ANALYSE DE L’EAU MINÉRALE DE WEISSENBURG (canton de berne) par 91. le 1»'. li. R. de I’ïilmbïrc , professeur de chimie à l’académie de Lausanne. Lue à la séance du S Novembre 1846 de la Société Vaudoise des Sciences naturelles. LAUSANNE. IMPRIMERIE DE J. S. BLANCHARD AÎNÉ. 1846. ANALYSE DE L’EAU MINÉRALE DE WEISSENBURG (CANTON DE BERNE) « Les bains de Weissenburg sont situés dans un ravin profond, parcouru par le torrent, appelé Buntschibach, qui se jette dans la Simme, au village de Weissenburg. Le ravin du Buntschibach, appelé Buntschigraben, se trouve au pied du versant méridional du Ganterisch, une des cîmes les plus élevées de la chaîne du Stockhorn. La roche qui constitue toute la chaîne de ces montagnes, premier rempart des hautes Alpes bernoises, est un calcaire gris-clair, avec des nuances plus foncées; ce calcaire contient en divers endroits des filons ou des amas de gypse, et des nids de charbon minéral. » Les couches de ce calcaire sont fréquemment entremêlées de couches de schistes argileux et marneux rouges , jaunes et violets. » La source se trouveà dix minutes plus haut que les bains, et quitte le sein de la terre sur la rive gauche du lit du torrent (le Buntschibach). Elle est bien encaissée par un bassin muré et surmonté d’une voûte solide. Le bassin a 6 à 7 pieds de long, 2 % large, sur 15 de profondeur. L’eau s’y tient à une profondeur d’environ 2 pieds. La clé de la voûte porte le millésime 1695. » L’eau de la source a une température assez constance de 22° à 23° R. Pendant le trajet de la source aux bains, l’eau perd 1 à 2° R., selon la température de l’atmosphère. La conduite consiste en tuyaux de bois, dans lesquels se dépose peu à peu une matière jaune blanchâtre floconneuse qui provient déjà de la source. » L’eau examinée à la source est limpide, incolore et se conserve longtemps dans des bouteilles fermées sans former de dépôt. Elle est sans saveur ni odeur particulière. La source est tellement abondante, qu’elle fournit environ 28 pots de Berne d’eau par minute. » La première analyse de cette eau fut faite par Morell, pharmacien à Berne, qui la fit connaitre en 1788. La seconde et dernière, bien plus parfaite, est due à M. le professeur Brunner, de Berne, qui la publia en 1824 dans le second volume des Annalen der allgemeinen schweize- rischen Gesellscliajifur die gesammten Naturwissenscluften ; page 32. » Les descriptions des bains de Weissenburg les plus complètes, sous le rapport topographique, historique et balnéographique, se trouvent dans les feuilles de nouvel-an de la société zuricoise nommée Gesellschaft zum schwarzen Ga~ten, pour les années 1822 et 1823, — dans l’ouvrage balnéographique du docteur GabrielRüsch, St.-Gail, 1826,— et dans le mémoire indiqué plus haut de M. le professeur Brunner. C’est de ces ouvrages que j’ai extrait les notices qui précèdent. » L’eau minérale qui devait servir à l’analyse a été puisée à la source même par M. le docteur Millier, propriétaire des bains, dans des bouteilles propres ; ces bouteilles bien bouchées et goudronnées ont été expédiées à Lausanne, où l’analyse a été faite dans le laboratoire académique. » L’analyse faite sur de l’eau conservée dans des bouteilles ne pouvait comprendre l’examen des gaz qu’elle renferme , l’analyse mentionnée plus haut de M. Brunner ayant démontré que la composition et la proportion des gaz contenus dans l’eau qui a été expédiée dans des bouteilles n’étaient plus les mêmes que celles de l’eau analysée à la source même. » Comme depuis l’époque où le savant professeur de Berne a fait l’analyse de l’eau de Weissenburg, les recherches faites sur beaucoup de sources minérales ont fait connaître la présence de plusieurs substances qui autrefois n’y avaient point été recherchées , je dirigeai surtout mon attention sur la découverte de ces substances. » Dans ce but, je fis évaporer, par les soins de M. le docteur Millier, cinquante pots d’eau minérale à un petit