En quoi l’émergence des objets connectés dans 
l’assurance santé va t-elle révolutionner 
l’expérience de l’assuré ? 
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
1 
! 
Yann 
Fontes
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
2 
REMERCIEMENTS 
Je 
tiens 
à 
remercier 
certaines 
personnes 
sans 
qui 
cette 
étude 
n’aurait 
très 
certainement 
pas 
pu 
aboutir. 
Je 
souhaite 
tout 
d’abord 
remercier 
Anne 
Manuel 
(Directrice 
Marketing 
stratégique 
chez 
Generali) 
et 
Jérôme 
Brosseaud 
(Expert 
en 
développement 
stratégique 
chez 
Generali 
et 
tuteur) 
pour 
leur 
soutien 
et 
leurs 
conseils 
pour 
le 
choix 
de 
mon 
sujet. 
Mes 
remerciements 
les 
plus 
sincères 
vont 
également 
vers 
Anne 
Julien 
(Titulaire 
de 
la 
Chaire 
bancassurance 
Crédit 
Agricole 
du 
Nord 
Est 
et 
intervenante 
chez 
Neoma 
Business 
School 
et 
tutrice 
de 
mon 
étude) 
pour 
m’avoir 
suivi 
tout 
au 
long 
de 
la 
rédaction 
de 
l’étude 
et 
pour 
m’avoir 
prodigué 
de 
bons 
conseils. 
Je 
remercie 
également 
: 
-­‐ 
Christophe 
Busson 
(Manager 
en 
marketing 
stratégique 
chez 
Generali) 
pour 
les 
nombreuses 
pistes 
de 
développement 
évoquées. 
-­‐ 
Christophe 
Mouren 
(Responsable 
de 
service 
actuariat 
chez 
Generali) 
et 
Olivier 
Saldana 
(responsable 
d’études 
actuarielles 
chez 
Generali) 
pour 
leurs 
précisions 
sur 
les 
caractéristiques 
techniques 
contractuelles 
en 
assurance 
santé. 
-­‐ 
Philippe 
Dias 
(Directeur 
des 
flux 
d’informations 
chez 
Generali) 
pour 
sa 
connaissance 
du 
monde 
des 
objets 
connectés 
et 
les 
échanges 
enrichissants 
sur 
l’impact 
de 
l’internet 
des 
objets 
sur 
le 
secteur 
de 
l’assurance. 
-­‐ 
Anne 
Douang 
(Consultante 
Sénior 
FSI 
chez 
Deloitte 
Consulting) 
pour 
sa 
disponibilité, 
son 
niveau 
de 
connaissance 
du 
marché 
et 
ses 
conseils 
dans 
la 
construction 
du 
plan 
de 
l’étude. 
-­‐ 
Kevin 
Ashokan 
(Etudiant 
en 
Master 
à 
Neoma 
Business 
School) 
pour 
son 
aide 
dans 
le 
dépouillement 
des 
réponses 
au 
questionnaire 
en 
ligne. 
Enfin, 
je 
souhaite 
remercier 
tous 
les 
participants 
qui 
ont 
répondu 
à 
l’étude 
quantitative 
réalisée 
sur 
internet.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
3 
SOMMAIRE 
En 
quoi 
l’émergence 
des 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
santé 
va-­‐t-­‐elle 
révolutionner 
l’expérience 
de 
l’assuré 
? 
Remerciements 
................................................................................................................................................................................................. 
2 
Sommaire 
....................................................................................................................................................................................................... 
3/4/5 
Introduction 
.................................................................................................................................................................................................. 
6/7 
I) 
Vers 
un 
développement 
de 
l’expérience 
client 
grâce 
aux 
NTIC 
....................................... 
8 
1.1) 
Corrélations 
entre 
expérience 
client 
et 
utilisabilité 
des 
produits 
..................................................... 
8 
1.1.1) 
Quelle 
acceptabilité 
des 
nouvelles 
technologies 
? 
1.1.2) 
Vers 
une 
recherche 
de 
nouvelles 
expériences 
d’utilisation 
1.1.4) 
L’expérience 
client, 
principal 
levier 
de 
fidélisation 
1.2) 
Le 
développement 
de 
l’expérience 
client 
par 
les 
processus 
de 
gamification 
.......................... 
10 
II) 
L’Internet 
des 
objets 
: 
de 
nouvelles 
opportunités 
à 
saisir 
................................................... 
12 
2.1) 
Quel 
marché 
? 
....................................................................................................................................................................................... 
12 
2.1.1) 
L’internet 
des 
objets, 
mode 
ou 
véritable 
révolution 
? 
2.1.2) 
Deux 
types 
d’objets 
: 
les 
nouveaux 
mais 
aussi 
les 
existants 
2.1.3) 
Quelle 
perception 
des 
objets 
connectés 
par 
le 
grand 
public 
? 
2.1.4) 
Un 
développement 
fulgurant 
dans 
quel 
environnement 
? 
2.2) 
Auto/ 
Maison/ 
Santé 
: 
De 
nouvelles 
opportunités 
pour 
l’assurance 
............................................. 
16 
2.2.1) 
L’Automobile 
connectée 
2.2.2) 
La 
Maison 
connectée 
2.2.3) 
La 
Santé 
connectée 
2.3) 
Des 
enjeux 
communs 
aux 
3 
secteurs 
.............................................................................................................................. 
