Coincé entre l’Aubisque et le Tourmalet, le col du Soulor méritait une mise en valeur pour les touristes qui le fréquentent. C’est chose faite depuis cet été, après un projet d’aménagement auquel ont participé Béarn et Bigorre
« C’est un trait d’union entre les deux communes d’Arbéost et d’Arrens-Marsous, mais aussi entre deux communautés de communes, deux départements et deux régions. C’est de cette union qu’est né ce projet. Vivre en montagne, c’est un sport d’équipe. » Jean-Pierre Cazaux, le maire d’Arrens-Marsous, avait bien résumé la situation géographique du col du Soulor, le 12 septembre dernier, à l’heure d’inaugurer les travaux de valorisation qui ont eu lieu en cet endroit magnifique, à 1 400 mètres d’altitude.
« Coincé entre l’Aubisque et le Tourmalet », comme le rappelait son homologue d’Arbéost, Cyrille Fraize, le Soulor est un lieu de passage touristique très prisé des cyclistes et bien identifié par le Tour de France, qui y a effectué 16 passages, dont le dernier cette année, à l’occasion de la 12e étape. Depuis 2015, les Communautés de communes du Pays de Nay, à l’ouest, et celles des Pyrénées Vallées des gaves, à l’est, ambitionnaient de faire de ce site une véritable étape touristique et non plus une simple halte.
Désormais, le site s’articule autour de deux bâtiments : la Maison du Soulor, en haut du col, qui sert de lieu d’accueil et de point d’information, et la Tachouère, un peu plus bas côté Hautes-Pyrénées, où l’on peut louer des VTT et des trottinettes électriques. Les deux sont reliés par un « parcours ludique patrimonial » mais aussi une tyrolienne de 300 mètres. Des parkings ont été aménagés en ces deux endroits pour faciliter l’organisation des flux.
Spot d’observation des rapaces
La Maison du Soulor abrite aussi une scénographie qui permet d’en apprendre plus sur la vie pastorale et les paysages autour du Soulor et les oiseaux qu’on peut y croiser. On trouve d’ailleurs, non loin de là, un spot d’observation des rapaces, du moins quand le brouillard daigne se dissiper. À l’étage, une coursive a été créée tout autour de la bâtisse pour admirer le paysage et des panneaux ont été installés, indiquant notamment quels sommets on a sous les yeux.
Cet été, un premier programme a été proposé avec des animations régulières, de la sensibilisation au milieu pastoral de montagne et des séances de découverte du patrimoine. Animations qui doivent être reconduites et développées pour les saisons suivantes.
« Pas de territoires oubliés »
Chiffré à 4,29 millions d’euros, le chantier a bénéficié d’un haut niveau de finances publiques : 1,9 million d’euros de l’Europe, près de 500 000 euros de l’État, 400 000 euros de l’Occitanie, 300 000 euros de la Nouvelle-Aquitaine, 135 000 euros du Département des Pyrénées-Atlantiques et 53 000 euros de celui des Hautes-Pyrénées. Le reste, un peu plus d’un million d’euros, a été pris en charge à 60 % par la Communauté de communes du Pays de Nay et à 40 % par celle des Pyrénées vallées des gaves.
Pour le maire d’Arbéost, cette forte implication des pouvoirs publics, « dans ce petit bout de vallée, montre qu’il n’y a pas de territoires oubliés ».