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Revue de l'Orient chr etien
flj Revu€
KEVUE
DE
L'OWENTJ^HRÉTIEN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome VIII (XVIII). — 1913. — N<^ 1
Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU
SOMMAIRE
Paees.
I. — F. Nau. — Les pierres tombales nestoriennes du musée
Guimet 3
n. — M. Chaîne. — Une homélie de saint Grégoire de Nysse
(texte copte et traduction française) (fin) 30
in. — J. Babakhan. — Essai de vulgarisation des Homélies métriques
de Jacques de Saroug [sitite) 42
IV. — F. Nau. — La version syriaque de l'histoire de Jean le
Petit (texte syriaque et traduction française) (suite). ... 53
V. — S. Grébaut. — Littérature éthiopienne pseudo-clémentine.
III. Traduction du Qalêmentos (aiiite) 60
VI. — M.Brière. — Une homélie inédite de Théophile d'Alexandrie
(texte syriaque et traduction française) 79
^11- — L. Delaporte. — Catalogue sommaire des manuscrits coptes
de la Bibliothèque nationale de Paris (suite). : 84
VIII. — S. Grébaut. — Chronologie des patriarches dWlexandrie (fin). 02
IX. — Mélanges :
S. Grébaut. — I. Les jours fastes et néfastes d'après le ms.
éthiopien n° 3 de M. E. Delorme 91
II. La saison des pluies 98
III. A propos de l'anaphore de saint Athanase 100
IV. Histoire de l'apostasie du diacre Léonce et de la mort du
Juif Isaac 101
X. — Bibliographie. — 0. Tafrali, Topographie de Thessaloni-
que. — Thessaloaique au xw siècle (F. tVau). — J. B. AuF-
HAUSER, Konstantins Kreuzesvision in ausgewahlten Texten
(F. Nau). — A. GoETHALs, Jésus à Jérusalem (S. Grébaut). —
Turkish atrocities.... during April 1909(5. Grébaut). — P. An-
gelo DA RoNCiGLiONE, Mauuale Amarico-Italiano-Francese Ma-
nuale Tigray-Italiano-Francese (M. Chaîne). — L. Dieu, Nou-
veaux fragments préhexaplaires du livre de Job (L. Delaporte).
— Khristiansky Vostok (L'Orient Chrétien), 1. 1, fasc. I (A . Malvy). 105
PARIS
BUREAUX
DES ŒUVRES D'ORIENT
BUE DU BEOÀBD, 20
LIBRAIRIE
A. PICARD ET FILS
BUE BONAPABTE, 82
OTTO HARRASSOTWITZ, LEIPZIG
Recueil trimestriel. — Prix de l'abonnement : 1-2 fr. — Étranger : 11 fr.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées
à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien
A LA LIBUAIR-IK PIOAPID
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Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un
exemplaire à la précédente adresse.
La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît
en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 50U pages in-8°.
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R. GRAFFIN. — F. NAU
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Tome I. — Gr. in-8° (format de Migne), xn et 706 pages. Prix : 43 fr.
I. Le livre des mystères du ciel et de la terre (éthiopien et français), par
J. Perruchon et I. Guior, 6 fr. 50. — II et IV. History of the Patriarchs
of the Coptic Cliurch of Alexandria (arabe et anglais), par B. Evetts, 7 fr. ,
et 8 fr. 35. — III. Le Synaxaire arabe jacobite, Tout et Babeh (arabe
et français), par René Basset, 10 fr. — V. Le Synaxaire éthiopien, Mois
de Sanê (éthiopien et français), par I. GuiDi, 11 fr> 20.
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Tome' II, 690 pages. Prix : 41 fr.
I. Vie de Sévère par Zacharie le Scholastique (syriaque et français),
par M. -A. Kugener, 7 fr. — 11. Les Évangiles des douze apôtres et de
saint Barthélémy (copte et français), par le D^" E. Revillout, 5 fr. — III. Vie
de Sévère par Jean, supérieur du monastère de Beith Aphthonia,
suivie d'un recueil de fragments historiques syriaques, grecs, latins et arabes
relatifs à Sévère, par M. -A. Kugener, 11 fr. 90. — IV. Les Versions grec-
ques des Actes des martyrs persans sous Saper II (grec et latin),
par H. Delehaye, S. J., Bollandiste, 9 fr. 50. — V. Le Livre de Job (éthio-
pien et français), par E. Pereira, 7 fr. 70.
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Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.
1. Les Histoires d'Ahoudemmeh et de Marouta, primats jacobites de Tagrit
et de l'Orient (vi^-vn^ siècles), suivies du traité d'Ahoudemmeh sur l'homme
(syriaque et français), par F. Nau. Prix : 7 fr. 15. — II. Réfutation de Sa'îd
Ibn Batriq (Eutychius), par Sévère ibn al-Moqaffa%évêque d'Asch mou
nain (arabe et français), par P. Chébli, archevêque maronite de Beyrouth. Prix :
7 fr. 40. — 111. Le Synaxaire arabe jacobite [mile): Les mois de Hatour
et de Kihak (arabe et français), par René Basset. Prix : 18 fr. 05.— IV. Sargis
d'Aberga, controverse ju(iéo-chrétienne, première assemblée (éthiopien et
français), par S. Grébaut. Prix : 6 fr.
Ce volume a coûté seulement 24 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
REVUE
DE
UORIENT CHRÉTIEN
DIRFGEE
Par R. GRAFFIN et F. NAU
i3£:xjxiem:e série
Tome VIII (XVIIIj
18« volume. — 1913
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES
DU MUSÉE GUIMET
INTRODUCTION
I. DÉCOUVERTE DES PIERRES TOMBALES. — Vcrs l'ail 1885, des
explorateurs russes ont trouvé deux cimetières nestoriens du
xiii'' au XIV" siècle, distants de 5.") kilomètres, et situés au sud
des villes de Pichpek et de Tokmak dans le Turkestan russe.
Les pierres tombales étaient de simples cailloux de granit
ramassés dans les torrents. Un certain nombre ne portaient
qu'une croix; mais environ six cents portaient une inscription,
d'ordinaire en langue syriaque et rarement en langue turque.
Quelques-unes de ces pierres ont été portées au Musée de l'Er-
mitage et un plus grand nombre au Musée Asiatique de Saint-
Pétersbourg; les plus nombreuses sont restées sur place, mais
on en a pris des photographies ou des estampages, par les soins
de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, et M. D. Chwol-
son, dans trois publications successives, a fait connaître toutes
les inscriptions (1).
Treize de ces pierres tombales, par des étapes inconnues,
sont arrivées l'an dernier à Paris et ont été offertes au Musée
Gui met. La plupart de leurs inscriptions ont été résumées par
M. Cliwolson, mais il nous a paru bon de les donner in ex-
tenso, d'autant que la lecture, déjà incertaine par endroits sur
la pierre, l'est bien plus souvent encore sur les photographies
ou les estampages, et que nous pourrons donc améliorer quel-
ques lectures.
Les photographies ont été faites par M. Dumont, gardien
chef du Musée Guimet. Les pierres sont toutes noires ou grises,
hors 16601 qui est en granit blanc, et ne se prêtaient donc pas
à la photographie des inscriptions, aussi M. Dumont a dû indi-
(1) Ces trois travaux ont été présentés à l'Académie des sciences de Saint-
Pétersbourg, I, le P"" avril 1886, 30 pages, une planche; II, le 8 mars 1888, 168
pages, 4 planches; III, le 28 février 1896, 62 pages, 4 planches. Nous renverrons
à ces travaux, qui ont paru à ces dates dans les Mémoires de VAc. imp. des
sciences de Saint-Pétersboui-g , par le nom Chwolson suivi du numéro I, II ou
m du travail, de la page et du numéro de l'inscription.
-1 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
quer rinscription par un trait à la craie. C'est ce trait qui es1
visible sur la photographie (1).
M^' Graffiii a bien voulu faire reproduire les photographies
sur zinc ; il a contribué généreusement par là à donner plus d'in-
térêt à cet article qui fait d'ailleurs tant d'emprunts aux beaux
caractères dessinés, gravés et fondus sous sa direction.
II. Autres découvertes en Asie centrale. — Les pierres
tombales nestoriennes n'ont pas attiré l'attention autant qu'elles
le méritaient, à cause des découvertes beaucoup plus impor-
tantes qui se sont succédé à jet continu dans ces régions.
C'est à partir de 18S9 que l'on a commencé à explorer le Tur-
kestan chinois, qui a été comme le carrefour de l'Asie. C'était
le chemin des caravanes, qui y entraient par Kachgar pour se
diriger ensuite sur Kharachar ou sur Yarkand (2); c'était aussi
le champ clos où se rendaient : du nord, les barbares turcs et
mongols; de l'est, les Chinois; de l'ouest, les Arméniens, les
Perses et les Nestoriens ; du sud, les Indo- Scythes. La mission
Dutreuil de Rhins a d'abord trouvé, dans la région de Khotan,
un manuscrit sur écorce de bouleau, déchiffré depuis par
M. Sénart, qui était alors le plus ancien manuscrit de l'Inde,
cf. Journal As., IX' série, t. IX (1897), p. 503. M. Klementz,
plus tard, a trouvé vers Tourfan, pour le compte du gouverne-
ment russe, un grand nombre de documents, dont quelques-
uns ont été édités par MM. Salemann et Radloff (3). En 1900-
I90I, M. Stein, pour le compte du gouvernement de l'Inde
anglaise, a exploré les environs de Khotan; puis, en I906-I908,
le Lob-Nor et, en particulier, les environs de Touen-Houang (1).
(1) M. Cliaffanjon a envoyé à Paris, vers 1894, vingt crânes et vingt pierres de
nos cimetières; nous avons trouvé les crânes au Muséum et le Musée Guimet
attend encore les pierres que nous n'avons pu retrouver jusqu'ici.
('2j Cf. A. Herrmann, Die alten Seidenslrassen ztvischen China und Syrien,
Berlin, 1910, 8".
(:3j M. Dmitri Klementz avait déjà parcouru une partie de la Sibérie et la
Mongolie occidentale de 1885 à 1897; v. Bulletin de la Société de Géographie,
7" série, t. XX, Paris, 1899, p. 308. Avec M. Radloff, il avait relevé des anciennes
inscriptions turques en caractères runiques, cf. W. Radloff, Die alttiirkischen
Inschriften der Mongolei, Saint-Pétersbourg, 189 1. En 1898, il a exploré Tourfan
et ses environs, cf. Nachrichten ilber die von der hais. Ak. der Wis. zu Sainl-
Pelersburg im Jahre i898 ausgerûstete Expédition nach Turfan, Saint-Pétei'S-
bourg, 1899, gr. in-8°, 83 pages.
(4) Écrit Tun-hwang sur les atlas allemands et Tun-houang sur notre croquis.
LES PIERRES TOMBALES NESTORFEWES DU MUSEE GUIMET. O
Près de cette localité se trouve le monastère des Mille-Boud-
dhas, qui consiste en une collection de cellules décorées et
peintes, creusées à même dans une haute falaise, comme les
alvéoles dans un rayon de miel. Ces cellules sont un but de
pèlerinage, mais n'ont en temps ordinaire qu'un seul habitant :
le prêtre taoïste qui les garde. Celui-ci avait eu la chance de
découvrir une cellule murée dans laquelle on avait enfermé une
bibliothèque, et M. Stein, qui eut vent de cette découverte, put
ainsi se procurer près de 6.000 manuscrits enfermés, selon lui,
depuis le xi" siècle. En somme, il adressa en Angleterre plus de
1 1.000 documents écrits sur bois, sur papier, sur soie, dans une
douzaine d'écritures et de langages. Trois missions allemandes
ont fouillé les environs de Tourfan : Grïmwedel en 1002-1903;
von Le Coq en 1901-1905; enfin Grûnwedel et von Le Coq en
1905-1906. Un certain nombre de textes provenant de ces ex-
plorations ont été édités à Berlin. La France a enfin eu sa part
des documents du Turkestan chinois grâce à M. Paul Pelliot,
chargé, avec MM. Vaillant et Nouette, d'une mission dans ces
régions en 1906. Les trois principales étapes de leur voyage ont
été Toumchouq (oasis minuscule à mi-chemin entre Kachgar et
Koutchar), Koutchar et Ïouen-Houang. M. Pelliot a trouvé un
grand nombre de manuscrits dans la cellule déjà visitée par
M. Stein, et en a acquis le tiers, environ 5.000 rouleaux. Les
deux tiers restants (vingt caisses) ont été depuis lors trans-
portés à Pékin. On s'est demandé si la cellule n'avait pas été
remplie à nouveau après le passage de M. Stein. Il n'est pas
impossible — bien que ce soit peu vraisemblable — que Ton y
ait ajouté quelques rouleaux, et cela suffit pour qu'on ne puisse
pas admettre a priori qu'ils ont tous été écrits avant l'an 1035,
mais cela ne leur enlève rien de leur valeur documentaire.
Un fragment chinois, trouvé par M. Pelliot, nous apprend que
King-Tsing — qui est le diacre nestorien Adam, auteur de
l'inscription nestorienne de Si-ngan-fou — a traduit en chinois
35 ouvrages plus ou moins nestoriens. Revenons maintenant à
nos pierres tombales.
III. Écriture et dates. — L'écriture des pierres tombales
est l'estranghélo plus ou moins bien écrit, avec les modifications
apportées par les nestoriens, pour le t. final par exemple.
Le -s se réduit parfois à une simple boucle, v. 16609. De plus,
6
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
M. Chwolson a déjà fait remarquer que la partie la plus im-
portante de rinscription est écrite, non pas de droite à gauche,
mais de haut en bas, sur des colonnes qui se suivent de la
gauche vers la droite. Voir surtout les n°' 16601 (page 23,
note 9) et 16605, 16607 ci-dessous. C'était sans doute la
manière d'écrire, non seulement des Jacobites, mais encore
des nestoriens, et cela nous explique pourquoi l'écriture turque
ouïgoure, qui dérive de l'estranghélo syriaque, s'écrit aussi
de haut en bas, la première colonne étant à gauche; tandis que
dans le chinois la première colonne est à droite de la page.
N° 16607
N' 16605
Les dates sont données d'après l'ère des Séleucides, avec
indication de l'année du cycle turc-mongol correspondante.
Les douze années de ce cycle portaient les noms suivants : 1, le
rat. 2, le taureau. 3, le tigre. 4, le lièvre. 5, le dragon {^n).
6, le serpent. 7, le cheval. 8, la brebis. 9, le singe. 10, la poule.
11, le chien. 12, le porc.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GULMET. 7
Les croix, qui sont enjolivées parfois de trois ronds aux
extrémités des bras, rappellent la croix de Si-ngan-fou, qui res-
semble beaucoup à celle du n" 16600 reproduite ci-dessous,
car elle a, comme celle-ci, trois ronds aux extrémités de trois
bras et un pied à l'extrémité du quatrième bras.
N° 16600
Le plus grand des deux cimetières a contenu près de
3.000 tombes. Les dates varient de 1249 à 1345; beaucoup de
chrétiens sont morts durant la peste qui a sévi dans ces régions
en 1338-1330, car les inscriptions de ces années sont particu-
lièrement nombreuses et portent souvent la mention : « il mou-
rut durant la peste »; les survivants ont sans doute été massa-
crés ou expulsés par les Musulmans qui avaient détruit déjà
en 1342 la mission latine d'Ili-Baliq (Al-Malig).
IV. La région, SES habitants et leurs moeurs. — La région'
au sud du lac Balkach a eu une nombreuse population agri-
cole: on y trouve des ruines de villes, de villages et de travaux
d'irrigation. M. Chaffanjon décrit une ville forte, nommée
Tchontorkoul, construite par les chrétiens nestoriens. « Les
remparts de cette citadelle, dit-il, sont encore très élevés et
forment de véritables montagnes de terre; le plan de la ville
représente une croix (1). » Près de là se trouve le lac Issik-Koul
(1) Nouvelles archives des missions scientifiques, t. IX, 1898; p. 10 du tirage à part.
8 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
OU lac aux eaux chaudes, qui ne gèle jamais parce que de hautes
montagnes le protègent contre les vents du nord. Guillaume de
Rubruquis a traversé ce pays, en 1243; il a séjourné douze
jours à Cailac, sans doute Chilic sur la rivière du même nom. Le
pays, dit-il, se nommait Organum, et les Nestoriens qui l'habi-
Croquis du Turkeslan.
Emplacement des cimetières nestoriens (près de Piciipek et de Tokmaki et des fouilles
des missions allemandes, anglaises, françaises et russes.
taient se nommaient Organa « parce qu'ils étaient de bons
instrumentistes ». En réalité, il faut voir dans Organum (écrit
dM^'&i Argonum)\Q nom. Argon, Arkaon, Erkhehoud, appliqué
aux chrétiens nestoriens par Marco Polo, par le persan Alaï-
Eddin, en 1252, et par les auteurs chinois entre les années 1252
et 1315; cf. Journal Asiatique, IX^ série, t. VIII (1896), p. 397,
400 et 437. On l'a rapproché d'ordinaire du grec "Apywv et de son
équivalent syriaque pod;;, mais cette explication, basée sur le
grec, n'a peut-être pas plus de valeur que l'explication proposée
par Guillaume de Rubruquis et basée sur le latin (1). Le vrai
sens a sans doute été donné par M. Pauthier dans le Livre de
Marc Pol, Paris, 1865, p. 214-217 : Argonum ou Argon ou Ar-
(l) 11 est cependant possible que les gens du pays aient eu un goût particulier
'pour la musique, car un voyageur chinois raconte que le roi le conduisit en
bateau « sur un étang qui était envirojiné de symphonistes ». Visdelou, Suppl.
à Iq, Bihl. orientale de iVHerbdol, ]). 137.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GULMET. 0
caon désigne les métis Syro-Mongols. Marco Polo écrit en effet
qu'au pays de Tanduc « la seigneurie est aux chrétiens, mais il
y a assez d'idolâtres et de sarrasins. Ils ont une génération de
gens, ces chrétiens qui ont la seigneurie, qui s'appellent Argon,
qui vaut à dire ^rasmt^/, et sont plus beaux hommes que les autres
mécréants et plus sages. Et pour ce, ont-ils la seigneurie, et
sont bons marchands ». Les Gasmoules ou Vasmoules existaient
partout dans l'empire grec et étaient les descendants de pa-
rents appartenant l'un à la race grecque, Vautre à Vune des
nationalités latines (1). Puisque Argon ou Argonum est équi-
valent à Gasmoule, ce mot désigne donc les métis syro-nion-
gols. Ce sens est d'ailleurs suffisant pour rendre compte de tous
les passages cités jusqu'ici où ce mot figure. On comprend pour-
quoi il ne figure pas dans l'inscription de Si-ngan-fou, où les
noms portés par les nestoriens permettent de croire qu'ils sont
tous des syriens, et pourquoi nous ne le trouvons pas dans les
inscriptions de nos pierres tombales, car ce n'était pas un titre.
On comprend très bien cependant que les nestoriens de Pich-
pek aient été désignés par ce nom, comme nous l'apprend Guil-
laume de Rubruquis, parce que le mélange des noms et des
idiomes syriaques et turcs nous indique bien que nous avons
sans doute affaire ici à des métis.
Les Chinois, Mongols et Turcs ne nous paraissent pas d'ail-
leurs s'être jamais convertis en masse au christianisme, car ses
préceptes, même adoucis coname ils l'étaient par la pratique
des nestoriens établis en Chine, ne répondaient guère aux habi-
tudes et aux instincts de ces peuples (2), aussi les voyageurs ont
trouvé des chrétiens partout, mais en petit nombre. Guillaume
(1) Voir Pauthier, lac. cil. On ne connaît pas d'ailleurs non plus l'ét^ymologie
de Gasmoule. Celle qui tire ce mot de gas (= gars et garçon) et de mubis
(métis du cheval et de l'àne) ne parait pas très satisfaisante. CI'. 0. Tafrali,
Thessalonique au XIV° siècle, Paris, 1913, p. 43-44.
(2) Lorsque les nestoriens nous apprennent que deux cent mille Turcs
Kéraïtes se sont convei'tis au nestorianisme, parce que leur roi perdu dans la
neige et les montagnes avait promis de se convertir s'il retrouvait son chemin,
on devine que cette conversion était surtout l'affaire du roi, de sa famille et
d'un petit nombre. Les autres étaient catalogués chrétiens et cela à bon droit;
mais il a été aussi facile plus tard — sinon plus facile — de les cataloguer
musulmans. Les grands seuls traînaient des nestoriens à leur suite, comme
scribes, marchands, sorciers, prêtres, médecins, et ceux-ci ne tenaient sans
doute aussi qu'à s'attacher aux grands.
10 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
de Rubruquis a trouvé à Karacorum douze temples d'idolâtres,
deux mosquées et une seule église chrétienne qui appartenait
aux nestoriens; dans le pays même d'Argonum, à Cailac (Chi-
lic), « grande ville où il y avait un grand marché fréquenté par
une multitude de marchands », il y avait trois temples d'idoles
et pas d'église, car lorsque Guillaume trouve, trois lieues plus
loin, une église de nestoriens, il nous dit qu'il n'en avait pas
vu depuis longtemps. Il semble donc que les nestoriens for-
maient comme une caste composée de Syriens, de nombreux
métis (car Guillaume de Rubruquis nous apprend que certains
prêtres nestoriens eux-mêmes prenaient plusieurs femmes
comme les Tartares) (1), et enfin de quelques Turcs et Mon-
gols (2). Cette caste avait une grande influence sur les supers-
titieux Turcs et Mongols, princes et sujets, et elle en concluait
trop facilement que ceux qui la respectaient ou la craignaient
étaient convertis au christianisme.
Les nestoriens avaient le syriaque pour langue liturgique,
mais ils le comprenaient peu ou pas, dit Guillaume de Rubruquis ;
ils avaient créé l'écriture turque ouïgoure, modèle plus tard
des écritures mongole et mandchoue (3), et se servaient de cette
(1) Il faut dire à la décharge des prêtres nestoriens chinois que les évêques
ordonnaient prêtres nfiême les enfants en bas âge, parce qu'ils allaient rarement
dans ces pays éloignés. Il n'est donc pas étonnant que ces prêtres se soient
distingués assez peu des laïques. Leur chef direct semble avoir été l'archi-
diacre.
(2) C'est encore dans les mêmes termes que le commandant d'OUone établit
aujourd'hui le bilan de l'islam en Chine : « C'est surtout par les mariages que
le nombre des musulmans augmente, car ils épousent fréquemment des lîUes de
païens qu'ils font entrer dans leur religion... Leur nombre n'est pas très consi-
dérable : de trente à quarante mille familles selon leurs propres déclarations
(200,000 à 250.000 âmes). Nous voilà bien loin des millions de maliométans qu'on
attribue d'ordinaire à cette province (du Yun-nan). La doctrine musulmane
ne s'est point répandue par la conversion progressive des Chinois, mais par
l'arrivée d'étrangers en assez grand nombre pour que leur caractère de race
frappât autant que leur religion; les nouveaux adeptes, isolés, auraient été
confondus, avec eux, sous la même dénomination et rangés dans la même
race. » Recherches sur les musulmans chinois, Paris, 1911, p. 7, 6, 16. — « Les con-
versions d'adultes sont nombreuses. Elles ne se font point par prédication mais
jiar l'infUiencc d'un puissant personnage sur ceux qui dépendent de lui. C'est
ainsi que les officiers musulmans convei'tissent beaucoup de leurs soldats. »
Ibid., p. 431. — Les musulmans achètent de très nombreux enfants. Ibid., p. 270.
(3) Le mongol et le mandchou s'impriment avec les mêmes caractères. Voir
Notices et exlraUs des manuscrits, t. XIII, 1, Paris, 1838, p. 5 où l'on verra ces
deux écritures sur colonnes disposées de la gauche vers la droite.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIEXNES DU MUSÉE GULMET. Il
écriture et de cette langue, dit le même voyageur, dans leurs
offices et pour écrire leurs livres.
Il en restait encore parmi eux qui parlaient et écrivaient le
persan (pehlvi). Cette langue avait aussi été adoptée par
l'Église nestorienne. Vers 420, Ma'na, élève de l'école d'Édesse,
traduisait des livres syriaques en pehlvi. Pair, or., t. V,
p. 328. Cinquante ans plus tard, un autre Ma'na, élève aussi
de l'école d'Édesse, « rédigea en pehlvi des odes religieuses,
des poésies et des hymnes pour être cliantérs à l'église; il
envoya les livres qu'il traduisit aux pays maritimes et aux
Indes », Pat)', or., t. VII,. p. 117. Le pehlvi a pu se conserver
en Asie centrale, comme l'ancien français s'est conservé au
Canada; c'était sans doute la langue de la ville iVE'/ifins, au
pays cVArgonu)}/, où Rubruk signale « des sarrasins parlant
le persique ». Un siècle plus tard, le persan était encore une
langue liturgique des nesloriens mongols, car la Bibliothèque
Nationale de Paris possède un évangéliaire persan, avec les
péricopes à lire aux fêtes de l'année nestorienne, écrit en 1374
en Crimée (1). Le scribe a mis les titres en lettres d'or, il utilise
aussi l'encre rouge et l'encre bleu de ciel, il y a môme des mots
où les caractères en bleu sombre sont entourés d'un filet rouge.
Il est donc vraisemblable que de nombreuses pièces en ouigour
et en pehlvi, à l'encre noire et à l'encre de couleur, découvertes
récemment, sont l'œuvre de scribes nestoriens, car ils utili-
saient ces langues jusque dans leurs offices religieux, ils
avaient des écoles, des docteurs et des scholastiques (cf. iafra,
p. 18, IV) et Rubruk nous apprend que les secrétaires des
grands étaient partout des scribes nestoriens.
Les bouddhistes étaient très nombreux, d'autant qu'ils avaient
sans doute absorbé beaucoup de mazdéens depuis la chute
de l'empire perse, aussi tous avaient les théories dualistes,
appelées manichéennes bien qu'elles soient beaucoup plus
anciennes que Manès, qu'elles aient appartenu aussi à Barde-
sane, à Marcion, aux Audiens, aux Mandéens, et qu'elles soient
toujours restées l'apanage du mazdéisme et même du boud-
dhisme chinois. D'ailleurs des ouvrages manichéens avaient
(1) M. Blochet nous a dit que la leçon. •< la ville de Qrym (capitale de la Crimée) »
lui seAiblait préférable à la leçon • Samarkand >• qu'il a donnée, avec un point
d'interrogation, dans son catalogue.
12 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
été traduits en cliinois (1) et le nom de Manès, sous la fornae
Mani, entrait dans les sortilèges et les invocations des païens
à côté de Sakia-Moimi et d'Hormuzd.
Les Mongols et surtout les Ou'igours (2) étaient intermédiaires
entre les chrétiens et les païens, parce qu'ils croyaient en un
seul Dieu, mais ils avaient cependant aussi des idoles (au moins
sous forme d'images des ancêtres) et des devins. Il est possi-
ble qu'ils aient puisé chez les chrétiens l'idée de l'unité de Dieu,
comme Rubruquis l'écrit. Les récentes découvertes montrent
qu'il y avait des manichéens chez les Ouïgours, comme Masoudi
l'avait déjà écrit des Tagazgaz, mais on ne voit pas encore clai-
rement s'ils y constituaient une église manichéenne, ou s'ils
étaient plus simplement des dissidents bouddhistes, mazdéens
ou même nestoriens, professant des théories manichéennes, car
on trouvait tout cela chez les Ouïgours. En 965, ils envoyaient
à l'empereur de Chine des dents de Fo-tho (Bouddha); il y avait
dans leur capitale 50 temples bouddhiques, cf. d'Herbelot, Bibl.
Or., Supplément, p. 137. Les Chinois écrivent qu'ils adorent
tous le génie ou le Dieu du ciel (monothéisme), Ibid., p. 130;
Plan Carpin écrit qu'ils sont nestoriens, et entin Edrisi nous
apprend qu'il y a parmi les Turcs de Tagazgaz (que Masoudi
disait manichéens) une peuplade professant le magisme et ado-
rant le feu, Recueil de ta Société de Géogr., t. V, p. 491.
En tout cas, la magie et les sortilèges étaient la grande
préoccupation des Turcs et des Mongols au temps de Rubru-
quis : Au milieu de rochers escarpés, ses guides lui demandent
de dire une prière pour chasser les démons; ils lui demandent
ensuite de leur écrire pour cela un papier qu'ils porteraient
sur leur tète, et il leur écrit le Credo et le Pater. M. Bonvalot
a encore trouvé les mêmes superstitions non loin de là, à Tach-
kent : « Ils attribuent une puissance surnaturelle à certaines
prières, à certaines formules. Pour se les procurer ils s'adres-
(1) Cf. Journal. As., X'= série, t. XVIII, p. 499, Un traité manichéen retrouvé
en Chine par M]\I. E. Chavannes et P. Pelliot.
(2) Au temps de Rubruk, les Ouïgours étaient voisins d'Argonum, comme nous
l'avons marqué sur notre croquis, et, dans toutes leurs villes, il y avait des
nestoriens et des sairasins. Ils proviennent des environs du Baïkal, et M. Kle-
mentz a encore trouvé, près du lac Teri-nor, une peuplade qui parle le turc et
qui se donne le nom Ouïgour, Bulletin de la Soc. de Géogr., 1" série, t. XX.
1899, p. 308 sqq.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GULMET. 13
sent à un mollah écrivant d'une belle écriture et, en échange
d'une pièce blanche, ils reçoivent un papier contenant, à l'encre
noire et rouge, les paroles qui doivent assurer ce qu'on désire...
Le rouge étant la couleur de bon augure, il importe que le
talisman soit tracé à l'encre rouge à tel ou tel endroit de la
page... on le porte souvent sur l'épaule cousu dans une po-
chette triangulaire. » Rubruquis écrivait : « Pour pratiquer leurs
sortilèges, les Tartares se servent beaucoup d'écrits et de carac-
tères, ce qui fait que l'on voit beaucoup de lettres, suspendues
aux murs de leurs temples. » On vient de retrouver dans les
temples bouddhistes un bon nombre de ces lettres, au pays des
Ouigours, voisin du pays Argonum. On a retrouvé les feuilles
calligraphiées à l'encre rouge et à l'encre noire prêtes à être
vendues aux Turcs superstitieux. Quelques rares feuillets por-
tent même de l'encre bleue comme l'évangéliaire persan-nes-
torien signalé plus haut, page 11; cf. infra, p. 16, note 1.
On a retrouvé des fragments cosniologiques :
Le dieu Clu'ostag a ouvert sa porte au dieu Chormuzta et aux cinq dieux.
Lorsque Chrostag et Padwachtag le dieu ont été portés par le dieu Chor-
muzta de la profondeur jusqu'aux hauteurs, alors vinrent Wadziwantag
le dieu et la mère sagesse en hâte... en onzième lieu, ils firent le
zodiaque... Il a attaché ces trois démons à son zodiaque... Le souffle, le
vent, la lumière, l'eau, le feu sont les cinq dieux qui ont été unis
comme vêtements au dieu Azroua. Ces cinq dieux de lumière... Que le
possesseur de cet écrit soit heureux... Cf. Abhandl., Berlin, 1911.
Au temps de Rubruk encore, les bouddhistes voulaient dis-
cuter avec lui « sur l'origine du monde ou sur le devenir des
âmes après la mort ». « Il voulait entamer ces thèses, continue
Rubruk, parce qu'il les avait mieux étudiées; car ils sont tous
de l'hérésie des manichéens, et croient qu'une moitié des choses
est mauvaise et l'autre bonne, et qu'il y a au moins deux prin-
cipes; et tous pensent que les âmes passent d'un corps dans
un autre. »
Les « deux principes » ne sont pas particuliers aux mani-
chéens, mais appartiennent aussi aux mazdéens et aux boud-
dhistes : « Une idée domine toute la théologie de l'Avesta, c'est
l'existence de deux principes ennemis. » Cf. R. P. Dhorme, dans
Revue Biblique, t. X, 1913, p. 22. « Le vieux duel atmosphé-
rique des ténèbres et du héros lumineux, écrit aussi M. E , Sénart,
14 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
remplit les hymnes védiques et pénètre toutes les mythologies
des langues indo-européennes. » Auîiales du Musée Guimet,
Bibl. de vulg., t. XXV, p. 122. Cela nous explique du moins
pourquoi certains temples bouddhiques ont pu s'ouvrir facile-
ment à Manès dans lequel ils n'ont sans doute vu qu'un bouddha
de plus. La transmigration des âmes, qui doivent se purifier
en passant par des corps successifs d'hommes et d'animaux, est
plus particulièrement bouddhique; cf. Marco Polo, cIi. clxviii,
éd. Pauthier, p. 593-.")95.
Les mazdéens peuvent revendiquer tous les textes qui ren-
ferment les noms du dieu suprême Azroua et des dieux Chor-
muzta (le dieu bon) et Smnu ou Yak (Satan), car c'est la théo-
gonie de Zoroastre. Théodore (de Mopsueste) lui reproche en
effet de faire de Zapouâij. le principe de toutes choses et de
raconter que c'est lorsqu'il voulait engendrer le seul 'OpiMaôa
qu'il a engendré et Hormistha (Chormuzta) et Satan (Smnu).
Photius, Bibl., cod. 8L Ces mazdéens, sectateurs de Zarouam
ou Zerouan (Azrouan et Azroua, avec aspiration initiale), colo-
nisaient au iv*" siècle la Cappadoce (S. Basile, ep. 258) et,
avant le vu'', le Turkestan, car, dès 621, ils avaient des tem-
ples jusqu'en Chine; les Chinois les nommaient J/oy/ï, Journal
As., W série, t. L\, 1897, p. 58, 61, 62, 73, 74. Lorsque le
plus grand nombre des mazdéens persans furent devenus
nmsulmans, les Chinois transportèrent à ceux-ci le nom de
Mont. Cf. Ibid., 11-79.
Les manichéens syriens avaient d'ailleurs, si Ton en croit
Masoudi (1), la même hiérarchie que les nestoriens(2) : l'évêque ;
le diacre (chmocho) ou mieux l'archidiacre (ta-mouche?) qui
remplace l'évêque; et le prêtre (3). C'étaient des nestoriens
(1) Il écrit, Prairies d'or, t. I, p. 200, que le prôtre et le diacre chez les chré-
tiens sont dus à l'influence des manichéens. C'est inexact, mais nous pouvons
en conclure que ses manichéens avaient des prêtres et des diacres.
(2) Les nestoriens ont trois ordres : évêque, prêti'e, diacre, et cliacun d'eux
est subdivisé en trois, cf. A. J. Mac Lean et W. H. Browne, The CaUioHcos of
the Easl, Londres, 1892, p. 181. Cf. Journal /Is., X" série, t. XVIII (1911), p. 03-
04, et t. XIX (1912), p. 229-230.
(3) Les noms chinois sont de lecture et d'interprétation difficile. On trouve
pour les noms de ces dignitaires : A-fou-yin-sa; Hou-lou-houan ; Ngo-houan-
kien-sai-po-sai, Journal As., X° série, t. XVIII, 1911, p. 60. On trouve encore,
d'après un document de même provenance, les lectures Tien-na-wou, Moucha,
Fou-to-tan, qu'on rapproche de Dênâvar, Mozaq et Furstadan en attendant
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GUIMET. 15
plus OU moins éclectiques et hérétiques que les évêques décou-
vraient parfois et poursuivaient aussitôt. C'est encore par ana-
logie avec les nestoriens qu'on attribue aux manichéens un
chef demeurant à Babylone (Bagdad).
On a retrou^'^é aussi à Tourfan des manuels de confession
soi-disant manichéens, mais en réalité mazdéens, d'après leur
théogonie, analogues aux manuels arméniens dont il a été
question plus haut dans la lettre du patriarche jacobite Jean X,
ROC, 1912, p. 192-193.
On lit par exemple :
a Si nous avons dit : Dieu (Azroua) vivifie celui que quelqu'un vivifie;
Dieu tue celui que quelqu'un tue. Si nous avons dit : Le bien et le mal,
Dieu a tout créé. Si nous avons dit : C'est lui (Dieu) qui a créé les dieux
éternels. Si nous avons dit : Le dieu Chormuzta et le Smnu sont le plus
âgé et le plus jeune frère. Mon Dieu, si nous sommes tombés sans le
savoir dans de tels blasphèmes et dans ces péchés impardonnables, mon
Dieu, maintenant, je m'en repens. » Cf. Chuanaslanift, ein Silndenbe-
kentniss der Manichàischen auditores, par von Le Coq, dans Abhandl.,
phil. kl., Berlin, 1910, p. 10-11, et Journal of Ihc royal asiatic Socieli/,
nouv. série, t. XLlll (1911), p. 1282.
Il semble donc bien que chez les Bouddhistes-Mazdéens
comme chez les Arméniens « lorsqu'un homme veut confesser
ses péchés, le prêtre s'assied et lui lit tout ce qui a été fait et
tout ce qui n'a pas été fait par lui, et même des choses dont il n'a
jamais entendu parler et qui ne se sont jamais présentées à son
esprit ». Cf. ROC loc. cit. Les bouddhistes non mazdéens
avaient d'ailleurs aussi ces manuels de cunfession, et le mani-
chéisme turco-chinois s'expliquera peut-être par 3/lOd'influences
bouddhiques et 7/10 d'influences syriennes et mazdéennes.
C'est en additionnant des fractions hétérogènes, empruntées à
la magie, au mazdéisme, au bouddhisme, au nestoriarisme, à
des fantaisies syncrétistes, que l'on cherche à constituer une
religion manichéenne dont l'existence indépendante est encore
à démontrer.
Ce qu'on trouve en plus grande quantité, ce sont les prièi^es
magiques et les amulettes :
mieux; Ibid., 569-570. — Burkhan. donné comme l'équivalent de Bouddha, Ibid.,
p. .572, est un mot mongol très usité chez nos Turcs qui signifie ■< dieu •■,
-. divin », ou simplement « saint » et que Jlarco Polo (ch. clxvui) applique
aussi à Cakia mouni, cf. éd. Pauthier. p. 588, note.
16 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Il est écrit Sakia-mouni (titre). On doit faire souvent de telles prières;
alors le grand roi découvrira et montrera son bienveillant et beau regard...
Moi, Yapgoun, auditeur, qui crois aux deux palais de lumière, j'ai récité
deux fois avec honneur ce moyen de guérison après le retour de Chine.
Abhandl, Berlin, 1911... A cette époque, les magiciens, dans la ville de
Babel, ont pris le trait et l'arc, ils ont tendu leur arc, ils ont frappé...
Sitzungsb:, Berlin, Mars 1908 (1).
Beaucoup d'amulettes portent le nom de Manès (Mani), mais
quelques-unes accumulent tous les noms qu'elles croient puis-
sants: « Par le dieu Ormuzd; par Jésus; par les 22 combats de...
par la parole de Paul; par la parole de Qensarii... » Mémoires,
Saint-Pétersbourg, Se. Iiist., 1904. La passion du Christ avait
aussi un pouvoir magique : on a fait lire à Rubruq, sur une
princesse malade, la passion selon saint Jean, et il est remar-
quable que les seuls fragments évangéliques édités jusqu'ici
provenant de ïourfan, sont une adaptation, faite d'après les
textes syriaques, de deux épisodes de la passion (le Christ devant
Pilate et le Christ au tombeau). Abhandl., Berlin, 1904. Le
feuillet rapporté par M. Pelliot, écrit en hébreu carré, et por-
tant une prière formée d'extraits des psaumes et des prophètes,
était sans doute aussi une amulette. Comptes rendus de VAc.
des inscr., juil. 1910, p. 317. Un autre feuillet, Sitzungsb.,
Berlin, 1910, p. 302, expose les relations des pierres précieuses
avec les planètes et leur pouvoir magique.
Certains princes mongols prétendaient d'ailleurs descendre
(1) Les deux premières lignes sont tirées d'un fragment manichéo-bouddhique
de deux feuillets, sur papier, en écriture ouïgoure que M. von Le Coq date de
795. Une autre pièce au moins de la collection est du xni" siècle, Abhandl.,
Berlin, 1904, p. 113. Les lignes 3 et 4 sont tirées d'une amulette multicolore
qui forme un tout complet pourvu que l'on commence sa lecture par le côté
donné comme le verso. Elle a été écrite pour Yapgoun qui l'a récitée et elle a
été suspendue aux murs du temple pour être récitée par d'autres, comme
Rubruq nous dit en avoir vu. Un autre feuillet, Abhandl., Berlin, 1911, t. II,
159, n'est encore sans doute qu'une amulette dont il faut commencer la lecture
par le verso : <■ (Par) la majesté du Bourkân, (par) le divin Mozak et par les
deux élus, (par) les princesses sublimes... Aujourd'hui, dans le mois... que tout
se passe sans danger, sans vexation, sans peine et sans sonci. Qu'il nous protège
et nous garde... » Ce nom de Mozak est donné sept fois dans une seule pièce
(Ibid., t. II, D. 177) à un certain Mar Amou, nommé ailleurs (Abh., 1904)
disciple de Manès, et qui lutte ici avec un sorcier. Si l'épithète Mozak vient du
persan, elle signifie « le maître », mais si elle est empruntée à l'araméen, comme
les deux mots Mar et Amou, il faudrait la rattacher au paël (ou apliel inusité)
de Mj et traduire « Mar Amou le victorieux ou qui donne la victoire >•.'
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GUIMET. 17
des rois mages, cf. Haython, cli. ii, et il n'est donc pas éton-
nant que la légende des rois mages ait joui chez les Ouïgours
d'une faveur particulière. On en a retrouvé une rédaction,
Abhandl.y Berlin, 1908, qui est encore consignée dans Marco
Polo, ch. XXX (1).
Dans ces pays neufs et accueillants, chacun apportait ses
livres, authentiques ou apocryphes — les Bardesanites, d'après
Je Fihrist, étaient répandus partout, avec leurs livres, dans le
Khorassan et la Chine — de petites églises éphémères se for-
maient, et trois ou quatre cents « élus » se réunissaient pour lire
les livres de Mani (Joiirn. As., t. XVIII, 1911, p. 554), comme
M. Bonvalot a encore vu, non loin de là, « un mollah mystique »
réunir des Turcs qui se considéraient « comme une émanation
plus ou moins parfaite de la divinité » {De Moscou en Bac-
triane, Paris, 1884, p. 66-67).
La peinture était cultivée aussi bien que la sculpture. Parmi
les peintures que M. von Le Coq a retrouvées dans la capitale des
Ouïgours, signalons celles qu'il a relevées au centre de la ville
sur un mur d'un bâtiment formé « de trois énormes pièces
rectangulaires entourées d'appartements voûtés » et qui repré-
sentaient d'après lui « un ecclésiastique manichéen, revêtu
de ses robes sacerdotales et entouré de son clergé habillé de
blanc » (2). S'il n'y a pas des inscriptions qui rendent cette
interprétation indubitable, nous préférons voir là au centre de
la ville le palais du roi dont les historiens chinois ont écrit :
« Dans la salle d'audience du roi était peint Ghai-Koum, roi
de Lou, interrogeant Kom-fucius, son sujet, sur le gouverne-
ment », cf. Visdelou en app. à la Bibl. orientale de d'Herbelot,
p. 138 (3). Des statues et des sculptures ont été signalées par
MM. Ujfalvy et Chaffanjon.
(1) M. Pelliot, qui nous a fourni cette identification, nous a appris aussi qu'un
autre texte soi-disant manichéen, Abh., 1911, est un fragment len turc) de Bar-
laam et Josaphat.
{%) Annales du Musée Guimel, Bibl. de vulgarisalion, l. XXXV. Paris, 1910,
p: 277-278.
(3) M. Griinwedel a reproduit aussi un certain nombre de dessins retrouvés
par lui à Idikoutschari ; cf. Abhandl., Phil.-hist. Kl., Munich, t. XXIV, i, 1906.
— MM. Griinwedel et von Le Coq posent trop facilement en principe que les
vêtements blancs caractérisent les manichéens. En Mésopotamie, les Barde-
sanites portaient des habits blancs (Préface arabe aux canons de. Nicée); en
Occident, tous les prêtres chrétiens revêtent l'aube (atôfl) pour- les' offices, en
OKIENT CHRÉTIEN. 2
18 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
V. La communauté nestorienne. — Dans ces inscriptions,
qui couvrent une centaine d'années, M. Cliwolson a édité en-
viron 300 épitaphes d'hommes. Sur ce nombre, il y a neuf
archidiacres, vingt -deux visiteurs, quarante -six scholasti-
ques, trois exégètes, deux prédicateurs, huit docteurs, quinze
qui ont quelque fonction ecclésiastique et un grand nombre de
prêtres. La capitale de la province était sans doute Alma-
liq (lii-Baliq), que l'on identifie avec l'ancienne Kouldja, sur
rili, et le métropolitain était sans doute celui de Kachgar.
A côté de noms proprement turcs, on trouve les noms usuels
de l'Ancien Testament : Moïse, Aaron, Abraham, Benjamin,
Isaac, ÉUe, David, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Israël, fils de Zacha-
rie (III, II), 'Azarià, Sara; avec les noms du Nouveau : Marc,
Luc, Jean, Pierre, Simon, Thomas, Paul, Titus, Etienne, Eli-
sabeth, Marie, Marthe, Tabita; et les noms syriens usuels :
Bar-Saba l'interprète, Cyriaque, Diodore, Georges, Michel, Nes-
torius(II,8I; 111,34, 38), Malkâ, Nèsrâ, Pétion, Sergis, Julitta,
Julia (II, 51). Ajoutons ^^jl. et ses composés : ^cul.;..:^ (II, 17;
III, 39, 48), ^03. 1... (III, 39), ^Q«.->\.:>o (Jésus est roi? III, 50) et
(111, 4 7) v&ojL.. ;js uxi^^v».
Des noms abstraits deviennent des noms propres, comme
p>-^j, la croix; (-ieci^, la paix (II, 83); iloj-, la joie (III, 48); p^, la
tranquillité (II, 10); \i^^, la grâce (II, 60); i-..:^^, l'apôtre (II,
91; III, 39); ^-.^oj, le rayon (III, 50); iiow^, le docteur, \^^oi, Ho-
sanna (II, 100, 103; III, 35, 39, 48); m:, Fépiphanie (II, 20, 34);
[^j3, la Pâques (II, 41, 69), nom auquel on peut sans doute rat-
tacher ;.jiâ (II, 76, 104 ; III, 18, 35, 39, 49); mais le nom le plus
usité est ^^J, le jeûne (II, 26, 43, 47, 49, 58, 70, 94 etc.).
M. Chwolson rapproche aussi J-l.^Jl<l^, Kôstans, nom très usité
pour les femmes, de notre nom Constance. Il se trouve joint
souvent à des noms syriens; Marie Kôstans; Rébecca Kôs-
tans; Salibâ Kôstans etc. Plusieurs femmes portent le titre mon-
Afi'ique et en Orient tous les Arabes s'habillent de blanc. En Extrême-Orient, la
stèle de Si-ngan-fou nous apprend que les nestoricns s'habillaient de blanc et
Rubruq nous apprend que les idolâtres (manichéens?) s'habillaient de jaune au
Turkestan et en Mongolie et de rouge au Cathaï (Chine du Nord). — Les habits
blancs trouvés sur les peintures, ceux de certains Moni {Journ. As., IX" série,
t. IX, 1897, p. 67) peuvent n'être que les burnous des musulmans. Ce sont encore
des musulmans, en temps de Rhamadan, que ces Moni qui ne mangeaient que
le soir et qui s'abstenaient de vin, /bid., p. 68-71,
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GUIMET. 19
gol de Kàtoun. On trouve quelquefois un nom syrien suivi d'un
nom mongol, comme Jean Tàbgâs.
Un autre nom de femme très répandu, iva^i^ (III, 36, 39, 47),
peut se déduire de «va/, fructus edidlt, genuit, et se rapprocher
du titre \±.-ys>^. On le trouve souvent écrit avec un o, final, peut-
être sous l'influence de l'arabe, pour souligner davantage le
féminin, ^-^s^ (II, 26, 18, 56, 99; III, 10, 21, 39, 49). On trouve
aussi orva.^ (II, 87).
Les noms géographiques ou ethniques sont peu nombreux :
Plusieurs personnes sont originaires « d'Al-Malig » (Chw.,
II, 31, 37, 38, 41, 42; III, 47). Le périodeute Sah-Malîq est fils
de Georges « de Tous » (II, 21). Une femme se nomme Terim
« la chinoise (iiwl.j) » (III, H)- On trouve mention de Benous,
« prêtre ouïgour » (io^o/ ijl^ va>cu^) (III, 24) et de Jean, évêque
« arménien » (en 1324), cette dernière inscription est en armé-
nien avec résumé en syriaque. On trouve mention de o^o, j^i\sr>
Sâzik Hindou qu'on pourrait peut-être traduire par Sâzîk
« l'Indien » (III, 32; cf. III, 36). Le nom propre Tàrîm, qui est
sans doute en relation avec le nom de la principale rivière du
Turkestan chinois, figure plus de quinze fois dans nos inscrip-
tions (I, 16; II, 60, 77, 79, 90; III, 34, 35, 36, 39, 40, 41, 48). On
trouve mentionnée aussi (III, 39) ^^iia icoo^ qu'on devrait tra-
duire Qîamtà « de Kaskar » mais, cette métropole de la Mésopo-
tamie est tellement éloignée que M. Chwolson traduit, avec
raison, Qîamtà « de Kasgar » (1). On lit (III, 17) : u-^o^o^ y,L
p^û^dio Tata, le fidèle '< Mongol ».
Nous commençons par les sept pierres conservées au Musée
Guimet de Paris et nous terminerons par les six qui ont été
portées au Musée Guimet de Lyon, Nous les commenterons à
l'aide de quelques emprunts aux travaux de M. Ciiwolson (2).
F. Nau.
(i) Marco Polo écrit aussi Cascar au lieu de Kasgar.
{'^ M. Blochet nous signale que le mot Smnu se trouve en mongol sous les
('orm«s Shimnou et Shimnous. Il désigne les démons et correspond donc bien
au Satan des Mazdéens, supi'a, p. 14. Les Shimnous sont presque toujours asso-
ciés aux Erliks qui sont une classe d'esprits infernaux.
20
REVUE DE L ORIExNT CHRÉTIEN.
TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE
N° 16599 (I)
^•\ûi^ (3) rd-biiux* (2) Slr^ éujca
(5) T^"\*UJ iui- (1) r^cicn i\Aè\
cninja cuoa
rdiTtTP (6) QOCl^
En l'année 1623 (1311) (8/, qui est l'année du porc, ceci
est le tombeau de plerre (9), vieillard vénérable.
(1 ) Les pierres sont des espèces de cailloux de granit roulés par le Tchou
ou les torrents du pays. La présente a 39 X 26 X H centimètres de plus
grandes longueur, largeur et épaisseur. Traduite par D. Chwolson, 111,
18, u° 66. — (2) L'élif de ce mot vient à la fin du mot précédent. — (3) Les
inscriptions ne donnent souvent qu'un seul élif à ce mot. — (4) Le oi est
à peine visible. — (5) Ce mot est allongé sur la pierre (comme c'est l'usage
dans les manuscrits) pour égaler cette ligne à la précédente. — (6) Le s
est visible, I'» aussi, mais le i est étrange. — (7) Le c» est très visible; il.
faut lire lejot. — (8) 1623 des Séleucides = 1" oct. 1311 au 30 sept. 1312 de
notre ère, mais l'année du porc correspond à 1311. L'année turque ne
commençait donc pas au l""" octobre comme l'année grecque. — (9) Ce
nom a ici la forme grecque Pétrôs.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GULMET. 21
Le nom de Pierre se retrouve dans Finscription suivante qui est l'une
des plus étoffées : Chw., I, 14; II, 55.
*i-^ll Kj_a )ooi ,>».3l>. -^v^a-b^ jboKji ^âL^S Kxiu:»
)1 ^ » •> ^ ) I n t qiv» ♦)....»^ il oi^slo qjoi .oqlS. K^jbîo^
^^kJ) v> « roKj )loi^/o )j).!l3 ^cLb^ )^^^-«oiJ oi.mo*^ ^\.mJ
En l'année Ï627 {1316), qui est Vannée du dragon, en turc Lôou. Ceci est
le tombeau de Selihâ, exégète célèbre et professeur, et il a illuminé hms les
monastères dans la lumière; fils {de) Pierre, exégète illustre de la sagesse. Sa
voix résonne {est haute) comme la trompette. (Jue Noire-Seigneur associe son
âme glorieuse aux justes et aux Pères; que toute délice {lui) soit attribuée.
N° 16600(1)
cn'\aj3 cucn
(1) Dimensions : 28 x 28 X 15 cm. ; éditée et traduite par Chwolson, III,
14, n»47.
(2) Un second élif, omis par M. Chwolson. 'Semble être croisé survie
premier. v
22
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
(2) rdxja (1) ^\f)ti»r^
(4) T^évuiOa
l'^N l'année 1613 (1302); ceci est le tombeau d'Isaac, prê-
tre, VIEILLARD béni; IL A BEAUCOUP TRAVAILLÉ POUR LA VILLE.
N" IGGOl (:))
(1) M. Chwolson a lu -ûjo^! « Ajunk », mais le x est plutôt un i., de plus,
on voit un léger trait dans le vav qui autorise à lire ca-, car sur cotte ins-
cription le trait du milieu des aa est très peu marqué comme on le voit
aux deux lignes suivantes pour )^JuûD et pour -s^. 11 faut donc lire nvm.t
pour n-m.i, — (2) Forme très fréquente dans ces inscriptions pour Muuu>.
— (3) Lire M^, comme M. Chwolson Ta déjà fait. — (4) M. Chwolson a lu
)i^^, mais iN^yio est certain. — Cette inscription n'est pas faite, comme
d'autres, d'un beau trait continu, mais est formée d'une suite de trous faits
avec une pointe.
(5) Dimensions : 38 X 29 X 7 cm.; éditée et traduite Chwolson, III, G,
n- 3. Cf. Ibid., p. 54.
LES PIERRES TOMBALES NESTOIUENNES DU MUSÉE GUIMET. 23
(3) ^_r^^ (2) cnxoiir^ (i) ivum
(5) Oflu\^^ci\^ (1) cD-iadji cucn
(7) rdllTa rdnj^ (6) ^__cv^i^^r^
(9) rsfi^cd^ (8) j2nA. u\jto
En l'année 1575 (1264); le rat; ceci est le tombeau de
Georges Arkigoun, vieillard accompli; il s'appliqua beau-
coup A LA prière.
Au sujet de ces titres on lit. Cliw., III, 16. u" 52.
(1) Le j est visible, le schin a la forme -..
(2) M. Chwolson a lu yo^it (1564), mais la photographie qu'il donne,
planche I, bien que moins lisible que la nôtre, ne l'indique pas; de
plus M. Chwolson a déjà fait remarquer lui-même que 1564 ne corres-
pondait pas à l'année du rat ; la lecture 1575 est donc certaine.
(3) C'est le nom turc du rat, en syriaque : iv^Lûcii.. On remarquera sur
la photographie que le caf est un caf arabe ^.
(4) M. Chwolson a imprimé à tort o);^^ owo). L'inscription porte bien
oi^jsoû, tandis que sur les autres pierres on lit oiv^û.
(5) Gourgis, pour la forme grecque >m.^>Q^s^.
(6) M. Chwolson a lu ^Q..^o/, mais le » est certain avec le point un peu
à droite. La lettre suivante est plutôt s. que 'i>. Pour avoir un sens nous
supposons que c'est un > (caf arabe), comme celui de la première ligne,
qui est resté inachevé. On peut voir une légère entaille à droite reliée au
i. par un petit trait qui justifie la lecture^. C'est donc sans doute le mot
àpyriyoç qui est peut-ètre à rapprocher d'Arcaon.
(7) Par analogie avec les autres inscriptions il faut voir ici une épithète.
II n'est pas possible d'y voir le mot ordinaire t-iio^opo réduit à la première
et aux deux dernières lettres. Nous supposons donc que c'est un mot
inusité, ou une simple abréviation comme on en trouve d'autres, et qui est
imposée par l'impossibilité d'écrire le mot complet : j-.iottjoo.
(8) M. Chwolson a lu yaa, mais la première lettre est un aïn: on serait
porté à lire ^os., mais le j^ diffère tellement de celui de la ligne précédente
que nous avons préféré y voir une lettre double et lire ^«oaii> comme sur
d'autres épitaphes, cf. Chw., II, 91 ; III, 34.
(9) Un trait marque le bas de la croix. Cette inscription e.st donc écrite,
comme nous l'avons signalé, sur colonnes, la première colonne étant à
gauche.
24
REVUE DE l'orient CHRETIEN.
En l'année i616 {1305), qui est, en turc, Vannée du serpent. Ceci est le
tombeau de Sahrisou' , archidiacre, vieillard béni, pontife accompli; il prit
beaucoup de peine pour le soin de l'église.
On lit encore, Ibid., p. 22, n» 88.
Qjoi .{.âojo Kjljl )oO( .y^ ^Kù,l )..^Kjl «âù^ KjUO
•Jv^Q^ sxi^ '^:s> '^^cLS» ^"^"^^ .)9Q.aâ sm» ^o^^^ oi^-xo
En l'année 1631 {1320), qui est l'année du singe. Ceci est le tombeau de
Georges, précepteur {Ir.kpor.oç). Il s'est donné beaucoup de jjeine pour la
construction (v»i^ est un mot turc = pierre) du ?nonastére.
N» 16602 (1)
iu^i> (2) rdlTaivx,
(1) Dimensions : 34 X 23 X 12 cm. Traduite Chwolson, III, 16, n° 57.
(2) Un seul élif. Les i de cette inscription, surtout le i initial suivant.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GULMET. 25
(1) cDiJja cucn
nli^x.cQ>j^(i) rsik>j^nf
En l'année 1618 (1307), qui est l'année de la brebis.
Ceci est le tombeau de Jérémie, fidèle.
N° 16606;(2)
(3) rC^Taivx- »alr£f iuxa
caractérisent l'écriture nestorienne comme de nombreux )t à la lin des mots.
(1) Le point sur 1'» est visible sur la pierre. — (2) Dimensions : 33 X
26 X 10 cm. — (3) Les trois premiers mots ont été assez mal gravés. Un
autre graveur a ensuite repris le tout. — (4) Le noun est visible sur la
pierre.
20
REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
cD'injs (1) cuoa
CD-Xa Tli!V-i\^^ (3) rCiblal^. VÙLSI (2) TCnJC-CU
(4) ^rC\\jar^
En l'année 1600. En l'année 1635 (1324) qui est l'an-
née DU RAT. Ceci est le tombeau de Iousmid, prêtre, jeune
IIOMMEJREMARQUABLE, FILS d'AqNIAN.
N« 16608 (5)
(7) rsinivx* (6j âirsf éuxa
(1) Ce mot est lisible sur la pierre. — (2) Un trou dans la pierre parait
représenter le point du » final. D'ailleurs ce nom est fréquent. — (3) Le
yod est visible sur la pierre. — (4) Ce nom n'est pas sur. Nous ne trouvons
pas ailleurs de nom qui lui ressemble. — On trouve, Chw., II, 19 et 87 :
^»J> y^iOAa. « le prêtre lousmîd >; II, 39 : \.\nimi ^^ol&o^ * le scholastique
(écolier) Iousmid »; II, 48 : )ift\v) ^^euta. « le docteur Iousmid ». — (5) Di-
mensions : 37 X 28 X 14 cm. Traduite Chw., III, 34, a° 163. — (6) La
boucle du ^ est visible sur la pierre. — (7) Le schin est indiqué par un
.simple trait, comme le font souvent les scribes des manuscrits arabes.
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GULMET. '2 1
(4) ^jgSTii^ (3) rCÎ^^a^ (2) Tdm\r^
cQ-uj} cucn
(6) «X>rd!L Cl^l!73 CDU
En l'année 1650 (1339), qui est l'année du lièvre, en
TURC TeBISKAN; CECI EST LE TOMBEAU DE Sa-DiKAM, CHEF d'k-
GLISE, FILS DE MaNGOU-TaS, PRÊTRE.
On trouve aussi, II. 15; III, 19, « le fidèle ^^, n->.^iva ( Mangkou-Tâs) »,
nom turc : Mangkou =: Mankou = Mangou i— éternel ou divin, et Tâs z=
pierre. Mangou peut aussi occuper la seconde place comme dans 0^4,
oa^t^io « Tàis-Mingkou », II, 98, et aussi dans <ml,;50ou/ « Aî-Mangkou »,
II, 23, 78 et c^^s^o ^13 Pàg-Mangkou. II. 25. On lit, II, 81 :
En Vannée 16i9 {1338). Ceci est le tombeau du prêtre A'estorius, fils
du fidèle Mangou-Tàs. Il mourut durant la peste.
Tàs de son côté peut aussi occuper la première place comme dans
« la jeune ;^îi4, ^\.\> (Tàs-Târim) », II, 81.
Sa-Dikàm est à rapprocher de q^v» c»u Sah-Maliq, II, 21. II se retrouve
III. 39, où il désigne un prêtre (en 1341): cf. III, 50.
Le titre « chef d'église » caractérise l'église nestorienne, et signifie sans
doute « économe », d'après Synod. orientale, Paris, 1902, p. 414, cf.
Chw., II, 34, 6G. Il figure aussi dans linscription de Si-ngan-fou, aussi
bien que le titre de Qankaîâ « sacristain » que l'on trouve encore sur nos
pierres tombales.
(1) Le yod est visible sur la pierre.
(2) w3 est visible mais niai formé. Le point sur î est visible sur la pierrr.
(3) Pour I^^3»a4.
(4) Le A est bien marqué ; la moitié du *. est presque invisible.
(5) Le ; est visible sur la pierre.
(6) Le ^, a une forme particulière. Les deux branches dit * sont visibles
sur la pierre.
28
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
N° 16609 (1)
(2) rsfrC^Taiu:* Slr^ âvucn
r^oco (4) r^uoi>o (3) ^j^a^r^
r^acD (6) r^a^oj (5) iuxi
oo"\9 (8) èvix- (7) TSÎanci^
(1) Dimensions : 32 X 26 X 12 cm. Résumée Chw., III, 31, n^ 138.
(2) L'inscription porte 4 joint au ia. Le s de ass est une simple bbucle
comme dans les documents nestoriens (manichéens) récemment décou-
verts. — (3) Le point sur » et le yod sont visibles sur la pierre. — (4) Le
ji est visible. — (5) Le schin est encore indiqué ici par un simple trait. —
(6) La lettre io. est mal gravée. — (7) Pour is^i^joi comme précédemment.
— (8) Le iL est mal fait (voir ligne 1).
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSEE GUIMET. 29
(3) r^iu^cl>s (-2) uarcf (i) w^cil^ci^
En l'année 1649 (1339), qui est l'année de la panthère,
QUI est en turc l'année Férès; ceci est le tombeau de la
FIDÈLE KOUTLOUK-AWIZ.
Koutlouk, mot turc qui signifie lieureux, est très fréquent dans nos ins-
criptions. Il s'applique aux hommes et aux femmes, comme chez nous
Félix et Félicie, et se trouve déterminé par un autre nom. On lit sur
une pierre du musée de l'Ermitage. Chw., I. p. 16 et II, p. 60 :
.(sic) j » I VI iO»^ youÊ,\.^ ^o^^od oi^slû s^oi
En l'année 1629 (1318); cesf l'année du cheval; ceci est le tombeau de
la fidèle Koutlouk-Tirim.
Ibid., II, 88 et 71; III, 33, 42, une femme est nommée Koutlouk-Tàrîm
(jou.i^t) et Terim. Les deux mots ne forment qu'un nom, comme Tour-
Târîm, Ibid., II, 90 et Koutour-Tàrim, II, 79. On lit. pour un homme,
II, 65 (cf. III, 16) :
Jioi Kjui (sic) )oooio .)^^Jl ^K^lo jjboKji ^âi!^ Ki» ^
.(sic) ) I v> »cn,.«.v> yJLco^ ^o^^oâ oiV-âLO ojoi
En Vajinée 1636 {1325) ; c'est Vannée du taureau; ceci est le tombeau
du fidèle Koutlouk Arslàn (nom d'un prêtre, II, 18).
On trouve aussi Koutlouk seul (pour un homme), p. 89 et Tàrim seul
(pour un jeune homme), p. 77. Dans les deux textes syriaques précé-
dents le premier caf de ;.qH<" ^st encore, sur la pierre, un caf arabe.
(I) Le J est visible sur la pierre. De même «H- Le caf final est particu-
lier. — (2) M. Chwolson lit Asi, mais la dernière lettre ne semble pas
être un yod. C'est sans doute le nom >-.o; que nous allons retrouver au
n° 16598; sinon il faudrait lire ).»(. — (3) Ce n'est peut-être pas le fémi-
nin de i-t.aooao exorciste, mais une simple contraction de leuLaouopo fidèle,
comme l'a traduit M. Chwolson.
30
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
N° 16598 (1)
^K«l
(2) rd^iiui- Slr^
(3) r^acD xii^Jiaè\ ^-Hxax
T^ij^cu^ eux»
cQ-inja cucn
rdzoxp (5) uar^ (4) ^j^aci!73
1 1) Cette inscription et les suivantes sont conservées au Musée Guimet
(le Lyon. Traduite Clnv., III, 22, n» 82.
(2) Pour |^io^Jl.
(3) Le o) et le o sont unis.
(4) M. Chwolson a lu yP«ij. La pierre semble porter ia.
(5) L'élif est joint au mot précédent. M. Chwolson donne la lectui'o
v^o/ =r 6z. M. Bouvat nous a appris quejUjt = Ouyaz signifie en turc
l.KS PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GUIMF:T. :>1
En l'année 1629 (1318), qui est l'année du cheval; ceci
EST le tombeau DE MONAN AWIZ, PRÊTRE.
N" 16604
ahy\
lH^\j^'d
r^-injj (1) cuoa
T^àul^ (2) ^COJÛO
Ceci est le tombeau de Seboulan, jeune fille.
. taon y ou . cousin ». — On peut comparer ce mot à Chw., II, 64 où
l'on trouve * la fidèle ^^^ \i^ (lîa-Qawîz) . où M. Cluv. propose aussi de
lire Qôz. Cf. III, 43 où Uol peut aussi être mo/.
(1) Souvent les inscriptions portent ici le féminin quand la tombe est
celle d'une femme.
(2) M. Chwolson, III, 49, n° 302, a lu j^o^; mais a. et j ne sont pas
certains et le noun semble plutôt un lomad. Deux autres mscriptions de
l'année 1627 (1316) portent ,*^^ j^<^^^ et ^^H j^«^--^ ■ Sibunz-Tigni et
Sibunz-Tekin, Ibid., 111, 21, n- 80 et 81, mais il ny a pas de reproduction
de ces inscriptions et nous ne pouvons contrôler leur lecture. De même,
11, 94, on lit j..^, sans qu'on puisse contrôler. Comparer s^o^^, III, 2o.
;v.^ n'est pas impossible. M. Bouvat nous a suggéré le mot turc ^ly-jî-
qu'on peut prononcer siujlun, mglun, suylun et qui signifie faisan. 11 fau-
drait lire C»"""'-
32
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
N" 16605
(2) aJCQ rsLcLM (1) éuJL
(3) rc^iil^ coTjajj
(4)
^^
L'année du serpent; ceci est le tombeau de Saliba, jeune
FILLE.
(1) La pierre porte nj-.». Traduite Chw., III, 42, n<> 234.
(2) Il y a un point sous l'n qui a porté M. Chwolson à lire -.o,. C'est le
démonstratif féminin ^o, ijc», parce qu'il s'agit du tombeau d'une femme.
(3) Nom syrien qui signifie croix, fréquent dans nos inscriptions, II, 83;
III, 34. II peut aussi désigner un homme, II, 66 où il est écrit l<i-i>.j
Saliwà. On a d'ailleurs d'autres exemples de la permutation, en cette région,
de b avec w (ou v). — (4) Pour |n-H-
LES PIERRES TOMBALES NESTORIENNES DU MUSÉE GUIMET. 33
N° 16607
(2) j:\nr^ ^a ^^ J-»^
Ceci est le tombeau de Marie, jeune fille. Le nom de
l'année était le bœuf.
1) Pour IB^-H comme précédemment.
(2) M. Bouvat nous a traduit cette phrase turque : ^^j?)
,1 , c^l J'.'
par « année, son nom, bœuf était ».
Cette inscription et la précédente montrent encore qu'on écrivait verti-
calement des deux côtés de la croix (plutôt qu'horizontalement).
ORIENT CHRÉTIEN. 3
34
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
N° 16650 (1)
,...»jy,-i
/jjl=ic7\C3
(3) rdiTaivx- âirsf (2) iuia
rdant^ eux* rsfa[cD] (i) ^-ucinjj
(5) ^r^i^n^
crainja cucn
En l'année 1650 (1339) qui est l'année du lièvre, en turc
Tebiskan; ceci est le tombeau d'Abraham, jeune homme, fils
DE Qiama(6).
(1) Traduite Chw., III, 36, n° 185.
(2) Le noun, d'abord incliné comme 'aïn, ;i été corrigé ensuite.
(3) Pour ikioNjt.
(4) La pierre porte ,jLiou..
(5) Le caf est encore, sur la pierre, un caf arabe.
(6) Qiamâ (au féminin Qiamtà), nom syrien qui signifie « la résurrection »,
est fréquent dans nos inscriptions et correspond à Anastase (et Anastasie),
Chw., II, 31, 85 (Qîoumâ), 86; III, 36. II ne semble nulle part désigner
un religieux séculier (t-ao^o v=) comme cela a eu lieu dans les premiers
siècles où l'on devait traduire par « fils de l'alliance ou du pacte ».
LKS pie:hrks tombales xp:storiennes du musée GuiMKT. :3.">
N" 16651 (1)
r^THOci.^ cavjai^rcr {■2} rsfèuxa
(4) rd^oAJ^ Qoct.â.AlAâ':^ co-inja (3) cuocn
rsf-HcvrLûï (.">) rc!i9l!73 \a
r^nci^ûo (6) rd^o.^ Ta
En l'année 1575 (1266); le rat; ceci est le tombeau de
Philippe, visiteur, fils de Malfana, visiteur, fils de Toun-
OA, visiteur.
(1) Traduite Chw., III, 7, n" 8.
(2) Toutes les autres pierres portent ^XJL^,
(3) Les autres pierres portent «uo).
(4) La fin du mot est gravée sur le côté de la pierre.
(5) Malfana signifie docteur: M. Chwolson a lu Malfia, mais il lit plus
bas Tounga et non Touiga, d'ailleurs Malfia n'a pas de sens et ne se
trouve pas ailleurs.
(6) Le noun n'est pas absolument sur; Tamgâ ne serait pas impossible;
mais on trouve ailleurs « Arslan-Tounga », Chw., II, 44. C'est la seule
f(jis que nous trouvons mention du père et du grand-père du défunt.
UNE HOMELIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE
TRADUITE EN COPTE, ATTRIBUÉE A SAINT GREGOIRE
DE NAZIANZE
(Fin) (1)
IJAe'f epOl A6 2tVIIUII^y ncon AlUaV HTAlICTOpiA
ecjJHOVT jjeii OV2IKCOII nm^yceiic ATcriie -fepuH
(jpeTTexiiH nniïprpA<t)OG ta20 iiaii epATC heu ortoii?
GBOA. AHIItOT l'Ap TAAf; ICAAK G:X6II III II A nep^CDOVjyi
AqKtoAA" niieq<J)AT liApoq epeiic3q:xi:x coiie ei(t)Aeov
Ouoq. AneqiajT Ae aahi e3:eii iJ6qfrAAAT2i: haox ?i-
<J)A2ov nuoq AqALioiii rin(|U)i fiTeqAt^e Ufin Teqxia:
nXAO-H AqXOV^UT 63:611 1120 rilllAAOV 6(|IOp6U 62pHI
2Apoq j)6ii ovueT6BiHii epe+cnqi j>6ii T6qa:ix no-
TiiJALi eopeqbeAbcuAq nuoc ATAp\H n-foHqi (t)oe
6TiyBcoiii ûniAAOT eep6q beAJîmAq • * — Fol, 197 V. —
Croyez-moi, nombre de fois j'ai vu cet épisode peint sur un
tableau. Jamais je n'ai pu passer devant lui sans verser des
larmes, tant l'art du dessinateur nous le fixe avec netteté.
Abraham, en efTet, a placé sur l'autel Isaac. Celui-ci plie les
genoux devant lui, les mains liées derrière le dos. Son père se
tient debout derrière lui. 11 a saisi les cheveux de sa tête avec
sa main gauche, il considère le visage de son enfant dont les
yeux étonnés le regardent avec tristesse. Le glaive est dans
sa main droite pour l'en frapper. La pointe a atteint la gorge
de l'enfant pour l'immoler. — Fol. 197 V. — Mais à ce moment,
(1) Voy. ROC, 1912, p. 395.
UNE HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NVSSE. 37
TOTe eA'fciiH ^ujm eapoq hsox eiTeii i^-f acepKCDMii
nf-RpAglC IIAHII AllirU\Tpic\p\HG XGK niOVA^CAeill HliOA
•leii Teqnpoeepeoic kaii beii nietoB ail
ATeTeiiccuT6u xe en ai tonAio'f Apieiii ,\o c^e epco-
reii èueiipe <\)i' neovo HeiixAi ijib6m. ovo? nocoTeii
eujTeii "friov 111^ H pi TAiiAi'KH cpcoTeii Te èctoTeu
nCA lieTeillO'h ^A 6J)pMI è<|)IIOV iiamcta eovAecA2iii
HCOT6II KATA c|)OVt0^y Q(|)+- AIIAV TAp XH OVAI^ flCIIOT
lie n-f^eBito riniBe\e eTAV3:oq fininATpiApxHC nej^Aq
r-Ap :î^e eeBe A:e AKipi rinAicA:ïi ovoe oneK-fAco èneK-
,'yHpi ncKLieiipiT ctbht AicopK nuoi xa jieii ovcuov
f^iiAcuov epoK 0V02 beii ova-^ai "hiiAepj: neKcnepuA
A^Ai Oci)pnf" niliclov fiTe T(|)e.
ecejytoni Ae eepeiiAuoiii THpeii 11110+ ii6uiii,"jH*
— Fol. 198 R. — pi èvcon nmcuov riieBOA?iTeii (!>+
•t)Ai eTepetoov iiiBeii epnpeni iiAq iieu neqiioiio-
reiiHc n^ynpi ihc n\c iieu iiniiA eeovAB npetjTAiiho
une voix vient à lui de la part de Dieu, lui défendant cet
acte (1). Néanmoins, le patriarche a accompli le commande-
ment dans sa volonté, quoique non en fait.
Vous l'avez entendu, mes pères, sachez qu'il nous faut aimer
Dieu plus que toute chose. Pour vous aussi, mes enfants, il est
nécessaire que vous obéissiez à vos parents jusqu'à la mort,
surtout lorsqu'ils vous commandent d'après la volonté de Dieu.
Voyez, en effet, quelle fut, en échange, la récompense annoncée
au patriarche : « Puisque tu as accompli cette parole, dit le
Seigneur, et que tu n'as pas épargné ton fils chéri pour moi,
j'en fais le serment, je te comblerai de bénédictions, je multi-
plierai abondamment ta race, comme les étoiles du ciel » (2).
Qu'il arrive donc que nous obtenions tous ensemble, parents
et enfants, la bénédiction de Dieu, à qui convient toute gloire,
avec son fils unique Jésus-Christ et avec le Saint-Esprit vivi-
(1) Genèse, ii, II- le.
(2) Genèse, 2-2, 10-17.
38 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
-fiioT lieu èiJCHov IIIB6I1 lieu :ya euee nre iJKiuoe
TUpOT (VUHIJ.
ficateur, maintenant et toujours et dans les siècles de tous les
siècles; ainsi soit-ilT
M. Chaîne.
TABLE DES MOTS GRECS
àyatÔév. 197 R.
àyàmi. 190 V, l9-;i R. 194, 196 V.
âytoç- 190 R.
A ru H = àK(jLri. 191 y.
ArCJUIJIÏ.ecOe = àvwvîreffôai. 196 V.
AKpHBlA = àxpcêeia. 190 V.
iXlâ. 190 V, 191, 192, 194, 195 Y, 196 R.
àvdtpcïi. 197 V.
ovâYvwfftç. 190 R.
AMTIAenil = àvTiXéYetv. 193 V
ànôffToXo;. 190 R.
içz^fi. 191 V.
apxeoC = àpxaîû?- 190 R
àpyiQ. 197 R.
pàffavo;. 196 V, 192 R.
Pioç. 194 V.
yaiioç. 192 V, 194.
Ycxp. 192 V, 194 V, 196 R, 197.
Y£veà. 193 V.
ylvEdi;. 190 R.
YÉvo;. 195.
AIATHUA = ôiaffTTitia. 190 V.
AIHKIUA, AIHPIUA = èinywoi- 190 R, 192, 193 R, 194 V
AIK6U3C = 3ixatw;. 191.
AOKIU(XX,lll = SoxtfiàÇeiv. 190 V, 192 R.
8wpa. 191 R.
Swpei. 193 V.
éôvo;. 190 V, 194.
euepriA = âvlpyeia. 191 R.
euepriU = àvEpyeîv. 190 V.
êittffxoTto;. 190 R.
ÏMYpdtço;. 197 R.
40 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
esoXÔYOç. 190 R.
eeujpiu = ôewpeïv. 190 R.
OvffCa. 193 V.
IffTopia. 190 R, 191 R, 197 R.
ITA = Eita. .196 y.
xà'v. 197 V.
xopTtdç. 195 V.
xàxa. 197 V.
KG = xat. 196 R.
KeA6TIII = XEXeûetv. 193 V.
Kenep = xa-Ttep. 194 V.
KAATOC = xXàoo;. 195 R.
xot-wv. 192 V, 194 V-
ep-KtOAiii = xwXÛEiv. 195 V, 197 V.
XajXTrâi;. 194 R.
Xôyo!;. 190 R,
XoiTidv. 191 V, 196 V.
(lâÔYina. 192 R.
[lâXtaxa. 197 V.
LiereiieTOII = (xr) yévoiro. 194 R.
ixovoyevriç, 6;. 192 V, 193, 194 V, 198 R.
UTCTepiOll = -jiudTrjpiov. 194 V.
vôpioç. 191 R.
oùôé. 194 V, 196 R.
nAAIllOM = nâXiv OU- 196 R.
TcâvTwç. 190 V, 192, 193 R, 195.
TraTptapxnç. 199 R, 192, 196 V.
nipAl^lll = ueipàÇstv. 192.
nipACUOG= 7t£tpa(7ix6;. 192, 1%.
TtXr.v. 191 R, 107 V.
nu A = 7:v£Û(ji,a. 198 R.
Ttpà^tç. 197 V.
ep- ripe ni = «pÉueu 195 V, 198 R.
npOKOnTIII = itpoxértTEiv. 191 V.
npoTpeniM = TtpoTpsTtEtv. 190 R.
nçof-fiTTiz. 196 V.
npOZepeciC = npoaiptmz. 197 V.
ao<Di<x. 192 R.
TABLE DES MOTS GRECS. 41
<T7t£p(xa. 192 V, 197 V.
aTtXâyy.vov. 193, 194 R, 196. = cnAAriJON. 192, 197 R.
CTHreillA = ouvYEVcâ. 190 V.
CTMOrepoC = ouv^yopoç. 193 V.
CVHXtOpm = (TUYxwpEïv. li(4 R. ,
<Tw(jLa. 191, 195.
TpânsÇa. 194 V.
tpûaiî. 190 V, 191, 192 R, 193, 194, 196 V, 197 R.
X'piA ^= xP^ia. 191 R.
XOpirill = xopïlYEïv. 191 R.
Xpovoî. 190 V.
^MX^. 191, 196. .
(U<t)6AIII = wcpeXeïv. 190 R.
eApa = dtpa. 193 R.
2eAniC = klTzii. 190, 191 R, 194 R.
2IKU3M = Eîxwv. 197 R.
2IAHKI<1 = ^Xixt'a. 195 R.
21 MA = ïva. 191 R. 192 V.
2ICTOpill = iatopeîv. 190 R.
20ACJOC = ÔXwî. 194 R.
eVAHKIA = ïiXixt'a. 190 V, 191, 192 R.
2TCOG = tffto;. 194 V.
2U)C = w;. 191 R.
ESSAI DE VUL&ÀRISÀTION DES HOMÉLIES
MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG, ÉVÊQUE DE BATNAN
EN MÉSOPOTAMIE (451-521) (1)
Par Jacques Babakhan.
Et Sinaï trembla, transportant sur sa crête
L'universel Géant, l'omnipotent Athlète!
Fumée, ombre et brouillard la cime environnant,
Prouvèrent qu'était là l'Être igné maintenant.
Et le feu ravageur, en fondant chaque roche,
Confirma flamboyant que la Flamme était proche !
A travers mille éclairs, la foudre, à chaque Hébreu,
La Présence y clama tout entière de Dieu !
Et la nue, englobant Sinaï sous son ample
Tenture, au Tout-Puissant servit d'éclatant Temple.
Chaque nuage y vint, en bandeau, tour à tour
Former enceinte close au Nuptial Séjour!
En son honneur l'azur, pour lampe et luminaire,
Satura de rayons le sein de l'atmosphère.
Authentique en tous points se fit cet apparat,
Pour que d'Abram la Fille en sa foi demeurât !
Et, tout en Le croyant descendu là pour elle,
Elle se fit un veau, l'adultère rebelle !
Mais son vice, aujourd'hui, n'est point notre objectif
Nous traiterons ailleurs de son instinct lascif.
Mon discours entamé roulant sur la Descente
Du Très-Haut sur Sina, marchons-y sans attente !
Quand le Redoutable eut, au haut du Mont, lui,
Moïse alla l'Épouse amener prés de Lui.
(1) Voy. ROC, 1912, p. 410.
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 13
Voulant alors sortir, elle se sentit lasse !
Essayant de marcher, elle resta sur placé !
Tremblante, épouvantée, en proie à la stupeur.
Humble, craintive, lourde, et toute à sa torpeur,
Apathique, éperdue, atterrée, immobile,
Silencieuse, éteinte, amollie et débile.
Elle se sentit prise et livrée au trépas,
Sans même avoir encor tenté le premier pas !
Les clameurs, les éclairs, la foudre et le tonnerre.
Tout l'épouvanta, tout augmenta sa misère!
Pour elle en vain l'Epoux s'exprima saintement.
Elle ne voulut point l'entendre aimablement :
« Parle-moi, doux Moïse! alors .soupira-t-elle,
« Car la voix du Seigneur m'est une voix mortelle ! »
Pour l'Epouse adultère, un aussi saint Époux
Ne pouvait avoir un ton suffisamment doux !
Pour les goûts dépravés de l'impure Promise,
La fureur orgiaque était bien plus exquise !
Et faisant fi de tout maintien chaste et tournant
Le dos au trop pudique Epoux des cieux venant,
La lâche supplia Moïse le prophète
D'être, auprès du Très-Haut, son unique interprète !
C'est qu'à Moïse tête elle savait tenir !
De Sina ne pouvant les orages souffrir.
Pour résister au feu, se sentant peu robuste,
A Moïse elle dit : « Parle-moi, toi, mon juste! »
Oh! c'est qu'elle savait que, même maltraité,
Il serait endurant et bien moins redouté.
Elle eut recours à lui pour mieux rester mutine,
Rebelle et subversive en pleine indiscipline !
Voyant que de Sina la tonnante clameur
Ne la tolérerait parjure ni d'humeur
Massacrante, elle fit, en sa rage, à Moïse
Appel intéressé pour que, dans sa traîtrise.
Elle pût, au besoin, pour ne point lui céder,
A sa suppression sans phrases procéder!
Le Lion rugissant l'ayant nettement mise
En déroute, elle en vint au doux agneau-Moïse !
Par l'aigle en échec mis, le faucon dépité
S'en prend à l'oisillon dans ses serres jeté !
A la Voix ébranlant les monts faisant la sourde.
De Moïse elle aima la langue presque lourde !
Le cor qui résonnait au sommet du zénith
44 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
L'émut trop et d'un Bègue amène elle s'éprit !
Non que Moïse fût chéri par la mégère :
Elle s'en servait pour à son Dieu se soustraire !
Entendant son Époux hautement l'engager
A rompre en visière avec tout étranger,
Elle en fut suffoquée et, pour fuir la Voix sainte,
Au Prophète elle dit, en sa sournoise feinte,
Déguisant mal l'instinct corrompu de son cœur :
« Doux Moïse, sois seul mon interlocuteur! »
Sans nul arrière-plan, pareille dépravée
Se fùt-elle devant son Epoux esquivée?
Elle ne se fût point dérobée à l'Époux
Si son front à l'autrui n'avait fait les yeux doux (1) ! !
Eût-elle mieux aimé, si peu qu'elle fût nette,
Son Maître dédaigner pour plaire à son Prophète ?
Eût-elle refusé d'admirer sa splendeur
Si son cœur n'eût battu pour quelque suborneur?
Chaste, elle eût rendu, certe, un éclatant hommage
A son seul Prétendant et goûté son langage!
Et si pure elle était, devant le Saint pourquoi
Se laissa-t-elle choir dans un honteux émoi?
Si donc elle en rougit et comparut étrange.
C'est qu'elle se vautrait à coup sûr dans la fange !
Oyant sonner l'heure où vite tout marié
Sur le compte est de son épouse édifié,
En faisant signe à son Tuteur et timorée,
Elle lui confessa qu'elle était déflorée ! !
De la sorte agissant, elle gardait l'espoir
D'étouffer sans grand bruit son adultère noir !
« Parle-moi, toi seul, ô modeste, lui dit-elle.
Que Dieu cesse ses voix, car j'en tremble et chancelle! »
Pour la calmer et la rassurer, son Tuteur
Dit :
« Dieu t'éprouve, Enfant. Courage! Sois sans peur!
Le temps de faire un pacte et vers sa sublime aire
Dieu va voler et son tonnerre va se taire !
Viens voir l'Epoux que j'ai l'honneur de t'offrir, moi.
Sa Présence en impose à la Terre en émoi !
Il est sans égal en gloire, comme en puissance.
Ne te dérobe point à sa magnificence !
Contracte une absolue alliance avec Lui !
C'est pour un tel traité qu'il te vient aujourd'hui !
(1) Si elle ne lançait pas son œil sur les étrangers ."p-paj \vi icoi p»i p oyLl is\
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 45
Que ne me fasse affront, Fille, ton attitude!
Souviens-toi que toujours de ma sollicitude
(Et je prends ta cruelle Egypte pour témoin)
Te suivit pas à pas le plus paternel soin ! »
Le tremblement saisit toute la Synagogue
Qu'encourage Moïse, inspiré pédagogue.
Sina fume et son faite est tout incandescent,
Le Très-Haut au sommet triomphe en Tout-Puissant!
Le tumulte est à son comble, les phénomènes
Emplissent l'horizon de surprenantes scènes :
L'élément nébuleux qu'enfle le firmament,
Tonne, gronde et crépite avec acharnement!
Les troupes sont en rangs, les régiments en file:
Chaque cohorte avec gloire, au ciel, se profile!
Par milliers concentrés, leurs essaims cercle font
Immense, tournoyant dans un ordre profond!
Le Sanctus séraphique aux battements des ailes
Des Chérubins joint ses notes sacramentelles !
Adore en frémissant l'entier État-Major
Archangélique et chaque ange prend son essor !
Vision étonnante, image merveilleuse.
Habitacle caché, cime mystérieuse !
Ombre en plan, mont en feu. vacarme en carillon,
Étincelles au vol, flammes en tourbillon!
Splendeur en apogée, ouragan en furie !
Époux altier, Parrain humble. Épouse flétrie!
L'asile nuptial irradie et, là-haut.
L'arc de triomphe éclate exempt de tout défaut!
Célestes invités et terrestres convives,
P'ils du suprême azur et gens des basses rives,
Les hôtes sont assis et l'extase et l'entrani
Gagnent les Univers, la Noce bat son plein —
Mais la « Tarée » aspire à déserter la fête ! !
Le Notaire est debout : plume en main, il s'apprête
A signer le Contrat engageant Sabaoth
A dormer l'Univers à l'Épouse pour dot!
(0 cadeau nuptial, inespéré, sublime!)
Mais la Fille d'Abram que le vice envenime
Repousse cet Époux, son geste et ses cadeaux,
Pour rester la compagne intime de ses veaux !
46 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN..
Banderoles de flamme, oriflammes ténues
Flottent autour du Mont, qu'environnent les nues !
Voici, resplendissants, d'étincelles brodés,
Les habits que l'Époux pour elle a commandés !
De trousseaux flamboyants s'emplit la nuptiale
Chambre, où, toute de feu, la couchette s'étale,
Inaccessible asile et qu'intangible clôt
Vne tenture faite au métier du Très-Haut!
Du dehors le cuirasse un nébuleux système,
Élément terne, épais, sans résistance extrême.
Que balance le vent tout exprès, à dessein.
Pour que puisse entrevoir la Synagogue enfin
L'éclat amoncelé derrière cette trame !
Le fluide au dedans, sur la cime la flamme!
Au dehors moins léger, l'air, en sa dense ampleur,
L'environne, en planant au ciel en son honneur!
La Gloire siège au fond d'un enclos de nuage !
Telle quelle, invisible; ostensible en image.
Le nuage, en son sein, concentre la Splendeur,
N'en tamisant, pour l'œil, qu'une infime lueur!
De ses pans la Clarté bienheureuse s'échappe.
Par bonds intermittents, effet qui charme et frappe
Quand la Splendeur afflue et cherche à dévaler,
Le nuage a tôt fait de la dissimuler!
Sinaï fume et va fondre sa lourde masse,
Mais le bras Créateur l'affermit sur sa place !
Quand la Gloire tend à ruisseler sur le sol.
Le nuage aussitôt en arrête le vol !
Sur le point d'éclater, elle se dissimule.
Pour que le spectateur pour la voirencor brûle!
Et cette vision laconique en dit long
Sur la Sublimité qui se condense au fond!
Lorsque à travers la nue son reflet vagabonde,
Le peuple en effroi craint qu'il n'embrase le monde !
On la voit à travers le masque nébuleux
Et l'on constate son déclin miraculeux !
La chose au loin cachée est la chose enviée :
La Gloire au sommet prend pour voile une nuée !
La vapeur emplit l'air, y signalant le Feu:
Pour tempérer la Flamme, entre la Nue en jeu.
L'explosion des bruits retentit en trompette :
Le Mont trébuche et sent qu'on lui force la crête !
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMELIES METRIQUES. 17
Le brouillard, qui contient la Hamme, s'élargit
Foyer du Feu Vivant, Sina craque et rugit!
Tous les célestes chœurs, dans un élan mystique,
Clamèrent : « Le Très-Haut est là, c'est authentique ! »
Chaque être, que ce fait imposant consterna,
Proclama : « Certes, Dieu plane dessus Sina ! »
Démuselé, dans un choc extraordinaire,
Pour cette circonstance, au sommet, le tonnerre
Parut à l'Univers gronder : « Oui, quant à moi,
« J'afBrme qu'ici règne en personne ton Roi! »
Les accents du clairon, là-haut, avec emphase
Retentirent, jetant leur appel vers la base,
Pour que la Terre, oyant leur hjTnne à l'unisson,
Accourût adorer son Maître avec frisson !
L'angélique concert vibra tout dans la nue,
La Gloire étant au fond du brouillard contenue.
Et lorsqu'une étincelle allait en émerger,
Elle refluait, pour ne point tout submerger!
Lorsque la flamme allait tout Sinaï détruire.
Le nuage était là, pour son champ circonscrire !
Quand, en haut du brasier, s'élevait promptement
Une vague brûlante, immédiatement
L'air tendre, en sa fraîcheur, en absorbait la lame!
La nue au dehors, à l'intérieur la flamme.
Afin que le froid pût tempérer la chaleur!
Flamboyant sur le Mont, l'imposante Splendeur
Se voilait, s'éclipsait, de peur que, trop visible,
Son masque n'éclatât immensément terrible !
Dans le pan de la nue, ample et volumineux.
Était pris, enclavé, figé, le lumineux
Centre de la clarté, de peur que, de son aire.
Son flot ne débordât pour envahir la Terre !
Des anges la clameur partait de ce Buisson,
Comme un bruit d'Océan, vaste sous l'horizon!
Au fond de la brume, où se tenait leur phalange,
Faisait le tour du Mont leur symphonie étrange !
lis jubilaient à l'ombre et proches et distants.
Voilés aux yeux mais pour l'oreille palpitants !
Bien que trop nain, Sina se chargea du Colosse!
48 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
S'il eût pu fuir, comme il se fût montré véloce ! !
11 tremblait et ses rocs, en leur convulsion,
Alimentaient la flamme en sa combustion.
Les anges, en extase autour de son pinacle,
Voyaient évoluer le Très-Haut, ô miracle!
Tandis qu'il n'avait point des cieux quitté le sein !
Et d'allégresse empli, d'enthousiasme plein.
Leur groupe reconnut pour privilège insigne
L'honneur d'avoir été désigné comme digne
D'escorter Dieu vers les « terrestres » se rendant!
Les chœurs restés en haut n'étaient pas, cependant,
En tant que familiers de la céleste cime,
Moins superbes que ceux descendus vers l'abîme :
Ceux-ci croyaient présent en son ciel l'Infini,
Ceux-là le supposaient sur le mont Sinaï!
Les uns guettaient son Char, pour contempler l'Immense,
Les autres sur Sina recherchaient sa Présence!
Se dérobant à leur double division,
L'Invisible échappait à l'observation
De ceux de l'Empyrée et de ceux de l'Espace !
Ceux-ci voyaient du Mont se consumer la masse.
Ceux-là fixaient son Char auréolé d'éclat!
Sa présence n'éclate, en son abscons état.
Nulle part, en dehors de son propre Mystère,
A moins que ce ne soit, par image, à la Terre.
Il ne se rend visible indubitablement :
Pour Lui point de voyage! aucun déplacement!
De quel point vers quel point faut-il qu'il se transfère,
Lui l'Espace en lequel tout tient, tout s'agglomère?
11 est sur la Montagne, au ciel, en tous milieux.
Sur le Char et dedans le Buisson radieux!
Sur la cime apparut sa flamboyante Image,
Lorsque, ô prodigieux et suprême apanage!
Il vint proposer au terrestre genre humain
D'être son allié, par un sublime hymen!
Ce fut donc pour l'Enfant d'Abram le patriarche
Que, mettant sur Sina ses prodiges en marche,
L'ombre du Tout-Puissant splendide célébra
Sa noce, en épousant la Fille de Sara!
Son bras soutint Sina, son porteur symbolique,
Tel le porte en triomphe un élan séraphique !
Tout ce que l'Univers encercle en ses confins
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 49
Dépendant du pouvoir de ses sublimes mains !
Ce fut donc pour le bien qu'accourut sa clémence
Entourer Sinaï de sa magnificence.
Son masque fulgurant sur la montagne luit,
Pour qu'en le voyant tel, l'Épouse le suivît.
Mais, lorsqu'elle apparut devant Lui, l'impudique
S'en détourna, fuyant toute sa dogmatique.
Moïse, l'invitant au calme, enfin lui dit :
« D'un court instant encore. Enfant, fais-moi crédit!
Laisse qu'un Traité soit fait à ton avantage !
Puis l'Kpoux reprendra son vol vers son rivage! «
L'habitacle brûlait merveilleux sur le Mont.
Quand le Seigneur somma Moïse au noble front
D'y venir, d'avancer jusques en sa Présence.
La Voix sainte, jouant, alerte en l'occurrence,
Rôle de satellite, explosa, pour frayer,
A travers le nuage, au Prophète un sentier.
Afin que, sans entrave et sans trop gauche allure,
11 entrât son Traité compléter et conclure.
Moïse, dans la nue, avançant vers son Dieu,
La Voix vint le guider, à travers flamme et feu,
Otant de devant lui bandeau, flamme, accessoire.
Pour que, dans son lieu même et dans toute sa gloire.
11 entrât contempler, tel quel, l'Époux divin!
L'Ordre sortit lui faire, en la nue, un chemin.
Afin que la splendeur sublime, auguste, unique
Ne le jetât du haut du Mont en la panique.
Moïse pénétra jusques dans le Salon
Du Royal Fiancé pour L'entendre et, selon
Ses ordres, Lui mener l'Épouse en sa Présence.
II entra consulter Dieu, puis de l'audience
Il sortit, apportant ce Message formel :
L'Epouse était admise au seuil de l'Éternel,
Afin d'entendre, avec esprit de discipline.
De la Maison de Dieu l'intégrale doctrine.
Comme impure elle était, le cérémonial
Ne l'admit point au sein du Séjour Nuptial !
Elle vint du dehors écouter avec crainte
La leçon de l'Époux et sa volonté sainte.
Et du nuage alors l'Oracle retentit.
Annonçant qu'un Traité devait, sans contredit,
ORIENT CHRÉTIEN.
50 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Au culte du Très-Haut lier la Synagogue.
Et préludant de suite aux traits du Décalogue.
L'Onicle se fit net, juste, clair, véhément!
De nul rude statut, d'aucun dur règlement
Ne voulant l'accabler, 11 lui donna, pour guide,
Des lois d'une observance aisée et non rigide.
Les idoles II lui défendit de servir,
Pour que rien ne la put à son culte ravir.
11 l'avertit aussi, par sa parole franche.
Qu'étant le Dieu jaloux. Dieu vengeur, sa revanche
Se ferait — fût-ce après des siècles à venir —
Contre ses offenseurs terriblement sentir !
11 lui posa sur la route de la justice
Dix étapes, au bout desquelles l'exercice
Devait droit la mener au Royaume des cieux !
Il fixa sur son front un flambeau radieux
Et mit devant ses pas, d'un geste très amène,
De ses commandements l'intégrale dizaine,
Afin que de sa Loi la splendide clarté
Sa marche illuminât dans la pure équité !
Peine inutile! arguant, pour elle, trop austère
Ce code et s'avouant inapte à s'y parfaire,
La démente brava tout l'impressionnant
Spectacle déployé sur Sinaï tonnant !
Dieu parle et la Montagne en frémit d'épouvante ;
La pompe sur son front se dévoile géante !
Et du Seigneur la Voix articule des sons
Tels, que le peuple en a des transes, des frissons !
Le tonnerre rugit, l'éclair vole et serpente ;
Et sa moindre lueur brasier immense enfante
Flamboyant et marqué de prodiges, le son
De l'Oracle leur fait redoutable leçon !
Par l'organe du feu, majestueuse bouche
Dont le verbe scandé n'admet nulle retouche,
Il martèle l'accent de ses commandements!
Dans une langue dont les moindres éléments
Ont de la foudre la dévorante étincelle,
11 dicte sa Parole authentique, éternelle!
Le brasiei", sur la cime, un son de fifre émet :
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMELIES .METRIQUES.
Le feu crépite et chante au-dessus du sommet !
De l'immense âtre explose un orchestre, où la flamme
Ronfle un air d'ouragan, monte une monstre gamme!
Solennel est l'instant : Dieu promulgue sa Loi !
Le Devoir est dicté; mais l'Epouse, en émoi.
Rebelle au frein moral, en l'ultime minute.
Se refuse à l'Époux, sou Pacte elle réfute!
Que me saisit, ici, dans sa naïveté.
Que me subjugue, ici, dans sa simplicité.
Le rôle de l'Église à l'innocente allure
Et force ma voix à rompre sa boursouflure !
Encor qu'inachevé, qu'aujourd'hui prenne fin
Ce thème, où l'ordre veut prendre un autre chemin !
Trop vaste étant Sina, l'intellect le relâche
Pour, après un repos, y reprendre sa tâche!
Pour le cours abréger de mon verbe étendu,
Sur ma bouclie un index s'applique suspendu.
Des faits mystérieux clôturons le chapitre :
Nul mortel n'en étant le juge ni l'arbitre!
Je vois que, loin d'avoir mon sujet épuisé,
Ma muse a, sur Sina, ses deux ailes brisé!
Le thème étant ardu, la raison y chancelle :
Qu'elle reprenne haleine, afin qu'elle s'attelle
Au labeur d'un discours moins rude, moins scabreux!
Les comparer l'une à l'autre, serait-ce heureux?
J'entends : l'Église à cette ingrate Israélite !
Non, le récit de ses faits et gestes m'invite
A n'y plus insister, or je termine ainsi :
Celle-là, pour son Dieu, n'eut pas un seul merci :
En pleine apothéose, elle resta parjure !
En sa misère, sut celle-ci, chaste et pure.
Suivre le Fils et Lui fidèle demeurer !
Sans L'avoir jamais vu d'archanges s'entourer,
Sans L'avoir contemplé sur une cime en fête,
Sans jubilation céleste, sans trompette,
Elle a su recevoir le Christ à bras ouverts !
Sans lui clamer, des cieux, ses préceptes divers
Du tréfond d'un nuage embrasant l'atmosphère,
Sans mettre en mouvement foudre, éclair, feu, tonnerre.
Sans l'abîme ébranler, sans troubler l'horizon,
Sans habitacle igné, sans fumante maison,
52 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
Sans gîte éblouissant hissé sur un cratère,
Le Fils du Tout-Puissant est descendu sur Terre.
Et, dans des langes mis, en pleine humilité.
Il a ravi l'Église et notre Humanité !
Il eut faim, soif, sommeil. Il fut dans l'indigence!
Il fut sujet à plus d'une rude souffrance :
Éprouvé par Satan, au sauvage désert,
Nommé « Chef des démons ». de sarcasmes couvert!
De toutes parts, pris pour un sujet de scandale.
Du blâme subissant l'aveuglante rafale !
Honni d'avoir pris part au repas des pécheurs,
Pris pour vil publicain, in.sulté par ailleurs !
Sommé d'offrir tribut au roi, comme une dette,
Privé du moindre coin pour y poser sa tête !
N'ayant pour triomphal coursier qu'un simple ânon,
Avec sa nudité pour tout caparaçon !
A l'instar d'un valet, prenant un linge et, preste,
Lavant les pieds pétris d'argile par son Geste !
Vendu par ceux qu'il mit en son intimité,
Renié par les siens, malgré leur loyauté !
Comme un vrai meurtrier, traîné dans le prétoire,
Contraint de subir un long interrogatoire !
A la colonne, comme au pilori, cloué!
Sous dérisoire habit, de force coups roué !
Présentant son front à la couronne d'épine !
Souffleté, puis oyant : « Qui t'a frappé? Devine! »
Trébuchant et tombant sous sa pesante Croix,
Tendant aux clous ses mains et ses pieds à la fois !
Voyant ses vêtements tomber, par un tirage
Au sort, entre des mains avides de pillage !
Sur une éponge, humant le vinaigre et le fiel,
Pour calmer de sa soif le supplice cruel!
Oifrant son côté, pour y tailler large brèche.
Aux assauts d'une lance à la pointe revêche !
De baume et d'un linceul et d'un tombeau mun-i.
Et pourhntt, panni nous, à tout jamais béni!
Tel II est apparu le Christ à son Église!
N'importe ! elle a vu juste, en sa sagesse exquise
Et, pour Lui, repoussant idoles et faux dieux,
Elle reste l'Épouse au nimbe radieux !
(i4 suivre.)
LÀ VERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIRE
DE JEAN LE PETIT
(Suite) (1)
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^-^ \^l \. i % ^9 '^^w.K.:^/ ^x.^Q»* w*v-3 .01.1^ V-^{o
(1) Voy. ROC, 1912, p. 347.
(34) A + ,^f. — (35) Ni^coo P. — (36) ^^03/ A. — (37) loaû-too, A.
— (38) A * ^JU.a. M- — (39) loo, p^e A. — (40) |;ow A. — (41) A ' o M^.
— (42) cLw^ A. — (43) A + ^..
54 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
"^^fljJL^ (P. fol. 103 r) )Ki£Lx\ )Lj)Lia\o JV)^ oouo )L-j
io^Of^ Ot, Y^ -^O •/ ^^OiaJLiL^J^ > ;• t/ vji^O ^^/ ^OJlJO
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LA VERSION SYRtAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 00
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56 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 57
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58 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 50
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60 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 61
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G2 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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(35) ^o,o^^^ M^ A. — (36) A + ooo,. — (37) ..^lio A. — (38) P. -\- 06,.
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LA VEHSIUX SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. G3
TRADUCTION
G. Mort de son maître. — Maintenant, mes bien-ainiés, si nous parlions
tout le temps et toute la durée de notre vie sur les belles actions de ces
saints hommes, pour les terminer, je ne pense pas que nous y arriverions
mais nous avons raconté en peu de mots, selon notre force, ce qui a été
possible. Parlons maintenant de la mort du pur vieillard, saint abba Ba-
mouyah, maître du saint abba Jean. On raconte que le saint vieillard fut
malade pendant douze ans dans les infirmités et les souffrances, pour être
éprouvé et purifié (1).
Le bienheureux Jean servait devant lui durant tout ce temps et il arrivait
que le vieillard était irrité contre lui, à cause de la souffrance (2), et était
chagrin contre lui, mais le saint abba Jean n'en était pas affecté, ne
s'irritait pas contre lui et ne répondait pas au vieillard, mais il termina
son combat avec une volonté bonne et suave. Ils disaient de ce vieillard
qu'il était très remarquable en son aspect, plus que le plus grand
nombre des Pères, il l'appela donc certain jour et lui dit : « Mon fils
Jean, lorsque j'aurai quitté cette vie temporelle, va demeurer dans
l'endroit où tu as planté l'arbre, parce que c'est un symbole. Ce bois
sec qui a vécu et qui a porté des fruits figure les sacrifices, les offrandes
agréables et les choses mémorables qui auront lieu en cet endroit à ja-
mais. Cet endroit sera un port (Xi;j.r;v) pour des âmes nombreuses et pour
quiconque cherche le salut de son âme. » Lorsque la mort du vieillard
approcha, il appela Jean tandis que les Pères étaient réunis autour de lui.
Quand il approcha de lui, il prit ses mains, les embrassa et les approcha
de ses yeux et il le bénit comme Isaac (avait béni) Jacob, et dit trois fois :
« Je l'ai dit en vérité, tu es le serviteur bon et fidèle de Dieu, laisse-moi et
prie pour moi. d Ensuite il fit la recommandation aux Pères qui étaient
réunis là et il leur dit : « Adorez tous cet ange du Seigneur qui est apparu
sur la terre, ce n'est pas un homme (3). » Quand il eut terminé ces pa-
roles, il ouvrit la bouche et il rendit son àme à Dieu et il mourut
en paix.
7. Il fonde un Monastère. — Le saint abba Jean alla à l'endroit de cet
arbre, selon l'ordre de son maître, et il s'y fit une cellule dans une caverne
pour ajouter à ses luttes et à son travail. 11 se prépara encore dans cette
caverne une crypte dans laquelle il descendait constamment pour ne pas
être vu des hommes et il y passa toute une semaine sans pain et sans eau,
nourri qu'il était par la grâce de Dieu. Il se fit' encore un habit de fibres
(1) Sic Aaimoé, grec, 240, où Jean est appelé •• Jean, le petit, le Thébain ».
(2) II y a ici dans le copte une lacune de quelques lignes, p. 350, ligne 1.
(3) Ceci figure avec des diflërences assez nombreuses, grec, 240, et dans les
VUae Palrum, III, n» 155; V, eh. xvi, n* 4; VII, eh. xix, n» 2; P. L., t. LXXIII,
col. 792, 970, I04I ; et ces rédactions ont été commentées par saint Jean Cli-
maque, Scala par., grad. IV, P. G., t. LXXXVIII, col. 717. D'après Jean Cli-
maque. Annnoé a été malade durant dix-huit ans.
64 REVLE DE l'orient CHRETIEN'.
de palmier qu'il revêtait; lorsqu'il montait, les frères voyaient comme une
colonne de feu lumineuse. Sa renommée était portée en tout pays et de
tous côtés, au point que beaucoup d'hommes se réunirent et demeurèrent
près de lui, et ainsi, peu à peu, ils se réunissaient et venaient près de lui
sans crainte de tous côtés; ils prenaient une grande consolation à le voir et
ils imitaient ses actions admirables et divines. Ainsi ceux qui entendaient
parler de lui prenaient courage, se réjouissaient et désiraient sa vue divine ;
il était une cause de salut pour les éloignés et pour le.s proches, une co-
lonne, un refuge et une source de toutes les perfections, au point que les
déserts arides leur devenaient des villes habitées; ils étaient remplis en
abondance des serviteurs de Dieu. La terre déserte (et) sans fruits deve-
nait habitée et portait des fruits, un (rapportait) trente, et soixante et cent;
gloire et honneur à la Trinité adorable !
Lorsque les moines furent nombreux près du saint abba Jean, il fut né-
cessaire de leur creuser un puits, parce que les eaux étaient loin d'eux (1) ;
il réunit tous les frères et ils creusèrent pendant cinq jours (2) ; ensuite
le saint abba Jean descendit dans le puits et il y passa toute la nuit en
prières jusqu'au matin et, au matin, les eaux sortirent douces et agréa-
bles; ainsi tout ce qu'il demandait à Dieu lui était accordé à cause de son
excellence et de sa suavité.
8. — Le frère du saint Abba Jean, comme nous l'avons dit plus haut, était
moine. Ce saint Abba Jean l'instruisait et l'exhortait à posséder l'humilité
plus que tout, afin d'arriver par elle à tout ce qui fait bien, il lui rappelait
aussi leur manière de vivre (lorsqu'ils étaient) dans le monde et leur
pauvreté, et il disait : « Mon frère, souviens-toi comment nous étions
dans le monde indigents et pauvres et méprisés, tandis que maintenant
nous sommes comptés avec les hommes bons et excellents. Il nous con-
vient donc de rendre à Dieu des myriades d'actions de grâce et de
louanges, afin qu'il ait miséricorde et pitié envers nous et qu'il nous
console; voici que nous sommes honorés de l'honneur de ses serviteurs. »
Il lui disait ces choses et d'autres semblables, au point qu'il progressa et
qu'il devint un moine excellent, saint et puissant dans tout le travail
de la perfection.
Saint Abba Jean gémissait à toute heure et disait : « Je suis très rempli
de crainte, mon frère, au sujet des trois choses suivantes : du moment du
départ de l'âme du corps, de la rencontre avec Dieu et du jour de la ré-
surrection. » Chaque fois qu'il se souvenait d'une des trois choses que
nous venons de mentionner, il fuyait et allait dans le désert intérieur; son
frère se fatiguait à le chercher partout et, quand il le trouvait, il lui disait :
« Pourquoi te fatigues-tu ainsi, ô notre frère? Ne crois-tu pas que si tu'
(1) Les eaux des marais sont salées et déposent par évaporation le natron (sel
marin, muriate de soude, sulfate de soude).
(2) Les couvents de Scété •< dans le voisinage des lacs, ont des puits creusés
de treize mètres, où il y a à peu près un mètre d'eau douce que l'on élève au
moyen de roues à pots ». Mémoires scienltfiques des savants composanl V Institut
d'Éyypte, 8°, Paris, an VIII, t. I, p. 25-2.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 65
demeurais dans ta cellule, le Seigneur t'exaucerait et aurait pitié de
toi? » Celui-ci dit : « Oui, mon frère, je sais que Dieu n'est pas fixé en
un lieu et qu'il exauce partout où il est invoqué, mais je veux mon âme
dans cette souffrance, afin que Dieu m'épargne, qu'il ait pitié de moi et
qu'il me sauve au temps de l'affliction, lorsqu'il voit la lutte (atyiiv) que je
soutiens. » Ce bienheureux avait l'esprit fervent, et demandait à être
comme un ange. 11 dit certain jour à son frère, dans un zèle véi'itable et
divin : « Je veux persévérer près de Dieu et être sans souci comme les
anges, qui ne cessent pas de le louer. » Et, quand il eut terminé ces paroles,
il dépouilla ses vêtements et entra au désert. Il y demeura une semaine
sans manger et sans boire, et, parla providence du Seigneur, il retourna,
afin d'être pour beaucoup une cause de salut. Lorsque, muni d'un bon
viatique, il vint frapper à la porte de la cellule de son frère, il ne
voulut pas lui ouvrir, car il lui dit « Qui es-tu? » 11 répondit : « Je suis
Jean, » et son frère lui dit : « Tu n'es pas Jean, car il est devenu un ange
et il n'habite plus parmi les hommes, » et il le laissa ainsi toute la nuit
sur la porte. Lorsque le matin vint, il lui ouvrit et lui dit : « Mon frère
Jean, sache que tu es un homme; tant que tu es dans ce corps, tu as
besoin de travailler avec lui, afin que tu vives avec lui; parce que le tra-
vail que tu fais maintenant appartient aux êtres spirituels et à ceux qui
n'ont pas de corps. » Le saint Abba Jean lui dit : « Pardonne-moi » ; et il
lui donna la bénédiction et il entra dans sa cellule (1).
On racontait que certain jour, comme il était assis dans la cellule, des
liommes vinrent, entrèrent près de lui, ramassèrent tout ce qui était
dans la cellule et en firent un faix, tandis qu'il se taisait et ne parlait
pas avec eux. Quand ils eurent terminé, ils lui dirent : « Lève-toi, et
charge-nous notre fardeau. » Le saint se leva et le leur chargea; illes
salua encore et ils s'en allèrent. Lorsque son frère vint et vit que la ceikde
était vide, il lui dit (2) : « Que sont (devenues) les affaires de la cellule? »
11 dit : « Je ne sais pas. » Son frère lui dit : « Je te dis : Où. sont les affaires?
et tu me dis que tu ne le sais pas ! » Jean lui demanda pardon et dit :
« Pardonne-moi, mon frère, seulement je te demande que tu mettes ceci
dans toi»! cœur et que tu dises- que tu m'as mis depuis trois ans au
tombeau. »
9. Enseignements et conduite. — Saint Abba Jean disait : « Trois choses
combattent avec l'homme : la fornication, le scandale des frères et l'éloi-
gnement de Dieu. Si un homme est capable de se retirer de son prochain
au point de n'avoir pas de sujet de scandale de près de lui, alors il se
délivre de tout le reste. Si un homme a l'intention d'accomplir ce qui le
regarde et d'abandonner son frère, en quelque sujet qno ce soit, quand
(1) Grec, 204, 2 ; au x« siècle, cet incident a été mis en vers latins par
Fulbert, évêque de Chartres, cf. Patr. lat., t. LXXIII, col. 812, note IL — Cf.
Ibid., col. 768, n" 56 et 916, n" 27.
(2) Copte : « Ceux-là lui dirent : Lève-toi, porte-les nous. Abba Jean so
leva, illes porta. Et lorsqu'il les eut conduits au dehors, il s'assit. Et lorsque
son frère entra, il dit. - P. 355.
ORIENT CHRÉTIEN. 5
66 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
il est dans l'angoisse, toutes les épreuves sont réunies contre lui et en-
tourent son âme comme des voleurs et ils dominent sur elle au point de
la troubler etc., pour la désespérer. »
Il disait encore : « Sachez, mes frères, que notre frère est le commen-
cement de toute notre construction. Si nous conservons le fondement,
nous élèverons nécessairement sur lui une construction saine jusqu'à ce
que nous l'ayons terminée. » Le saint abba Jean se réjouissait de n'avoir
fâché personne de sa vie. S'il arrivait qu'un homme le fâchait ou l'inju-
riait, le saint accourait près de lui le visage tout joyeux; il l'embrassait
et disait : < Celui qui supporte son prochain avec connaissance, est
pur. Cours après la véritable perfection, par laquelle l'âme peut voir
Dieu. Garde-toi de la gloire et de la louange de ce monde, parce qu'elles
sont de nul prix pour le travail de la perfection. » Ainsi celui qui avait
mal agi envers lui se repentait et changeait rapidement.
On racontait du saint abba Jean qu'il ne levait jamais la vue et ne
regardait et ne considérait le visage de personne, à cause de sa grande
humilité et soumission. On racontait encore du saint abba Jean que
lorsqu'un homme tombait une fois ou en parole ou en autre chose, il ne
racontait jamais rien sur lui, mais lorsqu'il apprenait qu'un homme avait
péché ou était tombé dans une faute, il pleurait sur lui, il gémissait et
il était affligé à cause de lui. Il disait : « Cela arrive à lui aujourd'hui et
à moi demain. » Et il offrait pour lui une prière à Dieu avec larmes et
gémissements lamentables pour qu'il fût délivré. Ils disaient qu'il faisait
ainsi tous les jours de sa vie.
Des frères interrogèrent abba Jean en disant : « Nous est-il utile de
chanter beaucoup de psaumes? » Il répondit : « 11 nous est utile avant tout
que nos offrandes soient faites avec humilité et cœur contrit. Ensuite
nous aurons soin d'observer ce que nous dirons et nous attacherons notre
esprit en Dieu pour que ce que nous dirons soit gardé près de nous, que
ce soit peu ou que ce soit beaucoup. »
, On racontait qu'il alla lui jour en Egypte vendre des corbeilles, car
c'était son art. Comme il les portait sur son épaule et qu'il marchait pour
y aller, un chamelier le rencontra qui le- vit, en eut pitié et lui conseilla
de charger les (corbeilles) sur son chameau. Le saint agréa son offre
et lui donna ces corbeilles. Comme ils suivaient leur chemin, le chamelier
commença à proférer des paroles mauvaises et honteuses et il émettait
des chants du monde. A ce moment, saint Jean se retourna et vit les
cohortes et les troupeaux des démons qui entouraient de tous côtés ce
chamelier. Lorsque le saint abba Jean vit cela, il abandonna les corbeilles
et retourna à sa cellule (1) en portant dans son esprit et en méditant la
parole de Notre- Seigneur dans l'Évangile, qui dit : « Que servira à
l'homme s'il gagne tout le monde et s'il perd son âme ? »
On raconte qu'une autre fois il alla en Egypte. Comme il était sur la
place publique pour vendre ses corbeilles et des frères (étaient) avec. lui,
il vit que beaucoup avaient avec eux des travaux de divers genres et
(1) Grec, 205, 5.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 67
les vendaient. Il porta donc aussi son ouvrage et il se tenait parmi eux.
Certains passèrent [)rès de lui et lui dirent : « Dis-nous combien tu veux
([ue nous te donnions pour ces corbeilles? » Mais le saint abba Jean fut
dans le ravissement durant une grande heure et ses yeux regardaient le
ciel. Lorsque les frères le virent, ils lui dirent : « Fais-nous connaitre le
prix de ces corbeilles (1). » Il leur dit : « 0 mes frères, je vous demande
de me dire quel est (le plus) grand et (le plus) honoré près de Dieu, parmi
tous les ordres (xâyiJ-a) célestes :les Chérubins ou les Séraphins? » Ils furent
dans Fétonnement et dans l'admiration, et ils dirent : « Où est ta pensée
ô père? » Celui-ci leur dit : « Mes frères, une loi nous est proposée dans
les Livres divins : de chercher constamment les choses d'en haut et de
penser constamment aux choses d'en haut, là où est le Christ; .sans
nous tourner (pour) regarder celles qui rampent sur la terre. » Lorsqu'ils
entendirent ces choses, ils confessèrent et louèrent Dieu. Ils disaient
(lu'il tressait certaine fois des nattes et il se proposa d'en former deux (2).
