Le gouvernement, toujours à la recherche d'économies, envisage de doubler le plafond des franchises médicales. "Si on continue comme ça, on va aller vers l'insolvabilité du système", justifie sur franceinfo le ministre de la Santé.
Le gouvernement réfléchit à une augmentation du plafond des franchises médicales. "Ça peut être deux euros" par boîte de médicaments, au lieu d'un euro actuellement, a avancé jeudi 31 juillet sur franceinfo, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins. Cependant, le nouveau montant du reste à charge pour le patient qui achète une boîte de médicament "n'est pas fixé, ça fait partie des discussions", précise le ministre, alors que le gouvernement souhaite faire 5,5 milliards d'euros d'économie sur le secteur de la Santé pour le prochain budget.
Aujourd'hui, on paye 1 euro par boîte de médicaments, 2 euros par consultation, 4 euros par transport sanitaire. Yannick Neuder souhaite sensibiliser les patients en augmentant le prix des franchises médicales. "Vous sortez de la pharmacie, d'une hospitalisation, vous ne savez absolument pas combien ça a coûté. Je pense qu'il faut faire une différence : la santé n'a pas de prix mais elle a quand-même un coût". Le ministre de la Santé souhaite "que tout le monde se rende compte que tout ça n'est pas gratuit". Certes, le système est financé par les impôts mais le ministre affirme que "beaucoup d'études montrent qu'une grande majorité de Français ont le sentiment de beaucoup plus payer qu'ils ne reçoivent. Quand on regarde factuellement les chiffres, en fait, 56% des Français reçoivent plus que ce qu'ils ne versent", pointe-t-il.
Pas plus de "100 euros par an de non-remboursement"
L'augmentation à venir du plafond doit être "soutenable pour tout le monde : pour les entreprises, pour l'assurance maladie, pour les patients", poursuit Yannick Neuder. "On ne pourra pas dépasser 100 euros par an de non-remboursement." Pour les malades, l'effort reviendrait à environ "8 euros par mois, moins qu'un paquet de cigarettes", compare le ministre.
"Notre système a besoin de se réorganiser", insiste le ministre, qui assure que "si on continue comme ça, on va aller vers l'insolvabilité du système avec l'impossibilité, à terme, de financer les retraites, le remboursement des médicaments". Selon lui, "c'est une question de dire la vérité aux Français", alors que "les dépenses de santé vont augmenter l'année prochaine de 10 milliards d'euros".
Édité par Diane Warin.
