Penser ma vie ? Guillemette Odicino a déjà du mal à 56 ans à décider ce qu'elle doit manger au petit déjeuner. Elle regarde les films de Claudia Cardinale...
Ah si j’avais pensé ma vie comme une Vénus, peut-être que mon ex ne m’aurait pas fait la gueule parce que j’avais une petite demi-heure de retard pour partir en week-end… Et me voilà chargée de prescrire des fictions télé qui donnent des solutions clé en main ?
Bon, je préviens : les deux séries que je vais ardemment vous conseiller ne vous transformeront pas en Claudia Cardinale ni en Robert Redford mais elles prouvent qu’on peut panser sa vie, avec un A comme pansement, et faire de nos complexes des forces si les autres nous soutiennent.
La série Empathie
Tabernacle, vous auriez cru que le quotidien d’un institut psychiatrique québécois pouvait vous réconforter ? Vous allez le croire dur comme fer grâce à Empathie, cette merveille conçue et jouée par Florence Longpré. Déjà, on se jette sur cette série, ne serait-ce que pour faire mentir Elon Musk, qui a déclaré, attention ça tache, que l’empathie était « la faiblesse fondamentale de la civilisation occidentale ».
Ben voyons… Empathie, donc, c’est l’histoire du Dr Suzanne Bien-Aimé – au Québec, les gens ont des noms merveilleux ! – qui a quarante ans, a vécu un drame atroce, a du mal à arrêter l’alcool, et traite chacun de ses patients avec une humanité folle. À tel point que son équipe de soignants est contaminée par cette bienveillance souvent comique. Même si, que je sache, vous n’êtes ni pyromane ni schizophrène dangereux, vous allez apprendre à écouter grâce à Suzanne. Et écouter l’autre, c’est mieux s’entendre avec soi-même – cette phrase est de moi, pas de à Thibaut de Saint-Maurice ! Si Empathie est la plus belle des séries mélo, c'est qu’elle tisse, plutôt, un méli-mélo d’émotions contradictoires, entre mélancolie et joie de vivre malgré tout.
Vous savez, ceux qui rêveraient de penser leur vie, sans peur de l’avenir, si c’est possible – mais c’est impossible – ce sont les jeunes. Même ceux qui bombent le torse se pissent dessus en imaginant leur vie future, alors imaginez les autres… ceux qui doutent…
Comme le chantait Anne Sylvestre… et ceux qui doutent sont, souvent…
Ceux qui rougissent
Comme le dit le titre, tellement beau, tellement vrai, de la série d’Arte que tout le monde devrait avoir vu. Avec un dispositif tout con : une classe de théâtre, bon, avec dix élèves plus ou moins à l’aise avec leur corps et leurs émotions. Et un prof qui, au départ, a un peu l’air de se la péter avec ses conseils. Et puis, d’épisode en épisode, dont certains vous tirent les larmes, comme ça, comme par magie, chaque individu de ce petit groupe de jeunes gens, qu’il soit timide, complexé, ou qu’il fasse le malin pour épater la galerie, sans savoir vraiment qui il est, est vraiment, sort de sa chrysalide.
Ceux qui rougissent c’est huit petits épisodes après lesquels vous penserez mieux, au moins, la vie de vos enfants.
À écouter
L'équipe
- Journaliste

