Papers by Sara Vitacca
Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle
Source : http://www.musba-bordeaux.fr/fr/Bacchanales Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux 12 févrie... more Source : http://www.musba-bordeaux.fr/fr/Bacchanales Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux 12 février – 23 mai 2016 Tour à tour danseuse antique, nymphe cambrée ou ménade fatale, la bacchante ne cesse d’apparaître dans les créations des artistes du XIXe siècle. L’exposition Bacchanales modernes ! permet de mettre à l’honneur la figure fascinante et polymorphe de la bacchante et de s’interroger plus généralement sur la représentation de la femme dans les arts du XIXe siècle. De Pradier à Rodin, d..
Studiolo. Revue de l'Académie de France à Rome, 2020
Le topos de la main divine de Michel-Ange, relaté par les biographies de l’artiste, occupe une p... more Le topos de la main divine de Michel-Ange, relaté par les biographies de l’artiste, occupe une place déterminante dans la mythologie du sculpteur Florentin, contribuant dès la Renaissance à consolider son image de “créateur divin”. Ce motif fait l’objet de résurgences fécondes au fil des siècles, et il revient avec une force inédite au XIXe siècle, alors que la métaphore de la main intègre un débat fondamental autour de la nature intellectuelle ou manuelle de la création artistique.
Apparence(s), 2021
Les liens entre création artistique et culture physique dans l’art italien du début du xxe siècle... more Les liens entre création artistique et culture physique dans l’art italien du début du xxe siècle ont été jusqu’ici peu explorés. De nombreuses œuvres témoignent toutefois d’une relation étroite entre la construction du corps artistique et le culte du corps sportif qui se diffuse à la même époque. La sculpture s’avère être le domaine le plus sensible à la réinterprétation moderne du motif de l’athlète. L’œuvre de Rembrandt Bugatti et Hendrik Christian Andersen, qui réinventent dans leurs statues monumentales le canon du corps masculin, sert ici de point de départ pour interroger l’impact de la culture physique dans la création artistique de l’époque. À partir d’études de cas concrets et emblématiques, il s’agit de cerner les enjeux esthétiques, idéologiques et politiques liés à la représentation sculptée du corps sportif.

Un mythe à l'oeuvre : la réception de Michel-Ange entre 1875 et 1914
À travers une reconstruction minutieuse des réseaux internationaux, des cercles et des figures qu... more À travers une reconstruction minutieuse des réseaux internationaux, des cercles et des figures qui promeuvent l’admiration pour Michel-Ange, de Gabriele d’Annunzio à Auguste Rodin, cette thèse aborde les grandes questions critiques et esthétiques ouvertes par la force d’un mythe qui se met véritablement à l’œuvre et investit la création de l’époque. D’une part la figure teintée de légende de Buonarroti permet de penser la figure du créateur divin, surhumain, démesuré, fournissant un paradigme idéal que les artistes de l’époque convoquent pour fabriquer leur propre gloire artistique. De l’autre, l’admiration pour Michel-Ange s’avère fonctionnelle à une création qui souhaite renouer avec la poétique du sublime, repensant la nudité héroïque et l’ambition du monumental, afin de produire une œuvre douée des mêmes qualités esthétiques que l’on attribue à l’art de Buonarroti. Le michelangelisme se révèle ainsi comme un enjeux majeur, capable de dévoiler une géographie artistique et culturelle inédite ainsi qu’un débat animé sur les usages multiples que l’on peut faire du passé, entre nostalgie et modernité, entre imitation et émulation. C’est alors une réflexion plus générale sur les notions d’autorité, de filiation et de référence que l’on peut également aborder à travers l’histoire du foisonnant revival de Michel-Ange au tournant du XIXe siècle.

