 
Textes  arabes  en  dialecto  vulgar  de  Larache  —  Julian  Ribera 
Y  Tarrago.  Discursos  leidos  ante  la  real  Academia  espanola.  — 
Publications  de  l'université  d"UpsaI,  tomes  X,  XIII,  XIV.  .  .  .  22;5 


PARIS 


BUREAUX 
DES    ŒUVRES   D'ORIENT 

RUE   DU    BEGARD,    20 


LIBRAIRIE 
A.    PICARD   ET    FILS 

RUE    CÔ\APARTE,    82 


OTTO    HARRASSOWITZ,     LEIPZIG 
Recueil  trimestriel.  —  Prix  do  rabonnemeiU  :  1-2  tr.  —  Êlraiigcr  :  l'Hr. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 
à  M.   le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 

A   LA    LIBRAIRIE   FICARD 

RUE   BONAPARTE,   82,    PARIS. 

Il  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra   un 
exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel)  paraît 
en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant  chaque 
année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-8°. 

Prix  de  l'abonnement  :   12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 
Fatrologia  orientalis 

Tome  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xu  et  706  pages.  Prix  :  43 fr. 

I.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruchon  et  I.  Guidi,  6  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35,  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien,  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  Guidi,  II  fr.  20. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  II,  690  pages.  Prix  :  41  fr. 

I.  Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M. -A.  Kugener,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtres  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D'"  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,   supérieur  du    monastère    de  Beith  Aphthonia, 

suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kugener,  11  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  J.,  BoUandiste,  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  38  fr.  60. 

I.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta,  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  l'Orient  (vi^-vii^  siècles),  suivies  du  traité  d'Ahoudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  de  Sa'fd 
Ibn  Batriq  (Eutychius),  par  Sévère  ibn  al-Moqaffa%  évéque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),par  P.  Chébli,  archevêque  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  111.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  {suite):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


LES  MIRACLES  DE  L'ARCHANGE 
RAGOUÊL 


Le  manuscrit  éthiopien  n°  5  de  M.  É.  Delorme  se  rapporte  en 
entier  à  V Archange  Râgou'él,  préposé  aux  luminaires  célestes 
(<w>Ahh  •■  'flC'/T'V  range  des  lumières).  Il  se  compose  de  plu- 
sieurs Sermons  (^C^Tr  =  discours,  panégyrique),  parmi 
lesquels  sont  insérés  cinq  petits  morceaux,  intitulés  Mrac/es  de 
Saint  Râgou'él,  archange  ('^h9^6\h  ••  A4'-^fl  ••  ^7-h.A  -•  A, 
4»  :  ao/Ml^)- 

Nous  sommes  heureux  d'offrir  la  présente  édition  aux  lec- 
teurs de  la  Revue  de  VOrient  chrétien,  car  elle  nous  paraît 
constituer  une  nouveauté,  rien  de  semblable,  à  notre  connais- 
sance, n'ayant  été  encore  signalé  (1). 

Le  texte  est  reproduit  avec  la  ponctuation  originale,  qui  le 
caractérise. 


I 


(F.  55  v°  a)  i-hrdO'  •  A^'S-ft  :  ^T-^A 


h  :•:  (2)  flJA.^  :  ^JP^AV)   :  A'JA'W»  :  ^AîT»  :  h'^'i  -V- 

(F.  55  v°  b)  Ità  !  hS(bt\  '•  tlCMli  • 

(Dh:>i'  •  ÙM-  I  hm  :   ^'"h^'ï'A  •■  0Cr<^  ••  Ahfl^/bA  ••  CD 

(1)  Par  contre,  les  Sermons  et  Miracles  des  archanges  Gabriel,  Michel,  Ra- 
phaël, Phanuel  ['Afnin]  sont  bien  connus.  Cf.  Conti  Rossini,  ManoscriUi  ed 
opère  abissine  in  Europa,  p.  610,  611,  613,  614,  632. 

(2)  Yj  est  de  seconde  main. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  ti 


114  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEiX. 

-l-nhC  '■   h-iï  (F.  56  r"  a)  CVrV   A-    ^ftrh*'/    •  (3j   fli^d^-fl 

y  :   (4)  |Dïf-A"tf«»-  •  ïn^i-  .•  hilà'K^  ' 

(Dh^^li  1  rtî^'J  I  MH.K'flrh.C  ï  Xn/*^  :  HW-A-  •  ie.«»Ayi  : 

rh.C   ï  M'-hh,^  •  ffofi^Ml  î  h'wi  :  ^«^T  •  A"-!:  •  Orhf  •  ^"J 

(F   56  r°  b)  wat'ïx'tzY.  •-  ^Ç-ft  •:•  ^^-^bA  ■  A.+  ■•  <w»Aîiîn^  ! 

ïUK'llrh.C  :•  htltm  [.]  flA-T  •■  (S)  flJ-Kiï  ••  AdA  •  0rhj&  ■  ©OlC 

'î  '  (DWln-nH-  '•'  AdA  ï  w-A-  •  -ncyç^  •• 

fll?»rj^M^:  ■  é,?,fm  :  Ai^^fr  :  «DftÇ-}  :  (6)  -f-^ThA"-!^*"»-  ■• 

AA  (F.  56  V  a)  -nh  •  IdP'i  '•  '^'feA*feA  •  0rh.e,  ■■  athàoo^,  : 
rà/^dO'  :  n?iA  :•:  /.T-^-A  •'  z^A^h  : 

flJÎli'"'}!    î   i'i^./^'rh    •    An-   :   [a]   (D^^   :  V'B  •  Â^^fr  s  'Wft 
Ç7   !   nh-J-l-    ■  m-fl^  :  A"*  :  MH.h'flrh.C    ■  lî-jRA  :  ^[O.]?  • 

(DMiro  ï  0^hf  :  nîift  ••  ^7-h.A  K  <w>A^h  î  -flC'/T'Th  « 

'V^-flATW-  •  frî-A-  •'  (F.  56v  l3)  îP'AA  •  Ç*<.  :  Al'flCh  •• 
flïA€L  :  ^rAh  :  flJ9"AA  ■•  ^^C-P  K  ïiU'h  î  %P-CXA  ■  A^A 

«»  :  «/AS»"  :  h'^'i  •<•• 

II 

(F.  57  r"  a)  -h^jr^^Sii.   :  A^-Ç-ft   ■  ^T-^A  ■  A.*?»  1  <wiAîih 
'«•^  ['n]AÇi>  :  f VA-  •  rftA  ••  ¥*<-  î  Ai-nch  ■  «DA^  I  K 

(1)  Ms.  :  a>t«A«A. 

(2)  :•:  :::  I 

(3)  Ms.  :  .eAV'>rh,  sîV. 

(4)  Ms.  :  fl>^ô«>-nv. 

(5)  Ms.  :  ftA-T. 

(6)  Ms.  :  <n>rt^'V, 


LES    MIRACLES    DE    l'aRCHAXGE    RAGOU'eL.  115 

1^  ■  XnA  •  htil  •  JR-l-nC  -•  (2)  ?iïVf  (3)  :  (F.  57  r"  b)  hx^n  • 

flïh:5'i'  :  ^A'^  •  ?,(D-h  '  0^4»  i  K^'^'R  ••  AnAK9"  ■  «"AT 
A  :•::  h<w  :  je.*7nC  =  A-I:  ■  ^wiCîrw»  :  AdA  !  'ht{/.'KfK  y 

(D-lirh  •■  nAKi'"  •  'Wïrt'^A  !  (D-i-bK!  :  AdA  ■  hJ^T  ••  ai 
Îi-ÎH  :  frhfl>-C  :  nçT'Th  1  rflhO  :  ^'S-ft  ■  (F  ^7  v°  a)  l^-hK 
A  ••.  A,+  •  ^Ahh'Th  •  nKî^i^A  ■  oi&n  :•:  ?»^H  :  AC^fl>-  •  (4) 

i-  :: 

îDWim  ••  ^7-h.A  •••  ^AWn  1  A^h  (F.  57  v°  b)  -fc  i  hJÇ- 
*^'V  :  flJ'>n.A"  :  ?iJ^^^  :  AflA^Jî^»  •  ^A'IA  •  iXM'i  •  -nKA. 
Ar'î^ï-  :  ^H-flmîr  •  Hh'^nA  :  .^Aflï'K  ■  Aulh^Auï-  :  h<w> 

M^  [.]  (Doy-n-f  •  h^o-  1  A^.ç  •■  nM^  •- 

(Dhr.^^^.ll  ■•  ChP-  1  nA^r  :::  (1  .  58  r«  a)  <wiA^A  ••  A^ 
-hhsA  •  </»AKh  :  œœ^^  .■  h^AXA  i  îiJÇ"'?*  •-  fl^Al^  •  Afl»- 
K-t  :  t^^hï}  '  nA^r  ■  <w»rt*7A  • 

hh  '  (DK^^/^'!h[i']  (Itlx-P  •  K^nnC  i  aoCiao  :  AOA  =  λA^ 

^A  : 

flïKril    ■■    rh^    î   Tl^-lî  :•:   ^A'^A  ■   -in  ■  (F.  58  r°  b)  flA 

(1)  Ms.  :  ZV^Clft. 

(2)  Ms.  :  ,ei"flC. 

(3)  Ms.  :  ï,tf-p. 

(4)  Ms.      rtcifl»-. 

(5)  Deux  petits  traits  horizontaux  sont  placés  au  haut  et  au  bas  de  chaque 
lettre  des  deux  mots  :  'H'^-ï:  s  fl»ft'7A,  intercalés  entre  0^4»  et  JkJ'^'Ç.  Comme 
la  dittologie  est  manifeste,  ces  traits  indiquent  que  les  mots  en  question  sont 
biffés.  Cf.  infra,  p.  116,  note  5. 


116  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

^Ac4»  •  hr^àJ^'d  •  flïn-'î'yi  '  (p-h-P  •  «^in^i  :  hti/^n.^  :•: 
flïîir  (F.  58  V"  a)  ^'^dn  i  '^r^  ••  (i)  0^4»  •  ?»<:'^«e  I 

^'J-flAÇii-  î  f VA-  ï  rftA  î  'b*^  K  fliA^  !  K9"Ayi  !  (D9° 
(F.  58  v°  b)  ftA  ■  ç^C*  ■  hUi-  -■  XP-CXft  •  A^A'w»  :  ^A^  s 

m 

(F.  59  r°  a)  -^hràlh-  ■  A4»S.ft  •  ^T-h-A  •  ^A^îfl  ■ 
^^'flA'ï-ïi-  !  f '/A-  •  i^riA  ■  ^.*<.  •  flJAft  î  ^r Aîn  !  flJîT'A 

aih#w  î  i-AJA^L  :  K'IH,?!*  :  Au? frfl[.]  hCA-f^A  ■  nn,1- 1  A 

(F.  59  1°  b)  CKP-oo-  •  ïih-n  î  "iH^  '■  n?iA  ••:  ^T'^t.A  •  ««»A 

A  •  -i-h/^'  :  nh'w»  :  '^>ae  •  OA^/r  ?  h'in  •  vùr  •■  <^dhA  i  r 

flifli-h-l:  :  tih-n  !  (4)  aoCira^  '•  1x9° ^l.-^  I  A>  (F.  59  v°  a) 

i/^i-  •  A-nîi  •  A-nK  :  A7A  :•:  flJh-nK'iftf»-  ■  TxîÙX  '  Hi—'t 

C^il  I  l-h^  :  (5) 

h^'i^lfa^  ï  (6)  flj-K'J:  :  Vih-n  :  fliPh-  1  -in  :  liC^J^A  I  'Î7' 

(1)  Ms.  :  tlF^h. 

(2)  Ms.  :  o»/'hO^.  Il  faut  probablement  lire  :  (OtbfiOi^. 

(3)  Ms.  :  tfDCT»70o.. 

(4)  Ms.  :  h-Yl-n. 

(5)  Ms.  :  ÏC,ÇÏI  ï  ÏCÇrfl  5  "VT"/**.  Un  petit  trait  horizontal  est  placé  au  haut 
et  au  bas  de  chaque  lettre  du  mot  ïtf.ç-fl,  écrit  pour  la  seconde  fois  (dittolo- 
gie).  Cf.  supra,  p.  115,  note  5. 

(6)  Le  second  >i  est  en  surcharge. 


LES    MIRACLES    DE    l'ARCHANGE    RAGOU'eL.  117 

aiA.i->.  î  1*^^\  l  (F.  59  v°  b)  -^n  ■  OA"  •  Ml  =  h^  ■  ?i 

«»•[■]  A?iA-  :  (Dày^^?*  '  M-i'O)^^  :  ^li^-J  :  0)^*1^.  :  (1)  A-"!:  : 

^7-h.A  •••  <w»A^h  ••  -nCVT^  '  AoJ-ïii:  :  Inh-fl  ■  ai^-nX-rHo»-  : 
îifth  •::  (F.  60  r°  a)  0.1-  :  A^î^  ::  (DéM'tï?*  ■  AHi-flJA^  • 
An  !  (DM'%  '  (2)  A--»:  :  ai(DO{\'  •  KiT»:"»  :  fl)C+  :•:  hCtt.  •  (D 

Oïîtirjt'i^    :  ATS-    :  A"i2  !  hA^-C^P-tf»-  !  ^7-^.A  :  Oo^)fy 

h  !  n^TiiAr  ■  \\ao  :  ^,j?.nh.  •  'Tin  ?  y.c?j^A  •  tDa)A^<n». ..  -^ 
fl  ••  hAh  ■  çf  ^  :  flj?^!?!.  •  -nv^rro»^  •  nAAr  ïain:^^  (F.  60 

r°  b)  A-  :  A^SA  •••  <{.7-^A  «  /w>Ahh  •  -flC'/T^  -• 

^^-nAçu-  •  f/A-  •  i3i  m^  \  *?*<-  •  ©a^  \  hr\\\  «  © 
rAA  :  -nîiA.*  •  îio-h  ■  ^^^c^A  ■  a«/A^  •  ^Ar  ••  hm  •• 


TRADUCTION 

I 

(F.  55  v^'a)  Miracles  de  Saint  Ragou'êl,  archange. 

Que  son  intercession  et  la  puissance  de  son  aide  (soient 
avec  7ious)!  Garde  et  sauve  ton  serviteur  Walda-'Amlàk 
[Fils  de  Dieu]  pour  les  siècles  des  siècles.  Amen. 

Il  y  avait  un  juge,  appelé  Josué  [Tyàsou],  fils  de  Nawê, 
qui  dominait  (4)  la  terre  (dans)  sa  longueur  et  sa  largeur 
avant  la  naissance  de  Notre- Seigneur  (F.  55  v"  b)  Jésus- 
Christ. 

Un  jour,  tandis  qu'il  guerroyait  contre  les  ennemis  d'Is- 
raël, le  soleil  baissa  vers  le  couchant,  et  il  fit  soir.  Après 
qu'il  eut  prié  pendant  de  nombreuses  heures,  Josué,  fils  de 

(1)  Ms.  :  (OhlM.. 

(2)  Ms.  :  mniJi. 

(3)  Ms.  :  fVA. 

(4)  M.  à  m.  :  mesurait. 


118  REVUE    DE   l'orient    CHRÉTIEN. 

Nawê,  demanda  au  Seigneur,  son  Dieu,  dans  la  ville  de 
Gabaon  [Gabâ'on],  en  disant  :  «  Souviens-toi  (F.  56  r"  a) 
d'Abraham,  d'Isaac,  de  Jacob  et  de  tous  les  prophètes  d'Is- 
raël. » 

Alors,  le  Seigneur  Sabaoth  [Tsabâ'ot],  qui  domine  tout, 
écouta  la  prière  et  la.  demande  de  Josué,  fils  de  Naivê.  Le 
Seigneur  ordonna  à  l'ange  Râgou'êl  de  tourner  pow  {Josué) 
le  soleil  vers  l'orient. 

(F.  56  r"  b)  Saint  Râgouél,  archange,  lui,  tourna  le  soleil 
vers  r orient  et  le  fit  se  tenir,  comme  lui  avait  ordonné  le  Sei- 
gneur. En  effet,  il  est  puissant  sur  le  soleil,  la  lune,  les  étoiles 
{et)  sur  toutes  les  lumières. 

Après  que  Josué,  le  juge,  eut  achevé  le  combat  contre 
(F.  56  V"  a)  les  hommes  de  Gabaon,  le  soleil  baissa  et  re- 
trouva (1)  son  couchant  par  l'ange  Ràgou'él. 

Alors,  le  cœur  du  fils  de  Neuve,  de  Josué,  le  juge,  se  réjouit 
de  ce  que  le  Seigneur  avait  opéré  un  grand  prodige  et  avait 
arrêté  le  soleil  par  Ràgou'él,  fange  des  lumières. 

Que  son  intercession  soit  (F.  56  v**  b)  avec  son  cher  servi- 
teur Walda-  Amlàk  et  avec  sa  chère  'Ehta-Giyorgis  [Sœur 
de  Georges]  pour  les  siècles  des  siècles!  Amen. 

II 

(F.  57  r**  a)  Miracles  de  Saint  Ragou'êl,  archange. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  serviteur  Walda- 
'Amlâk  et  avec  sa  femme  ' Ehta-Giyorgis  pour  les  siècles  des 
siècles!  Amen. 

Il  y  avait  un  devin,  appelé  Bala'âm  (2),  qui  demeurait  au 
pays  de  Gibâl,  en  faisant  de  mauvais  (F.  57  r"  b)  enchante- 
ments et  maléfices.  Personne  n'était  plus  méchant  que  lui. 

Un  jour  Bâlâq,  le  païen,  appela  Bala'âm,  le  devin,  afin 
qu'il  fit  pour  lui  une  malédiction  co7itre  Israël. 

Bala'âm,  le  devin,  se  leva  et  monta  sur  [son)  ânesse  (3). 
Tandis  que  {Bala'âm)  allait  en  chemin,  le  rencontra  Saint 

(1)  M.  à  m.  :  connut. 

(2)  Variantes  :  flAhî»",  flAh?",  nt\°i9°.  Cette  dernière  forme,  la  plus  fré 
quente,  est  transcrite  ici. 

(3)  M.  à  m.  :  âne. 


LES    MIRACLES    DE    l'aRCHANGE    RAGOU'eL.  119 

(F.  57  v°  a)  Râgou'êl,  archange,  sous  la  forme  cVun  jeune 
homme,  alors  qu'il  était  orné  d'un  vêtement  de  lumière,  et 
que  dans  sa  main  était  une  épée  de  feu. 

BalaWm,  le  devin,  ne  vit  pas  cet  ange,  mais  sonânesse  {le 
vit).  Son  ânesse  refusa  de  marcher,  et  il  la  frappa  trois  fois. 

Râgou'êl,  l'ange,  fit  parler  (F.  57  v°  b)  V ânesse.  V ânesse  (1) 
dit  à  Bala\hn,  le  devin,  dans  la  langue  des  hommes  :  «  Pour- 
quoi me  frappes-tu,  sans  que  je  le  mérite?  Ne  vois-tu  pas  que 
se  tient  devant  toi  un  ange  grand?  Son  vêtement  est  de  feu; 
son  manteau  est  de  feu;  dans  sa  main  est  une  épée  de  feu.  » 

Ensuite,  Balaâm,  (F.  58  r"a)  le  devin,  vit  Râgou'êl,  Vange. 
Balaâm,  le  devin,  descendit  de  dessus  son  ânesse,  et  adora 
Vange. 

Râgou'êl,  Vange,  dit  à  Balaâm  :  «  Va  là  oii  {Bâlâq)  Va 
appelé,  et  ne  crains  pas;  mais  ne  fais  pas  de  malédiction 
contre  Israël.  » 

Alors,  ce  devin  s'en  alla  vers  (F.  58  r°  b)  Bâlâq,  lepaien, 
comme  lui  avait  ordonné  Râgou'êl,  Vange.  Ce  devin  monta 
sur  une  grande  montagne,  fit  un  sacrifice,  prophétisa  comme 
lui  avait  enseigné  RâgoiCêl,  Vange,  et  dit  :  «  Une  étoile  se 
lèvera  de  Jacob.  Bénie  est  Vassemblée  d'Israël.  »  (F.  58  v°  a) 
Ensuite,  Bâlâq,  lepaien,  fut  vaincu. 

Son  âme  fut  sauvée,  parce  qu'il  avait  abandonné  la  malé- 
diction d'Israël  et  avait  fait  (2)  une  prophétie  sur  la  venue 
de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  comme  lui  avait  enseigné 
Râgou'êl,  Vange. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk  et 
(F.  58  v°  b)  avec  sa  clière  'Ehta-Gii/orgis  pour  les  siècles  des 
siècles!  Amen. 

III 

(F.  59  T°  a)  Miracles  de  Saint  Râgou'êl,  ange. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk  et 
avec  sa  chère   'Ehta-Gitjorgis  pour  les  siècles  des  siècles 
Amen. 

(1)  M.  à  m.  :  son  ùnesse. 

(2)  M.  à  m.  :  avait  prophétisé. 


120  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Lorsque  naquit  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  à  Bethléem 
de  Notre-Dame  la  Sainte  Vierge  Marie,  (F.  59  r'^  b)  une 
grande  étoile  apparut  par  Fange  Râgouél  aux  Rois-Mages, 
dans  les  jours  du  règne  du  roi  Hérode,  comme  avait  pro- 
phétisé Bala'âm,  alors  qu'il  se  trouvait  au  milieu  de  l'autel, 
en  disant  :  «  Une  étoile  se  lèvera  de  Jacob.  » 

Cette  étoile  conduisit  les  (F.  59  v°  a)  Bois- M  âges  depuis 
V Orient,  et  les  fit  parvenir  jusqu'au  palais  (1)  du  roi  Hérode. 

Lorsqu'ils  furent  parvenus  au  palais  d'Hérode,  l'étoile  se 
cacha  à  leurs  yeux.  Ils  entrèrent  auprès  du  roi  Hérode  et  ils 
lui  racontèrent  tout  ce  qui  était  arrivé,  depuis  le  commen- 
cement jusqu  à  la  fin. 

«  Racontez-moi,  (F.  59  v°  b)  [leur  dit  Hérode),  oii  se  trouve 
V Enfant,  afin  que  je  l'adore.  »  Après  qu'il  eut  entendu  tout 
ce  qu'ils  lui  eurent  raconté,  il  dit  aux  {Mages)  :  «  Informez- 
vous  de  r Enfant  qui  est  né,  et  adorez-le.  » 

Lorsqu'ils  furent  sortis  du  palais  du  roi,  Rdgou'él,  l'ange 
des  lumières^  leur  fit  voir  à  nouveau  l'étoile  et  les  fit  parve- 
nir jusqu'à  (F.  60  r°  a)  Bethléem.  Ils  trouvèrent  l'Enfant 
qui  était  né;  ils  l'adorèrent,  et  {lui)  donnèrent  comme  pré- 
sents de  l'or,  de  la  myrrhe  et  de  l'encens. 

Après  qu'ils  eurent  adoré  {l'Enfant),  l'ange  Bàgoif'él  leur 
apparut  en  songe,  {leur  enjoignant)  de  ne  plus  entrer  auprès 
d' Hérode;  il  les  conduisit  par  {:l)  un  autre  chemin.  Ils  retour- 
nèrent à  leur  pays  en  paix  par  (3)  la  puissance  (F.  60  r"  b) 
de  Saint  Bûgou'él,  l'ange  des  lumières. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk  et 
avec  sa  femme  'Ehta-Giyorgis  pour  les  siècles  des  siècles! 
Amen. 

{A  suivre.) 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  2  Avril  1913. 

Sylvain  Grébaut. 

(D  M.  à  m.  :  maisun. 

(2)  M.  à  in.  :  vei's. 

(3)  M.  à  m.  :  cl  par. 


SALAM  A  LA  VIERGE  MARIE 

d'après  le  ms.  éthiopien  n"  4 
de  M.  É.  Delorme. 


Le  présent  salâm  à  la  Vierge  Marie  se  trouve  au  commence- 
ment du  ms.  éthiopien  n"  4,  appartenant  à  M.  Emile  Delorme. 

TEXTE 

Fol.   1  v°  a 
[Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

{if\r  •  Ah.  :  jç-^*7A  • 

{i^r  î  Ah.  ■  flJA-^.'h  •  hr^\l  • 

(ï^r  '  Ah.  •  ^i^t\^  • 

(ï^r  •  Ah.  •  -nôd^  •• 

rtA9"  •  Ah.  •  ft-ririK^  ! 

{ï^r  :  Ah.  ••  n-ch^  • 

AAîP*  ■  Ah.  î  '^'î^^  !  /wiAh-1h  ! 

AAi^  ■  Ah.  :  ^-ni-^  !  ^Koo^  ' 

iï^9^  •  Ah.  :  h^-i-  '  aD\h\\^  : 

AAîT  :  Ah.  :  îi<w>  î  WA-  ••  /h-H-n  ! 

i\^r  !  Ah.  :  M-Hh^ï  • 

AAr  :  Ah.  :  AA'^'e^  î 

AA9"  ••  Ah.  :  +.^Ah.  ■  '^'^^C  •  [A]AI^A  * 

AAiT»  •  Ah.  :  ^t-n^^h.  :  fl>:V^fh.  :  h^  •  ^h-î:P-  •  '^'V^ 


1)  Ms.  :  j&n.A;  mais  le  ^4  paraît  effacé  volontairement. 


122  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

rtAîT»  !  AtU  ••  n^iAOrt  •  atC^  •  Ih^^^  ■  (1)  œ-^-dC^  • 

rtAr  :  Ah.  •  3nV<C  :  C'î'n  -  fl-fK-C  *  H*7n-C  î 

ùf{r  .•  Ah.  •  flï7fl«P'th.5:  .■  (2)  flrh^A'^A  ■  fflC*  :  /^c 

rtAî^  •  Ah.  •  'r'V'^  ■  rr'ù^^  ^  (Dho**  s  -nc/^  ■ 

AAi^  î  Ah.  :  ^ncvL  ■  hroih^  ■  <D-'i->A,'JA.  :  hrh^dc  • 

iï^r  '  Ah.  :  'V<5^  -•  flïhnc^  • 

Ù^ir  ■  Ah.  :  A>lA.  !  Aï  •  -ïfl  !  ît*?H,îiï  •  flï<W.J^:i:^V  :  ;»,f 

A,ft  -h 

Fol.  1  v"  b 

CA-fA  :  h<w»  :   ...   (3)  ^<W>  :  ^#w>JfK  :  OA-flrh-h  :   hn-|>  •  9^{l 

flïK^A.  :  n0;ïtf»>-  :  ^*/w»>  .-  nf'^V-  ■•  îp*AA  •  ?iAm.4'^A  •■  A 
«^d^  :  (4)  flip-rfi^A  ■  0o'?9°^  :  ©/«AA  *  W-A-<»«»-  ■  4»Ç.A'}  • 


TRADUCTION 

Fol.  1  v°  a 

»S'a^w^  à  ^o^,  rfiï  l'ange  Gabriel! 

Salut  à  toi,  Vierge! 

Salut  à  toi,  Mère  de  Dieu  (5).^ 

Salut  à  toi,  sainte! 

Salut  à  toi,  bienheureuse! 

Salut  à  toi,  glorieuse! 

Salut  à  toi,  bénie! 

Salut  à  toi,  demeure  de  la  divinité! 

Salut  à  toi,  tabernacle  de  la  perfection! 

(1)  iMs.  :  -y-KVH-. 

(2)  Ms.  :  atinv-ttX. 

(3)  Illisible. 

(4)  Ms.  :  tX'^ù^. 

(5)  ©eoTÔKo;,  Deipara. 


SALAM    A    LA    VIERGE    MARIE.  123 

Salut  à  toi,  sœur  des  anges! 

Salut  à  toi,  mère  de  tout  le  peuple! 

Salut  à  toi,  Notre-Dame! 

Salut  à  toi,  pacifique! 

Salut  à  toi!  Tu  as  sanctifié  la  demeure  du  Très-Haut. 

Salut  à  toi!  {Le  Seigneur)  fa  jyréférée  et  fa  choisie,  afin 
que  tu  devinsses  pour  lui  sa-  demeure. 

Salut  à  toi,  revêtue  d'habits  d'or  et  bigarrés  (1)/ 

Salut  à  toi,  [semblable  aux)  ailes  de  la  colombe,  qui  sont 
faites  en  argent  (2)/ 

Salut  à  toi!  Tes  flancs  sont  ornés  d'un  or  vert  (3). 

Salut  à  toi,  porte  de  f  Orient  et  mère  de  la  Lumière! 

Salut  à  toi!  Tu  brilles  plus  que  le  soleil,  et  tu  es  plus  élevée 
que  les  montagnes. 

Salid  à  toi,  élue  et  glorieuse! 

Salut  à  toi!  Demande  pour  nous  à  Notre- Seigneur  etNotre- 
Sauveur  Jésus- 
Fol.  1  v°  b 

ChiHst...  (4)  lorsqu'il  viendra  dans  la  gloire  de  son  Père  avec 
ses  anges  saints,  (et)  lorsqu'il  placera  les  brebis  à  sa  droite 
et  les  boucs  à  sa  gauche,  de  nous  placer  à  sa  droite  avec 
Etienne,  martyr,  Jean-Baptiste  et  avec  tous  les  saints  et 
martyrs  pour  les  siècles  des  siècles.  Amen. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  3  Avril  1913. 

Sylvain  Grébaut. 

(1)  Ps.  xLiv,  10.  M.  à  m.  :  revrtue  et  bigarrée. 

(2)  Allusion  à  une  cérémonie  liturgique  de  la  messe  selon  le  rite  des  Orien- 
taux. 

(3)  M.  à  m.  :  de  la  verdeur  de  l'or. 

(4)  Cf.  p.  122,  note  3. 


LÀ  VERSION  SYRIAQUE  DE  UHISTOIRE 
DE  JEAN  LE  PETIT 

{Suite)  (1) 


.\hi  ^  «  K)  )ooi  ^^  ^*    >  >  v>o»  )KJ^"i  ^.jl^  Jji.^^'^   )oot 

y^l    .^^wUL^    jl;    )io'^-.au^9     jJjL»«     Ot^    )oO|     V-^^9    OÔt    .)LJu>t-0 

.)^a^  '      y-»l   oif^^  wM^ot.o  .s^^jliI/   oiJ^OsJt.  '^Jdo  .^otOL^s^ 

^    ^*    VI  *>/    yooi  ^o.  \    0010    .)  v>o   ..    v^t.-^^-:»    Ji  n   »*    ^^ 

.ôud   joot   ^jK  »  v>   o^^^-fiDo  Jyaxa   ôt-*»^"/    ^^^^  )..«Lb09^ 
vm  i.o  oiJS^  K^'p  (..jl^^a  ^9   001  .).:!0  «/9  JJ;   oCS.^  ^  ..vk? 

001  IjILa.  ^^.^^-•/9    )-^^->>.  .^01  )j^  ^  ro9  ôiKJ^^.^^^  )oi.3s. 

(1)  Voy.  191-2,  p.  347;  1913,  p.  53. 

(41)  A  +  ^;.  —  (42)  A  -(-  ;^  p.  —  (43)  A  +  ^.  —  (44)  i.<i^^  A.  — 
(45)  ^]i  A.  —(46)  ^  ;;../  A  —  (47)  A  +  ij.-.  —  (48)  A  +  o^a  et  *  infra. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.        125 

ou^^^  )V-^t-^  .)»<^J  7^0  ^-^  U>o  -V^o/o  )iKi/»   «o^ 
^*I^^  V^/  .)^;oi^  s^i.  K-i/  Jjtoio  ..^^)^  wCb.  ui^^Aji 

w:d>â  ^)^^!  .^^Q^    jL^/    )ju»^9    «^oiQ^s^   ool  >  .«tV»/ 
^»   vQJoi  Jmoo  yf^^  oiiCLi.;   )— *7o  <^? >—  (P-  fol-  107  v) 

ô{-:>o  .001    |,  v>   0  N  \    ''^w^    yoj/    v«  ^o»/o   ♦), ..  «  tv>   >&.Q.Ju» 
^a^w«l/o  JjaA  Xaibo^  ou^  sia^jo   .oot  JvJLjl  ).^w^   )K.\ii  ^ 

001-29    »oo(J^  )i<oi-^/    ^^»-i^   0001  (A.  fol.  102  r)  ^po/ 
^^^^s^^  .yooiv^/   ^«N  n  to  .);>.-M.\  '^^^  f>°>i;  ^Kio/  'J-ls; 
JJLSOIO  .^^^yOOtiiOk^V  )lv— /o  )^^?>^  ''^^^  r^  .^VK^  oC^ 

)K.A^O    ^Lo^O  >  ^9    )Ld/   .yOOUt~*)-2    0001  ^A.^wIS^9    1^0  o6(  Ooi 

Jl  V  „.,.,  v>o  juSmV)    Ul   'V^/o   )t-^t-^  ot  v>  \    ^o^:ml^  )ooi 

^    ^)oO|     ^âO|9    s^K:^/     Ol^...^    )oO|     )jO(9      .^JL^Q^    \^l^     ^doS^ 

)..^  001^    )ooi    >>âO|9   l-^t-^    .)   «  *^  >o   )K.2lJL31o  jULo 

•   (1)  A  +  ^oovj.  —  (2)  A  -|-  000,.  —  (3)  A  [-f-  000,.  —  ^4)  ^oo,6v.,jL<A  A.  — 
(5)  A  *  joo,. 


126  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

♦^^^)K-«I^vû  ^^  oiK«aaLbo  ^'^^^cu^  ^io  oi-s  Jooi  w,oioK-./j 
^KsK^o    ^'^«.^ai.  .W.OIJ    )^/    jio^i^   o/    .j^^lcD    IcL^    )ooi 

.).julXjl:»9  j.i^jLN^  oj^       )ooi9   ).^aâ 

*^^'^oia--/    (P.  fol.  108  r)    v^î    'i^    ^î    ^?   ^V^f 

^9  oo(  .)f.^»^a^l9  jLfida^.^  )>->V^/  )l^/  oC^  Ko  JiVK^i^^o 
^^  'ot-%  qi  I  9^.^  )ooui;  f..iL.âL..^o  oiJS.  )ooi  )iv^  )->>— •^-^ 
)ouS.jJ    )9QJ9    ^^    vD9j    .^V-^   .OI.2S.   jooi    i-^/    .^t  v>N   '>.a 

K^/9  ).^a2S.^9  |f.^!>^o  .^.iJS.^    >a^9K.^o  s£dJL^9   .^oiq^o^ 

)jLio  :*^^'po)-Jo  ♦>  I  «  ^;  ""^^  vftfffu  .^o;  i-iojj  )LiCL^Jkâ 
)jlj)v^  0/  s^  >  ..1/  .v.^b^  w.oiajL^Vaâ  yooibo;  Kt-^o^  >^oVâ/ 

.^^A^o^  JJ;  ).::>aLSl^o  :^dJUo»  )K-,:jLio  ^o^j  ooi  :)>/  .y^^ 
) ..  V  ^  »  |joo/o  .jjLX^ajt.  jJou-*  sOOuS>.3o  .'jLâ^o  Kopo 
/^^^);a.,    )ooii;   ^^^^j^CLJt/   Joa^.   ol^^,   ^--:îb^/  :)jK^"a^o 

).^0k3o  .^oia..w^v^i9  yb<  h^l   K;oV  jLjL^Vad  ^-^.^^j^  'f-è^^»-»^ 

(6)^^  A.  —  (7)  \  *  11^-:^  ^;.  —  (8)  A*  000,.  —  (9)  loo,  joo,.  A.  — 
(10)  P  transp.  .^jl-o.  mj.  —  (U)  o)tc>ia  A.  —  (12)  )isx.>,p  ^/o  A. 

(lo)  ^l.^>«o   ^j-i{o  1  .   (1^)    r^J;    0*1    l-^^^"^^  •  ^*J^-3^    t-^po    x.'*'>»    ^^    .  nrnio 

j.o;   IJUSQ^   A.  —  (15)   JJio;  A.   Plx.;  P.   —  (16)  A  +  cLa^-.^^.  —  (17)  )^;  A.  — 

(18)    A  o     ^OOVàOLi.. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DÉ    i/hISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.        1-27 

.j^ïK^  >  n  V  t <=sa  >  \^\"m   >  .«.Noi^    vâ/o  JJ/     ,   «n^  ^*^1 

)^^^i>oio  :  jl2li  ^/  ^jx^v^ï^  ^^^'o-w^Jo  .)--2Sl^)o/o  l^oi!^ 
,^iXJo  U-Ji  (A.  f.  102  v)  ^\;Kjo  Joop  JJ  ju]j  ''O'^o-J^oo 
vo— /  IolA.  oJb^o  ♦>  «  «  ..nt>n;  (P.  fol.  108  v)  JLiCLD  fh^JL^ 
oôi    sâ/o    >  I  ,\\'£û   >  ..\oio   ^t-i/    »>»JlSo  Iq^    JJ/    :9Q^wIS^ 

sûQ^O    Ji  •>0  n\ ;    «^6|0  ^9   V  /o  JI,V>\ViO   >^f3  ^^  ^"    ^^9oKji/9 

) ..  «  Ml  ^-^^^  ^-^oi.^  .vâjKju9  ^  K^/  \.Èu„^  ycL^  .jootl; 
^  yO  \  ^;  yopoKj  JJ;  U^L^l  .soJ^Ols  )oom;  ^  <^j/ 
)oi.2lio  .).ju;Kji^  )joi  ).^clS^9  ^^^')Va.a^  jjpsa^o  JJis.,^.^' 
yVKaLioj   '^    >  «\.«/»   llaw^-flo/    ,-.^j5o  .y^lo-.  JJ;   ^^  *  )ia^ym  -> 

♦yV'm  ..^;  ^w>^w/   ^:^  i.jx^uo  v^oi^J 

^^«.^OM     .)JL»f^    ^^0«.    ^JU«Q^    i^l    '   "'Jjl^^    )oO|    pô{     JjLâOI 
t^90(0      Jy  <V>    Il     yOOt\    '\    ->     K-dt..^     ^     .|Lm-*;V2Ld     Ol^OO 

JjL*.;   '^^  l^i  K.00/   )jUJî^No    Ki.pcLJ5  ^)cu^^o   JK^O-auJiK^ 
•:*yooilcL2LS^  jo'poo  J.  n  »>o;  ooi  .j.«  >  ««oV 

.\oou»J»K.aLd  o;oi.^d/o  ^oio\\    jloi^/   oyjbo/    Jjiooto  .J-^w^^uo 

(19)  ^po  A.  —  (20j  j^oto^  A.  —  (21)  -oc^fr  P.  —  (22)  A  *  iv 
(23)  p-^o^  A.  —  (24)  ^o>^r  A.  —  (25)  A  *  pu^.  —  (26)  ^ 
('27   ,...^.o  P.  —  (281  Lâie^  A.  LiâL  P.  —  (29)  A  A-  Uio. 


p-^o^  A.  —  (24)  ^o>^r  A.  —  (25)  A  *  p^^.  —  (26)  ^  P. 
....o.o  p.  —  (28)  i^ie^  A.  [iiBL  P.  —  (29)  A  +  1^0. 


128  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

liCLû/    .06.    )9C>|.:^oo    ,^    )o«^JJ    ^-a-pioo    ^...J.JL^o;    ^-«^^/ 

t-^  ^JU«Q^  )-s/^    oWu,i   ^io  ^"^^i^  ^J-û»    )-»V^î    ofoJlicC^ 
^^  ^JL^Q^    J-s/    v-^J^J!-/    (P-  fol-  109  r)    ^;    ^    .01^    )ooi 

)Ld/  ).».i^  r>V  oj^   jooi  v-^;  lâjibo  )joi  001  jl/;  ^po/ 

IIL^^joi    )v^^   sn\  <Y>    )j^    (joi^o    ♦♦>  »  »...  ^»>oo   )  «  v>  t  ^9 

vOOila^"*-3o  .\.\  I  ;•  I  •>   (A.  f.  103  r)  yooi^o    ^*^o«.  v^oia^a^V 
)j"Jlio  yooi^o  Q-»,^  yo-^^o  .).^a>>\   Oi^O  ^^^-i.  ^*^U/ 


(30)  IjSOoo  A.  _  (31)  ^^ji.::^  A.  —  (32)    p-^j-ioo    P, 

(34)  P  *  loo,.  —  (35)  A  *  ^o  .^^Q.  ^.  —  (36)  ^-^  ^\ 


P.  -  (33)  P  *  ^/.  - 
A.  —(37)  ^.^.o  A. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.        129 

I^JL^o   JjiiiX)©^   ^^\ojA   ^^^^    yf>  .)K-sj    )io^-.   );oua 

JjU.^  )jO|  >4JJCLJI  ^J  p  .^  loOl  )K^;  )io»-*.  JoCSS,  \JLI 
'^^  OOOI9  |>n..<y-^  ^f.^0  Jof^JJ  s^yOLAO  s^90/  1  «  -r^  r  )^/ 
.j^jJl^    ^)^'^?    l-i^-*^-^    .Ou)-»a^     NJS^OO     90«j1/     sâ/o    .jjLjUJLS 

(P.  fol.  109  v)    ^     'w*otaSl^  io.*^^^   ^^  Kjoijo   oulSj   1jo»o 

^/o  .)-JcL^/o  JLiOOjO  Jl  V)  \  )oO!  ><>>  CDO  >o  >00UwJ^.JlSO 
K^)>  >V^/   )oO!    i^o/o    .OÎS.    )oO|  K-./;    )jLio/   ^^>^  )lQJV.aL.«s^LiO 

♦^  jL^U   It-Ki.;   )t-./   jK-^a-iJii  ^\  )jo! 

JU^  )  »  »  >  I  ^  ^iO  y>JLjL^j  ^-A.X^/0  .)l^K-.£0o  )l»j;K_i.; 
ooj  Jooi  fyJ,  )La^09  ^io  ^,Jbo^o  )J^  >  «  m  )i,«\.5o  .*^^^)oo! 
^V-i.  )ooi  ^K-icuio  JJK-ioo  )ooui9  ^"^^^  )ooi  t— iJi^^J  )0f^^ 
^^s^    )ooi  ^KiCLio  JJKioo  Joop;  ^^^^sOiO  ^'^^O  .f-a^J  yOiO 

O0(     ^^     sX>K.^0O    )_d9K^9      00(     |L09     oî^OQ.ÛD     ^JbOO     :)oî^ 

*:*'      ^V^^    01-29     OOt    .).IU.t^    i^099    )\  »^A     )^0.^>0 

ouio  ^)LjuJ9  t—  )--/    ^^J  ">  oiia^  jl/j   ^9  ^V-io/ 

)1^    >    »,  \  ^.^0^09     yOOUVi    00010    .^«0|cLii.wm9     )jL09QLâ\    jJS^s^O 


(38)   ,;x-i^;   A.    -  (39)   y.^  A.  —  (40)  ^^-^^    P.  —  (41)  too,,o 
^o,oic;iej  110-:^^  ^  (1^0,;  P).  —  (42)  A  *  loo,  >i^  et  +  ^;  001.  —  (43)  A  * 

Joo,.    —  (44)  p    *...    loop;.   (45)  A  +    loo,. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  9 


130  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Jlio^  jLjooi^o  jjLâLL^  ^iloio;  )jV:i.Q-ûO  ^901^00  .jK^oC^ 
.J^/  ooij  oiK-.a^^  l->^»"0  ^û^^  ^j  '*^J^  .)LioQ-.j  IvSjS, 
j.^^   oïl^Lioiio   )L*V-^!    otJ^Q-^'   ^^^  ^«  \  \  >a  v>»   00010 

Q_^^0    ©V-^li/    )i^OLJL    ^iO;    yL^l     ^0»K^    .^-v^^"   >ÔJi*'KA 

^^^^Ka,a^o  ,)L^-«^ ^!    ju^oio*^   w»oioii  «.ao  .\  *>  «  Ni»    oi^^...V..a 

"^ft     »      i      yV^      ^      »      ^       )0t^)— s      S-J^     »)K     «     ^      ..\      ^J       )00| 

^"^^^{■^■N^o/o  )^ou^  )jf.-i3"a^o  J»-.Vi  jLLâLJuao  ♦)  ..  «,%>o 
)L3j   Jl-a  .ot   )ooij   l-io^^  .JjLaji    C*X3  y^Oi   (P.  fol.  110  rj 

*:*|jL^f^  J^Of^  j^^DQjo  .joi^^jJ 

(46)  ^-^io  A.  —  (47)  A  ^  o  n>>^. 


TRADUCTION 

Ils  disaient  qu'au  temps  où  il  allait  à  la  moisson,  le  saint  Abba  Jean 
avait  continué  de  prendre  la  nourriture  tous  les  trois  jours,  et  il  priait 
constamment  ;  aussi  son  âme  était  éclairée  de  la  himière  du  Saint-Esprit, 
qui  opérait  par  lui  des  prodiges  de  miracles  sans  nombre  pour  la  gloire 
du  Seigneur.  On  lui  amena  un  jour  un  homme  lépreux  (1)  ;  il  prit  de  l'eau, 
pria  sur  elle  et  la  jeta  sur  lui,  et  aussitôt  il  fut  écorché  et  dépouillé  de 
sa  peau  comme  un  serpent  et  sa  chair  revint  sur  lui  et  il  fut  guéri  de 
sa  maladie  comme  pour  la  gloire  de  Dieu. 

Ils  racontaient  du  saint  abba  Jean  qu'au  moment  où  les  frères  reve- 
naient du  champ,  au  temps  de  la  chaleur,  pour  se  reposer,  et  qu'il 
était  avec  eux,  il  se  rencontra  en  route  une  vieille  femme  qui  avait  un 
démon  ;  elle  gisait  la  face  à  terre  dans  la  poussière  et  (le  démon)  la  tour- 
mentait et  la  frappait  sans  pitié.  Le  saint  en  fut  touché,  il  eut  pitié 
d'elle,  et  il  passa  tout  le  temps  de  la  chaleur  à  prier  devant  Dieu  pour 
cette  vieille  femme  au  point  que  le  démon  cria  du  milieu  de  la  femme  et 
dit  :  «  Qu'as-tu  à  faire  avec  moi,  ô  petit!  j'ai  laissé  tout  le  désert  en  tes 
mains  et  maintenant  tu  viens  contre  moi  jusqu'ici;  attends  et  je  sors.  > 
A  ce  moment  même,  il  cria  et  sortit  ;  il  -ne  retourna  plus  contre  cette 
femme  et  elle  fut  guérie.  Les  frères  et  tous  ceux  qui  virent  le  prodige 
(jui  avait  lieu  furent  dans  l'admiration  et  louèrent  Dieu. 

(1)  II  manque  ici  une  phrase  dans  le  copte,  p.  362. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    L  HISTOIRE    DE    JEAN   LE    PETIT.     131 

On  racontait  encore  du  saint  abba  Jean  que  durant  la  moisson  il  s'ar- 
rêta, ainsi  que  les  frères  qui  étaient  avec  lui,  au  moment  de  la  chaleur. 
Ces  frères  lui  apportèrent  de  l'eau  pour  se  laver  et  se  reposer  de  sa  fatiti-ue. 
Quand  il  se  fut  lavé,  ils  lui  amenèrent  un  jeune  homme  qui  avait  un  dé- 
mon rebelle.  Lorsque  le  saint  vit  la  cruauté  de  ce  démon  et  les  tourments 
quil  infligeait  à  ce  jeune  homme,  il  leva  les  yeux  au  ciel  et  il  soupira,  et 
il  prit  les  eaux  dont  il  s'était  lavé,  il  fit  sur  elles  le  signe  de  la  croix,  au 
nom  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  et  il  les  jeta  sur  le  jeune  homme.  Aus- 
sitôt le  démon  cria  et  sortit  sous  la  forme  d'une  belette  et  le  jeune  homme 
fut  guéri  et  il  confessa  et  loua  Dieu. 

On  racontait  de  tous  les  Pères  de  cette  époque  que,  lorsqu'ils  allaient  à  la 
moisson  et  recevaient  leur  salaire,  ils  le  partageaient  en  deux,  une  partie 
pour  l'aumône  et  l'autre  pour  leurs  besoins.  Il  en  était  de  même  de  leurs 
(autres)  travaux  manuels.  Abba  Jean  apportait  tout  avec  lui  au  monastère 
et  disait  :  «  Pour  moi,  mes  pauvres,  mes  infirmes,  m.es  orphelins  et  mes 
veuves  sont  avec  moi  dans  le  monastère.  » 

On  racontait  d'abba  Jean  que  sa  coutume  était,  lorsqu'il  revenait  de  la 
moisson,  de  ne  pas  cesser  et  de  ne  pas  quitter  les  prières,  les  jeûnes,  les 
travaux  pénibles,  les  supplications  et  les  larmes  jusqu'à  ce  qu'il  fût  re- 
venu à  ce  qu'il  était  avant  sa  sortie  de  sa  cellule  (1).  De  même  on  racon- 
tait d'abba  Jean  que  s'il  sortait  près  des  vieillards  ou  pour  une  cause  quel- 
conque, il  travaillait  et  luttait  au  moment  où  il  rentrait  à  sa  cellule, 
comme  pour  perdre  et  rejeter  cette  tristesse  d'âme  que  lui  causaient  les 
rapports  avec  les  hommes  (2). 

On  racontait  qu'après  le  départ  du  monde  de  son  frère  parfait  et  ac- 
compli en  toutes  les  perfections,  abba  Jean  prit  un  autre  frère  au  rang 
(TàÇt;)  de  disciple.  Le  saint  l'exhortait  et  lui  commandait  d'enrichir  .son 
àme  en  tout.  Il  lui  disait  :  «  Mon  fils,  il  nous  faut  confesser  Dieu,  le  louer 
sans  cesse  et  faire  l'office  devant  lui  avec  crainte  et  tremblement  pour 
qu'il  ait  pitié  et  miséricorde  envers  nous,  alors  les  choses  du  monde  et 
tout  ce  qui  est  en  lui  concourront  à  notre  honneur.  Si  nous  le  méprisons. 
Dieu  nous  méprisera  et  nous  perdra,  et  le  monde  lui-même  tout  entier 
fera  ce  qui  nous  est  odieux.  Parmi  toutes  les  paroles  que  David  a  chantées 
rappelons  à  notre  esprit  et  disons  :  Que  rendrai-je  au  Seigneur  pour  tontes 
ses  rétributions  envers  moi  (3)  ?  Pease,  ô  homme  malheureux,  et  sache  à  quel  ■ 
honneur  tu  es  associé  et  en  quel  pays  tu  as  été  appelé  par  ton  maître.  Lequel 
(xpa)?  Celui  qui  est  avec  les  troupes  des  anges  et  les  mondes  qui  ne  ces- 
sent pas.  et  les  Chérubins  et  les  Séraphins  et  toutes  les  cohortes  célestes 
et  les  habitations  illustres  et  bienheureuses  que  Dieu  a  préparées.  Il  t'a 
jugé  digne  de  demeurer  et  d'habiter  avec  eux  et  parmi  eux,  lorsque  tu  es 
boue  et  poussière  méprisable.  Par  quelles  grandes  rétributions  pourras-tu 

(1)  Copte  :  <■  constant  jusqu'à  ce  qu'il  fût  arrivé  à  la  vue  précédente  ■■,  p.  :î63. 
Grec,  216,  35. 

(2)  Le  copte  porte  seulement  :  «  C'est  ainsi  qu'il  faisait  lorsqu'il  allait  trouver 
les  vieillards,  ou  qu'il  faisait  autre  chose,  simplement  en  tout  ■-,  \i.  301. 

(3)  Ps.  cxv,  1-2. 


132  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

le  rétribuer,  et  combien  de  milliers  de  bouches  et  de  langues  te  seraient 
nécessaires  pour  confesser,  à  leur  aide,  ses  miséricordes,  et  pour  lui 
rendre  grâces.  Cependant,  vu  sa  miséricorde,  il  ne  nous  demande  pas 
cela,  mais  il  se  contente  de  choses  simples  et  faciles,  comme  de  le  confes- 
ser d'abord,  avec  son  fils  Jésus-Christ  et  son  Saint-Esprit,  et  de  prendre 
soin  d'accomplir  ses  commandements  divins  et  évangéliques  et  d'aimer 
notre  prochain  comme  nous-mêmes,  de  n'être  jamais  un  scandale  pour 
personne,  de  nous  appliquer  à  la  paix  et  de  faire  le  bien  autant  que  nous 
le  pouvons,  non  seulement  envers  notre  frère,  mais  envers  chacun.  Si 
nous  faisons  cela,  il  nous  rendra  et  il  accomplira  aussi  ce  qu'il  a  promis. 
Dans  le  cas  contraire  —  plaise  à  Dieu  que  cela  n'arrive  pas  —  nous  serons 
torturés  avec  les  méchants.  11  nous  convient  de  nous  tenir,  à  toute  heure, 
dans  ces  méditations  louables,  afin  que  les  passions  et  les  choses  transi- 
toires de  ce  monde  périssable  ne  puissent  pas  nous  tromper,  que  nous 
n'errions  pas  dans  les  corruptions  sous  profit,  et  que  le  remède  (prove- 
nant) des  choses  qui  demeurent,  nous  fasse  fuir  et  passer  celles  qui 
portent  perte  (1).  » 

Saint  abba  Jean  disait  ainsi  au  sujet  des  saints  :  qu'ils  étaient  semblables 
à  un  bel  arbre  chargé  de  feuilles,  remarquable  par  ses  fruits  et  planté 
dans  le  paradis  (TiapoiSstao?),  orné  de  toutes  les  beautés  et  rehaussé  de 
gloire,  et  planté  au  milieu  d'un  cours  d'eau,  c'est-à-dire  du  canal  de  la  vie 
spirituelle  qui  arrose  et  enivre  leurs  coeurs. 

On  disait  du  saint  abba  Jean  qu'il  avait  un  cœur  droit  et  de  la  suavité  ; 
les  Pères  racontaient  de  lui  et  témoignaient  dans  leurs  livres  qu'un  ange 
de  Dieu  avait  été  placé  (2)  pour  le  garder,  le  fortifier,  le  conduire  et  le 
défendre  contre  toutes  les  vexations  et  les  pièges  du  péché,  pour  l'arracher 
à  tous  ses  ennemis  et  le  conduire  et  le  diriger  vers  les  choses  qui  plaisent 
à  Dieu  et  lui  donnent  contentement,  comme  l'a  dit  le  bienheureux  David  : 
Le  camp  des  anges  du  Seigneur  entoure  ceux  qui  le  craignent  et  les  délivre. 

On  racontait  d'abba  Jean  que,  lorsqu'il  dormait  certain  jour,  il  arriva 
qu'un  vieillard  vint  à  sa  cellule  pour  (certaine)  cause  et  il  vit  un  ange  du 
Seigneur  qui  se  tenait  au-dessus  de  la  tête  d'abba  Jean  et  le  gardait.  Quand 
abba  Jean  s'éveilla  de  son  sommeil,  il  demanda  à  son  disciple,  par  la 
science  divine  qu'il  avait,  en  disant  :  «  Peut-être  qu'il  est  venu  quelqu'un 
.  ici  tandis  que  je  dormais.  »  L'autre  dit  :  «  Oui,  Seigneur,  un  tel  vieillard 
est  venu  ici.  »  Saint  Jean  connut  que  le  vieillard  qui  était  venu  avait  vu 
l'ange  (3),  parce  qu'il  était  parfait  et  qu'il  arrivait  à  la  mesure  d'abba 
Jean  (4). 

On  racontait  que  cet  ange,  qui  gardait  saint  abba  Jean,  vint  un  jour 
plein  de  joie  et  d'allégresse  spirituelle.  Abba  Jean  lui  demanda  :  «  Quelle 
est  la  cause  pour  laquelle  ta  joie  est  plus  grande  aujourd'hui  que  tous  les 

(1)  Ce  discours  est  beaucoup  abrégé  dans  le  copte,  p.  364. 
(•2)  Cf.  grec,  216,  33. 

(3)  Ce  qui  précède  est  incomplet  dans  le  copte,  p.  365-366. 

(4)  Grec,  216,  33. 


LA    VF:RSI0N    syriaque    de    l'histoire    de    JEAN    LE    PETIT.     133 

jours  et  qu'elle  ne  l'a  jamais  été  depuis  que  je  te  connais?  »  Il  lui  répon- 
dit :  «  Oui,  c'est  qu'en  ce  moment,  nous  tous,  les  anges  du  ciol,  nous 
étions  placés  devant  Dieu  et  nous  le  louions,  et,  en  ce  moment,  monte 
l'encens  agréable,  au  parfum  suave,  (formé)  des  prières  des  saints;  Dieu 
s'en  réjouit  beaucoup  et  agrée  leurs  supplications  et  leurs  demandes,  il 
répand  ses  miséricordes  sur  tous  les  hommes  et,  par  leurs  prières,  il  est 
content  de  tout  le  monde.  Voilà  pourquoi  tous  les  anges  se  réjouissent  avec 
grande  joie  parce  qu'ils  connaissent  les  suavités  et  les  biens  promis  par 
Dieu  à  ceux  qui  l'aiment.  C'est  pour  cette  cause  que  Dieu  (1)  a  envoyé  cha- 
cun de  nous  vers  son  compagnon,  pour  le  garder  et  le  défendre,  et  nous 
avions  une  grande  joie  d'être  envoyés  près  des  bons  serviteurs  de  Dieu.  » 

Lorsque  saint  abba  Jean  entendit  cela,  il  confessa  et  loua  Dieu  et  il  se 
réjouit  (les  miséricordes  qui  étaient  sur  les  hommes.  Il  fut  illuminé  et 
grande  fut  sa  consolation  dans  son  colloque  avec  l'ange  :  son  àme  exulta 
et  s'engraissa  à  la  suavité  de  ses  paroles  et  il  augmentait  chaque  jour  ses 
travaux,  ses  jeûnes  et  ses  combats  et  aussi  sa  patience  pour  sa  manière 
de  vivre  ;  il  répétait  constamment  ces  paroles  de  l'apôtre  Paul  (2)  :  Le>i 
souffrances  de  ce  temps  présent  ne  sont  pas  dignes  de  la  gloire  qui  nous 
sera  révélée  (3). 

On  raconte  que  saint  abba  Jean  fut  élevé  à  l'endroit  où  sont  les  choses 
futures  et  secrètes  ;  il  révélait  celles  qui  sont  cachées  aux  hommes  ;  d'un 
œil  prophétique,  il  voyait  de  loin  tout  ce  qui  devait  être  ;  il  faisait  des  pa- 
raboles (il  annonçait  par  énigme).  Il  tirait  certes,  disait-on,  une  parole 
abondante  et  puissante  des  livres  inspirés  par  Dieu  et  de  sa  pure  intelli- 
gence qui  grandissait  et  qui  puisait  à  la  source  abondante  du  Saint-Esprit 
qui  demeurait  en  lui. 

On  raconte  qu'un  frère  vint  un  jour  près  de  lui,  afin  de  lui  demander 
une  parole  pour  sauver  sa  vie,  et  tous  deux  parlèrent  des  paroles  divines 
et  s'occupèrent,  jusqu'au  lever  du  jour,  des  choses  utiles  à  l'âme  et  à  l'in- 
telligence. Au  matin  le  saint  sortit  pour  accompagner  ce  frère,  et  ils  par- 
lèrent jusqu'à  la  neuvième  heure  de  la  grandeur  du  Seigneur  et  de  ses 
prodiges.  Ils  s'éveillèrent  ensuite  comme  d'un  sommeil  et  s'aperçurent 
que  le  soir  approchait  :  (Jean)  conduisit  ce  frère  à  la  cellule  et  il  mangea 
du  pain  avec  lui  comme  par  charité  et  il  le  renvoya  en  paix  (4.  Il  se  glo- 
rifiait dans  la  force  de  la  croix  et  dans  les  souffrances  salvatrices  du 
Christ,  en  conséquence  il  mortifiait  le  péché  et  il  vivait  en  Dieu  par  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ,  et  il  marchait  tout  le  temps  dans  les  sentiers  droits 
et  dans  les  commandements  divins  et  évangéliques,  au  point  d'être  un 
temple  pur  pour  Dieu  et  un  sanctuaire  pour  le  Saint-Esprit. 
(.4  suivre.) 

F.  Nau. 

(1)  Copte  :  ><  le  démiurge  »,  p.  3(36. 

(2)  Le  copte  ajoute  deux  textes,  p.  307. 

(3)  Rom.,  viii,  18. 

(4)  Grec,  213,  26. 


LA  HIÉRARCHIE  ECCLÉSIASTIQUE  CHRÉTIENNE 

d'après  Masoudi 


Nous  nous  proposons  de  corriger  un  passage  de  la  traduction 
des  Prairies  d'or,  où  quelques  mots  arabes  déformés  ont  induit 
en  erreur  les  traducteurs  qui  nous  ont  rendu  l'immense  service 
de  nous  rendre  accessible  cet  important  ouvrage.  On  lit,  t.  I, 
p.  199  :  ■ 

Les  chrétiens  donnent  à  ces  différents  degrés  de  dignité  le  nom  d'Altà'at. 
La  première  est  celle  de  As-salat  (ostiarius,  portier);  la  seconde  celle  des 
Agsat  ((ivaYvwatriç,  lecteur);  la  troisième  celle  de  youdaqoun  (exorciste);  la 
quatrième  celle  des  Chemas  (acolytes)  ;  la  cinquième  celle  des  Kasis(  diacres)  ; 
la  sixième  celle  des  Bardout  {r.pi'jfyjxipoz,  prêtre);  la  septième  celle  des 
Hourasfitos  (archipresbyter)  ou  vicaire  de  Tévêque;  la  huitième  est  celle 
d'Askaf  (episcopus);  la  neuvième  celle  de  Matran,  ce  qui  veut  dire  chef  de 
la  ville  (métropolitain).  Enfin  au-dessus  de  tous  ces  grades  est  celui  de 
Batriq,  c'est-à-dire  le  père  des  pères  (patriarche)...  Il  est  hors  de  doute 
que  les  chrétiens  ont  emprunté  l'idée  première  de  cette  hiérarchie  aux 
Sabéens,  et  que  le  Kasis,  le  Chemas  etc.  sont  dus  à  l'influence  des 
Manichéens. 

Chacun  sait  que  le  Chemas  est  le  diacre  et  non  l'acolythe  et 
que  le  Kasis  est  le  prêtre  et  non  le  diacre.  La  traduction 
acolythe  et  diacre  s'est  sans  doute  imposée  parce  que  les  tra- 
ducteurs ont  cru  voir  dans  Bardout  une  transcription  de  pres- 
byteros.  Ils  se  trompaient  :  Bardout  est  une  transcription  de 
périodeute.  De  même,  Youdaqoun  n'est  pas  l'exorciste,  mais  le 
sous-diacre;  il  faut  lire  Boudiaqoun  ou  (hy)podiaqoun.  Le 
Hourasfitos  n'est  pas  non  plus  Tarchiprêtre,  c'est  le  chorévêque 
(chorepiscopos).  Enfin  Salât  ne  désigne  pas  le  portier,  mais  le 
chantre  (psaltès). 

La  hiérarchie  décrite  par  Masoudi  n'est  pas  celle  de  l'église 
nestorienne,  car  celle-ci  reconnaît  trois  ordres  :  le  diaconat,  la 
prêtrise  et  l'épiscopat,  et  partage  chacun  d'eux  en  trois,  ce  qui 


LA    HIÉRARCHIE    ECCLÉSIASTIQUE    CHRÉTIENNE.  135 

lui  donne  neuf  ordres,  à  l'imitation  des  neuf  chœurs  des  anges  : 
I,  les  lecteurs,  les  sous-diacres,  les  diacres;  II,  les  prêtres,  les 
périodeutes,  les  archidiacres;  III,  les  évêques,  les  métropo- 
litains et  le  père  commun,  le  catholique  patriarche.  Cf.  Assé- 
mani,  BibL  Or.,  111,  2,  791. 

Les  mots  grecs  employés  par  Masoudi  montrent  d'ailleurs  à 
eux  seuls  qu'il  s'inspire  sans  doute  d'une  source  melkite  ou 
copte.  Le  manuscrit  copte  n°  90  de  Paris  (111  du  catalogue 
Delaporte)  renferme  les  ordinations  du  psalmode,,du  lecteur,  du 
sous-diacre,  du  diacre,  de  l'archidiacre,  de  l'évêque,  du  mé- 
tropolitain, du  patriarche. 

La  préface  syriaque,  mise  en  tête  de  la  Didascalie  des  douze 
apôtres,  mentionne  les  chantres  (Q^ci.iû3),  les  lecteurs,  les  sous- 
diacres,  les  diacres,  les  prêtres,  les  évêques  (1). 

Assémani,  loc.  cit.,  790,  énumère  ainsi  les  ordres  chez  les 
Maronites  où  l'on  trouve  tous  les  noms  de  Masoudi  (avec  deux 
autres)  : 

1°  Psaltae;   2»  Lectoris;  3"   Subdiaconi;  4'^  Diaconi;  5°  Archidiaconi  ; 

6°  Presbyteri;  7"  Periodeutae  seii  visitatoris;  8°  Archipresbyteri.   queni 

Churi  vocant:  9"  Chorepiscopi  ;  10"  Episcopi  et  metropolitani  ;  11"  Pa- 
triarchae. 

Voici  donc  comment  nous  traduirons  Masoudi  : 

Les  chrétiens  donnent  à  ces  différents  degrés  de  dignité  le  nom  d'ordres 
(^jl^lxLM  =  Tdtçtç?).  Le  premier  est  celui  de  chantre  (L-UJ)  =:  'iâÀTT););  le 
second  est  celui  des  lecteurs  (1=-^]  =  àvayvwaTrjç)  ;  le  troisième  est  cehii 
des  sous-diacres  (^oo  =  67:00 1 âxovo;)  ;  le  quatrième  est  celui  des  diacres 
(^UJj  =:  ^jLioji)  ;  le  cinquième  est  cehii  des  prêtres  (^j-^^  =  P^-^*^);  1^ 
sixième  est  celui  des  périodeutes  (-^-V  ^=  :îcptoo£UTr5;)  ;  le  septième  est 
celui  des  chorévêques  ou  vicaires  de  l'évêque  (^f«iai~.i  .j^  pour  .  r^fli--i  .jà. 
=:  •/^(ops.rAiY.oTtoi;) ;  le  huitième  est  celui  des  évêques;  le  neuvième  est  celui 
de  métropolitain  ce  qui  veut  dire  chef  de  la  ville.  Enfin,  au-dessus  de  tous 
ces  ordres  est  celui  de  patriarche  (Batriq),  c'est-à-dire  de  père  des  pères. 

Plus  loin,  Masoudi  se  trompe  —  comme  il  doit  arriver  de 

(1)  Voir  l'édition  de  Madame  Clibson,  Londres,  1903,  p.  1,  ou  notre  traduction 
française,  Paris,  1912,  p.  21-22.  La  version  arabe  de  cette  préface  a  remplacé 
«  ceux  qui  chantent  avec  intelligence  (saklonouto)  et  constance  (qaoumo)  >•  par 
«  les  chantres,  les  Taklunisen  et  les  qaounia  >•  dont  on  a  fait  pendant  longtemps 
«  les  chantres,  les  acolythes  et  les  portiers  ».  Cf.  Journal  Asiatique,  X'  série, 
t.  XVII,  1911,  p.  319. 


136  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

temps  en  temps  à  tout  compilateur  —  lorsqu'il  dit  que  la 
hiérarchie  chrétienne  est  empruntée  aux  Sabéens  et  aux  Mani- 
chéens, mais  son  assertion  a  l'avantage  de  nous  montrer  que 
ses  manichéens  avaient  des  prêtres  et  des  diacres  et  n'étaient 
peut-être,  comme  nous  l'avons  déjà  écrit,  que  des  chrétiens 
(jacobites  ou  nestoriens)  hérétiques.  Masoudi  rapporte  peut-être 
le  prêtre  et  le  diacre  aux  manichéens  parce  que  ces  deux  ordres 
sont  désignés  chez  lui  par  des  noms  sémitiques  (i«..o  et  i.^t.) 
tandis  que  tous  les  autres  le  sont  par  des  noms  grecs,  ce  qui  le 
conduit  à  rapporter  ces  derniers  aux  Sabéens  ou  païens. 

F.  Nau. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    EGYPTIENS 

[Suite  (1).  Ms.  Coislin  120,  fol.  241  sqq.] 


DEFI  AIOPATIKON. 

359.  —  "EXsys  Tiç  Tcov  — xTÉpwv  (2)  OTi  xa6Yi[j.£Vci)V  -KOTS  yeoovTcov 
)tal  Xa'XouvTojv  Tcepl  oxpsXeiaç,  "Àv  ti;  èv  aÙTOtç  ^loparixôç,  xat  lêT^STre 
Toùç  àyyÉT^ouç  /caTtxGsiovTaç  paiotç  (3)  xal  £Ù(p7ijj!.oovTa(;  aùrouç*  wç  ^è 
vipj(^£To  a)k.V/i  6u.i}^ix,  àveycopouv  oî  ayyéXot,,  y.al  £/,k"X''ovto  /^oîpo'.  ev 
{XSGw  aÙToiv  «/.eiTTol  ^uGw^iaç,  îcat  7i(pxvi^ov  aÙTOuç.  'Qç  oè  xa'Xiv 
èXa)vOuv  -Trepl  àxpeXei'aç,  •Hp/_ovTo  oE  àyyelot  x,al  eùcpirijxo'jv  aÙTOui;. 

360.  —  Elxev  yeptuv  (4)*  Touto  iaxi  to  y£ypa[j,[j!.£vov  «  i-izX  zoCiq 
^ual  /cal  TptGiv  àjJtocpTt'aiç  Tupou*  ItîI  ^£  tociç  T£(J<7ap(7iv  où/.  aTCO'JTpa- 
(pv^GOfAai  (5)  ))•  TO  £vGu[7.yi6-flvat  (f.  241  V  a)  to  >tax.ov  -/.al  çuyy.aTaê-^- 
vai  tS)  XoytcTfxfo  xal  to  >.aX75<yai,  t6  ^è  TÉTapTOV  èctI  to  v/.xikiGOLi  to 
â'pyov  IttI  touto  oùit  aTCOGTpotcpvfceTat  vi  ôpyÀ  toC  0eoO  (6). 

361.  —  "EX£yov  TC£pl  iLtyxkou  yÉpovToç  iv  tt,  Sx-flT£i  (?)•  ô't'.  Ôtc 
ol  ocSekc^ol  co/.o^oaouv  )C£XXiov,   l^ïipy £to   [j!,£Tà  X^P"^'  '*•''''•  P^-^^^^  '^^^ 

6£(J!,£Xt,0V  OÙ/C  àv£y(i)p£l,  £(0Ç  OU  £T£l£lwOvi.  HotÈ  O'JV  £^£lOà)V  sîç  OlXOdOJAYlV 

5C£>>Xiou,  £7Tuyva^£  xo)^u.  Rai  Isyoucîiv  aÙToî  oî  à^£lcpoi'  Tt  'jTuyvo; 
£1  xal  Xu7rou|j.£vo(;,  àêêà;  'O  ^s  £itt;£v'  'Ep7ip.w6rjvat  £j(^£'.  6  tôttoç 
O'jTOç,  TÉ/Cva.  'Eyw  yàp  £Ï<^ov  oTt  wùp  àvyiçQ*/)  elç  Sy.riTtv,  xai  XaêovT£ç 
o[   à(^£>.çol    [iccty.,    T(j77TOVT£ç   £(7é'£(7av    aÙTO.   Kal  xaliv   àvr|Cp6yi,   /.ai 

(1)  Voy.  1907,  p.  43,  171,  3i»3;  1908,  p.    47,  266;  1909,  p.  357;  1912,  p.  204,  294. 

(2)  Voir  la  traduction  dans  M(igne,  PalroL  lat.,  t.  LXXIIl.  col.),  993,  n"  3.  Ce 
récit  est  paraphrasé,  Ibid.,  762,  n"  36. 

(3)  Al.  om.  [îai'oi;. 

(4)  M.,  993,  n°  4. 

(5)  Amos,  I,  9. 

(())  AI.  àXXà  %M  inl  toûtoi;  oOx  àiTOffTpa?iq<TO[j.ai  (lETavoo-jvTi,  lé^zi  Kypto;. 
(7)  M.,  993,  n"  b.  B(ed,jan,  Acla  mart.  et  sanct.,   t.  YII,  Paris,  1897),   p.   770, 
n°  183. 


138  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

xaT^iv  i'cêecscv  «.Oto.  To  8ï  rpiTOV  àvrj(p8'/i,  xal  £7r'Xr,p(«)Ge  Tiracav  tviv 
S/.-flTiv,  /.al  où>t£Ti  (f.  241  V  b)  viSuvYiOvi  zaTaGêsGÔ-Âva.t.  Rai  ^tà 
TOÛTO  <7Tuyva.'(ct)  '/.o-l  Xuxoujxai. 

362.  —  Eixsv  yépwv  (1)*  réypocTUTar  ^ûatoi;  wç  «poîvi^  àvG*^'- 
G£i  (2),  GYipLaîvEi  (^è  ô  Xoyoç  TO  £)c  T(uv  û<|;7]>.wv  TTpà^swv  àyaOov  y.al 
6p6ov  xxl  yluy.u.  "Egti  ^è  x.al  [xto.  toO  cpotvixoç  v)  xap^ia,  xal  x'jtTi 
lext/ài,  iracav  ïyo'jca.  Triv  i^ya.aiy.'^  aùxoG.  Toutco  o£  ècTiv  ojxo'.ov  etcI 
TÛv  §i)caiwv  eûp£Tv,  (xia  yàp  aùTÛv  xal  â-Tzkr,  'r\  x,apoia  xpoç  tov  0£Ôv 
txovov  ôpcÔGot.  "EcTi  Se  y.al  'kvjy.-n'  tov  èy.  Tr^;  ttigtew;  (pwTicrjxov 
ïjQDGOt.,  /.al  TTaGO,  <^Σ  vî  Ipyac'a  twv  ôt/.ai(ov  sv  xapôta  aùxwv  Iotiv 
TO  oè  o^ù  Twv  r7y.oX67vcov,  vï  xpoç  TOV  SiàêoT^o'v  éaTiv  àvTicTauiç. 

363.  —  Elxev  y£p(t)v  (3)*  'H  SwjxaviTtç  tov  'ET^icgo-Iov  £^£^aT0, 
Tuapà  TO  [7.V1  £X^tv  aÙT'^v  ajéciv  \Liiy.  tivoç  àvOpwTTOu.  A£y£Tai  oè  y) 
Sti){/.a.viTiç  xpoccoTTOv  ê'^eiv  (f.  542  r  a)  ttjÇ  <]/uy^ç,  tov  oï  'ET^ic- 
axtov  TTpo'cwTuov  ToO  àytou  CvEupiaTOç.  Ola.v  oùv  œpav  ■'/]  ^'jyri  àtpicTa- 
Tat  T^;  (yojjxaTixviç  (juy]jfu<7£a)ç  (4),  7irapaêy,>^X£i  aÙTYi  to  ïlvEOpLa  toO 
0eoO,  xal  to't£  Suvo'c£Tai  texeiv,  <7T£tpa.  'j-KcH^yo'Jcx. 

364.  —  EiTuev  Ttç  Tùiv  TraTÉpwv  (5)  on  oî  ôcpôaT^aol  tou  )^oipou, 
(puGi'/.côç  (6)  evouci  T'/jv  TvT^aciv,  ôi(7T£  àvxyKV]  v£'j£tv  £i;  ttjV  yTJv, 
[JLviàÉTroTe  ^è  ^uvaaOa;  àvaveucai  £ii;  tov  oùpavo'v.  OuTto;,  cp'/icl,  xai 
TO'j  Taîç  vj^oval;  £yy>.uy,av6£VTOÇ  (7)  'h  i'^X'^y  ôiitoLE,  xaTolicÔYicaca 
Tcpôç  TOV  Tviç  7ioo7ra6£taç  pdp€opov,  àvavsuirat  à<'îuvaT£r  (8). 

365.  —  'Ey£V£To'  Tiç  y.sya;  ^topa.Tix.o;  yÉpcov  (9),  oOto;  otE^e- 
êaiwcaTO  ^.éywv*  "Oti  t'/jv  ^uva[j,iv  riv  £loov  èttI  too  ©wTt(7(/.a'io<; 
écTÛcrav,  T:nv  aÙT7)v  £i^ov  /.al  èxl  to'j  £vèu[/.aTOç  toO  [xova)(^ou,  OTav 
(f.   242  r  b)  Xapi,êàvyi  TÔ  G/rt^xx. 

366.  —  'Er'XTipooop'iOÔyi  ye'pcDV  (10)  ttotÈ  too  bpav  .tx  yivoy£va, 
)cal  eX£y£f    "Otl   £i^ov   ix^ikf^b^   {X£'X£TwvTa  £v  tw  /,£7;>>toi  aÙTO'j,   xal 

(1)  M.,  993,  n"  0.  B.,  p.  771,  n"  184. 

(2)  Ps.  xci,  13. 

(3)  M.,  994,  n"  7.  B.,  p.  880,  n"  135. 

(4)  Al.  Trj;  piwttxTÏ;  «ruyj^ijc-ew;  Tapay,^;. 

(5)  M.,  994,  n"  8.  B.,  p.  771,  n°  185. 

(6)  Al.  ÇUfftXlîv. 

(7)  Al.  êyx-jAtCTOÉvToç. 

(8)  Al.  6-jff)(£pw;  àvav£Û(iai  Sûvaxai  npôç  tov  0£Ôv,  y]  çpovTtaat  à^ioy  xt  toù  0eoîj. 

(9)  M.,  994,  n"  9. 

(10)  M.,  994,  n"  10. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  139 

i^où  ^atjJLCov  ïijTaTO  è'^o)  toO  'AÛCklou.  Kal  èv  tû  [/-e'Xexav  xov  àSsXcpôv, 
où/.  ïcyusv  sicrs'XOeî'v  wç  oè  STraûsTO  jasT^stcov,  t6t£  £Îa-/i'py£To  6  ^a{- 
p-wv  ev  Tw  ■/.eX'Xuo  /.où  èxo'Xsf/.ei  aÙTo'v. 

367.  —  EîTOv  Tiç  Twv  xarspoiv  (1)  on  f^uo  àiîelcpol  r|i7av  yeiT- 
viûvTïç  aÙTÛ,  6  elç  ^svuoç  /.al  6  sic  èyywpioç  (2),  viv  5e  c»  ^eviy.oç 
ai/Cûèv  àfAslÉcrspoç,  ô  Ss  lyywpioç  «jxou^aïoç  Travu.  Suveê-/)  5è  x.oi|/,riOr,vy.', 
TGV  Esv'.xov,  xal  6  yépwv,  5iopaTi)tô;  cov,  el^s  ttatjOoç  àyy£>.ojv  ôS-/]- 
youvTcov  Tviv  'l'^y/iv  aÙTOu.  Kal  w;  ecpOacs  tov  oùpavôv  -/.al  T/XÔev 
eiceXOsîv,  èylvexo  T^spi  aÙTOîi  C-^V/ictç,  /.al  "ÀT^Oev  avwOev  (pwvrt  Xsyoïxra* 
(f.  242  V  a)  tt>avepov  [A£V,  otc  àjv.eXv);  r,v  pnx.pôv,  §ià  5s  tviv  ^sviTsîav 
aÙToO  àvot'EaTS  aÙTÛ.  Rai  jy-sxà  ra'jTa  £x.oit/.rIO*/i  /.al  ô  svtotcio;,  /.al 
•/ilOs  xàaa  v^  «ruyys've'.a  aùioù,  /.al  ï5ev  ô  yépcDV  ôt'.  où5a[y-ou  àyysXoç, 
/.al  sBaupLacev,  /.al  sxsasv  £—1  7upd(7ti)7UOv  èvwTTiov  toû  0£O'j  Xsycov 
riôç  ô  Eevoç,  ày-£V/i;  tôv,  TO'.auTvjç  5o^viç  £tii5(^£V,  /.al  oOto^  (Tirou^aïo; 
O'j^evoç  ToiouTou  ê'Tu^£v  ;  Rai  -/i'XÔEv  aÙTtà  çœv/j  IsyouTa"  OOto;  ô 
c— ciuSaîoç  0T£  vi'XOs  /.oi[/.'/i6r,vat,  TiVOiçs  toÙ?  ccpOaT^jxoùç  aÙTO'j  /.al 
sJ.8z  Toùç   (juyy£V£îç    aÙToO  /.laîovTaç,   /.al  7rap£/.A*/iOvi  •/!    ^'J/.'/l   a'JTov. 

O  5e  ^Évoç,    £1  /.al  à[A£'X'/iç  '/iv,  à);X'  où^Éva  twv   ihiiàv  aÙToO  £lo£V, 
xal  CT£va^aç  s/.).aua£,  /.al  6  0£o;  7cap£X,àl£C£V  a'jxov. 

368.  —  AiYiy^'aaTO  (f.  242  v  3)  t-.ç  twv  TraTspwv  (3)  Ôt- 
àva^wp'/iTTi;  vjv  £iç  t-/)v  £p-/i[Ji.ov  N£t7^0U7rdX£to;,  /.al  5i7i/.6vs'.  aÙTco 
xo(yu.r/.oç  TVtCTo'ç.  'Hv  5î  /.al  iv  tyj  t^oIsi  avOpwxoç  ttIoucoç  /.ai 
àasê'vîç,  /.al  Guvsê'ïi  aùtôv  à7roOav£Îv  (4),  xal  "Tz^oÎTZîtJ.^t'^  yjjzw  'h 
-oliç  xaaa  xal  6  £7c(c3toTCOç  (y-STa  laf^TraSwv  /.al  OupLiajj.aTwv.  'E^-^lOfi 
5à  /.al  6  5ia>covyiTviç  toO  àva)(^wpriTou  /.arà  TÔ  s'ôoi;  àTTEveyxEÎv  auro) 
apTOuç,  /.al  £'jp'!(7/.£i  aÙTÔv  psêpwfAsvov  uxo  ûaiv/iç,  xal  £TC£C£v  stcI 
7rp6<7ù)770v  ÈvcÔTCiov  TOU  0£ou  T^sywv  Où/.  £y£ipo[7.at,  Rijpi£.  sa);  ou 
7:"Xyipooop-/i<j£iç  [Ks,  Ti  £<JTi  Tauxa,  on  £/.£Î'voç  ^£v  6  àcEbïi;  TOCaOTYlV 
£(7j^£  a^oL^xxGicc^'  ouToç  5è,  6  5ou>^£uwv  (701  vu/.Ta  /.al  •fi^Apcc'^,  outcoç 
àzÉÔavEv.  Rai  -/iXSev  ayysT^oç  Rupiou,  /.al  filxsv  (f.  243  r  a)  ctùroy 
'Exeîvoç  0  àcreêvi;  sly£v  spyov  [JM/.pov  /.aXov,  xal  à-7r£>.ab£v  auxô  wôe, 
l'va   r/.sî"   7,7i5£jj(,''av    £'jp'/i     avsaiv,    Outoç    ok    ô    àvay^copTiX"/);,     £7r£ior, 

(1)  iM.,  994,  n°  12. 

(2)  Le  latin  traduit  :  •>  unus  pcM-efen-inus  et  unus  inchoris  ». 

(3)  M.,  995,  n"  13. 

(  l)  Al.  yal  ffyvéêr]  OLÙzût  xot[j.r,6^vai. 


140  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

âvôpcoTTo^  r,v  x5xO(7[7.vi[J!.£voç  TTacTi  àpexTi,  iijj.  ^ï  y.al  aùxôç  wç  à'vÔpco- 
71:0;  [xixpov  (7Cpa)ii7,a,  àxsT^aêev  aùxo  èvTSuôev  ïva  È/tsî'  supsO^  -/.aÔapoç 
SVG)— lov  ToO  0£oO.  Kal  TrlvipooopviOslç,  aTCTj'XOs  ^o^xi^wv  tov  0sov  Itzi 
Toîç  xpt{/,a(7iv  aÙToG  oti  àV/iÔtvjc  £Î«7i.v. 

-i69.  —  "ET^syov  irepi  tivoç  yspovTOç  (1)  oTt  £^£7)6yi  toD  0£oG 
îoelv  Toùç  oai[/.ova^,  /.où  à7r£X,a'Xuo67i  aùroj*  on  où  )(^p£ta.v  £j(^£tç  t^£ïv 
aÙTouç.  'O  os  yspwv  7Trap£)tàX£i  "kéyotv  Kupcs,  Suvaxôç  £i  cry.sxàaai  {jt.£ 
TY]  X^^pi  (Tou  (2).    'O   ^£    0£o;    àTC£xà>.'jt|/£  TO'jç  ôo6a>;[xoùç  auTOO ,  xal 

£10 £V     aÙTOÙç    OTt     WCTUgp     [7.£'A!.<7(7ai     XlC/AoUTt    TOV     àv6p(0— OV,     j3pUJ(_0VT£Ç 

(f.  243   r  b)  Toù;  ô^ovTa;   aÙTùv   £77'    aÙTo'v    oî   ^l  ayy£loi  Rup-'ou 

£— £Tt|y.WV   aÙTOÎÇ   (3). 

370.  —  'A.0£};<p6ç  Tiç  £t^£  TOTTOV  £v  £pyi[/.{K  àvax.£)(^a)p*/i[/,£VOV  xat 
71<7tJ)(_3^^ovTa,  -/.al  77ap£)ta);£i  tov  xaxspa  aÙToO  liyiùV  'ETCtTp£<];ov  [7.01 
oiy.^(7ai  £v  aÙToi,  xai  IXTriCw  £tç  tov  0£Ov  x,al  £i;  xàç  £Ù/^(z;  <70u  ôti 
£)^w  /.07ïi7.(7ai  TTzvu.  Kal  où/.  sl'aGSV  aÙTÔv  ô  àêê^aç  auTOÎi  XÉywV  Ol^a 
àXnOûç  oTi  T:oXkx  ïytiç  xoxiaaa'. ,  àX"Xà  Stà  tô  (J^yl  £y£tv  (>£  yépovTa, 
6appyî<7at  ï'/J^ç  dç  to  â'pyov  cou  OTi  àpÉcxs;  Toi  0£to,  xal  Stà  to 
ôappvicat,  ôXwç  s'pyov  {/.ovaj^oO  £j(.2tÇj  àTCo'XÀ£iç  tov  xotcov  nou  xal  xàç 
<pp£vaç. 

371. "E>.£y0V    TwEpî    TtVO;    yipOVTOÇ     [7.Sy3C>.OU-     OTt    TIV    XaG*fl'(/.£VOÇ 

£tç  TOV  nopcpuptT-/]v,  xal  OTav  7]p£v  Toùç  6(p9a7.[/.oùç  £tç  TOV  oùpavov 
(f.  243  V  a)  TvavTa  iBiù^ti  xk  £v  tû  oùpavco,  xal  si  xaT£V£U£v  xal 
7rpo(î£cj^£v  gtç  T71Ç  y^v,  '£êX£7r£  Ta;  àêuccouç  xal  TïavTa  Ta  sv  aÙTOi<;. 

372.     'à^sT^Cpdç   TIÇ  XtVYl6£lç    £tÇ   ôpy7;V   XaTOC   TtVOÇ,    £<JTT1    £Ù)(_dp.£- 

voç  xal  atTou[A£voç  y.axpo6u[x-^<7ai  suri  Toi  à^e)^(pô>,  xal  tov  x£tpa<y[j.ov 
7rap£X6£iv  àéXaêwi;,  xal  eÙOscoç  ôpa  xairvov  sx  tou  <7To'[jtaTOç  aÙTOù 
£^epj^6{X£vov. 

373.  —  Et7U£v  y£p(i)v*  'O  àtàêo'Xoç  TOJ  £XaTTW|ji,aTt  ToO  p-ovayo^ 
£7rtTtÔ£Taf  â'Ooç  yàp  Sik  (/.axpoû  X,?^'""^^  Psêaicoôèv,  (po(7£W(;  tayùv  £Y£t, 
{/.àXtdxa  |jt,£v  o'jv  TOt"?  à[Jt,£X£GT£poiç  Tûav  ppôj[/.a  ô  ■/.OLXccy.vica.'^  ^vit£Îç,  t///i 
Ofilincviç  (îoijîvat,  xal  [/.ocXiCTa  uytatvwv,  xal  ô  £7nOu[/,£tç,  [jz/i  <pày£t<;' 
scôtwv  ^£  Tx  ocizoarsXkô^î'jtx.  (f.  243  V  b)  aot  ûtto  tqO  0£ou  £Ù)^aptcT£t 

(1)  M.,  994,  II»  11.  B.,  p.  739,  n"  108. 

(2)  Al.  x*P'TÎ  ooy. 

(3)  Les  récits  précédents  figfurent  dans  le  ms.  Coislin  127  jusqu'au  fol.  279.  La 
fin  du  ms.  (279  à  312)  ne  renferme  plus  de  récits  communs  avec  les  suivants. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  141 

xaTxv  wpav  xà  aoTi  btà  tùv  jxovaycov  à.vYi>.a)(ïatji.£v ,  x.al  à/.ar,v 
où/C  èysvôfJLsOx  (y-ovayoï.  'Avàpiî^ou  iva  [/.•/)  àXVJToiov  Gyf,ij.y.  çpopsîç, 
àSsXoè,  àAX'  e^£  Tr,v  c^^xyioy,  to'j  Xûkïtoîî,  tout'  ëtti  ttiV  TaTre-vaxTiv. 

374.  —  "EXeyov  ol  yspovTs;'  oti  oflpeiXet  o  (xovayôç  jASyÇ^pt  Gavxxou 
àvTaycovi^eaOai  Trpo;  tÔv  ^aîjxova  Tr,(;  à'/.vi^(aç  /.al  ô).iywpia;,  [xzXiGxa 
£v  TÔi  /.a'.pcp  TÛv  (juvaçecov,  x,xl  èàv  toOto  (tÙv  Oeû  x.xTopGoxT'/iç  xpocs/s 
TÙi  XoyiCjxû  TY,ç  aÙT(xp£'7)te''3Cç  /.al  àTwOvoîaç,  y.al  Ic'ye  toj  ).oyi<7p!,rô' 
'Eàv  [X'/i  Rûpioç  or/.oào[/.viV/i  oixov,  etç  jy-ar/iv  £X07ri'a(7a,v  ol  oî/.o^op.o'jv- 
T£ç  (1),    oùSèv  yap  £CTiv   avOpcoTTOç,   il    \J.-ri   yo    /.al    gtcoc^o;  (2),   /.al 

|XV/l[Jt,OV£U£  ÔT'.  Rup'.OÇ   OTC£pYlCpxVOi;   (f.  244  T  r)    àvTlTa'ijGETOCl,   TaTTElVOÎ'ç 

375.  —  Ilapsêa^^ov  TTOTS   àSfiT^cpol    [j(.£yyA<p  yÉcovTt  /.al   ■Xs'yE'.   tw 

TTûWTù)*   Tl    IpyàJ^Vl,   à^£"XÇ£;      O   ^£   £l7ï£V    S£'.pàv  XAé'/.W,    iêêà.   AÉyEt 

aÙTÛ  6  ys'ocov  'O  0£o;  tcXICsi.  "TOi  TTÉoavov,  T£/.vov.  Aéyti  xal  toj 
^£UT£pco*  Kal  gÙ  Ti  £cyx'C'{;  ;  'O  ^£  eIttsv  H^'iaOîa.  EItwSv  Ss  /.al  aÙTÛ* 

O   0£O?    £V^l)VX[Jt.a)«j£l    G£,     T£/,VOV.    EItc£V    Ô£   /.al  TW   Tp'TOi"    Kal    tÙ   Tt 

Èpyxî^Ti;  'O  ^£  £l-£V  Rdc/.iva.  EIttcv  Se  /.ai  aÙToj*  O  Osô;  cp-jXa^E'. 
<j£,  t£)Cvov.  EiTTev  ^è  y.al  tôj  T£TâpT(o*  Rai  cù  ti  èpyaÇr,  ;  'O  8\ 
flîCEV'  Ra*Xiypà(po;  zbx'..  Asyei  aùxco*  Su  ol^aç.  EL::£v  Sï  /.xl  Tti  tte'jji.- 
%X(à'  Rai  cù  TÎ  £pyaî^*/i  ;  'O  ^à  â'flpvi'  To  }^ivuoi/co'v.  EItuev  ^è  yÉpwv 
'Eyb)  où/C  £/a>  7rpày[;-a,  oti  6  7r>.é/.wv  t-^v  çEipàv,  sàv  vvî(pei  (f.  244  r  b) 
{XETx  ToCi  0£oD,  7:'kéy.zi  éauTov  CT£(pavDv,  to  ^è  i|;ta6lv  ta}(_'jv  ÔeIei,  oti 
/.OTTOv  â'yei,  ô  ^£  xà  y.ôay.'.'^oi.  çu>.axyiç,  oxt  £iç  xàç  /.(6(xa?  aùxà  7rco>^o0<7iv, 
ô  8h  /.a'Xiypàcpoç  /_p£^av  £y£i  xa7:£ivo'jv  xvjv  /.apàiav,  £)^£i  yxp  xo 
-oàyjAa  ù<|;7î"Xo<ppocuv/iv  to  ^à  'Xivuapty.ov  où/,  â'^to  7upay{y.a,  ô'ti  7wpxy|xa- 
X£U£xai.  'Eàv  yâp  xtç  iSvi  X'.và  àTcô  [Aa/cpdÔEV  Pa(7Tà^ovxa  CTrupîbia,  v) 
iLiaÔiv,  71  /.o'(j/,tva,  T^c'yEi"  Oûxoç  [xovaj^dç  sçxiv,  X_dpTO?  yàp  Èctiv  to 
£pyoy£tpov  TO'j  [xovayou  /.ai  £i;  xaociv  xo'j  TTupo;.  Jlzv  0£  xt;  ioti  xiva 
TTwT^ouvxa  dOdvia,  "XEysi'  'I^où  oî  rpay[xaT£uxal  r.lOov,  xoO  xo'(T[aoi»  yap 
ecx'.v  xo  £oy6Y£ipov  xoGxo  /.al  où  7:o'k\oi(;  w(p£)>t|/.ov . 

376.     "E"X£y£    TtÇ    XWV    yEûo'vXCJV  (4)    TTEpl   Aaî^àpOU    XO'J   TTXCOpDi 

(f.    244    V    a)    OXt    OÙy     £ÙpiO/.0[A£V    aÙXOV    OXl   OÙ^£7rOT£    /.XTa    XO'J     0£O'J 

(1)  Ps.  CXXVI,  I. 

(2)  Eccli.,  XVII,  31. 

(3)  Jacques,  iv,  6. 

(4)  B.,  p.  523,  n»  225. 


142  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

eyoyyuTev  w;  [a-/i  ttoî.o'jvto;  [j.ix'  aÙToO  eXsoç,  àXT^a  [a£T  sùjç^apiTTtag  tÔv 
Tcovov  aÙTOij  èê3C(7Ta(^£,  -/.al  tov  rlo'Jaiov  où  x.aTôV.pivav,  àià  touto 
aÙTOv  6  0eô;  Trpocrs'XaêeTo. 

377.    EItTSV  YSpWV    RaOsU^OVTOÇ    GOU    71    £Ye'.pO[J!.£VOU,    7)    âlT^o  Tt 

TTOtoGvToç,  Èàv  7)  ô  0e6ç  xpo  6çp6aX[jt.tov  cou,  £v  oùoevi  oûvarat  (je  o 
ivGpo;  £>c©oê7i(7ai,  eicv  ^è  ô  T^oyiaixo;  outoç  £{J!.[z.£tvyi  iv  Toi  0£w,  xoci  t) 
^uvay.i;  to'j  0£oGi  [J,£V£Î  £V  aÙTW. 

378.     JLÏTzév   TtÇ  TÔiv    TCaT£p(OV  (l)"     'EîTV    [A'/l   [J.l(7VlV/lÇ  TCpÛTOV,   OÛ 

^uva(7ai  àyaTTTiTa'.'  'Eàv  jxi(;vi(7r,ç  Tviv  à[j.apTia.v,  tcouî'ç  5r/.aiO(7'jV7iv, 
xaOôjç  yÉypaTTTai*  "EzîtXivov  àiuô  xa/.ou  >cal  iroi'iocrov  âya66v  (2). 
(f.  244  V  b)  nXviv  jcal  £V  iracrt  toutoiç,  •/]  xpdOcCiç  £<7tIv  y]  (vitou;x£vyi 
•  Travrayou.  'A^àjx  yàp  £v  tô  TTapa^Eicrw  cov,  xapÉêvi  t-/iv  £VtoV/iv  toù 
■©Eoù,  xal  'Iwê  £-1  TTiq  xoTrpia;  xa97][A£voç,  £<pù)ta^e  toO  èyx,paT£u£- 
cOai.  np60£(7iv  oùv  (jLovov  àyaGvjV  'CtiTei  o  0£Ôç  aTuô  tou  àvÔpwTuou, 
xal  ïva  (poê'flxac  aÙTOv  TCàvTOT£. 

379*  —  "Kkeyé  Ti;  tûv  y£po'vTcoV  oti  (dmzeo  à^uvarov  ècT-'  Ttvx 
TO  TwoocwTCOv  aÙToO  ôficùo^Gai,  £v  ûoaTt  Oo>.coo£t,  ouTcoç  4^U)(^7i,  £àv  [Aïl 
xa6ap£Û'/i  àAlorpîwv,  £u^a(78ai  où  ôuvaxai. 

380.     "E7^£yOV    '7r£pt    XtVOÇ   ySpOVTOÇ    OTt   •/lT-/î<7aT0   tov    0£ÔV    £77Tà 

£Tvi  7r£pi  Tivo;  j(_api(7[J!.aT0ç,  /.al  È^oOvi  aÙToî.  'A'TCvil6£V  oùv  xpo;  Tiva 
yspovTa,  xal  àvvîyy£i"X£v  aÙTw  ^là  (f.  245  r  a)  t6  j^àpicj^.a.  'Axoucaç 
^è  ô  y£oo)v,  £).u7uvî6yi  "kéyiùv'  MÉyaç  jc^ji-aTOÇ.  El~6v  ^è  aÙTor  "T7rxy£, 
7iror/i(70v  aT-la  sTUTà  ï'tv]  7:apa-/ca"Xôiv  tov  0£ov  tvx  ÈTrapGfi  àxo  goù,  où 
cu'j.cp£0£t.  yxp  co'. .  'AtziXHiù'^  oùv  £'7roi7i(j£v  ouTwç,  cwç  où  */ipOvi  aTw 
aÙToO. 

381.  —  'A^fi'Xcpoç  7ipa)T7i(7£  yfpovTa  "XÉywv  (3)*  Tt  ègtiv  y)  Tcpo- 
■/.077V1  ToO  imvoi'/ou;  Rai  >.£y£t,  6  yÉpwv*  'H  TaTC£ÎV(i)(7tç  IgtIv,  75  £;ç 
TTOOxoTC'/iv  ayouaa  tov  j/.ovay^ov. 

382.  —  Mova)(_o'i;  Ttç  (4)  -flv  £v  xocgiv  àywvi^ojxevo*;  icaTa  toù 
SaTavà,  £^£y,duY|  §£  Toùç  ocpBaT^jjLoùç  ùtc'  aÙTOÙ,  xal  oùx.  viù^aTo  àvao)^£- 
4'at,  /.al  ^ix  TViv  ùicopLOVYiv  aÙToO,  ô  0£oç  iyoL^iaxzo  aÙToi  ttiv  opaGtv, 
xal  àvéê>,£tj^£V. 


(1)  M.,  940,  n°  54. 

(2)  Ps.  XXXVI,  27. 

(3)  M.,  966,  n"  77. 

(4)  B.,  p.  519,  n°  212. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  1  13 

383.  —  'HpwT-/i(J£v  (x8sl<foc,  Tov  àêêa  natij-êw  >.£ywv  (l)*  Aià 
(f .  245  r  b)  tI  y.bi'k6o^ai  jxt  tx  TrvsojxaTa  àYaOo770tyic7at  tÇ>  7r*Xr,c7iov  ; 
Ac'ysi  aÙToJ  6  yepwv  M"/i  "Alye  outcjç*  d  àk  [^-'/iys,  xov  0eàv  ij/s'JcTr.v 
à7i;o-/t3c).£Î'ç,  à)^>.à  [xaT^'Xov  st-s*  Où  0£>.(o  oXw;  Troi-TiTa-.  é'Xsoç.  TlooAaêwv 
yàp  6  0£Ôç  eiTTfiv  "EotoTta  0[ji.iv  l^ouafav  TuaTsîv  è-xvoj  o(p£wv  x.a.t,  tx.oo- 
wwv,  y.al  ItzI  Tzy.acc^  t/jv  o6va{/,tv  toO  i/jiooii  (2). 

384.  —  "E)^sy£  Tiç  Twv  yepo'vTwv  oti  r,ptÔTV!(7a.  tov  àêêàv  Sigovîv 
XlycoV  ITû;  XéyouGi  TCspl  Toiv  eiotoXtov  sv  xto  t|;al[Aa)  £iva'.  ;  Kal  léyôi,  6 
ysptdv  r^ypaxTat  ';r£pl  rôiv  £t(^o>*Xwv  on  c<TO[/,a  éyoum  xal  où  "KoCk-rr 
couaiv,  ôcp6x7^aoù;  k'^ouci  x,ai  où  {i'kéTzouaiv,  wto.  I^^ouci  xa.1  oùx  à'/.ou- 
covrai  (3).  OuTWç  ôcp£t).£'.  stvai,  6  [j.ovaj^o'ç'  xai.  on  xà  Eli^cola 
I35é7^uy[j.a  £i(j[v,  (f.  245  V  a)  xcà  aÙToç  viyfl'ceTa!.  ixuxov  ^^c'Xuyjjt.a. 

385.  —  ïlxpé^aXov  TCOTà  Tp£Tç  ààelool  (4)  xm  yspovxi  iv  Sxvjxst,, 
xal  "ÀptoxYiaev  aùxov  6  £tç  lÉytdV  'Aêêa,  ïT^aê^ov  xviv  irala-lav  /.al  xai- 
vÀv  Atx67Îx.viv  àirô  GX"/î6ou?.  Ka.1  à— ov.piOîlç  6  yepwv  £i7U£v  aùxw*  'Eyc'ai- 
(jûtç  xov  àepa  >^6ycov.  Ra,l  ô  oeùxepoç  ripa)X7î'7£  T^iywv  Ràyo  xyîv 
xa>.QCÎav  x,a.l  x.aivYiv  £ypat|*a  £[/.auxt5.  Kal  à— o/.ptÔelç  6  yépwv  £ÎTC£v  Rai 
(jù  xà;  Guptc^aç  eylpt-Kraç  yapxiwv.  Rai  ô  xpi'xoç  £t7r£V  Rà[/,oO  tlç  xov 
j(_uxp67ro^a  Ppua  x^éè'nGOL^.  Rat  à7ro/.pt6£l;  ô  yipcov  £Itc£v  aùxor  Rat 
gÙ  xrjV  ^l'XoEevtav  i^uo^a;  ctTûO  co'j. 

386.  —  El7i:£v  yepwV  oxi  j^^-h  xov  jj.ov7.yo^,  [j.y;  à/.poaxriv  £tva:, 
jxvi  /.axàXa>.ov,  [j.vi  GX.avi^aXt^£c6ai. 

387.  —  (f.  245  V  b)  'ASeV^o;  vipwx-/i<ï£  yspovxa  T^Éycov  Eitue 
[xoi  p'/ijAa  TCw;  GwOôi.  'O  ^à  è'ovi'  H-noKt^y.GOiu.tv  Ipyaffacôai.  xaxà  [7-ix,pàv 
{/.t/tpov,  y.al  G'œ^6[jt,£8a. 

388.  —  "EX£yov  01  y£'povxc;-  on  xauxâ  èdX'.v  z  "C'I'^^ï  '^  ^"^eô; 
irapà  ^pwxtavoî;,  iva  xiç  ÛTroxayY,  xaf;  âyiatç  ypacpaî;,  /.en  xà  >s)tx£a 
7rpax.x£a,  /,al  TcetOscOat  xot;  r,you[/.£voi;  /.at.  7:xt^6:gi  -veufxaxixoî'ç. 

389.  —  "EX£yov  o'i  y£povx£;  oxi  oozikei  r/.aaxo;  x6  xoo  TrVrjCtov 
oiX£iouc6ai,  y.al  au^Tzy.G-^eiv  aùxoJ  £V  aTua^i  xal  cuyy.Xat'etv  aùxôi,  xai 
o'JXto  ^lay-etaGai  wç  xô  aùxo  ©opwv  Tcoy.a  xal  wç  7U£pl  éauxoO  OT^ioecrOat, 
el'  7:ox£  co[7.§Y,  aùxoi  OX((|/i,;  y.aOco;  yéypaTirxai-  "Oxi  £v  Gwy.a  £(7p.£v  £v 


(1)  M.,  923,  n°  (56. 

(2)  Luc,  X,  10. 

(3)  Ps.  cxiii,  5. 

(4)  B.,  p.  790,  n"  24G. 


144  REVUE    DE    l"0RIENT    CHRÉTIEN. 

Xp'.GTw  (1),    xal  ToO   TrlrlGou;  twv   TûKïTeucavTwv  (f.   246  r  a)  -/iv  yj 
xap^ia  xal  'ri  ^uj^vi  (xta  (2). 

390.  —  EtTcev  yspcov*  Ei  Pa(7'.Xeiocç  spaç,  ypyifxy.Twv  /',aTa(ppdv£i' 
^•^cai  yàp  y.y.TX  0£ov  àoûvarov  sctti,  çp'A'^'^ovov  ovxa  xal  cpi'XapYupov. 

391.  —  'A^s^vfpô;  vipwTviGS  Tov  ùèQSiv  noi[J!.sva  ^^éyoiV  "Oto 
Tap«:(7(70[/.ai  x.al  ôéXw  (xopervai  tov  totîov  [/.ou.  Asyei  aùxôi  ô  yspcov 
Atà  TTOîov  TTpayjjLa;  Aéyet  aÙTw  o  àSeV^oç*  'Eireiovi  àîcouw  'Xo'youç 
Trepî  T'.vo;  y.Sîkt^ou  ^'h  tîxpeT^oovTaç  {/.£.  Asysi  aùxto  6  yépoiV  Oùy.  ettiv 
àV/jO'^  K  vÎ5tou<7a.ç.  Aa'yet  aÙTÛ  o  àSsT^cpdç*  Nal,  TTzTsp,  )tai  yàp  o  eiTrwv 
J/-01  à^8>><poç  TCtCTOç  scnv.  Aéyei  aorw  6  yepwv  Oùx  ecTi  tticttoç*  Et 
yàp  71V  Tziaroç,  aux.  'é\eyé  goi  TaOra.  A/toùcjocç  yàp  6  Q(j>jj.ôiç  oùk 
lêoùXsTO  TTicTTSûeiv  Xeytov  'Eàv  p-vi  l'^w  (f.  246  r  b)  Toiç  o(p6a>.p.otç 
y-ou,  où  jX'h  TziaTi^Gio  (3).  Asysi  aÙTu  6  àoeXtpo'ç*  Ràycj  elàov  toiç 
ocp6a>^[jt,oïç  [J.OU.  'Axo'jGa;  ^è  ô  ysptov,  â'Xaêe  xàpcpo;  (xiy.pôv  xal  };£yei 
aÙTw'  Ti  £<jTt  toOto;  ÀÉyEi  o  à^£)v<pdç*  Rapcpiv  egtiv.  Rai  xpocÉcjç^ev 
6  yÉpwv  eiç  TTiv  GTÉyviv  tou  xe'X^.îou.  xal  >.£y£'.  tw  àSelcpÇ»*  0£ç  £tç  t^v 
X5'.p(^tav  cou  oTi  aï  à[jt,apTta.t  cou  wç  vî  Soy.oç  auV/i  filciv,  ai  ^à  toù 
ào£);CpoO  cou  â>ç  TO  x.3(:p<po;  touto  £iciv.  'Ax.oucaç  0£  o  (kê^ôiç  Tiôcoviç 
tÔv  >^o'yov  TOUTOv,  £6au[/,ac£,  x,al  ciu£V  Tt  [xax.aptcw  C£,  àêêa  notjjLviv, 
"XîGoç  ô  Tiptioç"  ol  lo'yoi  cou  yàp  (X£ctoI  yjf-^ôiq  £Î<>i  >'-al  tczcviç  So'^viç. 

392.  —  E'.X£V  ys'pcoV  "Oti  £>t£/-TyiTd  Ttç  Tùv  àà£);cpùv  vj(xyyé\io^ 

[JOO'VOV,  Xai  TOUTO  TH.t)\'CGOt.Ç   £^WX£V  (f.    246  V  a)  £tÇ  TpCÇTlV  TOlÇ  7r£V£ClV, 

a^tov    [AVTip!.'/;ç    £7:i(pO£y^à[X£vo;    p-^[;.a*     aÙTOv    yàp    <pï)ci,    tov    >^6yov 
7r£TCi6V/]xa.  TOV  XÉyovTa'  IlwV/icdv  cou  Ta  ùxàpj^ovTa  /.al  Sôç tttwj^ok (4) . 

Les  récits  ne  correspondent  plus  au  titre  du  chapitre  ni  à  la 
collection  traduite  en  latin  P.  L.,  t.  LXXIII.  Citons  une  autre 
rédaction  d'un  récit  déjà  trouvé  (t.  XVII,  1912,  p.  206,  n"  312) 
et  conservé  aussi  en  copte  : 

393.  —  "E>.£yov  TCEpi  Tivoç  yfipovTo;*  oti  y.aGyi[X£vou  aÙToO  £v  tw 
X£>^"Xi(o  xal  àywvt^o|i£Vou,  'éè'ke'Ki  toùç  ^at{;-ovaç  ôtj;iv  -po;  d(|;iv,  )tal  viv 
xaT£UT£)^{(^tov  aùxoùç,  ôtà  t6  ày{uvi(^£c6a'.  aÙTov.  B>v£7tcov  Sh.  à  ^làêoTvOç 

(1)  Rom.,  XII,  5. 

(2)  Actes,  IV,  32. 

(3)  Cf.  Jean,  xx,  26. 

(4)  MattU.,  XIX,  21. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  145 

iauTÔv  7lTyco{/.£vov  ûttÔ  toO  yspovroç,  sXOwv  svc'^zvitsv  éauTÔv  léywv 
'Eyw  sïixi  ô  y^picToç.  'Ii^tov  Se  aùrov  ô  yépoiv  (f.  253  r  b)  sx,y'au,'jc£ 
Tûùç  ôçp6aXy-oùç  aÙTOu.  Asyst,  aùxco  6  âiàêoXo;*  Tt  y.a[;,a'J£iç  to-jç  ooÔal- 
;j.o6çGOu;  sytô  £ijy,t  6  ;^pwr6;.  'A7uo/.pi9£tç  Se  ô  yî'pcov  eIttcV  'Eyw  tov 
^piGTOv  O'j  Os'Xco  tSeïv  ù>^t.  'AnoîtGXÇ  ^l  6  f^iaêoXo;,  à<pav7i;  èyévïTo. 
A-o  oùv  TCoXV^;  Ta7r£-,vwcreo>ç,  lyjx^iaxTO  aÙTÛ  6  (■)£à;  ro  r^iooxTi/.ôv. 
Fvoùç  (^è  6  yfi'ptov  0T£  £).0£rv  Ttvà;  £tç  £tcwx.£(];[v  aÙToO,  è^c-ziÔv)  toO 
0£oij  î'va  àpOri  àrc'  aÙTOÛ 

Nous  relevons,  pour  terminer,  quelques  compléments  aux 
chapitres  précédents  : 

394.  —  "EX£yov  Tuepi  Ttvoç  yEpovToç-  ô'xt  -£pi7caTàiv  £Gp£v  l'yvo; 
yuv(xr/,ô(;  èv  tyj  6^w,  xat  £/'.5cXut]/£v  aùrô  Xsywv  Myi'ttwç  ïS'/i  otÙTO 
à^fiXcpo;;  /.al  ■7i:oX£{/-ov  T^zé"-/;. 

395.  —  'A6e>.ipoç  (f.  255  r  b)  vipcdTy)C£  yÉpovxa  "XÉywv  Tî  iror/ffrco, 
âêêà,  OTt  T|  x.Qilia  p-ou  6);''€£i  jy.£,  ;txl  où  r^uvafxai  aÙT-/iv  •/.ocTaXOcxi,  y.y.l 
T^otTTOv  cxptvtz  t6  cû[7.cc  [j.o'j.  AsyEi  aÙTw  6  yÉpwv  Et  [7.-/1  pàlV/iç  stu' 
aÙTco  cpoêov  xa.1  v/icretav,  oùx  opBo7TO^£Î;  £!ç  tviv  6^ov  zoU  Oeoiï.  Rai 
■/iv£yx.£v  aÙT(o  TCapaêolviv  TOiauTviv  "On  avÔpwxo'ç  tic,  stvev  ovov,  y.ai 
wç  ixaÔsCsTO  aÙTOv  -/al  TTEçtsTvaTet,  TC£pi.£<p£p£V  aÙTOv  /.arà  t-/)v  ôr^ov 
w^e  /.al  (ô5£.  Rai  >.aêà)v  pàêSov  £TU'n:T£v  aùxov.  'E}.ey£  (^è  aùxû  r, 
ovo;"  M'/]  ^£p£  (y.£  xal  à-o  to'j  vuv  ôpOoTCOf^to.  Rat  w;  •7rpo£-/.o<|/£  fy.r/.oôv^ 
•/.aT?,l9£V  àx'  aÙTTjÇ,  /.al  eOtijce  tviv  px^hov  £v  TÔi  i5^ica/.itp  èttocvco  ttîç 
ovou,  /.al  où/,  £t^£V  7/  ovo;  ÔTt  STTavci)  a'jT"À<;  ïgtiv  'h  paê(^oç.  Rai  t'oç 
v.^z  TOV  /.uptov  aÙTTjÇ  [Xïi  (f.  255  V  a)  paora^ovra  Try  paê^ov, 
x,aT£cppoV/ic£v  aÙTOîi  )4al  '/ipçaTO  TispicpepeaGai  wàs  xal  è/.sî  iv  toï; 
(j77op([/,oiç.  'E^pajx£v  à^£  6  /.uptoç  aÙT'^ç,  xal  T^aêwv  tviv  pàê^ov  £tui|/£v 
atjTTiv  £'(i)ç  où  wpGoTCO^'/icev.  OGtcoç  eaxl  xal  tjsûI  cwy.aToç  xal  xo'.X-'aç. 

^396.   —    'Av/ip   àyioç    6£wp7f'7aç    â'Tspov    àjxapTavovTa,    ^axpùaa; 

sItcSV    OÙTCJÇ   (77l'[/.£pOV   TCXVTWÇ  OTl  XOtyo)    aÙp'.OV,  TtXyJV  xàv  ÔTCWÇ  à[;.xpT7i 

£—1  7capou<Jia  (700  Ttç,  p.')]  xpiv/iç  aÙTOV,  àX\  s/ s  éauTOV  à[/.apTto'XoT£pov 
aÙToO,  xàv  xOTi^ixoç  £r/i,  -Tràpsc,  toO  £iç  0£ov  TTpocxpO'jcravToç.  'O  aÙTOç 
£l7r£V  "Oti  Èàv  X£y*{l?  fivl  77£pl  C^iùT^c,  "Xo'yov,  [X£Tà  xaTavù^£w;  /.al 
^axpùcov  £ÎTCè  TOJ  â/.oùovTi,  lizù,  [/.•/)  si'Trri;,  I'va  ij.-/)  à-oSavviç  àvtoÇ£>.7;; 
[j.£vwv,  £v  àl7^0Tptot<;  (f.  255  v  b)  >.dyoi;  alXoi;  [iouXdpt-svoç  crw{^£iv. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  10 


146  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIjEN. 

397.  —  EîTrev  yepœv  On  6  xuwv  -/.peiTyov  |jt,oij!  icTiv  àtoTt 
àyscTTYiv  lyeC  xal  sîç  xpî<7tv  oùx  épierai. 

398.  —  EÎTîev  yépcoV  "Oxou  ÛTraystç,  -jrpdasjfs  ceauTw  ^laTravToç 
ÔTi  ToO  soco^iou  'ô  x.a.Totx.ia  'iîyeî'Tai  aÙTwv  toutsctiv  6  [/.ovo-^ôç;  qttou 
ÙTTzyei  x.aTOi.x.(a  aÙToO  scttiv.  STiourVCe  oùv  ttoieiv  tov  /.avova  cou  xai 
Taç  o)oaç  /.a.l  rà  jGTreptvà,  x.al  Ttov  svvoiûv  [j.ti  à{X£Xei,  —avTOTe  6};î'(];t,v 
£7£  Tupo  6©6a>>fJ-(jliv  cro'j.  Taora  (^È  aveu  xottou  tuo'XT.ou  x.aTopGcoQ"^vai  où 
^uvaxat. 

399.  —  Ei77£v  yspwv  Fevou  (I)ç  -/.y-iJ-ifilo;  [SadTà'Cwv  xàç  àp-apTiaç 
COU;  xat  Se^spievoç  àxoT^ouBwv  tw  £7vicTap,£V(«)  Tviv  ôSov  too  0£O'j 

400.  - —  EiTCev  yépcov  Atà  touto  où  TCpox.07rTop.ev  où^à  £-tcT3C[/,£6y. 
Ta  fASTpa  iauTÛv,  ôti  oùx  £yo{/.£v  Û7ro[/.ovr(V  ev  w  àp^o'jj.sGa  è'pyw,  àXkx 
àTTo'vtoç  6£"Xo;7.£v  (f.  256  V  a)  àpexTiv  XTvicacôat  xal  dizo  totucov  sîç 
TOTTOu;  [j'.£Taêaivo[/,£v ,  vofxi'^ovTfiç  OTt  £Ûpicxo[;.£v  Toxov  ÔTCOu  oùx  k'cTtv  à 
^laêoXo;. 

(.4  suivre.) 

F.  Nau. 


YUL&ARISATION  DES  HOMÉLIES  MÉTRIQUES 

DE  JACQUES  DE  SAROUG  (l) 
Par  Jacques  Babakhan. 


HOMÉLIE  SUR  SAINT  THOMAS,  L'APOTRE  DE  L'HINDE  (2) 

NOTE    DU    TRADUCTEUR. 

Suivant  certaines  légendes,  la  délibération  des  Apôtres,  réu- 
nis en  conseil,  au  Cénacle,  pour  se  partager  le  monde,  en  vue 
de  la  prédication  de  TÉvangile  sur  la  terre,  aurait  été  suivie 
d'un  incident  fort  singulier. 

Dans  les  Actes  apocryphes  syriaques  de  Capôtre  saint 
Thomas,  publiés  dans  le  tome  III,  p.  1  à  175,  des  Acta  Marty- 
rum  et  Sanctorum  (Leipzig,  1890-1896)  du  Révérend  Père 
Bedjan,  ce  détail  est  ainsi  circonstancié  : 

Le  tirage  au  sort  venait  de  désigner  à  chacun  des  Représen- 
tants du  Christ  son  champ  d'action  apostolique  dans  le  monde. 
Tous  acceptèrent  avec  bonheur  le  résultat  de  l'opération,  à 
l'exception,  toutefois,  de  Tapôtre  saint  Thomas,  qui  se  montra 
hésitant.  La  perspective  d'un  grand  voyage  vers  l'Hinde,  qui 
venait  de  lui  tomber  en  partage,  ne  lui  souriait  guère.  Seule 
l'intervention  du  Christ,  apparu  sous  la  figure  d'un  simple 
marchand,  vint  mettre  un  terme  à  sa  perplexité,  en  le  vendant, 
comme  esclave,  à  un  certain  Haban,  courtier  en  voyage  d'un 
roi  Hindou  désigné  sous  le  nom  de  Goundafar.  Le  prix  de  la 
vente  fut  fixé  à  20  pièces  d'argent,  que  le  divin  Maître  laissa 

(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  410  et  1913.  p.  42. 

(2)  C'est  pour  rapprocher  l'orthographe  de  ce  mot  de  celle  de  son  équivalent 
syriaque  o^c^t  (hIndCO.  que  nous  avons  mis  partout  la  lettre  h  avant  la  lettre  i. 


1  18  REVUE    DE    l'orient   CIIRÉTIEX. 

au  «  vendu  »  lui-même,  à  titre  de  frais  de  voyage.  Quant  à 
l'acheteur,  il  accepta  le  marché  avec  d'autant  plus  d'empresse- 
ment que  Thomas  lui  fut  proposé  comme  un  esclave  fort  habile 
à  travailler  le  bois.  Au  surplus,  le  \  endeur  remit  à  son  client 
d'occasion  la  déclaration  écrite  que  voici  : 

«  [Moi)  Jésus,  fils  de  Joseph  le  charpentier,  {natif)  de 
Bethléem,  village  de  Judée,  je  reconnais  avoir  vendu  Juda- 
Thomas,  mon  propre  esclave  (1),  à  Haban,  le  marchand  du 
roi  Goundafar.  » 

Les  Actes  de  saint  Thomas  font  partie  des  productions  les  plus 
anciennes  et  les  plus  remarquables  de  la  littérature  syriaque. 
Ils  ont  déjà  fait  l'objet  de  très  nombreuses  études.  11  nous  a 
paru  bon  de  faire  connaître  le  poème  dramatique,  long  de 
820  vers,  qu'ils  ont  inspiré  à  Jacques  de  Saroug  (voir  édition 
chaldéenne  de  Bedjan,  tome  III,  p.  724  à  762).  Il  y  aura  intérêt 
à  en  rapprocher  les  détails  de  la  rédaction  des  actes  que  nous 
venons  de  mentionner. 

Pour  terminer  cette  note,  ajoutons  que  la  vulgarisation  des 
homélies  métriques  de  Jacques  de  Saroug  comportera  non  seule- 
ment la  versification  française  de  quelques-unes  de  ses  meil- 
leures compositions,  mais  aussi  une  petite  étude  sur  la  versifi- 
cation syriaque  particulière  à  cet  auteur.  Entre  la  conception 
littéraire  des  Syriens  et  le  génie  de  la  langue  française,  il  y  a, 
pour  ainsi  dire,  un  abimc.  Cependant  nous  avons  des  motifs  de 
croire  que  l'alexandrin  de  ce  poète  a  des  analogies  frappantes 
avec  le  grand  vers  classique  français.  Cette  question  nous  pré- 
occupe à  juste  titre  et  nous  espérons  pouvoir  en  aborder  l'exa- 
men au  moment  opportun. 

J.  H. 

(1)  Le  terme  syriaque  «  'abda  »  lfaî>,  qui  se  prononce  Owdâ,  signifie  aussi  bien 
esclave  que  serf,  serviteur,  valet,  domestique,  etc.  Néanmoins,  si  cruel  que  paraisse 
ce  mot  dans  la  bouche  du  ■■  Libérateur  des  esclaves  »,  le  vocable  doit  être  traduit 
dans  le  sens  d'esclave,  d'autant  que  nous  savons  qu'il  s'agit  tout  bonnement  d'un 
pseudo-esclave. 


HOMÉLIE  SUR  L'APOTRE  SAINT  THOMAS 


PROLOGUE  (1) 


Fils  de  Dieu,  qui  T'es  laissé  vendre, 
Pour  racheter  le  genre  humain, 
Laisse-moi  l'histoire  entreprendre 
D'un  homme  vendu  par  ta  main  ! 

Toi.  qu'offrit  un  valet  infâme, 

A  vil  prix,  à  tes  détracteurs. 

Fais  que,  par  Toi,  ma  bouche  acclame 

L'un  de  tes  loyaux  serviteurs  ! 

Grand  Libérateur  des  esclaves. 
Toi,  qu'un  libre  félon  en  forçat  travestit, 

Fais  que  j'honore  sans  entraves 
L'homme  qui,  libre  en  droit,  esclave  au  loin  partit! 

De  Toi  son  héroïsme  émane, 
Et  par  Toi  son  beau  lustre  a,  sur  le  Monde,  lui  ; 

En  palpant  ton  corps  diaphane. 
Son  geste  incomparable  a  la  Terre  ravi  ! 

De  qui  parviendrait  la  science 
A  d'un  tel  homme  définir 
La  main  passant  avec  aisance 
Dans  la  Flamme  sans  y  périr? 

Et  de  qui  sans  amour  la  phrase 
Saurait  décrire  exactement 
De  ce  doigt,  qu'un  tel  Feu  n'embrase, 
Le  redoutable  mouvement? 

