1864. —N° 71.
BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.
20 juillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Les Abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DEPARTEMENTS'.
Un an.10 tr. | Six mois.. ... 6 fr.
AVIS.
Voulant faciliter à nos abonnés les
moyens de souscrire au monument
d’Hippolyte Flandrin, et leui^ éviter
tout dérangement, nous les prévenons
qu’il leur suffira de faire connaître leur
intention par lettre adressée au direc-
teur de la Gazette des Beaux-Arts^
pour qu’ils figurent sur les listes de
souscription. Quant au versement de la
cotisation, ils pourront ne l’effectuer
qu’en renouvelant leur abonnement à
la Gazette des Beaux-Arts.
Les listes de souscription devant être
prochainement publiées, nous prions
les personnes qui voudraient prendre
part à cette œuvre de nous faire
promptement parvenir leur adhésion.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ.
VENTE DE TABLEAUX ANCIENS
Les Raphaël de la famille Nicole ont souvent
leurs pendants à l’hôtel Drouot. Si les amateurs
étaient sages, au lieu de gaspiller leur argent sur
des œuvres trop connues qu’ils sont forcés de
disputer à grand peine aux financiers ou aux
gouvernements, ils suivraient avec plus d’atten-
tion les ventes de M. Déodor.
C’est M. Déodor, commissaire-priseur, qui en
général adjuge le plus de tableaux de maîtres
pendant le courant d’une année. C est même
pour les esprits naïfs un sujet d’étonnement, que
de voir se succéder sur ses catalogues, les Raphaël,
les Rembrandt, les Vélasquez, les Poussin, etc.
Les Corrèges foisonnent, les Michel-Ange abon-
dent. On fait litière des Watleau. Quand aux
Greuze, ce serait vraiment à croire qu'il en existe
une fabrique occulte.
Les prix auxquels M. Déodor adjuge ces mor-
ceaux si rares dans nos musées ne sont pas moins
frappants. On peut avoir un Claude Lorrain pour
7 ou 8 fr., la bordure comprise. Celle-ci, il est
vrai, est en verni. J’ai vu l’expert, attaché à l’é-
tude Déodor, laisser aller un Téniers et son pen-
dant pour onze livres dix sols. « C’est pour rien,
Messieurs, disait de temps à autre cet expert,
pendant que les enchères restaient froides, c’est
pour rien. Regardez dans ce Téniers. Il est d’un
beau fini! »
Dans les premiers jours de juillet, je reçus à
Bade un catalogue si intéressant à la lecture, que
je fis immédiatement ma malle et pris la chemin
de fer. Ce catalogue se distribuait chezM. Déodor,
commissaire-priseur, chargé des intérêts de la
vente, chez M. Angélus (ce nom me lit songer à
l’abbé Nicole), et chez 31. Lutton.
Quelques citations puisées ça et là feront juger
du trouble dans lequel me jeta cette notice.
Elle enregistre cinq Rubens, un Hobbéma, un
BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.
20 juillet.
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ET DE LA CURIOSITÉ.
VENTE DE TABLEAUX ANCIENS
Les Raphaël de la famille Nicole ont souvent
leurs pendants à l’hôtel Drouot. Si les amateurs
étaient sages, au lieu de gaspiller leur argent sur
des œuvres trop connues qu’ils sont forcés de
disputer à grand peine aux financiers ou aux
gouvernements, ils suivraient avec plus d’atten-
tion les ventes de M. Déodor.
C’est M. Déodor, commissaire-priseur, qui en
général adjuge le plus de tableaux de maîtres
pendant le courant d’une année. C est même
pour les esprits naïfs un sujet d’étonnement, que
de voir se succéder sur ses catalogues, les Raphaël,
les Rembrandt, les Vélasquez, les Poussin, etc.
Les Corrèges foisonnent, les Michel-Ange abon-
dent. On fait litière des Watleau. Quand aux
Greuze, ce serait vraiment à croire qu'il en existe
une fabrique occulte.
Les prix auxquels M. Déodor adjuge ces mor-
ceaux si rares dans nos musées ne sont pas moins
frappants. On peut avoir un Claude Lorrain pour
7 ou 8 fr., la bordure comprise. Celle-ci, il est
vrai, est en verni. J’ai vu l’expert, attaché à l’é-
tude Déodor, laisser aller un Téniers et son pen-
dant pour onze livres dix sols. « C’est pour rien,
Messieurs, disait de temps à autre cet expert,
pendant que les enchères restaient froides, c’est
pour rien. Regardez dans ce Téniers. Il est d’un
beau fini! »
Dans les premiers jours de juillet, je reçus à
Bade un catalogue si intéressant à la lecture, que
je fis immédiatement ma malle et pris la chemin
de fer. Ce catalogue se distribuait chezM. Déodor,
commissaire-priseur, chargé des intérêts de la
vente, chez M. Angélus (ce nom me lit songer à
l’abbé Nicole), et chez 31. Lutton.
Quelques citations puisées ça et là feront juger
du trouble dans lequel me jeta cette notice.
Elle enregistre cinq Rubens, un Hobbéma, un