Tandis qu'il tressait, il fut rempli de stupeur au sujet de la divinité, et
il pensa à la Jérusalem d'en haut, et à l'habitation dont a parlé Paul
l'apôtre, à la nôtre qui est dans le ciel, d'où notre Sauveur doit (nous)
recevoir dans la gloire, lui qui doit exalter l'humiliation de notre race et
la former à l'imitation de son corps saint en tout, dans la résurrection
glorieuse de chez les morts. Tandis qu'il était dans une pensée si agréable,
il se trompa et il tressa les deux nattes en une et il ne s'en aperçut pas
avant de les avoir terminées (3).
Un honmie vint ensuite certaine fois à sa cellule pour lui acheter des
corbeilles ; il frappa à la porte et, après un long espace de temps — car
il était en prières — Jean sortit près de lui et lui dit : « Que demandes-
tu? » Celui-ci dit : « Acheter des corbeilles. » Le père Jean entra dans sa
cellule et, parce que son occupation était en Dieu, il oublia, et ce frère
continua à frapper à la porte. Abba Jean sortit au-devant de lui pour la
seconde fois et il dit : « Que demandes-tu ?» Le frère lui dit : « Je t'ai
déjà dit une fois, Abba, que je demande des corbeilles. » Il répondit
« oui », rentra et ensuite oublia la chose, parce que son esprit était fixé
ot confirmé dans les choses d'en haut, et le frère frappait (toujours) (4).
Enfin le vieillard sortit près de lui et, lorsque le frère l'eut fait souvenir,
il le prit, le fit entrer dans sa cellule et dit : « Voici les corbeilles; si tu
m as besoin, prends : je n'en ai pas besoin (5). »
Le désir du saint abba Jean et son attente (étaient) de ce que l'oeil n'a
])as vu. Il méditait ce cantique du prophète David et disait : .Pai demandé
(1) Cf. grec, 213, 30.
(2) Cf. grec, 208, U.
(3) Le grec ajoute qu'il ne s'aperçut de sa distraction « qu'en touchant la
muraille >•. La natte était sans doute fixée à un bout et il avait tressé en recu-
lant sans s'occuper de la longueur de la natte, jusqu'à ce qu'il se vît arrêté par
l'autre mur.
(4) Copte : « Et le frère continuait de prier -, p. 360.
(b) Cf. grec, 213, 31.
68 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
une chose au Seigneur et celle que je demande est d'habiter dans la
maison du Seigneur tous les jours de ma vie, de voir la suavité du Sei-
gneur et de visiter son saint temple qui n'est pas construit de main
d'homme, qui est dans te ciel (1). Au temps de la moisson, le saint sortait
avec les frères. Ceux-ci l'avaient mis de force à leur tête, parce qu'ils
savaient qu'il leur donnait repos en tout. Ils racontaient du saint abba
Jean, qu'au moment du repos, au temps de la chaleur, avant de redresser
son dos et de se mettre debout tandis que tous les frères étaient courbés
et moissonnaient, il frappait des mains comme un signe; les frères
comprenaient et se reposaient d'abord; pour lui, il redressait son dos à la
fin en disant : « Le Livre nous ordonne de traiter notre frère comme
nous-même; c'est surtout par l'honneur et le repos de mon frère que
Dieu a satisfaction. »
Certain jour, il appelait un frère pour qu'il fit une chose, comme pour
les frères, tandis qu'ils étaient à la moisson ; or ce frère pleura devant
lui et lui dit étant affligé : « Toi, maintenant, qu'as-tu? » Le saint lui dit :
« Pardonne-moi, mon frère » ; et il posa à terre la faux qu'il avait en
main, et il s'inclina devant lui en disant : « J'ai péché; pardonne-moi »;
et il retourna au désert et il passa toute cette année à jeûner de trois en
trois jours, sans manger autre chose que du pain et du sel ; il priait,
il se prosternait et il pleurait avec douleur de cœur et il disait : « Dieu,
aie pitié de moi, parce que j'ai péché et j'ai affligé ta créature (2). d
{A suivre.)
F. Nau.
(1) Ps. XXVI, 4-5.
(2) Cf. grec, 205, 6.
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE
PSEUDO-CLÉMENTINE
III. — TRADUCTION DU QALÊMENTOS
{Suite) (1)
CHAPITRE IX
La chrétienté.
L'Intervention de Dieu en faveur des chrétiens persécutés. — 2. Le Paraclet
envoyé aux Apôtres. — 3. La récompense du martyre. — 4. La dispersion des.
chrétiens. — 5. Les hérésies. — 6. Les signes de la fm des temps. — 7. Les
chrétiens doivent rester fermes dans l'orthodoxie. — 8. Les fléaux qui survien-
dront. — 9. Le roi de Têmàn. — 10. Les vices et l'iniquité de cette époque-là. —
11. La paix apportée par le roi de Têmàn. — 12. La terreur dans le monde. —
13. Perdition du roi de Têmàn. — 14. Ruine de l'Egypte. — 15. Nouvelles ca-
lamités. — 16. Les conquêtes du roi de l'Orient. — 17. La miséricorde de Dieu
envers les fidèles. — 18. Un lionceau s'élèvera contre les rois. — 19. Les héré-
sies [suite). — 20. Les rois impies et persécuteurs. — 21. Le roi Constantin. —
22. Autres rois : impies ou pieux. — 23. Le roi Héraclius. — 24. Le châtiment
du Seigneur. — 25. L'iniquité et la barbarie. — 26. Le roi libérateur. —
27. Les rois fidèles. — 28. Les divers royaumes du monde.
1. Intervention de Dieu en faveur des chrétiens persécutés. — (F. 58
v° a, suite) 0 Pierre, voici qu'il viendra sur mon peuple après mon Ascen-
sion dans le ciel l'affliction et la persécution : ils seront cliassés jusqu'aux
extrémités du monde : on coupera leurs membres ; on les brûlera dans le
feu ; on les fera .sortir de leurs maisons.
Mais pour moi. je ne les (2) abandonnerai pas, et je montrerai ma puis-
sance et mes prodiges envers eux. Comprends, ô Pierre, que voici que
subsiste l'empire (F. 58 v° b) dix diable. Vingt semaines après que les se-
maines (de la persécution) se seront écoulées, de nouveau je montrerai
mes prodiges et ma grâce envers les fidèles qui croient en moi. Un (seul)
d'entre eux chassera dix mille, et deux chasseront des milliers, en sorte
(1) Cf. ROC. 1911 et 1912.
(2) M. à m. : vous.
70 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
que les peuples s'étonneront de mes miracles, de mes prodiges et de la
majesté de ma sainteté et de ma lumière.
2. Le Paraclet envoyé aux Apôtres. — Sache, ô Pierre, que, lorsque je
serai monté vers mon Père, et que je serai assis dans ma gloire, dont je ne
suis pas privé, j'enverrai de lui vers toi et vers tous mes disciples le Pa-
raclet, l'Esprit-Saint, (qui) sera avec vous, et ne vous abandonnera pas. Je
ferai demeurer ma clémence et ma miséricorde (F. 59 r« a) sur vous jus-
qu'aux siècles des siècles.
3. La récompense du martyre. — Ne t'attriste pas, ô Pierre, mais garde
tout ce que je te dirai, et mets-(le) dans ton cœur. Sache et comprends que
tu me retrouveras dans le royaume des cieux, alors qiie tu auras été cru-
cifié, que Jacques sera tué, et que Jean sera mort par la gueule des lions.
Tous les disciples qui auront été tués par la main de leurs ennemis, me-
retrouveront.
4. La dispersion des chrétiens. — Remarque, ô Pierre, que tous les fidè-
les, qui croiront en moi, deviendront dispersés dans les peuples. Com-
prends donc, ô Pierre, que la foi de ceux qui croiront en moi, (F. 59 r" b)
et s'en iront (loin) les uns des autres, ne sera pas divisée.
5. Les hérésies. — Le premier qui luttera contre toi, ô Pierre, c'est un
magicien, appelé Simon, qui est des partisans du diable, (et) qui a divul-
gué l'usage appelé simoniaque. Voici que moi-même je le perdrai, parce
qu'il aura lutté avec toi. Le 2'"'= qui luttera avec ma loi et mon testament,
c'est un homme appelé Ydsdwèn; le S'"^ ^Atoulem; le 4me Nâbàdân; le
ô^e Balqokàn; le 6'"<= 'Atsàn; le T™*' Qartiyàn ; le 8™'' Fermnà ; le 9™" Badri-
non; le 10™« ''Anânâs; le 11'"'= la secte qui s'appelle 'El-Bânyou; (F. 59
v° a) le 12™« la secte qui s'appelle Macédoniens; le IS'"^ la secte, qui s'ap-
pelle Waytelniens ; le I4™<' la secte des Marqelsiens ; le 15™" la secte des
Qatiens; le 16"^^ la secte des Henâniens; le 17'"^ la secte des Soninoniens ;
le 18"« la secte des Loufàniens; le 19'"" la secte des Qardonietis; le
20™« la secte des Lounâniens ; le 21n'« la secte des Nâriens; le 22'"'^ la secte
des Barhàtiens; le 23°^« la secte des Batbàniens; le 24™e la secte des
Lê'aniens; le 25'n« la secte des Qatyâniens ; le 26™" la secte des Mesel-
mâniens; le 27™" la secte des 'Arngâniens; le 28™*^ la secte des Berdhi-
tiens; le 29™" la secte des Manbarniens , des Fentàniens, des Fatsiliqâ-
niens, (F. 59 v» b) des 'Argânyàsiens; le 30™*' la secte des 'El-Fàniens;
le 31™" la secte des Demyâniens; le 32™° la secte des Semesiens; le
33™<' la secte des Barqataniens (1).
6. Les signes de la fin des temps. — Dans ces jours-là, la famine sera
supérieure à l'abondance, et sera grande dans toute la terre. 0 Pierre,
lorsque le petit du lion reviendra, et retournera dans un même lieu, sache
njCàT"^; >iTTft; >.An'ïg; <n.*^Tr^; ffl.cTA'V.e; «wc^A'i; +i*^; Aw^;
iù.T'if; A-4.'V^; 4'C^Tr^; A-TTr^; Tc; ncn-r; nTOTr/; A.h'V^, •j^p^'V^;
/"fiATV^; >iC'V;ï'V^; ncKAu'v^; ao-^nc/y; v^/m-^y; <c}\.ft.^Tr^; ho-v.en;
LITXÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. 71
que l'époque de la fin approche. Dès que tu auras vu (cela), la mort et la
famine seront grandes entre (les hommes). Deux rois d'une même famille
et d'un même pays s'entre-tueront.
Comprends donc, afin que la terre entende. Des songes effrayants seront
nombreux ; (F. 60 r° a) les signes du ciel apparaîtront sur la terre. Alors,
surviendront le massacre et la captivité. Je livrerai les hommes au glaive.
Pour moi, je n'écouterai pas leur prière, et je n'agréerai pas leur demande.
Dans les jours de ces sectes hérétiques il surviendra de leur part une
grande persécution et un (grand) tourment contre mon peuple de fidèles,
qui croient (en moi). Quant à eux, ils prieront, et ils m'imploreront dans
de grands gémissements et dans de fortes demandes, comme il (n'y) en a
(pas) eu depuis l'origine dans le monde. Si Adam avait prié et avait sup-
plié (dans) une pareille (F. 60 r« b) demande, il ne serait pas sorti du pa-
radis; ou, (si une telle prière avait été faite) dans les jours de Noë, le
déluge ne serait pas venu sur la terre, et le feu du ciel non plus ne serait
pas descendu sur les gens de Sodome (1).
7. Les chrétiens doivent rester fermes dans l'orthodoxie. — 0 Pierre,
recommande à mon peuple de ne pas suivre la voie de ce peuple pervers,
et enseigne-leur qu'ils deviennent fermes dans la foi droite. Celui qui se
sera tenu dans cette foi vivra à jamais, et héritera, dans la richesse de ma
grâce, de ce que Vœil n'a pas vu, de ce que VoreiUe n'a pas entendu (2) et
aussi de ce que n'ont pas vu les Anges ni les Vertus.
8. Les fléaux qui surviendront. — 0 Pierre, malheur à celles (jui
seront enceintes et (F. 60 v° a) nourriront dans les jours de ce peuple.
Ceux qui croiront en moi seront tués, la plupart par le glaive. Les pierres
de l'église crieront; les eaux manqueront; les fleuves ne couleront plus ;
les jours passeront ; les temps et les années seront changés ; le cours du
soleil, de la lune et des étoiles sera arrêté; les ténèbres surviendront pen-
dant trois jours dans les territoires qui entourent Jérusalem; Tinimitié
et la colère seront grandes sur la terre ; le bien disparaîtra des hommes.
Dès que le royaume (F. 60 v° b) de ce peuple sera devenu grand, leur ma-
lice augmentera et leurs péchés deviendront nombreux. Les fruits des ar-
bres des champs manqueront; les démons habiteront dans les hommes;
(le faux prophètes surgiront; les bêtes sauvages mangeront la chair des
hommes. A la fin de leurs jours ils se partageront la terre à prix (d'ar-
gent), et les hommes habiteront auprès des déserts (situés) sur la face de
la terre.
9. Le roi de Tèman. — Ensuite, sortira la verge du salut et de la vie de
Têmàn (3). Puis, ces peuples seront brisés dans les montagnes. Voici que
viendra le roi de l'Orient, comme s'il s'éveillait (F. 61 r° a) du sommeil. 11
rendra nombreuses les lances jusqu'aux extrémités de la terre, et il rendra
fort le massacre. Les cadavres deviendront comme des collines, et les
âmes des hommes périront comme (celles) des brebis et des boucs.
(1) HfS".
(2) I Cor., H, 9.
(3) -t-^Tr.
72 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
10. Les vices et l'iniquité de cette époque-la. — L'iniquité sera grande.
(Les homme.s) découvriront leurs pudenda aux vierges. Le fils reniera son
père, le père son fils, et le serviteur son maître. La fille reniera sa mère,
et la mère sa fille. Les serviteurs s'élèveront contre leurs maîtres. La
(femme) libre moudra comme la servante, et la servante sera comme la
(femme) libre. Les jeunes gens s'assoiront au-dessus des vieillards, {¥. 61
r" b) et, en outre, les jeunes gens mangeront et boiront dans les festins
avant les vieillards, et les vieillards seront après (eux). Le serviteur jugera
contre son maître, et (le) citera au tribunal. C'est pourquoi je les livre-
rai au tranchant du glaive, et ils deviendront la nourriture des chiens.
IL La l'ALX APPORTÉE PAR LE ROI DE TÈMAN. — Lcs vertus dcs cîeux se-
ront ébranlées. Les rois de la terre se tueront entre eux. Tous les rois de
la terre s'enfuiront de devant la face du roi de Têmnn. Quant à lui, il lut-
tera avec les angles du monde ; il jugera les rois ; il détruira les temples des
idoles. Dans ses jours (F. Gl v^ a) surviendra la paix. 11 écartera le meurtre.
L'affliction et le supplice s'éloigneront de dessus les hommes. Il surviendra
le salut et la paix. L'abondance sera grande sur la terre. La méchanceté
disparaîtra pendant peu de jours, et les hommes croiront que le châtiment
ne viendra plus à nouveau sur la terre.
12. La terreur dans le monde. ^- (Mais) voici qu'ensuite viendront une
peur et une épouvante comme il n"y en a pas eu depuis l'origine. Par
suite de l'intensité de la peur les âmes s'agiteront, le meurtre s'élèvera, et
le sang sera répandu. Les bêtes sauvages et les oiseaux du ciel se rassasie-
ront des cadavres de ceux qui auront été tués. Personne (F. 61 v° b) ne
sera sauvé sauf peu d'hommes. Ceux qui resteront diront ainsi à leur
semblable : « De quel pays es-tu? » Une femme dira à sa semblable :
« De quelle famille es-tu? » Le père ne verra pas son fils, (ni) le fils son
père ; ils ne se reconnaîtront pas entre eux. Un homme tuera son pro-
chain, et ne reconnaîtra pas son semblable. Ensuite, on arrêtera les fidè-
les; on attachera leurs mains aux cheveux de leur tête; (on entourera)
leur cou de chaînes; on les jettera dans les fleuves, et on les empêchera
de boire de l'eau. De nouveau, il surviendra une grande peur, et
(F. 62 r" a) la terre tremblera le même jour trois fois.
13. Perdition du roi de Tèman. — Alors, se lèvera pour la seconde fois
le roi de Têmàn, qui ressemble au bœuf qui rumine, (et) qui a à sa tête
trois cornes. Lui-même donc perdra toutes les créatures dans le châtiment
de sa colère. 11 parviendra à la ville appelée Baalbàko{\), afin de consonà-
mer en elle la malice de leur désir. Là il sera perdu ; il ne retournera pas
à son pays, car lui-même s'est exalté, a abandonné la glorification de son
Créateur, s'est glorifié, et s'est loué dans sa grande gloire, a médité toute
(espèce) de mal, et a dit : « Moi-même, par la force de ma puissance je
me suis emparé (F. 62 r" b) de la terre. » Voilà pourquoi aura lieu la perdi-
tion par l'intermédiaire du roi de l'Orient. Voici que je le perdrai, et que
je l'établirai dérision dans toute la terre.
14. Ruine de l'Egypte. — Ensuite, ô Pierre, je susciterai le massacre;
(1) nhAOTi.
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. 73
je saccagerai le pays d'Egypte: je démolirai ses murailles, et j'efTacerai la
beauté de sa grâce.-
15. Nouvelles calamités. — Après que le pays d'Egypte aura été sac-
(•agé pendant une semaine et une demi-semaine, il apparaîtra des mira-
cles dans les îles, une peur dans la mer, et un grand massacre dans les
villes du littoral de la mer. Un peuple impur entrera du côté de la mer
dans mon temple; (F. 62 v» a) il ruinera mes églises, les incendiera par le
feu, foulera de ses pieds le signe de ma croix, poursuivra mes fidèles dans
le sanctuaire, et les tuera. Quant à eux, ils seront dispersés dans toute la
terre, comme ils l'ont été dans les jours de jadis. Les mauvais songes se-
ront nombreux. 11 surviendra une grande peur dans tous les pays; (cela)
augmentera la haine contre les fidèles. Pour moi, je ne les abandonnerai
pas dans la main de leurs ennemis. En ces jours-là le soleil et la lune
s'obscurciront; quant aux étoiles, (F. 62 v b) elles tomberont du ciel.
16. Les conquêtes du roi de l'Orient. — Alors, sortira le roi de l'Orient,
afin de combattre avec le roi de l'Occident; la bataille sera grande entre
eux. Les vents souffleront sur la terre. Les hommes de VÉgypte mourront
par la famine et par la peste. Je ferai venir la mort sur les générations de
Cham. Je ferai voir dans le ciel des miracles. Ensuite, le roi de l'Orient ira
au pays d'Egypte, et tuera ceux qui sont restés là. En outre, il tuera les
hommes de l'Occident. Il régnera sur toute la terre, et tous (F. 63 r° a)
les pays lui obéiront, A cause de la multitude de ses armées il s'emparera
de grandes régions ; il jugera depuis les extrémités jusqu'aux extrémités
(de la terre). Le bruit de ses armées sera comme (celui de) roues. A cause
de la terreur (qu'il répandra), les collines crieront, les montagnes pleu-
reront, et les puissances du ciel seront ébranlées. 11 surviendra une grande
peur depuis l'orient jusqu'à l'occident et depuis le nord jusqu'au sud.
17. La miséricorde de Dieu envers les fidèles. — Ensuite, j'enverrai ma
clémence et ma miséricorde sur tous ceux qui croiront en moi sur toute
la terre, (et) j'écouterai la prière démon peuple, qui me suppliera. Quant
à ceux qui (F. 63 r^ b) lutteront contre moi, j'élèverai contre eux la verge
de mon châtiment; je les tuerai : je les ferai disparaître; j'opérerai le salut
manifestement sur la terre, et je montrerai ma gloire sur ceux qui croi-
ront en moi. Mon peuple reviendra comme auparavant. Tout ce qui aura
été caché sera révélé. Je mettrai sur la terre ma bienveillance.
18. Un lionceau s'élèvera contre les rois. — Je susciterai un lionceau :
il chassera tous les rois, et les brisera, car je lui donnerai la puissance.
Telle sera la levée de (ce) lionceau : (ce sera) comme s'il s'éveillait du som-
meil. Voici qu'un ennemi s'emparera d'une (F. 63 v° a) région du côté de
l'occident, qui (fait partie) de son royaume. C'est pourquoi entreront en
lui la jalousie, l'indignation et la colère. Alors, il enverra... (I).
19. Les hérésies [suite). — Le 35""' (ennemi) la secte des Bel kdâ /'métis ,
le 36™« la secte des Berditsûniens : le 37™° la secte des Nitàniens; le 38""^ la
secte des Besenniens; le 39""" la secte des Berestiens : le 40™" la secte des
(1) Il y a ici une brusque solution de continuité dans le texte. Il est fait men-
tion de la suite des hérésies, dont le comniencoment se trouve plus haut.
71 REVUE DE l'orient CHRÉTIExW
Gilâniens; le 4\"^<' la secte des Barqàté'êiens; le 42'»'^ la secte des SanàlA-
niens; le 43™" les \Argénieiis: le 44"^« la secte des Younâniens ; le 45""^ la
secte des Gahânâniens ; le 46™" la secte des Selyoniens; le 47™« la secte
des 'Areqtiens; le 48™" la secte des Talfâniens; le 49™"= la secte des
(F. 63 v° b) 'Arâniens; le 50™" la secte des ''Ourâniens; le 51™" la secte
des Barmâtêtiens ; le 52™" la secte des Marqtiens; le 53™^ la secte des
Mardoimiens; le 54™" la secte des Peyàniens et (celle) des (partisans) de
Keronyos; le 55™*^ la secte des Lounâniens ; le 56""^ la secte des Marqtiens;
le 57™" la secte des Tounâniens; le 58^" la secte des Desonpiens; le59™e la
secte des ""Antiens; le 60™" la secte des Wawdâniens ; le 61™*' la secte des
Maslâlniens ; le 62™« la secte des Marwâniens ; le 63™" la secte des Tersi-
tiens; le 64™" la secte des Martouliens: le 65™" la secte des Memtâniens;
le 66™" la secte des Qnrmdtiens ; le 67™" la secte des Nestàriens ; le 68™" la
secte des Sisâtnens; le 69™" (F. 04 r" a) la secte des ^Aryosirns; le 70™" la
secte des Banifiens; le 71™" la secte des (partisans) de "" lyolinàryos (1).
20. Les rois impies et persécuteurs. — Comprends donc, ô Pierre, que
voici qu'il y aura, après mon Ascension dans le ciel, des rois (qui) renie-
ront mon nom, tueront tous les fidèles qui croiront en moi, et haïront
tous ceux qui te suivront. Le diable, lui, suscitera ces rois, et fortifiera leur
cœur. Le premier qui se lèvera parmi ces rois sera le roi-chef appelé 'E.
C'est lui qui tuera Jacques, mon disciple, qui est appelé mon frère. Après
(F. 64 r» b) lui, se lèvera le roi-chef appelé Na. Voici que lui-même te
tuera, ô Pierre. Après lui, se lèvera le roi-chef appelé Ta, qui tuera les
Juifs et arrachera leurs nerfs. Après lui, régnera le roi-chef appelé Na.
Après lui, régnera le roi-chef appelé Ta. Après lui, régnera le roi-chef
appelé Qa. Après lui, régnera le roi-chef appelé 'E. Après lui, régnera le
roi-chef appelé 'E. Après lui, régnera le roi-chef appelé ""A. Après lui,
(F. 64 V» a) régnera le roi-chef appelé '.4. Après lui, régnera le roi-chef
appelé '.4. Après lui, régnera le roi-chef appelé Ma. Après lui, régnera le
roi-chef appelé 'E. Après lui, régnera le roi-chef appelé Qa. Après lui,
régnera le roi-chef appelé Qa.
21. Le roi Constantin. — Après lui, régnera le roi-chef, appelé Qa (2).
C'est lui qui manifestera la foi droite, et révélera le signe de ma croix.
Toutes les générations depuis l'Orient jusqu'à l'Occident se souviendront
de son nom, et (F. 64 \° b) tous les rois seront bénis par lui. Il jugera avec
justice et avec droiture, et il haïra l'iniquité. Dans ses jours mes miracles
apparaîtront dans le ciel et sur la terre, et ma croix apparaîtra pour
toutes les créatures. Pour moi, je serai avec lui, et je lui donnerai la puis-
sance et la victoire. Les fidèles seront nombreux.
(1) -nAVï^çTr;* ; ■ncs.^'V^; XrtïTr^; -flft-w^; -ncfiT^*; lAV; nc.*m.>».^; A
nC'^m.T^; oDC4'T,p; odc^Tt^; T^Tr^; YlC"Vffl; AYV.p: aoc^m.^ ] IrT-V^,
,çfrT^; hTrm.jp; a»flH.STr^; «n.fi'\A'V^; <n>C'P'V^; ^Crt.;^; «n>r.m-A^; r'r'f\'^
( ') ù ; ^0*11 ;>;m;>;/n;+;d;ô;>i;>i;>i;oo;ô;.|';*;+.
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. 75
22. Autres rois : impies ou pieux. — (Ensuite), seront vainqueurs leurs
ennemis, les deiix rois' appelés Kar'a^. Après eux, régnera le roi (appelé)
Sa, de leur famille, qui tuera les rois (et) qui luttera contre les fidèles.
Dans ses jours il surviendra la persécution et le tourment. (F. 65 v° a)
Après lui, régnera le roi, qui croira en moi, appelé Wa. Après lui, régnera
le roi-chef appelé Ya. Après lui, régnera le roi-chef appelé Ya. Ce roi
sera élu (et) orthodoxe. Dans ses jours je manifesterai (1) beaucoup do
miracles pour ceux qui croiront à ma résurrection. Après lui, régnera le
roi-chef appelé Ma. Lui aussi sera béni dans (son) orthodoxie. Il juger.i
avec droiture. Pour moi, je serai avec (F. 65 r° b) lui. Après lui, régnera
le roi-chef appelé La. Il sera béni et pur comme ceux qui étaient avant
lui. Après lui, régnera le roi-chef appelé Ra. Quant à lui, il sera héré-
tique et rebelle à (mon) ordre, lui qui abolira la loi et les règles qui ont
été établies sur Alexandrie. Après lui, régnera le roi-chef appelé lYas; (il
sera) hérétique. Après lui, régnera le roi- chef appelé Tàha (2).
23. Le roi Héraclius. — Après lui, régnera le roi-chef appelé lia, c'est-à-
dire HéracUun (3). Il sera le dernier des rois qui (F. 65 v° a) régnera (4)
avant ma colère. Il (ne) sera (pas) ferme dans l'ortliodoxie, et dans ses
jours apparaîtra une autre règle (de foi) (5), qui n'est pas exacte, (mais
est) comme la voie du diable.
24. Le CHATIMENT DU SEIGNEUR. — A causc de ce roi hérétique j'enverrai
ma colère contre mon peuple, et je les frapperai avec la verge de ma
royauté. Je ferai périr les bêtes sauvages, qui ont des griffes comme les
aigles ; les enfants des hérétiques et des schismatiques ; la race des vipè-
res; les peuples iniques; les mangeurs de chair; les hommes cruels: les
générations qui versent le sang ; (les hommes) appliqués à tout mal ;
(ceux qui) sont impurs; (F. 65 v° b) les amis du manger, du boire et de la
jactance ; ceux qui haïssent la justice; les amis des démons; les moqueurs
de mon nom et de tous ceux qui croient en moi ; les amis de l'iniquité ; les
ennemis et les blasphémateurs de la droiture; les insensés; (ceux qui)
parlent avec leur bouche, et mentent dans leur cœur; les familiers du
temple des idoles ; ceux qui sont de la souche (des gens) de Sodome et de
la race (des gens) de Gomorrhe (6) ; les juges iniques , faisant acception
des hommes; ceux qui s'exaltent eux-mêmes.
25. L'iniquité et la barbarie. — 0 Pierre, ce peuple ne pourrait pas
faire cela, si (cela) n'était pas (prédit) par un prophète. 0 Pierre, ce peuple
a contraint (F. 66 r° a) les hommes par le glaive à retourner dans leur loi,
malgré leur volonté. Dans les jours de ce peuple il surviendra ime grande,
agitation et (une grande) épouvante. Ce peuple mettra la haine de la guerre
(1) M. à 111. : on manif estera.
(2) ft; ïiOiîi; fl»; v, ?, ao; a; <:; htiM-ij^cy , irft; «i^.
(3) /h ; M^'ipA.
(4) M. à m. : .sera.
(5) Le monothélisme.
(6) fl^y"; TpiJ..
76 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
chez tous les peuples. Ils se raseront la tête, se ceindront les reins, se
transformeront en d'autres créatures, s'orneront le corps, et se pareront
comme des démons.
Moi-même, je ferai sortir ce peuple du pays dans lequel il est né. Je les
enverrai dans tous les endroits depuis l'orient jusqu'à l'occident et de-
puis le nord (F. 66 r° b) jusqu'au sud. Ils saccageront de nombreuses ré-
gions. Leur royaume parviendra jusqu'au pays des adorateurs d'idoles. Ilâ-
détruiront les palais des rois. Les jeunes gens et les enfants de ce peuple
feront le meurtre partout; ils outrageront et ils injurieront les vieillards
qui croient en moi, sans honte; en effet, ils n'auront pas de miséricorde.
Le fils voudra tuer son père; le père, lui, aimera mieux tuer son fils sans
peur.
Ce peuple pillera les églises; il prendra (leurs) biens, or et argent, et
(F. 66 V" a) il détruira leurs fondements, qui ont été édifiés en mon nom.
Quant à ceux qui croient, on leur coupera le nez et les oreilles ; on leur
crèvera les yeux, et on leur coupera les mains et les pieds. Beaucoup
d'âmes périront sans miséricorde. Ils dévasteront les territoires (où) ils
entreront (1). Dans ces jours-là se lèveront peuples contre peuples, rois
contre rois, armées contre armées. (Cela) écartera la charité (loin) d'eux. A
cette époque-là les fidèles élèveront leur âme, et crieront vers moi, mais
moi je n'écouterai pas leur prière à cause de (F. 66 vo b) la malice de leurs
œuvres.
(Ce) peuple fouillera les tombeaux ; on exhumera les os des morts qui
ont été enterrés dans les jours de Noé. Voici ce qui aura lieu dans les jours
(de ce peuple). On transpercera avec des lances le cœur des hommes. 11
y aura dans leurs jours des os d'homme dispersés sur la terre comme les
graines des champs. Toutes les villes qui sont situées sur le littoral de la
mer auront peur d'eux, et par suite de la peur (qu'on aura d'eux), les
navires seront coulés dans la mer. Les hommes fouleront les. hommes de
leurs pieds. Ils mangeront des dattes (2) (comme nourriture). Personne ne
pourra empêcher leur caprice. Ils reconstruiront ce qui a été démoli, et
(F. 67 v° a) ils démoliront ce qui a été construit ; ils établiront le cours d'un
chemin dans le désert. Tout leur orgueil (consistera) à se raser la tête, à
embellir le manteau (qui recouvre leurs) vêtements, et à se parer dans (la
manière) de ceindre leurs reins.
26. Le RDI LIBÉRATEUR. — Dans (ces) jours-là (surgira un roi, dont) les
armées entoureront cette région et s'empareront de tous les territoires de
l'occident. De plus, il enverra ses armées vers l'orient; il régnera depuis
l'orient jusqu'à l'occident; il s'emparera de tous les royaumes de la terre,
et il (les) réunira dans sa main. Ensuite, il ira à Jérusalem ; il reconstruira
ce qui a été détruit; il élèvera ses murailles, et il rénovera (F. 67 r" b)
ses frontières. 0 Pierre, tous les fidèles qui croient en moi, se réjouiront
alors. Voici qu'on brûlera Damas (3), et qu'on détruira ses fondements à
(1) M. à m. : de leur entrée.
(2) Texte : j&flAO* s t<n»Ct.
(3) jÇ'^ft*.
LITTPÎRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLIÔMENTINE. 77
cause de la malice de ceux qui demeurent en elle. Puis (ce roi) retournera
à la capitale de son royaume dans une grande joie et (une grande} allé-
gresse, et il siégera sur le trône de sa royauté pendant de nombreuses
années, car lui-même accomplira mon commandement.
27. Les rois fidèles. — Le règne des (rois) fidèles, qui croient en moi,
subsistera pendant soixante-dix semaines. Le roi, lui, sera le salut des fi-
dèles (placés) sous sa domination. Le premier (roi) s'appellera M (l).
(F. 67 v" a) Voici qu'il prendra le peuple impie, dont nous avons parlé na-
guère, (et) qu'il le punira quarante fois, en échange du mal qu'il a fait
contre les fidèles. Toutes les créatures s'étonneront (de voir) les lionceaux
(au milieu des hommes). En effet, elles diront : « La mort ne viendra pas
vers nous. » Désormais les enfants des impies porteront les armes, et
les villes qui avaient été démolies seront rebâties. Les fidèles qui croient
on moi se réjouiront d'une joie qui ne finira pas. Comprends donc, o
Pierre, que tout cela surviendra avant ma venue dans le monde. (Pendant)
soixante-douze semaines et demie (F. 67 v» b) (il y aura) de grands (évé-
nements), et pendant soixante-dix semaines (il y en aura) de petits.
28. Les divers royaumes du monde. — 0 Pierre, voici que je t'ai révélé
tout ce qui surviendra dans les derniers jours. J'ai établi les royaumes du
monde sous la forme de quatre aspects (différents). Un (roi a) la face de
l'aigle; un (autre) la face du serpent; (un autre) la face du tigre; un
(autre) la face du lionceau, qui est le plus fort de tous les animaux. Le pre-
mier, celui qui ressemble à la face de l'aigle, c'est le roi de Babylone. Le
deuxième, celui qui ressemble à la face du serpent, c'est le roi des enfants
de ""Eldiyon. Le troisième, celui qui ressemble à la face du tigre, c'est le roi
des Grecs. Le quatrième, celui qui ressemble à la face du lionceau, c'est
le roî de Borne (2), qui est le plus grand et le plus glorieux de tous (F. 68
r" a) les rois.
Voici que le roi de Babylone régnera cinq cents (ans). Le roi des enfants
de ''Eldiyon régnera peu d'années, en comparaison (des autres). Le roi des
Grecs régnera cinq fois autant que la moitié du règne des enfants de
'Eldiyon. Le roi de Borne, lui, siégera jusqu'à ma seconde venue.
Du roi de "Eldiyon il sortira douze rois, qui jugeront (avec) droiture et
justice. Après eux, il sortira neuf petits rois, (dont) les jours seront peu
nombreux. Deux (d'entre eux) périront au milieu de la terre. (F. 68 r" b)
Le royaume de l'im d'entre eux sera fort.
Il restera trois rois d'une même famille. Le premier de ces trois rois, on
le tuera dans son lit. Le deuxième régnera un an et demi. Le troisième
roi sera orgueilleux; il ira selon son propre désir, et ne recevra pas le
conseil des hommes; il se préparera de lui-môme à la guerre; il par-
viendra entre les deux fleuves (3) avec ses armées ; de là il passera, et
entrera en Syrie; il parcourra le désert; il tuera beaucoup de gens; en-
(l)>i.
(2) naft-T-; h.AKVi\ (var. Î,A.S.VV); fTW; trîT.
(3) Le Tigre ot l'Euphrate.
78 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
suite, il s'en ira à la recherche du pays de Phrygie (1); on le tuera entre
(F. 68 v° a) deux montagnes.
Le premier qui régnera de ces douze rois, s'appellera lia. Dans ses
jours les peuples suivront derrière lui, iront dans ses voies, et pratique-
ront ses lois et ses règles. Après lui, régnera un homme appelé 'E. Il
s'emparera des villes par l'art de la diplomatie; il aimera les fidèles qui
croient en moi, et il observera (mon) testament avec eux. Après lui, régnera
un homme-chef appelé... (2), qui s'emparera du pays de Darbigân. Au
commencement de son règne il imitera celui qui juge (F. 68 v» b) avec jus-
tice et avec droiture, mais intérieurement il sera plein d'iniquité et de
rapine. Après lui, régnera un homme-chef appelé Ma (3), qui moissonnera
ce qu'il n'a pas semé, et récoltera ce qui n'est pas à lui.
{A suivre.)
Bézancourt, par Gouraay-en-Bray, le 2 janvier 1913.
Sylvain Grébaut.
(1) j»c^; <^c^y.
(2) Le nom du roi n'est pas mentionné.
(3) ,h; ft; jçcn.;»Tr; «».
UNE HOMÉLIE INÉDITE DE THÉOPHILE
D'ALEXANDRIE
Le manuscrit syriaque du Vatican, inscrit au catalogue sous
le n° 142, renferme les Homélies LXXIII-C de Sévère, pa-
triarche d'Antioche, d'après la version de Paul de Callinice.
Il contient aussi, après le colophon et l'acte de vente, une
homélie de Théophile, évêque d'Alexandrie (385-417). La même
homélie se retrouve également à Londres dans plusieurs ma-
nuscrits du British Muséum, à savoir dans les mss. Add.
14520 (viiiMx" s.), fol. 113 v"; 14582 (daté de 816), fol. 173 r'»;
14612 (vi^'-vii^ s.), fol. 98 v°: 14614 (x« s.), fol. 68 r°; 14728
(xiii« s.), fol. 177 r^ 17132 (xiiVxiii" s.), fol. 14 r°; 17207
(viii^-ix" s.), fol. 25 r".
Nous éditons le texte syriaque de cette homélie d'après le
manuscrit du Vatican; mais, comme plusieurs mots étaient
illisibles, nous avons demandé à lAI. E.-W. Brooksde collation-
ner le texte sur l'un des manuscrits du BritisJi Muséum.
M. Brooks a choisi le plus ancien de la liste précédente, le
ms. Add. 14612, que Wright attribue au vi' ou vu" siècle, et
nous le remercions vivement pour l'empressement qu'il a mis
à nous rendre ce service.
D'après M^" Batiffol, Litt. gr., 2*^ éd., p. 312, nous n'avons de
Théophile d'Alexandrie que « des fragments épistolaires, notam-
ment de lettres pascales, et quelques rescrits de droit cano-
nique », qui se trouvent dans P. G., t. LXV, p. 33. Budge a
signalé une traduction copte d'une homélie du même auteur
sur la pénitence. Nous donnons ci-dessous le texte syriaque
avec la traduction française d'une autre homélie sur le juge-
ment particulier. Il n'en reste pas moins vrai que l'œuvre de
80 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Théophile d'Alexandrie n'occupe pas une place considérable
dans la littérature ecclésiastique.
Maurice Brière.
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..Jl..sQ-û.2^j r-^^; l-^Oît-S (f- 124 v° a) "^ •> oo\ y*.^o»«^^
• .)L»a!ji9 ôi^K^/) 001 y/o ,f.s\.^ )LjlL»9 ^^^ ^^n>o ) f>nr>«^
(1) Add. 14GI2, Uîo._ (2) Ms., oî^. — (3) Add. 14612, v'*-
UNE HOMÉLIE INÉDITE DE THÉOPHILE d'ALEXANDRIE. 81
(J) )^)l3 Kat^t-w. ^01 JLo iV-a.2^ 1»^^.^^ ♦ JlQJUw^Oi.^Q-5
.)Lij^o/j )boa^ J)^'? ).ioa- ôi-^ ^^^ ^t-.oi (f. 124 v° b)
ooi y/o .ôj!^ ^f.A»M/9 )m^^ jLiîJaji v^o .'jJja^vK^; jïQJ
^/jj (f. 124 v° c) .wJ^o )oî!S5v K^w--^^o )ju»'fLo Jjtâooi^
.JJ^K^ );a-^ )jL-/ ^/;o .)L^oi; )jL./ ^/;o .)t^.:&o; ^^••/
.•)>a\a.i>-> >oâ^o jj^o ji-^ios jJ; )>^Kj9 v^^iâi^^o '.ILliu;
MO(aj3u^'^:d oi) .'^1^/9 OÔI9 jLû l'^^^S. >%k^eLJLJ9 JoKjljo
(1) Avec Add. 14612 nous ajoutons : l^l^^-
ORIENT CHRETIEN.
82 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
(fol. 124, r" C) HOMÉLIE CATÉCHÉTIQUE DE SAINT THÉOPHILE,
ÉVÊQUE d'aLEXANDRIE.
Vous n'ignorez pas, mes frères, quelle crainte, quelle frayeur
et quelle nécessité (àvxv/.Y;) s'offrent à nos yeux, au moment où
l'âme est séparée du corps. En effet, les armées et les milices
ennemies, ainsi que les princes des ténèbres qui gouvernent le
monde mauvais : autorités, dominations et esprits du mal (1),
se réunissent près de nous et ils retiennent dans une sorte de
frayeur l'âme, que conduisent tous les péchés qu'elle a commis
sciemment et inconsciemment depuis son enfance jusqu'à l'âge
où elle a été prise. Toutes ses actions donc se dressent pour
l'accuser. Et concevez-vous dès lors dans quel tremblement
l'âme se trouve à cette heure, jusqu'à ce que vienne la sentence
et que sonne sa délivrance? C'est pour elle l'heure de l'angoisse,
jusqu'à ce qu'elle voie ce qui va lui arriver.
De leur côté, les armées de Dieu se tiennent en (fol. 124, v° a)
face (TupiffoiTTcv) de ces ennemis, et les bonnes actions aussi sont
là près de l'âme. Et, elle qui se trouve entre (ces deux camps),
elle se demande quelle crainte et quel effroi il va y avoir, jus-
qu'à ce que son jugement reçoive une sentence du juste juge.
Si elle le mérite, ces princes la prennent et Tentraînent, et
désormais elle demeure sans inquiétude, selon qu'il est écrit :
En toi se réjouiront tous tes habitants (2). C'est alors que
s'accomplit ce qui est écrit : Les douleurs, les peines et les
gémissements ont fui (3). En cet instant, (aussitôt) après sa
délivrance, elle part pour (jouir) de la joie au-dessus de toute
louange et de toute parole qu'elle a acquise.
Mais, si elle se lève dans la négligence, elle entend la parole
très douloureuse : Que rimpie soit enlevé, afin qu'il ne voie
point la gloire du Seigneur (4). (fol. 124, v" b) C'est alors
qu'elle est atteinte par le jour de la colère, le jour de l'angoisse
et de la nécessité (œ^i-rAT,), le jour des ténèbres et de l'obscurité.
Car elle est livrée aux ténèbres extérieures et au feu éternel,
et elle est condamnée à être jugée dans le siècle sans fin. A ce
moment-là où est la vanité du siècle? Où la vaine gloire? Où le
(1) Cf. Éph., VI, 11'. — (-2) Cf. Isaïe, ix, 'J. — (3) Cf. Isaïe, xxxv. 10; li, 11. —
(4) Cf. Isaïe, xxvi, 10.
UNE HOMÉLIE INÉDITE MH TUKOI'IIILE d'ALEXANDRIK. <S3
plaisir? Où l'attrait des divertissements? Où Timagi nation (^av-
-oLaioL) des plaisirs? Où l'orgueil? Où l'abondance des biens? Où
la famille (yévoç)? Où le père, la mère et les frères? Parmi
(tout) cela, qui peut l'arracher au feu ardent et aux tourments
cruels qui la retiennent?
Et, s'il en est ainsi, comme nous devons être dans une sainte
manière de vivre et comme nous devons nous conduire heu-
reusement dans la crainte de Dieu! (fol. 124, v" c) Quelle cha-
rité nous devons posséder! Quelle vie, quelle conduite, quelle
carrière, quel modèle accompli et quelle vigilance (nous devons
présenter)! Aussi, si nous désirons posséder de tels (biens),
mettons tous nos soins à paraître sans blessure et sans tache
à la fin (de notre vie), et à être dignes d'entendre la parole de
celui qui a dit : Venez, les bénis de mon Père, possédez le
royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du
monde (1). (Qu'il en soit ainsi) par la grâce et la miséricorde
de Dieu, à qui (sied) la louange dans les siècles des siècles!
Ainsi soit-il!
(1) Matth., XXV, 34.
CATALOGUE SOMMAIRE
DES MANUSCRITS COPTES
DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
{Suite) (I)
142
Fragments des livres historiques et sapientiaux {safn-
dique). — 1" partie.
Feuillets 1-2 (voir feuillet 105).
Feuillet 3 (verso, recto). — Psaumes iv, 3-7; v, 7-10. —
Partie médiane du bas d'un feuillet; 15 lignes, 1 seule colonne.
Feuillet 4 (verso, recto). — Psaumes vu, 11-18; ix, 1-6. —
Partie médiane du bas d'un feuillet; 11 lignes, 1 seule colonne.
Feuillets 5 (ï-h), 10 (i^-ih, début du cahier b), 12 (aa-ab),
31 (fin du cahier a), 5l (ne-q, fin du cahier H). — Psaumes vu,
10-ix, 9; XVII, 9-15 (?), 23-32; xxviii, 3-xxx, 11; xlviii, 16-49;
Lxxvii, 20-54. — 36 lignes, 1 seule colonne. Titres des psaumes
entre deux doubles traits noirs et rouges; lettres allongées et
rehaussées de rouge à la première ligne, oiseaux et ornements
en couleurs à la marge et au bas de la page. Texte : 25,5 x
19,5.
Feuillets 6 (fin du cahier a), 13 (fin du cahier a), 44 (début
du cahier -i), 65(piie-pg, fin du cahier i), 91 (fin du cahier
ia; verso, recto), 88-89 (caa-caa). — Psaumes x, 8-xiii, 1;
xxxix, 10-XL, 9; Lxi, 10-Lxni, 5; xciii, 2-22; cm, 22-27; 33-civ,
3; cxL, 4-cxLiii, 10. — Probablement du même manuscrit que
• (1) Voy. ROC, 1912, p. 390.
CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES. 85
les fragments « Borgia XX »; cf. Hebbelyiick, op. cit. (1),
page 39.
Feuillets 7-8 : 8-7 ([i7]-i"^), 23-30 (^-n), 48 (m-rTv), 59-60
(l>Kï.-pA)' ^5 (pgi-pgA). — Psaumes xii, 2-xv, 14; xlvii, 2lviii,
17; Lx, 9-Lxii, 9; lxxxvii, 16-lxxxviii, 48; cv, 37-cvi, 12. —
31 lignes, 1 seule colonne. Titres des psaumes en rouge; ini-
tiale haute de trois lignes, surmontée d'un ornement en cou-
leurs. Texte : 25 x 18,5.
Feuillets 9 (verso, recto), 41. — Psaumes xiii, 3-7; xiv, 3-xv,
4; Lix, I3-LX, 6, 9-Lxi, 5. — Fragments; 21 lignes au bas d'un
feuillet et 19 lignes au haut d'un autre feuillet.
Feuillet 10 (voir feuillet 5).
Feuillet 11. — Psaumes xix, 4-9; xx, 3-8. — 20 lignes in-
complètes, au milieu du feuillet ; 1 seule colonne.
Feuillets 12 (voir feuillet 5), 13 (voir feuillet 6).
Feuillets 14 (uo-g), 15 (go-[o])- — Psaumes xxxvi, 15-34;
XL, 9-xLi, 11. — 35 lignes, l seule colonne. Titres des psaumes
en noir; initiale accompagnée d'un ornement noir. Texte : 24
X 17. "
Feuillets 16-20 : 18-20 et 16-17 (rûv-q). — Psaumes xl,3-xliv,
13. — 29 lignes, 1 seule colonne. Titres des psaumes en noir;
initiale accompagnée d'un ornement rouge. Texte : 23,5 x 19.
Feuillets 21-22, 57, 71-74 ([pKïJ-[^]), 76 (verso, recto). —
Psaumes xlii, 2-xliii, 4, 9-17, 26-xliv, 6, 11-17; lxxxiii, 10-
Lxxxv, 11; cm, 10-cvi, 2; cxiv, 10-cxvii, 3. — 36 lignes, 1 seule
colonne. Titres des psaumes en noir; initiale accompagnée
d'un ornement en couleurs. Tiges de lettres allongées au bas de
la page. Texte : 22,5 x 19.
Feuillets 23-30 (voir feuillet 7), 31 (voir feuillet 5).
Feuillet 32 ((^-Jë). — Psaumes l, 13-lii, 1. — Cf. Hebbe-
lynck, op. cit., « Borgia XXI ».
Feuillet 33 (voir feuillet 105).
Feuillets 34-36 ([gr-J-fgn]). — Psaumes liv, 20-lx, l. — 33-
39 lignes, 1 seule colonne. Titres des psaumes en. noir; initiale
majuscule accompagnée d'un ornement en couleurs. Texte :
20,5 X 18.
(I) Voy. ROC, 1912, page 390, note 2.
86 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Feuillet 37 (voir feuillet 93).
Feuillets 38 (pia-pm), 39 (pie-pife')^ 49 (pue-pii), 94 (verso,
recto), 54 (pgï.-pgH), 85 et 84 (cgï-cgn), 92, 90, 83 (coï-
coii). — Psaumes lv, 1-lvi, 2; lvii, 9-lviii, 13; lxxiii, 3-17;
Lxxvii, 51-71; Lxxviii, 12-lxxix, 17; civ, 2-7, 13-18; cxix,
1-cxxiv, 2; cxxx, 1-cxxxi, 1, 6-11; cxxxiv, 3-21. — 29 lignes;
1 seule colonne. Titres en noir accompagnés d'un ornement à
la marge. Texte : 23 x 18.
Feuillets 40 (verso, recto), 46 (gA-ge), 56, 58 (verso, recto).
— Psaumes liv, 20-lv, 5, 13-lvi, 7; lxvii, 16-lxviii, 14; lxxx,
r2-Lxxxii, 2, 6-Lxxxiii, 3; lxxxv, 1 J-lxxxvi, 4, ?-15. — 1 seule
colonne. Titres entre deux doubles traits noirs et rouges; ini-
tiales hautes de deux lignes et bordées de rouge.
Feuillets 41 (voir feuillet 9), 42-43 (voir feuillet 93), 44 (voir
feuillet 6), 45 fvoir feuillet 93), 46 (voir feuillet 40), 17 (voir
feuillet 93), 48 (voir feuillet 7), 49 (voir feuillet 38).
Feuillets 50, 53. — Psaumes lxxvi, 17-lxxvii, 2, 6-13, 58-
64, 70-Lxxviii, 3. — 1 seule colonne. Numéros d'ordre des
psaumes en noir; titres en rouge; grandes initiales.
Feuillets 51 (voir feuillet 5), 52 (voir feuillet 93),' 53 (voir
feuillet 50), 54 (voir feuillet 38), 55 (voir feuillet 93), 56 (voir
feuillet 40), 57 (voir feuillet 21), 58 (voir feuillet 40), 59-60
(voir feuillet 7).
Feuillet 61 (verso, recto). — Psaume lxxxviii, 25-32, 44-51. —
Même main qu'au feuillet 5.
Feuillets 62 {[^]-^), 63 {[^]-^), 64, 69, 70, 86, 87
(cia-cib). — Psaumes lxxxviii, 38-lxxxix, 7; xc, U-xcii, 1;
xcix, 4- ci, 10; cm, 34-civ, 27; cv, 35-cvi, 10; cxxiv, 5-cxxv, 4;
cxxvii, 1-3; cxxxiv, 16-cxxxv, 23. — Même manuscrit que les
fragments « BorgiaXVII ».
Feuillets 65 (voir feuillet 6), 66-67 (voir feuillet 93).
Feuillet 68 (oa-ob). — Psaumes lxx, 1-lxxi, 6. — 31 lignes,
1 seule colonne. Titres en rouge; initiales hautes de 4 lignes,
en couleur. Texte : 24,5 x 20. •
'Feuillets 69-70 (voir feuillet 62), 71-74 (voir feuillet 21), 75
(voir feuillet 7), 76 (voir feuillet 21).
Feuillets 77-82 (cie-cA). — Psaumes cxviii, 15-cxix, 2. —
CATALOGUE SOMMAIHK DIvS MANUSCRITS COPTES. 87
34 lignes, 1 seule colonne. Titres en noir; initiales majuscules
accompagnées d'un ornement. Texte : 24, .5 x 19.
Feuillets 83-85 (voir feuillet 38), 80-87 (voir feuillet 62), 88-
89 (voir feuillet 6), 90 (voir feuillet 38), 91 (voir feuillet 6), 92
(voir feuillet 38).
Feuillets 93 (verso, recto), 37 (puB-pii), 42 (verso, recto), 43
(pse-ps^""), 45, 47 (verso, recto), 52 (cii-cia), 55 (ckchkh),
66-67. — Psaumes xxxvi, 37-xxxviii, 10; liv, 6-18; eviii, 4-16;
Lxi, 8-LXii, 2; Lxvii, 2-11, 32-lxviii, 7; lxxvii, 6-17; lxxviii,
13-LXxix, 12; xciv, 5-xcv, 12. — 23-21 lignes, 1 seule colonne.
Titres en noir; grandes initiales. Texte : 17 x 12.
Feuillet 91 (voir feuillet 38).
Feuillet 95. — Psaume xxxiv, 1-18. — 35 lignes, 1 seule
colonne. Texte : 23, 5 x ...
Feuillet 96. — Psaumes lx, 4-lxi, 9 au recto; verso effacé. —
34 lignes, 1 seule colonne. Titres en noir.
Feuillet 97. — Psaumes cxxxviii, 15-21 ; cxxxix, 4-8. — Partie
supérieure, 19 lignes, 1 seule colonne.
Feuillet 98 (voir feuillet 105).
Feuillet 99. — Psaumes cxlii, .5-11; cxlih, 2-8. — 25 lignes
au bas d'un feuillet, 1 seule colonne.
Feuillet 100. — Psaumes xlv, 3-9; xlvi, 5-10. — Partie supé-
rieure, 22 lignes, 1 seule colonne.
Feuillet 101. — Cinq lignes incomplètes au bas d'un feuillet;
1 seule colonne.
Feuillet 102. — Psaumes liv, 20-24; lv, 13-56. — Partie
supérieure, 11 lignes, 1 seule colonne. Titres noirs entre deux
lignes rouges.
Feuillet 103. — Psaumes cxvii, 26 (1); cxxl\, 1-4; cxxxi, 4-8.
— 12 lignes, 1 seule colonne. Titres en rouge.
Feuillet 104. — Leclionnaire (papier . — ?. Psaumes uv, 3;
cii, 18. Marc i, 17-20. — Fragment d'une colonne; 20 lignes.
Feuillets 105-112, 1-2, 33, 98 : 105 ([i^]-[p77î^']), 'S3 (fiTr.-
piiti), 111 + 107 (piiA-piiB), 106, 108, 110 (verso, recto), 109
(verso, recto), 2 -h 1 -t- 98, 112. — Psaumes bilingues xllx,
21-L, 21 (copte); l, 9-li, 10 (grec) ; ll\, 6-lx, 3 (copte); lx, 3-lxi,
(1) Le changement de II Ml en npAll dans le texte donnerait Ps. cxxviii, 8.
88 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
5 (grec); lxi, 5-lxii, 2 (copte); lxii, 2-lxiii, 2 (grec); lxxxviii,
51-Lxxxix, 9 (copte); lxxxix, il-xc, 1 (grec); civ, 27-38 (copte);
civ, 41-cv, 3 (grec) ; cv, 46-cvi, 7 (copte); cvi, 9-16 (grec); cxviii,
50-63 (copte); cxvni, 63-74 (grec); cxviii, 97-99 (copte); cxviii,
109-112 (grec). — 34 lignes, 1 seule colonne. Titres en noir,
grandes initiales. Texte : 24,5 x 17,5.
Invent. : copte 129'^.
143
Fragments des livres prophétiques et sapientiaux {sahi-
dique). — 2" partie.
Feuillets 113, 121 (|^-p^). — Job ix, 10-16, 23-29. Pro-
verbes XI, 23-xii, 11. — Même manuscrit que « BorgiaXXV ».
— Le feuillet 113 publié par L. Dieu, Nouveaux frag^nenls
préhexaplaires du livre de Job en copte sahidique, dans le
Muséon, 1912, page 179.
Feuillet 114. — Job vit, 3-12, suivi sans intervalle de vi,
5-16. — Publié par L. Dieu, op. cit., page 177.
Feuillets 115-117 : 117 (i7.-m), 116 et 115. — Jobxli, 10-fm,
suivi d'une page et demie de notes. — Même manuscrit que
« Borgia XXIV ». — Job publié par L. Dieu, op. cit., page 180.
Feuillets 118, 119-120 (cib-ckb), 122 (Jkb-ck^). — Pro-
verbes I, 6-21; X, 28-xi, 29; xii, 15-20, 23-28. — Même
manuscrit que « Borgia XXII ». — Publiés, 119-120 seulement,
par Maspero, Fragments (1), page 192.
Feuillets 121 (voir feuillet 113), 122 (voir feuillet 118).
Feuillets 123-130, 138 : 129 (cahier À; verso, recto), 123-128
(ija-Ëb), 130, 138. — Proverbes xiv, 4-6, 9-10, 13-15, 18-19,
21-xvii, 11 ; xxvi, 22-xxvii, 11 ; non identifié (138). — 31 lignes,
2 colonnes. Grandes majuscules noires reliaussées de rouge.
Paragraphe. Texte : 24 X 19,5.
Feuillets 131 (Ji^]-^)-132, 133, 134 ((^-(^), 135-136
(c-cr)-137. — Proverbes xxvii, 22-xxix, 12. Ecclésiaste vu.
(Ij Voy. HOC, 1912, page 390, note 3.
CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES-. 89
23-viii, 9; XII, 12-1 1. Cantique i, 1-6; iv, e-viii, 7. —Publiés,
sauf 132 (premier fragment de rEcclésiaste), par Maspero,
Fragments, pages 194, 197 et 199 n" 2.
Feuillet 138 (voir feuillet 123).
Feuillet 139. — Deux lignes, au bas d'une page écrite sur
une seule colonne.
Feuillets 140-141 (piA-pib). — Cantique m, 8-v, 7. — Publiés
par Maspero, Fragments, page 199 n" 1.
Feuillets 142, 145(Kë-.\), 148 (l76-ijH), 157-1(31 (|^-(m7).
— IsAÏE III, 10-18, 23-24; iv, 1-2, 5; xi, 14-xii, 13;xxi, 1-xxii,
2; Lv, 9-LX, 8. — Même manuscrit que « Borgia XXVI ». —
Publiés, 145 et 148 seulement, par Maspero, Fragments, pages
211 et 214.
Feuillets 143-144 (kï.-a)' 1^^ (ur-ûÂ, fin du caiiier r), 149-
151 (^t-oa). — IsAïE X, 6-xi, 5; xvi, 10-xvii, 10; xxvi, 6-xxx,
5. — Publiés, sauf 143, par Maspero, Fragments, pages 209,
212, 215.
Feuillet 145 (voir feuillet 142).
Feuillet 146 (verso, recto). — Isaïe xiii, 18-21; xiv, 1-3. —
23 lignes incomplètes de la seconde et de la troisième colonnes,
quelques lettres seulement des deux autres.
Feuillets 1 17 (voir feuillet 143), 148 (voir feuillet 112), 149-
154 (voir feuillet 143).
Feuillet 155 H- 156 (le verso de 156 se raccorde au recto de
155). — Isaïe xliv, 13-26. —Le recto de 1.56 (xliv, 20-21, 23-24),
publié par Maspero, Fragments, page 223.
Feuillets 157-161 (voir feuillet 142).
Feuillet 162 (verso, recto). — Isaïe i, 4-6, 8-9. — Bas de
feuillet, 15 lignes incomplètes, de la seconde colonne.
Feuillets 163 (iT), 168 (Â), 164-167 (i^-kTT). — Jérémie ii,
31-35; m, 17-21. Lamentations ii, 17-iii, 25. — Palimpseste;
feuillets d'un évangéliaire (d'après Maspero) écrit sur deux
colonnes, divisés par le milieu. — Publiés par Maspero, Frag-
ments, pages 226, 227 et 245.
Feuillets 169, 173 -+- 174, 175 (i"iÂ-iTb), 176 (hï.-nh). —
Jérémie vi, 19-22; vu, 6-9; xvi, 9-xvii, 5; xviii, 14-xix, 5; xxi,
4-xxii, 4. — Publiés, sauf 169 et 173, par Maspero, Fragments,
pages 232, 233 et 234.
90 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Feuillets 170 (début du cahier r, ap-aa), 172(uï-[uh], fin
du cahier r), 180 (nX-riB), 181 (qr-qA, fin du cahier 0, l'^Qet
182 (pï.-pi), 184-185 (piir-pw^), 186 (pqA-pqB). — Jérémie
IX, 23-x, 18; XV, 3-19; xxvii, 4-17; xxviii, 59-xxix, 4; xxxii,
37-xxxiv, 4; l, 6-li, 25. Lamentations v, 9-22. Épître i, 1-7. —
De la même main que « Borgia XXVI » (voir feuillet 142). —
Publiés, sauf 180 et 182, par Maspero, Fragments, pages 228,
230, 238, 239, 241, 248 n" 1; les feuillets 179 et 182 par Dei-
ber, Fragments coptes inédits de Jérémie, dans la Revue
biblique, 1908, page 560.
Feuillet 171. — Jérémie xiii, 6-11, suivi d'un ornement et
d'une prière.
Feuillets 172 (voir feuillet 170), 173-176 (voir feuillet 169).
Feuillets 177, 178 (ah-ao). — Jérémie xxiv, 2-xxv, 3; xxvi,
8-19. — Publiés par Maspero, Fragments, pages 236 et 237.
Feuillets 179-182 (voir feuillet 170).
Feuillet 183. — Jérémie xxxix, 1-2, 14-16. — 18 premières
lignes, incomplètes, de la première colonne d'un feuillet à
2 colonnes.
Feuillets 184-186 (voir feuillet 170).
Feuillet 187 (verso, recto). — Lamentations iv. — 2 co-
lonnes, 12 lignes, dans la partie médiane du feuillet; il ne
reste guère que les versets 12 et 16.
Feuillets 188-189 (pie-pin)- — Lamentations v, 19-22.
Zacharie II, 10-iv, 9. — Publiés par Maspero, Fragments,
pages 248 n» 2 et 281.
Feuillets 190, 191-192. — Ézéciiiel i, 1-10.; m, 23-iv, 14. —
Même manuscrit que « Borgia XXVIII ». — Publiés par Mas-
pero, Fragments, pages 251 et 252.
Feuillets 193-198 (uï.-ijh). — Ézéchiel xi, I7-xiii, 17. —
Publiés par Maspero, Fragments, page 254.
Feuillets 199 (A^ë-Âë), 200-203 (A'ë-Lig'). — Ézéchiel xiii,
22-xiv, 2, 4, 6-11; xv, 6-xvi, 63. — Même manuscrit que
« Borgia XXIX ». — Publiés, sauf 199, par Maspero, Frag-
ments, page 258.
Feuillet 204. — Ézéchiel xvi, 55-62, au recto. Partie supé-
rieure, 2 colonnes, 22 et 24 lignes.
CATALOGUE SOMMAIlîK DES MANUSCRITS COPTES. 91
Feuillets 205 (ga-gB), 206 (oe-oîs). — Ézéchiel xxvii, 6-15;
xxix, 8-16. — Publiés par Maspero, Fragments, pages 263
et 264.
Feuillet 207. — Ézéchiel xliii (d'après Amélineau). — Bas
de feuillet, 2 colonnes, 21 lignes.
Feuillets 208-209 (voir codex 1 11, feuillet 109).
Feuillet 210. — Sermon ('?) sur la chaste Suzanne. — 20 lignes
incomplètes, au bas de la première colonne.
F^euillet 211. — Daniel m, 36-38, 40-43, 45-49, 51-52. —
Publié par Maspero, Fragments, page 269.
Feuillet 212 (voir codex 141, feuillet ln9).
Feuillet 213. — Ézéchiel xxxii, 30-32, à la première colonne
du recto. — Partie supérieure, 18 lignes, 2 colonnes.
Feuillet 214. — Daniel i, 7-22. — Publié par Maspero, Frag-
ments, page 266 n" 2.
Feuillets 215-216 (ah-ub). — Amos ii, 11-iv, 9. — Même
manuscrit que « Borgia XXX ». — Publiés par Maspero, Frag-
ments, page 273.
Feuillets 217-220 (na-riH). — Joël ii, 19-fin. Michée i, 1-15.
— Publiés par Maspero, Fragments, page 270.
Feuillet 221 (oi-oa). — Joël m, 18-fm. Michée i, 1-7. —
30 lignes, 2 colonnes. Texte : 18,5 x 13.
Feuillet 222. — Nahum m, 17-fin. Habacuc i, 1-2, au recto;
verso en partie effacé. — Partie supérieure d'un feuillet à
2 colonnes; 29 et 18 lignes.
Feuillet 223. — Apocryphe (?). Mention des habitants de
l'Arabie. — Partie inférieure d'une colonne, 13 lignes.
Feuillet 224 (na-nB). — Sophonie m, 9-15. — Partie supé-
rieure de la colonne de droite, 30 lignes. Quelques lettres de la
première colonne.
Inv. : Copte 129^.
[A suivre.)
L. Delaporte.
CHRONOLO&IE DES PATRIARCHES
D^ALEXANDRIE
d'après le nis. éthiopien n° 3
de M. E. DELORME
[Fin) (1)
Fol. 28 r° {suite)
gtoè : ^[p-]n*(rft •• (2) I -"^- Diyosqoros siégea pen--
Fol. 28 V"
(laut 7 (7/?s f/ 6 mois. Il mou-
rut le 7 Maskaram,.
26. Timotëwos siégea pen-
dant 24 a/zs. // mourut le
7 N a hase.
•11. Pétros siégea pendant
(1) Cf. ROC, 1912, p. 302.
(2) Au bas du fol. 28 r" se trouve la mention : og : «j%'^<n»^ : foao'^^^ i
436 ans et demi . ^• (de "itn*H') t^st en surcharge.
(3) Au bas de la marge gauche du fol. 28 r" se trouve la note suivante, qui se
rapporte au patriarche Dioscore : flin"/,tf"'|; : ïi> ; T-n*^ : ^•fllr.ft ■■ flïi.A'fe^Tr >
Pendant sa charge eut Heu le 4"" concile à t'halccduinc.
CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES d'aLEXANDRIE.
93
oo-^r : Giïxbùà, ' hoo : ^ : A
n^ :
ft : '^ .• r^^wi- : (Dhàùé. ■•
K<w> î l(D% î AT^'Î'"^ I (2)
r • Af h-t^ 1
fflë î 'J/wi^' : (3) mhùdd. î K
<wi : ^(DX '• Arti !
rnflïô r A.TCTft •• '^ : ë^<w»
^ •■ (Dhàdd, i hoo : KflJè : A
(OX : Artîl 1
20 ans. Il mourut le 2 Hedar.
28. ^Atiiàtêwos siégea pen-
dant 7 a«s. // mourut le
8 Maskaram.
29. Yohannès siégea pen-
dant 9 a/?s. // mourut le
V Genbot.
30. Yohannès, le prison-
nier, siégea pendant 11 ^^/is.
// mourut le 27 Genbot.
31. Diyosqoros, le nouveau,
siégea pendant 3 â^y?s. // »?om-
>'w^ le \1 Teqemt.
32. Timotéwos siégea pen-
dant 17 a/?s. // mourut le
13 Yakâtit.
33. Têwodosyos siégea pen-
dant 32 a»s. // mourut le
28 ^Sanê.
34. Pêtros siégea pendant
2 r/;i.>>'. // mourut le 25 Sanè.
3.J, Demyânos siégea pen-
dant 36 «y^s. // mourut le
18 ^"m?^.
36. 'Endrâniqos siégea pen-
(1) A partir du nombre 27 l'ordre de la présente Chronologie diffère de celui
de la Liste des Patriarches cV Alexandrie, où les patriarches sont rangés connne
suit : 27. Tawdosyos ; 28. Pêtros; 29. 'Alndlêivos; 30. Yohannès ; 31. Yohannès,
le prisonnier; 32. Diyosqoros, le nouveau; 33. Timotéwos; 54. Têtvodosyos;
35. Pêtros; 36. Demyânos; .37. 'Entonyos; 38. ^Endrdniqos; 39. 'Êirostatêwos;
•iO. Benyâmin; ^i. \âqûlou;i2. ^ Agàton; i3. Yohannès;ii. Yeshaq ; 43. Sem'on ;
46. 'Ela-'Eskendt^os; 47. Qasmâ ; 4S. Qozmos; 49. Têyodros;50. 'Abbâ Mikâ'êl:
Gi. Minas; 52. Yohannès; 53. Mnrqos ; .5i. Yà'qob; 55. Sem'on: 56. Yosèf;
57. Mikâ'êl. Cf. ROC, 1912, p. 212.
(2) Ms. : AT^*/"?"^. — (3) Le mot ",a»-\- : se trouve à la marge droite: un
signe de renvoi accompagne le nombre ma»'é. — (4) Le nomlire m(0% se trouve
à la marge gauche du fol. 28 v". — (.5) Tr est en surcharge.
94
REVUE DE L OR[ENT CHRETIEN.
Taie ! 'J<w'^ î (Bhù^d^ •• h
X •' ATC : (Dhoo^àh • -n^^
y» : '/•flJTV- •■ '^ao^-i' :: (1) '^
/^ 1
r'^ao'f' i œaD'i^*^ î (3) (Dhù
ùé. '• hoo s B : A'î^C 1
(Ohàùé. ' hoD : KtDO : Arh
ne • dc^i- ■ |:^^'^ ?
<C •• hao : ii'dO' : Af Jl-t^ :
hoD i in ! Arti !
dant 7 ans. // mourut le
8 Ter.
37. 'Èwostàtêwos siégea
pendant 12 ans. 7/ mourut le
12 Tâhschàsch.
38. 'Abbd Benyâm siégea
pendant 39 a?is. // mourut le
8 ff^'- ^^^' ^t's ,/oi<rs c/e
Beuydm coimnença l'ère des
Califes en 338 de l'an des Mar-
tyrs.
39. 'Agâton siégea pendant
19 ans. Il mourut le 7 Te-
qemt.
40. Yohannès siégea pen-
dant 9 ans. Il mourut le
\" Tâhschàsch.
41. Yeshaq siégea pendant
3 ans et demi. Il mourut le
9 Hedâr.
42. Sem'on siégea pendant
6 ans. // mourut le 24 Hamlé.
Alors le siège demeura va-
cant pendant 3 ans.
43. 'Eskendros siégea jjen-
dant 21 ans et 7 n^o^s. // nzoz/-
rut le 7 Yakâtit.
44. Qasmâ siégea pendant
1 an e/ 3 mo/s. // mourut le
30 .S'a/ié".
(1) M. à m. : /es années.
(2) Le ai copulatif est accompagné d'un signe de renvoi à la note suivante,
qui se trouve à la marge gauche du fol. 28 v° : (O^n. ; o»'H7fl s Vj6'^9"^ ' h
Trésor de la Foi dit : En Van 333 de Dioclétien la royauté passa aux Califes.
(3) tOffo'^i,^ : est en surcharge.
CHRONOLOGIE DP:S PATRIARCHES D ALEXANDRIE.
95
'i\ih •■ Afh-t^ !
ao^ i (Dhàé,^, ' htm t m '• ti
ATC r
•h : (Dhà^,^ ' hoo : Rfllë : A
''Î.Wli^ Ml)
45. Têwodros siégea pen-
dant 14 «ns. // mourut le
7 Yakâtit.
46. '^66â Mikaêl siégea
pendant 23 a/is e^ 6 mozs. //
mourut le IG Magàbit.
47. Minas siégea pendant
9 (/>^s. // mourut le 30 Té?/-.
48. Yoliannès siégea pen-
dant 23 (/ns. // mourut le
16 rer.
49. Màrqos siégea pendant
20ans. Il mourut le22 Miydz-
yâ.
Fol. 29 r° (2)
OixatC'/f •' (DhÙéHéL • hoo : ï
(Dà i Afh-t'T- !
OD s r s AT^»!»"^ !
50. Yâ'qob siégea pendant
10 ans et 8 /«o/s. // mourut
le 14 Yakàlit.
51. Sein' on siégea pendant
5 ///o«s 6"^ 17 Jours. Il mourut
le o Teqemt.
52. Yosàb siégea pendant
18 rt>?s p/ 11 w,o/6\ // mourut
le 23 Teqemt.
5,3. Mikà'él siégea pendant
11 «?is e^ 5 7710/6'. // mourut
le-2iMiyàzyà. Dans ses Jours,
(1) Au bas du loL 28 v° se trouve la mention : ëÏ = «[: •' "i"»^ « fliïioc'î I
323 ans et 10 viols. Ms. : HixatC^ i, qui est une faute évidente de copiste.
(•2) Au haut du foL 29 r se trouve la note suivante : afh9°ll « >fl<J^ ' <"»'>(!
C s dC4*t •■ Ç."iOot •• Alors le siège demeura vacant pendant 3 ans.
(3) Le premier y est en surcharge.
96
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
\Abbâ T akla- H âymânot des-
cendit à Jérusalem la même
année 3 fois.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 12 mars 1913.
Sylvain Grébaut.
(1) Au milieu du fol. 29 r" se trouve la mention : jÇ-tn^-C •■ 3« ' «^o»^ : Total
94 ans. Ce total ne correspond qu'au loi. 29 r".
MÉLANGES
I
LES JOURS FASTES ET NÉFASTES
d'après le ms. éthiopien n" 3 de M. E. DELORME.
Il est fait mention dans la liste suivante des jours fastes et
néfastes pour chaque mois de l'année (1). L'opuscule grec
analogue, attribué au prophète Esdras, a été analysé par M. Nau
dans la Revue de l'Orient Chrétien (2).
TEXTE
Fol. 162 V" a
{Scriptio continua dans le ms.)
(1) Cf. Dillmaii, Le.c. aelh., col. l-.^91 : •■ Libelkis quidam superstitiosus ^l'i'll i
nîiT'l" s J^'T-ô^ « fflWVJt'V^ I (de {irmo et caduru, i.e. itliU et inutili] inscriptus
exstat sub finein Codicis M. F. [Matsliafa Faus], et in Cod. Abbad. CLXXXVl. ■•
— Cf. M. Chaîne, Catalogue des Manuscrits éthiopiens de la collection Antoine
d'Abbadie, p. 112 : « (Ms. n" 186. Mélanges religieux) 3. — Fol. 38 v". Coniput
du fort et du faible : fh'ifl s J^Trô^ « at^'^K'^^' " Ouvrage de magie. »
(2) Cf. t. XII (1907), p. 14-15.
OUIENT CHRÉTIEN. 7
98 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
TRADUCTION
COMPUT DES (jours) NÉFASTES ET FASTES.
1. En Maskaram jusqu'au 15 fastes, et ensuite néfastes.
2. En Te(jemt jusqu'au 23 fastes, et ensuite néfastes.
3. En IJeddr jusqu'au 9 fastes, et ensuite néfastes.
4. E7i Tâhschâsch jusqu'au 20 fastes, et ensuite néfastes.
5. En Ter jusqu'au 27 néfastes, et ensuite fastes.
6. En Y akâtit jusqu'au 5 fastes, et ensuite néfastes.
I. En M agâbit jusqu'au 20 néfastes, et ensuite fastes.
8. En M iyàzy à jusqu'au Y2 fastes, et ensuite néfastes.
9. En Genbot jusqu'au 24 néfastes, et ensuite fastes.
10. En Sané jusqu'au 27 néfastes, et ensuite fastes.
II. En Ilandé jusqu'au 21 fastes, et ensuite néfastes.
12. En Na](asé jusqu'au 23 fastes, et ensuite néfastes.
Sylvain Grébaut.
II
LA SAISON DES PLUIES
d'après le même ms.
Un procédé est indiqué dans la présente note, pour faire
MÉLANGES. 99
connaître ce que sera la saison des pluies {keramt) selon les
diverses années (1).
TEXTE
Fol. 159 v° b («/< medio)
{Scriptio continua dans le ms.)
aïA?i<w : 'ïc<<. •• ë?i/^^ I
A?»<w» : "i-Cd, • vm 1
A?ir/D : .^C<^. : Sg I
tOxOO : .(.C<(. ï i^V î
(D^hao : ./.(;^ : ^^ s
flJAK^wi : 'f-C<(. •• %G i
n^a)itflî7;i?"A-d :
TRADUCTION
(méthode:) par laquelle -tu connaîtras la supputation
DE la saison des PLUIES.
Tu additionneras le {jour) initial des [pluies), le ."3 Pàyue-
mên et le jour mobile (2), et tu diviseras par 7.
(1) Nous avons traduit le mot W^f"^ par l'expression saison des pluies. CT. HOC,
t. XII (190?), p. 15-lG.
(2) Cf. Dillmann, Lex. aeUi., col. Kl'.l : ■• 9"C.y s subst., ut videtur virissiludu . (si
numerum dieruui anni CCCLXY uunioi-o VII diviscris. rcllipuis (>rit dies unus,
qui appellatur) ùl\t •• 9^C.y •• uyfnat'V-^ -. iyao'Pbn •• "itfo,-i-V .■ atyOat'^:'/ ■. >i/**
Tl : m-fl-MI : (sive : qui eflicit, ut singulis anuis dies a loco. (iiii'iii iutei- lieb-
douiadis lerias obtineut, nioveantnr l't in feriaui sequeuteai protriulaatun .M. M.
[Matsbafa Mistîr] f. i65. ■■
100 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
S'il reste 1, {il y aura) 10 averses de pluie.
S'il reste 2, {il y en aura) 20.
S'il reste 3, {il y en aura) 30.
S'il reste 4, {il y en aura) 40.
S'il reste 5, {il y en aura) 50.
S'il reste Q, {il y en aura) 60.
S'il reste 7, {il y en aura) 70.
Pour 1 et 2, c'est minime.
Pour 3 et 4, c'est moyen.
Pour 5, 6 etl, c'est abondant.
Ce sont les averses de la saison des pluies.
Sylvain Grébaut.
III
A PROPOS DE L'ANAPHORE
DE SAINT ATHANASE
d'après le même ms.
La courte note suivante, inst^rée en petits caractères au bas
d'un feuillet^ se rapporte à VAnaphore de Saint Athanase (1).
Fol. 160 v° b {in fine)
{Scriptio continua dans le ms.)
athanase dit dans son anaphore :
L'homme, alors (juil était honoré, ne {le) reconnut pas,
(1) Cf. M. Chaîne, Catalogue des Manuscrits éthiopiens de la collection .Antoine
d'Abbadie, p. 7 et p. 48.
MÉLANGES. 101
(mais) il deviné comme les animaux sans intelligence, et se
fit sernblahle à eux (1).
U homme, alors qu'il était roi, ne {le) reconnut pas, {mais)
if s'avilit lui-même de son gré; il devint esclave, {et) ceux qui
furent maitres le dominèrent.
L'homme, alors qu'il était j'iche, ne {le) reconnut pas,
{mais) il s'appauvrit lui-même par son désir; il affama son
ventre, et il assoiffa son âme.
Bézancourt, par Gournay-cn-Bray, le 7 janvier 1913.
Sylvain Grébaut.
IV
HISTOIRE DE L'APOSTASIE DU DIACRE LÉONCE
ET DE LA MORT DU JUIF ISAAC
Les arguments de la controverse judéo-chrétienne du Sargis
d'Aberga éthiopien ou de la Didascalie de Jacob grecque
consistent uniquement, ou presque, en citations de l'Écriture.
Les récits ou faits sont extrêmement rares.
Aussi, V Histoire de l" apostasie du diacre Léonce et de la
mort du Juif Isaac, racontée par le néophyte /?^s/?/s, dans le
l)ut de confirmer la divinité du Christ, nous a paru devoir inté-
resser les lecteurs de la Revue de l'Orient chrétien, en atten-
dant Tédition de la fin de l'ouvrage précité dans la Patrologia
Oriental is Graffin-Nau (2).
TEXTE
(F. 64 r a suùe) Vlh ■• M'^/.Tna^' •■ M '- dO-n : h'\^, •■ Hli
V ! hin •' ifii^Xï- • (\oh ■ une • h^n* • y.aJàh^ • ùnh •• iCtl •
(1) Ps. XLVIll, 13(21).
(2) Sargis d\4berf/a l'oriuo h) fascicule 4 du tome III de \s. Pair. Or. L'ori-
ginal grec a été publié en entier par M. N. Bonuetsch, sous le titre : Doctrina
Jacobi niiper baptizati, 4", xvni-Oti pages, Berlin, 1910. 5L F. Nau a donné
ensuite une édition avec une introduction tout à fait remarquable de la pre-
mière assemblée de ce même ouvrage, sous la désignation : La Didascalie de
Jacub. (Cf. Pair. Or., t. Vlll, f. 5.)
102 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
F. 64 1° b) Hfttf»- ï A.îP^-fcF'ft • mll/n : <wifii';ïj^A * n/hl
'^ : "ïvnc ■ Tif ■■ flJhî^-H • tM^ • hi-nh ■- (o-nu^^ :•: j?,n,
A" : h^;"e ' /AhWi' • H.e.n. • Miuv ■ Oïd^ia ■ Hhu^î: •
(Dù'tP ' n'i'l' • f^ll?^ •• flJ-liA'iP : JP/wiftT • (F. 64 v° a)
A(^A ■ 'T^'r • ^^V. ■ «;iC : ai'l'(D/.œ -. AA.y- ■ (D-ti'l' • n
(Dhrii • chf • n/hAîT» : ô-nhA. • hruv^-f-o^ .• A^^.l^
jt : An-0 î AjPAe ! An.^- : ïicMin -■ ?»^'^ * hio-h^.'P • a
h^i>-.e/ : h'iii : ^'ivhVK- -• nfljc^» ■ fljnnrïiC/?. ■• A'jt^ ' inn-c •
flï^nCiîi •■ ÎTW : 0^j& M: fllînrf-/..n«n>-A : iih^.O-^ : '^rtT
OlfJA" ! nOÏl ■ oie • -nîiA. • hUhf{t^ : <i.^'^ : h'^H.h'fl
rh.C • HAtf»- ■ J&Arh* • flJ/?.^n<lVh : (F. 64 V b) n* : ^^.l^
.Ç- •:: flïA'^./' ! AA'W : Wd^^t^» : m-h-f: : UlM ' J?.Û, ' 'H'}
i: : AAr • HjL'.hfll-^ : '>A1-f <">• : A^i^.ll-.^' : hlxao : hCA-f
A : n^hr^h • o-fï ! încA'fc^'î • i-hra^ « fl>-h'|ï • AhA^^A :
(1) Ms. : 7^'V,Ç-.R.
(2) iMs. : Ht^*-»!.
MÉLANGES. 103
TRADUCTION
(F. 64 r" a suite) Voici que je {vais) vous raconter moi-
même un fait surprenant, qui s'est passé pendant que je me
trouvais dans la ville de \Akà (Acca), lorsque les Perses par-
taient pour tuer le peuple des chrétiens.
Alors, les Juifs se sont soulevés, ont incendié Véglise, et
ont tué beaucoup de gens. Il y avait parmi {tes chrétiens) un
(F. 61 r" b) diacre, appelé Léœontéwos [Léonce], sage ascète
de la loi du Christ. Voici que les Juifs Carrelèrent, afin de le
tuer; ils le firent souffrir, le maltraitèrent, et le flagellèrent.
Par suite de la grandeur des tourments et des supplices qui
lui {furent infligés), il aposlasia, et devint Juif.
De longs jours après, il rencontra un vieillard assis à la
porte de la synagogue des Juifs. Il lui dit : « Pourquoi es-tu
assis ici? » Alors, les Icumes et les pleurs le suffoquèrent. Le
vieillard lui dit : « As-tu oublié ce qua dit Notre -Seigneur
dans l'Évangile : Celui qui m'aura renié devant les hommes,
je le renierai moi aussi devant mon Père, qui est dans les
deux {2)? Or, voici que toi-même tu as apostasie, et es devenu
Juif. Mais il me semblait que tu étais zélé toi-même dans la
loi du Christ, car personne n était comme toi parmi tes chré-
tiens. »
Ayant entendu cela, {Léonce) fut épouvanté, et chercha à
s'enfuir iF. 61 Va) de la main des Juifs; [mais) il ne {le) put
{D iMs. : A,6'irh4'.
(•2) Mat th. X, 33.
104 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
pas. Alors, il monta sur la haute muraille des remparts de
la ville, se jeta de lui-même dans la mer, et mourut.
Ayant vu cela, les Juifs s'attristèrent extrêmement, car
il était pour eux {un sujet) d'orgueil, parce qu'il avait apos-
tasie, et qu'il était devenu comme eux Juif.
Alors, un homme d'entre les prêtres des Juifs vit en songe
pendant sept nuits l'église que les Juifs avaient incendiée.
Voici qu'elle était reconstruite en or, en gemmes {et en)
pierres précieuses, et qu'elle brillait comme le soleil; mais
la synagogue des Juifs était y^enversée (1) à terre, et était
tombée (2) sur de puants excréments.
Il y avait dans la ville d'Acca un Juif (3), craignant le
Seigneur, appelé Isaac; (F. 64 v" b) les Juifs lui demandaient
sa bénédiction. Ayant appris le songe" que le prêtre avait
fait (4), il dit : « Ce songe {signifie) la ruine des Juifs, qui
surviendra, car le Christ, en qui croient les chrétiens, est le
roi d'Israël. »
Alors, cinq hommes se levèrent, résistèrent à Isaac, discu-
tèrent eidre eux, et dirent : « Dès que cette parole sera enten-
due, tous les Juifs aposiasicront, et deviendront chrétiens. »
Puis, ils décidèrent entre eux de le tuer. .
Le soir étant venu, ils entrèrent da^is sa maison, et le trou-
vèrent assis seul; ils le saisirent, et le tuèrent. L'histoire {de
ce Juif) ne fut pas apprise; mais seulement ils mentirent, et
dirent : « // est mort subitement. »
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 18 janvier lîUo.
Sylvain Grébaut.
(1) M. à m. : était engloutie.
(2) M. à m. : était descendue.
(3) M. à m. : un homme Juif.
(4) M. à m. : avait sonyé.
BIBLIOGRA.PHIE
(). Tafrali, Topographie de Thessalonique, S", xii-220 pages, avec 14 fi-
gures dans le texte, 32 planches et 2 plans, Paris, Geuthner, 1913. — 20 fr.
0. Tafrali, Thessalonique au quatorzième siècle, 8", x.\vi-312 pages,
Paris, Geuthner, 1013. — 15 fr.
Au moment où l'ancienne Thessaloniciue. devenue Salonique, allait se
moderniser, ce qui début» toujours par abattre de vieux remparts et de
vieux monuments, M. Tafrali, docteur es-lettres de la faculté de Paris, an-
cien secrétaire au musée des antiquités de Bucarest, ancien chargé de
cours à Técole des langues orientales vivantes de Paris, s'est proposé de
nous en décrire les remparts et les monuments et d'en retracer toute
l'histoire, en s'arrètant longuement à la période la plus mouvementée, au
xiv^ siècle. M. Diehl a tenu à présenter au pui)lic les ouvrages de l'un de
ses élèves préférés, en donnant une préface à chai-un de ces deux vo-
lumes.
Dans le premier volume, après un cliapitre consacré à la fondation, au
port et à la situation de Thessaloni([ue, M. T. fait l'histoire de la construc-
tion des divers remparts et décrit ceux qui subsistent encore. 11 fait con-
naître l'intérieur de la ville entant qu'il se rattache à la période ancienne
ou à la. période byzantine, avec les canalisations d'eau. 11 indique enfin les
monuments (églises et monastères) disparus ou conservés. Les nombreu-
ses photographies complètent très heureusement cet ouvrage, résultat de
nombreuses années de recherches. L'auteur puise dans sa vaste érudition
tous les détails f(ui peuvent éclairer son sujet et le mettre en relief; c'est
ainsi qu'il nous expose d'abord les principes de fortification ancienne et
byzantine pour nous faire mieux comprendre ensuite l'agencement des
remparts de Thessalonique.
Dans le second volume, après rex])osé des nombreuses sources, éditées
ou inédites, consultées par lui. l'auteur résume l'histoire de Salonique jus-
qu'au xiv siècle; il s'attache ensuite à cette époque et nous fait connaître
les habitants de la ville et des environs au xiv« siècle (citoyens libres;
parèques et douloparèques: esclaves: éléments hétérogènes): les adminis-
trations impériale et municipale; le pouvoir ecclésiastique; l'état .social,
scientifique, littéraire et religieux; les événements politiques qui gravitent
autour de la révolution des zélotes (1342-1349). La querelle des hésychastes
est un des épisodes de la lutte de la mystique et de l'érudition. Les uns
106 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
déclaraient que pour la rechcrclie de la vérité et de Dieu, la raison est
impuissante, et l'étude des sages de l'antiquité est inutile. La prétendue
sagesse des anciens est imbue d'ignorance; leurs raisonnements sont
remplis d'absurdités et d'infamies; 'ils conduisent à l'athéisme, et ils com-
muniquent à la foi chrétienne, si pure, la mytliologie grecque et l'idolâtrie.
Il n'y a qu'un seul moyen de s'élever jusqu'à la connaissance de Dieu :
c'est la voie mystique de l'ascétisme qui, purifiant le cœur, l'élève jusqu'à
la lumière divine, principe et source de toute vérité (p. 184-185). Cette
lutte qui a été menée contre les gnostiques et plus tard, mais sans succès,
contre Aristote et les études profanes, est exposée ici de manière complète
et objective. Nous en dirons autant de la révolution des zélotes, soulève-
ment populaire causé par une crise économique résultant des guerres et
des ravages des Turcs et des Serbes. On y trouve le massacre des nobles
et des riches, avec la confiscation de leurs biens et des revenus des biens
ecclésiastiques, et il a suffi de quelques années pour montrer qu'en
somme les affaires allaient encore plus mal qu'avant la révolution.
Thessalonique tomba enfin au pouvoir des Turcs (1380 et 1387), présage
du sort qui attendait Constantinople.
Ces derniers événements vont jusqu'à rendre cette monographie pas-
sionnante; elle est d'ailleurs toujours intéressante, bien documentée et
bien conduite, et elle restera un modèle.
F. Nau.
Jdii. B. AuKiiAusEK, Konslanlins Kreuzeavision in aiisyeivàhUcn Textcn,
8^ 26 pages, Bonn, Marcus et Weber, 1912. — 0 M. 60.
L'auteur s'est proposé de réunir les textes les plus importants relatifs à
la vision de Constantin qui a précédé sa victoire sur Maxence (28 octobre
312). Ces textes sont : le chapitre 44 du De mortihus jjersecutonim, écrit à
Nicomédie vers 314; le cliapitre 9 du livre IX de V Histoire ecclésiasliqui'
d'Eusèbe, écrite vers 324, avec la traduction latine de Rufin, la traduction
de la version syriaque et les variantes des manuscrits grecs et de l'armé-
nien; neuf chapitres du livre premier de la Vie de Cons/antin, écrite par
Eusèbe en 337; enfin la légende grecque postérieure, et la légende occi-
dentale telle qu'elle a été consignée par Jacques de Voragine.
Il y a donc là une intéressante collection de textes qui éclairent ce tour-
nant de riiistoire où le christianisme est devenu religion d'état.
F. Nau.
Augustin Goetiials, Mélaiif/es d'histoire du christianisme. Troisième
partie. Jésus à Jérusalem, 8^', 82 pages, Paris, Fischbacher, 1012. — 3 fr.
Le travail de M. Goetiials, Jésus à Jérusalem, où l'on remarque les qua-
lités d'un critique perspicace et averti, mais implacable, complète les deux
opuscules ju-écédents : Première partie. Josèphe témoin de Jésus. —
Deuxième partie. Jean Précurseur de Jésus. 11 se divise en sept chapitres :
BIBLIOGRAPHIE. 107
I. Le collège des Douze. II. Jésus roi d'Israël. III. La première réunion
du Sanhédrin. IV. L'échauffourée de Jérusalem. V. Ponce-Pilate dans la
légende et dans l'histoire. Addendum : l'épisode de Barabbas. VI. La
Cène. VII. Jésus devant le Sanhédrin, lesquels sont suivis de six courts
appendices : A. Les listes des Douze. B. Luc et l'Apocalypse. C. Le terme
Fils d'homme. D. Anne ou Caïphe. E. La légende de Judas. F. Encore
l'inscription du temple.
Tout ce qui a trait à l'histoire du christianisme primitif offre le plus
grand intérêt. Il appartient, à la critique de rechercher les sources. Mais,
si elle a des droits incontestables, elle ne saurait les outrepasser sans
dommage pour la vérité historifiue. Trop de sévérité mène à l'arbitraire.
Xo'ûk le reproche que nous faisons à l'étude de M. Goethals. Les rai.sons
alléguées ne nous ont pas toujours paru convaincantes Aussi, nous avons
trouvé la méthode d'une rigueur excessive, et nous tenons plusieurs
conclusions pour inexactes.
Prenons comme exemple l'interrogatoire de Jésus par Caïphe devant le
sanhédrin (Marc xiv, GO sqq.). « D'après Marc suivi par Matthieu et en
général par Luc, écrit l'auteur, une question à brùle-pourpoint du grand
prêtre amenant Jésus à confesser sa dignité de Messie et une scène d'in-
dignation réelle ou feinte par lui jouée à ce propos auraient amené le dé-
nouement. Mais ce récit soulève de grosses difficultés. Dans Marc .\iv,
62 a. à la question du grand prêtre : « Es-tu le Messie lils de Dieu? » Jésus
répond par une affirmation positive : âyw zI^li ; ceci ne semble pas histori-
que. C'est la réponse donnée par le l"^ évangile au sTna; qui appartient
certainement sinon à l'histoire du moins au fonds primitif du récit, vu
que les deux textes parallèles la présupposent également. Marc — pro-
bablement le dernier rédacteur — l'aura faussement interprétée comme
mie affirmation, elle constituait en réalité non tant une négation qu'une
formule polie pour décliner toute réponse à une question inconvenante
ou indiscrète. Luc {x\u, 70) parait avoir interprété la réponse en ce
sens : C'est vous qui dites que je le suis. En d'autres termes : je ne l'ai
pas dit moi-même. Pour le surplus Matthieu n'a fait que suivre Marc en
accentuant le caractère dramatique du récit : au lieu d'interroger simple-,
ment laccusé, le grand prêtre lui défère une sorte de serment (xxvi, Gii)...
Nous inclinons à croire que le récit de Marc a inspiré ici à Luc des scru-
pules critiques comme à propos du banquet d'Antipas, mais il ne pouvait
guère supprimer totalement ce récit comme il avait fait de l'autre. Il
s'est donc borné à élaguer ce qu'il jugeait suspect, à atténuer et édul-
corer ce qu'il laissait subsister... En somme à force de vouloir purger le
récit de Marc de toute invraisemblance Luc n'en a laissé subsister qu'une
sorte de caput mortitum vide de toute signification... Avec l'authenticité
de Marc xiv, 02 tombe aussi l'épisode suivant : l'exclamation du grand
prêtre, 63, 64 a. Le Messie au point de vue juif n'étant qu'un homme,
avBpwTiov iÇ àv6pw-'ov (Justin, Dial. Tryp/i. 48, 9j, ce n'était pas usurper sur
la prérogative divine que de se donner pour tel, Supposé donc que l'expres-
sion uibç Tou Oeou ou toîj £ÙXoy»itou fût, pour le grand prêtre comme pour Jésus,
synonyme de Messie, cette expression qui vient de l'A. T. n'avait encore
108 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
rien qui pût choquer le monothéisme le phis ombrageux, elle n'impli-
quait notamment pas la notion de préexistence. Dans le cas où Jésus se
serait appliqué cette désignation— Marc (xiv, 61, 02) est seul à l'affirmer
— ce n'était pas là insulter ou maudire le nom de Dieu IHVH ; or tel
était l'élément constitutif du (//H'rfdoM/" ou blasphème punissable de lapi-
dation. Quelque malveillance qu'on prête donc au grand prêtre à l'égard
de l'accusé, le déchirement des vêtements, l'accusation de bla.sphème
sont de tous points invraisemblables » (passim, pp. 56-b2).
Cet exemple montre que les arguments invoqués par l'auteur sont loin
d'être décisifs, et caractérise l'intransigeance de sa critique.
Sylvain Grébaut.
Turkish alrocities. The Young Turks and Ihe Triilh aboul Ihe Holocnusf
al Adana in Asia Minor, during April 1909, by the Author of Turkcrj and
the Tiirk, 8", vin-216 pages, 1913, sans nom d'éditeur.
Voici un opuscule de brûlante actualité. 11 ne consiste pas en un ré-
quisitoire sonore contre les Jeunes-Turcs; il n'est pas non plus un pam-
phlet, mais il se présente sous une forme toute différente : il apparaît
bourré de faits, de chiffres, de dates, de noms. Ce que l'auteur se pro-
pose, c'est de retracer fidèlement les atrocités commises et de démasquer
les coupables. «... 1 decidedto search outthe guiltyand responsible pcrsons.
I did so, and now that I know ail, I accuse the Government and the Young
Turk Committee... » (p. 2). La documentation abondante, l'information
sûre, l'exposition nette des événements, la précision du détail, l'impor-
tance donnée aux statistiques (cf. p. 80 à p. 100) font de ce petit livre un
ouvrage de valeur, et lui donnent un caractère vraiment scientificpie. Le
plan est simple : /. Thf Adana Jlolocansl. II. The Loss and iJamage
doue. III. Justice. IV. Those who are He.sponsi/jle.
Les préparatifs immédiats du massacre des Arméniens, seuls visés
(« The massacres were organised only against the Armenians. On the lirst
day however, by mistake, some Greek, Syrian and Chaldean Christians
were killed also » (p. 35), les précautions prises : signes indicateurs appo-
sés sur les maisons (« The Turks had written with chalk on every shop,
to avoid any mistake, " Christian's Shop ", " Moslem's Shop " ») (p. 26),
l'excitation de la populace par des sermons enflammés de fanatisme
(« 0 Allah! make widows the wives of the ghiaours, their children orphans,
and let us possess ail their belongings ») (p. 20), les encouragements des
notabilités, les violents articles du journal Iltidal, l'active coopération des
troupes (« Le second massacre du 25 Avril fut opéré par les troupes
mêmes, envoyées de Dedeagatch pour réprimer les désordres. » Extrait
du Journal Of/icie(, 18 Mai 1909, Paris) (p. 32), la complicité des autorités
civiles... rien n'est omis.
Viennent alors les scènes d'horreur, dont ciuelques-unes sont relatées.
« The indescribable tortures and cruelties committed were so ferocious
that many eye-witnesses admitted would cause the envy of Nero himself
BIBLIOGRAPHIE. 109
and of the luquisitors of Spain » (p. 35). L'auteur passe ensuite en revue,
sandjak par sandjak, les divers bourgs et villages, à propos desquels il
résume succinctement les faits, tels qu'ils se sont passés dans chaque loca-
lité (cf. p. 4'2 à p. 79). Le calme rétabli, les survivants ne peuvent même
pas s'éloigner du lieu du carnage. Le Gouvernement prescrit aux Com-
pagnies de chemins de fer de ne pas délivrer de billets aux Arméniens ;
des ordres semblables sont donnés aux autorités des ports. « The boatmen
of Mersin publicly said to Armenians, " We bave received orders not to
carry you, else we shall be imprisoned or bave to pay heavy damage ^ »
(p. 94). Quant aux pertes, elles sont énormes : « The sum total of the Adana
Tragedy. is^therefore the following : Loss of life : 30.000: Material loss,
between L T 5.000.000 and L T 6.000.000: surviving Sufferers : 100,000 »
(p. 93).
Ce livre, on le voit, traite d'un sujet grave; l'impression qui se dégage,
en le lisant, est profondément attristante. Puisse-t-il alarmer la conscience
publique, et contribuer, dans la mesure où son rôle d'informateur le per-
met, à empêcher le retour de pareilles atrocités !
Sylvain Grébaut.
P. Angelo d.\ ROiNCiGLioNE. missionario cappucino dell' Eritrea, Manuale
Amo rico-Italiano-Francene , Roma, 1912.
P. Angelo da Roncigliûne, Manuale Tigray-Italiano-Francese, Roma,
1912.
Déjà, depuis longtemps, nous po.ssédions des manuels de conversation
pour la langue amharique. Tels sont ceux de C. Mondon Vidailhet, Afe-
work, G. Raad. Rien n'avait été encore publié, en ce genre, pour le tigré.
Nous en étions réduits, pour ce dernier, aux quelques textes de J. Schrei-
ber. parus il y a vingt ans dans son excellente grammaire. Néanmoins,
quoi qu"il en soit de cette différence d'intérêt, que peuvent présenter ces
deux manuels, tous deux seront précieux et les bienvenus pour les voya-
geurs, missionnaires ou commerçants et ceux qui s"adonnent aux études
éthiopiennes.
Ces deux manuels sont conçus d'après un plan uniforme, et rédigés
suivant un formulaire identique. Ils présentent, tous deux, les mêmes
listes de mots, les mêmes narrations; ils ne se distinguent que par la
langue étudiée. Cette méthode, hàtons-nous de le dire, e.st des plus heu-
reuses. Elle facilite Tusage de ces manuels. Quiconque connaît l'un d'entre
eux, se retrouve aussitôt dans lautre. C'est un innnense avantage pra-
tique. A cela, il faut ajouter que la division du travail du Père Angelo
da Ronciglione est une des plus claires et aussi des plus logiques. L'esprit
méthodique, qui a présidé à la répartition des matières, permet de trouver
sans tâtonnement la partie dont on veut se servir; la tâche est rendue
facile à celui qui doit les feuilleter. Ce sont d'abord, i)lacées au début,
des listes de mots se rapportant aux choses ou aux actions communes de
la vie ordinaire, réunis par groupes, sous des titres bien différenciés. Puis
110 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
viennent des exemples concernant la construction du verbe et de la
proposition, enfin des questions, des dialogues et de nombreux modèles
de lettres.
Dans ces différentes sections de son travail, l'auteur a évité d'introduire
son lecteur dans un monde factice comme le font beaucoup trop de ma-
nuels de ce genre et ce n"est point, certes, un mérite commun. Le Père
Angelo da Ronciglione est demeuré dans le monde abyssin dont il veut
seulement s'occuper. 11 s'en est tenu aux affaires dont les populations du
Tigré et de l'Amhara s'occupent, et à la manière de parler qu'elles em-
ploient. Il a maintenu partout la couleur vraiment locale et conservé au
langage son goût de terroir. De ce fait, celui qui se trouve sur les lieux et
doit entrer en relation avec l'indigène, celui-là est assuré d'être bien
compris et de bien s'exprimer. L'orientaliste aussi qui étudie à distance
y trouve grand profit; la langue en effet s'y trouve prise exactement
sur le vif; son génie, sa psychologie y sont saisis plus au net. Certaines
notions absolument nécessaires, étant d'origine européenne et presque in-
connues des Abyssins, l'auteur a dû introduire parfois des expressions et
des termes nouveaux, soit en tigré soit en amharique. Un grand usage de
ces deux langues peut seul permettre d'apprécier ces sortes d'innovations ,
mais nous ne doutons pas qu'après les longues années passées par le
P. Angelo da Ronciglione en Erythrée et les études qu'attestent ses nom-
breux travaux, il n'y ait réussi pleinement.
Comme le titre des deux manuels l'indique, l'auteur a donné dans tout
le cours de son travail la traduction française après la traduction italienne.
C'est un nouvel avantage. L'intérêt de l'ouvrage s'accroît d'autant qu'il
s'adresse à un plus grand nombre et, de plus, français et italiens peuvent
encore, grâce à ce procédé, trouver entre eux un moyen de communica-
tion. A propos du texte français, ce nous est un plaisir de le noter : sa
correction est d'une impeccabilité qu'on n'est pas accoutumé de trouver
dans nombre de travaux écrits en cette langue émanant d'étrangers. Cette
sûreté chez l'auteur en ce point, nous dit celle que nous pouvons avoir
nous-mêmes dans la pureté et la correction de l'amharique et du tigré
qu'il donne.
Toutes ces qualités, qui recommandent ce travail, n'ont pas échappé,
du reste, aux autorités les plus compétentes. Le savant professeur de
l'Institut Oriental de Naples, M. Gallina, en a chaudement encouragé la
publication, et le bureau des Colonies du Ministère des Affaires étrangères
du gouvernement italien l'a fait apparaître sous ses auspices.
Si, tout en conservant leur format et en réduisant le corps employé
pour l'impression, de façon à ne pas augmenter leur volume, les deux
manuels portaient à leur fin un lexique des mots abyssins et un lexique
des mots italiens et français employés, ils seraient, croyons-nous, on ne
peut plus complets et ne laisseraient plus rien à souhaiter. Mais c'est là
sans doute une addition dont l'exécution matérielle a seule arrêté l'au-
teur, et peut-être pouvons-nous espérer que dans une seconde édition, qui
sera, nous aimons à l'espérer, très prochaine, le P. Angelo da Ronciglione
satisfera à ce desideratum. Ce n'est là, toutefois, qu'une vue purement
BIBLIOGRAPHIE. 111
personnelle; tels qu'ils sont, les deux manuels dont nous venons de par-
ler répondent à ce qu'on attend d'eux, et le P. Angelo da Ronciglione
peut s'accorder le témoignage d'avoir bien servi, en les faisant, son pays
et la science.
M. Chaîne.
Léon Dieu, Nouveaux fragments préhexa/daires: du Livre de Job. —
Extrait du Museon, 1912, p. 147-185.
M. Dieu prépare une édition du livre de Job en copte sahidique; il en
publie quatre fragments et les fait précéder d'une intéressante discussion
pour établir que, dans presque tous les manuscrits, cet ouvrage « repré-
sente un texte très probablement préorigénien ». Un des cudices a été re-
constitué, sauf un feuillet, par M?'' Hebbelynck , avec des fragments con-
servés à Rome, à Londres et à Paris : ceux de Rome, Borgia XXIV, ont été
publiés par Ciasca; celui de Londres, par Schleifer; ceux de Paris
(ci-dessus, p. 188, codex 143, feuillets 115-117) étaient inédits et sont
transcrits par l'auteur avec deux autres fragments {ibid., feuillets 113 et
114) qui avaient également échappé aux recherches de Maspero et sont
maintenant réunis dans la même reliure. Il y joint Job i, l-iii, 20; iv,
11-v, 15 d'après un papyrus Anastasi, classé sous le n° 939 dans le catalo-
gue des manuscrits coptes du Musée Britannique publié par Crum.
L. Delaporte.
Khristiansky Vostok {L'Orient chrétien), « publication destinée à l'étude
de la civilisation chrétienne chez les peuples d'Asie et d'Afrique ». Tome K'"',
fascicule I, 1912, Saint-Pétersbourg, Imprimerie de TAcadémie Impériale
des Sciences.
Cette publication est officielle. Elle est entreprise par la Section histo-
rico-philologique de l'Académie Impériale de Russie, section qui corres-
pond à peu près à notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Ce ne
sera pas trop, en effet, des ressources du budget pour faire face aux frais
d'une entreprise qui s'annonce grandiose, avec reproduction de monu-
ments tigurés et publication in-extenso de textes en toutes langues, et
en toute sorte de caractères. Par ailleurs, les noms de MM. Marr et Tou-
raiev nous sont un sur garant de la valeur scientifique de l'ensemble.
Voici le contenu du premier fascicule :
Programme de la rédaction.
I. A. Djavakov. Matériaux pour l'histoire de la littérature patristique en
langue géorgienne.
G. Ter-Mkrtitchian. Mchap et Ouchap dans une note d'un manuscrit
arménien du xiv siècle.
Archimandrite G. Ter-Ovsepian. Un voyage scientifi(iue à Jérusalem en
1911 [pour l'étude de la miniature arménienne].
N. Marr. Une trace de l'agape chez les Arméniens [au xiir' siècle].
112 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
N. L. Okounev. Un manuscrit grec et géorgien avec miniatures.
B. A. Touraiev. Inscriptions sur des objets de la collection de N. P.
Likhatchetv.
B. A. Touraiev. Menus textes éthiopiens : 1° Extrait d'une version de la
légende de Barlaam et Josaphat [traduction russe]; — 2° Miracles du
Christ; — 3° Vers en l'honneur de S. Lalibala.
V. N. Benechevitch. Une représentation du roi géorgien David le Cons-
tructeur sur une icône du monastère du Sinaï.
V. N. Benechevitch. Sur une ancienne copie hiérosolymitaine des Me-
nées géorgiens.
V. V. Bartold. Charlemagne et Haroun al-Rachid [enquête à résultats
négatifs sur les rapports diplomatiques de ces deux princes].
Chronique. — Recensions. — Bibliographie.
Ce fascicule est de bon augure pour l'avenir du Khristiansky Vostok, qui
s'annonce comme devant paraître « autant que possible » trois fois par
an, en fascicules de 6 ou 8 feuilles d'impression. Le prix du fascicule est
de 3 mark ou 1 rouble 35. Les abonnés ne seront peut-être pas très nom-
breux en France où l'on n'est pas encore assez convaincu de la nécessité,
pour tous ceux qui s'intéressent à l'Orient chrétien, de la connaissance du
russe.
A. Malvv.
Le Directeur-Gérant
F. Charmetant.
Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.
I. Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par R.
DuvAL,5fr. 70. — II.Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
le D"" C. Wessely,7 fr. 90. — III. Histoire nestorienne inédite (clu^onique de
Séert) (arabe et français), par iMs"" Addaï Sciier. avec le concours de J. Périer,
fasc. 1, 6 fr. 20. — IV. La cause de la fondation des écoles, par M.\R
Barhadbsabba 'Arbaya, évêque deHalwan (syriaque et français), par M^'"" Addaï
Scher, 5fr. 50. — ^^ Histoire de S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacômei analyse' des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Nau avec le concours de
J. Bousquet, 10 fr. 25. — VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeeo with the remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
Ce. volume a coûté 28 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
ToMS V, 808 pages. Prix net : 48 fr.
I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe
et anglais) fAgatlion toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 8j. — II. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. DiB, 7 fr. 60. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. I. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12fr.60. — IV. Chronique de Mahboub ('Ayantoç),
I, i larabe et français), par A. Vasiliev,8 fr. 10. — V. Les Légendes syria-
ques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau ; les
Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.
Ce volume a coûté 30 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.
1. — The Hymns of Severus of Antioch and others in the syriac version
of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais),
par E.-W. Brooks. Prix : 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire arménien de Ter
Israël. II. Mois de Hori (^arménien et français), par le D'" G. Bayan.
Prix : 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
(/m) (éthiopien et français), par S. Grébaut. Prix : 6 fr. 45. — IV. L'Histoire
des conciles de Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grébaut. Prix : 10 fr. 45. — V. Vie d'Alexandre l'Àcèmète
(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.
Ce volume a coûté 26 fr. 55 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.
I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le
vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^"^ Addaï Scher. Prix :
5 fr. 50. — II. Histoire Nestorienne, H. 1 (arabe et français), par M»'" AnDAÏ
Scher. Prix : 6 fr. 65. — III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de
Hamlé (éthiopien et français), par I. Gumi. Prix : 15 fr. — IV. Histoire
universelle de Mahboub ('Ayt^Tiioç) le Grec, fils de Constantin, évêque
de Menbidj (.\® siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. ^'AS1L1EV,
professeur à l'Université de Dorpat (IOpbGBi>). Seconde partie (1). Prix :
8 fr. 10. — V. The Hymns of Severus of Antioch (/m) (syriaque et an-
glais), par E.-\V. Brooks. Prix : 12 fr. 60.
Ce volume a coûté 30 fr. 15 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. G5.
I, Jean Rufus, évêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-
çais), par F. Nau. Prix : 12 fr. 35. — II. Les Homélies de Sévère d'An-
tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix :
11 fr. 20. — III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,
2, par A. Vasiliev. Prix : 9 fr. 30. — IV. La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Pékier et A. Périer. Prix :
9 fr. 50. — V. La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par
F. Nau. Prix : 4 f r.. 30.
Tome IX. — Fasc. 1. — Le Livre d'Esther, version éthiopienne éditée et tra-
duite en français par E. Pereira. Prix : 3 fr. 35 {franco, 3 fr. 55) ; pour les
souscripteurs* : 2 fr. 10 {franco, 2 fr. 30).
Fasc. 2. — Les Apocryphes coptes. — II. Les Acta Pilati, par E. Re-
viLLOUT. Prix : 5 fr. ; franco, 5 fr. 40.
Fasc. 3. — Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
texte éthiopien, édité et traduit en français par L. Guerrier, avec le concours
de S. Grébaut. Prix : 5 fr. 70; franco, 6 fr. 15.
Tome X. — Fasc. 1. — Un martyrologe et douze ménologes syriaques,
édités et traduits par F. Nau. Prix : 9fr. 75; franco, 10 fr. 50.
VONT PARAITRE :
Tome IX. — Fasc. 4. — Le Synaxaire éthiopien. III. Le mois de Nahasé,
édité par I. GuiDi.
Fasc. 5. — History of the patriarchs of the coptic church of Alexan-
dria (suite), texte arabe, traduction anglaise par B. Evetts.
Tome X. — Fasc. 2. — Le calendrier d'Abou'l-Barakat, texte arabe, édité et
traduit en français par E. Tisserant.
Fasc. 3. — Clément ou l'Apocalypse de Pierre, texte arabe, édité et
traduit en français par R. Griveau, avec une étude de la version éthio-
pienne, par S.' Grébaut.
Fasc. 4. — Les lettres d'Ammon, texte syriaque, édité et traduit en latin
par M. Kmosko.
Fasc. 5. — Logia et agrapha recueillis chez les auteurs arabes musul-
mans et traduits en latin par M. Asin y Palacios. — Tables de la première
série.
Patrologia syriaca, accurante R. Graffin, texte syriaque vocalisé et traduction
latine sur colonnes parallèles, grand in-8'', format de Migne.
ONT PARU :
Tome I. —Aphraate, Dem. I-XXII, édition et traduction par I. Parisot. . . 30 fr.
Tome H. — Aphraate, Dem. XXIII (I. Parisot); Bardesane, Liber legum regio-
num (F. Nau); Simeon bar Sabbaie, Martyr ium, Hymni; Liber Apocalypseos Ba-
ruch, filii Neriae ; Teslamentum Adae {M. Kmosko); Apotelesmata Apollonii
Tyanensis (F. Nau). . 30 fr.
Chaque ouvrage est suivi du lexique de tous les mots syriaques employés.
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE
Voyages à itinéraires facultatifs, de France aux Échelles du Levant (ou vice versa)
Des carnets de voyages à itinéraires facultatifs de l", 2« et 3« Classes et de 300 kilomètres de
parcours minimum par voie ferrée sont délivrés, toute l'année, par toutes les gares P.-L.-M., pour
effectuer des parcours sur le réseau P.-L.-M., ainsi que sur les lignes postales de Marseille aux
Echelles du Levant desservies par les Messageries' Maritimes (Alexandrie, Jaffa, Beyrouth, Constan-
nnople, Le Pirée, Smyrne). L'itinéraire de ces voyages, établi au gré du voyageur, doit passer, à
l'aller et au retour, par Marseille.— Les carnets (individuels ou collectifs) sont valables 120 jours.
-Arrêts facultatifs.— Faire la demande du carnets jours avant le départ.
tyi'oghapiiie firmin-didot et c", — paris.
REVUE
DE
L'0RIENTJ]HRÉT1EN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome VIII (XVIII). — 1913. — N^ 2
Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU
SOMMAIRE
Pages.
I. — S. Grébaut. — Les miracles de l'archange Ragou'èl 113
II. — S. Grébaut. — Salam à la Vierge 121
m. — F. Nau. — La version syriaque de l'histoire de Jean le
Petit (suite) 124
IV. — F. Nau. — La hiérarchie ecclésiastique chrétienne d'après
Masoudi. 134
V. — F. Nau. — Histoires des solitaires égyptiens [suite. Ms. Cois-
lin 126, fol. 241 sqq.) 137
VI. ' — J. Babakhan. — Essai de vulgarisation des Homélies métriques
de Jacques de Saroug {suite} 147
VII. — E. Porcher. — Les Apophthegmes des Pères (fragments
coptes de Paris) 168
VIII. — M. Chaîne. — Répertoire des Salam et Malke'e contenus
dans les manuscrits éthiopiens des bibliothèques d'Europe.. 183
IX. — Mélanges :
I. S. Grébaut. — Les sept cieux et les sept cercles de la terre. 204
II. — Les tribus d'origine des apôtres 206
III. F. Nau. — Notes sur le texte original des Apophthegmes
des Pères. " 208
IV. S. Grébaut. — La mauvaise passion de la colère selon
— Evagrius. Le bénédicité éthiopien. . . 313
X. — Bibliographie. — F. C. Burkitt, Euphemia and tlie Goth,
wiih the Acts of martyrdom, of the Confessors of Edessa. —
Léon VoUAUX, Les Actes de Paul et ses lettres apocryphes
(F. Nau). — Theodor Sciiermann, Ein Weiherituale der romi-
schen Kirche am Schiusse des ersten .Jahrhunderts (L. Guer-
rier). — F. Macler, Le livre du prophète Amos (S. Grébaut).
— M. D. GiBSON, TheCommentaries of Isho'dad of Merv, bishop
of Hadatha, vol. IV : Acts of the Apostles and three catholic
Epistles [F. Nau). — Courtes notices : Max Alarcon y Santon.
Textes arabes en dialecto vulgar de Larache — Julian Ribera
Y Tarrago. Discursos leidos ante la real Academia espanola. —
Publications de l'université d"UpsaI, tomes X, XIII, XIV. . . . 22;5
PARIS
BUREAUX
DES ŒUVRES D'ORIENT
RUE DU BEGARD, 20
LIBRAIRIE
A. PICARD ET FILS
RUE CÔ\APARTE, 82
OTTO HARRASSOWITZ, LEIPZIG
Recueil trimestriel. — Prix do rabonnemeiU : 1-2 tr. — Êlraiigcr : l'Hr.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées
à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien
A LA LIBRAIRIE FICARD
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.
Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un
exemplaire à la précédente adresse.
La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît
en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-8°.
Prix de l'abonnement : 12 francs. — Étranger : 14 francs.
Prix de la livraison : 3 francs net.
R. GRAFFIN. — F. NAU
Fatrologia orientalis
Tome I. — Gr. in-8° (format de Migne), xu et 706 pages. Prix : 43 fr.
I. Le livre des mystères du ciel et de la terre (éthiopien et français), par
J. Perruchon et I. Guidi, 6 fr. 50. — II et IV. History of the Patriarchs
of the Coptic Church of Alexandria (arabe et anglais), par B. Evetts, 7 fr. ,
et 8 fr. 35, — III. Le Synaxaire arabe jacobite, Tout et Babeh (arabe
et français), par René Basset, 10 fr. — V. Le Synaxaire éthiopien, Mois
de Sanê (éthiopien et français), par I. Guidi, II fr. 20.
Ce volume a coûté seulement 26 fr. 95 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome II, 690 pages. Prix : 41 fr.
I. Vie de Sévère par Zacharie le Scholastique (syriaque et français),
par M. -A. Kugener, 7 fr. — II. Les Évangiles des douze apôtres et de
saint Barthélémy (copte et français), par le D'" E. Revillout, 5 fr. — III. Vie
de Sévère par Jean, supérieur du monastère de Beith Aphthonia,
suivie d'un recueil de fragments historiques syriaques, grecs, latins et arabes
relatifs à Sévère, par M. -A. Kugener, 11 fr. 90. — IV. Les Versions grec-
ques des Actes des martyrs persans sous Sapor II (grec et latin),
par H. Delehaye, S. J., BoUandiste, 9 fr. 50. — V. Le Livre de Job (éthio-
pien et français), par E. Pereira, 7 fr. 70.