volume. Les dépôts terreux, ainsi que l’eau mère, me fu* rent expédiés dans des bouteilles cachetées, et c’est aveo ces résidus de l’évaporation que j’ai fait l’analyse qualitative. Analjse qualitative. » L’analyse deM. Brunner, ayant fait connaître dans l’eau la présence de sulfates, de chlorures et de carbonates, à bases de chaux, de magnésie, de soude et de strontiane, et des traces de fer et de manganèse, je dirigeai mes expériences sur la recherche de l’acide phosphorique, de l’iode, du brome, de la potasse et de la litliine. » Les essais faits d’après les méthodes ordinaires pour trouver le fluor et l’acide borique ayant donné des résultats négatifs, seront passés sous silence. a) L’eau mère des 50 pots d’eau minérale fut filtrée et évaporée à sec. Le résidu fut légèrement calciné. Repris par de l’eau, il laissa un résidu insoluble de sulfate de chaux. La dissolution fut acidifiée avec de l’acide nitrique et précipitée par du nitrate d’argent. b) Le chlorure d’argent obtenu fut lavé à l’eau bouillante puis réduit avec du zinc et de l’eau aiguisée d’un peu d’acide sulfurique. Le sel de zinc formé fut filtré, puis décomposé par du carbonate de potasse ajouté goutte à goutte. Le sel de potasse évaporé à sec fut digéré avec de l’esprit de vin, et après filtration la dissolution alcoolique évaporée à sec. c) Le sel fut dissout dans peu d’eau, et la dissolution concentrée partagée en deux portions. L’une de ces portions, mélangée de colle d’amidon et d’une goutte d’acide nitrique fumant, donna une coloration en violet indiquant dans l’eau minérale la présence de Y iode. L’autre portion fut mêlée dans une bouteille fermant hermétiquement, avec de l’eau de chlore; on y versa environ le % de son volume de l’éther et on agita. L'éther ne prenant aucune coloration en rouge indiqua l’absence du brème. d) Cette réaction fut repétée avec le même résultat négatif, avec une dissolution du sel de potasse (&) traité par l’alcool. e) La dissolution acide (a), débarrassée du sel d’argent par de l’acide hydrochlorique, fut précipitée par du chlorure de baryum, et apres filtration du sulfate de baryte formé, on en précipita toute la magnésie par de l’eau de baryte. f) La baryte et la chaux furent précipitées par du carbonate et de l’oxalate d'ammoniaque , mêlés d’ammoniaque caustique ; la dissolution débarrassée ainsi de toutes les terres fut évaporée à sec, et le sel calciné pour chasser les sels ammoniacaux. g) Le sel fut dissout dans l’eau. Une petite portion du sel mêlée avec du chloride de platine donna un précipité cristallin de chloride de potassium et de platine ; une autre portion mélangée d’acide lartrique concentré et une troisième encore mêlée d’acide hyperchlorique, donnèrent des précipités blancs indiquant la présence d’un sel de potasse, dans les sels obtenus en (J~). h) La majeure partie du résidu salin fut évaporée à sec avec un mélange de carbonate et de phosphate de soude purs. En reprenant par de l’eau froide, on eût un dépôt blanc qui fût recueilli sur un filtre; la dissolution fut de nouveau évaporée à sec, et donna un nouveau précipité ; cette opération fut encore répétée deux fois, et le sel insoluble obtenu ajouté au précédent. i) Ce sel qui devait être du phosphate de soude et de lithine, lavé à l’eau glaciale, fut dissout dans très-peu d’acide hydrochlorique, et la dissolution concentrée neutralisée avec de l’annnoniaque et précipitée par de l’acétate d’oxide de fer ; le phosphate de fer fut filtré , et la dissolution jaunâtre par un excès de sel de fer précipitée par de l’ammoniaque. La dissolution filtrée fut évaporée à sec et le sel calciné. Les sels se trouvaient ainsi transformés en chlorures. On les digéra pendant quelques jours avec un mélange d’alcool anhydre et d’éther, dans un flacon bouché à l’émeri. En filtrant la dissotion et en l’évaporant à sec, on eut un résidu d’un décigramme environ de chlorure de lithium -, tombant à l’air rapidement en