Eugénie et sa mère. "Chez Balzac, les femmes sont très importantes et les hommes ridicules", selon Marc Dugain. - Eugenie-Grandet-©HighseaProduction-Tribus Films Ad Vitam
Publicité

Marc Dugain, romancier et cinéaste, revisite le roman de Balzac en libérant son héroïne. L'équipe de "Livre et Châtiment" relit Balzac avec une ironie mordante. Au menu : humour et jubilation des mots.

Pour éclairer le texte, Clara Dupont-Monod reçoit, Marc Dugain, écrivain et réalisateur, qui vient d’adapter au cinéma le roman de Balzac Eugénie Grandet, avec Joséphine Japy dans le rôle titre et Olivier Gourmet dans celui du père Grandet.

Publicité

Clara Dupont-Monod : "Marc Dugain  prend des libertés avec le texte et réalise un très beau film, en faisant de son héroïne une frondeuse".

Pour voir ce contenu, acceptez les cookies.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Notre mission du dimanche : mettre les classiques à découvert. Pour passer le texte au crible, Clara Dupont-Monod s’entoure d’une joyeuse bande de lectrices : Constance (comédienne, auteure et humoriste), Liliane Roudière (journaliste et auteure), Elodie Emery (journaliste).

Clara Dupont-Monod : "Le livre de Balzac est un magnifique hommage à l’existence en demi-teinte d’Eugénie, ruinée par l’argent et par l’amour. C’est aussi un coup de griffe contre le père Grandet, incarnation d’une société pour laquelle l’argent est le nouveau dieu."

Résumé du livre

Grandet est le prince des avares : il jouit en secret de son or, tandis qu’il tyrannise sa famille en l’entretenant dans la pauvreté. Mais c’est aussi un héros de la finance, un spéculateur moderne. Seul point faible dans ce caractère de bronze : l’amour pour sa fille.

Amoureuse de son cousin Charles, jeune élégant ambitieux, Eugénie est prise entre passion et amour paternel, désir et devoir. La fatalité va la priver de l’amour et la contraindre à ne s’occuper que d’argent. Telle est la destinée tragique de la belle héritière, qui voit ses sentiments pervertis par l’avidité des hommes.

Eugénie Grandet est le grand roman de l’argent qui corrompt tout. Satire des mœurs de province, cette comédie noire est aussi l’histoire d’une femme sincère et fidèle, dans un monde qui ne l’est pas.

Marc Dugain : "Eugénie Grandet dénonce la condition des femmes de son temps, considérées comme monnaie d’échange ou simples reproductrices".

Constance

Comédienne, auteure et humoriste (chroniqueuse dans Par Jupiter sur France Inter), Constance vient dépoussiérer les classiques et dérider nos zygomatiques en proposant sa bande-annonce déjantée du livre, une interview du personnage principal en duo avec Clara Dupont-Monod et un examen à la loupe de l’ouverture du roman : "Les productions Balzac présentent Eugénie Grandet, un roman froid et humide sur la radinerie, la pingrerie et les conséquences des hérissons dans les popoches."

La première phrase du roman de Balzac : "Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes."

Marc Dugain : "Le lieu est essentiel dans le livre, c’est un lieu d’enfermement, thème central du livre, il fallait trouver une maison qui suinte cette atmosphère sinistre où l’ennui règne. L’enjeu est que le spectateur, lui, ne s’ennuie pas !"

Liliane Roudière

Journaliste et auteure, Liliane Roudière ose La question qui tâche :  Monsieur Grandet est égoïste, brutal, mais aussi visionnaire, et si Eugénie avait la chance d’avoir ce père? Elle met aussi sous les feux des projecteurs un personnage secondaire, Focus sur la mère d’Eugénie, une femme sacrifiée pour indiquer à sa fille la voie de la libération (jouée par Valérie Bonneton dans le film).

Le passage choisi par l’invité :

Évocation de la mère d’Eugénie Grandet, qui meurt de voir sa fille cloitrée par un père autoritaire : "Elle allait au ciel, et ne regrettait ici-bas que la douce compagne de sa froide vie, à laquelle ses derniers regards semblaient prédire mille maux. Elle tremblait de laisser cette brebis, blanche comme elle, seule au milieu d’un monde égoïste qui voulait lui arracher sa toison, ses trésors."

Elodie Emery

Journaliste, Elodie Emery a passé dix ans à couvrir les sujets de société à Marianne, elle est également l’autrice du site Mon amie chômeuse. Une semaine sur deux, elle scrute le texte à la loupe, munie de son ironie mordante. Cette semaine, elle nous livre sans scrupules le Passage qu’on peut sauter (elle ne sauve que les 36 dernières pages du roman !). Elle se livre également à une analyse sociologique et drolatique des prénoms en usage dans le roman de Balzac, Eugénie, Nanon, Adolphe, Charles … de quoi vous inspirer si vous cherchez un prénom à donner à votre futur enfant ? Pas sûr.

Marc Dugain : "Faire le film me permettait de faire des coupes et de m’approprier l'histoire en la modernisant."

La minute farfelue du Libraire

Cette semaine, découvrez l’anecdote relatée par Guillaume Chevalier de la Librairie Mot à mot, située à Fontenay-sous-Bois. En partenariat avec la revue Page des libraires à retrouver tous les deux mois chez votre libraire.

Réinventez la fin…

Parce que Livre et châtiment s’autorise toutes les libertés, vous aussi, prenez la plume et revisitez la fin d’Eugénie Grandet. Allez y franchement, pourvu que cela tienne en 5 lignes et que cela nous parvienne avant lundi 17h !

Ecrivez-nous à [email protected],  le gagnant entendra sa fin lue à l’antenne la semaine suivante.

La Playlist de l'émission :

  • LA FEMME : Nouvelle-orléans
  • COURTNEY BARNETT : Rae street
  • Aloe BLACC :I need a dollar

Aller plus loin :

📖 LIRE : Eugénie Grandet, Honoré de Balzac, Folio Gallimard

📖 LIRE : La volonté, Marc Dugain, Gallimard

👀 VOIR : Eugénie Grandet de Marc Dugain (en salle depuis le 29 septembre 2021)

👀 VOIR : Les illusions perdues de Balzac, mise en scène Pauline Bayle ( jusqu'au 16 octobre au Théâtre de la Bastille)

L'équipe

pixel