Ce volume a coûté seulement 25 fr. 90 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.
I. Les Histoires d'Ahoudemmeh et de Marouta, primats jacobites de Tagrit
et de l'Orient (vi^-vii^ siècles), suivies du traité d'Ahoudemmeh sur l'homme
(syriaque et français), par F. Nau. Prix : 7 fr. 15. — II. Réfutation de Sa'fd
Ibn Batriq (Eutychius), par Sévère ibn al-Moqaffa% évéque d'Aschmou-
naïn (arabe et français),par P. Chébli, archevêque maronite de Beyrouth. Prix :
7 fr. 40. — 111. Le Synaxaire arabe jacobite {suite): Les mois de Hatour
et de Kihak (arabe et français), par René Basset. Prix : 18 fr. 05. — IV. Sargis
d'Aberga, controverse judéo-chrétienne, première assemblée (éthiopien et
français), par S. Grébaut. Prix : 6 fr.
Ce volume a coûté seulement 24 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
LES MIRACLES DE L'ARCHANGE
RAGOUÊL
Le manuscrit éthiopien n° 5 de M. É. Delorme se rapporte en
entier à V Archange Râgou'él, préposé aux luminaires célestes
(<w>Ahh •■ 'flC'/T'V range des lumières). Il se compose de plu-
sieurs Sermons (^C^Tr = discours, panégyrique), parmi
lesquels sont insérés cinq petits morceaux, intitulés Mrac/es de
Saint Râgou'él, archange ('^h9^6\h •• A4'-^fl •• ^7-h.A -• A,
4» : ao/Ml^)-
Nous sommes heureux d'offrir la présente édition aux lec-
teurs de la Revue de VOrient chrétien, car elle nous paraît
constituer une nouveauté, rien de semblable, à notre connais-
sance, n'ayant été encore signalé (1).
Le texte est reproduit avec la ponctuation originale, qui le
caractérise.
I
(F. 55 v° a) i-hrdO' • A^'S-ft : ^T-^A
h :•: (2) flJA.^ : ^JP^AV) : A'JA'W» : ^AîT» : h'^'i -V-
(F. 55 v° b) Ità ! hS(bt\ '• tlCMli •
(Dh:>i' • ÙM- I hm : ^'"h^'ï'A •■ 0Cr<^ •• Ahfl^/bA •• CD
(1) Par contre, les Sermons et Miracles des archanges Gabriel, Michel, Ra-
phaël, Phanuel ['Afnin] sont bien connus. Cf. Conti Rossini, ManoscriUi ed
opère abissine in Europa, p. 610, 611, 613, 614, 632.
(2) Yj est de seconde main.
ORIENT CHRÉTIEN. ti
114 REVUE DE l'orient CHRÉTIEiX.
-l-nhC '■ h-iï (F. 56 r" a) CVrV A- ^ftrh*'/ • (3j fli^d^-fl
y : (4) |Dïf-A"tf«»- • ïn^i- .• hilà'K^ '
(Dh^^li 1 rtî^'J I MH.K'flrh.C ï Xn/*^ : HW-A- • ie.«»Ayi :
rh.C ï M'-hh,^ • ffofi^Ml î h'wi : ^«^T • A"-!: • Orhf • ^"J
(F 56 r° b) wat'ïx'tzY. •- ^Ç-ft •:• ^^-^bA ■ A.+ ■• <w»Aîiîn^ !
ïUK'llrh.C :• htltm [.] flA-T •■ (S) flJ-Kiï •• AdA • 0rhj& ■ ©OlC
'î ' (DWln-nH- '•' AdA ï w-A- • -ncyç^ ••
fll?»rj^M^: ■ é,?,fm : Ai^^fr : «DftÇ-} : (6) -f-^ThA"-!^*"»- ■•
AA (F. 56 V a) -nh • IdP'i '• '^'feA*feA • 0rh.e, ■■ athàoo^, :
rà/^dO' : n?iA :•: /.T-^-A •' z^A^h :
flJÎli'"'}! î i'i^./^'rh • An- : [a] (D^^ : V'B • Â^^fr s 'Wft
Ç7 ! nh-J-l- ■ m-fl^ : A"* : MH.h'flrh.C ■ lî-jRA : ^[O.]? •
(DMiro ï 0^hf : nîift •• ^7-h.A K <w>A^h î -flC'/T'Th «
'V^-flATW- • frî-A- •' (F. 56v l3) îP'AA • Ç*<. : Al'flCh ••
flïA€L : ^rAh : flJ9"AA ■• ^^C-P K ïiU'h î %P-CXA ■ A^A
«» : «/AS»" : h'^'i •<••
II
(F. 57 r" a) -h^jr^^Sii. : A^-Ç-ft ■ ^T-^A ■ A.*?» 1 <wiAîih
'«•^ ['n]AÇi> : f VA- • rftA •• ¥*<- î Ai-nch ■ «DA^ I K
(1) Ms. : a>t«A«A.
(2) :•: ::: I
(3) Ms. : .eAV'>rh, sîV.
(4) Ms. : fl>^ô«>-nv.
(5) Ms. : ftA-T.
(6) Ms. : <n>rt^'V,
LES MIRACLES DE l'aRCHAXGE RAGOU'eL. 115
1^ ■ XnA • htil • JR-l-nC -• (2) ?iïVf (3) : (F. 57 r" b) hx^n •
flïh:5'i' : ^A'^ • ?,(D-h ' 0^4» i K^'^'R •• AnAK9" ■ «"AT
A :•:: h<w : je.*7nC = A-I: ■ ^wiCîrw» : AdA ! 'ht{/.'KfK y
(D-lirh •■ nAKi'" • 'Wïrt'^A ! (D-i-bK! : AdA ■ hJ^T •• ai
Îi-ÎH : frhfl>-C : nçT'Th 1 rflhO : ^'S-ft ■ (F ^7 v° a) l^-hK
A ••. A,+ • ^Ahh'Th • nKî^i^A ■ oi&n :•: ?»^H : AC^fl>- • (4)
i- ::
îDWim •• ^7-h.A ••• ^AWn 1 A^h (F. 57 v° b) -fc i hJÇ-
*^'V : flJ'>n.A" : ?iJ^^^ : AflA^Jî^» • ^A'IA • iXM'i • -nKA.
Ar'î^ï- : ^H-flmîr • Hh'^nA : .^Aflï'K ■ Aulh^Auï- : h<w>
M^ [.] (Doy-n-f • h^o- 1 A^.ç •■ nM^ •-
(Dhr.^^^.ll ■• ChP- 1 nA^r ::: (1 . 58 r« a) <wiA^A •• A^
-hhsA • </»AKh : œœ^^ .■ h^AXA i îiJÇ"'?* •- fl^Al^ • Afl»-
K-t : t^^hï} ' nA^r ■ <w»rt*7A •
hh ' (DK^^/^'!h[i'] (Itlx-P • K^nnC i aoCiao : AOA = λA^
^A :
flïKril ■■ rh^ î Tl^-lî :•: ^A'^A ■ -in ■ (F. 58 r° b) flA
(1) Ms. : ZV^Clft.
(2) Ms. : ,ei"flC.
(3) Ms. : ï,tf-p.
(4) Ms. rtcifl»-.
(5) Deux petits traits horizontaux sont placés au haut et au bas de chaque
lettre des deux mots : 'H'^-ï: s fl»ft'7A, intercalés entre 0^4» et JkJ'^'Ç. Comme
la dittologie est manifeste, ces traits indiquent que les mots en question sont
biffés. Cf. infra, p. 116, note 5.
116 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
^Ac4» • hr^àJ^'d • flïn-'î'yi ' (p-h-P • «^in^i : hti/^n.^ :•:
flïîir (F. 58 V" a) ^'^dn i '^r^ •• (i) 0^4» • ?»<:'^«e I
^'J-flAÇii- î f VA- ï rftA î 'b*^ K fliA^ ! K9"Ayi ! (D9°
(F. 58 v° b) ftA ■ ç^C* ■ hUi- -■ XP-CXft • A^A'w» : ^A^ s
m
(F. 59 r° a) -^hràlh- ■ A4»S.ft • ^T-h-A • ^A^îfl ■
^^'flA'ï-ïi- ! f '/A- • i^riA ■ ^.*<. • flJAft î ^r Aîn ! flJîT'A
aih#w î i-AJA^L : K'IH,?!* : Au? frfl[.] hCA-f^A ■ nn,1- 1 A
(F. 59 1° b) CKP-oo- • ïih-n î "iH^ '■ n?iA ••: ^T'^t.A • ««»A
A • -i-h/^' : nh'w» : '^>ae • OA^/r ? h'in • vùr •■ <^dhA i r
flifli-h-l: : tih-n ! (4) aoCira^ '• 1x9° ^l.-^ I A> (F. 59 v° a)
i/^i- • A-nîi • A-nK : A7A :•: flJh-nK'iftf»- ■ TxîÙX ' Hi—'t
C^il I l-h^ : (5)
h^'i^lfa^ ï (6) flj-K'J: : Vih-n : fliPh- 1 -in : liC^J^A I 'Î7'
(1) Ms. : tlF^h.
(2) Ms. : o»/'hO^. Il faut probablement lire : (OtbfiOi^.
(3) Ms. : tfDCT»70o..
(4) Ms. : h-Yl-n.
(5) Ms. : ÏC,ÇÏI ï ÏCÇrfl 5 "VT"/**. Un petit trait horizontal est placé au haut
et au bas de chaque lettre du mot ïtf.ç-fl, écrit pour la seconde fois (dittolo-
gie). Cf. supra, p. 115, note 5.
(6) Le second >i est en surcharge.
LES MIRACLES DE l'ARCHANGE RAGOU'eL. 117
aiA.i->. î 1*^^\ l (F. 59 v° b) -^n ■ OA" • Ml = h^ ■ ?i
«»•[■] A?iA- : (Dày^^?* ' M-i'O)^^ : ^li^-J : 0)^*1^. : (1) A-"!: :
^7-h.A ••• <w»A^h •• -nCVT^ ' AoJ-ïii: : Inh-fl ■ ai^-nX-rHo»- :
îifth •:: (F. 60 r° a) 0.1- : A^î^ :: (DéM'tï?* ■ AHi-flJA^ •
An ! (DM'% ' (2) A--»: : ai(DO{\' • KiT»:"» : fl)C+ :•: hCtt. • (D
Oïîtirjt'i^ : ATS- : A"i2 ! hA^-C^P-tf»- ! ^7-^.A : Oo^)fy
h ! n^TiiAr ■ \\ao : ^,j?.nh. • 'Tin ? y.c?j^A • tDa)A^<n». .. -^
fl •• hAh ■ çf ^ : flj?^!?!. • -nv^rro»^ • nAAr ïain:^^ (F. 60
r° b) A- : A^SA ••• <{.7-^A « /w>Ahh • -flC'/T^ -•
^^-nAçu- • f/A- • i3i m^ \ *?*<- • ©a^ \ hr\\\ « ©
rAA : -nîiA.* • îio-h ■ ^^^c^A ■ a«/A^ • ^Ar •• hm ••
TRADUCTION
I
(F. 55 v^'a) Miracles de Saint Ragou'êl, archange.
Que son intercession et la puissance de son aide (soient
avec 7ious)! Garde et sauve ton serviteur Walda-'Amlàk
[Fils de Dieu] pour les siècles des siècles. Amen.
Il y avait un juge, appelé Josué [Tyàsou], fils de Nawê,
qui dominait (4) la terre (dans) sa longueur et sa largeur
avant la naissance de Notre- Seigneur (F. 55 v" b) Jésus-
Christ.
Un jour, tandis qu'il guerroyait contre les ennemis d'Is-
raël, le soleil baissa vers le couchant, et il fit soir. Après
qu'il eut prié pendant de nombreuses heures, Josué, fils de
(1) Ms. : (OhlM..
(2) Ms. : mniJi.
(3) Ms. : fVA.
(4) M. à m. : mesurait.
118 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Nawê, demanda au Seigneur, son Dieu, dans la ville de
Gabaon [Gabâ'on], en disant : « Souviens-toi (F. 56 r" a)
d'Abraham, d'Isaac, de Jacob et de tous les prophètes d'Is-
raël. »
Alors, le Seigneur Sabaoth [Tsabâ'ot], qui domine tout,
écouta la prière et la. demande de Josué, fils de Naivê. Le
Seigneur ordonna à l'ange Râgou'êl de tourner pow {Josué)
le soleil vers l'orient.
(F. 56 r" b) Saint Râgouél, archange, lui, tourna le soleil
vers r orient et le fit se tenir, comme lui avait ordonné le Sei-
gneur. En effet, il est puissant sur le soleil, la lune, les étoiles
{et) sur toutes les lumières.
Après que Josué, le juge, eut achevé le combat contre
(F. 56 V" a) les hommes de Gabaon, le soleil baissa et re-
trouva (1) son couchant par l'ange Ràgou'él.
Alors, le cœur du fils de Neuve, de Josué, le juge, se réjouit
de ce que le Seigneur avait opéré un grand prodige et avait
arrêté le soleil par Ràgou'él, fange des lumières.
Que son intercession soit (F. 56 v** b) avec son cher servi-
teur Walda- Amlàk et avec sa chère 'Ehta-Giyorgis [Sœur
de Georges] pour les siècles des siècles! Amen.
II
(F. 57 r** a) Miracles de Saint Ragou'êl, archange.
Que son intercession soit avec son cher serviteur Walda-
'Amlâk et avec sa femme ' Ehta-Giyorgis pour les siècles des
siècles! Amen.
Il y avait un devin, appelé Bala'âm (2), qui demeurait au
pays de Gibâl, en faisant de mauvais (F. 57 r" b) enchante-
ments et maléfices. Personne n'était plus méchant que lui.
Un jour Bâlâq, le païen, appela Bala'âm, le devin, afin
qu'il fit pour lui une malédiction co7itre Israël.
Bala'âm, le devin, se leva et monta sur [son) ânesse (3).
Tandis que {Bala'âm) allait en chemin, le rencontra Saint
(1) M. à m. : connut.
(2) Variantes : flAhî»", flAh?", nt\°i9°. Cette dernière forme, la plus fré
quente, est transcrite ici.
(3) M. à m. : âne.
LES MIRACLES DE l'aRCHANGE RAGOU'eL. 119
(F. 57 v° a) Râgou'êl, archange, sous la forme cVun jeune
homme, alors qu'il était orné d'un vêtement de lumière, et
que dans sa main était une épée de feu.
BalaWm, le devin, ne vit pas cet ange, mais sonânesse {le
vit). Son ânesse refusa de marcher, et il la frappa trois fois.
Râgou'êl, l'ange, fit parler (F. 57 v° b) V ânesse. V ânesse (1)
dit à Bala\hn, le devin, dans la langue des hommes : « Pour-
quoi me frappes-tu, sans que je le mérite? Ne vois-tu pas que
se tient devant toi un ange grand? Son vêtement est de feu;
son manteau est de feu; dans sa main est une épée de feu. »
Ensuite, Balaâm, (F. 58 r"a) le devin, vit Râgou'êl, Vange.
Balaâm, le devin, descendit de dessus son ânesse, et adora
Vange.
Râgou'êl, Vange, dit à Balaâm : « Va là oii {Bâlâq) Va
appelé, et ne crains pas; mais ne fais pas de malédiction
contre Israël. »
Alors, ce devin s'en alla vers (F. 58 r° b) Bâlâq, lepaien,
comme lui avait ordonné Râgou'êl, Vange. Ce devin monta
sur une grande montagne, fit un sacrifice, prophétisa comme
lui avait enseigné RâgoiCêl, Vange, et dit : « Une étoile se
lèvera de Jacob. Bénie est Vassemblée d'Israël. » (F. 58 v° a)
Ensuite, Bâlâq, lepaien, fut vaincu.
Son âme fut sauvée, parce qu'il avait abandonné la malé-
diction d'Israël et avait fait (2) une prophétie sur la venue
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme lui avait enseigné
Râgou'êl, Vange.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk et
(F. 58 v° b) avec sa clière 'Ehta-Gii/orgis pour les siècles des
siècles! Amen.
III
(F. 59 T° a) Miracles de Saint Râgou'êl, ange.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk et
avec sa chère 'Ehta-Gitjorgis pour les siècles des siècles
Amen.
(1) M. à m. : son ùnesse.
(2) M. à m. : avait prophétisé.
120 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Lorsque naquit Notre-Seigneur Jésus-Christ à Bethléem
de Notre-Dame la Sainte Vierge Marie, (F. 59 r'^ b) une
grande étoile apparut par Fange Râgouél aux Rois-Mages,
dans les jours du règne du roi Hérode, comme avait pro-
phétisé Bala'âm, alors qu'il se trouvait au milieu de l'autel,
en disant : « Une étoile se lèvera de Jacob. »
Cette étoile conduisit les (F. 59 v° a) Bois- M âges depuis
V Orient, et les fit parvenir jusqu'au palais (1) du roi Hérode.
Lorsqu'ils furent parvenus au palais d'Hérode, l'étoile se
cacha à leurs yeux. Ils entrèrent auprès du roi Hérode et ils
lui racontèrent tout ce qui était arrivé, depuis le commen-
cement jusqu à la fin.
« Racontez-moi, (F. 59 v° b) [leur dit Hérode), oii se trouve
V Enfant, afin que je l'adore. » Après qu'il eut entendu tout
ce qu'ils lui eurent raconté, il dit aux {Mages) : « Informez-
vous de r Enfant qui est né, et adorez-le. »
Lorsqu'ils furent sortis du palais du roi, Rdgou'él, l'ange
des lumières^ leur fit voir à nouveau l'étoile et les fit parve-
nir jusqu'à (F. 60 r° a) Bethléem. Ils trouvèrent l'Enfant
qui était né; ils l'adorèrent, et {lui) donnèrent comme pré-
sents de l'or, de la myrrhe et de l'encens.
Après qu'ils eurent adoré {l'Enfant), l'ange Bàgoif'él leur
apparut en songe, {leur enjoignant) de ne plus entrer auprès
d' Hérode; il les conduisit par {:l) un autre chemin. Ils retour-
nèrent à leur pays en paix par (3) la puissance (F. 60 r" b)
de Saint Bûgou'él, l'ange des lumières.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk et
avec sa femme 'Ehta-Giyorgis pour les siècles des siècles!
Amen.
{A suivre.)
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 2 Avril 1913.
Sylvain Grébaut.
(D M. à m. : maisun.
(2) M. à in. : vei's.
(3) M. à m. : cl par.
SALAM A LA VIERGE MARIE
d'après le ms. éthiopien n" 4
de M. É. Delorme.
Le présent salâm à la Vierge Marie se trouve au commence-
ment du ms. éthiopien n" 4, appartenant à M. Emile Delorme.
TEXTE
Fol. 1 v° a
[Scriptio continua dans le ms.)
{if\r • Ah. : jç-^*7A •
{i^r î Ah. ■ flJA-^.'h • hr^\l •
(ï^r ' Ah. • ^i^t\^ •
(ï^r • Ah. • -nôd^ ••
rtA9" • Ah. • ft-ririK^ !
{ï^r : Ah. •• n-ch^ •
AAîP* ■ Ah. î '^'î^^ ! /wiAh-1h !
AAi^ ■ Ah. : ^-ni-^ ! ^Koo^ '
iï^9^ • Ah. : h^-i- ' aD\h\\^ :
AAîT : Ah. : îi<w> î WA- •• /h-H-n !
i\^r ! Ah. : M-Hh^ï •
AAr : Ah. : AA'^'e^ î
AA9" •• Ah. : +.^Ah. ■ '^'^^C • [A]AI^A *
AAiT» • Ah. : ^t-n^^h. : fl>:V^fh. : h^ • ^h-î:P- • '^'V^
1) Ms. : j&n.A; mais le ^4 paraît effacé volontairement.
122 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
rtAîT» ! AtU •• n^iAOrt • atC^ • Ih^^^ ■ (1) œ-^-dC^ •
rtAr : Ah. • 3nV<C : C'î'n - fl-fK-C * H*7n-C î
ùf{r .• Ah. • flï7fl«P'th.5: .■ (2) flrh^A'^A ■ fflC* : /^c
rtAî^ • Ah. • 'r'V'^ ■ rr'ù^^ ^ (Dho** s -nc/^ ■
AAi^ î Ah. : ^ncvL ■ hroih^ ■ <D-'i->A,'JA. : hrh^dc •
iï^r ' Ah. : 'V<5^ -• flïhnc^ •
Ù^ir ■ Ah. : A>lA. ! Aï • -ïfl ! ît*?H,îiï • flï<W.J^:i:^V : ;»,f
A,ft -h
Fol. 1 v" b
CA-fA : h<w» : ... (3) ^<W> : ^#w>JfK : OA-flrh-h : hn-|> • 9^{l
flïK^A. : n0;ïtf»>- : ^*/w»> .- nf'^V- ■• îp*AA • ?iAm.4'^A •■ A
«^d^ : (4) flip-rfi^A ■ 0o'?9°^ : ©/«AA * W-A-<»«»- ■ 4»Ç.A'} •
TRADUCTION
Fol. 1 v° a
»S'a^w^ à ^o^, rfiï l'ange Gabriel!
Salut à toi, Vierge!
Salut à toi, Mère de Dieu (5).^
Salut à toi, sainte!
Salut à toi, bienheureuse!
Salut à toi, glorieuse!
Salut à toi, bénie!
Salut à toi, demeure de la divinité!
Salut à toi, tabernacle de la perfection!
(1) iMs. : -y-KVH-.
(2) Ms. : atinv-ttX.
(3) Illisible.
(4) Ms. : tX'^ù^.
(5) ©eoTÔKo;, Deipara.
SALAM A LA VIERGE MARIE. 123
Salut à toi, sœur des anges!
Salut à toi, mère de tout le peuple!
Salut à toi, Notre-Dame!
Salut à toi, pacifique!
Salut à toi! Tu as sanctifié la demeure du Très-Haut.
Salut à toi! {Le Seigneur) fa jyréférée et fa choisie, afin
que tu devinsses pour lui sa- demeure.
Salut à toi, revêtue d'habits d'or et bigarrés (1)/
Salut à toi, [semblable aux) ailes de la colombe, qui sont
faites en argent (2)/
Salut à toi! Tes flancs sont ornés d'un or vert (3).
Salut à toi, porte de f Orient et mère de la Lumière!
Salut à toi! Tu brilles plus que le soleil, et tu es plus élevée
que les montagnes.
Salid à toi, élue et glorieuse!
Salut à toi! Demande pour nous à Notre- Seigneur etNotre-
Sauveur Jésus-
Fol. 1 v° b
ChiHst... (4) lorsqu'il viendra dans la gloire de son Père avec
ses anges saints, (et) lorsqu'il placera les brebis à sa droite
et les boucs à sa gauche, de nous placer à sa droite avec
Etienne, martyr, Jean-Baptiste et avec tous les saints et
martyrs pour les siècles des siècles. Amen.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 3 Avril 1913.
Sylvain Grébaut.
(1) Ps. xLiv, 10. M. à m. : revrtue et bigarrée.
(2) Allusion à une cérémonie liturgique de la messe selon le rite des Orien-
taux.
(3) M. à m. : de la verdeur de l'or.
(4) Cf. p. 122, note 3.
LÀ VERSION SYRIAQUE DE UHISTOIRE
DE JEAN LE PETIT
{Suite) (1)
.\hi ^ « K) )ooi ^^ ^* > > v>o» )KJ^"i ^.jl^ Jji.^^'^ )oot
y^l .^^wUL^ jl; )io'^-.au^9 jJjL»« Ot^ )oO| V-^^9 OÔt .)LJu>t-0
.)^a^ ' y-»l oif^^ wM^ot.o .s^^jliI/ oiJ^OsJt. '^Jdo .^otOL^s^
^ ^* VI *>/ yooi ^o. \ 0010 .) v>o .. v^t.-^^-:» Ji n »* ^^
.ôud joot ^jK » v> o^^^-fiDo Jyaxa ôt-*»^"/ ^^^^ )..«Lb09^
vm i.o oiJS^ K^'p (..jl^^a ^9 001 .).:!0 «/9 JJ; oCS.^ ^ ..vk?
001 IjILa. ^^.^^-•/9 )-^^->>. .^01 )j^ ^ ro9 ôiKJ^^.^^^ )oi.3s.
(1) Voy. 191-2, p. 347; 1913, p. 53.
(41) A + ^;. — (42) A -(- ;^ p. — (43) A + ^. — (44) i.<i^^ A. —
(45) ^]i A. —(46) ^ ;;../ A — (47) A + ij.-. — (48) A + o^a et * infra.
LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 125
ou^^^ )V-^t-^ .)»<^J 7^0 ^-^ U>o -V^o/o )iKi/» «o^
^*I^^ V^/ .)^;oi^ s^i. K-i/ Jjtoio ..^^)^ wCb. ui^^Aji
w:d>â ^)^^! .^^Q^ jL^/ )ju»^9 «^oiQ^s^ ool > .«tV»/
^» vQJoi Jmoo yf^^ oiiCLi.; )— *7o <^? >— (P- fol- 107 v)
ô{-:>o .001 |, v> 0 N \ ''^w^ yoj/ v« ^o»/o ♦), .. « tv> >&.Q.Ju»
^a^w«l/o JjaA Xaibo^ ou^ sia^jo .oot JvJLjl ).^w^ )K.\ii ^
001-29 »oo(J^ )i<oi-^/ ^^»-i^ 0001 (A. fol. 102 r) ^po/
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126 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DÉ i/hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 1-27
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(23) p-^o^ A. — (24) ^o>^r A. — (25) A * pu^. — (26) ^
('27 ,...^.o P. — (281 Lâie^ A. LiâL P. — (29) A A- Uio.
p-^o^ A. — (24) ^o>^r A. — (25) A * p^^. — (26) ^ P.
....o.o p. — (28) i^ie^ A. [iiBL P. — (29) A + 1^0.
128 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 129
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ORIENT CHRÉTIEN. 9
130 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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(46) ^-^io A. — (47) A ^ o n>>^.
TRADUCTION
Ils disaient qu'au temps où il allait à la moisson, le saint Abba Jean
avait continué de prendre la nourriture tous les trois jours, et il priait
constamment ; aussi son âme était éclairée de la himière du Saint-Esprit,
qui opérait par lui des prodiges de miracles sans nombre pour la gloire
du Seigneur. On lui amena un jour un homme lépreux (1) ; il prit de l'eau,
pria sur elle et la jeta sur lui, et aussitôt il fut écorché et dépouillé de
sa peau comme un serpent et sa chair revint sur lui et il fut guéri de
sa maladie comme pour la gloire de Dieu.
Ils racontaient du saint abba Jean qu'au moment où les frères reve-
naient du champ, au temps de la chaleur, pour se reposer, et qu'il
était avec eux, il se rencontra en route une vieille femme qui avait un
démon ; elle gisait la face à terre dans la poussière et (le démon) la tour-
mentait et la frappait sans pitié. Le saint en fut touché, il eut pitié
d'elle, et il passa tout le temps de la chaleur à prier devant Dieu pour
cette vieille femme au point que le démon cria du milieu de la femme et
dit : « Qu'as-tu à faire avec moi, ô petit! j'ai laissé tout le désert en tes
mains et maintenant tu viens contre moi jusqu'ici; attends et je sors. >
A ce moment même, il cria et sortit ; il -ne retourna plus contre cette
femme et elle fut guérie. Les frères et tous ceux qui virent le prodige
(jui avait lieu furent dans l'admiration et louèrent Dieu.
(1) II manque ici une phrase dans le copte, p. 362.
LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 131
On racontait encore du saint abba Jean que durant la moisson il s'ar-
rêta, ainsi que les frères qui étaient avec lui, au moment de la chaleur.
Ces frères lui apportèrent de l'eau pour se laver et se reposer de sa fatiti-ue.
Quand il se fut lavé, ils lui amenèrent un jeune homme qui avait un dé-
mon rebelle. Lorsque le saint vit la cruauté de ce démon et les tourments
quil infligeait à ce jeune homme, il leva les yeux au ciel et il soupira, et
il prit les eaux dont il s'était lavé, il fit sur elles le signe de la croix, au
nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et il les jeta sur le jeune homme. Aus-
sitôt le démon cria et sortit sous la forme d'une belette et le jeune homme
fut guéri et il confessa et loua Dieu.
On racontait de tous les Pères de cette époque que, lorsqu'ils allaient à la
moisson et recevaient leur salaire, ils le partageaient en deux, une partie
pour l'aumône et l'autre pour leurs besoins. Il en était de même de leurs
(autres) travaux manuels. Abba Jean apportait tout avec lui au monastère
et disait : « Pour moi, mes pauvres, mes infirmes, m.es orphelins et mes
veuves sont avec moi dans le monastère. »
On racontait d'abba Jean que sa coutume était, lorsqu'il revenait de la
moisson, de ne pas cesser et de ne pas quitter les prières, les jeûnes, les
travaux pénibles, les supplications et les larmes jusqu'à ce qu'il fût re-
venu à ce qu'il était avant sa sortie de sa cellule (1). De même on racon-
tait d'abba Jean que s'il sortait près des vieillards ou pour une cause quel-
conque, il travaillait et luttait au moment où il rentrait à sa cellule,
comme pour perdre et rejeter cette tristesse d'âme que lui causaient les
rapports avec les hommes (2).
On racontait qu'après le départ du monde de son frère parfait et ac-
compli en toutes les perfections, abba Jean prit un autre frère au rang
(TàÇt;) de disciple. Le saint l'exhortait et lui commandait d'enrichir .son
àme en tout. Il lui disait : « Mon fils, il nous faut confesser Dieu, le louer
sans cesse et faire l'office devant lui avec crainte et tremblement pour
qu'il ait pitié et miséricorde envers nous, alors les choses du monde et
tout ce qui est en lui concourront à notre honneur. Si nous le méprisons.
Dieu nous méprisera et nous perdra, et le monde lui-même tout entier
fera ce qui nous est odieux. Parmi toutes les paroles que David a chantées
rappelons à notre esprit et disons : Que rendrai-je au Seigneur pour tontes
ses rétributions envers moi (3) ? Pease, ô homme malheureux, et sache à quel ■
honneur tu es associé et en quel pays tu as été appelé par ton maître. Lequel
(xpa)? Celui qui est avec les troupes des anges et les mondes qui ne ces-
sent pas. et les Chérubins et les Séraphins et toutes les cohortes célestes
et les habitations illustres et bienheureuses que Dieu a préparées. Il t'a
jugé digne de demeurer et d'habiter avec eux et parmi eux, lorsque tu es
boue et poussière méprisable. Par quelles grandes rétributions pourras-tu
(1) Copte : <■ constant jusqu'à ce qu'il fût arrivé à la vue précédente ■■, p. :î63.
Grec, 216, 35.
(2) Le copte porte seulement : « C'est ainsi qu'il faisait lorsqu'il allait trouver
les vieillards, ou qu'il faisait autre chose, simplement en tout ■-, \i. 301.
(3) Ps. cxv, 1-2.
132 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
le rétribuer, et combien de milliers de bouches et de langues te seraient
nécessaires pour confesser, à leur aide, ses miséricordes, et pour lui
rendre grâces. Cependant, vu sa miséricorde, il ne nous demande pas
cela, mais il se contente de choses simples et faciles, comme de le confes-
ser d'abord, avec son fils Jésus-Christ et son Saint-Esprit, et de prendre
soin d'accomplir ses commandements divins et évangéliques et d'aimer
notre prochain comme nous-mêmes, de n'être jamais un scandale pour
personne, de nous appliquer à la paix et de faire le bien autant que nous
le pouvons, non seulement envers notre frère, mais envers chacun. Si
nous faisons cela, il nous rendra et il accomplira aussi ce qu'il a promis.
Dans le cas contraire — plaise à Dieu que cela n'arrive pas — nous serons
torturés avec les méchants. 11 nous convient de nous tenir, à toute heure,
dans ces méditations louables, afin que les passions et les choses transi-
toires de ce monde périssable ne puissent pas nous tromper, que nous
n'errions pas dans les corruptions sous profit, et que le remède (prove-
nant) des choses qui demeurent, nous fasse fuir et passer celles qui
portent perte (1). »
Saint abba Jean disait ainsi au sujet des saints : qu'ils étaient semblables
à un bel arbre chargé de feuilles, remarquable par ses fruits et planté
dans le paradis (TiapoiSstao?), orné de toutes les beautés et rehaussé de
gloire, et planté au milieu d'un cours d'eau, c'est-à-dire du canal de la vie
spirituelle qui arrose et enivre leurs coeurs.
On disait du saint abba Jean qu'il avait un cœur droit et de la suavité ;
les Pères racontaient de lui et témoignaient dans leurs livres qu'un ange
de Dieu avait été placé (2) pour le garder, le fortifier, le conduire et le
défendre contre toutes les vexations et les pièges du péché, pour l'arracher
à tous ses ennemis et le conduire et le diriger vers les choses qui plaisent
à Dieu et lui donnent contentement, comme l'a dit le bienheureux David :
Le camp des anges du Seigneur entoure ceux qui le craignent et les délivre.
On racontait d'abba Jean que, lorsqu'il dormait certain jour, il arriva
qu'un vieillard vint à sa cellule pour (certaine) cause et il vit un ange du
Seigneur qui se tenait au-dessus de la tête d'abba Jean et le gardait. Quand
abba Jean s'éveilla de son sommeil, il demanda à son disciple, par la
science divine qu'il avait, en disant : « Peut-être qu'il est venu quelqu'un
. ici tandis que je dormais. » L'autre dit : « Oui, Seigneur, un tel vieillard
est venu ici. » Saint Jean connut que le vieillard qui était venu avait vu
l'ange (3), parce qu'il était parfait et qu'il arrivait à la mesure d'abba
Jean (4).
On racontait que cet ange, qui gardait saint abba Jean, vint un jour
plein de joie et d'allégresse spirituelle. Abba Jean lui demanda : « Quelle
est la cause pour laquelle ta joie est plus grande aujourd'hui que tous les
(1) Ce discours est beaucoup abrégé dans le copte, p. 364.
(•2) Cf. grec, 216, 33.
(3) Ce qui précède est incomplet dans le copte, p. 365-366.
(4) Grec, 216, 33.
LA VF:RSI0N syriaque de l'histoire de JEAN LE PETIT. 133
jours et qu'elle ne l'a jamais été depuis que je te connais? » Il lui répon-
dit : « Oui, c'est qu'en ce moment, nous tous, les anges du ciol, nous
étions placés devant Dieu et nous le louions, et, en ce moment, monte
l'encens agréable, au parfum suave, (formé) des prières des saints; Dieu
s'en réjouit beaucoup et agrée leurs supplications et leurs demandes, il
répand ses miséricordes sur tous les hommes et, par leurs prières, il est
content de tout le monde. Voilà pourquoi tous les anges se réjouissent avec
grande joie parce qu'ils connaissent les suavités et les biens promis par
Dieu à ceux qui l'aiment. C'est pour cette cause que Dieu (1) a envoyé cha-
cun de nous vers son compagnon, pour le garder et le défendre, et nous
avions une grande joie d'être envoyés près des bons serviteurs de Dieu. »
Lorsque saint abba Jean entendit cela, il confessa et loua Dieu et il se
réjouit (les miséricordes qui étaient sur les hommes. Il fut illuminé et
grande fut sa consolation dans son colloque avec l'ange : son àme exulta
et s'engraissa à la suavité de ses paroles et il augmentait chaque jour ses
travaux, ses jeûnes et ses combats et aussi sa patience pour sa manière
de vivre ; il répétait constamment ces paroles de l'apôtre Paul (2) : Le>i
souffrances de ce temps présent ne sont pas dignes de la gloire qui nous
sera révélée (3).
On raconte que saint abba Jean fut élevé à l'endroit où sont les choses
futures et secrètes ; il révélait celles qui sont cachées aux hommes ; d'un
œil prophétique, il voyait de loin tout ce qui devait être ; il faisait des pa-
raboles (il annonçait par énigme). Il tirait certes, disait-on, une parole
abondante et puissante des livres inspirés par Dieu et de sa pure intelli-
gence qui grandissait et qui puisait à la source abondante du Saint-Esprit
qui demeurait en lui.
On raconte qu'un frère vint un jour près de lui, afin de lui demander
une parole pour sauver sa vie, et tous deux parlèrent des paroles divines
et s'occupèrent, jusqu'au lever du jour, des choses utiles à l'âme et à l'in-
telligence. Au matin le saint sortit pour accompagner ce frère, et ils par-
lèrent jusqu'à la neuvième heure de la grandeur du Seigneur et de ses
prodiges. Ils s'éveillèrent ensuite comme d'un sommeil et s'aperçurent
que le soir approchait : (Jean) conduisit ce frère à la cellule et il mangea
du pain avec lui comme par charité et il le renvoya en paix (4. Il se glo-
rifiait dans la force de la croix et dans les souffrances salvatrices du
Christ, en conséquence il mortifiait le péché et il vivait en Dieu par Notre-
Seigneur Jésus-Christ, et il marchait tout le temps dans les sentiers droits
et dans les commandements divins et évangéliques, au point d'être un
temple pur pour Dieu et un sanctuaire pour le Saint-Esprit.
(.4 suivre.)
F. Nau.
(1) Copte : >< le démiurge », p. 3(36.
(2) Le copte ajoute deux textes, p. 307.
(3) Rom., viii, 18.
(4) Grec, 213, 26.
LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE CHRÉTIENNE
d'après Masoudi
Nous nous proposons de corriger un passage de la traduction
des Prairies d'or, où quelques mots arabes déformés ont induit
en erreur les traducteurs qui nous ont rendu l'immense service
de nous rendre accessible cet important ouvrage. On lit, t. I,
p. 199 : ■
Les chrétiens donnent à ces différents degrés de dignité le nom d'Altà'at.
La première est celle de As-salat (ostiarius, portier); la seconde celle des
Agsat ((ivaYvwatriç, lecteur); la troisième celle de youdaqoun (exorciste); la
quatrième celle des Chemas (acolytes) ; la cinquième celle des Kasis( diacres) ;
la sixième celle des Bardout {r.pi'jfyjxipoz, prêtre); la septième celle des
Hourasfitos (archipresbyter) ou vicaire de Tévêque; la huitième est celle
d'Askaf (episcopus); la neuvième celle de Matran, ce qui veut dire chef de
la ville (métropolitain). Enfin au-dessus de tous ces grades est celui de
Batriq, c'est-à-dire le père des pères (patriarche)... Il est hors de doute
que les chrétiens ont emprunté l'idée première de cette hiérarchie aux
Sabéens, et que le Kasis, le Chemas etc. sont dus à l'influence des
Manichéens.
Chacun sait que le Chemas est le diacre et non l'acolythe et
que le Kasis est le prêtre et non le diacre. La traduction
acolythe et diacre s'est sans doute imposée parce que les tra-
ducteurs ont cru voir dans Bardout une transcription de pres-
byteros. Ils se trompaient : Bardout est une transcription de
périodeute. De même, Youdaqoun n'est pas l'exorciste, mais le
sous-diacre; il faut lire Boudiaqoun ou (hy)podiaqoun. Le
Hourasfitos n'est pas non plus Tarchiprêtre, c'est le chorévêque
(chorepiscopos). Enfin Salât ne désigne pas le portier, mais le
chantre (psaltès).
La hiérarchie décrite par Masoudi n'est pas celle de l'église
nestorienne, car celle-ci reconnaît trois ordres : le diaconat, la
prêtrise et l'épiscopat, et partage chacun d'eux en trois, ce qui
LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE CHRÉTIENNE. 135
lui donne neuf ordres, à l'imitation des neuf chœurs des anges :
I, les lecteurs, les sous-diacres, les diacres; II, les prêtres, les
périodeutes, les archidiacres; III, les évêques, les métropo-
litains et le père commun, le catholique patriarche. Cf. Assé-
mani, BibL Or., 111, 2, 791.
Les mots grecs employés par Masoudi montrent d'ailleurs à
eux seuls qu'il s'inspire sans doute d'une source melkite ou
copte. Le manuscrit copte n° 90 de Paris (111 du catalogue
Delaporte) renferme les ordinations du psalmode,,du lecteur, du
sous-diacre, du diacre, de l'archidiacre, de l'évêque, du mé-
tropolitain, du patriarche.
La préface syriaque, mise en tête de la Didascalie des douze
apôtres, mentionne les chantres (Q^ci.iû3), les lecteurs, les sous-
diacres, les diacres, les prêtres, les évêques (1).
Assémani, loc. cit., 790, énumère ainsi les ordres chez les
Maronites où l'on trouve tous les noms de Masoudi (avec deux
autres) :
1° Psaltae; 2» Lectoris; 3" Subdiaconi; 4'^ Diaconi; 5° Archidiaconi ;
6° Presbyteri; 7" Periodeutae seii visitatoris; 8° Archipresbyteri. queni
Churi vocant: 9" Chorepiscopi ; 10" Episcopi et metropolitani ; 11" Pa-
triarchae.
Voici donc comment nous traduirons Masoudi :
Les chrétiens donnent à ces différents degrés de dignité le nom d'ordres
(^jl^lxLM = Tdtçtç?). Le premier est celui de chantre (L-UJ) =: 'iâÀTT);); le
second est celui des lecteurs (1=-^] = àvayvwaTrjç) ; le troisième est cehii
des sous-diacres (^oo = 67:00 1 âxovo;) ; le quatrième est celui des diacres
(^UJj =: ^jLioji) ; le cinquième est cehii des prêtres (^j-^^ = P^-^*^); 1^
sixième est celui des périodeutes (-^-V ^= :îcptoo£UTr5;) ; le septième est
celui des chorévêques ou vicaires de l'évêque (^f«iai~.i .j^ pour . r^fli--i .jà.
=: •/^(ops.rAiY.oTtoi;) ; le huitième est celui des évêques; le neuvième est celui
de métropolitain ce qui veut dire chef de la ville. Enfin, au-dessus de tous
ces ordres est celui de patriarche (Batriq), c'est-à-dire de père des pères.
Plus loin, Masoudi se trompe — comme il doit arriver de
(1) Voir l'édition de Madame Clibson, Londres, 1903, p. 1, ou notre traduction
française, Paris, 1912, p. 21-22. La version arabe de cette préface a remplacé
« ceux qui chantent avec intelligence (saklonouto) et constance (qaoumo) >• par
« les chantres, les Taklunisen et les qaounia >• dont on a fait pendant longtemps
« les chantres, les acolythes et les portiers ». Cf. Journal Asiatique, X' série,
t. XVII, 1911, p. 319.
136 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
temps en temps à tout compilateur — lorsqu'il dit que la
hiérarchie chrétienne est empruntée aux Sabéens et aux Mani-
chéens, mais son assertion a l'avantage de nous montrer que
ses manichéens avaient des prêtres et des diacres et n'étaient
peut-être, comme nous l'avons déjà écrit, que des chrétiens
(jacobites ou nestoriens) hérétiques. Masoudi rapporte peut-être
le prêtre et le diacre aux manichéens parce que ces deux ordres
sont désignés chez lui par des noms sémitiques (i«..o et i.^t.)
tandis que tous les autres le sont par des noms grecs, ce qui le
conduit à rapporter ces derniers aux Sabéens ou païens.
F. Nau.
HISTOIRES DES SOLITAIRES EGYPTIENS
[Suite (1). Ms. Coislin 120, fol. 241 sqq.]
DEFI AIOPATIKON.
359. — "EXsys Tiç Tcov — xTÉpwv (2) OTi xa6Yi[j.£Vci)V -KOTS yeoovTcov
)tal Xa'XouvTojv Tcepl oxpsXeiaç, "Àv ti; èv aÙTOtç ^loparixôç, xat lêT^STre
Toùç àyyÉT^ouç /caTtxGsiovTaç paiotç (3) xal £Ù(p7ijj!.oovTa(; aùrouç* wç ^è
vipj(^£To a)k.V/i 6u.i}^ix, àveycopouv oî ayyéXot,, y.al £/,k"X''ovto /^oîpo'. ev
{XSGw aÙToiv «/.eiTTol ^uGw^iaç, îcat 7i(pxvi^ov aÙTOuç. 'Qç oè xa'Xiv
èXa)vOuv -Trepl àxpeXei'aç, •Hp/_ovTo oE àyyelot x,al eùcpirijxo'jv aÙTOui;.
360. — Elxev yeptuv (4)* Touto iaxi to y£ypa[j,[j!.£vov « i-izX zoCiq
^ual /cal TptGiv àjJtocpTt'aiç Tupou* ItîI ^£ tociç T£(J<7ap(7iv où/. aTCO'JTpa-
(pv^GOfAai (5) ))• TO £vGu[7.yi6-flvat (f. 241 V a) to >tax.ov -/.al çuyy.aTaê-^-
vai tS) XoytcTfxfo xal to >.aX75<yai, t6 ^è TÉTapTOV èctI to v/.xikiGOLi to
â'pyov IttI touto oùit aTCOGTpotcpvfceTat vi ôpyÀ toC 0eoO (6).
361. — "EX£yov TC£pl iLtyxkou yÉpovToç iv tt, Sx-flT£i (?)• ô't'. Ôtc
ol ocSekc^ol co/.o^oaouv )C£XXiov, l^ïipy £to [j!,£Tà X^P"^' '*•''''• P^-^^^^ '^^^
6£(J!,£Xt,0V OÙ/C àv£y(i)p£l, £(0Ç OU £T£l£lwOvi. HotÈ O'JV £^£lOà)V sîç OlXOdOJAYlV
5C£>>Xiou, £7Tuyva^£ xo)^u. Rai Isyoucîiv aÙToî oî à^£lcpoi' Tt 'jTuyvo;
£1 xal Xu7rou|j.£vo(;, àêêà; 'O ^s £itt;£v' 'Ep7ip.w6rjvat £j(^£'. 6 tôttoç
O'jTOç, TÉ/Cva. 'Eyw yàp £Ï<^ov oTt wùp àvyiçQ*/) elç Sy.riTtv, xai XaêovT£ç
o[ à(^£>.çol [iccty., T(j77TOVT£ç £(7é'£(7av aÙTO. Kal xaliv àvr|Cp6yi, /.ai
(1) Voy. 1907, p. 43, 171, 3i»3; 1908, p. 47, 266; 1909, p. 357; 1912, p. 204, 294.
(2) Voir la traduction dans M(igne, PalroL lat., t. LXXIIl. col.), 993, n" 3. Ce
récit est paraphrasé, Ibid., 762, n" 36.
(3) Al. om. [îai'oi;.
(4) M., 993, n° 4.
(5) Amos, I, 9.
(()) AI. àXXà %M inl toûtoi; oOx àiTOffTpa?iq<TO[j.ai (lETavoo-jvTi, lé^zi Kypto;.
(7) M., 993, n" b. B(ed,jan, Acla mart. et sanct., t. YII, Paris, 1897), p. 770,
n° 183.
138 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
xaT^iv i'cêecscv «.Oto. To 8ï rpiTOV àvrj(p8'/i, xal £7r'Xr,p(«)Ge Tiracav tviv
S/.-flTiv, /.al où>t£Ti (f. 241 V b) viSuvYiOvi zaTaGêsGÔ-Âva.t. Rai ^tà
TOÛTO <7Tuyva.'(ct) '/.o-l Xuxoujxai.
362. — Eixsv yépwv (1)* réypocTUTar ^ûatoi; wç «poîvi^ àvG*^'-
G£i (2), GYipLaîvEi (^è ô Xoyoç TO £)c T(uv û<|;7]>.wv TTpà^swv àyaOov y.al
6p6ov xxl yluy.u. "Egti ^è x.al [xto. toO cpotvixoç v) xap^ia, xal x'jtTi
lext/ài, iracav ïyo'jca. Triv i^ya.aiy.'^ aùxoG. Toutco o£ ècTiv ojxo'.ov etcI
TÛv §i)caiwv eûp£Tv, (xia yàp aùTÛv xal â-Tzkr, 'r\ x,apoia xpoç tov 0£Ôv
txovov ôpcÔGot. "EcTi Se y.al 'kvjy.-n' tov èy. Tr^; ttigtew; (pwTicrjxov
ïjQDGOt., /.al TTaGO, <^Σ vî Ipyac'a twv ôt/.ai(ov sv xapôta aùxwv Iotiv
TO oè o^ù Twv r7y.oX67vcov, vï xpoç TOV SiàêoT^o'v éaTiv àvTicTauiç.
363. — Elxev y£p(t)v (3)* 'H SwjxaviTtç tov 'ET^icgo-Iov £^£^aT0,
Tuapà TO [7.V1 £X^tv aÙT'^v ajéciv \Liiy. tivoç àvOpwTTOu. A£y£Tai oè y)
Sti){/.a.viTiç xpoccoTTOv ê'^eiv (f. 542 r a) ttjÇ <]/uy^ç, tov oï 'ET^ic-
axtov TTpo'cwTuov ToO àytou CvEupiaTOç. Ola.v oùv œpav ■'/] ^'jyri àtpicTa-
Tat T^; (yojjxaTixviç (juy]jfu<7£a)ç (4), 7irapaêy,>^X£i aÙTYi to ïlvEOpLa toO
0eoO, xal to't£ Suvo'c£Tai texeiv, <7T£tpa. 'j-KcH^yo'Jcx.
364. — EiTuev Ttç Tùiv TraTÉpwv (5) on oî ôcpôaT^aol tou )^oipou,
(puGi'/.côç (6) evouci T'/jv TvT^aciv, ôi(7T£ àvxyKV] v£'j£tv £i; ttjV yTJv,
[JLviàÉTroTe ^è ^uvaaOa; àvaveucai £ii; tov oùpavo'v. OuTto;, cp'/icl, xai
TO'j Taîç vj^oval; £yy>.uy,av6£VTOÇ (7) 'h i'^X'^y ôiitoLE, xaTolicÔYicaca
Tcpôç TOV Tviç 7ioo7ra6£taç pdp€opov, àvavsuirat à<'îuvaT£r (8).
365. — 'Ey£V£To' Tiç y.sya; ^topa.Tix.o; yÉpcov (9), oOto; otE^e-
êaiwcaTO ^.éywv* "Oti t'/jv ^uva[j,iv riv £loov èttI too ©wTt(7(/.a'io<;
écTÛcrav, T:nv aÙT7)v £i^ov /.al èxl to'j £vèu[/.aTOç toO [xova)(^ou, OTav
(f. 242 r b) Xapi,êàvyi TÔ G/rt^xx.
366. — 'Er'XTipooop'iOÔyi ye'pcDV (10) ttotÈ too bpav .tx yivoy£va,
)cal eX£y£f "Otl £i^ov ix^ikf^b^ {X£'X£TwvTa £v tw /,£7;>>toi aÙTO'j, xal
(1) M., 993, n" 0. B., p. 771, n" 184.
(2) Ps. xci, 13.
(3) M., 994, n" 7. B., p. 880, n" 135.
(4) Al. Trj; piwttxTÏ; «ruyj^ijc-ew; Tapay,^;.
(5) M., 994, n" 8. B., p. 771, n° 185.
(6) Al. ÇUfftXlîv.
(7) Al. êyx-jAtCTOÉvToç.
(8) Al. 6-jff)(£pw; àvav£Û(iai Sûvaxai npôç tov 0£Ôv, y] çpovTtaat à^ioy xt toù 0eoîj.
(9) M., 994, n" 9.
(10) M., 994, n" 10.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 139
i^où ^atjJLCov ïijTaTO è'^o) toO 'AÛCklou. Kal èv tû [/-e'Xexav xov àSsXcpôv,
où/. ïcyusv sicrs'XOeî'v wç oè STraûsTO jasT^stcov, t6t£ £Îa-/i'py£To 6 ^a{-
p-wv ev Tw ■/.eX'Xuo /.où èxo'Xsf/.ei aÙTo'v.
367. — EîTOv Tiç Twv xarspoiv (1) on f^uo àiîelcpol r|i7av yeiT-
viûvTïç aÙTÛ, 6 elç ^svuoç /.al 6 sic èyywpioç (2), viv 5e c» ^eviy.oç
ai/Cûèv àfAslÉcrspoç, ô Ss lyywpioç «jxou^aïoç Travu. Suveê-/) 5è x.oi|/,riOr,vy.',
TGV Esv'.xov, xal 6 yépwv, 5iopaTi)tô; cov, el^s ttatjOoç àyy£>.ojv ôS-/]-
youvTcov Tviv 'l'^y/iv aÙTOu. Kal w; ecpOacs tov oùpavôv -/.al T/XÔev
eiceXOsîv, èylvexo T^spi aÙTOîi C-^V/ictç, /.al "ÀT^Oev avwOev (pwvrt Xsyoïxra*
(f. 242 V a) tt>avepov [A£V, otc àjv.eXv); r,v pnx.pôv, §ià 5s tviv ^sviTsîav
aÙToO àvot'EaTS aÙTÛ. Rai jy-sxà ra'jTa £x.oit/.rIO*/i /.al ô svtotcio;, /.al
•/ilOs xàaa v^ «ruyys've'.a aùioù, /.al ï5ev ô yépcDV ôt'. où5a[y-ou àyysXoç,
/.al sBaupLacev, /.al sxsasv £—1 7upd(7ti)7UOv èvwTTiov toû 0£O'j Xsycov
riôç ô Eevoç, ày-£V/i; tôv, TO'.auTvjç 5o^viç £tii5(^£V, /.al oOto^ (Tirou^aïo;
O'j^evoç ToiouTou ê'Tu^£v ; Rai -/i'XÔEv aÙTtà çœv/j IsyouTa" OOto; ô
c— ciuSaîoç 0T£ vi'XOs /.oi[/.'/i6r,vat, TiVOiçs toÙ? ccpOaT^jxoùç aÙTO'j /.al
sJ.8z Toùç (juyy£V£îç aÙToO /.laîovTaç, /.al 7rap£/.A*/iOvi •/! ^'J/.'/l a'JTov.
O 5e ^Évoç, £1 /.al à[A£'X'/iç '/iv, à);X' où^Éva twv ihiiàv aÙToO £lo£V,
xal CT£va^aç s/.).aua£, /.al 6 0£o; 7cap£X,àl£C£V a'jxov.
368. — AiYiy^'aaTO (f. 242 v 3) t-.ç twv TraTspwv (3) Ôt-
àva^wp'/iTTi; vjv £iç t-/)v £p-/i[Ji.ov N£t7^0U7rdX£to;, /.al 5i7i/.6vs'. aÙTco
xo(yu.r/.oç TVtCTo'ç. 'Hv 5î /.al iv tyj t^oIsi avOpwxoç ttIoucoç /.ai
àasê'vîç, /.al Guvsê'ïi aùtôv à7roOav£Îv (4), xal "Tz^oÎTZîtJ.^t'^ yjjzw 'h
-oliç xaaa xal 6 £7c(c3toTCOç (y-STa laf^TraSwv /.al OupLiajj.aTwv. 'E^-^lOfi
5à /.al 6 5ia>covyiTviç toO àva)(^wpriTou /.arà TÔ s'ôoi; àTTEveyxEÎv auro)
apTOuç, /.al £'jp'!(7/.£i aÙTÔv psêpwfAsvov uxo ûaiv/iç, xal £TC£C£v stcI
7rp6<7ù)770v ÈvcÔTCiov TOU 0£ou T^sywv Où/. £y£ipo[7.at, Rijpi£. sa); ou
7:"Xyipooop-/i<j£iç [Ks, Ti £<JTi Tauxa, on £/.£Î'voç ^£v 6 àcEbïi; TOCaOTYlV
£(7j^£ a^oL^xxGicc^' ouToç 5è, 6 5ou>^£uwv (701 vu/.Ta /.al •fi^Apcc'^, outcoç
àzÉÔavEv. Rai -/iXSev ayysT^oç Rupiou, /.al filxsv (f. 243 r a) ctùroy
'Exeîvoç 0 àcreêvi; sly£v spyov [JM/.pov /.aXov, xal à-7r£>.ab£v auxô wôe,
l'va r/.sî" 7,7i5£jj(,''av £'jp'/i avsaiv, Outoç ok ô àvay^copTiX"/);, £7r£ior,
(1) iM., 994, n° 12.
(2) Le latin traduit : •> unus pcM-efen-inus et unus inchoris ».
(3) M., 995, n" 13.
( l) Al. yal ffyvéêr] OLÙzût xot[j.r,6^vai.
140 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
âvôpcoTTo^ r,v x5xO(7[7.vi[J!.£voç TTacTi àpexTi, iijj. ^ï y.al aùxôç wç à'vÔpco-
71:0; [xixpov (7Cpa)ii7,a, àxsT^aêev aùxo èvTSuôev ïva È/tsî' supsO^ -/.aÔapoç
SVG)— lov ToO 0£oO. Kal TrlvipooopviOslç, aTCTj'XOs ^o^xi^wv tov 0sov Itzi
Toîç xpt{/,a(7iv aÙToG oti àV/iÔtvjc £Î«7i.v.
-i69. — "ET^syov irepi tivoç yspovTOç (1) oTt £^£7)6yi toD 0£oG
îoelv Toùç oai[/.ova^, /.où à7r£X,a'Xuo67i aùroj* on où )(^p£ta.v £j(^£tç t^£ïv
aÙTouç. 'O os yspwv 7Trap£)tàX£i "kéyotv Kupcs, Suvaxôç £i cry.sxàaai {jt.£
TY] X^^pi (Tou (2). 'O ^£ 0£o; àTC£xà>.'jt|/£ TO'jç ôo6a>;[xoùç auTOO , xal
£10 £V aÙTOÙç OTt WCTUgp [7.£'A!.<7(7ai XlC/AoUTt TOV àv6p(0— OV, j3pUJ(_0VT£Ç
(f. 243 r b) Toù; ô^ovTa; aÙTùv £77' aÙTo'v oî ^l ayy£loi Rup-'ou
£— £Tt|y.WV aÙTOÎÇ (3).
370. — 'A.0£};<p6ç Tiç £t^£ TOTTOV £v £pyi[/.{K àvax.£)(^a)p*/i[/,£VOV xat
71<7tJ)(_3^^ovTa, -/.al 77ap£)ta);£i tov xaxspa aÙToO liyiùV 'ETCtTp£<];ov [7.01
oiy.^(7ai £v aÙToi, xai IXTriCw £tç tov 0£Ov x,al £i; xàç £Ù/^(z; <70u ôti
£)^w /.07ïi7.(7ai TTzvu. Kal où/. sl'aGSV aÙTÔv ô àêê^aç auTOÎi XÉywV Ol^a
àXnOûç oTi T:oXkx ïytiç xoxiaaa'. , àX"Xà Stà tô (J^yl £y£tv (>£ yépovTa,
6appyî<7at ï'/J^ç dç to â'pyov cou OTi àpÉcxs; Toi 0£to, xal Stà to
ôappvicat, ôXwç s'pyov {/.ovaj^oO £j(.2tÇj àTCo'XÀ£iç tov xotcov nou xal xàç
<pp£vaç.
371. "E>.£y0V TwEpî TtVO; yipOVTOÇ [7.Sy3C>.OU- OTt TIV XaG*fl'(/.£VOÇ
£tç TOV nopcpuptT-/]v, xal OTav 7]p£v Toùç 6(p9a7.[/.oùç £tç TOV oùpavov
(f. 243 V a) TvavTa iBiù^ti xk £v tû oùpavco, xal si xaT£V£U£v xal
7rpo(î£cj^£v gtç T71Ç y^v, '£êX£7r£ Ta; àêuccouç xal TïavTa Ta sv aÙTOi<;.
372. 'à^sT^Cpdç TIÇ XtVYl6£lç £tÇ ôpy7;V XaTOC TtVOÇ, £<JTT1 £Ù)(_dp.£-
voç xal atTou[A£voç y.axpo6u[x-^<7ai suri Toi à^e)^(pô>, xal tov x£tpa<y[j.ov
7rap£X6£iv àéXaêwi;, xal eÙOscoç ôpa xairvov sx tou <7To'[jtaTOç aÙTOù
£^epj^6{X£vov.
373. — Et7U£v y£p(i)v* 'O àtàêo'Xoç TOJ £XaTTW|ji,aTt ToO p-ovayo^
£7rtTtÔ£Taf â'Ooç yàp Sik (/.axpoû X,?^'""^^ Psêaicoôèv, (po(7£W(; tayùv £Y£t,
{/.àXtdxa |jt,£v o'jv TOt"? à[Jt,£X£GT£poiç Tûav ppôj[/.a ô ■/.OLXccy.vica.'^ ^vit£Îç, t///i
Ofilincviç (îoijîvat, xal [/.ocXiCTa uytatvwv, xal ô £7nOu[/,£tç, [jz/i <pày£t<;'
scôtwv ^£ Tx ocizoarsXkô^î'jtx. (f. 243 V b) aot ûtto tqO 0£ou £Ù)^aptcT£t
(1) M., 994, II» 11. B., p. 739, n" 108.
(2) Al. x*P'TÎ ooy.
(3) Les récits précédents figfurent dans le ms. Coislin 127 jusqu'au fol. 279. La
fin du ms. (279 à 312) ne renferme plus de récits communs avec les suivants.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 141
xaTxv wpav xà aoTi btà tùv jxovaycov à.vYi>.a)(ïatji.£v , x.al à/.ar,v
où/C èysvôfJLsOx (y-ovayoï. 'Avàpiî^ou iva [/.•/) àXVJToiov Gyf,ij.y. çpopsîç,
àSsXoè, àAX' e^£ Tr,v c^^xyioy, to'j Xûkïtoîî, tout' ëtti ttiV TaTre-vaxTiv.
374. — "EXeyov ol yspovTs;' oti oflpeiXet o (xovayôç jASyÇ^pt Gavxxou
àvTaycovi^eaOai Trpo; tÔv ^aîjxova Tr,(; à'/.vi^(aç /.al ô).iywpia;, [xzXiGxa
£v TÔi /.a'.pcp TÛv (juvaçecov, x,xl èàv toOto (tÙv Oeû x.xTopGoxT'/iç xpocs/s
TÙi XoyiCjxû TY,ç aÙT(xp£'7)te''3Cç /.al àTwOvoîaç, y.al Ic'ye toj ).oyi<7p!,rô'
'Eàv [X'/i Rûpioç or/.oào[/.viV/i oixov, etç jy-ar/iv £X07ri'a(7a,v ol oî/.o^op.o'jv-
T£ç (1), oùSèv yap £CTiv avOpcoTTOç, il \J.-ri yo /.al gtcoc^o; (2), /.al
|XV/l[Jt,OV£U£ ÔT'. Rup'.OÇ OTC£pYlCpxVOi; (f. 244 T r) àvTlTa'ijGETOCl, TaTTElVOÎ'ç
375. — Ilapsêa^^ov TTOTS àSfiT^cpol [j(.£yyA<p yÉcovTt /.al ■Xs'yE'. tw
TTûWTù)* Tl IpyàJ^Vl, à^£"XÇ£; O ^£ £l7ï£V S£'.pàv XAé'/.W, iêêà. AÉyEt
aÙTÛ 6 ys'ocov 'O 0£o; tcXICsi. "TOi TTÉoavov, T£/.vov. Aéyti xal toj
^£UT£pco* Kal gÙ Ti £cyx'C'{; ; 'O ^£ eIttsv H^'iaOîa. EItwSv Ss /.al aÙTÛ*
O 0£O? £V^l)VX[Jt.a)«j£l G£, T£/,VOV. EItc£V Ô£ /.al TW Tp'TOi" Kal tÙ Tt
Èpyxî^Ti; 'O ^£ £l-£V Rdc/.iva. EIttcv Se /.ai aÙToj* O Osô; cp-jXa^E'.
<j£, t£)Cvov. EiTTev ^è y.al tôj T£TâpT(o* Rai cù ti èpyaÇr, ; 'O 8\
flîCEV' Ra*Xiypà(po; zbx'.. Asyei aùxco* Su ol^aç. EL::£v Sï /.xl Tti tte'jji.-
%X(à' Rai cù TÎ £pyaî^*/i ; 'O ^à â'flpvi' To }^ivuoi/co'v. EItuev ^è yÉpwv
'Eyb) où/C £/a> 7rpày[;-a, oti 6 7r>.é/.wv t-^v çEipàv, sàv vvî(pei (f. 244 r b)
{XETx ToCi 0£oD, 7:'kéy.zi éauTov CT£(pavDv, to ^è i|;ta6lv ta}(_'jv ÔeIei, oti
/.OTTOv â'yei, ô ^£ xà y.ôay.'.'^oi. çu>.axyiç, oxt £iç xàç /.(6(xa? aùxà 7rco>^o0<7iv,
ô 8h /.a'Xiypàcpoç /_p£^av £y£i xa7:£ivo'jv xvjv /.apàiav, £)^£i yxp xo
-oàyjAa ù<|;7î"Xo<ppocuv/iv to ^à 'Xivuapty.ov où/, â'^to 7upay{y.a, ô'ti 7wpxy|xa-
X£U£xai. 'Eàv yâp xtç iSvi X'.và àTcô [Aa/cpdÔEV Pa(7Tà^ovxa CTrupîbia, v)
iLiaÔiv, 71 /.o'(j/,tva, T^c'yEi" Oûxoç [xovaj^dç sçxiv, X_dpTO? yàp Èctiv to
£pyoy£tpov TO'j [xovayou /.ai £i; xaociv xo'j TTupo;. Jlzv 0£ xt; ioti xiva
TTwT^ouvxa dOdvia, "XEysi' 'I^où oî rpay[xaT£uxal r.lOov, xoO xo'(T[aoi» yap
ecx'.v xo £oy6Y£ipov xoGxo /.al où 7:o'k\oi(; w(p£)>t|/.ov .
376. "E"X£y£ TtÇ XWV yEûo'vXCJV (4) TTEpl Aaî^àpOU XO'J TTXCOpDi
(f. 244 V a) OXt OÙy £ÙpiO/.0[A£V aÙXOV OXl OÙ^£7rOT£ /.XTa XO'J 0£O'J
(1) Ps. CXXVI, I.
(2) Eccli., XVII, 31.
(3) Jacques, iv, 6.
(4) B., p. 523, n» 225.
142 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
eyoyyuTev w; [a-/i ttoî.o'jvto; [j.ix' aÙToO eXsoç, àXT^a [a£T sùjç^apiTTtag tÔv
Tcovov aÙTOij èê3C(7Ta(^£, -/.al tov rlo'Jaiov où x.aTôV.pivav, àià touto
aÙTOv 6 0eô; Trpocrs'XaêeTo.
377. EItTSV YSpWV RaOsU^OVTOÇ GOU 71 £Ye'.pO[J!.£VOU, 7) âlT^o Tt
TTOtoGvToç, Èàv 7) ô 0e6ç xpo 6çp6aX[jt.tov cou, £v oùoevi oûvarat (je o
ivGpo; £>c©oê7i(7ai, eicv ^è ô T^oyiaixo; outoç £{J!.[z.£tvyi iv Toi 0£w, xoci t)
^uvay.i; to'j 0£oGi [J,£V£Î £V aÙTW.
378. JLÏTzév TtÇ TÔiv TCaT£p(OV (l)" 'EîTV [A'/l [J.l(7VlV/lÇ TCpÛTOV, OÛ
^uva(7ai àyaTTTiTa'.' 'Eàv jxi(;vi(7r,ç Tviv à[j.apTia.v, tcouî'ç 5r/.aiO(7'jV7iv,
xaOôjç yÉypaTTTai* "EzîtXivov àiuô xa/.ou >cal iroi'iocrov âya66v (2).
(f. 244 V b) nXviv jcal £V iracrt toutoiç, •/] xpdOcCiç £<7tIv y] (vitou;x£vyi
• Travrayou. 'A^àjx yàp £v tô TTapa^Eicrw cov, xapÉêvi t-/iv £VtoV/iv toù
■©Eoù, xal 'Iwê £-1 TTiq xoTrpia; xa97][A£voç, £<pù)ta^e toO èyx,paT£u£-
cOai. np60£(7iv oùv (jLovov àyaGvjV 'CtiTei o 0£Ôç aTuô tou àvÔpwTuou,
xal ïva (poê'flxac aÙTOv TCàvTOT£.
379* — "Kkeyé Ti; tûv y£po'vTcoV oti (dmzeo à^uvarov ècT-' Ttvx
TO TwoocwTCOv aÙToO ôficùo^Gai, £v ûoaTt Oo>.coo£t, ouTcoç 4^U)(^7i, £àv [Aïl
xa6ap£Û'/i àAlorpîwv, £u^a(78ai où ôuvaxai.
380. "E7^£yOV '7r£pt XtVOÇ ySpOVTOÇ OTt •/lT-/î<7aT0 tov 0£ÔV £77Tà
£Tvi 7r£pi Tivo; j(_api(7[J!.aT0ç, /.al È^oOvi aÙToî. 'A'TCvil6£V oùv xpo; Tiva
yspovTa, xal àvvîyy£i"X£v aÙTw ^là (f. 245 r a) t6 j^àpicj^.a. 'Axoucaç
^è ô y£oo)v, £).u7uvî6yi "kéyiùv' MÉyaç jc^ji-aTOÇ. El~6v ^è aÙTor "T7rxy£,
7iror/i(70v aT-la sTUTà ï'tv] 7:apa-/ca"Xôiv tov 0£ov tvx ÈTrapGfi àxo goù, où
cu'j.cp£0£t. yxp co'. . 'AtziXHiù'^ oùv £'7roi7i(j£v ouTwç, cwç où */ipOvi aTw
aÙToO.
381. — 'A^fi'Xcpoç 7ipa)T7i(7£ yfpovTa "XÉywv (3)* Tt ègtiv y) Tcpo-
■/.077V1 ToO imvoi'/ou; Rai >.£y£t, 6 yÉpwv* 'H TaTC£ÎV(i)(7tç IgtIv, 75 £;ç
TTOOxoTC'/iv ayouaa tov j/.ovay^ov.
382. — Mova)(_o'i; Ttç (4) -flv £v xocgiv àywvi^ojxevo*; icaTa toù
SaTavà, £^£y,duY| §£ Toùç ocpBaT^jjLoùç ùtc' aÙTOÙ, xal oùx. viù^aTo àvao)^£-
4'at, /.al ^ix TViv ùicopLOVYiv aÙToO, ô 0£oç iyoL^iaxzo aÙToi ttiv opaGtv,
xal àvéê>,£tj^£V.
(1) M., 940, n° 54.
(2) Ps. XXXVI, 27.
(3) M., 966, n" 77.
(4) B., p. 519, n° 212.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 1 13
383. — 'HpwT-/i(J£v (x8sl<foc, Tov àêêa natij-êw >.£ywv (l)* Aià
(f . 245 r b) tI y.bi'k6o^ai jxt tx TrvsojxaTa àYaOo770tyic7at tÇ> 7r*Xr,c7iov ;
Ac'ysi aÙToJ 6 yepwv M"/i "Alye outcjç* d àk [^-'/iys, xov 0eàv ij/s'JcTr.v
à7i;o-/t3c).£Î'ç, à)^>.à [xaT^'Xov st-s* Où 0£>.(o oXw; Troi-TiTa-. é'Xsoç. TlooAaêwv
yàp 6 0£Ôç eiTTfiv "EotoTta 0[ji.iv l^ouafav TuaTsîv è-xvoj o(p£wv x.a.t, tx.oo-
wwv, y.al ItzI Tzy.acc^ t/jv o6va{/,tv toO i/jiooii (2).
384. — "E)^sy£ Tiç Twv yepo'vTwv oti r,ptÔTV!(7a. tov àêêàv Sigovîv
XlycoV ITû; XéyouGi TCspl Toiv eiotoXtov sv xto t|;al[Aa) £iva'. ; Kal léyôi, 6
ysptdv r^ypaxTat ';r£pl rôiv £t(^o>*Xwv on c<TO[/,a éyoum xal où "KoCk-rr
couaiv, ôcp6x7^aoù; k'^ouci x,ai où {i'kéTzouaiv, wto. I^^ouci xa.1 oùx à'/.ou-
covrai (3). OuTWç ôcp£t).£'. stvai, 6 [j.ovaj^o'ç' xai. on xà Eli^cola
I35é7^uy[j.a £i(j[v, (f. 245 V a) xcà aÙToç viyfl'ceTa!. ixuxov ^^c'Xuyjjt.a.
385. — ïlxpé^aXov TCOTà Tp£Tç ààelool (4) xm yspovxi iv Sxvjxst,,
xal "ÀptoxYiaev aùxov 6 £tç lÉytdV 'Aêêa, ïT^aê^ov xviv irala-lav /.al xai-
vÀv Atx67Îx.viv àirô GX"/î6ou?. Ka.1 à— ov.piOîlç 6 yepwv £i7U£v aùxw* 'Eyc'ai-
(jûtç xov àepa >^6ycov. Ra,l ô oeùxepoç ripa)X7î'7£ T^iywv Ràyo xyîv
xa>.QCÎav x,a.l x.aivYiv £ypat|*a £[/.auxt5. Kal à— o/.ptÔelç 6 yépwv £ÎTC£v Rai
(jù xà; Guptc^aç eylpt-Kraç yapxiwv. Rai ô xpi'xoç £t7r£V Rà[/,oO tlç xov
j(_uxp67ro^a Ppua x^éè'nGOL^. Rat à7ro/.pt6£l; ô yipcov £Itc£v aùxor Rat
gÙ xrjV ^l'XoEevtav i^uo^a; ctTûO co'j.
386. — El7i:£v yepwV oxi j^^-h xov jj.ov7.yo^, [j.y; à/.poaxriv £tva:,
jxvi /.axàXa>.ov, [j.vi GX.avi^aXt^£c6ai.
387. — (f. 245 V b) 'ASeV^o; vipwx-/i<ï£ yspovxa T^Éycov Eitue
[xoi p'/ijAa TCw; GwOôi. 'O ^à è'ovi' H-noKt^y.GOiu.tv Ipyaffacôai. xaxà [7-ix,pàv
{/.t/tpov, y.al G'œ^6[jt,£8a.
388. — "EX£yov 01 y£'povxc;- on xauxâ èdX'.v z "C'I'^^ï '^ ^"^eô;
irapà ^pwxtavoî;, iva xiç ÛTroxayY, xaf; âyiatç ypacpaî;, /.en xà >s)tx£a
7rpax.x£a, /,al TcetOscOat xot; r,you[/.£voi; /.at. 7:xt^6:gi -veufxaxixoî'ç.
389. — "EX£yov o'i y£povx£; oxi oozikei r/.aaxo; x6 xoo TrVrjCtov
oiX£iouc6ai, y.al au^Tzy.G-^eiv aùxoJ £V aTua^i xal cuyy.Xat'etv aùxôi, xai
o'JXto ^lay-etaGai wç xô aùxo ©opwv Tcoy.a xal wç 7U£pl éauxoO OT^ioecrOat,
el' 7:ox£ co[7.§Y, aùxoi OX((|/i,; y.aOco; yéypaTirxai- "Oxi £v Gwy.a £(7p.£v £v
(1) M., 923, n° (56.
(2) Luc, X, 10.
(3) Ps. cxiii, 5.
(4) B., p. 790, n" 24G.
144 REVUE DE l"0RIENT CHRÉTIEN.
Xp'.GTw (1), xal ToO TrlrlGou; twv TûKïTeucavTwv (f. 246 r a) -/iv yj
xap^ia xal 'ri ^uj^vi (xta (2).
390. — EtTcev yspcov* Ei Pa(7'.Xeiocç spaç, ypyifxy.Twv /',aTa(ppdv£i'
^•^cai yàp y.y.TX 0£ov àoûvarov sctti, çp'A'^'^ovov ovxa xal cpi'XapYupov.
391. — 'A^s^vfpô; vipwTviGS Tov ùèQSiv noi[J!.sva ^^éyoiV "Oto
Tap«:(7(70[/.ai x.al ôéXw (xopervai tov totîov [/.ou. Asyei aùxôi ô yspcov
Atà TTOîov TTpayjjLa; Aéyet aÙTw o àSeV^oç* 'Eireiovi àîcouw 'Xo'youç
Trepî T'.vo; y.Sîkt^ou ^'h tîxpeT^oovTaç {/.£. Asysi aùxto 6 yépoiV Oùy. ettiv
àV/jO'^ K vÎ5tou<7a.ç. Aa'yet aÙTÛ o àSsT^cpdç* Nal, TTzTsp, )tai yàp o eiTrwv
J/-01 à^8>><poç TCtCTOç scnv. Aéyei aorw 6 yepwv Oùx ecTi tticttoç* Et
yàp 71V Tziaroç, aux. 'é\eyé goi TaOra. A/toùcjocç yàp 6 Q(j>jj.ôiç oùk
lêoùXsTO TTicTTSûeiv Xeytov 'Eàv p-vi l'^w (f. 246 r b) Toiç o(p6a>.p.otç
y-ou, où jX'h TziaTi^Gio (3). Asysi aÙTu 6 àoeXtpo'ç* Ràycj elàov toiç
ocp6a>^[jt,oïç [J.OU. 'Axo'jGa; ^è ô ysptov, â'Xaêe xàpcpo; (xiy.pôv xal };£yei
aÙTw' Ti £<jTt toOto; ÀÉyEi o à^£)v<pdç* Rapcpiv egtiv. Rai xpocÉcjç^ev
6 yÉpwv eiç TTiv GTÉyviv tou xe'X^.îou. xal >.£y£'. tw àSelcpÇ»* 0£ç £tç t^v
X5'.p(^tav cou oTi aï à[jt,apTta.t cou wç vî Soy.oç auV/i filciv, ai ^à toù
ào£);CpoO cou â>ç TO x.3(:p<po; touto £iciv. 'Ax.oucaç 0£ o (kê^ôiç Tiôcoviç
tÔv >^o'yov TOUTOv, £6au[/,ac£, x,al ciu£V Tt [xax.aptcw C£, àêêa notjjLviv,
"XîGoç ô Tiptioç" ol lo'yoi cou yàp (X£ctoI yjf-^ôiq £Î<>i >'-al tczcviç So'^viç.
392. — E'.X£V ys'pcoV "Oti £>t£/-TyiTd Ttç Tùv àà£);cpùv vj(xyyé\io^
[JOO'VOV, Xai TOUTO TH.t)\'CGOt.Ç £^WX£V (f. 246 V a) £tÇ TpCÇTlV TOlÇ 7r£V£ClV,
a^tov [AVTip!.'/;ç £7:i(pO£y^à[X£vo; p-^[;.a* aÙTOv yàp <pï)ci, tov >^6yov
7r£TCi6V/]xa. TOV XÉyovTa' IlwV/icdv cou Ta ùxàpj^ovTa /.al Sôç tttwj^ok (4) .
Les récits ne correspondent plus au titre du chapitre ni à la
collection traduite en latin P. L., t. LXXIII. Citons une autre
rédaction d'un récit déjà trouvé (t. XVII, 1912, p. 206, n" 312)
et conservé aussi en copte :
393. — "E>.£yov TCEpi Tivoç yfipovTo;* oti y.aGyi[X£vou aÙToO £v tw
X£>^"Xi(o xal àywvt^o|i£Vou, 'éè'ke'Ki toùç ^at{;-ovaç ôtj;iv -po; d(|;iv, )tal viv
xaT£UT£)^{(^tov aùxoùç, ôtà t6 ày{uvi(^£c6a'. aÙTov. B>v£7tcov Sh. à ^làêoTvOç
(1) Rom., XII, 5.
(2) Actes, IV, 32.
(3) Cf. Jean, xx, 26.
(4) MattU., XIX, 21.
HISTOIRES DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS. 145
iauTÔv 7lTyco{/.£vov ûttÔ toO yspovroç, sXOwv svc'^zvitsv éauTÔv léywv
'Eyw sïixi ô y^picToç. 'Ii^tov Se aùrov ô yépoiv (f. 253 r b) sx,y'au,'jc£
Tûùç ôçp6aXy-oùç aÙTOu. Asyst, aùxco 6 âiàêoXo;* Tt y.a[;,a'J£iç to-jç ooÔal-
;j.o6çGOu; sytô £ijy,t 6 ;^pwr6;. 'A7uo/.pi9£tç Se ô yî'pcov eIttcV 'Eyw tov
^piGTOv O'j Os'Xco tSeïv ù>^t. 'AnoîtGXÇ ^l 6 f^iaêoXo;, à<pav7i; èyévïTo.
A-o oùv TCoXV^; Ta7r£-,vwcreo>ç, lyjx^iaxTO aÙTÛ 6 (■)£à; ro r^iooxTi/.ôv.
Fvoùç (^è 6 yfi'ptov 0T£ £).0£rv Ttvà; £tç £tcwx.£(];[v aÙToO, è^c-ziÔv) toO
0£oij î'va àpOri àrc' aÙTOÛ
Nous relevons, pour terminer, quelques compléments aux
chapitres précédents :
394. — "EX£yov Tuepi Ttvoç yEpovToç- ô'xt -£pi7caTàiv £Gp£v l'yvo;
yuv(xr/,ô(; èv tyj 6^w, xat £/'.5cXut]/£v aùrô Xsywv Myi'ttwç ïS'/i otÙTO
à^fiXcpo;; /.al ■7i:oX£{/-ov T^zé"-/;.
395. — 'A6e>.ipoç (f. 255 r b) vipcdTy)C£ yÉpovxa "XÉywv Tî iror/ffrco,
âêêà, OTt T| x.Qilia p-ou 6);''€£i jy.£, ;txl où r^uvafxai aÙT-/iv •/.ocTaXOcxi, y.y.l
T^otTTOv cxptvtz t6 cû[7.cc [j.o'j. AsyEi aÙTw 6 yÉpwv Et [7.-/1 pàlV/iç stu'
aÙTco cpoêov xa.1 v/icretav, oùx opBo7TO^£Î; £!ç tviv 6^ov zoU Oeoiï. Rai
■/iv£yx.£v aÙT(o TCapaêolviv TOiauTviv "On avÔpwxo'ç tic, stvev ovov, y.ai
wç ixaÔsCsTO aÙTOv -/al TTEçtsTvaTet, TC£pi.£<p£p£V aÙTOv /.arà t-/)v ôr^ov
w^e /.al (ô5£. Rai >.aêà)v pàêSov £TU'n:T£v aùxov. 'E}.ey£ (^è aùxû r,
ovo;" M'/] ^£p£ (y.£ xal à-o to'j vuv ôpOoTCOf^to. Rat w; •7rpo£-/.o<|/£ fy.r/.oôv^
•/.aT?,l9£V àx' aÙTTjÇ, /.al eOtijce tviv px^hov £v TÔi i5^ica/.itp èttocvco ttîç
ovou, /.al où/, £t^£V 7/ ovo; ÔTt STTavci) a'jT"À<; ïgtiv 'h paê(^oç. Rai t'oç
v.^z TOV /.uptov aÙTTjÇ [Xïi (f. 255 V a) paora^ovra Try paê^ov,
x,aT£cppoV/ic£v aÙTOîi )4al '/ipçaTO TispicpepeaGai wàs xal è/.sî iv toï;
(j77op([/,oiç. 'E^pajx£v à^£ 6 /.uptoç aÙT'^ç, xal T^aêwv tviv pàê^ov £tui|/£v
atjTTiv £'(i)ç où wpGoTCO^'/icev. OGtcoç eaxl xal tjsûI cwy.aToç xal xo'.X-'aç.
^396. — 'Av/ip àyioç 6£wp7f'7aç â'Tspov àjxapTavovTa, ^axpùaa;
sItcSV OÙTCJÇ (77l'[/.£pOV TCXVTWÇ OTl XOtyo) aÙp'.OV, TtXyJV xàv ÔTCWÇ à[;.xpT7i
£—1 7capou<Jia (700 Ttç, p.')] xpiv/iç aÙTOV, àX\ s/ s éauTOV à[/.apTto'XoT£pov
aÙToO, xàv xOTi^ixoç £r/i, -Tràpsc, toO £iç 0£ov TTpocxpO'jcravToç. 'O aÙTOç
£l7r£V "Oti Èàv X£y*{l? fivl 77£pl C^iùT^c, "Xo'yov, [X£Tà xaTavù^£w; /.al
^axpùcov £ÎTCè TOJ â/.oùovTi, lizù, [/.•/) si'Trri;, I'va ij.-/) à-oSavviç àvtoÇ£>.7;;
[j.£vwv, £v àl7^0Tptot<; (f. 255 v b) >.dyoi; alXoi; [iouXdpt-svoç crw{^£iv.
ORIENT CHRÉTIEN. 10
146 REVUE DE l'orient CHRÉTIjEN.
397. — EîTrev yepœv On 6 xuwv -/.peiTyov |jt,oij! icTiv àtoTt
àyscTTYiv lyeC xal sîç xpî<7tv oùx épierai.
398. — EÎTîev yépcoV "Oxou ÛTraystç, -jrpdasjfs ceauTw ^laTravToç
ÔTi ToO soco^iou 'ô x.a.Totx.ia 'iîyeî'Tai aÙTwv toutsctiv 6 [/.ovo-^ôç; qttou
ÙTTzyei x.aTOi.x.(a aÙToO scttiv. STiourVCe oùv ttoieiv tov /.avova cou xai
Taç o)oaç /.a.l rà jGTreptvà, x.al Ttov svvoiûv [j.ti à{X£Xei, —avTOTe 6};î'(];t,v
£7£ Tupo 6©6a>>fJ-(jliv cro'j. Taora (^È aveu xottou tuo'XT.ou x.aTopGcoQ"^vai où
^uvaxat.
399. — Ei77£v yspwv Fevou (I)ç -/.y-iJ-ifilo; [SadTà'Cwv xàç àp-apTiaç
COU; xat Se^spievoç àxoT^ouBwv tw £7vicTap,£V(«) Tviv ôSov too 0£O'j
400. - — EiTCev yépcov Atà touto où TCpox.07rTop.ev où^à £-tcT3C[/,£6y.
Ta fASTpa iauTÛv, ôti oùx £yo{/.£v Û7ro[/.ovr(V ev w àp^o'jj.sGa è'pyw, àXkx
àTTo'vtoç 6£"Xo;7.£v (f. 256 V a) àpexTiv XTvicacôat xal dizo totucov sîç
TOTTOu; [j'.£Taêaivo[/,£v , vofxi'^ovTfiç OTt £Ûpicxo[;.£v Toxov ÔTCOu oùx k'cTtv à
^laêoXo;.
(.4 suivre.)
F. Nau.
YUL&ARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG (l)
Par Jacques Babakhan.
HOMÉLIE SUR SAINT THOMAS, L'APOTRE DE L'HINDE (2)
NOTE DU TRADUCTEUR.
Suivant certaines légendes, la délibération des Apôtres, réu-
nis en conseil, au Cénacle, pour se partager le monde, en vue
de la prédication de TÉvangile sur la terre, aurait été suivie
d'un incident fort singulier.
Dans les Actes apocryphes syriaques de Capôtre saint
Thomas, publiés dans le tome III, p. 1 à 175, des Acta Marty-
rum et Sanctorum (Leipzig, 1890-1896) du Révérend Père
Bedjan, ce détail est ainsi circonstancié :
Le tirage au sort venait de désigner à chacun des Représen-
tants du Christ son champ d'action apostolique dans le monde.
Tous acceptèrent avec bonheur le résultat de l'opération, à
l'exception, toutefois, de Tapôtre saint Thomas, qui se montra
hésitant. La perspective d'un grand voyage vers l'Hinde, qui
venait de lui tomber en partage, ne lui souriait guère. Seule
l'intervention du Christ, apparu sous la figure d'un simple
marchand, vint mettre un terme à sa perplexité, en le vendant,
comme esclave, à un certain Haban, courtier en voyage d'un
roi Hindou désigné sous le nom de Goundafar. Le prix de la
vente fut fixé à 20 pièces d'argent, que le divin Maître laissa
(1) Voy. ROC, 1912, p. 410 et 1913. p. 42.
(2) C'est pour rapprocher l'orthographe de ce mot de celle de son équivalent
syriaque o^c^t (hIndCO. que nous avons mis partout la lettre h avant la lettre i.
1 18 REVUE DE l'orient CIIRÉTIEX.
au « vendu » lui-même, à titre de frais de voyage. Quant à
l'acheteur, il accepta le marché avec d'autant plus d'empresse-
ment que Thomas lui fut proposé comme un esclave fort habile
à travailler le bois. Au surplus, le \ endeur remit à son client
d'occasion la déclaration écrite que voici :
« [Moi) Jésus, fils de Joseph le charpentier, {natif) de
Bethléem, village de Judée, je reconnais avoir vendu Juda-
Thomas, mon propre esclave (1), à Haban, le marchand du
roi Goundafar. »
Les Actes de saint Thomas font partie des productions les plus
anciennes et les plus remarquables de la littérature syriaque.
Ils ont déjà fait l'objet de très nombreuses études. 11 nous a
paru bon de faire connaître le poème dramatique, long de
820 vers, qu'ils ont inspiré à Jacques de Saroug (voir édition
chaldéenne de Bedjan, tome III, p. 724 à 762). Il y aura intérêt
à en rapprocher les détails de la rédaction des actes que nous
venons de mentionner.
Pour terminer cette note, ajoutons que la vulgarisation des
homélies métriques de Jacques de Saroug comportera non seule-
ment la versification française de quelques-unes de ses meil-
leures compositions, mais aussi une petite étude sur la versifi-
cation syriaque particulière à cet auteur. Entre la conception
littéraire des Syriens et le génie de la langue française, il y a,
pour ainsi dire, un abimc. Cependant nous avons des motifs de
croire que l'alexandrin de ce poète a des analogies frappantes
avec le grand vers classique français. Cette question nous pré-
occupe à juste titre et nous espérons pouvoir en aborder l'exa-
men au moment opportun.
J. H.
(1) Le terme syriaque « 'abda » lfaî>, qui se prononce Owdâ, signifie aussi bien
esclave que serf, serviteur, valet, domestique, etc. Néanmoins, si cruel que paraisse
ce mot dans la bouche du ■■ Libérateur des esclaves », le vocable doit être traduit
dans le sens d'esclave, d'autant que nous savons qu'il s'agit tout bonnement d'un
pseudo-esclave.
HOMÉLIE SUR L'APOTRE SAINT THOMAS
PROLOGUE (1)
Fils de Dieu, qui T'es laissé vendre,
Pour racheter le genre humain,
Laisse-moi l'histoire entreprendre
D'un homme vendu par ta main !
Toi. qu'offrit un valet infâme,
A vil prix, à tes détracteurs.
Fais que, par Toi, ma bouche acclame
L'un de tes loyaux serviteurs !
Grand Libérateur des esclaves.
Toi, qu'un libre félon en forçat travestit,
Fais que j'honore sans entraves
L'homme qui, libre en droit, esclave au loin partit!
De Toi son héroïsme émane,
Et par Toi son beau lustre a, sur le Monde, lui ;
En palpant ton corps diaphane.
Son geste incomparable a la Terre ravi !
De qui parviendrait la science
A d'un tel homme définir
La main passant avec aisance
Dans la Flamme sans y périr?
Et de qui sans amour la phrase
Saurait décrire exactement
De ce doigt, qu'un tel Feu n'embrase,
Le redoutable mouvement?
(1) Le prologue de Jacques de Saroug étant d'une longueur disproportionnée
avec le sujet principal de la pièce, nous avons cru devoir en négliger les parties
par trop diffuses. Comme chacun des quatrains français représente régulièrement
un distique syriaque, le lecteur qui éprouvera la curiosité de confronter les deux
te.xtes s'y reconnaîtra sans de grands tâtonnements.
150 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Je n'y suffis, je le confesse;
Je n'en suis digne, je le sais;
Seul Dieu, que j'adore sans cesse,
Voudra m'aider dans mes essais !
J'ai voulu garder le silence,
J'ai craint qu'il ne devînt fatal;
C'est qu'où la parole est d'urgence,
Se taire serait anormal.
L'enfant parle et son babillage
Ingénu n'est-il pas charmant?
S'il se tait, c'est mauvais présage :
Chacun croit muet cet enfant !
Ses parents, quand il balbutie,
En sont ravis : ses errements,
Ses jurons et sa fantaisie
Sont reçus pour des compliments !
Si, pour cause, l'on interroge
L'homme grave et de bon aloi,
A la bonne règle il déroge
S'il reste bouche close et coi !
Lorsque triviale est l'histoire,
Mutisme vaut mieux que récit ;
Mais se taire est un fait sans gloire
Quand de la Morale il s'agit.
Je vais donc me donner pour thème,
Si ce n'est pas témérité,
Celui qui sonda le sein même
Du Fils de Dieu ressuscité.
Mais que ce trait évangélique
Reste pour un autre sujet ;
Disons comment fut le « Sceptique »
D'une vente en règle l'objet !
Relatons le fait de sa vente.
Suivant notre capacité ;
Son doute étant par la savante
Thèse des sages répété.
Quand, prêt à rejoindre son aire,
L'Aigle aux Aiglons fit ses adieux.
VULGARISATION DES HOMELIES MÉTRIQUES. 151
Les moutons restèrent sur Terre.
Le Berger disparut aux cieux !
Voulant propager l'Évangile,
11 tint qu'en chaque région
Se distinguât, nette et fertile,
De chacun d'eux la mission.
Pour au loin porter sa Parole,
A chacun attribution
Propre II donna, sans que ce rôle
Mit entre eux la division .
A chacun sa géographique
Part II fit, pour que leur ardeur,
Par concurrence apostolique,
Fit du Testament la grandeur.
Soudain une divine idée
Vint les Apôtres inspirer :
Pour avoir chacun sa contrée,
Ils durent donc au sort tirer.
Celui qui se complut à l'homme
Doter, comme son bon vouloir.
Décida que la Terre en somme
A ses Douze devait échoir.
Point pour banale ne suppose
Semblable répartition.
Car l'Esprit Saint en fut la cause.
Qui mûrit leur décision.
C'est un par un qu'il les envoie
A rencontre des carnassiers,
Afin que nul homme ne croie
Qu'au nombre sont dus leurs lauriers !
Oh ! que peut des moutons la masse
Devant un seul loup menaçant
Si le pâtre enfin ne le chasse,
Son lourd gourdin en brandissant?
Mille agneaux un loup famélique
Sait, à lui seul, épouvanter;
Ici, comment, lutteur unique.
Cent loups un mouton sut dompter?
152 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Grâce à TAgneau qui du Calvaire
A son grand bêlement poussé,
Douze agneaux ont la sanguinaire
Bande des fauves dispersé !
LE TIRAGE AU SORT
Vers la « chambre supérieure » (1),
Pour conseil ensemble y tenir,
De tous lieux vinrent, juste à l'heure,
Les Disciples se réunir.
Simon Pierre, leur clief, se lève
Pour présider : tel est son droit !
Et pour que le tout bien s'achève,
Chaque Disciple alors s'assoit.
Au tirage au sort on procède,
Pour la terre entre eux partager :
Que chacun d'eux son lot possède,
Pour l'Évangile y propager.
Pour qu'ait chaque Apôtre sa ville,
Les cités ils tirent au sort ;
Donc,, au jeu de son doigt docile,
Chacun son poste aura d'abord.
Au bout du doigt de Pierre monte
Rome, qu'en bon Prince il reçoit !
Éphèse à Jean tombe en bon compte :
Jean convertir Éphèse doit.
Sion à Jacques se destine
Et la Judée à Matthieu ;
Corps noir enfin et laide mine,
L'Hinde échoit à Thomas par Dieu !
DÉSAPPOINTEMENT DE SAINT THOMAS
Quand, allongeant son doigt fébrile.
11 eut pris, tel Jonas, son lot.
(1) Dans le syriaque moderne, le terme persan Ajl^^b | '■ :.\ i. bâlâhâna « haute
maison » est d'usage courant quand il s'agit d'une chambre ou chambrette située
au premier étage. Il y a donc identité de sens entre ce terme et le mot syriaque
VULGARISATION DES HOMELIES METRIQUES. 153
Sitôt à son destin hostile,
Tel Jonas, il protesta haut !
Voyant de la Rome érudite
Les honneurs au Chef dévolus,
Thomas méprisa sans limite
L'Hinde infâme, au verbe confus.
En se remémorant d'Éphèse
La parfaite civilité,
Combien il la trouvait mauvaise
De l'Hinde l'impudicité !
Il voit Barthélémy qui passe
Savant chez les Athéniens
Et Matthieu prendre aussi place,
Docteurs Juifs, parmi vos doyens !
Philippe est fier, les fils de même
De Zébédée et Bar Alphé :
Tous sont heureux. Seul morne et blême,
Thomas reste comme étouffé !
LES APOTRES
« Qu'as-tu donc, notre camarade?
Quelle est cette mauvaise humeur?
Front sombre et visage maussade,
Tu semblés changer de couleur !
Pourquoi faut-il que tu sois triste
Devant l'acte émanant de Dieu?
Mous sommes gais : seul, pessimiste,
Tu te renfrognes en ce lieu!
Priant Dieu, nous le suppliâmes
De vouloir bien nous désigner
Nos postes, que nous décidâmes.
Suivant sa voix, de regagner.
Nous avons au sort tiré, certe;
Mais Lui seul a tout partagé :
La contrée à chacun offerte
Est un don par Dieu ménagé.
A chacun était dévolue,
Par avance, sa région.
154 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ce vain tirage au sort donc flue
Sur la prédestination.
Prédestiné, le sort éclate
Sous nos mains : ainsi Ton conçoit
Que l'obstiné qui le constate
N'entre en conflit avec son doigt!
Le fait que Rome échoit à Pierre,
Au prince de l'apostolat,
Te prouve enfin qu'en la matière,
Dieu seul mène à ce résultat.
Pour l'Aine de la Confrérie
•La « Mère des Cités » optant.
Montre qu'il faut qu'en la série
Des lots, son lot soit le plus grand !
Peut-être par toi, grand sceptique,
Quant à la Résurrection,
Est-il précisément logique
Que l'Hinde ait sa conviction !
Toi dont le doute emplit l'oreille
Des habitants de l'Univers,
Seul, tu convaincras à merveille
Ces gens revêches et pervers !
Pars, descends, prêche, appuie, assure
« J'ai vu, moi, le Ressuscité
« Et, mes doigts sur chaque blessure
« Du Maître, je L'ai constaté ! »
Nous aurions beau tenter, nous autre.s,
D'évangéliser l'Hindoustan !
Nous n'y serions point des apôtres
Ayant ton « incrédule » élan ! »
SAINT THOMAS
Thomas dit : « Si la chose est telle.
Pourquoi seriez-vous tous admis
A porter sans moi la Nouvelle
Evangélique en tous pays?
Si plus que vous l'on doit me croire.
J'irai seul le monde prêcher!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 155
Si mon crédit est plus notoire,
Restez ici, vous, sans bronclier!
S"il suffit de moi, dans l'arène.
Pour lancer l'Evangile au loin,
Adieu! restez heureux, sans peine :
J'en serai l'unique témoin!
S'il faut partir, j'estime utile
De monter vers Rome avant tout :
Rome, en controverses habile,
Surpasse l'Hinde de beaucoup !
S'il est vrai que sans témoignage.
Nul ne peut la Foi recevoir,
Que nul, à part moi, ne s'engage
A prêcher : j'y cours! Au revoir!
Il faut qu'à Rome je me rende.
Pour un semblable Enseignement ;
Pour que, partant de là, s'étende
Partout le Nouveau Testament.
11 faut que de la Cité-Mère,
Où je veux faire mon début.
Prenne son élan ma carrière,
Pour courir jusqu'au dernier but!
Restez, vous, prêcher la Judée.
Lieu de la Résurrection :
Seul, au loin j'épandrai l"idée
De son irradiation!
Ou restez, qu'exclusif apôtre
Je clame au loin : i Je L'ai touché ! »
Ou bien partons : je suis à votre
Mission expert attaché !
Si Tâpreté de l'Hinde exige
Ma déposition à moi.
Sans moi de Rome le prestige,
Pierre, récusera ta foi!
Ou qu'avec moi Simon rejoigne
L'Hinde, pour la moraliser!
Ou bien qu'avec lui je témoigne
S'il veut Rome évangéliser !
156 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ou bien, dans un collectif rôle,
Concentrons nos communs efforts,
Sinon, pour un nouveau contrôle,
Revenons au tirage aux sorts !
S'il m'échoit un lot identique,
Plus de débat ! plus de conflit !
Ma part légitime authentique
Prouvant bien que Dieu seul la fit!
Peut-être — car la chose arrive —
Un doigt a-t-il, au jeu, triché.
Ou, de par malice furtive,
Un lot s'est des lots détaché!!
Non, pour époux je ne me donne
A Lia, fille aux yeux grivois,
Si du coup l'on ne m'abandonne
Rachel au superbe minois!
Non, jamais n'ira ma harangue
A ce peuple en deux sens obscur :
Teint noir et face affreuse, exsangue,
Cœur aveugle, grossier et dur.
Je ne veux esquisser le geste
Qui jette aux chiens la sainteté!
Donner la Morale céleste
Aux sans-cœur? Quelle absurdité!
Point vers l'Hinde n"ira ma route
Et ne m'en tenez pas rigueur!
Or qui se l'imagine ajoute
Erreur à sa profonde erreur!
Pour semblable champ, plein d'épines,
Il faut un bœuf solide et fort !
Non d'un nain veau les anodines
Forces ni le débile effort !
De ce terrain, en ronces riche.
Qu'à plusieurs Ton doit transformer.
Veut-on que moi seul je défriche
Le sol, pour y bon grain semer?
Avant que mon labour commence,
\'os champs auront gerbes de Foi !
Avant qu'ait mon sol sa semence,
Vos grains seront pains faits au Roi!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 157
Avant qu'aient mes préliminaires
A l'Enseignement préludé.
L'espace où surgiront vos chaires
D'auditoire sera bondé!
Avant qu'ait pris, par moi, racine,
Dans l'esprit grossier des Hindous,
La Foi présentera sa tine
Production au Roi, chez vous!
Avant qu'ils aient d'élémentaires
Notions sur notre Jésus,
Vos disciples, sur d'autres terres.
Auront des chrétiens tant et plus!
Avant que par là-bas je fasse
Des enfants par les Saintes Eaux,
Se répandront vos fils en masse
Sous les quatre points cardinaux!
Avant que ces fils des ténèbres
Aient son crépuscule applaudi.
Le Soleil aura fait célèbres
Les vôtres en son plein midi !
Ayez ainsi la certitude
Que l'Hinde ne me verra pas !
Vers ce peuple en décrépitude
Ne s'achemineront mes pas !
La foi forme organisme unique :
N'en disséquez point l'entité !
Marchons la prêcher identique.
Sans scission, sans aparté ! »
LES APOTRES
Pour cà Thomas répondre ensuite,
Les Apôtres la parole ont :
1- Notre frère, qui donc t'excite
A prendre un tel stupide ton?
Pourquoi nous lancer ta critique
Lorsque tout bhàme est loin de nous"
Inconvenante est ta réplique.
Qui vient de nous semoncer tous !
158 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Jésus seul vers ce lieu t'envoie,
Sans consulter Jean, notre ami :
Le Fils de Dieu l'Hinde t'octroie.
Sans Jacques, sans Barthélémy!
Si ta mission tu l'acceptes.
Va prêcher suivant ton destin,
Laisse tes prétextes ineptes
Et sois messager au lointain !
Si cette charge ne t'agrée,
Pourquoi nous blâmer là-dessus?
D'ailleurs, vers ladite contrée.
Vas-tu pour nous ou pour Jésus?
Ton sort du sol de l'IIinde étrenne :
Tu n'as rien à nous reprocher !
Recourons-nous à quelque chaîne
Pour te contraindre d'y prêcher?
L'Esprit t'a fait missionnaire
En Apôtre te choisissant :
Aux autres ne jette la pierre,
Comme un niais en agissant!
D'aujourd'hui n'est point ta querelle,
Invétéré contradicteur, :
A notre foi tu fus rebelle,
Quand ressuscita le Seigneur!
Tu pris pour mal fondé naguère
Notre témoignage parfait !
Pour comble, à ton doigt réfractaire
Ici, tu n'admets le clair fait.
Sans disputer, va, descends, prêche :
Ta chicane ne sert à rien ;
Que tu sois dispos ou revêche,
De l'Hinde est pour toi le chemin !
Pars où l'Évangile t'appelle,
Pour être par toi publié ;
Pars, à le bien servir excelle :
Tu n'en seras point oublié !
Tout comme pour Jonas, t'enchaîne
Ton destin : il faut obéir !
L'Hinde est ta Ninive : on t'y mène!
Marche y prêcher et sans faiblir!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 159
Dieu veut ce peuple difficile.
Par ta parole, convertir;
Pars à sa volonté docile,
Sans en Jonas te travestir !
Comme médecin 11 t'envoie
Au pays de maux infesté ;
Marche au lointain, ton art déploie
Et sois une célébrité !
Ton Roi seul, devant l'adversaire,
T'enjoint de marcher au combat :
Tergiverser n'est point l'aCfaire
De qui veut être bon soldat !
11 ouvre voie à ton courage,
Vers l'épineuse région,
Pour qu'en tire ton labourage
Abondante production.
Il te fait tout entier lumière.
Pour les noirs du monde éclairer;
Tandis que ta lampe préfère
Dessous le boisseau se terrer !
Nous, c'est à titre de confrères
Que nous t'adressons notre avis :
N'oppose propos téméraires
A la vérité que tu suis !
Va dessus le comptoir étendre
L'argent qu'on t'offrit comme prêt :
Le Roi viendra son bien reprendre
Avec supplément d'intérêt.
Va-t'en t'exclamer de la sorte :
. Proche est le Royaume des cieux ! »
Fùt-on sourd à ta voix, qu'importe!
Que soit ton effort sérieux !
Pars et qu'avec toi les éclaire
La Foi, dont ils n'ont sentiment;
Sans messager, cette Lumière
N'atteindrait leur entendement.
Comment, sans ouïr la parole
Du Fils, sauront-ils la saisir?
Sans d'un prédicateur le rôle,
Comment ces peuples convertir?
160 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
OÙ la pluie évite l'argile,
Quel grain du sol peut émerger ?
Où ne s'annonce l'Évangile,
Aux gens le Vrai reste étranger !
Sans l'entendre peut-on l'idée
Avoir de notre Enseignement ?
Si la Foi n'est élucidée,
Nul n'aura Nouveau Testament.
Marche! en avant! fais-toi trombone,
Ou bien clairon sonore sois !
Marche ! aux défunts des tombes sonne
Et qu'ils surgissent à ta voix !
Descends, soleil, chasse et morcelle
La sombre erreur que là fait loi
Et que, sous la Clarté Nouvelle,
L'Hindoustan respire avec toi ! »
SAINT THOMAS
Thomas dit :
« Allez-y vous-mêmes,
Tant vous êtes ingénieux !
Marchez, descendez vers ces lieux,
Pour y résoudre ces problèmes !
Ne me faites pas la leçon !
De vos avis, moi, je me passe;
Allez faire aux païens la classe,
Aux gentils ouvrez leur raison !
L'instruction à vous donnée,
Je la tiens de notre Sauveur,
Dont la sentence en sa rigueur
Est dans mon for enracinée !
Apprendre, moi, la Foi, par vous?
Cela ne m'est point nécessaire !
Joignez donc des Hindes la terre,
Pour la Foi donner aux Hindous !
Allez donc, vous, les séduire
Par ce qu'à moi vous suggérez
Et dès qu^ainsi vous les aurez
Conquis, venez de moi médire!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 161
Partez-y la Foi proclamer
Et, quand seront ces gens en bande
Acquis à votre propagande,
Venez votre exploit proclamer!
Mais je suis, moi, votre septième.
Autant dire votre dernier :
Vers l'inconnu m'expédier.
C'est véritablement extrême !
L'Hinde eût justement convenu.
Plus qu'à Thomas, à Simon Pierre,
Ce pays eût mieux fait l'affaire
Du Chef et non. d'un ingénu !
Où se tiennent des gens de taille,
Pour se révéler grands sabreurs,
Le Roi lance des éclaireurs
Qui s'illustrent dans la bataille.
Que notre Chef aille sabrer,
Au combat, des démons le Prince !
Seul, avec l'acharné qui grince
Des dents, il peut se mesurer.
Pierre et ses compagnons de pêche
S'assoiront prendre des poissons,
Tandis qu'au pays des démons,
Seul, il faut que je me dépêche ! !
Aille donc y prêcher qui veut!
Il ne me fera point envie :
A tel honneur je vous convie,
Car mon besoin s'en passer peut!
Je ne veux apôtre me faire.
Pour ces démons, pour ces noirauds :
Aux cœurs éteints, aux vils tableaux
Enseignement je ne confère !
J'opte pour la diffusion
Partout de la Nouvelle Aurore,
Pourvu que par vous s "élabore
Des Hindes la conversion !
Puisque sûrs qu'elle vous réserve
Accueil charmant, allez prêcher!
Ma nullité, pour la toucher,
Manque de suffisante verve.
ORlliNT CHKÉTIEN. H
162 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Plus que la lugubre couleur
Voilant la physionomie,
Chez eux, la sinistre infamie
Mentale confine à l'horreur.
Ils ont de la Nuit l'apparence
Sombre, noire, horrible au complet.
Forme où la clarté n'apparaît,
De quelque côté qu'on s'avance.
L'affreux et repoussant dehors
Qui fait leur mine extérieure
Clame, au fond, combien plus écœure
Leur cœur auprès des traits du corps !
Du serpent le spectre horripile :
Mais cent fois plus grande est l'horreur
De son hideux intérieur,
D'oîi sourd le venin (ju'il distille !
Plus que l'aspic à son charmeur,
L'Hinde, pire que la vipère,
Restera sourde et réfractaire
A l'enseignement le meilleur !
M'en aller chez l'ophidienne
Race des serpents m'est aisé :
Mais non chez ce peuple opposé
A la dogmatique chrétienne.
Le serpent frémit et se rend
A qui le somme, à qui l'adjure :
Mais l'impie a l'oreille dure :
C'est le roc sans entendement !
Sûre est la désobéissance
Des gens de l'Hinde au cou rétif :
Sur le rocher improductif
Pourquoi jetterais-je semence?
J'aurais bien plus facilement
Prêché, non l'Hinde, mais Sodome,
Que la vogue du Fils de l'Homme
Eût arrachée au cliàtiment !
Que nul de l'Hinde malfamée
N'évoque ici le souvenir !
Je ne veux son nom retenir :
Qu'elle ne soit jamais nommée!
VULGARISATION DES HOMÉLIES .MÉTRIQUES. 163
Non! j'irai plutôt des enfers
Catéchiser la nécropole !
Mieux vaut des trépassés le rôle
Que l'entêtement des pervers !
Le roi de l'Hinde en fiel surpasse
La férocité de la Mort ;
Dés meilleurs arguments l'effort
Ne fléchira l'être tenace !
Prêcher par delà les confins
De la Terre, c'est mon envie.
Pourvu que jamais de ma vie
Je n'approche les Hindiens !
Bien que je ne sois point transfuge,
Qu'on me jette en mer, tel Jonas!
Plutôt qu'éclairer des ingrats.
Je préfère un sombre refuge !
Dans le gouffre de l'Océan,
Mieux que sur l'Hindien rivage.
Je saurai porter mon message
Au Behmoth, au Léviathan !
Mieux vaut vivre en le voisinage
Des poissons et delphinidés
Qu'être avec des dévergondés
Grand maître, éminent personnage!
Stupide est qui sème son grain
Sur une surface rocheuse :
Sa main qui sème est main fâcheuse :
Nul blé n'y lèvera demain!
Enterrer l'or? mais pourquoi faire?
L'encens pourquoi mettre au tombeau?
Peut-on par un négoce beau
Exploiter défunts et poussière?
Mais jetez les perles aux porcs.
Aux chiens aussi la chose sainte,
Puis sommez-moi d'offrir sans crainte
Ma Morale aux gens sans remords !
Tirez des buissons, pour vendange,
Raisins, figues, fruits délicats,
Alors je pourrai des ingrats
Tirer des produits de louange !
164 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Imposez du bœuf au chacal
Le joug, pour votre labourage,
Et je dompterai le sauvage
Insti net dece clan bestial! »
LES APOTRES
a Thomas, reprend la Compagnie,
Thomas, assez d'acrimonie !
Ne sois point, frère, un révolté
Contre l'évidente équité !
Devant les disciples n'étale,
De grâce, un semblable scandale !
Sinon, chacun, comme Thomas,
Pourra clamer : « Je n'irai pas ! »
Et si tout le monde réplique
A la façon de ta critique,
Quel arrêt, quelle obstruction
A l'évangélisation !
Tu peux, si tu compromets, certe.
L'intérêt de la route ouverte.
Travailler à décourager,
Parmi nous, plus d'un messager!
Que le ferme élan ne chancelle.
Par toi, de la Bonne Nouvelle !
Que ton trop chicanier débat
N'entrave notre apostolat !
Notre marche, d'astrale allure,
îlclipse ou barrière n'endure :
Sereine constellation,
Évoluons sans flexion !
Il faut — et ta consigne est claire ■
Être, au lointain, missionnaire!
Si tu réponds par un refus.
Digne tu n'es point de Jésus !
L'Évangile à ce peuple porte ;
Et s'il le repousse, qu'importe!
La somme mets sur le comptoir :
Ton Maître la fera valoir !
VULCARISATIOX DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 165
Va prêcher, et si l'on t'entrave,
L'honneur est sauf, l'échec peu grave :
Sème au gré de l'Espoir tes grains :
Dieu reconnaîtra tes desseins !
Toute peine est récompensée
Selon la force dépensée :
A tel considérable exploit,
Telle grande couronne échoit !
Quelque grande que soit ta peine.
Du Patron la main souveraine
Payant le tardif ouvrier.
Ne saurait jamais t'oublier!
Peine en l'âpre Hinde et que ta tâche
De son sol les ronces arrache !
Par toi le bon grain y semé
Vite en fruit sera transformé !
Qu'aurait fait une Hinde érudite
De tes connaissances l'élite,
Mais l'Hinde ignore ; elle est ton but :
Va l'entraîner vers son salut !
Marche parer cet être immonde,
Tout son corps poussiéreux émonde;
Et fiance-la. si tu vois
Qu'elle en est digne, au Roi des Rois!
Purifiant dans l'eau mystique
Toute sa tare idolàtrique.
Ote l'amas fangeux, infect
De tout son paganisme abject !
Ton mérite en ceci réside :
Embellir un être sordide;
Celle que couronne le beau
Se dispense de ton cadeau!
A ceux que la santé ne quitte
Nul médecin ne fait visite ;
Seuls les malades ont besoin
Et de sa cure et de son soin.
Pour la seule terre souffrante
D'urgence est la pluie abondante.
Dont les gouttes, tombant en flots.
L'irriguent comme des canaux,
166 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Seul l'œil endolori souhaite
Qu'un oculiste le furette !
Un membre sain, évidemment,
IN 'a que faire d'un traitement.
Saturons d'eau cette contrée
Par le paganisme altérée.
Et non le sol favorisé
Qu'a l'Onde céleste arrosé !
Porte aux païens ton influence :
Nous nous passons de ta science !
Aux malades la santé rends :
Nous sommes sains et bien portants !
L'Hinde t'échoit en partenaire,
Comme à chacun de nous sa terre :
Libre à toi de prêcher ailleurs :
Nous n'en aurons point de rancœurs!
Prends ton lot, puis à ton partage
Ajoute un quelconque avantage,
Si bien qu'à la fin, pour profits,
Ton talent en produise dix !
. Fiûs de l'Évangile l'affaire !
Tu recevras juste salaire :
Un diadème radieux
Ton front parera dans les cieux !
Ne crois point nous faire des grâces,
Si ton temps à prêcher tu passes !
Qu'à prêcher tu sois ou non prêt,
Nous y marcherons sans arrêt!
En t'immobilisant, ne laisse
L'Enseignement dans la détresse !
L'heure a sonné d'ensemencer :
Cesse, ami, de tergiverser!
Des semis buvant la même onde
Pluviale qui les féconde,
Seul le plus précoce a l'honneur
D'arborer gerbe de primeur ! »
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 167
SAINT THOMAS
Thomas dit : « Pour l'Hinde féroce
Et pour son sol par trop ingrat,
Tout grain, tai'dif ou bien précoce,
Aboutit au vain résultat!
Me voulez-vous semeur prospère,
Donnez-moi tout autre terrain !
Quant à cette stérile terre.
Je la repousse avec dédain !
Laissez-moi certain sol fertile.
Tels ceux que vous avez reçus,
Et si je n'oftVe, en temps utile,
Gerbe au Roi, que je sois confus!
J'ai pour Rachel mené charrue.
Non pour Lia, fille aux yeux laids !
Pourquoi prendre une malotrue
Au lieu (le celle aux jolis traits?
L'Hinde n'était la perspective
De mon apostolique ardeur :
Je ne veux pour prérogative
De cette Lia la laideur !
\'otre querelleuse censure
M'a de scepticisme inculpé ;
Et j'ai supporté votre injure.
Tant la Foi m'a préoccupé !
L'amas global des eaux n'entame
L'édifice érigé par moi !
Vous me jetez sévère blâme
Parce que de roche est ma Foi !
De tout vent, de toute tornade
Mes dômes affrontent le choc ;
Et je subis votre estocade
Pour avoir bâti sur le roc ! »
(.4 suivre).
LES APOPHTHEGMES DES PERES
FRAGMENTS COPTES DE PARIS
Zoega, sous l'article clxix de son Catalogue publié en 1810,
reproduit en entier, sans traduction, 44 feuilles d'un manuscrit
sahidique, en 0 fragments, dont l'un contient 32 feuilles, un
autre 5, et les autres une seule feuille. 11 appelle ce livre Sahi-
dicœ linguœ thesaurwn et promptuariurn historiée inona-
sticœ ."Egypti. L'année suivante, en 1811, Champollion, âgé
alors de vingt et un ans, dix ans avant de déchiffrer la pierre de
Rosette, se propose de le traduire et de le publier avec quelques
commentaires (1).
Il y a dans le fonds copte de la Bibliothèque nationale de
Paris, tome 129'^, fol. 32 à 35, 3 feuilles du même précieux
manuscrit : la première (fol. 32) porte à droite la pagination
pue (2) et à gauche le chiffre i (3); la seconde feuille ne porte
pas de pagination copte; elle est complète, si on réunit au
folio 33 qui laisse une lacune, le 'fragment folio 34 qui la rem-
plit; la troisième feuille (fol. 35) est incomplète; on trouve
des restes de mots jusqu'à la ligne 24, alors que la page
complète devrait en contenir 42; la colonne extérieure, déchirée,
ne laisse voir que les lettres initiales au recto et les finales au
verso; d'ailleurs la colonne intérieure elle-même est en grande
partie illisible au verso.
Nous reproduisons ces trois feuilles colonne par colonne et
ligne par ligne, en numérotant les lignes de cinq en cinq. Dans
(1) Champollion, Observations sur le catalogue de Georges Zoega, Paris, 1811.
On y lit en outre : « Dans le nombre des matériaux qui peuvent conduire à une
connaissance approfondie de la langue égyptienne,... on doit compter surtout
les manuscrits thébains que Zoega a publiés dans son utile et savant ouvrage. ■>
(2) La première feuille de Zoega est cotée le-lfe", la dernière Tir-TIA-
(3) Le manuscrit de Zoega porte des divisions en chapitres. Ainsi le chapitre
III commence à la page COH-*
LES APOPHTHEGMES DES PERES.