(1)  Le  prologue  de  Jacques  de  Saroug  étant  d'une  longueur  disproportionnée 
avec  le  sujet  principal  de  la  pièce,  nous  avons  cru  devoir  en  négliger  les  parties 
par  trop  diffuses.  Comme  chacun  des  quatrains  français  représente  régulièrement 
un  distique  syriaque,  le  lecteur  qui  éprouvera  la  curiosité  de  confronter  les  deux 
te.xtes  s'y  reconnaîtra  sans  de  grands  tâtonnements. 


150  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Je  n'y  suffis,  je  le  confesse; 
Je  n'en  suis  digne,  je  le  sais; 
Seul  Dieu,  que  j'adore  sans  cesse, 
Voudra  m'aider  dans  mes  essais  ! 

J'ai  voulu  garder  le  silence, 
J'ai  craint  qu'il  ne  devînt  fatal; 
C'est  qu'où  la  parole  est  d'urgence, 
Se  taire  serait  anormal. 

L'enfant  parle  et  son  babillage 
Ingénu  n'est-il  pas  charmant? 
S'il  se  tait,  c'est  mauvais  présage  : 
Chacun  croit  muet  cet  enfant  ! 

Ses  parents,  quand  il  balbutie, 
En  sont  ravis  :  ses  errements, 
Ses  jurons  et  sa  fantaisie 
Sont  reçus  pour  des  compliments  ! 

Si,  pour  cause,  l'on  interroge 
L'homme  grave  et  de  bon  aloi, 
A  la  bonne  règle  il  déroge 
S'il  reste  bouche  close  et  coi  ! 

Lorsque  triviale  est  l'histoire, 
Mutisme  vaut  mieux  que  récit  ; 
Mais  se  taire  est  un  fait  sans  gloire 
Quand  de  la  Morale  il  s'agit. 

Je  vais  donc  me  donner  pour  thème, 
Si  ce  n'est  pas  témérité, 
Celui  qui  sonda  le  sein  même 
Du  Fils  de  Dieu  ressuscité. 

Mais  que  ce  trait  évangélique 
Reste  pour  un  autre  sujet  ; 
Disons  comment  fut  le  «  Sceptique  » 
D'une  vente  en  règle  l'objet  ! 

Relatons  le  fait  de  sa  vente. 
Suivant  notre  capacité  ; 
Son  doute  étant  par  la  savante 
Thèse  des  sages  répété. 


Quand,  prêt  à  rejoindre  son  aire, 
L'Aigle  aux  Aiglons  fit  ses  adieux. 


VULGARISATION    DES    HOMELIES   MÉTRIQUES.  151 

Les  moutons  restèrent  sur  Terre. 
Le  Berger  disparut  aux  cieux  ! 

Voulant  propager  l'Évangile, 
11  tint  qu'en  chaque  région 
Se  distinguât,  nette  et  fertile, 
De  chacun  d'eux  la  mission. 

Pour  au  loin  porter  sa  Parole, 
A  chacun  attribution 
Propre  II  donna,  sans  que  ce  rôle 
Mit  entre  eux  la  division . 

A  chacun  sa  géographique 
Part  II  fit,  pour  que  leur  ardeur, 
Par  concurrence  apostolique, 
Fit  du  Testament  la  grandeur. 


Soudain  une  divine  idée 
Vint  les  Apôtres  inspirer  : 
Pour  avoir  chacun  sa  contrée, 
Ils  durent  donc  au  sort  tirer. 

Celui  qui  se  complut  à  l'homme 
Doter,  comme  son  bon  vouloir. 
Décida  que  la  Terre  en  somme 
A  ses  Douze  devait  échoir. 

Point  pour  banale  ne  suppose 
Semblable  répartition. 
Car  l'Esprit  Saint  en  fut  la  cause. 
Qui  mûrit  leur  décision. 

C'est  un  par  un  qu'il  les  envoie 

A  rencontre  des  carnassiers, 

Afin  que  nul  homme  ne  croie 

Qu'au  nombre  sont  dus  leurs  lauriers  ! 

Oh  !  que  peut  des  moutons  la  masse 
Devant  un  seul  loup  menaçant 
Si  le  pâtre  enfin  ne  le  chasse, 
Son  lourd  gourdin  en  brandissant? 

Mille  agneaux  un  loup  famélique 
Sait,  à  lui  seul,  épouvanter; 
Ici,  comment,  lutteur  unique. 
Cent  loups  un  mouton  sut  dompter? 


152  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Grâce  à  TAgneau  qui  du  Calvaire 
A  son  grand  bêlement  poussé, 
Douze  agneaux  ont  la  sanguinaire 
Bande  des  fauves  dispersé  ! 


LE  TIRAGE  AU  SORT 

Vers  la  «  chambre  supérieure  »  (1), 
Pour  conseil  ensemble  y  tenir, 
De  tous  lieux  vinrent,  juste  à  l'heure, 
Les  Disciples  se  réunir. 

Simon  Pierre,  leur  clief,  se  lève 
Pour  présider  :  tel  est  son  droit  ! 
Et  pour  que  le  tout  bien  s'achève, 
Chaque  Disciple  alors  s'assoit. 

Au  tirage  au  sort  on  procède, 
Pour  la  terre  entre  eux  partager  : 
Que  chacun  d'eux  son  lot  possède, 
Pour  l'Évangile  y  propager. 

Pour  qu'ait  chaque  Apôtre  sa  ville, 
Les  cités  ils  tirent  au  sort  ; 
Donc,,  au  jeu  de  son  doigt  docile, 
Chacun  son  poste  aura  d'abord. 

Au  bout  du  doigt  de  Pierre  monte 
Rome,  qu'en  bon  Prince  il  reçoit  ! 
Éphèse  à  Jean  tombe  en  bon  compte  : 
Jean  convertir  Éphèse  doit. 

Sion  à  Jacques  se  destine 

Et  la  Judée  à  Matthieu  ; 

Corps  noir  enfin  et  laide  mine, 

L'Hinde  échoit  à  Thomas  par  Dieu  ! 

DÉSAPPOINTEMENT  DE  SAINT  THOMAS 

Quand,  allongeant  son  doigt  fébrile. 
11  eut  pris,  tel  Jonas,  son  lot. 

(1)  Dans  le  syriaque  moderne,  le  terme  persan  Ajl^^b  |  '■  :.\  i.  bâlâhâna  «  haute 
maison  »  est  d'usage  courant  quand  il  s'agit  d'une  chambre  ou  chambrette  située 
au  premier  étage.  Il  y  a  donc  identité  de  sens  entre  ce  terme  et  le  mot  syriaque 


VULGARISATION    DES    HOMELIES    METRIQUES.  153 

Sitôt  à  son  destin  hostile, 
Tel  Jonas,  il  protesta  haut  ! 

Voyant  de  la  Rome  érudite 
Les  honneurs  au  Chef  dévolus, 
Thomas  méprisa  sans  limite 
L'Hinde  infâme,  au  verbe  confus. 

En  se  remémorant  d'Éphèse 
La  parfaite  civilité, 
Combien  il  la  trouvait  mauvaise 
De  l'Hinde  l'impudicité  ! 

Il  voit  Barthélémy  qui  passe 
Savant  chez  les  Athéniens 
Et  Matthieu  prendre  aussi  place, 
Docteurs  Juifs,  parmi  vos  doyens  ! 

Philippe  est  fier,  les  fils  de  même 

De  Zébédée  et  Bar  Alphé  : 

Tous  sont  heureux.  Seul  morne  et  blême, 

Thomas  reste  comme  étouffé  ! 


LES  APOTRES 

«  Qu'as-tu  donc,  notre  camarade? 
Quelle  est  cette  mauvaise  humeur? 
Front  sombre  et  visage  maussade, 
Tu  semblés  changer  de  couleur  ! 

Pourquoi  faut-il  que  tu  sois  triste 
Devant  l'acte  émanant  de  Dieu? 
Mous  sommes  gais  :  seul,  pessimiste, 
Tu  te  renfrognes  en  ce  lieu! 

Priant  Dieu,  nous  le  suppliâmes 
De  vouloir  bien  nous  désigner 
Nos  postes,  que  nous  décidâmes. 
Suivant  sa  voix,  de  regagner. 

Nous  avons  au  sort  tiré,  certe; 
Mais  Lui  seul  a  tout  partagé  : 
La  contrée  à  chacun  offerte 
Est  un  don  par  Dieu  ménagé. 

A  chacun  était  dévolue, 
Par  avance,  sa  région. 


154  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Ce  vain  tirage  au  sort  donc  flue 
Sur  la  prédestination. 

Prédestiné,  le  sort  éclate 
Sous  nos  mains  :  ainsi  Ton  conçoit 
Que  l'obstiné  qui  le  constate 
N'entre  en  conflit  avec  son  doigt! 

Le  fait  que  Rome  échoit  à  Pierre, 
Au  prince  de  l'apostolat, 
Te  prouve  enfin  qu'en  la  matière, 
Dieu  seul  mène  à  ce  résultat. 

Pour  l'Aine  de  la  Confrérie 
•La  «  Mère  des  Cités  »  optant. 
Montre  qu'il  faut  qu'en  la  série 
Des  lots,  son  lot  soit  le  plus  grand  ! 

Peut-être  par  toi,  grand  sceptique, 
Quant  à  la  Résurrection, 
Est-il  précisément  logique 
Que  l'Hinde  ait  sa  conviction  ! 

Toi  dont  le  doute  emplit  l'oreille 
Des  habitants  de  l'Univers, 
Seul,  tu  convaincras  à  merveille 
Ces  gens  revêches  et  pervers  ! 

Pars,  descends,  prêche,  appuie,  assure 
«  J'ai  vu,  moi,  le  Ressuscité 
«  Et,  mes  doigts  sur  chaque  blessure 
«  Du  Maître,  je  L'ai  constaté  !  » 

Nous  aurions  beau  tenter,  nous  autre.s, 
D'évangéliser  l'Hindoustan  ! 
Nous  n'y  serions  point  des  apôtres 
Ayant  ton  «  incrédule  »  élan  !  » 


SAINT  THOMAS 

Thomas  dit  :  «  Si  la  chose  est  telle. 
Pourquoi  seriez-vous  tous  admis 
A  porter  sans  moi  la  Nouvelle 
Evangélique  en  tous  pays? 

Si  plus  que  vous  l'on  doit  me  croire. 
J'irai  seul  le  monde  prêcher! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  155 

Si  mon  crédit  est  plus  notoire, 
Restez  ici,  vous,  sans  bronclier! 

S"il  suffit  de  moi,  dans  l'arène. 
Pour  lancer  l'Evangile  au  loin, 
Adieu!  restez  heureux,  sans  peine  : 
J'en  serai  l'unique  témoin! 

S'il  faut  partir,  j'estime  utile 
De  monter  vers  Rome  avant  tout  : 
Rome,  en  controverses  habile, 
Surpasse  l'Hinde  de  beaucoup  ! 

S'il  est  vrai  que  sans  témoignage. 
Nul  ne  peut  la  Foi  recevoir, 
Que  nul,  à  part  moi,  ne  s'engage 
A  prêcher  :  j'y  cours!  Au  revoir! 

Il  faut  qu'à  Rome  je  me  rende. 
Pour  un  semblable  Enseignement  ; 
Pour  que,  partant  de  là,  s'étende 
Partout  le  Nouveau  Testament. 

11  faut  que  de  la  Cité-Mère, 
Où  je  veux  faire  mon  début. 
Prenne  son  élan  ma  carrière, 
Pour  courir  jusqu'au  dernier  but! 

Restez,  vous,  prêcher  la  Judée. 
Lieu  de  la  Résurrection  : 
Seul,  au  loin  j'épandrai  l"idée 
De  son  irradiation! 

Ou  restez,  qu'exclusif  apôtre 
Je  clame  au  loin  :  i  Je  L'ai  touché  !  » 
Ou  bien  partons  :  je  suis  à  votre 
Mission  expert  attaché  ! 

Si  Tâpreté  de  l'Hinde  exige 
Ma  déposition  à  moi. 
Sans  moi  de  Rome  le  prestige, 
Pierre,  récusera  ta  foi! 

Ou  qu'avec  moi  Simon  rejoigne 
L'Hinde,  pour  la  moraliser! 
Ou  bien  qu'avec  lui  je  témoigne 
S'il  veut  Rome  évangéliser  ! 


156  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

Ou  bien,  dans  un  collectif  rôle, 
Concentrons  nos  communs  efforts, 
Sinon,  pour  un  nouveau  contrôle, 
Revenons  au  tirage  aux  sorts  ! 

S'il  m'échoit  un  lot  identique, 
Plus  de  débat  !  plus  de  conflit  ! 
Ma  part  légitime  authentique 
Prouvant  bien  que  Dieu  seul  la  fit! 

Peut-être  —  car  la  chose  arrive  — 
Un  doigt  a-t-il,  au  jeu,  triché. 
Ou,  de  par  malice  furtive, 
Un  lot  s'est  des  lots  détaché!! 

Non,  pour  époux  je  ne  me  donne 
A  Lia,  fille  aux  yeux  grivois, 
Si  du  coup  l'on  ne  m'abandonne 
Rachel  au  superbe  minois! 

Non,  jamais  n'ira  ma  harangue 
A  ce  peuple  en  deux  sens  obscur  : 
Teint  noir  et  face  affreuse,  exsangue, 
Cœur  aveugle,  grossier  et  dur. 

Je  ne  veux  esquisser  le  geste 
Qui  jette  aux  chiens  la  sainteté! 
Donner  la  Morale  céleste 
Aux  sans-cœur?  Quelle  absurdité! 

Point  vers  l'Hinde  n"ira  ma  route 
Et  ne  m'en  tenez  pas  rigueur! 
Or  qui  se  l'imagine  ajoute 
Erreur  à  sa  profonde  erreur! 

Pour  semblable  champ,  plein  d'épines, 
Il  faut  un  bœuf  solide  et  fort  ! 
Non  d'un  nain  veau  les  anodines 
Forces  ni  le  débile  effort  ! 

De  ce  terrain,  en  ronces  riche. 
Qu'à  plusieurs  Ton  doit  transformer. 
Veut-on  que  moi  seul  je  défriche 
Le  sol,  pour  y  bon  grain  semer? 

Avant  que  mon  labour  commence, 
\'os  champs  auront  gerbes  de  Foi  ! 
Avant  qu'ait  mon  sol  sa  semence, 
Vos  grains  seront  pains  faits  au  Roi! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  157 

Avant  qu'aient  mes  préliminaires 
A  l'Enseignement  préludé. 
L'espace  où  surgiront  vos  chaires 
D'auditoire  sera  bondé! 

Avant  qu'ait  pris,  par  moi,  racine, 
Dans  l'esprit  grossier  des  Hindous, 
La  Foi  présentera  sa  tine 
Production  au  Roi,  chez  vous! 

Avant  qu'ils  aient  d'élémentaires 
Notions  sur  notre  Jésus, 
Vos  disciples,  sur  d'autres  terres. 
Auront  des  chrétiens  tant  et  plus! 

Avant  que  par  là-bas  je  fasse 
Des  enfants  par  les  Saintes  Eaux, 
Se  répandront  vos  fils  en  masse 
Sous  les  quatre  points  cardinaux! 

Avant  que  ces  fils  des  ténèbres 
Aient  son  crépuscule  applaudi. 
Le  Soleil  aura  fait  célèbres 
Les  vôtres  en  son  plein  midi  ! 

Ayez  ainsi  la  certitude 
Que  l'Hinde  ne  me  verra  pas  ! 
Vers  ce  peuple  en  décrépitude 
Ne  s'achemineront  mes  pas  ! 

La  foi  forme  organisme  unique  : 
N'en  disséquez  point  l'entité  ! 
Marchons  la  prêcher  identique. 
Sans  scission,  sans  aparté  !  » 


LES  APOTRES 

Pour  cà  Thomas  répondre  ensuite, 
Les  Apôtres  la  parole  ont  : 
1-  Notre  frère,  qui  donc  t'excite 
A  prendre  un  tel  stupide  ton? 

Pourquoi  nous  lancer  ta  critique 
Lorsque  tout  bhàme  est  loin  de  nous" 
Inconvenante  est  ta  réplique. 
Qui  vient  de  nous  semoncer  tous  ! 


158  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Jésus  seul  vers  ce  lieu  t'envoie, 
Sans  consulter  Jean,  notre  ami  : 
Le  Fils  de  Dieu  l'Hinde  t'octroie. 
Sans  Jacques,  sans  Barthélémy! 

Si  ta  mission  tu  l'acceptes. 
Va  prêcher  suivant  ton  destin, 
Laisse  tes  prétextes  ineptes 
Et  sois  messager  au  lointain  ! 

Si  cette  charge  ne  t'agrée, 
Pourquoi  nous  blâmer  là-dessus? 
D'ailleurs,  vers  ladite  contrée. 
Vas-tu  pour  nous  ou  pour  Jésus? 

Ton  sort  du  sol  de  l'IIinde  étrenne  : 
Tu  n'as  rien  à  nous  reprocher  ! 
Recourons-nous  à  quelque  chaîne 
Pour  te  contraindre  d'y  prêcher? 

L'Esprit  t'a  fait  missionnaire 
En  Apôtre  te  choisissant  : 
Aux  autres  ne  jette  la  pierre, 
Comme  un  niais  en  agissant! 

D'aujourd'hui  n'est  point  ta  querelle, 
Invétéré  contradicteur,  : 
A  notre  foi  tu  fus  rebelle, 
Quand  ressuscita  le  Seigneur! 

Tu  pris  pour  mal  fondé  naguère 
Notre  témoignage  parfait  ! 
Pour  comble,  à  ton  doigt  réfractaire 
Ici,  tu  n'admets  le  clair  fait. 

Sans  disputer,  va,  descends,  prêche  : 
Ta  chicane  ne  sert  à  rien  ; 
Que  tu  sois  dispos  ou  revêche, 
De  l'Hinde  est  pour  toi  le  chemin  ! 

Pars  où  l'Évangile  t'appelle, 
Pour  être  par  toi  publié  ; 
Pars,  à  le  bien  servir  excelle  : 
Tu  n'en  seras  point  oublié  ! 

Tout  comme  pour  Jonas,  t'enchaîne 
Ton  destin  :  il  faut  obéir  ! 
L'Hinde  est  ta  Ninive  :  on  t'y  mène! 
Marche  y  prêcher  et  sans  faiblir! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  159 

Dieu  veut  ce  peuple  difficile. 
Par  ta  parole,  convertir; 
Pars  à  sa  volonté  docile, 
Sans  en  Jonas  te  travestir  ! 

Comme  médecin  11  t'envoie 
Au  pays  de  maux  infesté  ; 
Marche  au  lointain,  ton  art  déploie 
Et  sois  une  célébrité  ! 

Ton  Roi  seul,  devant  l'adversaire, 
T'enjoint  de  marcher  au  combat  : 
Tergiverser  n'est  point  l'aCfaire 
De  qui  veut  être  bon  soldat  ! 

11  ouvre  voie  à  ton  courage, 
Vers  l'épineuse  région, 
Pour  qu'en  tire  ton  labourage 
Abondante  production. 

Il  te  fait  tout  entier  lumière. 
Pour  les  noirs  du  monde  éclairer; 
Tandis  que  ta  lampe  préfère 
Dessous  le  boisseau  se  terrer  ! 

Nous,  c'est  à  titre  de  confrères 
Que  nous  t'adressons  notre  avis  : 
N'oppose  propos  téméraires 
A  la  vérité  que  tu  suis  ! 

Va  dessus  le  comptoir  étendre 
L'argent  qu'on  t'offrit  comme  prêt  : 
Le  Roi  viendra  son  bien  reprendre 
Avec  supplément  d'intérêt. 

Va-t'en  t'exclamer  de  la  sorte  : 
.  Proche  est  le  Royaume  des  cieux  !  » 
Fùt-on  sourd  à  ta  voix,  qu'importe! 
Que  soit  ton  effort  sérieux  ! 

Pars  et  qu'avec  toi  les  éclaire 
La  Foi,  dont  ils  n'ont  sentiment; 
Sans  messager,  cette  Lumière 
N'atteindrait  leur  entendement. 

Comment,  sans  ouïr  la  parole 
Du  Fils,  sauront-ils  la  saisir? 
Sans  d'un  prédicateur  le  rôle, 
Comment  ces  peuples  convertir? 


160  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

OÙ  la  pluie  évite  l'argile, 
Quel  grain  du  sol  peut  émerger  ? 
Où  ne  s'annonce  l'Évangile, 
Aux  gens  le  Vrai  reste  étranger  ! 

Sans  l'entendre  peut-on  l'idée 
Avoir  de  notre  Enseignement  ? 
Si  la  Foi  n'est  élucidée, 
Nul  n'aura  Nouveau  Testament. 

Marche!  en  avant!  fais-toi  trombone, 
Ou  bien  clairon  sonore  sois  ! 
Marche  !  aux  défunts  des  tombes  sonne 
Et  qu'ils  surgissent  à  ta  voix  ! 

Descends,  soleil,  chasse  et  morcelle 
La  sombre  erreur  que  là  fait  loi 
Et  que,  sous  la  Clarté  Nouvelle, 
L'Hindoustan  respire  avec  toi  !  » 


SAINT  THOMAS 

Thomas  dit  : 

«  Allez-y  vous-mêmes, 
Tant  vous  êtes  ingénieux  ! 
Marchez,  descendez  vers  ces  lieux, 
Pour  y  résoudre  ces  problèmes  ! 

Ne  me  faites  pas  la  leçon  ! 
De  vos  avis,  moi,  je  me  passe; 
Allez  faire  aux  païens  la  classe, 
Aux  gentils  ouvrez  leur  raison  ! 

L'instruction  à  vous  donnée, 
Je  la  tiens  de  notre  Sauveur, 
Dont  la  sentence  en  sa  rigueur 
Est  dans  mon  for  enracinée  ! 

Apprendre,  moi,  la  Foi,  par  vous? 
Cela  ne  m'est  point  nécessaire  ! 
Joignez  donc  des  Hindes  la  terre, 
Pour  la  Foi  donner  aux  Hindous  ! 

Allez  donc,  vous,  les  séduire 
Par  ce  qu'à  moi  vous  suggérez 
Et  dès  qu^ainsi  vous  les  aurez 
Conquis,  venez  de   moi  médire! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  161 

Partez-y  la  Foi  proclamer 
Et,  quand  seront  ces  gens  en  bande 
Acquis  à  votre  propagande, 
Venez  votre  exploit  proclamer! 

Mais  je  suis,  moi,  votre  septième. 
Autant  dire  votre  dernier  : 
Vers  l'inconnu  m'expédier. 
C'est  véritablement  extrême  ! 

L'Hinde  eût  justement  convenu. 
Plus  qu'à  Thomas,  à  Simon  Pierre, 
Ce  pays  eût  mieux  fait  l'affaire 
Du  Chef  et  non.  d'un  ingénu  ! 

Où  se  tiennent  des  gens  de  taille, 
Pour  se  révéler  grands  sabreurs, 
Le  Roi  lance  des  éclaireurs 
Qui  s'illustrent  dans  la  bataille. 

Que  notre  Chef  aille  sabrer, 
Au  combat,  des  démons  le  Prince  ! 
Seul,  avec  l'acharné  qui  grince 
Des  dents,  il  peut  se  mesurer. 

Pierre  et  ses  compagnons  de  pêche 
S'assoiront  prendre  des  poissons, 
Tandis  qu'au  pays  des  démons, 
Seul,  il  faut  que  je  me  dépêche  !  ! 

Aille  donc  y  prêcher  qui  veut! 
Il  ne  me  fera  point  envie  : 
A  tel  honneur  je  vous  convie, 
Car  mon  besoin  s'en  passer  peut! 

Je  ne  veux  apôtre  me  faire. 
Pour  ces  démons,  pour  ces  noirauds  : 
Aux  cœurs  éteints,  aux  vils  tableaux 
Enseignement  je  ne  confère  ! 

J'opte  pour  la  diffusion 
Partout  de  la  Nouvelle  Aurore, 
Pourvu  que  par  vous  s  "élabore 
Des  Hindes  la  conversion  ! 

Puisque  sûrs  qu'elle  vous  réserve 
Accueil  charmant,  allez  prêcher! 
Ma  nullité,  pour  la  toucher, 
Manque  de  suffisante  verve. 

ORlliNT    CHKÉTIEN.  H 


162  REVUE    DE   l'orient    CHRÉTIEN. 

Plus  que  la  lugubre  couleur 
Voilant  la  physionomie, 
Chez  eux,  la  sinistre  infamie 
Mentale  confine  à  l'horreur. 

Ils  ont  de  la  Nuit  l'apparence 
Sombre,  noire,  horrible  au  complet. 
Forme  où  la  clarté  n'apparaît, 
De  quelque  côté  qu'on  s'avance. 

L'affreux  et  repoussant  dehors 
Qui  fait  leur  mine  extérieure 
Clame,  au  fond,  combien  plus  écœure 
Leur  cœur  auprès  des  traits  du  corps  ! 

Du  serpent  le  spectre  horripile  : 

Mais  cent  fois  plus  grande  est  l'horreur 

De  son  hideux  intérieur, 

D'oîi  sourd  le  venin  (ju'il  distille  ! 

Plus  que  l'aspic  à  son  charmeur, 
L'Hinde,  pire  que  la  vipère, 
Restera  sourde  et  réfractaire 
A  l'enseignement  le  meilleur  ! 

M'en  aller  chez  l'ophidienne 
Race  des  serpents  m'est  aisé  : 
Mais  non  chez  ce  peuple  opposé 
A  la  dogmatique  chrétienne. 

Le  serpent  frémit  et  se  rend 
A  qui  le  somme,  à  qui  l'adjure  : 
Mais  l'impie  a  l'oreille  dure  : 
C'est  le  roc  sans  entendement  ! 

Sûre  est  la  désobéissance 
Des  gens  de  l'Hinde  au  cou  rétif  : 
Sur  le  rocher  improductif 
Pourquoi  jetterais-je  semence? 

J'aurais  bien  plus  facilement 
Prêché,  non  l'Hinde,  mais  Sodome, 
Que  la  vogue  du  Fils  de  l'Homme 
Eût  arrachée  au  cliàtiment  ! 

Que  nul  de  l'Hinde  malfamée 
N'évoque  ici  le  souvenir  ! 
Je  ne  veux  son  nom  retenir  : 
Qu'elle  ne  soit  jamais  nommée! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    .MÉTRIQUES.  163 

Non!  j'irai  plutôt  des  enfers 
Catéchiser  la  nécropole  ! 
Mieux  vaut  des  trépassés  le  rôle 
Que  l'entêtement  des  pervers  ! 

Le  roi  de  l'Hinde  en  fiel  surpasse 
La  férocité  de  la  Mort  ; 
Dés  meilleurs  arguments  l'effort 
Ne  fléchira  l'être  tenace  ! 

Prêcher  par  delà  les  confins 
De  la  Terre,  c'est  mon  envie. 
Pourvu  que  jamais  de  ma  vie 
Je  n'approche  les  Hindiens  ! 

Bien  que  je  ne  sois  point  transfuge, 
Qu'on  me  jette  en  mer,  tel  Jonas! 
Plutôt  qu'éclairer  des  ingrats. 
Je  préfère  un  sombre  refuge  ! 

Dans  le  gouffre  de  l'Océan, 
Mieux  que  sur  l'Hindien  rivage. 
Je  saurai  porter  mon  message 
Au  Behmoth,  au  Léviathan  ! 

Mieux  vaut  vivre  en  le  voisinage 
Des  poissons  et  delphinidés 
Qu'être  avec  des  dévergondés 
Grand  maître,  éminent  personnage! 

Stupide  est  qui  sème  son  grain 
Sur  une  surface  rocheuse  : 
Sa  main  qui  sème  est  main  fâcheuse  : 
Nul  blé  n'y  lèvera  demain! 

Enterrer  l'or?  mais  pourquoi  faire? 
L'encens  pourquoi  mettre  au  tombeau? 
Peut-on  par  un  négoce  beau 
Exploiter  défunts  et  poussière? 

Mais  jetez  les  perles  aux  porcs. 
Aux  chiens  aussi  la  chose  sainte, 
Puis  sommez-moi  d'offrir  sans  crainte 
Ma  Morale  aux  gens  sans  remords  ! 

Tirez  des  buissons,  pour  vendange, 
Raisins,  figues,  fruits  délicats, 
Alors  je  pourrai  des  ingrats 
Tirer  des  produits  de  louange  ! 


164  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Imposez  du  bœuf  au  chacal 
Le  joug,  pour  votre  labourage, 
Et  je  dompterai  le  sauvage 
Insti  net  dece  clan  bestial!  » 


LES  APOTRES 

a  Thomas,  reprend  la  Compagnie, 
Thomas,  assez  d'acrimonie  ! 
Ne  sois  point,  frère,  un  révolté 
Contre  l'évidente  équité  ! 

Devant  les  disciples  n'étale, 
De  grâce,  un  semblable  scandale  ! 
Sinon,  chacun,  comme  Thomas, 
Pourra  clamer  :  «  Je  n'irai  pas  !  » 

Et  si  tout  le  monde  réplique 
A  la  façon  de  ta  critique, 
Quel  arrêt,  quelle  obstruction 
A  l'évangélisation  ! 

Tu  peux,  si  tu  compromets,  certe. 
L'intérêt  de  la  route  ouverte. 
Travailler  à  décourager, 
Parmi  nous,  plus  d'un  messager! 

Que  le  ferme  élan  ne  chancelle. 
Par  toi,  de  la  Bonne  Nouvelle  ! 
Que  ton  trop  chicanier  débat 
N'entrave  notre  apostolat  ! 

Notre  marche,  d'astrale  allure, 
îlclipse  ou  barrière  n'endure  : 
Sereine  constellation, 
Évoluons  sans  flexion  ! 

Il  faut  —  et  ta  consigne  est  claire  ■ 
Être,  au  lointain,  missionnaire! 
Si  tu  réponds  par  un  refus. 
Digne  tu  n'es  point  de  Jésus  ! 

L'Évangile  à  ce  peuple  porte  ; 
Et  s'il  le  repousse,  qu'importe! 
La  somme  mets  sur  le  comptoir  : 
Ton  Maître  la  fera  valoir  ! 


VULCARISATIOX    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  165 

Va  prêcher,  et  si  l'on  t'entrave, 
L'honneur  est  sauf,  l'échec  peu  grave  : 
Sème  au  gré  de  l'Espoir  tes  grains  : 
Dieu  reconnaîtra  tes  desseins  ! 

Toute  peine  est  récompensée 
Selon  la  force  dépensée  : 
A  tel  considérable  exploit, 
Telle  grande  couronne  échoit  ! 

Quelque  grande  que  soit  ta  peine. 
Du  Patron  la  main  souveraine 
Payant  le  tardif  ouvrier. 
Ne  saurait  jamais  t'oublier! 

Peine  en  l'âpre  Hinde  et  que  ta  tâche 
De  son  sol  les  ronces  arrache  ! 
Par  toi  le  bon  grain  y  semé 
Vite  en  fruit  sera  transformé  ! 

Qu'aurait  fait  une  Hinde  érudite 
De  tes  connaissances  l'élite, 
Mais  l'Hinde  ignore  ;  elle  est  ton  but  : 
Va  l'entraîner  vers  son  salut  ! 

Marche  parer  cet  être  immonde, 
Tout  son  corps  poussiéreux  émonde; 
Et  fiance-la.  si  tu  vois 
Qu'elle  en  est  digne,  au  Roi  des  Rois! 

Purifiant  dans  l'eau  mystique 
Toute  sa  tare  idolàtrique. 
Ote  l'amas  fangeux,  infect 
De  tout  son  paganisme  abject  ! 

Ton  mérite  en  ceci  réside  : 
Embellir  un  être  sordide; 
Celle  que  couronne  le  beau 
Se  dispense  de  ton  cadeau! 

A  ceux  que  la  santé  ne  quitte 
Nul  médecin  ne  fait  visite  ; 
Seuls  les  malades  ont  besoin 
Et  de  sa  cure  et  de  son  soin. 

Pour  la  seule  terre  souffrante 
D'urgence  est  la  pluie  abondante. 
Dont  les  gouttes,  tombant  en  flots. 
L'irriguent  comme  des  canaux, 


166  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Seul  l'œil  endolori  souhaite 
Qu'un  oculiste  le  furette  ! 
Un  membre  sain,  évidemment, 
IN 'a  que  faire  d'un  traitement. 

Saturons  d'eau  cette  contrée 
Par  le  paganisme  altérée. 
Et  non  le  sol  favorisé 
Qu'a  l'Onde  céleste  arrosé  ! 

Porte  aux  païens  ton  influence  : 
Nous  nous  passons  de  ta  science  ! 
Aux  malades  la  santé  rends  : 
Nous  sommes  sains  et  bien  portants  ! 

L'Hinde  t'échoit  en  partenaire, 
Comme  à  chacun  de  nous  sa  terre  : 
Libre  à  toi  de  prêcher  ailleurs  : 
Nous  n'en  aurons  point  de  rancœurs! 

Prends  ton  lot,  puis  à  ton  partage 
Ajoute  un  quelconque  avantage, 
Si  bien  qu'à  la  fin,  pour  profits, 
Ton  talent  en  produise  dix  ! 

.  Fiûs  de  l'Évangile  l'affaire  ! 
Tu  recevras  juste  salaire  : 
Un  diadème  radieux 
Ton  front  parera  dans  les  cieux  ! 

Ne  crois  point  nous  faire  des  grâces, 
Si  ton  temps  à  prêcher  tu  passes  ! 
Qu'à  prêcher  tu  sois  ou  non  prêt, 
Nous  y  marcherons  sans  arrêt! 

En  t'immobilisant,  ne  laisse 
L'Enseignement  dans  la  détresse  ! 
L'heure  a  sonné  d'ensemencer  : 
Cesse,  ami,  de  tergiverser! 

Des  semis  buvant  la  même  onde 
Pluviale  qui  les  féconde, 
Seul  le  plus  précoce  a  l'honneur 
D'arborer  gerbe  de  primeur  !  » 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  167 


SAINT  THOMAS 

Thomas  dit  :  «  Pour  l'Hinde  féroce 
Et  pour  son  sol  par  trop  ingrat, 
Tout  grain,  tai'dif  ou  bien  précoce, 
Aboutit  au  vain  résultat! 

Me  voulez-vous  semeur  prospère, 
Donnez-moi  tout  autre  terrain  ! 
Quant  à  cette  stérile  terre. 
Je  la  repousse  avec  dédain  ! 

Laissez-moi  certain  sol  fertile. 
Tels  ceux  que  vous  avez  reçus, 
Et  si  je  n'oftVe,  en  temps  utile, 
Gerbe  au  Roi,  que  je  sois  confus! 

J'ai  pour  Rachel  mené  charrue. 
Non  pour  Lia,  fille  aux  yeux  laids  ! 
Pourquoi  prendre  une  malotrue 
Au  lieu  (le  celle  aux  jolis  traits? 

L'Hinde  n'était  la  perspective 
De  mon  apostolique  ardeur  : 
Je  ne  veux  pour  prérogative 
De  cette  Lia  la  laideur  ! 

\'otre  querelleuse  censure 
M'a  de  scepticisme  inculpé  ; 
Et  j'ai  supporté  votre  injure. 
Tant  la  Foi  m'a  préoccupé  ! 

L'amas  global  des  eaux  n'entame 
L'édifice  érigé  par  moi  ! 
Vous  me  jetez  sévère  blâme 
Parce  que  de  roche  est  ma  Foi  ! 

De  tout  vent,  de  toute  tornade 
Mes  dômes  affrontent  le  choc  ; 
Et  je  subis  votre  estocade 
Pour  avoir  bâti  sur  le  roc  !  » 

(.4  suivre). 


LES  APOPHTHEGMES  DES  PERES 

FRAGMENTS  COPTES  DE  PARIS 


Zoega,  sous  l'article  clxix  de  son  Catalogue  publié  en  1810, 
reproduit  en  entier,  sans  traduction,  44  feuilles  d'un  manuscrit 
sahidique,  en  0  fragments,  dont  l'un  contient  32  feuilles,  un 
autre  5,  et  les  autres  une  seule  feuille.  11  appelle  ce  livre  Sahi- 
dicœ  linguœ  thesaurwn  et  promptuariurn  historiée  inona- 
sticœ  ."Egypti.  L'année  suivante,  en  1811,  Champollion,  âgé 
alors  de  vingt  et  un  ans,  dix  ans  avant  de  déchiffrer  la  pierre  de 
Rosette,  se  propose  de  le  traduire  et  de  le  publier  avec  quelques 
commentaires  (1). 

Il  y  a  dans  le  fonds  copte  de  la  Bibliothèque  nationale  de 
Paris,  tome  129'^,  fol.  32  à  35,  3  feuilles  du  même  précieux 
manuscrit  :  la  première  (fol.  32)  porte  à  droite  la  pagination 
pue  (2)  et  à  gauche  le  chiffre  i  (3);  la  seconde  feuille  ne  porte 
pas  de  pagination  copte;  elle  est  complète,  si  on  réunit  au 
folio  33  qui  laisse  une  lacune,  le  'fragment  folio  34  qui  la  rem- 
plit; la  troisième  feuille  (fol.  35)  est  incomplète;  on  trouve 
des  restes  de  mots  jusqu'à  la  ligne  24,  alors  que  la  page 
complète  devrait  en  contenir  42;  la  colonne  extérieure,  déchirée, 
ne  laisse  voir  que  les  lettres  initiales  au  recto  et  les  finales  au 
verso;  d'ailleurs  la  colonne  intérieure  elle-même  est  en  grande 
partie  illisible  au  verso. 

Nous  reproduisons  ces  trois  feuilles  colonne  par  colonne  et 
ligne  par  ligne,  en  numérotant  les  lignes  de  cinq  en  cinq.  Dans 

(1)  Champollion,  Observations  sur  le  catalogue  de  Georges  Zoega,  Paris,  1811. 
On  y  lit  en  outre  :  «  Dans  le  nombre  des  matériaux  qui  peuvent  conduire  à  une 
connaissance  approfondie  de  la  langue  égyptienne,...  on  doit  compter  surtout 
les  manuscrits  thébains  que  Zoega  a  publiés  dans  son  utile  et  savant  ouvrage.  ■> 

(2)  La  première  feuille  de  Zoega  est  cotée  le-lfe",  la  dernière  Tir-TIA- 

(3)  Le  manuscrit  de  Zoega  porte  des  divisions  en  chapitres.  Ainsi  le  chapitre 

III  commence  à  la  page  COH-* 


LES    APOPHTHEGMES    DES    PERES. 


169 


la  traduction,  nous  marquons  le  commencement  de  chaque 
paragraphe  d'après  la  notation  de  notre  texte,  et  nous  ren- 
voyons aux  passages  correspondants  des  éditions  latines  ou 
grecques.  On  les  trouve  dans  la  Patrologie  latine  de  Migne, 
tome  LXXII  :  Vittu  Patrum,  livre  V,  chapitres  x  et  xi,  chaque 
article  portant  un  numéro  spécial.  Pour  le  texte  grec,  nous 
renvoyons  soit  aux  Histoires  des  solitaires  égyptiens  publiées 
par  M.  Nau  dans  cette  revue  (ROC),  soit  à  la  Patrologie  grecque 
de  Migne,  tome  LXV. 

Nous  n'avons  pas  traduit  les  paragraphes  dont  le  texte  est 
trop  imparfait.  Nous  avons  donné  cette  édition  uniquement 
pour  que  les  lecteurs  de  cette  revue,  qui  ont  sous  les  yeux  le 
texte  grec  de  tant  d'apophthegmes,  puissent  lui  comparer 
quelques  textes  coptes. 


Petit  Séminaire  de  Paris. 


E.  Porcher. 


Premier  feuillet. 
Recto. 


prie 


a 


eepAi  errie  :  " 
TGHOT  Ae  2aiu)q  en 
^AMCCJooT2  eueij 
epHT  .  ^^Aiiei  eepAi 

5       erKATAAAAIA. 

ATtO  ^Ape   nOTA 
novA  (Tto  eqccjOK  u 
neT2iTovtoq  ez 
pAi  eniiovii  :  - 
10  Aq3:ooc  iicri  ot2A.\o 


TP.    BtOK    ^Apoq   II2II 

con  .  A.\.\A  eq^JAN 

TUKA    LIA    IIA(|    eTBG 
TKAKIA   ^AqAIIA 
X'tOpRI    :  '-' 

A  OVCOII  3:ii6  oreAAo 
y[e  AJxe  ov^^Axe  epoi 

X[e   eJiMAOTXAI    MA 

^  W2e  .  iiToq 

A6  neacAq  xe  uApu 


170  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

3C6  epiBAU  npojue  petoB  ^hu^hu 

eT2l20TII    IIH(t)e.  ?ll    OVCnOTAH    .   THIIA 

616  oTii  crou  uuoq  ovxai  :  - 

62Ap62   6ri6T2IBOA.  AT6I    e^lHT    IKri    211 

15  e^2C6unAi  ^yoon  uomaxoc  eBo\  en 

AU    IIAp6ll2Ap62   6  KHU6   •  ATMAT 

neiiAAo  eiieeoov  6ki2\ao  6boa  eu  n6V 

UIU    Z\l    (FOU    UIU.  UOCr    U62K0    eT[B6]    TAC 

Aqa:ooo  ou  ye  t6\  khck;  .  atov 

20     piA  Te  uuetoB  ui\  tou  eu  oveice  atc 

UIKOU.    UTAU6I  KAUAAAIÏ,e   :   - 

r'Ap  eneiuA  6TBe  urepe  ueupecBvre 

haï.  ueT'fc  poc  A6  61 U6  6UAI  e[qo]v 

BCjO    TAp    eu    TTAUpO  tO^y    eTAACFOOT. 

25      euqeipe  au   uueujB  AqKvpucce  uuaaoc 

OTKiuATUoc  uAq  UTeKKAHCiA  eq 

ne  .  A  Keo'i'A  u  xta  uuoc  •  2i:[e] 

ueueioTe  eacooc  (l)3:e  ^      uucTeve  uT6Teu 

^e  enpcoue  eKA  or  xeAK  t6tuagkh 

30     epPAciA  UA(|  eieovu  eic  esoA  •  un  T6TU 

uuoq  •  eq^yAu  uoautia  uecuuv 

cepqe  ugu  eTeprA  uu[  ]u  Avei  ikvi  u 

CIA  uuuovTe  •  ^A  puiiKUue  :  - 

pe  uxAse  U6U  Ba)K  Avovojiy  Ae  iicri  u 

35      UAq  U2UCOU  con-  puiiKuue  6Bcok 

AAAA    UeqOMI    UAII  UAV   •   ATtO   AVA 

oTuu?  ueuTq  :  -'  uAeTe  uuoov  :  '- 

eT^Au[p]3:oeic  Ae  uTeporuucTeTe 

ou  epoq  6BOA  eiTii  Ae  un^opu  [ueeo] 

40     Tex'UAAcociA  un  ov  .  AveKo  .  .  . 

(1)  Sic.  Lire  a:oOC. 


XAxe  .  ^Ape 
nenKia  ou  unuo'i 


LES    APOI'HTHEGMES    DES    PÈRES. 

Ar[TpeTiiHCT6re] 
Ae  [oiiAv  ciiAv]  : 

HT ^1 


171 


Premier  ieuillet. 
Verso- 


a 


HT   ATCeK    HCABBA 

Toii  THpq  :  - 
HTepovnu)?  Ae  en 

CABBATOH    AV2UO 

5     «c  eovtou  UH  \ii\ 

\0    MOI    HpUHKHUe- 

A  npuHKHue  ovcnu 

?H    OTjyTOpTp  '  ■" 
A   OVA    Hll2\AO   AUA2 

10     Te  H  reqoix  eqxio 

UUOC   .   XG    OVCOU 

2H  orenicTHuei 
?ajG  uoHAXoc  :  ~ 

A    OVA    A6    UUOOV    BCe 

15      p  eTeqtn^:  eqA'to 
Huoc  ■  >:e  KA 

AT    eBOA    AHA   Xe    Al 

uov  .  eic  ovecBAto 
UAC  un  love  u  neT 
20      2HU  .  neXAq 

IIAV    y.G    ej^JXe    AT(;TH 

jytocu  iiTeiee  th 
pc  ■  eBOA  xe  ATerii 


eupi  iiiiecHHv  eq 
ueTAHoi  :  ~  eq:i:a3 
uuoo  A'e   K(o   haï  e 

BOA  Ain*  OVAIIA\0 
piTHO    AH    .   AAAA    AH 

r  ovpcoue  iipeqpiioBe. 
Avto  iiBppe  :  " 

nexAV  xe  iio^i  ireA 
Ao  3:e  eK^AHHAV  ev 
^npe  ^HU  eqBHK 
eepAi  6Tne  zu   iieq 
ovo)^  uuHJ  uuoq. 
o-en  TeqovepHTe 
GOKq  enecHT  hiiav 
cpiioBpe  r-Ap  HAq  ah. 

A  ovooii  »:ooc  iioviioo' 
112  A  AO  ^e  eeiiAi  A 

HA   eO-H    OV2AAO    KA 
TA    IIA2HT   .  AVtO 

TAUov  iiuuAq  :  ^ 
Il  exe  neAAo  naq  xe 

KAAtOG  eK^Hie. 
IITO(|    Ae    AtjTtOK   e 


172 


REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 


NHCTere  chat  cm  av. 

25        ei6   6TB6   OT    ATeTIIC 
KAHAAAIÏ.6    6W6C 

iiHv  .  MAI  eT:xa)K 

GBOA    IIT6TACKHOIC 

iiTeiee  iiovoei^y  mu. 

30    AVCO    AVUeTAIIOI    AV 
3lIK(jUT   BBOA   211    TGV 
ACKHCIG    AVIiCOK    211 

ovpA^e  :  - 
A  ov[coii]  XI  unecjcH 
35     [ua]  AqAiiAxajpei 
IIT6TIIOV  eqxco  li 

IIOC   .   XH    Alir   OTA 

iiAX<JupiTHC  :  ~ 
ATCtOTu  [A]e  iicri  II 

40       ?\\0    Av[B]a)K    AT 

+Toor 

AT[aj]A[TTpHqK]cOTe 


20VII  y  G  TAi  T6  ee. 
unequoi  A6  unue 
Hve  uii2A.\o  :  ■- 
irrepe  neAAo  Ae 

IIAV  epoq    .   XG   TAI 

re  ee  eTeq  ueere  e 

poq  iiAVAAq  zmc. 

Aqeipe  uneqeujB 
KAAOJC  :  '" 

nexAq  iiAq  xg  gh 

jyAIIOMI    OT2AAO    KA 

TA  neKOTcu"!  [eKJov 

IJU^    GiTUi    IIUUAq- 

irroq  Ae  ne^^Aq 
XG  ce  TtDiiov  :  - 

nexe  n2AAo  .  xe 

KAAC   AH    IITOK    eKC 

OVA2K  iicA  norto>y 

UneAAO   .   AAAA 


Deuxième  feuillet. 
Recto. 


...  oc  ev^A[3:e]  bt 

[b]g  orenv  •  ht-  •  • 
[zeJwiyAxe  iijfjuuo 

ei  eTUHTe  .  bteb 

haï  poj  ueqKAAq  e 

uiGK  2iTOTtoq  .  eq 


He[e  uijjcepoTBiii] 

LH4   H[cepAct)iii]. 
equo[o^e ] 

HCri    AHA   [aaHIHaJ 

uij  AHA  2A[uoi  .  ne] 

3CAq    IJO^I    AHA  2AUOI 


LES    APOPHTHEGMES    DES    PÈRES. 


173 


^Axe  e^AqntoT 
iiccoq. 
10  Aq3:ooc  ucri  tvna  2auo[|j 

oT6iTe  .  :ïe  6kmat 
epoi  iKv^  1126  :  ~ 
nexAq  iiAq  xg  gimat 

15       epOK   HAGICOT  ijoe 

iJOTArreAoc 
neae  ag  ou  nesaq 
uaq  se  gkiiav  epoi 

NA^    M26    .    IITOq 

20     xve  ne^LAq  xe  iie[e] 

uncATANAc  :  ~ 

ATto  njyAace  gtiia 

iiovq  6T6KXaj  u 
Lioq  iiAi  ^Aqpetï 
■25     iiOTCHqe  eeoTii  epoi. 
neaiAq  iim  ara  ca 
Atome  .  xe  ep^yAii 
TLinpcoue  xooc 

[eu]  neqeHT  .  :\:e 
30      AiioK  uavaa[t]  rifiT 

"joon  [u]ii  niiovre 

ueqo-ii  iiToii  ?ii 

nKocuoc 
Aqxoor.  ON  3:e  ep^iJAii 
35       liptOLKi   ovco^ 

i^A  nuAv  iipovee 


se    6IJA2UOOC   2U)tJUIl 
2M    Tpi    HA^    IIOVO 

eijy  .  nesAq  iiAq 

IHFI    Ail  A   AAIIIHA   XG 

iiiu  PAp  neiiTAqqi  n 

XOeiC    IJTOOTII    T6 

iiov  .  nuovTe 

iiTpi  .  iiToq  ou  ne  n 

UOTT6   621  BOA  :  ^ 
AqSOOC   ou    UO'I    AUA 
eTAPpiOC    .  XG   OTUOCr 

U6U  ne  ue^yAUA  a 
x\i  poov^y  :  ~ 
UToq  ou  Aqsooc  xg 
Api  nueeve  iioroei^ 
iiiu  iiTeKo-iuei  e 

BOA   211    CtOUA  :  - 

ATco  iinpputoB^ 

IITKOAACIC    II^Ae 
1162   •  AVtO    un    IIOB6 
UA0VC02    211    TeK^'V 

A" H  •  Aqsooc 

iiŒi  AUA  oecoAopoc 

nAU26IIATCOII. 
XG   ep^AII    UIIO'/ 

Te  (OU  epou  iiueuA 
U6AIA  eTBe  U6>y 

AUA   .   un    UGX 
UAAtOCIA  ejyAV 
^ytone  eu'I'AAAei. 


174 


REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


quA^tune  eu  ov 

^1    UUMTIJOTTe. 
A   AHA    BHCApiOU    XO 

40  OC  equAuov  •  a:e 
^jye  enuoMAxoc 
ejytone  mbaa  Tupcj 


HTUUACrUO'OU 
AU    60T2CAI. 

Aqxooo  iicri  aiia  ee 
toiiA  6TBe  ee  e-re 
pe  newîHT  cpoBT 
GTeeecopiA  uniioTTe. 


Deuxième  feuillet. 
Verso. 


a 


X'UA 

[AcoTir.e].  .  .uoij  gboa 

[eu nA]eoc  ht 

[cApg]  :  - 
5     [a  20iisie]  ijiiecijnr  ni 

pAï.e    IIOTOei^    IIAIIA 
IUJ2AIJUHC    nKOJ 

AOJBOC  .  xe  ueq 
KA  riequeere  e^A 

10     xe  2M2tDB  enAnei 
Kocuoc  lie. 
ATiju.nea:AT  UAq  xg 
TuerxApicTA 
uniJovTe  .  A  Tne 

15     -f-  MuececooT  iieA? 
Mc.on  Tepoune. 
ATUJ  A   II  BU  I  je  cco. 
ATU)    CeUATATe    BUT 
2ATe    GBOA   .   ATU) 

20     uecuHT  tiAcreu  nev 


>yA[p]oq  .  20TAII  [eq] 
^AiiTU(rucrou 
eAeepATq  epoov- 
^yAqcrenu  eAAe  ee 

pAi  2i2i:u  n^HU  iiq 
UOT2U  :  - 
TAi  Te  TA2e  2U)  ei2 

UOOC   2U    TApi    .   eiMAT 

euueeve  eeooT  er 

KtoTe  epoi  :  ^ 
Avco  ei^yAUTUtru 
(POU  epooT  ^AicreuH 
encDT  epATq  un 
iiovTe  2ITU  ne^ 

AHA   .  AVOJ    jyAlOV 

:^Ai  iiTooTq  un 
XA.XG  :  '- 

lieOTII   OT2AA  )    Il 

peq^ueice  2ii 
;yiHT  •  equovKe 


LES   APOPHTHEfiMES    DES    PERES. 


175 


nexAq  Ae  iiav  ii(ri 
iVna   ltU2AIIWHC  .  2ce 

TAi  Te  ee  uneniiA  e 

25       TOVAAB   •   ^AV^a) 

ne  iJBppe  HceTAve 

BHT  2ATe  6BO\    211 
OOT6    UHHOVTe   '.   " 
AVXÛOC    on    GTBHHTq 

30     a:e  ^^laq.'yojAK  ut 

KIHqTB    HBip   CIIAV 

6TBip  noTOJT  .  eueq 
noi  epe  nequeere  c 
poBT  eTeeeujpiA. 
35   AqxooG  iicri  aha  ito 

eAHHHC    nKOAOBOC 

3:e  eiTirra)!!  evpa) 
ue  eqeuooc  2ApATq 
iioT^ymi  .  eq 

40       IIAV    62A2    HOVpiOII 
UN    2ll3:ATBe    6VIIHV 


lieu  uiioq  lu  iieq 
cojuA  .  iiqo 

Ae    AU    UAKpiBUC    ^11 

iiequeeve  :  - 

AqBCUK    A6    ,"JA   AllA 
ItU^AUllHC   IIKOAU 

Boc  .  Aqxuovq  eTÎBe] 

npillJUB,^J    .   AVtO 

AqctoTU  en^A:xe 
iiTOOTq  AqKOTq  e 
Teqpi  :  - 
AqpiicoB^  Ae  Ae  u 

TA   AllA    lUUeAIIUUC 

xooc  iiAq  Ae  ov  •  Aq 
BLUK  ou  eAiiovq- 
Avco  AqccoTU  eu 

^AAe    IITOOTt|    •   A(| 

KOTq  eTeqpi  •  AVto 
AqpntoB^  un^A 
Ae  ou  :  - 
AVto  irreiee  iiov 
UHH^e  ucon  eq 


Troisième  feuillet. 
Recto. 

in    nUA    6TUUAV.  T.     •     • 

nexAq  UAq  [2ce]  un  ii.    •    • 

UAV   ei    211   Tpi    n2H  K-     •     • 

Be  ^oou  iiuuAi-  ne-    •    ■ 


176  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

5       epi^AM   OTA  Ae   61   ifJA  n 

pOI    .   H    MTAGI    GBOA   2IJ  11 

TApi  ueio'MTq  :  --  a 

ne2:Aq  mai  xe  uneq  a 

ernoTAcce  kiak  e  z 

10       1162  .  AAAA   210C  A[q]  .... 

orner^An  ne  :  '^  

n63:Ai  iJAq  3^6  ov  

n6  n6i:yA3:e  -ne  

îCAq  xe  ep^Aii  npiu  n 

15     ue  2ice  en  oretoB  

211  TeqcroLi  •  ^Aq  ta  ...    . 

o^MTq  ii[iia]t  iiiu  [6]  ov-    •    .    • 

TeqiiApxpiA  uuoq.  ta.    .    .    • 

epe   AH  A  CIA0TAM06  ^H-     •     •     • 

20       2UOOC  [2]unTOo[T]  ATX.     .     .     • 

IICIUA   .   AqSCUK  MO-     •     •     • 

ïicri  n[6quAe]HTHC  ah-    •    •    • 


jyA [piA]c  e[ov]Ai  ^, 

a[koiiia 


Troisième  feuillet. 
Verso. 


oc  eTB[6]B   .    .    .    AC3i:OOC 

.  K  OM    2Ce    UIITAN    LIUAV 
IIA  UneiUA    IJTUIJT 

H  ATpOOT^    .   ACXtJU 

I  TAp  uuoc  iio'i  TerpA 

6  (t)H  3:6  .  n6TA2epATq 


LES    APOPIITHEGMES    DES    PÈRES.  177 


15 


20 


•Zd 


•  iiei  iiiXpeqtrtD'yT  un 

•  I  :  '-  iKoc  ll(|^n  :  - 

Il  eiipeajp  en  ovetoB 

•Ail  ll<|()VOII2   6BO\   Ail. 

[riOlJBlOO    PAp   OVOAAAC 
CA    IIC;   .  AVA()()(; 

IIAII    eiTII    lip<;(j'I-AA 
AHI    AAV(=IA    .   AAAA 

TGOAAAGCA   OVIl    211 

•    •    AU iieilTC 

Mil  2 (ÎVIK;^ 

•Il  lie  OVIl 

XA.  OU    fiV 

•t)COII  AIIOII 

toiin  tipoii 

AOIJ  IIIIUA 

•UUON  THOAAAC 


on 


TRADUCTION 


[Un  des  vieillards  a  dit  :  «  Quand  nous  nous  réunissions  en- 
semble au  début,  nous  parlions  par  utilité,  nous  nous  tenions 
à  part  et  nous  nous  élevions  vers  le  ciel].  {Fol.  I  r"  a,  ligne  2)  (1) 
Mais  maintenant  quand  nous  nous  réunissons  ensemble,  nous 
nous  abaissons  à  la  détraction  (-/.a-aXa/aâ)  et  cliacun  s'obstine 
à  entraîner  son  voisin  dans  l'abîme.  » 

-'  (Ligne  10)  (2)  Un  vieillard  dit  :  «  Si  l'iiomme  intérieur  est 
vigilant  (vr,?£i),  il  peut   alors  préserver  l'iiomme   extérieur. 

(1)  PL.,  t.  LXXIII,  col.  931,  livre  V,  ch.  x,  n"  105;  HOC,  t.  XIY  (1909),  p.  302, 
n.  238. 

(2)  PL.,  ir  lUG;  ROC.  11°  239. 

OIllENT   ClIRÉÏIliN.  12 


178  REVUE  DE  L  ORIENT  CHRÉTIEN. 

Mais  si  cela  n'est  pas,  gardons  de  toutes  nos  forces  notre  langue 
de  tout  mal.  » 

(L.  19)  (1)  Il  dit  encore  :  «  Il  est  besoin  {'/_pdx)  d'œuvre 
spirituelle  (zv£U[;-aTtxiv).  Car  c'est  pour  cela  que  nous  sommes 
venus  ici.  Celui  qui  professe  de  la  bouche  et  qui  n'accomplit 
pas  l'œuvre,  court  un  danger  (yivGuvcç).  » 

(L.  27)  (2)  Un  autre  de  nos  Pères  dit  :  «  Il  faut  que  l'homme 
ait  un  ouvrage  (àpvacria)  dans  son  intérieur.  Si  en  effet  ([j.év) 
il  est  occupé  à  l'ouvrage  de  Dieu,  l'ennemi  vient  (fjiv)  chez 
lui  quelquefois,  mais  (xWi)  il  ne  trouve  pas  de  place  pour  y 
demeurer.  Mais  (U)  s'il  est  dominé  et  subit  la  captivité 
(ar/[j.aXw(jia)  de  l'ennemi,  l'esprit  {r.^nuij.a}  de  Dieu  vient  vers 
lui  souvent,  mais  (àXAâ)  ne  trouvant  pas  de  place  pour  lui 
à  cause  de  la  malice  {y.av.ix},  il  s'en  va  (àvaywpst).  » 

{Fol.  I  r°  b,  ligne  6)  (3)  Un  frère  demanda  à  un  vieillard  : 
«  Dis -moi  une  parole,  de  quelle  façon  serai -je  sauvé?  » 
Celui-ci  répondit  :  «  Faisons  les  plus  petites  actions  avec  soin 
(g-o'jctX  nous  serons  sauvés.  » 

(Ligne  14)  (4)  Des  moines  {ij.z^ocybç}  d'Egypte  vinrent  à 
Scété  :  ils  virent  les  vieillards,  poussés  par  leur  grande  faim  à 
cause  du  régime  monastique  (âWr^a^),  manger  avec  passion  : 
ils  en  furent  scandalisés  (a/.avoaXiî;£îv).  Quand  le  prêtre  (TipsaSû- 
Tspcç)  sut  cela,  il  voulut  les  guérir.  Il  prêcha  (/.Yipyac-stv)  au 
peuple  (Xaiç)  dans  l'église  (è'/.xX-^aia) ,  en  disant  :  «  Jeûnez 
(v^aT£Û£tv),  prolongez  votre  discipline  (àWr^cziç)  et  votre  régime 
{-oM-eia),  mes  frères,  [tant  que  ceux  d'Egypte  ne  sont  pas 
partis].  » 

Ceux  d'Egypte  voulurent  partir;  mais  il  les  retint.  Et  (ce) 
quand  ils  eurent  jeûné  (vr;aT£Û£iv)  le  premier  jour,  ils  eurent 
faim.  [Ils  jeûnèrent  deux  jours,  tandis  que]  ceux  de  Scété 
jeûnèrent  toute  la  semaine  (cra56a-ov).  Quand  ils  eurent  atteint 
le  samedi  (aâSSa-sv),  les  gens  d'Egypte  prirent  place  pour 
manger  avec  les  vieillards.  [Un]  des  Égyptiens  mangea  d'une 
manière  désordonnée.  Un  des  vieillards  prit  sa  main  en  disant  : 
«  Mange  avec  discipline  (èT^ia-r^ir/;),  comme  un  moine(wç  [xo^ccyôç).  » 

(1)  PL.,  n"  107;  ROC,  n°  210. 

(2)  PL.,  n°  108;  ROC,  n°  24]. 

(3)  Ce  paragraphe  est  liors  série. 

(4)  PL.,  n°  109;  ROC,  n°  242. 


LES  APOPHTHEGMES  DES  PÈRES.  179 

Celui-ci  (l'un  d'eux)  repoussa  sa  main  en  disant  :  «  Laisse-moi, 
Père;  je  meurs;  toute  la  semaine  (i6oi[j.aç),  je  n'ai  rien 
mangé  de  chaud.  »  Il  leur  dit  :  «  Si  vous  êtes  fatigués  à  ce  point 
parce  que  vous  avez  jeûné  (v^œ-îjeiv)  deux  fois,  pourquoi 
vous  scandalisez-vous  (ay.avsaXiLsîv)  des  frères  qui  ont  observé 
leur  discipline  (àV/.r^aiç)  de  cette  façon  pendant  tout  le  temps?  >■> 
Ils  se  repentirent  (iJ.£Tavc£îv),  furent  édifiés  de  leur  discipline 
(âV/.r^ffiç),  et  s'en  allèrent  avec  joie. 

{Fo/.  1  V"  a,  ligne  31)  (1)  Un  frère  prit  l'habit  (77-^1^^),  et 
s'isola  (àvx7wp£îv)  aussitôt,  en  disant  :  «  Je  suis  un  anachorète 
(àvaxwprj-:-(î;).  »  Les  vieillards  l'apprirent;  ils  vinrent,  le  sai- 
sirent, [l'obligèrent  àj  circuler  dans  les  cellules  des  frères  en 
faisant  pénitence  (tjLôTavcsîv)  et  disant  :  «  Pardonnez-moi  :  je  ne 
suis  pas  un  anachorète  (àvaxwprjrr,?),  mais  (àAAâ)  je  suis  un 
homme  pécheur,  et  un  novice.  » 

{Fol.  I  v°  b,  ligne  8)  (2)  Les  vieillards  ont  dit  :  «  Si  tu  vois 
un  jeune  homme  monter  vers  le  ciel  de  sa  volonté  propre, 
saisis  son  pied,  et  tire-le  à  terre,  à  l'endroit  même  :  car  la 
chose  n'est  pas  utile  pour  lui.  » 

(Ligne  16)  (3)  Un  frère  dit  à  un  grand  vieillard  ;  «  Je  vou- 
drais. Père,  trouver  un  vieillard  selon  mon  cœur  pour  mourir 
avec  lui.  »  Le  vieillard  lui  dit  :  «  C'est  bien  (y.aXwç)  ce  que  tu 
demandes?  »  L'autre  assura  qu'il  en  était  ainsi,  mais  il  ne  com- 
prenait (vostv)  pas  la  pensée  du  vieillard.  Lorsque  le  vieillard 
vit  que  c'était  cela  sa  pensée,  qu'il  avait  bien  (/.aAwçi  agi,  il 
lui  dit  :  «  Si  tu  trouves  un  vieillard  selon  ton  désir,  veux-tu 
rester  avec  lui?  »  Et  (oé)  il  répondit  ;  «  Oui,  certainement.  »  Le 
vieillard  dit:  «  Ce  n'est  donc  pas  pour  que  tu  suives  la  volonté 
du  vieillard,  mais  [pour  qu'il  suive  la  tienne]...  » 

{Fol.  -2  r"  a)  ...  Pour  qu'à  une  parole  utile  ne  se  mêlent  pas 
des  paroles  étrangères,  pour  cela  même,  il  ne  laisse  pas  son 
voisin  s'attarder  auprès  de  lui;  et  s'il  vient  lui  poser  une  ques- 
tion, il  le  renvoie. 

(Ligne  10)  (  li  Abba  Hamoi  dit  à  Abba  Schoi  (.j)tout  au  début  : 

(1)  PL.,  n°  110;  nOC,  n"  243. 

(2)  PL.,  n»  111;  ROC,  n"  244. 
(3j  PL.,  n"  112;  ROC,  n"  245. 

(4)  PL.,  ibid.,  col.  933,  livre  V,  cli.  .\i,  n"  4;  PG.,  t.  LXV,  col.  123,  2. 

(5)  Grec  :  'Hiaia  'Aasto.  Lat.  :  Arsenio. 


180  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

«  Comment  me  vois-tu?  »  Celui-ci  dit  :  «  Je  te  vois,  mon  Père, 
comme  un  ange  (â'YYcXoç).  »  Et  [oé)  plus  tard  il  lui  dit  encore  : 
«  Comment  me  vois-tu'?  »  Mais  {U)  l'autre  répondit  :  «  Comme 
Satan.  Car  la  bonne  parole  que  tu  me  dis  est  comme  une  épée 
qui  pénètre  en  moi.  » 

(Ligne  26)  (1)  Abba  Salonis  (2)  dit  :  «  Si  l'homme  ne  dit 
pas  dans  son  cœur  :  Je  suis  seul  avec  Dieu,  il  n'obtiendra  pas 
le  repos  dans  le  monde.  » 

(Ligne  34)  (3)  Il  dit  encore  :  «  Si  l'homme  veut  jusqu'au 
temps  du  soir,  il  parviendra  à  une  mesure  de  divinité.  » 

(L.  39)  (1)  Abba  Bessarion  dit  sur  le  point  de  mourir  :  «  Il 
faut  que  le  moine  (i^cvayôç)  soit  tout  yeux,  comme  les  Chéru- 
bins et  les  Séraphins.  » 

{Fol.  2  r°  b,  1.  3)  (5)  Abba  Daniel  voyageait  avec  Abba 
Hamoi.  Abba  Hamoi  dit  :  «  A  quel  moment  serons-nous  assis 
nous-mêmes  dans  notre  cellule?  »  Abba  Daniel  lui  dit  :  «  Qui 
donc  nous  enlèverait  le  Seigneur  actuellement?  Le  Dieu  de  la 
cellule  est  aussi  le  Dieu  du  dehors.  » 

(L.  16)  (6)  Abba  Évagrius  dit  :  «  C'est  une  grande  chose  de 
prier  sans  inquiétude.  « 

(L.  20)  (7)  Le  même  dit  encore  :  «  Pense  en  tout  temps  à  ta 
sortie  hors  du  corps  (dwij.a),  et  n'oublie  pas  le  châtiment  (-/i- 
Aaaiç)  éternel  :  alors  le  péché  ne  demeurera  pas  dans  ton  âme 
{ùu'/r^).  » 

(L.  28)  (8)  Abba  Théodore,  de  Enaton  (9)  (Iwaiov),  dit  :  «  Si 
Dieu  nous  impute  nos  négligences  [à^jAlzia)  au  sujet  de  la 
prière,  et  les  distractions  {y.l'/_i).7.'/Mc:iy.)  qui  arrivent  quand  nous 
psalmodions  (d^aXAsiv),  nous  ne  pourrons  pas  être  sauvés.  » 

(L.  39)  (10)  Abba  Théonas  dit  sur  la  manière  dont  notre  cœur 
s'occupe  de  la  contemplation  (Oswpb)  de  Dieu... 


(1)  PL.,  ir  5;  PG.,  col.  133,  1. 

(2)  Grec  :  àgêâ;  'AJ.wvtoç. 

(3)  PL.,  n°  6;  PG.,  col.  133,  3. 

(4)  PL.,  n"  7;  PG.,  col.  141,  11. 
(d)  PL.,  n°  8;  PG.,  col.  156,5. 

(6)  PL.,  n°  9;  PG.,  col.  174,  3. 

(7)  PL.,  n"  10;  PG.,  col.  174,  4. 

(8)  PL.,  n"  11;  PG.,  col.  198,  3. 

(9)  Monastère  près  de  la  mer,  à  neuf  milles  d'Alexandrie. 

(10)  PL.,  n°  12;  PG.,  col.  198. 


LES    xVPOPHTIIEGMES    DES    PÈRES.  181 

{Fol.  2  v"  a,  1.  5)  (1)  Les  frères  tentèrent  (-sipàCeiv)  une  fois 
Abba  Jean  le  Nain  (-/.oAoSiç),  parce  qu'il  ne  permettait  pas  à  sa 
conscience  de  parler  des  affaires  de  ce  monde  (7i7i;.sç).  Et  ils 
lui  dirent  :  «  Nous  rendons  grâces  (i>/o:piffTsïv)  à  Dieu.  Le  ciel  a 
envoyé  souvent  de  la  pluie  cette  année,  les  palmiers  ont  bu, 
et  ils  produiront  des  rameaux  pleins  de  sève;  et  les  frères  trou- 
veront leur  ouvrage  manuel.  »  Mais  [U)  Abba  Jean  leur  dit  : 
«  Telle  est  la  manière  du  Saint-Esprit  (Tcveuixa).  On  se  renouvelle 
et  on  produit  des  rameaux  verts  par  la  crainte  de  Dieu.   » 

(L.  29)  (2)  On  dit  à  son  sujet  qu'il  tressait  la  matière  de 
deux  corbeilles  en  une  seule,  sans  s'en  apercevoir  (vostv),  sa 
pensée  étant  occupée  de  la  contemplation  (Osojpia). 

(L.  35)  (3)  Abba  Jean  le  Nain  a  dit  :  «  Je  ressemble  à  un 
homme  assis  au  pied  d'un  arbre,  qui  voit  beaucoup  de  bêtes 
féroces  (ÔYjpiov)  et  de  reptiles  venir  vers  lui;  comme  il  ne 
peut  pas  se  dresser  contre  elles,  il  se  hcàte  de  monter  dans 
l'arbre  pour  se  sauver.  Telle  est  ma  manière  aussi,  quand  je 
suis  assis  dans  ma  cellule,  et  qu<'  je  vois  les  pensées  mau- 
vaises m'entourer.  Ne  pouvant  rien  contre  elles,  je  me  hâte 
de  fuir  aux  pieds  de  Dieu  par  la  prière,  et  je  suis  sauvé  de  l'en- 
nemi. » 

[Fol.  2  V"  b,  \.  18)  (4)  Il  y  avait  un  vieillard  souffrant  à 
Scété,  non  seulement  ([jiv)  tourmenté  dans  son  corps  (crw[;.a), 
mais  encore  {U)  manquant  de  fixité  [çny.ç>ér^z)  dans  son  esprit. 
Il  alla  vers  Abba  Jean  le  Nain  (7.0X086?),  il  le  questionna  sur 
l'oubli,  il  entendit  sa  parole,  et  s'en  retourna  dans  sa  cellule. 
Mais  {U)  il  oublia  ce  qu'Abba  Jean  lui  avait  dit.  Il  retourna 
pour  l'interroger;  il  entendit  sa  parole  et  revint  à  sa  cellule.  Il 
oublia  encore  ce  qu'il  avait  dit  et  ainsi  un  grand  nombre  de 
fois 

{Fol.  3  v^^  a,  1.  2)  (3)  ...Il  lui  dit  (je  lui  dis)  :  «  Quand  je 
suis  dans  ma  cellule,  le  deuil  est  avec  moi;  mais  [oi]  si  quel- 
qu'un vient  chez  moi,  ou  si  je  sors  de  ma  cellule,  je  ne  le 

(1)  PL.,  n»  13;  PG.,  col.  -207,  10. 
(-2)  PL.,  n"  14;  PG.,  col.  207,  11. 

(3)  PL.,  ibid.,  col.  806,  livre  III,  n»  208;  PG.,  col.  207,  12. 

(4)  PL.,  ibid.,  col.  934,  livre  V,  ch.  xi,  n"  15;  PG.,  col.  210,  18. 

(5)  PL.,  ibid.,  col.  036,  n»  26;  PG.,  col.  376,  2. 


182  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

trouve  plus.  »  Il  me  dit  :  «  11  ne  t'est  pas  soumis  (ûTîCTâffasiv) 
pour  toujours;  mais  tu  l'as  comme  d'emprunt.  »  Je  lui  dis  : 
«  Que  veut  dire  cette  parole?  »  Il  dit  :  «  Si  l'homme  prend 
de  la  peine  dans  une  œuvre  autant  qu'il  peut,  il  trouve  (ce 
qu'il  cherche)  chaque  fois  qu'il  en  a  besoin.  » 

(Ligne  19)  (1)  Pendant  qu'Abba  Silvain  résidait  dans  la 
montagne  de  Sinaï,  son  disciple  (Zacharie)  sortit  pour  son 
service 

{Fol.  3  v°  b,  1.  1)  (2)  Elle  (Synclétique)  disait  encore  :  «  Nous 
n'avons  pas  ici-bas  la  sécurité  ;  car  l'Écriture  (yp»?"^)  dit  :  Que 
celui  qui  est  debout,  voie  à  ne  pas  tomber  (3)...  » 

(1)  PL.,  n°  28;  PG.,  col.  409,  4. 

(2)  PL.,  11°  34. 

(3)  I  Cor.,  X. 


REPERTOIRE  DES  SALAM  ET  MALKE'E 

CONTENUS    DANS    LES    MANUSCRITS    ÉTHIOPIENS 
DES    BIBLIOTHÈQUES    d'eUROPE 


Le  présent  travail,  comme  son  titre  l'indique,  est  un  simple 
répertoire  des  principales  poésies  éthiopiennes,  désignées  sous 
le  nom  de  salam  (Cif\T*  •)  et  malke'e  {tm^Yi'ji^  :).  Il  a  un  but 
tout  pratique  :  celui  d'aider  à  l'identification  de  ces  pièces  ré- 
pandues en  très  grand  nombre  dans  les  manuscrits;  il  ne  vise 
nullement  à  jeter  un  nouveau  jour  sur  l'art  et  la  science  de  la 
poétique  qui  les  a  inspirées. 

Plusieurs  auteurs,  déjà,  ont  essayé  de  soulever  le  voile  qui 
couvre  cette  dernière  et  de  lui  arracher  ses  secrets.  Ludolf,  que 
n'arrêta  aucun  problème  de  la  littérature  éthiopienne,  le  tenta 
jadis,  à  la  fin  du  xviii''  siècle,  avec  l'aide  de  son  scribe  le  moine 
Grégoire.  Plus  récemment,  le  professeur  Ignazio  Guidi  de  Rome 
a  renouvelé  la  tentative  (1).  Le  premier  il  nous  a  donné  des 
exemples  de  tous  les  genres  usités  dans  cette  poétique  et 
Monsieur  Grébaut  a  publié  à  ce  sujet  une  note  pour  les  lecteurs 
de  la  Revue  de  l'Orient  Chrétien  (2).  Nous  renvoyons,  pour 
l'instant,  à  ces  travaux,  ceux  qui  voudraient  avoir  quelques 
renseignements  sur  la  métrique,  le  rythme,  la  rime  chez  les 
éthiopiens.  Nous  nous  bornerons,  pour  notre  part,  à  quelques 
indications  sommaires  sur  le  genre  des  pièces  que  nous  avons 
réunies. 

Le  nom  de  salâm.  (rtAî^  '),  louange,  est  le  terme  générique 
dont  on  se  sert  pour  désigner  les  poésies  composées  à  la  louange 


(1)  Rendiconti  délia  Reale  Accademia  dei  Lincei,  Classe  di  scienze  morali,  sto- 
riehe  e  filologiche,  1900. 

(2)  Revue  de  l'Orienl  Chrétien,  t.  XIV,  1909,  pp.  90-98. 


184  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

de  Noire-Seigneur,  de  la  Vierge  ou  encore  de  personnages  saints 
ou  vénérables.  Bien  qu'usitées  dans  certains  offices  religieux, 
ces  compositions  n'appartiennent  pas  à  la  liturgie  proprement 
dite  et  ne  font  pas  partie  de  l'antiphonaire  ecclésiastique  le 
'^17170  •■  .Ç,'^  "  Recueil  d'antiennes.  Comme  nos  hymnes  reli- 
gieuses, les  salam  chantent  la  sainteté,  la  vertu  de  ceux  en 
l'honneur  desquels  ils  ont  été  écrits;  ils  célèbrent  la  puissance 
qu'ils  ont  manifestée,  ils  implorent  la  bonté  dont  ils  furent  les 
bénéficiers  ou  les  dispensateurs. 

Des  épisodes  tirés  de  l'histoire,  fournissent  habituellement  le 
thème  de  ces  louanges  et  de  ces  prières  :  parfois  aussi  des  com- 
paraisons empruntées  à  l'Écriture  en  font  le  sujet.  Parmi  les 
différents  procédés  littéraires  utilisés  par  les  poètes  éthiopiens 
pour  célébrer  les  saints,  il  en  est  un  tout  à  fait  original,  unique 
en  son  genre,  appelé  à  raison  de  sa  forme  «/«Alnh  ■',  image, 
portrait.  Il  consiste  à  décrire  les  principaux  membres  et  organes 
du  corps  d'un  saint,  en  exaltant,  au  cours  de  cette  peinture,  les 
vertus  et  les  dons  merveilleux  dont  ces  membres  ou  organes 
furent  le  siège  ou  l'instrument.  Il  est  d'un  usage  très  commun, 
il  est  surtout  employé  pour  suppléer  au  manque  de  documents 
spéciaux  fournissant  matière  à  louange. 

Tous  les  salam,  dont  nous  parlons  ici,  y  compris  le  malke'e, 
appartiennent  au  rythme  connu  dans  la  poétique  éthiopienne 
sous  le  nom  de  oc\\  -',  ami,  familier.  L'appellation  de  ce 
rythme  provient  sans  doute  de  son  emploi  fréquent.  Ce  n'est 
pas  toutefois  qu'il  serve  à  traiter  des  sujets  bien  divers;  il  est 
presque  exclusivement  usité  pour  la  confection  des  salam;  très 
rarement,  nous  le  rencontrons  dans  la  chanson.  Cette  dernière 
emploie  de  préférence  le  rythme  aotp^ii  î,  éloge,  ou  le  rythme 
i^Art.  •",  Trinité.  Fait  à  noter,  malgré  la  popularité  de  ce  genre 
de  littérature,  attestée  par  une  foule  de  manuscrits,  dabtara  et 
lettrés  n'estiment  point  ces  sortes  de  composition.  Elles  ne 
sont  pas  improvisées,  en  effet,  comme  les  autres  poésies.  De 
plus,  l'art  du  rtî^Ç  :  aiC4*  ",  c'est-à-dire  le  talent  de  mêler 
ingénieusement  la  cire  rt9"V  ••  à  l'or  flïC4»  •*,  le  sous-entendu 
à  un  sens  apparent,  cet  art  n'y  a  point  de  place.  Le  trait  spirituel 
ou  malicieux  connue  la  plaisanterie  en  sont  bannis;  les  sept 
procédés  classiques  de  la  dissimulation  scientifique  n'y  trouvent 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM   ET    MALKE'e.  18o 

pas  leur  emploi  ;  rien  ne  peut  y  faire  éclater  la  verve  poétique 
telle  que  la  conçoivent  les  lettrés  éthiopiens.  Là  sont  tous  les 
motifs  et  les  motifs  uniques  de  cette  défa\'eur.  La  comparaison 
du  nombre  de  salâm  que  nous  possédons  avec  celui  des 
pièces  appartenant  aux  autres  rythmes  peut  sembler  contredire 
cette  assertion;  mais  elle  n'en  est  pas  moins  exacte.  L'impro- 
visation qui  préside  à  la  confection  des  4*3l  ■•  est  cause  que 
nous  n'en  avons  pas  de  recueil.  Cette  improvisation  est  consi- 
dérée comme  capitale  en  cet  art  et,  pour  en  assurer  la  garantie, 
les  dabtaro  poètes  évitent  de  transcrire  leurs  compositions  (1). 
Le  rythme  du  salcmi  établi  sur  celui  du  och  •'  <-'st  constitué 
par  cinq  vers.  Mais  à  rencontre  de  la  plupart  des  autres  genres 
de  poésie  qui  n'admettent  qu'une  seule  strophe,  les  salâm 
peuvent  en  avoir  plusieurs.  Les  salam  du  genre  malke'e  sont 
ceux  qui  en  comptent  le  plus  :  les  différentes  parties  du  corps 
qu'il  leur  faut  chanter  en  nécessitent  parfois  une  quantité 
considérable.  Nous  avons  recueilli  la  liste  des  divers  membres 
et  organes  célébrés,  nous  en  donnons  ci-après  la  nomenclature, 
■en  indiquant  aussi  les  idées  évoquées  soit  au  début  soit  à  la 
fin  de  ces  mêmes  pièces. 

I-  llhC  •■  Renommée.  '1.  b'iiï^  ■•  Conception. 

3.  A,^^  ••  Naissance.  4.  ^àC^  \  Chevelure. 

5.  Chtl  ••  Tête.  6.  If:  -.  Visage. 

'^i-  'f'^'î'fl^  ••  Cils,  Paupières.  8.  hà^l^  •  Veux. 

'^-  ïxàWi  •■  Oreilles.  10.  <wA-1hrlfi  ••  Joues. 

11.  hdVÇ  -•  Narines,  Nez.  12.  hÇ'PC  '  Lèvres. 

13.  h^  :  Bouche.  11.  hlï^l  '  Dents. 

15.  A^^  !  Langue.  1(3.  /^A  •■  Voix,  Parole. 

H-  htl^'YdM  '  Souftle.  18.  r-C^  '  Gorge. 

19.  \\f\i!:  t  Cou.  -20.  iro^\\éJ\r  ••  Épaules. 

^21.  wn'î  !  Dos.  22.  ltxi*ny:h  '  Poitrine. 


->'5. 


/hd'î  '  Sein.  24.  h?i^.fl>-  -•  Mains. 


(1)  Nous  possédons  cependant  certains  recueils  de  4»i  :,  tel  celui  contenu 
•<!ans  le  manuscrit  145  de  la  collection  d'Antoine  d'Abbadie,  publi»'  par  le  pro- 
fesseur Ignazio  Guidi.  Mais  c'est  là  un  recueil  fait  par  l'auteur  même  de  cette 
collection.  Les  éthiopiens  n'en  ont  point  composé;  nous  n'avons  relevé  aucune 
compilation  de  ce  genre,  duo  à  un  lettré  éthiopien,  dans  tous  les  manuscrits 
«iiue  nous  possédons  en  Europe. 


186 


REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


25. 

«wïHCd  ••  Bras. 

26    W-CÇ* 

27. 

"ixOD^  :  Avant-bras. 

28.  ^^;lh  ! 

29. 

M-nd  ••  Doigts. 

30    hK^i 

31.  in  î  Côté. 

33.  A*!!  î  Cœur. 

35.,;hA.','  :  Esprit. 

37.  hxi-nc^  '  Nombril. 

39.  h^^K'  '  Molets,  Jambes. 

41.  h'hPC  '•  Pieds. 


43.  h^.-no  •■  hhPC  •'  Doigts  de  pieds 


Virginité. 


Coudes. 
Paume   de    la 

main. 
:  h^  :  Ongles 
de  la  main. 
hC/**  ••  Ventre. 
W-A^^  ••  Reins. 
h^(h^  :  Entrailles. 
fti^  :  Lombe. 
h'iïi'ln  '  Genoux. 
<w>hf  J^'  !  Plantes    des 

pieds. 
44.  KX-4.^  :  hTiPC  s 
Ongles  des  pieds. 
46.  J^9°  i  Stature. 
48.  njÇ"*  ï  /*'P  '•  Cadavre. 
50.  0^'^  :  ïçft  î  Trépas. 
52.  OD^-HC  '  Tombeau. 


32 
34 
36 
38, 
40. 
42. 


45.  rt^7fl>*  :•  Talons. 
47.  </»Alnh  -•  Image. 
49.  J^^*7AÇ 

51.  *7'>H'^  î  z**^  :  Funérailles. 

Chaque  numéro  de  la  liste  ci-dessus  fournit  le  plus  ordi- 
nairement le  motif  d'une  strophe.  II  n'existe  pourtant  pas  un 
canon  rigoureux  à  cet  égard  et  les  auteurs  sont  entièrement 
laissés  à  leur  inspiration.  C'est  ainsi  que  le  saUim  à  Fasiladas 
placé  sous  le  n*'  284  ne  compte  que  44  membres;  celui  de  saint 
Jean,  n°  227,  en  a  seulement  23,  et  celui  de  saint  Mercure, 
n"  41,  n'en  possède  que  22.  Les  poètes  récapitulent  parfois  du 
reste  ce  chiffre  et  il  leur  arrive  même  de  consacrer  une  strophe 
à  ce  total.  C'est  ce  que  fait  l'auteur  du  n"  375  : 


Salut  aux  quarante-trois  membres  do  ton  image. 

Chaque  strophe  débute  par  une  exclamation  de  louange  en 
l'honneur  du  membre  qui  fait  son  objet.  Après  cette  apos- 
trophe que  le  talent  de  l'écrivain  s'efforce  de  poétiser  de  son 
mieux,  c'est  une  prière  de  demande  ou  d'action  de  grâces  ou 
l'expression  de  tout  autre  sentiment  pieux,  sans    qu'il  y  ait 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e  187 

ordinairement  le  souci  d'établir  un  lien  avec  la  pensée  du  début. 

^Sa////  à  tes  lèvres  qui  aimèrent  à  parler 
le  langage  de  la  simplicité  de  la  colombe  et  celui  de  la 

[prudence  du  serpent, 
Claude,  martyr,  qui  as  admirablement  lutté 
avec  tes  proches... 

rtA9"  ■  ({^r  •  AK?iHî:h  ••  ViA^  « 

[*q^u^  ... 

Salut,  salut  à  tes  deux  oreilles 

et  à  tes  joues  dont  le  parfum  remporte  sur  r/niile  de  Vam- 

[poule 

Théodore,  martyr. . . 

Nous  avons  adjoint  aux  saUim  et  malkee,  quelques  liymnes 
religieuses  ciioisies  entre  les  plus  populaires  et  les  plus  répan- 
dues ainsi  que  certaines  compositions  d'inspiration  purement 
profane  rédigées  sur  ce  type.  Nous  n'avons  recueilli  cependant, 
parmi  ces  différentes  poésies,  que  celles  qui  offrent  quelque 
développement.  Les  salom  du  Synaxaire,  comme  la  plupart  de 
ceux  que  contient  le  recueil  intitulé  MH.h'flrh.C  ••  ï*1i*'  * 
«  Dieu  règne  »  attribué  au  roi  Zara  lo'qob,  ont  été  omis(l). 
Nous  avons  disposé  toutes  ces  pièces  selon  Tordre  alphabétique 
de  leurs  vers  de  début  et,  avec  l'indication  du  sujet  propre  à 

(1)  Pour  les  salâm  du  Synaxaire,  voir  les  mois  qui  ont  déjà  paru  dans  la 
Patrologia  Orientalis  publiée  sous  la  direction  de  W  R.  Graffin  et  de  M.  l'Abbé 
F.  Nau.  Mois  de  Sanê,  t.  I,  fasc.  V;  mois  de  Hamlê,  t.  VII,  fasc.  III.  Le  mois 
de  Xaliasc  va  paraître  sous  peu.  Des  fragments  de  Malke'e  ont  été  traduits  par 
M.  Grébaut  dans  VOrient  Chrétien,  t.  XIV,  p.  90  et  t.  XVII,  p.  133.  Plusieurs 
aussi  ont  été  publiés  et  traduits  dans  la  série  hagiographique  du  Corpus  scnp- 
lovum  Chrislianoi^m  orienlalium  par  Pereira,  Touraiev,  Conti  Rossim. 


188  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

chacune,  nous  avons  noté  tous  les  manuscrits  qui  les  contien- 
nent. Malgré  leur  nombre  relativement  considérable  et  bien 
que  traitant,  ainsi  que  nous  l'avons  remarqué,  des  sujets  évo- 
quant des  sentiments  identiques,  nous  n'avons  jamais  trouvé 
deux  incipit  semblables.  Nous  avons,  par  contre,  relevé  çà  et  là 
quelques  variantes  provenant  des  copistes.  Nous  les  avons 
signalées  dans  la  notice  de  tous  les  salâm  qui  en  comportent. 
Parfois  aussi,  dans  les  iiialkee  particulièrement,  la  description 
proprement  dite  des  membres  est  précédée  d'une  ou  deux 
strophes  d'introduction,  d'autres  fois  ces  strophes  se  trouvent 
supprimées.  Nous  avons,  en  ce  cas,  toujours  signalé  les  vers  de 
début  et  ces  salâm  se  trouvent  notés  deux  fois  dans  notre 
répertoire.  Tels  le  n"  375  et  le  n°  124,  le  n"  117  et  le  n°  124  bis. 
Nous  dresserons,  en  terminant,  le  tableau  des  fonds  des 
diverses  bibliothèques  qui  ont  servi  à  établir  notre  travail  et 
nous  indiquerons,  pour  chacun  d"eux,  le  sigle  sous  lequel 
nous  l'avons  désigné  dans  notre  répertoire.  Nous  ne  citons  ici 
que  les  fonds  qui  nous  ont  fourni  des  documents:  un  grand 
nombre  d'autres,  en  effet,  que  nous  avons  consultés,  ne  contien- 
nent ni  salâm,  ni  malke'e.  Malgré  le  titre  de  notre  travail, 
nous  avons  inséré  quelques  renseignements  que  nous  avons 
puisés  dans  la  notice  de  M.  Carlo  Conti  Rossini  sur  la  biblio- 
thèque de  Chéren  en  Erythrée  et  celle  de  M.  Enno  Littmaim  sur 
les  manuscrits  du  couvent  grec  de  .Jérusalem. 

Paris.  —  M.  Chaîne,  Catalogue  des  manuscrits 
éthiopiens  de  la  collection  Antoine  d'Abbadie. 
Paris,  1912  = B.A. 

Berlin.  —  M.  Chaîne,  Inventaire  sommaire  des 
manuscriis  éthiopiens  de  Berlin,  acquis  depuis 
4878  (Revue  de  l'Orient  Chrétien,  t.  XVK,  1912, 
n°  3)  = B.C. 

Berlin.  —  A.  Dillmann,  Die  Handschriften-Ver- 
zeichnisse  der  Kôniglichen  Bibliothek  zu  Berlin. 
Berlin,  1878  = B.D. 

Paris.  —  H.  Zotenberg,  Catalogue  des  manus- 
crits éthiopiens  de  la  Bibliothèque  nationale.  Paris, 
1877  = B.N. 

Londres.  —  A.  Dillmann,  Catalogus  codicum  ma- 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET   MALKE'e.  189 

nuscriptorum  qui  in  museo  Brilannico  asservan- 
tur.  Pars  tertia,  codices  aethiopicos  amplectens. 
Londini,  1847  := B.M.D. 

Londres.  —  W.  Wright,  Catalogue  ofthe  ethiopic 
manuscripts  in  tJie  British  Muséum  acquired  since 
tlieyear  7847.  London,  1877  = B.M.W. 

Chérex.  —  Conti  Rossini,  /  nianoscriti  etiopici 
délia  missione  cattolica  di  Cheren  (Rendiconti 
délia  R.  A.  dei  Lincei.  Classe  di  scienze  morali,  sto- 
riclie,  etc.  Vol.  XIJI,  fasc.  7-8,  1904)= C. 

Paris.  —  Bibliothèque  privée  de  M.  Duchesne-Four- 
net.  Voir  :  J.  Blanchart,  Note  sur  les  manuscrits 
rapportés  d'Abyssinie  par  la  mission' Duchesne- 
Fournet.  Paris,  1910  = D.F. 

S.  Grébaut,  Les  manuscrits  éthiopiens  de  M.  E. 
Détonne  (Revue  de  l'Orient  Chrétien,  t.  X\'II, 
1912,  n"2j  = D.O.C. 

Francfort.  —  L.  Goldschmidt,  Die  abessinisclien 
Handschriften  der  stadtbibliothek  zu  Frankfurt 
am  Main.  Berlin,  1897  =: F. 

Hambourg.  —  K.  Brockelmann,  Katalog  der  orien- 
talischen  Handschriften  der  stadtbibliothek  zu 
Hamburg.  Hamburg,  1908= H. 

Jérusalem.  —  E.  Littmann,  Aus  den  abessini- 
schen  Klôstern  in  Jérusalem  (Zeitschrift  fur  Assyrio- 
logie.Band  XVI,  103-1-24;  363-388)= J. 

Leipzig.  —  Vollers,  Katalog  der  Handschriften 
der  Universitùts-Bibliothek.  Band  II,  Leipzig, 
1906= L. 

Paris.  —  Bibliothèque  privée  de  M.  Marcel  Cohen, 
chargé  de  cours  à  l'École  des  langues  orientales  vi- 
vantes ^ M.C. 

Paris.  —  M.  Chaîne,  Manuscrits  éthiopiens  de  la 
collection  Mondon-Vidailhet  à  la  Bibliothèque  na- 
tionale. Paris,  1913= .M.\'. 

Oxford.  —  k.D'\\\m^Xi\\,Cataloguscodicummanu- 
scriptorumBibliothecaeBodleianaeOxoniensis.Oxo- 
nii,  1848= 0. 

Saint-Pétersbourg.   —  B.  Touraiev,   Manuscrits 


190  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

éthiopiens  de  Saint-Pétersbourg.  Saint-Pétersbourg, 

1906  (en  russe)  = P. 

Rome.  — I.  Guidi,  Catalogodeicodicisiriaci,  arabi, 
etiopici  ...  délia  Biblioteca  Angelica  di  Roma. 
Firenze,  1878  = R.A. 

Rome.  —  Fonds  Borgia  à  la  Bibliothèque  vati- 
cane  = R.B. 

Rome.  —  Fonds  de  la  Bibliothèque  vaticane  =.  .  .  R.V. 

Vienne.  —  V.  Rhodokanakis,  Die  aethiopischen 
Handschriften  der  K.  K.  Hofbibliothek  zu  IVien 
(Sitzungsberichte  der  Kais.  Akademie  der  Wissen- 
schaften  in  Wien.  Philosophisch-Historische  Klasse, 
Band  CLI),  1906  = V. 

M.  Chaîne. 


1.    —   yA.A-f  î   rtA9"  :   Ah  :  P-r/i'îft  •  ©A^  :  Ï7"J^^J^  •' 

Saint  Jean  révangéliste.  B.M.W.  130. 

Fasiladas.  B.M.W.  284. 

Sainte  Vierge.  V.  '20. 

4.  —  Hx^m-i-  :  OJA-^  ■  flïAJt  ••  (DaoldJï  ••  *.S.ft  ï  h'^'fc  î 

Walatta  Petros.  B.C.  45. 

5.  —  «wiAïi-f-  :  K-n  '  atœ^^  -.  œao'ié.fi  -■  ^Sft  -  ^lUi-  « 

Saint  Michel  archange.  B.M.D.  73.  —  B.M.W. 
225. —V.  1. 

Saint  Georges.  B.M.D.  67;  68.  —  B.M.W.  220. 
—  P.  1,  14. 

Pilate.  B.A.  170. 
8.  —  aocrD^r*  '  (DCh  •  (D*nà^(\  •  hltUi  ■'  0^^  « 
Mar  Behnam.  B.A.  194. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  191 

Saint  Gyriaque.  B.X.  71. 

10.  —  oo-iTn^i^u  :  'Qn-:*,  .•  aïij^A-/:h  •■  ^ù-tWb  - 

Saint  Victor.  B.A.  191.  —  B.M.W.  19(),  191. 

11.  —   <w»^Ai-  !  îi<w»;|-îh  :  ^  Çy^aoi;  -.  da^^.  .  ^q.^  .... 

Saints  Abadir  et  Irai.  B.A.  170. 

12.  —  '^h^A  ■  ^Ahh  •  rt^A  •  ah-i-tM  •• 

Anges  et  Martyrs.  \.  19. 

13.  —  '^h^A  •  H-f'+fl>-îr  :  nf^V  :  ^*^C^9^  î  J^^'7A  :•. 

Saint  Michel  archange.  B.M.W.  160,  -227. 

14.  —  *^C^r  '•  tl^!h'>  !  ^il-t  •'  «n^hAii-  :  AT'i  ■• 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  118. 

15.  —  «7'ïA.e.  :  niti'n]ih-nih,c  ■■  nd^  « 

Dieu.  B.M.D.  54. 

16.  —  <^'îA.'^  .■  ^,p«ft*i?ft  :  h-n  !  (Dfi'^c'rti  •  inn-c  " 

Dioscore  et  Sévère  patriarches.  B.M.W.  03,  101. 

17.  —  ^^dé^  '  rhr^'i  •  (Drhr^'ï'  -  hn  •  tuhh  -  i-h 

Jésus-Christ;  eucharistie.  B.A.  170.  — 0.  18. 

18.  —  i*",T  :  H.V  •  mulnc  •  àe  ■  ÉfDft'ï'A  -•  M'C  •' 

Croix.  V.  17. 

19.  —  /^A-ft  •  4»S.ft  ■  ?iA  •  il4.n  •■  t\^'i(\C  •• 

'Abija  Egzi'e.  B.M.W.  271. 

20.  —  rtAîT»  :  AUA'Bîritf»-  •  n¥.oDai*h  •  UA'B^'h  « 

Trinité.  B.A.  2r).  —  B.C.  0,  60,  63.  —  B.M.D. 
62.  —  B.M.W.  126,  163,  186,  189.  —  B.X.  147. 
—  M.V.  18.  —  P.  III,  33;  P.  IV,  12. 

21.  —  {\^r  '  AA.e.'Thh  ■  hoo(ï  ■  hAMî  ■  atc  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  19. 

22.  —  {i^r  '  AA^->h  '  Ki'l-  ■  Woo^  '  l'i'ft/h/'  :-. 

Saint  Georges.  B.M.D.  67. 

23.  —  AAr  ■  AA^'>h  :  hnilh^^  •  <^C.er  :: 

Sainte  Vierge.  B.C.  6,  68.  —  B.M.W.  113. 

24.  —  AAr  !  Arhfl>-*  •  'h^'à  •  hC^r  •  H*>h  • 

Jésus-Christ.  B.M.W^  125. 

25.  —  AAr  :  AA'^rh  ■  n,'h  •■  h^.ihit:  -.  nh^^lid^  « 


192  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Jésus-Christ.  B.A.  170.  —  B.N.  101.  —  P.  Il,  5. 

26.  -    rtAr  :  iiH\*^rh  •  n.i-  î  h^O-^  •  nh'i^^  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  187,   188,  190,  192,  193. 
—  V.  20. 

27.  —  rtA?"  :  A^-îVin  •  h^h  •  hr^  •  M-nà  ••  oi^c-P  -• 

Saint  Jacques  l'intercis.  B.M.W.  191. 

28.  —  ù^r  '  ti^'Cd-t-h  •  AK^A.ft^  '  hrr-'ifi  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

29.  —    rtAir  :  ACT*  :  imli-i-p^fi^  :  ^^^  :: 

Saint  Roch.  B.N.  185. 

30.  —  AAîT»  :  Aftrhtf»-  :  HJ&RAP  î  AAîT»  k 

Saints  Cosme  et  Damien.  B.A.  170. 

31.  —  ù^r*  '  Mi9^1no^'  ■  uth't-ah  ■  -Hln^-  « 

Saints  Innocents.  B.A.  170. 

32.  —  AAr  ■  AftOAh.  :  n^%^^r  •  à'i^à.  •• 

Sainte  Vierge.  B.A.  111.  —  B.M.W.  190. 

33.  —  Ci^r  •  A^fthVÇC  •  ^'^  •  y^*^*?^  •  A«4.C  M 

Asknafer.  V.  19. 

34.  —  rtAî^  !  nh-n  •  n^AdA-  « 

Dieu.  B.C.  G. 

35.  —  AAi^  ■  hMC^l^-tï  •  (DaD4>c?'tl  - 

Saint  Antoine  et  Saint  Macaire.  B.M.W.  239. 

36.  —  AA'r  ■  Ah  :  A.*!»  î  /wAîtln-lh  :  '^h^.A  « 

Saint  Michel  archange.  V.  19. 

37.  —  AA9"  •  Ah  •  A.*!»  •■  d^fiiin  ■  ^^^^  '•  othfi  •  -ntt- 

Saint  Antoine.  B.M.W.  273,  274. 

38.  —  AAr  :  Ah  •  ;h?>  :  ^^h^^  :  T'A  =  ah-ii-  '  ho^  ' 

AflJA.^-  •' 

Nob.  B.A.  170. 

39.  —  AAr  ■  Ah  :  (h^(U  '-  ^(D-r  •• 

Ange  gardien.  M.C.  3.  —  V.  12. 

40.  -      AAr   :   Ah    î   ^rr"h^    !    i^^nn-   '   P-rfl^ft    =  (0^0- 

Saint  Jean  évangéliste.  B.N.  71. 
41.  —  rtA9"  =  Ah  :  aoCJ^C^h  '  (yr  -  ?:'\ù  -  ©A^h  ••  T'ï« 


RÉPEHTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  193 

Saint  Mercure.  B.A.  170. 

42.  —  rtAr  :  Ah  ■  i^^i,  :  ^Ar  •  A,frt-  •  77-/*'  •■  MM'P- 

IjasuII,  roi  (1730-1755).  M.V.  27,64. 

43.  —  rtA?"  :  Ah  ■  oD\}^a  î  rt'^d/i-'lh  :  ^?iAÇ  •  ©H-^.^* 

V'ih  î  A.4»  :•• 

Saint  Etienne,  diacre.  B.A.  144,  191. 

44.  —    rtAiP  :  Ah    :   0O*Pih.   :  ^Ph  :  A^wi^h.*/  î  îflCft-fft  :: 

Hor.  B.A.  170. 

45.  —  rtAr  ■  Ah  :  'Tî.hh.A  •  A.*  « 

Saint  Michel  archange,  V.  1,  -20. 

46.  —  rtnr  •  Ah  •  '^h^bA  :  <w»Ahh  ■  ^j^-iS"  « 

Saints  Michel  et  Gabriel.  R.A.  (A.  4,  26  *).  — 
B.A.  1  l(i. 

47.  —  AAî^  ■  Ah  î  ro-Tf  •  9°iac  '  iL^(nc  •  K^-f-  ••  ;i- 

Saint  Victor.  B.A.  194.  —  B.M.W.  48. 

48.  —   AAr  :Ahïrt^nT'7.niîi*7.^9"^>:>i'}'J-:îr'hiwi'}:: 

Sarabamon.  B.A.  170. 

49.  —    AAr  :  Ah  :  rt^^  :  Ù^m'il'  '  -f-^^A  « 

Fanuel,  ange.  B.A.  186. 

50.  —    AAr  :  Ah  :  nf/-?/.    :   -JYA   :  7-0^  :  <w»-J^.A  :  4».^,^  • 

Gabra  Manfas  Qedus.  B.A.  146.  —  V.  20. 

51.  —  Cïi\r  '  Ah  :  a?,p  :  hr^Tnh  •  <DA.t^-  .•  h9^m^  •  K 

An  î  -itith  •'- 

Pilate.  B.A.  170. 

52.  —  rtA9"  :  Ah  •  -acn  •'  An-T  ••  «/nî:  •  flï<i.a>-rt5:  ••  .^.'B  • 

Philothée.  B.A.  170. 

53.  —  AAr  •  Ah  :  '^hA  •  '/je-^Tl-  :  Kn-i  :  rA-^l  ■  n 

Takla  Hajmanot.  B.C.  63.  —  P.  I,  14.  —V.  20. 

54.  —  rtAîT»  ï  Ah  •  'fcfp.^crn  •  wcr-  •  An.'^  ■  ïicti-hn  • 

ORIENT    CriRÉTlUiN.  13 


194  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Saint  Théodore  crAntioche.  B.A.  170.  —  V.  8. 
55    —  rtAî^  •  Ah  :  'Tin  :  ^ahoD  -.  ,4» A  •  ïi^ïi  •  (»mn.n  :  J7 

C    :  (D9^TnC  •'• 

Saint  Sébastien.  B.A.  170. 

56.  —  AAr  :  Ah  •  hrhS.  !  ù'nù^  '  00*?%  '  hr'i  ••  "i^n  '• 

^îiAÇ  « 

Galawdewos.  B.A.  144,  170.  —  V.  8. 

57.  —  AAr  •  Ah  :  hrf^  ■  ^li?-'}  '-  ^ïhA  •  at^-ai'^-  ■  -flC 

y^  î  X-.Ç.A  •' 

Gabra  Krestos.  B.M.W.  285. 

58.  —  rtA9"  ;  Ah  :  hd  •  hù/i^'  '  nXJ5  :  -i-ïlA  •  yj&«7S"'1h  ••  T- 

Takla  Hajmanot.  B.M.W.  298. 

59.  —  (ïf\r  '  Ah  :  ^nft7.(^A  î  ïvn  •  ^nA.  •  ^<wi .-  î,«wi^  .■ 
^l'ï'^îih  « 

Aboli.  B.A.  170. 

60.  —  AAr  Ah  :  ^n-n  ■  n-A  •  -nîirt.  :  ^Ç/^A  !  ïD-hJ^A  :•• 

Abib  (Bulâ).  B.A.  13.j. 

61.  —  h^r  •  Ah  •  h-n  •  KhAÇ  •  h.crA  :  h'JH  :  -nàti  •  ao 

'J«7/^^  :  Ah  « 

Saint  Cyr.  B.A.  170. 

62.  —  i\\r  •'  Ah  :  K^ù-h  '  YiOi-f-fi  •  A.+  -■  hUV•fcl^  :  AK-fl  ••. 

Saints  Apôtres.  B.A.  103. 

63.  —  AAîP*  !  Ah  :  h,?*(ïm'i;?*tl  •  diooC  \  (DaDld,fï*^  ••  ao 

AU4»  « 

Ewostatewos.  V.  20. 

64.  —  AAr  ■■  Ah  .•  'h9*i\m'b9*t\  -  Od^-  HÂ,^^hn^  •  VlC  « 

Ewostatewos.  B.M.W.  278. 

65.  —  AAr  -•  Ah  hry^'^T^  •  rA-îi  •  ^.^hnh  •  tlxeà  « 

Saint  Théodore  d'Antioche.  B.A.  170. 
66. AAî^  'Ml'hao  r^-nAh  :  AA?"  :  ^Oh'U'ïl  :  ffoq^^^  :: 

Saint  Jean  évangéliste.  B.M.W.  48. 
67.  —  AA9"  •  Ah  .•  )\a\i'ih  '-  yj&'^T^  =  ^TCTA  :  tid-l-  •■  h 

Saints  Apôtres.  B.A.  146.  —  B.M.W.  186,  190. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  195 

68.  —  Af\r  ■  Ah  •  flïA^  •  hhfi^  '  VC^^lx  '  Ufiih  •  h-itn 

Saint  Cyriaque.  B.M.W.  183. 

69.  —  rtAî^  :  Aïl  •  ©Aft  :  ^C;^  ■  ^^(nc  •  ïi'B.e.-fth  : 

UAflï  •••• 

Saint  Victor.  B.A.  170. 

70.  —  AAr  •  Ah  :  fliA.^  •  hU'J  •" 

Saint  Jean  Baptiste.  B.A.  1  16. 

71.  —  (ï^r  '  Ah  .•  ^r^  ^Tff--*  :  ^n-A  ■  o^-n-h/s.  •  ftc/ 

Aragawi  (Za  Mikâ'el).  B.A.  170. 
72.   —   AAîT»  •  Ah  ••  09.?.  •  aoÇ[^^  :  >ÇAf  ••  hi\ao  :  h(i,G:  '- 

h.^h  :•. 

Saint  Théodore  d'Antioche.  B.A.  170. 

73.  —  AAi^  î  Ah  ï  miù  •  h^^-n  •'  T-n  •  Ç[^ao  -.  ii^à  •• 

Nob.  B.A.  194. 

74.  —  rtAîT»  :  Ah  :  J&^Aflïh  î  AA9"  :  n^îiAÇ  :  W-A«  •  AA-J  « 

Abib   (Bulâ).  B.A.  110,  170. 

75.  —  AAr  :  Ah  :  ^.^AiiJh  !  AAr  •■  K^^nn  (1)  •■  ïf-A-  • 

AA-J  ••: 

Àbib   (Bulâ).  V.  8.  —  (1)  (\hr*m^  '  B.A.  110. 

76.  —  AAr  •  Ah  :  ?-,hll\  '  rà-O  î  9,P  :  h'itïA  ■  AXX*  •• 

Saint  Jean  Baptiste.  B.A.  12. 

77.  —  AAî'"  •  Ah  :  ?',h'}li  ■  4».S.A  •  Ïi9"^  •  'nàiO'i  ■  mUC/^" 

Saint  Jean  Baptiste.  B.C.  14. 

78.  —  AAîT»  :  Ah  •  ?',h'i{i  •'  îPT*^*  « 

Saint  Jean  Baptiste.  M.V.  11. 

79.  —  AAr  •  Ah  ■  rn/.  •  in»'}^{i  :  4».ç.ft  :  j^c-n  « 

Gabra  Manfas  Qedus.  V.  ■20. 
80.    —    AAîT  :  Ah  ■  l-m.  ■  <w'J^A  :  4».^.^  :  î^.^4.  .  rt^lAh  : 

Gabra  Manfas  Qedus.  P.  III,  46. 
81.  —  AAr  ••  Ah  •  i-m.  :  TnCh-f-tl  !  AA'^'e  « 


196  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

Gabra  Krestos.  R.V.  29. 
82.  —  rtA9"  :  Ah  •  XP-CXft  •  W-îr-^  •  (ïhiùù  -  -Yll  « 

Saint  Georges.  B.M.D.  67. 

83.  —  {^^r  •  Ah  î  ^p•c^ft  :  ha^  « 

aoti'i'bà'i  '  é.ùi\  •  e'iH  '- 

Saint  Georges.  B.A.  10-2.  —  P.  IV,  2.  —  V.  20, 

84.  —  AAr  '  Ah  ■  ^p•c^ft  •  ç*c^  « 

Saint  Georges.  M.V.  lU. 

85.  —  A^r  •  Ah  !  ^p•c^A  î  ^p-c^A  •  ^p-c^A  î  iom7 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

86.  —  AAî^  •  Ah  •  Â.TrrA  •  '^A'^JÇ•  :•• 

Saints  Apôtres.  B.M.W.  126. 

87.  —  AA9"  •  Ah  •  ^TC?A  î  HC^*^  :  hr^  •  y/ï.'^T^  -• 

Saints  Pierre  et  Paul.  R.V.  29. 

88.  —  AAi»"  ■  Ah.  •  '^CjPi^  •  AT  1  •  fhoD^  « 

AAî^  ••  Ah.  •  A^fT-J  •  n^<-  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  196.  —  B.M.W.  80,  83,  85, 
94,  95,  96,  188.  —  V.  20. 

89.  —  rtA9"  •  Ah.  :  <^C^9"  :  ^7-0  ••  0M  •  ri^C  '  flj^^/'ft  « 

Sainte  Vierge.  ^^  17. 

90.  —  rtA9"  •  Ah.  •  nc^r  •  "ixT"!  •  emnan^-t  -•  ïjç-  --  cm  •■ 

Sainte  Vierge.  V.  19. 

91.  —  cifir  î  Ah.  ■  ^cjfr  '  j^'j'iA  « 

ntn*0n  ••  h^xu  ■  hA  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  207.  —  B.N.  69.  —  P.  III,  7. 

92.  —  AA9"  •  Ah.  •  tm-ym.  -  O^JK.  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  94. 

93.  —  AAr  :  Ah.  :  0.'^  •■  \\Cl\-tn  •  *.^-ft^  » 

Église.  M.V.  11. 

94.  —  iï^r  •  Ah.  :  ^^l*7'H^l^v  ••  '^c^jn»  :  ha^  -  AMitM  -• 

Ai.f  frA  :  hCA-f  A  ■  h'/A.  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  81,  84. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKe'e.  197 

95.  —  rtA9"  :  AÏU  :  h'in  •  IrtlJ^  •  -J-flAtU  : 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  118. 

96.  —    rtAîT»   :   Ah.   •   h.^>   :    îT'rli/.-lh   :   ^-^4?   î  H;^î^.^*fe   : 

Sainte  Vierge.  V.  13,  20.  —  0.  18. 

97.  —  A  Air»  :  Ah.  •  flïA'^  ■  ^TCTA  :  IV^  ••  h  A  AI*  •  <w><j 

Walatta  Petros.  B. A.  88.  —  B.C.  45.  —  B.M.W. 
307. 

98.  —  AAr  ••  Ah.  :  ^'7'^^  •  ù*^^  « 

Sainte  Vierge.  C.  8. 

99.  —  AAr  AJlA.'fl  :  ^ïtrC-i'  •  'Î.Ç•*7;^  :  A-flrtA-  « 

Kaleb,  roi.  M.V.  3(3. 

100.  —  AAr  :  M\ao'  ï  AAKrhS.  •  "z/^^.  =  ©hAh.  •  HJ?.ha>« 

-}  :  ODrtiV  ••  Ç4»^.  « 

Saints  Apôtres.  B.M.W.  190. 

101.  —  AAîT»  r  Ah^n»-  :  ACAi-  •  ^'SA^  •  hCA-l^A  •  mviù  • 

Saints  Innocents.  B.A.  170. 

102.  —  iï^r  •  Miao'  :  ACA^htf*»-  :  h\\'%r  ■  aav^  :  w- 

A-  :  aoii'^  '.'. 

Martyrs  d'Achmim.  B.A.  170. 
103.  —  AA9"  :  Ahtf^  ••  *^hï\iylna^  •  AX'.Ç-^»  ■  ao-i^q^'i'  .- 

Saints  Juste  et  Aboli.  B.A.  170. 
104    —  AAr  ■  fUnan-  î  '^h^.A  :  rm-nC^.A  « 

Anges.  V.  19. 

105.  —  rtAîT»  :  Mjao.  A'^^;^'^  •  TnCd-f-ti  •  h.*}^  « 

Martyrs  d'Antioche  et  d'Egypte.  R.  V.  35. 

106.  —  ù^r  •  Mio»-  :  -MnA  ;  yj&'^T^  •  ^AAd-  flJ<f.A^A  ■- 

Takla  Hajmanot  et  autres.  B.M.W.  390 

107.  —  AAr  :  Ahtf»-  ■  vn..e'>  -•  flJrh'PC^'l-  •  H.^-.*'}  '  <»A 

Saints  prophètes,    apôtres,    martyrs.  R.A. 

(A.  4,  20*). 


198  REVUE    DE    l/ORIENT    CHRÉTIEN. 

108.  —  rtAîT»  :  Mian.  :  hChll-t  '  ^^fit  •' 

Saints.  B.M.W.  371.  — V.  1. 

109.  —  rtAr  ■  Mia^  :  hàfid.  •  hôM-^  « 

Anges.  V.  19. 

110.  —  ùfyr*  •  Ah"»-  •  h9^  •  h^  •  d,^ih.'rtl  -  h-n  ••  v-n-t  • 

Saints  Cosme  et  Damien.  B.A.  170. 

111.  —  rtA^  ■  tùiao-  :  l[i.<.n«e^7  •  h'illfl  '  n-t-f.Oh^  .-  ao-i 

Chérubins.  B.A.  133. 

112.  —  rtA5^  ••  HùM-  '  è'Ylïh  •  '>n^  -  ^ïbii  :  hn-h  « 

Nathaniel.  B.M.W.  190. 

113.  —  rtAîT»  ••  AdAi-  î  b'ilùx  ■  K'7H>'flrfi.C  ■  HO^h  « 

Saint  Thaddée.  B.M.W.  190. 

114.  —  AAr  •  Ad  Ai-  •  ô-îfth  :  ^'i^  :  ^A;^^  ••  :5'A4-  « 

Saints  Pierre  et  Paul.  B.M.W.  190. 

115.  —  rtA9"  •  A-Hh^  î  fti^h  :  ^wiAdA-h  ï  W-A-  '-  Hïi>  s 

MenleikII.  M.V.  91. 

116.  -    AAr  !  A-HîfKl  ••  ft9"h  :  <wç^»^  :  fxrfiln  •  i-flUA  ." 

Saint  Philo thée.  B.A.  170. 

117.  —  AAiT»  :  A-Hh^  !  Aîn»h  !  i^A-^  s  (^n-d)  •  'PlA  ■  (DT^P  « 

Saint  Jean  évangéliste.  B.C.  26.  —B.M.W.  81, 
191.— B.N.71. 

118.  —  AA9"  ■  A-Hlfl^  •  ft9"h  ■  i^A-0  •  9.P  •  flï'P;ïA  « 

Na'akueto  La'ab.  B.A.  29. 

119.  —  AAîT»  :  A-Hhil  !  As^'h  •■  9"AA  :  A<w»  :  Al^A  •  H-hAi- 

Saint  Michel  archange.  B.A.  70,  119,  209.  — 
B.C.  69.  —  B.N.  69.  —  B.M.D.  25,  66.  —  B.M.W. 
160,  162,  188,  190,  192,  193,  194,  195,  221.  —  L. 
1093.  —  M.C.  41.  —  M.V.  12.  —  0.  19.  —  P.  111, 
33;  VII,  1.  —  R.A.  (A.  4,  26*).  —  V.  20. 

120.  —  AAr  :  A-Hh^  !  A9"h  ••  rJfl^^-h  s  JÇ"iV^  :  hr^ff^'i  •' 

Gabra  Manfas  Qedus.  B.A.  36. 

121.  —  AAîP*  ï  ii-nind  '  i\r\\  -  H^iii  -  ho  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  199 

122.  —  rtAîP"  '.  Alfln^  .•  hrh  !  (\^aD  :  H^,j&,h.fr  •" 

Jésus-Christ.  B.A.  54. 

123.  —   Cïf\r  :  ATlh/.  •  ftrh  ■  t\ao  :  ao,U^  :  H^,j?.rh.fr  « 

Jésus-Christ.  B.C.  69.  —  B.M.D.  70.  —  B.M.W. 
160,  188,  193,  194,  195,  307.  —  B.N.  69.  —  M.C. 

5.  —  F.  III,  7.  —  R.  V.  3<  I.  —  V.  20. 

124.  —  rtAîT»  :  Aifîri^  :  ft9"h  ■  «feC*ft  --  An  « 

Saint  Cyr.  B.A.  170,  194.—  B.M.W.  190.191.  — 
D.O.C.  1.  — M.V.  43. 
124  bis.  —  AAîT»  !  A-Hh^  •■  ftîT'h  :  4»n-0  ••  Titl   •-  (D%p  :•« 
Voir  11°  117. 

125.  —  {ï^r  •'  ^^v^\ù  -  Arh  •  n^wi^^h-i-  •  i^ii^^  .•  h-i-a 

ho  :•• 

Jésus-Christ.  B.A.  29,  143,  170.  —B.M.W.  48, 

187,    188,  190,  192,  193.  —  B.N.  77.  —  P.  III, 
35.  —  R.B.  9.  —  V.  20. 

126    —  ù^r  •  ATfh^  :  ftrh  :  afn»f^,héL  •  H'ih,^  •  ni-m 

f  +  :: 

Saint  Gabriel  arrhange.  B.M.W.  128. 

127.  —  AAîP»  •  iïiiln^  :  fti^h  ■  aii^  •'  flïA^  ••  h^fit}  •'  n 

Gabra  Krestos.  B.A.  110,  170.  —  B.M.W.  187, 
190,  191.  —M.V.  11. 

128.  —  fiàr  '  A-HîrKi  •  tirh  •  n.'^  -  h^o-^  ■  nh-i^^  « 

Jésus-Christ.  B.\.  77. 

129.  —  AAr  •  ATfh^  :  iirh  •  (\M-n'i  ■  y.S"în  •  nt-ai-nai 

a  -.: 

Uriel,  ange.  B.MVV.  189. 
129  bis.  —  rtA9"  :  Alih^:  :  ftrh  ■  ahd,  '  ïf-A-  •■  TO-r*  « 
Voir  n''  163. 

130.  —  AAîP*  •  A-Hh^:  ■  ftrh  ■  -nch  •  ^7-/**  ■  l^  •  HKj^h 

<7D  :: 

David  le  psalmiste.  B.M.W.  239. 

131.  —  AAiT»  :  A-Hîn^:  ■  ftrh  •  1-î\a>-/'  •  H+^<w»  :: 

Saint  Raphaël  archange.  B.A.  14,  208.  —  B.C. 

6.  —B.N.  71.  —B.M.W.  186,  187,  221. 


200  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

132.  —  rtAr  î  A-Hîn^  •  {ir'h  '.  'l-rinv-t  •  oic  •  hli^  « 

Saint  Théodore  d'Antioche.  B.A.  170. 

133.  —   rtAr  :  A-Hîn^  :  ftrh  !  m  :  «/î^^  •  (DC^  :  H-f^'A^J.  " 

Saint  Cyr.  B.A.  170.  —  B.M.W.   113,  187,  190, 
191,277. 

134.  —  rtA9"  ■  A-Hh^:  :  tl9^ïl  '.  Kr^A  ■  •ï^'h  •  flJ^Ch-n  :: 

Saint  Georges.  B.M.W.  282. 

135.  —  AAr  •  aiiTm,  •  A9"h  :  JiîT'Kftî^JSrnft  .■  nràn  -- 

Nob.  B.A.  191. 

136.  —  {ï^r  •  ^'v^ï^.  -•  tirïi  •  (D^ràc^\\  •  rftA  •-  chfi-  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

137.  —  AA9"  •  A-Hln^  •  ftîr»h  •  œii^hC^h  •  wC>  •  Chh  « 

Saint  Philippe  apôtre.  B.M.W.  190. 

138.  —  (ïhr  '  A-Hh^  !  îirXï  •  aJU/^àC-i-  •  Chhh  « 

Saint  Georges.  B.A.  11. 

139.  —  Mr  •  ATfh^  î  ftrh  î  (Dli^ùC-l-  '  Chtih  '  fl>-ÇA  « 

Job.  B.A.  114. 

140.  —  AAr  :  A-Hîn^  ■  lirXx  •  flïA/^'dC^h  :  ^A-A  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 
140  bis.  —  {ïf\r  '  A-Mîn^  •  ftrh  î  lO-A'f-  ■  >iii.  «  W'A-  s  T 
Ihjr»  :: 

Voir  n°  163. 

141.  —  i\/\r*  :  A-Hh^  î  Aîr»h  •  ^9"^  •  flïC*  ■  ni-S^lhé,  « 

Saint  Cyr.  B.A.  170. 

142.  —  AA?"  •■  AliÎTK:  :  AîP*h  ■  HO  A-  ••  at^ti^  k 

Jésus-Christ.  B. M. D.  61.  —  P.  111,  3. 

143.  —  rtAîT»  :  A-Hh^  •  A9"h  ■'  HïiA-  s  flï-A1-  •  Vl-Alt  « 

Saint-Esprit.  B.M.W.  188. 

144.  —  AAr  :  AtHtk:   ■  Arh   ■  HA^AflH^'î  •  /^hip^ïi  « 

Saint  Jules.  B.A.  170. 

145.  —  rtA9"  •■  Mlï}^  i  tir*h  :  HîPO-'H  :  mà*^  « 

Saint  André  apôtre.  B.M.W .  205. 

146.  —  tifir*  ••  MiTnd  :  Arh  ■  HAA,^  •■  ^^<f.A  •  Aïi-d  « 

Tadewos.  B.A.  177. 

147.  —  AA?"  !  ATfîfi^:  •  lï9"h  '•  HAA,^  •  Tlî\  ■  <w>^^^  « 


REPERTOIRE  DES  SALA.M  ET  MALKe'e.  201 

Saint  Georges.  B. A.  170,  171,209.  —B.C.  60, 
63,  69.  —  B.M.W.  183,  188,  189,  190,  191,  192, 
193,  194,  195,  200.  —  B.N.  105.  —  P.  111,  7;  VII, 
1.— V.  20. 