26 
2.3.1) 
Résistance 
ou 
adaptation 
du 
public 
au 
changement 
de 
modèle 
technologique 
? 
2.3.2) 
L’intrusion 
3.0 
dans 
la 
vie 
privée
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
4 
III) 
Quelle 
intégration 
de 
l’internet 
des 
objets 
dans 
l’assurance 
Santé 
? 
.............. 
29 
3.1) 
Quantified 
Self, 
quand 
le 
client 
devient 
son 
propre 
assureur 
.............................................................. 
30 
3.1.1) 
Le 
Quantified 
Self, 
un 
levier 
de 
fidélisation 
des 
assurés 
3.1.2) 
Une 
formalisation 
progressive 
de 
profils 
clients 
vertueux 
3.1.3) 
Les 
capacités 
d’analyse 
limitées 
des 
objets 
connectés 
3.2) 
La 
maîtrise 
des 
données 
de 
santé 
: 
un 
enjeu 
stratégique 
........................................................................ 
34 
3.2.1) 
Les 
organismes 
d’assurance 
peuvent-­‐ils 
lutter 
face 
aux 
géants 
technologiques 
? 
3.2.2) 
Quelle 
utilisation 
des 
données 
par 
les 
organismes 
d’assurance 
? 
3.2.3) 
Quelles 
déviances 
sur 
les 
modèles 
de 
tarification 
des 
assureurs 
? 
3.2.4) 
Une 
confidentialité 
des 
données 
de 
santé 
règlementée 
IV) 
3 
grands 
axes 
de 
vigilance 
pour 
une 
adaptation 
réussie 
............................................... 
44 
du 
quantified 
self 
à 
l’assurance 
Santé 
4.1) 
Les 
assureurs 
vont-­‐ils 
à 
plus 
ou 
moins 
long 
terme 
imaginer 
et 
créer 
un 
monde 
…........ 
45 
dans 
lequel 
les 
performances 
liées 
à 
la 
santé 
auront 
un 
impact 
sur 
le 
prix 
de 
l’assurance 
santé 
? 
4.1.1) 
Passage 
progressif 
de 
la 
mutualisation 
à 
la 
personnalisation 
du 
risque 
4.1.2) 
Une 
tarification 
individuelle 
à 
l’usage 
est-­‐elle 
envisageable 
pour 
un 
contrat 
d’assurance 
santé 
? 
4.1.3) 
Quelle 
perception 
de 
l’assurance 
à 
l’usage 
par 
le 
grand 
public 
? 
4.1.4) 
Quelle 
nécessaire 
adaptation 
des 
contrats 
d’assurance 
santé 
selon 
les 
données 
de 
quantified 
self 
? 
4.2) 
Une 
meilleure 
connaissance 
de 
leurs 
clients 
via 
le 
quantified 
self 
............................................... 
55 
va 
t-­‐elle 
permettre 
aux 
assureurs 
d’assumer 
un 
nouveau 
rôle 
de 
conseiller 
préventif 
? 
4.2.1) 
Un 
enrichissement 
de 
l’expérience 
client 
grâce 
à 
l’analyse 
des 
données 
4.2.2) 
Quelle 
légitimité 
un 
assureur 
peut-­‐il 
avoir 
dans 
le 
rôle 
de 
conseiller 
? 
4.2.3) 
Une 
adaptation 
spécifique 
des 
assureurs 
aux 
individus 
peu 
sensibles 
à 
l’internet 
des 
objets 
4.2.4) 
Développer 
la 
fidélisation 
client 
grâce 
à 
la 
prévention 
personnalisée
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
5 
4.3) 
Une 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
permettrait 
t-­‐elle 
d’éviter 
.......................................... 
62 
les 
déviances, 
pour 
mieux 
rassurer 
l’utilisateur 
sur 
ses 
usages 
et 
ainsi 
promouvoir 
l’image 
de 
l’assureur 
? 
4.3.1) 
Gérer 
la 
sensibilité 
des 
données 
4.3.2) 
Une 
notion 
du 
partage 
des 
données 
de 
santé 
différente 
4.3.3) 
Gérer 
la 
différence 
entre 
données 
de 
santé 
et 
données 
de 
bien 
être 
4.3.4) 
Une 
réglementation 
française 
stricte 
pour 
les 
données 
de 
santé 
4.3.5) 
Vers 
l’apparition 
de 
plateformes 
communautaires 
de 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
4.3.6) 
Vers 
l’apparition 
de 
partenariats 
entre 
plateformes 
de 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
et 
assureurs 
pour 
gérer 
la 
donnée 
? 
4.3.7) 
L’assurance 
collaborative 
comme 
futur 
levier 
de 
développement 
? 
Conclusion 
...................................................................................................................................................................................................... 
73/74 
Références 
bibliographiques 
....................................................................................................................................................... 
75/76 
Glossaire 
.......................................................................................................................................................................................................... 
77/78
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
6 
80 
milliards, 
voici 
le 
nombre 
d’objets 
connectés 
que 
prévoit 
l’institut 
Idate 
à 
horizon 
2020. 
Ils 
se 
répandent 
comme 
une 
trainée 
de 
poudre 
à 
travers 
le 
monde, 
dans 
tous 
les 
secteurs 
d’activité 
et 
représentent 
un 
potentiel 
chiffre 
d’affaires 
de 
plusieurs 
milliards 
de 
dollars. 
