Amazon lance des coupes massives dans ses effectifs de bureau, 14 000 emplois concernés

Amazon lance à partir de ce mardi d’importantes suppressions de postes parmi ses cadres et employés administratifs, qui concernera 14 000 personnes. Des licenciements qui interviennent alors que le géant de l’e-commerce investit massivement dans l’IA.

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Le logo d’Amazon visible sur la façade du siège social d'Amazon Allemagne, situé à Munich (Bavière), en octobre 2025.

Amazon se prépare à procéder à d’importantes suppressions d’emplois parmi ses cadres et employés administratifs dès ce mardi, sur fond d’investissements massifs dans le développement de l’intelligence artificielle, selon deux sources proches du dossier. Une autre vague de licenciements est attendue en janvier, après les fêtes de fin d’année, selon les mêmes sources. Amazon chercherait à réduire ses dépenses d’exploitation de plusieurs milliards de dollars et aurait donné aux dirigeants des groupes concernés par les coupes, notamment les ressources humaines, des objectifs de réduction de 10 à 15 % de leurs coûts liés aux effectifs.

Les postes à plus haute responsabilité, comme ceux de directeurs, devraient être plus durement touchés que lors des précédentes vagues de licenciements, précisent les deux sources. L’agence Reuters, qui avait révélé l’information lundi, indiquait que ces coupes pourraient concerner environ 30 000 emplois, soit près de 10 % des effectifs de bureau du groupe. Amazon a finalement annoncé ce mardi la suppression de 14 000 postes, sans préciser dans quelle partie du monde mais en parlant d’une « réduction globale » (information mise à jour par Challenges.fr ).

Des dépenses d’investissements attendues en hausse de près de 50 % cette année

Le groupe a réalisé un bénéfice de 18 milliards de dollars au dernier trimestre et a augmenté ses dépenses dans les centres de données qui développent des systèmes d’intelligence artificielle de pointe. Ses dépenses d’investissement, qui incluent les centres de données, devraient dépasser 120 milliards de dollars cette année, en hausse de près de 50 % par rapport à l’an dernier.

En juin dernier, le PDG d’Amazon, Andy Jassy, avait prévenu ses équipes que les gains d’efficacité liés à l’IA entraîneraient une réduction des effectifs de bureau dans les années à venir. « Nous aurons besoin de moins de monde pour accomplir certaines des tâches actuelles » , avait-il écrit. Et bien que cela puisse créer de nouvelles opportunités, il avait prédit que l’effectif de bureau global de l’entreprise en serait par conséquent réduit.

Amazon prévoit un recours massif à l’automatisation ces prochaines années

Amazon a également cherché à maîtriser la croissance de ses effectifs dans les entrepôts, ces « cols-bleus » qui constituent la majeure partie de ses plus de 1,5 million d’employés. Le New York Times  a rapporté la semaine dernière que l’entreprise prévoyait de recourir à l’automatisation pour éviter d’embaucher plus de 600 000 employés d’entrepôt sur une décennie, tout en anticipant un doublement de ses ventes sur la même période.

Les derniers licenciements d’ampleur chez Amazon remontent à près de trois ans. Une série de coupes, étalées sur plusieurs mois, avait alors touché 27 000 postes. Les effectifs du groupe avaient explosé au début de la pandémie de Covid-19 pour dépasser 1,6 million de salariés. Bien que l’activité ait considérablement crû depuis, l’entreprise ne comptait plus que 1,5 million de salariés fin juin.

Les concurrents d’Amazon ont eux aussi eu recours aux licenciements. Microsoft a supprimé environ 15 000 postes au début de l’été. La semaine dernière, Target a annoncé le licenciement d’environ 1 800 employés de bureau et Meta a supprimé 600 postes.

Par Karen Weise