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La fusillade du Navy Yard de Washington, lundi, dont le bilan se dresse à 13 morts, a ravivé le douloureux souvenir de la tuerie de Newtown, dans laquelle vingt personnes avaient perdu la vie en décembre dernier. Mais elle a aussi relancé le débat sur le port d'armes aux États-Unis. La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, connue pour son militantisme contre les armes, s'est ainsi emparée du sujet quelques heures à peine après le drame. "Le Congrès doit arrêter de fuir ses responsabilités et trouver une issue au débat sur la violence liée aux armes à feu. Nous devons faire plus pour mettre un terme à ces incessantes pertes de vies humaines", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Barack Obama a lui aussi appelé à relancer le débat sur la réforme, affirmant que "l'immense majorité des Américains comprend que nous devons mettre en place des lois sur le contrôle des armes, qui relèvent du simple bon sens et auraient pu éviter en partie cette tragédie". "Je suis inquiet à l'idée que ces horribles fusillades deviennent une habitude que nous devons traverser tous les trois ou quatre mois", a ajouté le président américain dans une interview avec la chaîne Telemundo.
Obama sans majorité
Plusieurs élus ont notamment appelé à un plus grand contrôle des antécédents judiciaires et psychiatriques des personnes demandant un permis de port d'armes. Aaron Alexis, l'ancien militaire responsable de la fusillade du Navy Yard, avait en effet réussi à se procurer trois armes à feu dans les jours qui avaient précédé la tuerie alors qu'il était connu des forces de police pour son comportement instable. L'homme, qui avait ouvert le feu à plusieurs reprises dans sa maison ces derniers mois, avait aussi demandé un suivi psychiatrique au service de la marine. "Je souhaiterais que la loi de vérification des antécédents soit réformée afin de mieux prendre en compte les troubles mentaux", a ainsi déclaré le sénateur Lindsey Olin Graham, un des rares républicains à soutenir le projet de réforme. Une vision largement partagée par l'opinion publique : neuf Américains sur dix seraient en effet favorables à une modification de la loi fédérale afin d'imposer un contrôle plus strict des antécédents avant qu'un permis de port d'armes ne soit délivré, selon un sondage Washington Post-ABC News paru en avril dernier.
Le gouvernement de Barack Obama a néanmoins très peu de chances de faire voter la réforme des lois encadrant le port d'armes. "Après la tuerie de Newtown, tout le monde pensait qu'il y aurait une véritable révolution, mais les initiatives en faveur d'un contrôle plus strict des armes ont été rejetées", rappelle Vincent Michelot, professeur d'histoire politique des États-Unis à Sciences Po Lyon. En avril dernier, un projet de réforme des lois encadrant les armes à feu a été enterré en raison de l'opposition inflexible de la plupart des républicains, ainsi que du lobby des armes. Le projet était pourtant soutenu par le sénateur démocrate Joe Manchin, un ardent défenseur du port d'armes. L'issue d'un nouveau vote serait donc vraisemblablement la même aujourd'hui. "Barack Obama a voulu remettre la question de la réforme sur le devant de la scène après la fusillade du Navy Yard, mais il ne dispose pas de la majorité nécessaire à la Chambre pour faire passer une loi qui changerait vraiment la donne", explique ainsi Vincent Michelot.
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Les démocrates concentrent par ailleurs leur énergie sur des sujets bien plus pressants. Le Congrès doit en effet voter le budget du gouvernement avant le 30 septembre prochain, avant de se pencher sur la question du nouveau plafond de la dette. Dans cette bataille rangée avec les républicains, les fonds alloués à la réforme de la couverture santé voulue par Barack Obama pourraient être grandement limités. "Le président ne va donc pas dépenser son capital politique inutilement sur le contrôle des armes à feu, à présent relégué au second plan", souligne Vincent Michelot.
Le drame du Navy Yard ne devrait donc pas changer la donne, pas plus que ne l'ont fait la tuerie de Newtown ou les quinze autres fusillades ayant eu lieu cette année. "La situation est très difficile à faire évoluer, pour des questions philosophiques, mais aussi institutionnelles", détaille Vincent Michelot. Ainsi, pour instaurer un contrôle plus strict des antécédents psychiatriques, il faudrait "une collaboration étroite entre l'État fédéral et les États fédérés, qui disposent de toutes les informations". Collaboration presque inexistante à ce jour sur la question des armes à feu. Une réforme à grande échelle serait encore plus difficile à mettre en oeuvre, chaque État pouvant choisir ou non de l'appliquer. "Quand bien même le Congrès adopterait une loi plus dure, elle aurait donc de fortes chances de rester lettre morte", conclut Vincent Michelot.
Ce sont les gens !
Nous règlementons les armes comme des malades, mais qui a déjà vu un tueur s'en passer : le marché noir offre toutes les possibilités, du pif aux missiles : -)
Et pour ceux qui ne prennent même pas la peine de s'en procurer, il y a les armes blanches, très en vogue même dans des crimes collectifs.
Pour les tueurs au détail, il y a un tas de moyens à la portée de toutes les bourses, comme la ficelle pour étrangler, ou l'oreiller qui étouffe...
Bref, interdire les armes, c'est simplement interdire aux futures victimes d'imaginer même qu'elles puissent se défendre.
Je suis à titre personnel pour l'autodéfense, cette opinion est renforcée par la loi française et surtout la justice excessivement complaisante avec tout ce qui est délinquance et criminalité. Quand on cessera de s'indigner lorsqu'un criminel est abattu par une victime, je changerai d'avis.
La Suisse, qui est en Europe, comporte proportionnellement plus de citoyens armés, que les USA... La violence est un problème sociétal, les armes à feu, n'ont rien à voir avec cela. En France la détention d'armes totalement libre, jusqu'à l'occupation Allemande en 1940, n'entrainait pas des fusillades, ni des massacres. Actuellement, en France, les criminels armés, profitent du justice laxiste, et surtout d'un rétrécissement de l'échelle des peines. La perpétuité est un mot, qui ne correspond plus à sa vraie signification. Comment prendre au sérieux un juge, qui emploie des mots, qui n'ont plus leur sens... Quand à la "PEINE CAPITALE", supprimée en 1981, elle assure aux assassins, de ne pas subir ce qu'ils ont infligé à leur (s) victime (s).