169
la traduction, nous marquons le commencement de chaque
paragraphe d'après la notation de notre texte, et nous ren-
voyons aux passages correspondants des éditions latines ou
grecques. On les trouve dans la Patrologie latine de Migne,
tome LXXII : Vittu Patrum, livre V, chapitres x et xi, chaque
article portant un numéro spécial. Pour le texte grec, nous
renvoyons soit aux Histoires des solitaires égyptiens publiées
par M. Nau dans cette revue (ROC), soit à la Patrologie grecque
de Migne, tome LXV.
Nous n'avons pas traduit les paragraphes dont le texte est
trop imparfait. Nous avons donné cette édition uniquement
pour que les lecteurs de cette revue, qui ont sous les yeux le
texte grec de tant d'apophthegmes, puissent lui comparer
quelques textes coptes.
Petit Séminaire de Paris.
E. Porcher.
Premier feuillet.
Recto.
prie
a
eepAi errie : "
TGHOT Ae 2aiu)q en
^AMCCJooT2 eueij
epHT . ^^Aiiei eepAi
5 erKATAAAAIA.
ATtO ^Ape nOTA
novA (Tto eqccjOK u
neT2iTovtoq ez
pAi eniiovii : -
10 Aq3:ooc iicri ot2A.\o
TP. BtOK ^Apoq II2II
con . A.\.\A eq^JAN
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170 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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172
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
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LES APOPHTHEGMES DES PÈRES.
173
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REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
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LES APOPHTHEfiMES DES PERES.
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LES APOPIITHEGMES DES PÈRES. 177
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TRADUCTION
[Un des vieillards a dit : « Quand nous nous réunissions en-
semble au début, nous parlions par utilité, nous nous tenions
à part et nous nous élevions vers le ciel]. {Fol. I r" a, ligne 2) (1)
Mais maintenant quand nous nous réunissons ensemble, nous
nous abaissons à la détraction (-/.a-aXa/aâ) et cliacun s'obstine
à entraîner son voisin dans l'abîme. »
-' (Ligne 10) (2) Un vieillard dit : « Si l'iiomme intérieur est
vigilant (vr,?£i), il peut alors préserver l'iiomme extérieur.
(1) PL., t. LXXIII, col. 931, livre V, ch. x, n" 105; HOC, t. XIY (1909), p. 302,
n. 238.
(2) PL., ir lUG; ROC. 11° 239.
OIllENT ClIRÉÏIliN. 12
178 REVUE DE L ORIENT CHRÉTIEN.
Mais si cela n'est pas, gardons de toutes nos forces notre langue
de tout mal. »
(L. 19) (1) Il dit encore : « Il est besoin {'/_pdx) d'œuvre
spirituelle (zv£U[;-aTtxiv). Car c'est pour cela que nous sommes
venus ici. Celui qui professe de la bouche et qui n'accomplit
pas l'œuvre, court un danger (yivGuvcç). »
(L. 27) (2) Un autre de nos Pères dit : « Il faut que l'homme
ait un ouvrage (àpvacria) dans son intérieur. Si en effet ([j.év)
il est occupé à l'ouvrage de Dieu, l'ennemi vient (fjiv) chez
lui quelquefois, mais (xWi) il ne trouve pas de place pour y
demeurer. Mais (U) s'il est dominé et subit la captivité
(ar/[j.aXw(jia) de l'ennemi, l'esprit {r.^nuij.a} de Dieu vient vers
lui souvent, mais (àXAâ) ne trouvant pas de place pour lui
à cause de la malice {y.av.ix}, il s'en va (àvaywpst). »
{Fol. I r° b, ligne 6) (3) Un frère demanda à un vieillard :
« Dis -moi une parole, de quelle façon serai -je sauvé? »
Celui-ci répondit : « Faisons les plus petites actions avec soin
(g-o'jctX nous serons sauvés. »
(Ligne 14) (4) Des moines {ij.z^ocybç} d'Egypte vinrent à
Scété : ils virent les vieillards, poussés par leur grande faim à
cause du régime monastique (âWr^a^), manger avec passion :
ils en furent scandalisés (a/.avoaXiî;£îv). Quand le prêtre (TipsaSû-
Tspcç) sut cela, il voulut les guérir. Il prêcha (/.Yipyac-stv) au
peuple (Xaiç) dans l'église (è'/.xX-^aia) , en disant : « Jeûnez
(v^aT£Û£tv), prolongez votre discipline (àWr^cziç) et votre régime
{-oM-eia), mes frères, [tant que ceux d'Egypte ne sont pas
partis]. »
Ceux d'Egypte voulurent partir; mais il les retint. Et (ce)
quand ils eurent jeûné (vr;aT£Û£iv) le premier jour, ils eurent
faim. [Ils jeûnèrent deux jours, tandis que] ceux de Scété
jeûnèrent toute la semaine (cra56a-ov). Quand ils eurent atteint
le samedi (aâSSa-sv), les gens d'Egypte prirent place pour
manger avec les vieillards. [Un] des Égyptiens mangea d'une
manière désordonnée. Un des vieillards prit sa main en disant :
« Mange avec discipline (èT^ia-r^ir/;), comme un moine(wç [xo^ccyôç). »
(1) PL., n" 107; ROC, n° 210.
(2) PL., n° 108; ROC, n° 24].
(3) Ce paragraphe est liors série.
(4) PL., n° 109; ROC, n° 242.
LES APOPHTHEGMES DES PÈRES. 179
Celui-ci (l'un d'eux) repoussa sa main en disant : « Laisse-moi,
Père; je meurs; toute la semaine (i6oi[j.aç), je n'ai rien
mangé de chaud. » Il leur dit : « Si vous êtes fatigués à ce point
parce que vous avez jeûné (v^œ-îjeiv) deux fois, pourquoi
vous scandalisez-vous (ay.avsaXiLsîv) des frères qui ont observé
leur discipline (àV/.r^aiç) de cette façon pendant tout le temps? >■>
Ils se repentirent (iJ.£Tavc£îv), furent édifiés de leur discipline
(âV/.r^ffiç), et s'en allèrent avec joie.
{Fo/. 1 V" a, ligne 31) (1) Un frère prit l'habit (77-^1^^), et
s'isola (àvx7wp£îv) aussitôt, en disant : « Je suis un anachorète
(àvaxwprj-:-(î;). » Les vieillards l'apprirent; ils vinrent, le sai-
sirent, [l'obligèrent àj circuler dans les cellules des frères en
faisant pénitence (tjLôTavcsîv) et disant : « Pardonnez-moi : je ne
suis pas un anachorète (àvaxwprjrr,?), mais (àAAâ) je suis un
homme pécheur, et un novice. »
{Fol. I v° b, ligne 8) (2) Les vieillards ont dit : « Si tu vois
un jeune homme monter vers le ciel de sa volonté propre,
saisis son pied, et tire-le à terre, à l'endroit même : car la
chose n'est pas utile pour lui. »
(Ligne 16) (3) Un frère dit à un grand vieillard ; « Je vou-
drais. Père, trouver un vieillard selon mon cœur pour mourir
avec lui. » Le vieillard lui dit : « C'est bien (y.aXwç) ce que tu
demandes? » L'autre assura qu'il en était ainsi, mais il ne com-
prenait (vostv) pas la pensée du vieillard. Lorsque le vieillard
vit que c'était cela sa pensée, qu'il avait bien (/.aAwçi agi, il
lui dit : « Si tu trouves un vieillard selon ton désir, veux-tu
rester avec lui? » Et (oé) il répondit ; « Oui, certainement. » Le
vieillard dit: « Ce n'est donc pas pour que tu suives la volonté
du vieillard, mais [pour qu'il suive la tienne]... »
{Fol. -2 r" a) ... Pour qu'à une parole utile ne se mêlent pas
des paroles étrangères, pour cela même, il ne laisse pas son
voisin s'attarder auprès de lui; et s'il vient lui poser une ques-
tion, il le renvoie.
(Ligne 10) ( li Abba Hamoi dit à Abba Schoi (.j)tout au début :
(1) PL., n° 110; nOC, n" 243.
(2) PL., n» 111; ROC, n" 244.
(3j PL., n" 112; ROC, n" 245.
(4) PL., ibid., col. 933, livre V, cli. .\i, n" 4; PG., t. LXV, col. 123, 2.
(5) Grec : 'Hiaia 'Aasto. Lat. : Arsenio.
180 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
« Comment me vois-tu? » Celui-ci dit : « Je te vois, mon Père,
comme un ange (â'YYcXoç). » Et [oé) plus tard il lui dit encore :
« Comment me vois-tu'? » Mais {U) l'autre répondit : « Comme
Satan. Car la bonne parole que tu me dis est comme une épée
qui pénètre en moi. »
(Ligne 26) (1) Abba Salonis (2) dit : « Si l'homme ne dit
pas dans son cœur : Je suis seul avec Dieu, il n'obtiendra pas
le repos dans le monde. »
(Ligne 34) (3) Il dit encore : « Si l'homme veut jusqu'au
temps du soir, il parviendra à une mesure de divinité. »
(L. 39) (1) Abba Bessarion dit sur le point de mourir : « Il
faut que le moine (i^cvayôç) soit tout yeux, comme les Chéru-
bins et les Séraphins. »
{Fol. 2 r° b, 1. 3) (5) Abba Daniel voyageait avec Abba
Hamoi. Abba Hamoi dit : « A quel moment serons-nous assis
nous-mêmes dans notre cellule? » Abba Daniel lui dit : « Qui
donc nous enlèverait le Seigneur actuellement? Le Dieu de la
cellule est aussi le Dieu du dehors. »
(L. 16) (6) Abba Évagrius dit : « C'est une grande chose de
prier sans inquiétude. «
(L. 20) (7) Le même dit encore : « Pense en tout temps à ta
sortie hors du corps (dwij.a), et n'oublie pas le châtiment (-/i-
Aaaiç) éternel : alors le péché ne demeurera pas dans ton âme
{ùu'/r^). »
(L. 28) (8) Abba Théodore, de Enaton (9) (Iwaiov), dit : « Si
Dieu nous impute nos négligences [à^jAlzia) au sujet de la
prière, et les distractions {y.l'/_i).7.'/Mc:iy.) qui arrivent quand nous
psalmodions (d^aXAsiv), nous ne pourrons pas être sauvés. »
(L. 39) (10) Abba Théonas dit sur la manière dont notre cœur
s'occupe de la contemplation (Oswpb) de Dieu...
(1) PL., ir 5; PG., col. 133, 1.
(2) Grec : àgêâ; 'AJ.wvtoç.
(3) PL., n° 6; PG., col. 133, 3.
(4) PL., n" 7; PG., col. 141, 11.
(d) PL., n° 8; PG., col. 156,5.
(6) PL., n° 9; PG., col. 174, 3.
(7) PL., n" 10; PG., col. 174, 4.
(8) PL., n" 11; PG., col. 198, 3.
(9) Monastère près de la mer, à neuf milles d'Alexandrie.
(10) PL., n° 12; PG., col. 198.
LES xVPOPHTIIEGMES DES PÈRES. 181
{Fol. 2 v" a, 1. 5) (1) Les frères tentèrent (-sipàCeiv) une fois
Abba Jean le Nain (-/.oAoSiç), parce qu'il ne permettait pas à sa
conscience de parler des affaires de ce monde (7i7i;.sç). Et ils
lui dirent : « Nous rendons grâces (i>/o:piffTsïv) à Dieu. Le ciel a
envoyé souvent de la pluie cette année, les palmiers ont bu,
et ils produiront des rameaux pleins de sève; et les frères trou-
veront leur ouvrage manuel. » Mais [U) Abba Jean leur dit :
« Telle est la manière du Saint-Esprit (Tcveuixa). On se renouvelle
et on produit des rameaux verts par la crainte de Dieu. »
(L. 29) (2) On dit à son sujet qu'il tressait la matière de
deux corbeilles en une seule, sans s'en apercevoir (vostv), sa
pensée étant occupée de la contemplation (Osojpia).
(L. 35) (3) Abba Jean le Nain a dit : « Je ressemble à un
homme assis au pied d'un arbre, qui voit beaucoup de bêtes
féroces (ÔYjpiov) et de reptiles venir vers lui; comme il ne
peut pas se dresser contre elles, il se hcàte de monter dans
l'arbre pour se sauver. Telle est ma manière aussi, quand je
suis assis dans ma cellule, et qu<' je vois les pensées mau-
vaises m'entourer. Ne pouvant rien contre elles, je me hâte
de fuir aux pieds de Dieu par la prière, et je suis sauvé de l'en-
nemi. »
[Fol. 2 V" b, \. 18) (4) Il y avait un vieillard souffrant à
Scété, non seulement ([jiv) tourmenté dans son corps (crw[;.a),
mais encore {U) manquant de fixité [çny.ç>ér^z) dans son esprit.
Il alla vers Abba Jean le Nain (7.0X086?), il le questionna sur
l'oubli, il entendit sa parole, et s'en retourna dans sa cellule.
Mais {U) il oublia ce qu'Abba Jean lui avait dit. Il retourna
pour l'interroger; il entendit sa parole et revint à sa cellule. Il
oublia encore ce qu'il avait dit et ainsi un grand nombre de
fois
{Fol. 3 v^^ a, 1. 2) (3) ...Il lui dit (je lui dis) : « Quand je
suis dans ma cellule, le deuil est avec moi; mais [oi] si quel-
qu'un vient chez moi, ou si je sors de ma cellule, je ne le
(1) PL., n» 13; PG., col. -207, 10.
(-2) PL., n" 14; PG., col. 207, 11.
(3) PL., ibid., col. 806, livre III, n» 208; PG., col. 207, 12.
(4) PL., ibid., col. 934, livre V, ch. xi, n" 15; PG., col. 210, 18.
(5) PL., ibid., col. 036, n» 26; PG., col. 376, 2.
182 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
trouve plus. » Il me dit : « 11 ne t'est pas soumis (ûTîCTâffasiv)
pour toujours; mais tu l'as comme d'emprunt. » Je lui dis :
« Que veut dire cette parole? » Il dit : « Si l'homme prend
de la peine dans une œuvre autant qu'il peut, il trouve (ce
qu'il cherche) chaque fois qu'il en a besoin. »
(Ligne 19) (1) Pendant qu'Abba Silvain résidait dans la
montagne de Sinaï, son disciple (Zacharie) sortit pour son
service
{Fol. 3 v° b, 1. 1) (2) Elle (Synclétique) disait encore : « Nous
n'avons pas ici-bas la sécurité ; car l'Écriture (yp»?"^) dit : Que
celui qui est debout, voie à ne pas tomber (3)... »
(1) PL., n° 28; PG., col. 409, 4.
(2) PL., 11° 34.
(3) I Cor., X.
REPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'E
CONTENUS DANS LES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS
DES BIBLIOTHÈQUES d'eUROPE
Le présent travail, comme son titre l'indique, est un simple
répertoire des principales poésies éthiopiennes, désignées sous
le nom de salam (Cif\T* •) et malke'e {tm^Yi'ji^ :). Il a un but
tout pratique : celui d'aider à l'identification de ces pièces ré-
pandues en très grand nombre dans les manuscrits; il ne vise
nullement à jeter un nouveau jour sur l'art et la science de la
poétique qui les a inspirées.
Plusieurs auteurs, déjà, ont essayé de soulever le voile qui
couvre cette dernière et de lui arracher ses secrets. Ludolf, que
n'arrêta aucun problème de la littérature éthiopienne, le tenta
jadis, à la fin du xviii'' siècle, avec l'aide de son scribe le moine
Grégoire. Plus récemment, le professeur Ignazio Guidi de Rome
a renouvelé la tentative (1). Le premier il nous a donné des
exemples de tous les genres usités dans cette poétique et
Monsieur Grébaut a publié à ce sujet une note pour les lecteurs
de la Revue de l'Orient Chrétien (2). Nous renvoyons, pour
l'instant, à ces travaux, ceux qui voudraient avoir quelques
renseignements sur la métrique, le rythme, la rime chez les
éthiopiens. Nous nous bornerons, pour notre part, à quelques
indications sommaires sur le genre des pièces que nous avons
réunies.
Le nom de salâm. (rtAî^ '), louange, est le terme générique
dont on se sert pour désigner les poésies composées à la louange
(1) Rendiconti délia Reale Accademia dei Lincei, Classe di scienze morali, sto-
riehe e filologiche, 1900.
(2) Revue de l'Orienl Chrétien, t. XIV, 1909, pp. 90-98.
184 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
de Noire-Seigneur, de la Vierge ou encore de personnages saints
ou vénérables. Bien qu'usitées dans certains offices religieux,
ces compositions n'appartiennent pas à la liturgie proprement
dite et ne font pas partie de l'antiphonaire ecclésiastique le
'^17170 •■ .Ç,'^ " Recueil d'antiennes. Comme nos hymnes reli-
gieuses, les salam chantent la sainteté, la vertu de ceux en
l'honneur desquels ils ont été écrits; ils célèbrent la puissance
qu'ils ont manifestée, ils implorent la bonté dont ils furent les
bénéficiers ou les dispensateurs.
Des épisodes tirés de l'histoire, fournissent habituellement le
thème de ces louanges et de ces prières : parfois aussi des com-
paraisons empruntées à l'Écriture en font le sujet. Parmi les
différents procédés littéraires utilisés par les poètes éthiopiens
pour célébrer les saints, il en est un tout à fait original, unique
en son genre, appelé à raison de sa forme «/«Alnh ■', image,
portrait. Il consiste à décrire les principaux membres et organes
du corps d'un saint, en exaltant, au cours de cette peinture, les
vertus et les dons merveilleux dont ces membres ou organes
furent le siège ou l'instrument. Il est d'un usage très commun,
il est surtout employé pour suppléer au manque de documents
spéciaux fournissant matière à louange.
Tous les salam, dont nous parlons ici, y compris le malke'e,
appartiennent au rythme connu dans la poétique éthiopienne
sous le nom de oc\\ -', ami, familier. L'appellation de ce
rythme provient sans doute de son emploi fréquent. Ce n'est
pas toutefois qu'il serve à traiter des sujets bien divers; il est
presque exclusivement usité pour la confection des salam; très
rarement, nous le rencontrons dans la chanson. Cette dernière
emploie de préférence le rythme aotp^ii î, éloge, ou le rythme
i^Art. •", Trinité. Fait à noter, malgré la popularité de ce genre
de littérature, attestée par une foule de manuscrits, dabtara et
lettrés n'estiment point ces sortes de composition. Elles ne
sont pas improvisées, en effet, comme les autres poésies. De
plus, l'art du rtî^Ç : aiC4* ", c'est-à-dire le talent de mêler
ingénieusement la cire rt9"V •• à l'or flïC4» •*, le sous-entendu
à un sens apparent, cet art n'y a point de place. Le trait spirituel
ou malicieux connue la plaisanterie en sont bannis; les sept
procédés classiques de la dissimulation scientifique n'y trouvent
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 18o
pas leur emploi ; rien ne peut y faire éclater la verve poétique
telle que la conçoivent les lettrés éthiopiens. Là sont tous les
motifs et les motifs uniques de cette défa\'eur. La comparaison
du nombre de salâm que nous possédons avec celui des
pièces appartenant aux autres rythmes peut sembler contredire
cette assertion; mais elle n'en est pas moins exacte. L'impro-
visation qui préside à la confection des 4*3l ■• est cause que
nous n'en avons pas de recueil. Cette improvisation est consi-
dérée comme capitale en cet art et, pour en assurer la garantie,
les dabtaro poètes évitent de transcrire leurs compositions (1).
Le rythme du salcmi établi sur celui du och •' <-'st constitué
par cinq vers. Mais à rencontre de la plupart des autres genres
de poésie qui n'admettent qu'une seule strophe, les salâm
peuvent en avoir plusieurs. Les salam du genre malke'e sont
ceux qui en comptent le plus : les différentes parties du corps
qu'il leur faut chanter en nécessitent parfois une quantité
considérable. Nous avons recueilli la liste des divers membres
et organes célébrés, nous en donnons ci-après la nomenclature,
■en indiquant aussi les idées évoquées soit au début soit à la
fin de ces mêmes pièces.
I- llhC •■ Renommée. '1. b'iiï^ ■• Conception.
3. A,^^ •• Naissance. 4. ^àC^ \ Chevelure.
5. Chtl •• Tête. 6. If: -. Visage.
'^i- 'f'^'î'fl^ •• Cils, Paupières. 8. hà^l^ • Veux.
'^- ïxàWi •■ Oreilles. 10. <wA-1hrlfi •• Joues.
11. hdVÇ -• Narines, Nez. 12. hÇ'PC ' Lèvres.
13. h^ : Bouche. 11. hlï^l ' Dents.
15. A^^ ! Langue. 1(3. /^A •■ Voix, Parole.
H- htl^'YdM ' Souftle. 18. r-C^ ' Gorge.
19. \\f\i!: t Cou. -20. iro^\\éJ\r •• Épaules.
^21. wn'î ! Dos. 22. ltxi*ny:h ' Poitrine.
->'5.
/hd'î ' Sein. 24. h?i^.fl>- -• Mains.
(1) Nous possédons cependant certains recueils de 4»i :, tel celui contenu
•<!ans le manuscrit 145 de la collection d'Antoine d'Abbadie, publi»' par le pro-
fesseur Ignazio Guidi. Mais c'est là un recueil fait par l'auteur même de cette
collection. Les éthiopiens n'en ont point composé; nous n'avons relevé aucune
compilation de ce genre, duo à un lettré éthiopien, dans tous les manuscrits
«iiue nous possédons en Europe.
186
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
25.
«wïHCd •• Bras.
26 W-CÇ*
27.
"ixOD^ : Avant-bras.
28. ^^;lh !
29.
M-nd •• Doigts.
30 hK^i
31. in î Côté.
33. A*!! î Cœur.
35.,;hA.',' : Esprit.
37. hxi-nc^ ' Nombril.
39. h^^K' ' Molets, Jambes.
41. h'hPC '• Pieds.
43. h^.-no •■ hhPC •' Doigts de pieds
Virginité.
Coudes.
Paume de la
main.
: h^ : Ongles
de la main.
hC/** •• Ventre.
W-A^^ •• Reins.
h^(h^ : Entrailles.
fti^ : Lombe.
h'iïi'ln ' Genoux.
<w>hf J^' ! Plantes des
pieds.
44. KX-4.^ : hTiPC s
Ongles des pieds.
46. J^9° i Stature.
48. njÇ"* ï /*'P '• Cadavre.
50. 0^'^ : ïçft î Trépas.
52. OD^-HC ' Tombeau.
32
34
36
38,
40.
42.
45. rt^7fl>* :• Talons.
47. </»Alnh -• Image.
49. J^^*7AÇ
51. *7'>H'^ î z**^ : Funérailles.
Chaque numéro de la liste ci-dessus fournit le plus ordi-
nairement le motif d'une strophe. II n'existe pourtant pas un
canon rigoureux à cet égard et les auteurs sont entièrement
laissés à leur inspiration. C'est ainsi que le saUim à Fasiladas
placé sous le n*' 284 ne compte que 44 membres; celui de saint
Jean, n° 227, en a seulement 23, et celui de saint Mercure,
n" 41, n'en possède que 22. Les poètes récapitulent parfois du
reste ce chiffre et il leur arrive même de consacrer une strophe
à ce total. C'est ce que fait l'auteur du n" 375 :
Salut aux quarante-trois membres do ton image.
Chaque strophe débute par une exclamation de louange en
l'honneur du membre qui fait son objet. Après cette apos-
trophe que le talent de l'écrivain s'efforce de poétiser de son
mieux, c'est une prière de demande ou d'action de grâces ou
l'expression de tout autre sentiment pieux, sans qu'il y ait
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e 187
ordinairement le souci d'établir un lien avec la pensée du début.
^Sa//// à tes lèvres qui aimèrent à parler
le langage de la simplicité de la colombe et celui de la
[prudence du serpent,
Claude, martyr, qui as admirablement lutté
avec tes proches...
rtA9" ■ ({^r • AK?iHî:h •• ViA^ «
[*q^u^ ...
Salut, salut à tes deux oreilles
et à tes joues dont le parfum remporte sur r/niile de Vam-
[poule
Théodore, martyr. . .
Nous avons adjoint aux saUim et malkee, quelques liymnes
religieuses ciioisies entre les plus populaires et les plus répan-
dues ainsi que certaines compositions d'inspiration purement
profane rédigées sur ce type. Nous n'avons recueilli cependant,
parmi ces différentes poésies, que celles qui offrent quelque
développement. Les salom du Synaxaire, comme la plupart de
ceux que contient le recueil intitulé MH.h'flrh.C •• ï*1i*' *
« Dieu règne » attribué au roi Zara lo'qob, ont été omis(l).
Nous avons disposé toutes ces pièces selon Tordre alphabétique
de leurs vers de début et, avec l'indication du sujet propre à
(1) Pour les salâm du Synaxaire, voir les mois qui ont déjà paru dans la
Patrologia Orientalis publiée sous la direction de W R. Graffin et de M. l'Abbé
F. Nau. Mois de Sanê, t. I, fasc. V; mois de Hamlê, t. VII, fasc. III. Le mois
de Xaliasc va paraître sous peu. Des fragments de Malke'e ont été traduits par
M. Grébaut dans VOrient Chrétien, t. XIV, p. 90 et t. XVII, p. 133. Plusieurs
aussi ont été publiés et traduits dans la série hagiographique du Corpus scnp-
lovum Chrislianoi^m orienlalium par Pereira, Touraiev, Conti Rossim.
188 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
chacune, nous avons noté tous les manuscrits qui les contien-
nent. Malgré leur nombre relativement considérable et bien
que traitant, ainsi que nous l'avons remarqué, des sujets évo-
quant des sentiments identiques, nous n'avons jamais trouvé
deux incipit semblables. Nous avons, par contre, relevé çà et là
quelques variantes provenant des copistes. Nous les avons
signalées dans la notice de tous les salâm qui en comportent.
Parfois aussi, dans les iiialkee particulièrement, la description
proprement dite des membres est précédée d'une ou deux
strophes d'introduction, d'autres fois ces strophes se trouvent
supprimées. Nous avons, en ce cas, toujours signalé les vers de
début et ces salâm se trouvent notés deux fois dans notre
répertoire. Tels le n" 375 et le n° 124, le n" 117 et le n° 124 bis.
Nous dresserons, en terminant, le tableau des fonds des
diverses bibliothèques qui ont servi à établir notre travail et
nous indiquerons, pour chacun d"eux, le sigle sous lequel
nous l'avons désigné dans notre répertoire. Nous ne citons ici
que les fonds qui nous ont fourni des documents: un grand
nombre d'autres, en effet, que nous avons consultés, ne contien-
nent ni salâm, ni malke'e. Malgré le titre de notre travail,
nous avons inséré quelques renseignements que nous avons
puisés dans la notice de M. Carlo Conti Rossini sur la biblio-
thèque de Chéren en Erythrée et celle de M. Enno Littmaim sur
les manuscrits du couvent grec de .Jérusalem.
Paris. — M. Chaîne, Catalogue des manuscrits
éthiopiens de la collection Antoine d'Abbadie.
Paris, 1912 = B.A.
Berlin. — M. Chaîne, Inventaire sommaire des
manuscriis éthiopiens de Berlin, acquis depuis
4878 (Revue de l'Orient Chrétien, t. XVK, 1912,
n° 3) = B.C.
Berlin. — A. Dillmann, Die Handschriften-Ver-
zeichnisse der Kôniglichen Bibliothek zu Berlin.
Berlin, 1878 = B.D.
Paris. — H. Zotenberg, Catalogue des manus-
crits éthiopiens de la Bibliothèque nationale. Paris,
1877 = B.N.
Londres. — A. Dillmann, Catalogus codicum ma-
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 189
nuscriptorum qui in museo Brilannico asservan-
tur. Pars tertia, codices aethiopicos amplectens.
Londini, 1847 := B.M.D.
Londres. — W. Wright, Catalogue ofthe ethiopic
manuscripts in tJie British Muséum acquired since
tlieyear 7847. London, 1877 = B.M.W.
Chérex. — Conti Rossini, / nianoscriti etiopici
délia missione cattolica di Cheren (Rendiconti
délia R. A. dei Lincei. Classe di scienze morali, sto-
riclie, etc. Vol. XIJI, fasc. 7-8, 1904)= C.
Paris. — Bibliothèque privée de M. Duchesne-Four-
net. Voir : J. Blanchart, Note sur les manuscrits
rapportés d'Abyssinie par la mission' Duchesne-
Fournet. Paris, 1910 = D.F.
S. Grébaut, Les manuscrits éthiopiens de M. E.
Détonne (Revue de l'Orient Chrétien, t. X\'II,
1912, n"2j = D.O.C.
Francfort. — L. Goldschmidt, Die abessinisclien
Handschriften der stadtbibliothek zu Frankfurt
am Main. Berlin, 1897 =: F.
Hambourg. — K. Brockelmann, Katalog der orien-
talischen Handschriften der stadtbibliothek zu
Hamburg. Hamburg, 1908= H.
Jérusalem. — E. Littmann, Aus den abessini-
schen Klôstern in Jérusalem (Zeitschrift fur Assyrio-
logie.Band XVI, 103-1-24; 363-388)= J.
Leipzig. — Vollers, Katalog der Handschriften
der Universitùts-Bibliothek. Band II, Leipzig,
1906= L.
Paris. — Bibliothèque privée de M. Marcel Cohen,
chargé de cours à l'École des langues orientales vi-
vantes ^ M.C.
Paris. — M. Chaîne, Manuscrits éthiopiens de la
collection Mondon-Vidailhet à la Bibliothèque na-
tionale. Paris, 1913= .M.\'.
Oxford. — k.D'\\\m^Xi\\,Cataloguscodicummanu-
scriptorumBibliothecaeBodleianaeOxoniensis.Oxo-
nii, 1848= 0.
Saint-Pétersbourg. — B. Touraiev, Manuscrits
190 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
éthiopiens de Saint-Pétersbourg. Saint-Pétersbourg,
1906 (en russe) = P.
Rome. — I. Guidi, Catalogodeicodicisiriaci, arabi,
etiopici ... délia Biblioteca Angelica di Roma.
Firenze, 1878 = R.A.
Rome. — Fonds Borgia à la Bibliothèque vati-
cane = R.B.
Rome. — Fonds de la Bibliothèque vaticane =. . . R.V.
Vienne. — V. Rhodokanakis, Die aethiopischen
Handschriften der K. K. Hofbibliothek zu IVien
(Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissen-
schaften in Wien. Philosophisch-Historische Klasse,
Band CLI), 1906 = V.
M. Chaîne.
1. — yA.A-f î rtA9" : Ah : P-r/i'îft • ©A^ : Ï7"J^^J^ •'
Saint Jean révangéliste. B.M.W. 130.
Fasiladas. B.M.W. 284.
Sainte Vierge. V. '20.
4. — Hx^m-i- : OJA-^ ■ flïAJt •• (DaoldJï •• *.S.ft ï h'^'fc î
Walatta Petros. B.C. 45.
5. — «wiAïi-f- : K-n ' atœ^^ -. œao'ié.fi -■ ^Sft - ^lUi- «
Saint Michel archange. B.M.D. 73. — B.M.W.
225. —V. 1.
Saint Georges. B.M.D. 67; 68. — B.M.W. 220.
— P. 1, 14.
Pilate. B.A. 170.
8. — aocrD^r* ' (DCh • (D*nà^(\ • hltUi ■' 0^^ «
Mar Behnam. B.A. 194.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 191
Saint Gyriaque. B.X. 71.
10. — oo-iTn^i^u : 'Qn-:*, .• aïij^A-/:h •■ ^ù-tWb -
Saint Victor. B.A. 191. — B.M.W. 19(), 191.
11. — <w»^Ai- ! îi<w»;|-îh : ^ Çy^aoi; -. da^^. . ^q.^ ....
Saints Abadir et Irai. B.A. 170.
12. — '^h^A ■ ^Ahh • rt^A • ah-i-tM ••
Anges et Martyrs. \. 19.
13. — '^h^A • H-f'+fl>-îr : nf^V : ^*^C^9^ î J^^'7A :•.
Saint Michel archange. B.M.W. 160, -227.
14. — *^C^r '• tl^!h'> ! ^il-t •' «n^hAii- : AT'i ■•
Sainte Vierge. B.M.W. 118.
15. — «7'ïA.e. : niti'n]ih-nih,c ■■ nd^ «
Dieu. B.M.D. 54.
16. — <^'îA.'^ .■ ^,p«ft*i?ft : h-n ! (Dfi'^c'rti • inn-c "
Dioscore et Sévère patriarches. B.M.W. 03, 101.
17. — ^^dé^ ' rhr^'i • (Drhr^'ï' - hn • tuhh - i-h
Jésus-Christ; eucharistie. B.A. 170. — 0. 18.
18. — i*",T : H.V • mulnc • àe ■ ÉfDft'ï'A -• M'C •'
Croix. V. 17.
19. — /^A-ft • 4»S.ft ■ ?iA • il4.n •■ t\^'i(\C ••
'Abija Egzi'e. B.M.W. 271.
20. — rtAîT» : AUA'Bîritf»- • n¥.oDai*h • UA'B^'h «
Trinité. B.A. 2r). — B.C. 0, 60, 63. — B.M.D.
62. — B.M.W. 126, 163, 186, 189. — B.X. 147.
— M.V. 18. — P. III, 33; P. IV, 12.
21. — {\^r ' AA.e.'Thh ■ hoo(ï ■ hAMî ■ atc «
Saint Georges. B.M.W. 19.
22. — {i^r ' AA^->h ' Ki'l- ■ Woo^ ' l'i'ft/h/' :-.
Saint Georges. B.M.D. 67.
23. — AAr ■ AA^'>h : hnilh^^ • <^C.er ::
Sainte Vierge. B.C. 6, 68. — B.M.W. 113.
24. — AAr ! Arhfl>-* • 'h^'à • hC^r • H*>h •
Jésus-Christ. B.M.W^ 125.
25. — AAr : AA'^rh ■ n,'h •■ h^.ihit: -. nh^^lid^ «
192 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Jésus-Christ. B.A. 170. — B.N. 101. — P. Il, 5.
26. - rtAr : iiH\*^rh • n.i- î h^O-^ • nh'i^^ «
Jésus-Christ. B.M.W. 187, 188, 190, 192, 193.
— V. 20.
27. — rtA?" : A^-îVin • h^h • hr^ • M-nà •• oi^c-P -•
Saint Jacques l'intercis. B.M.W. 191.
28. — ù^r ' ti^'Cd-t-h • AK^A.ft^ ' hrr-'ifi «
Saint Georges. B.M.W. 289.
29. — rtAir : ACT* : imli-i-p^fi^ : ^^^ ::
Saint Roch. B.N. 185.
30. — AAîT» : Aftrhtf»- : HJ&RAP î AAîT» k
Saints Cosme et Damien. B.A. 170.
31. — ù^r* ' Mi9^1no^' ■ uth't-ah ■ -Hln^- «
Saints Innocents. B.A. 170.
32. — AAr ■ AftOAh. : n^%^^r • à'i^à. ••
Sainte Vierge. B.A. 111. — B.M.W. 190.
33. — Ci^r • A^fthVÇC • ^'^ • y^*^*?^ • A«4.C M
Asknafer. V. 19.
34. — rtAî^ ! nh-n • n^AdA- «
Dieu. B.C. G.
35. — AAi^ ■ hMC^l^-tï • (DaD4>c?'tl -
Saint Antoine et Saint Macaire. B.M.W. 239.
36. — AA'r ■ Ah : A.*!» î /wAîtln-lh : '^h^.A «
Saint Michel archange. V. 19.
37. — AA9" • Ah • A.*!» •■ d^fiiin ■ ^^^^ '• othfi • -ntt-
Saint Antoine. B.M.W. 273, 274.
38. — AAr : Ah • ;h?> : ^^h^^ : T'A = ah-ii- ' ho^ '
AflJA.^- •'
Nob. B.A. 170.
39. — AAr ■ Ah : (h^(U '- ^(D-r ••
Ange gardien. M.C. 3. — V. 12.
40. - AAr : Ah î ^rr"h^ ! i^^nn- ' P-rfl^ft = (0^0-
Saint Jean évangéliste. B.N. 71.
41. — rtA9" = Ah : aoCJ^C^h ' (yr - ?:'\ù - ©A^h •• T'ï«
RÉPEHTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 193
Saint Mercure. B.A. 170.
42. — rtAr : Ah ■ i^^i, : ^Ar • A,frt- • 77-/*' •■ MM'P-
IjasuII, roi (1730-1755). M.V. 27,64.
43. — rtA?" : Ah ■ oD\}^a î rt'^d/i-'lh : ^?iAÇ • ©H-^.^*
V'ih î A.4» :••
Saint Etienne, diacre. B.A. 144, 191.
44. — rtAiP : Ah : 0O*Pih. : ^Ph : A^wi^h.*/ î îflCft-fft ::
Hor. B.A. 170.
45. — rtAr ■ Ah : 'Tî.hh.A • A.* «
Saint Michel archange, V. 1, -20.
46. — rtnr • Ah • '^h^bA : <w»Ahh ■ ^j^-iS" «
Saints Michel et Gabriel. R.A. (A. 4, 26 *). —
B.A. 1 l(i.
47. — AAî^ ■ Ah î ro-Tf • 9°iac ' iL^(nc • K^-f- •• ;i-
Saint Victor. B.A. 194. — B.M.W. 48.
48. — AAr :Ahïrt^nT'7.niîi*7.^9"^>:>i'}'J-:îr'hiwi'}::
Sarabamon. B.A. 170.
49. — AAr : Ah : rt^^ : Ù^m'il' ' -f-^^A «
Fanuel, ange. B.A. 186.
50. — AAr : Ah : nf/-?/. : -JYA : 7-0^ : <w»-J^.A : 4».^,^ •
Gabra Manfas Qedus. B.A. 146. — V. 20.
51. — Cïi\r ' Ah : a?,p : hr^Tnh • <DA.t^- .• h9^m^ • K
An î -itith •'-
Pilate. B.A. 170.
52. — rtA9" : Ah • -acn •' An-T •• «/nî: • flï<i.a>-rt5: •• .^.'B •
Philothée. B.A. 170.
53. — AAr • Ah : '^hA • '/je-^Tl- : Kn-i : rA-^l ■ n
Takla Hajmanot. B.C. 63. — P. I, 14. —V. 20.
54. — rtAîT» ï Ah • 'fcfp.^crn • wcr- • An.'^ ■ ïicti-hn •
ORIENT CriRÉTlUiN. 13
194 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Saint Théodore crAntioche. B.A. 170. — V. 8.
55 — rtAî^ • Ah : 'Tin : ^ahoD -. ,4» A • ïi^ïi • (»mn.n : J7
C : (D9^TnC •'•
Saint Sébastien. B.A. 170.
56. — AAr : Ah • hrhS. ! ù'nù^ ' 00*?% ' hr'i •• "i^n '•
^îiAÇ «
Galawdewos. B.A. 144, 170. — V. 8.
57. — AAr • Ah : hrf^ ■ ^li?-'} '- ^ïhA • at^-ai'^- ■ -flC
y^ î X-.Ç.A •'
Gabra Krestos. B.M.W. 285.
58. — rtA9" ; Ah : hd • hù/i^' ' nXJ5 : -i-ïlA • yj&«7S"'1h •• T-
Takla Hajmanot. B.M.W. 298.
59. — (ïf\r ' Ah : ^nft7.(^A î ïvn • ^nA. • ^<wi .- î,«wi^ .■
^l'ï'^îih «
Aboli. B.A. 170.
60. — AAr Ah : ^n-n ■ n-A • -nîirt. : ^Ç/^A ! ïD-hJ^A :••
Abib (Bulâ). B.A. 13.j.
61. — h^r • Ah • h-n • KhAÇ • h.crA : h'JH : -nàti • ao
'J«7/^^ : Ah «
Saint Cyr. B.A. 170.
62. — i\\r •' Ah : K^ù-h ' YiOi-f-fi • A.+ -■ hUV•fcl^ : AK-fl ••.
Saints Apôtres. B.A. 103.
63. — AAîP* ! Ah : h,?*(ïm'i;?*tl • diooC \ (DaDld,fï*^ •• ao
AU4» «
Ewostatewos. V. 20.
64. — AAr ■■ Ah .• 'h9*i\m'b9*t\ - Od^- HÂ,^^hn^ • VlC «
Ewostatewos. B.M.W. 278.
65. — AAr -• Ah hry^'^T^ • rA-îi • ^.^hnh • tlxeà «
Saint Théodore d'Antioche. B.A. 170.
66. AAî^ 'Ml'hao r^-nAh : AA?" : ^Oh'U'ïl : ffoq^^^ ::
Saint Jean évangéliste. B.M.W. 48.
67. — AA9" • Ah .• )\a\i'ih '- yj&'^T^ = ^TCTA : tid-l- •■ h
Saints Apôtres. B.A. 146. — B.M.W. 186, 190.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 195
68. — Af\r ■ Ah • flïA^ • hhfi^ ' VC^^lx ' Ufiih • h-itn
Saint Cyriaque. B.M.W. 183.
69. — rtAî^ : Aïl • ©Aft : ^C;^ ■ ^^(nc • ïi'B.e.-fth :
UAflï ••••
Saint Victor. B.A. 170.
70. — AAr • Ah : fliA.^ • hU'J •"
Saint Jean Baptiste. B.A. 1 16.
71. — (ï^r ' Ah .• ^r^ ^Tff--* : ^n-A ■ o^-n-h/s. • ftc/
Aragawi (Za Mikâ'el). B.A. 170.
72. — AAîT» • Ah •• 09.?. • aoÇ[^^ : >ÇAf •• hi\ao : h(i,G: '-
h.^h :•.
Saint Théodore d'Antioche. B.A. 170.
73. — AAi^ î Ah ï miù • h^^-n •' T-n • Ç[^ao -. ii^à ••
Nob. B.A. 194.
74. — rtAîT» : Ah : J&^Aflïh î AA9" : n^îiAÇ : W-A« • AA-J «
Abib (Bulâ). B.A. 110, 170.
75. — AAr : Ah : ^.^AiiJh ! AAr •■ K^^nn (1) •■ ïf-A- •
AA-J ••:
Àbib (Bulâ). V. 8. — (1) (\hr*m^ ' B.A. 110.
76. — AAr • Ah : ?-,hll\ ' rà-O î 9,P : h'itïA ■ AXX* ••
Saint Jean Baptiste. B.A. 12.
77. — AAî'" • Ah : ?',h'}li ■ 4».S.A • Ïi9"^ • 'nàiO'i ■ mUC/^"
Saint Jean Baptiste. B.C. 14.
78. — AAîT» : Ah • ?',h'i{i •' îPT*^* «
Saint Jean Baptiste. M.V. 11.
79. — AAr • Ah ■ rn/. • in»'}^{i : 4».ç.ft : j^c-n «
Gabra Manfas Qedus. V. ■20.
80. — AAîT : Ah ■ l-m. ■ <w'J^A : 4».^.^ : î^.^4. . rt^lAh :
Gabra Manfas Qedus. P. III, 46.
81. — AAr •• Ah • i-m. : TnCh-f-tl ! AA'^'e «
196 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
Gabra Krestos. R.V. 29.
82. — rtA9" : Ah • XP-CXft • W-îr-^ • (ïhiùù - -Yll «
Saint Georges. B.M.D. 67.
83. — {^^r • Ah î ^p•c^ft : ha^ «
aoti'i'bà'i ' é.ùi\ • e'iH '-
Saint Georges. B.A. 10-2. — P. IV, 2. — V. 20,
84. — AAr ' Ah ■ ^p•c^ft • ç*c^ «
Saint Georges. M.V. lU.
85. — A^r • Ah ! ^p•c^A î ^p-c^A • ^p-c^A î iom7
Saint Georges. B.M.W. 289.
86. — AAî^ • Ah • Â.TrrA • '^A'^JÇ• :••
Saints Apôtres. B.M.W. 126.
87. — AA9" • Ah • ^TC?A î HC^*^ : hr^ • y/ï.'^T^ -•
Saints Pierre et Paul. R.V. 29.
88. — AAi»" ■ Ah. • '^CjPi^ • AT 1 • fhoD^ «
AAî^ •• Ah. • A^fT-J • n^<- «
Sainte Vierge. B.A. 196. — B.M.W. 80, 83, 85,
94, 95, 96, 188. — V. 20.
89. — rtA9" • Ah. : <^C^9" : ^7-0 •• 0M • ri^C ' flj^^/'ft «
Sainte Vierge. ^^ 17.
90. — rtA9" • Ah. • nc^r • "ixT"! • emnan^-t -• ïjç- -- cm •■
Sainte Vierge. V. 19.
91. — cifir î Ah. ■ ^cjfr ' j^'j'iA «
ntn*0n •• h^xu ■ hA «
Sainte Vierge. B.A. 207. — B.N. 69. — P. III, 7.
92. — AA9" • Ah. • tm-ym. - O^JK. «
Sainte Vierge. B.M.W. 94.
93. — AAr : Ah. : 0.'^ •■ \\Cl\-tn • *.^-ft^ »
Église. M.V. 11.
94. — iï^r • Ah. : ^^l*7'H^l^v •• '^c^jn» : ha^ - AMitM -•
Ai.f frA : hCA-f A ■ h'/A. «
Sainte Vierge. B.M.W. 81, 84.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKe'e. 197
95. — rtA9" : AÏU : h'in • IrtlJ^ • -J-flAtU :
Sainte Vierge. B.M.W. 118.
96. — rtAîT» : Ah. • h.^> : îT'rli/.-lh : ^-^4? î H;^î^.^*fe :
Sainte Vierge. V. 13, 20. — 0. 18.
97. — A Air» : Ah. • flïA'^ ■ ^TCTA : IV^ •• h A AI* • <w><j
Walatta Petros. B. A. 88. — B.C. 45. — B.M.W.
307.
98. — AAr •• Ah. : ^'7'^^ • ù*^^ «
Sainte Vierge. C. 8.
99. — AAr AJlA.'fl : ^ïtrC-i' • 'Î.Ç•*7;^ : A-flrtA- «
Kaleb, roi. M.V. 3(3.
100. — AAr : M\ao' ï AAKrhS. • "z/^^. = ©hAh. • HJ?.ha>«
-} : ODrtiV •• Ç4»^. «
Saints Apôtres. B.M.W. 190.
101. — AAîT» r Ah^n»- : ACAi- • ^'SA^ • hCA-l^A • mviù •
Saints Innocents. B.A. 170.
102. — iï^r • Miao' : ACA^htf*»- : h\\'%r ■ aav^ : w-
A- : aoii'^ '.'.
Martyrs d'Achmim. B.A. 170.
103. — AA9" : Ahtf^ •• *^hï\iylna^ • AX'.Ç-^» ■ ao-i^q^'i' .-
Saints Juste et Aboli. B.A. 170.
104 — AAr ■ fUnan- î '^h^.A : rm-nC^.A «
Anges. V. 19.
105. — rtAîT» : Mjao. A'^^;^'^ • TnCd-f-ti • h.*}^ «
Martyrs d'Antioche et d'Egypte. R. V. 35.
106. — ù^r • Mio»- : -MnA ; yj&'^T^ • ^AAd- flJ<f.A^A ■-
Takla Hajmanot et autres. B.M.W. 390
107. — AAr : Ahtf»- ■ vn..e'> -• flJrh'PC^'l- • H.^-.*'} ' <»A
Saints prophètes, apôtres, martyrs. R.A.
(A. 4, 20*).
198 REVUE DE l/ORIENT CHRÉTIEN.
108. — rtAîT» : Mian. : hChll-t ' ^^fit •'
Saints. B.M.W. 371. — V. 1.
109. — rtAr ■ Mia^ : hàfid. • hôM-^ «
Anges. V. 19.
110. — ùfyr* • Ah"»- • h9^ • h^ • d,^ih.'rtl - h-n •• v-n-t •
Saints Cosme et Damien. B.A. 170.
111. — rtA^ ■ tùiao- : l[i.<.n«e^7 • h'illfl ' n-t-f.Oh^ .- ao-i
Chérubins. B.A. 133.
112. — rtA5^ •• HùM- ' è'Ylïh • '>n^ - ^ïbii : hn-h «
Nathaniel. B.M.W. 190.
113. — rtAîT» •• AdAi- î b'ilùx ■ K'7H>'flrfi.C ■ HO^h «
Saint Thaddée. B.M.W. 190.
114. — AAr • Ad Ai- • ô-îfth : ^'i^ : ^A;^^ •• :5'A4- «
Saints Pierre et Paul. B.M.W. 190.
115. — rtA9" • A-Hh^ î fti^h : ^wiAdA-h ï W-A- '- Hïi> s
MenleikII. M.V. 91.
116. - AAr ! A-HîfKl •• ft9"h : <wç^»^ : fxrfiln • i-flUA ."
Saint Philo thée. B.A. 170.
117. — AAiT» : A-Hh^ ! Aîn»h ! i^A-^ s (^n-d) • 'PlA ■ (DT^P «
Saint Jean évangéliste. B.C. 26. —B.M.W. 81,
191.— B.N.71.
118. — AA9" ■ A-Hlfl^ • ft9"h ■ i^A-0 • 9.P • flï'P;ïA «
Na'akueto La'ab. B.A. 29.
119. — AAîT» : A-Hhil ! As^'h •■ 9"AA : A<w» : Al^A • H-hAi-
Saint Michel archange. B.A. 70, 119, 209. —
B.C. 69. — B.N. 69. — B.M.D. 25, 66. — B.M.W.
160, 162, 188, 190, 192, 193, 194, 195, 221. — L.
1093. — M.C. 41. — M.V. 12. — 0. 19. — P. 111,
33; VII, 1. — R.A. (A. 4, 26*). — V. 20.
120. — AAr : A-Hh^ ! A9"h •• rJfl^^-h s JÇ"iV^ : hr^ff^'i •'
Gabra Manfas Qedus. B.A. 36.
121. — AAîP* ï ii-nind ' i\r\\ - H^iii - ho «
Saint Georges. B.M.W. 289.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 199
122. — rtAîP" '. Alfln^ .• hrh ! (\^aD : H^,j&,h.fr •"
Jésus-Christ. B.A. 54.
123. — Cïf\r : ATlh/. • ftrh ■ t\ao : ao,U^ : H^,j?.rh.fr «
Jésus-Christ. B.C. 69. — B.M.D. 70. — B.M.W.
160, 188, 193, 194, 195, 307. — B.N. 69. — M.C.
5. — F. III, 7. — R. V. 3< I. — V. 20.
124. — rtAîT» : Aifîri^ : ft9"h ■ «feC*ft -- An «
Saint Cyr. B.A. 170, 194.— B.M.W. 190.191. —
D.O.C. 1. — M.V. 43.
124 bis. — AAîT» ! A-Hh^ •■ ftîT'h : 4»n-0 •• Titl •- (D%p :•«
Voir 11° 117.
125. — {ï^r •' ^^v^\ù - Arh • n^wi^^h-i- • i^ii^^ .• h-i-a
ho :••
Jésus-Christ. B.A. 29, 143, 170. —B.M.W. 48,
187, 188, 190, 192, 193. — B.N. 77. — P. III,
35. — R.B. 9. — V. 20.
126 — ù^r • ATfh^ : ftrh : afn»f^,héL • H'ih,^ • ni-m
f + ::
Saint Gabriel arrhange. B.M.W. 128.
127. — AAîP» • iïiiln^ : fti^h ■ aii^ •' flïA^ •• h^fit} •' n
Gabra Krestos. B.A. 110, 170. — B.M.W. 187,
190, 191. —M.V. 11.
128. — fiàr ' A-HîrKi • tirh • n.'^ - h^o-^ ■ nh-i^^ «
Jésus-Christ. B.\. 77.
129. — AAr • ATfh^ : iirh • (\M-n'i ■ y.S"în • nt-ai-nai
a -.:
Uriel, ange. B.MVV. 189.
129 bis. — rtA9" : Alih^: : ftrh ■ ahd, ' ïf-A- •■ TO-r* «
Voir n'' 163.
130. — AAîP* • A-Hh^: ■ ftrh ■ -nch • ^7-/** ■ l^ • HKj^h
<7D ::
David le psalmiste. B.M.W. 239.
131. — AAiT» : A-Hîn^: ■ ftrh • 1-î\a>-/' • H+^<w» ::
Saint Raphaël archange. B.A. 14, 208. — B.C.
6. —B.N. 71. —B.M.W. 186, 187, 221.
200 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
132. — rtAr î A-Hîn^ • {ir'h '. 'l-rinv-t • oic • hli^ «
Saint Théodore d'Antioche. B.A. 170.
133. — rtAr : A-Hîn^ : ftrh ! m : «/î^^ • (DC^ : H-f^'A^J. "
Saint Cyr. B.A. 170. — B.M.W. 113, 187, 190,
191,277.
134. — rtA9" ■ A-Hh^: : tl9^ïl '. Kr^A ■ •ï^'h • flJ^Ch-n ::
Saint Georges. B.M.W. 282.
135. — AAr • aiiTm, • A9"h : JiîT'Kftî^JSrnft .■ nràn --
Nob. B.A. 191.
136. — {ï^r • ^'v^ï^. -• tirïi • (D^ràc^\\ • rftA •- chfi- «
Saint Georges. B.M.W. 289.
137. — AA9" • A-Hln^ • ftîr»h • œii^hC^h • wC> • Chh «
Saint Philippe apôtre. B.M.W. 190.
138. — (ïhr ' A-Hh^ ! îirXï • aJU/^àC-i- • Chhh «
Saint Georges. B.A. 11.
139. — Mr • ATfh^ î ftrh î (Dli^ùC-l- ' Chtih ' fl>-ÇA «
Job. B.A. 114.
140. — AAr : A-Hîn^ ■ lirXx • flïA/^'dC^h : ^A-A «
Saint Georges. B.M.W. 289.
140 bis. — {ïf\r ' A-Mîn^ • ftrh î lO-A'f- ■ >iii. « W'A- s T
Ihjr» ::
Voir n° 163.
141. — i\/\r* : A-Hh^ î Aîr»h • ^9"^ • flïC* ■ ni-S^lhé, «
Saint Cyr. B.A. 170.
142. — AA?" •■ AliÎTK: : AîP*h ■ HO A- •• at^ti^ k
Jésus-Christ. B. M. D. 61. — P. 111, 3.
143. — rtAîT» : A-Hh^ • A9"h ■' HïiA- s flï-A1- • Vl-Alt «
Saint-Esprit. B.M.W. 188.
144. — AAr : AtHtk: ■ Arh ■ HA^AflH^'î • /^hip^ïi «
Saint Jules. B.A. 170.
145. — rtA9" •■ Mlï}^ i tir*h : HîPO-'H : mà*^ «
Saint André apôtre. B.M.W . 205.
146. — tifir* •• MiTnd : Arh ■ HAA,^ •■ ^^<f.A • Aïi-d «
Tadewos. B.A. 177.
147. — AA?" ! ATfîfi^: • lï9"h '• HAA,^ • Tlî\ ■ <w>^^^ «
REPERTOIRE DES SALA.M ET MALKe'e. 201
Saint Georges. B. A. 170, 171,209. —B.C. 60,
63, 69. — B.M.W. 183, 188, 189, 190, 191, 192,
193, 194, 195, 200. — B.N. 105. — P. 111, 7; VII,
1.— V. 20.
148. ~ rtA?" ■ A-Mîfi^ : rt9"h ï HrtA.^ : -dd'i'i • mtKW -
nW-A- ■ '^Xfl>•> ::
Saint Cyrille. B.M.W. 191.
149. — iïf\r • ^m\\^, - A9°h •■ h4»a»» .■ ^A,<p .• ^,^rt- --
Saint Antoine. B.M.W. 190, 191. — V. 8.
150. — rtAîF» : A-Hîri/. • ft9"ïi. : H4'î^A ■ Tlh - ThCA.-!: :••
Walatta Petros. B.A. 88.
151. — rtA9" : M\\\ù ' A9"h : Xi^ao^àxé. • A*7 • '\tWVao «
Saint Jean évangéliste. B.M.W. 187.
152. — h^r •■ ATfh^ : AîP»h ■ HnrThCf • Tllï ' Mlti^ti- •'
Saint Mercure. B.A. 1!)1. — B.M.W. 1«J1.
153. — iïi\r • A-MÎTI^: : t\r\\ao' ' H'hAOA •• ô(\^ «
Chérubins. B.A. 30.
154. — rtAîT» : Aj&h^ : ftîT'h : H'^'^C^■•r î n<DC4' -
Nob. B.A. 170.
155. — AAîT» ; Alih^ ï Aî^h ■ Hi'î\fl>-'V.'|: •• '^'JC «
Jared. B.M.W. 233.
156. — AAiT» : Atiîn^ • AiP*h • H '^}\fl)-'J : '|»^ai>- «
Saint Gabriel archange. B.M.W. 188, 190, 192,
193. — V. -20.
157. — AA9" ■ ATfîfl^ • Arh
'Abib(Bulâ).B.A.
lin. _ V. 20.
158 — AAr : A-Mh^ : A9»h
Sarabamon. B.A.
159. — AAr î A-Hh/. • Arh
Saint Théodore
160. — AAr ■ Ani3fl<: : A9"h
<(.AA- «
Saint Théodore d'Antioche. B.A. 170. — B.M.
W. 190, 191.
161. — AAir ! A-Hlfl^ • tl9"\\ • H'V^A'fe • <C^A- •■ hA/b-l-' «
! H-f'î^l»-^ !
nhA^h «
110,170.-
-B.M.W. 113, 18Î
■ H-hROJ-^ !
nïi-nc «
. 170.
: H-l-îPJilH.
: uic: ■ htl,? «
d'Antioche.
B.A. 170.
n^hrci-
: <wA«f»A •■ T'Ji'
202 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Saint Juste. B.A. 21 1.
162. — rtAr ! Alih^ • ftîPh .• H'T'V^'fcii- -- ^^^ «
Gabra Manfas Qedus. B.M.W. 190, 191, 192.
163. — rtAr î A-Hh^ • tirh : nhiS, (at-ti-t •• K<<. .) vf-/V- •
Saint Raphaël archange. B.A. 123. — B.M.W.
188, 189, 190, 193.
164. — rt^r : Alfh^ î ft9"h î H;i,<:hn- ■ i-ÇH^X-f- : ^A
Jésus-Christ. B.A. 70. — B.M.W. 123, 160, 194.
-P. m, 36; IV, G.
165. — rtA9" •' Alfîn^ : hrh • n^t\'}ré„r!h ' ?iAOn «
Filmona. B.A. 177.
166. - AAr • ATfh^ ! Arh • H/Z-^AP -hnô/* «
Fanuel ange. B.M.W. 189. — P. III, 32.
167. — rtA9" • A-Hh^: ■ nrh • HT* î i-Tlrt «
Saint Michel archange. B.N. 104.
168. — AAr : A-Hîn^ •■ Arh : HÇ*^ -■ ^)A;^^ ■ ç*Ç. «
Saint Sébastien. B.A. 170.
169. — (ï^r ' ATfîn^ -- hr\\ • i-n^ • K^ù-ii ■ -ny.A «
Saint Mercure. B.A. 146, 170.
170. — rtA9" ■ a-mVi^: • ftîn»h ! Kfî^ •- rr'ù^ • oï^^d/^-n «
Dimanche, sabbat des chrétiens. B.A. 247.
171. — rtA9" • A-Hh^: : A9»ïi. .■ rh<wA*^A * K-^ • li^ «
Sainte Vierge. B.C. 68.
172. - AAîP : ti-xCnù • lirW. • rfi'P'H «
Sainte Vierge. B.C. 60, 69. — B.M.D. 70. —
B.M.W. 118, 151, 188, 192, 193, 194, 195, 307.
— M.C. 5. — V. -20.
173. — (ï^r • ^'v^\ù • hrK • n^in • •//z-'^t^ ■ n-t-^.ù^ «
Walatta Petros. B.A. 88.
174. — AAr •• A-Hh^: : ftî^lu • A^ ■ àn^ •■ m-hAdA- «
Sainte Vierge. B.A. 114.
175. — AAi^ • Aliîn^ : Arh, ï iiao^ ihé. ' Aj&fl»^ î AVbd «
Sainte Vierge. B.M.W. 117. — V. 20.
176 — AAî^ : Ai&îfi^ • urtu •• nhr'> «
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 203
Sainte Vierge. B.C. 60.
177. — rtAr : ATfh^: : tl9^K • hr*fl^ • tlh : ©jR-J : ^TAA. K
Sainte Vierge. B.M.W. 165, 188, 180.
178. — rtAî^ ' A-Hh^ : ll9"tU • Ar-Hlfl^ •' '^'iA.^ •• MîT k
Sainte Anne. B.M.D. .57. — B.M.W. 189. —
M.V. 11.
179. — rtA?" • Atfîri^ : tirtu • hl-t • AdA -• Aj&ffl'> • at
*P^ ::
Église. B.M.D. 57.
180. — AAr ■ A-Hh^ î ftrïu î Kli- î Kaoa- • ^(.'n^J «
Zena Marjam. B.A. 14.
{A suivre.)
MÉLANGES
I
LES SEPT CIEUX ET LES SEPT CERCLES DE LA TERRE
La note suivante, susceptible d'éclairer quelques passages
des Apocalypses ou des Apocryphes de la littérature éthiopienne,
est extraite du manuscrit n° 61 de Paris, classé par Zotenberg
parmi les Commentaires de la Bible.
TEXTE
Fol. 76 v°
{Scriptio continua dans le ms.) .
I
flïhAïi • rt*^^ •
MKLAXGES.
205
II
Fol. 77 r"
'fl^ ::
(Dtm-'l'^lx-UU'
TRADUCTION
Fol. 76 V"'
I
AU SUJET DK LA CRÉATIOX DES 7 CIEUX.
Le premier ciel est de flamme; il s'appelle Gêrgêl.
Le deuxième, {le Seigneur) l'a créé de vapeur; il s'appelle
'Irâ\
Le troisième ciel, il l'a créé de feu, et l'a appelé Ràmâ.
Le quatrième a été créé de flamme; son aspect est varié (2) ;
il Va appelé 'lyasoulém.
Le cinquième ciel a été créé d'eau; il l'a appelé Tâdariqon.
(1) Vient ensuite une note chronologique, indiquant les règnes de Zar^a-Yà'^qob
à Lebna-Dengel : °,im-l- : ao'^'i^-l: : AHf.h •• fb^-tt s ffi : fli7. : fl>n>i.e -• '^Cy
A-flîr : ,e:'V'7A ! m :: "hV^nCh •■ ^Ù*"!! •• >iîïïl : AHÎ' ■• ,Ç-'>"ÏA : y.% : «^oo^ :•:
Les annéi's du règne de Zin-'a-]'à'qob (furent au nombre de) 37. Ba'eda-Màrgùni
(régna) 10 (ans). 'Eskender 15 {ans). Xà'od 12 [ans). 'Amda-Tsyon 7 mois et 20 jours.
Lebna-Dengel 32 {ans). Depuis Zar'a-] â'qob jusqu'à Lebna-Dengel 107 ans.
(2) M. à m. : multiple.
206 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Un autre ciel.
Le ciel, que voit Vœil des hommes.
Trois deux ont été créés d'eau, comme dit Notre-Seigneur
à V Apôtre Pierre : « Nous avons pris de Veau pure et nous
avons créé avec elle trois deux. » Deux deux {ont été créés)
de flamme, et un de vapeur.
II
TELS SONT AUSSI LES 7 CERCLES DE LA TERRE.
// a créé la terre d'eau, comtne dit Pierre : « Il a fait la
terre d'eau. »
Fol. 77 r«
Sous elle est la grande mer féminine.
Sous elle est la mer de VOcéan.
Sous elle est le roc.
Sous lui est le Schéol.
Sous lui est le vent.
Sous lui sont les ténèbres.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 5 Avril 1!)13.
Sylvain Grébaut,
II
LES TRIBUS D'ORIGINE DES APOTRES
Une note du manuscrit éthiopien n° 64 de Paris indique les
différentes tribus d'où sont sortis les douze Apôtres.
TEXTE
Fol. 94 v^ {in medio)
{Scriptio continua dans le ms.)
1!^ ' nJxtià-K^ '
MKLANGES. 207
hra.'t' • ^ihf{ :•:• oije-^v^A*!»^ • p-rh^ft • -in •■ ^o-fi .• n^-^
i- : ïiO^ :•: flJ^d^^-n : -1(1 • A,*? :•:
Fol. 05 r*»
TRADUCTION
Fol. 91 v" {i)i meclio)
Voici une note savante {2)sitr les douze Apôtres, (issus) des
douze tribus d'Israël.
Le père de Pierre et d'André est de la maison de Ruben.
Leur mère est de la maison de Siniéon. Pierre est agrégé à
Ruben et André à Siméon.
Le père de Jacques et de Jean est de la maison de Lévi.
Leur mère est de la maison de Juda. Jean est agrégé à Juda
à cause de sa mère et Jacques à Lévi.
Philippe est issu de Zabulon.
(1) Ms. : iD,e^-^A«J^.
(2) ]M. à m. : l'exposé de la saf/ease.
208 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Fol. 95 r"
Barthélémy est issu de NepJitaH.
Thomas est issu d'Aser.
Matthieu est issu d'Issachar.
Thaddée est issu de la maison de Joseph.
Nathanaël est issu de la maison de Benjamin.
Jacques, fds d'Alphëe, est de la maison de Gad.
Judas Iscariote est de la maison de Dan.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 4 Avril 1913.
Sylvain Grébaut.
III
NOTES SUR LE TEXTE ORIGINAL DES APOPHTHEGMES
DES PÈRES
Le travail duR. P. Chaîne mentionné plus haut, ROC, 1912,
p. 448 (I), nous permet d'indiquer facilement tout d'abord
quels sont les apophthegmes conservés en copte dont nous
avons édité le texte grec : ROC, 1908, p. 47; les apophth.
grecs 135, 136, 138 se retrouvent en copte dans Zoega, Ms.
169, p. 15; Ibid., p. 49, les n°^ grecs 144, 148, 161, 149 se
retrouvent Zoega, Ms. 169, p. 31; Ibid., p. 276, n° 192 = Brit.
Mus., Ms. 216, p. 80; ROC, 1909, p. 362, les xf" 238 à 245
= Bibl. Nat., Ms. 129 (13), p. 145; Ibid., p. 377, les n°^ 292
à 294 = Zoega, Ms. 169, p. 183 ; ROC, 1912, p. 204 et 297, les
n"^ 298 à 332 et 346 à 356 = Zoega, Ms. 169, p. 197 à 214 et
229 à 233. Enfin les n°^ 359 à 368 ci-dessus = Zoega, Ms. 169,
p. 250 à 266. D'ailleurs ROC, 1907, p. 60, n" 27 = Zoega,
Ms. 169, p. 277 et nous avons édité Ibid., 1905, p. 409, le
grec qui correspond aux fragments coptes de Venise.
Le P. Chaîne a souvent fait sa démonstration à l'aide de la
(1) Le texte original des Ap. des Pères dans les Mélanges de la Fac. or. de Bey-
routh, t. V, 2, pp. 5U-569.
MELANGES. 209
version latine, mais le texte grec, même s'il l'avait connu,
n'aurait pas beaucoup renforcé son argumentation.
Les apophthegmes ont été si souvent transcrits et traduits,
au gré des copistes et des traducteurs, qu'il est bien difficile
d'y assigner ce qui appartenait à la forme primitive. Les
manuscrits grecs qui sont, au plus tôt, du x« siècle, reprodui-
sent avec assez d'uniformité une sorte de Vulgate constituée
peut-être assez tard, car les anciennes versions ne lui sont pas
identiques. Un récit particulier que nous avons étudié Patr.
Or., t. VIII, p. 168 à 171, et qui nous a été conserve sous cinq
formes, nous a conduit à introduire encore trois intermédiaires
perdus, mais nécessaires pour rattacher les cinq formes con-
servées à un écrit original commun.
Si Ton prouvait qu'en certain endroit la traduction copte est
meilleure que le texte grec conservé, il pourrait s'ensuivre
simplement ou que le traducteur a fait œuvre personnelle, ou
qu'il traduisait un texte grec meilleur que le texte conservé. De
même, lorsque le texte grec est meilleur ou plus mauvais, nous
ne pouvons pas savoir si ce n'est pas le fait d'un réviseur ou
d'un copiste. Par exemple, lorsque le texte grec nous dit d'un
disciple de Macaire : « il rencontra un certain prêtre des Hel-
lènes » {P. G., t. LXV, col. 280, n" 39), le copte porte : « il ren-
contra un Hellène qui était prêtre de Padalas » et M. Aniéli-
neau conclut à l'antériorité du copte, tandis que le P. Chaîne
fait remarquer que « Padalas » ne répond à rien de connu et
propose de dire « prêtre des idoles ». En réalité, le texte grec
conservé n'est pas le texte grec original; l'ancienne version
latine, faite sur le grec, porte : obvium habuit quenidam sa-
cerdotem idolorum cursu cojicito venientem et lignum
grande portantem {P. L., t. LXXIII, col. 784, n" 127). La ver-
sion syriaque éditée, que nous avons pu collationner sur le
manuscrit add. 12173 du Brit. Mus., du vi^ ou du vu" siècle,
porte : obvium habuit quemdam sacerdotem gentilium, in
tempore 7neridiano , et ferebat ligniuu et properabat. L'accord
du syriaque avec le latin montre que le texte grec original por-
tait certainement que le prêtre des idoles portait du bois et se
hâtait; d'ailleurs le texte grec actuel suppose aussi cette inci-
dente, car le disciple de Macaire demande au prêtre : « Où
ORlEiNT CUaÉTlEiN. 14
210 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
cours-tu? » et le prêtre, après avoir corrigé le disciple,
« charge à nouveau son bois ». Le copte que M. Amélineau
croyait pléonastique à cause du « Pédalas » qu'il ajoute au grec,
est en réalité déficient, puisque deux traductions indépendan-
tes viennent de nous montrer que le texte grec original ajou-
tait certainement « il portait du bois et il se hâtait ». Si l'on en
croit le syriaque, il ajoutait encore : « au moment de midi ». _
En un autre endroit, le P. Chaîne argumente contre le copte
à l'aide de la version latine suivante : « Un prêtre de Scété s'en
va un jour visiter l'évèque d'Alexandrie... A son retour, les
moines s'empressent de l'interroger : Quomodo est civitas?
nie autem dixit : Crédite mihi fratres, ibi faciem hominis
nullius vidi, nisi tantimi episcopi. Illi autem aiidientes mi-
rati sunt et dixerunt: Quid putas facta est omnis illa multi-
tudo? Presbyter vero refovit illos haesitantes, dicens : Ex-
torsi animum meum, ne intuerer faciem hominis. Ex qua
relatione profecerimt fratres, et custodierunt se ab extoUen-
tia ocutorum suorum. » Par malheur, les finesses du latin ne
se trouvent pas dans le texte grec que nous avons édité ROC,
1908, p. 53, n° 161. Elles manquent encore plus dans la version
syriaque, éd. Bedjan, p. 698; trad. Budge, p. 809. Le grec
sait du moins que l'archevêque d'Alexandrie était Théophile,
et fournit ainsi un précieux argument de priorité à ceux qui
reconnaissent le texte original à la présence d'un nom propre.
Les autres seront frappés de voir que ce nom propre manque
dans le copte, le latin et le syriaque, et ils n'y verront qu'une
addition heureuse d'un scribe. Voici d'ailleurs la traduction du
syriaque :
Le prêtre de Scété alla une fois près de l'archevêque d'Alexandrie et
quand il revint à Scété et qu'il cherchait à fortifier les frères, il leur dit :
« J'entendais que vous disiez qu'il y a une grande multitude de peuple à
Alexandrie. En vérité, je vous le dis, moi qui y ai été, je n'ai vu le visage
de personne, si ce n'est de l'archevêque. » Quand ceux-là l'entendirent,
ils furent agités et dirent : « Est-ce qu'ils avaient été engloutis dans la
terre (1)? » Et il leur dit : « Il n'en est pas ainsi; mais c'est que la pensée
ne m'a pas vaincu pour me faire regarder quelqu'un. » Quand ils l'en-
(1) C'est aussi la leçon du grec. Le Ms. Coislin 127 porte le singulier et écrit :
« Est-ce que tu as été englouti sous la terre ? »
MÉLANGES. 211
tendirent, ils furent dans l'admiration et, par ce récit, ils furent très for-
tifiés à prendre garde de ne pas regarder les vanités de ce monde.
Plus loin, le P. Chaîne argumente sur une addition du latin
qui manque aussi bien dans le grec, ROC, 1912, p. 206, n''312,
que dans la traduction syriaque, éd. Bedjan, p. 710, n" 38. Le
copte, le grec et le syriaque portent : « Je ne veux pas voir le
Christ ici »; et c'est sans doute la bonne leçon, car on la re-
trouve encore dans l'autre rédaction grecque éditée ci-dessus
sous le n" 393.
L'anecdote relative à Jean le Petit, qui tressait deux nattes
en une, se retrouve dans sa vie, supra, p. 67 et 181.
En un autre endroit encore, le contresens est à la charge
du latin et non, comme le veut le P. Chaîne, à la charge du
copte :
Le latin porte : Arbor vitae est in excelsum, et ascendit
ad eam humilitas monaclii.
Mais la version syriaque, Ms. add. 12173 du Brit. Mus.,
porte (1) : « L'abbé Hypérichius dit : L'humilité est un arbre
de vie qui monte vers le haut. »
Si l'on prend garde que les mots sont intervertis dans le
syriaque comme ils l'étaient — nous allons le voir — dans le
grec, et qu'on lit mot à mot : « Un arbre de vie qui en haut
monte, est l'humilité », on comprendra qu'un latin qui aimait
— autant que notre époque les aime — les traductions littéra-
les, ait pu vouloir respecter l'ordre des mots (sans éviter deux
contresens), et traduire : Arbor vitae {est) in excelsum [et)
ascendit ad eam humilitas [monachi).
L'apophthegme a été formé de la première partie d'une pen-
sée de l'abbé Hypérichius qui a été éditée par Cotelier et que
nous rééditons ici d'après le Ms. grec de Paris, n" 1098, fol. 80.
AÉvopcv Cw?;? stç u'|oç èY£tpi;j.îvcv TaTrsivwatç* otJva[j,iv y.£y.-r,;j.£voç
[^.ova^bç, Tpuya xohq aYaOcùç -/.apzo'jç.
La traduction latine constitue donc certainement un contre-
sens.
1) |Laa*aio oi-lS-; Jb.fioo Moo»^.» P^-.' I-"^/ ■ ■ ^aio.^\Bo(i] ^s/ ;_»/.
212 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Le P. Chaîne a retrouvé aussi le mot copte kthh qui a déjà
fait couler tant d'encre. Un frère ne voulant pas boire de vin
fuit sous la KTnH qui s'effondre. Zoega, voyant que ce mot
était en relation avec le vin, a traduit par Cella vinaria. Stein-
dorff a donc été conduit à traduire kviih par tonneau. Il fau-
drait même lire « cruche » puisque les tonneaux sont d'inven-
tion relativement récente et que le fameux tonneau de Diogène
n'était lui-même qu'une grande jarre. M. 0. de Lemm a indi-
qué que KvnH ne signifiait pas « cruche », mais « chambre »,
Kleine Koptische Stadien, XV, p. 55 (87). M. Piehl, critiquant
M. 0. de Lemm, a repris encore le sens de cruche : « Un d'entre
eux monta alors sur le tonneau (la cruche) et sauta dessus, de
suite le tonneau (la cruche) tomba (par terre). » Sphinx, IV
(1901), p. 215. Peu après, nous éditions le texte grec qui porte,
non pas /.ûtty) ou xpiiTCiY] comme le suppose le P. Chaîne, mais
66Xoç « dôme, voûte, coupole », ROC, 1908, p. 50, n° 148, et
nous traduisions : « L'un des frères montant sur la voûte pour
s'enfuir, la voûte tomba », IbicL, p. 60. La version syriaque
porte « toit » et il nous semble que c'est la véritable leçon : Le
frère qui ne voulait pas assister à la distribution du vin, la-
quelle avait sans doute lieu dans le local qui servait aux assem-
blées des frères des Cellules, était monté sur le toit (nous
dirions maintenant sur ta terrasse) et la terrasse s'était effon-
drée. M. U. de Lemm, reprenant le même sujet à l'aide du
grec et du latin (celui-ci porte crypta), venait aussi de mon-
trer qu'il faut définitivement renoncer à traduire KvnH par
tonneau ou cruche, Kleine Koptische Studien, LU, Saint-Pé-
tersbourg, 1908, p. 16. C'est ce qu'a montré à nouveau le
P. Chaîne.
Ces quelques remarques suffisent à montrer combien les
discussions textuelles, faites sur deux ou trois représentants
d'une tradition litéraire qui a été fort compliquée, sont délica-
tes et sujettes à méprises. Toutes les remarques du P. Chaîne
n'ont pas la même valeur, mais il en reste assez pour montrer,
comme nous l'avons déjà écrit (1912, p. 448), que le texte origi-
nal de l'immense majorité des apophthegmes esi le grec et
non le copte.
F. Nau.
MÉLANGES. 213
IV
LA MAUVAISE PASSION DE LA COLÈRE
SELON ÉVAGRIUS
d'après le ms. éthiopien ii" 3 de M. É. Delorme.
Le traité d'Évagrius sur les huit mauvaises passions est ren-
fermé dans le ms. éthiopien n" 3 de M. É. Delorme (fol. 14 r" a
à fol. 18 r" b). La présente édition de la sixième passion {la
colère) permettra de comparer le texte de notre ms. à celui des
mss. de Paris, de Londres et de Tubingue (I).
TEXTE
(F. 16 v^ b) K7+R- '%•'
'^^ : ^.'fUatln : nXï-K • -i^fh'l' • ^i-tl M: (F. 17 r" a) œ
^oot; : j^.lA-fln • A0^A • Bih^ • (DiitlxA^Ç •• ip'.T» î jPî^A
'f* : WAP- •■ hh^^ '<•■
(1) Cf. Conti Rossini, Manoscritii ed opère ahissine in Europa, étude extraite des
Rendicontl deWi Reale Accademia del Lincei, S. Q., Vol. VIII, p. 611 et p. GiW.
21-4 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
<^^^^ : /w'J^ (F. 17 ro b) 9"^ : (\lt\±^ ' 'lIC '- ^^AxOO^ '<'
moD : ^Cl\t^ • ih'^OD ï ^Atf : AX-4-je. ' 'i^'i l ïl'^lh i
AA.Vl> : iitm^^r ' \iao : ID-A-^ : KÇ/»^ : XA î ^VAÏb .'
hci*» • h^n-hirao' (3) 1
Î\A"1: : A^wi'J'T-îT' : h^ : d^^ î H^Ani: • ^wi^H ::: ©^A
TRADUCTION
(F. 16 v° b) Chapitre sixième.
Il est écrit sur l'indignation et la colère.
En effet, l'indignation et la colère ressemblent à des sortes
de démons, qui n'ont pas de connaissance, retournent à la
folie, et se rendent eux-mêmes semblables à une bête
méchante.
Veau est agitée par le souffle puissant du vent; (F. 17 r" a)
la colère aussi est agitée par la méditation du mal.
L'homme colérique ressemble au sanglier, (lequel), s'il voit
im homme, (le) mord avec ses crocs.
Le brouillard couvre l'air; la colère aussi obscurcit le
cœur de r homme.
Les nuages voilent l'éclat du soleil ; la méditation du mal
obscurcit la pensée du bien.
(1) Ces cinq mots se trouvent au haut du fol. 17 r" a, auxquels il est renvoyé
par une sorte d'astérisque.
(2) Suit dans le ms. le mot P^^ïi, qui est biffé. — (3) Ms. : 'W^'h-tVo^,
MÉLANGES. 215
Le lion, qui est attrapé dans le lacs, s'agite, alors qu'il est
pris; la colère aussi s'agite de la {même) façon.
La pensée du colérique ressemble à la mer, qui bouillonne
par r agitation du vent, {et) qui ne s'apaise pas.
Une parole douce apaise la colère; une parole infâme pro-
longe l'agitation de la colère.
L' intelligence du colérique est brouillée en tout temps; le
cœur bon, lui, est la demeure de la Trinité.
Si une pierre tombe dans de l'eau limpide, elle la trouble;
pareillement le colérique (F. 17 r b) est troublé par une
petite chose.
De même que la marque d'une cicatrice (1) souille l'œil
nur, de même la pensée de colère souille le cœur.
La pensée du colérique (ressemble) aux petits des vipères,
qui mordent le ventre de leur mère.
La prière du colérique est comme un encens qui n'a pas
de parfum; la supplication du colérique n'est pas agréée;
son offrande et son sacrifice souillés ne le feront pas appro-
cher du sanctuaire pur.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 4 Janvier 1913.
Sylvain Grébaut.
V
LE BÉNÉDICITÉ ÉTHIOPIEN
d'après le même ms.
La prière suivante est analogue à celle du bénédicité qui se
dit avant le repas.
TEXTE
(1) ih'^a» = souffrance. — •(lATl est un mot amharique, qui signifie : trace
de blessure. Cf. 1. Guidi, Vocabolario amarico-itaiiano, col. 316 : « -flATI àïlz
cicatrice scui'a; lerita guarita superficiahnente; magagna. »
(F. 159 r"
b) rtKAVh !
■ éJm.
ï rthAVh
<5
1 fihMii •
h/A. 1
rt^AVh
216 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
nch> • ïicn-f^ft : nchï : nn<:h ï' : !\^\^'i •- (ofi^à^ i ne i
inc 1 (\c i andh-t .■ .^v*7a ■ AJO^^vii^v • (f. 159 v" a) n
c ï \îc i ne i addh'i' : ^-hV'i ■ oDt^HxHi^ i ne i hc : n
c I nn^hi- • rt*^^-!- : fl)9"j^c : (\c : hc I ne i n^<:h;^ ••
<(.V- : h^îl ■ (DaD-X[/.,{i\X\ : A^A'^ • ^,fl î 717* ' '^'Oft^ ■
n^ î (Dda^hl i
flJ^ftP- ! A'M'J'ï: î 'ï-nft'Th ■ flJAli^iî ! ô'Pd ■ ^^(D-i^ -• ii
7.CÙ • a)nhjd(i"i'i ' finrh-lih i
(\CYl ■ A> î hCA-f A î flïAA : MH.K'flrh.C ■ A^fl>- : H-J
-h : (F. 159 V° b) ^•dil'i' : (DWi-l- : J^-'P'J I
'f'J^A • A> î înCA-J^A ! flJA^ • Mlt^-nrh.C ï A^fl>- ' «">
i' : 'ï'nA'^ : flïH'}'^ • ô^P"/ i
^iP*dTf • M ■ hCA-f A • flïA^ ■ hin.h'tiih^C • /h^fl>- ! H
TRADUCTION
(F. 159 r° b) Nous te prions, Créateur; nous te prions,
nous te prions, Miséricordieux ; nous te prions, nous te
prions, Puissant; nous te prions, nous te prions, {toi) qui ne
récuses pas [la prière).
Ta droite est la source de la vie; ta dt^oite est la source
MÉLANGES. 217
de la bénédiction; ta droite est la source de la joie et de
l'allégresse.
Bénis-nous, Christ; bénis-nous de la bénédiction des pro-
phètes et des apôtres. Bénis-nous, Christ; bénis-nous de la
bénédiction des justes et des martyrs. Bétiis-nous, Christ;
bénis-nous de la bénédiction des vierges et des moines.
(F. 159 V" a) Bénis-nous, ChiHst; bénis-nous de la bénédic-
tion des anges vigilants (1). Bénis-nous, Christ; bénis-nous
de la bénédiction des deux et de la terre. Bé)iis-nous, Cht^ist;
bénis-nous de la bénédiction de Notre-Dame Marie, Mère
de Dieu, du juste et saint Jésus-Christ, Fils du Seigneur
vivant.
Étends (2) ta main et ton bras élevé sur ce pain et sur cette
coupe, afin que matigent et boivent tes serviteurs, {qui) ont
faim et ont soif.
Fais en sorte que ce pain et cette coupe ne fassent pas
venir le désir de la luxure, n'augmentent pas le sommeil, ne
fassent pas cesser la pyHère, et ne 7ious fassent pas oublier ta
glorification.
Si un poison et un toxique ont été mis (3) en eux, qu'ils
soient détruits par ton nom saint, et qu'ils deviennent pour
nous un aliment de justice véritable et un breuvage de vie
véritable.
Bénis pour nous, Christ, Fils du Seigneur vivant, ce
(F. 159 V b) pain et cette coupe.
Sanctifie pour 7ious, Christ, Fils du Seigneur vivant, ce
pain et cette coupe.
Parfume pour nous, Christ, Fils du Seigneur vivant, ce
pain et cette coupe. En effet, tout {être) qui aura invoqué le
nom du Seigneur, sera sauvé et vivra par la foi.
Bézancourt, par Gouriiay-en-Bray, le 7 Janvier 1913.
Sylvain Grébadt.
(1) ÈYpiiYoP'Oi-
(•2) M. à ni. : envoie.
(3) M. à m. : ont été fabriqués.
BIBLIOGRAPHIE
F. C. BuRKiTT, Euphemia and the Goth, with tlie Acts of martyrdom of
the Confessors of Edessa, edited and examined. 80, xiv, 187 et 81 pa-
ges. Londres, William et Norgate, 1913.
Voici un sujet sur lequel sont venus se compter un certain nombre des
amisd'Edesse. M. Le Blant a résumé « l'histoire du soldat Goth » en 1881 ;
cf. ROC, t. XVII (1912), p. 334 ; nous avions commencé à transcrire et à
comparer les manuscrits grecs et le manuscrit syriaque de Paris, lorsque
nous avons vu par hasard, dans la seconde édition de la Bibl. hag. graeca
(p. 103, 3), que les textes grecs allaient être édités par M. von Dobschiitz,
et nous avons édité le syriaque pour compléter (par avance) son édition ;
cf. ROC, 1910, p. 46 à 72 et 173 à 191. Enfin M. Burkitt a réédité le syria-
que pour compléter (après coup) l'édition du grec. M. B. édite l'histoire
d'Euphémie à l'aide des deux manuscrits syriaques, l'un de Paris et l'au-
tre de Londres, qui l'ont seuls conservée. 11 complète ce récit « d'un mira-
cle de Gouria Samona et Habib », en reproduisant le texte du martyre de
ces « saints confesseurs d'Édesse », tel que Ms-- Rahmani et M. Cureton
l'ont édité. 11 ajoute encore la courte histoire d'un marchand de Harran à
qui la femme d'un patrice de Constantinople demande une petite partie
de la pierre de Jacob conservée au monastère de Mar Abraham. Dans une
longue introduction, M. B. établit l'historicité des martyrs d'Édesse. Sa-
mona et Gouria ont été exécutés le mardi 15 nov. 309 et Habib a été brûlé
le samedi 2 sept. 310; il détermine ensuite l'emplacement de leur
martyre et de l'église commémorative et discute enfin la légende d'Eu-
phémie. M. von Dobschiitz, qui n'a pas connu le texte syriaque, tenait que
le grec était l'original; M. B. donne des raisons qui établissent la priorité
du syriaque et fait remarquer en particulier que la note finale du manus-
crit de Paris, mentionnant un manuscrit de Constantinople (cf. ROC, 1910,
p. 66 et 191), manque dans le manuscrit de Londres, qui est du ix*^ siècle,
et a donc chance de ne pas appartenir à l'original syriaque, mais seule-
ment à la copie de Paris. Les confesseurs d'Édesse, comme les Dioscures,
protègent les nouveaux mariés et punissent le parjure. Leur sarcophage
a disparu, lorsque les Turcs de Zengi ont ravagé les environs d'Édesse et
pris cette ville en 1144. Une photographie et un plan d'Édesse complètent
l'ouvrage qui est un nouveau fleuron ajouté à la couronne d'Édesse, la
ville d'Abgar et d'Addaï(l).
F. Nau.
(1) M5'" Rahmani a trouvé un ancien nis. (vf au vu' siècle) des Actes de Sa»
mona et Gouria. Il nous a montré sa collation qui portait quelques centaines de
variantes. Une nouvelle édition s'impose.
BIBLIOGRAPHIE. 219
Léon VouAux, agrégé de l'université, Les Actes de Paul et ses lettres apo-
cryphes, introduction, textes, traduction et commentaire. 8°, viii-384
pages. Paris, 1913, Letouzey et Ané, 6 fr.
M. V. a pris pour guide la version copte des actes de Paul, malheureuse-
ment mutilée, éditée par M. C. Schmidt. Cette version copte, probable-
ment du vi^ siècle, correspond aux actes de Paul et de Thècle, à la corres-
pondance apocryphe entre les Corinthiens et l'Apôtre et au martyre de
saint Paul. Il s'ensuit que ces trois pièces, transmises séparément dans
les églises grecques et latines, sont des extraits des actes primitifs de
Paul. Le roman raconte le séjour de Paul à Antioche, à Iconium (Actes
de Paul et de Thècle), à Myre, à Sidon, à Tyr, dans les mines, à Éphèse, à
Philippe (Correspondance apocryphe avec les Corinthiens), à Rome
(Mai^tyre).
Dans une introduction bien documentée (pages 1-140), M. V. fait con-
naître les textes, les versions et les témoignages des dix premiers siè-
cles relatifs aux Acta Pauli, le caractère et l'état primitif du te\te, ainsi
que ses rapports avec le Nouveau Testament. Tertullien nous apprend
qu'un prêtre d'Asie, convaincu d'avoir imaginé ce roman par amour pour
Paul, a été destitué. Ce prêtre écrivait « sur la route d'Alexandrie à Antio-
che » ou à Éphèse, ou à Smyrne, ou près d'Iconium. M. V. tient pour An-
tioche de Pisidie. La date la plus probable serait de 160 à 170. L'ouvrage
est un roman pieux sur deux personnages réels, dont l'un, sainte Thècle,
n'est connu que par lui: il met en lumière l'esprit, si peu connu par
ailleurs, de certaines communautés chrétiennes du if siècle.
Dans un appendice, M. V. étudie les apocryphes pauliniens conservés
seulement en latin : épître aux Laodicéens et aux Alexandrins (mention-
nées peut-être déjà par Tertullien. qui les estime forgées d'après l'hérésie
de Marcion), et enfin correspondance de Paul avec Sénèque. S. Jérôme a
connu luie correspondance de Paul avec Sénèque ; c'est probablement ce
recueil qui nous est conservé, bien qu'il soit d'une grande insignifiance.
Les textes grecs et latins sont reproduits et traduits, le texte copte est
traduit; deux séries de notes donnent les principales variantes des
manuscrits et un commentaire; l'auteur a donc épuisé son sujet, et cet
ouvrage restera une mine de renseignements pour les travailleurs. Des
tables (371 à 384) complètent le travail.
F. N.\u.
Theodor Schermann, Ein Weiherituale der rôinischen Kirche am Se Musse
des ersten Jahrhunderts, Walhalla-Verlag, Miinchen-Leipzig, 1913. in-8%
79 p. Prix 4 M.
Tous ceux qui portent quelque attention aux questions de la liturgie et
de la hiérarchie des premiers siècles de l'Eglise liront avec intérêt le tra-
vail de M. S. Ce texte latin d'une sorte de rituel des ordinations et des
bénédictions était déjà connu par l'édition qu'en a faite, le premier,
M. Hauler; il provient du précieux manuscrit palimpseste de Vérone,
220 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
n° 53, où le savant professeur de Vienne trouva aussi la version latine
fragmentaire de la Didascalie et des Canons ecclésiastiques. Avant même
que l'édition en eût paru, M. Hauler avait communiqué à Ms'' Rahmani le
passage de ce rituel relatif au choix et à l'ordination de l'évêque, avec la
prière de l'imposition des mains sur l'ordinand (cf. Testamentum D. M.
J. C, p. XXII sq.). — Ainsi qu'on le verra, nous sommes loin avec
M. S. des conclusions de Ms"' Rahmani , qui considérait le Teslatnent
comme la source du texte de Vérone.
X,e texte se présente avec le titre suivant : Tradilio ecclesiastica dé-
mentis, c'est pourquoi M. S. le désigne par le sigle ET. Après une courte
introduction, ce rituel traite du choix de l'évêque, de son ordination avec
la prière de l'imposition des mains; viennent ensuite une courte préface
avec les paroles de la Cène, et une anamnèse; après cela, des formules
de bénédiction pour l'huile, le fromage et les olives ; il s'agit ensuite de
l'ordination du prêtre, du choix du diacre, de son ordination, de ses de-
voirs ; le document se termine par un chapitre sur les confesseurs et un
autre sur les laïcs. Quand il l'a jugé à propos, M. S., parallèlement au texte
de Vérone, donne le texte grec correspondant, emprunté à un écrit appa-
renté. Chacune de ces parties est étudiée, par l'auteur, avec habileté et
ingéniosité, rapprochée des écrits de même nature et de la Sainte Écri-
ture. M. S. prend très au sérieux le titre de ce texte. 11 pense que
Clément en est réellement l'auteur. L'assimilation qu'il fait, après
M. Schwartz, des « donationes » dont il est question dans l'introduction,
aux charismes, paraît vraisemblable. On trouverait dans la Prima démen-
tis la confirmation des prescriptions de ET relatives au choix et à l'ordina-
tion de l'évêque. Quant aux prescriptions relatives à l'ordination du
diacre, elles dénoteraient les difficultés d'une situation analogue à celle
que nous fait connaître la même lettre aux Corinthiens. M. S. relève très
justement la tendance apologétique antidocète de la Préface. Une rubri-
que de ET, qui autorise l'évêque à composer lui-même les prières d'action
de grâces, nous reporterait à l'époque qui sépare la Didachè, qui autorise
cette liberté pour ceux qui ont reçu l'esprit de prophétie, de saint Justin,
qui la concède, soit pour les prières de demande, soit pour les prières
d'action de grâces. M. S. estime que ce texte ET est la source primitive
de tous les autres règlements ecclésiastiques ; il en reporte la date de
composition — dès le titre même de son étude — à la fin du i®'' siècle, et il
remarque que c'est vers l'an 100 que prirent fin, peut-être par suite de ce
règlement, les discussions concernant la supériorité ou rinfériorité hié-
rarchique de certains ordres du clergé. M. S. ne pense pas toutefois que
ce texte nous soit parvenu sans altération, il a subi quelques remanie-
ments, et les parties d'époque plus tardive sont, dans le texte, mises entre
crochets. Nous avons dit que ET serait la base de la littérature canonique
des cinq premiers siècles. Un schéma qui résume la théorie de M. S. mon-
tre la succession et l'extension dans le monde chrétien de ces textes.
Enfin quelques considérations apologétiques sur le christianisme naissant
termine l'ouvrage. Disons que la bibliographie et les références sont par-
ticulièrement abondantes.
BIBLIOGRAPHIE. 221
Il nous est très assuré que les conclusions de M. S. soulèveront des
mais il est certain que l'auteur fait preuve d'une vaste érudition difficultés,
et d'une critique avisées [\).
L. Guerrier.
F. Macler, Le livre du prophète Amos, extrait de la Bible du Centenaire
préparée par la Société Biblique de Paris, 1913, 8», xxxii-28 pages.
Cette traduction de la Bible est présentée comme ayant un caractère
nouveau, ^'oici en quoi consiste l'innovation.
L'hébreu n'a point servi de .source unique; les nombreuses leçons
fournies par les témoins les plus autorisés comme le Penlateuque samari-
tain, les Targoums, les Septante, la Peschitto et la Vulyate, ont été large-
ment mises à profit. « Prenant pour base le texte des massorètes, qui,
dans l'ensemble, est de beaucoup le meilleur, on marquera d'un signe
spécial tous les passages où l'on aura cru nécessaire de s'en écarter, et
on indiquera, au bas de la page, la source de la leçon préférée. Le sens
exact de l'hébreu sera toujours donné à côté » (p. vni).
La fidélité est la qualité maîtresse de la présente traduction. * Par la
méthode de traduction non moins que par le choix du texte, la Bible du
Centenaire se distinguera des versions courantes. Celles-ci ont été
dominées par le désir de donner une rédaction toujours claire et cohé-
rente. Soucieux d'éviter au lecteur tout ce qui aurait pu l'arrêter ou le
surprendre, leurs auteurs ont gardé pour eux seuls toutes les difficultés
que présente l'original et en ont effacé jusqu'à la trace. Ceux qui travail-
lent à la Bible du Centenaire se placent à un point de vue tout opposé :
leur préoccupation essentielle sera de ne jamais dissimuler l'état réel du
texte. Ils n'essaieront pas de donner un sens aux passages qui n'en ont
plus parce que diverses altérations les ont rendus inintelligibles... Ils ne
se permettront pas de jongler librement avec les débris de certaines
phrases mutilées par les copistes, pour en tirer une signification dont
rien ne garantirait l'exactitude. Ils ne voudront pas courir le risque de se
substituer aux écrivains bibliques et de parler à leur place... Ils ne
s'abstiendront pas seulement de restaurer arbitrairement le texte; ils
éviteront aussi de le perfectionner » (p. i.\-x).
Des notes nombreuses et concises, qui ont surtout une portée his-
torique, éclairent les passages obscurs. « (Les traducteurs) fourniront au
lecteur - tous les renseignements indispensables pour qu'il puisse se
représenter les époques disparues et se faire, par l'imagination, le con-
temporain de chaque auteur biblique. » (p. xii).
(I) P. 60, 1. 6 du texte, M. S. choisit ducii de préférence à docti qu'on pourrait
lire également. Le rapprochement avec la Prima démentis et l'identité d'auteur
qu'il admet nous feraient choisir docti. On sait combien l'idée d'enseignement
est développée dans la I" ad Cor. — L'ouvrage de Cooper et Maclean : The Tes-
tament of our Lord, n'est pas cité; il s'occupe pourtant (p. 153 sq.) du te.xle en
question.
222 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
L'indication des particularités n'exclut pas les aperçus généraux. « Outre
l'explication des détails, la Bible du Centenaire apportera des vues d'en-
semble sur l'histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament. Elle indi-
quera, dans des Introductions, aussi courtes et aussi simples que possible,
ce que l'on sait de la composition des divers livres, de leur auteur et de
leur date, de leur signification et de leur but. Des lettres marginales et
d'autres signes typographiques permettront, le cas échéant, d'en recons-
tituer les sources, d'en distinguer les additions postérieures et d'y recon-
naître les gloses, c'est-à-dire les notices explicatives d'origine plus
récente, qui ont dû primitivement figurer en marge, et que les copistes
ont fini par intercaler dans le texte » (p. xn-xni).
Faire connaître « au public les principaux résultats acquis par l'étude
scientifique des Livres Saints » (p. v) a donc été le but de la nouvelle
traduction. Cette vulgarisation doit aussi servir d'adjuvant à la piété.
« Ceux qui collaborent à la Bible du Centenaire ont le sentiment qu'ils
font une œuvre d'édification autant qu'une œuvre de science. Présenter
le saint volume sous la physionomie exacte de son texte original et en
faciliter de toute manière l'intelligence historique, ce n'est pas travailler
pour le scepticisme, mais pour la foi » (p. xv).
Sylvain Gréiîaut.
M. D. GiBSON, The Commentaries of hho'dad of Merv, hishop of Hadatha.
Vol. IV : Acts of the Aposlles and tliree catholic epistles, in syriac and
english, 4°, 16, 41 et 55 pages. Cambridge, 1913, 7 sh. 6 (Horae Semi-
ticae, n» X).
Nous avons annoncé les trois premières parties de ce bel ouvrage,
ROC, t. XVI (1911), p. 434 à 436. En sus des manuscrits mentionnés en
cet endroit, M°'^ Gibson fait connaître un manuscrit de Berlin (Sachau
311) et un de Saint-Pétersbourg (Ms. DCXXll). Elle rappelle à nouveau
que Isho^dad a été pillé par le jacobite Denys bar Salibi et que c'est par
lui seulement que Bar Hébraeus a connu Théodore de Mopsueste.
M. Rendel Harris, dans une introduction mise en tête du présent ou-
vrage, rappelle la restitution déjà donnée par lui des vers du Minos
d'Epiménide auxquels saint Paul fait allusion. Actes, xvn, 28 :
Tuij.6ov l:r£XTTjvavTO a^ôev, xû5iote, [i-ÉyiaTS,
KpîjTsI, àd i]<î3aTat, xaxà ôrjpt'a, yaaTspeç ipyaî"
'AXXà au y' où 8vrjax£iç, soTYixaç •yàp Çojoç aîet;
'Ev yàp aol Çûijisv, xa\ xivûjj.£9' r\hï xai £a[/.£v.
Cette restitution est basée sur le texte de Théodore de Mopsueste con-
servé par Isho'dad.
Le commentaire sur les trois épîtres catholiques (Jacques, I Pierre,
I Jean) est très court (quatre pages). L'auteur ne mentionne même pas les
autres épîtres catholiques. Voici le commencement :
Au sujet de ces trois lettres, Eusèbe de Césarée et d'autres disent qu'elles
BIBLIOGRAPHIE. 223
sont en vérité des apôtres; d'autres disent qu'elles n'en sont pas du tout, parce
que leurs paroles ne concordent pas avec celles des apôtres. Théodore l'inter-
prète lui-même n'en fait mention en aucun endroit et ne leur emprunte de dé-
monstration dans aucun des écrits qu'il a faits, bien que nous voyions qu'il em-
prunte des démonstrations non seulement aux livres écrits par le Saint-Esprit,
mais aussi au livre sur Job, et à la grande Sagesse, et à Bar-Sira (l'Ecclésiasti-
que) qui sont écrits avec l'érudition huniaine.
C'est peut-être à ceci que se ramènent toutes les légendes sur le canon
de Théodore de Mopsuestc : « il n'emprunte pas de citations aux épitres
catholiques ». Isho'dad ne dit pas qu'il nie leur authenticité. Il pouvait
ne pas les citer parce qu'elles étaient objet de controverse, sans aller lui-
même jusqu'à nier leur authenticité. Ses ennemis ont été jusqu'à l'accuser
d'être entré « dans une telle fureur contre Dieu qu'il rejeta, de sa propre
initiative, les lettres qui sont dans les Actes des Apôtres et l'évangile de
Jean », Pair. Or., t. VIII, p. 97. iNous venons de voir qu'il serait déjà exa-
géré de dire qu'il « rejeta » les lettres qui « suivent les Actes des apôtres
et l'évangile de Jean ». II faut dire seulement qu'il « ne leur emprunta
pas de témoignages ». On lit encore, p. 1 : « Le bieniieureux Luc a dû
écrire cette pragmaléid, ç'est-à-dire ce livre iioi^N^io o, u^s^a^^, ce qui
prouve à nouveau que Pragmatéia Heraclidis peut être traduit par Livre
d'Héradide plutôt que par Bazar d'HéracUde, cf. ROC, t. XIV (1909), 208.
F. Nau.
Courtes notices. — I. Max Alarcon y Santon, Textos arabes en dia-
lecto vulgar de Larache, 89, xvi, 192 pages. Madrid, 1913.
M. A., professeur d'arabe à l'école de commerce de Barcelone, donne
le texte arabe, la transcription et la traduction espagnole de onze histo-
riettes qu'il a recueillies à Larache chez les indigènes : Histoire d'un bar-
bier; de trois imbéciles; du cabaretier criminel. L'enseignement dans les
écoles du Maroc. Histoire de l'aveugle et de la vieille; du Cheha et de sa
mère. Aventures de deux hommes. Histoire d'un sot; d'un pari; d'un
pécheur. Le mariage au Maroc. L'ouvrage se termine par un glossaire.
II. Discursos leidos ante la real Academia espanola en la réception
publica del senor D. Julian Hibera y Tarrago, gr. 8°, 94 pages. Madrid,
Imprenta Iberica, 1912.
Lors de sa réception à l'Académie, le 26 mai 1912, M. Ribera a lu une
étude sur les chansons de Abencuzman, conservées dans un manuscrit
unique à Saint-Pétersbourg reproduit photographiquement aux frais du
baron David de Gunzburg (Berlin, 1896). Dans sa réponse. M. Al. Pidal y
Mon a rappelé les titres qui avaient ouvert à M. Ribera les portes de l'Aca-
démie. Il y a retrouvé son maître M. Codera et tous deux attendent main-
tenant la nomination de M. Asin y Palacios, leur élève et ami. le plus
actif des vulgarisateurs de la philosophie arabe.
m. Skrifter utgifna af kungl. humanistiska Vetenskaps-samfundet i
Uppsala, tomes X, XIII, XIV. Leipzig, Harrassowitz, 1911-1913. - Dans ces
224 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
publications de l'université d'Upsal, le tome X contient les Beitràge zur
indogermanischen Wortforschung de M. P. Persson, 8°, 1114 pages en
deux volumes. — Le tome Xlll contient : 0. A. Danielsson, Zu den veneti-
schen und lepontischen Inschriften, 33 pages. — A Hahr, Studier i Johan
111 : s renassans. H. Villem Boy. Bildhuggaren och byggmâstaren, 166 et
XV pages. — IsAK Collun, Neue Bruchstiicke der Nibelungen Handschrift,
L, 13 pages et six tables. — E. Nachmanson. Beitràge zur Kenntniss der
altgriechischen Volksspraclie, 87 pages. — A. Schagerstrom. Upplandsla-
gens Ordskatt, 68 pages. — Gunnar Rudberg, Zum sogenannten Zehnten
Bûche der aristotelischen Tiergeschichte, 134 pages. — Le tome XIV con-
tient : Th. Engstromer, Vittnesbeviset, 273 pages. — B. Hesselman, Vàst-
nordiska Studier, 87 pages. — 0. Wieselgren, Yppighets nytta, 62 pages.
— H. Wikander, Bidrag till lâran om arbets betingsaftalet enligt svensk
ratt, 304 pages.
F. N.
Le Directeur-Gérant
F. Charmetant.
Typograpliie Firmin-Didol it C"=. — Paris.
ToMÉ IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.
I Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par R.
DuvAL,5fr. 70. — II. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
le D'' C. \Vessely,7 fr. 90. —III. Histoire nestorienne inédite (chronique de
Séert) (arabe et français), par M^"- Addaï Sciier, avec le concours de J. Périer,
fasc. I, 6 fr. 20. — IV. La cause de la fondation des écoles, par Mar
Barhadbesabba 'Arbava, évêque deHalwan (syriaque et français), par M*'''' Addaï
Scher, 5fr. 50. — V. Histoire de' S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à, Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse' des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Nau avec le concours de
J. BousguET, 10 fr. 25. — VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with the remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
Ce volume a coûté 28 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
ToMg V, 808 pages. Prix net : 48 fr.
I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe
et anglais) (Agathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. — 11. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. Dib, 7 fr. 60. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. I. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12fr. 60. — IV. Chronique de Mahboub ('Ayâ^iioç),
I, 1 (arabe et français), par A. Vasiliev, 8 fr. 10. — V. Les Légendes syria-
ques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau ; les
Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.
Ce volume a coûté 30 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.
1. — TheHymns of Severus of Antioch and others in the syriac version
of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais),
par E.-W. Brooks. Prix : 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire arménien de Ter
Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D'' G. Bayan.
Prix : 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
{fÎ7i) (éthiopien et français), par S. Grébaut. Prix : 6 fr. 45. — IV. L'Histoire
des conciles de Sévère ibn al-MoqafFa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grébaut. Prix : 10 fr. 45. — V. Vie d'Alexandre l'Âcémète
(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.
Ce volume a coûté 26 fr. 55 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.
I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le
vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M»'' Addaï Scher. Prix :
5 fr. 50. — IL Histoire Nestorienne, II, 1 (arabe et français), par M»'" Addaï
Scher. Prix : 6 fr. 65. — III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de
Hamlë (éthiopien et frïinçais), par L GuiDi. Prix : 15 fr. — IV. Histoire
universelle de Mahboub {\yimo<;) le Grec, fils de Constantin, évêque
deMenbidj (x^ siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (IOpbeBT>). Seconde partie (1). Prix :
8 fr. 10. — V. The Hymns of Severus of Antioch (fin) (syriaque et an-
glais), par E.-\V. Brooks. Prix : 12 fr. 60.
Ce volume a coûté 30 fr. 15 (port en sus) aux souscripteurs.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées
à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien
A LA librairijï: i^icard
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.
Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un
exemplaire à la précédente adresse.
La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît
en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 50U pages in-8°.
Prix de l'abonnement: 12 francs. — Étranger : 14 francs.
Prix de la livraison : 3 francs net.
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Tome I. — Gr. in-8° (format de Migne), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.
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J. Perruchon et I. Guidi, G fr. 50. — II et IV. History of the Patriarchs
of the Coptic Church of Alexandria (arabe et anglais), par B. Evetts, 7 fr. ,
et 8 fr. 35. — III. Le Synaxaire arabe jacobite, Tout et Babeh (arabe
et français), par René Basset, 10 fr. — V. Le Synaxaire éthiopien, Mois
de Sanê (éthiopien et français), par I. Guidi, 11 fr. 20.
Ce volume a coûté seulement 26 fr. 95 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome II, 690 pages. Prix : 41 fr. ^.
I. Vie de Sévère par Zacharie le Scholastique (syriaque et français),
par M. -A. Kugener, 7 fr. — II. Les Évangiles des douze apôtree et de
saint Barthélémy (copte et français), par le D"" E. Revillout, 5 fr. — 111. Vie
de Sévère par Jean, supérieur du monastère de Beith-Aphthonia,
suivie d'un recueil de fragments historiques syriaques, grées, latins et arabes
relatifs à Sévère, par M. -A. Kugener, II fr. 90. — IV. Les Versions grec-
ques des Actes des martyrs persans sous Sapor II (grec et latin),
par H. Delehave, S. J., BoIlandiste,'9 fr. 50. — V. Le Livre de Job (éthio-
pien et français), par E. Pereira, 7 fr. 70.
Ce volume a coûté seulement 25 fr. 90 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.
I. Les Histoires d'Ahoudemmeh et de Marouta, primats Jacobites de Tagrit
et de l'Orient (vi^-vii" siècles), suivies du traité d'Alioudemmeh sur l'homme
(syriaque et français), par F. Nau. Prix : 7 fr. 15. — 11. Réfutation de Sa'îd
Ibn Batriq (Eutychius), par Sévère ibn al-Moqaffa%évêque d'Aschmou-
naïn (arabe et français), par P. Chébli, archevêque maronite de Beyroutli. Prix :
7 fr. 40. — III. Le Synaxaire arabe jacobite (sj/î7e):Les mois de Hatour
et de Kihak (arabe et français), par René Basset. Prix : 18 fr. 05. — IV. Sargis
d'Aberga, controverse judéo-chrétienne, première assemblée (éthiopien et
français), par S. Grebaut. Prix :' 6 fr. ^
Ce volume a coûté seulement 24 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE
UN FORMULAIRE DE CONFESSION MAZDÉEN
LE KHUASTUANIFT
INTRODUCTION
A l'occasion du travail sur les pierres tombales nestoriennes
du Turkestan (I), nous avons résumé, pour notre usage person-
nel, un certain nombre des documents qui se rapportent à
cette question. Il nous paraît intéressant de faire connaître les
plus importants, et d'abord le formulaire, soi-disant mani-
chéen, de confession, déjà cité plus haut (2).
Deux fragments en écriture ouigoure ont été trouvés par les
explorateurs russes et allemands et ont été édités à Saint-Pé-
tersbourg et à Berlin. La meilleure copie, tronquée au commen-
cement, où le turc est écrit en caractères syriaques, a été trouvée
par M. Stein dans la grotte de Touen Houang, au milieu de
rouleaux bouddhistes écrits en caractères chinois. C'est une
bande de papier, formée avec des pages collées bout à bout. Il y
a 338 lignes. M. von Lecoqa transcrit, traduit, annoté et repro-
duit en photographie le texte du D'' Stein, en le complétant au
commencement à l'aide d'un fragment de Berlin : Journal of
the royal Asiatic Society , new séries, t. XLIII, 1911, p. 277 à
315, sous le titre : Z)"" Stein's Khuastuanift from Tiui-liuang,
being aconfession-prayer of the Manichaean Auditores.
La tendance actuelle est de donner le nom de manichéen à
tout ce qui offre une ressemblance, si éloignée soit-elle, avec ce
que nous savons de Manès, c'est-à-dire en somme à tous les
textes dualistes mazdéens et magiques. Cette tendance est d'ail-
(1) Revue de l'Orient chrétien, t. XVIII (1913), p. 3-35.
(2) Ibid., p. 15.
OIUENT CrinÉTIEN. 15
226 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
leurs très ancienne et a déjà conduit, de proche en proche, aux
résultats les plus divergents : saint Jérôme nous apprend qu'à
son époque on donnait le nom de manichéen à ceux qui jeû-
naient; lui et ses amis étaient traités de manichéens {De Vwg.);
auxii" siècle, par contre, on a poursuivi dans nos contrées des
sectes dites manichéennes dont les fondateurs étaient seule-
ment des déséquilibrés ou des sadiques. Il impo'rte de réagir
contre cette tendance et de partager les écrits non bouddhiques
retrouvés : 1" en écrits magiques susceptibles d'être employés
par les adhérents de toutes les religions ; 2° en écrits mazdéens,
puisque nous savons que les mazdéens ont eu des temples dans
ces contrées et jusqu'en Chine; les mazdéens hérétiques du
Turkestan, ou Moniens, méritent une section spéciale, 3° en
écrits gnostiques; d'allure plus ou moins chrétienne, qui pour-
ront être répartis entre les hérétiques orientaux chrétiens : les
Manichéens, les Marcionites, les Audiens, les Koukéens, les
Mandéens, etc. Tous spéculaient sur un fond commun, gnos-
tique et chaldéen, comme les hérétiques occidentaux spéculaient
sur le fond commun de la philosophie grecque, puisée chez
Platon et Aristote aussi bien qu'à l'école philosophique et
scientifique d'Alexandrie.
Les hérésies orientales supposent des données scientifiques,
philosophiques et religieuses. Les données scientifiques sont
sans doute autochtones et ont été empruntées aux Chaldéens,
car de nombreux documents nous témoignent de l'activité
scientifique des Chaldéens, et les Grecs d'Alexandrie se sont
mis à leur école. Les données religieuses sont les plus caracté-
ristiques : chez les chrétiens, elles se rattachent à la Bible;
chez les Mazdéens elles peuvent se rattacher à l'ancienne reli-
gion, assez peu connue, des Mèdes et des Perses. Les données
philosophiques, qui leur sont communes à toutes, viennent
sans doute d'Alexandrie, par l'intermédiaire d'Édesse. On a
tendance à supposer l'existence d'une philosophie iranienne
que l'on opposerait à la philosophie d'Alexandrie, mais nous
ne croyons pas que l'on ait établi son existence à l'aide
d'anciens documents authentiques.
Pour l'instant, tout nous ramène à Alexandrie, d'où auraient
divergé les philosophies occidentale et orientale. Bardesane,
si l'on en croit Eusèbe et saint Épiphane, est un disciple de Va-
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE. 227
lentin ; Marcion est venu s'instruire jusqu'à Rome. Saint Ephreni
fait de Manès un disciple de Bardesane, de plus les livres de
Manès remontent à Skountianos « qui avait adopté les doctri-
nes de certains philosophes égyptiens, car il s'était rendu en
Ég-ypte, avait fréquenté les sages qui vivaient alors en ce pays
et avait étudié les littératures égyptiennes et grecques ainsi
que les livres de Pythagore et de Proclus (1) ». Bardesane dit
encore, dans le Livre des lois des pays, qu'il connaît les théo-
ries astrologiques des Égyptiens aussi bien que celles des Chal-
déens de Babylone (2). Il est remarquable d'ailleurs que la
légende de Zoroastre le place à Mabboug (3), comme Barde-
sane (4), ou à Samarie, et qu'elle peut être regardée comme
une composition tardive influencée par la légende de Manès.
En somme, le gnosticisme grec aurait été porté d'Alexan-
drie à Édesse dès le commencement du ii" siècle, où il aurait
été plus ou moins modifié par Bardesane et son école et incor-
poré au christianisme. On le retrouve comme fonds commun de
toutes les hérésies chrétiennes orientales : lumière et ténèbres,
causes du mal physique et du mal moral, création et rédemp-
tion, sous des décors plus ou moins poétiques et plus ou moins
fantaisistes; mais toutes les hérésies chrétiennes se reconnais-
sent à ce qu'elles font une place à l'Ancien et au Nouveau Testa-
ment dans la philosophie commune (5). Les Perses ont propagé
la nouvelle philosophie avec l'ardeur qu'ils devaient mettre
plus tard à propager le nestorianisme, et les écoles les plus
anciennes et les plus influentes ont été celles de Bardesane, de
Manès et de Marcion (6). La Perse n'avait pas alors de religion
(1) H. Pognon, Inscriptions mandaïtes des coupes de Khouabir, Paris, 1899
p. 182.
(2) Cf. trad. française, Paris, 1889, p. 41, ou Patrol. Syriaca, t. 11, Paris,
1907, p. 581.
(3) H. Pognon, loc. cit., p. 161.
(4) Cf. Patv. Or., t. VII, p. 519.
(5) Voir chez H. Pognon, loc. cil.., les Uiéorics apparentées de Valentin,
p. 161; de Bardesane, p. 169; de Marcion, p. 172; des Encratites, p. 174; de
Manès, p. 181; des Audiens, p. 194; d'Aétius, p. 202; de Jean d'Apamée, p. 207;
des Koiikéens, p. 269; des Ophites, p. 212; des Kantéens, p. 220; de Battaï,
p. 221 ; des Mandéens, p. 224. Voir aussi. Pair. Or., t. Vil, les hérésies de
Saturninus, p. 506; Marcus, \^. 511; Marcion, p. 512; Florinus, p. 516; Barde-
sane, p. 518; Manès, p. 531.
(6) Au temps de Mar Aba (540-552), les marcionites étaient assez puissants
en Perse pour que leur nom ait pu être sjnonyme de chrétien.