Les 
objets 
connectés 
ne 
vont 
pas 
seulement 
devenir 
de 
simples 
gadgets 
du 
quotidien. 
Ils 
vont 
être 
capables 
de 
lier 
une 
technologie 
à 
un 
acte 
de 
la 
vie 
quotidienne. 
Les 
capacités 
d’analyse 
seront 
infinies 
et 
beaucoup 
plus 
détaillées. 
Les 
utilisateurs 
du 
quotidien 
deviennent 
des 
acteurs 
qui 
produisent 
du 
contenu 
et 
peuvent 
stocker 
de 
nombreuses 
données 
sur 
leurs 
habitudes 
de 
vie, 
leur 
santé, 
leur 
domicile, 
leur 
environnement 
professionnel 
… 
Pour 
l’heure, 
les 
objets 
connectés 
sont 
essentiellement 
produits 
par 
des 
start-­‐up, 
que 
ce 
soit 
dans 
les 
domaines 
de 
la 
santé, 
de 
l’automobile 
connectée 
ou 
de 
la 
maison 
connectée. 
Ces 
nouveaux 
objets 
modifient 
en 
intégralité 
la 
relation 
que 
peut 
avoir 
l’homme 
avec 
les 
objets 
du 
quotidien. 
De 
la 
même 
manière 
que 
le 
web 
2.0 
a 
bouleversé 
les 
rapports 
entre 
les 
marques 
et 
les 
consommateurs, 
l’objet 
connecté 
modifie 
la 
relation 
que 
peut 
avoir 
l’homme 
avec 
les 
objets. 
Il 
évolue 
de 
manière 
fonctionnelle 
et 
acquiert 
une 
dimension 
nouvelle 
: 
le 
service 
sur 
mesure. 
Quel 
développement 
des 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
? 
A 
l’état 
encore 
embryonnaire 
dans 
le 
secteur 
de 
l’assurance, 
les 
objets 
connectés 
connaissent 
leur 
heure 
de 
gloire 
au 
moment 
où 
toutes 
les 
directions 
générales 
se 
pressent 
de 
communiquer 
sur 
leur 
volonté 
de 
se 
positionner 
sur 
ce 
pan 
du 
digital. 
Mais 
une 
réelle 
intégration 
dans 
les 
processus 
d’assurance 
est-­‐elle 
envisageable 
? 
L’assurance 
se 
digitalise, 
c’est 
une 
réalité. 
Toutes 
les 
sociétés, 
qu’il 
s’agisse 
des 
compagnies 
ou 
des 
courtiers 
n’ont 
pas 
le 
même 
degré 
de 
maturité 
digitale 
mais 
toutes 
en 
sont 
au 
moins 
conscientes. 
La 
granularité 
digitale 
n’est 
cependant 
pas 
figée 
mais 
constamment 
évolutive 
et 
donc 
difficilement 
maitrisable 
à 
100%. 
Les 
objets 
connectés 
en 
font 
partie 
et 
évoluent 
sans 
cesse 
en 
fonction 
des 
nouveaux 
besoins 
des 
clients. 
La 
personnalisation 
des 
offres 
d’assurance 
et 
des 
services 
associés 
devient 
primordiale 
car 
elle 
permet 
d’évaluer 
de 
manière 
nettement 
plus 
détaillée 
les 
évolutions 
comportementales, 
les 
habitudes 
de 
consommation 
et 
la 
manière 
dont 
il 
va 
logiquement 
être 
possible 
de 
fidéliser 
le 
client 
de 
la 
meilleure 
de 
manières.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
7 
Globalement 
orientés 
vers 
la 
prévention, 
les 
objets 
connectés 
présentent 
un 
énorme 
potentiel 
de 
développement 
dans 
le 
secteur. 
Les 
quelques 
sociétés 
d’assurance 
du 
marché 
ayant 
d’ores 
et 
déjà 
prévu 
d’étendre 
leur 
stratégie 
aux 
objets 
connectés 
ont 
en 
tête 
qu’elles 
ont 
un 
vrai 
rôle 
à 
jouer 
dans 
la 
création 
d’une 
nouvelle 
forme 
de 
relation 
avec 
leurs 
clients. 
Sous 
la 
forme 
de 
conseils, 
de 
prévention 
ou 
d’adaptation 
des 
contrats 
selon 
l’activité, 
la 
difficulté 
va 
principalement 
être 
de 
prioriser 
les 
besoins 
et 
surtout 
les 
exigences 
des 
clients. 
Selon 
qu’il 
soit 
sensible 
à 
la 
technologie 
ou 
plus 
fidèle 
aux 
méthodes 
traditionnelles, 
le 
client 
d’aujourd’hui 
peut 
être 
qualifié 
de 
client 
hybride 
qui 
nécessite 
de 
capitaliser 
les 
efforts 
sur 
l’ensemble 
des 
canaux 
de 
communication 
disponibles 
sans 
en 
négliger 
un 
seul. 
Les 
objets 
connectés 
représentent 
donc 
une 
aubaine 
et 
notamment 
un 
nouveau 
canal 
avec 
lequel 
les 
assureurs 
vont 
être 
en 
mesure 
de 
pouvoir 
capter 
tout 
type 
de 
clientèle 
qui, 
nous 
le 
verrons, 
peut 
même 
atteindre 
celles 
et 
ceux 
qui 
n’ont 
pas 
d’affection 
particulière 
pour 
les 
nouvelles 
technologies. 