148.  ~  rtA?"  ■  A-Mîfi^  :  rt9"h  ï  HrtA.^  :  -dd'i'i  •  mtKW  - 

nW-A-  ■  '^Xfl>•>  :: 

Saint  Cyrille.  B.M.W.  191. 

149.  —  iïf\r  •  ^m\\^,  -  A9°h  •■  h4»a»»  .■  ^A,<p  .•  ^,^rt-  -- 

Saint  Antoine.  B.M.W.  190,  191.  —  V.  8. 

150.  —  rtAîF»  :  A-Hîri/.  •  ft9"ïi.  :  H4'î^A  ■  Tlh  -  ThCA.-!:  :•• 

Walatta  Petros.  B.A.  88. 

151.  —  rtA9"  :  M\\\ù  '  A9"h  :  Xi^ao^àxé.  •  A*7  •  '\tWVao  « 

Saint  Jean  évangéliste.  B.M.W.  187. 

152.  —  h^r  •■  ATfh^  :  AîP»h  ■  HnrThCf  •  Tllï  '  Mlti^ti-  •' 

Saint  Mercure.  B.A.  1!)1.  —  B.M.W.  1«J1. 

153.  —  iïi\r  •  A-MÎTI^:  :  t\r\\ao'  '  H'hAOA  ••  ô(\^  « 

Chérubins.  B.A.  30. 

154.  —    rtAîT»  :  Aj&h^  :  ftîT'h   :   H'^'^C^■•r  î  n<DC4'  - 

Nob.  B.A.  170. 

155.  —  AAîT»  ;  Alih^  ï  Aî^h  ■  Hi'î\fl>-'V.'|:  ••  '^'JC  « 

Jared.  B.M.W.  233. 

156.  —  AAiT»  :  Atiîn^  •  AiP*h  •  H '^}\fl)-'J  :  '|»^ai>-  « 

Saint  Gabriel  archange.  B.M.W.  188,  190,  192, 
193.  —  V.  -20. 

157.  —  AA9"  ■  ATfîfl^  •  Arh 

'Abib(Bulâ).B.A. 
lin.  _  V.  20. 

158    —  AAr  :  A-Mh^  :  A9»h 

Sarabamon.  B.A. 

159.  —  AAr  î  A-Hh/.  •  Arh 

Saint  Théodore 

160.  —  AAr  ■  Ani3fl<:  :  A9"h 

<(.AA-  « 

Saint  Théodore  d'Antioche.  B.A.  170.  —  B.M. 
W.  190,  191. 

161.  —  AAir  !  A-Hlfl^  •  tl9"\\  •  H'V^A'fe  •  <C^A-  •■  hA/b-l-'  « 


!    H-f'î^l»-^    ! 

nhA^h  « 

110,170.- 

-B.M.W.  113,  18Î 

■  H-hROJ-^  ! 

nïi-nc  « 

.  170. 

:  H-l-îPJilH. 

:  uic:  ■  htl,?  « 

d'Antioche. 

B.A.  170. 

n^hrci- 

:  <wA«f»A  •■  T'Ji' 

202  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Saint  Juste.  B.A.  21 1. 

162.  —  rtAr  !  Alih^  •  ftîPh  .•  H'T'V^'fcii-  --  ^^^  « 

Gabra  Manfas  Qedus.  B.M.W.   190,   191,  192. 

163.  —  rtAr  î  A-Hh^  •  tirh  :  nhiS,  (at-ti-t  ••  K<<.  .)  vf-/V-  • 

Saint  Raphaël  archange.  B.A.  123.  —  B.M.W. 
188,  189,  190,  193. 

164.  —  rt^r  :  Alfh^  î  ft9"h  î  H;i,<:hn-  ■  i-ÇH^X-f-  :  ^A 

Jésus-Christ.  B.A.  70.  —  B.M.W.  123,  160,  194. 
-P.  m,  36;  IV,  G. 

165.  —  rtA9"  •'  Alfîn^  :  hrh  •  n^t\'}ré„r!h  '  ?iAOn  « 

Filmona.  B.A.  177. 

166.  -  AAr  •  ATfh^  !  Arh  •  H/Z-^AP  -hnô/*  « 

Fanuel  ange.  B.M.W.  189.  —  P.  III,  32. 

167.  —  rtA9"  •  A-Hh^:  ■  nrh  •  HT*  î  i-Tlrt  « 

Saint  Michel  archange.  B.N.  104. 

168.  —  AAr  :  A-Hîn^  •■  Arh  :  HÇ*^  -■  ^)A;^^  ■  ç*Ç.  « 

Saint  Sébastien.  B.A.  170. 

169.  —  (ï^r  '  ATfîn^  --  hr\\  •  i-n^  •  K^ù-ii  ■  -ny.A  « 

Saint  Mercure.  B.A.  146,  170. 

170.  —  rtA9"  ■  a-mVi^:  •  ftîn»h  !  Kfî^  •-  rr'ù^  •  oï^^d/^-n  « 

Dimanche,  sabbat  des  chrétiens.  B.A.  247. 

171.  —  rtA9"  •  A-Hh^:  :  A9»ïi.  .■  rh<wA*^A  *  K-^  •  li^  « 

Sainte  Vierge.  B.C.  68. 

172.  -  AAîP  :  ti-xCnù  •  lirW.  •  rfi'P'H  « 

Sainte  Vierge.  B.C.  60,  69.  —  B.M.D.  70.  — 
B.M.W.  118,  151,  188,  192,  193,  194,  195,  307. 
—  M.C.  5.  —  V.  -20. 

173.  —  (ï^r  •  ^'v^\ù  •  hrK  •  n^in  •  •//z-'^t^  ■  n-t-^.ù^  « 

Walatta  Petros.  B.A.  88. 

174.  —  AAr  ••  A-Hh^:  :  ftî^lu  •  A^  ■  àn^  •■  m-hAdA-  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  114. 

175.  —  AAi^  •  Aliîn^  :  Arh,  ï  iiao^ ihé.  '  Aj&fl»^  î  AVbd  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  117.  —  V.  20. 

176  —  AAî^  :  Ai&îfi^  •  urtu  ••  nhr'>  « 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  203 

Sainte  Vierge.  B.C.  60. 

177.  —  rtAr  :  ATfh^:  :  tl9^K  •  hr*fl^  •  tlh  :  ©jR-J  :  ^TAA.  K 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  165,  188,  180. 

178.  —  rtAî^  '  A-Hh^  :  ll9"tU  •  Ar-Hlfl^  •'  '^'iA.^  ••  MîT  k 

Sainte  Anne.  B.M.D.   .57.   —  B.M.W.    189.   — 
M.V.  11. 

179.  —  rtA?"  •  Atfîri^  :  tirtu  •  hl-t  •  AdA  -•  Aj&ffl'>  •  at 

*P^  :: 

Église.  B.M.D.  57. 

180.  —  AAr  ■  A-Hh^  î  ftrïu  î  Kli-  î  Kaoa-  •  ^(.'n^J  « 

Zena  Marjam.  B.A.  14. 

{A  suivre.) 


MÉLANGES 


I 

LES  SEPT  CIEUX  ET  LES  SEPT  CERCLES  DE  LA  TERRE 

La  note  suivante,  susceptible  d'éclairer  quelques  passages 
des  Apocalypses  ou  des  Apocryphes  de  la  littérature  éthiopienne, 
est  extraite  du  manuscrit  n°  61  de  Paris,  classé  par  Zotenberg 
parmi  les  Commentaires  de  la  Bible. 


TEXTE 

Fol.  76  v° 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.)    . 

I 
flïhAïi  •  rt*^^  • 


MKLAXGES. 


205 


II 

Fol.  77  r" 


'fl^  :: 


(Dtm-'l'^lx-UU' 


TRADUCTION 

Fol.  76  V"' 


I 

AU    SUJET    DK    LA    CRÉATIOX    DES    7    CIEUX. 

Le  premier  ciel  est  de  flamme;  il  s'appelle  Gêrgêl. 

Le  deuxième,  {le  Seigneur)  l'a  créé  de  vapeur;  il  s'appelle 
'Irâ\ 

Le  troisième  ciel,  il  l'a  créé  de  feu,  et  l'a  appelé  Ràmâ. 

Le  quatrième  a  été  créé  de  flamme;  son  aspect  est  varié  (2)  ; 
il  Va  appelé  'lyasoulém. 

Le  cinquième  ciel  a  été  créé  d'eau;  il  l'a  appelé  Tâdariqon. 

(1)  Vient  ensuite  une  note  chronologique,  indiquant  les  règnes  de  Zar^a-Yà'^qob 
à  Lebna-Dengel  :  °,im-l-  :  ao'^'i^-l:  :  AHf.h  ••  fb^-tt  s  ffi  :   fli7.  :  fl>n>i.e  -•  '^Cy 

A-flîr  :  ,e:'V'7A  !  m  ::  "hV^nCh  •■  ^Ù*"!!  ••  >iîïïl  :  AHÎ'  ■•   ,Ç-'>"ÏA  :   y.%  :  «^oo^  :•: 

Les  annéi's  du  règne  de  Zin-'a-]'à'qob  (furent  au  nombre  de)  37.  Ba'eda-Màrgùni 
(régna)  10  (ans).  'Eskender  15  {ans).  Xà'od  12  [ans).  'Amda-Tsyon  7  mois  et  20  jours. 
Lebna-Dengel  32  {ans).  Depuis  Zar'a-]  â'qob  jusqu'à  Lebna-Dengel  107  ans. 

(2)  M.  à  m.  :  multiple. 


206  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Un  autre  ciel. 

Le  ciel,  que  voit  Vœil  des  hommes. 

Trois  deux  ont  été  créés  d'eau,  comme  dit  Notre-Seigneur 
à  V Apôtre  Pierre  :  «  Nous  avons  pris  de  Veau  pure  et  nous 
avons  créé  avec  elle  trois  deux.  »  Deux  deux  {ont  été  créés) 
de  flamme,  et  un  de  vapeur. 

II 

TELS  SONT  AUSSI  LES  7  CERCLES  DE  LA  TERRE. 

//  a  créé  la  terre  d'eau,  comtne  dit  Pierre  :  «  Il  a  fait  la 
terre  d'eau.  » 

Fol.  77  r« 

Sous  elle  est  la  grande  mer  féminine. 

Sous  elle  est  la  mer  de  VOcéan. 

Sous  elle  est  le  roc. 

Sous  lui  est  le  Schéol. 

Sous  lui  est  le  vent. 

Sous  lui  sont  les  ténèbres. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  5  Avril  1!)13. 

Sylvain  Grébaut, 


II 

LES  TRIBUS  D'ORIGINE  DES  APOTRES 

Une  note  du  manuscrit  éthiopien  n°  64  de  Paris  indique  les 
différentes  tribus  d'où  sont  sortis  les  douze  Apôtres. 


TEXTE 

Fol.  94  v^  {in  medio) 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

1!^  '  nJxtià-K^  ' 


MKLANGES.  207 

hra.'t'  •  ^ihf{  :•:•  oije-^v^A*!»^  •  p-rh^ft  •  -in  •■  ^o-fi  .•  n^-^ 

i-  :  ïiO^  :•:  flJ^d^^-n  :  -1(1  •  A,*?  :•: 

Fol.  05  r*» 


TRADUCTION 

Fol.  91  v"  {i)i  meclio) 

Voici  une  note  savante  {2)sitr  les  douze  Apôtres,  (issus)  des 
douze  tribus  d'Israël. 

Le  père  de  Pierre  et  d'André  est  de  la  maison  de  Ruben. 
Leur  mère  est  de  la  maison  de  Siniéon.  Pierre  est  agrégé  à 
Ruben  et  André  à  Siméon. 

Le  père  de  Jacques  et  de  Jean  est  de  la  maison  de  Lévi. 
Leur  mère  est  de  la  maison  de  Juda.  Jean  est  agrégé  à  Juda 
à  cause  de  sa  mère  et  Jacques  à  Lévi. 

Philippe  est  issu  de  Zabulon. 


(1)  Ms.  :  iD,e^-^A«J^. 

(2)  ]M.  à  m.  :  l'exposé  de  la  saf/ease. 


208  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Fol.  95  r" 

Barthélémy  est  issu  de  NepJitaH. 

Thomas  est  issu  d'Aser. 

Matthieu  est  issu  d'Issachar. 

Thaddée  est  issu  de  la  maison  de  Joseph. 

Nathanaël  est  issu  de  la  maison  de  Benjamin. 

Jacques,  fds  d'Alphëe,  est  de  la  maison  de  Gad. 

Judas  Iscariote  est  de  la  maison  de  Dan. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  4  Avril  1913. 

Sylvain  Grébaut. 


III 

NOTES  SUR  LE  TEXTE  ORIGINAL  DES  APOPHTHEGMES 

DES  PÈRES 

Le  travail  duR.  P.  Chaîne  mentionné  plus  haut,  ROC,  1912, 
p.  448  (I),  nous  permet  d'indiquer  facilement  tout  d'abord 
quels  sont  les  apophthegmes  conservés  en  copte  dont  nous 
avons  édité  le  texte  grec  :  ROC,  1908,  p.  47;  les  apophth. 
grecs  135,  136,  138  se  retrouvent  en  copte  dans  Zoega,  Ms. 
169,  p.  15;  Ibid.,  p.  49,  les  n°^  grecs  144,  148,  161,  149  se 
retrouvent  Zoega,  Ms.  169,  p.  31;  Ibid.,  p.  276,  n°  192  =  Brit. 
Mus.,  Ms.  216,  p.  80;  ROC,  1909,  p.  362,  les  xf"  238  à  245 
=  Bibl.  Nat.,  Ms.  129  (13),  p.  145;  Ibid.,  p.  377,  les  n°^  292 
à  294  =  Zoega,  Ms.  169,  p.  183  ;  ROC,  1912,  p.  204  et  297,  les 
n"^  298  à  332  et  346  à  356  =  Zoega,  Ms.  169,  p.  197  à  214  et 
229  à  233.  Enfin  les  n°^  359  à  368  ci-dessus  =  Zoega,  Ms.  169, 
p.  250  à  266.  D'ailleurs  ROC,  1907,  p.  60,  n"  27  =  Zoega, 
Ms.  169,  p.  277  et  nous  avons  édité  Ibid.,  1905,  p.  409,  le 
grec  qui  correspond  aux  fragments  coptes  de  Venise. 

Le  P.  Chaîne  a  souvent  fait  sa  démonstration  à  l'aide  de  la 


(1)  Le  texte  original  des  Ap.  des  Pères  dans  les  Mélanges  de  la  Fac.  or.  de  Bey- 
routh, t.  V,  2,  pp.  5U-569. 


MELANGES.  209 

version  latine,  mais  le  texte  grec,  même  s'il  l'avait  connu, 
n'aurait  pas  beaucoup  renforcé  son  argumentation. 

Les  apophthegmes  ont  été  si  souvent  transcrits  et  traduits, 
au  gré  des  copistes  et  des  traducteurs,  qu'il  est  bien  difficile 
d'y  assigner  ce  qui  appartenait  à  la  forme  primitive.  Les 
manuscrits  grecs  qui  sont,  au  plus  tôt,  du  x«  siècle,  reprodui- 
sent avec  assez  d'uniformité  une  sorte  de  Vulgate  constituée 
peut-être  assez  tard,  car  les  anciennes  versions  ne  lui  sont  pas 
identiques.  Un  récit  particulier  que  nous  avons  étudié  Patr. 
Or.,  t.  VIII,  p.  168  à  171,  et  qui  nous  a  été  conserve  sous  cinq 
formes,  nous  a  conduit  à  introduire  encore  trois  intermédiaires 
perdus,  mais  nécessaires  pour  rattacher  les  cinq  formes  con- 
servées à  un  écrit  original  commun. 

Si  Ton  prouvait  qu'en  certain  endroit  la  traduction  copte  est 
meilleure  que  le  texte  grec  conservé,  il  pourrait  s'ensuivre 
simplement  ou  que  le  traducteur  a  fait  œuvre  personnelle,  ou 
qu'il  traduisait  un  texte  grec  meilleur  que  le  texte  conservé.  De 
même,  lorsque  le  texte  grec  est  meilleur  ou  plus  mauvais,  nous 
ne  pouvons  pas  savoir  si  ce  n'est  pas  le  fait  d'un  réviseur  ou 
d'un  copiste.  Par  exemple,  lorsque  le  texte  grec  nous  dit  d'un 
disciple  de  Macaire  :  «  il  rencontra  un  certain  prêtre  des  Hel- 
lènes »  {P.  G.,  t.  LXV,  col.  280,  n"  39),  le  copte  porte  :  «  il  ren- 
contra un  Hellène  qui  était  prêtre  de  Padalas  »  et  M.  Aniéli- 
neau  conclut  à  l'antériorité  du  copte,  tandis  que  le  P.  Chaîne 
fait  remarquer  que  «  Padalas  »  ne  répond  à  rien  de  connu  et 
propose  de  dire  «  prêtre  des  idoles  ».  En  réalité,  le  texte  grec 
conservé  n'est  pas  le  texte  grec  original;  l'ancienne  version 
latine,  faite  sur  le  grec,  porte  :  obvium  habuit  quenidam  sa- 
cerdotem  idolorum  cursu  cojicito  venientem  et  lignum 
grande  portantem  {P.  L.,  t.  LXXIII,  col.  784,  n"  127).  La  ver- 
sion syriaque  éditée,  que  nous  avons  pu  collationner  sur  le 
manuscrit  add.  12173  du  Brit.  Mus.,  du  vi^  ou  du  vu"  siècle, 
porte  :  obvium  habuit  quemdam  sacerdotem  gentilium,  in 
tempore  7neridiano ,  et  ferebat  ligniuu  et  properabat.  L'accord 
du  syriaque  avec  le  latin  montre  que  le  texte  grec  original  por- 
tait certainement  que  le  prêtre  des  idoles  portait  du  bois  et  se 
hâtait;  d'ailleurs  le  texte  grec  actuel  suppose  aussi  cette  inci- 
dente, car  le  disciple  de  Macaire  demande  au  prêtre  :  «  Où 

ORlEiNT    CUaÉTlEiN.  14 


210  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

cours-tu?  »  et  le  prêtre,  après  avoir  corrigé  le  disciple, 
«  charge  à  nouveau  son  bois  ».  Le  copte  que  M.  Amélineau 
croyait  pléonastique  à  cause  du  «  Pédalas  »  qu'il  ajoute  au  grec, 
est  en  réalité  déficient,  puisque  deux  traductions  indépendan- 
tes viennent  de  nous  montrer  que  le  texte  grec  original  ajou- 
tait certainement  «  il  portait  du  bois  et  il  se  hâtait  ».  Si  l'on  en 
croit  le  syriaque,  il  ajoutait  encore  :  «  au  moment  de  midi  ».  _ 

En  un  autre  endroit,  le  P.  Chaîne  argumente  contre  le  copte 
à  l'aide  de  la  version  latine  suivante  :  «  Un  prêtre  de  Scété  s'en 
va  un  jour  visiter  l'évèque  d'Alexandrie...  A  son  retour,  les 
moines  s'empressent  de  l'interroger  :  Quomodo  est  civitas? 
nie  autem  dixit  :  Crédite  mihi  fratres,  ibi  faciem  hominis 
nullius  vidi,  nisi  tantimi  episcopi.  Illi  autem  aiidientes  mi- 
rati  sunt  et  dixerunt:  Quid  putas  facta  est  omnis  illa  multi- 
tudo?  Presbyter  vero  refovit  illos  haesitantes,  dicens  :  Ex- 
torsi  animum  meum,  ne  intuerer  faciem  hominis.  Ex  qua 
relatione  profecerimt  fratres,  et  custodierunt  se  ab  extoUen- 
tia  ocutorum  suorum.  »  Par  malheur,  les  finesses  du  latin  ne 
se  trouvent  pas  dans  le  texte  grec  que  nous  avons  édité  ROC, 
1908,  p.  53,  n°  161.  Elles  manquent  encore  plus  dans  la  version 
syriaque,  éd.  Bedjan,  p.  698;  trad.  Budge,  p.  809.  Le  grec 
sait  du  moins  que  l'archevêque  d'Alexandrie  était  Théophile, 
et  fournit  ainsi  un  précieux  argument  de  priorité  à  ceux  qui 
reconnaissent  le  texte  original  à  la  présence  d'un  nom  propre. 
Les  autres  seront  frappés  de  voir  que  ce  nom  propre  manque 
dans  le  copte,  le  latin  et  le  syriaque,  et  ils  n'y  verront  qu'une 
addition  heureuse  d'un  scribe.  Voici  d'ailleurs  la  traduction  du 
syriaque  : 

Le  prêtre  de  Scété  alla  une  fois  près  de  l'archevêque  d'Alexandrie  et 
quand  il  revint  à  Scété  et  qu'il  cherchait  à  fortifier  les  frères,  il  leur  dit  : 
«  J'entendais  que  vous  disiez  qu'il  y  a  une  grande  multitude  de  peuple  à 
Alexandrie.  En  vérité,  je  vous  le  dis,  moi  qui  y  ai  été,  je  n'ai  vu  le  visage 
de  personne,  si  ce  n'est  de  l'archevêque.  »  Quand  ceux-là  l'entendirent, 
ils  furent  agités  et  dirent  :  «  Est-ce  qu'ils  avaient  été  engloutis  dans  la 
terre  (1)?  »  Et  il  leur  dit  :  «  Il  n'en  est  pas  ainsi;  mais  c'est  que  la  pensée 
ne  m'a  pas  vaincu  pour  me  faire  regarder  quelqu'un.  »  Quand  ils  l'en- 

(1)  C'est  aussi  la  leçon  du  grec.  Le  Ms.  Coislin  127  porte  le  singulier  et  écrit  : 
«  Est-ce  que  tu  as  été  englouti  sous  la  terre  ?  » 


MÉLANGES.  211 

tendirent,  ils  furent  dans  l'admiration  et,  par  ce  récit,  ils  furent  très  for- 
tifiés à  prendre  garde  de  ne  pas  regarder  les  vanités  de  ce  monde. 

Plus  loin,  le  P.  Chaîne  argumente  sur  une  addition  du  latin 
qui  manque  aussi  bien  dans  le  grec,  ROC,  1912,  p.  206,  n''312, 
que  dans  la  traduction  syriaque,  éd.  Bedjan,  p.  710,  n"  38.  Le 
copte,  le  grec  et  le  syriaque  portent  :  «  Je  ne  veux  pas  voir  le 
Christ  ici  »;  et  c'est  sans  doute  la  bonne  leçon,  car  on  la  re- 
trouve encore  dans  l'autre  rédaction  grecque  éditée  ci-dessus 
sous  le  n"  393. 

L'anecdote  relative  à  Jean  le  Petit,  qui  tressait  deux  nattes 
en  une,  se  retrouve  dans  sa  vie,  supra,  p.  67  et  181. 

En  un  autre  endroit  encore,  le  contresens  est  à  la  charge 
du  latin  et  non,  comme  le  veut  le  P.  Chaîne,  à  la  charge  du 
copte  : 

Le  latin  porte  :  Arbor  vitae  est  in  excelsum,  et  ascendit 
ad  eam  humilitas  monaclii. 

Mais  la  version  syriaque,  Ms.  add.  12173  du  Brit.  Mus., 
porte  (1)  :  «  L'abbé  Hypérichius  dit  :  L'humilité  est  un  arbre 
de  vie  qui  monte  vers  le  haut.  » 

Si  l'on  prend  garde  que  les  mots  sont  intervertis  dans  le 
syriaque  comme  ils  l'étaient  —  nous  allons  le  voir  —  dans  le 
grec,  et  qu'on  lit  mot  à  mot  :  «  Un  arbre  de  vie  qui  en  haut 
monte,  est  l'humilité  »,  on  comprendra  qu'un  latin  qui  aimait 
—  autant  que  notre  époque  les  aime  —  les  traductions  littéra- 
les, ait  pu  vouloir  respecter  l'ordre  des  mots  (sans  éviter  deux 
contresens),  et  traduire  :  Arbor  vitae  {est)  in  excelsum  [et) 
ascendit  ad  eam  humilitas  [monachi). 

L'apophthegme  a  été  formé  de  la  première  partie  d'une  pen- 
sée de  l'abbé  Hypérichius  qui  a  été  éditée  par  Cotelier  et  que 
nous  rééditons  ici  d'après  le  Ms.  grec  de  Paris,  n"  1098,  fol.  80. 

AÉvopcv  Cw?;?  stç  u'|oç  èY£tpi;j.îvcv  TaTrsivwatç*  otJva[j,iv  y.£y.-r,;j.£voç 
[^.ova^bç,  Tpuya  xohq  aYaOcùç  -/.apzo'jç. 

La  traduction  latine  constitue  donc  certainement  un  contre- 
sens. 


1)    |Laa*aio    oi-lS-;    Jb.fioo    Moo»^.»    P^-.'    I-"^/    ■  ■  ^aio.^\Bo(i]    ^s/   ;_»/. 


212  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Le  P.  Chaîne  a  retrouvé  aussi  le  mot  copte  kthh  qui  a  déjà 
fait  couler  tant  d'encre.  Un  frère  ne  voulant  pas  boire  de  vin 
fuit  sous  la  KTnH  qui  s'effondre.  Zoega,  voyant  que  ce  mot 
était  en  relation  avec  le  vin,  a  traduit  par  Cella  vinaria.  Stein- 
dorff  a  donc  été  conduit  à  traduire  kviih  par  tonneau.  Il  fau- 
drait même  lire  «  cruche  »  puisque  les  tonneaux  sont  d'inven- 
tion relativement  récente  et  que  le  fameux  tonneau  de  Diogène 
n'était  lui-même  qu'une  grande  jarre.  M.  0.  de  Lemm  a  indi- 
qué que  KvnH  ne  signifiait  pas  «  cruche  »,  mais  «  chambre  », 
Kleine  Koptische  Stadien,  XV,  p.  55  (87).  M.  Piehl,  critiquant 
M.  0.  de  Lemm,  a  repris  encore  le  sens  de  cruche  :  «  Un  d'entre 
eux  monta  alors  sur  le  tonneau  (la  cruche)  et  sauta  dessus,  de 
suite  le  tonneau  (la  cruche)  tomba  (par  terre).  »  Sphinx,  IV 
(1901),  p.  215.  Peu  après,  nous  éditions  le  texte  grec  qui  porte, 
non  pas  /.ûtty)  ou  xpiiTCiY]  comme  le  suppose  le  P.  Chaîne,  mais 
66Xoç  «  dôme,  voûte,  coupole  »,  ROC,  1908,  p.  50,  n°  148,  et 
nous  traduisions  :  «  L'un  des  frères  montant  sur  la  voûte  pour 
s'enfuir,  la  voûte  tomba  »,  IbicL,  p.  60.  La  version  syriaque 
porte  «  toit  »  et  il  nous  semble  que  c'est  la  véritable  leçon  :  Le 
frère  qui  ne  voulait  pas  assister  à  la  distribution  du  vin,  la- 
quelle avait  sans  doute  lieu  dans  le  local  qui  servait  aux  assem- 
blées des  frères  des  Cellules,  était  monté  sur  le  toit  (nous 
dirions  maintenant  sur  ta  terrasse)  et  la  terrasse  s'était  effon- 
drée. M.  U.  de  Lemm,  reprenant  le  même  sujet  à  l'aide  du 
grec  et  du  latin  (celui-ci  porte  crypta),  venait  aussi  de  mon- 
trer qu'il  faut  définitivement  renoncer  à  traduire  KvnH  par 
tonneau  ou  cruche,  Kleine  Koptische  Studien,  LU,  Saint-Pé- 
tersbourg, 1908,  p.  16.  C'est  ce  qu'a  montré  à  nouveau  le 
P.  Chaîne. 

Ces  quelques  remarques  suffisent  à  montrer  combien  les 
discussions  textuelles,  faites  sur  deux  ou  trois  représentants 
d'une  tradition  litéraire  qui  a  été  fort  compliquée,  sont  délica- 
tes et  sujettes  à  méprises.  Toutes  les  remarques  du  P.  Chaîne 
n'ont  pas  la  même  valeur,  mais  il  en  reste  assez  pour  montrer, 
comme  nous  l'avons  déjà  écrit  (1912,  p.  448),  que  le  texte  origi- 
nal de  l'immense  majorité  des  apophthegmes  esi  le  grec  et 
non  le  copte. 

F.  Nau. 


MÉLANGES.  213 


IV 


LA  MAUVAISE  PASSION  DE  LA  COLÈRE 
SELON  ÉVAGRIUS 

d'après  le  ms.  éthiopien  ii"  3  de  M.  É.  Delorme. 


Le  traité  d'Évagrius  sur  les  huit  mauvaises  passions  est  ren- 
fermé dans  le  ms.  éthiopien  n"  3  de  M.  É.  Delorme  (fol.  14  r"  a 
à  fol.  18  r"  b).  La  présente  édition  de  la  sixième  passion  {la 
colère)  permettra  de  comparer  le  texte  de  notre  ms.  à  celui  des 
mss.  de  Paris,  de  Londres  et  de  Tubingue  (I). 


TEXTE 
(F.  16  v^  b)  K7+R-  '%•' 

'^^  :  ^.'fUatln  :  nXï-K  •  -i^fh'l'  •  ^i-tl  M:  (F.  17  r"  a)  œ 
^oot;  :  j^.lA-fln  •  A0^A  •  Bih^  •  (DiitlxA^Ç  ••  ip'.T»  î  jPî^A 

'f*  :  WAP-  •■  hh^^  '<•■ 

(1)  Cf.  Conti  Rossini,  Manoscritii  ed  opère  ahissine  in  Europa,  étude  extraite  des 
Rendicontl  deWi  Reale  Accademia  del  Lincei,  S.  Q.,  Vol.  VIII,  p.  611  et  p.  GiW. 


21-4  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

<^^^^  :   /w'J^  (F.   17  ro  b)  9"^  :   (\lt\±^  '  'lIC  '-  ^^AxOO^  '<' 
moD   :   ^Cl\t^   •   ih'^OD  ï  ^Atf  :  AX-4-je.  '  'i^'i  l  ïl'^lh  i 

AA.Vl>  :  iitm^^r  '  \iao  :  ID-A-^  :  KÇ/»^  :  XA  î  ^VAÏb  .' 

hci*»  •  h^n-hirao'  (3)  1 

Î\A"1:  :   A^wi'J'T-îT'   :   h^  :  d^^  î  H^Ani:  •  ^wi^H  :::  ©^A 


TRADUCTION 

(F.  16  v°  b)  Chapitre  sixième. 

Il  est  écrit  sur  l'indignation  et  la  colère. 

En  effet,  l'indignation  et  la  colère  ressemblent  à  des  sortes 
de  démons,  qui  n'ont  pas  de  connaissance,  retournent  à  la 
folie,  et  se  rendent  eux-mêmes  semblables  à  une  bête 
méchante. 

Veau  est  agitée  par  le  souffle  puissant  du  vent;  (F.  17  r"  a) 
la  colère  aussi  est  agitée  par  la  méditation  du  mal. 

L'homme  colérique  ressemble  au  sanglier,  (lequel),  s'il  voit 
im  homme,  (le)  mord  avec  ses  crocs. 

Le  brouillard  couvre  l'air;  la  colère  aussi  obscurcit  le 
cœur  de  r  homme. 

Les  nuages  voilent  l'éclat  du  soleil  ;  la  méditation  du  mal 
obscurcit  la  pensée  du  bien. 

(1)  Ces  cinq  mots  se  trouvent  au  haut  du  fol.  17  r"  a,  auxquels  il  est  renvoyé 
par  une  sorte  d'astérisque. 

(2)  Suit  dans  le  ms.  le  mot  P^^ïi,  qui  est  biffé.  —  (3)  Ms.  :  'W^'h-tVo^, 


MÉLANGES.  215 

Le  lion,  qui  est  attrapé  dans  le  lacs,  s'agite,  alors  qu'il  est 
pris;  la  colère  aussi  s'agite  de  la  {même)  façon. 

La  pensée  du  colérique  ressemble  à  la  mer,  qui  bouillonne 
par  r agitation  du  vent,  {et)  qui  ne  s'apaise  pas. 

Une  parole  douce  apaise  la  colère;  une  parole  infâme  pro- 
longe l'agitation  de  la  colère. 

L' intelligence  du  colérique  est  brouillée  en  tout  temps;  le 
cœur  bon,  lui,  est  la  demeure  de  la  Trinité. 

Si  une  pierre  tombe  dans  de  l'eau  limpide,  elle  la  trouble; 
pareillement  le  colérique  (F.  17  r  b)  est  troublé  par  une 
petite  chose. 

De  même  que  la  marque  d'une  cicatrice  (1)  souille  l'œil 
nur,  de  même  la  pensée  de  colère  souille  le  cœur. 

La  pensée  du  colérique  (ressemble)  aux  petits  des  vipères, 
qui  mordent  le  ventre  de  leur  mère. 

La  prière  du  colérique  est  comme  un  encens  qui  n'a  pas 
de  parfum;  la  supplication  du  colérique  n'est  pas  agréée; 
son  offrande  et  son  sacrifice  souillés  ne  le  feront  pas  appro- 
cher du  sanctuaire  pur. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  4  Janvier  1913. 

Sylvain  Grébaut. 


V 

LE  BÉNÉDICITÉ  ÉTHIOPIEN 

d'après  le  même  ms. 

La  prière  suivante  est  analogue  à  celle  du  bénédicité  qui  se 
dit  avant  le  repas. 


TEXTE 


(1)  ih'^a»  =  souffrance.  —  •(lATl  est  un  mot  amharique,  qui  signifie  :  trace 
de  blessure.  Cf.  1.  Guidi,  Vocabolario  amarico-itaiiano,  col.  316  :  «  -flATI  àïlz 
cicatrice  scui'a;  lerita  guarita  superficiahnente;  magagna.  » 


(F.  159  r" 

b)  rtKAVh  ! 

■  éJm. 

ï  rthAVh 

<5 

1  fihMii  • 

h/A.  1 

rt^AVh 

216  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

nch>  •  ïicn-f^ft  :  nchï  :  nn<:h  ï'  :  !\^\^'i  •-  (ofi^à^  i  ne  i 
inc  1  (\c  i  andh-t  .■  .^v*7a  ■  AJO^^vii^v  •  (f.  159  v"  a)  n 
c  ï  \îc  i  ne  i  addh'i'  :  ^-hV'i  ■  oDt^HxHi^  i  ne  i  hc  :  n 
c  I  nn^hi-  •  rt*^^-!-  :  fl)9"j^c  :  (\c  :  hc  I  ne  i  n^<:h;^  •• 

<(.V-  :  h^îl  ■  (DaD-X[/.,{i\X\  :  A^A'^  •  ^,fl  î  717*  '  '^'Oft^  ■ 

n^  î  (Dda^hl  i 

flJ^ftP-  !  A'M'J'ï:  î  'ï-nft'Th  ■  flJAli^iî  !  ô'Pd  ■  ^^(D-i^  -•  ii 

7.CÙ  •  a)nhjd(i"i'i  '  finrh-lih  i 

(\CYl  ■  A>  î  hCA-f  A  î  flïAA  :  MH.K'flrh.C  ■  A^fl>-  :  H-J 

-h  :  (F.  159  V°  b)  ^•dil'i'  :   (DWi-l-  :  J^-'P'J  I 

'f'J^A  •  A>  î  înCA-J^A  !  flJA^  •  Mlt^-nrh.C  ï  A^fl>-  '  «"> 
i'  :  'ï'nA'^  :  flïH'}'^  •  ô^P"/  i 

^iP*dTf  •  M  ■  hCA-f  A  •  flïA^  ■  hin.h'tiih^C  •  /h^fl>-  !  H 


TRADUCTION 

(F.  159  r°  b)  Nous  te  prions,  Créateur;  nous  te  prions, 
nous  te  prions,  Miséricordieux  ;  nous  te  prions,  nous  te 
prions,  Puissant;  nous  te  prions,  nous  te  prions,  {toi)  qui  ne 
récuses  pas  [la  prière). 

Ta  droite  est  la  source  de  la  vie;  ta  dt^oite  est  la  source 


MÉLANGES.  217 

de  la  bénédiction;  ta  droite  est  la  source  de  la  joie  et  de 
l'allégresse. 

Bénis-nous,  Christ;  bénis-nous  de  la  bénédiction  des  pro- 
phètes et  des  apôtres.  Bénis-nous,  Christ;  bénis-nous  de  la 
bénédiction  des  justes  et  des  martyrs.  Bétiis-nous,  Christ; 
bénis-nous  de  la  bénédiction  des  vierges  et  des  moines. 
(F.  159  V"  a)  Bénis-nous,  ChiHst;  bénis-nous  de  la  bénédic- 
tion des  anges  vigilants  (1).  Bénis-nous,  Christ;  bénis-nous 
de  la  bénédiction  des  deux  et  de  la  terre.  Bé)iis-nous,  Cht^ist; 
bénis-nous  de  la  bénédiction  de  Notre-Dame  Marie,  Mère 
de  Dieu,  du  juste  et  saint  Jésus-Christ,  Fils  du  Seigneur 
vivant. 

Étends  (2)  ta  main  et  ton  bras  élevé  sur  ce  pain  et  sur  cette 
coupe,  afin  que  matigent  et  boivent  tes  serviteurs,  {qui)  ont 
faim  et  ont  soif. 

Fais  en  sorte  que  ce  pain  et  cette  coupe  ne  fassent  pas 
venir  le  désir  de  la  luxure,  n'augmentent  pas  le  sommeil,  ne 
fassent  pas  cesser  la  pyHère,  et  ne  7ious  fassent  pas  oublier  ta 
glorification. 

Si  un  poison  et  un  toxique  ont  été  mis  (3)  en  eux,  qu'ils 
soient  détruits  par  ton  nom  saint,  et  qu'ils  deviennent  pour 
nous  un  aliment  de  justice  véritable  et  un  breuvage  de  vie 
véritable. 

Bénis  pour  nous,  Christ,  Fils  du  Seigneur  vivant,  ce 
(F.  159  V  b)  pain  et  cette  coupe. 

Sanctifie  pour  7ious,  Christ,  Fils  du  Seigneur  vivant,  ce 
pain  et  cette  coupe. 

Parfume  pour  nous,  Christ,  Fils  du  Seigneur  vivant,  ce 
pain  et  cette  coupe.  En  effet,  tout  {être)  qui  aura  invoqué  le 
nom  du  Seigneur,  sera  sauvé  et  vivra  par  la  foi. 

Bézancourt,  par  Gouriiay-en-Bray,  le  7  Janvier  1913. 

Sylvain  Grébadt. 


(1)  ÈYpiiYoP'Oi- 

(•2)  M.  à  ni.  :  envoie. 

(3)  M.  à  m.  :  ont  été  fabriqués. 


BIBLIOGRAPHIE 


F.  C.  BuRKiTT,  Euphemia  and  the  Goth,  with  tlie  Acts  of  martyrdom  of 
the  Confessors  of  Edessa,  edited  and  examined.  80,  xiv,  187  et  81  pa- 
ges. Londres,  William  et  Norgate,  1913. 

Voici  un  sujet  sur  lequel  sont  venus  se  compter  un  certain  nombre  des 
amisd'Edesse.  M.  Le  Blant  a  résumé  «  l'histoire  du  soldat  Goth  »  en  1881  ; 
cf.  ROC,  t.  XVII  (1912),  p.  334  ;  nous  avions  commencé  à  transcrire  et  à 
comparer  les  manuscrits  grecs  et  le  manuscrit  syriaque  de  Paris,  lorsque 
nous  avons  vu  par  hasard,  dans  la  seconde  édition  de  la  Bibl.  hag.  graeca 
(p.  103,  3),  que  les  textes  grecs  allaient  être  édités  par  M.  von  Dobschiitz, 
et  nous  avons  édité  le  syriaque  pour  compléter  (par  avance)  son  édition  ; 
cf.  ROC,  1910,  p.  46  à  72  et  173  à  191.  Enfin  M.  Burkitt  a  réédité  le  syria- 
que pour  compléter  (après  coup)  l'édition  du  grec.  M.  B.  édite  l'histoire 
d'Euphémie  à  l'aide  des  deux  manuscrits  syriaques,  l'un  de  Paris  et  l'au- 
tre de  Londres,  qui  l'ont  seuls  conservée.  11  complète  ce  récit  «  d'un  mira- 
cle de  Gouria  Samona  et  Habib  »,  en  reproduisant  le  texte  du  martyre  de 
ces  «  saints  confesseurs  d'Édesse  »,  tel  que  Ms--  Rahmani  et  M.  Cureton 
l'ont  édité.  11  ajoute  encore  la  courte  histoire  d'un  marchand  de  Harran  à 
qui  la  femme  d'un  patrice  de  Constantinople  demande  une  petite  partie 
de  la  pierre  de  Jacob  conservée  au  monastère  de  Mar  Abraham.  Dans  une 
longue  introduction,  M.  B.  établit  l'historicité  des  martyrs  d'Édesse.  Sa- 
mona et  Gouria  ont  été  exécutés  le  mardi  15  nov.  309  et  Habib  a  été  brûlé 
le  samedi  2  sept.  310;  il  détermine  ensuite  l'emplacement  de  leur 
martyre  et  de  l'église  commémorative  et  discute  enfin  la  légende  d'Eu- 
phémie. M.  von  Dobschiitz,  qui  n'a  pas  connu  le  texte  syriaque,  tenait  que 
le  grec  était  l'original;  M.  B.  donne  des  raisons  qui  établissent  la  priorité 
du  syriaque  et  fait  remarquer  en  particulier  que  la  note  finale  du  manus- 
crit de  Paris,  mentionnant  un  manuscrit  de  Constantinople  (cf.  ROC,  1910, 
p.  66  et  191),  manque  dans  le  manuscrit  de  Londres,  qui  est  du  ix*^  siècle, 
et  a  donc  chance  de  ne  pas  appartenir  à  l'original  syriaque,  mais  seule- 
ment à  la  copie  de  Paris.  Les  confesseurs  d'Édesse,  comme  les  Dioscures, 
protègent  les  nouveaux  mariés  et  punissent  le  parjure.  Leur  sarcophage 
a  disparu,  lorsque  les  Turcs  de  Zengi  ont  ravagé  les  environs  d'Édesse  et 
pris  cette  ville  en  1144.  Une  photographie  et  un  plan  d'Édesse  complètent 
l'ouvrage  qui  est  un  nouveau  fleuron  ajouté  à  la  couronne  d'Édesse,  la 
ville  d'Abgar  et  d'Addaï(l). 

F.  Nau. 

(1)  M5'"  Rahmani  a  trouvé  un  ancien  nis.  (vf  au  vu'  siècle)  des  Actes  de  Sa» 
mona  et  Gouria.  Il  nous  a  montré  sa  collation  qui  portait  quelques  centaines  de 
variantes.  Une  nouvelle  édition  s'impose. 


BIBLIOGRAPHIE.  219 

Léon  VouAux,  agrégé  de  l'université,  Les  Actes  de  Paul  et  ses  lettres  apo- 
cryphes, introduction,  textes,  traduction  et  commentaire.  8°,  viii-384 
pages.  Paris,  1913,  Letouzey  et  Ané,  6  fr. 

M.  V.  a  pris  pour  guide  la  version  copte  des  actes  de  Paul,  malheureuse- 
ment mutilée,  éditée  par  M.  C.  Schmidt.  Cette  version  copte,  probable- 
ment du  vi^  siècle,  correspond  aux  actes  de  Paul  et  de  Thècle,  à  la  corres- 
pondance apocryphe  entre  les  Corinthiens  et  l'Apôtre  et  au  martyre  de 
saint  Paul.  Il  s'ensuit  que  ces  trois  pièces,  transmises  séparément  dans 
les  églises  grecques  et  latines,  sont  des  extraits  des  actes  primitifs  de 
Paul.  Le  roman  raconte  le  séjour  de  Paul  à  Antioche,  à  Iconium  (Actes 
de  Paul  et  de  Thècle),  à  Myre,  à  Sidon,  à  Tyr,  dans  les  mines,  à  Éphèse,  à 
Philippe  (Correspondance  apocryphe  avec  les  Corinthiens),  à  Rome 
(Mai^tyre). 

Dans  une  introduction  bien  documentée  (pages  1-140),  M.  V.  fait  con- 
naître les  textes,  les  versions  et  les  témoignages  des  dix  premiers  siè- 
cles relatifs  aux  Acta  Pauli,  le  caractère  et  l'état  primitif  du  te\te,  ainsi 
que  ses  rapports  avec  le  Nouveau  Testament.  Tertullien  nous  apprend 
qu'un  prêtre  d'Asie,  convaincu  d'avoir  imaginé  ce  roman  par  amour  pour 
Paul,  a  été  destitué.  Ce  prêtre  écrivait  «  sur  la  route  d'Alexandrie  à  Antio- 
che »  ou  à  Éphèse,  ou  à  Smyrne,  ou  près  d'Iconium.  M.  V.  tient  pour  An- 
tioche de  Pisidie.  La  date  la  plus  probable  serait  de  160  à  170.  L'ouvrage 
est  un  roman  pieux  sur  deux  personnages  réels,  dont  l'un,  sainte  Thècle, 
n'est  connu  que  par  lui:  il  met  en  lumière  l'esprit,  si  peu  connu  par 
ailleurs,  de  certaines  communautés  chrétiennes  du  if  siècle. 

Dans  un  appendice,  M.  V.  étudie  les  apocryphes  pauliniens  conservés 
seulement  en  latin  :  épître  aux  Laodicéens  et  aux  Alexandrins  (mention- 
nées peut-être  déjà  par  Tertullien.  qui  les  estime  forgées  d'après  l'hérésie 
de  Marcion),  et  enfin  correspondance  de  Paul  avec  Sénèque.  S.  Jérôme  a 
connu  luie  correspondance  de  Paul  avec  Sénèque  ;  c'est  probablement  ce 
recueil  qui  nous  est  conservé,  bien  qu'il  soit  d'une  grande  insignifiance. 

Les  textes  grecs  et  latins  sont  reproduits  et  traduits,  le  texte  copte  est 
traduit;  deux  séries  de  notes  donnent  les  principales  variantes  des 
manuscrits  et  un  commentaire;  l'auteur  a  donc  épuisé  son  sujet,  et  cet 
ouvrage  restera  une  mine  de  renseignements  pour  les  travailleurs.  Des 
tables  (371  à  384)  complètent  le  travail. 

F.  N.\u. 

Theodor  Schermann,  Ein  Weiherituale  der  rôinischen  Kirche  am  Se  Musse 
des  ersten  Jahrhunderts,  Walhalla-Verlag,  Miinchen-Leipzig,  1913.  in-8% 
79  p.  Prix  4  M. 

Tous  ceux  qui  portent  quelque  attention  aux  questions  de  la  liturgie  et 
de  la  hiérarchie  des  premiers  siècles  de  l'Eglise  liront  avec  intérêt  le  tra- 
vail de  M.  S.  Ce  texte  latin  d'une  sorte  de  rituel  des  ordinations  et  des 
bénédictions  était  déjà  connu  par  l'édition  qu'en  a  faite,  le  premier, 
M.  Hauler;   il  provient  du  précieux  manuscrit  palimpseste  de  Vérone, 


220  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

n°  53,  où  le  savant  professeur  de  Vienne  trouva  aussi  la  version  latine 
fragmentaire  de  la  Didascalie  et  des  Canons  ecclésiastiques.  Avant  même 
que  l'édition  en  eût  paru,  M.  Hauler  avait  communiqué  à  Ms''  Rahmani  le 
passage  de  ce  rituel  relatif  au  choix  et  à  l'ordination  de  l'évêque,  avec  la 
prière  de  l'imposition  des  mains  sur  l'ordinand  (cf.  Testamentum  D.  M. 
J.  C,  p.  XXII  sq.).  —  Ainsi  qu'on  le  verra,  nous  sommes  loin  avec 
M.  S.  des  conclusions  de  Ms"'  Rahmani ,  qui  considérait  le  Teslatnent 
comme  la  source  du  texte  de  Vérone. 

X,e  texte  se  présente  avec  le  titre  suivant  :  Tradilio  ecclesiastica  dé- 
mentis, c'est  pourquoi  M.  S.  le  désigne  par  le  sigle  ET.  Après  une  courte 
introduction,  ce  rituel  traite  du  choix  de  l'évêque,  de  son  ordination  avec 
la  prière  de  l'imposition  des  mains;  viennent  ensuite  une  courte  préface 
avec  les  paroles  de  la  Cène,  et  une  anamnèse;  après  cela,  des  formules 
de  bénédiction  pour  l'huile,  le  fromage  et  les  olives  ;  il  s'agit  ensuite  de 
l'ordination  du  prêtre,  du  choix  du  diacre,  de  son  ordination,  de  ses  de- 
voirs ;  le  document  se  termine  par  un  chapitre  sur  les  confesseurs  et  un 
autre  sur  les  laïcs.  Quand  il  l'a  jugé  à  propos,  M.  S.,  parallèlement  au  texte 
de  Vérone,  donne  le  texte  grec  correspondant,  emprunté  à  un  écrit  appa- 
renté. Chacune  de  ces  parties  est  étudiée,  par  l'auteur,  avec  habileté  et 
ingéniosité,  rapprochée  des  écrits  de  même  nature  et  de  la  Sainte  Écri- 
ture. M.  S.  prend  très  au  sérieux  le  titre  de  ce  texte.  11  pense  que 
Clément  en  est  réellement  l'auteur.  L'assimilation  qu'il  fait,  après 
M.  Schwartz,  des  «  donationes  »  dont  il  est  question  dans  l'introduction, 
aux  charismes,  paraît  vraisemblable.  On  trouverait  dans  la  Prima  démen- 
tis la  confirmation  des  prescriptions  de  ET  relatives  au  choix  et  à  l'ordina- 
tion de  l'évêque.  Quant  aux  prescriptions  relatives  à  l'ordination  du 
diacre,  elles  dénoteraient  les  difficultés  d'une  situation  analogue  à  celle 
que  nous  fait  connaître  la  même  lettre  aux  Corinthiens.  M.  S.  relève  très 
justement  la  tendance  apologétique  antidocète  de  la  Préface.  Une  rubri- 
que de  ET,  qui  autorise  l'évêque  à  composer  lui-même  les  prières  d'action 
de  grâces,  nous  reporterait  à  l'époque  qui  sépare  la  Didachè,  qui  autorise 
cette  liberté  pour  ceux  qui  ont  reçu  l'esprit  de  prophétie,  de  saint  Justin, 
qui  la  concède,  soit  pour  les  prières  de  demande,  soit  pour  les  prières 
d'action  de  grâces.  M.  S.  estime  que  ce  texte  ET  est  la  source  primitive 
de  tous  les  autres  règlements  ecclésiastiques  ;  il  en  reporte  la  date  de 
composition  —  dès  le  titre  même  de  son  étude  —  à  la  fin  du  i®''  siècle,  et  il 
remarque  que  c'est  vers  l'an  100  que  prirent  fin,  peut-être  par  suite  de  ce 
règlement,  les  discussions  concernant  la  supériorité  ou  rinfériorité  hié- 
rarchique de  certains  ordres  du  clergé.  M.  S.  ne  pense  pas  toutefois  que 
ce  texte  nous  soit  parvenu  sans  altération,  il  a  subi  quelques  remanie- 
ments, et  les  parties  d'époque  plus  tardive  sont,  dans  le  texte,  mises  entre 
crochets.  Nous  avons  dit  que  ET  serait  la  base  de  la  littérature  canonique 
des  cinq  premiers  siècles.  Un  schéma  qui  résume  la  théorie  de  M.  S.  mon- 
tre la  succession  et  l'extension  dans  le  monde  chrétien  de  ces  textes. 
Enfin  quelques  considérations  apologétiques  sur  le  christianisme  naissant 
termine  l'ouvrage.  Disons  que  la  bibliographie  et  les  références  sont  par- 
ticulièrement abondantes. 


BIBLIOGRAPHIE.  221 

Il  nous  est  très  assuré  que  les  conclusions  de  M.  S.  soulèveront  des 
mais  il  est  certain  que  l'auteur  fait  preuve  d'une  vaste  érudition  difficultés, 
et  d'une  critique  avisées  [\). 

L.  Guerrier. 


F.  Macler,  Le  livre  du  prophète  Amos,  extrait  de  la  Bible  du  Centenaire 
préparée  par  la  Société  Biblique  de  Paris,  1913,  8»,  xxxii-28  pages. 

Cette  traduction  de  la  Bible  est  présentée  comme  ayant  un  caractère 
nouveau,  ^'oici  en  quoi  consiste  l'innovation. 

L'hébreu  n'a  point  servi  de  .source  unique;  les  nombreuses  leçons 
fournies  par  les  témoins  les  plus  autorisés  comme  le  Penlateuque  samari- 
tain, les  Targoums,  les  Septante,  la  Peschitto  et  la  Vulyate,  ont  été  large- 
ment mises  à  profit.  «  Prenant  pour  base  le  texte  des  massorètes,  qui, 
dans  l'ensemble,  est  de  beaucoup  le  meilleur,  on  marquera  d'un  signe 
spécial  tous  les  passages  où  l'on  aura  cru  nécessaire  de  s'en  écarter,  et 
on  indiquera,  au  bas  de  la  page,  la  source  de  la  leçon  préférée.  Le  sens 
exact  de  l'hébreu  sera  toujours  donné  à  côté  »  (p.  vni). 

La  fidélité  est  la  qualité  maîtresse  de  la  présente  traduction.  *  Par  la 
méthode  de  traduction  non  moins  que  par  le  choix  du  texte,  la  Bible  du 
Centenaire  se  distinguera  des  versions  courantes.  Celles-ci  ont  été 
dominées  par  le  désir  de  donner  une  rédaction  toujours  claire  et  cohé- 
rente. Soucieux  d'éviter  au  lecteur  tout  ce  qui  aurait  pu  l'arrêter  ou  le 
surprendre,  leurs  auteurs  ont  gardé  pour  eux  seuls  toutes  les  difficultés 
que  présente  l'original  et  en  ont  effacé  jusqu'à  la  trace.  Ceux  qui  travail- 
lent à  la  Bible  du  Centenaire  se  placent  à  un  point  de  vue  tout  opposé  : 
leur  préoccupation  essentielle  sera  de  ne  jamais  dissimuler  l'état  réel  du 
texte.  Ils  n'essaieront  pas  de  donner  un  sens  aux  passages  qui  n'en  ont 
plus  parce  que  diverses  altérations  les  ont  rendus  inintelligibles...  Ils  ne 
se  permettront  pas  de  jongler  librement  avec  les  débris  de  certaines 
phrases  mutilées  par  les  copistes,  pour  en  tirer  une  signification  dont 
rien  ne  garantirait  l'exactitude.  Ils  ne  voudront  pas  courir  le  risque  de  se 
substituer  aux  écrivains  bibliques  et  de  parler  à  leur  place...  Ils  ne 
s'abstiendront  pas  seulement  de  restaurer  arbitrairement  le  texte;  ils 
éviteront  aussi  de  le  perfectionner  »  (p.  i.\-x). 

Des  notes  nombreuses  et  concises,  qui  ont  surtout  une  portée  his- 
torique, éclairent  les  passages  obscurs.  «  (Les  traducteurs)  fourniront  au 
lecteur  -  tous  les  renseignements  indispensables  pour  qu'il  puisse  se 
représenter  les  époques  disparues  et  se  faire,  par  l'imagination,  le  con- 
temporain de  chaque  auteur  biblique.  »  (p.  xii). 

(I)  P.  60,  1.  6  du  texte,  M.  S.  choisit  ducii  de  préférence  à  docti  qu'on  pourrait 
lire  également.  Le  rapprochement  avec  la  Prima  démentis  et  l'identité  d'auteur 
qu'il  admet  nous  feraient  choisir  docti.  On  sait  combien  l'idée  d'enseignement 
est  développée  dans  la  I"  ad  Cor.  —  L'ouvrage  de  Cooper  et  Maclean  :  The  Tes- 
tament of  our  Lord,  n'est  pas  cité;  il  s'occupe  pourtant  (p.  153  sq.)  du  te.xle  en 
question. 


222  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

L'indication  des  particularités  n'exclut  pas  les  aperçus  généraux.  «  Outre 
l'explication  des  détails,  la  Bible  du  Centenaire  apportera  des  vues  d'en- 
semble sur  l'histoire  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament.  Elle  indi- 
quera, dans  des  Introductions,  aussi  courtes  et  aussi  simples  que  possible, 
ce  que  l'on  sait  de  la  composition  des  divers  livres,  de  leur  auteur  et  de 
leur  date,  de  leur  signification  et  de  leur  but.  Des  lettres  marginales  et 
d'autres  signes  typographiques  permettront,  le  cas  échéant,  d'en  recons- 
tituer les  sources,  d'en  distinguer  les  additions  postérieures  et  d'y  recon- 
naître les  gloses,  c'est-à-dire  les  notices  explicatives  d'origine  plus 
récente,  qui  ont  dû  primitivement  figurer  en  marge,  et  que  les  copistes 
ont  fini  par  intercaler  dans  le  texte  »  (p.  xn-xni). 

Faire  connaître  «  au  public  les  principaux  résultats  acquis  par  l'étude 
scientifique  des  Livres  Saints  »  (p.  v)  a  donc  été  le  but  de  la  nouvelle 
traduction.  Cette  vulgarisation  doit  aussi  servir  d'adjuvant  à  la  piété. 
«  Ceux  qui  collaborent  à  la  Bible  du  Centenaire  ont  le  sentiment  qu'ils 
font  une  œuvre  d'édification  autant  qu'une  œuvre  de  science.  Présenter 
le  saint  volume  sous  la  physionomie  exacte  de  son  texte  original  et  en 
faciliter  de  toute  manière  l'intelligence  historique,  ce  n'est  pas  travailler 
pour  le  scepticisme,    mais  pour  la  foi  »  (p.  xv). 

Sylvain  Gréiîaut. 

M.  D.  GiBSON,  The  Commentaries  of  hho'dad  of  Merv,  hishop  of  Hadatha. 
Vol.  IV  :  Acts  of  the  Aposlles  and  tliree  catholic  epistles,  in  syriac  and 
english,  4°,  16,  41  et  55  pages.  Cambridge,  1913,  7  sh.  6  (Horae  Semi- 
ticae,  n»  X). 

Nous  avons  annoncé  les  trois  premières  parties  de  ce  bel  ouvrage, 
ROC,  t.  XVI  (1911),  p.  434  à  436.  En  sus  des  manuscrits  mentionnés  en 
cet  endroit,  M°'^  Gibson  fait  connaître  un  manuscrit  de  Berlin  (Sachau 
311)  et  un  de  Saint-Pétersbourg  (Ms.  DCXXll).  Elle  rappelle  à  nouveau 
que  Isho^dad  a  été  pillé  par  le  jacobite  Denys  bar  Salibi  et  que  c'est  par 
lui  seulement  que  Bar  Hébraeus  a  connu  Théodore  de  Mopsueste. 

M.  Rendel  Harris,  dans  une  introduction  mise  en  tête  du  présent  ou- 
vrage, rappelle  la  restitution  déjà  donnée  par  lui  des  vers  du  Minos 
d'Epiménide  auxquels  saint  Paul  fait  allusion.  Actes,  xvn,  28  : 

Tuij.6ov  l:r£XTTjvavTO  a^ôev,  xû5iote,  [i-ÉyiaTS, 
KpîjTsI,  àd  i]<î3aTat,  xaxà  ôrjpt'a,  yaaTspeç  ipyaî" 
'AXXà  au  y'  où  8vrjax£iç,  soTYixaç  •yàp  Çojoç  aîet; 
'Ev  yàp  aol  Çûijisv,  xa\  xivûjj.£9'  r\hï  xai  £a[/.£v. 

Cette  restitution  est  basée  sur  le  texte  de  Théodore  de  Mopsueste  con- 
servé par  Isho'dad. 

Le  commentaire  sur  les  trois  épîtres  catholiques  (Jacques,  I  Pierre, 
I  Jean)  est  très  court  (quatre  pages).  L'auteur  ne  mentionne  même  pas  les 
autres  épîtres  catholiques.  Voici  le  commencement  : 

Au  sujet  de  ces  trois  lettres,  Eusèbe  de  Césarée  et  d'autres  disent  qu'elles 


BIBLIOGRAPHIE.  223 

sont  en  vérité  des  apôtres;  d'autres  disent  qu'elles  n'en  sont  pas  du  tout,  parce 
que  leurs  paroles  ne  concordent  pas  avec  celles  des  apôtres.  Théodore  l'inter- 
prète lui-même  n'en  fait  mention  en  aucun  endroit  et  ne  leur  emprunte  de  dé- 
monstration dans  aucun  des  écrits  qu'il  a  faits,  bien  que  nous  voyions  qu'il  em- 
prunte des  démonstrations  non  seulement  aux  livres  écrits  par  le  Saint-Esprit, 
mais  aussi  au  livre  sur  Job,  et  à  la  grande  Sagesse,  et  à  Bar-Sira  (l'Ecclésiasti- 
que) qui  sont  écrits  avec  l'érudition  huniaine. 

C'est  peut-être  à  ceci  que  se  ramènent  toutes  les  légendes  sur  le  canon 
de  Théodore  de  Mopsuestc  :  «  il  n'emprunte  pas  de  citations  aux  épitres 
catholiques  ».  Isho'dad  ne  dit  pas  qu'il  nie  leur  authenticité.  Il  pouvait 
ne  pas  les  citer  parce  qu'elles  étaient  objet  de  controverse,  sans  aller  lui- 
même  jusqu'à  nier  leur  authenticité.  Ses  ennemis  ont  été  jusqu'à  l'accuser 
d'être  entré  «  dans  une  telle  fureur  contre  Dieu  qu'il  rejeta,  de  sa  propre 
initiative,  les  lettres  qui  sont  dans  les  Actes  des  Apôtres  et  l'évangile  de 
Jean  »,  Pair.  Or.,  t.  VIII,  p.  97.  iNous  venons  de  voir  qu'il  serait  déjà  exa- 
géré de  dire  qu'il  «  rejeta  »  les  lettres  qui  «  suivent  les  Actes  des  apôtres 
et  l'évangile  de  Jean  ».  II  faut  dire  seulement  qu'il  «  ne  leur  emprunta 
pas  de  témoignages  ».  On  lit  encore,  p.  1  :  «  Le  bieniieureux  Luc  a  dû 
écrire  cette  pragmaléid,  ç'est-à-dire  ce  livre  iioi^N^io  o,  u^s^a^^,  ce  qui 
prouve  à  nouveau  que  Pragmatéia  Heraclidis  peut  être  traduit  par  Livre 
d'Héradide  plutôt  que  par  Bazar  d'HéracUde,  cf.  ROC,  t.  XIV  (1909),  208. 

F.  Nau. 

Courtes  notices.  —  I.  Max  Alarcon  y  Santon,  Textos  arabes  en  dia- 
lecto  vulgar  de  Larache,  89,  xvi,  192  pages.  Madrid,  1913. 

M.  A.,  professeur  d'arabe  à  l'école  de  commerce  de  Barcelone,  donne 
le  texte  arabe,  la  transcription  et  la  traduction  espagnole  de  onze  histo- 
riettes qu'il  a  recueillies  à  Larache  chez  les  indigènes  :  Histoire  d'un  bar- 
bier; de  trois  imbéciles;  du  cabaretier  criminel.  L'enseignement  dans  les 
écoles  du  Maroc.  Histoire  de  l'aveugle  et  de  la  vieille;  du  Cheha  et  de  sa 
mère.  Aventures  de  deux  hommes.  Histoire  d'un  sot;  d'un  pari;  d'un 
pécheur.  Le  mariage  au  Maroc.  L'ouvrage  se  termine  par  un  glossaire. 

II.  Discursos  leidos  ante  la  real  Academia  espanola  en  la  réception 
publica  del  senor  D.  Julian  Hibera  y  Tarrago,  gr.  8°,  94  pages.  Madrid, 
Imprenta  Iberica,  1912. 

Lors  de  sa  réception  à  l'Académie,  le  26  mai  1912,  M.  Ribera  a  lu  une 
étude  sur  les  chansons  de  Abencuzman,  conservées  dans  un  manuscrit 
unique  à  Saint-Pétersbourg  reproduit  photographiquement  aux  frais  du 
baron  David  de  Gunzburg  (Berlin,  1896).  Dans  sa  réponse.  M.  Al.  Pidal  y 
Mon  a  rappelé  les  titres  qui  avaient  ouvert  à  M.  Ribera  les  portes  de  l'Aca- 
démie. Il  y  a  retrouvé  son  maître  M.  Codera  et  tous  deux  attendent  main- 
tenant la  nomination  de  M.  Asin  y  Palacios,  leur  élève  et  ami.  le  plus 
actif  des  vulgarisateurs  de  la  philosophie  arabe. 

m.   Skrifter   utgifna  af  kungl.   humanistiska    Vetenskaps-samfundet  i 
Uppsala,  tomes  X,  XIII,  XIV.  Leipzig,  Harrassowitz,  1911-1913.  -  Dans  ces 


224  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

publications  de  l'université  d'Upsal,  le  tome  X  contient  les  Beitràge  zur 
indogermanischen  Wortforschung  de  M.  P.  Persson,  8°,  1114  pages  en 
deux  volumes.  —  Le  tome  Xlll  contient  :  0.  A.  Danielsson,  Zu  den  veneti- 
schen  und  lepontischen  Inschriften,  33  pages.  —  A  Hahr,  Studier  i  Johan 
111  :  s  renassans.  H.  Villem  Boy.  Bildhuggaren  och  byggmâstaren,  166  et 
XV  pages.  —  IsAK  Collun,  Neue  Bruchstiicke  der  Nibelungen  Handschrift, 
L,  13  pages  et  six  tables.  —  E.  Nachmanson.  Beitràge  zur  Kenntniss  der 
altgriechischen  Volksspraclie,  87  pages.  —  A.  Schagerstrom.  Upplandsla- 
gens  Ordskatt,  68  pages.  —  Gunnar  Rudberg,  Zum  sogenannten  Zehnten 
Bûche  der  aristotelischen  Tiergeschichte,  134  pages.  —  Le  tome  XIV  con- 
tient :  Th.  Engstromer,  Vittnesbeviset,  273  pages.  —  B.  Hesselman,  Vàst- 
nordiska  Studier,  87  pages.  —  0.  Wieselgren,  Yppighets  nytta,  62  pages. 
—  H.  Wikander,  Bidrag  till  lâran  om  arbets  betingsaftalet  enligt  svensk 
ratt,  304  pages. 

F.  N. 


Le  Directeur-Gérant 
F.  Charmetant. 


Typograpliie  Firmin-Didol  it  C"=.  —  Paris. 


ToMÉ  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuvAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D''  C.  \Vessely,7  fr.  90.  —III.  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M^"-  Addaï  Sciier,  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  I,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Barhadbesabba  'Arbava,  évêque  deHalwan  (syriaque  et  français),  par  M*'''' Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  de' S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à,  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  BousguET,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
by  Athanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  the  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 

Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

ToMg  V,  808  pages.  Prix  net  :  48  fr. 

I.  History  of  the  Patriarchs  of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe 
et  anglais)  (Agathon  toMichael  I),  par  B.  Evetts,  12  fr.  85.  —  11.  Histoire  Nes- 
torienne, 1,2  (arabe  et  français),  par  A.  Scher  et  P.  Dib,  7  fr.  60.  —  III.  Le 
Synaxaire  arménien  de  Ter  Israël.  I.  Le  mois  de  Navasard  (arménien 
et  français),  par  G.  Bayan,  12fr.  60.  —  IV.  Chronique  de  Mahboub  ('Ayâ^iioç), 
I,  1  (arabe  et  français),  par  A.  Vasiliev,  8  fr.  10.  —  V.  Les  Légendes  syria- 
ques d'Aaron  de  Saroug,  de  Maxime  et  Domèce,  d'Abraham,  maître  de 
Barsoma,  et  de  l'empereur  Maurice  (syriaque  et  français),  par  F.  Nau  ;  les 
Miracles  de  saint  Ptolémée  (arabe  et  français),  par  L.  Leroy,  6  fr.  90. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VI,  710  pages.  Prix  net  :  42  fr. 

1. —  TheHymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in  the  syriac  version 
of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa  (syriaque  et  anglais), 
par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  10  fr.  70.  —  II.  Le  Synaxaire  arménien  de  Ter 
Israël.  II.  Mois  de  Hori  (arménien  et  français),  par  le  D''  G.  Bayan. 
Prix  :  10  fr.  45.  —  III.  Le  Livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre 
{fÎ7i)  (éthiopien  et  français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr.  45.  —  IV.  L'Histoire 
des  conciles  de  Sévère  ibn  al-MoqafFa' (arabe,  éthiopien  et  français),  par 
L.  Leroy  et  S.  Grébaut.  Prix  :  10  fr.  45.  —  V.  Vie  d'Alexandre  l'Âcémète 
(grec  et  latin),  par  E.  de  Stoop.  Prix  :  3  fr.  95. 

Ce  volume  a  coûté  26  fr.  55  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII,  804  pages.  Prix  net  :  47  fr.  85. 

I.  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène  sur  les  martyrs,  le 
vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi  à  réciter  par  les 
évêques  avant  l'ordination  (syriaque  et  français),  par  M»'' Addaï  Scher.  Prix  : 
5  fr.  50.  —  IL  Histoire  Nestorienne,  II,  1  (arabe  et  français),  par  M»'"  Addaï 
Scher.  Prix  :  6  fr.  65.  —  III.  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois  de 
Hamlë  (éthiopien  et  frïinçais),  par  L  GuiDi.  Prix  :  15  fr.  —  IV.  Histoire 
universelle  de  Mahboub  {\yimo<;)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évêque 
deMenbidj  (x^  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  Vasiliev, 
professeur  à  l'Université  de  Dorpat  (IOpbeBT>).  Seconde  partie  (1).  Prix  : 
8  fr.  10.  —  V.  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  (fin)  (syriaque  et  an- 
glais), par  E.-\V.  Brooks.  Prix  :  12  fr.  60. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  15  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 
A  LA  librairijï:  i^icard 

RUE  BONAPARTE,   82,    PARIS. 

Il  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra   un 
exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel)  paraît 
en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant  chaque 
année  un  volume  de  près  de  50U  pages  in-8°. 

Prix  de  l'abonnement:  12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 
F^atroloffia  orientalis 

Tome  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xii  et  706  pages.  Prix  :  43 fr. 

I.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruchon  et  I.  Guidi,  G  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien,  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  Guidi,  11  fr.  20. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  II,  690  pages.  Prix  :  41  fr.      ^. 

I.  Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M. -A.  Kugener,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtree  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D""  E.  Revillout,  5  fr.  —  111.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur   du    monastère    de    Beith-Aphthonia, 

suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grées,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kugener,  II  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehave,  S.  J.,  BoIlandiste,'9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  38  fr.  60. 

I.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta,  primats  Jacobites  de  Tagrit 
et  de  l'Orient  (vi^-vii"  siècles),  suivies  du  traité  d'Alioudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  11.  Réfutation  de  Sa'îd 
Ibn  Batriq  (Eutychius),  par  Sévère  ibn  al-Moqaffa%évêque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français), par  P.  Chébli,  archevêque  maronite  de  Beyroutli.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  (sj/î7e):Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grebaut.  Prix  :'  6  fr.  ^ 

Ce  volume  a  coûté  seulement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  CENTRALE 

UN  FORMULAIRE  DE  CONFESSION  MAZDÉEN 
LE  KHUASTUANIFT 


INTRODUCTION 

A  l'occasion  du  travail  sur  les  pierres  tombales  nestoriennes 
du  Turkestan  (I),  nous  avons  résumé,  pour  notre  usage  person- 
nel, un  certain  nombre  des  documents  qui  se  rapportent  à 
cette  question.  Il  nous  paraît  intéressant  de  faire  connaître  les 
plus  importants,  et  d'abord  le  formulaire,  soi-disant  mani- 
chéen, de  confession,  déjà  cité  plus  haut  (2). 

Deux  fragments  en  écriture  ouigoure  ont  été  trouvés  par  les 
explorateurs  russes  et  allemands  et  ont  été  édités  à  Saint-Pé- 
tersbourg et  à  Berlin.  La  meilleure  copie,  tronquée  au  commen- 
cement, où  le  turc  est  écrit  en  caractères  syriaques,  a  été  trouvée 
par  M.  Stein  dans  la  grotte  de  Touen  Houang,  au  milieu  de 
rouleaux  bouddhistes  écrits  en  caractères  chinois.  C'est  une 
bande  de  papier,  formée  avec  des  pages  collées  bout  à  bout.  Il  y 
a  338  lignes.  M.  von  Lecoqa  transcrit,  traduit,  annoté  et  repro- 
duit en  photographie  le  texte  du  D''  Stein,  en  le  complétant  au 
commencement  à  l'aide  d'un  fragment  de  Berlin  :  Journal  of 
the  royal  Asiatic  Society ,  new  séries,  t.  XLIII,  1911,  p.  277  à 
315,  sous  le  titre  :  Z)""  Stein's  Khuastuanift  from  Tiui-liuang, 
being  aconfession-prayer  of  the  Manichaean  Auditores. 

La  tendance  actuelle  est  de  donner  le  nom  de  manichéen  à 
tout  ce  qui  offre  une  ressemblance,  si  éloignée  soit-elle,  avec  ce 
que  nous  savons  de  Manès,  c'est-à-dire  en  somme  à  tous  les 
textes  dualistes  mazdéens  et  magiques.  Cette  tendance  est  d'ail- 

(1)  Revue  de  l'Orient  chrétien,  t.  XVIII  (1913),  p.  3-35. 

(2)  Ibid.,  p.  15. 

OIUENT   CrinÉTIEN.  15 


226  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

leurs  très  ancienne  et  a  déjà  conduit,  de  proche  en  proche,  aux 
résultats  les  plus  divergents  :  saint  Jérôme  nous  apprend  qu'à 
son  époque  on  donnait  le  nom  de  manichéen  à  ceux  qui  jeû- 
naient; lui  et  ses  amis  étaient  traités  de  manichéens  {De  Vwg.); 
auxii"  siècle,  par  contre,  on  a  poursuivi  dans  nos  contrées  des 
sectes  dites  manichéennes  dont  les  fondateurs  étaient  seule- 
ment des  déséquilibrés  ou  des  sadiques.  Il  impo'rte  de  réagir 
contre  cette  tendance  et  de  partager  les  écrits  non  bouddhiques 
retrouvés  :  1"  en  écrits  magiques  susceptibles  d'être  employés 
par  les  adhérents  de  toutes  les  religions  ;  2°  en  écrits  mazdéens, 
puisque  nous  savons  que  les  mazdéens  ont  eu  des  temples  dans 
ces  contrées  et  jusqu'en  Chine;  les  mazdéens  hérétiques  du 
Turkestan,  ou  Moniens,  méritent  une  section  spéciale,  3°  en 
écrits  gnostiques;  d'allure  plus  ou  moins  chrétienne,  qui  pour- 
ront être  répartis  entre  les  hérétiques  orientaux  chrétiens  :  les 
Manichéens,  les  Marcionites,  les  Audiens,  les  Koukéens,  les 
Mandéens,  etc.  Tous  spéculaient  sur  un  fond  commun,  gnos- 
tique  et  chaldéen,  comme  les  hérétiques  occidentaux  spéculaient 
sur  le  fond  commun  de  la  philosophie  grecque,  puisée  chez 
Platon  et  Aristote  aussi  bien  qu'à  l'école  philosophique  et 
scientifique  d'Alexandrie. 

Les  hérésies  orientales  supposent  des  données  scientifiques, 
philosophiques  et  religieuses.  Les  données  scientifiques  sont 
sans  doute  autochtones  et  ont  été  empruntées  aux  Chaldéens, 
car  de  nombreux  documents  nous  témoignent  de  l'activité 
scientifique  des  Chaldéens,  et  les  Grecs  d'Alexandrie  se  sont 
mis  à  leur  école.  Les  données  religieuses  sont  les  plus  caracté- 
ristiques :  chez  les  chrétiens,  elles  se  rattachent  à  la  Bible; 
chez  les  Mazdéens  elles  peuvent  se  rattacher  à  l'ancienne  reli- 
gion, assez  peu  connue,  des  Mèdes  et  des  Perses.  Les  données 
philosophiques,  qui  leur  sont  communes  à  toutes,  viennent 
sans  doute  d'Alexandrie,  par  l'intermédiaire  d'Édesse.  On  a 
tendance  à  supposer  l'existence  d'une  philosophie  iranienne 
que  l'on  opposerait  à  la  philosophie  d'Alexandrie,  mais  nous 
ne  croyons  pas  que  l'on  ait  établi  son  existence  à  l'aide 
d'anciens  documents  authentiques. 

Pour  l'instant,  tout  nous  ramène  à  Alexandrie,  d'où  auraient 
divergé  les  philosophies  occidentale  et  orientale.  Bardesane, 
si  l'on  en  croit  Eusèbe  et  saint  Épiphane,  est  un  disciple  de  Va- 


DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  CENTRALE.         227 

lentin  ;  Marcion  est  venu  s'instruire  jusqu'à  Rome.  Saint  Ephreni 
fait  de  Manès  un  disciple  de  Bardesane,  de  plus  les  livres  de 
Manès  remontent  à  Skountianos  «  qui  avait  adopté  les  doctri- 
nes de  certains  philosophes  égyptiens,  car  il  s'était  rendu  en 
Ég-ypte,  avait  fréquenté  les  sages  qui  vivaient  alors  en  ce  pays 
et  avait  étudié  les  littératures  égyptiennes  et  grecques  ainsi 
que  les  livres  de  Pythagore  et  de  Proclus  (1)  ».  Bardesane  dit 
encore,  dans  le  Livre  des  lois  des  pays,  qu'il  connaît  les  théo- 
ries astrologiques  des  Égyptiens  aussi  bien  que  celles  des  Chal- 
déens  de  Babylone  (2).  Il  est    remarquable  d'ailleurs  que  la 
légende  de  Zoroastre  le  place  à  Mabboug  (3),  comme  Barde- 
sane (4),  ou  à  Samarie,   et  qu'elle  peut  être  regardée  comme 
une  composition  tardive  influencée  par  la  légende  de  Manès. 
En  somme,  le  gnosticisme   grec  aurait  été  porté   d'Alexan- 
drie à  Édesse  dès  le  commencement  du  ii"  siècle,  où  il  aurait 
été  plus  ou  moins  modifié  par  Bardesane  et  son  école  et  incor- 
poré au  christianisme.  On  le  retrouve  comme  fonds  commun  de 
toutes  les  hérésies  chrétiennes  orientales  :  lumière  et  ténèbres, 
causes  du  mal  physique  et  du  mal  moral,  création  et  rédemp- 
tion, sous  des  décors  plus  ou  moins  poétiques  et  plus  ou  moins 
fantaisistes;  mais  toutes  les  hérésies  chrétiennes  se  reconnais- 
sent à  ce  qu'elles  font  une  place  à  l'Ancien  et  au  Nouveau  Testa- 
ment dans  la  philosophie  commune  (5).  Les  Perses  ont  propagé 
la  nouvelle  philosophie  avec    l'ardeur  qu'ils  devaient  mettre 
plus  tard  à  propager  le  nestorianisme,  et  les  écoles  les  plus 
anciennes  et  les  plus  influentes  ont  été  celles  de  Bardesane,  de 
Manès  et  de  Marcion  (6).  La  Perse  n'avait  pas  alors  de  religion 

(1)  H.  Pognon,  Inscriptions  mandaïtes  des  coupes  de  Khouabir,  Paris,  1899 
p.  182. 

(2)  Cf.  trad.  française,  Paris,  1889,  p.  41,  ou  Patrol.  Syriaca,  t.  11,  Paris, 
1907,  p.  581. 

(3)  H.  Pognon,  loc.  cit.,  p.  161. 

(4)  Cf.  Patv.  Or.,  t.  VII,  p.  519. 

(5)  Voir  chez  H.  Pognon,  loc.  cil..,  les  Uiéorics  apparentées  de  Valentin, 
p.  161;  de  Bardesane,  p.  169;  de  Marcion,  p.  172;  des  Encratites,  p.  174;  de 
Manès,  p.  181;  des  Audiens,  p.  194;  d'Aétius,  p.  202;  de  Jean  d'Apamée,  p.  207; 
des  Koiikéens,  p.  269;  des  Ophites,  p.  212;  des  Kantéens,  p.  220;  de  Battaï, 
p.  221  ;  des  Mandéens,  p.  224.  Voir  aussi.  Pair.  Or.,  t.  Vil,  les  hérésies  de 
Saturninus,  p.  506;  Marcus,  \^.  511;  Marcion,  p.  512;  Florinus,  p.  516;  Barde- 
sane, p.  518;  Manès,  p.  531. 

(6)  Au  temps  de  Mar  Aba  (540-552),  les  marcionites  étaient  assez  puissants 
en  Perse  pour  que  leur  nom  ait  pu  être  sjnonyme  de  chrétien. 


228  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

d'état,  et  les  théories  grecques,  par  Tintermécliaire  de  Barde- 
sane  et  de  l'école  d'Édesse,  ont  pu  y  trouver  bon  accueil.  Ce 
sont  ces  théories  qui  ont  fourni  le  cadre  dans  lequel  les  Sassa- 
nides  ont  placé  le  mazdéisme  pour  en  faire  la  religion  d'état 
(depuis  vers  226  jusque  vers  651).  Il  a  suffi  de  remplacer 
les  éléments  chrétiens  par  des  éléments  mazdéens  :  Dieu  le 
Père  par  Azroua;  le  Christ  par  Hormuzd;  Satan  par  Ahri- 
man  (1),  etc.  Les  mazdéens  ont  pu  d'ailleurs  se  diviser  en  plu- 

(1)  Voici  encore  ce  que  Barhadbesabba,  auteur  nestorien  du  vi°  au  vii°  siècle, 
nous  apprend  des  Bardesanites.  Sa  notice  concorde  avec  celle  qui  est  attribuée 
à  Marouta  de  Maj'ferqat  et  qui  a  passé  ensuite  dans  les  canons  arabes  de 
Nicée  :  «  La  cinquième  hérésie  'est  celle  des  Daisanites;  ils  reconnaissent 
beaucoup  d'êtres  (éternels),  et  le  chef  et  le  maître  de  tous  n'est  connu  de 
personne;  ils  donnent  aussi  le  nom  d'êtres  (éternels)  aux  éléments.  Ils  disent 
que  le  monde  résulta  d'un  hasard.  Comment?  —  La  lumière  était  d'abord  à 
l'orient  et  le  vent  en  face  d'elle  à  l'occident  et  le  feu  au  sud,  et  les  eaux  en  face 
(du  feu)  au  nord  et  leur  maître  en  haut,  et  leur  ennemi,  qui  est  l'obscurité, 
dans  la  profondeur.  Par  suite  d'un  hasard,  les  êtres  (éternels)  se  mirent  en 
mouvement,  chacun  rampa  pour  atteindre  son  compagnon,  et  leur  excellence 
intérieure  lutta  l'une  contre  l'autre.  Les  lourds  descendirent  et  les  légers  mon- 
tèrent, et  ils  se  mélangèrent  l'un  avec  l'autre.  Tous  erraient  et  fuyaient  et 
cherchaient  un  refuge  dans  les  miséricordes  du  Très-Haut.  Alors,  au  bruit 
du  tumulte,  descendit  une  grande  voix  qui  est  le  Verbe  et  la  parole  de  la 
pensée  ()Cs.^»i;  lvio|j»oo  |cci^),  et  elle  retrancha  l'obscurité  du  milieu  des  êtres 
purs,  et  elle  fut  chassée  et  elle  tomba  à  sa  place  inférieure  et  il  les  sépara 
et,  par  le  signe  de  la  croix,  il  établit  chacun  d'eux  à  sa  place;  et,  de  leur 
mélange,  il  fit  ce  monde  ;  il  lui  fixa  le  temps  et  il  lui  fixa  la  limite,  combien 
il  demeurerait.  Quant  à  la  clarté  qui  subsiste  (mélangée  dans  le  monde),  il 
vient  à  la  fin  pour  la  purifier;  et  il  dit  ainsi  :  ■'  L'être  (éternel)  qui  s'est  jeté 
«  sur  son  compagnon,  il  s'est  occupé  de  le  précipiter  dans  la  profondeur;  l'obs- 
«  curité  épaisse  est  montée  et  elle  a  obscurci  les  êtres  purs.  » 

•<  En  plus  de  cela,  ils  prônent  le  sort  et  le  destin,  ils  suppriment  la  liberté 
de  l'homme  et  ils  nient  la  résurrection  du  corps.  Tous  s'habillent  d'habits 
blancs,  dans  la  pensée  que  quiconque  s'habille  de  blanc  est  du  côté  du  bien 
et  (quiconque  s'habille]  de  noir  est  du  côté  du  mal.  Ceux-ci  ne  rejettent  pas  les 
livres  (saints),  mais  reçoivent  en  plus  de  nombreuses  révélations.  »  Ce  texte  est 
en  désaccord  avec  le  Livt^e  des  lois  des  pays  qui  revendique  la  liberté  humaine 
et  ne  dit  pas  que  les  éléments  sont  des  êtres  éternels;  nous  ne  savons  donc 
pas  si  Bardesane  en  personne  est  responsable  de  ces  théories,  en  tout  cas 
il  semble  bien  qu'elles  étaient  professées  par  ses  disciples  à  la  fin  du  iw  siècle 
puisque  S.  Ephrem  les  leur  attribue.  Nous  avons  la  forme  chrétienne  des 
théories  alexandrino-iraniennes  avec  une  place  pour  le  Très-Haut,  pour  son 
Verbe,  pour  la  croix,  et  pour  la  seconde  venue  du  Christ.  Il  a  suffi  de  les 
remplacer  par  Azroua,  Chormuzta  et  par  la  seconde  venue  de  Chormuzta,  et 
d'élever  les  éléments,  vent,  eau,  feu,  lumière,  à  la  qualité  divine,  pour  cons- 
tituer une  religion  mazdéenne  à  laquelle  on  ne  peut  donner  le  nom  de  Barde- 
nite  ou  de  manichéenne  parce  qu'elle  a  expulsé  précisément  les  traits  caracté- 
ristiques de  ces  hérésies  chrétiennes. 


DOCUMENTS    TROUVÉS    EN    ASIE   CENTRALE.  229 

sieurs  sectes  aussi  bien  que  les  chrétiens  (par  exemple,  plus 
tard,  les  Mazdakites)  et  Tune  de  ces  sectes  a  pu  adopter  Manès 
tout  en  conservant  intégralement  la  théogonie  mazdéenne  qui 
avait  remplacé  la  théogonie  chrétienne  dans  la  philosophie  édes- 
sénienne.  Il  reste  à  chercher  si  cette  secte  mazdéenne  qui  a 
adopté  Manès  est  pré  ou  post  avestique.  Elle  a  chance  à  notre 
avis  d'être  antérieure  et  de  représenter  les  vieux  croyants 
mazdéens  qui  ont  refusé  de  se  soumettre  à  la  réforme  reli- 
gieuse opérée  par  les  Sassanides.  Ils  ont  été  proscrits  en  même 
temps  que  Manès,  et  cette  commune  infortune  a  pu  amener  un 
rapprochement  entre  les  mazdéens  et  les  manichéens,  mais 
il  semble  que  les  premiers  ont  maintenu  Tintégralité  de  leurs 
doctrines  et  que  les  seconds  ont  abdiqué  les  leurs,  puisque  tout 
élément  chrétien  (ou  peu  s'en  faut)  a  été  éliminé;  ces  mazdéens 
ont  donc  pu  être  appelés  «  les  Moni  du  Tiirkestan  »  et  même 
être  plus  ou  moins  confondus  avec  les  mazdéens  officiels.  Les 
musulmans  les  ont  tous  persécutés,  ils  leur  ont  ensuite  succédé 
—  aussi  bien  à  ceux  de  Perse  qu'à  ceux  du  Turkestan,  —  et 
ils  ont  donc  hérité  aussi  du  nom  de  Moni  donné  aux  derniers. 

11  est  remarquable  que,  d'après  M.  Decourdemanche,  le  nom 
de  Mani,  chez  les  Turcs,  ne  désigne  pas  Manès.  C'est  pour  eux 
le  nom  d'un  peintre  (d'un  calligraphe?)  célèbre  qui  était  en 
même  temps  grand  magicien  et  peignait  des  aquarelles  d'une 
grande  influence  talisnianique.  Ils  paraissent  le  considérer 
comme  Chinois,  cf.  infra,  p.  326.  Dans  cet  ordre  d'idée,  les 
Moni  du  Turkestan  pourraient  être  des  Mazdéens  idolâtres  plus 
adonnés  que  les  autres  aux  pratiques  magiques. 

Les  Mazdéens  de  Perse  avaient  des  formules  de  confession, 
comme  l'écrit  M.  L.-C.  Casartelli,  La  philosophie  religieuse 
du  mazdéisme  sous  les  Sassanides,  Paris,  1881,  p.  161  : 
«  Il  existe  des  formules  de  patêt  ou  confession  dont  une 
grande  et  une  petite.  Dans  ces  formules,  on  commence  par 
une  prière,  un  acte  de  louange  de  Dieu,  une  proclamation  des 
bonnes  pensées,  des  bonnes  paroles  et  des  bonnes  actions,  et 
une  détestation  des  mauvaises.  Suit  une  longue  liste  de  péchés 
avec  leur  gravité  respective,  péchés  par  pensée,  par  parole,  par 
acte  (minishnîk,  gùbishnîk,  kùnishnîk).  On  termine  par  un 
acte  de  foi  en  Auharmazd  et  aux  vérités  delà  religion  ».  Il 
devait  en  être  de  même  des  mazdéens  du  Turkestan,  mais 


230  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

cette  conséquence  serait  restée  une  simple  probabilité  sans  les 
découvertes  récentes  qui  nous  ont  rendu,  comme  nous  l'avons 
dit,  plusieurs  fragments,  en  plusieurs  écritures,  de  leurs 
manuels  de  confession.  On  remarquera  que  pour  chaque  péché 
on  commence  par  rappeler  le  dogme  mazdéen,  puis  on  s'ex- 
cuse des  fautes  commises  contre  ce  point  du  dogme.  Il  y  a 
même  une  récapitulation  finale. 

C'est  intentionnellement  que  nous  empruntons  toute  notre 
annotation  aux  traditions  bardesanite  et  mazdéenne  (1).  Nous 
voulons  ainsi  donner  un  pendant  à  M.  von  Lecoq,  qui  a  em- 
prunté toute  son  annotation  —  très  intéressante  d'ailleurs  — 
à  la  tradition  manichéenne.  La  véritable  méthode  consistera 
à  citer  tous  les  passages  parallèles  dans  toutes  les  religions 
sans  chercher  a  pjHori  à  enfermer  le  Khuastuanift  dans  un 
cercle,  ou  manichéen  ou  mazdéen,  infranchissable. 

F.  Nau. 


I.  Texte  de  Berlin. 

Khormuzta  lo  dieu  et  les  cinq  dieux  sont  descendus  du  ciel  avec  la  pureté 
de  tous  les  dieux  pour  engager  la  bataille  contre  le  démon  (yakka)  (2)  ;  il  a 
combattu  contre  la  puissance  du  démon  qui  pousse  aux  mauvaises  actions 
et  contre  les  cinq  fils  du  démon  (.3).  Dieu  et  le  démon,  lumière  et  ténèbres, 

(1)  Nous  renverrons,  par  Cas.,  suivi  de  la  pa,:,'e,  à  L.  C.  Casartelli,  La  philo- 
sophie religieuse  du  Mazdéisme  sous  les  Sassanides,  Paris,  1884,  8°,  vni-192  pages. 

(2)  "  Au  commencement  des  choses,  il  y  eut  une  grande  guerre  aux  cieux; 
elle  est  racontée  dans  cinq  chapitres  du  Bun-Dehesh...  L'esprit  du  mal  conduisit 
ses  démons  alliés  contre  le  ciel,  dont  il  pénétra  la  troisième  partie;  mais  à  la 
vue  du  ciel  cet  esprit  lâche  fut  troublé  comme  la  brebis  devant  le  loup.  Car 
l'esprit  du  ciel  s'arma  comme  an  guerrier  et  Auharmazd  fit  un  rempart  autour 
du  ciel.  ■'  Cas.,  p.  71-72.  Khormuzta  =  Auharmazd;  la  pureté  de  tous  les 
dieux  =  l'esprit  du  ciel,  qui  est  sans  doute  Vohùman,  •■  la  première  des  créa- 
tures, qui  a  produit  plus  tard  la  lumière  du  monde.  Au  dernier  combat,  qui, 
clôturera  la  guerre  entre  les  deux  créations,  c'est  lui  qui  s'emparera  d'Akôman, 
son  adversaire  spécial  entre  les  devs  (démons)  ».  Cas.,  p.  67-68.  Les  cinq  dieux 
qui  seront  énumérés  plus  bas  (zéphir,  vent,  lumière,  eau,  feu)  paraissent  cor- 
respondre aux  cinq  autres  Ameshoçpends  :  «  Après  que  Vohùman  eut  été  créé 
et  eut  produit  la  lumière  du  monde  et  la  bonne  loi,  Auharmazd  forma  Arta- 
vahisht,  Shatvairo,  Cpendarmat,  Horvadat,  Amerodat  ».  Cas.,  p.  69. 

(3)  Il  y  a  un  «  parallélisme  systématique  dont  les  mazdéens  sont  en  général 
jaloux  ».  Cas.,  p.  83.  A  Vohùman  «  la  bonne  pensée  »  correspond  Akôman 
"  la  mauvaise  pensée  »  et  aux  cinq  dieux  (Ameshoçpends)  cités  dans  la  note 
précédente  correspondent,  dans  leur  ordre,  les  chefs  de  démons  :  Andar,  Sàvar. 
Nàîkyîas,  Taprêv,  Zàirîk;  Cas.,  p.  82-83, 


DOCUMENTS   TROUVÉS    EX    ASIE   CENTRALE.  231 

étaient  alors  mélangés.  Les  fils  du  dieu  Khormuzta,  les  cinq  dieux  (1), 
lorsqu'ils  engagèrent  eux-mêmes  le  combat  contre  le  péché  et  le  démon, 
furent  saisis  et  entortillés  (2).  Tous  les  princes  des  dénions  vinrent  avec 
l'insatiabie  démon  de  l'envie  et  avec  cent  quarante  myriades  de  moindres 
démons  unis  pour  le  mal,  privés  de  science,  d'intelligence  et  de  sens  (3). 
Celui  même  qui  avait  engendré  et  créé  (les  cinq  dieux)  (4)  quitta  l'éternel 
ciel  des  dieux  et  vint  séparer  (les  démons)  des  dieux  de  lumière. 

En  conséquence^  mon  dieu,  si,  parce  que  le  démon  (Chmnu)  poursuivant 
de  mauvais  desseins  a  poussé  nos  intelligences  et  nos  pensées  hors  du  droit 
chemin  aux  actions  démoniaques,  et,  si,  parce  que  nous  sommes  devenus 
en  conséquence  insensés  et  privés  d'intelligence,  nous  avions  péché  et 
erré  contre  la  fondation  et  la  racine  de  tous  les  esprits  lumineux,  contre 
la  pure  lumière  le  seigneur  Azroua  (5),  (si  nous  avions  mélangé)  la  lu- 
mière et  les  ténèbres,  dieu  et  le  démon  (6) (lacune)... 

...  est  son  fondement  et  sa  racine.  Si  nous  avons  dit  :  si  (quelqu'un)  vivi- 
fie (un  corps),  dieu  le  vivifie  ;  si  (quelqu'un)  tue,  dieu  tue  (7 1  :  si  nous  avons 

(1)  Cf.  supra,  p.  230,  note  2. 

(2)  Aharman,  qui  était  dans  le  lieu  de  malfaisance  qu'on  appelle  «  ténèbres 
sans  fm  »,  se  leva  de  l'abîme  et  vint  dans  la  lumière;  et  il  se  précipita  pour 
détruire  cette  splendeur  d'Auharmazd  qu'il  aperçut,  inattaquable  pour  les 
démons.  Cas.,  p.  48,  55.  Cet  incident,  si  l'on  en  croit  Moïse  bar-Képha,  auteur 
jacobite  du  ix'  siècle,  avait  été  inséré  par  les  Bardesanites  dans  leur  cos- 
mogonie :  pour  eux,  les  cinq  dieux  des  Mazdéens  sont  les  cinq  êtres  (éternels)  : 
le  feu,  le  vent,  l'eau,  la  lumière  et  l'obscurité.  Chacun  d'eux  se  tenait  dans 
sa  région,  lorsque  l'obscurité  (Aharman  et  les  siens)  monta  d'en  bas  pour 
se  mélanger  avec  eux  et  en  eux;  alors  les  (cinq)  êtres  purs  commencèrent, 
tout  agités,  à  fuir  devant  l'obscurité  et  cherchèrent  .un  refuge  dans  Ips  misé- 
ricordes du  Très-Haut  (Àzroua  ou  Zarouan  chez  les  Mazdéens)  pour  qu'il  les 
délivrât  de  cette  forme  qui  les  souillait  en  se  mélangeant  avec  eux  et  qui  est 
l'obscurité.  Alors,  au  bruit  de  ce  tumulte  descendit  le  Verbe  de  la  pensée 
du  Très-Haut,  c'est-à-dire  le  Messie  (Auharmazd  ou  Chormuzta  chez  les  Mazdéens), 
il  retrancha  l'obscurité  du  milieu  des  êtres  purs...  et  du  mélange  de  ces  êtres 
avec  l'obscurité  leur  adversaire,  il  fonda  le  monde  présent;  cf.  F.  X.\u,  Barde- 
sane  l'astrologue,  Le  livre  des  lois  des  pays,  Paris,  1899,  p.  59-60. 

(3)  Le  démon  (Aharman)  avait  créé  un  grand  nombre  d'autres  démons, 
mâles  et  femelles,  qui  devaient  lui  porter  secours.  Cas.,  p.  56,  66.  Les  premiers 
sont  Akôman  et  Varûn  qui  sont  nés  ensemble.  Varùn  est  appelé  «  le  démon 
de  la  mauvaise  cupidité  ».  Cas.,  p.  85.  C'est  peut-être  <■  l'insatiable  lémon 
de  l'envie  »  mentionné  ici,  D'après  un  ouvrage  mazdéen,  il  n'y  a  pas  moins 
de  99.999  démons  de  divers  genres.  Cas.,  p.  87,  91. 

(4)  Auharmazd  (Chormutza)  chez  les  Mazdéens,  et  le  Clirist  (par  le  moyen 
duquel  le  Père  a  créé  le  monde)  chez  les  Bardesanites. 

(5)  C'est  en  somme  ici  une  profession  de  monothéisme.  Le  mazdéen  confesse 
un  principe  unique  des  esprits  lumineux  (dont  les  ténèbres  procèdent  par 
liasard). 

(6)  D'Azroua  (Zarouan)  procède  le  dualisme  :  le  bleu,  la  lunuère,  Chormutza, 
directement;  le  mal,  les  ténèbres,  le  démon,  Aharman,  par  liasard. 

(7)  Semble  dirigé  contre  le  fatalisme.  Certains  écrits  mazdéens  .sont  fatalistes; 
Cas.,  28-29;  140-141;  ils  ne  devaient  pas  avoir  cours  au  Turkestan. 


232  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

dit  :  le  bien  et  le  mal,  tout  a  été  créé  par  Dieu  ;  si  nous  avons  dit  :  c'est  lui 
qui  a  créé  les  dieux  éternels  (1):  si  nous  avons  dit  :  le  dieu  Khormuztaet 
le  démon  (Chmnu)  sont  frères  (2).  Mon  dieu,  si,  dans  notre  méchanceté, 
nous  avons  prononcé  des  paroles  aussi  blasphématoires  en  attribuant  par 
mégarde  des  choses  fausses  à  dieu,  si  nous  avons  commis  un  péché  si 
impardonnable:  mon  dieu,  moi,  Raim{a)st  F(a)zind  (3),  je  me  repens,  et 
je  prie  en  me  purifiant  du  péché  :  Que  mon  péché  me  soit  remis! 

II.  Texte  de  M.  Stein. 

2°  Pour  ce  qui  concerne  le  dieu  du  soleil  et  de  la  lune,  et  les  dieux  qui 
trônent  dans  les  deux  resplendissants  palais  (4)  ;  les  bases  et  la  racine  (les 
restes)  de  la  lumière,  de  tous  les  êtres  célestes  (burkhans)  de  la  terre  et 

(1)  Semble  dire  que  la  création  a  été  faite  à  l'aide  de  matières  préexistantes 
et  non  ex  ni/iilo,  cf.  Cas.,  24.  Les  «  dieux  éternels  "  sont  probablement  analo- 
gues aux  cinq  êtres  (éternels)  des  Bardesanites  :  feu,  vent,  eau,  lumière  et 
obscurité,  supra,  p.  231,  note  2. 

(2)  Ce  passage  est  expliqué  par  le  vartabed  Esnig  :  «  Quand  il  n'y  avait 
encore  rien,  disent  les  mages,  ni  cieux,  ni  terre,  ni  aucune  créature  des  cieux 
ou  de  la  terre,  il  existait  un  certain  Zervan  dont  le  nom  traduit  signifie 
fortune  ou  gloire.  Pendant  mille  ans,  il  fit  un  sacrifice  en  se  disant  qu'il  lui 
naîtrait  peut-être  un  fils  qui  ferait  les  cieux  et  la  terre  et  tout  ce  qui  y  est. 
Après  mille  ans  de  sacrifice,  il  commença  à  rouler  sa  pensée  dans  son  esprit 
en  disant  :  A  quoi  va  servir  le  sacrifice  que  je  fais,  mon  fils  Ormizt  viendra-t-il 
ou  bien  est-ce  que  je  fais  des  efforts  en  vain?  —  Pendant  qu'il  pensait  à  cela, 
Ormizt  et  Arhmen  prirent  naissance  dans  le  ventre  de  Zervan;  Ormizt  parce 
que  Zervan  avait  fait  le  sacrifice,  et  Arhmen  parce  qu'il  avait  douté...  » 
J.  A.  Gatteyras,  L'Arménie  et  les  Arméniens,  Paris,  1882,  p.-  40,  cité  aussi  par 
Cas.,  p.  11.  On  trouve  un  texte  à  peu  près  identique  chez  Théodore  bar-Khouni, 
cf.  H.  Pognon,  Inscriptions  mandaïtes  des  coupes  de  Kliouabir,  p.  162-lGo.  On 
rencontre  encore  la  même  idée  chez  Théodore  (de  Mopsueste)  et  dans  un  édit 
d'un  ministre  de  Yezdegerd  II,  Cas.,  p.  10-11.  Théodore  dit  que  Zarouam 
voulant  engendrer  le  seul  Hormisda  (des  manuscrits  portent  Hormistha),  en- 
gendra «  celui-ci  et  Satan  ».  —  On  conçoit  donc  que  certains  mazdéens 
devaient  dire  que  Hormistha  et  le  démon  étaient  frères  puisqu'ils  avaient  été 
engendrés  tous  deux  par  Zarouam  (Zervan,  Azroua).  C'est  un  blasphème,  dit 
notre  manuel,  parce  que  le  démon  a  été  engendré  malgré  Zarouam. 

(3)  Nom  du  propriétaire  du  présent  manuel. 

(4)  Chez  les  Mazdéens,  des  génies  personnifient  le  ciel  et  les  astres  :  Khùr 
ou  Khùrshêt  pour  le  Soleil,  Màli  pour  la  Lune;  Cas.,  p.  75.  On  offre  des  œufs 
et  d'autres  offrandes  de  nourriture  à  la  Lune  souveraine,  Ibid.,  p.  81.  Cepen- 
dant, d'après  cet  ouvrage,  le  rôle  du  Soleil  et  de  la  Lune  est  plutôt  cosmolo- 
gique :  leur  devoir  est  de  donner  la  lumière,  de  mûrir  les  naissances  et  les 
acci'oissenients  et  de  diviser  les  jours,  mois,  saisons,  années.  Il  est  certain 
cependant  que  le  Soleil  et  la  Lune  ont  prêté  à  d'autres  spéculations  :  Barde- 
sane  assimilait  le  Soleil  à  un  père  et  la  Lune  à  une  mère,  Patr.  Syr.,  t.  II, 
p.  505;  la  Lune  était  pour  lui  un  principe  de  fécondité  qui  répandait  sur 
la  terre  les  biens  qu'elle  arrachait  au  ciel,  cf.  Journ.  as.,  XP  série,  t.  1,  1913, 
p.  235. 


DOCUMENTS    TROUVÉS    EX    ASIE    CENTRALE.  233 

(de  l'eau?)  doivent  arriver  au  ciel  par  leur  moyen;  ils  les  rassemblent, 
ensuite  leur  première  porte  (d'entrée)  est  le  dieu  du  soleil  et  de  la  lune. 
Pour  délivrer  les  cinq  dieux  et  pour  séparer  la  lumière  des  ténèbres,  il 
roule  depuis  le  bas  en  plénitude  et  il  illumine  les  quatre  points  cardi- 
naux (1). 

Mon  dieu,  nous  avons  péché  par  mégarde,  de  manière  quelconque,  con- 
tre le  dieu  du  soleil  et  de  la  lune  (eti  les  dieux  qui  trônent  dans  les  deux 
resplendissants  palais,  quand  bien  même  nous  l'aurions  nommé  le  vérita- 
ble, le  fort,  le  tout-puissant  dieu,  si  nous  n'avons  pas  cru  en  lui.  Si  parfois 
nous  avons  proféré  les  blasphèmes  très  mauvais.  ...Si  nous  avons  dit  : 
Notre  corps  a  été  créé  avant  le  soleil  et  la  lune.  Si  nous  avons  commis  par 
mégarde  ce  second  péché,  nous  demandons  d'en  être  délivrés.  Que  notre 
péché  soit  remis  ! 

3"  Pour  ce  qui  concerne  les  cinq  dieux,  les  Jeunes  rejetons  du  dieu 

(1)  Les  ténèbres  se  sont  mélangées  dans  une  certaine  mesure  aux  êtres 
lumineux,  et  c'est  de  ce  mélange  que  le  monde  a  été  créé.  Pendant  toute  la 
durée  du  monde  l'occupation  des  dieux  et  des  hommes  sera  de  délivrer 
les  êtres  purs  ensevelis  dans  la  matière.  Cette  théorie  se  trouve  chez  les 
Bardesanites,  d'après  Tiiéodore  bar-Khouni,  auteur  nestorien  du  \u-  siècle, 
dont  le  texte  est  à  rapprocher  de  celui  de  Moïse  bar-Képha  traduit  plus  haut  : 
«  Bardesane  dit  qu'il  y  a  cinq  êtres  qui  sont  essentiellement  depuis  l'éternité, 
qu'ils  étaient  tranquilles  et  qu'ils  erraient,  et  qu'a  la  fin  ils  se  mirent  en 
mouvement  eux-mêmes,  comme  par  un  certain  hasard,  et  le  vent  souffla 
dans  sa  violence.  (L'obscurité)  rampa  et  atteignit  son  voisin,  le  feu  s'accumula 
dans  la  forêt,  une  fumée  obscure,  qui  n'était  point  enfant  du  feu,  se  coagula 
et  l'air  pur  fut  troublé.  Tous  se  mélangèrent  le&  uns  avec  les  autres,  leur 
principe  excellent  fut  lésé,  et  ils  commencèrent  à  se  mordre  les  uns  les  autres 
comme  des  animaux  malfaisants.  Alors  leur  Maître  envoya  sur  eux  le  Verbe 
de  sa  pensée;  il  commanda  au  vent  et  celui-ci  se  calma,  et  il  fit  revenir 
son  souftle  vers  lui-même;  le  Vent  (Esprit)  d'en  Haut  souffla;  le  tumulte 
fut  apaisé  par  la  force  et  précipité  dans  ses  profondeurs;  l'air  se  réjouit  en 
lui-même;  le  calme  et  la  tranquillité  s'établirent;  le  Seigneur  fut  glorifié  dans 
sa  sagesse,  et  une  action  de  grâces  monta  vers  sa  miséricorde.  Du  mélange 
et  de  l'amalgame  des  essences  qui  resta,  il  fit  toutes  les  créatures  :  les  créa- 
tures supérieures  et  les  créatures  inférieures.  Voici  que  toutes  les  natures 
et  les  créatures  courent  pour  purifier  et  prendre  ce  qui  a  été  mélangé  à  la 
nature  mauvaise.  Telles  sont  les  impiétés  que  Bardesane  a  cousues  les  unes 
aux  autres.  »  Cf.  H.  Pognon,  Inscriptions  mandaïtes  des  coupes  de  Khouabir, 
Paris,  1899,  p.  178.  Il  y  a  analogie  avec  les  théories  mazdéennes,  car  c'est  une 
philosophie  plus  ancienne  sur  l'origine,  le  mélange  et  la  séparation  du  bien 
et  du  mal  dans  la  création  qui  a  été  adaptée  à  toutes  les  théories  religieuses 
de  l'Asie  centrale  :  les  gnostiques  chrétiens,  bardesanites,  manichéens,  mar- 
cionites,  ont  fait  jouer  à  Dieu  le  Père,  au  Christ,  à  l'Esprit  (saint)  et  aux  anges 
le  rôle  que  les  mazdéens  plus  ou  moins  orthodoxes  faisaient  jouer  à  Azroua 
(Zervan),  à  Hormuzd  (Chormuzta)  et  aux  autres  dieux,  les  Ameshoçpends  et 
les  Yazds.  Cf.  Cas.,  p.  68-72  :  <-  la  guerre  primordiale  continue  toujours  sous 
le  commandement  du  Créateur;  les  Yazds  sont  occupés  h  combattre  et  à 
chasser  tout  mal  et  toutes  les  oppositions  d'espèces  innombrables  qui  avancent 
de  côté  et  d'autre  », 


234  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Khormuzta  :  1"  le  dieu  du  zéphir;  2°  le  dieu  du  vent;  3°  le  dieu  de  la  lu- 
mière; 4°  le  dieu  de  l'eau;  5°  le  dieu  du  feu,  qui  ont  combattu  contre  le 
péché  et  la  puissance  du  démon,  qui  ont  été  saisis  et  mélangés  avec  les 
ténèbres  (1),  n'ont  pas  pu  remonter  au  ciel  de  dieu  et  sont  (restés)  sur  cette 
terre.  Les  dix  cieux  (2)  et  les  huit  terres  existent  grâce  aux  cinq  dieux. 

(1)  Bardesane  mentionnait  cinq  «  essences  ■>  ou  ■<  natures  »  :  le  vent,  la 
lumière,  le  feu,  l'eau  et  l'obscurité,  dont  quatre  étaient  bonnes  et  l'autre  mau- 
vaise. Les  mazdéens  du  Turkestan  ont  dédoublé  le  vent  en  deux  pour  en  faire 
le  zéphir  et  le  vent  et  obtenir  cinq  essences  bonnes  ou  cinq  «  dieux  ».  Ceci 
peut  être  accidentel,  car  les  Bardesanites  eux-mêmes  n'étaient  pas  tous  d'accord 
et  pouvaient  admettre  jusqu'à  sept  éléments,  tous  analogues  peut-être  aux 
sept  Ameshoçpends  des  Mazdéens,  cf.  Cas.,  p.  69.  On  lit  en  effet  dans  Agapius 
(Mahboub),  historien  jacobite  du  x»  siècle  :  «  Il  y  a  (d'après  Bardesane)  sept 
éléments,  dont  trois  sont  des  forces  (vertus)  principales,  et  les  quatre  autres 
sont  inférieurs.  Les  trois  éléments  principaux  sont  :  l'Intellect,  la  Force  et 
l'Esprit;  les  quatre  autres  sont  :  le  Feu,  l'Eau,  la  Lumière  et  le  Vent.  Ces 
sept  éléments  s'associent  l'un  avec  l'autre  et,  de  cette  union,  proviennent 
360  mondes.  L'homme  est  également  créé  de  ces  sept  éléments,  son  àme  est 
formée  des  trois  éléments  principaux  et  spirituels;  dans  un  autre  livre,  il 
admet  que  le  corps  de  l'homme  se  compose  des  éléments  inférieurs.  Il  affirme 
encore  l'existence  de  sept  et  de  douze  (principes);  ï\  dit  :  Le  cerveau  de 
l'homme  vient  du  Soleil;  ses  os  de  Saturne;  ses  veines  de  Mercure;  son  sang 
de  Mars;  sa  chair  de  Jupiter;  .ses  cheveux  de  Vénus;  sa  peau  de  la  Lune. 
D'après  cette  doctrine,  l'homme  consiste  en  ces  sept  choses,  (Bardesane)  dit  : 
Comme  la  Lune  s'accroît  et  ensuite  diminue  tous  les  trente  jours,  ainsi  la 
Mère  de  la  vie  enlève  ses  vêtements  chaque  mois  et  entre  chez  le  Père  de  la 
Vie;  celui-ci  s'unit  à  elle  et  elle  enfante  sept  fils.  Ainsi  chaque  année  ses 
enfants  sont  au  nombre  de  84.  »  Patrol.  Or.,  t.  Vil,  p.  520-521.  On  reconnaît 
chez  ces  Bardesanites  la  tendance  à  développer  le  rôle  des  sept  planètes  et 
sans  doute  des  douze  signes  du  zodiaque  ou  même  des  360  degrés  de  la  sphère 
céleste.  Comme  chez  les  Mazdéens,  tous  les  éléments  sont  comme  doublés 
d'un  être  supérieur  :  «  Pour  chaque  créature  de  toute  espèce  créée  dans  le 
monde  matériel,  pour  celles  qui  sont  déjà  nées  comme  pour  celles  qui  sont 
encore  à  naître,  pour  chaque  corps,  il  y  a  un  archétype  spirituel.  •  Cas., 
p.  80. 

(2)  Sans  doute  le  ciel  atmosphérique  (entre  la  Lune  et  la  Terre),  les  cieux 
des  .sept  planètes,  le  ciel  des  étoiles  fixes  et  enfin  le  ciel  supérieur  qui  comprend 
tout;  car  les  astronomes  attribuaient  à  chaque  planète  une  portion  de  l'espace, 
comprise  entre  deux  sphères  —  c'est  ce  que  nous  avons  nommé  un  intersphère 
—  et  on  rendait  compte  de  tous  les  mouvements  en  supposant  que  ces  inter- 
sphères roulaient  les  uns  sur  les  autres.  Cf.  Bar  Ilébraeus,  Cours  d'astronomie, 
Paris,  1899,  trad.,  p.  10-14  (dans  Bibl.  de  Vécole  des  Hautes  Études,  fasc.  121). 
Il  peut  aussi  être  question  de  dix  cieux  analogues  à  ceux  de  Battaï.  Cf.  IL  Pognon, 
Inscriptions  mandaïtes,  Paris,  1899,  p.  222.  Voici  ce  passage  dont  une  partie 
ressemble  aux  textes  de  Bardesane  traduits  plus  haut  :  "  Il  dit  qu'antérieure- 
ment à  toute  chose  il  y  avait  une  divinité  qui  se  partagea  en  deux  et  que 
d'elle  vinrent  le  bien  et  le  mal.  Le  bien  recueillit  les  lumières  et  le  mal  recueilht 
l'obscurité.  Alors  le  mal  comprit  et  monta  pour  faire  la  guerre  au  Père  de 
grandeur.  Le  Père  de  grandeur  sut  que  c'était  la  guerre  et  il  prononça  un 
mot;  de  ce  mot  fut  créé  le  Seigneur  Dieu.  Le  Seigneui-  Dieu  prononça  égale- 


DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  CENTRALE.         235 

De  tout  ce  qui  est  sur  la  terre  (l),  les  cinq  dieux  en  sont  la  majesté,  le 
brillant,  l'image,  le  corps,  l'àme,  la  force,  la  lumière,  le  fondement  et 
la  racine. 

Mon  dieu,  si  dans  notre  condition  pécheresse,  nous  avons  péché  contre 
cela  par  mégarde  (2),  ou  causé  du  mécontentement  aux  cinq  dieux  par 
une  pensée  mauvaise  et  perverse  ;  ...  si  nous  avons  péché  contre  le  sec  et 
l'humide  de  la  terre,  contre  les  cinq  enfants  des  êtres  vivants  et  contre 
les  cinq  enfants  des  herbes  et  des  bois  (3);  maintenant,  mon  dieu,  en  nous 
purifiant  du  péché,  nous  prions:  Pardonne-nous 

5^  Si  nous  avons  mal  agi  contre  les  cinq  enfants  (4)  des  êtres  vivants, 
contre  l'homme,  les  quadrupèdes,  les  oiseaux,  les  poissons  et  les  reptiles... 


ment  sept  mots  et  sept  forces  naquirent  de  lui.  Ensuite  sept  démons  montèrent 
et.  enchaînèrent  le  Seigneur  Dieu  et  les  sept  forces  nées  de  lui,  et  enlevèrent 
au  Père  de  grandeur  le  principe  de  l'âme;  les  démons  et  les  diables  se  mirent 
à  l'œuvre  ainsi  que  les  sept  (planètes)  et  les  douze  (signes  du  Zodiaque)  et 
firent  Adam  le  premier  homme.  Le  Seigneur  Dieu  vint,  détruisit  Adam  et  le 
fit  de  nouveau.  Ils  disent  encore  qu'il  y  a  di.\  cieu.x  auxquels  ils  donnent  des 
noms  ridicules,  .savoir  :  Ardi,  jMardi,  Ardabli,  Sparsagal,  Ilai-dabel,  Qoudi, 
Maqdi,  Labsi,  Mahsi  et  Haya.  •• 

(1)  Les  Mazdéens  persans  reconnais.sent  seulement  .sept  terres,  par  symétrie 
sans  doute  avec  les  sept  dieu.x  ou  démons  principaux  et  les  sept  métaux  : 
■•  La  terre  matérielle  formait  au  commencement  un  seul  vaste  continent.  Mais 
à  la  deuxième  phase  du  grand  combat  dans  lequel  Aharman  (le  démon), 
après  sa  défaite  dans  le  ciel,  attaqua  la  terre,  Tishtar,  après  avoir  vaincu 
Apàùsh,  produisit  une  vaste  inondation,  dans  laquelle  périrent  toutes  les 
créatures  du  mal.  De  cette  inondation  furent  formées  les  mers  qui  couvrirent 
une  moitié  de  la  terre,  et  aussi  la  séparèrent  en  sept  parties.  La  partie  centrale 
est  aussi  grande  que  les  autres  six  réunies,  et  forme  la  terre  connue  des 
Eraniens  et  dont  le  centre  est  Pars  (la  Perse)  elle-même.  Ces  sept  continents 
sont  maintenant  séparés  par  l'Océan  de  telle  façon  qu'il  est  impossible  main- 
tenant de  passer  de  l'un  à  l'autre  sans  l'aide  surnaturelle  des  bons  ou  des 
mauvais  esprits.  Les  six  dernières  parties  sont  cependant  habitées  par  des 
hommes  qui  ne  mangent  pas  de  viande,  mais  se  nourrissent  exclusivement 
de  lait,  comme  les  premiers  hommes.  ■>  Cas.,  p.  I()5-I06. 

(2)  Chez  les  Mazdéens  «  les  péchés  commis  involontairement  restent  dos 
péchés  ».  Cas.,  p.  141. 

(3)  Ce  paragraphe  vise  les  péchés  commis  conti-e  la  nature  inanimée  :  ■■  restait 
à  l'homme  à  éviter  les  souillures  ou  à  se  débarrasser  des  conséquences  de  la 
faute  en  souillant  le  feu,  l'eau  ou  la  terre  ».  Cas.,  p.  1.55.  Ces  locutions  qui 
mentionnent  des  péchés  contre  «  le  sec  et  rhumide  de  la  terre,  contre  les  enfants 
des  herbes  et  des  bois  »,  rappellent  un  texte  de  Théodore  bar-Kliouni  d'après 
lequel  Zoroastre  disait  que  ■•  le  feu  était  doué  de  raison  et  marchait  avec 
Gounrap,  l'humide  des  bois  ».  H.  Pognon,  Inscriptions  mandaïles,  p.  163. 
C'était  un  péché  pour  les  mazdéens,  de  brûler  du  bois  mouillé.  Ibid.,  p.  Hil, 
note  1. 

(4)  Nous  voyons  une  fois  de  plus  que  les  Zervanites  du  Turkestan  assujet- 
tissent tout  à  la  division  quinaire  (cinq  et  dix),  tandis  que  ceux  de  Perse 
préféraient  le  nombre  sept. 


236  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Si  nous  les  avons  quelquefois  tourmentés  ou  tués  ;  mon  dieu,  pardonne- 
nous. 

6"  Mon  dieu,  si  nous  avons  commis  les  dix  enfants  de  péché  par  pen- 
sée, par  parole  ou  par  action,  si  nous  avons  imaginé  des  faussetés,  si  nous 
nous  sommes  parjurés,  si  nous  avons  persécuté  Tinnocent...,  si  nous  avons 
tué  des  êtres  vivants  (1)...,  si  nous  avons  fait  des  actes  qui  déplaisent  au 
dieu  du  soleil  et  de  la  lune  depuis  que  nous  sommes  de  jeunes  uzuntonlug 
(catéchumènes  mazdéens?)...  Pardonne-nous. 

7"  Si  quelqu'un  demande  où  est  l'entrée  des  deux  routes  empoisonnées 
et  de  la  route  qui  conduit  loin  du  droit  chemin  à  la  porte  de  l'enfer  (2)  ? 
La  première  est  s'il  a  adhéré  aux  fausses  religions  (3) ,  la  seconde  est  s'il 
a  honoré  le  démon  avec  des  prostrations  en  lui  donnant  le  nom  de  dieu. 
Mon  dieu,  si  dans  notre  état  péclieur,  à  cause  de  l'impossibilité  [où  nous 
sommes  de  comprendre  le  vrai  dieu  et  la  vraie  foi,  nous  n'avons  pas  cru 
ce  que  les  saints  (burkhans)  et  les  purs  élus  (dintar)  (4)  nous  ont  prêché,  en 
ajoutant  foi  à  ceux  qui  disent  faussement  :  «  Je  suis  un  homme  de  dieu;  je 
suis  un  prédicateur  »,  et  en  acceptant  leurs  paroles,  si  nous  avons  jeûné, 
adoré  et  fait  l'aumône  à  tort;  ou  si,  en  disant  :  «  Nous  acquerrons  du  mé- 
rite »,  nous  avons  parfois  commis  de  mauvaises  actions;  ou  si,  en  invo- 
quant le  démon  (yakka)  et  les  mauvais  esprits  (ickakka)  par  le  nom  de 
dieu,  nous  avons  tué  (en  sacrifice)  des  êtres  vivants  et  animés,  nous  nous 
sommes  prosternés;  ou  si,  en  disant  :  ceci  est  divin  (burkhan),  nous  nous 
sommes  soumis  à  une  fausse  loi  et  nous  l'avons  adorée  en  péchant  contre 
Dieu  et  en  adorant  le  démon;  mon  dieu,  je  m'en  repens  encore;  par- 
donne-nous. 

8"  Si  nous  sommes  venus  à  connaître  le  vrai  dieu  et  la  pure  loi,  nous 
avons  connu  les  deux  racines  et  la  loi  des  trois  temps  (5)  ;  nous  savons 
que  la  racine  brillante  est  le  paradis  de  dieu  (6)  et  que  la  racine  obscure 
est  l'empire  de  l'enfer  (7)  ;  nous  avons  connu  ce  qui  existait  avant  qu'il  y 

(1)  Chez  les  Mazdéens  «  parmi  les  péchés  spécialement  réprouvés,  nous 
pouvons  citer  l'orgueil  et  le  mépris  d'autrui...  la  cruauté  envers  les  animaux, 
la  destruction  inutile  du  bétail  ».  Cas.,  p.  152. 

(2)  Ce  ne  sont  pas  les  deux  voies,  l'une  bonne  et  l'autre  mauvaise,  de  la 
Didachè,  mais  deux  voies  mauvaises. 

(3)  Chez  les  Mazdéens,  «  il  n'y  a  qu'une  seule  religion,  toutes  les  autres 
sont  rudement  attaquées  et  condamnées  ».  Cas.,  p.  IGl. 

(4)  Peut-être  «  les  destours  et  les  justes  »  devant  lesquels  les  mazdéens 
devaient  se  présenter  pour  la  confession.  Cas.,  p.  159. 

