DEPOLITIQUEÉCONOMIQUE
BILAN COMPÉTITIVITÉ 2018
Tenir bon dans une période turbulente
PERSPECTIVES N° 34
NOVEMBRE 2018
BILAN COMPÉTITIVITÉ 2018
Tenir bon dans une période turbulente
Les « Perspectives de Politique Économique »
reprennent des rapports, études, recherches
ou actes de colloques réalisés ou édités
par les collaborateurs du ministère de l’Économie
ou par des experts d’institutions associées.
Les opinions exprimées dans ces publications
sont celles des auteurs et ne correspondent
pas nécessairement à celles du ministère
de l’Économie ou du gouvernement.
Pour toute requête ou suggestion, contactez
l’Observatoire de la compétitivité du ministère
de l’Économie du Grand-Duché de Luxembourg.
Ministère de l’Économie
Observatoire de la compétitivité
19-21 Boulevard Royal
L-2449 Luxembourg
observatoire@eco.etat.lu
Novembre 2018
ISBN : 978-2-919770-25-0
Cette publication est téléchargeable sur le site
https://odc.gouvernement.lu
© Ministère de l’Économie, Luxembourg
3 Bilan Compétitivité 2018
	 Bilan Compétitivité 2018
Ont contribué à l’élaboration de cette publication :
Serge ALLEGREZZA
Ministère de l’Économie/STATEC
Martine HILDGEN
Max JENTGEN
Laurent PUTZ
Giulia SPALLETTI
Pierre THIELEN
Ministère de l’Économie
Chiara PERONI
STATEC
et l’équipe de STATEC Research ASBL
4 Bilan Compétitivité 2018
	Résumé
Chapitre 2
Le débat sur la compétitivité territoriale est régulièrement relancé
lors de la publication de benchmarks et classements internationaux.
Les rapports annuels qui figurent parmi les plus suivis proviennent du
Forum économique mondial, de l’International Institute for Management
Development (IMD), de la Heritage Foundation et de la Commission
européenne. En analysant le degré d’accord pour les pays de l’UE entre
ces quatre classements internationaux et le système d’indicateurs natio-
nal (cf. Chapitre 3), on constate une forte corrélation. En dehors de ces
quatre benchmarks majeurs publiés annuellement, il en existe une mul-
titude d’autres qui sont publiés régulièrement ou ponctuellement. Pour
la grande majorité des classements repris à titre d’exemple dans ce Bilan
2018, le Luxembourg se classe dans le Top 10 au niveau de l’UE. Bien que
le classement final constitue souvent l’élément le plus médiatisé, ces
analyses racontent une histoire plus complexe que ne le laisse présager
la simplicité du classement. Il s’agit de ne pas perdre de vue les limites
d’untelexercice:relativitédesclassements,qualitédessources,approche
« one size fits all », etc. En dépit des nombreuses réserves d’un tel exer-
cice de benchmarking territorial, ces rapports méritent d’être suivis car
ils constituent des outils de communication redoutables.
Chapitre 3
Le troisième chapitre est dédié au tableau de bord national de la
compétitivité qui constitue une composante centrale de l’analyse de la
compétitivité. En effet, le Comité de coordination tripartite (2003) au
Luxembourg avait reconnu la nécessité d’un tableau d’indicateurs
tenant compte des spécificités nationales du pays afin de pouvoir mieux
appréhender la compétitivité du pays que ne le permet un simple recours
aux benchmarks internationaux. Ce tableau de bord, qui a été élaboré à
l’époque par le Prof. Fontagné, a été révisé en 2016 au sein du Conseil
économique et social. Une première mise à jour annuelle de ce nouveau
système d’indicateurs national de compétitivité est présentée dans ce
Bilan.
Les résultats actualisés montrent que les performances du Luxembourg
sont généralement mixtes dans les trois aspects. Plus précisément,
le résultat de l’aspect Économie révèle qu’une légère détérioration a eu
lieu entre 2016 et 2017. Toutefois, l’analyse de la performance luxem-
bourgeoise dans les aspects Social et Environnement indique une légère
amélioration, ou une situation stable, par rapport aux résultats de 2016.
Après une analyse détaillée des indicateurs du tableau de bord, l’ODC a
calculé son traditionnel indicateur synthétique sur base des 68 indica-
teurs. Dans le classement général, le Luxembourg se place dans le
groupe des pays à performance élevée. Dans le classement par aspect,
le Luxembourg se positionne parmi les pays à performances élevée en
ce qui concerne l’aspect Économie et l’aspect Environnement, tandis que
pour l’aspect Social, le Luxembourg se positionne dans le groupe des
champions. Alors que le Luxembourg se classe plutôt bien par rapport
aux autres pays de l’UE en 2017, il s’avère aussi important d’analyser les
variations de 2016 à 2017 afin de déterminer l’évolution des performances.
Ces analyses montrent que certaines évolutions se présentent moins
bien.
5 Bilan Compétitivité 2018
Chapitre 4
La stratégie Europe 2020 constitue un élément central de la réponse de
l’UE à la crise économique d’il y a maintenant une décennie. La sortie de
crise a été considérée comme devant constituer le point d’entrée dans
une économie sociale de marché, plus verte et plus intelligente. Cinq
grands objectifs ont été confirmés au niveau de l’UE pour ce qui est de
favoriser l’emploi, d’améliorer les conditions de l’innovation et de la R&D,
d’atteindre les objectifs du changement climatique et de l’énergie, d’amé-
liorer les niveaux d’éducation et de favoriser l’inclusion sociale. Chaque
État membre a par après fixé ses propres objectifs nationaux. Pour cer-
tains des objectifs arrêtés par le Luxembourg (2010), les indicateurs ont
évolué dans la bonne direction alors que pour d’autres la situation s’avère
moins favorable. Début 2018, la Commission européenne a jugé que le
Luxembourg était sur la bonne voie en matière d’énergies renouvelables
et d’efficacité énergétique, mais qu’il devrait manquer son objectif d’émis-
sions de gaz à effet de serre. La Commission a aussi jugé que peu de
progrès avaient été accomplis en matière de R&D, de réduction du risque
de pauvreté et de taux d’emploi.
Les années précédant la crise étaient également caractérisées par
des développements macroéconomiques créant des déséquilibres entre
États membres de l’UE. La Commission a donc aussi développé une
procédure de suivi des déséquilibres macroéconomiques. Ainsi, la
Commission publie annuellement un tableau de bord analysant chaque
État membre par rapport à des seuils d’alerte. Depuis 2015, il comprend
quatorze indicateurs principaux. Dans la plus récente édition (2017), la
Commission a constaté que le Luxembourg n’était pas confronté à des
déséquilibres, même si le pays dépassait des seuils. Dans ce Bilan, une
mise à jour des données a été réalisée (juillet 2018). On peut constater
que le Luxembourg dépassait deux seuils : la dette consolidée du sec-
teur privé et la variation du taux d’activité. Pour le Luxembourg, l’indica-
teur de dette privée doit être interprété avec prudence. La plus grande
partie est contractée par des sociétés non financières. Mais maintes
entreprises choisissent souvent un financement au Luxembourg non pas
pour leur besoin direct mais pour d’autres de leurs entités localisées à
l’étranger (p.ex. prêts intra-groupes). La Commission considère que
le très fort dépassement du seuil par le Luxembourg est donc lié à la
structure du pays et ne constitue donc pas un risque à ce stade.
6 Bilan Compétitivité 2018
Chapitre 5
En vue de diminuer la dépendance prononcée du Luxembourg envers
son secteur financier (26,5 % du PIB), le gouvernement promeut active-
ment le développement de nouveaux secteurs prioritaires selon une
stratégie de multispécialisation sectorielle : TIC, logistique, sciences et
technologies de la santé, éco-technologies et technologies de l’espace.
Sur base de calculs réalisés à partir de données du STATEC et du Registre
de commerce et des sociétés (RCS), et en gardant à l’esprit les limites
méthodologiques importantes d’un tel exercice, les entreprises privées
de ces secteurs représentaient, en 2016, 9,6% de la valeur ajoutée brute
du pays, près de 31 000 emplois salariés au sein de 3 047 entreprises.
Les TIC représentaient de loin la plus grande part en termes de valeur
ajoutée (6,8 %) et d’emplois (4,3 %), dont respectivement 1,7 % et 0,2 %
sont créés par le secteur des technologies de l’espace, et respective-
ment 2,4 % et 3,2 % par la logistique. Les sciences et technologies de la
santé ont connu une forte croissance, principalement au niveau de la
recherche publique, et les entreprises produisant des éco-technologies
restent très limitées au Luxembourg malgré le fait que le nombre des
entreprises utilisatrices d’éco-technologies soit en hausse constante
depuis quelques années. On assiste globalement à une évolution posi-
tive, en termes absolus, des performances de ces cinq nouveaux sec-
teurs prioritaires depuis plusieurs années.
Chapitre 6
Le Luxembourg a été marqué depuis la fin du 19e
siècle par le poids
écrasant de la sidérurgie, représentant encore 30 % de son économie
jusque dans les années 1970. Depuis, les activités financières se
sont fortement développées et représentent à ce jour environ 25 % de
l’économie. Cet essor s’est produit pratiquement en même temps que
le recul de la sidérurgie. Le Luxembourg est ainsi passé d’une structure
monolithique à une autre. Une dépendance prononcée envers un secteur
d’activité majeur constituant un risque, il s’avère important de suivre le
degré de diversification économique du Luxembourg.
Sur base d’un regroupement des activités en 45 branches, la diversi­
fication économique du Luxembourg en termes de valeur ajoutée est
calculée à l’aide d’un indice de concentration pour les deux dernières
décennies. En comparaison internationale, l’économie du Luxembourg
se révèle être peu diversifiée. Alors que la diversification était déjà
relativement faible au début de la période observée, elle a encore
considérablement baissé jusqu’en 2008 mais est légèrement en hausse
depuis 2009. La dominance du secteur financier explique en partie la
situation, mais l’analyse relève que le poids important de ce secteur ne
peut pas être la seule explication. En effet, la diversification baisse aussi
pour le reste de l’économie. Deux essais d’explications sont évoqués.
Premièrement, la petite taille du pays implique une limitation des
facteurs de production avec en conséquence une faible diversification.
Deuxièmement, il est courant que le degré de diversification baisse après
qu’un pays a dépassé un certain niveau de développement économique.
7 Bilan Compétitivité 2018
Outrel’analyseauniveaudel’économiedanssonensemble,troisbranches
sont étudiées plus en détail. L’analyse confirme que l’impact du secteur
financier sur la diversification globale de l’économie est négatif. Une
analyse des échanges commerciaux de services financiers révèle que
les acteurs luxembourgeois ont élargi leur base de clientèle. Dans
l’industrie manufacturière, le déclin de la métallurgie, en combinaison
avec le développement d’autres activités industrielles, a provoqué une
hausse de la diversification intra-sectorielle. Concernant les services à
forte intensité de connaissances (KIS), le développement de quelques
branchesparticulièrescommelesactivitésjuridiques,activitésdessièges
sociaux, conseil de gestion ou encore les télécommunications a eu un
impact positif sur la diversification globale de l’économie du pays.
Chapitre 7
Une conférence internationale intitulée « Competitiveness strategies for
the small EU states: economic and social perspectives » a été organisée
en avril 2018 au Luxembourg par l’Observatoire de la compétitivité, en
collaboration avec le Islands and Small States Institute de l’Université
de Malte et le STATEC. Cette conférence a réuni des chercheurs ainsi
que le public intéressé pour discuter des questions de compétitivité, et
en particulier les spécificités des petits États. Parmi les pays présents
figuraient le Luxembourg, l’Irlande, le Monténégro, la Macédoine, Malte,
Chypre, la Lituanie, l’Albanie et la Slovénie. Outre les trois sessions
plénières, le programme de la conférence proposait des sessions
parallèles autour des six thèmes suivants : stratégies, entrepreneuriat,
développement économique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et
aspects sociaux. Ce chapitre résume les principaux éléments qui ont été
discutés.
8 Bilan Compétitivité 2018
	 Table des matières
1 	 L’Observatoire de la compétitivité	 9
2 	 Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée	 17
3 	 Le système d’indicateurs national	 69
4 	 Le Luxembourg dans le semestre européen	 133
5 	 L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 	 179
6 	 Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise	 203
7 	 Conférence internationale « Competitiveness strategies
	 for the small EU states: economic and social perspectives »	 235
1	 L’Observatoire de la compétitivité
1.1 	 L’Observatoire de la compétitivité : rôle et missions 	 10
1.2 	 De la stratégie de Lisbonne à la stratégie Europe 2020	 11
1.3 	 STATEC Research ASBL	 12
1.4 	 Événements et publications en 2017-2018	 13
1.5 	 Un aperçu du Bilan Compétitivité 2018	 15
10 1. L’Observatoire de la compétitivité
1.1	 L’Observatoire de la compétitivité :
rôle et missions
Le rôle de l’Observatoire de la compétitivité est d’assister le gouver-
nement et les partenaires sociaux à définir les orientations et le contenu
de politiques favorables ou/et compatibles avec une compétitivité à long
terme, source de croissance et de bien-être.
Il est en l’occurrence un outil de documentation, d’observation et d’ana-
lyse de l’évolution de la position compétitive du pays : une cellule de
veille, chargée d’animer un débat constructif entre partenaires sociaux.
Les principales missions de l’Observatoire de la compétitivité sont les
suivantes :
	 Collecter, analyser, comparer les informations existantes, au niveau
national, régional et international, relatives à la compétitivité éco-
nomique ;
	 Diffuser de façon bien ciblée des informations sélectionnées et trai-
tées, utiles à la prise de décision stratégique ;
	 Effectuer ou commanditer des études et recherches sur la compé-
titivité, ses déterminants, etc. ;
	 Contribuer aux travaux et analyses des organisations internationales
(Conseil de l’UE, OCDE, etc.) sur la compétitivité ;
	 Coordonner des travaux et la rédaction du Programme national de
réforme (PNR) du Luxembourg dans le cadre de la stratégie euro-
péenne pour la croissance et l’emploi (stratégie Europe 2020).
1	
Pour plus de détails :
https://ec.europa.eu/info/
strategy/european-
semester_en
2
	 Pour plus de détails :
http://www.mf.public.lu
11 1. L’Observatoire de la compétitivité
1.2	 De la stratégie de Lisbonne
à la stratégie Europe 2020
Au sein du gouvernement, le ministre de l’Économie est responsable
de la coordination nationale de la stratégie européenne pour la crois-
sance et l’emploi. L’Observatoire de la compétitivité a été chargé en
automne 2005 de préparer l’élaboration du Plan national pour l’inno-
vation et le plein emploi, qui a été soumis à la Commission européenne
dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Afin de pouvoir optimiser la
coordination gouvernementale, d’assurer les procédures de consulta-
tion et de garantir l’appropriation nationale, une structure ad hoc a été
constituée au niveau interministériel en 2005, structure dont l’Obser-
vatoire de la compétitivité assure la coordination. Ce réseau regroupe
les responsables de la coordination de la stratégie de Lisbonne au sein
des départements ministériels et administrations concernés. Le gou-
vernement a ensuite soumis à la Commission européenne des rapports
annuels de mise en œuvre jusqu’à ce que la stratégie de Lisbonne soit
arrivée à échéance en 2010.
Fin 2009, la Commission européenne a ainsi lancé les travaux pour
définir une stratégie pour les dix ans à venir : la stratégie Europe 20201
Sur base des propositions de la Commission européenne, le Conseil
européen de juin 2010 a ensuite arrêté la mise au point de cette nouvelle
stratégie, dont la gouvernance aura lieu à trois niveaux intégrés :
	 Une surveillance macroéconomique adressant les politiques macro-
économiques et structurelles ;
	 Une coordination thématique qui couvre les cinq grands objectifs
européens, et leur mise en œuvre nationale ;
	 En parallèle aura lieu la surveillance dans le cadre du Pacte de
stabilité et de croissance (PSC).
Chaque État membre a dû soumettre à la Commission européenne en
novembre 2010 un premier projet de programme national de réforme
(PNR) élaboré dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Le Luxem-
bourg a communiqué en novembre 2010 son projet de PNR provisoire
à la Commission, et le gouvernement a finalement arrêté en avril 2011
le PNR finalisé du Luxembourg qui, avec le PSC, ont ensuite été
communiqués à la Commission. La huitième mise à jour du PNR du
Luxembourg a été envoyée en avril 2018 à la Commission, avec le PSC
2018-20222
. Sur base du PNR et du PSC, le Conseil a formulé de
nouvelles recommandations par pays à l’égard du Luxembourg, en vue
des discussions nationales qui devront être menées au sujet du projet
de budget 2019.
12 1. L’Observatoire de la compétitivité
1.3	 STATEC Research ASBL
Depuis 2011, en raison des difficultés de recrutement de chercheurs
de haut niveau, le ministère de l’Économie a donné au STATEC et à
l’Observatoire de la compétitivité son assentiment à l’organisation de
leur recherche au sein du GIE ANEC (Agence pour la normalisation et
de I‘économie de la connaissance).
Les recherches se sont faites dans le cadre d’un accord de collabora-
tion entre le STATEC, l’Observatoire de la compétitivité et I’ANEC.
L’Observatoire de la compétitivité et le STATEC cofinancent via les
articles budgétaires 05.0.41.010 et 05.1.41.010 le programme de recherche
appliquée réalisé par l’ANEC GIE.
Les chercheurs recrutés travaillent principalement sur des micro- don-
nées d’entreprises dans les locaux du STATEC, afin de respecter la
confidentialité de ces données sensibles. L’unité de recherche est com-
posée d’une équipe d’économistes-économètres spécialisés dans les
domaines de I’innovation, de la productivité et du bien-être. À ce jour,
neuf chercheurs de niveau PhD et un assistant de recherche travaillent
sous I’égide de I’ANEC. La structure héberge régulièrement des étu-
diants en master et en thèse doctorale ainsi que des chercheurs invités.
Les travaux sont supervisés par le comité scientifique prévu par la loi
cadre du STATEC de 2011.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 27 août 2014 modifiant la loi
modifiée du 31 mai 1999 portant création d’un Fonds national de la
recherche dans le secteur public (FNR), et un peu plus tard du règle-
ment grand-ducal du 29 octobre 2014 modifiant le règlement grand-
ducal du 27 juillet 2000 arrêtant les modalités relatives à la présenta-
tion, la sélection et la réalisation des activités de recherche bénéficiant
d’une intervention du FNR, l’ANEC GIE n’est plus éligible pour solliciter
I’appui financier du FNR, elle se voit donc exclue des collaborations
académiques nationales. Seul le cofinancement du FNR pour les projets
du type AFR (Aides à la formation recherche) est encore envisageable.
Sur recommandation de la direction du FNR, le STATEC a alors créé
une asbl dénommée « STATEC Research » immatriculée au Registre
de Commerce et des Sociétés sous le numéro F10898.
STATEC Research se propose de reprendre I’activité de recherche du
STATEC et de l’Observatoire de la compétitivité organisée depuis 2011
dans l’ANEC GIE. Son objet reprend plus précisément les piliers actuels
de recherche, à savoir, la croissance et la productivité, I’innovation et
I’entrepreneuriat, la performance des entreprises ainsi que le bien-être.
L’agrément comme organisme de recherche de l’ASBL STATEC Research
a été attribué le 15.11.2016 par le ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche. Pour 2018, le programme de travail prévoit d’appro-
fondir les activités engagées afin de remplir la mission première de
STATEC Research et qui consiste à valoriser les données statistiques
disponibles au STATEC dans le cadre de travaux de recherche appliquée.
3
	 Pour plus de détails :
http://www.jecolux.lu/events/
economyday/index.html
13 1. L’Observatoire de la compétitivité
1.4	 Événements et publications
en 2017-2018
L’Observatoire de la compétitivité a pour objectif d’informer aussi bien
les acteurs économiques que le grand public du thème de la compéti-
tivité. Pour y arriver, plusieurs canaux de communication sont utilisés
tels que l’organisation d’événements publics (colloques, conférences,
etc.) et la publication de documents d’analyse relatifs à la compétitivité.
Toutes les informations concernant les événements organisés par
l’Observatoire de la compétitivité, ainsi que ses publications, peuvent
être téléchargées.
1.4.1	 Colloques et conférences
La stratégie de communication de l’Observatoire de la compétitivité
va de pair avec la mission de « veille compétitive » qui lui incombe et
sert notamment à lancer des débats publics autour des grands axes
définissant la compétitivité de l’économie luxembourgeoise et la stra-
tégie Europe 2020. L’organisation d’événements publics fait partie
intégrante de cette mission.
	 Les Journées de l’Économie 20183
Le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce et la Fedil, en
collaboration avec pwc, ont organisé le 22 mars 2018 la Journée de
l’Économie « Innovation, growth and prosperity. What will drive economic
growth in Luxembourg and worldwide? ».
Deux orateurs principaux ont dominé la conférence. D’un côté, Marcel
Fratzscher (Président du « DIW Berlin »), a présenté ses vues en matière
de perspectives économiques «  Quo vadis Europe? Economic outlook
in a divided world  ». De l’autre côté, Mariana Mazzucato (Directeur
de « Institute for Innovation and Public Purpose ») a mis l’accent dans
son intervention « Rethinking the public sector: a mission oriented lens »
sur la nécessité d’élaborer de nouveaux cadres pour comprendre le
rôle de l’État dans la croissance économique. Elle a passé en revue le
rôle de l’État en tant qu’investisseur de premier ressort et a discuté
comment ce rôle devrait changer dans le futur afin de favoriser plus de
partenariats public/privé en matière d’innovation.
4
	 Pour plus de détails :
https://odc.gouvernement.lu/
fr/actualites.gouv_odc%2Ben%
2Bactualites%2Bmes-actualites
%2B2018%2BConference-
Small-States.html
5
	 Pour plus de détails :
http://www.lisdatacenter.org/
news-and-events/events/
lecture-series/
14 1. L’Observatoire de la compétitivité
	 Conférence « International Conference on Competitiveness
Strategies for the Small States of the EU »4
Les 19 et 20 avril 2018 a eu lieu une conférence internationale organisée
par l’Observatoire de la compétitivité en collaboration avec le « Islands
and Small States Institute » de l’Université de Malte, et le STATEC.
La conférence a réuni des chercheurs nationaux et internationaux, ainsi
que le public intéressé, pour discuter de différentes questions sur la
compétitivité, en particulier en ce qui concerne les spécificités des petits
États. À côté des trois allocutions par Enrico Spolaore, Patrice Pieretti
et Stéphane Pallage, le programme de la conférence s’étalait sur deux
demi-journées partagées en 6 sessions parallèles autour de 6 thèmes
différents, à savoir : stratégies, entrepreneuriat, développement éco-
nomique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et aspects sociaux.
Parmi les pays présents figuraient le Luxembourg, le Monténégro,
la Macédoine, Malte, Chypre, la Lituanie, la Pologne, l’Albanie et la
Slovénie.
	 Conférence « Inequality and globalization, a brief review
of facts and arguments »5
L’Observatoire de la compétitivité et le LIS cross-national data center
ont organisé en juillet 2018 la conférence « Inequality and globalization,
a brief review of facts and arguments » donnée par le professeur François
Bourguignon.
	
1.4.2	 Perspectives de Politique économique
À travers la publication «  Perspectives de Politique économique  »,
l’Observatoire de la compétitivité diffuse les résultats d’études et/ou
de recherches commanditées auprès de chercheurs universitaires
ou de consultants, ainsi que des documents de travail rédigés par
les membres de l’Observatoire de la compétitivité. Cette publication a
également pour objet de faire connaître les comptes rendus d’exposés,
de séminaires ou de conférences que le ministère de l’Économie orga-
nise sur des thèmes de politique économique. Pour finir, elle a l’ambi-
tion d’éclairer les choix politiques possibles, d’évaluer l’efficacité de
certaines mesures et d’alimenter ainsi le débat public sur la politique
économique.
15 1. L’Observatoire de la compétitivité
1.4.3	 Le site Internet de l’Observatoire
de la compétitivité
L‘Observatoire de la compétitivité dispose d’un site Internet qui regroupe
toutes les informations et publications concernant la compétitivité
de l’économie nationale : https://odc.gouvernement.lu. Ce site donne
notamment des informations sur les nouvelles relatives à la compéti-
tivité du Luxembourg dans les publications étrangères. Il sert de plate-
forme de communication à l’ensemble des acteurs impliqués dans la
réalisation de la stratégie Europe 2020 au Luxembourg et à rendre
disponibles les données du tableau de bord national de la compétitivité.
Le site annonce les événements et publications à venir. Les documents
relatifs aux conférences et séminaires, ainsi que les publications, peuvent
être téléchargés gratuitement à partir de ce site.
1.5	 Un aperçu du Bilan Compétitivité
2018
Le chapitre 2 expose les performances du Luxembourg selon les indi-
cateurs composites internationaux majeurs (IMD, WEF, etc.) et examine
aussi divers classements moins connus du grand public.
Le chapitre 3 analyse annuellement l’évolution de la compétitivité
du Luxembourg par rapport aux autres États membres de l’UE selon
les indicateurs du tableau de bord national. Ce tableau de bord avait
initialement été mis en place à la demande du Comité de coordination
tripartite en 2003 afin de mieux tenir compte des spécificités du Luxem-
bourg. Une révision de ce tableau de bord national a été préparée au
sein du Conseil économique et social (CES) qui a adopté à l’unanimité
en juillet 2016 son avis sur le système d’indicateurs national qui consti-
tue à partir de 2017 le nouveau tableau de bord modernisé et structuré.
Le chapitre 4 a pour objet de présenter les priorités ainsi que les objec-
tifs européens et nationaux de la stratégie Europe 2020 dans le cadre
du semestre européen, et de dresser un état des lieux intermédiaire
de la position du Luxembourg pour les indicateurs du tableau de bord
de la surveillance macroéconomique avant la publication de la nouvelle
édition fin 2018 par la Commission européenne.
Le chapitre 5 a pour objet de dresser un état des lieux et suivi des cinq
secteurs économiques prioritaires au Luxembourg, dont le développe-
ment est promu activement par le ministère de l’Économie : TIC, logis-
tique, sciences et technologies de la santé, éco-technologies et tech-
nologies de l’espace.
Le chapitre 6 analyse le degré de diversification de l’économie luxem-
bourgeoise au fil des deux dernières décennies.
16 1. L’Observatoire de la compétitivité
Finalement, le chapitre 7 dresse une synthèse d’une conférence euro-
péenne au Luxembourg organisée en avril 2018 par l’Observatoire de
la compétitivité, qui a donné l’occasion de faire un état des lieux sur les
connaissances dans le domaine de la compétitivité des petits pays :
« Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social
perspectives ».
2	Les benchmarks et l’analyse
de compétitivité comparée
2.1	 Introduction 	 18
2.2 	 Le classement du Luxembourg	 18
2.3 	 Conclusions	 65
2.4	Bibliographie	 68
18 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
2.1	Introduction
Le débat sur la compétitivité territoriale est régulièrement relancé au
Luxembourg lors de la publication de benchmarks et de classements
internationaux de territoires. En effet, des indices composites sont
de plus en plus souvent utilisés afin de dresser des comparaisons
internationales en regroupant de multiples informations dans une seule
valeur numérique1
. Ces indices synthétisent une variété de caractéris-
tiques et donnent une image globale approximative d’une thématique
souvent complexe comme la compétitivité territoriale. En même temps,
bien qu’omniprésent, le concept ne fournit cependant aucune clé quant
à sa signification précise.
D’une part, le présent chapitre a ainsi pour objectif de fournir une
synthèse descriptive d’une série de ces benchmarks qui ont été publiés
depuis l’édition précédente de ce Bilan. D’autre part, il a surtout pour
finalité d’analyser la position du Luxembourg dans ces benchmarks et
classements2
.
2.2	 Le classement du Luxembourg
Dans le débat sur les déterminants de la compétitivité territoriale, les
benchmarks et classements annuels parmi les plus connus sont
ceux du World Economic Forum (WEF), de l’International Institute for
Management Development (IMD), de la Heritage Foundation et de la
Commission européenne. À côté de ces quatre classements, il en existe
encore une multitude d’autres, dont un certain nombre sont passés en
revue dans le cadre du présent chapitre.
2.2.1	 WEF, IMD, Heritage Foundation
et Commission européenne
	 a. Growth Competitiveness Index3
Le Forum économique mondial (WEF) a publié mi-octobre une nouvelle
édition de son étude annuelle de la compétitivité de 140 pays à travers
le monde: le Global competitiveness report. L'objet de ce rapport est
d'évaluer le potentiel des économies mondiales à atteindre une crois-
sance soutenue à moyen et à long terme. 1
	 Pour plus de détails sur les
indicateurs composites, voir le
site du Joint Research Centre
de la Commission européenne :
http://composite-indicators.jrc.
ec.europa.eu/
2
	 Davantage de benchmarks
peuvent être consultés sur le
site Internet de l’Observatoire
de la compétitivité :
https://odc.gouvernement.lu/
fr/statistiques/benchmarks-in-
ternationaux.html
3
	 Pour plus de détails :
http://reports.weforum.org/
global-competitiveness-re-
port-2018/
19 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
La nature changeante de la compétitivité économique dans un monde
de plus en plus transformé par les nouvelles technologies numériques
est à l'origine d’un nouvel ensemble de défis pour les gouvernements
et les entreprises. C’est pour cette raison que pour cette édition 2018,
le rapport du WEF utilise une nouvelle méthodologie afin de bien saisir
la dynamique de l'économie mondiale en ces temps de quatrième révo-
lution industrielle. En effet, selon les auteurs du rapport, une grande
partie des facteurs qui auront le plus d'impact sur la compétitivité à
l'avenir n'ont jamais été au centre des décisions politiques majeures
par le passé. Celles-ci incluent la création d’idées, la culture entrepre-
neuriale, l'ouverture et l'agilité.
L’indice composite de compétitivité mondiale Global competitiveness
index (GCI) évalue l'ensemble des facteurs déterminant le niveau de
productivité d'une économie - considéré comme le facteur le plus
déterminant de la croissance à long terme. Le cadre est construit autour
de 12 principaux facteurs de productivité. Ces piliers sont les suivants :
Institutions, Infrastructure, Aptitude à intégrer la technologie, Stabilité
macroéconomique, Santé, Éducation et compétences, Marché des biens,
Marché du travail, Système financier, Taille du marché, Dynamisme des
entreprises et Innovation. Ils comprennent en tout 98 indicateurs indi-
viduels sur base d'une combinaison de données statistiques et d'infor-
mations issues d'une enquête d'opinion menée annuellement auprès
de décideurs économiques et de chefs d’entreprises et réalisée en
collaboration avec un réseau d’instituts partenaires, dont la Chambre
de commerce pour le Luxembourg. Chaque indicateur, sur une échelle
de 0 (moins bonne performance) à 100 (meilleures performance), indique
la distance à laquelle se situe une économie par rapport à la situation
idéale.
Le classement mondial 2018 est mené par les États-Unis (85,6), Sin-
gapour (83,5) et l’Allemagne (82,8). Le Luxembourg occupe le 19e
rang
mondial (76,6). Les Pays-Bas occupent le 6e
rang (82,4), la France se
classe 17e
(78,0) et la Belgique 21e
(76,6).
Le classement au sein de l'Union européenne est mené par l’Allemagne,
les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Le Luxembourg occupe le 8e
rang
dans l’UE.
20 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 1
Position du Luxembourg selon le GCI
Diff. from 20172
Diff. from 20172
Diff. from 20172
Economy Score Rank Score Economy Score Rank Score Economy Score Rank Score
1 United States 85.6 — +0.8 48 Hungary 64.3 — +0.9 95 Paraguay 53.4 +1 +0.5
2 Singapore 5.85 — +0.5 49 Mauritius 63.7 — +0.8 96 Guatemala 53.4 –5 –0.1
3 Germany 5.71 — +0.2 50 Bahrain 63.6 –4 –0.2 97 Kyrgyz Republic 53.0 +3 +1.1
4 Switzerland 82.6 — +0.2 51 Bulgaria 63.6 — +1.2 98 El Salvador 52.8 — +0.4
5 Japan 82.5 +3 +0.9 52 Romania 63.5 — +1.3 99 Mongolia 52.7 –4 –0.2
6 Netherlands 82.4 –1 +0.2 53 Uruguay 62.7 –3 — 100 Namibia 52.7 –1 +0.3
7 Hong Kong SAR 82.3 — +0.3 54 Kuwait 62.1 +2 +0.5 101 Honduras 52.5 +2 +1.2
8 United Kingdom 82.0 –2 – 0.1 55 Costa Rica 62.1 –1 +0.4 102 Tajikistan 52.2 –5 –0.6
9 Sweden 81.7 — +0.1 56 Philippines 62.1 +12 +2.3 103 Bangladesh 52.1 –1 +0.7
10 Denmark 80.6 +1 +0.7 57 Greece 62.1 –4 +0.3 104 Nicaragua 51.5 –3 —
11 Finland 80.3 +1 +0.5 58 India 62.0 +5 +1.2 105 Bolivia 51.4 n/a n/a
12 Canada 79.9 –2 –0.1 59 Kazakhstan 61.8 — +0.7 106 Ghana 51.3 –2 +1.4
13 Taiwan, China 79.3 — +0.1 60 Colombia 61.6 –3 +0.1 107 Pakistan 51.1 –1 +1.3
14 Australia 78.9 +1 +0.7 61 Turkey 61.6 –3 +0.2 108 Rwanda 50.9 –1 +1.3
15 Korea, Rep. 78.8 +2 +0.8 62 Brunei Darussalam 61.4 +2 +1 109 Nepal 50.8 –1 +1.3
16 Norway 78.2 –2 –0.8 63 Peru 61.3 –3 +0.2 110 Cambodia 50.2 –1 +0.8
17 France 78.0 +1 +0.6 64 Panama 61.0 –9 –0.6 111 Cape Verde 50.2 –6 +0.4
18 New Zealand 77.5 –2 –0.6 65 Serbia 60.9 +5 +1.7 112 Lao PDR 49.3 –2 +0.7
19 Luxembourg 76.6 +3 +0.6 66 Georgia 60.9 +1 +1.0 113 Senegal 49.0 –2 +0.6
20 Israel 76.6 — +0.4 67 South Africa 60.8 –5 –0.1 114 Côte d’Ivoire 47.6 n/a n/a
21 Belgium 76.6 –2 — 68 Croatia 60.1 –2 — 115 Nigeria 47.5 –3 –0.5
22 Austria 76.3 –1 +0.2 69 Azerbaijan 60.0 –4 –0.2 116 Tanzania 47.2 –2 +0.8
23 Ireland 75.7 — –0.3 70 Armenia 59.9 +2 +1.0 117 Uganda 46.8 –4 –0.2
24 Iceland 74.5 — –0.1 71 Montenegro 59.6 +2 +1.4 118 Zambia 46.1 –3 +0.6
25 Malaysia 74.4 +1 +1.1 72 Brazil 59.5 –3 –0.2 119 Gambia, The 45.5 — +0.8
26 Spain 74.2 –1 +0.4 73 Jordan 59.3 –2 +0.1 120 Eswatini 45.3 –4 +0.2
27 United Arab Emirates 73.4 — +1.1 74 Seychelles 58.5 +10 +3.3 121 Cameroon 45.1 –3 +0.2
28 China 72.6 — +0.9 75 Morocco 58.5 +2 +0.8 122 Ethiopia 44.5 –2 +0.6
29 Czech Republic 71.2 — +0.3 76 Albania 58.1 +4 +0.8 123 Benin 44.4 –1 +0.8
30 Qatar 71.0 +2 +0.6 77 Viet Nam 58.1 –3 +0.1 124 Burkina Faso 43.9 n/a n/a
31 Italy 70.8 — +0.3 78 Trinidad and Tobago 57.9 –2 +0.1 125 Mali 43.6 –4 –0.1
32 Estonia 70.8 –2 — 79 Jamaica 57.9 –1 +0.5 126 Guinea 43.2 –3 +0.3
33 Chile 70.3 +1 +0.9 80 Lebanon 57.7 –5 –0.1 127 Venezuela 43.2 –10 –1.9
34 Portugal 70.2 –1 +0.5 81 Argentina 57.5 –2 +0.1 128 Zimbabwe 42.6 –4 +0.6
35 Slovenia 69.6 — +1.1 82 Dominican Republic 57.4 — +1.8 129 Malawi 42.4 — +1.8
36 Malta 68.8 — +0.3 83 Ukraine 57.0 +6 +3.1 130 Lesotho 42.3 –4 +0.9
37 Poland 68.2 — +0.2 84 Macedonia, FYR 56.6 n/a n/a 131 Mauritania 40.8 –3 +0.1
38 Thailand 67.5 +2 +1.3 85 Sri Lanka 56.0 –4 –0.4 132 Liberia 40.5 –2 +0.6
39 Saudi Arabia 67.5 +2 +1.6 86 Ecuador 55.8 –3 +0.4 133 Mozambique 39.8 –8 –2.1
40 Lithuania 67.1 –2 +0.7 87 Tunisia 55.6 –1 +1 134 Sierra Leone 38.8 –3 +0.1
41 Slovak Republic 66.8 –2 +0.6 88 Moldova 55.5 –1 +0.9 135 Congo, Democratic Rep. 38.2 –8 –2.6
42 Latvia 66.2 — +1.4 89 Iran, Islamic Rep. 54.9 –1 +0.4 136 Burundi 37.5 –4 –1.0
43 Russian Federation 65.6 +2 +1.7 90 Botswana 54.5 –5 –0.5 137 Angola 37.1 n/a n/a
44 Cyprus 65.6 –1 +0.9 91 Bosnia and Herzegovina 54.2 –1 +0.3 138 Haiti 36.5 –5 +0.7
45 Indonesia 64.9 +2 +1.4 92 Algeria 53.8 — +0.3 139 Yemen 36.4 –4 +0.9
46 Mexico 64.6 –2 +0.5 93 Kenya 53.7 — +0.4 140 Chad 35.5 –6 —
47 Oman 64.4 +14 +3.4 94 Egypt 53.6 — +0.4
East Asia and the Pacific Eurasia Europe and North America Latin America and the Caribbean
Middle East and North Africa South Asia Sub-Saharan Africa
Source : WEF
21 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Au sein des douze piliers, le classement du Luxembourg est le suivant :
	 Institutions : 12e
(score de 75/100) ;
	 Infrastructure : 16e
(85) ;
	 Aptitude à intégrer la technologie : 20e
(75) ;
	 Stabilité macroéconomique : 1er
(100) ;
	 Santé : 14e
(97) ;
	 Éducation et compétences : 22e
(75) ;
	 Marché des biens : 9e
(69) ;
	 Marché du travail : 13e
(74) ;
	 Système financier : 9e
(87) ;
	 Taille du marché : 77e
(50) ;
	 Dynamisme des entreprises : 38e
(66) ;
	 Innovation : 19e
(68).
Figure 1
Performances du Luxembourg dans les différents piliers
Overall Score
Rank/
140
Best
Overall
Institutions
Infrastructure
ICT
adoption
Macroeconomic
stability
Health
Skills
Product
market
Labour
market
Financial
system
Market
size
Business
dynamism
Innovation
capability
77 75
85
75
100
97
75
69
74
87
50
66 68
Enabling Environment
Human Capital
Markets
Innovation Ecosystem
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
USA NZL SGP KOR (31) (4) FIN SGP USA USA CHN USA DEU
19th 12th 16th 20th 1st 14th 22nd 9th 13th 9th 77th 38th 19th
Source : WEF
4
	 Pour plus de détails :
http://www.imd.org/wcc/
22 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 b. Global Competitiveness Index4
L'institut suisse IMD a publié la 30e
édition de son rapport annuel sur
la compétitivité : le World Competitiveness Yearbook. Depuis 1989, ce
rapport est publié annuellement. Dans cette édition 2018, 63 pays sont
analysés à travers 258 critères. Ces critères sont à la fois de nature
quantitative et qualitative (enquête d'opinion auprès de décideurs d'en-
treprise), répartis dans quatre sous-catégories  : les performances
économiques, l’efficience des pouvoirs publics, l’environnement des
affaires et les infrastructures.
Le classement mondial 2018 est mené par les États-Unis (score de 100
sur 100), Hong-Kong (99,16) et Singapour (98,55). Le Luxembourg occupe
le 11e
rang mondial (93,13). Les Pays-Bas se classent 4e
(97,53), l'Alle-
magne 15e
(88,75), la Belgique 26e
(80,84) et la France 28e
(79,95).
Au sein de l'UE, le classement est mené par les Pays-Bas, suivis par
le Danemark (96,38) et la Suède (95,04). Le Luxembourg se classe 4e
dans l'UE.
Tableau 2
Top 20 du classement global IMD
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
100.00 (4) USA 1
99.162 (1) Hong Kong SAR 2
98.553 (3) Singapore 3
97.534 (5) Netherlands4
97.143 (2) Switzerland 5
96.385 (7) Denmark 6
95.659 (10) UAE 7
95.424 (11) Norway 8
95.046 (9) Sweden 9
94.337 (12) Canada 10
93.135 (8) Luxembourg 11
92.145 (6) Ireland 12
89.028 (18) China Mainland 13
88.888 (17) Qatar 14
88.754 (13) Germany15
88.420 (15) Finland 16
87.910 (14) Taiwan 17
87.302 (25) Austria 18
87.056 (21) Australia 19
85.623 (19) United Kingdom 20
Source : IMD
5
	 Pour plus de détails :
http://www.heritage.org/index/
23 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
En ce qui concerne plus particulièrement les quatre sous-catégories
du classement global, le Luxembourg se classe de la manière suivante :
	 Pour le pilier « performances économiques », le Luxembourg se
situe à la 4e
position mondiale. À titre d'exemple, le Luxembourg
affiche des performances élevées en matière de commerce inter-
national (4e
) et d'investissements internationaux (2e
). Mais les per-
formances sont moins élevées en matière d'emploi (15e
), d’économie
nationale (23e
) et de prix (39e
) ;
	 Pour le pilier « efficience des pouvoir publics », le Luxembourg se
classe 17e
. À titre d'exemple, le Luxembourg est classé 11e
en matière
de finances publiques, 44e
en matière de politique budgétaire, 8e
en
matière de cadre institutionnel, 12e
en matière de législation des
affaires et 26e
pour le cadre sociétal ;
	 Pour le pilier « environnement des affaires », le Luxembourg se classe
à la 8e
position. À titre d'exemple, les performances du Luxembourg
sont élevées pour la finance (3e
), la productivité (8e
) ou encore les
pratiques de gestion (10e
). Mais elles sont moins élevées pour les
attitudes et valeurs (14e
) ou encore le marché du travail (15e
) ;
	 Pour le pilier « infrastructures », le Luxembourg se classe 24e
 ; il
s'agit donc du pilier le moins performant du pays. À titre d'exemple,
le Luxembourg se classe 14e
pour l'infrastructure de base, 32e
pour
l'infrastructure technologique, 23e
pour l'infrastructure scientifique,
21e
pour l'environnement et la santé ou encore 23e
en matière d'édu-
cation.
	 c. Index of Economic Freedom5
La fondation américaine The Heritage Foundation a publié la 24e
édition
de son étude annuelle « Index of Economic Freedom », lancée en 1995.
Cette liberté économique, qui est analysée dans 186 pays à travers le
monde, est définie comme l'absence de toute capacité de coercition ou
de contrainte de la part du gouvernement sur la production, la distri-
bution ou la consommation de marchandises et de services au-delà de
ce qui est nécessaire pour protéger et maintenir la liberté des citoyens.
La liberté économique est censée favoriser la productivité et la crois-
sance économique, en encourageant l'esprit d'entreprise et la création
de valeur ajoutée. Plus une économie est estimée être libre (indice
proche de 100), mieux le pays est classé par les auteurs de l'étude.
La liberté économique est mesurée à travers des indicateurs répartis
en quatre catégories qui sont elles-mêmes divisées en douze sous-
catégories équipondérées :
	 Autorité de la loi - « Rule of law » : property rights, judicial effective-
ness, government integrity ;
	 Taille du gouvernement - « Government size » : tax burden, government
spending, fiscal health ;
	 Efficacité réglementaire - « Regulatory efficiency » : business freedom,
labor freedom, monetary freedom ;
	 Ouverture des marchés - « Market openness » : trade freedom, invest-
ment freedom, financial freedom.
24 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Le classement mondial est mené par Hong-Kong (90,2/100), suivi par
Singapour (88,8) et la Nouvelle-Zélande (84,2). Le Luxembourg se classe
en 14e
position mondiale (76,4) et fait partie des pays considérés comme
étant « majoritairement libres » (mostly free). Les Pays-Bas se classent
17e
(76,2), l'Allemagne 25e
(74,2), la Belgique 52e
(67,5) et la France 71e
(63,9) dans ce classement mondial. Au sein de l'UE, le Luxembourg se
classe 5e
après l’Irlande (80,4), l’Estonie (78,8), le Royaume-Uni (78,0)
et le Danemark (76,6).
Tableau 3
Top 20 du classement européen
WorldRank
RegionRank
Country
Name
Overall
Score
Change
from2017
Property
Rights
Judical
Effectiveness
Government
Integrity
Tax
Burden
Gov't
Spending
Fiscal
Health
Business
Freedom
Labor
Freedom
Monetary
Freedom
Trade
Freedom
Investment
Freedom
Financial
Freedom
1 1 Hong Kong 90,2 0,4 92,5 84,3 82,8 93,1 90,2 100,0 96,3 89,4 84,3 90,0 90 90
2 2 Singapore 88,8 0,2 98,4 90,9 91,2 90,4 90,6 80,0 90,9 92,6 85,2 90,0 85 80
3 3 New Zealand 84,2 0,5 95,1 88,4 95,7 70,5 49,5 98,3 91,5 84,4 90,0 87,4 80 80
4 1 Switzerland 81,7 0,2 84,2 82,1 82,8 70,5 65,4 95,9 75,7 73,9 85,2 90,0 85 90
5 4 Australia 80,9 -0,1 78,7 93,4 77,4 63,0 61,2 84,3 89,1 79,7 87,4 86,2 80 90
6 2 Ireland 80,4 3,7 87,7 79,0 79,0 76,1 69,6 80,8 81,8 76,4 87,4 86,9 90 70
7 3 Estonia 78,8 -0,3 80,4 83,9 75,7 80,7 52,6 99,8 75,6 54,8 85,1 86,9 90 80
8 4 United Kingdom 78,0 1,6 92,2 93,8 79,0 65,2 44,4 53,5 91,1 74,4 85,2 86,9 90 80
9 1 Canada 77,7 -0,8 87,5 77,1 78,3 76,7 52,3 81,2 81,8 71,3 77,5 88,1 80 80
10 1 United Arab Emirates 77,6 0,7 76,3 83,4 77,3 98,4 70,9 99,0 79,9 81,1 80,2 84,3 40 60
11 5 Iceland 77,0 2,6 86,7 72,6 77,3 72,1 44,2 94,3 89,5 61,8 81,7 88,5 85 70
12 6 Denmark 76,6 1,5 84,8 83,6 84,1 41,4 10,6 96,7 92,5 82,8 86,4 86,9 90 80
13 5 Taiwan 76,6 0,1 84,3 69,2 70,9 76,1 90,4 90,8 93,2 54,9 83,3 86,2 60 60
14 7 Luxembourg 76,4 0,5 82,7 77,9 79,0 65,1 48,5 99,0 69,2 46,2 87,6 86,9 95 80
15 8 Sweden 76,3 1,4 92,6 88,2 92,9 43,9 23,2 96,1 89,3 53,7 83,8 86,9 85 80
16 9 Georgia 76,2 0,2 62,8 64,2 61,8 87,0 73,3 91,8 86,9 77,3 79,6 89,4 80 60
17 10 Netherlands 76,2 0,4 87,9 74,1 86,0 52,5 39,1 88,2 80,5 61,5 87,5 86,9 90 80
18 2 United States 75,7 0,6 79,3 76,9 71,9 65,1 56,5 54,8 82,7 91,4 78,6 86,7 85 80
19 11 Lithuania 75,3 -0,5 73,8 66,7 50,9 86,4 63,9 96,7 73,4 64,5 89,9 86,9 80 70
20 3 Chile 75,2 -1,3 67,9 63,4 61,2 78,0 81,3 91,7 72,4 60,4 82,4 88,7 85 70
Source : The Heritage Foundation
6
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/growth/
industry/innovation/facts-fi-
gures/scoreboards/index_en.
htm
25 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Le rapport atteste au Luxembourg des performances nota­bles en
matière d'autorité de la loi, de situation budgétaire, d'ouverture des
marchés et de stabilité monétaire. Des pré­occu­pations seraient la
liberté du travail, le niveau des dépenses des administrations publiques
et la charge fiscale. Plus particulièrement, le Luxembourg affiche les
performances suivantes dans les douze sous-catégories :
	« Rule of law » : property rights (82,7), judicial effectiveness (77,9),
government integrity (79,0) ;
	« Government size » : tax burden (65,1), government spending (48,5),
fiscal health (99,0) ;
	« Regulatory efficiency » : business freedom (69,2), labor freedom (46,2),
monetary freedom (87,6) ;
	« Market openness » : trade freedom (86,9), investment freedom (95,0),
financial freedom (80,0).
Pour conclure, les auteurs dressent le constat suivant à l'égard du
Luxembourg : « Luxembourg is one of the world’s wealthiest countries. It
has one of the eurozone’s highest current account surpluses as a share of
GDP, maintains a healthy budgetary position, and has the region’s lowest
level of public debt. Economic competitiveness is sustained by the solid
institutional foundations of an open-market system. The judiciary, independ-
ent and free of corruption, protects property rights and upholds the rule of
law. High levels of regulatory transparency and efficiency encourage entre-
preneurial activity. (…) Growth is strong, and unemployment remains well
below the EU average. During the 20th century, Luxembourg evolved into a
mixed manufacturing and services economy with strong financial services.
With its low energy costs, reliable electricity grid, and stable governance,
the country is gaining interest as a hub for the new information economy of
the 21st century. »
	 d. European innovation scoreboard6
Chaque année, la Commission européenne publie une évaluation com-
parative des résultats des États membres de l’UE en matière d'inno-
vation en les mesurant à ceux de la concurrence internationale. Ces
données aident les États membres et l'UE dans son ensemble à évaluer
dans quels domaines il y a lieu de concentrer les efforts. Selon la Com-
mission européenne, environ deux tiers de la croissance économique
enregistrée par l'Europe au cours des dernières décennies ont résulté
de l'innovation. La Commission européenne a publié la 17e
édition
annuelle de son tableau de bord européen de l'innovation, dont la pre-
mière version date de 2001 : le « European innovation scoreboard » (EIS).
26 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Ce tableau de bord permet de mesurer et de comparer la performance
relative des pays en matière d'innovation, ainsi que de dresser une
analyse des forces et faiblesses des systèmes nationaux de recherche
et d'innovation. Pour l’édition de l’année passée, le cadre de mesure
principal avait été modifié de manière significative, mais pour l’édition
de cette année aucune nouvelle modification n’a été apportée à cet
égard. Le cadre de mesure distingue au total 27 indicateurs répartis
en 4 grands types d’indicateurs et en 10 dimensions :
	 Les « outils » rendent compte des principaux moteurs de l’innovation
qui sont externes aux entreprises : ressources humaines ; systèmes
de recherche attractifs ; environnement favorable à l'innovation ;
	 Les « investissements » rendent compte de l'investissement en R&D
par le secteur public et privé : financements et aides ; investisse-
ments des entreprises ;
	 Les «  activités d'innovation  » sont liées aux efforts d'innovation
auprès des entreprises : innovateurs ; collaborations ; actifs intel-
lectuels ;
	 Les « incidences » couvrent les effets des activités des entreprises
en matière d’innovation  : incidences sur l'emploi  ; effets sur les
ventes.
Sur base de leurs résultats moyens en matière d’innovation, calculés
à l'aide d'un indice composite dénommé « Summary innovation index »
(SII) pouvant avoir une valeur entre 0 (la moins bonne performance) et
1 (la meilleure performance), les pays sont répartis en 4 groupes de
performance :
	 Les champions de l’innovation ou encore « Innovation leaders », dont
les résultats en matière d’innovation en 2017 sont nettement supé-
rieurs à la moyenne de l’UE en 2017 (performances supérieures d'au
moins +20 % par rapport à la moyenne UE) ;
	 Les innovateurs notables ou encore « Strong innovators », dont les
résultats sont supérieurs à la moyenne de l'UE ou proches de celle-
ci (performances entre 90 % et 120 % de la moyenne UE) ;
	 Les innovateurs modérés ou encore « Moderate innovators », dont
les résultats sont inférieurs à la moyenne UE (performances entre
50 % et 90 % de la moyenne UE) ;
	 Les innovateurs modestes ou encore « Modest innovators », dont
les résultats sont nettement inférieurs à la moyenne de l’UE
(performances < 50 % de la moyenne UE).
Le nouveau classement est mené par la Suède (score moyen de 0,710
sur 1), suivie par le Danemark (0,668) et la Finlande (0,649). Le Luxem-
bourg rejoint cette année le premier groupe, les champions de l'inno-
vation, et se classe en 6e
position (0,611). Les Pays-Bas se classent 4e
(0,648), l'Allemagne 7e
(0,603), la Belgique 8e
(0,593) et la France 11e
(0,551).
27 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Figure 2
Classement EIS des États membres de l’UE
Modest innovators
Moderate innovators
Strong innovators
Innovation leaders
2010
160
140
120
100
80
60
40
20
0
RO BG HR PL LV SK EL HU LT IT CY EE ES MT PT CZ SI EU FR AT IE BE DE LU UK NL FI DK SE
Coloured columns show Member States’ performance in 2017, using the most recent data
for 27 indicators, relative to that of the EU in 2010. Grey columns show Member States’
performance in 2010 relative to that of the EU in 2010. For all years, the same measurement
methodology has been used. The dashed lines show the threshold values between the
performance groups in 2017, comparing Member States’ performance in 2017 relative to
that of the EU in 2017.
Source : Commission européenne
Finalement, en ce qui concerne les dix dimensions de l'innovation, le
Luxembourg affiche les indices suivants par rapport à la moyenne UE
en 2017 (base 100) :
	 « Outils » : ressources humaines (126,0) ; systèmes de recherche
attractifs (197,8) ; environnement favorable à l'innovation (143,5) ;
	 « Investissements » : financements et aides (124,7) ; investissements
des entreprises (68,9) ;
	 « Activités d'innovation » : innovateurs (142,2) ; collaborations (62,2) ;
actifs intellectuels (153,0) ;
	 « Incidences » : incidences sur l'emploi (138,6) ; effets sur les ventes
(84,8).
La Commission européenne est ainsi d’avis que l’environnement favo-
rable à l'innovation et les actifs intellectuels constituent les dimensions
où le Luxembourg performe le mieux par rapport à l’UE, alors que les
collaborations et les investissements des entreprises constituent les
dimensions où les performances sont les moins élevées au Luxembourg.
28 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 4
Performances du Luxembourg
Luxembourg
Performance relative
to EU 2010 in
Relative to
EU 2017 in
2010 2017 2017
SUMMARY INNOVATION INDEX 121.2 128.1 121.1
Human resources 137.3 150.3 126.0
New doctorate graduates 46.2 83.1 59.6
Population with tertiary education 197.8 204.5 180.3
Lifelong learning 176.0 167.7 164.3
Attractive research systems 163.7 224.8 197.8
International scientific co-publications 282.4 576.0 354.1
Most cited publications 85.4 133.3 128.4
Foreign doctorate students 234.3 234.3 211.6
Innovation-friendly environment 186.1 192.0 143.5
Broadband penetration 144.4 277.8 156.3
Opportunity-driven entrepreneurship 210.7 141.1 131.0
Finance and support 114.4 134.3 124.7
R&D expenditure in the public sector 43.4 78.8 81.7
Venture capital expenditures 205.5 205.5 168.4
Firm investments 67.4 77.1 68.9
R&D expenditure in the business sector 57.2 51.9 46.6
Non-R&D innovation expenditures 24.5 4.9 4.5
Enterprises providing ICT training 114.3 164.3 143.8
Innovators 134.9 122.3 142.2
SMEs product/process innovations 127.3 107.8 131.8
SMEs marketing/organisational innovations 144.2 148.9 179.8
SMEs innovating in-house 132.6 109.1 117.0
Linkages 80.1 62.8 62.2
Innovative SMEs collaborating with others 111.7 80.0 79.6
Public-private co-publications 94.5 79.5 78.8
Private co-funding of public R&D exp. 32.4 27.1 26.7
Intellectual assets 145.1 154.4 153.0
PCT patent applications 44.2 47.5 49.6
Trademark applications 278.7 278.7 246.6
Design applications 139.3 161.1 166.9
Employment impacts 124.4 139.4 138.6
Employment in knowledge-intensive activities 191.8 223.4 211.7 191.8
Employment fast-growing enterprises 53.8 87.8 93.8
Sales impacts 100.6 88.2 84.8
Medium and high tech product exports 93.0 73.8 69.7
Knowledge-intensive services exports 146.1 149.8 142.8
Sales of new-to-market/firm innovations 56.6 33.6 33.2
Dark green: normalised performance above 120% of EU; light green: normalised performance
between 90% and 120% of EU, yellow: normalised performance between 50% and 90% of EU;
orange: normalised performance below 50% of EU. Normalised performance uses the data
after a possible imputation of missing data and transformation of the data.
Data in red show a decline in performance compared to 2010.
Source : Commission européenne
7
	 Les évolutions annuelles des
pays dans les classements sont
à consulter avec un certain
recul, car au fil des années des
changements méthodologiques
dans le calcul de l'indice
peuvent avoir eu lieu sans que
les rangs pour l'ensemble des
années aient été recalculés.
8
	 Pour plus de détails concer-
nant le classement ODC,
cf. chapitre 3. du présent
Bilan Compétitivité.
29 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 e. Comparaison des classements et analyse
	 de la corrélation
Le tableau ci-dessous reprend un extrait des classements des quatre
indices composites annuels passés en revue, et parmi lesquels le
Luxembourg figure7
.
Tableau 5
Top 25 des quatre majeurs classements (rapports publiés en 2018)
N°
World Economic
Forum
IMD Heritage
Foundation
Commission
européenne
GCI GCI Economic Freedom SII
+ 1 États-Unis États-Unis Hong-Kong Suède
2 Singapour Hong-Kong Singapour Danemark
3 Allemagne Singapour Nouvelle-Zélande Finlande
4 Suisse Pays-Bas Suisse Pays-Bas
5 Japon Suisse Australie Royaume-Uni
6 Pays-Bas Danemark Irlande Luxembourg
7 Hong-Kong Émirats-Arabes-Unis Estonie Allemagne
8 Royaume-Uni Norvège Royaume-Uni Belgique
9 Suède Suède Canada Irlande
10 Danemark Canada Émirats-Arabes-Unis Autriche
11 Finlande Luxembourg Islande France
12 Canada Irlande Danemark Slovénie
13 Taïwan Chine Taiwan Rép. tchèque
14 Australie Qatar Luxembourg Portugal
15 Corée du Sud Allemagne Suède Malte
16 Norvège Finlande Géorgie Espagne
17 France Taiwan Pays-Bas Estonie
18 Nouvelle-Zélande Autriche États-Unis Chypre
19 Luxembourg Australie Lituanie Italie
20 Israël Royaume-Uni Chili Lituanie
21 Belgique Israël Maurice Hongrie
22 Autriche Malaisie Malaisie Grèce
23 Irlande Nouvelle-Zélande Norvège Slovaquie
24 Islande Islande République tchèque Lettonie
- 25 Malaisie Japon Allemagne Pologne
Remarques : Les pays voisins du Luxembourg (Allemagne, Belgique, France), et les Pays-Bas
en tant que pays membre du Benelux, sont marqués en vert dans le cas où le classement est
meilleur que celui du Luxembourg, et en rouge dans le cas inverse.
On peut constater que le Luxembourg est classé dans l’UE dans un
intervalle allant de la 4e
position (IMD) à la 8e
position (WEF). Dans
le classement établi par l’Observatoire de la compétitivité sur base
du tableau de bord national de la compétitivité, le Luxembourg se classe
9e
dans l'UE.8
9
	 UE hors Malte. La liste de pays
utilisée pour faire ce calcul a
changé au fil des années.
Depuis l’édition 2011 du Bilan,
seuls les États membres de
l’UE sont pris en compte.
Depuis l’édition 2014, la Croatie
a été ajoutée en tant que nouvel
État membre de l’UE. Depuis
2017, Chypre a pu être ajoutée
dans le calcul.
30 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Figure 3
Évolution du Luxembourg dans les classements UE (2014-2018)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
2014 2015 2016 2017 2018
WEF (UE)
Position du Luxembourg dans le classement UE
IMD (UE)
HF (UE)
COM (UE)
ODC (UE)
Remarques : L’axe temporel se réfère à l’année de publication du rapport. Les séries
temporelles doivent être consultées avec du recul, car des changements méthodologiques
peuvent avoir eu lieu sans que les rangs pour l'ensemble des années antérieures aient
été recalculés.
Pour le classement du WEF, une nouvelle méthodologie a été introduite en 2018 et
un recalcul pour les années précédentes ne peut se faire que pour l’année 2017.
De manière générale, il s’avère également utile d’analyser la corrélation
entre les benchmarks majeurs. Le coefficient de Kendall se prête à ce
type d’analyse car il mesure le degré d’accord. Cette corrélation a été
calculée sur base des pays de l’UE9
. Le coefficient prend une valeur
entre 0 (lorsqu’il n’y a aucune relation) et 1 (lorsqu’il y a une concordance
parfaite entre les classements et les juges). Dans les Bilans Compéti-
tivité des années antérieures, une forte corrélation entre les quatre
classements a été constatée chaque année. Sur base des quatre clas-
sements annuels décrits ci-dessus et du tableau de bord national publié
annuellement par l’Observatoire de la compétitivité, le coefficient de
Kendall calculé équivaut à 0,73 en 2018 et il existe donc, comme les
années précédentes, une forte corrélation entre les divers classements
UE.
31 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 6
Redressement des classements UE (2018)
Pays WEF IMD HF CE ODC
Allemagne 1 6 10 7 11
Autriche 10 8 13 10 9
Belgique 9 10 18 8 12
Bulgarie 24 23 16 26 26
Chypre 22 20 17 17 24
Croatia 27 27 26 25 15
Danemark 5 2 4 2 6
Espagne 12 17 21 15 23
Estonie 15 13 2 16 13
Finlande 6 7 11 3 4
France 7 11 23 11 14
Grèce 26 26 27 21 27
Hongrie 23 22 19 20 17
Irlande 11 5 1 9 1
Italie 14 21 25 18 21
Lettonie 21 19 12 23 19
Lituanie 19 14 8 19 16
Luxembourg 8 4 5 6 8*
Pays-Bas 2 1 7 4 5
Pologne 18 16 15 24 20
Portugal 16 15 24 14 22
République slovaque 20 25 20 22 7
République tchèque 13 12 9 13 25
Roumanie 25 24 14 27 10
Royaume-Uni 3 9 3 5 18
Slovénie 17 18 22 12 2
Suède 4 3 6 1 3
Remarque : Hors Malte
* Pour des raisons de comparabilité avec les quatre autres classements repris ici, le
Luxembourg est classé 8e
dans ce classement redressé de l’ODC (UE-27, hors Malte) et non 9e
comme dans le classement général UE-28 du tableau de bord 2018 de l’ODC (Malte compris).
Source : Observatoire de la compétitivité
11
	 Pour plus de détails :
https://www.forbes.com/
best-countries-for-business/
list/3/#tab:overall
32 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
2.2.2	Autres benchmarks internationaux
En plus de ces quatre indices composites et classements passés en
revue dans la section précédente, il en existe encore une multitude
d’autres dont un certain nombre seront passés en revue dans la section
qui suit.
	 a. Indicateurs généraux de compétitivité
a.1 Best countries for business10
Le magazine économique et financier américain FORBES analyse depuis
une dizaine d’années quels sont les pays les plus attractifs au monde
pour un investissement en capital. Dans la nouvelle édition «  Best
countries for business 2018 », 153 pays sont analysés sur base d'une
quinzaine de déterminants (équipondérés) dont les droits de propriété,
l'innovation, la fiscalité, la technologie, la corruption, l’infrastructure,
la taille du marché, le risque politique, la qualité de vie, la force de
travail, les libertés, les charges administratives et finalement la pro-
tection des investisseurs. Les auteurs de l'étude puisent les informa-
tions dans une série de publications internationales comme celles du
Forum économique mondial, de la Banque mondiale, etc.
Le classement mondial est mené par le Royaume-Uni, suivi par la
Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas. Le Luxembourg est classé 25e
au
niveau mondial (13e
dans l’UE). L’Allemagne se classe 13e
(6e
), la Bel-
gique 17e
(8e
) et la France 22e
(11e
).
Tableau 7
Top 10 du classement
1 United Kingdom
2 New Zealand
3 Netherlands
4 Sweden
5 Canada
6 Hong Kong
7 Denmark
8 Ireland
9 Singapore
10 Switzerland
Source : Forbes
11
	 Pour plus de détails :
https://home.kpmg.com/lu/
en/home/insights/2018/01/
growth-promise-indicators.
html
33 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
a.2 Growth promise indicators11
La société KPMG a publié une nouvelle édition de son indice composite
sur les perspectives de croissance durable lancé en 2014 : le “Growth
promise indicators” (GPI). Cette édition 2018 du rapport comprend 180
pays à travers le monde. Cet indice composite GPI est basé sur quinze
sous-catégories d’indicateurs, en provenance d’organisations inter­
nationales, qui ont une influence sur la croissance potentielle et la
productivité nationale. Chaque sous-catégorie peut obtenir un score
entre 0 (la moins bonne performance) et 10 (la meilleure performance).
Ces sous-catégories sont par la suite regroupées dans cinq grandes
catégories :
	 La stabilité macroéconomique (déficit public, dette publique) ;
	 L’ouverture (stock d’IDE, volume du commerce international) ;
	 Les infrastructures (qualité des infrastructures de transport, tech-
nologie, disponibilité de services financiers) ;
	 Le capital humain (éducation, espérance de vie) ;
	 Les institutions (qualité de la réglementation, indépendance du sys-
tème judiciaire, transparence des pouvoirs publics, efficacité des
pouvoirs publics, corruption, droit des affaires).
La pondération des indicateurs, sous-catégories et catégories est
déterminée à travers une analyse économétrique et les résultats issus
d’études antérieures.
Le classement global est mené par les Pays-Bas (8,62/10), devant la
Suisse (8,62) et le Luxembourg (8,29) en 3e
position mondiale. L’Alle-
magne se classe 14e
(7,55), la Belgique 16e
(7,42) et la France 24e
(7,04).
34 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 8
Top 20 du classementRank
12-month
change
Country/
jurisdiction
Headline
Index
Macroeconomic
stability
Openness
Human
development
Qualityof
infrastructure
Qualityof
institutions
1 – The Netherlands 8,62 5,76 9,39 8,08 9,14 8,76
2 – Switzerland 8,62 6,55 7,29 7,60 9,22 9,11
3 – Luxembourg 8,29 7,96 10,00 6,98 8,42 8,68
4 – Hong Kong (S.A.R) 8,25 9,14 10,00 8,26 7,40 8,55
5 – Norway 8,11 7,41 3,11 8,18 8,11 8,79
6 – Finland 8,07 5,28 3,47 8,35 7,73 9,11
7 ↑ 1 Singapore 7,98 2,79 10,00 8,42 6,94 8,94
8 ↑ 1 Denmark 7,98 6,74 5,18 7,98 7,94 8,51
9 ↓ 2 Sweden 7,90 6,85 4,55 8,04 7,69 8,55
10 – Iceland 7,82 6,70 4,93 7,86 8,16 8,05
11 – New Zealand 7,77 7,51 2,44 8,15 6,78 9,02
12 ↑ 2 Canada 7,58 3,74 3,35 8,24 7,22 8,53
13 – United Kingdom 7,57 3,69 2,73 7,96 7,44 8,56
14 ↓ 2 Germany 7,55 5,33 4,10 7,81 7,62 8,08
15 – Ireland 7,43 5,00 10,00 8,02 6,05 8,14
16 – Belgium 7,42 2,92 9,35 8,02 6,97 7,78
17 – Australia 7,32 6,46 1,56 7,95 6,78 8,23
18 – Estonia 7,31 8,50 9,12 7,69 6,41 7,41
19 ↑ 1 Austria 7,20 4,36 5,38 7,29 6,91 7,95
20 ↓ 1 Japan 7,16 0,72 0,73 8,49 6,83 8,35
Americas APAC Europe
Source : KPMG
Les performances du Luxembourg sont les suivantes dans les catégo-
ries du GPI :
	 La stabilité macroéconomique : score de 7,96/10 ;
	 L’ouverture : 10/10 ;
	 Les infrastructures : 6,98/10 ;
	 Le capital humain : 8,42/10 ;
	 Les institutions : 8,68/10.
11
	 Pour plus de détails :
https://www.longfinance.net/
publications/long-finance-
reports/global-financial-
centres-index-24/
35 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 b. Indicateurs d’attractivité et de compétitivité du secteur
financier
b.1 Global Financial Centres Index12
Le bureau de consultance Z/Yen a publié en septembre 2018 la nouvelle
édition de son indice de compétitivité semestriel d’une centaine de
centres financiers à travers le monde : le « Global financial centres index »
(GFCI). Cet indice composite a été lancé en 2007. Dans un monde de
plus en plus globalisé et interdépendant à travers les technologies de
l'information et de la communication (TIC), les centres financiers font
face à une concurrence plus intense que d'autres secteurs. En effet,
les services financiers se retrouvent au cœur de l'économie mondiale,
agissant comme facilitateurs du commerce international et des inves-
tissements à l'étranger.
L'étude GFCI se base sur deux types de sources pour évaluer la com-
pétitivité des centres financiers (échelle de 1 à 1000). L'étude a d'une
part recours à 137 déterminants quantitatifs et d'autre part à un baro-
mètre d'appréciation réalisé à partir d'enquêtes en ligne auprès des
professionnels du secteur. Tel que définie dans cette étude, la compé-
titivité se compose de cinq catégories d'indicateurs :
	 L’environnement des affaires (stabilité politique, régulation, etc.) ;
	 Les ressources humaines (formation, flexibilité, etc.) ;
	 Les infrastructures (coût et disponibilité de bureaux, TIC, transports,
etc.) ;
	 Le développement du secteur financier (volumes, disponibilité de
capital, etc.) ;
	 La réputation (perception en tant que lieu agréable pour vivre, degré
d'innovation, etc.).
Dans cette nouvelle édition de l'étude GFCI, New York (788/1000), Londres
(786) et Hong-Kong (783) occupent de nouveau les trois premiers rangs
mondiaux. Le Luxembourg se situe au 21e
rang mondial (694). Au niveau
de l'UE, le Luxembourg se classe 3e
, après Londres et Francfort (10e
 ;
730). Au niveau de la zone euro, le Luxembourg se classe ainsi 2e
après
Francfort. À titre d'exemple, d'autres centres financiers en Europe
sont évalués de la manière suivante : Zurich (9e
 ; 732), Paris (23e
 ; 691),
Amsterdam (35e
 ; 657), Dublin (37e
 ; 652).
36 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 9
Top 25 du classement
Centre GFCI 24 GFCI 23 Change in
Rank
Change in
RatingRank Rating Rank Rating
New York 1 788 2 793 ↑ 1 ↓ 5
London 2 786 1 794 ↓ 1 ↓ 8
Hong Kong 3 783 3 781 0 ↑ 2
Singapore 4 769 4 765 0 ↑ 4
Shanghai 5 766 6 741 ↑ 1 ↑ 25
Tokyo 6 746 5 749 ↓ 1 ↓ 3
Sydney 7 734 9 724 ↑ 2 ↑ 10
Beijing 8 733 11 721 ↑ 3 ↑ 12
Zurich 9 732 16 713 ↑ 7 ↑ 19
Frankfurt 10 730 20 708 ↑ 10 ↓ 22
Toronto 11 728 7 728 ↓ 4 0
Shenzhen 12 726 18 710 ↑ 6 ↑ 16
Boston 13 725 10 722 ↓ 3 ↑ 3
San Francisco 14 724 8 726 ↓ 6 ↓ 2
Dubai 15 722 19 709 ↑ 4 ↑ 13
Los Angeles 16 721 17 712 ↑ 1 ↑ 9
Chicago 17 717 14 718 ↓ 3 ↓ 1
Vancouver 18 709 15 717 ↓ 3 ↓ 8
Guangzhou 19 708 28 678 ↑ 9 ↑ 30
Melbourne 20 699 12 720 ↓ 8 ↓ 21
Luxembourg 21 694 21 701 0 ↓ 7
Osaka 22 693 23 692 ↑ 1 ↑ 1
Paris 23 691 24 687 ↑ 1 ↑ 4
Montreal 24 690 13 719 ↓ 11 ↓ 29
Tel Aviv 25 689 34 661 ↑ 9 ↑ 28
Source : Z/Yen
Dans le baromètre d'appréciation effectué en ligne auprès des profes-
sionnels, le Luxembourg figure dans le Top 15 des centres financiers
étant perçus comme ayant une signification croissante dans les années
à venir. Ce classement est dominé par les centres financiers d'Asie.
Finalement, selon une analyse de la volatilité des performances des
centres financiers, le Luxembourg est classé comme un centre finan-
cier « imprévisible » dans cette nouvelle édition. Cela signifie que le
Luxembourg est considéré comme un centre financier parmi lesquels
la volatilité est plus élevée suite à des changements dans les facteurs
déterminants et pour lesquels la variance des évaluations des enquêtes
en ligne auprès des professionnels du secteur est plus forte. Ce type
de centre financier a le plus de potentiel de mouvement futur. Dans les
anciennes éditions de l’étude, le Luxembourg figurait dans la catégorie
« dynamique » entre les centres financiers considérés comme « stables »
et « imprévisibles ».
13
	 Pour plus de détails :
https://www.bloomberg.com/
news/articles/2018-01-22/
south-korea-tops-global-inno-
vation-ranking-again-as-u-s-
falls
37 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 c. Indicateurs d’innovation et de technologies
c.1 Global innovation index13
Bloomberg a publié une nouvelle édition de son indice composite
«  Global innovation index  » (GII) ayant pour objectif de mesurer la
capacité d'innovation de 80 pays à travers le monde. L’indice GII se base
sur une série de sept facteurs équipondérés, majoritairement issus
d'une optique de «  production  », dont les informations statistiques
proviennent d'organisations internationales comme l'OIT, le FMI, la
Banque mondiale, l'OCDE : il peut obtenir une valeur entre 0 (la moins
bonne performance) et 100 (la meilleure performance possible).
Le classement est mené par la Corée du Sud (score de 89,28/100),
suivie par la Suède (84,70) et Singapour (83,05). Le Luxembourg, dont
la structure de l’économie est depuis plusieurs dizaines d’années très
fortement orientée vers les services et dans une moindre mesure vers
la production ou encore l’industrie, se classe en 32e
position mondiale
(60,65) et en 18e
position au sein de l'UE. L'Allemagne se classe 4e
au
niveau mondial (2e
dans l’UE ; 82,53), la France 9e
(5e
UE ; 80,75), la
Belgique 14e
(8e
UE ; 77,12) et les Pays-Bas 16e
(9e
UE ; 75,09).
En ce qui concerne les sept facteurs qui constituent la base de l’indice
GII, les performances du Luxembourg sont les suivantes (classement
mondial) :
	 Intensité de R&D : 27e
 ;
	 Importance de la valeur ajoutée du secteur manufacturier : 38e
 ;
	 Niveau de productivité : 3e
 ;
	 Densité d'entreprises high tech : données non disponibles ;
	 Enseignement tertiaire : 50e
 ;
	 Densité de chercheurs : 11e
 ;
	 Brevets : 13e
.
38 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 10
Top 50 du classement
2018
rank
2017
rank
YoY
change
Economy Total
score
R&D
intensity
Manufacturing
value-added
Producti-
vity
Hign-tech
density
Tertiary
efficiency
Researcher
concentration
Patent
activity
1 1 0 S. Korea 89,28 2 2 21 4 3 4 1
2 2 0 Sweden 84,70 4 11 5 7 18 5 8
3 6 +3 Singapore 83,05 15 5 12 21 1 7 12
4 3 -1 Germany 82,53 9 4 17 3 28 19 7
5 4 -1 Switzerland 82,34 7 7 8 9 11 17 17
6 7 +1 Japan 81,91 3 6 24 8 34 10 3
7 5 -2 Finland 81,46 8 16 10 13 19 6 4
8 8 0 Denmark 81,28 6 15 11 15 26 2 10
9 11 +2 France 80,75 12 35 14 2 10 21 9
10 10 0 Israel 80,64 1 27 9 5 41 1 19
11 9 -2 U.S. 80,42 10 23 6 1 42 20 2
12 12 0 Austria 79,12 5 8 15 26 12 12 5
13 16 +3 Ireland 77,87 22 1 1 18 20 14 33
14 13 -1 Belgium 77,12 11 22 13 10 37 13 21
15 14 -1 Norway 76,76 19 37 19 11 23 8 14
16 15 -1 Netherlands 75,09 17 26 20 6 47 15 18
17 17 0 U.K. 74,54 20 40 23 14 8 18 15
18 18 0 Australia 74,35 14 46 16 17 17 3 20
19 21 +2 China 73,36 16 19 40 12 4 42 6
20 24 +4 Italy 68,88 25 20 22 20 32 36 23
21 22 +1 Poland 68,74 35 13 37 16 14 34 24
22 20 -2 Canada 67,98 21 32 26 23 45 16 22
23 19 -4 New Zealand 67,40 31 36 18 25 43 22 11
24 25 +1 Iceland 67,11 13 28 2 - 27 9 26
25 26 +1 Russia 66,61 32 33 44 22 5 28 16
26 23 -3 Malaysia 64,79 26 17 36 24 36 33 34
27 27 0 Hungary 64,37 24 10 42 18 48 32 35
28 28 0 Czech Rep. 63,47 18 3 25 - 33 24 28
29 29 0 Spain 63,06 29 25 27 36 6 31 31
30 31 +1 Portugal 61,38 28 31 32 42 7 23 37
31 30 -1 Greece 61,37 36 45 34 28 15 26 39
32 34 +2 Luxembourg 60,65 27 38 3 - 50 11 13
33 37 +4 Turkey 60,26 34 21 30 34 13 43 30
34 32 -2 Lithuania 59,04 33 14 33 - 9 29 43
35 38 +3 Romania 58,94 48 12 31 27 24 47 38
36 33 -3 Estonia 58,76 23 24 29 - 22 27 42
37 35 -2 Hong Kong 57,05 41 50 4 29 31 25 29
38 36 -2 Slovakia 56,88 30 8 35 - 39 30 45
39 40 +1 Malta 54,27 40 43 7 37 29 38 47
40 39 -1 Latvia 53,65 46 39 28 40 30 39 32
41 NR - Bulgaria 51,54 37 34 41 39 38 37 48
42 41 -1 Croatia 51,24 39 30 39 44 35 41 41
43 45 +2 Tunisia 49,83 44 41 46 41 16 40 44
44 43 -1 Serbia 48,93 38 29 47 43 44 35 46
45 44 -1 Thailand 47,83 45 18 45 31 25 48 -
46 42 -4 Ukraine 47,28 47 48 50 32 21 46 27
47 47 0 Cyprus 47,01 49 49 38 30 40 45 40
48 - - S. Africa 46,98 42 47 43 35 49 50 25
49 - - Iran 46,09 50 42 49 38 2 49 36
50 50 0 Morocco 44,84 43 44 48 33 46 44 49
NOTES: 1. R&D intensity: Research and development expenditure, as % GDP 2. Manufacturing value-added: MVA, as % GDP and per capita ($PPP)
3. Productivity: GDP and GNI per employed person age 15+ an 3Y improvement 4. High-tech density: Number of domestically domicilied high-tech
public companies - such as aerospace and defense, biotechnology, hardware, software, semiconductors, Internet software and services, and
renewable energy companies - as % domestic publicly listed companies and as a share of world’s total public high-tech companies 5. Tertiary
efficiency: Total enrollment in tertiary education, regardless of age, as % the post-secondary cohort; share of labor force with advanced level
of education; annual new science and engineering graduates as % total tertiary graduates and as % the labor force 6. Researcher concentration:
Professionals, including postgraduates PhD students, engaged in R&D, per million population 7. Patent activity: Resident patent fillings, total
patent grants and patent in force, per million population; fillings per $100 billion GDP and total grants by country as a share of world total.
All metrics are equally weighted. Metrics consisting of multiple factors were rescaled for countries void of some but not all data points.
Most recent data available used. Of the more than 200 economies evaluated, 80 had data available for at least six of the seven factors and
were ranked. The top 50 and the metric ranks among them are displayed.
Source : Bloomberg
14
	 Pour plus de détails :
https://www.globalinnovatio-
nindex.org/home
39 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
c.2 Global innovation index14
L'Université de Cornell, INSEAD et l'Organisation mondiale de la pro-
priété intellectuelle (OMPI) ont publié la onzième édition de l'Indice
mondial de l'innovation (IMI) ou encore « Global innovation index » (GII).
Publié depuis 2007, cet indice composite constitue un outil de compa-
raison pour les chefs d’entreprise, les décideurs et les autres parties
intéressées qui tentent de se faire une idée de la situation de l’innova-
tion dans le monde. Le rapport propose un classement des capacités
et des performances des pays en matière d’innovation. Compte tenu
du rôle fondamental de l’innovation dans la croissance et la prospérité
économiques, cet indice composite IMI comprend des indicateurs qui
vont au-delà de ceux traditionnellement utilisés, comme le niveau des
dépenses en R&D. Cette nouvelle édition comprend 126 pays et se base
sur 80 d'indicateurs. L'indice composite IMI est basé sur deux sous-
indices :
	 Le sous-indice des moyens mis en œuvre en matière d’innovation
(Inputs) permet d’évaluer les éléments de l’économie nationale
favorisant des activités innovantes autour de cinq piliers : 1) les
insti­tutions, 2) le capital humain et la recherche, 3) l’infrastructure,
4) le perfectionnement des marchés et 5) le perfectionnement des
entreprises ;
	 Le sous-indice des résultats (Outputs) rend compte des preuves
manifestes de l’innovation en s’appuyant sur deux piliers : 6) les
résultats liés au savoir et à la technologie, 7) la créativité.
L'indice composite est calculé sur base de la moyenne simple de ces
deux sous-indices. Il peut obtenir un score entre 0 (pour les moins
bonnes performances) et 100 (pour les meilleures performances).
Le classement mondial est mené par la Suisse (68,40/100), suivie par
les Pays-Bas (63,32) et la Suède (63,08). Le Luxembourg se classe en
15e
position mondiale (54,53). L'Allemagne se classe 9e
(58,03), la France
16e
(54,36) et la Belgique 25e
(50,50). Au sein de l’UE-28, le Luxembourg
se classe en 8e
position.
40 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 11 
Top 30 du classement
Country/Economy Score
(0–100)
Rank Income Rank Region Rank Efficiency
Ratio
Rank
Switzerland 68.40 1 HI 1 EUR 1 0.96 1
Netherlands 63.32 2 HI 2 EUR 2 0.91 4
Sweden 63.08 3 HI 3 EUR 3 0.82 10
United Kingdom 60.13 4 HI 4 EUR 4 0.77 21
Singapore 59.83 5 HI 5 SEAO 1 0.61 63
United States of America 59.81 6 HI 6 NAC 1 0.76 22
Finland 59.63 7 HI 7 EUR 5 0.76 24
Denmark 58.39 8 HI 8 EUR 6 0.73 29
Germany 58.03 9 HI 9 EUR 7 0.83 9
Ireland 57.19 10 HI 10 EUR 8 0.81 13
Israel 56.79 11 HI 11 NAWA 1 0.81 14
Korea, Republic of 56.63 12 HI 12 SEAO 2 0.79 20
Japan 54.95 13 HI 13 SEAO 3 0.68 44
Hong Kong (China) 54.62 14 HI 14 SEAO 4 0.64 54
Luxembourg 54.53 15 HI 15 EUR 9 0.94 2
France 54.36 16 HI 16 EUR 10 0.72 32
China 53.06 17 UM 1 SEAO 5 0.92 3
Canada 52.98 18 HI 17 NAC 2 0.61 61
Norway 52.63 19 HI 18 EUR 11 0.64 52
Australia 51.98 20 HI 19 SEAO 6 0.58 76
Austria 51.32 21 HI 20 EUR 12 0.64 53
New Zealand 51.29 22 HI 21 SEAO 7 0.62 59
Iceland 51.24 23 HI 22 EUR 13 0.76 23
Estonia 50.51 24 HI 23 EUR 14 0.82 12
Belgium 50.50 25 HI 24 EUR 15 0.70 38
Malta 50.29 26 HI 25 EUR 16 0.84 7
Czech Republic 48.75 27 HI 26 EUR 17 0.80 17
Spain 48.68 28 HI 27 EUR 18 0.70 36
Cyprus 47.83 29 HI 28 NAWA 2 0.79 18
Slovenia 46.87 30 HI 29 EUR 19 0.74 27
Source : INSEAD/Cornell/OMPI
Le Luxembourg performe de la manière suivante pour les deux sous-
indices :
	 Avec un score de 56,19 le Luxembourg se classe au 25e
rang mondial
(12e
dans l’UE) pour la catégorie des Inputs (institutions : 24e
rang
mondial ; capital humain et recherche : 42e
rang ; infrastructure :
23e
rang ; perfectionnement des marchés : 70e
rang ; perfectionne-
ment des entreprises : 7e
rang) ;
	 Avec un score de 52,87 le Luxembourg se classe au 4e
rang mondial
(3e
dans l’UE) pour la catégorie des Outputs (résultats liés au savoir
et à la technologie : 14e
rang ; créativité : 2e
rang).
15
	 Pour plus de détails :
https://www.itu.int/en/ITU-D/
Statistics/Pages/publications/
mis2017.aspx
41 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
En faisant le ratio de ces deux sous-indices, les auteurs calculent
également un indice (Outputs/Inputs) permettant d'évaluer l'efficacité
des systèmes d'innovation et des politiques mises en œuvre. Après la
Suisse (0,96), le Luxembourg se classe en 2e
position mondiale (0,94).
Finalement, le rapport dresse le constat suivant à l'égard du Luxem-
bourg : « Luxembourg ranks 4th in the Innovation Output Sub-Index in 2018
and 15th in the overall GII. On the output side, Luxembourg gains one
position in Knowledge and technology outputs (14th) and loses the 1st place
in Creative outputs (2nd this year). At the indicator level, the country main-
tains its strengths in cultural and creative services exports, national feature
films, and generic top-level domains (TLDs); it also gains strength in PCT
patent applications by origin, FDI outflows, and ICTs and business model
creation. The only weak indicator among Luxembourg’s output indicators
is creative goods exports. »
c.3 Measuring information society15
La International Telecommunication Union (ITU) a publié une nouvelle
édition de son rapport « Mesurer la société de l'information ». Ce rap-
port analyse la mise en place des technologies de l'information et de
la communication (TIC) au sein de 192 territoires, ainsi que le potentiel
de développement qui est lié au TIC. Les effets directs liés au dévelop-
pement et à la diffusion des TIC peuvent notamment être des gains de
productivité. Le rapport se base à cet effet sur un indicateur composite
dénommé ICT Development Index (IDI), construit pour mesurer à la fois
le niveau et l'évolution du développement des TIC à travers le temps.
Cet indice composite est construit à partir de 11 indicateurs de base,
répartis en trois sous-catégories :
	 Accès aux TIC (poids de 40 %) : nombre de souscriptions de télépho-
nie fixe, nombre de souscriptions de téléphonie mobile, bande pas-
sante Internet internationale par utilisateur, part des ménages
disposant d'un ordinateur, part des ménages disposant d'un accès
Internet ;
	 Utilisation des TIC (40 %) : proportion des personnes utilisant Inter-
net, nombre d'accès Internet à large bande (fixe), nombre d'accès
Internet à large bande (mobile) ;
	 Compétences liées aux TIC (20 %) : nombre moyen d'années d'édu-
cation, part des étudiants dans l'enseignement secondaire, part des
étudiants dans l'enseignement tertiaire.
Le classement mondial est mené par l'Islande (indice de 8,98 sur 10),
suivie par la Corée du Sud (8,85) et la Suisse (8,74). Le Luxembourg est
classé en 9e
position mondiale (8,47). Les Pays-Bas sont classés 7e
(8,49), l'Allemagne 12e
(8,39), la France 15e
(8,24) et la Belgique 25e
(7,81).
Le Luxembourg se classe en 4e
position au sein de l'UE-28, après le
Danemark (8,71), le Royaume-Uni (8,65) et les Pays-Bas (8,49).
42 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Pour les trois sous-catégories de l'indice composite global :
	 Le Luxembourg se classe 1er
pour l'accès aux TIC (9,54) ;
	 Le Luxembourg se classe en 8e
position mondiale, et 4e
dans l'UE,
en ce qui concerne l'utilisation des TIC (score de 8,30) ;
	 Le Luxembourg se classe en 74e
mondiale et 28e
dans l'UE pour ce
qui est des compétences liées aux TIC (score de 6,65). Cet assez
mauvais troisième sous-classement s'explique cependant par une
spécificité du Luxembourg dont ce rapport ne tient pas compte. En
effet, le rapport attribue des performances très faibles au Luxem-
bourg en ce qui concerne le nombre d'étudiants luxembourgeois
dans l'enseignement tertiaire  : le Luxembourg affiche une part
d'étudiants dans l'enseignement tertiaire (« tertiary gross enrolment
ratio ») de seulement 19,4 %, ce qui le place par exemple loin der-
rière ses pays voisins qui affichent tous des taux supérieurs à 60 %.
L'indice composite tient en effet uniquement compte des étudiants
sur le territoire national et non pas du fait que la majorité des rési-
dents luxembourgeois font leurs études tertiaires à l'étranger. Ceci
sous-évalue ainsi fortement les performances luxembourgeoises
pour cette troisième sous-catégorie, ce qui engendre aussi un impact
négatif sur la position du pays dans le classement général. Pour les
deux autres indicateurs de cette sous-catégorie, à savoir le nombre
moyen d'années d'éducation et la part des étudiants dans l'ensei-
gnement secondaire, le Luxembourg affiche des performances
beaucoup plus élevées et proches de celles de ses pays voisins.
Pour conclure, le rapport dresse le constat suivant à l'égard du Luxem-
bourg : « One of Europe’s last state-owned operators dominates the tele-
communication market in this small state with very high mobile and fixed
penetration rates and affordable prices. Luxembourg stands out for being
an international connectivity hub, taking advantage of its privileged position
at the heart of Europe. (…) Luxembourg, one of the smallest European mar-
kets, has a very advanced ICT infrastructure and is on the way to becoming
Europe’s first fibred nation. ICT household penetration is very high and
almost the entire population is online ».
16
	 Pour plus de détails :
https://ec.europa.eu/
digital-single-market/en/desi
43 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 12 
Top 20 du classement
Economy Rank 2017 IDI 2017
Iceland 1 8.98
Korea (Rep.) 2 8.85
Switzerland 3 8.74
Denmark 4 8.71
United Kingdom 5 8.65
Hong Kong, China 6 8.61
Netherlands 7 8.49
Norway 8 8.47
Luxembourg 9 8.47
Japan 10 8.43
Sweden 11 8.41
Germany 12 8.39
New Zealand 13 8.33
Australia 14 8.24
France 15 8.24
United States 16 8.18
Estonia 17 8.14
Singapore 18 8.05
Monaco 19 8.05
Ireland 20 8.02
Source : ITU
c.4 Digital transformation scoreboard16
La Commission européenne a publié une nouvelle édition de son rapport
relatif à l'économie et à la société numériques : le Digital Economy &
Society Index (DESI). Le DESI constitue un indice composite pour évaluer
l'évolution des pays de l’UE vers une économie et une société numé-
riques, pouvant obtenir une valeur entre 0 (la moins bonne performance)
et 100 (la meilleure performance). Il est composé de plus de 30 indica-
teurs structurés en cinq composantes interdépendantes :
	Connectivité (haut débit fixe, haut débit mobile, vitesse de connexion
et tarifs) - pondération de 25 % ;
	 Capital humain (utilisation d'Internet, compétences numériques
élémentaires et avancées) - pondération de 25 % ;
	 Utilisation d'Internet (utilisation des services de contenu, de com-
munication et de transactions en ligne) - pondération de 15 % ;
	 Intégration des technologies numériques (passage des entreprises
au numérique et commerce en ligne) - pondération de 20 % ;
	 Services publics numériques (administration en ligne) - pondération
de 15 %.
44 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Le Danemark (73,7), la Suède (70,4) et la Finlande (70,1) occupent les
trois premiers rangs dans le classement. Le Luxembourg se classe de
nouveau 5e
(62,8) et a légèrement amélioré son score depuis l’année
dernière (60,4). Les Pays-Bas se classent 4e
(69,9), la Belgique 8e
(60,7),
l'Allemagne 14e
(55,6) et la France 18e
(51,5). Le Luxembourg fait partie
des neuf premiers pays du classement que la Commission européenne
considère comme « Pays performants ».
Figure 4
Classement UE et performances du Luxembourg
1 Connectivity
2 Human Capital
3 Use of Internet
4 Integration of Digital Technology
5 Digital Public Services
80
70
60
50
40
30
20
10
0
DK SE FI NL LU IE UK BE EE ES AT MT LT DE EU SI PT CZ FR LV SK CY HR HU PL IT BG EL RO
Digital Economy and Society Index (DESI) 2018 ranking
Source : Commission européenne
Le Luxembourg est l’un des pays en tête pour la connectivité, le capital
humain et l’utilisation d’Internet tandis que l’intégration des technolo-
gies numériques par les entreprises et les services publics numériques
constituent un point faible :
	 Connectivité (2e
/80,1) : le Luxembourg est particulièrement performant
en ce qui concerne l’adoption du haut débit fixe et mobile ;
	 Capital humain (5e
/71,3) : le Luxembourg a un niveau élevé de compé-
tences numériques ;
	 Utilisation d’Internet (4e
/65,9) : l’utilisation d’Internet par les particuliers
est nettement supérieure à la moyenne UE dans tous les domaines ;
	 Intégration des technologies numériques (22e
/33,2) : les entreprises au
Luxembourg ont un niveau d’intégration des technologies numériques
bien en dessous de la moyenne UE ;
	 Services publics numériques (17e
/56,2) : le Luxembourg se situe en
dessous de la moyenne UE, mais progresse depuis l’année précédente.
17
	 Pour plus de détails :
https://ec.europa.eu/growth/
tools-databases/dem/monitor/
scoreboard
45 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
c.5 Digital transformation scoreboard17
Les technologies digitales créent de nouveaux marchés ainsi que des
opportunités d'affaires sans précédent. Au sein de l'UE, le défi majeur
consiste à faire en sorte que ces opportunités soient captées par les
entreprises industrielles et les entreprises de services afin que la digi-
talisation puisse jouer un effet de levier pour générer de la croissance
et créer des emplois. À cet effet, la Commission européenne a publié
une nouvelle édition du tableau de bord européen dédié à la transfor-
mation digitale : le Digital transformation scoreboard 2018. Le principal
objectif de ce tableau de bord consiste à mesurer les progrès réalisés
dans le processus de digitalisation de l'économie dans l’UE. Ce tableau
de bord comprend notamment trois indices composites dont l’objectif
est de mesurer la digitalisation de l’économie selon une perspective
macro. Il s’agit plus particulièrement d’un indice composite mesurant
les facilitateurs de la digitalisation et de deux indices composites mesu-
rant les résultantes de la digitalisation :
	 Le « Digital Transformation Enablers Index » (DTEI) : il est composé
de la catégorie des « facilitateurs » (enablers) - infrastructures digi-
tales (poids de 20 % du total du DTEI), investissement et accès au
financement (30  %), offre et demande de compétences digitales
(30 %), e-leadership (10 %), culture de l'entrepreneuriat (10 %) ;
	 Le « Digital Technology Integration Index » (DTII) : il fait partie de la
catégorie des « résultantes » (output) et est censé refléter les chan-
gements dans la transformation digitale des entreprises euro-
péennes ;
	 Le « ICT start-up evolution index » : il fait aussi partie de la catégorie
des « résultantes » et est censé refléter la création de start-ups dans
le domaine de technologies de l'information et de la communication
(TIC).
Cette analyse macro est basée sur un nombre important de données
en provenance des offices nationaux de la statistique et de diverses
organisations internationales. Les scores des indices composites varient
entre 0 (la moins bonne performance) et 100 (la meilleure performance).
Sur base des indicateurs compris dans la première catégorie des faci-
litateurs (DTEI), le classement est mené par les Pays-Bas (81,6/100),
suivis par la Finlande (79,0) et la Suède (77,7). Le Luxembourg se classe
en 5e
position dans l'UE (72,3). La Belgique se classe 4e
(73,7), la France
9e
(61,6) et l'Allemagne 10e
(59,9).
46 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Plus particulièrement, en ce qui concerne les cinq dimensions de cette
première catégorie, le Luxembourg affiche les performances suivantes :
	 Infrastructures digitales : le Luxembourg se classe 2e
(80) dans l’UE
avec des performances largement supérieures à la moyenne UE
(48) ;
	 Investissement et accès au financement : le Luxembourg se classe
4e
(74) avec des performances largement supérieures à la moyenne
UE (46) ;
	 Offre et demande de compétences digitales : le Luxembourg se classe
7e
(65) avec des performances supérieures à la moyenne UE (45) ;
	 E-leadership : le Luxembourg se classe 3e
(86) avec des performances
largement supérieures à la moyenne UE (55) ;
	 Culture de l'entrepreneuriat : le Luxembourg se classe 22e
(60) avec
des performances en dessous de la moyenne UE (68).
Sur base des indicateurs compris dans la deuxième catégorie des
résultantes DTII, à savoir les indicateurs censés refléter les change-
ments dans la transformation digitale des entreprises européennes,
le classement est mené par le Danemark (62,4), l’Irlande (55,7) et la
Finlande (55,7). Le Luxembourg se classe en 22e
position dans l'UE
(29,9). La Belgique se classe 5e
(51,9), les Pays-Bas 6e
(48,0), l'Allemagne
10e
(42,8) et la France 16e
(34,7).
Finalement, pour la troisième catégorie, à savoir les résultantes ayant
trait au changement à l’intérieur de l’environnement des start-ups dans
le secteur des TIC, le classement est mené par la Lituanie (79), suivie
par la Suède (76) et Malte (75). Le Luxembourg se classe en 9e
position
(65) dans l'UE. La France se classe 22e
(34), les Pays-Bas 24e
(32), la
Belgique 27e
(24) et l'Allemagne 28e
(22).
47 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Figure 5
Classements DTEI et DTII 2018
Austria
Belgium
Bulgaria
Croatia
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Ireland
Italy
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Malta
Netherlands
Poland
Portugal
Romania
Slovakia
Slovenia
Spain
Sweden
United Kingdom
49.2
Digital Technology Integration
Index (DTII)*
100 2020 0 4040 6060 8080 100
59.9
73.7
33.8
30.7
44.9
67.7
50.5
49.7
79.0
61.6
59.9
36.0
39.9
67.7
40.6
25.2
42.7
72.3
58.5
81.6
32.0
48.7
22.2
34.6
40.0
56.4
77.7
62.1
37.3
39.4
51.9
Digital Transformation
Enablers’ Index (DTEI)
22.5
34.6
34.2
40.8
62.4
31.6
55.7
34.7
42.8
24.4
23.5
55.7
33.0
22.7
44.1
22.9
44.1
48.0
21.6
42.9
18.6
30.2
46.0
41.7
53.8
37.0
European Union
(28 countries)
Digital Technology Integration Index (DTII) and
Digital Transformation Enablers’ Index (DTEI) (EU-28 average)
* Integration of Digital Technologies – Based on scores from section 4 of the DESI (Digital
Economy and Society Index – 2017) on the Integration of Digital Technology. 2018 DESI will be
published in May 2018.
48 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Figure 6
Classements DTEI et DTII 2018
Lithuania
Sweden
Malta
United Kingdom
Denmark
Portugal
Estonia
Bulgaria
Luxembourg
Romania
Finland
Latvia
Slovenia
Slovakia
Poland
Hungary
European Union (28 countries)
Czech Republic
Croatia
Ireland
Austria
Cyprus
France
Spain
Netherlands
Italy
Greece
Belgium
Germany
200 40 60 80 100
27
31
32
33
34
34
35
35
38
41
43
37
41
37
50
56
42
42
40
51
48
45
48
50
52
54
60
60
40
43
60
73
65
61
62
45
67
62
68
70
71
71
62
60
43
79
76
23
79
90
75
72
29
31
24
37
51
22
Changes in the ICT start-up environment
2017 2018
Source : Commission européenne
Pour conclure, le rapport dresse les constats suivants à l'égard du
Luxembourg : « Luxembourg remains one of the EU leaders in digital
transformation. Its high-quality digital infrastructure and e-leadership are
the driving forces behind its strong performance. Luxembourg offers an
all-round advantageous environment that incentivizes companies to engage
in digital business and technology. Despite these excellent achievements,
further effort should be made to increase access to finance and investments.
A look at recent national policy efforts reveals that Luxembourg’s focus is
on stimulating digital skills and promoting the adoption of digital tools for
business. » « Luxembourg´s performs above the EU average in five out of
seven dimensions. Its strongest advantages are digital infrastructure and
eleadership. In both cases, Luxembourg scores approximately 30% above
the EU average. In addition, the country is significantly more advanced than
its European partners in the supply and demand of digital skills. The devel-
opment of ICT start-ups has increased remarkably over the last 12 months.
Luxembourg now scores more than 20% above the EU average. Moreover,
in the field of finance for digital transformation, the country also performs
almost 30% above the EU average. Despite these positive achievements,
Luxembourg is not in line with other EU Member States in entrepreneurial
culture and digital transformation, where its results are approximately 7%
and 9% below the EU average. »
18
	 Pour plus de détails :
http://globalization.kof.ethz.ch/
49 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 d. Indicateurs de globalisation et d’ouverture
d.1 Index of Globalization18
L'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH) a publié une nouvelle
édition de son indice composite de globalisation « KOF » lancé en 2002.
Il reflète l’état de la globalisation dans 185 pays. À partir de cette année,
l’indice KOF se base sur une nouvelle méthodologie, comprenant 42
variables réparties en trois sous-catégories :
	 La globalisation économique : elle comporte, d’une part, la vigueur
des flux économiques et financiers internationaux et, d’autre part,
l’influence des restrictions imposées à ces mouvements ;
	 La globalisation sociale : elle se mesure sur la base de trois caté-
gories, à savoir les contacts personnels internationaux, les flux
d’informations internationaux et la proximité culturelle par rapport
aux grands courants mondiaux ;
	 La globalisation politique : elle est notamment mesurée à partir du
nombre d'ambassades, du nombre de missions de paix de l’ONU,
du nombre d’organisations internationales non gouvernementales,
du nombre d’accords bilatéraux et multilatéraux, etc.
La distinction est également faite entre une globalisation « de facto »
(flux et activités mesurés) et une globalisation « de jure » (politiques
publiques ayant un impact sur les flux). Finalement, l'indice KOF mesure
la globalisation sur une échelle de 1 à 100 (le plus globalisé).
De manière générale, les Pays-Bas sont le pays le plus globalisé
au monde (90,24/100), suivis par la Suisse (89,70) et la Suède (88,05).
Le Luxembourg obtient un score global de 79,3 et est moins globalisé
que ses pays voisins : Belgique (87,8), France (87,3) et Allemagne (86,8).
En tête du classement de la globalisation économique figurent Singa-
pour (92,4), Hong-Kong (90,0) et les Pays-Bas (89,3). Le Luxembourg
s’y classe en 7e
position mondiale (85,4). Le Luxembourg se classe
8e
(87,6) pour la globalisation économique «  de facto  » et 10e
pour
la globalisation économique « de jure » (82,8). La Norvège (90,4) se
trouve en tête du classement de la globalisation sociale, suivie par le
Luxembourg qui se classe 2e
(89,8) au niveau mondial. Le Luxembourg
se classe 5e
au niveau mondial (90,5) pour la globalisation sociale « de
facto » et 17e
pour la globalisation sociale « de jure » (89,2). En matière
de globalisation politique, l’Italie figure au 1er
rang (99,2), la France
se classe 2e
(99,1) et l’Allemagne 3e
(98,2). Le Luxembourg figure à la
82e
place mondiale (70,9). Le Luxembourg se classe 130e
(46,3) pour la
globalisation politique « de facto » et 15e
pour la globalisation politique
« de jure » (95,6).
19
	 Pour plus de détails :
https://www.mercer.com/
newsroom/2018-quality-of-
living-survey.html
50 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 e. Indicateurs de qualité et coût de la vie
e.1 Quality of living survey19
Le cabinet de conseil MERCER a publié la 20e
édition de son étude
annuelle sur la qualité de vie pour les expatriés à travers leurs villes
d'affectation dans le monde : la Quality of living survey. Cette enquête
est effectuée pour aider les entreprises multinationales, ainsi que les
gouvernements, à fixer les compensations pour leur personnel affecté
à l'étranger. Dans cette édition, le nombre de villes analysées se chiffre
à 231. L'enquête se base sur les facteurs que les expatriés considèrent
comme ayant un impact majeur sur leur qualité de vie à l'étranger. Les
indicateurs utilisés pour estimer le niveau de la qualité de vie sont
regroupés au sein de dix catégories : l'environnement politique et social,
l'environnement économique, l'environnement socioculturel, le système
de santé, le système d'éducation, les services et transports publics,
les loisirs, les produits de consommation, le logement et finalement
l'environnement naturel.
Vienne (1re
), Zurich (2e
), Auckland et Munich (3e
) sont jugées être les villes
offrant la meilleure qualité de vie au monde aux expatriés. Le Luxem-
bourg se classe 18e
au niveau mondial. Au niveau de l’UE, le Luxembourg
se classe 8e
. Vienne, Munich et Düsseldorf (6e
) occupent les trois pre-
miers rangs dans ce classement UE. Luxembourg devance ainsi d'autres
villes à proximité comme Bruxelles (27e
), Stuttgart (28e
) ou encore Paris
(39e
). Mais Luxembourg est devancée par Düsseldorf (6e
), Francfort (7e
)
et Amsterdam (12e
). Dublin se classe 34e
et Londres 41e
.
Tableau 13 
Top 25 du classement
Rank City Country
1 Vienna Austria
2 Zürich Switzerland
3 Auckland New Zealand
3 Munich Germany
5 Vancouver Canada
6 Düsseldorf Germany
7 Frankfurt Germany
8 Geneva Switzerland
9 Copenhagen Denmark
10 Basel Switzerland
10 Sydney Australia
12 Amsterdam Netherlands
13 Berlin Germany
14 Bern Switzerland
15 Wellington New Zealand
16 Melbourne Australia
16 Toronto Canada
18 Luxembourg Luxembourg
19 Ottawa Canada
19 Hamburg Germany
21 Perth Australia
21 Montreal Canada
23 Stockholm Sweden
23 Nurnberg Germany
25 Singapore Singapore
Source : Mercer
20	
Pour plus de détails :
https://www.eca-international.
com/news/march-2018/
northern-european-cities-of-
fer-best-living-conditi
51 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
e.2 Global liveability ranking20
ECA International, un fournisseur de solutions et d’informations pour
les professionnels des ressources humaines internationales, a publié
une nouvelle édition de son rapport sur les villes agréables à vivre pour
les expatriés européens à travers le monde : le Global liveability ranking
2018. Réalisée entre autres à partir des notations d'expatriés, cette
étude évalue plusieurs facteurs afin d'aboutir à une estimation de la
qualité de la vie dans 480 villes à travers le monde. Les villes sont notées
sur plusieurs critères parmi lesquels figurent le climat, la disponibilité
des services de santé, le logement, les réseaux sociaux et loisirs, les
infrastructures, la sécurité personnelle, les tensions politiques, la
qualité de l'air, etc. Ces données sont notamment utilisées par les pro-
fessionnels des ressources humaines pour calculer les primes de coût
de la vie qu’elles accordent aux expatriés.
Le classement mondial pour les expatriés européens est mené par
Copenhague, Berne et La Haye. La Ville de Luxembourg se classe en
9e
position mondiale.
Tableau 14
Top 10 du classement
Top 10 most liveable locations for European expatriates
Location 2018 ranking
Copenhagen, Denmark =1
Bern, Switzerland =1
The Hague, Netherlands 3
Stavanger, Norway =4
Geneva, Switzerland =4
Amsterdam, Netherlands =6
Eindhoven, Netherlands =6
Basel, Switzerland =6
Luxembourg City, Luxembourg =9
Gothenburg, Sweden =9
Source : ECA
22	
Pour plus de détails :
https://www.internations.org/
expat-insider/
52 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
e.3 Expat insider21
InterNations, un réseau d'expatriés à travers le monde, a publié la
cinquième édition de son rapport annuel sur les pays hôtes pour les
expatriés. Ce rapport est basé sur une enquête d'opinion (qualitative)
auprès de plus de 18 000 expatriés. Ceux-ci ont noté différentes facettes
de la vie d'expatrié dans leur pays hôte : la qualité de vie, la facilité
d'insertion, le travail, la vie en famille ainsi que la situation financière
et le coût de la vie à l'étranger. Sur base des réponses reçues, les
auteurs du rapport dressent un classement des meilleures destinations
pour les expatriés à travers le monde.
Le classement général des meilleures destinations pour les expatriés
est mené par Bahreïn, Taïwan et l’Équateur. Le Luxembourg occupe la
15e
position mondiale. Les Pays-Bas se classent 16e
, la Belgique 29e
,
la France 34e
et l'Allemagne 36e
. À titre d'exemple, l'Irlande se classe
43e
, la Suisse 44e
et le Royaume-Uni 59e
. Au sein de l’UE, le Luxembourg
se classe donc en 4e
position après le Portugal (6e
), l’Espagne (8e
) et la
République tchèque (10e
).
Figure 7
Classement Expat insider 2018
The Top Expat Destinations 2018
Top 10
1 Bahrain 3 Ecuador 5 Singapore 7 Costa Rica 9 Colombia
2 Taiwan 4 Mexico 6 Portugal 8 Spain 10 Czechia
Bottom 10
68 Kuwait 66 India 64 Turkey 62 Peru 60 Greece
67 Saudi Arabia 65 Brazil 63 Egypt 61 Italy 59 UK
11 New Zealand 21 Bulgaria 31 Oman 41 South Korea 51 Kenya
12 Australia 22 Israel 32 Morocco 42 Japan 52 South Africa
13 Panama 23 Finland 33 Chile 43 Ireland 53 Mynamar
14 Vietnam 24 Austria 34 France 44 Switzerland 54 Russia
15 Luxembourg 25 Norway 35 Denmark 45 Hungary 55 China
16 Netherlands 26 Uganda 36 Germany 46 Sweden 56 Hong Kong
17 Malaysia 27 Estonia 37 Romania 47 USA 57 Serbia
18 Thailand 28 Philippines 38 Qatar 48 Dominican Rep. 58 Argentina
19 Canada 29 Belgium 39 Poland 49 Kazakhstan
20 Malta 30 Cyprus 40 UAE 50 Indonesia
Source : InterNations
53 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Au sein des cinq sous-catégories sur lesquelles le classement général
est basé, le Luxembourg affiche les performances suivantes :
	 Qualité de vie : le Luxembourg se classe 17e
et est devancé par les
Pays-Bas (16e
). La France (19e
), l’Allemagne (26e
) et la Belgique (39e
)
se classent derrière le Luxembourg. Pour les sous-indices de qua-
lité de vie, le Luxembourg se classe 62e
en matière de « Loisirs »,
25e
pour la « Satisfaction personnelle », 17e
pour les « Voyages et
transports », 13e
en matière de « Santé et bien-être », 1er
pour la
« Sécurité » et finalement 16e
pour la « Vie digitale en ligne » ;
	 Facilité d'insertion : le Luxembourg se classe 40e
et devance ainsi
la Belgique (45e
), la France (50e
) et l'Allemagne (66e
). Les Pays-Bas
se classent mieux que le Luxembourg (37e
). Pour les sous-indices
liés à l'insertion, le Luxembourg se classe 34e
pour l'« Accueil », 45e
en matière d'« Amabilité », 52e
pour les « Liens amicaux » et 31e
en
matière de « Langue » ;
	 Travail à l'étranger : le Luxembourg se classe en 9e
position et est
devancé par les Pays-Bas (5e
) et l'Allemagne (8e
). La Belgique (18e
)
et la France (34e
) se classent derrière le Luxembourg. Pour les
sous-indices liés au travail, le Luxembourg se classe 26e
en matière
de « Travail et carrière », 37e
pour « Équilibre travail-vie privée » et
1er
en matière de « Sécurité de l'emploi » ;
	 Vie en famille : le Luxembourg se classe 16e
et est devancé par la
Belgique (8e
) et les Pays-Bas (15e
). L'Allemagne (18e
) et la France
(21e
) se classent derrière le Luxembourg. Pour les sous-indices liés
à la vie en famille, le Luxembourg se classe 17e
en matière de « Garde
et éducation des enfants », 12e
pour le « Coût de la garde et de l'édu-
cation des enfants », 22e
pour la « Qualité de l'éducation » et 15e
en
matière de « Bien-être familial » ;
	 Situation financière et coût de la vie  : le Luxembourg se classe
23e
pour la situation financière familiale perçue et devance ainsi la
Belgique (25e
), l'Allemagne (34e
), les Pays-Bas (35e
) et la France
(55e
). Le Luxembourg se classe 61e
en ce qui concerne le coût de la
vie et est devancé par l'Allemagne (32e
), la France (41e
), les Pays-Bas
(43e
) et la Belgique (48e
).
54 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
e.4 Cost of living22
La société MERCER a publié la 24e
édition annuelle de son enquête sur
le coût de la vie pour les expatriés à travers le monde : la « Cost of living
survey ». Cette enquête mesure le coût de la vie dans 375 villes répar-
ties sur 5 continents. L'enquête utilise 200 produits et services pour
estimer le coût de la vie (logement, transports, dépenses alimentaires,
vêtements, loisirs, etc.). Ces données sont notamment utilisées par les
professionnels des ressources humaines pour calculer les primes de
coût de la vie accordées aux expatriés.
Hong-Kong, Tokyo, Zurich et Singapour sont les villes au coût de la vie
le plus élevé au monde pour les expatriés. Luxembourg se situe à la
71e
position mondiale. À titre d'exemple, d'autres villes européennes se
classent de la manière suivante : Genève (11e
), Londres (19e
), Paris (34e
),
Dublin (32e
), Amsterdam (50e
), Bruxelles (67e
) et Francfort (68e
)
	 f. Ressources humaines
f.1 Global talent competitiveness index23
Dans un monde globalisé, le capital humain constitue un facteur clé
pour la compétitivité territoriale. Les pays sont en concurrence pour
développer ce capital humain, mais aussi pour l'attirer et le retenir sur
le territoire national. C'est dans cette optique que l'école de commerce
INSEAD a publié, conjointement avec le groupe Adecco et Tata commu-
nications, la cinquième édition du « Global talent competitiveness index »
(GTCI) lancé en 2013. Pour être en mesure de comparer les performances
de 119 pays à travers le monde, le rapport utilise un indice composite
basé sur un modèle input-output permettant d'évaluer :
	 Les mesures, politiques et ressources mises en œuvre permettant
de développer le capital humain (inputs) sur base de quatre sous-
catégories : les facilitateurs horizontaux, la capacité d'attraction, la
capacité de développement et la capacité de rétention de talents ;
	 Les performances des mesures mises en œuvre (outputs) sur base
de deux catégories de compétences : les compétences moyennes/
techniques de la force de travail (LV skills) et les compétences éle-
vées nécessaires pour l'innovation et l'entrepreneuriat (GK skills).
L’indice composite global « Global talent competitiveness index » (GTCI),
calculé sur base d'une moyenne simple de ces six sous-catégories,
comprend en tout 68 variables. Il prend un score entre 0 (plus mauvaise
performance) et 100 (meilleure performance).
Le classement GTCI mondial est mené par la Suisse (79,90), suivie par
Singapour (78,42) et les États-Unis (75,34). Le Luxembourg se classe
10e
dans le classement mondial (71,64). Les Pays-Bas se classent 9e
(72,56), la Belgique 16e
(69,56), l'Allemagne 19e
(67,77) et la France 21e
(62,61). Au sein de l'UE le Luxembourg se classe en 6e
position après la
Suède, la Finlande, le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
22	
Pour plus de détails :
https://mobilityexchange.
mercer.com/Insights/
cost-of-living-rankings
23	
Pour plus de détails :
https://gtcistudy.com/#
55 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 15
Top 20 du classement
Country Score Overall rank
Switzerland 79.90 1
Singapore 78.42 2
United States of America 75.34 3
Norway 74.56 4
Sweden 74.32 5
Finland 73.95 6
Denmark 73.79 7
United Kingdom 73.11 8
Netherlands 72.56 9
Luxembourg 71.64 10
Australia 71.61 11
New Zealand 71.52 12
Ireland 71.38 13
Iceland 70.48 14
Canada 69.63 15
Belgium 69.56 16
United Arab Emirates 68.88 17
Austria 68.63 18
Germany 67.77 19
Japan 62.63 20
Source : INSEAD
En ce qui concerne les inputs, le Luxembourg se classe 18e
pour les
facilitateurs (77,79), 2e
pour l'attraction (88,42), 19e
pour la croissance
(63,67) et 8e
pour la rétention de talents (84,81). Pour les outputs, le
Luxembourg se classe 17e
(64,39) pour les compétences moyennes/
techniques LV et 18e
(50,77) pour les compétences élevées GK.
Le rapport stipule ce qui suit sur le Luxembourg : « Luxembourg (10th)
owes a great part of its position within the top 10 of the GTCI to its excellent
performance in Attract (2nd), the result of combining strong External Open-
ness (3rd) with good Internal Openness (6th). The country attracts foreign
businesses and also talent—it is 8th in Brain gain and also has a large stock
of International students. Foreign talent is received in an environment of
strong Social Inclusion (it is 2nd in Tolerance of immigrants and 1st in clo-
sing the Gender earnings gap). As a small country that has built an inter-
national reputation as a centre of finance and industry, Luxembourg also
excels at retaining its domestic talent (8th in this pillar). There are many
areas that need improvement, however. Formal Education (51st) does not
figure at the top, particularly in terms of universities (as a small country,
its universities do not appear in the global ranking of the best). The country
has good Social protection (3rd) and Active labour market policies (3rd) but
can still improve in ensuring the Employability (32nd) of domestic talent in
the private sector. »
24
	 Pour plus de détails :
http://www.imd.org/wcc/
world-competitiveness-center-
rankings/talent-rankings/
56 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Cette année l’analyse au niveau des pays est de nouveau accompagnée
d'un second indice composite dédié spécifiquement aux villes consti-
tuant souvent des pôles d’attractivité pour les talents : le « Global cities
talent competitiveness index » (GCTCI). Ce dernier repose sur une liste
limitée d’uniquement 17 variables, réparties en cinq sous-catégories.
Ce second benchmark compare 90 villes. Les quatre premières sous-
catégories reflètent de manière assez proche la méthodologie utilisée
au niveau des pays. C’est la cinquième sous-catégorie qui constitue le
principal changement par rapport à cette dernière : elle analyse le
niveau d’internationalisation des villes à travers la part de la population
et de la force de travail disposant d’une éducation tertiaire, la présence
d’aéroports internationaux ainsi que la présence d’organisations inter-
gouvernementales.
Le classement au niveau des villes est mené en 2018 par Zurich (71,0),
suivie par Stockholm (68,2) et Oslo (68,1). Luxembourg se classe en 16e
position mondiale et en 10e
position dans l’UE (59,4). En ce qui concerne
les cinq sous-catégories au niveau des villes, Luxembourg affiche les
performances suivantes :
	 Facilitateurs (4e
 ; 72,5)  ;
	 Attraction (6e
 ; 77,9)  ;
	 Croissance (84e
 ; 24,8)  ;
	 Rétention (61e
 ; 61,7) ;
	 Internationalisation (4e
 ; 59,9).
f.2 World talent report24
L'institut suisse IMD a publié une nouvelle édition de son rapport intitulé
« World Talent Report ». Les auteurs y analysent comment 63 pays déve-
loppent, attirent et retiennent sur leur territoire les talents dont ont
besoin l'économie et les entreprises pour pouvoir se développer et créer
de la valeur ajoutée durable à long terme. L'étude se base sur 30 indi-
cateurs quantitatifs (pondération de 2/3) et qualitatifs (pondération de
1/3), répartis en trois sous-catégories :
	 Investissement et développement des talents résidents (investisse-
ment dans l'éducation, qualité de l'éducation nationale, stages,
formation continue, etc.) ;
	 Attraction de talents étrangers (qualité de vie, coût de la vie, fuite
de cerveaux, etc.) ;
	 Disponibilité d'une main-d’œuvre qualifiée et de compétences (crois-
sance de la force de travail, compétences, mobilité des étudiants,
résultats aux tests PISA, etc.).
57 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Sur base de l'ensemble de ces informations, les auteurs calculent un
indice composite en vue de pouvoir dresser un classement de pays
(valeur d'indice composite entre 0 et 100).
Le classement est mené par la Suisse (100), suivie par le Danemark
(89,36) et la Belgique (83,80). Le Luxembourg se classe en 10e
position
mondiale (78,46) et 8e
au sein de l'UE. Les Pays-Bas se classent 6e
(82,86), l'Allemagne 8e
(79,87) et la France 27e
(65,76). Le Luxembourg
se classe de la manière suivante dans les trois sous-catégories :
	 Investissement et développement des talents résidents : le Luxem-
bourg se classe 16e
au niveau mondial et 13e
dans l'UE (score de
67,17) ;
	 Attraction de talents étrangers : le Luxembourg se classe 4e
au
niveau mondial et 1er
dans l'UE (74,63) ;
	 Disponibilité d'une main-d’œuvre qualifiée et de compétences : le
Luxembourg se classe 17e
au niveau mondial et 8e
dans l'UE (69,65).
Tableau 16
Top 20 du classement
Rank Country 1 yr +/-
1 Switzerland - 100
2 Denmark - 89.36
3 Belgium - 83.80
4 Austria +1 83.63
5 Finland +1 83.18
6 Netherlands +2 82.86
7 Norway - 82.41
8 Germany +2 79.87
9 Sweden -5 79.04
10 Luxembourg +1 78.46
11 Canada +1 77.99
12 Hong Kong SAR -3 77.90
13 Singapore +2 75.63
14 Ireland +3 75.46
15 New Zealand -1 75.40
16 USA -3 74.52
17 Cyprus - 74.47
18 Iceland - 74.07
19 Australia -3 71.09
20 Israel 69.58
Source : IMD
25
	 Pour plus de détails :
https://www.transparency.org/
news/feature/corruption_per-
ceptions_index_2017
58 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
	 g. Divers
Il existe une multitude d’autres facteurs dans le débat sur la compéti-
tivité et l’attractivité territoriale : fonctionnement et gouvernance des
autorités publiques, environnement des affaires, etc. Des benchmarks
sont régulièrement publiés sur une multitude de ces thématiques.
Quelques exemples sont repris ci-dessous.
g.1 Corruption perceptions index25
Le cadre institutionnel et réglementaire au sein duquel se déroulent
les activités économiques affecte la manière dont les ressources sont
réparties, les décisions d’investissement sont orientées et la créativité
et l’innovation sont stimulées. La corruption affaiblit un pays et porte
atteinte à la stabilité et sécurité pour les décisions des agents écono-
miques. Transparency international, une organisation non gouverne-
mentale, a publié une nouvelle édition de son indice composite de
perception de la corruption dans le secteur public qui est construit sur
base d’appréciations d’experts des secteurs privé et public : le Corrup-
tion perceptions index (CPI). Cette édition analyse 180 pays à travers le
monde. Le CPI, élaboré sur base d'un certain nombre de sources dis-
ponibles qui rendent compte de la perception de la corruption (sondages
et évaluations de la corruption perçue collectés par diverses institutions
réputées), varie entre 100 (le plus bas niveau de corruption perçue) et
0 (le plus haut niveau). Bien qu’aucun pays ne soit exempt de corruption,
les pays en haut du classement partagent souvent les caractéristiques
suivantes : un gouvernement transparent, la liberté de la presse, la
garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants.
La Nouvelle-Zélande (89/100) obtient le meilleur résultat au niveau
mondial, suivie de près par le Danemark (88) et le trio Finlande/Nor-
vège/Suisse (85). Le Luxembourg se classe en 8e
position mondiale,
avec le Canada, les Pays-Bas et le Royaume-Uni (82). L’Allemagne se
classe 12e
(81), la Belgique 16e
(75) et la France 23e
(70) au niveau mon-
dial. Au niveau de l’UE, le Luxembourg se classe donc en 4e
position
après le Danemark, la Finlande et la Suède (84).
26	
Pour plus de détails :
https://www.fmglobal.com/
research-and-resources/
tools-and-resources/
resilienceindex
59 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Tableau 17
Classement CPI
Rank Country Score Rank Country Score Rank Country/Territory Score
1 New Zealand 89 23 Uruguay 70 46 Georgia 56
2 Denmark 88 25 Barbados 68 46 Malta 56
3 Finland 85 26 Bhutan 67 48 Cabo Verde 55
3 Norway 85 26 Chile 67 48 Rwanda 55
3 Switzerland 85 28 Bahamas 65 48 Saint Lucia 55
6 Singapore 84 29 Portugal 63 51 Korea, South 54
6 Sweden 84 29 Qatar 63 52 Grenada 52
8 Canada 82 29 Taiwan 63 53 Namibia 51
8 Luxembourg 82 32 Brunei Darussalam 62 54 Italy 50
8 Netherlands 82 32 Israel 62 54 Mauritius 50
8 United Kingdom 82 34 Botswana 61 54 Slovakia 50
12 Germany 81 34 Slovenia 61 57 Croatia 49
13 Australia 77 36 Poland 60 57 Saudi Arabia 49
13 Hong Kong 77 36 Seychelles 60 59 Greece 48
13 Iceland 77 38 Costa Rica 59 59 Jordan 48
16 Austria 75 38 Lithuania 59 59 Romania 48
16 Belgium 75 40 Latvia 58 62 Cuba 47
16 United States of America 75
40
Saint Vincent and the
Grenadines
58
62 Malaysia 47
19 Ireland 74 64 Montenegro 46
20 Japan 73 42 Cyprus 57 64 Sao Tome and Principe 46
21 Estonia 71 42 Czech Republic 57 66 Hungary 45
21 United Arab Emirates 71 42 Dominica 57 66 Senegal 45
23 France 70 42 Spain 57
Source : Transparency International
g.2 Global resilience index26
FM Global, une des plus grandes sociétés mondiales d'assurance de
l'immobilier commercial et industriel, a publié une nouvelle édition de
son rapport annuel analysant la résistance territoriale en rapport avec
une perturbation de la chaîne d'approvisionnement des entreprises :
le Global resilience index. Cette indice composite constitue ainsi un outil
d’aide à la décision pour les décideurs économiques pour localiser ou
étendre leurs activités, pour sélectionner ou évaluer des fournisseurs,
pour évaluer les chaînes d’approvisionnement ou encore pour identifier
des clients vulnérables. Une résistance accrue d’un territoire permet
aux entreprises qui y sont localisées de mieux se protéger contre une
potentielle perturbation de leur chaîne d'approvisionnement ainsi que
de rebondir plus rapidement en cas d'une telle perturbation. Ceci est
particulièrement important pour les entreprises multinationales enga-
gées dans le commerce transfrontalier et ainsi confrontées à une mul-
titude de risques : tensions géopolitiques, volatilité des prix des matières
premières, dangers naturels, etc.
60 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Dans cette édition, 130 pays et territoires sont analysés à travers douze
critères à la fois qualitatifs et quantitatifs, répartis en trois sous-caté-
gories :
	 Économie (productivité, risque politique, intensité en pétrole de
l'économie, taux d'urbanisation) ;
	 Risques (exposition à des risques de dangers naturels, potentiel
d'amélioration de la gestion des risques en cas de dangers naturels,
gestion des risques d'incendie, risque cybernétique) ;
	 Chaîne d'approvisionnement (contrôle de la corruption, qualité des
infrastructures, qualité des fournisseurs locaux, visibilité de la chaîne
d'approvisionnement).
Ces sous-catégories et critères sont évalués sur une échelle allant de
0 (territoire ayant la moins bonne performance) à 100 (territoire ayant
la meilleure performance).
Le classement mondial est mené par la Suisse (100) qui est définie
comme le pays le plus résilient. Le Luxembourg se classe 2e
au niveau
mondial (96,1), suivi par la Suède (94,7). L’Allemagne se classe 5e
(93,9),
les Pays-Bas 11e
(88,0), la France 12e
(85,5) et la Belgique 16e
(83,3).
Tableau 18
Top 20 du classement
Country Country
Rank
Country
Score
Economic
Score
Risk Quality
Score
Supply Chain
Score
Switzerland 1 100.0 86.3 78.3 100.0
Luxembourg 2 96.1 95.3 79.3 86.2
Sweden 3 94.7 73.8 88.5 93.1
Norway 4 94.0 82.1 94.2 83.5
Germany 5 93.9 69.3 95.5 91.1
Austria 6 92.1 70.7 83.7 92.6
Denmark 7 90.8 72.0 87.7 87.3
Finland 8 90.3 65.6 88.1 90.3
United States West 9 89.9 59.7 100.0 87.7
United States Central 10 88.3 59.7 95.0 87.7
Netherlands 11 88.0 57.7 82.5 94.1
France 12 85.5 56.6 92.2 85.2
Canada 13 84.5 56.7 88.6 85.1
Czechia 14 84.1 71.6 99.3 69.2
United States East 15 83.3 59.7 74.7 87.7
Belgium 16 83.3 52.6 93.8 82.9
Australia 17 83.2 66.1 89.2 76.2
United Kingdom 18 82.4 62.8 78.6 82.0
Hong Kong 19 81.8 72.3 52.8 87.3
Qatar 20 81.7 100.0 57.1 66.9
Source : FM Global
61 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
En ce qui concerne plus particulièrement les trois sous-catégories qui
composent l'indice composite général, le Luxembourg se classe de la
manière suivante :
	 Économie - le Luxembourg est classé 2e
au niveau mondial (95,3) :
productivité (87,3), risque politique (97,0), intensité en pétrole de
l'économie (68,3), taux d'urbanisation (71,0) ;
	 Risques - le Luxembourg est classé 19e
au niveau mondial (79,3) :
exposition à des risques de dangers naturels (95,3), potentiel d'amé-
lioration de la gestion des risques en cas de dangers naturels (61,2),
gestion des risques d'incendie (71,4), risque cybernétique (51,1) ;
	 Chaîne d'approvisionnement - le Luxembourg est classé 14e
au
niveau mondial (86,2) : contrôle de la corruption (94,2), infrastruc-
tures (78,6), qualité des fournisseurs locaux (69,6), visibilité de la
chaîne d'approvisionnement (90,9).
Pour conclure, les auteurs du rapport dressent le constat suivant à
l’égard du Luxembourg : « (…) Luxembourg also scores highly for its eco-
nomic productivity, political stability, low corruption levels, and low exposure
to natural hazards. The country is an attractive domicile for companies
seeking a continental European base, following the United Kingdom’s vote
to leave the European Union (EU) and ensuring “Brexit”. This is relevant
especially for financial institutions keen to continue their “passporting” rights
to offer services freely across the EU. »
g.2 Logistics performance index27
La Banque mondiale a publié fin juillet 2018 la sixième édition de son
étude biannuelle « Connecting to compete ». Cette étude constitue une
analyse de la logistique commerciale, à savoir la capacité d'un pays à
acheminer efficacement des marchandises et à établir des liens entre
fabricants et clients sur les marchés internationaux. La logique sous-
jacente est que les pays plus performants sur le plan logistique peuvent
doper leur potentiel de croissance, devenir plus compétitifs et investir
davantage. Des chaînes logistiques efficaces permettent en effet un
meilleur accès aux marchés et offrent ainsi de plus grands débouchés
économiques. Cette étude repose notamment sur une enquête appro-
fondie auprès des transitaires et transporteurs express internationaux
dans 160 pays à travers le monde ainsi que sur des données quantita-
tives ayant trait à la performance d'une série de composantes clés de
la chaîne logistique (infrastructures, qualité des services, fiabilité des
expéditions, efficacité des procédures de dédouanement). Sur base des
informations collectées, la Banque mondiale construit un indice com-
posite dénommé Logistics performance index (LPI) qui mesure la per-
formance des pays sur une échelle de 1 (moins bonne performance) à
5 (meilleure performance).
27	
Pour plus de détails :
https://lpi.worldbank.org/
62 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Afin de mesurer les performances des pays en termes de logistique
au fil des années, le rapport utilise comme principal indice composite
une moyenne des scores LPI des quatre dernières éditions biannuelles
de l’étude (2012-2018). Ceci permet selon les auteurs de lisser les
fluctuations pouvant apparaître d’une édition biannuelle à l’autre. Dans
cet indice composite, les valeurs des éditions sont pondérées afin que
les données les plus récentes aient plus de poids (6,7 % pour 2012,
13,3 % pour 2014, 26,7 % pour 2016 et 53,3 % pour 2018). Le classement
LPI 2012-2018 mondial est mené par l’Allemagne (4,19  ; base 100),
suivie par les Pays-Bas (4,07) ex-aequo avec la Suède (4,07). Le Luxem-
bourg se classe en 16e
position mondiale (3,84), affichant une perfor-
mance de 91,8 % du leader (Allemagne). La Belgique se classe 4e
(4,05)
et la France 15e
(3,86). Au niveau de l’UE, le Luxembourg se classe en
10e
position pour les performances moyennes entre 2012-2018.
