Chine-Hong Kong : la bataille des Pokémon

À Hong Kong, Nintendo envisage de traduire en mandarin le nom de Pikachu, réveillant les dissensions entre la région autonome, qui parle cantonais, et la Chine.

Par Cécilia Brillault

Pikachu, le Pokemon préféré des cours de récré, ici lors d'une parade à New York (illustration).
Pikachu, le Pokemon préféré des cours de récré, ici lors d'une parade à New York (illustration). © Anadolu Agency/AFP

Temps de lecture : 2 min

Pour les Hongkongais, le petit Pokémon jaune se prénomme depuis toujours « Bai-kaa-chyu », la prononciation cantonaise de « Pikachu ». Mais, depuis quelques semaines, une terrible menace plane sur les fans de la petite figurine. Nintendo souhaite le débaptiser pour le renommer « Pi-ka-qiu », un nom plus familier en mandarin. Et ainsi unifier le marché chinois. Jusqu'à présent, les jeux vidéo Pokémon étaient distribués dans les différentes langues parlées en Chine, mais la firme japonaise prévoit de renommer une centaine de Pokémon en mandarin, la première langue la plus parlée dans le pays. Une initiative qui a déclenché la colère des habitants de Hong Kong, qui, eux, parlent cantonais.

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Internet se déchaîne !

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Le 30 mai dernier, devant le consulat japonais de Hong Kong, des manifestants se sont réunis en clamant : « Pas de Pi-ka-qiu, rendez-nous Bai-kaa-chyu ! ». Au-delà des revendications des fans hongkongais se cache aussi un combat politique. Parmi les groupes qui contestent la décision de Nintendo figure Civic Passion, un mouvement qui est opposé à l'ingérence de Pékin dans la région autonome. Il demande à Nintendo de revenir sur sa décision, mais n'a pas été entendu jusqu'ici. Sur le Net, une pétition a déjà recueilli près de 6 000 signatures pour demander la traduction en cantonais du prochain jeu vidéo de l'éditeur.

Wong Yeung-tat, leader de Civic Passion, a ainsi affirmé : « Notre culture et notre langue sont menacées par le gouvernement de Pékin. Nous craignons que le cantonais ne disparaisse. » Selon Stephen Mattews, professeur de sciences humaines à l'université de Hong Kong, « un simple détail assez trivial à propos d'un Pokémon devient un vrai problème, parce que la question est très sensible ». Plus qu'un problème banal, c'est devenu un véritable combat. Ce manifestant a même confié à la BBC : « Bai-kaa-chyu est à Hong Kong depuis plus de vingt ans. Ce n'est pas seulement un jeu ou une bande dessinée, c'est la mémoire collective d'une génération. »

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Commentaire (1)

  • jotajota

    ... À Canton, Pokemon le dit comment ?
    De toute façon cette information n'a rien de bouleversant...