Dans la cathédrale de Cambrai, méditer avec Augustin Frison-Roche (né en 1987)
Assomption de la Vierge Marie (2025), panneaux de bois peint, 12,5 m2. Installé en avril 2025.
À voir au sein de la cathédrale de Cambrai (Nord).
Cet article est paru dans le magazine Le Pèlerin Abonnez-vous
Les incendies dans les cathédrales sont une vieille histoire. En 1859, dans la nuit du 9 au 10 septembre, la cathédrale de Cambrai (Nord) subit un terrible ravage par le feu. La population se mobilise, aux côtés de pompiers, pour sauver les principales œuvres d'art et lutter contre les flammes.
Un document d'archive raconte ainsi que trois civils blessés durant leur intervention – un maréchal-ferrant, un domestique et un tapissier – seront indemnisés. Parmi les œuvres détruites, figure une représentation de l'Assomption de la Vierge Marie, qui avait survécu aux violences de la Révolution.
Depuis la disparition de cette toile située à 21 m de hauteur, à la croisée du transept, cet oculus – grand espace circulaire – était devenu aveugle, remplacé durant un siècle et demi par un simple plancher peint en vert. Avec le projet en cours de rénovation de la cathédrale, les yeux se sont réouverts et l'envie d'initier un projet artistique ambitieux aussi.
Le regard attentif, tourné vers le ciel, saura reconnaître dans l'œuvre de l'artiste français Augustin Frison-Roche différents symboles et couleurs qui renvoient à l'autre trésor marial de la cathédrale, la vénérable icône Notre-Dame de Grâce. Si celle-ci invite à la tendre intériorité de l'incarnation, l'image récente de cette nouvelle assomption dans les hauteurs de la voûte élève, elle, les cœurs. Trois anges déploient leurs ailes de feu pour accueillir la Toute-Belle en un cercle de louange. Marie, les yeux clos et les bras ouverts, se laisse accueillir. Le ciel s'embrase quand il embrasse pour de bon la Terre.
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