déliquescence, soluble dans l’alcool et colorant sa flamme en beau rouge carmin. k) Le dépôt insoluble des 50 pots d’eau minérale fut digéré avec de l’acide hydrochlorique, qui dissolvit les carbonates des terres, et les phosphates ainsique l’oxide de fer. La dissolution évaporée à un petit volume fut mélangée de son volume d’alcool, puis filtrée; la dissolution desséchée, puis reprise par de l’eau, laissa de la silice en arrière, qui, éprouvée avec de l’acide hydrofluorique se trouva être pure. l) En reprenant par de l’eau et un peu d’acide hydro- chlorique, On eut un liquide qui, précipité par de l’ammoniaque caustique, donna un abondant dépôt floconneux blanc; il fut filtré, lavé, séché et calciné. Une portion de ce précipité dissout dans l’acide hydro- chlorique et précipité par un grand excès de potasse caustique, ne s’y dissolvit point, même après une grande ébullition, et n’était donc point de l’alumine. Une autre portion fut dissoute dans de l’acide nitrique; la solution neutralisée par de l’ammoniaque fut précipitée en jaune serin par le nitrate d’argent, et contenait donc un phosphate terreux; une troisième portion du précipité calciné fut chauffée dans un tube de verre étroit fermé à un bout avec du potassium, et donna une masse noire qui, humectée, projeta quelques étincelles de feu, et répandit une forte odeur d’hydrogène phosphore, au dégagement duquel les éclairs doivent être attribués; enfin une autre portion encore du précipité dissout dans l’acide hy- drochlorique > puis précipité par de l’acétate de fer et filtré, donnait un abondant précipité de chaux par l’acide oxalique; le précipité examiné n’était donc que du phosphate de chaux. m) Le résidu insoluble dans l’acide hydrochlorique (Æ) fut décomposé par le carbonate de potasse. Le carbonate de chaux dissout dans l’acide nitrique et évaporé à sec donna, en reprenant le sel par l’eau, un dépôt blanc jaunâtre, qui soumis aux essais rapportés dans le paragraphe (Y), se trouva être du phosphate de chaux. n) La dissolution nitrique (m) évaporée a sec dans une fiole, puis le sel sec traité par de l’alcool absolu, * laissa un résidu cristallin blanc A&nitratede strontiane. Il fut dissout dans l’eau et transformé en carbonate puis en chlorure. Le chlorure dissout dans l’alcool, communiqua à sa flamme une belle couleur purpurine. » Par cette analyse qualitative, les nouvelles substances découvertes dans l’eau de Weissenburg sont donc la potasse, le phosphate de chaux, la lithine et l’iode, les deux premières, ainsi que la strontiane que M. Brunner y découvrit en 1829 , lorsqu’il l’avait trouvée dans l’eau de Louè- che, y sont en quantités suffisantes pour pouvoir être dosées; le dosage des deux dernières n’a pu être tenté, la quantité de ces substances étant trop petite dans l’eau minérale. » En débouchant les bouteilles, dans lesquelles l’eauavait été transportée, on la trouva comme l’eau fraîche, sans goût ni odeur. Il y nageait des flocons rougeâtres d’une substance organique, qui se trouve déjà dans l’eau à la source même, et qui furent séparés par filtration. Tous les essais exécutés dans le cours de l’analyse quantitative furent faits avec de l’eau filtrée préalablement à travers du papier blanc. » Pour mesurer exactement l’eau qui devait servir aux différentes expériences de l’analyse, on s’est constamment servi d’un flacon bouché à l’émeri, dont la capacité, déterminée avec beaucoup de soins, était de 1034,267 grammes eau minérale à la température 14° C. Densité de L’eau. » La pesanteur spécifique fut déterminée en pesantdel’eau minérale, et de l’eau distillée, ayant la même température, dans des flacons, dont le poids à l’état vide était exactement connu. Les différentes pesées ont donné les résultats suivants : » 1,00181 ; 1,00220; 1,00205; 1,00209; 1,00200; dont la moyenne est pour la température de 14° C. == 1,00205. Détermination des principaux éléments de l’eau. I. Détermination des matières fixes