Procès des attentats du 13 novembre 2015 : gros plan sur les 14 accusés présents dans le box

Après notamment les témoignages des victimes et de leurs proches, la cour d'assises spéciale de Paris a consacré quatre journées à l’interrogatoire de Salah Abdeslam et de ses treize coaccusés présents dans le box. Pour un examen de leur personnalité, mais sans aborder pour l'instant la religion.
Les examens de personnalité sont une étape classique de tout procès d’assises. Les 14 accusés présents dans le box du procès des attentats du 13 novembre 2015 seront interrogés sur leurs trajectoires de vie avant les attentats, à l’exception du volet religieux qui sera examiné plus tard, de même que les faits qui leur sont reprochés et dont l’examen est prévu à compter de janvier 2022 (nous compléterons alors cette page). Ils auront donc tous la possibilité de prendre la parole, alors que la plupart se sont montrés plutôt silencieux depuis l’ouverture du procès. À l'exception de Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, qui s'est à plusieurs reprises adressé aux parties civiles venues à la barre, justifiant les attentats, les 13 autres accusés ont semblé comme absents de cette longue séquence. Dans le box, seuls deux hommes, accusés à des degrés divers d'avoir participé à la préparation des attaques, Yassine Atar et Farid Karkach ont manifesté leur "compassion" avec les parties civiles, protestant également de leur innocence.
Notre journaliste chroniqueuse judiciaire Florence Sturm suit de bout en bout cette audience criminelle, la plus grande jamais organisée en France. En voici le détail, jour après jour. Après déjà les témoignages des victimes et de leurs proches, les enquêteurs et les experts, venus livrer leurs rapports et leurs constatations mais aussi "leur sidération" à la barre, et l'ouverture de ces débats.
Quatre jours dédiés à la personnalité des accusés et un tableau à peine esquissé
Que nous ont appris ces quatre jours des 14 accusés présents dans le box, sachant qu’il n’était pas prévu d’aborder l’aspect religieux au cours de cet interrogatoire de personnalité ? Cet aspect-là est rattaché, dans le calendrier du procès, à la partie dédiée aux faits à proprement parler. Et la cour ne l’abordera pas avant le début de l’année 2022.
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Cette semaine de début novembre 2021, presque tous les accusés dans le box ont livré une image assez lisse de leur personnalité, certains exprimant même leur compassion à l'égard des victimes.
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Mohammed Amri, chauffeur du Samu social et de Salah Abdeslam
Au cours de l’instruction, Mohamed Amri, un Belgo-marocain de 33 ans a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique en sachant qu'il était impliqué dans les attentats. De son interrogatoire de personnalité, ce jeudi 4 novembre 2021, se dégage le profil lisse d’un homme toujours prêt à rendre service.
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Au trente-neuvième jour d'audience
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Hamza Attou et Mohamed Bakkali : deux profils contrastés
Le matin du 14 novembre 2015, Hamza Attou a quitté la Belgique avec Mohammed Amri pour aller récupérer leur ami Salah Abdeslam à Paris. Il a toujours nié avoir eu connaissance des événements et de tout projet terroriste en amont. Face à la cour ce mercredi 3 novembre 2021, il est apparu comme un petit délinquant un peu perdu. Mohamed Bakkali, interrogé juste après lui, a donné l’image d’une personnalité plus structurée, telle qu’elle s’était déjà dévoilée au procès de l’attentat du Thalys, le 21 août 2015, pour lequel il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle et sera rejugé puisqu’il a fait appel de sa condamnation.
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Au trente-huitième jour d'audience
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Mohamed Abrini et Yassine Atar : l’ombre des frères morts en Syrie
Ce mardi 2 novembre, après Salah Abdeslam, la cour a poursuivi les examens de personnalité, toujours dans l’ordre alphabétique, avec Mohamed Abrini, surnommé l’homme au chapeau après les attentats de Bruxelles pour lesquels il sera également jugé en Belgique en 2022. Puis Yassine Atar, frère de Oussama Atar, considéré comme le commanditaire des attentats depuis la Syrie. Oussama Atar, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut. "Celui dont le départ a bouleversé la vie d’une famille heureuse et épanouie" explique son frère.
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Mohamed Abrini résume sa vie dans une formule : "J’aurais aimé rendre fier mon père".
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Salah Abdeslam : "Je suis pas un délinquant"
Au 37e jour d'audience, le Français d'origine marocaine né à Bruxelles en septembre 1989 a répondu calmement aux questions du président Jean-Louis Périès. Cheveux ras, barbe drue, il s'est exprimé sur sa famille et sur son enfance, ses relations amoureuses, les différents emplois qu'il a occupés, ou encore ses conditions de détention à la prison de Fleury-Mérogis, dans laquelle il est incarcéré depuis 2016. Près de deux heures de paroles posées, bien loin de ses diatribes et revendications djihadistes précédentes.
Enfant, "J’étais quelqu’un de calme, gentil, serviable." Un diplôme d’électromécanique et un premier travail, interrompu par un passage en prison. "Mais je suis pas un délinquant, lance l’accusé_. Je suis allé à l’école publique, imprégné par les valeurs occidentales._"
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Premier interrogatoire de personnalité pour Salah Abdeslam
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_Avec la collaboration d'Éric Chaverou, de Caroline Bennetot, d'Annie Brault, de Brice Garcia et de Stanislas Vasak_
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Puis celles consacrées à l'enquête
Les différents témoignages des victimes et de leurs proches à la barre
Et notre dossier Au coeur du procès des attentats du 13 novembre 2015
Références