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LA CHRONIQUE DES ARTS
sommes toujours sorti de son cabinet tou-
ché et persuadé par ses manières cour-
toises bien qu’un peu froides, sa parole
souple et maîtresse d’elle-même, son intel-
ligence vive, nette et pratique. Pourquoi
donc alors ces campagnes qui semblent per-
pétuellement dirigées plus particulièrement
contre lui? C’est qu’elles s’adressent surtout
à son étude, dans laquelle on doit expédi-
tionner des brochures contre le « lléau du
journalisme. » C’est que, placé très en vue,
Me Charles Pillet pourrait, nous en sommes
convaincu, faire beaucoup pour ramener
aux ventes le public qui s’en éloigne visible-
ment chaque jour. C’est surtout par ce
que, en rapports constants avec les amateurs
les plus sérieux et les plus érudits, notre
journal reçoit chaque jour des réclamations
fondées contre la mauvaise tenue de l’Hôtel,
l’inexactitude des commissaires-priseurs à
ouvrir la vente à l’heure indiquée, la mau-
vaise foi de certaines notices et la mauvaise
distribution de ces notices.
FAÏENCE DITE DE HENRI II.
Chandelier décoré d’arabesques émaillées, les
unes en noir, les autres en brun sur fond blanc,
de forme monumentale, cantonné de figuresde Gé-
nies soutenant des écussons aux armes de France
et du roi Henri II. Ces figures reposent, sur des
mascarons à face humaine auxquelles se ratta-
chent des guirlandes émaillées en vert; le soubas-
sement orné de moulures est enrichi de mufles de
lions et de tètes de chérubins. Il a figuré à la vente
de la collection de Mme de La Fayette. 13,500 fr.
Jolie coupe festonnée, décorée d’arabesques fan-
tastiques d’une grande finesse d’exécution, sur
fond blanc; au centre est un Amour debout te-
nant un arc. Fabrique d’Urbino. 310 fr.
ÉMAUX DE LIMOGES.
Grand triptique a peintures grisaille, légère-
ment teintées, représentant des épisodes delà vie
de saint Jean-Baptiste.
Le tableau du milieu représente saint Jean en
prédication entouré de nombreux assistants; sur
le volet de gauche est représenté le baptême de
Jésus-Christ; sur le volet de droite est représen-
tée la décollation du saint; au-dessus du sujet
principal est Dieu le Père bénissant, et au-dessus
de chacun des volets un ange sonnant de la trom-
pette.
Attribué à Pape (Martin Didier). Montures en
bois noir avec moulures dorées. (Haut., 60 c.;
larg., 70 c.) 5,500 fr.
Grand plat ovale à peinture coloriée sur pail-
lons et rehaussée d’or, représentant Moïse éle-
vant le serpent d’airain en vue des Israélites.
Composition de nombreuses figures et d’un colo-
ris brillant, signé J. D. C. en lettres d’or, mono-
gramme de Jean de Court. Le revers est décoré
de riches mascarons en grisaille teintée et d’ara-
besques d’or sur fond noir, et porte le même mo-
nogramme,
Ce plat a été décrit parM. l’abbéTexier. (Lon-
gueur, 55 c.; larg., 41 c.) 2,600 fr.
Plaque dé forme rectangulaire, à peinture co-
loriée sur paillon, représentant l’adoration des
Mages. Ce sujet, composé d’un grand nombre de
figures richement costumées, est placé sous un
monument d’une architecture élégante dans le
style du xve siècle. Altribué à Jean Penicaud.
(Haut., 28 c.; larg., 22 c.) 2,600 fr.
Très-belle coupe sur piédoucheélevé, aveccou-
vercle, peinture coloriée rehaussée d’or.
Elle offre à l’intérieur, sur un fond d’entrelacs
et d’arabesques, deux écussons aux armes de
Léon et de Castille supportés par des Génies;
l’extérieur ainsi que le pied sont décorés de feuil-
lages émaillés en bleu turquoise et en vert re-
haussé de blanc , ainsi que d’arabesques avec
guirlandes et trophées, dessinés en or, portant le
monogramme L. L., de Léonard Limousin.
Le couvercle présente extérieurement, en gri-
saille rehaussée de bleu, le combat des Centaures
et des Lapithes. Peinture d’une beauté remar-
quable. Le bord, décoré de riches guirlandes de
fruits en camaïeu d’or, portel’inscriptionsuivante :
Convivia talianostris hostibus eneniant; sur un
rocher, placé au bas du sujet, on lit : Leonardus
Limovicus, inventor. 1536.
L’intérieur présente trois sujets peints en cou-
leurs et séparés entre eux par des arabesques
d’or : le premier représente un prélat à l’autel,
officiant; le second, deux personnages à table,
dans lesquels nous croyons1 reconnaître les rois
François Ier et Charles-Quint, entourés d’une cour
nombreuse; le troisième sujet représente un ban-
quet auquel assistent tous les personnages qui fi-
gurent dans le sujet précédent. Au-dessus de ce
dernier sujet on lit l’inscription suivante en let-
tres d’or: Conciliât divos fœdera amicitias. Ces
sujets, finement peints et d’un beau style, ont
rapport très-probablement à l’histoire de Fran-
çois Ier et de Charles-Quint.
Cette pièce, remarquable par la beauté de la
1. Nous ayons reproduit dans ses points principaux la no-
tice rédigée par M. Roussel, l’un des plus instruits et desplus
honorables parmi nos experts.
