Six ans après l'expédition Tara Microplastiques, des chercheurs publient ce lundi leur analyse sur la présence de plastique dans plusieurs fleuves européens. Leur dizaine d'articles scientifiques révèlent que tous les fleuves européens sont pollués, en majorité par des microplastiques.
Six ans après l’expédition Tara Microplastiques, les résultats de l'analyse de neuf fleuves en Europe échantillonnés par la goélette scientifique sont publiés ce lundi, dans un numéro spécial de "Environmental Science and Pollution Research". Il en ressort que tous les fleuves européens sont pollués par les plastiques, mais la majorité de cette pollution est constituée de microplastiques. Des fragments si petits qu'ils sont invisibles à l'œil nu. Et pourtant, leur concentration est alarmante pour la santé de la Seine, du Rhône ou encore de la Tamise. 40 chercheurs issus de 19 laboratoires ont participé à l'expédition Tara Microplastiques.
La taille d’un grain de riz
Au maximum, les microplastiques ont la taille d'un grain de riz. Et partout où les scientifiques de l'expédition Tara Microplastiques ont prélevé de l'eau, ils en ont trouvé. "On a été complètement étonnés par la quantité de plastique qu'on a retrouvée dans ces neuf fleuves européens", indique Jean-François Ghiglione, chercheur au CNRS et directeur scientifique de la mission, "surtout sous forme de microplastiques, ces petits plastiques qui font moins de cinq millimètres".
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Des déchets qui flottent mais qui, lorsqu'ils se fragmentent en particules encore plus petites, de la taille d'un cheveu, se multiplient : 1000 fois plus nombreux. "Ils vont couler ou alors flotter longtemps entre deux eaux et donc interagir avec beaucoup d'organismes dans le fleuve et ensuite dans la mer", explique Alexandra ter Halle, chercheuse du CNRS au Laboratoire Chimie des colloïdes, polymères & assemblages complexes à Toulouse. "Il y a beaucoup d'animaux qui ingèrent ces microplastiques et plus ils sont petits, plus on va remonter la chaine alimentaire et ce sont des animaux de plus en plus petits qui vont les manger. C'est potentiellement toute la chaîne alimentaire qui est concernée."
Tout le vivant impacté par la pollution plastique
C'est d'autant plus préoccupant que cette pollution en appelle une autre, poursuit Jean-François Ghiglione : "À la fois, ils sont composés de molécules chimiques et à la fois, on a aussi montré qu'ils agissent comme éponges à polluants c'est-à-dire que tout ce qui est huileux va s'accrocher dessus donc on retrouve des pesticides, des métaux lourds, des hydrocarbures qui vont aussi s'accrocher et qui augmentent le caractère toxique de ces plastiques."
Sans compter les bactéries : pour la première fois, une bactérie pathogène pour l'homme à l'origine d'otites et de péritonites a été détectée accrochée au plastique d'un fleuve. Voilà qui confirme combien la santé environnementale est liée à la nôtre : tout le vivant est impacté par la pollution plastique.
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