Tableau 19
Top 20 du classement
Economy
MeanLPI
rank
MeanLPI
score
%ofhighest
performer
Customs Infrastruc-
ture
Interna-
tional
shipments
Logistics
quality and
competence
Tracking and
tracing
Timeliness
Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score
Germany 1 4,19 100,0 1 4,09 1 4,38 4 3,83 1 4,26 1 4,22 1 4,40
Netherlands 2 4,07 97,2 3 3,97 2 4,23 6 3,76 2 4,12 7 4,08 6 4,30
Sweden 3 4,07 97,2 4 3,95 3 4,22 2 3,88 5 4,04 11 4,02 4 4,32
Belgium 4 4,05 96,9 13 3,74 10 4,03 1 3,97 3 4,10 4 4,11 2 4,40
Singapore 5 4,05 96,6 2 4,00 5 4,14 8 3,72 4 4,08 8 4,05 3 4,34
United Kingdom 6 4,01 95,7 8 3,85 7 4,09 10 3,69 7 4,04 5 4,10 5 4,32
Japan 7 3,99 95,3 5 3,91 4 4,19 14 3,61 8 4,03 9 4,03 9 4,24
Austria 8 3,99 95,2 14 3,71 8 4,07 5 3,78 6 4,04 2 4,13 11 4,22
Hong Kong SAR,
China
9 3,96 94,6 9 3,85 11 4,02 3 3,85 10 3,94 13 3,95 13 4,18
United States 10 3,92 93,7 11 3,76 6 4,10 23 3,54 11 3,93 3 4,13 16 4,14
Denmark 11 3,92 93,6 7 3,88 17 3,89 16 3,59 9 3,98 14 3,94 8 4,26
Finland 12 3,92 93,5 6 3,89 14 3,95 21 3,56 14 3,88 6 4,10 15 4,17
Switzerland 13 3,91 93,4 12 3,75 9 4,07 20 3,57 12 3,92 10 4,02 12 4,20
United Arab
Emirates
14 3,89 92,8 17 3,66 13 3,98 7 3,76 16 3,83 16 3,89 10 4,23
France 15 3,86 92,2 18 3,63 12 4,00 15 3,60 17 3,82 12 3,99 14 4,17
Luxembourg 16 3,84 91,8 16 3,67 18 3,84 11 3,68 15 3,83 22 3,78 7 4,27
Canada 17 3,81 90,9 15 3,70 16 3,91 28 3,45 13 3,90 15 3,91 21 4,03
Spain 18 3,78 90,3 21 3,57 22 3,79 9 3,72 18 3,78 21 3,78 19 4,04
Australia 19 3,77 90,0 10 3,76 15 3,92 31 3,40 19 3,76 19 3,83 22 4,00
Norway 20 3,74 89,3 19 3,62 19 3,84 27 3,48 20 3,75 18 3,83 25 3,96
Source : Banque mondiale
63 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
En ce qui concerne les six sous-catégories du volet international du
classement LPI, dont les informations proviennent d’une enquête auprès
des transitaires et transporteurs express internationaux, le Luxembourg
se classe en moyenne de la manière suivante entre 2012-2018 :
	 Efficacité des procédures de dédouanement : 16e
(3,67) ;
	 Qualité de l'infrastructure commerciale et de transport : 18e
(3,84) ;
	 Facilité d'organiser des envois internationaux à des prix compétitifs :
11e
(3,68) ;
	 Compétence et qualité des services de logistique : 15e
(3,83) ;
	 Capacité de suivre et de retracer les envois : 22e
(3,78) ;
	 Fréquence avec laquelle les expéditions atteignent les consignataires
dans des délais de livraison prévus ou attendus : 7e
(4,27).
g.4 International property rights index28
En août 2018 la Property Rights Alliance, en collaboration avec la Free
Market Foundation, a publié la 12e
édition annuelle de son indice com-
posite International property rights index (IPRI) lancé en 2007. L'objet de
cette analyse est de mesurer le niveau de droit de propriété qui consti-
tue, selon les auteurs, un indicateur clé du succès économique et de la
stabilité politique. Cet indice composite IPRI analyse notamment l'envi-
ronnement légal et politique et la protection du droit de propriété phy-
sique et intellectuelle à l'intérieur des pays. Trois sous-catégories
comprennent un total de dix indicateurs :
	 Environnement politique et légal (LP) : indépendance de l'autorité
judiciaire, stabilité politique, degré de corruption, etc. ;
	 Droits de propriété physique (PPR) : enregistrement de la propriété,
accès aux crédits, etc. ;
	 Droits de propriété intellectuelle (IPR) : protection des droits de
propriété intellectuelle, protection des brevets, etc.
Les indicateurs compris dans ces sous-catégories sont à la fois de
nature qualitative et quantitative. L'indice composite global IPRI est
construit sur base de la moyenne de ces trois sous-catégories. Il peut
obtenir une valeur entre 0 (minimum) et 10 (maximum).
Dans cette nouvelle édition 2018, le classement global IPRI est mené
par la Finlande (8,692/10), suivie par la Nouvelle-Zélande (8,632) et la
Suisse (8,619). Le Luxembourg se classe en 9e
position mondiale avec
un score de 8,298. Les Pays-Bas se classent 8e
(8,325), l’Allemagne 16e
(7,909), la Belgique 18e
(7,679) et la France 23e
(7,184).
Le classement UE est mené par la Finlande, la Suède (8,397) et les
Pays-Bas. Le Luxembourg se classe 4e
, l’Allemagne 8e
, la Belgique 9e
et la France 11e
.
28	
Pour plus de détails :
http://www.internationalpro-
pertyrightsindex.org/
64 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Figure 8
Top 15 du classement
IPRI 2018 LP PPR IPR
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Finland
NewZealand
Switzerland
Norway
Singapore
Sweden
Australia
Netherlands
Luxembourg
Canada
Japan
Denmark
UK
USA
Austria
Source : PRA
En ce qui concerne plus particulièrement les trois sous-catégories,
l’environnement politique et légal (8,539) constitue la composante la
plus performante du Luxembourg, devant les droits de propriété phy-
sique (8,196) et les droits de propriété intellectuelle (8,158).
Figure 9
Comparaison avec les pays voisins du Luxembourg
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
Belgium
France
Germany
Luxembourg
Netherlands
IPRI
Legal and Political
Subindex
Judicial
Independence
Rule of
Law
Political
Stability
Control of
Corruption
Physical Property
Rights SubindexProperty
Rights Protection
Registering
Property
Ease of Access
to Loans
Patent
Protection
Copyright
Piracy
Intellectual
Property Rights
Intellectual
Property
Rights Subindex
Source : PRA
65 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
2.3	Conclusions
Maints benchmarks et classements couvrant différentes facettes de la
compétitivité et de l’attractivité territoriale, dont leurs déterminants,
sont publiés annuellement : environnement des affaires, innovation,
TIC, ressources humaines, qualité et coût de la vie, etc. La figure ci-
dessous donne une image des positions que le Luxembourg occupe
dans la série de classements de pays repris dans le présent Bilan. Pour
plus de la moitié (> 50 %), le Luxembourg se classe dans le Top 5 de
l’UE et pour la quasi-totalité (> 85 %) dans le Top 10.
Figure 10
Fréquences du rang que le Luxembourg occupe parmi les États membres de l’UE
Fréquence du classement du Luxembourg (% de fois au rang n°)
Classement du Luxembourg dans l’UE-28 (rang n°)
30
28
25
23
20
18
15
13
10
8
5
3
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
Source : Observatoire de la compétitivité
Remarques : La présente figure concerne uniquement les classements de pays (UE) repris
dans le présent Bilan Compétitivité 2018. Les classements de villes n’ont pas été pris en
compte ici. La barre verte représente le tableau de bord national (système d’indicateurs
national).
Il n’y a aucun doute que les classements mêmes constituent de loin
l’élément le plus médiatisé. Mais ces rapports racontent une histoire
plus complexe que ne le laisse présager la simplicité apparente du
classement. Dans l’analyse de ces benchmarks, il s’agit donc de ne pas
perdre de vue les limites intrinsèques d’un tel exercice.
1.	 Une hausse ou baisse dans le classement ne veut pas dire que les
performances du Luxembourg se soient améliorées ou détériorées.
Une telle évolution peut aussi provenir du fait que, par exemple,
d’autres territoires ont subi plus ou moins sévèrement que le Luxem-
bourg un choc. Il est primordial de bien tenir compte de cette rela-
tivité dans les comparaisons internationales.
2.	 Il est utile de noter qu’il existe un décalage de temps entre maintes
statistiques utilisées et la période de publication des classements.
Les benchmarks analysés dans cette édition 2018 du Bilan utilisent
souvent encore des statistiques et indicateurs datant de 2015, 2016
et 2017. Ces classements ne doivent donc pas être considérés comme
outil de prévision à court terme.
66 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
3.	 De nombreux classements revêtent des différences méthodologiques.
Alors que, par exemple, le WEF essaye de mesurer la capacité des
pays à réaliser une croissance économique soutenable, IMD analyse
la capacité des pays à créer et à maintenir un environnement sou-
tenant la compétitivité des entreprises car la création de richesse
est supposée se faire au niveau des entreprises opérant dans un
environnement national qui facilite ou entrave leur compétitivité.
Les rangs du Luxembourg peuvent donc varier d’un classement à
l’autre, même s’ils essayent de mesurer la « compétitivité territo-
riale ».
4.	 On reproche aux différents classements de souffrir de faiblesses
méthodologiques, notamment dans trois domaines : la qualité des
sources (données primaires et secondaires), les indicateurs de base
retenus et la méthode de calcul de l’indice composite (formules,
pondérations), etc. À titre d'exemple, certains indicateurs « one size
fits all », utilisés de manière identique pour tous les territoires ana-
lysés, s’avèrent inadaptés aux spécificités du Luxembourg qui est
une très petite économie, largement ouverte vers l’extérieur.
	 L’exemple le plus connu est le « PIB par habitant »29
qui ne tient pas
compte, par sa construction statistique, du flux important de tra-
vailleurs frontaliers entrants au Luxembourg. Cet indicateur suré-
value donc fortement les performances du pays. L’indicateur du
nombre d’étudiants luxembourgeois dans l’enseignement supérieur,
ou ses dérivés, constitue un autre exemple type pour lequel il s’agit
souvent de relativiser les mauvais résultats obtenus par le Luxem-
bourg. Par exemple, l’indicateur des diplômés en sciences et tech-
nologie, abrégé « STEM »30
, qui est fréquemment utilisé dans ce type
d’analyse, ne tient pas compte du fait qu’une majeure partie des
étudiants luxembourgeois font leurs études tertiaires à l’étranger
et sous-évalue donc fortement les performances luxembourgeoises.
5.	 Le détail des pays analysés a un impact sur la comparabilité. Le
WEF compare ainsi par exemple 140 pays, IMD seulement 63 et la
Heritage Foundation 186. Ceci influence la position relative des pays
dans les classements. On pourrait donc par exemple décider d’uni-
quement comparer les États membres de l’UE. Le Luxembourg
passerait alors de la 19e
position mondiale à la 8e
position (WEF), de
la 11e
à la 4e
position (IMD) ou encore de la 14e
à la 5e
position (Heri-
tage Foundation).
6.	 Il existe, au sein des classements, des pays ou groupes de pays pour
lesquels les performances sont souvent proches, c’est-à-dire dont
les valeurs numériques des indices composites sont proches les
unes des autres. Le seul classement de pays ne permet générale-
ment pas de refléter cette situation. Toutes choses étant égales par
ailleurs, une faible augmentation (diminution) de la valeur de l’indice
composite peut donc engendrer une hausse (chute) significative dans
le classement. Le classement d’un territoire ne devrait donc pas
être consulté de manière isolée de la valeur de son indice composite.
Des écarts importants dans le classement peuvent en effet être liés
à de faibles écarts d’indice.
Au vu de ces remarques, que faut-il donc penser de ces classements ?
29	
« (…) in some regions the GDP
per capita figures can be
significantly influenced by
commuter flows. Net commuter
inflows in these regions push up
production to a level that could
not be achieved by the resident
active population on its own.
There is a corresponding effect
in regions with commuter
outflows ».
Au Luxembourg, presque
45 % de la force de travail est
actuellement constituée par
des travailleurs frontaliers.
Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
documents/2995521/8700651/1-
28022018-BP-EN/15f5fd90-
ce8b-4927-9a3b-07dc255dc42a
30	
« In 2014, the number of science
and technology graduates ranged
from about 24.7 per 1 000
inhabitants in Ireland to 9.2
per 1 000 inhabitants in Cyprus
and 3.5 per 1 000 inhabitants
in Luxembourg. The very low
ratio of science graduates in
Luxembourg and Cyprus might
be explained to a large extent
by the number of students who
pursue their studies abroad.
Since some of the graduates
reported by a country may be
foreigners who return home
following their studies, this
pushes up the ratio in the country
where they studied and pulls
down the ratio for their country
of origin ».
Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-
_R%26D_and_innovation
67 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
Même s’ils suscitent de nombreuses réserves, ces rapports constituent
un étalonnage de performances utile qui mérite d’être suivi. D’une part,
ces benchmarks résument des problématiques complexes au moyen
d’une seule valeur, constituant ainsi des outils de communication redou-
tables, favorisant le débat politique et permettant aux autorités d’éva-
luer leurs politiques en les comparant aux meilleures pratiques. D’autre
part, en raison de leur écho médiatique, ces benchmarks ont aussi un
impact non négligeable sur l’image de marque d’un territoire et peuvent
influencer la perception des investisseurs (optique nation branding).
Il faut par conséquent éviter de succomber au syndrome du classement
pour le classement. Les indications fournies par un classement ont
souvent un caractère trop général pour être exploitables et doivent
servir à focaliser l’attention et à inviter à une analyse plus rigoureuse.
Il n’existe, en effet, pas de recette unique. Différentes politiques peuvent
être comparées mais chaque pays doit les adapter à son propre envi-
ronnement socioéconomique. Les stratégies mises en œuvre réussissent
quand elles font le juste équilibre entre les impératifs économiques et
la cohésion sociale.
À cet effet, au Luxembourg le Comité de coordination tripartite avait
reconnu en 2003 la nécessité d’un tableau d’indicateurs élargi prenant
mieux en compte les spécificités du pays afin de pouvoir mieux appré-
hender la compétitivité nationale. Il avait confié au professeur Fontagné
(Université Paris I - Sorbonne) le soin d’élaborer des propositions à cet
égard (novembre 2004)31
. L’Observatoire de la compétitivité a mis à jour
ce tableau de bord national jusqu’en 2016. Une révision de ce dernier a
ensuite été préparée au sein du Conseil économique et social (CES)32
qui a adopté à l'unanimité, en juillet 2016, son avis sur le système
d'indicateurs national qui constituera le nouveau tableau de bord moder-
nisé et structuré. Les résultats de ce nouveau système d’indicateurs
national ont été présentés pour la première fois dans le Bilan de l’année
passée. Une première mise à jour annuelle a maintenant été effectuée
dans le cadre du présent Bilan 201833
.
31	
FONTAGNÉ L., Compétitivité
du Luxembourg : une paille
dans l’acier, Rapport pour
le Ministère de l’Économie
et du Commerce extérieur,
Luxembourg, novembre 2004,
pp.102-120
Pour plus de détails :
https://gouvernement.lu/
dam-assets/fr/publications/
rapport-etude-analyse/
minist-economie/observatoire-
de-la-competitivite/perspec-
tives-politique-economique/
perspectives-politique-econo-
mique-03/ppe-003.pdf
32	
CES, Le système d’indicateurs
national, Avis, 8 juillet 2016
Pour plus de détails :
http://www.ces.public.lu/
content/dam/ces/fr/
actualites/2016/07/2016-indi-
cateurs.pdf
33	
Cf. Chapitre 3 du présent Bilan
Compétitivité.
68 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée
2.4	Bibliographie
FONTAGNÉ L.
Compétitivité du Luxembourg : une paille
dans l’acier, Rapport pour le Ministère
de l’Économie et du Commerce
extérieur, Luxembourg, novembre 2004
GARELLI S.
World competitiveness – an overview of
the fundamentals of our theory and the
history of our research, IMD’s World
Competitiveness Center
HATEM F.
Les indicateurs comparatifs de
compétitivité, in Problèmes écono-
miques n° 2865, Paris, 22 décembre
2004
OCHEL W., ROEHN O.
Ranking of countries - the WEF, IMD,
Fraser and Heritage indices, CESifo dice
report, Journal for institutional
comparisons, volume 4, n° 2, summer
2006
THE ECONOMIST
How to lie with indices - Learn the ruses
of international country rankings,
novembre 2014
THE ECONOMIST
International comparisons are popular,
influential - and sometimes flawed,
novembre 2014
SITES INTERNET
http://composite-indicators.jrc.ec.
europa.eu/
https://odc.gouvernement.lu/fr/
statistiques/benchmarks-internatio-
naux.html
http://www.swissinfo.ch/eng/business/
How_competitive_are_competitiveness_
rankings.html?cid=36258206
3	 Le système d’indicateurs national
3.1	 Le tableau de bord de la Compétitivité 	 70
3.2	 Indicateur synthétique Compétitivité	 94
3.3	Annexe	 126
1
	http://www.ces.public.lu/
content/dam/ces/fr/avis/
politique-generale/2001-
role-etat.pdf
2
	http://ec.europa.eu/economy_
finance/publications/pages/
publication8051_fr.pdf
70 3. Le système d’indicateurs national
3.1	 Le tableau de bord
de la Compétitivité
3.1.1	Introduction
En 2016, le CES a fini de réviser le tableau de bord de la Compétitivité.
D’une part, les indicateurs qui ne fournissaient plus d’informations
pertinentes ont été remplacés par de nouveaux indicateurs de meilleure
qualité statistique. D’autre part, le CES a essayé de tenir compte de la
coexistence actuelle d’une multitude de tableaux de bord, à savoir les
indicateurs Europe 2020, les indicateurs de la procédure de suivi des
déséquilibres macroéconomiques (« MIP ») au niveau communautaire,
les indicateurs du PIBien-être et du développement durable au niveau
national. Tous ces indicateurs se recoupent à de nombreux niveaux et
rendent difficiles toute comparaison et l’obtention d’une vue d’ensemble
de la situation économique, sociale et environnementale au Luxembourg.
Cependant, cette révision des indicateurs du tableau de bord national
n’équivaut pas proprement dit à une révision de la définition de la com-
pétitivité qui a été utilisée. L’ODC rappelle la définition large du concept
de compétitivité, définition retenue par le Comité de coordination tri-
partite, et qui est celle du CES. En effet, le CES attribue les objectifs
suivants au gouvernement : « … le rôle principal de l’État est de contribuer
à l’obtention et au maintien d’une qualité de vie soutenable et élevée de la
population du pays »1
. Selon le CES, la compétitivité constitue un moyen
permettant d’atteindre ces objectifs. D’après une définition courante,
un pays est compétitif si « sa productivité augmente à un rythme similaire
ou supérieur à celui de ses principaux partenaires commerciaux ayant un
niveau de développement comparable, il parvient à maintenir un équilibre
dans le cadre d’une économie de marché ouvert, il connaît un niveau
d’emploi élevé »2
. Dans son approche large, le CES définit la compétiti-
vité comme « la capacité d’une nation à améliorer durablement le niveau
de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de
cohésion sociale tout en préservant l’environnement ».
Macroeconomic
imbalances
procedure (MIP)
PIBien-être
Système
d'indicateurs
national
Développement
durable
71 3. Le système d’indicateurs national
Dans le but d’établir une structuration claire des indicateurs et d’assu-
rer un certain équilibre entre les différents aspects du développement
durable dans le nouveau système d’indicateurs, le CES a décidé de
produire un tableau de base unique comprenant les aspects écono-
miques, sociaux et environnementaux.
Le CES a également décidé de proposer pour chaque aspect un nombre
restreint d’indicateurs « méta », considérés comme les plus importants
dans les aspects respectifs. Ceux-ci doivent assurer la comparabilité
du Luxembourg au niveau européen. Par opposition, les autres indica-
teurs, portant notamment sur les spécificités luxembourgeoises, sont
considérés comme secondaires, mais néanmoins utiles pour fournir
une information plus détaillée en cas de besoin. Une liste indicative et
non exhaustive d’indicateurs secondaires pertinents a donc également
été retenue. Toutefois, ces indicateurs secondaires sont donnés à titre
indicatif et ne sont pas considérés comme faisant partie intégrante du
nouveau système d’indicateurs.
Les indicateurs finalement retenus dans le nouveau système d’indica-
teurs national ont dû répondre à plusieurs critères, notamment :
	 Garantir la comparabilité spatiale et temporelle des indicateurs à
l’échelle de l’UE ;
	 Veiller à ce que la pertinence, la qualité statistique et la périodicité
de publication des indicateurs soient suffisantes afin de pouvoir
enrichir les débats politiques et sociaux futurs ;
	 Prendre en compte les indicateurs d’Europe 2020 et ceux de la MIP ;
	 Éliminer les indicateurs obsolètes et inopérables et les doubles
emplois.
Le nouveau système d’indicateurs n’est pas un instrument figé et pourra
évoluer au fil du temps et être adapté en cas de besoin. Il est destiné à
constituer l’outil de travail de référence du dialogue social, et à enrichir
le débat public. Par ailleurs, il devrait aider à mettre en lumière les
domaines où les performances du Luxembourg s’avèrent insuffisantes.
Le diagnostic général établi par le nouveau système d’indicateurs pour-
rait alors être suivi d’une feuille de route d’actions avec des objectifs
précis, quantifiables et mesurables, et élaborée en concertation avec
l’ensemble des partenaires sociaux. Ainsi, l’Observatoire de la compé-
titivité a présenté en avant-première l’édition 2018 du nouveau tableau
de bord le 9 juillet 2018 au groupe de travail « Indicateurs » au sein du
CES. Cette présentation a été suivie par une discussion sur certains
indicateurs en détail. Il s’avère nécessaire de donner pour certains
indicateurs plus de précisions sous forme d’encadrés. Les partenaires
sociaux ont décidé de ne pas changer la structure du tableau de bord
pour son édition 2018 et de rediscuter le tableau de bord après sa publi-
cation lorsque la mise à jour sera complète. L’Observatoire de la com-
pétitivité propose à cet effet de relancer sa traditionnelle matinée-débat.
72 3. Le système d’indicateurs national
3.1.2	Méthodologie
La méthode de comparaison ne se distingue pas de celle utilisée pour
l’ancienne version du tableau de bord : premièrement, la position du
Luxembourg par rapport à la moyenne européenne est mise en évi-
dence.
Si la performance du Luxembourg est meilleure de plus de 20 %
que la moyenne UE, l’indicateur est classé « vert » (position favo-
rable).
Si la performance du Luxembourg se situe entre +20 % et -20 % de
la moyenne UE, l’indicateur est classé en «  orange  » (position
neutre).
Si la performance du Luxembourg est pire de plus de 20 % que la
moyenne UE, l’indicateur est classé « rouge » (position défavorable).
Cette classification est un outil purement visuel pour voir rapidement
où le Luxembourg se situe par rapport à la moyenne communautaire.
Deuxièmement, les performances absolues du Luxembourg sont ana-
lysées à travers le temps, c’est-à-dire en comparant les données les
plus récentes aux valeurs de l’année antérieure. Ainsi, la signalisation
par des flèches indiquera notamment pour chaque indicateur la direc-
tion du plus récent changement (amélioration ou détérioration).
↑	Si la performance du Luxembourg s’est améliorée depuis la publi-
cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar-
qué par une flèche ascendante.
→	 Si la performance du Luxembourg est restée stable depuis la publi-
cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar-
qué par une flèche horizontale.
↓	Si la performance du Luxembourg s’est détériorée depuis la publi-
cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar-
qué par une flèche descendante.
Outre la comparaison avec la moyenne européenne, le Luxembourg est
également comparé au meilleur et au pire pays de l’UE.
73 3. Le système d’indicateurs national
3.1.3	 Aspect Économie
Tableau 1
Données de l’aspect économique
Année
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
A1 Dette publique (en % du PIB) 2017 ↓ 23,00 2 / 28 81,60 64,10 103,10 97,00 Estonie : 9,00 Grèce : 178,60
A2 Solde public (en % du PIB) 2017 ↓ 1,50 4 / 28 -0,90 1,30 -1,00 -2,60 Malte : 3,90 Espagne : -3,10
A3
Solde de la balance courante,
en % du PIB (moyenne sur 3 ans)1
2017 ↑ 5,00 21 / 28 3,97 8,40 2,30 2,60
République
tchèque : 1,00
Allemagne :
7,40
A4
Part de marché des exportations
mondiales (variation en % sur 5 ans)
2017 ↓ 25,42 4 / 28 10,99 6,72 4,08 2,91
Irlande :
64,77
Grèce :
-9,84
A5
Positions extérieures nettes
(en % du PIB)
2017 ↓ 47,00 6 / 28 -28,99 54,00 52,60 -20,10 Malte : 62,60
Irlande :
-149,30
A6
Taux de change effectif réel
(42 partenaires commerciaux,
variation en % sur 3 ans)
2017 ↓ -1,10 19 / 28 -2,20 -2,80 0,70 -3,20
Royaume-Uni :
-10,90
République
tchèque : 5,10
A7
Taux de croissance du PIB réel
(moyenne sur 3 ans en %)
2017 ↓ 2,77 17 / 28 2,23 2,03 1,50 1,50
Irlande :
12,43
Grèce :
0,30
A8 Taux d'inflation (en %)2
2017 ↓ 1,73 2 / 28 1,70 1,70 1,50 1,20 Allemagne : 0,00 Estonie : 2,00
A9
Temps nécessaire pour démarrer
une entreprise (jours)
2017 → 16,50 24 / 27 9,96 10,50 4,00 3,50
Danemark :
3,50
Pologne :
37,00
A10
Rendements des obligations
d'État à long terme (en %)
2017 ↓ 0,54 5 / 27 1,31 0,32 0,72 0,81
Lituanie :
0,31
Grèce :
5,98
A11
Capital réglementaire sur actifs
pondérés du risque (en %)
2017 ↑ 25,91 3 / 28 20,06 19,38 18,96 18,91
Estonie :
29,24
Portugal :
15,19
A12
Disponibilité des ressources financières
pour entrepreneurs (note de 1 à 5)
2017 ↑ 2,46 14 / 18 2,70 2,84 2,81
Pays-Bas :
3,65
Grèce :
1,92
A13
Taux d'emploi des personnes âgées
de 20 à 64 ans (en %)
2017 ↑ 71,50 16 / 28 72,20 79,20 68,50 71,00
Suède :
81,80
Grèce :
57,80
A14 Taux de chômage (en %) 2017 ↑ 5,60 10 / 28 7,60 3,80 7,10 9,40
République
tchèque : 2,90
Grèce :
21,50
A15
Taux moyen de variation annuelle
de la productivité globale des facteurs
dans l'ensemble de l'économie (en %)
2017 ↓ -0,57 28 / 28 1,03 0,93 0,21 0,68
Irlande :
6,54
Luxembourg :
-0,57
A16
Productivité réelle du travail par heure
travaillée (taux de croissance moyen sur
3 ans, en %)
2017 ↓ -0,50 26 / 27 0,97 0,97 0,70
Irlande :
8,50
Grèce :
-0,80
A17 CSU nominal (variation en % sur 3 ans) 2017 ↓ 7,90 23 / 28 0,90 5,10 1,00 1,30 Irlande : -17,20 Lituanie : 16,00
A18 Taux d'imposition des sociétés (en %) 2017 ↑ 27,08 23 / 28 21,51 29,79 33,99 33,33 Hongrie : 9,00 Malte : 35,00
A19
Rentabilité des sociétés non financières
(en %)
2016 ↑ 6,70 27 / 27 10,47 9,90 9,70 6,80
Royaume-Uni :
16,70
Luxembourg :
6,70
A20 PIB/heure travaillée (US=100) 2017 ↓ 134,85 1 / 28 71,79 98,21 102,28 94,91
Luxembourg :
135,00
Bulgarie :
38,00
A21
Dépense intérieure brute de R&D
(en % du PIB)
2016 ↓ 1,24 15 / 28 2,03 2,94 2,49 2,25
Suède :
3,25
Lettonie :
0,44
A22
Part d’emploi dans les secteurs
manu­facturés en moyenne-haute et
haute technologie (en % de l'emploi total)
2017 ↓ 0,60 28 / 28 5,80 9,80 4,20 4,50
République
tchèque : 11,40
Luxembourg :
0,60
A23
Pourcentage des intentions
entrepreneuriales (en %)
2017 ↓ 10,98 8 / 18 11,21 7,22 17,62
Estonie :
18,14
Bulgarie :
5,01
A24
Qualité du système éducatif
(moyenne de la note de 1 à 7)
2017 ↓ 4,35 12 / 28 4,16 5,37 5,09 4,30
Finlande :
5,81
Slovaquie :
2,77
A25
Apprentissage tout au long de la vie
en % de la population 25-64 ans
2017 ↑ 17,20 6 / 28 10,90 8,40 8,50 18,70
Suède :
30,40
Roumanie :
1,10
(1)
Les pays sont classés en fonction de la distance du solde de la balance courante par rapport à la moyenne
des deux seuils fixés par la procédure MIP (l’objectif est donc que le solde soit proche de +1 % du PIB).
(2)
Les pays sont classés en fonction de la différence par rapport au taux d’inflation moyen de l’UE.
Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord
(mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations)
74 3. Le système d’indicateurs national
En ce qui concerne l’aspect Économie, qui couvre des domaines tels
que la stabilité et l’attractivité d’un pays ou encore sa compétitivité-coût
et des éléments de sa compétitivité-hors coût, le Luxembourg se posi-
tionne dans le groupe de tête pour une bonne partie des indicateurs.
Quatre des 25 indicateurs sont en orange, ce qui signifie que pour ces
indicateurs, la performance du Luxembourg est proche de la moyenne
de l’UE. Le nombre d’indicateurs en vert affiche une tendance stable
au cours des dernières années, en passant de dix en 2005 à treize pour
l’année 2007 puis repassant à 11 indicateurs verts en 2016 et 2017. Le
nombre d’indicateurs en rouge a augmenté à dix en 2017. Pour 8 des
25 indicateurs, la performance du Luxembourg s’est améliorée en 2017
par rapport à 2016. Seize des vingt-cinq indicateurs affichent une per-
formance moins bonne en 2017 qu’en 2016.
Figure 1
Évolution des couleurs de l’aspect « Économie »
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
Vert Orange Rouge
75 3. Le système d’indicateurs national
3.1.3.1	 Description détaillée des indicateurs de l’aspect Économie
Avec le solde public (indicateur A2), la dette publique (A1) renseigne sur
la santé des finances publiques des États membres. Le Luxembourg
affiche une dette publique brute de 23 % en 2017, un des taux les plus
bas de l’Union européenne : seule l’Estonie devance encore le Grand-
Duché. Cependant ce taux a triplé depuis 2005 (7,4 %). Seuls 13 pays de
l’Union européenne restent en dessous de la valeur de référence de
60 % du PIB prévue par les règles de l’Union européenne. Tous les États
membres, à l’exception de l’Espagne, respectent désormais le seuil du
solde public imposé de -3 % du PIB. 12 États membres affichent un
excédent du solde public en 2017. Parmi les bons élèves figurent le
Luxembourg, la Bulgarie, Malte, la Croatie, la Suède, l’Allemagne, la
Grèce, la République tchèque, Chypre, les Pays-Bas, le Danemark et
la Lituanie. Le défi majeur des gouvernements européens est d’assurer
le remboursement de leur dette publique et de maîtriser leurs dépenses
publiques tout en favorisant la croissance économique. En raison de la
crise économique et financière des années 2008 et suivantes, de nom-
breux gouvernements européens ont été confrontés à des défis majeurs.
Le rendement des obligations d’État à 10 ans (A10) reflète la confiance
des marchés financiers envers les pays quant à leur capacité à mener
une politique financière saine, et donc à leur capacité à rembourser le
capital investi. La Lituanie présente en 2017 le taux le plus bas de l’Union
européenne avec 0,31 % et dépasse légèrement l’Allemagne (0,32 %)
qui a su vendre ses obligations au taux de 0,09 % en 2016. Le taux du
Luxembourg a doublé depuis 2016 en passant de 0,25 % à 0,54 % mais
reste avec les Pays-Bas et la Finlande dans le peloton de tête.
Le solde de la balance courante (A3) donne une indication sur la santé
compétitive et commerciale d’un pays vis-à-vis de ses principaux par-
tenaires commerciaux. En 2017, la moyenne sur trois ans du solde
courant luxembourgeois s’élève à +5 % du PIB. Le Luxembourg reste
ainsi entre les deux seuils fixés (+6 % et -4 %) par la Commission euro-
péenne dans le cadre de la procédure concernant les déséquilibres
macroéconomiques. En 2006, le Luxembourg affichait encore un taux
de 10,9 %. Le Royaume-Uni et Chypre dépassent le seuil inférieur de
-4 % en 2017 alors que Malte, l’Allemagne, l’Irlande, le Danemark et
les Pays-Bas dépassent le seuil supérieur de +6 %. Le solde de la
balance courante fait partie des indicateurs de la procédure MIP dans
laquelle il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il pré-
sente un solde de la balance courante avec soit un déficit supérieur à
-4 % du PIB (seuil inférieur), soit un excédent de plus de +6 % du PIB
(seuil supérieur). Ainsi, il s’avère difficile d’établir un classement des
pays. Le CES a finalement approuvé la proposition de l’ODC de classer
les pays en fonction de la distance du solde de la balance courante par
rapport à la moyenne des deux seuils (l’objectif est donc que le solde
soit proche de +1 % du PIB). Ainsi, le Luxembourg se classe à la 21e
position parmi 28 États membres.
76 3. Le système d’indicateurs national
La variation sur 5 ans de la part de marché du Luxembourg dans les
exportations mondiales (A4) s’élève à +25,42 % en 2017. Seules l’Irlande
et la Pologne dépassent ce niveau avec une part de marché de +66,11 %
et 28,71 % respectivement en 2017. Cet indicateur, qui fait également
partie du système d’indicateurs de la procédure MIP, tient compte des
pertes structurelles de compétitivité qui peuvent s’accumuler. Un pays
peut perdre des parts de marché à l’exportation non seulement si ses
exportations diminuent, mais aussi, et surtout, si ses exportations ne
progressent pas au même rythme que les exportations mondiales, et
donc si sa position relative à l’échelle globale régresse.
Tout en faisant partie des indicateurs de la procédure MIP, l’indicateur
des positions extérieures nettes positives (négatives), en % du PIB (A5),
correspond à un stock d’actifs à l’étranger supérieur (inférieur) au stock
d’actifs domestiques détenus par les investisseurs étrangers. Le pays
est alors créditeur (débiteur) du reste du monde. Le Luxembourg atteint
un niveau positif de 47 % en 2017 et se classe en 6e
place parmi les 28
États membres.
Le taux de change effectif réel, en variation en % sur 3 ans (A6), fournit
une mesure de la compétitivité-prix ou de la compétitivité-coût, en
comparant au niveau macroéconomique les prix domestiques et étran-
gers exprimés dans une devise commune tout en les déflatant par un
indicateur de prix ou de coût. Pour cet indicateur, la procédure MIP
retient qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur est
supérieur à +5 % ou inférieur à -5 %. Le Luxembourg se trouve la plu-
part des années dans cette fourchette, considérée comme ne posant
pas de risques de déséquilibre.
En 2017, la moyenne sur trois ans du taux de croissance du PIB réel
(A7) au Luxembourg est de +2,77 %. Par rapport à 2016, le Luxembourg
perd 13 positions dans le classement des pays. Pour l’Irlande, qui affiche
de loin la meilleure performance pour cet indicateur, il est à rappeler
que ce taux, qui est une moyenne sur 3 ans, intègre toujours la hausse
spectaculaire du PIB irlandais de +26,3 % en 2015 liée à la relocalisation
vers l’Irlande des activités de plusieurs opérateurs économiques étran-
gers majeurs.
Depuis 2011, le rythme de progression du taux d’inflation (A8) a conti-
nué de ralentir au Luxembourg pour atteindre un taux de +0,3 % en
2016. En 2017, le taux d’inflation recommence à augmenter à 1,5 % pour
la zone euro. Le Luxembourg affiche un taux d’inflation de 1,7 % en 2017,
mesuré par l’IPCN. Le taux d’inflation (A8) pose un problème d’inter-
prétation. Cet indicateur n’a d’ailleurs pas été retenu dans le tableau
de bord MIP. Ni une inflation négative ni une inflation positive trop éle-
vée n’est souhaitable. L’ODC, après concertation avec le CES, a décidé
de prendre la moyenne de l’UE comme référence et les pays sont clas-
sés en fonction de la différence entre le taux national et le taux moyen
de l’UE.
3
	 Pour les détails de la
méthodologie de la Banque
mondiale :
http://francais.doingbusiness.
org/Methodology/starting-a-
business#Temps%20
%E2%80%93%20Hommes%20
(jours)
77 3. Le système d’indicateurs national
Le nombre de jours nécessaires pour démarrer une entreprise (A9) est
un des indicateurs retenus par la Banque mondiale pour son projet
« Doing Business » qui mesure la réglementation des affaires et son
application effective. Par rapport aux autres États membres de l’Union
européenne, le Luxembourg performe plutôt de manière médiocre : au
Luxembourg, 16,5 jours sont nécessaires en moyenne pour obtenir
toutes les autorisations requises pour pouvoir lancer son entreprise.
Depuis 2010, la valeur de cet indicateur reste inchangée pour le Luxem-
bourg. Au Danemark, il faut compter en moyenne 3,5 jours pour pouvoir
démarrer son entreprise. La récente création en 2017 du statut de
« SARL simplifiée » au Luxembourg devrait dans les années à venir
contribuer à une diminution effective de cette valeur, mais en raison de
la méthodologie appliquée par la Banque mondiale3
, cette amélioration
ne se reflétera probablement pas dans les prochaines éditions du rap-
port « Doing Business ».
Afin de garantir la solidité et la stabilité du système bancaire, les auto-
rités de régulation bancaire ont introduit des exigences quant à la sol-
vabilité des banques. L’indicateur « Capital réglementaire sur actifs
pondérés du risque (A11) » reflète les exigences de fonds propres d’une
banque relatives à leur risque de crédit. Chaque actif se voit assigner
un risque pondéré de façon que la banque ne prenne pas plus de risques
qu’elle est en mesure de supporter. Ce ratio est de 25,9 % en 2017 au
Luxembourg. En Estonie on observe le ratio le plus élevé avec 29,2 %
et en Espagne le plus bas avec 15,54 % en 2017. Le fait que le système
bancaire jouisse d’une certaine stabilité peut avoir un impact non négli-
geable sur la compétitivité d’un pays. Or de l’autre côté les banques qui
respectent ce ratio n’acceptent que des crédits sûrs, ce qui rend difficile
les conditions de crédit pour les start-ups et petites et moyennes entre-
prises. Voilà pourquoi il est également opportun d’analyser les condi-
tions de crédit. L’indicateur (A12) décrivant la disponibilité des ressources
financières pour petites et moyennes entreprises est issu de l’enquête
Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Le Luxembourg se situe en
dessous de la moyenne européenne et atteint le 14e
rang sur 18 pays.
En ce qui concerne le pourcentage des intentions entrepreneuriales
(A23) qui est également recensé par l’enquête GEM, le Luxembourg se
classe aussi dans la moyenne communautaire avec un taux de 10,98 %
en 2017. La Roumanie atteint le score le plus élevé, à savoir 29,01 %.
Concernant le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans (A13),
le Luxembourg se classe dans la moyenne communautaire. En Suède,
ce taux atteint 81,8 % en 2017, alors qu’au Luxembourg il est de 71,5 %.
Le taux de chômage (A14) est de 5,6 % au Luxembourg en 2017. La
France atteint 9,4 % en 2017 par rapport à 7,4 % en 2008, contrairement
à l’Allemagne qui est passée d’un niveau de 10,1 % en 2006 à 3,8 % en
2017.
Quant aux indicateurs qui reflètent la compétitivité-prix et -coût, le
Luxembourg montre de mauvaises performances au cours des deux
dernières années. Qu’il s’agisse du taux moyen de variation annuelle
de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie
(A15), de la productivité réelle du travail par heure travaillée (A16), de
CSU nominal (A17), le Luxembourg est toujours parmi les derniers de
l’Union européenne. De même pour le taux d’imposition nominal des
sociétés (A18) ou pour la rentabilité des sociétés non financières (A19),
le Luxembourg est plutôt la lanterne rouge de l’UE.
4
	 World Economic Forum -
« Global Competitiveness
Report (GCR) » 2014-2015
78 3. Le système d’indicateurs national
Au Luxembourg, on constate un niveau très bas en matière de dépense
intérieure brute de R&D (A21) avec 1,24 % du PIB en 2017. La part des
emplois de moyenne et haute technologie (A22) s’élève seulement à
0,6 % en 2017, la plus mauvaise performance de l’UE-28. Les secteurs
de haute et moyenne technologie sont définis comme des secteurs
requérant une intensité en R&D relativement élevée. Il s’agit notamment
de secteurs comme la construction aéronautique et spatiale, l’industrie
pharmaceutique, la fabrication de machines de bureau et de matériel
de bureau et de matériel informatique, l’électronique et la communi-
cation, les instruments scientifiques pour la haute technologie. Selon
le World Economic Forum (WEF), le Luxembourg, qui dispose d’une
structure économique axée sur les services, peut tirer son innovation
d’autres sources que la R&D4
.
Dans le rapport du WEF, un des indicateurs utilisé pour mesurer la
qualité du système éducatif national (A24) provient de la réponse qui a
été donnée à la question suivante dans le cadre de son enquête annuelle
auprès des décideurs économiques  : «  How well does the education
system in your country meet the needs of a competitive economy? ». Le
Luxembourg se classe à la 12e
position parmi les 28 États membres de
l’Union européenne tout en perdant une position par rapport à l’année
2016, avec un score de 4,35 sur 7 (7 étant la note maximale). La Finlande
affiche un score de 5,81 en 2017.
L’apprentissage tout au long de la vie, en % de la population 25-64 ans
(A25), est important tant pour les salariés, afin de préserver leur
employabilité, que pour les entreprises, en matière de compétitivité.
Les pays nordiques tels que la Suède, le Danemark et la Finlande
mettent le plus à profit l’apprentissage tout au long de la vie (30,4 %,
26,8 % et 27,4 % respectivement en 2017). Le Luxembourg atteint un
taux de 17,2 % en 2017, tout en s’améliorant par rapport à 2016.
Encadré
Un faible taux d’EBE au Luxembourg, une analyse par le STATEC
Dans le tableau de bord de l’ODC, la ren-
tabilité des sociétés non financières
(ensemble de l’industrie et des services
marchands, sauf les activités financières
et d’assurances) est mesurée par le ratio
entre l’excédent brut d’exploitation (EBE)
et le chiffre d’affaires. Ce taux d’EBE est
faible au Luxembourg, bien en dessous
de la moyenne européenne et très loin
des pays avec les meilleures perfor-
mances en la matière. Selon les derniers
chiffres disponibles, le taux d’EBE est de
6,5 % au Luxembourg, ce qui place le
Grand-Duché en dernière position dans
la comparaison européenne.
La mauvaise performance du Luxem-
bourg a interpellé un bon nombre d’ac-
teurs, dont le Statec qui a démêlé la
complexité de l’indicateur dans son Bul-
letin n° 3/2018 : Un faible taux d’EBE au
Luxembourg, et donc ? Le présent enca-
dré résume les principales conclusions
de l’analyse du Statec. Pour plus de dé-
tails, l’ODC invite les lecteurs intéressés
à consulter le bulletin du Statec, dispo-
nible sous :
http://www.statistiques.public.lu/fr/
publications/series/bulletin-
statec/2018/03-18-Taux-EBE/index.
html.
79 3. Le système d’indicateurs national
3.1.3.2	 Disponibilité des données au niveau de l’aspect Économie
Tableau 2
Données manquantes de l’aspect Économie
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Aspect Économie 21,4 % 15,1 % 14,3 % 5,1 % 4,9 % 3,7 % 2,7 % 1,6 % 1,9 % 1,4 % 2,1 % 2,0 % 11,3 %
On constate que la majorité des données de l’aspect Économie sont
disponibles. Généralement, il s’agit ici d’indicateurs bien établis.
Quelques indicateurs par contre n’ont été développés que récemment,
comme le Capital réglementaire sur actifs pondérés du risque (A11) pour
lequel les données existent seulement depuis 2008. Les indicateurs
concernant la Disponibilité des ressources financières pour entrepreneurs
(A12) et le Pourcentage des intentions entrepreneuriales (A23) trouvent
leur origine dans l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM).
Pour l’année 2017, la base de données du GEM ne comporte que
les informations pour 18 pays sur 28 dans le cadre de cette étude. Le
Luxembourg y participe seulement depuis 2013, d’autres pays comme
le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l’Espagne ont participé chaque année
à cette étude depuis 2005.
Sur les 25 indicateurs, on compte 17 indicateurs qui proviennent
d’Eurostat. Eurostat a élaboré un Code de bonnes pratiques de la sta-
tistique européenne qui impose un standard pour le développement, la
production et la dissémination des statistiques européennes. Pour les
8 autres indicateurs, les sources sont la Banque mondiale, l’étude
Global Entrepreneurship Monitoring (GEM), la base de données AMECO
de la Commission européenne, le World Economic Forum (WEF) et le
Fonds Monétaire International (FMI). Parmi les 25 indicateurs retenus
dans l’aspect économique, 8 indicateurs - à savoir A1, A3, A4, A5, A6,
A14, A17 et A21 - sont des indicateurs que la Commission européenne
utilise dans le cadre de la procédure MIP.
14 indicateurs faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de
bord, cependant 4 de ces indicateurs ont été légèrement adaptés
pour les besoins du nouveau système d’indicateurs : le taux de change
effectif réel (A6) prend en compte 42 partenaires commerciaux, et non
plus 37 (alignement sur le tableau de bord de la MIP), le taux de crois-
sance du PIB réel (A7) et le CSU réel (A17) sont des indicateurs fort
volatils, et le CES a décidé de prendre la moyenne sur 3 ans, et le taux
d’emploi des personnes (A13) prend en compte la tranche d’âge de 20
à 64 ans (indicateur de la stratégie Europe 2020) et non plus celle de 15
à 64 ans (ancien indicateur de la stratégie de Lisbonne).
80 3. Le système d’indicateurs national
Encadré
Évolution du taux d’emploi au Luxembourg – des divergences
méthodologiques expliquées
Le taux d’emploi, c’est-à-dire la part de
la population en âge de travailler (20-64
ans) qui est en emploi, peut être calculé
à partir de deux sources différentes :
l’Enquête sur les forces de travail (EFT)
et les données administratives. Le taux
d’emploi calculé sur base des données
administratives se fonde sur l’emploi
national des comptes nationaux rapporté
à la population, chiffre officiel issu du
recensement de la population.
L’emploi national des comptes nationaux
est basé principalement sur les données
de l’Inspection générale de la sécurité
sociale (IGSS) et est calculé selon des
règles harmonisées au niveau européen.
Sur les dernières années, l’évolution du
taux d’emploi diverge fortement entre
ces deux sources, la première indiquant
une hausse du taux d’emploi et la se-
conde une baisse.
L’analyse montre que la hausse du taux
d’emploi (EFT) est surtout due à des
changements méthodologiques visant à
améliorer l’enquête (meilleur taux de
réponse, meilleure couverture des per-
sonnes qui travaillent, etc).
La baisse du taux d’emploi (sources ad-
ministratives) s’explique par le prolonge-
ment des études, l’introduction du congé
parental et le vieillissement de la popu-
lation.
Baisse ou augmentation du taux d’emploi ?
72
71
70
69
68
67
66
65
64
63
Taux d'emploi [20;64] d'après les deux sources, en % de la population
Enquête sur les forces de travail - EFT
Sources administratives (Comptes nationaux, Recensement)
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : STATEC
Table de réconciliation
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
(1) Emploi national total - EFT [20;64] 202 147 205 227 213 419 219 071 221 147 233 343 236 597 245 007 250 972 256 590 266 229
- (2) Personnes travaillant peu, EFT** 100 100 100 100 1 174 1 525 1 392 1 204 1 818 1 458 1 541
+ (3)
Salariés habitant un ménage
collectif, CN
n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
- (4)
Divergence Emploi non salarié
(CN-EFT)
-4 054 -5 925 -3 113 -3 320 -2 142 -945 -994 -1 876 242 1 790 1 159
- (5)
Divergence résidents sortants
(CN-EFT)
1 755 969 3 652 4 054 5 102 6 634 7 232 9 669 7 031 9 292 7 846
= (6)
Emploi EFT corrigé selon la
définition CN [20;64]
204 346 210 084 212 780 218 237 217 013 226 129 228 968 236 010 241 881 244 050 255 683
(7) Emploi national total - CN [20;64]* 203 684 209 545 211 344 214 923 220 689 225 964 230 632 236 139 241 134 246 656 253 752
(8) Divergence EFT-CN (Total) (1)-(7) -1 537 -4 318 2 075 4 148 458 7 379 5 965 8 868 9 838 9 934 12 477
(9) Divergence inexpliquée (6)-(7) 662 539 1 436 3 315 -3 676 165 -1 665 -129 748 -2 607 1 931
(10) Divergence expliquée (2)+(4)+(5) -2 199 -4 857 639 834 4 134 7 214 7 629 8 997 9 091 12 540 10 546
Source: STATEC (CN-Comptes nationaux, EFT-Enquête sur les forces de travail)
* L’emploi national total - CN [20;64] est calculé sur base de la part des 20 à 64 ans dans l’emploi résident recencé par l’IGSS.
**Estimation [2007;2010]
Pour plus de détails :
https://statistiques.public.lu/catalogue-publications/cahiers-economiques/2018/PDF-Analyses-01-2018.pdf
81 3. Le système d’indicateurs national
3.1.4	Aspect Social
Tableau 3
Données de l’aspect social
Année
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
B1
Taux de chômage de longue
durée (en %)
2017 ↑ 2,10 13 / 28 3,40 1,60 3,50 4,20
République
tchèque : 1,00
Grèce :
15,60
B2
Taux de risque de pauvreté
au travail (en %)
2016 ↓ 12,00 25 / 28 9,60 9,50 4,70 8,00
Finlande :
3,10
Roumanie :
18,60
B3
Proportion de salariés ayant
des contrats à durée
déterminée (en %)
2017 ↓ 7,60 10 / 28 11,30 10,00 8,40 13,90
Roumanie :
0,90
Espagne :
22,10
B4
Jeunes sans emploi et ne
participant ni à l'éducation ni
à la formation (NEET) (en %)
2017 ↓ 5,90 2 / 28 10,90 6,30 9,30 11,50
Pays-Bas :
4,00
Italie :
20,10
B5
Emploi à temps partiel
involontaire (en %)
2017 ↓ 13,60 9 / 28 27,10 11,50 7,80 43,10
Belgique :
7,80
Grèce :
70,70
B6
Salariés ayant de longues
heures involontaires (en %)
2015 35,00 24 / 28 30,00 30,00 28,00 32,00
Lituanie :
16,00
Suède :
52,00
B7
Variation de l'emploi par
rapport à l'année précédente
(en %)
2017 ↑ 3,40 3 / 28 1,60 1,40 1,40 1,10
Malte :
5,20
Lituanie :
-0,50
B8
Personnes ayant quitté
prématurément l'éducation
et la formation (en %)
2017 ↓ 7,30 9 / 28 10,60 10,10 8,90 8,90
Croatie :
3,10
Malte :
18,60
B9
Niveau de scolarité
supérieure dans la tranche
d'âge de 30-34 ans
2017 ↓ 52,70 4 / 28 39,90 34,00 45,90 44,30
Lituanie :
58,00
Roumanie :
26,30
B10
Taux de redoublement
(en %)
2015 ↑ 30,90 25 / 28 12,00 18,10 34,00 22,10
Croatie :
1,60
Belgique :
34,00
B11
Revenu médian (variation
en % par rapport à l'année
précédente)
2016 ↓ -4,12 27 / 28 2,42 2,94 2,96 1,39
Estonie :
9,58
Bulgarie :
-5,43
B12
Revenu médian en standard
de pouvoir d'achat (en euros)
2016 ↓ 27 973,00 1 / 28 16 451,60 21 179,00 21 313,00 20 624,00
Luxembourg :
27 973,00
Roumanie :
4 728,00
B13
Écarts de salaires hommes -
femmes (en %)
2016 → 5,50 3 / 25 16,20 21,50 6,10 15,20
Roumanie :
5,20
Estonie :
25,30
B14
Évolution des salaires dans
l'économie (CSU réel),
variation en % sur 3 ans
2017 ↑ 1,71 4 / 28 -0,41 0,13 -1,24 -0,33
Lettonie :
3,58
Irlande :
-8,30
B15
Dette des ménages
(consolidée, en %)
2016 ↓ 64,30 21 / 28 61,20 52,40 59,00 56,40
Roumanie :
16,60
Danemark :
129,20
B16
Richesse nette par ménage
(en milliers d'euros)
2016 ↑ 768,40 1 / 20 208,26 214,30 330,30 243,10
Luxembourg :
768,40
Lettonie :
40,00
B17
Taux de risque de pauvreté
après transferts sociaux
(en %)
2017 ↓ 18,68 16 / 24 17,00 16,10 15,90 13,30
République
tchèque : 9,10
Roumanie :
23,60
B18
Taux de privation matérielle
grave (en %)
2017 ↑ 1,17 2 / 26 6,70 3,40 5,10 4,10
Suède :
1,10
Bulgarie :
30,00
B19
Indice de Gini des inégalités
de revenu (0 à 100)
2016 ↓ 31,00 17 / 28 30,80 29,50 26,30 29,30
Slovaquie :
24,30
Bulgarie :
37,70
Suite page suivante
82 3. Le système d’indicateurs national
Tableau 3
Suite
B20
Efficacité des transferts
sociaux (différence entre taux
de risque de pauvreté avant
et après transferts sociaux)
en points de pourcentage
2016 ↓ 27,90 10 / 28 27,20 26,90 28,70 31,40
Hongrie :
33,10
Estonie :
18,00
B21
Personnes vivant dans des
logements surpeuplés (en %
de la population totale)
2016 ↓ 8,10 11 / 28 16,60 7,20 3,70 7,70
Chypre :
2,40
Roumanie :
48,40
B22
Charge des coûts du logement
au-delà de 25 % du revenu
disponible du ménage
(propriétaires et locataires,
en %)
2016 ↑ 20,73 6 / 28 30,61 42,28 28,52 21,61
Malte :
12,45
Grèce :
69,81
B23
Délinquance, violence ou
vandalisme aux alentours
(en %)
2016 ↑ 12,20 18 / 28 13,00 14,10 13,40 14,80
Croatie :
3,00
Bulgarie :
25,00
B24
Espérance de vie en bonne
santé (en années)
2016 ↓ 60,15 17 / 28 63,85 66,30 63,75 63,35
Suède :
73,15
Lettonie :
53,60
Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord
(mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations)
L’aspect Social a notamment pour finalité d’apprécier l’état et l’évolu-
tion du niveau de vie, de la qualité de vie, du bien-être et de la cohésion
sociale du pays. Les indicateurs afférents couvrent principalement le
marché du travail, l’éducation, le revenu, le patrimoine et l’endettement
privé, les inégalités sociales et le cadre de vie.
En 2017, 14 des 24 indicateurs sont classés en vert, les performances
du Luxembourg dans ces domaines sont donc meilleures d’au moins
20 % par rapport à la moyenne de l’UE. Sept indicateurs sont classés
en orange et trois en rouge. L’évolution des couleurs pour l’aspect Social
est moins volatile que dans l’aspect Économie, comme il s’agit d’un
aspect davantage structurel que conjoncturel. En termes d’amélioration
et de détérioration, il est intéressant de constater que pour 14 des 24
indicateurs, la situation par rapport à l’année précédente s’est détério-
rée au Luxembourg. Pour 8 indicateurs, la situation s’est améliorée.
Figure 2
Évolution des couleurs de l’aspect Social
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Vert Orange Rouge
83 3. Le système d’indicateurs national
3.1.4.1	 Description détaillée des indicateurs de l’aspect Social
Au Luxembourg, le taux de chômage de longue durée (B1), qui touche
surtout les demandeurs d’emploi peu qualifiés, est de 2,1 % en 2017.
Par rapport à la moyenne, le taux de chômage est relativement faible,
cependant il a régulièrement augmenté ces dernières années.
L’emploi à temps partiel involontaire (B5) varie en fonction du taux de
chômage, ce qui indique que les personnes sont obligées de travailler
à temps partiel involontaire lorsque la situation économique se dété-
riore. Au Luxembourg, le taux d’emploi à temps partiel involontaire
s’élève à 13,6 % en 2017. La Grèce affiche un taux de 70,7 % en 2017. La
Belgique affiche le taux le plus bas, à savoir 7,8 % en 2017.
Par rapport aux autres États membres, le Luxembourg se classe en
tête du peloton en ce qui concerne la variation de l’emploi (B7). En effet,
en 2017, l’emploi a augmenté de +3,4 % par rapport à l’année précé-
dente. Seule Malte devance le Luxembourg, avec une augmentation de
+5 % de l’emploi en 2017. En Lituanie, l’emploi a régressé de 0,5 % en
2017.
En 2017, la proportion de salariés ayant des contrats à durée détermi-
née (B3) a atteint 11,3 % dans l’UE-28. En France, 13,9 % des salariés
occupaient un emploi temporaire  ; le rapport était d’un dixième en
Allemagne, alors qu’au Luxembourg et en Belgique le taux était de 7,6 %
et 8,4 % respectivement en 2017. Dans les autres États membres de
l’UE-28, la proportion de travailleurs engagés dans le cadre d’un contrat
à durée déterminée oscillait entre 22,1 % en Espagne et seulement
0,9 % en Roumanie. Les écarts considérables entre les États membres
de l’Union s’expliquent par l’offre et la demande de main-d’œuvre, les
prévisions des employeurs en matière de croissance, ainsi que les
procédures prévues par le droit du travail en matière de recrutement
et de licenciement du personnel.
Les indicateurs qui retracent le revenu des ménages montrent une
image mitigée du Luxembourg. Le revenu médian après transferts
sociaux (B12) est le plus élevé de l’UE (27 975 EUR en standard de pou-
voir d’achat) et a augmenté de 2,8 % en une année (B11), mais pour le
taux de risque de pauvreté au travail (B2) le Luxembourg se classe en
25e
position avec un taux de 12 %. Le taux de risque de pauvreté au
travail mesure la proportion de personnes qui travaillent et disposent
d’un revenu disponible équivalent se situant en dessous du seuil de
risque de pauvreté, fixé à 60 % du revenu disponible équivalent médian
national (après transferts sociaux).
L’indice de Gini des inégalités de revenu (B19) égal à 0 signifie que toute
la population dispose du même revenu (situation d’égalité parfaite)
alors qu’un coefficient de Gini égal à 1 correspond à la situation dans
laquelle un unique individu posséderait la totalité des revenus, alors
que les autres auraient un revenu égal à 0 (situation d’inégalité totale).
En 2017, le coefficient de Gini du Luxembourg est de 31 tout en se clas-
sant dans la moyenne européenne. La Slovénie affiche le coefficient de
Gini le plus bas (23,7), tandis qu’en Bulgarie (40,2) on observe les iné-
galités de revenu les plus élevées de l’Union européenne.
84 3. Le système d’indicateurs national
L’évolution du CSU réel, en % sur 3 ans (B14), s’est améliorée légère-
ment par rapport à l’année précédente avec une variation de 1,7 %. Cet
indicateur compare le coût salarial réel et la productivité en volume, il
suppose un comportement de « price setter » et est identique à la part
salariale dans le PIB (« Lohnquote »).
Le taux de risque de pauvreté après transferts sociaux (B17) s’est dété-
rioré par rapport à l’année précédente et se situe à 18,7 % au Luxem-
bourg en 2017. Entre 2013 et 2014, le taux de risque de pauvreté a aug-
menté au Luxembourg de 0,5 point de pourcentage (p.p.), puis il a
diminué de 1,1 p.p. en 2015 pour atteindre 15,3 %. Entre 2005 et 2017,
le taux de risque de pauvreté est resté relativement stable dans l’UE-
28, passant de 15,4 % à 17 %.
Dans le cadre de l’enquête EU-SILC, le taux de privation matérielle (B18)
est un indicateur qui désigne l’incapacité de se procurer certains biens/
services considérés par la plupart des individus comme souhaitables,
voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable. Il fait ainsi
une distinction entre les individus incapables de se procurer un bien/
service donné et ceux qui en sont privés pour d’autres raisons, par
exemple parce qu’ils n’en veulent pas ou parce qu’ils estiment ne pas
en avoir besoin. Le Luxembourg se classe en 2e
position derrière la
Suède.
Encadré
Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale :
Objectif de la stratégie Europe 2020
L’objectif européen initialement proposé
par la Commission européenne pour
l’inclusion sociale concernait la réduc-
tion de la pauvreté de vingt millions de
personnes se trouvant en risque de pau-
vreté. Le Conseil européen a défini cette
population comme étant le nombre de
personnes qui sont menacées par la pau-
vreté et l’exclusion au regard de trois
indicateurs :
	 Taux de risque de pauvreté : les per-
sonnes qui vivent avec moins de 60 %
du revenu médian national. C’est une
mesure relative de la pauvreté, liée à
la répartition des revenus, qui tient
compte de toutes les sources de reve-
nu monétaire, y compris des revenus
du marché et des transferts sociaux ;
	 Taux de privation matérielle : les per-
sonnes dont les conditions de vie sont
sévèrement limitées par un manque
de ressources. Le taux de privation
matérielle est une mesure non moné-
taire de la pauvreté ;
	 Personnes vivant dans des ménages
sans emploi : cette population est
définie par rapport à zéro ou une très
faible intensité de travail sur une
année entière, afin de refléter correc-
tement les situations d’exclusion pro-
longée du marché du travail.
Le tableau de bord de la Compétitivité
tient compte des deux premiers indica-
teurs. L’indicateur « personnes vivant
dans des ménages sans emploi » fait
défaut. Pour comparer cet indicateur aux
autres pays de l’Union européenne, il faut
retenir l’unité « pourcentage de la popu-
lation de moins de 60 ans » au lieu de « en
milliers de personnes. Tout en tenant
compte de la rupture de série en 2016,
le Luxembourg affiche un taux de 6,6 %.
Seules l’Estonie, la Pologne et la
Slovaquie devancent le Luxembourg. La
moyenne communautaire se situe à
10,5 % en 2016. En milliers de personnes
ces 6,6 % représentent 31 000 personnes
au Luxembourg.
85 3. Le système d’indicateurs national
En 2017, 18,3 % de la population de l’UE-28 vivaient dans des logements
surpeuplés (B21). Les taux de surpeuplement les plus élevés parmi les
États membres de l’UE ont été enregistrés en Roumanie (47 %) et en
Pologne (40,5 %), tandis que Chypre (2,8 %), la Belgique (5,1 %), les
Pays-Bas (4,1 %), l’Irlande (3,2 %) et Malte (2,6 %) affichaient les taux
de surpeuplement les plus bas. Le Luxembourg affiche un taux de sur-
peuplement de 8,1 % en 2016 tout en se détériorant par rapport à 2015.
Au Luxembourg, pour 20,7 % de la population en 2016, la charge des
coûts du logement est supérieure à 25 % du revenu disponible du ménage
(propriétaires et locataires) (B22). Sur la période 2005-2015, ce taux est
resté relativement stable au Luxembourg, alors que dans l’UE-28 ce
taux a diminué de 37,1 % en 2005 à 30,7 % en 2016. Certains pays comme
la Bulgarie, la Croatie ou la Hongrie ont pu diminuer pendant cette
période ce taux de manière drastique, contrairement à la Grèce où le
taux a augmenté de 39,4 % en 2007 à 70,3 % en 2017.
La dette des ménages (B15) correspond aux encours des passifs des
ménages. Les instruments pris en compte dans le calcul de la dette du
secteur privé sont les crédits. Les données sont présentées en termes
consolidés, c’est-à-dire en excluant les opérations effectuées entre
unités d’un même secteur. Le Luxembourg se positionne en orange,
donc proche de la moyenne européenne.
La richesse nette des ménages (B16) mesure la différence entre les
actifs réels et financiers d’un côté et les passifs comme les hypothèques
et prêts d’un autre côté. Le Luxembourg est en tête du peloton avec une
richesse nette de 768 400 euros.
Encadré
Standard Eurobarometer 89
L’enquête Eurobaromètre standard
existe depuis 1974 et est constituée d’en-
viron 1 000 interviews en face-à-face par
pays. Les rapports sont publiés deux fois
par an.
Comment jugez-vous la situation finan-
cière courante de votre ménage et
votre situation professionnelle ? 88 % de
citoyens luxembourgeois estiment que
la situation financière de leur ménage est
bonne.
En 2017, 89 % des personnes interrogées
au Luxembourg sont satisfaites de la si-
tuation financière de leur ménage.
Depuis 2013, cette question est incluse
dans le questionnaire du Standard Euro-
barometer. En ce qui concerne le Luxem-
bourg, on observe que le taux des ci-
toyens luxembourgeois étant contents de
la situation financière de leur ménage
reste stable au cours des dernières an-
nées.
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Luxembourg 86 % 86 % 84 % 87 % 89 % 88 %
86 3. Le système d’indicateurs national
Bien que la proportion des jeunes sans emploi et ne participant ni à
l’éducation ni à la formation (NEET) (B4) (l’acronyme vient de l’anglais
« not in employment, education or training ») soit restée relativement
stable dans l’UE pour la période de 2005-2017, d’importants change-
ments sont cependant intervenus au cours de la dernière décennie dans
certains États membres. Les baisses les plus marquées ont été enre-
gistrées en Bulgarie (-9,8 p.p.), République tchèque (-7,3 p.p.), Allemagne
(-4.,6 p.p.), Suède (-4,3 p.p.), Chypre (-3,4 p.p.), Slovaquie (-3,7 p.p.),
Pologne (-4 p.p.) ou encore Malte (-3,9 p.p.). Par contre le taux a consi-
dérablement augmenté en Italie (+3 p.p.), Royaume-Uni (+1,9 p.p.) et
Finlande (+1,6 p.p.) sur la même période.
Les « personnes ayant quitté prématurément l’éducation et la forma-
tion » (B8) est un indicateur clé du domaine de l’éducation dans le cadre
des objectifs de la stratégie Europe 2020. En 2017, le Luxembourg affiche
un taux de 7,3 %. Il est à rappeler que ces chiffres se basent sur l’Enquête
communautaire sur les forces de travail (EFT) et que cet indicateur
ne reflète pas entièrement la situation au Luxembourg en raison de
limites d’échantillonnage de cette enquête EFT pour le Luxembourg.
Ainsi, le ministère de l’Éducation nationale du Luxembourg suit lui-
même également le décrochage scolaire par une méthode complémen-
taire. Pour l’année scolaire 2014/2015, le taux de décrochage ainsi
calculé est de 13,5 %5
au Luxembourg.
En 2017, le niveau de scolarité supérieure atteint dans la tranche d’âge
de 30-34 ans (B9) est de 52,7 % au Luxembourg, ce qui classe le pays
à la 4e
position sur les 28 États membres et lui fait ainsi perdre deux
positions par rapport à 2016. Seules la Lituanie, Chypre et l’Irlande
devancent le Luxembourg, avec un score de 58 %, 55,8 % et 53,5 %
respectivement. Le taux le plus faible est mesuré en 2017 en Roumanie
(25,3 %).
Le taux de redoublement (B10) est un des 3 indicateurs en rouge, et
affiche un taux de 30,9 % au Luxembourg en 2015. Le taux le plus faible
est observé en Croatie avec 1,6 % en 2015.
L’indicateur délinquance, violence ou vandalisme aux alentours (B23)
qui mesure le sentiment d’insécurité est issu de l’enquête EU-SILC
portant sur le bien-être qui contient des variables sur la satisfaction
dans divers domaines précis de la vie. Au Luxembourg cet indicateur
est de 12,2 % en 2016. En Bulgarie ce sentiment d’insécurité est le plus
élevé parmi les pays de l’Union européenne.
L’espérance de vie en bonne santé (B24) est de 60,2 années en 2016, ce
qui positionne le Luxembourg à la 17e
place dans l’UE-28. Cet indicateur
mesure le nombre d’années restantes pendant lesquelles une personne
d’âge spécifique devrait vivre sans problèmes de santé graves ou modé-
rés. L’indicateur est également appelé « espérance de vie sans incapa-
cité ». Ainsi, il s’agit d’un indicateur composite qui combine les données
de mortalité avec les données sur l’état de santé.
5	
Le décrochage scolaire,
Année scolaire 2014/2015,
Ministère de l’Éducation
nationale, de l’Enfance et
de la Jeunesse, février 2017.
87 3. Le système d’indicateurs national
Le Luxembourg se classe en 3e
position pour l’écart de rémunération
entre hommes et femmes (B13) : la différence s’élève à 5,5 % contre
16,2 % en moyenne de l’UE. Il est utile de noter que les données consi-
dèrent seulement les branches de l’industrie, de la construction et des
services et non pas l’administration publique, la défense et la sécurité
sociale obligatoire.
Encadré
Espérance de vie en bonne santé : le Luxembourg perd 2 ans
La question de savoir combien d’années
supplémentaires à vivre grâce à l’allon-
gement de la durée de vie sont vécues en
bonne ou en mauvaise santé est impor-
tante. L’espérance de vie à la naissance
ne peut pas entièrement répondre à cette
question, aussi des indicateurs sur l’es-
pérance de santé, tels que les années de
vie en bonne santé ont été développés.
Ces indicateurs portent sur la qualité de
vie (vie en bonne santé), plutôt que sur la
longévité telle qu’elle est mesurée par
l’espérance de vie. Les années de vie en
bonne santé sont un indicateur important
de la santé relative des populations de
l’Union européenne (UE). L’espérance de
vie en bonne santé mesure le nombre
d’années en bonne santé qu’une per-
sonne peut s’attendre à vivre (à la nais-
sance).
Il s’agit d’un indicateur d’espérance de
santé qui combine à la fois des informa-
tions quantitatives sur la mortalité et
qualitatives sur la santé fonctionnelle.
Les informations utilisées pour son
calcul sont des mesures de prévalence
(proportions) de la population d’un âge
spécifique ayant ou n’ayant pas de limita-
tions dans les activités usuelles et les
taux de mortalité par sexe et âge. En épi-
démiologie, la prévalence est une me-
sure de l’état de santé d’une population,
dénombrant le nombre de cas de mala-
dies à un instant donné ou sur une pé-
riode donnée. Lorsqu’on analyse l’espé-
rance de vie en bonne santé, il faut se
méfier de l’interprétation de l’évolution
étant donné que les variations d’une an-
née à l’autre ne sont pas significatives
d’un point de vue statistique. Cet indica-
teur est plutôt à analyser sur une période
de temps plus longue.
88 3. Le système d’indicateurs national
3.1.4.2	 Disponibilité des données au niveau de l’aspect Social
Sur les 24 indicateurs, on compte 20 indicateurs qui proviennent d’Eu-
rostat. Les données de l’indicateur B6 (Salariés ayant de longues heures
involontaires) sont issues d’une enquête d’Eurofound (European Foun-
dation for the Improvement of Living and Working Conditions). Le taux
de redoublement (B10) provient de la base de données de l’OCDE et le
CSU réel (B14) de l’AMECO. La richesse des ménages (B16) provient de
la BCE. Parmi les 24 indicateurs de l’aspect Social, 5 indicateurs (à
savoir B1, B4, B7, B17 et B18) sont des indicateurs que la Commission
européenne utilise dans le cadre de la procédure MIP.
9 des 24 indicateurs faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau
de bord. Cependant, deux indicateurs, à savoir les jeunes NEET (B4) et
l’emploi à temps partiel involontaire (B5) ont connu de légères adapta-
tions : l’indicateur B5 considère seulement l’emploi à temps partiel
involontaire, et l’indicateur B4 prend en compte seulement les jeunes
sans emploi et ne participant ni à l’éducation ni à la formation (l’ancien
indicateur regroupait tous les jeunes au chômage).
Tableau 4
Données manquantes de l’aspect Social
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Aspect Social 24,4 % 21,1 % 14,7 % 14,7 % 11,1 % 13,1 % 13,0 % 8,7 % 10,3 % 12,0 % 4,4 % 9,6 % 27,4 %
En général, les données sont disponibles avec un certain retard, ce qui
explique que 27,4 % des données de 2017 soient manquantes.
Pour l’indicateur B6 (Salariés ayant de longues heures involontaires),
les données ne sont disponibles que pour 2015, et ne répondent donc
pas aux critères fixés par le CES, notamment de garantir la compara-
bilité temporelle.
Les données du taux de redoublement (B10) sont publiées dans le cadre
de l’étude PISA de l’OCDE et ne sont disponibles que pour trois années
à savoir 2009, 2012 et 2015.
Les données de l’indicateur B22 (Charge des coûts du logement au-delà
de 25 % du revenu disponible du ménage) tiennent compte du pourcen-
tage de propriétaires/locataires de chaque État membre et de la charge
des coûts du logement pour chaque ménage. Le calcul a été fait par
l’ODC sur base des données publiées par Eurostat.
89 3. Le système d’indicateurs national
3.1.5	 Aspect Environnement
Tableau 5
Données de l’aspect environnemental
Annéet1
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
C1
Intensité énergétique (consomma-
tion d'énergie par unité de PIB)
(en kilogrammes équivalent
pétrole par euro)
2016 ↑ 87,94 4 / 28 118,36 110,52 147,72 117,08
Irlande :
58,82
Bulgarie :
422,56
C2
Part du pétrole brut et des produits
pétroliers dans la consommation
finale d’énergie des ménages (en %)
2016 ↑ 33,80 26 / 28 11,60 20,60 29,20 14,40
Suède :
0,30
Irlande :
38,10
C3
Productivité de l'énergie
(en euros (SPA) par kilogramme
équivalent pétrole)
2016 → 10,50 6 / 28 9,10 9,40 6,70 8,20
Malte :
17,20
Estonie :
4,80
C4
Productivité des ressources
(en euros (SPA) par kilogramme)
2017 ↑ 3,03 5 / 28 2,20 2,36 2,63 2,77
Pays-Bas :
3,96
Bulgarie :
0,71
C5
Consommation intérieure de
matières (en tonnes par tête)
2017 ↑ 25,00 25 / 28 13,58 15,61 13,20 11,26
Italie :
8,49
Finlande :
32,30
C6
Part des énergies renouvelables
(en % par rapport à l'objectif
national 2020)
2016 ↑ 49,09 27 / 28 85,00 82,22 66,92 69,57
Croatie :
141,50
Pays-Bas :
42,86
C7
Intensité des émissions de gaz à
effet de serre (Indice 100 en 2000)
2016 ↑ 92,60 22 / 28 87,90 95,70 83,60 85,00
Malte :
61,00
Bulgarie :
106,20
C8
Production de déchets par tête
(kilogrammes par personne)
2014 ↑ 12 713,00 24 / 28 4 915,00 4 785,00 5 025,00 4 913,00
Croatie :
879,00
Bulgarie :
24 872,00
C9
Taux de recyclage des déchets
municipaux (en %)
2016 ↑ 48,30 7 / 27 45,30 66,10 53,50 41,70
Allemagne :
66,10
Malte :
7,10
C10
Taux de recyclage des déchets
d'équipements électriques
et électroniques (en %)
2016 ↑ 45,60 11 / 23 41,20 39,00 34,00 37,10
Bulgarie :
105,20
Lettonie :
23,20
C11
Urban population exposure
to air pollution / Emissions-
concentration NOx
(microgrammes par mètre cube)
2013 ↓ 1 544,50 4 / 24 3 153,16 3 148,60 2 299,30 3 788,20
Roumanie :
573,90
Italie :
5 759,80
C12
Air : Qualité et satisfaction
à l’égard de la qualité
(microgrammes par mètre cube)
2015 ↓ 21,40 14 / 27 22,80 18,80 21,00 20,40
Finlande :
11,30
Bulgarie :
36,20
C13
Eau : Qualité et satisfaction
à l’égard de la qualité
(milligrammes d'oxygène par litre)
2014 → 1,88 10 / 18 1,94 2,38 1,14
Slovénie :
0,88
Roumanie :
2,96
C14
Dépenses totales de protection
environnementale (en % du PIB)
2017 ↑ 1,10 1 / 2 0,75 0,6 0,8 0,9
Luxembourg :
1,10
Danemark :
0,40
C15
Superficie terrestre protégée
(en %)
2017 → 27,00 6 / 28 18,00 15,00 13,00 13,00
Slovénie :
38,00
Danemark :
8,00
C16
Ecoinnovation Index
(Indice UE 100)
2017 ↓ 139,00 3 / 28 100,00 139,00 83,00 99,00
Suède :
144,00
Bulgarie :
38,00
C17
Production des activités vertes
(en % du PIB)
2012 ↑ 4,19 9 / 11 5,31 5,43 8,18 4,14
Autriche :
11,74
Bulgarie :
2,73
C18
Nombre d'emplois verts
(en % de l'emploi total)
2012 ↓ 2,57 4 / 11 1,82 1,17 2,05 1,63
Autriche :
4,30
Bulgarie :
0,85
C19
Productivité matière non éner­
gétique (euros par kilogramme)
2017 ↑ 3,82 5 / 28 2,84 3,47 3,37 3,33
Pays-Bas :
6,80
Roumanie :
0,83
C20 Économie circulaire
Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord
(mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations)
90 3. Le système d’indicateurs national
Un développement du pays qui se fait aux dépens de l’environnement
est non seulement non viable à long terme, mais prive également
les citoyens d’une autre forme de richesse qu’est le patrimoine naturel.
La préservation durable de l’environnement naturel apparaît donc
comme une question cruciale et l’aspect Environnement fait par consé-
quent partie intégrante du nouveau système d’indicateurs. Les indica-
teurs afférents couvrent des domaines tels que les matières premières,
l’efficience énergétique, les énergies renouvelables, les émissions
nocives, le traitement des déchets, la nature et l’écosystème, la bio­
diversité ou encore la transition vers une économie verte.
Le Luxembourg présente des résultats plus mitigés pour ce dernier
aspect que pour les deux premiers aspects : cinq des 18 indicateurs
disponibles sont en rouge. Ce nombre est constant depuis 2011,
tandis que le nombre d’indicateurs en vert a augmenté de six en 2011
à neuf en 2017. Le Luxembourg a pu améliorer ses performances pour
12 indicateurs en matière de protection de l’environnement selon les
dernières données disponibles.
Il est utile de noter que pour cinq indicateurs, les données les plus
récentes se réfèrent à 2012 ou 2013.
Figure 3
Évolution des couleurs de l’aspect Environnement
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
Vert Orange Rouge
91 3. Le système d’indicateurs national
3.1.5.1	 Description détaillée des indicateurs
	 de l’aspect Environnement
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, l’objectif européen qui a été
défini par le Conseil européen est le suivant : « réduire les émissions de
gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990, porter à 20 %
la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie,
et améliorer de 20 % l’efficacité énergétique ».
L’intensité des émissions de gaz à effet de serre (C7) est le ratio entre
les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie (dioxyde de car-
bone, méthane et oxyde d’azote) et la consommation intérieure brute
d’énergie. C’est un indice (2000=100) qui montre que plusieurs États
membres ont pu réduire leurs émissions GES depuis 2000. Cependant,
cet indice ne fournit aucune information sur le niveau de consommation
de départ. Le Luxembourg se positionne dans la moyenne communau-
taire avec un indice de 92,6 en 2016.
Concernant la part des énergies renouvelables dans la consommation
finale brute d’énergie (% réalisé par rapport à l’objectif national 2020)
(C6), maints pays ont déjà largement atteint en 2015 leur objectif 2020 :
la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Croatie,
l’Italie, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Suède. Le
Luxembourg se situe à 49,09 % de son objectif national de 2020, mais
reste actuellement toujours sur la trajectoire intermédiaire.
Pour l’intensité énergétique, c’est-à-dire la consommation d’énergie
par unité de PIB (C1), le Luxembourg (87,94) figure avec le Danemark
(66,38), l’Irlande (58,82), l’Italie (98,5) et Malte (81.,08) parmi les pays
ayant l’intensité énergétique la plus basse en 2016. L’intensité énergé-
tique est la plus élevée en Bulgarie (422,56). La productivité de l’éner-
gie (C3) est calculée en divisant le produit intérieur brut (PIB) par la
consommation intérieure brute d’énergie pour une année civile donnée.
L’indicateur (C2) présente la part du pétrole brut et des produits pétro-
liers dans la consommation finale d’énergie du secteur résidentiel.
Au Luxembourg, un niveau de 33,8 % est atteint en 2016 et le pays se
positionne à la 26e
place parmi les 28 États membres.
En matière de productivité des ressources (C4), qui divise le produit
intérieur brut (PIB) par la consommation intérieure de matières, le
Luxembourg atteint un score de 3,03 en 2017 et se classe ainsi en tête
du peloton à la 5e
position avec l’Italie (3,38), les Pays-Bas (3,96), le
Royaume-Uni (3,56), l’Italie (3,38) et l’Espagne (3,16).
Au Luxembourg, l’indicateur relatif à la consommation intérieure de
matières (C5) est de 25 tonnes par tête. Le meilleur État membre de
l’UE est l’Italie avec 8,49 tonnes par tête. Cet indicateur compile les
entrées de flux de matières dans les économies nationales. Il couvre
toutes les entrées de matières solides, gazeuses et liquides, à l’excep-
tion de l’eau et de l’air. Au cours des dernières années, l’indicateur est
resté plus ou moins stable pour la majorité des pays.
92 3. Le système d’indicateurs national
Le Luxembourg performe relativement mal en matière de production
de déchets par tête (C8). En 2014, le Luxembourg a produit environ 12,7
tonnes de déchets par tête. D’autres pays comme la Suède, la Finlande,
l’Estonie et la Bulgarie produisent encore plus de déchets. La Croatie,
avec 879 kg par tête, produit le moins de déchets dans l’Union euro-
péenne. En matière de recyclage des déchets municipaux (C9), le
Luxembourg arrive à un taux de 48,3 % en 2016, mais se trouve encore
loin des performances de l’Allemagne qui atteint un taux de recyclage
de 66,1 % en 2016. En matière de recyclage des déchets d’équipements
électriques et électroniques (C10), les performances du Luxembourg
en 2016 sont légèrement supérieures (45,60 %) à celle de l’Union euro-
péenne (41,2 % en 2016). Avec 105,2 %, la Bulgarie figure à la tête du
classement parmi les 28 États membres en 2016.
L’indicateur « Urban population exposure to air pollution / Emissions-
concentration NOx
 » (C11) montre la concentration d’ozone pondérée à
laquelle la population urbaine est potentiellement exposée. Au Luxem-
bourg, on atteint 1 545 microgrammes par mètre cube par jour en 2013.
En Grèce, cet indicateur est 5 fois plus élevé qu’au Luxembourg. En
matière de qualité et satisfaction à l’égard de la qualité de l’air (C12) et
de l’eau (C13), le Luxembourg affiche des performances moyennes. La
Slovénie atteint la meilleure qualité et satisfaction à l’égard de la qua-
lité de l’eau en 2014 (dernière année disponible). À l’égard de la qualité
de l’air, la Finlande et la Suède affichent les meilleures performances
en 2014 avec un taux de 11,3 % et 12,2 % respectivement. Au Luxem-
bourg, les dépenses totales de protection environnementale (C14) sont
parmi les plus élevées de l’Union européenne avec un taux de 0,9 % en
2016. Seuls la Hongrie, Malte et les Pays-Bas devancent le Luxembourg.
27 % de la superficie terrestre au Luxembourg est protégée (C15), ce
que positionne le Luxembourg en 6e
position au sein de l’UE, devancé
par la Slovénie, la Croatie, la Bulgarie, la Slovaquie et Chypre.
L’Eco Innovation Observatory (EIO) définit l’éco-innovation comme une
innovation qui réduit l’utilisation de ressources naturelles et diminue
le rejet de substances nocives pendant l’ensemble du cycle de vie.
L’éco-innovation index (C16) et le tableau de bord y afférent visent à
saisir les différents aspects d’éco-innovation par application de 16
indicateurs regroupés en cinq zones thématiques6
 : (1) mesurer les
apports financiers et les ressources humaines qui visent à déclencher
les activités de l’éco-innovation, (2) illustrer à quel point les entreprises
dans un pays donné sont actives dans l’éco-innovation, (3) quantifier
les résultats d’efficacité des activités d’éco-innovation en matière de
brevets, les contributions académiques de la littérature et les médias,
(4) mesurer l’efficience tout en mettant la performance éco-innovation
dans le contexte d’utilisation efficiente des ressources d’un pays (le
matériel énergie, eau) et l’efficacité et l’intensité des émissions de GES,
(5) quantifier les bénéfices socioéconomiques illustrant à quel rende-
ment d’éco-innovation génère des résultats positifs pour les aspects
sociaux (emploi) et les aspects économiques (chiffre d’affaires, expor-
tations). Pour l’année 2017, Le Luxembourg et l’Allemagne se positionnent
en 3e
position juste après la Finlande et la Suède.
6
	Source :
https://ec.europa.eu/
environment/ecoap/score-
board_en
93 3. Le système d’indicateurs national
La lutte contre le changement climatique et l’utilisation efficiente des
ressources naturelles sont non seulement nécessaires pour assurer
un développement durable, mais elles offrent également de nouvelles
opportunités pour l’économie. La production des activités vertes en
pourcentage du PIB (C17) s’élève à 4,19 % au Luxembourg en 2012.
L’Estonie et l’Autriche atteignent un niveau de 14,1 % et de 10,27 % res-
pectivement en 2015. De nouveaux secteurs d’activités dans l’économie
de l’environnement se créent ainsi, et avec eux des emplois verts. Ainsi,
le nombre d’emplois verts (en % de l’emploi total) (C18), c’est-à-dire
ceux créés par l’engagement en faveur de l’environnement et de la
protection des ressources naturelles, est de 2,57 % au Luxembourg en
2012. La Finlande et l’Estonie sont des pays précurseurs avec un taux
de 5,27 % et 4,93 % respectivement en 2015. À noter qu’un bon nombre
de pays ne disposent pas de données quant aux emplois verts.
3.1.5.2	 Disponibilité des données au niveau
	 de l’aspect Environnement
Tableau 6
Données manquantes de l’aspect Environnement
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Aspect Environnement 26,9 % 18,4 % 22,0 % 15,1 % 17,4 % 8,7 % 12,3 % 7,6 % 10,9 % 4,6 % 15,0 % 24,0 % 55,7 %
Pour l’aspect Environnement, 24,6 % des données ne sont pas dispo-
nibles. D’autres indicateurs existent seulement depuis quelques années,
ou sont en train d’être adaptés. Il est utile de noter que l’ONU a adopté
17 objectifs de développement durable en septembre 2015 avec de nou-
veaux indicateurs pour mesurer les progrès atteints. Ces indicateurs
pourraient également être une source d’inspiration future pour une
éventuelle adaptation des indicateurs.
Les données de la production de déchets par tête (C8) ne sont dispo-
nibles qu’un an sur deux (2006, 2008, 2010, 2012, 2014).
Pour les indicateurs C17 (Production des activités vertes) et C18 (Nombre
d’emplois verts) les données disponibles datent seulement de 2012.
L’économie circulaire (indicateur C20) est une matière très complexe.
Il existe une définition européenne, cependant des standards et des
indicateurs pour la mesurer restent à fixer.
94 3. Le système d’indicateurs national
3.2	 Indicateur synthétique
Compétitivité7
Le calcul d’un indicateur synthétique (indicateur composite) permet de
résumer les performances des pays dans l’ensemble des indicateurs
des trois aspects Économie, Social et Environnement, avec tous les
avantages et désavantages que cela implique. Souvent très apprécié
par les médias, adeptes de l’information compacte et instantanée, un
tel indicateur synthétique, et le classement de pays qui en découle, ne
doit cependant pas remplacer une analyse sérieuse et approfondie, par
indicateur et aspect. Tout au contraire, un indicateur composite doit
inciter à regarder en détail les données de base qui ont été utilisées8
.
3.2.1	 Résultat général
Selon l’indice synthétique calculé par l’ODC sur base du système
d’indicateurs national pour l’année 2017, le Luxembourg se place à la
9e
position dans l’UE-28, juste devant l’Autriche, le Royaume-Uni et ses
pays voisins. L’Allemagne est 12e
, la Belgique est 13e
et la France 15e
dans le classement général.
Figure 4
Résultat général
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
1.Irlande
2.Slovénie
3.Suède
4.Finlande
5.Pays-Bas
6.Danemark
7.Rép.tchèque
8.Malte
9.Luxembourg
10.Autriche
11.Royaume-Uni
12.Allemagne
13.Belgique
14.Estonie
15.France
16.Croatie
17.Lituanie
18.Hongrie
19.Slovaquie
20.Lettonie
21.Pologne
22.Italie
23.Portugal
24.Espagne
25.Chypre
26.Roumanie
27.Bulgarie
28.Grèce
Résultats généraux
Indice UE
7
	 Date de mise à jour des
données utilisées dans cette
partie : 9/10/2018
8
	 Cf. chapitre 2 « Les bench-
marks et l’analyse de
compétitivité comparée ».
95 3. Le système d’indicateurs national
Sur base de leurs résultats moyens en matière de compétitivité, les
pays sont répartis entre 4 groupes de performance :
Le groupe des « champions de la compétitivité » inclut les pays dont
les résultats en matière de compétitivité sont nettement supérieurs à
l’indice composite de l’UE en 2017 (performances supérieures à 115 %
de l’indice composite de l’UE9
). Ce groupe se compose de l’Irlande, de
la Slovénie, de la Suède, de la Finlande, ainsi que des Pays-Bas.
Le groupe des pays à « performance élevée » inclut les pays dont les
résultats sont supérieurs à l’indice composite de l’UE (performances
entre 100 % et 115 % de l’indice composite de l’UE). Ce groupe inclut le
Danemark, la République tchèque, Malte, le Luxembourg, l’Autriche,
le Royaume Uni, l’Allemagne, la Belgique, l’Estonie, la France, la Croa-
tie et la Lituanie.
Le groupe des pays à « performance modérée » inclut les pays dont les
résultats sont égaux ou inférieurs à l’indice composite de l’UE (perfor-
mances entre 80 % et 100 % de l’indice composite de l’UE). Dans ce
groupe se trouvent la Hongrie, la Slovaquie, la Lettonie, la Pologne,
l’Italie, le Portugal, l’Espagne, Chypre et la Roumanie.
Le groupe des pays à « performance modeste » inclut les pays dont
les résultats sont nettement inférieurs à l’indice composite de l’UE
(performances inférieures à 80 % de l’indice composite de l’UE). Dans
ce groupe on retrouve la Bulgarie et la Grèce.
Figure 5
Résultat général - groupes de performance10
> 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 %
9
	 L’indice composite de l’UE est
calculé de la même manière
que les indices des pays.
10
	 Conditions d’utilisation
des cartes de l’Europe :
ce travail est sous une licence
Creative Commons Attribution-
Share Alike 3.0 Unported.
Il est attribué à Phil Archer
et la version originale
peut être trouvée sous
https://philarcher.org/
diary/2013/euromap/
96 3. Le système d’indicateurs national
Pour la plupart des pays, le classement n’a connu que peu de variations
entre 2016 et 2017. Cependant il existe quelques exceptions : le Dane-
mark, ainsi que la République tchèque et le Luxembourg ont perdu
respectivement 3 et 2 positions et se classent maintenant en 6e
, 7e
et 9e
position. Malte a gagné 3 positions et la Slovénie 6 positions et avancent
respectivement à la 8e
et 2e
position.
En plus de l’année 2017, l’ODC a aussi recalculé le classement général
du nouveau système d’indicateurs national pour les années 2005 à 2016.
Sur toute la période de 2005 à 2014, le Danemark mène le classement.
À partir de 2015, l’Irlande est classée première. Le Luxembourg a connu
une évolution tendancielle positive entre 2005 et 2014 en avançant de
la 7e
à la 2e
position. Toutefois, le Luxembourg a perdu 7 places entre
2014 et 2017.
Des variations plus ou moins importantes dans le classement des pays
peuvent être observées au fil des années. En comparant la situation de
2017 à celle de 2005, les plus grandes variations négatives se sont pro-
duites dans le classement du Danemark, de l’Italie et du Royaume-Uni
qui ont tous perdu 5 positions. Inversement, certains pays ont amélioré
considérablement leurs positions dans le classement général. On peut
citer à titre d’exemple l’Irlande (de la 8e
à la 1re
position), la Slovénie (de
la 9e
à la 2e
position) ou encore la République tchèque qui a progressé
de la 13e
à la 7e
position entre 2005 et 2017.
Tableau 7
Le classement général de 2005 à 2017
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Allemagne 14 11 11 12 12 10 9 7 10 15 12 12 12
Autriche 5 5 5 4 2 2 3 2 3 5 11 10 10
Belgique 11 12 12 9 8 7 7 9 8 11 14 13 13
Bulgarie 27 28 27 28 27 26 27 27 27 27 27 28 27
Chypre 21 20 18 17 17 18 22 24 26 26 26 25 25
Croatie 16 17 19 20 20 19 21 21 21 20 20 18 16
Danemark 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 3 6
Espagne 22 23 24 23 23 23 24 23 24 23 23 24 24
Estonie 15 15 16 16 19 21 16 16 17 16 16 14 14
Finlande 2 4 4 2 6 5 6 5 5 7 6 4 4
France 12 14 14 14 13 13 13 14 13 14 13 15 15
Grèce 26 26 26 25 25 27 28 28 28 28 28 27 28
Hongrie 23 22 23 22 21 17 15 19 16 17 17 17 18
Irlande 8 6 7 13 14 14 14 13 9 4 1 1 1
Italie 17 18 20 18 15 15 17 20 20 21 21 21 22
Lettonie 19 21 21 26 28 28 23 17 18 19 19 19 20
Lituanie 18 16 15 19 22 24 18 15 15 10 15 16 17
Luxembourg 7 7 6 6 3 3 2 4 2 2 4 7 9
Malte 10 13 13 10 10 11 12 12 11 13 9 11 8
Pays-Bas 4 3 3 3 4 6 5 3 6 9 7 6 5
Pologne 24 24 22 21 16 20 19 22 22 22 22 22 21
Portugal 25 25 25 24 24 22 25 25 23 25 24 23 23
Roumanie 28 27 28 27 26 25 26 26 25 24 25 26 26
Royaume-Uni 6 8 10 8 9 8 10 10 7 12 10 9 11
République tchèque 13 10 9 11 11 12 11 11 12 6 5 5 7
Slovaquie 20 19 17 15 18 16 20 18 19 18 18 20 19
Slovénie 9 9 8 7 7 9 8 8 14 8 8 8 2
Suède 3 2 2 5 5 4 4 6 4 3 3 2 3
97 3. Le système d’indicateurs national
Il est à rappeler que la mise à jour du tableau de bord tient également
compte des révisions régulières des données statistiques pour les
années antérieures (de 2005 à 2016 pour l’édition actuelle). Les révisions
des comptes nationaux par les instituts nationaux de statistique res-
pectifs des États membres ont un impact sur un certain nombre d’indi-
cateurs, notamment sur les indicateurs incorporant le PIB dans le
dénominateur. Voilà pourquoi le résultat de l’année 2016 de l’indice
synthétique, publié dans l’édition de 2017 du Bilan, peut être différent
du résultat de l’année 2016 de l’indice synthétique publié dans cette
édition de 2018.
3.2.2	 Résultat par aspect
Cette partie explique les résultats des indices composites par volet. Il
s’avère important de décomposer l’indice synthétique puisqu’il faut
tenir compte du fait qu’un tel indice puisse dissimuler des informations
importantes relatives aux indicateurs sous-jacents.
Ainsi, l’ODC a évalué les performances des États membres de l’UE
selon trois aspects, à savoir l’aspect Économie, l’aspect Social et l’as-
pect Environnement en calculant pour chaque aspect un indice synthé-
tique qui résume de manière compacte les informations sous-jacentes.
3.2.2.1	 Résultats de l’aspect Économie
Figure 6
Résultat de l’aspect Économie
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
1.Irlande
2.Suède
3.Pays-Bas
4.Danemark
5.Finlande
6.Allemagne
7.Républiquetchèque
8.Slovénie
9.Estonie
10.Malte
11.Luxembourg
12.Autriche
13.Royaume-Uni
14.Belgique
15.Lettonie
16.France
17.Roumanie
18.Lituanie
19.Hongrie
20.Bulgarie
21.Slovaquie
22.Pologne
23.Croatie
24.Portugal
25.Chypre
26.Italie
27.Espagne
28.Grèce
Indice UE
98 3. Le système d’indicateurs national
Figure 7
Résultat de l’aspect Économie - groupes de performance
> 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 %
De même que pour le résultat général, les pays sont classés en 4
groupes.
Le groupe des champions de l’aspect Économie est composé de l’Irlande,
de la Suède, des Pays-Bas, du Danemark, de la Finlande, de l’Allemagne,
de la République tchèque, de la Slovénie et de l’Estonie. Dans le groupe
des pays à performance élevée se trouvent, entre autres, le Luxem-
bourg, la Belgique, la France et le Royaume-Uni. Dans le groupe des
pays à performance modérée se trouvent quelques pays du Sud de
l’Europe comme le Portugal, l’Italie et Chypre, ainsi que des pays de
l’Est de l’Europe comme la Pologne et la Slovaquie. Le groupe des pays
à performance modeste de l’aspect Économie n’inclut que l’Espagne
et la Grèce.
99 3. Le système d’indicateurs national
Par rapport à ses voisins et aux Pays-Bas, le Luxembourg (11e
) se classe
au milieu, derrière les Pays-Bas (3e
) et l’Allemagne (6e
), mais devant la
Belgique (14e
) et la France (16e
).
Dans cet aspect, l’Irlande ainsi que la Grèce représentent des cas inté-
ressants, avec des valeurs respectivement bien plus élevées et plus
basses que celles des autres pays.
L’Irlande se positionne en premier pour six indicateurs de cet aspect,
ce qui fait de l’Irlande le pays occupant le plus souvent la première
place. Il s’agit de l’indicateur du CSU nominal (A17), de la productivité
réelle du travail par heure travaillée (A16), du taux de croissance du
PIB réel (A7), de la part de marché des exportations mondiales (A4), de
la rentabilité des sociétés non financières (A19) et du taux moyen de
variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble
de l’économie (A15). Cependant, l’indicateur A7 présente une valeur
aberrante pour l’Irlande. Par conséquent, elle est corrigée en imputant
à l’Irlande la deuxième valeur la plus élevée. La méthode de traitement
des valeurs aberrantes est expliquée plus en détail dans l’encadré dédié
à la méthodologie.
L’Irlande montre une évolution particulière depuis 2010. En effet, elle
a pu s’améliorer de la 16e
position en 2010 à la 1re
position en 2015.
Depuis lors, l’Irlande occupe la première place du classement de
l’aspect Économie.
Dans huit des vingt-cinq indicateurs de l’aspect Économie, la Grèce se
trouve tout en bas du classement. Il s’agit de l’indicateur de la part de
marché des exportations mondiales (A4), du taux de croissance du PIB
réel (A7), de la productivité réelle du travail par heure travaillée (A16),
des rendements des obligations d’État à long terme (A10), de la dette
publique (A1), du taux de chômage (A14), du taux d’emploi des personnes
âgées de 20 à 64 ans (A13) et de la disponibilité des ressources finan-
cières pour entrepreneurs (A12).
Le Luxembourg se trouve trois fois en dernière position, ceci pour
l’indicateur du taux moyen de variation annuelle de la productivité
globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie (A15), de la renta-
bilité des sociétés non financières (A19)11
et de la part d’emploi dans les
secteurs manufacturés en moyenne-haute et haute technologie (A22).
Inversement, le Luxembourg se classe premier dans l’indicateur du
taux d’inflation (A8) et dans l’indicateur du PIB par heure travaillée (A20)
et second pour l’indicateur de la dette publique (A1).
11
	 Voir encadré sur la rentabilité
des sociétés non financières
ci-avant.
100 3. Le système d’indicateurs national
3.2.2.2	 Résultats de l’aspect Social
Figure 8
Résultat de l’aspect Social
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
1.Slovénie
2.Rép.tchèque
3.Malte
4.Luxembourg
5.Finlande
6.Irlande
7.Autriche
8.Suède
9.Belgique
10.Danemark
11.Pays-Bas
12.Pologne
13.Estonie
14.Allemagne
15.Lituanie
16.Royaume-Uni
17.France
18.Chypre
19.Hongrie
20.Slovaquie
21.Croatie
22.Lettonie
23.Portugal
24.Italie
25.Roumanie
26.Bulgarie
27.Espagne
28.Grèce
Indice UE
Figure 9
Résultat de l’aspect Social - groupes de performances
> 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 %
101 3. Le système d’indicateurs national
Pour l’aspect Social, le groupe des champions inclut la Slovénie, la
République tchèque, Malte, le Luxembourg, la Finlande, l’Irlande,
l’Autriche, la Suède et la Belgique. Les valeurs de Malte, du Luxembourg
et de la République tchèque sont assez proches les unes des autres.
Ainsi, des variations minimales d’un seul des 24 indicateurs considérés
dans l’aspect Social peuvent déjà suffire pour modifier le classement.
Dans le groupe des pays à performance élevée se trouvent le Danemark,
les Pays-Bas, la Pologne, l’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, le Royaume
Uni, la France, Chypre et la Hongrie.
Dans le groupe des pays à performance modérée se trouvent le Por-
tugal ainsi que des pays de l’Est de l’Europe comme la Slovaquie, la
Croatie et la Lettonie.
Le groupe des pays à performance modeste inclut l’Italie, la Roumanie,
la Bulgarie, l’Espagne et la Grèce.
Le Luxembourg se situe devant ses voisins, dont la Belgique (9e
), l’Alle-
magne (14e
) et la France (17e
) ainsi que devant les Pays-Bas (11e
). Il est
classé en première position dans l’indicateur du revenu médian en
standard de pouvoir d’achat (B12) et dans l’indicateur de la richesse
nette par ménage (B16). De plus, il se situe en deuxième position dans
l’indicateur des jeunes sans emploi et ne participant ni à l’éducation ni
à la formation (NEET) (B4) et dans l’indicateur du taux de privation
matérielle grave (B18). Cependant, concernant l’indicateur du revenu
médian (variation en  % par rapport à l’année précédente) (B11), le
Luxembourg se classe en bas du classement.
3.2.2.3	 Résultats de l’aspect Environnement
Figure 10
Résultat de l’aspect Environnement
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
1.Royaume-Uni
2.Espagne
3.Croatie
4.Italie
5.Slovénie
6.Pays-Bas
7.Danemark
8.Autriche
9.Finlande
10.Malte
11.France
12.Suède
13.Rép.tchèque
14.Luxembourg
15.Allemagne
16.Grèce
17.Portugal
18.Hongrie
19.Irlande
20.Slovaquie
21.Belgique
22.Lituanie
23.Estonie
24.Lettonie
25.Pologne
26.Roumanie
27.Chypre
28.Bulgarie
Indice UE
102 3. Le système d’indicateurs national
Figure 11
Résultat de l’aspect Environnement
> 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 %
Le groupe des champions de l’aspect Environnement inclut uniquement
le Royaume-Uni.
Dans le groupe des pays à performance élevée se trouvent l’Espagne,
la Croatie, l’Italie, la Slovénie, les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche,
la Finlande, Malte, la France, la Suède, la République tchèque et le
Luxembourg.
Dans le groupe des pays à performance modérée se trouvent l’Alle-
magne, la Grèce, le Portugal, la Hongrie, l’Irlande, la Slovaquie, la
Belgique, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie.
Le groupe des pays à performance modeste de l’aspect Environnement
inclut la Pologne, la Roumanie, Chypre et la Bulgarie. Par rapport aux
autres États membres de l’UE, les pays de ce groupe se trouvent dans
la plupart des indicateurs de cet aspect en bas du classement et pré-
sentent moins de variations dans leurs positions respectives.
Le Luxembourg se classe derrière les Pays-Bas (6e
) et la France (11e
),
mais devant l’Allemagne (15e
) et la Belgique (21e
).
En matière d’énergies renouvelables (C6), le Luxembourg se trouve à
l’avant-dernière place. Toutefois, le Luxembourg se classe en troisième
position dans l’indicateur des dépenses totales de protection environ-
nementale (C14) et l’indicateur Ecoinnovation Index (C16). Il se classe
en quatrième position dans l’indicateur de l’intensité énergétique (C1).
103 3. Le système d’indicateurs national
3.2.3	 Évolution du Luxembourg
Dans le classement général de l’indicateur synthétique de l’année 2017,
le Luxembourg se classe trois positions en dessous de sa position de
2016. En regardant ce résultat plus en détail, il apparaît qu’en 2017, c’était
surtout la performance dans les aspects Économie et Social qui étaient
moins bonnes qu’en 2016. La question prépondérante est de savoir si la
performance du Luxembourg était négative ou si les autres pays se sont
améliorés plus que le Luxembourg. Cependant, il s’avère difficile, sinon
impossible, de répondre à cette question d’une manière générale en
partant des indicateurs composites12
. Toutefois, il est à rappeler qu’il est
crucial de regarder en détail les données de base utilisées afin de com-
prendre la performance des notes des indicateurs composites du Luxem-
bourg. Le choix des indicateurs à étudier plus en détail est fait selon
l’envergure de la différence en rang entre 2016 et 2017.
D’un point de vue méthodologique, il est important de rappeler ici qu’il
s’agit, par construction, d’un classement relatif, ce qui signifie que le
classement du Luxembourg dépend également de la performance des
autres pays. Même si les performances du Luxembourg sont bonnes, il
se peut que les autres pays aient fait encore mieux et qu’ainsi la position
relative du Luxembourg baisse au final. Le classement ne dit rien sur
les performances absolues d’un pays. À l’inverse, une amélioration du
classement d’un pays peut résulter d’une détérioration de la performance
des autres pays. C’est la raison pour laquelle l’ODC préconise toujours
d’interpréter et d’analyser le classement à l’aide des informations four-
nies par le tableau de bord, c’est-à-dire les indicateurs de base.
3.2.3.1	 La performance dans l’aspect Économie
La comparaison du résultat de l’aspect Économie des années 2016 et
2017 montre que le Luxembourg se classe en 2017 moins bien par rap-
port aux États membres de l’Union européenne. Toutefois, cela ne dit
rien de l’évolution des valeurs des indicateurs.
Tableau 8
La performance en positions et en valeur dans l’aspect Économie
Indicateur
Rang
Valeur Indicateur
Rang
Valeur
2016 2017 Différence 2016 2017 Différence
A1 2 2 DET A14 11 10 1 AM
A2 1 4 -3 DET A15 22 28 -6 DET
A3 21 21 AM A16 16 27 -11 DET
A4 2 4 -2 DET A17 14 23 -9 DET
A5 5 6 -1 DET A18 23 23 AM
A6 17 19 -2 DET A19 28 28
A7 4 17 -13 DET A20 1 1 DET
A8 2 2 DET A21 15 15
A9 24 25 -1 EGAL A22 27 28 -1 DET
A10 2 5 -3 DET A23 13 13 DET
A11 4 3 1 AM A24 11 12 -1 DET
A12 23 22 1 AM A25 6 6 AM
A13 14 16 -2 AM
12
	 Les valeurs des indices
composites ne sont pas
comparables dans le temps
parce que chaque année
(et chaque indicateur) a ses
propres bases (maximum,
minimum) avec lesquelles
les indices composites
sont calculés. Cf. Encadré
Méthodologie
104 3. Le système d’indicateurs national
Les indicateurs A7, A15, A16 et A17 présentent les plus grandes varia-
tions entre 2016 et 2017 avec des différences en rang de -6 à -13 posi-
tions. Les variations de positions seules n’indiquent pas si les valeurs
des indicateurs ont augmenté, diminué ou sont restées stables.
Taux de croissance du PIB réel (moyenne sur 3 ans en %) (A7)
Tableau 9
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A7
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
13,0 Irlande 1 Irlande 12,4
7,6 Malte 2 Malte 7,1
4,0 Roumanie 3 Roumanie 5,2
3,9 Luxembourg 4 République tchèque 4,0
3,5 République tchèque 5 Pologne 3,9
3,4 Pologne 6 Bulgarie 3,7
3,4 Slovaquie 7 Chypre 3,7
3,3 Hongrie 8 Slovaquie 3,5
3,3 Suède 9 Estonie 3,4
3,1 Bulgarie 10 Slovénie 3,4
2,8 Slovénie 11 Hongrie 3,3
2,8 Estonie 12 Espagne 3,3
2,7 Espagne 13 Lettonie 3,2
2,6 Lituanie 14 Suède 3,1
2,3 Lettonie 15 Croatie 2,9
2,3 Royaume-Uni 16 Lituanie 2,8
2,0 Allemagne 17 Luxembourg 2,8
1,9 Croatie 18 Pays-Bas 2,4
1,9 Pays-Bas 19 Portugal 2,2
1,8 Chypre 20 Allemagne 2,0
1,7 Danemark 21 Danemark 2,0
1,5 Portugal 22 Royaume-Uni 1,9
1,4 Belgique 23 Autriche 1,9
1,3 Autriche 24 Finlande 1,8
1,1 France 25 Belgique 1,5
0,7 Italie 26 France 1,5
0,7 Finlande 27 Italie 1,2
0,1 Grèce 28 Grèce 0,3
Le taux de croissance du PIB réel diminue de 3,9 % en 2016 à 2,8 % en
2017 et par conséquence, le Luxembourg se classe en 17e
position, alors
qu’il occupait la 4e
position en 2016. Toutefois le Luxembourg reste
devant les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et la France.
Le taux de l’Allemagne reste stable à 2 % mais sa position diminue
parce que d’autres pays, comme les Pays-Bas qui augmentent d’une
position, s’améliorent davantage. La Belgique et la France perdent des
positions tandis que leur taux de croissance augmentent.
105 3. Le système d’indicateurs national
Taux moyen de variation annuelle de la productivité globale
des facteurs dans l’ensemble de l’économie (en %) (A15)
Tableau 10
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A15
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
4,5 Lettonie 1 Irlande 6,5
4,2 Roumanie 2 Lettonie 5,7
2,7 Bulgarie 3 Roumanie 4,3
2,4 Slovénie 4 Slovénie 3,4
2,2 Croatie 5 République tchèque 2,7
1,8 Slovaquie 6 Pologne 2,3
1,6 Finlande 7 Lituanie 2,3
1,5 Irlande 8 Estonie 2,2
1,2 République tchèque 9 Slovaquie 1,9
1,2 Suède 10 Hongrie 1,8
1,1 Espagne 11 Bulgarie 1,6
1,0 Pologne 12 Malte 1,4
0,8 Pays-Bas 13 Finlande 1,4
0,8 Portugal 14 Pays-Bas 1,3
0,8 Chypre 15 Autriche 1,2
0,8 Allemagne 16 Italie 1,0
0,8 Estonie 17 Espagne 0,9
0,5 Royaume-Uni 18 Allemagne 0,9
0,4 Danemark 19 Portugal 0,7
0,4 France 20 Grèce 0,7
0,3 Hongrie 21 France 0,7
0,3 Luxembourg 22 Croatie 0,7
0,2 Malte 23 Danemark 0,5
0,1 Autriche 24 Chypre 0,5
0,1 Italie 25 Royaume-Uni 0,5
0,1 Grèce 26 Belgique 0,2
0,1 Belgique 27 Suède -0,1
-0,2 Lituanie 28 Luxembourg -0,6
Le taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des
facteurs dans l’ensemble de l’économie du Luxembourg diminue de
0,3 % à -0,6 %. Ainsi le pays se classe en 28e
position en 2017 alors qu’il
occupait la 22e
position en 2016.
Les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la Belgique améliorent leurs
taux mais à l’exception de la Belgique qui gagne une position, tous les
autres pays perdent des places dans le classement.
106 3. Le système d’indicateurs national
Productivité réelle du travail par heure travaillée
(taux de croissance moyen sur 3 ans, en %) (A16)
Tableau 11
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A16
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
8,9 Irlande 1 Irlande 8,5
4,8 Roumanie 2 Roumanie 5,0
2,8 Lettonie 3 Lettonie 3,8
2,8 Malte 4 Croatie 2,9
2,7 Bulgarie 5 Pologne 2,9
2,0 République tchèque 6 Bulgarie 2,9
2,0 Slovaquie 7 Slovénie 2,6
1,9 Croatie 8 Malte 2,6
1,8 Pologne 9 République tchèque 2,3
1,8 Slovénie 10 Slovaquie 2,2
1,7 Estonie 11 Lituanie 1,8
1,4 Suède 12 Estonie 1,5
1,0 Allemagne 13 Finlande 1,4
0,8 Finlande 14 Suède 1,2
0,8 Belgique 15 Hongrie 1,0
0,8 Luxembourg 16 Allemagne 1,0
0,7 Danemark 17 Autriche 0,8
0,7 Autriche 18 Espagne 0,7
0,6 Pays-Bas 19 Pays-Bas 0,7
0,6 France 20 France 0,7
0,5 Chypre 21 Royaume-Uni 0,6
0,4 Espagne 22 Danemark 0,6
0,4 Royaume-Uni 23 Belgique 0,5
0,1 Lituanie 24 Chypre 0,4
0,0 Italie 25 Italie 0,1
-0,2 Grèce 26 Portugal -0,2
-0,3 Portugal 27 Luxembourg -0,5
-0,4 Hongrie 28 Grèce -0,8
La productivité réelle du travail par heure travaillée diminue de 0,8 %
à -0,5 %. En conséquence, le Luxembourg perd 11 positions et se classe
avant-dernier, juste avant la Grèce.
Similaire au Luxembourg, l’indicateur se détériore pour la Belgique qui
perd 9 positions. L’Allemagne, pour laquelle la valeur de l’indicateur
reste stable, perd 3 positions, ce qui est dû à la performance des autres
pays. L’indicateur des Pays-Bas et de la France augmente de 0,1 point
de pourcentage et les deux pays gagnent une position dans le classe-
ment.
107 3. Le système d’indicateurs national
CSU nominal (variation en % sur 3 ans) (A17)
Tableau 12
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A17
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
-18,8 Irlande 1 Irlande -17,2
-6,9 Chypre 2 Croatie -4,3
-5,1 Croatie 3 Chypre -2,7
-3,3 Grèce 4 Finlande -2,5
-0,6 Pays-Bas 5 Grèce -0,6
-0,5 Belgique 6 Pays-Bas -0,2
-0,5 Espagne 7 Espagne 0,0
0,1 Portugal 8 Belgique 1,0
0,2 Malte 9 Italie 1,1
0,9 Slovénie 10 France 1,3
1,3 France 11 Malte 1,7
1,3 Finlande 12 Danemark 3,0
1,6 Italie 13 Slovénie 3,4
2,5 Luxembourg 14 Portugal 3,5
2,5 Pologne 15 Autriche 3,7
2,5 Suède 16 Suède 3,7
2,7 République tchèque 17 Pologne 4,5
3,0 Royaume-Uni 18 Allemagne 5,1
3,1 Slovaquie 19 Royaume-Uni 5,4
3,3 Danemark 20 République tchèque 5,9
3,8 Hongrie 21 Hongrie 6,7
4,7 Allemagne 22 Slovaquie 6,9
5,3 Autriche 23 Luxembourg 7,9
7,1 Roumanie 24 Roumanie 12,2
9,1 Bulgarie 25 Estonie 12,4
12,0 Estonie 26 Bulgarie 13,6
15,3 Lituanie 27 Lettonie 14,7
16,9 Lettonie 28 Lituanie 16,0
La comparaison entre les années 2016 et 2017, montre que la valeur de
l’indicateur du Luxembourg augmente de 5,4 points de pourcentage.
Voilà pourquoi le Luxembourg se positionne en 23e
position en 2017,
alors qu’il occupait la 14e
position en 2016.
L’indicateur des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne augmente
en valeur. Toutefois, l’Allemagne gagne quatre positions tandis que les
Pays-Bas perdent une et la Belgique deux positions.
Tout en augmentant de deux positions dans le classement, la valeur de
la France pour l’indicateur reste stable à 1,3 %.
108 3. Le système d’indicateurs national
3.2.3.2	 La performance dans l’aspect Social
La comparaison du résultat de l’aspect Social des années 2016 et 2017
indique que le Luxembourg se classe en 2017 moins bien par rapport
aux États membres de l’Union européenne.
Tableau 13
La performance en positions et en valeur dans l’aspect Social
Indicateur
Rang
Valeur Indicateur
Rang
Valeur
2016 2017 Différence 2016 2017 Différence
B1 9 13 -4 AM B13 3 3
B2 25 24 1 EGAL B14 8 4 4 AM
B3 10 10 DET B15 21 21 EGAL
B4 2 2 DET B16 1 1 EGAL
B5 4 9 -5 DET B17 14 19 -5 DET
B6 24 24 EGAL B18 2 2 AM
B7 5 3 2 AM B19 17 18 -1 EGAL
B8 5 9 -4 DET B20 10 11 -1 EGAL
B9 2 4 -2 DET B21 11 11 EGAL
B10 25 25 EGAL B22 6 7 -1 EGAL
B11 27 28 -1 EGAL B23 18 18 EGAL
B12 1 1 EGAL B24 17 17
Les indicateurs B1, B5, B8 et B14 présentent les plus grandes variations
entre 2016 et 2017 avec des variations de -4 positions pour les indica-
teurs B1 et B8, de -5 positions pour les indicateurs B5 et B17, et de +4
positions pour l’indicateur B14. De nouveau, les variations en positions
n’indiquent pas si les valeurs des indicateurs ont augmenté, diminué
ou sont restées stables.
109 3. Le système d’indicateurs national
Taux de chômage de longue durée (en %) (B1)
Tableau 14
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B1
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
1,3 Suède 1 République tchèque 1,0
1,3 Royaume-Uni 2 Royaume-Uni 1,1
1,4 Danemark 3 Suède 1,2
1,7 République tchèque 4 Danemark 1,3
1,7 Allemagne 5 Pologne 1,5
1,9 Malte 6 Allemagne 1,6
1,9 Autriche 7 Hongrie 1,7
2,1 Estonie 8 Malte 1,8
2,2 Luxembourg 9 Autriche 1,8
2,2 Pologne 10 Estonie 1,9
2,3 Finlande 11 Pays-Bas 1,9
2,4 Hongrie 12 Roumanie 2,0
2,5 Pays-Bas 13 Luxembourg 2,1
3,0 Lituanie 14 Finlande 2,1
3,0 Roumanie 15 Lituanie 2,7
4,0 Belgique 16 Irlande 3,0
4,0 Lettonie 17 Slovénie 3,1
4,2 Irlande 18 Lettonie 3,3
4,3 Slovénie 19 Bulgarie 3,4
4,5 Bulgarie 20 Belgique 3,5
4,6 France 21 France 4,2
5,8 Chypre 22 Chypre 4,5
5,8 Slovaquie 23 Portugal 4,5
6,2 Portugal 24 Croatie 4,6
6,6 Croatie 25 Slovaquie 5,1
6,7 Italie 26 Italie 6,5
9,5 Espagne 27 Espagne 7,7
17,0 Grèce 28 Grèce 15,6
Entre 2016 et 2017, le taux de chômage de longue durée du Luxembourg
diminue de 0,1 point de pourcentage. Malgré cette évolution positive, le
Luxembourg se classe en 13e
position en 2017, alors qu’il se classait en
9e
position en 2016. Ce résultat implique que d’autres pays qui se situaient
derrière le Luxembourg en 2016 ont pu s’améliorer davantage et se
classent devant le Luxembourg en 2017.
L’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France s’améliorent dans
cet indicateur. Cependant, l’évolution en rang n’est pas équivalente. La
Belgique et l’Allemagne perdent respectivement 4 et 2 positions tandis
que la France reste stable et les Pays-Bas gagnent 2 positions.
110 3. Le système d’indicateurs national
Emploi à temps partiel involontaire (en %) (B5)
Tableau 15
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B5
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
8,8 Belgique 1 Belgique 7,8
10,4 Estonie 2 Estonie 7,8
11,0 Pays-Bas 3 Pays-Bas 9,1
11,7 Luxembourg 4 République tchèque 9,4
11,8 Malte 5 Malte 11,0
12,2 Allemagne 6 Slovénie 11,3
13,0 Autriche 7 Allemagne 11,5
14,3 République tchèque 8 Autriche 12,4
14,9 Slovénie 9 Luxembourg 13,6
16,2 Danemark 10 Royaume-Uni 14,8
16,4 Royaume-Uni 11 Danemark 16,3
26,1 Pologne 12 Pologne 21,5
28,6 Suède 13 Irlande 25,4
30,0 Hongrie 14 Hongrie 26,9
30,8 Croatie 15 Suède 27,4
31,7 Lituanie 16 Lituanie 31,0
33,1 Irlande 17 Slovaquie 32,0
34,7 Slovaquie 18 Finlande 34,2
36,8 Lettonie 19 Croatie 36,3
36,8 Finlande 20 Lettonie 36,5
44,4 France 21 France 43,1
49,2 Portugal 22 Portugal 48,5
58,1 Roumanie 23 Roumanie 56,5
59,2 Bulgarie 24 Bulgarie 59,0
62,4 Espagne 25 Espagne 61,9
64,2 Italie 26 Italie 62,4
69,7 Chypre 27 Chypre 68,3
72,3 Grèce 28 Grèce 70,7
Au Luxembourg l’emploi à temps partiel involontaire augmente entre
2016 et 2017 de 1,9 point de pourcentage. En 2017, le Luxembourg se
trouve 5 places en dessous de sa position de 2016.
La Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France s’améliorent dans
cet indicateur. Alors que les Pays-Bas, la Belgique et la France restent
à la même position, l’Allemagne perd une position par rapport à 2016.
111 3. Le système d’indicateurs national
Personnes ayant quitté prématurément l’éducation
et la formation (B8)
Tableau 16
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B8
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
2,8 Croatie 1 Croatie 3,1
4,8 Lituanie 2 Slovénie 4,3
4,9 Slovénie 3 Pologne 5,0
5,2 Pologne 4 Irlande 5,1
5,5 Luxembourg 5 Lituanie 5,4
6,2 Irlande 6 Grèce 6,0
6,2 Grèce 7 République tchèque 6,7
6,6 République tchèque 8 Pays-Bas 7,1
6,9 Autriche 9 Luxembourg 7,3
7,2 Danemark 10 Autriche 7,4
7,4 Slovaquie 11 Suède 7,7
7,4 Suède 12 Finlande 8,2
7,6 Chypre 13 Chypre 8,6
7,9 Finlande 14 Lettonie 8,6
8,0 Pays-Bas 15 Danemark 8,8
8,8 Belgique 16 Belgique 8,9
8,8 France 17 France 8,9
10,0 Lettonie 18 Slovaquie 9,3
10,3 Allemagne 19 Allemagne 10,1
10,9 Estonie 20 Royaume-Uni 10,6
11,2 Royaume-Uni 21 Estonie 10,8
12,4 Hongrie 22 Hongrie 12,5
13,8 Bulgarie 23 Portugal 12,6
13,8 Italie 24 Bulgarie 12,7
14,0 Portugal 25 Italie 14,0
18,5 Roumanie 26 Roumanie 18,1
19,0 Espagne 27 Espagne 18,3
19,7 Malte 28 Malte 18,6
Au Luxembourg, le pourcentage de personnes ayant quitté prématu-
rément l’éducation et la formation augmente de 1,8 point de pourcentage
entre 2016 et 2017. En 2017, le Luxembourg se classe en 9e
position,
donc 4 places en dessous de sa position de 2016.
Les Pays-Bas s’améliorent en valeur et en position et se trouvent dès
lors directement devant le Luxembourg en 8e
position. Les valeurs de
l’indicateur de la Belgique et de la France se détériorent légèrement
mais elles restent aux mêmes positions. Il en va de même pour l’Alle-
magne qui reste à la même position alors que la valeur de l’indicateur
diminue légèrement.
112 3. Le système d’indicateurs national
Évolution des coûts salariaux unitaires réels,
variation en % sur 3 ans (B14)
Tableau 17
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B14
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
4,44 Lettonie 1 Lettonie 3,58
3,88 Lituanie 2 Lituanie 3,27
2,81 Estonie 3 Slovaquie 1,71
1,43 Bulgarie 4 Luxembourg 1,71
1,42 Slovaquie 5 Bulgarie 1,54
0,52 Danemark 6 Estonie 1,45
0,37 Pologne 7 République tchèque 0,80
0,31 Luxembourg 8 Roumanie 0,66
0,17 Grèce 9 Hongrie 0,43
0,11 Autriche 10 Danemark 0,32
-0,02 Allemagne 11 Royaume-Uni 0,31
-0,06 Espagne 12 Grèce 0,23
-0,29 France 13 Allemagne 0,13
-0,36 Roumanie 14 Pologne -0,06
-0,37 Royaume-Uni 15 Autriche -0,25
-0,39 Italie 16 France -0,33
-0,63 Slovénie 17 Portugal -0,36
-0,66 République tchèque 18 Espagne -0,39
-0,87 Pays-Bas 19 Slovénie -0,41
-0,87 Finlande 20 Italie -0,43
-0,90 Hongrie 21 Chypre -0,64
-1,03 Chypre 22 Suède -0,88
-1,11 Suède 23 Pays-Bas -1,13
-1,14 Portugal 24 Belgique -1,24
-1,30 Belgique 25 Malte -1,73
-2,08 Croatie 26 Finlande -1,82
-2,13 Malte 27 Croatie -2,13
-8,86 Irlande 28 Irlande -8,30
L’indicateur de l’évolution des coûts salariaux unitaires réels dans
l’économie du Luxembourg augmente de 1,4 point de pourcentage et il
gagne 4 positions dans le classement.
Les valeurs de l’indicateur de la France et des Pays-Bas se détériorent
et ces pays perdent respectivement 3 et 4 positions par rapport à
l’année précédente. La Belgique présente une amélioration de la valeur
et gagne une place dans le classement. Tandis que la valeur de
l’Allemagne s’améliore, elle perd 3 positions suite à une évolution plus
favorable d’autres pays.
113 3. Le système d’indicateurs national
Évolution du Taux de risque de pauvreté après transferts sociaux
(en %) (B17)
Tableau 18
La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B17
2016 2017
Valeur Pays Position Pays Valeur
9,7 République tchèque 1 République tchèque 9,1
11,6 Finlande 2 Finlande 11,5
11,9 Danemark 3 Danemark 12,4
12,7 Pays-Bas 4 Slovaquie 12,7
12,7 Slovaquie 5 Pays-Bas 13,2
13,6 France 6 France 13,3
13,9 Slovénie 7 Slovénie 13,3
14,1 Autriche 8 Hongrie 13,4
14,5 Hongrie 9 Autriche 14,4
15,5 Belgique 10 Pologne 15,0
15,9 Royaume-Uni 11 Chypre 15,7
16,1 Chypre 12 Suède 15,8
16,2 Suède 13 Belgique 15,9
16,5 Luxembourg 14 Royaume-Uni 15,9
16,5 Allemagne 15 Allemagne 16,1
16,5 Malte 16 Irlande 16,6
16,6 Irlande 17 Malte 16,8
17,3 Pologne 18 Portugal 18,3
19,0 Portugal 19 Luxembourg 18,7
19,5 Croatie 20 Croatie 19,5
20,6 Italie 21 Grèce 20,2
21,2 Grèce 22 Italie 20,3
21,7 Estonie 23 Estonie 21,0
21,8 Lettonie 24 Espagne 21,6
21,9 Lituanie 25 Lettonie 22,1
22,3 Espagne 26 Lituanie 22,9
22,9 Bulgarie 27 Bulgarie 23,4
25,3 Roumanie 28 Roumanie 23,6
L’indicateur luxembourgeois du taux de risque de pauvreté après trans-
ferts sociaux augmente de 2,2 points de pourcentage entre 2016 et 2017.
Le Luxembourg se classe en 19e
position alors qu’il se classait 14e
en
2016.
Les Pays-Bas et la Belgique présentent des taux plus élevés en 2017
et perdent respectivement 1 et 3 positions. La France et l’Allemagne
s’améliorent légèrement en valeur et restent aux mêmes positions.
114 3. Le système d’indicateurs national
3.2.3.3	 La performance dans l’aspect Environnement
La comparaison du résultat de l’aspect Environnement des années 2016
et 2017 montre que le Luxembourg se classe en 2017 à la même posi-
tion qu’en 2016 pour la majorité des indicateurs.
Tableau 19
La performance en positions et en valeur dans l’aspect Environnement
Indicateur
Rang
Valeur Indicateur
Rang
Valeur
2016 2017 Différence 2016 2017 Différence
C1 4 4 C11 5 5 EGAL
C2 26 26 C12 14 14
C3 6 6 C13
C4 5 5 AM C14 4 3 1 AM
C5 25 25 AM C15 6 6 EGAL
C6 27 27 C16 1 3 -2 DET
C7 22 22 C17 21 21
C8 C18 10 10
C9 7 7 C19 5 5 AM
C10 12 12 C20
Pour les indicateurs C4, C5 et C19, le Luxembourg reste stable dans le
classement alors que l’indicateur s’est amélioré.
Pour les indicateurs C14 et C16, le Luxembourg gagne une position et
perd deux positions respectivement, et les valeurs des indicateurs
s’améliorent et se détériorent respectivement.
En général, cette catégorie présente moins de variations d’une année
à l’autre que dans les deux autres aspects. De plus, pour une partie
des indicateurs, il n’y a pas encore de données actualisées, donc de
2017.
115 3. Le système d’indicateurs national
3.2.4	 Les liens de la compétitivité
Une question intéressante qui se pose est de savoir s’il existe un lien
entre la compétitivité et la richesse d’un pays. De même, la relation
entre la taille d’un pays, ou son nombre d’habitants, et sa compétitivité
est régulièrement évoquée. En quête d’éléments de réponse à ces deux
questions, il s’avère utile d’analyser les corrélations respectives.
3.2.4.1	 Compétitivité et richesse
En croisant le niveau de vie par habitant de chaque pays (axe x – revenu
national brut par habitant) avec le niveau de compétitivité des pays (axe
y – note finale de l’indicateur synthétique du système d’indicateurs), on
constate qu’il existe une corrélation positive entre ces deux variables.
Le Luxembourg semble cependant être une valeur aberrante (outlier)
car son niveau de richesse par habitant se trouve largement au-dessus
de la tendance estimée (courbe) : la richesse par habitant des Luxem-
bourgeois serait donc de loin supérieure à ce que laisserait suggérer
à première vue le niveau de compétitivité du pays (d’après la tendance
estimée).
Figure 12
Lien entre la compétitivité et la richesse
0.7
0.65
0.6
0.55
0.5
0.45
0.4
0.35
0.3
Revenu national brut par habitant UE=100 (indice 100 en 2016)
0
IE
DKSE
EL
BG
SI
MTCZ
HU
HR
EE
SK
LT
PL
LV
RO
PT
CY
ES
IT
FR
UK
FI
BE
DE
AT
NL LU
50 100 150 200 250
Note finale de l'indicateur synthétique
y = 0,0008x + 0,4404
R2
= 0,4137
Remarque : Revenu national brut, par habitant en prix courants (données de 2016)
116 3. Le système d’indicateurs national
3.2.4.2	 Compétitivité et taille de la population
Les résultats de l’indicateur synthétique de 2017 montrent qu’il n’existe
pas de réponse claire pour savoir si la taille de la population a un impact
positif ou négatif sur la compétitivité. La corrélation entre la note finale
de l’indice synthétique et la taille de la population n’est pas statistique-
ment significative (R2
= 0,0041), ce qui implique que l’indice ne dépend
pas linéairement de la taille de la population. Ceci vaut également pour
les trois aspects pris séparément.
Figure 13
Lien entre la compétitivité et la population
0.65
0.6
0.55
0.5
0.45
0.4
0.35
0.3
Population (en milliers, 2017)
0
IE
EE
DK
EL
BG
SI
MT CZ
HU
HR
SE
SK
LT
PL
LV
RO
PT
CY
ES
IT
FR
UK
FI
BE
DE
AT
NL
LU
10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000
Note finale de l'indicateur synthétique
y = -2E-07x + 0,5126
R2
= 0,0041
117 3. Le système d’indicateurs national
Encadré
Méthodologie
La méthodologie appliquée pour le calcul
de l’indicateur synthétique ne diffère pas
du calcul de l’ancienne version du ta-
bleau de bord national et tient compte
des recommandations faites par l’audit
pour ce dernier (Bilan Compétitivité 2010,
Perspectives économiques n° 15).
Afin de remédier au problème des va-
leurs manquantes, la méthode « hot-deck
imputation » est utilisée. L’idée consiste à
estimer les valeurs manquantes d’un
pays par les valeurs du pays qui montre
des performances similaires sur les
autres indicateurs au sein du même as-
pect.
Pour certains indicateurs, il existe des
valeurs aberrantes13
. Cela signifie qu’il
existe un pays qui possède une valeur
nettement supérieure ou inférieure à
tous les autres. Étant donné que ces indi-
cateurs risquent d’influencer trop le ré-
sultat, ces valeurs extrêmes sont traitées
en les remplaçant par la valeur du pays
qui se place en 2e
position.
Pour le calcul de l’indicateur synthétique,
les indicateurs de base sont d’abord
standardisés. Cela veut dire que s’il s’agit
d’un indicateur à maximiser, le pays avec
la valeur la plus élevée reçoit la note 1,
celui avec la valeur la plus basse la note
0 et les autres pays reçoivent des notes
correspondantes entre 0 et 1. Le même
schéma s’applique de manière inverse
s’il s’agit d’un indicateur à minimiser.
Chaque indicateur i est transformé par la
formule suivante par pays j au temps t.
Indicateurs à maximiser :
Indicateurs à minimiser :
Les indicateurs de l’inflation et du solde
de la balance courante ne sont ni maxi-
misés ni minimisés. Ils sont évalués par
leur distance par rapport à une valeur
déterminée : pour l’indicateur de l’infla-
tion il s’agit de la moyenne de l’Union
européenne et pour l’indicateur de la
balance courante il s’agit de la moyenne
de -4 % et +6 %14
.
L’indice composite C, aussi appelé indica-
teur synthétique, pour un aspect k (k=1, 2,
3) au moment t se calcule par une
moyenne arithmétique simple des sous-
indicateurs de cet aspect dans la nou-
velle échelle :
L’indicateur composite final CI s’obtient
par une moyenne arithmétique simple de
ces indicateurs composites par aspect :
3.2.5	Méthodologie
3.2.5.1	 Méthode de calcul
Concernant le calcul de l’indicateur synthétique du nouveau système
d’indicateurs, la méthodologie est restée inchangée par rapport aux
éditions précédentes. Un rappel de la méthodologie du calcul est décrit
ci-dessous.
13
	 Techniquement, ces indica-
teurs ont été identifiés par
le fait qu’ils possèdent un
coefficient d’asymétrie
(skewness) et d’aplatissement
(kurtosis) très élevés (skewness
> 2 et kurtosis > 7).
14
	 Pour cet indicateur, la
Commission européenne a
retenu dans le cadre de la MIP
qu’un pays est potentiellement
à risque s’il présente un solde
de la balance courante avec
soit un déficit supérieur
à -4 % du PIB, soit un excédent
de plus de +6 % du PIB.
118 3. Le système d’indicateurs national
3.2.5.2	 Traitement des valeurs aberrantes
La méthode min-max (cf. encadré) est généralement sensible aux
valeurs aberrantes, qui, si elles ne sont pas traitées correctement,
pourraient devenir des repères non intentionnels. En outre, les valeurs
aberrantes peuvent avoir un fort impact sur la structure de corrélation,
et donc introduire un biais dans l’interprétation des résultats. Il existe
de nombreuses méthodes appropriées pour la détection des valeurs
aberrantes, mais dans le contexte du renforcement des indicateurs
synthétiques, l’utilisation combinée de l’asymétrie et de l’aplatissement
pourrait être particulièrement appropriée. Une valeur d’asymétrie
(skewness) supérieure à 2 avec une valeur d’aplatissement (kurtosis)
supérieure à 7 (en termes absolus) est utilisée pour pouvoir détecter
les indicateurs problématiques qui doivent être traités avant la construc-
tion de l’indicateur synthétique. Dans l’audit de 2010 du JRC, les valeurs
recommandées pour la détection des valeurs aberrantes était de 1 pour
skewness et 3,5 pour kurtosis, cependant l’ODC applique des seuils plus
larges afin de limiter le traitement des données au strict minimum.
Pour l’année 2017, deux indicateurs ont été identifiés comme étant pro-
blématiques : le taux de croissance du PIB réel (A7) et le taux de chô-
mage de longue durée (B1). La valeur de l’Irlande est considérée comme
aberrante pour l’indicateur du taux de croissance du PIB (A7). La Grèce
présente une valeur aberrante pour l’indicateur du taux de chômage
de longue durée (B1).
119 3. Le système d’indicateurs national
Figures 14 et 15
Valeurs aberrantes
14
12
10
8
6
4
2
0
0 10 20 30
0 10 20 30
Irlande
A7: Taux de croissance du PIB réel (moyenne sur 3 ans en %)
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Grèce
B1: Taux de chômage de longue durée (en %)
Conformément à la méthodologie préconisée, les valeurs aberrantes
sont alors remplacées par la seconde meilleure valeur. Pour l’indicateur
A7, la valeur de l’Irlande (12,43 %) est remplacée par celle de Malte
(7,13 %) et pour l’indicateur B1, la valeur de la Grèce (15,6 %) est rem-
placée par celle de l’Espagne (7,7 %).
