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Avec son pelage tricolore, sa mine effarouchée et son goût innocent pour les escargots et les grenouilles, le grand hamster d'Alsace n'a pas l'air d'un fauteur de troubles. Et pourtant... Même Stéphane Giraud, le directeur régional d'Alsace Nature, le reconnaît : "Cela fait des décennies qu'on multiplie les réunions sur le grand hamster. Il y aurait des économies d'énergie à faire sur le sujet !"
Car en pondant à la va-vite deux arrêtés pour échapper à une amende de la Cour de justice européenne, qui accuse la France d'avoir failli à protéger ce rongeur en danger, le gouvernement a mis presque toute l'Alsace contre lui. Certes, il y avait urgence : quelque 300 terriers ont été répertoriés en 2012, contre 1 167 en 2001. Et le nombre de communes alsaciennes hébergeant le grand hamster (introuvable ailleurs en France) a plongé, de 56 en 2000 à 19 aujourd'hui. La faute à la monoculture du maïs, qui recouvre 80 % de la plaine d'Alsace, et à une urbanisation intensive dans la région la plus densément peuplée du pays.
Pour parer à l'extinction programmée du petit mammifère, le gouvernement a donc édicté un étroit périmètre de protection de 600 mètres autour de chaque précieux terrier, l'animal étant réputé casanier. Et a fixé trois zones de 9 319 hectares où la destruction, l'altération ou la dégradation de surfaces favorables au hamster sont interdites. En clair, toute construction ou aménagement doit faire l'objet d'une dérogation.
Fronde
C'en est trop pour les communes concernées, qui ont l'impression d'avoir déjà beaucoup sacrifié à la cause du rongeur. "Dans notre schéma de cohérence territoriale, nous avons déjà gelé 1 500 hectares pour le hamster", souligne Baptiste Kugler, directeur du syndicat mixte du Piémont des Vosges, aux portes de Strasbourg. "Et nous avons limité la consommation foncière à 50 % seulement de ce qui aurait été nécessaire pour faire face au boom de la population. Nos efforts ont même été salués par un rapport de l'inspection générale de l'environnement en 2007 ! Or, à chaque nouveau projet, les collectivités sont obligées de passer à la caisse au moindre terrier détecté : il faut payer une compensation aux agriculteurs, déposer un dossier au Conseil national de protection de la nature à Paris... Tout prend un retard considérable." Résultat : Baptiste Kugler et ses homologues de la communauté de communes de Molsheim-Mutzig et de l'Ackerland (Bas-Rhin), ainsi que les maires de sept communes du Piémont des Vosges, vont déposer un recours devant le Conseil d'État. Une fronde inhabituelle chez les élus alsaciens, plutôt connus pour leur esprit conciliant.
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Même Alsace Nature, qui fédère une myriade d'associations de défense de l'environnement en Alsace, leur donne presque raison. "Ces arrêtés gouvernementaux sont une prime au mauvais élève", analyse Bruno Ulrich, vice-président du Gepma (Groupe d'étude et de protection des mammifères d'Alsace). "Les communes pénalisées sont justement celles qui ont fait des efforts. Dans les autres, le grand hamster a simplement disparu."
Et le diagnostic des écologistes diffère, là aussi, de celui du gouvernement. "Nous ne voulons pas de réserves où l'espèce serait mise en soins palliatifs. Il faudrait étendre son aire de protection et faire jouer la solidarité chez les communes, même celles qui n'hébergent pas de terrier", explique Stéphane Giraud. Car l'animal fait déjà l'objet de toutes les attentions : blé laissé sur pied pour l'aider à se nourrir, lâchage de hamsters apprivoisés, massacres sporadiques de renards, dont le rongeur est la proie préférée... "À ce train, il est en voie de domestication", lâche le président d'Alsace Nature. Et en passe, aussi, de devenir un problème politique.
La population humaine prolifère aussi et de façon dé raisonnée, mais personne ne vient lui dire que sa suffit... Pourtant nous sommes doués d'intelligence et personne ne s'en rend compte. Ce que je vais dire va en choquer plus d'un, mais dans la nature, les éléments les plus faibles d'une espèce ne survivent pas, c'est la sélection naturelle... A méditer.
Comme toujours, l'humain veut éradiquer tout ce qui ne lui rapporte pas, et tout ce qui le dérange... Et les premières victimes de son incapacité à s'auto réguler (au contraire des animaux, quand les humains ne s'en mêlent pas, et en premier lieu les chasseurs) ce sont les animaux !
Leurs territoires sont volés, alors ils se débrouillent pour survivre... Eux !
@ Benjamin Borghesio, cette façon, de toujours tout ramener à l'homme, est la meilleure façon de se tirer une balle dans le pied ! Que dis je... Une dans chaque pied ! Ce n'est pas parce que l'humain s'est auto proclamé roi de la planète qu'il l'est, et ce n'est pas en torturant et tuant les animaux, et en piquant leurs territoires, qu'il retrouvera sa dignité... Et qu'il pourra continuer à régner sur cette si belle planète dont il fait l'enfer des animaux, par incapacité à regarder et voir autre chose que son nombril.
Il semble bien que ce soit la surpopulation humaine qui détruise ce qui l'entoure sans discernement.
Et qui veut continuer à le faire !
Donc, réduction de la population humaine = objectif des prochaines décennies.
Savez -vous que l'agriculture est considérée comme la première cause de pollution en France par le Ministère de l’Écologie ?