(5)  On  va  voir  que  les  deux  racines  sont  le  ciel  et  l'enfer,  c'est-à-dire,  en 
somme,  la  lumière  et  les  ténèbres,  et  que  les  trois  temps  sont  le  passé,  le 
présent  et  l'avenir. 

(fi)  Après  avoir  traversé  le  pont  Cinvat,  qui  unit  ce  monde  au  monde  d'outre- 
tombe,  l'àme  du  juste,  soutenue  par  sa  bonne  vie,  entre  au  ciel.  Certains 
partagent  le  ciel  en  trois  ou  quatre  parties.  Cas.,  p.  171-174. 

(7)  Les  mazdéens  donnent  de  longues  descriptions  de  l'enfer,  qu'ils  placent 
au  centre  de  la  terre  et  qu'ils  partagent  aussi  en  quatre  régions.  Cas.,  p.  177- 
181. 


DOCUMENTS    TROUVÉS    EN    ASIE    CENTRALE.  237 

eût  un  dieu-terre  ;  nous  avons  connu  que  Dieu  et  le  démon  ont  combattu 
entre  eux  et  que  la  lumière  et  les  ténèbres  se  sont  mélangées  ;  nous  avons 
connu  qui  a  créé  le  ciel  et  la  terre,  et  par  quels  moyens  l'archon  dieu-terre 
sera  ensuite  réduit  à  rien  et  comment  la  lumière  et  les  ténèbres  seront 
ensuite  séparées  (1);  nous  avons  connu  ce  qui  arrivera  après  cela:  par 
notre  foi  et  notre  confiance  dans  le  dieu  Azroua,  dans  le  dieu  soleil,  dans 
le  dieu  lune,  dans  le  dieu  tout-puissant  et  dans  les  saints  (burkhans]  (2), 
nous  sommes  devenus  auditeurs  (nigosak)  ;  nous  avons  scellé  quatre  sceaux 
brillants  dans  notre  cœur  :  l'un  est  l'amour  (3),  c'est  le  sceau  du  dieu 
Azroua  (4);  le  second  est  la  foi  (5),  c'est  le  sceau  du  dieu  du  soleil  et  de 
kl  lune:  le  troisième  est  la  crainte  de  dieu  et  c'est  le  sceau  des  cinq  dieux; 
le  quatrième  est  la  sage  sagesse  (6)  et  c'est  le  sceau  des  burkhans.  Mon 
Dieu,  si  nous  avons  parfois  amené  notre  intelligence  et  notre  cœur  à  s'écar- 
ter de  ces  quatre  dieux,  si  nous  les  avons  renversés  de  leurs  places  et  si 
nous  avons  violé  les  sceaux  de  dieu:  mon  dieu,  en  nous  purifiant  du 
péché,  nous  prions  :  Pardonne-nous. 

9'^  Pour  notre  observance  des  dix  commandements,  il  était  ordonné  de 
les  garder  parfaitement  trois  avec  la  bouche,  trois  avec  le  cœur,  trois  avec 
la  main  et  un  avec  tout  l'être  (7)  ; 

(1)  Nous  avons  déjà  dit  que  tous  les  efforts  des  dieux  et  des  hommes  tendent 
à  faire  cette  séparation  du  bien  et  du  mal.  Bardesane  tient  aussi  que  la 
nocivité,  mélangée  aux  natures  ou  aux  êtres  bons,  finira  par  en  être  séparée  : 
"  Le  mélange  de  l'une  avec  l'autre  a  émoussé  la  violence  des  natures  pour 
qu'elles  ne  soient  pas  complètement  nuisibles  ni  complètement  endommagées, 
comme  elles  étaient  nuisibles  et  endommagées  avant  la  création  du  monde 
(c'est  sans  doute  une  allusion  aux  ténèbres  nuisibles  qui  ont  envahi  et  souillé 
les  êtres  purs  avant  la  descente  du  Christ  pour  les  séparer).  Il  arrivera 
un  temps  où  cette  nocivité,  qui  subsiste  encore  dans  les  natures  (car  le  monde 
a  été  fait  avec  une  matière  dans  laquelle  se  trouvait  encore  une  portion 
d'obscurité),  disparaîtra  dans  le  résultat  d'un  autre  mélange  et,  à  la  consti- 
tution de  ce  nouveau  monde,  tous  les  mauvais  mouvements  cesseront,  toutes 
les  révoltes  s'apaiseront;  alors  les  insensés  seront  persuadés,  les  défauts  seront 
comblés  et  la  paix  et  la  tranquillité  régneront  par  le  bienfait  du  Jlaître 
de  toutes  les  natures.  »  Le  livre  des  lois  des  pays,  Paris,  1899,  p.  57. 

(2)  Les  burkhans  tiennent  ici  la  place  des  Yazds  qui  comprennent  en  général 
tous  les  bons  esprits.  Cas.,  p.  70. 

(3)  Chez  les  Mazdéens,  «  l'amour  envers  le  Créateur  est  enseigné  en  termes 
exprès  ».  Cas.,  p.  143. 

(4)  Zapouâii,  ou  Zapouâv,  écrit  aussi  Zrovan  et  Zervan,  Cas.,  p.  10-11.  «  Les 
Zervanistes  n'étaient  rien  moins  qu'une  petite  secte  particulière;  pendant  un 
certain  nombre  de  siècles,  ils  formèrent  probablement  la  partie  la  plus  consi- 
dérable des  Mazdéens.  »  Cas.,  p.  11. 

(5)  Chez  les  Mazdéens  «  la  foi  en  Dieu,  à  la  création  du  monde  par 
Aûharmazd  et  aux  autres  enseignements  de  la  religion,  est  souvent  inculquée  -. 
Cas.,  p.  143. 

(6)  Chez  les  ]\Iazdéens,  ■•  de  la  sagesse  innée  dépendent  six  vertus  ».  t'as., 
p.  142;  cf.  p.  30-38. 

(7)  Voir  d'autres  classifications  de  vertus,  Cas.,  p.  150. 


238  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN, 

Mon  dieu,  si,  à  dessein  ou  par  hasard,  nous  avons  marché  dans 
l'amour  du  corps  ;  si  nous  avons  écouté  les  paroles  et  suivi  les  conseils  de 
mauvais  camarades.,,  si  nous  avons  obtenu  du  bétail  et  d'autres  posses- 
sions (1);  si,  dominés  par  notre  attachement  insensé,  nous  avons  violé  ces 
dix  commandements;  mon  dieu,  pardonne-nous. 

10°  11  a  été  ordonné  de  prononcer  chaque  jour,  avec  un  esprit  ferme  et 
un  cœur  pur,  quatre  bénédictions  :  sur  le  dieu  Azroua,  sur  le  dieu  du  soleil 
et  de  la  lune,  sur  le  dieu  tout-puissant  et  sur  les  burkhans; 

Si,  par  manque  de  crainte  de  dieu  ou  par  lâcheté,  nous  n'avons  pas 
prononcé  ces  bénédictions  d'une  manière  bonne  et  parfaite;  ou  si,  en  les 
prononçant,  nous  n'avons  pas  dirigé  nos  cœurs  et  nos  pensées  vers  Dieu  ; 
si  nos  bénédictions  et  prières  n'ont  pas  atteint  dieu  d'une  manière 
pure  (2);...  mon  dieu,  nous  prions  :  Pardonne-nous. 

11°  lia  été  ordonné  d'offrir  avec  révérence  sept  espèces  d'aumônes 
(pusi)  pour  la  pure  foi  (3)  :  et  il  a  été  ordonné,  lorsque  les  anges  rassemblent 
la  lumière  des  cinq  dieux  (vêtements)  du  dieu  Khroshtag  Padwakhtag 
et  nous  transmettent  la  lumière  des  cinq  dieux  (4),  elle  doit  être  purifiée 
pour  aller  vers  dieu,  (ce  que  nous  ferons)  en  ornant  notre  (esprit)  et  en 
nous  mettant  d'accord  avec  la  loi  ; 

Si,  à  cause  de  notre  sottise,  ou  parce  que  nous  avons  restreint  nos 
aumônes,  nous  avons  été  incapables  de  donner  les  sept  espèces  d'aumônes 
en  perfection  et  d'accord  avec  la  loi,  si  nous  avons  lié  la  lumière  des  cinq 
dieux,  c'est-à-dire  si  nous  l'avons  donnée  aux  hommes  inclinés  aux  mau- 
vaises actions  ou  aux  êtres  qui  vivent  et  agissent  mal,  au  lieu  d'aller  à 
Dieu  pour  la  purifier  dans  notre  demeure  et  dans  notre  famille  ;  si  nous 
avons  morcelé  ou  repoussé  dieu  en  envoyant  la  lumière  à  la  mauvaise 
place,  mon  dieu,  pardonne-nous. 

12°  Il  a  été  ordonné  de  faire  chaque  année  un  jeune  de  cinquante  jours 
à  la  manière  des  purs  élus  (dintarca),  et  il  a  été  commandé  de  servir  dieu 
en  (lui)  offrant  de  purs  Jeîines  (5)  : 

Si,  parce  que  nous  avons  un  train  de  maison  ou  parce  que  nous  avons 
acquis  du  bétail  ou  d'autres  possessions,  ou  parce  que  notre  fol  attache- 
ment nous  domine,  ou  à  cause  du  démon  de  l'envie,  insatiable,  impudent, 
ou  à  cause  de  notre  cœur  irrespectueux,  nous  avons  rompu  le  jeûne 


(1)  Chez  les  Mazdéens  ■■  une  valeur  toute  spéciale  s'attache  à  l'agriculture 
et  au  soin  du  bétail.  On  exalte  ces  œuvres  au-dessus  des  vertus  les  plus 
sublimes  ».  Cas.,  p.  147. 

(2)  «  A  tous  ces  esprits,  l'homme  doit  un  culte  de  louange  et  de  gratitude. 
Ce  culte  est  exercé  d'abord  par  les  prières  et  les  bénédictions des  indica- 
tions assez  minutieuses  sont  données  pour  ces  invocations  ».  Cas.,  p.  80-81. 

(3)  Les  Mazdéens  attribuent  aussi  une  grande  importance  à  la  libéralité. 
Cas.,  p.  144. 

(4)  11  s'agit  de  la  lumière  saisie  par  les  ténèbres  et  du  mélange  qui  a  servi 
à  constituer  le  monde.  Nous  devons  contribuer  à  dégager  la  lumière. 

(5)  M.  Casartelli  ne  mentionne  pas  les  jeûnes,  mais  nous  apprend  cependant, 
p.  160,  que  le  mazdéen  doit  faire  pénitence  par  paroles  et  par  actes. 


*  DOCUMENTS    TROUVÉS    EN    ASIE    CENTRALE.  239 

OU  si  nous  n'avons  pas  jeûné  d'accord  avec  la  loi  et  le  rituel  (l);  mon 
dieu,  pardonne-nous. 

13°  11  était  commandé  chaque  jour  du  dieu  lune  (le  lundi?)  de  prier 
Dieu,  la  loi  et  les  purs  élus  (dintarlar)  de  nous  purifier  de  nos  péchés  et 
délits  : 

Si,  dans  la  force  ou  la  faiblesse,  devenus  pusillanimes  et  lâches,  à  cause 
de  nos  affaires  mondaines,  nous  n'avons  pas  été  nous  délivrer  (par  la 
prière)  de  nos  péchés  (2)  ;  mon  dieu,  pardonne-nous. 

14°  Il  a  été  ordonné  de  s'asseoir  chaque  année  (près  des)  sept  yimki  et 
il  a  été  prescrit  de  garder  le  mois  de  cachsapat  (3).  De  plus  il  a  été  ordonné 
qu'en  nous  tenant  dans  le  temple  pour  regarder  les  yiraki  (et)  pour 
jeûner),  nous  devrons  prier  de  cœur  avec  un  esprit  ferme,  pour  que  le 
divin  burkhan  nous  délivre  du  péché  ; 

Mon  dieu,  si  nous  avons  été  incapables  de  nous  asseoir  d'une  manière 
parfaite  près  des  sept  yimki:  si  nous  n'avons  pas  pu  garder  le  cachsapat 
d'un  mois  d'une  manière  bonne,  parfaite  et  pure  ;  si,  assis  dans  le  temple 
pour  (garder)  les  yimki  (et  le  jeûne)  d'accord  avec  la  loi  et  le  rituel  (4), 
nous  n'avons  pas  prié  de  notre  cœur  avec  l'intention  particulière  de  nous 
débarrasser  des  péchés  de  l'année  ;  mon  dieu,  pardonne-nous. 

15°  Chaque  jour,  que  de  mauvaises  pensées  n'avons-nous  pas!  Combien 
nous  prononçons  de  mauvaises  paroles  que  nous  ne  devrions  pas  pro- 
noncer! combien  nous  faisons  de  choses  que  nous  ne  devrions  pas 
faire  à  cause  de  nos  mauvaises  actions  et  de  notre  état  misérable,  nous 
causons  nous-mêmes  des  tourments  à  notre  propre  corps  ;  parce  que  nous 
avons  vécu,  corps  et  âme,  dans  l'amour  du  démon  insatiable,  impudent, 
envieux,  la  lumière  des  cinq  dieux  que  chaque  jour  nous  avons  absorbée 
avec  notre  corps  a  été  à  la  mauvaise  place  (5)...,  pour  cela,  mon  dieu, 
pardonne-nous  à  cause  de  la  divine  loi. 

(1)  Parmi  les  principales  vertus  mazdéeanes  figure  •■  l'observation  du  l'ituel  ». 
Cas.,  p.  141. 

(2)  Il  peut  s'agir  de  la  confession.  Voici  un  texte  mazdéen  correspondant 
cité  par  Cas.,  p.  159  :  «  Pour  le  renoncement  au  péché,  la  chose  principale 
est  celle-ci,  qu'on  ne  commette  pas  de  péché  volontairement,  mais  .si  par  inex- 
périence, ou  faiblesse  ou  ignorance,  un  péché  se  produit,  alors  on  se  présente 
devant  les  deslours  et  les  justes  pour  la  confession  et,  après  cela,  si  l'on  ne 
commet  plus  de  péché,  alors  le  péché  qu'on  a  commis  est  écarté  de  la  per- 
sonne. »  Il  faut  cependant  encore  douleur,  repentir  et  bonnes  œuvres  pour 
expier  le  péché,  Ibid.,  p.  160. 

(3)  Litt.  :  <•  le  cachsapat  d'un  mois  ».  A  rapproclier  peut-être  du  mois  de 
Schabat  (Février),  dans  lequel  tombait  d'ordinaire,  pour  les  clirétiens,  le  jeûne 
des  Ninivites.  Oloug-Beg  écrit  :  <•  le  26  Schabat  est  le  commencement  des 
sept  jours  é'Adjouz.  »  Prolégomènes,  trad.  Sédillot,  Paris,  1853,  p.  63. 

(4)  Il  est  possible  que  le  rituel  mazdéen  puisse  expliquer  ce  passage,  puis- 
qu'il existait  minutieux.  Cas.,  p.  141  et  155,  et  que  notre  texte  l'a  invoqué 
et  va  l'invoquer  encore. 

(o)  L'homme  doit  concourir  à  la  délivrance  de  la  lumière  mélangée  ici-bas 
aux  ténèbres . 


240  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

(//  y  a  ensuite  trois  lignes  blanches .  puis  vient  une  espèce  de  résumé  de 
tout  ce  qui  précède.) 

Mon  dieu,  nous  sommes  imparfaits  et  pécheurs,  nous  sommes  persécu- 
teurs et  mécontents  par  le  fait  du  démon  insatiable,  impudent,  envieux, 
en  pensées,  paroles  et  actions  (I)  :  en  voyant  avec  les  yeux,  entendant 
avec  les  oreilles,  parlant  avec  la  langue,  touchant  avec  les  mains,  mar- 
chant avec  les  jambes,  nous  tourmentons  sans  fin  la  lumière  des  cinq 
dieux,  la  terre  sèche  et  humide,  les  cinq  espèces  d'êtres  vivants  et  les 
cinq  espèces  d'herbes  (2). 

Nous  sommes  imparfaits  et  pécheurs!  Au  sujet  des  dix  commandements, 
des  sept  aumônes,  des  trois  sceaux;  si  nous  avons  le  nom  d'auditeurs 
(nigosak),  nous  sommes  incapables  d'opérer  leurs  actions;  si,  de  manière 
ou  d'autre,  nous  avons  péché  contre  les  dieux  resplendissants,  contre  la 
loi  pure,  contre  les  hommes  de  Dieu,  les  prédicateurs,  les  purs  élus;  si, 
de  manière  quelconque,  nous  n'avons  pas  vécu  conformément  au  sens 
(des  paroles)  parlées  par  dieu  ;  si  nous  avons  causé  du  mécontentement 
au  cœur  des  dieux  ;  si  nous  avons  été  incapables  de  garder  les  yimki,  les 
jeûnes,  les  bénédictions  et  les  commandements,  selon  la  loi  et  le  rituel  ;  si, 
de  manière  quelconque,  nous  avons  été  trouvés  indigents  et  inutiles, 
puisque  nous  commettons  des  péchés  chaque  mois  et  chaque  jour!  Aux 
dieux  resplendissants,  à  la  majesté  de  la  loi,  aux  purs  élus,  en  nous  déli- 
vrant du  péché,  nous  adressons  la  prière  :  Pardonnez-nous.  (Au  vingt-cin- 
quième jour  du  onzième  mois.) 

{Suit  le  dessin  au  trait  d'un  individu  portant  une  sorte  de  turban,  une 
capote  avec  ceinture  et  des  bottes.  Ce  costume  ressemble  de  manière  frap- 
pante, dit  M.  von  Lecoq,  à  celui  qui  est  encore  porté  maintenant  par  les 
habitants  de  ce  pays.) 


(1)  Nous  avons  déjà  trouvé  plusieurs  fois  cette  division  des  péchés  en  péchés 
par  pensée,  par  paroles  et  par  actions,  comme  dans  les  manuels  de  confession 
mazdéens  cités  par  Cas.,  p.  161.  Cf.  supra,  introd.,  p.  '229. 

(2)  Toutes  les  divisions  sont  encore  quinaires. 


CATALOGUE  SOMMAIRE 
DES  MANUSCRITS  DU  PÈRE  PAUL  ASBATH 

(Suite) 


Nous  résumons  la  nouvelle  liste  que  le  Père  Asbath,  prêtre 
d'Alep,  Syrie  (i^Lw!  ^y.  ^^j^^),  nous  a  adressée.  Voir  plus  haut 
ROC,  1912,  p.  280-285  et  449. 

F.  N. 

XIJII.  —  Le  livre  de  la  lampe,  ou  explication  des  croyances 
de  l'Église  catholique  par  questions  et  réponses,  par  Jean, 
relig-ieux  carmélite  français,  écrit  en  1720. —  Longueur  0,03; 
largeur  0,20;  épaisseur  0,03. 

XLIV.  —  Le  livre  de  la  vraie  explication,  ou  Solution  des  dif- 
ficultés qui  se  trouvent  dans  l'Évangile,  par  Moukerdij  el-Kas- 
sih;  écrit  en  1712  par  questions  et  réponses.  11  y  a  150  ques- 
tions (arabe  littéraire;  belle  calligraphie  .  0,30  x  0,21  x  0,03. 

XLV.  —  Les  miracles  de  la  Sainte  Vierge.  Écrit  au  xv!!"  siè- 
cle. 0,21  X  0,15  X  0,02.  Nombreux  manuscrits  à  Paris; 
V.  ROC,  1909,  p.  180,  348,  351,  354,  les  mss.  arabes  n"^  4771, 
5078,  6164, 6256. 

XLVL  —  Le  livre  des  quatre  évangiles,  xiv^  siècle.  0,22  x 
0,16  x0,04. 

XL  VIL  —  Les  poésies  de  Moueid  ed-Dine  et-Tagraï  ;  xv"  siè- 
cle. 0,21  X  0,15  X  0,02. 

XLVIIL  —  1.  Histoire  de  saint  Georges  et  de  ses  quatre  mi- 
racles. —  2.  Histoire  de  saint  Démétrius  et  de  ses  dix  miracles. 
—  3.  Quatre  miracles  de  saint  Théodore  le  Stratélate.  —  5.  Dis- 
cours sur  la  sépulture  de  Notre-Seigneur,  les  pleurs  de  la 
Vierge,  la  descente  de  Jésus-Christ  aux  enfers,  et  la  délivrance 

ORIENT    CHRÉTIEN.  16 


'242  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

de  ceux  qui  y  étaient  prisonniers.  —  6.  F*anégyrique  de  tous  les 
saints.  —  7,  Histoire  des  sept  dormants  d'Éplièse.  —  8.  His- 
toire (le  la  bienheureuse  Irène  (  c'^.j^'')^  supérieure  du  couvent 
Cliristofalondo  (^^vj^U  _^]2.w^);  c'est  le  couvent  des  saints  ar- 
changes Michel  et  Gabriel  et  de  toutes  les  puissances  célestes 
dans  la  ville  de  Constantinople  (v.  Aria  SS.,  Juli,  VI,  602- 
634,  Irène  de  Chrysobalanto);  —  9.  Histoire  du  martyr  Calli- 
niquc.  —  10.  Histoire  du  martyr  Christophore  qui  fut  un 
anthropophage  converti  au  christianisme.  —  II,  Histoire  du 
saint  martyr  Charalampous  {Arta  SS.,  Febr.,  II,  38-2-386).  — 
12.  Histoire  d'Abgar,  roi  d'Édesse,  sa  lettre  au  Christ  et  la 
réponse  du  Christ.  —  13.  Histoire  du  martyr  Julien  l'Égyptien 
et  de  ses  compagnons  martyrisés  avec  lui.  —  II.  Les  quarante 
accusations  portées  contre  saint  Jean  Chrysostome.  Écrit  en 
1718.  0,17x0,11  xO,03. 

XLIX.  —  Explication  des  dix  commandements  de  Dieu  que 
tout  chrétien  devrait  avoir,  xvii"  siècle.  0,15  x  0,10  x  0,02. 

L.  —  Le  livre  de  la  prévoyance  (le  izpop'p-qTiy.b^?),  par  Hippo- 
crate,  expliqué  par  le  savant  Mouhazeb  ed-Dine;  ouvrage  de 
médecine  écrit  au  xvn''  siècle.  0,21  x  0,10  x  0,02. 

LI.  —  Histoire  d'Alexandre,  fils  du  roi  Philippe  le  Macédo- 
nien. Écrit  en  1097.  0,21  x  0,15  x  0,02. 

LIL  —  Abrégé  de  la  perfection  chrétienne,  par  Gabriel 
Farhat,  prêtre  alépin,  supérieur  des  religieux  libanais.  Ecrit 
au  xviii^  siècle  (cf.  ms.  arabe  nM3269  de  Paris,  lUJC.,  1909, 
p.  355).  0,15x0,10x0,02. 

LUI.  —  Le  livre  des  preuves  incontestables  et  dignes  de  foi 
des  fidèles  concernant  la  Vierge  Marie,  par  un  auteur  ano- 
nyme; xviii^  siècle.  0,21  xO,I6  xO,01. 

LIV.  —  Ouvrage  de  droit  canon  écrit  au  xvni''  siècle.  0,21  x 
0,15  X  0,02. 

LV.  —  Les  poésies  de  Philippe,  écrivain  alépin  syrien; 
XVII'  siècle.  0,15  x0,ll  x  0,02. 

LVl.  —  L'aimable  Jésus,  par  le  père  Jean  Eusèbe  Nyram- 
barque,  jésuite,  traduit  en  arabe  par  le  père  Pierre  Fromage 
(^Uy),  jésuite;  écrit  en  1755.  0,15  x  0,10  x  0,03. 

L\  II.  —  Abrégé  de  la  théologie  morale.  Traduit  par  le  père 
Jean  Mardachah,  missionnaire  syrien  do  la  Propagande.  Écrit 
en  1771.  0,16  x  0,10x  0,02. 


LES    MANUSCRITS    DU    PÈRE    PAUL   ASBATH.  243 

LVIII.  —  Un  bouquet  de  fleurs  odoriférantes  contenant  : 
1.  Explications  sur  les  lieux  saints  de  Jérusalem.  — 2.  Expli- 
cations sur  les  Églises  de  Rome  et  ses  grands  monuments.  — 

3.  Quelques  paroles,  questions  et  histoires  choisies  du  livre  du 
jardin  des  religieux  (cf.  ms.  arabe  4703  de  Paris,  ROC., 
t.  XIV,   1909,  p.  175)  avec  quelques   histoires  des  saints.  — 

4.  Quelques  témoignages  tirés  des  écrits  des  prophètes  et  des 
saints  avec  quelques  conseils  moraux  choisis  chez  les  sages  et 
les  philosophes  grecs.  —  5.  Quelques  proverbes  choisis  chez 
le  sage  Salomon.  —  6.  Une  histoire  merveilleuse  qui  émeut 
le  cœur.  L'auteur  est  Choukrallah  ben-Petros  Havvà,  maronite. 
Écrit  en  1758.  0,17  x  0,10  x  0,03. 

LIX.  —  Neuvaine  à  saint  François  Xavier,  par  un  père  mis- 
sionnaire jésuite,  faite  àAlepen  1751.  0,16  x  0,10  x  0,015. 

LX.  —  Avis  au  confesseur  et  au  pénitent,  par  Germanos, 
évêque  maronite  d'Alep.  Écrit  en  1730.  0,16  x  0,11  x  0,02. 

LXI.  —  Récits  de  la  confession,  par  Christophorus  Righa, 
jésuite,  avec  quelques  méditations  par  Antoine  Irodus  (^^^j^jJ). 
Traduit  en  arabe  par  Abraham  Jalouan  (^il^V)  Assamarani, 
maronite.  Écrit  en  1723.  0,16  x  0,11  x  0,03. 

LXII.  —  Livre  de  prières,  écrit  en  1754.  0,12  x  0,8  x  0,03. 

LXIII.  —  Lettre  envoyée  par  le  père  Jean  'Ijaimi  (^-f^)  à 
W  Élie  Abdo,  à  Alep,  concernant  Jean  lAlaron  et  les  origines 
Maronites,  en  1769. 

LXIV.  —  Les  Actes  des  Apôtres,  avec  quelques  épîtres  de 
saint  Paul  arrangées  selon  la  liturgie  grecque  et  suivies  de 
quelques  explications.  Écrit  en  1770.  0,23  x  0,17  x  0,05. 

LXV.  —  Les  quatre  Évangiles,  écrits  en  7210  d'Adam  (7210 
—  5508  =:  1692).  0,29  X  0,21  x  0,04. 

LXVl.  —  Prières  et  exorcismes  sur  les  possédés,  par  saint 
Basile  le  Grand;  xvii"  siècle.  0,08  x  0,05. 

LXVll.  —  1.  Histoire  du  juste  Tatianus.  —  2.  Histoire  des 
deux  frères  Jean  et  Arcadius.  —  3.  Vie  de  saint  Eustathe,  de 
sa  femme,  de  ses  deux  enfants;  leur  martyre.  —  4.  Histoire  de 
Chamôni  et  de  ses  sept  fils,  martyrs,  xvii"  siècle.  0,15  x  0,11  x 
0,04. 

LXIII.  —  Les  souffrances  endurées  par  Notre -Seigneur  de- 
puis son  entrée  chez  Pilate  jusqu'à  sa  mort.  Traduit  par  le 
père  lliiaire,  franciscain,  xviii^  siècle.  0,15  x  0,10  x  0,15. 


244  REVUE    DE   l'orient    CHRÉTIEN. 

LXIX.  —  Exégèse  de  quelques  psaumes,  xviii"  siècle.  0,15  x 
0,10x0,03. 

LXX.  —  Catéchisme;  xviii"  siècle.  0,16  x  0,11  x  0,015. 

LXXl.  —  Méditations  spirituelles,  xviii^  siècle.  0,19  x  0,18 
X0,02. 

LXXIl.  —  Poésies  de  Gabriel  Farhat,  religieux  libanais, 
écrit  vers  1098  (cf.  mss.  arabes  de  Paris  50/9,  5085,  6273, 
ROC,  1909,  p.  348,  349).  0,21  x  0,15  x  0,02. 

LXXllI.  —  1.  Les  miracles  de  saint  Georges.  —  2.  Discus- 
sion de  saint  Abraham  at-Tabrani  [^^j^^  ç^.^^y})^  connu  sous 
le  nom  d'Abou-Qourra,  avec  Abd  er-Rahman  ibn  Abd  al-Ma- 
lek  (1).  —  3.  Martyre  de  saint  Mama.  —  4.  Les  miracles  de 
saint  Basile  le  Grand,  par  son  disciple  Hilaire  (voir  l'appen- 
dice). —  5.  Vie  de  saint  Jean  Calybite,  maître  de  l'évangile 
d'or.  — 6.  Vie  de  saint  Pantéléémon  le  martyr  (P.  G.,  t.  CXV, 
col.  448).  —  7.  Vie  d'Alexis,  l'homme  de  Dieu.  —  8.  Martyre  des 
apôtres  Pierre  et  Paul.  —  9.  Martyre  de  Kyrikos  et  de  Julitta 
sa  mère.  —  10.  Vie  de  saint  Siméon  le  stylite,  surnommé 
l'Alépin  (très  longue).  —  11.  Vie  de  sainte  Catherine,  la  sage 
et  la  logicienne.  —  12.  Vie  des  saintes  Barbe  et  Julienne.  — 
13.  Discussion  du  religieux  Assamani  (du  Mont  Saman,  près 
d'Alep)  avec  trois  savants  musulmans.  Écrit  en  7100  de  la 
Création  (7100  —  5508  =  1592).  0,30  x  0,21  x  0,05. 

LXXIV.  —  Un  volume  contenant  :  1"  Les  peines  des  pécheurs 
après  la  mort,  traduit  par  le  Père  Élie,  carmélite,  contenant 
26  articles;  2° Méditations  spirituelles,  composées  par  un  père 
carmélite  à  Alep,  en  1721.  0,21  x  0,16  x  0,02. 

LXXV.  —  L'Introduction  à  la  vie  dévote  (de  saint  François 
de  Sales?),  traduite  par  un  missionnaire  jésuite,  xviii"  siècle. 
0,19x0,10  X  0,05. 

LXXVl.  —  Voyage  d'un  Alépin  maronite,  contenant  : 
1"  son  départ  d'Alep  pour  Tripoli,  de  Syrie;  2"  son  départ  de 

(1)  Cette  dispute  entre  Abraham,  moine  d'Édesse  et  originaire  de  Tibériade, 
figure  dans  les  mss.  de  Paris  n"  214,  fol.  26  et  215,  fol.  5U.  Elle  a  été  traduite  en 
allemand  dans  Zcitschrifl  fur  Klrchengcschichle,  t.  XXIX  (1908),  p.  29  sqq.,  par 
K.  VoUers,  avec  une  étude  sur  l'ouvrage  et  les  manusrt-its.  On  remarquera  le 
surnom  d'Abou-Qourra  donné  ici  à  Abraham.  Il  y  a  évidemment  relation  entre 
la  présente  dispute  et  celle  qui  est  placée  tantôt  sous  le  nom  de  Théodore,  tan- 
tôt sous  celui  do  Siméon.  Cf.  G.  Graf,  Die  arabischen  Schriflen.  des  Theudor  Abu 
Qurra,  Paderborn,  1910,  p.  77-85. 


LES    MANUSCRITS    DU    PÈRE    PAUL    ASISATH.  215 

Tripoli,  en  compagnie  du  pèlerin  français  M.  Paul  Louca; 
3°  leur  voyage  en  mer,  en  mai  ITOT  ;  1"  leur  voyage  en  Egypte; 
5"  leur  voyage  au  Maroc,  en  l'an  1708;  6"  leur  voyage  en  Eu- 
rope la  même  année;  7''  leur  voyage  en  France;  8"  leur  voyage 
dans  les  provinces  et  à  Paris;  9"  le  retour  de  l'Ali-pin  en  Orieul . 
0,-22  X  U,l(i  xO,03. 

LXXVII.  —  Un  volume  contenant  :  1.  Thistoire  de  saint  .lean 
Calybite;  —  2.  l'histoire  de  saint  Alexis  que  la  Vierge  a  sur- 
nommé «  l'homme  de  Dieu  »;  —  3"  l'histoire  de  saint  Arch(Midès 
et  de  sa  mère;  —  4"  l'histoire  du  martyr  persan  Jacques  l'inler- 
cis;  —  5"  l'histoire  de  saint  Nicolas,  archevêque  de  Miralika 
(Myre  en  Lycie?).  x\if  siècle.  0,22  x  0,16  x  0,02. 

LXXVIII.  —  1.  Prière.  En  syriaque.  —  2.  Vie  de  saint  Paul 
le  premier  solitaire.  En  syriaque.  —  3.  Découverte  de  la 
Sainte  Croix.  En  syriaque.  —  4.  L'acte  de  foi  de  saint  Itiqus 
(oxiû.^)).  En  syriaque.  —  5.  L'acte  de  foi  de  saint  Filalminus 
(oni.mviVb^)  (1).  En  syriaque.  —  (3.  Prières  de  saint  Jean-Bap- 
tiste. En  syriaque.  —  7.  Prière  de  saint  Filalminus  (1),  arche- 
vêque de  Mabough  (^«^^"r»)  ville  des  prêtres,  celui  qui  la  récite 
sept  fois  par  jour  avec  contrition  et  dévotion,  obtient  la  rémis- 
sion de  ses  péchés  et  mérite  la  grâce  divine.  En  syriaque.  — 
8.  Discours  de  saint  Jacques  (de  Saroug)  sur  les  ténèbres  de 
l'enfer,  sur  le  fruit  prédit  par  David  et  sur  ces  mots  de  saint 
Paul  :  demandez  les  choses  sublimes  et  pensez-y  -po»  \;^\-y=] 

(a\iL(  Ns^.o.  En  syriaque.  —  9.  Discours  de  saint  Ephrem  sur  la 
solitude  [U^  ^.  En  syriaque.  —  10.  Discours  de  saint  Ephrem 
sur  les  noms  de  Dieu  et  ses  pertections  itn^»  p^<"o  1°^=^.  En 
syriaque.  —  11.  Xone.  —  12.  iMatines  et  Laudes.  —  13.  Prière 
à  l'ange  Gabriel.  —  14.  Salut  à  Gabriel  l'archange.  —  15.  Prière 
que  l'on  récite  quand  on  va  à  l'église.  —  16.  Vêpres.  Toutes 
ces  prières  sont  écrites  en  arabe  correct.  —  17.  Discours  sur 
la  très  sainte  Vierge.  En  arabe,  xf  siècle.  0,16  x  0,11. 

LXXIX.  —  1.  Explication  de  la  foi  orthodoxe  prêchée  par 
les  apôtres  dans  le  monde  et  prédite  par  les  prophètes.  En 
arabe.  —  2.  Discours  de  saint  Ephrem  sur  la  foi.  En  syriaque. 
Incipit  :  ic^o-a.  in^inji.  ^ov^/»  iLcuLia^o,  [^'r^  i-ilo  ^ys>  pcvj.  —  2.  Dlscours 

(1)  Philoxène. 


246  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

du  Rabbin  Daoud  bea  Boulos,  surnommé  Al-Rabbin,  sur  les 
nrbres  et  IfS  plautf^s  et  leurs  différentes  espèces  —  sur  les 
fruits  dont  un  mange  l'extérieur  et  ceux  dont  on  mange  l'in- 
térieur —  !^ur  les  mystères  que  renferment  ces  arbres  et  ces 
f)lantes  et  sur  leurs  efft  ts.  Ce  disc«»urs  est  composé  suivant  la 
méthode  lyrique  de  saint  Ephrem,  il  est  très  long.  En  syria- 
que. —  1.  Discours  de  saint  Ephrem  intitulé  :  Bons  conseils  et 
avertissements  utiles  pvidio  )ïo,o,o  iv^»  Mijioo.  En  syriaque.  — 
5.  Questions  et  réponses  et  énigmes  avec  leurs  solutions,  selon 
la  méthode  lyrique  de  saint  Ephrem.  Incipit  :  ip^s»  ov^  q^»^;  i^h 
loo,  .us;  )p:>5cû:^o.  En  syriaque.  —  6.  Discours  sur  l'orgueil  contre 
Dieu  pour  lequel  le  diable  tomba  du  ciel  et  Adam  fut  chassé 
du   paradis.   Incipit  :  ;o.io^io  jov^tuLio;  \o;  ;.^/.  En  syriaque.  — 

7.  Leçons  de  quelques  philosophes,  (trois  leçons)  en  arabe.  — 

8.  Une  partie  de  la  vie  de  Dioscore.  En  syriaque,  xiif  siècle. 
0,16x0,12. 

LXXX.  —  1.  Liste  des  lois  du  jour  et  de  la  nuit.  En  arabe. 

—  2.  Poème  renfermant  l'action  de  Gzirajat  h-ji.}^^  J^-  En 
arabe.  —  3.  Une  partie  de  l'introduction  à  l'astrologie.  En 
arabe.  —  4.  Les  signes  du  Zodiaque  qui  s'élèvent  en  Orient. 
En  syriaque.  —  5.  L'Astrolabe  par  Jamal  ed-Dine  Abou  el- 
Kassem  ben  Mahpouz  ^'^j.k.w^!  ^■^.  En  arabe.  —  6.  El- 
Balkhi  ^5^^'  v^'"^  ^^  ^^  connaissance  des  signes  masculins 
et  féminins,  du  jour  et  de  la  nuit,  du  zodiaque.  En  arabe. 
Écrit  en  1652.  0,22x0,16. 

LXXXI.  —  1.  Abrégé  de  l'histoire  du  monde  depuis  Adam 
jusqu'à  Jésus-Christ.  —  2.  Explication  de  quelques  textes  des 
Saints  Livres  pour  y  prouver  que  Jésus-Christ  nous  a  sauvés 
par  son  Incarnation.  —  3.  Abrégé  du  livre  de  Manarat  el- 
Akdas  (I)  (Livre  de  théologie)  par  Bar  Hébraeus.  —  4.  Ré- 
futation de  ceux  qui  admettent  deux  natures  en  Jésus-Christ. 

—  5.  Symbole  de  la  foi  de  Bar  Hébraeus.  (Écrit  en  arabe), 
xiii^  siècle.  0,21  x  017. 

LXXXII.  —  I.  Vie  de  saint  Macaire  d'Alexandrie.  —  2.  Vie 
de  sainte  Geneviève  (^iy;^)  modèle  de  virginité.  —  2.  Vie  de 
sainte  Agnès  la  martyre.  —  4.  Vie  de  saint  Plus.  —  5.  Vie  de 
saint  Eudosius.  —  6.  Vie  de  saint  Hilaire.  —  7.  Vie  de  saint 

(1)  Le  candélabre  du  sanctuaire. 


LES    MANUSCRITS    DU    l'ÙRK    PAUL    ASIîATII.  -217 

Acclimeiidus  (jj-'j-^-^^')  (1)  le  martyr.  —  S.  Vie  de  saint  .lulieii 
et  de  sa  femme.  —  9,  Vie  de  sainl  Lucien  le  mart3T.  —  1().  Vie 
de  saint  Paul  premier  solitaire.  —  11.  Vie  de  saint  Antoine 
le  Grand.  —  12.  Vie  de  saint  Filicus  (^^ri^V^:^)  le  prêtre, 
xvii''  siècle.  0,17  x  0,12. 

LXXXIII.  — •  Livre  de  philosophie  par  Houssaïn  ben  Muuïn 
ed-Dine  ai-Midi.  Écrit  en  163(3.  0,19  x  0,11. 

LXXXIV.  —  La  logique.  Anonyme.  wV  siècle.  0,19  x  0,12. 

LXXXV.  —  Livre  de  philosophie.  Anonyme,  xv''  siècle. 
0,19  x0,12 

LXXXVl.  —  Livre  de  philosophie.  Anonyme,  xiv"  siècle. 
0,18x0,11. 

LXXXVll.  —  La  logique.  Anonyme.  Écrit  en  1717.  0,19  x 
0,15. 

LXXXMII.  —  Album  de  poésies  arabes  par  des  auteurs 
différents,  xvii"  siècle.  0,22  x  0,1G. 

LXXXIX.  —  Album  de  poésies  de  Soliman  ben  Hassan  el- 
Gazi  en-Nasrany.  xvni''  siècle.  0,21  x  0,16. 

XC,  —  Album  de  poésies,  de  contes  et  de  lettres  par  des 
auteurs  différents,  xvi"  siècle.  0,21  x  0,15. 

XCI.  —  Album  de  poésies  par  des  auteurs  différents, 
xvi''  siècle.  0,20  x  0,15. 

XCll.  —  Album  de  poésies  de  Chammas  (diacre)  Nehmet 
ben  al-Khoury  Touma.  Écrit  en  1740.  0,18  x  0,13. 

XCIII.  —  1.  xvii'  siècle.  Album  de  poésies.  Anonyme.  — 
2.  XV''  siècle.  Album  de  poésies  de  Chams  ed-Dine  Ali  ben 
Mousa  el-Ensary  el-Endalousy.  Ce  livre  est  connu  sous  le  nom 
de  Parcelles  d'or.  0,17  x  0,13. 

XCIV.  —  L'introduction  à  la  logique  par  le  Père  Joachim, 
religieux  basilien.  Ecrit  en  1766.  0,17  x  0,12. 

XCV.  —  Discussion  du  moine  Georges  avec  l'émir  et  les 
savants  musulmans  à  Alep.  —  2.  Livre  des  preuves  attribué 
à  Jacob  le  juif  christianisé  sous  le  règne  deHerkal,  et  la  dis- 
cussion qui  s'éleva  entre  les  Juifs  christianisés  au  sujet  de 
la  foi  de  Jésus-Christ  le  111s  de  Dieu,  xvii''  siècle.  0,17  x  o.  1 1. 

XCVI.  —  Épitre  des  preuves  sur  la  religion  chrétienne  par 
le    Patriarche    Maximus   Mazloum,   melkile,  dans  laquelle    il 

(1)  Clament  (?j. 


248  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

explique  les  18  questions  posées  par  un  savant  musulman. 
Écrit  en  1837.  0,21  xO,15. 

XCVII.  —  Introduction  claire  à  la  médecine.  Anonyme, 
xvii"  siècle.  0,23x0,16. 

XCVllI.  —  Les  conséquences  des  recherches  sur  la  fièvre. 
Anonyme.  Écrit  en  1771.  0,21  x  0,16. 

XCIX.  —  Poésies  sur  la  Médecine.  Anonyme,  xvii'  siècle. 
0,16x0,10. 

C.  —  Des  recherches  et  des  questions  concernant  :  1.  Le 
prêtre  selon  le  rite  grec.  —  2.  Le  rite  grec  en  général.  — 
3.  Le  mariage  et  ses  empêchements.  Écrit  en  1720.  0,17  x  0. 1 1. 

(A  suivre.) 


APPENDICE 

LES    VIES    SYRIAQUES    DE    SAINT    BASILE. 

Le  m^.  arabe  LXXIII  ci-dessus  contient,  comme  nous  l'avons 
écrit  d'après  le  P.  Asbath,  «  les  miracles  de  saint  Basile  le 
Grand  par  son  disciple  Hilaire  ».  Une  correction  très  simple 
(r  en  d)  nous  autorise  à  reconnaître  ici  la  version  d'un  ouvrage 
perdu  en  grec,  cité  cependant  par  saint  Jean  Damascène  et 
dont  il  ne  reste  qu'un  fragment  très  court  en  syriaque,  1'  «  his- 
toire des  prodiges  de  saint  Basile,  écrite  par  Helladius  son 
disciple  et  son  successeur  ».  La  filiation  des  histoires  de  saint 
Basile  n'est  pas  encore  établie,  mais  ce  que  les  manuscrits 
syriaques  nous  ont  appris,  nous  le  consignons  ici  dans  l'espoir 
qu'un  helléniste  nous  imitera,  consacrera  bénévolement  son 
temps  et  sa  peine  à  cette  question  et  pourra,  avec  l'aide  des 
versions,  classer  définitivement  les  rédactions  de  la  vie  de 
saint  Basile. 

Trois  manuscrits  syriaques  du  British  Muséum  renferment 
tout  ou  partie  d'une  vie  de  Basile  :  add.  12162,  fol.  230,  du 
ix"  siècle;  add.  17272,  du  xii«  siècle;  add.  12174,  de  l'année  1197. 


LES    MANUSCRITS    DU    PÈRE    PAUL    ASBATH.  249 

I.  Adcl.  1-2162. 

Ce  manuscrit,  le  plus  important,  n'a  malheureusement  con- 
servé qu'un  feuillet,  presque  illisible,  de  l'histoire  de  saint 
Basile.  D'abord  le  titre  (cf.  W.  Wright,  Catalogue  oftheSi/riac 
3Iss.,}p.  722)  :«  Histoire  faite  par  saint  Helladius,  évêque  de 
Césarée  de  Cappadoce,  sur  les  prodiges  de  saint  Basile  qui  fut 
archevêque  de  la  même  ville.  »  On  lit  ensuite  :  .œojoji  >«o,  [e^i.]:»;^ 
...\;  u;  .œo;^;  «  D'abord  sur  le  trône  de  Pierre,  frère  de  ...  ». 
Ces  mots  sont  en  rouge  et  semblent  donc  être  le  titre  du  pre- 
mier prodiu'p.  On  trouve  trace  de  Pierre,  frère  de  Basile,  dans 
les  lettres  203  et  216  (on  77  et  272)  de  Basile  aux  évêques  du 
bord  de  la  mer  et  à  Mélèce,  évêque  d'Antioche.  Pierre  était 
prêtre  et  habitait  près  de  Néocésarée.  Après  ce  titre,  on  lit  : 
...ol.)o  1..O0X  ^o;  «  David  le  divin...  ».  Notons,  comme  simple  rap- 
prochement, que  la  vie  de  Basile  le  Jeune,  mort  en  944,  com- 
mence de  la  même  manière  :  è  BtioTx-oq  ySi  zpocpr,T'//.;ô-ato;  Aaô''o, 
Bih/.  hag.  graeca,  Bruxelles,  1909,  p.  39. 

Une  colonne  plus  loin,  on  distingue  encore  :  w/o,  l^.  lo^-i.  ijju/ 
.i..^m-.fn\  ^^^o,  ^^xuL  ^oovvs;  )La::io....  )lqjj  «  Pour  moutror  quc  la  chose 
était  urgente,  il  prit  donc  à  Sébaste  les de  tous  ». 

Une  colonne  plus  loin,  on  lit  encore  :  ...ieii.;  -o,a-/  a»o;è-3  -^^i 

«  Pierre,  son  frère,  dit...  ». 

Le  reste  est  à  peu  près  illisible,  mais  ces  quelques  lignes 
peuvent  suffire  à  déterminer  si  l'arabe  représente  l'ouvrage 
d'Helladius  dont  l'original  grec  semble  perdu. 

II.  .4rfr/.  J7272. 

C'est  un  fragment  de  quatre  feuilles  où  l'on  trouve  encore 
les  titres  suivants  reproduits  par  M.  Wright,  Catalogue, 
p.  1148  : 

«  Prodige  de  saint  Basile  au  sujet  de  la  vision  de  notre 
Père  Éphrem.  Il  n'est  pas  écrit  à  sa  place.  » 

«  Histoire  de  la  femme  à  qui  les  péchés  furent  remis  par  la 
prière  de  saint  Basile.  » 

M.  Wright  suppose,  loc.  cit.,  que  c'est  un  fragment  de  la 
vie  écrite  par  Helladius.  Nous  avons  transcrit  une  partie  de  la 


250  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

dernière  histoire  et  l'avons  retrouvée  textuellement  dans  la 
rédaction  grecque  attribuée  à  Amphiloque  et  éditée  par  Com- 
befis,  Paris,  1644,  p.  215.  Le  syriaque  dépend  donc  du  pseudo- 
Amphiloque  (à  moins  que  celui-ci  ne  se  soit  borné  par  endroits 
à  transcrire  Helladius).  On  trouve  la  traduction  latine  du 
pseudo-Amphiloque  dans  ylc^rt  .^'.S'.,  Jun,  II,  936  et  Patr.  lat., 
t.  LXXIII,  col.  295. 

m.  Add.  12174. 

Ce  manuscrit  contient,  fol.  125-130  :  «  Histoire  de  saint  Mar 
Basile,  évèque  de  Césarée  de  Cappadoce,  faite  par  saint  Amphi- 
loque, évêque  d'Iconium.  » 

Le  texte  syriaque  a  été  édité  par  le  R.  P.  Bedjan,  Acta 
martyrum,  t.  VI,  Paris,  1896,  p.  297-331,  d'après  le  manus- 
crit de  Londres  et  le  ms.  Sachau  321,  de  Berlin.  C'est  ce  der- 
nier manuscrit  qui  nous  a  conservé  le  titre  exact  et  la  pièce 
entière  :  «  Allocution  de  saint  Amphiloque,  évêque  d'Iconium, 
faite  sur  saint  Basile,  évèque  de  Césarée  de  Cappadoce.  »  C'est 
vraiment  un  discours,  avec  long  exorde,  phrases  pompeuses, 
peu  de  faits  et  pas  de  miracles.  Le  manuscrit  syriaque  de  Lon- 
dres en  a  fait  une  histoire  en  changeant  le  titre  et  en  suppri- 
mant la  fin.  On  trouve  assez  peu  de  faits  ;  Basile  est  né  de 
parents  illustres  (Bedjan,  VI,  p.  303),  a  étudié  à  Athènes,  puis 
à  Alexandrie  (p.  304);  il  mèae  chez  lui  la  vie  monacale  (p.  305); 
guérit  des  malades,  se  prive  de  sommeil  (p.  306),  est  fait  évê- 
que malgré  lui  (307);  durant  une  famine,  les  juifs  lui  amènent 
leurs  enfants  pour  qu'il  les  baptise,  mais  il  ne  veut  pas  accep- 
ter de  conversions  forcées  (p.  309);  il  fait  quelques  réformes, 
détruit  trois  temples  d'idoles  (p.  310);  il  fonde  un  monastère 
pour  les  diaconesses  (p.  311),  fait  respecter  les  empêchements 
de  mariage  (312),  proscrit  les  danseuses  et  les  théâtres  (p.  313); 
il  va  visiter  un  ami  malade  dans  certaine  ville,  trouve  un 
philosophe  de  la  secte  d'Épicure,  et  discute  avec  lui  (p.  314); 
il  fonde  des  maisons  pour  les  pauvres  et  les  malades  (p.  316); 
des  diacres  servent  les  hommes  et  des  diaconesses  les  femmes 
(p.  317);  ses  œuvres,  son  influence,  sa  manière  de  vivre,  il 
chasse  les  ariens  de  son  pays  (318-321).  Ici  s'arrête  le  ms.  de 
Londres,  qui  ajoute  la  phrase  :  «  Fin  de  l'histoire  de  saint  Mar 


LES    MANUSCRITS    DU    PÈRE    PAUL    ASBATII.  251 

Basile  de  Césarée.  Que  sa  prière  nous  soit  un  mur  pour  tou- 
jours. »  Le  manuscrit  de  Berlin  ajoute  ensuite  la  lutte  de  Basile 
et  de  N'alens,  l'exil  de  Basile  (325-329),  de  nombreuses  phrases 
de  regret,  une  péroraison  et  la  mention  de  sa  mort. 

Conclusion.  —  1°  Il  semble  que  la  vie  écrite  par  Helladiiis  ne 
contenait  que  des  miracles  et  formnit  comme  un  recueil  pour 
préparer  la  canonisation  de  saint  Basile;  Yincipit  est  conservé 
dans  le  ms.  syriaque  add.  12162,  et  le  ms.  arabe  LXXIII  du 
Père  Asbath  en  contient  sans  doute  une  version.  2°  Amphilo- 
que  a  consacré  à  saint  Basile  un  discours  traduit  depuis  en 
syriaque  et  conservé  dans  le  ms.  Sachau  321.  C'est  une  pièce 
de  rhétorique  où  Ton  ne  trouve  pour  ainsi  dire  mention  d'au- 
cun miracle.  Le  ms.  de  Londres  add.  12171  a  découpé  dans 
cette  homélie  une  «  histoire  de  Basile  ».  3"  Un  auteur  grec  pos- 
térieur inconnu  (pseudo-Amphiloque)  a  composé  une  vie  encore 
conservée  en  grec  sous  le  nom  d'Ampliiloque  parce  qu'il  a 
peut-être  utilisé  au  commencement  le  discours  de  ce  dernier, 
mais  il  a  inséré  ensuite  les  miracles  racontés  par  Helladius.  Le 
ms.  syriaque  add.  17272  renferme  deux  fragments  dont  le 
second  est  une  traduction  du  pseudo-Amphiloque,  et  il  nous  a 
semblé  que  l'ensemble  de  ce  syriaque  dépendait  du  pseudo- 
Amphiloque  et  non  d'Helladius.  La  version  arabe  de  l'écrit 
d'Helladius,  aujourd'hui  retrouvée,  pourra  permettre  à  un 
autre  de  pousser  l'analyse  plus  loin. 

F.  Nau. 


VULGARISATION  DES  HOMÉLIES  MÉTRIQUES 

DE  JACQUES  DE  SAROUG  (I) 
Par  Jacques  Babakhan. 


HOMÉLIE  SUR  SAINT  THOMAS,   L'APOTRE  DE  L'HINDE 

LE  CHRIST 

Mais  le  Maître  à  son  serviteur  de  dire 

(Car  II  apparut  alors  à  Thomas)  : 

«  Thomas,  j"irai,  moi,  pour  mieux  t'y  conduire, 

Prêcher  l'Évangile,  avant  toi,  là-bas! 

Je  vais  être  avec  toi  missionnaire 
Et,  pour  publier  le  bruit  comme  il  faut 
De  ta  visite  à  la  lointaine  terre, 
Je  te  servirai,  moi,  comme  héraut  ! 

Je  ferai  de  toi,  dans  l'Hinde,  un  Moïse 
Dressé  devant  un  second  Pharaon  ; 
Au  roi,  dont  la  Cour  te  sera  soumise, 
Tes  prodiges  grands  feront  la  leçon  ! 

Arbore  ma  Croix  !  Dompte  l'Altitude  ! 
Par  elle  commande  à  la  profondeur! 
Toute  la  Nature  avec  promptitude 
Fléchira,  par  toi,  devant  sa  grandeur! 

Frappe  le  Démon,  tyran  qui  ne  souffre 
Aucun  parallèle  avec  Pharaon  : 
Satan  a  pour  Nil  l'Erreur  où  s'engouffre 
L'Humanité,  quel  sinistre  plongeon! 

Lève  haut  ton  bras,  brandis  ta  baguette! 
Tel  le  Fils  d'Amram  domptant  les  sorciers 

(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  410;  1913,  p.  42,  147. 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    ^MÉTRIQUES.  253 

Tu  verras  tomber  et  faire  courbette 

Les  païens  en  chœur,  confus  à  tes  pieds  ! 

Clame  aux  «  inhumés  »  :  «  debout!  a  et,  docile, 
Tout  mort,  entendant  ta  sommation, 
Sitôt  secouera  sa  funèbre  argile, 
Pour  proclamer  ma  Résurrection  ! 

Les  lépreux  rends  nets,  louïe  aux  sourds  donne; 
A  la  vie  aussi  rends  les  trépassés  : 
Que  l'éclat  de. tes  prodiges  seul  prône 
Mon  Verbe  aux  païens,  sans  Foi  délaissés  ! 

Va,  comme  un  lion,  droit  vers  la  tanière 
Du  «  Renard  »  et  pousse  un  rugissement 
Tel,  que  sur-le-champ,  devant  ta  crinière, 
Satan  tombe  et  crève  infailliblement  ! 

Sème  l'épouvante  où  le  Diable  aligne 
Ses  hordes  en  rangs,  pour  les  exercer! 
Jette  sur  ces  loups  l'effroi  :  que  ton  signe 
Ces  fauves  excelle  à  pulvériser  ! 

Intrépidement  revêts  la  secrète 

Armure  qu'à  toi  présente  ma  main 

Et  sus  au  Tyran,  puisqu'il  empiète 

Mes  frontières,  marche!  Marche  avec  entrain  ! 

Avec  toi,  j'irai  dans  l'IIinde  moi-même  : 
Viens-y  :  nous  irons  tous  deux  en  amis! 
Sois  mon  compagnon  et  moi,  par  système, 
Je  te  servirai  d'élève  soumis! 

Commande  eu  maitre  :  à  ta  parole  émise 
Opposition  je  ne  ferai  point; 
Quel  que  soit  l'objet  auquel  elle  vise. 
L'acte  doit  la  suivre  à  brùle-pourpoint! 

Pars  en  simulant  d'être  seul,  unique, 
Bien  qu'en  vérité  seul  tu  ne  sois  pas. 
Puisque  moi-même  et  ma  troupe  angélique, 
Nous  t'emboîterons  sûrement  le  pas! 

Je  te  lance  vers  l'Hindienne  terre  : 
Descends,  marche,  prêche  et  docile  sois! 
Et,  sans  t'en  prendre  à  nul  autre,  obtempère 
A  l'ordre  émané  de  nui  propre  voix! 


254  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Quand  des  régions  se  fit  le  triage, 
J'étais  avec  vous,  parmi  vous  présent; 
Lorsque  de  vos  lots  se  fit  le  tirage, 
J'en  rendis,  moi  seul,  l'ordre  intéressant  : 

J'appris  à  la  main,  à  procéder  prête. 
Comment  s'y  prendre  et  comment  manœuvrer; 
De  même  qu'aux  doigts  j'indiquai  la  nette 
Quantité  de  lots  qu'ils  devaient  tirer! 

C'est  par  moi  que  Rome  à  Pierre  est  donnée. 
C'est  par  moi  que  l'Hinde  a  choisi  Thomas! 
A  chacun  de  vous  est  abandonnée 
Sa  terre,  par  qui?  Par  moi,  n'est-ce  pas? 

De  l'Hinde  la  route,  mon  Apôtre,  arpente  : 
En  esprit  je  fais  avec  toi  chemin. 
Donne-moi  ton  cœur,  que  je  te  présente 
Ma  Droite  et  marchons  la  main  dans  la  main! 

A  toi  seul  j'ai  fait  cette  unique  grâce, 
Ce  privilège  à  nul  autre  accordé  : 
N'ont  touché  de  mes  blessures  la  trace 
Ni  Pierre  ni  les  fils  de  Zébédé! 

Ta  bouche,  qui  dit  :  «  Si  je  ne  le  sonde, 
«  Je  persiste  en  mon  incrédulité!  » 
Doit  de  l'Hindoustan  s'exclamer  au  Monde  : 
«  Je  L'ai  vu,  moi,  j'ai  palpé  son  côté!  » 

Et  pour  que  chacun,  ici-bas,  comprenne 
Quelle  est  pour  toi  ma  prédilection. 
Je  vais  te  vendre  esclave,  pour  la  peine 
De  ta  trop  sceptique  obstination  ! 

Tel  pour  des  captifs,  je  veux  sur  facture 
Inscrire  à  quel  taux  je  vais  te  coter 
Et  t'y  garantir,  par  ma  signature, 
Toi,  mon  bien,  à  qui  voudra  t'acheter! 

J'y  parapherai  mon  nom  et  je  pense 
Qu'il  faut  que  le  tien  y  soit  inclusif  : 
Esclaves  seras,  certes,  d'apparence, 
Tel  ce  père  est  mon  «  père  »  au  sens  fictif! 

Je  me  suis  donné  Joseph  comme  père, 
Tandis  qu'il  est  loin  d'être  mon  papa! 
Esclave  d'Haban  sois,  mais  considère 
Qu'esclave  réel,  non  plus,  tu  n'es  pas! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  255 

Je  me  suis  fait  un  père  par  tactique. 

«  Père  nominal  »,  peut-on  définir; 

Je  te  fais  esclave,  onques  authenti(iue. 

Mais  esclave  en  nom,  pour  IHinde  affranchir? 

«  Fils  du  Charpentier  »  portera  ma  griffe! 
Bien  que  je  ne  sois  fils  de  charpentier! 
Souffre  qu'on  t'inscrive  esclave  apocryphe. 
Esclave  de  nom,  et  non  de  métier! 

Pour  me  voir  mourir,  tu  sais  qu'Iscariote 
M'a  vendu,  pour  ma  rançon  empocher; 
Même  en  te  vendant,  ami,  je  te  dote 
D'un  suprême  don  :  Liberté  prêcher! 

Qu'un  disciple  à  son  Maitre  on  assimile, 
N'est-ce  pas  déjà  privilège  grand? 
Suffit  qu'il  l'imite,  il  n'est  pas  utile 
Qu'il  veuille  occuper  plus  notoire  rang. 

Même  au  serviteur  qui  grandit,  progresse, 
Le  maître  est  toujours  fort  supérieur  : 
Si  haut  qu'il  s'élève  ou  monte  ou  se  dresse, 
11  n'ari'ive  qu'où  brille  .son  seigneur! 

Tu  dois  m'imiter,  moi  qui  fus  esclave, 
Moi  qui  me  lis  sert  par  ma  volonté; 
Moi  qui  fus  vendu,  qui  reçus  la  bave 
De  ce  fourbe  à  qui  mon  prix  fut  compté? 

Ma  personne  à  moi,  qui  l'a-t-il  vendue 
Aux  Juifs,  sinon  leur  plus  bas  serviteur! 
Ta  vente  sera,  quoique  inattendue, 
Moins  cruelle,  ayant  ton  Dieu  pour  auteur!  » 


SAINT  THOMAS 

«  Si  ta  décision  est  telle. 
Maître,  je  ne  veux  l'éluder; 
Si  l'Hinde  par  ta  Voix  m'appelle, 
Je  m'incline  ;  viens  m'y  guider. 

S'il  se  peut  qu'elle  soit  changée. 
Change  ma  destination  ; 
Sinon,  l'Hinde  m'est  adjugée  : 
Je  suis  prêt  pour  uia  mission. 


256  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Ce. que  j'espère  de  ta  grâce 
Me  soit,  si  possible,  donné  ! 
Sinon,  je  vais  franchir  l'espace. 
Pour  le  lieu  qui  m'est  destiné. 

Puisqu'il  faut  partir,  que  je  parte 
Au  moins  libre,  au  gré  de  l'élan 
De  ta  libératrice  Charte 
Et  non  serf,  comme  un  Chanaan  ! 

De  Chanaan  je  n'ai  la  tare, 
A  témoin  ton  savoir  béni! 
Faut-il,  hélas,  qu'on  me  compare 
A  l'insolent  qui  fut  puni? 

Oh!  par  pitié,  que  nul  ne  pense 
Qu'un  disciple  esclave  Tu  fis; 
Et  que,  sans  être  en  l'indigence. 
Tu  palpas  son  malheureux  prix  ! 

L'  «  on  dit  »  irait  son  commentaire  : 
«  Tel  disciple  était  un  raté 
«  Et  son  Maître,  dans  sa  misère, 
«  L'a  tout  simplement  brocanté  !  » 

N'es-Tu  pas  la  grande  richesse? 
N'es-Tu  pas  le  vrai  possesseur? 
Me  vendre  sans  être  en  détresse, 
Me  semble  choquer  ta  grandeur! 

A  Toi  troupeaux,  files  et  bandes 
Du  bétail  et  leur  contingent  : 
Pourquoi  faut-il  que  Tu  me  vendes, 
Comme  un  mouton,  pour  de  l'argent? 

Je  ne  dois,  de  par  ton  précepte, 
Drachme  ni  bissac  posséder  : 
Ta  main,  pourquoi,  Seigneur,  accepte 
Pour  vingt  pièces  de  me  céder? 

Ne  permets  qu'un  pareil  scandale 
Soit  parmi  les  Juifs  répandu  : 
Ils  pourraient  crier  :  «  0  Morale  ! 
«  Jésus  son  apôtre  a  vendu.  » 

Leur  blâme  déjà  nous  accable. 
Pour  T'avoir  suivi  d'un  élan; 
Leur  haine  serait  implacable 
Si  Tu  nous  mettais  à  l'encan  ! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  257 

Que  pour  parer  à  ta  misère 
Tu  m'eusses  d'urgence  vendu, 
Oh  !  je  me  fusse  laissé  faire 
Joyeusement,  c'est  entendu  ! 

S'il  T'eût  fallu  le  nécessaire 
Pour  à  César  impôt  payer, 
J'eusse  voulu,  pour  à  Toi  plaire, 
En  vrai  stater  me  monnayer! 

Ne  laissons  pas  la  voix  inique 
Des  païens  et  Juifs  tour  à  tour 
Lancer  vers  Toi  cet  ironique  : 
«  Vive  le  Roi  qui  vend  sa  Cour!  » 

«  Pour  que  son  œuvre  à  bien  11  mène, 

«  11  Lui  faut,  diront-ils,  des  bras 

«  Par  myriades,  non  la  douzaine 

«  Dont  II  vend  l'un  par  embarras!  » 

Tout  comme  a  douze  mois  l'Année, 
L'Evangile  a  douze  ouvriers  : 
J'en  romprais  la  marche  ordonnée 
Si  de  mon  rang  je  déviais. 

N'as-Tu  promis  à  ta  Douzaine 
Douze  sièges  pour  attributs? 
Un  esclave  traînant  sa  chaîne 
Jugera-t-il  douze  tribus? 

Si  je  suis  serf,  à  mon  servage 
Ote  son  rôle  de  héraut; 
Qu'à  l'Apostolat  l'esclavage 
N'inflige  avilissant  défaut! 

Fais  de  moi  de  deux  choses  l'une  : 
Apôtre  ou  bien  simple  valet  ! 
A  moi  geôle  ou  libre  tribune, 
L'une  ou  l'autre,  comme  il  Te  plaît! 

Ou  donne-moi  la  servitude 
Et  je  poursuivrai  mon  labeur; 
Ou  laisse-moi  mon  attitude 
Digne  de  ton  prédicateur  ! 

Qu'apôtre,  je  ne  dégénère 
En  pitre,  à  l'instar  de  ce  Cham 
Qui,  pour  avoir  raillé  son  père. 
Ne  devint  qu'un  maudit  quidam. 

OlUENT   CHRÉTIEN.  17 


258  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Si  le  hasard  m'eût  fait  esclave, 
Si  mon  sort  m'eût  fait  un  forçat, 
N'eusses-Tu  brisé  mon  entrave 
En  procédant  à  mon  rachat? 

N'as-Tu  pas  l'esclave  famille 
D'Adam,  Toi-même,  racheté? 
Nous,  qu'à  tes  pas  la  Foi  cheville, 
Perdrions-nous  la  liberté"? 

Notre  émancipation  fleure 
Ton  seul  sang  vivificateur; 
Fais  que  l'esclavage  demeure 
Loin  de  ta  Croix  de  Rédempteur! 

Si  Tu  me  veux  esclave,  certe. 
J'irai  mes  possesseurs  servir. 
Si  Tu  me  veux  Apôtre  alerte, 
Puissé-je  librement  partir! 

«  Nul  à  la  fois  ne  sert  deux  maîtres  !  » 
C'est  Toi  qui  me  l'as  enseigné  ! 
Apùtre-esclave  enfin  puis-je  être, 
Pour  double  jeu  simultané? 

S'il  faut  qu'esclave  je  m'en  aille, 
Qu'on  me  dispense  de  prêcher! 
S'il  faut  prêcher  vaille  que  vaille. 
Étant  captif,  puis-je  y  marcher? 

Et  si  le  Corps  Apostolique 

Doit  être  fait  esclave  ainsi. 

De  par  ta  divine  logique, 

Vends  tous  mes  compagnons  aussi! 

Pourquoi,  moi  seul,  me  mettre  en  vente, 
En  m  otant  mes  droits  les  plus  chers 
A  la  liberté  bienfaisante, 
Qui  ne  quitterait  point  mes  pairs? 

Marchons  tous  esclaves  nous  faire  ! 
Qu'un  égal  sort,  en  tous  les  cas, 
Entraîne  donc  chaque  confrère 
Et  j'accepterai  sans  fracas! 

Qu'on  m'exhibe  l'acte  de  vente 
Qui  livre  Pierre  et  cède  Jean! 
Et  sans  dépit  je  me  contente 
Que  tu  me  mettes  à  l'encan  ! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES   MÉTRIQUES.  259 

Vienne  Philippe  et  son  prix  pèse 
Et  que  mes  yeux  voient  sa  valeur  ! 
Alors  je  me  liquide  à  l'aise 
Et  cesse  ma  mauvaise  humeur! 

Vends  avec  moi  Jacque  et  son  frère 
Et  Barthélémy  mêmement. 
Puis  à  dix  clients  à  l'enchère 
Je  suis  immédiatement! 

Tant  pour  le  zélé  Cananite  , 

Que  pour  le  fils  d'Alphée  ici, 
Rédige  acte  de  vente  écrite 
Et  je  signe  le  mien  aussi  ! 

Qu'à  son  tour  André  passe  en  vente  ! 
Qu'esclave  et  serf  Matthieu  soit. 
J'irai  dans  leur  rang  sans  attente 
Braver  même  la  mort  tout  droit! 

Si  Tu  veux  que  notre  Ambassade 
Soit  en  esclavage  réduit, 
Commence  par  Pierre  et  dégrade 
Chaque  disciple  qui  te  suit! 

Me  ravaler  au  rang  d'esclave, 
Moi  seul,  Seigneur,  ça  m'est  cruel! 
Vends-nous  en  choeur  :  je  serai  brave! 
Vends-nous  si  ton  plaisir  est  tel  ! 

Je  ne  veux  enchaîner  mes  frères 
Ni  leur  ravir  leur  liberté  : 
Mes  desseins  les  plus  réfractaires 
S'inspirent  de  l'Égalité  ! 

Même  s'il  Te  plaît  de  ne  vendre 
Nul  autre  que  moi,  je  suis  prêt  : 
Je  veux  à  ton  désir  me  rendre 
Sans  discussion,  sans  arrêt! 

Dussé-je  être  accablé  de  chaînes, 
Je  marcherai  sans  sourciller. 
Vers  cent  Hindes  si  Tu  m'entraînes, 
J'y  courrai  ton  nom  publier  ! 

Pour  vivre  ou  pour  mourir,  mon  âme 
Ton  ordre  ne  veut  infirmer  : 
Dans  la  mer  comme  dans  la  flamme, 
Pour  Toi,  je  consens  m'abîmer! 


260  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Si  je  suis  vendu,  Maître,  appelle 
Mon  acquéreur  son  bien  saisir! 
J'attends  que  ta  plume  libelle 
La  traite  selon  ton  désir. 

S'il  faut  périr,  que  je  périsse  ! 
Mourir  pour  Toi,  c'est  vivre  encor! 
Feu,  sabre  ou  tout  autre  supplice 
Subis  pour  Toi  sont  un  trésor  (1)! 

Suffit  que  ta  main  me  seconde, 
Parmi  les  ingrats  en  émoi,   ^ 
Pour  que  leur  bouche  soit  féconde 
En  fruits  de  louanges  pour  Toi  ! 

Si  ton  message  m'y  précède, 
Pour  préparer  ma  mission, 
Sur  ton  sceptre,  grâce  à  ton  aide, 
J'inscrirai  cette  région! 

Suffit  que  là-bas  Tu  m'entendes, 
Quand  je  T'aurai  sollicité, 
Pour  qu'aussitôt  foules  et  bandes 
S'éprennent  de  ta  Vérité  ! 

Quand,  hors  de  sa  pierre  tombale, 
Le  mort,  à  ma  voix,  sautera. 
Des  païens  l'erreur  sépulcrale 
Sa  proie  immense  lâchera! 

Si,  par  moi,  les  maux  Tu  soulages 
Et  guéris  les  paralysés, 
Les  idolâtriques  ravages 
Seront  vite  pulvérisés! 

Si  diables  et  démons  je  traque, 
A  ton  énergique  signal, 
Sitôt  ma  virulente  attaque 
Sapera  leur  clan  infernal! 

Puisque,  à  ma  voix,  même  la  brute 
Désertique  s'assouplira. 
Bien  que  plus  revêche  et  hirsute. 
Vers  Toi  la  bête  humaine  ira! 

J'invoquerai  l'Esprit,  de  suite 
Il  descendra  sur  eux  planer! 

(l)  Ici  le  traducteur  omet  un  distique  dont  le  premier  vers  est  perdu. 


VULGARISATION    DES   HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  261 

Et  leurs  foules,  à  mon  invite. 
Viendront  ta  louange  entonner! 

Suffira  qu'en  ton  nom  je  signe 
Maints  moutons,  pour  que  mon  travail 
Réunisse  un  grand  troupeau  digne 
De  peupler  ton  vaste  bercail! 

Là,  ton  Eau  des  plus  altérées 
Semences,  au  jour  opportun. 
Seule  tirera  des  denrées 
Soixante  et  même  cent  pour  un  ! 

Si  je  fixe  sur  ces  rivages 
Des  plants  qu'arrosera  ta  main, 
"Chargés  de  doux  fruits,  leurs  branchages 
Réjouiront  ton  cœur  divin! 

Je  vais  y  descendre  me  faire 
Esclave  pour  Toi  :  Maître,  viens! 
Viens  de  ton  serf  l'itinéraire 
Suivre  et  ta  promesse  maintiens  ! 

Pour  ton  amour  je  m'exécute 
Et  je  pars,  bien  qu'à  contre-cœur! 
Sois  mon  guide  et  soutiens  ma  lutte 
Contre  l'Hinde  et  son  empereur! 

En  contestant  le  Vrai,  j'avoue 
Avoir  par  trop  craint  le  hasard: 
Mais  toute  peur,  je  la  bafoue 
Où  ta  fortune  a  fait  ma  part  ! 

Legs  béni,  part  inviolée. 
Héritage  réconfortant. 
J'affronterai  charge  et  mêlée 
Près  de  ma  droite  en  Te  sentant! 

Si  l'angoisse  encore  m'habite. 
Devant  l'âpre  étape,  l'effroi, 
Seigneur,  mes  pas  ne  débilite, 
Je  marche  en  me  fiant  à  Toi  !  » 


De  Thomas  la  glose  étant  achevée. 

Du  Seigneur  la  voix,  quoique  au  ton  royal. 

Baisse  tendrement  sa  note  élevée, 

Pour  mieux  désarmer  son  grand  Général  ! 


262  REVUE    DE    l'0R[ENT    CHRÉTIEN. 

Voyant  qu'étant  homme,  il  cède  à  la  crainte 
Semblable  entreprise  en  envisageant, 
11  lui  donne  entin  sa  divine  étreinte, 
Envers  lui  sa  main  suprême  allongeant! 

11  le  vit  doutant,  tel  Pierre  sur  l'onde, 
De  pouvoir  partir  sans  bientôt  sombrer, 
Il  lui  tendit  à  la  même  seconde 
Sa  main,  pour  ses  pas  tremblants  rassurer 

Soucieux,  en  proie  à  l'inquiétude, 
Plus  que  ne  le  fut  Pierre  assiégé  d'eau, 
Thomas  s'agitait  dans  la  multitude 
Des  flots  de  pensers  battant  son  cerveau. 

De  l'Hinde  pour  lui  le  fracas  s'énonce 
Plus  que  ne  rugit  la  mer  en  fureur; 
Il  tremble  et  sent  bien  qu'il  glisse  et  s'enfonce, 
Tandis  que  surgit  le  Geste  sauveur  ! 

Et  lançant  vers  lui  son  sévère  blâme, 
Comme  vers  Simon  marchant  à  rebours, 
Jésus  tend  ses  bras  et  sauve  son  âme, 
Qui  déjà  clamait  :  «  Seigneur!  Au  secours!  » 


LE  CHRIST 

«  Qu'as-tu  donc,  Thomas?  D'où  vient  ta  détresse"? 

Doutes-tu  de  ma  sincère  promesse? 

Ta  foi  chancelle  et  ton  amour  décroit  ! 

Mon  verbe  prends-tu  pour  un  vain  surcroit? 

Si  droit  au  tombeau,  moi,  je  t'achemine, 
Tu  dois  marcher  sans  prendre  triste  mine  ! 
La  Mort,  qui  m'a  seul  pour  Maitre  et  Seigneur, 
Adore  en  tremblant  partout  ma  grandeur! 

Dusses-tu  couler  au  fond  de  l'abîme, 
Des  fils  de  l'enfer  fusses-tu  l'intime, 
Tu  m'y  trouverais,  même  en  cet  état, 
Moi  seul  tout-puissant,  moi  seul  potentat! 

Mon  pouvoir  s'étend  discrétionnaire 
Du  plus  haut  des  cieux  jusques  sous  la  Terre  ! 
Et  l'Hinde  comment,  par  prodige  quel 
Secouerait  mon  joug,  joug  universel? 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES  263 

Et  quant  à  ta  vente,  oh  !  ne  t'en  afflige  : 
C'est  un  simple  atout  que  ma  main  diri.ue' 
Tu  verras  venir,  captif  peu  banal, 
Des  rois  rendre  hommage  à  ton  piédestal. 

Vois  qu'Ananias  et  ses  camarades 
Furent  des  captifs  ayant  de  tels  grades 
Que  des  souverains  vrais  honneurs  princiers 
Leur  rendirent  en  tombant  à  leurs  pieds  ' 

Jeunes  exilés  pris  loin  de  leur  terre, 
D'esclaves  traités  par  force  étrangère, 
N'étaient-ils  pas,  grâce  à  ma  volonté, 
Vénérés  tous  par  une  Majesté? 

Et  si  Daniel,  forcé  de  la  sorte, 
Partit  en  exil  et  sous  bonne  escorte, 
Cependant  plus  d'un  monarque  du  lieu 
Plia  devant  lui,  comme  devant  Dieu! 

«  Pour  lui  vos  encens,  mes  thuriféraires  ! 

«  Pour  lui  vos  présents,  mes  grands  dignitaires!  » 

«  Lui  »,  c'est  Daniel  et  Tordre  donné 

Émanait  formel  d'un  chef  couronné. 

Vois  si  les  païens  eurent  grande  idée 
De  celui  qui  fut  esclave  en  Chaldée  : 
Ces  gens,  bien  que  loin  de  leur  Créateur. 
Adorèrent  Dieu  dans  son  serviteur  !    ' 

Neboukhadnasar,  dit  tête  dorée, 
Cette  Majesté  c/ie/' (/'or  attitrée 
Hommage  royaux  et  parfum  subtil 
Daigna  présenter  au  Fils  de  l'exil. 

Si  l'acte  d'un  roi  et  de  son  armée 
Ont  de  Daniel  fait  la  renommée, 
Des  lions  combien  l'adoration 
Surpasse  en  éclat  toute  autre  action  ! 

En  son  plein  foyer,  le  feu  qui  tournoie 
Reste  subjugué,  respecte  sa  proie. 
L'idole  n'est  plus  qu'amas  de  débris; 
Les  lions,  fermant  la  gueule,  ont  compris! 

Voilà  des  captifs  que  leur  esclavage 
En  chefs  érigea,  malgré  leur  jeune  âge  : 
Hier,  humbles  manants,  sans  gites  ni  toits. 
Aujourd'hui  des  rois,  même  rois  des  rois! 


264  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Ceux-là  donc  imite,  à  leur  hauteur  monte 
Et  ma  Vérité  proclame  sans  honte  : 
Plus  haut  que  le  leur  je  ferai  ton  rang 
Et,  fusses-tu  serf,  tu  resteras  grand  ! 

L'empereur  de  l'Hinde  et  ses  militaires 
T'honoreront  tous,  tels  des  tributaires  : 
Ton  pouvoir,  là-bas,  vaste  je  le  veux, 
Toi-même  éminent  et  ton  nom  fameux. 

Chez  les  gens,  tout  comme  aussi  chez  les  bêtes, 
Eclateront  tes  merveilles  si  nettes, 
Que  de  l'Hindoustan  alors  les  humains 
Tes  signes  prendront  pour  signes  divins. 

Ce  que  j'ai  fait,  moi,  tu  feras:  que  dis-je? 
Tu  m'éclipseras  en  plus  d'un  prodige. 
Afin  que  le  monde  apprenne,  étonné. 
Quel  gage  d'amour  à  toi  j'ai  donné. 

Ta  parole  aux  sourds  et  ton  verbe  aux  bouches 

Closes  droit  iront  des  bêtes  farouches 

Et  les  êtres  bruts,  inertes  et  lents, 

Pour  mieux  t'obéir,  deviendront  parlants. 

Et  de  Balaam  imitant  l'ânesse. 
Un  ânon  criera  cette  phrase  expresse  : 
«  Cet  homme-là  tient  de  Dieu  son  mandat 
«  Oyez  ses  propos,  faites-en  état.  » 

Le  sourd,  à  ton  ordre,  aura  la  Parole; 
La  brute,  avec  toi,  jouera  nouveau  rôle. 
Tes  hauts  faits  seront  des  miracles  tels. 
Que  n'y  voudront  pas  croire  les  mortels. 

Des  chacals  sans  frein,  indomptés  par  l'homme 
Seront,  grâce  à  toi,  des  bêtes  de  somme, 
Que  je  pousserai  sous  ton  joug  à  toi. 
Comme  des  taureaux  marchant  en  convoi  ! 

Tes  exploits  seront  tels  que  n'en  eut  guère, 
Depuis  qu'elle  existe,  ici-bas,  la  Terre  : 
Et  surpassera  (par  moi  remué), 
Ton  bras,  les  Moïse  et  les  Josué! 

De  l'Hinde  par  toi  la  laideur  extrême 
Aura  la  splendeur  d'un  fin  diadème. 
Tu  seras  couronne  et,  de  tes  feux  ceint. 
L'horrible  pays  prendra  charmant  teint. 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  265 

Quand  sur  ces  «  obscurs  »  poindra  ta  lumière, 
Lorsque  aura  leur  front  nuance  plus  claire, 
L'Hinde  un  TE  DEUM  dira  solennel, 
Te  voyant  nouveau  soleil  en  son  ciel! 


Thomas,  viens  de  Joseph  te  révéler  émule. 

Emule  du  Juste  oppressé  ! 
Du  vendu  qui,  d'un  puits  bourbeux  et  minuscule. 

S'est  sur  char  de  gloire  hissé! 

L'Hinde,  c'est  ton  Egypte  :  en  avant!  Marche  et  jette 
Ce  grand  cri  d'alarme  en  son  sein  : 

«  Proche  est  votre  famine,  Hindous,  vos  âmes  guette 
«  Le  manque  du  Verbe  divin!  » 

Joseph  eut  beau  tomber,  en  pleine  Egypte,  esclave  : 

Il  y  grandit  énormément: 
Mon  pouvoir  de  ses  mains  de  serf  brisant  l'entrave, 

11  devint  le  Gouvernement. 

La  grandeur  de  Joseph  a  des  songes  pour  cause 
Et  ces  songes  m'ont  pour  auteur  : 

L'esprit  qui  tire  honneur  de  leur  leçon  se  dose 
De  mon  génie  inspirateur  ! 

Semblable  au  criminel,  Joseph,  courbant  l'échiné, 

Vers  l'exil  traîne  ses  boulets: 
Mais  en  moi  son  espoir  inébranlable  incline 

Devant  lui  seigneurs  et  valets  ! 

Comme  il  sut  à  l'erreur  faire  la  sourde  oreille, 

En  restant  rebelle  à  tout  mal, 
A  son  cou  je  passai  cravate  d'or  vermeille 

Et  lui  donnai  vrai  rang  royal! 

Quand  de  sa  passion  même  il  dompta  la  flamme. 
Son  propre  instinct  en  maîtrisant. 

Mon  bras  le  ravit  à  la  jalousie  infâme, 

Ses  chaînes  d'esclave  en  brisant! 

De  la  sorcellerie  évitant  l'art  magique. 

Encore  qu'il  s'y  entendit, 
Des  songes  il  donna  le  sens  énigmatique. 

Bien  qu'il  n'y  fût  point  érudit! 

S'il  ne  resta  point  serf,  c'est  qu'il  fut  sans  murmure 
Quand  l'asservit  son  possesseur! 

Sa  bouche  de  blasphème  étant  exempte  et  pure. 
J'en  fis  un  maître  à  son  seigneur! 


266  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Esclave  il  s'avoua  lorsqu'il  fut  mis  en  vente 
De  par  de  criminelles  mains 

Et  son  col  il  maintint  sous  la  hart,  dans  l'attente 
Que  j'eusse  rompu  ses  liens! 

Par  ses  frères  vendu,  les  a-t-il,  pour  leur  traître 

Acte,  critiqués  ou  flétris? 
Contre  moi  qui  te  vends  avec  mes  droits  de  Maître, 

Thomas,  tu  jettes  les  hauts  cris! 

Pour  carrosse  d'honneur,  à  toi  j'ai  fait  promesse 
D'un  siège  en  la  gloire  dressé 

Et,  pour  robe  de  lin,  couronne  enchanteresse 
Et  manteau  de  clarté  tissé  ! 

En  guise  de  hérauts  disant  du  Patriarche  : 
«  Le  voici  le  Père  des  rois  !  » 

Mes  anges  te  diront,  au  ciel  ouvrant  ta  marche  : 
«  Légat  du  Fils,  bienvenu  sois!  » 

Ses  songes  expliquant,  Joseph  mit  l'abondance. 
Dans  l'Egypte,  au  peuple  aux  abois; 

Au  cœur  de  la  pauvre  Hinde,  avec  magnificence, 
Ma  Foi  grandira  par  ta  voix  ! 


Tel  j'exaltai  cet  interprète 
Qui  le  sens  expliqua  des  songes  de  son  roi, 

Après  ton  trépas,  je  m'apprête 
A  dignement  grandir  l'Apôtre  de  ma  Foi! 

La  main  qui  de  mes  clous  la  trace 
Sonda,  dessus  mon  corps  tout  frais  ressuscité, 

Doit  aux  lépreux  donner  la  grâce, 
Aux  défunts  la  vie,  aux  démons  fouet  mérité! 

La  droite  dont  le  doigt  fébrile 
Mes  cicatrices  vint  tour  à  tour  explorer, 

Deviendra  nouveau  jet  fertile 
De  vie,  allant  au  loin  l'homme  désaltérer  ! 

L'index  qui  palpa  le  vestige 
Du  coup  que  me  porta  la  lance  dans  son  jet! 

Est  assuré  d'un  tel  prestige 
Que  de  l'universel  culte  il  sera  l'objet! 

A  l'endroit  où  ton  corps  sans  tache 
Devra  se  reposer  jusqu'au  dernier  des  jours, 

Je  veux  que  la  vertu  s'attache 
Si  bien  que  tous  souffrants  y  trouvent  tout  secours  ! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.  267 

Les  démons,  devant  tes  reliques. 
Devront,  après  ta  mort,  pousser  des  cris  d'effroi, 

Tel,  devant  mes  mots  énergiques. 
Légion,  démasqué,  n'a  pu  demeurer  coi  ! 

Vers  la  cour  où  ton  sanctuaire 
Aux  restes  de  ton  corps  asile  doit  donner, 

Ira  la  masse  populaire 
Avec  ses  souverains  humblement  s'incliner  ! 

Pour  avoir  été  par  la  lance 
Touché,  tout  comme  moi,  moi  qui  t'ai  tant  aimé, 

Je  veux  qu'alors  un  fleuve  immense 
Naisse  vivifiant  de  ton  corps  opprimé  ! 

Pour  favoir  mis  en  esclavage. 
Pour  t'a  voir  au  pays  des  Hindes  attaché, 

J'entends  que,  par  suprême  hommage, 
Ton  corns  puisse  être  un  jour  par  des  rois  recherché  ! 

Chargés  de  présents  peu  vulgaires, 
Pour  ton  visage  voir  et  contempler  ton  front. 

Princes,  souverains,  dignitaires 
Tous  en  chœur,  devant  toi  leur  tête  courberont  ! 

De  haut  parage  ou  d'humble  caste, 
Tous  les  persécutés  viendront  de  toute  part 

Au  jour  noir,  à  l'heure  néfaste. 
Près  de  ton  corps  trouver  un  solide  rempart! 

Tes  restes  seront  la  tranquille 
Sérénité  d'un  port  hostile  aux  vents  pervers, 

Tes  cendres  recevront  la  file 
Des  pèlerins  venus  des  bords  de  l'Univers! 

Je  m'engage  à  t'offrir  ces  choses 
Et  rien  qu'en  attendant  la  Résurrection  : 

Mes  dons  d'après  sont  grandioses  : 
Tu  n'en  saurais  ouïr  l'énumération  ! 

Telle  est  envers  toi  ma  promesse 
Et  sans  compter  encor  ton  véritable  prix  : 

Ton  oreille  a  trop  de  faiblesse  : 
L'ultime  règlement  n'en  serait  .point  compris! 


Thomas,  si  ton  savoir,  hélas!  était  à  même 
D'apprécier  de  quoi  j'ai  fait  ton  diadème. 
Oh!  tu  voudrais  alors  voler  sans  coup  férir 
L'âme  de  l'Hindoustan  à  l'Évangile  ouvrir! 


268  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Que  n'es-tu  dans  Tétat  d'avoir  la  moindre  idée 
De  la  gloire,  pour  toi,  dans  mon  Eden,  gardée! 
De  lui-iTième  eût  déjà  ton  zèle  en  action 
Fait  retentir  là-bas  ma  Prédication  ! 

Pour  l'Hinde  aucune  peine,  aucun  grand  sacrifice, 
Glaive,  trépas,  bûcher,  aucun  cruel  supplice, 

Thomas,  le  plein  lustre  ne  vaut 

De  ton  salaire  de  Là-Haut! 

Allons  !  Va  prêcher  d'un  pas  leste  ! 

De  tes  succès  garant  je  reste  : 
v\  défaut  d'auditoire  ayant  un  cœur  humain, 
Les  pierres  salueront  mon  Messager  divin  !  » 

SAINT  THOMAS 

«  Seigneur,  je  le  veux  bien  :  la  chose  est  bien  comprise 

J'irai  Te  publier  au  loin; 
Mon  sort,  que  va  signer  ma  main  à  Toi  soumise, 

M'aura  moi-même  pour  témoin. 

Rédige  pièce  en  règle  et  mets-moi  vite  en  vente 

A  dix  acheteurs,  s'il  le  faut  ! 
Et  j'avouerai  la  traite  authentique  et  patente 

Et  chaque  clause  sans  défaut! 

Je  ne  m'esquive  pas  devant  la  servitude, 
Puisque  à  ton  joug  Tu  m'as  plié. 

S'il  existe  ici-bas  un  sort  encor  plus  rude. 
Que  l'on  m'y  cloue  et  sans  pitié! 

Me  reléguer  au  fond  des  Hindes,  c'est  encore 

M'offrir  asile  trop  parfait  : 
Que  ne  sont  de  ce  monde  et  Sodome  et  Gomorrhe, 

Où  je  me  fusse  Apôtre  fait  ! 

P'ort  de  ta  force  à  Toi  et  puissant  par  ta  grâce, 

Maître,  je  suis  prêt  au  combat! 
Des  démons  concentrés  pour  l'assaut  la  menace, 

Seigneur,  mon  courage  n'abat  ! 

J'accomplira  ma  tâche  en  ma  double  carrière 

Et  d'Apôtre  et  de  serviteur: 
Mon  rôle  est  défini  :  sans  regret  je  préfère 

Être  esclave  et  prédicateur  ! 

Esclave,  je  le  suis  pour  Toi  :  Tu  peux  me  vendre  : 

A  ce  compte,  je  marcherai! 
Apôtre,  je  le  suis  pour  Toi  :  je  vais  me  rendre 

A  mon  poste,  où  je  prêcherai! 


VULGARISATION    DES    HOMÉLIES   MÉTRIQUES.  269 

Je  ne  veux  point  fausser  aucun  de  mes  deux  rôles 

D'Apôtre  et  d'esclave  achevé  : 
Ton  serf  sera  lié,  Seigneur,  à  tes  paroles, 

Ton  Apôtre,  à  ta  Foi  rivé! 

Qui  de  Toi  désormais  séparera  mon  âme? 

Ni  bûcher  ni  glaive  effilé! 
Pareille  intimité,  nul  être  ne  l'entame, 

Fût-ce  homme,  fût-ce  archange  ailé  ! 

Rien  ne  m'entraînerait,  ni  le  ciel  ni  la  Terre, 

A  mon  cœur  de  Toi  détacher! 
Hauteur  et  Profondeur  ne  sauraient  ton  sincère 

Amour  à  mon  âme  arracher  ! 

Ma^voix  affirmera  sonore  au  beau  milieu 

De  ceux  que  je  dois  convertir  : 
Que  le  Christ,  c'est  Toi-même  et  Toi,  le  Fils  de  Dieu, 

Qu'en  esclave  je  dois  servir! 

Je  dirai  que  le  Christ,  c'est  Toi-même  en  personne 
Mort  et  ressuscité  pour  nous  rendre  immortels  ; 
Que  je  suis  de  ta  voix  l'écho  lointain  qui  sonne 
Le  CREDO  triomphant  au  pied  de  tes  autels  ! 

Qu'à  Toi  restent  soumis  et  les  cieux  et  l'abîme  ! 
Qu'obéisse  à  Toi  seul  leur  entier  contenu, 
De  la  Divinité  Premier-Né,  Fils  sublime. 
De  par  ton  Père,  à  nous  venu  !  » 


RÉSUMÉ  DE  MONOGRAPHIES  SYRIAQUES: 

Barsauma;  Abraham  de  la  Haute-Montagne;  Siméon  de  Kefar 
'Abdin;  Yaret  l'alexandrin;  Jacques  le  reclus;  Romanus; 
Tallv;  Asia;  Pantaléon;  Candida. 


Pour  compléter  notre  collection  de  monographies  (1),  nous 
avons  résumé  sur  les  manuscrits  de  Londres  celles  qui  ne  sont 
pas  encore  éditées.  Nous  avons  commencé  par  trois  moines  du 
pays  de  Samosate,  la  patrie  des  stylites  Syméon  et  Daniel;  le 
plus  connu  est  Barsauma,  Tami  de  Dioscore,  le  pivot  monas- 
tique du  second  concile  d'Éphèse.  Son  historien  le  met  en  rela- 
tion avec  Eudocie,  Théodose  le  Jeune  et  Marcien.  Il  fait  plu- 
sieurs fois  le  pèlerinage  de  Jérusalem,  accompagné  de  moines 
dont  le  nombre  et  le  zèle  vont  en  croissant.  Durant  son  second 
voyage,  accompagné  de  quarante  moines,  il  chasse  de  Jérusa- 
lem les  Juifs  auxquels  Eudocie  venait  de  permettre  de  rentrer 
dans  la  ville  sainte.  Nous  ne  savons  pas  combien  il  a  conduit  de 
moines  à  Éphèse,  mais  les  actes  de  Chalcédoine  nous  appren- 
nent a  quel  point  il  a  effrayé  les  évêques  qui  ont  souscrit, 
disent-ils,  par  peur.  Il  passa  sa  vie  à  donner  et  à  recevoir  des 
coups,  et  lorsqu'on  le  nommait  «  meurtrier  d'évêques  »,  il  se 
bornait  en  somme  à  répondre  qu'il  n'avait  fait  jamais  mourir 
d'évèque  orthodoxe  (2). 

(1)  Voir,  dans  la  Palrologie  Orientale,  Ahoudemmeh  et  Marouta  (III,  I);  saint 
Pacôme,  saint  Jean-Baptiste,  miracle  de  saint  Michel  (IV,  5);  Aaron  de  Saroug, 
Maxime  et  Domèce,  Abraham,  Maurice,  Ptolémée  (V,  5);  Plérophories  (VIII,  I). 
Dans  la  Revue  de  l'Orient  chrétien,  Marine  (VI,  2);  Jean  bar  Aplitonia  (VII,  1); 
Histoires  d'anachorètes  égyptiens  (VII,  4;  VIII,  I  et  passim);  sainte  Hélène 
(X,  2);  Paul  de  Thèbes  (X,  4);  Héraclide,  Mnason  et  Rhodon  (XII,  2);  Alexis, 
Jean  et  Paul,  Daniel  de  Galas,  Hannina,  Euphémie  et  Sophie,  Sahda,  Marc  et 
Gaspar,  Pierre  le  pubhcain,  Jean,  moine  d'Antioche  (XV,  1,  2);  Jean  le  Petit 
(XVII,  4)  etc.  Dans  le  Journal  asiatique,  Dioscore  (1902).  Dans  la  Revue  Sémitique, 
Schenoudi  (1900),  les  Réchabites  (1899).  Ajoutons  :  Notice  sur  les  monastères 
de  Qartamin  et  de  Qennesré  dans  les  Actes  du  congrès  des  orientalistes  d'Alger 
(1905),  Abikar  (Paris,  Letouzey,  1909);  Nestorius  (Paris,  Bloud,  I9I1)  etc. 

(2)  Sur  Barsauma,  cf.  Assémani,  Bibl.  or.,  II,  1-18;  Michel  le  Syrien,  Chronique, 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  271 

Yaret  et  Jacques  le  reclus  sont  deux  égyptiens  qui  ont  pro- 
pagé la  vie  monastique  en  Mésopotamie. 

Les  histoires  de  Romanus  et  de  Talia  renferment  les  légendes 
de  deux  jeunes  enfants  qui  ont  confessé  le  Christ. 

Certains  ménologes  portent  la  mention  :  «  Asia  qui  est  Panta- 
léon.  »  En  n'alité  les  deux  légendes  sont  très  différentes  et 
n'ont  de  commun  que  le  grand  nombre  des  guérisons  effectuées 
par  les  deux  saints. 

De  bienveillants  critiques  estimeront  sans  doute  qu'il  aurait 
mieux  valu  éditer  et  traduire  ces  monographies  in  extenso,  et 
le  seul  souci  d'obtenir  leur  approbation  nous  aurait  peut-être 
décidé  à  fairt^  ce  fastidieux  travail  de  transcription  s'il  n'était 
pas  ensuite  si  pénible  d'éditer  des  textes  un  peu  longs  dans 
des  périodiques  (1).  II  nous  a  paru  préférable  d'extraire  tout  ce 
qui  nous  a  paru  intéressant  et  qui  a  donc  chance  d'intéresser 
aussi  quelques  lecteurs.  Si,  dans  un  lointain  avenir,  nous  man- 
quons de  copie  —  chose  invraisemblable  —  il  sera  temps  d'en 
revenir  aux  éditions  in  extenso. 


24  juillet    U»l:!. 

F.  Nau. 

II,  14-15;  les  actes  du  concile  de  Chalcédoine,  etc.  Les  patriarches  jacobites 
ont  longtemps  demeuré  dans  le  monastère  construit  i)rès  do  Jlëlitène  sous  son 
vocable. 

(1)  Citons  la  traduction  de  l'Octateuquo  de  Clément  que  nous  avons  publiée 
dans  Le  Canonisle  contemporain  (imprimeur  Biais  et  Roy,  éditeur  V.  Lethiel- 
leux);  l'édition  de  ces  136  pages  a  duré  six  ans  (juillet-août  1907  à  mars  1913). 
Nous  n'avons  pas  encore  le  tirage  à  part.  —  Quiconque  a  édité  quelques 
textes,  connaît  ces  difficultés  et  ces  lenteurs;  les  Bollandistes  eux-mêmes, 
si  laborieux  et  si  actifs,  écrivaient  en  1896,  au  sujet  de  la  Vie  de  Daniel  le 
stylite  :  Brevi  edenda  in  Analecl.  Boll.  (Catal.  cod.  hag.  gr.  bibl.  Nat.  Pari- 
siensis,  p.   116)  et  cotte  édition  vient  seulement  de  paraiti-e  le  20  juin  1913. 


27^  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

HISTOIRE  DE  BARSAUMA  DE  NISIBE  (I) 

Uooit»^  w«'^  )->^t~o;  )LjL«uo  )Kw.^jLi  >  ii^^Ka  (2j  ooi 
,'U>^^  joC^)-:»  sQ-Sl^  Ul    l^ioaioo  .JLls/;    )-*^^^  JL^-i^^v 
^oialk.^  y.£0  ^  ^  ..  I  o/   >°ii\.>^i  o/   jLw^o  WM'^;beu  sju/  jl) 
^oC^  *.)«JV-*/   )-sKaL3  ^oC^  o^o  sju/   y/o  .)Lioi  )^)^; 

•.0|._âQ.^M^     OOI      9K.is^0     |Lû^9j       ^^      )"Û^;jO     .OOOi     .     -     -  -  "^  f 

OOI  ^.iJ^^.^0  )L^wwJ^i/   ^:bo  ).^^^l/o  J  ..  ^o»  :>  I^sls^^  y^l 

Nous  écrivons  ensuite  l'histoire  et  les  belles  actions  de  saint  Mar  Bar- 
sauma  le  boréal,  l'élu  parmi  les  ascètes.  Je  vous  adjure  au  nom  du  Dieu 
vivant,  que  personne  n'ose  effacer,  changer  ou  supprimer  aucune  des 
paroles  de  ce  livre.  Si  quelqu'un  les  écrit  dans  un  autre  livre,  qu'il  les 
transcrive  toutes,  intégralement,  sans  aucune  omission. 

Incipit  :  Dans  toute  génération  et  à  toute  époque,  des  justes  se  trou- 
vaient parmi  la  création,  et  un  juste  l'emportait  par  son  amour  (divin)  sur 
un  (autre)  juste,  comme  une  étoile  l'emporte  en  clarté  sur  une  (autre) 
étoile  ;  et  un  athlète  était  supérieur  par  son  labeur  à  un  (autre)  athlète, 
autant  que  le  soleil  par  son  éclat  l'est  à  la  lune... 

■pr  Prodige.  De  la  vision  qui  apparut  à  Joseph  Vanacho- 
rète  (juoj)  au  sujet  du  bienheureux  Barmuma. 

Joseph  annonça  qu'il  viendrait  un  juste  nommé  Barsauma, 
supérieur  à  ses  contemporains.  Il  l'avait  appris  en  songe. 

^:M    )oO|    w»OtoK^/    .|.^Oif.-^    jJ^^^/;     l-o-A.^   )lIO|    ^9    OOI 

(1)  Cette  Vie  a  été  résumée,  sans  doute  en  arabe,  et  M.  Grébaut  en  a  édité 
la  version  éthiopienne,  ROC,  t.  XIII  (1908),  p.  337  et  t.  XIV  (1909),  p.  135,  2(>I, 
409.  Le  syriaque  figure  dans  trois  manuscrits  du  Britisli  Muséum,  incomplets 
tous  trois  :  add.  14732  contient  le  commencement  et  add.  12174  contient  la 
fin.  Quant  à  add.  14734,  il  est  censé  contenir  toute  la  Vie,  mais  il  présente 
des  lacunes.  Nous  avons  utilisé  les  trois  manuscrits  qui  présentent  d'ailleurs 
la  même  rédaction. 

(2)  Add.  14732,  loi.  I(i8\ 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  273 

9       y 

)ooi  ^<n.oK^l   01.^/9   ô|.:ba^ 

Cet  élu  parmi  les  ascètes,  Barsauma,  était  du  pays  {yjopi)  de  la  ville  de 
Samosate.  d'un  village  nommé  Beit-'Awton.  Son  père  mourut  tandis  qu'il 
était  encore  en  bas  âge  ;  sa  mère,  nommée  Sàkiâ,  épousa  un  homme  d'un 
autre  village  et  le  jeune  Barsauma  demeurait  avec  sa  mère... 

2^  prodige.  Sii7^  les  chiens  qui  ont  mordu  le  bienheureux 
Bm^sauma. 

Il  se  promenait  dans  les  champs.  Des  chiens  qui  avaient  quitté 
les  troupeaux  le  prirent,  remportèrent,  le  mordirent.  Des 
hommes  vinrent  les  mettre  en  fuite  et  trouvèrent  que  Barsauma 
n'avait  aucun  mal.  Cela  présageait  ses  combats  contre  les  dé- 
mons et  les  hérétiques. 

Un  jour  qu'il  y  avait  foire  {\j^)  à  Samosate,  les  parents  de 
Barsauma  l'y  emmènent  ;  il  les  quitte  et  suit  en  pleurant  la  rive 
de  l'Euphrate  qui  passait  à  côté  de  Samosate.  Il  rencontre  un 
saint  homme  nommé  Abraham  (1)  et  il  lui  demande  à  quitter 
les  hommes  et  à  servir  le  Christ.  Abraham  le  conduit  à  un  mo- 
nastère, mais  Barsauma  ne  veut  pas  le  quitter;  il  le  garde  donc 
et  s'adjoint  encore  d'autres  disciples  dont  l'un  devait  devenir 
évêque  (2),  et  enfin  il  meurt  (3). 

1  (4).  Premier  voyage  à  Jérusalem  (vers  l'an  400).  Il  y  va 
sans  souliers,  sans  entrer  dans  les  villes,  sans  bâton,  sans  ac- 
cepter d'argent. 


(1)  C'est  Abraham  de  la  Haute-Montagne,  dont  nous  avons  éditt''  une  biogra- 
phie abrégée,  P.  0.,  t.  V,  f.  5.  Nous  résumerons  plus  loin  sa  biograpliie  com- 
plète. 

(2)  Il  s'agit  d'Élienne,  cf.  P.  0.,  V,  772. 

(3)  Le  18  avril  (cf.  infra)  et  le  18  avril  717  (406)  d'après  P.  0.,  V,  773.  Nous 
préférons  lire  710  au  lieu  de  717  (_  au  lieu  de  j^)  à  cause  d'une  concordance 
que  nous  trouverons  plus  bas  dans  la  Vie  de  Barsauma.  Abraham  serait  donc 
mort  le  18  avril  399. 

(4)  La  biographie  porte  deux  divisions  qui  chevauchent  l'une  dans  l'autre, 
l'une  en  «  événements  •■  dont  nous  avons  ici  le  n"  1,  et  l'autre  en  «  prodiges  ». 

ORIENT   CHRÉTIEN.  18 


274  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

)  I  «  ^  npyn\o  .oooi  ^^ô(â  jLpcuLO  )^9cL»o  .yâ-JÔi  jioVi)^  oooi 

Les  païens  à  cette  époque  étaient  nombreux  dans  le  pays  de  Palestine  et 
dans  le  pays  de  Phénicie  et  des  Arabes  ;  les  chrétiens  étaient  encore  peu 
nombreux  dans  ces  pays;  les  Juifs  et  les  Samaritains  dominaient  et  persé- 
cutaient les  chrétiens  de  cette  région.  Parce  qu'ils  voyaient  que  le  jeune 
Barsauma  était  encore  enfant  et  qu'il  n'y  avait  personne  autre  avec  lui,  à 
cause  de  cela  surtout  ils  le  chassaient  et  le  frappaient. 

2.  Sur  un  hiver  pénible  qu'il  passa  sous  le  ciel. 

A  son  retour,  il  passa  tout  l'hiver  (400  à  401)  sur  une  mon- 
tagne déserte,  sous  la  neige  et  la  glace;  il  ne  reçut  de  nourri- 
ture de  personne. 

11  ramassait  les  herbes  sauvages,  dans  les  endroits  (jui  n'étaient  pas 
couverts  par  la  neige,  et  il  s'en  nourrissait. 

Au  mois  de  Nisan,  il  alla  sur  une  autre  montagne  lo©,  ;^i!v^ïiio  ^l© 

Il  s'y  nourrissait  des  racines  des  plantes  jusqu'au  moment  où  les  fruits 
des  arbres  sauvages  commencèrent  à  mûrir  (401 1. 

Le  premier  mois  de  l'hiver  (401  à  402),  il  va  dans  un  village 
du  nord  où  il  y  avait  des  gens  qui  connaissaient  ses  parents  et 
qui  lui  firent  un  monastère  (i^..). 

(1)  L'hostilité  des  Samaritains  contre  les  chrétiens  est  mentionnée  encore 
dans  la  Vie  de  Daniel  stylite,  Anal.  BolL,  t.  XXXIl  (1913),  p.  130-132.  Cf.  infra, 
56'  prodige. 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  275 

3.  Il  se  chercha  une  caverne,  pensant  qu'il  y  mourrait  de 
faim  durant  Tiiiver,  car  il  y  a  dans  ce  pays  beaucoup  de  neige  et 
on  ne  peut  aller  d'un  endroit  à  un  autre.  Il  se  logea  dans  le 
repaire  d'un  ours  (p..)  et  ne  mourut  pas.  L'été  suivant  (102),  il 
reçut  un  disciple  et,  un  an  après  (403),  il  en  reçut  deux  ou 
trois. 

4.  Il  s'adonne  aux  mortifications  et  renonce  à  se  coucher. 

l^-^ocCS»!  y/;  .po./o  oMtâULd  l-^oo^v^  )  I  ^>o^  ooi  s.A^Uf   oolo 

)j/   o'J^   )-L^^/    Jl >o   Ul   -'oKj;   w».V^cLbo   jj    o|j:)9   yo^ 

OU-âJ    o!!^«   Jto^    s^6(    ^^O    {'^oC^O    jJ^fLâ;    \^Oy^    yoy^ 
o/     otoCL^     )-S*    j]    oolo    ♦)V)Vl  »)    ^O    )^^..2>     JoiSïv     yOySi 

Ensuite  le  bienheureux  Barsauma  pensa  en  lui-même  et  dit  :  «  Si  le  dis- 
ciple n'ose  pas  s'asseoir  devant  son  maître,  comment  moi,  humble,  puis- 
je  m'asseoir  devant  le  Créateur  de  toutes  les  créatures  !  »  A  partir  de  cette 
heure,  il  se  crucifia  devant  Dieu,  de  nuit  et  de  jour,  et  il  ne  voulut  plus 
s'asseoir  ou  se  coucher  jusqu'au  jour  de  sa  mort.  Il  demeura  ainsi  pen- 
dant cinquante-quatre  ans  (403  à  457)  (I). 

5.  Quand  il  commença  à  le  faire  (403),  il  n'y  avait  encore 
personne  sur  la  terre  qui  ne  se  couchât  pas  ou  ne  s'assît  pas 

(^I^  o)  ^co^l^o  |l;). 

3^  prodige.  Sur  un  morceau  de  pain  qiiil  bénit.  —  Ses  dis- 
ciples en  mangèrent  le  dimanche,  le  lundi,  le  mardi,  et  ainsi 
durant  sept  jours. 

6.  Après  cela,  il  se  priva  de  pain;  7,  et  de  vin  ;  8,  et  d'huile; 
9,  et  d'eau;  10(2),  et  de  tout  ce  que  la  charrue  sème;  11,  il 
passa  54  ans  dans  cette  vie  (403  à  457).  12.  Il  jeûnait  du  di- 
manche au  dimanche  durant  tout  l'hiver,  et  le  dimanche  il 
prenait  comme  nourriture  des  légumes  et  des  fruits  des  arbres 
(pis.);  )-,i3o  \s,y.).  13.  En  été,  il  mangeait  un  jour  sur  deux.  Il  obser- 

(1)  C'est  cette  concordance  qui  nous  a  guidé  pour  fixer  les  dates  précédentes, 
car  Barsauma  semble  être  mort  la  même  année  que  l'empereur  Marcien.  soit 
en  457. 

(■2i  Tous  ces  chilïres  figurent  ainsi  dans  le  texte. 


276  rp:vue  de  l'orient  chrf^tien. 

vait  cela  aussi  bien  dans  les  voyages  que  dans  son  monastère, 
durant  54  ans. 

)ooi    ^oioK-^/    ^9    ^"^«..«O^^    -.(-JL-da^    JL-IbOO^V^    ^9    OOI 
.)oo(  w*oioK^{   Ut-^o~-^  U^   "  '^-^    ^;   ^V^  .jL^j/    Iv^LûD; 

.)^'P09    0|K^^^9    w*0|    S...OI    jK^CLâ^    vJU.99     ^"^«^.^.^ 

Ce  bienheureux  Barsauma  était  jusqu'alors  intègre  en  sa  nature,  inculte 
pour  la  parole  de  la  langue,  ignorant  la  science  de  l'écriture  humaine, 
mais  il  était  sage  dans  le  Seigneur,  parce  que  le  commencement  de  la 
sagesse  est   la  crainte  du  Seigneur. 

14  et  4"  prodige.  Sur  une  langue  de  feu  qu'il  reçut  du 
ciel. 

Un  solitaire  vit  une  langue  de  feu  descendre  du  ciel  et  entrer 
dans  Barsauma,  il  l'annonça  aux  frères  et  leur  dit  que  depuis  ce 
jour  sa  sagesse  l'emporterait  sur  celle  des  scribes  et  des  doc- 
teurs. 

{A  suivre.) 


LES  MIRACLES  DE  UARCHANGE 
RAGOU'ÊL 

{Fin)  (1) 


TEXTE 
IV 


(F.  60  r  a)  -t-hrâlh  '  A<w»A>ih  :  hn-C  '  ^7-^.A  •  A.4»  .• 
^Ahh^  î  (2) 

ih7'nA'ï■|^  '  f /A-  '  n\^  •  ç4î<'  ■  oja^.  î  ^^Aln  :  a)îr»ft 

(Dhoo  :  rt+AjP  :  hj&lhj^  ■  AA'in^îiï  :  Auffrft  î  (3)  hCA 
^i\  •  n+^'ÏP-  ■  «ne  :•:  n<wi*Pi)A  :  ^Ar^A  :  fc  (F.  60  vb) 
7m.T*e  •■  «D^^X-A»  '  ô'flïiA.  •  rh^*e  '  A^7.A"A  ■  fl)/.7H  ■  7n 
i>  ■  AAuf  A-A  •■  îi'JH  î  J^A"  :•:  A*A  •  ^.fl  :  hé  •  'wft.f.A  :  (4) 

V   :    K^iï-lï    :    InCA-fA    •   flïîi^H    •   ^,*J^A    :  ^^    :  Ah  (F     61 

I    a)  c[A]-i^A   •  K'iT^C?*  i  (lî)  hf^O-i^  •  ii(hà'h.^  ■■  *w»AWn  : 

at-h-p   '   (h/.K^   '  A.*  :  aDl\h\\^'  ■  iTfrh  :  ^^  :  A?i*7ll.?i 


(1)  Cf.  ROC,  1913,  p.  113. 

(2)  Ms.  :  ODA>.Tll^. 

(3)  Ms.  ;  Ï,P  I  rt-ft. 

(4)  Ms.  :  aDi14>A. 

(5)  Ms.  :  fh'^H. 

(6)  Ms.  :  ^»,^rXCJP. 


278  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN, 

C'iX  '  f^an  :  \x^  :  (DAh^Ph-n^S:  1  ^^^Co»-  .•  ^ft  (F.  61  r°  b) 

flJCî  !  flJh'Plri'n^  •  flJA^A  •  W-A-  •  'flCyT'>  !  CD^AO  •  \[f.h. 
'\i^^a^   !  AOffif.  '  flJAflJCi  ■  oiAh'PlFI'n^  •  HK^OA  «  ^T-h. 

A  î  <w>AWn  :  «jn.^,  :  fljym-c  : 

ojfl^h't  :  ^7«^i.A  •  A.*  '  -nC/V-lh  •  ^hoK  :  'W^Ai'  •  A 
0rhjR   :•:   (F    61  v    a)  \{ao   :    e-flCD  s   fl>•ft'^   •  C^é^ù   ■   A*l^  s 

tDAflicv  •  h<w»  I  ^-ncu  •  A.A.i'  •  flïAh'pyi'n^S:  ^  Aipct»  ^  A 

flJh^n  :  %trD  î  /,.7-^i.A  :  oo^hYl  '-  ^A..*'ï■'^  ■  AdA  !  h<pyi 

'fl'l-  ■•  flïjP.A'we.  :  tll^av'  :  Aîi<ï«>-T^'(:  :  A..*Ç'^  •  h'Ph'fl^  :•: 
^nh<wi  :  fioD^tm-  :  K^^'9^  '  ïfl./?-  •  (F  ^1  v"  b)  h'itl  '■  ff.-H 
A  ■  if^U  :  tn^til-^V  î  >»^CJ^  :  Ti'Y  ^  !  H-^^AC:]?!?"?!  ■•  + 
troc  '  (Dh/Ï-  ■  ho^'i'P  ■  A..*Vi-  '  h^Ph-n^  •  ^^-/bHH-  «  A^ 
-h/bA  :  A.4'  !  'wiAKh^  •  HftA-T  :  Ai>A  ■  W-A-  •  (2)  -ficyç^  : 
-T-'J-nATi)-  :  f '/A-  !  rftA  •  ç*4-  :  flOA^  !  h9"Ah  î  ffl^A 
A  •  V'^C-P  •'  hVi-  ■  %P-C  (F.  62  r"  a)  ^A  :  A^A'w»  -.i:  ^AîT»  s 
h'^'i  ■ 

V 

-ï-hT^âlh  ■  A'wAKh  :  Infl-C  î  ^T-^A  I  A.+[.]/wjA?i[în] 

'>'}'nAÇl^  •■  fVA-  '  l^AA  •  ç*<.  :  tDA.^.  •  Aiî^Ah  :  (D9^h 

A  î  ç^ciî  ••••  ?iU'i'  •  ^p■c^A  ^  a'Ja»"  ■  'jaî^  :•:  ^'^'j  • 

(Hhao  :  i''}/*'^  :  ;»,^A-  :  flïA^  ?  V  (F    62  i°  b)  *g  :  \\aD  -, 
^'Ih.^'lA   ?   rAA   •    hé^^^tB-y-i    :   flJ>i^/*'>i   :   'î'Pf    î   .'^4'A-   •' 

(1)  h  est  en  surcharge. 

(2)  Un  trait  horizontal  est  placé  au  haut  et  au  bas  des  deux  lettres  de  ce  mot. 

(3)  Ms.  :  tfDftç-V. 


LES    MIRACLES    DE    L'aRCHAXGE    RAGOU'ÊL.  279 

A  '  rt/J.'el:  •  ^.hn  :•:  (1)  /{^-'hh.fii  '  A.*  •■  ^AKh'lh  :  f\h9^fl 
A    :    (D^n    :    n/^'C1(D'    :    flA-dA    '     OCH    :    ©^.fl    :    C    (F.  62 

V"  a)  hd-  •'  ^ÎF1A.A  ■•  HflïC4»  :  flifl^ft-f-  :  h^ih  :  rtj?.ç  î  H<w» 
flïJ&n.A*-  •  A,^A«  •  ooti^-i  i  Aa><hi^  ■  (Dà^H  ■  HïiV  •  <wa^ 

hM'i  y 

flï^.n,A"  •  fF  62  v°  b)  ^T-ZbA  :  <w»AMn  -.  fih^jffl-  •  flJA 
^.  •  îr<B  ■  ?!>  •  (B-Yx-f:  :•:  ^.^•^|.A  •  A.+  ■  -flC'/ÇV  ■•  H^+rïl-  • 

ao'i1^  i  KOrTh  !  ?i^H  ?  ^'T-.^I'A  :  îT'ftA  •  rt-flh  :  70/"^  ■  m 
P-î^rt[:]A.f:5"flC  :•:  Î^AA,h  ■  CD'T!.'^  •  "h^U  (F.  63  r   a)  A^J 

1  •  (DhfhofC  •'  (2j  -^n  ••  hAd  •■  ^T'>  •  nh'/»[.]<<.Vflïî:  •  ?t*7H. 

K'flrh.C  : 

A^  I  htiff»  •  flïunh  •  î»*7ith'nrh.c  =  :''.e.A  •  (d/^'a^ï  •  h 

^CP  ■  6  (F.   63  r°   b)  ^  :  ÎP'^'I-Î:  •::  ?»î^fl>-ft'fc'ftf«»-  : 

(ont-i-  •  -flVLA"  1  -i-ftatiH  \  (4)  l.TKhf.'^-tih  -•  ahhi:  •  /JT- 
^bA  •  A.+  ■  ffo^Ml-t-  • 

^'i-nM'U'  '■  f VA-  •  l^AA  •  ^.*<.  ::=  <DA^  ■  ^^Aîl  •  mr 

1  •  ^'i^oo  :  «JAr  ■  h^ï'i  :  (Dh''ï'i  1  A  ■  A  : 

(1)  Ms.  :  ?,<Jïin. 

(2)  Ms.  :  0>^;iflH. 

(3)  Ms.  :  ,+Ar"h*<»»-. 

(4)  Ms.  :  tn<o<^. 


280  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

TRADUCTION 
IV 

(F.    60  V°  a)  MIRACLES  DE  l'ANGE  GLORIEUX  RAGOU'ÉL,  ARCHANGE. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk  et 
avec  sa  chère  'Ehta-Giyorgis  pour  les  siècles  des  siècles! 
Amen. 

Lorsque  les  Juifs  eurent  crucifié  Nôtre- Seigneur  Jésus- 
Christ  à  V endroit  du  Calvaire  (1),  dans  les  jours  de  (F.  60 
V  b)  Ponce-Pilate,  un  centurion,  {appelé)  Longin  [Langi- 
los]  (2),  vint  et  transperça  le  côté  de  Jésus,  tandis  que  [Jésus) 
se  trouvait  crucifié  sur  le  bois  de  la  croix. 

Alors,  vint  tange  ' Ouraêt,  en  tenant  dans  sa  main  un 
calice  d'or,  afin  de  puiser  au  sang  de  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ.  Tandis  que  l'ange  'Ouraél  puisait  le  sang  du  (F.  61 
r"  a)  Christ,  les  Juifs  ne  l' aperçurent  pas. 

Lui-même  l'archange  'Ouraél  répandit  (3)  le  sang  de 
Notre-Seigneur  Jésus-Christ  dans  toutes  les  extrémités  du 
monde. 

Alors,  par  l'ange  Râgou'él  le  soleil  s'obscurcit  et  la  lune 
deviîit  du  sang;  quant  aux  étoiles,  il  les  fit  tomber  (4),  car 
(F.  61  r°  b)  l'ange  Râgou'él  est  puissant  sur  le  soleil,  la  lune 
et  les  étoiles  et  sur  toutes  les  lumières,  et  personne  ne 
commande  au  soleil,  à  la  lune  et  aux  étoiles  sauf  Râgou'él, 
range  grand  et  glorieux. 

Lui-même  Râgou'él,  le  chef  des  lumières,  a  préposé  le  soleil, 
(F.  61  v°  a)  afin  de  luire  pendant  le  jour  dans  le  firmament  (5) 
du  ciel;  la  lune,  afin  de  luire  pendant  la  nuit,  et  les  étoiles 
pour  V ornementation  du  ciel. 

(1)  M.  à  m.  :  dans  la  ville  du  Calvaire. 

(2)  Cette  forme  du  nom  propre  Longin  est  exceptionnelle;  on  lit  ordinaire- 
ment A'Vl.Ç"?!  Langinos. 

(3)  M.  à  m.  :  aspergea. 

(4)  Khlé,  signifie  :  faire  tomber  en  secouant. 

(5)  A  propos  de  (n£.C    on   lit  dans  Dillmann,  I.ex.    aelh.,  col.  l'250  :  ■<  Lud.  : 
,,  in  ordine  septem  cœlorum  quos  Aethiopesasserunt  m^C  :  est  infimum  ".  •- 


LES    MIRACLES    DE    l'aRCHANGE    RAGOU'ÊL.  281 

De  plus,  l'ange  Bagou  'él  a  établi  sept  princes  sur  les  étoiles. 
Le  7iom  de  ces  sept  princes  des  étoiles  est  (1)  comme  le  pro- 
phète Isa'ie  les  a  appelés^  (F.  61  v°  b)  en  disant  :  «  Sc/mrih, 
Mastarih,  'Atdred,  Zehourâ,  Zouhdl,  Schemsch,  Qamar{2)  ». 
Ces  princes  des  étoiles  obéissent  à  r archange  Râgouél,  qui 
est  puissant  sur  toutes  les  lumièi^es. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-'Amlâk  et 
avec  sa  chère  'Ehta-Giyorgis  (F.  62  r"  a)  pour  les  siècles  des 
siècles!  Amen. 


MIRACLES  DE  L  ANGE  GLORIEUX  RAGOU'ÉL,  ARCHANGE. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk  et 
avec  sa  chère  'Ehta-Giyorgis  pour  les  siècles  des  siècles! 
Amen. 

Lorsque  Josué,  fils  de  (F.  62  r"  b)  Nawé,  se  fut  levé,  afin 
de  guerroyer  contre  (3)  les  païens  et  eut  pris  ses  armes,  beau- 
coup de  gens  le  suivirent. 

Un  jour,  tandis  que  Josué,  le  juge,  s'en  allait  avec  ses 
troupes,  il  rencontra  l'archange  Râgouél  sous  la  forme  d'un 
jeune  homme,  qui  était  orné  d'un  vêtement  de  lumière  et 
{avait)  sur  (F.  62  v"  a)  la  tête  une  couronne  d'or  et  dans  la 
main  Vépée  de  la  victoire. 

