Kinshasa et le groupe armé AFC/M23 ont signé une "déclaration de principe" pour ouvrir la voie à des accords de paix, dans l'est de la RDC, terrain de conflits meurtriers depuis des décennies.
Des décennies que les conflits se multiplient, dans l'est de la République Démocratique du Congo, riche en minerais, comme l'expliqueJeune Afrique. Dans la région, les affrontements entre troupes gouvernementales et rebelles de l'AFC/M23 ont fait des milliers de morts et obligé des centaines de milliers de civils à fuir, selon les Nations Unies, rappelle la BBC ; des chiffres contestés par le M23. Une nouvelle escalade des tensions a de nouveau eu lieu en janvier, quand il s'est de nouveau emparé de Goma, chef lieu du Nord-Kivu ; au moins 73 personnes y ont perdu la vie, témoignait Al-Jazeera. Depuis ces attaques, au moins un demi-million d'habitants ont fui, indique Jeune Afrique, graphiques à l'appui.
Dans ce contexte, la déclaration de principe entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23 apparaît comme un espoir. S'abstenir de toute attaque, de "toute propagande haineuse" et de "toute tentative de s'emparer par la force de nouvelles positions sur le terrain" ; voilà, détaille la BBC, les lignes directrices du texte signé le week-end dernier, dans la lignée d'un autre accord, signé lui fin juin par la RDC et le Rwanda, pays voisin accusé de soutenir le mouvement rebelle, rappelle africanews. Ce dernier avait par ailleurs insisté pour négocier son propre accord, et les discussions ont eu lieu à Doha. Le Qatar comme "créateur de solutions" se félicite d'ailleurs Al-Jazeera, en citant, entre autres, Massad Boulos, le conseiller spécial de Donald Trump pour l'Afrique : "Le Qatar est connu pour son rôle de pionnier dans la résolution des conflits à travers le monde".
Une première étape avant de longues discussions
Le calendrier qui fait suite à cette signature est très précis, comme le relaie Jeune Afrique : mise en œuvre de la déclaration d'ici le 29 juillet, début des négociations directes le 8 août, accord le 18 août au plus tard. Mais déjà, des tensions se font sentir, notamment sur la présence des troupes rebelles dans l'est du pays. Alors que le porte-parole du gouvernement congolais se félicite, sur X, comme le relaient plusieurs média comme L'Orient-Le Jour, du "retrait non-négociable de l'AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos institutions", le chef de la délégation AFC/M23 à Doha, Benjamin Mbonimpa, affirme de son côté à un journaliste de Jeune Afrique que ses troupes ne bougeront pas pour le moment.
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Le chemin est donc encore long avant une paix durable dans la région, mais beaucoup se veulent optimistes grâce à ce premier pas : "Les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est et la CDAA [Communauté de développement d'Afrique australe ont salué cette étape dans le processus de règlement du conflit" relaye de son côté Rwanda news Agency, le bulletin de l'agence rwandaise d'information, organe du parti au pouvoir à Kigali.
Les tropiques face à "l'injustice scientifique"
Une injustice relevée par America Futura, la rubrique d'El País sur le développement durable, quelques semaines après les pluies diluviennes qui se sont abattu fin juin sur le Venezuela et la Colombie ; un glissement de terrain a fait 27 morts à Medellín, des milliers de personnes ont dû fuir des régions du nord du Venezuela.
Conséquences du réchauffement climatique ? Impossible de savoir pour le moment. Et ce n'est pas faute d'avoir cherché, puisque c'est justement le travail de la World Weather Attribution, spécialisée dans le sujet, notamment après des événements climatiques extrêmes. Mais ses résultats n'ont cette fois pas été concluants, faut de données. "Les phénomènes météorologiques extrêmes sont mal compris dans le nord de l'Amérique du Sud", explique à America Futura Paola Arias, professeure à l'université d'Antioquia, en Colombie. Et ce parce que les données d'observations à long terme et les modèles climatiques mondiaux sont centrés sur le "Nord", et donc peu pertinents pour les tropiques. Une problématique non seulement pour étudier les raisons de catastrophes naturelles mais aussi pour anticiper les risques dans certaines régions. Alors il faut y développer les recherches : "Plus de science sauvera des vie" assure la chercheuse à Ameria Futura.
L'équipe
- Marie Dorcet