contenues dans l’eau. » Trois flacons d’eau minérale, soit 3102,8 grammes, ont été évaporés à sec, et ont laissé un résidu, pesant 4,925 grammes; ce qui fait pour 10000 grammes d’eau 15,956 grammes. II. Dosage du chlore. a) Un flacon d’eau minérale, mélangé d’acide nitrique et précipité par du nitrate d’argent, a donné 0,023 gr. de chlorure d’argent, équivalant à 0,005767 grammes de chlore. b) Deux flacons d’eau minérale, traités de la même manière, ont donné 0,040 grammes de chlorure d’argent, équivalant 0,009868 grammes de chlore. c) Trois flacons d’eau minérale ont été évaporés h sec avec environ 12 grammes de carbonate de soude pur et surtout exempt de chlore et d’acide sulfurique. La masse sèche, reprise par de l’eau et liltrée, fut sursaturée d’acide nitrique et précipitée par du nitrate de baryte. Après la séparation du sulfate de baryte, le chlore fut précipité par du nitrate d’argent. Le chlorure d’argent obtenu pesait 0,057 grammes, contenant 0,01406 grammes de chlore. » En calculant ccs quantités de chlore, contenues dans ces trois essais, pour 10000 grammes d’eau minérale, nous avons : » En a) 0,0548 grammes; en b) 0,0477 ; en c) o,045; en moyenne : 0,0492 grammes. 111. Dosage de l’acide sulfurique. a ) Un flacon d’eau minérale, aiguisée d’acide hydro- chlorique, puis précipitée par du chlorure de baryum, a donné 2,675 grammes de sulfate de baryte, contenant 0,9194 grammes d’acide sulfurique. b) Un autre llacon d’eau minérale, traitée de la même manière a donné 2,726 grammes de sulfate de baryte, équivalant à 0,937 grammes d’acide sulfurique. c) Trois bouteilles d’eau minérale ont donné dans l’essai (II c), 7,981 grammes de sulfate dé baryte, contenant 2,743 grammes d’acide sulfurique. En calculant ces résultats obtenus pour 10000 grammes d’eau, nous avons les quantités d’acide sulfurique suivantes : » En a) 8,889 grammes ; en b) 9,059 ; en c) 8,841 ; ce qui donne en moyenne 8,930 grammes d’acide sulfurique. IV. Dosage de la chaux. » Deux bouteilles d’eau minérale furent précipitées par de l’acide oxalique après addition de sel ammoniac; le carbonate de chaux obtenu pesait 1,798 grammes, équivalant à 1,012 grammes de chaux, ce qui fait pour 10000 grammes d’eau 4,892 grammes. V. Détermination des principales matières fixes , contenues dans l’eau. » Le résidu de trois flacons d’eau minérale (1) fut analysé l’après les méthodes ordinaires, alin d’y déterminer les 13 — principales matières et pour contrôler les quantités des subtances, trouvées dans les essais précédents. Les résultats de ce travail sont les suivants : Dans 3102,8 gr. Dans 10000 g r - Acide suif. 2,726 » 8,787 )) 8,930 (111). Chaux 1,514 » 4,878 » 4,892 (II). Magnésie 0,350 t » 1,128 » Strontiane 0,040 )) 0,129 )) Soude 0,091 » 0,293 » Potasse 0,025 W 0,080 » Silice 0,091 )) 9,293 » 4,837 15,588 » En ajoutant à ces nombres les quantités d’acide carbonique , combinées à la chaux et à la magnésie nous avons pour quantité de résidu 4,837 4- 0,139 = 4,976 grammes, soit 16,037 gram. pour 10000 grammes d’eau. Analyse quantitative complète. » Six flacons d’eau minérale soit 6205,6 grammes furent évaporés à sec au bain marie, dans une capsule de platine, La matière sèche fut reprise par de l’eau et fdtrée. Le dépôt insoluble recueilli sur un filtre fut lavé à l’eau bouillante, séché et fortement calciné. Comme par cette calcination on avait chassé une partie de l’acide carbonique des carbonates qu’elle contenait, on ne pouvait par la pesée avoir le poids du résidu non altéré. Ce résidu fut désigné par A. La dissolution qui contenait les sels solubles de l’eau minérale fut désignée par B. I. Analyse du résidu A. » 1 Le résidu fut digéré avec de l'acide hydrochlorique faible; après avoir réduit le liquide à un petit volume, on — 14 — le mélangea avec son double volume d’esprit de vin; le résidu insoluble b) fut recueilli sur un fdtre et lavé avec de l’alcool. » 2. La dissolution alcoolique a) fut étendue