Josué,  le  juge,  dit  à  ce  jeune  homme,  qui  était  un  ange,  à 
cause  de  la  peur  de  S07i  cœur  :  «  Qui  es-tu?  Quel  est  ton 
nom?  De  la  part  de  qui  es-tu  venu?  Fais-tu  partie  des 
miens  ou  des  autres?  » 

(F.  62  v°  b)  L'ange  Ràgou'él  dit  à  Josué,  fis  de  Nawé  : 
«  Je  suis  Ràgou'él,  le  chef  des  lumières,  qui  ai  arrêté 
pour  toi  le  soleil  jadis  sicr  l'ordre  du  Seigneur  et  l'ai  tourné 

(1)  M.  à  m.  :  es<  appelé. 

(2)  Ce   sont   les  noms   arabes  des  planètes,  du  soleil  et  de  la  lune.  fî&X)  = 
Mars;  <n»Tî1'<50  =  ^y^iutJ)  Jupiter;  }\mCK  =  ^•Ua£'  Mercure;  TJ-^-i}. 


ë^' 


=  ïj»:    Vénus;  H':SA  =  J-^  i    Saturne;  Ti9^Ti  =  j>«,vij'   le  soleil  ;  4»<n»C 
y^   la  lune. 


(o)  M.  à  m. 


282  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

i^ers  l'orient,  tandis  que  tu  combattais  avec  les  hommes  de 
Gabaon.  Mais  aujourd'hui  je  ne  me  joins  pas  à  toi  ni  (l)  à 
(F.  63  r"  a)  d'autres;  je  vais  vers  un  autre  chemin,  selon 
que  m'a  envoyé  le  Seigneur. 

«  Néanmoins  ne  crains  pas  de  combattre  contre  les  païens 
et  contre  les  mécréants  (2),  car  le  Seigneur  t'a  donné  la  force 
et  la  puissance,  afin  que  tu  détruises  les  païens,  que  tu  com- 
battes contre  eux  et  que  tu  ne  laisses  subsister  (F.  63  r"  b)  en 
aucune  (façon)  aucun  d'entre  eux.  » 

Ayant  dit  cela,  l'archange  Râgou'él  se  cacha  à  ses  yeux. 

Que  son  intercession  soit  avec  son  cher  Walda-' Amlâk, 
avec  sa  chère  ' Ehta-Giyorgis  et  avec  tous  les  auditeurs  {des 
Miracles)  pour  les  siècles  des  siècles!  Amen.  Amen.  Ainsi 
soit-il.  Ainsi soit-il. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  17  juillet  1913. 

Sylvain  Grébaut. 

(1)  of^ao  dans  les  interrogations  disjonctives  sert  à  introduire  le  second 
membre  de  l'interrogation.  Le  texte  éthiopien,  assez  obscur  en  cet  endroit,  a  été 
légèrement  corrigé.  Cf.  p.  279,  note  2. 

(2)  M.  à  m.  :  les  Musulmans. 


LÀ  \ERSION  SYRIAQUE  DE  L'HISTOIRE 
DE  JEAN  LE  PETIT 

(Suite)  (1) 


^9  jooi  >°>«viv>   .yUiidj    JS^i  .^9jo  jojt.;   .V^o/   ^  |K  I  «.  t\ 
)oo!  t^  K-.)t-.K-.  .yort  >\ •>  ^  )ly»g>»^   (A.  f.  103  V)  lt-«Êooo 

)ia.Joi-3  ^^«^    ^jlmQ^    \^l    )t  »^  f>    oot    joot    ^{    ♦).aaS>>>.i 
>.sOi^  yOL^^o;  '  ^  l^^o  j-^o'^f   jia^t"^  ^ol^  ôi!!^  ôt^K^/v 

>  v>  *>/    .90(poo   I^Ks   ^   ^°>»V)    );oC^w^^^oo    ^^aS.\\ 
);oi    y^l^    )K^,:^^   )K-30(aia^   ''^^J.-^.ioij    )u«9o)Ld  y^oui 

^     ^    oKj     ).^;0(     ^Jb09     U^U./     lof^JJ      V-2LIUO    .^    ^JU.     j^t^ 

o|J^   si>;/   .jjoi    ^-/j    Iv^uCD    oiS.    K^/î    ^io    ^^.^»    .t-io/    ^ 

O^^    jj/)     )jLâ^/     ^^^JUtf^    000(    Ooio    .00(9     JI^CO/     )..*09     )oO|J9 

(38)  A  +  ^ojo,.  —  (39)  A  *  ^Jà^|l.  —  (40)  A  +  o,^. 
(1)  Voy.  ROC,  191-2,  p.  347;  1913,  p.  53,  124. 


284  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEiX. 

//Il  \  ^ 

.'jK^^..*^    ^ju«a^    \^l    )ooi    vjLXLjL^9        ^^^;    yV^/ 
Jlajoo»  Im*^^  J^^^oj!^  ^.aL^^lK^;  fJi^f  vOo6oo  ^)-oo 

^^Ol     >CLii    uULioI/o   ^'^OuO»    jlaJOiS    i^-^^Kii/     )jO|    y„0,.^O 
y    r   «^  '^;     V-^l     (P.  fol.   llOv)    ^D    OlK^^OLd    ^-.o;     ^oqlS».^» 

I»  r|  P    OOI    JOOI    y^Oi^    «:♦)  .1  ^Ot     y  0  fi  i^JO    |ia.Xl«9)     yO  >  >\  J 
^"^^^j    »     »V>|V>0    .)LlL«^.âO     )j;^0^    )^0<"^/;     )^90)^    ^JL».Q^    \^\ 

Jow^  yoyû  y^^?^.a2>  ^x^Q^  t-au.»^  )ooi  jJ  po  )jl9oi  .^oiq^/ 
yooi.^00   .).Jl^^   oi.:ba^o  JoC^;    od^-^  v-a^joKaIo  s^^^U* 

^^^^|L^p^  •l^^i-o  oi^oM  jfoiâJLd  oiK.,^U9  )jl:l^  l^it.^  90m{ 

.)JUL*JU»   Ol.^   ^^.^CUw^;    J.iO    OOI  '^^^  ^DlV  .K^jjL^oi    )ooi    )  j.-^J 

"^    *>  ^    )ooi    .?>tf>o,^    ^^j     ooi    .01.2^    )ooi;    J-ioVioo»    '       )LlO| 
)i^,M..»  ^  »o    )  K..C^vàOLiL^    l^"-^^^    ia-:y9^.do   Jlaa^aiN)  ^o^ 

»)    \     •y.-^     *^^     ^OlQ-aiiLO...  ^    OiJLâLJ     ^|.I&      JJLSOI    .019  1~M     V^^^^ 

♦)Ky,.:5  ôî!^D  K-.-**i  )ooi.j»  JLio^i.  ^^"^'jooi  K-wuKioo 

^   JLj/   ^"^^    oC^    Jl^KiOj    ,^K.io/;    ^OIQ^s^    OOOI    ^'fio/ 

fia.^-ij9    )-St-o    o/    ♦V^*-fl09    )K-^—    o/    .ju»-s»   ^^^   V^\ 

'^  'N.     r>  -s    J    I    V>^V^O     j^^tCU^DUw.     I^/      y-*/     .OM.^      psK.^9 

^^^^oj!^  )-fl0^3tio  o/   ^oiQL^^  )ooi  Jl^  ^-;   j]  .ou>pC^  v,«.  »  /^; 

(41)  ooo,  A.  —  (42)  -0,6^  A.  —  (43)    A  +  loo,.  —  (44)  A  *  o^û.  — 
(45)  ^r^p  A.  —  (46)  ^oi-  P.  —  (47)  of^  po>^o  A.  —  (48)  loo,  A.  —  (49)  A 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'HISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.       285 

îKiXiio  Ji/  JK..^^-^  ^^^5s£u;  ^jco/   '^0'^  (A.  f.  101  r)  o/ 


oot 


^x^Q^    P.  fol.  111  r)   j^l    |j>-*^i39    v.*o(OL^^    ooi   ^V^/ 

jlpOlio    jL:^    )oO|    t-^w^    p    )  ..  >  St     )'f^09     ^^Oi^    )oOf    )999 

^/o  .o|S  -M^n^  )ooi  >%aiâ  ),V-û^^o/   oiJ^ocL^  ^-::m  *>)9009  JJ9 

Ji-a^    );0^^9    ).Jl.»90    jfOV^     ^   V*)iJ^    o^    CHIV»    )L^^9    ).^t^ 

9  * 

Jj/     50,-iOO    y^    )j/    "^  ^\  ^V>  .Vio/j     001    JJLû    >*..ioKjl/o    .)-iOÎ 

ot  v>  \  jooi  o't~a-^  ^t-*<^  ^^  JJ/  .^^w^9  jJo  .«ooiU/ 
ô<  '^"tN    t-^0/0  V-Ol^;   l-^ti^  •l->^-*t-^   U^^'^l   jL^o    )>^  ^  '  ^^  ^ 

'^^w^^.^oo  .s^o'^  jooi  yKS.^^  ^  jKjUko  ool  JLlooio  Joot 
01^  f-SL^  .)KiA  ^.A^  w*ouJa^JL^  jJ;  l^lii;  '^^  yOOi£ow^u« 
.^019  )LKâL.2  )^M  y^l  \^^l^,  s-OIcLaL^  ^^O  ^iO;  i^l^ 
)l  «•>•>   ).X^.au09     )KjLJ19     JJL^S^QJI  ^^    )oO|    jbjpO;    '^^'^'s^K^/f 

^.^    ^"^s^^^    V^^lK^oo   ^^«iiC^^^    ^ou^^^    )ooi    .  ..^JJJ^OO 

yOPiioN  .^A  t    n^    ^9    )oO|    ^^^  .JLâjJIO    ^^0|9    '^    '    ).Ju»9        >  ^  /» .... 
*>|KjLJl.2    oC^    OOOI    ^>^J^O09     vQJOI    .)9Op0    |cL»99 

JJJ^Oo   »oo|.^  ^K^/   .\^l    OOOI   >   >  t  «  o  ^   ^9    ^-^>-^ 

•  V-io/o     )-iV-.9     ^^s^     ^,  ^  >  ..ltO09     ^AOÊOIO     i-IcL^Z     ^^«.^^^O 

(50)    4^*o    P.     —    (51)    ^a^V^   ^(o    A.    —  (52)  l-Lûîoai.    îjlj    A    .lJu>îaa\o    P. 

—  (53)  A  *  ^oo)ij.  —  (54)  vpj  P-  —  ipo)  ^oo)L«aioOj  A.  —  '56)  -t^io/  ^01»  A. 

—  (57)  puï  0001  A. 


286  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

^»K^o  . v>  ca ^    j^io   vooi-s   ^.»  *>\ot.^;   ).,^L^/    J^).^,^ 

.voot.>JL5^I^\^\   ),-./   ^-^^oiio  .f^  (p.  fol.  111  V)  ^o.».^ 
)  «  q^*^^  oiJLâj;  ).^Q3  i-«^^;  ^^  ^f^  ooij{  •|L*V'9  ^oioJ^/ 

♦K-^JLCS-oo  ''^  ■«  n  t  v>    ^t~*oi  .Ijym  ..V)    )  »  ViNo  .)la.«^^.âo 

^oi    )ooi    JJ.  >o  t  M    ^<^   (A.f.  10  Iv)  ^   (*^^))ooi    JU    ji; 

)la  ^  .  ^    ^;    )j»;ai.o    JL/    oiA    )i)j;    jiio^    wOioâ!^^ 
♦oiJLio  )ooi   J^)Kioi  ).io  ooi  ^^o  ouio  ooo!  x:»;Vio  .)K-.Oi^ 
^)»s  ^j/?  ^JL-yQ-.   )ls/    t-au^t-^9  ^oialS^   oooi  yVV>/ 
^oo6^9  ^*'*'^  s-^ioJ:^  ,-aL^o  oC^j  iMt^^u»)  ^*'^-^>Jî  \;^'j-^û^ 

(58)    yiop;  A.    —    (59)    ou.:^.^    ^/o  A    .c^.im..io    P.    —   (60)  )N.--uj    P.     — 
(61)   a'*    |o,3i.;.  —   (62)   ^taù^>  A.    —    (63)   »U  H;  A.    —  (64)    ^à,    ^   A.    — 

(65)  ^jo  A.  —  {m)  ^^^cu:^  A.  —  (67)  i^.  P. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'HISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.       287 

po{o  WIWI.JU/  jL.^^  ^9  oot  .0001  vOOu)^{  )jLaiQ.^o  .Oll^^ 
.oj^  IVio/o  .Êoo  KiwiCLJi  (P.  fol.  112  r)  ^  ^^^'oiio/   ^;  .-« 

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J^.N    ^n    )oî\jJ     )~»9CL^    t^    ^;     U^/    .^OtQJp^QjCD    yOoC^O^ 

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JbcLAO    ^^^^V    ^-1:^^  ^/  JoilSs    PpO    jULDOtO  .yJJX)    )iwi; 


(68)  -oici-xop;  A.  —  (69)  PO/  vr^  P.  —  \70)  ^p-o  A.  —  (71)  n^o  A. 
—  (72)  o6,i-  P.  —  (73)  A  *  ^cijo,.   —  (74)  A  *  loo,.  —  (75,  io,iis;  A.  — 

(76j  Wr^l  f^l    «ni-î!  A.   —  (77)  ^ieiaio  A.   —   (78)  OiCOl^  A. 


288  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN, 

^olS^ï.^  )~*^^-c    ^^090  yo-^l   yoL^  l  ««  ^>o>   m  y^9  ""^«^^^o 

>a— ûo  .oïlaV^   v^^A   fDo  .^.*^o/    (P.  fol.  112  v)    ^.«.^cl^^ 

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)oLfiD9  oioî!:^  001  ^t-^  Jt-^/o  ).ii^po  (A.  f.  105  r)  p  ).^9 

)i9Q.-^9K2^     Vf)-^^;     f^"^^     y*-^"^     OJLXSi/      Ô|JS.^\o     .)jot 
.jjULâ  001    ^   uUL^/o    JK^a^Jii    «.^    vDp^   ^9    j-auflO   .ioO|9 
♦jv>\  t  -^  0('^^    y^OlO    ,\.ï  >  »  I  *>    ^^    sm\^J^    jj)    ^0(    ^O 
)|g)i\cLi    ^"^«^   ^JU.Q^   |-d(    ).Jl">Q^   >    »^V>/    )oO|    ..^^..^âL^    .11 
yOOO|J90    .j^^jJ     K^I^K^    .vOoC!bvd    )  t  IV  I  ^\     vâLS.^9     jVoiojo 

|jLâO|0    .)9f.^U^    yO-JO^—l    JijO     .)3")-a    S^<V>)V>0    U,^'i    )^Vi^-° 

)pKâ    V "SsOtO    )jLJJ     .yOOl^    >  ^^2S^9     yOJOlO    JoC^     "^^ 

)bco{    .  >0l!S^^9    )K...  »  >    ^^   ^n  n  >  ..90  .^OIQ^Of^    >    «  ^  >  »  «» 

)aJ^    ^.«^^w^/;     po/o    ♦)loy»'^tlO     \jj]Ç^>..£0    y<^^.5>9    ^^^JJ 

Vio/  Ijoi  <*^lt^  |i   )ou^9  oilo'^\>o  .^..^^i  ^^^^^«-C^oij 

•  Vio/o   )jOI   )99   ^i^   ^^^^)oO!    JLajKiOO   .^^Q^   )Ls/    ILl^O^    )oO! 

^>  Il  nK^9    vuSi  ^K^/  Ji  «  «)9  jLdo,^  v*^^  ^''^  ^'^' 

Q^O     J     iV    »9      ^JO     .yO    t    I    nKj9     ^        V*"^       )^^^/     io-^f-^ 

^^^^^  ilf^'i  )L2L.âa^  ^^^  ^^  ycuoi  .>  .y  ^\  )90(  yooilas/ 

(79)  -.N3M  p.  —  (80)  P  *  ;  -d,.  —  (81)  ^Qi.o>â  A.  —  (82)  A  +  ^o^io.  — 
(83)  A  *  loo,.  —  (84)  ^u  À. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE    JEAN    LE   PETIT.       289 

.^^J  );^— y  )-^V^Q-oo  >-îJJci^  (P.  fol.  113  r)  ^a^;   ^; 

)K  •;  i  rr>;  '^^')jLio)-s  ^^Q-*;  ^^01  .)Lm\o  no  )KJL^^  Jl-io»-û 
j]K.io  .ooiA   ^K_io/    ^^''^ou^i.©   .'^^^^;jouo   j^^oiîjo 

JlojLaLDOio  Ji^-^^-i.  ^io  ^bw^>^>^  ^001  ■^^■>  .M-».IS?.iio  .^.Jû 
)V-iu^;  ^;  s-oiQJkJ  .I^VoA  ^-io  jt-**.^  '^^^^  f®®'®  ^?  ^t-^ 
)L^^  ^'  *^>— !  ^^l  ^•^"'!  K*®**"^^  V^  s-^i^i  001 
vSuaiJ  ^   .);oi   )lo-^».^   )-j;   ooi    ,.Do  .)jljl*jlïj  *^^')LiULa^o 

yo^oi  ^^  fy^  JJ^ynN    o\i>ni/    ^.90  J  ^ ')f '>r\  ?>  ôgi^o 

^f-^  .)u»>^o  )jUL3  KjLi^â  |^.».n  tJ)o  ,6tia^^-jp>.  K^i^^o^o 
)JULD  Kjl-^  N-^?   JJ^-^J   ^ôi^  ''^'^^K-.j--  Jj  :);/  .ôj^jx^ 

ôtlot  «  ffl  ^    J^^-^^    )K\  *>  mo    (A.  f.  105v)    'f^   ■'  ^^  ^ 

w*£oQ„A.ûD  ^     jK»  moi  wi2S,^  ^^!<>  :^iOiaLL3Lm^09  jLj9  K.a^Ji 

(85)  A  +  ^L*M^o.  —  (86)  000,  ^^icoo;  A.  —  (87)  nià^  A.  —  (88)  ^v-ov^o 

A.  —  (89)  ^ov^o  A.  —  (90)  v..v\«  ^0,0  A.  —  (911  P  *  ^y^,  —  (92)  ) 

P.  —  (93)  Mi.io.0  p::^^.  —  (94)  njj  )>:-  A.  —  (95)  ^o,^  A.  —  (96)  iio.o^ao 
A.  —  (97)  A  +  lo,.       . 

ORIENT   CHRÉTIEN.  19 


290  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

J-^^Q-o  ^^^^  s*Jt^  )L^cui.^o    :)ia^)«o   o^^  (P.  fol.  113  v) 

»yK   t  °^  iV   >  I    >  \^  ^X^   )l~L.30|   .^K_j{    )   ..nit^   jia^li^ 
>  »^  «.i.a\o    ^oi..*^^  '^i.^.oj9    joi^w^o    )J»ol    ^^otiÀ.0 

.^oiâ  ^joi  yVo^yj;  ^^sla^o  [J;  JLlsl^/  '^f^  )9K..aD  io^Ot^d 

jb..*.-^.^;  oila.^a.^  |Lj/  )._3j  JJ)  .IL..2J   ^u».,^  V-^l   yoj-^l 

)LjL-a«^/o  .^^A^oi   "^..^^^o  >  1  .««o  »  ).-^(    )ooi  V-^/  ^^^ 
K-/  )t-*-  )i^-««-Ji    ^^   )J^^/î  .ooUj  )-*.^?;  JjlSli  ôuN-/ 
)Ljl*9   allais.  )i{o  .01.2^  oooi    )|jL^i2D  )..^aM«Vo  IKi^^^eus  jooi 

v^K-^{  ^9  ô|.^.:ba^9  .ôu:)a..a>  |L^9  )v^«).~do  .oiio')\v> 
.ôj^  ^1"*^!  ^  ®^*°^  ^-*-^t^o  ôu90ia^.â  oooi  ^^ja.«^^s.^9 
K«)L.2S.^9  ooij/  .yooi.!^   )^^!  |.ju*v^^am.:bo   ^^  ^«IS^^f 

(P.  fol.  111 1  )  >o;j  .|bL^^  yooi:»'^^^     y-A  )i.ViQJo  jJ^A^OfiA^o 


(98)  A  +  plo,.  —  (99)  vî  ^\^-^"  A.  —  (100)  ue^o  A.  —  (101)  ^naju 
A.  —  (102)  MSL  A.  —  (103)  -H^,.  A.  —  (104)  uticuo  P.  —  (105)  ^oo,vai^; 
.j^LcLio  A.  —  (106)  ^^/  A.  —  (1)  A  *  )j-.  —  (2)  ;  A, 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       291 

.sooiâ;    )\^°>\    ).^;aâ  If^L^  o/  .yoou^^s^  ),a>,.^o  |^w:)OLa. 
/^^J-ij»   I^Vq-ûd  ^^(Xâo  .yooiio^    "JbcLioo  ^^'a,,^j  oou/ 

^^^^  ^^A^CL.)^;  ),^eL«a^\  .ijoiiii/o  K^V^   ^^..o;    ,-*-so 

o— .w-^j    (A.  f.  106  r)  vo-joi    t^^oJ^iC^j    JJL^O    .^«^a^    |j; 
K^OIfO  .oti    »   ->■>    >   »,  ^\o    .CH.^   '-'y  ^  ..v^»    ^^Ns^JJ    )o(!^ 

0  0 

^0  y^  y^.,^..^  ^^9  ^^"^  '\-^y^\  •~*^-^^^!  1~^^>^/  jLda.Mbj»  Y^\ 
.j-aLdi;   ^01  ^''liN  .«  .)^o9  ^K  •>%  ..v>  «^oi  |.n^/  ^^  ^ou^  ^j 

Ot-^    ^t-^i/    »|VI^^    \^\    'y^^    ^oi    )oO|  ""^O/    ^9    .^OtoÙS^ 
^^    >     ntl/     ^"^^    JfoKâ    ^^^     ^^^£C     y^    .J-JL^V-A    )^09     ^^ 

(3)  A    *  loo,.  (4)    ^ij^l  IjO)  ^/  x\.  —   ^5)  )l  Nao^o  A.  —  (^6)  |;VU»o    puï  A.  — 

(7)  )N:^|L  A.  —  (8j  v-^^l-^î  A.  —  (9)  A  *  )ovs^.  —  flO)  cto.  >ûV3o  A.   — 
(11)  1U.L0  P.  —  (^12)  h^\  A.  —  (13)  A  *  ^oL  000,. 


292  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

f^o  Jt-âL^  ^!  Uy^l  '\-^^}  Uy-^h  '\-^cu^  ^^^S^d  \l^l 
jLû  l^  oC^  U;  ^>%i>n  .iooi;  '^^^)i)^  V-oii  (P-  fol.  114  v) 
a-ooi  .JJLS;  ^^^/?  oo<!  •^)-^  ^>-'  ♦Jpû/î  )-*^ctA  ^^ 
.K*)Lx--o;  j);o  )^-2,o  Joi^    ^;    )!io.ojo   jJ^CS.-*^  ^^^^"^^f» 

jLioi  JouS^w  ^o^  )I>'*-J<^  It-^^  ^/  oilo^^o  ♦).>V>A.:5  oMooio 

^i^^ouV  si^^  llov*  .sl:^^--  )oCS.JJ  '^^^..^tv>  )joi  vs/o 
^  )-••-^^■o  ^-^  ^;  ^>^^{  .s^oto^o^A  ^)^'-'°^!  '-•^  jK^oia^oo 
(21),^^/,  ,^/,  Ix^  JLioio  .èC^  ^ooiloiiova  )jLû  (20)  jj 
^JO-^;    ).-jL-JLJ5    ooi    .)i.9Li.   (^2)^-:^d/;    ^-j    ^-^^/    .)LbCuA 

.OOI    )»Jl^^     )jO|0    .OOI     )Lâ.^     |LjO|9     .^po/o    ^^^«^V^<jQ.^     P 

.j^'^^M    )■?>'><    )  rrt'^^w^    sA-^Kiii;    v»^,*  ^*»    );0|    s^oi)  >  l  <Y> 

)— ioJ^-i.;   )»oiaj    oooij    vQJoi   .jJL»,^  )i«H-s/;   ^^^^'JlVK^^ioo 

(14)  )io,oe^  A.  —  (15)  P  *  ^î;  C1.00,  iJL^j.  —  (16)  \»D  A.  —  (17)  A  +  loo,. 
—  (18)  ...^«>oo  ^J  A.  —  (19)  k  *  ^.  —  (20)  pj  ^  A.  —  (21)  A  + 

ooo,.  —   (22)  A    +  ooo,.   —   (23)   lcx:>opj    |ja4,po    A.    —  (24)   A    +  «e^/.   — 

(25 j  ii^cL-jo  A.  —  (26 j  A  +  wo,  —  (27)  ^^.^o  A.  —  (28)  ^Qi.o^^  A.  — 
(^29)  iioï^i^o  ii-ït^^^  "^  A. 


LA  VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       293 

)ooi  V.^ft  y  ooi  .|Lau.t^  )— o»  ^^^  ool  ^^ioo  /^^^J^pojo 
j.-^/    vâ/o    voo(KJL2ljl\   ^a^-^^o    >qi\v>    )-l^3u{o   .vooi^ 

V-io/j    ^«.Z    K-^)v...tAo    J'Q^J    (P.  fol.  115  r)   ^i^cL*    l^l 

)  V  I  ^  ^^«^  .ou.^lKio;  )^  ooi  ^'J^jo  wC^b^^cui^o  (A.  f.  106  v) 
*:*oiJa^/  uC^:^ji  jji^oV  )V)3  ^^^^o  v^ogo  V^o^x  ^^o  JoC^) 

jK-^vO^  '^^'^cCb.  )ooi  Wp9  -.ytlNo  lo^;  oilajK-«jK.ioo 
.)Lju*^  '  ^'|L*09  9  )1qj^  >\v>  ->  J^aj  ^^9  jiojL  i^^-oo/  yo^ 
^  )K,«  ly  v>o  .)-JuL:d  )  a.aQ^  yOou^SJL^  Iv^e^^oo  )f.^a.^9 
jj;    oC^   ILcum;    vâ/o  .)|^aS^{   vOoC^b^  >&.9)9    >  .«Noi   )Kn  »yrf> 

'  ^ s«>a2S.a-3  jL-i^o^  srn\.o»  ).^co/o  .^oi^o»^  s^M.iiV)o 
"^■3-1    ^eoK.io   JJo  Jp.    >opc^oj   .V^o/o   )^a^    \.^*\ â. 

^X   .XX  ,tO    yOoC^    0|^    ^^^.«^JlJi    ^    )wiXlS.Q^    OOf    '^^s^J^sJL^ 

ya:i.  w^iiol/o  )oC^jJ  v-^Ji^i?  )-^t^  .^oiaS^  ^^^  )oo(  o  >  >.>iK^o; 


(30)  p-^^o  P.  —  (31)  ^i^  A.  —  (32)  A  +  loo,.  —  (33)  ;ov«.f;  y^  A. 

—  (34)  A  +  oo,.  —(35)  A  +  laiô^.  —  (3B)  i^o;  ^;  A.  —  (37)  A  +  ^oi. 

—  (38)  .ovœ  P.  —  (39)  A  +  oo,.  —  i40:  ^q^oi.3  À  (semper).  —  (41)  P 
+  ^^cu,  ^.  —  (42)  ^o^^io  P.  —  (43)  A*  loo,. 


294  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

.)Ljl^9    ^oa.«^   oula^cl»   ^^   ^w»^)^9    vQJoi    .oi^^9    )  y  ^  ^v 

oiJ^  ^V^?  I^o't^  ^Vl  )ot^  01.^  ^^^  ycu,^l  .)KJS;:s^oo 
^^^^^fJ>Kj9  )>:>o^  .K^|Lju.o;  oiA  ^901.^0  K^).  i.».v>/ 
.)Liut^  i— oîj  ji^^Kitto  jipLL^^oi^s  oj^   (P.  fol.   124  v) 

),aa.JW  f.^^0  '^  \-«^^  r^  U^y-^  )^Ot^  )oo(  ))^  :o^  nv>o 
>^^    )oo|J;    )oi2Sïs    01.2^   ^^^' Ji-^  ^)o   J^î    Iv^cuAo   .)v^ 

.)L*^M  yo^^^p^^  ^l^-^  1-d  )~*V^!  Ibji^c^  ooi  ^9  )ooi  )>^ 

"^^   )"'^^®    ^•*-^^-^0  :|9QJ    ^9     |°> .»»■.<    )i  »  ffr>0|l<Y>    y  »  ^N    ^9 

0  9^ 

JJ9     ^^>^-*/     ^^«»2lJL..I1)S>.^0    .)9t.'^^     ^-OUmI^O     ^^jK^9     ^^>^^/ 

)'^   >  rr>  <^  m  \   ôui^^^wj;   jooi  jbwJdo  .JL'>~m9    jj^i^   001^  ^^o 

o',  n  V>9  •.''^  'o|-iSl^âO  0|la^..2L^0  .yOj/  >*=>  >  fO  >0  .yOOU^b^ 
.yOOI-JL^     )>^*f^     )oO|     jlo    Joi^jJ     K.»|.^âl3    yOO|..*.2L^^    )oO( 

(A.  fol.  107  r)   )K^ojo    )K.-V-^»^9     ,ç--I^-Ji    ooi   )ooi    )>-^ 

^9V^..>no    )K.«0Î!^    JL^^   ^K^iO  ^^ISwA.    ^  ^^.^CUi^    )lQJlOi.âO 

.♦)o«JS5s9    ^^^^«oia-iou**^2^o    .)jUl-^9/o    If-fi^iX    l-Jk  âo....    ^-io 

(44)^)aro  A.  —  (45)  ,^^iit  A.  —  (4(3)  1.0,0  A.  —   (47)  A  +   °°°^-  — 

(48)  ^ïi  ^vo,  A.  —  (49)  ^ioa/  A.  —  (50)  ^po/o  A.  —  (51)  ^1^  A.  — 

(52)  ^p  A.  —   (53)  y.i^>jo  A.  —  (54)  o,^m^aoo  A.  —  55.  ^ooipo  A.  • — 

(56)  a'*  o. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.      295 
ool    )ooi     )>-w,    .yOOlV    ^ïKmiOO    vOOU^«^    ^^^^y,^^V  joo» 

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(57)  ^-H^^J  A.     -   (58)  A  +  w^i.  —  (59)  A  *  \>^.  —  (60)  P  *  loo,.  — 

(61)  ejN^JJ  ^.j  j3  A.  —  (62)  )l.jj>.3  ^Qj/  ^>mJo  A .  —  (63)  oits^f  p.  —  (64)  ^oovoov^; 

A.  —  (65)  ^^ik. 


296  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

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(66)  ^jio  A.  —  (67]  A  +  N^  —  (68)  v^,  ^  A.  —  (69)  ;.iai.j  P.  — 
(70)  P  *  a  ^0,0;) j.  —  (71)  i^vio  A.  —  (72)  A  *  'us-<^.  —  (73)  A  *  |i^l.  — 
(74)  \u^A.  —  (75)  -vi  A. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       297 

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JIJl^s^»  Uq^**j  yoL^  vQJJLio  >5«^i/;  wui^o  (P.  fol.  117  r) 
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Io'^.^w2ljio  ouâïQ^o  .oiS^^CL^    ^âùS^^  ^^^^   ^'^   ^£00  :)oi:^ 

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y^wML^o   :)lv^v~^   oiio  «  v>  «CMO    o(K.àeLM9   ^'^..^^^   jj{  JK^t^ 

K^«J9    JQ-Oâ   *'^  KjJ  >4JLioKiOj   w.Kio/   w,)-**  .^)a^.^C^  )liop^ 

^  * 

)^09Q-aL^    ^J^i/    ^-JL— *   ^^010  .y  t  il  v>  »  ^o  )  i>   *  *.oo 

(76)  ^QLa.ocioji;  A.  —    (77)  A  *  ^cn^o.  —  (78)   -riolo  \.t  Uo,  A.  —  (79)   l!e.jJol!ooj 

A.  —  (80)  uvvs  |i^  ^otpo  A. 


298  REVUE    DE    l'orient    CHRÉfTIEN. 

yoo<.\  ii'>  oi.àQji  wui^Kjl^i  001  |L>v^9  oiK.^^^9  Iv-^^JJ  ))^; 
K^U^  (82).^  >^^^  ^^^_^^,io  .)-i.;/  ^  K^KAjo  )^î)^o 
(P.  fol.  117  v)  (A.  f.  108  r)  J^)Ljl-^o»  ^^^^jU-oi-s  ^i^y^  ^jl-* 

)LjLd>3    vâ/o     )^V^V^)3    ^i^9     jbod     .|LjUUJLZ»9      jLdJOQJlO    .)oj!^9 

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(81)  A  *  ic^;.^  t../;.  -  (82)  v^  N^a  p.  —  (83)  A  +  ^jo,.  —  (84)  ^^oc^^v  P. 
—  (85)  ^j^Ko  A.  —  (86)  cojLiocoo  A. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.       299 


TRADUCTION 

10.  Il  est  obdonné  prêtre.  —  Par  les  jugements  droits  et  divins,  il  fut 
ordonné  prêtre  et,  au  moment  où  le  patriarche  lui  imposa  les  mains,  une 
voix  du  ciel  fut  entendue  qui  criait  d'une  voix  forte  par  trois  fois  :  <  C'est 
digne  et  juste.  »  Il  grandissait  et  se  renouvelait  chaque  jour  dans  les 
belles  choses,  surtout  après  avoir  été  fait  prêtre,  lorsqu'il  eut  pouvoir  sur 
les  mystères  divins  et  sur  l'hostie  intellectuelle  et  non  sanglante  qui  est 
la  brebis  vivante  de  Dieu  qui  a  porté  le  péché  du  monde.  Le  saint  abba 
Jean  disait  de  la  prêtrise  qu'elle  ressemble  aux  Chérubins  et  aux  Séra- 
phins, qui  sont  plus  proches  de  cette  grandeur  que  tous  les  ordres  du  ciel. 
Ceux-ci  ne  connaissent  que  le  mystère  caché  et  la  lumière  bienheureuse 
qui  demeure  éternellement:  aussi  le  Livre  nous  avertit  et  nous  rend 
attentifs  à  marcher  dans  une  voie  conforme  à  un  tel  don  sublime  qui  nous 
a  été  donné.  Comme  des  hommes  qui  ont  un  grand  espoir,  commençons 
par  nous  purifier  et  par  plaire  à  Dieu,  afin  d'être  agréés  par  Celui  qui  a 
dit  :  Quiconque  a  une  telle  espérance,  doit  être  pur  comme  lui.  Et  encore  : 
Soyez  saints  comme  je  suis  saint  (1). 

On  racontait  qu'abba  Jean  faisait  l'office  avec  science  et  s'appliquait  à 
toutes  les  obligations  qui  pesaient  sur  lui  dans  l'ordre  i-i^iç)  de  la  prêtrise. 
Aussi  la  prêtrise  qu'il  reçut  fut  accomplie  et  il  fut  compté  avec  ceux  que 
David  loua  dans  sa  parole  quand  il  dit  .•  Tes  prêtres  revêtiront  la  justice  et 
tes  justes  la  gloire  (2).  Ce  saint  abba  Jean  marchait  donc  dans  la  voie  des 
Pères  anciens  et  saints  et  se  conformait  à  Celui  qui  était  l'intermédiaire 
de  Dieu  et  des  hommes  et  qui  implora  son  Père  pour  eux.  De  la  même 
manière,  saint  Jean  priait  toujours  devant  Dieu  pour  que  l'église  de  Dieu 
fût  conservée  et  sauvée  ainsi  que  son  peuple  saint  et  tous  les  fidèles  et 
aussi  tout  le  monde  et  que  toute  la  création  reçût  ce  qui  lui  convenait. 
A  cause  de  ces  pratiques  excellentes  et  de  sa  conduite  angélique,  le  Sei- 
gneur éclaira  les  yeux  de  sa  pensée  à  la  lumière  du  Saint-Esprit,  au  point 
qu'il  voyait  spirituellement  tout  ce  qui  environne  les  hommes,  comme 
ceux-ci  voient  leur  visage  dans  un  verre  poli.  Dans  toute  cette  élévation 
où  il  se  trouvait,  il  augmenta  chaque  jour  l'humilité.  Comme  le  blé  mûr 
et  excellent  au  moment  de  la  moisson,  c'est  ainsi  ([ue  le  saint  plaçait 
son  âme  et  ses  pensées  et  il  s'humiliait  jusqu'à  se  trouver  en  dessous 
de  toute  la  création. 

On  racontait  de  lui  que  s'il  lui  était  révélé  sur  l'un  des  frères  quelque 
chose  de  mauvais  ou  un  péché  qu'il  aurait  commis  ou  un  combat  d'imjiu- 
reté  qui  le  tourmentait,  comme  un  père  sage  et  miséricordieux,  il  lui 
offrait  et  lui  tendait  peu  à  peu  le  remède  qui  convenait  à  sa  blessure. 
comme  un  médecin  habile  ;  il  ne  le  faisait  pas  connaître  et  ne  le  révélait 
pas  ou  ne  méprisait  pas  (le  frère)  comme  s'il  était  tombé  dans  le  péché, 
mais  il  le  cachait,  usait  de  miséricorde  et  lui  conseillait  ce  qui  lui  était 

(1)  Cf.  Matth.,  V,  48. 

(2)  Ps.  cxxxi,  9. 


300  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

utile  pour  sauver  sa  vie  jusqu'à  ce  qu'il  l'eût  ramené  dans  la  voie  de  la 
vérité  de  Dieu. 

On  racontait  de  saint  abba  Jean  qu'il  marchait  dans  cette  conduite  illus- 
tre en  opérant  des  miracles  et  des  prodiges  sans  confusion.  Le  diable 
bouillonnait  de  colère  contre  lui  ;  tous  les  démons  aussi  étaient  irrités  et  la 
fureur  les  déchirait,  au  point  que  le  rebelle  Béliar  (1),  le  chef  des  rebelles, 
criait  à  son  occasion  à  haute  voix,  et  qu'on  entendit  la  voix  qui  disait  : 
«  Je  te  confonds  et  je  te  trouble  (2),  ô  Jésus  de  Nazareth,  et  tes  serviteurs 
avec  toi.  »  Lorsque  le  bienheureux  l'entendit  il  ne  s'effraya  pas,  il  ne 
craignit  pas,  mais  depuis  lors  il  combattit  contre  lui  avec  l'appui  et  la 
vertu  du  Saint-Esprit,  au  point  de  déraciner  et  d'extirper  toute  tromperie 
dés  ses  racines.  Aussi  il  ne  courait  pas  après  la  nourriture  ni  après  le 
sommeil,  parce  qu'il  était  puissant  en  esprit.  A  cause  de  la  ruse  des 
démons,  pour  qu'ils  ne  pussent  pas  le  tromper  par  le  moyen  du  sommeil, 
il  se  fit  des  pierres  tout  autour  de  lui  qui  étaient  élevées  comme  d'une 
coudée  sur  la  même  largeur,  afin  —  lorsqu'il  était  vaincu  par  la  force 
du  sommeil  infus  à  notre  nature  —  qu'il  se  reposât  un  peu  sur  elles  et 
qu'il  s'éveillât  aussitôt,  parce  que  les  extrémités  de  ces  pierres  étaient 
pointues.  11  fuyait  (aussi)  la  tromperie  des  démons  rebelles,  qui  lui  appa- 
raissaient dans  le  sommeil  (3) . 

Une  fois  que  les  frères  étaient  réunis,  il  leur  fit  une  parabole  sur  les 
combats  et  les  luttes  qui  incombaient  au  moine  et, il  disait  :  «  Un  roi  qui 
veut  combattre  avec  une  ville  pour  la  subjuguer,  commence  par  boucher 
les  aqueducs  qui  lui  conduisent  l'eau;  il  presse  ensuite  les  habitants  pour 
qu'il  ne  leur  arrive  plus  de  nourriture  (4).  Ensuite,  lorsqu'ils  sont  pressés 
par  la  faim  et  la  soif,  ils  tournent  le  dos  d'eux-mêmes,  traitent  avec  leurs 
ennemis,  se  soumettent  et  reconnaissent  (le  roi  ennemi)  pour  leur  roi  et 
leur  chef.  11  en  est  de  même  du  moine,  s'il  est  capable  de  mettre  un 
frein  à  la  bouche  de  son  âme  par  la  faim  et  la  soif,  s'il  la  prive  de  toutes 
les  voluptés,  s'il  ne  lais.se  pas  son  âme  se  rassasier  de  sommeil,  de  nour- 
riture et  de  repos,  en  la  subjuguant  et  en  l'éloignant  des  habitudes  mau- 
vaises, des  inclinations  au  péché,  du  jeu  et  des  conversations  déprimantes, 
alors  subitement  et  promptement  il  sera  son  chef  et  son  maître.  Ensuite 
par  la  vertu  de  Dieu,  à  eux  deux,  ils  écartent  des  hommes  les  pièges  du 
dragon,  ils  se  trouvent  alors  dans  le  repos  et  sont  débarrassés  de  ceux  qui 
les  avaient  faits  captifs.  On  raconte  d'abba  Jean  qu'il  ne  cessait  pas  de  faire 
ce  que  nous  avons  dit  pour  son  propre  avantage  et  celui  des  frères. 
Lorsqu'il  savait  que  l'un  d'eux  était  tourmenté  par  le  démon  ou  combattu 


(1)  Ce  nom  manque  dans  le  copte. 

(2)  Copte  :  •'  tu  m'as  troublé  »,  p.  371. 

(3)  Copte  :  "  Il  se  fit,  avec  des  pierres  fortes  et  suspendues  de  côté  et  d'autre, 
un  chemin  ayant  une  coudée  de  longueur  et  une  coudée  de  largeur;  et,  si  la 
loi  de  la  nature  lui  faisait  violence,  il  donnait  un  petit  souffle  en  lui-même  de 
cette  sorte,  simplement,  étant  assis,  et  aussitôt  il  se  mettait  à  l'écart  surtout  à 
cause  de  la  méchanceté  de  ceux  qui  le  tentaient  par  des  fantaisies  »,  p.  371. 

(4)  Grec,  205,  3. 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'hISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT        301 

par  lui,  il  ne  cessait  pas  d'implorer  Dieu  et  de  le  prier  pour  lui  jusqu'à 
ce  qu'il  lui  vint  aide  et  secours  de  la  part  de  la  grâce  divine,  et  que  tout 
ce  qui  le  tourmentait  eût  été  chassé. 

On  disait  du  saint  abba  Jean  qu'il  alla  une  fois  en  Egypte  pour  vendre 
ses  corbeilles;  avec  leur  prix,  il  fît  du  pain  et  il  s'en  retourna  pour  venir 
à  son  monastère.  Tandis  qu'il  faisait  route,  il  fut  rencontré  par  une  veuve 
qui  avait  avec  elle  son  fils  aveugle-né,  et  ils  étaient  pauvres.  Le  jeune 
homme  gémit  et  dit  à  sa  mère  :  «  Demande  à  Dieu  qu'il  nous  donne 
aujourd'hui  du  pain  à  manger.  »  Sa  mère,  en  l'entendant,  pleura  et  lui  dit  : 
«  Mon  fils,  Dieu  nous  voit  et  aura  pitié  de  nous,  il  nous  rassasiera  et  pren- 
dra soin  de  nous.  »  Lorsque  le  bienheureux  Jean  entendit  ces  paroles, 
son  cœur  bouillonna  et  ses  miséricordes  se  répandirent  sur  eux.  Il  appela 
cette  vieille  et  il  lui  donna  tout  son  pain.  A  cause  de  sa  grande  miséri- 
corde et  de  sa  pitié  envers  eux,  il  s'oublia  ainsi  que  ce  qui  le  concernait  : 
il  employa  ce  pain  à  sauver  ceux-là  de  la  faim,  parce  qu'il  avait  confiance 
dans  le  Christ  en  qui  il  vivait  et  qui  était  son  appui  dans  toutes  ses  actions. 
La  femme  reçut  ce  pain  en  remerciant  Dieu  et,  par  un  effet  des  juge- 
ments insondables,  elle  fut  remplie  de  foi  en  cet  homme  de  Dieu  abba 
Jean,  et  elle  s'approcha  de  lui  en  disant  :  «  0  saint  du  Seigneur,  je  vois 
que  tu  es  un  adorateur  de  Dieu  et  (que  tu  es)  saint  et  béni.  Mon  fils, 
comme  tu  le  vois,  est  né  aveugle  ;  mais  je  te  demande  de  lui  imposer  les 
mains,  afin  qu'il  reçoive  ta  bénédiction.  »  Le  saint  abba  Jean  leva  les 
yeux  au  ciel  en  gémissant  et  en  pleurant,  d'un  cœur  contrit  et  d'un  esprit 
humble,  et  il  dit  :  «  Mon  Seigneur  et  mon  Dieu,  distributeur  de  tout  bien, 
Jésus-Chri.st,  tu  es  hier  et  aujourd'hui  et  tu  demeures  dans  les  siècles; 
dans  ta  volonté  bonne  et  délectable  et  dans  tes  miséricordes  abondantes  et 
ineffables,  remplis  (1)  de  ta  lumière  les  pupilles  de  cet  aveugle  qui  te  le 
demande.  De  la  même  manière.  Seigneur  Dieu,  couvre-nous  de  tes  misé- 
ricordes, accomplis  ton  don  avec  nous,  et  verse  tes  biens  sur  toute  ta 
création,  car  à  toi  convient  la  gloire  avec  ton  Père  et  ton  Saint-Esprit 
dans  les  siècles  des  siècles.  Amen.  »  Quand  il  eut  terminé  sa  prière,  il 
plaça  les  mains  sur  les  yeux  de  cet  enfant  et  il  les  signa  du  signe  de  la 
croix  au  nom  de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  et,  à  l'heure  même,  (ses 
yeux)  s'ouvrirent  et  il  vit  la  lumière.  La  vieille  femme,  dans  la  joie  que 
(lui  causait)  ce  prodige,  cria  à  haute  voix  en  s'exclamant  et  en  disant  : 
«  Béni  soit  le  Dieu  de  ce  vieillard!  »  et,  à  sa  voix,  des  troupes  nombreuses 
se  réunirent  pour  voir  le  prodige  qui  avait  lieu.  Le  vieillard  évita  la 
louange  et  se  cacha  (loin)  de  cette  foule  pour  ne  pas  être  loué  par  les 
hommes,  et  il  retourna  en  paix  à  son  monastère. 

II.  Instructions;  visions;  prodiges.  —  Le  bienheureux  abba  Jean  s'ap- 
pliquait beaucoup,  disent-ils,  aux  instructions  et  aux  avertissements  qu'il 
donnait  à  tous  les  hommes  et  surtout  aux  frères,  pour  qu'ils  se  gardassent 
de  tous  les  péchés  et  surtout  de  s'accuser  les  uns  les  autres,  et  de  l'hypo- 
crisie et  de  se  juger  les  uns  les  autres  ;  le  saint  disait  de  ces  péchés  que 

(1)  cCi.io  est  sans  doute  une  contraction  pour  ^l  <^^- 


302  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Dieu  les  a  en  horreur  et  en  abomination  ;  ceux  qui  les  commettent  sont 
regardés  par  lui  comme  des  adultères  et  des  idolâtres  et  ils  sont  éloignés 
du  repos  éternel,  comme  l'a  dit  Tapôtre  Paul  le  divin,  lorsqu'il  énumère, 
en  certain  endroit,  ceux  qui  s'adonnent  à  la  luxure  (drprjvîa)  et  aux  turpi- 
tudes; il  dit  :  «  Ceux  qui  s'adonnent  à  ces  choses,  n'hériteront  pas  du 
royaume  du  ciel.  » 

[Le  bienheureux  abba  Jean  disait  cela,  et  il  prophétisait  sur  cette  géné- 
ration et  disait  :  «  Ils  s'attirent  l'un  l'autre  vers  la  fosse  de  boue.  Quand 
ils  se  réunissent,  ils  veulent  se  réunir  comme  les  Pères  et  comme  les 
moines,  mais  ils  ne  le  font  pas  comme  eux.  Ceux-là  avaient  souci  de  leur 
consolation  mutuelle  et  de  louer  et  d'exalter  les  belles  actions.  Ceux  d'au- 
jourd'hui s'occupent  des  querelles  et  des  accusations  mutuelles  et  ils  se 
détruisent  les  uns  les  autres.  Tandis  que  les  anciens  étaient  cités  dans  les 
vertus  et  les  louanges,  ceux  d'aujourd'hui  se  glorifient  dans  les  œuvres 
mauvaises  et  les  accusations  (1).  »]  A  cause  de  cela,  il  leur  fit  une  para- 
bole et  leur  dit  (2)  :  «  il  y  avait  un  homme  pauvre  qui  avait  deux  femmes  ; 
elles  étaient  nues  et  maigres  à  cause  de  leur  pauvreté.  11  arriva  qu'il  y 
eut  une  fête  dans  l'un  des  bourgs  ;  les  femmes  de  cet  homme  lui  deman- 
dèrent de  les  prendre  pour  qu'elles  vissent  la  fête  et  la  réunion  des  hom- 
mes. Tandis  qu'il  pensait  à  cela  et  qu'il  avait  honte  de  leur  nudité,  il 
trouva  un  coffre  de  bois,  les  mit  dedans  et  porta  le  coffre  sur  un  char  (3). 
Lorsqu'ils  furent  arrivés  au  village,  l'une  des  femmes  sortit  du  coffre;  elle 
ramassa,  par  les  chemins  et  les  fumiers,  des  haillons  et  de  vieux  chiffons, 
elle  en  fit  une  loque  dont  elle  couvrit  sa  nudité.  Tandis  qu'elle  se  tenait 
dans  la  foule  et  regardait,  il  arriva  que  sa  compagne  regarda  (de  l'inté- 
rieur) du  coffre  et,  quand  elle  la  vit,  elle  dit  à  son  mari  :  N'as-tu  pas  vu 
cette  courtisane  qui  se  tient  parmi  les  foules  des  hommes?  Pouah!  que 
son  visage  e'St  affairé  et  que  son  vêtement  est  en  mauvais  état?  Elle  s'est 
attifée  et  elle  se  tient  sans  pudeur  au  milieu  des  foules.  —  L'insensée 
oubliait  sa  honte  et  sa  nudité  et  elle  s'occupait  d'accuser  sa  compagne. 
Alors  son  mari  s'étonna  et  lui  dit  :  0  impudente  et  rebelle  !  tu  as  oublié  ta 
pauvreté  et  que  tu  es  sans  habit  dans  un  coffre  et  tu  t'occupes  de  l'accu- 
sation de  ta  compagne  et  de  sa  honte.  Celle-ci  a  eu  l'heureuse  idée  de 
couvrir  sa  nudité,  et  toi  tu  ne  peux  même  pas  sortir  ta  tête  du  coffre.  — 
Nous  agissons  de  même  envers  nos  âmes  et  envers  les  rechutes  et  les 


(1)  Les  lignes  entre  crochets  manquent  dans  le  copte. 

(2)  Copte  :  «  il  nous  disait  une  parabole.  »  Pour  M.  Amélineau  «  ce  passage 
montre  ou  que  l'auteur  a  entendu  les  paroles  de  .Jean  pendant  qu'il  était  à 
Scété,  ou  qu'il  rapporte  les  paroles  d'un  autre  témoin  »,  p.  375,  note  9,  mais  il  a 
dit,  p.  Lxi  et  Lvi,  que  Jean  est  sans  doute  mort  vers  435  et  que  Zacharie  a 
sans  doute  vécu  du  vui'  au  ix'  siècle.  Zacliarie  n'a  donc  pas  entendu  les  paroles 
de  Jean.  «  Il  nous  disait  »  est  une  fantaisie  du  traducteur  copte  si  le  copte  est 
une  traduction,  ou  d'un  copiste  copte,  si  le  copte  est  l'orignal.  —  Cette  anec- 
dote figure  d'ailleurs  dans  le  grec,  208,  15. 

(3)  Ou  «  un  navire  ».  Copte  :  ■<  il  les  fit  monter  sur  une  barque  et  navigua 
avec  elles  ». 


LA   VERSION    SYRIAQUE    DE    l'iIISTOIRE    DE   JEAN    LE    PETIT.      303 

péchés  qui  sont  fixés  sur  elles,  et  qui  les  entourent  comme  d'un  voile,  au 
point  qu'elles  ne  peuvent  plus  regarder  en  elles-mêmes,  et  nous  enlevons 
les  vêtements  de  nos  frères  et  nous  déchirons  leur  chair,  au  point  d'irriter 
la  douceur  du  Seigneur,  de  l'exciter  à  courir  contre  nous  à  cause  de 
(notre)  pauvreté  et  à  nous  causer  de  l'ignominie;  nous  ne  réfléchissons 
pas,  nous  ne  tenons  pas  compte  de  sa  longanimité  et  de  sa  patience,  ni  de 
ce  qu'il  nous  couvre  constamment,  quand  il  voit  notre  conversion  et  notre 
repentir,  comme  il  l'a  prédit  par  le  prophète  :  Je  ne  veux  pas  la  mort  du 
pécheur,  mais  qu'il  se  converlixse  et  qu'il  vive  (1).    » 

Abba  Jean  disait  encore  de  ceux-là,  comment  est  l'âme  qui  veut  se  re- 
pentir :  «  11  y  avait  à  la  ville  une  courtisane  qui  avait  beaucoup  d'amis  (2). 
11  vint  prés  d'elle  un  juge  qui  lui  dit  :  Conviens  avec  moi  d'une  vie  pure, 
afin  que  je  te  prenne  pour  femme.  Elle  le  lui  promit.  11  la  prit,  la  fit  en- 
trer dans  le  palais  royal  et  lui  rendit  grand  honneur.  Les  amis,  qui  étaient 
brûlés  de  son  souvenir  et  qui  savaient  ce  qui  lui  était  arrivé,  craignaient 
la  punition  qu'ils  s'attireraient  s'ils  venaient  ouvertement  à  la  porte  du 
juge.  Ils  passaient  artificieusement  devant  sa  porte  et  ils  lançaient  des 
sifflements  et  des  cris,  selon  leur  coutume  ancienne,  afin  de  voir  si  elle 
les  entendrait  et  les  regarderait  et  si  elle  trouverait  moyen  de  les  rejoin- 
dre. Celle-ci,  lorsqu'elle  entendait,  rappelait  sagement  en  son  cœur  la 
crainte  de  son  mari,  et  comment  il  la  chasserait  si  elle  parlait  à  ceux-là. 
En  s'entretenant  de  ces  craintes,  elle  était  amenée  à  courir  et  à  fuir  dans 
sa  chambre  intérieure  et  elle  fermait  la  porte  sur  elle  pour  ne  pas  enten- 
dre leur  clameur  et  leur  voix.  11  en  est  de  même  de  l'âme  qui  se  repent 
lorsqu'elle  revient  à  Dieu  et  qu'elle  lui  demande  le  pardon  de  ses  ancien- 
nes fautes.  Parce  qu'elle  s'est  ressaisie  un  peu  et  qu'elle  s'est  souvenue 
des  menaces  portées  contre  les  pécheurs  et  les  malfaisants,  qu'elle  a  rap- 
pelé à  son  cœur  les  délices  qui  ne  cessent  pas  et  la  vie  éternelle  que  Dieu 
a  préparée  pour  ceux  qui  l'aiment  et  qui  font  sa  volonté,  elle  a  couru  se 
réfugier  en  lui  et  elle  a  demandé  secours  à  ses  miséricordes,  aussi  Dieu 
l'a  sauvée  aussitôt  et  rapidement  du  méchant  et  de  ses  armées,  il  les  a 
chassés  (loin)  d'elle;  elle  est  sauvée  et  elle  hérite  de  la  vie  éternelle.  » 

On  raconte  d'abba  Jean  qu'il  mangeait  une  fois  le  pain  avec  les  frères 
dans  l'agape  (3),  comme  le  font  les  moines.  Il  arriva  qu'un  moine  se  mit  à 
rire  sur  la  table  (4).  Le  saint  pleura  d'un  grand  pleur  et  dit  :  «  Qui  pour- 
rait nous  montrer  où  est  ta  pensée,  ô  malheureux;  au  lieu  de  pleurer,  de 
gémir  et  de  rendre  grâces  à  la  providence  qui  nous  a  fourni  notre  néces- 
saire et  (de  penser)  que  c'est  une  aumône  qui  est  devant  nous,  tu  fais  tout  le 
contraire.  » 

On  racontait  encore  de  lui  que,  lorsqu'il  mangeait  du  pain  avec  les 
frères,  il  lui  apparut,  de  par  le  Saint-Esprit,  tandis  qu'ils  étaient  assis  à 

(1)  La  fin  diffère  dans  le  copte,  p.  377. 

(2)  Grec,  209,  16. 

(3)  Sic  le  copte  et  le  grec.  Le  syriaque  a  traduit  ce  mot  et  porte  «  dans  la 
charité  ». 

(4)  Grec,  205,  9. 


304  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

table,  que  certains  des  frères  mangeaient  du  pain,  d'autres  du  miel  et 
d'autres  de  la  poussière.  Comme  il  s'étonnait  du  prodige  qui  arrivait,  il  lui 
vint  subitement  une  voix  du  ciel  qui  disait  :  «  Remarque  bien  que  celui 
qui  mange  le  miel  est  celui  qui  mange  dans  la  crainte  et  le  tremblement 
devant  Dieu,  qui  se  réjouit  et  qui  exulte  spirituellement,  qui  prie  sur 
quiconque  a  part  à  sa  nourriture;  son  esprit  et  sa  pensée  sont  dans  le 
ciel  et  sa  prière  est  comme  une  fumée  agréable  devant  Dieu,  voilà  le  ser- 
vice de  ceux  qui  mangent  le  miel.  Quant  à  celui  qui  mange  le  pain,  lui 
aussi  loue  Dieu  pour  le  repas  qu'il  lui  a  préparé  et  pour  le  don  qu'il  a 
placé  devant  lui,  mais  il  est  inférieur  aux  premiers  parce  qu'il  ne  possède 
pas  toute  leur  prudence,  voilà  le  signe  de  ceux  qui  mangent  le  pain. 
Quant  à  ceux  qui  mangent  la  poussière,  c'est  la  foule  qui  murmure  à  la 
manière  du  peuple  bavard,  ce  sont  ceux  qui  décident  et  qui  jugent  en 
disant  :  Ceci  est  bon  et  ceci  est  mauvais;  il  est  odieux,  mes  bien-aimés, 
que  cela  se  fasse  dans  l'ordre  (lâ^t;)  pur  des  moines.  Il  vous  convient  plu- 
tôt d'avoir  une  table  tranquille,  une  nourriture  modique,  le  repos,  et  une 
louange  qui  monte  et  ne  cesse  pas  pour  le  saint  nom  de  Dieu,  selon  la 
parole  apostolique  qui  crie  et  dit  —  celle  que  le  Seigneur  nous  a  donnée  : 
—  Quand  vous  mangez  ou  quand  vous  buvez,  ou  quand  vous  faites  autre 
chose  de  bien,  que  ce  soit  comme  pour  la  gloire  de  Dieu  (1).  » 

Saint  abba  Jean  (2),  qui  était  comme  l'apôtre  Paul  à  cause  de  l'abon- 
dance de  la  sagesse  divine  qu'il  possédait,  faisait  des  récits  sur  la  con- 
duite et  les  perfections  des  saints  Pères,  qui  étaient  la  lumière  du  monde 
et  des  déserts.  Il  parlait  aussi  du  Saint-Esprit  qui  demeurait  en  eux, 
comment  il  instruisait  et  enseignait  leurs  âmes.  Abba  Bâmouyah  (3)  aussi 
écrivit  et  raconta  de  nombreux  prodiges  que  fit  saint  abba  Jean  le  Petit  et 
il  en  était,  en  vérité,  tel  qu'il  l'a  dit.  Il  a  témoigné  qu'il  était  parfait  et  ac- 
compli en  tout  ce  qui  lui  incombait  au  sujet  des  fils  de  Dieu;  il  était  par- 
fait et  resplendissant  et  il  portait  des  fruits  spirituels  quand  il  termina  sa 
course.  Il  a  dit  aussi  de  lui,  au  sujet  de  son  humilité,  de  la  pureté  de  son 
cœur  et  de  sa  condescendance  envers  chacun,  qu'un  cercle,  c'est-à-dire 
un  mur,  de  feu  l'entourait,  par  l'opération  du  Saint-Esprit,  qui  brûlait  et 
consumait  toutes  les  pensées  mauvaises  et  les  vains  soucis  semés  par  le 
démon;  il  le  chassait  aussi  pour  qu'il  n'approchât  pas  de  lui.  A  cause  de 
cela  (Bâmouyah)  lui  rendit  témoignage  qu'il  était  parfait  et  accompli  en 
tout.  Comme  le  bienheureux  apôtre  Paul  a  loué  la  charité  et  a  dit  qu'elle 
est  utile  à  tout,  qu'elle  ne  tombe  jamais  (4)  et  le  reste  de  ce  qu'il  a  dit  (5), 
de  la  même  manière  toute  cette  louange  peut  être  portée  sur  saint  abba 
Jean,  parce  que  toutes  (ces  perfections)  étaient  réunies  en  lui  et  il  les 
accomplit  d'abord  en  sa  personne,  ensuite  il  commanda  et  ordonna  aux 
hommes  d'alors  d'agir  ainsi;  il  ne  les  écarta  (?)  pas  du  culte  de  la  justice 

(1)  I  Cor.,  X,  31. 

(2)  Le  copte  porte  <•  saint  abba  Poimin  ». 

(3)  Le  manuscrit  A  porte  :  Boumîn,  et  le  copte  :  Poimîn. 

(4)  1  Cor.,  XIII,  8. 

(5)  Ceci  est  développé  dans  le  copte. 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       305 

et  il  nous  laissa  un  enseignement  et  une  démonstration  pour  toujours. 
On  racontait  de  lui  qu'il  combattit  de  toute  sa  force  et  qu'il  accomplit  tout 
ce  dont  il  était  redevable,  au  point  qu'il  contenta  Dieu  et  qu'il  fut  compté 
avec  ses  élus  qui  siégeront  à  sa  droite  au  jour  du  jugement  et  qui  juge- 
ront les  tribus  des  hommes. 

On  raconte  de  lui  que  lorsqu'il  pénétra  dans  ces  perfections  et  ces 
sublimités,  Dieu  lui  accorda  deux  chérubins  qui  le  gardaient  sans  cesse 
et  le  dirigeaient  spirituellement,  au  point  que  toutes  les  choses  cachées  et 
occultes  du  Saint-Esprit  lui  furent  révélées  ;  et  cela  lui  fut  donné  à  cause 
de  la  pureté  de  son  cœur.  Les  chérubins  se  pressaient  l'un  l'autre  pour 
l'ombrager  de  leurs  ailes,  et  l'un  disait  à  l'autre  :  «  Laisse-moi  ombrager 
l'élu  du  Seigneur  Sabaoth.  » 

On  raconte  de  lui  qu'à  l'instant  redoutable  où  il  se  tenait  à  l'autel  et 
consacrait,  il  voyait  le  Saint-Esprit  qui  le  protégeait  et  qui  faisait  du  pain, 
le  corps,  et  du  vin,  le  sang.  Dieu  lui  révéla  aussi  pour  lui  faire  connaître 
ceux  qui  étaient  dignes  de  participer  aux  mystères  divins  et  ceux  qui 
n'en  étaient  pas  dignes.  Il  voyait  encore  l'ange  du  Seigneur  qui  se  tenait 
au  milieu  des  moines  en  portant  une  épée  de  feu  aiguisée;  il  était  irrité  et 
fâché  contre  ceux  qui  parlaient  et  chuchotaient  entre  eux,  et  qui  pen- 
saient ce  qui  ne  convenait  pas  en  ce  moment  redoutable.  Il  voulait  faire 
tomber  son  épée  sur  eux  et  les  transpercer  mais,  par  la  supplication  et  la 
prière  qu'il  adressait  secrètement  à  Dieu  pour  eux,  (Jean)  en  écartait  la 
colère  en  espérant  qu'ils  se  convertiraient  au  Seigneur,  et  qu'ils  feraient 
pénitence  de  leur  méchanceté.  Pour  ceux  qui  se  tenaient  dans  la  crainte, 
le  tremblement  et  l'attention,  dans  le  silence,  l'application  aux  paroles 
divines  et  la  délivrance  des  pensées  mauvaises  et  terrestres,  pour  les 
amis  de  Dieu,  il  voyait  que  (les  anges)  les  couvraient  de  leur  ombre  et 
les  protégeaient.  Il  voyait  encore  la  lumière  qui  sortait  de  la  splendeur 
de  la  face  du  Seigneur  de  l'intérieur  du  saint  autel,  et  qui  entrait  dans  les 
cœurs  de  ceux  des  frères  qui  en  étaient  dignes,  qui  se  mêlait  à  leurs 
âmes,  qui  les  éclairait  et  les  ornait. 

12.  Il  va  a  Babylune.  —  Nous  avons  dit  en  un  autre  endroit,  mes  bien- 
aimés,  que  si  nous  voulions  vous  raconter  les  louanges  du  saint  abba 
Jean  le  petit  et  ses  prodiges,  la  courte  vie  que  nous  passons  en  ce  monde 
n'y  suffirait  pas;  mais  parce  que,  résumées,  elles  sont  utiles  et  faciles  à 
dire  pour  ceux  qui  les  racontent  et  pour  ceux  qui  les  entendent,  dans  le 
témoignage  véritable  que  nous  racontons  devant  vous,  écoutez  (encore), 
mes  bien-aimés,  ce  grand  prodige  et  rendez  gloire  à  Dieu  (1).  On  racon- 
tait qu'au  temps  du  saint  abba  Jean,  saint  Théophile  était  patriarche 
d'Alexandrie  (<!).  Ce  bienheureux  apportait  un  grand  soin  aux  construc- 
tions d'églises  ;  ou  plutôt  ([xàXXov  ôÈ)  il  bâtit  des  églises  nombreuses  et  des 
temples  remarquables  et  des  chapelles  des  martyrs  dans  beaucoup  d'en- 
droits, pour  l'honneur  de  leurs  os  et  pour  la  gloire  de  Dieu.  Il  bâtit  en- 

(1)  Ce  qui  précède  manque  dans  le  copte,  p.  382. 

(2)  De  385  à  412.  —  Cette  histoii'e  manque  dans  le  grec  et  dans  le  latin,  aussi 
bien  quo  toute  la  suite. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  20 


306  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

core  un  temple  remarquable  au  nom  de  ces  trois  saints  enfants  qui  furent 
jetés,  à  Babylone,  dans  la  fournaise  de  feu,  au  temps  du  roi  Neboucadné- 
sar,  à  savoir  Hananiâ,  'Azariâ  et  Mîsàël.  Quand  il  eut  terminé  le  temple, 
et  qu'il  l'eut  orné  de  tout  ce  qui  était  beau,  il  désira  la  salutaire  dé 
position  de  leurs  os,  pour  les  faire  venir  et  les  placer  dans  le  temple  (1). 
Il  désirait  beaucoup  cette  chose  et  priait  Dieu  toujours  de  terminer  sa 
course  (carrière)  par  la  bénédiction  des  saints  corps.  Tandis  qu'il  était 
dans  ces  idées,  il  lui  apparut  un  ange  du  Seigneur  qui  lui  dit  :  «  Un 
homme  ne  peut  pas  faire  cela,  à  moins  que  ce  soit  Jean  le  petit.  »  Lors- 
que le  patriarche  entendit  cela,  il  envoya  chercher  le  bienheureux  Jean, 
le  fit  venir,  et  lui  apprit  la  chose  ainsi  que  le  commandement  de  Dieu. 
Le  saint  qui  avait  un  cœur  fort  comme  un  lion,  de  par  la  force  du  Saint- 
Esprit  qui  demeurait  en  lui,  dit  au  patriarche  :  «  Toi,  Seigneur,  donne- 
moi  le  viatique  de  tes  prières,  parce  que  je  .sais  que  Dieu  aide  à  te  satis- 
faire et  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  (me)  sauvera.  »  Lorsque  le  patriarche 
entendit  ces  choses,  il  se  leva  et  pria,  il  implora  Dieu  pour  lui  et  il  lui 
donna  la  paix;  et  (Jean)  le  quitta. 

Quand  il  fut  un  peu  éloigné  de  la  ville,  saint  abba  Jean  se  mit  à  prier 
devant  Dieu,  et  aussitôt  Dieu  lui  envoya  une  nuée  qui  le  porta  dans  son 
sein  et  le  plaça  devant. les  saints  corps  de  ces  trois  bienheureux  enfants  à 
Babylone.  Lorsque  le  bienheureux  vit  la  vertu  du  Saint-Esprit  et  comment 
il  avait  atteint  son  but  aussitôt  et  sans  travail,  il  se  mit  d'abord  à  prier 
devant  Dieu,  il  l'adora  et  il  le  loua  de  ce  qu'il  avait  fait.  Quand  il  eut  ter- 
miné sa  prière,  il  tomba  sur  les  corps  des  saints  en  pleurant,  en  adorant 
et  en  disant  :  «  0  pères  bénis  et  saints,  bénissez-moi  et  priez  pour  moi.  » 
Il  entendit  une  voix  qui  venait  de  ces  saints  corps  et  qui  disait  :  «  Notre 
vrai  Dieu,  le  Dieu  sans  commencement  et  sans  fin,  qui  est  et  qui  demeure 
toujours,  le  créateur  de  tout  te  bénira,  te  protégera  et  dirigera  les  tiens, 
ô  notre  père  béni  et  bon  serviteur,  colonne  fidèle  du  Seigneur  Sabaoth, 
Dieu  d'Israël.  »  Alors  la  voix  qu'il  entendait  cessa  :  le  cœur  du  saint  fut  rem- 
pli de  joie  et  d'allégresse  .spirituelle  à  cause  de  la  bénédiction  que  ces 
saints  lui  avaient  donnée.  Il  dit  ensuite  :  «  0  saints  du  Seigneur,  martyrs 
du  Dieu  vivant,  sachez  que  le  père  de  la  foi  et  le  patriarche  Mar  Théophile 
d'Alexandrie,  y  a  bâti  pour  toujours  un  Temple  remarquable  en  votre 
honneur  et  en  souvenir  de  vos  noms.  Il  m'a  envoyé  pour  vous  demander, 
avec  beaucoup  de  prières,  que  vos  saints  corps  soient  en  honneur,  pour 
sauver  et  guérir  tous  ceux  qui  croient  au  nom  de  notre  Seigneur  et  de 
notre  Dieu  Jésus-Christ,  surtout  à  Alexandrie  et  dans  le  pays  d'Egypte.  » 
Lorsque  les  saints  entendirent  cela,  ils  répondirent  par  cette  voix  en 
disant  :  «  Bénissons  Dieu  ;  et  il  lui  donnera  une  récompense  pour  sa  peine, 
ses  fatigues,  sa  bonne  volonté  et  sa  foi  droite,  (à  savoir)  la  vie  qui  ne 
passe  pas.  Mais  maintenant,  dis  de  notre  part  au  patriarche  qu'il  n'est  pas 
possible  d'emporter  nos  corps  en  un  autre  lieu  jamais,  selon  Tordre  du 


(1)  Le  copte  ajoute  :  «  Et  ce  martyriui/i ,  on  le  nomme  du  nom  de  ces  saints 
jusqu'à  ce  jour  des  jours,  le  Trispéiix.  •• 


LA    VERSION    SYRIAQUE    DE    l'HISTOIRE    DE    JEAN    LE    PETIT.       307 

Seigneur,  car  il  veut  qu'ils  restent  ici  jusqu'au  dernier  jour  auquel  il  res- 
suscitera toute  la  création  ;  mais  à  cause  de  son  amour  et  de  sa  foi  vérita- 
ble, et  à  cause  de  ta  peine,  nous  te  donnons  un  signe  remarquable  dont 
tu  te  souviendras  toujours  :  Vois,  quand  tu  arriveras,  ordonne  que  le 
temple  soit  orné,  que  l'on  y  pende  les  lampes  nécessaires  avec  de  l'eau  et 
de  l'huile,  que  tout  le  peuple  se  réunisse  et  vienne  de  nuit  à  l'église  ainsi 
que  le  patriarche,  les  prêtres  et  les  diacres.  Alors  nous  viendrons  avec 
une  puissante  bénédiction  de  Dieu  ;  nous  le  bénirons  et  nous  le  sanctifie- 
rons comme  il  convient  à  l'honneur  de  la  maison  du  Seigneur  dont  le 
nom  est  loué  dans  toutes  les  régions  et  pour  qui  se  plie  tout  genou  qui  est 
dans  la  création,  au  ciel,  sur  la  terre  et  en  dessous  de  la  terre,  car  par- 
tout où  il  y  a  quelque  chose  dans  la  création,  son  nom  y  est  loué.  Par  la 
force  du  Dieu  d'Israël,  nous  demeurons  spirituellement  dans  ce  temple 
et  nous  y  opérons  des  prodiges  et  des  miracles  pour  la  gloire  de  Dieu  et  le 
salut  des  hommes,  tant  que  vivra  le  patriarche  et  aussi  à  l'époque  des 
deux  autres  patriarches  qui  lui  succéderont  et  pas  au  delà,  car,  après 
eux,  régnera  sur  la  terre  l'erreur  mauvaise  et  ténébreuse  ;  les  hommes 
erreront  à  sa  suite,  renieront  les  bontés  du  Seigneur  répandues  sur  eux, 
blasphémeront  son  saint  nom  et  souilleront  ses  autels.  Nous  aussi,  lors- 
que cela  arrivera,  nous  quitterons  le  temple  bâti  en  notre  nom  et  nous 
n'y  habiterons  plus.  »  Voilà  ce  que  les  saints  dirent  à  saint  abba  Jean  ; 
pour  lui,  il  les  adora,  fut  béni  par  eux  et  partit  tandis  qu'ils  lui  disaient  : 
«  Va,  et  notre  Dieu,  le  roi  d'Israël,  t'accompagnera  et  te  couvrira  des  ailes 
de  ses  miséricordes  jusqu'à  la  fin.  Réjouis-toi  de  ce  que  des  travaux,  des 
sueurs  et  des  luttes  te  sont  réservés  en  ce  monde,  et  qu'ensuite  tu  arri- 
veras sans  danger  au  pays  des  parfums  et  de  la  vie  incorruptible  qui  de- 
meure toujours.  La  paix  et  le  salut  de  Dieu  seront  avec  toi  pour  l'éternité. 
Amen.  » 

[A  suivre.) 

F.  Nau. 


MÉLANGES 


I 

UN  TABLEAU  DE  LECTURES  MONACALES 

Le  présent  Tableau  de  lectures  monacales,  qui  se  trouve  au 
dernier  feuillet  du  ms.  n"  60  d'Abbadie,  est  inscrit  comme  ap- 
pendice au  Syiiaxaire  éthiopien  (après  le  mois  de  Pàguernên). 


TEXTE 

[Scriptio  continua  dans  le  m  s.) 
Fol.  333  V"  a 

AA-r^  :  (1)  fliA.^.3n  .-  nT^'ril-  « 

hô^  '  nAAA^-  « 
nV7U  :  J&A^[^]A  « 
n+ îhC  '  ^J^A^'A^  «  (3) 

(1)  Ms.  :  ftA-jr-V. 

(2)  Ms.  :  n^'b'^r- 

(3)  A  est  en  surcharge. 


.M  KL  ANGES.  309 

à^-F-n  :  ni-ft^'V  ::  (1) 


TRADUCTION 

Fol.  333  v°  a 

(voici)  ce  qui  est  lu  chaque  mois. 

Les  Rois  en  Maskaram. 
Salomon  et  Sirach  en  Teqemt. 
Jérêmie  en  Hedâr. 
I saie  en  Tâhscliâsch. 
Hénocli  en  Ter. 

La  Loi  à  trois  (heures). 

Au  matin  (l'Ascension)  d'haïe. 

A  midi  la  Didascalie. 

Le  Sinodos  à  neuf  (heures). 

L'Histoire  des  Pères  et  [l' Apocalypse  de)  Nabijoud  (A) 
[dans  les  jours  du  jeûne  (quadragèsinial). 

(1)  rtAfl^  (cf.  supra)  et  l-fi'^^'  sont  des  formes  exceptionnelles  au  lieu  de  ftAM: 
et  tn^H;.  Cf.  Dillmann,  Le.r.  aeth.,  col.  iol  :  «  Exemplum  formae  absol.  i»»Afl->  '• 
exstat  in  Abb.  Cat.  p.  90.  » 

(2)  Ms.  :  ni. 

(3)  Ms.  :  ^-HtiCo»-. 

(4)  Le  Zrnâ  \Abaw  (ou  Gannal,  7>^  [=  Le  Paradis;  cf.  le  Gannata  ManakosàU 
7>t  :  <n>>r>1^  =  Le  Paradis  des  Moines])  n'est  autre  que  le  recueil  des  liistoires 
et  des  apophtegmes  dos  Pères.  Cf.  Conti-Rossini ,  ManoscriUi  ed  opcre  al>issine 
in  Europa,  p.  621  et  635.  —  >'np,Ç  désigne  V Apocalypse   d'Abba  Nabyoml  qui 


310  ■  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Les  Paralipomènes  à  la  Pentecôte. 

U Ancoratus  en  Sané. 

Cyrille  en  Hamlé. 

Job  en  Na/iasê. 

Les  autres  prophètes  au  jour  de  leur  mémoire. 

{Voilà  ce  qui)  est  lu.  \ 

Sylvain  Grébaut. 


II 

HYMNE  A  JÉSUS-CHRIST 

L'hymne  à  Jésus-Christ  que  nous  éditons  se  trouve  dans 
le  ms.  Or.  624  du  British  Muséum  et  sert  en  quelque  sorte  de 
préambule  à  l'ouvrage  intitulé  :  Miracles  de  Jésus  (i'h9"^  •• 

Des  espaces  blancs  ont  été  laissés  avant  et  après  l'expression 
Ah  à  toi  par  le  scribe,  qui  se  proposait  d'ajouter  après  coup,  à 
l'encre  rouge,  les  mots  ft'flrh^  gloire  et  /ï,f  rt*ft  Jésus.  Nous 
avons  indiqué  ces  espaces  blancs  dans  le  texte  par  trois  points 
de  suspension  et  dans  la  traduction  par  la  mise  entre  crochets 
des  mots  gloire  et  Jésus. 

Les  vers  (rime  en  *>)  se  groupent  deux  par  deux  selon  un 
parallélisme  assez  étroit,  le  deuxième  étant  le  développement 
du  premier,  le  quatrième  du  troisième,  etc.  La  citation  biblique 
elle-même  est  rimée.  Les  trois  derniers  vers  (rime  en  tl  —  /**) 
tiennent  lieu  de  doxologie. 


TEXTE 

{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

(F.  3  v°  a)  h^^fi^ti  :  ;hn  : 

tl-ndl^  :  Ah  •'  HJ^'J'^A  :  Ç<i  •  *^^0'i  ':' 

«  n'est  qu'une  homélie  ou  exhortation  adressée  aux  moines,  sous  forme  d'apo- 
calypse "  (Zotenberg,  Calaloguc  des  manuscrits  éthiopiens,  p.  151).  Cf.  Conti- 
Rossini,  lue.  cit.,  p.  626. 


.M[:la.\(,es.  31 1 

ft-firh-V  ■  Ah  :  K^ù-ti  •  *i"-r:n'>  : 
Ah        my.-i  : 

Ah  !  tl'UiraO'  :  /{fian-t^'i  : 

Ah  •   .    .   ftrh.'J  : 

Ah  •  (roO,mraO'  !  ti^fi.f^'y  : 

Ah  •       Mi  : 

Ah  .-  A-n/^tf»-  ■  A(><-.'*'>  ! 

Ah  •   .   'acvi  ■ 

Ah  :  emCira»'  :  [a]  (iflJ-^'J  : 

Ah  •       n-V.  ■  A-n-j  • 

Ah  •  rC-hWar»'  :  Ar/i'Jh^'}  : 

Ah  ■        Cm.'i  ■ 

Ah  •  ero,^"Sy.f.aO'  -.  Ml^tn^-a^'^  : 

Ah  ■   .       OflJ'J  :  'r fthP-tf»-  :  A^M-J  : 

Ah  !  .       (F.  3  v"  b)  anyy'i'i  .-  n,Hl/'<n>.  :  (K'h'Vh'i  - 

Ah  «   <(.X*r  :  A. '^  :    H^rt,  :   HfXM  ■   /''.-ïf  :   nh"?.'»  - 

A'JAr/D  :  "/Ar  :  f rhP-  :  hr^i^n  '  rD^.jP.'}  « 

. .  Ah  •        ^hd.  •  Vf-A-  •  fl»-  S.ft  : 
ft-flf/i-lh  ■  Ah  ■  .     4»^rt.  !  /*'.''  •  flï><PA  • 

ft'flrh^  :  Ah  •     •     j^A  :  ^fl  •  'Î7'/*'  « 


TRADUCTION 

fF.  3  v°  a)  [Gloire  à)  Jësits  enfant! 
Gloire  à  toi,  fruit  du  sein  de  la  Vierge! 
Gloire  à  toi,  Jésus-Eucharistie, 
Nourriture  des  affamés! 
\Gloire\à  toi,  [)ésus\  vin! 
\Gloire]  à  toi,  breuvage  des  assoiffés! 
\Gtoire]  à  toi,  [Jésus\  encens! 
\Gloire\  à  toi,  parfum  des  saints! 
\Gloire\  à  toi,  [Jésus]  tunique! 


312  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

[Gloire]  à  loi,  vêtement  des  nus! 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  lumière! 

[Gloire]  à  toi,  guide  des  aveugles! 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  branche  de  styrax! 

[Gloire]  à  toi,  bâton  des  boiteux! 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  baume! 

[Gloire]  à  toi,  salut  des  malades! 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  asile  [et)  refuge  des  opprimés! 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  (F.  3  v"  b)  sauveur  [et)  rédemption 
des  pécheurs! 

[Gloire]  à  toi!  Accomplis  pour  moi  ce  que  tu  as  dit  :  «  Celui 
qui  aura  mangé  ma  chair  dans  la  foi 

Et  aura  bu  7non  sang,  dans  la  longueur  des  temps 

Vivra  pour  les  siècles  des  siècles,  [délivré)  du  jugement  et 
du  supplice  {de  l'enfer).  » 

[Gloire]  à  toi,  [Jésus]  célébré  par  la  bouche  de  tous  les  [êtres)  ! 

Gloire  à  toi,  [Jésus]  sanctificateur  du  corps  et  de  rame! 

Gloire  à  toi,  [Jésus]  Verbe  du  Père-Roi! 

Sylvain  Grébaut. 


III 
NOTICE  SUR  MATTHIEU  L'ÉVANGÉLISTE 

d'après  le  ms.  éthiopien  n"  3  de  M.  E.  Delorme. 

La  Notice  sur  Matthieu  l'Évangéliste,  contenue  dans  le  ms. 
éthiopien  n°  3  de  M.  É.  Delorme,  forme  la  fin  de  l'appendice- 
ajouté  à  Isi  Dissertation  sur  l'harmonie  des  paroles  des  quatre 
Évangiles  (n^'g  :  /^'C'JTh  :•:  dhli-  '  l-fl^i"  •  .^A^  •  Hfifl)^ 


MÉLANGES.  313 

TEXTE 

{Scriptio  continua  dans  le  iiis.) 

(F.  12  v°  b  in  medio)  (Dti*n-[;9*t\  '-  iioo-  ••  A.*e  ••  (D^'C''V'7M'  '■ 
^•an-  :  œœm'i  -  KVh.<<.  '  il  (F.  13  i   a)  H:  :  /wj^vhT.  •  n'î-A 

htn^-inr't  •   K*A«^J^e-ft  !   *AC  :•:  tnjP.?»-/:  :  mffo^'  :  h9^h 
ù  •■  (4)  hf^  :  ïfl)ëAT4»'rîl-  '  (D'l'*t"(i/,  ■•  n^'C^Tï"  •  H'&'^CJP  : 

fflAH-f:  :   -fl/^Y-'l-   î     ï-m»*^    ■   P-rfi7A   :   fl>AR  :   Hn^uP'A   ' 

n»;!^  :  hè^hMi  1  (Dùah  •  n-/:  ■  a^-}^-  •  <»nAi.f <.«^A.r  :•: 
ii«  •  AnlnjP7  :  Se  :  a)îr(>/,.f  :  nA<^>  •  ^'•nT  :  irx  [0  wr^ 


TRADUCTION 

(F.  12  V"  b  in  medio)  Le  nom  de  McUthiea  est  Lévi;  son  in- 
terprétai ion  est  :  «  élu  ».  Lui-niéme  est  de  la  tribu  d'Issac/mr, 
de  la  ville  de  Nazareth.  Le  nom  de  son  père  est  Diqou;  le 
nom  de  sa  mère  est  Karoutyâs. 

(1)  Cette  forme  n'est  pas  fréquente.  Ms.  :  îiUT^<J. 

(2)  m  est  en  surcharge. 
(o)  Forme  rare. 

(4)  Ms.  :  mT-i. 


314  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Lorsqu'une  assemblée  nombreuse  de  Juifs  (juil  avait  con- 
voquée se  fat  réunie  auprès  de  lui,  ceux  qui  crurent  et  furent 
baptisés  fui  demandèrent  de  fortifier  leurs  cœurs  par  les 
paroles  avec  lesquelles  il  les  avait  convertis  et  par  le  livre 
qu'il  leur  aoait  annoncé  en  langue  hébraïque.  Il  répondit  à 
leur  demande;  il  se  mit  à  écrire  (F.  13  r"  a)  ce  livre  en  Pales- 
tine et  il  l'acheva  dans  l'Inde,  en  hébreu. 

Lorsque  les  disciples  furent  chassés  de  la  terre  de  Juda  la 
première  année  du  règne  de  Claude-César,  c'est-à-dire  la 
neuvième  année  après  (1)  l'Ascension  sainte,  il  fut  martyr 
dans  la  ville  de  Beschâbrà,  étant  lapidé  le  IS  Teqemt.  Il  fut 
entende  à  Carthagène  de  Césarée. 

Jean,  fils  de  Zébédée,  traduisit  cet  Évangile  (2)  dans  la 
ville  de  'El-'Alsân  et  le  prêcha  dans  l'Inde  et  à  Jérusalem. 

Le  notnbre  des  petits  chapitres  {de  cet  Évangile)  est  de  355; 
{le  nombre  de  ceux)  des  autres  Évangiles  (3)  qui  concordent 
avec  lui  est  de  293;  (le  nombre  de  ceux)  que  les  autres  Évan- 
gélistes  (1)  n'indiquent  pas  est  de  62;  les  chapitres  en  langue 
copte  sont  {au  nombre  de)  88;  les  chapitres  en  langue  grecque 
sont  {au  nombre  de)  68. 

Sylvain  Grébaut. 


IV 

LES  DIX  CANONS  D'EUSÈBE  ET  D'AMMONIUS 

d'après  le  ms.  éthiopien  n°  3  de  M.  E.  Delorme. 

Le  recueil  étliiopien  des  Quatre  Évangiles  est  ordinairement 
précédé  d'une  Introduction,  d'une  Dissertation  sur  leur  har- 
monie, des  Canons  d'Eusèbe  et  d'Ammonius  et  de  la  Lettre 
d'Eusèbe  à  Carpien,  qui   tiennent   lieu   d'avant-propos.   Ces 

(1)  M.  à  111.  :  depuis. 

(2)  ■fl/*'^^'  a  ici  le  même  sens  que  fflTrlA  cvanf/ilc.  —  Dans  le  .\ov.  Test.  aelh. 
édité  par  Platt,  l'Évangile  de  saint  Matthieu  est  intitulé  :  -fin^l"  :  '^•fcJPfl  s 
th'PCy  [Évamjile  de  l'.Apôlre  MaUhieu). 

(3)  Le  sens  de  H.Ç  hevreuse  nouvelle  est  analogue  à  celui  de  •fl/*'^^.  Cf.  supra, 
note  2. 

(4)  M.  à  m.  :  prcdicalews. 


MÉLANGES.  31") 


divers  morceaux  se  rencontrent  dans  les  premiers  feuillets  du 
ms.  éthiopien  n"  3  de  M.  É.  Delorme.  Les  dix  canons  d'Eusèhe 
et  d'Ammonius  que  nous  éditons  en  ont  été  extraits. 


TEXTE 

{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 
(Y.  10  v"  a  in  fine)  b^tmC  :  (l)  ^fî*^*P.  :  *^'U  (F.  10  v"  b) 

ï+^C  !  hftC  •  n»  ^A.A^  •  n-l:  •  WA-  •  AA  •  66  •  hr(ï(\ 
^n  '•  èfjOiôffD/^'trDC  :::  (2) 

(1)  Nous  mettons  dans  le  texte  les  numéros  d'ordre  :  S,  ë.  j:,  etc.,  qui  se 
trouvent  en  marge. 

(2)  La  même  façon  de  grouper  se  retrouve  dans  la  Lettre  d'Euschc  à  Cni-pirn. 
Voici  le  passage  qui  nous  intéresse  :  (F.  11  r"  b)  [m-ft-f-  :  ^-STÇ  ••  o]''7'fcJ''ft  = 
flJ'^C*n  :  A'.*n  :  fl>f'/li'Vfl  :•:  OJ-nt  :  -S"??"  !  'r"^U9^(\  :  rt»''7r:«f.n  !  A-.'l'ft  :=••  <n-n 

1"  !  "/Afi  !  r'^ipii  !  fflA-^n  !  mf^-vn  :  «o-fit  s  /J-'nfl  !  r:''Vfcjpft  :  wvr.^'.n  : 

fl>-flt  î  ;^AÔ  !  lA-.'^f»  i  fflP-Wi'Vft  :•:  a»-nt  :  >i/*'t:   '  AAÂ  =  HHH.Wirtn»-  :  HYicn»  :  X 

rh^  I  [Z)a?is  ie  premier  {canon),  -4  ;]  Matthieu,  Marc.  Luc  et  Jean.  Dans  le  deuxième, 
.?  ;  Matthieu,  Marc  et  Luc.  Dans  le  Iruisième,  o  :  Matthieu,  Luc  et  Jean.  Dans  le 
quatrième,  3  :  Matthieu,  Marc  et  Jean.  Dans  le  cinquième,  2  :  Matthieu  et  Luc. 
Dans  le  sivième,  2  :  Matthieu  et  Marc.  Dans  le  septième,  2  :  .Matthieu  et  Jean. 
Dans  le  huitième,  2  :  .Marc  et  Luc.  Dans  le  neuvième  2  :  Luc  et  Jean.  Dans  le 
dixième,  chacun  d'entre  eux  (est  ijroupc),  comme  ils  ont  écrit. 


316 


REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


©"îlA  :  ^SA  ■  HH.Vai 

H-nhA.  •  '^'tP'A  1 

Hh-jnA  ••  «7C*A  I 

HAUr  î  A-,*A  : 

H-JAC  •  P-rh^A  1  HAr^A  •  j?.ACC  ■  alA(^A  •  jP.A-flh  ■  .*A  = 


A-J*A  s   *A-  ■•  ^f.(Dxt  ':' 

P-rh-JA  ■  .*A-  •  K  (F.  11  r   a)  g  : 


îlrflÇi  :   Ml 


1Ï  '•  QÏ  '  ^®S  1  flih<wi 


TRADUCTION 

(F.  10  v°  a  in  fine)  1.  Canon  premier  :  (F.  10  v"  b)  Matthieu, 
Marc,  Luc  et  Jean;  72  sections. 

2.  Canon  deuxième  :  Matthieu,  Marc  [et]  Luc;  102  sections. 

Canon  troisième  :  Matthieu,  Luc  et  Jean;  21  sections. 

Canon  quatrième  :  Matthieu,  Marc  et  Jean;  27  sections. 

Canon  cinquième  :  Matthieu  et  Luc;  83  sections. 

Canon  sixième  :  Matthieu  et  Marc;  48  sections. 

7.  Canon  septième  :  Matthieu  et  Jean;  7  sections. 

8.  Canon  huitième  :  Marc  et  Luc;  \3  sections. 

9.  Canon  neuvième  :  Luc  et  Jean;  20  sections. 

10.  Canon  dixième,  dans  lequel  chacun  d'entre  les  Évan- 
gélistes  (1)  est  séparé;  254  sections. 

(1)  M.  à  m.  :  prédicateurs. 


MÉLANGES.  317 

Matthieu  :  G2  sections. 

Marc  :  21  sections. 

Luc  :  72  sections. 

Jean  :  99  sections. 

Évangile  saint  que  Matthieu  a  rédigé  {l)  :  2700  versets. 

Évangile  saint  que  Marc  a  rédigé  :  1700  versets. 

Évangile  saint  que  Luc  a  rédigé  :  2800  versets. 

Évangile  saint  que  Jean  a  rédigé  :  (F.  11  r"  a)  2700  versets. 

Tous  les  versets,  additionnés  des  quatre  Évangiles  font  : 
9900.  Afin  que  vous  sachiez  le  nombre  des  versets  des  quatre 
Évangiles,  nous  avons  écrit  (cela)  pour  vous  par  la  grâce 
du  Seigneur. 

Quant  à  la  concordance  des  versets  des  quatre  Évangiles, 
{elle  comprend)  9149  (versets).  C'est  ainsi  que  concordent  les 
quatre  Évangiles. 

(La  figure)  d'homme  (désigne)  Matthieu. 

De  lion  Marc. 

De  taureau  Luc. 

D^ aigle  Jean  qui  vole  haut  et  proclame  haut  le  Verbe,  Fils 
du  Seigneur,  pour  les  siècles  des  siècles.  Amen. 

Bézancourt,  par  (iournay-en-Bray,  le  2  jiiillot  l\)['A. 

Sylvain  Grébaut. 


V 
EXHORTATIONS  AUX  ANACHORÈTES 

d'après  le  ms.  éthiopien  n°  3  de  M.  É.  Delornie. 

Le  manuscrit  éthiopien  n°  3  de  M.  É.  Delorme  contient 
(fol.  20  V"  b  à  foi.  22  r"  b)  un  fragment  ascétique  qui  mérite 
d'être  édité.  Ce  morceau  a  été  divisé  par  le  scribe  en  six  courtes 
sections  au  moyen  de  cliiffres.  Nous  l'intitulons  :  Exitortations 
aux  anachorètes. 


(1)  M.  à  m.  :  a  annoncé. 


318  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEx\. 

TEXTE 
(Scriptio  continua  dans  le  ms.) 
(F.  20  v°  b  in  fine)  diiao  .•  ^.q  :  aifllA^'  •  OUm'iéM  :  ^-^ 


ft  (F.  21  1°  a)  *nà  •  h-nhfi,  •  d^^-l'  :  fyWiïh  l 

i 


ic  •  (DK.r'i'i'ï.  :•:  rihnît  •  ii^:  ■  n^..*.^h  '  wh'jnA  ■  ^^'71 

<.h  :  (F.  21  1    b)  (Dhi^t  :  hliK-h  •'  miC  :  '^Ç^C  î  7A-t 
ao  :  h\\  '  hCrr  l  ©'>M/*'-l|-  '  œhCr'P  '  JK.'lJ&i*»-  ••  (4) 

(1)  K.  est  en  surcliarge. 

(2)  Id. 

(3)  ïiîP*  se  trouve  au  haut  du  fol.;  il  est  indiqué  par  un  signe  de  renvoi. 

(4)  jB  est  en  surcharge. 


MELANGES.  ;!1;) 

p.    .    4,^.p^  .  iDhr*i^'?'i    :    (4)    jB.a)JP/4>    :    Ù'(\h    '   iD'M'   •   > 

'feiw  :   fl>-ft'/'  :  (F.   21    v"  a)    An-  :  fl>?iî'"ll  :  y.Oi?:^  :  fliy.flH: 
.e:-  :  fll.ftl-  :  rt>A  :  flï^uJ&^ÎTl'n    :   /*'(:f'^  :  «'>/•  :  ïf-A"  :  .1'/. 

hn  :  H.e.^nr:  •  ma  •  rtnh  :  Ko» s'  •  j?.  î.  A  ■  hrit-à-  <• 


^  •  î»l^"'^n  :  n.Kh  •  J&Xi-  ■  7.H.  ■  '/•'J7/*'  ■  rii^crr  •  A^l 
rA  •  XH.  :  YU  '  X*<>A'>  ■  a):S"//.  :  An,y  •  f r/idd  •  aiy.mq: 
A-  '  -Iv'h^',-  •  (J    AW-A-  •  An?!  •  AHi^.^A,  •  Whbi^llAh  ■  A 

-in  :  î\A-lh  ■  Kr\>T6  '  Aïn.c  ■  ©ïhj  •  ^j^iP  =  i\h'yv  •  hi 
'V  ■  hoo  '.  hf^"}  (F.  21 V  b)  «/h  •  n'it  •  ^yyYi  • 

(1)  h.  est  en  surcharge. 

(2)  Ms.  :  ^n-z-f-ïi. 

(3)  Ms.  :  yan/,--^. 

(i)  m'Uf^'^'V'^  t  est  en  surcharge. 
(5)  Ç  est  en  surcharge. 


320  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 


'ill'l'  :  hooà  '■  :i'é.^C  '  A^fli'l-  î  fl)  (F.  22  1"  a)  Ç/^'rh  •  H 
ïxS*>^^  :  <w>^S"  •  ATi'M--  :  "/Ar  •  HfiiA^T.  •  Çm-V  •  flJ/i,^ 

»-^,  I  fljJi'wirt  :  -i^^.^».^  •  n-M  •  ^Aî^  •  on'^^&J^c  ■  nxA.i'  ■ 

'Kç4»ï-  ■  h"iC'Pr  J  flJi-VH^V-  ■  (3)  Aî»^  :  >^1  '  ;4)  K 

Oh   •   (Dhoo\\   :   (DAh^   :   iL'h'iXX  '-  ïxT'd'n  1  (DÏ\ài\  '  tÙxO^  : 

(1)  Suit  le  mot  HîtTrflA  :  qui  est  biffé. 
(~)  h.  est  en  surcliarge. 

(3)  ta  est  en  surcharge. 

(4)  Ici  et  plus  bas  (3  fois)  se  trouve  en  surcharge  un  ^  minuscule;  il  faut  le 
considérer  comme  un  signe  de  redoublement  du  ?  llnal,  analogue  au  chedda 
arabe  "  (-Vj^7  =  'V^'ïïl). 


MELANGES.  321 

A  :  ^r  (F.  22  r°  b)  ;\K  .•  ^'1-  i  ©j&dCn  !  0r/i^  :  Hh-JUA  : 

h  •   >T.A  •  Anh   :   Hh-jnA  :  MrYi^  •  ^    A-fl^  :  A.A.^'  :  nïxi 

nA  !  ^'^A'j  :  ^p  :  nfl>•A'^  •  /w^-i-  ;  H^t-jnA  ■  ''t-4'^:'n  =  à 
r-ifio,  '  'f-'ii^  ï  d'Mt  :  (D?;r"i^  i  Aw-A-  •  '^^4.^  \  ©aa. 

A-nK   ■  -t-t-th^  \  iD-V^V%'\?  '  Aïf-A-  '  oo'i'i  •  Wil-  •  "/A 


TRADUCTION 

F.  20  v"  b  in  fine)  Au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint- 
Esprit,  un  seul  Dieu. 

1 

[la  longanimité  du  seigneur]  (4). 

(F.  21  r"  a)  Écoute,  ô  homme,  une  (chose)  utile  pour  ton 
âme. 

Le  Seigneur,  ton  Créateur  miséricordieux,  n'a  pas  agi 
[envers  toi)  selon  ton  péché  et  ne  t'a  pas  rétribué  selon  ta 
malice.  Pour  lui,  il  f attend,  jusqu'à  ce  que  tu  te  repentes 
de  ta  malice  et  te  convertisses  vers  lui. 

(1)  f:  est  en  surcharge. 

(2)  Ms.  :  y-tiHih-. 

(3)  «f.  est  en  surcharge. 

(4)  Nous  avons  ajouté  les  titres  mis  entre  crochets. 

OHIENT   CHRÉTIEN.  21 


322  REVUE  m:  i/ûrient  chrétien. 


|le  support  des  injures.] 

Écoute;  que  je  te  parle,  à  créé! 

Ton  Créateur,  lui,  alors  qu'il  voit  tes  péchés  et  alors  qu'il 
connaît  ta  malice,  patiente,  comme  s'il  ne  voyait  pas  et  ne 
connaissait  pas.  Maintenant  donc,  6  homme,  pourquoi  ne 
supportes-tu  pas  V outrage  et  l'injure,  lorsque  tu  (les)  entends 
de  la  part  de  ton  prochain,  comme  le  Seigneur  te  supporte? 


[l'excellence  du  silence  et  de  la  solitude.] 

Écoute  donc. 

Quand  tu  te  trouveras  avec  les  hommes,  observe-toi  dans 
tous  tes  actes.  Lorsqu'ils  te  diront  des  paroles  soit  bonnes, 
soit  mauvaises,  toi,  de  ton  côté,  dis-leur  de  bonnes  {paroles); 
sinon,  tais-toi  (et)  ne  dis  rien.  Renferme  (tes)  paroles  (1) 
volontairement,  à  moins  qu'ils  ne  te  parlent.  (F.  21  r°  b)  S'ils 
te  forcent  à  parler,  parle  peu  (et)  bien;  ne  les  fais  pas 
écouter;  endure-les  selon  leur  faiblesse;  sinon,  tais- toi.  La 
patience  et  le  silence  valent  mieux  cjne  toutes  les  œuvres 
bonnes,  car  celui  qui  aime  le  silence  ne  sera  pas  transpercé 
par  les  flèches  de  l'Ennemi. 

Mais  si  tu  te  trouves  seul  dans  ta  solitude  (et)  dans  ta 
deineure,  tu  as  entrepris  une  chose  difficile  (et)  bonne. 
Bien  plus,  tu  ne  voudras  pas  te  joindre  et  demeurer  avec 
les  Iiomines  :  ni  petit,  ni  grand;  ni  ta  mère,  ni  ton  pè?^e;  ni 
ton  frère,  ni  tes  parents;  ni  ton  intime,  ni  ton  ami,  car 
tous  t'attraperont  par  la  parole.  De  la  parole  vient  la 
querelle;  de  la  querelle  s'élève  la  haine;  de  la  haine  naît 
l'indignation;  et  par  l'indignation  l'homme  tombe  dans  le 
péché,  le  châtiment  et  la  tentcUion.  Lorsqu'il  se  sera  mis  à 
nu,  {ayant  chassé  la  grâce),  il  prendra  la  vengeance  dans 
(F.  21  v°  a)  son  cœur;  puis,  il  tombera,  descendra  dans  le 

(I)  M.  à  m.  :  cache  la  parole.    ' 


MÉLANGES.  323 

Schéol  et  ne  trouvera  pas  le  pardon.  C'est  tout  cela  que  trou- 
vera celui  qui  demeure  avec  les  Iwnimes.  La  solitude  vaut 
mieux  que  tout. 

4 

[l'humilité  du  véritable  anachorète.] 

Écoute;  que  je  te  parle,  ô  bien-aimé! 

Lorsque  tu  entendras  une  parole  d'outrage,  d'injure^ 
d'oppression  et  de  violence  {\)  de  la  part  de  ton  prochain,  à 
ce  moment-là  supporte  et  tais-toi.  Après  avoir  tout  entendu, 
fais  comme  si  tu  n'avais  pas  entendu.  Si  tu  supportes,  au 
moment  où  tu  V  entendras,  une  parole  d'' outrage  et  une  injure, 
aussitôt  rindignation  diminuera  et  s'éteindra,  r/iumilité 
entrera  et  sera  abondante.  {Or)  la  perfection  de  tout  c'est 
l'humilité  pour  tout  homme  qui  voit  avec  ses  yeux.  Si  tu 
veux  être  {vraiment)  anachorète,  tais-toi  par  ta  bouche  de 
toute  parole  et  souvieîis-toi  du  jour  de  ta  sortie  du  monde. 
Lorsque  tu  te  tiens  debout  pour  la  prière,  ne  te  hâte  pas  de 
l'asseoir.  Sois  pauvre,  parce  que,  si  {ton  zèle)  t'a  rendu  fort 
(F.  21  v"  b)  sur  ce  {point),  tu  seras  sauvé. 


[la  recherche  du  monde  futur  par  l'effort  personnel.] 

Écoute;  que  je  te  parle,  ô  mon  frère! 

Que  celui  qui  aime  le  Seigneur  haïsse  toutes  les  choses  de 
la  terre!  Si  tu  recherches  les  choses  du  monde  futur  (2),  {tu 
les  obtiendras).  Mais  si  tu  aimes  celles  de  ce  monde,  tu 
n'obtiendras  celles  du  monde  futur  aucunement.  N'espère 
pas  qu'on  te  donnera  la  récompense  là-{haut),  si  tu  n'as  pas 
abandonné  tout  ici-{bas).  Diras-tu  dans  ton  cœur,  ô  mal- 
heureux :  «  En  ce  monde  je  me  réjouirai  avec  une  mère  et 
un  père,  avec  une  femme  et  des  enfants,  et  dans  le  monde 
futur  le  Seigneur  aura  pitié  de   moi  et  me  donnera  ma 

(1)  M.  à  in.  :  spolation. 

(2)  M.  à  m.  :  ultime. 


324  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

i^écompense  y>?  (1)  Diras-tu  ainsi,  ô  malheureux?  Le  Sei- 
gneur {te)  donnera-t-il  une  récompense  pour  le  labeur  d'un 
autre,  ou  bien  te  semble-t-it  que  c'est  toi-même  qui  entreras 
dans  le  labeur  dun  autre?  Il  n'en  va  pas  ainsi. 

6 

[la    répudiation   du    MONDE. J 

Écoute;  que  Je  te  parle,  ô  homme! 

Si  tu  aimes  le  royaume  des  deux,  ne  t'approche  pas  d'une 
fem^me.  Si  tu  aimes  la  vie  et  (F.  22  r°  a)  la  joie  qui  ne  pas- 
seront pas,  répudie  ce  monde  qui  passe  rapidement  et  ne 
dure  pas.  Mais  si  tu  veux  {demeurer)  en  ce  monde  et  {si)  tu 
aimes  une  femme  et  des  enfants,  un  père  et  une  mère,  sou- 
viens-toi de  la  mort  qui  te  séparera  d'eux  et  de  leur  joie  et 
ne  te  laissera  pas  demeurer  avec  eux. 

Seras-tu  perplexe,  ô  malheureux,  et  seras-tu  triste,  si 
{d'une  part)  tu  as  abandonné  ton  père  et  ta  mère  et  si  {d'au- 
tre part)  tu  es  sauvé  du  supplice  et,  en  outre,  si  ton  Créa- 
teur t'aime?  Seras-tu  perplexe,  ô  malheureux,  d'avoir  aban- 
donné (2)  la  joie  des  choses  de  la  terre,  de  ton  gré,  sans  qu'on 
fait  contraint  par  la  mort  {ou  au  contraire)  qu'on  t'ait 
empêché  (3)  de  demeurer  ici?  Mais  si  tu  l'as  abandonnée 
par  contrainte,  il  n'y  aura  pas  pour  toi  de  récompense. 

Pour  moi,  je  te  dis  et  je  te  conseille  :  Abandonne,  hais, 
répudie  ce  inonde  passager  et  recherche  le  saliUde  ton  âme. 
Avant  que  (F.  22  r°  b)  la  mort  vienne,  {avant  que)  le  soleil 
se  couche,  avant  que  la  lumière  s'obscurcisse,  avant  que  la 
langue  soit  attachée,  avant  que  l'âme  de  l'homme  sorte, 
avant  que  le  prince  (4)  de  la  nuit  ait  puissance,  avant  que  le 
corps  se  corrompe  dans  la  poussière,  avant  que  l'époque 
{finale)  approche,  sors  rapidement  de  ce  monde;  ne  tarde 
pas  d'aujourd'hui  à  demain.  Sois  anachorète  (5)  sur  terre  à 


(1)  Cette  dernière  phrase  est  mise  dans  le  texte  sous  forme  interrogative. 

(2)  M.  à  m.  :  si  lu  as  abandonné. 

(3)  51.  à  m.  :  qu'on  ne  Cait  pas  peignis. 
(1)  jM.  à  m.  :  l'homme. 

(b)  Le  mot  <(.Art.  veut  dire  aussi  :  élranyer,  pèlerin. 


.MKLAXGES.  SS.") 

cause  du  Seigneur;  supporte  tout  tourment,  tant  la  faim 
que  la  soif;  sois  opprimé  par  tous,  {mais)  toi-même  n'op- 
prime aucune  créature;  sois  triste  et  pleure;  soumets-toi  à 
tout  homme.  La  perfection  de  tout  cest  :  «  Répudie  ce 
monde.  » 

Bézancourl,  par  (iournay-eii-Rray,  lo  14  juin  1013. 

Sylvain  Grébaut. 


VI 

ENCORE    LES    PIERRES   TOMBALES    DU    MUSÉE    OUIMET. 

M.  Decourdemanche,  qui  avait  eu  occasion  de  s'intéresser  à 
ces  pierres  dès  avant  leur  entrée  au  Musée  Guimet,  nous  a 
adressé  quelques  compléments  très  intéressants  que  nous  résu- 
mons ici. 

Les  pierres  viennent  directement  des  environs  de  Samar- 
cande.  Après  avoir  été  calquées  ou  photographiées  in  situ  par 
les  soins  de  l'Académie  impériale  des  Sciences  de  Saint-Péters- 
bourg, elles  avaient  donc  été  portées  aux  environs  de  Samar- 
cande  d'où,  grâce  à  M.  E.  Ilindamian,  elles  sont  venues  à 
Paris. 

A  propos  des  langues  écrites  des  Nestoriens,  M.  Utah  li  kin 
sin,  lettré  chinois  fort  instruit,  dont  la  spécialité  était  la  paléo- 
graphie, disait  que  les  Nestoriens,  pour  rendre  le  pehlvi  plus 
lisible,  avaient  modifié  ou  différencié  les  lettres  de  son  alpha- 
bet, et  s'étaient  servis  de  cet  alphabet  ainsi  modifié  pour  leurs 
traductions  en  pehlvi,  telles  qu'on  en  rencontre  en  Chine.  11 
ajoutait  que  cette  modification  syriaque  de  l'alphabet  pehlvi 
avait  été  employée  par  les  scribes  des  chefs  mongols  et  mand- 
chous, pour  la  transcription  cryptographique  de  documents 
militaires  secrets  en  mongol,  qu'enfin  ce  même  alphabet  pehlvi 
modifié  avait  été  utilisé,  en  Corée,  par  les  mêmes  scribes,  pour 
écrire  la  langue  coréenne,  et  que  ledit  alphabet  constituait 
encore  actuellement  l'alphabet  coréen. 

Un  coup  d'œil  jeté  sur  l'alphabet  coréen,  donné  dans  l^h.  Ber- 


326  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

gev,  iM"ntre  que  toutes  les  voyelles  roréemi-'s  -ont  constituées 
par  (ii^s  modili  •atioiis  sy^téirutiques  de  «  i  »  pelilvi  <'t  que  l-'S 
consonnes  dérivent  dire-temeiit  de  celles  rlu  pehlvd,  de  même 
son  ou  de  son  très  voisin. 

P.  11  (p.  9  du  tirag^e  à  part).  A  propos  de  Manès  ou  Mani. 
Il  est  à  craindre  que  les  traducteurs  ne  fassent  quelquefois 
un  nom  propre  n  l'aide  d'un  nom  commun  : 

Le  mot  «  manous  »  veut  dire  en  twu  «  la  voix  ».  De  là 
l'expression  «  manous  »  employée  pour  «  l'auteur,  l'orateur,  le 
professeur,  le  maître  »  dans  des  phrases  en  turc  oriental 
comme  :  «  manous  didi  »  le  maître  a  dit.  Cette  phrase  se  trans- 
forme, en  ouïgour  et  en  osmanli,  avec  la  permutation  ordinaire, 
du  «  m  »  en  «  b  »  et  de  «  s  »  en  «  ch  »,  en  «  banouch  didi  »  le 
maître  (ou  :  l'auteur)  a  dit.  Il  n'y  a  pas  de  doute  possible, 
pour  un  turc,  sur  le  sens  de  pareilles  phrases,  mais  des  traduc- 
teurs pourraient  être  induits  à  écrire  «  Manès  a  dit  ». 

Chez  les  Turcs  d'ailleurs,  le  nom  même  de  Mani  ne  désigne 
pas  l'hérésiarque  Manès.  Pour  eux,  c'est  le  nom  d'un  peintre 
célèbre,  en  même  temps  grand  magicien,  qui  peignait  des 
aquarelles  de  grande  influence  talismanique.  Ils  paraissent  le 
considérer  comme  chinois. 

p.  15  (13  du  tirage  à  part).  En  turc,  le  mot  Bour-khan,  com- 
posé de  «  bour  »  néant  et  de  «  khan  »  grand  chef,  indique 
Çakia-mouni,  comme  l'a  dit  Marco  Polo,  parce  qu'il  est  le  chef 
du  néant  ou  de  l'ascétisme  (ou  du  Nirvana).  Ce  nom  est  égale- 
ment appliqué  à  des  supérieurs  de  communautés  bouddhiques. 
La  même  épithète  s'emploie  pour  dire  «  le  saint  homme», 
même  quand  il  s'agit  d'ascètes  non  bouddhiques. 

F*.  19  (17).  Le  mot  persan  «  Terim  »  veut  dire  brouillard, 
nuages.  De  ce  sens,  il  en  est  arrivé  à  vouloir  dire  c  gris  ».  Appli- 
qué à  un  cours  d'eau,  il  signifie  «  gris  ».  Le  nom  de  «  Termez  », 
ville  de  Tokharie,  veut  dire  grisâtre,  la  grisâtre.  Dans  la  clas- 
sification magique  des  couleurs,  le  gris  est  celle  de  la  perfec- 
tion, au  sens  aristotélique  qui  place  la  perfection  dans  le  degré 
moyen,  à  égale  distance  des  extrêmes,  entre  l'excès  et  le  man- 
que, entre  le  blanc  et  le  noir.  Par  suite,  «  Terim  »,  comme 
nom  propre,  veut  dire  parfait. 

P.  26  (24).  Le  nom  lousmid  paraît  devoir  se  lire  :  lasmin. 
Jasmin,  nom  très  commun. 


mélan(;es.  327 

P.  27  (2.")).  En  turc,  le  nom  du  lièvre  est  Tawchan. 

Meng-kou,  possesseur  de  perfection  (équivalant  au  Mcng- 
tseu  chinois),  est  le  nom  que  les  Mongols  se  donnent  à  eux- 
mêmes.  Tach  veut  bien  dire  «  piei-re  »  en  turc,  mais,  appliqué 
à  un  homme,  il  veut  dire  «  compagnon  ».  Ainsi  Qaren-dach 
«  frère  »  se  traduit  par  «  compagnon  du  ventre  »,  formé  de 
Qaren  «  ventre  »  et  de  «  Tach  »  compagnon. 

Entre  Mangou-Tach  et  Tach-Mengou,  il  y  a  une  nuance  : 
Mangou-Tach  veut  dire  :  «  celui  dont  le  compagnon  est  Man- 
gou  ».  Tach-Mengou  veut  dire  :  «  celui  qui  est  le  compagnon  de 
Mengou  ».  Mangou-Tach  est  le  patron  de  Mangou.  Tach-Mengou 
est  le  subordonné  de  Mengou. 

Aï -Mangou,  qui  s'écrit  Ak- Mangou,  veut  dire  «  le  noble 
Mangou  ».  Ak,  blanc,  est  la  couleur  qui  signifie  noble,  sans 
tache,  dans  le  répertoire  magique  des  couleurs. 

P.  29  (27).  Koutlouk  veut  dire  «  fortuné  »  et  «  fortune  ».  Awaz 
signifie»  voix  ».  Koutlouk-Awaz  signifieune  voix  fortunée;  celle 
dont  la  parole  jette  de  bons  sorts. 

Arslan  veut  dire  «  lion  »;  d'où  Koutlouk-Arslan  signifie  : 
«  lion  au  sort  lieureux  ». 

P.  31  (29).  Monnan,  «  bienfaiteur  »,  est  l'un  des  noms  de 
Dieu  dans  le  chapelet  musulman.  Chez  les  chrétiens  «  monnan  ». 
a  le  sens  de  Sauveur,  de  Jésus.  Monnan-Awaz  signifie  donc  : 
«  voix  du  Sauveur  ». 

IhicL,  au  lieu  de  Seboulan,  lire  Sébouk  ou  Sébôk,  car,  voir 
note  2,  Sibunz-Tigin  et  Sibunz-Tekin  correspondent  certaine- 
ment au  nom  du  père  de  Mahmoud  le  Ghaznevide  qui  était  Se- 
bouk-té'ghine  ou  Subuk-téghin  (le  prince  subtil).  Il  faut  donc 
voir  dans  les  deux  derniers  caractères  un  caf  final  syriaque. 
Sebek  signifie  «  subtil  ». 

P.  35  (33).  Tenga  a  le  sens  de  «  subtil,  fin  ».  Mais,  dans  la 
hiérarchie  mongole,  le  sens  est  devenu  :  greffier,  le  secn'taire 
du  (laroga;  celui  qui  écrit,  qui  donne  des  ordres.  Arslan-Tenga, 
avec  dérivation  au  sens  de  greffier,  d'écrivain,  veut  dire  :  le 
lion  qui  écrit,  qui  imprime  ses  giiffes. 

F.  Nau. 


328  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

VII 

LE    SYNAXAIRE    ÉTHIOPIEN    (1). 

Nous  résumons  un  article  de  M.  Guidi  paru  dans  The  Jour- 
nal of  theroij  al  Asiatic  Society  (i),  new  séries,  t.  XLIII  (1911), 
p.  739. 

La  Palestine  et  le  Sinaï,  qui  s'étaient  déjà  signalés  par  leur 
activité  hagiographique  sous  renipiregrec,  sont  encore  les  pro- 
vinces qui  ont  le  plus  contribué  à  traduire  ces  récits  grecs  en 
arabe.  Ces  traductions,  avec  d'autres  faites  sur  le  texte  copte 
des  Actes  égyptiens  des  apôtres  et  des  martyrs,  ont  été  les 
matières  premières  sur  lesquelles  a  travaillé  le  rédacteur  du 
synaxaire  arabe  rédigé  à  Tusage  de  l'Egypte.  11  semble  que  ce 
rédacteur  travaillait  à  la  fin  du  xiv®  siècle  ou  au  commence- 
ment du  xv^  L'arabe  a  dû  être  bientôt  traduit  en  éthiopien, 
probablement  dans  la  seconde  moitié  du  xv"  siècle,  d'autant 
que  le  ms.  d'Abbadie  n"  66,  contenant  le  plus  ancien  exem- 
plaire du  synaxaire  éthiopien  connu  jusqu'ici,  parait  se  rappor- 
ter à  cette  date.  C'est  le  seul  exemplaire  de  l'ancienne  rédac- 
tion, exempte  d'additions,  traduite  sur  la  version  arabe  de  Jean 
de  Buiios  et  de  Michel,  par  un  certain  Simon  l'égyptien,  prêtre 
et  moine  au  monastère  de  Saint-Antoine  (3). 

Le  traducteur  éthiopien  suit  d'assez  près  le  texte  des  manus- 


d)  Dans  les  églises  orientales,  le  synaxaire  contient,  pour  chaque  jour,  le 
résumé  de  la  vie  des  saints  fêtés  en  ce  jour.  11  semble  qu'on  lisait  d'abord 
aux  principales  ietes  des  histoires  développées  ou  des  homélies.  Le  niétaphrastc 
grec  a  compilé  en  somme  une  sorte  de  grand  synaxaire  en  douze  volumes 
comme  "celui  qu'on  trouve  encore  dans  l'église  russe.  Le  synaxaire  arménien 
contient  encore  des  homélies.  Cf.  Patrol.,  or.,  t.  V,  YI.  Mais  le  synaxaire  grec 
de  Constantinople  édité  par  le  R.  P.  Delehaye  ne  contient  plus  que  le  résumé, 
plus  ou  moins  sommaire,  des  légendes.  Il  en  est  de  même  du  synaxaire  copte- 
arabe  édité  par  M.  René  Basset  dans  la  Patrol.  or.,  t.  I  et  III  etc.,  et  du 
synaxaire  éthiopien  édité  par  M.  Guidi,  Patrol.,  or.,  t.  1,  VII,  IX  etc. 

(2)  Le  résumé  de  cet  article  a  paru  dans  Patrol.  or.,  t.  VII,  p.  455-456  (fin  du 
mois  de  llamlè). 

(3)  M.  Guidi  fait  remarquer,  que  beaucoup  de  versions  éthiopiennes  sont 
l'œuvre  d'étrangers  (par  exemple  les  Chroniques  d'Al-Maqin  et  de  Pierre  ibn 
Rahib  ont  été  traduites  par  un  arabe  du  Yémen).  Ceci  explique  qu'elles  aient 
dû  être  revues  et  corrigées  par  les  savants  indigènes  {mammeran). 


MÉLANGES.  329 

crits  arabes  conservés,  bien  qu'il  semble  avoir  traduit  une  ré- 
daction un  peu  difTérente.  Sa  traduction  est  littérale  (décalque) 
et  se  préoccupe  peu  de  l'élégance;  elle  ne  renferme  pas  les 
saints  particuliers  à  l'Abyssinie,  en  particulier  les  neuf  saints; 
aussi  elle  y  a  joui  d'assez  peu  de  faveur  et  tous  les  exemplaires 
de  cette*ancienne  traduction  ont  été  remplacés  par  des  copies 
de  la  rédaction  révisée  et  interpolée.  Tous  les  manuscrits  signa- 
lés (hors  Abb.  66)  reproduisent  donc  cette  dernière  recension. 

Au  xvi"  siècle,  les  luttes  avec  les  Jésuites  ont  galvanisé  le 
clergé  jacobite  indigène  et  c'est  probablement  à  ce  renouveau  de 
la  littérature  ecclésiastique  qu'il  faut  rapporter  la  seconde  rédac- 
tion du  synaxaire  éthiopien,  dont  les  plus  anciens  représentants 
sont  du  milieu  du  xvii"  siècle.  Nous  désignerons  l'ancienne 
rédaction  par  A  (son  seul  représentant  est  Abbadie  66)  et  la 
nouvelle  par  B  (tous  les  autres  manuscrits). 

B  est  basé  sur  A,  car  le  langage  est  le  même;  les  fautes  de  A 
sont  conservées  ou  sont  corrigées  par  des  conjectures  plus  ou 
moins  heureuses,  ce  qui  montre  que  le  réviseur  n'utilisait  pas 
le  texte  arabe  source  de  A. 

B  ne  travaillait  pas  sur  le  manuscrit  Abbadie  66,  car  celui-ci 
a  quelques  omissions  dues  à  l'homoiotéleutie  qui  sont  comblées 
dans  B.  Il  s'ensuit  que  Abb.  66  n'est  pas  l'autographe  du  pre- 
mier traducteur  Simon.  Ce  ms.  a  appartenu  à  l'église  Saint- 
Étienne  dans  l'île  de  Daga. 

B  corrige  les  fautes  de  grammaire,  remplace  les  expressions 
incorrectes  ou  vieillies  ;  certaines  corrections  sont  d'ailleurs 
injustifiées  et  ne  sont  dues  qu'à  une  méprise  du  réviseur.  Des 
citations  de  l'Écriture  sont  mises  d'accord  avec  la  version  reçue 
en  Ethiopie  dont  A  s'écartait  quelquefois.  Quelques  fêtes  sont 
transposées. 

B  ajoute  les  fêtes  des  saints  particuliers  à  l'Ethiopie  et,  à  la 
fin  de  chaque  vie,  des  Salam  qui  n'ont  pas  été  rédigés  pour  le 
synaxaire,  mais  qui  ont  été  pris  dans  des  collections  d'hymnes. 
Il  en  a  été  de  même  pour  les  miracles  de  la  Vierge  :  le  plus 
ancien  manuscrit  (Paris  62)  ne  renferme  pas  de  Salam,  tandis 
qu'on  les  trouve  dans  l'édition  de  M.  Budge  faite  d'après  un 
manuscrit  plus  récent.  II  faudrait  étudier  les  plus  anciens  ma- 
nuscrits qui  renferment  des  Salam  et  chercher  s'ils  dépendent 
du  synaxaire  ou  réciproquement. 


