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Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, en septembre, la mouvance Make America Great Again (Maga) est orpheline, en recherche d'un leader. Elle pourrait peut-être l'avoir trouvé en la personne de Jack Posobiec, que The Atlantic n'hésite pas à qualifier d'« influenceur préféré de la Maison-Blanche ».
Cet ancien membre du service de renseignement de la Navy s'est d'abord fait connaître, en France, pour avoir relayé en 2017 les « MacronLeaks », les documents issus du piratage des messageries des membres de la campagne d'Emmanuel Macron. Il avait notamment diffusé les rumeurs d'évasion fiscale du candidat à la présidentielle, via deux documents dont l'authenticité n'a pas pu être prouvée.
À LIRE AUSSI « Ceci est notre tournant » : à la cérémonie d'hommage à Charlie Kirk, la croisade de Trump et son gouvernementÀ l'époque, il n'hésitait pas, sur son compte Twitter, à demander « solennellement à être entendu devant le Parlement français » à ce sujet et expliquait que les sondages plaçant le candidat d'En marche ! en tête étaient « truqués ». Sa communication avait trouvé un écho auprès de la mouvance Maga, quelques jours avant que d'autres organisations, comme WikiLeaks, ne diffusent elles-mêmes des liens de téléchargement des fichiers des « MacronLeaks ».
Des références à Hitler
Celui qui revendiquait l'étiquette de « Slavright » – mouvement principalement situé en Europe de l'Est, anti-islam, raciste et suprémaciste blanc – n'en était pas à son coup d'essai : il avait fait partie des personnes ayant relayé le « Pizzagate » – cette histoire montée de toutes pièces, s'appuyant sur des e-mails de l'équipe de campagne de Hillary Clinton sortis de leur contexte, qui affirmait que des démocrates haut placés étaient impliqués dans un vaste réseau pédophile se réunissant dans un restaurant italien de Washington.
Par la suite, il avait affirmé avoir toujours trouvé cette théorie « stupide ». Au moins par deux fois, il a publié des références au chiffre 1488, un chiffre populaire chez les néonazis qui combine le nombre de mots d'un slogan sur la préservation d'un avenir blanc – 14 – et la position du h dans l'alphabet, une référence à « Heil Hitler ».
Membre de voyages gouvernementaux
En juin, il avait posté une photo sur X, aux côtés de Donald Trump et J. D. Vance, dans le Bureau ovale. Plus tôt dans l'année, il avait été invité par le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, à un voyage européen. Il avait finalement rejoint le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, lors d'un déplacement en Ukraine. « [Hegseth] le considère comme quelqu'un dont il apprécie les messages. C'est quelqu'un qui peut transmettre le message de Trump aux républicains », a déclaré Michael Edison Hayden, expert en populisme et extrémisme de droite à NPR.
À LIRE AUSSI Après l'assassinat de Charlie Kirk, la meute trumpiste traque les voix dissidentesIl s'inscrit ainsi dans la longue lignée d'influenceurs soutiens de Donald Trump, de Charlie Kirk à Candace Owens ou Laura Loomer. En 2017, avec cette dernière, il avait interrompu une représentation du Jules César de Shakespeare au motif qu'il contenait des références à Donald Trump. Mais, au contraire de Charlie Kirk, qui levait des millions de dollars pour faire de Turning Point USA une puissante organisation de droite, Jack Posobiec s'est longtemps contenté d'exciter la sphère Maga en relayant des fake news.
Guerre totale contre le communisme
Il avait, par exemple, affirmé que CNN avait publié puis supprimé un article défendant l'utilisation par Bill Maher d'une insulte anti-noir. En 2020, Jack Posobiec avait tweeté : « Deux caisses remplies de bombes artisanales découvertes près du mémorial de la guerre de Corée à Washington, après que des suspects ont été repérés dans des buissons. Agents fédéraux à leurs trousses. » Rien de tout cela n'était vrai.
