Faire des maths et des sciences, un choix possible pour toutes !

Les femmes restent sous-représentées dans les filières et les carrières scientifiques et numériques. Ces inégalités trouvent leur source dans la scolarité. Dès les premiers mois du CP, des écarts de réussite apparaissent en mathématiques au détriment des filles. Tout au long du parcours, à compétences égales, leurs choix d’orientation diffèrent de ceux des garçons. L’École dispose de leviers pour favoriser la réussite de toutes et tous et promouvoir des choix d’orientation équilibrés.

Mis à jour : octobre 2025

Le Plan Filles et maths 

Lancé le 7 mai 2025, le Plan Filles et maths s’inscrit dans une stratégie nationale visant à réduire les inégalités de genre dans les parcours scientifiques et numériques. Il constitue la mesure phare d’un ensemble de politiques coordonnées autour de trois priorités : informer, inspirer, déconstruire les stéréotypes.

À consulter

Sensibilisation aux biais de genre

Un diaporama et une une capsule vidéo téléchargeable sont mis à disposition pour accompagner la réflexion des équipes et les aider à mieux comprendre les inégalités d’orientation, à identifier les stéréotypes et obstacles, à envisager des actions concrètes et à initier une dynamique collective.

Charte de l’égalité filles-garçons

Une charte de lutte contre les stéréotypes de genre à l’école, au collège et au lycée rappelle le rôle central des gestes professionnels et des pratiques pédagogiques dans la construction d’une école pleinement égalitaire. Elle est à afficher dans les salles des maîtres et des professeurs.

Parcours de formation

Le parcours de formation Plan Filles et maths, vers une pédagogie égalitaire dans les enseignements est destiné à tous les personnels d’enseignement et d’éducation est accessible en auto-inscription sur la plateforme Magistère. Ce parcours, d’une durée de deux heures, apporte des éclairages issus de la recherche et de l’évaluation de politiques éducatives, des analyses de l’inspection générale ainsi que des retours concrets de praticiennes et praticiens.

Comprendre les mécanismes des inégalités

Écarts de performance en mathématiques

(source : note d'information n° 25-04, DEPP)

Au début du CP, les filles obtiennent un score légèrement supérieur à celui des garçons lors de l’évaluation nationale de début d’année.

À partir de la mi-CP, les garçons commencent à dépasser les filles, avec des écarts qui se creusent au fur et à mesure des années.

  • À la mi-CP, l’écart est de 10 points.
  • En CE1, il est de 19 points.
  • En CM2, l’écart atteint 32 points.

Dans le second degré, les garçons continuent de dépasser les filles, mais les écarts sont moins importants :

  • 21 points en sixième et seconde.
  • 18 points en quatrième.

Ces tendances sont observées sur l’ensemble du territoire, tous types d’établissements et milieux sociaux confondus (source : Institut des politiques publiques, janvier 2024).

Les filles, à niveau égal, montrent également moins de confiance en elles face aux évaluations — légèrement en français, et de façon marquée en mathématiques (source : note d'information n° 25-26, DEPP).

Sous-représentation dans les filières scientifiques et numériques

Alors que le numérique irrigue désormais tous les domaines d'activités – de la culture à la santé, en passant par les sciences, l’industrie, la société civile... les besoins en compétences numériques sont considérables : en 2025 on estime que 230 000 emplois sont à pourvoir dans la filière en France. Pourtant, le secteur peine à attirer les talents féminins indispensables à sa croissance.

En 2024, la spécialité Numérique et Sciences Informatiques (NSI) est un exemple frappant de sous-représentation des filles (source : « Les choix d’enseignements de spécialité et d’enseignements optionnels à la rentrée 2024 », DEPP et « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité de l’école à l’enseignement supérieur - édition 2025 », DEPP) :

  • 19% des élèves de première.
  • 15% des élèves de terminale.

Cette tendance s’étend aux filières avec une composante STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) :

  • Seulement 25% des filles choisissent une formation STEM en première année après le bac (source : rapport de l’IGESR-IGF).

Une étude du Centre Hubertine Auclert (source : « Les freins à l’accès des filles aux filières informatiques et numériques », mai 2022) met en lumière les difficultés rencontrées par les filles dans des environnements peu mixtes, comme dans les domaines de l'informatique et du numérique, où elles sont souvent minoritaires.

À consulter

« La Femme Invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme », rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes 

Un enjeu européen

À l’échelle de l’Union européenne, le rapport 2025 sur la Décennie numérique de l’UE souligne la persistance des inégalités de genre dans les métiers du numérique et la nécessité d’investissements ciblés pour garantir une transition inclusive.

