Stéphane Hardouin, directeur de l'Inspection générale de la police nationale, était invité sur franceinfo, après la publication du rapport annuel de l'IGPN pour l'année 2024, qui indique que le nombre d'affaires relatives aux "atteintes à la probité" dans la police a presque doublé en quatre ans.
La corruption "n'est pas un phénomène généralisé" dans la police, "nous ne sommes pas un narco-État", déclare Stéphane Hardouin, directeur de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), invité de franceinfo mercredi 15 octobre 2025, après la publication du rapport annuel de l'IGPN pour l'année 2024. "Néanmoins, on sait que le narcotrafic fait feu de tout bois et qu'il n'hésite pas à utiliser certains points de vulnérabilités, donc oui, c'est une priorité".
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Selon Stéphane Hardouin, certains services de police judiciaire sont particulièrement exposés, "ceux notamment qui s'occupent du traitement des sources, [les indicateurs qui informent la police, ndlr], mais cela peut concerner des policiers qui ont accès aux fichiers dans différents services", explique-t-il.
En 2020, 137 affaires relatives aux "atteintes à la probité" contre 234 en 2024
La corruption ne touche pas que la police nationale, "c'est un sujet qui concerne toutes les forces régaliennes de l'État, c'est pour cela qu'il est important d'agir de manière coordonnée", poursuit Stéphane Hardouin.
Le nombre d'affaires relatives aux "atteintes à la probité" dans la police a pratiquement doublé en quatre ans, passant de 137 en 2020 à 234 en 2024, selon le rapport de l'IGPN publié ce mercredi.
En tout, 914 enquêtes ont été ouvertes par l'IGPN en 2024, essentiellement sur l'usage de la force. Concernant les éventuels dérapages de la police, "l'année 2024 a été assez calme sur le terrain social et les violences urbaines. L'année des Jeux olympiques a été assez apaisée sur ce plan-là. Mais il faut regarder dans le détail", notamment en termes "d'usage des armes", poursuit Stéphane Hardouin, qui rappelle que les agents sont également pris pour cible. "Nous avons eu 6 200 agressions civiles en 2024" envers les policiers, "c'est sans doute le signe d'une tension", conclut-il.
Un entretien édité par Diane Warin.