Depuis, l'influenceur s'est « assagi ». Ses idées restent pour autant polémiques. Unhumans, le livre qu'il a coécrit en 2024 avec le prête-plume Joshua Lisec, affirme que les progressistes sont des sous-hommes et semble défendre Augusto Pinochet, le dictateur chilien. « Où que Pinochet soit passé, il n'y avait pas de communisme. » Un livre que J. D. Vance lui-même vante sur la couverture, et qui préconise l'abandon des principes démocratiques pour mener une guerre totale contre une menace communiste dissimulée.
À LIRE AUSSI Charlie Kirk et « la talibanisation trumpiste » Il n'a, par ailleurs, pas arrêté les fausses informations : en octobre dernier, il a relayé les allégations selon lesquelles Tim Walz, alors candidat à la vice-présidence, aurait abusé sexuellement d'une de ses anciennes élèves.
« Jack a une portée considérable »
Son influence au sein des républicains est avérée : Donald Trump Jr a décrit Jack Posobiec comme « l'une des voix médiatiques les plus influentes du mouvement America First aujourd'hui ». Le vice-président américain le considère comme l'un de ses « bons amis ». Il entretiendrait des relations avec Peter Navarro, conseiller principal de la Maison-Blanche pour le commerce et l'industrie, et Sergio Gor, l'ambassadeur en Inde (anciennement directeur du bureau du personnel présidentiel de la Maison-Blanche).
Contrairement à d'autres personnalités de la mouvance Maga, comme Laura Loomer ou Tucker Carlson, Jack Prosobiec semble faire consensus et s'attirer les bonnes grâces des puissants de Washington en restant en dehors des querelles internes au parti et au mouvement Maga et en évitant de critiquer leurs membres les plus éminents.
À LIRE AUSSI « Non, Charlie Kirk n'était pas un grand débatteur » Une relative unanimité qui crée évidemment un pont avec Charlie Kirk, qui était lui aussi vu comme un moyen de toucher la base militante républicaine. « Les gens lui demandent son avis », a déclaré Steve Bannon. « Ils savent que, s'ils doivent faire passer un message, Jack a une portée considérable. » « Charlie cherchait à rassembler », confie cependant l'ancien stratège de Trump. « Jack est totalement différent. »
« Ce siège semble vide, mais il ne l'est pas »
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Il semble simplement vouloir s'aligner avec les idées de Donald Trump en adoptant une posture beaucoup plus conflictuelle. Un positionnement qui pourrait lui être favorable, avec un président qui n'hésite pas à placer aux responsabilités ses plus loyaux lieutenants. « Je sais que ce siège semble vide, mais il ne l'est pas », a déclaré Jack Posobiec, quelques jours après la mort de Charlie Kirk, lors d'un épisode spécial du Charlie Kirk Show.
Une manière de signifier que les idées de Charlie Kirk sont toujours présentes… Ou qu'il compte plus simplement prendre sa place en tant qu'influenceur préféré de la Maison-Blanche ?
Décidément complotistes et extrémistes de droite ce sont les mêmes.
Que les Republicains qui ont soutenu Reagan ou Bush sont loin de ces extrémistes comme ce Jack Posobiec. Mais comment les Republicains americains ont ainsi pu devenir des trumpistes, si éloignés de ce qu’ils ont été, des conservateurs raisonnables.
Un seul Post sur ce Monsieur, successeur de Charlie Kirk, curieux, à moins qu'il ne soit pas de bon ton, de dire ce qu'il en est de ce propagandiste Trumpiste ou d'autres qui véhicules cette idéologie...
1 commentaire qui équivaut à propager un soupçon non étayé. Un soupçon reste toujours une réalité pour certains. Le Pen avait mis en avant ce soupçon lors du débat à la veille du second tour des présidentielles de 2017. Depuis elle a été rattrapée par une affaire de détournement d'argent public