La 
réticence 
de 
certaines 
personnes 
aux 
objets 
connectés 
ne 
se 
traduit 
pas 
seulement 
par 
leur 
aversion 
aux 
nouvelles 
technologies 
mais 
également 
par 
des 
craintes 
liées 
à 
l’utilisation 
des 
données 
issues 
des 
objets 
connectés. 
En 
effet, 
le 
marché 
étant 
émergent, 
les 
règles 
juridiques, 
tarifaires 
et 
règlementaires 
ne 
sont 
pas 
le 
premier 
sujet 
de 
discussion 
et 
l’engouement 
autour 
de 
l’expérience 
créée 
autour 
de 
l’utilisateur 
reste 
prioritaire 
pour 
les 
grands 
acteurs 
du 
marché. 
Charge 
alors 
de 
réfléchir 
à 
la 
réelle 
faisabilité 
de 
développer 
de 
manière 
concrète 
l’internet 
des 
objets 
dans 
l’assurance 
et 
plus 
précisément 
dans 
l’assurance 
santé. 
! 
Le 
digital 
représente 
à 
l’heure 
actuelle 
un 
chantier 
désormais 
considéré 
comme 
prioritaire 
par 
les 
assureurs. 
Auparavant 
considéré 
comme 
un 
effet 
de 
mode, 
la 
volatilité 
des 
clients 
et 
leur 
pouvoir 
de 
décision 
devient 
une 
menace. 
Il 
convient 
donc 
de 
s’apercevoir 
que 
les 
objets 
connectés 
représentent 
une 
aubaine 
pour 
développer 
la 
fidélisation. 
Principal 
facteur 
de 
développement 
des 
objets 
connectés, 
nous 
allons 
tout 
d’abord 
réaliser 
un 
focus 
sur 
l’expérience 
client 
au 
travers 
notamment 
des 
processus 
de 
gamification. 
Nous 
ferons 
ensuite 
un 
focus 
sur 
le 
marché 
des 
objets 
connectés 
pour 
ainsi 
mieux 
appréhender 
leur 
intégration 
dans 
le 
marché 
de 
l’assurance 
santé. 
Enfin, 
nous 
focaliserons 
notre 
attention 
autour 
de 
trois 
enjeux 
stratégiques 
définissant 
des 
hypothèses 
qu’il 
conviendra 
de 
confirmer 
ou 
d’infirmer. 
En 
quoi 
l’émergence 
des 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
santé 
va-­‐t-­‐elle 
révolutionner 
l’expérience 
de 
l’assuré 
?
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
8 
I) 
Vers 
un 
développement 
de 
l’expérience 
client 
grâce 
aux 
nouvelles 
technologies 
1.1) 
Corrélations 
entre 
expérience 
client 
et 
utilisabilité 
des 
produits 
1.1.1) 
Quelle 
acceptabilité 
des 
nouvelles 
technologies 
? 
Par 
acceptabilité, 
on 
entend 
régulièrement 
le 
degré 
d’intégration 
et 
d’appropriation 
d’un 
objet 
dans 
un 
contexte 
d’usage. 
Telle 
est 
la 
définition 
décrite 
dans 
les 
travaux 
universitaires 
« 
l’acceptabilité 
des 
nouvelles 
technologies 
: 
quelles 
relations 
avec 
l’ergonomie, 
l’utilisabilité 
et 
l’expérience 
utilisateur 
» 
de 
J. 
Barcenilla 
et 
J.-­‐M.-­‐C 
Bastien 
(2009/4). 
De 
fait, 
les 
auteurs 
expliquent 
que 
l’intégration 
correspond 
à 
la 
manière 
dont 
le 
produit 
va 
pouvoir 
s’insérer 
dans 
la 
chaine 
instrumentale 
existante 
ainsi 
que 
dans 
les 
activités 
de 
l’utilisateur. 
L’enjeu 
étant, 
par 
la 
suite, 
de 
voir 
comment 
il 
va 
contribuer 
à 
transformer 
ces 
activités. 
L’utilisabilité 
quant 
à 
elle 
est 
décrite 
comme 
la 
capacité 
d’un 
système 
à 
permettre 
une 
utilisation 
facile 
et 
effective 
par 
une 
catégorie 
d’utilisateurs, 
avec 
une 
formation 
et 
un 
support 
adaptés, 
pour 
accomplir 
une 
catégorie 
donnée 
de 
tâches. 
Trois 
composantes 
principales 
sont 
utilisées 
pour 
définir 
l’utilisabilité, 
à 
savoir 
l’efficacité, 
l’efficience 
et 
la 
satisfaction. 
Il 
est 
évident 
que 
nous 
assistons 
actuellement 
à 
un 
réel 
changement 
dans 
la 
façon 
de 
considérer 
la 
technologie 
et 
la 
qualité 
ergonomique 
des 
objets 
technologiques. 
Ces 
changements 
sont 
constitués 
de 
caractéristiques 
qui 
ne 
sont 
pas 
directement 
liées 
à 
l’efficacité 
et 
à 
l’efficience 
mais 
plutôt 
à 
l’apparence, 
à 
l’émotion 
que 
l’objet 
procure, 
au 
plaisir 
du 
toucher 
des 
matériaux… 
Les 
produits 
deviennent 
presque 
des 
objets 
vivants 
avec 
lesquels 
les 
personnes 
établissent 
de 
nouvelles 
relations 
de 
proximité, 
pouvant 
rendre 
l’humeur 
d’un 
individu 
différente 
selon 
l’usage 
qu’il 
en 
fait. 