228 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
d'état, et les théories grecques, par Tintermécliaire de Barde-
sane et de l'école d'Édesse, ont pu y trouver bon accueil. Ce
sont ces théories qui ont fourni le cadre dans lequel les Sassa-
nides ont placé le mazdéisme pour en faire la religion d'état
(depuis vers 226 jusque vers 651). Il a suffi de remplacer
les éléments chrétiens par des éléments mazdéens : Dieu le
Père par Azroua; le Christ par Hormuzd; Satan par Ahri-
man (1), etc. Les mazdéens ont pu d'ailleurs se diviser en plu-
(1) Voici encore ce que Barhadbesabba, auteur nestorien du vi° au vii° siècle,
nous apprend des Bardesanites. Sa notice concorde avec celle qui est attribuée
à Marouta de Maj'ferqat et qui a passé ensuite dans les canons arabes de
Nicée : « La cinquième hérésie 'est celle des Daisanites; ils reconnaissent
beaucoup d'êtres (éternels), et le chef et le maître de tous n'est connu de
personne; ils donnent aussi le nom d'êtres (éternels) aux éléments. Ils disent
que le monde résulta d'un hasard. Comment? — La lumière était d'abord à
l'orient et le vent en face d'elle à l'occident et le feu au sud, et les eaux en face
(du feu) au nord et leur maître en haut, et leur ennemi, qui est l'obscurité,
dans la profondeur. Par suite d'un hasard, les êtres (éternels) se mirent en
mouvement, chacun rampa pour atteindre son compagnon, et leur excellence
intérieure lutta l'une contre l'autre. Les lourds descendirent et les légers mon-
tèrent, et ils se mélangèrent l'un avec l'autre. Tous erraient et fuyaient et
cherchaient un refuge dans les miséricordes du Très-Haut. Alors, au bruit
du tumulte, descendit une grande voix qui est le Verbe et la parole de la
pensée ()Cs.^»i; lvio|j»oo |cci^), et elle retrancha l'obscurité du milieu des êtres
purs, et elle fut chassée et elle tomba à sa place inférieure et il les sépara
et, par le signe de la croix, il établit chacun d'eux à sa place; et, de leur
mélange, il fit ce monde ; il lui fixa le temps et il lui fixa la limite, combien
il demeurerait. Quant à la clarté qui subsiste (mélangée dans le monde), il
vient à la fin pour la purifier; et il dit ainsi : ■' L'être (éternel) qui s'est jeté
« sur son compagnon, il s'est occupé de le précipiter dans la profondeur; l'obs-
« curité épaisse est montée et elle a obscurci les êtres purs. »
•< En plus de cela, ils prônent le sort et le destin, ils suppriment la liberté
de l'homme et ils nient la résurrection du corps. Tous s'habillent d'habits
blancs, dans la pensée que quiconque s'habille de blanc est du côté du bien
et (quiconque s'habille] de noir est du côté du mal. Ceux-ci ne rejettent pas les
livres (saints), mais reçoivent en plus de nombreuses révélations. » Ce texte est
en désaccord avec le Livt^e des lois des pays qui revendique la liberté humaine
et ne dit pas que les éléments sont des êtres éternels; nous ne savons donc
pas si Bardesane en personne est responsable de ces théories, en tout cas
il semble bien qu'elles étaient professées par ses disciples à la fin du iw siècle
puisque S. Ephrem les leur attribue. Nous avons la forme chrétienne des
théories alexandrino-iraniennes avec une place pour le Très-Haut, pour son
Verbe, pour la croix, et pour la seconde venue du Christ. Il a suffi de les
remplacer par Azroua, Chormuzta et par la seconde venue de Chormuzta, et
d'élever les éléments, vent, eau, feu, lumière, à la qualité divine, pour cons-
tituer une religion mazdéenne à laquelle on ne peut donner le nom de Barde-
nite ou de manichéenne parce qu'elle a expulsé précisément les traits caracté-
ristiques de ces hérésies chrétiennes.
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE. 229
sieurs sectes aussi bien que les chrétiens (par exemple, plus
tard, les Mazdakites) et Tune de ces sectes a pu adopter Manès
tout en conservant intégralement la théogonie mazdéenne qui
avait remplacé la théogonie chrétienne dans la philosophie édes-
sénienne. Il reste à chercher si cette secte mazdéenne qui a
adopté Manès est pré ou post avestique. Elle a chance à notre
avis d'être antérieure et de représenter les vieux croyants
mazdéens qui ont refusé de se soumettre à la réforme reli-
gieuse opérée par les Sassanides. Ils ont été proscrits en même
temps que Manès, et cette commune infortune a pu amener un
rapprochement entre les mazdéens et les manichéens, mais
il semble que les premiers ont maintenu Tintégralité de leurs
doctrines et que les seconds ont abdiqué les leurs, puisque tout
élément chrétien (ou peu s'en faut) a été éliminé; ces mazdéens
ont donc pu être appelés « les Moni du Tiirkestan » et même
être plus ou moins confondus avec les mazdéens officiels. Les
musulmans les ont tous persécutés, ils leur ont ensuite succédé
— aussi bien à ceux de Perse qu'à ceux du Turkestan, — et
ils ont donc hérité aussi du nom de Moni donné aux derniers.
11 est remarquable que, d'après M. Decourdemanche, le nom
de Mani, chez les Turcs, ne désigne pas Manès. C'est pour eux
le nom d'un peintre (d'un calligraphe?) célèbre qui était en
même temps grand magicien et peignait des aquarelles d'une
grande influence talisnianique. Ils paraissent le considérer
comme Chinois, cf. infra, p. 326. Dans cet ordre d'idée, les
Moni du Turkestan pourraient être des Mazdéens idolâtres plus
adonnés que les autres aux pratiques magiques.
Les Mazdéens de Perse avaient des formules de confession,
comme l'écrit M. L.-C. Casartelli, La philosophie religieuse
du mazdéisme sous les Sassanides, Paris, 1881, p. 161 :
« Il existe des formules de patêt ou confession dont une
grande et une petite. Dans ces formules, on commence par
une prière, un acte de louange de Dieu, une proclamation des
bonnes pensées, des bonnes paroles et des bonnes actions, et
une détestation des mauvaises. Suit une longue liste de péchés
avec leur gravité respective, péchés par pensée, par parole, par
acte (minishnîk, gùbishnîk, kùnishnîk). On termine par un
acte de foi en Auharmazd et aux vérités delà religion ». Il
devait en être de même des mazdéens du Turkestan, mais
230 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
cette conséquence serait restée une simple probabilité sans les
découvertes récentes qui nous ont rendu, comme nous l'avons
dit, plusieurs fragments, en plusieurs écritures, de leurs
manuels de confession. On remarquera que pour chaque péché
on commence par rappeler le dogme mazdéen, puis on s'ex-
cuse des fautes commises contre ce point du dogme. Il y a
même une récapitulation finale.
C'est intentionnellement que nous empruntons toute notre
annotation aux traditions bardesanite et mazdéenne (1). Nous
voulons ainsi donner un pendant à M. von Lecoq, qui a em-
prunté toute son annotation — très intéressante d'ailleurs —
à la tradition manichéenne. La véritable méthode consistera
à citer tous les passages parallèles dans toutes les religions
sans chercher a pjHori à enfermer le Khuastuanift dans un
cercle, ou manichéen ou mazdéen, infranchissable.
F. Nau.
I. Texte de Berlin.
Khormuzta lo dieu et les cinq dieux sont descendus du ciel avec la pureté
de tous les dieux pour engager la bataille contre le démon (yakka) (2) ; il a
combattu contre la puissance du démon qui pousse aux mauvaises actions
et contre les cinq fils du démon (.3). Dieu et le démon, lumière et ténèbres,
(1) Nous renverrons, par Cas., suivi de la pa,:,'e, à L. C. Casartelli, La philo-
sophie religieuse du Mazdéisme sous les Sassanides, Paris, 1884, 8°, vni-192 pages.
(2) " Au commencement des choses, il y eut une grande guerre aux cieux;
elle est racontée dans cinq chapitres du Bun-Dehesh... L'esprit du mal conduisit
ses démons alliés contre le ciel, dont il pénétra la troisième partie; mais à la
vue du ciel cet esprit lâche fut troublé comme la brebis devant le loup. Car
l'esprit du ciel s'arma comme an guerrier et Auharmazd fit un rempart autour
du ciel. ■' Cas., p. 71-72. Khormuzta = Auharmazd; la pureté de tous les
dieux = l'esprit du ciel, qui est sans doute Vohùman, •■ la première des créa-
tures, qui a produit plus tard la lumière du monde. Au dernier combat, qui,
clôturera la guerre entre les deux créations, c'est lui qui s'emparera d'Akôman,
son adversaire spécial entre les devs (démons) ». Cas., p. 67-68. Les cinq dieux
qui seront énumérés plus bas (zéphir, vent, lumière, eau, feu) paraissent cor-
respondre aux cinq autres Ameshoçpends : « Après que Vohùman eut été créé
et eut produit la lumière du monde et la bonne loi, Auharmazd forma Arta-
vahisht, Shatvairo, Cpendarmat, Horvadat, Amerodat ». Cas., p. 69.
(3) Il y a un « parallélisme systématique dont les mazdéens sont en général
jaloux ». Cas., p. 83. A Vohùman « la bonne pensée » correspond Akôman
" la mauvaise pensée » et aux cinq dieux (Ameshoçpends) cités dans la note
précédente correspondent, dans leur ordre, les chefs de démons : Andar, Sàvar.
Nàîkyîas, Taprêv, Zàirîk; Cas., p. 82-83,
DOCUMENTS TROUVÉS EX ASIE CENTRALE. 231
étaient alors mélangés. Les fils du dieu Khormuzta, les cinq dieux (1),
lorsqu'ils engagèrent eux-mêmes le combat contre le péché et le démon,
furent saisis et entortillés (2). Tous les princes des dénions vinrent avec
l'insatiabie démon de l'envie et avec cent quarante myriades de moindres
démons unis pour le mal, privés de science, d'intelligence et de sens (3).
Celui même qui avait engendré et créé (les cinq dieux) (4) quitta l'éternel
ciel des dieux et vint séparer (les démons) des dieux de lumière.
En conséquence^ mon dieu, si, parce que le démon (Chmnu) poursuivant
de mauvais desseins a poussé nos intelligences et nos pensées hors du droit
chemin aux actions démoniaques, et, si, parce que nous sommes devenus
en conséquence insensés et privés d'intelligence, nous avions péché et
erré contre la fondation et la racine de tous les esprits lumineux, contre
la pure lumière le seigneur Azroua (5), (si nous avions mélangé) la lu-
mière et les ténèbres, dieu et le démon (6) (lacune)...
... est son fondement et sa racine. Si nous avons dit : si (quelqu'un) vivi-
fie (un corps), dieu le vivifie ; si (quelqu'un) tue, dieu tue (7 1 : si nous avons
(1) Cf. supra, p. 230, note 2.
(2) Aharman, qui était dans le lieu de malfaisance qu'on appelle « ténèbres
sans fm », se leva de l'abîme et vint dans la lumière; et il se précipita pour
détruire cette splendeur d'Auharmazd qu'il aperçut, inattaquable pour les
démons. Cas., p. 48, 55. Cet incident, si l'on en croit Moïse bar-Képha, auteur
jacobite du ix' siècle, avait été inséré par les Bardesanites dans leur cos-
mogonie : pour eux, les cinq dieux des Mazdéens sont les cinq êtres (éternels) :
le feu, le vent, l'eau, la lumière et l'obscurité. Chacun d'eux se tenait dans
sa région, lorsque l'obscurité (Aharman et les siens) monta d'en bas pour
se mélanger avec eux et en eux; alors les (cinq) êtres purs commencèrent,
tout agités, à fuir devant l'obscurité et cherchèrent .un refuge dans Ips misé-
ricordes du Très-Haut (Àzroua ou Zarouan chez les Mazdéens) pour qu'il les
délivrât de cette forme qui les souillait en se mélangeant avec eux et qui est
l'obscurité. Alors, au bruit de ce tumulte descendit le Verbe de la pensée
du Très-Haut, c'est-à-dire le Messie (Auharmazd ou Chormuzta chez les Mazdéens),
il retrancha l'obscurité du milieu des êtres purs... et du mélange de ces êtres
avec l'obscurité leur adversaire, il fonda le monde présent; cf. F. X.\u, Barde-
sane l'astrologue, Le livre des lois des pays, Paris, 1899, p. 59-60.
(3) Le démon (Aharman) avait créé un grand nombre d'autres démons,
mâles et femelles, qui devaient lui porter secours. Cas., p. 56, 66. Les premiers
sont Akôman et Varûn qui sont nés ensemble. Varùn est appelé « le démon
de la mauvaise cupidité ». Cas., p. 85. C'est peut-être <■ l'insatiable lémon
de l'envie » mentionné ici, D'après un ouvrage mazdéen, il n'y a pas moins
de 99.999 démons de divers genres. Cas., p. 87, 91.
(4) Auharmazd (Chormutza) chez les Mazdéens, et le Clirist (par le moyen
duquel le Père a créé le monde) chez les Bardesanites.
(5) C'est en somme ici une profession de monothéisme. Le mazdéen confesse
un principe unique des esprits lumineux (dont les ténèbres procèdent par
liasard).
(6) D'Azroua (Zarouan) procède le dualisme : le bleu, la lunuère, Chormutza,
directement; le mal, les ténèbres, le démon, Aharman, par liasard.
(7) Semble dirigé contre le fatalisme. Certains écrits mazdéens .sont fatalistes;
Cas., 28-29; 140-141; ils ne devaient pas avoir cours au Turkestan.
232 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
dit : le bien et le mal, tout a été créé par Dieu ; si nous avons dit : c'est lui
qui a créé les dieux éternels (1): si nous avons dit : le dieu Khormuztaet
le démon (Chmnu) sont frères (2). Mon dieu, si, dans notre méchanceté,
nous avons prononcé des paroles aussi blasphématoires en attribuant par
mégarde des choses fausses à dieu, si nous avons commis un péché si
impardonnable: mon dieu, moi, Raim{a)st F(a)zind (3), je me repens, et
je prie en me purifiant du péché : Que mon péché me soit remis!
II. Texte de M. Stein.
2° Pour ce qui concerne le dieu du soleil et de la lune, et les dieux qui
trônent dans les deux resplendissants palais (4) ; les bases et la racine (les
restes) de la lumière, de tous les êtres célestes (burkhans) de la terre et
(1) Semble dire que la création a été faite à l'aide de matières préexistantes
et non ex ni/iilo, cf. Cas., 24. Les « dieux éternels " sont probablement analo-
gues aux cinq êtres (éternels) des Bardesanites : feu, vent, eau, lumière et
obscurité, supra, p. 231, note 2.
(2) Ce passage est expliqué par le vartabed Esnig : « Quand il n'y avait
encore rien, disent les mages, ni cieux, ni terre, ni aucune créature des cieux
ou de la terre, il existait un certain Zervan dont le nom traduit signifie
fortune ou gloire. Pendant mille ans, il fit un sacrifice en se disant qu'il lui
naîtrait peut-être un fils qui ferait les cieux et la terre et tout ce qui y est.
Après mille ans de sacrifice, il commença à rouler sa pensée dans son esprit
en disant : A quoi va servir le sacrifice que je fais, mon fils Ormizt viendra-t-il
ou bien est-ce que je fais des efforts en vain? — Pendant qu'il pensait à cela,
Ormizt et Arhmen prirent naissance dans le ventre de Zervan; Ormizt parce
que Zervan avait fait le sacrifice, et Arhmen parce qu'il avait douté... »
J. A. Gatteyras, L'Arménie et les Arméniens, Paris, 1882, p.- 40, cité aussi par
Cas., p. 11. On trouve un texte à peu près identique chez Théodore bar-Khouni,
cf. H. Pognon, Inscriptions mandaïtes des coupes de Kliouabir, p. 162-lGo. On
rencontre encore la même idée chez Théodore (de Mopsueste) et dans un édit
d'un ministre de Yezdegerd II, Cas., p. 10-11. Théodore dit que Zarouam
voulant engendrer le seul Hormisda (des manuscrits portent Hormistha), en-
gendra « celui-ci et Satan ». — On conçoit donc que certains mazdéens
devaient dire que Hormistha et le démon étaient frères puisqu'ils avaient été
engendrés tous deux par Zarouam (Zervan, Azroua). C'est un blasphème, dit
notre manuel, parce que le démon a été engendré malgré Zarouam.
(3) Nom du propriétaire du présent manuel.
(4) Chez les Mazdéens, des génies personnifient le ciel et les astres : Khùr
ou Khùrshêt pour le Soleil, Màli pour la Lune; Cas., p. 75. On offre des œufs
et d'autres offrandes de nourriture à la Lune souveraine, Ibid., p. 81. Cepen-
dant, d'après cet ouvrage, le rôle du Soleil et de la Lune est plutôt cosmolo-
gique : leur devoir est de donner la lumière, de mûrir les naissances et les
acci'oissenients et de diviser les jours, mois, saisons, années. Il est certain
cependant que le Soleil et la Lune ont prêté à d'autres spéculations : Barde-
sane assimilait le Soleil à un père et la Lune à une mère, Patr. Syr., t. II,
p. 505; la Lune était pour lui un principe de fécondité qui répandait sur
la terre les biens qu'elle arrachait au ciel, cf. Journ. as., XP série, t. 1, 1913,
p. 235.
DOCUMENTS TROUVÉS EX ASIE CENTRALE. 233
(de l'eau?) doivent arriver au ciel par leur moyen; ils les rassemblent,
ensuite leur première porte (d'entrée) est le dieu du soleil et de la lune.
Pour délivrer les cinq dieux et pour séparer la lumière des ténèbres, il
roule depuis le bas en plénitude et il illumine les quatre points cardi-
naux (1).
Mon dieu, nous avons péché par mégarde, de manière quelconque, con-
tre le dieu du soleil et de la lune (eti les dieux qui trônent dans les deux
resplendissants palais, quand bien même nous l'aurions nommé le vérita-
ble, le fort, le tout-puissant dieu, si nous n'avons pas cru en lui. Si parfois
nous avons proféré les blasphèmes très mauvais. ...Si nous avons dit :
Notre corps a été créé avant le soleil et la lune. Si nous avons commis par
mégarde ce second péché, nous demandons d'en être délivrés. Que notre
péché soit remis !
3" Pour ce qui concerne les cinq dieux, les Jeunes rejetons du dieu
(1) Les ténèbres se sont mélangées dans une certaine mesure aux êtres
lumineux, et c'est de ce mélange que le monde a été créé. Pendant toute la
durée du monde l'occupation des dieux et des hommes sera de délivrer
les êtres purs ensevelis dans la matière. Cette théorie se trouve chez les
Bardesanites, d'après Tiiéodore bar-Khouni, auteur nestorien du \u- siècle,
dont le texte est à rapprocher de celui de Moïse bar-Képha traduit plus haut :
« Bardesane dit qu'il y a cinq êtres qui sont essentiellement depuis l'éternité,
qu'ils étaient tranquilles et qu'ils erraient, et qu'a la fin ils se mirent en
mouvement eux-mêmes, comme par un certain hasard, et le vent souffla
dans sa violence. (L'obscurité) rampa et atteignit son voisin, le feu s'accumula
dans la forêt, une fumée obscure, qui n'était point enfant du feu, se coagula
et l'air pur fut troublé. Tous se mélangèrent le& uns avec les autres, leur
principe excellent fut lésé, et ils commencèrent à se mordre les uns les autres
comme des animaux malfaisants. Alors leur Maître envoya sur eux le Verbe
de sa pensée; il commanda au vent et celui-ci se calma, et il fit revenir
son souftle vers lui-même; le Vent (Esprit) d'en Haut souffla; le tumulte
fut apaisé par la force et précipité dans ses profondeurs; l'air se réjouit en
lui-même; le calme et la tranquillité s'établirent; le Seigneur fut glorifié dans
sa sagesse, et une action de grâces monta vers sa miséricorde. Du mélange
et de l'amalgame des essences qui resta, il fit toutes les créatures : les créa-
tures supérieures et les créatures inférieures. Voici que toutes les natures
et les créatures courent pour purifier et prendre ce qui a été mélangé à la
nature mauvaise. Telles sont les impiétés que Bardesane a cousues les unes
aux autres. » Cf. H. Pognon, Inscriptions mandaïtes des coupes de Khouabir,
Paris, 1899, p. 178. Il y a analogie avec les théories mazdéennes, car c'est une
philosophie plus ancienne sur l'origine, le mélange et la séparation du bien
et du mal dans la création qui a été adaptée à toutes les théories religieuses
de l'Asie centrale : les gnostiques chrétiens, bardesanites, manichéens, mar-
cionites, ont fait jouer à Dieu le Père, au Christ, à l'Esprit (saint) et aux anges
le rôle que les mazdéens plus ou moins orthodoxes faisaient jouer à Azroua
(Zervan), à Hormuzd (Chormuzta) et aux autres dieux, les Ameshoçpends et
les Yazds. Cf. Cas., p. 68-72 : <- la guerre primordiale continue toujours sous
le commandement du Créateur; les Yazds sont occupés h combattre et à
chasser tout mal et toutes les oppositions d'espèces innombrables qui avancent
de côté et d'autre »,
234 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Khormuzta : 1" le dieu du zéphir; 2° le dieu du vent; 3° le dieu de la lu-
mière; 4° le dieu de l'eau; 5° le dieu du feu, qui ont combattu contre le
péché et la puissance du démon, qui ont été saisis et mélangés avec les
ténèbres (1), n'ont pas pu remonter au ciel de dieu et sont (restés) sur cette
terre. Les dix cieux (2) et les huit terres existent grâce aux cinq dieux.
(1) Bardesane mentionnait cinq « essences ■> ou ■< natures » : le vent, la
lumière, le feu, l'eau et l'obscurité, dont quatre étaient bonnes et l'autre mau-
vaise. Les mazdéens du Turkestan ont dédoublé le vent en deux pour en faire
le zéphir et le vent et obtenir cinq essences bonnes ou cinq « dieux ». Ceci
peut être accidentel, car les Bardesanites eux-mêmes n'étaient pas tous d'accord
et pouvaient admettre jusqu'à sept éléments, tous analogues peut-être aux
sept Ameshoçpends des Mazdéens, cf. Cas., p. 69. On lit en effet dans Agapius
(Mahboub), historien jacobite du x» siècle : « Il y a (d'après Bardesane) sept
éléments, dont trois sont des forces (vertus) principales, et les quatre autres
sont inférieurs. Les trois éléments principaux sont : l'Intellect, la Force et
l'Esprit; les quatre autres sont : le Feu, l'Eau, la Lumière et le Vent. Ces
sept éléments s'associent l'un avec l'autre et, de cette union, proviennent
360 mondes. L'homme est également créé de ces sept éléments, son àme est
formée des trois éléments principaux et spirituels; dans un autre livre, il
admet que le corps de l'homme se compose des éléments inférieurs. Il affirme
encore l'existence de sept et de douze (principes); ï\ dit : Le cerveau de
l'homme vient du Soleil; ses os de Saturne; ses veines de Mercure; son sang
de Mars; sa chair de Jupiter; .ses cheveux de Vénus; sa peau de la Lune.
D'après cette doctrine, l'homme consiste en ces sept choses, (Bardesane) dit :
Comme la Lune s'accroît et ensuite diminue tous les trente jours, ainsi la
Mère de la vie enlève ses vêtements chaque mois et entre chez le Père de la
Vie; celui-ci s'unit à elle et elle enfante sept fils. Ainsi chaque année ses
enfants sont au nombre de 84. » Patrol. Or., t. Vil, p. 520-521. On reconnaît
chez ces Bardesanites la tendance à développer le rôle des sept planètes et
sans doute des douze signes du zodiaque ou même des 360 degrés de la sphère
céleste. Comme chez les Mazdéens, tous les éléments sont comme doublés
d'un être supérieur : « Pour chaque créature de toute espèce créée dans le
monde matériel, pour celles qui sont déjà nées comme pour celles qui sont
encore à naître, pour chaque corps, il y a un archétype spirituel. • Cas.,
p. 80.
(2) Sans doute le ciel atmosphérique (entre la Lune et la Terre), les cieux
des .sept planètes, le ciel des étoiles fixes et enfin le ciel supérieur qui comprend
tout; car les astronomes attribuaient à chaque planète une portion de l'espace,
comprise entre deux sphères — c'est ce que nous avons nommé un intersphère
— et on rendait compte de tous les mouvements en supposant que ces inter-
sphères roulaient les uns sur les autres. Cf. Bar Ilébraeus, Cours d'astronomie,
Paris, 1899, trad., p. 10-14 (dans Bibl. de Vécole des Hautes Études, fasc. 121).
Il peut aussi être question de dix cieux analogues à ceux de Battaï. Cf. IL Pognon,
Inscriptions mandaïtes, Paris, 1899, p. 222. Voici ce passage dont une partie
ressemble aux textes de Bardesane traduits plus haut : " Il dit qu'antérieure-
ment à toute chose il y avait une divinité qui se partagea en deux et que
d'elle vinrent le bien et le mal. Le bien recueillit les lumières et le mal recueilht
l'obscurité. Alors le mal comprit et monta pour faire la guerre au Père de
grandeur. Le Père de grandeur sut que c'était la guerre et il prononça un
mot; de ce mot fut créé le Seigneur Dieu. Le Seigneui- Dieu prononça égale-
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE. 235
De tout ce qui est sur la terre (l), les cinq dieux en sont la majesté, le
brillant, l'image, le corps, l'àme, la force, la lumière, le fondement et
la racine.
Mon dieu, si dans notre condition pécheresse, nous avons péché contre
cela par mégarde (2), ou causé du mécontentement aux cinq dieux par
une pensée mauvaise et perverse ; ... si nous avons péché contre le sec et
l'humide de la terre, contre les cinq enfants des êtres vivants et contre
les cinq enfants des herbes et des bois (3); maintenant, mon dieu, en nous
purifiant du péché, nous prions: Pardonne-nous
5^ Si nous avons mal agi contre les cinq enfants (4) des êtres vivants,
contre l'homme, les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons et les reptiles...
ment sept mots et sept forces naquirent de lui. Ensuite sept démons montèrent
et. enchaînèrent le Seigneur Dieu et les sept forces nées de lui, et enlevèrent
au Père de grandeur le principe de l'âme; les démons et les diables se mirent
à l'œuvre ainsi que les sept (planètes) et les douze (signes du Zodiaque) et
firent Adam le premier homme. Le Seigneur Dieu vint, détruisit Adam et le
fit de nouveau. Ils disent encore qu'il y a di.\ cieu.x auxquels ils donnent des
noms ridicules, .savoir : Ardi, jMardi, Ardabli, Sparsagal, Ilai-dabel, Qoudi,
Maqdi, Labsi, Mahsi et Haya. ••
(1) Les Mazdéens persans reconnais.sent seulement .sept terres, par symétrie
sans doute avec les sept dieu.x ou démons principaux et les sept métaux :
■• La terre matérielle formait au commencement un seul vaste continent. Mais
à la deuxième phase du grand combat dans lequel Aharman (le démon),
après sa défaite dans le ciel, attaqua la terre, Tishtar, après avoir vaincu
Apàùsh, produisit une vaste inondation, dans laquelle périrent toutes les
créatures du mal. De cette inondation furent formées les mers qui couvrirent
une moitié de la terre, et aussi la séparèrent en sept parties. La partie centrale
est aussi grande que les autres six réunies, et forme la terre connue des
Eraniens et dont le centre est Pars (la Perse) elle-même. Ces sept continents
sont maintenant séparés par l'Océan de telle façon qu'il est impossible main-
tenant de passer de l'un à l'autre sans l'aide surnaturelle des bons ou des
mauvais esprits. Les six dernières parties sont cependant habitées par des
hommes qui ne mangent pas de viande, mais se nourrissent exclusivement
de lait, comme les premiers hommes. ■> Cas., p. I()5-I06.
(2) Chez les Mazdéens « les péchés commis involontairement restent dos
péchés ». Cas., p. 141.
(3) Ce paragraphe vise les péchés commis conti-e la nature inanimée : ■■ restait
à l'homme à éviter les souillures ou à se débarrasser des conséquences de la
faute en souillant le feu, l'eau ou la terre ». Cas., p. 1.55. Ces locutions qui
mentionnent des péchés contre « le sec et rhumide de la terre, contre les enfants
des herbes et des bois », rappellent un texte de Théodore bar-Kliouni d'après
lequel Zoroastre disait que ■• le feu était doué de raison et marchait avec
Gounrap, l'humide des bois ». H. Pognon, Inscriptions mandaïles, p. 163.
C'était un péché pour les mazdéens, de brûler du bois mouillé. Ibid., p. Hil,
note 1.
(4) Nous voyons une fois de plus que les Zervanites du Turkestan assujet-
tissent tout à la division quinaire (cinq et dix), tandis que ceux de Perse
préféraient le nombre sept.
236 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Si nous les avons quelquefois tourmentés ou tués ; mon dieu, pardonne-
nous.
6" Mon dieu, si nous avons commis les dix enfants de péché par pen-
sée, par parole ou par action, si nous avons imaginé des faussetés, si nous
nous sommes parjurés, si nous avons persécuté Tinnocent..., si nous avons
tué des êtres vivants (1)..., si nous avons fait des actes qui déplaisent au
dieu du soleil et de la lune depuis que nous sommes de jeunes uzuntonlug
(catéchumènes mazdéens?)... Pardonne-nous.
7" Si quelqu'un demande où est l'entrée des deux routes empoisonnées
et de la route qui conduit loin du droit chemin à la porte de l'enfer (2) ?
La première est s'il a adhéré aux fausses religions (3) , la seconde est s'il
a honoré le démon avec des prostrations en lui donnant le nom de dieu.
Mon dieu, si dans notre état péclieur, à cause de l'impossibilité [où nous
sommes de comprendre le vrai dieu et la vraie foi, nous n'avons pas cru
ce que les saints (burkhans) et les purs élus (dintar) (4) nous ont prêché, en
ajoutant foi à ceux qui disent faussement : « Je suis un homme de dieu; je
suis un prédicateur », et en acceptant leurs paroles, si nous avons jeûné,
adoré et fait l'aumône à tort; ou si, en disant : « Nous acquerrons du mé-
rite », nous avons parfois commis de mauvaises actions; ou si, en invo-
quant le démon (yakka) et les mauvais esprits (ickakka) par le nom de
dieu, nous avons tué (en sacrifice) des êtres vivants et animés, nous nous
sommes prosternés; ou si, en disant : ceci est divin (burkhan), nous nous
sommes soumis à une fausse loi et nous l'avons adorée en péchant contre
Dieu et en adorant le démon; mon dieu, je m'en repens encore; par-
donne-nous.
8" Si nous sommes venus à connaître le vrai dieu et la pure loi, nous
avons connu les deux racines et la loi des trois temps (5) ; nous savons
que la racine brillante est le paradis de dieu (6) et que la racine obscure
est l'empire de l'enfer (7) ; nous avons connu ce qui existait avant qu'il y
(1) Chez les Mazdéens « parmi les péchés spécialement réprouvés, nous
pouvons citer l'orgueil et le mépris d'autrui... la cruauté envers les animaux,
la destruction inutile du bétail ». Cas., p. 152.
(2) Ce ne sont pas les deux voies, l'une bonne et l'autre mauvaise, de la
Didachè, mais deux voies mauvaises.
(3) Chez les Mazdéens, « il n'y a qu'une seule religion, toutes les autres
sont rudement attaquées et condamnées ». Cas., p. IGl.
(4) Peut-être « les destours et les justes » devant lesquels les mazdéens
devaient se présenter pour la confession. Cas., p. 159.
(5) On va voir que les deux racines sont le ciel et l'enfer, c'est-à-dire, en
somme, la lumière et les ténèbres, et que les trois temps sont le passé, le
présent et l'avenir.
(fi) Après avoir traversé le pont Cinvat, qui unit ce monde au monde d'outre-
tombe, l'àme du juste, soutenue par sa bonne vie, entre au ciel. Certains
partagent le ciel en trois ou quatre parties. Cas., p. 171-174.
(7) Les mazdéens donnent de longues descriptions de l'enfer, qu'ils placent
au centre de la terre et qu'ils partagent aussi en quatre régions. Cas., p. 177-
181.
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE. 237
eût un dieu-terre ; nous avons connu que Dieu et le démon ont combattu
entre eux et que la lumière et les ténèbres se sont mélangées ; nous avons
connu qui a créé le ciel et la terre, et par quels moyens l'archon dieu-terre
sera ensuite réduit à rien et comment la lumière et les ténèbres seront
ensuite séparées (1); nous avons connu ce qui arrivera après cela: par
notre foi et notre confiance dans le dieu Azroua, dans le dieu soleil, dans
le dieu lune, dans le dieu tout-puissant et dans les saints (burkhans] (2),
nous sommes devenus auditeurs (nigosak) ; nous avons scellé quatre sceaux
brillants dans notre cœur : l'un est l'amour (3), c'est le sceau du dieu
Azroua (4); le second est la foi (5), c'est le sceau du dieu du soleil et de
kl lune: le troisième est la crainte de dieu et c'est le sceau des cinq dieux;
le quatrième est la sage sagesse (6) et c'est le sceau des burkhans. Mon
Dieu, si nous avons parfois amené notre intelligence et notre cœur à s'écar-
ter de ces quatre dieux, si nous les avons renversés de leurs places et si
nous avons violé les sceaux de dieu: mon dieu, en nous purifiant du
péché, nous prions : Pardonne-nous.
9'^ Pour notre observance des dix commandements, il était ordonné de
les garder parfaitement trois avec la bouche, trois avec le cœur, trois avec
la main et un avec tout l'être (7) ;
(1) Nous avons déjà dit que tous les efforts des dieux et des hommes tendent
à faire cette séparation du bien et du mal. Bardesane tient aussi que la
nocivité, mélangée aux natures ou aux êtres bons, finira par en être séparée :
" Le mélange de l'une avec l'autre a émoussé la violence des natures pour
qu'elles ne soient pas complètement nuisibles ni complètement endommagées,
comme elles étaient nuisibles et endommagées avant la création du monde
(c'est sans doute une allusion aux ténèbres nuisibles qui ont envahi et souillé
les êtres purs avant la descente du Christ pour les séparer). Il arrivera
un temps où cette nocivité, qui subsiste encore dans les natures (car le monde
a été fait avec une matière dans laquelle se trouvait encore une portion
d'obscurité), disparaîtra dans le résultat d'un autre mélange et, à la consti-
tution de ce nouveau monde, tous les mauvais mouvements cesseront, toutes
les révoltes s'apaiseront; alors les insensés seront persuadés, les défauts seront
comblés et la paix et la tranquillité régneront par le bienfait du Jlaître
de toutes les natures. » Le livre des lois des pays, Paris, 1899, p. 57.
(2) Les burkhans tiennent ici la place des Yazds qui comprennent en général
tous les bons esprits. Cas., p. 70.
(3) Chez les Mazdéens, « l'amour envers le Créateur est enseigné en termes
exprès ». Cas., p. 143.
(4) Zapouâii, ou Zapouâv, écrit aussi Zrovan et Zervan, Cas., p. 10-11. « Les
Zervanistes n'étaient rien moins qu'une petite secte particulière; pendant un
certain nombre de siècles, ils formèrent probablement la partie la plus consi-
dérable des Mazdéens. » Cas., p. 11.
(5) Chez les Mazdéens « la foi en Dieu, à la création du monde par
Aûharmazd et aux autres enseignements de la religion, est souvent inculquée -.
Cas., p. 143.
(6) Chez les ]\Iazdéens, ■• de la sagesse innée dépendent six vertus ». t'as.,
p. 142; cf. p. 30-38.
(7) Voir d'autres classifications de vertus, Cas., p. 150.
238 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,
Mon dieu, si, à dessein ou par hasard, nous avons marché dans
l'amour du corps ; si nous avons écouté les paroles et suivi les conseils de
mauvais camarades.,, si nous avons obtenu du bétail et d'autres posses-
sions (1); si, dominés par notre attachement insensé, nous avons violé ces
dix commandements; mon dieu, pardonne-nous.
10° 11 a été ordonné de prononcer chaque jour, avec un esprit ferme et
un cœur pur, quatre bénédictions : sur le dieu Azroua, sur le dieu du soleil
et de la lune, sur le dieu tout-puissant et sur les burkhans;
Si, par manque de crainte de dieu ou par lâcheté, nous n'avons pas
prononcé ces bénédictions d'une manière bonne et parfaite; ou si, en les
prononçant, nous n'avons pas dirigé nos cœurs et nos pensées vers Dieu ;
si nos bénédictions et prières n'ont pas atteint dieu d'une manière
pure (2);... mon dieu, nous prions : Pardonne-nous.
11° lia été ordonné d'offrir avec révérence sept espèces d'aumônes
(pusi) pour la pure foi (3) : et il a été ordonné, lorsque les anges rassemblent
la lumière des cinq dieux (vêtements) du dieu Khroshtag Padwakhtag
et nous transmettent la lumière des cinq dieux (4), elle doit être purifiée
pour aller vers dieu, (ce que nous ferons) en ornant notre (esprit) et en
nous mettant d'accord avec la loi ;
Si, à cause de notre sottise, ou parce que nous avons restreint nos
aumônes, nous avons été incapables de donner les sept espèces d'aumônes
en perfection et d'accord avec la loi, si nous avons lié la lumière des cinq
dieux, c'est-à-dire si nous l'avons donnée aux hommes inclinés aux mau-
vaises actions ou aux êtres qui vivent et agissent mal, au lieu d'aller à
Dieu pour la purifier dans notre demeure et dans notre famille ; si nous
avons morcelé ou repoussé dieu en envoyant la lumière à la mauvaise
place, mon dieu, pardonne-nous.
12° Il a été ordonné de faire chaque année un jeune de cinquante jours
à la manière des purs élus (dintarca), et il a été commandé de servir dieu
en (lui) offrant de purs Jeîines (5) :
Si, parce que nous avons un train de maison ou parce que nous avons
acquis du bétail ou d'autres possessions, ou parce que notre fol attache-
ment nous domine, ou à cause du démon de l'envie, insatiable, impudent,
ou à cause de notre cœur irrespectueux, nous avons rompu le jeûne
(1) Chez les Mazdéens ■■ une valeur toute spéciale s'attache à l'agriculture
et au soin du bétail. On exalte ces œuvres au-dessus des vertus les plus
sublimes ». Cas., p. 147.
(2) « A tous ces esprits, l'homme doit un culte de louange et de gratitude.
Ce culte est exercé d'abord par les prières et les bénédictions des indica-
tions assez minutieuses sont données pour ces invocations ». Cas., p. 80-81.
(3) Les Mazdéens attribuent aussi une grande importance à la libéralité.
Cas., p. 144.
(4) 11 s'agit de la lumière saisie par les ténèbres et du mélange qui a servi
à constituer le monde. Nous devons contribuer à dégager la lumière.
(5) M. Casartelli ne mentionne pas les jeûnes, mais nous apprend cependant,
p. 160, que le mazdéen doit faire pénitence par paroles et par actes.
* DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE. 239
OU si nous n'avons pas jeûné d'accord avec la loi et le rituel (l); mon
dieu, pardonne-nous.
13° 11 était commandé chaque jour du dieu lune (le lundi?) de prier
Dieu, la loi et les purs élus (dintarlar) de nous purifier de nos péchés et
délits :
Si, dans la force ou la faiblesse, devenus pusillanimes et lâches, à cause
de nos affaires mondaines, nous n'avons pas été nous délivrer (par la
prière) de nos péchés (2) ; mon dieu, pardonne-nous.
14° Il a été ordonné de s'asseoir chaque année (près des) sept yimki et
il a été prescrit de garder le mois de cachsapat (3). De plus il a été ordonné
qu'en nous tenant dans le temple pour regarder les yiraki (et) pour
jeûner), nous devrons prier de cœur avec un esprit ferme, pour que le
divin burkhan nous délivre du péché ;
Mon dieu, si nous avons été incapables de nous asseoir d'une manière
parfaite près des sept yimki: si nous n'avons pas pu garder le cachsapat
d'un mois d'une manière bonne, parfaite et pure ; si, assis dans le temple
pour (garder) les yimki (et le jeûne) d'accord avec la loi et le rituel (4),
nous n'avons pas prié de notre cœur avec l'intention particulière de nous
débarrasser des péchés de l'année ; mon dieu, pardonne-nous.
15° Chaque jour, que de mauvaises pensées n'avons-nous pas! Combien
nous prononçons de mauvaises paroles que nous ne devrions pas pro-
noncer! combien nous faisons de choses que nous ne devrions pas
faire à cause de nos mauvaises actions et de notre état misérable, nous
causons nous-mêmes des tourments à notre propre corps ; parce que nous
avons vécu, corps et âme, dans l'amour du démon insatiable, impudent,
envieux, la lumière des cinq dieux que chaque jour nous avons absorbée
avec notre corps a été à la mauvaise place (5)..., pour cela, mon dieu,
pardonne-nous à cause de la divine loi.
(1) Parmi les principales vertus mazdéeanes figure •■ l'observation du l'ituel ».
Cas., p. 141.
(2) Il peut s'agir de la confession. Voici un texte mazdéen correspondant
cité par Cas., p. 159 : « Pour le renoncement au péché, la chose principale
est celle-ci, qu'on ne commette pas de péché volontairement, mais .si par inex-
périence, ou faiblesse ou ignorance, un péché se produit, alors on se présente
devant les deslours et les justes pour la confession et, après cela, si l'on ne
commet plus de péché, alors le péché qu'on a commis est écarté de la per-
sonne. » Il faut cependant encore douleur, repentir et bonnes œuvres pour
expier le péché, Ibid., p. 160.
(3) Litt. : <• le cachsapat d'un mois ». A rapproclier peut-être du mois de
Schabat (Février), dans lequel tombait d'ordinaire, pour les clirétiens, le jeûne
des Ninivites. Oloug-Beg écrit : <• le 26 Schabat est le commencement des
sept jours é'Adjouz. » Prolégomènes, trad. Sédillot, Paris, 1853, p. 63.
(4) Il est possible que le rituel mazdéen puisse expliquer ce passage, puis-
qu'il existait minutieux. Cas., p. 141 et 155, et que notre texte l'a invoqué
et va l'invoquer encore.
(o) L'homme doit concourir à la délivrance de la lumière mélangée ici-bas
aux ténèbres .
240 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(// y a ensuite trois lignes blanches . puis vient une espèce de résumé de
tout ce qui précède.)
Mon dieu, nous sommes imparfaits et pécheurs, nous sommes persécu-
teurs et mécontents par le fait du démon insatiable, impudent, envieux,
en pensées, paroles et actions (I) : en voyant avec les yeux, entendant
avec les oreilles, parlant avec la langue, touchant avec les mains, mar-
chant avec les jambes, nous tourmentons sans fin la lumière des cinq
dieux, la terre sèche et humide, les cinq espèces d'êtres vivants et les
cinq espèces d'herbes (2).
Nous sommes imparfaits et pécheurs! Au sujet des dix commandements,
des sept aumônes, des trois sceaux; si nous avons le nom d'auditeurs
(nigosak), nous sommes incapables d'opérer leurs actions; si, de manière
ou d'autre, nous avons péché contre les dieux resplendissants, contre la
loi pure, contre les hommes de Dieu, les prédicateurs, les purs élus; si,
de manière quelconque, nous n'avons pas vécu conformément au sens
(des paroles) parlées par dieu ; si nous avons causé du mécontentement
au cœur des dieux ; si nous avons été incapables de garder les yimki, les
jeûnes, les bénédictions et les commandements, selon la loi et le rituel ; si,
de manière quelconque, nous avons été trouvés indigents et inutiles,
puisque nous commettons des péchés chaque mois et chaque jour! Aux
dieux resplendissants, à la majesté de la loi, aux purs élus, en nous déli-
vrant du péché, nous adressons la prière : Pardonnez-nous. (Au vingt-cin-
quième jour du onzième mois.)
{Suit le dessin au trait d'un individu portant une sorte de turban, une
capote avec ceinture et des bottes. Ce costume ressemble de manière frap-
pante, dit M. von Lecoq, à celui qui est encore porté maintenant par les
habitants de ce pays.)
(1) Nous avons déjà trouvé plusieurs fois cette division des péchés en péchés
par pensée, par paroles et par actions, comme dans les manuels de confession
mazdéens cités par Cas., p. 161. Cf. supra, introd., p. '229.
(2) Toutes les divisions sont encore quinaires.
CATALOGUE SOMMAIRE
DES MANUSCRITS DU PÈRE PAUL ASBATH
(Suite)
Nous résumons la nouvelle liste que le Père Asbath, prêtre
d'Alep, Syrie (i^Lw! ^y. ^^j^^), nous a adressée. Voir plus haut
ROC, 1912, p. 280-285 et 449.
F. N.
XIJII. — Le livre de la lampe, ou explication des croyances
de l'Église catholique par questions et réponses, par Jean,
relig-ieux carmélite français, écrit en 1720. — Longueur 0,03;
largeur 0,20; épaisseur 0,03.
XLIV. — Le livre de la vraie explication, ou Solution des dif-
ficultés qui se trouvent dans l'Évangile, par Moukerdij el-Kas-
sih; écrit en 1712 par questions et réponses. 11 y a 150 ques-
tions (arabe littéraire; belle calligraphie . 0,30 x 0,21 x 0,03.
XLV. — Les miracles de la Sainte Vierge. Écrit au xv!!" siè-
cle. 0,21 X 0,15 X 0,02. Nombreux manuscrits à Paris;
V. ROC, 1909, p. 180, 348, 351, 354, les mss. arabes n"^ 4771,
5078, 6164, 6256.
XLVL — Le livre des quatre évangiles, xiv^ siècle. 0,22 x
0,16 x0,04.
XL VIL — Les poésies de Moueid ed-Dine et-Tagraï ; xv" siè-
cle. 0,21 X 0,15 X 0,02.
XLVIIL — 1. Histoire de saint Georges et de ses quatre mi-
racles. — 2. Histoire de saint Démétrius et de ses dix miracles.
— 3. Quatre miracles de saint Théodore le Stratélate. — 5. Dis-
cours sur la sépulture de Notre-Seigneur, les pleurs de la
Vierge, la descente de Jésus-Christ aux enfers, et la délivrance
ORIENT CHRÉTIEN. 16
'242 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
de ceux qui y étaient prisonniers. — 6. F*anégyrique de tous les
saints. — 7, Histoire des sept dormants d'Éplièse. — 8. His-
toire (le la bienheureuse Irène ( c'^.j^'')^ supérieure du couvent
Cliristofalondo (^^vj^U _^]2.w^); c'est le couvent des saints ar-
changes Michel et Gabriel et de toutes les puissances célestes
dans la ville de Constantinople (v. Aria SS., Juli, VI, 602-
634, Irène de Chrysobalanto); — 9. Histoire du martyr Calli-
niquc. — 10. Histoire du martyr Christophore qui fut un
anthropophage converti au christianisme. — II, Histoire du
saint martyr Charalampous {Arta SS., Febr., II, 38-2-386). —
12. Histoire d'Abgar, roi d'Édesse, sa lettre au Christ et la
réponse du Christ. — 13. Histoire du martyr Julien l'Égyptien
et de ses compagnons martyrisés avec lui. — II. Les quarante
accusations portées contre saint Jean Chrysostome. Écrit en
1718. 0,17x0,11 xO,03.
XLIX. — Explication des dix commandements de Dieu que
tout chrétien devrait avoir, xvii" siècle. 0,15 x 0,10 x 0,02.
L. — Le livre de la prévoyance (le izpop'p-qTiy.b^?), par Hippo-
crate, expliqué par le savant Mouhazeb ed-Dine; ouvrage de
médecine écrit au xvn'' siècle. 0,21 x 0,10 x 0,02.
LI. — Histoire d'Alexandre, fils du roi Philippe le Macédo-
nien. Écrit en 1097. 0,21 x 0,15 x 0,02.
LIL — Abrégé de la perfection chrétienne, par Gabriel
Farhat, prêtre alépin, supérieur des religieux libanais. Ecrit
au xviii^ siècle (cf. ms. arabe nM3269 de Paris, lUJC., 1909,
p. 355). 0,15x0,10x0,02.
LUI. — Le livre des preuves incontestables et dignes de foi
des fidèles concernant la Vierge Marie, par un auteur ano-
nyme; xviii^ siècle. 0,21 xO,I6 xO,01.
LIV. — Ouvrage de droit canon écrit au xvni'' siècle. 0,21 x
0,15 X 0,02.
LV. — Les poésies de Philippe, écrivain alépin syrien;
XVII' siècle. 0,15 x0,ll x 0,02.
LVl. — L'aimable Jésus, par le père Jean Eusèbe Nyram-
barque, jésuite, traduit en arabe par le père Pierre Fromage
(^Uy), jésuite; écrit en 1755. 0,15 x 0,10 x 0,03.
L\ II. — Abrégé de la théologie morale. Traduit par le père
Jean Mardachah, missionnaire syrien do la Propagande. Écrit
en 1771. 0,16 x 0,10x 0,02.
LES MANUSCRITS DU PÈRE PAUL ASBATH. 243
LVIII. — Un bouquet de fleurs odoriférantes contenant :
1. Explications sur les lieux saints de Jérusalem. — 2. Expli-
cations sur les Églises de Rome et ses grands monuments. —
3. Quelques paroles, questions et histoires choisies du livre du
jardin des religieux (cf. ms. arabe 4703 de Paris, ROC.,
t. XIV, 1909, p. 175) avec quelques histoires des saints. —
4. Quelques témoignages tirés des écrits des prophètes et des
saints avec quelques conseils moraux choisis chez les sages et
les philosophes grecs. — 5. Quelques proverbes choisis chez
le sage Salomon. — 6. Une histoire merveilleuse qui émeut
le cœur. L'auteur est Choukrallah ben-Petros Havvà, maronite.
Écrit en 1758. 0,17 x 0,10 x 0,03.
LIX. — Neuvaine à saint François Xavier, par un père mis-
sionnaire jésuite, faite àAlepen 1751. 0,16 x 0,10 x 0,015.
LX. — Avis au confesseur et au pénitent, par Germanos,
évêque maronite d'Alep. Écrit en 1730. 0,16 x 0,11 x 0,02.
LXI. — Récits de la confession, par Christophorus Righa,
jésuite, avec quelques méditations par Antoine Irodus (^^^j^jJ).
Traduit en arabe par Abraham Jalouan (^il^V) Assamarani,
maronite. Écrit en 1723. 0,16 x 0,11 x 0,03.
LXII. — Livre de prières, écrit en 1754. 0,12 x 0,8 x 0,03.
LXIII. — Lettre envoyée par le père Jean 'Ijaimi (^-f^) à
W Élie Abdo, à Alep, concernant Jean lAlaron et les origines
Maronites, en 1769.
LXIV. — Les Actes des Apôtres, avec quelques épîtres de
saint Paul arrangées selon la liturgie grecque et suivies de
quelques explications. Écrit en 1770. 0,23 x 0,17 x 0,05.
LXV. — Les quatre Évangiles, écrits en 7210 d'Adam (7210
— 5508 =: 1692). 0,29 X 0,21 x 0,04.
LXVl. — Prières et exorcismes sur les possédés, par saint
Basile le Grand; xvii" siècle. 0,08 x 0,05.
LXVll. — 1. Histoire du juste Tatianus. — 2. Histoire des
deux frères Jean et Arcadius. — 3. Vie de saint Eustathe, de
sa femme, de ses deux enfants; leur martyre. — 4. Histoire de
Chamôni et de ses sept fils, martyrs, xvii" siècle. 0,15 x 0,11 x
0,04.
LXIII. — Les souffrances endurées par Notre -Seigneur de-
puis son entrée chez Pilate jusqu'à sa mort. Traduit par le
père lliiaire, franciscain, xviii^ siècle. 0,15 x 0,10 x 0,15.
244 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
LXIX. — Exégèse de quelques psaumes, xviii" siècle. 0,15 x
0,10x0,03.
LXX. — Catéchisme; xviii" siècle. 0,16 x 0,11 x 0,015.
LXXl. — Méditations spirituelles, xviii^ siècle. 0,19 x 0,18
X0,02.
LXXIl. — Poésies de Gabriel Farhat, religieux libanais,
écrit vers 1098 (cf. mss. arabes de Paris 50/9, 5085, 6273,
ROC, 1909, p. 348, 349). 0,21 x 0,15 x 0,02.
LXXllI. — 1. Les miracles de saint Georges. — 2. Discus-
sion de saint Abraham at-Tabrani [^^j^^ ç^.^^y})^ connu sous
le nom d'Abou-Qourra, avec Abd er-Rahman ibn Abd al-Ma-
lek (1). — 3. Martyre de saint Mama. — 4. Les miracles de
saint Basile le Grand, par son disciple Hilaire (voir l'appen-
dice). — 5. Vie de saint Jean Calybite, maître de l'évangile
d'or. — 6. Vie de saint Pantéléémon le martyr (P. G., t. CXV,
col. 448). — 7. Vie d'Alexis, l'homme de Dieu. — 8. Martyre des
apôtres Pierre et Paul. — 9. Martyre de Kyrikos et de Julitta
sa mère. — 10. Vie de saint Siméon le stylite, surnommé
l'Alépin (très longue). — 11. Vie de sainte Catherine, la sage
et la logicienne. — 12. Vie des saintes Barbe et Julienne. —
13. Discussion du religieux Assamani (du Mont Saman, près
d'Alep) avec trois savants musulmans. Écrit en 7100 de la
Création (7100 — 5508 = 1592). 0,30 x 0,21 x 0,05.
LXXIV. — Un volume contenant : 1" Les peines des pécheurs
après la mort, traduit par le Père Élie, carmélite, contenant
26 articles; 2° Méditations spirituelles, composées par un père
carmélite à Alep, en 1721. 0,21 x 0,16 x 0,02.
LXXV. — L'Introduction à la vie dévote (de saint François
de Sales?), traduite par un missionnaire jésuite, xviii" siècle.
0,19x0,10 X 0,05.
LXXVl. — Voyage d'un Alépin maronite, contenant :
1" son départ d'Alep pour Tripoli, de Syrie; 2" son départ de
(1) Cette dispute entre Abraham, moine d'Édesse et originaire de Tibériade,
figure dans les mss. de Paris n" 214, fol. 26 et 215, fol. 5U. Elle a été traduite en
allemand dans Zcitschrifl fur Klrchengcschichle, t. XXIX (1908), p. 29 sqq., par
K. VoUers, avec une étude sur l'ouvrage et les manusrt-its. On remarquera le
surnom d'Abou-Qourra donné ici à Abraham. Il y a évidemment relation entre
la présente dispute et celle qui est placée tantôt sous le nom de Théodore, tan-
tôt sous celui do Siméon. Cf. G. Graf, Die arabischen Schriflen. des Theudor Abu
Qurra, Paderborn, 1910, p. 77-85.
LES MANUSCRITS DU PÈRE PAUL ASISATH. 215
Tripoli, en compagnie du pèlerin français M. Paul Louca;
3° leur voyage en mer, en mai ITOT ; 1" leur voyage en Egypte;
5" leur voyage au Maroc, en l'an 1708; 6" leur voyage en Eu-
rope la même année; 7'' leur voyage en France; 8" leur voyage
dans les provinces et à Paris; 9" le retour de l'Ali-pin en Orieul .
0,-22 X U,l(i xO,03.
LXXVII. — Un volume contenant : 1. Thistoire de saint .lean
Calybite; — 2. l'histoire de saint Alexis que la Vierge a sur-
nommé « l'homme de Dieu »; — 3" l'histoire de saint Arch(Midès
et de sa mère; — 4" l'histoire du martyr persan Jacques l'inler-
cis; — 5" l'histoire de saint Nicolas, archevêque de Miralika
(Myre en Lycie?). x\if siècle. 0,22 x 0,16 x 0,02.
LXXVIII. — 1. Prière. En syriaque. — 2. Vie de saint Paul
le premier solitaire. En syriaque. — 3. Découverte de la
Sainte Croix. En syriaque. — 4. L'acte de foi de saint Itiqus
(oxiû.^)). En syriaque. — 5. L'acte de foi de saint Filalminus
(oni.mviVb^) (1). En syriaque. — (3. Prières de saint Jean-Bap-
tiste. En syriaque. — 7. Prière de saint Filalminus (1), arche-
vêque de Mabough (^«^^"r») ville des prêtres, celui qui la récite
sept fois par jour avec contrition et dévotion, obtient la rémis-
sion de ses péchés et mérite la grâce divine. En syriaque. —
8. Discours de saint Jacques (de Saroug) sur les ténèbres de
l'enfer, sur le fruit prédit par David et sur ces mots de saint
Paul : demandez les choses sublimes et pensez-y -po» \;^\-y=]
(a\iL( Ns^.o. En syriaque. — 9. Discours de saint Ephrem sur la
solitude [U^ ^. En syriaque. — 10. Discours de saint Ephrem
sur les noms de Dieu et ses pertections itn^» p^<"o 1°^=^. En
syriaque. — 11. Xone. — 12. iMatines et Laudes. — 13. Prière
à l'ange Gabriel. — 14. Salut à Gabriel l'archange. — 15. Prière
que l'on récite quand on va à l'église. — 16. Vêpres. Toutes
ces prières sont écrites en arabe correct. — 17. Discours sur
la très sainte Vierge. En arabe, xf siècle. 0,16 x 0,11.
LXXIX. — 1. Explication de la foi orthodoxe prêchée par
les apôtres dans le monde et prédite par les prophètes. En
arabe. — 2. Discours de saint Ephrem sur la foi. En syriaque.
Incipit : ic^o-a. in^inji. ^ov^/» iLcuLia^o, [^'r^ i-ilo ^ys> pcvj. — 2. Dlscours
(1) Philoxène.
246 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
du Rabbin Daoud bea Boulos, surnommé Al-Rabbin, sur les
nrbres et IfS plautf^s et leurs différentes espèces — sur les
fruits dont un mange l'extérieur et ceux dont on mange l'in-
térieur — !^ur les mystères que renferment ces arbres et ces
f)lantes et sur leurs efft ts. Ce disc«»urs est composé suivant la
méthode lyrique de saint Ephrem, il est très long. En syria-
que. — 1. Discours de saint Ephrem intitulé : Bons conseils et
avertissements utiles pvidio )ïo,o,o iv^» Mijioo. En syriaque. —
5. Questions et réponses et énigmes avec leurs solutions, selon
la méthode lyrique de saint Ephrem. Incipit : ip^s» ov^ q^»^; i^h
loo, .us; )p:>5cû:^o. En syriaque. — 6. Discours sur l'orgueil contre
Dieu pour lequel le diable tomba du ciel et Adam fut chassé
du paradis. Incipit : ;o.io^io jov^tuLio; \o; ;.^/. En syriaque. —
7. Leçons de quelques philosophes, (trois leçons) en arabe. —
8. Une partie de la vie de Dioscore. En syriaque, xiif siècle.
0,16x0,12.
LXXX. — 1. Liste des lois du jour et de la nuit. En arabe.
— 2. Poème renfermant l'action de Gzirajat h-ji.}^^ J^- En
arabe. — 3. Une partie de l'introduction à l'astrologie. En
arabe. — 4. Les signes du Zodiaque qui s'élèvent en Orient.
En syriaque. — 5. L'Astrolabe par Jamal ed-Dine Abou el-
Kassem ben Mahpouz ^'^j.k.w^! ^■^. En arabe. — 6. El-
Balkhi ^5^^' v^'"^ ^^ ^^ connaissance des signes masculins
et féminins, du jour et de la nuit, du zodiaque. En arabe.
Écrit en 1652. 0,22x0,16.
LXXXI. — 1. Abrégé de l'histoire du monde depuis Adam
jusqu'à Jésus-Christ. — 2. Explication de quelques textes des
Saints Livres pour y prouver que Jésus-Christ nous a sauvés
par son Incarnation. — 3. Abrégé du livre de Manarat el-
Akdas (I) (Livre de théologie) par Bar Hébraeus. — 4. Ré-
futation de ceux qui admettent deux natures en Jésus-Christ.
— 5. Symbole de la foi de Bar Hébraeus. (Écrit en arabe),
xiii^ siècle. 0,21 x 017.
LXXXII. — I. Vie de saint Macaire d'Alexandrie. — 2. Vie
de sainte Geneviève (^iy;^) modèle de virginité. — 2. Vie de
sainte Agnès la martyre. — 4. Vie de saint Plus. — 5. Vie de
saint Eudosius. — 6. Vie de saint Hilaire. — 7. Vie de saint
(1) Le candélabre du sanctuaire.
LES MANUSCRITS DU l'ÙRK PAUL ASIîATII. -217
Acclimeiidus (jj-'j-^-^^') (1) le martyr. — S. Vie de saint .lulieii
et de sa femme. — 9, Vie de sainl Lucien le mart3T. — 1(). Vie
de saint Paul premier solitaire. — 11. Vie de saint Antoine
le Grand. — 12. Vie de saint Filicus (^^ri^V^:^) le prêtre,
xvii'' siècle. 0,17 x 0,12.
LXXXIII. — • Livre de philosophie par Houssaïn ben Muuïn
ed-Dine ai-Midi. Écrit en 163(3. 0,19 x 0,11.
LXXXIV. — La logique. Anonyme. wV siècle. 0,19 x 0,12.
LXXXV. — Livre de philosophie. Anonyme, xv'' siècle.
0,19 x0,12
LXXXVl. — Livre de philosophie. Anonyme, xiv" siècle.
0,18x0,11.
LXXXVll. — La logique. Anonyme. Écrit en 1717. 0,19 x
0,15.
LXXXMII. — Album de poésies arabes par des auteurs
différents, xvii" siècle. 0,22 x 0,1G.
LXXXIX. — Album de poésies de Soliman ben Hassan el-
Gazi en-Nasrany. xvni'' siècle. 0,21 x 0,16.
XC, — Album de poésies, de contes et de lettres par des
auteurs différents, xvi" siècle. 0,21 x 0,15.
XCI. — Album de poésies par des auteurs différents,
xvi'' siècle. 0,20 x 0,15.
XCll. — Album de poésies de Chammas (diacre) Nehmet
ben al-Khoury Touma. Écrit en 1740. 0,18 x 0,13.
XCIII. — 1. xvii' siècle. Album de poésies. Anonyme. —
2. XV'' siècle. Album de poésies de Chams ed-Dine Ali ben
Mousa el-Ensary el-Endalousy. Ce livre est connu sous le nom
de Parcelles d'or. 0,17 x 0,13.
XCIV. — L'introduction à la logique par le Père Joachim,
religieux basilien. Ecrit en 1766. 0,17 x 0,12.
XCV. — Discussion du moine Georges avec l'émir et les
savants musulmans à Alep. — 2. Livre des preuves attribué
à Jacob le juif christianisé sous le règne deHerkal, et la dis-
cussion qui s'éleva entre les Juifs christianisés au sujet de
la foi de Jésus-Christ le 111s de Dieu, xvii'' siècle. 0,17 x o. 1 1.
XCVI. — Épitre des preuves sur la religion chrétienne par
le Patriarche Maximus Mazloum, melkile, dans laquelle il
(1) Clament (?j.
248 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
explique les 18 questions posées par un savant musulman.
Écrit en 1837. 0,21 xO,15.
XCVII. — Introduction claire à la médecine. Anonyme,
xvii" siècle. 0,23x0,16.
XCVllI. — Les conséquences des recherches sur la fièvre.
Anonyme. Écrit en 1771. 0,21 x 0,16.
XCIX. — Poésies sur la Médecine. Anonyme, xvii' siècle.
0,16x0,10.
C. — Des recherches et des questions concernant : 1. Le
prêtre selon le rite grec. — 2. Le rite grec en général. —
3. Le mariage et ses empêchements. Écrit en 1720. 0,17 x 0. 1 1.
(A suivre.)
APPENDICE
LES VIES SYRIAQUES DE SAINT BASILE.
Le m^. arabe LXXIII ci-dessus contient, comme nous l'avons
écrit d'après le P. Asbath, « les miracles de saint Basile le
Grand par son disciple Hilaire ». Une correction très simple
(r en d) nous autorise à reconnaître ici la version d'un ouvrage
perdu en grec, cité cependant par saint Jean Damascène et
dont il ne reste qu'un fragment très court en syriaque, 1' « his-
toire des prodiges de saint Basile, écrite par Helladius son
disciple et son successeur ». La filiation des histoires de saint
Basile n'est pas encore établie, mais ce que les manuscrits
syriaques nous ont appris, nous le consignons ici dans l'espoir
qu'un helléniste nous imitera, consacrera bénévolement son
temps et sa peine à cette question et pourra, avec l'aide des
versions, classer définitivement les rédactions de la vie de
saint Basile.
Trois manuscrits syriaques du British Muséum renferment
tout ou partie d'une vie de Basile : add. 12162, fol. 230, du
ix" siècle; add. 17272, du xii« siècle; add. 12174, de l'année 1197.
LES MANUSCRITS DU PÈRE PAUL ASBATH. 249
I. Adcl. 1-2162.
Ce manuscrit, le plus important, n'a malheureusement con-
servé qu'un feuillet, presque illisible, de l'histoire de saint
Basile. D'abord le titre (cf. W. Wright, Catalogue oftheSi/riac
3Iss.,}p. 722) :« Histoire faite par saint Helladius, évêque de
Césarée de Cappadoce, sur les prodiges de saint Basile qui fut
archevêque de la même ville. » On lit ensuite : .œojoji >«o, [e^i.]:»;^
...\; u; .œo;^; « D'abord sur le trône de Pierre, frère de ... ».
Ces mots sont en rouge et semblent donc être le titre du pre-
mier prodiu'p. On trouve trace de Pierre, frère de Basile, dans
les lettres 203 et 216 (on 77 et 272) de Basile aux évêques du
bord de la mer et à Mélèce, évêque d'Antioche. Pierre était
prêtre et habitait près de Néocésarée. Après ce titre, on lit :
...ol.)o 1..O0X ^o; « David le divin... ». Notons, comme simple rap-
prochement, que la vie de Basile le Jeune, mort en 944, com-
mence de la même manière : è BtioTx-oq ySi zpocpr,T'//.;ô-ato; Aaô''o,
Bih/. hag. graeca, Bruxelles, 1909, p. 39.
Une colonne plus loin, on distingue encore : w/o, l^. lo^-i. ijju/
.i..^m-.fn\ ^^^o, ^^xuL ^oovvs; )La::io.... )lqjj « Pour moutror quc la chose
était urgente, il prit donc à Sébaste les de tous ».
Une colonne plus loin, on lit encore : ...ieii.; -o,a-/ a»o;è-3 -^^i
« Pierre, son frère, dit... ».
Le reste est à peu près illisible, mais ces quelques lignes
peuvent suffire à déterminer si l'arabe représente l'ouvrage
d'Helladius dont l'original grec semble perdu.
II. .4rfr/. J7272.
C'est un fragment de quatre feuilles où l'on trouve encore
les titres suivants reproduits par M. Wright, Catalogue,
p. 1148 :
« Prodige de saint Basile au sujet de la vision de notre
Père Éphrem. Il n'est pas écrit à sa place. »
« Histoire de la femme à qui les péchés furent remis par la
prière de saint Basile. »
M. Wright suppose, loc. cit., que c'est un fragment de la
vie écrite par Helladius. Nous avons transcrit une partie de la
250 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
dernière histoire et l'avons retrouvée textuellement dans la
rédaction grecque attribuée à Amphiloque et éditée par Com-
befis, Paris, 1644, p. 215. Le syriaque dépend donc du pseudo-
Amphiloque (à moins que celui-ci ne se soit borné par endroits
à transcrire Helladius). On trouve la traduction latine du
pseudo-Amphiloque dans ylc^rt .^'.S'., Jun, II, 936 et Patr. lat.,
t. LXXIII, col. 295.
m. Add. 12174.
Ce manuscrit contient, fol. 125-130 : « Histoire de saint Mar
Basile, évèque de Césarée de Cappadoce, faite par saint Amphi-
loque, évêque d'Iconium. »
Le texte syriaque a été édité par le R. P. Bedjan, Acta
martyrum, t. VI, Paris, 1896, p. 297-331, d'après le manus-
crit de Londres et le ms. Sachau 321, de Berlin. C'est ce der-
nier manuscrit qui nous a conservé le titre exact et la pièce
entière : « Allocution de saint Amphiloque, évêque d'Iconium,
faite sur saint Basile, évèque de Césarée de Cappadoce. » C'est
vraiment un discours, avec long exorde, phrases pompeuses,
peu de faits et pas de miracles. Le manuscrit syriaque de Lon-
dres en a fait une histoire en changeant le titre et en suppri-
mant la fin. On trouve assez peu de faits ; Basile est né de
parents illustres (Bedjan, VI, p. 303), a étudié à Athènes, puis
à Alexandrie (p. 304); il mèae chez lui la vie monacale (p. 305);
guérit des malades, se prive de sommeil (p. 306), est fait évê-
que malgré lui (307); durant une famine, les juifs lui amènent
leurs enfants pour qu'il les baptise, mais il ne veut pas accep-
ter de conversions forcées (p. 309); il fait quelques réformes,
détruit trois temples d'idoles (p. 310); il fonde un monastère
pour les diaconesses (p. 311), fait respecter les empêchements
de mariage (312), proscrit les danseuses et les théâtres (p. 313);
il va visiter un ami malade dans certaine ville, trouve un
philosophe de la secte d'Épicure, et discute avec lui (p. 314);
il fonde des maisons pour les pauvres et les malades (p. 316);
des diacres servent les hommes et des diaconesses les femmes
(p. 317); ses œuvres, son influence, sa manière de vivre, il
chasse les ariens de son pays (318-321). Ici s'arrête le ms. de
Londres, qui ajoute la phrase : « Fin de l'histoire de saint Mar
LES MANUSCRITS DU PÈRE PAUL ASBATII. 251
Basile de Césarée. Que sa prière nous soit un mur pour tou-
jours. » Le manuscrit de Berlin ajoute ensuite la lutte de Basile
et de N'alens, l'exil de Basile (325-329), de nombreuses phrases
de regret, une péroraison et la mention de sa mort.
Conclusion. — 1° Il semble que la vie écrite par Helladiiis ne
contenait que des miracles et formnit comme un recueil pour
préparer la canonisation de saint Basile; Yincipit est conservé
dans le ms. syriaque add. 12162, et le ms. arabe LXXIII du
Père Asbath en contient sans doute une version. 2° Amphilo-
que a consacré à saint Basile un discours traduit depuis en
syriaque et conservé dans le ms. Sachau 321. C'est une pièce
de rhétorique où Ton ne trouve pour ainsi dire mention d'au-
cun miracle. Le ms. de Londres add. 12171 a découpé dans
cette homélie une « histoire de Basile ». 3" Un auteur grec pos-
térieur inconnu (pseudo-Amphiloque) a composé une vie encore
conservée en grec sous le nom d'Ampliiloque parce qu'il a
peut-être utilisé au commencement le discours de ce dernier,
mais il a inséré ensuite les miracles racontés par Helladius. Le
ms. syriaque add. 17272 renferme deux fragments dont le
second est une traduction du pseudo-Amphiloque, et il nous a
semblé que l'ensemble de ce syriaque dépendait du pseudo-
Amphiloque et non d'Helladius. La version arabe de l'écrit
d'Helladius, aujourd'hui retrouvée, pourra permettre à un
autre de pousser l'analyse plus loin.
F. Nau.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG (I)
Par Jacques Babakhan.
HOMÉLIE SUR SAINT THOMAS, L'APOTRE DE L'HINDE
LE CHRIST
Mais le Maître à son serviteur de dire
(Car II apparut alors à Thomas) :
« Thomas, j"irai, moi, pour mieux t'y conduire,
Prêcher l'Évangile, avant toi, là-bas!
Je vais être avec toi missionnaire
Et, pour publier le bruit comme il faut
De ta visite à la lointaine terre,
Je te servirai, moi, comme héraut !
Je ferai de toi, dans l'Hinde, un Moïse
Dressé devant un second Pharaon ;
Au roi, dont la Cour te sera soumise,
Tes prodiges grands feront la leçon !
Arbore ma Croix ! Dompte l'Altitude !
Par elle commande à la profondeur!
Toute la Nature avec promptitude
Fléchira, par toi, devant sa grandeur!
Frappe le Démon, tyran qui ne souffre
Aucun parallèle avec Pharaon :
Satan a pour Nil l'Erreur où s'engouffre
L'Humanité, quel sinistre plongeon!
Lève haut ton bras, brandis ta baguette!
Tel le Fils d'Amram domptant les sorciers
(1) Voy. ROC, 1912, p. 410; 1913, p. 42, 147.
VULGARISATION DES HOMÉLIES ^MÉTRIQUES. 253
Tu verras tomber et faire courbette
Les païens en chœur, confus à tes pieds !
Clame aux « inhumés » : « debout! a et, docile,
Tout mort, entendant ta sommation,
Sitôt secouera sa funèbre argile,
Pour proclamer ma Résurrection !
Les lépreux rends nets, louïe aux sourds donne;
A la vie aussi rends les trépassés :
Que l'éclat de. tes prodiges seul prône
Mon Verbe aux païens, sans Foi délaissés !
Va, comme un lion, droit vers la tanière
Du « Renard » et pousse un rugissement
Tel, que sur-le-champ, devant ta crinière,
Satan tombe et crève infailliblement !
Sème l'épouvante où le Diable aligne
Ses hordes en rangs, pour les exercer!
Jette sur ces loups l'effroi : que ton signe
Ces fauves excelle à pulvériser !
Intrépidement revêts la secrète
Armure qu'à toi présente ma main
Et sus au Tyran, puisqu'il empiète
Mes frontières, marche! Marche avec entrain !
Avec toi, j'irai dans l'IIinde moi-même :
Viens-y : nous irons tous deux en amis!
Sois mon compagnon et moi, par système,
Je te servirai d'élève soumis!
Commande eu maitre : à ta parole émise
Opposition je ne ferai point;
Quel que soit l'objet auquel elle vise.
L'acte doit la suivre à brùle-pourpoint!
Pars en simulant d'être seul, unique,
Bien qu'en vérité seul tu ne sois pas.
Puisque moi-même et ma troupe angélique,
Nous t'emboîterons sûrement le pas!
Je te lance vers l'Hindienne terre :
Descends, marche, prêche et docile sois!
Et, sans t'en prendre à nul autre, obtempère
A l'ordre émané de nui propre voix!
254 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Quand des régions se fit le triage,
J'étais avec vous, parmi vous présent;
Lorsque de vos lots se fit le tirage,
J'en rendis, moi seul, l'ordre intéressant :
J'appris à la main, à procéder prête.
Comment s'y prendre et comment manœuvrer;
De même qu'aux doigts j'indiquai la nette
Quantité de lots qu'ils devaient tirer!
C'est par moi que Rome à Pierre est donnée.
C'est par moi que l'Hinde a choisi Thomas!
A chacun de vous est abandonnée
Sa terre, par qui? Par moi, n'est-ce pas?
De l'Hinde la route, mon Apôtre, arpente :
En esprit je fais avec toi chemin.
Donne-moi ton cœur, que je te présente
Ma Droite et marchons la main dans la main!
A toi seul j'ai fait cette unique grâce,
Ce privilège à nul autre accordé :
N'ont touché de mes blessures la trace
Ni Pierre ni les fils de Zébédé!
Ta bouche, qui dit : « Si je ne le sonde,
« Je persiste en mon incrédulité! »
Doit de l'Hindoustan s'exclamer au Monde :
« Je L'ai vu, moi, j'ai palpé son côté! »
Et pour que chacun, ici-bas, comprenne
Quelle est pour toi ma prédilection.
Je vais te vendre esclave, pour la peine
De ta trop sceptique obstination !
Tel pour des captifs, je veux sur facture
Inscrire à quel taux je vais te coter
Et t'y garantir, par ma signature,
Toi, mon bien, à qui voudra t'acheter!
J'y parapherai mon nom et je pense
Qu'il faut que le tien y soit inclusif :
Esclaves seras, certes, d'apparence,
Tel ce père est mon « père » au sens fictif!
Je me suis donné Joseph comme père,
Tandis qu'il est loin d'être mon papa!
Esclave d'Haban sois, mais considère
Qu'esclave réel, non plus, tu n'es pas!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 255
Je me suis fait un père par tactique.
« Père nominal », peut-on définir;
Je te fais esclave, onques authenti(iue.
Mais esclave en nom, pour IHinde affranchir?
« Fils du Charpentier » portera ma griffe!
Bien que je ne sois fils de charpentier!
Souffre qu'on t'inscrive esclave apocryphe.
Esclave de nom, et non de métier!
Pour me voir mourir, tu sais qu'Iscariote
M'a vendu, pour ma rançon empocher;
Même en te vendant, ami, je te dote
D'un suprême don : Liberté prêcher!
Qu'un disciple à son Maitre on assimile,
N'est-ce pas déjà privilège grand?
Suffit qu'il l'imite, il n'est pas utile
Qu'il veuille occuper plus notoire rang.
Même au serviteur qui grandit, progresse,
Le maître est toujours fort supérieur :
Si haut qu'il s'élève ou monte ou se dresse,
11 n'ari'ive qu'où brille .son seigneur!
Tu dois m'imiter, moi qui fus esclave,
Moi qui me lis sert par ma volonté;
Moi qui fus vendu, qui reçus la bave
De ce fourbe à qui mon prix fut compté?
Ma personne à moi, qui l'a-t-il vendue
Aux Juifs, sinon leur plus bas serviteur!
Ta vente sera, quoique inattendue,
Moins cruelle, ayant ton Dieu pour auteur! »
SAINT THOMAS
« Si ta décision est telle.
Maître, je ne veux l'éluder;
Si l'Hinde par ta Voix m'appelle,
Je m'incline ; viens m'y guider.
S'il se peut qu'elle soit changée.
Change ma destination ;
Sinon, l'Hinde m'est adjugée :
Je suis prêt pour uia mission.
256 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ce. que j'espère de ta grâce
Me soit, si possible, donné !
Sinon, je vais franchir l'espace.
Pour le lieu qui m'est destiné.
Puisqu'il faut partir, que je parte
Au moins libre, au gré de l'élan
De ta libératrice Charte
Et non serf, comme un Chanaan !
De Chanaan je n'ai la tare,
A témoin ton savoir béni!
Faut-il, hélas, qu'on me compare
A l'insolent qui fut puni?
Oh! par pitié, que nul ne pense
Qu'un disciple esclave Tu fis;
Et que, sans être en l'indigence.
Tu palpas son malheureux prix !
L' « on dit » irait son commentaire :
« Tel disciple était un raté
« Et son Maître, dans sa misère,
« L'a tout simplement brocanté ! »
N'es-Tu pas la grande richesse?
N'es-Tu pas le vrai possesseur?
Me vendre sans être en détresse,
Me semble choquer ta grandeur!
A Toi troupeaux, files et bandes
Du bétail et leur contingent :
Pourquoi faut-il que Tu me vendes,
Comme un mouton, pour de l'argent?
Je ne dois, de par ton précepte,
Drachme ni bissac posséder :
Ta main, pourquoi, Seigneur, accepte
Pour vingt pièces de me céder?
Ne permets qu'un pareil scandale
Soit parmi les Juifs répandu :
Ils pourraient crier : « 0 Morale !
« Jésus son apôtre a vendu. »
Leur blâme déjà nous accable.
Pour T'avoir suivi d'un élan;
Leur haine serait implacable
Si Tu nous mettais à l'encan !
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 257
Que pour parer à ta misère
Tu m'eusses d'urgence vendu,
Oh ! je me fusse laissé faire
Joyeusement, c'est entendu !
S'il T'eût fallu le nécessaire
Pour à César impôt payer,
J'eusse voulu, pour à Toi plaire,
En vrai stater me monnayer!
Ne laissons pas la voix inique
Des païens et Juifs tour à tour
Lancer vers Toi cet ironique :
« Vive le Roi qui vend sa Cour! »
« Pour que son œuvre à bien 11 mène,
« 11 Lui faut, diront-ils, des bras
« Par myriades, non la douzaine
« Dont II vend l'un par embarras! »
Tout comme a douze mois l'Année,
L'Evangile a douze ouvriers :
J'en romprais la marche ordonnée
Si de mon rang je déviais.
N'as-Tu promis à ta Douzaine
Douze sièges pour attributs?
Un esclave traînant sa chaîne
Jugera-t-il douze tribus?
Si je suis serf, à mon servage
Ote son rôle de héraut;
Qu'à l'Apostolat l'esclavage
N'inflige avilissant défaut!
Fais de moi de deux choses l'une :
Apôtre ou bien simple valet !
A moi geôle ou libre tribune,
L'une ou l'autre, comme il Te plaît!
Ou donne-moi la servitude
Et je poursuivrai mon labeur;
Ou laisse-moi mon attitude
Digne de ton prédicateur !
Qu'apôtre, je ne dégénère
En pitre, à l'instar de ce Cham
Qui, pour avoir raillé son père.
Ne devint qu'un maudit quidam.
OlUENT CHRÉTIEN. 17
258 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Si le hasard m'eût fait esclave,
Si mon sort m'eût fait un forçat,
N'eusses-Tu brisé mon entrave
En procédant à mon rachat?
N'as-Tu pas l'esclave famille
D'Adam, Toi-même, racheté?
Nous, qu'à tes pas la Foi cheville,
Perdrions-nous la liberté"?
Notre émancipation fleure
Ton seul sang vivificateur;
Fais que l'esclavage demeure
Loin de ta Croix de Rédempteur!
Si Tu me veux esclave, certe.
J'irai mes possesseurs servir.
Si Tu me veux Apôtre alerte,
Puissé-je librement partir!
« Nul à la fois ne sert deux maîtres ! »
C'est Toi qui me l'as enseigné !
Apùtre-esclave enfin puis-je être,
Pour double jeu simultané?
S'il faut qu'esclave je m'en aille,
Qu'on me dispense de prêcher!
S'il faut prêcher vaille que vaille.
Étant captif, puis-je y marcher?
Et si le Corps Apostolique
Doit être fait esclave ainsi.
De par ta divine logique,
Vends tous mes compagnons aussi!
Pourquoi, moi seul, me mettre en vente,
En m otant mes droits les plus chers
A la liberté bienfaisante,
Qui ne quitterait point mes pairs?
Marchons tous esclaves nous faire !
Qu'un égal sort, en tous les cas,
Entraîne donc chaque confrère
Et j'accepterai sans fracas!
Qu'on m'exhibe l'acte de vente
Qui livre Pierre et cède Jean!
Et sans dépit je me contente
Que tu me mettes à l'encan !
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 259
Vienne Philippe et son prix pèse
Et que mes yeux voient sa valeur !
Alors je me liquide à l'aise
Et cesse ma mauvaise humeur!
Vends avec moi Jacque et son frère
Et Barthélémy mêmement.
Puis à dix clients à l'enchère
Je suis immédiatement!
Tant pour le zélé Cananite ,
Que pour le fils d'Alphée ici,
Rédige acte de vente écrite
Et je signe le mien aussi !
Qu'à son tour André passe en vente !
Qu'esclave et serf Matthieu soit.
J'irai dans leur rang sans attente
Braver même la mort tout droit!
Si Tu veux que notre Ambassade
Soit en esclavage réduit,
Commence par Pierre et dégrade
Chaque disciple qui te suit!
Me ravaler au rang d'esclave,
Moi seul, Seigneur, ça m'est cruel!
Vends-nous en choeur : je serai brave!
Vends-nous si ton plaisir est tel !
Je ne veux enchaîner mes frères
Ni leur ravir leur liberté :
Mes desseins les plus réfractaires
S'inspirent de l'Égalité !
Même s'il Te plaît de ne vendre
Nul autre que moi, je suis prêt :
Je veux à ton désir me rendre
Sans discussion, sans arrêt!
Dussé-je être accablé de chaînes,
Je marcherai sans sourciller.
Vers cent Hindes si Tu m'entraînes,
J'y courrai ton nom publier !
Pour vivre ou pour mourir, mon âme
Ton ordre ne veut infirmer :
Dans la mer comme dans la flamme,
Pour Toi, je consens m'abîmer!
260 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Si je suis vendu, Maître, appelle
Mon acquéreur son bien saisir!
J'attends que ta plume libelle
La traite selon ton désir.
S'il faut périr, que je périsse !
Mourir pour Toi, c'est vivre encor!
Feu, sabre ou tout autre supplice
Subis pour Toi sont un trésor (1)!
Suffit que ta main me seconde,
Parmi les ingrats en émoi, ^
Pour que leur bouche soit féconde
En fruits de louanges pour Toi !
Si ton message m'y précède,
Pour préparer ma mission,
Sur ton sceptre, grâce à ton aide,
J'inscrirai cette région!
Suffit que là-bas Tu m'entendes,
Quand je T'aurai sollicité,
Pour qu'aussitôt foules et bandes
S'éprennent de ta Vérité !
Quand, hors de sa pierre tombale,
Le mort, à ma voix, sautera.
Des païens l'erreur sépulcrale
Sa proie immense lâchera!
Si, par moi, les maux Tu soulages
Et guéris les paralysés,
Les idolâtriques ravages
Seront vite pulvérisés!
Si diables et démons je traque,
A ton énergique signal,
Sitôt ma virulente attaque
Sapera leur clan infernal!
Puisque, à ma voix, même la brute
Désertique s'assouplira.
Bien que plus revêche et hirsute.
Vers Toi la bête humaine ira!
J'invoquerai l'Esprit, de suite
Il descendra sur eux planer!
(l) Ici le traducteur omet un distique dont le premier vers est perdu.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 261
Et leurs foules, à mon invite.
Viendront ta louange entonner!
Suffira qu'en ton nom je signe
Maints moutons, pour que mon travail
Réunisse un grand troupeau digne
De peupler ton vaste bercail!
Là, ton Eau des plus altérées
Semences, au jour opportun.
Seule tirera des denrées
Soixante et même cent pour un !
Si je fixe sur ces rivages
Des plants qu'arrosera ta main,
"Chargés de doux fruits, leurs branchages
Réjouiront ton cœur divin!
Je vais y descendre me faire
Esclave pour Toi : Maître, viens!
Viens de ton serf l'itinéraire
Suivre et ta promesse maintiens !
Pour ton amour je m'exécute
Et je pars, bien qu'à contre-cœur!
Sois mon guide et soutiens ma lutte
Contre l'Hinde et son empereur!
En contestant le Vrai, j'avoue
Avoir par trop craint le hasard:
Mais toute peur, je la bafoue
Où ta fortune a fait ma part !
Legs béni, part inviolée.
Héritage réconfortant.
J'affronterai charge et mêlée
Près de ma droite en Te sentant!
Si l'angoisse encore m'habite.
Devant l'âpre étape, l'effroi,
Seigneur, mes pas ne débilite,
Je marche en me fiant à Toi ! »
De Thomas la glose étant achevée.
Du Seigneur la voix, quoique au ton royal.
Baisse tendrement sa note élevée,
Pour mieux désarmer son grand Général !
262 REVUE DE l'0R[ENT CHRÉTIEN.
Voyant qu'étant homme, il cède à la crainte
Semblable entreprise en envisageant,
11 lui donne entin sa divine étreinte,
Envers lui sa main suprême allongeant!
11 le vit doutant, tel Pierre sur l'onde,
De pouvoir partir sans bientôt sombrer,
Il lui tendit à la même seconde
Sa main, pour ses pas tremblants rassurer
Soucieux, en proie à l'inquiétude,
Plus que ne le fut Pierre assiégé d'eau,
Thomas s'agitait dans la multitude
Des flots de pensers battant son cerveau.
De l'Hinde pour lui le fracas s'énonce
Plus que ne rugit la mer en fureur;
Il tremble et sent bien qu'il glisse et s'enfonce,
Tandis que surgit le Geste sauveur !
Et lançant vers lui son sévère blâme,
Comme vers Simon marchant à rebours,
Jésus tend ses bras et sauve son âme,
Qui déjà clamait : « Seigneur! Au secours! »
LE CHRIST
« Qu'as-tu donc, Thomas? D'où vient ta détresse"?
Doutes-tu de ma sincère promesse?
Ta foi chancelle et ton amour décroit !
Mon verbe prends-tu pour un vain surcroit?
Si droit au tombeau, moi, je t'achemine,
Tu dois marcher sans prendre triste mine !
La Mort, qui m'a seul pour Maitre et Seigneur,
Adore en tremblant partout ma grandeur!
Dusses-tu couler au fond de l'abîme,
Des fils de l'enfer fusses-tu l'intime,
Tu m'y trouverais, même en cet état,
Moi seul tout-puissant, moi seul potentat!
Mon pouvoir s'étend discrétionnaire
Du plus haut des cieux jusques sous la Terre !
Et l'Hinde comment, par prodige quel
Secouerait mon joug, joug universel?
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES 263
Et quant à ta vente, oh ! ne t'en afflige :
C'est un simple atout que ma main diri.ue'
Tu verras venir, captif peu banal,
Des rois rendre hommage à ton piédestal.
Vois qu'Ananias et ses camarades
Furent des captifs ayant de tels grades
Que des souverains vrais honneurs princiers
Leur rendirent en tombant à leurs pieds '
Jeunes exilés pris loin de leur terre,
D'esclaves traités par force étrangère,
N'étaient-ils pas, grâce à ma volonté,
Vénérés tous par une Majesté?
Et si Daniel, forcé de la sorte,
Partit en exil et sous bonne escorte,
Cependant plus d'un monarque du lieu
Plia devant lui, comme devant Dieu!
« Pour lui vos encens, mes thuriféraires !
« Pour lui vos présents, mes grands dignitaires! »
« Lui », c'est Daniel et Tordre donné
Émanait formel d'un chef couronné.
Vois si les païens eurent grande idée
De celui qui fut esclave en Chaldée :
Ces gens, bien que loin de leur Créateur.
Adorèrent Dieu dans son serviteur ! '
Neboukhadnasar, dit tête dorée,
Cette Majesté c/ie/' (/'or attitrée
Hommage royaux et parfum subtil
Daigna présenter au Fils de l'exil.
Si l'acte d'un roi et de son armée
Ont de Daniel fait la renommée,
Des lions combien l'adoration
Surpasse en éclat toute autre action !
En son plein foyer, le feu qui tournoie
Reste subjugué, respecte sa proie.
L'idole n'est plus qu'amas de débris;
Les lions, fermant la gueule, ont compris!
Voilà des captifs que leur esclavage
En chefs érigea, malgré leur jeune âge :
Hier, humbles manants, sans gites ni toits.
Aujourd'hui des rois, même rois des rois!
264 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ceux-là donc imite, à leur hauteur monte
Et ma Vérité proclame sans honte :
Plus haut que le leur je ferai ton rang
Et, fusses-tu serf, tu resteras grand !
L'empereur de l'Hinde et ses militaires
T'honoreront tous, tels des tributaires :
Ton pouvoir, là-bas, vaste je le veux,
Toi-même éminent et ton nom fameux.
Chez les gens, tout comme aussi chez les bêtes,
Eclateront tes merveilles si nettes,
Que de l'Hindoustan alors les humains
Tes signes prendront pour signes divins.
Ce que j'ai fait, moi, tu feras: que dis-je?
Tu m'éclipseras en plus d'un prodige.
Afin que le monde apprenne, étonné.
Quel gage d'amour à toi j'ai donné.
Ta parole aux sourds et ton verbe aux bouches
Closes droit iront des bêtes farouches
Et les êtres bruts, inertes et lents,
Pour mieux t'obéir, deviendront parlants.
Et de Balaam imitant l'ânesse.
Un ânon criera cette phrase expresse :
« Cet homme-là tient de Dieu son mandat
« Oyez ses propos, faites-en état. »
Le sourd, à ton ordre, aura la Parole;
La brute, avec toi, jouera nouveau rôle.
Tes hauts faits seront des miracles tels.
Que n'y voudront pas croire les mortels.
Des chacals sans frein, indomptés par l'homme
Seront, grâce à toi, des bêtes de somme,
Que je pousserai sous ton joug à toi.
Comme des taureaux marchant en convoi !
Tes exploits seront tels que n'en eut guère,
Depuis qu'elle existe, ici-bas, la Terre :
Et surpassera (par moi remué),
Ton bras, les Moïse et les Josué!
De l'Hinde par toi la laideur extrême
Aura la splendeur d'un fin diadème.
Tu seras couronne et, de tes feux ceint.
L'horrible pays prendra charmant teint.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 265
Quand sur ces « obscurs » poindra ta lumière,
Lorsque aura leur front nuance plus claire,
L'Hinde un TE DEUM dira solennel,
Te voyant nouveau soleil en son ciel!
Thomas, viens de Joseph te révéler émule.
Emule du Juste oppressé !
Du vendu qui, d'un puits bourbeux et minuscule.
S'est sur char de gloire hissé!
L'Hinde, c'est ton Egypte : en avant! Marche et jette
Ce grand cri d'alarme en son sein :
« Proche est votre famine, Hindous, vos âmes guette
« Le manque du Verbe divin! »
Joseph eut beau tomber, en pleine Egypte, esclave :
Il y grandit énormément:
Mon pouvoir de ses mains de serf brisant l'entrave,
11 devint le Gouvernement.
La grandeur de Joseph a des songes pour cause
Et ces songes m'ont pour auteur :
L'esprit qui tire honneur de leur leçon se dose
De mon génie inspirateur !
Semblable au criminel, Joseph, courbant l'échiné,
Vers l'exil traîne ses boulets:
Mais en moi son espoir inébranlable incline
Devant lui seigneurs et valets !
Comme il sut à l'erreur faire la sourde oreille,
En restant rebelle à tout mal,
A son cou je passai cravate d'or vermeille
Et lui donnai vrai rang royal!
Quand de sa passion même il dompta la flamme.
Son propre instinct en maîtrisant.
Mon bras le ravit à la jalousie infâme,
Ses chaînes d'esclave en brisant!
De la sorcellerie évitant l'art magique.
Encore qu'il s'y entendit,
Des songes il donna le sens énigmatique.
Bien qu'il n'y fût point érudit!
S'il ne resta point serf, c'est qu'il fut sans murmure
Quand l'asservit son possesseur!
Sa bouche de blasphème étant exempte et pure.
J'en fis un maître à son seigneur!
266 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Esclave il s'avoua lorsqu'il fut mis en vente
De par de criminelles mains
Et son col il maintint sous la hart, dans l'attente
Que j'eusse rompu ses liens!
Par ses frères vendu, les a-t-il, pour leur traître
Acte, critiqués ou flétris?
Contre moi qui te vends avec mes droits de Maître,
Thomas, tu jettes les hauts cris!
Pour carrosse d'honneur, à toi j'ai fait promesse
D'un siège en la gloire dressé
Et, pour robe de lin, couronne enchanteresse
Et manteau de clarté tissé !
En guise de hérauts disant du Patriarche :
« Le voici le Père des rois ! »
Mes anges te diront, au ciel ouvrant ta marche :
« Légat du Fils, bienvenu sois! »
Ses songes expliquant, Joseph mit l'abondance.
Dans l'Egypte, au peuple aux abois;
Au cœur de la pauvre Hinde, avec magnificence,
Ma Foi grandira par ta voix !
Tel j'exaltai cet interprète
Qui le sens expliqua des songes de son roi,
Après ton trépas, je m'apprête
A dignement grandir l'Apôtre de ma Foi!
La main qui de mes clous la trace
Sonda, dessus mon corps tout frais ressuscité,
Doit aux lépreux donner la grâce,
Aux défunts la vie, aux démons fouet mérité!
La droite dont le doigt fébrile
Mes cicatrices vint tour à tour explorer,
Deviendra nouveau jet fertile
De vie, allant au loin l'homme désaltérer !
L'index qui palpa le vestige
Du coup que me porta la lance dans son jet!
Est assuré d'un tel prestige
Que de l'universel culte il sera l'objet!
A l'endroit où ton corps sans tache
Devra se reposer jusqu'au dernier des jours,
Je veux que la vertu s'attache
Si bien que tous souffrants y trouvent tout secours !
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 267
Les démons, devant tes reliques.
Devront, après ta mort, pousser des cris d'effroi,
Tel, devant mes mots énergiques.
Légion, démasqué, n'a pu demeurer coi !
Vers la cour où ton sanctuaire
Aux restes de ton corps asile doit donner,
Ira la masse populaire
Avec ses souverains humblement s'incliner !
Pour avoir été par la lance
Touché, tout comme moi, moi qui t'ai tant aimé,
Je veux qu'alors un fleuve immense
Naisse vivifiant de ton corps opprimé !
Pour favoir mis en esclavage.
Pour t'a voir au pays des Hindes attaché,
J'entends que, par suprême hommage,
Ton corns puisse être un jour par des rois recherché !
Chargés de présents peu vulgaires,
Pour ton visage voir et contempler ton front.
Princes, souverains, dignitaires
Tous en chœur, devant toi leur tête courberont !
De haut parage ou d'humble caste,
Tous les persécutés viendront de toute part
Au jour noir, à l'heure néfaste.
Près de ton corps trouver un solide rempart!
Tes restes seront la tranquille
Sérénité d'un port hostile aux vents pervers,
Tes cendres recevront la file
Des pèlerins venus des bords de l'Univers!
Je m'engage à t'offrir ces choses
Et rien qu'en attendant la Résurrection :
Mes dons d'après sont grandioses :
Tu n'en saurais ouïr l'énumération !
Telle est envers toi ma promesse
Et sans compter encor ton véritable prix :
Ton oreille a trop de faiblesse :
L'ultime règlement n'en serait .point compris!
Thomas, si ton savoir, hélas! était à même
D'apprécier de quoi j'ai fait ton diadème.
Oh! tu voudrais alors voler sans coup férir
L'âme de l'Hindoustan à l'Évangile ouvrir!
268 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Que n'es-tu dans Tétat d'avoir la moindre idée
De la gloire, pour toi, dans mon Eden, gardée!
De lui-iTième eût déjà ton zèle en action
Fait retentir là-bas ma Prédication !
Pour l'Hinde aucune peine, aucun grand sacrifice,
Glaive, trépas, bûcher, aucun cruel supplice,
Thomas, le plein lustre ne vaut
De ton salaire de Là-Haut!
Allons ! Va prêcher d'un pas leste !
De tes succès garant je reste :
v\ défaut d'auditoire ayant un cœur humain,
Les pierres salueront mon Messager divin ! »
SAINT THOMAS
« Seigneur, je le veux bien : la chose est bien comprise
J'irai Te publier au loin;
Mon sort, que va signer ma main à Toi soumise,
M'aura moi-même pour témoin.
Rédige pièce en règle et mets-moi vite en vente
A dix acheteurs, s'il le faut !
Et j'avouerai la traite authentique et patente
Et chaque clause sans défaut!
Je ne m'esquive pas devant la servitude,
Puisque à ton joug Tu m'as plié.
S'il existe ici-bas un sort encor plus rude.
Que l'on m'y cloue et sans pitié!
Me reléguer au fond des Hindes, c'est encore
M'offrir asile trop parfait :
Que ne sont de ce monde et Sodome et Gomorrhe,
Où je me fusse Apôtre fait !
P'ort de ta force à Toi et puissant par ta grâce,
Maître, je suis prêt au combat!
Des démons concentrés pour l'assaut la menace,
Seigneur, mon courage n'abat !
J'accomplira ma tâche en ma double carrière
Et d'Apôtre et de serviteur:
Mon rôle est défini : sans regret je préfère
Être esclave et prédicateur !
Esclave, je le suis pour Toi : Tu peux me vendre :
A ce compte, je marcherai!
Apôtre, je le suis pour Toi : je vais me rendre
A mon poste, où je prêcherai!
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 269
Je ne veux point fausser aucun de mes deux rôles
D'Apôtre et d'esclave achevé :
Ton serf sera lié, Seigneur, à tes paroles,
Ton Apôtre, à ta Foi rivé!
Qui de Toi désormais séparera mon âme?
Ni bûcher ni glaive effilé!
Pareille intimité, nul être ne l'entame,
Fût-ce homme, fût-ce archange ailé !
Rien ne m'entraînerait, ni le ciel ni la Terre,
A mon cœur de Toi détacher!
Hauteur et Profondeur ne sauraient ton sincère
Amour à mon âme arracher !
Ma^voix affirmera sonore au beau milieu
De ceux que je dois convertir :
Que le Christ, c'est Toi-même et Toi, le Fils de Dieu,
Qu'en esclave je dois servir!
Je dirai que le Christ, c'est Toi-même en personne
Mort et ressuscité pour nous rendre immortels ;
Que je suis de ta voix l'écho lointain qui sonne
Le CREDO triomphant au pied de tes autels !
Qu'à Toi restent soumis et les cieux et l'abîme !
Qu'obéisse à Toi seul leur entier contenu,
De la Divinité Premier-Né, Fils sublime.
De par ton Père, à nous venu ! »
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES:
Barsauma; Abraham de la Haute-Montagne; Siméon de Kefar
'Abdin; Yaret l'alexandrin; Jacques le reclus; Romanus;
Tallv; Asia; Pantaléon; Candida.
Pour compléter notre collection de monographies (1), nous
avons résumé sur les manuscrits de Londres celles qui ne sont
pas encore éditées. Nous avons commencé par trois moines du
pays de Samosate, la patrie des stylites Syméon et Daniel; le
plus connu est Barsauma, Tami de Dioscore, le pivot monas-
tique du second concile d'Éphèse. Son historien le met en rela-
tion avec Eudocie, Théodose le Jeune et Marcien. Il fait plu-
sieurs fois le pèlerinage de Jérusalem, accompagné de moines
dont le nombre et le zèle vont en croissant. Durant son second
voyage, accompagné de quarante moines, il chasse de Jérusa-
lem les Juifs auxquels Eudocie venait de permettre de rentrer
dans la ville sainte. Nous ne savons pas combien il a conduit de
moines à Éphèse, mais les actes de Chalcédoine nous appren-
nent a quel point il a effrayé les évêques qui ont souscrit,
disent-ils, par peur. Il passa sa vie à donner et à recevoir des
coups, et lorsqu'on le nommait « meurtrier d'évêques », il se
bornait en somme à répondre qu'il n'avait fait jamais mourir
d'évèque orthodoxe (2).
(1) Voir, dans la Palrologie Orientale, Ahoudemmeh et Marouta (III, I); saint
Pacôme, saint Jean-Baptiste, miracle de saint Michel (IV, 5); Aaron de Saroug,
Maxime et Domèce, Abraham, Maurice, Ptolémée (V, 5); Plérophories (VIII, I).
Dans la Revue de l'Orient chrétien, Marine (VI, 2); Jean bar Aplitonia (VII, 1);
Histoires d'anachorètes égyptiens (VII, 4; VIII, I et passim); sainte Hélène
(X, 2); Paul de Thèbes (X, 4); Héraclide, Mnason et Rhodon (XII, 2); Alexis,
Jean et Paul, Daniel de Galas, Hannina, Euphémie et Sophie, Sahda, Marc et
Gaspar, Pierre le pubhcain, Jean, moine d'Antioche (XV, 1, 2); Jean le Petit
(XVII, 4) etc. Dans le Journal asiatique, Dioscore (1902). Dans la Revue Sémitique,
Schenoudi (1900), les Réchabites (1899). Ajoutons : Notice sur les monastères
de Qartamin et de Qennesré dans les Actes du congrès des orientalistes d'Alger
(1905), Abikar (Paris, Letouzey, 1909); Nestorius (Paris, Bloud, I9I1) etc.
(2) Sur Barsauma, cf. Assémani, Bibl. or., II, 1-18; Michel le Syrien, Chronique,
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 271
Yaret et Jacques le reclus sont deux égyptiens qui ont pro-
pagé la vie monastique en Mésopotamie.
Les histoires de Romanus et de Talia renferment les légendes
de deux jeunes enfants qui ont confessé le Christ.
Certains ménologes portent la mention : « Asia qui est Panta-
léon. » En n'alité les deux légendes sont très différentes et
n'ont de commun que le grand nombre des guérisons effectuées
par les deux saints.
De bienveillants critiques estimeront sans doute qu'il aurait
mieux valu éditer et traduire ces monographies in extenso, et
le seul souci d'obtenir leur approbation nous aurait peut-être
décidé à fairt^ ce fastidieux travail de transcription s'il n'était
pas ensuite si pénible d'éditer des textes un peu longs dans
des périodiques (1). II nous a paru préférable d'extraire tout ce
qui nous a paru intéressant et qui a donc chance d'intéresser
aussi quelques lecteurs. Si, dans un lointain avenir, nous man-
quons de copie — chose invraisemblable — il sera temps d'en
revenir aux éditions in extenso.
24 juillet U»l:!.
F. Nau.
II, 14-15; les actes du concile de Chalcédoine, etc. Les patriarches jacobites
ont longtemps demeuré dans le monastère construit i)rès do Jlëlitène sous son
vocable.
(1) Citons la traduction de l'Octateuquo de Clément que nous avons publiée
dans Le Canonisle contemporain (imprimeur Biais et Roy, éditeur V. Lethiel-
leux); l'édition de ces 136 pages a duré six ans (juillet-août 1907 à mars 1913).
Nous n'avons pas encore le tirage à part. — Quiconque a édité quelques
textes, connaît ces difficultés et ces lenteurs; les Bollandistes eux-mêmes,
si laborieux et si actifs, écrivaient en 1896, au sujet de la Vie de Daniel le
stylite : Brevi edenda in Analecl. Boll. (Catal. cod. hag. gr. bibl. Nat. Pari-
siensis, p. 116) et cotte édition vient seulement de paraiti-e le 20 juin 1913.
27^ REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
HISTOIRE DE BARSAUMA DE NISIBE (I)
Uooit»^ w«'^ )->^t~o; )LjL«uo )Kw.^jLi > ii^^Ka (2j ooi
,'U>^^ joC^)-:» sQ-Sl^ Ul l^ioaioo .JLls/; )-*^^^ JL^-i^^v
^oialk.^ y.£0 ^ ^ .. I o/ >°ii\.>^i o/ jLw^o WM'^;beu sju/ jl)
^oC^ *.)«JV-*/ )-sKaL3 ^oC^ o^o sju/ y/o .)Lioi )^)^;
•.0|._âQ.^M^ OOI 9K.is^0 |Lû^9j ^^ )"Û^;jO .OOOi . - - - "^ f
OOI ^.iJ^^.^0 )L^wwJ^i/ ^:bo ).^^^l/o J .. ^o» :> I^sls^^ y^l
Nous écrivons ensuite l'histoire et les belles actions de saint Mar Bar-
sauma le boréal, l'élu parmi les ascètes. Je vous adjure au nom du Dieu
vivant, que personne n'ose effacer, changer ou supprimer aucune des
paroles de ce livre. Si quelqu'un les écrit dans un autre livre, qu'il les
transcrive toutes, intégralement, sans aucune omission.
Incipit : Dans toute génération et à toute époque, des justes se trou-
vaient parmi la création, et un juste l'emportait par son amour (divin) sur
un (autre) juste, comme une étoile l'emporte en clarté sur une (autre)
étoile ; et un athlète était supérieur par son labeur à un (autre) athlète,
autant que le soleil par son éclat l'est à la lune...
■pr Prodige. De la vision qui apparut à Joseph Vanacho-
rète (juoj) au sujet du bienheureux Barmuma.
Joseph annonça qu'il viendrait un juste nommé Barsauma,
supérieur à ses contemporains. Il l'avait appris en songe.
^:M )oO| w»OtoK^/ .|.^Oif.-^ jJ^^^/; l-o-A.^ )lIO| ^9 OOI
(1) Cette Vie a été résumée, sans doute en arabe, et M. Grébaut en a édité
la version éthiopienne, ROC, t. XIII (1908), p. 337 et t. XIV (1909), p. 135, 2(>I,
409. Le syriaque figure dans trois manuscrits du Britisli Muséum, incomplets
tous trois : add. 14732 contient le commencement et add. 12174 contient la
fin. Quant à add. 14734, il est censé contenir toute la Vie, mais il présente
des lacunes. Nous avons utilisé les trois manuscrits qui présentent d'ailleurs
la même rédaction.
(2) Add. 14732, loi. I(i8\
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 273
9 y
)ooi ^<n.oK^l 01.^/9 ô|.:ba^
Cet élu parmi les ascètes, Barsauma, était du pays {yjopi) de la ville de
Samosate. d'un village nommé Beit-'Awton. Son père mourut tandis qu'il
était encore en bas âge ; sa mère, nommée Sàkiâ, épousa un homme d'un
autre village et le jeune Barsauma demeurait avec sa mère...
2^ prodige. Sii7^ les chiens qui ont mordu le bienheureux
Bm^sauma.
Il se promenait dans les champs. Des chiens qui avaient quitté
les troupeaux le prirent, remportèrent, le mordirent. Des
hommes vinrent les mettre en fuite et trouvèrent que Barsauma
n'avait aucun mal. Cela présageait ses combats contre les dé-
mons et les hérétiques.
Un jour qu'il y avait foire {\j^) à Samosate, les parents de
Barsauma l'y emmènent ; il les quitte et suit en pleurant la rive
de l'Euphrate qui passait à côté de Samosate. Il rencontre un
saint homme nommé Abraham (1) et il lui demande à quitter
les hommes et à servir le Christ. Abraham le conduit à un mo-
nastère, mais Barsauma ne veut pas le quitter; il le garde donc
et s'adjoint encore d'autres disciples dont l'un devait devenir
évêque (2), et enfin il meurt (3).
1 (4). Premier voyage à Jérusalem (vers l'an 400). Il y va
sans souliers, sans entrer dans les villes, sans bâton, sans ac-
cepter d'argent.
(1) C'est Abraham de la Haute-Montagne, dont nous avons éditt'' une biogra-
phie abrégée, P. 0., t. V, f. 5. Nous résumerons plus loin sa biograpliie com-
plète.
(2) Il s'agit d'Élienne, cf. P. 0., V, 772.
(3) Le 18 avril (cf. infra) et le 18 avril 717 (406) d'après P. 0., V, 773. Nous
préférons lire 710 au lieu de 717 (_ au lieu de j^) à cause d'une concordance
que nous trouverons plus bas dans la Vie de Barsauma. Abraham serait donc
mort le 18 avril 399.
(4) La biographie porte deux divisions qui chevauchent l'une dans l'autre,
l'une en « événements •■ dont nous avons ici le n" 1, et l'autre en « prodiges ».
ORIENT CHRÉTIEN. 18
274 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
) I « ^ npyn\o .oooi ^^ô(â jLpcuLO )^9cL»o .yâ-JÔi jioVi)^ oooi
Les païens à cette époque étaient nombreux dans le pays de Palestine et
dans le pays de Phénicie et des Arabes ; les chrétiens étaient encore peu
nombreux dans ces pays; les Juifs et les Samaritains dominaient et persé-
cutaient les chrétiens de cette région. Parce qu'ils voyaient que le jeune
Barsauma était encore enfant et qu'il n'y avait personne autre avec lui, à
cause de cela surtout ils le chassaient et le frappaient.
2. Sur un hiver pénible qu'il passa sous le ciel.
A son retour, il passa tout l'hiver (400 à 401) sur une mon-
tagne déserte, sous la neige et la glace; il ne reçut de nourri-
ture de personne.
11 ramassait les herbes sauvages, dans les endroits (jui n'étaient pas
couverts par la neige, et il s'en nourrissait.
Au mois de Nisan, il alla sur une autre montagne lo©, ;^i!v^ïiio ^l©
Il s'y nourrissait des racines des plantes jusqu'au moment où les fruits
des arbres sauvages commencèrent à mûrir (401 1.
Le premier mois de l'hiver (401 à 402), il va dans un village
du nord où il y avait des gens qui connaissaient ses parents et
qui lui firent un monastère (i^..).
(1) L'hostilité des Samaritains contre les chrétiens est mentionnée encore
dans la Vie de Daniel stylite, Anal. BolL, t. XXXIl (1913), p. 130-132. Cf. infra,
56' prodige.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 275
3. Il se chercha une caverne, pensant qu'il y mourrait de
faim durant Tiiiver, car il y a dans ce pays beaucoup de neige et
on ne peut aller d'un endroit à un autre. Il se logea dans le
repaire d'un ours (p..) et ne mourut pas. L'été suivant (102), il
reçut un disciple et, un an après (403), il en reçut deux ou
trois.
4. Il s'adonne aux mortifications et renonce à se coucher.
l^-^ocCS»! y/; .po./o oMtâULd l-^oo^v^ ) I ^>o^ ooi s.A^Uf oolo
)j/ o'J^ )-L^^/ Jl >o Ul -'oKj; w».V^cLbo jj o|j:)9 yo^
OU-âJ o!!^« Jto^ s^6( ^^O {'^oC^O jJ^fLâ; \^Oy^ yoy^
o/ otoCL^ )-S* j] oolo ♦)V)Vl ») ^O )^^..2> JoiSïv yOySi
Ensuite le bienheureux Barsauma pensa en lui-même et dit : « Si le dis-
ciple n'ose pas s'asseoir devant son maître, comment moi, humble, puis-
je m'asseoir devant le Créateur de toutes les créatures ! » A partir de cette
heure, il se crucifia devant Dieu, de nuit et de jour, et il ne voulut plus
s'asseoir ou se coucher jusqu'au jour de sa mort. Il demeura ainsi pen-
dant cinquante-quatre ans (403 à 457) (I).
5. Quand il commença à le faire (403), il n'y avait encore
personne sur la terre qui ne se couchât pas ou ne s'assît pas
(^I^ o) ^co^l^o |l;).
3^ prodige. Sur un morceau de pain qiiil bénit. — Ses dis-
ciples en mangèrent le dimanche, le lundi, le mardi, et ainsi
durant sept jours.
6. Après cela, il se priva de pain; 7, et de vin ; 8, et d'huile;
9, et d'eau; 10(2), et de tout ce que la charrue sème; 11, il
passa 54 ans dans cette vie (403 à 457). 12. Il jeûnait du di-
manche au dimanche durant tout l'hiver, et le dimanche il
prenait comme nourriture des légumes et des fruits des arbres
(pis.); )-,i3o \s,y.). 13. En été, il mangeait un jour sur deux. Il obser-
(1) C'est cette concordance qui nous a guidé pour fixer les dates précédentes,
car Barsauma semble être mort la même année que l'empereur Marcien. soit
en 457.
(■2i Tous ces chilïres figurent ainsi dans le texte.
276 rp:vue de l'orient chrf^tien.
vait cela aussi bien dans les voyages que dans son monastère,
durant 54 ans.
)ooi ^oioK-^/ ^9 ^"^«..«O^^ -.(-JL-da^ JL-IbOO^V^ ^9 OOI
.)oo( w*oioK^{ Ut-^o~-^ U^ " '^-^ ^; ^V^ .jL^j/ Iv^LûD;
.)^'P09 0|K^^^9 w*0| S...OI jK^CLâ^ vJU.99 ^"^«^.^.^
Ce bienheureux Barsauma était jusqu'alors intègre en sa nature, inculte
pour la parole de la langue, ignorant la science de l'écriture humaine,
mais il était sage dans le Seigneur, parce que le commencement de la
sagesse est la crainte du Seigneur.
14 et 4" prodige. Sur une langue de feu qu'il reçut du
ciel.
Un solitaire vit une langue de feu descendre du ciel et entrer
dans Barsauma, il l'annonça aux frères et leur dit que depuis ce
jour sa sagesse l'emporterait sur celle des scribes et des doc-
teurs.
{A suivre.)
LES MIRACLES DE UARCHANGE
RAGOU'ÊL
{Fin) (1)
TEXTE
IV
(F. 60 r a) -t-hrâlh ' A<w»A>ih : hn-C ' ^7-^.A • A.4» .•
^Ahh^ î (2)
ih7'nA'ï■|^ ' f /A- ' n\^ • ç4î<' ■ oja^. î ^^Aln : a)îr»ft
(Dhoo : rt+AjP : hj&lhj^ ■ AA'in^îiï : Auffrft î (3) hCA
^i\ • n+^'ÏP- ■ «ne :•: n<wi*Pi)A : ^Ar^A : fc (F. 60 vb)
7m.T*e •■ «D^^X-A» ' ô'flïiA. • rh^*e ' A^7.A"A ■ fl)/.7H ■ 7n
i> ■ AAuf A-A •■ îi'JH î J^A" :•: A*A • ^.fl : hé • 'wft.f.A : (4)
V : K^iï-lï : InCA-fA • flïîi^H • ^,*J^A : ^^ : Ah (F 61
I a) c[A]-i^A • K'iT^C?* i (lî) hf^O-i^ • ii(hà'h.^ ■■ *w»AWn :
at-h-p ' (h/.K^ ' A.* : aDl\h\\^' ■ iTfrh : ^^ : A?i*7ll.?i
(1) Cf. ROC, 1913, p. 113.
(2) Ms. : ODA>.Tll^.
(3) Ms. ; Ï,P I rt-ft.
(4) Ms. : aDi14>A.
(5) Ms. : fh'^H.
(6) Ms. : ^»,^rXCJP.
278 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,
C'iX ' f^an : \x^ : (DAh^Ph-n^S: 1 ^^^Co»- .• ^ft (F. 61 r° b)
flJCî ! flJh'Plri'n^ • flJA^A • W-A- • 'flCyT'> ! CD^AO • \[f.h.
'\i^^a^ ! AOffif. ' flJAflJCi ■ oiAh'PlFI'n^ • HK^OA « ^T-h.
A î <w>AWn : «jn.^, : fljym-c :
ojfl^h't : ^7«^i.A • A.* ' -nC/V-lh • ^hoK : 'W^Ai' • A
0rhjR :•: (F 61 v a) \{ao : e-flCD s fl>•ft'^ • C^é^ù ■ A*l^ s
tDAflicv • h<w» I ^-ncu • A.A.i' • flïAh'pyi'n^S: ^ Aipct» ^ A
flJh^n : %trD î /,.7-^i.A : oo^hYl '- ^A..*'ï■'^ ■ AdA ! h<pyi
'fl'l- ■• flïjP.A'we. : tll^av' : Aîi<ï«>-T^'(: : A..*Ç'^ • h'Ph'fl^ :•:
^nh<wi : fioD^tm- : K^^'9^ ' ïfl./?- • (F ^1 v" b) h'itl '■ ff.-H
A ■ if^U : tn^til-^V î >»^CJ^ : Ti'Y ^ ! H-^^AC:]?!?"?! ■• +
troc ' (Dh/Ï- ■ ho^'i'P ■ A..*Vi- ' h^Ph-n^ • ^^-/bHH- « A^
-h/bA : A.4' ! 'wiAKh^ • HftA-T : Ai>A ■ W-A- • (2) -ficyç^ :
-T-'J-nATi)- : f '/A- ! rftA • ç*4- : flOA^ ! h9"Ah î ffl^A
A • V'^C-P •' hVi- ■ %P-C (F. 62 r" a) ^A : A^A'w» -.i: ^AîT» s
h'^'i ■
V
-ï-hT^âlh ■ A'wAKh : Infl-C î ^T-^A I A.+[.]/wjA?i[în]
'>'}'nAÇl^ •■ fVA- ' l^AA • ç*<. : tDA.^. • Aiî^Ah : (D9^h
A î ç^ciî •••• ?iU'i' • ^p■c^A ^ a'Ja»" ■ 'jaî^ :•: ^'^'j •
(Hhao : i''}/*'^ : ;»,^A- : flïA^ ? V (F 62 i° b) *g : \\aD -,
^'Ih.^'lA ? rAA • hé^^^tB-y-i : flJ>i^/*'>i : 'î'Pf î .'^4'A- •'
(1) h est en surcharge.
(2) Un trait horizontal est placé au haut et au bas des deux lettres de ce mot.
(3) Ms. : tfDftç-V.
LES MIRACLES DE L'aRCHAXGE RAGOU'ÊL. 279
A ' rt/J.'el: • ^.hn :•: (1) /{^-'hh.fii ' A.* •■ ^AKh'lh : f\h9^fl
A : (D^n : n/^'C1(D' : flA-dA ' OCH : ©^.fl : C (F. 62
V" a) hd- •' ^ÎF1A.A ■• HflïC4» : flifl^ft-f- : h^ih : rtj?.ç î H<w»
flïJ&n.A*- • A,^A« • ooti^-i i Aa><hi^ ■ (Dà^H ■ HïiV • <wa^
hM'i y
flï^.n,A" • fF 62 v° b) ^T-ZbA : <w»AMn -. fih^jffl- • flJA
^. • îr<B ■ ?!> • (B-Yx-f: :•: ^.^•^|.A • A.+ ■ -flC'/ÇV ■• H^+rïl- •
ao'i1^ i KOrTh ! ?i^H ? ^'T-.^I'A : îT'ftA • rt-flh : 70/"^ ■ m
P-î^rt[:]A.f:5"flC :•: Î^AA,h ■ CD'T!.'^ • "h^U (F. 63 r a) A^J
1 • (DhfhofC •' (2j -^n •• hAd •■ ^T'> • nh'/»[.]<<.Vflïî: • ?t*7H.
