Un échec des négociations dont vont pâtir les anciens salariés du secteur privé. «Faute d’accord», les pensions complémentaires de 14 millions de retraités du privé ne seront pas revalorisées au 1er novembre, a annoncé la caisse de retraite du privé Agirc-Arrco, ce vendredi 17 octobre. «La valeur d’achat du point Agirc-Arrco ne sera pas modifiée au 1er janvier 2026», écrit le régime dans un court communiqué.
Chaque année, l’organisme se réunit avec des représentants du personnel et des employeurs pour déterminer le taux d’évolution, qui doit tenir compte des prévisions d’inflation, de la conjoncture économique et des réserves du régime. En moyenne, ce complément représente entre 30 % et 60 % du montant total de la pension.
Sans accord, la règle veut que les pensions complémentaires ne soient pas revalorisées. Selon une source présente lors des débats, la promesse de Matignon de «suspendre» la réforme des retraites est venue cette année compliquer l’équation.
«Santé financière»
En vertu d’un accord paritaire signé en 2023, pour la période 2024-2026, le conseil d’administration d’Agirc-Arrco est supposé sous-indexer la revalorisation, en retranchant 0,4 point à l’inflation. Mais il a une certaine flexibilité : en fonction de la santé financière du régime, il peut élever ce taux jusqu’à hauteur de l’inflation. En 2025, avec une inflation estimée à 1 % par l’Insee, les partenaires sociaux pouvaient ainsi choisir un taux d’évolution compris entre 0,2 % et 1 %. Arguant de la bonne santé du régime et d’un choc qui s’annonce pour les retraités, avec le projet du gouvernement de «geler» les pensions de base en 2026 pour faire des économies, les syndicats espéraient s’approcher au maximum de 1 %.
Le calcul des partenaires sociaux doit garantir, sur les quinze prochaines années, l’équilibre financier de l’Agirc-Arcco. Selon sa règle d’or, la caisse de retraite doit avoir «à tout moment, au moins six mois de versements des pensions» ; les réserves de l’Agirc-Arrco s’élèvent aujourd’hui à plus de 85 milliards d’euros. Un montant que les syndicats jugeaient suffisant pour anticiper une revalorisation, même dans le contexte politique perturbé.