La Fabrique du XVIe siècle au temps des lumières, 2020
pensée historique, Élisabeth Crouzet-Pavan affirme qu'il en va de certains concepts comme de quel... more pensée historique, Élisabeth Crouzet-Pavan affirme qu'il en va de certains concepts comme de quelques grandes figures du passé : malgré les tournants critiques et les évolutions qu'ils subissent, ils hantent les discours et la pensée au point que l'histoire ne semble pouvoir se passer d'eux 1. Le concept de Renaissance figure à plein titre parmi ces instruments complexes, ambigus et malgré tout incontournables, qui se sont révélés indispensables à l'élaboration d'une histoire de la culture. C'est au cours d'un xix e siècle traversé par l'ambition de périodiser et d'historiciser la tradition du passé que le terme de « renaissance », auparavant employé de manière générique pour indiquer un renouveau 1 Wallace Klippert Ferguson, La Renaissance dans la pensée historique, éd. critique et préface par Élisabeth Crouzet-Pavan, Paris, Payot, 2009, p. 7. L'ouvrage de Ferguson est encore aujourd'hui la référence incontournable sur l'histoire du concept de Renaissance à travers les siècles. Nous nous appuyons également sur les pistes explorées dans J.
Rodin, l’Onde de choc, II », Paris, musée Rodin, 9-10 novembre 2017, 2017
Dans le tourbillon du tout-monde, 2020
En 1837, une terrible épidémie de choléra sévit à Rome, faisant des centaines de morts par jours.... more En 1837, une terrible épidémie de choléra sévit à Rome, faisant des centaines de morts par jours. Les pensionnaires de l'Académie de France à Rome, à l'époque dirigée par Jean-Auguste-Dominique Ingres, se trouvent ainsi confinés entre les murs de la Villa Médicis. Nous avons reconstruit cette expérience singulière à partir des lettres et des souvenirs intimes où les artistes racontent cet épisode vécu entre crainte de l'épidémie, superstition, hypocondrie et insouciance paresseuse.
Croisements. Actualité de la recherche en histoire de l'art du XIXe siècle, 2018

Du roman-feuilleton à la série télévisée : The Paradise et Il Paradiso delle signore, adaptations d’Au bonheur des dames de Zola
Le Magasin du XIXe siècle, n° 7, 2017, pp. 200-203.
La sérialité d’Au Bonheur des dames, publié en feuilleton dans le Gil Blas en 1882-1883, avait to... more La sérialité d’Au Bonheur des dames, publié en feuilleton dans le Gil Blas en 1882-1883, avait tout pour inspirer les showrunners du XXIe siècle. Zola y raconte l’arrivée à Paris de Denise Boudu, fraîchement débarquée de sa Normandie natale, puis ses débuts comme vendeuse et sa conquête progressive du cœur d’Octave Mouret, propriétaire du grand magasin. Deux séries télévisées, The Paradise et Il Paradiso delle Signore, transposent le roman respectivement dans l’Angleterre des années 1870 et l’Italie des années 1950. L’essor des grands magasins constitue toujours une toile de fond pour les amours contrariées d’une employée et de son patron, mais les adaptations contemporaines se distinguent l’une de l’autre par l’accent mis sur les ambitions professionnelles ou sur les embarras sentimentaux de l’héroïne. La série de la BBC brosse un tableau convaincant du monde qu’elle raconte, selon la tradition consolidée du period drama à l’anglaise, tandis que la série italienne, en dépit d’une idée prometteuse, se contente d’utiliser le roman comme canevas d’un soap aussi prévisible que stéréotypé.

Bacchanales Modernes! Le nu, l'ivresse et la danse dans l'art français du XIXe siècle, 2016
Au XIXe siècle, la représentation de la
bacchante touche à des aspects déterminants
du débat auto... more Au XIXe siècle, la représentation de la
bacchante touche à des aspects déterminants
du débat autour du nu et de la morale. Dès Satyre et bacchante
de James Pradier (cat. 18), en 1834, jusqu’à La Danse
de Jean-Baptiste Carpeaux, dévoilée en 1869, les statues
bachiques attirent tout particulièrement les regards du
public et les foudres de la critique, provoquant des scandales
mémorables. Jugées trop charnelles et trop vivantes,
ces sculptures sont aussi trop proches d’un nu naturaliste
qui aspire à s’instaurer en sujet autonome.
