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Encore une semaine de politique à la française : la motion de censure a échoué, le gouvernement a survécu, et la presse salue déjà un « retour à la stabilité ». Plus de trois jours sans démission : sous la Ve République macronienne, c'est en effet une performance olympique.
Je regardais le JT avec mon fils. Et là, devant l'annonce du maintien du gouvernement, mon fils, dix ans, me lance : « Waouh, papa ! Sébastien Lecornu a battu son record ! » Eh, oui. La France est devenue ce pays où, quand un gouvernement dépasse les trois jours ouvrés, on parle du « grand retour de la stabilité ». Si Lecornu tient jusqu'à la Toussaint, il y aura bien un éditorialiste pour nous expliquer que « l'exécutif doit se réinventer ».
Le scénario est si absurde qu'il en devient fascinant : Lecornu démissionné, remissionné, puis renommé. Borne éjectée, Retailleau sabré, Wauquiez… ben, wauquié. Les Républicains implosés, le PS ubérisé, Marine Le Pen déboutée et Macron, lui, toujours debout ! Sauf sur la photo officielle à côté de Trump.
À l'Assemblée, tout se joue désormais à dix-huit voix. Ce n'est plus une majorité, c'est un Sudoku à combine. Si j'ai bien compris, ils se sont mis d'accord non pas sur des économies, mais sur des dépenses à venir. Le génie français du consensus : en un an, on est passés de 60 milliards d'économies réclamées par Barnier pour la survie du pays, à 20 milliards de dépenses offertes par Lecornu aux socialistes pour la survie de Macron. Ce n'est pas une concession, c'est une pierre tombale.
Fournier ou le bon sens rural
Pendant ce temps, notre président était en Égypte, au « sommet pour la paix à Gaza ». Alors que la France brûle, Macron joue les pompiers pyromanes diplomatiques. À propos de la crise politique, il a grondé : « Ceux qui nourrissent la division n'ont pas été au niveau du moment. » Sept ans qu'il sème la discorde, et il s'étonne de la récolte. Le président est comme ces promeneurs du dimanche qui jettent des miettes aux pigeons puis se plaignent que les trottoirs sont couverts d'excréments. Et de conclure, dans un élan d'auto-absolution : « Je demande à tout le monde de se ressaisir. » Le Nobel du foutage de gueule 2025 est décerné à Emmanuel Macron.
Mais dans cette comédie du pouvoir, un nouveau personnage plein d'éclat est apparu : Michel Fournier, maire d'un village vosgien de 300 âmes, propulsé ministre de la Ruralité. Un vrai gars du cru : 75 ans, moustache en guidon de tracteur, crâne poli par le vent, joues nourries au Saindoux. Une beauté du terroir ! Au détour d'une interview lunaire, il confesse, sans détour mais non sans malice, avoir appris sa nomination… par hasard, à la télévision. Le Richard Virenque de la politique : nommé « à l'insu de son plein gré ». Quand on lui demande sa réaction, il souffle : « Bah… voilà. » Un « Bah… voilà » sublime, qui résume tout le bon sens rural face au grand n'importe quoi des combinaisons parisiennes.
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Sa femme, pendant ce temps, regardait un autre programme. Le mari devient ministre pendant que son épouse le regarde en fiction : la politique française dans toute sa poésie absurde. Mais rendons-lui justice : pour une fois, un ministre a de la terre sous les ongles. Un vrai élu de terrain, pas un technocrate hors-sol. Et s'il découvre demain qu'il est aussi ministre de l'Agriculture, ce sera sans doute en lisant son nom sur une banderole à la foire de Sedan. Bref, la France n'a plus de majorité, plus de triple A, mais, paraît-il, de la stabilité.
Comme dirait Michel : « C'est comme dans un cimetière : tout le monde est à sa place, et personne ne bouge. »
France Titanic socialiste dogmatique, incompétente notoire, arrogante, en faillite, colonisée et soumise. Fuyez ! La catastrophe du radeau de la Méduse irrémédiablement « En Marche » vers les abîmes.
Il n’empêche qu’il a raison quand il vise les partis politiques…. C’est sur, il leur a ouvert la voie par la dissolution, mais après, ces partis politiques se révèlent complètement irresponsables et certainement pas à la hauteur de la situation du pays ! Demandez aux français ce qu’ils en pensent ! C’est ce que de Gaulle en pensait également…. Je lis actuellement les « irresponsables » ou comment les délires du parlementarisme en Allemagne sous la République de Weimar ont amené Hitler au pouvoir…. C’est saisissant de ressemblance avec la France de 2025…. La même irresponsabilité, la même instabilité, le même aveuglement de ces partis…. Sans doute, nous n’aurons pas Hitler, mais il y aura nécessairement une réaction d’ordre…
Excellent comme d'habitude. Un pamphlet hélas réaliste sur la descente aux enfers de notre pays sous la gestion de macron et ses congénères ! La conclusion est irrévocable : les pires politicards produisent des désastres irréparables