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Une opération nationale #JeLisSansal a été lancée conjointement par le Comité de soutien international à Boualem Sansal et le maire de Cannes, David Lisnard. Elle rappelle qu'il ne suffit pas de dire « non », s'indigner en boucle, et que faire vivre un écrivain même dans une prison commence par cet acte : lire, comprendre, écouter, apprécier ou discuter. Tout cela loin des chapelles, des commissariats politiques qui ne cessent de juger dans l'indécence cet écrivain emprisonné, jugé pour non-respect de l'assignation en France et pour délit d'opinion en Algérie, loin des opinions toutes faites et des inquisiteurs.
Ce texte a été lu en public, je choisis aussi de le partager avec les lecteurs du Point.
« Bonjour,
Dans la même chronique
Si vous voulez savoir combien coûte vraiment un livre, lisez Sansal.
Si vous voulez savoir pourquoi un livre revient parfois plus cher à l'écrivain qu'aux lecteurs, lisez Sansal.
Si vous voulez comprendre pourquoi Sansal se trouve en prison en Algérie depuis des mois, n'écoutez pas les explications seulement, lisez Sansal.
Si vous imaginez un jour d'écrire un livre, lisez Sansal, vous y apprenez qu'on écrit avec le rire, le cœur et la danse et des bouts d'allumettes.
Si vous essayez d'imaginer la geôle et la liberté, lisez Sansal.
Si vous voulez sortir de votre prison invisible, celle de vos convictions faites ou des idées faciles, lisez Sansal.
Lire Sansal ne le fera pas quitter la prison d'Alger aujourd'hui, mais vous fera à vous quitter la prison des routines et des indifférences.
Lisez Sansal, vous n'allez pas y perdre votre liberté, vous allez en gagner de plus vastes.
Si l'histoire humaine vous intéresse, lisez ses histoires à lui : vous y croiserez l'homme et sa bonhomie, la lucidité et le rire. Ses idées et sa différence. Le tocsin de ses avertissements sur les fascismes qui nous menacent et les fables de ses amusements qui nous allègent.
Si vous voulez rencontrer un homme qui ne pense pas comme vous et qui donc vous apporte toute sa vie pour échanger avec la vôtre, lisez Sansal.
Lire un écrivain, c'est lui donner du sens à son acte et continuer celui que ses livres quêtent. Lire un écrivain qui se trouve injustement en prison lui dispense de l'espoir. Lire ajoute mille vies à chaque vie. On n'a qu'à feuilleter les pages comme effort.
Si vous voulez vous aider vous-même, défendre vos libertés, croire sans vous agenouiller, rêver sans vous ensommeiller, écouter sans préjuger et voyager avec le seul mouvement de votre index sur la page, lisez Sansal. Ou d'autres écrivains. Peu importe, à un moment, les écrivains se ressemblent : on entend leurs pas lents dans le futur. Lisez les autres aussi. Lisez.
“Les hommes et les femmes d'un seul livre sont des fanatiques, les femmes et les hommes de plusieurs livres sont des gens libres. Ils ont des ailes et non des rancunes.”
Lisez Sansal aujourd'hui et demain et après-demain. Car il paye le prix de ses livres qu'il vous propose. C'est une époque étrange et injuste qui s'annonce. Une ère où lire a le sens de défendre la vie, et croire celui de la refuser à soi et aux autres.
Lisez Sansal. Lisez.
Puisque si lui perd sa liberté, c'est votre prison qui se construit lentement autour de vous. Un jour, il n'écrira plus. Et un jour, vous n'aurez pas plus le droit, le temps, la liberté de lire. Vous serez à sa place entre les murs même si les murs auront d'autres noms et d'autres matières.
Lisez Sansal, car lire Sansal, ce n'est pas détester l'Algérie ou la condamner, c'est rêver pour l'Algérie une meilleure histoire, une histoire de sourire et de pluralité, une histoire où écrire n'est pas un crime.
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
Lisez Sansal, car lire Sansal c'est continuer l'histoire de la France qui lit.
Lisez Sansal, car l'Histoire retiendra que, par cet acte, vous avez fait partie des lecteurs, non des geôliers. »
Comment expliquer et comment accepter le silence assourdissant des Algériens qui ont choisi de vivre en France ?
Honte à eux !
Hier des lecteurs Point raillaient le fait que McDo soit un des distributeurs principaux de livres en France. Et bien oui, la culture se distribue partout. Elle doit se frayer un chemin partout. Sansal n'entrera pas chez les gens par le McDo.
Mais nous devons crier encore et encore qu'il faut lire Sansal, que les gens qui le peuvent doivent le lire.
Je souligne le fait que les Républicains, contrairement à d'autres ne l'oublient pas :
une soirée de soutien gratuite est organisée à Toulouse
mardi 1er juillet
à 19h30
salle du Sénéchal
17, rue de Rémusat
31000 Toulouse
inscription obligatoire car places limitées
j'ai reçu ce mail en direct avec un formulaire d'inscription (je ne peux le coller ici), je suppose que l'on peut le trouver via la Mairie de Toulouse ou Via les Républicains
Combien d’algériens sont partis s’exiler chez l’ancien colonisateur français ? Après la France colonisatrice, ennemie éternelle de l’Algérie, voici la France terre d’exil, destination numéro 1 des algériens. On a dit indépendance et autodétermination. Dont acte.