1.1.2) 
Vers 
une 
recherche 
de 
nouvelles 
expériences 
d’utilisation 
Les 
spécialistes 
s’accordent 
sur 
le 
fait 
que 
si 
l’on 
utilise 
la 
plupart 
du 
temps 
un 
objet, 
c’est 
que 
l’on 
en 
a 
besoin 
et 
qu’il 
nous 
est 
donc 
utile. 
Un 
besoin 
est 
souvent 
défini 
comme 
un 
manque 
de 
quelque 
chose. 
Utiliser 
un 
produit 
permet 
de 
satisfaire 
un 
besoin 
dont 
l’assouvissement 
permet 
d’atteindre 
un 
certain 
plaisir.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
9 
Pour 
le 
chercheur 
Marc 
Hassenzahl, 
le 
degré 
d’attractivité 
d’un 
produit 
et 
les 
effets 
émotionnels 
qu’il 
suscite 
dépendent 
à 
la 
fois 
de 
sa 
qualité 
hédonique 
(nouveauté, 
révolution, 
prestige 
de 
l’objet…) 
et 
de 
sa 
qualité 
ergonomique 
(simplicité 
d’utilisation, 
interopérabilité, 
contrôle, 
échanges 
numériques 
…). 
Les 
approches 
qui 
prévoient 
la 
conception 
des 
produits 
du 
point 
de 
vue 
de 
leurs 
propriétés 
esthétiques, 
du 
plaisir 
qu’ils 
procurent, 
vont 
introduire 
des 
changements 
importants 
dans 
la 
manière 
d’envisager 
les 
interactions 
entre 
utilisateur 
et 
produit. 
L’expression 
de 
l’expérience 
utilisateur 
est 
fortement 
utilisée 
dans 
de 
nombreux 
contextes 
et 
succède 
à 
des 
définitions 
comme 
« 
ergonomie 
» 
ou 
« 
utilisabilité 
». 
Ce 
terme 
à 
la 
mode, 
ne 
doit 
pas 
faire 
oublier 
que 
l’objectif 
final 
est 
de 
satisfaire 
l’utilisateur 
et 
donc 
de 
respecter 
une 
ergonomie 
sans 
faille. 
1.1.3) 
L’expérience 
client, 
principal 
levier 
de 
fidélisation 
Dans 
un 
extrait 
de 
l’Expansion 
Management 
Review 
« 
Expérience 
client 
et 
distribution 
omnicanale 
» 
de 
Février 
2013, 
Virginie 
Carteron 
précise 
que 
l’acceptation 
des 
nouvelles 
technologies 
vise, 
pour 
l’utilisateur, 
à 
obtenir 
la 
plupart 
du 
temps 
une 
expérience 
client 
très 
satisfaisante. 
Cela 
lui 
permettrait 
d’utiliser 
l’objet 
de 
manière 
constante 
régulière 
et 
ainsi 
pouvoir 
rester 
fidèle 
à 
la 
marque. 
L’individu 
devient 
donc 
quelqu’un 
de 
plus 
engagé 
et 
impliqué 
et 
la 
perception 
du 
prix 
prend 
alors 
une 
importance 
moins 
déterminante. 
L’expérience 
du 
client 
va 
au 
delà 
de 
la 
seule 
qualité 
du 
service 
rendu 
et 
prend 
en 
compte 
l’intégralité 
des 
aspects 
de 
l’offre 
à 
savoir 
la 
facilité 
d’utilisation, 
le 
produit, 
le 
service 
apporté 
au 
client, 
les 
services 
associés, 
la 
fiabilité 
du 
produit… 
Le 
rôle 
des 
distributeurs 
est 
de 
savoir 
définir 
quel 
type 
d’expérience 
il 
veut 
faire 
vivre 
au 
client 
en 
restant 
dans 
la 
logique 
de 
stratégie 
de 
l’entreprise, 
son 
positionnement 
sur 
le 
marché, 
ses 
objectifs 
de 
rentabilité, 
ses 
forces, 
ses 
atouts 
en 
termes 
de 
compétitivité… 
Les 
chercheurs 
en 
marketing 
se 
sont 
fortement 
intéressés 
ces 
dernières 
années 
au 
concept 
de 
fidélité 
à 
la 
marque 
afin 
de 
mieux 
le 
définir 
et 
le 
mesurer. 
En 
1973, 
Jacoby 
et 
Keyner 
ont 
défini 
la 
fidélité 
comme 
« 
une 
réponse 
comportementale 
non 
aléatoire 
qui 
est 
exprimée 
dans 
le 
temps 
par 
une 
entité 
de 
décision 
et 
qui 
considère 
plusieurs 
marques 
prises 
dans 
un 
ensemble, 
cela 
en 
fonction 
d’un 
processus 
de 
décision 
». 
L’établissement 
d’une 
relation 
dématérialisée 
engendre 
une 
certaine 
distance 
avec 
le 
client 
et 
le 
rend 
donc 
plus 
indépendant. 
Cette 
liberté 
lui 
procure 
un 
pouvoir 
plus 
important 
dans 
la 
sélection 
de 
l’information 
disponible. 