 
120 3. Le système d’indicateurs national
3.2.6	 Analyse de robustesse
Un test de robustesse statistique, notamment en ce qui concerne la
disponibilité des données et leur fiabilité, a été annoncé dans l’avis du
CES sur le système d’indicateurs national. Un tel test s’avère en effet
indispensable en vue d’assurer la qualité du système d’indicateurs et
pour mieux pouvoir appréhender la compétitivité du Luxembourg en
tenant compte des spécificités du pays. Les analyses suivantes
s’inspirent largement de l’audit du Joint Research Centre (JRC)15
de
la Commission européenne que l’ODC avait commandité en 2010 en
rapport avec la version initiale du tableau de bord national de la com-
pétitivité16
.
3.2.6.1	Le stress test de l’indicateur synthétique
L’ODC a réalisé un stress test de son indicateur synthétique basé sur le
nouveau système d’indicateurs. Le test consiste à exclure un par un les
67 indicateurs, et de recalculer chaque fois le classement général.
Le tableau suivant montre que le Luxembourg varie entre la 7e
et la 12e
position selon les différents scénarios.
Il existe une certaine volatilité, mais elle reste acceptable pour dire qu’il
est robuste. Pour être plus précis, un seul indicateur peut changer le
classement de l’ordre de trois positions au maximum.
15
	 Pour plus d’informations :
http://composite-indicators.jrc.
ec.europa.eu/
16
	 Perspectives de politique
économique n° 15 :
The Luxembourg Competiti­
veness Index: Analysis &
Recommendations :
https://odc.gouvernement.lu/
fr/publications/rapport-etude-
analyse/perspectives-poli-
tique-economique/perspec-
tives-politique-economique-15.
html
121 3. Le système d’indicateurs national
Tableau 20
Le stress test, en %
Moyenne
des scénarios
alternatifs
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
Irlande 1,21 99 1
Slovénie 2,26 1 87 7 3 1
Suède 3,48 9 85 6
Finlande 3,76 1 4 66 19 6 3
Pays-Bas 4,91 1 3 9 24 28 26 9
Danemark 5,42 4 25 32 26 12
Rép. tchèque 7,52 6 22 28 24 19 1
Malte 7,67 6 10 10 16 56 1
Luxembourg 8,79 1 1 57 28 12
Autriche 10,03 37 54 9
Royaume-Uni 11,53 3 18 79
Allemagne 11,92 100
Belgique 12,61 68 32
Estonie 14,32 32 47 21
France 15,27 21 79
Croatie 15,45 90 10
Lituanie 16,85 10 74 16
Hongrie 18,06 16 84
Slovaquie 18,94 93 7
Lettonie 20,24 6 71 19 4
Pologne 20,92 1 19 72 7
Italie 21,83 3 9 88
Portugal 23,00 75 25
Espagne 24,00 25 75
Chypre 25,32 51 49
Roumanie 25,68 49 51
Bulgarie 27,03 100
Grèce 27,97 100
Source : Observatoire de la compétitivité
122 3. Le système d’indicateurs national
Figure 16
Distribution des positions
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
Irlande
Slovénie
Suède
Finlande
Pays-Bas
Danemark
Rép.tchèque
Malte
Luxembourg
Autriche
Royaume-Uni
Allemagne
Belgique
Estonie
France
Croatie
Lituanie
Hongrie
Slovaquie
Lettonie
Pologne
Italie
Portugal
Espagne
Chypre
Roumanie
Bulgarie
Grèce
3.2.6.2	 Corrélation entre les trois aspects
et l’indicateur synthétique
Les corrélations de Pearson, calculées par l’ODC, suggèrent que les
dimensions sont positivement et significativement associées l’une à
l’autre et par rapport à l’indice final.
3.2.6.3	 Corrélation entre le résultat de l’aspect
et les indicateurs sous-jacents17
L’objectif de chaque indicateur au sein d’un certain aspect est de cor-
réler positivement avec le résultat global de l’aspect. Dans chaque
aspect, cependant, il existe au moins un indicateur qui pointe dans la
mauvaise direction. Dans le cadre d’un indicateur à maximiser, plus la
valeur de l’indicateur est élevée, plus la note finale de l’indicateur syn-
thétique est élevée. Dans le cadre d’un indicateur à minimiser, plus la
valeur de l’indicateur est faible, plus la note finale de l’indicateur syn-
thétique est élevée. Dans les cas contraires, la note finale de l’indicateur
synthétique est plus faible. Toutefois, cette logique n’est pas toujours
vraie. C’est le cas quand un indicateur à minimiser a une corrélation
positive avec le résultat global ou, inversement, quand un indicateur à
maximiser a une corrélation négative avec le résultat global.
17
	 Note : le point vert représente
la valeur du Luxembourg
123 3. Le système d’indicateurs national
De plus, la causalité, donc le fait que la note finale de l’indicateur syn-
thétique ou la note d’un aspect résultent d’une bonne performance dans
les indicateurs sous-jacents ou vice versa, ne peut être déterminée.
Pour l’aspect Économie, l’indicateur Solde de la balance courante en %
du PIB (A3) est positivement corrélé avec le résultat global et le résul-
tat de cet aspect, ce qui signifie qu’un mauvais score va de pair avec
une amélioration de la compétitivité. Cependant, la source de corréla-
tion positive pourrait être la méthode de calcul. Le solde de la balance
courante fait partie des indicateurs de la procédure de l’UE « MIP »
pour laquelle il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il
présente un solde de la balance courante avec soit un déficit supérieur
à -4 % du PIB (seuil inférieur), soit un excédent de plus de +6 % du PIB
(seuil supérieur). Pour les besoins de l’indicateur synthétique dans le
présent système d’indicateurs, les pays sont néanmoins classés en
fonction de la distance du solde de leur balance courante par rapport
à la moyenne arithmétique simple des deux seuils (l’objectif est donc
que le solde soit proche de +1 % du PIB).
L’indicateur de salariés ayant de longues heures involontaires (B6) est
corrélé positivement avec l’indicateur synthétique. L’amélioration de
cet indicateur, donc la diminution en valeur, résulte dans la détérioration
de la compétitivité mesurée à travers l’indicateur synthétique.
Figures 17 et 18
Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs A3 et B6
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 2 4 6 8
y = 0,0099x + 0,4448
R2
= 0,0691
Aspect Économie
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 2010 30 5040 60
y = 0,0038x + 0,4594
R2
= 0,1227
Aspect Social
Indicateur B6 (à minimiser)
Indicateur A3 (à minimiser)
124 3. Le système d’indicateurs national
L’indicateur du revenu médian (variation en % par rapport à l’année
précédente) (B11) est corrélé négativement avec l’indicateur synthétique.
L’indicateur du coût salarial unitaire (B14) (variation) est corrélé néga-
tivement avec l’indicateur synthétique.
 
Figures 19 et 20
Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs B11 et B14
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
-6 -2-4 0 2 4 6 8 10 12 14 16
y = -0,0071x + 0,5999
R2
= 0,10159
Aspect Social
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
-10 -6-8 -4 420-2 6
y = -0,0105x + 0,5713
R2
= 0,07376
Aspect Social
Indicateur B14 (à maximiser)
Indicateur B11 (à maximiser)
L’indicateur de Urban population exposure to air pollution / Emissions-
concentration NOx
(C11) est positivement corrélé avec le résultat global
et le résultat de l’aspect Environnement. L’indicateur C15 (Superficie
terrestre protégée) est négativement corrélé avec le résultat global et
le résultat de l’aspect Environnement.
 
125 3. Le système d’indicateurs national
Figures 21 et 22
Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs C11 et C15
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 2 0001 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000
y = 1E-05x + 0,4529
R2
= 0,06287
Aspect Environnement
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 105 15 35302520 40
y = -0,0021x + 0,5224
R2
= 0,07026
Aspect Environnement
Indicateur C15 (à maximiser)
Indicateur C11 (à minimiser)
126 3. Le système d’indicateurs national
Tableaux 21, 22 et 23
Aperçu des corrélations intra-aspect en 2017
Aspect Économie Aspect Social Aspect Environnement
Indicateur Corrélation Indicateur Corrélation Indicateur Corrélation
A3 -0,26 B6 -0,35 C15 -0,27
A8 -0,13 B11 -0,32 C11 -0,11
A23 -0,02 B14 -0,27 C6 -0,09
A6 0,05 B15 -0,23 C10 -0,07
A18 0,09 B13 -0,09 C20 0,00
A17 0,17 B24 0,04 C18 0,01
A9 0,18 B3 0,04 C2 0,03
A22 0,23 B10 0,10 C17 0,11
A2 0,26 B7 0,13 C3 0,25
A15 0,32 B23 0,21 C14 0,26
A4 0,32 B20 0,25 C8 0,31
A19 0,43 B1 0,36 C13 0,34
A5 0,43 B22 0,37 C5 0,38
A7 0,44 B9 0,43 C9 0,38
A21 0,46 B8 0,43 C7 0,48
A16 0,48 B21 0,53 C12 0,49
A12 0,48 B12 0,62 C19 0,59
A20 0,50 B17 0,67 C1 0,60
A25 0,52 B1 0,69 C4 0,64
A11 0,57 B2 0,70 C16 0,69
A1 0,63 B19 0,70
A24 0,66 B18 0,72
A14 0,73 B4 0,76
A10 0,74 B5 0,83
A13 0,74
Remarque : Ces tableaux montrent les corrélations intra-aspect en utilisant des valeurs
normalisées entre 0 et 1. Ainsi toutes les corrélations négatives montrent que l’indicateur
en question a un effet soit non significatif, lorsque la corrélation est très proche de 0, soit
incohérent sur l’indicateur composite de l’aspect.
3.3	Annexe
3.3.1	 Les indicateurs secondaires
Dans son avis sur le système d’indicateurs national, le CES a retenu
une liste indicative et non exhaustive d’indicateurs secondaires perti-
nents. Ces indicateurs ne sont pas intégrés dans les calculs de l’indi-
cateur synthétique afin de ne pas surcharger ce qui est l’élément cen-
tral du système d’indicateurs. Les indicateurs secondaires, néanmoins
utiles, sont donc présentés ici à titre indicatif. Ils servent à enrichir les
différents domaines d’informations spécifiques et à peaufiner l’analyse
en cas de besoin. En ce sens, ils permettent de compléter la vue d’en-
semble dans les trois aspects Économie, Social et Environnement.
Au niveau des indicateurs secondaires, il existe cependant, encore à ce
stade, maints problèmes de disponibilité. Pour certains indicateurs, les
données ne sont pas disponibles du tout, pour d’autres les informations
sont seulement disponibles pour le Luxembourg. Les cases correspon-
dantes dans les tableaux restent, le cas échéant, vides, mais seront
complétées dès que des données pertinentes seront disponibles.
127 3. Le système d’indicateurs national
3.3.1.1	 Aspect Économie (indicateurs secondaires)
Tableau 24
Indicateurs secondaires de l’aspect Économie
Annéet1
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
D1 Dette extérieure nette (en % du PIB) 2017 ↑ 5,00 22 / 28 2,61 8,00 -0,20 -0,60 Chypre : -6,7 Malte : 13,6
D2
Termes de l'échange par article
(variation en % sur 5 ans)
2017 ↓ -1,20 27 / 28 3,36 5,80 0,80 5,00
Italie :
7,7
Slovaquie :
-1,5
D3
Taux de change effectif réel pour
la zone euro (variation en % sur 3 ans)
2016 ↓ -0,20 11 / 28 -1,14 0,40 2,10 0,10
Royaume-
Uni : 5,1
Suède :
-7,7
D4
Investissements directs dans
l'économie déclarante (stocks,
en % du PIB)
2017 ↓ 7867,40 1 / 28 471,29 42,20 197,40 46,50
Luxembourg :
7867,4
Grèce :
17,4
D5
Investissements directs
dans l'économie déclarante
(flux, en % du PIB)
2017 ↓ -422,30 28 / 28 -8,79 2,10 -6,20 1,90
Chypre :
48,6
Luxembourg :
-422,3
D6
Balance commerciale nette des
produits énergétiques en % du PIB
2017 ↓ -2,80 20 / 28 -2,37 -1,80 -2,50 -1,70
Danemark :
-0,1
Malte :
-8,9
D7
Part de marché des exportations
OCDE (variation en % sur 5 ans)
2017 ↓ 15,17 4 / 28 5,76 2,06 -1,59 -0,41
Irlande :
59,16
Grèce : -13,78
D8
Parts de marché à l'exportation
(variation en % sur 5 ans)
2017 ↓ 20,43 4 / 28 10,58 6,72 2,90 4,13
Irlande :
66,42
Grèce :
-9,84
D9
Taux de croissance des passifs de
l'ensemble du secteur financier
(variation en % sur 3 ans)
2016 ↓ 17,57 1 / 28 5,05 4,20 2,23 3,77
Luxembourg :
17,57
Grèce :
-3,13
D10
Rendements obligataires à dix ans
(en %)
2017 ↓ 0,54 5 / 27 1,31 0,32 0,72 0,81
Lituanie :
0,31
Grèce :
5,98
D11
Nombre des jours pour avoir un permis
de construire
2017 → 157,00 14 / 28 175,07 126,00 212,00 183,00
Danemark :
64
Chypre :
507
D12
Indice de la qualité de la réglementa-
tion
2016 ↑ 1,72 7 / 28 1,17 1,82 1,34 1,07
Pays-Bas :
1,98
Grèce :
0,15
D13 Indice de l'efficacité de l'administration 2016 ↓ 1,69 6 / 28 1,11 1,74 1,33 1,41
Danemark :
1,89
Roumanie :
-0,17
D14 Flexibility of wage determination 2017 ↑ 5,10 10 / 28 4,78 4,30 4,30 5,00
Estonie :
6,2
Finlande :
2,2
D15 Hiring and firing practice 2017 ↑ 3,68 17 / 28 3,62 4,59 3,19 2,39
France :
2,39
Danemark :
5,23
D16
Prix de l'électricité - utilisateurs
industriels (euro/kWh)
2017 ↑ 0,08 7 / 28 0,11 0,15 0,11 0,10
Suède :
0,06
Allemagne :
0,15
D17
Prix du gaz - utilisateurs industriels
(euro/GJ)
2017 ↑ 8,85 25 / 26 7,11 7,69 6,12 7,69
Roumanie :
4,79
Suède :
9,08
D18
Tarification d'accès Internet à large
bande (USD/MB)
2014 ↑ 6,56 8 / 20 24,02 25,58 1,73 6,29
Belgique :
1,73
Pologne :
188,8
D19 Venture capital investment (% PIB) 2017 ↓ 0,35 1 / 28 0,12 0,07 0,11 0,24
Luxembourg :
0,35
Malte :
0
D20
R&D expenditure in the business
sector (% PIB)
2016 ↓ 0,64 16 / 28 1,32 2,00 1,73 1,43
Suède :
2,26
Lettonie :
0,11
D21
Non-R&D innovation expenditure
as % of turnover
2014 ↓ 0,13 28 / 28 0,76 1,26 0,56 0,50
Lituanie :
2,01
Luxembourg :
0,13
D22 SMEs innovating inhouse as % SMEs 2014 ↓ 32,24 8 / 28 28,77 37,90 39,75 31,55
Irlande :
41,33
Roumanie :
4,54
D23
Innovative SMEs collaborating with
others as % SMEs
2014 ↑ 9,18 17 / 28 11,22 10,10 28,59 13,21
Belgique :
28,59
Roumanie :
1,78
D24
Public-private co-publications
per million population
2017 ↓ 25,40 13 / 28 40,93 62,44 79,99 42,83
Danemark :
162,82
Malte :
0
Suite à la page suivante
128 3. Le système d’indicateurs national
Tableau 24
Suite
D25 Patents applications per billion GDP 2015 ↓ 1,75 12 / 28 3,53 6,11 3,16 3,98
Suède :
9,08
Roumanie :
0,22
D26
Patents applications in health
and environment per billion GDP
2012 0,68 10 / 28 1,01 1,47 0,77 0,92
Danemark :
2,05
Roumanie :
0,04
D27
Brevets accordés par l'USPTO
par million d'habitants
2015 ↑ 90,59 11 / 28 86,79 203,81 100,64 98,85
Suède :
270,12
Lettonie :
2,01
D28
Nombre de brevets déposés
par million d'habitants
2014 ↓ 111,16 9 / 28 111,97 256,97 137,73 138,74
Suède :
350,41
Croatie :
3,43
D29
SMEs introducing product or process
innovation as % of SMEs
2014 ↓ 36,95 9 / 28 30,90 41,56 48,26 35,47
Belgique :
48,26
Roumanie :
4,92
D30
SMEs introducing marketing or
organisational innovation as % of SMEs
2014 ↑ 54,35 1 / 28 34,89 49,09 45,14 41,62
Luxembourg :
54,35
Roumanie :
8,84
D31
Employment in fast-growing firms
of innovative sectors
2015 ↑ 4,60 15 / 27 4,85 4,63 2,66 4,13
Hongrie :
8,7
Chypre :
0,13
D32
Financing for entrepreneurs the
availability of financial resources
2017 ↑ 2,46 14 / 18 2,70 2,84 2,81
Pays-Bas :
3,65
Grèce :
1,92
D33
Taxes and bureaucracy - The extent
to which public policies support
entrepreneurship
2017 ↑ 3,35 2 / 18 2,40 2,48 3,03
Pays-Bas :
3,42
Croatie :
1,43
D34
Basic-school Entrepreneurial
education and training
2017 ↓ 1,89 11 / 18 2,03 1,56 1,84
Pays-Bas :
3,4
Pologne :
1,49
D35
Post-school entrepreneurial
education and training
2017 ↓ 2,98 5 / 18 2,82 2,58 3,33
Pays-Bas :
3,71
Croatie :
2,25
D36
Perceived capabilities for
entrepreneurship
2017 ↑ 40,86 13 / 18 43,95 37,45 36,31
Slovénie :
53,31
Italie :
30,39
D37
Entrepreneurship as a good career
choice
2017 ↑ 42,98 18 / 18 58,58 51,31 59,06
Pays-Bas :
81
Luxembourg :
42,98
D38 Cultural and social norms 2017 ↑ 2,50 12 / 18 2,73 2,62 2,63
Pays-Bas :
4,01
Croatie :
1,8
D39 PISA math and sciences scores 2015 ↓ 486,00 17 / 22 495,23 506,00 507,00 493,00
Estonie :
520
Grèce :
454
D40
New doctorate graduates per 1000
population aged 25-54
2016 → 1,28 18 / 28 2,01 2,78 1,93 1,70
Slovénie :
3,55
Pologne :
0,63
D41
International scientific co-publications
per million population
2017 ↓ 1715,01 3 / 28 517,45 812,25 1 467,62 726,24
Danemark :
2 345,89
Roumanie :
181,78
D42
Scientific publications among the
top 10% most cited worldwide
2015 ↑ 13,06 4 / 28 10,57 11,33 12,58 11,00
Royaume-
Uni : 14,98
Bulgarie :
4,19
D43
Non-EU doctorate students
as a % of all doctorate students
2016 → 86,99 1 / 27 26,07 9,12 41,80 40,05
Luxembourg :
86,99
Pologne :
1,96
129 3. Le système d’indicateurs national
3.11.1.2	 Aspect Social (indicateurs secondaires)
Tableau 25
Indicateurs secondaires de l’aspect Social
Annéet1
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
E1
Proportion de travailleurs à bas
salaires par rapport à l'ensemble
des employés (%)
2014 ↑ 11,94 7 / 28 17,19 22,48 3,79 8,81
Suède :
2,64
Lettonie :
25,46
E2 Taux d'activité (%) 2017 ↑ 70,20 22 / 28 73,40 78,20 68,00 71,50
Suède :
82,5
Italie :
65,4
E3 Quality of Work-Index /
E4
Personnes vivant dans des ménages à
très faible intensité de travail (%)
2016 ↓ 6,60 4 / 28 10,50 9,60 14,60 8,40
Estonie :
5,8
Irlande :
18,2
E5 Accidents du travail mortels (%) 2016 ↓ 6,32 26 / 26 1,52 0,88 1,64 2,24
Pays-Bas :
0,5
Luxembourg :
6,32
E6 Sentiment d'insécurité de l'emploi (%) 2017 ↓ 3,20 9 / 22 5,31 2,00 4,80 5,00
République
tchèque : 1,8
Grèce : 17,4
E7
Travailleurs se déclarant satisfaits
de la répartition de leur temps entre
travail et vie privée
2013 7,20 1 / 1 7,20
E8
Niveau d'études atteint
(% de la population avec
un diplôme universitaire)
2015 ↓ 39,79 1 / 1 39,79
E9
Compétences en lecture des élèves
de 15 ans (PISA)
2015 ↓ 481,44 20 / 28 486,00 509,10 498,52 499,31
Finlande :
526,42
Bulgarie :
431,72
E10
Connaissance et utilisation du
luxembourgeois, du français, de
l'allemand et/ou de l'anglais
/
E11 Compétences civiques des élèves 2009 473,00 20 / 22 511,36 514,00
Danemark :
576
Chypre :
453
E12 Soutien du réseau social (%) 2015 ↑ 87,10 27 / 28 94,10 96,70 92,20 93,10
République
tchèque : 98,1
Italie :
86,8
E13
Participation à des associations
sociales, culturelles et sportives (%)
2015 ↑ 82,70 5 / 28 67,30 77,20 72,50 80,50
Suède :
88,1
Roumanie :
29,6
E14 Temps consacré au bénévolat 2015 ↓ 30,30 8 / 28 22,20 11,40 20,80 23,30
Pays-Bas :
82,5
Malte :
0,9
E15 Fréquence des contacts sociaux (%) 2015 ↑ 70,70 9 / 28 63,80 66,80 70,00 58,90
Chypre :
84,3
Pologne :
37,3
E16
Nombre de votants en pourcentage de
la population en âge de voter
2017 → 91,00 1 / 22 68,00 72,00 89,00 75,00
Luxembourg :
91
Slovénie :
52
E17
Existence de procédures formelles
de consultation lors du processus
d'élaboration des lois et des
règlements
2017 → 1,50 16 / 22 2,00 2,10 2,20 2,10
Slovaquie :
2,9
Irlande :
0,8
E18
Participation à des associations
politiques et civiques (%)
2006 4,70 11 / 25 4,20 6,40 2,70
Danemark :
12,2
Lituanie :
1,9
E19 Confiance dans les institutions 2013 5,47 9 / 28 4,67 5,53 5,23 4,37
Finlande :
7,13
Croatie :
3,05
E20
Imposition des personnes physiques
(en %)
2017 42,00 18 / 28 33,68 45,00 50,00 45,00
Bulgarie :
10
Autriche :
55
Suite à la page suivante
130 3. Le système d’indicateurs national
Tableau 25
Suite
E21
Taux annuels de croissance réelle
des différentes mesures du revenu
des ménages
2015 ↑ 103,00 1 / 1 103,00
E22
Consommation totale des ménages
incluant les services non marchands
/
E23
Population dans l'incapacité
de joindre les deux bouts (%)
2016 → 8,20 5 / 28 15,00 4,60 12,20 15,00
Suède :
4,5
Grèce :
36,2
E24 Pièces par personne 2017 → 2,00 3 / 22 1,65 1,80 2,20 1,80
Belgique :
2,2
Pologne :
1,1
E25
Nombre de logements achevés
par an
2013 ↑ 2642,00 1 / 1 2642,00
E26 Logements sociaux /
E27
Temps consacré aux loisirs et aux
occupations personnelles
2017 ↓ 15,15 10 / 22 15,14 15,55 15,77 16,36
France :
16,36
Lettonie :
13,83
E28
Importance relative des taux
de congé parental
2015 ↓ 0,32 1 / 1 0,32
E29
Sentiments de discrimination
(nationalité) (%)
2014 ↑ 24,00 1 / 1 24,00
E30 Sentiments de sécurité (%) 2017 72,00 12 / 22 71,73 75,90 70,70 69,60
Slovénie :
84,7
Hongrie :
50,7
E31 Satisfaction à l'égard de l'existence 2017 ↑ 6,90 8 / 22 6,44 7,00 6,90 6,40
Danemark :
7,5
Grèce :
5,2
E32
Mesure de prévalence et de l'intensité
des troubles de la santé mentale
/
E33 Taux de suicide 2015 ↓ 13,91 18 / 28 10,91 11,67 16,85 14,14
Chypre :
4,45
Lituanie :
30,28
E34
Répartition des décès selon leurs
causes
2015 ↑ 459,98 1 / 22 561,00 557,03 537,69
Luxembourg :
459,98
Lituanie :
871,26
E35 Consommation de psychotropes 2014 ↑ 5,55 1 / 1 5,55
E36
Adultes déclarant être en bonne
ou très bonne santé (%)
2016 ↓ 23,10 11 / 28 20,50 18,00 29,60 21,90
Grèce :
45
Lettonie :
5,1
E37
Adultes déclarant souffrir d'une
maladie ou d'un problème de santé
de longue durée (%)
2015 ↓ 23,20 1 / 1 23,20
E38
Adultes déclarant être limités
dans l'exercice de leurs activités
habituelles à cause d'un
problème de santé (%)
2015 ↓ 25,70 1 / 1 25,70
131 3. Le système d’indicateurs national
3.11.1.3	 Aspect Environnement (indicateurs secondaires)
Tableau 26
Indicateurs secondaires de l’aspect Environnement
Annéet1
Évolution
LU
Position
Moyenne
UE
DE
BE
FR
Premier
Dernier
F1 Consommation d'énergie primaire 2016 ↓ 87,20 8 / 28 90,00 93,20 95,40 90,50 Lituanie : 75,1 Estonie : 113,8
F2
Consommation finale énergie -
mécanisme d'obligation
2016 → 4,00 5 / 28 1107,70 216,40 36,30 147,20
Malte :
0,6
Allemagne :
216,4
F3A
Part des énergies renouvelables-
photovoltaïque (%)
2016 ↓ 6,88 8 / 28 4,29 8,30 8,66 2,94
Malte :
61,02
Estonie :
0
F3B
Part des énergies renouvelables-
hydroélectrique (%)
2016 ↑ 7,92 15 / 28 14,29 4,47 1,04 21,61
Autriche :
35,06
Chypre :
0
F3C
Part des énergies renouvelables-
éolienne (%)
2016 ↓ 6,96 15 / 28 12,36 17,12 15,25 7,70
Irlande :
54,35
Malte :
0
F3D
Part des énergies renouvelables-
cogénération
/
F3E
Part des énergies renouvelables-
thermique (%)
2016 ↓ 1,60 7 / 28 2,05 1,70 0,75 0,42
Chypre :
55,6
Estonie :
0
F4 Niveau de subsides accordés /
F5A
Émissions de gaz à effet de serre
par tête-ETS
2016 ↑ 5,24 21 / 28 3,72 5,91 4,21 1,77
Lettonie :
1,43
Estonie :
10,53
F5B
Émissions de gaz à effet de serre
par mio d'habitants - Hors-ETS
2016 ↑ 14,77 28 / 28 4,98 5,48 6,59 5,35
Malte :
2,98
Luxembourg :
14,77
F5C
Émissions de gaz à effet de serre
par mio d'habitants-dont transport
2016 ↑ 9,51 28 / 28 1,83 2,03 2,33 1,99
Roumanie :
0,85
Luxembourg :
9,51
F5D
Émissions de gaz à effet de serre
par tête-bâtiments
/
F6
Urban population exposure to air
pollution (émissions et concentration
NOx)
2015 ↓ 11,70 7 / 24 14,50 13,30 13,50 13,50
Suède :
5,2
Pologne :
23,8
F7A NH3/millier de têtes 2015 ↑ 10,06 23 / 27 7,87 9,33 5,80 10,19
Royaume-Uni :
4,49
Irlande :
22,98
F7B NH3/PIB 2015 ↑ 0,12 1 / 27 0,30 0,27 0,17 0,32
Luxembourg :
0,12
Roumanie :
1,13
F8A Émissions NMVOC/millier de têtes 2015 ↓ 17,81 22 / 27 13,82 13,26 10,58 13,98
Pays-Bas :
8,67
Danemark :
23,9
F8B Émissions NMVOC/PIB 2015 ↓ 0,22 1 / 27 0,52 0,39 0,31 0,44
Luxembourg :
0,22
Bulgarie :
2,26
F9
Charge de morbidité environnemen-
tale (%)
2012 0,13 5 / 28 0,14 0,13 0,13 0,13
Danemark :
0,12
Roumanie :
0,18
F10 Bruit (%) 2016 ↑ 19,70 22 / 28 17,90 25,10 15,60 17,70
Irlande :
7,9
Malte :
26,2
F11
Déchets dangereux générés
(en kg par personne)
2014 ↑ 426,00 26 / 28 187,00 269,00 262,00 163,00
Grèce :
20
Estonie :
7919
F12
Déchets d'emballages par
type d'exploitation des déchets
et flux des déchets
2015 ↑ 32,50 7 / 26 40,30 48,80 42,60 25,50
Finlande :
23,7
Slovénie :
63,4
F13
Superficies cultivées de manière
biologique par méthodes de
production agricole et cultures
végétales (%)
2016 ↑ 3,27 22 / 28 6,69 6,82 5,80 5,29
Autriche :
21,25
Malte :
0,21
F14
Nombre de certifications ISO 14001
et EMAS par 100 000 habitants
2016 ↓ 15,10 20 / 28 21,85 11,49 10,32 10,03
Malte :
143,2
Chypre :
8,02
Suite à la page suivante
132 3. Le système d’indicateurs national
Tableau 26
Suite
F15
Nombre de certifications ISO 9001
par 100 000 habitants
2016 ↓ 36,27 24 / 28 82,11 80,60 32,13 35,07
Malte :
413,84
Pologne :
32,01
F16
Prélèvements bruts en eau douce par
habitant (mètres cubes par habitant)
2015 ↑ 45,83 3 / 13 107,71
Roumanie :
29,69
Grèce :
516,78
F17 Zones bâties (en %) 2015 → 2,60 25 / 28 1,30 2,50 5,50 1,50
Finlande :
0,3
Malte :
15,6
F18
Logements dans « Wohnvorrangge-
meinden »
/
4	 Le Luxembourg dans
le semestre européen
4.1	 La coordination thématique
	 des politiques structurelles 	 134
4.2	 La surveillance macroéconomique	 159
4.3	Bibliographie	 178
1
	 L’analyse de la situation du
Luxembourg dans la coordina-
tion des politiques budgétaires
(PSC) ne fait par contre pas
partie de l’objet de la présente
contribution. En ce qui con­
cerne les mesures de politique
économique mises en œuvre
par le Luxembourg afin d’at-
teindre les objectifs fixés dans
le cadre de la stratégie Europe
2020, il est renvoyé au PNR
soumis en avril 2018 par le
gouvernement à la Commission
européenne dans le cadre du
semestre européen.
2
	 Pour plus de détails :
http://eur-lex.europa.eu/LexU-
riServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L
:2011:306:0012:0024:FR:PDF
3
	 Pour plus d’informations :
https://ec.europa.eu/info/
business-economy-euro/
economic-and-fiscal-policy-
coordination/eu-economic-
governance-monitoring-
prevention-correction/euro-
pean-semester/framework/
europe-2020-strategy_fr
4
	 Pour plus d’informations :
http://ec.europa.eu/archives/
growthandjobs_2009/
5
	 COMMISSION EUROPÉENNE
EUROPE 2020 - Une stratégie
pour une croissance intelli-
gente, durable et inclusive,
COM(2010) 2020, Bruxelles,
le 3.3.2010
6
	 CONSEIL EUROPÉEN
Conclusions,
Bruxelles, mars 2010
Pour plus d’informations :
http://www.consilium.europa.
eu/uedocs/cms_data/docs/
pressdata/fr/ec/113602.pdf
7
	 CONSEIL EUROPÉEN
Conclusions,
Bruxelles, juin 2010
Pour plus d’informations :
http://www.consilium.europa.
eu/uedocs/cms_data/docs/
pressdata/fr/ec/115348.pdf
134 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Le présent chapitre a pour objectif d’assurer un suivi des indicateurs
et objectifs du Luxembourg dans le cadre de la stratégie de l’Union
européenne pour la croissance et l’emploi (Europe 2020) et de la pro-
cédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques1
. Il s’agit
de deux des piliers de la gouvernance économique européenne mise
en place par le RÈGLEMENT (UE) n° 1175/2011 DU PARLEMENT EURO-
PÉEN ET DU CONSEIL du 16 novembre 2011 modifiant le règlement
(CE) n° 1466/97 du Conseil relatif au renforcement de la surveillance
des positions budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordi-
nation des politiques économiques2
.
Ce chapitre se concentre principalement sur les performances et objec-
tifs nationaux du Luxembourg, et n’a par conséquent pas vocation à
fournir une évaluation des indicateurs et objectifs au niveau de l’UE.
4.1	 La coordination thématique
des politiques structurelles
4.1.1	 Mise en place de la coordination
thématique sous la stratégie Europe 2020
La stratégie Europe 20203
, qui constitue un élément central de la réponse
de l’UE à la crise économique mondiale, a été conçue pour actualiser
et remplacer la stratégie de Lisbonne4
lancée en mars 2000 et renou-
velée en 2005 comme stratégie européenne pour la croissance et
l’emploi. Cette nouvelle stratégie implique une coordination renforcée
des politiques économiques et met l’accent sur les principaux domaines
dans lesquels des mesures devraient être prises pour doper le poten-
tiel d’une croissance durable et inclusive et la compétitivité en Europe.
La sortie de la crise a été considérée comme devant constituer le point
d’entrée dans une économie sociale de marché, une économie plus
verte et plus intelligente, dans laquelle la prospérité sera le résultat
des capacités d’innovation et d’une meilleure utilisation des ressources,
et où la connaissance sera un élément clé. Début 2010, la Commission
a fait des propositions pour mettre en place cette nouvelle stratégie
Europe 20205
. En mars 2010, le Conseil européen en a discuté sur base
d’une communication de la Commission et en a approuvé les principaux
éléments, y compris les objectifs clés qui guideront sa mise en œuvre
ainsi que des dispositions visant à en améliorer le suivi. Le Conseil
européen s’est entendu sur une série d’éléments6
. Le Conseil européen
de juin7
a finalement achevé la mise au point de la nouvelle stratégie
Europe 2020.
8
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/transpa-
rency/regdoc/rep/1/2014/
EN/1-2014-130-EN-F2-1.Pdf
135 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Le Conseil européen a notamment confirmé cinq grands objectifs de
l’UE, qui constituent des objectifs communs guidant l’action des États
membres et de l’UE pour ce qui est de favoriser l’emploi, d’améliorer
les conditions de l’innovation et de la R&D, d’atteindre les objectifs dans
le domaine du changement climatique et de l’énergie, d’améliorer les
niveaux d’éducation et de favoriser l’inclusion sociale, en particulier en
réduisant la pauvreté :
	 S’employer à porter à 75 % le taux d’emploi des femmes et des hommes
âgés de 20 à 64 ans, notamment grâce à une plus grande participation
des jeunes, des travailleurs âgés et des travailleurs peu qualifiés, ainsi
qu’à une meilleure intégration des migrants légaux ;
	 Améliorer les conditions de la recherche et développement (R&D), afin
en particulier de porter à 3 % du PIB le niveau cumulé des investisse-
ments publics et privés dans ce secteur ; la Commission élaborera un
indicateur portant sur l’intensité de la R&D et de l’innovation ;
	 Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux
niveaux de 1990 ; faire passer à 20 % la part des sources d’énergie
renouvelable dans notre consommation finale d’énergie ; et s’acheminer
vers une augmentation de 20 % de notre efficacité énergétique ; l’UE
est résolue à adopter une décision visant à porter à 30 % la réduction
des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport aux niveaux
de 1990, à titre d’offre conditionnelle en vue d’un accord mondial global
pour l’après-2012, pour autant que d’autres pays développés s’engagent
à atteindre des réductions d’émissions comparables et que les pays en
développement apportent une contribution adaptée à leurs responsa-
bilités et à leurs capacités respectives ;
	 Améliorer les niveaux d’éducation, en particulier en s’attachant à réduire
le taux de décrochage scolaire à moins de 10 % et en portant à 40 % au
moins la proportion de personnes âgées de 30 à 34 ans ayant obtenu un
diplôme de l’enseignement supérieur ou atteint un niveau d’études
équivalent ;
	 Favoriser l’inclusion sociale, en particulier en réduisant la pauvreté, en
s’attachant à ce que 20 millions de personnes au moins cessent d’être
confrontées au risque de pauvreté et d’exclusion. Cette population est
définie comme étant le nombre de personnes qui sont menacées par la
pauvreté et l’exclusion au regard de trois indicateurs (risque de pauvreté,
dénuement matériel et fait de vivre dans un ménage sans emploi), les
États membres étant libres de fixer leurs objectifs nationaux sur la base
des indicateurs qu’ils jugent les plus appropriés parmi ceux-ci.
En 2014-2015, la Commission européenne a réalisé un examen à mi-
parcours8
de la stratégie Europe 2020. Cet examen comprenait une
consultation publique qui a montré que la stratégie constituait toujours
un cadre approprié pour promouvoir la croissance et l’emploi. La Com-
mission européenne a donc décidé de poursuivre la stratégie en assu-
rant son suivi dans le cadre du semestre européen.
9
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-_
background
136 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.1.2	 Priorités, objectifs et indicateurs utilisés
Il est évident que la gouvernance de la stratégie Europe 2020, dont les
grands objectifs et indicateurs de suivi, n’engendra pas à elle seule la
croissance, l’emploi et la prospérité. Elle devrait néanmoins veiller à
accorder une importance majeure aux objectifs quantitatifs et aux
indicateurs. Mettre en œuvre des politiques sans objectifs mesurables
et sans indicateurs de suivi ne constitue pas le chemin à suivre car
l’évaluation serait alors totalement subjective. En dépit des maintes
limites des indicateurs (disponibilité de données, comparabilité, etc.),
un tel outil d’aide à la décision constitue la meilleure manière de mesu-
rer la performance de politiques. Les expériences du passé ont montré
que, pour que ce suivi soit couronné de succès, le système doit respec-
ter certaines conditions de départ. Il ne suffit pas de baser le mécanisme
de suivi sur les seuls classements de territoires se fondant sur une
liste d’indicateurs retenue lors de négociations laborieuses et d’un
compromis (et qui risquent donc d’arranger tout le monde) ; de discu-
ter des objectifs et des indicateurs entre seuls experts, sans assurer
une implication suffisante du grand public ; de se limiter à des indica-
teurs ex-ante (input) mesurant les ressources investies, sans avoir
recours à des indicateurs mesurant ex-post les performances et l’effi-
cacité des ressources engagées (output).
Le volet de la coordination thématique des politiques structurelles de
la stratégie Europe 2020 repose sur trois priorités, cinq objectifs et une
dizaine d’indicateurs :
	 Trois priorités qui se renforcent mutuellement  : une croissance
intelligente, une croissance durable et une croissance inclusive ;
	 Cinq grands objectifs européens à accomplir pour 2020 : améliorer
les conditions de la R&D, améliorer les niveaux d’éducation, atteindre
les objectifs de changement climatique et d’énergie, favoriser l’em-
ploi et réduire la pauvreté ;
	 Une dizaine d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés dans
l’atteinte des objectifs fixés9
 : dépense intérieure brute de R&D, taux
de décrochage scolaire, part des personnes diplômées de l’ensei-
gnement supérieur ou ayant un niveau d’études équivalent, émissions
de gaz à effet de serre, part des sources d’énergie renouvelable
dans la consommation finale d’énergie, efficacité énergétique, taux
d’emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans, risque
de pauvreté, dénuement matériel et vie dans un ménage sans emploi.
137 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 1
Priorités, objectifs et indicateurs de la « coordination thématique » Europe 2020
Stratégie
Europe 2020
Croissance
intelligente
Améliorer les conditions
de l'innovation et de la R&D
Dépense intérieure brute
de R&D (DIRD)
Taux de décrochage scolaire
Part des personnes diplômées
de l'enseignement supérieur ou
ayant un niveau d'études équivalent
Émissions de gaz
à effet de serre
Taux d'emploi des femmes
et des hommes âgés de 20 à 64 ans
Risque de pauvreté
Dénuement
matériel
Vivre dans un ménage
sans emploi
Part des sources d'énergie
renouvelable dans la consommation
finale d'énergie
Efficacité énergétique
Atteindre les objectifs change-
ment climatique / énergie
Favoriser l'emploi
Améliorer
les niveaux d'éducation Réduire la pauvreté
Croissance
durable
Croissance
inclusive
Figure 2
Liens entre les 5 objectifs de la stratégie Europe 2020
Employment
Research and
development
Education
Poverty and
social exclusion
Climate change
and energy
Source : Eurostat
Ces priorités et objectifs sont intimement liés. À titre d’exemple, de
meilleurs niveaux d’éducation améliorent l’employabilité et permettent
d’accroître le taux d’emploi aidant à réduire la pauvreté ; une plus grande
capacité de R&D et d’innovation, combinée à une efficacité accrue des
ressources, améliore la compétitivité et favorise la création d’emplois ;
investir dans des technologies plus propres et à faibles émissions de
carbone permet d’améliorer le respect de l’environnement, de contri-
buer à lutter contre le changement climatique et de créer de nouvelles
activités et possibilités d’emplois innovatives et durables.
138 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Vu la diversité des États membres de l’UE, et leurs niveaux de déve-
loppement très variés, appliquer les mêmes objectifs et critères à tous
les États membres, comme cela avait initialement été fait dans le cadre
de l’agenda de Lisbonne, ne s’est pas avéré être la bonne approche.
Dans le cadre d’Europe 2020, les grands objectifs européens ne s’ap-
pliquent donc plus de manière uniforme à tous les États membres.
Il s’agit d’objectifs européens devant être déclinés en objectifs nationaux,
selon les situations de départ et les spécificités de chaque État membre,
en dialogue avec la Commission européenne.
Tableau 1
Objectifs nationaux arrêtés par le Luxembourg (PNR 2018)
Objectif européen
2020
Objectif
luxembourgeois 2020
Priorité 1
« croissance
intelligente »
Objectif 1
« (…) porter à 3 % du PIB le niveau cumulé des investissements
publics et privés »
2,3-2,6 %
Objectif 2 « (…) réduire le taux de décrochage scolaire à moins de 10 % » durablement en dessous de 10 %a
« (…) porter à 40 % au moins la proportion de personnes âgées
de 30 à 34 ans ayant obtenu un diplôme de l’enseignement
supérieur ou atteint un niveau d’études équivalent »
66 %b
Priorité 2
« croissance
durable »
Objectif 3 « (…) réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % (…) »
réduction des émissions hors SEQE de
-20 % par rapport à 2005 (émissions
d’environ 8,117 Mt CO2
en 2020)c
« (…) faire passer à 20 % la part des sources d’énergie
renouvelable dans notre consommation finale d’énergie »
11 %c
(moyenne 2015/2016 5,45 %)
« (…) s’acheminer vers une augmentation de 20 %
de notre efficacité énergétique »
Consommation d’énergie finale de
49 292 GWh, soit 4 239,2 ktoe
Priorité 3
« croissance
inclusive »
Objectif 4
« (…) porter à 75 % le taux d’emploi des femmes
et des hommes âgés de 20 à 64 ans »
73 %
Objectif 5
« (…) 20 millions de personnes au moins cessent d’être
confrontées au risque de pauvreté et d’exclusion. »
réduire le nombre de personnes menacées
par la pauvreté ou l’exclusion sociale de
6 000 personnes à l’horizon 2020d
Sources : Conseil européen, Eurostat
a
Des données nationales seront également utilisées comme instruments de mesure, car l’indicateur calculé par Eurostat,
issu de l’Enquête sur les forces de travail, n’est pas totalement représentatif pour le Luxembourg. Il faut veiller à produire
des statistiques qui distinguent mieux les personnes ayant fréquenté les écoles luxembourgeoises, afin de pouvoir mesurer la
qualité du système d’éducation national (population nationale résidente) et de renseigner sur la capacité du système scolaire
luxembourgeois à former des jeunes.
b
Le Luxembourg souhaite que cet indicateur renseigne sur la capacité du système scolaire national à former des jeunes aptes à
achever avec succès une formation tertiaire, plutôt que d’être le reflet des besoins en qualifications relevant de l’enseignement
supérieur du marché du travail. Au Luxembourg il existe une forte disparité selon le pays de naissance (selon Eurostat, le taux
pour les résidents étrangers se trouve proche de 60 % et celui des résidents nationaux légèrement au-dessus de 40 %), alors
que dans les pays limitrophes les différences entre ces deux populations sont nettement moins marquées et la proportion des
diplômés du supérieur y est plus importante chez les autochtones que chez les allochtones.
c
Pour les émissions de gaz à effet de serre et les énergies renouvelables, des objectifs nationaux contraignants existaient déjà
avant le lancement de la stratégie Europe 2020. Pour la période post-Kyoto 2013-2020 seuls les secteurs hors SEQE font l’objet
d’objectifs fixés au niveau des États membres. Cet objectif de réduction des émissions hors SEQE se chiffre en 2020 par rapport
au niveau de l’année 2005.
d
Au niveau de la méthodologie, l’indicateur utilisé dans le cadre de la stratégie Europe 2020 ne tient pas suffisamment compte
du facteur démographique au niveau national. Or la démographie luxembourgeoise est très dynamique, et ce même en temps
de crise, de manière que la nature relative de l’indicateur utilisé dans ce cadre (en % de la population) engendre inévitablement
une augmentation du nombre absolu de personnes concernées.
10
	 Eurostat fournit sur son site
Internet des commentaires
ayant trait à la qualité des
statistiques pour les différents
États membres (ruptures de
séries, prévisions, données
incertaines, etc.), qui ne seront
pas repris ici.
11
	 Pour plus de détails :
https://odc.gouvernement.lu/
dam-assets/publications/
rapport-etude-analyse/pro-
gramme-national-
de-reforme/2018-pnr-
luxembourg-2020/18-04-
27-pnr-2018-rapport-
lux-2020-2018-0427.pdf
139 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Les objectifs européens ne pourront être atteints que si d’une part la
somme des objectifs nationaux aboutit aux objectifs européens et d’autre
part, cette première condition étant remplie, si chaque État membre
honore ses propres engagements nationaux pour 2020. Ce mode de
gouvernance inclut donc de facto un certain système de « pression par
les pairs », qui devrait se traduire par le fait que les pays qui ne mettent
pas suffisamment en œuvre leurs engagements nationaux sont rappe-
lés à l’ordre par leurs pairs puisqu’ils risquent de causer l’échec des
grands objectifs européens, et donc aussi les efforts entrepris par les
pays qui ont satisfait leurs engagements.
Eurostat publie périodiquement des indicateurs de suivi pour chaque
État membre pour pouvoir dresser annuellement un état des lieux de
la situation et déterminer si les performances vont dans la bonne direc-
tion.
Dans ce qui suit, les indicateurs actualisés du Luxembourg seront ana-
lysés et un état des lieux descriptif10
sera produit sur base des dernières
données disponibles (téléchargées début juillet 2018). Il est renvoyé au
PNR 2018 du Luxembourg pour avoir plus de détails concernant les
mesures mises en œuvre pour expliquer les évolutions des indicateurs11
.
	
A. Une croissance intelligente
a.1 Améliorer les conditions de l’innovation et de la R&D
Les investissements dans la R&D, à côté du capital humain, sont essen-
tiels pour assurer le développement de la connaissance et de nouvelles
technologies. L’objectif d’atteindre des dépenses en R&D d’un ordre de
3 % du PIB a été fixé par le Conseil européen à Barcelone en mars 2002.
Il constituait un des deux objectifs clés de l’ancienne stratégie de
Lisbonne. La logique sous-jacente à la fixation de cet objectif était que
des économies basées sur la connaissance allouent une part considé-
rable de leurs ressources à la R&D lorsque la stratégie de Lisbonne
a été lancée (p.ex. en 2000 2,7 % aux États-Unis et 3 % au Japon).
Pour la stratégie Europe 2020, il a été proposé de maintenir cet objec-
tif européen de 3 % qui a un rôle symbolique pour focaliser l’attention
politique sur l’importance de la R&D. La trajectoire de cet indicateur
va largement dépendre de facteurs structurels ainsi que des politiques
publiques en faveur de la R&D.
L’UE-28 affiche un taux moyen de dépenses en R&D d’environ 2 % en
2016. Avec un taux de 1,24 % en 2016, le Luxembourg se situe largement
en dessous de la moyenne UE en matière de dépenses en R&D.
140 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 3
Dépenses intérieures brutes de R&D, en % du PIB, 2016
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0
en % du PIB
Lettonie
Roumanie
Chypre
Malte
Bulgarie
Slovaquie
Croatie
Lituanie
Pologne
Grèce
Irlande
Espagne
Hongrie
Luxembourg
Portugal
Estonie
Italie
Républiquetchèque
Royaume-Uni
Slovénie
UE-28
Pays-Bas
France
Belgique
Finlande
Danemark
Allemagne
Autriche
Suède
Source : Eurostat
Le Luxembourg figure parmi les États membres dont les dépenses
privées des entreprises en R&D sont beaucoup moins élevées que la
moyenne UE-28. Cependant, il se trouve parmi les pays dont les dépenses
publiques en R&D sont proches de la moyenne UE-28.
Figure 4
Dépenses intérieures brutes de R&D, privées et publiques, en % du PIB, 2016
Russia(1)
Czech Republic
United Kingdom
Romania
Cyprus
Montenegro(1)
Bosnia and Herzegovnia(1)
The Former
Yugoslav
Republic of
Macedonia
Switzerland(1)
Denmark
Japan(1)
Norway
China (excl. Hong Kong(1)
)
Sweden
Finland
Austria
Italy
Belgium
Hungary
Netherlands
Germany
Portugal EU-28
Ireland
Bulgaria
Malta
Croatia
Slovakia
Estonia
Lithuania
Greece
Poland
Serbia
Latvia
Turkey(1)
Luxembourg
France
Iceland
United States(1)
South Corea(1)
Slovenia
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
Business R&D intensity
Public R&D intensity (government and higher education sectors)
0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
Source : Eurostat
12
	 Les dépenses de R&D
(en MEUR) des entreprises
exerçant une activité écono-
mique marchande et occupant
au moins 10 personnes.
13
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-
_R%26D_and_innovation.
14
	Définition : R&D comprise
creative work undertaken on
a systematic basis in order to
increase the stock of knowledge,
including knowledge of man,
culture and society and the
use of this stock of knowledge
to devise new applications
(Frascati Manual, 2002 edition,
§ 63). R&D is an activity where
there are significant transfers
of resources between units,
organizations and sectors and
it is important to trace the flow
of R&D funds.
141 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Le Luxembourg s’est fixé dans son PNR un objectif national à atteindre
en 2020 se situant dans un intervalle de 2,3 % à 2,6 % du PIB, avec une
part de 1,5-1,9 % pour le secteur privé et 0,7-0,8 % du PIB pour le
secteur public. En 2016 le Luxembourg se trouve donc très éloigné de
son objectif national 2020, et aussi largement en dessous de la tendance
linéaire lui permettant d’atteindre cet objectif national. L’évolution des
budgets publics en faveur de la R&D et de l’innovation au Luxembourg
n’a cessé de croître annuellement depuis 2000. Les dépenses de R&D
privée12
, exprimées en millions d’euros, ont par contre baissé entre
2007 et 2012, mais une légère hausse est de nouveau calculée depuis
2013. La part de la recherche publique dans la totalité des dépenses
de R&D au Luxembourg est ainsi passée de 7,5 % en 2000 à 49 % à
l’heure actuelle (dont la recherche publique représente 30 % et l’ensei-
gnement supérieur 19 %). La R&D exécutée par les entreprises dans
le secteur privé représente donc à ce stade encore un peu plus de 50 %
du total des dépenses13
. Cependant, comme l’a aussi noté la Commis-
sion européenne dans son récent rapport pays 2018 pour le Luxembourg
dans le cadre du semestre européen, le relativement faible niveau des
dépenses de R&D par les entreprises pourrait être dû, du moins en
partie, à la présence d’un important secteur financier (25 % du PIB) et
à la faible intensité d’investissement qui caractérise ces activités.
Figure 5
Dépenses intérieures brutes de R&D (DIRD), en % du PIB14
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0
en % du PIB
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Luxembourg
Luxembourg (extrapolation 2010-2020)
Objectif LU 2020 (seuil inférieur)
Objectif LU 2020 (seuil supérieur)
Source : Eurostat, PNR 2018
Remarque : La droite verte reliant les années 2010-2020 constitue un exemple pour illustrer
la tendance linéaire que les performances du Luxembourg devraient afficher après 2010
pour atteindre l’objectif national fixé par le Luxembourg pour 2020. Dans ce cas précis
des dépenses brutes de R&D, il s’agit du seuil inférieur de l’intervalle fixé comme objectif
national pour 2020, à savoir 2,3 %.
142 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
a.2 Améliorer les niveaux d’éducation
Les investissements dans les ressources humaines, à côté de ceux
dans la R&D, sont essentiels pour assurer le développement de la
connaissance et des nouvelles technologies. L’objectif de la stratégie
Europe 2020 étant une croissance intelligente et inclusive, deux objec-
tifs sont fixés en matière d’éducation et de formation. De manière
générale, la trajectoire de ces deux indicateurs est déterminée par les
changements démographiques et sociaux, tout comme des réformes
politiques et institutionnelles, et ne devrait ainsi pas être influencée
par des fluctuations cycliques.
a.2.1 Taux de décrochage scolaire
L’UE-28 affiche en moyenne un taux de décrochage scolaire15,16
de 10,6 %
en 2017. Le Luxembourg affiche un taux de décrochage moyen de 7,3 %
au niveau national, et ce taux se situe à 9,8 % pour les hommes et à
4,6 % pour les femmes.
Figure 6
Jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation,
% des 18-24 ans ne suivant ni études ni formation et dont le niveau d’études
ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, 2017
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
en %
Croatie
Slovénie
Pologne
Irlande
Lituanie
Grèce
Républiquetchèque
Pays-Bas
Luxembourg
Autriche
Suède
Finlande
Chypre
Lettonie
Danemark
Belgique
France
Slovaquie
Allemagne
UE-28
Royaume-Uni
Estonie
Hongrie
Portugal
Bulgarie
Italie
Roumanie
Espagne
Malte
Source : Eurostat
Les jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et
de formation peuvent être confrontés à des difficultés accrues sur le
marché du travail. Dans le graphique qui suit, les États membres sont
classés en fonction du pourcentage de jeunes (18-24 ans) ayant quitté
prématurément le système d’éducation et de formation, une distinction
étant opérée en fonction du fait qu’ils aient ou non un emploi et, dans
ce dernier cas, qu’ils souhaitent ou non travailler17
.
15
	Définition : From 20 November
2009, this indicator is based on
annual averages of quarterly data
instead of one unique reference
quarter in spring. Early school
leavers refers to persons aged
18 to 24 fulfilling the following
two conditions: first, the highest
level of education or training
attained is ISCED 0, 1, 2 or 3c
short, second, respondents
declared not having received any
education or training in the four
weeks preceding the survey
(numerator). The denominator
consists of the total population
of the same age group, excluding
no answers to the questions
“highest level of education or
training attained” and “participa-
tion to education and training”.
Both the numerators and the
denominators come from the
EU Labour Force Survey.
16
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-_
education
17
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.
php?title=Early_leavers_from_
education_and_training#
Analysis_by_labour_status
143 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 7
Répartition des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation
et de formation, par situation au regard de l’emploi, 2017
35
30
25
20
15
10
5
0
% of population aged 18-24
EU-28
Malta
Spain
Romania
Italy
Bulgaria
Portugal
Hungary(1)
Estonia(2)
UnitedKingdom
Germany
Slovakia
Belgium
France
Denmark
Cyprus(4)
Latvia
Finland
Sweden
Austria
Luxembourg(3)
Netherlands
CzechRepublic
Greece
Lithuania(5)
Ireland
Poland
Slovenia(5)
Croatia(5)
Turkey
Iceland(3)
Norway
Montenegro(6)
Switzerland(1)
Not wanting to work
Would like to work
Employed
FormerYugoslav
RepublicofMacedonia
Note: ranked on overall share of early leavers
(1)
Not wanting to work: low reliability
(2)
Not wanting to work and would like to work: low reliability
(3)
Not wanting to work: not available due to a very low reliability
(4)
Would like to work: low reliability
(5)
Low reliability
(6)
Would like to work and employed: low reliability. Not wanting to work: not available due to a very low reliability
Source : Eurostat
L’objectif de l’UE consiste à atteindre un taux de décrochage scolaire
de moins de 10 % en 2020. Le Luxembourg s’est rallié à cet objectif
européen et s’est fixé comme objectif national de maintenir le décro-
chage scolaire national durablement en dessous de 10 %.
Les statistiques sous-jacentes de cet indicateur calculé par Eurostat
résultent de l’Enquête sur les forces de travail (EFT)18
et sont soumis,
pour le Luxembourg, à des variations annuelles assez importantes en
raison de la taille limitée de l’échantillon enquêté pour des pays de
petite taille tels que le Luxembourg. Le ministère de l’Éducation natio-
nale du Luxembourg a ainsi mis en place sa propre enquête nationale
sur le décrochage scolaire19
, et les niveaux de décrochage scolaire
calculés divergent de ceux provenant de l’EFT. La démarche poursuivie
dans le cadre de cette analyse est complémentaire à celle de l’EFT en
ce sens qu’elle s’intéresse aux élèves ayant décroché du système
scolaire luxembourgeois pendant une période de référence définie.
L’EFT par contre se fonde sur la totalité de la population résidente au
Luxembourg, qui comprend un pourcentage élevé de résidents qui n’ont
pas été scolarisés dans le système scolaire luxembourgeois.
18
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Early_leavers_from_educa-
tion_and_training
19
	 Pour plus de détails :
http://www.men.public.lu/fr/
actualites/publications/secon-
daire/statistiques-analyses/
decrochage-scolaire/index.
html
144 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Tableau 2
Statistiques sur le taux de décrochage scolaire selon l’étude nationale
sur le décrochage scolaire (chiffres nationaux)
Étude Taux de décrochage
1 2003-2004 17,20 %
2 2005-2006 14,90 %
3 2006-2007 9,40 %
4 2007-2008 11,20 %
5 2008-2009 9,00 %
6 2009-2010 9,00 %
7 2010-2011 9,00 %
8 2011-2012 9,20 %
9 2012-2013 11,60 %
10 2013-2014 13,00 %
11 2014-2015 13,50 %
Source : Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENEJ)
Définition : La notion de « décrocheur » s’applique aux jeunes ayant quitté l’école sans
diplôme de manière définitive et ayant rejoint le marché de l’emploi, fréquentant une mesure
d’insertion professionnelle ou étant sans occupation spécifique. Elle inclut également les
jeunes qui, après un premier décrochage, se sont réinscrits dans une école, puis ont décroché
une deuxième fois pendant la même période d’observation, sans qu’on dispose pour autant
d’informations supplémentaires sur leur situation actuelle.
Le Luxembourg se trouve donc selon Eurostat en dessous de l’objectif
national de 10 %. Mais selon les données nationales, le Luxembourg a
de nouveau dépassé cette barre symbolique depuis l’année scolaire
2012/2013.
a.2.2 Part des personnes diplômées de l’enseignement supérieur
En 2017, l’UE-28 affiche une part des personnes diplômées de l’ensei-
gnement supérieur pour la tranche d’âge des 30-34 ans de 39,9 %. Avec
un taux se situant proche de 53 % en 2017, le Luxembourg figure parmi
les États membres les plus performants20
.
20
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-_
education
145 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 8
Niveau d’études supérieur pour la tranche d’âge 30-34 ans (%), 2017
70
60
50
40
30
20
10
0
en %
Roumanie
Italie
Croatie
Malte
Hongrie
Bulgarie
Portugal
Allemagne
Républiquetchèque
Slovaquie
UE-28
Autriche
Espagne
Grèce
Lettonie
France
Finlande
Pologne
Belgique
Slovénie
Pays-Bas
Royaume-Uni
Estonie
Danemark
Suède
Luxembourg
Irlande
Chypre
Lituanie
Source : Eurostat
L’objectif global de l’UE est d’atteindre un taux de personnes diplômées
de l’enseignement supérieur des 30-34 ans de 40 % en 2020. Le Luxem-
bourg quant à lui s’est fixé dans son PNR un objectif national largement
plus élevé (66 %). Le Luxembourg a connu une importante évolution à
la hausse de cet indicateur, qui est passé de 21,2 % en 2000 à proche
de 53 % en 2017. À titre d’exemple, en 2017, ce taux des diplômés de
l’enseignement supérieur se situe à 47,6 % pour les hommes et à 55,5 %
chez les femmes. Le Luxembourg dépasse donc déjà à ce stade l’objec-
tif européen et affiche également une tendance positive à moyen et long
terme.
Cet indicateur, comme celui du décrochage scolaire, est également issu
de l’Enquête sur les forces de travail (EFT). Il n’est pas entièrement
représentatif pour le Luxembourg. D’une part, il inclut des diplômés
étrangers qui sont résidents et travaillent au Luxembourg (environ 45 %
de la population résidente n’a pas la nationalité luxembourgeoise).
D’autre part, cet indicateur n’arrive pas à capter les universitaires
luxembourgeois formés et travaillant à l’étranger, ni les multiples tra-
vailleurs frontaliers entrant au Luxembourg (environ 45 % de la force
de travail totale au Luxembourg).
21
	Définition : The share of the
population aged 30-34 years
who have successfully completed
university or university-like
(tertiary-level) education with
an education level ISCED 1997
(International Standard Classifi-
cation of Education) of 5-6.
22
	 Cf. Directive européenne
2006/32/CE. La diminution de
la consommation en énergie
est un objectif politique enté-
riné par les États membres
dans leur Energy efficiency
action plan.
23
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-_cli-
mate_change_and_energy
146 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 9
Niveau d’études supérieur pour la tranche d’âge 30-34 ans (%)21
100
95
90
85
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
en %
Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2010-2020)Objectif LU 2020
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Source : Eurostat, PNR 2018
	 B. Une croissance durable
b.1 Atteindre les objectifs en matière de changement
climatique et d’énergie
En vue d’atteindre les objectifs en matière de changement climatique
et d’énergie, les objectifs fixés lors du Conseil européen de mars 2007
ont été maintenus dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Les objec-
tifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre et de la part
des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie sont
légalement contraignants22,23
.
b.1.1 Émissions de gaz à effet de serre
Pour la période post-Kyoto 2013-2020, seuls les secteurs hors SEQE
(ETS) font l’objet d’objectifs fixés au niveau des États membres. Pour
le Luxembourg, cet objectif de réduction des émissions hors SEQE
s’élève à une diminution des émissions de -20 % en 2020 par rapport
au niveau de référence de l’année 2005 - un objectif à atteindre selon
une trajectoire linéaire dont le point de départ en 2013 est constitué
par la valeur moyenne des émissions des années 2008-2010. L’effet
« crise économique » joue clairement en défaveur du Luxembourg,
abaissant le budget d’émission pour les années 2013 et au-delà. Ces
budgets annuels sont matérialisés par des allocations annuelles de
quotas d’émission. Pour 2020, les émissions hors SEQE devraient se
limiter à 8,117 Mt CO2
.
147 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Selon les projections transmises par le Luxembourg à la Commission
européenne, reprises dans le PNR 2018, le gouvernement estime que
pour 2013-2020 le Luxembourg pourrait dégager une réserve d’émis-
sions d’environ 1,85 MtCO2
e dans le scénario central avec mesures
existantes (cumul sur la période). Sur cette période de huit ans, les
inventaires et les projections montrent que ce n’est qu’à partir de 2019
que le Luxembourg devrait enregistrer un déficit d’émissions par rap-
port à ses allocations annuelles de quotas d’émission. Cependant, ces
calculs sont très sensibles aux évolutions anticipées pour une source
d’émissions en particulier, à savoir le transport routier qui représente
à lui seul quasi deux tiers des émissions totales hors SEQE.
Figure 10
Prévisions d’émissions de GES, hors LULUCF et ETS, 2013-2020
0,30
0,20
0,10
0,00
-0,10
-0,20
-0,30
-0,40
-0,50
-0,60
Déficit (+) ou réserve (-) d'émissions par rapport aux allocations annuelles de quotas d’émission
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Source : PNR 2018
b.1.2 Part des sources d’énergie renouvelable
dans la consommation d’énergie
En 2016, la part des énergies renouvelables dans la consommation
finale brute d’énergie représentait en moyenne 17 % au sein de l’UE-28.
Le Luxembourg affichait un taux de 5,4 % et se trouve par conséquent
en bas du classement.
24
	Définition : This indicator is
calculated on the basis of energy
statistics covered by the Energy
Statistics Regulation. It may be
considered an estimate of the
indicator described in Directive
2009/28/EC, as the statistical
system for some renewable
energy technologies is not yet
fully developed to meet the
requirements of this Directive.
However, the contribution of
these technologies is rather
marginal for the time being.
More information about the
renewable energy shares calcu-
lation methodology and Euro-
stat’s annual energy statistics
can be found in the Renewable
Energy Directive 2009/28/EC, the
Energy Statistics Regulation
1099/2008 and in DG ENERGY
transparency platform.
148 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 11
Énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie, 2016
60
50
40
30
20
10
0
en %
Luxembourg
Malte
Pays-Bas
Belgique
Chypre
Royaume-Uni
Irlande
Pologne
Slovaquie
Hongrie
Allemagne
Républiquetchèque
Grèce
France
UE-28
Espagne
Italie
Bulgarie
Slovénie
Roumanie
Lituanie
Croatie
Portugal
Estonie
Danemark
Autriche
Lettonie
Finlande
Suède
Source : Eurostat
L’UE s’est fixé comme objectif une proportion d’énergies renouvelables
de 20 % d’ici 2020. Le Luxembourg s’est lui fixé un objectif global de
11 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie,
avec une série d’objectifs intermédiaires. Le Luxembourg se trouve
actuellement sur cette trajectoire intermédiaire, mais devra encore
réaliser des efforts importants pour atteindre son objectif national 2020
car il se trouve à ce stade uniquement à mi-chemin (49 %) de son objec-
tif national.
Figure 12
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie24
20
19
18
17
16
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
en %
Luxembourg Objectif intermédiaire LU 2010-2020Objectif LU 2020
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Source : Eurostat, PNR 2018
Remarque : La courbe verte constitue la trajectoire intermédiaire fixée par le gouvernement
après 2010 pour atteindre l’objectif national fixé pour 2020.
25
	 Définition : On entend par
« consommation d’énergie
primaire » la consommation
intérieure brute à l’exception
de tout usage non énergétique
des produits énergétiques (par
exemple le gaz naturel utilisé
non pas pour la combustion
mais pour la production de
produits chimiques). Cette
quantité est pertinente pour
mesurer la consommation
d’énergie réelle. Le « pourcen-
tage d’économies » est calculé
en utilisant ces valeurs de 2005
et leurs prévisions pour 2020.
L’objectif d’Europe 2020 sera
atteint lorsque cette valeur
atteindra le niveau de 20 %.
149 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
b.1.3 Efficacité énergétique
Pour 2020, la directive sur l’efficacité énergétique définit un objectif
d’efficacité énergétique au niveau européen. L’UE s’est fixé pour 2020
comme objectif une hausse de l’efficacité énergétique de 20 %. À l’ex-
ception de l’UE dans son ensemble, l’indicateur Europe 2020 ne ren-
seigne pas sur l’efficacité énergétique nationale des États membres
proprement dite. En effet, l’indicateur Europe 2020 ne prend en compte
que les économies d’énergie de l’UE par rapport à un scénario à poli-
tique inchangée, et sur base de prévisions économiques, datant de 2007.
Les États membres ont dû se fixer un objectif indicatif national en niveaux
de consommation d’énergie primaire et/ou finale. Pour des raisons de
comparabilité, sur base de ces informations de consommation d’éner-
gie, Eurostat calcule par la suite une consommation d’énergie primaire
et finale exprimée en tonnes d’équivalent pétrole25
pour mesurer les
progrès réalisés en matière d’efficacité énergétique au niveau national.
Il est utile de noter que la crise économique et financière qui a débuté
en 2008, et le ralentissement de l’activité économique qui en a découlé,
a eu un impact important sur la consommation d’énergie pendant cette
phase de temps analysée. La baisse du volume d’énergie constatée au
fil des dernières années, à la fois au niveau de l’UE et des États membres,
ne résulte donc pas forcément seulement de la seule augmentation de
l’efficacité énergétique, mais également d’une baisse de l’activité.
Tous facteurs confondus, la consommation d’énergie finale au Luxem-
bourg a plus baissé entre 2005 et 2016 (indice de 90,3, 2005 = base 100)
que dans l’UE dans son ensemble (92,9). Cela signifie que la consom-
mation d’énergie finale a diminué d’environ 9,7 % en 2016 au Luxembourg
comparé à 2005.
Figure 13
Consommation d’énergie finale au Luxembourg, 2005 = base 100
140
120
100
80
60
40
20
0
2005 = base 100
Grèce
Espagne
Italie
Portugal
Royaume-Uni
Slovaquie
Roumanie
Luxembourg
France
Croatie
Pays-Bas
Irlande
UE-28
Danemark
Républiquetchèque
Bulgarie
Lettonie
Hongrie
Chypre
Suède
Estonie
Allemagne
Belgique
Slovénie
Finlande
Autriche
Lituanie
Pologne
Malte
Source : Eurostat
26
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Europe_2020_indicators_-_
employment
150 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Le Luxembourg s’est donné comme objectif national pour l’année 2020
que la consommation annuelle d’énergie finale ne dépasse pas les
49 292 GWh (soit 4 239,2 ktoe). À côté de l’objectif d’efficacité énergé-
tique, le Luxembourg a également fixé un objectif d’économies d’éner-
gies de 5 993 GWh à réaliser d’ici la fin 2020. Le Luxembourg entend
réaliser l’ensemble de son objectif d’économies d’énergies par le biais
d’un mécanisme d’obligations en matière d’efficacité énergétique mis
en place en 2015. Bien que l’objectif d’économies d’énergie ne soit pas
lié à l’objectif d’efficacité énergétique dans le sens que ce dernier est
totalement indépendant de la variation de la consommation annuelle
d’énergie finale, le mécanisme d’obligations en matière d’efficacité est
l’un des instruments principaux devant contribuer à la réalisation de
l’objectif d’efficacité énergétique.
	 C. Une croissance inclusive
c.1 Favoriser l’emploi
La stratégie de Lisbonne (2000-2010) comprenait un objectif en relation
avec les politiques d’emploi, à savoir le taux d’emploi. Le nouvel objec-
tif Europe 2020 affiche deux changements majeurs par rapport à
l’ancien objectif Lisbonne : d’une part l’intervalle d’âge pris en consi-
dération pour l’indicateur (20-64 ans pour 2020 au lieu des 15-64 ans
pour 2010) afin de réduire d’éventuels conflits entre les politiques
d’emploi et les politiques d’enseignement, et d’autre part la valeur
de référence à atteindre (75 % pour 2020 au lieu de 70 % pour 2010).
L’évolution du taux d’emploi dépend de maintes incertitudes, dont on
doit tenir compte dans la fixation des objectifs chiffrés pour la stratégie
Europe 2020. En effet, l’indicateur du taux d’emploi est un indicateur
très cyclique. Par exemple, la date de sortie effective de la crise de
2008/2009 joue un rôle déterminant sur la trajectoire de cet indicateur.
En 2017, l’UE-28 affichait un taux d’emploi de 72,2 %. Avec un taux de
71,5 %, le Luxembourg affiche des performances légèrement inférieures
à la moyenne UE26
.
27
	https://statistiques.public.lu/
catalogue-publications/
cahiers-economiques/2018/
PDF-Analyses-01-2018.pdf
151 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 14
Taux d’emploi des personnes âgées de 20-64 ans, 2017
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
en %
Grèce
Italie
Croatie
Espagne
Belgique
Roumanie
France
Chypre
Pologne
Slovaquie
Bulgarie
Malte
Luxembourg
UE-28
Irlande
Hongrie
Portugal
Slovénie
Finlande
Lettonie
Autriche
Lituanie
Danemark
Pays-Bas
Royaume-Uni
Républiquetchèque
Estonie
Allemagne
Suède
Source : Eurostat
Le taux d’emploi, qui constitue une moyenne pour la population active
résidente, cache cependant des différences importantes pour le taux
d’emploi selon la catégorie socioéconomique observée. Si on procède
à une segmentation plus fine du taux d’emploi, par exemple selon le
sexe ou l’âge du travailleur, on peut constater que le taux d’emploi
fluctue de manière importante. À titre d’exemple, en 2017, le taux
d’emploi des hommes se situe à 75,4 % au Luxembourg, alors que chez
les femmes le taux d’emploi se situe à 67,5 %. Le taux d’emploi des
55-59 ans est proche de 56 %, alors que celui des personnes âgées de
60-64 ans est proche de 20 %.
Le Luxembourg s’est fixé comme objectif national un taux d’emploi de
73 % à atteindre en 2020. Le taux d’emploi au Luxembourg a augmenté
de 67 % (2000) à 71,5 % (2017), notamment à travers une hausse du
taux d’emploi des femmes et de celui des seniors. Ce taux d’emploi,
calculé sur base des données de l’Enquête sur les forces de travail
(EFT), affiche donc une tendance à la hausse sur les dernières années
au Luxembourg. Néanmoins, il s’agit d’interpréter avec prudence cette
tendance. Le Statec a effectué des analyses techniques27
de cet indica-
teur au Luxembourg, dont notamment les effets d’une amélioration des
méthodes de l’enquête EFT au cours des dernières années.
28
	Définition : The employment
rate is calculated by dividing
the number of persons aged
20 to 64 in employment by the
total population of the same age
group. The indicator is based
on the EU Labour Force Survey.
The survey covers the entire
population living in private
households and excludes those
in collective households such
as boarding houses, halls
of residence and hospitals.
Employed population consists
of those persons who during the
reference week did any work
for pay or profit for at least one
hour, or were not working but
had jobs from which they were
temporarily absent.
29
	 CES, Deuxième avis sur
les Grandes Orientations
des Politiques Économiques
des États membres et de
la Communauté (GOPE),
Luxembourg, 2003.
Pour plus d’informations :
http://www.ces.public.lu/fr/
avis/index.html
152 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 15
Taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans28
74
73
72
71
70
69
68
67
66
65
64
en %
Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2010-2020)
Objectif LU 2020
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Source : Eurostat
Remarque : La droite verte constitue un exemple pour illustrer la tendance linéaire que les
performances du Luxembourg devraient afficher après 2010 pour atteindre l’objectif national
fixé par le Luxembourg.
Finalement, bien qu’une hausse du taux d’emploi permette générale-
ment d’accroître l’offre de main-d’œuvre nationale, de dynamiser la
croissance et de soulager les dépenses sociales et les dépenses
publiques, il s’agit de relativiser ces constats pour le cas du Luxem-
bourg. Au Luxembourg l’offre de travail est constituée par trois com-
posantes : l’offre autochtone, frontalière et immigrée. Or les travailleurs
frontaliers ne sont pas pris en compte dans la définition du taux d’em-
ploi. Il s’agit ici en effet d’un concept purement national, donc lié au lieu
de résidence du travailleur. Or l’emploi intérieur comprend au Luxem-
bourg plus de 45 % de travailleurs frontaliers. Comme le note le Conseil
économique et social (CES)29
, cet indicateur « n’est pas au Luxembourg
représentatif de la réalité macroéconomique et se prête encore moins
comme objectif macroéconomique de l’emploi, en fonction duquel devrait
se définir la politique d’emploi ». En revanche, le taux d’emploi des jeunes,
des femmes et des personnes âgées est utile pour appréhender l’uti-
lisation des ressources humaines dans l’économie.
153 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
c.2 Réduire la pauvreté
L’objectif européen initialement proposé par la Commission européenne
pour l’inclusion sociale concernait la réduction de la pauvreté de vingt
millions de personnes se trouvant en risque de pauvreté. Afin de pou-
voir répondre à l’objectif de la stratégie Europe 2020 de favoriser une
croissance inclusive, le Conseil européen de mars 2010 avait cependant
demandé à la Commission de travailler davantage sur des indicateurs
d’inclusion sociale, et notamment aussi sur des indicateurs non moné-
taires. Le Conseil européen a ensuite retenu en juin 2010 de faire en
sorte que vingt millions de personnes au moins cessent d’être confron-
tées au risque de pauvreté et d’exclusion, et a défini cette population
comme étant le nombre de personnes qui sont menacées par la pauvreté
et l’exclusion au regard de trois indicateurs, les États membres étant
libres de fixer leurs objectifs nationaux sur la base des indicateurs qu’ils
jugent les plus appropriés parmi ceux-ci :
	 Taux de risque de pauvreté : les personnes qui vivent avec moins de
60 % du revenu médian national. Le taux de risque de pauvreté est
l’indicateur phare qui permet de mesurer et surveiller la pauvreté
dans l’UE. C’est une mesure relative de la pauvreté, liée à la répar-
tition des revenus, qui tient compte de toutes les sources de revenu
monétaire, y compris des revenus du marché et les transferts sociaux.
Il reflète le rôle du travail et de la protection sociale dans la préven-
tion et la réduction de la pauvreté ;
	 Taux de privation matérielle  : les personnes dont les conditions
de vie sont sévèrement limitées par un manque de ressources30
.
Le taux de privation matérielle est une mesure non monétaire de
la pauvreté qui reflète également les différents niveaux de la pros-
périté et la qualité de vie dans l’UE puisqu’il est basé sur un seuil
européen unique ;
	 Personnes vivant dans des ménages sans emploi : cette population
est définie par rapport à zéro ou une très faible intensité de travail
sur une année entière, afin de refléter correctement les situations
d’exclusion prolongée du marché du travail. Il s’agit de personnes
vivant dans des familles face à une situation d’exclusion à long terme
du marché du travail. L’exclusion à long terme du marché du travail
est l’un des principaux facteurs de la pauvreté et aggrave le risque
de transmission de désavantage d’une génération à l’autre.
30
	Définition : Currently the agreed
EU material deprivation indicator
is defined as the share of people
are concerned with at least 3 out
of the 9 following situations:
people cannot afford i) to pay
their rent or utility bills, ii) keep
their home adequately warm,
iii) face unexpected expenses,
iv) eat meat, fish, or a protein
equivalent every second day,
v) a week of holiday away from
home once a year, vi) a car,
vii) a washing machine, viii) a
colour tv, or ix) a telephone.
154 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Les risques qui ont un impact sur la trajectoire des indicateurs de pau-
vreté sont liés aux développements macroéconomiques, mais aussi à
la capacité des politiques d’emploi de promouvoir un marché du travail
inclusif, des opportunités d’emploi pour tous et la capacité des systèmes
de protection sociale de gagner en efficience et en efficacité à cause
des contraintes qui pèsent sur les finances publiques. Il reste à noter
que les indicateurs monétaires de pauvreté, comme le taux de risque
de pauvreté, connaissent une limite importante. Ils ne prennent pas
en compte les multiples services publics non monétaires qui sont mis
à la disposition des citoyens. Au Luxembourg, on peut entre autres
mentionner dans ce contexte les chèques-services qui ne sont pas pris
en compte.
Pour avoir un aperçu plus global des personnes confrontées à la pau-
vreté ou à l’exclusion, Eurostat a construit un indicateur qui permet de
mieux quantifier le pourcentage de la population totale confrontée au
risque de pauvreté ou d’exclusion, en combinant les trois indicateurs
individuels mentionnés ci-dessus.
Pour 2017, on constate qu’en moyenne 23,5 % de la population totale
au sein de l’UE-28 est considérée comme étant à risque de pauvreté
ou d’exclusion sociale. Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se
situe à 21,5 % au Luxembourg en 2017, et est ainsi orienté à la hausse.
Figure 16
Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, 2017
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
en %
Républiquetchèque
Finlande
Pays-Bas
France
Slovénie
Danemark
Suède
Autriche
Slovaquie
Allemagne
Malte
Pologne
Belgique
Luxembourg
Royaume-Uni
Portugal
Estonie
UE-28
Irlande
Chypre
Hongrie
Espagne
Croatie
Lettonie
Italie
Lituanie
Grèce
Roumanie
Bulgarie
Source : Eurostat, STATEC
Remarque : Slovaquie, Royaume-Uni, Irlande, Croatie, UE-28 (2016)
31
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
Migration_integration_statis-
tics_-_at_risk_of_poverty_
and_social_exclusion
32
	 Pour plus de détails,
voir également :
http://ec.europa.eu/
europe2020/pdf/themes/2016/
poverty_social_exclu-
sion_201605.pdf
33
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.
php?title=Europe_2020_indi-
cators_-_poverty_and_social_
exclusion
155 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
En 2017, les personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion
sociale au Luxembourg sont31, 32
 :
	 Surtout les personnes en risque de pauvreté après transferts sociaux
(18,6 %) ;
	 Dans une bien moindre mesure des personnes vivant dans un ménage
à très faible intensité de travail (7 %) ;
	 Dans une bien moindre mesure aussi des personnes en situation de
privation matérielle sévère (1,1 %).
À titre d’exemple, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale a été plus
élevé en 2016 dans l’UE pour les personnes issues de pays tiers que
pour les personnes issues d’un autre État membre de l’UE ainsi que
pour les résidents nationaux d’un État membre33
. La situation est la
même au Luxembourg.
Figure 17
Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale selon le pays de naissance
70
60
50
40
30
20
10
0
Reporting country
EU-28 countries except reporting countries
Non EU-28 countries nor reporting country
EU-28
CzechRepublic
Austria
Luxembourg
Netherlands
Sweden
France
Finland
Belgium
Denmark
Slovakia
Slovenia
Malta
Germany
UnitedKingdom
Poland
Iceland
Estonia
Spain
Portugal
Hungary
Cyprus
Italy
Croatia
Latvia
Lithuania
Greece
Romania
Bulgaria
Iceland
Norway
Switzerland
Serbia
Turkey
TheformerYugoslav
RepublicofMacedonia
Source : Eurostat
156 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Le Luxembourg a arrêté dans le cadre de son PNR un objectif national
pour 2020, à savoir « diminuer de 6 000 unités le nombre de personnes
en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ». Or, comme la grande majo-
rité des États membres de l’UE, le Luxembourg se trouve loin de cet
objectif national pour 2020. En effet, depuis la récente crise économique
et financière, le nombre de personnes concernées a continuellement
augmenté au Luxembourg. Avec environ 126 000 personnes en 2017, et
selon la méthodologie utilisée par la Commission européenne (2008 =
base de comparaison), le Luxembourg se trouve largement au-dessus
de la tendance baissière nécessaire lui permettant d’atteindre son
objectif national. L’objectif national nécessiterait pour le Luxembourg
d’afficher 6 000 personnes en moins en 2020 par rapport au niveau de
2008 (72 000 personnes). Ceci impliquerait donc qu’uniquement 66 000
personnes devraient se trouver en risque de pauvreté ou d’exclusion
sociale au Luxembourg en 2020.
Figure 18
Évolution du taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, 2004-2017
140
120
100
80
60
40
20
0
unité : 1 000 personnes
Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2008-2020)Objectif LU 2020
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Source : Eurostat, STATEC, PNR 2018
Remarque : La droite verte reliant les années 2008-2020 constitue un exemple pour illustrer
la tendance linéaire que les performances du Luxembourg devraient afficher après 2008 pour
atteindre l’objectif national fixé par le Luxembourg pour 2020. L’objectif de 2020 correspond
donc au chiffre de 2008 moins les 6 000 personnes que le Luxembourg entend faire sortir de
la pauvreté et de l’exclusion sociale.
34
	 Pour plus de détails :
https://ec.europa.eu/info/
sites/info/files/2018-european-
semester-country-report-
luxembourg-fr.pdf
157 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.1.3	 Conclusions – État des lieux
de la situation du Luxembourg
Les indicateurs du Luxembourg passés en revue dans le chapitre qui
précède permettent de dresser un état des lieux descriptif de la situa-
tion au Luxembourg en ce qui concerne ses objectifs nationaux dans le
cadre de la stratégie Europe 2020. Pour certains objectifs, les indica-
teurs évoluent dans la bonne direction alors que pour d’autres la situa-
tion s’avère être moins favorable et les objectifs 2020 semblent être
hors de portée selon les tendances actuelles.
Tableau 3
Tableau récapitulatif des objectifs de la stratégie Europe 2020
Priorités Croissance intelligente Croissance durable Croissance inclusive
Objectifs
Améliorer les conditions
d’innovation et de R&D
Améliorer les niveaux
d’éducation
Atteindre les objectifs du change-
ment climatique / énergie
Favoriser
l’emploi
Réduire la
pauvreté
Indicateurs
R&D
Décrochage
Enseignement
supérieur
Émissionsde
GES
Énergies
renouvelables
Efficacité
énergétique
Tauxd’emploi
Pauvreté
Unité  % du PIB  %
 % des
30-34 ans
Mtep  % Mtep
 % des
20-64 ans
Personnes
LU* 1,24 7,3** 52,7 8,51 5,4 4,0 71,5 114 000
Objectif
national 2020
2,3-2,6 % <10 % 66 % 8,117*** 11 % 4,2**** 73,0 % 66 000
Source : Eurostat, STATEC, PNR 2018
Remarques : * État des lieux selon les données les plus récentes disponibles
** Données nationales (MENEJ) : 13,5 % (2014/2015)
*** -20 % par rapport à 2005
**** Consommation d’énergie finale
Dans son rapport pays pour le Luxembourg34
dans le cadre du semestre
européen (mars 2018), la Commission européenne a dressé le constat
suivant concernant les divers objectifs nationaux : « En ce qui concerne
les progrès dans la réalisation des objectifs nationaux au titre de la straté-
gie Europe 2020, le Luxembourg est sur la bonne voie pour atteindre ses
objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique
en 2020. Le Luxembourg devrait toutefois manquer son objectif de réduction
des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. (…) Peu de progrès
ont été accomplis dans la réalisation des objectifs concernant les investis-
sements en R&D, la réduction du risque de pauvreté, ainsi que le taux
d’emploi, qui reste en deçà de l’objectif. »
35
	 EUROSTAT, Smarter, greener,
more inclusive? Indicators to
support the Europe 2020 stra-
tegy - 2018 edition, Eurostat
statistical books, Luxembourg,
2018. Source :
http://ec.europa.eu/eurostat/
documents/2995521/9080797/1-
17072018-AP-EN.pdf/f7c15c9a-
13ca-49d0-883b-fac3796f925e
36
	 Source : http://ec.europa.eu/
eurostat/statistics-explained/
index.php?title=Europe_2020_
indicators_-_Luxembourg#
Overview
158 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Eurostat, dans son plus récent rapport statistique dédié aux progrès
réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 (juillet
2018)35
, a dressé le constat suivant : « Luxembourg has continuously
exceeded its target on early leavers from education and training since 2009.
The country has the most ambitious target on tertiary education across the
EU, aiming for 66% of the population aged 30 to 34 having attained tertiary
education by 2020. Despite a 12.9 percentage point rise between 2008 and
2017, it still has further to go to meet its national target than other Member
States. Although in 2017 Luxembourg was closer to its employment target
than the EU as a whole, a gap of 1.5 percentage points persists. In 2016, the
country spent relatively less on R&D as a percentage of GDP than the EU
overall and it has moved further away from its national target since 2008.
The number of people at risk of poverty or social exclusion increased by
58.3% between 2008 and 2016, pushing Luxembourg further from its natio-
nal target. In terms of climate change mitigation, it did not reach its natio-
nal target on the expansion of renewable energy and had the lowest shares
of renewables in gross final energy consumption in the EU in 2016. Also,
the 16.1% reduction in non-ETS GHG emissions in 2016 (compared to 1990)
was not enough for the country to reach its national target to reduce emis-
sions by 20%. On the other hand, Luxembourg has continued to meet its
target on primary energy consumption since 2011. »36
Figure 19
Fiche du Luxembourg : 2008, données les plus récentes et objectifs nationaux 2020
Employment rate
R&D
expenditure
Greenhouse
gas emissions
Share of renewable
energy in gross final
energy consumption
Most recent data
National target
2008
Primary energy
consumption
Early leavers
from education
and training
People at risk of
poverty or
social exclusion
Tertiary
educational
attainment
Source : Eurostat
37
	 MONETARY POLICY & THE
ECONOMY, Prevention and
Correction of Macroeconomic
Imbalances: the Excessive
Imbalances Procedure,
Q4/2011
38
	 Basé sur les deux règlements
européens 1176/2011 et
1174/2011.
Pour plus de détails :
http://eur-lex.europa.eu/legal-
content/EN/ALL/?uri=CELEX:
32011R1176
http://eur-lex.europa.eu/legal-
content/EN/ALL/?uri=CELEX:
32011R1174
159 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.2	 La surveillance macroéconomique
4.2.1	 Mise en place du suivi des déséquilibres
macroéconomiques
Les années précédant la crise économique et financière de 2008/2009
étaient caractérisées au sein de l’UE et de la zone euro par des déve-
loppements macroéconomiques divergents qui ont créé des déséqui-
libres entre les États membres. Avant le début de la crise économique
et financière mondiale, peu d’attention était cependant prêtée à ces
déséquilibres au sein de l’UE, et notamment dans la zone euro. Par
exemple, la dette publique et privée a augmenté fortement en Grèce,
des bulles immobilières se sont créées en Espagne et en Irlande, ou
encore l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ont connu des pertes
importantes de compétitivité-coût37
. L’attention publique a seulement
commencé à s’intéresser à cette situation malsaine après le début de
la crise. Par conséquent, de nouveaux défis se sont posés en matière
de politique monétaire et de coordination des politiques économiques
et budgétaires en raison de l’interdépendance des économies euro-
péennes et parce que les mécanismes en place se sont montrés insuf-
fisants. Il s’est donc avéré important de renforcer et de coordonner
encore davantage cette politique économique.
La Commission a donc proposé de renforcer davantage la coordination
de la politique économique. Dans sa communication de mai 2010 « Rein-
forcing economic policy coordination », la Commisson a constaté une
accumulation persistante de déséquilibres macroéconomiques pouvant
déstabiliser la zone euro et le fonctionnement de l’Union monétaire
européenne. Sur base de cette communication, le Conseil européen a
décidé en juin 2010 de mettre en place un mécanisme de stabilisation
européen. La Commission a par la suite développé ses idées dans sa
communication « Enhancing economic policy coordination for stability,
growth and jobs - Tools for stronger EU economic governance » quant à la
gouvernance de la politique économique et a proposé de développer un
nouveau mécanisme structuré pour la détection et la correction des
déséquilibres macroéconomiques. Pour mieux pouvoir détecter ces
déséquilibres, la Commission a établi conjointement avec les États
membres un premier tableau de bord composé d’indicateurs écono-
miques et financiers. Le 29 septembre 2010, la Commission a finalement
proposé un paquet législatif (« Six-Pack ») qui comprend le suivi des
déséquilibres macroéconomiques internes et externes au niveau des
États membres, tels que le logement et les divergences croissantes de
compétitivité-coût entre États membres38
. Ce paquet législatif sur la
gouvernance économique a finalement été voté le 28 septembre 2011
par le Parlement européen et est entré en vigueur fin 2011.
160 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.2.2	 La procédure de suivi des déséquilibres
macroéconomiques
La procédure de suivi comprend un volet préventif et un volet correctif.
a. Le volet préventif
Dans le cadre du volet préventif de la procédure, un tableau de bord a
été mis en place et est publié annuellement par la Commission. La
première édition de ce tableau de bord a été publiée dans le cadre du
rapport sur le mécanisme d’alerte (AMR)39
en février 2012. Ce méca-
nisme analyse pour chaque État membre divers indicateurs par rapport
à des « seuils d’alerte » et est accompagné d’une lecture économique
des indicateurs pour ne pas se limiter à une interprétation « méca-
nique ». Cette procédure permet à la Commission d’identifier un risque
éventuel. Si ce tableau de bord initial pointe l’existence d’un éventuel
déséquilibre macroéconomique au sein d’un État membre, dans une
deuxième étape la Commission demande une analyse approfondie de
celui-ci. L’analyse approfondie examine l’origine, la nature et la sévérité
d’un potentiel déséquilibre.
Lors des travaux d’analyse réalisés dans le cadre de la mise en place
de ce tableau de bord, il s’est avéré très difficile de se mettre d’accord
sur des indicateurs « one size fits all » pour tous les États membres, qui
puissent en même temps tenir compte des spécificités de chaque État
membre et des éventuels problèmes méthodologiques. Il a ainsi été
convenu de ne pas se limiter à une interprétation « mécanique » des
résultats mais d’accompagner cette lecture d’une analyse économique.
Le choix des indicateurs s’est fait principalement sur base de quatre
lignes directrices : les indicateurs devraient capter les principaux désé-
quilibres macroéconomiques et les signes de perte de compétitivité ;
les indicateurs devraient à la fois permettre l’analyse du niveau et des
flux ; les indicateurs devraient servir d’instrument de communication
important ; la qualité statistique des données devrait être élevée et
celles-ci devaient permettre de réaliser des comparaisons internatio-
nales.
Le tableau de bord principal initialement retenu regroupait onze indi-
cateurs répartis en deux catégories  : les déséquilibres externes et
internes. L’analyse des déséquilibres externes comprend des indicateurs
comme le solde de la balance courante (échanges d’un pays avec
l’étranger) ou encore des facteurs ayant un impact direct sur cet agré-
gat comme la compétitivité-coût. En matière de déséquilibres internes,
l’expérience acquise à travers les crises dans le passé a permis de
déterminer divers indicateurs clés, comme des développements
inhabituels dans le secteur financier, des évolutions extrêmes de crédits
accompagnées d’une hausse élevée des prix immobiliers. Les statis-
tiques qui sont annuellement utilisées dans le tableau de bord sont
périodiquement mises à jour par Eurostat40
. Pour chacun de ces indi-
cateurs, la Commission avait également défini, en collaboration avec
les États membres, des seuils à partir desquels les performances
peuvent être considérées comme potentiellement « à risque » sur base
de la distribution statistique historique de chaque indicateur41
.
39
	 COMMISSION EUROPÉENNE,
Alert Mechanism Report,
Report prepared in accordance
with Articles 3 and 4 of the
Regulation on the prevention
and correction of macro-eco-
nomic imbalances, Brussels,
14.2.2012 COM(2012)68 final
40
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
web/macroeconomic-imba-
lances-procedure/indicators
41
	 Pour plus de détails concer-
nant la méthodologie utilisée
pour mettre en place le tableau
de bord AMR : COMMISSION
EUROPÉENNE, Scoreboard for
the surveillance of macroeco-
nomic imbalances, European
Economy. Occasional Papers
92, Bruxelles, février 2012.
Source :
http://ec.europa.eu/economy_
finance/publications/occasio-
nal_paper/2012/op92_en.htm
42
	 À côté du tableau de bord
principal, il existe encore
un tableau de bord auxiliaire
permettant de réaliser
les analyses plus en détail.
Ce dernier ne sera pas analysé
dans le cadre du présent
chapitre. Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
cache/Imbalance_Scoreboard/
MIPs_AUX_FR_banner.html
161 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Cela signifie que si un État membre dépasse un seuil fixé, il pourrait
afficher un déséquilibre macroéconomique. Il est important de souligner
que les seuils fixés sont généralement les mêmes pour les différents
États membres, et ne font que dans certains cas une différence entre
États membres faisant partie ou non de la zone euro.
Depuis la fin 2015, la Commission européenne a ajouté trois nouveaux
indicateurs relatifs à l’emploi au tableau de bord initial : évolution du
taux d’activité de la population totale (15-64 ans), évolution du taux de
chômage à long terme (population active de 15-74 ans), évolution du
taux de chômage des jeunes (population active de 15-24 ans). Le tableau
de bord contient donc maintenant quatorze indicateurs principaux42
pour l’identification et le suivi des déséquilibres macroéconomiques
internes et externes ainsi que sur l’évolution de l’emploi et de la situa-
tion sociale, afin de mieux comprendre les implications sociales des
déséquilibres macroéconomiques. Les indicateurs et seuils du tableau
de bord ne doivent pas être considérés comme des objectifs ou des
instruments de politique publique. Leur interprétation doit être com-
plétée par une analyse économique critique et spécifique à chaque pays.
La composition de la série d’indicateurs est revue régulièrement et
peut évoluer dans le temps.
b. Le volet correctif
Si l’examen approfondi, réalisé dans une deuxième étape après l’ana-
lyse sur base du tableau de bord, retient finalement l’existence d’un
déséquilibre macroéconomique excessif dans un État membre, le bras
correctif de la procédure sera déclenché. L’État membre en question
est alors placé dans une situation de déséquilibres excessifs. Dans ce
cas l’État membre doit soumettre un plan de mesures correctives au
Conseil en spécifiant des mesures concrètes et un calendrier détaillé
de mise en œuvre. La Commission et le Conseil évaluent ce plan de
mesures correctives qui est soit jugé suffisant, ce qui conduit à la
délivrance de rapports d’avancement réguliers au Conseil, soit insuf-
fisant et l’État membre est alors invité à amender son plan de mesures.
Si après modification les mesures restent insuffisantes, le Conseil
adopte des sanctions sur base des recommandations de la Commission,
à moins que le Conseil ne supporte les arguments sur les circonstances
économiques exceptionnelles et ce à majorité qualifée inversée.
162 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.2.3	 L’édition 2018 de la procédure sur
les déséquilibres macroéconomiques
La septième édition du tableau de bord a été publiée dans le rapport
du mécanisme d’alerte sorti en novembre 2017 dans le cadre du semestre
européen. Dans cette édition, la Commission européenne a dressé la
conclusion suivante dans son examen du Luxembourg : « In the previous
round of the MIP, no macroeconomic imbalances were identified in Luxem-
bourg. In the updated scoreboard, a number of indicators are beyond the
indicative threshold, namely private sector debt as well as the increase in
the youth unemployment rate. The external position continues to show
broadly stable current account surpluses and a positive NIIP where changes
are to a large extent reflecting the country’s position as an international
financial centre rather than the activity of the domestic economy. Cumulated
gains in export market have been large, favoured by the recent stability in
cost competitiveness as underpinned by the subdued evolution in unit labour
cost. For many consecutive years, real house prices have continued to grow
at a relatively high rate and warrant close attention. House price growth is
underpinned by the dynamic labour market combined with the sizeable net
migration flows and favourable financing conditions while supply remains
relatively constraint. Housing affordability keeps on deteriorating in view of
constantly increasing house prices. While corporate indebtedness is mostly
related to cross-border intracompany loans, the level of households’ debt,
which is mostly mortgage debt, has steadily increased reflecting the increas-
ing house prices. Risks for the country financial stability are however
mitigated by the solidity of the banking sector. Public debt remains very low.
In a context of strong growth conditions the labour market is tightening and
unemployment declining. Overall, the economic reading points mainly to
some contained risks related to constantly increasing housing prices and
households debt. Therefore, the Commission will at this stage not carry out
further in-depth analysis in the context of the MIP. »
163 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Tableau 4
Résultats des indicateurs du tableau de bord AMR (édition de novembre 2017)
External imbalances and competitiveness Internal imbalances Employment indicatorsYear2016
Currentaccountbalance-%ofGDP
(3yearaverage)
Netinternationalinvestmentposition
(%ofGDP)
Realeffectiveexchangerate-42trading
partners,HICPdeflator(3year%change)
Exportmarketshare-%ofworldexports
(5year%change)
Nominalunitlabourcostindex(2010=100)
(3year%change)
Housepriceindex(2015=100),deflated
(1year%change)
Privatesectorcreditflow,consolidated
(%ofGDP)
Privatesectordebt,consolidated
(%ofGDP)
Generalgovernmentgrossdebt
(%ofGDP)
Unemploymentrate
(3yearaverage)
Totalfinancialsectorliabilities,
non-consolidated(1year%change)
Activityrate-%oftotalpopulation
aged15-64(3yearchangeinpp)
Long-termunemploymentrate-%ofactive
populationaged15-74(3yearchangeinpp)
Youthunemploymentrate-%ofactive
populationaged15-24(3yearchangeinpp)
Thres-
holds
-4/+6% -35% ±5%
(EA)
±11%
(Non-
EA)
-6% 9% (EA)
12%
(Non-
EA)
6% 14% 133% 60% 10% 16.5% -0.2 pp 0.5 pp 2 pp
BE -0.3 51.2 -0.4 -2.3 -0.6 1.0p 13.3 190.1 105.7 8.3 1.2 0.1 0.1 -3.6
BG 1.8 -47.0 -4.7 8.2 9.5p 7.1p 4.0 104.9 29.0 9.4 11.1 0.3 -2.9 -11.2
CZ 0.5 -24.6 -3.7 2.9 2.9 6.7p 4.4 68.7 36.8 5.1 14.5 2.1 -1.3 -8.4
DK 8.4 54.8 -1.5 -4.2 3.4 4.2 -10.4 210.7 37.7 6.3 3.3 1.9b -0.4b -1.0
DE 8.1 54.4 -2.6 2.8 5.2 5.4 3.8 99.3 68.1 4.6 5.2 0.3 -0.6 -0.7
EE 1.4 -37.1 4.5 -0.7 13.4 3.8 5.9 115.4 9.4 6.8 7.2 2.4 -1.7 -5.3
IE 5.5 -176.2 -6.6 59.8 -20.5 6.6p -19.0 278.1 72.8 9.5 2.5 0.7 -3.6 -9.6
EL -1.0 -139.4 -3.9 -19.0 -3.3p -2.0e -1.7p 124.7p 180.8 25.0 -16.6 0.7 -1.5 -11.0
ES 1.4 -83.9 -4.3 2.2 0.4p 4.7 -1.0p 146.7p 99.0 22.1 0.9 -0.1 -3.5 -11.1
FR -0.7 -15.7 -3.1 -2.4 1.4p 1.0 6.2p 146.9p 96.5 10.3 4.3 0.7 0.2 -0.3
HR 2.9 -70.1 0.1 8.1 -5.9d 2.1 -0.1e 106.1e 82.9 15.6 2.5 1.9 -4.4 -18.1
IT 2.1 -9.8 -3.4 -2.8 1.9 -0.8p 0.6 113.6 132.0 12.1 3.2 1.5 -0.2 -2.2
CY -3.6 -127.8 -6.5 -3.0 -6.2p 1.6 10.2p 344.6p 107.1 14.7 0.7 -0.2 -0.3 -9.8
LV -0.3 -58.9 4.9 9.3 16.5 7.4 0.3 88.3 40.6 10.1 5.8 2.3 -1.7 -5.9
LT -0.3 -43.2 5.4 5.4 14.7 4.5 4.3 56.2 40.1 9.2 16.3 3.1 -2.1 -7.4
LU 5.0 34.7 -1.5 26.2 2.5 5.9 1.5 343.6 20.8 6.3 7.5 0.1 0.4 2.2
HU 3.6 -65.0 -5.0 -0.4 3.3 13.6 -3.6 77.0 73.9 6.5 19.5 5.4 -2.5 -13.7
MT 6.7 47.6 -2.5 8.7 -0.1 4.8p 11.1 128.4 57.6 5.3 1.7 4.1 -1.0 -2.0
NL 8.8 69.1 -2.3 0.1 -1.1p 4.4 1.5p 221.5p 61.8 6.8 5.3p 0.3 0.0 -2.4
AT 2.2 5.6 1.0 -4.0 5.8 7.2 3.2 124.0 83.6 5.8 -2.4 0.7 0.6 1.5
PL -1.0 -60.7 -5.0 18.1 2.1p 2.5 4.7 81.6 54.1 7.6 8.9 1.8 -2.2 -9.6
PT 0.3 -104.7 -1.9 5.8 0.9p 6.1 -2.2p 171.4p 130.1 12.6 -0.2 0.7 -3.1 -9.9
RO -1.3 -49.9 -2.5 23.6 6.0p 6.5 0.6p 55.8p 37.6 6.5 7.6 0.7 -0.2 -3.1
SI 5.1 -36.9 -0.5 4.0 0.7 3.6 -0.8 80.5 78.5 8.9 3.2 1.1 -0.9 -6.4
SK -0.7 -62.4 -1.6 7.3 3.5 7.0 9.2 94.7 51.8 11.5 8.5 2.0 -4.2 -11.5
FI -1.2 -2.3 0.5 -14.1 2.1 -0.3 2.2 149.3 63.1 9.0 4.5 0.7 0.6 0.2
SE 4.6 11.2 -9.2 -7.9 2.0 7.6 7.6 188.5 42.2 7.4 9.0 1.0 -0.1 -4.7
UK -5.5 -1.1 0.2 -0.1 3.1 5.5 8.2 168.1 88.3 5.4 11.6 0.9 -1.4 -7.7
Flags: b: Break in series. e: Estimated. p: Provisional.
1) For the employment indicators, see page 2 of the AMR 2016. 2) House price index e = source NCB for EL.
3) For NULC HR, d: employment data use national concept instead of domestic concept. 4) Private sector debt, private sector credit flow:
the decline for IE relative to 2015 predominantly reflects restructuring and re-domiciling activities of large multinational companies.
Source: European Commission, Eurostat and Directorate General for Economic and Financial Affairs (for Real Effective Exchange Rate),
and International Monetary Fund data, WEO (for world exports series)
164 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.2.4	 Mise à jour des données du tableau
de bord du mécanisme d’alerte
Les données utilisées dans le présent chapitre pour illustrer la position
du Luxembourg dans le cadre du mécanisme d’alerte proviennent de
la base de données d’Eurostat. Il s’agit d’une mise à jour par rapport
aux données publiées dans le cadre du dernier tableau de bord de
novembre 2017. Des différences peuvent donc apparaître entre les
présents résultats du Bilan Compétitivité 2018 et ceux du dernier tableau
de bord sur le mécanisme d’alerte. Les présentes données ont été
téléchargées début juillet 2018 et constituent ainsi une mise à jour
à mi-chemin entre le dernier rapport sur le mécanisme d’alerte et
la prochaine version de celui-ci qui sera publiée par la Commission en
novembre 2018 dans le cadre de l’Examen annuel de la croissance
lançant le semestre européen 2019.
4.2.4.1	 Déséquilibres externes et de compétitivité
a. La balance des transactions courantes43
À l’opposé d’un besoin de financement (solde négatif) d’un pays en
matière de solde de la balance courante, une capacité de financement
(solde positif) semble être moins le signe d’un déséquilibre puisque
celle-ci ne menace pas la soutenabilité de sa dette externe. Pour cet
indicateur, il a donc été retenu qu’un pays est potentiellement à risque
s’il présente un solde de la balance courante avec soit un déficit supé-
rieur à -4 % du PIB, soit un excédent de plus de +6 % du PIB.
Le Luxembourg a dépassé le seuil limite supérieur entre 2000 et 2012,
mais au fil de cette décennie l’excédent de la balance courante a baissé
et se situe depuis 2013 légèrement en dessous de ce seuil limite supé-
rieur et donc dans l’intervalle défini comme ne posant pas de risque de
déséquilibre macroéconomique.
43
	 La balance des paiements est
l’état statistique qui récapitule
systématiquement, pour une
période donnée, les transac-
tions économiques d’une éco-
nomie avec le reste du monde.
Elle se décompose en trois
sous-balances principales :
le compte des opérations cou-
rantes, le compte de capital et
le compte financier. Le compte
des opérations courantes est
le principal déterminant de
la capacité ou du besoin de
financement d’une économie ;
il fournit d’importantes infor-
mations sur les relations
économiques d’un pays avec
le reste du monde. Il retrace
toutes les transactions (autres
que celles enregistrées dans
les postes financiers) portant
sur des valeurs économiques
et intervenant entre unités
résidentes et unités non rési-
dentes.
165 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 20
Solde de la balance courante, en % du PIB, moyenne sur 3 ans
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
Balance du compte des transactions courantes en % du PIB - moyenne sur 3 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne
Seuil MIP supérieur
Seuil MIP inférieur
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droites jaune et orange = seuils de -4 %/+6 % fixés par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
soit si le surplus du solde de sa balance courante dépasse le seuil de +6 % du PIB, soit si le
déficit de ce solde est inférieur à -4 % du PIB. Si le solde de la balance commerciale se situe
entre ces deux seuils limites (dans le « tunnel »), un État membre n’est pas considéré comme
étant potentiellement à risque.
b. Positions extérieures nettes44
L’indicateur de la position extérieure nette fournit des informations sur
le rapport entre le patrimoine extérieur et la dette externe d’un pays45
.
Il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il présente un
solde négatif supérieur à -35 % du PIB.
Les performances du Luxembourg sont très volatiles. Néanmoins, pour
toute la période d’observation pour laquelle les données du Luxembourg
sont disponibles, à savoir jusqu’en 2017, le Luxembourg se trouve au-
dessus du seuil limite. En ligne avec une balance courante largement
excédentaire, le Luxembourg respecte ainsi les critères fixés en ce qui
concerne le solde de la position extérieure nette. Ses actifs étrangers
sont largement supérieurs aux passifs étrangers.
44
	 Les statistiques de la position
extérieure globale (PEG) enre-
gistrent la situation des actifs
et passifs financiers d’un pays
par rapport au reste du monde.
Elles constituent une impor-
tante mesure de la situation
nette des secteurs intérieurs
d’une économie par rapport au
reste du monde. La position
extérieure globale nette
(PEGN) est calculée comme la
différence entre les actifs et les
passifs de la PEG. Elle permet
une analyse flux-stocks des
positions extérieures.
45
	 Pour plus de détails :
http://ec.europa.eu/eurostat/
statistics-explained/index.php/
International_investment_
position_statistics
166 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 21
Positions extérieures nettes, en % du PIB
80
60
40
20
0
-20
-40
-60
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique
Position extérieure de l'investissement net en % du PIB - données annuelles
France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de -35 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si sa position extérieure nette est inférieure à -35 % du PIB. Si l’indicateur est supérieur à ce
seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
c. Le taux de change effectif réel (TCER)46
Cet indicateur TCER retrace l’évolution de la compétitivité-prix ou de
la compétitivité-coût d’un pays en analysant le rapport entre, d’une
part, les prix ou coûts domestiques et d’autre part les prix ou coûts
étrangers, exprimés en euros. Ainsi une hausse du TCER équivaut
généralement à une baisse de la compétitivité car les prix/coûts domes-
tiques augmentent plus vite que ceux à l’étranger. Le TCER est construit
à partir des devises des principaux pays partenaires dans les échanges
commerciaux.
Pour cet indicateur, il a été retenu pour les États membres de la zone
euro qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur TCER est
supérieur à +5 % ou inférieur à -5 %.
Le Luxembourg, comme ses pays voisins, se trouve la plupart des
années dans l’intervalle considéré comme ne posant pas de risques de
déséquilibre.
46
	 Le TCER vise à évaluer la com-
pétitivité-prix ou la compétiti-
vité-coût d’un pays par rapport
à ses principaux concurrents
sur les marchés internatio-
naux. Les variations de la
compétitivité-coût et de la
compétitivité-prix dépendent
non seulement des modifica-
tions du taux de change, mais
aussi de l’évolution des coûts
et des prix. Le TCER spécifique
pour la procédure concernant
les déséquilibres macroécono-
miques est déflaté à l’aide des
indices de prix par rapport à un
groupe de 42 pays (une double
pondération des exportations
est utilisée pour calculer les
TCER, de manière à tenir
compte non seulement de la
concurrence sur les marchés
nationaux des divers concur-
rents, mais aussi sur les autres
marchés d’exportation). Une
valeur positive signifie une
appréciation réelle. Les don-
nées sont exprimées sous
forme de variation en pourcen-
tage sur trois ans et de varia-
tion en pourcentage sur un an.
L’indicateur du tableau de bord
correspond à la variation en
pourcentage sur trois ans du
taux de change effectif réel sur
la base de l’indice des prix à la
consommation des 42 parte-
naires commerciaux.
167 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 22
Taux de change effectif réel, variation en % sur 3 ans
15
10
5
0
-5
-10
-15
Taux de change effectif réel - 42 partenaires commerciaux - données annuelles - variation t/t-3
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne
Seuil MIP supérieur
Seuil MIP inférieur
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droites orange et jaune = seuils de +/- 5 % pour les États membres de la
zone euro
Remarque : Un État membre de la zone euro est considéré comme étant confronté à un risque
de déséquilibre soit si son TCER dépasse le seuil de +5 %, soit si le TCER est inférieur à -5 %.
Si l’évolution du TCER se situe entre ces deux seuils limites (dans le « tunnel »), un État
membre n’est pas considéré comme étant à risque.
d. Part de marché des exportations mondiales47
Le tableau de bord inclut un indicateur sur la variation de la part de
marché d’un pays dans les exportations mondiales de biens et services,
pour mesurer en volume les pertes lentes et persistantes en matière
de compétitivité. Il s’agit d’un indicateur de résultat qui capte aussi les
composantes de la compétitivité hors-coûts, ou encore la capacité d’un
pays à exploiter de nouvelles opportunités commerciales en raison
d’une demande accrue. Il a été retenu qu’un pays est à risque si cet
indicateur est inférieur à -6 %.
Le Luxembourg respecte pour la plupart des années observées le seuil
limite fixé, à l’exception de l’année 2012. Entre 2007 et 2012, la crois-
sance des parts du Luxembourg avaient fortement baissé, mais depuis
2013 elle est de nouveau orientée à la hausse.
47
	 Cet indicateur indique l’évolu-
tion des parts des exportations
de biens et services des États
membres de l’UE dans le total
des exportations mondiales.
Les données sur les valeurs
des exportations de biens et
services sont élaborées dans
le cadre de la balance des
paiements de chaque pays.
Afin de prendre en compte les
pertes structurelles de compé-
titivité qui peuvent s’accumuler
sur des périodes prolongées,
l’indicateur est calculé en
comparant l’année Y à l’année
Y-5. L’indicateur est établi sur
la base des données de la
balance des paiements com-
muniquées à Eurostat par les
28 États membres de l’UE.
168 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 23
Part de marché des exportations mondiales, variation en % sur 5 ans
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
Part de marché des exportations mondiales - variation en % sur 5 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de - 6 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si l’évolution de sa part de marché mondiale est inférieure à -6 %. Si l’indicateur est supérieur
à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
e. Coût salarial unitaire nominal48
Le coût salarial unitaire nominal (CSU nominal) est l’indicateur tradi-
tionnellement utilisé afin de mesurer la compétitivité-coût d’une éco-
nomie. On compare l’évolution du coût salarial unitaire nominal domes-
tique d’un pays, ou encore le coût du travail par unité de valeur ajoutée
produite, à celui de ses principaux partenaires commerciaux. Cet indi-
cateur intègre donc deux facteurs : d’une part le coût salarial moyen
d’une économie et d’autre part le niveau de productivité. Il a été retenu
qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +9 %.
Les performances du Luxembourg sont assez volatiles pour cet indi-
cateur. La hausse entre 2008 et 2010 est principalement due à l’affais-
sement de la productivité qui se constate dans presque toutes les
branches. Une explication à cette évolution plus défavorable au Luxem-
bourg est la pondération plus forte du secteur financier dans l’écono-
mie luxembourgeoise, secteur qui, par sa perte de productivité élevée
sur les dernières années, a fortement contribué à la hausse du CSU au
Luxembourg. La même explication vaut pour l’évolution dans l’industrie
qui sur les dernières années de crise a opéré des plans majeurs de
maintien dans l’emploi. Entre 2011 et 2017, le Luxembourg se trouve de
nouveau sous le seuil limite, et n’est donc pas confronté à un risque de
déséquilibre macroéconomique pour cet indicateur.
48
	 Cet indicateur indique l’év­o­lu­
tion des parts des exportations
de biens et services des États
membres de l’UE dans le total
des exportations mondiales.
Les données sur les valeurs
des exportations de biens
et services sont élaborées
dans le cadre de la balance
des paiements de chaque pays.
Afin de prendre en compte
les pertes structurelles de
compétitivité qui peuvent
s’accumuler sur des périodes
prolongées, l’indicateur est
calculé en comparant l’année
Y à l’année Y-5. L’indicateur est
établi sur la base des données
de la balance des paiements
communiquées à Eurostat par
les 28 États membres de l’UE.
169 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 24
CSU nominal, variation en % sur 3 ans
20
15
10
5
0
-5
Coût salarial unitaire nominal (2010 = 100) - Variation sur 3 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat, droite orange = seuil de +9 % pour les États membres de la zone euro
Remarque : Un État membre de la zone euro est considéré comme étant confronté à un risque
de déséquilibre si l’évolution de son CSU nominal est supérieure à +9 %. Si l’indicateur est
inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
4.2.4.2	 Déséquilibres internes
a. Prix des logements49
Cet indicateur mesure les changements du prix d’acquisition de l’immo-
bilier au sein des États membres de l’UE, pour pouvoir détecter un
déséquilibre interne lié à une potentielle « bulle immobilière ». Il a été
retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +6 %.
En ce qui concerne l’évolution réelle des prix de l’immobilier (logement)
au Luxembourg, ces derniers ont augmenté de manière quasiment
ininterrompue depuis 2001, à l’exception de 2009. Entre 2001 et 2006,
le Luxembourg avait dépassé le seuil limite et avait donc connu des
hausses de prix trop élevées. Depuis 2007, la hausse annuelle des prix
était tombée sous le seuil limite. Mais en 2015 et 2016 le Luxembourg
s’est de nouveau trouvé très proche du seuil.
49
	 L’indice déflaté des prix des
logements est le ratio entre
l’indice des prix des logements
et le déflateur des dépenses
de consommation finale privée
(ménages et ISBL). Par consé-
quent cet indicateur mesure
l’inflation sur le marché des
logements comparée à celle
de la consommation finale
des ménages et des ISBL.
L’indice des prix des logements
d’Eurostat reflète la variation
des prix de tous les types de
logement achetés par les
ménages (appartements,
maisons isolées ou non, etc.),
à la fois nouveaux et existants,
indépendamment de leur
usage final et du propriétaire
précédent. Seuls les prix
de marché sont considérés,
les logements bâtis pour
compte propre étant donc
exclus. La partie du terrain
est incluse. Les données
expriment les variations en
pourcentage de l’année A par
rapport à l’année A-1.
170 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
Figure 25
Indice des prix de logements déflaté, variation en % sur 1 an
15
10
5
0
-5
-10
Indice des prix des logements - déflaté - taux de croissance annuel
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +6 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si l’évolution réelle de l’indice du prix de logements est supérieure à +6 %. Si l’indicateur est
inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
b. Flux de crédit privé50
Cet indicateur mesure le flux de crédit du secteur privé qui correspond
aux variations nettes des passifs des secteurs des entreprises non finan-
cières, des ménages ainsi que des institutions sans but lucratif au service
des ménages. Un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +14 %.
Les performances du Luxembourg sont très volatiles pour cet indicateur,
beaucoup plus que celles de ses pays voisins. La structure de l’économie
luxembourgeoise, une très petite économie ouverte, dans laquelle sont
localisées un certain nombre de grandes entreprises non financières
dont les décisions de structuration financière peuvent avoir un impact
majeur sur l’économie nationale, pourrait expliquer cette situation.
Figure 26
Flux de crédit privé, en % du PIB
160
140
120
100
80
60
40
20
0
-20
-40
Flux de crédit privé en % du PIB - consolidé - données annuelles
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +14 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si l’évolution du flux de crédit au secteur privé est supérieure à +14 %. Si l’indicateur est
inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
50
	 Le flux de crédit du secteur
privé correspond aux variations
nettes des passifs des secteurs
des entreprises non financières
(S.11), des ménages ainsi que
des institutions sans but
lucratif au service des ménages
(S.14_S.15) contractés durant
l’année. Les instruments pris
en compte dans le calcul des
flux de crédit du secteur privé
sont les « Titres autres qu’ac-
tions » (F.3) et les « Crédits »
(F.4) à l’exclusion de tout autre
instrument. Les concepts
utilisés pour la définition des
secteurs et des instruments
sont conformes au SEC2010.
Les données sont exprimées
en pourcentage du PIB et calcu-
lées en termes non consolidés,
c.-à-d. en incluant les opéra-
tions effectuées entre unités
d’un même secteur.
171 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
c. Dette privée51
L’indicateur sur la dette du secteur privé est important étant donné
que si elle est excessivement élevée, la dette privée implique des
risques importants pour la croissance et la stabilité financière d’un
pays. L’indicateur mesure le niveau d’endettement privé de l’économie :
entreprises non financières, ménages privés et institutions sans but
lucratif au service des ménages (en % du PIB). L’indicateur repose sur
des données consolidées, c’est-à-dire qu’il exclut par exemple les dettes
intra-secteur au niveau national. Il a été retenu qu’un pays est poten-
tiellement à risque si cet indicateur est supérieur à +133 % du PIB.
Depuis 2001 au Luxembourg, cet indicateur dépasse de loin le seuil fixé
par la procédure MIP. Pour le Luxembourg, cet indicateur doit cependant
être interprété avec prudence car la plus grande partie de cette dette
privée est contractée par les sociétés non financières. Compte tenu de
la liquidité des marchés financiers et de l’expérience dans les transac-
tions internationales, une entreprise peut choisir de contracter une
dette à travers un financement au Luxembourg non pas pour son propre
besoin mais pour une autre entité liée qui peut être localisée à l’étran-
ger (p.ex. prêts intra-groupes). Cette dette contribue alors au numéra-
teur de l’indicateur « Dette privée par rapport au PIB » utilisé ici, sans
pour autant prendre en considération la valeur ajoutée produite avec
ce financement si celle-ci se fait en dehors du Luxembourg, le PIB
(dénominateur) étant un concept national. Pour une petite économie
très ouverte comme le Luxembourg, cet indicateur a donc tendance à
être surévalué car le numérateur (dette) est surévalué et le dénomina-
teur (PIB) est sous-évalué faute de prise en compte de la valeur ajoutée
créée à l’étranger à partir de ces sources de financement (dette) levées
au sein du pays. En ce qui concerne plus particulièrement l’endettement
des ménages, celui-ci est principalement dû aux emprunts contractés
pour l’acquisition d’un logement.
Figure 27
Dette privée consolidée, en % du PIB
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Dette privée en % du PIB - consolidé - données annuelles
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 133 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si la dette de son secteur privé est supérieure à 133 % du PIB. Si l’indicateur est inférieur à ce
seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
51
	 La dette du secteur privé
correspond aux encours
des passifs des secteurs des
entreprises non financières
(S.11), des ménages ainsi que
des institutions sans but lucra-
tif au service des ménages
(S.14_S.15). Les instruments
pris en compte dans le calcul
de la dette du secteur privé
sont les « Titres autres qu’ac-
tions, à l’exclusion des produits
financiers dérivés » (F.33) et les
« Crédits » (F.4) à l’exclusion
de tout autre instrument.
Les concepts utilisés pour la
définition des secteurs et des
instruments sont conformes
au SEC2010. Les données sont
calculées en termes consoli-
dés, c.-à-d. en excluant les
opérations effectuées entre
unités d’un même secteur.
L’indicateur est calculé en
pourcentage du PIB.
172 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
d. Dette publique52
Cet indicateur tient compte de la contribution potentielle de la dette
publique aux déséquilibres macroéconomiques. La définition retenue
est celle fixée par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Cet indi-
cateur n’est pas inclus en vue de surveiller le risque de finances publiques
non viables, mais doit être considéré comme un complément à l’indi-
cateur sur la dette privée. Un niveau élevé de la dette des administra-
tions publiques est plus alarmant lorsqu’il accompagne une dette
privée élevée. Pour cet indicateur, il a été retenu dans le cadre de la
MIP qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur est supé-
rieur à +60 % du PIB.
Le Luxembourg affiche un niveau de dette publique brute largement
inférieur au seuil « Maastricht » (60 % du PIB). Mais depuis 2008, avec
le début de la crise économique et financière, cette dette publique a
commencé à augmenter considérablement au Luxembourg, avec une
stabilisation au cours des dernières années.
Figure 28
Dette publique brute, en % du PIB
120
100
80
60
40
20
0
Dette publique en % du PIB - données annuelles
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 60 % fixé par le traité de Maastricht
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si sa dette publique est supérieure à 60 % du PIB. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un
État membre n’est pas considéré comme étant à risque.
52
	 La dette publique est définie
dans le Traité de Maastricht
comme la dette brute consoli-
dée de l’ensemble du secteur
des administrations publiques
en valeur nominale à la fin de
l’année. Le secteur des admi-
nistrations publiques com-
prend les sous-secteurs sui-
vants : administration centrale,
administrations d’États fédé-
rés, administrations locales
et administrations de sécurité
sociale. Les définitions sont
disponibles dans le règlement
479/2009, amendé par le règle-
ment 679/2010 du Conseil.
Les données nationales pour
le secteur des administrations
publiques sont consolidées
entre les sous-secteurs. Les
séries sont disponibles en
pourcentage du PIB. Le PIB
en dénominateur provient du
programme de transmission
SEC2010, et non de celui des
notifications PDE. Les données
du PIB révisées étant trans-
mises selon un échéancier
décalé, il peut en résulter
d’éventuels écarts sur la dette
en % du PIB selon qu’elle pro-
vienne de la PDE ou du tableau
de bord AMR.
173 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
e. Taux de chômage53
Cet indicateur est destiné à la surveillance des taux de chômage élevés
etpersistantsetpointeuneéventuellemauvaiseallocationdesressources
(incompatibilité) et le manque général de capacité d’ajustement supplé-
mentaire dans l’économie. Il devrait ainsi être lu en complément d’autres
indicateurs plus tournés vers l’avenir et être utilisé pour mieux com-
prendre la gravité potentielle des déséquilibres macroéconomiques. Il a
été retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à 10 %.
Le Luxembourg affiche un taux de chômage largement inférieur au
seuil limite. Depuis 2000, le taux de chômage a cependant connu une
hausse importante au Luxembourg.
Figure 29
Taux de chômage, moyenne sur 3 ans
12
10
8
6
4
2
0
Taux de chômage - moyenne sur 3 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne MIP - seuil
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 10 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si son taux de chômage est supérieur à 10 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État
membre n’est pas considéré comme étant à risque.
53
	 Le taux de chômage représente
le nombre de personnes sans
emploi en pourcentage de
la population active telle que
définie par l’Organisation
internationale du Travail (OIT).
La population active est com-
posée des personnes en emploi
et des personnes au chômage.
Les personnes au chômage
sont les personnes âgées de
15 à 74 ans qui : - étaient sans
travail durant la semaine de
référence ; - étaient dispo-
nibles pour un travail durant
les deux prochaines semaines ;
- et étaient soit en train de
rechercher activement du
travail pendant les quatre
semaines précédentes ou
avaient déjà trouvé un travail
qui commençait dans les trois
mois suivants. Les données
sont des moyennes mobiles
sur 3 années, i.e. les données
de l’année A sont la moyenne
arithmétique des données des
années A, A-1, A-2. Il ne s’agit
dans ce cadre pas de la défini-
tion nationale du chômage
retenue au Luxembourg, qui
est celle utilisée par l’Agence
pour le développement de
l’emploi (ADEM) : « Le taux de
chômage est le rapport entre le
nombre de demandeurs d’emploi
résidants disponibles et la popu-
lation active. Cette dernière se
compose de l’ensemble des
personnes résidantes sur le
territoire national qui sont en
emploi (salarié ou indépendant)
ou à la recherche d’un emploi
(demandeur d’emploi). »
Pour plus de détails :
http://adem.public.lu
174 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
f. Passifs de l’ensemble du secteur financier54
Cet indicateur mesure l’évolution de la somme des passifs de l’ensemble
du secteur financier d’un pays. L’indicateur est exprimé en taux de
croissance annuelle. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays est
potentiellement à risque si cet indicateur est supérieur à +16,5 %.
Le Luxembourg se trouve la plupart des années observées en dessous
du seuil limite fixé. En 2000, 2003, 2005, 2006 ainsi qu’en 2014 le Luxem-
bourg a dépassé le seuil. D’après les dernières données disponibles
pour le Luxembourg, en 2016, le pays se situe de nouveau en dessous
du seuil limite.
Figure 30
Taux de croissance des passifs de l’ensemble du secteur financier
35
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
Passifs de l'ensemble du secteur financier - taux de croissance annuel
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 16,5 % fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si le taux de croissance du passif de l’ensemble de son secteur financier est supérieur à
+16,5 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme
étant à risque.
54
	 Les passifs de l’ensemble du
secteur financier mesurent
l’évolution de la somme de tous
les passifs (incluant le numé-
raire et les dépôts, les titres
autres qu’actions, les crédits,
les actions et autres participa-
tions, les provisions techniques
d’assurance et les autres
comptes à payer) de l’ensemble
du secteur financier. L’indica-
teur est exprimé en taux de
croissance annuelle.
175 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.2.4.3	 Indicateurs de l’emploi
a. Taux d’activité55
Cet indicateur mesure l’évolution du taux d’activité des résidents
au sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en
points de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu
qu’un pays est potentiellement à risque si le taux d’activité baisse de
plus de -0,2 p.p. sur la période considérée.
Le Luxembourg affiche entre 2000 et 2016 une croissance positive de
son taux d’activité et respecte donc le seuil limite fixé. En 2017, par
contre, le Luxembourg affiche une décroissance de son taux d’activité
(-0,6), ne respectant donc plus le seuil.
Figure 31
Taux d’activité, % de la population totale âgée de 15 à 64 ans,
variation en points de pourcentage (t, t-3)
4
3
2
1
0
-1
-2
Variation du taux d'activité - % de la population totale âgée de 15-64 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de -0,2 p.p. fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si le taux de croissance est inférieur à -0,2 p.p. Si l’indicateur est supérieur à ce seuil, un État
membre n’est pas considéré comme étant à risque.
55
	 Le taux d’activité est le rapport
entre le nombre de personnes
économiquement actives âgées
de 15 à 64 ans et la population
totale du même âge. Confor-
mément aux définitions de
l’Organisation internationale
du Travail (OIT), aux fins des
statistiques du marché du
travail, les personnes sont
classées selon les catégories
suivantes : personnes occu-
pées, chômeurs et personnes
économiquement inactives.
La population économiquement
active (également appelée
main-d’œuvre) correspond
à la somme des personnes
occupées et des chômeurs.
Les personnes inactives sont
les personnes qui, pendant la
période de référence, n’étaient
ni occupées ni au chômage.
L’indicateur du tableau de bord
correspond au changement en
pourcentage des points sur
trois ans. Le seuil indicatif est
-0.2 p.p. Cet indicateur est basé
sur les résultats de l’Enquête
trimestrielle sur les forces de
travail (EFT) de l’UE. L’EFT
couvre la population résidente
vivant en ménages privés.
176 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
b. Taux de chômage à long terme56
Cet indicateur mesure l’évolution du taux de chômage de longue durée
au sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en
points de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu
qu’un pays est potentiellement à risque si ce taux augmente de plus de
+0,5 p.p. sur la période considérée.
Le Luxembourg affiche pour l’ensemble de la période observée une
croissance inférieure ou égale à ce seuil limite, même si en 2017 le pays
se trouve de nouveau sur le seuil limite.
Figure 32
Taux de chômage de longue durée, % de la population active âgée de 15 à 74 ans,
variation en points de pourcentage (t, t-3)
1,5
1,0
0,5
0
-0,5
-1,0
1,5
-2,0
-2,5
Variation du taux de chômage à longue durée - % de la population active âgée de 15-74 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +0,5 p.p. fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si le taux de croissance est supérieur à +0,5 p.p. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État
membre n’est pas considéré comme étant à risque.
56
	 Le taux de chômage de longue
durée est le pourcentage de
personnes au chômage depuis
au moins 12 mois dans la popu-
lation active (la population
économiquement active).
Le taux de chômage est le
pourcentage de chômeurs dans
la population active (le nombre
total de personnes occupées
ou au chômage), sur la base de
la définition de l’Organisation
internationale du Travail (OIT).
Les chômeurs incluent les
personnes âgées de 15 à 74 ans
qui remplissent les trois condi-
tions suivantes :
- elles sont sans emploi pen-
dant la semaine de référence ;
- elles sont disponibles pour
commencer à travailler dans
les deux semaines suivantes ;
- elles ont activement recher-
ché un emploi pendant les
quatre semaines précédentes
ou ont trouvé un emploi à com-
mencer dans les trois mois
suivants.
	 L’indicateur du tableau de bord
correspond au changement en
pourcentage des points sur
trois ans. Le seuil indicatif est
0.5 p.p. Cet indicateur est basé
sur les résultats de l’Enquête
trimestrielle sur les forces de
travail (EFT) de l’UE. L’EFT
couvre la population résidente
vivant en ménages privés.
177 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
c. Taux de chômage des jeunes57
Cet indicateur mesure l’évolution du taux de chômage des jeunes au
sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en points
de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays
est potentiellement à risque si ce taux augmente de plus de +0,2 p.p.
sur la période considérée.
Le Luxembourg affiche une croissance du taux de chômage des jeunes
fluctuant autour du seuil. Certaines années cet indicateur dépasse le
seuil limite, alors que d’autres années il se situe en dessous de celui-
ci. En 2017, le Luxembourg se situe largement en dessous du seuil
(-6,8 p.p.).
Figure 33
Taux de chômage des jeunes, % de la population active âgée de 15 à 24 ans,
variation en points de pourcentage (t, t-3)
15
10
5
0
-5
-10
-15
Variation du taux de chômage des jeunes - % de la population active âgée de 15 à 24 ans
Luxembourg
Pays-Bas
Allemagne Seuil MIP
Belgique France
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +2 p.p. fixé par la MIP
Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre
si le taux de croissance est supérieur à +2 p.p. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État
membre n’est pas considéré comme étant à risque.
57
	 Le taux de chômage des jeunes
est le pourcentage de chô-
meurs âgés de 15 à 24 ans dans
la population active du même
âge. Le taux de chômage est le
pourcentage de chômeurs dans
la population active (le nombre
total de personnes occupées
ou au chômage), sur la base de
la définition de l’Organisation
internationale du Travail (OIT).
Les chômeurs incluent les
personnes âgées de 15 à 74 ans
qui remplissent les trois
conditions suivantes : - elles
sont sans emploi pendant la
semaine de référence ; - elles
sont disponibles pour commen-
cer à travailler dans les deux
semaines suivantes ; - elles
ont activement recherché un
emploi pendant les quatre
semaines précédentes ou ont
trouvé un emploi à commencer
dans les trois mois suivants.
L’indicateur du tableau de bord
correspond au changement en
pourcentage des points sur
trois ans. Le seuil indicatif est
2 p.p. Cet indicateur est basé
sur les résultats de l’Enquête
trimestrielle sur les forces de
travail (EFT) de l’UE. L’EFT
couvre la population résidente
vivant en ménages privés.
178 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn
4.3 	 Bibliographie
COMMISSION EUROPÉENNE,
EUROPE 2020
Une stratégie pour une croissance
intelligente, durable et inclusive,
COM(2010) 2020,
Bruxelles, le 3.3.2010
COMMISSION EUROPÉENNE
État des lieux de la stratégie
Europe 2020 pour une croissance
intelligente, durable et inclusive,
Bruxelles, mars 2014
COMMISSION EUROPÉENNE
Macroeconomic Imbalances
Luxembourg 2014, European economy -
Occasional Papers 183, mars 2014
COMMISSION EUROPÉENNE
Rapport sur le mécanisme d’alerte 2018,
Bruxelles, novembre 2017
COMMISSION EUROPÉENNE,
DOCUMENT DE TRAVAIL
DES SERVICES DE LA COMMISSION
Rapport 2018 pour le Luxembourg,
Bruxelles, mars 2018
CONSEIL EUROPÉEN
Conclusions,
Bruxelles, 26 mars 2010
EUROSTAT
Smarter, greener, more inclusive?
Indicators to support the Europe 2020
strategy - 2018 edition,
Eurostat statistical books,
Luxembourg, 2018
GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ
DE LUXEMBOURG
Programme national de réforme
Luxembourg 2020, Luxembourg,
avril 2018
SITES INTERNET
https://ec.europa.eu/info/strategy/
european-semester_en
http://ec.europa.eu/eurostat/web/
europe-2020-indicators/statistics-
illustrated
http://ec.europa.eu/eurostat/web/
macroeconomic-imbalances-
procedure/indicators
4.2.4.4	 Conclusions intermédiaires
Sur base de la mise à jour des données, et en attendant le nouveau
rapport sur le mécanisme d’alerte 2019 dont la publication est prévue
en novembre 2018 par la Commission européenne, on peut constater
que le Luxembourg dépasse 2 seuils :
	 La dette (consolidée) du secteur privé ;
	 La variation du taux d’activité de la population âgée de 15-64 ans.