La France se situe entre les modèles nordiques inclusifs et les taux plus faibles du sud de l’Union. La Commission européenne appelle à accélérer la féminisation du secteur afin d’atteindre les objectifs de 2030.

Agir sur les représentations à travers les pratiques pédagogiques

Prendre conscience de ses représentations

Faire évoluer les représentations des élèves sur les disciplines scientifiques et, en particulier, les mathématiques implique de prendre conscience de ses propres représentations, notamment des attentes différentes qu’un enseignant ou une enseignante peut avoir en direction des filles et des garçons ; cela nécessite également d’observer ses pratiques et de se saisir de quelques leviers simples pour les faire évoluer :

  • répartition des prises de parole,
  • rôles assignés aux filles et aux garçons dans les travaux de groupe,
  • choix des supports pédagogiques,
  • manière d’évaluer et d’apprécier les résultats des élèves.

À lire : 

À consulter : 

S’appuyer sur les collectifs enseignants

Les laboratoires de mathématiques, espaces de formation et de partage entre pairs, sont de plus en plus nombreux à intégrer les enjeux d’égalité dans leurs échanges permettant ainsi le partage de bonnes pratiques et l’impulsion d’initiatives en direction des élèves à l’échelle de l’établissement.

Une autoformation sur la plateforme e-inspe, intitulée « Contribuer à la diversification des choix d’orientation », permet d’approfondir cette réflexion.

Valoriser les parcours féminins en sciences et techniques

Des modèles contemporains accessibles

Des figures historiques à explorer

Se former à la mixité

Le module de formation de 2 heures  Mixité, orientation et numérique : vers une égalité filles-garçons (Réseau Canopé) est à destination des enseignants du second degré souhaitant découvrir les problématiques liées la mixité et l'orientation dans les filières du numérique et plus largement les filières scientifiques. 

Des MOOCs permettent de se former à l’histoire des femmes dans le numérique, à la compréhension des mécanismes d’exclusion et à la valorisation de modèles inspirants. Ouverts à tous ils s’adressent aussi aux cadres, enseignants, étudiants et curieux souhaitant s’informer et agir pour l’égalité

Encourager la mixité par les actions éducatives

Clubs de mathématiques

Véritables espaces d’expérimentation, ils permettent de dépasser les cadres scolaires classiques et de lutter contre les stéréotypes de genre. Le marrainage par une scientifique peut constituer un levier fort d’identification.

À consulter : Le vademecum des clubs de mathématiques et les témoignages de marrainage.

Concours et dispositifs favorisant la mixité

  • Science Factor et Challenge Innovatech : visent à développer les compétences tout en valorisant la diversité des parcours.
  • Concours CGénial : encourage la constitution d’équipes mixtes, valorise la coopération, renforce la confiance en soi des filles dans les disciplines scientifiques.
  • Becomtech : programme Jump in Tech pour les filles de 14 à 17 ans, incluant initiation au numérique et accompagnement des anciennes participantes via les Ambassadrices.
  • Scienticlub : propose Change Mak'her ce programme réservé aux filles de 13 à 18 ans permet de découvrir les métiers de la tech par le développement d'une solution numérique. Les élèves sont accompagnées par des professionnels. 
  • Prologin : avec Girls can code! l'association propose des stages gratuits d'initiation à l'informatique pour collégiennes et lycéennes. 
  • Femmes@Numérique : fédère plus de 40 associations et 42 entreprises, mène des actions de formation, mentorat et sensibilisation auprès des pouvoirs publics. 
  • Femmes Ingénieures : encourage à la poursuite d’études en sciences et en technique dès le collège. 

À consulter sur éduscol

Orientation : diversifier les perspectives dès le collège

Séances pédagogiques et outils

Rencontres avec des scientifiques

Temps forts à mobiliser

Classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences

Une expérimentation est lancée dès la rentrée 2025 dans certains établissements de sept académies : Amiens, Bordeaux, Créteil, Martinique, Nancy-Metz, Normandie, Poitiers.

Proposées aux élèves volontaires, ces classes ont des effectifs de 50 % de filles et 50 % de garçons. Ils bénéficient d'environ 2 à 3 heures supplémentaires par semaine pour réaliser un projet collectif encadré tout au long de l’année scolaire par les professeurs du collège et des partenaires du monde de la recherche ou de l’ingénierie.