Suscitant une fascination presque obsédante, qui active
la réaction émotionnelle du spectateur, la fi gure de la
bacchante fonctionne dans la sculpture du XIXe siècle
comme un formidable médiateur entre la fi délité à la
tradition classique et la recherche de formes d’expression
modernes. La réception de ces statues dionysiaques,
abordée à travers quelques cas emblématiques, mérite
ainsi d’être approfondie. La charge symbolique dont elles
sont investies au cours du siècle, qui émerge notamment
dans la critique et la littérature artistiques, accompagne
en effet la transition ambigüe, mais progressive, de la
femme mythologique à la femme réelle, de la fantaisie
néo-grecque et romantique à l’ambition naturaliste ;
jusqu’à ce que la bacchante ne soit plus qu’une fi gure de
la modernité parmi d’autres : courtisane, danseuse ou
vendangeuse déshabillée.
Dans le cadre de la sixième séance de l'Atelier du XIX e siècle « La culture visuelle du XIX e si... more Dans le cadre de la sixième séance de l'Atelier du XIX e siècle « La culture visuelle du XIX e siècle : high and low », cette intervention propose une étude de cas représentatif consacré à l'évolution iconographique de la Bacchante dans les arts de la seconde moitié du XIX e siècle.
Conference Presentations by Sara Vitacca
Colloque international Alphonse Legros/ Alphonse Legros in France and Britain: A Tale of Two Countries, 2016
LES MYTHES ARTISTIQUES : Résurgences et réinventions dans la création artistique au XIX e siècle, 2013
La sculpture aux XIX e et XX e siècles : un siècle d'échanges européens (1840-1940) Journée annuelle des jeunes chercheurs VENDREDI 14 juin 2013 AUDITORIUM, 2013
Talks by Sara Vitacca
Soutenance de thèse / PhD Thesis Defense
Books by Sara Vitacca

Michelangelismes. La réception de Michel-Ange entre mythe, image et création (1875-1914), 2023
Michel-Ange suscite un culte sans égal dans l'Europe de la fin du XIX e siècle. Les écrivains lui... more Michel-Ange suscite un culte sans égal dans l'Europe de la fin du XIX e siècle. Les écrivains lui rendent hommage, ses oeuvres reproduites ornent les maisons et les artistes rêvent de lui ressembler. De Gabriele D'Annunzio à Auguste Rodin, figures et réseaux propagent ce phénomène. Michel-Ange devient ainsi un formidable outil pour repenser l'image de l'artiste et la relation à la matière, pour explorer le potentiel subversif du corps nu et s'aventurer vers le sublime et le monumental. Ce livre emmène le lecteur sur les traces d'un mythe artistique qui traverse l'histoire du goût, l'imaginaire et la création de l'époque. Le revival de l'artiste fait néanmoins émerger un débat animé sur les usages multiples et contradictoires du passé. Peut-on réellement refaire du Michel-Ange à l'aube du XX e siècle ? Où se situe la limite entre l'imitation et l'émulation, entre l'inspiration et le pastiche, entre la nostalgie et l'idéologie ? C'est finalement une réflexion plus ample sur les notions de réception, de filiation et de tradition que ces « michelangelismes » fin-de-siècle vont dévoiler.
Les Chroniques de la Villa Médicis: histoires d'art et de vie à Rome au XIXe siècle, 2022
Le visiteur qui découvre la Villa Médicis, lieu chargé d’histoire et de mystère sur les hauteurs ... more Le visiteur qui découvre la Villa Médicis, lieu chargé d’histoire et de mystère sur les hauteurs du Pincio, se demande sans doute qui, autrefois, y a vécu, s’est promené dans les jardins, ou a rêvé d’une brillante carrière dans l’un de ses grands ateliers. C’est à ce public curieux que ce livre veut s’adresser, en donnant voix aux histoires oubliées ou méconnues de cette Villa, au fil des vies, des habitudes et des créations des artistes venus s’installer à Rome, à l’Académie de France, au XIXe siècle. Entre drames intimes et révolutions politiques, entre soirées mondaines et épidémies, le quotidien de ces artistes n’est au fond pas si distant du nôtre, et l’histoire de la Villa Médicis se révèle plus fascinante encore que le mythe qui l’entoure.