Le 
client 
qui 
voit 
son 
pouvoir 
se 
développer 
et 
définir 
ses 
propres 
exigences 
risque 
de 
devenir 
de 
fait 
moins 
fidèle.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
10 
1.2) 
Le 
développement 
de 
l’expérience 
client 
par 
les 
processus 
de 
gamification 
La 
gamification 
ou 
ludification 
en 
français 
désigne 
selon 
le 
site 
Wikipédia, 
« 
le 
transfert 
des 
mécanismes 
du 
jeu 
dans 
d’autres 
domaines, 
en 
particulier 
des 
sites 
web, 
des 
situations 
d'apprentissage, 
des 
situations 
de 
travail 
ou 
des 
réseaux 
sociaux. 
Le 
principal 
intérêt 
est 
d’augmenter 
l’acceptabilité 
et 
l’usage 
de 
ces 
applications 
en 
s’appuyant 
sur 
la 
prédisposition 
humaine 
au 
jeu. 
» 
Dans 
leur 
livre 
« 
La 
gamification 
ou 
l’art 
d’utiliser 
les 
mécaniques 
du 
jeu 
dans 
votre 
business 
», 
les 
auteurs 
Clément 
Muletier, 
Guilhem 
Bertholet 
et 
Thomas 
Lang 
déterminent 
trois 
grands 
axes 
: 
-­‐ 
Le 
plaisir 
: 
la 
gamification 
est 
une 
technique 
ayant 
pour 
but 
de 
transformer 
une 
tâche 
à 
la 
base 
répétitive 
et 
ennuyeuse 
en 
activité 
ludique 
et 
agréable. 
-­‐ 
Pédagogie 
et 
adhésion 
: 
la 
gamification 
permet 
de 
développer 
une 
expérience 
qui 
se 
veut 
pédagogique. 
L’adhésion 
au 
changement 
devient 
logiquement 
plus 
évidente 
pour 
une 
société 
et 
permet 
l’adoption 
de 
nouvelles 
habitudes. 
La 
gamification 
peut 
permettre 
de 
réunir 
des 
collaborateurs 
entre 
eux 
et 
obtenir 
leur 
adhésion. 
-­‐ 
Espoir 
et 
encouragement 
: 
Une 
personne 
lorsqu’elle 
est 
confrontée 
à 
une 
tâche 
très 
complexe, 
a 
toujours 
tendance 
à 
se 
décourager 
et 
à 
abandonner. 
La 
gamification 
permet 
de 
pallier 
ce 
problème 
et 
apprendre 
en 
s’amusant 
et 
en 
jouant. 
-­‐ 
Persévérance 
et 
dépassement 
de 
soi 
: 
La 
gamification 
peut 
aider 
une 
personne 
à 
faire 
des 
efforts 
et 
même 
dépasser 
ses 
performances. 
Cette 
dernière 
problématique 
aborde 
directement 
le 
sujet 
à 
l’étude, 
à 
savoir 
le 
développement 
du 
quantified 
self 
auprès 
de 
l’individu 
et 
son 
intégration 
dans 
l’assurance 
santé. 
A 
titre 
d’exemple, 
l’ouvrage 
étudie 
le 
cas 
de 
la 
société 
Nike 
ayant 
développé 
une 
application 
associée 
à 
un 
objet 
connecté 
appelé 
Nike+ 
et 
permettant 
aux 
personnes, 
désireuses 
de 
réaliser 
une 
activité 
physique 
régulière, 
de 
pouvoir 
suivre 
leur 
activité 
en 
temps 
réel 
et 
atteindre 
plusieurs 
niveaux 
de 
performance 
pour 
s’améliorer 
sans 
cesse. 
En 
2006, 
Nike+ 
réussit 
à 
enrichir 
l’expérience 
de 
l’utilisateur 
et 
marque 
surtout 
le 
début 
de 
la 
fidélisation 
du 
client 
par 
un 
objet 
connecté 
relié 
à 
une 
application 
mobile. 
Le 
capteur 
placé 
dans 
la 
chaussure 
de 
l’utilisateur 
collecte 
en 
temps 
réel 
les 
données 
de 
la 
personne 
et 
les 
retranscrit 
sur 
l’application.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
11 
Certes, 
les 
statistiques 
fournies 
par 
les 
capteurs 
sont 
assez 
limitées 
et 
rudimentaires 
mais 
elles 
ont 
au 
moins 
le 
mérite 
de 
pouvoir 
créer 
des 
sensations 
de 
challenge 
à 
accomplir 
et 
enrichir 
considérablement 
l’expérience 
client 
pour 
promouvoir 
le 
dépassement 
de 
soi 
et 
l’atteinte 
des 
objectifs 
fixés. 
Fort 
de 
cette 
réussite, 
la 
société 
n’a 
pas 
hésité 
à 
étendre 
ce 
processus 
de 
gamification 
à 
de 
nombreux 
autres 
produits 
de 
la 
marque 
et 
compte 
désormais 
11 
millions 
d’utilisateurs. 
Dans 
la 
même 
logique 
que 
le 
Nike+, 
d’autres 
produits 
sont 
désormais 
sur 
le 
marché 
comme 
la 
montre 
GPS 
connectée 
ou 
le 
bracelet 
FuelBand 
dédié 
à 
la 
quantification 
de 
l’activité 
physique. 
L’engagement 
provoqué 
par 
la 
marque 
montre 
à 
quel 
point 
la 
gamification 
possède 
un 
pouvoir 
de 
réunir 
des 
valeurs 
fortes 
et 
de 
créer 
des 
communautés. 