330  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

C'est  sans  doute  aux  environs  de  Gondar  que  la  rédaction  B 
a  été  faite.  Chaque  manuscrit  a  ses  additions  propres,  surtout 
le  manuscrit  x\bb.  163;  le  manuscrit  d'Oxford  en  présente  moins. 
Parfois  des  notices  ont  été  abrégées. 

Notons  pour  terminer  que  l'édition  donnée  par  M.  Guidi  dans 
la  PatroJogie  orientale  reproduit  le  manuscrit  Abb.  66  (A)  et 
ajoute  entre  crochets  les  additions  de  trois  autres  manuscrits. 
Ces  additions  représentent  en  somme  «  le  propre  de  l'église  d'E- 
thiopie »  inséré  dans  l'ancienne  traduction. 

'  F.  Nau. 


BIBLIOGRAPHIE 


F.  Nau,  Martyrologes  et  Ménologes  orientaux.  —  1.  Un  Marti/ro/nr/e  et 
douze  Ménologes  syriaques,  8°,  163  pages  —  II.  Les  Ménologes  des 
Évangéliaires  coptes-arabes,  8°,  80  pages  (fascicules  1  et  2  du  tome  X  de 
la  Patrologia  Oriental is  Graffîn-Nau),  Paris,  Firmin-Didot. 

I.   Un  Martyrologe  et  douze  Ménologes  syriaques. 

Une  contribution  de  tout  premier  ordre  vient  d'être  apportée  à  l'hagio- 
graphie orientale  par  les  remarquables  travaux  de  M.  F.  Nau. 

Voici  le  contenu  du  premier  ouvrage  :  «  I.  Une  réédition  du  célèbre 
martyrologe  du  iv®  siècle,  conservé  dans  un  manuscrit  de  l'an  411;  — 
II-V.  Quatre  ménologes  jacobites  qui  commencent  l'année  au  premier 
décembre  (édités  pour  la  première  fois);  —  VI.  Un  ménologe  jacobite 
d'Alep,  d'après  deux  manuscrits  écrits  dans  cette  ville  et  dont  l'un  est 
édité  ici  pour  la  première  fois;  —  VII-XIII.  Sept  ménologes  jacobites  com- 
mençant l'année  au  I'''  octobre,  d'après  dix  manuscrits  dont  neuf  sont 
édités  ici  pour  la  première  fois  »  (p.  4). 

Le  Martyrologe  du  IV  siècle  est  renfermé  «  dans  le  manuscrit  add.  12150, 
conservé  au  British  Muséum,  daté  de  novembre  411...  Son  importance 
vient  de  son  antiquité  et  de  ce  qu'il  a  utilisé  directement  l'une  des  prin- 
cipales sources  du  martyrologe  liiéronymien  ou  romain,  comme  M*''''  Du- 
chesne  l'a  très  bien  mis  en  relief.  Il  se  trouve  donc  que  cet  écrit  oriental 
n'a  pas  laissé  de  traces  directes  dans  les  calendriers  orientaux,  mais  se 
retrouve  presque  tout  entier  dans  les  martyrologes  occidentaux  »  (p.  7). 
Les  vicissitudes  historiques  que  cet  ancien  document  a  subies,  sont 
curieuses  :  «  Le  martyrologe  original,  écrit  en  grec,  peut  être  antérieur  à 
.360;  il  a  été  traduit  avec  assez  de  négligence  en  syriaque.  Un  copiste 
syrien  a  omis  la  fin  de  juin  et  le  commencement  de  juillet,  soit  parce  qu'il 
manquait  une  feuille  dans  le  manuscrit  qu'il  copiait,  soit  parce  qu'il  a 
tourné  deux  feuilles  par  inadvertance.  Un  auteur  syrien,  postérieur  à  362. 
a  remarqué  que  le  martyrologe  ne  renfermait  plus  de  mention  du  mois 
de  juillet,  il  a  donc  ajouté  ce  mois,  avant  le  mois  d'août,  avec  trois  men- 
tions aux  15,  19  et  30.  Il  a  ajouté  aussi  à  la  fin  une  liste  des  martyrs 
perses.  C'est  ce  travail  qui  nous  a  été  conservé  dans  une  copie  faite  à 
Edesse  en  novembre  411  »  (p.  8).  Quant  aux  sources  de  l'original  grec, 
on  les  retrouve,  en  partie  du  moins,  dans  certains  ouvrages  d'Eusèbe  sur 
les  martyrs.  «  En  somme  le  premier  Martyrologe,  composé  surtout  pour  la 


332  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

ville  de  Nicomédie  et  le  patriarcat  d'Antioche,  peut  avoir  été  un  simple 
classement  fait,  sinon  par  Eusèbe,  du  moins  par  un  clerc  de  Nicomédie, 
des  tables  des  matières  de  certains  ouvrages  d'Eusèbe.  Ce  premier 
ouvrage,  avant  d'être  traduit  en  syriarpie,  avait  déjà  reçu  diverses  addi- 
tions, par  exemple  :  Eusèbe  lui-même  au  ;50  mai  et  sans  doute  Arius  au 
six  juin'(juillet).  C'est  l'ouvrage  ainsi  interpolé  qui  a  passé  en  syriaque  sous 
une  forme  abrégée  et,  plus  complètement,  en  latin,  dans  le  martyrologe 
dit  de  saint  Jérôme  »  (p.  9).  M.  Nau  n'a  pas  voulu  se  servir  sans  contrôle 
des  éditions  de  Wright  et  des  Bollandistes,  mais  il  a  tenu  à  collationner  sa 
copie  sur  le  manuscrit  lui-même:  en  outre,  il  a  utilisé  excellemment  le 
martyrologe  hiéronymien,  qui  lui  a  donné  à  chaque  page  de  nombreuses 
notes;  il  a  consulté  aussi  avec  à-propos  le  synaxaire  de  Constantinople, 
éd.  Delehaye,  Acta  SS..  nov.  (propylaeum),  et  il  a  donné  comme  appoint 
personnel  «  l'explication  de  l'interversion  juin-juillet,  et  le  déchiffrement 
de  quelques  noms  du  dernier  feuillet,  à  la  suite  des  noms  des  diacres 
orientaux  »  (j).  10).  C'est  précisément  tout  cela  qui  constitue  la  grande 
valeur  de  l'édition  critique  qui  nous  occupe. 

Le  mot  ménologe  veut  dire  «  la  liste  des  saints  pour  chaque  jour  du 
mois.  Ce  mot  correspond  donc  à  calendrier  et  à  synaxaire,  mais  nous 
l'avons  préféré  parce  que  le  mot  calendrier  évoque  une  idée  de  comput, 
tandis  que  le  mot  synaxaire  aurait  fait  double  emploi  avec  d'autres  édi- 
tions de  la  Patrologie  Orientale  »  (p.  3).  M.  Nau  se  propose  d'éditer  tous 
les  ménologes  orientaux  qui  lui  «  paraîtront  intéressants  à  quelque  titre  » 
(p.  3).  Une  synthèse  générale,  en  effet,  ne  saurait  être  élaborée  avant  la 
publication  de  maints  documents,  tant  les  différences  entre  les  ménologes 
sont  nombreuses.  «  L'un  de  nos  manuscrits  {add.  14713)  portait  le  titre 
suivant  :  «  Index  des  fêtes  que  nous  célébrons  à  cette  époque  »  :  un  scribe 
postérieur  l'a  corrigé  en  «  Index  des  fêtes  que  nous  célébrons  en  ce  pays  »; 
les  deux  mentions  sont  en  réalité  aussi  exactes  l'une  que  l'autre  et  peu- 
vent être  juxtaposées  '.'en  dehors  de  quelques  grandes  fêtes,  chaque  scribe 
écrivait  la  liste  des  saints  que  l'on  fêtait  «  à  son  époque  et  dans  son  pays  »; 
c'est  d'ailleurs  là  ce  qui  donne  grand  intérêt  à  la  juxtaposition  de  ces 
courtes  monographies  »  (p.  3). 

Les  quatre  ménologes  jacohites  (II-V),  contenus  dans  les  mss.  du  British 
Muséum  :  add.  17134;  add.  14504:  add.  14519:  add.  14503,  «  ont  le  trait 
commun  de  commencer  l'année  au  mois  de  décembre  comme  le  martyro- 
loge qui  précède  :  ils  semblent  présenter  la  forme  la  plus  ancienne  du 
ménologe  jacobite  »  (p.  29).  Les  deux  ménologes  jacobites  d'Alep  (VI)  se 
trouvent  dans  deux  bréviaires  :  ms.  syr.  146  de  Paris  (A)  et  ms.  syr.  LXIX 
du  Vatican  (B).  Le  meilleur  mode  d'édition  a  été  adopté.  «  Nous  ne  mélan- 
geons pas  les  textes  syriaques.  Nous  donnons  A  dans  le  texte  et  B  aux 
variantes,  mais  dans  la  traduction,  nous  réunissons  les  deux  calendriers 
en  mettant  entre  crochets  ce  qui  est  propre  à  B  »  (p.  60).  Cette  méthode 
critique  a  inspiré  à  M.  Nau  «  quelques  remarques,  comme  spécimens  den 
résultats  auxquels  peut  conduire  une  étude  comparée  des  calendriers  » 
[Tp.  60).  La  deuxième  remarque  est  particulièrement  suggestive.  «  Aux  10 


BIBLIOGRAPHIE.  333 

et  11  aoiit,  nous  trouvons  :  Euloge  B,  ou  :  Euloge  le  lépreux  A,  ou  lîuloge, 
ascète  de  Scété,  qui  était  servi  par  un  lion  P  [=  martyrologe  de  Rabban 
Sliba,  édité  par  le  R.  P.  Peeters  dans  Anal.  Bail.,  t.  XXVII  (1908)].  Ces 
transformations  proviennent  de  la  ressemblance  de  \^H  (lépreux  ou  arien) 
avec  i^U  (léonin)  et  i..;;  (lion)  :  Euloge  d'Alexandrie  avait  assumé  la 
charge  de  soigner  un  lépreux  [u^n)  et  celui-ci  rendait  cette  charge  fort 
pénible,  car  il  lui  disait  entre  autres  choses  :  i  Tu  dois  être  un  grand 
pécheur,  tu  es  peut-être  même  un  voleur,  et  c'est  dans  l'espoir  dexpier 
tes  crimes  que  tu  me  soignes  ainsi.  »  Au  bout  de  quinze  ans,  Euloge  alla 
consulter  saint  Antoine  qui  lui  conseilla  la  patience.  Cf.  Histoire  Lau- 
siaque,  Migne,  Pair,  fat.,  LXXIV,  col.  372.  Le  traducteur  syriaque  a  écrit  : 
Belle  action  du  bienheureux  Euloge  qui  servait  cet  \j~>il  (lépreux  ou  arien) 
dont  le  corps  était  ulcéré,  d'où  par  abréviation  :  Euloge  le  lépreux  (m-î|) 
ou  :  l'homme  au  lion  (^^îl)  et  enfin  :  qui  était  servi  par  un  lion  {~*in*\n  un 
oC»-  )oo))  »  (p.  60-61).  Les  sept  ménologes  jacobites  (Vil  Xlll)  qui  com- 
mencent l'année  à  partir  du  premier  octobre/sont  renfermés  dans  les  mss. 
■du  British  Muséum  :  add.  17246  et  14708,  add.  14710,  add.  14713,  add.  17261, 
add.  17232,  et  dans  ceux  du  Vatican  :  Vat.  syr.  LX\'11I  et  Vat.  Borg.  siro 
1-24. 

La  table  alphabétique  des  matières,  loin  de  consister  en  un  simple  renvoi 
aux  pages,  contient  une  foule  d'indications  précieuses  et  devient  par  là 
un  très  utile  instrument  de  travail.  A  titre  d'exeniple  :  «  Babylas  évêque 
martyret  ses  trois  enfants,  25  janv...  — Mercredi  après  la  Quasimodo...  — 
23  janv...  S.  C.  [=  Synaxaire  de  Constantinople]  419  (24  janv.)  porte 
Babylas  d'Antioche,  martyr  en  Sicile  avec  ses  deux  disciples  Agapius  et 
Timothée.  —  Ibid.  11-12  (4  janv.),  on  distingue  Babylas  patr.  d'Antioche 
et  ses  disciples  de  Babylas,  chef  d'école  à  Nicomédie  et  ses  84  disciples. 
Grégoire  de  Tours  [Hist.  franc,  I,  30)  écrit  Urbanus,  Prilida,  Epolon.  P 
[=  martyrologe  de  Rabban  Sliba,  éd.  Peeters],  173,  écrit  Barbadus,  Apol- 
lonius, Urbanus  »  (p.  137).  Elle  est  suivie  d'un  Onomasticon  syriaque,  où 
sont  relevés  «  tous  les  noms  propres  avec  indication  de  tous  les  endroits 
où  ils  figurent  dans  le  fascicule  »  (p.  153).  On  voit  le  soin  extrême 
apporté  par  l'auteur  aux  moindres  détails,  et  on  apprécie  fort  le  service 
rendu  aux  orientalistes,  pour  qui  la  question  de  la  morphologie  des 
noms  propres  est  particulièrement  épineuse.    " 

II.  Les  Ménologes  des  Evangéliaires  coptes-arabes. 

Les  ménologes  tant  grecs  que  coptes-arabes  font  partie  des  evangé- 
liaires. «  Les  evangéliaires  grecs  se  terminent  souvent  par  l'indication  des 
leçons  qui  doivent  être  lues  les  dimanches  et  les  jours  remarquables  de 
l'année,  ainsi  qu'aux  jours  de  fêtes  de  certains  saints.  L'ensemble  de  ces 
indications  se  nomme  synaxaire,  et  les  indications  relatives  seulement 
aux  fêtes  des  saints  se  nomment  ménologe...  Les  plus  anciens  ménologes 
grecs  (ix*"  au  x<^  siècle)  renferment  moins  de  saints  que  les  plus  récents. 


334  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

mais  tous  ne  portent  que  les  saints  auxquels  sont  affectées  des  leçons  d'É- 
vangile, comme  nous  l'avons  lu  dans  le  titre.  Dans  les  plus  anciens  ma- 
nuscrits il  y  a  peu  de  saints;  dans  de  plus  récents  on  trouve  des  saints 
pour  chaque  jour,  et  tous  ont  leurs  leçons  propres...  Chez  les  Coptes,  qui 
sont  les  héritiers  directs  de  l'église  grecque  d'Alexandrie,  nous  trouvons 
le  même,  usage.  A  la  fin  des  évangéliaires,  les  copistes  ont  mis  bien  sou- 
vent un  synaxaire  et  un  ménologe.  Le  ménologe  diffère  de  celui  des 
manuscrits  grecs  en  ce  qu'il  donne,  dans  les  plus  anciens  manuscrits^ 
deux  listes  de  saints,  la  première  comprenant  les  noms  des  saints  aux 
fêtes  desquels  on  lit  des  leçons  et  la  seconde  des  noms  de  saints  sans 
aucune  indication  de  leçons.  C'est  cette  seconde  listç  qui  manque  dans 
les  anciens  manuscrits  grecs.  Il  semble  donc  que  l'église  d'Alexandrie 
avait  un  calendrier  qui  portait  des  saints  pour  presque  chaque  jour,  mais 
que  chaque  église  choisissait  un  certain  nombre  de  ces  saints  auxquels 
elle  attribuait  des  leçons  et'  qu'elle  mettait  en  tête,  puis,  à  la  suite,  elle 
écrivait  les  seuls  noms  des  autres  saints  »  (p.  167-168). 

M.  Nau  a  édité  et  traduit  «  le  ménologe  de  l'évangéliaire  copte  de  l'Ins- 
titut catholique  de  Paris  (A),  en  conservant  la  dispo.^ition  des  saints  en 
deux  listes  pour  chaque  mois  »  (p.  109).  Ce  manuscrit  a  été  «  écrit  en 
1250,  donné  en  1750  à  l'église  de  Saint-Mercure  au  Caire,  acheté  par 
Ms''  d'HuIst,  recteur  de  l'Institut  catholique  de  Paris,  à  M.  Amélineau  » 
(p.  109,  n.  1).  Les  autres  matériaux  utilisés  sont  nombreux  :  évangéliaire 
Or.  425  du  British  Muséum,  écrit  en  1307  (L);  édition  Selden  du  ms.  Ar.  24 
d'Oxford  (B);  évangéliaire  Ar.  24  d'Oxford,  daté  de  1285  (M);  édition  Sel- 
den du  calendrier  d'Al-Qalqaschandi  (C)  ;  corrections  apportées  par  Ludoif 
aux  éditions  Selden  (Lud.);  évangéliaire  Ar.  51  de  Paris  (D)  («  une  partie 
du  manuscrit  a  été  écrite  en  1413  et  semble  avoir  été  copiée  sur  un  exem- 
plaire daté  de  1321  »,  p.  173);  évangéliaire  arabe  n°  15  du  Vatican,  écrit 
en  1334  (E);  psautier  Barberini  n"  2  du  Vatican  (F);  évangéliaire  Or.  3382 
du  British  Muséum  (G);  évangéliaire  Ar.  chrétien  1  de  la  Bibliothèque 
Victor-Emmanuel,  écrit  en  1343  (H);  calendrier  du  ms.  Arund,  Or.  20  du 
British  Muséum,  daté  de  1280;  calendrier  du  ms.  Hunt.  240  de  la  Bod- 
léienne  d'Oxford;  évangéliaire  Or.  1316  du  British  Muséum,  écrit  en  1663. 

C'est  au  moyen  de  documents  aussi  variés  que  M.  Nau  a  fait  connaître 
les  «  trois  stades  du  calendrier  de  l'église  d'Alexandrie  :  1°  Le  calendrier 
primitif  est  divisé  en  deux  séries;  les  saints,  plus  ou  moins  nombreux, 
d'une  série  ont  seuls  des  leçons  d'évangile  et,  sans  doute,  des  offices... 
2°  Le  nombre  des  leçons  tend  à  s'accroître  et  tous  les  saints  du  calendrier 
primitif,  avec  quelques  additions  et  quelques  modifications,  finissent  par 
en  être  pourvus.  .  3°  Une  liste  particulière  a  été,  ou  trouvée  telle  quelle 
par  Michel,  évêque  d'Atrib  et  Malig,  au  commencement  du  xv«  siècle,  ou 
constituée  par  lui  d'après  des  listes  antérieures  et  différentes;  cf.  P.O.,  III, 
302-303.  Michel  a  rédigé  ensuite  des  légendes  pour  chacun  des  saints  de 
cette  liste,  comme  cela  avait  été  fait  longtemps  auparavant  dans  l'église 
grecque,  et  il  est  naturel  que  cette  liste,  choisie  ou  formée  par  Michel,  ait 
tendu  à  prévaloir  »  (p.  181). 

En  face  de  ces  ménologes,  sujets  à  plusieurs  causes  d'erreur,  par  ex.  ; 


BIBLIOORAPHIK.  335 

dates  et  noms  mal  placés,  permutations  de  noms,  épithètes  ajoutées  au 
hasard,  la  tâche  du  savant  est  double  :  les  vérifier  minutieusement  dans 
leurs  détails,  en  les  contrôlant  «  à  l'aide  des  données  historiques,  homi- 
liaires  et  liturgiques  parallèles  »  (p.  183),  et  les  éditer  pour  la  plupart.  «  Les 
sources  se  complètent  et  se  rectifient  les  unes  les  autres,  il  est  donc 
important  d'en  vulgariser  le  plus  grand  nombre  possible  avant  de  rédiger 
un  calendrier  définitif  »  (p.  185).  Et  ce  n'est  pas  chose  facile  que  de  faire 
(le  telles  éditions  :  on  connaît  les  fautes  de  l'œuvre  de  Selden,  celles  de 
Renaudot  lui-même,  son  acerbe  censeur,  et  de  Ludolf.  «  Les  noms  arabes 
sont  de  perpétuelles  énigmes...;  le  seul  moyen  de  ne  pas  commettre  de 
fautes  est  de  renoncer  à  toute  activité  littéraire  »  (p.  172). 

Les  trois  appendices  comprennent  l'édition  du  ménologe  du  ms.  arabe 
n"  15  du  Vatican  (E);  l'édition  du  fragment  du  ménologe,  conservé  dans 
le  ms.  Barberini  n"  2,  avec  la  curieuse  histoire  de  ce  manuscrit;  la  tra- 
duction du  ménologe  du  ms.  arabe  chrétien  n"  1  de  la  Bibliothèque  Vic- 
tor-Emmanuel, travaux  faits  avec  la  collaboration  de  M.  Eug.  Tisserant, 
dont  on  sait  la  haute  compétence  en  tout  ce  qui  concerne  la  paléographie 
orientale. 

Deux  remarques  :  p.  82, 1.  5  :  «  [Les  saintes  martyres  Thècle  et  Mougi  --].» 
La  note  22  dit  :  «  On  peut  songer  aux  martyrs  perses  Thècle,  Marie, 
Marthe,  Emmi;  Bedjan,  11,308:  S.  C.  [=  Synaxaire  de  Constantinople] 
740  (au  9  juin),  mais  le  second  nom  reste  obscur.  »  Ce  nom  est  exacte- 
ment transcrit  par  l'éthiopien  o»-'i.  Mougi  au  25  Hamlê.  «  En  ce  jour 
aussi,  furent  inartyriséex  les  saintes  martyres  Takla  (Thècle)  [;I'M\]  et 
Mugi,  de  la  ville  de  Qarâqus  [^^'fcn  ;  Amélineau,  Géogr.  de  l'Éggple,  178, 
donne  |j*«'|/)  mais  le  ms.  Vat.  a,  comme  l'éth.,  ^j^\j3],  du  district 
Bahirà  [Orh.^;  P  :  Qayrâqîs;  0,  A  :  Qarâyqus]  près  de  la  ville  d'Alexan- 
drie. Ces  saintes  avaient  été  élevées...  à  Qarâqus...  [Le  magistrat  à 
Alexandrie]  trancha  la  tète  de  sainte  Mugi  avec  une  épée...  11  envoya 
sainte  Thècle  dans  la  ville  de  Demutu  [.Ç:<"»'rti';  cf.  Amélineau,  Géogr. 
de  l'Egypte,  120.  (Le  ms.  Vat.  a  Uio^v))];  elle  y  fut  martyrisée.  »  /-•.  0., 
t.  VIII,  f.  3,  Le  Sgna.raire  élhiopien  {Mois  de  Ilamlè)  i)ar  I.  Guidi,  p.  413- 
414.  Ces  détails  jetteront-ils  quelque  lumière  sur  sainte  Mougi?  —  p.  228  : 
«  Le  l'ETrr  Mdis.  —  1.  Pacôme,  et  Sérapion,  et  Tite,  apôtre.  —  3.  Adrien 
(^ylj.Jjl),  Anatolie  (i..llsL<t)  son  épouse,  martyrs,  et  Raphaël  l'ange. 
—  4.  Raphaël  l'ange,  suivant  l'opinion  des  Alexandrins  »  (Bibl.  Victor- 
Emmanuel,  ms.  arabe-chrétien  n°  1  ;  ménologe  non  utili.sé  jusqu'ici).  Or, 
dans  le  mois  de  Pàguemèn  (synaxaire  éthiopien)  qui  correspond  au  petit 
mois,  on  trouve  au  h'"'  mémoire  de  Pacôme  et  de  Sérapion;  au  2  vie  de 
Tite,  apôtre;  au  3  un  récit  sur  saint  Adrien  (hKC^fli)  et  sur  sainte  Nathalie 
(h'VmA^),  très  différent  d'un  récit  sur  les  mêmes  saints  du  25  Nahasê; 
toujours  au  3,  long  récit  sur  l'archange  Raphaël,  à  propos  de  la  dédicace 
d'une  église  sous  son  vocable  à  Alexandrie  et  d'un  miracle  qu'il  accomplit. 
Il  est  aisé  de  constater  l'analogie  des  deux  documents  arabe  et  éthiopien 
pour  leur  contenu. 


336  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

En  résumé,  la  quantité  des  matériaux  employés,  l'art  avec  lequel  ils 
ont  été  utilisés,  la  coordination  et  la  comparaison  des  textes,  l'importance 
du  but  poursuivi  :  établissement,  après  synthèse  générale,  d'un  calen- 
drier définitif,  la  richesse  de  la  documentation,  le  nombre  et  le  choix  des 
annotations,  la  valeur  de  l'onomastique,  l'excellence  des  tables,  le  soin 
donné  aux  détails  les  plus  minimes,  classent  ce  travail  parmi  les  meilleures 
études  d'hagiographie  orientale. 

Sylvain  Grébaut. 


Le  Directeur-Gérant 
F.  Charmetant. 


Typographie  Firmin-Didot  et  C'«.  —  Paris. 


Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  H. 
DuVAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 

sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D""  C.  \Vessely,7  fr.  90.  — III.  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M^''  Addaï  Sciier,  avec  le  concours  de  J.  Périeh, 
fasc.  I,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  M.\R 
B.AEH.ADBESABBA  'Arbava,  évêque  deHahvan  (syriaque  et  français),  par  M"'' Addaï 
Scher,  5  fr.  50.  —  V.  Histoire  de  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Naît  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
byAthanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  ihe  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 

Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
ToM3  V,  808  pages.  Prix  net  :  48  fr. 

I.  History  of  the  Patriarchs  of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe 
et  anglais)  CAgathon  toMichael  I),  par  B.  Evetts,  12  fr.  85.  —  II.  Histoire  Nes- 
torienne, 1,2  (arabe  et  français),  par  A.  Sceier  et  P.  Dm,  7  fr.  GO.  —  III.  Le 
Synaxaire  arménien  de  Ter  Israël.  1.  Le  mois  de  Navasard  (arménien 
et  français),  par  G.  Bayan,  I2fr.60.  —  IV.  Chronique  de  Mahboub  ('Âyâ-to;), 
I,  I  (arabe  et  français),  par  A.Vasiliev,8  fr.  10.  —  V'.  Les  Légendes  syria- 
ques d'Aaron  de  Saroug,  de  Maxime  et  Domèce,  d'Abraham,  maître  de 
Barsoma,  et  de  l'empereur  Maurice  (syriaqu'e  et  français),  par  F.  Nau  ;  les 
Miracles  de  saint  Ptolémée  (arabe  et  français),  par  L.  Leroy,  6  fr.  00. 

Ce  volume  a  coûté  .30  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VI,  710  pages.  Prix  net  :  42  fr. 

I.  —  The  Hymnsof  Sevçrus  of  Antioch  and  others  in  the  syriac  version 
of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa  (syriaque  et  anglais), 
par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  10  fr.  70.  —  II.  Le  Synaxaire  arménien  de  Ter 
Israël.  II.  Mois  de  Hori  (arménien  et  français),  par  le  D"'  G.  Bayan. 
Prix  :  10  fr.  45.  —  111.  Le  Livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre 
(/ïn)  (éthiopien  et  français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr.  45.  —  IV.  L'Histoire 
des  conciles  de  Sévère  ibn  al-Moqaffa' (arabe,  éthiopien  et  français),  par 
L.  Leroy  et  S.  Grébaut.  Prix  :  10  fr.  45.  —  V.  Vie  d'Alexandre  l'Àcémète 
(grec  et  latin),  par-E.  de  Stoop.  Prix  :  3  fr.  95. 

Ce  volume  a  coûté  26  fr.  55  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

TO.ME  VII,  804  pages.  Prix  net  :  47  fr.  85. 

I.  Traitçs  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène  sur  les  martyrs,  le 
vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi  à  réciter  par  les 
évêques  avant  l'ordination  (syriaque  et  français),  par  M^r  Addaï  Scher.  Prix  : 
5  fr.  50.  —  II.  Histoire  Nestorienne,  11,  1  (arabe  et  français),  par  M^""  Addaï 
Scher.  Prix  ;  6  fr.  65.  —  III.  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois  de 
Ham^é  (éthiopien  et  français),  par  1.  Guidi.  Prix  :  15  fr.  —  IV.  Histoire 
universelle  de  Mahboub  ('Aydt7:toç)  le  Grée,  fils  de  Constantin,  évêque 
de  Menbidj  (x^  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  Vasiliev. 
professeur  à  l'Université  de  Dorpat  (K)pbeBi>).  Seconde  partie  (1).  Prix  : 
8  fr.  10.  —  V.  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  {fin)  (syriaque  et  an- 
glais), par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  12  fr.  60. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  15  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


Tome  VIII,  782  pages.  Prix  net  :  46  fr.  65. 

I.  Jean;Rufus,  évêque  de  Maïouma,  Plérophories  (syriaque,  grec  et  fran- 
çais), par  F.  Nau.  Prix  :  12  fr.  35.  —  II.  Les  Homélies  de  Sévère  d'An- 
tioche,  Homélies  LVIII  à  LXIX  (syriaque  et  français),  par  M.  Brière.  Prix  : 
II  fr.  20.  —  III.  Histoire  universelle  de  Mahboub  (arabe  et  français),  II, 
2,  par  A.  Vasiliev.  Prix  :  9  fr.  30.  —  IV.  La  version  arabe  des  127 
canons  apostoliques  (arabe  et  français),  par  J.  Péhier  et  A.  Pérfer.  Prix  : 
9  fr.  50.  —  V.  La  Didascalie  de  Jacob,  première  assemblée  (grec),  par 
F.  Nau.  Prix  :  4  fr.  30. 

Tome  IX,  678  pages   Prix  net  :  40  fr.  45. 

I.  —Le  Livre  d'Esther  (éthiopien  et  français),  par  E.  Pereira.  Prix  :  3  fr.  35. 
—  II.  Les  Acta  Pilati  (copte  et  français),  par  E.  Revillout.  Prix  :  5  fr.  — 
III.  Le  Testament  en  Galilée  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  (éthiopien 
et  français),  par  L.  Guerrier  et  S.  Grébaut.  Prix  :  5  fr.  70.  —  IV.  Le  Syna- 
xaire  éthiopien.  Les  mois  de  Nahasê  et  de  Pâguemên  (éthiopien  et  fran- 
çais), par  L  GuiDi  et  S.  Grébaut.  Prix  :  15  fr.  —  V.  La  seconde  partie  de 
l'histoire  de  Barhadbesabba  'Arbaya,  et  une  controverse  de  Théodore 
de  Mopsueste  contre  les  Macédoniens  (syriaque  et  français),  par  F.  Nau. 
Prix  :  11  fr.  40. 

Tome  X.  ^  Fasc.  1.  —  Un  martyrologe  et  douze  ménologes  syriaques, 
édités  et  traduits  par  F.  Nau.  Prix  :  9  fr.  75;  franco,  10  fr.  50. 

Fasc.  2.  —  Les  ménologes  des  évangéliaires  coptes-arabes,  édités  et 
traduits  par  F.  Nau.' Prix  :  4  fr.  75;  franco,  5  fr.  10. 

VONT  PARAITRE  : 

Tome  X.  — Fasc.  3.  —  Le  calendrier  d'Abou'l-Barakat,  texte  arabe,  édité  et 
traduit  en  français  par  E.  Tisserant.  Prix  :  2  fr.  65;  franco,  2  fr.  90. 

Fasc.  4.  -  Al-Beirouni;  Al-Maqrizi;  Ibn  al-Qola'i.  Les  fêtes  des 
Melkites;  des  Coptes;  des  Maronites.  Textes  arabes  édités  et  traduits  par 
Robert  Griveau. 

Fase.  5.  —  History  ofthe  patriarchs  of  the  coptic  church  of  Alexan- 
dria  (sut le),  texte  arabe,  traduction  anglaise  par  B._  Evetts.  Prix  :  Il  fr.  65; 
franco,  12  fr.  40. 

Fasc.  6.  —  Les  lettres  d'Ammon,  texte  syriaque  édité  et  traduit  en  latin 
par  M.  Kmosko;  textes  grecs  édités  et  traduits  par  F.  Nau. 


Patrologia  syriaca,  accurante  R.  Grafflv,  texte  .syriaque  vocalisé  et  traduction 
latine  sur  colonnes  parallèles,  grand  in-8°,  format  de  Migne. 

ONT  PARU  : 

Tome  I.  — Aphraate,  Dem.  1-XXIl,  édition  et  traduction  par  I.  Pàrisot.  .  .     30  fr. 

Tome  II.  — Apliraate,  Dem.  XXI 11  (1.  Parisot);  Bardesane,  Liljer  legum  regio- 
num  (F.  Nau);  Simeon  bar  Sabbke,  J/ar///rmm.  Hymni;  Liber  Apocalypseos  8a- 
ruch,  fîlii  Neriae ;    Teslamentuni  Adae  (M.    Kmosko);  Apotetesmata  Apollonii 

Tyanensis  (  F.  Nau) , 30  fr. 

Chaque  ouvrage  est  suivi  du  lexique  de  tous  les  mots  syriaques  emploj'^és. 

CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


Voyages  à  itinéraires  facultatifs,  de  France  aux  Échelles  du  Levant  (ou  vice  versa) 

Des  cai-nels  de  voyages  à  iliaéraire^  facultatifs  de  l"',  2"  et  .'î"  (Classes  et  de  300  kilomètres  de 
parcours  minimum  par  voie  ferrée  sont  délivrés,  toute  l'année,  par  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  pour 
effectuer  des  parcours  sur  le  réseau  P.-L.-M.^  ainsi  que  sur  les  lignes  postales  de  Marseille  aux 
Echelles  du  Levant  desservies  par  les  Messageries  Maritimes  (Alexandrie,  Jaffa,  Beyrouth,  Constan- 
tinople,  Le  l'irée,  Sniyrue).  L'itinéraire  de  ces  voyages,  établi  au  gré  du  voyageur,  doit  passer,  à 
l'aller  çt  au  retour,  par  .Marseille.—  Lescarnets  (individuels  ou  collectifs)  sont  valables  120  jours. 
—  Arrêts  facultatifs. —  Faire  la  demande  du  carnets  jours  avant  le  di'nart. 

fYI'nr.ilU'IlIP,    FIliMIN-DIDIiT    ET    c'".    —   PAItlS. 


REVUE 


DE 


L'ORIENTJ]HRÉTlEN 

DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  VIII   (XVIII).  —   1913.  —  N»  4 

Dirigée  par  R.  GRAFFIN  et  F.  NAU 


SOMMAIRE 


PARIS 

BUREAUX 
DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

RUE    DU    BEGARD,    20 


Pages. 

I.  —  M.  Chaîne.  —  Répertoire  des  Salamet  Malke'e  contenus  dans 

les  manuscrits  éthiopiens  des  bibliothèques  d'Europe  (fin).  ■        :]'M 

II.  —  J.  Babakhan.  —  Essai  de  vulgarisation  des  Homélies  mé- 

triques de  Jacques  de  Saroug  (suite) 348 

m.     — F.  Nau.  — Documents  trouvés  en  Asie  centrale.  La  mission 

russe :;7.") 

IV.  —  Résumé  de  monographies  syriaques  :  Barsauma;  Abraham  de 

la  Haute-Montagne;  Siméon  de  Kefar  'Abdin  ;  Yaret l'Alexan- 
drin: Jacques  le  reclus;  Romanus;  Talia;  Asia;  Pantaléon; 
Candida  (suite) :;79 

V.  —  Ij.  Delaporte.  —  Catalogue  sommaire  des  manuscrits  coptes 

de  la  Bibliothèque  Nationale  (suite) iîlKt 

\L      —  Fred.  C.  Conybeare  and  Olivier  Wardrop.  —  The  georgian 

version  of  the  Lilurgy  of  St-James :',96 

VIL     —  L.  Delaporte.  —  Quelques  textes  coptes  de  la  Bibliothèque 

Nationale  de  Paris  sur  les  XXIV  vieillards  de  l'Apocalypse.  411 

VIII.  —  Mélanges  éthiopiens,  par  S.  Grèbaut:  1.  Noms  des  femmes  et 
enfants  des  fils  de  Jacob.  —  IL  Les  miracles  du  saint  enfant 
Cyriaque.  —  III.  Sentences  ascétiques.  —  IV  La  mauvaise 
passion  de  l'avarice  selon  Evagrius.  —  V.  Recommandations 
aux  évêques   et  aux  prêtres    —  VI.  Le  sixième  jour  de 

l'Hexaméron  d'Epiphane  de   Chypre 417 

X.  —  Bibliographie.  —  Félix  Haase.  Literarkritische  Untersuchun- 
gen  zur  orientalisch-Apocryphen  Evangelienliteratur 
(S.  Grébaut).  —  N.  Pfeiffer,  Die  ungarische  Dominikaner- 
provinz  [S.  Grébaut).  —  Dom  Paul  Renaudin,  Questions  re- 
ligieuses orientales  (F.  Nau).  —  0.  Tafrali,  Mélanges  d'ar- 
chéologie et  d'épigraphie  byzantines  {F.  i\'au} 442 

Courtes  notices.  —  W.  E.  Crum,  Theological  Texts  from 
Coptic  Papyri.  —  0.  von  Lemm,  Bruchstiicke  koptischer 
Martyrerakten,  —  Dom  A.  Wilmart  et  E.  Tisserant, 
Fragments  grecs  et  latins  de  l'évangile  de  Barthélémy.  — 
^  M.  CtfAiNE,  Catalogue  des  manuscrits  éthiopiens  de  la  collec- 
tion Mondon-Vidailhet.  —  Louis  Pirot,  L'œuvre  exégétique 
de  Théodore  de  Mopsueste.  —  N.  Banescu,  Deux  poètes  byzan- 
tins inédits  du  xiii®  siècle.  —  G.  Leidinger  et  E.  Gratzl, 
Miniaturen  aus  Handschriften  in  Miinchen.  —  F  Nau,  La 
version  syriaque  del'Octateuque  de  Clément.  —  S.  Grébaut, 
Le  Qalémentos,  livres  I  et  II "^      445 


LIBRAIRIE 
A.    PICARD    ET    FILS 

RUE   BONAPARTE,    82 


OTTO    HARRASSO'WITZ,     LEIPZIG 
Uecueil  trimestriel.  —  Prix  de  l'abDiinement  :  t-2  fr   —  Étranger  :  14 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 
à  M.   le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 

A    LA    I.IBRAIRIJ1:    l?ICARr> 

RUE   BONAPARTE,   82,    PARIS. 

Il  sera   rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra   un 
exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel)  paraît 
en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant  chaque 
année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-S". 

Prix  de  l'abonnement  :   12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


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F^atroloffia  orientalis 

Tome  1.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Mighe),  xii  et  706  pages.  Prix  :  43  fr. 

1.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruchon  et  1.  Gumt,  6  fr.  50.  —  il  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Goptic  Chureh  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien,  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  1.  Gumi,  11  fr.  20. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  II,  600  pages.  Prix  :  41  fr. 

Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M. -A.  Kugener,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtres  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D""  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de   Sévère  par  Jean,   supérieur    du    monastère    de   Beith-Aphthonia, 

suivie  d'un  recueil  de  fragments,  historiques  .syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kugener,  II  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  J.,  BoIIandiste,  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  38  fr.  60. 

1.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta,  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  rUrient  (vi"'-vii'=  siècles),  suivies  du  traité  d'Ahoudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  (Je  Sa'ïd 
IbnBatriq  (Eutychius),  par  Sévère  ibn  al-Moqaffa',évéque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),  par  P.  Chébi.i,  archevêque  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  [suite):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grebaut.  Prix  :  %  fr. 

Ce  volume  a  coûté  sealement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


RÉPERTOIRE  DES  SALAM  ET  MALKE'E 

CONTENUS    DANS    LES    MANUSCRITS    ÉTHIOPIENS 
DES    BIBLIOTHÈQUES    d'eUROPE 


Fin  (1) 


'Arsima.  B.M.W.  101. 

rtAî^  !  A-Hll^  •■  ftrhtfo.  :  AftîiC'lhhao.  :  nç+J^"  ■" 

Abraham,  Isaac  et  Jacob.  B.M.W.   188,   189. 
—  \.  '2{). 

Saints  Victor  et  Claude.  B.M.W.  189. 

Pères  de  Nicée.  0.  17. 

Abraham,  Isaac  et  Jacob.  0.  17. 

rtAr  •  A-Hh^  •  ftrîntf»-  •  H'^A'JA  •  dnp.  :•• 

Chérubins.  B.M.W.  190. 

Saints  Pierre  et  Paul.  B.A.  170,  209.  —  B.M.W. 
188,  189,  190,  191,  192,  193.  —  V.  20. 

Saints.  B.M.W.  191. 
rtA9"  î  A-Hîn^  ■  ftî^htf»-  '  nï\9^^^aD  :  ^Aî'"  ■  u Aa>-  :: 

Sainte  Trinité.  \  .  12. 


Yoy.  ROC,  1913,  p.  183. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  22 


338  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Vieillards  de  l'Apocalypse.  B.M.W.  190. 

191.  —  rtAr  :  MlYld  •  (l9^ï}ao'  -.  0^f  .-  Afl-V  ■  WéL^  « 

Abraham,  Isaac  et  Jacob.  B.M.D.  57. 

192.  —  ùf\r  '  APvh^ft  ■  HJ&rt.Aje.  î  ht'h'^fi'i-  « 

Saint  Jean  évangéliste  et  autres  saints.  B.M.W. 
33. 

193.  rtAr  ■  iillU  '  b'iflH-h  •  'Vn  '•  ^H.  -•  fli^lA  •  *<.'n  « 

Saint  Jacques  fils  d'Alphée.  B.M.W.  190. 

194.  rtA9"  :  amôt^  •■  tir*ï\  •  n-t-tn^flti  -.  ro^y  :: 

Saint  Georges.  B.M.D.  67. 

195.  —   rtAiP  î  AT'îi-  î  IJBlAîi  :  iPÇe  ■  <w«e^  :  fllÇH"*  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

196.  rtA9*'  :  AX*^ft>h  :  emwéHi'  •  ne  •  (DOhnii  :: 

Gabra  Manfas  Qedus.  B.M.W.  24,  25,  56,  57. 
—  B.M.W.  188,  189.  —  L.  1093.  —  M.C.  6.  — 
P.  1,  14.  —V.  20. 

197.  —  rtAr  :  AR-^rtîhli  :  rfl^  ■  A^-lh  :  4».?^  « 

Saint  Matthias  apôtre.  B.M.W .  190. 

198.  ftAr  !  iià'iù^h  •  dUld  ■  "/n.fc  =  7A.A  « 

Saint  Marc  évangéliste.  B.M.W.  190. 

199.  rtAîP»  •  Aô^AVh  •  a^^COi-  •  rt-fl^-fl  •  H-h^TA^J.  « 

Saint  Jacques  fils  d'Alphée.  B.M.W.  190. 
200  AAr  :  Aô^rt^h  ■  HAMi-  •  *nc^r  ■  nïi^  -- 

Garima,  abbâ.  B.M.W.  104,  191. 

201.  AAr  ■  Aô-îrt^h  •  dhrc^  •  à^^  « 

Saint  Thomas.  B.M.W.  190. 

202.  —  AAîT*  :  Aô-îA^h  :  ndA'>  •  n-CVl>  •' 

.     Saint  Matthieu  apôtre.  B.M.W.  190. 

203.  —  AAr  •  Aô'JA^h  !  aà^^  ■  onjK.  « 

Saint  Luc  évangéliste.  B.M.W.  190. 

204.  -  AA^  !  tiè'iù^h  •  ïir*ih^  :  ^-ncy?"  och  « 

Saint  Jean  Baptiste.  B.M.W.  197. 

205.  —  AAr  î  Aô^Aihh  :  K-JOA  !  jPhîr»4.  :  K-H^^^h  « 

Saint  Barthélémy  apôtre.  B.M.W .  190. 

206.  —  AAr  :  Aô7A->h  :  mAAA^h  •  AA?"  « 

Saint  Jacques  fils  de  Zébédée.  B.M.W.  190. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  339 

207.  ~    rtAr  :  titl-iflt-h  •  (Dtifii^^h  J  *^,ft  :: 

Ijasu  II,  rui  (1730-1755).  M.V.  27,  6 1. 

208.  —  rtAr  :  M-iHI-h  :  flJAAft^h  •  n-<.ÎFl  •" 

Saint  Georges.  B.M.D.  67. 

209.  ~  rtAr  ■  i\ù'yù'th  ■  fliAA.^lh  •  K'^'ÏOS'  " 

Saint  Jean  évangt 'liste.  H.M.W.  lî»0. 

210.  —  rtAî>"  •  Aô'îrt-lhh  •  fliAA^->h  :  h*r*'^"i01  •' 

Saint  André  apôtre.  B.M.W.  190. 

211.  ^  ù^r  :  iiù-iùl'h  •  flJAA.^'hh  !  hî^hC/*'  ••• 

Takla  Hajmanot.  B.A.  200.  —  B.C.  63.  —  B. 
M.D.  22,  25.  —  B.M.W.  125,  188,  189,  190,  191, 
192,  193,  194.  —  B.N.  70.  —  P.  II,  3;  IV,  6.  — 
V.  20. 

212.  —  AAr  :  Aô-JA^h  :  tDAA«lihh  j  fcahoï-x  -.  ^.4»j^-  « 

Saint  Jean  Baptiste.  B.A.  133. 

213.  AAr  :  AÇAAf'  :  rp\\^  .■  rAA  :  >çAh.  •  K'^*?l\  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  1 14.  ~  B.C.  45,  64.  —  B. 
M.W.  80,  183,  187,  188,  189,  192.  —  P.  III,  35. 
—  V.  20. 

214.  —  {\f\r  !  A'h^'^  •  ^Ali-H-  î  nVA'flîi'f:  » 

Sainte  Trinité.  B.A.  133. 

215.  —  ({f\r  '  AÇT/.^h  •■  Ç\{ïC\\  •  ^fi*^  '  hfh'?:  « 

Saint  Raphaël  archange.  M.C.  6. 

216.  —  AAr  '  AÇT^^htf»-  :  hrWil  ■  fl>>.^  '•• 

Chérubins.  B.M.W.  186,  189.  —  M.V.  11. 

217.  —  AAr  •  <w»Aln^itf*»-  :  fljjp.7  •  ht-t-  !  K^:^  •  rh^l  ••• 

Martyrs  de  Sébaste.  B.M.W.  233. 

218.  —  AAr  ■  AAi>"  •  AW'A"'>  î  'wiAînîill,  • 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  188,  192,  193.  —  R.V. 
.51,  (52.  —  V.  20. 

219.  —  AAr  r  AAr  :  Amîn/.  :  tirh  ■  ï-.^r  •••• 

Tadamo.  B.A.  1. 

220.  "  AAr  •  AA'r  ■  AlllFl/.  -  (irK  •  rh<Pni  « 

Sainte  Vierge.  B.M.D.  70.  —  B.M.W.  118,  151, 
188,  192,  193,  194,  195,  307.  —  B.N.  69. 

221.  iïf\r  •  AAr  :  A-Mh/.  •  Arn.  •  Ç\hr'>  •  iïCh  •  (D'ili  « 


340  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Sainte  Vierge.  B.M.D.  58.  —  B.M.W.  189,  193. 

222.  -   rtAî^  '  {\^r  •  A-Hh^:  :  nrK  •  ^^à  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  189. 

223  —  rtAr  ï  rtA9"  :  ^p-c^ft  '  'î-nAli  :  ïxin  ■  if^a^b  ■ 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

224.      Ci^r  '  x-nA  •  ^nsli  •  .«^7*7 a  •  nAje.*^.  •  dxù^^  ■ 

Saint  Menas.  V.  19. 

225.  —  AAîT»  :  îi-nA  •  Ù'i'iïiao'  ■  </d^j^^  k 

Martyrs  du  Nadjran.  M.V.  36. 

226.  —  AAr  :  h-n^  •■  Pvh^A'/  !  V^^tm  !  Hft-n^  •  tlH-J  « 

Jean  de  Bizan.  V.  19. 

227.  —  AAir»  î  AkMH.K-nrh.C  ^  hA^  :  flrh^A  ■  r'hA.V  •  W^  « 

Saint  Jean  Baptiste.  B.  A.  170. 

228.  —  AKA.  ■•  M  •  "Vàr-ï-  •  î\r  -  AhA,  ••  Aï  :•■ 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  113. 
229    —  AKA  :  AV  •  IS-CXli  •  AKA  ■  ^P•C^A  :  i*J  :  V*}  : 

Saint  Georges.  B.M.W.  136. 

230.  —  fi'Z't  î  ACÇ^  !  A;l-^îPA  =  aïAnC'^A"'^A  .•  fl>J&>.  :: 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  95. 

231.  A-rirh-f-  !  rh^.A  î  -^^J.^  •  AÏICA-J^A  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  51. 

232.  —  A-nrhîh  '  Ah  •  ipÇf  ■  ^^H  ■  ffljll  :  -JT-/**  •  àer 

Croix.  B.A.  146. 

233  —  ti-nthn-  •  Ah  ■  HnA*^^^  :  Kn->  •  ©Hn^jt^c  ■  'J^  « 

Jésus-Christ.  B.M.D.  165. 

234.  A-nrhl*  ■  AK-n  î  fflA-flrh'Th  •  AcdA.^'  •  Î^AA  •  <w><;. 

Martyrs  d'Achmim.  B.A.  170. 

235.  —  A-flrh-V  :  ç4îC  •  HA,fA-A  :  VlCA-i^A  '• 

Takla  Hajmanot.  B.M.D.  54.  —  B.M.W.  164. 

236.  —  4*0  •  -flh^h.  ■  "^cyr  •  achù  '  h\(is^  ■  f^re  •• 


REPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e,  341 

Sainte  Vierge.  B.iM.W.  188. 

237.  —    ^fi'^Jf'ù   :   AH   :   ^hr-i  :    ad!!:h,'fï\   :  fll^^A  ::  (M 

Ewostatewos.  H.M.W.  188,  180,  190,  191,  192, 
197.  —  V.  2(1. 

238.  —  4'.^vw  :  /*'dAïi.  :  hti**l^:  « 

Sainte  Vierge.  P.  III,  ;J3. 
239    —  4».?.^  •  rtAr  ■  Ah  •  n^Più,  « 

Saint  Victor.  B.A.  170. 
240.        ^'.t^nih  •  (o-iiàùt-  •  A-flrh-Th  •  ©n-Ch-'ï-  « 

Sainte  Vierge.  V.  11. 

241    —  4'.e,7l'>  •  (D(\ùô'>  •  ^^fù  ■  W-/V-  :  HWft  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  187,  189. 

242  —  nyh  :  x?'cxt\  :  nyh  •  «d^h  ■•  :^.e.A  •  \\ao  -.  x^n 

^  •■  oi-ïi-A  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 

Sainte  Vierge.  B.iM.W.  192. 
244.  n'Wirt/.'f-  :  .*A  ■  MnCïh  :  A^wi-Î^ft  :  -Hîfl^  :  ft^  :: 

Saint  Aaron  le  thaumaturge.  B.M.W.  269. 

245.  (Xffo'h  •  }i't-''%uv  •  '^c^r  •  nKma»^  •• 

Sainte  Vierge.  P.  III,  :'>:). 

246.  nrtA</»  •  i-nc/bA  •■  »»AWn  :  riA/^A  :  '^c.eiT'  .•  h^ 

Saint  Gabriel  archange.  B.A.  29,  209.  —  B.C. 
63,  09.  —  B.M.W.  160,  189,  195,  221.  —L.  1093. 
—  M.C.  6.  —  P.  III,  31:  VII,  1.  —  R.A.  (A.    1, 

26  *).  —  V.  20. 

247.  nrtA^   •  •J'flCh.A  :  <w»Ahh  :  A.?i*7'Hîilhf  -•  *1C,? 

9"  :  AA<w>  :  Ah.  •' 

Saint  Gabriel  archange.  B.A.  29,  202. 

248   ~  nrt*^)?.  ■  (D(\r,^'C  •  AiA-nf  •  n*^  ••• 

Sainte  Vierge.  B.M.D.  57.  —  B.M.W.  161,  188, 
189. —V.  20. 


342  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

249.  —  aùXK'  •  rtAiP  ■  AW-A"^  •  ao^tioK  '  *nc^9^  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  94,  95.  —  R.B.  31.  — 
\.  -20. 

250.  —  flrt^J^  •  n-ndi^  .-  ao'iH  -.  q^^ch  -•  hd.*?^  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  96. 
251.    —   dÙlf^'  '  tl-fïdx^  :  ao'in  :  tl9^h  :   héjV^  m 

Jésus-Christ.  B.M.^^'.  G7,  81. 

252.  ^  i{t\ao  :  ^nc^r  •  j^-7*7A  :  <wl'pfln,'^  -•  'ja?"  î  k 

,  Saint  Jean-Baptiste.  B.A.  110. 

253.  —    ÇitiOD   î  ra^h   •   *.S.ft   :   h'7n.h'flrh.C  ■  hdxfi^  « 

Çii-  •  flïm'JVi-  î  rtA<w»  :  </»Alndli  :  m^^fi^  •'• 

Saint  Etienne  diacre.  B.A.  170,  194.  —  B.M.W. 
189,  190,  191. 

254.  —  flA<w  !  /*'/\rt.  î  ^R'il'l'  ■  h'in  '  hhr'i  '  (Dh^ao-^ 

Saint  Cyriaque.  B.M.W.  183. 

255.  —  ntioD  ..  z*»/^.^  .  }^/v  :  '^^l'iH-  •  nrh-nA  •  Kr/i-t  -•  n 

Saint  Antoine.  B.M.W.  272,  273,  274. 

256.  —  nA«»  :  /^Art.  :  flïnnïb  •  H<w>AhKh  •  m-JSrt.  « 

Takla  Hajmanot.  B.M.\A  .  339. 
257    —  tltitn*  '  h-iï  '  aiœ^H:  -.  œao'id^ti  •  nhi^i-  « 
Aboli.  B.M.W.  191. 

258.  —  ïlA'w  !  }y>(i  I  fl)fliA.e.-  :  flKw-j^f.A  .-  4».^a  .»  <wi^'ï. 

i-  •  W-A-  ■  ^?iîr»cr  « 

Saint  Joachim  et  sainte  Anne.  B.M.W.  188. 

259.  —   nA<w   :   ^.fl   :   flJlDAJ^-  •   (DOD-i^ll  :  4».^.^  :   /*'Art.  « 

Prophètes.  B.M.W.  189,  191. 

260.  —  atltm  '  h-n  •  flïiDAJÇ"  ■  (DoD-^éM  •  4»'S.A  •  -lh/*'A 

/*'-«-  •  <wiAri-Th  î  <p;ihj^-  « 

Saint  Isidore.  B.M.W.  191. 

261.  —   (\hao  :   ix-a   :   OlflJAJ^'  ••   flï«»'><{.A    :   4».?.^  :  Krfi^-  •• 

hr^\l  :  /^AA.  « 

Takla  Hajmanot.  B.M.W.   164. 


REPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKe'e.  343 

262.  —    dtltn»  !  ^.fl  :  ai(D^^-  :  (Doo-i^ii  -.  4»,^,^  :  bK9^fÙ}  : 

^aO'^  :: 

Sainte  Trinité.  B.M.W.  1S8,  2^20. 

263.  (Ititro  :  ^^  î  fliaiA.^  :  mao'i^ix  -.  4».^.^  .-  ^-j./-  .. 

Jésus-Christ,  Eucharistie.  B.\.  77. 

264.  —  Wîiao  :  >»^  :  (DfflAJ^-  ••  flJ<w^<<.ft  î  ^xin  .'  hitA  » 

Dioscore.  B.A.  194.  —  B.M.W.  101. 

265.  ([hoo  :  MH.^'flrh.C  •  rlijPOH  :  Art^^jC-  •  M^flfl  :'• 

Saint  Pantaléon.  B.M.W.  l'.»l. 

266.  —  nft^w  :  Tt'^H.h-flrh.C  ■  ilx^ah  :  HK9"K*Kh<n».  :  ?»9« 

-Vn  :  ^An  :: 

Anges.  B.A.  133. 

Fasiladas.  B.M.W.  188,  189,  190,  191,  193,  28  1. 

268.  —  tmao  ■  h^nnh-nfh.c  •  rtth  ■  i^e-i'  •  n^^'e  •  h^ao  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  188,  192,  193.  —  V.  20. 

269.  —  adtn*  :  hnn.h(\,h,c  •  z^-A-A  :  ^a-/:  ••  ha?»  :•• 

Jésus-Christ.  ^  .  20. 

270.  -  adifo  :  h'n\ih'(\th,c  •  /^à-d  •  Hnrt'^.e-li-  •  ha-^  •- 

Jared.  B.A.  227. 
271     —   nft<W»  :  ?»«?H,K'flrh.C  ■  /^*7fl>-  •  Hh^t»  ■  ft-P  « 

Saint  Jean  Kama.  B.M.W.  191. 

272.       mao  :  h^iLK-nriBC  ■  nn-A  •  MxioJh  •  /^'C/ ^  :•• 

Ange  gardien.  B.M.W.  190.  —  M.V.  11. 
273.  —  ahao  :  ltxm\,h-i\ih.C  '  M  '  H>îl.  :  HiC'hflï  ••• 

Sainte  Vierge.  B.A.  121. 

274.  —  nn^  •  X'^iu^'flrh.c  •  '^i\*n*p,  •  h^xia  -•  -i-^aît*  « 

Jésus-Christ.  B.A.  171.  —  V.  20. 

Anges.  B.A.  13:5. 
275  bis.  —  {\l\oo  !  ?i^ii.K'flj».C  :  Kr/vS.  " 

Voir  n"  2r)3. 


344  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

276.       iiiiiiD  î  MH.K'flrh.c  ï  h-a  •  ^tl'iK  '  nh^^a  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  121. 
277.    —   ntltn»  :  hllLh-dib^C  ■   h-n  :   llhwCUDÏl,  :  ^X-r/i   • 

Sainte  Vierge.  B.A.  121. 

278.  —  niioo  :  hiMh'tïth.c  ■  '/tî^'^-nii-  :  çç'Pi-  !  *7dn'>  : 

Mika'el  'Aragawi.  B.A.  170.  —  B.M.W.  191, 
239,  285.  —  R.B.  22. 

279.  —  moD  :  MH.K'drh.f:  ï  M^  -  flrh^A  :  ;hA.ç  :  ï^^  « 

Saint  Jean  Baptiste.  B.A.  208.  —  B.C.  14,  65. 
—  B.M.D.  57.  —  B.M.W.  167,  188,  189,  190, 191, 
192,  193,  194.  —  B.N.  55.  —  P.  VII,  1.  —  V.  20. 

280.  —  (liioD  î  hnMh'dth.c  •  h'injx  '  n-ï-u^KD  î  «^^tfI»-  :•. 

Saint  Zacharie.  B.M.W.  239. 
281.    —    nt\oo  :  MH.K'rtrh.C  •  HI;A"  •  hao  :  h^Ot\r  •  H<w»^  '• 

Walatta  Petros.  B.C.  45.  —  B.M.W .  307. 

282.       çihao  :  ■hnxOx-ndi.c  :  nwco  ■  -ïrh  •  (D^rtiih  •  n/** 

Jésus-Christ.  V.  20. 

283.  —  nft/wi  :  MH.K'flrh.C  î  mfl.'fl  •'  Art<^J&  •  Hrt+A-  « 

Sehma  B.M.W.  191. 

284.  nft<w>   !  MH.^'flrh.C  :   OdP't-   •  HJ&^OïrhJ^-  •  fl^^A 

ïiîh  « 

Fasiladas.  B.A.  170. 

285.  —  a^iioD  :  ^/i^  î  (D^ih^  :  (on-nco  •  a^^  --  hàa  « 

Samuel  de  Gadama  Wali.  B.N.  169. 

286.  —  a^.^'tn»  :  H-t  •  n,1-  ■  ïlCA-t^^  •  f*^*  î  <i.^<5  î  H*^ 

<:<{.  « 

Saint  Menas.  B.A.  170. 

287.  —    nh-i-i'    ■   hn-h    :   K-nC'/r   :  «Un^^i-  •  «OA-^/^h  :  rh 

'Abib  (Bulâ).  B.M.W.  190. 

288.  —  (ïri-ii-  '  Îlfl-C  '  ^n-ï  •  h,9*tïmi:9't\  •  h\)'i  •' 

Ewostatewos.  P.  IV,  2. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  345 

289.    —   ahli-  •  -H-J-f:  :  OD'^iÇi^  :  «/oA^hV  :  jP^-flJ?.?'  :: 

Saint  Georges.  K.M.W.  288. 

290       n-ch-i-  :  h-i-t:  •  nhrir\^  ■  !*•<:+  « 

Sainte  Vierge  ;  weddûsn  Mârjrim. 
291.         nCh  -■  flïfl^^rt,  •  ^'nc^r  :  hCl'^'  :  A/*' Art.  ••■ 

Sainte  Vierge.  B. M. D.  .">!. 
292  fli^rt^  :  h'i'i:  •  afin/^'l-  -.  X\^4'  :• 

Sainte  Vierge.  B.C.  55,  58,  01.  —  B.M.W.  50, 
99,  136,  181.—  P.  III,  3. 

293.  i-t^cirt  '  n^i  î  h«»  î  «f»^<w>  :  ^^9"rhjP.<w»'^  .-  h-a 

Église.  B.M.  W.  188. 

294.  -  i-^^'ip-Jïh  •  nrh'gcr^h  î  ^.Vflï  ■  *A:J">  •  r:'iî  « 

Hor,  abbâ.  B.A.  170. 

295.  'h'^'ÎO^Ïl-   :    (IrhA'Bh   :    (DnT'V.ei'    :    ft^h    :   ^l<b   K 

Jésus-Christ.  B.M.W.  201.  —  B.N.  177. 

296.  —  'f'^'ve'îïh  ■  nni^h  'wi^^'70  .■  ïi/*'^  .•  nr  « 

Saint  Juste.  B.A.  17(i. 

ÎP  :  (DA-Ç.!-  :  >»rAh  :  A7-flCh.  •" 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  189. 
298    —  i-*^'V07ïl-  •  P-i^  ■  ({'^C^r  • 
Sainte  Vierge.  B.M.D.  .54. 

299.  —  -ï-daoffM^  :  ç4«C'h  :  h({'CM^'  •  hrhb'i'h  " 

Sainte  Vierge;  weddâsê  Mârjûm. 

300.  'frt4'A  •  (Dthoo  :  \lïxii\^  :  '>a\,M  •  -fC*?»  !  7011-  • 
H?t'ïnA  •  ft'B  ••• 

Croix.  B.M.W.  188. 

301.  —  i-flJhç  î  rtAiP'f  :  flJH^-i-  :  A'nrh;!-^-  •  nj?.nn.  •••• 

Saint  Georges.  B.M.W.  289. 
302.    —   '^<{./^rh,  :  ''7C^r  :  AMîT»  :  4'A.hU-  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  144.  —  B.C.  6.  —  B.M.W. 
78,  83,  85,  93,  95,  96,  152,  188,  189.  —  P.  III,  33. 

303  h^C/^rh.  '■  "nc^r  •  .0*7A'f'  •  f*'P  '  (OhxiiS  '• 

Sainte  Vierge.  B.C.  6.  —  B.M.W.  80,  83,  85,  86, 
91,  95,  96,  119,  188,  193.  —  P.  III,  33.  —  V.  20. 


346  REVUE    DE    l"0RIENT    CHRÉTIEN. 

304.  —  '/-<C/^rli.  ï  hr^h-i-  •  ?,P  •  M-Hh^i  •  '^C^iP  :  7 

Sainte  Vierge.  P.  III,  34. 

^:: 

Sainte  Vierge.  B.C.  G. 

306  —  sa  :  \\ch^i\  •  }^r^X{S  •  at-ttii-^  ■  A.'^  « 

Apôtres.  B.A.  170.  —  R.M.W.  188,  189,  191. 

307  —  :*>^fiiK  •  '^'>fl^4»  •  mac^d  •  «JAr  ï  ùdJ^  a 

Église.  B.M.W.  -261. 

308.  VÀW-l-h  :  hCft-ffl  !  nft>  ■  Kïïo'H'  !  H^AA-  a 

Saint  Jean  évangéliste.  B.M.W.  18. 

309.  ><P  :  ai<<.CÏb  •  n^^K'K^h  •  J^^'IA  s  fflA^  « 

Jésus-Christ;  B.M.W.  190. 

310  ^  v^j  .•  -me  ^«e^  ï  -j-hïP  :  îift/.^A  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  214. 
311  'lie  '  fl»,^-*  :  fl>-fti-  ï  K^f  !  flJ^A'tvhCD'Hïb  •  mà'P  « 

Martyrs.  V.  20. 
312.    —  •lié:  î  <f,.e.A^  :  fir-y  •  h<w>  :  ^'J^A  :  <{.h^  « 

Saint  Georges.  B.A.  170.  —  B.M.D.  67. 
313     —   «ï■l^  :  fth-Jïh  :  AO^^f  :  «»A.^;|.  :: 

Jésus-Christ.  F.  12. 
314.  —  T^^  -•  i-«^'i07ïh  •  n-'T'ï^i-  s  ftî^h  •  hç  « 

Jésus-Christ.  B.A.  158  bis,  214.  —  B.C.  62.  — 
B.M.D.  57.  —  B.M.W.  187,  190,  201.  —  M.V.  10. 
—  P.  m,  34. 

315.  —   VU-  î  i-fllTÏ  :  iitm^Ylhh  :  Ù^OO'  î 

Galawdewos.  B.A.  170.  —  B.M.W.  188,  190, 
191.  —  V.  20.  va-  :  AIT*  ."  B.A.  194.  ç^^  :  flïm 
-Jïh  :  B.M.W.  187. 

316.  —  Çii-  !  flïm'Jïb  ■  AA<w»  .•  /^Aîfidh  :  Hnn  •  ¥*?.  ••• 

Saint  Etienne,  diacre.  B.A.    194. 

317.  —  Vl^  !  fl^m'>ï^  s  ft-flrhl'  •  f^d^^  •  4»S.ft  "• 

Croix.  B.M.W.  128. 

318.  —  ç-fec-n  !  Ah  •  ft'nrh'^  :  otpfi  « 

Saint  Georges.  P.  III,  31. 


REPERTOIRE    DES    SALAM    ET    :MALKE'e.  3-17 

319.  -    75lv7i'>  !  ro-ncu-'h  ;  Kre^/?-  •  'l-0.e,'A.  :•• 

Sainte  Vierge;  weddâsr  Mârjâm. 

320.  htlVrilxC  •  H?i*7H,^nfh.C  • 

Dieu.  P..M.I).  T)!. 

Joseph.  B.M.W.  11»! . 

322.  -    ÀiS-Hïb  :  h'iù  '  AAf  •  h9'\h\hi:  ••• 

Samuel,  abbâ.  B.M.W.  1<S9,  190,  191. 

323.  —   Mfl'O'  ■  >n.n  :  ©hlA'^ïh  •  hé.  :: 

Ewostatewos.  B.M.W.  -278. 

324.  —  n'a-  :  hn-ï  ■  hn->  •  a^rac^  •  h'^Ji^a  •  î\a.  = 

Mika'el   'Aragawi.  B.M.A\'.  -239. 

325.  ^  hh^i-i-h  :  InCA-fA  :  Hh<J.Ah5:  ■  Aaim.'J  « 

Sarabamon.  B.M.W.  lîH. 

326.  —   h\^A^^  '■  r^lVl  î  <D+^,'^'^  -•  CO.t^'-^îr'f-i  •.: 

Sainte  Vierge;  wecklâsë  Mârjâm. 

327.  —  hii-i'  '-  -fïhfL  ■•  r^n  •  r/iU  ■•  fl.^  •■  ^'b^'?'  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  4,  29,  2lU.  —  B.C.  G3.  — 
B.M.W.  8S,  188,  192,  193.  —  V.  20. 

328.  —  M9"  :  fl»^n,A  ■  fh^  •  t'Tln  •  +.e.Ç7  ■  fl>/wiAA^.A  « 

Saints.  B.M.W.  ISO. 

329.  —  K^ù-ti  '  ilxl'i  •  A-flrh^  ■  Ah  •  tt^"i**lfi\.  -•  ç<J.  «  "V 

'Ï0^  :•• 

Jésus-Christ.  B.M.W.  63,  96. 

330.  —  h.^(bh  '  ïlCft-f-A  •  flJAe.  :  }x1\\.h't\th.C  :•• 

Jésus-Christ.  1*.  III,  7. 

331.  —  Sihr^'i  •  Wi-i'  •  /*'Art.  ;  H^AA  ••  fl-tlth  :: 

Sainte  Trinité.  B.C.   lU. 

332.  —  hîT'/^Caï  :  ùù^y^  •  îtA'w» .-  i*.^ôîi  :  flïK'^IrOV  ■  A4-^  « 

David  le  psalmiste.  B.M.W.  lis,  1!J1.  P.  III,  IL 

333.  —  Xi^-nH-'i  !  -1  •^r^h  :  My:r  -  hihl-  « 

Ewostatewos.  B.M.W.  199. 

334.  —  }ir?-fh'iti  ■■  htih  •  V'fh-iti  •  AA  •  ^.lafulx  •  -n^h-C  « 

Saints.  B.M.W.  1!»1. 

335.  —  him^:  •  A^Aïi^'h  •  hll^  -  d,aWJii  -  f^'^f^l'  •• 


348  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Dieu.  B.M.D.  57.  —  B.M.W.  187. 

336.  —  hM^'  '•  AÏU  -•  ^M-Hîhf  •  ^C^r  •  AO^JK.  •  K".^*  - 

Sainte  Vierge.  P.  II,  4. 

337.  —  hÙI^'  '  iiÏK  ■  hin*  :  ^auM^  :  ;f-fti-ftCf-.  « 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  85,  91,  95.  —V.  20. 

338.  —  ?irt*7J^  •  Aïl.  î  flïïi'B.^Ah,  •  t.hri'Wh^'i  .■  'nc^r  •' 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  88. 

339.  —  hCni^'  '  ^'v^\c  -.  ftrh  :  ^^^^h  •■  rra\,c  •  h^-c 

Jésus-Christ.  V.  I. 

340.  —  Ti^-flrH  :  A?i*7H,K'nrh.C  ■  -t-aihi^  -•  fi-flrh^  :  aii»-^rt.« 

Batra  Marjam.  B.M.W.  101. 

341.  —  îtrt.'flrhh  •  AiMiUf  ■  Auffrft  :  yiCft-l^ft  •  rriA  •  ^ 

Jésus-Christ;  de  Philoxène  de  Maboug.  B. 
M.W.  161. 

342.  —  ?iA.-nA  •  RPh  :  Ktxnw:!!^  •  K^ibh  •  'w>^Ai'  •  at 

A.A.'^  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  188. 

343.  —  hù.-nt'h  ■  :^PK  '  sh^n-nh^^  •  *nc^r  •• 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  188.  —  M.V.  31,  46,  83. 

344.  -  hMïhx  •  9.PK  ■  hr^h-t-  •  XP  ••  (DWtP'ifb  :  AtU  •• 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  81,  1.58,  192. 

345.  —  tifL-n^  \  ?,p\u  ■  ^£^8•Ç'f•  •  A-nrt  •  (dc^  k 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  81,  96. 

346.  —  ?»ft£wi  :  'aw^-i  :  hA^:5iH-  !  >X<:  ■  J?.flïTV-  « 

Saint  Cyr.  B.M.W.  185. 

347.  —  ïxliao  :  'nW:,'^  :  ?trm.'>'|:  :  ^ft  :  ^:5iH-  •  ^^vh^.  :: 

Sainte  Trinité.  B. A.  194.  —  B.M.W.  190,  192. 
—  B.N.  77.  —  V.  20. 

348.  —   ïxlxoo  :   h'i'l   ■  hfti-V^Çh   :  aow^.'i'   '   tt^i  :  ÎFlC 

Moïse.  B.M.W.  191. 


RÉPERTOIRE    DES    SALA.M    ET    MALKE'e.  319 

349  h4»y:r  •  hh\i"l-f'  ■  tihlMh'dih.C  •  /^Art.  ■••■ 

Saint  Marc  évangéliste.  B.M.W.  13o. 

350.        ?i+.e,-^  :  hïi'd-f'  ■  H^AO  î  rVïhA.  ••• 

Jésus-Christ.  B.N.  77. 
351    —  h^oB-^Bi  :  Oh-ïH-Vh  :  (BWht\/A'W  '  ff^'hâi-  ■• 
Jésus-Christ.  V.  id. 

352.  h^'l'  '.  hCft-f  ft  :  dC-hl'  •  (DC^  :  aofy,M*^^  ■  K'TL'J  •• 

Walatta  Petros.  B.C.  45. 

353.  —  h'in  •  liA-ïi-  •  a-i-ùF-  '  ata-i-H^^it^  •  ô(D-n  « 

Ewostatewos.   B.M.W.  80,    lUl,  VJ\),   -278.  — 

V.  10. 
354    —  Tx'^n  -  M-nt:  •  ô<.^  •  ath^ohi^.  :  HA<<.  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  •289. 
355.  —  Mn  '.  hA.^^'  '  é.'k^  ■  oM^Ï"!^.  •  ir^'i-  •• 

Saint  Sébastien.  B.M.W.  100,  101. 
356     —    hatT-i  :   ftnrh^'  :    Aft'flrfW:!!    ■   flJ^lft'ï'P .?/.?,•  ■   '/"If 

Saint  Philippe.  B.M.W.  180. 

357.  hat"?-}  :  K'JA  :  n^A•^rhrr  !  ©K/ïi*  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  101. 

358.  ?t'BT'>  •  h'in  •  htt^  •'  (DMnC  hiM-/-  :: 

Salama,  abU.  B.M.W.  101,  1!)0. 

359  hn  '  (\M'?  •  îtrtl.^-  •  nn/.*!  « 

Libanos.  B.M.W.  180,  101. 

360  —  hiMh-dih^c  '  hn  •  flj'/o.  :  -ncn  •  H/?«"/.AA  =  OK 

ïlA-  « 

Sainte  Vierge.  B.M.D.  57.  —  B.M.W.  187,  192, 
200,  21  1.  —  L.  lOO:}.  —  V.  20. 
361.  —  Mll,^'nrh,C  •  hnw.ïx  '  hoo  :  ^.ni/.  •  nC'/i  « 

Saint  Michel  archange.  B.M.W.  loo. 

362       -kmj^-nA^c  '  flï'/n.  -•  -ncii  ■  Hi?«»/.Aft  :  n^»iA-  :•• 

Sainte  Vierge.  B.A.  171.  —  B.M.D.  57.  —  B.M. 
W.  187,  192,  214.  —  J.  226.  —0.  18. 
363.  —  ?i*7lf.K'flrh.C  ■  If-nC'/Çil'  ••  h'^H.K'flrh.C  •  H/^'A^T^  " 

Dieu.  B.A.  10. 

364       hrirOx-nth^c  '  mn.n  ■  nin.n^  »  hVA.  - 


350  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

Dieu.  B.A.  115,  etc.  Voir  n°  372. 

365.  —  hf^Ohà  ■  tiaoh  :  (B\h,r'*i  •  l^Th,à>.  •  ao'^d.ll  î  ^A 

IP»  :  aolx-f^-n^ti  :: 

Saint  Raphaël  archange.  B.M.W.  189. 

366.  ^    ï^aolP^^^  :  M-fc  î  AW-A-  :  "/AîT»  :  Hïl^n.  :  ^ni^G  ' 

A'JO.^  -■  flJAO-A  .■  hrWi  " 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  158. 

367.  —  h*^C^r  •  Ofti-i-  '  f,\}'Pi  '  (Où,'^  « 

Saint  Menas.  B.M.W.  101. 

368.  —  ^CVCîi-  î  rliA.T  •  h^^Ci-  '■  iï-iOx  '•  A'^A  « 

Sainte  Vierge.  B.A.  102.  —  B.M.W.  64,  80,  85, 
86,  96,  99,  160,  168. 

369.  —  hd'^à-ï^  '  hA4«  :  iitlà^^?  •  T^ihi-  •  œK.^'qM'  « 

Saint  Georges.  B.M.W.  192. 

370.  —  >iMn.Xf  î  K^ù-ii  '  ïiCft-f  A  :  ^Sfoh  :  ftK-Ji-  i  ^ 

Jésus-Christ.  B.M.W^  158. 
371    —  ^?t*7»Uf  ■  /uefrA  :  îlCA-f^A  :  d+nJ:  :  ^Ki-t-  '  n'> 
f  Ch  •••• 

Jésus-Christ.  B.M.W.  158. 

372.  —  ^MH.K'flrh.C  •  mUn  ••  mïm-}  :  h'/A.  « 

Jésus-Christ.  V.  20,  etc. 

373.  —  hhiiiM?  '  nc:^9^  '  ^^t\^  •  j^'î'iA  ''  '^cyr  • 

txo»'  :  ^YxJ(bh  '•  hCA-f-A  !  Îl/A.  ■•. 

Sainte  Vierge.  B.M.W.  96. 

374.  —  MnCA-f-A  :  nft;'  :  J^^*7A  •  rh'^'TL  « 

Jésus-Christ.  B.M.D.  51. 

375.  —  AtViCA-f-A  i  VTf/.'e  •  Hi-flïhçh  :  Hx'^im  k 

Saint  Cyr  et  Sainte  Julite.  B.A.   170,  194.  — 
D.O.C.  1.  —  B.M.W.  190,  191. 

376.  —  MfiCA-f^A  î  h-il^  •  H^.'faih^h  -.  A-nK  ;  l-aK^  « 

Jésus-Christ.  B.M.W.  188,  190.  —  V.  20. 

377.  —  hlnCh-f-h  -  n-i-atà^h  -•  hr^^in^  « 

Libanos.  B.M.W.  132. 

378.  —  hn-t^œr^h  •  /^A^ï  '  'ii'/^  •  nwrù  « 


RÉPERTOIRK    DES    SALAM    ET    MALKE'e.  351 

Aboli.  B.A.  170. 

379.  —   hnmf'Qh  :  A?t^A  ï  hooài^iD'  ••  hiL  « 

Mar  Behnam.  B.A.  194.  —  B.M.W.  191. 

380.  —  -NT-nv*  :  ^^-^H'V  ■  hr^^^T^I'  ■  i4.ft  •  flï^a>-A"  - 

Saint  Georges.  V.  III,  9.  —  V.  20. 

381.  —   JlUV'f-  :  rt*^^  :  fr^.<CA  •  4»<.n>  :  h^f^Y}  :  ^-J'T-tfi».  :: 

Quatre  Chérubins.  P.  III,  35. 

382.  —  TncM-f-ti  '  Y^r^X\^^  '  flj-f-ft^-e  :  hi-t^  =•. 

Jésus-Christ.  15.  A.  191. 

383.  WA-  :  l*•^'e'^  ■  A'^^-y-  •  n^^-fc^n.  ■  jp^-ha-  « 

Sainte  Vierge;  weddâsë  Mârjâm. 

384  —  PCh  :  hri\\\  •  K\^4'  '■  XMXï  '  ht\oo :  «i^ch  :  T'Ic»- « 

Saint  Jules.  B.A.  170. 

385  de  •  K'j'f-  •  ch?  :  «»-rt.  :  n.^'fir;  « 

Sainte  Vierge;  weddâsë  Mârjûin. 

386  ^  H.Ç  :   ÏP.P/A-  •  tD-1rJ?.A  •  lihn,h  ■   1  "ï-n/.  « 

Saint  Théodore  d'Antioche.  B.A.  170. 

387  jE'«^n/.5n  •  hi\\,h'aih,c  ■  Ah-nch  :  «^««^  •.: 

Saint  Cyriaque.  B.M.W.  3.21. 

388.  ^«'B.^A'P  •  /wAhh'V  •  A'^C.er  :  na>-A'l'  -•  ahfnn  -. 

Sainte  Vierge.  B.C.   05,  69.   —  B.M.W.    115, 
118,  120,  12:5,  121.  1 10,  ISS.  I!)2-  379.  — V.  14,  20. 

389.  —  WAfflh  •  AAr  •  tnnn  ■-  W-A-  :  aaj  « 

'Abib  (Bulcâ).  B.M.W.  270. 

390   —  '?"/^«/  :  A-ne  :  .*A  •  ipçe  « 

Libanos.  B.M.W.  1!)1. 

391  in/.    :    tro-i^M    :   4..H.A    :   hfl'f  :   'l'hr^U    •   *PAJ^'  « 

Gabra  Manfas  Qedus.  B.M.W.  277. 
392.  —  i-tn:  •  in^-iAM  ■  4» SA  •  î^-f-'^»  « 

Gabra  Manfas  Qedus.  \  .  23. 

393.  —  'n^y,  :  nïxi\ih'(\th,i:  ■  hF-^iy^  -• 

Dieu.  B.M.D.  5  1. 
394.  —  7.^A  :  (Dtirô  '  àtir"i  ■  hCA-f-A  ■  HAdA-  " 

Martyrs.  B.M.W.  1!)!. 


352  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Saint-Esprit.  B.M.W.  187.  —  B.N.  77. 

396  —  x-n'î^ ..  a^c^r  ■  ^h^  •  j&j^-nh-îr  « 

Sainte  Vierge.  P.  III,  33. 

397.  ^2  :  hM-Ch^  •  wCP  '•  'kr'bbao'  :: 

Sainte  Vierge.  B.C.  51. —B. M. D.  50. —B.M.W. 
80,  84,  94,  133,  181,  188,  192.  —  D.F.  6.  — 
M.V.  9. 

398.  —  ^4»^  :  λ*7H>  :  ^hf^r  -•  ^*7<>H  « 

Sainte  Vierge;  weddâsè  Mârjâm. 

399.  ^^Ok-C  '  nrt«^)Z.  :  fl>nî^.^C  '■  ^AP  :■■ 

Sainte  Vierge.  B.A.  171. 


RÉPERTOIRE    DES    SALAM    ET    .MALKE'e  353 


INDEX  DES  NOMS  PROPRES 

(Les  chiffres  renvoient  au  numéro  d'ordre  sous  lequel  est  placé 
chaque  incipit.} 


Aarox  le  THAr.MATURGE,  abbé  dun  monastère  d'Ethiopie,  qui 
vivait  du  temps  de  XeivàJaKresios,  Saifa  'Ar'ed,  au  xiv"  siècle. 
8  Maskaram.  244. 

'Agadir  et  Ira'  sa  sœur,  martyrs  d'Egypte  sous  Dioclétien. 
28  Maskaram.  11. 

'Abia  'Egzi'k,  moine  d'Ethiopie.  19  (r'e/j/jo^.  19. 

'Abib  Bula,  moine  originaire  de  Rome  qui  vivait  sous  Maxi- 
mien. 25  Teqemt.  60,  74,  75,  157,  287,  389. 

'Aboli,  martyr  d'Egypte  sous  Dioclétien.  1  XahasP.  59,  257^378. 

Abraham,  Isaac  et  Jacob,  patriarches.  i^Naljasc.  182,  185,  191. 

AcHMiM  (martyrs  d').  Voii'  Martyrs. 

André,  apôtre.  145,  210. 

Anges.  12,  104,  109,  266,  275. 

Ange  gardien.  39,  272. 

Anne,  mère  de  la  Sainte  Vierge.  178,  258. 

Antoine,  premier  ermite.  35,  37,  149,  255. 

Apôtres.  62,  67,  86,  lOO,  107,  306. 

'Aragawi,  Za  Miktâ'ël.  Voir  Za  Mika'el. 

'Arsima,  martyr  d'Arménie  sous  le  roi  Daritâjos.  6  Tohsâ^.  181. 

'Askanafer,  martyr.  13  Hedâr.  33. 

Barthélémy,  apôtre.  205. 

Batra  Marjam.  340. 

Behnam,   Mar,   fils  du  roi  Senâhërëb,   martyr  de   Perse.    14 

Tâhsàs.  8,  379. 
BiLA.  Voir  'Abib. 

Chérubins  (les  quatre).  111,  153,  186,  216,  381. 
Cosme  et  Damien,  martyrs.  30,  110. 
Croix.  18,  232,  300,  317. 

CvR  (Kiros),  frère  de  l'empereur  Théodose,  moine  d'Egypte. 
8  Ha77ilê.  61,  124,  133,  141. 

ORIENT   CIir.ÉTIEN.  2* 


354  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Cyr    (Kirkos),  martyr  de   Tarse  en   Cilicie  sous   Dioclétien. 

19  Hamlê.  316. 
Cyr  et  Julitte;  le  même  que  le  précédent  et  sa  mère.  375, 
Cyriaque,  évêque  de  Jérusalem  martyrisé  sous  Julien.  5  Teqemt. 

9,  68,  254,  387. 
Cyrille.  148. 

David  lepsalmiste.  130,  332. 
Dieu.  15,  34,  320,  335,  363,  364,  393. 
Dimanche.  170. 

Dioscore,  patriarche  d'Alexandrie.  7  Maskaram.  204. 
DioscoRE  et  Sévère,  le  même  que  le  précédent  et  le  patriarche 
d'Antioche.  10. 

Église.  93,  179,  293,  307. 
Esprit  Saint.  143,  187,  395. 
Etienne,  premier  martyr.  43,  253,  316. 

Ewostatewos,  moine  d'Ethiopie  qui  vivait  au  xiv^  siècle. 
15  Tûhsas.  64,  61,  237,  288,  323,  333,  353. 

Fanuel,  ange.  49,  166. 

Fasiladas,  martyr  d'Antioche  sous  Dioclétien.  11  Maskaram. 

2,  267,  284. 
FiLMONA  de  Sebta.  22  TâhkU.  165. 

Gabra  Krestos,  fils  de  Théodose  empereur  de  Constantinople. 
14  Teqemt.  57,81,   127. 

Gabra  Manfas  Qedus,  ascète  d'Ethiopie  qui  vivait  au  xii-xiii'  siè- 
cle. 50,  79,  80,  120,  162,  196,  391,  392. 

Gabriel,  archange.  126,  156,  246,  247. 

Galawdewos,  martyr  d'Antioche  sous  Dioclétien.  11  Sanè.  .56, 
315. 

Garima,  abbâ,  surnom  de  l'abbâ  Isaac,  un  des  neuf  saints.  17 
Sa7iê.  200. 

Georges,  martyr  de  Cappadoce.  6,  21,  22,  28,  82,  83,  84,  85, 
121,  134,  136,  138,  140,  147,  194,  195,  208,  223,  229,  242, 
289,  301,  312,  31S,  354,  369,  380. 

IIoR,  moine  égyptien.  2  TâMàL  44,  294. 

IjAsu  11,  roi  (1730-1755).  42,  207. 


RÉPERTOIRE  DES  SALA.M  ET  MALKE'e.  355 

Innocents,  massacrés  par  Hérode.  ol,  101. 
Isidore.  260. 

.Tac(^ues,  apôtre.  10:>,  190. 

Jacques,  fils  de  Zébédée.  206. 

Jacques  l'intercis,  martyr  de  Perse  au  vii"  siècle.  27  IJeclàr.  27. 

Jared,  saint  éthiopien  du  vi"  siècle.  II  Genbot.  155,  270. 

Jean-Baptiste.  70,  76,  77,  78,  204,  212,  227,  252,  279. 

Jean  l'évangéliste.  I,  40,  66,  117,  151,  192,  209,  SOS. 

Jean  de  Bizan.  13  Hedàr.  226. 

Jean  Kama,  ermite  égyptien  martyr.  25  Tahms.  271. 

Jésus-Christ.  17,  24,  25,  26,  122,  123,  125,^128,  142,  164,  231, 

233,  250,  251,  263,  269,  271,  282,  295,  309,  313,  314,  329, 

330,  339,  341,  342,  350,  351,  3.57,  370,  371,  372,  374,  376. 

382. 
JoACHiN  ET  Anne,  parents  de  la  Sainte  Vierge.  258. 
Job.  139. 
Joseph.  321. 
Jules  d'Aqfahas  l'bagiographe  qui  vivait  sous  Constantin.  22 

Maskaram.  144,  384. 
Juste,  martyr  d'Egypte  sous  Dioclétien.  1  Na/tasê.  161,  296. 
Juste  et  Aboli;  le  même  que  le  précédent  et  son  fils  martyr. 

103. 

Kaleb,  roi.  99. 

Kiros,  Kirkos.  Voir  Cyr. 

Lib.\nos,  moine  d'Ethiopie  qui  vivait  au  v-vi°  siècle.  3  Ter. 

359,  377. 
LiQANOs,  moine  du  couvent  de  Quanâsel  en  Ethiopie.  28  Ijlechn  . 

390. 

Luc,  évangéliste.  20;). 

Mar  Behna.m.  Voir  Behnâm. 

Marc,  évangéliste.  198,  349. 

Martyrs.  12,  107,  311,  394. 

Martyrs  d'Achmlm,  sous  Dioclétien.  1  Ter.  102,  234. 

Martyrs  d'Antioche.  105. 

Martyrs  du  Nadjran.  225. 

Martyrs  de  Sébaste,  sous  Licinius.  217. 


356  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Matthias.  197. 

Matthieu,  apôtre.  202. 

MENAS,  martyr  d'Egypte  sous  Dioclétien.  15  Hedâr.  224,  286, 

367. 
Menilek  II,  empereur.  115. 

Mercure,  martyr  sous  Dèce.  25  Hedùr.  41,  152,  169. 
Michel,  archange.  5,  13,  36,  45,  119,  167,  361. 
Michel  et  Gabriel,  archanges.  46. 
Moïse,  législateur  des  Hébreux.  348. 

Na'akueto  La'ab,  dernier  roi  des  Zague  qui  vivait  au  xiii'-^  siècle. 

118. 
Nathaniel.  112. 
NoB  de  Nehissa  en  Egypte,  martyr  sous  Dioclétien.  24  HamU . 

38,  73,  135,  154. 

Pantaléon,  un  des  neuf  saints.  6  Teqemt.  265. 

PÈRES  DE  NiCÉE.   184. 

Philippe,  apôtre.  137,  356. 

Philothée,  martyr  d'Antioche  sous  Dioclétien.  16  Ter.  52,  116. 

Pierre  et  Paul,  apôtres.  87,  111,  187. 

PiLATE.  25  Sanè.  7,  51. 

Prophètes.  107,  259. 

Raguel,  archange.  1  Maskaram.  365. 
Raphaël,  archange.  131,163,215,365. 
Roch.  23  Genbot.  29. 

Saints.  96,  108,  188,  331. 

Saints  et  Martyrs.  328. 

Salama,    métropolitain   éthiopien    du    début   du    xiv'    siècle, 

18  Tâhsas,  26  Hamlê,  20  Nahasf.  358. 
Samu'el  de  Waldebâ  ou  de  Gadâma  wâli,  moine  éthiopien  qui 

vivait  au  xiv^  siècle.  12  TàliML  285. 
Samu'el,  moine  égyptien  du  monastère  de  Qalmon,  vivait  au 

vu"  siècle.  8  Tùhsàs.  322. 
Sarabamon,  martyr  d'Egypte  sous  Dioclétien.  28  Hedâr.  48, 

158,  325. 
Sébaste.  Voir  Martyrs. 
Sébastien,  martyr  sous  Dioclétien.  25  Ter.  55,  168,  355. 


RÉPERTOIRE    DES    SAEAM    ET    .MAI.KE'e.  357 

Seiima.  283. 

Tadamo.  219. 

Tadewos  de  Sebta  dans  TAbyssinie  méridionale,  mis  à  mort  par 

les  brigands;  vivait  au  xiv"  siècle.  22  Teqemt.  1 16. 
Takla  Hajimawot,  moine  d'Ethiopie  du  xiv"  siècle.  21  Tahk'is, 

12  Genbot.  53,  58,  100,  211,  235,  250,  261. 
Thaudée  ou  Jude  apôtre.  1 13. 
Théodore,  martyr  sous  Dioclétien.  20  llamlê.  51,  65,  72,  132, 

159,  160,  386."^ 
Thomas,  apôtre.  201. 
Trinité.  2L  189,  21 1,  262,  331,  347. 

Uriel,  archange.  21  HamU'.  129. 

Victor,  fils  de  Romanos,  martyr  sous  Dioclétien.  27  Mijàzejà. 
10,  11,  47,  69,  i39. 

Vrt(»u  et  Claude.  Le  même  que  le  précédent  et  un  autre  mar- 
tyr d'Antioche.  11  Sanf'.  183. 

Vieillards  de  l'Apocalypse.  24  Hedàr.  190. 

Vierge.  3,  14,  23,  32,  88,  89,  90,  91,  92,  94,  95,  96,  98,  171, 
172,  174,  175,  176,  177,  213,  218,220,  221,  222,  228,  230, 
236,  238,  240,  241,  243,  245,  218,  249,  268,  273,  276,  277, 
290,  291,  292,  297,  298,  299,  302,  303,  304,  305,  310,  319, 
326,  327,  336,  337,  338,  343,  314,  345,  360,  362,  366,  3(58, 
373,  383,  385,  388,  396,  397,  398,  399. 

Zacharie,  père  de  Jean-Baptiste.  280. 

Za  iMika'el  'Ahagawi,  moine  éthiopien  du  iv-V  siècle.  14  /(*- 

qemt.  71,  278,324. 
Zexa  Mahjam,  sainte  éthiopienne.  180. 

Walatta  Petros,  sainte  éthiopienne.  4,  97,  150.  173,  281,  352. 


VULGARISATION  DES  HOMÉLIES  MÉTRIQUES 

DE  JACQUES  DE  SAROUG,  ÉVÈQUE  DE  BATNAN 
EN  MÉSOPOTAMIE  (451-r321)  (1) 

Par  Jacques  Babakhan. 


HOMÉLIE  SUR  LA  FIN  DU  MONDE 
ET  SUR  LE  MARIAGE  (2) 

NOTE    DU    TRADUCTEUR 

Dans  le  présent  poème,  Jacques  de  Saroug  s'applique  surtout 
à  faire  briller  à  nos  yeux  le  côté  mystique  du  Mariage.  Sa  thèse 
s'inspire  à  la  fois  de  Moïse,  de  saint  Paul  et  de  la  parabole  des 
dix  vierges  relatée  dans  l'Évangile.  Ici,  comme  presque  partout 
ailleurs,  l'auteur  n'échappe  pas  aux  attractions  de  l'antithèse, 
qu'il  sait  provoquer  avec  l'habileté  d'un  virtuose.  Après  avoir 
simulé  un  dédain  philosophique  des  plus  profonds  pour  la 
pompe  extérieure  d'une  noce  terrestre,  à  laquelle  il  oppose  les 
horreurs  de  la  tombe,  le  poète  mystique  n'en  relève  pas  moins, 
du  fond  de  ses  apparentes  contradictions,  l'inanité  de  cette 
pompe  extérieure  elle-même  au  rang  d'un  symbolisme  saisis- 
sant. La  beauté  de  ses  vers  tient  tout  entière  dans  sa  passion  des 
figures  allégoriques.  En  soulignant,  d'une  part,  la  monogamie 
ciirétienne,  modelée  sur  l'union  par  excellence  du  Christ  avec 
l'Église,  et,  d'autre  part,  la  polygamie  d'un  Salomon  encombré 
de  ses  mille  concubines,  le  parallélisme  de  Jacques  de  Saroug 
confine  aussi  heureusement  au  sublime  qu'à  la  raillerie  la  plus 
fine. 

(1)  Voy.  ROC,  1912,  p.  110;  1913,  p.   li  et  191. 

(2)  Voir  édition  chaldéenne  de  Bedjan,  t.  V,  p.  873  à  88G. 


ESSAI    DE    VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         359 

Au  point  de  vue  de  Tétude  des  mœurs  de  l'Urient  chrétien, 
il  est  intéressant  de  remarquer  que  la  plupart  des  détails  rela- 
tifs à  la  cérémonie  nuptiale  telle  qu'elle  se  dt'roule,  encore  de 
nos  jours,  à  travers  les  rues  des  villages  chrétiens  de  la  Perse, 
correspondent  exactement  à  ceux  que  Jacques  de  Saroug  men- 
tionne au  v"  siècle,  à  savoir  : 

1°  Les  cadeaux  échangés  entre  les  fiancés  ; 

2"  Les  danses  et  les  trois  instruments  de  musique  qui  les 
accompagnent,  et  que  le  syriaque  désigne  par  les  mots  suivants  : 

fu4  tabla,  tambour,  \ju>  qàrnâ,  trompetle  et  \^k^\  abbûba,  flûte, 
dont  les  équivalents  néosyriaques  sont  aujourd'hui  : 

Jiâo;  da villa,  tambour,  gjà,  zùrnâ  =  li^  en  persan  et  li.,  en 
turc,  sorte  de  hautbois  à  voix  très  sonore,  en  usage  également 
chez  les  Algériens,  qui  l'appellent  «  zùmâr  »,  instrument 
chantant  f^ji  ou  chanterelle,  et,  enfin,  .^ioi.  Intùg  =  ^jXiy  en 
turc,  ou  simplement  iSs^^lài.  tùtâgta,  qui  signifie  flûte  ou  petite 
flûte  (1). 

3"  Le  port  de  bijoux  par  la  mariée; 

4"  L'usage  de  faire  accompagner  le  marié  par  un  garçon 
d'honneur  et  par  quelques  amis  intimes; 

S*'  Le  banquet  de  noce,  largement  ouvert  à.  tout  venant. 

.1.  B. 

(1)  Par  la  forme  comme  par  le  son,  Iulag ta  est  moins  poétique  nuo  le  s)3 
ou  J  nâi  ou  ni'i  {roseau  ou  flûte  de  roseau)  des  Persans;  il  ne  peut  otro,  non 
plus,  comparé  au  |;;^;  sàbbîyba  des  bergers  du  Kurdistan.  Si  nous  l'oppo- 
sons à  l'instrument  désigné  par  le  mot  iJ,â^f ,  c'est  parce  qu'il  ne  sagit  en  l'oc- 
currence ni  d'un  instrument  de  salon,  comme  le  néi  persan,  ni  d'une  musette 
exclusivement  champêtre  comme  le  sabbii/ba,  mais  simplemertt  dun  pipeau 
tout  à  fait  populaire  et  se  jouant  en  toutes  circonstances  joyeuses.  11  est  de  toute 
évidence  que  si  nous  avions  à  donner  un  équivalent  moderne  cà  ce  que  Jacques 
de  Saroug,  dans  le  distique  ci-dessous,  désigne  par  les  deux  termes  synonymes 
syriaques  ^i^f  et  i^juâ,  nous  nous  garderions  bien  de  recourir  à  la  trivialité 
•l'une  tulay  : 

Et,  comme  la  flûte,  il  (S.  Jean)  chanta  ;i  la  noce  île  la  superbe  (Église  nais- 
sante) ; 

C'est  qu'il  vibra  par  l'Esprit  saint,  comme  le  roseau  sous  le  souffle  (de  l'ar- 
tiste) ! 

(Homélie  sur  la  Décollation  de  S.  Jean -Baptiste;  Bedjan,  t.  111,  p.  (XiU.) 


360  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 


HOMÉLIE  SUR  LA  FIN  (DU  MONDE)  ET  SUR  LE  MARIAGE 

En  contemplant  l'éclat  d'une  noce  éphémère. 
Éclat  d'emprunt  tout  simplement, 

Je  conçus  ce  discours,  dont  le  plan  se  réfère 
A  celui  de  l'Avènement. 

Etant  convive  un  jour,  la  maison  nuptiale 

M'offrait  sa  joie  et  son  festin, 
Quand  mon  esprit,  hanté  par  l'angoisse  finale, 

Éprouva  le  plus  noir  chagrin! 

Je  sortis  escorter  époux  et  mariée 

S'avançant  en  procession, 
Et  la  noce  marcha,  pompeuse,  amplifiée 

Par  tout  un  peuple  en  action. 

La  trompette  sonnait;  la  flûte,  qui  roucoule, 

Y  mêlait  ses  plus  tendres  sons  : 

Et  le  tambour  battant,  son  grand  rythme  à  la  foule 
Communiquait  de  beaux  frissons  î 

Les  danses  vont  leur  train  :  la  jeunesse  est  en  joie, 

Y  brille  chaque  adolescent; 
Chaque  parrain  autour  du  marié  tournoie. 

Ce  héros  du  jour  ravissant! 

Voici  l'épouse  en  sa  toilette  magnifique  : 

Robe  éclatante  et  fins  bijoux  ! 
Formant  autour  de  lui  large  cordon  sphérique. 

Ses  intimes  vantent  l'époux  ! 

De  l'affluence,  en  rang,  par  devant  lui,  la  file 
S'allonge  et  chante  en  son  honneur  ; 

Le  long  de  son  trajet,  on  acclame,  on  jubile. 
0  joie  !  0  délire  !  0  bonheur  ! 


En  observant  ces  mœurs,  curieuse  et  surprise, 

Mon  àme,  à  part  elle,  se  dit  : 
Pourquoi  ces  bruits  confus  '?  Pourquoi  donc  cette  mise 

En  scène  sans  aucun  profit  V 

Pourquoi  ce  vain  tourment,  cet  ennui  qui  nous  jette 

Dans  la  préoccupation  ? 
Ce  qu'on  tient  aujourd'hui,  demain  se  rompt,  s'émiette. 

Comme  une  pure  illusion! 


ESSAI    DE   VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         361 

Qu'est-ce  donc  que  ce  luxe?  A  quoi  bon  la  toilette? 

Qui  maître  est-il  de  ses  habits? 
Peut-être  seront-ils  —  et  sur  qui  se  les  prête  — 

Bientôt  en  poussière  réduits? 

Hêlas!  que  peut  tirer  la  pauvre  mariée 

Do  ses  joyaux,  de  ses  bijoux? 
Suffit  qu'elle  s'alite  :  Sans  qu'elle  soit  priée 

Ni  morte,  on  les  lui  reprend  tous! 

Quel  bien  reçoit  l'époux  du  son  de  la  trompette  ? 

Quel  don  propre  et  dûment  acquis? 
A\i  silence  fatal  de  la  tombe  muette 

N'est-il  pas  d'avance  promis? 

Jusqu'à  quand  dureront  les  chants,  les  mélopées, 

Agitation  des  hâbleurs  ? 
Demain  viendra  la  mort  et,  par  elle  coupées, 

Les  chansons  deviendront  des  pleurs  ! 

La  noce  de  l'époux  est  semblable  au  mirage  : 

Elle  brille  et  s'évanouit; 
Ne  vous  y  trompez  pas  :  n'est  que  fugace  image 

Cet  hymen  dont  Thomme  jouit  1 

La  fraîcheur  de  l'épouse  est  une  fleur  ouverte  : 

Amis,  ne  vous  y  trompez  pas; 
Un  malaise  la  fane  et  va  sa  grâce  en  perte 

Même  avant  l'heure  du  trépas  ! 


Malheureux,  des  défunts  courez  voir  la  dépouille. 

Leur  mélange  informe  observez  ! 
La  crypte  du  Schéol  en  est  comble,  elle  en  grouille 

A  cette  horrible  hn  rêvez! 

La  tombe  en  retient  les  statures  et  les  âges. 
Ages  naguère  si  charmants  ! 

Leurs  corps  en  pourriture,  en  sombres  étalages 
En  font  de  sinistres  dormants  ! 

Il  est  là  des  époux  de  qui  la  juste  noce 

N'assouvit  jamais  leurs  amours: 

Des  épouses  sur  qui  ferma  la  Mort  féroce 

Leurs  plus  frais  nuptiaux  séjours  ! 

La  ruine,  au  Schéol,  des  enfants  les  plus  tendres 
Ne  se  décrit  point  par  le;;on  : 

Allez  voir  leurs  jolis  traits  tout  réduits  en  cendres 
Faites  pour  donner  le  frisson! 


362  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Dedans  ces  gisements,  il  est  des  époux,  certes, 
Que  n'eût  égalés  cet  époux  : 

Les  voici  sur  l'argile  étendus  tout  inertes, 
En  leur  propre  néant  dissous  ! 

Il  est  là  des  brus  et  des  jeunes  mariées 
Qui  surpassèrent  celle-ci  : 

Elles  sont  pour  le  ver  en  nids  édifiées  : 
Seul  le  termite  en  a  souci  ! 

Là  sont  des  belles,  là,  le  nombre  des  charmantes 
Reste  rebelle  à  tout  calcul  : 

Gîte,  pâture,  appâts  des  races  dévorantes, 
Elles  sont  aux  vers  un  cumul  ! 

11  est  des  femmes  là,  jadis  éblouissantes. 
Qui,  pour  toute  gaze  de  choix, 

Souffrent  de  l'araignée,  ô  sort  fait  d'épouvantes! 
Les  fils  sur  leur  absent  minois  ! 

En  fait  de  beaux  atours,  là  couvre  leur  personne 
Le  termite,,  indiscret  rôdeur  ! 

En  guise  de  parfums,  leur  couchette  empoisonne 
Du  sol  la  méphitique  odeur  ! 

11  est  des  jeunes  gens,  au  fond  des  cimetières, 
A  la  fleur  de  l'âge  enfouis  : 

Le  simoun  a  flétri,  sous  ses  bonds  délétères. 
Ces  fronts  à  peine  épanouis  ! 

11  est  là  des  époux  qui  de  leur  hyuaénée, 
Hélas,  ne  jouirent  jamais  ! 

Des  vierges  il  est  là,  poignante  destinée  ! 

Qui  n'ont  vu  leurs  «  promis  »  aimés  ! 

Que  de  femmes,  au  fond  des  couches  sépulcrales, 
Ayant  la  glaise  pour  coussin, 

De  qui  les  voluptés  intimes,  nuptiales 
N'assouvirent  jamais  le  sein! 

11  en  est  qui,  déjà,  prêtes  pour  l'hyménée, 
Allaient  bientôt  l'étreindre  enfiu; 

L'heure  fatale  vint,  heure  trop  tôt  sonnée  : 
Adieu,  noce,  banquet,  festin  ! 

Que  d'êtres,  là,  qui,  forts  d'une  douce  espérance, 
Rêvaietnt  à  l'hymen  souriant, 

Quand  la  mort  ébranla  leur  ferme  confiance, 
Soudain  à  sa  loi  les  pliant! 


ESSAI    DE   VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         36M 

Que  de  promises  là,  combien  de  fiancées 

Sur  le  point  de  beau-père  avoir, 
Emportèrent  de  leurs  futurs  et  les  pensées 

Et  les  présents  au  toml)eau  noir! 

Plus  dun  gentilhomme  et  plus  d'une  demoiselle, 

Dans  l'attente  de  l'heureux  jour, 
Ont  vu  s'effondrer  net,  dans  une  mort  cruelle, 

L'espérance  de  leur  aumur! 

Oh!  Que  d'êtres  de  qui,  pour  leurs  noces  pompeuses. 

Vibrèrent  d'entrain  les  salons! 
Les  voici  maintenant  dans  des  tombes  hideuses, 

Aux  lugubres  coi'ridors  longs  ! 

Que  d'épouses  ayant  parements  plus  splendides 

Que  ceux  par  celle-ci  portés. 
Ont  vu  la  Mort,  de  ses  griffes  trop  homicides. 

Tordre  leurs  seins  désenchantés! 

Il  en  est  qui,  jadis,  furent  d'or  chamarrées 

Plus  que  l'épouse  en  question: 
Elles  sont  maintenant  noires,  défigurées, 

Tout  en  décomposition  ! 

Plus  d'une  épouse,  en  sa  jeunesse,  à  peine  unie 

A  son  jeune  époux  triomphant, 
Dans  la  tombe  emporta,  par  la  double  agonie, 

Et  ses  charmes  et  son  enfant! 

Ainsi,  bien  qu'envié,  ce  monde  nous  échappe, 

Nul  n'y  tenant  le  vrai  bonheur! 
Le  charme  de  l'époux  du  jour  est  une  attrape  : 

Amis,  prenez  garde  à  Tendeur! 


Tels  étaient  les  pensers  mus  au  fond  de  mon  àme 
Durant  ce  banquet  nuptial  ; 

Et  leur  vive  acuité,  comme  avec  une  lame. 
Me  suppliciait  le  moral  ! 

De  ces  tristes  pensers  je  sentais  la  morsure 

Me  tenailler  atrocement, 
Lorsqu'une  intime  idée,  avec  un  gai  murmure, 

Vint  m'interpeller  vivement  : 


364  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

«  0  toi,  que  nous  avons  admis  à  notre  joie, 

Hôte  à  cette  noce  invité, 
Ne  nous  lasse  pas  tant!  Que  ton  chant,  qui  larmoie, 

Ne  gâte  pas  notre  gaîté  ! 

«  Sois  gai  avec  ceux  qui  sont  gais,  dit  l'Écriture, 

Et  tu  n'en  seras  amoindri  ; 
Le  jour  d'après,  tu  peux,  au  gré  de  ta  nature. 

Être,  hélas,  de  larmes  nourri! 

«  Un  temps  pour  rire  ;  un  temps  pour  répandre  des  larmes, 

Dit  l'adage  de  Salomon  ; 
Ce  jour,  qui  nous  sourit,  n'est  point  un  jour  d'alarmes 

Ni  jour  de  funèbre  sermon  ! 

«  Convive  de  l'époux,  à  sa  réjouissance 

Prendre  part,  avec  nous,  tu  dois  : 

Ce  lieu  n'est  point  un  lieu  de  pleurs;  en  conséquence, 
Ami,  trouble-fète  n'y  sois  !  » 


Or,  en  moi,  deux  pensers  puissants,  contradictoires, 
Se  livraient  un  combat  cruel  : 

L'Allégresse  et  l'Angoisse,  avides  de  victoires, 
Se  mesuraient  dans  un  duel  ! 

Et,  profitant  du  choc  de  ces  grandes  pensées. 
Sur  l'arène  en  plein  mouvement, 

Vint  le  Savoir  cueillir,  par  ses  hautes  visées, 
Lauriers,  couronne,  enseignement' 

Ainsi,  ne  laissant  point,  là  non  plus,  de  sa  verve 
La  source  vainement  couler, 

La  Science,  dont  l'œil  scrutateur  perce,  observe 
Toute  chose,  a  voulu  parler. 

Et,  pour  la  circonstance,  elle  sembla  me  dire. 

Au  sujet  de  ce  que  je  vis  : 
«  De  tels  événements  la  cause  ne  se  tire 

Du  caprice  des  cas  fortuits! 

«  L'homme,  éphémère  époux,  tente  de  reproduire 
de  l'authentique  Epoux  les  traits  ; 

Scrute  bien  ce  principe  et  tu  verras  luire 
Tout  ce  qu'il  recèle  d'attraits  ! 

«  Ne  considère  pas  d'un  œil  distrait,  vulgaire. 
Cette  noce  au  terrestre  entrain  : 

C'est  l'emblème  ébauché  de  l'extraordinaire 
Marche  céleste  de  demain! 


ESSAI    DK    VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         oOS 

«  Elle  fait  songer  à  l'Avènement  ultime. 

Qui  devra  des  cieux  défiler, 
Au  son  de  la  trompette,  éclatant  de  la  cime, 

Pour  venir  la  Terre  ébranler! 

«  La  clameur  nuptiale  incarne  et  représente 

Mystiquement  un  autre  trait  ; 
Raisonne  sainement  et  vois  quelle  étonnante 

Allusion  gît  dans  ce  fait  ! 

«  Un  corps  auguste,  au  fond,  sur  le  Monde  projette 

Sa  pénombre  au  reflet  latent  ! 
L'avant-coureur  est  là  :  que  la  Terre  s'apprête 

A  revoir  celui  qu'elle  attend  ! 

«  Sou  sublime  poi-trait  ainsi  s'ébauche  en  l'homme. 

En  diverses  pi'oportions  : 
C'est  grâce  à  sa  splendeur  que  des  humains,  en  somme, 

S'adjugent  dominations. 

«  Sa  puissance  absolue  a  pour  image  nette 

Le  Droit  de  toute  royauté  ; 
Les  diadèmes  sont,  brillant  sur  chaque  tête, 

Une  ombre  de  sa  majesté! 

«  De  son  Signe  parés,  rois,  empereurs,  monarques 

Régnent  ainsi  divinement. 
Et  c'est  de  par  ses  traits,  si  bien  tu  les  remarques. 

Qu'ont  les  juges  commandement. 

«  Son  droit  de  gracier  l'apanage  est  des  prêtres, 

Comme  des  pontifes  aussi  ; 
Et  son  Avènement,  pour  juger  tous  les  êtres, 

Triomphe  en  l'époux  que  voici  ! 

«  Lui,  c'est  l'Original  qu'imitent  les  copies 

Des  exemplaires  relatifs  : 
L'Archétype,  c'est  Lui  :  empires,  satrapies 

Ont  par  Lui  leurs  droits  respectifs,  » 


Adam  est  l'image  de  Dieu, 
Depuis  qu'a  le  monde  existence  ; 
De  là  provient  son  ardent  vœu 
D'imiter  sa  magnificence! 

Paré  de  l'auguste  portrait 
Du  Créateur,  le  pauvre  hère 
Voudrait  être,  dans  chaque  trait. 
De  Dieu  l'imparfait  exemplaire! 


366  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Il  se  donne  pour  le  fusain 
Au  linéament  un  peu  gauche 
Où  de  l'Avènement  divin 
Le  dernier  triomphe  s'ébauche  ! 

De  maints  modes  l'Art  y  paraît 
De  la  créatrice  Puissance, 
Qui,  pareille  à  l'aube,  se  met, 
Dans  l'œuvre  humaine,  en  évidence! 


Les  épousailles  vois  de  ce  nain  marié. 

Son  triomphe  aussi  considère; 
Sache  que  l'apparat  dont  est  gratifié 

Cet  homme  n'est  qu'un  vol  sommaire! 

L'ombre  du  grand  Époux  le  suit, 
Ombre  à  l'ampleur  étincelante; 
Sa  magnificence  l'enchante, 
Son  faste  l'orne  et  le  conduit  ! 

Image  de  l'Epoux-Messie 
Sont,  en  leurs  noces,  les  époux; 
Par  Lui  béni,  l'hymen  de  tous 
Prend  la  Terre,  en  bénéficie  ! 

C'est  l'Lpoux  authentique  ayant,  de  par  son  sang, 
Epousé  l'Église,  sur  Terre  : 

A  la  fin,  il  viendra,  superbe,  éblouissant, 
Ceint  de  la  gloire  de  son  Père  ! 

Auprès  de  cet  Epoux,  le  nom  décoratif 

D'«  époux  »  est  parure  usurpée  : 

L'Epoux  par  excellence,  impair,  définitif, 
Doit  surgir  dans  une  épopée  ! 

Seule  sa  noce  aura  le  festin  idéal, 

D'où  sera  toute  peine  exclue  : 

Seul  aura  son  hymen  vrai  banquet  nuptial 
Et  du  Beau  la  source  absolue! 

Seul,  cet  Époux  possède  en  propre  la  beauté 
Qui  rien  à  désirer  ne  laisse  ; 

11  viendra,  rayonnant  d'un  charme  illimité. 
Emplir  ses  parrains  d'allégresse! 

Les  toilettes  seront,  en  cet  unique  Hymen, 
Sans  vétusté,  sans  nulle  usure; 

Là,  point  ne  connaîtra  flétrissure  ou  déclin 
Des  couronnes  la  beauté  pure  ! 


ESSAI    DE   VULGARISATION    DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         367 

Là,  sonnera  la  trompe,  ébranlant  l'univers: 

Là,  résonnera  la  trompette  : 
Toute  tombe  sera  mise  alors  à  l'envers, 

Chaque  roche  en  plus  d'une  miette! 

Et  là,  l'hymne  entonné  vibrera  consolant 

Du  cruel  deuil  chaque  victime; 
Là  devra  murmurer  l'air  exquis,  ruisselant 

Des  cœurs  pleins  d'extase  sublime! 

Là,  le  vrai  Beau  doit  poindre  absolu,  permanent, 

Net  d'ombre  et  de  vicissitude, 
Loin  du  beau  terre  à  terre  ayant,  fatalement. 

D'une  fleur  la  décrépitude! 

V Epoux  et  r Epousée...  à  savoir,  à  saisir  : 

Le  Messie  enfin  et  l'Eglise, 

Faits  pour  très  chastement  s'unir  ; 
Tel  est  le  grand  Problème  et  la  grande  devise 

Où,  Vérités  de  l'avenir. 

Votre  pur  éclat  se  déguise! 


Le  mari  :>''unissant  à  sa  femme,  tous  deux 
Seront  un,  la  chose  est  écrite  ; 

Dans  Mo'ise,  discret,  ce  point  est  lumineux 
Dans  saint  Paul,  apôtre  d'élite. 

Le  symbolisme  entier  condensé  sous  le  sceau 
De  la  Bible  en  des  traits  sommaires, 

En  passant  sous  l'éclat  du  Testament  Nouveau 
A  pris  extensions  plus  claires. 

L'incise  ■  «  Us  seront  un  »  n'est  écrite  à  propos 
Ni  de  l'homme  ni  de  la  femme  : 

Ceux-ci  ne  sont  pas  un  :  ils  sont  l'image  où.  clos. 
Se  voile  un  autre  Monogame  ! 

Car  si  l'homme  et  la  femme  étaient  nettement  un, 
Ils  vivraient  tous  deux  sans  disputes; 

Le  désaccord,  entre  eux,  ne  serait  pas  commun 
Ni  fréquentes  autant  leurs  luttes! 

S'ils  étaient  un,  jamais  nulle  division 

Ne  viendrait  lui  séparer  d'elle  ; 

D'aucune  intrigue,  entre  eux,  la  néfaste  action 
Ne  mettrait  noise  ni  querelle 


368  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Ne  tromperaient  jamais  les  femmes  leurs  maris, 
En  violant  leur  juste  pacte; 

Les  maris  ne  seraient,  contre  leurs  femmes,  pris 
Jamais  dans  un  infidèle  acte  ! 

Quand  par  son  adultère,  avec  deux  ou  bien  trois  , 
L'Epouse  enfin  se  déshonore, 

C'en  est  fait  de  cet  tm  mystique  :  de  ses  droits 
Le  fond  s'écroule  et  s'évapore  ! 

Donc,  ils  ne  sont  pas  un:  mais  quand  dignes  ils  sont. 

D'un  Mystère  ils  font  le  symbole  ; 
Mais  quand  le  vice  vient  flétrir  leur  double  front. 

Loin  d'eux  le  Mystère  s'envole  ! 

Des  femmes,  Salomon  en  avait  un  millier; 
Or,  dans  ces  mille,  avec  laquelle 
Eùt-il  pu  former  corps  entier 

Ayant,  comme  chef,  lui,  puis,  comme  tafon,  elle? 

S'ils  étaient  un,  ce  roi  n'eût  qu'une  épouse  pris 

Et  celle-ci  lui  fût  unie  : 
Mais  il  fut  polygame:  voilà  pourquoi  je  dis 

Que  telle  unité,  je  la  nie  ! 

Le  Mystère,  d'ailleurs,  loin  de  là  s'arrêter. 
Se  mit  tout  aussitôt  en  fuite. 

Car  la  polygamie,  inapte  à  refléter 

Ses  traits,  l'horripile  et  l'irrite  ! 

Quand  l'épouse  est  unique  et  fidèle  à  l'époux, 
Mystique  est  leur  monogamie  : 

Sainte  Eglise,  seul  est  ton  hymen,  entre  tous, 
Avec  Jésus  net  d'infamie  ! 


Lumière  des  deux  Testaments, 
Moïse  et  Paul,  scribes  sagaces, 
Qu'ont  dit  vos  textes  et  préfaces 
Du  thème  de  mes  arguments? 

Bien  que  partis  d'un  même  pôle, 
Ne  seriez-vous  pas  divergents? 
Dévoilez-nous,  à  tour  de  rôle. 
Vos  écrits  mêmes  diligents! 

D'après  le  Livre  de  Moïse, 
L'homme  et  la  femme  ne  font  qu'un 
Or,  la  thèse  n'est  point  admise  : 
Nous  l'avons  prouvé  pour  chacun. 


KSSAI    DE    VULGARISATION    DKS    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         369 

De  son  coup  d'iril  apostolique, 
Dans  une  auguste  vision, 
Paul  a  percé  ce  trait  mystique 
Défiant  toute  version  : 

C'est  du  Christ  et  de  son  lùjlise 
Que  je  parle,  en  disant  ceci... 
Sont  tous  deux  un,  et  nulle  crise 
N'atteint  leur  fusion.  —  Ainsi  : 

M  céleste  hauteur,  ni  souterrain  ahimc. 

Ni  trépas,  ni  trap;it[ue  mort. 
Ni  vie  en  action,  ni  glaive  qui  décime, 

M  même  archangélique  effort; 

Ni  les  esprits-pouvoirs,  ni  les  Vertus  très  pures, 

Pas  plus  les  Dominations, 
Ni  les  faits  du  présent,  ni  les  choses  futures 

Aux  complexes  séductions  ; 

Ni  tout  autre  univers  ne  saurait  ma  pensée 

Retenir  dans  l'éloignement 
De  l'Époux  à  Qui  s'est  mon  âme  fiancée 

Une  bonne  fois  saintement;! 

En  voilà  d'abord  un.  puis  une.  et  cette  paire 

D'êtres  ne  fait  qu'un  ;  c'est  écrit. 
Clirist  et  l'Église  un  sont  :  au  fil  du  cimeterre 

Passé,  leur  amour  ne  périt  ! 

.Sur  sa  croix,  qu'on  le  raille!  Elle  est  de  Lui  seul  fière  . 

Pour  Elle,  Il  est  le  Fils  de  Dieu! 
Qu'on  le  pende  à  son  Bois!  Elle  est  superbe,  altiére  : 

Souffrir  avec  Lui,  c'est  son  vœu! 

«  Oh!  puissé-je  n'avoir  que  Lui  pour  toute  gloire, 

Lui  seul  pour  orgueil  exclusif! 
Mon  honneur,  c'est  sa  Croix,  qui,  pour  d'autres  déboire. 

Est  mcm  salut  définitif!  » 

Telle  est  la  fusion  que  rien  ne  peut  dissoudre. 

Qui,  plus  puissante  que  la  mort. 
Vient  ainsi  de  Mo'ise  expliciuer  et  résoudre 
Les  mots  «  les  deux  sont  un  »,  dans  leur  juste  rapport. 

Au  point  par  lui  visé.  Moïse,  en  sa  parole. 

S'est  très  nettement  exprimé  : 
Dans  son  verbe  concis,  le  mystique  symbole 

Reste,  avec  son  sens,  enfermé. 

24 

ORIENT   CUIŒTIEN. 


370  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEX. 

Peut-être  est-il,  pour  les  gens  charnels  et  profanes, 

Subtil  le  trait  que  je  poursuis  : 
Esprits  initiés  à  ces  sortes  d'arcanes, 

Vous,  du  moins,  oyez  mes  avis! 

Grand  est  ce  mystère  et,  seule,  une  intelligence 

Supérieure  le  comprend  : 
Des  mots  «  les  deux  sont  un  »,  l'esprit,  en  l'occurrence, 

Dans  le  sens  concret  ne  s'entend. 

Bien  que  l'expression  parfaite  de  Moïse 

S'énonce  littéralement, 
L'auteur  y  portraiture  et  le  Christ  et  l'Église  : 

Tableau  peint  idéalement! 

L'ensemble  des  Écrits  mosaïques  ne  vise 
Qrie  Lui,  que  le  Christ  attendu, 

Qui  vint  le  symbolisme  expliquer  de  Moïse  : 
Tout  par  Lui  lucide  est  rendu  ! 

Le  grand  prophète  ombra  d'un  voile  ce  mystère 
Au  grand  règne  encor  non  venu, 

Pour  la  mentalité  trop  obtuse  et  grossière 
Du  peuple,  apparaître  tout  nu  ! 

Mais  l'Apôtre,  en  voyant  l'époque  enfin  éclore. 

En  ôta  le  voile  discret. 
Afin  que  la  beauté  mystique  à  son  aurore 

Ne  triomphât  dans  le  secret  ! 

C'est  du  Christ  que  je  parle,  Adam  n'est  pas  en  cause  : 
Mon  regard  ailleurs  est  tourné  ; 

Cette  thèse,  à  propos  de  l'Église,  s'impose  : 
Eve  a  son  époux  détrôné  ! 

Sont  seuls  les  vrais  Epoux,  sont  seuls  Couple  authentique, 

Sont  seuls  Uti  dans  leur  fusion 
Ceux  dont  l'amour  sortit  vainqueur  de  la  tragique 

Mort  de  la  Crucifixion! 

«  Qui  donc  est,  dit  rp]poux,  ma  mère? 
M'avoir  d'autres  frères,  pourquoi? 
N'ai-je  pas  mon  Église  chère, 
Frères,  sœurs,  et  mère  pour  moi?  » 

Donc,  sa  mère  laissant,  Il  convole  et  pactise 

Chastement  avec  sa  Moitié  : 
Ici,  /es  deux  sont  un,  et  ton  verbe,  ô  Moïse, 

Reste  ainsi  textuel,  entier! 