Au cours d'un xix e siècle fortement marqué par la porosité des relations entre les arts, le thèm... more Au cours d'un xix e siècle fortement marqué par la porosité des relations entre les arts, le thème dionysiaque est un témoignage efficace des correspondances constantes entre champs artistiques. La bacchanale pénètre en particulier les mytho logies voisines qui s'éla-borent autour de l'Orient ou de l'Italie. Elle émerge dans un univers idyllique qui célèbre le retour à l'âge d'or, le culte de la fête cham-pêtre et de la pastorale mais qui possède aussi un versant diabolique, dans les scènes de sabbat, de festin ou d'orgie des corps en tumulte. La bac chante côtoie de près l'image de la danseuse, de Salomé, en un mot, de la femme fatale. Simple prétexte iconographique souvent, occasion de dénonciation des tares d'une société bridée parfois, la figure de la bacchante n'a pas fini de livrer ses mystères. Protagoniste d'une mythologie particulière et secrète, ses travestissements sont en partie dévoilés dans les pages qui suivent. L'analogie de la bacchante et de la danseuse, particulièrement heureuse, révèle également le domaine où le dionysiaque trouve son parfait accomplissement à l'époque de la modernité : la danse. Cette publication cherche à nourrir les réflexions des chercheurs qui s'intéressent au champ du dionysiaque et à sa récep tion à travers les siècles, mais s'adresse également à ceux et celles qui souhaitent regarder la création dix-neuviémiste sous un nouveau jour. Contour-nant et détournant les mouvements, les courants et les catégories historiographiques traditionnelles, c'est à travers le prisme d'une inspiration commune, puisée dans les poétiques du vin, de l'extase et de la danse, que l'ivresse des arts du xix e siècle est explorée.
Papers - Articles by Sara Vitacca

Bacchanales! Ivresse des arts au XIXe siècle, dir. Adriana Sotropa et Sara Vitacca, Presses Universitaires de Bordeaux, 2019
L'historiographie de la danse a longtemps pensé le ballet romantique comme un phénomène de ruptur... more L'historiographie de la danse a longtemps pensé le ballet romantique comme un phénomène de rupture, et plus particulièrement de rupture avec les divinités antiques. Au modèle noverrien du ballet d'action, fondé sur la référence à la mythologie gréco-latine, le ballet romantique substitue un modèle dramaturgique qui puise son inspiration dans les mythologies du Nord et trouve son expression tantôt dans la poésie fantastique du ballet blanc, tantôt dans le pittoresque joyeux du ballet à coloration nationale ou exotique. Ce changement de paradigme, opéré au début des années 1830, affecte parallèlement les représentations de la ballerine, point focal de la nouvelle esthétique du ballet. Devenue, selon l'imagination des librettistes, sylphide, ondine, wili ou péri, la danseuse romantique se fait, aux yeux du spectateur-poète, métaphore élémentaire – fleur, oiseau, étoile ou fée. Dans cette configuration nouvelle, la survivance d'un imaginaire dionysiaque ne paraît pas aller de soi. Figure tutélaire du ballet romantique, Marie Taglioni incarne une danse qui s'exprime par la litote et renvoie plus spontanément à l'ordre apollinien. La frénésie bachique et les débordements dionysiaques sont à cet égard fort éloignés des valeurs imaginaires qu'elle porte et promeut : grâce suave, légèreté aérienne, et, par-dessus-tout, décence. Mais le masque sentimental dont se parent ses représentations ne doit pas faire oublier qu'avant d'incarner l'aérienne et néanmoins très séductrice Sylphide, elle apparaît au public parisien dans le rôle, éminemment ambigu, de l'abbesse Héléna, héroïne du ballet des Nonnes – la fameuse bacchanale de Robert le Diable.
