Plateau repas de la classe économique dans un avion de ligne (photo d'illustration). - THIERRY GACHON / MAXPPP
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Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les repas ne sont souvent pas terribles dans les avions ? Surprise : tout ne se joue pas dans notre bouche ou notre nez. Cela se passe aussi par nos oreilles.

Si ce qu’on mange en avion nous semble 20 à 30% moins salé et 15 à 20% moins sucré, c’est non seulement à cause de la pression et de l’air conditionné qui assèche nos muqueuses, mais aussi à cause du bruit, qui atteint les 80 à 85 décibels, et qui perturbe notre perception gustative. Seul l’umami, l'une des cinq saveurs avec le salé, le sucré, l'aigre et l'amer, qu'on retrouve, par exemple, dans le jus de tomate, est épargné.

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**>>Pourquoi vos pieds sentent-ils le fromage ?

**Les repas dans les avions ne sont pas les seuls concernés. On s’est rendu compte qu'un environnement trop bruyant bloque notre sensibilité aux saveurs. C’est pour cela que certains aliments semblent plus sucrés ou salés si on les mange tranquillement chez soi et pas dans un restaurant plein de gens qui parlent fort. Par ailleurs, certaines tonalités amélioreraient la sensibilité aux saveurs. Enfin, on aurait même tendance à caler la vitesse à laquelle on mange sur le tempo de la musique, et certaines enseignes de fast-food s’en serviraient même pour nous faire consommer plus vite aux heures de pointe.

Bientôt des playlists pour déguster du vin ?

Ce que les expériences ont montré, c’est que, par exemple, les sons aigus sont plutôt associés au sucré et à l’acide, et les sons graves à l’amertume. On peut, en quelque sorte, modifier le goût de ce qu’on mange en fonction de ce qu’on écoute. Certains morceaux amélioreraient même nettement la dégustation des vins. Bientôt, les sommeliers vous proposeront peut-être une playlist en plus de la carte.

On suppose qu’une fois de plus, le grand responsable de ces perceptions différentes de goût, serait notre cerveau. Il aime bien que tout soit cohérent, notamment au niveau des informations qu’il reçoit de nos sens. Donc il va chercher à mettre en adéquation le goût de ce qu’on mange avec ce qu’on entend et surtout avec ce que la musique qu’on entend évoque chez nous. Donc on a littéralement des goûts musicaux. Reste à savoir s’ils sont bons ou mauvais.

L'équipe

  • Julien Ménielle
    Auteur, comédien, infirmier et journaliste