Près de la moitié des peuples autochtones vivant volontairement coupés du monde, du Pérou à l'Indonésie, en passant par le Brésil, risquent de disparaître d'ici dix ans, menacés par l'exploitation forestière, minière, l'agro-industrie ou encore le tourisme, alerte l'ONG Survival International.
Menacés par l'exploitation forestière et minière, l'agro-industrie et le tourisme, la moitié des peuples autochtones coupés du monde risquent de disparaître dans les dix prochaines années, alerte un nouveau rapport de l'ONG Survival International, analysé par les quotidiens La Nación en Argentine, O Globo au Brésil, ou encore la Deutsche Welle. Ce rapport porte sur les 196 peuples et groupes dits "non contactés" - souhaitant vivre isolés des autres sociétés humaines : plus de 90% d'entre eux vivent dans la forêt amazonienne, relève l'agence de presse espagnole EFE. A l'approche de la COP30, le grand sommet international sur le climat qui se tiendra au Brésil le mois prochain, des représentants des peuples autochtones se réunissent déjà et comptent parler d'une même voix, pour faire en sorte que leurs propositions soient prises en compte dans les décisions mondiales sur le climat et l' Amazonie, prévient le quotidien péruvien La República. "Nous travaillons avec d'autres communautés du Brésil et d'Amazonie, car ce ne sera pas facile. Nous voulons montrer que nous sommes assiégés et que défendre la forêt tropicale, c'est défendre la vie", déclare, dans les colonnes de La República, Janete Alves, leader du peuple Desana, de São Gabriel de Cachoeira, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, précise le quotidien péruvien.
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"Le Brésil et le Pérou abandonnent les peuples isolés" tels que les Mashco Piro : la Fondation nationale pour les peuples autochtones au Brésil, chargée de protéger ces populations, est "sous-financée, en sous-effectif", délibérément affaiblie au Congrès, malgré les efforts du président Lula, déplore le Guardian. Au Pérou, les habitants du petit village de Nueva Oceania se sentent, eux, abandonnés des autorités, alors qu'ils tentent de protéger une tribu amazonienne isolée, raconte la BBC, en leur apportant par exemple des bananes plantains tout en se tenant à distance car "les Mashco Piro ont choisi de vivre coupés du monde depuis plus d'un siècle. Ils chassent avec de longs arcs et des flèches, dépendant de la forêt pour tout ce dont ils ont besoin". Les Mashco Piro font partie des groupes autochtones qui sont les plus menacés aujourd'hui, exposés aux violences de la déforestation et des bûcherons, souligne la BBC. Ce qui les pousse à entrer en contact, de plus en plus souvent avec les habitants sédentaires de de Nueva Oceania, ajoute la BBC, comme le raconte une Péruvienne qui a reçu des flèches de Mashco Piro sur sa maison : "nous pensons que les Mashco Piro sont en colère parce que les entreprises abattent leur forêt, ce qui perturbe la faune et donc l'approvisionnement de ce peuple. Alors nous nous battons pour eux, nous faisons aussi entendre leur voix, car ils ne peuvent pas aller voir les autorités et dire : « Attendez une minute, c'est ma terre qu'on détruit alors qu'il faut la protéger", confie cette habitante de Nueva Oceania devant la caméra de la BBC. Le gouvernement péruvien a une politique de non-contact avec les peuples autochtones isolés, ce qui rend illégal le fait d’initier des interactions avec eux, précise la BBC mais le Guardian accuse les autorités de faillir à leur devoir de protection.
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La Revue de presse internationale
5 min
En Indonésie, l'exploitation du nickel pour les voitures électriques menace les peuples autochtones
Des peuples sacrifiés sur l'autel de la croissance indonésienne et de la demande en nickel pour les voitures électriques : L'Indonésie est le plus grand producteur mondial de nickel dont elle abrite les plus grandes réserves mondiales connues et ce secteur est au cœur "de la stratégie de croissance de l'Indonésie", souligne le quotidien Jakarta Post. Pour preuve, "le nickel représentait 10% du PIB national au premier trimestre de cette année", précise le journal indonésien. L'organisation de défense des droits des peuples autochtones Survival International s'inquiète pour les Hongana Manyawa dont le nom signifie "peuple de la forêt" dans leur langue, "l'un des derniers peuples nomades de chasseurs-cueilleurs d'Indonésie. Sur une population totale d'environ 3 500 personnes, environ 500 sont isolées et refusent tout contact avec l'extérieur", note Survival International. Mais ces personnes isolées sont sacrifiées pour les batteries de voitures électriques de tesla, Ford et Volkswagen, accuse également Climate Rights International depuis des années, cité par le Jakarta Post.
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Les peuples autochtones en Indonésie sont victimes d'accaparement des terres, de pollution des rivières à cause de l'extraction du nickel, confirme la Deutsche Welle : "dans le nord-est de l’Indonésie se trouve Obi, une île montagneuse et boisée, autrefois fameuse pour ses épices et ses paisibles villages de pêcheurs. La vie locale s’y organisait autour de la culture du sagou et de rivières à l’eau si pure que les habitants se désaltéraient directement dans les cours d’eau et les sources. Mais les choses ont commencé à changer lorsqu’une mine de nickel s’y est installée. «Maintenant, l’eau a un goût différent et parfois il y a même des bulles. Cela nous provoque des crampes d’estomac, raconte Nurhayati Jumadi, une habitante. Mais je n’ai pas les moyens d’acheter de l’eau en bouteille, alors nous continuons à boire l’eau de la rivière [...] « Si j'avais su qu'elle était contaminée par des composés cancérigènes, je ne l'aurais pas bue », a déclaré Nurhayati. « Nous devons exiger de l'entreprise qu'elle agisse pour que nous puissions avoir de l'eau propre»", conclut la Deutsche Welle. "Dans la zone où ils exploitent les mines, on voit les ravages", témoigne Adlu Fikri, un militant indonésien interrogé par Climate Rights International. "Cela dégrade la forêt, pollue les rivières, sans compter des violations des droits humains. Les populations locales doivent en fait assumer le coût des ambitions mondiales de zéro émission nette. En Occident, dans les villes, on fait campagne sur ces véhicules électriques respectueux de l'environnement et à faibles émissions, mais ici, en Indonésie, nous disons qu'ils sont faibles en émissions carbone, mais ils font beaucoup de victimes. Une injustice, un paradoxe", dénonce l'activiste indonésien au micro de Climate Rights International.
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Comment éviter que les peuples autochtones ne soient victimes de la transition énergétique à l'échelle mondiale ? Le gouvernement indonésien a saisi, le mois dernier, une petite section de la plus grande mine de nickel du monde - 150 hectares - "pour avoir empiété sur les zones forestières sans autorisation, sur l'île indonésienne d'Halmahera", indique le Jakarta Post. Aujourd'hui en Indonésie, des communautés s’unissent "pour exiger que la justice climatique soit reconnue comme un droit constitutionnel" dans le pays, annonce le portail d'informations Mongabay, spécialisé dans les questions environnementales. L'objectif : que les peuples autochtones ne soient pas victimes de la transition énergétique à l'échelle mondiale.
Climate change is forcing migration and deepening inequality across Indonesia, displacing rural residents, Indigenous peoples and those with disabilities — groups least responsible for the crisis.
— Mongabay (@mongabay.com) 2025-10-24T11:17:03.259Z
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