Tableau 5
Tableau récapitulatif de la mise à jour du mécanisme d’alerte, juillet 2018
Déséquilibres externes Déséquilibres internes Indicateurs de l’emploi
Balancecourante
Positions
extérieuresnettes
Tauxdechange
effectifréel
Partdemarché
CSUnominal
Prixdeslogements
-déflaté
Fluxdecrédit
privé*
Detteprivée*
Dettepublique
Tauxdechômage
Passifsdusecteur
financier
Tauxd'activité
Tauxdechômageà
longterme
Tauxdechômage
desjeunes
LUX* 5,5 42,3 -1,1 20,4 7,9 4,1 7,2 354,9 23 6,1 7,5 -0,6 0,5 -6,8
Seuils**
> -4 %
< +6 %
> -35 %
> -5 %
< +5 %
> -6 % < +9 % < +6 % <  +14 % < 133 % < 60 % < 10 % < +16,5 % > -0,2 p.p. < +0,5 p.p. < +2 p.p.
Source : Commission européenne, Eurostat
Remarque : * Données 2017, sauf pour le flux de crédit privé, la dette privée, les passifs du secteur financier (2016).
** Conditions à remplir pour ne pas être considéré comme étant en déséquilibre (pour certains indicateurs ces seuils divergent
pour les États membres de la zone euro et les autres États membres).
5	 L’impact économique des
	 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.1	Introduction	 180
5.2	 Méthodologie 	 180
5.3	 Les indicateurs macro­économiques
	 des 5 nouveaux secteurs prioritaires	 181
5.4	Conclusions	 198
180 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.1	Introduction
La présente étude est menée par l’Observatoire de la compétitivité
(ODC) afin d’élaborer des statistiques permettant d’évaluer l’évolution
des 5 nouveaux secteurs prioritaires du gouvernement : les technolo-
gies de l’information et de la communication (TIC), les technologies de
l’espace, la logistique, les sciences et technologies de la santé et les
éco-technologies. L’objectif étant de mesurer et d’analyser l’impact
économique de ces nouveaux secteurs sur la croissance économique
et l’emploi.
Après avoir effectué une revue de la littérature et avoir proposé une
définition de chacun des 5 secteurs en question (cf. Bilan Compétitivité
20141
), plusieurs indicateurs permettant de suivre l’évolution des 5 nou-
veaux secteurs prioritaires du gouvernement ont pu être identifiés.
5.2	Méthodologie
Les résultats reportés dans cette étude ont été calculés sur base
des données disponibles auprès du STATEC et du Registre de commerce
et des sociétés (RCS). Tout en tenant compte des limites relatives
à la confidentialité des données du STATEC, l’ODC a calculé les
valeurs ajoutées au coût des facteurs de chaque entreprise selon les
règlements sur les normes comptables internationales (IAS) : règlement
(CE) n° 250/2009 de la Commission du 11 mars 20092
.
Une différence entre les valeurs publiées dans l’édition actuelle et
celles des années précédentes s’explique notamment par l’actualisation
régulière des comptes annuels des entreprises et/ou des comptes
nationaux publiés par le STATEC.
Les données reportées dans cette analyse du Bilan Compétitivité 2018
vont jusqu’en 2016, selon la disponibilité des données. Elles ne tiennent
donc pas compte des projets mis en œuvre et acteurs arrivés plus
récemment au sein de ces secteurs prioritaires.
Enfin, cette étude porte uniquement sur l’analyse des entreprises du
secteur privé sises au Luxembourg et exerçant une activité principale
pouvant être considérée comme directement liée aux 5 nouveaux
secteurs prioritaires. 1
	https://odc.gouvernement.lu/
fr/publications/rapport-
etude-analyse/perspectives-
politique-economique/
perspectives-politique-
economique-29.html
2
	 La valeur ajoutée au coût
des facteurs correspond au
« chiffre d’affaires, augmenté
de la production immobilisée
et des autres produits
d’exploitations (y compris
les subventions d’exploitation),
corrigé des variations de
stocks, diminué des acqui­
sitions de biens et services
et des autres taxes sur
les produits liés au chiffre
d’affaires mais non déducti­-
bles et des impôts et taxes
liés à la production ».
181 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.3	 Les indicateurs macro­
économiques des 5 nouveaux
secteurs prioritaires
5.3.1	 Technologies de l’information
	 et de la communication (TIC)
Les TIC sont un outil transversal de l’économie et le secteur, tel que
nous l’avons initialement défini dans le Bilan Compétitivité 2014, se
caractérise par trois catégories d’acteurs3
 :
	 Les producteurs des TIC, au sens strict de l’OCDE ou d’Eurostat
(matériel et composants électroniques, télécommunications, services
informatiques et logiciels, …) ;
	 Les activités à contenu numérique dont l’existence est liée à l’émer-
gence des TIC (services en ligne, jeux vidéo, e-commerce, …) ;
	 Les secteurs utilisateurs de TIC, qui utilisent ces technologies et
gagnent en productivité grâce à elles mais dont l’activité préexiste
à l’émergence des TIC (banques, assurances, automobile, aéronau-
tique, distribution, administration et tourisme, …).
Cette analyse suit donc les deux définitions précédemment retenues :
	 Définition au sens strict : cette définition englobe, sur la base de la
définition du secteur TIC de l’OCDE et d’Eurostat, les activités de
production d’équipements TIC et de logiciels (activités manufactu-
rières), la distribution des produits et services TIC (activités de
commerce) ainsi que la prestation de services facilitant l’exploitation
des TIC (activités de service)4
 ;
	 Définition au sens large : cette définition est plus difficile à déter-
miner car elle englobe d’autres activités connexes liées à l’utilisation
des TIC. Elle inclut, par exemple, les activités dont l’existence est
liée à l’émergence des TIC (p.ex. l’e-commerce et le secteur du
contenu et des médias).
L’analyse statistique du secteur privé des TIC se base donc sur les acti-
vités rentrant dans les définitions stricte et large du secteur.
3
	 Sociétal n° 73, L’impact de
l’économie numérique, 2011
4
	 OCDE, Guide to measuring
the information society, 2011
182 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
	 a) Les TIC au sens strict
La définition au sens strict du secteur des TIC repose sur l’analyse des
activités recensées selon la nomenclature européenne des activités
économiques, la NACE Rév.2, sur base de la définition d’Eurostat
(Tableau 1).
Tableau 1
Rappel des activités TIC selon la définition au sens strict du secteur
Activités Code NACE
Rév. 2
Libellé
Activités
manufacturières
26.110 Fabrication de composants électroniques
26.120 Fabrication de cartes électroniques assemblées
26.200 Fabrication d’ordinateurs et d’équipements périphériques
26.300 Fabrication d’équipements de communication
26.400 Fabrication de produits électroniques grand public
26.800 Fabrication de supports magnétiques et optiques
Activités de
services
46.510
Commerce de gros d’ordinateurs, d’équipements
informatiques périphériques et de logiciels
46.520
Commerce de gros de composants et d’équipements
électroniques et de télécommunication
58.210 Édition de jeux électroniques
58.290 Édition d’autres logiciels
61.100 Télécommunications filaires
61.200 Télécommunications sans fil
61.300 Télécommunications par satellite
61.900 Autres activités de télécommunication
62.010 Programmation informatique
62.020 Conseil informatique
62.030 Gestion d’installations informatiques
62.090 Autres activités informatiques
63.110 Traitement de données, hébergement et activités connexes
63.120 Portails Internet
95.110 Réparation d’ordinateurs et d’équipements périphériques
95.120 Réparation d’équipements de communication
Plusieurs indicateurs macroéconomiques reflétant l’évolution du sec-
teur des TIC depuis 2005 sont recensés dans le Tableau 2.
183 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Tableau 2
Indicateurs relatifs à l’industrie des services du secteur TIC
Les TIC (sens strict) 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Nombre d’entreprises 1 357 1 497 1 618 1 755 1 838 1 960 2 054 2 203 2 266
5,1 % 5,3 % 5,3 % 5,4 % 5,5 % 5,6 % 5,7 % 6,0 % 6,1 %
Nombre de personnes occupées 10 467 12 458 13 888 15 022 15 353 15 833 16 493 16 726 17 319
3,4 % 3,7 % 3,9 % 4,1 % 4,0 % 4,1 % 4,2 % 4,1 % 4,1 %
Nombre de salariés 10 303 12 309 13 722 14 816 15 169 15 613 16 252 16 429 16 955
3,5 % 3,9 % 4,1 % 4,2 % 4,2 % 4,3 % 4,3 % 4,3 % 4,3 %
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
1 593,4 1 887,3 2 186,1 2 766,1 2 853,3 2 989,7 3 520,8 3 459,4 3 242,5
6,0 % 5,8 % 6,7 % 7,2 % 7,3 % 7,3 % 8,0 % 7,5 % 6,8 %
Chiffre d’affaires
(en millions d’EUR)
5 398,0 6 064,7 6 635,9 9 694,2 11 487,2* 14 652,6 17 226,8 16 767,0 14 313,1
Dépenses de personnel
(en millions d’EUR)
629,6 802,3 920,1 1 074,1 1 079,1 1 139,2 1 210,1 1 268,8 1 304,5
Investissements bruts en biens corporels
(en millions d’EUR)
125,7 340,8 454,6 649,3 628,7 336,1 928,5 611,2 346,5
Chiffre d’affaires par personne occupée
(en milliers d’EUR)
515,7 486,8 477,8 645,3 745,7 925,4 1 044,4 1 002,4 826,4
Productivité apparente du travail (valeur
ajoutée brute par personne occupée)
(en milliers d'EUR)
152,2 151,5 157,4 184,1 185,8 188,9 213,5 206,8 187,2
Taux d’investissement (investissement/
valeur ajoutée au coût des facteurs)
7,9 % 18,1 % 20,8 % 23,5 % 22.0 % 11,2 % 26,4 % 17,7 % 10,7 %
Note : À l’exception du nombre d’entreprises, qui se réfère à l’ensemble de l’industrie des TIC (activités manufacturières et de
services), les autres indicateurs ci-dessus font référence uniquement aux activités de services TIC en raison de la confidentialité
des données liée aux activités manufacturières de TIC (3 entreprises seulement).
Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
* Rupture de série due à la réaffectation de certaines entreprises à cette définition.
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
Entre 2005 et 2016 le secteur des TIC a connu une évolution importante
du nombre d’entreprises actives dans le domaine : en effet, on recensait
1 357 entreprises TIC en 2005, alors qu’en 2016 on en dénombrait 2 266
(+67 %, soit un taux de croissance annuel moyen de +4,8 %), avec la
croissance la plus importante (+7,3 %) entre 2015 et 2016. En 2016, ces
entreprises représentaient 6,1 % de la population totale des entreprises
du Grand-Duché et employaient 17 319 personnes, correspondant à
4,1 % des personnes occupées dans le pays.
Après avoir connu une forte croissance du nombre d’emplois liés aux
TIC dans l’avant-crise (2005-2008), le recrutement dans le secteur
connaît, depuis, une progression positive (Figure 1). Ainsi, entre 2005
et 2016 le nombre d’emplois a augmenté de 65,5 %, avec une croissance
plus marquée (+ 3,5 %) des emplois entre 2015 et 2016.
184 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 1
Évolution du nombre d’emplois et d’entreprises du secteur des TIC,
définition au sens strict
22 000
20 000
18 000
16 000
14 000
12 000
10 000
2 400
2 200
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
1 357
1 429
1 497
1 554
1 618
1 694
1 755
1 838
1 960
2 054
10 467
11 298
12 458
13 51513 888
14 372
15 02215 353
15 833
16 493
2 203
16 726
17 319
2 266
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
En 2016, les 2 266 entreprises TIC créaient 6,8 % de la valeur ajoutée
de l’économie du Grand-Duché, soit plus de 3,2 milliards d’euros, une
augmentation de 104 % par rapport à 2005 mais en baisse continue
depuis 2014. De ces 6,8 %, les entreprises actives dans le secteur des
technologies de l’espace, incluses dans les TIC selon la définition
d’Eurostat, en créaient 1,7 % (cf. paragraphe 3.2) (Figure 2).
Figure 2
Composition de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur des TIC,
définition au sens strict
10
8
6
4
2
0
Technologies de l'espace TIC hors technologies de l'espace
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
6,2
Part de la valeur ajoutée dans l'économie, en %
6,7 7,1 7,2 7,3
4,2 4,5 5,1 5,3 5,6
2,0 2,2
2,0 1,9 1,7
7,3
5,6
1,7
6,8
5,2
1,7
7,5
5,7
1,8
8,0
6,2
1,8
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC), bilans des entreprises
déposés au RCS, Calculs : ODC
Les activités de télécommunication (dont une partie prépondérante est
représentée par le secteur des technologies de l’espace) ont créé en
2016 la plus grande part de la valeur ajoutée de l’ensemble des TIC
(47,5 %), en augmentation par rapport à 2014 (46,8 %). Les activités de
programmation, conseil et autres activités informatiques ainsi que
l’édition de jeux électroniques et d’autres logiciels atteignent respec-
tivement 27,4 % et 3,6 % de l’ensemble des TIC (contre 22,9 % et 3,8 %
en 2014).
5
	 Source : IGSS
6
	 Source : Statistiques
structurelles sur les
entreprises (STATEC)
7
	 Définition du secteur « services
de l’information » : codes NACE
58.1 - Édition de livres et pério-
diques et autres activités d’édi-
tion, 59.1 - Activités cinémato-
graphiques, vidéo et de
télévision, 59.2 - Enregistre-
ment sonore et édition musi-
cale, 60.1 - Édition et diffusion
de programmes radio, 60.2
- Programmation de télévision
et télédiffusion et 63.9 - Autres
services d’information.
185 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Au total le secteur des TIC, défini au sens strict, a créé ainsi une valeur
ajoutée brute de plus de 3,2 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de
plus de 14,3 milliards d’euros en 2016. Cependant, depuis 2014, on
assiste à une baisse du chiffre d’affaires du secteur des TIC. Ce phé-
nomène pourrait être lié, par exemple, à une diminution des achats en
ligne effectués par les consommateurs européens suite au changement
de réglementation en matière d’e-TVA ou à la migration d’une partie du
chiffre d’affaires des grands acteurs du secteur vers des filiales non
luxembourgeoises, précédemment comptabilisées auprès des entités
luxembourgeoises, ou encore le départ définitif de certaines entreprises
vers d’autres pays. Malgré la baisse du chiffre d’affaires de ces entre-
prises (près de 2,9 milliards d’euros en moins par rapport à 2014),
et de la valeur ajoutée créée, le secteur des TIC se porte bien si l'on
considère le nombre de nouvelles entreprises et d’emplois créés dans
ce secteur entre 2014 et 2016. En effet, en 2016 le secteur représentait
4,3 % des emplois salariés du pays (contre 3,5 % en 2005), soit près de
17 000 emplois salariés.
L’emploi dans le secteur des TIC se concentre principalement dans les
services (89,6 %) et dans le commerce des TIC (10,2 %), l’emploi dans
la fabrication des TIC au Luxembourg ne représentant que 0,2 % de
l’emploi salarié total du secteur5
. Mais ce sont les activités de program-
mation, conseil et autres activités informatiques qui représentaient plus
de la moitié des emplois du secteur des TIC avec plus de 9 460 salariés
alors que ces activités ne représentaient que 27,4 % de la valeur ajou-
tée brute du secteur, soit près de 890 millions d’euros et un chiffre
d’affaires de près de 2,4 milliards d’euros6
. Les 115 entreprises d’édition
de jeux électroniques et d’autres logiciels (+47,4 % par rapport à 2014),
quant à elles, produisaient 3,6 % de la valeur ajoutée du secteur, soit
118 millions d’euros, en légère augmentation par rapport à 2015.
	 b) Les TIC au sens large
Contenu et médias
Outre la définition du secteur TIC d’Eurostat, une analyse des activités
connexes aux TIC a été effectuée par l’ODC afin d’obtenir une vue plus
complète du secteur et englober les activités nécessitant la technolo-
gie numérique pour exister. Pour cela, le secteur « contenu et médias »
défini par l’OCDE, et appelé « services de l’information »7
par Eurostat,
a été analysé. Fin 2016, ce secteur comptait 331 entreprises, générait
2 338 emplois et représentait une part de 0,5 % dans la valeur ajoutée
brute de l’économie du pays. Le principal acteur luxembourgeois de ce
secteur est le groupe RTL.
186 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 3
Évolution du secteur « contenu et médias »
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2 461 2 454 2 579 2 619 2 537 2 542 2 644 2 494
296 291
310
322 321
336 346
335
2 367
342
2 393 2 3382 331
336 331339
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
Commerce électronique
Au secteur « contenu et médias » s’ajoutent les activités de vente à
distance (ou e-commerce) qui nécessitent l’infrastructure TIC « clas-
sique » pour exister. Ces activités, très importantes dans le panorama
TIC luxembourgeois, doivent faire objet d’une attention particulière afin
de définir de manière la plus exhaustive possible le secteur des TIC.
En effet, le secteur e-commerce a connu une croissance exponentielle
depuis son apparition au Luxembourg. Le Luxembourg est, en effet,
depuis quelques années, un pays très attrayant pour les sociétés de
commerce électronique, et ce malgré la sortie de scène récente de
certaines entreprises importantes du secteur, telles que Netflix, Kabam
ou Zynga.
Afin de pouvoir mesurer les caractéristiques économiques de ce
secteur, le ministère de l’Économie, en collaboration avec le Service
des Médias et de la Communication du ministère d’État, avait développé
une liste des principaux acteurs faisant partie de ce secteur. Cette liste
se basait sur une définition de l'e-commerce qui englobait une série
d’activités telles que la vente à distance, les activités de jeux en ligne
(gaming) et de financement (financing), principalement le paiement
mobile, dépendant du commerce électronique et sans lequel elles ne
pourraient pas exister. Depuis, un suivi des indicateurs liés aux perfor-
mances économiques des entreprises de cette liste a été effectué et a
été mis à jour avec l’arrivée de nouveaux grands acteurs du secteur.
Suite aux changements de réglementation en matière de vente à
distance (e-TVA) dans l’UE mis en place à partir du 1er
janvier 2015, on
constate des départs du Luxembourg pour certaines entreprises et un
impact direct sur le chiffre d’affaires pour d’autres malgré l’intensifi-
cation des activités de commerce électronique.
8
	 Pour une société qui effectue
des prestations de services
électroniques à partir du
Luxembourg et choisissant le
guichet unique, le pays pourra
retenir 30 % des recettes de
TVA en 2015 et 2016. Pour 2017
et 2018, le taux de retenue
tombe à 15 %, et ce taux tombe
à 0 % à partir de 2019. Source :
http://www.mf.public.lu/publi-
cations/programme/16e_
progr_stabilite_croissance.pdf
(p.18).
9
	 Source : Liste des principaux
employeurs au 1er
janvier 2003
– 2018 (STATEC)
187 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Ainsi, les effets de ces changements réglementaires commencent à se
faire sentir sur les performances économiques des entreprises du
secteur au Luxembourg, notamment de celles qui continuent, malgré
les changements réglementaires, à exercer leurs activités à partir du
Luxembourg. Le départ de grands acteurs du secteur a eu un impact
sur les performances globales du secteur. La valeur ajoutée créée par
ce type d’activités en 2016 continuait à baisser en termes absolus et se
situait sous la barre des 900 millions d’euros pour ne représenter plus
que 1,9 % de l’économie (Figure 4). En s’appuyant sur les données
déposées au RCS et selon les calculs effectués par l’ODC, le groupe
Amazon restait le principal acteur du secteur au Luxembourg mais ne
créait plus que 1,1 % de la valeur ajoutée totale de l’économie dans le
pays, et ce probablement à cause des effets des changements régle-
mentaires commençant à se sentir en 20168
. Ceci est aussi le cas pour
d’autres entreprises qui ont commencé à voir leur chiffre d’affaires
impacté de manière directe ou indirecte par ces changements régle-
mentaires, suite à une éventuelle diminution des achats en ligne effec-
tués par les consommateurs européens ou à la migration d’une partie
du chiffre d’affaires vers d’autres filiales de ces groupes à l’étranger.
Malgré cela, le nombre d’employés au Luxembourg du Groupe Amazon
est passé de 880 en 2015 à 1 210 en 20169
.
Figure 4
Part de la valeur ajoutée de l'e-commerce dans l’économie nationale
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Groupe Amazon Autres entreprises
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
0,6
en %
1,1
1,6 1,6
1,5
1,8
3,0
3,3
0,5
1,0
1,41,5
1,1
0,8
1,5
0,1 0,1 0,20,2 0,4 1,0 1,5 1,2
2,1
1,9
0,7
1,1
3,5
1,8
1,8
Note : Données disponibles auprès du RCS et de la Centrale des bilans au moment de la
rédaction du document. La base de calcul peut être inférieure au nombre d’entreprises
recensées pour la même année.
(p) : données provisoires
Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, Centrale des bilans (STATEC), IGSS,
Calculs : ODC
À noter que la présente analyse considère uniquement les entreprises
appartement à la liste initialement établie et dont l'activité principale
est le commerce électronique. En réalité, donc, l’impact de ce type
d’activité est encore plus important que ce qui est reporté dans cette
analyse.
188 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Les TIC au sens large
Afin d’estimer le secteur TIC au sens large, il est opportun d’addition-
ner les résultats des différents aspects pour obtenir une image globale
du secteur. Il résulte qu’en 2016, le secteur des TIC, dans sa totalité,
employait 21 103 salariés (5,3 % de l’emploi salarié total) au sein de
2 641 entreprises au Luxembourg (7,1 % des entreprises). Depuis 2005,
le nombre d’entreprises et l’emploi salarié ont augmenté respective-
ment de 59,1 % et 65,4 %, soit un taux de croissance annuel respectif
de 4,3 % et de 4,7 %.
La valeur ajoutée du secteur des TIC dans sa globalité se compose donc
de différents « sous-secteurs ». Alors que la valeur ajoutée brute des
TIC, selon la définition d’Eurostat, était de 6,8 % en 2016, technologies
de l’espace incluses (cf.  paragraphe  3.2), en ajoutant les activités
connexes, telles que l’e-commerce et le secteur « contenu et médias »
dépendant des TIC, le total du secteur s'approchait des 9,5 % de l’éco-
nomie du pays.
L’année 2016 a été une année positive pour le secteur des TIC en termes
absolus, notamment en termes de création d’entreprises et d’emplois,
malgré une baisse du chiffre d’affaires de certaines entreprises du
secteur. Ce phénomène se répercute au niveau de la valeur ajoutée
créée, qui depuis 2014, est en baisse et atteint 6,8 % de l’économie selon
la définition TIC d’Eurostat. La même tendance à la baisse se remarque
aussi dans le secteur TIC au sens large qui a subi une baisse dans son
ensemble et représente, en 2016, 9,5 % de la valeur ajoutée du pays
(Figure 5).
Figure 5
Évolution de la part de la valeur ajoutée du secteur des TIC au sens large
dans l’économie totale
14
12
10
8
6
4
2
0
Total TIC (définition large)
TIC net
Technologies de l’espace
Part des activités déjà incluses dans
la définition de TIC Eurostat
E-commerce
Contenu et médias
TIC Eurostat (définition stricte)
E-commerce
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
7,8
8,7
6,2
4,2
6,7
9,2
7,1
9,2
7,2
9,0
7,3
en %
4,5 5,1 5,4 5,0
1,9 2,1 1,9
2,0 1,7
0,6 0,5 0,50,5 0,5
1,1 1,6 1,51,6 1,2
10,0
7,3
4,7
1,7
0,6
2,1
7,4
11,0
5,5
1,8
0,6
3,1
0,3
6,8
9,5
5,4
1,8
0,5
2,1
8,0
11,0
5,2
1,8
0,5
2,5
1,00,8
0,1 0,5
Calculs : ODC
189 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.3.2	 Technologies de l’espace
La définition du secteur spatial retenue dans le cadre de cette étude
est l’adaptation de la définition de l’OCDE : « l’ensemble des activités et
l’utilisation des ressources qui créent et offrent de la valeur et des avan-
tages aux êtres humains dans le cadre de l’exploration, la compréhension,
la gestion et l’utilisation de l’espace ». Par conséquent, l’économie spa-
tiale retenue pour le Luxembourg tient compte des activités des acteurs
privés « impliqués dans le développement, la fourniture et l’utilisation de
produits et services liés à l’espace, allant de la recherche et le développe-
ment, la fabrication et l’utilisation de l’infrastructure spatiale (stations au
sol, lanceurs et satellites) aux applications à composantes spatiales (équi-
pement de navigation, téléphones satellitaires, services météorologiques,
etc.), et aux connaissances scientifiques générées par ces activités ». Les
domaines d’application de ces technologies sont les communications
par satellite, la navigation par satellite, l’observation de la Terre par
satellite, l’exploration spatiale et la science spatiale.
En 2016, le secteur était composé de 19 acteurs employant 653 per-
sonnes (Tableau 3) dont 498 par le groupe SES, de loin le plus grand
employeur national du secteur (76,2 % des emplois du secteur).
Tableau 3
Indicateurs relatifs au secteur des technologies de l’espace, secteur privé
Les technologies de l'espace 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
Nombre d’entreprises
14 14 16 16 16 18 18 19 19
0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 %
Nombre de personnes occupées
- - 596 597 639 634 598 618 653
- - 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 %
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
Base :
657,8 694,9 705,3 710,1 670,8 694,8 803,3 823,3 780,7
1,9 % 2,1 % 2,0 % 1,9 % 1,7 % 1,7 % 1,8 % 1,8 % 1,7 %
8 10 10 14 16 16 17 19 19
Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
Données sur l’emploi non disponibles pour les années 2008 et 2009. Les informations concernant la valeur ajoutée du secteur
sont disponibles uniquement pour le nombre d’entreprises mentionné en « base ». Une estimation de la part des emplois et
de la valeur ajoutée liée aux activités spatiales a été effectuée sur base des estimations fournies par les entreprises mêmes
lors d’entretiens individuels et/ou d’envoi de questionnaires spécifiques.
(p) : données provisoires
Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC. Calculs : ODC
Ces 19 entreprises ont créé, cette même année, près de 1,7 % de la
valeur ajoutée du pays, ce qui correspond à plus de 780 millions d’euros
(+18,7 % depuis 2008, soit une croissance annuelle de 2,2 %). Alors que
de nouveaux acteurs se sont récemment implantés au Luxembourg, en
2016, la quasi-totalité de la valeur ajoutée était, malgré tout, créée par
le groupe SES (Figure 6).
190 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 6
Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur spatial
6
5
4
3
2
1
0
800 000
600 000
400 000
200 000
0
Valeur ajoutée (mio EUR)
2008 2009 2010 2011 2012 2015 201620142013
en %
657 848
694 936 705 314 710 450
670 836 394 818
803 339 823 320
780 740
1,9 2,1
1,92,0
1,7 1,8 1,71,81,7
Part de la valeur ajoutée dans l’économie
Source : Bilans des entreprises déposés au RCS
Calculs : ODC
En effet, depuis la création de SES en 1985, la croissance du secteur
spatial au Luxembourg s’est faite en s’appuyant sur les compétences
en télécommunications et médias par satellites et infrastructure sol
correspondante. Aujourd’hui encore ce volet reste prépondérant mais
est néanmoins contrebalancé par l’arrivée récente de nouveaux acteurs
positionnés dans le domaine de l’observation de la Terre et plus parti-
culièrement des services de géo-information, mais également par le
positionnement du Luxembourg sur la thématique de l’exploration et
l’utilisation des ressources spatiales.
5.3.3	Logistique
L’analyse de l’impact économique du secteur de la logistique tient
compte uniquement de l’aspect lié au transport de marchandises
(transport fret) et exclut, ainsi, les activités liées au transport de pas-
sagers et les activités de déménagement. Les indicateurs reportés
ci-dessous se basent donc sur les activités logistiques définies selon
la NACE, en fonction du principe de classification selon l’activité prin-
cipale de l’entreprise (Tableau 4).
Tableau 4
Rappel des activités du secteur logistique
Code NACE Rév. 2 Libellé
49.200 Transports ferroviaires de fret
49.410 Transports routiers de fret
50.200 Transports maritimes et côtiers de fret
50.400 Transports fluviaux de fret
51.210 Transports aériens de fret
52.100 Entreposage et stockage
52.210 Services auxiliaires des transports terrestres
52.220 Services auxiliaires des transports par eau
52.230 Services auxiliaires des transports aériens
52.240 Manutention
52.290 Autres services auxiliaires des transports
53.200 Autres activités de poste et de courrier
191 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Il faut néanmoins remarquer que cette définition ne tient pas compte
des entreprises ayant une importante activité logistique, qui n'est
cependant pas leur métier de base, et qui sont donc classées dans
d'autres codes NACE (comme Champ Cargosystems, CTI Systems,
FANUC, RAK Porcelain, Amazon ou encore NSPA pour n'en citer que
quelques-unes).
Le Tableau 5 présente une sélection d’indicateurs macroéconomiques
analysés pour le secteur de la logistique. Depuis 2011 on assiste à
une baisse du nombre d’entreprises actives dans le transport de mar-
chandises (717 entreprises en 2016 contre 746 en 2011). Cependant, la
valeur ajoutée créée en 2016 par celles-ci dépassait 1,1 milliard d’euros,
un des niveaux les plus élevés enregistrés dans le secteur logistique
au Luxembourg, le pic ayant été atteint en 2015. Parallèlement à une
croissance des emplois dans le secteur on assiste aussi, depuis 2009,
à une augmentation de la productivité de ces entreprises.
Tableau 5
Indicateurs relatifs au secteur de la logistique, secteur privé
La logistique 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Nombre d’entreprises
675 700 739 746 741 727 715 720 717
2,5 % 2,5 % 2,4 % 2,3 % 2,2 % 2,1 % 2,0 % 2,0 % 1,9 %
Nombre de personnes occupées
11 162 12 591 13 492 13 256 12 812 12 565 12 393 12 517 12 819
3,6 % 3,8 % 3,8 % 3,6 % 3,4 % 3,3 % 3,1 % 3,1 % 3,1 %
Nombre de salariés
10 995 12 454 13 285 12 975 12 635 12 458 12 275 12 397 12 698
3,8 % 3,9 % 4,0 % 3,7 % 3,5 % 3,4 % 3,3 % 3,2 % 3,2 %
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
765,8 817,3 673,1 800,0 824,3 859,8 998,9 1 149,8 1 134,9
2,9 % 2,5 % 2,0 % 2,1 % 2,1 % 2,1 % 2,3 % 2,5 % 2,4 %
Chiffre d’affaires (en millions d’EUR) 2 696,8 3 434,3 3 048,8 3 850,8 3 742,9 3 843,6 4 396,5 4 433,8 4 343,7
Dépenses de personnel (en millions d’EUR) 485,1 564,0 623,3 653,3 653,8 657,1 673,9 687,2 711,2
Investissements bruts en biens corporels
(en millions d’EUR)
80,7 185,2 85,9 67,0 567,3 371,9 442,5 428,9 326,8
Chiffre d’affaires par personne occupée
(en milliers d’EUR)
241,6 272,8 226,0 290,5 292,1 305,9 354,8 354,1 338,8
Productivité apparente du travail
(valeur ajoutée brute par personne occupée)
(en milliers d'EUR)
68,6 64,9 49,9 60,4 64,3 68,4 80,6 91,8 88,5
Taux d’investissement (investissement/valeur
ajoutée au coût des facteurs)
10,5 % 22,7 % 12,8 % 8,4 % 68,8 % 43,3 % 44,3 % 37,3 % 28,8 %
Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
Ainsi, entre 2005 et 2016, le secteur comptait 12 800 personnes occu-
pées, soit une augmentation de 14,8 % (taux de croissance annuel de
1,3 %), en développement constant depuis 2014 (Figure 7).
192 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 7
Évolution du nombre d’emplois et d’entreprises du secteur de la logistique
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
800
750
700
650
600
Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
675
664
700
719
739
725
746
741
727
720 717
11 162
11 589
12 591
13 83413 49213 65213 256
12 81212 565 12 51712 819
715
12 393
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
Alors que le transport de fret routier représentait 64 % des emplois du
secteur en 2005 (personnes occupées) mais plus que 56,1 % en 2016,
les autres activités de transport de fret ont connu une croissance
constante depuis 2005 (Figure 8). Ainsi, le nombre d’entreprises de
services auxiliaires des transports a sans cesse augmenté : de 153
entreprises en 2006 à 201 en 2016. Malgré une reprise de l’emploi dans
le transport routier entre 2014 et 2016 (+115 emplois salariés), la part
de l’emploi que représente le transport routier dans le secteur logis-
tique est à la baisse suite à l'augmentation des emplois liés aux services
à forte valeur ajoutée et autres services annexes (de 36 % à 43,9 % entre
2005 et 2016), en accord avec les objectifs de la stratégie du secteur.
Figure 8
Évolution de la part des personnes occupées du secteur de la logistique
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
Autres transports (%)Emploi total Transports routier (%)
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
64,0
36,0 36,3 35,9 36,5 37,6 36,9 39,7 40,3 41,4 46,4
63,7 64,1
63,5 62,4 63,1 60,3 58,659,7 53,6
11 162
11 589
12 591
13 834 13 492 13 652 13 256
12 56512 812
13 316
43,9
56,1
12 819
42,7
57,3
12 517
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC), Calculs : ODC
193 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Le chiffre d’affaires généré en 2016 par le secteur logistique dépassait
4,3 milliards d’euros. La valeur ajoutée créée a aussi considérablement
augmenté en termes absolus ce dernières années, dépassant 1,1 mil-
liard d’euros en 2016, soit 2,4 % de la valeur ajoutée créée au Luxem-
bourg (Figure 9).
Figure 9
Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur de la logistique
6
5
4
3
2
1
0
en %
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Valeur ajoutée (mio EUR) Part de la valeur ajoutée dans l'économie
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2,9
2,7
2,52,5
2,0
2,4
2,1 2,1 2,1
765,8
799,7 817,3
852,7
673,1
863,4
800,0 824,3
859,8
998,9
1149,1 1134,9
2,3
2,5 2,4
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
En 2016, le secteur de la logistique comptait 414 entreprises de trans-
port routier de fret (57,7 % des entreprises du secteur produisant 35,1 %
de la valeur ajoutée du secteur contre respectivement 60 % et 36,7 %
en 2014), 201 entreprises de services auxiliaires des transports et
66 entreprises exerçant des activités de poste et de courrier (contre
51 en 2014, soit une augmentation de +29,4 %). À celles-ci s’ajoutent
6 entreprises de transport aérien de fret, une de transport ferroviaire
de fret (CFL Cargo) et 6 d’entreposage et stockage. Cargolux Airlines
International SA, leader du transport aérien de fret, représente à lui
seul plus de 36,9 % du chiffre d’affaires du secteur de 2016.
Cette même année, le chiffre d’affaires des entreprises de transport
routier de fret dépassait 1,2 milliard d’euros avec, par conséquent, une
croissance de la valeur ajoutée créée se rapprochant du seuil des 400
millions d’euros (Tableau 6). Ces entreprises représentaient en 2016,
1,7 % de l’emploi total avec 7 252 personnes occupées. À l’opposé, le
nombre d’entreprises de services auxiliaires des transports, a continué
de croître depuis 2006 pour atteindre le nombre de 201 entreprises en
2016 (contre 160 en 2005).
194 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Tableau 6
Indicateurs relatifs aux activités de transport routier de fret
Le transport routier de fret 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Nombre d’entreprises 433 453 483 482 468 445 429 423 414
Nombre de personnes occupées 7 141 8 066 8 416 7 991 7 647 7 361 7 131 7 169 7 252
Nombre de salariés 7 030 7 976 8 260 7 761 7 520 7 298 7 072 7 098 7 187
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
338,8 379,8 358,9 366,7 367,5 351,1 366,5 395,8 398,1
Chiffre d’affaires (en millions d’EUR) 898,1 1 077,8 1 037,2 1 209,5 1 187,3 1 177,9 1 186,5 1 209,3 1 233,5
Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC)
5.3.4	 Sciences et technologies de la santé
Selon la définition initiale du secteur de 2008, celui-ci était composée
d’entreprises dont les activités étaient liées aux « technologies de la
santé ». Le secteur a ensuite été élargi pour prendre en compte, outre
le domaine biomédical, les retombées et synergies entre secteurs ainsi
qu’entre technologies.
En 2016, ce secteur comptait une trentaine d’entreprises et 668 emplois
salariés, chiffre qui a quadruplé depuis 2008 (Tableau 7). Parallèlement,
la valeur ajoutée créée, en 2016, atteignait 105 millions d'euros et avait
presque triplé depuis 2008, et atteignait 0,22 % de la valeur ajoutée
brute de l’économie du pays.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des efforts importants réalisés au
cours des années passées dans le secteur public, dont la recherche
publique liée aux sciences et technologies de la santé, par exemple au
sein de l’Université du Luxembourg, plus spécifiquement le Luxembourg
Centre for Systems Biomedicine (LCSB) et le Life Sciences Research
Unit (LSRU), le Luxembourg Institute of Health (LIH), dont fait mainte-
nant partie la Integrated BioBank of Luxembourg (IBBL) et le Laboratoire
National de Santé (LNS). On estime, ainsi, le nombre d’employés dans
ces instituts à environ 880 en 2016 alors qu’ils n'étaient que 480 en
2005, soit une augmentation de plus de 83%.
Tableau 7
Indicateurs relatifs au secteur des sciences et technologies de la santé, secteur privé
Les sciences et technologies de la santé 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Nombre d’entreprises
17 19 22 29 31 30 29 33 32
0,06 % 0,06 % 0,07 % 0,09 % 0,09 % 0,09 % 0,08 % 0,09 % 0.09 %
Nombre de salariés
168 202 233 473 552 572 599 627 668
0,05 % 0,06 % 0,07 % 0,14 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,17 %
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
Base :
37,7 38,4 39,5 49,0 65,7 100,4 76,6 90,2 105,7
0,11 % 0,12 % 0,11 % 0,13 % 0,17 % 0,24 % 0,17 % 0,19 % 0,22 %
9 10 11 24 27 26 26 33 27
Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
Les informations concernant le nombre de salariés et la valeur ajoutée du secteur sont disponibles uniquement pour le nombre
d’entreprises mentionné en « base ». Nombre de personnes occupées non disponible.
Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC et IGSS, Calculs : ODC
195 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.3.5	Éco-technologies
	 a) Les producteurs d’éco-technologies
En 2012 une première liste d’entreprises actives dans le secteur des
éco-technologies avait été établie par les experts nationaux du secteur.
Elle comptait 134 entreprises « productrices » d’éco-technologies qui
étaient impliquées à différents degrés d’intensité dans ce type d’activité
selon la répartition suivante :
a)	 30 entreprises composaient le secteur des éco-technologies au sens
strict du terme. L’activité principale de ces entreprises était princi-
palement tournée vers le développement et la vente de produits et
de services destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les
impacts environnementaux et à réduire la consommation de res-
sources naturelles par rapport aux techniques habituelles répondant
aux mêmes besoins ;
b)	 104 entreprises développaient des éco-technologies dans une logique
de production propre, sans pour autant s’inscrire dans le secteur
des éco-technologies (par exemple Bétons Feidt, Goodyear, Paul
Wurth…). Ces éco-activités comprenaient l’ensemble des opérations
de production de biens ou de services concourant à la protection de
l’environnement et à la gestion rationnelle des ressources naturelles.
Outre ces deux catégories un grand nombre d’entreprises au Luxem-
bourg pouvaient être considérées comme étant éco-responsables : les
efforts faits pour protéger l’environnement sont considérables, notam-
ment, grâce à une régulation assez stricte. À elle seule, SuperDrecks-
Këscht, reconnue comme « meilleure pratique » en Europe, comptait
près de 3 600 entreprises affiliées directement impliquées dans la
gestion optimale des déchets et pouvant donc être considérées comme
éco-responsables10
.
Depuis, la mise à jour de cette liste a permis d’effectuer le suivi des
indicateurs liés aux entreprises de ce secteur. À ce jour, le secteur des
éco-technologies au sens strict est encore restreint. Les 33 entreprises
du secteur exerçant une activité principale liée au développement d’éco-
technologies, et leurs 634 salariés, produisaient, en 2016, près de 0,2 %
de la valeur ajoutée brute du pays, soit une croissance de 150 % de la
valeur ajoutée créée entre 2008 et 2016 (Tableau 8).
Tableau 8
Indicateurs relatifs au secteur des éco-technologies, secteur privé
Les éco-technologies 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Nombre d’entreprises
22 22 24 29 32 35 37 38 33
0,07 % 0,07 % 0,08 % 0,09 % 0,10 % 0,10 % 0,10 % 0,10 % 0,09 %
Nombre de salariés
497 543 535 569 579 637 640 621 634
0,15 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,18 % 0,17 % 0,16 % 0,16 %
Valeur ajoutée au coût des facteurs
(en millions d’EUR)
Base :
27,7 23,9 19,2 39,9 36,1 40,1 37,6 54,4 69,2
0,08 % 0,07 % 0,05 % 0,10 % 0,09 % 0,10 % 0,09 % 0,12 % 0,16 %
10 10 13 26 30 22 33 34 32
Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
Les informations concernant le nombre de salariés et la valeur ajoutée du secteur sont disponibles uniquement pour le nombre
d’entreprises mentionné en « base ». Nombre de personnes occupées non disponible.
Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC et IGSS, Calculs : ODC
10
	https://www.sdk.lu/index.php/
fr/a-propos-de-nous
196 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Le nombre d’entreprises productrices d’éco-technologies au sens strict
et la part dans la valeur ajoutée du pays restent donc encore faibles,
malgré le fait qu’elles créent plusieurs centaines d’emplois. Cette clas-
sification ne tient cependant pas compte des entreprises développant
des produits éco-innovants, telles que Goodyear ou Arcelor, ne pouvant
cependant pas être comptabilisées dans ce secteur étant donné qu’elles
exercent une autre activité principale.
	 b) Les utilisateurs d’éco-technologies
Alors que le paragraphe précédent de l’analyse couvre uniquement les
entreprises dont l’activité principale est le développement de nouvelles
technologies contribuant à la réalisation des objectifs de développement
durable, plusieurs autres entreprises sont utilisatrices d’éco-techno-
logies. Étant donné l’importance croissante accordée au développement
de processus et produits ayant un impact environnemental moindre,
plusieurs autres entreprises, dans les secteurs les plus variés, mettent
en place des produits ou procédés innovants apportant des bienfaits
à l’environnement tout en améliorant l’efficience et la productivité
des processus internes à l’entreprise. Ce type d’activité est analysé par
le STATEC dans le cadre du secteur des biens et services environne-
mentaux (EGSS) recensés par Eurostat. Ce sont donc les activités de
production de biens et de services visant à prévenir, mesurer, contrôler,
limiter, minimiser ou corriger les dommages environnementaux ainsi
que l’épuisement des ressources naturelles qui sont mesurées. Selon
les dernières données disponibles, ces activités, à travers tous les
secteurs de l’économie luxembourgeoise, représentaient en 2015 près
de 1,8 % de la valeur ajoutée brute (VAB) du pays et plus de 9 200 emplois.
C’était le secteur industriel qui, dans son ensemble, produisait la majeure
partie (57,1 %) de la VAB des EGSS (Tableau 9).
Tableau 9
Données EGSS
EGSS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Production
(en millions d’EUR)
1 766,4 1 406,3 1 592,2 1 757,9 1 710,3 1 760,9 1 883,3 1 927,0
1,6 % 1,4 % 1,4 % 1,4 % 1,3 % 1,2 % 1,1 % 1,0 %
Valeur ajoutée brute
(en millions d’EUR)
649,4 591,6 700,9 747,5 732,2 767,8 830,6 821,1
1,9 % 1,8 % 2,0 % 1,9 % 1,9 % 1,9 % 1,9 % 1,8 %
Personnes occupées
(EPT)
10 474,3 8 963,2 9 692,0 9 779,7 9 798,1 9 646,1 9 677,4 9 224,5
3,0 % 2,5 % 2,7 % 2,6 % 2,6 % 2,5 % 2,4 % 2,3 %
Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg.
EPT = Équivalent plein temps.
Source : STATEC
En 2015, le secteur de la construction était le premier contributeur
(donc composé par une seule section représentée par une seule « lettre »)
avec 38,6 % de la VAB en termes de biens et services environnemen-
taux11
(Figure 10).
11
	 L'industrie est définie comme
l’ensemble des activités de
l’industrie manufacturière,
de production et distribution
d’électricité, de gaz, de vapeur
et d’air conditionné ainsi que
des activités de production et
distribution d’eau ; assainisse-
ment, gestion des déchets et
dépollution.
197 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 10
Distribution de la valeur ajoutée brute liée aux biens et services environnementaux
par branche, 2015
A - Agriculture, sylviculture et pêche 0,1 %
C - E - Industrie 5,7 %
F - Construction 3,9 %
G - U - Services 0,2 %
Source : STATEC
Ces proportions étaient similaires entre le secteur de l’industrie et celui
de la construction en termes d’emplois, qui représentaient respective-
ment 36,7 % et 58,4 % des emplois EGSS en 2015 et démontre ainsi
l’intensité de l’emploi lié à l’EGSS dans le secteur de la construction
(Figure 11).
Figure 11
Distribution de l’emploi lié aux biens et services environnementaux par branche, 2015
A - Agriculture, sylviculture et pêche 0,2 %
C - E - Industrie 3,7 %
F - Construction 5,8 %
G - U - Services 0,2 %
Source : STATEC
Au-delà du développement du secteur des éco-technologies, l’éco-
innovation permet de renforcer la compétitivité de tous les secteurs,
notamment à travers une approche d’économie circulaire visant à
découpler la croissance de l’utilisation de matières premières et de
diminuer ainsi l’exposition des entreprises à la volatilité de leurs prix.
Ainsi le ministère de l’Économie a réalisé une étude en 2014 concluant
qu’au moins 7 000 emplois au Grand-Duché dépendraient actuellement
de la circularité12
. En développant davantage l’économie circulaire,
le Luxembourg pourrait créer de nombreux emplois dans les années
à venir et faire des économies substantielles en coûts de matière pre-
mière.
12
	https://gouvernement.lu/
dam-assets/fr/actualites/
communiques/2015/02-
fevrier/09-closener-economie/
Presentations-a-la-Chambre-
de-Commerce_9-fevrier-2015.
pdf
198 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
5.4	Conclusions
En 2016, les 5 nouveaux secteurs prioritaires dans le secteur privé
(et donc hors secteur public), dans leur définition au sens strict, repré-
sentaient 9,6 % de la valeur ajoutée du pays et près de 31 000 emplois
salariés au sein de 3 047 entreprises.13
Parmi ces nouveaux secteurs, les TIC représentaient de loin la plus
grande part en termes de valeur ajoutée et d’emplois créés dans l’éco-
nomie, suivies de la logistique et des technologies de l’espace. Alors
que depuis 2008 le nombre d’emplois a constamment augmenté dans
quatre des 5 nouveaux secteurs prioritaires, le secteur de la logistique
a vu le nombre d’emplois fléchir légèrement jusqu'en 2014, principale-
ment à cause du déclin du transport de fret routier, suite à la forte
concurrence internationale dans le secteur. Depuis, on assiste à une
reprise du secteur (Figure 12).
Figure 12
Impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires (secteur privé),
évolution 2008-2016
TIC (n=2266)
Technologies de l’espace (n=19)
TIC net (espace exclu) (n=2247)
Logistique (n=717)
Sciences et technologies de la santé (n=32)
Éco-technologies (n=33)
2,4 %
0,2 %0,2 %
5,2 %
1,7 %
6,8 %
20 000
15 000
10 000
5 000
0
-5 000
Nombre d’emplois, 2016
Évolution de l’emploi, en %, 2008-2016
-20 -10 0 10 20 30 300...
Note : La taille de la bulle et le pourcentage représentent la part du secteur dans l'économie
en termes de valeur ajoutée. Le secteur des TIC se compose des Technologies de l’espace et
des « TIC net (espace exclu) ». Le nombre de salariés du secteur des technologies de l’espace
n’étant pas disponible pour 2008 et 2009, l’évolution a été mesurée par rapport aux valeurs de
2010.
n = nombre d’entreprises
Calculs : ODC
En termes absolus, la valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs
prioritaires (au sens strict) n’a cessé de croître entre 2005 et 2015, à
l’exception de l’année 2009 suite à la crise économique et financière.
En 2016, on assistait à une légère baisse en termes de valeur ajoutée
créée qui atteignait 4,5 milliards d'euros, soit 9,6 % de la valeur ajoutée
totale de l’économie (Figure 13). 13
	 Les données utilisées dans ce
chapitre vont jusqu'en 2016 et
ne tiennent donc pas encore
compte des informations et
projets plus récents, comme
par exemple l’initiative « Space
resources » lancée récemment
(http://www.spaceresources.
public.lu/en.html)
199 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Figure 13
Évolution de la valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs prioritaires,
secteur privé
5 000
4 500
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
en %
12
11
10
9
8
7
6
Montant de valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs prioritaires (en mio €)
Part de la valeur ajoutée des 5 nouveaux secteurs prioritaires dans l'économie
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 20162014
9,0
8,5
8,9
8,2
8,9
9,7
9,5
9,7 9,7
2 359 2 539
2 705
3 021 2 924
3 464
3 655
3 779
3 990
10,5
9,6
10,3
4 634 4 753
4 552
Calculs : ODC
Au niveau des emplois on constate une augmentation continue depuis
2005 puisque ces secteurs représentaient, en 2016, près de 31 000
emplois salariés pour l’ensemble des 5 secteurs prioritaires analysés,
soit plus de 9 650 emplois créés en l’espace de 11 ans. En pourcentage,
après 3 années de croissance rapide entre 2005 et 2008, les emplois
salariés comptabilisés dans ces nouveaux secteurs avaient, depuis,
légèrement diminué et atteint 7,8 % de l’emploi salarié total du pays en
2016 (Figure 14).
Figure 14
Évolution de l’emploi créé dans les 5 nouveaux secteurs prioritaires, secteur privé
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
en %
12,0
11,0
10,0
9,0
8,0
7,0
6,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 20162014
7,3 7,4
8,3
7,8
8,3 8,2 8,2 8,1 8,0
7,9
21 298
22 603
24 763
27 65427 752 27 865
28 833 28 935 29 28029 766
7,8 7,8
30 95530 074
Nombre d'emplois salariés créés dans les 5 nouveaux secteurs prioritaires
Part d'emplois salariés des 5 nouveaux secteurs prioritaires dans l'économie
Calculs : ODC
200 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
Le secteur des TIC, dans sa définition au sens strict, incluant notam-
ment les technologies de l’espace, restait le principal contributeur à
la valeur ajoutée et aux emplois salariés créés dans les 5 nouveaux
secteurs prioritaires en 2016. Les TIC au sens strict représentaient
ainsi 6,8 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 4,3 % du total de
l’emploi salarié du pays. Le secteur de la logistique suivait de près et
représentait 2,4 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 3,2 % de
l’emploi salarié total du pays. La contribution des secteurs des sciences
et technologies de la santé et des éco-technologies au niveau de ces
deux indicateurs macroéconomiques reste à ce jour moindre (Figure
15). À ces chiffres peuvent s’ajouter ceux liés au commerce électronique
et au secteur contenu et médias qui feraient bondir de près de deux
points de pourcentage la part des secteurs prioritaires dans la valeur
ajoutée de l’économie du pays et de près d’un demi-point de pourcen-
tage leur part dans le nombre d’emplois créés.
Figure 15
Contribution de chaque secteur prioritaire à la valeur ajoutée brute et à l'emploi salarié,
secteur privé, 2016
12
10
8
6
4
2
0
en %
Contribution de chaque secteur à la valeur
ajoutée brute de l’économie
Contribution de chaque secteur
à l’emploi total
TIC net (espace exclu)
Technologies de l’espace
TIC au
sens strict
Logistique
Sciences et technologies de la santé
Éco-technologies
5,2 %
0,2 %
0,2 %
2,4 %
1,7 %
4,1 %
0,2 %
0,2 %
3,2 %
0,2 %
Calculs : ODC
Les principales conclusions de l’étude par secteur analysé sont résu-
mées ci-dessous. Il faut cependant garder à l’esprit que les données
utilisées dans ce chapitre se limitent à 2016 et que celles-ci ne tiennent
donc pas encore compte des informations et projets plus récents.
201 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
	 Le secteur des TIC était, en 2016, le secteur le plus établi parmi les
5 nouveaux secteurs prioritaires du gouvernement et représentait
6,8 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 4,3 % des emplois
salariés du pays. Le nombre d’emplois et d’entreprises productrices
de TIC sises au Luxembourg et actives dans ce secteur, selon la
définition au sens strict retenue, a continué de croître entre 2005 et
2014, notamment grâce à un investissement public et privé impor-
tant dans la création d’infrastructures de haut niveau (centres de
données, réseaux à haut débit, etc.) et à un environnement des
affaires favorable. On assiste cependant, depuis 2014, à une dimi-
nution du chiffre d'affaires des entreprises probablement suite aux
récents changements réglementaires en matière d’e-TVA dans l’UE.
Ainsi, on constate une baisse de la valeur ajoutée créée par plusieurs
entreprises exerçant ce type d’activités, et le départ de certains
acteurs du secteur. Ce phénomène se remarque aussi, depuis 2014,
au niveau des activités de commerce électronique basées au
Luxembourg qui ont connu une croissance très importante jusqu'à
ce moment. Une évolution positive du secteur est cependant toujours
observée au niveau de la création de nouvelles entreprises et d’em-
plois dans le secteur ainsi qu’à travers le nombre, en croissance,
d’utilisateurs de TIC, et ce à travers tous les secteurs de l’économie.
	 Le secteur des technologies de l’espace, partie intégrante de la
définition du secteur des TIC, est dominé par la présence d’un acteur
international majeur, le groupe SES qui constitue la quasi-totalité
du secteur. Le gouvernement souhaite renforcer son positionnement
dans ce secteur en investissant dans des projets d’envergure et en
soutenant la recherche dans le domaine spatial, notamment au sein
d’entreprises de taille plus modeste qui caractérisent le secteur
spatial luxembourgeois. De plus, dans le cadre du projet « Space
resources », le gouvernement du Luxembourg a récemment voté
une loi visant à positionner le pays en tant que pionnier dans l’explo-
ration et l’utilisation de ressources spatiales. Fournir une sécurité
juridique aux acteurs économiques et investisseurs quant à la pro-
priété des minéraux et d’autres ressources de valeur dans l’espace
est l’un des principaux objectifs de cette loi. Le Luxembourg est ainsi
le premier pays européen à mettre en place un cadre juridique don-
nant des assurances aux opérateurs privés quant à leurs droits sur
les ressources qu’ils pourraient extraire dans l’espace.
	 Après avoir connu une baisse constante des emplois dans le secteur
de la logistique entre 2008 et 2014, suite à la concurrence interna-
tionale accrue dans le transport de fret routier, on assiste à une
reprise de l’emploi au niveau du transport routier de marchandises
ainsi que dans le secteur dans sa totalité. On remarque une évolution
similaire de la valeur ajoutée créée qui atteint, depuis 2015, ses plus
hauts niveaux. En 2016, le secteur générait près de 12 700 emplois
salariés et créait 1,13 milliard d’euros en termes de valeur ajoutée
créée.
202 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires
	 Les activités liées au secteur des sciences et technologies de la
santé restaient encore très limitées dans le secteur privé. Le nombre
d’entreprises actives était restreint et la valeur ajoutée créée encore
faible. Il reste donc encore de nombreux progrès à faire, notamment
d’un point de vue de l’environnement réglementaire, afin de favori-
ser les dynamiques du secteur et de développer et d’attirer plus
d’entreprises privées dans ce secteur.
	 L’impact du secteur des éco-technologies reste difficile à évaluer
car les innovations dans ce secteur sont souvent imposées par la
réglementation de plus en plus stricte. Alors que le nombre d’entre-
prises productrices d’éco-technologies reste très limité au Luxem-
bourg, l’attention envers l’environnement prend une part de plus en
plus importante auprès des entreprises et des ménages. Le nombre
d’entreprises utilisatrices d’éco-technologies est en hausse constante
depuis quelques années et l’attention envers l’économie circulaire
ne cesse de prendre de plus en plus d’importance au Luxembourg.
À noter que la comparaison entre secteurs (benchmarking) s’avère assez
difficile car plusieurs facteurs les différencient. Le niveau de maturité,
par exemple, diffère considérablement en fonction du secteur étudié.
Alors que le secteur des TIC et de la logistique sont des secteurs prio-
ritaires bien établis depuis maintenant plus d’une décennie, les secteurs
fortement basés sur la R&D, tels que les technologies de l’espace, les
sciences et technologies de la santé et les éco-technologies le sont
depuis moins longtemps. Ainsi, alors que le secteur des sciences
et technologies de la santé s’est à ce jour principalement développé
au niveau du secteur public, le secteur des éco-technologies s’est
développé sous un aspect encore différent. Le nombre d’entreprises
productrices d’éco-technologies implantées au Luxembourg est encore
très limité, mais un changement de mentalité au sein des entreprises
luxembourgeoises par rapport à l’attention qu’elles portent à l’environ-
nement et à l’utilisation des ressources est actuellement en cours.
Elles essaient par exemple de réduire leur impact environnemental et
énergétique au niveau de leur production en développant des activités
de production de biens et de services visant à prévenir, mesurer, contrô-
ler, limiter, minimiser ou corriger les dommages environnementaux
ainsi que l’épuisement des ressources naturelles, en devenant utilisa-
trices d’éco-technologies. L’impact n’est donc pas un impact macro­
économique direct mais plutôt indirect car impliquant une production
plus efficiente. Aussi, d’autres facteurs, tels que les activités de R&D
ou le cadre réglementaire actuel, ont pu favoriser ou limiter l’essor
de certains secteurs par rapport à d’autres en termes d’indicateurs
macroéconomiques pris en considération dans cette analyse.
6.1	 Introduction 	 204
6.2	 Méthodologie 	 207
6.3	 Diversification globale de l’économie
	 luxembourgeoise 	 210
6.4	 Diversification dans des sections sélectionnées
	 de l’économie	 214
6.5	 Diversification de l’économie luxembourgeoise
	 en comparaison européenne 	 226
6.6	Conclusions	 231
6	 Le degré de diversification de
l’économie luxembourgeoise
204 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.1	Introduction
Ce chapitre retrace l’évolution de la structure et du degré de diver­
sification de l’économie luxembourgeoise depuis 1995. Il reprend,
en partie, l’analyse de la diversification sectorielle du pays faite par
L. Bertinelli et E. Strobl et publiée dans le Bilan Compétitivité 2007.
6.1.1	 Objectifs et contenu
Le sujet est abordé au niveau macroéconomique en présentant la taille
et la part des différentes branches en termes de valeur ajoutée créée
dans l’économie. Une attention particulière est portée à l’évolution du
degré de diversification qui, lui, est mesuré à l’aide d’un indice de
concentration. L’analyse descriptive est un état des lieux de la situation
au cours des années et n’aborde ni le problème d’optimisation de la
structure de l’économie ni les questions de productivité sectorielle.
Sur cette trame, l’étude ne procède pas à une évaluation des politiques
de diversification menées par les différents gouvernements luxembour-
geois et n’a pas l’ambition de donner des recommandations politiques,
stratégiques ou économiques quant à la structure de l’économie natio-
nale.
L’introduction est complétée par des explications sur la notion de diver-
sification, notamment ses déterminants et les enjeux afférents. Ensuite,
la méthodologie appliquée est décrite et évaluée. La partie analytique
apporte d’abord un éclairage sur la diversification de l’économie luxem-
bourgeoise dans son ensemble, puis étudie plus en détail trois sections
emblématiques de l’économie nationale, à savoir les activités financières
et d’assurance, l’industrie manufacturière et finalement les services à
forte intensité de connaissances. L’analyse est complétée par une com-
paraison internationale entre le degré de diversification globale du
Luxembourg et celui de l’Union européenne (UE), de ses États membres
et d’autres pays européens sélectionnés. Pour conclure, les principaux
résultats sont récapitulés.
205 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.1.2	 Notions de diversification
En guise de définition, Berthélemy (2005) note qu’une « économie est
dite diversifiée si sa structure productive est dispersée en un grand nombre
d’activités différentes les unes des autres par la nature des biens et services
produits. » Cependant, le concept de diversification ne se limite pas
seulement à la production mais peut évidemment être appliqué à d’autres
variables macroéconomiques, comme l’emploi, les échanges et parte-
nariats commerciaux ou encore la valeur ajoutée.
En gros, les enjeux en la matière relèvent de la polarité entre la dilution
des risques par le biais de la diversification du tissu économique et
l’exploitation de rendements d’échelle moyennant la spécialisation dans
un petit nombre de secteurs au sein desquels un pays dispose d’avan-
tages comparatifs. Une économie plus diversifiée est censée être moins
sensible aux aléas conjoncturels, plus résiliente en cas de chocs exté-
rieurs et moins vulnérable face aux changements technologiques ou à
l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché. Berthélemy remarque
que ces arguments en faveur de la diversification entrent en contradic-
tion avec les enseignements de la théorie pure du commerce interna-
tional qui indique que la spécialisation selon des avantages comparatifs
est favorable à l’efficacité économique et permet de maximiser le bien-
être d’une économie. En complément, cet auteur fait référence au
concept d’une spécialisation diversifiée où l’accumulation de savoir-faire
peut mener à une plus grande diversification. Pour des produits tech-
nologiquement avancés, intensifs en capital financier et en capital
humain notamment, un pays peut exporter une gamme très diversifiée
de produits tout en respectant, dans chacune de ses relations com-
merciales bilatérales, ses propres avantages comparatifs. Dans ce cas
de figure, un niveau de développement plus élevé serait associé à une
plus grande diversification sans être en contradiction avec la théorie
des avantages comparatifs qui préconise la spécialisation. Pour ce qui
est de la taille d’un pays, Berthélemy remarque que « si les petits pays
ont tendance, toutes choses égales par ailleurs, à commercer plus que les
grands, il est naturel également que leur activité économique soit plus
concentrée, car ils ne disposent pas d’un marché, notamment concernant
les facteurs de production, permettant d’étendre autant que les grands
pays la diversité de leurs activités. » Dans le contexte des petits pays,
Bertinelli et Strobl ajoutent qu’une spécialisation excessive pose de
fortes contraintes en vue de trouver le juste équilibre entre l’exploitation
de rendements d’échelle et la dilution suffisante des risques. Les mêmes
auteurs indiquent également que la dépendance par rapport à un sec-
teur dominant n’est pas forcément une situation préoccupante pour
autant que les rendements du secteur dominant excèdent le risque
d’encourir un choc sectoriel.
206 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Compte tenu des défis d’une petite économie très ouverte et relative-
ment pauvre en ressources naturelles, la diversification est un enjeu
majeur pour le Luxembourg depuis des décennies. Bertinelli et Strobl
rappellent que le sujet est depuis longtemps une priorité sur l’agenda
politique et que les décideurs ont continuellement travaillé à contre-
balancer les forces de spécialisation pour élargir ainsi le fondement
économique du pays. Différentes organisations et institutions interna-
tionales se sont penchées récemment sur le sujet de la diversification
économique du Luxembourg. Dans un document de travail de l’OCDE,
Stráský et Wurzel (2015) concluent que « développer l’activité dans des
domaines autres que la finance permettrait de soutenir la croissance et de
faire face à la baisse de la production potentielle et de la croissance ten-
dancielle de la productivité que connaît l’économie luxembourgeoise. »
Dans un rapport pays sur des sujets sélectionnés, le Fonds monétaire
international (IMF, 2017b) constate qu’en termes de valeur ajoutée créée
par branche, l’économie du Luxembourg est moins diversifiée que celle
d’autres pays. Le FMI note encore qu’une diversification est importante
pour accroître la résilience de l’économie face à des chocs. Dans son
Rapport 2017 pour le Luxembourg, la Commission européenne (2017)
considère la diversification comme « un enjeu central à long terme pour
le Luxembourg » et précise qu’une « diversification de l’économie visant
des activités nouvelles à forte valeur ajoutée reste un défi majeur pour le
développement et la viabilité économiques du Luxembourg. »
207 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.2	Méthodologie
Cette partie présente les données utilisées et décrit l’outil statistique
appliqué à l’analyse du degré de diversification de l’économie. Elle est
complétée par une appréciation critique de la méthodologie.
6.2.1	 Données et outil statistique
Les analyses exploitent les données de l’Institut national de la statis-
tique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg
(STATEC) et de l’Office de statistique de l’Union européenne (Eurostat).
Les données ont été téléchargées fin mai 2018. Tous les calculs ont été
réalisés par l’Observatoire de la compétitivité. Sauf indication contraire,
l’activité économique, la taille des branches respectives et le degré de
diversification sont mesurés en termes de valeur ajoutée brute, équi-
valant à la production moins la consommation intermédiaire et calcu-
lée avant la consommation de capital fixe. La valeur ajoutée est expri-
mée en prix constants de 2010. Une telle évaluation en volume permet
de prendre en compte la déformation de structure de l’économie en
éliminant le facteur « variation du prix ». La classification des activités
est celle de la version révisée de la Nomenclature statistique des acti-
vités économiques dans la Communauté européenne (NACE Rév. 2).
Pour les analyses, une classification à travers deux niveaux hiérar-
chiques a été retenue. Le premier niveau comporte des rubriques
identifiées par un code alphabétique (dénommées sections dans la
terminologie NACE) et le deuxième se compose de rubriques identifiées
par un code numérique à deux chiffres (divisions). En raison du secret
statistique et en fonction du niveau de détail des données ainsi dispo-
nibles, certaines rubriques du deuxième niveau sont regroupées. Ainsi,
Eurostat présente une répartition en 64 branches au maximum pour
ce niveau, toutes sections et divisions confondues. Les données du
Luxembourg sont cependant encore plus agrégées et les analyses sont
faites sur base de regroupements en 20 et en 45 branches, ce qui cor-
respond au niveau de détail maximal publiquement disponible pour le
Luxembourg1
. Pour assurer la comparabilité entre pays, les données
de l’UE et des autres économies européennes ont été agrégées sur la
base des regroupements disponibles pour le Luxembourg.
Pour calculer le degré de diversification économique, Berthélemy (2005)
indique que « différentes mesures de la diversification sont envisageables
[…]. La catégorie la plus utilisée […] repose sur le calcul d’indices de concen-
tration […] dont la formule la plus générale est la suivante :  ,
où n est le nombre de produits considérés, Pi
est la proportion du produit
i dans l’activité totale, wi
est une pondération attribuée au produit i, qui est
une fonction croissante de Pi
si l’on définit un indice de concentration (et
donc décroissante si l’on définit un indice de diversification). » Berthélemy
présente trois applications particulières d’un tel indice, à savoir l’indice
d’entropie, l’indice de Herfindahl et la part des N plus grandes produc-
tions dans le total.
1
	 Deux tableaux présentant
les regroupements en 20 et
en 45 branches tels qu’ils
sont utilisés pour les analyses
sont reproduits en annexe
de ce chapitre.
208 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Dans son appréciation, il estime que « c’est l’indice d’entropie qui semble
se prêter le mieux à l’analyse » et explique que « l’indice d’entropie est
préférable à l’indice de Herfindahl dans la mesure où il est décomposable.
Compte tenu du fait que tous ces indices sont sensibles au degré de désa-
grégation de la nomenclature, le fait de pouvoir le décomposer […] consti-
tue un avantage. Pour les mêmes raisons, l’entropie est également un
indicateur préférable à la part des N plus grandes valeurs. » Bertinelli et
Strobl (2007) précisent qu’une différence entre l’indice d’entropie et
l’indice de Herfindahl réside dans le fait que l’indice d’entropie est plus
sensible aux très petits secteurs. Dans sa Note de conjoncture n° 1-08,
le STATEC remarque que l’utilisation de l’indice de Herfindahl ou de
l’indice d’entropie comme indice de diversification débouche sur des
résultats très similaires.
Dans les analyses de ce chapitre, le degré de diversification est ainsi
mesuré par l’indice d’entropie pour lequel le terme wi de la formule
générale est égal à In(1/Pi ) – qui est la définition usuelle de la dispersion
utilisée dans les sciences physiques. En effet, initialement, l’indice
d’entropie a été développé pour mesurer le (dés)ordre des molécules
dans la thermodynamique. L’indice d’entropie E est calculé par la
formule . Dans cette forme, l’indice d’entropie
prend des valeurs comprises entre 0 et In(n) et la valeur de l’indice
dépend en partie du nombre de branches considérées. Pour remédier
à cet inconvénient et faciliter la comparaison directe des résultats,
l’indice d’entropie est normalisé par la formule . Ainsi,
l’indice prend des valeurs théoriques entre 0, équivalent d’une situation
de concentration absolue, et 1, synonyme de diversification maximale.
L’indice d’entropie utilisé ici est donc interprétable comme indicateur
de diversification, croissant avec la diversité de l’activité économique.
6.2.2	 Appréciation de la méthodologie
L’utilisation de l’indice d’entropie permet de répondre à la complexité
du sujet et de présenter la diversité du tissu économique de façon très
simplifiée en synthétisant le degré de diversification en une seule valeur.
Cet outil statistique ne peut toutefois que donner une image globale
approximative d’une économie à cause de différentes limites métho­
dologiques inhérentes. Ainsi par exemple, toutes choses égales par
ailleurs, le déclin d’une branche dominante se traduirait directement
par une hausse du degré de diversification globale en raison d’un
rapport alors plus équilibré entre les différentes branches. Il s’ensuit
qu’il est indiqué de compléter l’analyse du degré de diversification par
une analyse de l’évolution de la valeur ajoutée en chiffres absolus afin
de présenter une image d’ensemble du développement de la structure
économique d’un pays.
209 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Un inconvénient majeur de l’indice est sa sensibilité par rapport au
niveau d’agrégation des variables. En effet, l’indice montre, sur base
de la part respective de chaque branche, la diversité d’un nombre donné
de branches qui, ensemble, forment un tout. Chaque modification
du regroupement des activités économiques change la proportion des
branches entre elles et impacte ainsi le degré de diversification
calculé. D’une façon générale, plus le nombre de variables est élevé,
plus l’indice devient précis et significatif. L’utilisation de données trop
agrégées peut conduire à dénaturer le degré de diversification et
limiter la pertinence des analyses. Cette caractéristique doit être
considérée dans l’interprétation des résultats du fait que les analyses
se basent sur les deux niveaux hiérarchiques supérieurs de la NACE
et comprennent ici seulement 45 branches au maximum. Dans ce
contexte il est également à noter que l’agrégation des données est en
quelque sorte arbitraire dans le sens où certaines activités économiques
sont enregistrées plus en détail que d’autres pour la seule raison de
conventions statistiques.
Un autre désavantage méthodologique provient des règles de classe-
ment définies dans la NACE. Dans le cas où une unité exerce plusieurs
activités différentes, elle est classée en fonction de son activité écono-
mique principale qui est celle qui contribue le plus à la valeur ajoutée
totale créée par l’unité. En conséquence, toute diversification intra-
entreprise ne se reflète pas dans l’indice de diversification. Un problème
similaire se présente au niveau des branches. En effet, si la diversifi-
cation se fait à l’intérieur d’une même branche cette variété des acti-
vités échappe à l’indice de diversification. En outre, le reclassement
d’une entreprise dans une autre branche de la NACE, nécessaire
notamment si son activité principale change, produit une sorte de rup-
ture de série dans les données et impacte forcément le calcul du degré
de diversification et l’analyse de la structure économique. Compte tenu
de ces restrictions, la méthodologie appliquée ne reproduit qu’impar-
faitement le degré de diversification de l’économie. Les résultats des
calculs et analyses doivent donc être interprétés avec prudence afin
d’éviter toute mécompréhension. Bien que le développement de nou-
velles activités enrichisse la variété du tissu économique, ceci ne se
traduit pas forcément dans un degré de diversification plus élevé.
Finalement, il est encore à noter que l’indice de diversification écono-
mique n’est pas pertinent pour l’évaluation d’un quelconque degré
d’exposition au risque d’une économie. En raison de son orientation
bien ciblée et spécifique, il n’est tout simplement pas adapté pour juger
les risques inhérents à la structure économique d’un pays.
210 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.3	 Diversification globale de
l’économie luxembourgeoise
Cette première partie de l’analyse montre l’évolution en volume des
différentes branches et retrace le degré de diversification globale de
l’économie luxembourgeoise.
Figure 1
Valeur ajoutée brute par branche, sections A-T, 1995-2016
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
Valeur ajoutée brute (mio. EUR)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
A B C D E F G H I J
K L M N O P Q R S T
La valeur ajoutée créée au Luxembourg a quasiment doublé en volume
entre 1995 et 2016, le taux de croissance annuel moyen était de 3,3 %.
Les différentes branches ont connu des évolutions divergentes et leurs
apports respectifs à la croissance totale diffèrent fortement. Depuis
plus de vingt ans, ayant pris le relais de l’industrie sidérurgique, les
activités financières et d’assurance (K) dominent largement l’économie
luxembourgeoise et ont créé, en moyenne, plus d’un quart de la richesse
du pays. Ce secteur s’est également développé le plus en volume absolu
au cours des deux décennies considérées. La branche qui a gagné le
plus en importance est celle de l’information et de la communication
(J), qui a réalisé 9,4 % de la valeur ajoutée du Luxembourg en 2016. Sa
récente montée en puissance lui a permis de dépasser le commerce
et la réparation d’automobiles et de motocycles (G) ainsi que les acti-
vités immobilières (L) et de se classer en deuxième position des branches
les plus importantes en 2016. À l’autre bout de l’échelle, l’industrie
manufacturière (C) est la branche qui a perdu le plus en poids relatif
mesuré en termes de valeur ajoutée brute créée dans l’économie au
cours des vingt dernières années. Alors que c’était encore la deuxième
branche la plus importante en 1995 avec autrefois une part de 11,4 %
dans l’économie totale, elle se classe désormais en septième position
avec une part de 5,9 % seulement en 2016. Les taux de croissance
annuels moyens par branche, repris pour différentes périodes, retracent
l’évolution.
211 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Tableau 1 
Taux de croissance annuels moyens par branche, sections A-T, périodes sélectionnées
Code NACE / Dénomination 1995 - 2006 2007 - 2011 2012 - 2016 1995 - 2016
TOTAL - ensemble des activités NACE 4,3 % 1,8 % 2,7 % 3,3 %
A Agriculture, sylviculture et pêche -7,2 % -6,7 % 4,7 % -4,4 %
B Industries extractives -0,4 % -7,0 % -7,7 % -3,8 %
C Industrie manufacturière 0,9 % -7,0 % 6,2 % 0,2 %
D
Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air
conditionné
3,4 % -1,8 % 6,6 % 2,9 %
E
Production et distribution d’eau ; assainissement,
gestion des déchets et dépollution
2,0 % -10,6 % 2,3 % -1,1 %
F Construction 3,2 % 3,5 % 1,7 % 2,9 %
G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles 4,4 % 7,7 % -4,3 % 3,0 %
H Transports et entreposage 3,2 % 0,0 % 6,4 % 3,2 %
I Hébergement et restauration -1,3 % 0,9 % -0,4 % -0,6 %
J Information et communication 7,9 % 10,7 % 9,4 % 8,9 %
K Activités financières et d’assurance 6,1 % -0,6 % 1,9 % 3,5 %
L Activités immobilières 3,6 % 2,0 % 2,7 % 3,0 %
M Activités spécialisées, scientifiques et techniques 4,5 % 3,9 % 5,1 % 4,5 %
N Activités de services administratifs et de soutien 8,5 % 3,0 % 6,1 % 6,6 %
O Administration publique 3,7 % 3,3 % 3,3 % 3,5 %
P Enseignement 3,0 % -0,3 % 2,7 % 2,1 %
Q Santé humaine et action sociale 5,9 % 4,3 % 2,3 % 4,7 %
R Arts, spectacles et activités récréatives 5,7 % 1,4 % 2,1 % 3,8 %
S Autres activités de services 2,7 % 4,1 % 0,0 % 2,3 %
T
Activités des ménages en tant qu’employeurs ;
activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs
de biens et services pour usage propre
-1,7 % -4,9 % -4,4 % -3,1 %
Concernant les branches les plus importantes, celle de l’information
et de la communication (J) a crû le plus fortement avec un taux annuel
moyen de 8,9 % entre 1995 et 2016. Les activités spécialisées, scienti-
fiques et techniques (M), troisième branche de l’économie en 2016, ont
également affiché un taux de croissance supérieur à la moyenne de
l’économie totale. L’évolution des activités financières et d’assurance
(K) était légèrement au-dessus de la moyenne si on considère l’ensemble
de la période observée, mais un ralentissement de la croissance est
toutefois à observer pour cette section au cours des dernières années,
notamment depuis la crise financière et économique des années 2008
et suivantes. Au total, les activités immobilières (L) ainsi que le com-
merce et la réparation d’automobiles et de motocycles (G) ont évolué
un peu moins vite que l’ensemble de l’économie. Pour la section du
commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles, une
baisse de volume est à noter pour la période 2012-2016. L’industrie
manufacturière (C) affiche une croissance quasi nulle au total de la
période. Pour cette section, une reprise des activités est toutefois à
observer depuis 2012. La branche qui a perdu le plus en volume est
celle de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (A). En consé-
quence, la part de cette branche a baissé de plus en plus au fil des
années. En 2016, la valeur ajoutée créée par l’agriculture, la sylviculture
et la pêche représentait moins de 0,3 % du total de l’économie luxem-
bourgeoise.
212 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
L’analyse succincte de la structure économique en termes de valeur
ajoutée brute a donné une première indication sur la diversification de
l’économie luxembourgeoise. Dans la suite, il s’agit de quantifier le
degré de diversification globale à l’aide d’un indice d’entropie calculé
sur base d’un regroupement des activités NACE en 45 branches.
Figure 2
Degré de diversification de l’économie luxembourgeoise en termes
de valeur ajoutée brute
0,90
0,88
0,86
0,84
0,82
0,80
0,78
Degré de diversification globale
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Valeur ajoutée (total des activités NACE, en 45 branches)
Le degré de diversification affiche une baisse considérable sur la période
observée. Entre 1995 et 2016, l’indice a baissé de plus de 6 %. Dans une
première phase la diversification de l’économie luxembourgeoise a
fortement et continuellement diminué, principalement à cause d’un
développement rapide de la place financière au Luxembourg. La concen-
tration économique a atteint un pic en 2008. Depuis, le degré de diver-
sification s’est stabilisé et a même augmenté peu à peu, mais le retour-
nement de la tendance n’est pas très prononcé. En effet, l’inclinaison
positive de la courbe depuis 2008 est beaucoup plus faible que l’incli-
naison négative des années précédentes. Le revirement de la situation
repose principalement sur deux facteurs. Premièrement, la croissance
du secteur dominant, en l’occurrence les activités financières, s’est
atténuée depuis la crise économique et financière des années 2008 et
suivantes. Deuxièmement, de nouvelles activités ont été développées
dans d’autres secteurs, notamment dans le domaine de l’information
et de la communication et dans les activités spécialisées, scientifiques
et techniques. L’effet de ces évolutions récentes est une structure éco-
nomique un peu plus équilibrée et par conséquent une légère hausse
du degré de diversification globale.
213 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Pour compléter l’analyse, le degré de diversification en termes de valeur
ajoutée brute est brièvement comparé à celui en termes de production,
donc du volume des biens et services créés en combinant des ressources
dans le cadre de la frontière de la production, avant déduction de la
consommation intermédiaire.
Figure 3
Comparaison du degré de diversification en termes de valeur ajoutée brute
et de production
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
0,65
Degré de diversification (total des activités NACE, en 45 branches)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Valeur ajoutée Production
Sur toute la période observée, la diversification en termes de production
est nettement inférieure à celle en termes de valeur ajoutée. La ten-
dance générale de l’évolution est toutefois identique pour les deux
variantes de l’analyse : en gros, le degré de diversification baisse entre
1995 et 2007/2008, se stabilise par après et affiche une légère tendance
à la hausse depuis.
214 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.4	 Diversification dans des sections
sélectionnées de l’économie
Cette deuxième partie analytique évalue la structure et le degré de
diversification pour une sélection de trois domaines d’activités emblé-
matiques de l’économie luxembourgeoise, en l’occurrence le secteur
financier et d’assurance, l’industrie manufacturière et les services à
forte intensité de connaissances.
6.4.1	 Diversification des activités financières
et d’assurance
L’analyse des activités financières et d’assurance comporte deux volets.
En premier, la structure et la diversification des activités correspon-
dantes, regroupées dans la section K de la NACE, sont analysées en
termes de valeur ajoutée. Ensuite, la diversification géographique par
pays partenaires dans les échanges de services financiers du Luxem-
bourg est évaluée.
6.4.1.1	 Diversification des activités financières et d’assurance
en termes de valeur ajoutée
Les activités financières et d’assurance ont fortement évolué au cours
de la période considérée. La valeur ajoutée brute a presque doublé, en
particulier en raison d’une évolution très positive entre 1995 et 2007.
Suite à la crise économique et financière des années 2008 et suivantes,
la valeur ajoutée en volume a cependant baissé considérablement.
Depuis 2012, les activités financières et d’assurance évoluent de nou-
veau à la hausse en continu et, en 2016, ont quasiment retrouvé leur
niveau d’avant-crise.
Figure 4
Valeur ajoutée brute dans les activités financières et d’assurance, 1995-2016
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
Valeur ajoutée brute (mio. EUR)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
K64 K66K65
215 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Les branches respectives, donc les activités des services financiers,
hors assurance et caisses de retraite (K64), les activités d’assurance
(K65) et les activités auxiliaires de services financiers et d’assurance
(K66) ont toutes les trois contribué à la multiplication de la valeur ajou-
tée. Les services financiers restent la branche dominante, mais leur
part dans le total de la section K a diminué constamment au fil des vingt
dernières années, notamment au profit des activités auxiliaires de ser-
vices financiers et d’assurance.
La part des activités financières et d’assurance dans le total de l’éco-
nomie varie légèrement d’année en année, mais reste élevée sur toute
la période observée et se situe autour de 25 % en moyenne. Au niveau
des branches, l’importance des services financiers (K64) a certes dimi-
nué, mais reste très élevée avec 14,5 % du total de la valeur ajoutée
créée en 2016 au Luxembourg. Les deux autres branches ont, par contre,
augmenté leurs parts : les activités d’assurance (K65) sont passées de
0,7 % en 1995 à 2,5 % en 2016 ; les activités auxiliaires de services
financiers et d’assurance (K66) ont presque doublé leur part en vingt
ans et ont réalisé 8,0 % de la valeur ajoutée brute du Luxembourg en
2016.
Tableau 2
Part des activités financières et d’assurance dans le total de l’économie, années sélectionnées
Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016
K Activités financières et d’assurance 23,3 % 29,6 % 26,4 % 25,0 %
K64 Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite 18,3 % 19,6 % 16,6 % 14,5 %
K65 Assurance 0,7 % 1,5 % 2,1 % 2,5 %
K66 Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance 4,3 % 8,5 % 7,7 % 8,0 %
Pour ce qui est du degré de diversification du secteur financier, la Com-
mission européenne (2017) remarque qu’au Luxembourg « le secteur
s’est considérablement diversifié au fil des années et continue de le faire
dans de nouveaux domaines. » Faute de disponibilité de données détail-
lées, le développement de nouveaux services et activités ne ressort
pas de l’indice d’entropie calculé ici. En effet, le calcul du degré de
diversification se base seulement sur les trois branches définies
dans la NACE pour la section des activités financières et d’assurance.
De ce fait, la pertinence des résultats est limitée, mais l’analyse donne
toutefois des indications valables pour évaluer l’évolution du degré de
diversification.
216 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Figure 5
Degré de diversification des activités financières et d’assurance
en termes de valeur ajoutée brute
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
0,65
0,60
0,55
0,50
Degré de diversification (intra-section K)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Activités financières et d'assurance (K)
L’indice de diversification des activités financières et d’assurance montre
une forte tendance croissante entre 1995 et 2016. À l’exception du
creux de 2008, la hausse du degré de diversification est considérable
et quasiment constante sur toute la période.
6.4.1.2	 Diversification géographique des échanges de services
financiers
Outre la diversification des activités en termes de valeur ajoutée, un
aspect connexe est de plus en plus mis en avant par différentes
institutions : la diversification géographique des échanges de services
financiers. Au niveau national, le Conseil économique et social (2014)
estime que «  la diversification géographique des clients de la place
financière est très importante » et conclut que « la place financière du
Luxembourg se doit d’élaborer une stratégie de rétention de clients en
Europe, ainsi que de diversifier sa clientèle en dehors de l’UE. » Dans le
même contexte, le Fonds monétaire international (IMF, 2017b) apprécie
les efforts réalisés par les autorités publiques et le secteur privé en
vue d’assurer le futur du Luxembourg comme centre financier majeur
en diversifiant sa clientèle en dehors de l’Europe.
Les données du STATEC sur les relations économiques extérieures ont
été utilisées pour analyser et évaluer la diversification géographique
des services financiers. Les données disponibles couvrent la période
de 2002 à 2017. Pour approcher le sujet, le tableau ci-dessous montre
la part des différentes régions du monde dans le volume total des
échanges de services financiers du Luxembourg, exportations et impor-
tations additionnées.
217 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Figure 6
Part des régions du monde dans le volume des échanges de services financiers
du Luxembourg, 2002 - 2017
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
en %
Union européenne (28 pays)
Amérique
Afrique
Organisations internationales (hors UE)
Autres pays d'Europe (hors UE-28)
Asie
Océanie
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Les États membres de l’UE sont de loin les principaux partenaires du
Luxembourg en ce qui concerne les échanges de services financiers,
comme c’est d’ailleurs aussi le cas de manière générale en matière
d’échanges de biens et de services. Au cours de la période observée,
la part des pays de l’UE dans les échanges de services financiers reste
relativement constante et est supérieure à 60 % en moyenne. Par contre,
l’importance des autres pays d’Europe (hors UE-28) a diminué consi-
dérablement et n’est plus que de 11,7 % en 2017. À part des faibles
fluctuations annuelles, le poids du continent américain est resté rela-
tivement stable avec 13,6 % en moyenne. Les échanges de services
financiers entre le Luxembourg et l’Asie se sont intensifiés depuis le
début du millénaire. Le volume des échanges s’est multiplié par plus
de huit en quinze ans. Ceci a permis à l’Asie de doubler sa part dans le
total pour atteindre 9,9 % en 2017 et de conforter ainsi son rôle de par-
tenaire commercial de plus en plus important du Luxembourg. Le poids
respectif de l’Afrique et de l’Océanie dans les échanges de services
financiers reste marginal.
Une analyse au niveau des flux, et ventilée par pays partenaire, permet
d’obtenir des précisions sur la diversification géographique des échanges
de services financiers du Luxembourg. Les six diagrammes ci-dessous
montrent les parts respectives des cinq partenaires commerciaux
principaux en matière d’exportations et d’importations pour les années
sélectionnées.
218 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Figure 7
Principaux pays partenaires dans les échanges de services financiers, par flux, années sélectionnées
Allemagne
Suisse
Italie
Belgique
France
Reste du monde
20,0 %
18,1 %
12,4 %
8,1 %
7,5 %
34,0 %
18,4 %
11,1 %
9,1 %
8,9 %
8,5 %
43,9 %
14,0 %
13,1 %
11,1 %
10,6 %
8,0 %
43,3 %
14,6 %
14,2 %
12,7 %
12,4 %
6,6 %
39,5 %
17,2 %
14,4 %
12,2 %
11,5 %
6,8 %
37,8 %
21,6 %
13,7 %
13,1 %
8,9 %
7,8 %
35,0 %
Allemagne
Suisse
Italie
Belgique
Royaume-Uni
Reste du monde
Allemagne
Royaume-Uni
Italie
Suisse
France
Reste du monde
Allemagne
Suisse
États-Unis d'Amérique
Royaume-Uni
France
Reste du monde
Royaume-Uni
États-Unis d'Amérique
Allemagne
Suisse
Singapour
Reste du monde
Royaume-Uni
Allemagne
États-Unis d'Amérique
Singapour
Suisse
Reste du monde
Exportations 2002 Exportations 2010 Exportations 2017
Importations 2002 Importations 2010 Importations 2017
En ce qui concerne les exportations, la part cumulée des cinq principaux
pays destinataires a diminué au cours de la période observée, ce qui
indique une diversification géographique accrue. La part reste néan-
moins élevée avec 56,7 % en 2017. Il est à noter que les principaux pays
destinataires ainsi que leur ordre d’importance ont changé durant la
période considérée. La montée en puissance du Royaume-Uni mérite
une mention particulière, notamment en raison du « Brexit », actuelle-
ment en préparation. Alors que le Royaume-Uni n’apparaissait pas
encore au premier plan en 2002, il est le deuxième pays destinataire
des exportations de services financiers du Luxembourg en 2017.
219 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Quant aux importations, l’évolution générale est contraire à celle obser-
vée pour les exportations. La part cumulée des cinq principaux pays de
provenance, déjà élevée à la base, a encore augmenté entre 2002 et
2017. De plus, l’importance du principal partenaire, en l’occurrence le
Royaume-Uni depuis 2004, est régulièrement en hausse. Pour le reste,
l’Allemagne et les États-Unis confirment leur position majeure alors
que l’importance de la Suisse a diminué. En outre, Singapour a fait son
entrée dans le top 5, ce qui manifeste la montée en puissance de l’Asie.
Les premiers éléments de l’analyse donnent des indications pertinentes
sur l’évolution de la diversification géographique dans les échanges de
services financiers du Luxembourg. Le graphique ci-dessous affiche
le degré de diversification géographique des exportations et des impor-
tations de services financiers. Les calculs se basent sur les 238 entités
territoriales retenues par le STATEC pour les données en question.
Figure 8
Diversification géographique dans les échanges de services financiers, 2002 - 2017
0,65
0,60
0,55
0,50
0,45
Degré de diversification géographique, échanges de services financiers
Exportations de services financiers Importations de services financiers
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Sur la période observée, la diversification géographique des importa-
tions de services financiers est en légère baisse. Après une faible hausse
entre 2002 et 2007, la valeur de l’indice a ensuite diminué et se situe en
dessous de son niveau initial depuis 2011. La diversification géogra-
phique des exportations a, par contre, augmenté entre 2002 et 2017. Le
Luxembourg a réussi à élargir et à diversifier sa clientèle. La hausse
régulière du degré de diversification entre 2002 et 2006 a été ralentie
en 2007, puis inversée temporairement en 2008 au début de la crise
financière. À partir de 2009, la diversification des exportations de ser-
vices financiers repart à la hausse pour atteindre son pic en 2012.
Depuis, la diversification géographique des exportations baisse légè-
rement d’année en année, mais reste toujours bien au-dessus de la
moyenne des quinze dernières années.
220 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.4.2	 Diversification de l’industrie
manufacturière
Depuis la fin des années 1950, l’industrie manufacturière a sa place
acquise dans les efforts de diversification du Luxembourg, initialement
en vue de réduire la dépendance prononcée du Luxembourg par rapport
au secteur sidérurgique qui représentait encore jusque dans les années
1970 plus d’un tiers de l’économie luxembourgeoise. Comme mentionné
auparavant, le poids relatif de l’industrie manufacturière dans le total
de l’économie luxembourgeoise a pourtant diminué au cours de la
période observée. Face à ce constat, il est essentiel d’analyser si cette
évolution touche indifféremment toutes les branches de l’industrie
manufacturière (section C de la NACE), ou si l’une ou l’autre activité
spécifique échappe à cette tendance.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution de la valeur ajoutée brute
des différentes activités de l’industrie manufacturière. Il en ressort que
trois branches dominent sur toute la période considérée : la fabrication
de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux
non métalliques (C22-C23), la métallurgie et la fabrication de produits
métalliques, à l’exception des machines et des équipements (C24-C25),
ainsi que la fabrication de produits informatiques, électroniques et
optiques, d’équipements électriques et de machines et équipements
non classés ailleurs (C26-C28). Prises ensemble, ces trois branches
représentent, en moyenne, environ trois quarts de la valeur ajoutée
réalisée par l’industrie manufacturière sur le total de la période obser-
vée.
Figure 9
Valeur ajoutée brute dans l’industrie manufacturière, 1995-2016
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Valeur ajoutée brute (mio. EUR)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
C10-C12 C13-C15 C16-C18 C19-C21
C24-C25 C26-C28 C29-C30 C31-C33
C22-C23
221 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
La tableau ci-dessous montre le poids de l’industrie manufacturière
et de ses différentes branches dans l’économie luxembourgeoise pour
différentes années sélectionnées.
Tableau 3
Part de l’industrie manufacturière dans le total de l’économie, années sélectionnées
Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016
C Industrie manufacturière 11,5 % 7,6 % 5,0 % 5,7 %
C10-C12
Industries alimentaires ; fabrication de
boissons et de produits à base de tabac
1,9 % 1,1 % 0,6 % 0,5 %
C13-C15
Fabrication de textiles, industrie de
l'habillement, du cuir et de la chaussure
0,4 % 0,5 % 0,5 % 0,4 %
C16-C18
Travail du bois et du papier, imprimerie
et reproduction
0,4 % 0,4 % 0,3 % 0,2 %
C19-C21
Cokéfaction et raffinage ; Industrie
chimique ; Industrie pharmaceutique
0,1 % 0,3 % 0,2 % 0,3 %
C22-C23
Fabrication de produits en caoutchouc
et en plastique et autres produits minéraux
non métalliques
1,9 % 1,7 % 1,1 % 1,7 %
C24-C25
Métallurgie et fabrication de produits
métalliques, à l'exception des machines
et des équipements
4,7 % 1,8 % 1,0 % 1,2 %
C26-C28
Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques ; Fabrication
d'équipements électriques ; Fabrication
de machines et équipements n.c.a.
1,9 % 1,6 % 1,1 % 1,2 %
C29-C30 Industrie automobile et construction navale 0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,0 %
C31-C33
Fabrication de meubles, bijouterie,
instruments de musique, jouets, réparation
et installation de machines et équipements
0,1 % 0,2 % 0,2 % 0,2 %
Alors que l’industrie manufacturière réalisait encore 11,5 % de la valeur
ajoutée brute du pays en 1996, sa part n’est plus que de 5,7 % en 2016.
La fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres pro-
duits minéraux non métalliques (C22-C23) a augmenté en volume et
est devenue la branche dominante de l’industrie manufacturière avec
une part de 1,7 % dans le total de l’économie en 2016. Son évolution
était notamment très positive entre 2012 et 2016. La fabrication de pro-
duits informatiques, électroniques et optiques, d’équipements élec-
triques et de machines et équipements non classés ailleurs (C26-C28)
a également augmenté en volume et est actuellement la deuxième
branche la plus importante de l’industrie manufacturière au Luxem-
bourg, avec une part de 1,2 % en 2016. La branche qui a perdu le plus
en importance est la métallurgie et la fabrication de produits métal-
liques (C24-C25). Sa valeur ajoutée a été divisée par deux au cours de
la période observée. Anciennement branche dominante, la métallurgie
et la fabrication de produits métalliques n’est désormais plus que la
troisième branche de l’industrie manufacturière en termes de valeur
ajoutée, avec une part de 1,2 % en 2016. Comme pour les deux autres
branches précitées, un léger renforcement des activités est à noter
depuis 2012.
222 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
La branche des industries alimentaires, fabrication de boissons et de
produits à base de tabac (C10-C12) a également perdu en importance.
Après un déclin quasi continu sur toute la période observée, son poids
n’est plus que de 0,5 % dans le total de l’économie en 2016. Le poids
des autres branches de l’industrie manufacturière reste faible en
continu.
En ce qui concerne la diversification de l’industrie manufacturière, il
est à noter que le calcul de l’indice de diversification repose sur les
neuf branches prédéfinies. En raison du nombre restreint de variables,
la précision des résultats est quelque peu limitée, mais l’analyse per-
met toutefois de dégager des tendances générales. L’évolution du degré
de diversification est visualisée dans le graphique ci-dessous.
Figure 10
Degré de diversification de l’industrie manufacturière en termes de valeur ajoutée brute
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
Degré de diversification (intra-section C)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Industrie manufacturière (C)
Au total, le degré de diversification de l’industrie manufacturière au
Luxembourg a augmenté sur la période observée, mais a suivi une
évolution irrégulière marquée par des revirements, en partie brusques,
au fil des années. Des phases de concentration et de diversification
progressives se succèdent. Après une baisse entre 1995 et 1999, le
degré de diversification repart à la hausse et connaît un pic en 2011.
Deux facteurs expliquent cette hausse. D’un côté, des activités supplé-
mentaires ont été développées, notamment dans la branche qui regroupe
la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres pro-
duits minéraux non métalliques ainsi que dans la branche de la fabri-
cation de produits informatiques, électroniques et optiques, d’équipe-
ments électriques et de machines et équipements non classés ailleurs.
D’un autre côté, la croissance du degré de diversification à l’intérieur
de la section de l’industrie manufacturière est poussée par le déclin
de la métallurgie et la fabrication de produits métalliques, ancienne
branche dominante de la section. Après 2011, la tendance s’est inversée
et le degré de diversification baisse à nouveau. En 2016, l’indice de
diversification de l’industrie manufacturière est à son niveau le plus
bas depuis 2006, mais reste encore supérieur à sa moyenne des vingt
dernières années.
223 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.4.3	 Diversification des services à forte
intensité de connaissances
Les services à forte intensité de connaissances (knowledge-intensive
services, KIS) se caractérisent en général par une forte valeur ajoutée
et sont ainsi des activités prometteuses pour la diversification et le
développement économiques du Luxembourg. Il ne s’agit pas ici d’une
branche NACE spécifique, mais Eurostat a défini différentes branches
de la NACE comme étant des services à forte intensité de connaissances.
Pour les analyses de ce chapitre, les branches regroupées en KIS sont
en partie adaptées. Les activités financières et d’assurance sont exclues
car elles ont été analysées séparément et de manière détaillée ci-avant.
Les transports par eau (H50) et aériens (H51), ainsi que les activités
liées à l’emploi (N78) et celles d’enquêtes et de sécurité (N80) sont
exclus en raison de la confidentialité des données correspondantes
pour le Luxembourg. Finalement, les sections administration publique
(O), enseignement (P) et santé humaine et action sociale (Q) sont exclues
faute de disponibilité de données détaillées.
En conséquence, les KIS tels que retenus pour cette analyse se com-
posent des dix branches NACE suivantes : édition (J58) ; activités ciné-
matographique, vidéo, production de programmes de télévision, acti-
vités de programmation et de diffusion (J59, J60) ; télécommunications
(J61)  ; programmation, conseil en informatique et autres services
d’information (J62, J63) ; activités juridiques et comptables, activités
des sièges sociaux, conseil de gestion (M69, M70) ; activités d’architec-
ture et d’ingénierie, activités de contrôle et analyses techniques (M71) ;
publicité et études de marché (M73) ; recherche-développement scien-
tifique, autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, acti-
vités vétérinaires (M72, M74, M75) ; activités créatives, artistiques et de
spectacle, bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles,
organisation de jeux de hasard et d’argent (R90, R91, R92) ; activités
sportives, récréatives et de loisirs (R93).
Au total, les services KIS à forte intensité de connaissances ont très
bien évolué entre 1995 et 2016. Dans leur ensemble, les dix branches
affichent régulièrement des taux de croissance supérieurs à ceux du
total de l’économie. Deux branches dominent largement les activités
KIS depuis quelques années : les télécommunications (J61) et les acti-
vités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de
gestion (M69, M70) qui ont réalisé ensemble 68,6 % de la valeur ajoutée
brute des KIS en 2016. Sur les vingt dernières années, les taux de crois-
sance annuels moyens de ces deux branches dépassent largement
ceux de l’ensemble de l’économie luxembourgeoise.
224 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Figure 11
Valeur ajoutée brute dans les services à forte intensité de connaissances, 1995-2016
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Valeur ajoutée brute (mio. EUR)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
J58 J59-J60 J61 J62-J63
M71 M73 M72, M74, M75 R90-R92 R93
M69-M70
Pour ce qui est de la part de services à forte intensité de connaissances
dans le total de l’économie nationale, celle-ci a augmenté de plus de
six points de pourcentage depuis 1995 pour atteindre 19,3 % en 2016.
Le tableau ci-dessous récapitule l’importance des KIS pour différentes
années sélectionnées.
Tableau 4 
Part des services à forte intensité de connaissances dans le total de l’économie, années sélectionnées
Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016
KIS Services à forte intensité de connaissances 13,0 % 12,4 % 15,2 % 19,3 %
J58 Édition 0,4 % 0,5 % 0,4 % 0,3 %
J59-J60
Activités cinématographique, vidéo, production de programmes
de télévision, activités de programmation et de diffusion
0,6 % 0,2 % 0,2 % 0,2 %
J61 Télécommunications 1,0 % 2,4 % 4,4 % 6,0 %
J62-J63 Programmation, conseil en informatique et autres services d’information 2,3 % 1,6 % 1,8 % 3,6 %
M69-M70
Activités juridiques et comptables, Activités des sièges sociaux ;
conseil de gestion
3,4 % 4,0 % 5,4 % 6,5 %
M71
Activités d’architecture et d’ingénierie ; activités de contrôle
et analyses techniques
0,8 % 1,2 % 1,2 % 1,2 %
M73 Publicité et études de marché 0,0 % 0,2 % 0,2 % 0,2 %
M72, M74, M75
Recherche-développement scientifique, Autres activités spécialisées,
scientifiques et techniques, Activités vétérinaires
3,9 % 1,7 % 0,9 % 0,6 %
R90-R92
Activités créatives, artistiques et de spectacle ;
bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles ;
organisation de jeux de hasard et d’argent
0,3 % 0,5 % 0,4 % 0,4 %
R93 Activités sportives, récréatives et de loisirs 0,3 % 0,2 % 0,3 % 0,3 %
225 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Les activités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux,
conseil de gestion (M69, M70) ont consolidé leur position comme branche
principale des KIS. Cette branche a presque doublé sa part au cours
de la période observée pour atteindre 6,5 % en 2016. Après une crois-
sance déjà solide entre 1995 à 2006, les taux de croissance ont encore
augmenté depuis. En chiffres absolus, les télécommunications (J61)
sont le deuxième moteur de croissance des services à forte intensité
de connaissances avec une part de 6,0 % de la valeur ajoutée en 2016.
Au terme d’une croissance extraordinaire entre 1995 et 2011, le déve-
loppement des télécommunications a quelque peu ralenti entre 2012
et 2016 mais reste toujours largement supérieur à celui du total des
activités dans la même période. La branche regroupant la program-
mation, le conseil en informatique et les autres services d’information
(J62, J63) est le troisième contributeur de taille dans le domaine des
KIS, avec une part de 3,6 % en 2016. Au bas du classement, la baisse
relative la plus importante est enregistrée dans la branche recherche-
développement scientifique, autres activités spécialisées, scientifiques
et techniques, activités vétérinaires (M72, M74, M75) qui est devenue
marginale. Le poids des autres branches des KIS reste également faible.
La concentration de la croissance dans quelques branches spécifiques
seulement a pour corollaire une baisse significative du degré de diver-
sification des services à forte intensité de connaissances. L’indice cor-
respondant affiche ainsi une tendance décroissante.
Figure 12
Degré de diversification des services à forte intensité de connaissances en termes
de valeur ajoutée brute
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
Degré de diversification (intra-section KIS)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Services à forte intensité de connaissances (KIS)
La période de 1995 à 2003 était caractérisée par une alternance de
hausses et de baisses relativement faibles du degré de diversification.
Depuis 2004, la concentration des activités KIS s’est accélérée consi-
dérablement. En l’espace de vingt ans, l’indice de diversification cor-
respondant a diminué de presque 20 %. Une analyse plus poussée révèle
toutefois que la section des services à forte intensité de connaissances
génère un impact positif sur le degré de diversification économique
globale du Luxembourg tout au long de la période observée, malgré la
concentration croissante enregistrée pour les activités KIS elles-mêmes.
Le développement de quelques activités spécifiques, synonyme d’une
spécialisation diversifiée, est donc compatible avec une diversification
globale accrue.
226 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.5	 Diversification de l’économie
luxembourgeoise en comparaison
européenne
Après l’analyse détaillée au niveau national, il s’agit maintenant de situer
le degré de diversification économique du Luxembourg par rapport à
celui de l’UE, et à celui de ses États membres et d’autres pays d’Europe.
Pour des raisons de disponibilité des données, cette partie couvre seu-
lement la période de 2000 à 2016. L’analyse est faite à deux niveaux. En
premier lieu, la part par branche dans le total de l’économie est pré-
sentée pour l’UE-28 et pour le Luxembourg (sections A-T de la NACE).
En considérant uniquement la moyenne des années 2012 à 2016, cette
approche se limite à un état des lieux récent, ce qui n’empêche pas d’en
déduire des premières conclusions sur la structure économique. Ensuite,
les degrés de diversification des économies européennes sont compa-
rés. Comme auparavant, l’analyse est faite en termes de valeur ajoutée
brute à prix constants et sur base d’une répartition des activités en 45
branches.
Figure 13
Part par branche dans la valeur ajoutée brute de l’UE-28 et du Luxembourg,
sections A-T, moyenne 2012 - 2016
0,4 %
1,6 %
0,7 %
1,8 %
15,8 %
0,9 %
5,2 %
11,4 %
4,9 %
2,7 %
5,3 %5,4 %
11,2 %
6,4 %
4,3 %
6,4 %
5,3 %
7,3 %
1,3 %
1,7 %
UE-28 Luxembourg
A B C D E F G H I J
K L M N O P Q R S T
5,9 %
0,1 %
1,2 %
0,5 %
0,4 %
1,6 %
0,7 %
10,0 %
5,2 %
4,8 %
1,7 %
7,5 %
25,6 %
8,5 %
8,0 %
3,3 %
6,1 %
4,2 %
5,4 %
Le graphique ci-dessus montre au premier coup d’œil que l’économie
luxembourgeoise est moins diversifiée que celle de l’ensemble des 28
États membres de l’UE. Au Luxembourg, les activités financières et
d’assurance dominent et comptent pour 25,6 % de la valeur ajoutée
totale. Pour l’UE-28, la section principale, à savoir l’industrie manu-
facturière dans ce cas, ne contribue qu’à hauteur de 15,8 % à la création
de richesse totale. En outre, le Luxembourg compte six branches très
petites avec, à chaque fois, une part inférieure à 1 pourcent.
227 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Dans l’UE-28, le nombre de ces très petites branches est seulement
au nombre de trois. Finalement, une simple analyse statistique des
parts par branche permet de déduire une diversification économique
plus faible pour le Luxembourg. En effet, l’écart type des données res-
pectives est plus élevé pour le Luxembourg que pour l’UE-28, ce qui
signifie que la distribution des parts est moins équilibrée au Luxembourg
et qu’en conséquence la présence d’une ou de plusieurs branches
dominantes ou insignifiantes est plus probable.
L’analyse du degré de diversification économique confirme le faible
résultat du Luxembourg en la matière. Le graphique ci-dessous fait
apparaître que les activités économiques sont moins diversifiées au
Luxembourg que dans l’UE ou dans la zone euro. Ce constat reste vrai
même si le secteur dominant actuel de l’économie luxembourgeoise,
en l’occurrence la section K de la NACE qui regroupe les activités
financières et d’assurance, est éliminé de l’analyse (Luxembourg, hors
K).
Figure 14
Degré de diversification économique de l’UE-28, de la zone euro et du Luxembourg
en termes de valeur ajoutée brute, 2000 - 2016
0,92
0,90
0,88
0,86
0,84
0,82
0,80
Degré de diversification
UE-28 Luxembourg Luxembourg, hors KZone euro
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Contrairement au développement au Luxembourg, le degré de diversi-
fication de l’UE et de la zone euro n’a diminué que très peu et lentement
jusqu’en 2009, et a quasiment gardé son niveau ensuite. L’écart entre
le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise et celui de
l’UE et la zone euro dans leur ensemble s’est creusé au fil des années.
La diversification économique du Luxembourg est non seulement faible
par rapport à l’UE, mais également en comparaison avec les autres
économies européennes.
228 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Tableau 5
Degré de diversification de l’UE et des économies européennes,
années sélectionnées et tendance générale
2000 2005 2010 2015
Tendance
2000 - 2016
UE-28 0,9028 0,8974 0,8944 0,8960
0,95
0,85
0,75
Zone euro 0,8988 0,8931 0,8908 0,8922
0,95
0,85
0,75
Belgique 0,8780 0,8723 0,8661 0,8668
0,95
0,85
0,75
Bulgarie 0,8284 0,8480 0,8692 0,8973
0,95
0,85
0,75
République tchèque 0,9333 0,9141 0,8905 0,8900
0,95
0,85
0,75
Danemark 0,8949 0,8882 0,8761 0,8788
0,95
0,85
0,75
Allemagne 0,9226 0,8971 0,8869 0,8851
0,95
0,85
0,75
Estonie 0,9100 0,9023 0,8820 0,8933
0,95
0,85
0,75
Irlande 0,8932 0,8812 0,8636 N/A
0,95
0,85
0,75
Grèce 0,8696 0,8646 0,8213 0,7960
0,95
0,85
0,75
Espagne 0,8791 0,8796 0,8790 0,8808
0,95
0,85
0,75
France 0,8766 0,8742 0,8696 0,8716
0,95
0,85
0,75
Croatie 0,9034 0,8958 0,8920 0,8962
0,95
0,85
0,75
Italie 0,8862 0,8808 0,8793 0,8751
0,95
0,85
0,75
Chypre 0,8277 0,8247 0,8247 0,8162
0,95
0,85
0,75
Lettonie 0,9002 0,8816 0,8611 0,8593
0,95
0,85
0,75
Lituanie 0,8576 0,8594 0,8520 0,8534
0,95
0,85
0,75
Luxembourg 0,8592 0,8237 0,8061 0,8208
0,95
0,85
0,75
Hongrie 0,9167 0,9002 0,8900 0,8843
0,95
0,85
0,75
Malte 0,9012 0,9089 0,8977 0,8835
0,95
0,85
0,75
Pays-Bas 0,8894 0,8850 0,8823 0,8789
0,95
0,85
0,75
Autriche 0,8881 0,8893 0,8805 0,8836
0,95
0,85
0,75
Pologne 0,9338 0,9092 0,8906 0,8986
0,95
0,85
0,75
Portugal 0,8625 0,8680 0,8725 0,8748
0,95
0,85
0,75
Roumanie 0,8846 0,8651 0,8657 0,9119
0,95
0,85
0,75
Slovénie 0,9251 0,9019 0,8948 0,8964
0,95
0,85
0,75
Slovaquie 0,9203 0,9122 0,8823 0,8869
0,95
0,85
0,75
Finlande 0,8972 0,8848 0,8799 0,8805
0,95
0,85
0,75
Suède 0,8956 0,8963 0,8941 0,8969
0,95
0,85
0,75
Royaume-Uni 0,9054 0,8936 0,8835 0,8838
0,95
0,85
0,75
Norvège 0,8090 0,7972 0,8132 0,8270
0,95
0,85
0,75
Suisse 0,8784 0,8727 0,8692 0,8588
0,95
0,85
0,75
229 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
En gros, l’analyse confirme les observations des diverses institutions
et organisations internationales qui attestent au Luxembourg un faible
niveau de diversification économique, notamment en comparaison avec
d’autres pays ayant une population relativement petite comme Malte,
la Slovénie ou encore les pays baltes, mais aussi par rapport à d’autres
centres financiers comme la Suisse. L’analyse au niveau européen
montre également que le degré de diversification a baissé dans la
majorité des pays au cours de la période observée. Cette tendance est
la plus prononcée entre 2000 et 2010 et s’atténue, voire s’inverse même
dans certains pays, à la sortie de la crise économique et financière des
années 2008 et suivantes. En moyenne, la Pologne, la République
tchèque, la Slovénie et, depuis peu, la Roumanie sont les pays les plus
diversifiés, alors qu’à l’autre bout du classement se retrouvent les pays
les moins diversifiés tels que la Grèce, le Luxembourg, Chypre et la
Norvège. Un constat, pour le moins intéressant, est que l’UE dans son
ensemble est plus diversifiée que la majorité de ses États membres
pris isolément. Ce fait laisse augurer que les pays se sont spécialisés
dans des domaines différents, probablement en fonction de leurs avan-
tages comparatifs respectifs vis-à-vis des autres pays, et qu’il existe
une certaine complémentarité des activités économiques des différents
États membres.
La littérature scientifique présente différents déterminants pour expli-
quer le degré de diversification économique. Dans une étude compa-
rative, Imbs et Wacziarg (2003) choisissent une approche intéressante
et mettent le degré de diversification en relation avec le niveau de
développement économique. Leurs analyses montrent une relation en
forme de U inversé entre ces deux facteurs. En parcourant les étapes
de développement, le degré de diversification d’une économie est ini-
tialement croissant puis décroissant, en fonction du revenu. Les obser-
vations dévoilent encore que la forme en U inversé n’est pas symétrique.
En effet, après avoir dépassé le seuil de retournement, le degré de
diversification ne baisse pas jusqu’à son niveau antérieur, mais reste
à un niveau plus élevé qu’en début de développement économique. Au
vu de ces éléments, il est intéressant d’appliquer une telle analyse aux
données de l’UE, des économies européennes et du Luxembourg. Pour
les besoins de l’analyse, le développement économique est mesuré ici
par le revenu national brut par habitant qui permet de mieux tenir
compte des spécificités nationales du Luxembourg que le produit inté-
rieur brut par habitant qui ne prend pas en compte le poids important
des travailleurs frontaliers dans l’économie luxembourgeoise  ; les
degrés de diversification respectives par pays et par année sont ceux
calculés pour les analyses précédentes. Le graphique ci-dessous illustre
les résultats.
230 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Figure 15
Relation entre le revenu par habitant et le degré de diversification
1,00
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
Degré de diversification économique
Revenu national brut (milliers EUR par habitant, prix courants)
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Ensemble des observations
Tendance générale
UE-28
Tendance UE-28
Luxembourg
Tendance Luxembourg
D’une manière générale, l’analyse confirme les résultats de Imbs et
Wacziarg. Plus le niveau de développement économique est élevé, plus
le niveau de diversification est faible. Le Luxembourg affiche un revenu
par tête supérieur à celui de l’UE et sa structure économique est moins
diversifiée que celle de l’UE. Il se dégage aussi de l’analyse qu’au
Luxembourg les fluctuations des deux variables sont non seulement
plus importantes, mais aussi plus changeantes qu’au niveau commu-
nautaire. L’UE en général et le Luxembourg en particulier semblent
tous les deux avoir dépassé le seuil de retournement et se trouver en
gros dans une phase de spécialisation économique croissante.
231 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
6.6	Conclusions
Malgré les imperfections et restrictions de l’outil statistique utilisé, et
les inconvénients méthodologiques qui en résultent, les analyses sont
riches d’enseignements.
En comparaison internationale, l’économie luxembourgeoise est assez
peu diversifiée. Alors que son degré de diversification économique était
déjà relativement faible en 1995, il a encore considérablement baissé
par la suite. Le Luxembourg a toutefois réussi à inverser la tendance
dernièrement et son niveau de diversification est légèrement en hausse
depuis 2008. La dominance actuelle du secteur financier, qui réalise en
moyenne plus d’un quart de la valeur ajoutée du pays sur les deux der-
nières décennies, explique au moins en partie la situation. L’analyse de
la diversification économique hors les activités financières et d’assu-
rance relève cependant que le poids important du secteur financier ne
peut pas être la seule explication. En effet, le niveau de diversification
du Luxembourg baisse aussi pour le reste de l’économie. Les travaux
de Imbs et Wacziarg (2003) ainsi que de Berthélemy (2005) sur les
déterminants de la diversification économique peuvent donner des
pistes pour en élucider les causes. Deux essais d’explications semblent
primordiaux. Premièrement, la petite taille du pays implique une limi-
tation des facteurs de production et un marché domestique restreint,
avec en conséquence une faible diversification des activités économiques.
Deuxièmement, le niveau de développement du pays est très élevé et
il est tout à fait courant que le degré de diversification baisse après
qu’un pays a dépassé un certain niveau de développement économique.
Les conclusions respectives diffèrent pour les analyses des trois sec-
tions sélectionnées.
L’impact du secteur financier sur le degré de diversification globale de
l’économie, mesuré en termes de valeur ajoutée, reste négatif même
si la diversification à l’intérieur du secteur même est en hausse. Concer-
nant les échanges commerciaux de services financiers, les acteurs ont
élargi leur clientèle, notamment en orientant l’expansion des activités
financières en direction de l’Asie. La diversification géographique accrue
peut s’avérer favorable en vue d’une dilution des risques.
L’analyse de l’industrie manufacturière a montré que l’importance de
cette section est en baisse. Le déclin de la métallurgie, ancienne branche
dominante au Luxembourg, ainsi que le développement des activités
notamment dans la fabrication de produits en caoutchouc et en plas-
tique, d’autres produits minéraux non métalliques, de produits infor-
matiques, électroniques, optiques et d’équipements électriques ont
provoqué une hausse du degré de diversification intra-sectorielle des
activités manufacturières.
232 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Les services à forte intensité de connaissances (KIS) quant à eux sont
une section prometteuse pour la diversification économique du pays.
Avec des taux de croissance annuels moyens supérieurs au reste de
l’économie, les KIS sont devenus un moteur de la croissance écono-
mique du Luxembourg. Le développement de quelques branches par-
ticulières seulement peut être observé pour ces activités. Aux dépens
d’une diversification réduite au sein de la section des services à forte
intensité de connaissances, cette spécialisation diversifiée a un impact
positif sur la diversification globale de l’économie.
	
	Annexe
Tableau 6
Regroupement des activités en 20 branches (NACE Rév. 2)
Code
NACE
Dénomination
(section)
A Agriculture, sylviculture et pêche
B Industries extractives
C Industrie manufacturière
D Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
E Production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution
F Construction
G Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles
H Transports et entreposage
I Hébergement et restauration
J Information et communication
K Activités financières et d’assurance
L Activités immobilières
M Activités spécialisées, scientifiques et techniques
N Activités de services administratifs et de soutien
O Administration publique
P Enseignement
Q Santé humaine et action sociale
R Arts, spectacles et activités récréatives
S Autres activités de services
T
Activités des ménages en tant qu’employeurs, activités indifférenciées
des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre
233 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
Tableau 7
Regroupement des activités en 45 branches (NACE Rév. 2)
Code NACE Dénomination (section)
(A) 01 Culture et production animale, chasse et services annexes
(A) 02 Sylviculture et exploitation forestière
(A) 03 Pêche et aquaculture
(B) 05, 06, 07, 08, 09 Industries extractives
(C) 10, 11, 12 Industries alimentaires, fabrication de boissons et de produits à base de tabac
(C) 13, 14, 15 Fabrication de textiles, industrie de l'habillement, du cuir et de la chaussure
(C) 16, 17, 18 Travail du bois et du papier, imprimerie et reproduction
(C) 19, 20, 21 Cokéfaction et raffinage, industrie chimique, industrie pharmaceutique
(C) 22, 23 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux non métalliques
(C) 24, 25 Métallurgie et fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements
(C) 26, 27, 28
Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, fabrication d'équipements électriques,
fabrication de machines et équipements n.c.a.
(C) 29, 30 Industrie automobile et construction navale
(C) 31, 32, 33
Fabrication de meubles, bijouterie, instruments de musique, jouets, réparation et installation
de machines et équipements
(D) 35 Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné
(E) 36 Captage, traitement et distribution d'eau
(E) 37, 38, 39 Collecte et traitement des eaux usées, gestion des déchets, dépollution
(F) 41, 42, 43 Construction
(G) 45 Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles
(G) 46 Commerce de gros, à l'exception des automobiles et des motocycles
(G) 47 Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles
(H) 49, 50, 51, 52, 53 Transports et entreposage
(I) 55, 56 Hébergement et restauration
(J) 58 Édition
(J) 59, 60
Activités cinématographique, vidéo, production de programmes de télévision,
activités de programmation et de diffusion
(J) 61 Télécommunications
(J) 62, 63 Programmation, conseil en informatique et autres services d'information
(K) 64 Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite
(K) 65 Assurance
(K) 66 Activités auxiliaires de services financiers et d'assurance
(L) 68 Activités immobilières
(M) 69, 70 Activités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de gestion
(M) 71 Activités d'architecture et d'ingénierie, activités de contrôle et analyses techniques
(M) 73 Publicité et études de marché
(M) 72, 74, 75
Recherche développement scientifique, autres activités spécialisées, scientifiques et techniques,
activités vétérinaires
(N) 77, 78, 79, 80, 81, 82 Activités de services administratifs et de soutien
(O) 84 Administration publique
(P) 85 Enseignement
(Q) 86 Activités pour la santé humaine
(Q) 87, 88 Hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement
(R) 90, 91, 92
Activités créatives, artistiques et de spectacle, bibliothèques, archives, musées et autres activités
culturelles, organisation de jeux de hasard et d'argent
(R) 93 Activités sportives, récréatives et de loisirs
(S) 94 Activités des organisations associatives
(S) 95 Réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques
(S) 96 Autres services personnels
(T) 97, 98
Activités des ménages en tant qu'employeurs, activités indifférenciées des ménages
en tant que producteurs de biens et services pour usage propre
234 6. Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
	Bibliographie
BERTHÉLEMY, JEAN-CLAUDE
(2005)
Commerce international et
diversification économique,
Revue d’économie politique 2005/5
(Vol. 115), pp. 591-611,
Éditions Dalloz.
BERTINELLI, LUISITO ET
STROBL, ÉRIC (2007)
An analysis of the sectoral
diversification of a small open
economy: The case of Luxembourg,
dans Bilan Compétitivité 2007,
pp. 233-266, Ministère de l’Économie
et du Commerce extérieur,
Luxembourg.
COMMISSION EUROPÉENNE (2017)
Rapport 2017 pour le Luxembourg.
CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE
(2017)
Recommandation de
RECOMMANDATION DU CONSEIL
concernant le programme national
de réforme du Luxembourg pour
2017 et portant avis du Conseil
sur le programme de stabilité du
Luxembourg pour 2017.
CONSEIL ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL (2014)
Perspectives économiques
sectorielles à moyen et long terme
dans une optique de durabilité,
Luxembourg.
EUROSTAT (2008)
Methodologies and Working papers,
NACE Rév. 2, Nomenclature
statistique des activités économiques
dans la Communauté européenne.
EUROSTAT
Indicators on High-tech industry
and Knowledge-intensive services,
Annex 3.
IMBS, JEAN ET
WACZIARG, ROMAIN (2003)
Stages of diversification,
American Economic Review,
vol. 93(1), pp. 63-86.
INTERNATIONAL MONETARY
FUND (2017A)
IMF Country Report No. 17/113
Luxembourg, IMF Publication
Services, Washington D.C.
INTERNATIONAL MONETARY
FUND (2017B)
IMF Country Report No. 17/114
Luxembourg, selected issues,
IMF Publication Services,
Washington D.C.
STATEC (2008)
L’économie luxembourgeoise
en 2007 et évolution conjoncturelle
récente, Note de conjoncture
n° 1-08, Luxembourg
STRÁSKÝ, JAN
ET WURZEL, ECKHARD (2015)
Luxembourg – diversifying a small
open economy, OECD Economics
Department Working Papers,
No. 1240, OECD Publishing, Paris.
SOURCES DE DONNÉES
STATEC
http://www.statistiques.public.lu/fr/
economie-finances/index.html
EUROSTAT
http://ec.europa.eu/eurostat/data/
database
7.1	 Session parallèle : Stratégies 	 238
7.2	 Session parallèle : Entrepreneuriat 	 240
7.3	 Session parallèle : Développement économique 	 241
7.4	 Session parallèle : Indicateurs globaux	 242
7.5	 Session parallèle : Cadre institutionnel 	 243
7.6	 Session parallèle : Aspects sociaux	 244
7.7	Conclusions	 245
7	 Conférence internationale
« Competitiveness strategies
for the small EU states: economic
and social perspectives »
236 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
Les 19 et 20 avril 2018 a eu lieu une conférence internationale organisée
par l’Observatoire de la compétitivité en collaboration avec le « Islands
and Small States Institute  » de l’Université de Malte et le STATEC.
La conférence a réuni des chercheurs nationaux et internationaux, ainsi
que le public intéressé, pour discuter de différentes questions sur la
compétitivité, en particulier en ce qui concerne les spécificités des petits
États. Parmi les pays présents figuraient le Luxembourg, l’Irlande,
le Monténégro, la Macédoine, Malte, Chypre, la Lituanie, l’Albanie et
la Slovénie. Outre les trois sessions plénières, le programme de la
conférence proposait des sessions parallèles autour de 6 thèmes
différents, à savoir stratégies, entrepreneuriat, développement écono-
mique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et aspects sociaux.
Ce chapitre résume les éléments discutés lors de la conférence.
Les présentations détaillées des différents orateurs peuvent être télé-
chargées sur le site Internet de l’Observatoire de la compétitivité1
.
Lors des sessions plénières, Enrico Spolaore a discuté dans son allo-
cution l’enjeu de l’intégration internationale pour les petits États. En
effet, les petits États peuvent mieux prospérer dans un monde ouvert
avec une intégration économique accrue. Ainsi, les petits États ont
bénéficié de la tendance à une plus grande ouverture internationale au
cours des dernières décennies. En citant la progression de mouvements
anti-européens, le Brexit et les tensions dans le commerce internatio-
nal, l’orateur a ensuite constaté que l’ouverture internationale est
actuellement menacée, tant au niveau européen que global. Par la suite,
l’orateur s’est penché sur ce qu’il appelle le dilemme européen : les
économies d’échelle réalisées grâce à l’intégration institutionnelle et
les bénéfices de la diversité au sein du marché unique sont opposés
aux coûts de l’hétérogénéité en raison de préférences divergentes en
ce qui concerne les biens publics et les politiques. Le projet européen
tente de contourner les contraintes imposées par l’hétérogénéité des
préférences par une stratégie d’intégration partielle qui vise d’abord
des domaines avec des économies d’échelle importantes et des coûts
liés à l’hétérogénéité relativement faible, comme l’intégration com-
merciale. La particularité du projet européen est que l’intégration dans
les différents domaines devrait se faire par étape. Cependant, l’attente
que l’intégration économique mène à une intégration politique ne s’est
pas réalisée dans tous les cas. Ainsi, l’intégration incomplète est même
devenue une des raisons des problèmes institutionnels actuels de
l’Union européenne. En conclusion, l’orateur préconise que l’Europe
abandonne sa stratégie d’intégration par étape des différents domaines
politiques et qu’elle se concentre sur les réformes qui font économi-
quement et politiquement sens en elles-mêmes et qui sont démocra-
tiquement légitimées par les électeurs européens. Les petits États
devraient être à la tête de ce processus car ce sont eux qui tirent le plus
de bénéfice de l’intégration.
1
	https://odc.gouvernement.lu/
en/actualites/mes-actual-
ites/2018/Conference-Small-
States.html
237 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
Dans son allocution Patrice Pieretti a posé la question de savoir si les
petits pays sont contraints d’être des paradis fiscaux pour être com-
pétitifs. Il constate que les petits pays sont en général faiblement dotés
en capital et ressources humaines et sont ainsi fortement dépendants
des ressources étrangères qu’ils doivent attirer. Dans ce contexte,
est-ce que la concurrence fiscale voire le dumping fiscal est une solu-
tion afin d’attirer les ressources manquantes ? L’orateur a passé en
revue une partie de la littérature économique existante en la matière.
Il apparaît que les pays rivalisent non seulement au niveau des taxes,
mais que des atouts au niveau des infrastructures tangibles et intan-
gibles ainsi que des services publics sont cruciaux au même titre pour
attirer les ressources étrangères. Ainsi, un petit État ne doit pas impé-
rativement miser sur de faibles taux d’imposition, mais peut attirer du
capital étranger en mettant à disposition des investisseurs de meilleurs
biens publics. Ensuite l’orateur a abordé, dans une perspective dyna-
mique, la question de la survie économique d’un petit État dans un
monde concurrentiel à ressources mobiles. L’analyse considère deux
caractéristiques opposées de petits pays  : premièrement leur plus
grande flexibilité dans la prise de décision et deuxièmement leur
capacité institutionnelle limitée. L’analyse tient également compte du
degré d’ouverture internationale, plus précisément de la mobilité du
capital. Les résultats de l’analyse sont mitigés. Si la mobilité du capital
est faible, un petit pays peut réduire ses taux d’imposition sans devoir
s’attendre à une réaction d’un grand pays rival. Dans ce cas précis,
l’efficience institutionnelle n’est pas non plus déterminante pour
l’attractivité d’un pays. Si par contre la mobilité du capital se situe à
un niveau intermédiaire, l’efficience institutionnelle gagne en valeur et
une faible efficience peut conduire à une baisse de l’attractivité inter-
nationale d’un pays. Finalement, si la mobilité du capital est élevée, la
concurrence internationale peut nuire aux petites économies. Dans
cette situation, un faible niveau de taxes et la flexibilité dans la prise de
décision ne peuvent pas compenser un faible niveau d’efficience insti-
tutionnelle.
238 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.1	 Session parallèle :
Stratégies
Les petits États doivent faire face à des désavantages spécifiques si on
pense seulement à la taille de leur marché domestique ou à des res-
sources naturelles limitées. Cependant, certains petits États sont par-
venus à générer un PIB par tête assez élevé. Quelles étaient leurs
stratégies de compétitivité et combien diffèrent-elles de celles d’un
grand État ? Catherine Wong, de l’Université du Luxembourg, compa-
rait dans sa présentation les stratégies de développement du Luxem-
bourg et de Singapour. Les deux États ont fait des investissements
décisifs dans des secteurs de niche et ont choisi les politiques qui sont
opposées à celles de leurs concurrents régionaux et internationaux.
Leur succès relatif, nécessite plus d’explications axées sur l’État et doit
être compris dans les processus globaux plus larges de reconfiguration
géopolitique et économique. Les nouvelles données empiriques utilisées
sont tirées des entrevues avec les décideurs politiques et économiques
au Luxembourg et à Singapour tout en offrant une courte explication
des trajectoires passées et futures de ces deux pays en ce qui concerne
les défis communs auxquels qu’ils sont confrontés en tant qu’États
modestes mais hautement globalisés. Mario Hirsch a une vue similaire
en pointant la politique de niche que le Luxembourg a pratiqué au milieu
du XIXe
siècle. Le Luxembourg a joué une politique de niche depuis le
milieu du XIXe
siècle, ce qui a coïncidé avec le décollage économique
du pays. Cette présentation a traité de 3 exemples qui illustrent les
possibilités et les limites d’une telle approche. Les exemples choisis
proviennent de trois secteurs qui sont devenus emblématiques pour le
petit pays : l’acier, les communications et les finances. Un élément
commun est le fait que le Luxembourg a choisi délibérément une
approche minimaliste dans le cadre juridique à savoir un minimum de
contraintes et de prescriptions. Godfrey Baldacchino a mis en exergue
la « stratégie d’adaptation flexible » d’un petit pays en vue d’atteindre
les meilleurs résultats. Plus l’État ou le territoire est petit, plus grande
est la probabilité que ses affaires domestiques internes seront domi-
nées par des facteurs exogènes. Par ailleurs, plus l’État ou le territoire
est petit, plus grande devient l’obligation de son gouvernement et de
ses institutions de prétendre qu’ils peuvent prévoir, de suggérer le lea-
dership et de la prospective dans la trajectoire de développement tout
en étant agile à saisir les opportunités lorsqu’elles surviennent, et même
si celles-ci n’ont aucun lien avec tous les plans existants. À l’aide de
données secondaires et de l’expérience personnelle, l’auteur a retracé
d’abord la manière dont la « spécialisation flexible » dicte et entraîne
une quantité considérable d’actions et de décisions dans les petites
juridictions. Il a ensuite examiné comment ces obligations structurelles
se transforment en niches compétitives, tout en accumulant un ensemble
de compétences particulières et en requérant des infrastructures spé-
cifiques. À côté du Luxembourg et de Singapore, deux autres pays ont
été abordés dans cette session à savoir le Monténégro et la Macédoine,
surtout dans un contexte d’adhésion à l’Union européenne.
239 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
Milorad Katnic a discuté les enjeux de la compétitivité de l’économie
monténégrine dans le contexte de son cheminement vers l’adhésion à
l’UE. Pour cet auteur la clé pour assurer la compétitivité à long terme
de l’économie monténégrine est un système de réglementation simple
avec des formalités administratives minimes et un système d’ensei-
gnement flexible. La mise en place de standards européens peut même
entraîner une perte de compétitivité du pays. Selon Marjan Petreski et
Igor Velickovski, la Macédoine fait un progrès notable en matière de
compétitivité dans les classements du Forum économique mondial et
de la Banque mondiale. Ces auteurs ont analysé d’une part les points
forts qui ont amélioré la compétitivité et le rôle du gouvernement dans
ce processus de réformes notamment en matière de politique d’inves-
tissement, et d’autre part, les faiblesses restantes dans divers domaines
tels que l’environnement des entreprises, l’éducation et le marché du
travail.
240 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.2	 Session parallèle :
Entrepreneuriat
Une des priorités de la Commission européenne est d’assurer un cadre
réglementaire, juridique et financier propice à l’entrepreneuriat qui joue
un rôle moteur en ce qui concerne la croissance économique et la
création d’emplois. Dans le contexte des petits États, Cesare A. F. Riillo
a exploré si la taille du pays façonne la relation entre l’entrepreneuriat
et la croissance économique. La littérature économique suggère que
l’esprit d’entreprise et la population sont d’importants déterminants
de la croissance. Un lien entre la taille du pays et la croissance pourrait
exister. Plusieurs mouvements séparatistes affirment que des avan-
tages économiques liés à la taille d’un pays existent. Les grands pays
bénéficient d’économies d’échelle, tandis que les petits pays peuvent
tirer avantage de la spécialisation, des coûts de transaction plus bas
et d’une plus grande flexibilité. En utilisant une approche économétrique,
l’étude confirme l’importance de l’entrepreneuriat pour la croissance
économique. Pour la taille du pays, les résultats ne sont pas concluants,
ce qui peut être expliqué par le haut degré d’hétérogénéité entre pays
et la présence de stratégies visant à atténuer les inconvénients liés à
la taille. Les grands pays peuvent décentraliser leur gouvernement
pour bénéficier de la souplesse des petites unités administratives, tan-
dis que les petits pays peuvent adhérer à une union économique pour
bénéficier d’économies d’échelle. Ces politiques peuvent affecter le
lien entre croissance économique et taille du pays. La présentation de
Mike Devaney and Jan Gallagher a donné un aperçu de la collaboration
d’Enterprise Ireland avec les ministères en matière de soutien aux
entreprises afin de développer l’industrie irlandaise et de promouvoir
la croissance des exportations et l’emploi. Il s’agit d’outils comme
« Company Competitiveness Health Check » qui permettent l’amélio-
ration des performances opérationnelles, l’obtention d’un avantage
concurrentiel, grâce à la qualité et à la réduction des coûts tout en
améliorant le service clientèle. Vasja Sivec a analysé comment la crois-
sance de la productivité s’explique par des facteurs mondiaux, régionaux
et spécifiques à un pays. Pour les petits États, une part plus élevée de
la croissance de la productivité est expliquée par des facteurs mon-
diaux. Cette relation est absente pour les grands pays. Une explication
possible est que les petits pays ont besoin d’accéder aux marchés
mondiaux afin de développer leur potentiel, car, en raison de leur taille,
ils ne peuvent pas s’appuyer sur le marché intérieur comme les grands
pays. Dans l’ensemble, nous trouvons qu’environ 1/3 de la croissance
de la productivité d’un petit pays s’explique par des facteurs globaux
(20 %) et régionaux (13 %). Les autres 2/3 sont associés à des facteurs
spécifiques d’un pays.