K'flrh.C :
A^ I htiff» • flïunh • î»*7ith'nrh.c = :''.e.A • (d/^'a^ï • h
^CP ■ 6 (F. 63 r° b) ^ : ÎP'^'I-Î: •:: ?»î^fl>-ft'fc'ftf«»- :
(ont-i- • -flVLA" 1 -i-ftatiH \ (4) l.TKhf.'^-tih -• ahhi: • /JT-
^bA • A.+ ■ ffo^Ml-t- •
^'i-nM'U' '■ f VA- • l^AA • ^.*<. ::= <DA^ ■ ^^Aîl • mr
1 • ^'i^oo : «JAr ■ h^ï'i : (Dh''ï'i 1 A ■ A :
(1) Ms. : ?,<Jïin.
(2) Ms. : 0>^;iflH.
(3) Ms. : ,+Ar"h*<»»-.
(4) Ms. : tn<o<^.
280 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
TRADUCTION
IV
(F. 60 V° a) MIRACLES DE l'ANGE GLORIEUX RAGOU'ÉL, ARCHANGE.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk et
avec sa chère 'Ehta-Giyorgis pour les siècles des siècles!
Amen.
Lorsque les Juifs eurent crucifié Nôtre- Seigneur Jésus-
Christ à V endroit du Calvaire (1), dans les jours de (F. 60
V b) Ponce-Pilate, un centurion, {appelé) Longin [Langi-
los] (2), vint et transperça le côté de Jésus, tandis que [Jésus)
se trouvait crucifié sur le bois de la croix.
Alors, vint tange ' Ouraêt, en tenant dans sa main un
calice d'or, afin de puiser au sang de Notre-Seigneur Jésus-
Christ. Tandis que l'ange 'Ouraél puisait le sang du (F. 61
r" a) Christ, les Juifs ne l' aperçurent pas.
Lui-même l'archange 'Ouraél répandit (3) le sang de
Notre-Seigneur Jésus-Christ dans toutes les extrémités du
monde.
Alors, par l'ange Râgou'él le soleil s'obscurcit et la lune
deviîit du sang; quant aux étoiles, il les fit tomber (4), car
(F. 61 r° b) l'ange Râgou'él est puissant sur le soleil, la lune
et les étoiles et sur toutes les lumières, et personne ne
commande au soleil, à la lune et aux étoiles sauf Râgou'él,
range grand et glorieux.
Lui-même Râgou'él, le chef des lumières, a préposé le soleil,
(F. 61 v° a) afin de luire pendant le jour dans le firmament (5)
du ciel; la lune, afin de luire pendant la nuit, et les étoiles
pour V ornementation du ciel.
(1) M. à m. : dans la ville du Calvaire.
(2) Cette forme du nom propre Longin est exceptionnelle; on lit ordinaire-
ment A'Vl.Ç"?! Langinos.
(3) M. à m. : aspergea.
(4) Khlé, signifie : faire tomber en secouant.
(5) A propos de (n£.C on lit dans Dillmann, I.ex. aelh., col. l'250 : ■< Lud. :
,, in ordine septem cœlorum quos Aethiopesasserunt m^C : est infimum ". •-
LES MIRACLES DE l'aRCHANGE RAGOU'ÊL. 281
De plus, l'ange Bagou 'él a établi sept princes sur les étoiles.
Le 7iom de ces sept princes des étoiles est (1) comme le pro-
phète Isa'ie les a appelés^ (F. 61 v° b) en disant : « Sc/mrih,
Mastarih, 'Atdred, Zehourâ, Zouhdl, Schemsch, Qamar{2) ».
Ces princes des étoiles obéissent à r archange Râgouél, qui
est puissant sur toutes les lumièi^es.
Que son intercession soit avec son cher Walda-'Amlâk et
avec sa chère 'Ehta-Giyorgis (F. 62 r" a) pour les siècles des
siècles! Amen.
MIRACLES DE L ANGE GLORIEUX RAGOU'ÉL, ARCHANGE.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk et
avec sa chère 'Ehta-Giyorgis pour les siècles des siècles!
Amen.
Lorsque Josué, fils de (F. 62 r" b) Nawé, se fut levé, afin
de guerroyer contre (3) les païens et eut pris ses armes, beau-
coup de gens le suivirent.
Un jour, tandis que Josué, le juge, s'en allait avec ses
troupes, il rencontra l'archange Râgouél sous la forme d'un
jeune homme, qui était orné d'un vêtement de lumière et
{avait) sur (F. 62 v" a) la tête une couronne d'or et dans la
main Vépée de la victoire.
Josué, le juge, dit à ce jeune homme, qui était un ange, à
cause de la peur de S07i cœur : « Qui es-tu? Quel est ton
nom? De la part de qui es-tu venu? Fais-tu partie des
miens ou des autres? »
(F. 62 v° b) L'ange Ràgou'él dit à Josué, fis de Nawé :
« Je suis Ràgou'él, le chef des lumières, qui ai arrêté
pour toi le soleil jadis sicr l'ordre du Seigneur et l'ai tourné
(1) M. à m. : es< appelé.
(2) Ce sont les noms arabes des planètes, du soleil et de la lune. fî&X) =
Mars; <n»Tî1'<50 = ^y^iutJ) Jupiter; }\mCK = ^•Ua£' Mercure; TJ-^-i}.
ë^'
= ïj»: Vénus; H':SA = J-^ i Saturne; Ti9^Ti = j>«,vij' le soleil ; 4»<n»C
y^ la lune.
(o) M. à m.
282 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
i^ers l'orient, tandis que tu combattais avec les hommes de
Gabaon. Mais aujourd'hui je ne me joins pas à toi ni (l) à
(F. 63 r" a) d'autres; je vais vers un autre chemin, selon
que m'a envoyé le Seigneur.
« Néanmoins ne crains pas de combattre contre les païens
et contre les mécréants (2), car le Seigneur t'a donné la force
et la puissance, afin que tu détruises les païens, que tu com-
battes contre eux et que tu ne laisses subsister (F. 63 r" b) en
aucune (façon) aucun d'entre eux. »
Ayant dit cela, l'archange Râgou'él se cacha à ses yeux.
Que son intercession soit avec son cher Walda-' Amlâk,
avec sa chère ' Ehta-Giyorgis et avec tous les auditeurs {des
Miracles) pour les siècles des siècles! Amen. Amen. Ainsi
soit-il. Ainsi soit-il.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 17 juillet 1913.
Sylvain Grébaut.
(1) of^ao dans les interrogations disjonctives sert à introduire le second
membre de l'interrogation. Le texte éthiopien, assez obscur en cet endroit, a été
légèrement corrigé. Cf. p. 279, note 2.
(2) M. à m. : les Musulmans.
LÀ \ERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIRE
DE JEAN LE PETIT
(Suite) (1)
^9 jooi >°>«viv> .yUiidj JS^i .^9jo jojt.; .V^o/ ^ |K I «. t\
)oo! t^ K-.)t-.K-. .yort >\ •> ^ )ly»g>»^ (A. f. 103 V) lt-«Êooo
)ia.Joi-3 ^^«^ ^jlmQ^ \^l )t »^ f> oot joot ^{ ♦).aaS>>>.i
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o|J^ si>;/ .jjoi ^-/j Iv^uCD oiS. K^/î ^io ^^.^» .t-io/ ^
O^^ jj/) )jLâ^/ ^^^JUtf^ 000( Ooio .00(9 JI^CO/ )..*09 )oO|J9
(38) A + ^ojo,. — (39) A * ^Jà^|l. — (40) A + o,^.
(1) Voy. ROC, 191-2, p. 347; 1913, p. 53, 124.
284 REVUE DE l'orient CHRÉTIEiX.
//Il \ ^
.'jK^^..*^ ^ju«a^ \^l )ooi vjLXLjL^9 ^^^; yV^/
Jlajoo» Im*^^ J^^^oj!^ ^.aL^^lK^; fJi^f vOo6oo ^)-oo
^^Ol >CLii uULioI/o ^'^OuO» jlaJOiS i^-^^Kii/ )jO| y„0,.^O
y r «^ '^; V-^l (P. fol. llOv) ^D OlK^^OLd ^-.o; ^oqlS».^»
I» r| P OOI JOOI y^Oi^ «:♦) .1 ^Ot y 0 fi i^JO |ia.Xl«9) yO > >\ J
^"^^^j » »V>|V>0 .)LlL«^.âO )j;^0^ )^0<"^/; )^90)^ ^JL».Q^ \^\
Jow^ yoyû y^^?^.a2> ^x^Q^ t-au.»^ )ooi jJ po )jl9oi .^oiq^/
yooi.^00 .).Jl^^ oi.:ba^o JoC^; od^-^ v-a^joKaIo s^^^U*
^^^^|L^p^ •l^^i-o oi^oM jfoiâJLd oiK.,^U9 )jl:l^ l^it.^ 90m{
.)JUL*JU» Ol.^ ^^.^CUw^; J.iO OOI '^^^ ^DlV .K^jjL^oi )ooi ) j.-^J
"^ *> ^ )ooi .?>tf>o,^ ^^j ooi .01.2^ )ooi; J-ioVioo» ' )LlO|
)i^,M..» ^ »o ) K..C^vàOLiL^ l^"-^^^ ia-:y9^.do Jlaa^aiN) ^o^
») \ •y.-^ *^^ ^OlQ-aiiLO... ^ OiJLâLJ ^|.I& JJLSOI .019 1~M V^^^^
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 285
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286 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 287
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288 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 289
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ORIENT CHRÉTIEN. 19
290 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 291
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292 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 293
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— (34) A + oo,. —(35) A + laiô^. — (3B) i^o; ^; A. — (37) A + ^oi.
— (38) .ovœ P. — (39) A + oo,. — i40: ^q^oi.3 À (semper). — (41) P
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294 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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296 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 297
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298 REVUE DE l'orient CHRÉfTIEN.
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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 299
TRADUCTION
10. Il est obdonné prêtre. — Par les jugements droits et divins, il fut
ordonné prêtre et, au moment où le patriarche lui imposa les mains, une
voix du ciel fut entendue qui criait d'une voix forte par trois fois : < C'est
digne et juste. » Il grandissait et se renouvelait chaque jour dans les
belles choses, surtout après avoir été fait prêtre, lorsqu'il eut pouvoir sur
les mystères divins et sur l'hostie intellectuelle et non sanglante qui est
la brebis vivante de Dieu qui a porté le péché du monde. Le saint abba
Jean disait de la prêtrise qu'elle ressemble aux Chérubins et aux Séra-
phins, qui sont plus proches de cette grandeur que tous les ordres du ciel.
Ceux-ci ne connaissent que le mystère caché et la lumière bienheureuse
qui demeure éternellement: aussi le Livre nous avertit et nous rend
attentifs à marcher dans une voie conforme à un tel don sublime qui nous
a été donné. Comme des hommes qui ont un grand espoir, commençons
par nous purifier et par plaire à Dieu, afin d'être agréés par Celui qui a
dit : Quiconque a une telle espérance, doit être pur comme lui. Et encore :
Soyez saints comme je suis saint (1).
On racontait qu'abba Jean faisait l'office avec science et s'appliquait à
toutes les obligations qui pesaient sur lui dans l'ordre i-i^iç) de la prêtrise.
Aussi la prêtrise qu'il reçut fut accomplie et il fut compté avec ceux que
David loua dans sa parole quand il dit .• Tes prêtres revêtiront la justice et
tes justes la gloire (2). Ce saint abba Jean marchait donc dans la voie des
Pères anciens et saints et se conformait à Celui qui était l'intermédiaire
de Dieu et des hommes et qui implora son Père pour eux. De la même
manière, saint Jean priait toujours devant Dieu pour que l'église de Dieu
fût conservée et sauvée ainsi que son peuple saint et tous les fidèles et
aussi tout le monde et que toute la création reçût ce qui lui convenait.
A cause de ces pratiques excellentes et de sa conduite angélique, le Sei-
gneur éclaira les yeux de sa pensée à la lumière du Saint-Esprit, au point
qu'il voyait spirituellement tout ce qui environne les hommes, comme
ceux-ci voient leur visage dans un verre poli. Dans toute cette élévation
où il se trouvait, il augmenta chaque jour l'humilité. Comme le blé mûr
et excellent au moment de la moisson, c'est ainsi ([ue le saint plaçait
son âme et ses pensées et il s'humiliait jusqu'à se trouver en dessous
de toute la création.
On racontait de lui que s'il lui était révélé sur l'un des frères quelque
chose de mauvais ou un péché qu'il aurait commis ou un combat d'imjiu-
reté qui le tourmentait, comme un père sage et miséricordieux, il lui
offrait et lui tendait peu à peu le remède qui convenait à sa blessure.
comme un médecin habile ; il ne le faisait pas connaître et ne le révélait
pas ou ne méprisait pas (le frère) comme s'il était tombé dans le péché,
mais il le cachait, usait de miséricorde et lui conseillait ce qui lui était
(1) Cf. Matth., V, 48.
(2) Ps. cxxxi, 9.
300 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
utile pour sauver sa vie jusqu'à ce qu'il l'eût ramené dans la voie de la
vérité de Dieu.
On racontait de saint abba Jean qu'il marchait dans cette conduite illus-
tre en opérant des miracles et des prodiges sans confusion. Le diable
bouillonnait de colère contre lui ; tous les démons aussi étaient irrités et la
fureur les déchirait, au point que le rebelle Béliar (1), le chef des rebelles,
criait à son occasion à haute voix, et qu'on entendit la voix qui disait :
« Je te confonds et je te trouble (2), ô Jésus de Nazareth, et tes serviteurs
avec toi. » Lorsque le bienheureux l'entendit il ne s'effraya pas, il ne
craignit pas, mais depuis lors il combattit contre lui avec l'appui et la
vertu du Saint-Esprit, au point de déraciner et d'extirper toute tromperie
dés ses racines. Aussi il ne courait pas après la nourriture ni après le
sommeil, parce qu'il était puissant en esprit. A cause de la ruse des
démons, pour qu'ils ne pussent pas le tromper par le moyen du sommeil,
il se fit des pierres tout autour de lui qui étaient élevées comme d'une
coudée sur la même largeur, afin — lorsqu'il était vaincu par la force
du sommeil infus à notre nature — qu'il se reposât un peu sur elles et
qu'il s'éveillât aussitôt, parce que les extrémités de ces pierres étaient
pointues. 11 fuyait (aussi) la tromperie des démons rebelles, qui lui appa-
raissaient dans le sommeil (3) .
Une fois que les frères étaient réunis, il leur fit une parabole sur les
combats et les luttes qui incombaient au moine et, il disait : « Un roi qui
veut combattre avec une ville pour la subjuguer, commence par boucher
les aqueducs qui lui conduisent l'eau; il presse ensuite les habitants pour
qu'il ne leur arrive plus de nourriture (4). Ensuite, lorsqu'ils sont pressés
par la faim et la soif, ils tournent le dos d'eux-mêmes, traitent avec leurs
ennemis, se soumettent et reconnaissent (le roi ennemi) pour leur roi et
leur chef. 11 en est de même du moine, s'il est capable de mettre un
frein à la bouche de son âme par la faim et la soif, s'il la prive de toutes
les voluptés, s'il ne lais.se pas son âme se rassasier de sommeil, de nour-
riture et de repos, en la subjuguant et en l'éloignant des habitudes mau-
vaises, des inclinations au péché, du jeu et des conversations déprimantes,
alors subitement et promptement il sera son chef et son maître. Ensuite
par la vertu de Dieu, à eux deux, ils écartent des hommes les pièges du
dragon, ils se trouvent alors dans le repos et sont débarrassés de ceux qui
les avaient faits captifs. On raconte d'abba Jean qu'il ne cessait pas de faire
ce que nous avons dit pour son propre avantage et celui des frères.
Lorsqu'il savait que l'un d'eux était tourmenté par le démon ou combattu
(1) Ce nom manque dans le copte.
(2) Copte : •' tu m'as troublé », p. 371.
(3) Copte : " Il se fit, avec des pierres fortes et suspendues de côté et d'autre,
un chemin ayant une coudée de longueur et une coudée de largeur; et, si la
loi de la nature lui faisait violence, il donnait un petit souffle en lui-même de
cette sorte, simplement, étant assis, et aussitôt il se mettait à l'écart surtout à
cause de la méchanceté de ceux qui le tentaient par des fantaisies », p. 371.
(4) Grec, 205, 3.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT 301
par lui, il ne cessait pas d'implorer Dieu et de le prier pour lui jusqu'à
ce qu'il lui vint aide et secours de la part de la grâce divine, et que tout
ce qui le tourmentait eût été chassé.
On disait du saint abba Jean qu'il alla une fois en Egypte pour vendre
ses corbeilles; avec leur prix, il fît du pain et il s'en retourna pour venir
à son monastère. Tandis qu'il faisait route, il fut rencontré par une veuve
qui avait avec elle son fils aveugle-né, et ils étaient pauvres. Le jeune
homme gémit et dit à sa mère : « Demande à Dieu qu'il nous donne
aujourd'hui du pain à manger. » Sa mère, en l'entendant, pleura et lui dit :
« Mon fils, Dieu nous voit et aura pitié de nous, il nous rassasiera et pren-
dra soin de nous. » Lorsque le bienheureux Jean entendit ces paroles,
son cœur bouillonna et ses miséricordes se répandirent sur eux. Il appela
cette vieille et il lui donna tout son pain. A cause de sa grande miséri-
corde et de sa pitié envers eux, il s'oublia ainsi que ce qui le concernait :
il employa ce pain à sauver ceux-là de la faim, parce qu'il avait confiance
dans le Christ en qui il vivait et qui était son appui dans toutes ses actions.
La femme reçut ce pain en remerciant Dieu et, par un effet des juge-
ments insondables, elle fut remplie de foi en cet homme de Dieu abba
Jean, et elle s'approcha de lui en disant : « 0 saint du Seigneur, je vois
que tu es un adorateur de Dieu et (que tu es) saint et béni. Mon fils,
comme tu le vois, est né aveugle ; mais je te demande de lui imposer les
mains, afin qu'il reçoive ta bénédiction. » Le saint abba Jean leva les
yeux au ciel en gémissant et en pleurant, d'un cœur contrit et d'un esprit
humble, et il dit : « Mon Seigneur et mon Dieu, distributeur de tout bien,
Jésus-Chri.st, tu es hier et aujourd'hui et tu demeures dans les siècles;
dans ta volonté bonne et délectable et dans tes miséricordes abondantes et
ineffables, remplis (1) de ta lumière les pupilles de cet aveugle qui te le
demande. De la même manière. Seigneur Dieu, couvre-nous de tes misé-
ricordes, accomplis ton don avec nous, et verse tes biens sur toute ta
création, car à toi convient la gloire avec ton Père et ton Saint-Esprit
dans les siècles des siècles. Amen. » Quand il eut terminé sa prière, il
plaça les mains sur les yeux de cet enfant et il les signa du signe de la
croix au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ et, à l'heure même, (ses
yeux) s'ouvrirent et il vit la lumière. La vieille femme, dans la joie que
(lui causait) ce prodige, cria à haute voix en s'exclamant et en disant :
« Béni soit le Dieu de ce vieillard! » et, à sa voix, des troupes nombreuses
se réunirent pour voir le prodige qui avait lieu. Le vieillard évita la
louange et se cacha (loin) de cette foule pour ne pas être loué par les
hommes, et il retourna en paix à son monastère.
II. Instructions; visions; prodiges. — Le bienheureux abba Jean s'ap-
pliquait beaucoup, disent-ils, aux instructions et aux avertissements qu'il
donnait à tous les hommes et surtout aux frères, pour qu'ils se gardassent
de tous les péchés et surtout de s'accuser les uns les autres, et de l'hypo-
crisie et de se juger les uns les autres ; le saint disait de ces péchés que
(1) cCi.io est sans doute une contraction pour ^l <^^-
302 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Dieu les a en horreur et en abomination ; ceux qui les commettent sont
regardés par lui comme des adultères et des idolâtres et ils sont éloignés
du repos éternel, comme l'a dit Tapôtre Paul le divin, lorsqu'il énumère,
en certain endroit, ceux qui s'adonnent à la luxure (drprjvîa) et aux turpi-
tudes; il dit : « Ceux qui s'adonnent à ces choses, n'hériteront pas du
royaume du ciel. »
[Le bienheureux abba Jean disait cela, et il prophétisait sur cette géné-
ration et disait : « Ils s'attirent l'un l'autre vers la fosse de boue. Quand
ils se réunissent, ils veulent se réunir comme les Pères et comme les
moines, mais ils ne le font pas comme eux. Ceux-là avaient souci de leur
consolation mutuelle et de louer et d'exalter les belles actions. Ceux d'au-
jourd'hui s'occupent des querelles et des accusations mutuelles et ils se
détruisent les uns les autres. Tandis que les anciens étaient cités dans les
vertus et les louanges, ceux d'aujourd'hui se glorifient dans les œuvres
mauvaises et les accusations (1). »] A cause de cela, il leur fit une para-
bole et leur dit (2) : « il y avait un homme pauvre qui avait deux femmes ;
elles étaient nues et maigres à cause de leur pauvreté. 11 arriva qu'il y
eut une fête dans l'un des bourgs ; les femmes de cet homme lui deman-
dèrent de les prendre pour qu'elles vissent la fête et la réunion des hom-
mes. Tandis qu'il pensait à cela et qu'il avait honte de leur nudité, il
trouva un coffre de bois, les mit dedans et porta le coffre sur un char (3).
Lorsqu'ils furent arrivés au village, l'une des femmes sortit du coffre; elle
ramassa, par les chemins et les fumiers, des haillons et de vieux chiffons,
elle en fit une loque dont elle couvrit sa nudité. Tandis qu'elle se tenait
dans la foule et regardait, il arriva que sa compagne regarda (de l'inté-
rieur) du coffre et, quand elle la vit, elle dit à son mari : N'as-tu pas vu
cette courtisane qui se tient parmi les foules des hommes? Pouah! que
son visage e'St affairé et que son vêtement est en mauvais état? Elle s'est
attifée et elle se tient sans pudeur au milieu des foules. — L'insensée
oubliait sa honte et sa nudité et elle s'occupait d'accuser sa compagne.
Alors son mari s'étonna et lui dit : 0 impudente et rebelle ! tu as oublié ta
pauvreté et que tu es sans habit dans un coffre et tu t'occupes de l'accu-
sation de ta compagne et de sa honte. Celle-ci a eu l'heureuse idée de
couvrir sa nudité, et toi tu ne peux même pas sortir ta tête du coffre. —
Nous agissons de même envers nos âmes et envers les rechutes et les
(1) Les lignes entre crochets manquent dans le copte.
(2) Copte : « il nous disait une parabole. » Pour M. Amélineau « ce passage
montre ou que l'auteur a entendu les paroles de .Jean pendant qu'il était à
Scété, ou qu'il rapporte les paroles d'un autre témoin », p. 375, note 9, mais il a
dit, p. Lxi et Lvi, que Jean est sans doute mort vers 435 et que Zacharie a
sans doute vécu du vui' au ix' siècle. Zacliarie n'a donc pas entendu les paroles
de Jean. « Il nous disait » est une fantaisie du traducteur copte si le copte est
une traduction, ou d'un copiste copte, si le copte est l'orignal. — Cette anec-
dote figure d'ailleurs dans le grec, 208, 15.
(3) Ou « un navire ». Copte : ■< il les fit monter sur une barque et navigua
avec elles ».
LA VERSION SYRIAQUE DE l'iIISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 303
péchés qui sont fixés sur elles, et qui les entourent comme d'un voile, au
point qu'elles ne peuvent plus regarder en elles-mêmes, et nous enlevons
les vêtements de nos frères et nous déchirons leur chair, au point d'irriter
la douceur du Seigneur, de l'exciter à courir contre nous à cause de
(notre) pauvreté et à nous causer de l'ignominie; nous ne réfléchissons
pas, nous ne tenons pas compte de sa longanimité et de sa patience, ni de
ce qu'il nous couvre constamment, quand il voit notre conversion et notre
repentir, comme il l'a prédit par le prophète : Je ne veux pas la mort du
pécheur, mais qu'il se converlixse et qu'il vive (1). »
Abba Jean disait encore de ceux-là, comment est l'âme qui veut se re-
pentir : « 11 y avait à la ville une courtisane qui avait beaucoup d'amis (2).
11 vint prés d'elle un juge qui lui dit : Conviens avec moi d'une vie pure,
afin que je te prenne pour femme. Elle le lui promit. 11 la prit, la fit en-
trer dans le palais royal et lui rendit grand honneur. Les amis, qui étaient
brûlés de son souvenir et qui savaient ce qui lui était arrivé, craignaient
la punition qu'ils s'attireraient s'ils venaient ouvertement à la porte du
juge. Ils passaient artificieusement devant sa porte et ils lançaient des
sifflements et des cris, selon leur coutume ancienne, afin de voir si elle
les entendrait et les regarderait et si elle trouverait moyen de les rejoin-
dre. Celle-ci, lorsqu'elle entendait, rappelait sagement en son cœur la
crainte de son mari, et comment il la chasserait si elle parlait à ceux-là.
En s'entretenant de ces craintes, elle était amenée à courir et à fuir dans
sa chambre intérieure et elle fermait la porte sur elle pour ne pas enten-
dre leur clameur et leur voix. 11 en est de même de l'âme qui se repent
lorsqu'elle revient à Dieu et qu'elle lui demande le pardon de ses ancien-
nes fautes. Parce qu'elle s'est ressaisie un peu et qu'elle s'est souvenue
des menaces portées contre les pécheurs et les malfaisants, qu'elle a rap-
pelé à son cœur les délices qui ne cessent pas et la vie éternelle que Dieu
a préparée pour ceux qui l'aiment et qui font sa volonté, elle a couru se
réfugier en lui et elle a demandé secours à ses miséricordes, aussi Dieu
l'a sauvée aussitôt et rapidement du méchant et de ses armées, il les a
chassés (loin) d'elle; elle est sauvée et elle hérite de la vie éternelle. »
On raconte d'abba Jean qu'il mangeait une fois le pain avec les frères
dans l'agape (3), comme le font les moines. Il arriva qu'un moine se mit à
rire sur la table (4). Le saint pleura d'un grand pleur et dit : « Qui pour-
rait nous montrer où est ta pensée, ô malheureux; au lieu de pleurer, de
gémir et de rendre grâces à la providence qui nous a fourni notre néces-
saire et (de penser) que c'est une aumône qui est devant nous, tu fais tout le
contraire. »
On racontait encore de lui que, lorsqu'il mangeait du pain avec les
frères, il lui apparut, de par le Saint-Esprit, tandis qu'ils étaient assis à
(1) La fin diffère dans le copte, p. 377.
(2) Grec, 209, 16.
(3) Sic le copte et le grec. Le syriaque a traduit ce mot et porte « dans la
charité ».
(4) Grec, 205, 9.
304 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
table, que certains des frères mangeaient du pain, d'autres du miel et
d'autres de la poussière. Comme il s'étonnait du prodige qui arrivait, il lui
vint subitement une voix du ciel qui disait : « Remarque bien que celui
qui mange le miel est celui qui mange dans la crainte et le tremblement
devant Dieu, qui se réjouit et qui exulte spirituellement, qui prie sur
quiconque a part à sa nourriture; son esprit et sa pensée sont dans le
ciel et sa prière est comme une fumée agréable devant Dieu, voilà le ser-
vice de ceux qui mangent le miel. Quant à celui qui mange le pain, lui
aussi loue Dieu pour le repas qu'il lui a préparé et pour le don qu'il a
placé devant lui, mais il est inférieur aux premiers parce qu'il ne possède
pas toute leur prudence, voilà le signe de ceux qui mangent le pain.
Quant à ceux qui mangent la poussière, c'est la foule qui murmure à la
manière du peuple bavard, ce sont ceux qui décident et qui jugent en
disant : Ceci est bon et ceci est mauvais; il est odieux, mes bien-aimés,
que cela se fasse dans l'ordre (lâ^t;) pur des moines. Il vous convient plu-
tôt d'avoir une table tranquille, une nourriture modique, le repos, et une
louange qui monte et ne cesse pas pour le saint nom de Dieu, selon la
parole apostolique qui crie et dit — celle que le Seigneur nous a donnée :
— Quand vous mangez ou quand vous buvez, ou quand vous faites autre
chose de bien, que ce soit comme pour la gloire de Dieu (1). »
Saint abba Jean (2), qui était comme l'apôtre Paul à cause de l'abon-
dance de la sagesse divine qu'il possédait, faisait des récits sur la con-
duite et les perfections des saints Pères, qui étaient la lumière du monde
et des déserts. Il parlait aussi du Saint-Esprit qui demeurait en eux,
comment il instruisait et enseignait leurs âmes. Abba Bâmouyah (3) aussi
écrivit et raconta de nombreux prodiges que fit saint abba Jean le Petit et
il en était, en vérité, tel qu'il l'a dit. Il a témoigné qu'il était parfait et ac-
compli en tout ce qui lui incombait au sujet des fils de Dieu; il était par-
fait et resplendissant et il portait des fruits spirituels quand il termina sa
course. Il a dit aussi de lui, au sujet de son humilité, de la pureté de son
cœur et de sa condescendance envers chacun, qu'un cercle, c'est-à-dire
un mur, de feu l'entourait, par l'opération du Saint-Esprit, qui brûlait et
consumait toutes les pensées mauvaises et les vains soucis semés par le
démon; il le chassait aussi pour qu'il n'approchât pas de lui. A cause de
cela (Bâmouyah) lui rendit témoignage qu'il était parfait et accompli en
tout. Comme le bienheureux apôtre Paul a loué la charité et a dit qu'elle
est utile à tout, qu'elle ne tombe jamais (4) et le reste de ce qu'il a dit (5),
de la même manière toute cette louange peut être portée sur saint abba
Jean, parce que toutes (ces perfections) étaient réunies en lui et il les
accomplit d'abord en sa personne, ensuite il commanda et ordonna aux
hommes d'alors d'agir ainsi; il ne les écarta (?) pas du culte de la justice
(1) I Cor., X, 31.
(2) Le copte porte <• saint abba Poimin ».
(3) Le manuscrit A porte : Boumîn, et le copte : Poimîn.
(4) 1 Cor., XIII, 8.
(5) Ceci est développé dans le copte.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 305
et il nous laissa un enseignement et une démonstration pour toujours.
On racontait de lui qu'il combattit de toute sa force et qu'il accomplit tout
ce dont il était redevable, au point qu'il contenta Dieu et qu'il fut compté
avec ses élus qui siégeront à sa droite au jour du jugement et qui juge-
ront les tribus des hommes.
On raconte de lui que lorsqu'il pénétra dans ces perfections et ces
sublimités, Dieu lui accorda deux chérubins qui le gardaient sans cesse
et le dirigeaient spirituellement, au point que toutes les choses cachées et
occultes du Saint-Esprit lui furent révélées ; et cela lui fut donné à cause
de la pureté de son cœur. Les chérubins se pressaient l'un l'autre pour
l'ombrager de leurs ailes, et l'un disait à l'autre : « Laisse-moi ombrager
l'élu du Seigneur Sabaoth. »
On raconte de lui qu'à l'instant redoutable où il se tenait à l'autel et
consacrait, il voyait le Saint-Esprit qui le protégeait et qui faisait du pain,
le corps, et du vin, le sang. Dieu lui révéla aussi pour lui faire connaître
ceux qui étaient dignes de participer aux mystères divins et ceux qui
n'en étaient pas dignes. Il voyait encore l'ange du Seigneur qui se tenait
au milieu des moines en portant une épée de feu aiguisée; il était irrité et
fâché contre ceux qui parlaient et chuchotaient entre eux, et qui pen-
saient ce qui ne convenait pas en ce moment redoutable. Il voulait faire
tomber son épée sur eux et les transpercer mais, par la supplication et la
prière qu'il adressait secrètement à Dieu pour eux, (Jean) en écartait la
colère en espérant qu'ils se convertiraient au Seigneur, et qu'ils feraient
pénitence de leur méchanceté. Pour ceux qui se tenaient dans la crainte,
le tremblement et l'attention, dans le silence, l'application aux paroles
divines et la délivrance des pensées mauvaises et terrestres, pour les
amis de Dieu, il voyait que (les anges) les couvraient de leur ombre et
les protégeaient. Il voyait encore la lumière qui sortait de la splendeur
de la face du Seigneur de l'intérieur du saint autel, et qui entrait dans les
cœurs de ceux des frères qui en étaient dignes, qui se mêlait à leurs
âmes, qui les éclairait et les ornait.
12. Il va a Babylune. — Nous avons dit en un autre endroit, mes bien-
aimés, que si nous voulions vous raconter les louanges du saint abba
Jean le petit et ses prodiges, la courte vie que nous passons en ce monde
n'y suffirait pas; mais parce que, résumées, elles sont utiles et faciles à
dire pour ceux qui les racontent et pour ceux qui les entendent, dans le
témoignage véritable que nous racontons devant vous, écoutez (encore),
mes bien-aimés, ce grand prodige et rendez gloire à Dieu (1). On racon-
tait qu'au temps du saint abba Jean, saint Théophile était patriarche
d'Alexandrie (<!). Ce bienheureux apportait un grand soin aux construc-
tions d'églises ; ou plutôt ([xàXXov ôÈ) il bâtit des églises nombreuses et des
temples remarquables et des chapelles des martyrs dans beaucoup d'en-
droits, pour l'honneur de leurs os et pour la gloire de Dieu. Il bâtit en-
(1) Ce qui précède manque dans le copte, p. 382.
(2) De 385 à 412. — Cette histoii'e manque dans le grec et dans le latin, aussi
bien quo toute la suite.
ORIENT CHRÉTIEN. 20
306 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
core un temple remarquable au nom de ces trois saints enfants qui furent
jetés, à Babylone, dans la fournaise de feu, au temps du roi Neboucadné-
sar, à savoir Hananiâ, 'Azariâ et Mîsàël. Quand il eut terminé le temple,
et qu'il l'eut orné de tout ce qui était beau, il désira la salutaire dé
position de leurs os, pour les faire venir et les placer dans le temple (1).
Il désirait beaucoup cette chose et priait Dieu toujours de terminer sa
course (carrière) par la bénédiction des saints corps. Tandis qu'il était
dans ces idées, il lui apparut un ange du Seigneur qui lui dit : « Un
homme ne peut pas faire cela, à moins que ce soit Jean le petit. » Lors-
que le patriarche entendit cela, il envoya chercher le bienheureux Jean,
le fit venir, et lui apprit la chose ainsi que le commandement de Dieu.
Le saint qui avait un cœur fort comme un lion, de par la force du Saint-
Esprit qui demeurait en lui, dit au patriarche : « Toi, Seigneur, donne-
moi le viatique de tes prières, parce que je .sais que Dieu aide à te satis-
faire et Notre-Seigneur Jésus-Christ (me) sauvera. » Lorsque le patriarche
entendit ces choses, il se leva et pria, il implora Dieu pour lui et il lui
donna la paix; et (Jean) le quitta.
Quand il fut un peu éloigné de la ville, saint abba Jean se mit à prier
devant Dieu, et aussitôt Dieu lui envoya une nuée qui le porta dans son
sein et le plaça devant. les saints corps de ces trois bienheureux enfants à
Babylone. Lorsque le bienheureux vit la vertu du Saint-Esprit et comment
il avait atteint son but aussitôt et sans travail, il se mit d'abord à prier
devant Dieu, il l'adora et il le loua de ce qu'il avait fait. Quand il eut ter-
miné sa prière, il tomba sur les corps des saints en pleurant, en adorant
et en disant : « 0 pères bénis et saints, bénissez-moi et priez pour moi. »
Il entendit une voix qui venait de ces saints corps et qui disait : « Notre
vrai Dieu, le Dieu sans commencement et sans fin, qui est et qui demeure
toujours, le créateur de tout te bénira, te protégera et dirigera les tiens,
ô notre père béni et bon serviteur, colonne fidèle du Seigneur Sabaoth,
Dieu d'Israël. » Alors la voix qu'il entendait cessa : le cœur du saint fut rem-
pli de joie et d'allégresse .spirituelle à cause de la bénédiction que ces
saints lui avaient donnée. Il dit ensuite : « 0 saints du Seigneur, martyrs
du Dieu vivant, sachez que le père de la foi et le patriarche Mar Théophile
d'Alexandrie, y a bâti pour toujours un Temple remarquable en votre
honneur et en souvenir de vos noms. Il m'a envoyé pour vous demander,
avec beaucoup de prières, que vos saints corps soient en honneur, pour
sauver et guérir tous ceux qui croient au nom de notre Seigneur et de
notre Dieu Jésus-Christ, surtout à Alexandrie et dans le pays d'Egypte. »
Lorsque les saints entendirent cela, ils répondirent par cette voix en
disant : « Bénissons Dieu ; et il lui donnera une récompense pour sa peine,
ses fatigues, sa bonne volonté et sa foi droite, (à savoir) la vie qui ne
passe pas. Mais maintenant, dis de notre part au patriarche qu'il n'est pas
possible d'emporter nos corps en un autre lieu jamais, selon Tordre du
(1) Le copte ajoute : « Et ce martyriui/i , on le nomme du nom de ces saints
jusqu'à ce jour des jours, le Trispéiix. ••
LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 307
Seigneur, car il veut qu'ils restent ici jusqu'au dernier jour auquel il res-
suscitera toute la création ; mais à cause de son amour et de sa foi vérita-
ble, et à cause de ta peine, nous te donnons un signe remarquable dont
tu te souviendras toujours : Vois, quand tu arriveras, ordonne que le
temple soit orné, que l'on y pende les lampes nécessaires avec de l'eau et
de l'huile, que tout le peuple se réunisse et vienne de nuit à l'église ainsi
que le patriarche, les prêtres et les diacres. Alors nous viendrons avec
une puissante bénédiction de Dieu ; nous le bénirons et nous le sanctifie-
rons comme il convient à l'honneur de la maison du Seigneur dont le
nom est loué dans toutes les régions et pour qui se plie tout genou qui est
dans la création, au ciel, sur la terre et en dessous de la terre, car par-
tout où il y a quelque chose dans la création, son nom y est loué. Par la
force du Dieu d'Israël, nous demeurons spirituellement dans ce temple
et nous y opérons des prodiges et des miracles pour la gloire de Dieu et le
salut des hommes, tant que vivra le patriarche et aussi à l'époque des
deux autres patriarches qui lui succéderont et pas au delà, car, après
eux, régnera sur la terre l'erreur mauvaise et ténébreuse ; les hommes
erreront à sa suite, renieront les bontés du Seigneur répandues sur eux,
blasphémeront son saint nom et souilleront ses autels. Nous aussi, lors-
que cela arrivera, nous quitterons le temple bâti en notre nom et nous
n'y habiterons plus. » Voilà ce que les saints dirent à saint abba Jean ;
pour lui, il les adora, fut béni par eux et partit tandis qu'ils lui disaient :
« Va, et notre Dieu, le roi d'Israël, t'accompagnera et te couvrira des ailes
de ses miséricordes jusqu'à la fin. Réjouis-toi de ce que des travaux, des
sueurs et des luttes te sont réservés en ce monde, et qu'ensuite tu arri-
veras sans danger au pays des parfums et de la vie incorruptible qui de-
meure toujours. La paix et le salut de Dieu seront avec toi pour l'éternité.
Amen. »
[A suivre.)
F. Nau.
MÉLANGES
I
UN TABLEAU DE LECTURES MONACALES
Le présent Tableau de lectures monacales, qui se trouve au
dernier feuillet du ms. n" 60 d'Abbadie, est inscrit comme ap-
pendice au Syiiaxaire éthiopien (après le mois de Pàguernên).
TEXTE
[Scriptio continua dans le m s.)
Fol. 333 V" a
AA-r^ : (1) fliA.^.3n .- nT^'ril- «
hô^ ' nAAA^- «
nV7U : J&A^[^]A «
n+ îhC ' ^J^A^'A^ « (3)
(1) Ms. : ftA-jr-V.
(2) Ms. : n^'b'^r-
(3) A est en surcharge.
.M KL ANGES. 309
à^-F-n : ni-ft^'V :: (1)
TRADUCTION
Fol. 333 v° a
(voici) ce qui est lu chaque mois.
Les Rois en Maskaram.
Salomon et Sirach en Teqemt.
Jérêmie en Hedâr.
I saie en Tâhscliâsch.
Hénocli en Ter.
La Loi à trois (heures).
Au matin (l'Ascension) d'haïe.
A midi la Didascalie.
Le Sinodos à neuf (heures).
L'Histoire des Pères et [l' Apocalypse de) Nabijoud (A)
[dans les jours du jeûne (quadragèsinial).
(1) rtAfl^ (cf. supra) et l-fi'^^' sont des formes exceptionnelles au lieu de ftAM:
et tn^H;. Cf. Dillmann, Le.r. aeth., col. iol : « Exemplum formae absol. i»»Afl-> '•
exstat in Abb. Cat. p. 90. »
(2) Ms. : ni.
(3) Ms. : ^-HtiCo»-.
(4) Le Zrnâ \Abaw (ou Gannal, 7>^ [= Le Paradis; cf. le Gannata ManakosàU
7>t : <n>>r>1^ = Le Paradis des Moines]) n'est autre que le recueil des liistoires
et des apophtegmes dos Pères. Cf. Conti-Rossini , ManoscriUi ed opcre al>issine
in Europa, p. 621 et 635. — >'np,Ç désigne V Apocalypse d'Abba Nabyoml qui
310 ■ REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Les Paralipomènes à la Pentecôte.
U Ancoratus en Sané.
Cyrille en Hamlé.
Job en Na/iasê.
Les autres prophètes au jour de leur mémoire.
{Voilà ce qui) est lu. \
Sylvain Grébaut.
II
HYMNE A JÉSUS-CHRIST
L'hymne à Jésus-Christ que nous éditons se trouve dans
le ms. Or. 624 du British Muséum et sert en quelque sorte de
préambule à l'ouvrage intitulé : Miracles de Jésus (i'h9"^ ••
Des espaces blancs ont été laissés avant et après l'expression
Ah à toi par le scribe, qui se proposait d'ajouter après coup, à
l'encre rouge, les mots ft'flrh^ gloire et /ï,f rt*ft Jésus. Nous
avons indiqué ces espaces blancs dans le texte par trois points
de suspension et dans la traduction par la mise entre crochets
des mots gloire et Jésus.
Les vers (rime en *>) se groupent deux par deux selon un
parallélisme assez étroit, le deuxième étant le développement
du premier, le quatrième du troisième, etc. La citation biblique
elle-même est rimée. Les trois derniers vers (rime en tl — /**)
tiennent lieu de doxologie.
TEXTE
{Scriptio continua dans le ms.)
(F. 3 v° a) h^^fi^ti : ;hn :
tl-ndl^ : Ah •' HJ^'J'^A : Ç<i • *^^0'i ':'
« n'est qu'une homélie ou exhortation adressée aux moines, sous forme d'apo-
calypse " (Zotenberg, Calaloguc des manuscrits éthiopiens, p. 151). Cf. Conti-
Rossini, lue. cit., p. 626.
.M[:la.\(,es. 31 1
ft-firh-V ■ Ah : K^ù-ti • *i"-r:n'> :
Ah my.-i :
Ah ! tl'UiraO' : /{fian-t^'i :
Ah • . . ftrh.'J :
Ah • (roO,mraO' ! ti^fi.f^'y :
Ah • Mi :
Ah .- A-n/^tf»- ■ A(><-.'*'> !
Ah • . 'acvi ■
Ah : emCira»' : [a] (iflJ-^'J :
Ah • n-V. ■ A-n-j •
Ah • rC-hWar»' : Ar/i'Jh^'} :
Ah ■ Cm.'i ■
Ah • ero,^"Sy.f.aO' -. Ml^tn^-a^'^ :
Ah ■ . OflJ'J : 'r fthP-tf»- : A^M-J :
Ah ! . (F. 3 v" b) anyy'i'i .- n,Hl/'<n>. : (K'h'Vh'i -
Ah « <(.X*r : A. '^ : H^rt, : HfXM ■ /''.-ïf : nh"?.'» -
A'JAr/D : "/Ar : f rhP- : hr^i^n ' rD^.jP.'} «
. . Ah • ^hd. • Vf-A- • fl»- S.ft :
ft-flf/i-lh ■ Ah ■ . 4»^rt. ! /*'.'' • flï><PA •
ft'flrh^ : Ah • • j^A : ^fl • 'Î7'/*' «
TRADUCTION
fF. 3 v° a) [Gloire à) Jësits enfant!
Gloire à toi, fruit du sein de la Vierge!
Gloire à toi, Jésus-Eucharistie,
Nourriture des affamés!
\Gloire\à toi, [)ésus\ vin!
\Gloire] à toi, breuvage des assoiffés!
\Gtoire] à toi, [Jésus\ encens!
\Gloire\ à toi, parfum des saints!
\Gloire\ à toi, [Jésus] tunique!
312 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
[Gloire] à loi, vêtement des nus!
[Gloire] à toi, [Jésus] lumière!
[Gloire] à toi, guide des aveugles!
[Gloire] à toi, [Jésus] branche de styrax!
[Gloire] à toi, bâton des boiteux!
[Gloire] à toi, [Jésus] baume!
[Gloire] à toi, salut des malades!
[Gloire] à toi, [Jésus] asile [et) refuge des opprimés!
[Gloire] à toi, [Jésus] (F. 3 v" b) sauveur [et) rédemption
des pécheurs!
[Gloire] à toi! Accomplis pour moi ce que tu as dit : « Celui
qui aura mangé ma chair dans la foi
Et aura bu 7non sang, dans la longueur des temps
Vivra pour les siècles des siècles, [délivré) du jugement et
du supplice {de l'enfer). »
[Gloire] à toi, [Jésus] célébré par la bouche de tous les [êtres) !
Gloire à toi, [Jésus] sanctificateur du corps et de rame!
Gloire à toi, [Jésus] Verbe du Père-Roi!
Sylvain Grébaut.
III
NOTICE SUR MATTHIEU L'ÉVANGÉLISTE
d'après le ms. éthiopien n" 3 de M. E. Delorme.
La Notice sur Matthieu l'Évangéliste, contenue dans le ms.
éthiopien n° 3 de M. É. Delorme, forme la fin de l'appendice-
ajouté à Isi Dissertation sur l'harmonie des paroles des quatre
Évangiles (n^'g : /^'C'JTh :•: dhli- ' l-fl^i" • .^A^ • Hfifl)^
MÉLANGES. 313
TEXTE
{Scriptio continua dans le iiis.)
(F. 12 v° b in medio) (Dti*n-[;9*t\ '- iioo- •• A.*e •• (D^'C''V'7M' '■
^•an- : œœm'i - KVh.<<. ' il (F. 13 i a) H: : /wj^vhT. • n'î-A
htn^-inr't • K*A«^J^e-ft ! *AC :•: tnjP.?»-/: : mffo^' : h9^h
ù •■ (4) hf^ : ïfl)ëAT4»'rîl- ' (D'l'*t"(i/, ■• n^'C^Tï" • H'&'^CJP :
fflAH-f: : -fl/^Y-'l- î ï-m»*^ ■ P-rfi7A : fl>AR : Hn^uP'A '
n»;!^ : hè^hMi 1 (Dùah • n-/: ■ a^-}^- • <»nAi.f <.«^A.r :•:
ii« • AnlnjP7 : Se : a)îr(>/,.f : nA<^> • ^'•nT : irx [0 wr^
TRADUCTION
(F. 12 V" b in medio) Le nom de McUthiea est Lévi; son in-
terprétai ion est : « élu ». Lui-niéme est de la tribu d'Issac/mr,
de la ville de Nazareth. Le nom de son père est Diqou; le
nom de sa mère est Karoutyâs.
(1) Cette forme n'est pas fréquente. Ms. : îiUT^<J.
(2) m est en surcharge.
(o) Forme rare.
(4) Ms. : mT-i.
314 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Lorsqu'une assemblée nombreuse de Juifs (juil avait con-
voquée se fat réunie auprès de lui, ceux qui crurent et furent
baptisés fui demandèrent de fortifier leurs cœurs par les
paroles avec lesquelles il les avait convertis et par le livre
qu'il leur aoait annoncé en langue hébraïque. Il répondit à
leur demande; il se mit à écrire (F. 13 r" a) ce livre en Pales-
tine et il l'acheva dans l'Inde, en hébreu.
Lorsque les disciples furent chassés de la terre de Juda la
première année du règne de Claude-César, c'est-à-dire la
neuvième année après (1) l'Ascension sainte, il fut martyr
dans la ville de Beschâbrà, étant lapidé le IS Teqemt. Il fut
entende à Carthagène de Césarée.
Jean, fils de Zébédée, traduisit cet Évangile (2) dans la
ville de 'El-'Alsân et le prêcha dans l'Inde et à Jérusalem.
Le notnbre des petits chapitres {de cet Évangile) est de 355;
{le nombre de ceux) des autres Évangiles (3) qui concordent
avec lui est de 293; (le nombre de ceux) que les autres Évan-
gélistes (1) n'indiquent pas est de 62; les chapitres en langue
copte sont {au nombre de) 88; les chapitres en langue grecque
sont {au nombre de) 68.
Sylvain Grébaut.
IV
LES DIX CANONS D'EUSÈBE ET D'AMMONIUS
d'après le ms. éthiopien n° 3 de M. E. Delorme.
Le recueil étliiopien des Quatre Évangiles est ordinairement
précédé d'une Introduction, d'une Dissertation sur leur har-
monie, des Canons d'Eusèbe et d'Ammonius et de la Lettre
d'Eusèbe à Carpien, qui tiennent lieu d'avant-propos. Ces
(1) M. à 111. : depuis.
(2) ■fl/*'^^' a ici le même sens que fflTrlA cvanf/ilc. — Dans le .\ov. Test. aelh.
édité par Platt, l'Évangile de saint Matthieu est intitulé : -fin^l" : '^•fcJPfl s
th'PCy [Évamjile de l'.Apôlre MaUhieu).
(3) Le sens de H.Ç hevreuse nouvelle est analogue à celui de •fl/*'^^. Cf. supra,
note 2.
(4) M. à m. : prcdicalews.
MÉLANGES. 31")
divers morceaux se rencontrent dans les premiers feuillets du
ms. éthiopien n" 3 de M. É. Delorme. Les dix canons d'Eusèhe
et d'Ammonius que nous éditons en ont été extraits.
TEXTE
{Scriptio continua dans le ms.)
(Y. 10 v" a in fine) b^tmC : (l) ^fî*^*P. : *^'U (F. 10 v" b)
ï+^C ! hftC • n» ^A.A^ • n-l: • WA- • AA • 66 • hr(ï(\
^n '• èfjOiôffD/^'trDC ::: (2)
(1) Nous mettons dans le texte les numéros d'ordre : S, ë. j:, etc., qui se
trouvent en marge.
(2) La même façon de grouper se retrouve dans la Lettre d'Euschc à Cni-pirn.
Voici le passage qui nous intéresse : (F. 11 r" b) [m-ft-f- : ^-STÇ •• o]''7'fcJ''ft =
flJ'^C*n : A'.*n : fl>f'/li'Vfl :•: OJ-nt : -S"??" ! 'r"^U9^(\ : rt»''7r:«f.n ! A-.'l'ft :=•• <n-n
1" ! "/Afi ! r'^ipii ! fflA-^n ! mf^-vn : «o-fit s /J-'nfl ! r:''Vfcjpft : wvr.^'.n :
fl>-flt î ;^AÔ ! lA-.'^f» i fflP-Wi'Vft :•: a»-nt : >i/*'t: ' AAÂ = HHH.Wirtn»- : HYicn» : X
rh^ I [Z)a?is ie premier {canon), -4 ;] Matthieu, Marc. Luc et Jean. Dans le deuxième,
.? ; Matthieu, Marc et Luc. Dans le Iruisième, o : Matthieu, Luc et Jean. Dans le
quatrième, 3 : Matthieu, Marc et Jean. Dans le cinquième, 2 : Matthieu et Luc.
Dans le sivième, 2 : Matthieu et Marc. Dans le septième, 2 : .Matthieu et Jean.
Dans le huitième, 2 : .Marc et Luc. Dans le neuvième 2 : Luc et Jean. Dans le
dixième, chacun d'entre eux (est ijroupc), comme ils ont écrit.
316
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
©"îlA : ^SA ■ HH.Vai
H-nhA. • '^'tP'A 1
Hh-jnA •• «7C*A I
HAUr î A-,*A :
H-JAC • P-rh^A 1 HAr^A • j?.ACC ■ alA(^A • jP.A-flh ■ .*A =
A-J*A s *A- ■• ^f.(Dxt ':'
P-rh-JA ■ .*A- • K (F. 11 r a) g :
îlrflÇi : Ml
1Ï '• QÏ ' ^®S 1 flih<wi
TRADUCTION
(F. 10 v° a in fine) 1. Canon premier : (F. 10 v" b) Matthieu,
Marc, Luc et Jean; 72 sections.
2. Canon deuxième : Matthieu, Marc [et] Luc; 102 sections.
Canon troisième : Matthieu, Luc et Jean; 21 sections.
Canon quatrième : Matthieu, Marc et Jean; 27 sections.
Canon cinquième : Matthieu et Luc; 83 sections.
Canon sixième : Matthieu et Marc; 48 sections.
7. Canon septième : Matthieu et Jean; 7 sections.
8. Canon huitième : Marc et Luc; \3 sections.
9. Canon neuvième : Luc et Jean; 20 sections.
10. Canon dixième, dans lequel chacun d'entre les Évan-
gélistes (1) est séparé; 254 sections.
(1) M. à m. : prédicateurs.
MÉLANGES. 317
Matthieu : G2 sections.
Marc : 21 sections.
Luc : 72 sections.
Jean : 99 sections.
Évangile saint que Matthieu a rédigé {l) : 2700 versets.
Évangile saint que Marc a rédigé : 1700 versets.
Évangile saint que Luc a rédigé : 2800 versets.
Évangile saint que Jean a rédigé : (F. 11 r" a) 2700 versets.
Tous les versets, additionnés des quatre Évangiles font :
9900. Afin que vous sachiez le nombre des versets des quatre
Évangiles, nous avons écrit (cela) pour vous par la grâce
du Seigneur.
Quant à la concordance des versets des quatre Évangiles,
{elle comprend) 9149 (versets). C'est ainsi que concordent les
quatre Évangiles.
(La figure) d'homme (désigne) Matthieu.
De lion Marc.
De taureau Luc.
D^ aigle Jean qui vole haut et proclame haut le Verbe, Fils
du Seigneur, pour les siècles des siècles. Amen.
Bézancourt, par (iournay-en-Bray, le 2 jiiillot l\)['A.
Sylvain Grébaut.
V
EXHORTATIONS AUX ANACHORÈTES
d'après le ms. éthiopien n° 3 de M. É. Delornie.
Le manuscrit éthiopien n° 3 de M. É. Delorme contient
(fol. 20 V" b à foi. 22 r" b) un fragment ascétique qui mérite
d'être édité. Ce morceau a été divisé par le scribe en six courtes
sections au moyen de cliiffres. Nous l'intitulons : Exitortations
aux anachorètes.
(1) M. à m. : a annoncé.
318 REVUE DE l'orient CHRÉTIEx\.
TEXTE
(Scriptio continua dans le ms.)
(F. 20 v° b in fine) diiao .• ^.q : aifllA^' • OUm'iéM : ^-^
ft (F. 21 1° a) *nà • h-nhfi, • d^^-l' : fyWiïh l
i
ic • (DK.r'i'i'ï. :•: rihnît • ii^: ■ n^..*.^h ' wh'jnA ■ ^^'71
<.h : (F. 21 1 b) (Dhi^t : hliK-h •' miC : '^Ç^C î 7A-t
ao : h\\ ' hCrr l ©'>M/*'-l|- ' œhCr'P ' JK.'lJ&i*»- •• (4)
(1) K. est en surcliarge.
(2) Id.
(3) ïiîP* se trouve au haut du fol.; il est indiqué par un signe de renvoi.
(4) jB est en surcharge.
MELANGES. ;!1;)
p. . 4,^.p^ . iDhr*i^'?'i : (4) jB.a)JP/4> : Ù'(\h ' iD'M' • >
'feiw : fl>-ft'/' : (F. 21 v" a) An- : fl>?iî'"ll : y.Oi?:^ : fliy.flH:
.e:- : fll.ftl- : rt>A : flï^uJ&^ÎTl'n : /*'(:f'^ : «'>/• : ïf-A" : .1'/.
hn : H.e.^nr: • ma • rtnh : Ko» s' • j?. î. A ■ hrit-à- <•
^ • î»l^"'^n : n.Kh • J&Xi- ■ 7.H. ■ '/•'J7/*' ■ rii^crr • A^l
rA • XH. : YU ' X*<>A'> ■ a):S"//. : An,y • f r/idd • aiy.mq:
A- ' -Iv'h^',- • (J AW-A- • An?! • AHi^.^A, • Whbi^llAh ■ A
-in : î\A-lh ■ Kr\>T6 ' Aïn.c ■ ©ïhj • ^j^iP = i\h'yv • hi
'V ■ hoo '. hf^"} (F. 21 V b) «/h • n'it • ^yyYi •
(1) h. est en surcharge.
(2) Ms. : ^n-z-f-ïi.
(3) Ms. : yan/,--^.
(i) m'Uf^'^'V'^ t est en surcharge.
(5) Ç est en surcharge.
320 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
'ill'l' : hooà '■ :i'é.^C ' A^fli'l- î fl) (F. 22 1" a) Ç/^'rh • H
ïxS*>^^ : <w>^S" • ATi'M-- : "/Ar • HfiiA^T. • Çm-V • flJ/i,^
»-^, I fljJi'wirt : -i^^.^».^ • n-M • ^Aî^ • on'^^&J^c ■ nxA.i' ■
'Kç4»ï- ■ h"iC'Pr J flJi-VH^V- ■ (3) Aî»^ : >^1 ' ;4) K
Oh • (Dhoo\\ : (DAh^ : iL'h'iXX '- ïxT'd'n 1 (DÏ\ài\ ' tÙxO^ :
(1) Suit le mot HîtTrflA : qui est biffé.
(~) h. est en surcliarge.
(3) ta est en surcharge.
(4) Ici et plus bas (3 fois) se trouve en surcharge un ^ minuscule; il faut le
considérer comme un signe de redoublement du ? llnal, analogue au chedda
arabe " (-Vj^7 = 'V^'ïïl).
MELANGES. 321
A : ^r (F. 22 r° b) ;\K .• ^'1- i ©j&dCn ! 0r/i^ : Hh-JUA :
h • >T.A • Anh : Hh-jnA : MrYi^ • ^ A-fl^ : A.A.^' : nïxi
nA ! ^'^A'j : ^p : nfl>•A'^ • /w^-i- ; H^t-jnA ■ ''t-4'^:'n = à
r-ifio, ' 'f-'ii^ ï d'Mt : (D?;r"i^ i Aw-A- • '^^4.^ \ ©aa.
A-nK ■ -t-t-th^ \ iD-V^V%'\? ' Aïf-A- ' oo'i'i • Wil- • "/A
TRADUCTION
F. 20 v" b in fine) Au nom du Père, du Fils et du Saint-
Esprit, un seul Dieu.
1
[la longanimité du seigneur] (4).
(F. 21 r" a) Écoute, ô homme, une (chose) utile pour ton
âme.
Le Seigneur, ton Créateur miséricordieux, n'a pas agi
[envers toi) selon ton péché et ne t'a pas rétribué selon ta
malice. Pour lui, il f attend, jusqu'à ce que tu te repentes
de ta malice et te convertisses vers lui.
(1) f: est en surcharge.
(2) Ms. : y-tiHih-.
(3) «f. est en surcharge.
(4) Nous avons ajouté les titres mis entre crochets.
OHIENT CHRÉTIEN. 21
322 REVUE m: i/ûrient chrétien.
|le support des injures.]
Écoute; que je te parle, à créé!
Ton Créateur, lui, alors qu'il voit tes péchés et alors qu'il
connaît ta malice, patiente, comme s'il ne voyait pas et ne
connaissait pas. Maintenant donc, 6 homme, pourquoi ne
supportes-tu pas V outrage et l'injure, lorsque tu (les) entends
de la part de ton prochain, comme le Seigneur te supporte?
[l'excellence du silence et de la solitude.]
Écoute donc.
Quand tu te trouveras avec les hommes, observe-toi dans
tous tes actes. Lorsqu'ils te diront des paroles soit bonnes,
soit mauvaises, toi, de ton côté, dis-leur de bonnes {paroles);
sinon, tais-toi (et) ne dis rien. Renferme (tes) paroles (1)
volontairement, à moins qu'ils ne te parlent. (F. 21 r° b) S'ils
te forcent à parler, parle peu (et) bien; ne les fais pas
écouter; endure-les selon leur faiblesse; sinon, tais- toi. La
patience et le silence valent mieux cjne toutes les œuvres
bonnes, car celui qui aime le silence ne sera pas transpercé
par les flèches de l'Ennemi.
Mais si tu te trouves seul dans ta solitude (et) dans ta
deineure, tu as entrepris une chose difficile (et) bonne.
Bien plus, tu ne voudras pas te joindre et demeurer avec
les Iiomines : ni petit, ni grand; ni ta mère, ni ton pè?^e; ni
ton frère, ni tes parents; ni ton intime, ni ton ami, car
tous t'attraperont par la parole. De la parole vient la
querelle; de la querelle s'élève la haine; de la haine naît
l'indignation; et par l'indignation l'homme tombe dans le
péché, le châtiment et la tentcUion. Lorsqu'il se sera mis à
nu, {ayant chassé la grâce), il prendra la vengeance dans
(F. 21 v° a) son cœur; puis, il tombera, descendra dans le
(I) M. à m. : cache la parole. '
MÉLANGES. 323
Schéol et ne trouvera pas le pardon. C'est tout cela que trou-
vera celui qui demeure avec les Iwnimes. La solitude vaut
mieux que tout.
4
[l'humilité du véritable anachorète.]
Écoute; que je te parle, ô bien-aimé!
Lorsque tu entendras une parole d'outrage, d'injure^
d'oppression et de violence {\) de la part de ton prochain, à
ce moment-là supporte et tais-toi. Après avoir tout entendu,
fais comme si tu n'avais pas entendu. Si tu supportes, au
moment où tu V entendras, une parole d'' outrage et une injure,
aussitôt rindignation diminuera et s'éteindra, r/iumilité
entrera et sera abondante. {Or) la perfection de tout c'est
l'humilité pour tout homme qui voit avec ses yeux. Si tu
veux être {vraiment) anachorète, tais-toi par ta bouche de
toute parole et souvieîis-toi du jour de ta sortie du monde.
Lorsque tu te tiens debout pour la prière, ne te hâte pas de
l'asseoir. Sois pauvre, parce que, si {ton zèle) t'a rendu fort
(F. 21 v" b) sur ce {point), tu seras sauvé.
[la recherche du monde futur par l'effort personnel.]
Écoute; que je te parle, ô mon frère!
Que celui qui aime le Seigneur haïsse toutes les choses de
la terre! Si tu recherches les choses du monde futur (2), {tu
les obtiendras). Mais si tu aimes celles de ce monde, tu
n'obtiendras celles du monde futur aucunement. N'espère
pas qu'on te donnera la récompense là-{haut), si tu n'as pas
abandonné tout ici-{bas). Diras-tu dans ton cœur, ô mal-
heureux : « En ce monde je me réjouirai avec une mère et
un père, avec une femme et des enfants, et dans le monde
futur le Seigneur aura pitié de moi et me donnera ma
(1) M. à in. : spolation.
(2) M. à m. : ultime.
324 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
i^écompense y>? (1) Diras-tu ainsi, ô malheureux? Le Sei-
gneur {te) donnera-t-il une récompense pour le labeur d'un
autre, ou bien te semble-t-it que c'est toi-même qui entreras
dans le labeur dun autre? Il n'en va pas ainsi.
6
[la répudiation du MONDE. J
Écoute; que Je te parle, ô homme!
Si tu aimes le royaume des deux, ne t'approche pas d'une
fem^me. Si tu aimes la vie et (F. 22 r° a) la joie qui ne pas-
seront pas, répudie ce monde qui passe rapidement et ne
dure pas. Mais si tu veux {demeurer) en ce monde et {si) tu
aimes une femme et des enfants, un père et une mère, sou-
viens-toi de la mort qui te séparera d'eux et de leur joie et
ne te laissera pas demeurer avec eux.
Seras-tu perplexe, ô malheureux, et seras-tu triste, si
{d'une part) tu as abandonné ton père et ta mère et si {d'au-
tre part) tu es sauvé du supplice et, en outre, si ton Créa-
teur t'aime? Seras-tu perplexe, ô malheureux, d'avoir aban-
donné (2) la joie des choses de la terre, de ton gré, sans qu'on
fait contraint par la mort {ou au contraire) qu'on t'ait
empêché (3) de demeurer ici? Mais si tu l'as abandonnée
par contrainte, il n'y aura pas pour toi de récompense.
Pour moi, je te dis et je te conseille : Abandonne, hais,
répudie ce inonde passager et recherche le saliUde ton âme.
Avant que (F. 22 r° b) la mort vienne, {avant que) le soleil
se couche, avant que la lumière s'obscurcisse, avant que la
langue soit attachée, avant que l'âme de l'homme sorte,
avant que le prince (4) de la nuit ait puissance, avant que le
corps se corrompe dans la poussière, avant que l'époque
{finale) approche, sors rapidement de ce monde; ne tarde
pas d'aujourd'hui à demain. Sois anachorète (5) sur terre à
(1) Cette dernière phrase est mise dans le texte sous forme interrogative.
(2) M. à m. : si lu as abandonné.
(3) 51. à m. : qu'on ne Cait pas peignis.
(1) jM. à m. : l'homme.
(b) Le mot <(.Art. veut dire aussi : élranyer, pèlerin.
.MKLAXGES. SS.")
cause du Seigneur; supporte tout tourment, tant la faim
que la soif; sois opprimé par tous, {mais) toi-même n'op-
prime aucune créature; sois triste et pleure; soumets-toi à
tout homme. La perfection de tout cest : « Répudie ce
monde. »
Bézancourl, par (iournay-eii-Rray, lo 14 juin 1013.
Sylvain Grébaut.
VI
ENCORE LES PIERRES TOMBALES DU MUSÉE OUIMET.
M. Decourdemanche, qui avait eu occasion de s'intéresser à
ces pierres dès avant leur entrée au Musée Guimet, nous a
adressé quelques compléments très intéressants que nous résu-
mons ici.
Les pierres viennent directement des environs de Samar-
cande. Après avoir été calquées ou photographiées in situ par
les soins de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Péters-
bourg, elles avaient donc été portées aux environs de Samar-
cande d'où, grâce à M. E. Ilindamian, elles sont venues à
Paris.
A propos des langues écrites des Nestoriens, M. Utah li kin
sin, lettré chinois fort instruit, dont la spécialité était la paléo-
graphie, disait que les Nestoriens, pour rendre le pehlvi plus
lisible, avaient modifié ou différencié les lettres de son alpha-
bet, et s'étaient servis de cet alphabet ainsi modifié pour leurs
traductions en pehlvi, telles qu'on en rencontre en Chine. 11
ajoutait que cette modification syriaque de l'alphabet pehlvi
avait été employée par les scribes des chefs mongols et mand-
chous, pour la transcription cryptographique de documents
militaires secrets en mongol, qu'enfin ce même alphabet pehlvi
modifié avait été utilisé, en Corée, par les mêmes scribes, pour
écrire la langue coréenne, et que ledit alphabet constituait
encore actuellement l'alphabet coréen.
Un coup d'œil jeté sur l'alphabet coréen, donné dans l^h. Ber-
326 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
gev, iM"ntre que toutes les voyelles roréemi-'s -ont constituées
par (ii^s modili •atioiis sy^téirutiques de « i » pelilvi <'t que l-'S
consonnes dérivent dire-temeiit de celles rlu pehlvd, de même
son ou de son très voisin.
P. 11 (p. 9 du tirag^e à part). A propos de Manès ou Mani.
Il est à craindre que les traducteurs ne fassent quelquefois
un nom propre n l'aide d'un nom commun :
Le mot « manous » veut dire en twu « la voix ». De là
l'expression « manous » employée pour « l'auteur, l'orateur, le
professeur, le maître » dans des phrases en turc oriental
comme : « manous didi » le maître a dit. Cette phrase se trans-
forme, en ouïgour et en osmanli, avec la permutation ordinaire,
du « m » en « b » et de « s » en « ch », en « banouch didi » le
maître (ou : l'auteur) a dit. Il n'y a pas de doute possible,
pour un turc, sur le sens de pareilles phrases, mais des traduc-
teurs pourraient être induits à écrire « Manès a dit ».
Chez les Turcs d'ailleurs, le nom même de Mani ne désigne
pas l'hérésiarque Manès. Pour eux, c'est le nom d'un peintre
célèbre, en même temps grand magicien, qui peignait des
aquarelles de grande influence talismanique. Ils paraissent le
considérer comme chinois.
p. 15 (13 du tirage à part). En turc, le mot Bour-khan, com-
posé de « bour » néant et de « khan » grand chef, indique
Çakia-mouni, comme l'a dit Marco Polo, parce qu'il est le chef
du néant ou de l'ascétisme (ou du Nirvana). Ce nom est égale-
ment appliqué à des supérieurs de communautés bouddhiques.
La même épithète s'emploie pour dire « le saint homme»,
même quand il s'agit d'ascètes non bouddhiques.
F*. 19 (17). Le mot persan « Terim » veut dire brouillard,
nuages. De ce sens, il en est arrivé à vouloir dire c gris ». Appli-
qué à un cours d'eau, il signifie « gris ». Le nom de « Termez »,
ville de Tokharie, veut dire grisâtre, la grisâtre. Dans la clas-
sification magique des couleurs, le gris est celle de la perfec-
tion, au sens aristotélique qui place la perfection dans le degré
moyen, à égale distance des extrêmes, entre l'excès et le man-
que, entre le blanc et le noir. Par suite, « Terim », comme
nom propre, veut dire parfait.
P. 26 (24). Le nom lousmid paraît devoir se lire : lasmin.
Jasmin, nom très commun.
mélan(;es. 327
P. 27 (2.")). En turc, le nom du lièvre est Tawchan.
Meng-kou, possesseur de perfection (équivalant au Mcng-
tseu chinois), est le nom que les Mongols se donnent à eux-
mêmes. Tach veut bien dire « piei-re » en turc, mais, appliqué
à un homme, il veut dire « compagnon ». Ainsi Qaren-dach
« frère » se traduit par « compagnon du ventre », formé de
Qaren « ventre » et de « Tach » compagnon.
Entre Mangou-Tach et Tach-Mengou, il y a une nuance :
Mangou-Tach veut dire : « celui dont le compagnon est Man-
gou ». Tach-Mengou veut dire : « celui qui est le compagnon de
Mengou ». Mangou-Tach est le patron de Mangou. Tach-Mengou
est le subordonné de Mengou.
Aï -Mangou, qui s'écrit Ak- Mangou, veut dire « le noble
Mangou ». Ak, blanc, est la couleur qui signifie noble, sans
tache, dans le répertoire magique des couleurs.
P. 29 (27). Koutlouk veut dire « fortuné » et « fortune ». Awaz
signifie» voix ». Koutlouk-Awaz signifieune voix fortunée; celle
dont la parole jette de bons sorts.
Arslan veut dire « lion »; d'où Koutlouk-Arslan signifie :
« lion au sort lieureux ».
P. 31 (29). Monnan, « bienfaiteur », est l'un des noms de
Dieu dans le chapelet musulman. Chez les chrétiens « monnan ».
a le sens de Sauveur, de Jésus. Monnan-Awaz signifie donc :
« voix du Sauveur ».
IhicL, au lieu de Seboulan, lire Sébouk ou Sébôk, car, voir
note 2, Sibunz-Tigin et Sibunz-Tekin correspondent certaine-
ment au nom du père de Mahmoud le Ghaznevide qui était Se-
bouk-té'ghine ou Subuk-téghin (le prince subtil). Il faut donc
voir dans les deux derniers caractères un caf final syriaque.
Sebek signifie « subtil ».
P. 35 (33). Tenga a le sens de « subtil, fin ». Mais, dans la
hiérarchie mongole, le sens est devenu : greffier, le secn'taire
du (laroga; celui qui écrit, qui donne des ordres. Arslan-Tenga,
avec dérivation au sens de greffier, d'écrivain, veut dire : le
lion qui écrit, qui imprime ses giiffes.
F. Nau.
328 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
VII
LE SYNAXAIRE ÉTHIOPIEN (1).
Nous résumons un article de M. Guidi paru dans The Jour-
nal of theroij al Asiatic Society (i), new séries, t. XLIII (1911),
p. 739.
La Palestine et le Sinaï, qui s'étaient déjà signalés par leur
activité hagiographique sous renipiregrec, sont encore les pro-
vinces qui ont le plus contribué à traduire ces récits grecs en
arabe. Ces traductions, avec d'autres faites sur le texte copte
des Actes égyptiens des apôtres et des martyrs, ont été les
matières premières sur lesquelles a travaillé le rédacteur du
synaxaire arabe rédigé à Tusage de l'Egypte. 11 semble que ce
rédacteur travaillait à la fin du xiv® siècle ou au commence-
ment du xv^ L'arabe a dû être bientôt traduit en éthiopien,
probablement dans la seconde moitié du xv" siècle, d'autant
que le ms. d'Abbadie n" 66, contenant le plus ancien exem-
plaire du synaxaire éthiopien connu jusqu'ici, parait se rappor-
ter à cette date. C'est le seul exemplaire de l'ancienne rédac-
tion, exempte d'additions, traduite sur la version arabe de Jean
de Buiios et de Michel, par un certain Simon l'égyptien, prêtre
et moine au monastère de Saint-Antoine (3).
Le traducteur éthiopien suit d'assez près le texte des manus-
d) Dans les églises orientales, le synaxaire contient, pour chaque jour, le
résumé de la vie des saints fêtés en ce jour. 11 semble qu'on lisait d'abord
aux principales ietes des histoires développées ou des homélies. Le niétaphrastc
grec a compilé en somme une sorte de grand synaxaire en douze volumes
comme "celui qu'on trouve encore dans l'église russe. Le synaxaire arménien
contient encore des homélies. Cf. Patrol., or., t. V, YI. Mais le synaxaire grec
de Constantinople édité par le R. P. Delehaye ne contient plus que le résumé,
plus ou moins sommaire, des légendes. Il en est de même du synaxaire copte-
arabe édité par M. René Basset dans la Patrol. or., t. I et III etc., et du
synaxaire éthiopien édité par M. Guidi, Patrol., or., t. 1, VII, IX etc.
(2) Le résumé de cet article a paru dans Patrol. or., t. VII, p. 455-456 (fin du
mois de llamlè).
(3) M. Guidi fait remarquer, que beaucoup de versions éthiopiennes sont
l'œuvre d'étrangers (par exemple les Chroniques d'Al-Maqin et de Pierre ibn
Rahib ont été traduites par un arabe du Yémen). Ceci explique qu'elles aient
dû être revues et corrigées par les savants indigènes {mammeran).
MÉLANGES. 329
crits arabes conservés, bien qu'il semble avoir traduit une ré-
daction un peu difTérente. Sa traduction est littérale (décalque)
et se préoccupe peu de l'élégance; elle ne renferme pas les
saints particuliers à l'Abyssinie, en particulier les neuf saints;
aussi elle y a joui d'assez peu de faveur et tous les exemplaires
de cette*ancienne traduction ont été remplacés par des copies
de la rédaction révisée et interpolée. Tous les manuscrits signa-
lés (hors Abb. 66) reproduisent donc cette dernière recension.
Au xvi" siècle, les luttes avec les Jésuites ont galvanisé le
clergé jacobite indigène et c'est probablement à ce renouveau de
la littérature ecclésiastique qu'il faut rapporter la seconde rédac-
tion du synaxaire éthiopien, dont les plus anciens représentants
sont du milieu du xvii" siècle. Nous désignerons l'ancienne
rédaction par A (son seul représentant est Abbadie 66) et la
nouvelle par B (tous les autres manuscrits).
B est basé sur A, car le langage est le même; les fautes de A
sont conservées ou sont corrigées par des conjectures plus ou
moins heureuses, ce qui montre que le réviseur n'utilisait pas
le texte arabe source de A.
B ne travaillait pas sur le manuscrit Abbadie 66, car celui-ci
a quelques omissions dues à l'homoiotéleutie qui sont comblées
dans B. Il s'ensuit que Abb. 66 n'est pas l'autographe du pre-
mier traducteur Simon. Ce ms. a appartenu à l'église Saint-
Étienne dans l'île de Daga.
B corrige les fautes de grammaire, remplace les expressions
incorrectes ou vieillies ; certaines corrections sont d'ailleurs
injustifiées et ne sont dues qu'à une méprise du réviseur. Des
citations de l'Écriture sont mises d'accord avec la version reçue
en Ethiopie dont A s'écartait quelquefois. Quelques fêtes sont
transposées.
B ajoute les fêtes des saints particuliers à l'Ethiopie et, à la
fin de chaque vie, des Salam qui n'ont pas été rédigés pour le
synaxaire, mais qui ont été pris dans des collections d'hymnes.
Il en a été de même pour les miracles de la Vierge : le plus
ancien manuscrit (Paris 62) ne renferme pas de Salam, tandis
qu'on les trouve dans l'édition de M. Budge faite d'après un
manuscrit plus récent. II faudrait étudier les plus anciens ma-
nuscrits qui renferment des Salam et chercher s'ils dépendent
du synaxaire ou réciproquement.
330 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
C'est sans doute aux environs de Gondar que la rédaction B
a été faite. Chaque manuscrit a ses additions propres, surtout
le manuscrit x\bb. 163; le manuscrit d'Oxford en présente moins.
Parfois des notices ont été abrégées.
Notons pour terminer que l'édition donnée par M. Guidi dans
la PatroJogie orientale reproduit le manuscrit Abb. 66 (A) et
ajoute entre crochets les additions de trois autres manuscrits.
Ces additions représentent en somme « le propre de l'église d'E-
thiopie » inséré dans l'ancienne traduction.
' F. Nau.
BIBLIOGRAPHIE
F. Nau, Martyrologes et Ménologes orientaux. — 1. Un Marti/ro/nr/e et
douze Ménologes syriaques, 8°, 163 pages — II. Les Ménologes des
Évangéliaires coptes-arabes, 8°, 80 pages (fascicules 1 et 2 du tome X de
la Patrologia Oriental is Graffîn-Nau), Paris, Firmin-Didot.
I. Un Martyrologe et douze Ménologes syriaques.
Une contribution de tout premier ordre vient d'être apportée à l'hagio-
graphie orientale par les remarquables travaux de M. F. Nau.
Voici le contenu du premier ouvrage : « I. Une réédition du célèbre
martyrologe du iv® siècle, conservé dans un manuscrit de l'an 411; —
II-V. Quatre ménologes jacobites qui commencent l'année au premier
décembre (édités pour la première fois); — VI. Un ménologe jacobite
d'Alep, d'après deux manuscrits écrits dans cette ville et dont l'un est
édité ici pour la première fois; — VII-XIII. Sept ménologes jacobites com-
mençant l'année au I''' octobre, d'après dix manuscrits dont neuf sont
édités ici pour la première fois » (p. 4).
Le Martyrologe du IV siècle est renfermé « dans le manuscrit add. 12150,
conservé au British Muséum, daté de novembre 411... Son importance
vient de son antiquité et de ce qu'il a utilisé directement l'une des prin-
cipales sources du martyrologe liiéronymien ou romain, comme M*'''' Du-
chesne l'a très bien mis en relief. Il se trouve donc que cet écrit oriental
n'a pas laissé de traces directes dans les calendriers orientaux, mais se
retrouve presque tout entier dans les martyrologes occidentaux » (p. 7).
Les vicissitudes historiques que cet ancien document a subies, sont
curieuses : « Le martyrologe original, écrit en grec, peut être antérieur à
.360; il a été traduit avec assez de négligence en syriaque. Un copiste
syrien a omis la fin de juin et le commencement de juillet, soit parce qu'il
manquait une feuille dans le manuscrit qu'il copiait, soit parce qu'il a
tourné deux feuilles par inadvertance. Un auteur syrien, postérieur à 362.
a remarqué que le martyrologe ne renfermait plus de mention du mois
de juillet, il a donc ajouté ce mois, avant le mois d'août, avec trois men-
tions aux 15, 19 et 30. Il a ajouté aussi à la fin une liste des martyrs
perses. C'est ce travail qui nous a été conservé dans une copie faite à
Edesse en novembre 411 » (p. 8). Quant aux sources de l'original grec,
on les retrouve, en partie du moins, dans certains ouvrages d'Eusèbe sur
les martyrs. « En somme le premier Martyrologe, composé surtout pour la
332 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
ville de Nicomédie et le patriarcat d'Antioche, peut avoir été un simple
classement fait, sinon par Eusèbe, du moins par un clerc de Nicomédie,
des tables des matières de certains ouvrages d'Eusèbe. Ce premier
ouvrage, avant d'être traduit en syriarpie, avait déjà reçu diverses addi-
tions, par exemple : Eusèbe lui-même au ;50 mai et sans doute Arius au
six juin'(juillet). C'est l'ouvrage ainsi interpolé qui a passé en syriaque sous
une forme abrégée et, plus complètement, en latin, dans le martyrologe
dit de saint Jérôme » (p. 9). M. Nau n'a pas voulu se servir sans contrôle
des éditions de Wright et des Bollandistes, mais il a tenu à collationner sa
copie sur le manuscrit lui-même: en outre, il a utilisé excellemment le
martyrologe hiéronymien, qui lui a donné à chaque page de nombreuses
notes; il a consulté aussi avec à-propos le synaxaire de Constantinople,
éd. Delehaye, Acta SS.. nov. (propylaeum), et il a donné comme appoint
personnel « l'explication de l'interversion juin-juillet, et le déchiffrement
de quelques noms du dernier feuillet, à la suite des noms des diacres
orientaux » (j). 10). C'est précisément tout cela qui constitue la grande
valeur de l'édition critique qui nous occupe.
Le mot ménologe veut dire « la liste des saints pour chaque jour du
mois. Ce mot correspond donc à calendrier et à synaxaire, mais nous
l'avons préféré parce que le mot calendrier évoque une idée de comput,
tandis que le mot synaxaire aurait fait double emploi avec d'autres édi-
tions de la Patrologie Orientale » (p. 3). M. Nau se propose d'éditer tous
les ménologes orientaux qui lui « paraîtront intéressants à quelque titre »
(p. 3). Une synthèse générale, en effet, ne saurait être élaborée avant la
publication de maints documents, tant les différences entre les ménologes
sont nombreuses. « L'un de nos manuscrits {add. 14713) portait le titre
suivant : « Index des fêtes que nous célébrons à cette époque » : un scribe
postérieur l'a corrigé en « Index des fêtes que nous célébrons en ce pays »;
les deux mentions sont en réalité aussi exactes l'une que l'autre et peu-
vent être juxtaposées '.'en dehors de quelques grandes fêtes, chaque scribe
écrivait la liste des saints que l'on fêtait « à son époque et dans son pays »;
c'est d'ailleurs là ce qui donne grand intérêt à la juxtaposition de ces
courtes monographies » (p. 3).
Les quatre ménologes jacohites (II-V), contenus dans les mss. du British
Muséum : add. 17134; add. 14504: add. 14519: add. 14503, « ont le trait
commun de commencer l'année au mois de décembre comme le martyro-
loge qui précède : ils semblent présenter la forme la plus ancienne du
ménologe jacobite » (p. 29). Les deux ménologes jacobites d'Alep (VI) se
trouvent dans deux bréviaires : ms. syr. 146 de Paris (A) et ms. syr. LXIX
du Vatican (B). Le meilleur mode d'édition a été adopté. « Nous ne mélan-
geons pas les textes syriaques. Nous donnons A dans le texte et B aux
variantes, mais dans la traduction, nous réunissons les deux calendriers
en mettant entre crochets ce qui est propre à B » (p. 60). Cette méthode
critique a inspiré à M. Nau « quelques remarques, comme spécimens den
résultats auxquels peut conduire une étude comparée des calendriers »
[Tp. 60). La deuxième remarque est particulièrement suggestive. « Aux 10
BIBLIOGRAPHIE. 333
et 11 aoiit, nous trouvons : Euloge B, ou : Euloge le lépreux A, ou lîuloge,
ascète de Scété, qui était servi par un lion P [= martyrologe de Rabban
Sliba, édité par le R. P. Peeters dans Anal. Bail., t. XXVII (1908)]. Ces
transformations proviennent de la ressemblance de \^H (lépreux ou arien)
avec i^U (léonin) et i..;; (lion) : Euloge d'Alexandrie avait assumé la
charge de soigner un lépreux [u^n) et celui-ci rendait cette charge fort
pénible, car il lui disait entre autres choses : i Tu dois être un grand
pécheur, tu es peut-être même un voleur, et c'est dans l'espoir dexpier
tes crimes que tu me soignes ainsi. » Au bout de quinze ans, Euloge alla
consulter saint Antoine qui lui conseilla la patience. Cf. Histoire Lau-
siaque, Migne, Pair, fat., LXXIV, col. 372. Le traducteur syriaque a écrit :
Belle action du bienheureux Euloge qui servait cet \j~>il (lépreux ou arien)
dont le corps était ulcéré, d'où par abréviation : Euloge le lépreux (m-î|)
ou : l'homme au lion (^^îl) et enfin : qui était servi par un lion {~*in*\n un
oC»- )oo)) » (p. 60-61). Les sept ménologes jacobites (Vil Xlll) qui com-
mencent l'année à partir du premier octobre/sont renfermés dans les mss.
■du British Muséum : add. 17246 et 14708, add. 14710, add. 14713, add. 17261,
add. 17232, et dans ceux du Vatican : Vat. syr. LX\'11I et Vat. Borg. siro
1-24.
La table alphabétique des matières, loin de consister en un simple renvoi
aux pages, contient une foule d'indications précieuses et devient par là
un très utile instrument de travail. A titre d'exeniple : « Babylas évêque
martyret ses trois enfants, 25 janv... — Mercredi après la Quasimodo... —
23 janv... S. C. [= Synaxaire de Constantinople] 419 (24 janv.) porte
Babylas d'Antioche, martyr en Sicile avec ses deux disciples Agapius et
Timothée. — Ibid. 11-12 (4 janv.), on distingue Babylas patr. d'Antioche
et ses disciples de Babylas, chef d'école à Nicomédie et ses 84 disciples.
Grégoire de Tours [Hist. franc, I, 30) écrit Urbanus, Prilida, Epolon. P
[= martyrologe de Rabban Sliba, éd. Peeters], 173, écrit Barbadus, Apol-
lonius, Urbanus » (p. 137). Elle est suivie d'un Onomasticon syriaque, où
sont relevés « tous les noms propres avec indication de tous les endroits
où ils figurent dans le fascicule » (p. 153). On voit le soin extrême
apporté par l'auteur aux moindres détails, et on apprécie fort le service
rendu aux orientalistes, pour qui la question de la morphologie des
noms propres est particulièrement épineuse. "
II. Les Ménologes des Evangéliaires coptes-arabes.
Les ménologes tant grecs que coptes-arabes font partie des evangé-
liaires. « Les evangéliaires grecs se terminent souvent par l'indication des
leçons qui doivent être lues les dimanches et les jours remarquables de
l'année, ainsi qu'aux jours de fêtes de certains saints. L'ensemble de ces
indications se nomme synaxaire, et les indications relatives seulement
aux fêtes des saints se nomment ménologe... Les plus anciens ménologes
grecs (ix*" au x<^ siècle) renferment moins de saints que les plus récents.
334 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
mais tous ne portent que les saints auxquels sont affectées des leçons d'É-
vangile, comme nous l'avons lu dans le titre. Dans les plus anciens ma-
nuscrits il y a peu de saints; dans de plus récents on trouve des saints
pour chaque jour, et tous ont leurs leçons propres... Chez les Coptes, qui
sont les héritiers directs de l'église grecque d'Alexandrie, nous trouvons
le même, usage. A la fin des évangéliaires, les copistes ont mis bien sou-
vent un synaxaire et un ménologe. Le ménologe diffère de celui des
manuscrits grecs en ce qu'il donne, dans les plus anciens manuscrits^
deux listes de saints, la première comprenant les noms des saints aux
fêtes desquels on lit des leçons et la seconde des noms de saints sans
aucune indication de leçons. C'est cette seconde listç qui manque dans
les anciens manuscrits grecs. Il semble donc que l'église d'Alexandrie
avait un calendrier qui portait des saints pour presque chaque jour, mais
que chaque église choisissait un certain nombre de ces saints auxquels
elle attribuait des leçons et' qu'elle mettait en tête, puis, à la suite, elle
écrivait les seuls noms des autres saints » (p. 167-168).
M. Nau a édité et traduit « le ménologe de l'évangéliaire copte de l'Ins-
titut catholique de Paris (A), en conservant la dispo.^ition des saints en
deux listes pour chaque mois » (p. 109). Ce manuscrit a été « écrit en
1250, donné en 1750 à l'église de Saint-Mercure au Caire, acheté par
Ms'' d'HuIst, recteur de l'Institut catholique de Paris, à M. Amélineau »
(p. 109, n. 1). Les autres matériaux utilisés sont nombreux : évangéliaire
Or. 425 du British Muséum, écrit en 1307 (L); édition Selden du ms. Ar. 24
d'Oxford (B); évangéliaire Ar. 24 d'Oxford, daté de 1285 (M); édition Sel-
den du calendrier d'Al-Qalqaschandi (C) ; corrections apportées par Ludoif
aux éditions Selden (Lud.); évangéliaire Ar. 51 de Paris (D) (« une partie
du manuscrit a été écrite en 1413 et semble avoir été copiée sur un exem-
plaire daté de 1321 », p. 173); évangéliaire arabe n° 15 du Vatican, écrit
en 1334 (E); psautier Barberini n" 2 du Vatican (F); évangéliaire Or. 3382
du British Muséum (G); évangéliaire Ar. chrétien 1 de la Bibliothèque
Victor-Emmanuel, écrit en 1343 (H); calendrier du ms. Arund, Or. 20 du
British Muséum, daté de 1280; calendrier du ms. Hunt. 240 de la Bod-
léienne d'Oxford; évangéliaire Or. 1316 du British Muséum, écrit en 1663.
C'est au moyen de documents aussi variés que M. Nau a fait connaître
les « trois stades du calendrier de l'église d'Alexandrie : 1° Le calendrier
primitif est divisé en deux séries; les saints, plus ou moins nombreux,
d'une série ont seuls des leçons d'évangile et, sans doute, des offices...
2° Le nombre des leçons tend à s'accroître et tous les saints du calendrier
primitif, avec quelques additions et quelques modifications, finissent par
en être pourvus. . 3° Une liste particulière a été, ou trouvée telle quelle
par Michel, évêque d'Atrib et Malig, au commencement du xv« siècle, ou
constituée par lui d'après des listes antérieures et différentes; cf. P.O., III,
302-303. Michel a rédigé ensuite des légendes pour chacun des saints de
cette liste, comme cela avait été fait longtemps auparavant dans l'église
grecque, et il est naturel que cette liste, choisie ou formée par Michel, ait
tendu à prévaloir » (p. 181).
En face de ces ménologes, sujets à plusieurs causes d'erreur, par ex. ;
BIBLIOORAPHIK. 335
dates et noms mal placés, permutations de noms, épithètes ajoutées au
hasard, la tâche du savant est double : les vérifier minutieusement dans
leurs détails, en les contrôlant « à l'aide des données historiques, homi-
liaires et liturgiques parallèles » (p. 183), et les éditer pour la plupart. « Les
sources se complètent et se rectifient les unes les autres, il est donc
important d'en vulgariser le plus grand nombre possible avant de rédiger
un calendrier définitif » (p. 185). Et ce n'est pas chose facile que de faire
(le telles éditions : on connaît les fautes de l'œuvre de Selden, celles de
Renaudot lui-même, son acerbe censeur, et de Ludolf. « Les noms arabes
sont de perpétuelles énigmes...; le seul moyen de ne pas commettre de
fautes est de renoncer à toute activité littéraire » (p. 172).
Les trois appendices comprennent l'édition du ménologe du ms. arabe
n" 15 du Vatican (E); l'édition du fragment du ménologe, conservé dans
le ms. Barberini n" 2, avec la curieuse histoire de ce manuscrit; la tra-
duction du ménologe du ms. arabe chrétien n" 1 de la Bibliothèque Vic-
tor-Emmanuel, travaux faits avec la collaboration de M. Eug. Tisserant,
dont on sait la haute compétence en tout ce qui concerne la paléographie
orientale.
Deux remarques : p. 82, 1. 5 : « [Les saintes martyres Thècle et Mougi --].»
La note 22 dit : « On peut songer aux martyrs perses Thècle, Marie,
Marthe, Emmi; Bedjan, 11,308: S. C. [= Synaxaire de Constantinople]
740 (au 9 juin), mais le second nom reste obscur. » Ce nom est exacte-
ment transcrit par l'éthiopien o»-'i. Mougi au 25 Hamlê. « En ce jour
aussi, furent inartyriséex les saintes martyres Takla (Thècle) [;I'M\] et
Mugi, de la ville de Qarâqus [^^'fcn ; Amélineau, Géogr. de l'Éggple, 178,
donne |j*«'|/) mais le ms. Vat. a, comme l'éth., ^j^\j3], du district
Bahirà [Orh.^; P : Qayrâqîs; 0, A : Qarâyqus] près de la ville d'Alexan-
drie. Ces saintes avaient été élevées... à Qarâqus... [Le magistrat à
Alexandrie] trancha la tète de sainte Mugi avec une épée... 11 envoya
sainte Thècle dans la ville de Demutu [.Ç:<"»'rti'; cf. Amélineau, Géogr.
de l'Egypte, 120. (Le ms. Vat. a Uio^v))]; elle y fut martyrisée. » /-•. 0.,
t. VIII, f. 3, Le Sgna.raire élhiopien {Mois de Ilamlè) i)ar I. Guidi, p. 413-
414. Ces détails jetteront-ils quelque lumière sur sainte Mougi? — p. 228 :
« Le l'ETrr Mdis. — 1. Pacôme, et Sérapion, et Tite, apôtre. — 3. Adrien
(^ylj.Jjl), Anatolie (i..llsL<t) son épouse, martyrs, et Raphaël l'ange.
— 4. Raphaël l'ange, suivant l'opinion des Alexandrins » (Bibl. Victor-
Emmanuel, ms. arabe-chrétien n° 1 ; ménologe non utili.sé jusqu'ici). Or,
dans le mois de Pàguemèn (synaxaire éthiopien) qui correspond au petit
mois, on trouve au h'"' mémoire de Pacôme et de Sérapion; au 2 vie de
Tite, apôtre; au 3 un récit sur saint Adrien (hKC^fli) et sur sainte Nathalie
(h'VmA^), très différent d'un récit sur les mêmes saints du 25 Nahasê;
toujours au 3, long récit sur l'archange Raphaël, à propos de la dédicace
d'une église sous son vocable à Alexandrie et d'un miracle qu'il accomplit.
Il est aisé de constater l'analogie des deux documents arabe et éthiopien
pour leur contenu.
336 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
En résumé, la quantité des matériaux employés, l'art avec lequel ils
ont été utilisés, la coordination et la comparaison des textes, l'importance
du but poursuivi : établissement, après synthèse générale, d'un calen-
drier définitif, la richesse de la documentation, le nombre et le choix des
annotations, la valeur de l'onomastique, l'excellence des tables, le soin
donné aux détails les plus minimes, classent ce travail parmi les meilleures
études d'hagiographie orientale.
Sylvain Grébaut.
Le Directeur-Gérant
F. Charmetant.
Typographie Firmin-Didot et C'«. — Paris.
Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.
I Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par H.
DuVAL,5fr. 70. — II. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
le D"" C. \Vessely,7 fr. 90. — III. Histoire nestorienne inédite (chronique de
Séert) (arabe et français), par M^'' Addaï Sciier, avec le concours de J. Périeh,
fasc. I, 6 fr. 20. — IV. La cause de la fondation des écoles, par M.\R
B.AEH.ADBESABBA 'Arbava, évêque deHahvan (syriaque et français), par M"'' Addaï
Scher, 5 fr. 50. — V. Histoire de S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse' des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Naît avec le concours de
J. Bousquet, 10 fr. 25. — VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
byAthanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with ihe remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
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ToM3 V, 808 pages. Prix net : 48 fr.
I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe
et anglais) CAgathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. — II. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Sceier et P. Dm, 7 fr. GO. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. 1. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, I2fr.60. — IV. Chronique de Mahboub ('Âyâ-to;),
I, I (arabe et français), par A.Vasiliev,8 fr. 10. — V'. Les Légendes syria-
ques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaqu'e et français), par F. Nau ; les
Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 00.
Ce volume a coûté .30 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.
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of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais),
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Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D"' G. Bayan.
Prix : 10 fr. 45. — 111. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
(/ïn) (éthiopien et français), par S. Grébaut. Prix : 6 fr. 45. — IV. L'Histoire
des conciles de Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grébaut. Prix : 10 fr. 45. — V. Vie d'Alexandre l'Àcémète
(grec et latin), par-E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.
Ce volume a coûté 26 fr. 55 (port en sus) aux souscripteurs.
TO.ME VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.
I. Traitçs d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le
vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^r Addaï Scher. Prix :
5 fr. 50. — II. Histoire Nestorienne, 11, 1 (arabe et français), par M^"" Addaï
Scher. Prix ; 6 fr. 65. — III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de
Ham^é (éthiopien et français), par 1. Guidi. Prix : 15 fr. — IV. Histoire
universelle de Mahboub ('Aydt7:toç) le Grée, fils de Constantin, évêque
de Menbidj (x^ siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev.
professeur à l'Université de Dorpat (K)pbeBi>). Seconde partie (1). Prix :
8 fr. 10. — V. The Hymns of Severus of Antioch {fin) (syriaque et an-
glais), par E.-W. Brooks. Prix : 12 fr. 60.
Ce volume a coûté 30 fr. 15 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.
I. Jean;Rufus, évêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-
çais), par F. Nau. Prix : 12 fr. 35. — II. Les Homélies de Sévère d'An-
tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix :
II fr. 20. — III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,
2, par A. Vasiliev. Prix : 9 fr. 30. — IV. La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Péhier et A. Pérfer. Prix :
9 fr. 50. — V. La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par
F. Nau. Prix : 4 fr. 30.
Tome IX, 678 pages Prix net : 40 fr. 45.
I. —Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix : 3 fr. 35.
— II. Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix : 5 fr. —
III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien
et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix : 5 fr. 70. — IV. Le Syna-
xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemên (éthiopien et fran-
çais), par L GuiDi et S. Grébaut. Prix : 15 fr. — V. La seconde partie de
l'histoire de Barhadbesabba 'Arbaya, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
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édités et traduits par F. Nau. Prix : 9 fr. 75; franco, 10 fr. 50.
Fasc. 2. — Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes, édités et
traduits par F. Nau.' Prix : 4 fr. 75; franco, 5 fr. 10.
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Tome X. — Fasc. 3. — Le calendrier d'Abou'l-Barakat, texte arabe, édité et
traduit en français par E. Tisserant. Prix : 2 fr. 65; franco, 2 fr. 90.
Fasc. 4. - Al-Beirouni; Al-Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes des
Melkites; des Coptes; des Maronites. Textes arabes édités et traduits par
Robert Griveau.
Fase. 5. — History ofthe patriarchs of the coptic church of Alexan-
dria (sut le), texte arabe, traduction anglaise par B._ Evetts. Prix : Il fr. 65;
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fYI'nr.ilU'IlIP, FIliMIN-DIDIiT ET c'". — PAItlS.
REVUE
DE
L'ORIENTJ]HRÉTlEN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome VIII (XVIII). — 1913. — N» 4
Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU
SOMMAIRE
PARIS
BUREAUX
DES ŒUVRES D'ORIENT
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Pages.
I. — M. Chaîne. — Répertoire des Salamet Malke'e contenus dans
les manuscrits éthiopiens des bibliothèques d'Europe (fin). ■ :]'M
II. — J. Babakhan. — Essai de vulgarisation des Homélies mé-
triques de Jacques de Saroug (suite) 348
m. — F. Nau. — Documents trouvés en Asie centrale. La mission
russe :;7.")
IV. — Résumé de monographies syriaques : Barsauma; Abraham de
la Haute-Montagne; Siméon de Kefar 'Abdin ; Yaret l'Alexan-
drin: Jacques le reclus; Romanus; Talia; Asia; Pantaléon;
Candida (suite) :;79
V. — Ij. Delaporte. — Catalogue sommaire des manuscrits coptes
de la Bibliothèque Nationale (suite) iîlKt
\L — Fred. C. Conybeare and Olivier Wardrop. — The georgian
version of the Lilurgy of St-James :',96
VIL — L. Delaporte. — Quelques textes coptes de la Bibliothèque
Nationale de Paris sur les XXIV vieillards de l'Apocalypse. 411
VIII. — Mélanges éthiopiens, par S. Grèbaut: 1. Noms des femmes et
enfants des fils de Jacob. — IL Les miracles du saint enfant
Cyriaque. — III. Sentences ascétiques. — IV La mauvaise
passion de l'avarice selon Evagrius. — V. Recommandations
aux évêques et aux prêtres — VI. Le sixième jour de
l'Hexaméron d'Epiphane de Chypre 417
X. — Bibliographie. — Félix Haase. Literarkritische Untersuchun-
gen zur orientalisch-Apocryphen Evangelienliteratur
(S. Grébaut). — N. Pfeiffer, Die ungarische Dominikaner-
provinz [S. Grébaut). — Dom Paul Renaudin, Questions re-
ligieuses orientales (F. Nau). — 0. Tafrali, Mélanges d'ar-
chéologie et d'épigraphie byzantines {F. i\'au} 442
Courtes notices. — W. E. Crum, Theological Texts from
Coptic Papyri. — 0. von Lemm, Bruchstiicke koptischer
Martyrerakten, — Dom A. Wilmart et E. Tisserant,
Fragments grecs et latins de l'évangile de Barthélémy. —
^ M. CtfAiNE, Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collec-
tion Mondon-Vidailhet. — Louis Pirot, L'œuvre exégétique
de Théodore de Mopsueste. — N. Banescu, Deux poètes byzan-
tins inédits du xiii® siècle. — G. Leidinger et E. Gratzl,
Miniaturen aus Handschriften in Miinchen. — F Nau, La
version syriaque del'Octateuque de Clément. — S. Grébaut,
Le Qalémentos, livres I et II "^ 445
LIBRAIRIE
A. PICARD ET FILS
RUE BONAPARTE, 82
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Uecueil trimestriel. — Prix de l'abDiinement : t-2 fr — Étranger : 14
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées
à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien
A LA I.IBRAIRIJ1: l?ICARr>
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.
Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un
exemplaire à la précédente adresse.
La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît
en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-S".
Prix de l'abonnement : 12 francs. — Étranger : 14 francs.
Prix de la livraison : 3 francs net.
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Tome 1. — Gr. in-8° (format de Mighe), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.
1. Le livre des mystères du ciel et de la terre (éthiopien et français), par
J. Perruchon et 1. Gumt, 6 fr. 50. — il et IV. History of the Patriarchs
of the Goptic Chureh of Alexandria (arabe et anglais), par B. Evetts, 7 fr. ,
et 8 fr. 35. — III. Le Synaxaire arabe jacobite, Tout et Babeh (arabe
et français), par René Basset, 10 fr. — V. Le Synaxaire éthiopien, Mois
de Sanê (éthiopien et français), par 1. Gumi, 11 fr. 20.
Ce volume a coûté seulement 26 fr. 95 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome II, 600 pages. Prix : 41 fr.
Vie de Sévère par Zacharie le Scholastique (syriaque et français),
par M. -A. Kugener, 7 fr. — II. Les Évangiles des douze apôtres et de
saint Barthélémy (copte et français), par le D"" E. Revillout, 5 fr. — III. Vie
de Sévère par Jean, supérieur du monastère de Beith-Aphthonia,
suivie d'un recueil de fragments, historiques .syriaques, grecs, latins et arabes
relatifs à Sévère, par M. -A. Kugener, II fr. 90. — IV. Les Versions grec-
ques des Actes des martyrs persans sous Sapor II (grec et latin),
par H. Delehaye, S. J., BoIIandiste, 9 fr. 50. — V. Le Livre de Job (éthio-
pien et français), par E. Pereira, 7 fr. 70.
Ce volume a coûté seulement 25 fr. 90 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.
1. Les Histoires d'Ahoudemmeh et de Marouta, primats jacobites de Tagrit
et de rUrient (vi"'-vii'= siècles), suivies du traité d'Ahoudemmeh sur l'homme
(syriaque et français), par F. Nau. Prix : 7 fr. 15. — II. Réfutation (Je Sa'ïd
IbnBatriq (Eutychius), par Sévère ibn al-Moqaffa',évéque d'Aschmou-
naïn (arabe et français), par P. Chébi.i, archevêque maronite de Beyrouth. Prix :
7 fr. 40. — III. Le Synaxaire arabe jacobite [suite): Les mois de Hatour
et de Kihak (arabe et français), par René Basset. Prix : 18 fr. 05. — IV. Sargis
d'Aberga, controverse judéo-chrétienne, première assemblée (éthiopien et
français), par S. Grebaut. Prix : % fr.
Ce volume a coûté sealement 24 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'E
CONTENUS DANS LES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS
DES BIBLIOTHÈQUES d'eUROPE
Fin (1)
'Arsima. B.M.W. 101.
rtAî^ ! A-Hll^ •■ ftrhtfo. : AftîiC'lhhao. : nç+J^" ■"
Abraham, Isaac et Jacob. B.M.W. 188, 189.
— \. '2{).
Saints Victor et Claude. B.M.W. 189.
Pères de Nicée. 0. 17.
Abraham, Isaac et Jacob. 0. 17.
rtAr • A-Hh^ • ftrîntf»- • H'^A'JA • dnp. :••
Chérubins. B.M.W. 190.
Saints Pierre et Paul. B.A. 170, 209. — B.M.W.
188, 189, 190, 191, 192, 193. — V. 20.
Saints. B.M.W. 191.
rtA9" î A-Hîn^ ■ ftî^htf»- ' nï\9^^^aD : ^Aî'" ■ u Aa>- ::
Sainte Trinité. \ . 12.
Yoy. ROC, 1913, p. 183.
ORIENT CHRÉTIEN. 22
338 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Vieillards de l'Apocalypse. B.M.W. 190.
191. — rtAr : MlYld • (l9^ï}ao' -. 0^f .- Afl-V ■ WéL^ «
Abraham, Isaac et Jacob. B.M.D. 57.
192. — ùf\r ' APvh^ft ■ HJ&rt.Aje. î ht'h'^fi'i- «
Saint Jean évangéliste et autres saints. B.M.W.
33.
193. rtAr ■ iillU ' b'iflH-h • 'Vn '• ^H. -• fli^lA • *<.'n «
Saint Jacques fils d'Alphée. B.M.W. 190.
194. rtA9" : amôt^ •■ tir*ï\ • n-t-tn^flti -. ro^y ::
Saint Georges. B.M.D. 67.
195. — rtAiP î AT'îi- î IJBlAîi : iPÇe ■ <w«e^ : fllÇH"* «
Saint Georges. B.M.W. 289.
196. rtA9*' : AX*^ft>h : emwéHi' • ne • (DOhnii ::
Gabra Manfas Qedus. B.M.W. 24, 25, 56, 57.
— B.M.W. 188, 189. — L. 1093. — M.C. 6. —
P. 1, 14. —V. 20.
197. — rtAr : AR-^rtîhli : rfl^ ■ A^-lh : 4».?^ «
Saint Matthias apôtre. B.M.W . 190.
198. ftAr ! iià'iù^h • dUld ■ "/n.fc = 7A.A «
Saint Marc évangéliste. B.M.W. 190.
199. rtAîP» • Aô^AVh • a^^COi- • rt-fl^-fl • H-h^TA^J. «
Saint Jacques fils d'Alphée. B.M.W. 190.
200 AAr : Aô^rt^h ■ HAMi- • *nc^r ■ nïi^ --
Garima, abbâ. B.M.W. 104, 191.
201. AAr ■ Aô-îrt^h • dhrc^ • à^^ «
Saint Thomas. B.M.W. 190.
202. — AAîT* : Aô-îA^h : ndA'> • n-CVl> •'
. Saint Matthieu apôtre. B.M.W. 190.
203. — AAr • Aô'JA^h ! aà^^ ■ onjK. «
Saint Luc évangéliste. B.M.W. 190.
204. - AA^ ! tiè'iù^h • ïir*ih^ : ^-ncy?" och «
Saint Jean Baptiste. B.M.W. 197.
205. — AAr î Aô^Aihh : K-JOA ! jPhîr»4. : K-H^^^h «
Saint Barthélémy apôtre. B.M.W . 190.
206. — AAr : Aô7A->h : mAAA^h • AA?" «
Saint Jacques fils de Zébédée. B.M.W. 190.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 339
207. ~ rtAr : titl-iflt-h • (Dtifii^^h J *^,ft ::
Ijasu II, rui (1730-1755). M.V. 27, 6 1.
208. — rtAr : M-iHI-h : flJAAft^h • n-<.ÎFl •"
Saint Georges. B.M.D. 67.
209. ~ rtAr ■ i\ù'yù'th ■ fliAA.^lh • K'^'ÏOS' "
Saint Jean évangt 'liste. H.M.W. lî»0.
210. — rtAî>" • Aô'îrt-lhh • fliAA^->h : h*r*'^"i01 •'
Saint André apôtre. B.M.W. 190.
211. ^ ù^r : iiù-iùl'h • flJAA.^'hh ! hî^hC/*' •••
Takla Hajmanot. B.A. 200. — B.C. 63. — B.
M.D. 22, 25. — B.M.W. 125, 188, 189, 190, 191,
192, 193, 194. — B.N. 70. — P. II, 3; IV, 6. —
V. 20.
212. — AAr : Aô-JA^h : tDAA«lihh j fcahoï-x -. ^.4»j^- «
Saint Jean Baptiste. B.A. 133.
213. AAr : AÇAAf' : rp\\^ .■ rAA : >çAh. • K'^*?l\ «
Sainte Vierge. B.A. 1 14. ~ B.C. 45, 64. — B.
M.W. 80, 183, 187, 188, 189, 192. — P. III, 35.
— V. 20.
214. — {\f\r ! A'h^'^ • ^Ali-H- î nVA'flîi'f: »
Sainte Trinité. B.A. 133.
215. — ({f\r ' AÇT/.^h •■ Ç\{ïC\\ • ^fi*^ ' hfh'?: «
Saint Raphaël archange. M.C. 6.
216. — AAr ' AÇT^^htf»- : hrWil ■ fl>>.^ '••
Chérubins. B.M.W. 186, 189. — M.V. 11.
217. — AAr • <w»Aln^itf*»- : fljjp.7 • ht-t- ! K^:^ • rh^l •••
Martyrs de Sébaste. B.M.W. 233.
218. — AAr ■ AAi>" • AW'A"'> î 'wiAînîill, •
Sainte Vierge. B.M.W. 188, 192, 193. — R.V.
.51, (52. — V. 20.
219. — AAr r AAr : Amîn/. : tirh ■ ï-.^r ••••
Tadamo. B.A. 1.
220. " AAr • AA'r ■ AlllFl/. - (irK • rh<Pni «
Sainte Vierge. B.M.D. 70. — B.M.W. 118, 151,
188, 192, 193, 194, 195, 307. — B.N. 69.
221. iïf\r • AAr : A-Mh/. • Arn. • Ç\hr'> • iïCh • (D'ili «
340 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Sainte Vierge. B.M.D. 58. — B.M.W. 189, 193.
222. - rtAî^ ' {\^r • A-Hh^: : nrK • ^^à «
Sainte Vierge. B.M.W. 189.
223 — rtAr ï rtA9" : ^p-c^ft ' 'î-nAli : ïxin ■ if^a^b ■
Saint Georges. B.M.W. 289.
224. Ci^r ' x-nA • ^nsli • .«^7*7 a • nAje.*^. • dxù^^ ■
Saint Menas. V. 19.
225. — AAîT» : îi-nA • Ù'i'iïiao' ■ </d^j^^ k
Martyrs du Nadjran. M.V. 36.
226. — AAr : h-n^ •■ Pvh^A'/ ! V^^tm ! Hft-n^ • tlH-J «
Jean de Bizan. V. 19.
227. — AAir» î AkMH.K-nrh.C ^ hA^ : flrh^A ■ r'hA.V • W^ «
Saint Jean Baptiste. B. A. 170.
228. — AKA. ■• M • "Vàr-ï- • î\r - AhA, •• Aï :•■
Sainte Vierge. B.M.W. 113.
229 — AKA : AV • IS-CXli • AKA ■ ^P•C^A : i*J : V*} :
Saint Georges. B.M.W. 136.
230. — fi'Z't î ACÇ^ ! A;l-^îPA = aïAnC'^A"'^A .• fl>J&>. ::
Sainte Vierge. B.M.W. 95.
231. A-rirh-f- ! rh^.A î -^^J.^ • AÏICA-J^A «
Jésus-Christ. B.M.W. 51.
232. — A-nrhîh ' Ah • ipÇf ■ ^^H ■ ffljll : -JT-/** • àer
Croix. B.A. 146.
233 — ti-nthn- • Ah ■ HnA*^^^ : Kn-> • ©Hn^jt^c ■ 'J^ «
Jésus-Christ. B.M.D. 165.
234. A-nrhl* ■ AK-n î fflA-flrh'Th • AcdA.^' • Î^AA • <w><;.
Martyrs d'Achmim. B.A. 170.
235. — A-flrh-V : ç4îC • HA,fA-A : VlCA-i^A '•
Takla Hajmanot. B.M.D. 54. — B.M.W. 164.
236. — 4*0 • -flh^h. ■ "^cyr • achù ' h\(is^ ■ f^re ••
REPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e, 341
Sainte Vierge. B.iM.W. 188.
237. — ^fi'^Jf'ù : AH : ^hr-i : ad!!:h,'fï\ : fll^^A :: (M
Ewostatewos. H.M.W. 188, 180, 190, 191, 192,
197. — V. 2(1.
238. — 4'.^vw : /*'dAïi. : hti**l^: «
Sainte Vierge. P. III, ;J3.
239 — 4».?.^ • rtAr ■ Ah • n^Più, «
Saint Victor. B.A. 170.
240. ^'.t^nih • (o-iiàùt- • A-flrh-Th • ©n-Ch-'ï- «
Sainte Vierge. V. 11.
241 — 4'.e,7l'> • (D(\ùô'> • ^^fù ■ W-/V- : HWft «
Sainte Vierge. B.M.W. 187, 189.
242 — nyh : x?'cxt\ : nyh • «d^h ■• :^.e.A • \\ao -. x^n
^ •■ oi-ïi-A «
Saint Georges. B.M.W. 289.
Sainte Vierge. B.iM.W. 192.
244. n'Wirt/.'f- : .*A ■ MnCïh : A^wi-Î^ft : -Hîfl^ : ft^ ::
Saint Aaron le thaumaturge. B.M.W. 269.
245. (Xffo'h • }i't-''%uv • '^c^r • nKma»^ ••
Sainte Vierge. P. III, :'>:).
246. nrtA</» • i-nc/bA •■ »»AWn : riA/^A : '^c.eiT' .• h^
Saint Gabriel archange. B.A. 29, 209. — B.C.
63, 09. — B.M.W. 160, 189, 195, 221. —L. 1093.
— M.C. 6. — P. III, 31: VII, 1. — R.A. (A. 1,
26 *). — V. 20.
247. nrtA^ • •J'flCh.A : <w»Ahh : A.?i*7'Hîilhf -• *1C,?
9" : AA<w> : Ah. •'
Saint Gabriel archange. B.A. 29, 202.
248 ~ nrt*^)?. ■ (D(\r,^'C • AiA-nf • n*^ •••
Sainte Vierge. B.M.D. 57. — B.M.W. 161, 188,
189. —V. 20.
342 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
249. — aùXK' • rtAiP ■ AW-A"^ • ao^tioK ' *nc^9^ «
Sainte Vierge. B.M.W. 94, 95. — R.B. 31. —
\. -20.
250. — flrt^J^ • n-ndi^ .- ao'iH -. q^^ch -• hd.*?^ «
Jésus-Christ. B.M.W. 96.
251. — dÙlf^' ' tl-fïdx^ : ao'in : tl9^h : héjV^ m
Jésus-Christ. B.M.^^'. G7, 81.
252. ^ i{t\ao : ^nc^r • j^-7*7A : <wl'pfln,'^ -• 'ja?" î k
, Saint Jean-Baptiste. B.A. 110.
253. — ÇitiOD î ra^h • *.S.ft : h'7n.h'flrh.C ■ hdxfi^ «
Çii- • flïm'JVi- î rtA<w» : </»Alndli : m^^fi^ •'•
Saint Etienne diacre. B.A. 170, 194. — B.M.W.
189, 190, 191.
254. — flA<w ! /*'/\rt. î ^R'il'l' ■ h'in ' hhr'i ' (Dh^ao-^
Saint Cyriaque. B.M.W. 183.
255. — ntioD .. z*»/^.^ . }^/v : '^^l'iH- • nrh-nA • Kr/i-t -• n
Saint Antoine. B.M.W. 272, 273, 274.
256. — nA«» : /^Art. : flïnnïb • H<w>AhKh • m-JSrt. «
Takla Hajmanot. B.M.\A . 339.
257 — tltitn* ' h-iï ' aiœ^H: -. œao'id^ti • nhi^i- «
Aboli. B.M.W. 191.
258. — ïlA'w ! }y>(i I fl)fliA.e.- : flKw-j^f.A .- 4».^a .» <wi^'ï.
i- • W-A- ■ ^?iîr»cr «
Saint Joachim et sainte Anne. B.M.W. 188.
259. — nA<w : ^.fl : flJlDAJ^- • (DOD-i^ll : 4».^.^ : /*'Art. «
Prophètes. B.M.W. 189, 191.
260. — atltm ' h-n • flïiDAJÇ" ■ (DoD-^éM • 4»'S.A • -lh/*'A
/*'-«- • <wiAri-Th î <p;ihj^- «
Saint Isidore. B.M.W. 191.
261. — (\hao : ix-a : OlflJAJ^' •• flï«»'><{.A : 4».?.^ : Krfi^- ••
hr^\l : /^AA. «
Takla Hajmanot. B.M.W. 164.
REPERTOIRE DES SALAM ET MALKe'e. 343
262. — dtltn» ! ^.fl : ai(D^^- : (Doo-i^ii -. 4»,^,^ : bK9^fÙ} :
^aO'^ ::
Sainte Trinité. B.M.W. 1S8, 2^20.
263. (Ititro : ^^ î fliaiA.^ : mao'i^ix -. 4».^.^ .- ^-j./- ..
Jésus-Christ, Eucharistie. B.\. 77.
264. — Wîiao : >»^ : (DfflAJ^- •• flJ<w^<<.ft î ^xin .' hitA »
Dioscore. B.A. 194. — B.M.W. 101.
265. ([hoo : MH.^'flrh.C • rlijPOH : Art^^jC- • M^flfl :'•
Saint Pantaléon. B.M.W. l'.»l.
266. — nft^w : Tt'^H.h-flrh.C ■ ilx^ah : HK9"K*Kh<n». : ?»9«
-Vn : ^An ::
Anges. B.A. 133.
