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Comme chaque année depuis 1654, l'Institut de France récompense, ce mercredi 18 juin après-midi, écrivains et chercheurs au cours d'une séance solennelle organisée quai de Conti. Douze grands prix sont remis au cours de cette cérémonie placée sous l'égide des cinq académies qui siègent sous la Coupole.
La plus célèbre de ces récompenses, souvent comparée au Nobel de littérature, honore Boualem Sansal, détenu en Algérie. C'est son éditeur, Antoine Gallimard, qui la reçoit en son nom. Le grand prix scientifique de la fondation Del Duca est remis à Ludovic Berthier. Son laboratoire reçoit la somme de 275 000 euros pour poursuivre un programme de recherche, commun entre le CNRS et l'École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI) de la ville de Paris, sur la « matière molle ». Laquelle, en ne se pliant pas aux lois physiques ordinaires, demeure encore mystérieuse aux yeux des scientifiques.

Le compositeur Thomas Adès reçoit, pour sa part, le grand prix artistique. Le chef d'orchestre et pianiste anglais, disciple de György Kurtág, dont les trois premiers opéras ont été acclamés à Londres et dont la pièce lyrique The Exterminating Angel a été jouée l'an dernier à l'Opéra Bastille, reçoit un chèque de 100 000 euros.
Enfin, le grand Prix d'archéologie est remis à la mission archéologique qui explore le site d'Apollonia, en Bulgarie. Cette équipe, dirigée par Alexandre Baralis, fouille depuis plus de vingt ans les vestiges de l'une des principales cités grecques, établie sur les rivages de la mer Noire. Cette ville, qui fut le berceau du philosophe Anaximandre, était aussi le siège d'un sanctuaire exceptionnel dédié à Apollon Iétros. Ce site offre une formidable fenêtre sur la « Grande Grèce », qui s'épanouit à partir du milieu du VIIe s. av. J.-C. sur les pourtours du Pont-Euxin.
Trois millions d'euros pour une douzaine d'initiatives
La Fondation Charles-Defforey honore, quant à elle, l'équipe de Nicolas Rivron qui conduit un projet innovant de « modélisation de la grossesse humaine précoce avec des cellules souches » au sein de l'Institut de biotechnologie moléculaire de Vienne (Autriche). Son Grand Prix humanitaire est remis à l'ONG Safe, qui œuvre en Ukraine. La même fondation soutient également le Nouveau Théâtre Populaire d'Émilien Diard-Detœuf et Morgane Nairaud, mais aussi l'association Promofemmes pour l'apprentissage du français.
À LIRE AUSSI Ce que contiennent les mystérieux plis cachetés de l'Académie des sciencesLe prix Christophe-Mérieux récompense, pour sa part, Abdoulaye Touré et Alpha Kabinet Keita, du Centre de recherche et de formation en infectiologie de Conakry (Guinée). Et la fondation Lefoulon-Delalande remet son grand prix scientifique à Gilles Montalescot dont les travaux ont permis l'amélioration des traitements des personnes atteintes de maladie coronaire à l'Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
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Le grand prix scientifique dans le domaine des neurosciences est, quant à lui, remis par la fondation NRJ à Peter Vanhoutte et Olivier Manzoni qui, à Paris et à Marseille, développent un programme de recherche multidisciplinaire sur le cerveau combinant biologie moléculaire, imagerie, électrophysiologie et études comportementales.
L’ONG Migrations & Développement est, enfin, distinguée par le grand prix Luciole pour son projet « Agir pour le Siroua », au Maroc. Au total, près de trois millions d’euros sont distribués, ce 18 juin, à une douzaine d’initiatives caritatives, culturelles ou scientifiques. Chaque année, l’Institut de France mécène ainsi des centaines de projets en distribuant près de 25 millions d’euros sous forme de prix, bourses et subventions à travers l’action des fondations qu’elle abrite sur les bords de Seine.