Par 
exemple, 
la 
course 
à 
pied, 
qui 
à 
la 
base 
se 
pratique 
de 
manière 
individuelle, 
est 
devenue 
grâce 
aux 
objets 
connectés 
et 
aux 
processus 
de 
gamification, 
une 
activité 
conviviale 
et 
interactive 
partagée 
par 
des 
millions 
de 
membres.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
12 
II) 
L’Internet 
des 
objets 
: 
de 
nouvelles 
opportunités 
à 
saisir 
2.1) 
Quel 
marché 
? 
2.1.1) 
L’internet 
des 
objets, 
mode 
ou 
véritable 
révolution 
? 
De 
manière 
globale 
tout 
d’abord, 
« 
L’internet 
des 
objets 
est 
un 
réseau 
de 
réseaux 
qui 
permet, 
via 
des 
systèmes 
d’identification 
électronique 
normalisés 
et 
unifiés, 
et 
des 
dispositifs 
mobiles 
sans 
fil, 
d’identifier 
directement 
et 
sans 
ambiguïté 
des 
entités 
numériques 
et 
des 
objets 
physiques 
et 
ainsi 
de 
pouvoir 
récupérer, 
stocker, 
transférer 
et 
traiter, 
sans 
discontinuité 
entre 
les 
mondes 
physiques 
et 
virtuels, 
les 
données 
s’y 
rattachant. 
» 
Telle 
est 
la 
définition 
proposée 
par 
Sébastien 
Feuillat, 
spécialiste 
du 
marketing 
et 
des 
NTIC 
chez 
Prosodie. 
Les 
objets 
connectés 
concernent 
en 
toute 
logique 
l’essentiel 
des 
objets 
qui 
sont 
susceptibles 
d’être 
connectés 
à 
internet 
un 
jour 
ou 
l’autre. 
C’est 
avec 
grand 
intérêt 
que 
les 
plus 
grands 
cabinets 
d’études 
mondiaux 
se 
sont 
penchés 
sur 
ce 
phénomène 
qu’on 
ne 
peut 
désormais 
plus 
appeler 
de 
« 
mode 
». 
L'institut 
GFK 
prévoit 
notamment 
un 
chiffre 
d'affaires 
dédié 
aux 
objets 
connectés 
de 
400 
millions 
d'euros 
en 
2015. 
En 
2020, 
il 
y 
aura 
50 
à 
80 
milliards 
de 
ces 
objets 
en 
circulation 
dans 
le 
monde, 
selon 
les 
estimations 
de 
Gartner, 
soit 
6,5 
par 
personne. 
D’après 
un 
sondage 
mené 
par 
l'institut 
CSA 
pour 
Havas 
Media 
France 
en 
janvier 
2014, 
57% 
des 
internautes 
pensent 
que 
ces 
objets 
se 
généraliseront 
d'ici 
à 
cinq 
ans, 
car 
ils 
sont 
synonymes 
de 
progrès 
(75%) 
et 
facilitent 
la 
vie 
(71%). 
2.1.2) 
Deux 
types 
d’objets 
: 
les 
nouveaux 
mais 
aussi 
les 
existants 
On 
distingue 
deux 
types 
d’objets 
connectés 
: 
-­‐ 
Les 
objets 
connectés 
qui 
sont 
fabriqués 
par 
des 
start-­‐up 
afin 
de 
répondre 
à 
une 
cible 
particulière 
dans 
les 
secteurs 
les 
plus 
développés 
tels 
que 
l’habitation, 
l’automobile, 
la 
santé 
…) 
-­‐ 
Les 
objets 
déjà 
existants 
dont 
les 
fonctionnalités 
s’améliorent 
et 
proposent 
des 
expériences 
interactives 
et 
connectées 
: 
Frigo 
connecté, 
balance 
connectée, 
montre 
connectée. 
On 
parle 
ici 
d’interopérabilité, 
c’est 
à 
dire 
la 
capacité 
pour 
l’objet 
à 
fonctionner 
avec 
d’autres 
produits 
ou 
d’autres 
systèmes 
existants 
ou 
futurs 
avec 
peu 
de 
restriction 
d’accès.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
13 
Force 
est 
de 
constater 
que 
tous 
les 
objets 
qui 
verront 
le 
jour 
demain 
n’auront 
d’autre 
alternative 
qu’êtres 
connectés 
avec 
leur 
environnement. 
La 
course 
à 
la 
simplicité 
prend 
une 
ampleur 
inégalée 
et 
rentre 
directement 
dans 
les 
transformations 
digitales 
qui 
impactent 
à 
l’heure 
actuelle 
toutes 
les 
entreprises 
mondiales. 
2.1.3) 
Quelle 
perception 
des 
objets 
connectés 
par 
le 
grand 
public 
? 
Une 
étude 
de 
Juin 
2014 
de 
l’assureur 
Axa 
et 
plus 
précisément 
de 
l’ObservatoireAxa 
réalisée 
avec 
le 
CSA 
montre 
quelques 
constats 
sur 
la 
perception 
des 
objets 
connectés 
par 
le 
grand 
public. 
Après 
avoir 
interrogé 
un 
échantillon 
de 
2400 
personnes, 
les 
principales 
conclusions 
sont 
les 
suivantes 
:
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
14 
2.1.4) 
Un 
développement 
fulgurant 
dans 
quel 
environnement 
? 