ESSAI    DE    VULGARISATION   DES    HOMÉLIES    MÉTRIQUES.         371 

Au  monde  II  est  venu  l'Unique  de  son  Père 

Fiancer  (par  engagements 
Scellés  avec  son  sang,  au  sommet  du  Calvaire) 

ta  Fille  de  ses  sentiments! 

Prenant  humanité  du  sein  net  de  souillure, 

Il  s'y  joignit  en  vérité: 
Du  lien  conjugal  II  refit  la  nature, 

Par  sa  neuve  Nativité  ! 

Son  haut  Parage  entant  sur  la  proscrite  Race, 

Le  Grand  s'est  offert  le  Petit, 
Si  bien  qu'auprès  du  Père,  où  la  Droite  est  sa  place, 

L'Homme  en  l'Homme-Dieu  resplendit! 

Il  en  fit  sa  promise  à  même  les  entrailles 

D'une  Mère-Vierge,  au  front  pur; 

Par  sa  naissance,  Il  a  béni  ses  épousailles 

Avec  le  Genre  hiunain  obscur! 

« 
Tel  est  l'hymen  dont  parle,  en  son  livré.  Moïse, 

Moïse,  prophète  éminent  : 

Paul  est  venu  percer  cette  nue  imprécise, 

Grosse  de  ce  Trait  rayonnant! 

Près  de  l'humanité  (c'est-à-dire  en  Marie) 

Progressait  (1)  la  Divinité, 
Pour  que  iMaître  et  Servante  —  et  le  Livre  le  crie  — 

Fissent  une  seule  unité! 

Trop  grand  est  ce  mystère  et  son  sens  ne  s'explique 

Par  aucune  traduction. 
Sont  le  Christ  et  l'Église  mu  en  esprit  unique, 

En  scri})turale  version! 

Paul  a  chaste  Pucelle  offert,  comme  promise 

Véritable,  au  vrai  Fiancé, 
Qui  s'est,  pour  le  salut  de  cette  Vierge  exquise, 

Tout  dévoué,  tout  dépensé! 

N'oilà  l'Hymen  où  sont  Époux  et  Mariée 

En  fus'on,  tous  deux  comme  un; 
Qu'auprès  de  lui,  l'étrainte  humaine  est  décriée! 

Précaire  bonheur  pour  chacun  ! 

A  donc  le  Fils  du  Roi  choisi  sa  Fiancée 

Et,  vers  les  ciemx,  repris  essor  : 
Elle  attend  quTl  revienne,  en  l'ultime  poussée, 

La  ravir,  la  ravir  encor  ! 

(1)  looi  i^Jioo  (lui  signifie  aussi  <>  croissait,  yrundissait,  se  déoeloppail  ». 


372  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


Eglise,  à  toi  des  Fiancées 
Modestes  l'aimable  pudeur  ! 
Ton  «  Promis  »  aura  des  pensées 
Jalouses  si  périt  ta  fleur! 

Du  Fiancé  le  jour  approche  : 
Tout  en  toi  sera  contrôlé  ; 
Reste  le  gage  où  rien  ne  cloche  ! 
Sois  l'honneur  jamais  ébranlé! 

Les  morts  môme,  au  jour  de  ta  noce, 
T'apporteront  leur  compliment  : 
Que  ta  perle  onques  ne  se  fausse  ! 
Serre-la  précieusement  ! 

Garde-toi  bien  des  apparences 
Des  filles  aux  odieux  us, 
Qui,  dans  l'hymen,  pour  jouissances, 
Trouvent  des  coeurs  par  trop  déçus  ! 

Que  la  perfection  t'emplisse  ; 
Que  soit  franche  ta  chasteté  ! 
Qu'à  lui  seul,  ton  charme  ennoblisse 
Ton  front  net  d'éclat  emprunté  ! 

Fuis  les  manières  dérobées, 
Les  trompe-l'œil  des  faux  dévots  ! 
Car,  en  plein  ta  noce  exhibées, 
Elles  n'auraient  masques  bien  beaux 

Point  ne  compte  être  délivrée 
Par  extérieur  affiché  : 
Le  cœur  seul,  non  la  sim agrée, 
Sera  par  l'Époux  recherché  ! 

Ne  sois  nominale  «  Promise  » 
Pour  ton  sincère  Fiancé  ! 
Sois  de  tout  cœur  du  Saint  éprise, 
Sois  esprit  dans  le  sien  passé  ! 

Grandiose  est  ton  hyménée  : 
Qu'auguste  aussi  soit  ta  candeur 
Des  anges  la  foule  étonnée 
Doit  magnifier  ta  splendeur  ! 

Pour  ta  noce  sans  parallèle, 
Tous  les  êtres  de  tous  les  lieux. 
Sous  la  poussée  universelle, 
Se  joindront  aux  Forces  des  cieux! 


ESSAI    DE   VULGARISATION    DES    HOMÉLIES   MKTRIQUES.  373 

L'imposante  Fin,  où  la  base 
Des  Univers  s'ébranlera. 
Sera  ta  noce  où,  dans  l'extase 
Suprême,  l'Epoux  te  verra! 

Lorsque,  soudain,  appel  émouvant,  péremptoire, 

Résonnera  cette  clameur  : 
>'  L'époux  vient,  le  voici,  11  est  ceint  de  sa  gloire  : 

Humains,  sortez  lui  faire  honneur!  » 

Quand,  prêt  à  s'arracher  à  l'étreinte  du  Père, 

Lorsque  déjà  mis  en  chemin, 
L'Unique  descendra  célébrer,  sur  la  terre, 

Avec  l'Eglise,  son  Hymen, 

Quelle  secousse  en  la  compacte 
Troupe  des  régiments  des  cieux  ! 
Quel  jet  d'éclat  en  cataracte 
Par  devant  l'Epoux  radieux  ! 

Quel  frisson  au  sein  des  Natures! 
Dans  chaque  être,  quel  tremblement! 
Gare  au  monde  !  A  ses  impostures 
Quelle  fin  et  quel  dénoùment! 

Prompts,  de  la  Garnison  du  Père, 
Les  escadrons,  semant  l'éclair, 
Pour  nuptiale  escorte  faire, 
Suivront  r]']poux  unique,  impair  ! 

Les  cliœurs,  au  son  de  la  trompette 
Angélique,  Le  chanteront; 
Entraînés  par  cette  tempête, 
Les  Univers  L'exalteront! 

Dans  l'azur,  des  Fils  de  lumière 

Les  légions,  en  vol  plané. 

Viendront  tracer  itinéraire  ' 

Au-devant  du  Sublime  Aîné  ! 

Cet  immense  bruit  de  sa  Noce  : 
«  Voici  l'Epoux!  Sortez  le  voir!  » 
Les  morts  mettra  hors  de  leur  fosse, 
Pour,  en  chantant.  Le  recevoir  ! 


Et  de  Notre-Seigneur  l'une  des  paraboles 

Prendra  corps  et  réalité, 
Tant  les  dix  vierges,  dont  cinq  sages  et  cinq  folles, 

Seront  pure  actualité  ! 


374  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

S'éveillera  le  Monde  au  son  de  la  trompette. 
Pour  vite  vers  l'Époux  sortir  : 

Gare  à  qui  n'aura  pas  sa  lampe  en  main  et  prête  ! 
Dans  la  nuit  noire,  il  doit  pâtir! 

Au-devant  de  l'Epoux,  sereine  et  triomphante 

Des  sages  l'unanimité 
Portera  liaut  le  jour  de  sa  lampe  éclatante, 

Intense  flambeau  de  clarté  ! 

Qui  veut  que  sa  lampe  alors  brille 
Doit  son  vase  d'huile  pourvoir! 
Béni  soit  Qui  les  yeux  dessille 
De  qui  L'attend  sans  désespoir! 


-^ 


DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  CENTRALE 

LA  MISSION  RUSSE 


Lorsque  des  découvertes  isolées,  dont  nous  allons  parler, 
ont  attiré  l'attention  sur  TAsie  centrale  (voir  le  croquis,  supra, 
p.  8),  les  Russes  ont  été  les  premiers  à  y  faire  des  explorations 
méthodiques.  M.  Dmitri  Klementz,  qui  avait  déjà  parcouru 
depuis  1885  la  Sibérie  et  la  Mongolie  occidentale  (cf.  supra, 
p.  4,  note  3),  a  été  chargé  par  l'Académie  des  sciences  de  Saint- 
Pétersbourg  d'explorer  la  région  de  Tourlan.  Il  a  consigné  le 
résultat  de  ses  recherches  dans  un  ouvrage  intitulé  Xachricli- 
ten  ûber  die  von  der  Kaiser  lichen  Akademie  der  Wissen- 
schaften  zu  St-Petersbourg  im  Jahre  1898  ausijerustetc 
Expédition  nach  Turf  an.  Heft  I,  Saint-Pétersbourg,  1899. 
Une  première  partie,  due  à  M.  Klementz,  expose  les  découvertes 
faites  à  Tourfan  et  aux  environs,  avec  une  carte  et  des  vues 
photographiques,  p.  1  à  53.  Une  seconde  partie,  due  à  M.  Rad- 
loff,  p.  55  à  83,  contient  le  texte,  la  transcription  et  la  traduc- 
tion de  quatre  textes  en  caractères  ouigours  et  de  trois  inscrip- 
tions en  caractères  runiques  ;  le  tout  est  en  turc.  M.  Klementz 
a  fouillé  les  ruines  de  la  ville  de  Jar-Cholo  à  l'ouest  de  Tour- 
fan;  de  l'ancien  Tourfan,  à  Test  du  moderne  Tourfan;  de  la 
ville  d'Idikut-schari,  près  de  Chara-chodsha;  d'Astana  et  d'au- 
tres ruines  dans  plusieurs  oasis.  Il  a  trouvé  dos  peintures  de 
Bouddhas,  des  manuscrits  en  caractères  chinois  et  des  incuna- 
bles en  caractères  ouigours.  Il  n'a  trouvé  aucun  caractère  thi- 
bétain,  bien  qu'on  sache  que  la  contrée  a  été  enlevée  aux  Chinois, 
au  VII"  siècle,  par  les  Thibétains.  Près  de  Tourfan  il  y  a  une- 
mosquée  avec  une  haute  tour,  dont  M.  Kl.  donne  une  photo- 
graphie; la  tradition  dit  que  cette  mosquée  a  été  un  temple 
nestorien.  Près  de  Tojok-mazar,  il  y  a  une  caverne  qui  est  un 
lieu  de  pèlerinage  pour  les  musulmans,  parce  qu'ils  disent  que 


376  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

les  corps  des  sept  jeunes  gens  d'Éphèse  y  reposent.  Les  boud- 
dhistes ont  une  légende  analogue  :  sept  pèlerins  sont  endormis 
dans  une  caverne  et  leur  chien  les  garde  en  attendant  la  résur- 
rection. Il  est  à  remarquer  que  près  de  la  caverne  susdite,  une 
pierre  figure  le  chien  des  sept  Dormants.  La  légende  musul- 
mane (cf.  Le  Coran,  ch.  xviii)  dérive  de  la  légende  chrétienne 
des  sept  dormants  d'Éphèse  et  il  en  est  sans  doute  de  même 
de  la  légende  bouddhique. 

Dès  1897,  le  pasteur  L.  E.  Hôgberg  avait  trouvé  des  manus- 
crits en  caractères  inconnus,  dont  deux  sont  au  Musée  asiatique 
de  Saint-Pétersbourg  et  un  autre  à  Londres  au  British  Mu- 
séum. L'ouvrage  de  M.  Kl.  en  donne  deux  spechnens.  On 
trouve  les  manuscrits  dans  les  cercueils  sous  la  tête  des  morts, 
dans  les  maisons  détruites,  ou  simplement  dans  le  sable.  Ils 
sont  parfois  écrits  sur  écorce  de  mûrier.  Aujourd'hui  encore  on 
prépare  et  on  utihse  ce  genre  de  papier  à  Khotan. 

Les  habitants  du  pays  déterraient  des  manuscrits  et  se  ser- 
vaient parfois  du  papier  pour  boucher  les  fenêtres.  Les  voya- 
geurs russes  Roborovski  et  Kozlov  achetèrent  en  1897  des 
manuscrits  qu'ils  offrirent  à  l'Académie  des  sciences  de  Saint- 
Pétersbourg.  M.  Radloff  reconnut  que  ces  feuilles  portaient  du 
turc  en  caractères  ouïgours.  Une  catégorie  était  écrite  au  pin- 
ceau sur  du  papier  fin  et  très  grossier  et  semblait  être  des  let- 
tres d'affaires.  L'autre  catégorie  portait  des  textes  ouïgours 
écrits  avec  soin  au  verso  de  feuillets  dont  l'autre  côté  était  sou- 
vent occupé  par  des  caractères  chinois.  Les  scribes  turcs  utili- 
saient donc  les  anciens  livres  chinois,  écrits  seulement  d'un 
côté,  pour  écrire  de  l'autre  des  livres  et  des  prières  bouddhi- 
ques (1).  Un  fragment  porte  la  transcription  en  caractères  ouï- 
gours d'une  prière  bouddhique  ;  les  deux  textes  peuvent  être 
lus  de  gauche  à  droite.  Il  y  avait  deux  fragments  en  caractères 
inconnus  et  un  en  caractères  syriaques.  Ce  sont  ces  documents 

(1)  Notons  que  beaucoup  de  papyrus  égyptiens,  comme  les  présents  ouvrages 
chinois,  ont  aussi  été  employés  deux  fois.  On  utilisait  d'abord  le  recto  (fibres 
horizontales)  par  exemple  pour  y  écrire  des  comptes,  et,  plus  tard,  on  pouvait, 
dans  certains  cas,  utiliser  aussi  le  verso  (fibres  verticales).  C'est  ainsi  qu'au 
vi"  siècle  de  notre  ère,  Dioscore  utilisait  le  verso  des  contrats  sur  papyrus  pour 
y  écrire  ses  compositions  poétiques;  cf.  Jean  Maspero,  Un  dernier  poète  grec  d'E- 
gypte :  Dioscore,  fds  d'ApoUos,  dans  Revue  des  Études  grecques,  t.  XXIV  (1911), 
p.  426-481. 


DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  (•ENTI>..\LE.         377 

qui  ont  décidé  M.  Radloff  à  proposer  d'envoyer  M.  Klementz 
explorer  ces  pays;  de  même  que  le  succès  de  la  mission 
Klementz  a  engagé  TAllemagne  à  explorer  les  mêmes  régions. 
M.  Klementz  avait  apporté  1°  des  inscriptions  en  ancien 
turc  relevées  sur  les  murs  d'une  caverne;  -2"  des  fragments  de 
murs  de  cavernes  claustrales  avec  des  inscriptions  noires  ou 
rouges  en  caractères  ouïgours  ;  3"  des  fragments  de  manuscrits 
religieux  bouddhiques;  r  des  fragments  de  livres  incunables 
bouddhiques;  5"  des  lettres  d'affaires  en  caractères  ouïgours. 
M.  Radloff  reproduit,  transcrit  et  traduit  quatre  de  ces  der- 
niers documents. 

I.  En  l'année  de  la  souris,...  comme  j'avais  besoin  de  coton,  j'ai  i"et;u 
de  Pulat  cent  balles  d'étolï'e  de  coton;  et  moi,  Kalymdu,  je  lui  ai  vendu 
mon  esclave  nommée  Tulat.  Moi,  Kalymdu,  au  jour  de  la  rédaction  de 
cet  écrit,  j'ai  reçu  le  prix  de  vente  de  cette  esclave,  cent  balles  de  coton 
au  complet.  Moi,  Pulat,  j'ai  donné  le  coton  au  complet  sans  qu'il  y  man- 
que rien.  Pulat  aura  pouvoir  sur  cette  esclave  pendant  mille  années  et 
dix  mille  jours.  Si  elle  lui  plaît,  il  peut  la  garder;  si  elle  ne  lui  plaît  pas, 
il  peut  la  vendre  à  d'autres  hommes.  S"il  y  a  des  difficultés  ou  de  faus.ses 
allégations  au  sujet  de  cette  esclave,  c'est  moi,  Kalymdu,  qui  dois  répon- 
dre; Pulat  ne  répond  de  rien. 

Puga  est  témoin;  Kutluk  Ternir  Tajak  est  témoin;  on  peut  les  croire. 
Moi,  Kalymdu,  Tlgriil,  j'ai  écrit  cette  attestation. 

Ce  document  porte  cinq  sceaux  en  noir;  il  est  probai^le  qu'il 
a  été  écrit  par  un  scribe  de  profession,  parce  qu'il  est  trop 
savamment  rédigé  pour  l'avoir  été  par  n'importe  qui.  Ce  docu- 
ment est  écrit  au  pinceau  aussi  bien  que  le  suivant. 

II.  En  l'année...  le  troisième  mois,  le  quatorzième  jour,  moi  Kutluk 
Temur...  par  ma  faute...  ayant  besoin  d'argent;  j'ai  reçu  soixante  pièces 
d'or  du  plus  vieux  frère  Sengektes  et  lui  ai  vendu  mon  fils  nommé  Mou- 
barak Kutsch  ;  moi,  le  père,  Kutluk  Temur,  son  plus  vieux  frère  Ar  Tok- 
misch  et  son  plus  vieux  frère  Toktamyscli,  nous  trois  enseml)le  nous 
l'avons  vendu.  Sur  ce  fils,  Sengektes  aura  pouvoir  pendant  mille  années 
ot  dix  mille  jours.  S'il  lui  plaît,  il  pourra  le  garder;  s'il  ne  lui  plaît  pas, 
il  pourra  le  revendre  à  un  autre  homme.  Nos  chefs  de  dix,  de  cent,  de 
cinquante,  les  membres  de  notre  famille,  nos  frères  plus  jeunes  ou  plus 
âgés,  ne  peuvent  émettre  aucune  prétention....  Suma  est  témoin;  Kar- 
gunas  est  témoin;  Kyptschak  est  témoin...  Je  .suis  témoin  de  cette  attes- 
tation Suma  l'igrûl.  Je  suis  témoin  de  cette  attestation  Kargunas  l'Igrii!. 
Je  suis  témoin  de  cette  attestation  Kyptschak  l'Igriil  (1). 

(I)  M.  Decourdeuianche  a  bien  voulu  nous  donner  le  sens  des  noms  propres 


378  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Il  est  remarquable  de  trouver  ici  deux  noms  araméens  dont 
le  second  est  tout  particulièrement  nestorien  :  Moubarak  = 
béni  et  Siima  =  le  jeûneur.  Ces  Turcs  ouigours  étaient  groupés 
par  dix  et  par  cinquante  comme  les  nomades. 

III.  Plusieurs  pages  se  suivaient  et  formaient  une  partie  d'un 
incunable  en  caractères  ouïgours,  dont  le  contenu  est  boud- 
dhiste. Le  nom  du  Bouddha  y  figure  sept  fois.  C'est  une  amu- 
lette qu'il  faut  emporter  avec  soi  pour  la  lire  trois  fois  dans  les 
endroits  de  dévotion.  Le  Bouddha  du  ciel  protège  spécialement 
celui  qui  a  une  telle  prière,  il  le  recommande  aux  bons  esprits 
de  l'endroit  où  il  se  trouve.  «  Lorsque  le  saint  marie  sa  fille, 
il  lira  trois  fois  l'écriture  de  ce  livre.  » 

Deux  autres  fragments  d'incunables  contiennent  aussi  des 
textes  bouddhiques  traduits  en  turc  ouïgour  avec  des  mots 
techniques  sanscrits. 

Une  inscription  en  ancien  turc  mentionne  encore  Sakiamouni 
et  semble  montrer  que  les  Turcs  qui  employaient  cet  alphabet 
(M.  Radloff  les  appelle  «  Turcs  du  milieu  »  par  rapport  aux 
<c  Turcs  de  l'Est  »)  étaient  aussi  bouddhistes,  du  moins  en 
partie. 

F.  Nau. 

turcs  contenus  dans  ces  deux  pièces  :  Poulad  =  acier.  Toulad  =  laiton.  Qilemdi 
(Kalimdou)  ==  barbu.  Boga  (Puga)  =  taureau.  Kutluk  ou  Koutlouk  =  berger. 
Timour  (Temur)  =  fer.  Tayouk  —  gardeur  de  poulains  {Tay  —  poulain).  Sekuk- 
lach,  prononcer  Sunountacli  (Sengektes)  =  le  compagnon  de  la  lance  (le  lan- 
cier). Moubarek  Qouch  —  l'oiseau  béni.  Composé  de  Moubarek  béni  (nom 
propre  arabe  et  syriaque,  issu  de  la  racine  baraka,  bénir),  et  de  Qouch,  oiseau. 
On  trouve  ainsi,  comme  noms  chrétiens  turcs:  Beuyuk  Qoiich,\e  grand  oiseau 
(l'archange);  Kulchuk  Qouch,  le  petit  oiseau  (l'ange);  Issa  Qouch,  l'oiseau  de 
.Jésus  (l'ange  qui  a  annoncé  la  conception  à  Marie).  Moubarek  Qouch  semble 
donc  vouloir  dire  soit  l'oi-seau  béni,  soit  le  Saint-Esprit,  qui  est  ordinairement 
représenté  sous  la  forme  d'une  colombe.  Les  chrétiens  orientaux  représen- 
taient souvent  les  anges  sous  la  forme  d'oiseaux  à  tète  humaine.  Erlokmich 
=  le  mâle  frappeur.  Toktamich  =  qui  frappe  constamment,  est  un  nom  tar- 
tare  très  connu;  c'était  le  nom  du  beau-frère  de  Tamerlan.  Kiptchak  (ou 
Kaptchak)  est  à  la  fois  un  nom  de  personne  et  un  nom  de  pays.  On  l'a  donné, 
durant  le  moyen  âge,  au  sud  de  la  Russie,  entre  l'Oural  et  la  Valachie.  Qar- 
gounach  =  le  corbeau  hurlant  (Qarga  =  corbeau).  Igroul  —  qui  écrit  l'ouï- 
gour.  Le  nom  Ouïgour  s'écrit  Igour  et  se  prononce  Ouïgour.  Entre  Igour  et 
Igroul,  la  différence  est  la  même  qu'entre  Breton  et  bretonnant,  hébreu  et 
hébraïsant.  Igroul  veut  donc  dire  «  qui  écrit  l'ouïgour  ».  Sa  signification  paraît 
é  re  ici  :   «  l'écrivain  »   ou  «  le  scribe"*v 


RÉSUMÉ  DE  MONOGRAPHIES  SYRIAQUES: 

Barsauma,  Abraham  de  la  Haute  Montagne,  Siméon  de  Ke- 
FAR  'Abdin,  Yaret  l'alexandrin,  Jacques  le  reclus,  Roma- 
Nus,  Talta,  Asia,  Pantaléon,  Candida. 

(Suite)  (1) 


5"  prodige.  —  D'une  vision  qu'eut  Cévêque  Gâmlianè. 

.y.^    JLSO  nm  >«>/    )oO|    y-^^ll   «.NaJÔl    )K^OQ,<ua    ^9     vOO(^ 

looi   K^^i/    '.\'^)c\  nno  »<=^/    ^9    )joi    ooto  *>^9)J»   )Kju^9 

01.20    JoOt    s.«Ol^{    1^901)9    )-m09    ^^9    ♦  J)  V  ^ff^N     Otlo  >  ^  ^ 

oinlS^   )ooi   sjCS^^Z   ♦  Jio*^onrn  ><=>/9    )i«^  »  "^  ^  09    |.^oa^.2> 

•.|L^OV^    )   ^.^Sll^    Oli^C^s.^^.^    .*)^9aâ9    )-<wK>9    ^^    joj-^w.^ 

w^^i/o    .)^pj     O0OJ19    «.oi^aLA^    )oC^9    If-SL^    r^   "^s.^s.^o 

.)^o;  \:l^I  h^^ 

En  ces  jours,  un  évêque  était  créé  dans  certaine  ville  ;  le  nom  de  l'é- 
vêque  était  Gâmlianè  et  celui  de  la  ville  était  Pirrîn.  Quant  au  choix  de 
cet  évêque.  beaucoup  surent  qu'il  avait  été  choisi  par  le  Saint-Esprit,  et, 
le  jour  même  où.  il  reçut  l'imposition  des  mains  (2),  il  eut  en  songe  une 
révélation  du  Saint-Esprit  au  sujet  de  l'athlète  Barsauma  et  au  sujet  d'un 
serviteur  de  Dieu  son  compagnon  nommé  Zacharie,  qui  fut  appelé  Zoutâ 
chez  les  frères. 

(1)  Voy.  ROC,  1913,  p. -270. 

(2)  Gamalinus  ou  Gemellinos,  évêque  de  Perrhe  (TléppYi)  dans  l'Euphratésie,  est 
counu  par  uae  lettre  de  Rabboula,  évêque  d'Édesse  de  412  à  435,  qui  figure  eu 


380  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

L'évêque,  qui  ne  les  connaissait  pas  jusque-là ,  s'informe  d'eux  ; 
il  admire  leur  connaissance  de  l'Écriture;  Barsauma,  qui  ne 
la  connaissait  pas  auparavant,  lui  montre  une  interprétation 
profonde  des  Livres  (piNaj  pi^^^q^  1.^03)  ;  l'évêque  les  fait  diacres. 

15.  II  demeurait  l'hiver  dans  la  caverne  et  Tété,  depuis  le  jour 
des  azymes  (ir-^s)  jusqu'à  la  Pentecôte,  il  allait  avec  ses  disci- 
ples sur  une  montagne  éloignée  d'environ  25  milles  de  toute 
habitation  pour  y  souffrir  de  la  faim  et  du  froid. 

6"  prodige.  —  Des  racines  amères  qui  devinrent  douces. 
—  Barsauma  dit  :  «  Mélangez  à  ces  racines  la  louange  (ii^ci:^i-) 
du  Christ  et  elles  deviendront  douces.  » 

16.  Le  jour  de  la  Pentecôte  il  descendait  de  la  montagne  à 
son  monastère  et  il  y  tenait  grande  assemblée  et  mémoire  excel- 
lente (iîN->»  i^jpo.)  ;  ce  qu'on  lui  apportait  alors  il  le  donnait  aux 
pauvres  et  aux  frères  de  partout. 

17.  11  allait  ensuite  dans  un  lieu  profond  où  était  une  forêt 
de  ces  arbres  sauvages  nommés  mûriers  (ii-si-);ii  y  demeurait, 
sans  ombrage,  du  matin  au  soir. 

18.   JJjVâ9    ).UL«laâ  '.l^o^f^    )  I  "^n^   ^9    )ooi    >»  »  ^\o 
.oUf-^o  oiâo^V^  )ooi    vVSl^  ).iL:>cui»  oC^.âa.a\o  «oi^^  '^^«.^ 

^O^^O  O|.à0Jia^  )oOt    ^^J^^.^  jLlâOlO  JoOt    )LLlâ9    )ju{   ^'^.^ 

jL-Jo  I N     juwk..*«Ij9    <^t->^    )ooi    l-^So    ♦)jL>nâ»      -^'^^  '^J^ 

\^ih     ^)0    ^^a^O    )001    ^IjCQ^O     JJLSOIO    .)l^..^s-5    ^o^v>» 

JiOJ;    )9QjK»d    0|â.JL^    ^o>n>ft»    )po/    y^l    '.^l^yy^l 

Le  bienheureux  Barsauma  était  vêtu  sur  son  corps  d'une  tunique  de  fer, 
et  il  tournait  son  visage  et  son  côté  vers  le  soleil  partout  où  il  se  tournait. 
De  cette  manière,  son  corps  brûlait  et  cuisait  aux  rayons  du  soleil  et  res- 
semblait au  poisson  qui  cuit  dans  la  poêle.  Ainsi  il  cuisait  et  brûlait  sous 
la  chaleur  du  fer  comme  la  brebis  dont  la  peau  se  contracte  dans  la  four- 
naise de  feu. 

V  prodige.  —  Des  raisins  acides  du  désert  qui  devinrent 
doux. 
A  l'époque  où  les  raisins  mûrissaient,  il  quittait  les  mûriers 

particulier  dans  le  pseudo-Zacharie  le  Rhéteur,  X,  4.  Cf.  Land,  Anecd.  Syriaca, 
t.  III,  p.  316.  Cf.  Assémani,  Bibl.  or.,  t,  I,  p.  410. 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  381 

et  il  allait  à  une  autre  forêt  à  côté  du  tleuve  Euphrate.  Dans 
cette  forêt,  il  y  avait  des  vignes  sauvages,  des  noix  et  des  fi- 
gues. Les  raisins  sauvages  étaient  si  acides  que  les  lèvres  et 
les  langues  des  frères  se  fendillaient  à  cause  de  leur  amer- 
tume ;  il  les  adoucit  comme  l'avait  fait  le  propliète  Elisée. 

19.  L'hiver,  il  mangeait  des  herbes  et  des  fruits  des  arbres 
d'hiver.  Quand  ensuite  il  demeurait  dans  les  mûriers,  il  ne 
mangeait  que  de  leurs  fruits  (des  mûres).  Quand  ensuite  il 
allait  dans  la  forêt  des  raisins,  il  mangeait  de  leurs  fruits  seu- 
lement. Sur  la  montagne,  il  mangeait  des  racines.  Quand  on 
lui  envoyait  l'aumône  (n^îo^)  de  quelque  endroit,  c'était  pour  ses 
disciples. 

20.  Son  mode  de  prière.  L'hiver  il  allait  à  quelque  dis- 
tance des  frères,  rapprochait  les  pieds,  mettait  les  mains  en 
arrière  (l,i  et  restait  ainsi  tout  le  jour,  et  sa  tête  se  pliait  jus- 
qu'à ses  pieds;  il  pleurait  au  point  de  changer  la  poussière  en 
boue. 

21.  De  ce  qu'il  disait  à  ses  disciples  chaque  soir  (uiop>>  h^'  r^o). 

22.  Après  la  collation  (in-^ûjl-)  il  allait  à  la  place  qu'il  s'était 
faite  sous  le  ciel. 

23.  (2)  Il  priait  durant  la  nuit. 

24.  Il  disait  un  verset  du  psaume  et  ses  disciples  répondaient 
l'autre. 

25.  Il  priait  toute  la  nuit  sous  la  pluie  et  la  glace. 

S'' prodige.  — Des  démons  qui  sortirent  d'un  homme  et  de 
ses  enfants. 

9"  prodige.  —  D'un  démon  qui  sortit  d'un  moine. 

10"  prodige.  —  Des  démons  qui  sortirent  d'une  femme.  Ils 
criaient  qu'ils  étaient  sept  cents  dans  cette  femme. 

Il*"  prodige.  —  Il  arrête  le  soleil  pour  donner  le  temps  à  ses 
disciples  de  retrouver  le  chemin  de  leur  monastère. 

12''  prodige.  —  De  la  colonne  de  feu  et  de  l'ange  que  vit 
saint  Barsauma. 

13'-  prodige.  —  Des  frères  avaient  creusé  une  fosse  de  trente 
coudées  pour  en  faire  une  piscine  iu-^^a^iK^)  d'eaux.  A  six  heures, 
au  moment  de  la  prière,  ils  quittent  la  fosse  en  y  laissant  un 

(1)  Ce  mode  de  pi'ièresera  encore  mentionné  plus  loin. 

(2)  Nous  avons  déjà  averti  que  tous  ces  chiffres  de  division  figurent  dans  le 
texte  syriaque. 


382  REVUE   DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

enfant  près  des  outils.  Une  roche  vient  tomber  dans  le  trou, 
mais  on  retire  l'enfant  sain  et  sauf. 

Barsauma  va  une  seconde  fois  à  Jérusalem  avec  quarante 
frères. 

Il  y  avait  alors  au  pays  d'Antioche  un  bienheureux  nommé 
Syméon  qui  demeurait  sur  une  colonne  de  pierre  élevée  de  six 
coudées.  Quelque  temps  après,  il  alla  sur  une  colonne  de 
12  coudées,  puis  de  24  coudées;  ensuite  de  36  coudées  et  enfin 
40  coudées  (1).  Lorsque  Barsauma  alla  à  Jérusalem,  il  demeu- 
rait sur  la  colonne  de  six  coudées.  Une  révélation  lui  apprend 
que  Barsauma  part  des  montagnes  du  Nord,  sur  les  frontières 
des  Arméniens,  pour  aller  à  Jérusalem  (2). 

26.  Du  zèle  que  mit  Barsauma  à  détruire  les  temples  des 
païens  et  les  synagogues  {v=^  n-^)  des  Juifs. 

J-oioxâ  K.1^^  )ooi  ><^ ..  ffl^o  ..)^9cL>9  pxji  Ka^  \  n\M  joot 

—   \  1     yJX>     ♦)   gy   Y   ..;      I^^Kâ     K..^^      )o01     ^.^Q^OO     .jLpCLU; 

"^j/  ».>.>i.»  ro»   I^Q^C^   )ooi  ^j)j;   ôuio  V-a^o  :^\  »  i»o)-s 

\Sil^  *.|jLdj    O'OI^    ^9  ^^s-iO^O  Jj^f^^    l^fol.:»    OiS.    JOOI 

)Kjl:»>^oo   jioVl/   oooi   >  »^  »  ../    vQJ.oio   .^^1  oooi  >  »  I  »ot.a 

Il  arriva  au  pays  de  Phénicie,  des  Arabes  et  de  la  Palestine  ;  il  com- 
mença à  renverser  les  synagogues  des  Juifs,  à  détruire  les  lieux  de  réu- 
nion des  Samaritains,  à  brûler  les  temples  d'idoles  des  païens.  Quand  il 
eut  prié  à  Jérusalem,  et  qu'il  en  partit  pour  aller  à  la  montagne  du  Sinaï, 
il  marchait  par  le  chemin  du  désert.  A  cette  époque  encore,  les  païens 
étaient  puissants  en  cet  endroit  ;  ils  étaient  les  maîtres  des  pays  et  des 
villes  de  cette  région. 

On  fermait  les  portes  des  villes  devant  lui;  quelquefois  il 

(1)  La  légende  de  saint  Syméon  se  présente  sous  une  double  forme,  l'une  gi'ec- 
que  rédigée  par  Théodoret  ou  attribuée  à  son  disciple  Antoine,  l'autre  syriaque 
attribuée  à  son  disciple  Cosme  et  complétée  par  des  lettres  hostiles  à  Chalcé- 
doine.  La  facture  de  la  Vie  de  Syméon  par  son  disciple  Cosme  est  analogue 
(hors  ce  qui  concerne  Chalcédoine)  à  celle  de  la  Vie  de  Barsauma  par  son  dis- 
ciple Samuel.  La  seconde  gagne  à  n'être  lue  qu'après  avoir  lu  la  première* 

(2)  Cf.  infra,  23"  et  24<^  prodige. 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  383 

passait,  d'autres  fois  il  insistait,  il  forçait  la  ville  et  il  entrait. 
Il  arriva  à  une  grande  ville  de  ce  pays  nommée  Rqém  dgaîâ  (1) 
(i-k^;  ;^5)  qui  ferma  ses  portes.  11  s'étonna  de  la  frayeur  des 
habitants,  puisqu'il  n'avait  que  quarante  hommes  avec  lui; 
enfin  il  menaça  de  faire  la  guerre  et  de  brûler  la  ville  si  on  ne 
le  laissait  pas  entrer.  Il  entra;  il  n'avait  pas  plu  depuis  quatre 
ans;  il  leur  annonça  la  pluie, 

15"  prodige.  —  Il  tomba  tant  d'eau  que  le  mur  de  la  ville 
en  fut  brisé,  et  il  ne  tomba  pas  d'eau  ailleurs.  Les  prêtres  des 
idoles  se  convertirent. 

16"  prodige.  —  Un  prêtre  lui  résistait;  ses  deux  filles  furent 
possédées  du  démon.  Tous  se  firent  chrétiens. 

Barsauma  monte  sur  la  montagne  du  Sinaï  et  prie.  Il  descend 
et  va  à  un  village  dont  le  visiteur  (jao^^.^;)  le  reçoit  avec  joie, 
lui  et  ses  quarante  disciples. 

17*'  prodige.  —  Le  visiteur  donna  du  pain  et  une  cruche  de 
vin;  la  cruche  servit  à  abreuver  tous  les  frères  après  ciiaque 
office,  et  tous  les  passants,  et  elle  resta  toujours  pleine. 

Sur  une  synagogue  des  Juifs.  Barsauma  alla  à  la  terre  du 
Sud  .Quand  il  arriva  à  la  ville  nommée  Rabbat  Moab  U/coo  t>^i)  (2), 
il  y  avait  là  une  synagogue  (it^^  t^-^)  des  .Juifs. 

j  y)  (Tt  •^O  ))..<i.^^3D  j^Ot^O  .^OOI  >  «  V>  /fO  |t  .1  I  •>  01.^^9/0 
)^0(9  9  )KIL^Q-^J  •.Ôi.-^Vi  ^J^l  yOOl  N  "^  ^O  .iod  )K^po 
<^\    .Ôt^     )oO|     9f*<     )K  «  X  m.»<     \M^\     jÎQJtO     <*s^0Ô|     ^JL^i 

o  ^\o  .y-aX  ^^^  l^ajud  0001  >  »  v>  o  n  •.jjj'^df   jL:d9oV  )Lb..Vi 

On  ne  bâtit  en  ancun  autre  endroit  une  synagogue  comme  celle-là,  si  ce 

(l)Nom  donné  par  la  Peschitto  à  Cadés  Barné,  Nombres,  xxxii,  8. 

(2)  Barsauma  aurait  donc  été  au  Sinaï  en  passant  par  la  Phénicie,  la  Pales- 
tine (Cadés  Barné'),  et  il  serait  i-evenu  par  l'est  de  la  mer  Morte  (liabbat-Moab 
et  l'Arnon),  et  par  Apamée. 


384  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

n'est  seulement  le  temple  que  le  roi  Salomon  bâtit  à  Jérusalem.  Elle  était 
construite  en  grandes  pierres  taillées;  les  murailles  et  le  sol  étaient  in- 
crustés d'airain  et  elle  était  ornée  de  beaucoup  d'or  et  d'argent.  Des  clo- 
chettes d'or  étaient  suspendues  sur  toutes  les  faces  de  ses  portes  ;  un  mur 
de  fortes  pierres  l'entourait,  il  y  avait  encore  de  grandes  portes  de  fer 
dans  ce  mur  au  deliors,  et  des  portes  d'airain  étaient  faites  à  l'intérieur 
dans  le  temple. 

Les  Juifs  sortirent  contre  lui  et  ils  étaient  comme  cinq  cent 
mille  hommes  combattants  (1). 

18"  prodige.  —  Au  sujet  de  15.()UU  Juifs  qui  sortirent  tout 
armés  contre  Barsauma  et  il  les  poursuit  à  lui  seul.  —  Les  Juifs 
se  réfugièrent  dans  la  synagogue,  fermèrent  les  portes  et  jetè- 
rent des  traits  et  des  pierres. 

19"  prodige.  —  De  la  grande  pierre  que  les  Juifs  jetèrent 
du  mur.  Elle  tomba  sur  la  tête  d'un  frère  et  elle  fut  brisée  en 
quatre  parties.  Le  frère  n'eut  aucun  mal  et  les  Juifs  s'enfui- 
rent. 

20''  prodige.  —  Les  portes  de  fer  s'ouvrirent  subitement  et 
Barsauma  vit  la  richesse  du  temple. 

27.  Il  ne  permit  à  personne  de  prendre  quelque  chose  dans  la 
synagogue  (it^^to.^)  des  Juifs,  car  tout  devait  être  brûlé. 

0 

)»oK-3    s^l    -I-^OIM    )jo»/    jJbSuoi)    <Ma.^^    ^;    )oot    J^| 

.JL^OIM      )J^    %  «  no     JJl^VL.OO     .)»âO|M      l-^i^o      li'fLL^O     .).^0|M 

V^^^o  .)jcL^s.ûd)L2o  ).^)J»o  )^VK^9  U-'-^^d  y^^l  x^  V^-^ 
\JL^  U\^^   ^    V-^o  Ji^i  )^)^o  >J^-io  \-^U^  x^ 

|-^.»<^»  w»0|0|  »  Vt  \i  Q^Kd>/o  Jt-^J  jjKdfO  UV)^90  J>Q-2; 
^_io    );a-J    i,-*#/o    JK»!^;    JL*.2^1   ^^^o    )-ûô/    ^^^    o^o 

jJ^Jl^  jLâ|Ll!3o  Jy«  n  »  )L!J|.^o  )j^).i3do  )^oi9o  .jij^âo 


(1)  Cette  exagération  rend  suspects  les  autres  détails.  Ils  montrent  du  moins 
que  l'auteur  et  ses  lecteurs  croyaient  que  les  .Juifs  pouvaient  avoir  des  temples, 
modelés  sur  celui  de  Jérusalem.  Le  temple  juif  d'Éléphantine,  construit,  lui  aussi, 
à  une  époque  où  celui  de  Jérusalem  était  détruit,  ne  les  aurait  pas  surpris. 


I{|;SUJ1É    DK    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  385 

Il  y  avait  à  l'intérieur  du  temple  une  arche  d'or  et  aussi  une  table  d"or, 
des  chandeliers  et  des  lampes  d'or,  des  candélabres  et  des  chaînes  d'or, 
sans  parler  de  la  grande  quantité  d'or  qui  était  sur  les  portes,  sur  les 
murailles  et  sur  les  portiques,  ni  de  l'argent,  de  l'airain  et  des  pierres 
précieuses,  ni  des  ornements  précieux  de  lin  lin  (byssus),  de  soie  et  de  lin 
pur.  Les  disciples  de  l'illustre  Barsauma  apportèrent  du  naphte  et  du  sou- 
fre et  en  firent  des  corbeilles  qu'ils  lancèrent  sur  les  murailles  et  sur 
le  toit  de  la  maison.  Le  feu  s'alluma  aussitôt  par  toute  la  maison  et  brûla 
les  bois,  les  pierres,  l'airain,  le  fer,  l'or,  l'argent,  les  riches  ornements  et 
les  pierres  précieuses. 

Barsauma  chassa  un  homme  qui  s'était  joint  à  eux  et  qui 
avait  volé  un  peu  d  or. 

*2P  prodige.  —  L'or  volé  disparut  et  l'homme  revint  près  de 
Barsauma  qui  le  déchargea  de  l'anathème  ip^-r^)  et  le  chassa. 

•22''  prodige.  —  Du  feu  qui  sortit  de  la  pierre  et  brûla  un 
temple  d'idoles. 

0 

j^— «^   ^iol   )ooi   K-/o   .vOiJi/;    JLwJ    ^^w!IâjJ   ""^j/o    |.:)oo«v^ 
)jLâa^  ?K^  )ooi  jjLs  )'^»2a,^9  -.IbLio^  )V;  ^j  j-s»  l'pKâ 

.0|.^    OOOI    ^.A^aX.fiD    jiïQ^Ofi)    )Kâ90V    |^).Il3o 

L"un  des  bienheureux  qui  accompagnaient  saint  Barsauma,  se  sépara 
des  autres  et  alla  du  côté  du  fleuve  Arnon.  Il  y  avait  là  un  grand  temple  d'i- 
doles des  anciennes  générations,  qui  avait  été  bâti  par  les  géants  après 
le  déluge;  des  pierres  étonnanmient  grandes  y  étaient  placées. 

Le  bienheureux  s'habilla  en  mendiant  et  alla  s'asseoir  parmi 
les  mendiants  qui  étaient  sous  le  portique  occidental  du  temple 

d'idoles. 

jJLvt»:»    OOOI    >  >  •^^s^;   «JVo^^    J^„i,.«  ^    oi.^    o,K^    ^W^ 

Il  demeura  près  d'eux,  de  la  deuxième  heure  à  la  septième, 
et  pleura;  il  prit  une  petite  pierre,  cracha  dessus,  la  jeta  près 
du  temple  et  il  en  sortit  un  feu  qui  brûla  tout. 

2(5.  Barsauma  va  à  VOrient  et  détruit  les  temples  et  les 
synagogues. 

ORIIÏNT   CHRÉTIEN.  '.la 


386  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

23"  prodige.  —  Sur  la  seconde  vision  de  Syméon  le  juste 
(stylite).  Il  annonce  au  peuple  que  le  juste  dont  il  a  parlé  a  été 
à  Jérusalem. 

24"  prodige.  —  Sur  la  troisième  vision  du  bienheureux 
Syméon.  Quand  Barsaunaa  vint  au  pays  de  la  ville  d'Apamée 
()coL.j.io  )^y..=»o);  oo,  lup),  Syméou  dit  au  peuple  qu'un  juste  allait 
venir.  Barsauma  demeura  quelques  jours  (1). 

25^  prodige.  —  Les  frères  trouvent  la  cave  pleine  de  nour- 
riture. II  y  en  eut  pour  dix-huit  ans. 

26"  prodige.  —  Une  source  était  mauvaise  et  faisait  tort  aux 
légumes.  Le  saint  la  bénit  et  il  en  sortit  un  serpent  qu'il  saisit 
par  la  queue  et  tua. 

27"  prodige.  —  Sur  la  vigne  qui  ne  donnait  pas  de  fruits. 
Barsauma  dit  de  donner  aux  églises  et  aux  pauvres  le  dixième 
de  ce  qu'elle  rapporterait.  On  le  fit  durant  trois  ans.  La  quatrième 
année  on  se  fatigua  de  donner  la  dîme  et  tout  périt. 

Il  fit  beaucoup  d'autres  prodiges  sur  les  vignes  et  sur  les 
arbres. 

28*=  prodige.  —  Sur  la  vigne  que  Barsauma  maudit  et  qui 
ne  porta  plus  de  fruits.  Un  anachorète  ((i-^/)  avait  planté  une 
vigne  et  lui  demandait  de  la  bénir;  il  regretta  de  voir  l'esprit 
de  cet  anachorète  attaché  à  la  vigne  et  il  la  maudit. 

Les  disciples  de  Barsauma  aussi  plantaient  des  légumes  et 
une  vigne. 

29"  prodige.  —  Sur  la  vigne  qui  fut  plantée  et  qu'il  mau- 
dit {1).      / 

Lorsque  le  bienheureux  Barsauma  vint  de  la  prière,  au  mo- 
ment de  l'office  du  soir,  tous  ses  disciples  sortirent  au-devant 
de  lui,  selon  la  loi  de  chaque  jour;  ils  tombèrent  à  ses  pieds  et 
le  révérèrent  (oîns^)  comme  ils  avaient  coutume  de  le  faire.  Ils 
lui  demandèrent  de  bénir  la  vigne  qu'ils  avaient  plantée.  Il 
leur  dit  que  «  leur  vigne  c'était  le  Christ  »,  et  aussitôt  tout  se 
dessécha. 

(1)  Daniel  Stylite,  originaire,  comme  Barsauma,  du  paj-s  de  Samosate,  va 
aussi  par  deux  fois  rcndi-c  visite  à  saint  Syméon  Stylite,  dans  le  village  nommé 
TExaviTo-ûv  (ou  TeX/àSa;),  Anal.  BolL,  t.  XXXII  (1913),  p.  127,  128  et  130. 

(2)  Ce  titre  et  le  précédent,  qui  coupent  la  narration,  semblent  indiquer  qu'ils 
ont  été  ajoutés  après  coup.  Il  en  est  sans  doute  de  même  des  numéros,  et  la  Vie 
de  Barsauma  était  à  l'origine  une  scriplio  cunlinua  sans  divisions,  comme  les 
autres  biographies  syriaques.  « 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  387 

30'  prodige.  —  Dans  un  pays  peu  fertile,  un  enfant  écrivit 
sur  une  pierre  :  «  Moi,  Bar.sauma,  je  vous  ordonne  de  jeûner  et 
de  prier,  si  vous  voulez  que  votre  terre  porte  de  nombreux 
fruits.  »  Les  habitants  crurent  que  Barsauma  lui-même  avait 
écrit  cela;  ils  le  firent  et  leur  terre  devint  riche.  Il  fit  beaucoup 
d'autres  prodiges  sur  les  malades. 

3P  prodige.  —  Sur  le  serpent  qui  demeurait  dans  un  mo- 
nastère [Vr^i)-  Le  serpent  en  chassa  tous  les  habitants.  Le  saint 
alla  au-devant  de  lui,  le  prit  par  le  milieu,  le  souleva,  le  jeta  à 
terre  et  le  serpent  se  fenditde  la  tête  à  la  queue. 

32®  prodige.  —  De  la  vipère  sur  laquelle  saint  Barsauma 
souffla  et  elle  se  dessécha. 

(C'est  sans  doute  le  33"  prodige.)  Il  lit  de  nombreux  prodiges 
en  faveur  de  ceux  qui  avaient  été  piqués  par  les  serpents  ou 
mordus  par  les  chiens  enragés  (1). 

34"  prodige.  —  Des  femmes  qui  furent  possédées  du  démon 
tandis  qu  elles  jouaient  (r?-^®  o»»)  x:*^"^^^).  L'une  s'était  habillée 
comme  saint  Barsauma  et  les  autres  jouaient  le  rôle  des  dé- 
mons; elles  faisaient  comme  si  elles  étaient  des  diables  et 
criaient,  pour  s'amuser,  comme  si  elles  avaient  peur  du  bien- 
heureux Barsauma;  elles  furent  tout  à  coup  possédées  du  dé- 
mon qui  les  tourmenta  longtemps. 

35"  prodige.  —  On  vient  l'implorer  pour  un  homme  tour- 
menté d'un  démon,  il  donne  du  pain  i-^-^-a;  (i;ai>^)  qu'on  lui  met- 
tra dans  la  bouche  et  il  sera  guéri. 

36''  prodige.  —  D'un  homme  délivré  d'un  démon  dans  la 
ville  de  Mélitène. 

Il  y  avait  un  évèqiie  dans  une  ville  de  Cappadoce;  l'évèque  se  nommait 
Acace  (Aqàq)  (2)  et  la  ville  se  nommait  Mélitène. 

L'évêque  écrivit  à  Barsauma  de  venir  bénir  sa  ville,  et  le 

(1)  Le  récit  de  ces  prodiges  avait  l'avantage  de  montrer  aux  lecteurs  toutes  les 
calamités  contre  lesquelles  ils  pouvaient  invoquer  l'intercession  de  Barsauma. 
(■2)  C'est  sans  doute  le  correspondant  de  saint  Cyrille. 


388  REVUE    DE    l'orient    CHRETIEN. 

bienheureux  sortit  du  pays  de  Syrie  et  alla  au  pays  de  Cappa- 
doce.  Il  chassa  un  démon.  Acace  voulait  éprouver  cet  anacho- 
rète syrien  ()--îcms  po,  ji^i). 

37"  prodige.  —  Sur  le  visiteur  (1.30^^^^/)  que  Barsauma 
maudit,  et  qui  mourut.  Il  se  conduisait  en  tyran  dans  sa  ville. 

38''  prodige.  —  Il  maudit  encore  un  exacteur  qui  ne  voulut 
pas  se  rendre  près  de  lui,  bien  qu'il  l'eût  fait  mander  par  un 
diacre,  et  il  mourut. 

39"  prodige.  —  Un  homme  qui  voulait  aller  accuser  Bar- 
sauma devant  le  général  (.m^^\>./,)^^ax./)  et  l'empereur,  tomba  et 
se  tua. 

40"  prodige.  —  Il  allait  vers  le  sud,  quand,  dans  certain  vil- 
lage, il  annonça  qu'une  femme  stérile  aurait  un  enfant.  Lors- 
qu'il fut  rentré  à  son  monastère  dans  le  pays  du  nord,  il  reçut 
la  lettre  suivante  : 

.|l.^ooi  i^:>  y^>^\  ^i^oji  ^^  ôgu^^o  .))Ss„iJ^  l^I^i/;  ^61 

Selon  ta  parole,  seigneur,  voici  qu'un  fruit  de  joie  nous  est  né.  C'est 
une  fille  qui  nous  est  venue  et,  d'après  ton  nom,  nous  l'avons  nommée 
Bart-Sauma  (la  fille  du  jeûne).  Ainsi,  seigneur,  prie  pour  ta  servante  Bart- 
Sauma  et  pour  nous-mêmes. 

Cela  se  passa  ainsi  en  beaucoup  d'endroits. 

4P  prodige.  —  Un  barbare  du  pays  des  Isauriens  {uoi\j^\) 
voit  une  religieuse  (i.iou^i;j),  l'emmène  à  sa  maison,  lui  donne 
un  habit  séculier  (j-^cc^  tsA:^^  p^cl^»/),  et  la  prend  pour  femme.  Bar- 
sauma envoie  huit  de  ses  disciples  rechercher  cette  femme  pour 
la  ramener  à  son  état  (ôpa.>n\).  Les  habitants,  pour  plaire  à  l'Isau- 
rien  qu'ils  craignaient,  chassent  les  moines.  Une  peste  tombe 
sur  le  village;  l'Isaurien  se  repent  et  conduit  la  femme  à  Bar- 
sauma pour  la  rendre  au  monastère. 

42"  prodige.  —  Barsauma  dit  à  cette  femme  que  celui  des 
deux  qui  cherchera  à  rejoindre  l'autre  mourra.  Après  quelque 
temps,  la  femme  quitte  le  monastère  (i;-»)  pour  aller  rejoindre 
l'Isaurien;  en  route  elle  pullule  de  verset  meurt. 


RÉSUMÉ    DE    MONOGRAPHIES    SYRIAQUES.  389 

43'  prodige.  —  Il  arrête  une  peste  dans  un  village  du  nord, 
près  d'une  rivière. 

44"  prodige;  analogue  au  précédent.  370  hommes  étaient  déjà 
morts  de  la  peste. 

45"  prodige.  —  Certaine  année,  qui  fut  nommée  l'année  du 
rude  hiver  (u^^  ion^o;  ic^),  une  peste  tomba  sur  le  pays  de  Beit- 
Qlaudoïé  (1)  (i-t°t^  e--^!  w  of^^),  en  sus  du  premier  village  qu'il 
avait  délivré  de  la  peste  au  (mois  de)  nisan.  On  vient  le  prier 
par  deux  fois  d'y  aller  ;  l'un  de  ses  disciples  lui  conseille  de  le 
faire. 

45"  prodige.  —  Barsauma  part  et,  en  arrivant  au  premier 
village,  il  récite  des  psaumes  avec  ses  disciples. 

46"  prodige.  —  Un  disciple  vit  en  songe  Barsauma  mettre  des 
freins  au  démon  et  l'enchaîner,  et  le  démon  lui  demanda  d'aller 
au  pays  des  Cappadociens.  En  effet  la  peste  quitta  le  pays  de 
Beit-QIaudoïé  pour  le  pays  de  Cappadoce. 

47*  prodige.  —  Il  parcourut  le  pays  de  Beit-Qlaudoïé  offrant 
l'Eucharistie  (m^jq^  o;^)  en  tout  lieu  ;  et  la  peste  (pLa^o)  cessa. 

48"  prodige.  —  Le  disciple  qui  avait  eu  la  vision  durant  la 
peste  (pi-Q^)  demanda  au  Seigneur  pourquoi  il  faisait  tant  souffrir 
un  homme  aussi  saint  que  Barsauma.  11  vit  Barsauma  entouré 
de  lumière  et  des  troupes  des  anges. 

49®  prodige.  —  Sur  un  disciple  qui  alla  voir  prier  Bar- 
sauma. Il  le  vit  les  mains  étendues  en  arrière  selon  sa  coutume 
(o,v..i^  vo^b"  o)»'^^'^^  v.o,oj-;  ovi>  -001  vj^*^  r»)  et  un  séraphin  recueillait 
ses  larmes.  Quand  il  se  releva  pour  rentrer,  le  séraphin  lui 
monta  sur  les  épaules  puis  sur  la  tête  et,  sous  la  forme  d'une 
croix  de  feu,  il  remonta  au  ciel. 

{A  suivre.) 

F.  Nau. 

(1)  Au  sud  de  Mélitène. 


CATALOGUE  SOMMAIRE 
DES  MANUSCRITS  COPTES 

DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 

{Suite)  (1) 


144. 


Fragment  de  l'Évangile  selon  salxt  Matthieu  {sahldique). 

1  feuillet  de  papyrus  opistographe,  contenant  Matthieu  vu,  4 
(ii62£)-27  (iio-i)  sur  deux  colonnes  de  35  et  31  lignes,  coté  ife' 
au  recto. 

Rapporté  d'Egypte  par  F.  Cailliaud  et  conservé  au  Cabinet 
des  médailles  jusqu'en  1903.  Reproduit  en  fac-similé  aux 
planches  XXXI  et  XXXIII  du  Voyage  à  V Oasis  de  Tlièbes  et 
dans  les  déserts  situés  à  l'orient  et  à  Voccident  de  la  Thé- 
baïde,  fait  pendant  les  années  1815,  1816,  1817  et  1818  par 
M.  Fi^édérîc  Cailliaud  {de  Nantes);  rédigé  et  publié  par 
M.  Joniard.  Paris.  1821. 

Invent.  :  Copte  145. 

145. 

Fragments  de  l'Évangile  selon  saint  Matthieu  {sahidique). 
—  V  partie. 

Feuillets  1  ([À]-b]^7 ;_codex  146,  f.  95  (Â-.\^);  codex  1 17,  f.  2: 
codex  145,  f.  8  ([paj-pB);  codex  147,  f.  5  (verso,  recto;  \yv- 
Pa);  codex  150,  f.  75,  80-85  (cor-cria);  codex  151,  f.  163, 
192  (verso,  recto).  —  Matthieu  i,  1-22;  m,  10-iv,  13;  xiii, 
41-xiv,  2.  Marc  i,  30-34,  36-41,  44-ii,  8;  m,  22-26,  28-30, 
35-iv,   1,  7,   11,   1.5-16,  20-21,  26-28,   32-31.  Jean  iv,   27-33, 

(1)  Voy.  ROC,  1913,  p.  84. 


CATALOGUE    SOMMAIRE    DES    MANUSCRITS    COPTES.  391 

40-50;  IV,  50-vii,  "21;  xiii,  18-19,  •22-25,  29-31,  33-35;  xix, 
19-35  (lacunes  nombreuses).  —  Même  manuscrit  que  Bor- 
gia  LXVII  (1).  —  Horner,  13  (2). 

Feuillets  2  et  1  Crj-S)-  —Matthieu  i,  IT-ii,  (5,  8-9,  11-12, 
1 1-15.  —  Horner,  125. 

Feuillets  3,  6;  codex  116,  f._99-H)0  (n7rs)'  H-  (verso, 
recto)-113  -+-  codex  181,  f.  55-56  (îor]-n);  codex  1  18,  i\  73  (pio- 
pKJ;  codex  147,  f.  7  (pue-pu^").  —  Matthieu  i,  1-19;  m,  1-3, 
5-7,  9-10,  13-15:  xiv,  18-xv,  19;  xviii,  26-27,  29-31,  34-xx,  26. 
Marc  n,  7-0,  11-13,  15-16,  18-19;  iv,  15-28.  —  Même  manus- 
crit que  Borgia  XXX^'1II.  —  Horner,  50. 

Feuillet  4  (voir  feuillet  2). 

Feuillets  5,  15,  80;  codex  1 15,  f.  131.  —  Matthieu  ii,  2U-21: 
III,  1-3,  6-7,  11;  VI,  25-34;  vu,  2-6,  8-13;  xi,  16-xii,  4;  xxi. 
31-33,  36-40,  13-46;  xxii,  3-5.  —  Même  manuscrit  que  Bor- 
gia XLV.  —  Horner,  80. 

Feuillets  6  (voir  feuillet  3),  7  et  8  (voir  feuillet  1). 

Feuillet  9.  Dix  lignes  incomplètes. 

Feuillet  10  +  codex  15n,  f.  61  (verso,  recto)  et  feuillets  1 1  -f-  1 2  : 
codex  146,  f.  134-141  (t|Â-pë)  ;  codex  147 ,j;^  16-20  et  22  (pi7\- 
piie);  codex  148,  f.  16  (ib-k),  36-43  (Ar-Liii).  —  Matthieu  iv, 
3-10,  12-15,  17-v,  18;  xxiv,  7-xxvi,  64.  Marc  vi,  14-viii,  31. 
Luc  m,  35-iv,  17;  vi,  35-ix,  10.  —  Même  manuscrit  que  Bor- 
gia XLll.  —  Horner,  8. 

Feuillets  13  ([ûv]-m),  18  (m-i^);  codex  146,  f.  143,  165  û^- 
(|a);  codex  147,  f.  14  H-  codex  148,  f.  61  (fin  du  cahier  Oî 
codex  146,  f.  33.  —  Matthieu  v,  16-32;  vi,  6-8,  13-14,  18-19, 
22-24;  XXIV,  15-21,  24-28,  30-32,  35-38;  xxvm,  5-20,  sous- 
cription. Marc  i,  1-6:  v,  13-39;  xiv,  41-42,  17-19,  51-56,  60- 
62.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  XLVH.  —  Horner,  51. 


(1)  Les  identifications  avec  les  fragments  de  la  collection  Borgia  sont  faits 
d'après  A.  Hebbelynck,  Les  manuscrits  coijlcs-sahidiques  du  «  Monaslcre  Blanc  ». 
Recherches  sur  les  fragments  complémentaires  de  la  collection  Borgia.  II.  Les 
fragments  des  Évangiles.  Dans  Le  Muséon,  1912. 

(2)  The  coptic  Version  of  the  Xew  Testament  in  the  southern  dialect  othericise 
called  sahidic  and  thebaic  wifh  crilical  apparatus,  lileral  english  translation,  re- 
gister  of  fragments  and  estimate  of  the  version.  Oxford,  1911.  Les  tables  des  frag- 
ments commencent  à  la  page  345  du  tome  III  ;  les  feuillets  d'un  même  manus- 
crit, conservés  en  diverses  bibliothèques,  y  sont  réunis  sous  un  même  sigle. 


392  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Feuillet  14  (ë-i");  codex  146,  f.  106,  159  (nr-i7Â);  codex  147, 
f.  25;  codex  147,  f.  2  ([^^-[j7i^]),  29-34  et  58  ([^v-[|^:]); 
codex  149,  f.  105-112  (ccckb);  codex  150,  f.  91  (giiï.-('»'h)-  — 
Matthieu  v,  9-13,  15-29;  xiii,  31-54;  xxvii,  26-56.  Marc  xi, 
3-13,  15-17,  21-27.  Luc  i,  1-5,  7-8,  16-21;  v,  10-viii,  26;  xvi, 
18-xxii,  6.  Jean  vi,  26-46.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  XLIII 
et  LXI.  —  Horner,  134  et  114. 

Feuillet  15  (voir  feuillet  5). 

Feuillet  16  (verso,  recto)  et  codex  146,  f.  116;  codex  144, 
r.  29  (verso,  recto)  et  31  (cahier  r,  [kïJ-aj;  codex  1 16,  f.  160; 
codex  148,  f.  74  (cia-gib);  codex  149,  f.  99  (ckt-cka).  —  Mat- 
thieu V,  16-1,  14-17,  19-21,  23-25,  31-33  (recto,  2"  colonne,  de 
146,  f.  116;  le  verso  est  illisible);  ix,  13-x,  15;  xxvii,  10-13, 
29-32.  Luc  X,  38,  42-xi,  2,  5-7,  (10-11);  xiii,  10-11,  13-31.  — 
Même  manuscrit  que  Borgia  XLVl.  —  Horner,  70. 

Feuillet  17.  Texte  dans  lequel  sont  cités  Matthieu  v,  34-32, 
40-42.  —  2  colonnes,  7  et  9  lignes  au  milieu  d'un  feuillet. 
Grandes  majuscules  rehaussées  de  rouge.  Paragraphe  7  ''^  ^'^^ 
P"  colonne,  -f-  à  la  2". 

Feuillet  18  (voir  feuillet  13). 

Feuillet  19;  codex  146,  f.  158;  codex  148,  f.  1  ([Â]-b),  24.  — 
Matthieu  vu,  6-viii,  4;  xxvii,  49-53;  xxviii,  7-10.  Luc  i,  1-26; 
IV,  43-v,  29.  —Horner,  126. 

Feuillets  20  (voir  codex  148,  feuillet  7),  21  (voir  codex  147, 
feuillet  6).         _    _  _ 

Feuillets  22  (i^.-Lkh]),  36  +  35  (M-ab),  78  (.>^-ij),'37  (verso, 
recto).  —  Matthieu  viii,  11-27;  ix,  11,  14-15,  18,  22-23,  26- 
27;  XI,  2-11,  18,  21-28.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  XL.  — 
Horner,  42. 

Feuillets  23  (ib-k),  28,  33  et  2_4^co^  146,  f.  154  (fin  du 
cahier  ï);  codex  147,  f.  15,  42  (poi'-poA);  codex  149,  f.  88, 
100;  codex  151,  f.  154,  181  (Kr-[KA];  verso,  recto).  —  Mat- 
thieu VII,  8-27;  VIII,  23-25;  ix,  4-6,  25-x,  28;  xxvi,  41-60. 
Marc  v,  40-42;  vi,  ?,  7,  11-14;  xiv,  20-41.  Luc  xi,  39-41,  45-46 
(au  recto);  xiii,  3-21  (lacunes).  Jean  xii,  9-12,  17-19,  21-23, 
27-29;  XVI,  32-xvii,  19.  —  Horner,  37. 

Feuillets  25,  34.  —  Matthieu  viii,  3-20.  Marc  ii,  9-11,  13-20. 
—  Même  manuscrit  que  Borgia  XXXIX.  —  Horner,  52. 


CATALOGUE    SOMMAIRE    DES    MANUSCRITS    COPTES.  393 

Feuillets  26-27;  codex  140,  f.  117,  132  (s7i-s"ë).  —Mat- 
thieu VII,  11-13,  16-17,  22-23,  26-27;  viii,  3-1,  8-9,  13-14,  IS- 
20:  XX,  9-32;  xxi,  37-xxii,  12.  —  Horner,  16. 

Feuillets  28  (voir  feuillet  23),  29  (voir  feuillet  16). 

Feuillet  30;  codex  146,  f^ll9j^codex  149,  f.  101  (qr-cTi), 
156;  codex  151,  f.  186-188  (i7r-[iJA]).  —  Matthieu  ix,  2.5-x,  19; 
XX,  16-xxi,  10.  Luc  XIV,  3-xv,  2;  xxiii,  1-39.  Jean  xviii,  .5-xix, 
40.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  XLIX.  —  Horner,  110. 

Feuillet  31  (voir  feuillet  16). 
Feuillet  32  ([iTe]-!^');  codex   146,   f.   115   (ii^-i77i).  —  Mat- 
thieu IX,  33-x,  19;  XIX,  24-xx,  19.  —  Horner,  14. 

Feuillets  33  (voir  feuillet  23),  34  (voir  feuillet  25),  35-37  (voir 
feuillet  22). 

Feuillets  38-73  (AA-pie,  avec  omission  de  p  à  pe) -h codex  146, 
f.  164  (piîî-piï.),  codex  149,  f.  130.  —  Matthieu  x,  39-xxviii,  8. 
Luc  XIX,  3-26.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  LVlll.  —  Horner, 
111.  _    _  

P'euillets  74-77  (ikv-ijo,  avec  omission  de  un);  codex  146, 
f^21-l^  (P^-P^)'  145-152  (145,  151,  117-150,  146,  152  :' 
pur-piin);  codex  148,  f.  8-13  (poe-pnn,  sic  pour  pn€'),  76 
suivi  de  79  et  77  (cao-olia),  78  (cue-cii);  codex  149,  f.  138 
((^-[gT)]).  —  Matthieu  x,  20(?)-xii,  1  ;  33-35  (121,  3"  colonne), 
U-xxii,  2  (122,  colonnes  1-3);  xxiv,  47-xxvi,  47.  Luc  m,  4-v,  8; 
XI,  2.5-xii,  9,  11-12,  15,  18-19,  36-48;  xvi,  9-19.  —  Même  ma- 
nuscrit que  Borgia  LXllI.  —  Horner,  9. 

Feuillets  78  (voir  feuillet  22),  79  (voir  codex  148,  feuillet  4), 
80  (voir  feuillet  5). 

Invent.  :  Copte  129^. 

146 

Fragments  de  l'Évangile  selon  saint  Matthieu  {sahidique). 
—  2''  partie. 

J^euillets  81-87  et  107  (.xT-^in,  cahier  r),  126-127  et  130,  163 
(qïrqii)-  —  Matthieu  xi,  13-xv,  20;  xxi,  9-25,  28-30,  32-35, 
37-11,  44-15;  xxvii,  49-xxvii!,  1.  — Même  manuscrit  que  Bor- 
gia XXXVll  (1).  —  Horner,  71  (1). 

(1)  Voir  les  notes  1  et  2,  page  :>91. 


394  REVUE    DE    l'oRIExNT    CHRÉTIEN. 

Feuillets  88  (ga-gB),  90  (or-oA),_101  (oï.-oh),  156  (verso, 
recto);  codex  117,  f.  53,  59-62  (cKe-cAii),  75  (cua-cub); 
codex  148,  f.  103,  104,  161.  —  Matthieu  xii,  29-40;  xiii,  50- 
XIV,  6,  20-35;  xxvi,  68-xxvii,  5.  Luc  vu,  35-30;  viii,  14-ix,  8; 
XI,  23-34;  xiv,  20,  21,  28,  31,  32;  xv,  26-32;  xxiv,  45-53;  sous- 
cription. —  Horner,  17. 

Feuillet  89  (verso,  recto);  codex  1 17,  f.  4.  —  Marc  ii,  27-iii, 
4,  19-24,  30-iv,  15,  16-19.  —  m,  34  omis  par  erreur  du  scribe. 

—  Horner,  72. 

Feuillet  90  (voir  feuillet  88). 

Feuillets  91-92  (i"jë-gB),  102-103  (gê-[Jiï]).  —  Matthieu  xiii, 
23-48;  XIV,  21-xv,  18.  —Horner,  54. 

Feuillets  93  (ue-iiH;  verso,  recto),  101,  109.  —  Matthieu  xiii, 
35-50;  XIV,  28- xv,  11,  33-36;  xvi,  11-13.  —  Même  manuscrit  que 
Borgia  LU.  —  Horner,  38. 

Feuillets  91  (voir  codex  117,  feuillet  26),  95  (voir  codex  145, 
feuillet  1),  96  (voir  feuillet  166).  

Feuillet  97  et  codex  184,  f.  2-3  ([pge]-poA).  —  Marc  xii, 
35-xiv,  5.  —  Même  manuscrit  que  Borgia  XXXVl.  —  Horner, 
55. 

Feuillet  98.  —  Marc  xiv,  17-35.  —  Horner,  81. 

Feuillets  99-100  (voir  codex  115,  feuillet  3),  101  (voir  feuillet 
88),  102-103  (voir  feuillet  91),  101  (voir  feuillet  93). 

Feuillets  105,  120  et  123  suivis  de  121  et  128  ([i^l-[qB]).  — 
Matthieu  xiv,  27-xv,  11;  xx,  8-11,  13-15,  17-19,  21-22,  24-31, 
33-xxi,  2;  4-6,  8-12,  19-24,  30-82.  —  Même  manuscrit  que 
Borgia  XLVIII.  —  Horner,  39. 

Feuillets  106  (voir codex  115,  feuillet  14),  107  (voir  feuillet  81). 

Feuillets  108;  codex  188,  f.  73-74;  codex  146,  f.  112; 
codex  117,  f.  57  -h  65  (verso,  recto);  codex  188,  f.  117;  codex 
119,  f.  129  ((^-j^);  codex  151,  f.  125,  178.  —  Mat- 
thieu XV,  16-xvi,  19;  XXII,  9-11,  44-46;  xxiv,  3-12,  16-32,  31-11. 
Luc  VIII,  4-37;  xiv,  10-12;  xv,  1-6;  xvin,  21-xix,  22.  Jean  viii, 
3-42;  IX,  2-11;  xv,  3-27;  xvi.  17.  —  Même  manuscrit  que  Bor- 
gia LVII.  —  Horner,  73. 

Feuillet  109  (voir  feuillet  79). 

Feuillets  110,  129.  —  Matthieu  xviii,  10-34;  xxi,  31-xxii,  4. 

—  Horner,  112. 


CATALOGUE    SOMMAIRE    DES    MANUSCRITS    COPTES.  395 

Feuillet  111  (gA-gB);  codex  159,  f.  60.  —  Lectionnaire  : 
Matthieu  xviii,  14-20.  Jean  m,  1-S.  —  Horner,  16'. 

Feuillets  112-11.3  (voir  codex  1  iô.  feuillet  3). 

Feuillets  111  (gr-gA),  153,  162  (pA-pB).  —  Matthieu  xix, 
13-xx,  1;  XXVI,  74-xxvH,  23;  xxviii,  4-20.  —  Même  manuscrit 
que  Borg'ia  XLV.  —  Horner,  82. 

Feuillets  115  (voir  codex  145,  feuillet  32),  116  (voir  codex 
145,  feuillet  16),  117  (voir  codex  145,  feuillet  26). 

Feuillet  118  (verso,  recto).  —  Lectioxxaire  :  Acte  ii,  7-13. 
Psaumes  lxxiv,  9-11.  Matthieu  xx,  1-10.  —  Horner,  10'. 

Feuillets  119  (voir  codex  145,  feuillet  30),  120  (voir  feuillet 
105),  121-122  (voir  codex  145,  feuillet  74),  123-124  (voir 
feuillet  105). 

Feuillets  125,  133,  141;  codex  148,  f.  28  (fin  du  cahier 
e).  —  Matthieu  xxi,  12-37:  xxii,  21-27;  xxiii,  5-11.  Marc  ii, 
2-18;  m,  4-10.  —  Même  manuscrit  que  BorgiaLV.  — Horner,  18. 

Feuillets  126,  127  (voir  feuillet  81),  128  (voir  feuillet  105), 
129  (voir  feuillet  110),  130  (voir feuillet  81),  131  (voir  codex  145, 
feuillet  5),  132  (voir  codex  145,  feuillet  26),  133  (voir  feuillet 
125),  134-141  (voir  codex  145,  feuillet  10),  142  (voir  feuillet  108), 
143  (voir  codex  145,  feuillet  13),  144  (voir  feuillet  125),  145-152 
(voir  codex  145,  feuillet  74),  153  (voir  feuillet  114),  1.54  (voir 
codex  145,  feuillet  23),  155  (voir  feuillet  166),  156  (voir  feuillet 
88),  157  (voir  feuillet  161),  158  (voir  codex  145,  feuillet  19),  159 
(voir  codex  145,  feuillet  14),  160  (voir  codex  145,  feuillet  16). 

Feuillet  161  +  codex  188,  f.  87;  codex  188,  f.  157;  codex 
149,  f.  141.  —  Matthieu  xxvi,  25-30,  32-31,  36-39;  xxvi, 
71-73.  7.5-xxvii,  2.  Luc  xxii.  11-28.  —  Horner,  83. 

Feuillet  162  (voir  feuillet  114),  163  (voir  feuillet  81),  164 
(voir  codex  145,  feuillet  38),  165  (voir  codex  1 15,  feuillet  13). 

Feuillets  166,  96  (.\€'-.\0:  155.  —  Matthieu  v,  46-vi,  19;  xiv, 
8-xv,  1;  XXVI,  13-15,  35-37  {moyen- égyptien).  —  Publié  par 
J.  David,  Fragments  de  V Évangile  selon  saint  Matthieu  en  dia- 
lecte moyen-égyptien,  d3.ns\a.  Revue  biblique,  1910,  p.  80;  le 
premier  fragment  seul,  par  Maspero,  dans  le  Recueil  de  travaux' 
relatifs  à  répigraphie  et  à  rarchéologie,  tome  XI,  p.  116. 

Invent.  :  Copte  129^. 

{A  suivre.)  L.  Delaporte. 


THE  GEORGIAN  VERSION 


OF    THE 


LITURGY  OF  ST.  JAMES 

By    FREd.     C.    CONYBEARE    AM)    Ol.IVER    WARDROP    {\] 


In  the  Tiflis  Ecclesiastical  Muséum  the  Ms.  numbered  86, 
which  is  hère  translated,  contains  the  Georgian  version  of 
the  Liturgy  of  St.  James  and  ritiials  for  ordination  and  con- 
sécration. The  lAIs.  formerly  belonged  to  tlie  Patriarchal  Coun- 
cil  of  the  Cathedral  city  of  Mtzkhetha,  the  ancient  capital  of 
the  Kingdom  of  Georgia;  it  is  on  stout  parchment  and  writ- 
ten  in  uncials;  at  présent  it  consists  of  167  pages  but  is  defec- 
tive  at  the  end;  it  bears  no  date,  but  from  the  mention  of 
«  Sviraion  (Simon)  Catholicos  of  Karthli  »  in  the  text  (pp.  57, 
96,  166,  167  of  the  Ms.,  which  is  numbered  in  the  margin  of  the 
following  English  translation)  we  are,  in  fixing  its  date,  limi- 
ted  to  three  periods,  viz.  572-598  A.  D.,  867-878  A.  î).,  1002- 
1012  A,  D.,  during  which  the  office  of  Catholicos  was  held  by 
persons  of  that  name.  Plato  Joseliani  was  of  opinion  that  the 
translation  was  made  from  the  Greek  in  the  Xr"  century, 
but  we  find  no  other  work  completely  written  in  uncials 
later  than  the  X'"  century.  The  late  Professor  A.  Khakhanov 
was  of  opinion  that  the  MS.  belonged  to  the  VP"  century,  but 
this  is  contradicted  by  the  words  «  after  theni  »  (p.  (j6  of  text, 
in  the  margin)  which  follow  the  list  of  Byzantine  emperors  ending 
with  Justinian,  and  by  the   mention  of  the  VP"  Oecumenical 

(1)  La  Bévue  de  VOrient  chrétien  n'a  pas  de  collaborateur  français  pour 
le  Géorgien.  Nous  sommes  donc  heureux  que  MM.  F.  C.  Conybeare  et 
0.  Wardrop  veuillent  bien  faire  connaître  à  nos  lecteurs  quelques  monu- 
ments de  cette  importante  littérature.  —  R.  G. 


THE    GEORGIAN    VERSION.  397 

Couiicil  of  680  A.  D.  Mr.  M.  Djanashvili  favours  the  date  786, 
in  which  year  St.  Abo,  who  is  referred  to  on  p  60  of  the  text 
(cf.  in  7narginé),  was  martyred,  and  the  absence  of  any  notice 
of  the  VII  Oecumenical  Council,  which  met  later  in  the  same 
year,  seems  to  faveur  his  view;  but  the  Catholicos  of  Karthli, 
as  we  learn  from  the  Life  of  S.  Abo,  was  in  786  one  Samuel, 
and  not  Simon. 

The  Georgian  text  has  now  been  edited  for  tlie  convenience 
of  scholars  by  Protoiereus  C.  S.  Cecelidze  under  the  title  : 
Drevne-Gruzinskii  Archieraticon,  with  a  Russian  préface, 
Titlis,  1912  ;  a  préviens  work  by  the  same  editor  :  Liturgi- 
cheskie  Gnizinskie  Pamyatniki,  Tiflis,  1908,  gave  in  Russian 
an  account  of  the  document  and  a  translation.  The  Rev.  Mr. 
Cecelidze's  final  judgment  is  that  the  Ms.  was  copied  in  the 
latter  part  of  the  tenth  or  the  early  part  of  the  eleventh  cen- 
tury  from  a  translation  made  from  a  Greek  original  in  the 
period  wlien  the  Georgian  Church  followed  the  ritual  of  Jéru- 
salem (  ?  in  the  VIP''  century).  The  Georgian  version  is  the 
nearest  of  ail  to  the  Messina  text  (980-992  A.  D.)  and  no  other 
Ms.  can  claim  equal  antiquity. 

R.  refers  to  pp.  of  :  Lilurgiarum  orientalium  collectio 
opéra  et  studio  Eusebii  Renaudotii,  2'"'  éd.,  t.  II,  Francofurti 
a.  M-  et  Londini,  1847. 

The  pages  of  the  MS.  are  numbered  in  the  margin  and  divi- 
ded  thus  ][. 

Punctuatioii  .  f  :  and  :  .  are  in  the  text,  commas  and 
semicolons  hâve  been  added  by  the  translators. 


LITURGY  OF   THE   HOLY   APOSTLE  JAMES,  THE   LORDS   BROTHER,  1 
FIRST  ARCHBISHOP  OF  JERUSALEM. 

[Translation.) 

What  lime  the  priest  makes  himsclf  readij  to  serve  the  liluryi/.  first  let 
him  iitter  this  prayer  : 

0  God,  make  worthy  us  tliy  servants  to  enter  this  holy  temple  of  Thy 
Majesty  for  the  lilorifying  of  Thy  holy  nanic.     For  Thoii  art  a  merciful 
God  and  ][  lover  of  men  and  we  ascribe  glory  to  Thee,  to  Father,  Son  and  2 
Holy  Ghost,  now,  forever  and  to  ail  eternity. 


398  REVUE    DE   l'orient    CHRÉTIEN. 


Prayer  on  offering  the  holy  Prosphora. 

0  Lord  our  God  who  gavest  to  ail  the  faithful  to  eat  of  the  bread  of 
heaven,  our  Lord  Jésus  Christ  thine  only  begotten  son  Whom  Thon  didst 
send  down  from  Heaven  for  our  life,  through  Whom  thou  didst  will  to  set 

3  free  and  care  for  us  and  in  whom  ][  thou  blessedst  and  sanctifiedst  us, 
bless  this  offering  and  accept  it  on  thy  heavenly  altar  as  a  sacrifice  for  an 
odour  of  a  sweet  smell,  unto  thee  pleasing  and  in  secret,  and  remember, 
as  thou  art  merciful  and  man-loving  (1),  ail  those  who  présent  this  offe- 
ring.    And  grant  to  us  our  request,  but  let  it  not  be  for  our  judgment, 

4  not  for  condemnation  ][  and  conviction;,  but  unto  eternal  life  (2). 

Second  prayer  for  the  offering  (of  the  Prosphora). 

0  Lord  our  God,  wlio  hast  called  us  to  that  true  light  which  enlighten- 
eth  every  man  who  cometh  into  the  world,  be  merciful  to  our  sins  and 
forgive  us  our  faults,  and  make  us  worthy  of  thy  holy  mysteries,  for  thou 
reignest,  thou  Father,  Son  and  Holy  Ghost,  now,  forever,  and  to  ail  eter- 
nity.    Amen  (3). 

Third  Prayer. 

.5  ![  0  Lord  God,  Lifegiver  and  Dispenser  of  ail  good,  who  hast  given 
to  man  the  hope  of  eternal  life,  our  Lord  and  God  Jésus  Christ,  make  us 
worthy  of  thy  holiness,  and  to  perform  this  divine  service  unto  thee,  of 
thèse  blessings  hère  prepared,  to  the  end  that  we  may  be  regarded  by  thy 
power  at  ail  times.  To  thee  we  assign  praise,  to  Father,  Son  and  Holy 
Ghost,  now  and  for  ever  and  to  ail  eternity.  Amen  (4). 

6  ][  Wlien  the  prient  vests  himself  for  the  office  (5),  Ici  him  read  the  fol- 

lowing  prayer  :     • 

Thou  wlio  coverest  thyself  with  light,  as  with  a  garmcnt,  and  didst 
shew  thyself  upon  earth  in  unspeakable  humility,  and  converse  withmen, 
and  wast  made  high  priest  for  us  for  ever  after  the  order  of  Melchizedech, 
Who  hast  adorned  thy  church  with  truth,  0  Lord,  Sovereign  of  ail,  and 

7  granted  us  the  garment  of  Heaven  and  of  incorruption,  ][  account  me 
worthy,  who  draw  nigh  to  the  same  divine  heavenly  service,  of  thy 
grâce,  so  that  I  may  be  stripped  of  ail  impurities,  as  of  a  profane  apparel. 
Adorn  my  soûl  with  splendour,  and  my  body  with  purity.     Remove  my 


(1)  Cf.  Rom.  xn,  1;  Philip,  iv,  18;  Eph.  v,  I. 

(2)  hi    other  JMss.  this   prayer  cornes  after  tlie  tireat  cntry  and  placing  of 
the  holy  gifts  on  the  altar,  but  in  them  this  prayer  alone  is  read. 

(o)  This  is  not  in  P.  (  A  collection  of  ancient  Ulurgies)  published  in   Peters- 
burg,  1875. 

(4)  In  P..  with  sorae  variants,  bofore  the  great  entry. 

(5)  LU.  offering  of  the  Hour, 


TIIE    GKORGIAN    VERSION.  399 

wickedness  from  me,  and  drive  away  from  me  my  transgressions.  Deck 
me  in  comeliness,  in  purity  and  steadfastness,  so  that,  apparelled  by  thee 
in  the  grâce  of  priesthood,  ][  I  may  be  heldworthy  to  enter  thy  sanctuary,  8 
in  fellowship  witli  them  that  hâve  kopt  thy  holy  commandments  inno- 
cently;  so  that  I  may  be  found  at  tlie  lieavenly  marriage  feast  with  those 
wise,  holy  virgins,  to  utter  a  (hymn  of)  glory  unto  thee,  0  Christ  our  God, 
Who  didst  take  away  the  sins  of  ail  men.  For  thon  art  the  hallower  of 
our  soûls  and  bodies,  and  to  thee  we  offer  praise,  with  the  Father  and 
Holy  Ghost,  now  and  to  eternity  of  eternities.    Amen  (1). 

][  In  going  up   to  the  altar,  let  him  repeat  thèse  three  prayers.  On   the 
incense  he  shall  inake  the   sign  of  the  eross  and  as  he  repeats  the  'à 
prayer,  let  him  shed  ont  the  incense. 

Prayer  I. 

Gracious  King,  Creator  of  ail  créatures,  accept  what  is  brought  to  thee 
by  the  liand  of  thy  Christ  by  thy  church,  and  fulfil  to  eacli  man  what  is 
prolitable,  and  guide  ail  to  the  attaining  of  perfection,  and  make  us  wor- 
thy  of  thy  grâce  ][  and  holiness.  For  thou  art  a  merciful  God  and  man-  10 
loving,  and  we  offer  glory  to  thee,  Father,  Son  and  Holy  Ghost,  now  and 
ever.     Amen  (2)  :  . 

Prayer  II. 

0  Lord  our  God,  who  didst  accept  tlie  offering  of  Abel,  Noah,  Abraham, 
the  sacrifice  of  Aaron,  Samuel,  of  Zacharias,  accept  from  the  hands  of  us 
(who  are)  sinners,  this  incense  for  an  odour  of  sweet  smell.  Pardon  us  our 
transgressions;  for  blessed,  holy  and  giorious  is  the  name  of  the  Fa- 
ther ][  and  Son  and  Holy  Ghost,  now  and  henceforth  and  forever  more.  11 
Amen  :. 

Prayer  III. 

0  God,  Sovereign  of  ail,  great  name,  Lord,  grant  us  to  enter  the  holy  of 
holies,  by  the  advent  of  thine  only  begotten  son;  we  entreat  and  beseech 
thee,  inasmuch  as  we  fear  and  tremble,  having  prepared  ourselves  to 
stand  before  the  fearful  and  awful  giorious  sanctuary,  send  down  on  us 
thy  ][  goodly  grâce  ;   quicken  our  soûls   and  bodies,    and  establisli  our  \i 


(1)  Net  in  any  otherof  the  Mss.  of  tlie  liturgy  of  James.  Itis  only  fouad  at  the 
Ijeginning  of  the  canon  of  the  liturgy  of  tlie  Armenians  (Collection  of  anc.  lit., 
l'etersb.,  1875,  pt.  II,  pp.  165-6).  On  this  ground  it  is  probable  that  in  the 
primitive  period  when  the  Armenians  were  in  communion  with  the  orthodox 
Church  this  prayer  exisled  also  in  the  Georgian  liturgy,  the  more  so,  because, 
accordiiig  to  the  évidence  of  some  documents,  when  the  priest  vested  in  an- 
ciont  times  a  prayer  ^^•as  read  w  hich  began  as  this  does. 

(2)  Paris  Ms.  2509. 


400  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

understandings  in  right  doctrine  (1),  to  the  end  that  we  may  with  pure 
heart  présent  this  offering,  rendered  out  of  (our)  fruits,  for  the  remission 
of  sins  as  a  propitiation  (2)  for  ail  thy  people.  By  the  grâce  and  loving- 
kindness  of  thy  Christ,  with  him  to  thee  glory  is  meet  with  the  Holy 
Spirit,  now  and  ever  more.  Amen. 

13      The  Deacon  pronounces    the  Ektenïa  :  Ihe  priest  ][  censés  :  llieij  shall 
open  with  prayer  and  enter  the  sanctimry  : 

Frayer  precedinri  the  «  0  holy  God  »   : 

Holy  art  thou,  0  our  God,  who  hast  made  thy  habitation  in  tlio  Holies 
and  sittest  on  the  thrones  of  glory:  Holy  art  thou,  our  God,  worshipped, 
glorified  by  the  holy  angels,  archangels  and  ail  heavenly  powers  ;  Holy 
art  thou,  0  our  God.  who  receivest  frum  the  six-winged  Seraphim  the 
11  thrice  ][  holy  hymn  ;  Accept  also  from  thy  worthless  servants  our  tliricc 
holy  hymn  and  hâve  mercy  upon  us. 

Ekphonesis. 

For  thou  art  holy,  0  our  God,  and  reposest  in  the  holies,  and  we  offer 
to  thee  the  thrice  holy  hymn,  to  Father,  Son  and  Holy  Gho.st,  now  and 
ever.    Amen. 

People  :  Amen. 

And  they  say  the  «  0  holy  God  ». 

Prayer  to  follow  the  «  0  Holy  God  »  ; 

0  merciful,  compassionate,  longsuffering,  and  many-mercied  and  truc 
Lord,  look  forth  from  thy  prepared  abode,  and  deliver  us  from  ail  temp- 

15  tation  ][  devilish  and  human  ;  and  remove  not  from  us  thine  aid,  for  we 
indeed  hâve  not  strength  to  vanquish  them  that  are  loosed  against  us  ;  but 
thou  art  able  to  rescue  us  from  ail  adversaries.  Save  us,  0  Lord  our  God, 
from  ail  antagonists  of  this  world  to  the  end  that  we  may  enter  with 
pure  understandings  thy  holy  temple    and   accomplish    divine    service 

16  agreeable  to  thee,  so  that  we  be  ][  held  worthy  of  the  life  everlasting;  for 
thine  is  the  kingdom,  the  power  and  the  glory,  of  Father.  Son  and  Holy 
Ghost,  now  and  ever.     Amen  : 

Priest  :  +  Peace  with  al!  : 

People  :  With  thy  spirit  : 

Deacon  :  (Prokeimenon)  Psalm  of  David  i^Tone)  hve  : 

They  repeat  the  Psalm,  a  [ter  whieh  they  read  the  lesso7is  :  . 

(1)  Lit.  'orthodo.xy'  or  'just  glory',  —  a  \\  rong  etymology  met  witli  also  in 
the  Armenian  rendering  of  the  word  'orthodoxy'. 

(2)  Salkhinebeli,  cf.  Anios  ix,  1?  Sanctuary,  altar,  canopy,  i.  e.  niercy-seat 
I  John  IV,  10. 


THE  GEORGIAN  VERSION.  401 

Prayer  before  the  gospel. 

Wo  tliank  tliee.  0  Lord,  who  hast  made  the  liglit  to  shine  ont  of  dark- 
ness  and  hast  openedthe  eycs  of  oiir  minds  to  behold  thy  commandments, 
to  open  our  mouths,  to  confess  our  sins,  ][  and  to  study  thy  command-  17 
ments.  0  Lord,  receive  the  prayer  of  thy  sinful  and  unworthy  servants, 
and  spiirn  not  our  supplication;  butaccordingto  thy  majesty  (1),  préserve 
thom  tliat  are  corne  and  that  shall  corne  with  us  to  pray,  and  make  to 
shine  in  their  hearts  and  ours  the  light  of  thy  divine  words  :  . 

Ekphonesis  : 

For  thou  art  the  evangelising   and  enlightening,  Résurrection  ][  and  18 
Life  of  our  soûls  and  bodies,  0  our  Qod,  and  to  thee  \ve  offer  praise,  to 
Father,  Son  and  Holy  Ghost,  now  and  ever. 

People  :  Amen. 

Deacon  :  Let  us  arise  and  hearken  to  the  holy  gospel  : . 

Priest  :  -\-  Peace  to  ail. 

People  :  With  thy  Spirit  : 

Reader  shall  nume  the  chapter  (?).  From  the  holy  gospel  cf....  a  lesson. 

People  :  Glory  to  thee,  0  Lord  : 

Deacon  :  Let  us  attend. 

After  the  reading  ofthe  gospel  the  Deacon  pronounces  the  Ektenia  Catho- 
lice  in  12  clauses,wilh  the  XptçTtavà  xà  xOa\. 

][  The  Priest  says  this  prayer  :  19 

0  God  who  hast  made  us  to  listen  to  the  divine  words,  Render  wise 
and  enlighten  our  spirits,  that  according  to  the  afore-read  spiritual  wis- 
dom  we  may  live  to  the  end  that  we  may  not  only  be  hearers  of  thèse 
quickening  canticles  (2),  but  also  become  zealous  doers  of  good  works 
with  faith,  walking  in  sincerity,  with  blameless  life. 

Ekphonesis. 

Through  Christ  Jésus  our  Lord,  with  whoni  to  thee  glory  is  meet, 
][  with  the  Holy  Spirit,  now  and  henceforth  and  evermore.  •  20 

(Peace  with  ail)  (3). 

People  :  With  thy  spirit  : 

Deacon  :  Let  us  bow  our  heads  to  the  Lord  : 

People  :  Thou,  0  Lord  :  . 

The  Priest  repeats  this  prayer  : 

Send  down,  0  Lord  our  God  (thy  mercy)  (4)  upon  them  who  have- 
bowed  their  heads,  and  await  biessing  from  Thee.  Shepherd  thy  people, 
and  bless  thine  inheritance,  and  vouchsafe  unto  us  ail  that  we  may  medi- 

(1)  The  tGxt  rcnders  [xsyaXoTrpéusta. 

(2)  Kebatha. 

(3)  JIs.  omits. 

(4)  JMs.  omits. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  26 


402  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

tate  on  thee,  that  we  may  ail  addres.s  thee  every  day  and  magnify  thy 
commandments . 

Ekphonesis. 

21  Let  thy  name  ][  be  blessed  and  naagnified,  of  Father.  Son  and  Holy 
Ghost,  now  and  henceforth  and  forever. 

People  :  Amen  :  . 

Deacon  :  Let  us  chant  in  peace  : 

And  they  scfi/  (the  prayer)  of  the  washing  of  hands  : 

Deacon  :  Let  no  one  who  is  unfit,  no  one  who  is  iinworthy,  no  one  who 
is  unqualifîed  (pray  with  us).  Rather  ye  shall  look  one  upon  another  : 
Arise  ail  of  ye  : . 

And  they  say  ihe  Holies  (i.e.  Song  of  llie  holy  gifts)  (1). 

Deacon  :  With  wisdom  let  us  attend  : 

The  People  say,  1  believe  +  in  one  God  +  the  Father  : 

Deacon  :  Let  us  stand  rightly.  Let  us  dévote  ourselves  ail  in  accord 
■22  to  the  Lord,  let  us  pray  ][  together  : 

People  :  Kyrie  Eleison  (2). 

The  pn'est,  before  the  kis&,  repeats  this  prayer  : 

Prayer  of  St  :  James  :  the  Apostle  :  fîrst  :  Inshop  of  Jérusalem  : 

0  thou  who  art  God  and  Lord  of  ail,  make  us  that  are  unworthy  worthy 
of  this  hour,  thou  who  lovest  mankind,  to  the  end  that  cleansed  of  ail 
guile,  and  ail  duplicity,  we  may  join  one  with  another  in  a  holy  kiss, 

23  united  by  the  stength  of  love  and  peace,  confirmed  ][  to  thy  Godhead  by 
the  sanctity  of  our  Lord  and  God  through  Jésus  Christ  : . 

Ekphonesis  : 

For  thou  art  God  of  peace  and  love  and  of  love  of  man,  and  we  offer 
praise  to  thee,  Father,  Son  and  Holy  Ghost,  now  and  henceforth  and  ever 
more  :  . 

People  :  Amen  : 

Priest  :  Peace  w^ith  ail  : 

People  :  With  thy  spirit  : . 

Deacon  :  Let  us  kiss  one  another  with  tlie  love  of  holiness  :  . 

After  the  kiss,  the  Deacon  says  : 

24  Let  us  bow  our  ][  heads  to  the  Lord. 
People  :  Thou,  0  Lord. 

Priest  recites  the  prayer  : 

Thou  who  alone  art  Lord  and  raerciful  God,  upon  thèse  whose  necks 
are   now  liowed  Ioav  before  thy   holy  altar,    and   who    implore   of  thee 

(1)  Almost  every  l'estival  had  its  peculiar  hyiiin  of  the  Holies.  This  Ms. 
omits  the  text  of  this  liymn  and  ignores  the  great  entrance. 

(2)  R.  (the  Syriac  liturgy  of  St.  James  éd.  by  E.  Renaudot),  II,  29. 


"  THE    GEORGIAN    VERSION.  403 

the  spiritual  gift,  send  thy  blessing  and  bless  ail  with  spiritual  blessing, 
thou  who  dwellest  in  the  Highest  and  lookest  down  on  the  humble. 

EkphoHPsis. 

For  praised  and  -worshipt  is  tliy  name,  of  Fatlier  Son  and  Holy  Ghost, 
now  and  henceforth  ][  and  forever  more  :  .  25 

People  :  Amen  : 

The  Deacon  does  homage  to  the  priest  and  says  Kyrie  eleison  : 

The  priest  shall  make  over  him  the  Siyn  of  the  croxs  and  say  : 

May  the  Lord  accept  thy  service  : 

The  Deaeon pronnitnces  the  Calho/ic  ektenia,  but  with  this  addition  : 

And  for  the  offering  of  this  holy,  already  prepared,  glorious,  spotless 
sacrifice,  and  for  those  that  offer,  &  for  him  who  worthily  offers  it,  the 
révérend  presbyter  .standing  forth,  for  that  end,  let  us  ail  prav  to  the  Lord 
God. 

The  people  say  Kyrie  eleison  ithrice]  ][  and  ivhile  the  deaeon  utters  the  26 
above  {ektenia),  the  priest  by  himself  offers  this  prayer.  thiis  he  says 
thrice  : 

Glory  in  the  highest  to  God,  on  earth  peaee,  and  among  men  good  will 
{this  thrice)  :  Open  0  Lord  my  lips,  &  my  mouth  shall  sliew  forth  thy 
praise  {thrice)  :  Let  our  mouth  be  filled  with  praise,  so  that  we  may 
hymn  thy  glory,  &  on  every  day  thy  majesty  {thrice),  of  Father,  Son 
&  Holy  Ghost,  ][  now  and  henceforth  &  forever.     Amen  {thrice)  :  .  27 

And  this  prayer  is  added  : 

0  Lord,  who  hast  looked  upon  us  with  mercy  &  loving  kindness,  0 
Lord,  &  hast  vouchsafed  unto  us,  thy  poor  &  unworthy  servants,  boldness 
to  stand  before  thy  holy  altar,  to  offer  thee  tliis  reasonable  (1)  &  bloodless 
sacrifice  for  our  sins.  Look  upon  me  thine  unprofitable  servant,  do  away 
with  my  faults  by  thy  mercy,  &  cleanse  my  lips  &  ][  my  heart  from  ail  28 
spiritual  &  carnal  taint,  turn  away  from  me  every  improper  iS:  irrational 
thought  ;  &  render  me  al)le  by  tlie  power  of  thy  holy  spirit  to  offer  this 
sacrifice,  &  hâve  mercy  on  me  for  the  sake  of  thy  loving  kindness  as  I 
draw  nigh  to  thy  holy  altar.  Deign,  0  Lord,  that  this  offering  which  I  of- 
fer by  my  hands  may  be  pleasing,  with  remission  according  to  my  weak- 
ness;  and  cast  me  not  out  of  thy  présence  ][  0  Lord,  nor  deem  as  an  20 
affront  this  my  unworthiness,  but  liave  mercy  on  me,  0  God,  out  of  thy 
great  mercy  &  thy  manifold  compassion.  Cast  forth  from  me  my  trans- 
gressions, that  passing  uncondemned  into  the  présence  of  thy  glory,  I 
may  be  held  worthy  of  the  refreshment  of  thine  only  begotten  son  :  For 
thou  hast  not  proclaimed  liberty  to  others.  but  hast  bestowed  it  out  of 
thine  infinité  ][  love  of  mankind  (2j.    And  let  me  not  myself  be  found  30 

(1)  R.  3U. 

(2)  Tliese  words  (For  thou  hast  iiot  etc.)  arc  not  in  the  Greek  toxt  of  this 
prayer. 


404  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

unprofitable  as   a  servant  of   sin.     0  Sovereign,  ail  miglity  Lord,  hear 
my  entreaty,  for  thou  art  he  that  giveth  aid  unto  ail,  and  we  ail  implore 
of  thee  tliy  mercy  of  Father,  Son  &  Holy  Ghost,  now  &  henceforth  and  for 
ever.  Amen  :  . 
Pi'iest  says  :  I  entreat  yoii,  fathers  &  brethren,  pray  for  me  ; 

31  ][  Congrégation  ansiver  :  The  Lord  be  with  thee  :  . 
And  he  repeats  the  following  prayer  : 

(1)0  God,  who  by  reason  of  thine  unspeakable  and  infinité  love  of  man 
didst  send  thine  only  begotten  Son  into  the  world,  to  the  end  that  ho 
might  bring  back  anew  tlie  lost  sheep,  turn  not  thyself  away  from  us, 
who  are  about  to  offer  this  awful  &  bloodless  Sacrifice  ;  for  we  trust  not 
in  our  righteousness,  but  in  thy  mercy,  who  providest  for  our  race.     We 

32  beg  &  entreat  ][  of  thy  graciousness,  that  this  that  is  prepared,  a  mystery 
designed  for  our  salvation,  be  not  for  judgment  unto  thy  people,  but  for 
the  destruction  of  .sins,  renewal  of  soûls  and  bodies,  and  propitiation  of 
thee  : 

J-Jkphonesis  : 

By  the  grâce  &  mercy  &  love  for  man  of  thine  only  begotten  Son,  with 
whom  thou  art  blest,  with  thy  all-holy,  gracious,  &  quickening  Spirit 
now  and  henceforth  &  evermore  : 

People  :  Amen  :  . 

33  Priest  :  Peace  ][  with  ail  : 
People  :  With  thy  spirit  : 

Deacon  :  Let  us  stand  well,  let  us  stand  reverently,  let  us  stand  with 
awe.     Let  us  attend  to  this  holy  offering;  for  we  bring  sacrifice  to  God  : 

People  .-Mercy,  peace,  the  offering  of  praîse  :  . 

Tlie  Deacon  raùes  the  curtain  as  appointecl  : 

The  Priest  recites  the  prayer  : 

0  Lord,  ruler  of  aeons,  great  &  glorious  God,  incline  thine  ear  &  hear 
me,  a  sinner  ;  &  accept  this  holy  oblation  laid  before  thee,  as  thou  didst 

34  accept  the  sacrifice  of  Abel,  the  oblation  of  ][  Noali,  the  holokarpoma  of 
Abraham,  the  priesthoods  of  Moses  &  Aaron,  the  peace  offering  of  Sa- 
muel, &  the  complète  repentance  of  David.  And  as  thou  didst  accept  at 
the  hands  of  thy  holy  apostles  true  service,  so  now  also,  as  thou  art  the 
same  God,  hâve  mercy  on  us  for  the  sake  of  thy  holy  Name  : . 

Ekphonesis  : 

The  love  +  of  God  the  Father  +  the  grâce  +  of  our  Lord  God  &  Saviour 
Jésus  Christ  &  the  communion  of  the  all-lloly  Ghost  be  with  you  ail  : 
People  :  And  with  thy  spirit  : 

35  ][  Priest  :  Your  liearts  are  uplifted  : 
Peopte  :  We  hold  tliem  towards  the  Lord  :  . 

(1)  R.  29-30. 


THE    GEORGIAN    VERSION.  405 

Priesl  :  We  give  tlianks  to  the  Lord  :  . 

People  :  Worthy  &  just  it  is  :  . 

The  Pricst  récites  llie  prayer  : 

(1)  How  +  truly  worthy  &  just  it  is.  and  proper  (2)  &  obligatory  for  us 
to  praise  thee,  to  hymn  thee,  to  bless  thee,  to  magnify  thee,  to  worship 
thee,  to  give  thanks  to  thee,  who  art  creator  of  ail  things  seen  &  unseen, 
treasurehouse  (3)  of  eternal  blessings,  who  art  the  ][  fountain  of  life,  oi> 
God  &  Lord  of  ail,  to  whom  the  heavens  and  heavens  of  heavens  sing 
praise  &  ail  tlieir  powers,  —  the  Sun  &  Moon  &  ail  the  stars  in  their  ar- 
ray,  the  Earth,  the  Sea  &  ail  that  is  in  it,  the  heavenly  Jérusalem,  the 
assembly  (of  the  elect),  the  Church  of  the  firstborn  who  are  written  down 
in  heaven,  the  soûls  of  the  rightcous  &  of  the  prophets.  the  soûls  of  the 
apostles  iS:  martyrs,  the  angels,  archangels,  thrones,  lordships,  principa- 
lities,  kingdoms  &  powers.  the  many  —  ][  eyed  Cherubim  &  :  the  six  —  :  37 
winged  Seraphim,  who  with  two  wings  hido  their  faces,  with  two  hide 
their  feet,  with  two  flying.  crying  and  saying  one  unto  the  other  : 

Ekphonesis. 

With  indomitable  lips,  unsilenceable  divine  utterances,  with  triumphant 
liynui  unto  thy  niajesty  (4)  with  glory  of  serenest  voices,  theyhymn,  they 
cry  aloud,  they  shout  and  say. 

The  people  my  :  Holy  +  Holy  +  Iloly  -h  is  the  Lord  Sabaoth  ][  FuU  38 
are  the  heavens  : . 

The  Priest  recites  this  prayer  : 

(o)  Holy  art  thou,  King  eternal  and  giver  of  ail  holiness,  holy  is  thine 
only  begotteu  Son,  our  Lord  Jésus  Clirist  :  holy  is  thy  ail- holy  Spirit,  0 
Lord,  maker  of  life,  which  searciies  ail  things  &  even  the  depth  of  thy 
Godhead  :  Holy  art  thou  upholder  of  ail  &  ail  powerful,  awful  &  gracious, 
in  truth  thou  art  holy  who  art  merciful,  more  especially  towards  thy 
créatures,  and  who  hast  made  out  of  earth  ]|  man  in  thy  likeness  and  39 
image,  &  didst  vouchsafe  to  him  fruition  of  that  Paradise  &  tranquillity, 
so  that  he  should  liave  dominion  over  what  things  thou  madest  k>c  rule  the 
world  in  dignity  iS:  righteousness.  But  when  he  transgressed  thy  com- 
mandments  &  fell  away,  yet  thou  didst  not  despise  nor  spurn  him,  0 
gracious  One,  but  having  chastised  him  like  a  merciful  father,  didst  call 
him  through  the  law,  &  nurture  him  through  the  ][  prophets.  But  the-  40 
reafter  in  the  final  completion  of  the  âges  thou  didst  send  into  the  world 
thine  own  only  begotten  Son  himself,  to  the  end  that  he  might  renew 
&  restore  anew  his  image:  Who  came  down  from  heaven,  and  was  made 
flesh  of  the  Holy  Spirit  &  Mary  the  Theotokos  &  ever  Virgin,  Who  was 

(1)  R.  30. 

(2)  £Ù7tp£7tl^Ç. 

(3)  or  -reward  >•. 
(■i)  (A£Ya).07tp£n£ia . 

(5)  R.  31.  Vere  .sanctus  es  .  .  . 


406  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

born  in  Bethlehem  of  Judaea  &  baptised  in  the  holy  Jordan  by  John,  and 

41  consorted  with  men,  and  concerted  ][  ail  things  for  the  salvation  of  our 
race  ;  and,  as  lie  was  minded,  the  sinless  one,  obediently  &  of  lus  own 
will,  took  on  himself  for  us  sinners  lifegiving  death.  On  the  night  in  which 
our  Lord  Jésus  Christ  was  betrayed  for  tlie  salvation  of  the  world,  he  took 
bread  in  his  holy  &  spotless  liands,  raised  it  aloft  and  shewed  it  to  thee, 
the  God  &  Father,  +  He  gave  thanks,  +  blessed  it,  +  he  hallowed  it,  he 

42  broke  it,  he  gave  it  to  his  blessed  ][  disciples  &  apostles,  and  said  unto 
them  : 

Ekphonesia  : 

Take  and  eat,  for  this  is  my  body,  which  for  you  &  for  many  is  bro- 
ken,  &  offered  for  the  remission  of  sins  : . 

People  :  Amen  : 

Priest  :  In  like  manner  also  after  supper,  he  took  tlie  cup  mixt  (1)  of 
wine  &  water  +  he  gave  thanks  to  thee,  +  he  blessed  it,  +  hallowed  it, 
gave  it  to  his  disciples  &  apostles,  and  said  unto  tliem  : 

Ekphonesis  : 

43  Drink  of  it  ail  of  ye,  for  tliis  is  my  blood  ][  of  tlie  new  covenant  (2), 
which  for  you  &  for  many  is  poured  out  &  yielded  up  for  tlie  remission  of 
sins  :  . 

People  :  Amen  : 

The  Priest  récites  this  prayer  (3)  :  This  do  in  remembrance  of  nie. 
As  often  as  ye  eat  tiiis  bread  &  drink  this  cup,  ye  proclaim  the  death  of 
the  Son  of  man  until  lie  corne  :  And  now  let  us  remember  his  sufferings, 
and  his  burial,  and  liis  résurrection  on  the  third  day,  and  ascent  into  hea- 

44  ven  ][,  and  sitting  down  on  the  right  liand  of  thee  0  God  &  Father,  &  his 
second  glorious  &  awful  advent,  what  time  lie  shall  come  to  judge  the 
quick  &  the  dead,  wlieu  he  shall  give  to  each  according  to  liis  deeds.  We 
offer  to  thee,  0  Lord,  this  awful  &  bloodless  sacrifice,  to  the  end  that  thou 
do  not  unto  us  according  to  our  sins,  nor  reward  us  after   our  trangres- 

45  sions,  but  according  to  thy  longsuffering  &  intinite  ][  love  for  man. 
Overlook  &  do  away  with  whatever  sins  &  error.s  we  hâve  committed  that 
pray  to  thee.  And  bestow  upon  us  those  heavenly  &  eternal  gifts  that  eye 
hath  not  seen,  and  ear  hath  not  heard,  which  bave  not  entered  the  lieart 
of  man,  but  wliich  Thou  in  thy  mercy  hast  prepared  for  them  that  love 
thee  : 

Ekphonesis  : 

For  thy  people  &  church  entreat  thee  : 

People  :  Hâve  mercy  on  us  0  God,  0  Father,  Sovereign  of  ail  : . 

(1)  Lit.  tempered. 

(2)  Shdjuli,  Law  failli,  religion  (See  p.  46)  I  Cor.  xi,  2."). 

(3)  R.  32. 


THE    GEORGIAN    VERSION.  407 

The  Pi'icsl  recites  this  prayer  .•(l)Have  mercy  omis.  0  God,  of  Thy  great  46 
grâce  &  the  multitude  of  thy  mercies,  &  send  upon  us  »S:  on- this  awful  sa- 
crifice of  thèse  holy  oblations  hère  offered  thy  holy  spirit.  hfegiving  Lord, 
sliaringthe  throne  with  thee  the  Father  &  with  the  Son,  reigning  together 
coeternal,  co-beginningless,  &  of  one  substance,  who  didst  speak  in  the 
covenant  (2),  and  the  prophets  ][  &  in  the  new  covenant,  Wlio  didst  47 
descend  on  our  Lord  Jésus  Christ  in  the  river  Jordan  in  the  form  of  a 
dove,  wlio  camest  down  on  thy  holy  apostles  in  the  likeness  of  tongues  of 
fire  on  the  day  of  Pentecost  in  the  secret  upper  cliamber  (3j. 

Ekphonesis  : 

To  the  end  that  now  also  his  gracions  &  glorious  advent  may  bless  & 
hallow  and  make  this  bread  the  precious  flesh  of  Christ  :  . 
The  People  :  Amen  : 

Priesl  :  And  +  this  cup  into  the  true  blood  ][  of  Christ.  .       48 

People:  Amen.  . 
The  Prient  recites  this  prayer  : 

(4)  Tothe  end  that  it  may  be  for  ail  who  partake  thereof  unto  the  remis- 
sion of  sins  eternal  life,  and  for  hallowing  of  soûls  and  bodies,  for  brin- 
ging  forth  fruit  of  good  deeds,  and  for  the  establishing  of  thy  church 
which  thou  didst  acquire  by  the  precious  blood  of  thy  Christ  :  thou  didst 
found  on  the  rock  of  faith,  so  that  the  gâtes  of  Hell  prevail  not  against  it, 
by  the  deliverance  thereof  from  heretical  deceits  ][  which  issue  in  lawles-  49 
sness,  even  until  the  end  of  the  world  :  . 

Hère  they  bow  down  {and  the  priest  says)  : . 

(5)  \Ve  offer  to  thee,  0  Lord,  this  awful  and  bloodless  sacrifice  and  for 
the  sake  of  thy  holy  places  which  thou  didst  glorify  by  the  manifestation 
of  thy  Christ:  First  of  ail  for  the  sake  of  holy  &  glorious  Sion,  mother  of  ail 
cliurches,  andoverthe  whole  world  for  thy  holy  Cctholic  apostolic  church. 
and  on  ail  unto  the  bounds  of  heaven.  lavishly  bestow  on  them  the  gift 

of  the  holy  Spirit.  ][  Remember,  0  Lord,  therein,  our  holy  fathers,  50 
patriarchs,  orthodox  bishops,  rightly  deciding,  who  righteously  utter  the 
word  of  truth.  In  the  fîrst  place  before  (ail),  our  worthy  father  the 
patriarch,  vouchsafe  to  him  honorable  old  âge,  bestow  on  him  length  of 
days,  many  a  tinie  to  shepherd  Thy  people  in  ail  truth  and  righteous- 
ness  ][  cS:  lioliness  :  Remember,  0  Lord,  in  the  holy  city  of  Jérusalem  and  51 
in  ail  cities  and  villages,  ail  who  with  faith  and  goodly  conversation  and 
in  fear  of  Christ  are  dwelling  in  peace  and  tranquillity.  Remember,  0 
Lord,  honorable  presbyters  hère  &  everywhere.  deacons  ministering 
unto  Christ,  ail  wlio  fulfil  ecclesiastical  offices,  who  lead  a  life  of  humility 

(1)  R.  33. 

(2)  shdjuli. 

(3)  ergasisUia. 

(4)  R.  33. 

(5)  R.  34. 


408  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

52  &the  Christ-loving  people  :  Remember.  0  Lord,  in  thy  manifold  ][  mercy 
me  also,  this  thy  sinful  &  insignilicant  (1)  servant,  visit  me  with  thy 
grâce,  &  make  me  innocent  against  my  persecutors;  and  if  I  hâve  sinned 
against  thee  in  word  or  deed  or  thought,  forgive  (2)  me  :  Pardon,  acquit 
me,  O  Lord,  as  thou  art  gracions  and  man-loving,  and  with  longsulîer 
ing  (3),  for  there  where  sin  abounds,  tliere  that  gift  of  thine  still  more 
abounds.  (4)  Remember,  0  Lord,  our  pious  (Ut.  well-serving)   king  and 

53  ][  pious  queen,  and  their  pious  kingdom.  Take  armour  &  shield  &  arise 
to  help  them,  subject  to  them  ail  heathen  races,  so  that  in  peace  and 
quiet  \ve  may  continue  to  live  in  tlie  whole  service  of  God  and  wor- 
thily  :  Remember,  Lord  our  fathers  and  brethren  who  are  harassed  by  âge 
&  infirmity  :  Remember,  0  Lord,  those  also  who   are  in  prison   and  in 

54  bonds  ][  &  in  the  hollow  places  of  the  earth  (?)  :  Remember,  0  Lord, 
them  that  fare  by  ship,  travellers  and  them  that  are  in  foreign  lands  and 
in  travail  and  them,  our  fathers  and  brethren,  that  are  setting  forth  on  a 
far  journey,  petitioning  thee  for  favour  and  succour  :  Remember,  0  Lord, 

55  those  who  are  tormented  by  unclean  spirits,  deliver  ail  bodies  ][  of  the 
sick  and  travailing  who  are  oppressed,  relieve,  deliver  ail  from  ail 
diseases  whatsoever,  our  fathers  &  brethren,  and  ail  Christian  soûls, 
afflicted  ts:  suffering,  who  implore  thy  mercy  '&  succour,  remember  them 
ail  in  goodness  :  0  Lord,  bave  mercy  upon  ail,  relieve  ail.  Visit  ail. 
Pacify  the  multitude  of  thy  people,  bring  to  nought  ail  deceits,  scatter 

56  ail  ][  adversaries  (5)  :  vouchsafe  unto  us  thy  peace  &  love,  0  God,  our 
Saviour  :  Remember,  0  Lord,  the  goodly  tempering  of  airs,  the  dew  of 
peace,  tlie  abundance  of  fruits,  the  complète  crown  of  the  year  with  thy 
sweetness  :  For  the  eyes  of  ail  wait  upon  thee,  and  thou  givest  them  their 
food  in  due  season  :  Remember,  0  Lord,  also   them  that  bave  this  day 

57  brought  to  thy  holy  altar  this  sacrifice,  ][  &  them  for  whom  they  seve- 
rally  bring  it  or  whom  they  hâve  in  their  thoughts,  and  those  whose 
names  we  forth  with  sliall  read  out  : 

The  deacoti  pronomices  Ihe  names  of  theliving  : 

Remember,  0  Lord,  &  bave  mercy  (6)  on  :  Svimion  :  Catholicos  :  of 
Karthli  (7)  :  who  acquired  :  this  :  liturgy  :  and  :  bave  mercy  :  &  glorify  (8)  : 
John  :  Bishop  :  of  Atsquri  :  &  :  Ephrem  :  of  Tzilcani  :   :  0  Lord,  bave 


(1)  narcheni  I  Cor.  xv,8  «  least  of  the  apostles  ». 

(2)  milkhine  Ps.  lxxvii,  0.  Cleanse,  purifj-. 

(3)  sul  ugrdzelebith. 

(4)  R.  35. 

(5)  brdzolani. 

(6)  sheilsqale  ;  the  wovà  adide  (glorify)  bas  been  \\ritten  over  in  blaclv  ink 
but  the  original  word  is  legible. 

(7)  A  later  copy  :  Catiiolicos  Domenti  patriarcli  of  Karthli,  Rani,  Kaclicti,  Os- 
setia  &  Samtzkhe-Saathabago. 

(8)  sheitsqalcn  da  adiden  has  been  written  in  black  over  red  uncials  whicli 
\\ere  erasod  and  are  iilcgible. 


THE    GEORGIAN    VERSION.  409 

mercy  on  the  servants  &  liuardians  of  this   hermitage  :  0  Lord,  hâve 
mercy  on  Daclii  and  Svimion  d). 
][  The  priest  pronounces  Ihis  pi'ayer  :  58 

(2)  Remember,  0  Lord,  ail  thèse  wliom  we  hâve  commemorated  or 
wliom  we  hâve  net  commemorated,  and  give  to  them,  according  to  the 
Gospel  of  Thy  Christ,  in  place  of  the  earthly  the  heavenly,  in  place  of  the 
corruptible  the  incorruptible,  in  place  of  the  temporal  the  eternal.  For 
Thou,  0  Lord,  hast  the  sovereignty  over  life  and  death  :  moreover  make 
us  worthy  to  remember  them  that  from  the  beginning  of  the  world  were 
pleasing  unto  Thee  from  génération  to  génération,  ][-patriarchs,  prophets,  50 
apostles,  holy  martyrs,  confessors  of  the  truth  : . 

Ekphonesis  : 

(3)  More   especially  our  all-Holy  Glorious,  Blessed,  Immaculate.  Beati- 
fied  Lady  the  Theotokos  aud  Perpetually-Virgin  Mary  (Mariam)  :  . 

Secrelbj  : 

Rejoice,  Gracious  (4)  One,  the  Lord  is  with  thee  :  [thrice)  :  (5)  The  holy 
and  blessed  John  the  Forerunner  (and)  Baptist  :  and  the  holy  apostles  : 
Peter  :  Paul  :  Andrew  :  James  :  Jolm  :  Philip  :  Bartholomew  :  Thomas  : 
Matthew  :  James  :  Simon  :  ][  Jude  :  Mattathias  :  Mark  :  Luke  the  evange-  <>() 
list  :  and  the  holy  prophets  :  and  the  just  :  the  holy  Stephen,  protodeacon 
and  protomartyr  :  and  our  holy,  blessed  fatliers  the  patriarchs  :  Moses  : 
Aaron  :  Josliua  :  Samuel  :  David  :  Elijah  :  Elisha  :  Zacharias  :  Svimion  : 
and  ail  Thy  holy  ones  :  the  lioly  martyrs  :  St.  George  :  St.  Théodore  : 
St.  Eustathius  :  St.  Cvirice  :  St.  Julitta  :  St.  Barbara  ;  the  Forty  Saints  : 
St.  Abo  (6)  :  and  ail  Thy  saints  :  Confessors  of  Clirist  our  God  :  who  wit- 
nessed  ][  with  a  good  confession,  and  the  holy  women  of  goodly  confes-  Gl 
siou  the  myrrh-bvingers  (7)  :  St.  Nino  :  Remember,  0  Lord,  our  holy 
fathers  the  bishops  —  from  the  holy  apostle  James,  brother  of  the  Lord  and 
first  arclibishop,  even  unto  tliose  who  at  this  day  in  orthodoxy  worthily 
fultil  tlie  episcopate  in  the  holy  city  of  our  God  :  Remember,  0  Lord,  our 
lioly  fathers  the  Doctors  :  Ignatius  :  Dionysius  :  Irenaeus  :  Gregory  : 
Alexander  :  ][  Eustathius  :  Atlianasius  :  Basil  :  Gregory  :  Gregory  (8)  :  ()2 
Ambrose  :  Ampliilochius  :  Liberius  :  Damasus  :  John  :  Epiphanius  (9)  : 
Theophilus  :  Celestinus  :  Augustinus  :  Cyril  :  Leontius  :  Proclus  :  Phele- 

(1)  Possibly  Simeon  and  Daclii    were  tlie  copyists  of  tliis  Liturgy  under  the 
orders  of  tlie  Catliolicos  Simon. 

(2)  R.  35. 

(3)  R.  35. 

(4)  mlmadlebulu. 

(5)  R.  36. 

(6)  St.  Abo  was  martyred  at  Tillis  on  January  8.  790  A.  D. 

(7)  The  Mord  is  repeated,  in  the  Greek  form  mirophorni.  Soe  Luke  ch.  xxiv, 
56  foll. 

(8)  Thus  three  Gregories. 

(9)  Etviphane. 