241 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.3	 Session parallèle :
Développement économique
Ces dernières années, on observe la tendance des pays de s’engager
de plus en plus à atteindre les objectifs de développement durable.
Beaucoup de ces objectifs se rapportent à l’amélioration de la qualité
de l’environnement. Charles-Henri Dimaria a discuté l’efficience éco-
nomique des pays mise en relation avec leur empreinte écologique.
Cette présentation propose un nouveau classement par pays grâce à
un indicateur mesurant la performance économique des pays selon un
critère de durabilité et elle étudie si la taille du pays est en corrélation
avec ces deux indicateurs. Les résultats montrent que l’efficacité éco-
nomique est positivement corrélée avec la taille du pays. Cependant
les petits États se classent mieux selon leur efficience économique
ajustée par la durabilité. Malte, Chypre et la Lituanie font partie des
États membres qui ont accédé à l’Union européenne en 2004. Les pré-
sentations de cette session parallèle ont retracé le développement
de ces pays avant et après leur adhésion. La présentation d’Algirdas
Miskinis portait sur les facteurs qui influent sur le développement éco-
nomique de la Lituanie, une petite économie en transition. L’orateur a
comparé la structure et la performance de l’économie lituanienne avant
et après l’adhésion à l’UE et a donné une description des succès, évo-
quant les forces motrices derrière ces changements. Mais il a relevé
également les défis de l’économie lituanienne en pointant l’augmenta-
tion des inégalités et le taux d’émigration élevé, la faiblesse de l’inno-
vation et de la productivité du travail, qui ont une influence directe sur
la compétitivité. La présentation d’Andreas Theophanous et Marat
Yuldashev a traité de l’état actuel de l’économie de Chypre. Cinq ans
après l’effondrement économique en mars 2013, Chypre est dans une
bien meilleure situation et a pu être stabilisée. En 2016, l’économie a
montré une croissance économique modeste. Cependant, il y a encore
des problèmes très graves qui doivent être abordés, y compris le défi
des prêts non productifs (PNP), le taux élevé de la dette privée et
le chômage structurel persistant. Nicolas Arsalides de la Banque
européenne d’investissement, a présenté les résultats quant à la dyna-
mique d’investissement à Malte tout en mettant aussi en lumière les
domaines qui nécessitent l’attention politique. L’orateur a expliqué que
les investissements des entreprises continuent à croître à Malte et que
les attentes restent positives. Le principal risque pour une reprise
soutenue dans les activités d’investissement à Malte est la pénurie de
compétences. Près de neuf entreprises sur dix considèrent déjà que
cela constitue un goulot d’étranglement pour leurs activités d’inves-
tissement. D’un point de vue politique, EIBIS 2017 suggère que le pro-
blème de la pénurie de compétences, l’amélioration du système de
transport, la réduction des coûts de l’énergie ainsi que la simplification
de la réglementation des activités commerciales seront les domaines
clés à attaquer. La présentation de Michal Jasinski visait à analyser la
compétitivité du secteur du tourisme dans les petits États de l’Union
européenne (Chypre, Estonie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte et
Slovénie) comparé aux plus grands États membres et d’autres desti-
nations touristiques dans le reste de la monde. L’indicateur utilisé pour
mesurer la compétitivité du tourisme est l’indice du Travel & Tourism
Competitiveness Report.
242 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.4	 Session parallèle :
Indicateurs globaux
Dans cette session parallèle, les classements des petits États dans les
benchmarks internationaux ont été discutés. Bambos Papageorgiou a
présenté les performances globales de Chypre ainsi que ses perfor-
mances dans les sous-indices du Global Competitiveness Report. Il a
identifié les domaines où Chypre présente des scores exceptionnelle-
ment élevés et exceptionnellement bas et en a discuté brièvement les
raisons. Serge Allegrezza a utilisé le classement de l’indicateur syn-
thétique du tableau de bord national du Luxembourg pour répondre à
la question si la taille joue en matière de compétitivité. Cette question
est cruciale pour les petits États membres si on pense seulement à la
petite taille de leur marché intérieur ou à leur incapacité de profiter de
l’économie d’échelle. Les études empiriques sur les effets de la taille
sur les performances du pays ne sont pas concluantes. Un document
de travail publié par Alouini et Hubert (2010) qui utilise un indicateur
composite pour mesurer la taille du pays a montré qu’il existe une
relation clairement négative entre la taille du pays et le taux de crois-
sance du PIB. Cependant, ils ont conclu que l’ouverture au commerce
international a un effet clairement positif sur la croissance. En utilisant
un panel de 28 États membres sur 16 ans (2000 à 2015), la régression
du RNB sur l’indicateur composite calculé par l’Observatoire de la
compétitivité et sur la population montre un résultat mixte où la popu-
lation joue un rôle limité alors que la compétitivité est très significative.
Mimoza Agolli a utilisé les benchmarks pour comparer la compétitivité
des petits États des Balkans occidentaux à celle des États baltes en se
concentrant sur quatre domaines principaux du Global Competitiveness
Report à savoir les institutions, l’efficacité du marché, la sophistication
des entreprises et l’innovation du marché du travail. L’idée est de mesu-
rer l’effet du cadre politique sur le classement de compétitivité des
petits États balkaniques. Pour cela, les changements dans les classe-
ments de compétitivité dans une perspective dynamique ont été analy-
sés pour identifier l’impact du processus d’intégration dans ces mêmes
pays. Lino Briguglio a testé la corrélation entre la résilience économique
et la compétitivité. Dans cette analyse, la résilience est associée à la
bonne gouvernance économique, sociale et politique et la vulnérabilité
est associée à une exposition aux chocs extérieurs, principalement en
raison d’un degré élevé d’ouverture commerciale. Les résultats indiquent
que les petits États de l’UE ont tendance à un degré élevé de vulnéra-
bilité économique tout en tendant également à avoir des classements
de compétitivité relativement élevés. Cela suggère que la résilience
économique et la compétitivité sont liées, et un test de corrélation dans
l’étude confirme cette relation.
243 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.5	 Session parallèle :
Cadre institutionnel
« Le “Luxembourg way of doing“ est marqué par le pragmatisme, la
capacité d’adaptation et la volonté d’amélioration permanente, tout en
tirant profit de la petite taille du pays, avec ses chemins courts, sa
grande proximité par rapport aux décideurs et sa flexibilité hors pair.  »2
(Le Luxembourg  : profil d’un pays, par le Comité de coordination
interministériel Nation Branding). Au niveau de la fonction publique
luxembourgeoise, les ministères sont occupés principalement par des
généralistes multitâches et adaptables. Lors de la comparaison des
classements internationaux dans les domaines de l’organisation et la
gestion du gouvernement, le Luxembourg réussit plutôt bien par rapport
aux autres 27 États membres. Dans le domaine de la coordination
interministérielle, le Luxembourg était en 2016 parmi les cinq meilleurs,
puisqu’il a obtenu très bien en matière d’efficacité gouvernementale
(rang 7) et de moyens d’exécution (rang 6). Dans ce contexte, Danielle
Bossaert a analysé les atouts typiques de l’administration publique
luxembourgeoise tels que sa grande agilité, réactivité et adaptabilité,
tout en illustrant également les risques d’une spécialisation limitée qui
implique une forte dépendance externe en expertise et en savoir-faire.
Jadranka Kaludjerovic a présenté le cadre fiscal du Monténégro en
tant que facteur de compétitivité qui est caractérisé par des taux faibles
en matière de TVA et d’impôt sur les bénéfices. Cependant, des efforts
restent à faire étant donné que l’impôt sur le revenu et les cotisations
sociales sont très élevés et représentent un fardeau pour les entre-
prises. En outre, certaines taxes et certains droits municipaux présentent
une charge supplémentaire et ne sont généralement pas ciblés par les
politiques nationales visant à créer un meilleur environnement pour
les affaires.
2
	http://www.inspiringluxem-
bourg.public.lu/fr/outils/publi-
cations/nation-branding/
nation-branding/guide-refer-
ence-NB-FR.pdf
244 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.6	 Session parallèle :
Aspects sociaux
Francesco Sarracino s’est intéressé au bien-être des citoyens dans
les petits États. La reprise récente des tensions séparatistes a apporté
la question des autonomies régionales et leurs performances sociales
et économiques dans le débat public. Petit, est-ce mieux ? L’orateur a
répondu à cette question à l’aide de la satisfaction de vie. Des études
antérieures ont documenté un écart de satisfaction de vie systématique
entre les pays occidentaux et orientaux et entre le Nord et le Sud. Les
différences de performances économiques et sociales expliquent en
partie cette fracture. Ainsi, il utilise des études européennes de qualité
de vie (2003-2011) pour vérifier si les personnes résidant dans les petits
pays sont en moyenne plus satisfaits de leur vie que les habitants des
grands pays. Les chiffres indiquent que les habitants des petits pays
occidentaux sont en moyenne plus satisfaits de leur vie que les autres
Européens. Les chiffres confirment également la fracture stylisée de
bien-être entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest. La décom­
position par la méthode de Blinder-Oaxaca montre que la différence
de satisfaction de vie entre pays est due à différentes dotations : les
résidents dans les petits pays occidentaux sont en moyenne plus riches
et plus actifs sur le marché du travail, et ils ont davantage confiance
dans les institutions politiques. Ces résultats valent également lors de
l’utilisation des données de l’Eurobaromètre (2009-2015). Le marché
du travail du Luxembourg est certainement atypique en raison du
grand nombre d’étrangers et de frontaliers qui le composent. Claudia
Hartmann examine les données sur l’immigration du Luxembourg et
ses politiques et met l’accent sur des politiques spécifiques aux petits
et micro États visant à attirer des travailleurs hautement qualifiés.
Franz Clément met le marché du travail luxembourgeois en relation
avec la cohésion sociale. L’étude tente de montrer comment, dans la
société luxembourgeoise, une augmentation de l’intégration et la
cohésion sociale pour les travailleurs transfrontaliers et les travailleurs
étrangers est perçue et envisagée. Ensuite, il décrit les institutions
qui ont été créées et les mesures qui ont été prises à cette fin, ainsi
que les mesures proposées qui ont une perspective de succès. Contrai-
rement au marché du travail luxembourgeois, celui de la Lituanie souffre
de l’émigration sans précédent. Les jeunes travailleurs talentueux et
prometteurs fuient le marché du travail, de sorte que la compétitivité
économique de la Lituanie est passée du rang 35 en 2016 à 41 en 2017
selon le Global Competitiveness Report publié par le Forum économique
mondial. Néringa Ramanauské décrit comment les entreprises locales
font face à une contrainte croissante dans le choix des spécialistes
nécessaires. Ainsi, le gouvernement lituanien a introduit le nouveau
Code du travail en 2017. Le Code était censé équilibrer les droits des
employeurs et des employés afin d’offrir plus de flexibilité à l’emploi.
245 7. Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
7.7	Conclusion
Les participants à la conférence ont approuvé un « final statement »
publié également sur le site Internet. Il a été communément approuvé
que dans un contexte de libre-échange globalisé, la compétitivité est
un moyen tant pour les entreprises que pour les pays de survivre et
prospérer. Il a été retenu que la compétitivité est particulièrement
importante pour les petits États en raison de leur très forte dépendance
du commerce international qui résulte de leur petit marché intérieur
(conduisant à une forte dépendance vis-à-vis des exportations) et de la
disponibilité limitée de ressources naturelles (conduisant à une forte
dépendance vis-à-vis des importations). Ainsi, il a été recommandé
de poursuivre la recherche en matière de compétitivité des petits États
et d’organiser des conférences en la matière afin d’échanger sur les
spécificités des petits États membres.
Bilan compétitivité 2018

Bilan compétitivité 2018

  • 1.
    DEPOLITIQUEÉCONOMIQUE BILAN COMPÉTITIVITÉ 2018 Tenirbon dans une période turbulente PERSPECTIVES N° 34 NOVEMBRE 2018
  • 2.
    BILAN COMPÉTITIVITÉ 2018 Tenirbon dans une période turbulente
  • 3.
    Les « Perspectives dePolitique Économique » reprennent des rapports, études, recherches ou actes de colloques réalisés ou édités par les collaborateurs du ministère de l’Économie ou par des experts d’institutions associées. Les opinions exprimées dans ces publications sont celles des auteurs et ne correspondent pas nécessairement à celles du ministère de l’Économie ou du gouvernement. Pour toute requête ou suggestion, contactez l’Observatoire de la compétitivité du ministère de l’Économie du Grand-Duché de Luxembourg. Ministère de l’Économie Observatoire de la compétitivité 19-21 Boulevard Royal L-2449 Luxembourg [email protected] Novembre 2018 ISBN : 978-2-919770-25-0 Cette publication est téléchargeable sur le site https://odc.gouvernement.lu © Ministère de l’Économie, Luxembourg
  • 4.
    3 Bilan Compétitivité2018 Bilan Compétitivité 2018 Ont contribué à l’élaboration de cette publication : Serge ALLEGREZZA Ministère de l’Économie/STATEC Martine HILDGEN Max JENTGEN Laurent PUTZ Giulia SPALLETTI Pierre THIELEN Ministère de l’Économie Chiara PERONI STATEC et l’équipe de STATEC Research ASBL
  • 5.
    4 Bilan Compétitivité2018 Résumé Chapitre 2 Le débat sur la compétitivité territoriale est régulièrement relancé lors de la publication de benchmarks et classements internationaux. Les rapports annuels qui figurent parmi les plus suivis proviennent du Forum économique mondial, de l’International Institute for Management Development (IMD), de la Heritage Foundation et de la Commission européenne. En analysant le degré d’accord pour les pays de l’UE entre ces quatre classements internationaux et le système d’indicateurs natio- nal (cf. Chapitre 3), on constate une forte corrélation. En dehors de ces quatre benchmarks majeurs publiés annuellement, il en existe une mul- titude d’autres qui sont publiés régulièrement ou ponctuellement. Pour la grande majorité des classements repris à titre d’exemple dans ce Bilan 2018, le Luxembourg se classe dans le Top 10 au niveau de l’UE. Bien que le classement final constitue souvent l’élément le plus médiatisé, ces analyses racontent une histoire plus complexe que ne le laisse présager la simplicité du classement. Il s’agit de ne pas perdre de vue les limites d’untelexercice:relativitédesclassements,qualitédessources,approche « one size fits all », etc. En dépit des nombreuses réserves d’un tel exer- cice de benchmarking territorial, ces rapports méritent d’être suivis car ils constituent des outils de communication redoutables. Chapitre 3 Le troisième chapitre est dédié au tableau de bord national de la compétitivité qui constitue une composante centrale de l’analyse de la compétitivité. En effet, le Comité de coordination tripartite (2003) au Luxembourg avait reconnu la nécessité d’un tableau d’indicateurs tenant compte des spécificités nationales du pays afin de pouvoir mieux appréhender la compétitivité du pays que ne le permet un simple recours aux benchmarks internationaux. Ce tableau de bord, qui a été élaboré à l’époque par le Prof. Fontagné, a été révisé en 2016 au sein du Conseil économique et social. Une première mise à jour annuelle de ce nouveau système d’indicateurs national de compétitivité est présentée dans ce Bilan. Les résultats actualisés montrent que les performances du Luxembourg sont généralement mixtes dans les trois aspects. Plus précisément, le résultat de l’aspect Économie révèle qu’une légère détérioration a eu lieu entre 2016 et 2017. Toutefois, l’analyse de la performance luxem- bourgeoise dans les aspects Social et Environnement indique une légère amélioration, ou une situation stable, par rapport aux résultats de 2016. Après une analyse détaillée des indicateurs du tableau de bord, l’ODC a calculé son traditionnel indicateur synthétique sur base des 68 indica- teurs. Dans le classement général, le Luxembourg se place dans le groupe des pays à performance élevée. Dans le classement par aspect, le Luxembourg se positionne parmi les pays à performances élevée en ce qui concerne l’aspect Économie et l’aspect Environnement, tandis que pour l’aspect Social, le Luxembourg se positionne dans le groupe des champions. Alors que le Luxembourg se classe plutôt bien par rapport aux autres pays de l’UE en 2017, il s’avère aussi important d’analyser les variations de 2016 à 2017 afin de déterminer l’évolution des performances. Ces analyses montrent que certaines évolutions se présentent moins bien.
  • 6.
    5 Bilan Compétitivité2018 Chapitre 4 La stratégie Europe 2020 constitue un élément central de la réponse de l’UE à la crise économique d’il y a maintenant une décennie. La sortie de crise a été considérée comme devant constituer le point d’entrée dans une économie sociale de marché, plus verte et plus intelligente. Cinq grands objectifs ont été confirmés au niveau de l’UE pour ce qui est de favoriser l’emploi, d’améliorer les conditions de l’innovation et de la R&D, d’atteindre les objectifs du changement climatique et de l’énergie, d’amé- liorer les niveaux d’éducation et de favoriser l’inclusion sociale. Chaque État membre a par après fixé ses propres objectifs nationaux. Pour cer- tains des objectifs arrêtés par le Luxembourg (2010), les indicateurs ont évolué dans la bonne direction alors que pour d’autres la situation s’avère moins favorable. Début 2018, la Commission européenne a jugé que le Luxembourg était sur la bonne voie en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, mais qu’il devrait manquer son objectif d’émis- sions de gaz à effet de serre. La Commission a aussi jugé que peu de progrès avaient été accomplis en matière de R&D, de réduction du risque de pauvreté et de taux d’emploi. Les années précédant la crise étaient également caractérisées par des développements macroéconomiques créant des déséquilibres entre États membres de l’UE. La Commission a donc aussi développé une procédure de suivi des déséquilibres macroéconomiques. Ainsi, la Commission publie annuellement un tableau de bord analysant chaque État membre par rapport à des seuils d’alerte. Depuis 2015, il comprend quatorze indicateurs principaux. Dans la plus récente édition (2017), la Commission a constaté que le Luxembourg n’était pas confronté à des déséquilibres, même si le pays dépassait des seuils. Dans ce Bilan, une mise à jour des données a été réalisée (juillet 2018). On peut constater que le Luxembourg dépassait deux seuils : la dette consolidée du sec- teur privé et la variation du taux d’activité. Pour le Luxembourg, l’indica- teur de dette privée doit être interprété avec prudence. La plus grande partie est contractée par des sociétés non financières. Mais maintes entreprises choisissent souvent un financement au Luxembourg non pas pour leur besoin direct mais pour d’autres de leurs entités localisées à l’étranger (p.ex. prêts intra-groupes). La Commission considère que le très fort dépassement du seuil par le Luxembourg est donc lié à la structure du pays et ne constitue donc pas un risque à ce stade.
  • 7.
    6 Bilan Compétitivité2018 Chapitre 5 En vue de diminuer la dépendance prononcée du Luxembourg envers son secteur financier (26,5 % du PIB), le gouvernement promeut active- ment le développement de nouveaux secteurs prioritaires selon une stratégie de multispécialisation sectorielle : TIC, logistique, sciences et technologies de la santé, éco-technologies et technologies de l’espace. Sur base de calculs réalisés à partir de données du STATEC et du Registre de commerce et des sociétés (RCS), et en gardant à l’esprit les limites méthodologiques importantes d’un tel exercice, les entreprises privées de ces secteurs représentaient, en 2016, 9,6% de la valeur ajoutée brute du pays, près de 31 000 emplois salariés au sein de 3 047 entreprises. Les TIC représentaient de loin la plus grande part en termes de valeur ajoutée (6,8 %) et d’emplois (4,3 %), dont respectivement 1,7 % et 0,2 % sont créés par le secteur des technologies de l’espace, et respective- ment 2,4 % et 3,2 % par la logistique. Les sciences et technologies de la santé ont connu une forte croissance, principalement au niveau de la recherche publique, et les entreprises produisant des éco-technologies restent très limitées au Luxembourg malgré le fait que le nombre des entreprises utilisatrices d’éco-technologies soit en hausse constante depuis quelques années. On assiste globalement à une évolution posi- tive, en termes absolus, des performances de ces cinq nouveaux sec- teurs prioritaires depuis plusieurs années. Chapitre 6 Le Luxembourg a été marqué depuis la fin du 19e siècle par le poids écrasant de la sidérurgie, représentant encore 30 % de son économie jusque dans les années 1970. Depuis, les activités financières se sont fortement développées et représentent à ce jour environ 25 % de l’économie. Cet essor s’est produit pratiquement en même temps que le recul de la sidérurgie. Le Luxembourg est ainsi passé d’une structure monolithique à une autre. Une dépendance prononcée envers un secteur d’activité majeur constituant un risque, il s’avère important de suivre le degré de diversification économique du Luxembourg. Sur base d’un regroupement des activités en 45 branches, la diversi­ fication économique du Luxembourg en termes de valeur ajoutée est calculée à l’aide d’un indice de concentration pour les deux dernières décennies. En comparaison internationale, l’économie du Luxembourg se révèle être peu diversifiée. Alors que la diversification était déjà relativement faible au début de la période observée, elle a encore considérablement baissé jusqu’en 2008 mais est légèrement en hausse depuis 2009. La dominance du secteur financier explique en partie la situation, mais l’analyse relève que le poids important de ce secteur ne peut pas être la seule explication. En effet, la diversification baisse aussi pour le reste de l’économie. Deux essais d’explications sont évoqués. Premièrement, la petite taille du pays implique une limitation des facteurs de production avec en conséquence une faible diversification. Deuxièmement, il est courant que le degré de diversification baisse après qu’un pays a dépassé un certain niveau de développement économique.
  • 8.
    7 Bilan Compétitivité2018 Outrel’analyseauniveaudel’économiedanssonensemble,troisbranches sont étudiées plus en détail. L’analyse confirme que l’impact du secteur financier sur la diversification globale de l’économie est négatif. Une analyse des échanges commerciaux de services financiers révèle que les acteurs luxembourgeois ont élargi leur base de clientèle. Dans l’industrie manufacturière, le déclin de la métallurgie, en combinaison avec le développement d’autres activités industrielles, a provoqué une hausse de la diversification intra-sectorielle. Concernant les services à forte intensité de connaissances (KIS), le développement de quelques branchesparticulièrescommelesactivitésjuridiques,activitésdessièges sociaux, conseil de gestion ou encore les télécommunications a eu un impact positif sur la diversification globale de l’économie du pays. Chapitre 7 Une conférence internationale intitulée « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » a été organisée en avril 2018 au Luxembourg par l’Observatoire de la compétitivité, en collaboration avec le Islands and Small States Institute de l’Université de Malte et le STATEC. Cette conférence a réuni des chercheurs ainsi que le public intéressé pour discuter des questions de compétitivité, et en particulier les spécificités des petits États. Parmi les pays présents figuraient le Luxembourg, l’Irlande, le Monténégro, la Macédoine, Malte, Chypre, la Lituanie, l’Albanie et la Slovénie. Outre les trois sessions plénières, le programme de la conférence proposait des sessions parallèles autour des six thèmes suivants : stratégies, entrepreneuriat, développement économique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et aspects sociaux. Ce chapitre résume les principaux éléments qui ont été discutés.
  • 9.
    8 Bilan Compétitivité2018 Table des matières 1 L’Observatoire de la compétitivité 9 2 Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 17 3 Le système d’indicateurs national 69 4 Le Luxembourg dans le semestre européen 133 5 L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 179 6 Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise 203 7 Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 235
  • 10.
    1 L’Observatoire dela compétitivité 1.1 L’Observatoire de la compétitivité : rôle et missions 10 1.2 De la stratégie de Lisbonne à la stratégie Europe 2020 11 1.3 STATEC Research ASBL 12 1.4 Événements et publications en 2017-2018 13 1.5 Un aperçu du Bilan Compétitivité 2018 15
  • 11.
    10 1. L’Observatoirede la compétitivité 1.1 L’Observatoire de la compétitivité : rôle et missions Le rôle de l’Observatoire de la compétitivité est d’assister le gouver- nement et les partenaires sociaux à définir les orientations et le contenu de politiques favorables ou/et compatibles avec une compétitivité à long terme, source de croissance et de bien-être. Il est en l’occurrence un outil de documentation, d’observation et d’ana- lyse de l’évolution de la position compétitive du pays : une cellule de veille, chargée d’animer un débat constructif entre partenaires sociaux. Les principales missions de l’Observatoire de la compétitivité sont les suivantes : Collecter, analyser, comparer les informations existantes, au niveau national, régional et international, relatives à la compétitivité éco- nomique ; Diffuser de façon bien ciblée des informations sélectionnées et trai- tées, utiles à la prise de décision stratégique ; Effectuer ou commanditer des études et recherches sur la compé- titivité, ses déterminants, etc. ; Contribuer aux travaux et analyses des organisations internationales (Conseil de l’UE, OCDE, etc.) sur la compétitivité ; Coordonner des travaux et la rédaction du Programme national de réforme (PNR) du Luxembourg dans le cadre de la stratégie euro- péenne pour la croissance et l’emploi (stratégie Europe 2020).
  • 12.
    1 Pour plus dedétails : https://ec.europa.eu/info/ strategy/european- semester_en 2 Pour plus de détails : http://www.mf.public.lu 11 1. L’Observatoire de la compétitivité 1.2 De la stratégie de Lisbonne à la stratégie Europe 2020 Au sein du gouvernement, le ministre de l’Économie est responsable de la coordination nationale de la stratégie européenne pour la crois- sance et l’emploi. L’Observatoire de la compétitivité a été chargé en automne 2005 de préparer l’élaboration du Plan national pour l’inno- vation et le plein emploi, qui a été soumis à la Commission européenne dans le cadre de la stratégie de Lisbonne. Afin de pouvoir optimiser la coordination gouvernementale, d’assurer les procédures de consulta- tion et de garantir l’appropriation nationale, une structure ad hoc a été constituée au niveau interministériel en 2005, structure dont l’Obser- vatoire de la compétitivité assure la coordination. Ce réseau regroupe les responsables de la coordination de la stratégie de Lisbonne au sein des départements ministériels et administrations concernés. Le gou- vernement a ensuite soumis à la Commission européenne des rapports annuels de mise en œuvre jusqu’à ce que la stratégie de Lisbonne soit arrivée à échéance en 2010. Fin 2009, la Commission européenne a ainsi lancé les travaux pour définir une stratégie pour les dix ans à venir : la stratégie Europe 20201 Sur base des propositions de la Commission européenne, le Conseil européen de juin 2010 a ensuite arrêté la mise au point de cette nouvelle stratégie, dont la gouvernance aura lieu à trois niveaux intégrés : Une surveillance macroéconomique adressant les politiques macro- économiques et structurelles ; Une coordination thématique qui couvre les cinq grands objectifs européens, et leur mise en œuvre nationale ; En parallèle aura lieu la surveillance dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Chaque État membre a dû soumettre à la Commission européenne en novembre 2010 un premier projet de programme national de réforme (PNR) élaboré dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Le Luxem- bourg a communiqué en novembre 2010 son projet de PNR provisoire à la Commission, et le gouvernement a finalement arrêté en avril 2011 le PNR finalisé du Luxembourg qui, avec le PSC, ont ensuite été communiqués à la Commission. La huitième mise à jour du PNR du Luxembourg a été envoyée en avril 2018 à la Commission, avec le PSC 2018-20222 . Sur base du PNR et du PSC, le Conseil a formulé de nouvelles recommandations par pays à l’égard du Luxembourg, en vue des discussions nationales qui devront être menées au sujet du projet de budget 2019.
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    12 1. L’Observatoirede la compétitivité 1.3 STATEC Research ASBL Depuis 2011, en raison des difficultés de recrutement de chercheurs de haut niveau, le ministère de l’Économie a donné au STATEC et à l’Observatoire de la compétitivité son assentiment à l’organisation de leur recherche au sein du GIE ANEC (Agence pour la normalisation et de I‘économie de la connaissance). Les recherches se sont faites dans le cadre d’un accord de collabora- tion entre le STATEC, l’Observatoire de la compétitivité et I’ANEC. L’Observatoire de la compétitivité et le STATEC cofinancent via les articles budgétaires 05.0.41.010 et 05.1.41.010 le programme de recherche appliquée réalisé par l’ANEC GIE. Les chercheurs recrutés travaillent principalement sur des micro- don- nées d’entreprises dans les locaux du STATEC, afin de respecter la confidentialité de ces données sensibles. L’unité de recherche est com- posée d’une équipe d’économistes-économètres spécialisés dans les domaines de I’innovation, de la productivité et du bien-être. À ce jour, neuf chercheurs de niveau PhD et un assistant de recherche travaillent sous I’égide de I’ANEC. La structure héberge régulièrement des étu- diants en master et en thèse doctorale ainsi que des chercheurs invités. Les travaux sont supervisés par le comité scientifique prévu par la loi cadre du STATEC de 2011. Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 27 août 2014 modifiant la loi modifiée du 31 mai 1999 portant création d’un Fonds national de la recherche dans le secteur public (FNR), et un peu plus tard du règle- ment grand-ducal du 29 octobre 2014 modifiant le règlement grand- ducal du 27 juillet 2000 arrêtant les modalités relatives à la présenta- tion, la sélection et la réalisation des activités de recherche bénéficiant d’une intervention du FNR, l’ANEC GIE n’est plus éligible pour solliciter I’appui financier du FNR, elle se voit donc exclue des collaborations académiques nationales. Seul le cofinancement du FNR pour les projets du type AFR (Aides à la formation recherche) est encore envisageable. Sur recommandation de la direction du FNR, le STATEC a alors créé une asbl dénommée « STATEC Research » immatriculée au Registre de Commerce et des Sociétés sous le numéro F10898. STATEC Research se propose de reprendre I’activité de recherche du STATEC et de l’Observatoire de la compétitivité organisée depuis 2011 dans l’ANEC GIE. Son objet reprend plus précisément les piliers actuels de recherche, à savoir, la croissance et la productivité, I’innovation et I’entrepreneuriat, la performance des entreprises ainsi que le bien-être. L’agrément comme organisme de recherche de l’ASBL STATEC Research a été attribué le 15.11.2016 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pour 2018, le programme de travail prévoit d’appro- fondir les activités engagées afin de remplir la mission première de STATEC Research et qui consiste à valoriser les données statistiques disponibles au STATEC dans le cadre de travaux de recherche appliquée.
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    3 Pour plusde détails : http://www.jecolux.lu/events/ economyday/index.html 13 1. L’Observatoire de la compétitivité 1.4 Événements et publications en 2017-2018 L’Observatoire de la compétitivité a pour objectif d’informer aussi bien les acteurs économiques que le grand public du thème de la compéti- tivité. Pour y arriver, plusieurs canaux de communication sont utilisés tels que l’organisation d’événements publics (colloques, conférences, etc.) et la publication de documents d’analyse relatifs à la compétitivité. Toutes les informations concernant les événements organisés par l’Observatoire de la compétitivité, ainsi que ses publications, peuvent être téléchargées. 1.4.1 Colloques et conférences La stratégie de communication de l’Observatoire de la compétitivité va de pair avec la mission de « veille compétitive » qui lui incombe et sert notamment à lancer des débats publics autour des grands axes définissant la compétitivité de l’économie luxembourgeoise et la stra- tégie Europe 2020. L’organisation d’événements publics fait partie intégrante de cette mission. Les Journées de l’Économie 20183 Le ministère de l’Économie, la Chambre de commerce et la Fedil, en collaboration avec pwc, ont organisé le 22 mars 2018 la Journée de l’Économie « Innovation, growth and prosperity. What will drive economic growth in Luxembourg and worldwide? ». Deux orateurs principaux ont dominé la conférence. D’un côté, Marcel Fratzscher (Président du « DIW Berlin »), a présenté ses vues en matière de perspectives économiques «  Quo vadis Europe? Economic outlook in a divided world  ». De l’autre côté, Mariana Mazzucato (Directeur de « Institute for Innovation and Public Purpose ») a mis l’accent dans son intervention « Rethinking the public sector: a mission oriented lens » sur la nécessité d’élaborer de nouveaux cadres pour comprendre le rôle de l’État dans la croissance économique. Elle a passé en revue le rôle de l’État en tant qu’investisseur de premier ressort et a discuté comment ce rôle devrait changer dans le futur afin de favoriser plus de partenariats public/privé en matière d’innovation.
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    4 Pour plusde détails : https://odc.gouvernement.lu/ fr/actualites.gouv_odc%2Ben% 2Bactualites%2Bmes-actualites %2B2018%2BConference- Small-States.html 5 Pour plus de détails : http://www.lisdatacenter.org/ news-and-events/events/ lecture-series/ 14 1. L’Observatoire de la compétitivité Conférence « International Conference on Competitiveness Strategies for the Small States of the EU »4 Les 19 et 20 avril 2018 a eu lieu une conférence internationale organisée par l’Observatoire de la compétitivité en collaboration avec le « Islands and Small States Institute » de l’Université de Malte, et le STATEC. La conférence a réuni des chercheurs nationaux et internationaux, ainsi que le public intéressé, pour discuter de différentes questions sur la compétitivité, en particulier en ce qui concerne les spécificités des petits États. À côté des trois allocutions par Enrico Spolaore, Patrice Pieretti et Stéphane Pallage, le programme de la conférence s’étalait sur deux demi-journées partagées en 6 sessions parallèles autour de 6 thèmes différents, à savoir : stratégies, entrepreneuriat, développement éco- nomique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et aspects sociaux. Parmi les pays présents figuraient le Luxembourg, le Monténégro, la Macédoine, Malte, Chypre, la Lituanie, la Pologne, l’Albanie et la Slovénie. Conférence « Inequality and globalization, a brief review of facts and arguments »5 L’Observatoire de la compétitivité et le LIS cross-national data center ont organisé en juillet 2018 la conférence « Inequality and globalization, a brief review of facts and arguments » donnée par le professeur François Bourguignon. 1.4.2 Perspectives de Politique économique À travers la publication «  Perspectives de Politique économique  », l’Observatoire de la compétitivité diffuse les résultats d’études et/ou de recherches commanditées auprès de chercheurs universitaires ou de consultants, ainsi que des documents de travail rédigés par les membres de l’Observatoire de la compétitivité. Cette publication a également pour objet de faire connaître les comptes rendus d’exposés, de séminaires ou de conférences que le ministère de l’Économie orga- nise sur des thèmes de politique économique. Pour finir, elle a l’ambi- tion d’éclairer les choix politiques possibles, d’évaluer l’efficacité de certaines mesures et d’alimenter ainsi le débat public sur la politique économique.
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    15 1. L’Observatoirede la compétitivité 1.4.3 Le site Internet de l’Observatoire de la compétitivité L‘Observatoire de la compétitivité dispose d’un site Internet qui regroupe toutes les informations et publications concernant la compétitivité de l’économie nationale : https://odc.gouvernement.lu. Ce site donne notamment des informations sur les nouvelles relatives à la compéti- tivité du Luxembourg dans les publications étrangères. Il sert de plate- forme de communication à l’ensemble des acteurs impliqués dans la réalisation de la stratégie Europe 2020 au Luxembourg et à rendre disponibles les données du tableau de bord national de la compétitivité. Le site annonce les événements et publications à venir. Les documents relatifs aux conférences et séminaires, ainsi que les publications, peuvent être téléchargés gratuitement à partir de ce site. 1.5 Un aperçu du Bilan Compétitivité 2018 Le chapitre 2 expose les performances du Luxembourg selon les indi- cateurs composites internationaux majeurs (IMD, WEF, etc.) et examine aussi divers classements moins connus du grand public. Le chapitre 3 analyse annuellement l’évolution de la compétitivité du Luxembourg par rapport aux autres États membres de l’UE selon les indicateurs du tableau de bord national. Ce tableau de bord avait initialement été mis en place à la demande du Comité de coordination tripartite en 2003 afin de mieux tenir compte des spécificités du Luxem- bourg. Une révision de ce tableau de bord national a été préparée au sein du Conseil économique et social (CES) qui a adopté à l’unanimité en juillet 2016 son avis sur le système d’indicateurs national qui consti- tue à partir de 2017 le nouveau tableau de bord modernisé et structuré. Le chapitre 4 a pour objet de présenter les priorités ainsi que les objec- tifs européens et nationaux de la stratégie Europe 2020 dans le cadre du semestre européen, et de dresser un état des lieux intermédiaire de la position du Luxembourg pour les indicateurs du tableau de bord de la surveillance macroéconomique avant la publication de la nouvelle édition fin 2018 par la Commission européenne. Le chapitre 5 a pour objet de dresser un état des lieux et suivi des cinq secteurs économiques prioritaires au Luxembourg, dont le développe- ment est promu activement par le ministère de l’Économie : TIC, logis- tique, sciences et technologies de la santé, éco-technologies et tech- nologies de l’espace. Le chapitre 6 analyse le degré de diversification de l’économie luxem- bourgeoise au fil des deux dernières décennies.
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    16 1. L’Observatoirede la compétitivité Finalement, le chapitre 7 dresse une synthèse d’une conférence euro- péenne au Luxembourg organisée en avril 2018 par l’Observatoire de la compétitivité, qui a donné l’occasion de faire un état des lieux sur les connaissances dans le domaine de la compétitivité des petits pays : « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives ».
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    2 Les benchmarks et l’analyse decompétitivité comparée 2.1 Introduction 18 2.2 Le classement du Luxembourg 18 2.3 Conclusions 65 2.4 Bibliographie 68
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    18 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 2.1 Introduction Le débat sur la compétitivité territoriale est régulièrement relancé au Luxembourg lors de la publication de benchmarks et de classements internationaux de territoires. En effet, des indices composites sont de plus en plus souvent utilisés afin de dresser des comparaisons internationales en regroupant de multiples informations dans une seule valeur numérique1 . Ces indices synthétisent une variété de caractéris- tiques et donnent une image globale approximative d’une thématique souvent complexe comme la compétitivité territoriale. En même temps, bien qu’omniprésent, le concept ne fournit cependant aucune clé quant à sa signification précise. D’une part, le présent chapitre a ainsi pour objectif de fournir une synthèse descriptive d’une série de ces benchmarks qui ont été publiés depuis l’édition précédente de ce Bilan. D’autre part, il a surtout pour finalité d’analyser la position du Luxembourg dans ces benchmarks et classements2 . 2.2 Le classement du Luxembourg Dans le débat sur les déterminants de la compétitivité territoriale, les benchmarks et classements annuels parmi les plus connus sont ceux du World Economic Forum (WEF), de l’International Institute for Management Development (IMD), de la Heritage Foundation et de la Commission européenne. À côté de ces quatre classements, il en existe encore une multitude d’autres, dont un certain nombre sont passés en revue dans le cadre du présent chapitre. 2.2.1 WEF, IMD, Heritage Foundation et Commission européenne a. Growth Competitiveness Index3 Le Forum économique mondial (WEF) a publié mi-octobre une nouvelle édition de son étude annuelle de la compétitivité de 140 pays à travers le monde: le Global competitiveness report. L'objet de ce rapport est d'évaluer le potentiel des économies mondiales à atteindre une crois- sance soutenue à moyen et à long terme. 1 Pour plus de détails sur les indicateurs composites, voir le site du Joint Research Centre de la Commission européenne : http://composite-indicators.jrc. ec.europa.eu/ 2 Davantage de benchmarks peuvent être consultés sur le site Internet de l’Observatoire de la compétitivité : https://odc.gouvernement.lu/ fr/statistiques/benchmarks-in- ternationaux.html 3 Pour plus de détails : http://reports.weforum.org/ global-competitiveness-re- port-2018/
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    19 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée La nature changeante de la compétitivité économique dans un monde de plus en plus transformé par les nouvelles technologies numériques est à l'origine d’un nouvel ensemble de défis pour les gouvernements et les entreprises. C’est pour cette raison que pour cette édition 2018, le rapport du WEF utilise une nouvelle méthodologie afin de bien saisir la dynamique de l'économie mondiale en ces temps de quatrième révo- lution industrielle. En effet, selon les auteurs du rapport, une grande partie des facteurs qui auront le plus d'impact sur la compétitivité à l'avenir n'ont jamais été au centre des décisions politiques majeures par le passé. Celles-ci incluent la création d’idées, la culture entrepre- neuriale, l'ouverture et l'agilité. L’indice composite de compétitivité mondiale Global competitiveness index (GCI) évalue l'ensemble des facteurs déterminant le niveau de productivité d'une économie - considéré comme le facteur le plus déterminant de la croissance à long terme. Le cadre est construit autour de 12 principaux facteurs de productivité. Ces piliers sont les suivants : Institutions, Infrastructure, Aptitude à intégrer la technologie, Stabilité macroéconomique, Santé, Éducation et compétences, Marché des biens, Marché du travail, Système financier, Taille du marché, Dynamisme des entreprises et Innovation. Ils comprennent en tout 98 indicateurs indi- viduels sur base d'une combinaison de données statistiques et d'infor- mations issues d'une enquête d'opinion menée annuellement auprès de décideurs économiques et de chefs d’entreprises et réalisée en collaboration avec un réseau d’instituts partenaires, dont la Chambre de commerce pour le Luxembourg. Chaque indicateur, sur une échelle de 0 (moins bonne performance) à 100 (meilleures performance), indique la distance à laquelle se situe une économie par rapport à la situation idéale. Le classement mondial 2018 est mené par les États-Unis (85,6), Sin- gapour (83,5) et l’Allemagne (82,8). Le Luxembourg occupe le 19e rang mondial (76,6). Les Pays-Bas occupent le 6e rang (82,4), la France se classe 17e (78,0) et la Belgique 21e (76,6). Le classement au sein de l'Union européenne est mené par l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Le Luxembourg occupe le 8e rang dans l’UE.
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    20 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 1 Position du Luxembourg selon le GCI Diff. from 20172 Diff. from 20172 Diff. from 20172 Economy Score Rank Score Economy Score Rank Score Economy Score Rank Score 1 United States 85.6 — +0.8 48 Hungary 64.3 — +0.9 95 Paraguay 53.4 +1 +0.5 2 Singapore 5.85 — +0.5 49 Mauritius 63.7 — +0.8 96 Guatemala 53.4 –5 –0.1 3 Germany 5.71 — +0.2 50 Bahrain 63.6 –4 –0.2 97 Kyrgyz Republic 53.0 +3 +1.1 4 Switzerland 82.6 — +0.2 51 Bulgaria 63.6 — +1.2 98 El Salvador 52.8 — +0.4 5 Japan 82.5 +3 +0.9 52 Romania 63.5 — +1.3 99 Mongolia 52.7 –4 –0.2 6 Netherlands 82.4 –1 +0.2 53 Uruguay 62.7 –3 — 100 Namibia 52.7 –1 +0.3 7 Hong Kong SAR 82.3 — +0.3 54 Kuwait 62.1 +2 +0.5 101 Honduras 52.5 +2 +1.2 8 United Kingdom 82.0 –2 – 0.1 55 Costa Rica 62.1 –1 +0.4 102 Tajikistan 52.2 –5 –0.6 9 Sweden 81.7 — +0.1 56 Philippines 62.1 +12 +2.3 103 Bangladesh 52.1 –1 +0.7 10 Denmark 80.6 +1 +0.7 57 Greece 62.1 –4 +0.3 104 Nicaragua 51.5 –3 — 11 Finland 80.3 +1 +0.5 58 India 62.0 +5 +1.2 105 Bolivia 51.4 n/a n/a 12 Canada 79.9 –2 –0.1 59 Kazakhstan 61.8 — +0.7 106 Ghana 51.3 –2 +1.4 13 Taiwan, China 79.3 — +0.1 60 Colombia 61.6 –3 +0.1 107 Pakistan 51.1 –1 +1.3 14 Australia 78.9 +1 +0.7 61 Turkey 61.6 –3 +0.2 108 Rwanda 50.9 –1 +1.3 15 Korea, Rep. 78.8 +2 +0.8 62 Brunei Darussalam 61.4 +2 +1 109 Nepal 50.8 –1 +1.3 16 Norway 78.2 –2 –0.8 63 Peru 61.3 –3 +0.2 110 Cambodia 50.2 –1 +0.8 17 France 78.0 +1 +0.6 64 Panama 61.0 –9 –0.6 111 Cape Verde 50.2 –6 +0.4 18 New Zealand 77.5 –2 –0.6 65 Serbia 60.9 +5 +1.7 112 Lao PDR 49.3 –2 +0.7 19 Luxembourg 76.6 +3 +0.6 66 Georgia 60.9 +1 +1.0 113 Senegal 49.0 –2 +0.6 20 Israel 76.6 — +0.4 67 South Africa 60.8 –5 –0.1 114 Côte d’Ivoire 47.6 n/a n/a 21 Belgium 76.6 –2 — 68 Croatia 60.1 –2 — 115 Nigeria 47.5 –3 –0.5 22 Austria 76.3 –1 +0.2 69 Azerbaijan 60.0 –4 –0.2 116 Tanzania 47.2 –2 +0.8 23 Ireland 75.7 — –0.3 70 Armenia 59.9 +2 +1.0 117 Uganda 46.8 –4 –0.2 24 Iceland 74.5 — –0.1 71 Montenegro 59.6 +2 +1.4 118 Zambia 46.1 –3 +0.6 25 Malaysia 74.4 +1 +1.1 72 Brazil 59.5 –3 –0.2 119 Gambia, The 45.5 — +0.8 26 Spain 74.2 –1 +0.4 73 Jordan 59.3 –2 +0.1 120 Eswatini 45.3 –4 +0.2 27 United Arab Emirates 73.4 — +1.1 74 Seychelles 58.5 +10 +3.3 121 Cameroon 45.1 –3 +0.2 28 China 72.6 — +0.9 75 Morocco 58.5 +2 +0.8 122 Ethiopia 44.5 –2 +0.6 29 Czech Republic 71.2 — +0.3 76 Albania 58.1 +4 +0.8 123 Benin 44.4 –1 +0.8 30 Qatar 71.0 +2 +0.6 77 Viet Nam 58.1 –3 +0.1 124 Burkina Faso 43.9 n/a n/a 31 Italy 70.8 — +0.3 78 Trinidad and Tobago 57.9 –2 +0.1 125 Mali 43.6 –4 –0.1 32 Estonia 70.8 –2 — 79 Jamaica 57.9 –1 +0.5 126 Guinea 43.2 –3 +0.3 33 Chile 70.3 +1 +0.9 80 Lebanon 57.7 –5 –0.1 127 Venezuela 43.2 –10 –1.9 34 Portugal 70.2 –1 +0.5 81 Argentina 57.5 –2 +0.1 128 Zimbabwe 42.6 –4 +0.6 35 Slovenia 69.6 — +1.1 82 Dominican Republic 57.4 — +1.8 129 Malawi 42.4 — +1.8 36 Malta 68.8 — +0.3 83 Ukraine 57.0 +6 +3.1 130 Lesotho 42.3 –4 +0.9 37 Poland 68.2 — +0.2 84 Macedonia, FYR 56.6 n/a n/a 131 Mauritania 40.8 –3 +0.1 38 Thailand 67.5 +2 +1.3 85 Sri Lanka 56.0 –4 –0.4 132 Liberia 40.5 –2 +0.6 39 Saudi Arabia 67.5 +2 +1.6 86 Ecuador 55.8 –3 +0.4 133 Mozambique 39.8 –8 –2.1 40 Lithuania 67.1 –2 +0.7 87 Tunisia 55.6 –1 +1 134 Sierra Leone 38.8 –3 +0.1 41 Slovak Republic 66.8 –2 +0.6 88 Moldova 55.5 –1 +0.9 135 Congo, Democratic Rep. 38.2 –8 –2.6 42 Latvia 66.2 — +1.4 89 Iran, Islamic Rep. 54.9 –1 +0.4 136 Burundi 37.5 –4 –1.0 43 Russian Federation 65.6 +2 +1.7 90 Botswana 54.5 –5 –0.5 137 Angola 37.1 n/a n/a 44 Cyprus 65.6 –1 +0.9 91 Bosnia and Herzegovina 54.2 –1 +0.3 138 Haiti 36.5 –5 +0.7 45 Indonesia 64.9 +2 +1.4 92 Algeria 53.8 — +0.3 139 Yemen 36.4 –4 +0.9 46 Mexico 64.6 –2 +0.5 93 Kenya 53.7 — +0.4 140 Chad 35.5 –6 — 47 Oman 64.4 +14 +3.4 94 Egypt 53.6 — +0.4 East Asia and the Pacific Eurasia Europe and North America Latin America and the Caribbean Middle East and North Africa South Asia Sub-Saharan Africa Source : WEF
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    21 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Au sein des douze piliers, le classement du Luxembourg est le suivant : Institutions : 12e (score de 75/100) ; Infrastructure : 16e (85) ; Aptitude à intégrer la technologie : 20e (75) ; Stabilité macroéconomique : 1er (100) ; Santé : 14e (97) ; Éducation et compétences : 22e (75) ; Marché des biens : 9e (69) ; Marché du travail : 13e (74) ; Système financier : 9e (87) ; Taille du marché : 77e (50) ; Dynamisme des entreprises : 38e (66) ; Innovation : 19e (68). Figure 1 Performances du Luxembourg dans les différents piliers Overall Score Rank/ 140 Best Overall Institutions Infrastructure ICT adoption Macroeconomic stability Health Skills Product market Labour market Financial system Market size Business dynamism Innovation capability 77 75 85 75 100 97 75 69 74 87 50 66 68 Enabling Environment Human Capital Markets Innovation Ecosystem 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 USA NZL SGP KOR (31) (4) FIN SGP USA USA CHN USA DEU 19th 12th 16th 20th 1st 14th 22nd 9th 13th 9th 77th 38th 19th Source : WEF
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    4 Pour plusde détails : http://www.imd.org/wcc/ 22 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée b. Global Competitiveness Index4 L'institut suisse IMD a publié la 30e édition de son rapport annuel sur la compétitivité : le World Competitiveness Yearbook. Depuis 1989, ce rapport est publié annuellement. Dans cette édition 2018, 63 pays sont analysés à travers 258 critères. Ces critères sont à la fois de nature quantitative et qualitative (enquête d'opinion auprès de décideurs d'en- treprise), répartis dans quatre sous-catégories  : les performances économiques, l’efficience des pouvoirs publics, l’environnement des affaires et les infrastructures. Le classement mondial 2018 est mené par les États-Unis (score de 100 sur 100), Hong-Kong (99,16) et Singapour (98,55). Le Luxembourg occupe le 11e rang mondial (93,13). Les Pays-Bas se classent 4e (97,53), l'Alle- magne 15e (88,75), la Belgique 26e (80,84) et la France 28e (79,95). Au sein de l'UE, le classement est mené par les Pays-Bas, suivis par le Danemark (96,38) et la Suède (95,04). Le Luxembourg se classe 4e dans l'UE. Tableau 2 Top 20 du classement global IMD 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100.00 (4) USA 1 99.162 (1) Hong Kong SAR 2 98.553 (3) Singapore 3 97.534 (5) Netherlands4 97.143 (2) Switzerland 5 96.385 (7) Denmark 6 95.659 (10) UAE 7 95.424 (11) Norway 8 95.046 (9) Sweden 9 94.337 (12) Canada 10 93.135 (8) Luxembourg 11 92.145 (6) Ireland 12 89.028 (18) China Mainland 13 88.888 (17) Qatar 14 88.754 (13) Germany15 88.420 (15) Finland 16 87.910 (14) Taiwan 17 87.302 (25) Austria 18 87.056 (21) Australia 19 85.623 (19) United Kingdom 20 Source : IMD
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    5 Pour plusde détails : http://www.heritage.org/index/ 23 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée En ce qui concerne plus particulièrement les quatre sous-catégories du classement global, le Luxembourg se classe de la manière suivante : Pour le pilier « performances économiques », le Luxembourg se situe à la 4e position mondiale. À titre d'exemple, le Luxembourg affiche des performances élevées en matière de commerce inter- national (4e ) et d'investissements internationaux (2e ). Mais les per- formances sont moins élevées en matière d'emploi (15e ), d’économie nationale (23e ) et de prix (39e ) ; Pour le pilier « efficience des pouvoir publics », le Luxembourg se classe 17e . À titre d'exemple, le Luxembourg est classé 11e en matière de finances publiques, 44e en matière de politique budgétaire, 8e en matière de cadre institutionnel, 12e en matière de législation des affaires et 26e pour le cadre sociétal ; Pour le pilier « environnement des affaires », le Luxembourg se classe à la 8e position. À titre d'exemple, les performances du Luxembourg sont élevées pour la finance (3e ), la productivité (8e ) ou encore les pratiques de gestion (10e ). Mais elles sont moins élevées pour les attitudes et valeurs (14e ) ou encore le marché du travail (15e ) ; Pour le pilier « infrastructures », le Luxembourg se classe 24e  ; il s'agit donc du pilier le moins performant du pays. À titre d'exemple, le Luxembourg se classe 14e pour l'infrastructure de base, 32e pour l'infrastructure technologique, 23e pour l'infrastructure scientifique, 21e pour l'environnement et la santé ou encore 23e en matière d'édu- cation. c. Index of Economic Freedom5 La fondation américaine The Heritage Foundation a publié la 24e édition de son étude annuelle « Index of Economic Freedom », lancée en 1995. Cette liberté économique, qui est analysée dans 186 pays à travers le monde, est définie comme l'absence de toute capacité de coercition ou de contrainte de la part du gouvernement sur la production, la distri- bution ou la consommation de marchandises et de services au-delà de ce qui est nécessaire pour protéger et maintenir la liberté des citoyens. La liberté économique est censée favoriser la productivité et la crois- sance économique, en encourageant l'esprit d'entreprise et la création de valeur ajoutée. Plus une économie est estimée être libre (indice proche de 100), mieux le pays est classé par les auteurs de l'étude. La liberté économique est mesurée à travers des indicateurs répartis en quatre catégories qui sont elles-mêmes divisées en douze sous- catégories équipondérées : Autorité de la loi - « Rule of law » : property rights, judicial effective- ness, government integrity ; Taille du gouvernement - « Government size » : tax burden, government spending, fiscal health ; Efficacité réglementaire - « Regulatory efficiency » : business freedom, labor freedom, monetary freedom ; Ouverture des marchés - « Market openness » : trade freedom, invest- ment freedom, financial freedom.
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    24 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Le classement mondial est mené par Hong-Kong (90,2/100), suivi par Singapour (88,8) et la Nouvelle-Zélande (84,2). Le Luxembourg se classe en 14e position mondiale (76,4) et fait partie des pays considérés comme étant « majoritairement libres » (mostly free). Les Pays-Bas se classent 17e (76,2), l'Allemagne 25e (74,2), la Belgique 52e (67,5) et la France 71e (63,9) dans ce classement mondial. Au sein de l'UE, le Luxembourg se classe 5e après l’Irlande (80,4), l’Estonie (78,8), le Royaume-Uni (78,0) et le Danemark (76,6). Tableau 3 Top 20 du classement européen WorldRank RegionRank Country Name Overall Score Change from2017 Property Rights Judical Effectiveness Government Integrity Tax Burden Gov't Spending Fiscal Health Business Freedom Labor Freedom Monetary Freedom Trade Freedom Investment Freedom Financial Freedom 1 1 Hong Kong 90,2 0,4 92,5 84,3 82,8 93,1 90,2 100,0 96,3 89,4 84,3 90,0 90 90 2 2 Singapore 88,8 0,2 98,4 90,9 91,2 90,4 90,6 80,0 90,9 92,6 85,2 90,0 85 80 3 3 New Zealand 84,2 0,5 95,1 88,4 95,7 70,5 49,5 98,3 91,5 84,4 90,0 87,4 80 80 4 1 Switzerland 81,7 0,2 84,2 82,1 82,8 70,5 65,4 95,9 75,7 73,9 85,2 90,0 85 90 5 4 Australia 80,9 -0,1 78,7 93,4 77,4 63,0 61,2 84,3 89,1 79,7 87,4 86,2 80 90 6 2 Ireland 80,4 3,7 87,7 79,0 79,0 76,1 69,6 80,8 81,8 76,4 87,4 86,9 90 70 7 3 Estonia 78,8 -0,3 80,4 83,9 75,7 80,7 52,6 99,8 75,6 54,8 85,1 86,9 90 80 8 4 United Kingdom 78,0 1,6 92,2 93,8 79,0 65,2 44,4 53,5 91,1 74,4 85,2 86,9 90 80 9 1 Canada 77,7 -0,8 87,5 77,1 78,3 76,7 52,3 81,2 81,8 71,3 77,5 88,1 80 80 10 1 United Arab Emirates 77,6 0,7 76,3 83,4 77,3 98,4 70,9 99,0 79,9 81,1 80,2 84,3 40 60 11 5 Iceland 77,0 2,6 86,7 72,6 77,3 72,1 44,2 94,3 89,5 61,8 81,7 88,5 85 70 12 6 Denmark 76,6 1,5 84,8 83,6 84,1 41,4 10,6 96,7 92,5 82,8 86,4 86,9 90 80 13 5 Taiwan 76,6 0,1 84,3 69,2 70,9 76,1 90,4 90,8 93,2 54,9 83,3 86,2 60 60 14 7 Luxembourg 76,4 0,5 82,7 77,9 79,0 65,1 48,5 99,0 69,2 46,2 87,6 86,9 95 80 15 8 Sweden 76,3 1,4 92,6 88,2 92,9 43,9 23,2 96,1 89,3 53,7 83,8 86,9 85 80 16 9 Georgia 76,2 0,2 62,8 64,2 61,8 87,0 73,3 91,8 86,9 77,3 79,6 89,4 80 60 17 10 Netherlands 76,2 0,4 87,9 74,1 86,0 52,5 39,1 88,2 80,5 61,5 87,5 86,9 90 80 18 2 United States 75,7 0,6 79,3 76,9 71,9 65,1 56,5 54,8 82,7 91,4 78,6 86,7 85 80 19 11 Lithuania 75,3 -0,5 73,8 66,7 50,9 86,4 63,9 96,7 73,4 64,5 89,9 86,9 80 70 20 3 Chile 75,2 -1,3 67,9 63,4 61,2 78,0 81,3 91,7 72,4 60,4 82,4 88,7 85 70 Source : The Heritage Foundation
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    6 Pour plusde détails : http://ec.europa.eu/growth/ industry/innovation/facts-fi- gures/scoreboards/index_en. htm 25 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Le rapport atteste au Luxembourg des performances nota­bles en matière d'autorité de la loi, de situation budgétaire, d'ouverture des marchés et de stabilité monétaire. Des pré­occu­pations seraient la liberté du travail, le niveau des dépenses des administrations publiques et la charge fiscale. Plus particulièrement, le Luxembourg affiche les performances suivantes dans les douze sous-catégories : « Rule of law » : property rights (82,7), judicial effectiveness (77,9), government integrity (79,0) ; « Government size » : tax burden (65,1), government spending (48,5), fiscal health (99,0) ; « Regulatory efficiency » : business freedom (69,2), labor freedom (46,2), monetary freedom (87,6) ; « Market openness » : trade freedom (86,9), investment freedom (95,0), financial freedom (80,0). Pour conclure, les auteurs dressent le constat suivant à l'égard du Luxembourg : « Luxembourg is one of the world’s wealthiest countries. It has one of the eurozone’s highest current account surpluses as a share of GDP, maintains a healthy budgetary position, and has the region’s lowest level of public debt. Economic competitiveness is sustained by the solid institutional foundations of an open-market system. The judiciary, independ- ent and free of corruption, protects property rights and upholds the rule of law. High levels of regulatory transparency and efficiency encourage entre- preneurial activity. (…) Growth is strong, and unemployment remains well below the EU average. During the 20th century, Luxembourg evolved into a mixed manufacturing and services economy with strong financial services. With its low energy costs, reliable electricity grid, and stable governance, the country is gaining interest as a hub for the new information economy of the 21st century. » d. European innovation scoreboard6 Chaque année, la Commission européenne publie une évaluation com- parative des résultats des États membres de l’UE en matière d'inno- vation en les mesurant à ceux de la concurrence internationale. Ces données aident les États membres et l'UE dans son ensemble à évaluer dans quels domaines il y a lieu de concentrer les efforts. Selon la Com- mission européenne, environ deux tiers de la croissance économique enregistrée par l'Europe au cours des dernières décennies ont résulté de l'innovation. La Commission européenne a publié la 17e édition annuelle de son tableau de bord européen de l'innovation, dont la pre- mière version date de 2001 : le « European innovation scoreboard » (EIS).
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    26 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Ce tableau de bord permet de mesurer et de comparer la performance relative des pays en matière d'innovation, ainsi que de dresser une analyse des forces et faiblesses des systèmes nationaux de recherche et d'innovation. Pour l’édition de l’année passée, le cadre de mesure principal avait été modifié de manière significative, mais pour l’édition de cette année aucune nouvelle modification n’a été apportée à cet égard. Le cadre de mesure distingue au total 27 indicateurs répartis en 4 grands types d’indicateurs et en 10 dimensions : Les « outils » rendent compte des principaux moteurs de l’innovation qui sont externes aux entreprises : ressources humaines ; systèmes de recherche attractifs ; environnement favorable à l'innovation ; Les « investissements » rendent compte de l'investissement en R&D par le secteur public et privé : financements et aides ; investisse- ments des entreprises ; Les «  activités d'innovation  » sont liées aux efforts d'innovation auprès des entreprises : innovateurs ; collaborations ; actifs intel- lectuels ; Les « incidences » couvrent les effets des activités des entreprises en matière d’innovation  : incidences sur l'emploi  ; effets sur les ventes. Sur base de leurs résultats moyens en matière d’innovation, calculés à l'aide d'un indice composite dénommé « Summary innovation index » (SII) pouvant avoir une valeur entre 0 (la moins bonne performance) et 1 (la meilleure performance), les pays sont répartis en 4 groupes de performance : Les champions de l’innovation ou encore « Innovation leaders », dont les résultats en matière d’innovation en 2017 sont nettement supé- rieurs à la moyenne de l’UE en 2017 (performances supérieures d'au moins +20 % par rapport à la moyenne UE) ; Les innovateurs notables ou encore « Strong innovators », dont les résultats sont supérieurs à la moyenne de l'UE ou proches de celle- ci (performances entre 90 % et 120 % de la moyenne UE) ; Les innovateurs modérés ou encore « Moderate innovators », dont les résultats sont inférieurs à la moyenne UE (performances entre 50 % et 90 % de la moyenne UE) ; Les innovateurs modestes ou encore « Modest innovators », dont les résultats sont nettement inférieurs à la moyenne de l’UE (performances < 50 % de la moyenne UE). Le nouveau classement est mené par la Suède (score moyen de 0,710 sur 1), suivie par le Danemark (0,668) et la Finlande (0,649). Le Luxem- bourg rejoint cette année le premier groupe, les champions de l'inno- vation, et se classe en 6e position (0,611). Les Pays-Bas se classent 4e (0,648), l'Allemagne 7e (0,603), la Belgique 8e (0,593) et la France 11e (0,551).
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    27 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Figure 2 Classement EIS des États membres de l’UE Modest innovators Moderate innovators Strong innovators Innovation leaders 2010 160 140 120 100 80 60 40 20 0 RO BG HR PL LV SK EL HU LT IT CY EE ES MT PT CZ SI EU FR AT IE BE DE LU UK NL FI DK SE Coloured columns show Member States’ performance in 2017, using the most recent data for 27 indicators, relative to that of the EU in 2010. Grey columns show Member States’ performance in 2010 relative to that of the EU in 2010. For all years, the same measurement methodology has been used. The dashed lines show the threshold values between the performance groups in 2017, comparing Member States’ performance in 2017 relative to that of the EU in 2017. Source : Commission européenne Finalement, en ce qui concerne les dix dimensions de l'innovation, le Luxembourg affiche les indices suivants par rapport à la moyenne UE en 2017 (base 100) : « Outils » : ressources humaines (126,0) ; systèmes de recherche attractifs (197,8) ; environnement favorable à l'innovation (143,5) ; « Investissements » : financements et aides (124,7) ; investissements des entreprises (68,9) ; « Activités d'innovation » : innovateurs (142,2) ; collaborations (62,2) ; actifs intellectuels (153,0) ; « Incidences » : incidences sur l'emploi (138,6) ; effets sur les ventes (84,8). La Commission européenne est ainsi d’avis que l’environnement favo- rable à l'innovation et les actifs intellectuels constituent les dimensions où le Luxembourg performe le mieux par rapport à l’UE, alors que les collaborations et les investissements des entreprises constituent les dimensions où les performances sont les moins élevées au Luxembourg.
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    28 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 4 Performances du Luxembourg Luxembourg Performance relative to EU 2010 in Relative to EU 2017 in 2010 2017 2017 SUMMARY INNOVATION INDEX 121.2 128.1 121.1 Human resources 137.3 150.3 126.0 New doctorate graduates 46.2 83.1 59.6 Population with tertiary education 197.8 204.5 180.3 Lifelong learning 176.0 167.7 164.3 Attractive research systems 163.7 224.8 197.8 International scientific co-publications 282.4 576.0 354.1 Most cited publications 85.4 133.3 128.4 Foreign doctorate students 234.3 234.3 211.6 Innovation-friendly environment 186.1 192.0 143.5 Broadband penetration 144.4 277.8 156.3 Opportunity-driven entrepreneurship 210.7 141.1 131.0 Finance and support 114.4 134.3 124.7 R&D expenditure in the public sector 43.4 78.8 81.7 Venture capital expenditures 205.5 205.5 168.4 Firm investments 67.4 77.1 68.9 R&D expenditure in the business sector 57.2 51.9 46.6 Non-R&D innovation expenditures 24.5 4.9 4.5 Enterprises providing ICT training 114.3 164.3 143.8 Innovators 134.9 122.3 142.2 SMEs product/process innovations 127.3 107.8 131.8 SMEs marketing/organisational innovations 144.2 148.9 179.8 SMEs innovating in-house 132.6 109.1 117.0 Linkages 80.1 62.8 62.2 Innovative SMEs collaborating with others 111.7 80.0 79.6 Public-private co-publications 94.5 79.5 78.8 Private co-funding of public R&D exp. 32.4 27.1 26.7 Intellectual assets 145.1 154.4 153.0 PCT patent applications 44.2 47.5 49.6 Trademark applications 278.7 278.7 246.6 Design applications 139.3 161.1 166.9 Employment impacts 124.4 139.4 138.6 Employment in knowledge-intensive activities 191.8 223.4 211.7 191.8 Employment fast-growing enterprises 53.8 87.8 93.8 Sales impacts 100.6 88.2 84.8 Medium and high tech product exports 93.0 73.8 69.7 Knowledge-intensive services exports 146.1 149.8 142.8 Sales of new-to-market/firm innovations 56.6 33.6 33.2 Dark green: normalised performance above 120% of EU; light green: normalised performance between 90% and 120% of EU, yellow: normalised performance between 50% and 90% of EU; orange: normalised performance below 50% of EU. Normalised performance uses the data after a possible imputation of missing data and transformation of the data. Data in red show a decline in performance compared to 2010. Source : Commission européenne
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    7 Les évolutionsannuelles des pays dans les classements sont à consulter avec un certain recul, car au fil des années des changements méthodologiques dans le calcul de l'indice peuvent avoir eu lieu sans que les rangs pour l'ensemble des années aient été recalculés. 8 Pour plus de détails concer- nant le classement ODC, cf. chapitre 3. du présent Bilan Compétitivité. 29 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée e. Comparaison des classements et analyse de la corrélation Le tableau ci-dessous reprend un extrait des classements des quatre indices composites annuels passés en revue, et parmi lesquels le Luxembourg figure7 . Tableau 5 Top 25 des quatre majeurs classements (rapports publiés en 2018) N° World Economic Forum IMD Heritage Foundation Commission européenne GCI GCI Economic Freedom SII + 1 États-Unis États-Unis Hong-Kong Suède 2 Singapour Hong-Kong Singapour Danemark 3 Allemagne Singapour Nouvelle-Zélande Finlande 4 Suisse Pays-Bas Suisse Pays-Bas 5 Japon Suisse Australie Royaume-Uni 6 Pays-Bas Danemark Irlande Luxembourg 7 Hong-Kong Émirats-Arabes-Unis Estonie Allemagne 8 Royaume-Uni Norvège Royaume-Uni Belgique 9 Suède Suède Canada Irlande 10 Danemark Canada Émirats-Arabes-Unis Autriche 11 Finlande Luxembourg Islande France 12 Canada Irlande Danemark Slovénie 13 Taïwan Chine Taiwan Rép. tchèque 14 Australie Qatar Luxembourg Portugal 15 Corée du Sud Allemagne Suède Malte 16 Norvège Finlande Géorgie Espagne 17 France Taiwan Pays-Bas Estonie 18 Nouvelle-Zélande Autriche États-Unis Chypre 19 Luxembourg Australie Lituanie Italie 20 Israël Royaume-Uni Chili Lituanie 21 Belgique Israël Maurice Hongrie 22 Autriche Malaisie Malaisie Grèce 23 Irlande Nouvelle-Zélande Norvège Slovaquie 24 Islande Islande République tchèque Lettonie - 25 Malaisie Japon Allemagne Pologne Remarques : Les pays voisins du Luxembourg (Allemagne, Belgique, France), et les Pays-Bas en tant que pays membre du Benelux, sont marqués en vert dans le cas où le classement est meilleur que celui du Luxembourg, et en rouge dans le cas inverse. On peut constater que le Luxembourg est classé dans l’UE dans un intervalle allant de la 4e position (IMD) à la 8e position (WEF). Dans le classement établi par l’Observatoire de la compétitivité sur base du tableau de bord national de la compétitivité, le Luxembourg se classe 9e dans l'UE.8
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    9 UE horsMalte. La liste de pays utilisée pour faire ce calcul a changé au fil des années. Depuis l’édition 2011 du Bilan, seuls les États membres de l’UE sont pris en compte. Depuis l’édition 2014, la Croatie a été ajoutée en tant que nouvel État membre de l’UE. Depuis 2017, Chypre a pu être ajoutée dans le calcul. 30 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Figure 3 Évolution du Luxembourg dans les classements UE (2014-2018) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 2014 2015 2016 2017 2018 WEF (UE) Position du Luxembourg dans le classement UE IMD (UE) HF (UE) COM (UE) ODC (UE) Remarques : L’axe temporel se réfère à l’année de publication du rapport. Les séries temporelles doivent être consultées avec du recul, car des changements méthodologiques peuvent avoir eu lieu sans que les rangs pour l'ensemble des années antérieures aient été recalculés. Pour le classement du WEF, une nouvelle méthodologie a été introduite en 2018 et un recalcul pour les années précédentes ne peut se faire que pour l’année 2017. De manière générale, il s’avère également utile d’analyser la corrélation entre les benchmarks majeurs. Le coefficient de Kendall se prête à ce type d’analyse car il mesure le degré d’accord. Cette corrélation a été calculée sur base des pays de l’UE9 . Le coefficient prend une valeur entre 0 (lorsqu’il n’y a aucune relation) et 1 (lorsqu’il y a une concordance parfaite entre les classements et les juges). Dans les Bilans Compéti- tivité des années antérieures, une forte corrélation entre les quatre classements a été constatée chaque année. Sur base des quatre clas- sements annuels décrits ci-dessus et du tableau de bord national publié annuellement par l’Observatoire de la compétitivité, le coefficient de Kendall calculé équivaut à 0,73 en 2018 et il existe donc, comme les années précédentes, une forte corrélation entre les divers classements UE.
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    31 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 6 Redressement des classements UE (2018) Pays WEF IMD HF CE ODC Allemagne 1 6 10 7 11 Autriche 10 8 13 10 9 Belgique 9 10 18 8 12 Bulgarie 24 23 16 26 26 Chypre 22 20 17 17 24 Croatia 27 27 26 25 15 Danemark 5 2 4 2 6 Espagne 12 17 21 15 23 Estonie 15 13 2 16 13 Finlande 6 7 11 3 4 France 7 11 23 11 14 Grèce 26 26 27 21 27 Hongrie 23 22 19 20 17 Irlande 11 5 1 9 1 Italie 14 21 25 18 21 Lettonie 21 19 12 23 19 Lituanie 19 14 8 19 16 Luxembourg 8 4 5 6 8* Pays-Bas 2 1 7 4 5 Pologne 18 16 15 24 20 Portugal 16 15 24 14 22 République slovaque 20 25 20 22 7 République tchèque 13 12 9 13 25 Roumanie 25 24 14 27 10 Royaume-Uni 3 9 3 5 18 Slovénie 17 18 22 12 2 Suède 4 3 6 1 3 Remarque : Hors Malte * Pour des raisons de comparabilité avec les quatre autres classements repris ici, le Luxembourg est classé 8e dans ce classement redressé de l’ODC (UE-27, hors Malte) et non 9e comme dans le classement général UE-28 du tableau de bord 2018 de l’ODC (Malte compris). Source : Observatoire de la compétitivité
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    11 Pour plusde détails : https://www.forbes.com/ best-countries-for-business/ list/3/#tab:overall 32 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 2.2.2 Autres benchmarks internationaux En plus de ces quatre indices composites et classements passés en revue dans la section précédente, il en existe encore une multitude d’autres dont un certain nombre seront passés en revue dans la section qui suit. a. Indicateurs généraux de compétitivité a.1 Best countries for business10 Le magazine économique et financier américain FORBES analyse depuis une dizaine d’années quels sont les pays les plus attractifs au monde pour un investissement en capital. Dans la nouvelle édition «  Best countries for business 2018 », 153 pays sont analysés sur base d'une quinzaine de déterminants (équipondérés) dont les droits de propriété, l'innovation, la fiscalité, la technologie, la corruption, l’infrastructure, la taille du marché, le risque politique, la qualité de vie, la force de travail, les libertés, les charges administratives et finalement la pro- tection des investisseurs. Les auteurs de l'étude puisent les informa- tions dans une série de publications internationales comme celles du Forum économique mondial, de la Banque mondiale, etc. Le classement mondial est mené par le Royaume-Uni, suivi par la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas. Le Luxembourg est classé 25e au niveau mondial (13e dans l’UE). L’Allemagne se classe 13e (6e ), la Bel- gique 17e (8e ) et la France 22e (11e ). Tableau 7 Top 10 du classement 1 United Kingdom 2 New Zealand 3 Netherlands 4 Sweden 5 Canada 6 Hong Kong 7 Denmark 8 Ireland 9 Singapore 10 Switzerland Source : Forbes
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    11 Pour plusde détails : https://home.kpmg.com/lu/ en/home/insights/2018/01/ growth-promise-indicators. html 33 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée a.2 Growth promise indicators11 La société KPMG a publié une nouvelle édition de son indice composite sur les perspectives de croissance durable lancé en 2014 : le “Growth promise indicators” (GPI). Cette édition 2018 du rapport comprend 180 pays à travers le monde. Cet indice composite GPI est basé sur quinze sous-catégories d’indicateurs, en provenance d’organisations inter­ nationales, qui ont une influence sur la croissance potentielle et la productivité nationale. Chaque sous-catégorie peut obtenir un score entre 0 (la moins bonne performance) et 10 (la meilleure performance). Ces sous-catégories sont par la suite regroupées dans cinq grandes catégories : La stabilité macroéconomique (déficit public, dette publique) ; L’ouverture (stock d’IDE, volume du commerce international) ; Les infrastructures (qualité des infrastructures de transport, tech- nologie, disponibilité de services financiers) ; Le capital humain (éducation, espérance de vie) ; Les institutions (qualité de la réglementation, indépendance du sys- tème judiciaire, transparence des pouvoirs publics, efficacité des pouvoirs publics, corruption, droit des affaires). La pondération des indicateurs, sous-catégories et catégories est déterminée à travers une analyse économétrique et les résultats issus d’études antérieures. Le classement global est mené par les Pays-Bas (8,62/10), devant la Suisse (8,62) et le Luxembourg (8,29) en 3e position mondiale. L’Alle- magne se classe 14e (7,55), la Belgique 16e (7,42) et la France 24e (7,04).
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    34 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 8 Top 20 du classementRank 12-month change Country/ jurisdiction Headline Index Macroeconomic stability Openness Human development Qualityof infrastructure Qualityof institutions 1 – The Netherlands 8,62 5,76 9,39 8,08 9,14 8,76 2 – Switzerland 8,62 6,55 7,29 7,60 9,22 9,11 3 – Luxembourg 8,29 7,96 10,00 6,98 8,42 8,68 4 – Hong Kong (S.A.R) 8,25 9,14 10,00 8,26 7,40 8,55 5 – Norway 8,11 7,41 3,11 8,18 8,11 8,79 6 – Finland 8,07 5,28 3,47 8,35 7,73 9,11 7 ↑ 1 Singapore 7,98 2,79 10,00 8,42 6,94 8,94 8 ↑ 1 Denmark 7,98 6,74 5,18 7,98 7,94 8,51 9 ↓ 2 Sweden 7,90 6,85 4,55 8,04 7,69 8,55 10 – Iceland 7,82 6,70 4,93 7,86 8,16 8,05 11 – New Zealand 7,77 7,51 2,44 8,15 6,78 9,02 12 ↑ 2 Canada 7,58 3,74 3,35 8,24 7,22 8,53 13 – United Kingdom 7,57 3,69 2,73 7,96 7,44 8,56 14 ↓ 2 Germany 7,55 5,33 4,10 7,81 7,62 8,08 15 – Ireland 7,43 5,00 10,00 8,02 6,05 8,14 16 – Belgium 7,42 2,92 9,35 8,02 6,97 7,78 17 – Australia 7,32 6,46 1,56 7,95 6,78 8,23 18 – Estonia 7,31 8,50 9,12 7,69 6,41 7,41 19 ↑ 1 Austria 7,20 4,36 5,38 7,29 6,91 7,95 20 ↓ 1 Japan 7,16 0,72 0,73 8,49 6,83 8,35 Americas APAC Europe Source : KPMG Les performances du Luxembourg sont les suivantes dans les catégo- ries du GPI : La stabilité macroéconomique : score de 7,96/10 ; L’ouverture : 10/10 ; Les infrastructures : 6,98/10 ; Le capital humain : 8,42/10 ; Les institutions : 8,68/10.
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    11 Pour plusde détails : https://www.longfinance.net/ publications/long-finance- reports/global-financial- centres-index-24/ 35 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée b. Indicateurs d’attractivité et de compétitivité du secteur financier b.1 Global Financial Centres Index12 Le bureau de consultance Z/Yen a publié en septembre 2018 la nouvelle édition de son indice de compétitivité semestriel d’une centaine de centres financiers à travers le monde : le « Global financial centres index » (GFCI). Cet indice composite a été lancé en 2007. Dans un monde de plus en plus globalisé et interdépendant à travers les technologies de l'information et de la communication (TIC), les centres financiers font face à une concurrence plus intense que d'autres secteurs. En effet, les services financiers se retrouvent au cœur de l'économie mondiale, agissant comme facilitateurs du commerce international et des inves- tissements à l'étranger. L'étude GFCI se base sur deux types de sources pour évaluer la com- pétitivité des centres financiers (échelle de 1 à 1000). L'étude a d'une part recours à 137 déterminants quantitatifs et d'autre part à un baro- mètre d'appréciation réalisé à partir d'enquêtes en ligne auprès des professionnels du secteur. Tel que définie dans cette étude, la compé- titivité se compose de cinq catégories d'indicateurs : L’environnement des affaires (stabilité politique, régulation, etc.) ; Les ressources humaines (formation, flexibilité, etc.) ; Les infrastructures (coût et disponibilité de bureaux, TIC, transports, etc.) ; Le développement du secteur financier (volumes, disponibilité de capital, etc.) ; La réputation (perception en tant que lieu agréable pour vivre, degré d'innovation, etc.). Dans cette nouvelle édition de l'étude GFCI, New York (788/1000), Londres (786) et Hong-Kong (783) occupent de nouveau les trois premiers rangs mondiaux. Le Luxembourg se situe au 21e rang mondial (694). Au niveau de l'UE, le Luxembourg se classe 3e , après Londres et Francfort (10e  ; 730). Au niveau de la zone euro, le Luxembourg se classe ainsi 2e après Francfort. À titre d'exemple, d'autres centres financiers en Europe sont évalués de la manière suivante : Zurich (9e  ; 732), Paris (23e  ; 691), Amsterdam (35e  ; 657), Dublin (37e  ; 652).
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    36 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 9 Top 25 du classement Centre GFCI 24 GFCI 23 Change in Rank Change in RatingRank Rating Rank Rating New York 1 788 2 793 ↑ 1 ↓ 5 London 2 786 1 794 ↓ 1 ↓ 8 Hong Kong 3 783 3 781 0 ↑ 2 Singapore 4 769 4 765 0 ↑ 4 Shanghai 5 766 6 741 ↑ 1 ↑ 25 Tokyo 6 746 5 749 ↓ 1 ↓ 3 Sydney 7 734 9 724 ↑ 2 ↑ 10 Beijing 8 733 11 721 ↑ 3 ↑ 12 Zurich 9 732 16 713 ↑ 7 ↑ 19 Frankfurt 10 730 20 708 ↑ 10 ↓ 22 Toronto 11 728 7 728 ↓ 4 0 Shenzhen 12 726 18 710 ↑ 6 ↑ 16 Boston 13 725 10 722 ↓ 3 ↑ 3 San Francisco 14 724 8 726 ↓ 6 ↓ 2 Dubai 15 722 19 709 ↑ 4 ↑ 13 Los Angeles 16 721 17 712 ↑ 1 ↑ 9 Chicago 17 717 14 718 ↓ 3 ↓ 1 Vancouver 18 709 15 717 ↓ 3 ↓ 8 Guangzhou 19 708 28 678 ↑ 9 ↑ 30 Melbourne 20 699 12 720 ↓ 8 ↓ 21 Luxembourg 21 694 21 701 0 ↓ 7 Osaka 22 693 23 692 ↑ 1 ↑ 1 Paris 23 691 24 687 ↑ 1 ↑ 4 Montreal 24 690 13 719 ↓ 11 ↓ 29 Tel Aviv 25 689 34 661 ↑ 9 ↑ 28 Source : Z/Yen Dans le baromètre d'appréciation effectué en ligne auprès des profes- sionnels, le Luxembourg figure dans le Top 15 des centres financiers étant perçus comme ayant une signification croissante dans les années à venir. Ce classement est dominé par les centres financiers d'Asie. Finalement, selon une analyse de la volatilité des performances des centres financiers, le Luxembourg est classé comme un centre finan- cier « imprévisible » dans cette nouvelle édition. Cela signifie que le Luxembourg est considéré comme un centre financier parmi lesquels la volatilité est plus élevée suite à des changements dans les facteurs déterminants et pour lesquels la variance des évaluations des enquêtes en ligne auprès des professionnels du secteur est plus forte. Ce type de centre financier a le plus de potentiel de mouvement futur. Dans les anciennes éditions de l’étude, le Luxembourg figurait dans la catégorie « dynamique » entre les centres financiers considérés comme « stables » et « imprévisibles ».
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    13 Pour plusde détails : https://www.bloomberg.com/ news/articles/2018-01-22/ south-korea-tops-global-inno- vation-ranking-again-as-u-s- falls 37 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée c. Indicateurs d’innovation et de technologies c.1 Global innovation index13 Bloomberg a publié une nouvelle édition de son indice composite «  Global innovation index  » (GII) ayant pour objectif de mesurer la capacité d'innovation de 80 pays à travers le monde. L’indice GII se base sur une série de sept facteurs équipondérés, majoritairement issus d'une optique de «  production  », dont les informations statistiques proviennent d'organisations internationales comme l'OIT, le FMI, la Banque mondiale, l'OCDE : il peut obtenir une valeur entre 0 (la moins bonne performance) et 100 (la meilleure performance possible). Le classement est mené par la Corée du Sud (score de 89,28/100), suivie par la Suède (84,70) et Singapour (83,05). Le Luxembourg, dont la structure de l’économie est depuis plusieurs dizaines d’années très fortement orientée vers les services et dans une moindre mesure vers la production ou encore l’industrie, se classe en 32e position mondiale (60,65) et en 18e position au sein de l'UE. L'Allemagne se classe 4e au niveau mondial (2e dans l’UE ; 82,53), la France 9e (5e UE ; 80,75), la Belgique 14e (8e UE ; 77,12) et les Pays-Bas 16e (9e UE ; 75,09). En ce qui concerne les sept facteurs qui constituent la base de l’indice GII, les performances du Luxembourg sont les suivantes (classement mondial) : Intensité de R&D : 27e  ; Importance de la valeur ajoutée du secteur manufacturier : 38e  ; Niveau de productivité : 3e  ; Densité d'entreprises high tech : données non disponibles ; Enseignement tertiaire : 50e  ; Densité de chercheurs : 11e  ; Brevets : 13e .
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    38 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 10 Top 50 du classement 2018 rank 2017 rank YoY change Economy Total score R&D intensity Manufacturing value-added Producti- vity Hign-tech density Tertiary efficiency Researcher concentration Patent activity 1 1 0 S. Korea 89,28 2 2 21 4 3 4 1 2 2 0 Sweden 84,70 4 11 5 7 18 5 8 3 6 +3 Singapore 83,05 15 5 12 21 1 7 12 4 3 -1 Germany 82,53 9 4 17 3 28 19 7 5 4 -1 Switzerland 82,34 7 7 8 9 11 17 17 6 7 +1 Japan 81,91 3 6 24 8 34 10 3 7 5 -2 Finland 81,46 8 16 10 13 19 6 4 8 8 0 Denmark 81,28 6 15 11 15 26 2 10 9 11 +2 France 80,75 12 35 14 2 10 21 9 10 10 0 Israel 80,64 1 27 9 5 41 1 19 11 9 -2 U.S. 80,42 10 23 6 1 42 20 2 12 12 0 Austria 79,12 5 8 15 26 12 12 5 13 16 +3 Ireland 77,87 22 1 1 18 20 14 33 14 13 -1 Belgium 77,12 11 22 13 10 37 13 21 15 14 -1 Norway 76,76 19 37 19 11 23 8 14 16 15 -1 Netherlands 75,09 17 26 20 6 47 15 18 17 17 0 U.K. 74,54 20 40 23 14 8 18 15 18 18 0 Australia 74,35 14 46 16 17 17 3 20 19 21 +2 China 73,36 16 19 40 12 4 42 6 20 24 +4 Italy 68,88 25 20 22 20 32 36 23 21 22 +1 Poland 68,74 35 13 37 16 14 34 24 22 20 -2 Canada 67,98 21 32 26 23 45 16 22 23 19 -4 New Zealand 67,40 31 36 18 25 43 22 11 24 25 +1 Iceland 67,11 13 28 2 - 27 9 26 25 26 +1 Russia 66,61 32 33 44 22 5 28 16 26 23 -3 Malaysia 64,79 26 17 36 24 36 33 34 27 27 0 Hungary 64,37 24 10 42 18 48 32 35 28 28 0 Czech Rep. 63,47 18 3 25 - 33 24 28 29 29 0 Spain 63,06 29 25 27 36 6 31 31 30 31 +1 Portugal 61,38 28 31 32 42 7 23 37 31 30 -1 Greece 61,37 36 45 34 28 15 26 39 32 34 +2 Luxembourg 60,65 27 38 3 - 50 11 13 33 37 +4 Turkey 60,26 34 21 30 34 13 43 30 34 32 -2 Lithuania 59,04 33 14 33 - 9 29 43 35 38 +3 Romania 58,94 48 12 31 27 24 47 38 36 33 -3 Estonia 58,76 23 24 29 - 22 27 42 37 35 -2 Hong Kong 57,05 41 50 4 29 31 25 29 38 36 -2 Slovakia 56,88 30 8 35 - 39 30 45 39 40 +1 Malta 54,27 40 43 7 37 29 38 47 40 39 -1 Latvia 53,65 46 39 28 40 30 39 32 41 NR - Bulgaria 51,54 37 34 41 39 38 37 48 42 41 -1 Croatia 51,24 39 30 39 44 35 41 41 43 45 +2 Tunisia 49,83 44 41 46 41 16 40 44 44 43 -1 Serbia 48,93 38 29 47 43 44 35 46 45 44 -1 Thailand 47,83 45 18 45 31 25 48 - 46 42 -4 Ukraine 47,28 47 48 50 32 21 46 27 47 47 0 Cyprus 47,01 49 49 38 30 40 45 40 48 - - S. Africa 46,98 42 47 43 35 49 50 25 49 - - Iran 46,09 50 42 49 38 2 49 36 50 50 0 Morocco 44,84 43 44 48 33 46 44 49 NOTES: 1. R&D intensity: Research and development expenditure, as % GDP 2. Manufacturing value-added: MVA, as % GDP and per capita ($PPP) 3. Productivity: GDP and GNI per employed person age 15+ an 3Y improvement 4. High-tech density: Number of domestically domicilied high-tech public companies - such as aerospace and defense, biotechnology, hardware, software, semiconductors, Internet software and services, and renewable energy companies - as % domestic publicly listed companies and as a share of world’s total public high-tech companies 5. Tertiary efficiency: Total enrollment in tertiary education, regardless of age, as % the post-secondary cohort; share of labor force with advanced level of education; annual new science and engineering graduates as % total tertiary graduates and as % the labor force 6. Researcher concentration: Professionals, including postgraduates PhD students, engaged in R&D, per million population 7. Patent activity: Resident patent fillings, total patent grants and patent in force, per million population; fillings per $100 billion GDP and total grants by country as a share of world total. All metrics are equally weighted. Metrics consisting of multiple factors were rescaled for countries void of some but not all data points. Most recent data available used. Of the more than 200 economies evaluated, 80 had data available for at least six of the seven factors and were ranked. The top 50 and the metric ranks among them are displayed. Source : Bloomberg
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    14 Pour plusde détails : https://www.globalinnovatio- nindex.org/home 39 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée c.2 Global innovation index14 L'Université de Cornell, INSEAD et l'Organisation mondiale de la pro- priété intellectuelle (OMPI) ont publié la onzième édition de l'Indice mondial de l'innovation (IMI) ou encore « Global innovation index » (GII). Publié depuis 2007, cet indice composite constitue un outil de compa- raison pour les chefs d’entreprise, les décideurs et les autres parties intéressées qui tentent de se faire une idée de la situation de l’innova- tion dans le monde. Le rapport propose un classement des capacités et des performances des pays en matière d’innovation. Compte tenu du rôle fondamental de l’innovation dans la croissance et la prospérité économiques, cet indice composite IMI comprend des indicateurs qui vont au-delà de ceux traditionnellement utilisés, comme le niveau des dépenses en R&D. Cette nouvelle édition comprend 126 pays et se base sur 80 d'indicateurs. L'indice composite IMI est basé sur deux sous- indices : Le sous-indice des moyens mis en œuvre en matière d’innovation (Inputs) permet d’évaluer les éléments de l’économie nationale favorisant des activités innovantes autour de cinq piliers : 1) les insti­tutions, 2) le capital humain et la recherche, 3) l’infrastructure, 4) le perfectionnement des marchés et 5) le perfectionnement des entreprises ; Le sous-indice des résultats (Outputs) rend compte des preuves manifestes de l’innovation en s’appuyant sur deux piliers : 6) les résultats liés au savoir et à la technologie, 7) la créativité. L'indice composite est calculé sur base de la moyenne simple de ces deux sous-indices. Il peut obtenir un score entre 0 (pour les moins bonnes performances) et 100 (pour les meilleures performances). Le classement mondial est mené par la Suisse (68,40/100), suivie par les Pays-Bas (63,32) et la Suède (63,08). Le Luxembourg se classe en 15e position mondiale (54,53). L'Allemagne se classe 9e (58,03), la France 16e (54,36) et la Belgique 25e (50,50). Au sein de l’UE-28, le Luxembourg se classe en 8e position.
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    40 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 11  Top 30 du classement Country/Economy Score (0–100) Rank Income Rank Region Rank Efficiency Ratio Rank Switzerland 68.40 1 HI 1 EUR 1 0.96 1 Netherlands 63.32 2 HI 2 EUR 2 0.91 4 Sweden 63.08 3 HI 3 EUR 3 0.82 10 United Kingdom 60.13 4 HI 4 EUR 4 0.77 21 Singapore 59.83 5 HI 5 SEAO 1 0.61 63 United States of America 59.81 6 HI 6 NAC 1 0.76 22 Finland 59.63 7 HI 7 EUR 5 0.76 24 Denmark 58.39 8 HI 8 EUR 6 0.73 29 Germany 58.03 9 HI 9 EUR 7 0.83 9 Ireland 57.19 10 HI 10 EUR 8 0.81 13 Israel 56.79 11 HI 11 NAWA 1 0.81 14 Korea, Republic of 56.63 12 HI 12 SEAO 2 0.79 20 Japan 54.95 13 HI 13 SEAO 3 0.68 44 Hong Kong (China) 54.62 14 HI 14 SEAO 4 0.64 54 Luxembourg 54.53 15 HI 15 EUR 9 0.94 2 France 54.36 16 HI 16 EUR 10 0.72 32 China 53.06 17 UM 1 SEAO 5 0.92 3 Canada 52.98 18 HI 17 NAC 2 0.61 61 Norway 52.63 19 HI 18 EUR 11 0.64 52 Australia 51.98 20 HI 19 SEAO 6 0.58 76 Austria 51.32 21 HI 20 EUR 12 0.64 53 New Zealand 51.29 22 HI 21 SEAO 7 0.62 59 Iceland 51.24 23 HI 22 EUR 13 0.76 23 Estonia 50.51 24 HI 23 EUR 14 0.82 12 Belgium 50.50 25 HI 24 EUR 15 0.70 38 Malta 50.29 26 HI 25 EUR 16 0.84 7 Czech Republic 48.75 27 HI 26 EUR 17 0.80 17 Spain 48.68 28 HI 27 EUR 18 0.70 36 Cyprus 47.83 29 HI 28 NAWA 2 0.79 18 Slovenia 46.87 30 HI 29 EUR 19 0.74 27 Source : INSEAD/Cornell/OMPI Le Luxembourg performe de la manière suivante pour les deux sous- indices : Avec un score de 56,19 le Luxembourg se classe au 25e rang mondial (12e dans l’UE) pour la catégorie des Inputs (institutions : 24e rang mondial ; capital humain et recherche : 42e rang ; infrastructure : 23e rang ; perfectionnement des marchés : 70e rang ; perfectionne- ment des entreprises : 7e rang) ; Avec un score de 52,87 le Luxembourg se classe au 4e rang mondial (3e dans l’UE) pour la catégorie des Outputs (résultats liés au savoir et à la technologie : 14e rang ; créativité : 2e rang).
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    15 Pour plusde détails : https://www.itu.int/en/ITU-D/ Statistics/Pages/publications/ mis2017.aspx 41 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée En faisant le ratio de ces deux sous-indices, les auteurs calculent également un indice (Outputs/Inputs) permettant d'évaluer l'efficacité des systèmes d'innovation et des politiques mises en œuvre. Après la Suisse (0,96), le Luxembourg se classe en 2e position mondiale (0,94). Finalement, le rapport dresse le constat suivant à l'égard du Luxem- bourg : « Luxembourg ranks 4th in the Innovation Output Sub-Index in 2018 and 15th in the overall GII. On the output side, Luxembourg gains one position in Knowledge and technology outputs (14th) and loses the 1st place in Creative outputs (2nd this year). At the indicator level, the country main- tains its strengths in cultural and creative services exports, national feature films, and generic top-level domains (TLDs); it also gains strength in PCT patent applications by origin, FDI outflows, and ICTs and business model creation. The only weak indicator among Luxembourg’s output indicators is creative goods exports. » c.3 Measuring information society15 La International Telecommunication Union (ITU) a publié une nouvelle édition de son rapport « Mesurer la société de l'information ». Ce rap- port analyse la mise en place des technologies de l'information et de la communication (TIC) au sein de 192 territoires, ainsi que le potentiel de développement qui est lié au TIC. Les effets directs liés au dévelop- pement et à la diffusion des TIC peuvent notamment être des gains de productivité. Le rapport se base à cet effet sur un indicateur composite dénommé ICT Development Index (IDI), construit pour mesurer à la fois le niveau et l'évolution du développement des TIC à travers le temps. Cet indice composite est construit à partir de 11 indicateurs de base, répartis en trois sous-catégories : Accès aux TIC (poids de 40 %) : nombre de souscriptions de télépho- nie fixe, nombre de souscriptions de téléphonie mobile, bande pas- sante Internet internationale par utilisateur, part des ménages disposant d'un ordinateur, part des ménages disposant d'un accès Internet ; Utilisation des TIC (40 %) : proportion des personnes utilisant Inter- net, nombre d'accès Internet à large bande (fixe), nombre d'accès Internet à large bande (mobile) ; Compétences liées aux TIC (20 %) : nombre moyen d'années d'édu- cation, part des étudiants dans l'enseignement secondaire, part des étudiants dans l'enseignement tertiaire. Le classement mondial est mené par l'Islande (indice de 8,98 sur 10), suivie par la Corée du Sud (8,85) et la Suisse (8,74). Le Luxembourg est classé en 9e position mondiale (8,47). Les Pays-Bas sont classés 7e (8,49), l'Allemagne 12e (8,39), la France 15e (8,24) et la Belgique 25e (7,81). Le Luxembourg se classe en 4e position au sein de l'UE-28, après le Danemark (8,71), le Royaume-Uni (8,65) et les Pays-Bas (8,49).
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    42 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Pour les trois sous-catégories de l'indice composite global : Le Luxembourg se classe 1er pour l'accès aux TIC (9,54) ; Le Luxembourg se classe en 8e position mondiale, et 4e dans l'UE, en ce qui concerne l'utilisation des TIC (score de 8,30) ; Le Luxembourg se classe en 74e mondiale et 28e dans l'UE pour ce qui est des compétences liées aux TIC (score de 6,65). Cet assez mauvais troisième sous-classement s'explique cependant par une spécificité du Luxembourg dont ce rapport ne tient pas compte. En effet, le rapport attribue des performances très faibles au Luxem- bourg en ce qui concerne le nombre d'étudiants luxembourgeois dans l'enseignement tertiaire  : le Luxembourg affiche une part d'étudiants dans l'enseignement tertiaire (« tertiary gross enrolment ratio ») de seulement 19,4 %, ce qui le place par exemple loin der- rière ses pays voisins qui affichent tous des taux supérieurs à 60 %. L'indice composite tient en effet uniquement compte des étudiants sur le territoire national et non pas du fait que la majorité des rési- dents luxembourgeois font leurs études tertiaires à l'étranger. Ceci sous-évalue ainsi fortement les performances luxembourgeoises pour cette troisième sous-catégorie, ce qui engendre aussi un impact négatif sur la position du pays dans le classement général. Pour les deux autres indicateurs de cette sous-catégorie, à savoir le nombre moyen d'années d'éducation et la part des étudiants dans l'ensei- gnement secondaire, le Luxembourg affiche des performances beaucoup plus élevées et proches de celles de ses pays voisins. Pour conclure, le rapport dresse le constat suivant à l'égard du Luxem- bourg : « One of Europe’s last state-owned operators dominates the tele- communication market in this small state with very high mobile and fixed penetration rates and affordable prices. Luxembourg stands out for being an international connectivity hub, taking advantage of its privileged position at the heart of Europe. (…) Luxembourg, one of the smallest European mar- kets, has a very advanced ICT infrastructure and is on the way to becoming Europe’s first fibred nation. ICT household penetration is very high and almost the entire population is online ».
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    16 Pour plusde détails : https://ec.europa.eu/ digital-single-market/en/desi 43 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 12  Top 20 du classement Economy Rank 2017 IDI 2017 Iceland 1 8.98 Korea (Rep.) 2 8.85 Switzerland 3 8.74 Denmark 4 8.71 United Kingdom 5 8.65 Hong Kong, China 6 8.61 Netherlands 7 8.49 Norway 8 8.47 Luxembourg 9 8.47 Japan 10 8.43 Sweden 11 8.41 Germany 12 8.39 New Zealand 13 8.33 Australia 14 8.24 France 15 8.24 United States 16 8.18 Estonia 17 8.14 Singapore 18 8.05 Monaco 19 8.05 Ireland 20 8.02 Source : ITU c.4 Digital transformation scoreboard16 La Commission européenne a publié une nouvelle édition de son rapport relatif à l'économie et à la société numériques : le Digital Economy & Society Index (DESI). Le DESI constitue un indice composite pour évaluer l'évolution des pays de l’UE vers une économie et une société numé- riques, pouvant obtenir une valeur entre 0 (la moins bonne performance) et 100 (la meilleure performance). Il est composé de plus de 30 indica- teurs structurés en cinq composantes interdépendantes : Connectivité (haut débit fixe, haut débit mobile, vitesse de connexion et tarifs) - pondération de 25 % ; Capital humain (utilisation d'Internet, compétences numériques élémentaires et avancées) - pondération de 25 % ; Utilisation d'Internet (utilisation des services de contenu, de com- munication et de transactions en ligne) - pondération de 15 % ; Intégration des technologies numériques (passage des entreprises au numérique et commerce en ligne) - pondération de 20 % ; Services publics numériques (administration en ligne) - pondération de 15 %.
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    44 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Le Danemark (73,7), la Suède (70,4) et la Finlande (70,1) occupent les trois premiers rangs dans le classement. Le Luxembourg se classe de nouveau 5e (62,8) et a légèrement amélioré son score depuis l’année dernière (60,4). Les Pays-Bas se classent 4e (69,9), la Belgique 8e (60,7), l'Allemagne 14e (55,6) et la France 18e (51,5). Le Luxembourg fait partie des neuf premiers pays du classement que la Commission européenne considère comme « Pays performants ». Figure 4 Classement UE et performances du Luxembourg 1 Connectivity 2 Human Capital 3 Use of Internet 4 Integration of Digital Technology 5 Digital Public Services 80 70 60 50 40 30 20 10 0 DK SE FI NL LU IE UK BE EE ES AT MT LT DE EU SI PT CZ FR LV SK CY HR HU PL IT BG EL RO Digital Economy and Society Index (DESI) 2018 ranking Source : Commission européenne Le Luxembourg est l’un des pays en tête pour la connectivité, le capital humain et l’utilisation d’Internet tandis que l’intégration des technolo- gies numériques par les entreprises et les services publics numériques constituent un point faible : Connectivité (2e /80,1) : le Luxembourg est particulièrement performant en ce qui concerne l’adoption du haut débit fixe et mobile ; Capital humain (5e /71,3) : le Luxembourg a un niveau élevé de compé- tences numériques ; Utilisation d’Internet (4e /65,9) : l’utilisation d’Internet par les particuliers est nettement supérieure à la moyenne UE dans tous les domaines ; Intégration des technologies numériques (22e /33,2) : les entreprises au Luxembourg ont un niveau d’intégration des technologies numériques bien en dessous de la moyenne UE ; Services publics numériques (17e /56,2) : le Luxembourg se situe en dessous de la moyenne UE, mais progresse depuis l’année précédente.
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    17 Pour plusde détails : https://ec.europa.eu/growth/ tools-databases/dem/monitor/ scoreboard 45 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée c.5 Digital transformation scoreboard17 Les technologies digitales créent de nouveaux marchés ainsi que des opportunités d'affaires sans précédent. Au sein de l'UE, le défi majeur consiste à faire en sorte que ces opportunités soient captées par les entreprises industrielles et les entreprises de services afin que la digi- talisation puisse jouer un effet de levier pour générer de la croissance et créer des emplois. À cet effet, la Commission européenne a publié une nouvelle édition du tableau de bord européen dédié à la transfor- mation digitale : le Digital transformation scoreboard 2018. Le principal objectif de ce tableau de bord consiste à mesurer les progrès réalisés dans le processus de digitalisation de l'économie dans l’UE. Ce tableau de bord comprend notamment trois indices composites dont l’objectif est de mesurer la digitalisation de l’économie selon une perspective macro. Il s’agit plus particulièrement d’un indice composite mesurant les facilitateurs de la digitalisation et de deux indices composites mesu- rant les résultantes de la digitalisation : Le « Digital Transformation Enablers Index » (DTEI) : il est composé de la catégorie des « facilitateurs » (enablers) - infrastructures digi- tales (poids de 20 % du total du DTEI), investissement et accès au financement (30  %), offre et demande de compétences digitales (30 %), e-leadership (10 %), culture de l'entrepreneuriat (10 %) ; Le « Digital Technology Integration Index » (DTII) : il fait partie de la catégorie des « résultantes » (output) et est censé refléter les chan- gements dans la transformation digitale des entreprises euro- péennes ; Le « ICT start-up evolution index » : il fait aussi partie de la catégorie des « résultantes » et est censé refléter la création de start-ups dans le domaine de technologies de l'information et de la communication (TIC). Cette analyse macro est basée sur un nombre important de données en provenance des offices nationaux de la statistique et de diverses organisations internationales. Les scores des indices composites varient entre 0 (la moins bonne performance) et 100 (la meilleure performance). Sur base des indicateurs compris dans la première catégorie des faci- litateurs (DTEI), le classement est mené par les Pays-Bas (81,6/100), suivis par la Finlande (79,0) et la Suède (77,7). Le Luxembourg se classe en 5e position dans l'UE (72,3). La Belgique se classe 4e (73,7), la France 9e (61,6) et l'Allemagne 10e (59,9).
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    46 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Plus particulièrement, en ce qui concerne les cinq dimensions de cette première catégorie, le Luxembourg affiche les performances suivantes : Infrastructures digitales : le Luxembourg se classe 2e (80) dans l’UE avec des performances largement supérieures à la moyenne UE (48) ; Investissement et accès au financement : le Luxembourg se classe 4e (74) avec des performances largement supérieures à la moyenne UE (46) ; Offre et demande de compétences digitales : le Luxembourg se classe 7e (65) avec des performances supérieures à la moyenne UE (45) ; E-leadership : le Luxembourg se classe 3e (86) avec des performances largement supérieures à la moyenne UE (55) ; Culture de l'entrepreneuriat : le Luxembourg se classe 22e (60) avec des performances en dessous de la moyenne UE (68). Sur base des indicateurs compris dans la deuxième catégorie des résultantes DTII, à savoir les indicateurs censés refléter les change- ments dans la transformation digitale des entreprises européennes, le classement est mené par le Danemark (62,4), l’Irlande (55,7) et la Finlande (55,7). Le Luxembourg se classe en 22e position dans l'UE (29,9). La Belgique se classe 5e (51,9), les Pays-Bas 6e (48,0), l'Allemagne 10e (42,8) et la France 16e (34,7). Finalement, pour la troisième catégorie, à savoir les résultantes ayant trait au changement à l’intérieur de l’environnement des start-ups dans le secteur des TIC, le classement est mené par la Lituanie (79), suivie par la Suède (76) et Malte (75). Le Luxembourg se classe en 9e position (65) dans l'UE. La France se classe 22e (34), les Pays-Bas 24e (32), la Belgique 27e (24) et l'Allemagne 28e (22).
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    47 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Figure 5 Classements DTEI et DTII 2018 Austria Belgium Bulgaria Croatia Cyprus Czech Republic Denmark Estonia Finland France Germany Greece Hungary Ireland Italy Latvia Lithuania Luxembourg Malta Netherlands Poland Portugal Romania Slovakia Slovenia Spain Sweden United Kingdom 49.2 Digital Technology Integration Index (DTII)* 100 2020 0 4040 6060 8080 100 59.9 73.7 33.8 30.7 44.9 67.7 50.5 49.7 79.0 61.6 59.9 36.0 39.9 67.7 40.6 25.2 42.7 72.3 58.5 81.6 32.0 48.7 22.2 34.6 40.0 56.4 77.7 62.1 37.3 39.4 51.9 Digital Transformation Enablers’ Index (DTEI) 22.5 34.6 34.2 40.8 62.4 31.6 55.7 34.7 42.8 24.4 23.5 55.7 33.0 22.7 44.1 22.9 44.1 48.0 21.6 42.9 18.6 30.2 46.0 41.7 53.8 37.0 European Union (28 countries) Digital Technology Integration Index (DTII) and Digital Transformation Enablers’ Index (DTEI) (EU-28 average) * Integration of Digital Technologies – Based on scores from section 4 of the DESI (Digital Economy and Society Index – 2017) on the Integration of Digital Technology. 2018 DESI will be published in May 2018.
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    48 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Figure 6 Classements DTEI et DTII 2018 Lithuania Sweden Malta United Kingdom Denmark Portugal Estonia Bulgaria Luxembourg Romania Finland Latvia Slovenia Slovakia Poland Hungary European Union (28 countries) Czech Republic Croatia Ireland Austria Cyprus France Spain Netherlands Italy Greece Belgium Germany 200 40 60 80 100 27 31 32 33 34 34 35 35 38 41 43 37 41 37 50 56 42 42 40 51 48 45 48 50 52 54 60 60 40 43 60 73 65 61 62 45 67 62 68 70 71 71 62 60 43 79 76 23 79 90 75 72 29 31 24 37 51 22 Changes in the ICT start-up environment 2017 2018 Source : Commission européenne Pour conclure, le rapport dresse les constats suivants à l'égard du Luxembourg : « Luxembourg remains one of the EU leaders in digital transformation. Its high-quality digital infrastructure and e-leadership are the driving forces behind its strong performance. Luxembourg offers an all-round advantageous environment that incentivizes companies to engage in digital business and technology. Despite these excellent achievements, further effort should be made to increase access to finance and investments. A look at recent national policy efforts reveals that Luxembourg’s focus is on stimulating digital skills and promoting the adoption of digital tools for business. » « Luxembourg´s performs above the EU average in five out of seven dimensions. Its strongest advantages are digital infrastructure and eleadership. In both cases, Luxembourg scores approximately 30% above the EU average. In addition, the country is significantly more advanced than its European partners in the supply and demand of digital skills. The devel- opment of ICT start-ups has increased remarkably over the last 12 months. Luxembourg now scores more than 20% above the EU average. Moreover, in the field of finance for digital transformation, the country also performs almost 30% above the EU average. Despite these positive achievements, Luxembourg is not in line with other EU Member States in entrepreneurial culture and digital transformation, where its results are approximately 7% and 9% below the EU average. »
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    18 Pour plusde détails : http://globalization.kof.ethz.ch/ 49 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée d. Indicateurs de globalisation et d’ouverture d.1 Index of Globalization18 L'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH) a publié une nouvelle édition de son indice composite de globalisation « KOF » lancé en 2002. Il reflète l’état de la globalisation dans 185 pays. À partir de cette année, l’indice KOF se base sur une nouvelle méthodologie, comprenant 42 variables réparties en trois sous-catégories : La globalisation économique : elle comporte, d’une part, la vigueur des flux économiques et financiers internationaux et, d’autre part, l’influence des restrictions imposées à ces mouvements ; La globalisation sociale : elle se mesure sur la base de trois caté- gories, à savoir les contacts personnels internationaux, les flux d’informations internationaux et la proximité culturelle par rapport aux grands courants mondiaux ; La globalisation politique : elle est notamment mesurée à partir du nombre d'ambassades, du nombre de missions de paix de l’ONU, du nombre d’organisations internationales non gouvernementales, du nombre d’accords bilatéraux et multilatéraux, etc. La distinction est également faite entre une globalisation « de facto » (flux et activités mesurés) et une globalisation « de jure » (politiques publiques ayant un impact sur les flux). Finalement, l'indice KOF mesure la globalisation sur une échelle de 1 à 100 (le plus globalisé). De manière générale, les Pays-Bas sont le pays le plus globalisé au monde (90,24/100), suivis par la Suisse (89,70) et la Suède (88,05). Le Luxembourg obtient un score global de 79,3 et est moins globalisé que ses pays voisins : Belgique (87,8), France (87,3) et Allemagne (86,8). En tête du classement de la globalisation économique figurent Singa- pour (92,4), Hong-Kong (90,0) et les Pays-Bas (89,3). Le Luxembourg s’y classe en 7e position mondiale (85,4). Le Luxembourg se classe 8e (87,6) pour la globalisation économique «  de facto  » et 10e pour la globalisation économique « de jure » (82,8). La Norvège (90,4) se trouve en tête du classement de la globalisation sociale, suivie par le Luxembourg qui se classe 2e (89,8) au niveau mondial. Le Luxembourg se classe 5e au niveau mondial (90,5) pour la globalisation sociale « de facto » et 17e pour la globalisation sociale « de jure » (89,2). En matière de globalisation politique, l’Italie figure au 1er rang (99,2), la France se classe 2e (99,1) et l’Allemagne 3e (98,2). Le Luxembourg figure à la 82e place mondiale (70,9). Le Luxembourg se classe 130e (46,3) pour la globalisation politique « de facto » et 15e pour la globalisation politique « de jure » (95,6).
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    19 Pour plusde détails : https://www.mercer.com/ newsroom/2018-quality-of- living-survey.html 50 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée e. Indicateurs de qualité et coût de la vie e.1 Quality of living survey19 Le cabinet de conseil MERCER a publié la 20e édition de son étude annuelle sur la qualité de vie pour les expatriés à travers leurs villes d'affectation dans le monde : la Quality of living survey. Cette enquête est effectuée pour aider les entreprises multinationales, ainsi que les gouvernements, à fixer les compensations pour leur personnel affecté à l'étranger. Dans cette édition, le nombre de villes analysées se chiffre à 231. L'enquête se base sur les facteurs que les expatriés considèrent comme ayant un impact majeur sur leur qualité de vie à l'étranger. Les indicateurs utilisés pour estimer le niveau de la qualité de vie sont regroupés au sein de dix catégories : l'environnement politique et social, l'environnement économique, l'environnement socioculturel, le système de santé, le système d'éducation, les services et transports publics, les loisirs, les produits de consommation, le logement et finalement l'environnement naturel. Vienne (1re ), Zurich (2e ), Auckland et Munich (3e ) sont jugées être les villes offrant la meilleure qualité de vie au monde aux expatriés. Le Luxem- bourg se classe 18e au niveau mondial. Au niveau de l’UE, le Luxembourg se classe 8e . Vienne, Munich et Düsseldorf (6e ) occupent les trois pre- miers rangs dans ce classement UE. Luxembourg devance ainsi d'autres villes à proximité comme Bruxelles (27e ), Stuttgart (28e ) ou encore Paris (39e ). Mais Luxembourg est devancée par Düsseldorf (6e ), Francfort (7e ) et Amsterdam (12e ). Dublin se classe 34e et Londres 41e . Tableau 13  Top 25 du classement Rank City Country 1 Vienna Austria 2 Zürich Switzerland 3 Auckland New Zealand 3 Munich Germany 5 Vancouver Canada 6 Düsseldorf Germany 7 Frankfurt Germany 8 Geneva Switzerland 9 Copenhagen Denmark 10 Basel Switzerland 10 Sydney Australia 12 Amsterdam Netherlands 13 Berlin Germany 14 Bern Switzerland 15 Wellington New Zealand 16 Melbourne Australia 16 Toronto Canada 18 Luxembourg Luxembourg 19 Ottawa Canada 19 Hamburg Germany 21 Perth Australia 21 Montreal Canada 23 Stockholm Sweden 23 Nurnberg Germany 25 Singapore Singapore Source : Mercer
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    20 Pour plus dedétails : https://www.eca-international. com/news/march-2018/ northern-european-cities-of- fer-best-living-conditi 51 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée e.2 Global liveability ranking20 ECA International, un fournisseur de solutions et d’informations pour les professionnels des ressources humaines internationales, a publié une nouvelle édition de son rapport sur les villes agréables à vivre pour les expatriés européens à travers le monde : le Global liveability ranking 2018. Réalisée entre autres à partir des notations d'expatriés, cette étude évalue plusieurs facteurs afin d'aboutir à une estimation de la qualité de la vie dans 480 villes à travers le monde. Les villes sont notées sur plusieurs critères parmi lesquels figurent le climat, la disponibilité des services de santé, le logement, les réseaux sociaux et loisirs, les infrastructures, la sécurité personnelle, les tensions politiques, la qualité de l'air, etc. Ces données sont notamment utilisées par les pro- fessionnels des ressources humaines pour calculer les primes de coût de la vie qu’elles accordent aux expatriés. Le classement mondial pour les expatriés européens est mené par Copenhague, Berne et La Haye. La Ville de Luxembourg se classe en 9e position mondiale. Tableau 14 Top 10 du classement Top 10 most liveable locations for European expatriates Location 2018 ranking Copenhagen, Denmark =1 Bern, Switzerland =1 The Hague, Netherlands 3 Stavanger, Norway =4 Geneva, Switzerland =4 Amsterdam, Netherlands =6 Eindhoven, Netherlands =6 Basel, Switzerland =6 Luxembourg City, Luxembourg =9 Gothenburg, Sweden =9 Source : ECA
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    22 Pour plus dedétails : https://www.internations.org/ expat-insider/ 52 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée e.3 Expat insider21 InterNations, un réseau d'expatriés à travers le monde, a publié la cinquième édition de son rapport annuel sur les pays hôtes pour les expatriés. Ce rapport est basé sur une enquête d'opinion (qualitative) auprès de plus de 18 000 expatriés. Ceux-ci ont noté différentes facettes de la vie d'expatrié dans leur pays hôte : la qualité de vie, la facilité d'insertion, le travail, la vie en famille ainsi que la situation financière et le coût de la vie à l'étranger. Sur base des réponses reçues, les auteurs du rapport dressent un classement des meilleures destinations pour les expatriés à travers le monde. Le classement général des meilleures destinations pour les expatriés est mené par Bahreïn, Taïwan et l’Équateur. Le Luxembourg occupe la 15e position mondiale. Les Pays-Bas se classent 16e , la Belgique 29e , la France 34e et l'Allemagne 36e . À titre d'exemple, l'Irlande se classe 43e , la Suisse 44e et le Royaume-Uni 59e . Au sein de l’UE, le Luxembourg se classe donc en 4e position après le Portugal (6e ), l’Espagne (8e ) et la République tchèque (10e ). Figure 7 Classement Expat insider 2018 The Top Expat Destinations 2018 Top 10 1 Bahrain 3 Ecuador 5 Singapore 7 Costa Rica 9 Colombia 2 Taiwan 4 Mexico 6 Portugal 8 Spain 10 Czechia Bottom 10 68 Kuwait 66 India 64 Turkey 62 Peru 60 Greece 67 Saudi Arabia 65 Brazil 63 Egypt 61 Italy 59 UK 11 New Zealand 21 Bulgaria 31 Oman 41 South Korea 51 Kenya 12 Australia 22 Israel 32 Morocco 42 Japan 52 South Africa 13 Panama 23 Finland 33 Chile 43 Ireland 53 Mynamar 14 Vietnam 24 Austria 34 France 44 Switzerland 54 Russia 15 Luxembourg 25 Norway 35 Denmark 45 Hungary 55 China 16 Netherlands 26 Uganda 36 Germany 46 Sweden 56 Hong Kong 17 Malaysia 27 Estonia 37 Romania 47 USA 57 Serbia 18 Thailand 28 Philippines 38 Qatar 48 Dominican Rep. 58 Argentina 19 Canada 29 Belgium 39 Poland 49 Kazakhstan 20 Malta 30 Cyprus 40 UAE 50 Indonesia Source : InterNations
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    53 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Au sein des cinq sous-catégories sur lesquelles le classement général est basé, le Luxembourg affiche les performances suivantes : Qualité de vie : le Luxembourg se classe 17e et est devancé par les Pays-Bas (16e ). La France (19e ), l’Allemagne (26e ) et la Belgique (39e ) se classent derrière le Luxembourg. Pour les sous-indices de qua- lité de vie, le Luxembourg se classe 62e en matière de « Loisirs », 25e pour la « Satisfaction personnelle », 17e pour les « Voyages et transports », 13e en matière de « Santé et bien-être », 1er pour la « Sécurité » et finalement 16e pour la « Vie digitale en ligne » ; Facilité d'insertion : le Luxembourg se classe 40e et devance ainsi la Belgique (45e ), la France (50e ) et l'Allemagne (66e ). Les Pays-Bas se classent mieux que le Luxembourg (37e ). Pour les sous-indices liés à l'insertion, le Luxembourg se classe 34e pour l'« Accueil », 45e en matière d'« Amabilité », 52e pour les « Liens amicaux » et 31e en matière de « Langue » ; Travail à l'étranger : le Luxembourg se classe en 9e position et est devancé par les Pays-Bas (5e ) et l'Allemagne (8e ). La Belgique (18e ) et la France (34e ) se classent derrière le Luxembourg. Pour les sous-indices liés au travail, le Luxembourg se classe 26e en matière de « Travail et carrière », 37e pour « Équilibre travail-vie privée » et 1er en matière de « Sécurité de l'emploi » ; Vie en famille : le Luxembourg se classe 16e et est devancé par la Belgique (8e ) et les Pays-Bas (15e ). L'Allemagne (18e ) et la France (21e ) se classent derrière le Luxembourg. Pour les sous-indices liés à la vie en famille, le Luxembourg se classe 17e en matière de « Garde et éducation des enfants », 12e pour le « Coût de la garde et de l'édu- cation des enfants », 22e pour la « Qualité de l'éducation » et 15e en matière de « Bien-être familial » ; Situation financière et coût de la vie  : le Luxembourg se classe 23e pour la situation financière familiale perçue et devance ainsi la Belgique (25e ), l'Allemagne (34e ), les Pays-Bas (35e ) et la France (55e ). Le Luxembourg se classe 61e en ce qui concerne le coût de la vie et est devancé par l'Allemagne (32e ), la France (41e ), les Pays-Bas (43e ) et la Belgique (48e ).
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    54 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée e.4 Cost of living22 La société MERCER a publié la 24e édition annuelle de son enquête sur le coût de la vie pour les expatriés à travers le monde : la « Cost of living survey ». Cette enquête mesure le coût de la vie dans 375 villes répar- ties sur 5 continents. L'enquête utilise 200 produits et services pour estimer le coût de la vie (logement, transports, dépenses alimentaires, vêtements, loisirs, etc.). Ces données sont notamment utilisées par les professionnels des ressources humaines pour calculer les primes de coût de la vie accordées aux expatriés. Hong-Kong, Tokyo, Zurich et Singapour sont les villes au coût de la vie le plus élevé au monde pour les expatriés. Luxembourg se situe à la 71e position mondiale. À titre d'exemple, d'autres villes européennes se classent de la manière suivante : Genève (11e ), Londres (19e ), Paris (34e ), Dublin (32e ), Amsterdam (50e ), Bruxelles (67e ) et Francfort (68e ) f. Ressources humaines f.1 Global talent competitiveness index23 Dans un monde globalisé, le capital humain constitue un facteur clé pour la compétitivité territoriale. Les pays sont en concurrence pour développer ce capital humain, mais aussi pour l'attirer et le retenir sur le territoire national. C'est dans cette optique que l'école de commerce INSEAD a publié, conjointement avec le groupe Adecco et Tata commu- nications, la cinquième édition du « Global talent competitiveness index » (GTCI) lancé en 2013. Pour être en mesure de comparer les performances de 119 pays à travers le monde, le rapport utilise un indice composite basé sur un modèle input-output permettant d'évaluer : Les mesures, politiques et ressources mises en œuvre permettant de développer le capital humain (inputs) sur base de quatre sous- catégories : les facilitateurs horizontaux, la capacité d'attraction, la capacité de développement et la capacité de rétention de talents ; Les performances des mesures mises en œuvre (outputs) sur base de deux catégories de compétences : les compétences moyennes/ techniques de la force de travail (LV skills) et les compétences éle- vées nécessaires pour l'innovation et l'entrepreneuriat (GK skills). L’indice composite global « Global talent competitiveness index » (GTCI), calculé sur base d'une moyenne simple de ces six sous-catégories, comprend en tout 68 variables. Il prend un score entre 0 (plus mauvaise performance) et 100 (meilleure performance). Le classement GTCI mondial est mené par la Suisse (79,90), suivie par Singapour (78,42) et les États-Unis (75,34). Le Luxembourg se classe 10e dans le classement mondial (71,64). Les Pays-Bas se classent 9e (72,56), la Belgique 16e (69,56), l'Allemagne 19e (67,77) et la France 21e (62,61). Au sein de l'UE le Luxembourg se classe en 6e position après la Suède, la Finlande, le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. 22 Pour plus de détails : https://mobilityexchange. mercer.com/Insights/ cost-of-living-rankings 23 Pour plus de détails : https://gtcistudy.com/#
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    55 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 15 Top 20 du classement Country Score Overall rank Switzerland 79.90 1 Singapore 78.42 2 United States of America 75.34 3 Norway 74.56 4 Sweden 74.32 5 Finland 73.95 6 Denmark 73.79 7 United Kingdom 73.11 8 Netherlands 72.56 9 Luxembourg 71.64 10 Australia 71.61 11 New Zealand 71.52 12 Ireland 71.38 13 Iceland 70.48 14 Canada 69.63 15 Belgium 69.56 16 United Arab Emirates 68.88 17 Austria 68.63 18 Germany 67.77 19 Japan 62.63 20 Source : INSEAD En ce qui concerne les inputs, le Luxembourg se classe 18e pour les facilitateurs (77,79), 2e pour l'attraction (88,42), 19e pour la croissance (63,67) et 8e pour la rétention de talents (84,81). Pour les outputs, le Luxembourg se classe 17e (64,39) pour les compétences moyennes/ techniques LV et 18e (50,77) pour les compétences élevées GK. Le rapport stipule ce qui suit sur le Luxembourg : « Luxembourg (10th) owes a great part of its position within the top 10 of the GTCI to its excellent performance in Attract (2nd), the result of combining strong External Open- ness (3rd) with good Internal Openness (6th). The country attracts foreign businesses and also talent—it is 8th in Brain gain and also has a large stock of International students. Foreign talent is received in an environment of strong Social Inclusion (it is 2nd in Tolerance of immigrants and 1st in clo- sing the Gender earnings gap). As a small country that has built an inter- national reputation as a centre of finance and industry, Luxembourg also excels at retaining its domestic talent (8th in this pillar). There are many areas that need improvement, however. Formal Education (51st) does not figure at the top, particularly in terms of universities (as a small country, its universities do not appear in the global ranking of the best). The country has good Social protection (3rd) and Active labour market policies (3rd) but can still improve in ensuring the Employability (32nd) of domestic talent in the private sector. »
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    24 Pour plusde détails : http://www.imd.org/wcc/ world-competitiveness-center- rankings/talent-rankings/ 56 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Cette année l’analyse au niveau des pays est de nouveau accompagnée d'un second indice composite dédié spécifiquement aux villes consti- tuant souvent des pôles d’attractivité pour les talents : le « Global cities talent competitiveness index » (GCTCI). Ce dernier repose sur une liste limitée d’uniquement 17 variables, réparties en cinq sous-catégories. Ce second benchmark compare 90 villes. Les quatre premières sous- catégories reflètent de manière assez proche la méthodologie utilisée au niveau des pays. C’est la cinquième sous-catégorie qui constitue le principal changement par rapport à cette dernière : elle analyse le niveau d’internationalisation des villes à travers la part de la population et de la force de travail disposant d’une éducation tertiaire, la présence d’aéroports internationaux ainsi que la présence d’organisations inter- gouvernementales. Le classement au niveau des villes est mené en 2018 par Zurich (71,0), suivie par Stockholm (68,2) et Oslo (68,1). Luxembourg se classe en 16e position mondiale et en 10e position dans l’UE (59,4). En ce qui concerne les cinq sous-catégories au niveau des villes, Luxembourg affiche les performances suivantes : Facilitateurs (4e  ; 72,5)  ; Attraction (6e  ; 77,9)  ; Croissance (84e  ; 24,8)  ; Rétention (61e  ; 61,7) ; Internationalisation (4e  ; 59,9). f.2 World talent report24 L'institut suisse IMD a publié une nouvelle édition de son rapport intitulé « World Talent Report ». Les auteurs y analysent comment 63 pays déve- loppent, attirent et retiennent sur leur territoire les talents dont ont besoin l'économie et les entreprises pour pouvoir se développer et créer de la valeur ajoutée durable à long terme. L'étude se base sur 30 indi- cateurs quantitatifs (pondération de 2/3) et qualitatifs (pondération de 1/3), répartis en trois sous-catégories : Investissement et développement des talents résidents (investisse- ment dans l'éducation, qualité de l'éducation nationale, stages, formation continue, etc.) ; Attraction de talents étrangers (qualité de vie, coût de la vie, fuite de cerveaux, etc.) ; Disponibilité d'une main-d’œuvre qualifiée et de compétences (crois- sance de la force de travail, compétences, mobilité des étudiants, résultats aux tests PISA, etc.).
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    57 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Sur base de l'ensemble de ces informations, les auteurs calculent un indice composite en vue de pouvoir dresser un classement de pays (valeur d'indice composite entre 0 et 100). Le classement est mené par la Suisse (100), suivie par le Danemark (89,36) et la Belgique (83,80). Le Luxembourg se classe en 10e position mondiale (78,46) et 8e au sein de l'UE. Les Pays-Bas se classent 6e (82,86), l'Allemagne 8e (79,87) et la France 27e (65,76). Le Luxembourg se classe de la manière suivante dans les trois sous-catégories : Investissement et développement des talents résidents : le Luxem- bourg se classe 16e au niveau mondial et 13e dans l'UE (score de 67,17) ; Attraction de talents étrangers : le Luxembourg se classe 4e au niveau mondial et 1er dans l'UE (74,63) ; Disponibilité d'une main-d’œuvre qualifiée et de compétences : le Luxembourg se classe 17e au niveau mondial et 8e dans l'UE (69,65). Tableau 16 Top 20 du classement Rank Country 1 yr +/- 1 Switzerland - 100 2 Denmark - 89.36 3 Belgium - 83.80 4 Austria +1 83.63 5 Finland +1 83.18 6 Netherlands +2 82.86 7 Norway - 82.41 8 Germany +2 79.87 9 Sweden -5 79.04 10 Luxembourg +1 78.46 11 Canada +1 77.99 12 Hong Kong SAR -3 77.90 13 Singapore +2 75.63 14 Ireland +3 75.46 15 New Zealand -1 75.40 16 USA -3 74.52 17 Cyprus - 74.47 18 Iceland - 74.07 19 Australia -3 71.09 20 Israel 69.58 Source : IMD
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    25 Pour plusde détails : https://www.transparency.org/ news/feature/corruption_per- ceptions_index_2017 58 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée g. Divers Il existe une multitude d’autres facteurs dans le débat sur la compéti- tivité et l’attractivité territoriale : fonctionnement et gouvernance des autorités publiques, environnement des affaires, etc. Des benchmarks sont régulièrement publiés sur une multitude de ces thématiques. Quelques exemples sont repris ci-dessous. g.1 Corruption perceptions index25 Le cadre institutionnel et réglementaire au sein duquel se déroulent les activités économiques affecte la manière dont les ressources sont réparties, les décisions d’investissement sont orientées et la créativité et l’innovation sont stimulées. La corruption affaiblit un pays et porte atteinte à la stabilité et sécurité pour les décisions des agents écono- miques. Transparency international, une organisation non gouverne- mentale, a publié une nouvelle édition de son indice composite de perception de la corruption dans le secteur public qui est construit sur base d’appréciations d’experts des secteurs privé et public : le Corrup- tion perceptions index (CPI). Cette édition analyse 180 pays à travers le monde. Le CPI, élaboré sur base d'un certain nombre de sources dis- ponibles qui rendent compte de la perception de la corruption (sondages et évaluations de la corruption perçue collectés par diverses institutions réputées), varie entre 100 (le plus bas niveau de corruption perçue) et 0 (le plus haut niveau). Bien qu’aucun pays ne soit exempt de corruption, les pays en haut du classement partagent souvent les caractéristiques suivantes : un gouvernement transparent, la liberté de la presse, la garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants. La Nouvelle-Zélande (89/100) obtient le meilleur résultat au niveau mondial, suivie de près par le Danemark (88) et le trio Finlande/Nor- vège/Suisse (85). Le Luxembourg se classe en 8e position mondiale, avec le Canada, les Pays-Bas et le Royaume-Uni (82). L’Allemagne se classe 12e (81), la Belgique 16e (75) et la France 23e (70) au niveau mon- dial. Au niveau de l’UE, le Luxembourg se classe donc en 4e position après le Danemark, la Finlande et la Suède (84).
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    26 Pour plus dedétails : https://www.fmglobal.com/ research-and-resources/ tools-and-resources/ resilienceindex 59 2. Les benchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Tableau 17 Classement CPI Rank Country Score Rank Country Score Rank Country/Territory Score 1 New Zealand 89 23 Uruguay 70 46 Georgia 56 2 Denmark 88 25 Barbados 68 46 Malta 56 3 Finland 85 26 Bhutan 67 48 Cabo Verde 55 3 Norway 85 26 Chile 67 48 Rwanda 55 3 Switzerland 85 28 Bahamas 65 48 Saint Lucia 55 6 Singapore 84 29 Portugal 63 51 Korea, South 54 6 Sweden 84 29 Qatar 63 52 Grenada 52 8 Canada 82 29 Taiwan 63 53 Namibia 51 8 Luxembourg 82 32 Brunei Darussalam 62 54 Italy 50 8 Netherlands 82 32 Israel 62 54 Mauritius 50 8 United Kingdom 82 34 Botswana 61 54 Slovakia 50 12 Germany 81 34 Slovenia 61 57 Croatia 49 13 Australia 77 36 Poland 60 57 Saudi Arabia 49 13 Hong Kong 77 36 Seychelles 60 59 Greece 48 13 Iceland 77 38 Costa Rica 59 59 Jordan 48 16 Austria 75 38 Lithuania 59 59 Romania 48 16 Belgium 75 40 Latvia 58 62 Cuba 47 16 United States of America 75 40 Saint Vincent and the Grenadines 58 62 Malaysia 47 19 Ireland 74 64 Montenegro 46 20 Japan 73 42 Cyprus 57 64 Sao Tome and Principe 46 21 Estonia 71 42 Czech Republic 57 66 Hungary 45 21 United Arab Emirates 71 42 Dominica 57 66 Senegal 45 23 France 70 42 Spain 57 Source : Transparency International g.2 Global resilience index26 FM Global, une des plus grandes sociétés mondiales d'assurance de l'immobilier commercial et industriel, a publié une nouvelle édition de son rapport annuel analysant la résistance territoriale en rapport avec une perturbation de la chaîne d'approvisionnement des entreprises : le Global resilience index. Cette indice composite constitue ainsi un outil d’aide à la décision pour les décideurs économiques pour localiser ou étendre leurs activités, pour sélectionner ou évaluer des fournisseurs, pour évaluer les chaînes d’approvisionnement ou encore pour identifier des clients vulnérables. Une résistance accrue d’un territoire permet aux entreprises qui y sont localisées de mieux se protéger contre une potentielle perturbation de leur chaîne d'approvisionnement ainsi que de rebondir plus rapidement en cas d'une telle perturbation. Ceci est particulièrement important pour les entreprises multinationales enga- gées dans le commerce transfrontalier et ainsi confrontées à une mul- titude de risques : tensions géopolitiques, volatilité des prix des matières premières, dangers naturels, etc.