Fasiladas. B.M.W. 188, 189, 190, 191, 193, 28 1.
268. — tmao ■ h^nnh-nfh.c • rtth ■ i^e-i' • n^^'e • h^ao «
Sainte Vierge. B.M.W. 188, 192, 193. — V. 20.
269. — adtn* : hnn.h(\,h,c • z^-A-A : ^a-/: •• ha?» :••
Jésus-Christ. ^ . 20.
270. - adifo : h'n\ih'(\th,c • /^à-d • Hnrt'^.e-li- • ha-^ •-
Jared. B.A. 227.
271 — nft<W» : ?»«?H,K'flrh.C ■ /^*7fl>- • Hh^t» ■ ft-P «
Saint Jean Kama. B.M.W. 191.
272. mao : h^iLK-nriBC ■ nn-A • MxioJh • /^'C/ ^ :••
Ange gardien. B.M.W. 190. — M.V. 11.
273. — ahao : ltxm\,h-i\ih.C ' M ' H>îl. : HiC'hflï •••
Sainte Vierge. B.A. 121.
274. — nn^ • X'^iu^'flrh.c • '^i\*n*p, • h^xia -• -i-^aît* «
Jésus-Christ. B.A. 171. — V. 20.
Anges. B.A. 13:5.
275 bis. — {\l\oo ! ?i^ii.K'flj».C : Kr/vS. "
Voir n" 2r)3.
344 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
276. iiiiiiD î MH.K'flrh.c ï h-a • ^tl'iK ' nh^^a «
Sainte Vierge. B.A. 121.
277. — ntltn» : hllLh-dib^C ■ h-n : llhwCUDÏl, : ^X-r/i •
Sainte Vierge. B.A. 121.
278. — niioo : hiMh'tïth.c ■ '/tî^'^-nii- : çç'Pi- ! *7dn'> :
Mika'el 'Aragawi. B.A. 170. — B.M.W. 191,
239, 285. — R.B. 22.
279. — moD : MH.K'drh.f: ï M^ - flrh^A : ;hA.ç : ï^^ «
Saint Jean Baptiste. B.A. 208. — B.C. 14, 65.
— B.M.D. 57. — B.M.W. 167, 188, 189, 190, 191,
192, 193, 194. — B.N. 55. — P. VII, 1. — V. 20.
280. — (liioD î hnMh'dth.c • h'injx ' n-ï-u^KD î «^^tfI»- :•.
Saint Zacharie. B.M.W. 239.
281. — nt\oo : MH.K'rtrh.C • HI;A" • hao : h^Ot\r • H<w»^ '•
Walatta Petros. B.C. 45. — B.M.W . 307.
282. çihao : ■hnxOx-ndi.c : nwco ■ -ïrh • (D^rtiih • n/**
Jésus-Christ. V. 20.
283. — nft/wi : MH.K'flrh.C î mfl.'fl •' Art<^J& • Hrt+A- «
Sehma B.M.W. 191.
284. nft<w> ! MH.^'flrh.C : OdP't- • HJ&^OïrhJ^- • fl^^A
ïiîh «
Fasiladas. B.A. 170.
285. — a^iioD : ^/i^ î (D^ih^ : (on-nco • a^^ -- hàa «
Samuel de Gadama Wali. B.N. 169.
286. — a^.^'tn» : H-t • n,1- ■ ïlCA-t^^ • f*^* î <i.^<5 î H*^
<:<{. «
Saint Menas. B.A. 170.
287. — nh-i-i' ■ hn-h : K-nC'/r : «Un^^i- • «OA-^/^h : rh
'Abib (Bulâ). B.M.W. 190.
288. — (ïri-ii- ' Îlfl-C ' ^n-ï • h,9*tïmi:9't\ • h\)'i •'
Ewostatewos. P. IV, 2.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'e. 345
289. — ahli- • -H-J-f: : OD'^iÇi^ : «/oA^hV : jP^-flJ?.?' ::
Saint Georges. K.M.W. 288.
290 n-ch-i- : h-i-t: • nhrir\^ ■ !*•<:+ «
Sainte Vierge ; weddûsn Mârjrim.
291. nCh -■ flïfl^^rt, • ^'nc^r : hCl'^' : A/*' Art. ••■
Sainte Vierge. B. M. D. .">!.
292 fli^rt^ : h'i'i: • afin/^'l- -. X\^4' :•
Sainte Vierge. B.C. 55, 58, 01. — B.M.W. 50,
99, 136, 181.— P. III, 3.
293. i-t^cirt ' n^i î h«» î «f»^<w> : ^^9"rhjP.<w»'^ .- h-a
Église. B.M. W. 188.
294. - i-^^'ip-Jïh • nrh'gcr^h î ^.Vflï ■ *A:J"> • r:'iî «
Hor, abbâ. B.A. 170.
295. 'h'^'ÎO^Ïl- : (IrhA'Bh : (DnT'V.ei' : ft^h : ^l<b K
Jésus-Christ. B.M.W. 201. — B.N. 177.
296. — 'f'^'ve'îïh ■ nni^h 'wi^^'70 .■ ïi/*'^ .• nr «
Saint Juste. B.A. 17(i.
ÎP : (DA-Ç.!- : >»rAh : A7-flCh. •"
Sainte Vierge. B.M.W. 189.
298 — i-*^'V07ïl- • P-i^ ■ ({'^C^r •
Sainte Vierge. B.M.D. .54.
299. — -ï-daoffM^ : ç4«C'h : h({'CM^' • hrhb'i'h "
Sainte Vierge; weddâsê Mârjûm.
300. 'frt4'A • (Dthoo : \lïxii\^ : '>a\,M • -fC*?» ! 7011- •
H?t'ïnA • ft'B •••
Croix. B.M.W. 188.
301. — i-flJhç î rtAiP'f : flJH^-i- : A'nrh;!-^- • nj?.nn. ••••
Saint Georges. B.M.W. 289.
302. — '^<{./^rh, : ''7C^r : AMîT» : 4'A.hU- «
Sainte Vierge. B.A. 144. — B.C. 6. — B.M.W.
78, 83, 85, 93, 95, 96, 152, 188, 189. — P. III, 33.
303 h^C/^rh. '■ "nc^r • .0*7A'f' • f*'P ' (OhxiiS '•
Sainte Vierge. B.C. 6. — B.M.W. 80, 83, 85, 86,
91, 95, 96, 119, 188, 193. — P. III, 33. — V. 20.
346 REVUE DE l"0RIENT CHRÉTIEN.
304. — '/-<C/^rli. ï hr^h-i- • ?,P • M-Hh^i • '^C^iP : 7
Sainte Vierge. P. III, 34.
^::
Sainte Vierge. B.C. G.
306 — sa : \\ch^i\ • }^r^X{S • at-ttii-^ ■ A.'^ «
Apôtres. B.A. 170. — R.M.W. 188, 189, 191.
307 — :*>^fiiK • '^'>fl^4» • mac^d • «JAr ï ùdJ^ a
Église. B.M.W. -261.
308. VÀW-l-h : hCft-ffl ! nft> ■ Kïïo'H' ! H^AA- a
Saint Jean évangéliste. B.M.W. 18.
309. ><P : ai<<.CÏb • n^^K'K^h • J^^'IA s fflA^ «
Jésus-Christ; B.M.W. 190.
310 ^ v^j .• -me ^«e^ ï -j-hïP : îift/.^A «
Sainte Vierge. B.A. 214.
311 'lie ' fl»,^-* : fl>-fti- ï K^f ! flJ^A'tvhCD'Hïb • mà'P «
Martyrs. V. 20.
312. — •lié: î <f,.e.A^ : fir-y • h<w> : ^'J^A : <{.h^ «
Saint Georges. B.A. 170. — B.M.D. 67.
313 — «ï■l^ : fth-Jïh : AO^^f : «»A.^;|. ::
Jésus-Christ. F. 12.
314. — T^^ -• i-«^'i07ïh • n-'T'ï^i- s ftî^h • hç «
Jésus-Christ. B.A. 158 bis, 214. — B.C. 62. —
B.M.D. 57. — B.M.W. 187, 190, 201. — M.V. 10.
— P. m, 34.
315. — VU- î i-fllTÏ : iitm^Ylhh : Ù^OO' î
Galawdewos. B.A. 170. — B.M.W. 188, 190,
191. — V. 20. va- : AIT* ." B.A. 194. ç^^ : flïm
-Jïh : B.M.W. 187.
316. — Çii- ! flïm'Jïb ■ AA<w» .• /^Aîfidh : Hnn • ¥*?. •••
Saint Etienne, diacre. B.A. 194.
317. — Vl^ ! fl^m'>ï^ s ft-flrhl' • f^d^^ • 4»S.ft "•
Croix. B.M.W. 128.
318. — ç-fec-n ! Ah • ft'nrh'^ : otpfi «
Saint Georges. P. III, 31.
REPERTOIRE DES SALAM ET :MALKE'e. 3-17
319. - 75lv7i'> ! ro-ncu-'h ; Kre^/?- • 'l-0.e,'A. :••
Sainte Vierge; weddâsr Mârjâm.
320. htlVrilxC • H?i*7H,^nfh.C •
Dieu. P..M.I). T)!.
Joseph. B.M.W. 11»! .
322. - ÀiS-Hïb : h'iù ' AAf • h9'\h\hi: •••
Samuel, abbâ. B.M.W. 1<S9, 190, 191.
323. — Mfl'O' ■ >n.n : ©hlA'^ïh • hé. ::
Ewostatewos. B.M.W. -278.
324. — n'a- : hn-ï ■ hn-> • a^rac^ • h'^Ji^a • î\a. =
Mika'el 'Aragawi. B.M.A\'. -239.
325. ^ hh^i-i-h : InCA-fA : Hh<J.Ah5: ■ Aaim.'J «
Sarabamon. B.M.W. lîH.
326. — h\^A^^ '■ r^lVl î <D+^,'^'^ -• CO.t^'-^îr'f-i •.:
Sainte Vierge; wecklâsë Mârjâm.
327. — hii-i' '- -fïhfL ■• r^n • r/iU ■• fl.^ •■ ^'b^'?' «
Sainte Vierge. B.A. 4, 29, 2lU. — B.C. G3. —
B.M.W. 8S, 188, 192, 193. — V. 20.
328. — M9" : fl»^n,A ■ fh^ • t'Tln • +.e.Ç7 ■ fl>/wiAA^.A «
Saints. B.M.W. ISO.
329. — K^ù-ti ' ilxl'i • A-flrh^ ■ Ah • tt^"i**lfi\. -• ç<J. « "V
'Ï0^ :••
Jésus-Christ. B.M.W. 63, 96.
330. — h.^(bh ' ïlCft-f-A • flJAe. : }x1\\.h't\th.C :••
Jésus-Christ. 1*. III, 7.
331. — Sihr^'i • Wi-i' • /*'Art. ; H^AA •• fl-tlth ::
Sainte Trinité. B.C. lU.
332. — hîT'/^Caï : ùù^y^ • îtA'w» .- i*.^ôîi : flïK'^IrOV ■ A4-^ «
David le psalmiste. B.M.W. lis, 1!J1. P. III, IL
333. — Xi^-nH-'i ! -1 •^r^h : My:r - hihl- «
Ewostatewos. B.M.W. 199.
334. — }ir?-fh'iti ■■ htih • V'fh-iti • AA • ^.lafulx • -n^h-C «
Saints. B.M.W. 1!»1.
335. — him^: • A^Aïi^'h • hll^ - d,aWJii - f^'^f^l' ••
348 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Dieu. B.M.D. 57. — B.M.W. 187.
336. — hM^' '• AÏU -• ^M-Hîhf • ^C^r • AO^JK. • K".^* -
Sainte Vierge. P. II, 4.
337. — hÙI^' ' iiÏK ■ hin* : ^auM^ : ;f-fti-ftCf-. «
Sainte Vierge. B.M.W. 85, 91, 95. —V. 20.
338. — ?irt*7J^ • Aïl. î flïïi'B.^Ah, • t.hri'Wh^'i .■ 'nc^r •'
Sainte Vierge. B.M.W. 88.
339. — hCni^' ' ^'v^\c -. ftrh : ^^^^h •■ rra\,c • h^-c
Jésus-Christ. V. I.
340. — Ti^-flrH : A?i*7H,K'nrh.C ■ -t-aihi^ -• fi-flrh^ : aii»-^rt.«
Batra Marjam. B.M.W. 101.
341. — îtrt.'flrhh • AiMiUf ■ Auffrft : yiCft-l^ft • rriA • ^
Jésus-Christ; de Philoxène de Maboug. B.
M.W. 161.
342. — ?iA.-nA • RPh : Ktxnw:!!^ • K^ibh • 'w>^Ai' • at
A.A.'^ «
Jésus-Christ. B.M.W. 188.
343. — hù.-nt'h ■ :^PK ' sh^n-nh^^ • *nc^r ••
Sainte Vierge. B.M.W. 188. — M.V. 31, 46, 83.
344. - hMïhx • 9.PK ■ hr^h-t- • XP •• (DWtP'ifb : AtU ••
Sainte Vierge. B.M.W. 81, 1.58, 192.
345. — tifL-n^ \ ?,p\u ■ ^£^8•Ç'f• • A-nrt • (dc^ k
Sainte Vierge. B.M.W. 81, 96.
346. — ?»ft£wi : 'aw^-i : hA^:5iH- ! >X<: ■ J?.flïTV- «
Saint Cyr. B.M.W. 185.
347. — ïxliao : 'nW:,'^ : ?trm.'>'|: : ^ft : ^:5iH- • ^^vh^. ::
Sainte Trinité. B. A. 194. — B.M.W. 190, 192.
— B.N. 77. — V. 20.
348. — ïxlxoo : h'i'l ■ hfti-V^Çh : aow^.'i' ' tt^i : ÎFlC
Moïse. B.M.W. 191.
RÉPERTOIRE DES SALA.M ET MALKE'e. 319
349 h4»y:r • hh\i"l-f' ■ tihlMh'dih.C • /^Art. ■••■
Saint Marc évangéliste. B.M.W. 13o.
350. ?i+.e,-^ : hïi'd-f' ■ H^AO î rVïhA. •••
Jésus-Christ. B.N. 77.
351 — h^oB-^Bi : Oh-ïH-Vh : (BWht\/A'W ' ff^'hâi- ■•
Jésus-Christ. V. id.
352. h^'l' '. hCft-f ft : dC-hl' • (DC^ : aofy,M*^^ ■ K'TL'J ••
Walatta Petros. B.C. 45.
353. — h'in • liA-ïi- • a-i-ùF- ' ata-i-H^^it^ • ô(D-n «
Ewostatewos. B.M.W. 80, lUl, VJ\), -278. —
V. 10.
354 — Tx'^n - M-nt: • ô<.^ • ath^ohi^. : HA<<. «
Saint Georges. B.M.W. •289.
355. — Mn '. hA.^^' ' é.'k^ ■ oM^Ï"!^. • ir^'i- ••
Saint Sébastien. B.M.W. 100, 101.
356 — hatT-i : ftnrh^' : Aft'flrfW:!! ■ flJ^lft'ï'P .?/.?,• ■ '/"If
Saint Philippe. B.M.W. 180.
357. hat"?-} : K'JA : n^A•^rhrr ! ©K/ïi* «
Jésus-Christ. B.M.W. 101.
358. ?t'BT'> • h'in • htt^ •' (DMnC hiM-/- ::
Salama, abU. B.M.W. 101, 1!)0.
359 hn ' (\M'? • îtrtl.^- • nn/.*! «
Libanos. B.M.W. 180, 101.
360 — hiMh-dih^c ' hn • flj'/o. : -ncn • H/?«"/.AA = OK
ïlA- «
Sainte Vierge. B.M.D. 57. — B.M.W. 187, 192,
200, 21 1. — L. lOO:}. — V. 20.
361. — Mll,^'nrh,C • hnw.ïx ' hoo : ^.ni/. • nC'/i «
Saint Michel archange. B.M.W. loo.
362 -kmj^-nA^c ' flï'/n. -• -ncii ■ Hi?«»/.Aft : n^»iA- :••
Sainte Vierge. B.A. 171. — B.M.D. 57. — B.M.
W. 187, 192, 214. — J. 226. —0. 18.
363. — ?i*7lf.K'flrh.C ■ If-nC'/Çil' •• h'^H.K'flrh.C • H/^'A^T^ "
Dieu. B.A. 10.
364 hrirOx-nth^c ' mn.n ■ nin.n^ » hVA. -
350 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Dieu. B.A. 115, etc. Voir n° 372.
365. — hf^Ohà ■ tiaoh : (B\h,r'*i • l^Th,à>. • ao'^d.ll î ^A
IP» : aolx-f^-n^ti ::
Saint Raphaël archange. B.M.W. 189.
366. ^ ï^aolP^^^ : M-fc î AW-A- : "/AîT» : Hïl^n. : ^ni^G '
A'JO.^ -■ flJAO-A .■ hrWi "
Sainte Vierge. B.M.W. 158.
367. — h*^C^r • Ofti-i- ' f,\}'Pi ' (Où,'^ «
Saint Menas. B.M.W. 101.
368. — ^CVCîi- î rliA.T • h^^Ci- '■ iï-iOx '• A'^A «
Sainte Vierge. B.A. 102. — B.M.W. 64, 80, 85,
86, 96, 99, 160, 168.
369. — hd'^à-ï^ ' hA4« : iitlà^^? • T^ihi- • œK.^'qM' «
Saint Georges. B.M.W. 192.
370. — >iMn.Xf î K^ù-ii ' ïiCft-f A : ^Sfoh : ftK-Ji- i ^
Jésus-Christ. B.M.W^ 158.
371 — ^?t*7»Uf ■ /uefrA : îlCA-f^A : d+nJ: : ^Ki-t- ' n'>
f Ch ••••
Jésus-Christ. B.M.W. 158.
372. — ^MH.K'flrh.C • mUn •• mïm-} : h'/A. «
Jésus-Christ. V. 20, etc.
373. — hhiiiM? ' nc:^9^ ' ^^t\^ • j^'î'iA '' '^cyr •
txo»' : ^YxJ(bh '• hCA-f-A ! Îl/A. ■•.
Sainte Vierge. B.M.W. 96.
374. — MnCA-f-A : nft;' : J^^*7A • rh'^'TL «
Jésus-Christ. B.M.D. 51.
375. — AtViCA-f-A i VTf/.'e • Hi-flïhçh : Hx'^im k
Saint Cyr et Sainte Julite. B.A. 170, 194. —
D.O.C. 1. — B.M.W. 190, 191.
376. — MfiCA-f^A î h-il^ • H^.'faih^h -. A-nK ; l-aK^ «
Jésus-Christ. B.M.W. 188, 190. — V. 20.
377. — hlnCh-f-h - n-i-atà^h -• hr^^in^ «
Libanos. B.M.W. 132.
378. — hn-t^œr^h • /^A^ï ' 'ii'/^ • nwrù «
RÉPERTOIRK DES SALAM ET MALKE'e. 351
Aboli. B.A. 170.
379. — hnmf'Qh : A?t^A ï hooài^iD' •• hiL «
Mar Behnam. B.A. 194. — B.M.W. 191.
380. — -NT-nv* : ^^-^H'V ■ hr^^^T^I' ■ i4.ft • flï^a>-A" -
Saint Georges. V. III, 9. — V. 20.
381. — JlUV'f- : rt*^^ : fr^.<CA • 4»<.n> : h^f^Y} : ^-J'T-tfi». ::
Quatre Chérubins. P. III, 35.
382. — TncM-f-ti ' Y^r^X\^^ ' flj-f-ft^-e : hi-t^ =•.
Jésus-Christ. 15. A. 191.
383. WA- : l*•^'e'^ ■ A'^^-y- • n^^-fc^n. ■ jp^-ha- «
Sainte Vierge; weddâsë Mârjâm.
384 — PCh : hri\\\ • K\^4' '■ XMXï ' ht\oo : «i^ch : T'Ic»- «
Saint Jules. B.A. 170.
385 de • K'j'f- • ch? : «»-rt. : n.^'fir; «
Sainte Vierge; weddâsë Mârjûin.
386 ^ H.Ç : ÏP.P/A- • tD-1rJ?.A • lihn,h ■ 1 "ï-n/. «
Saint Théodore d'Antioche. B.A. 170.
387 jE'«^n/.5n • hi\\,h'aih,c ■ Ah-nch : «^««^ •.:
Saint Cyriaque. B.M.W. 3.21.
388. ^«'B.^A'P • /wAhh'V • A'^C.er : na>-A'l' -• ahfnn -.
Sainte Vierge. B.C. 05, 69. — B.M.W. 115,
118, 120, 12:5, 121. 1 10, ISS. I!)2- 379. — V. 14, 20.
389. — WAfflh • AAr • tnnn ■- W-A- : aaj «
'Abib (Bulcâ). B.M.W. 270.
390 — '?"/^«/ : A-ne : .*A • ipçe «
Libanos. B.M.W. 1!)1.
391 in/. : tro-i^M : 4..H.A : hfl'f : 'l'hr^U • *PAJ^' «
Gabra Manfas Qedus. B.M.W. 277.
392. — i-tn: • in^-iAM ■ 4» SA • î^-f-'^» «
Gabra Manfas Qedus. \ . 23.
393. — 'n^y, : nïxi\ih'(\th,i: ■ hF-^iy^ -•
Dieu. B.M.D. 5 1.
394. — 7.^A : (Dtirô ' àtir"i ■ hCA-f-A ■ HAdA- "
Martyrs. B.M.W. 1!)!.
352 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Saint-Esprit. B.M.W. 187. — B.N. 77.
396 — x-n'î^ .. a^c^r ■ ^h^ • j&j^-nh-îr «
Sainte Vierge. P. III, 33.
397. ^2 : hM-Ch^ • wCP '• 'kr'bbao' ::
Sainte Vierge. B.C. 51. —B. M. D. 50. —B.M.W.
80, 84, 94, 133, 181, 188, 192. — D.F. 6. —
M.V. 9.
398. — ^4»^ : λ*7H> : ^hf^r -• ^*7<>H «
Sainte Vierge; weddâsè Mârjâm.
399. ^^Ok-C ' nrt«^)Z. : fl>nî^.^C '■ ^AP :■■
Sainte Vierge. B.A. 171.
RÉPERTOIRE DES SALAM ET .MALKE'e 353
INDEX DES NOMS PROPRES
(Les chiffres renvoient au numéro d'ordre sous lequel est placé
chaque incipit.}
Aarox le THAr.MATURGE, abbé dun monastère d'Ethiopie, qui
vivait du temps de XeivàJaKresios, Saifa 'Ar'ed, au xiv" siècle.
8 Maskaram. 244.
'Agadir et Ira' sa sœur, martyrs d'Egypte sous Dioclétien.
28 Maskaram. 11.
'Abia 'Egzi'k, moine d'Ethiopie. 19 (r'e/j/jo^. 19.
'Abib Bula, moine originaire de Rome qui vivait sous Maxi-
mien. 25 Teqemt. 60, 74, 75, 157, 287, 389.
'Aboli, martyr d'Egypte sous Dioclétien. 1 XahasP. 59, 257^378.
Abraham, Isaac et Jacob, patriarches. i^Naljasc. 182, 185, 191.
AcHMiM (martyrs d'). Voii' Martyrs.
André, apôtre. 145, 210.
Anges. 12, 104, 109, 266, 275.
Ange gardien. 39, 272.
Anne, mère de la Sainte Vierge. 178, 258.
Antoine, premier ermite. 35, 37, 149, 255.
Apôtres. 62, 67, 86, lOO, 107, 306.
'Aragawi, Za Miktâ'ël. Voir Za Mika'el.
'Arsima, martyr d'Arménie sous le roi Daritâjos. 6 Tohsâ^. 181.
'Askanafer, martyr. 13 Hedâr. 33.
Barthélémy, apôtre. 205.
Batra Marjam. 340.
Behnam, Mar, fils du roi Senâhërëb, martyr de Perse. 14
Tâhsàs. 8, 379.
BiLA. Voir 'Abib.
Chérubins (les quatre). 111, 153, 186, 216, 381.
Cosme et Damien, martyrs. 30, 110.
Croix. 18, 232, 300, 317.
CvR (Kiros), frère de l'empereur Théodose, moine d'Egypte.
8 Ha77ilê. 61, 124, 133, 141.
ORIENT CIir.ÉTIEN. 2*
354 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Cyr (Kirkos), martyr de Tarse en Cilicie sous Dioclétien.
19 Hamlê. 316.
Cyr et Julitte; le même que le précédent et sa mère. 375,
Cyriaque, évêque de Jérusalem martyrisé sous Julien. 5 Teqemt.
9, 68, 254, 387.
Cyrille. 148.
David lepsalmiste. 130, 332.
Dieu. 15, 34, 320, 335, 363, 364, 393.
Dimanche. 170.
Dioscore, patriarche d'Alexandrie. 7 Maskaram. 204.
DioscoRE et Sévère, le même que le précédent et le patriarche
d'Antioche. 10.
Église. 93, 179, 293, 307.
Esprit Saint. 143, 187, 395.
Etienne, premier martyr. 43, 253, 316.
Ewostatewos, moine d'Ethiopie qui vivait au xiv^ siècle.
15 Tûhsas. 64, 61, 237, 288, 323, 333, 353.
Fanuel, ange. 49, 166.
Fasiladas, martyr d'Antioche sous Dioclétien. 11 Maskaram.
2, 267, 284.
FiLMONA de Sebta. 22 TâhkU. 165.
Gabra Krestos, fils de Théodose empereur de Constantinople.
14 Teqemt. 57,81, 127.
Gabra Manfas Qedus, ascète d'Ethiopie qui vivait au xii-xiii' siè-
cle. 50, 79, 80, 120, 162, 196, 391, 392.
Gabriel, archange. 126, 156, 246, 247.
Galawdewos, martyr d'Antioche sous Dioclétien. 11 Sanè. .56,
315.
Garima, abbâ, surnom de l'abbâ Isaac, un des neuf saints. 17
Sa7iê. 200.
Georges, martyr de Cappadoce. 6, 21, 22, 28, 82, 83, 84, 85,
121, 134, 136, 138, 140, 147, 194, 195, 208, 223, 229, 242,
289, 301, 312, 31S, 354, 369, 380.
IIoR, moine égyptien. 2 TâMàL 44, 294.
IjAsu 11, roi (1730-1755). 42, 207.
RÉPERTOIRE DES SALA.M ET MALKE'e. 355
Innocents, massacrés par Hérode. ol, 101.
Isidore. 260.
.Tac(^ues, apôtre. 10:>, 190.
Jacques, fils de Zébédée. 206.
Jacques l'intercis, martyr de Perse au vii" siècle. 27 IJeclàr. 27.
Jared, saint éthiopien du vi" siècle. II Genbot. 155, 270.
Jean-Baptiste. 70, 76, 77, 78, 204, 212, 227, 252, 279.
Jean l'évangéliste. I, 40, 66, 117, 151, 192, 209, SOS.
Jean de Bizan. 13 Hedàr. 226.
Jean Kama, ermite égyptien martyr. 25 Tahms. 271.
Jésus-Christ. 17, 24, 25, 26, 122, 123, 125,^128, 142, 164, 231,
233, 250, 251, 263, 269, 271, 282, 295, 309, 313, 314, 329,
330, 339, 341, 342, 350, 351, 3.57, 370, 371, 372, 374, 376.
382.
JoACHiN ET Anne, parents de la Sainte Vierge. 258.
Job. 139.
Joseph. 321.
Jules d'Aqfahas l'bagiographe qui vivait sous Constantin. 22
Maskaram. 144, 384.
Juste, martyr d'Egypte sous Dioclétien. 1 Na/tasê. 161, 296.
Juste et Aboli; le même que le précédent et son fils martyr.
103.
Kaleb, roi. 99.
Kiros, Kirkos. Voir Cyr.
Lib.\nos, moine d'Ethiopie qui vivait au v-vi° siècle. 3 Ter.
359, 377.
LiQANOs, moine du couvent de Quanâsel en Ethiopie. 28 Ijlechn .
390.
Luc, évangéliste. 20;).
Mar Behna.m. Voir Behnâm.
Marc, évangéliste. 198, 349.
Martyrs. 12, 107, 311, 394.
Martyrs d'Achmlm, sous Dioclétien. 1 Ter. 102, 234.
Martyrs d'Antioche. 105.
Martyrs du Nadjran. 225.
Martyrs de Sébaste, sous Licinius. 217.
356 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Matthias. 197.
Matthieu, apôtre. 202.
MENAS, martyr d'Egypte sous Dioclétien. 15 Hedâr. 224, 286,
367.
Menilek II, empereur. 115.
Mercure, martyr sous Dèce. 25 Hedùr. 41, 152, 169.
Michel, archange. 5, 13, 36, 45, 119, 167, 361.
Michel et Gabriel, archanges. 46.
Moïse, législateur des Hébreux. 348.
Na'akueto La'ab, dernier roi des Zague qui vivait au xiii'-^ siècle.
118.
Nathaniel. 112.
NoB de Nehissa en Egypte, martyr sous Dioclétien. 24 HamU .
38, 73, 135, 154.
Pantaléon, un des neuf saints. 6 Teqemt. 265.
PÈRES DE NiCÉE. 184.
Philippe, apôtre. 137, 356.
Philothée, martyr d'Antioche sous Dioclétien. 16 Ter. 52, 116.
Pierre et Paul, apôtres. 87, 111, 187.
PiLATE. 25 Sanè. 7, 51.
Prophètes. 107, 259.
Raguel, archange. 1 Maskaram. 365.
Raphaël, archange. 131,163,215,365.
Roch. 23 Genbot. 29.
Saints. 96, 108, 188, 331.
Saints et Martyrs. 328.
Salama, métropolitain éthiopien du début du xiv' siècle,
18 Tâhsas, 26 Hamlê, 20 Nahasf. 358.
Samu'el de Waldebâ ou de Gadâma wâli, moine éthiopien qui
vivait au xiv^ siècle. 12 TàliML 285.
Samu'el, moine égyptien du monastère de Qalmon, vivait au
vu" siècle. 8 Tùhsàs. 322.
Sarabamon, martyr d'Egypte sous Dioclétien. 28 Hedâr. 48,
158, 325.
Sébaste. Voir Martyrs.
Sébastien, martyr sous Dioclétien. 25 Ter. 55, 168, 355.
RÉPERTOIRE DES SAEAM ET .MAI.KE'e. 357
Seiima. 283.
Tadamo. 219.
Tadewos de Sebta dans TAbyssinie méridionale, mis à mort par
les brigands; vivait au xiv" siècle. 22 Teqemt. 1 16.
Takla Hajimawot, moine d'Ethiopie du xiv" siècle. 21 Tahk'is,
12 Genbot. 53, 58, 100, 211, 235, 250, 261.
Thaudée ou Jude apôtre. 1 13.
Théodore, martyr sous Dioclétien. 20 llamlê. 51, 65, 72, 132,
159, 160, 386."^
Thomas, apôtre. 201.
Trinité. 2L 189, 21 1, 262, 331, 347.
Uriel, archange. 21 HamU'. 129.
Victor, fils de Romanos, martyr sous Dioclétien. 27 Mijàzejà.
10, 11, 47, 69, i39.
Vrt(»u et Claude. Le même que le précédent et un autre mar-
tyr d'Antioche. 11 Sanf'. 183.
Vieillards de l'Apocalypse. 24 Hedàr. 190.
Vierge. 3, 14, 23, 32, 88, 89, 90, 91, 92, 94, 95, 96, 98, 171,
172, 174, 175, 176, 177, 213, 218,220, 221, 222, 228, 230,
236, 238, 240, 241, 243, 245, 218, 249, 268, 273, 276, 277,
290, 291, 292, 297, 298, 299, 302, 303, 304, 305, 310, 319,
326, 327, 336, 337, 338, 343, 314, 345, 360, 362, 366, 3(58,
373, 383, 385, 388, 396, 397, 398, 399.
Zacharie, père de Jean-Baptiste. 280.
Za iMika'el 'Ahagawi, moine éthiopien du iv-V siècle. 14 /(*-
qemt. 71, 278,324.
Zexa Mahjam, sainte éthiopienne. 180.
Walatta Petros, sainte éthiopienne. 4, 97, 150. 173, 281, 352.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG, ÉVÈQUE DE BATNAN
EN MÉSOPOTAMIE (451-r321) (1)
Par Jacques Babakhan.
HOMÉLIE SUR LA FIN DU MONDE
ET SUR LE MARIAGE (2)
NOTE DU TRADUCTEUR
Dans le présent poème, Jacques de Saroug s'applique surtout
à faire briller à nos yeux le côté mystique du Mariage. Sa thèse
s'inspire à la fois de Moïse, de saint Paul et de la parabole des
dix vierges relatée dans l'Évangile. Ici, comme presque partout
ailleurs, l'auteur n'échappe pas aux attractions de l'antithèse,
qu'il sait provoquer avec l'habileté d'un virtuose. Après avoir
simulé un dédain philosophique des plus profonds pour la
pompe extérieure d'une noce terrestre, à laquelle il oppose les
horreurs de la tombe, le poète mystique n'en relève pas moins,
du fond de ses apparentes contradictions, l'inanité de cette
pompe extérieure elle-même au rang d'un symbolisme saisis-
sant. La beauté de ses vers tient tout entière dans sa passion des
figures allégoriques. En soulignant, d'une part, la monogamie
ciirétienne, modelée sur l'union par excellence du Christ avec
l'Église, et, d'autre part, la polygamie d'un Salomon encombré
de ses mille concubines, le parallélisme de Jacques de Saroug
confine aussi heureusement au sublime qu'à la raillerie la plus
fine.
(1) Voy. ROC, 1912, p. 110; 1913, p. li et 191.
(2) Voir édition chaldéenne de Bedjan, t. V, p. 873 à 88G.
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 359
Au point de vue de Tétude des mœurs de l'Urient chrétien,
il est intéressant de remarquer que la plupart des détails rela-
tifs à la cérémonie nuptiale telle qu'elle se dt'roule, encore de
nos jours, à travers les rues des villages chrétiens de la Perse,
correspondent exactement à ceux que Jacques de Saroug men-
tionne au v" siècle, à savoir :
1° Les cadeaux échangés entre les fiancés ;
2" Les danses et les trois instruments de musique qui les
accompagnent, et que le syriaque désigne par les mots suivants :
fu4 tabla, tambour, \ju> qàrnâ, trompetle et \^k^\ abbûba, flûte,
dont les équivalents néosyriaques sont aujourd'hui :
Jiâo; da villa, tambour, gjà, zùrnâ = li^ en persan et li., en
turc, sorte de hautbois à voix très sonore, en usage également
chez les Algériens, qui l'appellent « zùmâr », instrument
chantant f^ji ou chanterelle, et, enfin, .^ioi. Intùg = ^jXiy en
turc, ou simplement iSs^^lài. tùtâgta, qui signifie flûte ou petite
flûte (1).
3" Le port de bijoux par la mariée;
4" L'usage de faire accompagner le marié par un garçon
d'honneur et par quelques amis intimes;
S*' Le banquet de noce, largement ouvert à. tout venant.
.1. B.
(1) Par la forme comme par le son, Iulag ta est moins poétique nuo le s)3
ou J nâi ou ni'i {roseau ou flûte de roseau) des Persans; il ne peut otro, non
plus, comparé au |;;^; sàbbîyba des bergers du Kurdistan. Si nous l'oppo-
sons à l'instrument désigné par le mot iJ,â^f , c'est parce qu'il ne sagit en l'oc-
currence ni d'un instrument de salon, comme le néi persan, ni d'une musette
exclusivement champêtre comme le sabbii/ba, mais simplemertt dun pipeau
tout à fait populaire et se jouant en toutes circonstances joyeuses. 11 est de toute
évidence que si nous avions à donner un équivalent moderne cà ce que Jacques
de Saroug, dans le distique ci-dessous, désigne par les deux termes synonymes
syriaques ^i^f et i^juâ, nous nous garderions bien de recourir à la trivialité
•l'une tulay :
Et, comme la flûte, il (S. Jean) chanta ;i la noce île la superbe (Église nais-
sante) ;
C'est qu'il vibra par l'Esprit saint, comme le roseau sous le souffle (de l'ar-
tiste) !
(Homélie sur la Décollation de S. Jean -Baptiste; Bedjan, t. 111, p. (XiU.)
360 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
HOMÉLIE SUR LA FIN (DU MONDE) ET SUR LE MARIAGE
En contemplant l'éclat d'une noce éphémère.
Éclat d'emprunt tout simplement,
Je conçus ce discours, dont le plan se réfère
A celui de l'Avènement.
Etant convive un jour, la maison nuptiale
M'offrait sa joie et son festin,
Quand mon esprit, hanté par l'angoisse finale,
Éprouva le plus noir chagrin!
Je sortis escorter époux et mariée
S'avançant en procession,
Et la noce marcha, pompeuse, amplifiée
Par tout un peuple en action.
La trompette sonnait; la flûte, qui roucoule,
Y mêlait ses plus tendres sons :
Et le tambour battant, son grand rythme à la foule
Communiquait de beaux frissons î
Les danses vont leur train : la jeunesse est en joie,
Y brille chaque adolescent;
Chaque parrain autour du marié tournoie.
Ce héros du jour ravissant!
Voici l'épouse en sa toilette magnifique :
Robe éclatante et fins bijoux !
Formant autour de lui large cordon sphérique.
Ses intimes vantent l'époux !
De l'affluence, en rang, par devant lui, la file
S'allonge et chante en son honneur ;
Le long de son trajet, on acclame, on jubile.
0 joie ! 0 délire ! 0 bonheur !
En observant ces mœurs, curieuse et surprise,
Mon àme, à part elle, se dit :
Pourquoi ces bruits confus '? Pourquoi donc cette mise
En scène sans aucun profit V
Pourquoi ce vain tourment, cet ennui qui nous jette
Dans la préoccupation ?
Ce qu'on tient aujourd'hui, demain se rompt, s'émiette.
Comme une pure illusion!
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 361
Qu'est-ce donc que ce luxe? A quoi bon la toilette?
Qui maître est-il de ses habits?
Peut-être seront-ils — et sur qui se les prête —
Bientôt en poussière réduits?
Hêlas! que peut tirer la pauvre mariée
Do ses joyaux, de ses bijoux?
Suffit qu'elle s'alite : Sans qu'elle soit priée
Ni morte, on les lui reprend tous!
Quel bien reçoit l'époux du son de la trompette ?
Quel don propre et dûment acquis?
A\i silence fatal de la tombe muette
N'est-il pas d'avance promis?
Jusqu'à quand dureront les chants, les mélopées,
Agitation des hâbleurs ?
Demain viendra la mort et, par elle coupées,
Les chansons deviendront des pleurs !
La noce de l'époux est semblable au mirage :
Elle brille et s'évanouit;
Ne vous y trompez pas : n'est que fugace image
Cet hymen dont Thomme jouit 1
La fraîcheur de l'épouse est une fleur ouverte :
Amis, ne vous y trompez pas;
Un malaise la fane et va sa grâce en perte
Même avant l'heure du trépas !
Malheureux, des défunts courez voir la dépouille.
Leur mélange informe observez !
La crypte du Schéol en est comble, elle en grouille
A cette horrible hn rêvez!
La tombe en retient les statures et les âges.
Ages naguère si charmants !
Leurs corps en pourriture, en sombres étalages
En font de sinistres dormants !
Il est là des époux de qui la juste noce
N'assouvit jamais leurs amours:
Des épouses sur qui ferma la Mort féroce
Leurs plus frais nuptiaux séjours !
La ruine, au Schéol, des enfants les plus tendres
Ne se décrit point par le;;on :
Allez voir leurs jolis traits tout réduits en cendres
Faites pour donner le frisson!
362 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Dedans ces gisements, il est des époux, certes,
Que n'eût égalés cet époux :
Les voici sur l'argile étendus tout inertes,
En leur propre néant dissous !
Il est là des brus et des jeunes mariées
Qui surpassèrent celle-ci :
Elles sont pour le ver en nids édifiées :
Seul le termite en a souci !
Là sont des belles, là, le nombre des charmantes
Reste rebelle à tout calcul :
Gîte, pâture, appâts des races dévorantes,
Elles sont aux vers un cumul !
11 est des femmes là, jadis éblouissantes.
Qui, pour toute gaze de choix,
Souffrent de l'araignée, ô sort fait d'épouvantes!
Les fils sur leur absent minois !
En fait de beaux atours, là couvre leur personne
Le termite,, indiscret rôdeur !
En guise de parfums, leur couchette empoisonne
Du sol la méphitique odeur !
11 est des jeunes gens, au fond des cimetières,
A la fleur de l'âge enfouis :
Le simoun a flétri, sous ses bonds délétères.
Ces fronts à peine épanouis !
11 est là des époux qui de leur hyuaénée,
Hélas, ne jouirent jamais !
Des vierges il est là, poignante destinée !
Qui n'ont vu leurs « promis » aimés !
Que de femmes, au fond des couches sépulcrales,
Ayant la glaise pour coussin,
De qui les voluptés intimes, nuptiales
N'assouvirent jamais le sein!
11 en est qui, déjà, prêtes pour l'hyménée,
Allaient bientôt l'étreindre enfiu;
L'heure fatale vint, heure trop tôt sonnée :
Adieu, noce, banquet, festin !
Que d'êtres, là, qui, forts d'une douce espérance,
Rêvaietnt à l'hymen souriant,
Quand la mort ébranla leur ferme confiance,
Soudain à sa loi les pliant!
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 36M
Que de promises là, combien de fiancées
Sur le point de beau-père avoir,
Emportèrent de leurs futurs et les pensées
Et les présents au toml)eau noir!
Plus dun gentilhomme et plus d'une demoiselle,
Dans l'attente de l'heureux jour,
Ont vu s'effondrer net, dans une mort cruelle,
L'espérance de leur aumur!
Oh! Que d'êtres de qui, pour leurs noces pompeuses.
Vibrèrent d'entrain les salons!
Les voici maintenant dans des tombes hideuses,
Aux lugubres coi'ridors longs !
Que d'épouses ayant parements plus splendides
Que ceux par celle-ci portés.
Ont vu la Mort, de ses griffes trop homicides.
Tordre leurs seins désenchantés!
Il en est qui, jadis, furent d'or chamarrées
Plus que l'épouse en question:
Elles sont maintenant noires, défigurées,
Tout en décomposition !
Plus d'une épouse, en sa jeunesse, à peine unie
A son jeune époux triomphant,
Dans la tombe emporta, par la double agonie,
Et ses charmes et son enfant!
Ainsi, bien qu'envié, ce monde nous échappe,
Nul n'y tenant le vrai bonheur!
Le charme de l'époux du jour est une attrape :
Amis, prenez garde à Tendeur!
Tels étaient les pensers mus au fond de mon àme
Durant ce banquet nuptial ;
Et leur vive acuité, comme avec une lame.
Me suppliciait le moral !
De ces tristes pensers je sentais la morsure
Me tenailler atrocement,
Lorsqu'une intime idée, avec un gai murmure,
Vint m'interpeller vivement :
364 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
« 0 toi, que nous avons admis à notre joie,
Hôte à cette noce invité,
Ne nous lasse pas tant! Que ton chant, qui larmoie,
Ne gâte pas notre gaîté !
« Sois gai avec ceux qui sont gais, dit l'Écriture,
Et tu n'en seras amoindri ;
Le jour d'après, tu peux, au gré de ta nature.
Être, hélas, de larmes nourri!
« Un temps pour rire ; un temps pour répandre des larmes,
Dit l'adage de Salomon ;
Ce jour, qui nous sourit, n'est point un jour d'alarmes
Ni jour de funèbre sermon !
« Convive de l'époux, à sa réjouissance
Prendre part, avec nous, tu dois :
Ce lieu n'est point un lieu de pleurs; en conséquence,
Ami, trouble-fète n'y sois ! »
Or, en moi, deux pensers puissants, contradictoires,
Se livraient un combat cruel :
L'Allégresse et l'Angoisse, avides de victoires,
Se mesuraient dans un duel !
Et, profitant du choc de ces grandes pensées.
Sur l'arène en plein mouvement,
Vint le Savoir cueillir, par ses hautes visées,
Lauriers, couronne, enseignement'
Ainsi, ne laissant point, là non plus, de sa verve
La source vainement couler,
La Science, dont l'œil scrutateur perce, observe
Toute chose, a voulu parler.
Et, pour la circonstance, elle sembla me dire.
Au sujet de ce que je vis :
« De tels événements la cause ne se tire
Du caprice des cas fortuits!
« L'homme, éphémère époux, tente de reproduire
de l'authentique Epoux les traits ;
Scrute bien ce principe et tu verras luire
Tout ce qu'il recèle d'attraits !
« Ne considère pas d'un œil distrait, vulgaire.
Cette noce au terrestre entrain :
C'est l'emblème ébauché de l'extraordinaire
Marche céleste de demain!
ESSAI DK VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. oOS
« Elle fait songer à l'Avènement ultime.
Qui devra des cieux défiler,
Au son de la trompette, éclatant de la cime,
Pour venir la Terre ébranler!
« La clameur nuptiale incarne et représente
Mystiquement un autre trait ;
Raisonne sainement et vois quelle étonnante
Allusion gît dans ce fait !
« Un corps auguste, au fond, sur le Monde projette
Sa pénombre au reflet latent !
L'avant-coureur est là : que la Terre s'apprête
A revoir celui qu'elle attend !
« Sou sublime poi-trait ainsi s'ébauche en l'homme.
En diverses pi'oportions :
C'est grâce à sa splendeur que des humains, en somme,
S'adjugent dominations.
« Sa puissance absolue a pour image nette
Le Droit de toute royauté ;
Les diadèmes sont, brillant sur chaque tête,
Une ombre de sa majesté!
« De son Signe parés, rois, empereurs, monarques
Régnent ainsi divinement.
Et c'est de par ses traits, si bien tu les remarques.
Qu'ont les juges commandement.
« Son droit de gracier l'apanage est des prêtres,
Comme des pontifes aussi ;
Et son Avènement, pour juger tous les êtres,
Triomphe en l'époux que voici !
« Lui, c'est l'Original qu'imitent les copies
Des exemplaires relatifs :
L'Archétype, c'est Lui : empires, satrapies
Ont par Lui leurs droits respectifs, »
Adam est l'image de Dieu,
Depuis qu'a le monde existence ;
De là provient son ardent vœu
D'imiter sa magnificence!
Paré de l'auguste portrait
Du Créateur, le pauvre hère
Voudrait être, dans chaque trait.
De Dieu l'imparfait exemplaire!
366 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Il se donne pour le fusain
Au linéament un peu gauche
Où de l'Avènement divin
Le dernier triomphe s'ébauche !
De maints modes l'Art y paraît
De la créatrice Puissance,
Qui, pareille à l'aube, se met,
Dans l'œuvre humaine, en évidence!
Les épousailles vois de ce nain marié.
Son triomphe aussi considère;
Sache que l'apparat dont est gratifié
Cet homme n'est qu'un vol sommaire!
L'ombre du grand Époux le suit,
Ombre à l'ampleur étincelante;
Sa magnificence l'enchante,
Son faste l'orne et le conduit !
Image de l'Epoux-Messie
Sont, en leurs noces, les époux;
Par Lui béni, l'hymen de tous
Prend la Terre, en bénéficie !
C'est l'Lpoux authentique ayant, de par son sang,
Epousé l'Église, sur Terre :
A la fin, il viendra, superbe, éblouissant,
Ceint de la gloire de son Père !
Auprès de cet Epoux, le nom décoratif
D'« époux » est parure usurpée :
L'Epoux par excellence, impair, définitif,
Doit surgir dans une épopée !
Seule sa noce aura le festin idéal,
D'où sera toute peine exclue :
Seul aura son hymen vrai banquet nuptial
Et du Beau la source absolue!
Seul, cet Époux possède en propre la beauté
Qui rien à désirer ne laisse ;
11 viendra, rayonnant d'un charme illimité.
Emplir ses parrains d'allégresse!
Les toilettes seront, en cet unique Hymen,
Sans vétusté, sans nulle usure;
Là, point ne connaîtra flétrissure ou déclin
Des couronnes la beauté pure !
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 367
Là, sonnera la trompe, ébranlant l'univers:
Là, résonnera la trompette :
Toute tombe sera mise alors à l'envers,
Chaque roche en plus d'une miette!
Et là, l'hymne entonné vibrera consolant
Du cruel deuil chaque victime;
Là devra murmurer l'air exquis, ruisselant
Des cœurs pleins d'extase sublime!
Là, le vrai Beau doit poindre absolu, permanent,
Net d'ombre et de vicissitude,
Loin du beau terre à terre ayant, fatalement.
D'une fleur la décrépitude!
V Epoux et r Epousée... à savoir, à saisir :
Le Messie enfin et l'Eglise,
Faits pour très chastement s'unir ;
Tel est le grand Problème et la grande devise
Où, Vérités de l'avenir.
Votre pur éclat se déguise!
Le mari :>''unissant à sa femme, tous deux
Seront un, la chose est écrite ;
Dans Mo'ise, discret, ce point est lumineux
Dans saint Paul, apôtre d'élite.
Le symbolisme entier condensé sous le sceau
De la Bible en des traits sommaires,
En passant sous l'éclat du Testament Nouveau
A pris extensions plus claires.
L'incise ■ « Us seront un » n'est écrite à propos
Ni de l'homme ni de la femme :
Ceux-ci ne sont pas un : ils sont l'image où. clos.
Se voile un autre Monogame !
Car si l'homme et la femme étaient nettement un,
Ils vivraient tous deux sans disputes;
Le désaccord, entre eux, ne serait pas commun
Ni fréquentes autant leurs luttes!
S'ils étaient un, jamais nulle division
Ne viendrait lui séparer d'elle ;
D'aucune intrigue, entre eux, la néfaste action
Ne mettrait noise ni querelle
368 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ne tromperaient jamais les femmes leurs maris,
En violant leur juste pacte;
Les maris ne seraient, contre leurs femmes, pris
Jamais dans un infidèle acte !
Quand par son adultère, avec deux ou bien trois ,
L'Epouse enfin se déshonore,
C'en est fait de cet tm mystique : de ses droits
Le fond s'écroule et s'évapore !
Donc, ils ne sont pas un: mais quand dignes ils sont.
D'un Mystère ils font le symbole ;
Mais quand le vice vient flétrir leur double front.
Loin d'eux le Mystère s'envole !
Des femmes, Salomon en avait un millier;
Or, dans ces mille, avec laquelle
Eùt-il pu former corps entier
Ayant, comme chef, lui, puis, comme tafon, elle?
S'ils étaient un, ce roi n'eût qu'une épouse pris
Et celle-ci lui fût unie :
Mais il fut polygame: voilà pourquoi je dis
Que telle unité, je la nie !
Le Mystère, d'ailleurs, loin de là s'arrêter.
Se mit tout aussitôt en fuite.
Car la polygamie, inapte à refléter
Ses traits, l'horripile et l'irrite !
Quand l'épouse est unique et fidèle à l'époux,
Mystique est leur monogamie :
Sainte Eglise, seul est ton hymen, entre tous,
Avec Jésus net d'infamie !
Lumière des deux Testaments,
Moïse et Paul, scribes sagaces,
Qu'ont dit vos textes et préfaces
Du thème de mes arguments?
Bien que partis d'un même pôle,
Ne seriez-vous pas divergents?
Dévoilez-nous, à tour de rôle.
Vos écrits mêmes diligents!
D'après le Livre de Moïse,
L'homme et la femme ne font qu'un
Or, la thèse n'est point admise :
Nous l'avons prouvé pour chacun.
KSSAI DE VULGARISATION DKS HOMÉLIES MÉTRIQUES. 369
De son coup d'iril apostolique,
Dans une auguste vision,
Paul a percé ce trait mystique
Défiant toute version :
C'est du Christ et de son lùjlise
Que je parle, en disant ceci...
Sont tous deux un, et nulle crise
N'atteint leur fusion. — Ainsi :
M céleste hauteur, ni souterrain ahimc.
Ni trépas, ni trap;it[ue mort.
Ni vie en action, ni glaive qui décime,
M même archangélique effort;
Ni les esprits-pouvoirs, ni les Vertus très pures,
Pas plus les Dominations,
Ni les faits du présent, ni les choses futures
Aux complexes séductions ;
Ni tout autre univers ne saurait ma pensée
Retenir dans l'éloignement
De l'Époux à Qui s'est mon âme fiancée
Une bonne fois saintement;!
En voilà d'abord un. puis une. et cette paire
D'êtres ne fait qu'un ; c'est écrit.
Clirist et l'Église un sont : au fil du cimeterre
Passé, leur amour ne périt !
.Sur sa croix, qu'on le raille! Elle est de Lui seul fière .
Pour Elle, Il est le Fils de Dieu!
Qu'on le pende à son Bois! Elle est superbe, altiére :
Souffrir avec Lui, c'est son vœu!
« Oh! puissé-je n'avoir que Lui pour toute gloire,
Lui seul pour orgueil exclusif!
Mon honneur, c'est sa Croix, qui, pour d'autres déboire.
Est mcm salut définitif! »
Telle est la fusion que rien ne peut dissoudre.
Qui, plus puissante que la mort.
Vient ainsi de Mo'ise expliciuer et résoudre
Les mots « les deux sont un », dans leur juste rapport.
Au point par lui visé. Moïse, en sa parole.
S'est très nettement exprimé :
Dans son verbe concis, le mystique symbole
Reste, avec son sens, enfermé.
24
ORIENT CUIŒTIEN.
370 REVUE DE l'orient CHRÉTIEX.
Peut-être est-il, pour les gens charnels et profanes,
Subtil le trait que je poursuis :
Esprits initiés à ces sortes d'arcanes,
Vous, du moins, oyez mes avis!
Grand est ce mystère et, seule, une intelligence
Supérieure le comprend :
Des mots « les deux sont un », l'esprit, en l'occurrence,
Dans le sens concret ne s'entend.
Bien que l'expression parfaite de Moïse
S'énonce littéralement,
L'auteur y portraiture et le Christ et l'Église :
Tableau peint idéalement!
L'ensemble des Écrits mosaïques ne vise
Qrie Lui, que le Christ attendu,
Qui vint le symbolisme expliquer de Moïse :
Tout par Lui lucide est rendu !
Le grand prophète ombra d'un voile ce mystère
Au grand règne encor non venu,
Pour la mentalité trop obtuse et grossière
Du peuple, apparaître tout nu !
Mais l'Apôtre, en voyant l'époque enfin éclore.
En ôta le voile discret.
Afin que la beauté mystique à son aurore
Ne triomphât dans le secret !
C'est du Christ que je parle, Adam n'est pas en cause :
Mon regard ailleurs est tourné ;
Cette thèse, à propos de l'Église, s'impose :
Eve a son époux détrôné !
Sont seuls les vrais Epoux, sont seuls Couple authentique,
Sont seuls Uti dans leur fusion
Ceux dont l'amour sortit vainqueur de la tragique
Mort de la Crucifixion!
« Qui donc est, dit rp]poux, ma mère?
M'avoir d'autres frères, pourquoi?
N'ai-je pas mon Église chère,
Frères, sœurs, et mère pour moi? »
Donc, sa mère laissant, Il convole et pactise
Chastement avec sa Moitié :
Ici, /es deux sont un, et ton verbe, ô Moïse,
Reste ainsi textuel, entier!
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 371
Au monde II est venu l'Unique de son Père
Fiancer (par engagements
Scellés avec son sang, au sommet du Calvaire)
ta Fille de ses sentiments!
Prenant humanité du sein net de souillure,
Il s'y joignit en vérité:
Du lien conjugal II refit la nature,
Par sa neuve Nativité !
Son haut Parage entant sur la proscrite Race,
Le Grand s'est offert le Petit,
Si bien qu'auprès du Père, où la Droite est sa place,
L'Homme en l'Homme-Dieu resplendit!
Il en fit sa promise à même les entrailles
D'une Mère-Vierge, au front pur;
Par sa naissance, Il a béni ses épousailles
Avec le Genre hiunain obscur!
«
Tel est l'hymen dont parle, en son livré. Moïse,
Moïse, prophète éminent :
Paul est venu percer cette nue imprécise,
Grosse de ce Trait rayonnant!
Près de l'humanité (c'est-à-dire en Marie)
Progressait (1) la Divinité,
Pour que iMaître et Servante — et le Livre le crie —
Fissent une seule unité!
Trop grand est ce mystère et son sens ne s'explique
Par aucune traduction.
Sont le Christ et l'Église mu en esprit unique,
En scri})turale version!
Paul a chaste Pucelle offert, comme promise
Véritable, au vrai Fiancé,
Qui s'est, pour le salut de cette Vierge exquise,
Tout dévoué, tout dépensé!
N'oilà l'Hymen où sont Époux et Mariée
En fus'on, tous deux comme un;
Qu'auprès de lui, l'étrainte humaine est décriée!
Précaire bonheur pour chacun !
A donc le Fils du Roi choisi sa Fiancée
Et, vers les ciemx, repris essor :
Elle attend quTl revienne, en l'ultime poussée,
La ravir, la ravir encor !
(1) looi i^Jioo (lui signifie aussi <> croissait, yrundissait, se déoeloppail ».
372 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Eglise, à toi des Fiancées
Modestes l'aimable pudeur !
Ton « Promis » aura des pensées
Jalouses si périt ta fleur!
Du Fiancé le jour approche :
Tout en toi sera contrôlé ;
Reste le gage où rien ne cloche !
Sois l'honneur jamais ébranlé!
Les morts môme, au jour de ta noce,
T'apporteront leur compliment :
Que ta perle onques ne se fausse !
Serre-la précieusement !
Garde-toi bien des apparences
Des filles aux odieux us,
Qui, dans l'hymen, pour jouissances,
Trouvent des coeurs par trop déçus !
Que la perfection t'emplisse ;
Que soit franche ta chasteté !
Qu'à lui seul, ton charme ennoblisse
Ton front net d'éclat emprunté !
Fuis les manières dérobées,
Les trompe-l'œil des faux dévots !
Car, en plein ta noce exhibées,
Elles n'auraient masques bien beaux
Point ne compte être délivrée
Par extérieur affiché :
Le cœur seul, non la sim agrée,
Sera par l'Époux recherché !
Ne sois nominale « Promise »
Pour ton sincère Fiancé !
Sois de tout cœur du Saint éprise,
Sois esprit dans le sien passé !
Grandiose est ton hyménée :
Qu'auguste aussi soit ta candeur
Des anges la foule étonnée
Doit magnifier ta splendeur !
Pour ta noce sans parallèle,
Tous les êtres de tous les lieux.
Sous la poussée universelle,
Se joindront aux Forces des cieux!
ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MKTRIQUES. 373
L'imposante Fin, où la base
Des Univers s'ébranlera.
Sera ta noce où, dans l'extase
Suprême, l'Epoux te verra!
Lorsque, soudain, appel émouvant, péremptoire,
Résonnera cette clameur :
>' L'époux vient, le voici, 11 est ceint de sa gloire :
Humains, sortez lui faire honneur! »
Quand, prêt à s'arracher à l'étreinte du Père,
Lorsque déjà mis en chemin,
L'Unique descendra célébrer, sur la terre,
Avec l'Eglise, son Hymen,
Quelle secousse en la compacte
Troupe des régiments des cieux !
Quel jet d'éclat en cataracte
Par devant l'Epoux radieux !
Quel frisson au sein des Natures!
Dans chaque être, quel tremblement!
Gare au monde ! A ses impostures
Quelle fin et quel dénoùment!
Prompts, de la Garnison du Père,
Les escadrons, semant l'éclair,
Pour nuptiale escorte faire,
Suivront r]']poux unique, impair !
Les cliœurs, au son de la trompette
Angélique, Le chanteront;
Entraînés par cette tempête,
Les Univers L'exalteront!
Dans l'azur, des Fils de lumière
Les légions, en vol plané.
Viendront tracer itinéraire '
Au-devant du Sublime Aîné !
Cet immense bruit de sa Noce :
« Voici l'Epoux! Sortez le voir! »
Les morts mettra hors de leur fosse,
Pour, en chantant. Le recevoir !
Et de Notre-Seigneur l'une des paraboles
Prendra corps et réalité,
Tant les dix vierges, dont cinq sages et cinq folles,
Seront pure actualité !
374 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
S'éveillera le Monde au son de la trompette.
Pour vite vers l'Époux sortir :
Gare à qui n'aura pas sa lampe en main et prête !
Dans la nuit noire, il doit pâtir!
Au-devant de l'Epoux, sereine et triomphante
Des sages l'unanimité
Portera liaut le jour de sa lampe éclatante,
Intense flambeau de clarté !
Qui veut que sa lampe alors brille
Doit son vase d'huile pourvoir!
Béni soit Qui les yeux dessille
De qui L'attend sans désespoir!
-^
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CENTRALE
LA MISSION RUSSE
Lorsque des découvertes isolées, dont nous allons parler,
ont attiré l'attention sur TAsie centrale (voir le croquis, supra,
p. 8), les Russes ont été les premiers à y faire des explorations
méthodiques. M. Dmitri Klementz, qui avait déjà parcouru
depuis 1885 la Sibérie et la Mongolie occidentale (cf. supra,
p. 4, note 3), a été chargé par l'Académie des sciences de Saint-
Pétersbourg d'explorer la région de Tourlan. Il a consigné le
résultat de ses recherches dans un ouvrage intitulé Xachricli-
ten ûber die von der Kaiser lichen Akademie der Wissen-
schaften zu St-Petersbourg im Jahre 1898 ausijerustetc
Expédition nach Turf an. Heft I, Saint-Pétersbourg, 1899.
Une première partie, due à M. Klementz, expose les découvertes
faites à Tourfan et aux environs, avec une carte et des vues
photographiques, p. 1 à 53. Une seconde partie, due à M. Rad-
loff, p. 55 à 83, contient le texte, la transcription et la traduc-
tion de quatre textes en caractères ouigours et de trois inscrip-
tions en caractères runiques ; le tout est en turc. M. Klementz
a fouillé les ruines de la ville de Jar-Cholo à l'ouest de Tour-
fan; de l'ancien Tourfan, à Test du moderne Tourfan; de la
ville d'Idikut-schari, près de Chara-chodsha; d'Astana et d'au-
tres ruines dans plusieurs oasis. Il a trouvé dos peintures de
Bouddhas, des manuscrits en caractères chinois et des incuna-
bles en caractères ouigours. Il n'a trouvé aucun caractère thi-
bétain, bien qu'on sache que la contrée a été enlevée aux Chinois,
au VII" siècle, par les Thibétains. Près de Tourfan il y a une-
mosquée avec une haute tour, dont M. Kl. donne une photo-
graphie; la tradition dit que cette mosquée a été un temple
nestorien. Près de Tojok-mazar, il y a une caverne qui est un
lieu de pèlerinage pour les musulmans, parce qu'ils disent que
376 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
les corps des sept jeunes gens d'Éphèse y reposent. Les boud-
dhistes ont une légende analogue : sept pèlerins sont endormis
dans une caverne et leur chien les garde en attendant la résur-
rection. Il est à remarquer que près de la caverne susdite, une
pierre figure le chien des sept Dormants. La légende musul-
mane (cf. Le Coran, ch. xviii) dérive de la légende chrétienne
des sept dormants d'Éphèse et il en est sans doute de même
de la légende bouddhique.
Dès 1897, le pasteur L. E. Hôgberg avait trouvé des manus-
crits en caractères inconnus, dont deux sont au Musée asiatique
de Saint-Pétersbourg et un autre à Londres au British Mu-
séum. L'ouvrage de M. Kl. en donne deux spechnens. On
trouve les manuscrits dans les cercueils sous la tête des morts,
dans les maisons détruites, ou simplement dans le sable. Ils
sont parfois écrits sur écorce de mûrier. Aujourd'hui encore on
prépare et on utihse ce genre de papier à Khotan.
Les habitants du pays déterraient des manuscrits et se ser-
vaient parfois du papier pour boucher les fenêtres. Les voya-
geurs russes Roborovski et Kozlov achetèrent en 1897 des
manuscrits qu'ils offrirent à l'Académie des sciences de Saint-
Pétersbourg. M. Radloff reconnut que ces feuilles portaient du
turc en caractères ouïgours. Une catégorie était écrite au pin-
ceau sur du papier fin et très grossier et semblait être des let-
tres d'affaires. L'autre catégorie portait des textes ouïgours
écrits avec soin au verso de feuillets dont l'autre côté était sou-
vent occupé par des caractères chinois. Les scribes turcs utili-
saient donc les anciens livres chinois, écrits seulement d'un
côté, pour écrire de l'autre des livres et des prières bouddhi-
ques (1). Un fragment porte la transcription en caractères ouï-
gours d'une prière bouddhique ; les deux textes peuvent être
lus de gauche à droite. Il y avait deux fragments en caractères
inconnus et un en caractères syriaques. Ce sont ces documents
(1) Notons que beaucoup de papyrus égyptiens, comme les présents ouvrages
chinois, ont aussi été employés deux fois. On utilisait d'abord le recto (fibres
horizontales) par exemple pour y écrire des comptes, et, plus tard, on pouvait,
dans certains cas, utiliser aussi le verso (fibres verticales). C'est ainsi qu'au
vi" siècle de notre ère, Dioscore utilisait le verso des contrats sur papyrus pour
y écrire ses compositions poétiques; cf. Jean Maspero, Un dernier poète grec d'E-
gypte : Dioscore, fds d'ApoUos, dans Revue des Études grecques, t. XXIV (1911),
p. 426-481.
DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE (•ENTI>..\LE. 377
qui ont décidé M. Radloff à proposer d'envoyer M. Klementz
explorer ces pays; de même que le succès de la mission
Klementz a engagé TAllemagne à explorer les mêmes régions.
M. Klementz avait apporté 1° des inscriptions en ancien
turc relevées sur les murs d'une caverne; -2" des fragments de
murs de cavernes claustrales avec des inscriptions noires ou
rouges en caractères ouïgours ; 3" des fragments de manuscrits
religieux bouddhiques; r des fragments de livres incunables
bouddhiques; 5" des lettres d'affaires en caractères ouïgours.
M. Radloff reproduit, transcrit et traduit quatre de ces der-
niers documents.
I. En l'année de la souris,... comme j'avais besoin de coton, j'ai i"et;u
de Pulat cent balles d'étolï'e de coton; et moi, Kalymdu, je lui ai vendu
mon esclave nommée Tulat. Moi, Kalymdu, au jour de la rédaction de
cet écrit, j'ai reçu le prix de vente de cette esclave, cent balles de coton
au complet. Moi, Pulat, j'ai donné le coton au complet sans qu'il y man-
que rien. Pulat aura pouvoir sur cette esclave pendant mille années et
dix mille jours. Si elle lui plaît, il peut la garder; si elle ne lui plaît pas,
il peut la vendre à d'autres hommes. S"il y a des difficultés ou de faus.ses
allégations au sujet de cette esclave, c'est moi, Kalymdu, qui dois répon-
dre; Pulat ne répond de rien.
Puga est témoin; Kutluk Ternir Tajak est témoin; on peut les croire.
Moi, Kalymdu, Tlgriil, j'ai écrit cette attestation.
Ce document porte cinq sceaux en noir; il est probai^le qu'il
a été écrit par un scribe de profession, parce qu'il est trop
savamment rédigé pour l'avoir été par n'importe qui. Ce docu-
ment est écrit au pinceau aussi bien que le suivant.
II. En l'année... le troisième mois, le quatorzième jour, moi Kutluk
Temur... par ma faute... ayant besoin d'argent; j'ai reçu soixante pièces
d'or du plus vieux frère Sengektes et lui ai vendu mon fils nommé Mou-
barak Kutsch ; moi, le père, Kutluk Temur, son plus vieux frère Ar Tok-
misch et son plus vieux frère Toktamyscli, nous trois enseml)le nous
l'avons vendu. Sur ce fils, Sengektes aura pouvoir pendant mille années
ot dix mille jours. S'il lui plaît, il pourra le garder; s'il ne lui plaît pas,
il pourra le revendre à un autre homme. Nos chefs de dix, de cent, de
cinquante, les membres de notre famille, nos frères plus jeunes ou plus
âgés, ne peuvent émettre aucune prétention.... Suma est témoin; Kar-
gunas est témoin; Kyptschak est témoin... Je .suis témoin de cette attes-
tation Suma l'igrûl. Je suis témoin de cette attestation Kargunas l'Igrii!.
Je suis témoin de cette attestation Kyptschak l'Igriil (1).
(I) M. Decourdeuianche a bien voulu nous donner le sens des noms propres
378 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Il est remarquable de trouver ici deux noms araméens dont
le second est tout particulièrement nestorien : Moubarak =
béni et Siima = le jeûneur. Ces Turcs ouigours étaient groupés
par dix et par cinquante comme les nomades.
III. Plusieurs pages se suivaient et formaient une partie d'un
incunable en caractères ouïgours, dont le contenu est boud-
dhiste. Le nom du Bouddha y figure sept fois. C'est une amu-
lette qu'il faut emporter avec soi pour la lire trois fois dans les
endroits de dévotion. Le Bouddha du ciel protège spécialement
celui qui a une telle prière, il le recommande aux bons esprits
de l'endroit où il se trouve. « Lorsque le saint marie sa fille,
il lira trois fois l'écriture de ce livre. »
Deux autres fragments d'incunables contiennent aussi des
textes bouddhiques traduits en turc ouïgour avec des mots
techniques sanscrits.
Une inscription en ancien turc mentionne encore Sakiamouni
et semble montrer que les Turcs qui employaient cet alphabet
(M. Radloff les appelle « Turcs du milieu » par rapport aux
<c Turcs de l'Est ») étaient aussi bouddhistes, du moins en
partie.
F. Nau.
turcs contenus dans ces deux pièces : Poulad = acier. Toulad = laiton. Qilemdi
(Kalimdou) == barbu. Boga (Puga) = taureau. Kutluk ou Koutlouk = berger.
Timour (Temur) = fer. Tayouk — gardeur de poulains {Tay — poulain). Sekuk-
lach, prononcer Sunountacli (Sengektes) = le compagnon de la lance (le lan-
cier). Moubarek Qouch — l'oiseau béni. Composé de Moubarek béni (nom
propre arabe et syriaque, issu de la racine baraka, bénir), et de Qouch, oiseau.
On trouve ainsi, comme noms chrétiens turcs: Beuyuk Qoiich,\e grand oiseau
(l'archange); Kulchuk Qouch, le petit oiseau (l'ange); Issa Qouch, l'oiseau de
.Jésus (l'ange qui a annoncé la conception à Marie). Moubarek Qouch semble
donc vouloir dire soit l'oi-seau béni, soit le Saint-Esprit, qui est ordinairement
représenté sous la forme d'une colombe. Les chrétiens orientaux représen-
taient souvent les anges sous la forme d'oiseaux à tète humaine. Erlokmich
= le mâle frappeur. Toktamich = qui frappe constamment, est un nom tar-
tare très connu; c'était le nom du beau-frère de Tamerlan. Kiptchak (ou
Kaptchak) est à la fois un nom de personne et un nom de pays. On l'a donné,
durant le moyen âge, au sud de la Russie, entre l'Oural et la Valachie. Qar-
gounach = le corbeau hurlant (Qarga = corbeau). Igroul — qui écrit l'ouï-
gour. Le nom Ouïgour s'écrit Igour et se prononce Ouïgour. Entre Igour et
Igroul, la différence est la même qu'entre Breton et bretonnant, hébreu et
hébraïsant. Igroul veut donc dire « qui écrit l'ouïgour ». Sa signification paraît
é re ici : « l'écrivain » ou « le scribe"*v
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES:
Barsauma, Abraham de la Haute Montagne, Siméon de Ke-
FAR 'Abdin, Yaret l'alexandrin, Jacques le reclus, Roma-
Nus, Talta, Asia, Pantaléon, Candida.
(Suite) (1)
5" prodige. — D'une vision qu'eut Cévêque Gâmlianè.
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looi K^^i/ '.\'^)c\ nno »<=^/ ^9 )joi ooto *>^9)J» )Kju^9
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.)^o; \:l^I h^^
En ces jours, un évêque était créé dans certaine ville ; le nom de l'é-
vêque était Gâmlianè et celui de la ville était Pirrîn. Quant au choix de
cet évêque. beaucoup surent qu'il avait été choisi par le Saint-Esprit, et,
le jour même où. il reçut l'imposition des mains (2), il eut en songe une
révélation du Saint-Esprit au sujet de l'athlète Barsauma et au sujet d'un
serviteur de Dieu son compagnon nommé Zacharie, qui fut appelé Zoutâ
chez les frères.
(1) Voy. ROC, 1913, p. -270.
(2) Gamalinus ou Gemellinos, évêque de Perrhe (TléppYi) dans l'Euphratésie, est
counu par uae lettre de Rabboula, évêque d'Édesse de 412 à 435, qui figure eu
380 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
L'évêque, qui ne les connaissait pas jusque-là , s'informe d'eux ;
il admire leur connaissance de l'Écriture; Barsauma, qui ne
la connaissait pas auparavant, lui montre une interprétation
profonde des Livres (piNaj pi^^^q^ 1.^03) ; l'évêque les fait diacres.
15. II demeurait l'hiver dans la caverne et Tété, depuis le jour
des azymes (ir-^s) jusqu'à la Pentecôte, il allait avec ses disci-
ples sur une montagne éloignée d'environ 25 milles de toute
habitation pour y souffrir de la faim et du froid.
6" prodige. — Des racines amères qui devinrent douces.
— Barsauma dit : « Mélangez à ces racines la louange (ii^ci:^i-)
du Christ et elles deviendront douces. »
16. Le jour de la Pentecôte il descendait de la montagne à
son monastère et il y tenait grande assemblée et mémoire excel-
lente (iîN->» i^jpo.) ; ce qu'on lui apportait alors il le donnait aux
pauvres et aux frères de partout.
17. 11 allait ensuite dans un lieu profond où était une forêt
de ces arbres sauvages nommés mûriers (ii-si-);ii y demeurait,
sans ombrage, du matin au soir.
18. JJjVâ9 ).UL«laâ '.l^o^f^ ) I "^n^ ^9 )ooi >» » ^\o
.oUf-^o oiâo^V^ )ooi vVSl^ ).iL:>cui» oC^.âa.a\o «oi^^ '^^«.^
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JiOJ; )9QjK»d 0|â.JL^ ^o>n>ft» )po/ y^l '.^l^yy^l
Le bienheureux Barsauma était vêtu sur son corps d'une tunique de fer,
et il tournait son visage et son côté vers le soleil partout où il se tournait.
De cette manière, son corps brûlait et cuisait aux rayons du soleil et res-
semblait au poisson qui cuit dans la poêle. Ainsi il cuisait et brûlait sous
la chaleur du fer comme la brebis dont la peau se contracte dans la four-
naise de feu.
V prodige. — Des raisins acides du désert qui devinrent
doux.
A l'époque où les raisins mûrissaient, il quittait les mûriers
particulier dans le pseudo-Zacharie le Rhéteur, X, 4. Cf. Land, Anecd. Syriaca,
t. III, p. 316. Cf. Assémani, Bibl. or., t, I, p. 410.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 381
et il allait à une autre forêt à côté du tleuve Euphrate. Dans
cette forêt, il y avait des vignes sauvages, des noix et des fi-
gues. Les raisins sauvages étaient si acides que les lèvres et
les langues des frères se fendillaient à cause de leur amer-
tume ; il les adoucit comme l'avait fait le propliète Elisée.
19. L'hiver, il mangeait des herbes et des fruits des arbres
d'hiver. Quand ensuite il demeurait dans les mûriers, il ne
mangeait que de leurs fruits (des mûres). Quand ensuite il
allait dans la forêt des raisins, il mangeait de leurs fruits seu-
lement. Sur la montagne, il mangeait des racines. Quand on
lui envoyait l'aumône (n^îo^) de quelque endroit, c'était pour ses
disciples.
20. Son mode de prière. L'hiver il allait à quelque dis-
tance des frères, rapprochait les pieds, mettait les mains en
arrière (l,i et restait ainsi tout le jour, et sa tête se pliait jus-
qu'à ses pieds; il pleurait au point de changer la poussière en
boue.
21. De ce qu'il disait à ses disciples chaque soir (uiop>> h^' r^o).
22. Après la collation (in-^ûjl-) il allait à la place qu'il s'était
faite sous le ciel.
23. (2) Il priait durant la nuit.
24. Il disait un verset du psaume et ses disciples répondaient
l'autre.
25. Il priait toute la nuit sous la pluie et la glace.
S'' prodige. — Des démons qui sortirent d'un homme et de
ses enfants.
9" prodige. — D'un démon qui sortit d'un moine.
10" prodige. — Des démons qui sortirent d'une femme. Ils
criaient qu'ils étaient sept cents dans cette femme.
Il*" prodige. — Il arrête le soleil pour donner le temps à ses
disciples de retrouver le chemin de leur monastère.
12'' prodige. — De la colonne de feu et de l'ange que vit
saint Barsauma.
13'- prodige. — Des frères avaient creusé une fosse de trente
coudées pour en faire une piscine iu-^^a^iK^) d'eaux. A six heures,
au moment de la prière, ils quittent la fosse en y laissant un
(1) Ce mode de pi'ièresera encore mentionné plus loin.
(2) Nous avons déjà averti que tous ces chiffres de division figurent dans le
texte syriaque.
382 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
enfant près des outils. Une roche vient tomber dans le trou,
mais on retire l'enfant sain et sauf.
Barsauma va une seconde fois à Jérusalem avec quarante
frères.
Il y avait alors au pays d'Antioche un bienheureux nommé
Syméon qui demeurait sur une colonne de pierre élevée de six
coudées. Quelque temps après, il alla sur une colonne de
12 coudées, puis de 24 coudées; ensuite de 36 coudées et enfin
40 coudées (1). Lorsque Barsauma alla à Jérusalem, il demeu-
rait sur la colonne de six coudées. Une révélation lui apprend
que Barsauma part des montagnes du Nord, sur les frontières
des Arméniens, pour aller à Jérusalem (2).
26. Du zèle que mit Barsauma à détruire les temples des
païens et les synagogues {v=^ n-^) des Juifs.
J-oioxâ K.1^^ )ooi ><^ .. ffl^o ..)^9cL>9 pxji Ka^ \ n\M joot
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)Kjl:»>^oo jioVl/ oooi > »^ » ../ vQJ.oio .^^1 oooi > » I »ot.a
Il arriva au pays de Phénicie, des Arabes et de la Palestine ; il com-
mença à renverser les synagogues des Juifs, à détruire les lieux de réu-
nion des Samaritains, à brûler les temples d'idoles des païens. Quand il
eut prié à Jérusalem, et qu'il en partit pour aller à la montagne du Sinaï,
il marchait par le chemin du désert. A cette époque encore, les païens
étaient puissants en cet endroit ; ils étaient les maîtres des pays et des
villes de cette région.
On fermait les portes des villes devant lui; quelquefois il
(1) La légende de saint Syméon se présente sous une double forme, l'une gi'ec-
que rédigée par Théodoret ou attribuée à son disciple Antoine, l'autre syriaque
attribuée à son disciple Cosme et complétée par des lettres hostiles à Chalcé-
doine. La facture de la Vie de Syméon par son disciple Cosme est analogue
(hors ce qui concerne Chalcédoine) à celle de la Vie de Barsauma par son dis-
ciple Samuel. La seconde gagne à n'être lue qu'après avoir lu la première*
(2) Cf. infra, 23" et 24<^ prodige.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 383
passait, d'autres fois il insistait, il forçait la ville et il entrait.
Il arriva à une grande ville de ce pays nommée Rqém dgaîâ (1)
(i-k^; ;^5) qui ferma ses portes. 11 s'étonna de la frayeur des
habitants, puisqu'il n'avait que quarante hommes avec lui;
enfin il menaça de faire la guerre et de brûler la ville si on ne
le laissait pas entrer. Il entra; il n'avait pas plu depuis quatre
ans; il leur annonça la pluie,
15" prodige. — Il tomba tant d'eau que le mur de la ville
en fut brisé, et il ne tomba pas d'eau ailleurs. Les prêtres des
idoles se convertirent.
16" prodige. — Un prêtre lui résistait; ses deux filles furent
possédées du démon. Tous se firent chrétiens.
Barsauma monte sur la montagne du Sinaï et prie. Il descend
et va à un village dont le visiteur (jao^^.^;) le reçoit avec joie,
lui et ses quarante disciples.
17*' prodige. — Le visiteur donna du pain et une cruche de
vin; la cruche servit à abreuver tous les frères après ciiaque
office, et tous les passants, et elle resta toujours pleine.
Sur une synagogue des Juifs. Barsauma alla à la terre du
Sud .Quand il arriva à la ville nommée Rabbat Moab U/coo t>^i) (2),
il y avait là une synagogue (it^^ t^-^) des .Juifs.
j y) (Tt •^O ))..<i.^^3D j^Ot^O .^OOI > « V> /fO |t .1 I •> 01.^^9/0
)^0(9 9 )KIL^Q-^J •.Ôi.-^Vi ^J^l yOOl N "^ ^O .iod )K^po
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o ^\o .y-aX ^^^ l^ajud 0001 > » v> o n •.jjj'^df jL:d9oV )Lb..Vi
On ne bâtit en ancun autre endroit une synagogue comme celle-là, si ce
(l)Nom donné par la Peschitto à Cadés Barné, Nombres, xxxii, 8.
(2) Barsauma aurait donc été au Sinaï en passant par la Phénicie, la Pales-
tine (Cadés Barné'), et il serait i-evenu par l'est de la mer Morte (liabbat-Moab
et l'Arnon), et par Apamée.
384 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
n'est seulement le temple que le roi Salomon bâtit à Jérusalem. Elle était
construite en grandes pierres taillées; les murailles et le sol étaient in-
crustés d'airain et elle était ornée de beaucoup d'or et d'argent. Des clo-
chettes d'or étaient suspendues sur toutes les faces de ses portes ; un mur
de fortes pierres l'entourait, il y avait encore de grandes portes de fer
dans ce mur au deliors, et des portes d'airain étaient faites à l'intérieur
dans le temple.
Les Juifs sortirent contre lui et ils étaient comme cinq cent
mille hommes combattants (1).
18" prodige. — Au sujet de 15.()UU Juifs qui sortirent tout
armés contre Barsauma et il les poursuit à lui seul. — Les Juifs
se réfugièrent dans la synagogue, fermèrent les portes et jetè-
rent des traits et des pierres.
19" prodige. — De la grande pierre que les Juifs jetèrent
du mur. Elle tomba sur la tête d'un frère et elle fut brisée en
quatre parties. Le frère n'eut aucun mal et les Juifs s'enfui-
rent.
20'' prodige. — Les portes de fer s'ouvrirent subitement et
Barsauma vit la richesse du temple.
27. Il ne permit à personne de prendre quelque chose dans la
synagogue (it^^to.^) des Juifs, car tout devait être brûlé.
0
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^_io );a-J i,-*#/o JK»!^; JL*.2^1 ^^^o )-ûô/ ^^^ o^o
jJ^Jl^ jLâ|Ll!3o Jy« n » )L!J|.^o )j^).i3do )^oi9o .jij^âo
(1) Cette exagération rend suspects les autres détails. Ils montrent du moins
que l'auteur et ses lecteurs croyaient que les .Juifs pouvaient avoir des temples,
modelés sur celui de Jérusalem. Le temple juif d'Éléphantine, construit, lui aussi,
à une époque où celui de Jérusalem était détruit, ne les aurait pas surpris.
I{|;SUJ1É DK MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 385
Il y avait à l'intérieur du temple une arche d'or et aussi une table d"or,
des chandeliers et des lampes d'or, des candélabres et des chaînes d'or,
sans parler de la grande quantité d'or qui était sur les portes, sur les
murailles et sur les portiques, ni de l'argent, de l'airain et des pierres
précieuses, ni des ornements précieux de lin lin (byssus), de soie et de lin
pur. Les disciples de l'illustre Barsauma apportèrent du naphte et du sou-
fre et en firent des corbeilles qu'ils lancèrent sur les murailles et sur
le toit de la maison. Le feu s'alluma aussitôt par toute la maison et brûla
les bois, les pierres, l'airain, le fer, l'or, l'argent, les riches ornements et
les pierres précieuses.
Barsauma chassa un homme qui s'était joint à eux et qui
avait volé un peu d or.
*2P prodige. — L'or volé disparut et l'homme revint près de
Barsauma qui le déchargea de l'anathème ip^-r^) et le chassa.
•22'' prodige. — Du feu qui sortit de la pierre et brûla un
temple d'idoles.
0
j^— «^ ^iol )ooi K-/o .vOiJi/; JLwJ ^^w!IâjJ ""^j/o |.:)oo«v^
)jLâa^ ?K^ )ooi jjLs )'^»2a,^9 -.IbLio^ )V; ^j j-s» l'pKâ
.0|.^ OOOI ^.A^aX.fiD jiïQ^Ofi) )Kâ90V |^).Il3o
L"un des bienheureux qui accompagnaient saint Barsauma, se sépara
des autres et alla du côté du fleuve Arnon. Il y avait là un grand temple d'i-
doles des anciennes générations, qui avait été bâti par les géants après
le déluge; des pierres étonnanmient grandes y étaient placées.
Le bienheureux s'habilla en mendiant et alla s'asseoir parmi
les mendiants qui étaient sous le portique occidental du temple
d'idoles.
jJLvt»:» OOOI > > •^^s^; «JVo^^ J^„i,.« ^ oi.^ o,K^ ^W^
Il demeura près d'eux, de la deuxième heure à la septième,
et pleura; il prit une petite pierre, cracha dessus, la jeta près
du temple et il en sortit un feu qui brûla tout.
2(5. Barsauma va à VOrient et détruit les temples et les
synagogues.
ORIIÏNT CHRÉTIEN. '.la
386 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
23" prodige. — Sur la seconde vision de Syméon le juste
(stylite). Il annonce au peuple que le juste dont il a parlé a été
à Jérusalem.
24" prodige. — Sur la troisième vision du bienheureux
Syméon. Quand Barsaunaa vint au pays de la ville d'Apamée
()coL.j.io )^y..=»o); oo, lup), Syméou dit au peuple qu'un juste allait
venir. Barsauma demeura quelques jours (1).
25^ prodige. — Les frères trouvent la cave pleine de nour-
riture. II y en eut pour dix-huit ans.
26" prodige. — Une source était mauvaise et faisait tort aux
légumes. Le saint la bénit et il en sortit un serpent qu'il saisit
par la queue et tua.
27" prodige. — Sur la vigne qui ne donnait pas de fruits.
Barsauma dit de donner aux églises et aux pauvres le dixième
de ce qu'elle rapporterait. On le fit durant trois ans. La quatrième
année on se fatigua de donner la dîme et tout périt.
Il fit beaucoup d'autres prodiges sur les vignes et sur les
arbres.
28*= prodige. — Sur la vigne que Barsauma maudit et qui
ne porta plus de fruits. Un anachorète ((i-^/) avait planté une
vigne et lui demandait de la bénir; il regretta de voir l'esprit
de cet anachorète attaché à la vigne et il la maudit.
Les disciples de Barsauma aussi plantaient des légumes et
une vigne.
29" prodige. — Sur la vigne qui fut plantée et qu'il mau-
dit {1). /
Lorsque le bienheureux Barsauma vint de la prière, au mo-
ment de l'office du soir, tous ses disciples sortirent au-devant
de lui, selon la loi de chaque jour; ils tombèrent à ses pieds et
le révérèrent (oîns^) comme ils avaient coutume de le faire. Ils
lui demandèrent de bénir la vigne qu'ils avaient plantée. Il
leur dit que « leur vigne c'était le Christ », et aussitôt tout se
dessécha.
(1) Daniel Stylite, originaire, comme Barsauma, du paj-s de Samosate, va
aussi par deux fois rcndi-c visite à saint Syméon Stylite, dans le village nommé
TExaviTo-ûv (ou TeX/àSa;), Anal. BolL, t. XXXII (1913), p. 127, 128 et 130.
(2) Ce titre et le précédent, qui coupent la narration, semblent indiquer qu'ils
ont été ajoutés après coup. Il en est sans doute de même des numéros, et la Vie
de Barsauma était à l'origine une scriplio cunlinua sans divisions, comme les
autres biographies syriaques. «
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 387
30' prodige. — Dans un pays peu fertile, un enfant écrivit
sur une pierre : « Moi, Bar.sauma, je vous ordonne de jeûner et
de prier, si vous voulez que votre terre porte de nombreux
fruits. » Les habitants crurent que Barsauma lui-même avait
écrit cela; ils le firent et leur terre devint riche. Il fit beaucoup
d'autres prodiges sur les malades.
3P prodige. — Sur le serpent qui demeurait dans un mo-
nastère [Vr^i)- Le serpent en chassa tous les habitants. Le saint
alla au-devant de lui, le prit par le milieu, le souleva, le jeta à
terre et le serpent se fenditde la tête à la queue.
32® prodige. — De la vipère sur laquelle saint Barsauma
souffla et elle se dessécha.
(C'est sans doute le 33" prodige.) Il lit de nombreux prodiges
en faveur de ceux qui avaient été piqués par les serpents ou
mordus par les chiens enragés (1).
34" prodige. — Des femmes qui furent possédées du démon
tandis qu elles jouaient (r?-^® o»») x:*^"^^^). L'une s'était habillée
comme saint Barsauma et les autres jouaient le rôle des dé-
mons; elles faisaient comme si elles étaient des diables et
criaient, pour s'amuser, comme si elles avaient peur du bien-
heureux Barsauma; elles furent tout à coup possédées du dé-
mon qui les tourmenta longtemps.
35" prodige. — On vient l'implorer pour un homme tour-
menté d'un démon, il donne du pain i-^-^-a; (i;ai>^) qu'on lui met-
tra dans la bouche et il sera guéri.
36'' prodige. — D'un homme délivré d'un démon dans la
ville de Mélitène.
Il y avait un évèqiie dans une ville de Cappadoce; l'évèque se nommait
Acace (Aqàq) (2) et la ville se nommait Mélitène.
L'évêque écrivit à Barsauma de venir bénir sa ville, et le
(1) Le récit de ces prodiges avait l'avantage de montrer aux lecteurs toutes les
calamités contre lesquelles ils pouvaient invoquer l'intercession de Barsauma.
(■2) C'est sans doute le correspondant de saint Cyrille.
388 REVUE DE l'orient CHRETIEN.
bienheureux sortit du pays de Syrie et alla au pays de Cappa-
doce. Il chassa un démon. Acace voulait éprouver cet anacho-
rète syrien ()--îcms po, ji^i).
37" prodige. — Sur le visiteur (1.30^^^^/) que Barsauma
maudit, et qui mourut. Il se conduisait en tyran dans sa ville.
38'' prodige. — Il maudit encore un exacteur qui ne voulut
pas se rendre près de lui, bien qu'il l'eût fait mander par un
diacre, et il mourut.
39" prodige. — Un homme qui voulait aller accuser Bar-
sauma devant le général (.m^^\>./,)^^ax./) et l'empereur, tomba et
se tua.
40" prodige. — Il allait vers le sud, quand, dans certain vil-
lage, il annonça qu'une femme stérile aurait un enfant. Lors-
qu'il fut rentré à son monastère dans le pays du nord, il reçut
la lettre suivante :
.|l.^ooi i^:> y^>^\ ^i^oji ^^ ôgu^^o .))Ss„iJ^ l^I^i/; ^61
Selon ta parole, seigneur, voici qu'un fruit de joie nous est né. C'est
une fille qui nous est venue et, d'après ton nom, nous l'avons nommée
Bart-Sauma (la fille du jeûne). Ainsi, seigneur, prie pour ta servante Bart-
Sauma et pour nous-mêmes.
Cela se passa ainsi en beaucoup d'endroits.
4P prodige. — Un barbare du pays des Isauriens {uoi\j^\)
voit une religieuse (i.iou^i;j), l'emmène à sa maison, lui donne
un habit séculier (j-^cc^ tsA:^^ p^cl^»/), et la prend pour femme. Bar-
sauma envoie huit de ses disciples rechercher cette femme pour
la ramener à son état (ôpa.>n\). Les habitants, pour plaire à l'Isau-
rien qu'ils craignaient, chassent les moines. Une peste tombe
sur le village; l'Isaurien se repent et conduit la femme à Bar-
sauma pour la rendre au monastère.
42" prodige. — Barsauma dit à cette femme que celui des
deux qui cherchera à rejoindre l'autre mourra. Après quelque
temps, la femme quitte le monastère (i;-») pour aller rejoindre
l'Isaurien; en route elle pullule de verset meurt.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 389
43' prodige. — Il arrête une peste dans un village du nord,
près d'une rivière.
44" prodige; analogue au précédent. 370 hommes étaient déjà
morts de la peste.
45" prodige. — Certaine année, qui fut nommée l'année du
rude hiver (u^^ ion^o; ic^), une peste tomba sur le pays de Beit-
Qlaudoïé (1) (i-t°t^ e--^! w of^^), en sus du premier village qu'il
avait délivré de la peste au (mois de) nisan. On vient le prier
par deux fois d'y aller ; l'un de ses disciples lui conseille de le
faire.
45" prodige. — Barsauma part et, en arrivant au premier
village, il récite des psaumes avec ses disciples.
46" prodige. — Un disciple vit en songe Barsauma mettre des
freins au démon et l'enchaîner, et le démon lui demanda d'aller
au pays des Cappadociens. En effet la peste quitta le pays de
Beit-QIaudoïé pour le pays de Cappadoce.
47* prodige. — Il parcourut le pays de Beit-Qlaudoïé offrant
l'Eucharistie (m^jq^ o;^) en tout lieu ; et la peste (pLa^o) cessa.
48" prodige. — Le disciple qui avait eu la vision durant la
peste (pi-Q^) demanda au Seigneur pourquoi il faisait tant souffrir
un homme aussi saint que Barsauma. 11 vit Barsauma entouré
de lumière et des troupes des anges.
49® prodige. — Sur un disciple qui alla voir prier Bar-
sauma. Il le vit les mains étendues en arrière selon sa coutume
(o,v..i^ vo^b" o)»'^^'^^ v.o,oj-; ovi> -001 vj^*^ r») et un séraphin recueillait
ses larmes. Quand il se releva pour rentrer, le séraphin lui
monta sur les épaules puis sur la tête et, sous la forme d'une
croix de feu, il remonta au ciel.
{A suivre.)
F. Nau.
(1) Au sud de Mélitène.
CATALOGUE SOMMAIRE
DES MANUSCRITS COPTES
DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
{Suite) (1)
144.
Fragment de l'Évangile selon salxt Matthieu {sahldique).
1 feuillet de papyrus opistographe, contenant Matthieu vu, 4
(ii62£)-27 (iio-i) sur deux colonnes de 35 et 31 lignes, coté ife'
au recto.
Rapporté d'Egypte par F. Cailliaud et conservé au Cabinet
des médailles jusqu'en 1903. Reproduit en fac-similé aux
planches XXXI et XXXIII du Voyage à V Oasis de Tlièbes et
dans les déserts situés à l'orient et à Voccident de la Thé-
baïde, fait pendant les années 1815, 1816, 1817 et 1818 par
M. Fi^édérîc Cailliaud {de Nantes); rédigé et publié par
M. Joniard. Paris. 1821.
Invent. : Copte 145.
145.
Fragments de l'Évangile selon saint Matthieu {sahidique).
— V partie.
Feuillets 1 ([À]-b]^7 ;_codex 146, f. 95 (Â-.\^); codex 1 17, f. 2:
codex 145, f. 8 ([paj-pB); codex 147, f. 5 (verso, recto; \yv-
Pa); codex 150, f. 75, 80-85 (cor-cria); codex 151, f. 163,
192 (verso, recto). — Matthieu i, 1-22; m, 10-iv, 13; xiii,
41-xiv, 2. Marc i, 30-34, 36-41, 44-ii, 8; m, 22-26, 28-30,
35-iv, 1, 7, 11, 1.5-16, 20-21, 26-28, 32-31. Jean iv, 27-33,
(1) Voy. ROC, 1913, p. 84.
CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES. 391
40-50; IV, 50-vii, "21; xiii, 18-19, •22-25, 29-31, 33-35; xix,
19-35 (lacunes nombreuses). — Même manuscrit que Bor-
gia LXVII (1). — Horner, 13 (2).
Feuillets 2 et 1 Crj-S)- —Matthieu i, IT-ii, (5, 8-9, 11-12,
1 1-15. — Horner, 125.
Feuillets 3, 6; codex 116, f._99-H)0 (n7rs)' H- (verso,
recto)-113 -+- codex 181, f. 55-56 (îor]-n); codex 1 18, i\ 73 (pio-
pKJ; codex 147, f. 7 (pue-pu^"). — Matthieu i, 1-19; m, 1-3,
5-7, 9-10, 13-15: xiv, 18-xv, 19; xviii, 26-27, 29-31, 34-xx, 26.
Marc n, 7-0, 11-13, 15-16, 18-19; iv, 15-28. — Même manus-
crit que Borgia XXX^'1II. — Horner, 50.
Feuillet 4 (voir feuillet 2).
Feuillets 5, 15, 80; codex 1 15, f. 131. — Matthieu ii, 2U-21:
III, 1-3, 6-7, 11; VI, 25-34; vu, 2-6, 8-13; xi, 16-xii, 4; xxi.
31-33, 36-40, 13-46; xxii, 3-5. — Même manuscrit que Bor-
gia XLV. — Horner, 80.
Feuillets 6 (voir feuillet 3), 7 et 8 (voir feuillet 1).
Feuillet 9. Dix lignes incomplètes.
Feuillet 10 + codex 15n, f. 61 (verso, recto) et feuillets 1 1 -f- 1 2 :
codex 146, f. 134-141 (t|Â-pë) ; codex 147 ,j;^ 16-20 et 22 (pi7\-
piie); codex 148, f. 16 (ib-k), 36-43 (Ar-Liii). — Matthieu iv,
3-10, 12-15, 17-v, 18; xxiv, 7-xxvi, 64. Marc vi, 14-viii, 31.
Luc m, 35-iv, 17; vi, 35-ix, 10. — Même manuscrit que Bor-
gia XLll. — Horner, 8.
Feuillets 13 ([ûv]-m), 18 (m-i^); codex 146, f. 143, 165 û^-
(|a); codex 147, f. 14 H- codex 148, f. 61 (fin du cahier Oî
codex 146, f. 33. — Matthieu v, 16-32; vi, 6-8, 13-14, 18-19,
22-24; XXIV, 15-21, 24-28, 30-32, 35-38; xxvm, 5-20, sous-
cription. Marc i, 1-6: v, 13-39; xiv, 41-42, 17-19, 51-56, 60-
62. — Même manuscrit que Borgia XLVH. — Horner, 51.
(1) Les identifications avec les fragments de la collection Borgia sont faits
d'après A. Hebbelynck, Les manuscrits coijlcs-sahidiques du « Monaslcre Blanc ».
Recherches sur les fragments complémentaires de la collection Borgia. II. Les
fragments des Évangiles. Dans Le Muséon, 1912.
(2) The coptic Version of the Xew Testament in the southern dialect othericise
called sahidic and thebaic wifh crilical apparatus, lileral english translation, re-
gister of fragments and estimate of the version. Oxford, 1911. Les tables des frag-
ments commencent à la page 345 du tome III ; les feuillets d'un même manus-
crit, conservés en diverses bibliothèques, y sont réunis sous un même sigle.
392 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Feuillet 14 (ë-i"); codex 146, f. 106, 159 (nr-i7Â); codex 147,
f. 25; codex 147, f. 2 ([^^-[j7i^]), 29-34 et 58 ([^v-[|^:]);
codex 149, f. 105-112 (ccckb); codex 150, f. 91 (giiï.-('»'h)- —
Matthieu v, 9-13, 15-29; xiii, 31-54; xxvii, 26-56. Marc xi,
3-13, 15-17, 21-27. Luc i, 1-5, 7-8, 16-21; v, 10-viii, 26; xvi,
18-xxii, 6. Jean vi, 26-46. — Même manuscrit que Borgia XLIII
et LXI. — Horner, 134 et 114.
Feuillet 15 (voir feuillet 5).
Feuillet 16 (verso, recto) et codex 146, f. 116; codex 144,
r. 29 (verso, recto) et 31 (cahier r, [kïJ-aj; codex 1 16, f. 160;
codex 148, f. 74 (cia-gib); codex 149, f. 99 (ckt-cka). — Mat-
thieu V, 16-1, 14-17, 19-21, 23-25, 31-33 (recto, 2" colonne, de
146, f. 116; le verso est illisible); ix, 13-x, 15; xxvii, 10-13,
29-32. Luc X, 38, 42-xi, 2, 5-7, (10-11); xiii, 10-11, 13-31. —
Même manuscrit que Borgia XLVl. — Horner, 70.
Feuillet 17. Texte dans lequel sont cités Matthieu v, 34-32,
40-42. — 2 colonnes, 7 et 9 lignes au milieu d'un feuillet.
Grandes majuscules rehaussées de rouge. Paragraphe 7 ''^ ^'^^
P" colonne, -f- à la 2".
Feuillet 18 (voir feuillet 13).
Feuillet 19; codex 146, f. 158; codex 148, f. 1 ([Â]-b), 24. —
Matthieu vu, 6-viii, 4; xxvii, 49-53; xxviii, 7-10. Luc i, 1-26;
IV, 43-v, 29. —Horner, 126.
Feuillets 20 (voir codex 148, feuillet 7), 21 (voir codex 147,
feuillet 6). _ _ _
Feuillets 22 (i^.-Lkh]), 36 + 35 (M-ab), 78 (.>^-ij),'37 (verso,
recto). — Matthieu viii, 11-27; ix, 11, 14-15, 18, 22-23, 26-
27; XI, 2-11, 18, 21-28. — Même manuscrit que Borgia XL. —
Horner, 42.
Feuillets 23 (ib-k), 28, 33 et 2_4^co^ 146, f. 154 (fin du
cahier ï); codex 147, f. 15, 42 (poi'-poA); codex 149, f. 88,
100; codex 151, f. 154, 181 (Kr-[KA]; verso, recto). — Mat-
thieu VII, 8-27; VIII, 23-25; ix, 4-6, 25-x, 28; xxvi, 41-60.
Marc v, 40-42; vi, ?, 7, 11-14; xiv, 20-41. Luc xi, 39-41, 45-46
(au recto); xiii, 3-21 (lacunes). Jean xii, 9-12, 17-19, 21-23,
27-29; XVI, 32-xvii, 19. — Horner, 37.
Feuillets 25, 34. — Matthieu viii, 3-20. Marc ii, 9-11, 13-20.
— Même manuscrit que Borgia XXXIX. — Horner, 52.
CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES. 393
Feuillets 26-27; codex 140, f. 117, 132 (s7i-s"ë). —Mat-
thieu VII, 11-13, 16-17, 22-23, 26-27; viii, 3-1, 8-9, 13-14, IS-
20: XX, 9-32; xxi, 37-xxii, 12. — Horner, 16.
Feuillets 28 (voir feuillet 23), 29 (voir feuillet 16).
Feuillet 30; codex 146, f^ll9j^codex 149, f. 101 (qr-cTi),
156; codex 151, f. 186-188 (i7r-[iJA]). — Matthieu ix, 2.5-x, 19;
XX, 16-xxi, 10. Luc XIV, 3-xv, 2; xxiii, 1-39. Jean xviii, .5-xix,
40. — Même manuscrit que Borgia XLIX. — Horner, 110.
Feuillet 31 (voir feuillet 16).
Feuillet 32 ([iTe]-!^'); codex 146, f. 115 (ii^-i77i). — Mat-
thieu IX, 33-x, 19; XIX, 24-xx, 19. — Horner, 14.
Feuillets 33 (voir feuillet 23), 34 (voir feuillet 25), 35-37 (voir
feuillet 22).
Feuillets 38-73 (AA-pie, avec omission de p à pe) -h codex 146,
f. 164 (piîî-piï.), codex 149, f. 130. — Matthieu x, 39-xxviii, 8.
Luc XIX, 3-26. — Même manuscrit que Borgia LVlll. — Horner,
111. _ _
P'euillets 74-77 (ikv-ijo, avec omission de un); codex 146,
f^21-l^ (P^-P^)' 145-152 (145, 151, 117-150, 146, 152 :'
pur-piin); codex 148, f. 8-13 (poe-pnn, sic pour pn€'), 76
suivi de 79 et 77 (cao-olia), 78 (cue-cii); codex 149, f. 138
((^-[gT)]). — Matthieu x, 20(?)-xii, 1 ; 33-35 (121, 3" colonne),
U-xxii, 2 (122, colonnes 1-3); xxiv, 47-xxvi, 47. Luc m, 4-v, 8;
XI, 2.5-xii, 9, 11-12, 15, 18-19, 36-48; xvi, 9-19. — Même ma-
nuscrit que Borgia LXllI. — Horner, 9.
Feuillets 78 (voir feuillet 22), 79 (voir codex 148, feuillet 4),
80 (voir feuillet 5).
Invent. : Copte 129^.
146
Fragments de l'Évangile selon saint Matthieu {sahidique).
— 2'' partie.
J^euillets 81-87 et 107 (.xT-^in, cahier r), 126-127 et 130, 163
(qïrqii)- — Matthieu xi, 13-xv, 20; xxi, 9-25, 28-30, 32-35,
37-11, 44-15; xxvii, 49-xxvii!, 1. — Même manuscrit que Bor-
gia XXXVll (1). — Horner, 71 (1).
(1) Voir les notes 1 et 2, page :>91.
394 REVUE DE l'oRIExNT CHRÉTIEN.
Feuillets 88 (ga-gB), 90 (or-oA),_101 (oï.-oh), 156 (verso,
recto); codex 117, f. 53, 59-62 (cKe-cAii), 75 (cua-cub);
codex 148, f. 103, 104, 161. — Matthieu xii, 29-40; xiii, 50-
XIV, 6, 20-35; xxvi, 68-xxvii, 5. Luc vu, 35-30; viii, 14-ix, 8;
XI, 23-34; xiv, 20, 21, 28, 31, 32; xv, 26-32; xxiv, 45-53; sous-
cription. — Horner, 17.
Feuillet 89 (verso, recto); codex 1 17, f. 4. — Marc ii, 27-iii,
4, 19-24, 30-iv, 15, 16-19. — m, 34 omis par erreur du scribe.
— Horner, 72.
Feuillet 90 (voir feuillet 88).
Feuillets 91-92 (i"jë-gB), 102-103 (gê-[Jiï]). — Matthieu xiii,
23-48; XIV, 21-xv, 18. —Horner, 54.
Feuillets 93 (ue-iiH; verso, recto), 101, 109. — Matthieu xiii,
35-50; XIV, 28- xv, 11, 33-36; xvi, 11-13. — Même manuscrit que
Borgia LU. — Horner, 38.
Feuillets 91 (voir codex 117, feuillet 26), 95 (voir codex 145,
feuillet 1), 96 (voir feuillet 166).
Feuillet 97 et codex 184, f. 2-3 ([pge]-poA). — Marc xii,
35-xiv, 5. — Même manuscrit que Borgia XXXVl. — Horner,
55.
Feuillet 98. — Marc xiv, 17-35. — Horner, 81.
Feuillets 99-100 (voir codex 115, feuillet 3), 101 (voir feuillet
88), 102-103 (voir feuillet 91), 101 (voir feuillet 93).
Feuillets 105, 120 et 123 suivis de 121 et 128 ([i^l-[qB]). —
Matthieu xiv, 27-xv, 11; xx, 8-11, 13-15, 17-19, 21-22, 24-31,
33-xxi, 2; 4-6, 8-12, 19-24, 30-82. — Même manuscrit que
Borgia XLVIII. — Horner, 39.
Feuillets 106 (voir codex 115, feuillet 14), 107 (voir feuillet 81).
Feuillets 108; codex 188, f. 73-74; codex 146, f. 112;
codex 117, f. 57 -h 65 (verso, recto); codex 188, f. 117; codex
119, f. 129 ((^-j^); codex 151, f. 125, 178. — Mat-
thieu XV, 16-xvi, 19; XXII, 9-11, 44-46; xxiv, 3-12, 16-32, 31-11.
Luc VIII, 4-37; xiv, 10-12; xv, 1-6; xvin, 21-xix, 22. Jean viii,
3-42; IX, 2-11; xv, 3-27; xvi. 17. — Même manuscrit que Bor-
gia LVII. — Horner, 73.
Feuillet 109 (voir feuillet 79).
Feuillets 110, 129. — Matthieu xviii, 10-34; xxi, 31-xxii, 4.
— Horner, 112.
CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES. 395
Feuillet 111 (gA-gB); codex 159, f. 60. — Lectionnaire :
Matthieu xviii, 14-20. Jean m, 1-S. — Horner, 16'.
Feuillets 112-11.3 (voir codex 1 iô. feuillet 3).
Feuillets 111 (gr-gA), 153, 162 (pA-pB). — Matthieu xix,
13-xx, 1; XXVI, 74-xxvH, 23; xxviii, 4-20. — Même manuscrit
que Borg'ia XLV. — Horner, 82.
Feuillets 115 (voir codex 145, feuillet 32), 116 (voir codex
145, feuillet 16), 117 (voir codex 145, feuillet 26).
Feuillet 118 (verso, recto). — Lectioxxaire : Acte ii, 7-13.
Psaumes lxxiv, 9-11. Matthieu xx, 1-10. — Horner, 10'.
Feuillets 119 (voir codex 145, feuillet 30), 120 (voir feuillet
105), 121-122 (voir codex 145, feuillet 74), 123-124 (voir
feuillet 105).
Feuillets 125, 133, 141; codex 148, f. 28 (fin du cahier
e). — Matthieu xxi, 12-37: xxii, 21-27; xxiii, 5-11. Marc ii,
2-18; m, 4-10. — Même manuscrit que BorgiaLV. — Horner, 18.
Feuillets 126, 127 (voir feuillet 81), 128 (voir feuillet 105),
129 (voir feuillet 110), 130 (voir feuillet 81), 131 (voir codex 145,
feuillet 5), 132 (voir codex 145, feuillet 26), 133 (voir feuillet
125), 134-141 (voir codex 145, feuillet 10), 142 (voir feuillet 108),
143 (voir codex 145, feuillet 13), 144 (voir feuillet 125), 145-152
(voir codex 145, feuillet 74), 153 (voir feuillet 114), 1.54 (voir
codex 145, feuillet 23), 155 (voir feuillet 166), 156 (voir feuillet
88), 157 (voir feuillet 161), 158 (voir codex 145, feuillet 19), 159
(voir codex 145, feuillet 14), 160 (voir codex 145, feuillet 16).
Feuillet 161 + codex 188, f. 87; codex 188, f. 157; codex
149, f. 141. — Matthieu xxvi, 25-30, 32-31, 36-39; xxvi,
71-73. 7.5-xxvii, 2. Luc xxii. 11-28. — Horner, 83.
Feuillet 162 (voir feuillet 114), 163 (voir feuillet 81), 164
(voir codex 145, feuillet 38), 165 (voir codex 1 15, feuillet 13).
Feuillets 166, 96 (.\€'-.\0: 155. — Matthieu v, 46-vi, 19; xiv,
8-xv, 1; XXVI, 13-15, 35-37 {moyen- égyptien). — Publié par
J. David, Fragments de V Évangile selon saint Matthieu en dia-
lecte moyen-égyptien, d3.ns\a. Revue biblique, 1910, p. 80; le
premier fragment seul, par Maspero, dans le Recueil de travaux'
relatifs à répigraphie et à rarchéologie, tome XI, p. 116.
Invent. : Copte 129^.
{A suivre.) L. Delaporte.
THE GEORGIAN VERSION
OF THE
LITURGY OF ST. JAMES
By FREd. C. CONYBEARE AM) Ol.IVER WARDROP {\]
In the Tiflis Ecclesiastical Muséum the Ms. numbered 86,
which is hère translated, contains the Georgian version of
the Liturgy of St. James and ritiials for ordination and con-
sécration. The lAIs. formerly belonged to tlie Patriarchal Coun-
cil of the Cathedral city of Mtzkhetha, the ancient capital of
the Kingdom of Georgia; it is on stout parchment and writ-
ten in uncials; at présent it consists of 167 pages but is defec-
tive at the end; it bears no date, but from the mention of
« Sviraion (Simon) Catholicos of Karthli » in the text (pp. 57,
96, 166, 167 of the Ms., which is numbered in the margin of the
following English translation) we are, in fixing its date, limi-
ted to three periods, viz. 572-598 A. D., 867-878 A. î)., 1002-
1012 A, D., during which the office of Catholicos was held by
persons of that name. Plato Joseliani was of opinion that the
translation was made from the Greek in the Xr" century,
but we find no other work completely written in uncials
later than the X'" century. The late Professor A. Khakhanov
was of opinion that the MS. belonged to the VP" century, but
this is contradicted by the words « after theni » (p. (j6 of text,
in the margin) which follow the list of Byzantine emperors ending
with Justinian, and by the mention of the VP" Oecumenical
(1) La Bévue de VOrient chrétien n'a pas de collaborateur français pour
le Géorgien. Nous sommes donc heureux que MM. F. C. Conybeare et
0. Wardrop veuillent bien faire connaître à nos lecteurs quelques monu-
ments de cette importante littérature. — R. G.
THE GEORGIAN VERSION. 397
Couiicil of 680 A. D. Mr. M. Djanashvili favours the date 786,
in which year St. Abo, who is referred to on p 60 of the text
(cf. in 7narginé), was martyred, and the absence of any notice
of the VII Oecumenical Council, which met later in the same
year, seems to faveur his view; but the Catholicos of Karthli,
as we learn from the Life of S. Abo, was in 786 one Samuel,
and not Simon.
The Georgian text has now been edited for tlie convenience
of scholars by Protoiereus C. S. Cecelidze under the title :
Drevne-Gruzinskii Archieraticon, with a Russian préface,
Titlis, 1912 ; a préviens work by the same editor : Liturgi-
cheskie Gnizinskie Pamyatniki, Tiflis, 1908, gave in Russian
an account of the document and a translation. The Rev. Mr.
Cecelidze's final judgment is that the Ms. was copied in the
latter part of the tenth or the early part of the eleventh cen-
tury from a translation made from a Greek original in the
period wlien the Georgian Church followed the ritual of Jéru-
salem ( ? in the VIP'' century). The Georgian version is the
nearest of ail to the Messina text (980-992 A. D.) and no other
Ms. can claim equal antiquity.
R. refers to pp. of : Lilurgiarum orientalium collectio
opéra et studio Eusebii Renaudotii, 2'"' éd., t. II, Francofurti
a. M- et Londini, 1847.
The pages of the MS. are numbered in the margin and divi-
ded thus ][.
Punctuatioii . f : and : . are in the text, commas and
semicolons hâve been added by the translators.
LITURGY OF THE HOLY APOSTLE JAMES, THE LORDS BROTHER, 1
FIRST ARCHBISHOP OF JERUSALEM.
[Translation.)
What lime the priest makes himsclf readij to serve the liluryi/. first let
him iitter this prayer :
0 God, make worthy us tliy servants to enter this holy temple of Thy
Majesty for the lilorifying of Thy holy nanic. For Thoii art a merciful
God and ][ lover of men and we ascribe glory to Thee, to Father, Son and 2
Holy Ghost, now, forever and to ail eternity.
398 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Prayer on offering the holy Prosphora.
0 Lord our God who gavest to ail the faithful to eat of the bread of
heaven, our Lord Jésus Christ thine only begotten son Whom Thon didst
send down from Heaven for our life, through Whom thou didst will to set
3 free and care for us and in whom ][ thou blessedst and sanctifiedst us,
bless this offering and accept it on thy heavenly altar as a sacrifice for an
odour of a sweet smell, unto thee pleasing and in secret, and remember,
as thou art merciful and man-loving (1), ail those who présent this offe-
ring. And grant to us our request, but let it not be for our judgment,
4 not for condemnation ][ and conviction;, but unto eternal life (2).
Second prayer for the offering (of the Prosphora).
0 Lord our God, wlio hast called us to that true light which enlighten-
eth every man who cometh into the world, be merciful to our sins and
forgive us our faults, and make us worthy of thy holy mysteries, for thou
reignest, thou Father, Son and Holy Ghost, now, forever, and to ail eter-
nity. Amen (3).
Third Prayer.
.5 ![ 0 Lord God, Lifegiver and Dispenser of ail good, who hast given
to man the hope of eternal life, our Lord and God Jésus Christ, make us
worthy of thy holiness, and to perform this divine service unto thee, of
thèse blessings hère prepared, to the end that we may be regarded by thy
power at ail times. To thee we assign praise, to Father, Son and Holy
Ghost, now and for ever and to ail eternity. Amen (4).
6 ][ Wlien the prient vests himself for the office (5), Ici him read the fol-
lowing prayer : •
Thou wlio coverest thyself with light, as with a garmcnt, and didst
shew thyself upon earth in unspeakable humility, and converse withmen,
and wast made high priest for us for ever after the order of Melchizedech,
Who hast adorned thy church with truth, 0 Lord, Sovereign of ail, and
7 granted us the garment of Heaven and of incorruption, ][ account me
worthy, who draw nigh to the same divine heavenly service, of thy
grâce, so that I may be stripped of ail impurities, as of a profane apparel.
Adorn my soûl with splendour, and my body with purity. Remove my
(1) Cf. Rom. xn, 1; Philip, iv, 18; Eph. v, I.
(2) hi other JMss. this prayer cornes after tlie tireat cntry and placing of
the holy gifts on the altar, but in them this prayer alone is read.
(o) This is not in P. ( A collection of ancient Ulurgies) published in Peters-
burg, 1875.
(4) In P.. with sorae variants, bofore the great entry.
(5) LU. offering of the Hour,
TIIE GKORGIAN VERSION. 399
wickedness from me, and drive away from me my transgressions. Deck
me in comeliness, in purity and steadfastness, so that, apparelled by thee
in the grâce of priesthood, ][ I may be heldworthy to enter thy sanctuary, 8
in fellowship witli them that hâve kopt thy holy commandments inno-
cently; so that I may be found at tlie lieavenly marriage feast with those
wise, holy virgins, to utter a (hymn of) glory unto thee, 0 Christ our God,
Who didst take away the sins of ail men. For thon art the hallower of
our soûls and bodies, and to thee we offer praise, with the Father and
Holy Ghost, now and to eternity of eternities. Amen (1).
][ In going up to the altar, let him repeat thèse three prayers. On the
incense he shall inake the sign of the eross and as he repeats the 'à
prayer, let him shed ont the incense.
Prayer I.
Gracious King, Creator of ail créatures, accept what is brought to thee
by the liand of thy Christ by thy church, and fulfil to eacli man what is
prolitable, and guide ail to the attaining of perfection, and make us wor-
thy of thy grâce ][ and holiness. For thou art a merciful God and man- 10
loving, and we offer glory to thee, Father, Son and Holy Ghost, now and
ever. Amen (2) : .
Prayer II.
0 Lord our God, who didst accept tlie offering of Abel, Noah, Abraham,
the sacrifice of Aaron, Samuel, of Zacharias, accept from the hands of us
(who are) sinners, this incense for an odour of sweet smell. Pardon us our
transgressions; for blessed, holy and giorious is the name of the Fa-
ther ][ and Son and Holy Ghost, now and henceforth and forever more. 11
Amen :.
Prayer III.
