Temps de lecture : 4 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Est-ce que cela peut orienter le choix vers tel modèle ou tel autre ? On peut en douter dans la mesure où l'automobiliste envisage rarement l'accident comme une composante de son choix. Pourtant, chaque année, les sinistres sont nombreux, et de l'aile froissée à l'accident destructeur, il y a matière à s'interroger sur certaines disparités entre marques, voire entre modèles.
Avec l'étude de SRA (Sécurité et réparation automobile), organisme qui collecte plus de 600 000 rapports d'expertise chaque année pour le compte des sociétés d'assurance, il y a une radiographie de la construction automobile à un instant T” tout à fait intéressante, compte tenu de la complexité technologique croissante notamment. Elle peut, par exemple, opposer véhicule de luxe et véhicule de grande série ou véhicule thermique et véhicule électrique.
Cette année encore, ce sont les modèles de moins de 6 ans et ayant totalisé au minimum une centaine d'expertises dans l'année pour être représentatifs qui ont été retenus. Cette étude fouillée concerne, pour 2024, 42 marques et 372 modèles. On ne sera guère étonné de voir figurer dans le haut du classement la marque Dacia, dont l'approche low cost et le choix délibéré de ne pas verser dans les multiples gadgets permet de viser le haut du podium. La voiture frugale prête moins le flanc à la dérive des prix.
Suzuki plus frugal que Dacia
Mais cette fois, c'est sur la seconde marche que se trouve la marque roumaine, détrônée de justesse par Suzuki. Le SRA retenant le facteur 100 comme la note moyenne (voir tableau), Suzuki décroche une note de 80 contre 81 à Dacia, qui fait un peu les frais de l'évolution relative de la Sandero 3. Son score de 81 est moins bon que l'exceptionnel 72 de la génération 2 précédente, mais elle ridiculise d'une certaine façon la Renault Clio 5, la cousine, qui est la plus chère à réparer avec un score de 97.

Mais c'est surtout la Spring, la minicitadine électrique, qui pèse sur le bilan réparation. Autre surprise, en 3e position figure Smart, qui est réputé pour avoir un prix des pièces inférieur à 50 % du coût total des réparations. Bien placés, on trouve également Abarth, Lynk & Co, Mini, Tesla et Suzuki. Belle performance au passage pour Tesla, dont on se demande quand même comment il fait avec l’aluminium de ses coques et ses batteries. En revanche, le constructeur américain détient le record lorsqu’on ajoute le poste main-d’œuvre, avec un taux horaire le plus cher de tous et qui représente 47 % du total de la réparation.
À l'autre bout du classement, on trouve dans ce contexte du taux horaire bon nombre de ses rivaux du groupe premium avec le trio allemand BMW, Mercedes, Audi auquel se joignent Volvo, Jaguar, Lexus. Mais c'est surtout le nouveau venu BYD qui se distingue médiocrement avec un score de 126, il est vrai pour une gamme constituée uniquement de modèles électriques. Le coût de réparation électrique, ce n'est pas un secret, est très onéreux comparé à un véhicule thermique et cela vaut bien sûr pour d'autres marques.

Et les plus chères sont…
Les plus dispendieuses sont des sportives qui ne font pas encore largement appel aux batteries, le champion toutes catégories étant Porsche, avec un score de 269, qui devance très largement Alpine avec un bilan assez médiocre de 198. La coque aluminium de la voiture dieppoise y est sans doute pour quelque chose, mais si Tesla semble avoir la solution technique, pourquoi pas Alpine ? Il est temps de s'interroger au moment où Alpine élargit sa gamme. Ces deux marques sont tout de même très gourmandes sur le prix des pièces, qui représente 65,3 % de la réparation chez Porsche et 67,7 % chez Alpine.
Le SRA constate aussi la part croissante des SUV dans les sinistres, qui représente 36,9 % du total. Parmi les 10 marques les plus concernées impliquées dans les sinistres, on trouve les quatre allemandes Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen, qui accaparent 17,3 % des dossiers chez les assureurs. En conséquence, ne pas s'attendre à une baisse des primes pour celles-ci.
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
La course aux équipements et aux gadgets de toutes sortes, les feux et phares à LED de plus en plus sophistiqués, les rétroviseurs munis de caméras ou les faces avant et arrière très exposées aux chocs avec leurs radars concourent à aggraver l'addition. Un fait que connaissent bien les amateurs de technologies confrontés à une maintenance plus élevée du petit dégât quotidien et que les assureurs ne viennent pas compenser.
On est très loin en effet de la réparation de la simple caméra de recul avec les véhicules modernes. Sur ce plan, la présomption d'une facture plus lourde pour la réparation des véhicules 100 % électriques n'est pas encore établie à ce stade car le nombre de véhicules impliqués dans les accidents en 2024 n'était pas suffisamment significatif. Toutefois cela ne saurait tarder, en deux ans, leur part dans les statistiques est passée de 5 à 9 % des véhicules impliqués.
Remarquable : Tesla et BMW ont quasiment la même note, mais Tesla est "félicitée" alors que BMW donnée pour trop chère. Article sponsorisé par des partis pris ?
Certains seuils de garage sont réputés coûteux à franchir, cette simple entrée valant déjà 500 ou 1000 €. Et rien n'a encore été fait sur le véhicule. Les assureurs ont beau jeu de pointer ce qui leur coûte le plus d'argent en réparations mais il y a aussi celles qui ne sont pas couvertes par un sinistre et que doit assumer le propriétaire du véhicule. À catégorie égale, il vaut mieux parfois ne pas se tromper de marque et ne pas céder aux sirènes technologies superflues