Derrière la créature parée de mousselines blanches, perdue dans les vapeurs de brume, pointe en réalité bien souvent le souvenir de la bacchante éternelle, image d'un corps dansant perpétuellement tiraillé entre sa part sensuelle et sa part spirituelle. Cette figure, qui persiste en creux, tel un souvenir tenace, dans les représentations de la danse, ne peut néanmoins être essentialisée et se doit d'être ressaisie dans ses métamorphoses, voire ses contradictions, sémantiques et imaginaires. L'image de la bacchante s'affirme d'abord, dans sa convention même, comme un instrument paradoxal de légitimation d'un art peu ou prou suspect dans une culture logocentrique. Elle renvoie parallèlement à son sous-texte érotique et frivole. Elle acquiert in fine une couleur moderne en s'unissant à un imaginaire macabre. La figure se confond dès lors avec celle de la femme fatale à la beauté méduséenne. Le cas Giselle, cette « apothéose du ballet romantique » selon Serge Lifar, est à cet égard emblématique du mouvement qu'opère le romantisme, lequel consacre non pas une rupture avec l'antique, mais bien une nouvelle approche de l'antique – et de sa part dionysiaque –, qui réinvestit la figure de la bacchante d'une poésie fantastique inédite.
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Papers by Sara Vitacca
bacchante touche à des aspects déterminants
du débat autour du nu et de la morale. Dès Satyre et bacchante
de James Pradier (cat. 18), en 1834, jusqu’à La Danse
de Jean-Baptiste Carpeaux, dévoilée en 1869, les statues
bachiques attirent tout particulièrement les regards du
public et les foudres de la critique, provoquant des scandales
mémorables. Jugées trop charnelles et trop vivantes,
ces sculptures sont aussi trop proches d’un nu naturaliste
qui aspire à s’instaurer en sujet autonome.
Suscitant une fascination presque obsédante, qui active
la réaction émotionnelle du spectateur, la fi gure de la
bacchante fonctionne dans la sculpture du XIXe siècle
comme un formidable médiateur entre la fi délité à la
tradition classique et la recherche de formes d’expression
modernes. La réception de ces statues dionysiaques,
abordée à travers quelques cas emblématiques, mérite
ainsi d’être approfondie. La charge symbolique dont elles
sont investies au cours du siècle, qui émerge notamment
dans la critique et la littérature artistiques, accompagne
en effet la transition ambigüe, mais progressive, de la
femme mythologique à la femme réelle, de la fantaisie
néo-grecque et romantique à l’ambition naturaliste ;
jusqu’à ce que la bacchante ne soit plus qu’une fi gure de
la modernité parmi d’autres : courtisane, danseuse ou
vendangeuse déshabillée.
Conference Presentations by Sara Vitacca
Talks by Sara Vitacca
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Derrière la créature parée de mousselines blanches, perdue dans les vapeurs de brume, pointe en réalité bien souvent le souvenir de la bacchante éternelle, image d'un corps dansant perpétuellement tiraillé entre sa part sensuelle et sa part spirituelle. Cette figure, qui persiste en creux, tel un souvenir tenace, dans les représentations de la danse, ne peut néanmoins être essentialisée et se doit d'être ressaisie dans ses métamorphoses, voire ses contradictions, sémantiques et imaginaires. L'image de la bacchante s'affirme d'abord, dans sa convention même, comme un instrument paradoxal de légitimation d'un art peu ou prou suspect dans une culture logocentrique. Elle renvoie parallèlement à son sous-texte érotique et frivole. Elle acquiert in fine une couleur moderne en s'unissant à un imaginaire macabre. La figure se confond dès lors avec celle de la femme fatale à la beauté méduséenne. Le cas Giselle, cette « apothéose du ballet romantique » selon Serge Lifar, est à cet égard emblématique du mouvement qu'opère le romantisme, lequel consacre non pas une rupture avec l'antique, mais bien une nouvelle approche de l'antique – et de sa part dionysiaque –, qui réinvestit la figure de la bacchante d'une poésie fantastique inédite.