Edito

Bizutage, streameurs et gladiateurs : histoire d’un seuil qui s’abaisse

De la loi anti-bizutage à l’indignation pour Pormanove, l’histoire dit moins la barbarie que la civilisation en marche.

Par

S’abonner sans engagement

Kick.com, plateforme australienne de streaming vidéo en direct, est restée longtemps confidentielle. La mort tragique de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove (18 août 2025), l’a brutalement propulsée sous les projecteurs médiatiques. 
Kick.com, plateforme australienne de streaming vidéo en direct, est restée longtemps confidentielle. La mort tragique de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove (18 août 2025), l’a brutalement propulsée sous les projecteurs médiatiques.  © Charpaud Christopher / Charpaud Christopher/ABACA

Temps de lecture : 4 min

« Encore une preuve que la société court à sa perte. » C'est ce qui se dit, en boucle, depuis la mort en direct de Jean Pormanove, streameur de 46 ans, au terme de plusieurs centaines d'heures de privations et de persécutions filmées et consommées comme autant de « divertissements » sur la plateforme Kick. L'homme, fragilisé, entouré d'individus plus jeunes et cyniques, semble avoir accepté – toléré ? – ces nouveaux jeux du cirque jusqu'à y laisser sa vie.

Dans la foulée, l'affaire a donc été lue comme le symptôme d'une marche vers la décivilisation, avec la cruauté qui s'installe en reine et la compassion qui se raréfie. Territoires perdus du numérique, retour à la barbarie… Mais peut-être faut-il arrêter de faire du bruit avec ces épouvantails paresseux pour regarder le signal. Car cet...

La newsletter débats et opinions

Tous les vendredis à 7h30

Recevez notre sélection d’articles tirée de notre rubrique Débats, pour comprendre les vrais enjeux du monde d’aujourd’hui et de notre société

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (7)

  • Neplus-

    Pour info
    ceux qui savent de quoi ils parlent
    aux Arts le bizutage ….
    c un mot qui ne fait pas partie du dictionnaire …
    … il n est pas interdit de se renseigner ….

  • Roulmapoul

    Peggy Sastre nous livre encore une analyse brillante - comme souvent, à contre courant mais clairement de nature à faire vaciller les opinions les plus ancrées…
    Toujours un plaisir de vous lire, chère Peggy !

  • Dameblanche

    Chez les militaires, le bizutage avait du bon lorsqu'il visait à souder une promotion, à remettre les jeunes en forme physique et à inculquer les bonnes valeurs.
    Rien à voir avec certains bizutages de carabins qui étaient peu ou prou libertins !

    Au fond, je pense que notre société est devenue beaucoup trop permissive et qu'elle a laissé s'évanouir nos valeurs morales, traditionnelles et fondatrices du tissu social. L'effondrement de l'Éducation nationale, la disparition du Service national, la perte d'influence de la religion chrétienne sont pour beaucoup à l'origine de nos maux actuels. Pour couronner le tout, le manque de courage de nos représentants politiques, qui accompagnent le mouvement sans oser le redresser, portent les citoyens à désespérer d'un possible renouveau.