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    60 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Dans cette édition, 130 pays et territoires sont analysés à travers douze critères à la fois qualitatifs et quantitatifs, répartis en trois sous-caté- gories : Économie (productivité, risque politique, intensité en pétrole de l'économie, taux d'urbanisation) ; Risques (exposition à des risques de dangers naturels, potentiel d'amélioration de la gestion des risques en cas de dangers naturels, gestion des risques d'incendie, risque cybernétique) ; Chaîne d'approvisionnement (contrôle de la corruption, qualité des infrastructures, qualité des fournisseurs locaux, visibilité de la chaîne d'approvisionnement). Ces sous-catégories et critères sont évalués sur une échelle allant de 0 (territoire ayant la moins bonne performance) à 100 (territoire ayant la meilleure performance). Le classement mondial est mené par la Suisse (100) qui est définie comme le pays le plus résilient. Le Luxembourg se classe 2e au niveau mondial (96,1), suivi par la Suède (94,7). L’Allemagne se classe 5e (93,9), les Pays-Bas 11e (88,0), la France 12e (85,5) et la Belgique 16e (83,3). Tableau 18 Top 20 du classement Country Country Rank Country Score Economic Score Risk Quality Score Supply Chain Score Switzerland 1 100.0 86.3 78.3 100.0 Luxembourg 2 96.1 95.3 79.3 86.2 Sweden 3 94.7 73.8 88.5 93.1 Norway 4 94.0 82.1 94.2 83.5 Germany 5 93.9 69.3 95.5 91.1 Austria 6 92.1 70.7 83.7 92.6 Denmark 7 90.8 72.0 87.7 87.3 Finland 8 90.3 65.6 88.1 90.3 United States West 9 89.9 59.7 100.0 87.7 United States Central 10 88.3 59.7 95.0 87.7 Netherlands 11 88.0 57.7 82.5 94.1 France 12 85.5 56.6 92.2 85.2 Canada 13 84.5 56.7 88.6 85.1 Czechia 14 84.1 71.6 99.3 69.2 United States East 15 83.3 59.7 74.7 87.7 Belgium 16 83.3 52.6 93.8 82.9 Australia 17 83.2 66.1 89.2 76.2 United Kingdom 18 82.4 62.8 78.6 82.0 Hong Kong 19 81.8 72.3 52.8 87.3 Qatar 20 81.7 100.0 57.1 66.9 Source : FM Global
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    61 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée En ce qui concerne plus particulièrement les trois sous-catégories qui composent l'indice composite général, le Luxembourg se classe de la manière suivante : Économie - le Luxembourg est classé 2e au niveau mondial (95,3) : productivité (87,3), risque politique (97,0), intensité en pétrole de l'économie (68,3), taux d'urbanisation (71,0) ; Risques - le Luxembourg est classé 19e au niveau mondial (79,3) : exposition à des risques de dangers naturels (95,3), potentiel d'amé- lioration de la gestion des risques en cas de dangers naturels (61,2), gestion des risques d'incendie (71,4), risque cybernétique (51,1) ; Chaîne d'approvisionnement - le Luxembourg est classé 14e au niveau mondial (86,2) : contrôle de la corruption (94,2), infrastruc- tures (78,6), qualité des fournisseurs locaux (69,6), visibilité de la chaîne d'approvisionnement (90,9). Pour conclure, les auteurs du rapport dressent le constat suivant à l’égard du Luxembourg : « (…) Luxembourg also scores highly for its eco- nomic productivity, political stability, low corruption levels, and low exposure to natural hazards. The country is an attractive domicile for companies seeking a continental European base, following the United Kingdom’s vote to leave the European Union (EU) and ensuring “Brexit”. This is relevant especially for financial institutions keen to continue their “passporting” rights to offer services freely across the EU. » g.2 Logistics performance index27 La Banque mondiale a publié fin juillet 2018 la sixième édition de son étude biannuelle « Connecting to compete ». Cette étude constitue une analyse de la logistique commerciale, à savoir la capacité d'un pays à acheminer efficacement des marchandises et à établir des liens entre fabricants et clients sur les marchés internationaux. La logique sous- jacente est que les pays plus performants sur le plan logistique peuvent doper leur potentiel de croissance, devenir plus compétitifs et investir davantage. Des chaînes logistiques efficaces permettent en effet un meilleur accès aux marchés et offrent ainsi de plus grands débouchés économiques. Cette étude repose notamment sur une enquête appro- fondie auprès des transitaires et transporteurs express internationaux dans 160 pays à travers le monde ainsi que sur des données quantita- tives ayant trait à la performance d'une série de composantes clés de la chaîne logistique (infrastructures, qualité des services, fiabilité des expéditions, efficacité des procédures de dédouanement). Sur base des informations collectées, la Banque mondiale construit un indice com- posite dénommé Logistics performance index (LPI) qui mesure la per- formance des pays sur une échelle de 1 (moins bonne performance) à 5 (meilleure performance). 27 Pour plus de détails : https://lpi.worldbank.org/
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    62 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Afin de mesurer les performances des pays en termes de logistique au fil des années, le rapport utilise comme principal indice composite une moyenne des scores LPI des quatre dernières éditions biannuelles de l’étude (2012-2018). Ceci permet selon les auteurs de lisser les fluctuations pouvant apparaître d’une édition biannuelle à l’autre. Dans cet indice composite, les valeurs des éditions sont pondérées afin que les données les plus récentes aient plus de poids (6,7 % pour 2012, 13,3 % pour 2014, 26,7 % pour 2016 et 53,3 % pour 2018). Le classement LPI 2012-2018 mondial est mené par l’Allemagne (4,19  ; base 100), suivie par les Pays-Bas (4,07) ex-aequo avec la Suède (4,07). Le Luxem- bourg se classe en 16e position mondiale (3,84), affichant une perfor- mance de 91,8 % du leader (Allemagne). La Belgique se classe 4e (4,05) et la France 15e (3,86). Au niveau de l’UE, le Luxembourg se classe en 10e position pour les performances moyennes entre 2012-2018. Tableau 19 Top 20 du classement Economy MeanLPI rank MeanLPI score %ofhighest performer Customs Infrastruc- ture Interna- tional shipments Logistics quality and competence Tracking and tracing Timeliness Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score Rank Score Germany 1 4,19 100,0 1 4,09 1 4,38 4 3,83 1 4,26 1 4,22 1 4,40 Netherlands 2 4,07 97,2 3 3,97 2 4,23 6 3,76 2 4,12 7 4,08 6 4,30 Sweden 3 4,07 97,2 4 3,95 3 4,22 2 3,88 5 4,04 11 4,02 4 4,32 Belgium 4 4,05 96,9 13 3,74 10 4,03 1 3,97 3 4,10 4 4,11 2 4,40 Singapore 5 4,05 96,6 2 4,00 5 4,14 8 3,72 4 4,08 8 4,05 3 4,34 United Kingdom 6 4,01 95,7 8 3,85 7 4,09 10 3,69 7 4,04 5 4,10 5 4,32 Japan 7 3,99 95,3 5 3,91 4 4,19 14 3,61 8 4,03 9 4,03 9 4,24 Austria 8 3,99 95,2 14 3,71 8 4,07 5 3,78 6 4,04 2 4,13 11 4,22 Hong Kong SAR, China 9 3,96 94,6 9 3,85 11 4,02 3 3,85 10 3,94 13 3,95 13 4,18 United States 10 3,92 93,7 11 3,76 6 4,10 23 3,54 11 3,93 3 4,13 16 4,14 Denmark 11 3,92 93,6 7 3,88 17 3,89 16 3,59 9 3,98 14 3,94 8 4,26 Finland 12 3,92 93,5 6 3,89 14 3,95 21 3,56 14 3,88 6 4,10 15 4,17 Switzerland 13 3,91 93,4 12 3,75 9 4,07 20 3,57 12 3,92 10 4,02 12 4,20 United Arab Emirates 14 3,89 92,8 17 3,66 13 3,98 7 3,76 16 3,83 16 3,89 10 4,23 France 15 3,86 92,2 18 3,63 12 4,00 15 3,60 17 3,82 12 3,99 14 4,17 Luxembourg 16 3,84 91,8 16 3,67 18 3,84 11 3,68 15 3,83 22 3,78 7 4,27 Canada 17 3,81 90,9 15 3,70 16 3,91 28 3,45 13 3,90 15 3,91 21 4,03 Spain 18 3,78 90,3 21 3,57 22 3,79 9 3,72 18 3,78 21 3,78 19 4,04 Australia 19 3,77 90,0 10 3,76 15 3,92 31 3,40 19 3,76 19 3,83 22 4,00 Norway 20 3,74 89,3 19 3,62 19 3,84 27 3,48 20 3,75 18 3,83 25 3,96 Source : Banque mondiale
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    63 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée En ce qui concerne les six sous-catégories du volet international du classement LPI, dont les informations proviennent d’une enquête auprès des transitaires et transporteurs express internationaux, le Luxembourg se classe en moyenne de la manière suivante entre 2012-2018 : Efficacité des procédures de dédouanement : 16e (3,67) ; Qualité de l'infrastructure commerciale et de transport : 18e (3,84) ; Facilité d'organiser des envois internationaux à des prix compétitifs : 11e (3,68) ; Compétence et qualité des services de logistique : 15e (3,83) ; Capacité de suivre et de retracer les envois : 22e (3,78) ; Fréquence avec laquelle les expéditions atteignent les consignataires dans des délais de livraison prévus ou attendus : 7e (4,27). g.4 International property rights index28 En août 2018 la Property Rights Alliance, en collaboration avec la Free Market Foundation, a publié la 12e édition annuelle de son indice com- posite International property rights index (IPRI) lancé en 2007. L'objet de cette analyse est de mesurer le niveau de droit de propriété qui consti- tue, selon les auteurs, un indicateur clé du succès économique et de la stabilité politique. Cet indice composite IPRI analyse notamment l'envi- ronnement légal et politique et la protection du droit de propriété phy- sique et intellectuelle à l'intérieur des pays. Trois sous-catégories comprennent un total de dix indicateurs : Environnement politique et légal (LP) : indépendance de l'autorité judiciaire, stabilité politique, degré de corruption, etc. ; Droits de propriété physique (PPR) : enregistrement de la propriété, accès aux crédits, etc. ; Droits de propriété intellectuelle (IPR) : protection des droits de propriété intellectuelle, protection des brevets, etc. Les indicateurs compris dans ces sous-catégories sont à la fois de nature qualitative et quantitative. L'indice composite global IPRI est construit sur base de la moyenne de ces trois sous-catégories. Il peut obtenir une valeur entre 0 (minimum) et 10 (maximum). Dans cette nouvelle édition 2018, le classement global IPRI est mené par la Finlande (8,692/10), suivie par la Nouvelle-Zélande (8,632) et la Suisse (8,619). Le Luxembourg se classe en 9e position mondiale avec un score de 8,298. Les Pays-Bas se classent 8e (8,325), l’Allemagne 16e (7,909), la Belgique 18e (7,679) et la France 23e (7,184). Le classement UE est mené par la Finlande, la Suède (8,397) et les Pays-Bas. Le Luxembourg se classe 4e , l’Allemagne 8e , la Belgique 9e et la France 11e . 28 Pour plus de détails : http://www.internationalpro- pertyrightsindex.org/
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    64 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Figure 8 Top 15 du classement IPRI 2018 LP PPR IPR 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Finland NewZealand Switzerland Norway Singapore Sweden Australia Netherlands Luxembourg Canada Japan Denmark UK USA Austria Source : PRA En ce qui concerne plus particulièrement les trois sous-catégories, l’environnement politique et légal (8,539) constitue la composante la plus performante du Luxembourg, devant les droits de propriété phy- sique (8,196) et les droits de propriété intellectuelle (8,158). Figure 9 Comparaison avec les pays voisins du Luxembourg 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Belgium France Germany Luxembourg Netherlands IPRI Legal and Political Subindex Judicial Independence Rule of Law Political Stability Control of Corruption Physical Property Rights SubindexProperty Rights Protection Registering Property Ease of Access to Loans Patent Protection Copyright Piracy Intellectual Property Rights Intellectual Property Rights Subindex Source : PRA
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    65 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 2.3 Conclusions Maints benchmarks et classements couvrant différentes facettes de la compétitivité et de l’attractivité territoriale, dont leurs déterminants, sont publiés annuellement : environnement des affaires, innovation, TIC, ressources humaines, qualité et coût de la vie, etc. La figure ci- dessous donne une image des positions que le Luxembourg occupe dans la série de classements de pays repris dans le présent Bilan. Pour plus de la moitié (> 50 %), le Luxembourg se classe dans le Top 5 de l’UE et pour la quasi-totalité (> 85 %) dans le Top 10. Figure 10 Fréquences du rang que le Luxembourg occupe parmi les États membres de l’UE Fréquence du classement du Luxembourg (% de fois au rang n°) Classement du Luxembourg dans l’UE-28 (rang n°) 30 28 25 23 20 18 15 13 10 8 5 3 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Source : Observatoire de la compétitivité Remarques : La présente figure concerne uniquement les classements de pays (UE) repris dans le présent Bilan Compétitivité 2018. Les classements de villes n’ont pas été pris en compte ici. La barre verte représente le tableau de bord national (système d’indicateurs national). Il n’y a aucun doute que les classements mêmes constituent de loin l’élément le plus médiatisé. Mais ces rapports racontent une histoire plus complexe que ne le laisse présager la simplicité apparente du classement. Dans l’analyse de ces benchmarks, il s’agit donc de ne pas perdre de vue les limites intrinsèques d’un tel exercice. 1. Une hausse ou baisse dans le classement ne veut pas dire que les performances du Luxembourg se soient améliorées ou détériorées. Une telle évolution peut aussi provenir du fait que, par exemple, d’autres territoires ont subi plus ou moins sévèrement que le Luxem- bourg un choc. Il est primordial de bien tenir compte de cette rela- tivité dans les comparaisons internationales. 2. Il est utile de noter qu’il existe un décalage de temps entre maintes statistiques utilisées et la période de publication des classements. Les benchmarks analysés dans cette édition 2018 du Bilan utilisent souvent encore des statistiques et indicateurs datant de 2015, 2016 et 2017. Ces classements ne doivent donc pas être considérés comme outil de prévision à court terme.
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    66 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 3. De nombreux classements revêtent des différences méthodologiques. Alors que, par exemple, le WEF essaye de mesurer la capacité des pays à réaliser une croissance économique soutenable, IMD analyse la capacité des pays à créer et à maintenir un environnement sou- tenant la compétitivité des entreprises car la création de richesse est supposée se faire au niveau des entreprises opérant dans un environnement national qui facilite ou entrave leur compétitivité. Les rangs du Luxembourg peuvent donc varier d’un classement à l’autre, même s’ils essayent de mesurer la « compétitivité territo- riale ». 4. On reproche aux différents classements de souffrir de faiblesses méthodologiques, notamment dans trois domaines : la qualité des sources (données primaires et secondaires), les indicateurs de base retenus et la méthode de calcul de l’indice composite (formules, pondérations), etc. À titre d'exemple, certains indicateurs « one size fits all », utilisés de manière identique pour tous les territoires ana- lysés, s’avèrent inadaptés aux spécificités du Luxembourg qui est une très petite économie, largement ouverte vers l’extérieur. L’exemple le plus connu est le « PIB par habitant »29 qui ne tient pas compte, par sa construction statistique, du flux important de tra- vailleurs frontaliers entrants au Luxembourg. Cet indicateur suré- value donc fortement les performances du pays. L’indicateur du nombre d’étudiants luxembourgeois dans l’enseignement supérieur, ou ses dérivés, constitue un autre exemple type pour lequel il s’agit souvent de relativiser les mauvais résultats obtenus par le Luxem- bourg. Par exemple, l’indicateur des diplômés en sciences et tech- nologie, abrégé « STEM »30 , qui est fréquemment utilisé dans ce type d’analyse, ne tient pas compte du fait qu’une majeure partie des étudiants luxembourgeois font leurs études tertiaires à l’étranger et sous-évalue donc fortement les performances luxembourgeoises. 5. Le détail des pays analysés a un impact sur la comparabilité. Le WEF compare ainsi par exemple 140 pays, IMD seulement 63 et la Heritage Foundation 186. Ceci influence la position relative des pays dans les classements. On pourrait donc par exemple décider d’uni- quement comparer les États membres de l’UE. Le Luxembourg passerait alors de la 19e position mondiale à la 8e position (WEF), de la 11e à la 4e position (IMD) ou encore de la 14e à la 5e position (Heri- tage Foundation). 6. Il existe, au sein des classements, des pays ou groupes de pays pour lesquels les performances sont souvent proches, c’est-à-dire dont les valeurs numériques des indices composites sont proches les unes des autres. Le seul classement de pays ne permet générale- ment pas de refléter cette situation. Toutes choses étant égales par ailleurs, une faible augmentation (diminution) de la valeur de l’indice composite peut donc engendrer une hausse (chute) significative dans le classement. Le classement d’un territoire ne devrait donc pas être consulté de manière isolée de la valeur de son indice composite. Des écarts importants dans le classement peuvent en effet être liés à de faibles écarts d’indice. Au vu de ces remarques, que faut-il donc penser de ces classements ? 29 « (…) in some regions the GDP per capita figures can be significantly influenced by commuter flows. Net commuter inflows in these regions push up production to a level that could not be achieved by the resident active population on its own. There is a corresponding effect in regions with commuter outflows ». Au Luxembourg, presque 45 % de la force de travail est actuellement constituée par des travailleurs frontaliers. Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ documents/2995521/8700651/1- 28022018-BP-EN/15f5fd90- ce8b-4927-9a3b-07dc255dc42a 30 « In 2014, the number of science and technology graduates ranged from about 24.7 per 1 000 inhabitants in Ireland to 9.2 per 1 000 inhabitants in Cyprus and 3.5 per 1 000 inhabitants in Luxembourg. The very low ratio of science graduates in Luxembourg and Cyprus might be explained to a large extent by the number of students who pursue their studies abroad. Since some of the graduates reported by a country may be foreigners who return home following their studies, this pushes up the ratio in the country where they studied and pulls down the ratio for their country of origin ». Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_- _R%26D_and_innovation
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    67 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée Même s’ils suscitent de nombreuses réserves, ces rapports constituent un étalonnage de performances utile qui mérite d’être suivi. D’une part, ces benchmarks résument des problématiques complexes au moyen d’une seule valeur, constituant ainsi des outils de communication redou- tables, favorisant le débat politique et permettant aux autorités d’éva- luer leurs politiques en les comparant aux meilleures pratiques. D’autre part, en raison de leur écho médiatique, ces benchmarks ont aussi un impact non négligeable sur l’image de marque d’un territoire et peuvent influencer la perception des investisseurs (optique nation branding). Il faut par conséquent éviter de succomber au syndrome du classement pour le classement. Les indications fournies par un classement ont souvent un caractère trop général pour être exploitables et doivent servir à focaliser l’attention et à inviter à une analyse plus rigoureuse. Il n’existe, en effet, pas de recette unique. Différentes politiques peuvent être comparées mais chaque pays doit les adapter à son propre envi- ronnement socioéconomique. Les stratégies mises en œuvre réussissent quand elles font le juste équilibre entre les impératifs économiques et la cohésion sociale. À cet effet, au Luxembourg le Comité de coordination tripartite avait reconnu en 2003 la nécessité d’un tableau d’indicateurs élargi prenant mieux en compte les spécificités du pays afin de pouvoir mieux appré- hender la compétitivité nationale. Il avait confié au professeur Fontagné (Université Paris I - Sorbonne) le soin d’élaborer des propositions à cet égard (novembre 2004)31 . L’Observatoire de la compétitivité a mis à jour ce tableau de bord national jusqu’en 2016. Une révision de ce dernier a ensuite été préparée au sein du Conseil économique et social (CES)32 qui a adopté à l'unanimité, en juillet 2016, son avis sur le système d'indicateurs national qui constituera le nouveau tableau de bord moder- nisé et structuré. Les résultats de ce nouveau système d’indicateurs national ont été présentés pour la première fois dans le Bilan de l’année passée. Une première mise à jour annuelle a maintenant été effectuée dans le cadre du présent Bilan 201833 . 31 FONTAGNÉ L., Compétitivité du Luxembourg : une paille dans l’acier, Rapport pour le Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, Luxembourg, novembre 2004, pp.102-120 Pour plus de détails : https://gouvernement.lu/ dam-assets/fr/publications/ rapport-etude-analyse/ minist-economie/observatoire- de-la-competitivite/perspec- tives-politique-economique/ perspectives-politique-econo- mique-03/ppe-003.pdf 32 CES, Le système d’indicateurs national, Avis, 8 juillet 2016 Pour plus de détails : http://www.ces.public.lu/ content/dam/ces/fr/ actualites/2016/07/2016-indi- cateurs.pdf 33 Cf. Chapitre 3 du présent Bilan Compétitivité.
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    68 2. Lesbenchmarks et l’analyse de compétitivité comparée 2.4 Bibliographie FONTAGNÉ L. Compétitivité du Luxembourg : une paille dans l’acier, Rapport pour le Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, Luxembourg, novembre 2004 GARELLI S. World competitiveness – an overview of the fundamentals of our theory and the history of our research, IMD’s World Competitiveness Center HATEM F. Les indicateurs comparatifs de compétitivité, in Problèmes écono- miques n° 2865, Paris, 22 décembre 2004 OCHEL W., ROEHN O. Ranking of countries - the WEF, IMD, Fraser and Heritage indices, CESifo dice report, Journal for institutional comparisons, volume 4, n° 2, summer 2006 THE ECONOMIST How to lie with indices - Learn the ruses of international country rankings, novembre 2014 THE ECONOMIST International comparisons are popular, influential - and sometimes flawed, novembre 2014 SITES INTERNET http://composite-indicators.jrc.ec. europa.eu/ https://odc.gouvernement.lu/fr/ statistiques/benchmarks-internatio- naux.html http://www.swissinfo.ch/eng/business/ How_competitive_are_competitiveness_ rankings.html?cid=36258206
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    3 Le systèmed’indicateurs national 3.1 Le tableau de bord de la Compétitivité 70 3.2 Indicateur synthétique Compétitivité 94 3.3 Annexe 126
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    1 http://www.ces.public.lu/ content/dam/ces/fr/avis/ politique-generale/2001- role-etat.pdf 2 http://ec.europa.eu/economy_ finance/publications/pages/ publication8051_fr.pdf 70 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1 Le tableau de bord de la Compétitivité 3.1.1 Introduction En 2016, le CES a fini de réviser le tableau de bord de la Compétitivité. D’une part, les indicateurs qui ne fournissaient plus d’informations pertinentes ont été remplacés par de nouveaux indicateurs de meilleure qualité statistique. D’autre part, le CES a essayé de tenir compte de la coexistence actuelle d’une multitude de tableaux de bord, à savoir les indicateurs Europe 2020, les indicateurs de la procédure de suivi des déséquilibres macroéconomiques (« MIP ») au niveau communautaire, les indicateurs du PIBien-être et du développement durable au niveau national. Tous ces indicateurs se recoupent à de nombreux niveaux et rendent difficiles toute comparaison et l’obtention d’une vue d’ensemble de la situation économique, sociale et environnementale au Luxembourg. Cependant, cette révision des indicateurs du tableau de bord national n’équivaut pas proprement dit à une révision de la définition de la com- pétitivité qui a été utilisée. L’ODC rappelle la définition large du concept de compétitivité, définition retenue par le Comité de coordination tri- partite, et qui est celle du CES. En effet, le CES attribue les objectifs suivants au gouvernement : « … le rôle principal de l’État est de contribuer à l’obtention et au maintien d’une qualité de vie soutenable et élevée de la population du pays »1 . Selon le CES, la compétitivité constitue un moyen permettant d’atteindre ces objectifs. D’après une définition courante, un pays est compétitif si « sa productivité augmente à un rythme similaire ou supérieur à celui de ses principaux partenaires commerciaux ayant un niveau de développement comparable, il parvient à maintenir un équilibre dans le cadre d’une économie de marché ouvert, il connaît un niveau d’emploi élevé »2 . Dans son approche large, le CES définit la compétiti- vité comme « la capacité d’une nation à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale tout en préservant l’environnement ». Macroeconomic imbalances procedure (MIP) PIBien-être Système d'indicateurs national Développement durable
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    71 3. Lesystème d’indicateurs national Dans le but d’établir une structuration claire des indicateurs et d’assu- rer un certain équilibre entre les différents aspects du développement durable dans le nouveau système d’indicateurs, le CES a décidé de produire un tableau de base unique comprenant les aspects écono- miques, sociaux et environnementaux. Le CES a également décidé de proposer pour chaque aspect un nombre restreint d’indicateurs « méta », considérés comme les plus importants dans les aspects respectifs. Ceux-ci doivent assurer la comparabilité du Luxembourg au niveau européen. Par opposition, les autres indica- teurs, portant notamment sur les spécificités luxembourgeoises, sont considérés comme secondaires, mais néanmoins utiles pour fournir une information plus détaillée en cas de besoin. Une liste indicative et non exhaustive d’indicateurs secondaires pertinents a donc également été retenue. Toutefois, ces indicateurs secondaires sont donnés à titre indicatif et ne sont pas considérés comme faisant partie intégrante du nouveau système d’indicateurs. Les indicateurs finalement retenus dans le nouveau système d’indica- teurs national ont dû répondre à plusieurs critères, notamment : Garantir la comparabilité spatiale et temporelle des indicateurs à l’échelle de l’UE ; Veiller à ce que la pertinence, la qualité statistique et la périodicité de publication des indicateurs soient suffisantes afin de pouvoir enrichir les débats politiques et sociaux futurs ; Prendre en compte les indicateurs d’Europe 2020 et ceux de la MIP ; Éliminer les indicateurs obsolètes et inopérables et les doubles emplois. Le nouveau système d’indicateurs n’est pas un instrument figé et pourra évoluer au fil du temps et être adapté en cas de besoin. Il est destiné à constituer l’outil de travail de référence du dialogue social, et à enrichir le débat public. Par ailleurs, il devrait aider à mettre en lumière les domaines où les performances du Luxembourg s’avèrent insuffisantes. Le diagnostic général établi par le nouveau système d’indicateurs pour- rait alors être suivi d’une feuille de route d’actions avec des objectifs précis, quantifiables et mesurables, et élaborée en concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux. Ainsi, l’Observatoire de la compé- titivité a présenté en avant-première l’édition 2018 du nouveau tableau de bord le 9 juillet 2018 au groupe de travail « Indicateurs » au sein du CES. Cette présentation a été suivie par une discussion sur certains indicateurs en détail. Il s’avère nécessaire de donner pour certains indicateurs plus de précisions sous forme d’encadrés. Les partenaires sociaux ont décidé de ne pas changer la structure du tableau de bord pour son édition 2018 et de rediscuter le tableau de bord après sa publi- cation lorsque la mise à jour sera complète. L’Observatoire de la com- pétitivité propose à cet effet de relancer sa traditionnelle matinée-débat.
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    72 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.2 Méthodologie La méthode de comparaison ne se distingue pas de celle utilisée pour l’ancienne version du tableau de bord : premièrement, la position du Luxembourg par rapport à la moyenne européenne est mise en évi- dence. Si la performance du Luxembourg est meilleure de plus de 20 % que la moyenne UE, l’indicateur est classé « vert » (position favo- rable). Si la performance du Luxembourg se situe entre +20 % et -20 % de la moyenne UE, l’indicateur est classé en «  orange  » (position neutre). Si la performance du Luxembourg est pire de plus de 20 % que la moyenne UE, l’indicateur est classé « rouge » (position défavorable). Cette classification est un outil purement visuel pour voir rapidement où le Luxembourg se situe par rapport à la moyenne communautaire. Deuxièmement, les performances absolues du Luxembourg sont ana- lysées à travers le temps, c’est-à-dire en comparant les données les plus récentes aux valeurs de l’année antérieure. Ainsi, la signalisation par des flèches indiquera notamment pour chaque indicateur la direc- tion du plus récent changement (amélioration ou détérioration). ↑ Si la performance du Luxembourg s’est améliorée depuis la publi- cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar- qué par une flèche ascendante. → Si la performance du Luxembourg est restée stable depuis la publi- cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar- qué par une flèche horizontale. ↓ Si la performance du Luxembourg s’est détériorée depuis la publi- cation du dernier tableau de bord, l’indicateur en question est mar- qué par une flèche descendante. Outre la comparaison avec la moyenne européenne, le Luxembourg est également comparé au meilleur et au pire pays de l’UE.
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    73 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.3 Aspect Économie Tableau 1 Données de l’aspect économique Année Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier A1 Dette publique (en % du PIB) 2017 ↓ 23,00 2 / 28 81,60 64,10 103,10 97,00 Estonie : 9,00 Grèce : 178,60 A2 Solde public (en % du PIB) 2017 ↓ 1,50 4 / 28 -0,90 1,30 -1,00 -2,60 Malte : 3,90 Espagne : -3,10 A3 Solde de la balance courante, en % du PIB (moyenne sur 3 ans)1 2017 ↑ 5,00 21 / 28 3,97 8,40 2,30 2,60 République tchèque : 1,00 Allemagne : 7,40 A4 Part de marché des exportations mondiales (variation en % sur 5 ans) 2017 ↓ 25,42 4 / 28 10,99 6,72 4,08 2,91 Irlande : 64,77 Grèce : -9,84 A5 Positions extérieures nettes (en % du PIB) 2017 ↓ 47,00 6 / 28 -28,99 54,00 52,60 -20,10 Malte : 62,60 Irlande : -149,30 A6 Taux de change effectif réel (42 partenaires commerciaux, variation en % sur 3 ans) 2017 ↓ -1,10 19 / 28 -2,20 -2,80 0,70 -3,20 Royaume-Uni : -10,90 République tchèque : 5,10 A7 Taux de croissance du PIB réel (moyenne sur 3 ans en %) 2017 ↓ 2,77 17 / 28 2,23 2,03 1,50 1,50 Irlande : 12,43 Grèce : 0,30 A8 Taux d'inflation (en %)2 2017 ↓ 1,73 2 / 28 1,70 1,70 1,50 1,20 Allemagne : 0,00 Estonie : 2,00 A9 Temps nécessaire pour démarrer une entreprise (jours) 2017 → 16,50 24 / 27 9,96 10,50 4,00 3,50 Danemark : 3,50 Pologne : 37,00 A10 Rendements des obligations d'État à long terme (en %) 2017 ↓ 0,54 5 / 27 1,31 0,32 0,72 0,81 Lituanie : 0,31 Grèce : 5,98 A11 Capital réglementaire sur actifs pondérés du risque (en %) 2017 ↑ 25,91 3 / 28 20,06 19,38 18,96 18,91 Estonie : 29,24 Portugal : 15,19 A12 Disponibilité des ressources financières pour entrepreneurs (note de 1 à 5) 2017 ↑ 2,46 14 / 18 2,70 2,84 2,81 Pays-Bas : 3,65 Grèce : 1,92 A13 Taux d'emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans (en %) 2017 ↑ 71,50 16 / 28 72,20 79,20 68,50 71,00 Suède : 81,80 Grèce : 57,80 A14 Taux de chômage (en %) 2017 ↑ 5,60 10 / 28 7,60 3,80 7,10 9,40 République tchèque : 2,90 Grèce : 21,50 A15 Taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l'ensemble de l'économie (en %) 2017 ↓ -0,57 28 / 28 1,03 0,93 0,21 0,68 Irlande : 6,54 Luxembourg : -0,57 A16 Productivité réelle du travail par heure travaillée (taux de croissance moyen sur 3 ans, en %) 2017 ↓ -0,50 26 / 27 0,97 0,97 0,70 Irlande : 8,50 Grèce : -0,80 A17 CSU nominal (variation en % sur 3 ans) 2017 ↓ 7,90 23 / 28 0,90 5,10 1,00 1,30 Irlande : -17,20 Lituanie : 16,00 A18 Taux d'imposition des sociétés (en %) 2017 ↑ 27,08 23 / 28 21,51 29,79 33,99 33,33 Hongrie : 9,00 Malte : 35,00 A19 Rentabilité des sociétés non financières (en %) 2016 ↑ 6,70 27 / 27 10,47 9,90 9,70 6,80 Royaume-Uni : 16,70 Luxembourg : 6,70 A20 PIB/heure travaillée (US=100) 2017 ↓ 134,85 1 / 28 71,79 98,21 102,28 94,91 Luxembourg : 135,00 Bulgarie : 38,00 A21 Dépense intérieure brute de R&D (en % du PIB) 2016 ↓ 1,24 15 / 28 2,03 2,94 2,49 2,25 Suède : 3,25 Lettonie : 0,44 A22 Part d’emploi dans les secteurs manu­facturés en moyenne-haute et haute technologie (en % de l'emploi total) 2017 ↓ 0,60 28 / 28 5,80 9,80 4,20 4,50 République tchèque : 11,40 Luxembourg : 0,60 A23 Pourcentage des intentions entrepreneuriales (en %) 2017 ↓ 10,98 8 / 18 11,21 7,22 17,62 Estonie : 18,14 Bulgarie : 5,01 A24 Qualité du système éducatif (moyenne de la note de 1 à 7) 2017 ↓ 4,35 12 / 28 4,16 5,37 5,09 4,30 Finlande : 5,81 Slovaquie : 2,77 A25 Apprentissage tout au long de la vie en % de la population 25-64 ans 2017 ↑ 17,20 6 / 28 10,90 8,40 8,50 18,70 Suède : 30,40 Roumanie : 1,10 (1) Les pays sont classés en fonction de la distance du solde de la balance courante par rapport à la moyenne des deux seuils fixés par la procédure MIP (l’objectif est donc que le solde soit proche de +1 % du PIB). (2) Les pays sont classés en fonction de la différence par rapport au taux d’inflation moyen de l’UE. Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord (mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations)
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    74 3. Lesystème d’indicateurs national En ce qui concerne l’aspect Économie, qui couvre des domaines tels que la stabilité et l’attractivité d’un pays ou encore sa compétitivité-coût et des éléments de sa compétitivité-hors coût, le Luxembourg se posi- tionne dans le groupe de tête pour une bonne partie des indicateurs. Quatre des 25 indicateurs sont en orange, ce qui signifie que pour ces indicateurs, la performance du Luxembourg est proche de la moyenne de l’UE. Le nombre d’indicateurs en vert affiche une tendance stable au cours des dernières années, en passant de dix en 2005 à treize pour l’année 2007 puis repassant à 11 indicateurs verts en 2016 et 2017. Le nombre d’indicateurs en rouge a augmenté à dix en 2017. Pour 8 des 25 indicateurs, la performance du Luxembourg s’est améliorée en 2017 par rapport à 2016. Seize des vingt-cinq indicateurs affichent une per- formance moins bonne en 2017 qu’en 2016. Figure 1 Évolution des couleurs de l’aspect « Économie » 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Vert Orange Rouge
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    75 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.3.1 Description détaillée des indicateurs de l’aspect Économie Avec le solde public (indicateur A2), la dette publique (A1) renseigne sur la santé des finances publiques des États membres. Le Luxembourg affiche une dette publique brute de 23 % en 2017, un des taux les plus bas de l’Union européenne : seule l’Estonie devance encore le Grand- Duché. Cependant ce taux a triplé depuis 2005 (7,4 %). Seuls 13 pays de l’Union européenne restent en dessous de la valeur de référence de 60 % du PIB prévue par les règles de l’Union européenne. Tous les États membres, à l’exception de l’Espagne, respectent désormais le seuil du solde public imposé de -3 % du PIB. 12 États membres affichent un excédent du solde public en 2017. Parmi les bons élèves figurent le Luxembourg, la Bulgarie, Malte, la Croatie, la Suède, l’Allemagne, la Grèce, la République tchèque, Chypre, les Pays-Bas, le Danemark et la Lituanie. Le défi majeur des gouvernements européens est d’assurer le remboursement de leur dette publique et de maîtriser leurs dépenses publiques tout en favorisant la croissance économique. En raison de la crise économique et financière des années 2008 et suivantes, de nom- breux gouvernements européens ont été confrontés à des défis majeurs. Le rendement des obligations d’État à 10 ans (A10) reflète la confiance des marchés financiers envers les pays quant à leur capacité à mener une politique financière saine, et donc à leur capacité à rembourser le capital investi. La Lituanie présente en 2017 le taux le plus bas de l’Union européenne avec 0,31 % et dépasse légèrement l’Allemagne (0,32 %) qui a su vendre ses obligations au taux de 0,09 % en 2016. Le taux du Luxembourg a doublé depuis 2016 en passant de 0,25 % à 0,54 % mais reste avec les Pays-Bas et la Finlande dans le peloton de tête. Le solde de la balance courante (A3) donne une indication sur la santé compétitive et commerciale d’un pays vis-à-vis de ses principaux par- tenaires commerciaux. En 2017, la moyenne sur trois ans du solde courant luxembourgeois s’élève à +5 % du PIB. Le Luxembourg reste ainsi entre les deux seuils fixés (+6 % et -4 %) par la Commission euro- péenne dans le cadre de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques. En 2006, le Luxembourg affichait encore un taux de 10,9 %. Le Royaume-Uni et Chypre dépassent le seuil inférieur de -4 % en 2017 alors que Malte, l’Allemagne, l’Irlande, le Danemark et les Pays-Bas dépassent le seuil supérieur de +6 %. Le solde de la balance courante fait partie des indicateurs de la procédure MIP dans laquelle il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il pré- sente un solde de la balance courante avec soit un déficit supérieur à -4 % du PIB (seuil inférieur), soit un excédent de plus de +6 % du PIB (seuil supérieur). Ainsi, il s’avère difficile d’établir un classement des pays. Le CES a finalement approuvé la proposition de l’ODC de classer les pays en fonction de la distance du solde de la balance courante par rapport à la moyenne des deux seuils (l’objectif est donc que le solde soit proche de +1 % du PIB). Ainsi, le Luxembourg se classe à la 21e position parmi 28 États membres.
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    76 3. Lesystème d’indicateurs national La variation sur 5 ans de la part de marché du Luxembourg dans les exportations mondiales (A4) s’élève à +25,42 % en 2017. Seules l’Irlande et la Pologne dépassent ce niveau avec une part de marché de +66,11 % et 28,71 % respectivement en 2017. Cet indicateur, qui fait également partie du système d’indicateurs de la procédure MIP, tient compte des pertes structurelles de compétitivité qui peuvent s’accumuler. Un pays peut perdre des parts de marché à l’exportation non seulement si ses exportations diminuent, mais aussi, et surtout, si ses exportations ne progressent pas au même rythme que les exportations mondiales, et donc si sa position relative à l’échelle globale régresse. Tout en faisant partie des indicateurs de la procédure MIP, l’indicateur des positions extérieures nettes positives (négatives), en % du PIB (A5), correspond à un stock d’actifs à l’étranger supérieur (inférieur) au stock d’actifs domestiques détenus par les investisseurs étrangers. Le pays est alors créditeur (débiteur) du reste du monde. Le Luxembourg atteint un niveau positif de 47 % en 2017 et se classe en 6e place parmi les 28 États membres. Le taux de change effectif réel, en variation en % sur 3 ans (A6), fournit une mesure de la compétitivité-prix ou de la compétitivité-coût, en comparant au niveau macroéconomique les prix domestiques et étran- gers exprimés dans une devise commune tout en les déflatant par un indicateur de prix ou de coût. Pour cet indicateur, la procédure MIP retient qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur est supérieur à +5 % ou inférieur à -5 %. Le Luxembourg se trouve la plu- part des années dans cette fourchette, considérée comme ne posant pas de risques de déséquilibre. En 2017, la moyenne sur trois ans du taux de croissance du PIB réel (A7) au Luxembourg est de +2,77 %. Par rapport à 2016, le Luxembourg perd 13 positions dans le classement des pays. Pour l’Irlande, qui affiche de loin la meilleure performance pour cet indicateur, il est à rappeler que ce taux, qui est une moyenne sur 3 ans, intègre toujours la hausse spectaculaire du PIB irlandais de +26,3 % en 2015 liée à la relocalisation vers l’Irlande des activités de plusieurs opérateurs économiques étran- gers majeurs. Depuis 2011, le rythme de progression du taux d’inflation (A8) a conti- nué de ralentir au Luxembourg pour atteindre un taux de +0,3 % en 2016. En 2017, le taux d’inflation recommence à augmenter à 1,5 % pour la zone euro. Le Luxembourg affiche un taux d’inflation de 1,7 % en 2017, mesuré par l’IPCN. Le taux d’inflation (A8) pose un problème d’inter- prétation. Cet indicateur n’a d’ailleurs pas été retenu dans le tableau de bord MIP. Ni une inflation négative ni une inflation positive trop éle- vée n’est souhaitable. L’ODC, après concertation avec le CES, a décidé de prendre la moyenne de l’UE comme référence et les pays sont clas- sés en fonction de la différence entre le taux national et le taux moyen de l’UE.
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    3 Pour lesdétails de la méthodologie de la Banque mondiale : http://francais.doingbusiness. org/Methodology/starting-a- business#Temps%20 %E2%80%93%20Hommes%20 (jours) 77 3. Le système d’indicateurs national Le nombre de jours nécessaires pour démarrer une entreprise (A9) est un des indicateurs retenus par la Banque mondiale pour son projet « Doing Business » qui mesure la réglementation des affaires et son application effective. Par rapport aux autres États membres de l’Union européenne, le Luxembourg performe plutôt de manière médiocre : au Luxembourg, 16,5 jours sont nécessaires en moyenne pour obtenir toutes les autorisations requises pour pouvoir lancer son entreprise. Depuis 2010, la valeur de cet indicateur reste inchangée pour le Luxem- bourg. Au Danemark, il faut compter en moyenne 3,5 jours pour pouvoir démarrer son entreprise. La récente création en 2017 du statut de « SARL simplifiée » au Luxembourg devrait dans les années à venir contribuer à une diminution effective de cette valeur, mais en raison de la méthodologie appliquée par la Banque mondiale3 , cette amélioration ne se reflétera probablement pas dans les prochaines éditions du rap- port « Doing Business ». Afin de garantir la solidité et la stabilité du système bancaire, les auto- rités de régulation bancaire ont introduit des exigences quant à la sol- vabilité des banques. L’indicateur « Capital réglementaire sur actifs pondérés du risque (A11) » reflète les exigences de fonds propres d’une banque relatives à leur risque de crédit. Chaque actif se voit assigner un risque pondéré de façon que la banque ne prenne pas plus de risques qu’elle est en mesure de supporter. Ce ratio est de 25,9 % en 2017 au Luxembourg. En Estonie on observe le ratio le plus élevé avec 29,2 % et en Espagne le plus bas avec 15,54 % en 2017. Le fait que le système bancaire jouisse d’une certaine stabilité peut avoir un impact non négli- geable sur la compétitivité d’un pays. Or de l’autre côté les banques qui respectent ce ratio n’acceptent que des crédits sûrs, ce qui rend difficile les conditions de crédit pour les start-ups et petites et moyennes entre- prises. Voilà pourquoi il est également opportun d’analyser les condi- tions de crédit. L’indicateur (A12) décrivant la disponibilité des ressources financières pour petites et moyennes entreprises est issu de l’enquête Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Le Luxembourg se situe en dessous de la moyenne européenne et atteint le 14e rang sur 18 pays. En ce qui concerne le pourcentage des intentions entrepreneuriales (A23) qui est également recensé par l’enquête GEM, le Luxembourg se classe aussi dans la moyenne communautaire avec un taux de 10,98 % en 2017. La Roumanie atteint le score le plus élevé, à savoir 29,01 %. Concernant le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans (A13), le Luxembourg se classe dans la moyenne communautaire. En Suède, ce taux atteint 81,8 % en 2017, alors qu’au Luxembourg il est de 71,5 %. Le taux de chômage (A14) est de 5,6 % au Luxembourg en 2017. La France atteint 9,4 % en 2017 par rapport à 7,4 % en 2008, contrairement à l’Allemagne qui est passée d’un niveau de 10,1 % en 2006 à 3,8 % en 2017. Quant aux indicateurs qui reflètent la compétitivité-prix et -coût, le Luxembourg montre de mauvaises performances au cours des deux dernières années. Qu’il s’agisse du taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie (A15), de la productivité réelle du travail par heure travaillée (A16), de CSU nominal (A17), le Luxembourg est toujours parmi les derniers de l’Union européenne. De même pour le taux d’imposition nominal des sociétés (A18) ou pour la rentabilité des sociétés non financières (A19), le Luxembourg est plutôt la lanterne rouge de l’UE.
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    4 World EconomicForum - « Global Competitiveness Report (GCR) » 2014-2015 78 3. Le système d’indicateurs national Au Luxembourg, on constate un niveau très bas en matière de dépense intérieure brute de R&D (A21) avec 1,24 % du PIB en 2017. La part des emplois de moyenne et haute technologie (A22) s’élève seulement à 0,6 % en 2017, la plus mauvaise performance de l’UE-28. Les secteurs de haute et moyenne technologie sont définis comme des secteurs requérant une intensité en R&D relativement élevée. Il s’agit notamment de secteurs comme la construction aéronautique et spatiale, l’industrie pharmaceutique, la fabrication de machines de bureau et de matériel de bureau et de matériel informatique, l’électronique et la communi- cation, les instruments scientifiques pour la haute technologie. Selon le World Economic Forum (WEF), le Luxembourg, qui dispose d’une structure économique axée sur les services, peut tirer son innovation d’autres sources que la R&D4 . Dans le rapport du WEF, un des indicateurs utilisé pour mesurer la qualité du système éducatif national (A24) provient de la réponse qui a été donnée à la question suivante dans le cadre de son enquête annuelle auprès des décideurs économiques  : «  How well does the education system in your country meet the needs of a competitive economy? ». Le Luxembourg se classe à la 12e position parmi les 28 États membres de l’Union européenne tout en perdant une position par rapport à l’année 2016, avec un score de 4,35 sur 7 (7 étant la note maximale). La Finlande affiche un score de 5,81 en 2017. L’apprentissage tout au long de la vie, en % de la population 25-64 ans (A25), est important tant pour les salariés, afin de préserver leur employabilité, que pour les entreprises, en matière de compétitivité. Les pays nordiques tels que la Suède, le Danemark et la Finlande mettent le plus à profit l’apprentissage tout au long de la vie (30,4 %, 26,8 % et 27,4 % respectivement en 2017). Le Luxembourg atteint un taux de 17,2 % en 2017, tout en s’améliorant par rapport à 2016. Encadré Un faible taux d’EBE au Luxembourg, une analyse par le STATEC Dans le tableau de bord de l’ODC, la ren- tabilité des sociétés non financières (ensemble de l’industrie et des services marchands, sauf les activités financières et d’assurances) est mesurée par le ratio entre l’excédent brut d’exploitation (EBE) et le chiffre d’affaires. Ce taux d’EBE est faible au Luxembourg, bien en dessous de la moyenne européenne et très loin des pays avec les meilleures perfor- mances en la matière. Selon les derniers chiffres disponibles, le taux d’EBE est de 6,5 % au Luxembourg, ce qui place le Grand-Duché en dernière position dans la comparaison européenne. La mauvaise performance du Luxem- bourg a interpellé un bon nombre d’ac- teurs, dont le Statec qui a démêlé la complexité de l’indicateur dans son Bul- letin n° 3/2018 : Un faible taux d’EBE au Luxembourg, et donc ? Le présent enca- dré résume les principales conclusions de l’analyse du Statec. Pour plus de dé- tails, l’ODC invite les lecteurs intéressés à consulter le bulletin du Statec, dispo- nible sous : http://www.statistiques.public.lu/fr/ publications/series/bulletin- statec/2018/03-18-Taux-EBE/index. html.
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    79 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.3.2 Disponibilité des données au niveau de l’aspect Économie Tableau 2 Données manquantes de l’aspect Économie 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Aspect Économie 21,4 % 15,1 % 14,3 % 5,1 % 4,9 % 3,7 % 2,7 % 1,6 % 1,9 % 1,4 % 2,1 % 2,0 % 11,3 % On constate que la majorité des données de l’aspect Économie sont disponibles. Généralement, il s’agit ici d’indicateurs bien établis. Quelques indicateurs par contre n’ont été développés que récemment, comme le Capital réglementaire sur actifs pondérés du risque (A11) pour lequel les données existent seulement depuis 2008. Les indicateurs concernant la Disponibilité des ressources financières pour entrepreneurs (A12) et le Pourcentage des intentions entrepreneuriales (A23) trouvent leur origine dans l’étude Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Pour l’année 2017, la base de données du GEM ne comporte que les informations pour 18 pays sur 28 dans le cadre de cette étude. Le Luxembourg y participe seulement depuis 2013, d’autres pays comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l’Espagne ont participé chaque année à cette étude depuis 2005. Sur les 25 indicateurs, on compte 17 indicateurs qui proviennent d’Eurostat. Eurostat a élaboré un Code de bonnes pratiques de la sta- tistique européenne qui impose un standard pour le développement, la production et la dissémination des statistiques européennes. Pour les 8 autres indicateurs, les sources sont la Banque mondiale, l’étude Global Entrepreneurship Monitoring (GEM), la base de données AMECO de la Commission européenne, le World Economic Forum (WEF) et le Fonds Monétaire International (FMI). Parmi les 25 indicateurs retenus dans l’aspect économique, 8 indicateurs - à savoir A1, A3, A4, A5, A6, A14, A17 et A21 - sont des indicateurs que la Commission européenne utilise dans le cadre de la procédure MIP. 14 indicateurs faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord, cependant 4 de ces indicateurs ont été légèrement adaptés pour les besoins du nouveau système d’indicateurs : le taux de change effectif réel (A6) prend en compte 42 partenaires commerciaux, et non plus 37 (alignement sur le tableau de bord de la MIP), le taux de crois- sance du PIB réel (A7) et le CSU réel (A17) sont des indicateurs fort volatils, et le CES a décidé de prendre la moyenne sur 3 ans, et le taux d’emploi des personnes (A13) prend en compte la tranche d’âge de 20 à 64 ans (indicateur de la stratégie Europe 2020) et non plus celle de 15 à 64 ans (ancien indicateur de la stratégie de Lisbonne).
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    80 3. Lesystème d’indicateurs national Encadré Évolution du taux d’emploi au Luxembourg – des divergences méthodologiques expliquées Le taux d’emploi, c’est-à-dire la part de la population en âge de travailler (20-64 ans) qui est en emploi, peut être calculé à partir de deux sources différentes : l’Enquête sur les forces de travail (EFT) et les données administratives. Le taux d’emploi calculé sur base des données administratives se fonde sur l’emploi national des comptes nationaux rapporté à la population, chiffre officiel issu du recensement de la population. L’emploi national des comptes nationaux est basé principalement sur les données de l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) et est calculé selon des règles harmonisées au niveau européen. Sur les dernières années, l’évolution du taux d’emploi diverge fortement entre ces deux sources, la première indiquant une hausse du taux d’emploi et la se- conde une baisse. L’analyse montre que la hausse du taux d’emploi (EFT) est surtout due à des changements méthodologiques visant à améliorer l’enquête (meilleur taux de réponse, meilleure couverture des per- sonnes qui travaillent, etc). La baisse du taux d’emploi (sources ad- ministratives) s’explique par le prolonge- ment des études, l’introduction du congé parental et le vieillissement de la popu- lation. Baisse ou augmentation du taux d’emploi ? 72 71 70 69 68 67 66 65 64 63 Taux d'emploi [20;64] d'après les deux sources, en % de la population Enquête sur les forces de travail - EFT Sources administratives (Comptes nationaux, Recensement) 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : STATEC Table de réconciliation 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (1) Emploi national total - EFT [20;64] 202 147 205 227 213 419 219 071 221 147 233 343 236 597 245 007 250 972 256 590 266 229 - (2) Personnes travaillant peu, EFT** 100 100 100 100 1 174 1 525 1 392 1 204 1 818 1 458 1 541 + (3) Salariés habitant un ménage collectif, CN n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. - (4) Divergence Emploi non salarié (CN-EFT) -4 054 -5 925 -3 113 -3 320 -2 142 -945 -994 -1 876 242 1 790 1 159 - (5) Divergence résidents sortants (CN-EFT) 1 755 969 3 652 4 054 5 102 6 634 7 232 9 669 7 031 9 292 7 846 = (6) Emploi EFT corrigé selon la définition CN [20;64] 204 346 210 084 212 780 218 237 217 013 226 129 228 968 236 010 241 881 244 050 255 683 (7) Emploi national total - CN [20;64]* 203 684 209 545 211 344 214 923 220 689 225 964 230 632 236 139 241 134 246 656 253 752 (8) Divergence EFT-CN (Total) (1)-(7) -1 537 -4 318 2 075 4 148 458 7 379 5 965 8 868 9 838 9 934 12 477 (9) Divergence inexpliquée (6)-(7) 662 539 1 436 3 315 -3 676 165 -1 665 -129 748 -2 607 1 931 (10) Divergence expliquée (2)+(4)+(5) -2 199 -4 857 639 834 4 134 7 214 7 629 8 997 9 091 12 540 10 546 Source: STATEC (CN-Comptes nationaux, EFT-Enquête sur les forces de travail) * L’emploi national total - CN [20;64] est calculé sur base de la part des 20 à 64 ans dans l’emploi résident recencé par l’IGSS. **Estimation [2007;2010] Pour plus de détails : https://statistiques.public.lu/catalogue-publications/cahiers-economiques/2018/PDF-Analyses-01-2018.pdf
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    81 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.4 Aspect Social Tableau 3 Données de l’aspect social Année Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier B1 Taux de chômage de longue durée (en %) 2017 ↑ 2,10 13 / 28 3,40 1,60 3,50 4,20 République tchèque : 1,00 Grèce : 15,60 B2 Taux de risque de pauvreté au travail (en %) 2016 ↓ 12,00 25 / 28 9,60 9,50 4,70 8,00 Finlande : 3,10 Roumanie : 18,60 B3 Proportion de salariés ayant des contrats à durée déterminée (en %) 2017 ↓ 7,60 10 / 28 11,30 10,00 8,40 13,90 Roumanie : 0,90 Espagne : 22,10 B4 Jeunes sans emploi et ne participant ni à l'éducation ni à la formation (NEET) (en %) 2017 ↓ 5,90 2 / 28 10,90 6,30 9,30 11,50 Pays-Bas : 4,00 Italie : 20,10 B5 Emploi à temps partiel involontaire (en %) 2017 ↓ 13,60 9 / 28 27,10 11,50 7,80 43,10 Belgique : 7,80 Grèce : 70,70 B6 Salariés ayant de longues heures involontaires (en %) 2015 35,00 24 / 28 30,00 30,00 28,00 32,00 Lituanie : 16,00 Suède : 52,00 B7 Variation de l'emploi par rapport à l'année précédente (en %) 2017 ↑ 3,40 3 / 28 1,60 1,40 1,40 1,10 Malte : 5,20 Lituanie : -0,50 B8 Personnes ayant quitté prématurément l'éducation et la formation (en %) 2017 ↓ 7,30 9 / 28 10,60 10,10 8,90 8,90 Croatie : 3,10 Malte : 18,60 B9 Niveau de scolarité supérieure dans la tranche d'âge de 30-34 ans 2017 ↓ 52,70 4 / 28 39,90 34,00 45,90 44,30 Lituanie : 58,00 Roumanie : 26,30 B10 Taux de redoublement (en %) 2015 ↑ 30,90 25 / 28 12,00 18,10 34,00 22,10 Croatie : 1,60 Belgique : 34,00 B11 Revenu médian (variation en % par rapport à l'année précédente) 2016 ↓ -4,12 27 / 28 2,42 2,94 2,96 1,39 Estonie : 9,58 Bulgarie : -5,43 B12 Revenu médian en standard de pouvoir d'achat (en euros) 2016 ↓ 27 973,00 1 / 28 16 451,60 21 179,00 21 313,00 20 624,00 Luxembourg : 27 973,00 Roumanie : 4 728,00 B13 Écarts de salaires hommes - femmes (en %) 2016 → 5,50 3 / 25 16,20 21,50 6,10 15,20 Roumanie : 5,20 Estonie : 25,30 B14 Évolution des salaires dans l'économie (CSU réel), variation en % sur 3 ans 2017 ↑ 1,71 4 / 28 -0,41 0,13 -1,24 -0,33 Lettonie : 3,58 Irlande : -8,30 B15 Dette des ménages (consolidée, en %) 2016 ↓ 64,30 21 / 28 61,20 52,40 59,00 56,40 Roumanie : 16,60 Danemark : 129,20 B16 Richesse nette par ménage (en milliers d'euros) 2016 ↑ 768,40 1 / 20 208,26 214,30 330,30 243,10 Luxembourg : 768,40 Lettonie : 40,00 B17 Taux de risque de pauvreté après transferts sociaux (en %) 2017 ↓ 18,68 16 / 24 17,00 16,10 15,90 13,30 République tchèque : 9,10 Roumanie : 23,60 B18 Taux de privation matérielle grave (en %) 2017 ↑ 1,17 2 / 26 6,70 3,40 5,10 4,10 Suède : 1,10 Bulgarie : 30,00 B19 Indice de Gini des inégalités de revenu (0 à 100) 2016 ↓ 31,00 17 / 28 30,80 29,50 26,30 29,30 Slovaquie : 24,30 Bulgarie : 37,70 Suite page suivante
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    82 3. Lesystème d’indicateurs national Tableau 3 Suite B20 Efficacité des transferts sociaux (différence entre taux de risque de pauvreté avant et après transferts sociaux) en points de pourcentage 2016 ↓ 27,90 10 / 28 27,20 26,90 28,70 31,40 Hongrie : 33,10 Estonie : 18,00 B21 Personnes vivant dans des logements surpeuplés (en % de la population totale) 2016 ↓ 8,10 11 / 28 16,60 7,20 3,70 7,70 Chypre : 2,40 Roumanie : 48,40 B22 Charge des coûts du logement au-delà de 25 % du revenu disponible du ménage (propriétaires et locataires, en %) 2016 ↑ 20,73 6 / 28 30,61 42,28 28,52 21,61 Malte : 12,45 Grèce : 69,81 B23 Délinquance, violence ou vandalisme aux alentours (en %) 2016 ↑ 12,20 18 / 28 13,00 14,10 13,40 14,80 Croatie : 3,00 Bulgarie : 25,00 B24 Espérance de vie en bonne santé (en années) 2016 ↓ 60,15 17 / 28 63,85 66,30 63,75 63,35 Suède : 73,15 Lettonie : 53,60 Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord (mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations) L’aspect Social a notamment pour finalité d’apprécier l’état et l’évolu- tion du niveau de vie, de la qualité de vie, du bien-être et de la cohésion sociale du pays. Les indicateurs afférents couvrent principalement le marché du travail, l’éducation, le revenu, le patrimoine et l’endettement privé, les inégalités sociales et le cadre de vie. En 2017, 14 des 24 indicateurs sont classés en vert, les performances du Luxembourg dans ces domaines sont donc meilleures d’au moins 20 % par rapport à la moyenne de l’UE. Sept indicateurs sont classés en orange et trois en rouge. L’évolution des couleurs pour l’aspect Social est moins volatile que dans l’aspect Économie, comme il s’agit d’un aspect davantage structurel que conjoncturel. En termes d’amélioration et de détérioration, il est intéressant de constater que pour 14 des 24 indicateurs, la situation par rapport à l’année précédente s’est détério- rée au Luxembourg. Pour 8 indicateurs, la situation s’est améliorée. Figure 2 Évolution des couleurs de l’aspect Social 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Vert Orange Rouge
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    83 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.4.1 Description détaillée des indicateurs de l’aspect Social Au Luxembourg, le taux de chômage de longue durée (B1), qui touche surtout les demandeurs d’emploi peu qualifiés, est de 2,1 % en 2017. Par rapport à la moyenne, le taux de chômage est relativement faible, cependant il a régulièrement augmenté ces dernières années. L’emploi à temps partiel involontaire (B5) varie en fonction du taux de chômage, ce qui indique que les personnes sont obligées de travailler à temps partiel involontaire lorsque la situation économique se dété- riore. Au Luxembourg, le taux d’emploi à temps partiel involontaire s’élève à 13,6 % en 2017. La Grèce affiche un taux de 70,7 % en 2017. La Belgique affiche le taux le plus bas, à savoir 7,8 % en 2017. Par rapport aux autres États membres, le Luxembourg se classe en tête du peloton en ce qui concerne la variation de l’emploi (B7). En effet, en 2017, l’emploi a augmenté de +3,4 % par rapport à l’année précé- dente. Seule Malte devance le Luxembourg, avec une augmentation de +5 % de l’emploi en 2017. En Lituanie, l’emploi a régressé de 0,5 % en 2017. En 2017, la proportion de salariés ayant des contrats à durée détermi- née (B3) a atteint 11,3 % dans l’UE-28. En France, 13,9 % des salariés occupaient un emploi temporaire  ; le rapport était d’un dixième en Allemagne, alors qu’au Luxembourg et en Belgique le taux était de 7,6 % et 8,4 % respectivement en 2017. Dans les autres États membres de l’UE-28, la proportion de travailleurs engagés dans le cadre d’un contrat à durée déterminée oscillait entre 22,1 % en Espagne et seulement 0,9 % en Roumanie. Les écarts considérables entre les États membres de l’Union s’expliquent par l’offre et la demande de main-d’œuvre, les prévisions des employeurs en matière de croissance, ainsi que les procédures prévues par le droit du travail en matière de recrutement et de licenciement du personnel. Les indicateurs qui retracent le revenu des ménages montrent une image mitigée du Luxembourg. Le revenu médian après transferts sociaux (B12) est le plus élevé de l’UE (27 975 EUR en standard de pou- voir d’achat) et a augmenté de 2,8 % en une année (B11), mais pour le taux de risque de pauvreté au travail (B2) le Luxembourg se classe en 25e position avec un taux de 12 %. Le taux de risque de pauvreté au travail mesure la proportion de personnes qui travaillent et disposent d’un revenu disponible équivalent se situant en dessous du seuil de risque de pauvreté, fixé à 60 % du revenu disponible équivalent médian national (après transferts sociaux). L’indice de Gini des inégalités de revenu (B19) égal à 0 signifie que toute la population dispose du même revenu (situation d’égalité parfaite) alors qu’un coefficient de Gini égal à 1 correspond à la situation dans laquelle un unique individu posséderait la totalité des revenus, alors que les autres auraient un revenu égal à 0 (situation d’inégalité totale). En 2017, le coefficient de Gini du Luxembourg est de 31 tout en se clas- sant dans la moyenne européenne. La Slovénie affiche le coefficient de Gini le plus bas (23,7), tandis qu’en Bulgarie (40,2) on observe les iné- galités de revenu les plus élevées de l’Union européenne.
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    84 3. Lesystème d’indicateurs national L’évolution du CSU réel, en % sur 3 ans (B14), s’est améliorée légère- ment par rapport à l’année précédente avec une variation de 1,7 %. Cet indicateur compare le coût salarial réel et la productivité en volume, il suppose un comportement de « price setter » et est identique à la part salariale dans le PIB (« Lohnquote »). Le taux de risque de pauvreté après transferts sociaux (B17) s’est dété- rioré par rapport à l’année précédente et se situe à 18,7 % au Luxem- bourg en 2017. Entre 2013 et 2014, le taux de risque de pauvreté a aug- menté au Luxembourg de 0,5 point de pourcentage (p.p.), puis il a diminué de 1,1 p.p. en 2015 pour atteindre 15,3 %. Entre 2005 et 2017, le taux de risque de pauvreté est resté relativement stable dans l’UE- 28, passant de 15,4 % à 17 %. Dans le cadre de l’enquête EU-SILC, le taux de privation matérielle (B18) est un indicateur qui désigne l’incapacité de se procurer certains biens/ services considérés par la plupart des individus comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable. Il fait ainsi une distinction entre les individus incapables de se procurer un bien/ service donné et ceux qui en sont privés pour d’autres raisons, par exemple parce qu’ils n’en veulent pas ou parce qu’ils estiment ne pas en avoir besoin. Le Luxembourg se classe en 2e position derrière la Suède. Encadré Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale : Objectif de la stratégie Europe 2020 L’objectif européen initialement proposé par la Commission européenne pour l’inclusion sociale concernait la réduc- tion de la pauvreté de vingt millions de personnes se trouvant en risque de pau- vreté. Le Conseil européen a défini cette population comme étant le nombre de personnes qui sont menacées par la pau- vreté et l’exclusion au regard de trois indicateurs : Taux de risque de pauvreté : les per- sonnes qui vivent avec moins de 60 % du revenu médian national. C’est une mesure relative de la pauvreté, liée à la répartition des revenus, qui tient compte de toutes les sources de reve- nu monétaire, y compris des revenus du marché et des transferts sociaux ; Taux de privation matérielle : les per- sonnes dont les conditions de vie sont sévèrement limitées par un manque de ressources. Le taux de privation matérielle est une mesure non moné- taire de la pauvreté ; Personnes vivant dans des ménages sans emploi : cette population est définie par rapport à zéro ou une très faible intensité de travail sur une année entière, afin de refléter correc- tement les situations d’exclusion pro- longée du marché du travail. Le tableau de bord de la Compétitivité tient compte des deux premiers indica- teurs. L’indicateur « personnes vivant dans des ménages sans emploi » fait défaut. Pour comparer cet indicateur aux autres pays de l’Union européenne, il faut retenir l’unité « pourcentage de la popu- lation de moins de 60 ans » au lieu de « en milliers de personnes. Tout en tenant compte de la rupture de série en 2016, le Luxembourg affiche un taux de 6,6 %. Seules l’Estonie, la Pologne et la Slovaquie devancent le Luxembourg. La moyenne communautaire se situe à 10,5 % en 2016. En milliers de personnes ces 6,6 % représentent 31 000 personnes au Luxembourg.
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    85 3. Lesystème d’indicateurs national En 2017, 18,3 % de la population de l’UE-28 vivaient dans des logements surpeuplés (B21). Les taux de surpeuplement les plus élevés parmi les États membres de l’UE ont été enregistrés en Roumanie (47 %) et en Pologne (40,5 %), tandis que Chypre (2,8 %), la Belgique (5,1 %), les Pays-Bas (4,1 %), l’Irlande (3,2 %) et Malte (2,6 %) affichaient les taux de surpeuplement les plus bas. Le Luxembourg affiche un taux de sur- peuplement de 8,1 % en 2016 tout en se détériorant par rapport à 2015. Au Luxembourg, pour 20,7 % de la population en 2016, la charge des coûts du logement est supérieure à 25 % du revenu disponible du ménage (propriétaires et locataires) (B22). Sur la période 2005-2015, ce taux est resté relativement stable au Luxembourg, alors que dans l’UE-28 ce taux a diminué de 37,1 % en 2005 à 30,7 % en 2016. Certains pays comme la Bulgarie, la Croatie ou la Hongrie ont pu diminuer pendant cette période ce taux de manière drastique, contrairement à la Grèce où le taux a augmenté de 39,4 % en 2007 à 70,3 % en 2017. La dette des ménages (B15) correspond aux encours des passifs des ménages. Les instruments pris en compte dans le calcul de la dette du secteur privé sont les crédits. Les données sont présentées en termes consolidés, c’est-à-dire en excluant les opérations effectuées entre unités d’un même secteur. Le Luxembourg se positionne en orange, donc proche de la moyenne européenne. La richesse nette des ménages (B16) mesure la différence entre les actifs réels et financiers d’un côté et les passifs comme les hypothèques et prêts d’un autre côté. Le Luxembourg est en tête du peloton avec une richesse nette de 768 400 euros. Encadré Standard Eurobarometer 89 L’enquête Eurobaromètre standard existe depuis 1974 et est constituée d’en- viron 1 000 interviews en face-à-face par pays. Les rapports sont publiés deux fois par an. Comment jugez-vous la situation finan- cière courante de votre ménage et votre situation professionnelle ? 88 % de citoyens luxembourgeois estiment que la situation financière de leur ménage est bonne. En 2017, 89 % des personnes interrogées au Luxembourg sont satisfaites de la si- tuation financière de leur ménage. Depuis 2013, cette question est incluse dans le questionnaire du Standard Euro- barometer. En ce qui concerne le Luxem- bourg, on observe que le taux des ci- toyens luxembourgeois étant contents de la situation financière de leur ménage reste stable au cours des dernières an- nées. 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Luxembourg 86 % 86 % 84 % 87 % 89 % 88 %
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    86 3. Lesystème d’indicateurs national Bien que la proportion des jeunes sans emploi et ne participant ni à l’éducation ni à la formation (NEET) (B4) (l’acronyme vient de l’anglais « not in employment, education or training ») soit restée relativement stable dans l’UE pour la période de 2005-2017, d’importants change- ments sont cependant intervenus au cours de la dernière décennie dans certains États membres. Les baisses les plus marquées ont été enre- gistrées en Bulgarie (-9,8 p.p.), République tchèque (-7,3 p.p.), Allemagne (-4.,6 p.p.), Suède (-4,3 p.p.), Chypre (-3,4 p.p.), Slovaquie (-3,7 p.p.), Pologne (-4 p.p.) ou encore Malte (-3,9 p.p.). Par contre le taux a consi- dérablement augmenté en Italie (+3 p.p.), Royaume-Uni (+1,9 p.p.) et Finlande (+1,6 p.p.) sur la même période. Les « personnes ayant quitté prématurément l’éducation et la forma- tion » (B8) est un indicateur clé du domaine de l’éducation dans le cadre des objectifs de la stratégie Europe 2020. En 2017, le Luxembourg affiche un taux de 7,3 %. Il est à rappeler que ces chiffres se basent sur l’Enquête communautaire sur les forces de travail (EFT) et que cet indicateur ne reflète pas entièrement la situation au Luxembourg en raison de limites d’échantillonnage de cette enquête EFT pour le Luxembourg. Ainsi, le ministère de l’Éducation nationale du Luxembourg suit lui- même également le décrochage scolaire par une méthode complémen- taire. Pour l’année scolaire 2014/2015, le taux de décrochage ainsi calculé est de 13,5 %5 au Luxembourg. En 2017, le niveau de scolarité supérieure atteint dans la tranche d’âge de 30-34 ans (B9) est de 52,7 % au Luxembourg, ce qui classe le pays à la 4e position sur les 28 États membres et lui fait ainsi perdre deux positions par rapport à 2016. Seules la Lituanie, Chypre et l’Irlande devancent le Luxembourg, avec un score de 58 %, 55,8 % et 53,5 % respectivement. Le taux le plus faible est mesuré en 2017 en Roumanie (25,3 %). Le taux de redoublement (B10) est un des 3 indicateurs en rouge, et affiche un taux de 30,9 % au Luxembourg en 2015. Le taux le plus faible est observé en Croatie avec 1,6 % en 2015. L’indicateur délinquance, violence ou vandalisme aux alentours (B23) qui mesure le sentiment d’insécurité est issu de l’enquête EU-SILC portant sur le bien-être qui contient des variables sur la satisfaction dans divers domaines précis de la vie. Au Luxembourg cet indicateur est de 12,2 % en 2016. En Bulgarie ce sentiment d’insécurité est le plus élevé parmi les pays de l’Union européenne. L’espérance de vie en bonne santé (B24) est de 60,2 années en 2016, ce qui positionne le Luxembourg à la 17e place dans l’UE-28. Cet indicateur mesure le nombre d’années restantes pendant lesquelles une personne d’âge spécifique devrait vivre sans problèmes de santé graves ou modé- rés. L’indicateur est également appelé « espérance de vie sans incapa- cité ». Ainsi, il s’agit d’un indicateur composite qui combine les données de mortalité avec les données sur l’état de santé. 5 Le décrochage scolaire, Année scolaire 2014/2015, Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, février 2017.
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    87 3. Lesystème d’indicateurs national Le Luxembourg se classe en 3e position pour l’écart de rémunération entre hommes et femmes (B13) : la différence s’élève à 5,5 % contre 16,2 % en moyenne de l’UE. Il est utile de noter que les données consi- dèrent seulement les branches de l’industrie, de la construction et des services et non pas l’administration publique, la défense et la sécurité sociale obligatoire. Encadré Espérance de vie en bonne santé : le Luxembourg perd 2 ans La question de savoir combien d’années supplémentaires à vivre grâce à l’allon- gement de la durée de vie sont vécues en bonne ou en mauvaise santé est impor- tante. L’espérance de vie à la naissance ne peut pas entièrement répondre à cette question, aussi des indicateurs sur l’es- pérance de santé, tels que les années de vie en bonne santé ont été développés. Ces indicateurs portent sur la qualité de vie (vie en bonne santé), plutôt que sur la longévité telle qu’elle est mesurée par l’espérance de vie. Les années de vie en bonne santé sont un indicateur important de la santé relative des populations de l’Union européenne (UE). L’espérance de vie en bonne santé mesure le nombre d’années en bonne santé qu’une per- sonne peut s’attendre à vivre (à la nais- sance). Il s’agit d’un indicateur d’espérance de santé qui combine à la fois des informa- tions quantitatives sur la mortalité et qualitatives sur la santé fonctionnelle. Les informations utilisées pour son calcul sont des mesures de prévalence (proportions) de la population d’un âge spécifique ayant ou n’ayant pas de limita- tions dans les activités usuelles et les taux de mortalité par sexe et âge. En épi- démiologie, la prévalence est une me- sure de l’état de santé d’une population, dénombrant le nombre de cas de mala- dies à un instant donné ou sur une pé- riode donnée. Lorsqu’on analyse l’espé- rance de vie en bonne santé, il faut se méfier de l’interprétation de l’évolution étant donné que les variations d’une an- née à l’autre ne sont pas significatives d’un point de vue statistique. Cet indica- teur est plutôt à analyser sur une période de temps plus longue.
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    88 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.4.2 Disponibilité des données au niveau de l’aspect Social Sur les 24 indicateurs, on compte 20 indicateurs qui proviennent d’Eu- rostat. Les données de l’indicateur B6 (Salariés ayant de longues heures involontaires) sont issues d’une enquête d’Eurofound (European Foun- dation for the Improvement of Living and Working Conditions). Le taux de redoublement (B10) provient de la base de données de l’OCDE et le CSU réel (B14) de l’AMECO. La richesse des ménages (B16) provient de la BCE. Parmi les 24 indicateurs de l’aspect Social, 5 indicateurs (à savoir B1, B4, B7, B17 et B18) sont des indicateurs que la Commission européenne utilise dans le cadre de la procédure MIP. 9 des 24 indicateurs faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord. Cependant, deux indicateurs, à savoir les jeunes NEET (B4) et l’emploi à temps partiel involontaire (B5) ont connu de légères adapta- tions : l’indicateur B5 considère seulement l’emploi à temps partiel involontaire, et l’indicateur B4 prend en compte seulement les jeunes sans emploi et ne participant ni à l’éducation ni à la formation (l’ancien indicateur regroupait tous les jeunes au chômage). Tableau 4 Données manquantes de l’aspect Social 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Aspect Social 24,4 % 21,1 % 14,7 % 14,7 % 11,1 % 13,1 % 13,0 % 8,7 % 10,3 % 12,0 % 4,4 % 9,6 % 27,4 % En général, les données sont disponibles avec un certain retard, ce qui explique que 27,4 % des données de 2017 soient manquantes. Pour l’indicateur B6 (Salariés ayant de longues heures involontaires), les données ne sont disponibles que pour 2015, et ne répondent donc pas aux critères fixés par le CES, notamment de garantir la compara- bilité temporelle. Les données du taux de redoublement (B10) sont publiées dans le cadre de l’étude PISA de l’OCDE et ne sont disponibles que pour trois années à savoir 2009, 2012 et 2015. Les données de l’indicateur B22 (Charge des coûts du logement au-delà de 25 % du revenu disponible du ménage) tiennent compte du pourcen- tage de propriétaires/locataires de chaque État membre et de la charge des coûts du logement pour chaque ménage. Le calcul a été fait par l’ODC sur base des données publiées par Eurostat.
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    89 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.5 Aspect Environnement Tableau 5 Données de l’aspect environnemental Annéet1 Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier C1 Intensité énergétique (consomma- tion d'énergie par unité de PIB) (en kilogrammes équivalent pétrole par euro) 2016 ↑ 87,94 4 / 28 118,36 110,52 147,72 117,08 Irlande : 58,82 Bulgarie : 422,56 C2 Part du pétrole brut et des produits pétroliers dans la consommation finale d’énergie des ménages (en %) 2016 ↑ 33,80 26 / 28 11,60 20,60 29,20 14,40 Suède : 0,30 Irlande : 38,10 C3 Productivité de l'énergie (en euros (SPA) par kilogramme équivalent pétrole) 2016 → 10,50 6 / 28 9,10 9,40 6,70 8,20 Malte : 17,20 Estonie : 4,80 C4 Productivité des ressources (en euros (SPA) par kilogramme) 2017 ↑ 3,03 5 / 28 2,20 2,36 2,63 2,77 Pays-Bas : 3,96 Bulgarie : 0,71 C5 Consommation intérieure de matières (en tonnes par tête) 2017 ↑ 25,00 25 / 28 13,58 15,61 13,20 11,26 Italie : 8,49 Finlande : 32,30 C6 Part des énergies renouvelables (en % par rapport à l'objectif national 2020) 2016 ↑ 49,09 27 / 28 85,00 82,22 66,92 69,57 Croatie : 141,50 Pays-Bas : 42,86 C7 Intensité des émissions de gaz à effet de serre (Indice 100 en 2000) 2016 ↑ 92,60 22 / 28 87,90 95,70 83,60 85,00 Malte : 61,00 Bulgarie : 106,20 C8 Production de déchets par tête (kilogrammes par personne) 2014 ↑ 12 713,00 24 / 28 4 915,00 4 785,00 5 025,00 4 913,00 Croatie : 879,00 Bulgarie : 24 872,00 C9 Taux de recyclage des déchets municipaux (en %) 2016 ↑ 48,30 7 / 27 45,30 66,10 53,50 41,70 Allemagne : 66,10 Malte : 7,10 C10 Taux de recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques (en %) 2016 ↑ 45,60 11 / 23 41,20 39,00 34,00 37,10 Bulgarie : 105,20 Lettonie : 23,20 C11 Urban population exposure to air pollution / Emissions- concentration NOx (microgrammes par mètre cube) 2013 ↓ 1 544,50 4 / 24 3 153,16 3 148,60 2 299,30 3 788,20 Roumanie : 573,90 Italie : 5 759,80 C12 Air : Qualité et satisfaction à l’égard de la qualité (microgrammes par mètre cube) 2015 ↓ 21,40 14 / 27 22,80 18,80 21,00 20,40 Finlande : 11,30 Bulgarie : 36,20 C13 Eau : Qualité et satisfaction à l’égard de la qualité (milligrammes d'oxygène par litre) 2014 → 1,88 10 / 18 1,94 2,38 1,14 Slovénie : 0,88 Roumanie : 2,96 C14 Dépenses totales de protection environnementale (en % du PIB) 2017 ↑ 1,10 1 / 2 0,75 0,6 0,8 0,9 Luxembourg : 1,10 Danemark : 0,40 C15 Superficie terrestre protégée (en %) 2017 → 27,00 6 / 28 18,00 15,00 13,00 13,00 Slovénie : 38,00 Danemark : 8,00 C16 Ecoinnovation Index (Indice UE 100) 2017 ↓ 139,00 3 / 28 100,00 139,00 83,00 99,00 Suède : 144,00 Bulgarie : 38,00 C17 Production des activités vertes (en % du PIB) 2012 ↑ 4,19 9 / 11 5,31 5,43 8,18 4,14 Autriche : 11,74 Bulgarie : 2,73 C18 Nombre d'emplois verts (en % de l'emploi total) 2012 ↓ 2,57 4 / 11 1,82 1,17 2,05 1,63 Autriche : 4,30 Bulgarie : 0,85 C19 Productivité matière non éner­ gétique (euros par kilogramme) 2017 ↑ 3,82 5 / 28 2,84 3,47 3,37 3,33 Pays-Bas : 6,80 Roumanie : 0,83 C20 Économie circulaire Remarque : les indicateurs en mauve faisaient déjà partie de l’ancienne version du tableau de bord (mauve foncé = sans adaptation, mauve clair = avec adaptations)
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    90 3. Lesystème d’indicateurs national Un développement du pays qui se fait aux dépens de l’environnement est non seulement non viable à long terme, mais prive également les citoyens d’une autre forme de richesse qu’est le patrimoine naturel. La préservation durable de l’environnement naturel apparaît donc comme une question cruciale et l’aspect Environnement fait par consé- quent partie intégrante du nouveau système d’indicateurs. Les indica- teurs afférents couvrent des domaines tels que les matières premières, l’efficience énergétique, les énergies renouvelables, les émissions nocives, le traitement des déchets, la nature et l’écosystème, la bio­ diversité ou encore la transition vers une économie verte. Le Luxembourg présente des résultats plus mitigés pour ce dernier aspect que pour les deux premiers aspects : cinq des 18 indicateurs disponibles sont en rouge. Ce nombre est constant depuis 2011, tandis que le nombre d’indicateurs en vert a augmenté de six en 2011 à neuf en 2017. Le Luxembourg a pu améliorer ses performances pour 12 indicateurs en matière de protection de l’environnement selon les dernières données disponibles. Il est utile de noter que pour cinq indicateurs, les données les plus récentes se réfèrent à 2012 ou 2013. Figure 3 Évolution des couleurs de l’aspect Environnement 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Vert Orange Rouge
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    91 3. Lesystème d’indicateurs national 3.1.5.1 Description détaillée des indicateurs de l’aspect Environnement Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, l’objectif européen qui a été défini par le Conseil européen est le suivant : « réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990, porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie, et améliorer de 20 % l’efficacité énergétique ». L’intensité des émissions de gaz à effet de serre (C7) est le ratio entre les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie (dioxyde de car- bone, méthane et oxyde d’azote) et la consommation intérieure brute d’énergie. C’est un indice (2000=100) qui montre que plusieurs États membres ont pu réduire leurs émissions GES depuis 2000. Cependant, cet indice ne fournit aucune information sur le niveau de consommation de départ. Le Luxembourg se positionne dans la moyenne communau- taire avec un indice de 92,6 en 2016. Concernant la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (% réalisé par rapport à l’objectif national 2020) (C6), maints pays ont déjà largement atteint en 2015 leur objectif 2020 : la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Croatie, l’Italie, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Suède. Le Luxembourg se situe à 49,09 % de son objectif national de 2020, mais reste actuellement toujours sur la trajectoire intermédiaire. Pour l’intensité énergétique, c’est-à-dire la consommation d’énergie par unité de PIB (C1), le Luxembourg (87,94) figure avec le Danemark (66,38), l’Irlande (58,82), l’Italie (98,5) et Malte (81.,08) parmi les pays ayant l’intensité énergétique la plus basse en 2016. L’intensité énergé- tique est la plus élevée en Bulgarie (422,56). La productivité de l’éner- gie (C3) est calculée en divisant le produit intérieur brut (PIB) par la consommation intérieure brute d’énergie pour une année civile donnée. L’indicateur (C2) présente la part du pétrole brut et des produits pétro- liers dans la consommation finale d’énergie du secteur résidentiel. Au Luxembourg, un niveau de 33,8 % est atteint en 2016 et le pays se positionne à la 26e place parmi les 28 États membres. En matière de productivité des ressources (C4), qui divise le produit intérieur brut (PIB) par la consommation intérieure de matières, le Luxembourg atteint un score de 3,03 en 2017 et se classe ainsi en tête du peloton à la 5e position avec l’Italie (3,38), les Pays-Bas (3,96), le Royaume-Uni (3,56), l’Italie (3,38) et l’Espagne (3,16). Au Luxembourg, l’indicateur relatif à la consommation intérieure de matières (C5) est de 25 tonnes par tête. Le meilleur État membre de l’UE est l’Italie avec 8,49 tonnes par tête. Cet indicateur compile les entrées de flux de matières dans les économies nationales. Il couvre toutes les entrées de matières solides, gazeuses et liquides, à l’excep- tion de l’eau et de l’air. Au cours des dernières années, l’indicateur est resté plus ou moins stable pour la majorité des pays.
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    92 3. Lesystème d’indicateurs national Le Luxembourg performe relativement mal en matière de production de déchets par tête (C8). En 2014, le Luxembourg a produit environ 12,7 tonnes de déchets par tête. D’autres pays comme la Suède, la Finlande, l’Estonie et la Bulgarie produisent encore plus de déchets. La Croatie, avec 879 kg par tête, produit le moins de déchets dans l’Union euro- péenne. En matière de recyclage des déchets municipaux (C9), le Luxembourg arrive à un taux de 48,3 % en 2016, mais se trouve encore loin des performances de l’Allemagne qui atteint un taux de recyclage de 66,1 % en 2016. En matière de recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (C10), les performances du Luxembourg en 2016 sont légèrement supérieures (45,60 %) à celle de l’Union euro- péenne (41,2 % en 2016). Avec 105,2 %, la Bulgarie figure à la tête du classement parmi les 28 États membres en 2016. L’indicateur « Urban population exposure to air pollution / Emissions- concentration NOx  » (C11) montre la concentration d’ozone pondérée à laquelle la population urbaine est potentiellement exposée. Au Luxem- bourg, on atteint 1 545 microgrammes par mètre cube par jour en 2013. En Grèce, cet indicateur est 5 fois plus élevé qu’au Luxembourg. En matière de qualité et satisfaction à l’égard de la qualité de l’air (C12) et de l’eau (C13), le Luxembourg affiche des performances moyennes. La Slovénie atteint la meilleure qualité et satisfaction à l’égard de la qua- lité de l’eau en 2014 (dernière année disponible). À l’égard de la qualité de l’air, la Finlande et la Suède affichent les meilleures performances en 2014 avec un taux de 11,3 % et 12,2 % respectivement. Au Luxem- bourg, les dépenses totales de protection environnementale (C14) sont parmi les plus élevées de l’Union européenne avec un taux de 0,9 % en 2016. Seuls la Hongrie, Malte et les Pays-Bas devancent le Luxembourg. 27 % de la superficie terrestre au Luxembourg est protégée (C15), ce que positionne le Luxembourg en 6e position au sein de l’UE, devancé par la Slovénie, la Croatie, la Bulgarie, la Slovaquie et Chypre. L’Eco Innovation Observatory (EIO) définit l’éco-innovation comme une innovation qui réduit l’utilisation de ressources naturelles et diminue le rejet de substances nocives pendant l’ensemble du cycle de vie. L’éco-innovation index (C16) et le tableau de bord y afférent visent à saisir les différents aspects d’éco-innovation par application de 16 indicateurs regroupés en cinq zones thématiques6  : (1) mesurer les apports financiers et les ressources humaines qui visent à déclencher les activités de l’éco-innovation, (2) illustrer à quel point les entreprises dans un pays donné sont actives dans l’éco-innovation, (3) quantifier les résultats d’efficacité des activités d’éco-innovation en matière de brevets, les contributions académiques de la littérature et les médias, (4) mesurer l’efficience tout en mettant la performance éco-innovation dans le contexte d’utilisation efficiente des ressources d’un pays (le matériel énergie, eau) et l’efficacité et l’intensité des émissions de GES, (5) quantifier les bénéfices socioéconomiques illustrant à quel rende- ment d’éco-innovation génère des résultats positifs pour les aspects sociaux (emploi) et les aspects économiques (chiffre d’affaires, expor- tations). Pour l’année 2017, Le Luxembourg et l’Allemagne se positionnent en 3e position juste après la Finlande et la Suède. 6 Source : https://ec.europa.eu/ environment/ecoap/score- board_en
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    93 3. Lesystème d’indicateurs national La lutte contre le changement climatique et l’utilisation efficiente des ressources naturelles sont non seulement nécessaires pour assurer un développement durable, mais elles offrent également de nouvelles opportunités pour l’économie. La production des activités vertes en pourcentage du PIB (C17) s’élève à 4,19 % au Luxembourg en 2012. L’Estonie et l’Autriche atteignent un niveau de 14,1 % et de 10,27 % res- pectivement en 2015. De nouveaux secteurs d’activités dans l’économie de l’environnement se créent ainsi, et avec eux des emplois verts. Ainsi, le nombre d’emplois verts (en % de l’emploi total) (C18), c’est-à-dire ceux créés par l’engagement en faveur de l’environnement et de la protection des ressources naturelles, est de 2,57 % au Luxembourg en 2012. La Finlande et l’Estonie sont des pays précurseurs avec un taux de 5,27 % et 4,93 % respectivement en 2015. À noter qu’un bon nombre de pays ne disposent pas de données quant aux emplois verts. 3.1.5.2 Disponibilité des données au niveau de l’aspect Environnement Tableau 6 Données manquantes de l’aspect Environnement 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Aspect Environnement 26,9 % 18,4 % 22,0 % 15,1 % 17,4 % 8,7 % 12,3 % 7,6 % 10,9 % 4,6 % 15,0 % 24,0 % 55,7 % Pour l’aspect Environnement, 24,6 % des données ne sont pas dispo- nibles. D’autres indicateurs existent seulement depuis quelques années, ou sont en train d’être adaptés. Il est utile de noter que l’ONU a adopté 17 objectifs de développement durable en septembre 2015 avec de nou- veaux indicateurs pour mesurer les progrès atteints. Ces indicateurs pourraient également être une source d’inspiration future pour une éventuelle adaptation des indicateurs. Les données de la production de déchets par tête (C8) ne sont dispo- nibles qu’un an sur deux (2006, 2008, 2010, 2012, 2014). Pour les indicateurs C17 (Production des activités vertes) et C18 (Nombre d’emplois verts) les données disponibles datent seulement de 2012. L’économie circulaire (indicateur C20) est une matière très complexe. Il existe une définition européenne, cependant des standards et des indicateurs pour la mesurer restent à fixer.
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    94 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2 Indicateur synthétique Compétitivité7 Le calcul d’un indicateur synthétique (indicateur composite) permet de résumer les performances des pays dans l’ensemble des indicateurs des trois aspects Économie, Social et Environnement, avec tous les avantages et désavantages que cela implique. Souvent très apprécié par les médias, adeptes de l’information compacte et instantanée, un tel indicateur synthétique, et le classement de pays qui en découle, ne doit cependant pas remplacer une analyse sérieuse et approfondie, par indicateur et aspect. Tout au contraire, un indicateur composite doit inciter à regarder en détail les données de base qui ont été utilisées8 . 3.2.1 Résultat général Selon l’indice synthétique calculé par l’ODC sur base du système d’indicateurs national pour l’année 2017, le Luxembourg se place à la 9e position dans l’UE-28, juste devant l’Autriche, le Royaume-Uni et ses pays voisins. L’Allemagne est 12e , la Belgique est 13e et la France 15e dans le classement général. Figure 4 Résultat général 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 1.Irlande 2.Slovénie 3.Suède 4.Finlande 5.Pays-Bas 6.Danemark 7.Rép.tchèque 8.Malte 9.Luxembourg 10.Autriche 11.Royaume-Uni 12.Allemagne 13.Belgique 14.Estonie 15.France 16.Croatie 17.Lituanie 18.Hongrie 19.Slovaquie 20.Lettonie 21.Pologne 22.Italie 23.Portugal 24.Espagne 25.Chypre 26.Roumanie 27.Bulgarie 28.Grèce Résultats généraux Indice UE 7 Date de mise à jour des données utilisées dans cette partie : 9/10/2018 8 Cf. chapitre 2 « Les bench- marks et l’analyse de compétitivité comparée ».
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    95 3. Lesystème d’indicateurs national Sur base de leurs résultats moyens en matière de compétitivité, les pays sont répartis entre 4 groupes de performance : Le groupe des « champions de la compétitivité » inclut les pays dont les résultats en matière de compétitivité sont nettement supérieurs à l’indice composite de l’UE en 2017 (performances supérieures à 115 % de l’indice composite de l’UE9 ). Ce groupe se compose de l’Irlande, de la Slovénie, de la Suède, de la Finlande, ainsi que des Pays-Bas. Le groupe des pays à « performance élevée » inclut les pays dont les résultats sont supérieurs à l’indice composite de l’UE (performances entre 100 % et 115 % de l’indice composite de l’UE). Ce groupe inclut le Danemark, la République tchèque, Malte, le Luxembourg, l’Autriche, le Royaume Uni, l’Allemagne, la Belgique, l’Estonie, la France, la Croa- tie et la Lituanie. Le groupe des pays à « performance modérée » inclut les pays dont les résultats sont égaux ou inférieurs à l’indice composite de l’UE (perfor- mances entre 80 % et 100 % de l’indice composite de l’UE). Dans ce groupe se trouvent la Hongrie, la Slovaquie, la Lettonie, la Pologne, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, Chypre et la Roumanie. Le groupe des pays à « performance modeste » inclut les pays dont les résultats sont nettement inférieurs à l’indice composite de l’UE (performances inférieures à 80 % de l’indice composite de l’UE). Dans ce groupe on retrouve la Bulgarie et la Grèce. Figure 5 Résultat général - groupes de performance10 > 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 % 9 L’indice composite de l’UE est calculé de la même manière que les indices des pays. 10 Conditions d’utilisation des cartes de l’Europe : ce travail est sous une licence Creative Commons Attribution- Share Alike 3.0 Unported. Il est attribué à Phil Archer et la version originale peut être trouvée sous https://philarcher.org/ diary/2013/euromap/
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    96 3. Lesystème d’indicateurs national Pour la plupart des pays, le classement n’a connu que peu de variations entre 2016 et 2017. Cependant il existe quelques exceptions : le Dane- mark, ainsi que la République tchèque et le Luxembourg ont perdu respectivement 3 et 2 positions et se classent maintenant en 6e , 7e et 9e position. Malte a gagné 3 positions et la Slovénie 6 positions et avancent respectivement à la 8e et 2e position. En plus de l’année 2017, l’ODC a aussi recalculé le classement général du nouveau système d’indicateurs national pour les années 2005 à 2016. Sur toute la période de 2005 à 2014, le Danemark mène le classement. À partir de 2015, l’Irlande est classée première. Le Luxembourg a connu une évolution tendancielle positive entre 2005 et 2014 en avançant de la 7e à la 2e position. Toutefois, le Luxembourg a perdu 7 places entre 2014 et 2017. Des variations plus ou moins importantes dans le classement des pays peuvent être observées au fil des années. En comparant la situation de 2017 à celle de 2005, les plus grandes variations négatives se sont pro- duites dans le classement du Danemark, de l’Italie et du Royaume-Uni qui ont tous perdu 5 positions. Inversement, certains pays ont amélioré considérablement leurs positions dans le classement général. On peut citer à titre d’exemple l’Irlande (de la 8e à la 1re position), la Slovénie (de la 9e à la 2e position) ou encore la République tchèque qui a progressé de la 13e à la 7e position entre 2005 et 2017. Tableau 7 Le classement général de 2005 à 2017 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Allemagne 14 11 11 12 12 10 9 7 10 15 12 12 12 Autriche 5 5 5 4 2 2 3 2 3 5 11 10 10 Belgique 11 12 12 9 8 7 7 9 8 11 14 13 13 Bulgarie 27 28 27 28 27 26 27 27 27 27 27 28 27 Chypre 21 20 18 17 17 18 22 24 26 26 26 25 25 Croatie 16 17 19 20 20 19 21 21 21 20 20 18 16 Danemark 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 3 6 Espagne 22 23 24 23 23 23 24 23 24 23 23 24 24 Estonie 15 15 16 16 19 21 16 16 17 16 16 14 14 Finlande 2 4 4 2 6 5 6 5 5 7 6 4 4 France 12 14 14 14 13 13 13 14 13 14 13 15 15 Grèce 26 26 26 25 25 27 28 28 28 28 28 27 28 Hongrie 23 22 23 22 21 17 15 19 16 17 17 17 18 Irlande 8 6 7 13 14 14 14 13 9 4 1 1 1 Italie 17 18 20 18 15 15 17 20 20 21 21 21 22 Lettonie 19 21 21 26 28 28 23 17 18 19 19 19 20 Lituanie 18 16 15 19 22 24 18 15 15 10 15 16 17 Luxembourg 7 7 6 6 3 3 2 4 2 2 4 7 9 Malte 10 13 13 10 10 11 12 12 11 13 9 11 8 Pays-Bas 4 3 3 3 4 6 5 3 6 9 7 6 5 Pologne 24 24 22 21 16 20 19 22 22 22 22 22 21 Portugal 25 25 25 24 24 22 25 25 23 25 24 23 23 Roumanie 28 27 28 27 26 25 26 26 25 24 25 26 26 Royaume-Uni 6 8 10 8 9 8 10 10 7 12 10 9 11 République tchèque 13 10 9 11 11 12 11 11 12 6 5 5 7 Slovaquie 20 19 17 15 18 16 20 18 19 18 18 20 19 Slovénie 9 9 8 7 7 9 8 8 14 8 8 8 2 Suède 3 2 2 5 5 4 4 6 4 3 3 2 3
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    97 3. Lesystème d’indicateurs national Il est à rappeler que la mise à jour du tableau de bord tient également compte des révisions régulières des données statistiques pour les années antérieures (de 2005 à 2016 pour l’édition actuelle). Les révisions des comptes nationaux par les instituts nationaux de statistique res- pectifs des États membres ont un impact sur un certain nombre d’indi- cateurs, notamment sur les indicateurs incorporant le PIB dans le dénominateur. Voilà pourquoi le résultat de l’année 2016 de l’indice synthétique, publié dans l’édition de 2017 du Bilan, peut être différent du résultat de l’année 2016 de l’indice synthétique publié dans cette édition de 2018. 3.2.2 Résultat par aspect Cette partie explique les résultats des indices composites par volet. Il s’avère important de décomposer l’indice synthétique puisqu’il faut tenir compte du fait qu’un tel indice puisse dissimuler des informations importantes relatives aux indicateurs sous-jacents. Ainsi, l’ODC a évalué les performances des États membres de l’UE selon trois aspects, à savoir l’aspect Économie, l’aspect Social et l’as- pect Environnement en calculant pour chaque aspect un indice synthé- tique qui résume de manière compacte les informations sous-jacentes. 3.2.2.1 Résultats de l’aspect Économie Figure 6 Résultat de l’aspect Économie 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 1.Irlande 2.Suède 3.Pays-Bas 4.Danemark 5.Finlande 6.Allemagne 7.Républiquetchèque 8.Slovénie 9.Estonie 10.Malte 11.Luxembourg 12.Autriche 13.Royaume-Uni 14.Belgique 15.Lettonie 16.France 17.Roumanie 18.Lituanie 19.Hongrie 20.Bulgarie 21.Slovaquie 22.Pologne 23.Croatie 24.Portugal 25.Chypre 26.Italie 27.Espagne 28.Grèce Indice UE
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    98 3. Lesystème d’indicateurs national Figure 7 Résultat de l’aspect Économie - groupes de performance > 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 % De même que pour le résultat général, les pays sont classés en 4 groupes. Le groupe des champions de l’aspect Économie est composé de l’Irlande, de la Suède, des Pays-Bas, du Danemark, de la Finlande, de l’Allemagne, de la République tchèque, de la Slovénie et de l’Estonie. Dans le groupe des pays à performance élevée se trouvent, entre autres, le Luxem- bourg, la Belgique, la France et le Royaume-Uni. Dans le groupe des pays à performance modérée se trouvent quelques pays du Sud de l’Europe comme le Portugal, l’Italie et Chypre, ainsi que des pays de l’Est de l’Europe comme la Pologne et la Slovaquie. Le groupe des pays à performance modeste de l’aspect Économie n’inclut que l’Espagne et la Grèce.
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    99 3. Lesystème d’indicateurs national Par rapport à ses voisins et aux Pays-Bas, le Luxembourg (11e ) se classe au milieu, derrière les Pays-Bas (3e ) et l’Allemagne (6e ), mais devant la Belgique (14e ) et la France (16e ). Dans cet aspect, l’Irlande ainsi que la Grèce représentent des cas inté- ressants, avec des valeurs respectivement bien plus élevées et plus basses que celles des autres pays. L’Irlande se positionne en premier pour six indicateurs de cet aspect, ce qui fait de l’Irlande le pays occupant le plus souvent la première place. Il s’agit de l’indicateur du CSU nominal (A17), de la productivité réelle du travail par heure travaillée (A16), du taux de croissance du PIB réel (A7), de la part de marché des exportations mondiales (A4), de la rentabilité des sociétés non financières (A19) et du taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie (A15). Cependant, l’indicateur A7 présente une valeur aberrante pour l’Irlande. Par conséquent, elle est corrigée en imputant à l’Irlande la deuxième valeur la plus élevée. La méthode de traitement des valeurs aberrantes est expliquée plus en détail dans l’encadré dédié à la méthodologie. L’Irlande montre une évolution particulière depuis 2010. En effet, elle a pu s’améliorer de la 16e position en 2010 à la 1re position en 2015. Depuis lors, l’Irlande occupe la première place du classement de l’aspect Économie. Dans huit des vingt-cinq indicateurs de l’aspect Économie, la Grèce se trouve tout en bas du classement. Il s’agit de l’indicateur de la part de marché des exportations mondiales (A4), du taux de croissance du PIB réel (A7), de la productivité réelle du travail par heure travaillée (A16), des rendements des obligations d’État à long terme (A10), de la dette publique (A1), du taux de chômage (A14), du taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans (A13) et de la disponibilité des ressources finan- cières pour entrepreneurs (A12). Le Luxembourg se trouve trois fois en dernière position, ceci pour l’indicateur du taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie (A15), de la renta- bilité des sociétés non financières (A19)11 et de la part d’emploi dans les secteurs manufacturés en moyenne-haute et haute technologie (A22). Inversement, le Luxembourg se classe premier dans l’indicateur du taux d’inflation (A8) et dans l’indicateur du PIB par heure travaillée (A20) et second pour l’indicateur de la dette publique (A1). 11 Voir encadré sur la rentabilité des sociétés non financières ci-avant.
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    100 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.2.2 Résultats de l’aspect Social Figure 8 Résultat de l’aspect Social 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 1.Slovénie 2.Rép.tchèque 3.Malte 4.Luxembourg 5.Finlande 6.Irlande 7.Autriche 8.Suède 9.Belgique 10.Danemark 11.Pays-Bas 12.Pologne 13.Estonie 14.Allemagne 15.Lituanie 16.Royaume-Uni 17.France 18.Chypre 19.Hongrie 20.Slovaquie 21.Croatie 22.Lettonie 23.Portugal 24.Italie 25.Roumanie 26.Bulgarie 27.Espagne 28.Grèce Indice UE Figure 9 Résultat de l’aspect Social - groupes de performances > 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 %
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    101 3. Lesystème d’indicateurs national Pour l’aspect Social, le groupe des champions inclut la Slovénie, la République tchèque, Malte, le Luxembourg, la Finlande, l’Irlande, l’Autriche, la Suède et la Belgique. Les valeurs de Malte, du Luxembourg et de la République tchèque sont assez proches les unes des autres. Ainsi, des variations minimales d’un seul des 24 indicateurs considérés dans l’aspect Social peuvent déjà suffire pour modifier le classement. Dans le groupe des pays à performance élevée se trouvent le Danemark, les Pays-Bas, la Pologne, l’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, le Royaume Uni, la France, Chypre et la Hongrie. Dans le groupe des pays à performance modérée se trouvent le Por- tugal ainsi que des pays de l’Est de l’Europe comme la Slovaquie, la Croatie et la Lettonie. Le groupe des pays à performance modeste inclut l’Italie, la Roumanie, la Bulgarie, l’Espagne et la Grèce. Le Luxembourg se situe devant ses voisins, dont la Belgique (9e ), l’Alle- magne (14e ) et la France (17e ) ainsi que devant les Pays-Bas (11e ). Il est classé en première position dans l’indicateur du revenu médian en standard de pouvoir d’achat (B12) et dans l’indicateur de la richesse nette par ménage (B16). De plus, il se situe en deuxième position dans l’indicateur des jeunes sans emploi et ne participant ni à l’éducation ni à la formation (NEET) (B4) et dans l’indicateur du taux de privation matérielle grave (B18). Cependant, concernant l’indicateur du revenu médian (variation en  % par rapport à l’année précédente) (B11), le Luxembourg se classe en bas du classement. 3.2.2.3 Résultats de l’aspect Environnement Figure 10 Résultat de l’aspect Environnement 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 1.Royaume-Uni 2.Espagne 3.Croatie 4.Italie 5.Slovénie 6.Pays-Bas 7.Danemark 8.Autriche 9.Finlande 10.Malte 11.France 12.Suède 13.Rép.tchèque 14.Luxembourg 15.Allemagne 16.Grèce 17.Portugal 18.Hongrie 19.Irlande 20.Slovaquie 21.Belgique 22.Lituanie 23.Estonie 24.Lettonie 25.Pologne 26.Roumanie 27.Chypre 28.Bulgarie Indice UE
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    102 3. Lesystème d’indicateurs national Figure 11 Résultat de l’aspect Environnement > 115 % 115 % - 100 % 100 % - 85 % < 85 % Le groupe des champions de l’aspect Environnement inclut uniquement le Royaume-Uni. Dans le groupe des pays à performance élevée se trouvent l’Espagne, la Croatie, l’Italie, la Slovénie, les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche, la Finlande, Malte, la France, la Suède, la République tchèque et le Luxembourg. Dans le groupe des pays à performance modérée se trouvent l’Alle- magne, la Grèce, le Portugal, la Hongrie, l’Irlande, la Slovaquie, la Belgique, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie. Le groupe des pays à performance modeste de l’aspect Environnement inclut la Pologne, la Roumanie, Chypre et la Bulgarie. Par rapport aux autres États membres de l’UE, les pays de ce groupe se trouvent dans la plupart des indicateurs de cet aspect en bas du classement et pré- sentent moins de variations dans leurs positions respectives. Le Luxembourg se classe derrière les Pays-Bas (6e ) et la France (11e ), mais devant l’Allemagne (15e ) et la Belgique (21e ). En matière d’énergies renouvelables (C6), le Luxembourg se trouve à l’avant-dernière place. Toutefois, le Luxembourg se classe en troisième position dans l’indicateur des dépenses totales de protection environ- nementale (C14) et l’indicateur Ecoinnovation Index (C16). Il se classe en quatrième position dans l’indicateur de l’intensité énergétique (C1).
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    103 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.3 Évolution du Luxembourg Dans le classement général de l’indicateur synthétique de l’année 2017, le Luxembourg se classe trois positions en dessous de sa position de 2016. En regardant ce résultat plus en détail, il apparaît qu’en 2017, c’était surtout la performance dans les aspects Économie et Social qui étaient moins bonnes qu’en 2016. La question prépondérante est de savoir si la performance du Luxembourg était négative ou si les autres pays se sont améliorés plus que le Luxembourg. Cependant, il s’avère difficile, sinon impossible, de répondre à cette question d’une manière générale en partant des indicateurs composites12 . Toutefois, il est à rappeler qu’il est crucial de regarder en détail les données de base utilisées afin de com- prendre la performance des notes des indicateurs composites du Luxem- bourg. Le choix des indicateurs à étudier plus en détail est fait selon l’envergure de la différence en rang entre 2016 et 2017. D’un point de vue méthodologique, il est important de rappeler ici qu’il s’agit, par construction, d’un classement relatif, ce qui signifie que le classement du Luxembourg dépend également de la performance des autres pays. Même si les performances du Luxembourg sont bonnes, il se peut que les autres pays aient fait encore mieux et qu’ainsi la position relative du Luxembourg baisse au final. Le classement ne dit rien sur les performances absolues d’un pays. À l’inverse, une amélioration du classement d’un pays peut résulter d’une détérioration de la performance des autres pays. C’est la raison pour laquelle l’ODC préconise toujours d’interpréter et d’analyser le classement à l’aide des informations four- nies par le tableau de bord, c’est-à-dire les indicateurs de base. 3.2.3.1 La performance dans l’aspect Économie La comparaison du résultat de l’aspect Économie des années 2016 et 2017 montre que le Luxembourg se classe en 2017 moins bien par rap- port aux États membres de l’Union européenne. Toutefois, cela ne dit rien de l’évolution des valeurs des indicateurs. Tableau 8 La performance en positions et en valeur dans l’aspect Économie Indicateur Rang Valeur Indicateur Rang Valeur 2016 2017 Différence 2016 2017 Différence A1 2 2 DET A14 11 10 1 AM A2 1 4 -3 DET A15 22 28 -6 DET A3 21 21 AM A16 16 27 -11 DET A4 2 4 -2 DET A17 14 23 -9 DET A5 5 6 -1 DET A18 23 23 AM A6 17 19 -2 DET A19 28 28 A7 4 17 -13 DET A20 1 1 DET A8 2 2 DET A21 15 15 A9 24 25 -1 EGAL A22 27 28 -1 DET A10 2 5 -3 DET A23 13 13 DET A11 4 3 1 AM A24 11 12 -1 DET A12 23 22 1 AM A25 6 6 AM A13 14 16 -2 AM 12 Les valeurs des indices composites ne sont pas comparables dans le temps parce que chaque année (et chaque indicateur) a ses propres bases (maximum, minimum) avec lesquelles les indices composites sont calculés. Cf. Encadré Méthodologie
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    104 3. Lesystème d’indicateurs national Les indicateurs A7, A15, A16 et A17 présentent les plus grandes varia- tions entre 2016 et 2017 avec des différences en rang de -6 à -13 posi- tions. Les variations de positions seules n’indiquent pas si les valeurs des indicateurs ont augmenté, diminué ou sont restées stables. Taux de croissance du PIB réel (moyenne sur 3 ans en %) (A7) Tableau 9 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A7 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 13,0 Irlande 1 Irlande 12,4 7,6 Malte 2 Malte 7,1 4,0 Roumanie 3 Roumanie 5,2 3,9 Luxembourg 4 République tchèque 4,0 3,5 République tchèque 5 Pologne 3,9 3,4 Pologne 6 Bulgarie 3,7 3,4 Slovaquie 7 Chypre 3,7 3,3 Hongrie 8 Slovaquie 3,5 3,3 Suède 9 Estonie 3,4 3,1 Bulgarie 10 Slovénie 3,4 2,8 Slovénie 11 Hongrie 3,3 2,8 Estonie 12 Espagne 3,3 2,7 Espagne 13 Lettonie 3,2 2,6 Lituanie 14 Suède 3,1 2,3 Lettonie 15 Croatie 2,9 2,3 Royaume-Uni 16 Lituanie 2,8 2,0 Allemagne 17 Luxembourg 2,8 1,9 Croatie 18 Pays-Bas 2,4 1,9 Pays-Bas 19 Portugal 2,2 1,8 Chypre 20 Allemagne 2,0 1,7 Danemark 21 Danemark 2,0 1,5 Portugal 22 Royaume-Uni 1,9 1,4 Belgique 23 Autriche 1,9 1,3 Autriche 24 Finlande 1,8 1,1 France 25 Belgique 1,5 0,7 Italie 26 France 1,5 0,7 Finlande 27 Italie 1,2 0,1 Grèce 28 Grèce 0,3 Le taux de croissance du PIB réel diminue de 3,9 % en 2016 à 2,8 % en 2017 et par conséquence, le Luxembourg se classe en 17e position, alors qu’il occupait la 4e position en 2016. Toutefois le Luxembourg reste devant les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique et la France. Le taux de l’Allemagne reste stable à 2 % mais sa position diminue parce que d’autres pays, comme les Pays-Bas qui augmentent d’une position, s’améliorent davantage. La Belgique et la France perdent des positions tandis que leur taux de croissance augmentent.
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    105 3. Lesystème d’indicateurs national Taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie (en %) (A15) Tableau 10 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A15 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 4,5 Lettonie 1 Irlande 6,5 4,2 Roumanie 2 Lettonie 5,7 2,7 Bulgarie 3 Roumanie 4,3 2,4 Slovénie 4 Slovénie 3,4 2,2 Croatie 5 République tchèque 2,7 1,8 Slovaquie 6 Pologne 2,3 1,6 Finlande 7 Lituanie 2,3 1,5 Irlande 8 Estonie 2,2 1,2 République tchèque 9 Slovaquie 1,9 1,2 Suède 10 Hongrie 1,8 1,1 Espagne 11 Bulgarie 1,6 1,0 Pologne 12 Malte 1,4 0,8 Pays-Bas 13 Finlande 1,4 0,8 Portugal 14 Pays-Bas 1,3 0,8 Chypre 15 Autriche 1,2 0,8 Allemagne 16 Italie 1,0 0,8 Estonie 17 Espagne 0,9 0,5 Royaume-Uni 18 Allemagne 0,9 0,4 Danemark 19 Portugal 0,7 0,4 France 20 Grèce 0,7 0,3 Hongrie 21 France 0,7 0,3 Luxembourg 22 Croatie 0,7 0,2 Malte 23 Danemark 0,5 0,1 Autriche 24 Chypre 0,5 0,1 Italie 25 Royaume-Uni 0,5 0,1 Grèce 26 Belgique 0,2 0,1 Belgique 27 Suède -0,1 -0,2 Lituanie 28 Luxembourg -0,6 Le taux moyen de variation annuelle de la productivité globale des facteurs dans l’ensemble de l’économie du Luxembourg diminue de 0,3 % à -0,6 %. Ainsi le pays se classe en 28e position en 2017 alors qu’il occupait la 22e position en 2016. Les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la Belgique améliorent leurs taux mais à l’exception de la Belgique qui gagne une position, tous les autres pays perdent des places dans le classement.
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    106 3. Lesystème d’indicateurs national Productivité réelle du travail par heure travaillée (taux de croissance moyen sur 3 ans, en %) (A16) Tableau 11 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A16 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 8,9 Irlande 1 Irlande 8,5 4,8 Roumanie 2 Roumanie 5,0 2,8 Lettonie 3 Lettonie 3,8 2,8 Malte 4 Croatie 2,9 2,7 Bulgarie 5 Pologne 2,9 2,0 République tchèque 6 Bulgarie 2,9 2,0 Slovaquie 7 Slovénie 2,6 1,9 Croatie 8 Malte 2,6 1,8 Pologne 9 République tchèque 2,3 1,8 Slovénie 10 Slovaquie 2,2 1,7 Estonie 11 Lituanie 1,8 1,4 Suède 12 Estonie 1,5 1,0 Allemagne 13 Finlande 1,4 0,8 Finlande 14 Suède 1,2 0,8 Belgique 15 Hongrie 1,0 0,8 Luxembourg 16 Allemagne 1,0 0,7 Danemark 17 Autriche 0,8 0,7 Autriche 18 Espagne 0,7 0,6 Pays-Bas 19 Pays-Bas 0,7 0,6 France 20 France 0,7 0,5 Chypre 21 Royaume-Uni 0,6 0,4 Espagne 22 Danemark 0,6 0,4 Royaume-Uni 23 Belgique 0,5 0,1 Lituanie 24 Chypre 0,4 0,0 Italie 25 Italie 0,1 -0,2 Grèce 26 Portugal -0,2 -0,3 Portugal 27 Luxembourg -0,5 -0,4 Hongrie 28 Grèce -0,8 La productivité réelle du travail par heure travaillée diminue de 0,8 % à -0,5 %. En conséquence, le Luxembourg perd 11 positions et se classe avant-dernier, juste avant la Grèce. Similaire au Luxembourg, l’indicateur se détériore pour la Belgique qui perd 9 positions. L’Allemagne, pour laquelle la valeur de l’indicateur reste stable, perd 3 positions, ce qui est dû à la performance des autres pays. L’indicateur des Pays-Bas et de la France augmente de 0,1 point de pourcentage et les deux pays gagnent une position dans le classe- ment.
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    107 3. Lesystème d’indicateurs national CSU nominal (variation en % sur 3 ans) (A17) Tableau 12 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur A17 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur -18,8 Irlande 1 Irlande -17,2 -6,9 Chypre 2 Croatie -4,3 -5,1 Croatie 3 Chypre -2,7 -3,3 Grèce 4 Finlande -2,5 -0,6 Pays-Bas 5 Grèce -0,6 -0,5 Belgique 6 Pays-Bas -0,2 -0,5 Espagne 7 Espagne 0,0 0,1 Portugal 8 Belgique 1,0 0,2 Malte 9 Italie 1,1 0,9 Slovénie 10 France 1,3 1,3 France 11 Malte 1,7 1,3 Finlande 12 Danemark 3,0 1,6 Italie 13 Slovénie 3,4 2,5 Luxembourg 14 Portugal 3,5 2,5 Pologne 15 Autriche 3,7 2,5 Suède 16 Suède 3,7 2,7 République tchèque 17 Pologne 4,5 3,0 Royaume-Uni 18 Allemagne 5,1 3,1 Slovaquie 19 Royaume-Uni 5,4 3,3 Danemark 20 République tchèque 5,9 3,8 Hongrie 21 Hongrie 6,7 4,7 Allemagne 22 Slovaquie 6,9 5,3 Autriche 23 Luxembourg 7,9 7,1 Roumanie 24 Roumanie 12,2 9,1 Bulgarie 25 Estonie 12,4 12,0 Estonie 26 Bulgarie 13,6 15,3 Lituanie 27 Lettonie 14,7 16,9 Lettonie 28 Lituanie 16,0 La comparaison entre les années 2016 et 2017, montre que la valeur de l’indicateur du Luxembourg augmente de 5,4 points de pourcentage. Voilà pourquoi le Luxembourg se positionne en 23e position en 2017, alors qu’il occupait la 14e position en 2016. L’indicateur des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne augmente en valeur. Toutefois, l’Allemagne gagne quatre positions tandis que les Pays-Bas perdent une et la Belgique deux positions. Tout en augmentant de deux positions dans le classement, la valeur de la France pour l’indicateur reste stable à 1,3 %.
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    108 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.3.2 La performance dans l’aspect Social La comparaison du résultat de l’aspect Social des années 2016 et 2017 indique que le Luxembourg se classe en 2017 moins bien par rapport aux États membres de l’Union européenne. Tableau 13 La performance en positions et en valeur dans l’aspect Social Indicateur Rang Valeur Indicateur Rang Valeur 2016 2017 Différence 2016 2017 Différence B1 9 13 -4 AM B13 3 3 B2 25 24 1 EGAL B14 8 4 4 AM B3 10 10 DET B15 21 21 EGAL B4 2 2 DET B16 1 1 EGAL B5 4 9 -5 DET B17 14 19 -5 DET B6 24 24 EGAL B18 2 2 AM B7 5 3 2 AM B19 17 18 -1 EGAL B8 5 9 -4 DET B20 10 11 -1 EGAL B9 2 4 -2 DET B21 11 11 EGAL B10 25 25 EGAL B22 6 7 -1 EGAL B11 27 28 -1 EGAL B23 18 18 EGAL B12 1 1 EGAL B24 17 17 Les indicateurs B1, B5, B8 et B14 présentent les plus grandes variations entre 2016 et 2017 avec des variations de -4 positions pour les indica- teurs B1 et B8, de -5 positions pour les indicateurs B5 et B17, et de +4 positions pour l’indicateur B14. De nouveau, les variations en positions n’indiquent pas si les valeurs des indicateurs ont augmenté, diminué ou sont restées stables.
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    109 3. Lesystème d’indicateurs national Taux de chômage de longue durée (en %) (B1) Tableau 14 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B1 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 1,3 Suède 1 République tchèque 1,0 1,3 Royaume-Uni 2 Royaume-Uni 1,1 1,4 Danemark 3 Suède 1,2 1,7 République tchèque 4 Danemark 1,3 1,7 Allemagne 5 Pologne 1,5 1,9 Malte 6 Allemagne 1,6 1,9 Autriche 7 Hongrie 1,7 2,1 Estonie 8 Malte 1,8 2,2 Luxembourg 9 Autriche 1,8 2,2 Pologne 10 Estonie 1,9 2,3 Finlande 11 Pays-Bas 1,9 2,4 Hongrie 12 Roumanie 2,0 2,5 Pays-Bas 13 Luxembourg 2,1 3,0 Lituanie 14 Finlande 2,1 3,0 Roumanie 15 Lituanie 2,7 4,0 Belgique 16 Irlande 3,0 4,0 Lettonie 17 Slovénie 3,1 4,2 Irlande 18 Lettonie 3,3 4,3 Slovénie 19 Bulgarie 3,4 4,5 Bulgarie 20 Belgique 3,5 4,6 France 21 France 4,2 5,8 Chypre 22 Chypre 4,5 5,8 Slovaquie 23 Portugal 4,5 6,2 Portugal 24 Croatie 4,6 6,6 Croatie 25 Slovaquie 5,1 6,7 Italie 26 Italie 6,5 9,5 Espagne 27 Espagne 7,7 17,0 Grèce 28 Grèce 15,6 Entre 2016 et 2017, le taux de chômage de longue durée du Luxembourg diminue de 0,1 point de pourcentage. Malgré cette évolution positive, le Luxembourg se classe en 13e position en 2017, alors qu’il se classait en 9e position en 2016. Ce résultat implique que d’autres pays qui se situaient derrière le Luxembourg en 2016 ont pu s’améliorer davantage et se classent devant le Luxembourg en 2017. L’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et la France s’améliorent dans cet indicateur. Cependant, l’évolution en rang n’est pas équivalente. La Belgique et l’Allemagne perdent respectivement 4 et 2 positions tandis que la France reste stable et les Pays-Bas gagnent 2 positions.
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    110 3. Lesystème d’indicateurs national Emploi à temps partiel involontaire (en %) (B5) Tableau 15 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B5 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 8,8 Belgique 1 Belgique 7,8 10,4 Estonie 2 Estonie 7,8 11,0 Pays-Bas 3 Pays-Bas 9,1 11,7 Luxembourg 4 République tchèque 9,4 11,8 Malte 5 Malte 11,0 12,2 Allemagne 6 Slovénie 11,3 13,0 Autriche 7 Allemagne 11,5 14,3 République tchèque 8 Autriche 12,4 14,9 Slovénie 9 Luxembourg 13,6 16,2 Danemark 10 Royaume-Uni 14,8 16,4 Royaume-Uni 11 Danemark 16,3 26,1 Pologne 12 Pologne 21,5 28,6 Suède 13 Irlande 25,4 30,0 Hongrie 14 Hongrie 26,9 30,8 Croatie 15 Suède 27,4 31,7 Lituanie 16 Lituanie 31,0 33,1 Irlande 17 Slovaquie 32,0 34,7 Slovaquie 18 Finlande 34,2 36,8 Lettonie 19 Croatie 36,3 36,8 Finlande 20 Lettonie 36,5 44,4 France 21 France 43,1 49,2 Portugal 22 Portugal 48,5 58,1 Roumanie 23 Roumanie 56,5 59,2 Bulgarie 24 Bulgarie 59,0 62,4 Espagne 25 Espagne 61,9 64,2 Italie 26 Italie 62,4 69,7 Chypre 27 Chypre 68,3 72,3 Grèce 28 Grèce 70,7 Au Luxembourg l’emploi à temps partiel involontaire augmente entre 2016 et 2017 de 1,9 point de pourcentage. En 2017, le Luxembourg se trouve 5 places en dessous de sa position de 2016. La Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France s’améliorent dans cet indicateur. Alors que les Pays-Bas, la Belgique et la France restent à la même position, l’Allemagne perd une position par rapport à 2016.
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    111 3. Lesystème d’indicateurs national Personnes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation (B8) Tableau 16 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B8 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 2,8 Croatie 1 Croatie 3,1 4,8 Lituanie 2 Slovénie 4,3 4,9 Slovénie 3 Pologne 5,0 5,2 Pologne 4 Irlande 5,1 5,5 Luxembourg 5 Lituanie 5,4 6,2 Irlande 6 Grèce 6,0 6,2 Grèce 7 République tchèque 6,7 6,6 République tchèque 8 Pays-Bas 7,1 6,9 Autriche 9 Luxembourg 7,3 7,2 Danemark 10 Autriche 7,4 7,4 Slovaquie 11 Suède 7,7 7,4 Suède 12 Finlande 8,2 7,6 Chypre 13 Chypre 8,6 7,9 Finlande 14 Lettonie 8,6 8,0 Pays-Bas 15 Danemark 8,8 8,8 Belgique 16 Belgique 8,9 8,8 France 17 France 8,9 10,0 Lettonie 18 Slovaquie 9,3 10,3 Allemagne 19 Allemagne 10,1 10,9 Estonie 20 Royaume-Uni 10,6 11,2 Royaume-Uni 21 Estonie 10,8 12,4 Hongrie 22 Hongrie 12,5 13,8 Bulgarie 23 Portugal 12,6 13,8 Italie 24 Bulgarie 12,7 14,0 Portugal 25 Italie 14,0 18,5 Roumanie 26 Roumanie 18,1 19,0 Espagne 27 Espagne 18,3 19,7 Malte 28 Malte 18,6 Au Luxembourg, le pourcentage de personnes ayant quitté prématu- rément l’éducation et la formation augmente de 1,8 point de pourcentage entre 2016 et 2017. En 2017, le Luxembourg se classe en 9e position, donc 4 places en dessous de sa position de 2016. Les Pays-Bas s’améliorent en valeur et en position et se trouvent dès lors directement devant le Luxembourg en 8e position. Les valeurs de l’indicateur de la Belgique et de la France se détériorent légèrement mais elles restent aux mêmes positions. Il en va de même pour l’Alle- magne qui reste à la même position alors que la valeur de l’indicateur diminue légèrement.
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    112 3. Lesystème d’indicateurs national Évolution des coûts salariaux unitaires réels, variation en % sur 3 ans (B14) Tableau 17 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B14 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 4,44 Lettonie 1 Lettonie 3,58 3,88 Lituanie 2 Lituanie 3,27 2,81 Estonie 3 Slovaquie 1,71 1,43 Bulgarie 4 Luxembourg 1,71 1,42 Slovaquie 5 Bulgarie 1,54 0,52 Danemark 6 Estonie 1,45 0,37 Pologne 7 République tchèque 0,80 0,31 Luxembourg 8 Roumanie 0,66 0,17 Grèce 9 Hongrie 0,43 0,11 Autriche 10 Danemark 0,32 -0,02 Allemagne 11 Royaume-Uni 0,31 -0,06 Espagne 12 Grèce 0,23 -0,29 France 13 Allemagne 0,13 -0,36 Roumanie 14 Pologne -0,06 -0,37 Royaume-Uni 15 Autriche -0,25 -0,39 Italie 16 France -0,33 -0,63 Slovénie 17 Portugal -0,36 -0,66 République tchèque 18 Espagne -0,39 -0,87 Pays-Bas 19 Slovénie -0,41 -0,87 Finlande 20 Italie -0,43 -0,90 Hongrie 21 Chypre -0,64 -1,03 Chypre 22 Suède -0,88 -1,11 Suède 23 Pays-Bas -1,13 -1,14 Portugal 24 Belgique -1,24 -1,30 Belgique 25 Malte -1,73 -2,08 Croatie 26 Finlande -1,82 -2,13 Malte 27 Croatie -2,13 -8,86 Irlande 28 Irlande -8,30 L’indicateur de l’évolution des coûts salariaux unitaires réels dans l’économie du Luxembourg augmente de 1,4 point de pourcentage et il gagne 4 positions dans le classement. Les valeurs de l’indicateur de la France et des Pays-Bas se détériorent et ces pays perdent respectivement 3 et 4 positions par rapport à l’année précédente. La Belgique présente une amélioration de la valeur et gagne une place dans le classement. Tandis que la valeur de l’Allemagne s’améliore, elle perd 3 positions suite à une évolution plus favorable d’autres pays.
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    113 3. Lesystème d’indicateurs national Évolution du Taux de risque de pauvreté après transferts sociaux (en %) (B17) Tableau 18 La performance en positions et en valeur dans l’indicateur B17 2016 2017 Valeur Pays Position Pays Valeur 9,7 République tchèque 1 République tchèque 9,1 11,6 Finlande 2 Finlande 11,5 11,9 Danemark 3 Danemark 12,4 12,7 Pays-Bas 4 Slovaquie 12,7 12,7 Slovaquie 5 Pays-Bas 13,2 13,6 France 6 France 13,3 13,9 Slovénie 7 Slovénie 13,3 14,1 Autriche 8 Hongrie 13,4 14,5 Hongrie 9 Autriche 14,4 15,5 Belgique 10 Pologne 15,0 15,9 Royaume-Uni 11 Chypre 15,7 16,1 Chypre 12 Suède 15,8 16,2 Suède 13 Belgique 15,9 16,5 Luxembourg 14 Royaume-Uni 15,9 16,5 Allemagne 15 Allemagne 16,1 16,5 Malte 16 Irlande 16,6 16,6 Irlande 17 Malte 16,8 17,3 Pologne 18 Portugal 18,3 19,0 Portugal 19 Luxembourg 18,7 19,5 Croatie 20 Croatie 19,5 20,6 Italie 21 Grèce 20,2 21,2 Grèce 22 Italie 20,3 21,7 Estonie 23 Estonie 21,0 21,8 Lettonie 24 Espagne 21,6 21,9 Lituanie 25 Lettonie 22,1 22,3 Espagne 26 Lituanie 22,9 22,9 Bulgarie 27 Bulgarie 23,4 25,3 Roumanie 28 Roumanie 23,6 L’indicateur luxembourgeois du taux de risque de pauvreté après trans- ferts sociaux augmente de 2,2 points de pourcentage entre 2016 et 2017. Le Luxembourg se classe en 19e position alors qu’il se classait 14e en 2016. Les Pays-Bas et la Belgique présentent des taux plus élevés en 2017 et perdent respectivement 1 et 3 positions. La France et l’Allemagne s’améliorent légèrement en valeur et restent aux mêmes positions.
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    114 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.3.3 La performance dans l’aspect Environnement La comparaison du résultat de l’aspect Environnement des années 2016 et 2017 montre que le Luxembourg se classe en 2017 à la même posi- tion qu’en 2016 pour la majorité des indicateurs. Tableau 19 La performance en positions et en valeur dans l’aspect Environnement Indicateur Rang Valeur Indicateur Rang Valeur 2016 2017 Différence 2016 2017 Différence C1 4 4 C11 5 5 EGAL C2 26 26 C12 14 14 C3 6 6 C13 C4 5 5 AM C14 4 3 1 AM C5 25 25 AM C15 6 6 EGAL C6 27 27 C16 1 3 -2 DET C7 22 22 C17 21 21 C8 C18 10 10 C9 7 7 C19 5 5 AM C10 12 12 C20 Pour les indicateurs C4, C5 et C19, le Luxembourg reste stable dans le classement alors que l’indicateur s’est amélioré. Pour les indicateurs C14 et C16, le Luxembourg gagne une position et perd deux positions respectivement, et les valeurs des indicateurs s’améliorent et se détériorent respectivement. En général, cette catégorie présente moins de variations d’une année à l’autre que dans les deux autres aspects. De plus, pour une partie des indicateurs, il n’y a pas encore de données actualisées, donc de 2017.
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    115 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.4 Les liens de la compétitivité Une question intéressante qui se pose est de savoir s’il existe un lien entre la compétitivité et la richesse d’un pays. De même, la relation entre la taille d’un pays, ou son nombre d’habitants, et sa compétitivité est régulièrement évoquée. En quête d’éléments de réponse à ces deux questions, il s’avère utile d’analyser les corrélations respectives. 3.2.4.1 Compétitivité et richesse En croisant le niveau de vie par habitant de chaque pays (axe x – revenu national brut par habitant) avec le niveau de compétitivité des pays (axe y – note finale de l’indicateur synthétique du système d’indicateurs), on constate qu’il existe une corrélation positive entre ces deux variables. Le Luxembourg semble cependant être une valeur aberrante (outlier) car son niveau de richesse par habitant se trouve largement au-dessus de la tendance estimée (courbe) : la richesse par habitant des Luxem- bourgeois serait donc de loin supérieure à ce que laisserait suggérer à première vue le niveau de compétitivité du pays (d’après la tendance estimée). Figure 12 Lien entre la compétitivité et la richesse 0.7 0.65 0.6 0.55 0.5 0.45 0.4 0.35 0.3 Revenu national brut par habitant UE=100 (indice 100 en 2016) 0 IE DKSE EL BG SI MTCZ HU HR EE SK LT PL LV RO PT CY ES IT FR UK FI BE DE AT NL LU 50 100 150 200 250 Note finale de l'indicateur synthétique y = 0,0008x + 0,4404 R2 = 0,4137 Remarque : Revenu national brut, par habitant en prix courants (données de 2016)
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    116 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.4.2 Compétitivité et taille de la population Les résultats de l’indicateur synthétique de 2017 montrent qu’il n’existe pas de réponse claire pour savoir si la taille de la population a un impact positif ou négatif sur la compétitivité. La corrélation entre la note finale de l’indice synthétique et la taille de la population n’est pas statistique- ment significative (R2 = 0,0041), ce qui implique que l’indice ne dépend pas linéairement de la taille de la population. Ceci vaut également pour les trois aspects pris séparément. Figure 13 Lien entre la compétitivité et la population 0.65 0.6 0.55 0.5 0.45 0.4 0.35 0.3 Population (en milliers, 2017) 0 IE EE DK EL BG SI MT CZ HU HR SE SK LT PL LV RO PT CY ES IT FR UK FI BE DE AT NL LU 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 Note finale de l'indicateur synthétique y = -2E-07x + 0,5126 R2 = 0,0041
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    117 3. Lesystème d’indicateurs national Encadré Méthodologie La méthodologie appliquée pour le calcul de l’indicateur synthétique ne diffère pas du calcul de l’ancienne version du ta- bleau de bord national et tient compte des recommandations faites par l’audit pour ce dernier (Bilan Compétitivité 2010, Perspectives économiques n° 15). Afin de remédier au problème des va- leurs manquantes, la méthode « hot-deck imputation » est utilisée. L’idée consiste à estimer les valeurs manquantes d’un pays par les valeurs du pays qui montre des performances similaires sur les autres indicateurs au sein du même as- pect. Pour certains indicateurs, il existe des valeurs aberrantes13 . Cela signifie qu’il existe un pays qui possède une valeur nettement supérieure ou inférieure à tous les autres. Étant donné que ces indi- cateurs risquent d’influencer trop le ré- sultat, ces valeurs extrêmes sont traitées en les remplaçant par la valeur du pays qui se place en 2e position. Pour le calcul de l’indicateur synthétique, les indicateurs de base sont d’abord standardisés. Cela veut dire que s’il s’agit d’un indicateur à maximiser, le pays avec la valeur la plus élevée reçoit la note 1, celui avec la valeur la plus basse la note 0 et les autres pays reçoivent des notes correspondantes entre 0 et 1. Le même schéma s’applique de manière inverse s’il s’agit d’un indicateur à minimiser. Chaque indicateur i est transformé par la formule suivante par pays j au temps t. Indicateurs à maximiser : Indicateurs à minimiser : Les indicateurs de l’inflation et du solde de la balance courante ne sont ni maxi- misés ni minimisés. Ils sont évalués par leur distance par rapport à une valeur déterminée : pour l’indicateur de l’infla- tion il s’agit de la moyenne de l’Union européenne et pour l’indicateur de la balance courante il s’agit de la moyenne de -4 % et +6 %14 . L’indice composite C, aussi appelé indica- teur synthétique, pour un aspect k (k=1, 2, 3) au moment t se calcule par une moyenne arithmétique simple des sous- indicateurs de cet aspect dans la nou- velle échelle : L’indicateur composite final CI s’obtient par une moyenne arithmétique simple de ces indicateurs composites par aspect : 3.2.5 Méthodologie 3.2.5.1 Méthode de calcul Concernant le calcul de l’indicateur synthétique du nouveau système d’indicateurs, la méthodologie est restée inchangée par rapport aux éditions précédentes. Un rappel de la méthodologie du calcul est décrit ci-dessous. 13 Techniquement, ces indica- teurs ont été identifiés par le fait qu’ils possèdent un coefficient d’asymétrie (skewness) et d’aplatissement (kurtosis) très élevés (skewness > 2 et kurtosis > 7). 14 Pour cet indicateur, la Commission européenne a retenu dans le cadre de la MIP qu’un pays est potentiellement à risque s’il présente un solde de la balance courante avec soit un déficit supérieur à -4 % du PIB, soit un excédent de plus de +6 % du PIB.
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    118 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.5.2 Traitement des valeurs aberrantes La méthode min-max (cf. encadré) est généralement sensible aux valeurs aberrantes, qui, si elles ne sont pas traitées correctement, pourraient devenir des repères non intentionnels. En outre, les valeurs aberrantes peuvent avoir un fort impact sur la structure de corrélation, et donc introduire un biais dans l’interprétation des résultats. Il existe de nombreuses méthodes appropriées pour la détection des valeurs aberrantes, mais dans le contexte du renforcement des indicateurs synthétiques, l’utilisation combinée de l’asymétrie et de l’aplatissement pourrait être particulièrement appropriée. Une valeur d’asymétrie (skewness) supérieure à 2 avec une valeur d’aplatissement (kurtosis) supérieure à 7 (en termes absolus) est utilisée pour pouvoir détecter les indicateurs problématiques qui doivent être traités avant la construc- tion de l’indicateur synthétique. Dans l’audit de 2010 du JRC, les valeurs recommandées pour la détection des valeurs aberrantes était de 1 pour skewness et 3,5 pour kurtosis, cependant l’ODC applique des seuils plus larges afin de limiter le traitement des données au strict minimum. Pour l’année 2017, deux indicateurs ont été identifiés comme étant pro- blématiques : le taux de croissance du PIB réel (A7) et le taux de chô- mage de longue durée (B1). La valeur de l’Irlande est considérée comme aberrante pour l’indicateur du taux de croissance du PIB (A7). La Grèce présente une valeur aberrante pour l’indicateur du taux de chômage de longue durée (B1).