d’eau puis chauffée pour volatiliser l’esprit de vin. En y versant de l’ammoniaque caustique on eut un précipité floconneux blanc jaunâtre qui fut fdtré. Apres calcination il était légè- ^ rement rougeâtre et pesait 0,036 grammes. En l’examinant de plus près, on le trouva composé de phosphate de chaux et d’un peu d’oxide de fer dont la quantité ne pouvait être dosée. » 3. La dissolution ammoniacale fut mélangée de sel ammoniac, et précipitée avec de l’acide oxalique. Le précipité obtenu, transformé en carbonate pesait 0,335 gram. Ce carbonate de chaux redissout dans l’acide hydroclilo- rique, puis reprécipité par de l’acide oxalique et filtré, donna par précipitation de la dissolution avec du phosphate de soude, encore 0,028 grammes de phosphate de ma- r gnésie correspondant à 0,010 grammes de magnésie. En ' soustrayant ce poids des 0,335 grammes carbonate de chaux, il reste pour poids de cette substance 0,325 grammes. Les 0,010 grammes de magnésie correspondent à 0,020 grammes de carbonate de cette terre. Comme la chaux et la magnésie, dissoutes par l’acide hydrochlorique ne pouvaient s’être trouvées dans le résidu insoluble A que comme carbonates, c’est sous cette forme qu’elles doivent figurer dans le résultat de l’analyse. Le carbonate de chaux, obtenu en n° 3, ne contenait point de strontiane, que l’eau minérale ne conLient donc pas comme carbonate. » 4. La liqueur n° 3 d’où.la chaux avait été précipitée fut mélangée d’acide sulfurique, évaporée et calcinée faiblement. Elle donna un résidu pesant 0,329 grammes. En re- — 15 — prenant le sel par l’eau, on eut un léger résidu insoluble de silice, pesant 0,006 grammes. Cette silice fut dissoute sans résidu par l’acide hydrofluorique, et s’évapora par la chaleur sans rien laisser en arrière, elle était donc pure. Le poids du sulfate de magnésie est 0,329 — 0,006 gram. = 0,323 grammes, correspondant à 0,227 grammes de carbonate de magnésie. » 5. Le résidu insoluble b) I, fut fondu avec du carbonate de potasse exempt de silice et pur, dans un creuset de platine. La masse fondue fut digérée avec de l’eau bouillante. Le résidu de carbonate de chaux fut fdtré et lavé à épuisement avec de l’eau bouillante. Après calcination il pesait 4,810 grammes. » 6. La dissolution alcaline n° 5 fut neutralisée puis sursaturée d’acide hydrochlorique et évaporée à siccité complète. En reprenant par de l’eau on trouva un abondant r dépôt de silice, dont le poids était après calcination de ’ 0,109 grammes. Dissoute dans l’acide hydrofluorique et évaporée, elle se dissipa sans résidu. » 7. Les 4,810 grammes de carbonate dechaux n° 5 furent dissous dans l’acide nitrique pur; ils laissèrent un faible résidu de silice, colorée en jaunâtre par un peu d’oxide de fer et d’oxide de manganèse, et pesant 0,010 grammes. La dissolution nitrique, neutralisée avec de l’ammoniaque pure donna un précipité de phosphate de chaux, pesant 0,012 grammes. » 8. La dissolution filtrée fut évaporée à sec, et les sels ammoniacaux furent chassés. On digéra le résidu avec de de l’alcool absolu, il resta un dépôt cristallin de nitrate de strontiane qui fut recueilli sur un filtre et lavé très-soigneusement avec de l’alcool anhydre; le nitrate de strontiane fut — 16 — transformé en carbonate et, dosé comme tel, il pesait 0,073 grammes. Redissout dans l’acide hydrochlorique il laissa eucorc 0,002 grammes de silice. Les 0,071 grammes de carbonate de strontiane représentent 0,088 grammes de sulfate de cette terre. Le chlorure de strontium était exempt de chaux. » 9. En déduisant des 4,810 grammes de carbonate de chaux les matières qu’on en a extraites, c’est-à-dire 0,071 gr. + 0,012 gr. + 0,012 grammes de diverses subs- tances, il reste 4,715 grammes de carbonate de chaux qui se trouvaient dans le résidu insoluble b) sous forme de sulfate, valant 6,405 grammes. » 10. Pour rechercher lepeu de fer qui pouvait se trouver dans l’eau minérale, les bouteilles ainsi que les