LA CHRONIQUE DES ARTS
sommes toujours sorti de son cabinet tou-
ché et persuadé par ses manières cour-
toises bien qu’un peu froides, sa parole
souple et maîtresse d’elle-même, son intel-
ligence vive, nette et pratique. Pourquoi
donc alors ces campagnes qui semblent per-
pétuellement dirigées plus particulièrement
contre lui? C’est qu’elles s’adressent surtout
à son étude, dans laquelle on doit expédi-
tionner des brochures contre le « lléau du
journalisme. » C’est que, placé très en vue,
Me Charles Pillet pourrait, nous en sommes
convaincu, faire beaucoup pour ramener
aux ventes le public qui s’en éloigne visible-
ment chaque jour. C’est surtout par ce
que, en rapports constants avec les amateurs
les plus sérieux et les plus érudits, notre
journal reçoit chaque jour des réclamations
fondées contre la mauvaise tenue de l’Hôtel,
l’inexactitude des commissaires-priseurs à
ouvrir la vente à l’heure indiquée, la mau-
vaise foi de certaines notices et la mauvaise
distribution de ces notices.
FAÏENCE DITE DE HENRI II.
Chandelier décoré d’arabesques émaillées, les
unes en noir, les autres en brun sur fond blanc,
de forme monumentale, cantonné de figuresde Gé-
nies soutenant des écussons aux armes de France
et du roi Henri II. Ces figures reposent, sur des
mascarons à face humaine auxquelles se ratta-
chent des guirlandes émaillées en vert; le soubas-
sement orné de moulures est enrichi de mufles de
lions et de tètes de chérubins. Il a figuré à la vente
de la collection de Mme de La Fayette. 13,500 fr.
Jolie coupe festonnée, décorée d’arabesques fan-
tastiques d’une grande finesse d’exécution, sur
fond blanc; au centre est un Amour debout te-
nant un arc. Fabrique d’Urbino. 310 fr.
ÉMAUX DE LIMOGES.
Grand triptique a peintures grisaille, légère-
ment teintées, représentant des épisodes delà vie
de saint Jean-Baptiste.
Le tableau du milieu représente saint Jean en
prédication entouré de nombreux assistants; sur
le volet de gauche est représenté le baptême de
Jésus-Christ; sur le volet de droite est représen-
tée la décollation du saint; au-dessus du sujet
principal est Dieu le Père bénissant, et au-dessus
de chacun des volets un ange sonnant de la trom-
pette.
Attribué à Pape (Martin Didier). Montures en
bois noir avec moulures dorées. (Haut., 60 c.;
larg., 70 c.) 5,500 fr.
Grand plat ovale à peinture coloriée sur pail-
lons et rehaussée d’or, représentant Moïse éle-
vant le serpent d’airain en vue des Israélites.
Composition de nombreuses figures et d’un colo-
ris brillant, signé J. D. C. en lettres d’or, mono-
gramme de Jean de Court. Le revers est décoré
de riches mascarons en grisaille teintée et d’ara-
besques d’or sur fond noir, et porte le même mo-
nogramme,
Ce plat a été décrit parM. l’abbéTexier. (Lon-
gueur, 55 c.; larg., 41 c.) 2,600 fr.
Plaque dé forme rectangulaire, à peinture co-
loriée sur paillon, représentant l’adoration des
Mages. Ce sujet, composé d’un grand nombre de
figures richement costumées, est placé sous un
monument d’une architecture élégante dans le
style du xve siècle. Altribué à Jean Penicaud.
(Haut., 28 c.; larg., 22 c.) 2,600 fr.
Très-belle coupe sur piédoucheélevé, aveccou-
vercle, peinture coloriée rehaussée d’or.
Elle offre à l’intérieur, sur un fond d’entrelacs
et d’arabesques, deux écussons aux armes de
Léon et de Castille supportés par des Génies;
l’extérieur ainsi que le pied sont décorés de feuil-
lages émaillés en bleu turquoise et en vert re-
haussé de blanc , ainsi que d’arabesques avec
guirlandes et trophées, dessinés en or, portant le
monogramme L. L., de Léonard Limousin.
Le couvercle présente extérieurement, en gri-
saille rehaussée de bleu, le combat des Centaures
et des Lapithes. Peinture d’une beauté remar-
quable. Le bord, décoré de riches guirlandes de
fruits en camaïeu d’or, portel’inscriptionsuivante :
Convivia talianostris hostibus eneniant; sur un
rocher, placé au bas du sujet, on lit : Leonardus
Limovicus, inventor. 1536.
L’intérieur présente trois sujets peints en cou-
leurs et séparés entre eux par des arabesques
d’or : le premier représente un prélat à l’autel,
officiant; le second, deux personnages à table,
dans lesquels nous croyons1 reconnaître les rois
François Ier et Charles-Quint, entourés d’une cour
nombreuse; le troisième sujet représente un ban-
quet auquel assistent tous les personnages qui fi-
gurent dans le sujet précédent. Au-dessus de ce
dernier sujet on lit l’inscription suivante en let-
tres d’or: Conciliât divos fœdera amicitias. Ces
sujets, finement peints et d’un beau style, ont
rapport très-probablement à l’histoire de Fran-
çois Ier et de Charles-Quint.
Cette pièce, remarquable par la beauté de la
1. Nous ayons reproduit dans ses points principaux la no-
tice rédigée par M. Roussel, l’un des plus instruits et desplus
honorables parmi nos experts.