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    119 3. Lesystème d’indicateurs national Figures 14 et 15 Valeurs aberrantes 14 12 10 8 6 4 2 0 0 10 20 30 0 10 20 30 Irlande A7: Taux de croissance du PIB réel (moyenne sur 3 ans en %) 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Grèce B1: Taux de chômage de longue durée (en %) Conformément à la méthodologie préconisée, les valeurs aberrantes sont alors remplacées par la seconde meilleure valeur. Pour l’indicateur A7, la valeur de l’Irlande (12,43 %) est remplacée par celle de Malte (7,13 %) et pour l’indicateur B1, la valeur de la Grèce (15,6 %) est rem- placée par celle de l’Espagne (7,7 %).  
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    120 3. Lesystème d’indicateurs national 3.2.6 Analyse de robustesse Un test de robustesse statistique, notamment en ce qui concerne la disponibilité des données et leur fiabilité, a été annoncé dans l’avis du CES sur le système d’indicateurs national. Un tel test s’avère en effet indispensable en vue d’assurer la qualité du système d’indicateurs et pour mieux pouvoir appréhender la compétitivité du Luxembourg en tenant compte des spécificités du pays. Les analyses suivantes s’inspirent largement de l’audit du Joint Research Centre (JRC)15 de la Commission européenne que l’ODC avait commandité en 2010 en rapport avec la version initiale du tableau de bord national de la com- pétitivité16 . 3.2.6.1 Le stress test de l’indicateur synthétique L’ODC a réalisé un stress test de son indicateur synthétique basé sur le nouveau système d’indicateurs. Le test consiste à exclure un par un les 67 indicateurs, et de recalculer chaque fois le classement général. Le tableau suivant montre que le Luxembourg varie entre la 7e et la 12e position selon les différents scénarios. Il existe une certaine volatilité, mais elle reste acceptable pour dire qu’il est robuste. Pour être plus précis, un seul indicateur peut changer le classement de l’ordre de trois positions au maximum. 15 Pour plus d’informations : http://composite-indicators.jrc. ec.europa.eu/ 16 Perspectives de politique économique n° 15 : The Luxembourg Competiti­ veness Index: Analysis & Recommendations : https://odc.gouvernement.lu/ fr/publications/rapport-etude- analyse/perspectives-poli- tique-economique/perspec- tives-politique-economique-15. html
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    121 3. Lesystème d’indicateurs national Tableau 20 Le stress test, en % Moyenne des scénarios alternatifs 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Irlande 1,21 99 1 Slovénie 2,26 1 87 7 3 1 Suède 3,48 9 85 6 Finlande 3,76 1 4 66 19 6 3 Pays-Bas 4,91 1 3 9 24 28 26 9 Danemark 5,42 4 25 32 26 12 Rép. tchèque 7,52 6 22 28 24 19 1 Malte 7,67 6 10 10 16 56 1 Luxembourg 8,79 1 1 57 28 12 Autriche 10,03 37 54 9 Royaume-Uni 11,53 3 18 79 Allemagne 11,92 100 Belgique 12,61 68 32 Estonie 14,32 32 47 21 France 15,27 21 79 Croatie 15,45 90 10 Lituanie 16,85 10 74 16 Hongrie 18,06 16 84 Slovaquie 18,94 93 7 Lettonie 20,24 6 71 19 4 Pologne 20,92 1 19 72 7 Italie 21,83 3 9 88 Portugal 23,00 75 25 Espagne 24,00 25 75 Chypre 25,32 51 49 Roumanie 25,68 49 51 Bulgarie 27,03 100 Grèce 27,97 100 Source : Observatoire de la compétitivité
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    122 3. Lesystème d’indicateurs national Figure 16 Distribution des positions 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Irlande Slovénie Suède Finlande Pays-Bas Danemark Rép.tchèque Malte Luxembourg Autriche Royaume-Uni Allemagne Belgique Estonie France Croatie Lituanie Hongrie Slovaquie Lettonie Pologne Italie Portugal Espagne Chypre Roumanie Bulgarie Grèce 3.2.6.2 Corrélation entre les trois aspects et l’indicateur synthétique Les corrélations de Pearson, calculées par l’ODC, suggèrent que les dimensions sont positivement et significativement associées l’une à l’autre et par rapport à l’indice final. 3.2.6.3 Corrélation entre le résultat de l’aspect et les indicateurs sous-jacents17 L’objectif de chaque indicateur au sein d’un certain aspect est de cor- réler positivement avec le résultat global de l’aspect. Dans chaque aspect, cependant, il existe au moins un indicateur qui pointe dans la mauvaise direction. Dans le cadre d’un indicateur à maximiser, plus la valeur de l’indicateur est élevée, plus la note finale de l’indicateur syn- thétique est élevée. Dans le cadre d’un indicateur à minimiser, plus la valeur de l’indicateur est faible, plus la note finale de l’indicateur syn- thétique est élevée. Dans les cas contraires, la note finale de l’indicateur synthétique est plus faible. Toutefois, cette logique n’est pas toujours vraie. C’est le cas quand un indicateur à minimiser a une corrélation positive avec le résultat global ou, inversement, quand un indicateur à maximiser a une corrélation négative avec le résultat global. 17 Note : le point vert représente la valeur du Luxembourg
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    123 3. Lesystème d’indicateurs national De plus, la causalité, donc le fait que la note finale de l’indicateur syn- thétique ou la note d’un aspect résultent d’une bonne performance dans les indicateurs sous-jacents ou vice versa, ne peut être déterminée. Pour l’aspect Économie, l’indicateur Solde de la balance courante en % du PIB (A3) est positivement corrélé avec le résultat global et le résul- tat de cet aspect, ce qui signifie qu’un mauvais score va de pair avec une amélioration de la compétitivité. Cependant, la source de corréla- tion positive pourrait être la méthode de calcul. Le solde de la balance courante fait partie des indicateurs de la procédure de l’UE « MIP » pour laquelle il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il présente un solde de la balance courante avec soit un déficit supérieur à -4 % du PIB (seuil inférieur), soit un excédent de plus de +6 % du PIB (seuil supérieur). Pour les besoins de l’indicateur synthétique dans le présent système d’indicateurs, les pays sont néanmoins classés en fonction de la distance du solde de leur balance courante par rapport à la moyenne arithmétique simple des deux seuils (l’objectif est donc que le solde soit proche de +1 % du PIB). L’indicateur de salariés ayant de longues heures involontaires (B6) est corrélé positivement avec l’indicateur synthétique. L’amélioration de cet indicateur, donc la diminution en valeur, résulte dans la détérioration de la compétitivité mesurée à travers l’indicateur synthétique. Figures 17 et 18 Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs A3 et B6 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0 2 4 6 8 y = 0,0099x + 0,4448 R2 = 0,0691 Aspect Économie 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0 2010 30 5040 60 y = 0,0038x + 0,4594 R2 = 0,1227 Aspect Social Indicateur B6 (à minimiser) Indicateur A3 (à minimiser)
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    124 3. Lesystème d’indicateurs national L’indicateur du revenu médian (variation en % par rapport à l’année précédente) (B11) est corrélé négativement avec l’indicateur synthétique. L’indicateur du coût salarial unitaire (B14) (variation) est corrélé néga- tivement avec l’indicateur synthétique.   Figures 19 et 20 Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs B11 et B14 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 -6 -2-4 0 2 4 6 8 10 12 14 16 y = -0,0071x + 0,5999 R2 = 0,10159 Aspect Social 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 -10 -6-8 -4 420-2 6 y = -0,0105x + 0,5713 R2 = 0,07376 Aspect Social Indicateur B14 (à maximiser) Indicateur B11 (à maximiser) L’indicateur de Urban population exposure to air pollution / Emissions- concentration NOx (C11) est positivement corrélé avec le résultat global et le résultat de l’aspect Environnement. L’indicateur C15 (Superficie terrestre protégée) est négativement corrélé avec le résultat global et le résultat de l’aspect Environnement.  
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    125 3. Lesystème d’indicateurs national Figures 21 et 22 Corrélations entre le résultat de l’aspect et les indicateurs C11 et C15 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0 2 0001 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 y = 1E-05x + 0,4529 R2 = 0,06287 Aspect Environnement 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 0 105 15 35302520 40 y = -0,0021x + 0,5224 R2 = 0,07026 Aspect Environnement Indicateur C15 (à maximiser) Indicateur C11 (à minimiser)
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    126 3. Lesystème d’indicateurs national Tableaux 21, 22 et 23 Aperçu des corrélations intra-aspect en 2017 Aspect Économie Aspect Social Aspect Environnement Indicateur Corrélation Indicateur Corrélation Indicateur Corrélation A3 -0,26 B6 -0,35 C15 -0,27 A8 -0,13 B11 -0,32 C11 -0,11 A23 -0,02 B14 -0,27 C6 -0,09 A6 0,05 B15 -0,23 C10 -0,07 A18 0,09 B13 -0,09 C20 0,00 A17 0,17 B24 0,04 C18 0,01 A9 0,18 B3 0,04 C2 0,03 A22 0,23 B10 0,10 C17 0,11 A2 0,26 B7 0,13 C3 0,25 A15 0,32 B23 0,21 C14 0,26 A4 0,32 B20 0,25 C8 0,31 A19 0,43 B1 0,36 C13 0,34 A5 0,43 B22 0,37 C5 0,38 A7 0,44 B9 0,43 C9 0,38 A21 0,46 B8 0,43 C7 0,48 A16 0,48 B21 0,53 C12 0,49 A12 0,48 B12 0,62 C19 0,59 A20 0,50 B17 0,67 C1 0,60 A25 0,52 B1 0,69 C4 0,64 A11 0,57 B2 0,70 C16 0,69 A1 0,63 B19 0,70 A24 0,66 B18 0,72 A14 0,73 B4 0,76 A10 0,74 B5 0,83 A13 0,74 Remarque : Ces tableaux montrent les corrélations intra-aspect en utilisant des valeurs normalisées entre 0 et 1. Ainsi toutes les corrélations négatives montrent que l’indicateur en question a un effet soit non significatif, lorsque la corrélation est très proche de 0, soit incohérent sur l’indicateur composite de l’aspect. 3.3 Annexe 3.3.1 Les indicateurs secondaires Dans son avis sur le système d’indicateurs national, le CES a retenu une liste indicative et non exhaustive d’indicateurs secondaires perti- nents. Ces indicateurs ne sont pas intégrés dans les calculs de l’indi- cateur synthétique afin de ne pas surcharger ce qui est l’élément cen- tral du système d’indicateurs. Les indicateurs secondaires, néanmoins utiles, sont donc présentés ici à titre indicatif. Ils servent à enrichir les différents domaines d’informations spécifiques et à peaufiner l’analyse en cas de besoin. En ce sens, ils permettent de compléter la vue d’en- semble dans les trois aspects Économie, Social et Environnement. Au niveau des indicateurs secondaires, il existe cependant, encore à ce stade, maints problèmes de disponibilité. Pour certains indicateurs, les données ne sont pas disponibles du tout, pour d’autres les informations sont seulement disponibles pour le Luxembourg. Les cases correspon- dantes dans les tableaux restent, le cas échéant, vides, mais seront complétées dès que des données pertinentes seront disponibles.
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    127 3. Lesystème d’indicateurs national 3.3.1.1 Aspect Économie (indicateurs secondaires) Tableau 24 Indicateurs secondaires de l’aspect Économie Annéet1 Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier D1 Dette extérieure nette (en % du PIB) 2017 ↑ 5,00 22 / 28 2,61 8,00 -0,20 -0,60 Chypre : -6,7 Malte : 13,6 D2 Termes de l'échange par article (variation en % sur 5 ans) 2017 ↓ -1,20 27 / 28 3,36 5,80 0,80 5,00 Italie : 7,7 Slovaquie : -1,5 D3 Taux de change effectif réel pour la zone euro (variation en % sur 3 ans) 2016 ↓ -0,20 11 / 28 -1,14 0,40 2,10 0,10 Royaume- Uni : 5,1 Suède : -7,7 D4 Investissements directs dans l'économie déclarante (stocks, en % du PIB) 2017 ↓ 7867,40 1 / 28 471,29 42,20 197,40 46,50 Luxembourg : 7867,4 Grèce : 17,4 D5 Investissements directs dans l'économie déclarante (flux, en % du PIB) 2017 ↓ -422,30 28 / 28 -8,79 2,10 -6,20 1,90 Chypre : 48,6 Luxembourg : -422,3 D6 Balance commerciale nette des produits énergétiques en % du PIB 2017 ↓ -2,80 20 / 28 -2,37 -1,80 -2,50 -1,70 Danemark : -0,1 Malte : -8,9 D7 Part de marché des exportations OCDE (variation en % sur 5 ans) 2017 ↓ 15,17 4 / 28 5,76 2,06 -1,59 -0,41 Irlande : 59,16 Grèce : -13,78 D8 Parts de marché à l'exportation (variation en % sur 5 ans) 2017 ↓ 20,43 4 / 28 10,58 6,72 2,90 4,13 Irlande : 66,42 Grèce : -9,84 D9 Taux de croissance des passifs de l'ensemble du secteur financier (variation en % sur 3 ans) 2016 ↓ 17,57 1 / 28 5,05 4,20 2,23 3,77 Luxembourg : 17,57 Grèce : -3,13 D10 Rendements obligataires à dix ans (en %) 2017 ↓ 0,54 5 / 27 1,31 0,32 0,72 0,81 Lituanie : 0,31 Grèce : 5,98 D11 Nombre des jours pour avoir un permis de construire 2017 → 157,00 14 / 28 175,07 126,00 212,00 183,00 Danemark : 64 Chypre : 507 D12 Indice de la qualité de la réglementa- tion 2016 ↑ 1,72 7 / 28 1,17 1,82 1,34 1,07 Pays-Bas : 1,98 Grèce : 0,15 D13 Indice de l'efficacité de l'administration 2016 ↓ 1,69 6 / 28 1,11 1,74 1,33 1,41 Danemark : 1,89 Roumanie : -0,17 D14 Flexibility of wage determination 2017 ↑ 5,10 10 / 28 4,78 4,30 4,30 5,00 Estonie : 6,2 Finlande : 2,2 D15 Hiring and firing practice 2017 ↑ 3,68 17 / 28 3,62 4,59 3,19 2,39 France : 2,39 Danemark : 5,23 D16 Prix de l'électricité - utilisateurs industriels (euro/kWh) 2017 ↑ 0,08 7 / 28 0,11 0,15 0,11 0,10 Suède : 0,06 Allemagne : 0,15 D17 Prix du gaz - utilisateurs industriels (euro/GJ) 2017 ↑ 8,85 25 / 26 7,11 7,69 6,12 7,69 Roumanie : 4,79 Suède : 9,08 D18 Tarification d'accès Internet à large bande (USD/MB) 2014 ↑ 6,56 8 / 20 24,02 25,58 1,73 6,29 Belgique : 1,73 Pologne : 188,8 D19 Venture capital investment (% PIB) 2017 ↓ 0,35 1 / 28 0,12 0,07 0,11 0,24 Luxembourg : 0,35 Malte : 0 D20 R&D expenditure in the business sector (% PIB) 2016 ↓ 0,64 16 / 28 1,32 2,00 1,73 1,43 Suède : 2,26 Lettonie : 0,11 D21 Non-R&D innovation expenditure as % of turnover 2014 ↓ 0,13 28 / 28 0,76 1,26 0,56 0,50 Lituanie : 2,01 Luxembourg : 0,13 D22 SMEs innovating inhouse as % SMEs 2014 ↓ 32,24 8 / 28 28,77 37,90 39,75 31,55 Irlande : 41,33 Roumanie : 4,54 D23 Innovative SMEs collaborating with others as % SMEs 2014 ↑ 9,18 17 / 28 11,22 10,10 28,59 13,21 Belgique : 28,59 Roumanie : 1,78 D24 Public-private co-publications per million population 2017 ↓ 25,40 13 / 28 40,93 62,44 79,99 42,83 Danemark : 162,82 Malte : 0 Suite à la page suivante
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    128 3. Lesystème d’indicateurs national Tableau 24 Suite D25 Patents applications per billion GDP 2015 ↓ 1,75 12 / 28 3,53 6,11 3,16 3,98 Suède : 9,08 Roumanie : 0,22 D26 Patents applications in health and environment per billion GDP 2012 0,68 10 / 28 1,01 1,47 0,77 0,92 Danemark : 2,05 Roumanie : 0,04 D27 Brevets accordés par l'USPTO par million d'habitants 2015 ↑ 90,59 11 / 28 86,79 203,81 100,64 98,85 Suède : 270,12 Lettonie : 2,01 D28 Nombre de brevets déposés par million d'habitants 2014 ↓ 111,16 9 / 28 111,97 256,97 137,73 138,74 Suède : 350,41 Croatie : 3,43 D29 SMEs introducing product or process innovation as % of SMEs 2014 ↓ 36,95 9 / 28 30,90 41,56 48,26 35,47 Belgique : 48,26 Roumanie : 4,92 D30 SMEs introducing marketing or organisational innovation as % of SMEs 2014 ↑ 54,35 1 / 28 34,89 49,09 45,14 41,62 Luxembourg : 54,35 Roumanie : 8,84 D31 Employment in fast-growing firms of innovative sectors 2015 ↑ 4,60 15 / 27 4,85 4,63 2,66 4,13 Hongrie : 8,7 Chypre : 0,13 D32 Financing for entrepreneurs the availability of financial resources 2017 ↑ 2,46 14 / 18 2,70 2,84 2,81 Pays-Bas : 3,65 Grèce : 1,92 D33 Taxes and bureaucracy - The extent to which public policies support entrepreneurship 2017 ↑ 3,35 2 / 18 2,40 2,48 3,03 Pays-Bas : 3,42 Croatie : 1,43 D34 Basic-school Entrepreneurial education and training 2017 ↓ 1,89 11 / 18 2,03 1,56 1,84 Pays-Bas : 3,4 Pologne : 1,49 D35 Post-school entrepreneurial education and training 2017 ↓ 2,98 5 / 18 2,82 2,58 3,33 Pays-Bas : 3,71 Croatie : 2,25 D36 Perceived capabilities for entrepreneurship 2017 ↑ 40,86 13 / 18 43,95 37,45 36,31 Slovénie : 53,31 Italie : 30,39 D37 Entrepreneurship as a good career choice 2017 ↑ 42,98 18 / 18 58,58 51,31 59,06 Pays-Bas : 81 Luxembourg : 42,98 D38 Cultural and social norms 2017 ↑ 2,50 12 / 18 2,73 2,62 2,63 Pays-Bas : 4,01 Croatie : 1,8 D39 PISA math and sciences scores 2015 ↓ 486,00 17 / 22 495,23 506,00 507,00 493,00 Estonie : 520 Grèce : 454 D40 New doctorate graduates per 1000 population aged 25-54 2016 → 1,28 18 / 28 2,01 2,78 1,93 1,70 Slovénie : 3,55 Pologne : 0,63 D41 International scientific co-publications per million population 2017 ↓ 1715,01 3 / 28 517,45 812,25 1 467,62 726,24 Danemark : 2 345,89 Roumanie : 181,78 D42 Scientific publications among the top 10% most cited worldwide 2015 ↑ 13,06 4 / 28 10,57 11,33 12,58 11,00 Royaume- Uni : 14,98 Bulgarie : 4,19 D43 Non-EU doctorate students as a % of all doctorate students 2016 → 86,99 1 / 27 26,07 9,12 41,80 40,05 Luxembourg : 86,99 Pologne : 1,96
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    129 3. Lesystème d’indicateurs national 3.11.1.2 Aspect Social (indicateurs secondaires) Tableau 25 Indicateurs secondaires de l’aspect Social Annéet1 Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier E1 Proportion de travailleurs à bas salaires par rapport à l'ensemble des employés (%) 2014 ↑ 11,94 7 / 28 17,19 22,48 3,79 8,81 Suède : 2,64 Lettonie : 25,46 E2 Taux d'activité (%) 2017 ↑ 70,20 22 / 28 73,40 78,20 68,00 71,50 Suède : 82,5 Italie : 65,4 E3 Quality of Work-Index / E4 Personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail (%) 2016 ↓ 6,60 4 / 28 10,50 9,60 14,60 8,40 Estonie : 5,8 Irlande : 18,2 E5 Accidents du travail mortels (%) 2016 ↓ 6,32 26 / 26 1,52 0,88 1,64 2,24 Pays-Bas : 0,5 Luxembourg : 6,32 E6 Sentiment d'insécurité de l'emploi (%) 2017 ↓ 3,20 9 / 22 5,31 2,00 4,80 5,00 République tchèque : 1,8 Grèce : 17,4 E7 Travailleurs se déclarant satisfaits de la répartition de leur temps entre travail et vie privée 2013 7,20 1 / 1 7,20 E8 Niveau d'études atteint (% de la population avec un diplôme universitaire) 2015 ↓ 39,79 1 / 1 39,79 E9 Compétences en lecture des élèves de 15 ans (PISA) 2015 ↓ 481,44 20 / 28 486,00 509,10 498,52 499,31 Finlande : 526,42 Bulgarie : 431,72 E10 Connaissance et utilisation du luxembourgeois, du français, de l'allemand et/ou de l'anglais / E11 Compétences civiques des élèves 2009 473,00 20 / 22 511,36 514,00 Danemark : 576 Chypre : 453 E12 Soutien du réseau social (%) 2015 ↑ 87,10 27 / 28 94,10 96,70 92,20 93,10 République tchèque : 98,1 Italie : 86,8 E13 Participation à des associations sociales, culturelles et sportives (%) 2015 ↑ 82,70 5 / 28 67,30 77,20 72,50 80,50 Suède : 88,1 Roumanie : 29,6 E14 Temps consacré au bénévolat 2015 ↓ 30,30 8 / 28 22,20 11,40 20,80 23,30 Pays-Bas : 82,5 Malte : 0,9 E15 Fréquence des contacts sociaux (%) 2015 ↑ 70,70 9 / 28 63,80 66,80 70,00 58,90 Chypre : 84,3 Pologne : 37,3 E16 Nombre de votants en pourcentage de la population en âge de voter 2017 → 91,00 1 / 22 68,00 72,00 89,00 75,00 Luxembourg : 91 Slovénie : 52 E17 Existence de procédures formelles de consultation lors du processus d'élaboration des lois et des règlements 2017 → 1,50 16 / 22 2,00 2,10 2,20 2,10 Slovaquie : 2,9 Irlande : 0,8 E18 Participation à des associations politiques et civiques (%) 2006 4,70 11 / 25 4,20 6,40 2,70 Danemark : 12,2 Lituanie : 1,9 E19 Confiance dans les institutions 2013 5,47 9 / 28 4,67 5,53 5,23 4,37 Finlande : 7,13 Croatie : 3,05 E20 Imposition des personnes physiques (en %) 2017 42,00 18 / 28 33,68 45,00 50,00 45,00 Bulgarie : 10 Autriche : 55 Suite à la page suivante
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    130 3. Lesystème d’indicateurs national Tableau 25 Suite E21 Taux annuels de croissance réelle des différentes mesures du revenu des ménages 2015 ↑ 103,00 1 / 1 103,00 E22 Consommation totale des ménages incluant les services non marchands / E23 Population dans l'incapacité de joindre les deux bouts (%) 2016 → 8,20 5 / 28 15,00 4,60 12,20 15,00 Suède : 4,5 Grèce : 36,2 E24 Pièces par personne 2017 → 2,00 3 / 22 1,65 1,80 2,20 1,80 Belgique : 2,2 Pologne : 1,1 E25 Nombre de logements achevés par an 2013 ↑ 2642,00 1 / 1 2642,00 E26 Logements sociaux / E27 Temps consacré aux loisirs et aux occupations personnelles 2017 ↓ 15,15 10 / 22 15,14 15,55 15,77 16,36 France : 16,36 Lettonie : 13,83 E28 Importance relative des taux de congé parental 2015 ↓ 0,32 1 / 1 0,32 E29 Sentiments de discrimination (nationalité) (%) 2014 ↑ 24,00 1 / 1 24,00 E30 Sentiments de sécurité (%) 2017 72,00 12 / 22 71,73 75,90 70,70 69,60 Slovénie : 84,7 Hongrie : 50,7 E31 Satisfaction à l'égard de l'existence 2017 ↑ 6,90 8 / 22 6,44 7,00 6,90 6,40 Danemark : 7,5 Grèce : 5,2 E32 Mesure de prévalence et de l'intensité des troubles de la santé mentale / E33 Taux de suicide 2015 ↓ 13,91 18 / 28 10,91 11,67 16,85 14,14 Chypre : 4,45 Lituanie : 30,28 E34 Répartition des décès selon leurs causes 2015 ↑ 459,98 1 / 22 561,00 557,03 537,69 Luxembourg : 459,98 Lituanie : 871,26 E35 Consommation de psychotropes 2014 ↑ 5,55 1 / 1 5,55 E36 Adultes déclarant être en bonne ou très bonne santé (%) 2016 ↓ 23,10 11 / 28 20,50 18,00 29,60 21,90 Grèce : 45 Lettonie : 5,1 E37 Adultes déclarant souffrir d'une maladie ou d'un problème de santé de longue durée (%) 2015 ↓ 23,20 1 / 1 23,20 E38 Adultes déclarant être limités dans l'exercice de leurs activités habituelles à cause d'un problème de santé (%) 2015 ↓ 25,70 1 / 1 25,70
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    131 3. Lesystème d’indicateurs national 3.11.1.3 Aspect Environnement (indicateurs secondaires) Tableau 26 Indicateurs secondaires de l’aspect Environnement Annéet1 Évolution LU Position Moyenne UE DE BE FR Premier Dernier F1 Consommation d'énergie primaire 2016 ↓ 87,20 8 / 28 90,00 93,20 95,40 90,50 Lituanie : 75,1 Estonie : 113,8 F2 Consommation finale énergie - mécanisme d'obligation 2016 → 4,00 5 / 28 1107,70 216,40 36,30 147,20 Malte : 0,6 Allemagne : 216,4 F3A Part des énergies renouvelables- photovoltaïque (%) 2016 ↓ 6,88 8 / 28 4,29 8,30 8,66 2,94 Malte : 61,02 Estonie : 0 F3B Part des énergies renouvelables- hydroélectrique (%) 2016 ↑ 7,92 15 / 28 14,29 4,47 1,04 21,61 Autriche : 35,06 Chypre : 0 F3C Part des énergies renouvelables- éolienne (%) 2016 ↓ 6,96 15 / 28 12,36 17,12 15,25 7,70 Irlande : 54,35 Malte : 0 F3D Part des énergies renouvelables- cogénération / F3E Part des énergies renouvelables- thermique (%) 2016 ↓ 1,60 7 / 28 2,05 1,70 0,75 0,42 Chypre : 55,6 Estonie : 0 F4 Niveau de subsides accordés / F5A Émissions de gaz à effet de serre par tête-ETS 2016 ↑ 5,24 21 / 28 3,72 5,91 4,21 1,77 Lettonie : 1,43 Estonie : 10,53 F5B Émissions de gaz à effet de serre par mio d'habitants - Hors-ETS 2016 ↑ 14,77 28 / 28 4,98 5,48 6,59 5,35 Malte : 2,98 Luxembourg : 14,77 F5C Émissions de gaz à effet de serre par mio d'habitants-dont transport 2016 ↑ 9,51 28 / 28 1,83 2,03 2,33 1,99 Roumanie : 0,85 Luxembourg : 9,51 F5D Émissions de gaz à effet de serre par tête-bâtiments / F6 Urban population exposure to air pollution (émissions et concentration NOx) 2015 ↓ 11,70 7 / 24 14,50 13,30 13,50 13,50 Suède : 5,2 Pologne : 23,8 F7A NH3/millier de têtes 2015 ↑ 10,06 23 / 27 7,87 9,33 5,80 10,19 Royaume-Uni : 4,49 Irlande : 22,98 F7B NH3/PIB 2015 ↑ 0,12 1 / 27 0,30 0,27 0,17 0,32 Luxembourg : 0,12 Roumanie : 1,13 F8A Émissions NMVOC/millier de têtes 2015 ↓ 17,81 22 / 27 13,82 13,26 10,58 13,98 Pays-Bas : 8,67 Danemark : 23,9 F8B Émissions NMVOC/PIB 2015 ↓ 0,22 1 / 27 0,52 0,39 0,31 0,44 Luxembourg : 0,22 Bulgarie : 2,26 F9 Charge de morbidité environnemen- tale (%) 2012 0,13 5 / 28 0,14 0,13 0,13 0,13 Danemark : 0,12 Roumanie : 0,18 F10 Bruit (%) 2016 ↑ 19,70 22 / 28 17,90 25,10 15,60 17,70 Irlande : 7,9 Malte : 26,2 F11 Déchets dangereux générés (en kg par personne) 2014 ↑ 426,00 26 / 28 187,00 269,00 262,00 163,00 Grèce : 20 Estonie : 7919 F12 Déchets d'emballages par type d'exploitation des déchets et flux des déchets 2015 ↑ 32,50 7 / 26 40,30 48,80 42,60 25,50 Finlande : 23,7 Slovénie : 63,4 F13 Superficies cultivées de manière biologique par méthodes de production agricole et cultures végétales (%) 2016 ↑ 3,27 22 / 28 6,69 6,82 5,80 5,29 Autriche : 21,25 Malte : 0,21 F14 Nombre de certifications ISO 14001 et EMAS par 100 000 habitants 2016 ↓ 15,10 20 / 28 21,85 11,49 10,32 10,03 Malte : 143,2 Chypre : 8,02 Suite à la page suivante
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    132 3. Lesystème d’indicateurs national Tableau 26 Suite F15 Nombre de certifications ISO 9001 par 100 000 habitants 2016 ↓ 36,27 24 / 28 82,11 80,60 32,13 35,07 Malte : 413,84 Pologne : 32,01 F16 Prélèvements bruts en eau douce par habitant (mètres cubes par habitant) 2015 ↑ 45,83 3 / 13 107,71 Roumanie : 29,69 Grèce : 516,78 F17 Zones bâties (en %) 2015 → 2,60 25 / 28 1,30 2,50 5,50 1,50 Finlande : 0,3 Malte : 15,6 F18 Logements dans « Wohnvorrangge- meinden » /
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    4 Le Luxembourgdans le semestre européen 4.1 La coordination thématique des politiques structurelles 134 4.2 La surveillance macroéconomique 159 4.3 Bibliographie 178
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    1 L’analyse dela situation du Luxembourg dans la coordina- tion des politiques budgétaires (PSC) ne fait par contre pas partie de l’objet de la présente contribution. En ce qui con­ cerne les mesures de politique économique mises en œuvre par le Luxembourg afin d’at- teindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie Europe 2020, il est renvoyé au PNR soumis en avril 2018 par le gouvernement à la Commission européenne dans le cadre du semestre européen. 2 Pour plus de détails : http://eur-lex.europa.eu/LexU- riServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L :2011:306:0012:0024:FR:PDF 3 Pour plus d’informations : https://ec.europa.eu/info/ business-economy-euro/ economic-and-fiscal-policy- coordination/eu-economic- governance-monitoring- prevention-correction/euro- pean-semester/framework/ europe-2020-strategy_fr 4 Pour plus d’informations : http://ec.europa.eu/archives/ growthandjobs_2009/ 5 COMMISSION EUROPÉENNE EUROPE 2020 - Une stratégie pour une croissance intelli- gente, durable et inclusive, COM(2010) 2020, Bruxelles, le 3.3.2010 6 CONSEIL EUROPÉEN Conclusions, Bruxelles, mars 2010 Pour plus d’informations : http://www.consilium.europa. eu/uedocs/cms_data/docs/ pressdata/fr/ec/113602.pdf 7 CONSEIL EUROPÉEN Conclusions, Bruxelles, juin 2010 Pour plus d’informations : http://www.consilium.europa. eu/uedocs/cms_data/docs/ pressdata/fr/ec/115348.pdf 134 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Le présent chapitre a pour objectif d’assurer un suivi des indicateurs et objectifs du Luxembourg dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne pour la croissance et l’emploi (Europe 2020) et de la pro- cédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques1 . Il s’agit de deux des piliers de la gouvernance économique européenne mise en place par le RÈGLEMENT (UE) n° 1175/2011 DU PARLEMENT EURO- PÉEN ET DU CONSEIL du 16 novembre 2011 modifiant le règlement (CE) n° 1466/97 du Conseil relatif au renforcement de la surveillance des positions budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordi- nation des politiques économiques2 . Ce chapitre se concentre principalement sur les performances et objec- tifs nationaux du Luxembourg, et n’a par conséquent pas vocation à fournir une évaluation des indicateurs et objectifs au niveau de l’UE. 4.1 La coordination thématique des politiques structurelles 4.1.1 Mise en place de la coordination thématique sous la stratégie Europe 2020 La stratégie Europe 20203 , qui constitue un élément central de la réponse de l’UE à la crise économique mondiale, a été conçue pour actualiser et remplacer la stratégie de Lisbonne4 lancée en mars 2000 et renou- velée en 2005 comme stratégie européenne pour la croissance et l’emploi. Cette nouvelle stratégie implique une coordination renforcée des politiques économiques et met l’accent sur les principaux domaines dans lesquels des mesures devraient être prises pour doper le poten- tiel d’une croissance durable et inclusive et la compétitivité en Europe. La sortie de la crise a été considérée comme devant constituer le point d’entrée dans une économie sociale de marché, une économie plus verte et plus intelligente, dans laquelle la prospérité sera le résultat des capacités d’innovation et d’une meilleure utilisation des ressources, et où la connaissance sera un élément clé. Début 2010, la Commission a fait des propositions pour mettre en place cette nouvelle stratégie Europe 20205 . En mars 2010, le Conseil européen en a discuté sur base d’une communication de la Commission et en a approuvé les principaux éléments, y compris les objectifs clés qui guideront sa mise en œuvre ainsi que des dispositions visant à en améliorer le suivi. Le Conseil européen s’est entendu sur une série d’éléments6 . Le Conseil européen de juin7 a finalement achevé la mise au point de la nouvelle stratégie Europe 2020.
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    8 Pour plusde détails : http://ec.europa.eu/transpa- rency/regdoc/rep/1/2014/ EN/1-2014-130-EN-F2-1.Pdf 135 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Le Conseil européen a notamment confirmé cinq grands objectifs de l’UE, qui constituent des objectifs communs guidant l’action des États membres et de l’UE pour ce qui est de favoriser l’emploi, d’améliorer les conditions de l’innovation et de la R&D, d’atteindre les objectifs dans le domaine du changement climatique et de l’énergie, d’améliorer les niveaux d’éducation et de favoriser l’inclusion sociale, en particulier en réduisant la pauvreté : S’employer à porter à 75 % le taux d’emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans, notamment grâce à une plus grande participation des jeunes, des travailleurs âgés et des travailleurs peu qualifiés, ainsi qu’à une meilleure intégration des migrants légaux ; Améliorer les conditions de la recherche et développement (R&D), afin en particulier de porter à 3 % du PIB le niveau cumulé des investisse- ments publics et privés dans ce secteur ; la Commission élaborera un indicateur portant sur l’intensité de la R&D et de l’innovation ; Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990 ; faire passer à 20 % la part des sources d’énergie renouvelable dans notre consommation finale d’énergie ; et s’acheminer vers une augmentation de 20 % de notre efficacité énergétique ; l’UE est résolue à adopter une décision visant à porter à 30 % la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990, à titre d’offre conditionnelle en vue d’un accord mondial global pour l’après-2012, pour autant que d’autres pays développés s’engagent à atteindre des réductions d’émissions comparables et que les pays en développement apportent une contribution adaptée à leurs responsa- bilités et à leurs capacités respectives ; Améliorer les niveaux d’éducation, en particulier en s’attachant à réduire le taux de décrochage scolaire à moins de 10 % et en portant à 40 % au moins la proportion de personnes âgées de 30 à 34 ans ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur ou atteint un niveau d’études équivalent ; Favoriser l’inclusion sociale, en particulier en réduisant la pauvreté, en s’attachant à ce que 20 millions de personnes au moins cessent d’être confrontées au risque de pauvreté et d’exclusion. Cette population est définie comme étant le nombre de personnes qui sont menacées par la pauvreté et l’exclusion au regard de trois indicateurs (risque de pauvreté, dénuement matériel et fait de vivre dans un ménage sans emploi), les États membres étant libres de fixer leurs objectifs nationaux sur la base des indicateurs qu’ils jugent les plus appropriés parmi ceux-ci. En 2014-2015, la Commission européenne a réalisé un examen à mi- parcours8 de la stratégie Europe 2020. Cet examen comprenait une consultation publique qui a montré que la stratégie constituait toujours un cadre approprié pour promouvoir la croissance et l’emploi. La Com- mission européenne a donc décidé de poursuivre la stratégie en assu- rant son suivi dans le cadre du semestre européen.
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    9 Pour plusde détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_-_ background 136 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn 4.1.2 Priorités, objectifs et indicateurs utilisés Il est évident que la gouvernance de la stratégie Europe 2020, dont les grands objectifs et indicateurs de suivi, n’engendra pas à elle seule la croissance, l’emploi et la prospérité. Elle devrait néanmoins veiller à accorder une importance majeure aux objectifs quantitatifs et aux indicateurs. Mettre en œuvre des politiques sans objectifs mesurables et sans indicateurs de suivi ne constitue pas le chemin à suivre car l’évaluation serait alors totalement subjective. En dépit des maintes limites des indicateurs (disponibilité de données, comparabilité, etc.), un tel outil d’aide à la décision constitue la meilleure manière de mesu- rer la performance de politiques. Les expériences du passé ont montré que, pour que ce suivi soit couronné de succès, le système doit respec- ter certaines conditions de départ. Il ne suffit pas de baser le mécanisme de suivi sur les seuls classements de territoires se fondant sur une liste d’indicateurs retenue lors de négociations laborieuses et d’un compromis (et qui risquent donc d’arranger tout le monde) ; de discu- ter des objectifs et des indicateurs entre seuls experts, sans assurer une implication suffisante du grand public ; de se limiter à des indica- teurs ex-ante (input) mesurant les ressources investies, sans avoir recours à des indicateurs mesurant ex-post les performances et l’effi- cacité des ressources engagées (output). Le volet de la coordination thématique des politiques structurelles de la stratégie Europe 2020 repose sur trois priorités, cinq objectifs et une dizaine d’indicateurs : Trois priorités qui se renforcent mutuellement  : une croissance intelligente, une croissance durable et une croissance inclusive ; Cinq grands objectifs européens à accomplir pour 2020 : améliorer les conditions de la R&D, améliorer les niveaux d’éducation, atteindre les objectifs de changement climatique et d’énergie, favoriser l’em- ploi et réduire la pauvreté ; Une dizaine d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs fixés9  : dépense intérieure brute de R&D, taux de décrochage scolaire, part des personnes diplômées de l’ensei- gnement supérieur ou ayant un niveau d’études équivalent, émissions de gaz à effet de serre, part des sources d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie, efficacité énergétique, taux d’emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans, risque de pauvreté, dénuement matériel et vie dans un ménage sans emploi.
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    137 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 1 Priorités, objectifs et indicateurs de la « coordination thématique » Europe 2020 Stratégie Europe 2020 Croissance intelligente Améliorer les conditions de l'innovation et de la R&D Dépense intérieure brute de R&D (DIRD) Taux de décrochage scolaire Part des personnes diplômées de l'enseignement supérieur ou ayant un niveau d'études équivalent Émissions de gaz à effet de serre Taux d'emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans Risque de pauvreté Dénuement matériel Vivre dans un ménage sans emploi Part des sources d'énergie renouvelable dans la consommation finale d'énergie Efficacité énergétique Atteindre les objectifs change- ment climatique / énergie Favoriser l'emploi Améliorer les niveaux d'éducation Réduire la pauvreté Croissance durable Croissance inclusive Figure 2 Liens entre les 5 objectifs de la stratégie Europe 2020 Employment Research and development Education Poverty and social exclusion Climate change and energy Source : Eurostat Ces priorités et objectifs sont intimement liés. À titre d’exemple, de meilleurs niveaux d’éducation améliorent l’employabilité et permettent d’accroître le taux d’emploi aidant à réduire la pauvreté ; une plus grande capacité de R&D et d’innovation, combinée à une efficacité accrue des ressources, améliore la compétitivité et favorise la création d’emplois ; investir dans des technologies plus propres et à faibles émissions de carbone permet d’améliorer le respect de l’environnement, de contri- buer à lutter contre le changement climatique et de créer de nouvelles activités et possibilités d’emplois innovatives et durables.
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    138 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Vu la diversité des États membres de l’UE, et leurs niveaux de déve- loppement très variés, appliquer les mêmes objectifs et critères à tous les États membres, comme cela avait initialement été fait dans le cadre de l’agenda de Lisbonne, ne s’est pas avéré être la bonne approche. Dans le cadre d’Europe 2020, les grands objectifs européens ne s’ap- pliquent donc plus de manière uniforme à tous les États membres. Il s’agit d’objectifs européens devant être déclinés en objectifs nationaux, selon les situations de départ et les spécificités de chaque État membre, en dialogue avec la Commission européenne. Tableau 1 Objectifs nationaux arrêtés par le Luxembourg (PNR 2018) Objectif européen 2020 Objectif luxembourgeois 2020 Priorité 1 « croissance intelligente » Objectif 1 « (…) porter à 3 % du PIB le niveau cumulé des investissements publics et privés » 2,3-2,6 % Objectif 2 « (…) réduire le taux de décrochage scolaire à moins de 10 % » durablement en dessous de 10 %a « (…) porter à 40 % au moins la proportion de personnes âgées de 30 à 34 ans ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur ou atteint un niveau d’études équivalent » 66 %b Priorité 2 « croissance durable » Objectif 3 « (…) réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % (…) » réduction des émissions hors SEQE de -20 % par rapport à 2005 (émissions d’environ 8,117 Mt CO2 en 2020)c « (…) faire passer à 20 % la part des sources d’énergie renouvelable dans notre consommation finale d’énergie » 11 %c (moyenne 2015/2016 5,45 %) « (…) s’acheminer vers une augmentation de 20 % de notre efficacité énergétique » Consommation d’énergie finale de 49 292 GWh, soit 4 239,2 ktoe Priorité 3 « croissance inclusive » Objectif 4 « (…) porter à 75 % le taux d’emploi des femmes et des hommes âgés de 20 à 64 ans » 73 % Objectif 5 « (…) 20 millions de personnes au moins cessent d’être confrontées au risque de pauvreté et d’exclusion. » réduire le nombre de personnes menacées par la pauvreté ou l’exclusion sociale de 6 000 personnes à l’horizon 2020d Sources : Conseil européen, Eurostat a Des données nationales seront également utilisées comme instruments de mesure, car l’indicateur calculé par Eurostat, issu de l’Enquête sur les forces de travail, n’est pas totalement représentatif pour le Luxembourg. Il faut veiller à produire des statistiques qui distinguent mieux les personnes ayant fréquenté les écoles luxembourgeoises, afin de pouvoir mesurer la qualité du système d’éducation national (population nationale résidente) et de renseigner sur la capacité du système scolaire luxembourgeois à former des jeunes. b Le Luxembourg souhaite que cet indicateur renseigne sur la capacité du système scolaire national à former des jeunes aptes à achever avec succès une formation tertiaire, plutôt que d’être le reflet des besoins en qualifications relevant de l’enseignement supérieur du marché du travail. Au Luxembourg il existe une forte disparité selon le pays de naissance (selon Eurostat, le taux pour les résidents étrangers se trouve proche de 60 % et celui des résidents nationaux légèrement au-dessus de 40 %), alors que dans les pays limitrophes les différences entre ces deux populations sont nettement moins marquées et la proportion des diplômés du supérieur y est plus importante chez les autochtones que chez les allochtones. c Pour les émissions de gaz à effet de serre et les énergies renouvelables, des objectifs nationaux contraignants existaient déjà avant le lancement de la stratégie Europe 2020. Pour la période post-Kyoto 2013-2020 seuls les secteurs hors SEQE font l’objet d’objectifs fixés au niveau des États membres. Cet objectif de réduction des émissions hors SEQE se chiffre en 2020 par rapport au niveau de l’année 2005. d Au niveau de la méthodologie, l’indicateur utilisé dans le cadre de la stratégie Europe 2020 ne tient pas suffisamment compte du facteur démographique au niveau national. Or la démographie luxembourgeoise est très dynamique, et ce même en temps de crise, de manière que la nature relative de l’indicateur utilisé dans ce cadre (en % de la population) engendre inévitablement une augmentation du nombre absolu de personnes concernées.
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    10 Eurostat fournitsur son site Internet des commentaires ayant trait à la qualité des statistiques pour les différents États membres (ruptures de séries, prévisions, données incertaines, etc.), qui ne seront pas repris ici. 11 Pour plus de détails : https://odc.gouvernement.lu/ dam-assets/publications/ rapport-etude-analyse/pro- gramme-national- de-reforme/2018-pnr- luxembourg-2020/18-04- 27-pnr-2018-rapport- lux-2020-2018-0427.pdf 139 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Les objectifs européens ne pourront être atteints que si d’une part la somme des objectifs nationaux aboutit aux objectifs européens et d’autre part, cette première condition étant remplie, si chaque État membre honore ses propres engagements nationaux pour 2020. Ce mode de gouvernance inclut donc de facto un certain système de « pression par les pairs », qui devrait se traduire par le fait que les pays qui ne mettent pas suffisamment en œuvre leurs engagements nationaux sont rappe- lés à l’ordre par leurs pairs puisqu’ils risquent de causer l’échec des grands objectifs européens, et donc aussi les efforts entrepris par les pays qui ont satisfait leurs engagements. Eurostat publie périodiquement des indicateurs de suivi pour chaque État membre pour pouvoir dresser annuellement un état des lieux de la situation et déterminer si les performances vont dans la bonne direc- tion. Dans ce qui suit, les indicateurs actualisés du Luxembourg seront ana- lysés et un état des lieux descriptif10 sera produit sur base des dernières données disponibles (téléchargées début juillet 2018). Il est renvoyé au PNR 2018 du Luxembourg pour avoir plus de détails concernant les mesures mises en œuvre pour expliquer les évolutions des indicateurs11 . A. Une croissance intelligente a.1 Améliorer les conditions de l’innovation et de la R&D Les investissements dans la R&D, à côté du capital humain, sont essen- tiels pour assurer le développement de la connaissance et de nouvelles technologies. L’objectif d’atteindre des dépenses en R&D d’un ordre de 3 % du PIB a été fixé par le Conseil européen à Barcelone en mars 2002. Il constituait un des deux objectifs clés de l’ancienne stratégie de Lisbonne. La logique sous-jacente à la fixation de cet objectif était que des économies basées sur la connaissance allouent une part considé- rable de leurs ressources à la R&D lorsque la stratégie de Lisbonne a été lancée (p.ex. en 2000 2,7 % aux États-Unis et 3 % au Japon). Pour la stratégie Europe 2020, il a été proposé de maintenir cet objec- tif européen de 3 % qui a un rôle symbolique pour focaliser l’attention politique sur l’importance de la R&D. La trajectoire de cet indicateur va largement dépendre de facteurs structurels ainsi que des politiques publiques en faveur de la R&D. L’UE-28 affiche un taux moyen de dépenses en R&D d’environ 2 % en 2016. Avec un taux de 1,24 % en 2016, le Luxembourg se situe largement en dessous de la moyenne UE en matière de dépenses en R&D.
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    140 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 3 Dépenses intérieures brutes de R&D, en % du PIB, 2016 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0 en % du PIB Lettonie Roumanie Chypre Malte Bulgarie Slovaquie Croatie Lituanie Pologne Grèce Irlande Espagne Hongrie Luxembourg Portugal Estonie Italie Républiquetchèque Royaume-Uni Slovénie UE-28 Pays-Bas France Belgique Finlande Danemark Allemagne Autriche Suède Source : Eurostat Le Luxembourg figure parmi les États membres dont les dépenses privées des entreprises en R&D sont beaucoup moins élevées que la moyenne UE-28. Cependant, il se trouve parmi les pays dont les dépenses publiques en R&D sont proches de la moyenne UE-28. Figure 4 Dépenses intérieures brutes de R&D, privées et publiques, en % du PIB, 2016 Russia(1) Czech Republic United Kingdom Romania Cyprus Montenegro(1) Bosnia and Herzegovnia(1) The Former Yugoslav Republic of Macedonia Switzerland(1) Denmark Japan(1) Norway China (excl. Hong Kong(1) ) Sweden Finland Austria Italy Belgium Hungary Netherlands Germany Portugal EU-28 Ireland Bulgaria Malta Croatia Slovakia Estonia Lithuania Greece Poland Serbia Latvia Turkey(1) Luxembourg France Iceland United States(1) South Corea(1) Slovenia 1.2 1.0 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 Business R&D intensity Public R&D intensity (government and higher education sectors) 0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 Source : Eurostat
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    12 Les dépensesde R&D (en MEUR) des entreprises exerçant une activité écono- mique marchande et occupant au moins 10 personnes. 13 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_- _R%26D_and_innovation. 14 Définition : R&D comprise creative work undertaken on a systematic basis in order to increase the stock of knowledge, including knowledge of man, culture and society and the use of this stock of knowledge to devise new applications (Frascati Manual, 2002 edition, § 63). R&D is an activity where there are significant transfers of resources between units, organizations and sectors and it is important to trace the flow of R&D funds. 141 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Le Luxembourg s’est fixé dans son PNR un objectif national à atteindre en 2020 se situant dans un intervalle de 2,3 % à 2,6 % du PIB, avec une part de 1,5-1,9 % pour le secteur privé et 0,7-0,8 % du PIB pour le secteur public. En 2016 le Luxembourg se trouve donc très éloigné de son objectif national 2020, et aussi largement en dessous de la tendance linéaire lui permettant d’atteindre cet objectif national. L’évolution des budgets publics en faveur de la R&D et de l’innovation au Luxembourg n’a cessé de croître annuellement depuis 2000. Les dépenses de R&D privée12 , exprimées en millions d’euros, ont par contre baissé entre 2007 et 2012, mais une légère hausse est de nouveau calculée depuis 2013. La part de la recherche publique dans la totalité des dépenses de R&D au Luxembourg est ainsi passée de 7,5 % en 2000 à 49 % à l’heure actuelle (dont la recherche publique représente 30 % et l’ensei- gnement supérieur 19 %). La R&D exécutée par les entreprises dans le secteur privé représente donc à ce stade encore un peu plus de 50 % du total des dépenses13 . Cependant, comme l’a aussi noté la Commis- sion européenne dans son récent rapport pays 2018 pour le Luxembourg dans le cadre du semestre européen, le relativement faible niveau des dépenses de R&D par les entreprises pourrait être dû, du moins en partie, à la présence d’un important secteur financier (25 % du PIB) et à la faible intensité d’investissement qui caractérise ces activités. Figure 5 Dépenses intérieures brutes de R&D (DIRD), en % du PIB14 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0 en % du PIB 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2010-2020) Objectif LU 2020 (seuil inférieur) Objectif LU 2020 (seuil supérieur) Source : Eurostat, PNR 2018 Remarque : La droite verte reliant les années 2010-2020 constitue un exemple pour illustrer la tendance linéaire que les performances du Luxembourg devraient afficher après 2010 pour atteindre l’objectif national fixé par le Luxembourg pour 2020. Dans ce cas précis des dépenses brutes de R&D, il s’agit du seuil inférieur de l’intervalle fixé comme objectif national pour 2020, à savoir 2,3 %.
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    142 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn a.2 Améliorer les niveaux d’éducation Les investissements dans les ressources humaines, à côté de ceux dans la R&D, sont essentiels pour assurer le développement de la connaissance et des nouvelles technologies. L’objectif de la stratégie Europe 2020 étant une croissance intelligente et inclusive, deux objec- tifs sont fixés en matière d’éducation et de formation. De manière générale, la trajectoire de ces deux indicateurs est déterminée par les changements démographiques et sociaux, tout comme des réformes politiques et institutionnelles, et ne devrait ainsi pas être influencée par des fluctuations cycliques. a.2.1 Taux de décrochage scolaire L’UE-28 affiche en moyenne un taux de décrochage scolaire15,16 de 10,6 % en 2017. Le Luxembourg affiche un taux de décrochage moyen de 7,3 % au niveau national, et ce taux se situe à 9,8 % pour les hommes et à 4,6 % pour les femmes. Figure 6 Jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation, % des 18-24 ans ne suivant ni études ni formation et dont le niveau d’études ne dépasse pas l’enseignement secondaire inférieur, 2017 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 en % Croatie Slovénie Pologne Irlande Lituanie Grèce Républiquetchèque Pays-Bas Luxembourg Autriche Suède Finlande Chypre Lettonie Danemark Belgique France Slovaquie Allemagne UE-28 Royaume-Uni Estonie Hongrie Portugal Bulgarie Italie Roumanie Espagne Malte Source : Eurostat Les jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation peuvent être confrontés à des difficultés accrues sur le marché du travail. Dans le graphique qui suit, les États membres sont classés en fonction du pourcentage de jeunes (18-24 ans) ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, une distinction étant opérée en fonction du fait qu’ils aient ou non un emploi et, dans ce dernier cas, qu’ils souhaitent ou non travailler17 . 15 Définition : From 20 November 2009, this indicator is based on annual averages of quarterly data instead of one unique reference quarter in spring. Early school leavers refers to persons aged 18 to 24 fulfilling the following two conditions: first, the highest level of education or training attained is ISCED 0, 1, 2 or 3c short, second, respondents declared not having received any education or training in the four weeks preceding the survey (numerator). The denominator consists of the total population of the same age group, excluding no answers to the questions “highest level of education or training attained” and “participa- tion to education and training”. Both the numerators and the denominators come from the EU Labour Force Survey. 16 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_-_ education 17 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index. php?title=Early_leavers_from_ education_and_training# Analysis_by_labour_status
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    143 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 7 Répartition des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, par situation au regard de l’emploi, 2017 35 30 25 20 15 10 5 0 % of population aged 18-24 EU-28 Malta Spain Romania Italy Bulgaria Portugal Hungary(1) Estonia(2) UnitedKingdom Germany Slovakia Belgium France Denmark Cyprus(4) Latvia Finland Sweden Austria Luxembourg(3) Netherlands CzechRepublic Greece Lithuania(5) Ireland Poland Slovenia(5) Croatia(5) Turkey Iceland(3) Norway Montenegro(6) Switzerland(1) Not wanting to work Would like to work Employed FormerYugoslav RepublicofMacedonia Note: ranked on overall share of early leavers (1) Not wanting to work: low reliability (2) Not wanting to work and would like to work: low reliability (3) Not wanting to work: not available due to a very low reliability (4) Would like to work: low reliability (5) Low reliability (6) Would like to work and employed: low reliability. Not wanting to work: not available due to a very low reliability Source : Eurostat L’objectif de l’UE consiste à atteindre un taux de décrochage scolaire de moins de 10 % en 2020. Le Luxembourg s’est rallié à cet objectif européen et s’est fixé comme objectif national de maintenir le décro- chage scolaire national durablement en dessous de 10 %. Les statistiques sous-jacentes de cet indicateur calculé par Eurostat résultent de l’Enquête sur les forces de travail (EFT)18 et sont soumis, pour le Luxembourg, à des variations annuelles assez importantes en raison de la taille limitée de l’échantillon enquêté pour des pays de petite taille tels que le Luxembourg. Le ministère de l’Éducation natio- nale du Luxembourg a ainsi mis en place sa propre enquête nationale sur le décrochage scolaire19 , et les niveaux de décrochage scolaire calculés divergent de ceux provenant de l’EFT. La démarche poursuivie dans le cadre de cette analyse est complémentaire à celle de l’EFT en ce sens qu’elle s’intéresse aux élèves ayant décroché du système scolaire luxembourgeois pendant une période de référence définie. L’EFT par contre se fonde sur la totalité de la population résidente au Luxembourg, qui comprend un pourcentage élevé de résidents qui n’ont pas été scolarisés dans le système scolaire luxembourgeois. 18 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Early_leavers_from_educa- tion_and_training 19 Pour plus de détails : http://www.men.public.lu/fr/ actualites/publications/secon- daire/statistiques-analyses/ decrochage-scolaire/index. html
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    144 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Tableau 2 Statistiques sur le taux de décrochage scolaire selon l’étude nationale sur le décrochage scolaire (chiffres nationaux) Étude Taux de décrochage 1 2003-2004 17,20 % 2 2005-2006 14,90 % 3 2006-2007 9,40 % 4 2007-2008 11,20 % 5 2008-2009 9,00 % 6 2009-2010 9,00 % 7 2010-2011 9,00 % 8 2011-2012 9,20 % 9 2012-2013 11,60 % 10 2013-2014 13,00 % 11 2014-2015 13,50 % Source : Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENEJ) Définition : La notion de « décrocheur » s’applique aux jeunes ayant quitté l’école sans diplôme de manière définitive et ayant rejoint le marché de l’emploi, fréquentant une mesure d’insertion professionnelle ou étant sans occupation spécifique. Elle inclut également les jeunes qui, après un premier décrochage, se sont réinscrits dans une école, puis ont décroché une deuxième fois pendant la même période d’observation, sans qu’on dispose pour autant d’informations supplémentaires sur leur situation actuelle. Le Luxembourg se trouve donc selon Eurostat en dessous de l’objectif national de 10 %. Mais selon les données nationales, le Luxembourg a de nouveau dépassé cette barre symbolique depuis l’année scolaire 2012/2013. a.2.2 Part des personnes diplômées de l’enseignement supérieur En 2017, l’UE-28 affiche une part des personnes diplômées de l’ensei- gnement supérieur pour la tranche d’âge des 30-34 ans de 39,9 %. Avec un taux se situant proche de 53 % en 2017, le Luxembourg figure parmi les États membres les plus performants20 . 20 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_-_ education
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    145 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 8 Niveau d’études supérieur pour la tranche d’âge 30-34 ans (%), 2017 70 60 50 40 30 20 10 0 en % Roumanie Italie Croatie Malte Hongrie Bulgarie Portugal Allemagne Républiquetchèque Slovaquie UE-28 Autriche Espagne Grèce Lettonie France Finlande Pologne Belgique Slovénie Pays-Bas Royaume-Uni Estonie Danemark Suède Luxembourg Irlande Chypre Lituanie Source : Eurostat L’objectif global de l’UE est d’atteindre un taux de personnes diplômées de l’enseignement supérieur des 30-34 ans de 40 % en 2020. Le Luxem- bourg quant à lui s’est fixé dans son PNR un objectif national largement plus élevé (66 %). Le Luxembourg a connu une importante évolution à la hausse de cet indicateur, qui est passé de 21,2 % en 2000 à proche de 53 % en 2017. À titre d’exemple, en 2017, ce taux des diplômés de l’enseignement supérieur se situe à 47,6 % pour les hommes et à 55,5 % chez les femmes. Le Luxembourg dépasse donc déjà à ce stade l’objec- tif européen et affiche également une tendance positive à moyen et long terme. Cet indicateur, comme celui du décrochage scolaire, est également issu de l’Enquête sur les forces de travail (EFT). Il n’est pas entièrement représentatif pour le Luxembourg. D’une part, il inclut des diplômés étrangers qui sont résidents et travaillent au Luxembourg (environ 45 % de la population résidente n’a pas la nationalité luxembourgeoise). D’autre part, cet indicateur n’arrive pas à capter les universitaires luxembourgeois formés et travaillant à l’étranger, ni les multiples tra- vailleurs frontaliers entrant au Luxembourg (environ 45 % de la force de travail totale au Luxembourg).
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    21 Définition : The shareof the population aged 30-34 years who have successfully completed university or university-like (tertiary-level) education with an education level ISCED 1997 (International Standard Classifi- cation of Education) of 5-6. 22 Cf. Directive européenne 2006/32/CE. La diminution de la consommation en énergie est un objectif politique enté- riné par les États membres dans leur Energy efficiency action plan. 23 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_-_cli- mate_change_and_energy 146 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Figure 9 Niveau d’études supérieur pour la tranche d’âge 30-34 ans (%)21 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 en % Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2010-2020)Objectif LU 2020 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Source : Eurostat, PNR 2018 B. Une croissance durable b.1 Atteindre les objectifs en matière de changement climatique et d’énergie En vue d’atteindre les objectifs en matière de changement climatique et d’énergie, les objectifs fixés lors du Conseil européen de mars 2007 ont été maintenus dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Les objec- tifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre et de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie sont légalement contraignants22,23 . b.1.1 Émissions de gaz à effet de serre Pour la période post-Kyoto 2013-2020, seuls les secteurs hors SEQE (ETS) font l’objet d’objectifs fixés au niveau des États membres. Pour le Luxembourg, cet objectif de réduction des émissions hors SEQE s’élève à une diminution des émissions de -20 % en 2020 par rapport au niveau de référence de l’année 2005 - un objectif à atteindre selon une trajectoire linéaire dont le point de départ en 2013 est constitué par la valeur moyenne des émissions des années 2008-2010. L’effet « crise économique » joue clairement en défaveur du Luxembourg, abaissant le budget d’émission pour les années 2013 et au-delà. Ces budgets annuels sont matérialisés par des allocations annuelles de quotas d’émission. Pour 2020, les émissions hors SEQE devraient se limiter à 8,117 Mt CO2 .
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    147 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Selon les projections transmises par le Luxembourg à la Commission européenne, reprises dans le PNR 2018, le gouvernement estime que pour 2013-2020 le Luxembourg pourrait dégager une réserve d’émis- sions d’environ 1,85 MtCO2 e dans le scénario central avec mesures existantes (cumul sur la période). Sur cette période de huit ans, les inventaires et les projections montrent que ce n’est qu’à partir de 2019 que le Luxembourg devrait enregistrer un déficit d’émissions par rap- port à ses allocations annuelles de quotas d’émission. Cependant, ces calculs sont très sensibles aux évolutions anticipées pour une source d’émissions en particulier, à savoir le transport routier qui représente à lui seul quasi deux tiers des émissions totales hors SEQE. Figure 10 Prévisions d’émissions de GES, hors LULUCF et ETS, 2013-2020 0,30 0,20 0,10 0,00 -0,10 -0,20 -0,30 -0,40 -0,50 -0,60 Déficit (+) ou réserve (-) d'émissions par rapport aux allocations annuelles de quotas d’émission 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Source : PNR 2018 b.1.2 Part des sources d’énergie renouvelable dans la consommation d’énergie En 2016, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie représentait en moyenne 17 % au sein de l’UE-28. Le Luxembourg affichait un taux de 5,4 % et se trouve par conséquent en bas du classement.
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    24 Définition : This indicatoris calculated on the basis of energy statistics covered by the Energy Statistics Regulation. It may be considered an estimate of the indicator described in Directive 2009/28/EC, as the statistical system for some renewable energy technologies is not yet fully developed to meet the requirements of this Directive. However, the contribution of these technologies is rather marginal for the time being. More information about the renewable energy shares calcu- lation methodology and Euro- stat’s annual energy statistics can be found in the Renewable Energy Directive 2009/28/EC, the Energy Statistics Regulation 1099/2008 and in DG ENERGY transparency platform. 148 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Figure 11 Énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie, 2016 60 50 40 30 20 10 0 en % Luxembourg Malte Pays-Bas Belgique Chypre Royaume-Uni Irlande Pologne Slovaquie Hongrie Allemagne Républiquetchèque Grèce France UE-28 Espagne Italie Bulgarie Slovénie Roumanie Lituanie Croatie Portugal Estonie Danemark Autriche Lettonie Finlande Suède Source : Eurostat L’UE s’est fixé comme objectif une proportion d’énergies renouvelables de 20 % d’ici 2020. Le Luxembourg s’est lui fixé un objectif global de 11 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie, avec une série d’objectifs intermédiaires. Le Luxembourg se trouve actuellement sur cette trajectoire intermédiaire, mais devra encore réaliser des efforts importants pour atteindre son objectif national 2020 car il se trouve à ce stade uniquement à mi-chemin (49 %) de son objec- tif national. Figure 12 Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie24 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 en % Luxembourg Objectif intermédiaire LU 2010-2020Objectif LU 2020 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Source : Eurostat, PNR 2018 Remarque : La courbe verte constitue la trajectoire intermédiaire fixée par le gouvernement après 2010 pour atteindre l’objectif national fixé pour 2020.
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    25 Définition : Onentend par « consommation d’énergie primaire » la consommation intérieure brute à l’exception de tout usage non énergétique des produits énergétiques (par exemple le gaz naturel utilisé non pas pour la combustion mais pour la production de produits chimiques). Cette quantité est pertinente pour mesurer la consommation d’énergie réelle. Le « pourcen- tage d’économies » est calculé en utilisant ces valeurs de 2005 et leurs prévisions pour 2020. L’objectif d’Europe 2020 sera atteint lorsque cette valeur atteindra le niveau de 20 %. 149 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn b.1.3 Efficacité énergétique Pour 2020, la directive sur l’efficacité énergétique définit un objectif d’efficacité énergétique au niveau européen. L’UE s’est fixé pour 2020 comme objectif une hausse de l’efficacité énergétique de 20 %. À l’ex- ception de l’UE dans son ensemble, l’indicateur Europe 2020 ne ren- seigne pas sur l’efficacité énergétique nationale des États membres proprement dite. En effet, l’indicateur Europe 2020 ne prend en compte que les économies d’énergie de l’UE par rapport à un scénario à poli- tique inchangée, et sur base de prévisions économiques, datant de 2007. Les États membres ont dû se fixer un objectif indicatif national en niveaux de consommation d’énergie primaire et/ou finale. Pour des raisons de comparabilité, sur base de ces informations de consommation d’éner- gie, Eurostat calcule par la suite une consommation d’énergie primaire et finale exprimée en tonnes d’équivalent pétrole25 pour mesurer les progrès réalisés en matière d’efficacité énergétique au niveau national. Il est utile de noter que la crise économique et financière qui a débuté en 2008, et le ralentissement de l’activité économique qui en a découlé, a eu un impact important sur la consommation d’énergie pendant cette phase de temps analysée. La baisse du volume d’énergie constatée au fil des dernières années, à la fois au niveau de l’UE et des États membres, ne résulte donc pas forcément seulement de la seule augmentation de l’efficacité énergétique, mais également d’une baisse de l’activité. Tous facteurs confondus, la consommation d’énergie finale au Luxem- bourg a plus baissé entre 2005 et 2016 (indice de 90,3, 2005 = base 100) que dans l’UE dans son ensemble (92,9). Cela signifie que la consom- mation d’énergie finale a diminué d’environ 9,7 % en 2016 au Luxembourg comparé à 2005. Figure 13 Consommation d’énergie finale au Luxembourg, 2005 = base 100 140 120 100 80 60 40 20 0 2005 = base 100 Grèce Espagne Italie Portugal Royaume-Uni Slovaquie Roumanie Luxembourg France Croatie Pays-Bas Irlande UE-28 Danemark Républiquetchèque Bulgarie Lettonie Hongrie Chypre Suède Estonie Allemagne Belgique Slovénie Finlande Autriche Lituanie Pologne Malte Source : Eurostat
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    26 Pour plusde détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Europe_2020_indicators_-_ employment 150 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Le Luxembourg s’est donné comme objectif national pour l’année 2020 que la consommation annuelle d’énergie finale ne dépasse pas les 49 292 GWh (soit 4 239,2 ktoe). À côté de l’objectif d’efficacité énergé- tique, le Luxembourg a également fixé un objectif d’économies d’éner- gies de 5 993 GWh à réaliser d’ici la fin 2020. Le Luxembourg entend réaliser l’ensemble de son objectif d’économies d’énergies par le biais d’un mécanisme d’obligations en matière d’efficacité énergétique mis en place en 2015. Bien que l’objectif d’économies d’énergie ne soit pas lié à l’objectif d’efficacité énergétique dans le sens que ce dernier est totalement indépendant de la variation de la consommation annuelle d’énergie finale, le mécanisme d’obligations en matière d’efficacité est l’un des instruments principaux devant contribuer à la réalisation de l’objectif d’efficacité énergétique. C. Une croissance inclusive c.1 Favoriser l’emploi La stratégie de Lisbonne (2000-2010) comprenait un objectif en relation avec les politiques d’emploi, à savoir le taux d’emploi. Le nouvel objec- tif Europe 2020 affiche deux changements majeurs par rapport à l’ancien objectif Lisbonne : d’une part l’intervalle d’âge pris en consi- dération pour l’indicateur (20-64 ans pour 2020 au lieu des 15-64 ans pour 2010) afin de réduire d’éventuels conflits entre les politiques d’emploi et les politiques d’enseignement, et d’autre part la valeur de référence à atteindre (75 % pour 2020 au lieu de 70 % pour 2010). L’évolution du taux d’emploi dépend de maintes incertitudes, dont on doit tenir compte dans la fixation des objectifs chiffrés pour la stratégie Europe 2020. En effet, l’indicateur du taux d’emploi est un indicateur très cyclique. Par exemple, la date de sortie effective de la crise de 2008/2009 joue un rôle déterminant sur la trajectoire de cet indicateur. En 2017, l’UE-28 affichait un taux d’emploi de 72,2 %. Avec un taux de 71,5 %, le Luxembourg affiche des performances légèrement inférieures à la moyenne UE26 .
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    27 https://statistiques.public.lu/ catalogue-publications/ cahiers-economiques/2018/ PDF-Analyses-01-2018.pdf 151 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 14 Taux d’emploi des personnes âgées de 20-64 ans, 2017 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 en % Grèce Italie Croatie Espagne Belgique Roumanie France Chypre Pologne Slovaquie Bulgarie Malte Luxembourg UE-28 Irlande Hongrie Portugal Slovénie Finlande Lettonie Autriche Lituanie Danemark Pays-Bas Royaume-Uni Républiquetchèque Estonie Allemagne Suède Source : Eurostat Le taux d’emploi, qui constitue une moyenne pour la population active résidente, cache cependant des différences importantes pour le taux d’emploi selon la catégorie socioéconomique observée. Si on procède à une segmentation plus fine du taux d’emploi, par exemple selon le sexe ou l’âge du travailleur, on peut constater que le taux d’emploi fluctue de manière importante. À titre d’exemple, en 2017, le taux d’emploi des hommes se situe à 75,4 % au Luxembourg, alors que chez les femmes le taux d’emploi se situe à 67,5 %. Le taux d’emploi des 55-59 ans est proche de 56 %, alors que celui des personnes âgées de 60-64 ans est proche de 20 %. Le Luxembourg s’est fixé comme objectif national un taux d’emploi de 73 % à atteindre en 2020. Le taux d’emploi au Luxembourg a augmenté de 67 % (2000) à 71,5 % (2017), notamment à travers une hausse du taux d’emploi des femmes et de celui des seniors. Ce taux d’emploi, calculé sur base des données de l’Enquête sur les forces de travail (EFT), affiche donc une tendance à la hausse sur les dernières années au Luxembourg. Néanmoins, il s’agit d’interpréter avec prudence cette tendance. Le Statec a effectué des analyses techniques27 de cet indica- teur au Luxembourg, dont notamment les effets d’une amélioration des méthodes de l’enquête EFT au cours des dernières années.
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    28 Définition : The employment rateis calculated by dividing the number of persons aged 20 to 64 in employment by the total population of the same age group. The indicator is based on the EU Labour Force Survey. The survey covers the entire population living in private households and excludes those in collective households such as boarding houses, halls of residence and hospitals. Employed population consists of those persons who during the reference week did any work for pay or profit for at least one hour, or were not working but had jobs from which they were temporarily absent. 29 CES, Deuxième avis sur les Grandes Orientations des Politiques Économiques des États membres et de la Communauté (GOPE), Luxembourg, 2003. Pour plus d’informations : http://www.ces.public.lu/fr/ avis/index.html 152 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Figure 15 Taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans28 74 73 72 71 70 69 68 67 66 65 64 en % Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2010-2020) Objectif LU 2020 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Source : Eurostat Remarque : La droite verte constitue un exemple pour illustrer la tendance linéaire que les performances du Luxembourg devraient afficher après 2010 pour atteindre l’objectif national fixé par le Luxembourg. Finalement, bien qu’une hausse du taux d’emploi permette générale- ment d’accroître l’offre de main-d’œuvre nationale, de dynamiser la croissance et de soulager les dépenses sociales et les dépenses publiques, il s’agit de relativiser ces constats pour le cas du Luxem- bourg. Au Luxembourg l’offre de travail est constituée par trois com- posantes : l’offre autochtone, frontalière et immigrée. Or les travailleurs frontaliers ne sont pas pris en compte dans la définition du taux d’em- ploi. Il s’agit ici en effet d’un concept purement national, donc lié au lieu de résidence du travailleur. Or l’emploi intérieur comprend au Luxem- bourg plus de 45 % de travailleurs frontaliers. Comme le note le Conseil économique et social (CES)29 , cet indicateur « n’est pas au Luxembourg représentatif de la réalité macroéconomique et se prête encore moins comme objectif macroéconomique de l’emploi, en fonction duquel devrait se définir la politique d’emploi ». En revanche, le taux d’emploi des jeunes, des femmes et des personnes âgées est utile pour appréhender l’uti- lisation des ressources humaines dans l’économie.
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    153 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn c.2 Réduire la pauvreté L’objectif européen initialement proposé par la Commission européenne pour l’inclusion sociale concernait la réduction de la pauvreté de vingt millions de personnes se trouvant en risque de pauvreté. Afin de pou- voir répondre à l’objectif de la stratégie Europe 2020 de favoriser une croissance inclusive, le Conseil européen de mars 2010 avait cependant demandé à la Commission de travailler davantage sur des indicateurs d’inclusion sociale, et notamment aussi sur des indicateurs non moné- taires. Le Conseil européen a ensuite retenu en juin 2010 de faire en sorte que vingt millions de personnes au moins cessent d’être confron- tées au risque de pauvreté et d’exclusion, et a défini cette population comme étant le nombre de personnes qui sont menacées par la pauvreté et l’exclusion au regard de trois indicateurs, les États membres étant libres de fixer leurs objectifs nationaux sur la base des indicateurs qu’ils jugent les plus appropriés parmi ceux-ci : Taux de risque de pauvreté : les personnes qui vivent avec moins de 60 % du revenu médian national. Le taux de risque de pauvreté est l’indicateur phare qui permet de mesurer et surveiller la pauvreté dans l’UE. C’est une mesure relative de la pauvreté, liée à la répar- tition des revenus, qui tient compte de toutes les sources de revenu monétaire, y compris des revenus du marché et les transferts sociaux. Il reflète le rôle du travail et de la protection sociale dans la préven- tion et la réduction de la pauvreté ; Taux de privation matérielle  : les personnes dont les conditions de vie sont sévèrement limitées par un manque de ressources30 . Le taux de privation matérielle est une mesure non monétaire de la pauvreté qui reflète également les différents niveaux de la pros- périté et la qualité de vie dans l’UE puisqu’il est basé sur un seuil européen unique ; Personnes vivant dans des ménages sans emploi : cette population est définie par rapport à zéro ou une très faible intensité de travail sur une année entière, afin de refléter correctement les situations d’exclusion prolongée du marché du travail. Il s’agit de personnes vivant dans des familles face à une situation d’exclusion à long terme du marché du travail. L’exclusion à long terme du marché du travail est l’un des principaux facteurs de la pauvreté et aggrave le risque de transmission de désavantage d’une génération à l’autre. 30 Définition : Currently the agreed EU material deprivation indicator is defined as the share of people are concerned with at least 3 out of the 9 following situations: people cannot afford i) to pay their rent or utility bills, ii) keep their home adequately warm, iii) face unexpected expenses, iv) eat meat, fish, or a protein equivalent every second day, v) a week of holiday away from home once a year, vi) a car, vii) a washing machine, viii) a colour tv, or ix) a telephone.
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    154 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Les risques qui ont un impact sur la trajectoire des indicateurs de pau- vreté sont liés aux développements macroéconomiques, mais aussi à la capacité des politiques d’emploi de promouvoir un marché du travail inclusif, des opportunités d’emploi pour tous et la capacité des systèmes de protection sociale de gagner en efficience et en efficacité à cause des contraintes qui pèsent sur les finances publiques. Il reste à noter que les indicateurs monétaires de pauvreté, comme le taux de risque de pauvreté, connaissent une limite importante. Ils ne prennent pas en compte les multiples services publics non monétaires qui sont mis à la disposition des citoyens. Au Luxembourg, on peut entre autres mentionner dans ce contexte les chèques-services qui ne sont pas pris en compte. Pour avoir un aperçu plus global des personnes confrontées à la pau- vreté ou à l’exclusion, Eurostat a construit un indicateur qui permet de mieux quantifier le pourcentage de la population totale confrontée au risque de pauvreté ou d’exclusion, en combinant les trois indicateurs individuels mentionnés ci-dessus. Pour 2017, on constate qu’en moyenne 23,5 % de la population totale au sein de l’UE-28 est considérée comme étant à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se situe à 21,5 % au Luxembourg en 2017, et est ainsi orienté à la hausse. Figure 16 Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, 2017 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 en % Républiquetchèque Finlande Pays-Bas France Slovénie Danemark Suède Autriche Slovaquie Allemagne Malte Pologne Belgique Luxembourg Royaume-Uni Portugal Estonie UE-28 Irlande Chypre Hongrie Espagne Croatie Lettonie Italie Lituanie Grèce Roumanie Bulgarie Source : Eurostat, STATEC Remarque : Slovaquie, Royaume-Uni, Irlande, Croatie, UE-28 (2016)
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    31 Pour plusde détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ Migration_integration_statis- tics_-_at_risk_of_poverty_ and_social_exclusion 32 Pour plus de détails, voir également : http://ec.europa.eu/ europe2020/pdf/themes/2016/ poverty_social_exclu- sion_201605.pdf 33 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index. php?title=Europe_2020_indi- cators_-_poverty_and_social_ exclusion 155 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn En 2017, les personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale au Luxembourg sont31, 32  : Surtout les personnes en risque de pauvreté après transferts sociaux (18,6 %) ; Dans une bien moindre mesure des personnes vivant dans un ménage à très faible intensité de travail (7 %) ; Dans une bien moindre mesure aussi des personnes en situation de privation matérielle sévère (1,1 %). À titre d’exemple, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale a été plus élevé en 2016 dans l’UE pour les personnes issues de pays tiers que pour les personnes issues d’un autre État membre de l’UE ainsi que pour les résidents nationaux d’un État membre33 . La situation est la même au Luxembourg. Figure 17 Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale selon le pays de naissance 70 60 50 40 30 20 10 0 Reporting country EU-28 countries except reporting countries Non EU-28 countries nor reporting country EU-28 CzechRepublic Austria Luxembourg Netherlands Sweden France Finland Belgium Denmark Slovakia Slovenia Malta Germany UnitedKingdom Poland Iceland Estonia Spain Portugal Hungary Cyprus Italy Croatia Latvia Lithuania Greece Romania Bulgaria Iceland Norway Switzerland Serbia Turkey TheformerYugoslav RepublicofMacedonia Source : Eurostat
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    156 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Le Luxembourg a arrêté dans le cadre de son PNR un objectif national pour 2020, à savoir « diminuer de 6 000 unités le nombre de personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ». Or, comme la grande majo- rité des États membres de l’UE, le Luxembourg se trouve loin de cet objectif national pour 2020. En effet, depuis la récente crise économique et financière, le nombre de personnes concernées a continuellement augmenté au Luxembourg. Avec environ 126 000 personnes en 2017, et selon la méthodologie utilisée par la Commission européenne (2008 = base de comparaison), le Luxembourg se trouve largement au-dessus de la tendance baissière nécessaire lui permettant d’atteindre son objectif national. L’objectif national nécessiterait pour le Luxembourg d’afficher 6 000 personnes en moins en 2020 par rapport au niveau de 2008 (72 000 personnes). Ceci impliquerait donc qu’uniquement 66 000 personnes devraient se trouver en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale au Luxembourg en 2020. Figure 18 Évolution du taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, 2004-2017 140 120 100 80 60 40 20 0 unité : 1 000 personnes Luxembourg Luxembourg (extrapolation 2008-2020)Objectif LU 2020 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Source : Eurostat, STATEC, PNR 2018 Remarque : La droite verte reliant les années 2008-2020 constitue un exemple pour illustrer la tendance linéaire que les performances du Luxembourg devraient afficher après 2008 pour atteindre l’objectif national fixé par le Luxembourg pour 2020. L’objectif de 2020 correspond donc au chiffre de 2008 moins les 6 000 personnes que le Luxembourg entend faire sortir de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
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    34 Pour plusde détails : https://ec.europa.eu/info/ sites/info/files/2018-european- semester-country-report- luxembourg-fr.pdf 157 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn 4.1.3 Conclusions – État des lieux de la situation du Luxembourg Les indicateurs du Luxembourg passés en revue dans le chapitre qui précède permettent de dresser un état des lieux descriptif de la situa- tion au Luxembourg en ce qui concerne ses objectifs nationaux dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Pour certains objectifs, les indica- teurs évoluent dans la bonne direction alors que pour d’autres la situa- tion s’avère être moins favorable et les objectifs 2020 semblent être hors de portée selon les tendances actuelles. Tableau 3 Tableau récapitulatif des objectifs de la stratégie Europe 2020 Priorités Croissance intelligente Croissance durable Croissance inclusive Objectifs Améliorer les conditions d’innovation et de R&D Améliorer les niveaux d’éducation Atteindre les objectifs du change- ment climatique / énergie Favoriser l’emploi Réduire la pauvreté Indicateurs R&D Décrochage Enseignement supérieur Émissionsde GES Énergies renouvelables Efficacité énergétique Tauxd’emploi Pauvreté Unité  % du PIB  %  % des 30-34 ans Mtep  % Mtep  % des 20-64 ans Personnes LU* 1,24 7,3** 52,7 8,51 5,4 4,0 71,5 114 000 Objectif national 2020 2,3-2,6 % <10 % 66 % 8,117*** 11 % 4,2**** 73,0 % 66 000 Source : Eurostat, STATEC, PNR 2018 Remarques : * État des lieux selon les données les plus récentes disponibles ** Données nationales (MENEJ) : 13,5 % (2014/2015) *** -20 % par rapport à 2005 **** Consommation d’énergie finale Dans son rapport pays pour le Luxembourg34 dans le cadre du semestre européen (mars 2018), la Commission européenne a dressé le constat suivant concernant les divers objectifs nationaux : « En ce qui concerne les progrès dans la réalisation des objectifs nationaux au titre de la straté- gie Europe 2020, le Luxembourg est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique en 2020. Le Luxembourg devrait toutefois manquer son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. (…) Peu de progrès ont été accomplis dans la réalisation des objectifs concernant les investis- sements en R&D, la réduction du risque de pauvreté, ainsi que le taux d’emploi, qui reste en deçà de l’objectif. »
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    35 EUROSTAT, Smarter,greener, more inclusive? Indicators to support the Europe 2020 stra- tegy - 2018 edition, Eurostat statistical books, Luxembourg, 2018. Source : http://ec.europa.eu/eurostat/ documents/2995521/9080797/1- 17072018-AP-EN.pdf/f7c15c9a- 13ca-49d0-883b-fac3796f925e 36 Source : http://ec.europa.eu/ eurostat/statistics-explained/ index.php?title=Europe_2020_ indicators_-_Luxembourg# Overview 158 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Eurostat, dans son plus récent rapport statistique dédié aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 (juillet 2018)35 , a dressé le constat suivant : « Luxembourg has continuously exceeded its target on early leavers from education and training since 2009. The country has the most ambitious target on tertiary education across the EU, aiming for 66% of the population aged 30 to 34 having attained tertiary education by 2020. Despite a 12.9 percentage point rise between 2008 and 2017, it still has further to go to meet its national target than other Member States. Although in 2017 Luxembourg was closer to its employment target than the EU as a whole, a gap of 1.5 percentage points persists. In 2016, the country spent relatively less on R&D as a percentage of GDP than the EU overall and it has moved further away from its national target since 2008. The number of people at risk of poverty or social exclusion increased by 58.3% between 2008 and 2016, pushing Luxembourg further from its natio- nal target. In terms of climate change mitigation, it did not reach its natio- nal target on the expansion of renewable energy and had the lowest shares of renewables in gross final energy consumption in the EU in 2016. Also, the 16.1% reduction in non-ETS GHG emissions in 2016 (compared to 1990) was not enough for the country to reach its national target to reduce emis- sions by 20%. On the other hand, Luxembourg has continued to meet its target on primary energy consumption since 2011. »36 Figure 19 Fiche du Luxembourg : 2008, données les plus récentes et objectifs nationaux 2020 Employment rate R&D expenditure Greenhouse gas emissions Share of renewable energy in gross final energy consumption Most recent data National target 2008 Primary energy consumption Early leavers from education and training People at risk of poverty or social exclusion Tertiary educational attainment Source : Eurostat
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    37 MONETARY POLICY& THE ECONOMY, Prevention and Correction of Macroeconomic Imbalances: the Excessive Imbalances Procedure, Q4/2011 38 Basé sur les deux règlements européens 1176/2011 et 1174/2011. Pour plus de détails : http://eur-lex.europa.eu/legal- content/EN/ALL/?uri=CELEX: 32011R1176 http://eur-lex.europa.eu/legal- content/EN/ALL/?uri=CELEX: 32011R1174 159 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn 4.2 La surveillance macroéconomique 4.2.1 Mise en place du suivi des déséquilibres macroéconomiques Les années précédant la crise économique et financière de 2008/2009 étaient caractérisées au sein de l’UE et de la zone euro par des déve- loppements macroéconomiques divergents qui ont créé des déséqui- libres entre les États membres. Avant le début de la crise économique et financière mondiale, peu d’attention était cependant prêtée à ces déséquilibres au sein de l’UE, et notamment dans la zone euro. Par exemple, la dette publique et privée a augmenté fortement en Grèce, des bulles immobilières se sont créées en Espagne et en Irlande, ou encore l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ont connu des pertes importantes de compétitivité-coût37 . L’attention publique a seulement commencé à s’intéresser à cette situation malsaine après le début de la crise. Par conséquent, de nouveaux défis se sont posés en matière de politique monétaire et de coordination des politiques économiques et budgétaires en raison de l’interdépendance des économies euro- péennes et parce que les mécanismes en place se sont montrés insuf- fisants. Il s’est donc avéré important de renforcer et de coordonner encore davantage cette politique économique. La Commission a donc proposé de renforcer davantage la coordination de la politique économique. Dans sa communication de mai 2010 « Rein- forcing economic policy coordination », la Commisson a constaté une accumulation persistante de déséquilibres macroéconomiques pouvant déstabiliser la zone euro et le fonctionnement de l’Union monétaire européenne. Sur base de cette communication, le Conseil européen a décidé en juin 2010 de mettre en place un mécanisme de stabilisation européen. La Commission a par la suite développé ses idées dans sa communication « Enhancing economic policy coordination for stability, growth and jobs - Tools for stronger EU economic governance » quant à la gouvernance de la politique économique et a proposé de développer un nouveau mécanisme structuré pour la détection et la correction des déséquilibres macroéconomiques. Pour mieux pouvoir détecter ces déséquilibres, la Commission a établi conjointement avec les États membres un premier tableau de bord composé d’indicateurs écono- miques et financiers. Le 29 septembre 2010, la Commission a finalement proposé un paquet législatif (« Six-Pack ») qui comprend le suivi des déséquilibres macroéconomiques internes et externes au niveau des États membres, tels que le logement et les divergences croissantes de compétitivité-coût entre États membres38 . Ce paquet législatif sur la gouvernance économique a finalement été voté le 28 septembre 2011 par le Parlement européen et est entré en vigueur fin 2011.
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    160 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn 4.2.2 La procédure de suivi des déséquilibres macroéconomiques La procédure de suivi comprend un volet préventif et un volet correctif. a. Le volet préventif Dans le cadre du volet préventif de la procédure, un tableau de bord a été mis en place et est publié annuellement par la Commission. La première édition de ce tableau de bord a été publiée dans le cadre du rapport sur le mécanisme d’alerte (AMR)39 en février 2012. Ce méca- nisme analyse pour chaque État membre divers indicateurs par rapport à des « seuils d’alerte » et est accompagné d’une lecture économique des indicateurs pour ne pas se limiter à une interprétation « méca- nique ». Cette procédure permet à la Commission d’identifier un risque éventuel. Si ce tableau de bord initial pointe l’existence d’un éventuel déséquilibre macroéconomique au sein d’un État membre, dans une deuxième étape la Commission demande une analyse approfondie de celui-ci. L’analyse approfondie examine l’origine, la nature et la sévérité d’un potentiel déséquilibre. Lors des travaux d’analyse réalisés dans le cadre de la mise en place de ce tableau de bord, il s’est avéré très difficile de se mettre d’accord sur des indicateurs « one size fits all » pour tous les États membres, qui puissent en même temps tenir compte des spécificités de chaque État membre et des éventuels problèmes méthodologiques. Il a ainsi été convenu de ne pas se limiter à une interprétation « mécanique » des résultats mais d’accompagner cette lecture d’une analyse économique. Le choix des indicateurs s’est fait principalement sur base de quatre lignes directrices : les indicateurs devraient capter les principaux désé- quilibres macroéconomiques et les signes de perte de compétitivité ; les indicateurs devraient à la fois permettre l’analyse du niveau et des flux ; les indicateurs devraient servir d’instrument de communication important ; la qualité statistique des données devrait être élevée et celles-ci devaient permettre de réaliser des comparaisons internatio- nales. Le tableau de bord principal initialement retenu regroupait onze indi- cateurs répartis en deux catégories  : les déséquilibres externes et internes. L’analyse des déséquilibres externes comprend des indicateurs comme le solde de la balance courante (échanges d’un pays avec l’étranger) ou encore des facteurs ayant un impact direct sur cet agré- gat comme la compétitivité-coût. En matière de déséquilibres internes, l’expérience acquise à travers les crises dans le passé a permis de déterminer divers indicateurs clés, comme des développements inhabituels dans le secteur financier, des évolutions extrêmes de crédits accompagnées d’une hausse élevée des prix immobiliers. Les statis- tiques qui sont annuellement utilisées dans le tableau de bord sont périodiquement mises à jour par Eurostat40 . Pour chacun de ces indi- cateurs, la Commission avait également défini, en collaboration avec les États membres, des seuils à partir desquels les performances peuvent être considérées comme potentiellement « à risque » sur base de la distribution statistique historique de chaque indicateur41 . 39 COMMISSION EUROPÉENNE, Alert Mechanism Report, Report prepared in accordance with Articles 3 and 4 of the Regulation on the prevention and correction of macro-eco- nomic imbalances, Brussels, 14.2.2012 COM(2012)68 final 40 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ web/macroeconomic-imba- lances-procedure/indicators 41 Pour plus de détails concer- nant la méthodologie utilisée pour mettre en place le tableau de bord AMR : COMMISSION EUROPÉENNE, Scoreboard for the surveillance of macroeco- nomic imbalances, European Economy. Occasional Papers 92, Bruxelles, février 2012. Source : http://ec.europa.eu/economy_ finance/publications/occasio- nal_paper/2012/op92_en.htm
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    42 À côtédu tableau de bord principal, il existe encore un tableau de bord auxiliaire permettant de réaliser les analyses plus en détail. Ce dernier ne sera pas analysé dans le cadre du présent chapitre. Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ cache/Imbalance_Scoreboard/ MIPs_AUX_FR_banner.html 161 4. Le Luxembourg dans le semestre européenn Cela signifie que si un État membre dépasse un seuil fixé, il pourrait afficher un déséquilibre macroéconomique. Il est important de souligner que les seuils fixés sont généralement les mêmes pour les différents États membres, et ne font que dans certains cas une différence entre États membres faisant partie ou non de la zone euro. Depuis la fin 2015, la Commission européenne a ajouté trois nouveaux indicateurs relatifs à l’emploi au tableau de bord initial : évolution du taux d’activité de la population totale (15-64 ans), évolution du taux de chômage à long terme (population active de 15-74 ans), évolution du taux de chômage des jeunes (population active de 15-24 ans). Le tableau de bord contient donc maintenant quatorze indicateurs principaux42 pour l’identification et le suivi des déséquilibres macroéconomiques internes et externes ainsi que sur l’évolution de l’emploi et de la situa- tion sociale, afin de mieux comprendre les implications sociales des déséquilibres macroéconomiques. Les indicateurs et seuils du tableau de bord ne doivent pas être considérés comme des objectifs ou des instruments de politique publique. Leur interprétation doit être com- plétée par une analyse économique critique et spécifique à chaque pays. La composition de la série d’indicateurs est revue régulièrement et peut évoluer dans le temps. b. Le volet correctif Si l’examen approfondi, réalisé dans une deuxième étape après l’ana- lyse sur base du tableau de bord, retient finalement l’existence d’un déséquilibre macroéconomique excessif dans un État membre, le bras correctif de la procédure sera déclenché. L’État membre en question est alors placé dans une situation de déséquilibres excessifs. Dans ce cas l’État membre doit soumettre un plan de mesures correctives au Conseil en spécifiant des mesures concrètes et un calendrier détaillé de mise en œuvre. La Commission et le Conseil évaluent ce plan de mesures correctives qui est soit jugé suffisant, ce qui conduit à la délivrance de rapports d’avancement réguliers au Conseil, soit insuf- fisant et l’État membre est alors invité à amender son plan de mesures. Si après modification les mesures restent insuffisantes, le Conseil adopte des sanctions sur base des recommandations de la Commission, à moins que le Conseil ne supporte les arguments sur les circonstances économiques exceptionnelles et ce à majorité qualifée inversée.
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    162 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn 4.2.3 L’édition 2018 de la procédure sur les déséquilibres macroéconomiques La septième édition du tableau de bord a été publiée dans le rapport du mécanisme d’alerte sorti en novembre 2017 dans le cadre du semestre européen. Dans cette édition, la Commission européenne a dressé la conclusion suivante dans son examen du Luxembourg : « In the previous round of the MIP, no macroeconomic imbalances were identified in Luxem- bourg. In the updated scoreboard, a number of indicators are beyond the indicative threshold, namely private sector debt as well as the increase in the youth unemployment rate. The external position continues to show broadly stable current account surpluses and a positive NIIP where changes are to a large extent reflecting the country’s position as an international financial centre rather than the activity of the domestic economy. Cumulated gains in export market have been large, favoured by the recent stability in cost competitiveness as underpinned by the subdued evolution in unit labour cost. For many consecutive years, real house prices have continued to grow at a relatively high rate and warrant close attention. House price growth is underpinned by the dynamic labour market combined with the sizeable net migration flows and favourable financing conditions while supply remains relatively constraint. Housing affordability keeps on deteriorating in view of constantly increasing house prices. While corporate indebtedness is mostly related to cross-border intracompany loans, the level of households’ debt, which is mostly mortgage debt, has steadily increased reflecting the increas- ing house prices. Risks for the country financial stability are however mitigated by the solidity of the banking sector. Public debt remains very low. In a context of strong growth conditions the labour market is tightening and unemployment declining. Overall, the economic reading points mainly to some contained risks related to constantly increasing housing prices and households debt. Therefore, the Commission will at this stage not carry out further in-depth analysis in the context of the MIP. »
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    163 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Tableau 4 Résultats des indicateurs du tableau de bord AMR (édition de novembre 2017) External imbalances and competitiveness Internal imbalances Employment indicatorsYear2016 Currentaccountbalance-%ofGDP (3yearaverage) Netinternationalinvestmentposition (%ofGDP) Realeffectiveexchangerate-42trading partners,HICPdeflator(3year%change) Exportmarketshare-%ofworldexports (5year%change) Nominalunitlabourcostindex(2010=100) (3year%change) Housepriceindex(2015=100),deflated (1year%change) Privatesectorcreditflow,consolidated (%ofGDP) Privatesectordebt,consolidated (%ofGDP) Generalgovernmentgrossdebt (%ofGDP) Unemploymentrate (3yearaverage) Totalfinancialsectorliabilities, non-consolidated(1year%change) Activityrate-%oftotalpopulation aged15-64(3yearchangeinpp) Long-termunemploymentrate-%ofactive populationaged15-74(3yearchangeinpp) Youthunemploymentrate-%ofactive populationaged15-24(3yearchangeinpp) Thres- holds -4/+6% -35% ±5% (EA) ±11% (Non- EA) -6% 9% (EA) 12% (Non- EA) 6% 14% 133% 60% 10% 16.5% -0.2 pp 0.5 pp 2 pp BE -0.3 51.2 -0.4 -2.3 -0.6 1.0p 13.3 190.1 105.7 8.3 1.2 0.1 0.1 -3.6 BG 1.8 -47.0 -4.7 8.2 9.5p 7.1p 4.0 104.9 29.0 9.4 11.1 0.3 -2.9 -11.2 CZ 0.5 -24.6 -3.7 2.9 2.9 6.7p 4.4 68.7 36.8 5.1 14.5 2.1 -1.3 -8.4 DK 8.4 54.8 -1.5 -4.2 3.4 4.2 -10.4 210.7 37.7 6.3 3.3 1.9b -0.4b -1.0 DE 8.1 54.4 -2.6 2.8 5.2 5.4 3.8 99.3 68.1 4.6 5.2 0.3 -0.6 -0.7 EE 1.4 -37.1 4.5 -0.7 13.4 3.8 5.9 115.4 9.4 6.8 7.2 2.4 -1.7 -5.3 IE 5.5 -176.2 -6.6 59.8 -20.5 6.6p -19.0 278.1 72.8 9.5 2.5 0.7 -3.6 -9.6 EL -1.0 -139.4 -3.9 -19.0 -3.3p -2.0e -1.7p 124.7p 180.8 25.0 -16.6 0.7 -1.5 -11.0 ES 1.4 -83.9 -4.3 2.2 0.4p 4.7 -1.0p 146.7p 99.0 22.1 0.9 -0.1 -3.5 -11.1 FR -0.7 -15.7 -3.1 -2.4 1.4p 1.0 6.2p 146.9p 96.5 10.3 4.3 0.7 0.2 -0.3 HR 2.9 -70.1 0.1 8.1 -5.9d 2.1 -0.1e 106.1e 82.9 15.6 2.5 1.9 -4.4 -18.1 IT 2.1 -9.8 -3.4 -2.8 1.9 -0.8p 0.6 113.6 132.0 12.1 3.2 1.5 -0.2 -2.2 CY -3.6 -127.8 -6.5 -3.0 -6.2p 1.6 10.2p 344.6p 107.1 14.7 0.7 -0.2 -0.3 -9.8 LV -0.3 -58.9 4.9 9.3 16.5 7.4 0.3 88.3 40.6 10.1 5.8 2.3 -1.7 -5.9 LT -0.3 -43.2 5.4 5.4 14.7 4.5 4.3 56.2 40.1 9.2 16.3 3.1 -2.1 -7.4 LU 5.0 34.7 -1.5 26.2 2.5 5.9 1.5 343.6 20.8 6.3 7.5 0.1 0.4 2.2 HU 3.6 -65.0 -5.0 -0.4 3.3 13.6 -3.6 77.0 73.9 6.5 19.5 5.4 -2.5 -13.7 MT 6.7 47.6 -2.5 8.7 -0.1 4.8p 11.1 128.4 57.6 5.3 1.7 4.1 -1.0 -2.0 NL 8.8 69.1 -2.3 0.1 -1.1p 4.4 1.5p 221.5p 61.8 6.8 5.3p 0.3 0.0 -2.4 AT 2.2 5.6 1.0 -4.0 5.8 7.2 3.2 124.0 83.6 5.8 -2.4 0.7 0.6 1.5 PL -1.0 -60.7 -5.0 18.1 2.1p 2.5 4.7 81.6 54.1 7.6 8.9 1.8 -2.2 -9.6 PT 0.3 -104.7 -1.9 5.8 0.9p 6.1 -2.2p 171.4p 130.1 12.6 -0.2 0.7 -3.1 -9.9 RO -1.3 -49.9 -2.5 23.6 6.0p 6.5 0.6p 55.8p 37.6 6.5 7.6 0.7 -0.2 -3.1 SI 5.1 -36.9 -0.5 4.0 0.7 3.6 -0.8 80.5 78.5 8.9 3.2 1.1 -0.9 -6.4 SK -0.7 -62.4 -1.6 7.3 3.5 7.0 9.2 94.7 51.8 11.5 8.5 2.0 -4.2 -11.5 FI -1.2 -2.3 0.5 -14.1 2.1 -0.3 2.2 149.3 63.1 9.0 4.5 0.7 0.6 0.2 SE 4.6 11.2 -9.2 -7.9 2.0 7.6 7.6 188.5 42.2 7.4 9.0 1.0 -0.1 -4.7 UK -5.5 -1.1 0.2 -0.1 3.1 5.5 8.2 168.1 88.3 5.4 11.6 0.9 -1.4 -7.7 Flags: b: Break in series. e: Estimated. p: Provisional. 1) For the employment indicators, see page 2 of the AMR 2016. 2) House price index e = source NCB for EL. 3) For NULC HR, d: employment data use national concept instead of domestic concept. 4) Private sector debt, private sector credit flow: the decline for IE relative to 2015 predominantly reflects restructuring and re-domiciling activities of large multinational companies. Source: European Commission, Eurostat and Directorate General for Economic and Financial Affairs (for Real Effective Exchange Rate), and International Monetary Fund data, WEO (for world exports series)
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    164 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn 4.2.4 Mise à jour des données du tableau de bord du mécanisme d’alerte Les données utilisées dans le présent chapitre pour illustrer la position du Luxembourg dans le cadre du mécanisme d’alerte proviennent de la base de données d’Eurostat. Il s’agit d’une mise à jour par rapport aux données publiées dans le cadre du dernier tableau de bord de novembre 2017. Des différences peuvent donc apparaître entre les présents résultats du Bilan Compétitivité 2018 et ceux du dernier tableau de bord sur le mécanisme d’alerte. Les présentes données ont été téléchargées début juillet 2018 et constituent ainsi une mise à jour à mi-chemin entre le dernier rapport sur le mécanisme d’alerte et la prochaine version de celui-ci qui sera publiée par la Commission en novembre 2018 dans le cadre de l’Examen annuel de la croissance lançant le semestre européen 2019. 4.2.4.1 Déséquilibres externes et de compétitivité a. La balance des transactions courantes43 À l’opposé d’un besoin de financement (solde négatif) d’un pays en matière de solde de la balance courante, une capacité de financement (solde positif) semble être moins le signe d’un déséquilibre puisque celle-ci ne menace pas la soutenabilité de sa dette externe. Pour cet indicateur, il a donc été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il présente un solde de la balance courante avec soit un déficit supé- rieur à -4 % du PIB, soit un excédent de plus de +6 % du PIB. Le Luxembourg a dépassé le seuil limite supérieur entre 2000 et 2012, mais au fil de cette décennie l’excédent de la balance courante a baissé et se situe depuis 2013 légèrement en dessous de ce seuil limite supé- rieur et donc dans l’intervalle défini comme ne posant pas de risque de déséquilibre macroéconomique. 43 La balance des paiements est l’état statistique qui récapitule systématiquement, pour une période donnée, les transac- tions économiques d’une éco- nomie avec le reste du monde. Elle se décompose en trois sous-balances principales : le compte des opérations cou- rantes, le compte de capital et le compte financier. Le compte des opérations courantes est le principal déterminant de la capacité ou du besoin de financement d’une économie ; il fournit d’importantes infor- mations sur les relations économiques d’un pays avec le reste du monde. Il retrace toutes les transactions (autres que celles enregistrées dans les postes financiers) portant sur des valeurs économiques et intervenant entre unités résidentes et unités non rési- dentes.
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    165 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 20 Solde de la balance courante, en % du PIB, moyenne sur 3 ans 12 10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 Balance du compte des transactions courantes en % du PIB - moyenne sur 3 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP supérieur Seuil MIP inférieur Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droites jaune et orange = seuils de -4 %/+6 % fixés par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre soit si le surplus du solde de sa balance courante dépasse le seuil de +6 % du PIB, soit si le déficit de ce solde est inférieur à -4 % du PIB. Si le solde de la balance commerciale se situe entre ces deux seuils limites (dans le « tunnel »), un État membre n’est pas considéré comme étant potentiellement à risque. b. Positions extérieures nettes44 L’indicateur de la position extérieure nette fournit des informations sur le rapport entre le patrimoine extérieur et la dette externe d’un pays45 . Il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque s’il présente un solde négatif supérieur à -35 % du PIB. Les performances du Luxembourg sont très volatiles. Néanmoins, pour toute la période d’observation pour laquelle les données du Luxembourg sont disponibles, à savoir jusqu’en 2017, le Luxembourg se trouve au- dessus du seuil limite. En ligne avec une balance courante largement excédentaire, le Luxembourg respecte ainsi les critères fixés en ce qui concerne le solde de la position extérieure nette. Ses actifs étrangers sont largement supérieurs aux passifs étrangers. 44 Les statistiques de la position extérieure globale (PEG) enre- gistrent la situation des actifs et passifs financiers d’un pays par rapport au reste du monde. Elles constituent une impor- tante mesure de la situation nette des secteurs intérieurs d’une économie par rapport au reste du monde. La position extérieure globale nette (PEGN) est calculée comme la différence entre les actifs et les passifs de la PEG. Elle permet une analyse flux-stocks des positions extérieures. 45 Pour plus de détails : http://ec.europa.eu/eurostat/ statistics-explained/index.php/ International_investment_ position_statistics
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    166 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 21 Positions extérieures nettes, en % du PIB 80 60 40 20 0 -20 -40 -60 Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique Position extérieure de l'investissement net en % du PIB - données annuelles France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de -35 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si sa position extérieure nette est inférieure à -35 % du PIB. Si l’indicateur est supérieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. c. Le taux de change effectif réel (TCER)46 Cet indicateur TCER retrace l’évolution de la compétitivité-prix ou de la compétitivité-coût d’un pays en analysant le rapport entre, d’une part, les prix ou coûts domestiques et d’autre part les prix ou coûts étrangers, exprimés en euros. Ainsi une hausse du TCER équivaut généralement à une baisse de la compétitivité car les prix/coûts domes- tiques augmentent plus vite que ceux à l’étranger. Le TCER est construit à partir des devises des principaux pays partenaires dans les échanges commerciaux. Pour cet indicateur, il a été retenu pour les États membres de la zone euro qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur TCER est supérieur à +5 % ou inférieur à -5 %. Le Luxembourg, comme ses pays voisins, se trouve la plupart des années dans l’intervalle considéré comme ne posant pas de risques de déséquilibre. 46 Le TCER vise à évaluer la com- pétitivité-prix ou la compétiti- vité-coût d’un pays par rapport à ses principaux concurrents sur les marchés internatio- naux. Les variations de la compétitivité-coût et de la compétitivité-prix dépendent non seulement des modifica- tions du taux de change, mais aussi de l’évolution des coûts et des prix. Le TCER spécifique pour la procédure concernant les déséquilibres macroécono- miques est déflaté à l’aide des indices de prix par rapport à un groupe de 42 pays (une double pondération des exportations est utilisée pour calculer les TCER, de manière à tenir compte non seulement de la concurrence sur les marchés nationaux des divers concur- rents, mais aussi sur les autres marchés d’exportation). Une valeur positive signifie une appréciation réelle. Les don- nées sont exprimées sous forme de variation en pourcen- tage sur trois ans et de varia- tion en pourcentage sur un an. L’indicateur du tableau de bord correspond à la variation en pourcentage sur trois ans du taux de change effectif réel sur la base de l’indice des prix à la consommation des 42 parte- naires commerciaux.
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    167 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 22 Taux de change effectif réel, variation en % sur 3 ans 15 10 5 0 -5 -10 -15 Taux de change effectif réel - 42 partenaires commerciaux - données annuelles - variation t/t-3 Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP supérieur Seuil MIP inférieur Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droites orange et jaune = seuils de +/- 5 % pour les États membres de la zone euro Remarque : Un État membre de la zone euro est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre soit si son TCER dépasse le seuil de +5 %, soit si le TCER est inférieur à -5 %. Si l’évolution du TCER se situe entre ces deux seuils limites (dans le « tunnel »), un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. d. Part de marché des exportations mondiales47 Le tableau de bord inclut un indicateur sur la variation de la part de marché d’un pays dans les exportations mondiales de biens et services, pour mesurer en volume les pertes lentes et persistantes en matière de compétitivité. Il s’agit d’un indicateur de résultat qui capte aussi les composantes de la compétitivité hors-coûts, ou encore la capacité d’un pays à exploiter de nouvelles opportunités commerciales en raison d’une demande accrue. Il a été retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est inférieur à -6 %. Le Luxembourg respecte pour la plupart des années observées le seuil limite fixé, à l’exception de l’année 2012. Entre 2007 et 2012, la crois- sance des parts du Luxembourg avaient fortement baissé, mais depuis 2013 elle est de nouveau orientée à la hausse. 47 Cet indicateur indique l’évolu- tion des parts des exportations de biens et services des États membres de l’UE dans le total des exportations mondiales. Les données sur les valeurs des exportations de biens et services sont élaborées dans le cadre de la balance des paiements de chaque pays. Afin de prendre en compte les pertes structurelles de compé- titivité qui peuvent s’accumuler sur des périodes prolongées, l’indicateur est calculé en comparant l’année Y à l’année Y-5. L’indicateur est établi sur la base des données de la balance des paiements com- muniquées à Eurostat par les 28 États membres de l’UE.
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    168 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 23 Part de marché des exportations mondiales, variation en % sur 5 ans 30 25 20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 Part de marché des exportations mondiales - variation en % sur 5 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de - 6 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si l’évolution de sa part de marché mondiale est inférieure à -6 %. Si l’indicateur est supérieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. e. Coût salarial unitaire nominal48 Le coût salarial unitaire nominal (CSU nominal) est l’indicateur tradi- tionnellement utilisé afin de mesurer la compétitivité-coût d’une éco- nomie. On compare l’évolution du coût salarial unitaire nominal domes- tique d’un pays, ou encore le coût du travail par unité de valeur ajoutée produite, à celui de ses principaux partenaires commerciaux. Cet indi- cateur intègre donc deux facteurs : d’une part le coût salarial moyen d’une économie et d’autre part le niveau de productivité. Il a été retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +9 %. Les performances du Luxembourg sont assez volatiles pour cet indi- cateur. La hausse entre 2008 et 2010 est principalement due à l’affais- sement de la productivité qui se constate dans presque toutes les branches. Une explication à cette évolution plus défavorable au Luxem- bourg est la pondération plus forte du secteur financier dans l’écono- mie luxembourgeoise, secteur qui, par sa perte de productivité élevée sur les dernières années, a fortement contribué à la hausse du CSU au Luxembourg. La même explication vaut pour l’évolution dans l’industrie qui sur les dernières années de crise a opéré des plans majeurs de maintien dans l’emploi. Entre 2011 et 2017, le Luxembourg se trouve de nouveau sous le seuil limite, et n’est donc pas confronté à un risque de déséquilibre macroéconomique pour cet indicateur. 48 Cet indicateur indique l’év­o­lu­ tion des parts des exportations de biens et services des États membres de l’UE dans le total des exportations mondiales. Les données sur les valeurs des exportations de biens et services sont élaborées dans le cadre de la balance des paiements de chaque pays. Afin de prendre en compte les pertes structurelles de compétitivité qui peuvent s’accumuler sur des périodes prolongées, l’indicateur est calculé en comparant l’année Y à l’année Y-5. L’indicateur est établi sur la base des données de la balance des paiements communiquées à Eurostat par les 28 États membres de l’UE.
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    169 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 24 CSU nominal, variation en % sur 3 ans 20 15 10 5 0 -5 Coût salarial unitaire nominal (2010 = 100) - Variation sur 3 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat, droite orange = seuil de +9 % pour les États membres de la zone euro Remarque : Un État membre de la zone euro est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si l’évolution de son CSU nominal est supérieure à +9 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 4.2.4.2 Déséquilibres internes a. Prix des logements49 Cet indicateur mesure les changements du prix d’acquisition de l’immo- bilier au sein des États membres de l’UE, pour pouvoir détecter un déséquilibre interne lié à une potentielle « bulle immobilière ». Il a été retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +6 %. En ce qui concerne l’évolution réelle des prix de l’immobilier (logement) au Luxembourg, ces derniers ont augmenté de manière quasiment ininterrompue depuis 2001, à l’exception de 2009. Entre 2001 et 2006, le Luxembourg avait dépassé le seuil limite et avait donc connu des hausses de prix trop élevées. Depuis 2007, la hausse annuelle des prix était tombée sous le seuil limite. Mais en 2015 et 2016 le Luxembourg s’est de nouveau trouvé très proche du seuil. 49 L’indice déflaté des prix des logements est le ratio entre l’indice des prix des logements et le déflateur des dépenses de consommation finale privée (ménages et ISBL). Par consé- quent cet indicateur mesure l’inflation sur le marché des logements comparée à celle de la consommation finale des ménages et des ISBL. L’indice des prix des logements d’Eurostat reflète la variation des prix de tous les types de logement achetés par les ménages (appartements, maisons isolées ou non, etc.), à la fois nouveaux et existants, indépendamment de leur usage final et du propriétaire précédent. Seuls les prix de marché sont considérés, les logements bâtis pour compte propre étant donc exclus. La partie du terrain est incluse. Les données expriment les variations en pourcentage de l’année A par rapport à l’année A-1.
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    170 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn Figure 25 Indice des prix de logements déflaté, variation en % sur 1 an 15 10 5 0 -5 -10 Indice des prix des logements - déflaté - taux de croissance annuel Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +6 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si l’évolution réelle de l’indice du prix de logements est supérieure à +6 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. b. Flux de crédit privé50 Cet indicateur mesure le flux de crédit du secteur privé qui correspond aux variations nettes des passifs des secteurs des entreprises non finan- cières, des ménages ainsi que des institutions sans but lucratif au service des ménages. Un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à +14 %. Les performances du Luxembourg sont très volatiles pour cet indicateur, beaucoup plus que celles de ses pays voisins. La structure de l’économie luxembourgeoise, une très petite économie ouverte, dans laquelle sont localisées un certain nombre de grandes entreprises non financières dont les décisions de structuration financière peuvent avoir un impact majeur sur l’économie nationale, pourrait expliquer cette situation. Figure 26 Flux de crédit privé, en % du PIB 160 140 120 100 80 60 40 20 0 -20 -40 Flux de crédit privé en % du PIB - consolidé - données annuelles Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +14 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si l’évolution du flux de crédit au secteur privé est supérieure à +14 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 50 Le flux de crédit du secteur privé correspond aux variations nettes des passifs des secteurs des entreprises non financières (S.11), des ménages ainsi que des institutions sans but lucratif au service des ménages (S.14_S.15) contractés durant l’année. Les instruments pris en compte dans le calcul des flux de crédit du secteur privé sont les « Titres autres qu’ac- tions » (F.3) et les « Crédits » (F.4) à l’exclusion de tout autre instrument. Les concepts utilisés pour la définition des secteurs et des instruments sont conformes au SEC2010. Les données sont exprimées en pourcentage du PIB et calcu- lées en termes non consolidés, c.-à-d. en incluant les opéra- tions effectuées entre unités d’un même secteur.
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    171 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn c. Dette privée51 L’indicateur sur la dette du secteur privé est important étant donné que si elle est excessivement élevée, la dette privée implique des risques importants pour la croissance et la stabilité financière d’un pays. L’indicateur mesure le niveau d’endettement privé de l’économie : entreprises non financières, ménages privés et institutions sans but lucratif au service des ménages (en % du PIB). L’indicateur repose sur des données consolidées, c’est-à-dire qu’il exclut par exemple les dettes intra-secteur au niveau national. Il a été retenu qu’un pays est poten- tiellement à risque si cet indicateur est supérieur à +133 % du PIB. Depuis 2001 au Luxembourg, cet indicateur dépasse de loin le seuil fixé par la procédure MIP. Pour le Luxembourg, cet indicateur doit cependant être interprété avec prudence car la plus grande partie de cette dette privée est contractée par les sociétés non financières. Compte tenu de la liquidité des marchés financiers et de l’expérience dans les transac- tions internationales, une entreprise peut choisir de contracter une dette à travers un financement au Luxembourg non pas pour son propre besoin mais pour une autre entité liée qui peut être localisée à l’étran- ger (p.ex. prêts intra-groupes). Cette dette contribue alors au numéra- teur de l’indicateur « Dette privée par rapport au PIB » utilisé ici, sans pour autant prendre en considération la valeur ajoutée produite avec ce financement si celle-ci se fait en dehors du Luxembourg, le PIB (dénominateur) étant un concept national. Pour une petite économie très ouverte comme le Luxembourg, cet indicateur a donc tendance à être surévalué car le numérateur (dette) est surévalué et le dénomina- teur (PIB) est sous-évalué faute de prise en compte de la valeur ajoutée créée à l’étranger à partir de ces sources de financement (dette) levées au sein du pays. En ce qui concerne plus particulièrement l’endettement des ménages, celui-ci est principalement dû aux emprunts contractés pour l’acquisition d’un logement. Figure 27 Dette privée consolidée, en % du PIB 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Dette privée en % du PIB - consolidé - données annuelles Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 133 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si la dette de son secteur privé est supérieure à 133 % du PIB. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 51 La dette du secteur privé correspond aux encours des passifs des secteurs des entreprises non financières (S.11), des ménages ainsi que des institutions sans but lucra- tif au service des ménages (S.14_S.15). Les instruments pris en compte dans le calcul de la dette du secteur privé sont les « Titres autres qu’ac- tions, à l’exclusion des produits financiers dérivés » (F.33) et les « Crédits » (F.4) à l’exclusion de tout autre instrument. Les concepts utilisés pour la définition des secteurs et des instruments sont conformes au SEC2010. Les données sont calculées en termes consoli- dés, c.-à-d. en excluant les opérations effectuées entre unités d’un même secteur. L’indicateur est calculé en pourcentage du PIB.
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    172 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn d. Dette publique52 Cet indicateur tient compte de la contribution potentielle de la dette publique aux déséquilibres macroéconomiques. La définition retenue est celle fixée par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Cet indi- cateur n’est pas inclus en vue de surveiller le risque de finances publiques non viables, mais doit être considéré comme un complément à l’indi- cateur sur la dette privée. Un niveau élevé de la dette des administra- tions publiques est plus alarmant lorsqu’il accompagne une dette privée élevée. Pour cet indicateur, il a été retenu dans le cadre de la MIP qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur est supé- rieur à +60 % du PIB. Le Luxembourg affiche un niveau de dette publique brute largement inférieur au seuil « Maastricht » (60 % du PIB). Mais depuis 2008, avec le début de la crise économique et financière, cette dette publique a commencé à augmenter considérablement au Luxembourg, avec une stabilisation au cours des dernières années. Figure 28 Dette publique brute, en % du PIB 120 100 80 60 40 20 0 Dette publique en % du PIB - données annuelles Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 60 % fixé par le traité de Maastricht Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si sa dette publique est supérieure à 60 % du PIB. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 52 La dette publique est définie dans le Traité de Maastricht comme la dette brute consoli- dée de l’ensemble du secteur des administrations publiques en valeur nominale à la fin de l’année. Le secteur des admi- nistrations publiques com- prend les sous-secteurs sui- vants : administration centrale, administrations d’États fédé- rés, administrations locales et administrations de sécurité sociale. Les définitions sont disponibles dans le règlement 479/2009, amendé par le règle- ment 679/2010 du Conseil. Les données nationales pour le secteur des administrations publiques sont consolidées entre les sous-secteurs. Les séries sont disponibles en pourcentage du PIB. Le PIB en dénominateur provient du programme de transmission SEC2010, et non de celui des notifications PDE. Les données du PIB révisées étant trans- mises selon un échéancier décalé, il peut en résulter d’éventuels écarts sur la dette en % du PIB selon qu’elle pro- vienne de la PDE ou du tableau de bord AMR.
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    173 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn e. Taux de chômage53 Cet indicateur est destiné à la surveillance des taux de chômage élevés etpersistantsetpointeuneéventuellemauvaiseallocationdesressources (incompatibilité) et le manque général de capacité d’ajustement supplé- mentaire dans l’économie. Il devrait ainsi être lu en complément d’autres indicateurs plus tournés vers l’avenir et être utilisé pour mieux com- prendre la gravité potentielle des déséquilibres macroéconomiques. Il a été retenu qu’un pays est à risque si cet indicateur est supérieur à 10 %. Le Luxembourg affiche un taux de chômage largement inférieur au seuil limite. Depuis 2000, le taux de chômage a cependant connu une hausse importante au Luxembourg. Figure 29 Taux de chômage, moyenne sur 3 ans 12 10 8 6 4 2 0 Taux de chômage - moyenne sur 3 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne MIP - seuil Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 10 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si son taux de chômage est supérieur à 10 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 53 Le taux de chômage représente le nombre de personnes sans emploi en pourcentage de la population active telle que définie par l’Organisation internationale du Travail (OIT). La population active est com- posée des personnes en emploi et des personnes au chômage. Les personnes au chômage sont les personnes âgées de 15 à 74 ans qui : - étaient sans travail durant la semaine de référence ; - étaient dispo- nibles pour un travail durant les deux prochaines semaines ; - et étaient soit en train de rechercher activement du travail pendant les quatre semaines précédentes ou avaient déjà trouvé un travail qui commençait dans les trois mois suivants. Les données sont des moyennes mobiles sur 3 années, i.e. les données de l’année A sont la moyenne arithmétique des données des années A, A-1, A-2. Il ne s’agit dans ce cadre pas de la défini- tion nationale du chômage retenue au Luxembourg, qui est celle utilisée par l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) : « Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de demandeurs d’emploi résidants disponibles et la popu- lation active. Cette dernière se compose de l’ensemble des personnes résidantes sur le territoire national qui sont en emploi (salarié ou indépendant) ou à la recherche d’un emploi (demandeur d’emploi). » Pour plus de détails : http://adem.public.lu
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    174 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn f. Passifs de l’ensemble du secteur financier54 Cet indicateur mesure l’évolution de la somme des passifs de l’ensemble du secteur financier d’un pays. L’indicateur est exprimé en taux de croissance annuelle. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque si cet indicateur est supérieur à +16,5 %. Le Luxembourg se trouve la plupart des années observées en dessous du seuil limite fixé. En 2000, 2003, 2005, 2006 ainsi qu’en 2014 le Luxem- bourg a dépassé le seuil. D’après les dernières données disponibles pour le Luxembourg, en 2016, le pays se situe de nouveau en dessous du seuil limite. Figure 30 Taux de croissance des passifs de l’ensemble du secteur financier 35 30 25 20 15 10 5 0 -5 -10 Passifs de l'ensemble du secteur financier - taux de croissance annuel Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de 16,5 % fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si le taux de croissance du passif de l’ensemble de son secteur financier est supérieur à +16,5 %. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 54 Les passifs de l’ensemble du secteur financier mesurent l’évolution de la somme de tous les passifs (incluant le numé- raire et les dépôts, les titres autres qu’actions, les crédits, les actions et autres participa- tions, les provisions techniques d’assurance et les autres comptes à payer) de l’ensemble du secteur financier. L’indica- teur est exprimé en taux de croissance annuelle.
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    175 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn 4.2.4.3 Indicateurs de l’emploi a. Taux d’activité55 Cet indicateur mesure l’évolution du taux d’activité des résidents au sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en points de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque si le taux d’activité baisse de plus de -0,2 p.p. sur la période considérée. Le Luxembourg affiche entre 2000 et 2016 une croissance positive de son taux d’activité et respecte donc le seuil limite fixé. En 2017, par contre, le Luxembourg affiche une décroissance de son taux d’activité (-0,6), ne respectant donc plus le seuil. Figure 31 Taux d’activité, % de la population totale âgée de 15 à 64 ans, variation en points de pourcentage (t, t-3) 4 3 2 1 0 -1 -2 Variation du taux d'activité - % de la population totale âgée de 15-64 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de -0,2 p.p. fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si le taux de croissance est inférieur à -0,2 p.p. Si l’indicateur est supérieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 55 Le taux d’activité est le rapport entre le nombre de personnes économiquement actives âgées de 15 à 64 ans et la population totale du même âge. Confor- mément aux définitions de l’Organisation internationale du Travail (OIT), aux fins des statistiques du marché du travail, les personnes sont classées selon les catégories suivantes : personnes occu- pées, chômeurs et personnes économiquement inactives. La population économiquement active (également appelée main-d’œuvre) correspond à la somme des personnes occupées et des chômeurs. Les personnes inactives sont les personnes qui, pendant la période de référence, n’étaient ni occupées ni au chômage. L’indicateur du tableau de bord correspond au changement en pourcentage des points sur trois ans. Le seuil indicatif est -0.2 p.p. Cet indicateur est basé sur les résultats de l’Enquête trimestrielle sur les forces de travail (EFT) de l’UE. L’EFT couvre la population résidente vivant en ménages privés.
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    176 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn b. Taux de chômage à long terme56 Cet indicateur mesure l’évolution du taux de chômage de longue durée au sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en points de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque si ce taux augmente de plus de +0,5 p.p. sur la période considérée. Le Luxembourg affiche pour l’ensemble de la période observée une croissance inférieure ou égale à ce seuil limite, même si en 2017 le pays se trouve de nouveau sur le seuil limite. Figure 32 Taux de chômage de longue durée, % de la population active âgée de 15 à 74 ans, variation en points de pourcentage (t, t-3) 1,5 1,0 0,5 0 -0,5 -1,0 1,5 -2,0 -2,5 Variation du taux de chômage à longue durée - % de la population active âgée de 15-74 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +0,5 p.p. fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si le taux de croissance est supérieur à +0,5 p.p. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 56 Le taux de chômage de longue durée est le pourcentage de personnes au chômage depuis au moins 12 mois dans la popu- lation active (la population économiquement active). Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (le nombre total de personnes occupées ou au chômage), sur la base de la définition de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Les chômeurs incluent les personnes âgées de 15 à 74 ans qui remplissent les trois condi- tions suivantes : - elles sont sans emploi pen- dant la semaine de référence ; - elles sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux semaines suivantes ; - elles ont activement recher- ché un emploi pendant les quatre semaines précédentes ou ont trouvé un emploi à com- mencer dans les trois mois suivants. L’indicateur du tableau de bord correspond au changement en pourcentage des points sur trois ans. Le seuil indicatif est 0.5 p.p. Cet indicateur est basé sur les résultats de l’Enquête trimestrielle sur les forces de travail (EFT) de l’UE. L’EFT couvre la population résidente vivant en ménages privés.
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    177 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn c. Taux de chômage des jeunes57 Cet indicateur mesure l’évolution du taux de chômage des jeunes au sein des États membres. L’indicateur est exprimé en variation en points de pourcentage sur 3 ans. Pour cet indicateur, il a été retenu qu’un pays est potentiellement à risque si ce taux augmente de plus de +0,2 p.p. sur la période considérée. Le Luxembourg affiche une croissance du taux de chômage des jeunes fluctuant autour du seuil. Certaines années cet indicateur dépasse le seuil limite, alors que d’autres années il se situe en dessous de celui- ci. En 2017, le Luxembourg se situe largement en dessous du seuil (-6,8 p.p.). Figure 33 Taux de chômage des jeunes, % de la population active âgée de 15 à 24 ans, variation en points de pourcentage (t, t-3) 15 10 5 0 -5 -10 -15 Variation du taux de chômage des jeunes - % de la population active âgée de 15 à 24 ans Luxembourg Pays-Bas Allemagne Seuil MIP Belgique France 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Source : Eurostat ; droite orange = seuil de +2 p.p. fixé par la MIP Remarque : Un État membre est considéré comme étant confronté à un risque de déséquilibre si le taux de croissance est supérieur à +2 p.p. Si l’indicateur est inférieur à ce seuil, un État membre n’est pas considéré comme étant à risque. 57 Le taux de chômage des jeunes est le pourcentage de chô- meurs âgés de 15 à 24 ans dans la population active du même âge. Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (le nombre total de personnes occupées ou au chômage), sur la base de la définition de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Les chômeurs incluent les personnes âgées de 15 à 74 ans qui remplissent les trois conditions suivantes : - elles sont sans emploi pendant la semaine de référence ; - elles sont disponibles pour commen- cer à travailler dans les deux semaines suivantes ; - elles ont activement recherché un emploi pendant les quatre semaines précédentes ou ont trouvé un emploi à commencer dans les trois mois suivants. L’indicateur du tableau de bord correspond au changement en pourcentage des points sur trois ans. Le seuil indicatif est 2 p.p. Cet indicateur est basé sur les résultats de l’Enquête trimestrielle sur les forces de travail (EFT) de l’UE. L’EFT couvre la population résidente vivant en ménages privés.
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    178 4. LeLuxembourg dans le semestre européenn 4.3 Bibliographie COMMISSION EUROPÉENNE, EUROPE 2020 Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive, COM(2010) 2020, Bruxelles, le 3.3.2010 COMMISSION EUROPÉENNE État des lieux de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive, Bruxelles, mars 2014 COMMISSION EUROPÉENNE Macroeconomic Imbalances Luxembourg 2014, European economy - Occasional Papers 183, mars 2014 COMMISSION EUROPÉENNE Rapport sur le mécanisme d’alerte 2018, Bruxelles, novembre 2017 COMMISSION EUROPÉENNE, DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION Rapport 2018 pour le Luxembourg, Bruxelles, mars 2018 CONSEIL EUROPÉEN Conclusions, Bruxelles, 26 mars 2010 EUROSTAT Smarter, greener, more inclusive? Indicators to support the Europe 2020 strategy - 2018 edition, Eurostat statistical books, Luxembourg, 2018 GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG Programme national de réforme Luxembourg 2020, Luxembourg, avril 2018 SITES INTERNET https://ec.europa.eu/info/strategy/ european-semester_en http://ec.europa.eu/eurostat/web/ europe-2020-indicators/statistics- illustrated http://ec.europa.eu/eurostat/web/ macroeconomic-imbalances- procedure/indicators 4.2.4.4 Conclusions intermédiaires Sur base de la mise à jour des données, et en attendant le nouveau rapport sur le mécanisme d’alerte 2019 dont la publication est prévue en novembre 2018 par la Commission européenne, on peut constater que le Luxembourg dépasse 2 seuils : La dette (consolidée) du secteur privé ; La variation du taux d’activité de la population âgée de 15-64 ans. Tableau 5 Tableau récapitulatif de la mise à jour du mécanisme d’alerte, juillet 2018 Déséquilibres externes Déséquilibres internes Indicateurs de l’emploi Balancecourante Positions extérieuresnettes Tauxdechange effectifréel Partdemarché CSUnominal Prixdeslogements -déflaté Fluxdecrédit privé* Detteprivée* Dettepublique Tauxdechômage Passifsdusecteur financier Tauxd'activité Tauxdechômageà longterme Tauxdechômage desjeunes LUX* 5,5 42,3 -1,1 20,4 7,9 4,1 7,2 354,9 23 6,1 7,5 -0,6 0,5 -6,8 Seuils** > -4 % < +6 % > -35 % > -5 % < +5 % > -6 % < +9 % < +6 % <  +14 % < 133 % < 60 % < 10 % < +16,5 % > -0,2 p.p. < +0,5 p.p. < +2 p.p. Source : Commission européenne, Eurostat Remarque : * Données 2017, sauf pour le flux de crédit privé, la dette privée, les passifs du secteur financier (2016). ** Conditions à remplir pour ne pas être considéré comme étant en déséquilibre (pour certains indicateurs ces seuils divergent pour les États membres de la zone euro et les autres États membres).
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    5 L’impact économiquedes 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.1 Introduction 180 5.2 Méthodologie 180 5.3 Les indicateurs macro­économiques des 5 nouveaux secteurs prioritaires 181 5.4 Conclusions 198
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    180 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.1 Introduction La présente étude est menée par l’Observatoire de la compétitivité (ODC) afin d’élaborer des statistiques permettant d’évaluer l’évolution des 5 nouveaux secteurs prioritaires du gouvernement : les technolo- gies de l’information et de la communication (TIC), les technologies de l’espace, la logistique, les sciences et technologies de la santé et les éco-technologies. L’objectif étant de mesurer et d’analyser l’impact économique de ces nouveaux secteurs sur la croissance économique et l’emploi. Après avoir effectué une revue de la littérature et avoir proposé une définition de chacun des 5 secteurs en question (cf. Bilan Compétitivité 20141 ), plusieurs indicateurs permettant de suivre l’évolution des 5 nou- veaux secteurs prioritaires du gouvernement ont pu être identifiés. 5.2 Méthodologie Les résultats reportés dans cette étude ont été calculés sur base des données disponibles auprès du STATEC et du Registre de commerce et des sociétés (RCS). Tout en tenant compte des limites relatives à la confidentialité des données du STATEC, l’ODC a calculé les valeurs ajoutées au coût des facteurs de chaque entreprise selon les règlements sur les normes comptables internationales (IAS) : règlement (CE) n° 250/2009 de la Commission du 11 mars 20092 . Une différence entre les valeurs publiées dans l’édition actuelle et celles des années précédentes s’explique notamment par l’actualisation régulière des comptes annuels des entreprises et/ou des comptes nationaux publiés par le STATEC. Les données reportées dans cette analyse du Bilan Compétitivité 2018 vont jusqu’en 2016, selon la disponibilité des données. Elles ne tiennent donc pas compte des projets mis en œuvre et acteurs arrivés plus récemment au sein de ces secteurs prioritaires. Enfin, cette étude porte uniquement sur l’analyse des entreprises du secteur privé sises au Luxembourg et exerçant une activité principale pouvant être considérée comme directement liée aux 5 nouveaux secteurs prioritaires. 1 https://odc.gouvernement.lu/ fr/publications/rapport- etude-analyse/perspectives- politique-economique/ perspectives-politique- economique-29.html 2 La valeur ajoutée au coût des facteurs correspond au « chiffre d’affaires, augmenté de la production immobilisée et des autres produits d’exploitations (y compris les subventions d’exploitation), corrigé des variations de stocks, diminué des acqui­ sitions de biens et services et des autres taxes sur les produits liés au chiffre d’affaires mais non déducti­- bles et des impôts et taxes liés à la production ».
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    181 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.3 Les indicateurs macro­ économiques des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.3.1 Technologies de l’information et de la communication (TIC) Les TIC sont un outil transversal de l’économie et le secteur, tel que nous l’avons initialement défini dans le Bilan Compétitivité 2014, se caractérise par trois catégories d’acteurs3  : Les producteurs des TIC, au sens strict de l’OCDE ou d’Eurostat (matériel et composants électroniques, télécommunications, services informatiques et logiciels, …) ; Les activités à contenu numérique dont l’existence est liée à l’émer- gence des TIC (services en ligne, jeux vidéo, e-commerce, …) ; Les secteurs utilisateurs de TIC, qui utilisent ces technologies et gagnent en productivité grâce à elles mais dont l’activité préexiste à l’émergence des TIC (banques, assurances, automobile, aéronau- tique, distribution, administration et tourisme, …). Cette analyse suit donc les deux définitions précédemment retenues : Définition au sens strict : cette définition englobe, sur la base de la définition du secteur TIC de l’OCDE et d’Eurostat, les activités de production d’équipements TIC et de logiciels (activités manufactu- rières), la distribution des produits et services TIC (activités de commerce) ainsi que la prestation de services facilitant l’exploitation des TIC (activités de service)4  ; Définition au sens large : cette définition est plus difficile à déter- miner car elle englobe d’autres activités connexes liées à l’utilisation des TIC. Elle inclut, par exemple, les activités dont l’existence est liée à l’émergence des TIC (p.ex. l’e-commerce et le secteur du contenu et des médias). L’analyse statistique du secteur privé des TIC se base donc sur les acti- vités rentrant dans les définitions stricte et large du secteur. 3 Sociétal n° 73, L’impact de l’économie numérique, 2011 4 OCDE, Guide to measuring the information society, 2011
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    182 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires a) Les TIC au sens strict La définition au sens strict du secteur des TIC repose sur l’analyse des activités recensées selon la nomenclature européenne des activités économiques, la NACE Rév.2, sur base de la définition d’Eurostat (Tableau 1). Tableau 1 Rappel des activités TIC selon la définition au sens strict du secteur Activités Code NACE Rév. 2 Libellé Activités manufacturières 26.110 Fabrication de composants électroniques 26.120 Fabrication de cartes électroniques assemblées 26.200 Fabrication d’ordinateurs et d’équipements périphériques 26.300 Fabrication d’équipements de communication 26.400 Fabrication de produits électroniques grand public 26.800 Fabrication de supports magnétiques et optiques Activités de services 46.510 Commerce de gros d’ordinateurs, d’équipements informatiques périphériques et de logiciels 46.520 Commerce de gros de composants et d’équipements électroniques et de télécommunication 58.210 Édition de jeux électroniques 58.290 Édition d’autres logiciels 61.100 Télécommunications filaires 61.200 Télécommunications sans fil 61.300 Télécommunications par satellite 61.900 Autres activités de télécommunication 62.010 Programmation informatique 62.020 Conseil informatique 62.030 Gestion d’installations informatiques 62.090 Autres activités informatiques 63.110 Traitement de données, hébergement et activités connexes 63.120 Portails Internet 95.110 Réparation d’ordinateurs et d’équipements périphériques 95.120 Réparation d’équipements de communication Plusieurs indicateurs macroéconomiques reflétant l’évolution du sec- teur des TIC depuis 2005 sont recensés dans le Tableau 2.
