Cette semaine, Affinités Culturelles s'interroge sur le renouvellement des œuvres et des scénographiques dans les musées et les galeries. L'occasion de découvrir les nouvelles manières de choisir, penser et créer une exposition à l'heure du mouvement climat, du féminisme et du post-colonialisme.
- Paula Forteza, ancienne députée des Français d’Amérique Latine et des Caraïbes et directrice de la galerie Artivista à Paris
- Véronique Rieffel, directrice de la Galerie 110 Véronique Rieffel et directrice artistique du 110 Honoré
- Jean-Marie Gallais, historien de l'art et commissaire d'exposition
- Pierre-Olivier Costa, président du Mucem.
À l'heure des restitutions d'œuvres aux pays colonisés, des mouvements écologistes qui dénoncent les effets délétères de l'art sur la planète, beaucoup de galeries et de musées cherchent des réponses pour faire face aux interrogations de leur public. Alors, comment les musées nationaux, les galeries d'art, les fondations privées conçoivent-ils leurs expositions aujourd'hui pour attirer de nouveaux publics et être en phase avec leurs préoccupations? Autrement dit, comment les galeristes, les commissaires d'exposition, les scénographes restituent-ils l'air du temps et s'impliquent dans des grandes causes du moment?

Deux invitées aujourd'hui viennent d'ouvrir chacune une galerie d'art à Paris. Véronique Rieffel vient d'inaugurer une nouvelle galerie d'art en plein cœur de la capitale : GALERIE 110 VÉRONIQUE RIEFFEL. Elle s'engage à nous faire découvrir les plus importants artistes contemporains d'Afrique et du Moyen-Orient. Paula Forteza, ancienne députée, veut mettre à l'honneur, quant à elle, des artistes sud-américains engagés pour la sauvegarde de la planète, pour les combats féministes et pour la justice sociale avec sa galerie ARTIVISTAS dans le 9e arrondissement de Paris. Nous écouterons ensuite, Pierre-Olivier Costa, le nouveau président du Mucem - Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, qui nous dira comment il envisage la nouvelle exposition permanente du musée. Enfin, l'historien de l'art et commissaire d'exposition Jean-Marie Gallais nous racontera comment il a conçu une exposition intitulée L'Île intérieure pour la villa Carmignac à Porquerolles.
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Ouvrir des galeries au cœur des préoccupations contemporaines
La galerie de Véronique Rieffel est en plein cœur de Paris et son objectif est de faire rayonner des artistes issus du continent africain et du Moyen-Orient. La galeriste nous explique ses motivations pour fonder cet espace artistique : "J'ai un parcours qui m'a emmenée depuis la Goutte d'Or jusqu'en Égypte et puis en Côte d'Ivoire. J'avais envie de partager les rencontres que j'ai faites pendant ce parcours, de montrer des artistes émergents et d'autres un peu moins[...]." L'objectif de Véronique Rieffel est de démocratiser l'espace de la galerie, le rendre accessible, populaire, que ce soit un lieu de vie, un restaurant, un centre de yoga ou encore une cave avec des concerts. La polyvalence semble être le nouveau mot d'ordre de cet espace artistique.

Paula Forteza a fondé Artivistas pour montrer l'engagement des artistes d'Amérique latine. "Artivistas, c'est la contraction d'artistes et d'activistes" explique-t-elle. Ce mouvement artistique et politique s'est développé en Amérique latine, à la suite des dictatures, des crises économiques et politiques, mais aussi des luttes pour les droits des peuples autochtones et pour les droits des femmes. Selon la galeriste, "cela a forgé un profil d'artistes très engagés et qui a cherché une certaine esthétique, une esthétique très particulière, pleine de couleurs, pleines de messages aussi."
À réécouter
Concevoir de nouvelles expositions qui attirent
Jean-Marie Gallais été appelé par la Fondation Carmignac pour élaborer l'exposition de cet été, l'exposition l'Île intérieure. "Ici, on est dans un musée assez unique au monde, sur une île, un musée presque invisible de l'extérieur. C'est juste une villa et tout est creusé sous terre comme ça. Et donc ça m'a donné l'envie de creuser l'idée de l'île comme une métaphore, un espace un peu à part, un espace coupé du monde." Jean-Marie Gallais signe ici une exposition très personnelle et part du thème de l'île assez large pour prendre une grande liberté dans les choix des œuvres d'artistes. C'est peut-être par cette liberté qui va attirer de nouveaux publics.

À réécouter
La Villa Carmignac : art contemporain sous les pins de l’Île de Porquerolles
Les Carnets de la création
5 min
Une nouvelle exposition permanente voit aujourd'hui le jour au Mucem. L'idée est de raconter l'histoire de la France et la Méditerranée par et grâce aux objets. Cette exposition permanente s'appellera "Populaire ?" et aura lieu en décembre prochain. " [Il s'agit] d'une collection d'objets, qui ont vécu avec les hommes qui ont un récit et surtout un potentiel émotionnel très fort. J'avais envie de pouvoir, à travers cette collection, faire une adresse à des publics très large, qui ne sont peut-être pas des habitués des musées classiques, mais pour qui cette collection pouvait évoquer peut-être des choses importantes, des souvenirs" explique Pierre-Olivier Costa, le directeur du Mucem. Les équipes du Mucem ont choisi de construire la scénographie d'une manière un peu thématisée, par matière. Les objets seront en situation avec des couleurs assez fortes et des musiques et des sons permettront une immersion sonore.
À réécouter
L'équipe
- Producteur de l'émission "Affinités culturelles" et d'"Esprit des lieux" sur France Culture
- Collaboration
- Réalisation
- Stagiaire