bouchons qui les avaient fermées et dans lesquelles les 6205,6 gram. s’étaient trouvés, furent rincés avec de l’acide hydrochlo- rique faible, et la dissolution précipitée par l’ammoniaque. Le précipité obtenu pesait 0,023 grammes. En le redissolvant dans de l’acide hydrochlorique, il laissa 0,003 grammes de silice; la dissolution hydrochlorique analysée, donna encore 0,009 grammes de phosphate de chaux, et 0,011 grammes d’oxide de fer. » 11. En réunissant tous les résultats de l’analyse du dépôt insoluble A, nous le trouvons formé de : Sulfate de chaux . » de strontiane . Carbonate de chaux » de magnésie Phosphate de chaux . Silice. Oxide de fer 6,405 grammes. 0,088 » 0,325 » 0,247 » 0,057 » 0,130 » 0,011 » 7,263 il. Analyse des sels B. » 12. La dissolution des sjels fut mélangée d’acide nitrique et l’acide sulfurique précipité par du nitrate de baryte. Le sulfate de baryte obtenu, lavé à épuisement avec de l’eau bouillante fut séché et calciné; il pesait 4,839 grammes, équivalant à 1,663 grammes d’acide sulfurique. Le sulfate de baryte, bouilli avec de l’eau et de l’acide hydrochlorique ne lui abandonna rien et se trouva donc exempt de nitrate de baryte. » 13 La dissolution filtrée fut précipitée par du nitrate d’argent, qui fournit 0,106 grammes de chlorure d’argent contenant 0,026 grammes de chlore. L’excès de sel de baryte et celui de sel d’argent, ajoutés à la dissolution furent précipités par les acides sulfurique et hydrochlorique. » 14. La dissolution filtrée fut mélangée de sel ammoniac et d’ammoniaque caustique puis précipitée par de l’acide oxalique. L’oxalate de chaux fournit par calcination 0,075 grammes de carbonate, correspondant à 0,042 grammes de chaux, et à 0,104grammes de sulfate de chaux. » 15 La dissolution séparée par filtration fut évaporée à sec, et le résidu calciné, puis redissout dans de l’eau. On eut un résidu de 0,036 grammes de silice, qui éprouvée par l’acide hydrofluorique se trouva pure. La dissolution saline fut mélangée d’un excès d’eau de baryte qui y forma un abondant précipité floconneux de magnésie. Après qu’à l’aide de la chaleur le précipité se fut bien déposé, on le filtra et le lava avec de l’eau bouillante. » Le précipité fut ensuite digéré avec de l’acide sulfurique étendu; la dissolution filtrée fut évaporée à sec, et le sel faiblement rougi. Il pesait 2,149 grammes, et était d’une — 18 — blancheur parfaite; traité avec de l’eau bouillante il s’y dis- solvit complètement en un liquide limpide ; il correspond à 0,730 grammes magnésie. » 16. La dissolution, contenant les sels à base alcaline, ainsi qu’un sel de baryte, fut précipitée par un excès de carbonate d’ammoniaque, mêlé d’ammoniaque caustique, et digérée à chaud jusqu’à ce que le sel de baryte se fût complètement déposé; la dissolution fut filtrée, et le carbonate de baryte soigneusement lavé avec de l’eau chargée d’un peu d’ammoniaque. La dissolution, mélangée d’acide sulfurique fut évaporée à sec, et le sel calciné à l’aide de carbonate d’ammoniaque. Le sulfate alcalin pesait 0,524 grammes. » Ce sel fut transformé en chlorure de potassium et de sodium, au moyen du chlorure de baryum; le sulfate de baryte obtenu pesait 0,811 grammes équivalant à 0,278 grammes d’acide sulfurique. Les 0,524 grammes de sulfates , fournirent 0,422 grammes de chlorures alcalins , contenant 0,246 grammes d’alcalis, soude et potasse. » 17. Les 0,422 grammes de chlorures furent dissouts dans un peu d’eau, mélangés avec une quantité plus que suffisante de chloride de platine et un peu d’acide hydro- ehlorique, et évaporés à sec au bain marie. En reprenant la masse sèche par de l’alcool, le double chloride de sodium et de platine fut dissout, et celui de potassium resta. Recueilli sur un filtre séché à 100° et pesé, il pesait 0,311 grammes, correspondant à 0,095 grammes de chlorure de potassium. Le chorure de sodium valait donc 0,422 gr. — 0,095 gr. = 0,327 grammes. Les 0,095 grammes de