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    183 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Tableau 2 Indicateurs relatifs à l’industrie des services du secteur TIC Les TIC (sens strict) 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre d’entreprises 1 357 1 497 1 618 1 755 1 838 1 960 2 054 2 203 2 266 5,1 % 5,3 % 5,3 % 5,4 % 5,5 % 5,6 % 5,7 % 6,0 % 6,1 % Nombre de personnes occupées 10 467 12 458 13 888 15 022 15 353 15 833 16 493 16 726 17 319 3,4 % 3,7 % 3,9 % 4,1 % 4,0 % 4,1 % 4,2 % 4,1 % 4,1 % Nombre de salariés 10 303 12 309 13 722 14 816 15 169 15 613 16 252 16 429 16 955 3,5 % 3,9 % 4,1 % 4,2 % 4,2 % 4,3 % 4,3 % 4,3 % 4,3 % Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) 1 593,4 1 887,3 2 186,1 2 766,1 2 853,3 2 989,7 3 520,8 3 459,4 3 242,5 6,0 % 5,8 % 6,7 % 7,2 % 7,3 % 7,3 % 8,0 % 7,5 % 6,8 % Chiffre d’affaires (en millions d’EUR) 5 398,0 6 064,7 6 635,9 9 694,2 11 487,2* 14 652,6 17 226,8 16 767,0 14 313,1 Dépenses de personnel (en millions d’EUR) 629,6 802,3 920,1 1 074,1 1 079,1 1 139,2 1 210,1 1 268,8 1 304,5 Investissements bruts en biens corporels (en millions d’EUR) 125,7 340,8 454,6 649,3 628,7 336,1 928,5 611,2 346,5 Chiffre d’affaires par personne occupée (en milliers d’EUR) 515,7 486,8 477,8 645,3 745,7 925,4 1 044,4 1 002,4 826,4 Productivité apparente du travail (valeur ajoutée brute par personne occupée) (en milliers d'EUR) 152,2 151,5 157,4 184,1 185,8 188,9 213,5 206,8 187,2 Taux d’investissement (investissement/ valeur ajoutée au coût des facteurs) 7,9 % 18,1 % 20,8 % 23,5 % 22.0 % 11,2 % 26,4 % 17,7 % 10,7 % Note : À l’exception du nombre d’entreprises, qui se réfère à l’ensemble de l’industrie des TIC (activités manufacturières et de services), les autres indicateurs ci-dessus font référence uniquement aux activités de services TIC en raison de la confidentialité des données liée aux activités manufacturières de TIC (3 entreprises seulement). Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. * Rupture de série due à la réaffectation de certaines entreprises à cette définition. Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) Entre 2005 et 2016 le secteur des TIC a connu une évolution importante du nombre d’entreprises actives dans le domaine : en effet, on recensait 1 357 entreprises TIC en 2005, alors qu’en 2016 on en dénombrait 2 266 (+67 %, soit un taux de croissance annuel moyen de +4,8 %), avec la croissance la plus importante (+7,3 %) entre 2015 et 2016. En 2016, ces entreprises représentaient 6,1 % de la population totale des entreprises du Grand-Duché et employaient 17 319 personnes, correspondant à 4,1 % des personnes occupées dans le pays. Après avoir connu une forte croissance du nombre d’emplois liés aux TIC dans l’avant-crise (2005-2008), le recrutement dans le secteur connaît, depuis, une progression positive (Figure 1). Ainsi, entre 2005 et 2016 le nombre d’emplois a augmenté de 65,5 %, avec une croissance plus marquée (+ 3,5 %) des emplois entre 2015 et 2016.
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    184 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 1 Évolution du nombre d’emplois et d’entreprises du secteur des TIC, définition au sens strict 22 000 20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 2 400 2 200 2 000 1 800 1 600 1 400 1 200 1 000 Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 1 357 1 429 1 497 1 554 1 618 1 694 1 755 1 838 1 960 2 054 10 467 11 298 12 458 13 51513 888 14 372 15 02215 353 15 833 16 493 2 203 16 726 17 319 2 266 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) En 2016, les 2 266 entreprises TIC créaient 6,8 % de la valeur ajoutée de l’économie du Grand-Duché, soit plus de 3,2 milliards d’euros, une augmentation de 104 % par rapport à 2005 mais en baisse continue depuis 2014. De ces 6,8 %, les entreprises actives dans le secteur des technologies de l’espace, incluses dans les TIC selon la définition d’Eurostat, en créaient 1,7 % (cf. paragraphe 3.2) (Figure 2). Figure 2 Composition de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur des TIC, définition au sens strict 10 8 6 4 2 0 Technologies de l'espace TIC hors technologies de l'espace 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 6,2 Part de la valeur ajoutée dans l'économie, en % 6,7 7,1 7,2 7,3 4,2 4,5 5,1 5,3 5,6 2,0 2,2 2,0 1,9 1,7 7,3 5,6 1,7 6,8 5,2 1,7 7,5 5,7 1,8 8,0 6,2 1,8 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC), bilans des entreprises déposés au RCS, Calculs : ODC Les activités de télécommunication (dont une partie prépondérante est représentée par le secteur des technologies de l’espace) ont créé en 2016 la plus grande part de la valeur ajoutée de l’ensemble des TIC (47,5 %), en augmentation par rapport à 2014 (46,8 %). Les activités de programmation, conseil et autres activités informatiques ainsi que l’édition de jeux électroniques et d’autres logiciels atteignent respec- tivement 27,4 % et 3,6 % de l’ensemble des TIC (contre 22,9 % et 3,8 % en 2014).
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    5 Source : IGSS 6 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) 7 Définition du secteur « services de l’information » : codes NACE 58.1 - Édition de livres et pério- diques et autres activités d’édi- tion, 59.1 - Activités cinémato- graphiques, vidéo et de télévision, 59.2 - Enregistre- ment sonore et édition musi- cale, 60.1 - Édition et diffusion de programmes radio, 60.2 - Programmation de télévision et télédiffusion et 63.9 - Autres services d’information. 185 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Au total le secteur des TIC, défini au sens strict, a créé ainsi une valeur ajoutée brute de plus de 3,2 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de plus de 14,3 milliards d’euros en 2016. Cependant, depuis 2014, on assiste à une baisse du chiffre d’affaires du secteur des TIC. Ce phé- nomène pourrait être lié, par exemple, à une diminution des achats en ligne effectués par les consommateurs européens suite au changement de réglementation en matière d’e-TVA ou à la migration d’une partie du chiffre d’affaires des grands acteurs du secteur vers des filiales non luxembourgeoises, précédemment comptabilisées auprès des entités luxembourgeoises, ou encore le départ définitif de certaines entreprises vers d’autres pays. Malgré la baisse du chiffre d’affaires de ces entre- prises (près de 2,9 milliards d’euros en moins par rapport à 2014), et de la valeur ajoutée créée, le secteur des TIC se porte bien si l'on considère le nombre de nouvelles entreprises et d’emplois créés dans ce secteur entre 2014 et 2016. En effet, en 2016 le secteur représentait 4,3 % des emplois salariés du pays (contre 3,5 % en 2005), soit près de 17 000 emplois salariés. L’emploi dans le secteur des TIC se concentre principalement dans les services (89,6 %) et dans le commerce des TIC (10,2 %), l’emploi dans la fabrication des TIC au Luxembourg ne représentant que 0,2 % de l’emploi salarié total du secteur5 . Mais ce sont les activités de program- mation, conseil et autres activités informatiques qui représentaient plus de la moitié des emplois du secteur des TIC avec plus de 9 460 salariés alors que ces activités ne représentaient que 27,4 % de la valeur ajou- tée brute du secteur, soit près de 890 millions d’euros et un chiffre d’affaires de près de 2,4 milliards d’euros6 . Les 115 entreprises d’édition de jeux électroniques et d’autres logiciels (+47,4 % par rapport à 2014), quant à elles, produisaient 3,6 % de la valeur ajoutée du secteur, soit 118 millions d’euros, en légère augmentation par rapport à 2015. b) Les TIC au sens large Contenu et médias Outre la définition du secteur TIC d’Eurostat, une analyse des activités connexes aux TIC a été effectuée par l’ODC afin d’obtenir une vue plus complète du secteur et englober les activités nécessitant la technolo- gie numérique pour exister. Pour cela, le secteur « contenu et médias » défini par l’OCDE, et appelé « services de l’information »7 par Eurostat, a été analysé. Fin 2016, ce secteur comptait 331 entreprises, générait 2 338 emplois et représentait une part de 0,5 % dans la valeur ajoutée brute de l’économie du pays. Le principal acteur luxembourgeois de ce secteur est le groupe RTL.
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    186 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 3 Évolution du secteur « contenu et médias » 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2 461 2 454 2 579 2 619 2 537 2 542 2 644 2 494 296 291 310 322 321 336 346 335 2 367 342 2 393 2 3382 331 336 331339 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) Commerce électronique Au secteur « contenu et médias » s’ajoutent les activités de vente à distance (ou e-commerce) qui nécessitent l’infrastructure TIC « clas- sique » pour exister. Ces activités, très importantes dans le panorama TIC luxembourgeois, doivent faire objet d’une attention particulière afin de définir de manière la plus exhaustive possible le secteur des TIC. En effet, le secteur e-commerce a connu une croissance exponentielle depuis son apparition au Luxembourg. Le Luxembourg est, en effet, depuis quelques années, un pays très attrayant pour les sociétés de commerce électronique, et ce malgré la sortie de scène récente de certaines entreprises importantes du secteur, telles que Netflix, Kabam ou Zynga. Afin de pouvoir mesurer les caractéristiques économiques de ce secteur, le ministère de l’Économie, en collaboration avec le Service des Médias et de la Communication du ministère d’État, avait développé une liste des principaux acteurs faisant partie de ce secteur. Cette liste se basait sur une définition de l'e-commerce qui englobait une série d’activités telles que la vente à distance, les activités de jeux en ligne (gaming) et de financement (financing), principalement le paiement mobile, dépendant du commerce électronique et sans lequel elles ne pourraient pas exister. Depuis, un suivi des indicateurs liés aux perfor- mances économiques des entreprises de cette liste a été effectué et a été mis à jour avec l’arrivée de nouveaux grands acteurs du secteur. Suite aux changements de réglementation en matière de vente à distance (e-TVA) dans l’UE mis en place à partir du 1er janvier 2015, on constate des départs du Luxembourg pour certaines entreprises et un impact direct sur le chiffre d’affaires pour d’autres malgré l’intensifi- cation des activités de commerce électronique.
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    8 Pour unesociété qui effectue des prestations de services électroniques à partir du Luxembourg et choisissant le guichet unique, le pays pourra retenir 30 % des recettes de TVA en 2015 et 2016. Pour 2017 et 2018, le taux de retenue tombe à 15 %, et ce taux tombe à 0 % à partir de 2019. Source : http://www.mf.public.lu/publi- cations/programme/16e_ progr_stabilite_croissance.pdf (p.18). 9 Source : Liste des principaux employeurs au 1er janvier 2003 – 2018 (STATEC) 187 5. L’impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Ainsi, les effets de ces changements réglementaires commencent à se faire sentir sur les performances économiques des entreprises du secteur au Luxembourg, notamment de celles qui continuent, malgré les changements réglementaires, à exercer leurs activités à partir du Luxembourg. Le départ de grands acteurs du secteur a eu un impact sur les performances globales du secteur. La valeur ajoutée créée par ce type d’activités en 2016 continuait à baisser en termes absolus et se situait sous la barre des 900 millions d’euros pour ne représenter plus que 1,9 % de l’économie (Figure 4). En s’appuyant sur les données déposées au RCS et selon les calculs effectués par l’ODC, le groupe Amazon restait le principal acteur du secteur au Luxembourg mais ne créait plus que 1,1 % de la valeur ajoutée totale de l’économie dans le pays, et ce probablement à cause des effets des changements régle- mentaires commençant à se sentir en 20168 . Ceci est aussi le cas pour d’autres entreprises qui ont commencé à voir leur chiffre d’affaires impacté de manière directe ou indirecte par ces changements régle- mentaires, suite à une éventuelle diminution des achats en ligne effec- tués par les consommateurs européens ou à la migration d’une partie du chiffre d’affaires vers d’autres filiales de ces groupes à l’étranger. Malgré cela, le nombre d’employés au Luxembourg du Groupe Amazon est passé de 880 en 2015 à 1 210 en 20169 . Figure 4 Part de la valeur ajoutée de l'e-commerce dans l’économie nationale 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 Groupe Amazon Autres entreprises 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p) 0,6 en % 1,1 1,6 1,6 1,5 1,8 3,0 3,3 0,5 1,0 1,41,5 1,1 0,8 1,5 0,1 0,1 0,20,2 0,4 1,0 1,5 1,2 2,1 1,9 0,7 1,1 3,5 1,8 1,8 Note : Données disponibles auprès du RCS et de la Centrale des bilans au moment de la rédaction du document. La base de calcul peut être inférieure au nombre d’entreprises recensées pour la même année. (p) : données provisoires Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, Centrale des bilans (STATEC), IGSS, Calculs : ODC À noter que la présente analyse considère uniquement les entreprises appartement à la liste initialement établie et dont l'activité principale est le commerce électronique. En réalité, donc, l’impact de ce type d’activité est encore plus important que ce qui est reporté dans cette analyse.
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    188 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Les TIC au sens large Afin d’estimer le secteur TIC au sens large, il est opportun d’addition- ner les résultats des différents aspects pour obtenir une image globale du secteur. Il résulte qu’en 2016, le secteur des TIC, dans sa totalité, employait 21 103 salariés (5,3 % de l’emploi salarié total) au sein de 2 641 entreprises au Luxembourg (7,1 % des entreprises). Depuis 2005, le nombre d’entreprises et l’emploi salarié ont augmenté respective- ment de 59,1 % et 65,4 %, soit un taux de croissance annuel respectif de 4,3 % et de 4,7 %. La valeur ajoutée du secteur des TIC dans sa globalité se compose donc de différents « sous-secteurs ». Alors que la valeur ajoutée brute des TIC, selon la définition d’Eurostat, était de 6,8 % en 2016, technologies de l’espace incluses (cf.  paragraphe  3.2), en ajoutant les activités connexes, telles que l’e-commerce et le secteur « contenu et médias » dépendant des TIC, le total du secteur s'approchait des 9,5 % de l’éco- nomie du pays. L’année 2016 a été une année positive pour le secteur des TIC en termes absolus, notamment en termes de création d’entreprises et d’emplois, malgré une baisse du chiffre d’affaires de certaines entreprises du secteur. Ce phénomène se répercute au niveau de la valeur ajoutée créée, qui depuis 2014, est en baisse et atteint 6,8 % de l’économie selon la définition TIC d’Eurostat. La même tendance à la baisse se remarque aussi dans le secteur TIC au sens large qui a subi une baisse dans son ensemble et représente, en 2016, 9,5 % de la valeur ajoutée du pays (Figure 5). Figure 5 Évolution de la part de la valeur ajoutée du secteur des TIC au sens large dans l’économie totale 14 12 10 8 6 4 2 0 Total TIC (définition large) TIC net Technologies de l’espace Part des activités déjà incluses dans la définition de TIC Eurostat E-commerce Contenu et médias TIC Eurostat (définition stricte) E-commerce 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 7,8 8,7 6,2 4,2 6,7 9,2 7,1 9,2 7,2 9,0 7,3 en % 4,5 5,1 5,4 5,0 1,9 2,1 1,9 2,0 1,7 0,6 0,5 0,50,5 0,5 1,1 1,6 1,51,6 1,2 10,0 7,3 4,7 1,7 0,6 2,1 7,4 11,0 5,5 1,8 0,6 3,1 0,3 6,8 9,5 5,4 1,8 0,5 2,1 8,0 11,0 5,2 1,8 0,5 2,5 1,00,8 0,1 0,5 Calculs : ODC
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    189 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.3.2 Technologies de l’espace La définition du secteur spatial retenue dans le cadre de cette étude est l’adaptation de la définition de l’OCDE : « l’ensemble des activités et l’utilisation des ressources qui créent et offrent de la valeur et des avan- tages aux êtres humains dans le cadre de l’exploration, la compréhension, la gestion et l’utilisation de l’espace ». Par conséquent, l’économie spa- tiale retenue pour le Luxembourg tient compte des activités des acteurs privés « impliqués dans le développement, la fourniture et l’utilisation de produits et services liés à l’espace, allant de la recherche et le développe- ment, la fabrication et l’utilisation de l’infrastructure spatiale (stations au sol, lanceurs et satellites) aux applications à composantes spatiales (équi- pement de navigation, téléphones satellitaires, services météorologiques, etc.), et aux connaissances scientifiques générées par ces activités ». Les domaines d’application de ces technologies sont les communications par satellite, la navigation par satellite, l’observation de la Terre par satellite, l’exploration spatiale et la science spatiale. En 2016, le secteur était composé de 19 acteurs employant 653 per- sonnes (Tableau 3) dont 498 par le groupe SES, de loin le plus grand employeur national du secteur (76,2 % des emplois du secteur). Tableau 3 Indicateurs relatifs au secteur des technologies de l’espace, secteur privé Les technologies de l'espace 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p) Nombre d’entreprises 14 14 16 16 16 18 18 19 19 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % Nombre de personnes occupées - - 596 597 639 634 598 618 653 - - 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) Base : 657,8 694,9 705,3 710,1 670,8 694,8 803,3 823,3 780,7 1,9 % 2,1 % 2,0 % 1,9 % 1,7 % 1,7 % 1,8 % 1,8 % 1,7 % 8 10 10 14 16 16 17 19 19 Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. Données sur l’emploi non disponibles pour les années 2008 et 2009. Les informations concernant la valeur ajoutée du secteur sont disponibles uniquement pour le nombre d’entreprises mentionné en « base ». Une estimation de la part des emplois et de la valeur ajoutée liée aux activités spatiales a été effectuée sur base des estimations fournies par les entreprises mêmes lors d’entretiens individuels et/ou d’envoi de questionnaires spécifiques. (p) : données provisoires Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC. Calculs : ODC Ces 19 entreprises ont créé, cette même année, près de 1,7 % de la valeur ajoutée du pays, ce qui correspond à plus de 780 millions d’euros (+18,7 % depuis 2008, soit une croissance annuelle de 2,2 %). Alors que de nouveaux acteurs se sont récemment implantés au Luxembourg, en 2016, la quasi-totalité de la valeur ajoutée était, malgré tout, créée par le groupe SES (Figure 6).
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    190 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 6 Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur spatial 6 5 4 3 2 1 0 800 000 600 000 400 000 200 000 0 Valeur ajoutée (mio EUR) 2008 2009 2010 2011 2012 2015 201620142013 en % 657 848 694 936 705 314 710 450 670 836 394 818 803 339 823 320 780 740 1,9 2,1 1,92,0 1,7 1,8 1,71,81,7 Part de la valeur ajoutée dans l’économie Source : Bilans des entreprises déposés au RCS Calculs : ODC En effet, depuis la création de SES en 1985, la croissance du secteur spatial au Luxembourg s’est faite en s’appuyant sur les compétences en télécommunications et médias par satellites et infrastructure sol correspondante. Aujourd’hui encore ce volet reste prépondérant mais est néanmoins contrebalancé par l’arrivée récente de nouveaux acteurs positionnés dans le domaine de l’observation de la Terre et plus parti- culièrement des services de géo-information, mais également par le positionnement du Luxembourg sur la thématique de l’exploration et l’utilisation des ressources spatiales. 5.3.3 Logistique L’analyse de l’impact économique du secteur de la logistique tient compte uniquement de l’aspect lié au transport de marchandises (transport fret) et exclut, ainsi, les activités liées au transport de pas- sagers et les activités de déménagement. Les indicateurs reportés ci-dessous se basent donc sur les activités logistiques définies selon la NACE, en fonction du principe de classification selon l’activité prin- cipale de l’entreprise (Tableau 4). Tableau 4 Rappel des activités du secteur logistique Code NACE Rév. 2 Libellé 49.200 Transports ferroviaires de fret 49.410 Transports routiers de fret 50.200 Transports maritimes et côtiers de fret 50.400 Transports fluviaux de fret 51.210 Transports aériens de fret 52.100 Entreposage et stockage 52.210 Services auxiliaires des transports terrestres 52.220 Services auxiliaires des transports par eau 52.230 Services auxiliaires des transports aériens 52.240 Manutention 52.290 Autres services auxiliaires des transports 53.200 Autres activités de poste et de courrier
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    191 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Il faut néanmoins remarquer que cette définition ne tient pas compte des entreprises ayant une importante activité logistique, qui n'est cependant pas leur métier de base, et qui sont donc classées dans d'autres codes NACE (comme Champ Cargosystems, CTI Systems, FANUC, RAK Porcelain, Amazon ou encore NSPA pour n'en citer que quelques-unes). Le Tableau 5 présente une sélection d’indicateurs macroéconomiques analysés pour le secteur de la logistique. Depuis 2011 on assiste à une baisse du nombre d’entreprises actives dans le transport de mar- chandises (717 entreprises en 2016 contre 746 en 2011). Cependant, la valeur ajoutée créée en 2016 par celles-ci dépassait 1,1 milliard d’euros, un des niveaux les plus élevés enregistrés dans le secteur logistique au Luxembourg, le pic ayant été atteint en 2015. Parallèlement à une croissance des emplois dans le secteur on assiste aussi, depuis 2009, à une augmentation de la productivité de ces entreprises. Tableau 5 Indicateurs relatifs au secteur de la logistique, secteur privé La logistique 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre d’entreprises 675 700 739 746 741 727 715 720 717 2,5 % 2,5 % 2,4 % 2,3 % 2,2 % 2,1 % 2,0 % 2,0 % 1,9 % Nombre de personnes occupées 11 162 12 591 13 492 13 256 12 812 12 565 12 393 12 517 12 819 3,6 % 3,8 % 3,8 % 3,6 % 3,4 % 3,3 % 3,1 % 3,1 % 3,1 % Nombre de salariés 10 995 12 454 13 285 12 975 12 635 12 458 12 275 12 397 12 698 3,8 % 3,9 % 4,0 % 3,7 % 3,5 % 3,4 % 3,3 % 3,2 % 3,2 % Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) 765,8 817,3 673,1 800,0 824,3 859,8 998,9 1 149,8 1 134,9 2,9 % 2,5 % 2,0 % 2,1 % 2,1 % 2,1 % 2,3 % 2,5 % 2,4 % Chiffre d’affaires (en millions d’EUR) 2 696,8 3 434,3 3 048,8 3 850,8 3 742,9 3 843,6 4 396,5 4 433,8 4 343,7 Dépenses de personnel (en millions d’EUR) 485,1 564,0 623,3 653,3 653,8 657,1 673,9 687,2 711,2 Investissements bruts en biens corporels (en millions d’EUR) 80,7 185,2 85,9 67,0 567,3 371,9 442,5 428,9 326,8 Chiffre d’affaires par personne occupée (en milliers d’EUR) 241,6 272,8 226,0 290,5 292,1 305,9 354,8 354,1 338,8 Productivité apparente du travail (valeur ajoutée brute par personne occupée) (en milliers d'EUR) 68,6 64,9 49,9 60,4 64,3 68,4 80,6 91,8 88,5 Taux d’investissement (investissement/valeur ajoutée au coût des facteurs) 10,5 % 22,7 % 12,8 % 8,4 % 68,8 % 43,3 % 44,3 % 37,3 % 28,8 % Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) Ainsi, entre 2005 et 2016, le secteur comptait 12 800 personnes occu- pées, soit une augmentation de 14,8 % (taux de croissance annuel de 1,3 %), en développement constant depuis 2014 (Figure 7).
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    192 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 7 Évolution du nombre d’emplois et d’entreprises du secteur de la logistique 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 800 750 700 650 600 Nombre de personnes occupées Nombre d’entreprises 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 675 664 700 719 739 725 746 741 727 720 717 11 162 11 589 12 591 13 83413 49213 65213 256 12 81212 565 12 51712 819 715 12 393 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) Alors que le transport de fret routier représentait 64 % des emplois du secteur en 2005 (personnes occupées) mais plus que 56,1 % en 2016, les autres activités de transport de fret ont connu une croissance constante depuis 2005 (Figure 8). Ainsi, le nombre d’entreprises de services auxiliaires des transports a sans cesse augmenté : de 153 entreprises en 2006 à 201 en 2016. Malgré une reprise de l’emploi dans le transport routier entre 2014 et 2016 (+115 emplois salariés), la part de l’emploi que représente le transport routier dans le secteur logis- tique est à la baisse suite à l'augmentation des emplois liés aux services à forte valeur ajoutée et autres services annexes (de 36 % à 43,9 % entre 2005 et 2016), en accord avec les objectifs de la stratégie du secteur. Figure 8 Évolution de la part des personnes occupées du secteur de la logistique 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Autres transports (%)Emploi total Transports routier (%) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 64,0 36,0 36,3 35,9 36,5 37,6 36,9 39,7 40,3 41,4 46,4 63,7 64,1 63,5 62,4 63,1 60,3 58,659,7 53,6 11 162 11 589 12 591 13 834 13 492 13 652 13 256 12 56512 812 13 316 43,9 56,1 12 819 42,7 57,3 12 517 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC), Calculs : ODC
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    193 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Le chiffre d’affaires généré en 2016 par le secteur logistique dépassait 4,3 milliards d’euros. La valeur ajoutée créée a aussi considérablement augmenté en termes absolus ce dernières années, dépassant 1,1 mil- liard d’euros en 2016, soit 2,4 % de la valeur ajoutée créée au Luxem- bourg (Figure 9). Figure 9 Évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs du secteur de la logistique 6 5 4 3 2 1 0 en % 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 Valeur ajoutée (mio EUR) Part de la valeur ajoutée dans l'économie 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2,9 2,7 2,52,5 2,0 2,4 2,1 2,1 2,1 765,8 799,7 817,3 852,7 673,1 863,4 800,0 824,3 859,8 998,9 1149,1 1134,9 2,3 2,5 2,4 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) En 2016, le secteur de la logistique comptait 414 entreprises de trans- port routier de fret (57,7 % des entreprises du secteur produisant 35,1 % de la valeur ajoutée du secteur contre respectivement 60 % et 36,7 % en 2014), 201 entreprises de services auxiliaires des transports et 66 entreprises exerçant des activités de poste et de courrier (contre 51 en 2014, soit une augmentation de +29,4 %). À celles-ci s’ajoutent 6 entreprises de transport aérien de fret, une de transport ferroviaire de fret (CFL Cargo) et 6 d’entreposage et stockage. Cargolux Airlines International SA, leader du transport aérien de fret, représente à lui seul plus de 36,9 % du chiffre d’affaires du secteur de 2016. Cette même année, le chiffre d’affaires des entreprises de transport routier de fret dépassait 1,2 milliard d’euros avec, par conséquent, une croissance de la valeur ajoutée créée se rapprochant du seuil des 400 millions d’euros (Tableau 6). Ces entreprises représentaient en 2016, 1,7 % de l’emploi total avec 7 252 personnes occupées. À l’opposé, le nombre d’entreprises de services auxiliaires des transports, a continué de croître depuis 2006 pour atteindre le nombre de 201 entreprises en 2016 (contre 160 en 2005).
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    194 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Tableau 6 Indicateurs relatifs aux activités de transport routier de fret Le transport routier de fret 2005 ... 2007 ... 2009 ... 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre d’entreprises 433 453 483 482 468 445 429 423 414 Nombre de personnes occupées 7 141 8 066 8 416 7 991 7 647 7 361 7 131 7 169 7 252 Nombre de salariés 7 030 7 976 8 260 7 761 7 520 7 298 7 072 7 098 7 187 Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) 338,8 379,8 358,9 366,7 367,5 351,1 366,5 395,8 398,1 Chiffre d’affaires (en millions d’EUR) 898,1 1 077,8 1 037,2 1 209,5 1 187,3 1 177,9 1 186,5 1 209,3 1 233,5 Source : Statistiques structurelles sur les entreprises (STATEC) 5.3.4 Sciences et technologies de la santé Selon la définition initiale du secteur de 2008, celui-ci était composée d’entreprises dont les activités étaient liées aux « technologies de la santé ». Le secteur a ensuite été élargi pour prendre en compte, outre le domaine biomédical, les retombées et synergies entre secteurs ainsi qu’entre technologies. En 2016, ce secteur comptait une trentaine d’entreprises et 668 emplois salariés, chiffre qui a quadruplé depuis 2008 (Tableau 7). Parallèlement, la valeur ajoutée créée, en 2016, atteignait 105 millions d'euros et avait presque triplé depuis 2008, et atteignait 0,22 % de la valeur ajoutée brute de l’économie du pays. Ces chiffres ne tiennent pas compte des efforts importants réalisés au cours des années passées dans le secteur public, dont la recherche publique liée aux sciences et technologies de la santé, par exemple au sein de l’Université du Luxembourg, plus spécifiquement le Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) et le Life Sciences Research Unit (LSRU), le Luxembourg Institute of Health (LIH), dont fait mainte- nant partie la Integrated BioBank of Luxembourg (IBBL) et le Laboratoire National de Santé (LNS). On estime, ainsi, le nombre d’employés dans ces instituts à environ 880 en 2016 alors qu’ils n'étaient que 480 en 2005, soit une augmentation de plus de 83%. Tableau 7 Indicateurs relatifs au secteur des sciences et technologies de la santé, secteur privé Les sciences et technologies de la santé 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre d’entreprises 17 19 22 29 31 30 29 33 32 0,06 % 0,06 % 0,07 % 0,09 % 0,09 % 0,09 % 0,08 % 0,09 % 0.09 % Nombre de salariés 168 202 233 473 552 572 599 627 668 0,05 % 0,06 % 0,07 % 0,14 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,17 % Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) Base : 37,7 38,4 39,5 49,0 65,7 100,4 76,6 90,2 105,7 0,11 % 0,12 % 0,11 % 0,13 % 0,17 % 0,24 % 0,17 % 0,19 % 0,22 % 9 10 11 24 27 26 26 33 27 Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. Les informations concernant le nombre de salariés et la valeur ajoutée du secteur sont disponibles uniquement pour le nombre d’entreprises mentionné en « base ». Nombre de personnes occupées non disponible. Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC et IGSS, Calculs : ODC
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    195 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.3.5 Éco-technologies a) Les producteurs d’éco-technologies En 2012 une première liste d’entreprises actives dans le secteur des éco-technologies avait été établie par les experts nationaux du secteur. Elle comptait 134 entreprises « productrices » d’éco-technologies qui étaient impliquées à différents degrés d’intensité dans ce type d’activité selon la répartition suivante : a) 30 entreprises composaient le secteur des éco-technologies au sens strict du terme. L’activité principale de ces entreprises était princi- palement tournée vers le développement et la vente de produits et de services destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les impacts environnementaux et à réduire la consommation de res- sources naturelles par rapport aux techniques habituelles répondant aux mêmes besoins ; b) 104 entreprises développaient des éco-technologies dans une logique de production propre, sans pour autant s’inscrire dans le secteur des éco-technologies (par exemple Bétons Feidt, Goodyear, Paul Wurth…). Ces éco-activités comprenaient l’ensemble des opérations de production de biens ou de services concourant à la protection de l’environnement et à la gestion rationnelle des ressources naturelles. Outre ces deux catégories un grand nombre d’entreprises au Luxem- bourg pouvaient être considérées comme étant éco-responsables : les efforts faits pour protéger l’environnement sont considérables, notam- ment, grâce à une régulation assez stricte. À elle seule, SuperDrecks- Këscht, reconnue comme « meilleure pratique » en Europe, comptait près de 3 600 entreprises affiliées directement impliquées dans la gestion optimale des déchets et pouvant donc être considérées comme éco-responsables10 . Depuis, la mise à jour de cette liste a permis d’effectuer le suivi des indicateurs liés aux entreprises de ce secteur. À ce jour, le secteur des éco-technologies au sens strict est encore restreint. Les 33 entreprises du secteur exerçant une activité principale liée au développement d’éco- technologies, et leurs 634 salariés, produisaient, en 2016, près de 0,2 % de la valeur ajoutée brute du pays, soit une croissance de 150 % de la valeur ajoutée créée entre 2008 et 2016 (Tableau 8). Tableau 8 Indicateurs relatifs au secteur des éco-technologies, secteur privé Les éco-technologies 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Nombre d’entreprises 22 22 24 29 32 35 37 38 33 0,07 % 0,07 % 0,08 % 0,09 % 0,10 % 0,10 % 0,10 % 0,10 % 0,09 % Nombre de salariés 497 543 535 569 579 637 640 621 634 0,15 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,16 % 0,18 % 0,17 % 0,16 % 0,16 % Valeur ajoutée au coût des facteurs (en millions d’EUR) Base : 27,7 23,9 19,2 39,9 36,1 40,1 37,6 54,4 69,2 0,08 % 0,07 % 0,05 % 0,10 % 0,09 % 0,10 % 0,09 % 0,12 % 0,16 % 10 10 13 26 30 22 33 34 32 Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. Les informations concernant le nombre de salariés et la valeur ajoutée du secteur sont disponibles uniquement pour le nombre d’entreprises mentionné en « base ». Nombre de personnes occupées non disponible. Source : Bilans des entreprises déposés au RCS, STATEC et IGSS, Calculs : ODC 10 https://www.sdk.lu/index.php/ fr/a-propos-de-nous
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    196 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Le nombre d’entreprises productrices d’éco-technologies au sens strict et la part dans la valeur ajoutée du pays restent donc encore faibles, malgré le fait qu’elles créent plusieurs centaines d’emplois. Cette clas- sification ne tient cependant pas compte des entreprises développant des produits éco-innovants, telles que Goodyear ou Arcelor, ne pouvant cependant pas être comptabilisées dans ce secteur étant donné qu’elles exercent une autre activité principale. b) Les utilisateurs d’éco-technologies Alors que le paragraphe précédent de l’analyse couvre uniquement les entreprises dont l’activité principale est le développement de nouvelles technologies contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable, plusieurs autres entreprises sont utilisatrices d’éco-techno- logies. Étant donné l’importance croissante accordée au développement de processus et produits ayant un impact environnemental moindre, plusieurs autres entreprises, dans les secteurs les plus variés, mettent en place des produits ou procédés innovants apportant des bienfaits à l’environnement tout en améliorant l’efficience et la productivité des processus internes à l’entreprise. Ce type d’activité est analysé par le STATEC dans le cadre du secteur des biens et services environne- mentaux (EGSS) recensés par Eurostat. Ce sont donc les activités de production de biens et de services visant à prévenir, mesurer, contrôler, limiter, minimiser ou corriger les dommages environnementaux ainsi que l’épuisement des ressources naturelles qui sont mesurées. Selon les dernières données disponibles, ces activités, à travers tous les secteurs de l’économie luxembourgeoise, représentaient en 2015 près de 1,8 % de la valeur ajoutée brute (VAB) du pays et plus de 9 200 emplois. C’était le secteur industriel qui, dans son ensemble, produisait la majeure partie (57,1 %) de la VAB des EGSS (Tableau 9). Tableau 9 Données EGSS EGSS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Production (en millions d’EUR) 1 766,4 1 406,3 1 592,2 1 757,9 1 710,3 1 760,9 1 883,3 1 927,0 1,6 % 1,4 % 1,4 % 1,4 % 1,3 % 1,2 % 1,1 % 1,0 % Valeur ajoutée brute (en millions d’EUR) 649,4 591,6 700,9 747,5 732,2 767,8 830,6 821,1 1,9 % 1,8 % 2,0 % 1,9 % 1,9 % 1,9 % 1,9 % 1,8 % Personnes occupées (EPT) 10 474,3 8 963,2 9 692,0 9 779,7 9 798,1 9 646,1 9 677,4 9 224,5 3,0 % 2,5 % 2,7 % 2,6 % 2,6 % 2,5 % 2,4 % 2,3 % Note : Les pourcentages en italique représentent la part du secteur dans la valeur totale de l’indicateur du Luxembourg. EPT = Équivalent plein temps. Source : STATEC En 2015, le secteur de la construction était le premier contributeur (donc composé par une seule section représentée par une seule « lettre ») avec 38,6 % de la VAB en termes de biens et services environnemen- taux11 (Figure 10). 11 L'industrie est définie comme l’ensemble des activités de l’industrie manufacturière, de production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné ainsi que des activités de production et distribution d’eau ; assainisse- ment, gestion des déchets et dépollution.
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    197 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 10 Distribution de la valeur ajoutée brute liée aux biens et services environnementaux par branche, 2015 A - Agriculture, sylviculture et pêche 0,1 % C - E - Industrie 5,7 % F - Construction 3,9 % G - U - Services 0,2 % Source : STATEC Ces proportions étaient similaires entre le secteur de l’industrie et celui de la construction en termes d’emplois, qui représentaient respective- ment 36,7 % et 58,4 % des emplois EGSS en 2015 et démontre ainsi l’intensité de l’emploi lié à l’EGSS dans le secteur de la construction (Figure 11). Figure 11 Distribution de l’emploi lié aux biens et services environnementaux par branche, 2015 A - Agriculture, sylviculture et pêche 0,2 % C - E - Industrie 3,7 % F - Construction 5,8 % G - U - Services 0,2 % Source : STATEC Au-delà du développement du secteur des éco-technologies, l’éco- innovation permet de renforcer la compétitivité de tous les secteurs, notamment à travers une approche d’économie circulaire visant à découpler la croissance de l’utilisation de matières premières et de diminuer ainsi l’exposition des entreprises à la volatilité de leurs prix. Ainsi le ministère de l’Économie a réalisé une étude en 2014 concluant qu’au moins 7 000 emplois au Grand-Duché dépendraient actuellement de la circularité12 . En développant davantage l’économie circulaire, le Luxembourg pourrait créer de nombreux emplois dans les années à venir et faire des économies substantielles en coûts de matière pre- mière. 12 https://gouvernement.lu/ dam-assets/fr/actualites/ communiques/2015/02- fevrier/09-closener-economie/ Presentations-a-la-Chambre- de-Commerce_9-fevrier-2015. pdf
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    198 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires 5.4 Conclusions En 2016, les 5 nouveaux secteurs prioritaires dans le secteur privé (et donc hors secteur public), dans leur définition au sens strict, repré- sentaient 9,6 % de la valeur ajoutée du pays et près de 31 000 emplois salariés au sein de 3 047 entreprises.13 Parmi ces nouveaux secteurs, les TIC représentaient de loin la plus grande part en termes de valeur ajoutée et d’emplois créés dans l’éco- nomie, suivies de la logistique et des technologies de l’espace. Alors que depuis 2008 le nombre d’emplois a constamment augmenté dans quatre des 5 nouveaux secteurs prioritaires, le secteur de la logistique a vu le nombre d’emplois fléchir légèrement jusqu'en 2014, principale- ment à cause du déclin du transport de fret routier, suite à la forte concurrence internationale dans le secteur. Depuis, on assiste à une reprise du secteur (Figure 12). Figure 12 Impact économique des 5 nouveaux secteurs prioritaires (secteur privé), évolution 2008-2016 TIC (n=2266) Technologies de l’espace (n=19) TIC net (espace exclu) (n=2247) Logistique (n=717) Sciences et technologies de la santé (n=32) Éco-technologies (n=33) 2,4 % 0,2 %0,2 % 5,2 % 1,7 % 6,8 % 20 000 15 000 10 000 5 000 0 -5 000 Nombre d’emplois, 2016 Évolution de l’emploi, en %, 2008-2016 -20 -10 0 10 20 30 300... Note : La taille de la bulle et le pourcentage représentent la part du secteur dans l'économie en termes de valeur ajoutée. Le secteur des TIC se compose des Technologies de l’espace et des « TIC net (espace exclu) ». Le nombre de salariés du secteur des technologies de l’espace n’étant pas disponible pour 2008 et 2009, l’évolution a été mesurée par rapport aux valeurs de 2010. n = nombre d’entreprises Calculs : ODC En termes absolus, la valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs prioritaires (au sens strict) n’a cessé de croître entre 2005 et 2015, à l’exception de l’année 2009 suite à la crise économique et financière. En 2016, on assistait à une légère baisse en termes de valeur ajoutée créée qui atteignait 4,5 milliards d'euros, soit 9,6 % de la valeur ajoutée totale de l’économie (Figure 13). 13 Les données utilisées dans ce chapitre vont jusqu'en 2016 et ne tiennent donc pas encore compte des informations et projets plus récents, comme par exemple l’initiative « Space resources » lancée récemment (http://www.spaceresources. public.lu/en.html)
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    199 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Figure 13 Évolution de la valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs prioritaires, secteur privé 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 en % 12 11 10 9 8 7 6 Montant de valeur ajoutée créée par les 5 nouveaux secteurs prioritaires (en mio €) Part de la valeur ajoutée des 5 nouveaux secteurs prioritaires dans l'économie 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 20162014 9,0 8,5 8,9 8,2 8,9 9,7 9,5 9,7 9,7 2 359 2 539 2 705 3 021 2 924 3 464 3 655 3 779 3 990 10,5 9,6 10,3 4 634 4 753 4 552 Calculs : ODC Au niveau des emplois on constate une augmentation continue depuis 2005 puisque ces secteurs représentaient, en 2016, près de 31 000 emplois salariés pour l’ensemble des 5 secteurs prioritaires analysés, soit plus de 9 650 emplois créés en l’espace de 11 ans. En pourcentage, après 3 années de croissance rapide entre 2005 et 2008, les emplois salariés comptabilisés dans ces nouveaux secteurs avaient, depuis, légèrement diminué et atteint 7,8 % de l’emploi salarié total du pays en 2016 (Figure 14). Figure 14 Évolution de l’emploi créé dans les 5 nouveaux secteurs prioritaires, secteur privé 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 en % 12,0 11,0 10,0 9,0 8,0 7,0 6,0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 20162014 7,3 7,4 8,3 7,8 8,3 8,2 8,2 8,1 8,0 7,9 21 298 22 603 24 763 27 65427 752 27 865 28 833 28 935 29 28029 766 7,8 7,8 30 95530 074 Nombre d'emplois salariés créés dans les 5 nouveaux secteurs prioritaires Part d'emplois salariés des 5 nouveaux secteurs prioritaires dans l'économie Calculs : ODC
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    200 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Le secteur des TIC, dans sa définition au sens strict, incluant notam- ment les technologies de l’espace, restait le principal contributeur à la valeur ajoutée et aux emplois salariés créés dans les 5 nouveaux secteurs prioritaires en 2016. Les TIC au sens strict représentaient ainsi 6,8 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 4,3 % du total de l’emploi salarié du pays. Le secteur de la logistique suivait de près et représentait 2,4 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 3,2 % de l’emploi salarié total du pays. La contribution des secteurs des sciences et technologies de la santé et des éco-technologies au niveau de ces deux indicateurs macroéconomiques reste à ce jour moindre (Figure 15). À ces chiffres peuvent s’ajouter ceux liés au commerce électronique et au secteur contenu et médias qui feraient bondir de près de deux points de pourcentage la part des secteurs prioritaires dans la valeur ajoutée de l’économie du pays et de près d’un demi-point de pourcen- tage leur part dans le nombre d’emplois créés. Figure 15 Contribution de chaque secteur prioritaire à la valeur ajoutée brute et à l'emploi salarié, secteur privé, 2016 12 10 8 6 4 2 0 en % Contribution de chaque secteur à la valeur ajoutée brute de l’économie Contribution de chaque secteur à l’emploi total TIC net (espace exclu) Technologies de l’espace TIC au sens strict Logistique Sciences et technologies de la santé Éco-technologies 5,2 % 0,2 % 0,2 % 2,4 % 1,7 % 4,1 % 0,2 % 0,2 % 3,2 % 0,2 % Calculs : ODC Les principales conclusions de l’étude par secteur analysé sont résu- mées ci-dessous. Il faut cependant garder à l’esprit que les données utilisées dans ce chapitre se limitent à 2016 et que celles-ci ne tiennent donc pas encore compte des informations et projets plus récents.
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    201 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Le secteur des TIC était, en 2016, le secteur le plus établi parmi les 5 nouveaux secteurs prioritaires du gouvernement et représentait 6,8 % de la valeur ajoutée brute de l’économie et 4,3 % des emplois salariés du pays. Le nombre d’emplois et d’entreprises productrices de TIC sises au Luxembourg et actives dans ce secteur, selon la définition au sens strict retenue, a continué de croître entre 2005 et 2014, notamment grâce à un investissement public et privé impor- tant dans la création d’infrastructures de haut niveau (centres de données, réseaux à haut débit, etc.) et à un environnement des affaires favorable. On assiste cependant, depuis 2014, à une dimi- nution du chiffre d'affaires des entreprises probablement suite aux récents changements réglementaires en matière d’e-TVA dans l’UE. Ainsi, on constate une baisse de la valeur ajoutée créée par plusieurs entreprises exerçant ce type d’activités, et le départ de certains acteurs du secteur. Ce phénomène se remarque aussi, depuis 2014, au niveau des activités de commerce électronique basées au Luxembourg qui ont connu une croissance très importante jusqu'à ce moment. Une évolution positive du secteur est cependant toujours observée au niveau de la création de nouvelles entreprises et d’em- plois dans le secteur ainsi qu’à travers le nombre, en croissance, d’utilisateurs de TIC, et ce à travers tous les secteurs de l’économie. Le secteur des technologies de l’espace, partie intégrante de la définition du secteur des TIC, est dominé par la présence d’un acteur international majeur, le groupe SES qui constitue la quasi-totalité du secteur. Le gouvernement souhaite renforcer son positionnement dans ce secteur en investissant dans des projets d’envergure et en soutenant la recherche dans le domaine spatial, notamment au sein d’entreprises de taille plus modeste qui caractérisent le secteur spatial luxembourgeois. De plus, dans le cadre du projet « Space resources », le gouvernement du Luxembourg a récemment voté une loi visant à positionner le pays en tant que pionnier dans l’explo- ration et l’utilisation de ressources spatiales. Fournir une sécurité juridique aux acteurs économiques et investisseurs quant à la pro- priété des minéraux et d’autres ressources de valeur dans l’espace est l’un des principaux objectifs de cette loi. Le Luxembourg est ainsi le premier pays européen à mettre en place un cadre juridique don- nant des assurances aux opérateurs privés quant à leurs droits sur les ressources qu’ils pourraient extraire dans l’espace. Après avoir connu une baisse constante des emplois dans le secteur de la logistique entre 2008 et 2014, suite à la concurrence interna- tionale accrue dans le transport de fret routier, on assiste à une reprise de l’emploi au niveau du transport routier de marchandises ainsi que dans le secteur dans sa totalité. On remarque une évolution similaire de la valeur ajoutée créée qui atteint, depuis 2015, ses plus hauts niveaux. En 2016, le secteur générait près de 12 700 emplois salariés et créait 1,13 milliard d’euros en termes de valeur ajoutée créée.
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    202 5. L’impactéconomique des 5 nouveaux secteurs prioritaires Les activités liées au secteur des sciences et technologies de la santé restaient encore très limitées dans le secteur privé. Le nombre d’entreprises actives était restreint et la valeur ajoutée créée encore faible. Il reste donc encore de nombreux progrès à faire, notamment d’un point de vue de l’environnement réglementaire, afin de favori- ser les dynamiques du secteur et de développer et d’attirer plus d’entreprises privées dans ce secteur. L’impact du secteur des éco-technologies reste difficile à évaluer car les innovations dans ce secteur sont souvent imposées par la réglementation de plus en plus stricte. Alors que le nombre d’entre- prises productrices d’éco-technologies reste très limité au Luxem- bourg, l’attention envers l’environnement prend une part de plus en plus importante auprès des entreprises et des ménages. Le nombre d’entreprises utilisatrices d’éco-technologies est en hausse constante depuis quelques années et l’attention envers l’économie circulaire ne cesse de prendre de plus en plus d’importance au Luxembourg. À noter que la comparaison entre secteurs (benchmarking) s’avère assez difficile car plusieurs facteurs les différencient. Le niveau de maturité, par exemple, diffère considérablement en fonction du secteur étudié. Alors que le secteur des TIC et de la logistique sont des secteurs prio- ritaires bien établis depuis maintenant plus d’une décennie, les secteurs fortement basés sur la R&D, tels que les technologies de l’espace, les sciences et technologies de la santé et les éco-technologies le sont depuis moins longtemps. Ainsi, alors que le secteur des sciences et technologies de la santé s’est à ce jour principalement développé au niveau du secteur public, le secteur des éco-technologies s’est développé sous un aspect encore différent. Le nombre d’entreprises productrices d’éco-technologies implantées au Luxembourg est encore très limité, mais un changement de mentalité au sein des entreprises luxembourgeoises par rapport à l’attention qu’elles portent à l’environ- nement et à l’utilisation des ressources est actuellement en cours. Elles essaient par exemple de réduire leur impact environnemental et énergétique au niveau de leur production en développant des activités de production de biens et de services visant à prévenir, mesurer, contrô- ler, limiter, minimiser ou corriger les dommages environnementaux ainsi que l’épuisement des ressources naturelles, en devenant utilisa- trices d’éco-technologies. L’impact n’est donc pas un impact macro­ économique direct mais plutôt indirect car impliquant une production plus efficiente. Aussi, d’autres facteurs, tels que les activités de R&D ou le cadre réglementaire actuel, ont pu favoriser ou limiter l’essor de certains secteurs par rapport à d’autres en termes d’indicateurs macroéconomiques pris en considération dans cette analyse.
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    6.1 Introduction 204 6.2 Méthodologie 207 6.3 Diversification globale de l’économie luxembourgeoise 210 6.4 Diversification dans des sections sélectionnées de l’économie 214 6.5 Diversification de l’économie luxembourgeoise en comparaison européenne 226 6.6 Conclusions 231 6 Le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise
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    204 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.1 Introduction Ce chapitre retrace l’évolution de la structure et du degré de diver­ sification de l’économie luxembourgeoise depuis 1995. Il reprend, en partie, l’analyse de la diversification sectorielle du pays faite par L. Bertinelli et E. Strobl et publiée dans le Bilan Compétitivité 2007. 6.1.1 Objectifs et contenu Le sujet est abordé au niveau macroéconomique en présentant la taille et la part des différentes branches en termes de valeur ajoutée créée dans l’économie. Une attention particulière est portée à l’évolution du degré de diversification qui, lui, est mesuré à l’aide d’un indice de concentration. L’analyse descriptive est un état des lieux de la situation au cours des années et n’aborde ni le problème d’optimisation de la structure de l’économie ni les questions de productivité sectorielle. Sur cette trame, l’étude ne procède pas à une évaluation des politiques de diversification menées par les différents gouvernements luxembour- geois et n’a pas l’ambition de donner des recommandations politiques, stratégiques ou économiques quant à la structure de l’économie natio- nale. L’introduction est complétée par des explications sur la notion de diver- sification, notamment ses déterminants et les enjeux afférents. Ensuite, la méthodologie appliquée est décrite et évaluée. La partie analytique apporte d’abord un éclairage sur la diversification de l’économie luxem- bourgeoise dans son ensemble, puis étudie plus en détail trois sections emblématiques de l’économie nationale, à savoir les activités financières et d’assurance, l’industrie manufacturière et finalement les services à forte intensité de connaissances. L’analyse est complétée par une com- paraison internationale entre le degré de diversification globale du Luxembourg et celui de l’Union européenne (UE), de ses États membres et d’autres pays européens sélectionnés. Pour conclure, les principaux résultats sont récapitulés.
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    205 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.1.2 Notions de diversification En guise de définition, Berthélemy (2005) note qu’une « économie est dite diversifiée si sa structure productive est dispersée en un grand nombre d’activités différentes les unes des autres par la nature des biens et services produits. » Cependant, le concept de diversification ne se limite pas seulement à la production mais peut évidemment être appliqué à d’autres variables macroéconomiques, comme l’emploi, les échanges et parte- nariats commerciaux ou encore la valeur ajoutée. En gros, les enjeux en la matière relèvent de la polarité entre la dilution des risques par le biais de la diversification du tissu économique et l’exploitation de rendements d’échelle moyennant la spécialisation dans un petit nombre de secteurs au sein desquels un pays dispose d’avan- tages comparatifs. Une économie plus diversifiée est censée être moins sensible aux aléas conjoncturels, plus résiliente en cas de chocs exté- rieurs et moins vulnérable face aux changements technologiques ou à l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché. Berthélemy remarque que ces arguments en faveur de la diversification entrent en contradic- tion avec les enseignements de la théorie pure du commerce interna- tional qui indique que la spécialisation selon des avantages comparatifs est favorable à l’efficacité économique et permet de maximiser le bien- être d’une économie. En complément, cet auteur fait référence au concept d’une spécialisation diversifiée où l’accumulation de savoir-faire peut mener à une plus grande diversification. Pour des produits tech- nologiquement avancés, intensifs en capital financier et en capital humain notamment, un pays peut exporter une gamme très diversifiée de produits tout en respectant, dans chacune de ses relations com- merciales bilatérales, ses propres avantages comparatifs. Dans ce cas de figure, un niveau de développement plus élevé serait associé à une plus grande diversification sans être en contradiction avec la théorie des avantages comparatifs qui préconise la spécialisation. Pour ce qui est de la taille d’un pays, Berthélemy remarque que « si les petits pays ont tendance, toutes choses égales par ailleurs, à commercer plus que les grands, il est naturel également que leur activité économique soit plus concentrée, car ils ne disposent pas d’un marché, notamment concernant les facteurs de production, permettant d’étendre autant que les grands pays la diversité de leurs activités. » Dans le contexte des petits pays, Bertinelli et Strobl ajoutent qu’une spécialisation excessive pose de fortes contraintes en vue de trouver le juste équilibre entre l’exploitation de rendements d’échelle et la dilution suffisante des risques. Les mêmes auteurs indiquent également que la dépendance par rapport à un sec- teur dominant n’est pas forcément une situation préoccupante pour autant que les rendements du secteur dominant excèdent le risque d’encourir un choc sectoriel.
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    206 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Compte tenu des défis d’une petite économie très ouverte et relative- ment pauvre en ressources naturelles, la diversification est un enjeu majeur pour le Luxembourg depuis des décennies. Bertinelli et Strobl rappellent que le sujet est depuis longtemps une priorité sur l’agenda politique et que les décideurs ont continuellement travaillé à contre- balancer les forces de spécialisation pour élargir ainsi le fondement économique du pays. Différentes organisations et institutions interna- tionales se sont penchées récemment sur le sujet de la diversification économique du Luxembourg. Dans un document de travail de l’OCDE, Stráský et Wurzel (2015) concluent que « développer l’activité dans des domaines autres que la finance permettrait de soutenir la croissance et de faire face à la baisse de la production potentielle et de la croissance ten- dancielle de la productivité que connaît l’économie luxembourgeoise. » Dans un rapport pays sur des sujets sélectionnés, le Fonds monétaire international (IMF, 2017b) constate qu’en termes de valeur ajoutée créée par branche, l’économie du Luxembourg est moins diversifiée que celle d’autres pays. Le FMI note encore qu’une diversification est importante pour accroître la résilience de l’économie face à des chocs. Dans son Rapport 2017 pour le Luxembourg, la Commission européenne (2017) considère la diversification comme « un enjeu central à long terme pour le Luxembourg » et précise qu’une « diversification de l’économie visant des activités nouvelles à forte valeur ajoutée reste un défi majeur pour le développement et la viabilité économiques du Luxembourg. »
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    207 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.2 Méthodologie Cette partie présente les données utilisées et décrit l’outil statistique appliqué à l’analyse du degré de diversification de l’économie. Elle est complétée par une appréciation critique de la méthodologie. 6.2.1 Données et outil statistique Les analyses exploitent les données de l’Institut national de la statis- tique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg (STATEC) et de l’Office de statistique de l’Union européenne (Eurostat). Les données ont été téléchargées fin mai 2018. Tous les calculs ont été réalisés par l’Observatoire de la compétitivité. Sauf indication contraire, l’activité économique, la taille des branches respectives et le degré de diversification sont mesurés en termes de valeur ajoutée brute, équi- valant à la production moins la consommation intermédiaire et calcu- lée avant la consommation de capital fixe. La valeur ajoutée est expri- mée en prix constants de 2010. Une telle évaluation en volume permet de prendre en compte la déformation de structure de l’économie en éliminant le facteur « variation du prix ». La classification des activités est celle de la version révisée de la Nomenclature statistique des acti- vités économiques dans la Communauté européenne (NACE Rév. 2). Pour les analyses, une classification à travers deux niveaux hiérar- chiques a été retenue. Le premier niveau comporte des rubriques identifiées par un code alphabétique (dénommées sections dans la terminologie NACE) et le deuxième se compose de rubriques identifiées par un code numérique à deux chiffres (divisions). En raison du secret statistique et en fonction du niveau de détail des données ainsi dispo- nibles, certaines rubriques du deuxième niveau sont regroupées. Ainsi, Eurostat présente une répartition en 64 branches au maximum pour ce niveau, toutes sections et divisions confondues. Les données du Luxembourg sont cependant encore plus agrégées et les analyses sont faites sur base de regroupements en 20 et en 45 branches, ce qui cor- respond au niveau de détail maximal publiquement disponible pour le Luxembourg1 . Pour assurer la comparabilité entre pays, les données de l’UE et des autres économies européennes ont été agrégées sur la base des regroupements disponibles pour le Luxembourg. Pour calculer le degré de diversification économique, Berthélemy (2005) indique que « différentes mesures de la diversification sont envisageables […]. La catégorie la plus utilisée […] repose sur le calcul d’indices de concen- tration […] dont la formule la plus générale est la suivante :  , où n est le nombre de produits considérés, Pi est la proportion du produit i dans l’activité totale, wi est une pondération attribuée au produit i, qui est une fonction croissante de Pi si l’on définit un indice de concentration (et donc décroissante si l’on définit un indice de diversification). » Berthélemy présente trois applications particulières d’un tel indice, à savoir l’indice d’entropie, l’indice de Herfindahl et la part des N plus grandes produc- tions dans le total. 1 Deux tableaux présentant les regroupements en 20 et en 45 branches tels qu’ils sont utilisés pour les analyses sont reproduits en annexe de ce chapitre.
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    208 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Dans son appréciation, il estime que « c’est l’indice d’entropie qui semble se prêter le mieux à l’analyse » et explique que « l’indice d’entropie est préférable à l’indice de Herfindahl dans la mesure où il est décomposable. Compte tenu du fait que tous ces indices sont sensibles au degré de désa- grégation de la nomenclature, le fait de pouvoir le décomposer […] consti- tue un avantage. Pour les mêmes raisons, l’entropie est également un indicateur préférable à la part des N plus grandes valeurs. » Bertinelli et Strobl (2007) précisent qu’une différence entre l’indice d’entropie et l’indice de Herfindahl réside dans le fait que l’indice d’entropie est plus sensible aux très petits secteurs. Dans sa Note de conjoncture n° 1-08, le STATEC remarque que l’utilisation de l’indice de Herfindahl ou de l’indice d’entropie comme indice de diversification débouche sur des résultats très similaires. Dans les analyses de ce chapitre, le degré de diversification est ainsi mesuré par l’indice d’entropie pour lequel le terme wi de la formule générale est égal à In(1/Pi ) – qui est la définition usuelle de la dispersion utilisée dans les sciences physiques. En effet, initialement, l’indice d’entropie a été développé pour mesurer le (dés)ordre des molécules dans la thermodynamique. L’indice d’entropie E est calculé par la formule . Dans cette forme, l’indice d’entropie prend des valeurs comprises entre 0 et In(n) et la valeur de l’indice dépend en partie du nombre de branches considérées. Pour remédier à cet inconvénient et faciliter la comparaison directe des résultats, l’indice d’entropie est normalisé par la formule . Ainsi, l’indice prend des valeurs théoriques entre 0, équivalent d’une situation de concentration absolue, et 1, synonyme de diversification maximale. L’indice d’entropie utilisé ici est donc interprétable comme indicateur de diversification, croissant avec la diversité de l’activité économique. 6.2.2 Appréciation de la méthodologie L’utilisation de l’indice d’entropie permet de répondre à la complexité du sujet et de présenter la diversité du tissu économique de façon très simplifiée en synthétisant le degré de diversification en une seule valeur. Cet outil statistique ne peut toutefois que donner une image globale approximative d’une économie à cause de différentes limites métho­ dologiques inhérentes. Ainsi par exemple, toutes choses égales par ailleurs, le déclin d’une branche dominante se traduirait directement par une hausse du degré de diversification globale en raison d’un rapport alors plus équilibré entre les différentes branches. Il s’ensuit qu’il est indiqué de compléter l’analyse du degré de diversification par une analyse de l’évolution de la valeur ajoutée en chiffres absolus afin de présenter une image d’ensemble du développement de la structure économique d’un pays.
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    209 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Un inconvénient majeur de l’indice est sa sensibilité par rapport au niveau d’agrégation des variables. En effet, l’indice montre, sur base de la part respective de chaque branche, la diversité d’un nombre donné de branches qui, ensemble, forment un tout. Chaque modification du regroupement des activités économiques change la proportion des branches entre elles et impacte ainsi le degré de diversification calculé. D’une façon générale, plus le nombre de variables est élevé, plus l’indice devient précis et significatif. L’utilisation de données trop agrégées peut conduire à dénaturer le degré de diversification et limiter la pertinence des analyses. Cette caractéristique doit être considérée dans l’interprétation des résultats du fait que les analyses se basent sur les deux niveaux hiérarchiques supérieurs de la NACE et comprennent ici seulement 45 branches au maximum. Dans ce contexte il est également à noter que l’agrégation des données est en quelque sorte arbitraire dans le sens où certaines activités économiques sont enregistrées plus en détail que d’autres pour la seule raison de conventions statistiques. Un autre désavantage méthodologique provient des règles de classe- ment définies dans la NACE. Dans le cas où une unité exerce plusieurs activités différentes, elle est classée en fonction de son activité écono- mique principale qui est celle qui contribue le plus à la valeur ajoutée totale créée par l’unité. En conséquence, toute diversification intra- entreprise ne se reflète pas dans l’indice de diversification. Un problème similaire se présente au niveau des branches. En effet, si la diversifi- cation se fait à l’intérieur d’une même branche cette variété des acti- vités échappe à l’indice de diversification. En outre, le reclassement d’une entreprise dans une autre branche de la NACE, nécessaire notamment si son activité principale change, produit une sorte de rup- ture de série dans les données et impacte forcément le calcul du degré de diversification et l’analyse de la structure économique. Compte tenu de ces restrictions, la méthodologie appliquée ne reproduit qu’impar- faitement le degré de diversification de l’économie. Les résultats des calculs et analyses doivent donc être interprétés avec prudence afin d’éviter toute mécompréhension. Bien que le développement de nou- velles activités enrichisse la variété du tissu économique, ceci ne se traduit pas forcément dans un degré de diversification plus élevé. Finalement, il est encore à noter que l’indice de diversification écono- mique n’est pas pertinent pour l’évaluation d’un quelconque degré d’exposition au risque d’une économie. En raison de son orientation bien ciblée et spécifique, il n’est tout simplement pas adapté pour juger les risques inhérents à la structure économique d’un pays.
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    210 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.3 Diversification globale de l’économie luxembourgeoise Cette première partie de l’analyse montre l’évolution en volume des différentes branches et retrace le degré de diversification globale de l’économie luxembourgeoise. Figure 1 Valeur ajoutée brute par branche, sections A-T, 1995-2016 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 Valeur ajoutée brute (mio. EUR) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T La valeur ajoutée créée au Luxembourg a quasiment doublé en volume entre 1995 et 2016, le taux de croissance annuel moyen était de 3,3 %. Les différentes branches ont connu des évolutions divergentes et leurs apports respectifs à la croissance totale diffèrent fortement. Depuis plus de vingt ans, ayant pris le relais de l’industrie sidérurgique, les activités financières et d’assurance (K) dominent largement l’économie luxembourgeoise et ont créé, en moyenne, plus d’un quart de la richesse du pays. Ce secteur s’est également développé le plus en volume absolu au cours des deux décennies considérées. La branche qui a gagné le plus en importance est celle de l’information et de la communication (J), qui a réalisé 9,4 % de la valeur ajoutée du Luxembourg en 2016. Sa récente montée en puissance lui a permis de dépasser le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles (G) ainsi que les acti- vités immobilières (L) et de se classer en deuxième position des branches les plus importantes en 2016. À l’autre bout de l’échelle, l’industrie manufacturière (C) est la branche qui a perdu le plus en poids relatif mesuré en termes de valeur ajoutée brute créée dans l’économie au cours des vingt dernières années. Alors que c’était encore la deuxième branche la plus importante en 1995 avec autrefois une part de 11,4 % dans l’économie totale, elle se classe désormais en septième position avec une part de 5,9 % seulement en 2016. Les taux de croissance annuels moyens par branche, repris pour différentes périodes, retracent l’évolution.
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    211 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Tableau 1  Taux de croissance annuels moyens par branche, sections A-T, périodes sélectionnées Code NACE / Dénomination 1995 - 2006 2007 - 2011 2012 - 2016 1995 - 2016 TOTAL - ensemble des activités NACE 4,3 % 1,8 % 2,7 % 3,3 % A Agriculture, sylviculture et pêche -7,2 % -6,7 % 4,7 % -4,4 % B Industries extractives -0,4 % -7,0 % -7,7 % -3,8 % C Industrie manufacturière 0,9 % -7,0 % 6,2 % 0,2 % D Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné 3,4 % -1,8 % 6,6 % 2,9 % E Production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution 2,0 % -10,6 % 2,3 % -1,1 % F Construction 3,2 % 3,5 % 1,7 % 2,9 % G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles 4,4 % 7,7 % -4,3 % 3,0 % H Transports et entreposage 3,2 % 0,0 % 6,4 % 3,2 % I Hébergement et restauration -1,3 % 0,9 % -0,4 % -0,6 % J Information et communication 7,9 % 10,7 % 9,4 % 8,9 % K Activités financières et d’assurance 6,1 % -0,6 % 1,9 % 3,5 % L Activités immobilières 3,6 % 2,0 % 2,7 % 3,0 % M Activités spécialisées, scientifiques et techniques 4,5 % 3,9 % 5,1 % 4,5 % N Activités de services administratifs et de soutien 8,5 % 3,0 % 6,1 % 6,6 % O Administration publique 3,7 % 3,3 % 3,3 % 3,5 % P Enseignement 3,0 % -0,3 % 2,7 % 2,1 % Q Santé humaine et action sociale 5,9 % 4,3 % 2,3 % 4,7 % R Arts, spectacles et activités récréatives 5,7 % 1,4 % 2,1 % 3,8 % S Autres activités de services 2,7 % 4,1 % 0,0 % 2,3 % T Activités des ménages en tant qu’employeurs ; activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre -1,7 % -4,9 % -4,4 % -3,1 % Concernant les branches les plus importantes, celle de l’information et de la communication (J) a crû le plus fortement avec un taux annuel moyen de 8,9 % entre 1995 et 2016. Les activités spécialisées, scienti- fiques et techniques (M), troisième branche de l’économie en 2016, ont également affiché un taux de croissance supérieur à la moyenne de l’économie totale. L’évolution des activités financières et d’assurance (K) était légèrement au-dessus de la moyenne si on considère l’ensemble de la période observée, mais un ralentissement de la croissance est toutefois à observer pour cette section au cours des dernières années, notamment depuis la crise financière et économique des années 2008 et suivantes. Au total, les activités immobilières (L) ainsi que le com- merce et la réparation d’automobiles et de motocycles (G) ont évolué un peu moins vite que l’ensemble de l’économie. Pour la section du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles, une baisse de volume est à noter pour la période 2012-2016. L’industrie manufacturière (C) affiche une croissance quasi nulle au total de la période. Pour cette section, une reprise des activités est toutefois à observer depuis 2012. La branche qui a perdu le plus en volume est celle de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (A). En consé- quence, la part de cette branche a baissé de plus en plus au fil des années. En 2016, la valeur ajoutée créée par l’agriculture, la sylviculture et la pêche représentait moins de 0,3 % du total de l’économie luxem- bourgeoise.
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    212 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise L’analyse succincte de la structure économique en termes de valeur ajoutée brute a donné une première indication sur la diversification de l’économie luxembourgeoise. Dans la suite, il s’agit de quantifier le degré de diversification globale à l’aide d’un indice d’entropie calculé sur base d’un regroupement des activités NACE en 45 branches. Figure 2 Degré de diversification de l’économie luxembourgeoise en termes de valeur ajoutée brute 0,90 0,88 0,86 0,84 0,82 0,80 0,78 Degré de diversification globale 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Valeur ajoutée (total des activités NACE, en 45 branches) Le degré de diversification affiche une baisse considérable sur la période observée. Entre 1995 et 2016, l’indice a baissé de plus de 6 %. Dans une première phase la diversification de l’économie luxembourgeoise a fortement et continuellement diminué, principalement à cause d’un développement rapide de la place financière au Luxembourg. La concen- tration économique a atteint un pic en 2008. Depuis, le degré de diver- sification s’est stabilisé et a même augmenté peu à peu, mais le retour- nement de la tendance n’est pas très prononcé. En effet, l’inclinaison positive de la courbe depuis 2008 est beaucoup plus faible que l’incli- naison négative des années précédentes. Le revirement de la situation repose principalement sur deux facteurs. Premièrement, la croissance du secteur dominant, en l’occurrence les activités financières, s’est atténuée depuis la crise économique et financière des années 2008 et suivantes. Deuxièmement, de nouvelles activités ont été développées dans d’autres secteurs, notamment dans le domaine de l’information et de la communication et dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques. L’effet de ces évolutions récentes est une structure éco- nomique un peu plus équilibrée et par conséquent une légère hausse du degré de diversification globale.
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    213 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Pour compléter l’analyse, le degré de diversification en termes de valeur ajoutée brute est brièvement comparé à celui en termes de production, donc du volume des biens et services créés en combinant des ressources dans le cadre de la frontière de la production, avant déduction de la consommation intermédiaire. Figure 3 Comparaison du degré de diversification en termes de valeur ajoutée brute et de production 0,90 0,85 0,80 0,75 0,70 0,65 Degré de diversification (total des activités NACE, en 45 branches) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Valeur ajoutée Production Sur toute la période observée, la diversification en termes de production est nettement inférieure à celle en termes de valeur ajoutée. La ten- dance générale de l’évolution est toutefois identique pour les deux variantes de l’analyse : en gros, le degré de diversification baisse entre 1995 et 2007/2008, se stabilise par après et affiche une légère tendance à la hausse depuis.
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    214 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.4 Diversification dans des sections sélectionnées de l’économie Cette deuxième partie analytique évalue la structure et le degré de diversification pour une sélection de trois domaines d’activités emblé- matiques de l’économie luxembourgeoise, en l’occurrence le secteur financier et d’assurance, l’industrie manufacturière et les services à forte intensité de connaissances. 6.4.1 Diversification des activités financières et d’assurance L’analyse des activités financières et d’assurance comporte deux volets. En premier, la structure et la diversification des activités correspon- dantes, regroupées dans la section K de la NACE, sont analysées en termes de valeur ajoutée. Ensuite, la diversification géographique par pays partenaires dans les échanges de services financiers du Luxem- bourg est évaluée. 6.4.1.1 Diversification des activités financières et d’assurance en termes de valeur ajoutée Les activités financières et d’assurance ont fortement évolué au cours de la période considérée. La valeur ajoutée brute a presque doublé, en particulier en raison d’une évolution très positive entre 1995 et 2007. Suite à la crise économique et financière des années 2008 et suivantes, la valeur ajoutée en volume a cependant baissé considérablement. Depuis 2012, les activités financières et d’assurance évoluent de nou- veau à la hausse en continu et, en 2016, ont quasiment retrouvé leur niveau d’avant-crise. Figure 4 Valeur ajoutée brute dans les activités financières et d’assurance, 1995-2016 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Valeur ajoutée brute (mio. EUR) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 K64 K66K65
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    215 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Les branches respectives, donc les activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite (K64), les activités d’assurance (K65) et les activités auxiliaires de services financiers et d’assurance (K66) ont toutes les trois contribué à la multiplication de la valeur ajou- tée. Les services financiers restent la branche dominante, mais leur part dans le total de la section K a diminué constamment au fil des vingt dernières années, notamment au profit des activités auxiliaires de ser- vices financiers et d’assurance. La part des activités financières et d’assurance dans le total de l’éco- nomie varie légèrement d’année en année, mais reste élevée sur toute la période observée et se situe autour de 25 % en moyenne. Au niveau des branches, l’importance des services financiers (K64) a certes dimi- nué, mais reste très élevée avec 14,5 % du total de la valeur ajoutée créée en 2016 au Luxembourg. Les deux autres branches ont, par contre, augmenté leurs parts : les activités d’assurance (K65) sont passées de 0,7 % en 1995 à 2,5 % en 2016 ; les activités auxiliaires de services financiers et d’assurance (K66) ont presque doublé leur part en vingt ans et ont réalisé 8,0 % de la valeur ajoutée brute du Luxembourg en 2016. Tableau 2 Part des activités financières et d’assurance dans le total de l’économie, années sélectionnées Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016 K Activités financières et d’assurance 23,3 % 29,6 % 26,4 % 25,0 % K64 Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite 18,3 % 19,6 % 16,6 % 14,5 % K65 Assurance 0,7 % 1,5 % 2,1 % 2,5 % K66 Activités auxiliaires de services financiers et d’assurance 4,3 % 8,5 % 7,7 % 8,0 % Pour ce qui est du degré de diversification du secteur financier, la Com- mission européenne (2017) remarque qu’au Luxembourg « le secteur s’est considérablement diversifié au fil des années et continue de le faire dans de nouveaux domaines. » Faute de disponibilité de données détail- lées, le développement de nouveaux services et activités ne ressort pas de l’indice d’entropie calculé ici. En effet, le calcul du degré de diversification se base seulement sur les trois branches définies dans la NACE pour la section des activités financières et d’assurance. De ce fait, la pertinence des résultats est limitée, mais l’analyse donne toutefois des indications valables pour évaluer l’évolution du degré de diversification.
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    216 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Figure 5 Degré de diversification des activités financières et d’assurance en termes de valeur ajoutée brute 0,90 0,85 0,80 0,75 0,70 0,65 0,60 0,55 0,50 Degré de diversification (intra-section K) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Activités financières et d'assurance (K) L’indice de diversification des activités financières et d’assurance montre une forte tendance croissante entre 1995 et 2016. À l’exception du creux de 2008, la hausse du degré de diversification est considérable et quasiment constante sur toute la période. 6.4.1.2 Diversification géographique des échanges de services financiers Outre la diversification des activités en termes de valeur ajoutée, un aspect connexe est de plus en plus mis en avant par différentes institutions : la diversification géographique des échanges de services financiers. Au niveau national, le Conseil économique et social (2014) estime que «  la diversification géographique des clients de la place financière est très importante » et conclut que « la place financière du Luxembourg se doit d’élaborer une stratégie de rétention de clients en Europe, ainsi que de diversifier sa clientèle en dehors de l’UE. » Dans le même contexte, le Fonds monétaire international (IMF, 2017b) apprécie les efforts réalisés par les autorités publiques et le secteur privé en vue d’assurer le futur du Luxembourg comme centre financier majeur en diversifiant sa clientèle en dehors de l’Europe. Les données du STATEC sur les relations économiques extérieures ont été utilisées pour analyser et évaluer la diversification géographique des services financiers. Les données disponibles couvrent la période de 2002 à 2017. Pour approcher le sujet, le tableau ci-dessous montre la part des différentes régions du monde dans le volume total des échanges de services financiers du Luxembourg, exportations et impor- tations additionnées.
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    217 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Figure 6 Part des régions du monde dans le volume des échanges de services financiers du Luxembourg, 2002 - 2017 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 en % Union européenne (28 pays) Amérique Afrique Organisations internationales (hors UE) Autres pays d'Europe (hors UE-28) Asie Océanie 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Les États membres de l’UE sont de loin les principaux partenaires du Luxembourg en ce qui concerne les échanges de services financiers, comme c’est d’ailleurs aussi le cas de manière générale en matière d’échanges de biens et de services. Au cours de la période observée, la part des pays de l’UE dans les échanges de services financiers reste relativement constante et est supérieure à 60 % en moyenne. Par contre, l’importance des autres pays d’Europe (hors UE-28) a diminué consi- dérablement et n’est plus que de 11,7 % en 2017. À part des faibles fluctuations annuelles, le poids du continent américain est resté rela- tivement stable avec 13,6 % en moyenne. Les échanges de services financiers entre le Luxembourg et l’Asie se sont intensifiés depuis le début du millénaire. Le volume des échanges s’est multiplié par plus de huit en quinze ans. Ceci a permis à l’Asie de doubler sa part dans le total pour atteindre 9,9 % en 2017 et de conforter ainsi son rôle de par- tenaire commercial de plus en plus important du Luxembourg. Le poids respectif de l’Afrique et de l’Océanie dans les échanges de services financiers reste marginal. Une analyse au niveau des flux, et ventilée par pays partenaire, permet d’obtenir des précisions sur la diversification géographique des échanges de services financiers du Luxembourg. Les six diagrammes ci-dessous montrent les parts respectives des cinq partenaires commerciaux principaux en matière d’exportations et d’importations pour les années sélectionnées.
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    218 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Figure 7 Principaux pays partenaires dans les échanges de services financiers, par flux, années sélectionnées Allemagne Suisse Italie Belgique France Reste du monde 20,0 % 18,1 % 12,4 % 8,1 % 7,5 % 34,0 % 18,4 % 11,1 % 9,1 % 8,9 % 8,5 % 43,9 % 14,0 % 13,1 % 11,1 % 10,6 % 8,0 % 43,3 % 14,6 % 14,2 % 12,7 % 12,4 % 6,6 % 39,5 % 17,2 % 14,4 % 12,2 % 11,5 % 6,8 % 37,8 % 21,6 % 13,7 % 13,1 % 8,9 % 7,8 % 35,0 % Allemagne Suisse Italie Belgique Royaume-Uni Reste du monde Allemagne Royaume-Uni Italie Suisse France Reste du monde Allemagne Suisse États-Unis d'Amérique Royaume-Uni France Reste du monde Royaume-Uni États-Unis d'Amérique Allemagne Suisse Singapour Reste du monde Royaume-Uni Allemagne États-Unis d'Amérique Singapour Suisse Reste du monde Exportations 2002 Exportations 2010 Exportations 2017 Importations 2002 Importations 2010 Importations 2017 En ce qui concerne les exportations, la part cumulée des cinq principaux pays destinataires a diminué au cours de la période observée, ce qui indique une diversification géographique accrue. La part reste néan- moins élevée avec 56,7 % en 2017. Il est à noter que les principaux pays destinataires ainsi que leur ordre d’importance ont changé durant la période considérée. La montée en puissance du Royaume-Uni mérite une mention particulière, notamment en raison du « Brexit », actuelle- ment en préparation. Alors que le Royaume-Uni n’apparaissait pas encore au premier plan en 2002, il est le deuxième pays destinataire des exportations de services financiers du Luxembourg en 2017.
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    219 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Quant aux importations, l’évolution générale est contraire à celle obser- vée pour les exportations. La part cumulée des cinq principaux pays de provenance, déjà élevée à la base, a encore augmenté entre 2002 et 2017. De plus, l’importance du principal partenaire, en l’occurrence le Royaume-Uni depuis 2004, est régulièrement en hausse. Pour le reste, l’Allemagne et les États-Unis confirment leur position majeure alors que l’importance de la Suisse a diminué. En outre, Singapour a fait son entrée dans le top 5, ce qui manifeste la montée en puissance de l’Asie. Les premiers éléments de l’analyse donnent des indications pertinentes sur l’évolution de la diversification géographique dans les échanges de services financiers du Luxembourg. Le graphique ci-dessous affiche le degré de diversification géographique des exportations et des impor- tations de services financiers. Les calculs se basent sur les 238 entités territoriales retenues par le STATEC pour les données en question. Figure 8 Diversification géographique dans les échanges de services financiers, 2002 - 2017 0,65 0,60 0,55 0,50 0,45 Degré de diversification géographique, échanges de services financiers Exportations de services financiers Importations de services financiers 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Sur la période observée, la diversification géographique des importa- tions de services financiers est en légère baisse. Après une faible hausse entre 2002 et 2007, la valeur de l’indice a ensuite diminué et se situe en dessous de son niveau initial depuis 2011. La diversification géogra- phique des exportations a, par contre, augmenté entre 2002 et 2017. Le Luxembourg a réussi à élargir et à diversifier sa clientèle. La hausse régulière du degré de diversification entre 2002 et 2006 a été ralentie en 2007, puis inversée temporairement en 2008 au début de la crise financière. À partir de 2009, la diversification des exportations de ser- vices financiers repart à la hausse pour atteindre son pic en 2012. Depuis, la diversification géographique des exportations baisse légè- rement d’année en année, mais reste toujours bien au-dessus de la moyenne des quinze dernières années.
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    220 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.4.2 Diversification de l’industrie manufacturière Depuis la fin des années 1950, l’industrie manufacturière a sa place acquise dans les efforts de diversification du Luxembourg, initialement en vue de réduire la dépendance prononcée du Luxembourg par rapport au secteur sidérurgique qui représentait encore jusque dans les années 1970 plus d’un tiers de l’économie luxembourgeoise. Comme mentionné auparavant, le poids relatif de l’industrie manufacturière dans le total de l’économie luxembourgeoise a pourtant diminué au cours de la période observée. Face à ce constat, il est essentiel d’analyser si cette évolution touche indifféremment toutes les branches de l’industrie manufacturière (section C de la NACE), ou si l’une ou l’autre activité spécifique échappe à cette tendance. Le graphique ci-dessous montre l’évolution de la valeur ajoutée brute des différentes activités de l’industrie manufacturière. Il en ressort que trois branches dominent sur toute la période considérée : la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux non métalliques (C22-C23), la métallurgie et la fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements (C24-C25), ainsi que la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, d’équipements électriques et de machines et équipements non classés ailleurs (C26-C28). Prises ensemble, ces trois branches représentent, en moyenne, environ trois quarts de la valeur ajoutée réalisée par l’industrie manufacturière sur le total de la période obser- vée. Figure 9 Valeur ajoutée brute dans l’industrie manufacturière, 1995-2016 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Valeur ajoutée brute (mio. EUR) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 C10-C12 C13-C15 C16-C18 C19-C21 C24-C25 C26-C28 C29-C30 C31-C33 C22-C23
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    221 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise La tableau ci-dessous montre le poids de l’industrie manufacturière et de ses différentes branches dans l’économie luxembourgeoise pour différentes années sélectionnées. Tableau 3 Part de l’industrie manufacturière dans le total de l’économie, années sélectionnées Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016 C Industrie manufacturière 11,5 % 7,6 % 5,0 % 5,7 % C10-C12 Industries alimentaires ; fabrication de boissons et de produits à base de tabac 1,9 % 1,1 % 0,6 % 0,5 % C13-C15 Fabrication de textiles, industrie de l'habillement, du cuir et de la chaussure 0,4 % 0,5 % 0,5 % 0,4 % C16-C18 Travail du bois et du papier, imprimerie et reproduction 0,4 % 0,4 % 0,3 % 0,2 % C19-C21 Cokéfaction et raffinage ; Industrie chimique ; Industrie pharmaceutique 0,1 % 0,3 % 0,2 % 0,3 % C22-C23 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux non métalliques 1,9 % 1,7 % 1,1 % 1,7 % C24-C25 Métallurgie et fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements 4,7 % 1,8 % 1,0 % 1,2 % C26-C28 Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques ; Fabrication d'équipements électriques ; Fabrication de machines et équipements n.c.a. 1,9 % 1,6 % 1,1 % 1,2 % C29-C30 Industrie automobile et construction navale 0,0 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % C31-C33 Fabrication de meubles, bijouterie, instruments de musique, jouets, réparation et installation de machines et équipements 0,1 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % Alors que l’industrie manufacturière réalisait encore 11,5 % de la valeur ajoutée brute du pays en 1996, sa part n’est plus que de 5,7 % en 2016. La fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres pro- duits minéraux non métalliques (C22-C23) a augmenté en volume et est devenue la branche dominante de l’industrie manufacturière avec une part de 1,7 % dans le total de l’économie en 2016. Son évolution était notamment très positive entre 2012 et 2016. La fabrication de pro- duits informatiques, électroniques et optiques, d’équipements élec- triques et de machines et équipements non classés ailleurs (C26-C28) a également augmenté en volume et est actuellement la deuxième branche la plus importante de l’industrie manufacturière au Luxem- bourg, avec une part de 1,2 % en 2016. La branche qui a perdu le plus en importance est la métallurgie et la fabrication de produits métal- liques (C24-C25). Sa valeur ajoutée a été divisée par deux au cours de la période observée. Anciennement branche dominante, la métallurgie et la fabrication de produits métalliques n’est désormais plus que la troisième branche de l’industrie manufacturière en termes de valeur ajoutée, avec une part de 1,2 % en 2016. Comme pour les deux autres branches précitées, un léger renforcement des activités est à noter depuis 2012.
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    222 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise La branche des industries alimentaires, fabrication de boissons et de produits à base de tabac (C10-C12) a également perdu en importance. Après un déclin quasi continu sur toute la période observée, son poids n’est plus que de 0,5 % dans le total de l’économie en 2016. Le poids des autres branches de l’industrie manufacturière reste faible en continu. En ce qui concerne la diversification de l’industrie manufacturière, il est à noter que le calcul de l’indice de diversification repose sur les neuf branches prédéfinies. En raison du nombre restreint de variables, la précision des résultats est quelque peu limitée, mais l’analyse per- met toutefois de dégager des tendances générales. L’évolution du degré de diversification est visualisée dans le graphique ci-dessous. Figure 10 Degré de diversification de l’industrie manufacturière en termes de valeur ajoutée brute 0,90 0,85 0,80 0,75 0,70 Degré de diversification (intra-section C) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Industrie manufacturière (C) Au total, le degré de diversification de l’industrie manufacturière au Luxembourg a augmenté sur la période observée, mais a suivi une évolution irrégulière marquée par des revirements, en partie brusques, au fil des années. Des phases de concentration et de diversification progressives se succèdent. Après une baisse entre 1995 et 1999, le degré de diversification repart à la hausse et connaît un pic en 2011. Deux facteurs expliquent cette hausse. D’un côté, des activités supplé- mentaires ont été développées, notamment dans la branche qui regroupe la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres pro- duits minéraux non métalliques ainsi que dans la branche de la fabri- cation de produits informatiques, électroniques et optiques, d’équipe- ments électriques et de machines et équipements non classés ailleurs. D’un autre côté, la croissance du degré de diversification à l’intérieur de la section de l’industrie manufacturière est poussée par le déclin de la métallurgie et la fabrication de produits métalliques, ancienne branche dominante de la section. Après 2011, la tendance s’est inversée et le degré de diversification baisse à nouveau. En 2016, l’indice de diversification de l’industrie manufacturière est à son niveau le plus bas depuis 2006, mais reste encore supérieur à sa moyenne des vingt dernières années.
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    223 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.4.3 Diversification des services à forte intensité de connaissances Les services à forte intensité de connaissances (knowledge-intensive services, KIS) se caractérisent en général par une forte valeur ajoutée et sont ainsi des activités prometteuses pour la diversification et le développement économiques du Luxembourg. Il ne s’agit pas ici d’une branche NACE spécifique, mais Eurostat a défini différentes branches de la NACE comme étant des services à forte intensité de connaissances. Pour les analyses de ce chapitre, les branches regroupées en KIS sont en partie adaptées. Les activités financières et d’assurance sont exclues car elles ont été analysées séparément et de manière détaillée ci-avant. Les transports par eau (H50) et aériens (H51), ainsi que les activités liées à l’emploi (N78) et celles d’enquêtes et de sécurité (N80) sont exclus en raison de la confidentialité des données correspondantes pour le Luxembourg. Finalement, les sections administration publique (O), enseignement (P) et santé humaine et action sociale (Q) sont exclues faute de disponibilité de données détaillées. En conséquence, les KIS tels que retenus pour cette analyse se com- posent des dix branches NACE suivantes : édition (J58) ; activités ciné- matographique, vidéo, production de programmes de télévision, acti- vités de programmation et de diffusion (J59, J60) ; télécommunications (J61)  ; programmation, conseil en informatique et autres services d’information (J62, J63) ; activités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de gestion (M69, M70) ; activités d’architec- ture et d’ingénierie, activités de contrôle et analyses techniques (M71) ; publicité et études de marché (M73) ; recherche-développement scien- tifique, autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, acti- vités vétérinaires (M72, M74, M75) ; activités créatives, artistiques et de spectacle, bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles, organisation de jeux de hasard et d’argent (R90, R91, R92) ; activités sportives, récréatives et de loisirs (R93). Au total, les services KIS à forte intensité de connaissances ont très bien évolué entre 1995 et 2016. Dans leur ensemble, les dix branches affichent régulièrement des taux de croissance supérieurs à ceux du total de l’économie. Deux branches dominent largement les activités KIS depuis quelques années : les télécommunications (J61) et les acti- vités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de gestion (M69, M70) qui ont réalisé ensemble 68,6 % de la valeur ajoutée brute des KIS en 2016. Sur les vingt dernières années, les taux de crois- sance annuels moyens de ces deux branches dépassent largement ceux de l’ensemble de l’économie luxembourgeoise.
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    224 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Figure 11 Valeur ajoutée brute dans les services à forte intensité de connaissances, 1995-2016 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 Valeur ajoutée brute (mio. EUR) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 J58 J59-J60 J61 J62-J63 M71 M73 M72, M74, M75 R90-R92 R93 M69-M70 Pour ce qui est de la part de services à forte intensité de connaissances dans le total de l’économie nationale, celle-ci a augmenté de plus de six points de pourcentage depuis 1995 pour atteindre 19,3 % en 2016. Le tableau ci-dessous récapitule l’importance des KIS pour différentes années sélectionnées. Tableau 4  Part des services à forte intensité de connaissances dans le total de l’économie, années sélectionnées Code NACE / Dénomination 1996 2006 2011 2016 KIS Services à forte intensité de connaissances 13,0 % 12,4 % 15,2 % 19,3 % J58 Édition 0,4 % 0,5 % 0,4 % 0,3 % J59-J60 Activités cinématographique, vidéo, production de programmes de télévision, activités de programmation et de diffusion 0,6 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % J61 Télécommunications 1,0 % 2,4 % 4,4 % 6,0 % J62-J63 Programmation, conseil en informatique et autres services d’information 2,3 % 1,6 % 1,8 % 3,6 % M69-M70 Activités juridiques et comptables, Activités des sièges sociaux ; conseil de gestion 3,4 % 4,0 % 5,4 % 6,5 % M71 Activités d’architecture et d’ingénierie ; activités de contrôle et analyses techniques 0,8 % 1,2 % 1,2 % 1,2 % M73 Publicité et études de marché 0,0 % 0,2 % 0,2 % 0,2 % M72, M74, M75 Recherche-développement scientifique, Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, Activités vétérinaires 3,9 % 1,7 % 0,9 % 0,6 % R90-R92 Activités créatives, artistiques et de spectacle ; bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles ; organisation de jeux de hasard et d’argent 0,3 % 0,5 % 0,4 % 0,4 % R93 Activités sportives, récréatives et de loisirs 0,3 % 0,2 % 0,3 % 0,3 %
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    225 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Les activités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de gestion (M69, M70) ont consolidé leur position comme branche principale des KIS. Cette branche a presque doublé sa part au cours de la période observée pour atteindre 6,5 % en 2016. Après une crois- sance déjà solide entre 1995 à 2006, les taux de croissance ont encore augmenté depuis. En chiffres absolus, les télécommunications (J61) sont le deuxième moteur de croissance des services à forte intensité de connaissances avec une part de 6,0 % de la valeur ajoutée en 2016. Au terme d’une croissance extraordinaire entre 1995 et 2011, le déve- loppement des télécommunications a quelque peu ralenti entre 2012 et 2016 mais reste toujours largement supérieur à celui du total des activités dans la même période. La branche regroupant la program- mation, le conseil en informatique et les autres services d’information (J62, J63) est le troisième contributeur de taille dans le domaine des KIS, avec une part de 3,6 % en 2016. Au bas du classement, la baisse relative la plus importante est enregistrée dans la branche recherche- développement scientifique, autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, activités vétérinaires (M72, M74, M75) qui est devenue marginale. Le poids des autres branches des KIS reste également faible. La concentration de la croissance dans quelques branches spécifiques seulement a pour corollaire une baisse significative du degré de diver- sification des services à forte intensité de connaissances. L’indice cor- respondant affiche ainsi une tendance décroissante. Figure 12 Degré de diversification des services à forte intensité de connaissances en termes de valeur ajoutée brute 0,95 0,90 0,85 0,80 0,75 0,70 Degré de diversification (intra-section KIS) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Services à forte intensité de connaissances (KIS) La période de 1995 à 2003 était caractérisée par une alternance de hausses et de baisses relativement faibles du degré de diversification. Depuis 2004, la concentration des activités KIS s’est accélérée consi- dérablement. En l’espace de vingt ans, l’indice de diversification cor- respondant a diminué de presque 20 %. Une analyse plus poussée révèle toutefois que la section des services à forte intensité de connaissances génère un impact positif sur le degré de diversification économique globale du Luxembourg tout au long de la période observée, malgré la concentration croissante enregistrée pour les activités KIS elles-mêmes. Le développement de quelques activités spécifiques, synonyme d’une spécialisation diversifiée, est donc compatible avec une diversification globale accrue.
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    226 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.5 Diversification de l’économie luxembourgeoise en comparaison européenne Après l’analyse détaillée au niveau national, il s’agit maintenant de situer le degré de diversification économique du Luxembourg par rapport à celui de l’UE, et à celui de ses États membres et d’autres pays d’Europe. Pour des raisons de disponibilité des données, cette partie couvre seu- lement la période de 2000 à 2016. L’analyse est faite à deux niveaux. En premier lieu, la part par branche dans le total de l’économie est pré- sentée pour l’UE-28 et pour le Luxembourg (sections A-T de la NACE). En considérant uniquement la moyenne des années 2012 à 2016, cette approche se limite à un état des lieux récent, ce qui n’empêche pas d’en déduire des premières conclusions sur la structure économique. Ensuite, les degrés de diversification des économies européennes sont compa- rés. Comme auparavant, l’analyse est faite en termes de valeur ajoutée brute à prix constants et sur base d’une répartition des activités en 45 branches. Figure 13 Part par branche dans la valeur ajoutée brute de l’UE-28 et du Luxembourg, sections A-T, moyenne 2012 - 2016 0,4 % 1,6 % 0,7 % 1,8 % 15,8 % 0,9 % 5,2 % 11,4 % 4,9 % 2,7 % 5,3 %5,4 % 11,2 % 6,4 % 4,3 % 6,4 % 5,3 % 7,3 % 1,3 % 1,7 % UE-28 Luxembourg A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T 5,9 % 0,1 % 1,2 % 0,5 % 0,4 % 1,6 % 0,7 % 10,0 % 5,2 % 4,8 % 1,7 % 7,5 % 25,6 % 8,5 % 8,0 % 3,3 % 6,1 % 4,2 % 5,4 % Le graphique ci-dessus montre au premier coup d’œil que l’économie luxembourgeoise est moins diversifiée que celle de l’ensemble des 28 États membres de l’UE. Au Luxembourg, les activités financières et d’assurance dominent et comptent pour 25,6 % de la valeur ajoutée totale. Pour l’UE-28, la section principale, à savoir l’industrie manu- facturière dans ce cas, ne contribue qu’à hauteur de 15,8 % à la création de richesse totale. En outre, le Luxembourg compte six branches très petites avec, à chaque fois, une part inférieure à 1 pourcent.
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    227 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Dans l’UE-28, le nombre de ces très petites branches est seulement au nombre de trois. Finalement, une simple analyse statistique des parts par branche permet de déduire une diversification économique plus faible pour le Luxembourg. En effet, l’écart type des données res- pectives est plus élevé pour le Luxembourg que pour l’UE-28, ce qui signifie que la distribution des parts est moins équilibrée au Luxembourg et qu’en conséquence la présence d’une ou de plusieurs branches dominantes ou insignifiantes est plus probable. L’analyse du degré de diversification économique confirme le faible résultat du Luxembourg en la matière. Le graphique ci-dessous fait apparaître que les activités économiques sont moins diversifiées au Luxembourg que dans l’UE ou dans la zone euro. Ce constat reste vrai même si le secteur dominant actuel de l’économie luxembourgeoise, en l’occurrence la section K de la NACE qui regroupe les activités financières et d’assurance, est éliminé de l’analyse (Luxembourg, hors K). Figure 14 Degré de diversification économique de l’UE-28, de la zone euro et du Luxembourg en termes de valeur ajoutée brute, 2000 - 2016 0,92 0,90 0,88 0,86 0,84 0,82 0,80 Degré de diversification UE-28 Luxembourg Luxembourg, hors KZone euro 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Contrairement au développement au Luxembourg, le degré de diversi- fication de l’UE et de la zone euro n’a diminué que très peu et lentement jusqu’en 2009, et a quasiment gardé son niveau ensuite. L’écart entre le degré de diversification de l’économie luxembourgeoise et celui de l’UE et la zone euro dans leur ensemble s’est creusé au fil des années. La diversification économique du Luxembourg est non seulement faible par rapport à l’UE, mais également en comparaison avec les autres économies européennes.
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    228 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Tableau 5 Degré de diversification de l’UE et des économies européennes, années sélectionnées et tendance générale 2000 2005 2010 2015 Tendance 2000 - 2016 UE-28 0,9028 0,8974 0,8944 0,8960 0,95 0,85 0,75 Zone euro 0,8988 0,8931 0,8908 0,8922 0,95 0,85 0,75 Belgique 0,8780 0,8723 0,8661 0,8668 0,95 0,85 0,75 Bulgarie 0,8284 0,8480 0,8692 0,8973 0,95 0,85 0,75 République tchèque 0,9333 0,9141 0,8905 0,8900 0,95 0,85 0,75 Danemark 0,8949 0,8882 0,8761 0,8788 0,95 0,85 0,75 Allemagne 0,9226 0,8971 0,8869 0,8851 0,95 0,85 0,75 Estonie 0,9100 0,9023 0,8820 0,8933 0,95 0,85 0,75 Irlande 0,8932 0,8812 0,8636 N/A 0,95 0,85 0,75 Grèce 0,8696 0,8646 0,8213 0,7960 0,95 0,85 0,75 Espagne 0,8791 0,8796 0,8790 0,8808 0,95 0,85 0,75 France 0,8766 0,8742 0,8696 0,8716 0,95 0,85 0,75 Croatie 0,9034 0,8958 0,8920 0,8962 0,95 0,85 0,75 Italie 0,8862 0,8808 0,8793 0,8751 0,95 0,85 0,75 Chypre 0,8277 0,8247 0,8247 0,8162 0,95 0,85 0,75 Lettonie 0,9002 0,8816 0,8611 0,8593 0,95 0,85 0,75 Lituanie 0,8576 0,8594 0,8520 0,8534 0,95 0,85 0,75 Luxembourg 0,8592 0,8237 0,8061 0,8208 0,95 0,85 0,75 Hongrie 0,9167 0,9002 0,8900 0,8843 0,95 0,85 0,75 Malte 0,9012 0,9089 0,8977 0,8835 0,95 0,85 0,75 Pays-Bas 0,8894 0,8850 0,8823 0,8789 0,95 0,85 0,75 Autriche 0,8881 0,8893 0,8805 0,8836 0,95 0,85 0,75 Pologne 0,9338 0,9092 0,8906 0,8986 0,95 0,85 0,75 Portugal 0,8625 0,8680 0,8725 0,8748 0,95 0,85 0,75 Roumanie 0,8846 0,8651 0,8657 0,9119 0,95 0,85 0,75 Slovénie 0,9251 0,9019 0,8948 0,8964 0,95 0,85 0,75 Slovaquie 0,9203 0,9122 0,8823 0,8869 0,95 0,85 0,75 Finlande 0,8972 0,8848 0,8799 0,8805 0,95 0,85 0,75 Suède 0,8956 0,8963 0,8941 0,8969 0,95 0,85 0,75 Royaume-Uni 0,9054 0,8936 0,8835 0,8838 0,95 0,85 0,75 Norvège 0,8090 0,7972 0,8132 0,8270 0,95 0,85 0,75 Suisse 0,8784 0,8727 0,8692 0,8588 0,95 0,85 0,75
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    229 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise En gros, l’analyse confirme les observations des diverses institutions et organisations internationales qui attestent au Luxembourg un faible niveau de diversification économique, notamment en comparaison avec d’autres pays ayant une population relativement petite comme Malte, la Slovénie ou encore les pays baltes, mais aussi par rapport à d’autres centres financiers comme la Suisse. L’analyse au niveau européen montre également que le degré de diversification a baissé dans la majorité des pays au cours de la période observée. Cette tendance est la plus prononcée entre 2000 et 2010 et s’atténue, voire s’inverse même dans certains pays, à la sortie de la crise économique et financière des années 2008 et suivantes. En moyenne, la Pologne, la République tchèque, la Slovénie et, depuis peu, la Roumanie sont les pays les plus diversifiés, alors qu’à l’autre bout du classement se retrouvent les pays les moins diversifiés tels que la Grèce, le Luxembourg, Chypre et la Norvège. Un constat, pour le moins intéressant, est que l’UE dans son ensemble est plus diversifiée que la majorité de ses États membres pris isolément. Ce fait laisse augurer que les pays se sont spécialisés dans des domaines différents, probablement en fonction de leurs avan- tages comparatifs respectifs vis-à-vis des autres pays, et qu’il existe une certaine complémentarité des activités économiques des différents États membres. La littérature scientifique présente différents déterminants pour expli- quer le degré de diversification économique. Dans une étude compa- rative, Imbs et Wacziarg (2003) choisissent une approche intéressante et mettent le degré de diversification en relation avec le niveau de développement économique. Leurs analyses montrent une relation en forme de U inversé entre ces deux facteurs. En parcourant les étapes de développement, le degré de diversification d’une économie est ini- tialement croissant puis décroissant, en fonction du revenu. Les obser- vations dévoilent encore que la forme en U inversé n’est pas symétrique. En effet, après avoir dépassé le seuil de retournement, le degré de diversification ne baisse pas jusqu’à son niveau antérieur, mais reste à un niveau plus élevé qu’en début de développement économique. Au vu de ces éléments, il est intéressant d’appliquer une telle analyse aux données de l’UE, des économies européennes et du Luxembourg. Pour les besoins de l’analyse, le développement économique est mesuré ici par le revenu national brut par habitant qui permet de mieux tenir compte des spécificités nationales du Luxembourg que le produit inté- rieur brut par habitant qui ne prend pas en compte le poids important des travailleurs frontaliers dans l’économie luxembourgeoise  ; les degrés de diversification respectives par pays et par année sont ceux calculés pour les analyses précédentes. Le graphique ci-dessous illustre les résultats.
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    230 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Figure 15 Relation entre le revenu par habitant et le degré de diversification 1,00 0,95 0,90 0,85 0,80 0,75 Degré de diversification économique Revenu national brut (milliers EUR par habitant, prix courants) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Ensemble des observations Tendance générale UE-28 Tendance UE-28 Luxembourg Tendance Luxembourg D’une manière générale, l’analyse confirme les résultats de Imbs et Wacziarg. Plus le niveau de développement économique est élevé, plus le niveau de diversification est faible. Le Luxembourg affiche un revenu par tête supérieur à celui de l’UE et sa structure économique est moins diversifiée que celle de l’UE. Il se dégage aussi de l’analyse qu’au Luxembourg les fluctuations des deux variables sont non seulement plus importantes, mais aussi plus changeantes qu’au niveau commu- nautaire. L’UE en général et le Luxembourg en particulier semblent tous les deux avoir dépassé le seuil de retournement et se trouver en gros dans une phase de spécialisation économique croissante.
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    231 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise 6.6 Conclusions Malgré les imperfections et restrictions de l’outil statistique utilisé, et les inconvénients méthodologiques qui en résultent, les analyses sont riches d’enseignements. En comparaison internationale, l’économie luxembourgeoise est assez peu diversifiée. Alors que son degré de diversification économique était déjà relativement faible en 1995, il a encore considérablement baissé par la suite. Le Luxembourg a toutefois réussi à inverser la tendance dernièrement et son niveau de diversification est légèrement en hausse depuis 2008. La dominance actuelle du secteur financier, qui réalise en moyenne plus d’un quart de la valeur ajoutée du pays sur les deux der- nières décennies, explique au moins en partie la situation. L’analyse de la diversification économique hors les activités financières et d’assu- rance relève cependant que le poids important du secteur financier ne peut pas être la seule explication. En effet, le niveau de diversification du Luxembourg baisse aussi pour le reste de l’économie. Les travaux de Imbs et Wacziarg (2003) ainsi que de Berthélemy (2005) sur les déterminants de la diversification économique peuvent donner des pistes pour en élucider les causes. Deux essais d’explications semblent primordiaux. Premièrement, la petite taille du pays implique une limi- tation des facteurs de production et un marché domestique restreint, avec en conséquence une faible diversification des activités économiques. Deuxièmement, le niveau de développement du pays est très élevé et il est tout à fait courant que le degré de diversification baisse après qu’un pays a dépassé un certain niveau de développement économique. Les conclusions respectives diffèrent pour les analyses des trois sec- tions sélectionnées. L’impact du secteur financier sur le degré de diversification globale de l’économie, mesuré en termes de valeur ajoutée, reste négatif même si la diversification à l’intérieur du secteur même est en hausse. Concer- nant les échanges commerciaux de services financiers, les acteurs ont élargi leur clientèle, notamment en orientant l’expansion des activités financières en direction de l’Asie. La diversification géographique accrue peut s’avérer favorable en vue d’une dilution des risques. L’analyse de l’industrie manufacturière a montré que l’importance de cette section est en baisse. Le déclin de la métallurgie, ancienne branche dominante au Luxembourg, ainsi que le développement des activités notamment dans la fabrication de produits en caoutchouc et en plas- tique, d’autres produits minéraux non métalliques, de produits infor- matiques, électroniques, optiques et d’équipements électriques ont provoqué une hausse du degré de diversification intra-sectorielle des activités manufacturières.
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    232 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Les services à forte intensité de connaissances (KIS) quant à eux sont une section prometteuse pour la diversification économique du pays. Avec des taux de croissance annuels moyens supérieurs au reste de l’économie, les KIS sont devenus un moteur de la croissance écono- mique du Luxembourg. Le développement de quelques branches par- ticulières seulement peut être observé pour ces activités. Aux dépens d’une diversification réduite au sein de la section des services à forte intensité de connaissances, cette spécialisation diversifiée a un impact positif sur la diversification globale de l’économie. Annexe Tableau 6 Regroupement des activités en 20 branches (NACE Rév. 2) Code NACE Dénomination (section) A Agriculture, sylviculture et pêche B Industries extractives C Industrie manufacturière D Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné E Production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution F Construction G Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles H Transports et entreposage I Hébergement et restauration J Information et communication K Activités financières et d’assurance L Activités immobilières M Activités spécialisées, scientifiques et techniques N Activités de services administratifs et de soutien O Administration publique P Enseignement Q Santé humaine et action sociale R Arts, spectacles et activités récréatives S Autres activités de services T Activités des ménages en tant qu’employeurs, activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre
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    233 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Tableau 7 Regroupement des activités en 45 branches (NACE Rév. 2) Code NACE Dénomination (section) (A) 01 Culture et production animale, chasse et services annexes (A) 02 Sylviculture et exploitation forestière (A) 03 Pêche et aquaculture (B) 05, 06, 07, 08, 09 Industries extractives (C) 10, 11, 12 Industries alimentaires, fabrication de boissons et de produits à base de tabac (C) 13, 14, 15 Fabrication de textiles, industrie de l'habillement, du cuir et de la chaussure (C) 16, 17, 18 Travail du bois et du papier, imprimerie et reproduction (C) 19, 20, 21 Cokéfaction et raffinage, industrie chimique, industrie pharmaceutique (C) 22, 23 Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique et autres produits minéraux non métalliques (C) 24, 25 Métallurgie et fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements (C) 26, 27, 28 Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, fabrication d'équipements électriques, fabrication de machines et équipements n.c.a. (C) 29, 30 Industrie automobile et construction navale (C) 31, 32, 33 Fabrication de meubles, bijouterie, instruments de musique, jouets, réparation et installation de machines et équipements (D) 35 Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné (E) 36 Captage, traitement et distribution d'eau (E) 37, 38, 39 Collecte et traitement des eaux usées, gestion des déchets, dépollution (F) 41, 42, 43 Construction (G) 45 Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles (G) 46 Commerce de gros, à l'exception des automobiles et des motocycles (G) 47 Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles (H) 49, 50, 51, 52, 53 Transports et entreposage (I) 55, 56 Hébergement et restauration (J) 58 Édition (J) 59, 60 Activités cinématographique, vidéo, production de programmes de télévision, activités de programmation et de diffusion (J) 61 Télécommunications (J) 62, 63 Programmation, conseil en informatique et autres services d'information (K) 64 Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite (K) 65 Assurance (K) 66 Activités auxiliaires de services financiers et d'assurance (L) 68 Activités immobilières (M) 69, 70 Activités juridiques et comptables, activités des sièges sociaux, conseil de gestion (M) 71 Activités d'architecture et d'ingénierie, activités de contrôle et analyses techniques (M) 73 Publicité et études de marché (M) 72, 74, 75 Recherche développement scientifique, autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, activités vétérinaires (N) 77, 78, 79, 80, 81, 82 Activités de services administratifs et de soutien (O) 84 Administration publique (P) 85 Enseignement (Q) 86 Activités pour la santé humaine (Q) 87, 88 Hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement (R) 90, 91, 92 Activités créatives, artistiques et de spectacle, bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles, organisation de jeux de hasard et d'argent (R) 93 Activités sportives, récréatives et de loisirs (S) 94 Activités des organisations associatives (S) 95 Réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques (S) 96 Autres services personnels (T) 97, 98 Activités des ménages en tant qu'employeurs, activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre
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    234 6. Ledegré de diversification de l’économie luxembourgeoise Bibliographie BERTHÉLEMY, JEAN-CLAUDE (2005) Commerce international et diversification économique, Revue d’économie politique 2005/5 (Vol. 115), pp. 591-611, Éditions Dalloz. BERTINELLI, LUISITO ET STROBL, ÉRIC (2007) An analysis of the sectoral diversification of a small open economy: The case of Luxembourg, dans Bilan Compétitivité 2007, pp. 233-266, Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, Luxembourg. COMMISSION EUROPÉENNE (2017) Rapport 2017 pour le Luxembourg. CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE (2017) Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2017 et portant avis du Conseil sur le programme de stabilité du Luxembourg pour 2017. CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (2014) Perspectives économiques sectorielles à moyen et long terme dans une optique de durabilité, Luxembourg. EUROSTAT (2008) Methodologies and Working papers, NACE Rév. 2, Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne. EUROSTAT Indicators on High-tech industry and Knowledge-intensive services, Annex 3. IMBS, JEAN ET WACZIARG, ROMAIN (2003) Stages of diversification, American Economic Review, vol. 93(1), pp. 63-86. INTERNATIONAL MONETARY FUND (2017A) IMF Country Report No. 17/113 Luxembourg, IMF Publication Services, Washington D.C. INTERNATIONAL MONETARY FUND (2017B) IMF Country Report No. 17/114 Luxembourg, selected issues, IMF Publication Services, Washington D.C. STATEC (2008) L’économie luxembourgeoise en 2007 et évolution conjoncturelle récente, Note de conjoncture n° 1-08, Luxembourg STRÁSKÝ, JAN ET WURZEL, ECKHARD (2015) Luxembourg – diversifying a small open economy, OECD Economics Department Working Papers, No. 1240, OECD Publishing, Paris. SOURCES DE DONNÉES STATEC http://www.statistiques.public.lu/fr/ economie-finances/index.html EUROSTAT http://ec.europa.eu/eurostat/data/ database
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    7.1 Session parallèle :Stratégies 238 7.2 Session parallèle : Entrepreneuriat 240 7.3 Session parallèle : Développement économique 241 7.4 Session parallèle : Indicateurs globaux 242 7.5 Session parallèle : Cadre institutionnel 243 7.6 Session parallèle : Aspects sociaux 244 7.7 Conclusions 245 7 Conférence internationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives »
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    236 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » Les 19 et 20 avril 2018 a eu lieu une conférence internationale organisée par l’Observatoire de la compétitivité en collaboration avec le « Islands and Small States Institute  » de l’Université de Malte et le STATEC. La conférence a réuni des chercheurs nationaux et internationaux, ainsi que le public intéressé, pour discuter de différentes questions sur la compétitivité, en particulier en ce qui concerne les spécificités des petits États. Parmi les pays présents figuraient le Luxembourg, l’Irlande, le Monténégro, la Macédoine, Malte, Chypre, la Lituanie, l’Albanie et la Slovénie. Outre les trois sessions plénières, le programme de la conférence proposait des sessions parallèles autour de 6 thèmes différents, à savoir stratégies, entrepreneuriat, développement écono- mique, indicateurs globaux, cadre institutionnel et aspects sociaux. Ce chapitre résume les éléments discutés lors de la conférence. Les présentations détaillées des différents orateurs peuvent être télé- chargées sur le site Internet de l’Observatoire de la compétitivité1 . Lors des sessions plénières, Enrico Spolaore a discuté dans son allo- cution l’enjeu de l’intégration internationale pour les petits États. En effet, les petits États peuvent mieux prospérer dans un monde ouvert avec une intégration économique accrue. Ainsi, les petits États ont bénéficié de la tendance à une plus grande ouverture internationale au cours des dernières décennies. En citant la progression de mouvements anti-européens, le Brexit et les tensions dans le commerce internatio- nal, l’orateur a ensuite constaté que l’ouverture internationale est actuellement menacée, tant au niveau européen que global. Par la suite, l’orateur s’est penché sur ce qu’il appelle le dilemme européen : les économies d’échelle réalisées grâce à l’intégration institutionnelle et les bénéfices de la diversité au sein du marché unique sont opposés aux coûts de l’hétérogénéité en raison de préférences divergentes en ce qui concerne les biens publics et les politiques. Le projet européen tente de contourner les contraintes imposées par l’hétérogénéité des préférences par une stratégie d’intégration partielle qui vise d’abord des domaines avec des économies d’échelle importantes et des coûts liés à l’hétérogénéité relativement faible, comme l’intégration com- merciale. La particularité du projet européen est que l’intégration dans les différents domaines devrait se faire par étape. Cependant, l’attente que l’intégration économique mène à une intégration politique ne s’est pas réalisée dans tous les cas. Ainsi, l’intégration incomplète est même devenue une des raisons des problèmes institutionnels actuels de l’Union européenne. En conclusion, l’orateur préconise que l’Europe abandonne sa stratégie d’intégration par étape des différents domaines politiques et qu’elle se concentre sur les réformes qui font économi- quement et politiquement sens en elles-mêmes et qui sont démocra- tiquement légitimées par les électeurs européens. Les petits États devraient être à la tête de ce processus car ce sont eux qui tirent le plus de bénéfice de l’intégration. 1 https://odc.gouvernement.lu/ en/actualites/mes-actual- ites/2018/Conference-Small- States.html
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    237 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » Dans son allocution Patrice Pieretti a posé la question de savoir si les petits pays sont contraints d’être des paradis fiscaux pour être com- pétitifs. Il constate que les petits pays sont en général faiblement dotés en capital et ressources humaines et sont ainsi fortement dépendants des ressources étrangères qu’ils doivent attirer. Dans ce contexte, est-ce que la concurrence fiscale voire le dumping fiscal est une solu- tion afin d’attirer les ressources manquantes ? L’orateur a passé en revue une partie de la littérature économique existante en la matière. Il apparaît que les pays rivalisent non seulement au niveau des taxes, mais que des atouts au niveau des infrastructures tangibles et intan- gibles ainsi que des services publics sont cruciaux au même titre pour attirer les ressources étrangères. Ainsi, un petit État ne doit pas impé- rativement miser sur de faibles taux d’imposition, mais peut attirer du capital étranger en mettant à disposition des investisseurs de meilleurs biens publics. Ensuite l’orateur a abordé, dans une perspective dyna- mique, la question de la survie économique d’un petit État dans un monde concurrentiel à ressources mobiles. L’analyse considère deux caractéristiques opposées de petits pays  : premièrement leur plus grande flexibilité dans la prise de décision et deuxièmement leur capacité institutionnelle limitée. L’analyse tient également compte du degré d’ouverture internationale, plus précisément de la mobilité du capital. Les résultats de l’analyse sont mitigés. Si la mobilité du capital est faible, un petit pays peut réduire ses taux d’imposition sans devoir s’attendre à une réaction d’un grand pays rival. Dans ce cas précis, l’efficience institutionnelle n’est pas non plus déterminante pour l’attractivité d’un pays. Si par contre la mobilité du capital se situe à un niveau intermédiaire, l’efficience institutionnelle gagne en valeur et une faible efficience peut conduire à une baisse de l’attractivité inter- nationale d’un pays. Finalement, si la mobilité du capital est élevée, la concurrence internationale peut nuire aux petites économies. Dans cette situation, un faible niveau de taxes et la flexibilité dans la prise de décision ne peuvent pas compenser un faible niveau d’efficience insti- tutionnelle.
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    238 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.1 Session parallèle : Stratégies Les petits États doivent faire face à des désavantages spécifiques si on pense seulement à la taille de leur marché domestique ou à des res- sources naturelles limitées. Cependant, certains petits États sont par- venus à générer un PIB par tête assez élevé. Quelles étaient leurs stratégies de compétitivité et combien diffèrent-elles de celles d’un grand État ? Catherine Wong, de l’Université du Luxembourg, compa- rait dans sa présentation les stratégies de développement du Luxem- bourg et de Singapour. Les deux États ont fait des investissements décisifs dans des secteurs de niche et ont choisi les politiques qui sont opposées à celles de leurs concurrents régionaux et internationaux. Leur succès relatif, nécessite plus d’explications axées sur l’État et doit être compris dans les processus globaux plus larges de reconfiguration géopolitique et économique. Les nouvelles données empiriques utilisées sont tirées des entrevues avec les décideurs politiques et économiques au Luxembourg et à Singapour tout en offrant une courte explication des trajectoires passées et futures de ces deux pays en ce qui concerne les défis communs auxquels qu’ils sont confrontés en tant qu’États modestes mais hautement globalisés. Mario Hirsch a une vue similaire en pointant la politique de niche que le Luxembourg a pratiqué au milieu du XIXe siècle. Le Luxembourg a joué une politique de niche depuis le milieu du XIXe siècle, ce qui a coïncidé avec le décollage économique du pays. Cette présentation a traité de 3 exemples qui illustrent les possibilités et les limites d’une telle approche. Les exemples choisis proviennent de trois secteurs qui sont devenus emblématiques pour le petit pays : l’acier, les communications et les finances. Un élément commun est le fait que le Luxembourg a choisi délibérément une approche minimaliste dans le cadre juridique à savoir un minimum de contraintes et de prescriptions. Godfrey Baldacchino a mis en exergue la « stratégie d’adaptation flexible » d’un petit pays en vue d’atteindre les meilleurs résultats. Plus l’État ou le territoire est petit, plus grande est la probabilité que ses affaires domestiques internes seront domi- nées par des facteurs exogènes. Par ailleurs, plus l’État ou le territoire est petit, plus grande devient l’obligation de son gouvernement et de ses institutions de prétendre qu’ils peuvent prévoir, de suggérer le lea- dership et de la prospective dans la trajectoire de développement tout en étant agile à saisir les opportunités lorsqu’elles surviennent, et même si celles-ci n’ont aucun lien avec tous les plans existants. À l’aide de données secondaires et de l’expérience personnelle, l’auteur a retracé d’abord la manière dont la « spécialisation flexible » dicte et entraîne une quantité considérable d’actions et de décisions dans les petites juridictions. Il a ensuite examiné comment ces obligations structurelles se transforment en niches compétitives, tout en accumulant un ensemble de compétences particulières et en requérant des infrastructures spé- cifiques. À côté du Luxembourg et de Singapore, deux autres pays ont été abordés dans cette session à savoir le Monténégro et la Macédoine, surtout dans un contexte d’adhésion à l’Union européenne.
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    239 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » Milorad Katnic a discuté les enjeux de la compétitivité de l’économie monténégrine dans le contexte de son cheminement vers l’adhésion à l’UE. Pour cet auteur la clé pour assurer la compétitivité à long terme de l’économie monténégrine est un système de réglementation simple avec des formalités administratives minimes et un système d’ensei- gnement flexible. La mise en place de standards européens peut même entraîner une perte de compétitivité du pays. Selon Marjan Petreski et Igor Velickovski, la Macédoine fait un progrès notable en matière de compétitivité dans les classements du Forum économique mondial et de la Banque mondiale. Ces auteurs ont analysé d’une part les points forts qui ont amélioré la compétitivité et le rôle du gouvernement dans ce processus de réformes notamment en matière de politique d’inves- tissement, et d’autre part, les faiblesses restantes dans divers domaines tels que l’environnement des entreprises, l’éducation et le marché du travail.
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    240 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.2 Session parallèle : Entrepreneuriat Une des priorités de la Commission européenne est d’assurer un cadre réglementaire, juridique et financier propice à l’entrepreneuriat qui joue un rôle moteur en ce qui concerne la croissance économique et la création d’emplois. Dans le contexte des petits États, Cesare A. F. Riillo a exploré si la taille du pays façonne la relation entre l’entrepreneuriat et la croissance économique. La littérature économique suggère que l’esprit d’entreprise et la population sont d’importants déterminants de la croissance. Un lien entre la taille du pays et la croissance pourrait exister. Plusieurs mouvements séparatistes affirment que des avan- tages économiques liés à la taille d’un pays existent. Les grands pays bénéficient d’économies d’échelle, tandis que les petits pays peuvent tirer avantage de la spécialisation, des coûts de transaction plus bas et d’une plus grande flexibilité. En utilisant une approche économétrique, l’étude confirme l’importance de l’entrepreneuriat pour la croissance économique. Pour la taille du pays, les résultats ne sont pas concluants, ce qui peut être expliqué par le haut degré d’hétérogénéité entre pays et la présence de stratégies visant à atténuer les inconvénients liés à la taille. Les grands pays peuvent décentraliser leur gouvernement pour bénéficier de la souplesse des petites unités administratives, tan- dis que les petits pays peuvent adhérer à une union économique pour bénéficier d’économies d’échelle. Ces politiques peuvent affecter le lien entre croissance économique et taille du pays. La présentation de Mike Devaney and Jan Gallagher a donné un aperçu de la collaboration d’Enterprise Ireland avec les ministères en matière de soutien aux entreprises afin de développer l’industrie irlandaise et de promouvoir la croissance des exportations et l’emploi. Il s’agit d’outils comme « Company Competitiveness Health Check » qui permettent l’amélio- ration des performances opérationnelles, l’obtention d’un avantage concurrentiel, grâce à la qualité et à la réduction des coûts tout en améliorant le service clientèle. Vasja Sivec a analysé comment la crois- sance de la productivité s’explique par des facteurs mondiaux, régionaux et spécifiques à un pays. Pour les petits États, une part plus élevée de la croissance de la productivité est expliquée par des facteurs mon- diaux. Cette relation est absente pour les grands pays. Une explication possible est que les petits pays ont besoin d’accéder aux marchés mondiaux afin de développer leur potentiel, car, en raison de leur taille, ils ne peuvent pas s’appuyer sur le marché intérieur comme les grands pays. Dans l’ensemble, nous trouvons qu’environ 1/3 de la croissance de la productivité d’un petit pays s’explique par des facteurs globaux (20 %) et régionaux (13 %). Les autres 2/3 sont associés à des facteurs spécifiques d’un pays.
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    241 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.3 Session parallèle : Développement économique Ces dernières années, on observe la tendance des pays de s’engager de plus en plus à atteindre les objectifs de développement durable. Beaucoup de ces objectifs se rapportent à l’amélioration de la qualité de l’environnement. Charles-Henri Dimaria a discuté l’efficience éco- nomique des pays mise en relation avec leur empreinte écologique. Cette présentation propose un nouveau classement par pays grâce à un indicateur mesurant la performance économique des pays selon un critère de durabilité et elle étudie si la taille du pays est en corrélation avec ces deux indicateurs. Les résultats montrent que l’efficacité éco- nomique est positivement corrélée avec la taille du pays. Cependant les petits États se classent mieux selon leur efficience économique ajustée par la durabilité. Malte, Chypre et la Lituanie font partie des États membres qui ont accédé à l’Union européenne en 2004. Les pré- sentations de cette session parallèle ont retracé le développement de ces pays avant et après leur adhésion. La présentation d’Algirdas Miskinis portait sur les facteurs qui influent sur le développement éco- nomique de la Lituanie, une petite économie en transition. L’orateur a comparé la structure et la performance de l’économie lituanienne avant et après l’adhésion à l’UE et a donné une description des succès, évo- quant les forces motrices derrière ces changements. Mais il a relevé également les défis de l’économie lituanienne en pointant l’augmenta- tion des inégalités et le taux d’émigration élevé, la faiblesse de l’inno- vation et de la productivité du travail, qui ont une influence directe sur la compétitivité. La présentation d’Andreas Theophanous et Marat Yuldashev a traité de l’état actuel de l’économie de Chypre. Cinq ans après l’effondrement économique en mars 2013, Chypre est dans une bien meilleure situation et a pu être stabilisée. En 2016, l’économie a montré une croissance économique modeste. Cependant, il y a encore des problèmes très graves qui doivent être abordés, y compris le défi des prêts non productifs (PNP), le taux élevé de la dette privée et le chômage structurel persistant. Nicolas Arsalides de la Banque européenne d’investissement, a présenté les résultats quant à la dyna- mique d’investissement à Malte tout en mettant aussi en lumière les domaines qui nécessitent l’attention politique. L’orateur a expliqué que les investissements des entreprises continuent à croître à Malte et que les attentes restent positives. Le principal risque pour une reprise soutenue dans les activités d’investissement à Malte est la pénurie de compétences. Près de neuf entreprises sur dix considèrent déjà que cela constitue un goulot d’étranglement pour leurs activités d’inves- tissement. D’un point de vue politique, EIBIS 2017 suggère que le pro- blème de la pénurie de compétences, l’amélioration du système de transport, la réduction des coûts de l’énergie ainsi que la simplification de la réglementation des activités commerciales seront les domaines clés à attaquer. La présentation de Michal Jasinski visait à analyser la compétitivité du secteur du tourisme dans les petits États de l’Union européenne (Chypre, Estonie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte et Slovénie) comparé aux plus grands États membres et d’autres desti- nations touristiques dans le reste de la monde. L’indicateur utilisé pour mesurer la compétitivité du tourisme est l’indice du Travel & Tourism Competitiveness Report.
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    242 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.4 Session parallèle : Indicateurs globaux Dans cette session parallèle, les classements des petits États dans les benchmarks internationaux ont été discutés. Bambos Papageorgiou a présenté les performances globales de Chypre ainsi que ses perfor- mances dans les sous-indices du Global Competitiveness Report. Il a identifié les domaines où Chypre présente des scores exceptionnelle- ment élevés et exceptionnellement bas et en a discuté brièvement les raisons. Serge Allegrezza a utilisé le classement de l’indicateur syn- thétique du tableau de bord national du Luxembourg pour répondre à la question si la taille joue en matière de compétitivité. Cette question est cruciale pour les petits États membres si on pense seulement à la petite taille de leur marché intérieur ou à leur incapacité de profiter de l’économie d’échelle. Les études empiriques sur les effets de la taille sur les performances du pays ne sont pas concluantes. Un document de travail publié par Alouini et Hubert (2010) qui utilise un indicateur composite pour mesurer la taille du pays a montré qu’il existe une relation clairement négative entre la taille du pays et le taux de crois- sance du PIB. Cependant, ils ont conclu que l’ouverture au commerce international a un effet clairement positif sur la croissance. En utilisant un panel de 28 États membres sur 16 ans (2000 à 2015), la régression du RNB sur l’indicateur composite calculé par l’Observatoire de la compétitivité et sur la population montre un résultat mixte où la popu- lation joue un rôle limité alors que la compétitivité est très significative. Mimoza Agolli a utilisé les benchmarks pour comparer la compétitivité des petits États des Balkans occidentaux à celle des États baltes en se concentrant sur quatre domaines principaux du Global Competitiveness Report à savoir les institutions, l’efficacité du marché, la sophistication des entreprises et l’innovation du marché du travail. L’idée est de mesu- rer l’effet du cadre politique sur le classement de compétitivité des petits États balkaniques. Pour cela, les changements dans les classe- ments de compétitivité dans une perspective dynamique ont été analy- sés pour identifier l’impact du processus d’intégration dans ces mêmes pays. Lino Briguglio a testé la corrélation entre la résilience économique et la compétitivité. Dans cette analyse, la résilience est associée à la bonne gouvernance économique, sociale et politique et la vulnérabilité est associée à une exposition aux chocs extérieurs, principalement en raison d’un degré élevé d’ouverture commerciale. Les résultats indiquent que les petits États de l’UE ont tendance à un degré élevé de vulnéra- bilité économique tout en tendant également à avoir des classements de compétitivité relativement élevés. Cela suggère que la résilience économique et la compétitivité sont liées, et un test de corrélation dans l’étude confirme cette relation.
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    243 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.5 Session parallèle : Cadre institutionnel « Le “Luxembourg way of doing“ est marqué par le pragmatisme, la capacité d’adaptation et la volonté d’amélioration permanente, tout en tirant profit de la petite taille du pays, avec ses chemins courts, sa grande proximité par rapport aux décideurs et sa flexibilité hors pair.  »2 (Le Luxembourg  : profil d’un pays, par le Comité de coordination interministériel Nation Branding). Au niveau de la fonction publique luxembourgeoise, les ministères sont occupés principalement par des généralistes multitâches et adaptables. Lors de la comparaison des classements internationaux dans les domaines de l’organisation et la gestion du gouvernement, le Luxembourg réussit plutôt bien par rapport aux autres 27 États membres. Dans le domaine de la coordination interministérielle, le Luxembourg était en 2016 parmi les cinq meilleurs, puisqu’il a obtenu très bien en matière d’efficacité gouvernementale (rang 7) et de moyens d’exécution (rang 6). Dans ce contexte, Danielle Bossaert a analysé les atouts typiques de l’administration publique luxembourgeoise tels que sa grande agilité, réactivité et adaptabilité, tout en illustrant également les risques d’une spécialisation limitée qui implique une forte dépendance externe en expertise et en savoir-faire. Jadranka Kaludjerovic a présenté le cadre fiscal du Monténégro en tant que facteur de compétitivité qui est caractérisé par des taux faibles en matière de TVA et d’impôt sur les bénéfices. Cependant, des efforts restent à faire étant donné que l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales sont très élevés et représentent un fardeau pour les entre- prises. En outre, certaines taxes et certains droits municipaux présentent une charge supplémentaire et ne sont généralement pas ciblés par les politiques nationales visant à créer un meilleur environnement pour les affaires. 2 http://www.inspiringluxem- bourg.public.lu/fr/outils/publi- cations/nation-branding/ nation-branding/guide-refer- ence-NB-FR.pdf
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    244 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.6 Session parallèle : Aspects sociaux Francesco Sarracino s’est intéressé au bien-être des citoyens dans les petits États. La reprise récente des tensions séparatistes a apporté la question des autonomies régionales et leurs performances sociales et économiques dans le débat public. Petit, est-ce mieux ? L’orateur a répondu à cette question à l’aide de la satisfaction de vie. Des études antérieures ont documenté un écart de satisfaction de vie systématique entre les pays occidentaux et orientaux et entre le Nord et le Sud. Les différences de performances économiques et sociales expliquent en partie cette fracture. Ainsi, il utilise des études européennes de qualité de vie (2003-2011) pour vérifier si les personnes résidant dans les petits pays sont en moyenne plus satisfaits de leur vie que les habitants des grands pays. Les chiffres indiquent que les habitants des petits pays occidentaux sont en moyenne plus satisfaits de leur vie que les autres Européens. Les chiffres confirment également la fracture stylisée de bien-être entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest. La décom­ position par la méthode de Blinder-Oaxaca montre que la différence de satisfaction de vie entre pays est due à différentes dotations : les résidents dans les petits pays occidentaux sont en moyenne plus riches et plus actifs sur le marché du travail, et ils ont davantage confiance dans les institutions politiques. Ces résultats valent également lors de l’utilisation des données de l’Eurobaromètre (2009-2015). Le marché du travail du Luxembourg est certainement atypique en raison du grand nombre d’étrangers et de frontaliers qui le composent. Claudia Hartmann examine les données sur l’immigration du Luxembourg et ses politiques et met l’accent sur des politiques spécifiques aux petits et micro États visant à attirer des travailleurs hautement qualifiés. Franz Clément met le marché du travail luxembourgeois en relation avec la cohésion sociale. L’étude tente de montrer comment, dans la société luxembourgeoise, une augmentation de l’intégration et la cohésion sociale pour les travailleurs transfrontaliers et les travailleurs étrangers est perçue et envisagée. Ensuite, il décrit les institutions qui ont été créées et les mesures qui ont été prises à cette fin, ainsi que les mesures proposées qui ont une perspective de succès. Contrai- rement au marché du travail luxembourgeois, celui de la Lituanie souffre de l’émigration sans précédent. Les jeunes travailleurs talentueux et prometteurs fuient le marché du travail, de sorte que la compétitivité économique de la Lituanie est passée du rang 35 en 2016 à 41 en 2017 selon le Global Competitiveness Report publié par le Forum économique mondial. Néringa Ramanauské décrit comment les entreprises locales font face à une contrainte croissante dans le choix des spécialistes nécessaires. Ainsi, le gouvernement lituanien a introduit le nouveau Code du travail en 2017. Le Code était censé équilibrer les droits des employeurs et des employés afin d’offrir plus de flexibilité à l’emploi.
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    245 7. Conférenceinternationale « Competitiveness strategies for the small EU states: economic and social perspectives » 7.7 Conclusion Les participants à la conférence ont approuvé un « final statement » publié également sur le site Internet. Il a été communément approuvé que dans un contexte de libre-échange globalisé, la compétitivité est un moyen tant pour les entreprises que pour les pays de survivre et prospérer. Il a été retenu que la compétitivité est particulièrement importante pour les petits États en raison de leur très forte dépendance du commerce international qui résulte de leur petit marché intérieur (conduisant à une forte dépendance vis-à-vis des exportations) et de la disponibilité limitée de ressources naturelles (conduisant à une forte dépendance vis-à-vis des importations). Ainsi, il a été recommandé de poursuivre la recherche en matière de compétitivité des petits États et d’organiser des conférences en la matière afin d’échanger sur les spécificités des petits États membres.