410  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

eus  :  Ormizd  :  Ephrem  :  Sophronius  :  Aghapius  :  Eulogius  :  Martuino  : 
Modestos  :  Peter  the  Martyr  :  Nicholas  ;  Remember,  0  Lord:  the  holy 
and  very  great  :  oecumenical  :  six  :  councils  :  of  the  318  (fathers)  at 

63  Nicaea;  at  Constantinople  150  ][  :  the  first  in  Ephesus  of  200  :  Chalcedon 
of  630;  the  tifth  holy  Council  of  164  :  the  sixth  holy  Council  of  289  :  and 
thèse  holy  coimcils  and  everywhere  our  révérend  fatliers  who  in  orthodox 
wise  fulfîl  the  episcopate  and  those  who  rightly  promote  the  Word  of 
truth  :  .  :  .     Remember,  0  Lord,  our  holy  fathers  the  hermits  and  dwel- 

64  1ers  in  solitude  :  ][  Abba  (1)  Paul  :  Antony  :  Paul  ;  Pachomius  :  Amona  : 
Théodore  :  Ilarion  :  Arsen  :  Macarius  :  John  :  Ephrem  :  Svimion  :  Svi- 
mion  •:  Theodosius  :  Chariton  :  Euthymius  :  Theogtiste  :  Saba  :  Domen- 
tius  :  Djerasime  (2)  :  :  Gelasius  and  those  slaughtered  by  the  Barbarians 
on  Mount  Sinai  :  not  that  we  are  at  ail  worthy  :  to  commemorate  their  : 
blessedness  :  bnt  to  the  eud  tliat  they  taking  their  stand  boldly  before 

65  Thine  awful  and  ][  terrible  throne,  may  commemorate  us  in  this  our 
wretchedness  :  Remember  the  presbyters,  deacons,  subdeacons,  deaco- 
nesses,  readers,  monks  (3),  interpreters,  exorcists,  godloving  virgins, 
the  lawfully  married  who  died  in  the  Communion  of  the  lioly  catholic- 

<ii'  apostolic  cliurch  :  Remember,  0  Lord,  the  pious,  ][  faithful  kings  :  Con- 
stantine  :  Helena  :  Theodosius  the  Great  :  Marcian  :  Pulcheria  :  Leontius  : 
Justinian  :  and  tJiose  wlio  after  them  governed  with  piety  &  true  religion, 
and  ail  those  who  liave  gone  liefore  to  rest  in  Christ,  peaceful  laymen  (4) 
«S:  those  for  whose  sake  each  one  severally  offers  or  whom  he  lias  in 
mind,  and  for  whose  sake  we  now  read  out  (the  names)  as  follows  : . 

{To  he  conlimœd.) 

(1)  amba. 

(2)  Gerasimus. 

(3)  monazonni . 

(4)  eris  calini. 


QUELQUES  TEXTES  COPTES 

DE  LA  Bibliothèque  nationale  sur  les  XXIV  Vieillards 
DE  l'Apocalypse 


Les  manuscrits  bohaïriques  de  la  Bibliothèque  nationale  ne 
contiennent  pas  moins  de  sept  chants  liturgiques  en  l'honneur 
des  XXIV  Vieillards  de  l'Apocalypse,  honorés  par  l'Église  copte 
le  24  Athor  (20  novembre)  (I).  Trois  de  ces  chants  ont  été 
édités  par  S.  Gaselee  dans  le  premier  fascicule  de  ses  Parerga 
coptica  (2);  il  n'est  pas  utile  de  les  reproduire,  nous  signa- 
lerons seulement  les  variantes  qui  ne  sont  pas  de  simples 
divergences  orthographiques. 

1.  Psallie/?atos  alphabétique  :  AiepeeAnic  (Gaselee,  p.  4). 

Ce  chant  se  trouve  dans  deux  manuscrits  bohaïriques  de  la 
Bibliothèque  nationale  :  91,  feuillet  ka  verso;  92,  feuillet  49 
recto  (3). 
Au  couplet  r,  ligne  3  :  riiKA  (91),  au  lieu  de  iika. 

—  —     —    4  :  lieu  nitvi'ioc  (92),        —       ,\ecvrioc- 

—  e,    —    I  :  co  est  omis      (92). 

O     —    2  :  iiTo  ic  (92),        —        iiiHc. 

(1)  Cl".  Palroloçjia  Orienlalis,  t.  111,  p.  [259]  (R.  Basset,  Le  Synad-aire  arabe 
jaeobite). 

(2)  S.  Gaselee,  Parerga  coptica.  \.  De  XXI\'  senioribus  apocalypticis  et  nomi- 
nibus  eorum.  Cambridge,  1912.  Cette  publication  comprend  plusieurs  fragments 
sahidiques  d'un  Encotnium  attribué  à  Proclus,  évêque  de  Cyzique;  le  feuillet  57 
du  codex  131^  de  la  Bibliothèque  nationale,  dont  nous  donnerons  le  texte  et 
la  traduction,  comble  exactement  la  première  lacune  et  provient  du  même 
manuscrit  que  les  feuillets  de  Londres  et  de  Naples. 

(3)  Les  numéros  d'ordre  des  manuscrits  sont  cités  d'après  L.  Delaporte,  Cata- 
logue sommaire  des  manuscrits  copies  de  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris. 
Première  partie  :  Manuscrits  bohaïriques.  Paris,  1912. 


o,    - 

-        1 

A,       - 

-      4 

M, 

-       1 

H, 

-        I 

412  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Au  couplet  Y.,  ligne  4  :  imu  mika  (92),  au  lieu  de  hika.  La 

variante  est  une  erreur. 

—  I,      —      3  :  AVTtOB2  (91),  eVTtOB2- 

La  variante  prouve  que  le  -serbe  a  bien 
pour  sujet  réel  les  Vieillards  et  non 
point  Jésus -Christ.  «  Jésus -Christ, 
créateur  du  monde,  '  se  tient  devant 
le  trône  (de  Dieu);  '  ils  le  prient  pour 
les  chrétiens  '  de  (les)  sauver  dans 
les  tentations.  »  Nous  retrouverons 
la  même  pensée  exprimée  différem- 
ment, dans  le  chant  n°  IV. 
;  lieu  niTAio(91,92),aulieude  niTAio. 

evTA\6  ocBoiiioTC|i  (92),  au   lieu  de 
ATTAAG  ceoiiiovqi- 

Il  (m  est  omis  (92). 

iiiiiajov  (92),  au  lieu  de  iiiuov. 
«  Éloigne  de  nous  ta  colère,  '  la  mort 
(variante  :  l'eau),  la  famine  et  la 
peste.  » 

—  o,    —    3  :  omise  (92). 

c,     —    4  :  LiniAi-iVBoc  (92),  au  lieu  de  to   nuv- 

l'AGOC 

Le  couplet  t,  omis  dans  le  manuscrit  utilisé  par  Gaselee,  se 
trouve  dans  les  deux  volumes  de  la  Bibliothèque  nationale  : 

TfiiiTtoiie  6eB6  iiiripecBTTepoc 

Lieu    IIIAIAKCOII    lieu    IIIAAIKOC 

iitveuov  GGBe  ilinpecBVTepoc 
iiioviiB  II  Te  (|>4^  niAoï'oc 

«  Nous  prions  à  cause  des  ^'ieillards  '  avec  les  diacres  et  les 
laïcs;  '  sauve-les  à  cause  des  Vieillards,  '  prêtres  de  Dieu  le 
Verbe.  » 
Au  couplet  (|),  ligne  3  :  aiioii  ne  neKAAot;  (91,  92),  au  lieu  de 

AIIOII    lieKAAOC 

—  u),    —    1  :  Apichuevi  (92),  aulieude  ApiiiAuevi. 


QUELQUES  TEXTES  COPTES.  413 

IL  Psallie  Adam  alphabétique  :  Apee  epoi  (Goselee,  p.  7). 

Ce  chant  se  trouve  dans  les  mêmes  manuscrits  que  le  pré- 
cédent :  91,  feuillet  nu  verso;  92,  feuillet  51  verso. 
Au  couplet  A,  ligne  1  :  opoii  neiuiovf     (91,  92),  au  lieu  de 

epoi   iiAiiovh. 

—  li,     —    2  :  iiiKA         (91,  92),  au  lieu  de  hka- 

—  r,     —    1  :  ereeuci  (91),         —         crreeuci- 

—  A,     —    2  :  um-Aio    (91,  92),         —         uniTAio. 

—  —    —    3  :  no^  (91),        —         chf . 

—  (;.    —     1  :  eqecLiov  (91),  Af|(;cuov(92),  aulieude 

eqcLiov.  [uniKA. 

—  ï..     —     1:  uniKA  unpecBVTepoc  (92),  au  lieu  de 

—  M,    —    4  :  KG  (92),  au  lieu  de  ec 

—  o,    —  3-4:  uApeiixajc    epou'    ueuuiov   :ve   aa 

(92),   au   lieu  de    iiApeiiecoc  epoK 
iieiitoov'  3k:e  aiihii  a.\. 

—  A,    ^ — ■    1  :  AviiAV  (91),  au  lieu  de  aiiiav. 

—  —    —    3  :  nxG  (92),  —        enxo.  [\poiioo 

—  u,    —    2  :  iiiii\pHGTiAiioc  (92),  au  lieu  de  mii- 

—  N,    —    2  :  heu  (92),  au  lieu  de  2A. 

S^ 1    :  SCUAptOOVT(92),        gUApCOOVT. 

—  —    —    2  :  iiTi  rpicAnoc  (91),  f  TpiAC  eov  (92), 

au  lieu  de  iif  rpicArioo.  [taio(92). 

—  o,    —     1  :  oviii^f  TAp     (91),  ovm^f  i-Aq   rie 
n,    ^    2  :  enecHT  (91),  au  lieu  de  eniKocuoc 

—  ,   c,    —    3  :  iipAii       (92),         —        (J)pAii. 

—  —    —    4  :  iiiripecBVTepoo  (91),  au  lieu  de  iiiii- 

npecBVTepoc- 

Le  couplet  -r  est  omis  dans  92. 

Au  couplet  V,  ligne  3  :  iiif  eo  (92),  aulieude  novf  eo. 

<l>'    —    2  :  niovptooT    (92),      —         novpo. 

—  —    —    4  :  ninAT2coov  (92),     —        nnereojov. 

—  «j^    —    1  :  ApiiiAuevi     (92),     —       Apic|)U6vi. 


414  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Au   couplet  oj,   ligne  4  :     npecBVTepoc  (91),    au   lieu   de 

iiinpecBTTepoc 

III.  Doxologie  oviii^f  rap  (Gaselee,  p.  10). 

Ce  chant  est  conservé  dans  six  manuscrits  bohaïriques  de  la 
Bibliothèque  nationale  :  81,  feuillet  ca  verso;  82,  feuillet  pu 
verso;  83,  feuillet  coa  recto;  84,  feuillet  123  verso;  85,  feuillet 
pAï.;  87,  feuillet  104  verso. 

Au  I''' couplet,  ligne  I  :  hitaio  (les  6),  au  lieu  de  t ai o- 

2"=      —         —     2  :  6v\H     (les  G),  —       iiavxh. 

3"      —        —    3  :  ijiiovBomis  (85). 

iioT:xia:  (tous  sauf  87),     —      ov:xi:x. 
4"       —         —     2:  I1KA2I  (81,82),  —       riiKAei. 

—  —         —     3  :  AvepnpocKTiiiii     (81),    iiai    evep- 

npocKTiiiii  (84). 
5"      —        — ■    2  :  eTH  (83),  au  lieude  gti. 

nKA2i  (82,  87),  , —      iiiKAei- 

—  —         —     3  :  e3:aJOT  (81,  82,  85,  87),    —      62^<juij- 
6'       —        —     I  :  TtoB2  uncrc  (82,  83,  85,  87),  au  lieu  de 

ApinpecBeviii. 
6'      —      —    2et3:  inversées  (85,  87). 

IV.  Doxologie  Adam  :  aiiok  ne  icuaiiiihc  avctitt. 

Ce  chant  se  trouve  dans  le  manuscrit  bohaïrique  85,  feuillet 
ce,  verso. 

AIIOK   ne    ICUAIIIIHC  AilJAT    G    KA    IIGpOllOO 

ATCTiTT  jieti  iiiniiA  UHKto'h  iiniopoiioc 

jjeii  neeoov  ii+KvpiAKH  ereeuci  2i3:toor 

(;  TnoMc  unxG  ii^^e  uinpecBTTepoc 

AlllAV  6  OTIII^yf  UepOIJOG        AIMAT   ^i    ni2IHB 

eq\H  J36IJ  TGcuH'f  beii  euiif-  iiuiepoiioc 

eqeeuci  excoq  epe  ov^^toii  irroTq 

ÎIXG    riO'C    CABAOJO  GqTHB    llï.  IIT6BC 


QUELQUES    TEXTES    COPTES.  415 

e^ycon  ape^AU  nieiiiB  Ucvpovo'Acq    J3eii    T6K6k- 

[kAHCIcV 
OVtOII    HOVI    lllll'l't3BG  IITe    lietJAAOC 

^ycvpo  iiinpecBVTepoG  UApovcuov  epoq 

V(o  miovx'.vou  ebpHi  2i    tkaggapa    iitg     iii- 

[npecBTTepoc 

IITOV2ITOV  (i:xHii  noveo         eiTeii  iiinpocBiA 

Nceovto^jT  unieiHB  IITe   tiika    un pecBVTe- 

[poc 

evep  GTiii  uuoq  ncrc 

unccof"  uniKocuoc 

Je  suis  Jean;'  j'ai  été  transport!'  en  esprit,'  un  jour  de 
dimanclie,  '  dans  la  cité  du  Christ. 

J'ai  vu  un  grand  trône,  '  posé  au  milieu  d'elle,  '  sur  lequel 
était  assis  '  le  Seigneur  des  armées. 

J'ai  vu  XXIV  trônes,  '  autour  du  trône,  '  sur  lesquels  étaient 
assis  '  les  Vieillards. 

J'ai  vu  l'Agneau  '  au  milieu  des  trônes,  '  il  avait  en  main 
un  livre  '  scellé  de  sept  sceaux. 

Si  l'Agneau  '  ouvre  un  des  sceaux,  '  les  Vieillards  '  déposent 
leurs  couronnes. 

Ils  se  jettent  sur  leur  face;  '  ils  adorent  l'Agneau,  '  lui  deman- 
dant '  la  rédemption  du  monde. 

Qu'on  l'exalte  dans  l'assemblée'  de  son  peuple!'  Qu'on  le 
bénisse,  '  sur  la  chaire  des  Vieillards  ! 

Par  les  prières  '  des  XXIV  vieillards  ',  Seigneur  etc. 

V.  Doxologie  Adam  :  aiiok  \\g  koaiiiihc  niAnocTOAoc. 

Ce  chant  se  trouve  dans  le  manuscrit  bohaïrique  85,  feuillet 
GO  verso,  ;i  la  suite  du  précédent. 

AIIOK    ne    ILUAMIIHG  A'i'OAT    G    IIK|>H0VI 

IIIAHOGTOAOG  AIIIAV    G    KA    liepOIIOG 

AIIOK    HG    rilUAOHTHG  (;pG    KA    LinpGGBVTGpOC 

epG   (|)1~   LIGI    uuoq  2GUGI    G^pHI    G^ICOOV 


416  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

AIMAT    e    KA    IJ\AOU  2^6    XOTAB   X'OTAB 

eVU62    MCUOV  \OVABninAHTOKpATUJp 

evToi  exoii  iiiAc|)Hovi  -fi^ye  iieu   hikazi 

MMinpecBTTepoc  iiee  eBOA  J36ii    iieKtoov 

nexHi  J3eii  riA2HT  eireii  iii6t\h 

XG   OV   116     II  Al     LinAipH'f 
AlCUJTeU    6    OVCUII 

e.GU)^  GBOA  ec3:(o  uuoc 

Je  suis  Jean,  '  l'apôtre;'  je  suis  le  disciple'  bien-aimé  du 
Seigneur. 

J'ai  été  ravi  dans  les  deux;  '  j'ai  vu  XXIV  trônes  '  sur  les- 
quels étaient  assis  '  XXIV  Vieillards. 

J'ai  vu  XXIV  couronnes,  '  pleines  de  gloires,  '  placées  sur  les 
têtes  '  des  vieillards. 

Je  dis  en  moi-même  :  '  «  Que  signifient  de  telles  choses?  »  ' 
J'entendis  une  voix  '  crier,  en  disant  '  : 

«  Saint,  saint,  '  saint,  le  Tout-Puissant!  '  Le  ciel  et  la  terre' 
sont  remplis  de  ta  gloire.  » 

Par  les  prières,  etc. 

{A  suivre.) 

L.  Delaporte. 


MÉLANGES 


I 

NOMS  DES  FEMMES  ET  ENFANTS  DES  FILS  DE  JACOB 

Les  noms  des  femmes  et  enfants  des  fits  de  Jacob,  men- 
tionnés dans  le  manuscrit  éthiopien  n"  61  de  Paris,  présentent 
un  certain  intérêt  en  raison  de  leur  onomastique  originale.  Cf. 
Livide  des  Jubilés,  ch.  xx  et  xliv. 


TEXTE 

Fol.  32  r°  [in  média) 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

Fol.  32  V- 
rtAT*'ï  -l-  ©A^  ■  rt.<P  ':'  -nhrt.l:  J  hA?%^  :•;:  r  • 

ORIEiM   CUnÉTIEN.  27 


418  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

at-nh 

Fol.  33  r^ 

h  :•:  hAA.  :!:  iiC^,  <■  %  '- 
(Dflà.  'i'  ^-"Ml  ••::  <DA^  :•:  fi  -• 
A.  ••:•  i  î 

h4*9"  *•:•  SDaoaD  :•: 


TRADUCTION 

Fol.  32  r°  (/»  medio) 

FEMMES    DES    FILS    DE    YA'qOB. 

Femme  de  Robèl  :  'Adà.  Ses  fils  :  'Ênok,  Fâlous,  'Êsrom, 
Karâmi.  Ils  furent  4. 

Femme  deSemon  :  'EdêbcVâ.  Ses  fils  :  'lyâmou'êl,  'lyâmé, 
Sûwot,  'lyâkim,  Sâ'ar,  Sdwl,  Leba-Fenswât.  Ils  furent  7. 

Femme  de  Léivi  : 

Fol.  32  V" 

Mêlka.  Ses  fis  :  Gédson,  Qaât,Mirâri.  Ils  furent  3. 

Épouse  de  Yehoudâ  :  Te'mâr.  Ses  fils  :  Fârés,  Zârâ,  Sal- 
mon,  fils  de  Sêwâ,  son  autre  femme.  3. 


MÉLANGES.  419 

Femme  de  Vesâkor  :  'Atiqâ.  Ses  fils  :  Tolà,  FouW,  'lyà- 
sâb,  Sàmrem.  4. 

Femme  de  Zablon  :  Watner.  Ses  fils  :  Nâter,  'Élon,  'lydl- 
'êl.  3. 

Femme  de  Dân  :  'Êwâhi.  Ses  fils  :  Kuès,  Samen,  Lased, 
Rêtâsâ,  Salmou.  5. 

Femme  de  Neftàlêm  :  Râd'û.  Ses  fils  :  'Asê'oul,  Gûhàni, 
Nêsér,  Bâlom,  Lêw.  5. 

Fol.  33  r" 

Femme  de  Gâd  :  Maàk.  Ses  fils  :  Sâfyo,  Mâmdo,  Souna, 
'AsiUÏ,  'Aleli,  'Arodi.  6. 

Femme  de  Asèr  :  'lyonâ.  Ses  fils  :  'Ayômed,  Sêryâ, 
Sàrè,  Yetko.  Une  fille.  4. 

Femme  de  Yosêf  :  'Asnêt.  Ses  fils  :  'Êfrêm^  Menâsê.  2. 

Femme  de  Benyâm  :  'lyd'àko.  Ses  fils  :  Bcdbâkot\  Sâb'êl, 
Gou'êyo,  Ne'èmên,  'Abdd'ênès,  Râ'él,  Sanânim,  'Afoiim, 
Marna. 

Sylvain  Grébaut. 

Bczancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  0  octobre  1913. 


II 

LES  MIRACLES  DU  SAINT  ENFANT  CYRIAQUE 

Le  ms.  éthiopien  n"  I  de  M.  É.  Delorme  est  consacré  entiè- 
rement au  Martyre  de  saint  Cyriaque,  de  sainte  Juliette  et 
de  leurs  compagnons.  II  a  été  analysé  dans  ROC,  I9I2,  p.  113, 
et  M.  F.  Nau  a  bien  voulu  ajouter  à  notre  description  une 
notice  sur  les  textes  arabe,  syriaque,  grec  et  latin  de  cet 
ouvrage. 

Les  Miracles  suivent  immédiatement  le  récit  du  Martyre. 
L'extrême  concision  de  leur  langue,  souvent  voisine  de  Tobs- 
curité,  la  fréquence  des  omissions  de  mots,  quelquefois  même 
le  manque  de  liaison  dans  les  idées  permettent  de  supposer 
qu'on  se  trouve  en  présence  d'un  texte  relativement  ancien, 


420 


REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


qui  a  échappé  à  la  revision  des  mammeran.  Ce  texte  mérite 
d'être  édité. 


TEXTE 

{Scriptio  continua  dans  le  m  s.) 

I 
(F.  38  F"  a)  atiao  :  h-n   '   OKD^?:  :   tBao-^éA    :  ^-'S-Cft  :] 

î\A«"f:  '  flin<:h'i5  '  fyA-  •  ma  •  t-a^  •  ••  (i)  a'ja^  •• 

Mn  '  ^ACli-  •  n.'^  •  *C*A  •  «Ii^'î^»!:  *  K^-tC  (F.  38  r«  b) 
4'  '  6^  •  ^fl,A"tf»-  [■•]>t.A.A  ï  *^ft  ■•  nA-  ■  ai#w>^A-  s  W-A- 

Hï-  ï  ^flP  •  rî-Hï  :•:  flïK^î'H  ■  ^^.j^^'l-  ■  OlV^rh  •"  ?»Ah  :  h«^S.  « 

©An  •  ïiV  ■  '['ïxTÙ  '  (Ban'^\\i\î\  ÎVA"*  •  ©n^h*  -•  0»:^ 
je-A  '■  ù?:h.'\^  '•  «J^'ï-nAÇ  •  »^  (F.  38  v   a)  UA-  ■  flïÇ*^  ■ 

-fî  î  IflJnjt^  •  <«î^i=  ■  fl»A^^  ■  rh^-  •  (DÏ}à(D't'  î  A<^-  •  f /A-  • 
r  A  A  ï  l-rK-  •    . .  (orilti  •  W-A>  •  . .    A«/A<w»  r  «/A9"  ••  K*^-}  :•: 

II 

-thriHh  î  A^'Ç.A  •  «feC*A  ••  A*^**  •■  tiK^ù-ti  •  InCti^ii  ■ 
Î\A«"|:  î  fl)  (F.  38  v«  b)  fl^h*  •  f/A-  •  Î^AA  •  ••  (3)  A^A  • 
«J  •  h  « 

(1)  Ici  et  plus  bas  les  noms  propres  ont  été  effacés. 

(2)  Ms.  :  n«n»  now.  C'est  un  non-sens.  Comme  la  même  expression  :  fliîl>  :  T* 
7ft-  é?<  /a  beauté  de  sa  grâce  se  retrouve  à  la  fin  du  miracle  suivant,  nous  avons 
corrigé  flo»  nom  en  fi>  beauté. 

(3)  Ici  et  plus  bas  la  place  pour  les  noms  propres  a  été  laissée  en  blanc. 


MÉLANGES.  421 

iDî\n.rH  -■  r^^  •  -^n  ■  h-j^^  '  îiA^  «  flï'^  (f.  39  r-  a)  «^ 

cïi-  •  A.i-  î  ^'î^  •  ïiriïh  !  nA  •  aoth^  :  nn.i«  --  *c*a  ■  jk. 
h  •  ^/h^-j  !  «fec*A  •  .en.  •  À-hflï  ■  d-f-  •' 

a^  :*(F.  39  r^  b)  \{ao  s  /-^i  :  fl)^<^hA  :•:  tD'P'h  •  fDA^  ■•  fl 

ùf^-}  •  dA->  :  (D-h-Pi  '  (ihfL  •  J^n.  ••  hrfih  •  *C*A  :  M 
fljnjç-^:  •  ^-j^-j:  :  (DM  '  f^nci-  •  f yA-  -  ma  • 


TRADUCTION 


I 

(F.  38  r"  a)  Au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit, 
un  seul  Dieu. 

Je  commence  les  Miracles  de  saint  Cyriaque,  bienheureux 
enfant,  martyr  (et)  ascète. 

Que  sa  bénédiction  soit  avec  son  serviteur  ...  (2)  pour  les 
siècles  des  siècles!  Amen. 

Il  y  avait  un  homme  inenteur  et  jureur.  Il  arriva  un  jour 
que  {les  ouvriers)  furent  exténués,  (en  travaillant)  à  l'église 
de  Cyriaque.  «  Demain,  [dit  ce  menteur),  il  ne  restera 
(F,  38  r°  b)  personne.  »  IJévéque  leur  dit  :  «  Dites  {que  vous 


(1)  Suit  le  mot  fyf\^  Jour,  qui  a  été  biffé  par  le  scribe. 

(2)  Cf.  p.  420,  note  1. 


422  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

niendrez  demain).  »  Ils  jurèrent  tous  et  s'en  allèrent  à  leurs 
maisons. 

Le  lendemain  tous  ceux  qui  avaient  juré  vinrent  ;  un  seul 
était  resté;  ils  furent  attristés  d'une  grande  tristesse.  La 
fièvre  saisit  {V absent)  et  V enfla  jusqu'au  cou;  il  mourut  le 
même  jour. 

A  Voccasion  de  {ce)  miracle  et  de  {ce)  prodige  que  sa 
prière,  sa  bénédiction,  la  puissance  de  so7i  aide,  IHnt&rces- 
sion  de  sa  (F.  38  v°  a)  clémence,  V  amour  de  son  Dieu,  la 
beauté  de  sa  grâce,  la  suavité  de  sa  jmrole,  la  perfection  de 
sa  royauté,  le  cours  de  sa  carrière,  son  adoration  fervente 
et  V effusion  de  son  sang  soient  avec  son  serviteur...  et  avec 
nous  tous  pour  les  siècles  des  siècles!  Amen. 

II 

Miracles  de  saint  Cyriaque,  martyr  de  Jésus-Christ. 

Que  sa  prière  et  (F.  38  v**  b)  sa  bénédiction  soient  avec... 
pour  les  siècles  des  siècles!  Amen. 

Il  y  avait  un  homme  doux,  en  train  de  deniem^er  dans  sa 
douceur. 

Vint  un  homme  pervers  et  {rempli  de)  ruse.  Il  sortit  de  sa 
maison  et  incendia  la  maison  de  V homme  doux  avec  son  fils. 
{Le  feu)  dévora  tous  les  biens  et  les  richesses  [de  l'homme 
doux.,  qui)  fut  attristé  d'une  grande  tristesse. 

A  Vaube  il  alla  vers  rincendiaire,  {le)  (F.  39  r°  a)  maîtrisa, 
le  ligota  et  f  interrogea. 

L" incendiaire  répondit  :  «  Pour  moi,  je  n'ai  {rien)  fait  et 
je  7ie  sais  {rien).  Salut  à  moi,  de  grâce!  »  —  «  Z)/s  {et)  jure 
par  l'église  de  Cyriaque,  {repartit  l'homme  doux,  que  tu  es 
innocent).  »  Il  {le)  lui  dit  et  {le)  lui  jura  avec  son  fils. 
{L'homme  doux)  dit  :  «  Je  m'en  remets  à  toi,  ô  enfant 
Cyriaque.  »  //  dit  {cela  et)  retourna  à  sa  maison. 

V homme  méchant  tomba,  malade  avec  son  fils.  (F.  39  rb) 
Des  sortes  d'épines  et  de  ronces  les  piquaient  tous  deux.  Le 
fils  mourut  le  huitième  jour.  L'homme  {méchant),  lui,  dit  : 
«  J'ai  péché  contre  le  Dieu  de  Cyriaque;  désormais  je  ne 
jurerai  plus  {et)  j'abandonnerai  {ma  malice).  »  //  dit  cela. 
Il  fut  malade  une  demi-année  et  se  convertit  au  repentir. 


MÉLANGES.  423 

Que  sa  prHère,  sa  bénédiction,  l'intercession  de  sa  clé- 
mence, la  victoire  de  son  combat,  le  cours  de  sa  carrière  et 
la  beauté  de  sa  grâce  soient  avec...  ! 

(A  suivre.) 

Sylvain  Grébaut. 

Bézancoiirt,  par  Gournay-en-Bray,  Ift  7  octobre  1913. 


III 

SENTENCES  ASCÉTIQUES 

d'après  le  ms.  éthiopien  n°  3  de  M.  É.  Delorme. 

Les  Sentences  ascétiques,  que  nous  éditons  présentement, 
sont  la,  suite  des  Exhortations  aux  anachorètes  publiées  dans 
la  Revue  de  rurient  chrétien,  I9I3,  p.  317. 


TEXTE    ' 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 
(F.  22  r°  b  in  fine)  -i'f^^lMi,^  :  H-f:  :  «m^Ç-^hÇ  .•  AîiA  •  JR-l-fl 


(F.  22  v^  a)  ft  :  ^<^>h  •  7^-*  ■  A,^Vh^  :  A-HA-^  \  M"^  ' 
A-n  ■  K^ù.'hX-  ■  A?i*7H.K'nrh.C  î  >çft  •  (1)  H/Z.+^A  ••  Ai,f. 
a.?i^  •  AAj&flï'>  :  îifth  ï  A^Ar  :  àxMr  -•  H/î.^'nC  •  mf: 
A-  ■  ^nn  :  K^Oï-^  :•: 

(1)  Le  scribe  par  un  signe  de  renvoi,  mis  sur  le  >  de  5rÇft,  indique  le  chiffre. 
g,  qui  se  trouve  en  marge.  Nous  n'avons  pas  tenu  compte  de  cette  division» 
faite  par  le  scribe,  parce  que  le  même  chiffre  se  rencontre  plus  bas  à  la  place- 
qu'il  doit  occuper  normalement. 


424  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


(F.  22  yo  b)  (Dhdn  •'  tï^à  l  ïiiD-d  :  A-fl  :  K^\\-'i  i  ÇClT  •■ 

àhnnh'dih.c  •  nï^A-  :  A-nh  i  «jaw-a-  ^  *7'nch  ■  njx-ida  .- 

W-A-    •  'i^r  •   ^'>:5.7-A   :•:    tÙxtro  :  hAO  :  ÇCV^-  •  MH.K'fl 

/h.c  •  w-A-  :  «i-nc  •  AuMnt^d  i  Hh^nA  •  îP^hc  •  ïic  •  îtfljç-  • 

fl»-?»'!:  1  -HA  ■  Vie  •■  n:î'/n.K'Th  :•:  luhdn  s  fl-vn  •  ^^C\ï  ■  «^ 
'îACh  :  Au-hrhA-  ï  (3)  ^A  •  (D-HA-^  •  /u/i'flKAh  i  K^^*? 
C  î  X-AK  :  '^àïià  ■  A-nît  :  (4)  œ^àïiii^h  i  m^ïh'ï  •  AAî^  • 

nw-A-  ï  '}'n<:^h  :•:  K-J^çia^-h  ••  «I'^t^  •  fl^Ai-  :  A-nh  ■  <»*<? 

Ah  :  K^'i'dC  '  *«»  :  iD-A-h  .'  A-flh  ï  flïA^^Hht:  •  fl+A  * 
AtlX-h  1  A-nhA.  •  oofi^r  '-  W-A-  •"  K'^u-  •  n4'X-fl^  •■  je.*^A 

(1)   Le  signe  de  renvoi   est  mis  sur  "Htn^-f",   au  lieu  d'être  placé  sur  fi'^ao 
(cf.  supra). 
ii)  (O  est  en  surcharge. 

(3)  j^  est  eu  surcharge. 

(4)  «^ùïiA  :  ii'tt'ix  I,  indiqué  par  un  signe  de  renvoi,  s"!  trouve  au  haut  du 
fol.  22  y  b. 


MELANGES. 


125 


^  :  (F.   23  1"  a)   ^ao  .-  n^^-fHÏ  •  ©Tlrt  •  ^J^h.  •  àù^m-}  l 


TRADUCTION 

(F.  22  r°  b  in  fine)  Ce  livre  est  écrit  pour  ceux  qui  accom- 
plissent la  volonté  du  Seigneur.  Lorsque  vous  entendrez  {sa 
lecture),  tenez-la  ferme  dans  votive  cœur. 

1 

Le  commencement  de  tout  c'est  :  «  Crois  au  Père,  au  Fds 
et  au  Saint-Esprit.  »  (F.  22  v°  a)  Lorsque  lit  croiras,  ne 
deviens  jamais  doutant.  Le  doutant  de  cœur  7ie  verra  pas  le 
Seigneur.  L  individu  qui  tue  ne  verra  jamais  la  vie.  Celui 
qui  profère  le  mensonge  dans  sa  vie  n  obtiendra  pas  la 
récompense. 


De  nouveau  je  {vais)  vous  parler.  Ce  livre  a  été  écrit  {pour 
les  ascètes).  N'accomplissez  pas  la  fornication  ;  ne  soyez  pas 
paresseux;  n'aimez  pas  les  richesses.  Celui  qui  fornique  avec 
le  membre  viril  de  son  corps  pèche;  les  vers  et  la  pourriture 
seront  sa  fin;  la  grâce  du  Christ  abandonnera  {celui  qui  est) 

(1)  /h  est  en  suirliai-g-i\  —  (2)  Le  scribe  a  fait  ici  une  division  inuliio.  —  (:l)  A 
est  en  surcharge.  —  (l)  ù  est  en  surcharge. 


426  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

paresseux  dans  son  œuvre;  celui  qui  aime  les  richesses  ne 
trouvera  jamais  la  justice. 


De  nouveau  écoute.  Ne  fais  pas  cesser  la  prière  et  ne  viole 
pas  ton  jeûne;  aime  ton  prochain  et  ne  {le)  répudie  pas. 
Satan  n'aime  rien  davantage  Cjuc  l'abandon  de  la  p^Hère; 
celui  qui  viole  le  jeune  ressemble  à  un  cheval  sans  frein; 
celui  qui  répudie  son  prochain  le  Seigneur  le  répudiei^a. 

4 

(F.  22  v"  b)  De  nouveau  écoute.  Ne  sois  pas  aveugle  de 
cœur.  Crains  le  Seigneur  de  tout  ton  cœur.  Dans  tous  tes 
actes  ne  fais  rien  sans  considé?^aiion.  Délibère  sur  tout  ce 
que  tu  feras.  Ne  prends  pas  part  au  péché  de  démence. 
Garde-toi  pur.  Le  monde  entier  périra  par  la  cécité  de  camr. 
Si  la  crainte  du  Seigneur  n'existe  pas,  toute  œuvre  est 
inutile.  Sans  considération  la  parole  est  folie;  une  telle 
parole  même  est  péché.  De  plus,  ne  renie  pas  la  demeure  où 
tu  as  habité  et  qu'elle  ne  te  déplaise  jamais.  Ne  crée  pas 
d'inimitié  entre  les  hommes  et  toi.  Que  la  paix  soit  dans 
toute  ta  ma7iière  de  vivre!  Ne  fais  pas  entrer  l'indignation 
dans  ton  cœur  et  ton  âme.  Ne  mets  pas  le  désir  de  vengeance 
dans  ton  cœur.  N'e  te  souviens  pas  de  la  punition  pour  ton 
prochain.  Tout  le  labew  de  fhonwie  colérique  s'évanouira 
eu  un  clin  d'œil.  [Y.  23  r"  a)  Celui  qui  médite  le  désir  de  ven- 
geance, celui-là  est  le  disciple  de  Satan.  Celui  qui  se  souvient 
de  la  punition  ne  verra  pas  la  vie  éternelle. 


De  nouveau  écoute;  je  (vais)  te  parler.  N'  injurie  personne  ; 
ne  te  querelle  avec  personne;  ne  désire  pas  les  richesses 
de  ton  prochain;  ne  frustre  pas  ton  semblable.  Le  Seigneur 
hait  celui  qui  injurie. 

6 
De  nouveau  écoute.  Le  peuple  des  chrétiens  hait  celui  qui 


MÉLANGES.  427 

se  querelle  {avec  son  prochain).  Celui  qui  frustre  son  pro- 
chain irrite  le  Seigneur. 

(A  suivre.) 

Sylvain  Grébaut. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  2  octobre  1913. 


IV 

LA  MAUVAISE  PASSION  DE  L'AVARICE  SELON  ÉVAGRIUS 

d'après  le  ms.  éthiopien  n'^  3  de  M.  É.  Delorme. 

L'édition  de  la  mauvaise  passion  de  l'avarice  selon  Éva- 
grius  complète  celle  de  la  colère.  Cf.  ROC,  1913,  p.  213. 


TEXTE 
{Scriplio  continua  dans  le  ms.) 
(F.  1 1  V  a)  ^74»^  •  ë[!] 

V  •  +A,A  •  jZ-nîVA  :  fl>*A'f-  !  <w»cA  :•• 

K^'l'XWtï-  ï   J&'hf  j?.  •  A<wÇ^<J.  !  -J^PJ?.  :  ?iA<wi  :  ^Ahr  • 

niî  (F.  14  v°  b)  £w»  :  h^^aofiKh  ■  n^YiC  î  hin  •  w-A-tf»-  •■ 

(1)  fiOiO'C^  est  de  seconde  main. 


428  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

^#wiAlitf»-  :  n*7Ç^  !  flJ^VlU^  :  (2)  AMH.^'flrh.C  •  nvf-A»  ■ 

^H.  î  (Dh^^eoD^  :  Aî\A"'>  ï  flïh<wi5r  :  î\Af  •  .e.î\.A.  •  fl?i'>-i: 


TRADUCTION 


(F.  14  V"  di)  Chapitre  deuxième. 

Sur  l'amour  de  l'or  et  de  f  argent,  fondement  de  tout  mal  (3). 

{U avarice)  nourrit  le  reste  des  désirs  (mauvais). 

De  même  que  les  rameaux  mauvais,  après  qu'ils  ont  été 
coupés,  font  pousser  de  (bons)  rameaux,  de  même,  si  Von 
veut  supprimer  les  désirs  (mauvais,  il  faut)  couper,  dès  ses 
racines,  {tout)  d'abord  r amour  des  richesses. 

Un  gros  navire,  extrêmement  chargé,  est  prêt  à  être  sub- 
mergé; mais  (un  7iavire)  qui  est  léger,  parvient  au  port. 

Celui  aussi  qui  amasse  un  trésor  est  lié  par  des  soucis  nom- 
breux, comme  s  il  était  lié  par  des  chaînes  de  fer. 

Il  n'est  pas  possible  de  fuir  à  l'ami  des  richesses,  car  le 
fardeau  pesant  qu'il  porte  (le)  fatigue  d'une  fatigue  perpé- 
tuelle. 

De  même  (jue  (F.  14  v°  b)  la  mer  n'est  pas  remplie,  alors 
que  tous  les  fleuves  coulent  vers  elle,  ainsi  le  désir  de  l'ami 
des  richesses  n'est  jamais  rassasié. 

(1)  a»  est  en  surcharge.  —  ("2)  fl»  est  en  surcliargo. 

(3)  Toutes  les  pensées  suivantes  so  retrouvent  dans  S.  Xil,  Pair,  gr.,  t.  LXXIX, 
col.  1152.  Pour  Évagrius,  cf.  Ibid.,  t.  XL,  col.  1272. 


MÉLANGES.  429 

Vœil  de  l'ami  des  richesses  ne  dort  pas  et  n'a  pas  honte  de 
scruter. 

Le  serment  s'approche  de  V ami  des  richesses  à  tout  moment 
et  {V avarice)  r agite,  afin  qiiiljure. 

Vami  des  richesses  se  réjouit,  lorsqu'il  remplit  ses  trésors 
d'or,  et  il  ne  sait  pas  qu'il  est  devenu  l'ennemi  du  trésor 
céleste. 

Celui  qui  aime  les  richesses  ressemble  à  celui  qui  fait  des 
idoles  et  qui  les  adore  dans  une  {luuable)  action  de  grâces. 
Il  renie  le  Seigneur  à  tout  moment  et  il  ne  s'adonne  pas  à  la 
prière.  S'il  prie,  il  prie  pour  {les  richesses),  mais  il  oublie 
son  âme. 

Le  désir  {des  richesses)  le  préoccupe  comme  un  fantôme, 
qui  est  devant  {ses)  yeux. 

Le  feu  {éternel)  le  dévorera  à  cause  de  {son  avarice). 

,  Sylvain  Grébaut. 

Bézancourt,  par  Goui-naj'-en-Bray,  le  2  octobre  1913. 


V 
RECOMMANDATIONS  AUX  ÉVÈQUES  ET  AUX  PRETRES 

d';iprt'S  le  ins.  éthiopien  n°  3  de  M.  E.  Delormc. 

Les  Recommandations  aux  évéques  et  aux  prêtres  sont 
ajoutées,  en  forme  de  desinit,  aux  Sentences  ascétiques,  dont 
le  commencement  est  édité  plus  haut,  p.  423. 


TEXTE 

{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 

(F.  24 1«  a)  (Dth'PC^'i'  '  ^^i-fi'i  •  hi(ï  '  nr'ù'Tnti»'  •  a*:*» 


430  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Ci-  !  MH.K-nrh.c  '  h'i^fi^-  i  a)K^^'i^9*(i^  '  (1)  nvf-cu  ï 

îtrt.  '•.'  OH  •  ^ftA^  î  dhmù?*  1  H'îi'  •  W-A"  :  tmuC?'o^  ••  h 
^  ■•  K^  (F.  24  r°  b)  T^U^  •  r^-Tlt^  *  nh^*  :•: 

x.rh3rîn<n».  :  fl-fK-u  '  iK*  I  ^,j&î^A[^]întf»*  •  A'JA?"  1  în<i  • 

^-rirh  !  flï>ÇA  •  rhr-A  :•: 

-n  ■  *i>^cnv  ■  a^cv^  --  am^^/j^- 1  ©An  •  (3)  t-ï^  .-  ^wjç-k,  .. 
'WïAhyi '^  î  -ncn  •  <D<w»AKh  ■  x-a<w»'>  .•  a)'f-rhii>-  (f.  24  \«  a) 

ïh  ■  AdA.i>  •:  <dA.Ç-<P  ■  AiT-fr  •  (4)  -^(1  •  ïlCA-l^A  ?  An-"/  *  'wi 
*PAA  •  éJ^ih  !  AdA.y  ï  <»<dA.^-<P  •  (S)  -Vn  !  A.^A  i  ©hAf^^  •• 
A,^A  î  n^n,i&  î  (6)  j^A  ï  fliK'J'ï'A+A'Th  :  ?iAh  ■  «»lP^;^•t 
y  1  ^,;^rîrK.  •  Ali  •  -ÏÙxiu  '  (\rPD-  •  A^A^»  ■  (7)  fliflA 
0».  :  'pffD-4»  î  yiv  î  AX,eA-A  ••  hCA-l^A  ••  ao^^^'i  i  ^ooii  ■ 

A/2.ïb^  :  Aje.ïb7  :•= 

HKç+4.  ■  'î'Pf  ■  ^,ïiV-  ■  (8)  h^l-nc-h  !  MïU^'flrli.C  ■  KA  î  T 

(1)  jp  est  en  surcharge. 

(2)  Ms.  :  Hhônv. 

(3)  ati»n  est  en  surcharge. 

(  1)  A>çft-  fist  en  surcharge. 

(5)  fl>  (copulatil)  est  en  surcharge 

(G)  n.  est  en  surcharge. 

0)  A^A4*  est  amharique. 

(8)  KVY-  est  en  surcharge. 


MÉLANGES.  431 


TRADUCTION 

(F.  24  r°  a)  Apôtres  saints,  moi-même  je  vous  ai  établis  et 
je  vous  ai  choisis,  afin  que  vous  deveniez  des  pécheurs 
d'hommes. 

1.  Évêques,  instituez  après  vous  des  prêtres  et  des  diacres 
[comme)  interprètes  de  la  loi  (3).  Enseignez-les  selon  la  na- 
ture de  [leur)  esprit,  vous-mêmes  {qui  êtes)  les  serviteurs  du 
Seigneur,  et  ne  les  soumettez  pas  par  contrainte.  L'occasion 
de  la  faute  est  variée;  l'accomplissement  du  péché  aussi  est 
varié.  Il  y  en  a  qui  pèchent  en  tuant  leur  prochain  ;  il  y  en  a 
qui  pèchent  en  allant  vers  la  femme  d'un  homme;  il  y  en  a 
qui  pèchent  par  idolâtrie.  Enseigtiez-leur  tout  cela,  afin  que 
(F.  21  r°  b)  les  pécheurs  ne  périssent  pas  en  vain. 

2.  Vous  prêtres,  si  vous  avez  repoussé  tout  cela,  je  ré- 
clamerai le  sang  [des  pécheurs)  de  votre  main.  C'est  tout 
cela  qu'ont  prescrit  nos  Pères  Pierre  et  Paul,  nos  Apôtres. 
Celui  qui  le  reçoit  qu'il  soit  fortuné!  Celui  qui  le  repolisse 
qu'il  soit  maudit! 

0  mes  bien-aimés,  soyez  sages  pour  le  bien.  Vous  riches  et 
vous  pauvres,  vendez  vos  biens;  donnez  l'aumône.  L'aumône, 
elle,  [à)  ce  que  dit  [l' Écriture),  effacera  les  péchés  et  vous 
placera  devant  le  Roi  céleste,  {alors  que  vous  serez)  purs, 
{ornés)  d'un  visage  lumineux,  en  sorte  qu'il  ne  fera  jamais 
soir  pour  vous.  Demeurez  des  serviteurs  {toujours)  prêts.  Que 
sert  à  l'homme,  [s'il)  gagne  le  monde  entier  et  perd  son  âme? 

Il  y  avait  un  homme  {qui)  ne  connaissait  pas  le  mal  et  te 
bien,  mais  administrait  F  Eucharistie  dans  la  peur  et  dans  le 
tremblement.  Lorsqu'il  mourut^  les  anges  de  lumière  et  l'ange 

(1)  ?!.¥■  est  en  surcharge. 

(2)  t  est  en  surcharge. 

(3)  M.  à  ni.  :  léfjislatews. 


432  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

des  ténèbres  vinrent  et  s'agitèrent  (F.  24  v°  a)  à  son  sujet.  Ils 
conduisirent  son  âme  vers  le  Christ;  [au  bout  de)  sept  jours 
(le  Chî'ist)  rendit  jugement  contre  elle  et  on  la  conduisit  au 
Schéol.  Le  Schëol  cria  à  haute  voix  et  fut  ébranlé  jusque 
[dans)  ses  fondements  :  «  N'amenez-  pas  cet  homme;  il  est 
revêtu  {\)de  la  chair  de  Jésus-Christ  Notre-Sauveur  et  baptisé 
de  son  sang.  Ainsi  soit-il.  Ainsi  soit-il.  » 

0  mesfrèreSy  écoutez-moi;  je  [vais)  vous  dmioncer  une  nou- 
velle. N'aimez  pas  les  richesses.  Ceux  qui  aiment  les  richesses 
ne  sont  pas  les  serviteurs  du  Seigneur,  mais  les  serviteu7's  (2) 
du  diable.  Je  n\n  pas  de  verge  pour  vous  fustiger  et  je  n'ai 
pas  d'épée  pour  vous  effrayer,  afin  que  vous  ne  soyez  pas  jetés 
dans  la.  fournaise  du  feu  [éternel).  Le  royaume  des  deux 
sera  meilleur  pour  vous.  Suivez-moi  dans  la  doctrine  du 
Christ  et  imitez-moi. 

Sylvain  Grébaut. 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  le  4  octobre  1913. 


VI 

LE  SIXIÈME  JOUR  DE  L'HEXAMÉRON  D'ÉPIPHANE 
DE  CHYPRE 

UHexaméron  d'Épiphaiie  de  Chypre  est  contenu  dans  le  ms. 
éthiopien  n"  3  de  M.  É.  Delorme.  Cet  ouvrage  n'est  encore 
signalé  que  dans  trois  mss.  :  le  n"  175  de  Paris  (3),  le  n°  125 
de  la  collection  cVAbbadie  et  l'Or.  751  du  British  Muséum  (1). 
Nous  éditons  ici  le  commencement  du  sixième  jour,  qui  est  le 
plus  intéressant,  afin  de  faire  connaître  la  recension  de  notre 
manuscrit  (5). 


(1)  M.  à  m.  :  e7idult.  —  (2)  M.  à  m.  :  le  serviteur.  —(3)  Cf.  ROC,  1911,  p.  311, 
11.  Notice  des  manuscrits  éthiopiens  acquis  depuis  i877,  par  F.  Nau. 

(4)  Conti  Rossini,  Manoscritli  ed  opère  abissine  in  Europa,  p.  608. 

(5)  M.  Nau  a  bien  voulu  nous  communiquer  la  note  suivante. 
L'Hexaméron  étliiopien  a  été  édité  et  traduit  par  Ernst  Trumpp,  Das  Hexaème- 

ron  des  Pseudo-Epiphanius,  A°,  88  pages,  Munich,  1882  {Abhandl.  der  k.  bayer.  Ak. 
der  Wiss.,  1  Cl.;  XVI  Ed.;  Il  Abtli.),  d'après  le  ms.  du  British  Muséum  Or.  7.j1. 
M.  Trumpp  a  corrigé  l'éthiopien  et  a  comblé  ses  lacunes  à  l'aide  du  manuscrit 
.arabe  de  Munich  n°  203.  Le  ms.  de  M.  Delorme  est  identique  au  ms.  Or.  751;  il 
présente  les  mêmes  fautes  et  les  mômes  lacunes  ;  il  ne  peut  donc  rien  ajouter  à  l'édi- 


MÉLANGES.  433 

TEXTE 
{Scriptio  continua  dans  le  ms.) 
(F.  49  v"  b  m  medio)  dAi*  '  i\f^t\  '-  Hfl>-?i'|:  '•  àhV  ■  'JC-fl  •' 

-f-  î  nh'w»  :  '1-hHH  •  M  (F.  50  r"  a)  «.K-flrh-C  •  0+^*^  •  A^ 
AA.lfai>-  :  (Dj?.-"iV.KP.  :  AdA  î  Î»"J^C  •  aiJRT'Jtf»»-  :  (Dhoo-n  •' 

'H^  •  nm^^tf»-  ■  flïnnKî^AA.irai>-  « 

OD.  î  (DhîP*  (F.  50  r«  b)  AA^iro»-  .■  hA^b'^  i  îflA^.i-  ■  -tdù 

tiou  de  M.  Triirnpp.  L'éthiopien  est  une  mauvaise  traduction  du  texte  arabe,  dont 
une  copie  est  conservée  à  Munich  ;  l'arabe  est  sans  doute  traduit,  ou  composé,  d'a- 
près un  texte  syriaque,  qui  dérive  peut-être  de  la  Caverne  des  (résolus  attribuée  à 
S.  Éphreni  et  incorporée  déjà  dans  le  Qalèmentos  et  dans  la  Vie  d'Adam  et  d'Eve. 

OlilENT   CIIUÉTIKN.  28 


4M  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

A  :•: 

>ii^AA  :  ^.T<:i-  !  A-flît  I 
iDrxn^"Sù  '  m-P  1  MlL^-flrh.  (F.  50  v°  a)  c  •  ^{.'n^  :  h 

jK.^A-  •  rTi^flj-  !  >nti  '  n'JA  :  lA'AA-iî  î  uA'B  :  ^Ji.ç.[:]  nn 

ACP-.1)-  •  ©i^A^V-  !  flï'wAln'f:  :  hthfi.  ■•  hr*fÙl  1  îrî\^  ■  AA 
A  :  W-A-  :  <w»Ahîri^  !  K^Mn  ■  (D-nU-f-a^-  '  hfh^  '  nK9"AA. 

U-  î   À.m8-   •     1)    (Dh^a/^h^  ■   (2)  fl)À,nMr»AA  :•:  (3)  fllhiF" 

J^'i<:  ï  11^*  ■  îrî\/.  î  h'^H.h-nJi.C  !  AdA  î  KA<PÇ  -  iDh'^ii'  • 

nàxC  '•  aiHerhfl>-<.  •  fl>-Ai-  ï  '^hi^^»  '  ^,^îin  •  Krh^  •  hi^i 

flJ?ti'".«^'ï/.  ■  TiJ*  ••  iî^<:  ••  ?i'7fI.K'nrh,C  •  AAA  ■  0,h^  •  (Dmc 

'ï  :  fliîTPïi'n-Th  ■  cD^^^ihn  •  (lofti'k-f'O^-  !  >»rh.e:  :  nKî^AA. 
0'  :  Ai,m}^-  :  fl>/%,fl/.?ij&  '  flïAunhrAA  î  -K^xy  :  hniih-n 

fh,C  '  'ifvù  •  AdA  ••  ^^'e^  ••  (Dh-iM-t  •  ^,^hfl  ■  Krh.^  ■  n 
hr AA.^^  •  Â,mK*  =  (oK^à^^ '  flJ/î,nKî^AA ?  (5)  h^zy  .•  h'^ 
H.h'flfh.C  '■  >R<:  •■  AAA  ■  W-A"  !  'l'-T/.-f-tf»-  ■  Au^ïlfl  :  tD-dU 
(F.  50v°b)  -ï^flo-   :   hfh^  •  fl^9"AA.U-  :•:  K^^y  :  Mlth-flrh. 

c  -•  Krh^  '  nhl^AA^U'  •  flif  (in  :  /^A^V  î  AAA  •  n^mCo^  ' 

(1)  h.  est  en  surcharge.  —  (2)  m  est  en  surcharge.  —  (3)  Ms.  :  roh.  s  fl^".  — 
(1)  a)h.n^>i^  !  ï^e  trouve  au  haut  du  fol.  ;  un  signe  de  renvoi  indique  que  sa 
place  est  ici.  —  (5)  mh.  est  en  surcharge. 


MÉLANGES.  435 

A-  ■  n-nc  •'  ^n.  -■  (\itx'ii:hih  -  n*  •  -i^nac  •  fi-tih  •  ahch!? 

'ilX'li'ï'  -V-  IxrHli  '  iMl-i-  '  cDh'^.e.  •  'iMi'l'  -  (i)  hCdô-l' 
0'  •  (F.  51  r°  a)  ton^dj^A  •  ©h^AA  i  K'UL^'flrh.C  ■•  J&^ 

A,  :  hoo  :  nCi-iïh  •  ^&K  •  M  •  n^^^K  -  Mïh  •  a»*  ï  <»A 
-i  :  aï^.tfA"-ll-  1  oiAChP-i-  •  (2  MH.^'flrh.CA  •  >»An*  •  flJ 
A^  •■  a)^,£n».(fA"^-  ;  (3i  h*7il.Knrh.C  j  .e.Ai^j>  •  fflA-nh  j  ^A 

îT^h  :•:  M  '  Mi"Vi  '  A-flîtA  ■  n-t  :  <dA'>  •  fl)<w.e.A"^  :•:  <DAA 

'^^z  ■  MH.K-nrh.cA  •  KAO'ï:  •  (o{\i  •  fl>^,^.^-A-^  :  h*7ru 
K-flrh-C  î  i&îhV7C  !  toA-nh  =  j&^VlC  1  hA  ■  il^  •  A-flîi  ^  A- 
i:  :  (dA^  •  flï<w.t^-A«îh  :  fl)>7^  :  K'^H.K-nA.CA  •  ^Afl-I-'  •  flJ 

A'>  •  (Dh^oD^tï^^  i  tmôHi-  ■  Anx  •  flJipÇje-iï  •  j&^^hn- 1 

r  '  flïïl>   •   HÏ'bA   :    rli^Ol^  :•:  ffl-JÇrh-ThA  •  Hi^rh  •■  MH,Kn 

rh.C  •  iO-A-f-  ••  1î\  =  h^r  ••  (F.  51  1°  b)  4i.m<l->  ■  flJ-A't*  •  ï 

ÇA  î  nAc^'e '^  ■  in-nc^^  ■  Ar^A  .•  Xît'wa-  :  nr"hc,efl»-^ 
->  •  (4)  nd,m(^o^'  1  ®;''<:^  ■  h'^ii.K-nrh.c:  •  An^îiC^'c^  ••  t*» 

AA*  ■  r'hA'B  1  toi^AA-fî  î  rliA'B  •  fl>-A-fc;^  :•:  ai/Z-h-fc  -•  flAC 

^  ■  Krhs.  î  HAu^^h<{.A  •  ath^^t^A'?  •  nw-A-  •  i-nc  »  n 
•f:  :  KA  !  içA  •  A't  ■  A-fl  î  oiA'/:  •  "idn  \  fl>A-l:  •  /hj&fflTh  i  (o) 

(1)  Suit  la  dittologie  fliïi<n><j,^  s  Trf|-I:1',  laquelle  est  d'ailleurs  biffée. 

(2)  A  est  en  surcharge  ici  et  deux  fois  plus  bas. 

(3)  h.  est  en  surcharge. 

(4)  ^  est  en  surcharge.  —  (5)  fl»'\-I:  :  A,efl»¥'  i  se  tj[-ouve  au  haut  du  fol.;  un 
signe  de  renvoi  indique  que  sa  place  est  ici. 


436  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

H.K'flrh.Cy  I  (1)   flïMH.K'flrh.C  :  /Z-O,  •  ItxO^'l  '-  ^  -  ^^  '1 

M9"  î  AdA  •  W-A-  •  îi«^^  :•:  flïMi  •  hfi^  '-  OrTh-fc-î^  -■  (F.  VI 

^0^(D-   :   î^'ftA.l^   •    n->?iHH    :   K'^ftK'flrh.C   •   (Dd^^*^^   :   (D 

Jtvi  •  rt-flx  ■  ^n  •  ^ncu  ■  A(>A,ii-  •  ©^'^«^-n  ■  a»*  :  n*i>^ 

^^%  '  rt-nh  !  An  '  ^ih(o*^'  :  'Tin  •  hin^h-nd^c  •  (o^i-^a 
A-  •  aïiii-  '  rt-nh  •:: 

4.A  I  h<w>  î  V4,A^  :  ^^-yh  •  A"-!:  •  An  ■  ^}\.7fli.  •  i4.A  ■  at- 

A-ï-   :  K'>^   •   (D^oo^'T  l  J&ï/^'h   :   n^.^'A-'f-   :•:  (3)  fllV4-A^ 

A  :  je^-ï-Ç^  !  AMr  î  (DMD-à-fi.  i  Uàa  ■  An  •-  ff^at^cK  •  ?i<w>H 

«i-n-tu-  •  mpi^^  i  -^n  ■  àdo^  •  flln*^A'^  •  j^jtc  :•::  ©An  • 

J&ïT-A  ï  (F.  51  V    b)  AA-nA  •  A-n?»  ■  fliïf-A-  ■  i"7n/5.-J^  :•:  (D 

hdn  •  ^ije^-d  ■  ^É«»Ti'  •  /^.rA(^  •  <^e  :  9"AA  ■  aoMtxti^  .- 
A^«  :•:  ïxn,i  î  .fc^^-j  •  AA-nh  :  An  ■  A-nh  ■  j&'ï'Aa  :  n^rih 

(I)  V  est  en  siircliargo.  —  (2)  Ms.  :  fl»/^A".  fl>  est  d'ailleurs  biffé.  —  (3)  Suit 
ladittologie  :  fl),ecii»jB'P  :  ntn>,ç-ft"^. 


MÉLANGES.  137 

ïf-A-  •  K-JAA-lh  '   ^tirà?*  •  fiù-nh  •  htiin*  '  (D-h-P  •  ^^^ 
-y  :  Otf»-  ■  OiJ&^d^  !  /iàii^irao-  •  W-A"  :  (F.  52  r°  a)  «î-fl^  :• 

i^AA  •  W-A-  •  l-iiC  •  Hd.m(^a^-  •  h*^n.h'i\ih,C  ï  KA  :  A-flK 
'flH-'i  •  A(>A.lftf»>.  :  flivçA  !  n;i[iC^'e'V  ■•  VOn.^  •  (D^^a>*^ 

H.K-nrh.c  ••  flj^tA'ï.e  :  nw-A-  ■•  n  •-  ohpoo^  .•  nn^cp-y  ■  > 
hn  ■  A-i-'  î  ^^>b  !  (DhJ^rf\^  •  a^*  :  nw-A-  ■  'hT^;^^  î  h 


TRADUCTION 


(F.  49  v°  b  in  medio)  Sixième  jour,  c'est-a-dire  jour  du  ven- 
dredi. 

Le  Seigneur  créateur,  dont  l'œuvre  merveilleuse  n'est  pas 
connue,  regarda  toute  {la  création)  le  sixième  jour,  afin  de 
l'orner  et  de  Vemhellir. 

Type  (ou  :  description)  de  la  création  des  serpents 

ET    des    ours. 

Alors  le  Seigneur  voulut  créer  les  serpents  et  tous  les  ours 
de  la  terre.  Le  Seigneur  dit  :  «  Que  la  terre  produise  les 


438  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

âmes  des  (êtres)  vivants!  »  Et  aussitôt  la  terre  produisit  les 
serpents  d'après  Vordre  du  (F.  50  r°  a)  Seigneur,  à  la  pre- 
7nière  heure,  le  sixièyne  jour,  chacun  selon  leur  espèce,  deux 
[par  deux),  mâle  et  femelle.  Il  ordonna  qu'ils  soient  variés 
dans  leur  aspect  et  dans  leur  forme,  qu'ils  paissent  sur  la 
terre  et  qu'ils  pâturent.  Et  il  fut  ainsi  sur  l'ordre  du  Sei- 
gneur. 

Type  (ou  :  description)  de  la  création  des  lions 

ET  de    toutes   les    AUTRUCHES. 

Ensuite  le  Seigneur  ordonna  à  la  terre  de  produire  les 
lions  et  toutes  les  autruches.  Et  il  fut  ainsi.  Alors  le  Sei- 
gneur créa  les  lions  et  les  autruches,  que  la  terre  avait  pro- 
duits deux  [par  deux),  mâle  et  femelVe,  variés  chacun  dans 
leur  aspect  et  dans  leur  forme. 

Type  de  la  création  des  animaux. 

Ensuite  le  Seigneur  créa  tous  les  animaux  de  la  terre;  il 
les  sépara;  il  les  établit  variés  dans  leur  nature  et  leur 
(F.  50  r"  b)  forme,  deux  par  deux,  mâle  et  femelle,  chacun 
selon  leur  espèce.  Le  Seigneur  dit  :  <(  Devenez  nombreux.  » 
Et  ils  se  multiplièrent  selon  Vordre  du  Seigneur. 

Type  de  la  création  des  reptiles. 

Puis  le  Seigneur  dit  :  «  Que  la  terre  produise  tous  les 
reptiles!  »  Alors  elle  écouta  Vordre  du  Seigneur  et  se  mita 
produire  les  reptiles  :  d'abord  parmi  les  reptiles  le  serpent 
et  ses  espèces,  deux  par  deux,  [puis)  après  eux  tous  les  rep- 
tiles, auxquels  avait  songé  le  Seigneur  et  {qu')il  avait  établis 
deux  par  deux,  en  ordre.  Et  il  fut  ainsi.  Le  Seigneur  dit  : 
«  Devenez  nombreux;  multipliez-vous  et  remplissez  la  terre.  » 
Alors  le  Seigneur  les  bénit.  Cela  eut  lieu  à  la  deuxième  heure 
le  sixième  jour. 

Type  de  la  création  de  l'homme. 

Ensuite  le  Seigneur  (F.  50  v"  a)  créateur,  qui  est  vivant, 
spirituel,  (qui)  possède  trois  personnes,  [mais)  est  un  dans 


MÉLANGES.  439 

sa  nature,  sa  puissance,  sa  divinité  et  est  un  seul  Dieu, 
regarda  tous  les  anges;  il  n^en  trouva  parmi  eux  aucun  (fait) 
à  sa  ressemblance  ni  par  l'aspect,  ni  par  l'apparence,  ni  par 
la  forme.  Puis  le  Seigneur  regarda  les  oiseaux  et  les  pois- 
sons de  la  mer,  qui  vont  dans  les  abîmes;  il  n'en  trouva 
aucun  parmi  eux  {fait)  à  sa  ressemblance  ni  par  l'aspect,  ni 
par  l'apparence,  ni  par  la  forme.  Ensuite  le  Seigneur 
regarda  le  soleil,  la  lune  et  les  étoiles;  il  n'en  trouva  parmi 
eux  aucun  {fait)  à  sa  ressemblance  ni  par  l'aspect,  ni  par 
l'apparence,  ni  par  la  forme.  Alors  le  Seigneur  regarda  les 
bêtes  et  les  animaux;  il  n'en  trouva  aucun  [fait)  à  sa  res- 
semblance ni  par  l'aspect,  ni  par  rapparence,  ni  par  la 
forme.  Puis  le  Seigneur  regarda  toutes  ses  créatures;  il  n'en 
trouva  parmi  (F.  50  v"  b)  elles  aucune  {faite)  à  sa  resseîn- 
blance.  Alors  le  Seigneur  exulta  et  se  réjouit  dans  sa  misé- 
ricorde. Il  voulut  créer  un  {être  fait)  à  sa  ressemblance,  lui 
donner  puissance  sur  {les  êtres)  qu'il  avait  créés  et  l'orner  de 
sa  lumière.  Alors  le  Seigneur  avant  toute  opération  dit  à  ce 
propos  :  «  Faisons  l'homme  à  notre  image  et  à  notre  ressem- 
blance. »  Le  Seigneur  prit  conseil  avec  son  Verbe  et  son 
Esprit  sur  la  création  de  l'homme.  La  Trinité  se  réjouit  de 
cette  œuvre. 

Alors  le  Seigneur  jjrit  un  peu  de  feu,  un  peu  dépoussière, 
un  peu  de  vent  et  un  peu  d'eau,  quatre  {éléments  en  quantité) 
égale  pour  chaque  {paiHie).  Le  Seigneur  leur  ordonna  de  se 
réunir  et  de  s'adapter  entre  eux.  C'est  ainsi  qu'ils  se  réuni- 
rent sur  l'ordre  du  Seigneur.  Alors  il  fU  l'homme  à  son 
image  et  à  sa  ressemblance  (F.  51  v°  a.)  par  l'apparence  et  la 
forme.  Le  Seigneur  voit;  de  même  Vhomme  voit;  mais  ce 
que  voit  Vhomme  a  une  limite  et  une  mesure,  {alors  que)  la 
vision  du  Seigneur  n'a  pas  de  limite,  ni  de  mesure.  Le  Sei- 
gneur entend;  l'homme  entend;  mais  l'audition  de  l'homme 
a  une  limite  et  une  mesure,  {alors  que)  l'audition  du  Sei- 
gneur n'a  pas  de  limite,  ni  de  mesure.  Le  Seigneur  parle  ; 
l'homme  pjarle;  mais  le  langage  de  l'homme  a  une  limite  et 
une  mesure,  [alors  que)  le  langage  du  Seigneur  n'a  pas  de 
limite,  ni  de  mesure.  La  nature  de  l'homme  et  ses  {qualités) 
bonnes  sont  contingentes,  {alors  que)  la  nature  du  Seigneur 
et  ses  {qualités)  bonnes  ne  sont  pas  contingentes. 


440  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

Le  Seigneur  a  fait  /'homme;  il  a  voulu  (le)  rendre  pa7 fait 
et  il  a  insufflé  sur  son  visage  l'esprit  de  vie.  C'est  ainsi 
qu'Adam  a  vécu  et  est  devenu  [un  être  doué)  d'une  âme  de 
vie.  Quant  à  l'insufflation  que  fit  le  Seigneur  sur  le  visage 
d'Aadm,  (F.  51  r°  b)  elle  créa  en  lui  une  âme  substantielle, 
plus  glorieuse  {et)  plus  élevée  que  toutes  les  substances  qu'il 
avait  créées.  Le  Seigneur  choisit  {cette)  substance  bonne  et 
[lui  donna)  le  cœur,  la  beauté  et  la  raison,  {qualités)  retnar- 
quables.  Il  la  fit  avec  trois  principes;  trois  principes  sont 
{donc)  en  elle.  L'âme  a  une  nature,  une,  indivisible  et  insépa- 
rable de  toute  manière,  mais  elle  a  le  creur,  elle  a  la  raison 
et  elle  a  la  vie;  trois  [principes)  sont  dans  une  substance 
[unique).  C'est  ainsi  qu'elle  devint  semblable  au  Seigneur  ;  et 
le  Seigneur  dit  vrai,  lorsqu'il  dit  :  «  Venez,  faisons  l'homme 
à  notre  image  et  à  notre  ressemblance.  » 

Explication  des  quatre  éléments. 

Au  sujet  du  peu  de  feu  dont  a  été  créé  Adam. 

Pourquoi  Adam  a-t-il  été  créé  d'un  peu  de  feu?  C'est  afin 
qu'il  égalât  la  substance  {du  feu),  qu'il  fût  tout  entier  lumièt^e, 
qu'il  fût  ardent,  qu'il  bridât  jjar  là,  les  démons  et  que  la  puis- 
sance d'Adam  fût  sur  toute  {espèce  de)  feu  et  non  pas  seule- 
ment {sur)  le  feu,  (F.  51  v"  a)  mais  [sur)  les  anges  que  le 
Seigneur  a  créés  de  feu,  pour  cpie  les  anges  fussent  [établis) 
pour  le  ministère  de  l'homme,  qu'ils  l'aidassent  et  qu'ils 
fussent  avec  lui  sur  l'ordre  du  Seigneur  et  que  les  [créa- 
tures) célestes  et  lumineuses  fussent  sous  la  sujétion  de 
l'homme.  C'est  ainsi  que  le  soleil  est  sous  la  sujétion  de 
l'homme,  lorsqu'il  brille  sur  lui  et  jjourvoit  pour  lui  {à  la 
croissance)  des  plantes  de  la  terre;  c'est  ainsi  cpxe  la  lune  et 
les  étoiles  sont  soumises  à  l'homme,  lorsqu'elles  brillent  stir 
lui  pendant  la  nuit.  Les  anges  aussi  sont  sous  la  sujétion  de 
l'homme,  lorsqu'ils  vont  vers  le  Seigneur  et  intercèdent  pour 
Vhomtne. 

Pourquoi  le  Seigneur  a-t-il  créé  Adam  d'un  peu  de  vent? 
C'est  afin  que  les  vents  lui  fussent  soumis,  lorsqu'il  sent  le 
vent  dans  son  nez,  l'expire  et  l'aspire  avec  mesure.  Quant 
aux  vents,  ils  sont  soumis  à  Adam  et  à  ses  fds  aussi,  lors- 


MÉLANGES.  441 

qu'ils  sortent  de  leur  réceptacle  et  soufflent  vers  les  arbres  et 
les  plantes  de  la  terre,  lorsqu'ils  soufflent  (F.  51  v"  b)  sur  les 
liabits  des  hommes  et  tous  ses  biens  et  encore  {lorsqu'ils) 
poussent  les  nuages,  afin  de  [les)  remplir  d'eau  avec  les  anges 
que  le  Seigneur  envoie,  pour  faire  monter  les  nuages  vers  les 
hauteurs.  Puis  ils  sont  soumis  à  l'homme,  lorsque  l'homme 
vogue  dans  des  navires  sur  les  abîmes  et  autres  {profon- 
deurs). 

Pourquoi  le  Seigneur  a-t-il  créé  Adam  d'un  peu  d'eau? 
C'est  afin  que  les  eaux  fussent  soumises  à  r homme,  afin  qxCil 
en  bût,  qu'il  en  usât,  qu'il  en  arrosât  les  arbres  et  autres 
(plantes),  qu'il  (en)  abreuvât  les  animaux  et  qu'il  en  fit  ce 
quil  voudrait  et  que  les  monstres  marins,  les  poissons,  tous 
les  oiseaux  du  ciel  et  les  autres  {animaux)  lui  fussent  soumis. 

Pourquoi  le  Seigneur  a-t-il  créé  Adam,  d'un  peu  de  pous- 
sière? C'est  afin  que  les  bêtes  lui  obéissent,  que  les  animaux 
et  tous  les  reptiles  lui  obéissent  {et  afin)  qu'en  premier  lieu  le 
lion,  le  chameau  et  tous  les  animaux  obéissent  à  l'homme, 
car  lui-même  monte  sur  eux  et  impose  sur  eux  toutes  (F.  52 
r"  a)  {sortes  de)  choses. 

Ensuite  le  Seigneur  créateur  a  fait  l'homme,  c'est-à-dire 
Adam,  des  quatre  éléments,  afin  qu'ils  fussent  égaux  à  toutes 
les  créatures  que  le  Seigneur  avait  créées.  Mais  l'homme  est 
grand  sur  elles  et  {son)  âme  substantielle,  raisonnable, 
vivcmte  et  élevée  est  {supérieure)  à  toute  substance,  car  le 
Seigneur  ce  créé  l'âme,  l'a  embellie  de  toute  beauté,  l'a  appelée 
selon  la  7iature  de  l'âme  «  vie  im^nortelle  »  (et)  l'a  mise  dans 
Adam.  Comme  dit  le  Seigneur  dans  la  Loi  :  «  Le  Seigneur 
a  pris  Adam  et  l'a  placé  dans  son  paradis,  car  le  Seigneur 
n'avait  pas  trouvé  pour  lui  d'aide,  ni  {d'être)  semblable  à  lui 
dans  toutes  les  créatures  que  le  Seigneur  avait  créées  (1).  »... 

Sylvain  Grébaut. 

Bézancourt,  par  Gouinay-cn-Bray.  lo  2  octobre  1913. 
(I)  Gen.,  II,  15  et  20. 


BIBLIOGRAPHIE 


D""  Félix  Haase,  LUerarkritische  Uiitersuchungen  zur  orientalisch-apokry- 
phen  Evangelienliteratur .  8°,  91  pages.  Leipzig,  J.  C.  Hinrichs'sche 
Buchhandlung,  1913.  —  M.  3. 

Nous  avons  lu  avec  un  très  vif  intérêt  le  travail  de  M.  F.  Haase.  Il  se 
recommande  par  sa  simplicité,  sa  clarté  et  sa  précision.  Si  l'on  ajoute 
qu'il  est  écrit  dans  une  langue  à  la  fois  sobre  et  alerte,  c'est  dire  le  réel 
attrait  sous  lequel  il  se  présente. 

11  est  divisé  en  onze  chapitres,  en  tête  desquels  figurent  une  série  d'in- 
dications bibliographiques,  rangées  sous  la  rubrique  :  Quellen  und  Litera- 
tur.  —  1.  Ein  koptisches  Aegypter-  oder  Ehionitenevangelium.  —  2.  Das^ 
Evangelium  des  Gamaliel.  —  3.  I)a$  koptische  Evangeliiim  des  Bartholo- 
mâus.  —  4.  Dos  Evangelium  der  Zwôlfapostel.  —  5.  Ein  angebliches 
Petrusevangelium.  —  6.  I)as  ThomasevangeHuni .  —  7.  D  as  ara  bise  he  Kind- 
heitsevangeliiim.  — 8.  Das  Protevangelium  des  Jakobus.  —  9.  Die  arabische 
Geschie/ile  des  Zimmermanns  Josef.  —  10.  Die  Pilatusakten.  —  H.  Transi- 
lus  Mariue. 

Cet  opuscule  ne  s'adresse  pas  uniquement  au  groupe  restreint  des 
spécialistes,  qui  éditent  les  documents  originaux,  destinés  à  servir  de 
matériaux  aux  historiens;  tous  ceux  qui  font  des  travaux  de  seconde 
main  l'étudieront  avec  profit.  C'est  sans  doute  ce  qui  explique  pourquoi 
M.  Haase  s'est  toujours  efforcé  de  rester  extrêmement  concis,  de  se  mon- 
trer même  parcimonieux  d'informations  et  de  bannir  tout  détail  intéres- 
sant, qui  eût  pu  ressembler  à  un  hors-d'œuvre.  Mais  simplifier  est  loin 
de  vouloir  dire  écourter.  Aussi  à  certains  endroits,  le  sujet  nous  a  paru 
traité  d'une  façon  trop  sommaire.  Citons,  pour  exemple,  le  chapitre  qui  se 
rapporte  à  l'Evangile  de  Pierre.  Par  contre,  Tappréciation  de  l'auteur  en 
ce  qui  concerne  l'ensemble  de  cette  œuvre  est  juste  et  concorde  avec  celle 
de  M.  Guerrier  sur  le  Testament  en  Galilée  (1)  (Patrologia  Orientalis 
Graf&n-Nau,  t.  IX,  f.  3  ;  fascicule  publié  en  même  temps  que  les  IJterar- 

(I)  «  On  connaît  du  Testament  en  Galilée  un  texte  copte  moins  complet...  que 
le  texte  éthiopien.  La  découverte  en  est  due  à  M.  K.  Schmidt  qui  l'a  fait  con- 
naître dès  1895.  M.  J.  Bick  a  découvert,  dans  un  manuscrit  palimpseste  de 
Vienne,  un  fragment  latin  très  court.  Ce  texte  a  été  rétabli,  en  partie,  d'une 
façon  plus  complète  par  M.  E.  Hauler  »  (Guerrier,  p.  35).  Le  texte  copte,  dont 
il  s'agit  ici,  n'est  autre  que  V Évangile  de  Pierre. 


BIBLIOGRAPHIE.  443 

krUische  Untersuchungen).  «  Die  beste  Losung  des  schwierigen  Problems 
ergibt  sich  dann,  wenn  man  annimmt,  die  Schrift  ist  von  einer  gnosti- 
schen  Partei  ziir  Bek'àmpfung  anderer  Gnostiker  verfaszt  »  (Haase,  p.  37). 
«  On  a  sans  doute  remarqué  combien  man(iu^t  d'unité  la  doctrine  du 
Testament...  tour  à  tour  gnostique,  par  exemple,  et  antignostique  « 
(Guerrier,  p.  18-19).  Nous  aurions  mauvaise  grâce,  le  but  n'étant  pas  le 
même  ici  et  là,  à  vouloir  comparer  le  chapitre  en  question  à  l'article  de 
M.  H.  Stocks,  intitulé  :  Qiiellen  zur  Rekonstruktion  des  Pelrusevangeliums 
et  récemment  paru  dans  la  Zeitschrift  fïir  Kirchengeschichte ,  XXXIV 
Band,  1  Het't,  mais  la  différence  entre  l'un  et  l'autre  semble  extrême  tant 
sous  le  rapport  de  la  bibliographie  que  sous  celui  des  renseignements 
donnés. 

Cette  remarque  faite,  il  nous  est  agréable  de  louer  le  travail  de  M.  Haase 
et  de  le  caractériser  comme  étant  un  excellent  manuel  de  vulgari- 
sation (I). 

Sylvain  Grébaut. 


D'  NiKOLAUs  Pfeiffer,  Die  ungarische  Dominikanerordensprovinz  von 
ihrer  Griindung  1221  bis  ziir  Tatarenvenoilstung  1241-1242,  8'^,  xvi-240 
pages.  Zurich,  Gebr.  Leemann  et  C>,  1913. 

L'étude  de  M.  le  D''  Pfeiffer  sur  la  province  hongroise  des  Dominicains 
pendant  la  période  1221-1242  constitue  une  monographie  intéressante. 
L'auteur,  qui  a  beaucoup  lu,  connaît  à  fond  son  sujet;  aussi  la  bibliogra- 
phie qu'il  en  donne  est-elle  étendue  [Literaturverzeichnis.,  p.  ix-xvi). 
Il  ne  cherche  pas  à  faire  montre  de  son  érudition,  mais  il  vise  avant  tout  à 
la  clarté.  Les  faits,  bien  coordonnés,  vérifiés  attentivement  et  exposés 
avec  précision,  sont  mis  en  relief  selon  leur  importance  respective,  l'ac- 
cessoire n'empiétant  jamais  sur  le  principal.  Le  récit,  qui  occupe  un  peu 
plus  de  la  moitié  de  l'ouvrage,  se  poursuit  dans  une  langue  très  sobre, 
laquelle  n'est  pas  sans  une  certaine  élégance. 

L'ordre  des  chapitres  est  le  suivant  :  1.  Die  Entstehung  der  ungarischen 
Dominikanerordensprovinz.  —  11.  Die  KIoster  der  ungarischen  Domini- 
kanerordensprovinz, —  III.  Die  Zuriickdràngung  der  Hfiresie  in  Bosnien, 
wie  auch  in  den  iibrigen  siidslavischen  Lândern  der  ungarischen  Krone 
und  die  Dominikaner.  —  IV.  Die  A'Mmfl«e7i- Mission  und  die  Domini- 
kaner.  —  V.  Die  ungarischen  Dominikaner  und  die  an  den  Grenzen 
Asiens  zuriickgebliebenen  hi'idnischen  Ungarn.  —  VI.  Kircldich-diploma- 
tische  Tdtigkeit  der  Dominikaner  in  Beziehung  zum  Konigreich  Ungarn. 

Ce  qui  caractérise  le  travail  de  M.  Pfeiffer,  c'est  que  les  documents  dont 
il  s'est  servi  se  trouvent  mis  à  la  disposition  du  lecteur  dans  un  appendice 
d'une  centaine  de  pages.  Et  rien  n'est  plus  facile  que  de  les  consulter, 


(1)  Notons  que  le  «  manuscrit  de  Paris  »  édité  par  Wallin  (cf.  ROC,  t.  XVI, 
1911,  p.  325)  est  aussi  appelé,  par  M.  Haase,  un  «  manuscrit  de  Suède  ». 


444  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

car,  classés  conformément  au  plan  de  l'ouvrage  lui-même,  ils  sont  précé- 
dés d'un  répertoire  analytique  dressé  avec  soin. 

En  résumé,  M.  Pfeiffer  a  allié  la  solidité  de  la  documentation  à  l'aisance 
de  la  forme,  et  la  lecture  de  son  ouvrage  est  aussi  instructive  qu'at- 
trayante. 

Sylvain  Grébaut. 

Dom  Paul  Renaudin,   Questions    religieuses   orientales,  in-12,  230  pages. 
Paris,  Téqui,  1913:  2  fr. 

Dom  Renaudin  a  réuni,  dans  ce  volume,  des  articles  d'inégale  lon- 
gueur, sur  des  questions  d'histoire  et  de  littérature  religieuses  d'Orient  : 
1°  L'église  copte  «  orthodoxe  »  et  l'union  avec  Rome,  p.  1-80  et  161-168, 
esquisse  l'histoire  de  l'église  jacobite  égyptienne  (une  volonté,  une  nature, 
une  hypostase,  une  personne  en  Notre-Seigneur),  des  tentatives  faites 
pour  la  réunir  à  nouveau  à  l'église  romaine  et  de  la  formation  du  petit 
troupeau  catholique  actuel  officiellement  protégé  par  le  gouvernement  au- 
trichien. —  2°  Les  décisions  de  Benoît  XIV  et  l'église  copte  catholique, 
p.  81-99.  Benoît  XIV,  en  1741,  plaçait  les  coptes  convertis  sous  la  juridic- 
tion du  patriarche  de  Jérusalem  Athanase  et  continuait  ensuite  de  s'inté- 
resser à  leurs  usages.  —  3'^  Une  page  de  l'histoire  du  monachisme  grec, 
p.  103-119,  nous  fait  connaître  le  moine  Christodule  né  près  de  Nicée  et 
mort  dans  l'île  d'Eubée,  en  l'an  1100.  —  #  L'église  catholique  à  Corfou, 
p.  123-130,  sous  les  princes  normands,  les  Vénitiens,  les  Français  et  les 
Grecs.  —  5°  L'église  monophysite  d'Abyssinie  de  1867  à  1869,  d'après  un 
auteur  arménien,  p.  131-158.  C'est  un  extrait  de  la  relation  du  Père 
Dimothéos,  envoyé  en  1867  de  Jérusalem  en  Abyssinie  pour  demander 
l'élargissement  du  consul  anglais  emprisonné  à  Magdala.  Gn  y  trouve 
d'intéressants  détails  sur  les  croyances  et  les  pratiques  religieuses  des 
Ethiopiens.  —  Deux  autres  articles,  p.  169-206  et  223-227,  contiennent  une 
courte  histoire  de  la  littérature  copte  et  l'indication  des  manuscrits  litur- 
giques coptes  conservés  à  Paris.  Trois  appendices  (209-222)  contiennent 
un  mémoire  de  Renaudot  sur  une  tentative  d'union  des  Protestants  avec 
les  grecs,  un  ordre  de  Napoléon  l*'"  en  faveur  du  monastère  du  Slnaï, 
et  une  notice  sur  saint  Julien  du  Mans  honoré  en  Russie. 

La  plupart  de  ces  sujets  ont  été  développés  par  Dom  Renaudin  dans  la 
première  série  de  l'Orient  Chrétien  (voir  la  table  des  matières,  t.  X,  1905, 
p.  467);  nous  souhaitons  qu'il  trouve  les  loisirs  nécessaires  pour  nous 
adresser  de  nouvelles  études  sur  l'église  d'Egypte. 

F.  Nau. 

0.  Tafrali,  docteur  es   lettres,  Mélanges   d'archéologie  et  d'épigraphie 
byzantines,  8°,  96  pages.  Paris,  Geuthner,  1913;  6  fr. 

Les  deux  premiers  articles  (p.  1-39),  consacrés  à  l'église  de  Saint-Démé- 
trius  de  Salonique  (date  de  l'église  et  des  mosaïques  ;  réparations  faites  à 
l'église  au  vn^  siècle),  ont  paru  dans  la  Hevue  d'archéologie,  en  1909.  L'au- 


BIBLIOGRAPHIE.  445 

teur,  d'après  des  sources  éditées  et  manuscrites,  établit  que  l'incendie  du 
VU"  siècle,  qu'il  place  sous  Héraclius,  entre  629  et  634,  n'a  endommagé 
que  les  boiseries  intérieures  et  le  plafond  de  l'église.  Les  réparations, 
commencées  aussitôt,  ont  été  dirigées  par  un  certain  Léon,  éparque 
d'Illyricum,  et  ont  été  achevées  au  temps  de  Constant  IL  L'église  avait 
été  bâtie  au  v*-'  siècle.  Ces  deux  articles  avec  le  suivant,  p.  40-50,  sur  «  le 
Tribêlon  de  Saint-Démétrius  de  Salonique  »,  complètent  les  ouvrages  du 
même  auteur  annoncés  plus  haut,  cf.  p.  105.  La  fin  de  l'ouvrage  est  con- 
sacrée aux  «  monuments  roumains  d'après  les  publications  récentes  »  et  aux 
inscriptions  grecques  chrétiennes  du  Sinaï;  vingt-deux  inscriptions  sont 
reproduites,  ou  transcrites  et  commentées,  d'après  les  estampages  de 
M.  Couyat-Barthoux. 


F.  Nau. 


Courtes  notices. 


W.  E.  Crum,  Theological  Texts  from  Coptic  Papyri,  edited  wit/i  an 
Appendix  upon  the  arabic  and  coptic  Versions  of  the  Life  of  Pacho- 
mius  (Anecdota  Oxoniensia,  semitic  Séries,  part  XII).  4",  206  pages, 
9  planches.  Oxford,  Clarendon  Press,  1913;  25  sh.  net. 

Les  29  fragments  de  papyrus  coptes,  p.  1-170,  sont  les  restes  de  plus  de 
trente  volumes,  achetés  par  Lord  Amherst  en  1905-1906  et  acquis  depuis 
par  M.  J.  Pierpont  Morgan.  Deux  se  rapportent  à  la  Bible  (Ruth,  Psaumes, 
Jean,  Tite);  cinq  aux  apocryphes  (Hénoch,  A'ierge,  Marc):  six  sont  des 
fragments  de  sermons  (l'un  attribué  à  Damien  d'Alexandrie  et  un  autre 
à  saint  Grégoire  de  Nazianze),  et  huit  des  fragments  de  martyrologes;  six 
sont  des  histoires  de  moines,  les  plus  longs  (p.  86-161)  contiennent  des 
fragments  sahidiques  de  deux  vies  de  saint  Pacôme.  Ce  sont  ceux-ci  qui 
ont  conduit  M.  Crum  a  étudier  les  versions  arabes  des  vies  de  Pacôme  et 
à  signaler,  à  côté  des  éditions  de  M.  Amélineau  (Musée  Guimet,  XVll)  et  du 
Caire  (1891),  deux  autres  manuscrits  importants,  l'un  conservé  à  Paris 
(n°  261)  et  apparenté  au  grec,  l'autre  conservé  au  Vatican  (n"  172)  et  appa- 
renté à  la  version  sahidique.  M.  Crum  a  ajouté  des  sommaires,  une  tra- 
duction anglaise,  de  nombreuses  notes,  des  Tables  et  21  spécimens  des 
écritures.  Signalons  encore  le  fragment  13  (p.  62-63)  parallèle  à  deux 
anecdotes  des  Plérophories  de  Jean  de  Maiouma  [Pair.  Or.,  t.  Vlll,  p.  67- 
68)  et  les  notes  de  M.  Crum  montrant,  d'après  deux  témoignages,  que 
les  Plérophories  ont  sans  doute  été  traduites  en  copte  sous  le  titre  de 

«  Témoignages  de  Pierre  (l'Ibère)  ». 

F.  N. 

Oscar  VON  Le.mm,  Bvuchstiicke  koptischer  Mârli/rerakten,  I-V,  gr.  8°, 
84  pages,  1  planche  (Mémoires  de  l'Académie  imp.  des  sciences  de  Saint- 
Pétersbourg,  classe  hist.-philol.,  t.  XII,  n°  1,  1913). 

Cette  publication  contient  :  —  I.  Le  martyre  de  Théodore  l'Oriental  et 
de  ses  compagnons  Panikyros  le  Perse  et  Leontios  l'Arabe  d'après 
Goleniscev50  (I  feuille  papyrus)  et  Borg.  CXLVIll  (2  feuillets).  —  II.  Les 


446  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

prodiges  de  Théodore  l'Oriental,  d'après  Borg.  CXLIX  (l  feuillet).  —  III. 
Le  martyre  de  saint  Leontios  l'Arabe,  d'après  Borg.  CXLVII  (6  feuillets). 
—  IV.  Le  martyre  de  saint  Heraklides,  d'après  Paris  129  (16)  (2  feuillets), 
Goleniscev  15  (1  feuillet),  Brit.  Mus.  Or.  3581  B  (43)  (1  feuillet)  ;  ces  qua- 
tre feuillets  proviennent  d'un  même  manuscrit.  —  V.  Le  martyre  de 
saint  Isidore,  d'après  Borg.  CL  (6  feuillets).  M.  0.  de  Lemm  ajoute  des 
introductions,  des  notes,  une  traduction  allemande  et  des  Tables.  La 
planche  reproduit  une  page  du  papyrus  Goleniscev  50. 

Dom  André   Wilmart  et   Eugène  Tisserant,  Fragments    grecs  et  latins 

de  l'Évangile  de  Barthélémy,  8°,  78  pages.  Paris,  1913  (Tirage  à  part  de 

Revue  Biblique,  avril-juillet  1913). 

Cette  brochure  contient  les  textes  latins  et  grecs,  avec  une  synthèse  des 
textes  coptes  et  slaves  conservés  sous  le  nom  de  Barthélémy.  Cet  évan- 
gile a  souvent  une  forme  apocalyptique.  Barthélémy  interroge  le  Christ 
et  la  Vierge  sur  les  sujets  qui  lui  tiennent  à  cœur.  Ce  procédé  se  retrouve 
dans  toute  la  littérature  jiseudo- Clémentine  où  Clément  interroge  saint 
Pierre,  et  dans  la  Didascalie  de  Notre- Seigneur  Jésus-Christ  où  les  apô- 
tres interrogent  le  Christ  (cf.  ROC,  t.  XII,  1907,  p.  225). 

Le  texte  copte  du  «  livre  de  la  Résurrection  »  attribué  à  saint  Barthé- 
lémy, traduit  par  M.  Crum  dans  R.  de  Rustafjaell,  The  Light  of  Egypt, 
Londres,  1909,  p.  110,  vient  d'être  édité  et  traduit  avec  des  textes  simi- 
laires, attribués  à  saint  Jean,  et  des  Sermons,  par  M.  W.  Budge,  dans 
Coptic  Apocrypha  in  the  Dialect  of  the  Upper  Égypt.  Londres,  20  sh. 

M.  Chaîne,  Catalogue  des  manuscrits  éthiopiens  de  la  collection 
Mondon-Vidailhet,  8°,  70  pages.  Paris,  Leroux,  1913. 
Le  R.  P.  Chaîne,  qui  a  déjà  catalogué  les  manuscrits  éthiopiens  de  Ber- 
lin, ROC,  t.  XVII,  1912,  p.  45  et  ceux  d'Abbadie,  8°,  170  pages,  Paris, 
1912,  vient  encore  de  décrire  les  113  manuscrits  laissés  à  la  Bibliothèque 
Nationale  de  Paris  par  M.  C.  Mondon-Vidailhet,  professeur  à  l'École  des 
langues  orientales,  mort  le  29  nov.  1910.  Vingt-sept  de  ces  manuscrits 
sont  en  gheez.  Nous  noterons  parmi  ceux-ci  une  chronique  abrégée  (26)  ; 
un  recueil  d'annales  (27)  ;  le  Kébra  Nagast  avec  deux  listes  de  rois  (24)  : 
deux  manuscrits  de  l'orgue  de  la  Vierge  (7  et  8);  un  synaxaire  (15  et  16). 
Les  autres  manuscrits  sont  en  amharique  :  Comput,  liistoire,  fable,  théo- 
logie, poésie.  «  Du  fait  du  grand  nombre  de  ces  derniers,  l'étude  scienti- 
fique de  l'amharique,  difficile  jusqu'ici  à  cause  de  la  pénurie  des  maté- 
riaux, devient  possible  en  Europe.  »  Ces  manuscrits  ont  été  acquis  par 
M.  M.-V.  durant  les  cinq  ans  qu'il  a  séjourné  en  Abyssinie,  de  1891  à  1897. 

Louis  PiROT,  L'œuvre  exégétique  de  Théodore  de  Mopsueste  (350-428 
après  J.-C),  cum  approbatione  superiorum:  Romae,  sumptibus  pontificii 
Instituti  biblici,  1913,  gr.  8°,  xx-334  pages,  5  fr.  60.  En  vente  à  la  librai- 
rie Max  Bretschneider. 

Après  l'avant-propos,  la  bibliographie  du  sujet,  et  une  introduction  sur 


BIBLIOGRAPHIE.  447 

l'école  exégétique  d'Antioche,  l'auteur  expose  en  neuf  chapitres,  au  sujet 
de  Théodore  :  sa  vie,  ses  écrits  exégétiques,  sa  préparation  scientifique, 
son  texte  biblique,  son  canon,  sa  doctrine  de  l'inspiration,  ses  règles 
d'herméneutique,  son  interprétation  des  prophéties  messianiques,  ses 
opinions  exégétiques  sur  TAncien  et  le  Nouveau  Testament;  il  termine 
par  le  récit  de  la  campagne  contre  Théodore  de  Mopsueste  et  de  sa  con- 
damnation en  553. 

M.  Pirot  a  exposé,  avec  grande  érudition,  la  thèse  traditionnelle.  Après 
avoir  écrit,  p.  61  :  «  L'orthodoxie  de  Théodore  de  Mopsueste  ne  fut  pas 
sérieusement  discutée  de  son  vivant.  Comme  son  maître  Diodore,  il  jouis- 
sait à  sa  mort,  en  l'année  428,  de  l'estime  et  de  la  vénération  universelles. 
On  vanta  ses  ser^^ces,  on  déplora  sa  perte,  on  le  célébra  dans  des 
panégyriques...  on  vit  même  Jean  et  Domnus  d'Antioche,  saint  CjTille 
d'Alexandrie,  Proclus  de  Constantinople,  écrire  de  chauds  plaidoyers  pour 
défendre  sa  mémoire  »  ;  il  esquisse  les  luttes  christologiques  oîi  Théodore 
se  trouva  mêlé  après  sa  mort,  cf.  p.  305,  note  2,  et  conclut,  p.  304,  que  ses 
opinions  théologiques  «  se  résumaient,  nous  le  savons,  dans  la  négation 
du  dogme  de  l'Incarnation  et  de  la  maternité  divine  de  la  Très  Sainte 
Vierge,  dans  l'affirmation  d'une  double  personnalité  dans  le  Christ  ». 
Nous  espérons  qu'aux  ouvrages  de  Théodore  déjà  retrouvés  viendront 
s'en  joindre  d'autres  nombreux  (pi'il  y  aura  intérêt  à  comparer  aux  écrits 
grecs  de  la  fin  du  iV  siècle.  Son  traité  en  quinze  livres  .■^ur  l'Incarnation 
est  conservé,  en  traduction  syriaque,  dans  un  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque de  Séert  :  «  partout  où  il  parle  de  l'union,  il  dit  qu'il  y  a  ime  liypostase 
dans  le  Christ  ».  Cf.  Comptes  rendus  de  F  Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  avril  1909,  p.  306  à  307.  Cette  opinion  de  Théodore  a  gêné  quel- 
que peu  les  nestoriens  rigides  qui  se  réclament  cependant  de  lui  :  aussi 
dans  un  ouvrage  nestorien  du  vu®  siècle,  édité  l'an  dernier  et  non  encore 
traduit,  l'auteur  a  un  chapitre  intitulé  :  «  Pourquoi,  lorsque  le  bienheu- 
reux interprète  (Théodore  de  Mopsueste)  et  les  Pères  d'avant  lui  ont  usé 
de  la  locution  une  hypostase  [qnoumâ)  dans  le  Christ,  la  condamnons-nous 
maintenant?  »  L'auteur  répond  que  les  Orientaux  ont  dit  «  deux  hypo- 
stases  »  pour  combattre  plus  efficacement  les  Théopaschites;  cL  Theodorus 
bar  Kônî,  Liber  scholiorum,  pars  posterior,  edidit  A.  Scher  (1),  Paris,  1912, 
p.  191. 

Nous  venons  aussi  d'éditer  et  traduire  un  traité  de  Théodore  contre  les 
Macédoniens  avec  de  nouveaux  détails  sur  sa  vie  et  sur  la  campagne 
menée  contre  lui  {Patr.  Or.,  t.  IX,  p.  635-667;  50.3-516;  571-578).  Nous  avons 
cité  Ibid..  p.  636,  note  2,  le  témoignage  d'un  auteur  nestorien  disant  : 
ï  Pour  ces  trois  lettres  (Jacques,  I  Pierre  et  I  Jean)...  Théodore  n'en  fait 
mentiçn  en  aucun  endroit  et  n'en  apporte  le  témoignage  dans  aucun 
des  écrits  qu'il  a  faits.  »  C'est  sans  doute  pour  cela  que  ses  adversaires  en 

(1)  Nous  espérons  que  l'actif  éditeur  traduira  bientôt  ces  deux  volumes  et 
que  M.  Chabot  traduira  aussi  le  commentaire  de  Théodore  sur  l'évangile  des 
saint  Jean  édité  par  lui  en  1897  afin  que  ces  documents  puissent  être  utilisés 
par  tous. 


448  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

ont  conclu  qu'il  les  rejetait.  Des  éditions  de  nouveaux  ouvrages  nous  per- 
mettront sans  doute  de  juger  les  anciens  de  manière  plus  équitable  qu'on 
ne  peut  le  faire  à  l'aide  de  fragments  et  des  témoignages  d'amis  et  d'en- 
nemis également  passionnés. 

F.  N. 

N.  Banescu,  Deux  poètes  byzantins  inédits  du  XIII^  siècle, 
8°,  20  pages.  Bucarest,  Gobi  fils,  1913. 
L'auteur  édite  deux  poésies  de  Macarios  Kalorites  et  deux  de  Konstan  - 
tinos  Anagnostes  contenues  dans   le   Vatic.  palat.  graecus  367,  fol.  135- 
139.  Le  premier  était  peut-être  im  moine  de  l'Athos;    le  second  est  le 
copiste  du  manuscrit.  Ce  dernier  est  «  l'un  des  premiers  Byzantins  qui 
aient  employé    dans  leurs  écrits  la  langue  vulgaire,  parallèlement  à  la 
langue  écrite  » . 

Georg  Leidinger  et  Emil  Gratzl,  Minialuren  ans  Ilandschriften  der 
Kgl.  Hof-  und  Staatsbibliothek  in  Mïmchen.  Heft  4  :  Drei  armenische 
Mininluren-Handschi'iften,  fol.,  20  pages  et  25  planches,  Munich,  Riehn 
etTietze,  1913,  25  M.  (pour  les  abonnés  à  la  collection  :  20  M.). 

Les  planches  reproduisent,  en  blanc  et  noir,  les  miniatures  des  manus- 
crits arméniens  1,  6  et  8  de  Municli.  Le  premier  est  un  évangéliaire,  écrit 
en  1278,  au  monastère  de  Grner  (Krner,  Kerner)  en  Cilicie.  Le  n"  0  ren- 
ferme un  bréviaire  et  une  liturgie  de  la  messe.  Le  bréviaire  a  été  écrit  en 
1432  dans  le  monastère  de  Medzoph,  au  nord  du  lac  de  Van.  Le  n"  8  est 
un  bréviaire  du  xv  siècle.  Les  planches  reproduisent  les  figures,  les  ini- 
tiales ornées,  et  les  nombreuses  peintures  marginales.  L'introduction 
comprend  une  bibliographie  du  sujet,  la  description  des  planches  avec 
l'indication  des  dimensions  et  des  couleurs  employées.  C'est  donc  une 
excellente  contribution  à  letude  de  la  miniature  orientale. 

F.  N.vu,  La  version  syriaque  de  Voctateuque  de  Clément,  traduite  en  fran- 
çais, 8».  Paris,  Lethielleux,  1913,  5  fr.  (Ancienne  littérature  canonique 
syriaque;  fasc.  iv). 

L'octateuque  (huit  livres)  de  Clément  comprend  :  1*^  une  apocalypse  avec 
un  rituel  et  une  liturgie  qui  constituent  le  Testament  de  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ  (livres  I  et  II);  l'apocalypse  dépend  peut-être  de  celle  dont  la 
version  éthiopienne  vient  d'être  éditée  et  traduite  par  M.  Guerrier,  Patr. 
Or.,  t.  IX,  fasc.  3;  le  rituel  se  retrouve,  avec  des  différences,  dans  les 
canons  d'Hippolyte  et  dans  les  canons  ecclésiastiques  (constitution  de 
1  "église  égyptienne);  2°  un  règlement  attribué  aux  apôtres  (livre  111)  qui 
dérive  de  la  première  partie  de  la  Didachè  et  qui  est  parallèle  à  la  pre- 
mière partie  du  livre  VII  des  Constitutions  apostoliques.  Il  a  pour  titre 
«  Doctrine  des  douze  apôtres  »,  il  se  retrouve  dans  toutes  les  églises  orien- 
tales et  il  est  encore  conservé  en  grec.  Il  est  probable  que  certaines  cita- 
tions, rapportées  d'ordinaire  à  la  Didachè,  se  rapportent  en  réalité  au 
présent  texte  ;  3°  la  plus  grande  partie  du  livre  VIII  des  Constitutions 
apostoliques  dans  un  ordre  différent  (livres  IV  à  VII);  4°  les  canons  des 


niRLiooRAi-niE.  449 

apôtres  (livre  VIII).  «  L'église  syrienne,  avec  sa  didascalie  et  son  octateu- 
que.  possédait  t (équivalent  complet,  non  seulement  des  livres  I  à  VI  et 
VIII  des  Constitutions  apostoliques,  mais  encore  du  livre  Vil.  » 

Loctateuque  est  conservé  dans  des  collections  canoniques  (Paris  02, 
Borgia  148i  ou  à  la  fin  du  Nouveau  Testament  (Mussoul,  Cambridge,  Borgia 
108  et  118);  il  est  donc  censé  correspondre  aux  «  huit  livres  de  Clément  » 
mentionnés  dans  le  dernier  canon  des  apôtres.  Il  a  été  connu  de  Sévère 
(l'Antioche  (début  du  vr  siècle). 

La  présente  traduction  est  faite  d'après  les  manuscrits  118  et  148  du 
Musée  Borgia  (aujourd'hui  au  Vatican)  en  tenant  compte  do  l'édition  des 
deux  premiers  livres  donnée  par  >!*-"•  Hahmani  (Mayence,  1899);  elle  fait 
connaître  tout  l'octateuque  syrien  :  une  introduction  donne  les  renseigne- 
ments bibliographiques  nécessaires,  et  des  tables  facilitent  la  comparai- 
son avec  les  textes  parallèles. 

S.  Grébaut,  Le  Qalêmentos,  version  éthiopienne  en  sept  livres  tra- 
duite en  français,  livres  I  et  II,  Paris,  Picard,  1913,  8",  84  pages  :  4  francs. 

Nous  n'avons  pas  à  mettre  en  relief  l'intérêt  de  cette  publication,  car 
tous  nos  lecteurs  la  connaissent  pui.squ'elle  a  paru  dans  la  Hevuc  de 
l'Orient  chrétien.  Il  nous  suffit  de  signaler  l'apparition  de  ce  tirage  à  part 
qui  met  le  Qalementos  à  la  portée  de  ceux  qui  ne  possèdent  pas  la  pré- 
.sente  Revue.  La  traduction  des  livres  III  à  V  va  paraître  et  formera  un 
second  fascicule. 


Le  Direcleur-Cérant 

F.    CfUKMETANT. 


ORIENT   CHRÉTIEN.  29 


TABLE  DES  MATIÈRES 

COxXTENUKS    DANS    CE   VOLUME 


Pages. 
I.  —  LES  PIERKES  TOMBALES  NESÏORIENNES  DU  MUSÉE  GULMET,  par 
F.  Nau 3 

IL  -  UNE  HOMÉLIE  DE  SALNT  GRÉGOIRE  DE  NYSSE  (texte  copte  H 
ti'aduction  française)  [fin),  par  M.  Chaîne 36 

III.  —  ESSAI  DE  VULGARISATION  DES  HOMÉLIES  MÉTRIQUES  DE 
JACQUES  DE  SAROUG  (suite),  par  J.  Babakhan 42,   147,  252,  358 

IV.  ~  LA  VERSION  SYRIAQUE  DE  L'HISTOIRE  DE  .JEAN  LE  PETIT 
(texte  sviîiAi^iUE  et   traduction  franraise)  (suite),  par  F.  Nau...     53,  124,  283 

V.  —  LITTÉRATURE  ÉTHIOPIENNE  PSEUDO-CLÉMENTINE.  III.  TRADUC- 
TION DU  Q.VLÉMENTOS  (sidle),  par  S.  Grébaut 69 

VI.  -   UNE     HOMÉLIE  INÉDITE    DE  THÉOPHILE  D'ALEXANDRIE  (texte 
syniAQUE  et  traduction  Irançaiso),  jiar  M.  Brière 7'j 

VII.^  CATALOGUE  SOMMAIRE  DES  MANUSCRITS  COPTES  DE  LA 
BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE  DE  PAKIS  (.siuVe),  par  L.  Delaporte.     84,  3U0 

VIII.  —    CHRONOLOGIE    DES    PATRIARCHES    D'ALEXANDRIE  (fin),  par 

S.  Grébaut 92 

IX.  -    LES  MIRACLES  DE  L'ARCHANGE  RAGOU'ÉL,  par  S.  Grébaut.     11.3,277 

X.  —  SALA.M  A  LA  VIERGE,  par  S.  Grébaut 121 

XI.  -  LA  HIÉRARCHIE  ECCLÉSIASTIQUE  CHRÉTIENNE  D'APRÈS  MA- 
SOUDL  par  F.  Nau 134 

XIL  —  HISTOIRE  DES  SOLITAIRES  ÉGYPTIENS  (suite),  US.  COISLIN 
IJO.  loi.  241  sqq.,  par  F.  Nau 137 

XIII.  —  LES  APOPHTEGMES  DES  PÉRÈS,  par  E.  Porcher 168 

XIV.  —  RÉPERTOIRE  DES  SALAM  ET  MALKE'E  CONTENUS  DANS  LES 
MANUSCRITS     ÉTHIOPIENS     DES    BIBLIOTHÈQUES    D'EUROPE,    par 

M.  Chaîne 183,  337 

XV.  -  DOCUMENTS  TROUVÉS  EN  ASIE  CExNTRALE.  UN  FORMULAIRE  DE 
CONFESSION  MAZDÉEN  :  LE  KHUASTUANIFT,  par  F.  Nau 225 

XVI  -  CATALOGUE  SOMMAIRE  DES  MANUSCRITS  ARABES  DU  PÈRE 
l'AUL  ASBATII  (suite)  AVEC  UN  APPENDICE  SUR  LES  VIES  SYRIAQUES 
DE  SAINT  BASILE 241 


I 


TABLE    DES    MATIÈRES.  451 

Page.-. 

XVII.  —  RÉSUMÉ  DE  .MOxXOGRAPHIES  SYRIAQUES  :  Bar.sauma;  Abraham 
de  la  Haute  Montagne  ;  Siniéon  de  Kefar  'Abdin  ;  Yaret  l'AIe.vandrin  :  Jacques"  r 

le  reclus:  Ronianus;  Taiia;  Asia;  Pantaléon  ;  Candida,  par  F.  Nau. .     270,  379 

XVIII.  -  DOCUMENTS  TROUVÉS  EX  ASIE  CENTRALE.  LA  MISSION 
RUSSE,  par  F.  Nau 375 

XIX.  —  THE  GEORGIAX  VERSIOX  OF  THE  LITURGY  OF  ST  JAMES,  by 
Fred.  C.  Conybeare  and  Olivier  Wardrop 3% 

XX.  —  QUELQUES  TEXTES  COPTES  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  XA;110XALE 
DE  PARIS  SUR  LESXXIVVIEILLARDS  DE  L'APOCALYPSE.  parL.  De- 
laporte lU 


MELANGES 


I.  —  LES  JOURS  FASTES  ET  NÉFASTES,  d'après  le    manuscrit  éthiopien 

n"  3  de  M.  E.  Delorme,  par  S.  Grébaut 97 

II.  —  LA  SAISOX  DES  PLUIES,  par  S.  Grébaut 98 

III.  —  A  PROPOS  DE  L'ANAPHORE  DE  SAINT  ATHANASE,  par  S.  Gré- 
baut      10(t 

IV.  —  HISTOIRE  DE  L'APOSTASIE  DU  DIACRE  LÉONCE  ET  DE  LA  MORT 

DU  JUIF  ISAAC,  par  S.  Grébaut lui 

V.  -   LES   SEPT  CIEUX   ET    LES    SEPT  CERCLES  DE   LA    TERRE,   par 

S.  Grébaut ^01 

VI.  —  LES  TRIBUS  D'ORIGINE  DES  APOTRES,  par  S.  Grébaut IW 

VIL  —  NOTES  SUR  LE  TEXTE  ORIGINAL  DES  AP0PHTHE(;MKS  DES 
PÈRES,  par  F.  Nau :.'08 

VIII.  —  LA  MAUVAISE  PASSION  DE  LA  COLÈRE  SELON  ÉVAGRIUS,  |)ar 

S.  Grébaut IXZ 

IX.  —  LE  BÉNÉDICITÉ  ÉTHIOPIEN,  par  S.  Grébaut 21û 

X.  —  UN  TABLEAU  DE  LECTURES  MONACALES,  par  S.  Grébaut 308 

XL  -  HYMNE  A  JÉSUS-CHRIST,  par  S.  Grébaut 310 

NIL  —  NOTICE  SUR  MATTHIEU  L'ÉVANGÉLISTE.  par  S.  Grébaut 312 

NUL  —  LES  DIX  CANONS  D'EUSÈBE  ET  D'AMMONIUS,  par  S.  Grébaut.  311 

XIV.  —  EXHORTATIONS  AUX  ANACHORÈTES,  par  S.  Grébaut 317 

XV.  —  EXCORE    LES    PIERRES   TOMBALES   DU    .MUSÉE   GUIMET.   par 

F..  Nau 'ol'i 

XVI.  —  LE  SYNAXAIRE  ÉTHIOPIEX,  par  F.  Nau 328 

XVII.  ~-  MÉLAXGES  ÉTHIOPIENS,  par  S.  Grébaut  :  1"  Noms  des  femmes 
et  enfants  des  llls  de  Jacob.  —  2°  Les  miracles  du  saint  enfant  Cyriaque. 
—  3°  Sentences  ascétiques.  —  4°  La  mauvaise  passion  de  l'avarice  selon 
Évagrius.  —  5°  Recommandations  au.\  évêques  et  au.x  prêtres.  —  6°  Le 
si.xième  jour  de  riie.xaméron  d'Épipiiane  de  Cliypre 117 


452  TADLE     DES    MATIÈRES. 


BIBLIOGRAPHIE 


Pa?e?, 

I.  —  0.  Taikali,  Topo^raphio  do  Thessaloniqiio.  —  Thossaloniquo  au 
xiv'  siècle  (/''.  A'au).  —  J.  B.  Aufhauser,  Konstantins  Kreuzosvision  in 
ausgo\\alilten  Texten  {F.  Natt).  —A.  GoETiiAt.s,  Jésus  à  Jérusalem  [S.Grc- 
baul).  —  Tifl-kish  atrocilies...  during  Api'il  1909  (.S".  Grébaut).  — P.  An- 
gelo  DA  RoNcicLiONE,  Manuale  Amarico-Italiano-Francese.  Manuale  Ti- 
gray- Italiano-Francese  {M.  Chaîne).  —  L.  Dieu,  Nouveaux  fragments 
préliexaplaires  du  livre  de  Job  [L.  Delaporle).  —  Khristiansky  Vostok 
[L'Orient  Chrétien),  t.  I,  fasc.  1  (.4 .  Mariés) 105 

II.  —  F.  C.  BuRKiTT,  Euphemia  and  the  Gotli,  with  the  Acts  ofmartyrdoia 
of  The  Confessors  of  Edessa.  —  Léon  Vouaux,  Les  Actes  de  Paul  et  ses 
lettres  apocryphes  [F.  Nau).  —  Theodor  Schermann,  Ein  Weiherituale 
der  l'omischen  Kirche  am  Schlusse  desersten  lahrhunderts  [L.  Guerrier). 
—  F.  Mac'ler,  Le  livre  du  prophète  Amos  (.S'.  Grébaut).  —  M.  D.  Gibson, 
The  Commentaries  of  Isho'dad  of  Merv,  bishop  of  TIadatha,  vol.  IV  :  Acts 
of  the  Apostles  and  three  catholic  Epistles  {F.  Nau).  —  Max  Ai.arcon  v 
Santon,  Textos  arabes  en  dialecto  vulgar  de  Larache.  —  Juuan  Ribeuîa 
Y  Tarraco,  Discurso  leido  ante  la  real  Academia  espagnola.  —  Publications 

de  l'université  d'Upsal,  tomes  X.  XIII,  XIV 218 

III.  —  F.  Nau,  Un  martyrologe  et  douze  ménologes  .syriaques.  —  Les  Mé- 
nologes  des  évangéliaires  coptes-arabes  {S.  Grébaut) 331 

IV.  —  Ff.i.ix,  IIaase.  Literarkritische  Untersuchungcn  zur  orientali.sch- 
Apocryphen  Evangelienliteratur  (S.  Grébaut).  —  N.  Pkeuter,  Die  unga- 
rischo  Dominikanerprovinz  (.S.  Grébaut).  —  Dom  Paul  Renaudin. 
Questions  religieuses  orientales  [F.  Nau).  —  0.  Tafrali,  Mélange  d'ar- 
chéologie et  d'épigraphie  byzantines  [F.  Nau).  —  W.  E.  Crum,  Theologicai 
Texts  from  Coptic  Papyri.  —  0.  aon  Lemm,  BruchstUcke  koptischer  Marty- 
rerakten.  —  Dom  A.  Wilmart  et  E.  Tisserant,  Fragments  grecs  et  latins 
de  l'évangile  de  Barthélémy.  —  M.  Chaîne,  Catalogue  des  manu.scrits 
éthiopiens  de  la  collection  Mondon-Vidailhet.  —  Louis  Pirot,  L'œuvre 
exégétique  de  Théodore  de  Mopsueste.  —  N.  Banescu,  Doux  poètes 
byzantins  inédits  du  xmi'=  siècle.  —  G.  Leidinher  et  E.  Gratzi.,  Miniaturen 
aus  Handschriften  in  Miinchen.  —  F.  Nau,  La  version  syriaque  de  l'Oc- 
tatou(|uo  de  Clément.  —  S.  Grébaut.  Le  Qalémentos,  livres  I  et  II 442 


TYPOGRAPHIE    FIRMlX-DinOT    ET  C''-".   —   PARIS. 


Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I    Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuVAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 

sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
I  le  D""  C.  Wessely,7  fr.  90.  — III.  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M*""  Addaï  Scher,  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  I,  6  fr.  20.  — '  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Barhaduf.sabba  'Arbaya,  évêque  de  Halwan  (syriaque  et  français),  par  Mf'-  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  de  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse*  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
by  Athanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  the  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 

Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
ToMî  V,  808  pages.  Prix  net  :  48  fr. 

I.  History  of  the  Patriarchs  of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe 
et  anglais)  (Agathon  toMichael  I),  par  B.  Evetts,  12  fr.  85.  —  II.  Histoire  Nes- 
torienne, 1,2  (arabe  et  français),  par  A.  Scher  et  P.  Dis,  7  fr.  60.  —  III.  Le 
Synaxaire  arménien  de  Ter  Israël.  [.  Le  mois  de  Navasard  (arménien 
et  français),  par  G.  Bayan,  12  fr.  60.  —  IV.  Chronique  de  Mahboub  (^\-(ar.io(;)y 
I,  1  larabe  et  français),  par  A.  Vasiliev,  8  fr.  10.  —  V.  Les  Légendes  syria- 
ques d'Aaron  de  Saroug,  de  Maxime  et  Domèce,  d'Abraham,  maître  de 
Barsoma,  et  de  l'empereur  Maurice  (syriaque  et  français),  par  F.  Nau  ;  les 
Miracles  de  saint  Ptolémée  (arabe  et  français),  par  L.  Leroy,  6  fr.  90. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VI,  710  pages.  Prix  net  :  42  fr. 

I. —  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in  the  syriac  version 
of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa  (syriaque  et  anglais), 
par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  10  fr.  70.  —  II.  Le  Synaxaire  arménien  de  Ter 
Israël.  II.  Mois  de  Hori  (arménien  et  français),  par  le  D""  G.  Bayan. 
Prix  :  10  fr.  45.  —  III.  Le  Livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre 
(An)  (éthiopien  et  français),  par  S.  Grébaot.  Prix  :  6  fr.  45.  —  IV.  L'Histoire 
des  conciles  de^  Sévère  ibn  al-Moqaffa'  (arabe,  éthiopien  et  français),  par 
L.  Leroy  et  S.  Grébaut.  Prix  :  10  fr.  45.  —  V.  Vie  d'Alexandre  l'Àcémète 
(grec  et  latin),  par  E.  de  Stoop.  Prix  :  3  fr.  95. 

Ce  volume  a  coûté  26  fr.  55  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

T0.ME  VII,  804  pages.  Prix  net  :  47  fr.  85. 

I.  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène  sur  les  martyrs,  le 
vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi  à  réciter  par  les 
évêques  avant  l'ordination  (syriaque  et  français),  par  M»"^  Addaï  Scher.  Prix  : 
5  fr.  50.  —  II.  Histoire  Nestorienne,  H,  1  (arabe  et  français),  par  M*""  Aodaï 
Scher.  Prix  :  6  fr.  65.  —  III.  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le.  mois  de 
Hamlé  (éthiopien  et  français),  par  I.  Gumi.  Prix  :  15  fr.  —  IV.  Histoire 
universelle  de  Mahboub  ('Aydnioç)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évéqùe 
de  Menbidj  (x"  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  Vasiliev, 
professeur  à  l'Université  de  Dorpat  (iOpbeBi>).  Seconde  partie  (1).,  Prix  : 
8  fr.  10.  —  V.  The  Hymns  of  Severus  of  Antioch  {fin)  (syriaque  et  an- 
glais), par  E.-W.  Brooks.  Prix  :  12  fr.  60. 

Ce  volume  a  coûté  30  fr.  15  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 


Tome  VIII,  782  pages.  Prix  net  :  46  fr.  65. 

I.  Jean  Rufus,  évêque  de  Maïouma,  Plérophories  (syriaque,  grec  et  fran- 
çais), par  F.  Nau.  Prix  :  12  fr.  35.  —  Il .  Les  Homélies  de  Sévère  d'An- 
tioche,  Homélies  LVIII  à  LXIX  (syriaque  et  français),  par  M.  Brière.  Prix  : 
11  fr.  20,  —  m.  Histoire  universelle  de  Mahboub  (arabe  et  français),  II, 
2,  par  A.  V.vsiliev.  Prix  :  9  fr.  30.  —  IV.  La  version  arabe  des  127 
canons  apostoliques  (arabe  et  français),  par  J.  Pékier  et  A.  Périer.  Prix  : 
9  fr.  50.  —  V.  La  Didascalie  de  Jacob,  première  assemblée  (grec),  par 
F.  Nau.  Prix  :  4  fr.  30. 

Tome  IX,  678  pages   Prix  net  :  40  fr.  45. 

I.  —Le  Livre  d'Esther  (éthiopien  et  français),  par  E.  Pereira.  Prix  :  3  fr.  35. 
—  IL  Les  Acta  Pilati  (copte  et  français),  par  E.  Revillout.  Prix  :  5  fr.  — 
III.  Le  Testament  en  Galilée  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  (éthiopien 
et  français),  par  L.  Guerrier  et  S.  Grébaut.  Prix  :  5  fr.  70.  —  IV.  Le  Syna- 
xaire  éthiopien.  Les  mois  de  Nahasê  et  de  Pâguemên  (éthiopien  et  fran- 
çais), par  I.  GuiDi  et  S.  Grébaut.  Prix  :  15  fr.  —  V.  La  seconde  partie  de 
l'histoire  de  Barhadbesabba  'Arbaya,  et  une  controverse  de  Théodore 
de  Mopsueste  contre  les  Macédoniens  (syriaque  et  français),  par  F.  Nau. 
Prix  :  1 1  fr.  40. 

Tome  X.  —  Fasc.  1.  —  Un  martyrologe  et  douze  ménologes  syriaques, 
édités  et  traduits  par  F\  Nau.  Prix  :  9  fr.  75;  franco,  10  fr.  50. 

Fasc.  2.  —  Les  ménologes  des  évangéliaires  coptes-arabes,  édités  et 
traduits  par  F.  Nau.  Prix  :  4  fr.  75;  franco,  5  fr.  10. 

Fasc.  3.  —  Le  calendrier  d'Abou'l-Barakàt,  texte  arabe,  édité  et  traduit 
en  français  par  E.  Tisserant.  Prix  :  2  fr.  65;  franco,  2  fr.  90. 

Fasc.  5.  —  History  of  the  patriarchs  of  the  coptic  church  of  Alexan- 
dria  (suite),  texte  arabe,  traduction  anglaise  par  B,  Evetts.  Prix  :  11  fr.  65; 
franco,  12  fr.  40. 

VONT  PARAITRE  : 

Tome  X.  —  Fasc.  4.  -  Al-Beirouni;  Al-Maqrizi;  Ibn  al-Qola'i.  Les  fêtes 
des  Melkites;  des  Coptes;  des  Maronites.  Textes  arabes  édités  et  traduits 
par  Robert  Griveau. 

Fasc.  6.  —  Les  lettres  d'Ammon,  texte  syriaque  édité  et  traduit  en  latin 
par  M.  Kmosko;  textes  grecs  édités  et  traduits  par  F.  Nau. 


Patrologia  syriaca,  accurante  R.  Graffin,  texte  syriaque  vocalisé  et  traduction 
latine  sur  colonnes  parallèles,  grand  in-8°,  format  de  Migne. 

ONT  PARU  : 

Tome  I.  — Apliraate,  Dem.  I-XXII,  édition  et  traduction  par  I.  Parisot.  .  .    30 fr. 

Tome  II.  —  Aphraate,  i>ew.  XXIII  (I.  Parisot);  Bardesane,  Liber  legum  regio- 
num  (F.  Nau);  Simeon  bar  Sabbae,i/aW?/rmm,  Hymni;  Liber  Apocalypseos  Ba^ 
ruch,  filii  Neriae ;    Teslamentum  Adae  (M.   Kmosko);  Apotelesmàta  ApoUonii 

Tyanensis  (F.  Nau) 30  fr. 

Chaque  ouvrage  est  suivi  du  lexique  de  tous  les  mots  syriaques  employés. 

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effectuer  des  parcours  sur  le  réseau  P.-L.-M.,  ainsi  que  sur  les  lignes  postales  de  Alarseille  aux 
Kchelles  du  Levant  desservies  par  les  Messageries  Maritimes  (Alexandrie,  Jaffa,  Beyrouth,  Constan- 
linople,  Le  Pirée,  Smyrne).  L'itinéraire  de  ces  voyages,  établi  au  gré  du  voyageur,  doit  passer,  à 
laller  et  au  retour,  par  Marseille.—  Les  carnets  (individuels  ou  collectifs)  sont  .valables  120  jours. 
—  Arrêts  facultatifs. —  Faire  la  demande  du  carnet  5  jours  avant  le  départ. 

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1-/ V.18 

Revue  De  L'Orient  Chrétien 


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Princeton  Theoloqical  Seminary-Speer  Library 


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