Temps de lecture : 4 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Charlie Dalin est l'un des plus grands navigateurs français de sa génération. Deuxième du Vendée Globe 2020-2021 après une course légendaire, vainqueur de nombreuses transatlantiques, ce skippeur de 41 ans au talent reconnu a d'ores et déjà marqué le monde de la voile. Le 14 janvier 2025, il franchissait en vainqueur la ligne d'arrivée du Vendée Globe, réalisant enfin son rêve. Mais derrière son sourire radieux et sa victoire éclatante se cachait un secret, celui d'un cancer qu'il combattait depuis deux ans dans le plus grand silence.
Cette semaine, avec la parution de son livre La Force du destin aux éditions Gallimard, Charlie Dalin choisit de lever le voile sur son combat contre la maladie. Son message est aussi clair que limpide : la vie ne s'arrête pas à l'annonce d'un cancer. En accomplissant l'un des exploits sportifs les plus exigeants au monde tout en suivant un traitement d'immunothérapie, il devient un exemple pour tous les malades.
En septembre 2023, Charlie Dalin est en excellente condition physique lorsqu'il commence à ressentir des douleurs abdominales. Les examens médicaux révèlent la présence d'une tumeur rare de 15 centimètres, identifiée comme un GIST (tumeur stromale gastro-intestinale). Ce diagnostic intervient cinq jours avant le départ d'une course majeure.
Le sport n'est pas incompatible avec le traitement contre le cancer
Pour cet homme habitué à affronter les océans les plus dangereux, la vulnérabilité prend une dimension nouvelle. À 39 ans avec une hygiène de vie irréprochable, il se retrouve confronté à la maladie.
Ce qui aurait pu signer la fin de sa carrière devient le début d'un combat parallèle. Grâce à un traitement d'immunothérapie, les douleurs s'estompent rapidement. Mais Charlie Dalin prend alors une décision qui surprendra le monde médical, il veut continuer à naviguer, continuer à vivre sa passion. Continuer à vivre, tout simplement.
Il fait alors le choix ne pas se laisser définir par sa maladie et de ne pas mettre sa carrière sportive entre parenthèses. Le bateau devient sa thérapie et l'océan, son refuge. Avec l'accord de ses médecins et le soutien d'une équipe dédiée, il poursuit son rêve de remporter le mythique Vendée Globe.
Pendant la course en solitaire autour du monde, Charlie Dalin a dormi en moyenne six heures et demie par jour contre quatre heures habituellement pour les skippeurs. Un effet secondaire de son traitement quotidien qu'il a su transformer en atout. Après une course menée tambour battant, le Vendée Globe 2024-2025 sera sa plus grande victoire.
L'histoire de Charlie Dalin illustre de manière spectaculaire que l'activité physique n'est pas incompatible avec le traitement du cancer, elle en est même un allié précieux. Charlie Dalin n'a jamais navigué sans l'accord explicite de ses médecins, la collaboration étroite entre l'équipe médicale et son préparateur physique et mental a été déterminante.
La recherche médicale confirme ce que l'expérience de Charlie Dalin illustre de manière spectaculaire. L'activité physique pendant et après le traitement du cancer réduit la fatigue liée aux traitements, améliore significativement la qualité de vie et le moral, aide à maintenir la masse musculaire souvent menacée par les thérapies, renforce le système immunitaire et diminue même les risques de récidive pour certains cancers. Elle facilite également la récupération post-opératoire, comme Charlie Dalin l'a lui-même constaté après son opération en février dernier.
La véritable leçon de Charlie Dalin
À travers son livre qui paraît cette semaine, Charlie Dalin ne raconte pas seulement un exploit sportif, il offre un témoignage vibrant dont il ressort une vérité essentielle : un cancer n'est pas une condamnation à mort. Son cas n'est peut-être pas reproductible pour tous, mais il démontre qu'il est possible de continuer à vivre pleinement, même avec la maladie.
Rester actif est un véritable acte thérapeutique. Que ce soit de la navigation extrême comme Charlie Dalin, ou simplement une marche quotidienne, le yoga, la natation douce, maintenir une activité physique adaptée n'est pas un luxe, c'est un soin, voire une nécessité.
Charlie Dalin ne prétend pas être un héros. Son cas n'est pas généralisable car tous les cancers sont différents et parce qu'il a eu la chance de bien supporter son traitement. Mais son parcours illustre que l'on peut être à la fois malade et vivant, diminué et victorieux, vulnérable et fort.
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
Son vrai courage n'est peut-être pas d'avoir gagné le Vendée Globe avec un cancer, mais d'avoir refusé de mettre sa vie entre parenthèses. C'est aussi d'avoir choisi de continuer à naviguer et à rêver d'atteindre ses objectifs tout en combattant la maladie. C'est enfin d'avoir choisi de briser le tabou de la maladie en partageant ses doutes et ses peurs.
Il ne fait aucun doute que l'histoire de Charlie Dalin portera celles et ceux qui ont un cancer et qui traversent l'épreuve du traitement. Chacun a ses propres océans à traverser et ses tempêtes à affronter. Peu importe l'ampleur, ce qui compte est de continuer à naviguer du côté de la vie.