chlorure de potassium équivalent à 0,060 grammes de potasse, et les 0,327 grammesde chlorure de sodium 50,1742 grammes de soude. — 19 — » Les 0,060 grammes de potasse exigent 0,051 grammes d’acide sulfurique pour former 0,111 grammes de sulfate de potasse; les 0,1742 grammes de soude exigent 0,2234 grammes d’acide sulfurique pour former 0,3976 grammes de sulfate de soude. La quantité totale de l’acide sulfuri- rique contenue dans ces deux sels est donc 0,274 grammes; nous avions trouvé plus haut 0,278 grammes. » 18. En réunissant tous les résultats de cette analyse, nous trouvons les sels B formés des éléments suivants : Acide sulfurique 1,663 grammes. Chlore. 0,026 » Chaux . 0,042 » Magnésie .... 0,730 » Silice. 0,036 » Soude . 0,174 » Potasse. 0,060 2,731 » grammes » 19. Le chlore est ordinairement considéré comme appartenant au chlorure de sodium, ou sel marin; et c’est cette manière de voir que nous adoptons , quoique bien des chimistes considèrent le chlore comme combiné au magnésium ou au calcium, en se fondant sur l’observation que si l’on traite les sels obtenus dans beaucoup d’analyses d’eau minérales, avec de l’alcool absolu, on trouve dans l’alcool du chlorure de magnésium ou du chlorure de calcium; mais, comme on obtient le même résultat, en traitant par l’alcool un mélange de sel marin et de sulfate de magnésie, ne contenant donc point de chlorures terreux avant le mélange, il est clair que c’est la présence de l’alcool qui détermine les bases et les acides à s’échanger entr’eux, et à former dans ce cas du chlorure de mangnésium et du — 20 — sulfate de soude, comme des essais que j’ai faits à dessein dans ce but me l’ont prouvé. » En combinant entre eux les bases et les acides selon leurs affinités, en sorte qu’il en résulte des sel neutres, nous avons les résultats suivants : 0,026 gram. chlore + 0,017 sodium = 0,025 soude = 0,045. 0,051 » acide sulfurique -}- 0,060 potasse = 0,111. 1,419 » acide sulfurique + 0,750 magnésie = 2,149. 0,062 » acide sulfurique + 0,042 chaux = 0,104. 0,151 » acide sulfurique + 0,102 soude = 0,255. 0,056 » silice + 0,051 soude = 0,087. » Les sels sont donc les suivants : Sulfate de magnésie , . 2,149 grammes » de chaux 0,104 )) » de soude . 0,233 » » de potasse . 0,111 » Silicate de soude . . 0,087 » Chlorure de sodium . 0,043 5 ) 2,727 »20. Après avoir réuni tout l’acide sulfurique avec la chaux la potasse et la magnésie, il restait encore 0,131 grammes d’acide sulfurique qui n’exigent que 0,102 grammes de soude pour former 0,233 grammes de sulfate de soude. Les 0,051 grammes de soude qui restent n’ont pas d’autre acide h leur disposition que 0,036 grammes de silice, avec laquelle ils forment un silicate de soude basique : 2 Na 0 + Si 0 3 pesant 0,087 grammes que nous ferons figurer sous cette forme dans le résultat de l’analyse. » 21 .^En réunissant maintenant tous les résultats des analyses du résidu A, et des sels B, nous avons, en additionnant les mêmes subtances, pour composition de l’eau minérale de Weissenburg : En 6205,6gr. En 10000gr. d’eau. Sulfate de chaux . . ♦ 6,509 » 10,488 grammes » de magnésie 2,149 » 3,463 » b de strontiane 0,088 » 0,142 » » de soude 0,233 » 0,375 » » de potasse . 0,111 B 0,179 » Phosphate de chaux 0,057 » 0,092 » Carbonate chaux 0,325 b 0,524 » Carbonate de magnésie 0,247 b 0,398 » Chorure de sodium . 0,043 b 0,069 » Silicate de soude . . 0,087 b 0,140 » Silice. . 0,130 b 0,209 » Oxide de fer ... 0,011 B 0,018 » Sels de lithine . . . Traces. Iodures . id. 9,900 gr. 16,097 grammes. » Nous avons déjà dit plus haut que cette analyse ne s’occupait point des gaz contenus dans l’eau, que M. Brunner y a déterminés avec beaucoup de soins en les recueillant de l’eau puisée par lui à la source même. » '»•' .•:* 000 ' ! ii ! . ■! *•••> h O, 1 ’." fi -Ci ' ■ • ■ * J:-*- v- « . i».V‘ ryMüi '; 1 ? u j - « 860,0 • ; ' •-» "r; , * i- -’Tè.O > 1 )L : . ' . 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