0 God, Sovereign of ail, great name, Lord, grant us to enter the holy of
holies, by the advent of thine only begotten son; we entreat and beseech
thee, inasmuch as we fear and tremble, having prepared ourselves to
stand before the fearful and awful giorious sanctuary, send down on us
thy ][ goodly grâce ; quicken our soûls and bodies, and establisli our \i
(1) Net in any otherof the Mss. of tlie liturgy of James. Itis only fouad at the
Ijeginning of the canon of the liturgy of tlie Armenians (Collection of anc. lit.,
l'etersb., 1875, pt. II, pp. 165-6). On this ground it is probable that in the
primitive period when the Armenians were in communion with the orthodox
Church this prayer exisled also in the Georgian liturgy, the more so, because,
accordiiig to the évidence of some documents, when the priest vested in an-
ciont times a prayer ^^•as read w hich began as this does.
(2) Paris Ms. 2509.
400 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
understandings in right doctrine (1), to the end that we may with pure
heart présent this offering, rendered out of (our) fruits, for the remission
of sins as a propitiation (2) for ail thy people. By the grâce and loving-
kindness of thy Christ, with him to thee glory is meet with the Holy
Spirit, now and ever more. Amen.
13 The Deacon pronounces the Ektenïa : Ihe priest ][ censés : llieij shall
open with prayer and enter the sanctimry :
Frayer precedinri the « 0 holy God » :
Holy art thou, 0 our God, who hast made thy habitation in tlio Holies
and sittest on the thrones of glory: Holy art thou, our God, worshipped,
glorified by the holy angels, archangels and ail heavenly powers ; Holy
art thou, 0 our God. who receivest frum the six-winged Seraphim the
11 thrice ][ holy hymn ; Accept also from thy worthless servants our tliricc
holy hymn and hâve mercy upon us.
Ekphonesis.
For thou art holy, 0 our God, and reposest in the holies, and we offer
to thee the thrice holy hymn, to Father, Son and Holy Gho.st, now and
ever. Amen.
People : Amen.
And they say the « 0 holy God ».
Prayer to follow the « 0 Holy God » ;
0 merciful, compassionate, longsuffering, and many-mercied and truc
Lord, look forth from thy prepared abode, and deliver us from ail temp-
15 tation ][ devilish and human ; and remove not from us thine aid, for we
indeed hâve not strength to vanquish them that are loosed against us ; but
thou art able to rescue us from ail adversaries. Save us, 0 Lord our God,
from ail antagonists of this world to the end that we may enter with
pure understandings thy holy temple and accomplish divine service
16 agreeable to thee, so that we be ][ held worthy of the life everlasting; for
thine is the kingdom, the power and the glory, of Father. Son and Holy
Ghost, now and ever. Amen :
Priest : + Peace with al! :
People : With thy spirit :
Deacon : (Prokeimenon) Psalm of David i^Tone) hve :
They repeat the Psalm, a [ter whieh they read the lesso7is : .
(1) Lit. 'orthodo.xy' or 'just glory', — a \\ rong etymology met witli also in
the Armenian rendering of the word 'orthodoxy'.
(2) Salkhinebeli, cf. Anios ix, 1? Sanctuary, altar, canopy, i. e. niercy-seat
I John IV, 10.
THE GEORGIAN VERSION. 401
Prayer before the gospel.
Wo tliank tliee. 0 Lord, who hast made the liglit to shine ont of dark-
ness and hast openedthe eycs of oiir minds to behold thy commandments,
to open our mouths, to confess our sins, ][ and to study thy command- 17
ments. 0 Lord, receive the prayer of thy sinful and unworthy servants,
and spiirn not our supplication; butaccordingto thy majesty (1), préserve
thom tliat are corne and that shall corne with us to pray, and make to
shine in their hearts and ours the light of thy divine words : .
Ekphonesis :
For thou art the evangelising and enlightening, Résurrection ][ and 18
Life of our soûls and bodies, 0 our Qod, and to thee \ve offer praise, to
Father, Son and Holy Ghost, now and ever.
People : Amen.
Deacon : Let us arise and hearken to the holy gospel : .
Priest : -\- Peace to ail.
People : With thy Spirit :
Reader shall nume the chapter (?). From the holy gospel cf.... a lesson.
People : Glory to thee, 0 Lord :
Deacon : Let us attend.
After the reading ofthe gospel the Deacon pronounces the Ektenia Catho-
lice in 12 clauses,wilh the XptçTtavà xà xOa\.
][ The Priest says this prayer : 19
0 God who hast made us to listen to the divine words, Render wise
and enlighten our spirits, that according to the afore-read spiritual wis-
dom we may live to the end that we may not only be hearers of thèse
quickening canticles (2), but also become zealous doers of good works
with faith, walking in sincerity, with blameless life.
Ekphonesis.
Through Christ Jésus our Lord, with whoni to thee glory is meet,
][ with the Holy Spirit, now and henceforth and evermore. • 20
(Peace with ail) (3).
People : With thy spirit :
Deacon : Let us bow our heads to the Lord :
People : Thou, 0 Lord : .
The Priest repeats this prayer :
Send down, 0 Lord our God (thy mercy) (4) upon them who have-
bowed their heads, and await biessing from Thee. Shepherd thy people,
and bless thine inheritance, and vouchsafe unto us ail that we may medi-
(1) The tGxt rcnders [xsyaXoTrpéusta.
(2) Kebatha.
(3) JIs. omits.
(4) JMs. omits.
ORIENT CHRÉTIEN. 26
402 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
tate on thee, that we may ail addres.s thee every day and magnify thy
commandments .
Ekphonesis.
21 Let thy name ][ be blessed and naagnified, of Father. Son and Holy
Ghost, now and henceforth and forever.
People : Amen : .
Deacon : Let us chant in peace :
And they scfi/ (the prayer) of the washing of hands :
Deacon : Let no one who is unfit, no one who is iinworthy, no one who
is unqualifîed (pray with us). Rather ye shall look one upon another :
Arise ail of ye : .
And they say ihe Holies (i.e. Song of llie holy gifts) (1).
Deacon : With wisdom let us attend :
The People say, 1 believe + in one God + the Father :
Deacon : Let us stand rightly. Let us dévote ourselves ail in accord
■22 to the Lord, let us pray ][ together :
People : Kyrie Eleison (2).
The pn'est, before the kis&, repeats this prayer :
Prayer of St : James : the Apostle : fîrst : Inshop of Jérusalem :
0 thou who art God and Lord of ail, make us that are unworthy worthy
of this hour, thou who lovest mankind, to the end that cleansed of ail
guile, and ail duplicity, we may join one with another in a holy kiss,
23 united by the stength of love and peace, confirmed ][ to thy Godhead by
the sanctity of our Lord and God through Jésus Christ : .
Ekphonesis :
For thou art God of peace and love and of love of man, and we offer
praise to thee, Father, Son and Holy Ghost, now and henceforth and ever
more : .
People : Amen :
Priest : Peace w^ith ail :
People : With thy spirit : .
Deacon : Let us kiss one another with tlie love of holiness : .
After the kiss, the Deacon says :
24 Let us bow our ][ heads to the Lord.
People : Thou, 0 Lord.
Priest recites the prayer :
Thou who alone art Lord and raerciful God, upon thèse whose necks
are now liowed Ioav before thy holy altar, and who implore of thee
(1) Almost every l'estival had its peculiar hyiiin of the Holies. This Ms.
omits the text of this liymn and ignores the great entrance.
(2) R. (the Syriac liturgy of St. James éd. by E. Renaudot), II, 29.
" THE GEORGIAN VERSION. 403
the spiritual gift, send thy blessing and bless ail with spiritual blessing,
thou who dwellest in the Highest and lookest down on the humble.
EkphoHPsis.
For praised and -worshipt is tliy name, of Fatlier Son and Holy Ghost,
now and henceforth ][ and forever more : . 25
People : Amen :
The Deacon does homage to the priest and says Kyrie eleison :
The priest shall make over him the Siyn of the croxs and say :
May the Lord accept thy service :
The Deaeon pronnitnces the Calho/ic ektenia, but with this addition :
And for the offering of this holy, already prepared, glorious, spotless
sacrifice, and for those that offer, & for him who worthily offers it, the
révérend presbyter .standing forth, for that end, let us ail prav to the Lord
God.
The people say Kyrie eleison ithrice] ][ and ivhile the deaeon utters the 26
above {ektenia), the priest by himself offers this prayer. thiis he says
thrice :
Glory in the highest to God, on earth peaee, and among men good will
{this thrice) : Open 0 Lord my lips, & my mouth shall sliew forth thy
praise {thrice) : Let our mouth be filled with praise, so that we may
hymn thy glory, & on every day thy majesty {thrice), of Father, Son
& Holy Ghost, ][ now and henceforth & forever. Amen {thrice) : . 27
And this prayer is added :
0 Lord, who hast looked upon us with mercy & loving kindness, 0
Lord, & hast vouchsafed unto us, thy poor & unworthy servants, boldness
to stand before thy holy altar, to offer thee tliis reasonable (1) & bloodless
sacrifice for our sins. Look upon me thine unprofitable servant, do away
with my faults by thy mercy, & cleanse my lips & ][ my heart from ail 28
spiritual & carnal taint, turn away from me every improper iS: irrational
thought ; & render me al)le by tlie power of thy holy spirit to offer this
sacrifice, & hâve mercy on me for the sake of thy loving kindness as I
draw nigh to thy holy altar. Deign, 0 Lord, that this offering which I of-
fer by my hands may be pleasing, with remission according to my weak-
ness; and cast me not out of thy présence ][ 0 Lord, nor deem as an 20
affront this my unworthiness, but liave mercy on me, 0 God, out of thy
great mercy & thy manifold compassion. Cast forth from me my trans-
gressions, that passing uncondemned into the présence of thy glory, I
may be held worthy of the refreshment of thine only begotten son : For
thou hast not proclaimed liberty to others. but hast bestowed it out of
thine infinité ][ love of mankind (2j. And let me not myself be found 30
(1) R. 3U.
(2) Tliese words (For thou hast iiot etc.) arc not in the Greek toxt of this
prayer.
404 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
unprofitable as a servant of sin. 0 Sovereign, ail miglity Lord, hear
my entreaty, for thou art he that giveth aid unto ail, and we ail implore
of thee tliy mercy of Father, Son & Holy Ghost, now & henceforth and for
ever. Amen : .
Pi'iest says : I entreat yoii, fathers & brethren, pray for me ;
31 ][ Congrégation ansiver : The Lord be with thee : .
And he repeats the following prayer :
(1)0 God, who by reason of thine unspeakable and infinité love of man
didst send thine only begotten Son into the world, to the end that ho
might bring back anew tlie lost sheep, turn not thyself away from us,
who are about to offer this awful & bloodless Sacrifice ; for we trust not
in our righteousness, but in thy mercy, who providest for our race. We
32 beg & entreat ][ of thy graciousness, that this that is prepared, a mystery
designed for our salvation, be not for judgment unto thy people, but for
the destruction of .sins, renewal of soûls and bodies, and propitiation of
thee :
J-Jkphonesis :
By the grâce & mercy & love for man of thine only begotten Son, with
whom thou art blest, with thy all-holy, gracious, & quickening Spirit
now and henceforth & evermore :
People : Amen : .
33 Priest : Peace ][ with ail :
People : With thy spirit :
Deacon : Let us stand well, let us stand reverently, let us stand with
awe. Let us attend to this holy offering; for we bring sacrifice to God :
People .-Mercy, peace, the offering of praîse : .
Tlie Deacon raùes the curtain as appointecl :
The Priest recites the prayer :
0 Lord, ruler of aeons, great & glorious God, incline thine ear & hear
me, a sinner ; & accept this holy oblation laid before thee, as thou didst
34 accept the sacrifice of Abel, the oblation of ][ Noali, the holokarpoma of
Abraham, the priesthoods of Moses & Aaron, the peace offering of Sa-
muel, & the complète repentance of David. And as thou didst accept at
the hands of thy holy apostles true service, so now also, as thou art the
same God, hâve mercy on us for the sake of thy holy Name : .
Ekphonesis :
The love + of God the Father + the grâce + of our Lord God & Saviour
Jésus Christ & the communion of the all-lloly Ghost be with you ail :
People : And with thy spirit :
35 ][ Priest : Your liearts are uplifted :
Peopte : We hold tliem towards the Lord : .
(1) R. 29-30.
THE GEORGIAN VERSION. 405
Priesl : We give tlianks to the Lord : .
People : Worthy & just it is : .
The Pricst récites llie prayer :
(1) How + truly worthy & just it is. and proper (2) & obligatory for us
to praise thee, to hymn thee, to bless thee, to magnify thee, to worship
thee, to give thanks to thee, who art creator of ail things seen & unseen,
treasurehouse (3) of eternal blessings, who art the ][ fountain of life, oi>
God & Lord of ail, to whom the heavens and heavens of heavens sing
praise & ail tlieir powers, — the Sun & Moon & ail the stars in their ar-
ray, the Earth, the Sea & ail that is in it, the heavenly Jérusalem, the
assembly (of the elect), the Church of the firstborn who are written down
in heaven, the soûls of the rightcous & of the prophets. the soûls of the
apostles iS: martyrs, the angels, archangels, thrones, lordships, principa-
lities, kingdoms & powers. the many — ][ eyed Cherubim & : the six — : 37
winged Seraphim, who with two wings hido their faces, with two hide
their feet, with two flying. crying and saying one unto the other :
Ekphonesis.
With indomitable lips, unsilenceable divine utterances, with triumphant
liynui unto thy niajesty (4) with glory of serenest voices, theyhymn, they
cry aloud, they shout and say.
The people my : Holy + Holy + Iloly -h is the Lord Sabaoth ][ FuU 38
are the heavens : .
The Priest recites this prayer :
(o) Holy art thou, King eternal and giver of ail holiness, holy is thine
only begotteu Son, our Lord Jésus Clirist : holy is thy ail- holy Spirit, 0
Lord, maker of life, which searciies ail things & even the depth of thy
Godhead : Holy art thou upholder of ail & ail powerful, awful & gracious,
in truth thou art holy who art merciful, more especially towards thy
créatures, and who hast made out of earth ]| man in thy likeness and 39
image, & didst vouchsafe to him fruition of that Paradise & tranquillity,
so that he should liave dominion over what things thou madest k>c rule the
world in dignity iS: righteousness. But when he transgressed thy com-
mandments & fell away, yet thou didst not despise nor spurn him, 0
gracious One, but having chastised him like a merciful father, didst call
him through the law, & nurture him through the ][ prophets. But the- 40
reafter in the final completion of the âges thou didst send into the world
thine own only begotten Son himself, to the end that he might renew
& restore anew his image: Who came down from heaven, and was made
flesh of the Holy Spirit & Mary the Theotokos & ever Virgin, Who was
(1) R. 30.
(2) £Ù7tp£7tl^Ç.
(3) or -reward >•.
(■i) (A£Ya).07tp£n£ia .
(5) R. 31. Vere .sanctus es . . .
406 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
born in Bethlehem of Judaea & baptised in the holy Jordan by John, and
41 consorted with men, and concerted ][ ail things for the salvation of our
race ; and, as lie was minded, the sinless one, obediently & of lus own
will, took on himself for us sinners lifegiving death. On the night in which
our Lord Jésus Christ was betrayed for tlie salvation of the world, he took
bread in his holy & spotless liands, raised it aloft and shewed it to thee,
the God & Father, + He gave thanks, + blessed it, + he hallowed it, he
42 broke it, he gave it to his blessed ][ disciples & apostles, and said unto
them :
Ekphonesia :
Take and eat, for this is my body, which for you & for many is bro-
ken, & offered for the remission of sins : .
People : Amen :
Priest : In like manner also after supper, he took tlie cup mixt (1) of
wine & water + he gave thanks to thee, + he blessed it, + hallowed it,
gave it to his disciples & apostles, and said unto tliem :
Ekphonesis :
43 Drink of it ail of ye, for tliis is my blood ][ of tlie new covenant (2),
which for you & for many is poured out & yielded up for tlie remission of
sins : .
People : Amen :
The Priest récites this prayer (3) : This do in remembrance of nie.
As often as ye eat tiiis bread & drink this cup, ye proclaim the death of
the Son of man until lie corne : And now let us remember his sufferings,
and his burial, and liis résurrection on the third day, and ascent into hea-
44 ven ][, and sitting down on the right liand of thee 0 God & Father, & his
second glorious & awful advent, what time lie shall come to judge the
quick & the dead, wlieu he shall give to each according to liis deeds. We
offer to thee, 0 Lord, this awful & bloodless sacrifice, to the end that thou
do not unto us according to our sins, nor reward us after our trangres-
45 sions, but according to thy longsuffering & intinite ][ love for man.
Overlook & do away with whatever sins & error.s we hâve committed that
pray to thee. And bestow upon us those heavenly & eternal gifts that eye
hath not seen, and ear hath not heard, which bave not entered the lieart
of man, but wliich Thou in thy mercy hast prepared for them that love
thee :
Ekphonesis :
For thy people & church entreat thee :
People : Hâve mercy on us 0 God, 0 Father, Sovereign of ail : .
(1) Lit. tempered.
(2) Shdjuli, Law failli, religion (See p. 46) I Cor. xi, 2.").
(3) R. 32.
THE GEORGIAN VERSION. 407
The Pi'icsl recites this prayer .•(l)Have mercy omis. 0 God, of Thy great 46
grâce & the multitude of thy mercies, & send upon us »S: on- this awful sa-
crifice of thèse holy oblations hère offered thy holy spirit. hfegiving Lord,
sliaringthe throne with thee the Father & with the Son, reigning together
coeternal, co-beginningless, & of one substance, who didst speak in the
covenant (2), and the prophets ][ & in the new covenant, Wlio didst 47
descend on our Lord Jésus Christ in the river Jordan in the form of a
dove, wlio camest down on thy holy apostles in the likeness of tongues of
fire on the day of Pentecost in the secret upper cliamber (3j.
Ekphonesis :
To the end that now also his gracions & glorious advent may bless &
hallow and make this bread the precious flesh of Christ : .
The People : Amen :
Priesl : And + this cup into the true blood ][ of Christ. . 48
People: Amen. .
The Prient recites this prayer :
(4) Tothe end that it may be for ail who partake thereof unto the remis-
sion of sins eternal life, and for hallowing of soûls and bodies, for brin-
ging forth fruit of good deeds, and for the establishing of thy church
which thou didst acquire by the precious blood of thy Christ : thou didst
found on the rock of faith, so that the gâtes of Hell prevail not against it,
by the deliverance thereof from heretical deceits ][ which issue in lawles- 49
sness, even until the end of the world : .
Hère they bow down {and the priest says) : .
(5) \Ve offer to thee, 0 Lord, this awful and bloodless sacrifice and for
the sake of thy holy places which thou didst glorify by the manifestation
of thy Christ: First of ail for the sake of holy & glorious Sion, mother of ail
cliurches, andoverthe whole world for thy holy Cctholic apostolic church.
and on ail unto the bounds of heaven. lavishly bestow on them the gift
of the holy Spirit. ][ Remember, 0 Lord, therein, our holy fathers, 50
patriarchs, orthodox bishops, rightly deciding, who righteously utter the
word of truth. In the fîrst place before (ail), our worthy father the
patriarch, vouchsafe to him honorable old âge, bestow on him length of
days, many a tinie to shepherd Thy people in ail truth and righteous-
ness ][ cS: lioliness : Remember, 0 Lord, in the holy city of Jérusalem and 51
in ail cities and villages, ail who with faith and goodly conversation and
in fear of Christ are dwelling in peace and tranquillity. Remember, 0
Lord, honorable presbyters hère & everywhere. deacons ministering
unto Christ, ail wlio fulfil ecclesiastical offices, who lead a life of humility
(1) R. 33.
(2) shdjuli.
(3) ergasisUia.
(4) R. 33.
(5) R. 34.
408 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
52 &the Christ-loving people : Remember. 0 Lord, in thy manifold ][ mercy
me also, this thy sinful & insignilicant (1) servant, visit me with thy
grâce, & make me innocent against my persecutors; and if I hâve sinned
against thee in word or deed or thought, forgive (2) me : Pardon, acquit
me, O Lord, as thou art gracions and man-loving, and with longsulîer
ing (3), for there where sin abounds, tliere that gift of thine still more
abounds. (4) Remember, 0 Lord, our pious (Ut. well-serving) king and
53 ][ pious queen, and their pious kingdom. Take armour & shield & arise
to help them, subject to them ail heathen races, so that in peace and
quiet \ve may continue to live in tlie whole service of God and wor-
thily : Remember, Lord our fathers and brethren who are harassed by âge
& infirmity : Remember, 0 Lord, those also who are in prison and in
54 bonds ][ & in the hollow places of the earth (?) : Remember, 0 Lord,
them that fare by ship, travellers and them that are in foreign lands and
in travail and them, our fathers and brethren, that are setting forth on a
far journey, petitioning thee for favour and succour : Remember, 0 Lord,
55 those who are tormented by unclean spirits, deliver ail bodies ][ of the
sick and travailing who are oppressed, relieve, deliver ail from ail
diseases whatsoever, our fathers & brethren, and ail Christian soûls,
afflicted ts: suffering, who implore thy mercy '& succour, remember them
ail in goodness : 0 Lord, bave mercy upon ail, relieve ail. Visit ail.
Pacify the multitude of thy people, bring to nought ail deceits, scatter
56 ail ][ adversaries (5) : vouchsafe unto us thy peace & love, 0 God, our
Saviour : Remember, 0 Lord, the goodly tempering of airs, the dew of
peace, tlie abundance of fruits, the complète crown of the year with thy
sweetness : For the eyes of ail wait upon thee, and thou givest them their
food in due season : Remember, 0 Lord, also them that bave this day
57 brought to thy holy altar this sacrifice, ][ & them for whom they seve-
rally bring it or whom they hâve in their thoughts, and those whose
names we forth with sliall read out :
The deacoti pronomices Ihe names of theliving :
Remember, 0 Lord, & bave mercy (6) on : Svimion : Catholicos : of
Karthli (7) : who acquired : this : liturgy : and : bave mercy : & glorify (8) :
John : Bishop : of Atsquri : & : Ephrem : of Tzilcani : : 0 Lord, bave
(1) narcheni I Cor. xv,8 « least of the apostles ».
(2) milkhine Ps. lxxvii, 0. Cleanse, purifj-.
(3) sul ugrdzelebith.
(4) R. 35.
(5) brdzolani.
(6) sheilsqale ; the wovà adide (glorify) bas been \\ritten over in blaclv ink
but the original word is legible.
(7) A later copy : Catiiolicos Domenti patriarcli of Karthli, Rani, Kaclicti, Os-
setia & Samtzkhe-Saathabago.
(8) sheitsqalcn da adiden has been written in black over red uncials whicli
\\ere erasod and are iilcgible.
THE GEORGIAN VERSION. 409
mercy on the servants & liuardians of this hermitage : 0 Lord, hâve
mercy on Daclii and Svimion d).
][ The priest pronounces Ihis pi'ayer : 58
(2) Remember, 0 Lord, ail thèse wliom we hâve commemorated or
wliom we hâve net commemorated, and give to them, according to the
Gospel of Thy Christ, in place of the earthly the heavenly, in place of the
corruptible the incorruptible, in place of the temporal the eternal. For
Thou, 0 Lord, hast the sovereignty over life and death : moreover make
us worthy to remember them that from the beginning of the world were
pleasing unto Thee from génération to génération, ][-patriarchs, prophets, 50
apostles, holy martyrs, confessors of the truth : .
Ekphonesis :
(3) More especially our all-Holy Glorious, Blessed, Immaculate. Beati-
fied Lady the Theotokos aud Perpetually-Virgin Mary (Mariam) : .
Secrelbj :
Rejoice, Gracious (4) One, the Lord is with thee : [thrice) : (5) The holy
and blessed John the Forerunner (and) Baptist : and the holy apostles :
Peter : Paul : Andrew : James : Jolm : Philip : Bartholomew : Thomas :
Matthew : James : Simon : ][ Jude : Mattathias : Mark : Luke the evange- <>()
list : and the holy prophets : and the just : the holy Stephen, protodeacon
and protomartyr : and our holy, blessed fatliers the patriarchs : Moses :
Aaron : Josliua : Samuel : David : Elijah : Elisha : Zacharias : Svimion :
and ail Thy holy ones : the lioly martyrs : St. George : St. Théodore :
St. Eustathius : St. Cvirice : St. Julitta : St. Barbara ; the Forty Saints :
St. Abo (6) : and ail Thy saints : Confessors of Clirist our God : who wit-
nessed ][ with a good confession, and the holy women of goodly confes- Gl
siou the myrrh-bvingers (7) : St. Nino : Remember, 0 Lord, our holy
fathers the bishops — from the holy apostle James, brother of the Lord and
first arclibishop, even unto tliose who at this day in orthodoxy worthily
fultil tlie episcopate in the holy city of our God : Remember, 0 Lord, our
lioly fathers the Doctors : Ignatius : Dionysius : Irenaeus : Gregory :
Alexander : ][ Eustathius : Atlianasius : Basil : Gregory : Gregory (8) : ()2
Ambrose : Ampliilochius : Liberius : Damasus : John : Epiphanius (9) :
Theophilus : Celestinus : Augustinus : Cyril : Leontius : Proclus : Phele-
(1) Possibly Simeon and Daclii were tlie copyists of tliis Liturgy under the
orders of tlie Catliolicos Simon.
(2) R. 35.
(3) R. 35.
(4) mlmadlebulu.
(5) R. 36.
(6) St. Abo was martyred at Tillis on January 8. 790 A. D.
(7) The Mord is repeated, in the Greek form mirophorni. Soe Luke ch. xxiv,
56 foll.
(8) Thus three Gregories.
(9) Etviphane.
410 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
eus : Ormizd : Ephrem : Sophronius : Aghapius : Eulogius : Martuino :
Modestos : Peter the Martyr : Nicholas ; Remember, 0 Lord: the holy
and very great : oecumenical : six : councils : of the 318 (fathers) at
63 Nicaea; at Constantinople 150 ][ : the first in Ephesus of 200 : Chalcedon
of 630; the tifth holy Council of 164 : the sixth holy Council of 289 : and
thèse holy coimcils and everywhere our révérend fatliers who in orthodox
wise fulfîl the episcopate and those who rightly promote the Word of
truth : . : . Remember, 0 Lord, our holy fathers the hermits and dwel-
64 1ers in solitude : ][ Abba (1) Paul : Antony : Paul ; Pachomius : Amona :
Théodore : Ilarion : Arsen : Macarius : John : Ephrem : Svimion : Svi-
mion •: Theodosius : Chariton : Euthymius : Theogtiste : Saba : Domen-
tius : Djerasime (2) : : Gelasius and those slaughtered by the Barbarians
on Mount Sinai : not that we are at ail worthy : to commemorate their :
blessedness : bnt to the eud tliat they taking their stand boldly before
65 Thine awful and ][ terrible throne, may commemorate us in this our
wretchedness : Remember the presbyters, deacons, subdeacons, deaco-
nesses, readers, monks (3), interpreters, exorcists, godloving virgins,
the lawfully married who died in the Communion of the lioly catholic-
<ii' apostolic cliurch : Remember, 0 Lord, the pious, ][ faithful kings : Con-
stantine : Helena : Theodosius the Great : Marcian : Pulcheria : Leontius :
Justinian : and tJiose wlio after them governed with piety & true religion,
and ail those who liave gone liefore to rest in Christ, peaceful laymen (4)
«S: those for whose sake each one severally offers or whom he lias in
mind, and for whose sake we now read out (the names) as follows : .
{To he conlimœd.)
(1) amba.
(2) Gerasimus.
(3) monazonni .
(4) eris calini.
QUELQUES TEXTES COPTES
DE LA Bibliothèque nationale sur les XXIV Vieillards
DE l'Apocalypse
Les manuscrits bohaïriques de la Bibliothèque nationale ne
contiennent pas moins de sept chants liturgiques en l'honneur
des XXIV Vieillards de l'Apocalypse, honorés par l'Église copte
le 24 Athor (20 novembre) (I). Trois de ces chants ont été
édités par S. Gaselee dans le premier fascicule de ses Parerga
coptica (2); il n'est pas utile de les reproduire, nous signa-
lerons seulement les variantes qui ne sont pas de simples
divergences orthographiques.
1. Psallie/?atos alphabétique : AiepeeAnic (Gaselee, p. 4).
Ce chant se trouve dans deux manuscrits bohaïriques de la
Bibliothèque nationale : 91, feuillet ka verso; 92, feuillet 49
recto (3).
Au couplet r, ligne 3 : riiKA (91), au lieu de iika.
— — — 4 : lieu nitvi'ioc (92), — ,\ecvrioc-
— e, — I : co est omis (92).
O — 2 : iiTo ic (92), — iiiHc.
(1) Cl". Palroloçjia Orienlalis, t. 111, p. [259] (R. Basset, Le Synad-aire arabe
jaeobite).
(2) S. Gaselee, Parerga coptica. \. De XXI\' senioribus apocalypticis et nomi-
nibus eorum. Cambridge, 1912. Cette publication comprend plusieurs fragments
sahidiques d'un Encotnium attribué à Proclus, évêque de Cyzique; le feuillet 57
du codex 131^ de la Bibliothèque nationale, dont nous donnerons le texte et
la traduction, comble exactement la première lacune et provient du même
manuscrit que les feuillets de Londres et de Naples.
(3) Les numéros d'ordre des manuscrits sont cités d'après L. Delaporte, Cata-
logue sommaire des manuscrits copies de la Bibliothèque nationale de Paris.
Première partie : Manuscrits bohaïriques. Paris, 1912.
o, -
- 1
A, -
- 4
M,
- 1
H,
- I
412 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Au couplet Y., ligne 4 : imu mika (92), au lieu de hika. La
variante est une erreur.
— I, — 3 : AVTtOB2 (91), eVTtOB2-
La variante prouve que le -serbe a bien
pour sujet réel les Vieillards et non
point Jésus -Christ. « Jésus -Christ,
créateur du monde, ' se tient devant
le trône (de Dieu); ' ils le prient pour
les chrétiens ' de (les) sauver dans
les tentations. » Nous retrouverons
la même pensée exprimée différem-
ment, dans le chant n° IV.
; lieu niTAio(91,92),aulieude niTAio.
evTA\6 ocBoiiioTC|i (92), au lieu de
ATTAAG ceoiiiovqi-
Il (m est omis (92).
iiiiiajov (92), au lieu de iiiuov.
« Éloigne de nous ta colère, ' la mort
(variante : l'eau), la famine et la
peste. »
— o, — 3 : omise (92).
c, — 4 : LiniAi-iVBoc (92), au lieu de to nuv-
l'AGOC
Le couplet t, omis dans le manuscrit utilisé par Gaselee, se
trouve dans les deux volumes de la Bibliothèque nationale :
TfiiiTtoiie 6eB6 iiiripecBTTepoc
Lieu IIIAIAKCOII lieu IIIAAIKOC
iitveuov GGBe ilinpecBVTepoc
iiioviiB II Te (|>4^ niAoï'oc
« Nous prions à cause des ^'ieillards ' avec les diacres et les
laïcs; ' sauve-les à cause des Vieillards, ' prêtres de Dieu le
Verbe. »
Au couplet (|), ligne 3 : aiioii ne neKAAot; (91, 92), au lieu de
AIIOII lieKAAOC
— u), — 1 : Apichuevi (92), aulieude ApiiiAuevi.
QUELQUES TEXTES COPTES. 413
IL Psallie Adam alphabétique : Apee epoi (Goselee, p. 7).
Ce chant se trouve dans les mêmes manuscrits que le pré-
cédent : 91, feuillet nu verso; 92, feuillet 51 verso.
Au couplet A, ligne 1 : opoii neiuiovf (91, 92), au lieu de
epoi iiAiiovh.
— li, — 2 : iiiKA (91, 92), au lieu de hka-
— r, — 1 : ereeuci (91), — crreeuci-
— A, — 2 : um-Aio (91, 92), — uniTAio.
— — — 3 : no^ (91), — chf .
— (;. — 1 : eqecLiov (91), Af|(;cuov(92), aulieude
eqcLiov. [uniKA.
— ï.. — 1: uniKA unpecBVTepoc (92), au lieu de
— M, — 4 : KG (92), au lieu de ec
— o, — 3-4: uApeiixajc epou' ueuuiov :ve aa
(92), au lieu de iiApeiiecoc epoK
iieiitoov' 3k:e aiihii a.\.
— A, ^ — ■ 1 : AviiAV (91), au lieu de aiiiav.
— — — 3 : nxG (92), — enxo. [\poiioo
— u, — 2 : iiiii\pHGTiAiioc (92), au lieu de mii-
— N, — 2 : heu (92), au lieu de 2A.
S^ 1 : SCUAptOOVT(92), gUApCOOVT.
— — — 2 : iiTi rpicAnoc (91), f TpiAC eov (92),
au lieu de iif rpicArioo. [taio(92).
— o, — 1 : oviii^f TAp (91), ovm^f i-Aq rie
n, ^ 2 : enecHT (91), au lieu de eniKocuoc
— , c, — 3 : iipAii (92), — (J)pAii.
— — — 4 : iiiripecBVTepoo (91), au lieu de iiiii-
npecBVTepoc-
Le couplet -r est omis dans 92.
Au couplet V, ligne 3 : iiif eo (92), aulieude novf eo.
<l>' — 2 : niovptooT (92), — novpo.
— — — 4 : ninAT2coov (92), — nnereojov.
— «j^ — 1 : ApiiiAuevi (92), — Apic|)U6vi.
414 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Au couplet oj, ligne 4 : npecBVTepoc (91), au lieu de
iiinpecBTTepoc
III. Doxologie oviii^f rap (Gaselee, p. 10).
Ce chant est conservé dans six manuscrits bohaïriques de la
Bibliothèque nationale : 81, feuillet ca verso; 82, feuillet pu
verso; 83, feuillet coa recto; 84, feuillet 123 verso; 85, feuillet
pAï.; 87, feuillet 104 verso.
Au I''' couplet, ligne I : hitaio (les 6), au lieu de t ai o-
2"= — — 2 : 6v\H (les G), — iiavxh.
3" — — 3 : ijiiovBomis (85).
iioT:xia: (tous sauf 87), — ov:xi:x.
4" — — 2: I1KA2I (81,82), — riiKAei.
— — — 3 : AvepnpocKTiiiii (81), iiai evep-
npocKTiiiii (84).
5" — — ■ 2 : eTH (83), au lieude gti.
nKA2i (82, 87), , — iiiKAei-
— — — 3 : e3:aJOT (81, 82, 85, 87), — 62^<juij-
6' — — I : TtoB2 uncrc (82, 83, 85, 87), au lieu de
ApinpecBeviii.
6' — — 2et3: inversées (85, 87).
IV. Doxologie Adam : aiiok ne icuaiiiihc avctitt.
Ce chant se trouve dans le manuscrit bohaïrique 85, feuillet
ce, verso.
AIIOK ne ICUAIIIIHC AilJAT G KA IIGpOllOO
ATCTiTT jieti iiiniiA UHKto'h iiniopoiioc
jjeii neeoov ii+KvpiAKH ereeuci 2i3:toor
(; TnoMc unxG ii^^e uinpecBTTepoc
AlllAV 6 OTIII^yf UepOIJOG AIMAT ^i ni2IHB
eq\H J36IJ TGcuH'f beii euiif- iiuiepoiioc
eqeeuci excoq epe ov^^toii irroTq
ÎIXG riO'C CABAOJO GqTHB llï. IIT6BC
QUELQUES TEXTES COPTES. 415
e^ycon ape^AU nieiiiB Ucvpovo'Acq J3eii T6K6k-
[kAHCIcV
OVtOII HOVI lllll'l't3BG IITe lietJAAOC
^ycvpo iiinpecBVTepoG UApovcuov epoq
V(o miovx'.vou ebpHi 2i tkaggapa iitg iii-
[npecBTTepoc
IITOV2ITOV (i:xHii noveo eiTeii iiinpocBiA
Nceovto^jT unieiHB IITe tiika un pecBVTe-
[poc
evep GTiii uuoq ncrc
unccof" uniKocuoc
Je suis Jean;' j'ai été transport!' en esprit,' un jour de
dimanclie, ' dans la cité du Christ.
J'ai vu un grand trône, ' posé au milieu d'elle, ' sur lequel
était assis ' le Seigneur des armées.
J'ai vu XXIV trônes, ' autour du trône, ' sur lesquels étaient
assis ' les Vieillards.
J'ai vu l'Agneau ' au milieu des trônes, ' il avait en main
un livre ' scellé de sept sceaux.
Si l'Agneau ' ouvre un des sceaux, ' les Vieillards ' déposent
leurs couronnes.
Ils se jettent sur leur face; ' ils adorent l'Agneau, ' lui deman-
dant ' la rédemption du monde.
Qu'on l'exalte dans l'assemblée' de son peuple!' Qu'on le
bénisse, ' sur la chaire des Vieillards !
Par les prières ' des XXIV vieillards ', Seigneur etc.
V. Doxologie Adam : aiiok \\g koaiiiihc niAnocTOAoc.
Ce chant se trouve dans le manuscrit bohaïrique 85, feuillet
GO verso, ;i la suite du précédent.
AIIOK ne ILUAMIIHG A'i'OAT G IIK|>H0VI
IIIAHOGTOAOG AIIIAV G KA liepOIIOG
AIIOK HG rilUAOHTHG (;pG KA LinpGGBVTGpOC
epG (|)1~ LIGI uuoq 2GUGI G^pHI G^ICOOV
416 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
AIMAT e KA IJ\AOU 2^6 XOTAB X'OTAB
eVU62 MCUOV \OVABninAHTOKpATUJp
evToi exoii iiiAc|)Hovi -fi^ye iieu hikazi
MMinpecBTTepoc iiee eBOA J36ii iieKtoov
nexHi J3eii riA2HT eireii iii6t\h
XG OV 116 II Al LinAipH'f
AlCUJTeU 6 OVCUII
e.GU)^ GBOA ec3:(o uuoc
Je suis Jean, ' l'apôtre;' je suis le disciple' bien-aimé du
Seigneur.
J'ai été ravi dans les deux; ' j'ai vu XXIV trônes ' sur les-
quels étaient assis ' XXIV Vieillards.
J'ai vu XXIV couronnes, ' pleines de gloires, ' placées sur les
têtes ' des vieillards.
Je dis en moi-même : ' « Que signifient de telles choses? » '
J'entendis une voix ' crier, en disant ' :
« Saint, saint, ' saint, le Tout-Puissant! ' Le ciel et la terre'
sont remplis de ta gloire. »
Par les prières, etc.
{A suivre.)
L. Delaporte.
MÉLANGES
I
NOMS DES FEMMES ET ENFANTS DES FILS DE JACOB
Les noms des femmes et enfants des fits de Jacob, men-
tionnés dans le manuscrit éthiopien n" 61 de Paris, présentent
un certain intérêt en raison de leur onomastique originale. Cf.
Livide des Jubilés, ch. xx et xliv.
TEXTE
Fol. 32 r° [in média)
{Scriptio continua dans le ms.)
Fol. 32 V-
rtAT*'ï -l- ©A^ ■ rt.<P ':' -nhrt.l: J hA?%^ :•;: r •
ORIEiM CUnÉTIEN. 27
418 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
at-nh
Fol. 33 r^
h :•: hAA. :!: iiC^, <■ % '-
(Dflà. 'i' ^-"Ml ••:: <DA^ :•: fi -•
A. ••:• i î
h4*9" *•:• SDaoaD :•:
TRADUCTION
Fol. 32 r° (/» medio)
FEMMES DES FILS DE YA'qOB.
Femme de Robèl : 'Adà. Ses fils : 'Ênok, Fâlous, 'Êsrom,
Karâmi. Ils furent 4.
Femme deSemon : 'EdêbcVâ. Ses fils : 'lyâmou'êl, 'lyâmé,
Sûwot, 'lyâkim, Sâ'ar, Sdwl, Leba-Fenswât. Ils furent 7.
Femme de Léivi :
Fol. 32 V"
Mêlka. Ses fis : Gédson, Qaât,Mirâri. Ils furent 3.
Épouse de Yehoudâ : Te'mâr. Ses fils : Fârés, Zârâ, Sal-
mon, fils de Sêwâ, son autre femme. 3.
MÉLANGES. 419
Femme de Vesâkor : 'Atiqâ. Ses fils : Tolà, FouW, 'lyà-
sâb, Sàmrem. 4.
Femme de Zablon : Watner. Ses fils : Nâter, 'Élon, 'lydl-
'êl. 3.
Femme de Dân : 'Êwâhi. Ses fils : Kuès, Samen, Lased,
Rêtâsâ, Salmou. 5.
Femme de Neftàlêm : Râd'û. Ses fils : 'Asê'oul, Gûhàni,
Nêsér, Bâlom, Lêw. 5.
Fol. 33 r"
Femme de Gâd : Maàk. Ses fils : Sâfyo, Mâmdo, Souna,
'AsiUÏ, 'Aleli, 'Arodi. 6.
Femme de Asèr : 'lyonâ. Ses fils : 'Ayômed, Sêryâ,
Sàrè, Yetko. Une fille. 4.
Femme de Yosêf : 'Asnêt. Ses fils : 'Êfrêm^ Menâsê. 2.
Femme de Benyâm : 'lyd'àko. Ses fils : Bcdbâkot\ Sâb'êl,
Gou'êyo, Ne'èmên, 'Abdd'ênès, Râ'él, Sanânim, 'Afoiim,
Marna.
Sylvain Grébaut.
Bczancourt, par Gournay-en-Bray, le 0 octobre 1913.
II
LES MIRACLES DU SAINT ENFANT CYRIAQUE
Le ms. éthiopien n" I de M. É. Delorme est consacré entiè-
rement au Martyre de saint Cyriaque, de sainte Juliette et
de leurs compagnons. II a été analysé dans ROC, I9I2, p. 113,
et M. F. Nau a bien voulu ajouter à notre description une
notice sur les textes arabe, syriaque, grec et latin de cet
ouvrage.
Les Miracles suivent immédiatement le récit du Martyre.
L'extrême concision de leur langue, souvent voisine de Tobs-
curité, la fréquence des omissions de mots, quelquefois même
le manque de liaison dans les idées permettent de supposer
qu'on se trouve en présence d'un texte relativement ancien,
420
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.
qui a échappé à la revision des mammeran. Ce texte mérite
d'être édité.
TEXTE
{Scriptio continua dans le m s.)
I
(F. 38 F" a) atiao : h-n ' OKD^?: : tBao-^éA : ^-'S-Cft :]
î\A«"f: ' flin<:h'i5 ' fyA- • ma • t-a^ • •• (i) a'ja^ ••
Mn ' ^ACli- • n.'^ • *C*A • «Ii^'î^»!: * K^-tC (F. 38 r« b)
4' ' 6^ • ^fl,A"tf»- [■•]>t.A.A ï *^ft ■• nA- ■ ai#w>^A- s W-A-
Hï- ï ^flP • rî-Hï :•: flïK^î'H ■ ^^.j^^'l- ■ OlV^rh •" ?»Ah : h«^S. «
©An • ïiV ■ '['ïxTÙ ' (Ban'^\\i\î\ ÎVA"* • ©n^h* -• 0»:^
je-A '■ ù?:h.'\^ '• «J^'ï-nAÇ • »^ (F. 38 v a) UA- ■ flïÇ*^ ■
-fî î IflJnjt^ • <«î^i= ■ fl»A^^ ■ rh^- • (DÏ}à(D't' î A<^- • f /A- •
r A A ï l-rK- • . . (orilti • W-A> • . . A«/A<w» r «/A9" •• K*^-} :•:
II
-thriHh î A^'Ç.A • «feC*A •• A*^** •■ tiK^ù-ti • InCti^ii ■
Î\A«"|: î fl) (F. 38 v« b) fl^h* • f/A- • Î^AA • •• (3) A^A •
«J • h «
(1) Ici et plus bas les noms propres ont été effacés.
(2) Ms. : n«n» now. C'est un non-sens. Comme la même expression : fliîl> : T*
7ft- é?< /a beauté de sa grâce se retrouve à la fin du miracle suivant, nous avons
corrigé flo» nom en fi> beauté.
(3) Ici et plus bas la place pour les noms propres a été laissée en blanc.
MÉLANGES. 421
iDî\n.rH -■ r^^ • -^n ■ h-j^^ ' îiA^ « flï'^ (f. 39 r- a) «^
cïi- • A.i- î ^'î^ • ïiriïh ! nA • aoth^ : nn.i« -- *c*a ■ jk.
h • ^/h^-j ! «fec*A • .en. • À-hflï ■ d-f- •'
a^ :*(F. 39 r^ b) \{ao s /-^i : fl)^<^hA :•: tD'P'h • fDA^ ■• fl
ùf^-} • dA-> : (D-h-Pi ' (ihfL • J^n. •• hrfih • *C*A : M
fljnjç-^: • ^-j^-j: : (DM ' f^nci- • f yA- - ma •
TRADUCTION
I
(F. 38 r" a) Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
un seul Dieu.
Je commence les Miracles de saint Cyriaque, bienheureux
enfant, martyr (et) ascète.
Que sa bénédiction soit avec son serviteur ... (2) pour les
siècles des siècles! Amen.
Il y avait un homme inenteur et jureur. Il arriva un jour
que {les ouvriers) furent exténués, (en travaillant) à l'église
de Cyriaque. « Demain, [dit ce menteur), il ne restera
(F, 38 r° b) personne. » IJévéque leur dit : « Dites {que vous
(1) Suit le mot fyf\^ Jour, qui a été biffé par le scribe.
(2) Cf. p. 420, note 1.
422 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
niendrez demain). » Ils jurèrent tous et s'en allèrent à leurs
maisons.
Le lendemain tous ceux qui avaient juré vinrent ; un seul
était resté; ils furent attristés d'une grande tristesse. La
fièvre saisit {V absent) et V enfla jusqu'au cou; il mourut le
même jour.
A Voccasion de {ce) miracle et de {ce) prodige que sa
prière, sa bénédiction, la puissance de so7i aide, IHnt&rces-
sion de sa (F. 38 v° a) clémence, V amour de son Dieu, la
beauté de sa grâce, la suavité de sa jmrole, la perfection de
sa royauté, le cours de sa carrière, son adoration fervente
et V effusion de son sang soient avec son serviteur... et avec
nous tous pour les siècles des siècles! Amen.
II
Miracles de saint Cyriaque, martyr de Jésus-Christ.
Que sa prière et (F. 38 v** b) sa bénédiction soient avec...
pour les siècles des siècles! Amen.
Il y avait un homme doux, en train de deniem^er dans sa
douceur.
Vint un homme pervers et {rempli de) ruse. Il sortit de sa
maison et incendia la maison de V homme doux avec son fils.
{Le feu) dévora tous les biens et les richesses [de l'homme
doux., qui) fut attristé d'une grande tristesse.
A Vaube il alla vers rincendiaire, {le) (F. 39 r° a) maîtrisa,
le ligota et f interrogea.
L" incendiaire répondit : « Pour moi, je n'ai {rien) fait et
je 7ie sais {rien). Salut à moi, de grâce! » — « Z)/s {et) jure
par l'église de Cyriaque, {repartit l'homme doux, que tu es
innocent). » Il {le) lui dit et {le) lui jura avec son fils.
{L'homme doux) dit : « Je m'en remets à toi, ô enfant
Cyriaque. » // dit {cela et) retourna à sa maison.
V homme méchant tomba, malade avec son fils. (F. 39 rb)
Des sortes d'épines et de ronces les piquaient tous deux. Le
fils mourut le huitième jour. L'homme {méchant), lui, dit :
« J'ai péché contre le Dieu de Cyriaque; désormais je ne
jurerai plus {et) j'abandonnerai {ma malice). » // dit cela.
Il fut malade une demi-année et se convertit au repentir.
MÉLANGES. 423
Que sa prHère, sa bénédiction, l'intercession de sa clé-
mence, la victoire de son combat, le cours de sa carrière et
la beauté de sa grâce soient avec... !
(A suivre.)
Sylvain Grébaut.
Bézancoiirt, par Gournay-en-Bray, Ift 7 octobre 1913.
III
SENTENCES ASCÉTIQUES
d'après le ms. éthiopien n° 3 de M. É. Delorme.
Les Sentences ascétiques, que nous éditons présentement,
sont la, suite des Exhortations aux anachorètes publiées dans
la Revue de rurient chrétien, I9I3, p. 317.
TEXTE '
{Scriptio continua dans le ms.)
(F. 22 r° b in fine) -i'f^^lMi,^ : H-f: : «m^Ç-^hÇ .• AîiA • JR-l-fl
(F. 22 v^ a) ft : ^<^>h • 7^-* ■ A,^Vh^ : A-HA-^ \ M"^ '
A-n ■ K^ù.'hX- ■ A?i*7H.K'nrh.C î >çft • (1) H/Z.+^A •• Ai,f.
a.?i^ • AAj&flï'> : îifth ï A^Ar : àxMr -• H/î.^'nC • mf:
A- ■ ^nn : K^Oï-^ :•:
(1) Le scribe par un signe de renvoi, mis sur le > de 5rÇft, indique le chiffre.
g, qui se trouve en marge. Nous n'avons pas tenu compte de cette division»
faite par le scribe, parce que le même chiffre se rencontre plus bas à la place-
qu'il doit occuper normalement.
424 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
(F. 22 yo b) (Dhdn •' tï^à l ïiiD-d : A-fl : K^\\-'i i ÇClT •■
àhnnh'dih.c • nï^A- : A-nh i «jaw-a- ^ *7'nch ■ njx-ida .-
W-A- • 'i^r • ^'>:5.7-A :•: tÙxtro : hAO : ÇCV^- • MH.K'fl
/h.c • w-A- : «i-nc • AuMnt^d i Hh^nA • îP^hc • ïic • îtfljç- •
fl»-?»'!: 1 -HA ■ Vie •■ n:î'/n.K'Th :•: luhdn s fl-vn • ^^C\ï ■ «^
'îACh : Au-hrhA- ï (3) ^A • (D-HA-^ • /u/i'flKAh i K^^*?
C î X-AK : '^àïià ■ A-nît : (4) œ^àïiii^h i m^ïh'ï • AAî^ •
nw-A- ï '}'n<:^h :•: K-J^çia^-h •• «I'^t^ • fl^Ai- : A-nh ■ <»*<?
Ah : K^'i'dC ' *«» : iD-A-h .' A-flh ï flïA^^Hht: • fl+A *
AtlX-h 1 A-nhA. • oofi^r '- W-A- •" K'^u- • n4'X-fl^ •■ je.*^A
(1) Le signe de renvoi est mis sur "Htn^-f", au lieu d'être placé sur fi'^ao
(cf. supra).
ii) (O est en surcharge.
(3) j^ est eu surcharge.
(4) «^ùïiA : ii'tt'ix I, indiqué par un signe de renvoi, s"! trouve au haut du
fol. 22 y b.
MELANGES.
125
^ : (F. 23 1" a) ^ao .- n^^-fHÏ • ©Tlrt • ^J^h. • àù^m-} l
TRADUCTION
(F. 22 r° b in fine) Ce livre est écrit pour ceux qui accom-
plissent la volonté du Seigneur. Lorsque vous entendrez {sa
lecture), tenez-la ferme dans votive cœur.
1
Le commencement de tout c'est : « Crois au Père, au Fds
et au Saint-Esprit. » (F. 22 v° a) Lorsque lit croiras, ne
deviens jamais doutant. Le doutant de cœur 7ie verra pas le
Seigneur. L individu qui tue ne verra jamais la vie. Celui
qui profère le mensonge dans sa vie n obtiendra pas la
récompense.
De nouveau je {vais) vous parler. Ce livre a été écrit {pour
les ascètes). N'accomplissez pas la fornication ; ne soyez pas
paresseux; n'aimez pas les richesses. Celui qui fornique avec
le membre viril de son corps pèche; les vers et la pourriture
seront sa fin; la grâce du Christ abandonnera {celui qui est)
(1) /h est en suirliai-g-i\ — (2) Le scribe a fait ici une division inuliio. — (:l) A
est en surcharge. — (l) ù est en surcharge.
426 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
paresseux dans son œuvre; celui qui aime les richesses ne
trouvera jamais la justice.
De nouveau écoute. Ne fais pas cesser la prière et ne viole
pas ton jeûne; aime ton prochain et ne {le) répudie pas.
Satan n'aime rien davantage Cjuc l'abandon de la p^Hère;
celui qui viole le jeune ressemble à un cheval sans frein;
celui qui répudie son prochain le Seigneur le répudiei^a.
4
(F. 22 v" b) De nouveau écoute. Ne sois pas aveugle de
cœur. Crains le Seigneur de tout ton cœur. Dans tous tes
actes ne fais rien sans considé?^aiion. Délibère sur tout ce
que tu feras. Ne prends pas part au péché de démence.
Garde-toi pur. Le monde entier périra par la cécité de camr.
Si la crainte du Seigneur n'existe pas, toute œuvre est
inutile. Sans considération la parole est folie; une telle
parole même est péché. De plus, ne renie pas la demeure où
tu as habité et qu'elle ne te déplaise jamais. Ne crée pas
d'inimitié entre les hommes et toi. Que la paix soit dans
toute ta ma7iière de vivre! Ne fais pas entrer l'indignation
dans ton cœur et ton âme. Ne mets pas le désir de vengeance
dans ton cœur. N'e te souviens pas de la punition pour ton
prochain. Tout le labew de fhonwie colérique s'évanouira
eu un clin d'œil. [Y. 23 r" a) Celui qui médite le désir de ven-
geance, celui-là est le disciple de Satan. Celui qui se souvient
de la punition ne verra pas la vie éternelle.
De nouveau écoute; je (vais) te parler. N' injurie personne ;
ne te querelle avec personne; ne désire pas les richesses
de ton prochain; ne frustre pas ton semblable. Le Seigneur
hait celui qui injurie.
6
De nouveau écoute. Le peuple des chrétiens hait celui qui
MÉLANGES. 427
se querelle {avec son prochain). Celui qui frustre son pro-
chain irrite le Seigneur.
(A suivre.)
Sylvain Grébaut.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 2 octobre 1913.
IV
LA MAUVAISE PASSION DE L'AVARICE SELON ÉVAGRIUS
d'après le ms. éthiopien n'^ 3 de M. É. Delorme.
L'édition de la mauvaise passion de l'avarice selon Éva-
grius complète celle de la colère. Cf. ROC, 1913, p. 213.
TEXTE
{Scriplio continua dans le ms.)
(F. 1 1 V a) ^74»^ • ë[!]
V • +A,A • jZ-nîVA : fl>*A'f- ! <w»cA :••
K^'l'XWtï- ï J&'hf j?. • A<wÇ^<J. ! -J^PJ?. : ?iA<wi : ^Ahr •
niî (F. 14 v° b) £w» : h^^aofiKh ■ n^YiC î hin • w-A-tf»- •■
(1) fiOiO'C^ est de seconde main.
428 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
^#wiAlitf»- : n*7Ç^ ! flJ^VlU^ : (2) AMH.^'flrh.C • nvf-A» ■
^H. î (Dh^^eoD^ : Aî\A"'> ï flïh<wi5r : î\Af • .e.î\.A. • fl?i'>-i:
TRADUCTION
(F. 14 V" di) Chapitre deuxième.
Sur l'amour de l'or et de f argent, fondement de tout mal (3).
{U avarice) nourrit le reste des désirs (mauvais).
De même que les rameaux mauvais, après qu'ils ont été
coupés, font pousser de (bons) rameaux, de même, si Von
veut supprimer les désirs (mauvais, il faut) couper, dès ses
racines, {tout) d'abord r amour des richesses.
Un gros navire, extrêmement chargé, est prêt à être sub-
mergé; mais (un 7iavire) qui est léger, parvient au port.
Celui aussi qui amasse un trésor est lié par des soucis nom-
breux, comme s il était lié par des chaînes de fer.
Il n'est pas possible de fuir à l'ami des richesses, car le
fardeau pesant qu'il porte (le) fatigue d'une fatigue perpé-
tuelle.
De même (jue (F. 14 v° b) la mer n'est pas remplie, alors
que tous les fleuves coulent vers elle, ainsi le désir de l'ami
des richesses n'est jamais rassasié.
(1) a» est en surcharge. — ("2) fl» est en surcliargo.
(3) Toutes les pensées suivantes so retrouvent dans S. Xil, Pair, gr., t. LXXIX,
col. 1152. Pour Évagrius, cf. Ibid., t. XL, col. 1272.
MÉLANGES. 429
Vœil de l'ami des richesses ne dort pas et n'a pas honte de
scruter.
Le serment s'approche de V ami des richesses à tout moment
et {V avarice) r agite, afin qiiiljure.
Vami des richesses se réjouit, lorsqu'il remplit ses trésors
d'or, et il ne sait pas qu'il est devenu l'ennemi du trésor
céleste.
Celui qui aime les richesses ressemble à celui qui fait des
idoles et qui les adore dans une {luuable) action de grâces.
Il renie le Seigneur à tout moment et il ne s'adonne pas à la
prière. S'il prie, il prie pour {les richesses), mais il oublie
son âme.
Le désir {des richesses) le préoccupe comme un fantôme,
qui est devant {ses) yeux.
Le feu {éternel) le dévorera à cause de {son avarice).
, Sylvain Grébaut.
Bézancourt, par Goui-naj'-en-Bray, le 2 octobre 1913.
V
RECOMMANDATIONS AUX ÉVÈQUES ET AUX PRETRES
d';iprt'S le ins. éthiopien n° 3 de M. E. Delormc.
Les Recommandations aux évéques et aux prêtres sont
ajoutées, en forme de desinit, aux Sentences ascétiques, dont
le commencement est édité plus haut, p. 423.
TEXTE
{Scriptio continua dans le ms.)
(F. 24 1« a) (Dth'PC^'i' ' ^^i-fi'i • hi(ï ' nr'ù'Tnti»' • a*:*»
430 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Ci- ! MH.K-nrh.c ' h'i^fi^- i a)K^^'i^9*(i^ ' (1) nvf-cu ï
îtrt. '•.' OH • ^ftA^ î dhmù?* 1 H'îi' • W-A" : tmuC?'o^ •• h
^ ■• K^ (F. 24 r° b) T^U^ • r^-Tlt^ * nh^* :•:
x.rh3rîn<n». : fl-fK-u ' iK* I ^,j&î^A[^]întf»* • A'JA?" 1 în<i •
^-rirh ! flï>ÇA • rhr-A :•:
-n ■ *i>^cnv ■ a^cv^ -- am^^/j^- 1 ©An • (3) t-ï^ .- ^wjç-k, ..
'WïAhyi '^ î -ncn • <D<w»AKh ■ x-a<w»'> .• a)'f-rhii>- (f. 24 \« a)
ïh ■ AdA.i> •: <dA.Ç-<P ■ AiT-fr • (4) -^(1 • ïlCA-l^A ? An-"/ * 'wi
*PAA • éJ^ih ! AdA.y ï <»<dA.^-<P • (S) -Vn ! A.^A i ©hAf^^ ••
A,^A î n^n,i& î (6) j^A ï fliK'J'ï'A+A'Th : ?iAh ■ «»lP^;^•t
y 1 ^,;^rîrK. • Ali • -ÏÙxiu ' (\rPD- • A^A^» ■ (7) fliflA
0». : 'pffD-4» î yiv î AX,eA-A •• hCA-l^A •• ao^^^'i i ^ooii ■
A/2.ïb^ : Aje.ïb7 :•=
HKç+4. ■ 'î'Pf ■ ^,ïiV- ■ (8) h^l-nc-h ! MïU^'flrli.C ■ KA î T
(1) jp est en surcharge.
(2) Ms. : Hhônv.
(3) ati»n est en surcharge.
( 1) A>çft- fist en surcharge.
(5) fl> (copulatil) est en surcharge
(G) n. est en surcharge.
0) A^A4* est amharique.
(8) KVY- est en surcharge.
MÉLANGES. 431
TRADUCTION
(F. 24 r° a) Apôtres saints, moi-même je vous ai établis et
je vous ai choisis, afin que vous deveniez des pécheurs
d'hommes.
1. Évêques, instituez après vous des prêtres et des diacres
[comme) interprètes de la loi (3). Enseignez-les selon la na-
ture de [leur) esprit, vous-mêmes {qui êtes) les serviteurs du
Seigneur, et ne les soumettez pas par contrainte. L'occasion
de la faute est variée; l'accomplissement du péché aussi est
varié. Il y en a qui pèchent en tuant leur prochain ; il y en a
qui pèchent en allant vers la femme d'un homme; il y en a
qui pèchent par idolâtrie. Enseigtiez-leur tout cela, afin que
(F. 21 r° b) les pécheurs ne périssent pas en vain.
2. Vous prêtres, si vous avez repoussé tout cela, je ré-
clamerai le sang [des pécheurs) de votre main. C'est tout
cela qu'ont prescrit nos Pères Pierre et Paul, nos Apôtres.
Celui qui le reçoit qu'il soit fortuné! Celui qui le repolisse
qu'il soit maudit!
0 mes bien-aimés, soyez sages pour le bien. Vous riches et
vous pauvres, vendez vos biens; donnez l'aumône. L'aumône,
elle, [à) ce que dit [l' Écriture), effacera les péchés et vous
placera devant le Roi céleste, {alors que vous serez) purs,
{ornés) d'un visage lumineux, en sorte qu'il ne fera jamais
soir pour vous. Demeurez des serviteurs {toujours) prêts. Que
sert à l'homme, [s'il) gagne le monde entier et perd son âme?
Il y avait un homme {qui) ne connaissait pas le mal et te
bien, mais administrait F Eucharistie dans la peur et dans le
tremblement. Lorsqu'il mourut^ les anges de lumière et l'ange
(1) ?!.¥■ est en surcharge.
(2) t est en surcharge.
(3) M. à ni. : léfjislatews.
432 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
des ténèbres vinrent et s'agitèrent (F. 24 v° a) à son sujet. Ils
conduisirent son âme vers le Christ; [au bout de) sept jours
(le Chî'ist) rendit jugement contre elle et on la conduisit au
Schéol. Le Schëol cria à haute voix et fut ébranlé jusque
[dans) ses fondements : « N'amenez- pas cet homme; il est
revêtu {\)de la chair de Jésus-Christ Notre-Sauveur et baptisé
de son sang. Ainsi soit-il. Ainsi soit-il. »
0 mesfrèreSy écoutez-moi; je [vais) vous dmioncer une nou-
velle. N'aimez pas les richesses. Ceux qui aiment les richesses
ne sont pas les serviteurs du Seigneur, mais les serviteu7's (2)
du diable. Je n\n pas de verge pour vous fustiger et je n'ai
pas d'épée pour vous effrayer, afin que vous ne soyez pas jetés
dans la. fournaise du feu [éternel). Le royaume des deux
sera meilleur pour vous. Suivez-moi dans la doctrine du
Christ et imitez-moi.
Sylvain Grébaut.
Bézancourt, par Gournay-en-Bray, le 4 octobre 1913.
VI
LE SIXIÈME JOUR DE L'HEXAMÉRON D'ÉPIPHANE
DE CHYPRE
UHexaméron d'Épiphaiie de Chypre est contenu dans le ms.
éthiopien n" 3 de M. É. Delorme. Cet ouvrage n'est encore
signalé que dans trois mss. : le n" 175 de Paris (3), le n° 125
de la collection cVAbbadie et l'Or. 751 du British Muséum (1).
Nous éditons ici le commencement du sixième jour, qui est le
plus intéressant, afin de faire connaître la recension de notre
manuscrit (5).
(1) M. à m. : e7idult. — (2) M. à m. : le serviteur. —(3) Cf. ROC, 1911, p. 311,
11. Notice des manuscrits éthiopiens acquis depuis i877, par F. Nau.
(4) Conti Rossini, Manoscritli ed opère abissine in Europa, p. 608.
(5) M. Nau a bien voulu nous communiquer la note suivante.
L'Hexaméron étliiopien a été édité et traduit par Ernst Trumpp, Das Hexaème-
ron des Pseudo-Epiphanius, A°, 88 pages, Munich, 1882 {Abhandl. der k. bayer. Ak.
der Wiss., 1 Cl.; XVI Ed.; Il Abtli.), d'après le ms. du British Muséum Or. 7.j1.
M. Trumpp a corrigé l'éthiopien et a comblé ses lacunes à l'aide du manuscrit
.arabe de Munich n° 203. Le ms. de M. Delorme est identique au ms. Or. 751; il
présente les mêmes fautes et les mômes lacunes ; il ne peut donc rien ajouter à l'édi-
MÉLANGES. 433
TEXTE
{Scriptio continua dans le ms.)
(F. 49 v" b m medio) dAi* ' i\f^t\ '- Hfl>-?i'|: '• àhV ■ 'JC-fl •'
-f- î nh'w» : '1-hHH • M (F. 50 r" a) «.K-flrh-C • 0+^*^ • A^
AA.lfai>- : (Dj?.-"iV.KP. : AdA î λ"J^C • aiJRT'Jtf»»- : (Dhoo-n •'
'H^ • nm^^tf»- ■ flïnnKî^AA.irai>- «
OD. î (DhîP* (F. 50 r« b) AA^iro»- .■ hA^b'^ i îflA^.i- ■ -tdù
tiou de M. Triirnpp. L'éthiopien est une mauvaise traduction du texte arabe, dont
une copie est conservée à Munich ; l'arabe est sans doute traduit, ou composé, d'a-
près un texte syriaque, qui dérive peut-être de la Caverne des (résolus attribuée à
S. Éphreni et incorporée déjà dans le Qalèmentos et dans la Vie d'Adam et d'Eve.
OlilENT CIIUÉTIKN. 28
4M REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
A :•:
>ii^AA : ^.T<:i- ! A-flît I
iDrxn^"Sù ' m-P 1 MlL^-flrh. (F. 50 v° a) c • ^{.'n^ : h
jK.^A- • rTi^flj- ! >nti ' n'JA : lA'AA-iî î uA'B : ^Ji.ç.[:] nn
ACP-.1)- • ©i^A^V- ! flï'wAln'f: : hthfi. ■• hr*fÙl 1 îrî\^ ■ AA
A : W-A- : <w»Ahîri^ ! K^Mn ■ (D-nU-f-a^- ' hfh^ ' nK9"AA.
U- î À.m8- • 1) (Dh^a/^h^ ■ (2) fl)À,nMr»AA :•: (3) fllhiF"
J^'i<: ï 11^* ■ îrî\/. î h'^H.h-nJi.C ! AdA î KA<PÇ - iDh'^ii' •
nàxC '• aiHerhfl>-<. • fl>-Ai- ï '^hi^^» ' ^,^îin • Krh^ • hi^i
flJ?ti'".«^'ï/. ■ TiJ* •• iî^<: •• ?i'7fI.K'nrh,C • AAA ■ 0,h^ • (Dmc
'ï : fliîTPïi'n-Th ■ cD^^^ihn • (lofti'k-f'O^- ! >»rh.e: : nKî^AA.
0' : Ai,m}^- : fl>/%,fl/.?ij& ' flïAunhrAA î -K^xy : hniih-n
fh,C ' 'ifvù • AdA •• ^^'e^ •• (Dh-iM-t • ^,^hfl ■ Krh.^ ■ n
hr AA.^^ • Â,mK* = (oK^à^^ ' flJ/î,nKî^AA ? (5) h^zy .• h'^
H.h'flfh.C '■ >R<: •■ AAA ■ W-A" ! 'l'-T/.-f-tf»- ■ Au^ïlfl : tD-dU
(F. 50v°b) -ï^flo- : hfh^ • fl^9"AA.U- :•: K^^y : Mlth-flrh.
c -• Krh^ ' nhl^AA^U' • flif (in : /^A^V î AAA • n^mCo^ '
(1) h. est en surcharge. — (2) m est en surcharge. — (3) Ms. : roh. s fl^". —
(1) a)h.n^>i^ ! ï^e trouve au haut du fol. ; un signe de renvoi indique que sa
place est ici. — (5) mh. est en surcharge.
MÉLANGES. 435
A- ■ n-nc •' ^n. -■ (\itx'ii:hih - n* • -i^nac • fi-tih • ahch!?
'ilX'li'ï' -V- IxrHli ' iMl-i- ' cDh'^.e. • 'iMi'l' - (i) hCdô-l'
0' • (F. 51 r° a) ton^dj^A • ©h^AA i K'UL^'flrh.C ■• J&^
A, : hoo : nCi-iïh • ^&K • M • n^^^K - Mïh • a»* ï <»A
-i : aï^.tfA"-ll- 1 oiAChP-i- • (2 MH.^'flrh.CA • >»An* • flJ
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^ ■ Krhs. î HAu^^h<{.A • ath^^t^A'? • nw-A- • i-nc » n
•f: : KA ! içA • A't ■ A-fl î oiA'/: • "idn \ fl>A-l: • /hj&fflTh i (o)
(1) Suit la dittologie fliïi<n><j,^ s Trf|-I:1', laquelle est d'ailleurs biffée.
(2) A est en surcharge ici et deux fois plus bas.
(3) h. est en surcharge.
(4) ^ est en surcharge. — (5) fl»'\-I: : A,efl»¥' i se tj[-ouve au haut du fol.; un
signe de renvoi indique que sa place est ici.
436 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
H.K'flrh.Cy I (1) flïMH.K'flrh.C : /Z-O, • ItxO^'l '- ^ - ^^ '1
M9" î AdA • W-A- • îi«^^ :•: flïMi • hfi^ '- OrTh-fc-î^ -■ (F. VI
^0^(D- : î^'ftA.l^ • n->?iHH : K'^ftK'flrh.C • (Dd^^*^^ : (D
Jtvi • rt-flx ■ ^n • ^ncu ■ A(>A,ii- • ©^'^«^-n ■ a»* : n*i>^
^^% ' rt-nh ! An ' ^ih(o*^' : 'Tin • hin^h-nd^c • (o^i-^a
A- • aïiii- ' rt-nh •::
4.A I h<w> î V4,A^ : ^^-yh • A"-!: • An ■ ^}\.7fli. • i4.A ■ at-
A-ï- : K'>^ • (D^oo^'T l J&ï/^'h : n^.^'A-'f- :•: (3) fllV4-A^
A : je^-ï-Ç^ ! AMr î (DMD-à-fi. i Uàa ■ An •- ff^at^cK • ?i<w>H
«i-n-tu- • mpi^^ i -^n ■ àdo^ • flln*^A'^ • j^jtc :•:: ©An •
J&ïT-A ï (F. 51 V b) AA-nA • A-n?» ■ fliïf-A- ■ i"7n/5.-J^ :•: (D
hdn • ^ije^-d ■ ^É«»Ti' • /^.rA(^ • <^e : 9"AA ■ aoMtxti^ .-
A^« :•: ïxn,i î .fc^^-j • AA-nh : An ■ A-nh ■ j&'ï'Aa : n^rih
(I) V est en siircliargo. — (2) Ms. : fl»/^A". fl> est d'ailleurs biffé. — (3) Suit
ladittologie : fl),ecii»jB'P : ntn>,ç-ft"^.
MÉLANGES. 137
ïf-A- • K-JAA-lh ' ^tirà?* • fiù-nh • htiin* ' (D-h-P • ^^^
-y : Otf»- ■ OiJ&^d^ ! /iàii^irao- • W-A" : (F. 52 r° a) «î-fl^ :•
i^AA • W-A- • l-iiC • Hd.m(^a^- • h*^n.h'i\ih,C ï KA : A-flK
'flH-'i • A(>A.lftf»>. : flivçA ! n;i[iC^'e'V ■• VOn.^ • (D^^a>*^
H.K-nrh.c •• flj^tA'ï.e : nw-A- ■• n •- ohpoo^ .• nn^cp-y ■ >
hn ■ A-i-' î ^^>b ! (DhJ^rf\^ • a^* : nw-A- ■ 'hT^;^^ î h
TRADUCTION
(F. 49 v° b in medio) Sixième jour, c'est-a-dire jour du ven-
dredi.
Le Seigneur créateur, dont l'œuvre merveilleuse n'est pas
connue, regarda toute {la création) le sixième jour, afin de
l'orner et de Vemhellir.
Type (ou : description) de la création des serpents
ET des ours.
Alors le Seigneur voulut créer les serpents et tous les ours
de la terre. Le Seigneur dit : « Que la terre produise les
438 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
âmes des (êtres) vivants! » Et aussitôt la terre produisit les
serpents d'après Vordre du (F. 50 r° a) Seigneur, à la pre-
7nière heure, le sixièyne jour, chacun selon leur espèce, deux
[par deux), mâle et femelle. Il ordonna qu'ils soient variés
dans leur aspect et dans leur forme, qu'ils paissent sur la
terre et qu'ils pâturent. Et il fut ainsi sur l'ordre du Sei-
gneur.
Type (ou : description) de la création des lions
ET de toutes les AUTRUCHES.
Ensuite le Seigneur ordonna à la terre de produire les
lions et toutes les autruches. Et il fut ainsi. Alors le Sei-
gneur créa les lions et les autruches, que la terre avait pro-
duits deux [par deux), mâle et femelVe, variés chacun dans
leur aspect et dans leur forme.
Type de la création des animaux.
Ensuite le Seigneur créa tous les animaux de la terre; il
les sépara; il les établit variés dans leur nature et leur
(F. 50 r" b) forme, deux par deux, mâle et femelle, chacun
selon leur espèce. Le Seigneur dit : <( Devenez nombreux. »
Et ils se multiplièrent selon Vordre du Seigneur.
Type de la création des reptiles.
Puis le Seigneur dit : « Que la terre produise tous les
reptiles! » Alors elle écouta Vordre du Seigneur et se mita
produire les reptiles : d'abord parmi les reptiles le serpent
et ses espèces, deux par deux, [puis) après eux tous les rep-
tiles, auxquels avait songé le Seigneur et {qu')il avait établis
deux par deux, en ordre. Et il fut ainsi. Le Seigneur dit :
« Devenez nombreux; multipliez-vous et remplissez la terre. »
Alors le Seigneur les bénit. Cela eut lieu à la deuxième heure
le sixième jour.
Type de la création de l'homme.
Ensuite le Seigneur (F. 50 v" a) créateur, qui est vivant,
spirituel, (qui) possède trois personnes, [mais) est un dans
MÉLANGES. 439
sa nature, sa puissance, sa divinité et est un seul Dieu,
regarda tous les anges; il n^en trouva parmi eux aucun (fait)
à sa ressemblance ni par l'aspect, ni par l'apparence, ni par
la forme. Puis le Seigneur regarda les oiseaux et les pois-
sons de la mer, qui vont dans les abîmes; il n'en trouva
aucun parmi eux {fait) à sa ressemblance ni par l'aspect, ni
par l'apparence, ni par la forme. Ensuite le Seigneur
regarda le soleil, la lune et les étoiles; il n'en trouva parmi
eux aucun {fait) à sa ressemblance ni par l'aspect, ni par
l'apparence, ni par la forme. Alors le Seigneur regarda les
bêtes et les animaux; il n'en trouva aucun [fait) à sa res-
semblance ni par l'aspect, ni par rapparence, ni par la
forme. Puis le Seigneur regarda toutes ses créatures; il n'en
trouva parmi (F. 50 v" b) elles aucune {faite) à sa resseîn-
blance. Alors le Seigneur exulta et se réjouit dans sa misé-
ricorde. Il voulut créer un {être fait) à sa ressemblance, lui
donner puissance sur {les êtres) qu'il avait créés et l'orner de
sa lumière. Alors le Seigneur avant toute opération dit à ce
propos : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressem-
blance. » Le Seigneur prit conseil avec son Verbe et son
Esprit sur la création de l'homme. La Trinité se réjouit de
cette œuvre.
Alors le Seigneur jjrit un peu de feu, un peu dépoussière,
un peu de vent et un peu d'eau, quatre {éléments en quantité)
égale pour chaque {paiHie). Le Seigneur leur ordonna de se
réunir et de s'adapter entre eux. C'est ainsi qu'ils se réuni-
rent sur l'ordre du Seigneur. Alors il fU l'homme à son
image et à sa ressemblance (F. 51 v° a.) par l'apparence et la
forme. Le Seigneur voit; de même Vhomme voit; mais ce
que voit Vhomme a une limite et une mesure, {alors que) la
vision du Seigneur n'a pas de limite, ni de mesure. Le Sei-
gneur entend; l'homme entend; mais l'audition de l'homme
a une limite et une mesure, {alors que) l'audition du Sei-
gneur n'a pas de limite, ni de mesure. Le Seigneur parle ;
l'homme pjarle; mais le langage de l'homme a une limite et
une mesure, [alors que) le langage du Seigneur n'a pas de
limite, ni de mesure. La nature de l'homme et ses {qualités)
bonnes sont contingentes, {alors que) la nature du Seigneur
et ses {qualités) bonnes ne sont pas contingentes.
440 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
Le Seigneur a fait /'homme; il a voulu (le) rendre pa7 fait
et il a insufflé sur son visage l'esprit de vie. C'est ainsi
qu'Adam a vécu et est devenu [un être doué) d'une âme de
vie. Quant à l'insufflation que fit le Seigneur sur le visage
d'Aadm, (F. 51 r° b) elle créa en lui une âme substantielle,
plus glorieuse {et) plus élevée que toutes les substances qu'il
avait créées. Le Seigneur choisit {cette) substance bonne et
[lui donna) le cœur, la beauté et la raison, {qualités) retnar-
quables. Il la fit avec trois principes; trois principes sont
{donc) en elle. L'âme a une nature, une, indivisible et insépa-
rable de toute manière, mais elle a le creur, elle a la raison
et elle a la vie; trois [principes) sont dans une substance
[unique). C'est ainsi qu'elle devint semblable au Seigneur ; et
le Seigneur dit vrai, lorsqu'il dit : « Venez, faisons l'homme
à notre image et à notre ressemblance. »
Explication des quatre éléments.
Au sujet du peu de feu dont a été créé Adam.
Pourquoi Adam a-t-il été créé d'un peu de feu? C'est afin
qu'il égalât la substance {du feu), qu'il fût tout entier lumièt^e,
qu'il fût ardent, qu'il bridât jjar là, les démons et que la puis-
sance d'Adam fût sur toute {espèce de) feu et non pas seule-
ment {sur) le feu, (F. 51 v" a) mais [sur) les anges que le
Seigneur a créés de feu, pour cpie les anges fussent [établis)
pour le ministère de l'homme, qu'ils l'aidassent et qu'ils
fussent avec lui sur l'ordre du Seigneur et que les [créa-
tures) célestes et lumineuses fussent sous la sujétion de
l'homme. C'est ainsi que le soleil est sous la sujétion de
l'homme, lorsqu'il brille sur lui et jjourvoit pour lui {à la
croissance) des plantes de la terre; c'est ainsi cpxe la lune et
les étoiles sont soumises à l'homme, lorsqu'elles brillent stir
lui pendant la nuit. Les anges aussi sont sous la sujétion de
l'homme, lorsqu'ils vont vers le Seigneur et intercèdent pour
Vhomtne.
Pourquoi le Seigneur a-t-il créé Adam d'un peu de vent?
C'est afin que les vents lui fussent soumis, lorsqu'il sent le
vent dans son nez, l'expire et l'aspire avec mesure. Quant
aux vents, ils sont soumis à Adam et à ses fds aussi, lors-
MÉLANGES. 441
qu'ils sortent de leur réceptacle et soufflent vers les arbres et
les plantes de la terre, lorsqu'ils soufflent (F. 51 v" b) sur les
liabits des hommes et tous ses biens et encore {lorsqu'ils)
poussent les nuages, afin de [les) remplir d'eau avec les anges
que le Seigneur envoie, pour faire monter les nuages vers les
hauteurs. Puis ils sont soumis à l'homme, lorsque l'homme
vogue dans des navires sur les abîmes et autres {profon-
deurs).
Pourquoi le Seigneur a-t-il créé Adam d'un peu d'eau?
C'est afin que les eaux fussent soumises à r homme, afin qxCil
en bût, qu'il en usât, qu'il en arrosât les arbres et autres
(plantes), qu'il (en) abreuvât les animaux et qu'il en fit ce
quil voudrait et que les monstres marins, les poissons, tous
les oiseaux du ciel et les autres {animaux) lui fussent soumis.
Pourquoi le Seigneur a-t-il créé Adam, d'un peu de pous-
sière? C'est afin que les bêtes lui obéissent, que les animaux
et tous les reptiles lui obéissent {et afin) qu'en premier lieu le
lion, le chameau et tous les animaux obéissent à l'homme,
car lui-même monte sur eux et impose sur eux toutes (F. 52
r" a) {sortes de) choses.
Ensuite le Seigneur créateur a fait l'homme, c'est-à-dire
Adam, des quatre éléments, afin qu'ils fussent égaux à toutes
les créatures que le Seigneur avait créées. Mais l'homme est
grand sur elles et {son) âme substantielle, raisonnable,
vivcmte et élevée est {supérieure) à toute substance, car le
Seigneur ce créé l'âme, l'a embellie de toute beauté, l'a appelée
selon la 7iature de l'âme « vie im^nortelle » (et) l'a mise dans
Adam. Comme dit le Seigneur dans la Loi : « Le Seigneur
a pris Adam et l'a placé dans son paradis, car le Seigneur
n'avait pas trouvé pour lui d'aide, ni {d'être) semblable à lui
dans toutes les créatures que le Seigneur avait créées (1). »...
Sylvain Grébaut.
Bézancourt, par Gouinay-cn-Bray. lo 2 octobre 1913.
(I) Gen., II, 15 et 20.
BIBLIOGRAPHIE
D"" Félix Haase, LUerarkritische Uiitersuchungen zur orientalisch-apokry-
phen Evangelienliteratur . 8°, 91 pages. Leipzig, J. C. Hinrichs'sche
Buchhandlung, 1913. — M. 3.
Nous avons lu avec un très vif intérêt le travail de M. F. Haase. Il se
recommande par sa simplicité, sa clarté et sa précision. Si l'on ajoute
qu'il est écrit dans une langue à la fois sobre et alerte, c'est dire le réel
attrait sous lequel il se présente.
11 est divisé en onze chapitres, en tête desquels figurent une série d'in-
dications bibliographiques, rangées sous la rubrique : Quellen und Litera-
tur. — 1. Ein koptisches Aegypter- oder Ehionitenevangelium. — 2. Das^
Evangelium des Gamaliel. — 3. I)a$ koptische Evangeliiim des Bartholo-
mâus. — 4. Dos Evangelium der Zwôlfapostel. — 5. Ein angebliches
Petrusevangelium. — 6. I)as ThomasevangeHuni . — 7. D as ara bise he Kind-
heitsevangeliiim. — 8. Das Protevangelium des Jakobus. — 9. Die arabische
Geschie/ile des Zimmermanns Josef. — 10. Die Pilatusakten. — H. Transi-
lus Mariue.
Cet opuscule ne s'adresse pas uniquement au groupe restreint des
spécialistes, qui éditent les documents originaux, destinés à servir de
matériaux aux historiens; tous ceux qui font des travaux de seconde
main l'étudieront avec profit. C'est sans doute ce qui explique pourquoi
M. Haase s'est toujours efforcé de rester extrêmement concis, de se mon-
trer même parcimonieux d'informations et de bannir tout détail intéres-
sant, qui eût pu ressembler à un hors-d'œuvre. Mais simplifier est loin
de vouloir dire écourter. Aussi à certains endroits, le sujet nous a paru
traité d'une façon trop sommaire. Citons, pour exemple, le chapitre qui se
rapporte à l'Evangile de Pierre. Par contre, Tappréciation de l'auteur en
ce qui concerne l'ensemble de cette œuvre est juste et concorde avec celle
de M. Guerrier sur le Testament en Galilée (1) (Patrologia Orientalis
Graf&n-Nau, t. IX, f. 3 ; fascicule publié en même temps que les IJterar-
(I) « On connaît du Testament en Galilée un texte copte moins complet... que
le texte éthiopien. La découverte en est due à M. K. Schmidt qui l'a fait con-
naître dès 1895. M. J. Bick a découvert, dans un manuscrit palimpseste de
Vienne, un fragment latin très court. Ce texte a été rétabli, en partie, d'une
façon plus complète par M. E. Hauler » (Guerrier, p. 35). Le texte copte, dont
il s'agit ici, n'est autre que V Évangile de Pierre.
BIBLIOGRAPHIE. 443
krUische Untersuchungen). « Die beste Losung des schwierigen Problems
ergibt sich dann, wenn man annimmt, die Schrift ist von einer gnosti-
schen Partei ziir Bek'àmpfung anderer Gnostiker verfaszt » (Haase, p. 37).
« On a sans doute remarqué combien man(iu^t d'unité la doctrine du
Testament... tour à tour gnostique, par exemple, et antignostique «
(Guerrier, p. 18-19). Nous aurions mauvaise grâce, le but n'étant pas le
même ici et là, à vouloir comparer le chapitre en question à l'article de
M. H. Stocks, intitulé : Qiiellen zur Rekonstruktion des Pelrusevangeliums
et récemment paru dans la Zeitschrift fïir Kirchengeschichte , XXXIV
Band, 1 Het't, mais la différence entre l'un et l'autre semble extrême tant
sous le rapport de la bibliographie que sous celui des renseignements
donnés.
Cette remarque faite, il nous est agréable de louer le travail de M. Haase
et de le caractériser comme étant un excellent manuel de vulgari-
sation (I).
Sylvain Grébaut.
D' NiKOLAUs Pfeiffer, Die ungarische Dominikanerordensprovinz von
ihrer Griindung 1221 bis ziir Tatarenvenoilstung 1241-1242, 8'^, xvi-240
pages. Zurich, Gebr. Leemann et C>, 1913.
L'étude de M. le D'' Pfeiffer sur la province hongroise des Dominicains
pendant la période 1221-1242 constitue une monographie intéressante.
L'auteur, qui a beaucoup lu, connaît à fond son sujet; aussi la bibliogra-
phie qu'il en donne est-elle étendue [Literaturverzeichnis., p. ix-xvi).
Il ne cherche pas à faire montre de son érudition, mais il vise avant tout à
la clarté. Les faits, bien coordonnés, vérifiés attentivement et exposés
avec précision, sont mis en relief selon leur importance respective, l'ac-
cessoire n'empiétant jamais sur le principal. Le récit, qui occupe un peu
plus de la moitié de l'ouvrage, se poursuit dans une langue très sobre,
laquelle n'est pas sans une certaine élégance.
L'ordre des chapitres est le suivant : 1. Die Entstehung der ungarischen
Dominikanerordensprovinz. — 11. Die KIoster der ungarischen Domini-
kanerordensprovinz, — III. Die Zuriickdràngung der Hfiresie in Bosnien,
wie auch in den iibrigen siidslavischen Lândern der ungarischen Krone
und die Dominikaner. — IV. Die A'Mmfl«e7i- Mission und die Domini-
kaner. — V. Die ungarischen Dominikaner und die an den Grenzen
Asiens zuriickgebliebenen hi'idnischen Ungarn. — VI. Kircldich-diploma-
tische Tdtigkeit der Dominikaner in Beziehung zum Konigreich Ungarn.
Ce qui caractérise le travail de M. Pfeiffer, c'est que les documents dont
il s'est servi se trouvent mis à la disposition du lecteur dans un appendice
d'une centaine de pages. Et rien n'est plus facile que de les consulter,
(1) Notons que le « manuscrit de Paris » édité par Wallin (cf. ROC, t. XVI,
1911, p. 325) est aussi appelé, par M. Haase, un « manuscrit de Suède ».
444 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
car, classés conformément au plan de l'ouvrage lui-même, ils sont précé-
dés d'un répertoire analytique dressé avec soin.
En résumé, M. Pfeiffer a allié la solidité de la documentation à l'aisance
de la forme, et la lecture de son ouvrage est aussi instructive qu'at-
trayante.
Sylvain Grébaut.
Dom Paul Renaudin, Questions religieuses orientales, in-12, 230 pages.
Paris, Téqui, 1913: 2 fr.
Dom Renaudin a réuni, dans ce volume, des articles d'inégale lon-
gueur, sur des questions d'histoire et de littérature religieuses d'Orient :
1° L'église copte « orthodoxe » et l'union avec Rome, p. 1-80 et 161-168,
esquisse l'histoire de l'église jacobite égyptienne (une volonté, une nature,
une hypostase, une personne en Notre-Seigneur), des tentatives faites
pour la réunir à nouveau à l'église romaine et de la formation du petit
troupeau catholique actuel officiellement protégé par le gouvernement au-
trichien. — 2° Les décisions de Benoît XIV et l'église copte catholique,
p. 81-99. Benoît XIV, en 1741, plaçait les coptes convertis sous la juridic-
tion du patriarche de Jérusalem Athanase et continuait ensuite de s'inté-
resser à leurs usages. — 3'^ Une page de l'histoire du monachisme grec,
p. 103-119, nous fait connaître le moine Christodule né près de Nicée et
mort dans l'île d'Eubée, en l'an 1100. — # L'église catholique à Corfou,
p. 123-130, sous les princes normands, les Vénitiens, les Français et les
Grecs. — 5° L'église monophysite d'Abyssinie de 1867 à 1869, d'après un
auteur arménien, p. 131-158. C'est un extrait de la relation du Père
Dimothéos, envoyé en 1867 de Jérusalem en Abyssinie pour demander
l'élargissement du consul anglais emprisonné à Magdala. Gn y trouve
d'intéressants détails sur les croyances et les pratiques religieuses des
Ethiopiens. — Deux autres articles, p. 169-206 et 223-227, contiennent une
courte histoire de la littérature copte et l'indication des manuscrits litur-
giques coptes conservés à Paris. Trois appendices (209-222) contiennent
un mémoire de Renaudot sur une tentative d'union des Protestants avec
les grecs, un ordre de Napoléon l*'" en faveur du monastère du Slnaï,
et une notice sur saint Julien du Mans honoré en Russie.
La plupart de ces sujets ont été développés par Dom Renaudin dans la
première série de l'Orient Chrétien (voir la table des matières, t. X, 1905,
p. 467); nous souhaitons qu'il trouve les loisirs nécessaires pour nous
adresser de nouvelles études sur l'église d'Egypte.
F. Nau.
0. Tafrali, docteur es lettres, Mélanges d'archéologie et d'épigraphie
byzantines, 8°, 96 pages. Paris, Geuthner, 1913; 6 fr.
Les deux premiers articles (p. 1-39), consacrés à l'église de Saint-Démé-
trius de Salonique (date de l'église et des mosaïques ; réparations faites à
l'église au vn^ siècle), ont paru dans la Hevue d'archéologie, en 1909. L'au-
BIBLIOGRAPHIE. 445
teur, d'après des sources éditées et manuscrites, établit que l'incendie du
VU" siècle, qu'il place sous Héraclius, entre 629 et 634, n'a endommagé
que les boiseries intérieures et le plafond de l'église. Les réparations,
commencées aussitôt, ont été dirigées par un certain Léon, éparque
d'Illyricum, et ont été achevées au temps de Constant IL L'église avait
été bâtie au v*-' siècle. Ces deux articles avec le suivant, p. 40-50, sur « le
Tribêlon de Saint-Démétrius de Salonique », complètent les ouvrages du
même auteur annoncés plus haut, cf. p. 105. La fin de l'ouvrage est con-
sacrée aux « monuments roumains d'après les publications récentes » et aux
inscriptions grecques chrétiennes du Sinaï; vingt-deux inscriptions sont
reproduites, ou transcrites et commentées, d'après les estampages de
M. Couyat-Barthoux.
F. Nau.
Courtes notices.
W. E. Crum, Theological Texts from Coptic Papyri, edited wit/i an
Appendix upon the arabic and coptic Versions of the Life of Pacho-
mius (Anecdota Oxoniensia, semitic Séries, part XII). 4", 206 pages,
9 planches. Oxford, Clarendon Press, 1913; 25 sh. net.
Les 29 fragments de papyrus coptes, p. 1-170, sont les restes de plus de
trente volumes, achetés par Lord Amherst en 1905-1906 et acquis depuis
par M. J. Pierpont Morgan. Deux se rapportent à la Bible (Ruth, Psaumes,
Jean, Tite); cinq aux apocryphes (Hénoch, A'ierge, Marc): six sont des
fragments de sermons (l'un attribué à Damien d'Alexandrie et un autre
à saint Grégoire de Nazianze), et huit des fragments de martyrologes; six
sont des histoires de moines, les plus longs (p. 86-161) contiennent des
fragments sahidiques de deux vies de saint Pacôme. Ce sont ceux-ci qui
ont conduit M. Crum a étudier les versions arabes des vies de Pacôme et
à signaler, à côté des éditions de M. Amélineau (Musée Guimet, XVll) et du
Caire (1891), deux autres manuscrits importants, l'un conservé à Paris
(n° 261) et apparenté au grec, l'autre conservé au Vatican (n" 172) et appa-
renté à la version sahidique. M. Crum a ajouté des sommaires, une tra-
duction anglaise, de nombreuses notes, des Tables et 21 spécimens des
écritures. Signalons encore le fragment 13 (p. 62-63) parallèle à deux
anecdotes des Plérophories de Jean de Maiouma [Pair. Or., t. Vlll, p. 67-
68) et les notes de M. Crum montrant, d'après deux témoignages, que
les Plérophories ont sans doute été traduites en copte sous le titre de
« Témoignages de Pierre (l'Ibère) ».
F. N.
Oscar VON Le.mm, Bvuchstiicke koptischer Mârli/rerakten, I-V, gr. 8°,
84 pages, 1 planche (Mémoires de l'Académie imp. des sciences de Saint-
Pétersbourg, classe hist.-philol., t. XII, n° 1, 1913).
Cette publication contient : — I. Le martyre de Théodore l'Oriental et
de ses compagnons Panikyros le Perse et Leontios l'Arabe d'après
Goleniscev50 (I feuille papyrus) et Borg. CXLVIll (2 feuillets). — II. Les
446 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
prodiges de Théodore l'Oriental, d'après Borg. CXLIX (l feuillet). — III.
Le martyre de saint Leontios l'Arabe, d'après Borg. CXLVII (6 feuillets).
— IV. Le martyre de saint Heraklides, d'après Paris 129 (16) (2 feuillets),
Goleniscev 15 (1 feuillet), Brit. Mus. Or. 3581 B (43) (1 feuillet) ; ces qua-
tre feuillets proviennent d'un même manuscrit. — V. Le martyre de
saint Isidore, d'après Borg. CL (6 feuillets). M. 0. de Lemm ajoute des
introductions, des notes, une traduction allemande et des Tables. La
planche reproduit une page du papyrus Goleniscev 50.
Dom André Wilmart et Eugène Tisserant, Fragments grecs et latins
de l'Évangile de Barthélémy, 8°, 78 pages. Paris, 1913 (Tirage à part de
Revue Biblique, avril-juillet 1913).
Cette brochure contient les textes latins et grecs, avec une synthèse des
textes coptes et slaves conservés sous le nom de Barthélémy. Cet évan-
gile a souvent une forme apocalyptique. Barthélémy interroge le Christ
et la Vierge sur les sujets qui lui tiennent à cœur. Ce procédé se retrouve
dans toute la littérature jiseudo- Clémentine où Clément interroge saint
Pierre, et dans la Didascalie de Notre- Seigneur Jésus-Christ où les apô-
tres interrogent le Christ (cf. ROC, t. XII, 1907, p. 225).
Le texte copte du « livre de la Résurrection » attribué à saint Barthé-
lémy, traduit par M. Crum dans R. de Rustafjaell, The Light of Egypt,
Londres, 1909, p. 110, vient d'être édité et traduit avec des textes simi-
laires, attribués à saint Jean, et des Sermons, par M. W. Budge, dans
Coptic Apocrypha in the Dialect of the Upper Égypt. Londres, 20 sh.
M. Chaîne, Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collection
Mondon-Vidailhet, 8°, 70 pages. Paris, Leroux, 1913.
Le R. P. Chaîne, qui a déjà catalogué les manuscrits éthiopiens de Ber-
lin, ROC, t. XVII, 1912, p. 45 et ceux d'Abbadie, 8°, 170 pages, Paris,
1912, vient encore de décrire les 113 manuscrits laissés à la Bibliothèque
Nationale de Paris par M. C. Mondon-Vidailhet, professeur à l'École des
langues orientales, mort le 29 nov. 1910. Vingt-sept de ces manuscrits
sont en gheez. Nous noterons parmi ceux-ci une chronique abrégée (26) ;
un recueil d'annales (27) ; le Kébra Nagast avec deux listes de rois (24) :
deux manuscrits de l'orgue de la Vierge (7 et 8); un synaxaire (15 et 16).
Les autres manuscrits sont en amharique : Comput, liistoire, fable, théo-
logie, poésie. « Du fait du grand nombre de ces derniers, l'étude scienti-
fique de l'amharique, difficile jusqu'ici à cause de la pénurie des maté-
riaux, devient possible en Europe. » Ces manuscrits ont été acquis par
M. M.-V. durant les cinq ans qu'il a séjourné en Abyssinie, de 1891 à 1897.
Louis PiROT, L'œuvre exégétique de Théodore de Mopsueste (350-428
après J.-C), cum approbatione superiorum: Romae, sumptibus pontificii
Instituti biblici, 1913, gr. 8°, xx-334 pages, 5 fr. 60. En vente à la librai-
rie Max Bretschneider.
Après l'avant-propos, la bibliographie du sujet, et une introduction sur
BIBLIOGRAPHIE. 447
l'école exégétique d'Antioche, l'auteur expose en neuf chapitres, au sujet
de Théodore : sa vie, ses écrits exégétiques, sa préparation scientifique,
son texte biblique, son canon, sa doctrine de l'inspiration, ses règles
d'herméneutique, son interprétation des prophéties messianiques, ses
opinions exégétiques sur TAncien et le Nouveau Testament; il termine
par le récit de la campagne contre Théodore de Mopsueste et de sa con-
damnation en 553.
M. Pirot a exposé, avec grande érudition, la thèse traditionnelle. Après
avoir écrit, p. 61 : « L'orthodoxie de Théodore de Mopsueste ne fut pas
sérieusement discutée de son vivant. Comme son maître Diodore, il jouis-
sait à sa mort, en l'année 428, de l'estime et de la vénération universelles.
On vanta ses ser^^ces, on déplora sa perte, on le célébra dans des
panégyriques... on vit même Jean et Domnus d'Antioche, saint CjTille
d'Alexandrie, Proclus de Constantinople, écrire de chauds plaidoyers pour
défendre sa mémoire » ; il esquisse les luttes christologiques oîi Théodore
se trouva mêlé après sa mort, cf. p. 305, note 2, et conclut, p. 304, que ses
opinions théologiques « se résumaient, nous le savons, dans la négation
du dogme de l'Incarnation et de la maternité divine de la Très Sainte
Vierge, dans l'affirmation d'une double personnalité dans le Christ ».
Nous espérons qu'aux ouvrages de Théodore déjà retrouvés viendront
s'en joindre d'autres nombreux (pi'il y aura intérêt à comparer aux écrits
grecs de la fin du iV siècle. Son traité en quinze livres .■^ur l'Incarnation
est conservé, en traduction syriaque, dans un manuscrit de la Biblio-
thèque de Séert : « partout où il parle de l'union, il dit qu'il y a ime liypostase
dans le Christ ». Cf. Comptes rendus de F Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, avril 1909, p. 306 à 307. Cette opinion de Théodore a gêné quel-
que peu les nestoriens rigides qui se réclament cependant de lui : aussi
dans un ouvrage nestorien du vu® siècle, édité l'an dernier et non encore
traduit, l'auteur a un chapitre intitulé : « Pourquoi, lorsque le bienheu-
reux interprète (Théodore de Mopsueste) et les Pères d'avant lui ont usé
de la locution une hypostase [qnoumâ) dans le Christ, la condamnons-nous
maintenant? » L'auteur répond que les Orientaux ont dit « deux hypo-
stases » pour combattre plus efficacement les Théopaschites; cL Theodorus
bar Kônî, Liber scholiorum, pars posterior, edidit A. Scher (1), Paris, 1912,
p. 191.
Nous venons aussi d'éditer et traduire un traité de Théodore contre les
Macédoniens avec de nouveaux détails sur sa vie et sur la campagne
menée contre lui {Patr. Or., t. IX, p. 635-667; 50.3-516; 571-578). Nous avons
cité Ibid.. p. 636, note 2, le témoignage d'un auteur nestorien disant :
ï Pour ces trois lettres (Jacques, I Pierre et I Jean)... Théodore n'en fait
mentiçn en aucun endroit et n'en apporte le témoignage dans aucun
des écrits qu'il a faits. » C'est sans doute pour cela que ses adversaires en
(1) Nous espérons que l'actif éditeur traduira bientôt ces deux volumes et
que M. Chabot traduira aussi le commentaire de Théodore sur l'évangile des
saint Jean édité par lui en 1897 afin que ces documents puissent être utilisés
par tous.
448 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.
ont conclu qu'il les rejetait. Des éditions de nouveaux ouvrages nous per-
mettront sans doute de juger les anciens de manière plus équitable qu'on
ne peut le faire à l'aide de fragments et des témoignages d'amis et d'en-
nemis également passionnés.
F. N.
N. Banescu, Deux poètes byzantins inédits du XIII^ siècle,
8°, 20 pages. Bucarest, Gobi fils, 1913.
L'auteur édite deux poésies de Macarios Kalorites et deux de Konstan -
tinos Anagnostes contenues dans le Vatic. palat. graecus 367, fol. 135-
139. Le premier était peut-être im moine de l'Athos; le second est le
copiste du manuscrit. Ce dernier est « l'un des premiers Byzantins qui
aient employé dans leurs écrits la langue vulgaire, parallèlement à la
langue écrite » .
Georg Leidinger et Emil Gratzl, Minialuren ans Ilandschriften der
Kgl. Hof- und Staatsbibliothek in Mïmchen. Heft 4 : Drei armenische
Mininluren-Handschi'iften, fol., 20 pages et 25 planches, Munich, Riehn
etTietze, 1913, 25 M. (pour les abonnés à la collection : 20 M.).
Les planches reproduisent, en blanc et noir, les miniatures des manus-
crits arméniens 1, 6 et 8 de Municli. Le premier est un évangéliaire, écrit
en 1278, au monastère de Grner (Krner, Kerner) en Cilicie. Le n" 0 ren-
ferme un bréviaire et une liturgie de la messe. Le bréviaire a été écrit en
1432 dans le monastère de Medzoph, au nord du lac de Van. Le n" 8 est
un bréviaire du xv siècle. Les planches reproduisent les figures, les ini-
tiales ornées, et les nombreuses peintures marginales. L'introduction
comprend une bibliographie du sujet, la description des planches avec
l'indication des dimensions et des couleurs employées. C'est donc une
excellente contribution à letude de la miniature orientale.
F. N.vu, La version syriaque de Voctateuque de Clément, traduite en fran-
çais, 8». Paris, Lethielleux, 1913, 5 fr. (Ancienne littérature canonique
syriaque; fasc. iv).
L'octateuque (huit livres) de Clément comprend : 1*^ une apocalypse avec
un rituel et une liturgie qui constituent le Testament de Notre-Seigneur
Jésus-Christ (livres I et II); l'apocalypse dépend peut-être de celle dont la
version éthiopienne vient d'être éditée et traduite par M. Guerrier, Patr.
Or., t. IX, fasc. 3; le rituel se retrouve, avec des différences, dans les
canons d'Hippolyte et dans les canons ecclésiastiques (constitution de
1 "église égyptienne); 2° un règlement attribué aux apôtres (livre 111) qui
dérive de la première partie de la Didachè et qui est parallèle à la pre-
mière partie du livre VII des Constitutions apostoliques. Il a pour titre
« Doctrine des douze apôtres », il se retrouve dans toutes les églises orien-
tales et il est encore conservé en grec. Il est probable que certaines cita-
tions, rapportées d'ordinaire à la Didachè, se rapportent en réalité au
présent texte ; 3° la plus grande partie du livre VIII des Constitutions
apostoliques dans un ordre différent (livres IV à VII); 4° les canons des
niRLiooRAi-niE. 449
apôtres (livre VIII). « L'église syrienne, avec sa didascalie et son octateu-
que. possédait t (équivalent complet, non seulement des livres I à VI et
VIII des Constitutions apostoliques, mais encore du livre Vil. »
Loctateuque est conservé dans des collections canoniques (Paris 02,
Borgia 148i ou à la fin du Nouveau Testament (Mussoul, Cambridge, Borgia
108 et 118); il est donc censé correspondre aux « huit livres de Clément »
mentionnés dans le dernier canon des apôtres. Il a été connu de Sévère
(l'Antioche (début du vr siècle).
La présente traduction est faite d'après les manuscrits 118 et 148 du
Musée Borgia (aujourd'hui au Vatican) en tenant compte do l'édition des
deux premiers livres donnée par >!*-"• Hahmani (Mayence, 1899); elle fait
connaître tout l'octateuque syrien : une introduction donne les renseigne-
ments bibliographiques nécessaires, et des tables facilitent la comparai-
son avec les textes parallèles.
S. Grébaut, Le Qalêmentos, version éthiopienne en sept livres tra-
duite en français, livres I et II, Paris, Picard, 1913, 8", 84 pages : 4 francs.
Nous n'avons pas à mettre en relief l'intérêt de cette publication, car
tous nos lecteurs la connaissent pui.squ'elle a paru dans la Hevuc de
l'Orient chrétien. Il nous suffit de signaler l'apparition de ce tirage à part
qui met le Qalementos à la portée de ceux qui ne possèdent pas la pré-
.sente Revue. La traduction des livres III à V va paraître et formera un
second fascicule.
Le Direcleur-Cérant
F. CfUKMETANT.
ORIENT CHRÉTIEN. 29
TABLE DES MATIÈRES
COxXTENUKS DANS CE VOLUME
Pages.
I. — LES PIERKES TOMBALES NESÏORIENNES DU MUSÉE GULMET, par
F. Nau 3
IL - UNE HOMÉLIE DE SALNT GRÉGOIRE DE NYSSE (texte copte H
ti'aduction française) [fin), par M. Chaîne 36
III. — ESSAI DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES DE
JACQUES DE SAROUG (suite), par J. Babakhan 42, 147, 252, 358
IV. ~ LA VERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIRE DE .JEAN LE PETIT
(texte sviîiAi^iUE et traduction franraise) (suite), par F. Nau... 53, 124, 283
V. — LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. III. TRADUC-
TION DU Q.VLÉMENTOS (sidle), par S. Grébaut 69
VI. - UNE HOMÉLIE INÉDITE DE THÉOPHILE D'ALEXANDRIE (texte
syniAQUE et traduction Irançaiso), jiar M. Brière 7'j
VII.^ CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS COPTES DE LA
BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE PAKIS (.siuVe), par L. Delaporte. 84, 3U0
VIII. — CHRONOLOGIE DES PATRIARCHES D'ALEXANDRIE (fin), par
S. Grébaut 92
IX. - LES MIRACLES DE L'ARCHANGE RAGOU'ÉL, par S. Grébaut. 11.3,277
X. — SALA.M A LA VIERGE, par S. Grébaut 121
XI. - LA HIÉRARCHIE ECCLÉSIASTIQUE CHRÉTIENNE D'APRÈS MA-
SOUDL par F. Nau 134
XIL — HISTOIRE DES SOLITAIRES ÉGYPTIENS (suite), US. COISLIN
IJO. loi. 241 sqq., par F. Nau 137
XIII. — LES APOPHTEGMES DES PÉRÈS, par E. Porcher 168
XIV. — RÉPERTOIRE DES SALAM ET MALKE'E CONTENUS DANS LES
MANUSCRITS ÉTHIOPIENS DES BIBLIOTHÈQUES D'EUROPE, par
M. Chaîne 183, 337
XV. - DOCUMENTS TROUVÉS EN ASIE CExNTRALE. UN FORMULAIRE DE
CONFESSION MAZDÉEN : LE KHUASTUANIFT, par F. Nau 225
XVI - CATALOGUE SOMMAIRE DES MANUSCRITS ARABES DU PÈRE
l'AUL ASBATII (suite) AVEC UN APPENDICE SUR LES VIES SYRIAQUES
DE SAINT BASILE 241
I
TABLE DES MATIÈRES. 451
Page.-.
XVII. — RÉSUMÉ DE .MOxXOGRAPHIES SYRIAQUES : Bar.sauma; Abraham
de la Haute Montagne ; Siniéon de Kefar 'Abdin ; Yaret l'AIe.vandrin : Jacques" r
le reclus: Ronianus; Taiia; Asia; Pantaléon ; Candida, par F. Nau. . 270, 379
XVIII. - DOCUMENTS TROUVÉS EX ASIE CENTRALE. LA MISSION
RUSSE, par F. Nau 375
XIX. — THE GEORGIAX VERSIOX OF THE LITURGY OF ST JAMES, by
Fred. C. Conybeare and Olivier Wardrop 3%
XX. — QUELQUES TEXTES COPTES DE LA BIBLIOTHÈQUE XA;110XALE
DE PARIS SUR LESXXIVVIEILLARDS DE L'APOCALYPSE. parL. De-
laporte lU
MELANGES
I. — LES JOURS FASTES ET NÉFASTES, d'après le manuscrit éthiopien
n" 3 de M. E. Delorme, par S. Grébaut 97
II. — LA SAISOX DES PLUIES, par S. Grébaut 98
III. — A PROPOS DE L'ANAPHORE DE SAINT ATHANASE, par S. Gré-
baut 10(t
IV. — HISTOIRE DE L'APOSTASIE DU DIACRE LÉONCE ET DE LA MORT
DU JUIF ISAAC, par S. Grébaut lui
V. - LES SEPT CIEUX ET LES SEPT CERCLES DE LA TERRE, par
S. Grébaut ^01
VI. — LES TRIBUS D'ORIGINE DES APOTRES, par S. Grébaut IW
VIL — NOTES SUR LE TEXTE ORIGINAL DES AP0PHTHE(;MKS DES
PÈRES, par F. Nau :.'08
VIII. — LA MAUVAISE PASSION DE LA COLÈRE SELON ÉVAGRIUS, |)ar
S. Grébaut IXZ
IX. — LE BÉNÉDICITÉ ÉTHIOPIEN, par S. Grébaut 21û
X. — UN TABLEAU DE LECTURES MONACALES, par S. Grébaut 308
XL - HYMNE A JÉSUS-CHRIST, par S. Grébaut 310
NIL — NOTICE SUR MATTHIEU L'ÉVANGÉLISTE. par S. Grébaut 312
NUL — LES DIX CANONS D'EUSÈBE ET D'AMMONIUS, par S. Grébaut. 311
XIV. — EXHORTATIONS AUX ANACHORÈTES, par S. Grébaut 317
XV. — EXCORE LES PIERRES TOMBALES DU .MUSÉE GUIMET. par
F.. Nau 'ol'i
XVI. — LE SYNAXAIRE ÉTHIOPIEX, par F. Nau 328
XVII. ~- MÉLAXGES ÉTHIOPIENS, par S. Grébaut : 1" Noms des femmes
et enfants des llls de Jacob. — 2° Les miracles du saint enfant Cyriaque.
— 3° Sentences ascétiques. — 4° La mauvaise passion de l'avarice selon
Évagrius. — 5° Recommandations au.\ évêques et au.x prêtres. — 6° Le
si.xième jour de riie.xaméron d'Épipiiane de Cliypre 117
452 TADLE DES MATIÈRES.
BIBLIOGRAPHIE
Pa?e?,
I. — 0. Taikali, Topo^raphio do Thessaloniqiio. — Thossaloniquo au
xiv' siècle (/''. A'au). — J. B. Aufhauser, Konstantins Kreuzosvision in
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baul). — Tifl-kish atrocilies... during Api'il 1909 (.S". Grébaut). — P. An-
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II. — F. C. BuRKiTT, Euphemia and the Gotli, with the Acts ofmartyrdoia
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lettres apocryphes [F. Nau). — Theodor Schermann, Ein Weiherituale
der l'omischen Kirche am Schlusse desersten lahrhunderts [L. Guerrier).
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The Commentaries of Isho'dad of Merv, bishop of TIadatha, vol. IV : Acts
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Santon, Textos arabes en dialecto vulgar de Larache. — Juuan Ribeuîa
Y Tarraco, Discurso leido ante la real Academia espagnola. — Publications
de l'université d'Upsal, tomes X. XIII, XIV 218
III. — F. Nau, Un martyrologe et douze ménologes .syriaques. — Les Mé-
nologes des évangéliaires coptes-arabes {S. Grébaut) 331
IV. — Ff.i.ix, IIaase. Literarkritische Untersuchungcn zur orientali.sch-
Apocryphen Evangelienliteratur (S. Grébaut). — N. Pkeuter, Die unga-
rischo Dominikanerprovinz (.S. Grébaut). — Dom Paul Renaudin.
Questions religieuses orientales [F. Nau). — 0. Tafrali, Mélange d'ar-
chéologie et d'épigraphie byzantines [F. Nau). — W. E. Crum, Theologicai
Texts from Coptic Papyri. — 0. aon Lemm, BruchstUcke koptischer Marty-
rerakten. — Dom A. Wilmart et E. Tisserant, Fragments grecs et latins
de l'évangile de Barthélémy. — M. Chaîne, Catalogue des manu.scrits
éthiopiens de la collection Mondon-Vidailhet. — Louis Pirot, L'œuvre
exégétique de Théodore de Mopsueste. — N. Banescu, Doux poètes
byzantins inédits du xmi'= siècle. — G. Leidinher et E. Gratzi., Miniaturen
aus Handschriften in Miinchen. — F. Nau, La version syriaque de l'Oc-
tatou(|uo de Clément. — S. Grébaut. Le Qalémentos, livres I et II 442
TYPOGRAPHIE FIRMlX-DinOT ET C''-". — PARIS.
Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.
I Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par R.
DuVAL,5fr. 70. — II. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
I le D"" C. Wessely,7 fr. 90. — III. Histoire nestorienne inédite (chronique de
Séert) (arabe et français), par M*"" Addaï Scher, avec le concours de J. Périer,
fasc. I, 6 fr. 20. — ' IV. La cause de la fondation des écoles, par Mar
Barhaduf.sabba 'Arbaya, évêque de Halwan (syriaque et français), par Mf'- Addaï
Scher, 5fr. 50. — V. Histoire de S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse* des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Nau avec le concours de
J. Bousquet, 10 fr. 25. — VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with the remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
Ce volume a coûté 28 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
ToMî V, 808 pages. Prix net : 48 fr.
I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe
et anglais) (Agathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. — II. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. Dis, 7 fr. 60. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. [. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12 fr. 60. — IV. Chronique de Mahboub (^\-(ar.io(;)y
I, 1 larabe et français), par A. Vasiliev, 8 fr. 10. — V. Les Légendes syria-
ques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau ; les
Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.
Ce volume a coûté 30 fr. 30 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.
I. — The Hymns of Severus of Antioch and others in the syriac version
of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais),
par E.-W. Brooks. Prix : 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire arménien de Ter
Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D"" G. Bayan.
Prix : 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
(An) (éthiopien et français), par S. Grébaot. Prix : 6 fr. 45. — IV. L'Histoire
des conciles de^ Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grébaut. Prix : 10 fr. 45. — V. Vie d'Alexandre l'Àcémète
(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.
Ce volume a coûté 26 fr. 55 (port en sus) aux souscripteurs.
T0.ME VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.
I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le
vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M»"^ Addaï Scher. Prix :
5 fr. 50. — II. Histoire Nestorienne, H, 1 (arabe et français), par M*"" Aodaï
Scher. Prix : 6 fr. 65. — III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le. mois de
Hamlé (éthiopien et français), par I. Gumi. Prix : 15 fr. — IV. Histoire
universelle de Mahboub ('Aydnioç) le Grec, fils de Constantin, évéqùe
de Menbidj (x" siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (iOpbeBi>). Seconde partie (1)., Prix :
8 fr. 10. — V. The Hymns of Severus of Antioch {fin) (syriaque et an-
glais), par E.-W. Brooks. Prix : 12 fr. 60.
Ce volume a coûté 30 fr. 15 (port en sus) aux souscripteurs.
Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.
I. Jean Rufus, évêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-
çais), par F. Nau. Prix : 12 fr. 35. — Il . Les Homélies de Sévère d'An-
tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix :
11 fr. 20, — m. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,
2, par A. V.vsiliev. Prix : 9 fr. 30. — IV. La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Pékier et A. Périer. Prix :
9 fr. 50. — V. La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par
F. Nau. Prix : 4 fr. 30.
Tome IX, 678 pages Prix net : 40 fr. 45.
I. —Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix : 3 fr. 35.
— IL Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix : 5 fr. —
III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien
et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix : 5 fr. 70. — IV. Le Syna-
xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemên (éthiopien et fran-
çais), par I. GuiDi et S. Grébaut. Prix : 15 fr. — V. La seconde partie de
l'histoire de Barhadbesabba 'Arbaya, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
Prix : 1 1 fr. 40.
Tome X. — Fasc. 1. — Un martyrologe et douze ménologes syriaques,
édités et traduits par F\ Nau. Prix : 9 fr. 75; franco, 10 fr. 50.
Fasc. 2. — Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes, édités et
traduits par F. Nau. Prix : 4 fr. 75; franco, 5 fr. 10.
Fasc. 3. — Le calendrier d'Abou'l-Barakàt, texte arabe, édité et traduit
en français par E. Tisserant. Prix : 2 fr. 65; franco, 2 fr. 90.
Fasc. 5. — History of the patriarchs of the coptic church of Alexan-
dria (suite), texte arabe, traduction anglaise par B, Evetts. Prix : 11 fr. 65;
franco, 12 fr. 40.
VONT PARAITRE :
Tome X. — Fasc. 4. - Al-Beirouni; Al-Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes
des Melkites; des Coptes; des Maronites. Textes arabes édités et traduits
par Robert Griveau.
Fasc. 6. — Les lettres d'Ammon, texte syriaque édité et traduit en latin
par M. Kmosko; textes grecs édités et traduits par F. Nau.
Patrologia syriaca, accurante R. Graffin, texte syriaque vocalisé et traduction
latine sur colonnes parallèles, grand in-8°, format de Migne.
ONT PARU :
Tome I. — Apliraate, Dem. I-XXII, édition et traduction par I. Parisot. . . 30 fr.
Tome II. — Aphraate, i>ew. XXIII (I. Parisot); Bardesane, Liber legum regio-
num (F. Nau); Simeon bar Sabbae,i/aW?/rmm, Hymni; Liber Apocalypseos Ba^
ruch, filii Neriae ; Teslamentum Adae (M. Kmosko); Apotelesmàta ApoUonii
Tyanensis (F. Nau) 30 fr.
Chaque ouvrage est suivi du lexique de tous les mots syriaques employés.
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE
Voyages à itinéraires facultatifs, de France aux Échelles du Levant (ou vice versa)
Des carnets de voyages à itinéraires facultatifs de 1'''', 2* et 3" Classes et de 300 kilomètres de
^larcours minimum par voie ferrée sont délivrés, toute l'année, par toutes les gares P.-L.-M., pour
effectuer des parcours sur le réseau P.-L.-M., ainsi que sur les lignes postales de Alarseille aux
Kchelles du Levant desservies par les Messageries Maritimes (Alexandrie, Jaffa, Beyrouth, Constan-
linople, Le Pirée, Smyrne). L'itinéraire de ces voyages, établi au gré du voyageur, doit passer, à
laller et au retour, par Marseille.— Les carnets (individuels ou collectifs) sont .valables 120 jours.
— Arrêts facultatifs. — Faire la demande du carnet 5 jours avant le départ.
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1-/ V.18
Revue De L'Orient Chrétien
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Princeton Theoloqical Seminary-Speer Library
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