Les 
perspectives 
de 
développement 
des 
objets 
connectés 
sont 
innombrables 
mais 
le 
marché 
est 
émergent 
et 
un 
grand 
nombre 
d’opportunités 
mais 
également 
de 
menaces 
se 
profile 
à 
horizon 
proche. 
C’est 
pourquoi, 
nous 
allons 
tout 
d’abord 
définir 
une 
analyse 
des 
opportunités 
et 
menaces 
du 
développement 
des 
objets 
connectés, 
sous 
la 
forme 
d’une 
analyse 
PESTEL 
(politique, 
économique, 
sociologique, 
technologique, 
écologique, 
légal). 
OPPORTUNITES 
MENACES 
Politique 
-­‐ 
Promouvoir 
le 
développement 
de 
l’internet 
des 
objets 
dans 
les 
pays 
-­‐ 
Les 
objets 
connectés, 
par 
le 
quantified 
self, 
améliorent 
l'empowerment 
de 
chaque 
individu. 
Les 
gouvernements 
font 
face 
à 
des 
citoyens 
très 
"autonomes" 
et 
plus 
conscients 
d'eux-­‐mêmes. 
La 
conséquence 
est 
que 
les 
services 
publics 
vont 
devoir 
s’adapter. 
-­‐ 
Législation 
concernant 
les 
réglementations 
en 
matière 
d’utilisation 
de 
la 
donnée 
et 
des 
objets 
Economique 
-­‐ 
Développement 
fulgurant 
du 
marché 
des 
objets 
connectés 
-­‐ 
De 
nombreux 
gouvernements 
conscients 
du 
potentiel 
de 
développement 
des 
objets 
connectés 
-­‐ 
Projet 
constituant 
un 
des 
34 
projets 
d’avenir 
du 
Gouvernement 
français 
-­‐ 
Risques 
de 
prise 
de 
pouvoir 
des 
géants 
technologiques 
et 
de 
la 
monétisation 
des 
données 
de 
santé 
des 
utilisateurs
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
15 
-­‐ 
Les 
créateurs 
d'emplois 
à 
l’image 
des 
start-­‐up 
créent 
de 
nouveaux 
emplois 
-­‐ 
Cela 
permet 
aux 
entreprises 
de 
redynamiser 
leurs 
produits 
existants 
avec 
l'intégration 
d'objets 
connectés 
Sociologique 
-­‐ 
Accompagnement 
quotidien 
de 
l’utilisateur 
pour 
la 
quantification 
de 
son 
activité 
-­‐ 
Risque 
de 
dépendance 
à 
l’objet 
et 
de 
non 
mesure 
de 
l’impact 
physiologique 
-­‐ 
Fracture 
numérique 
avec 
l’intégration 
d’objets 
dans 
le 
quotidien 
de 
l’individu 
! 
vers 
le 
développement 
du 
post-­‐ 
humanisme 
Technologique 
-­‐ 
De 
nombreux 
développements 
technologiques 
à 
venir 
-­‐ 
Accéder 
à 
de 
nouvelles 
offres 
de 
produits 
dits 
de 
« 
compagnon 
de 
vie 
» 
-­‐ 
Suivi 
en 
temps 
réel 
de 
l’activité 
de 
la 
personne 
! 
peut 
devenir 
une 
mode 
liée 
à 
la 
capacité 
de 
prévention 
des 
objets 
-­‐ 
L’intrusion 
de 
la 
machine 
dans 
la 
vie 
privée 
de 
la 
personne 
-­‐ 
La 
banalisation 
des 
objets 
connectés 
pourrait 
voir 
apparaître 
demain 
de 
nombreux 
gadgets 
dépourvus 
d’utilité 
-­‐ 
Surenchère 
technologique 
(objets 
toujours 
plus 
évolués) 
qui 
peut 
s’avérer 
fatale 
à 
terme 
Ecologique 
-­‐ 
Promouvoir 
le 
développement 
d’objets 
connectés 
bienfaisants 
pour 
respecter 
l’environnement 
et 
rappeler 
les 
bonnes 
pratiques 
aux 
utilisateurs 
-­‐ 
Reconditionnement 
des 
objets 
obsolètes 
! 
2 
fois 
plus 
de 
déchets 
et 
de 
menace 
pour 
l’environnement. 
Légal 
-­‐ 
Les 
clauses 
d’utilisation 
de 
données 
strictes 
en 
faveur 
de 
la 
protection 
des 
consommateurs 
est 
source 
de 
garantie 
et 
ne 
constitueraient 
plus 
un 
frein 
à 
l’utilisation 
des 
objets 
-­‐ 
Réglementation 
de 
la 
CNIL 
pour 
la 
protection 
des 
données 
concernant 
la 
vie 
privée 
des 
utilisateurs
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
16 
2.2) 
Automobile/ 
Maison/ 
Santé 
: 
de 
nouvelles 
opportunités 
pour 
l’assurance 
Des 
dizaines 
d’objets 
connectés 
se 
créent 
chaque 
jour, 
mais 
quelle 
est 
leur 
réelle 
finalité 
? 
Les 
sociétés 
créent 
et 
commercialisent 
des 
objets 
pour 
suivre 
les 
nouvelles 
tendances 
mais 
surtout 
parce 
qu’elles 
y 
voient 
des 
opportunités 
de 
business. 
Dans 
ce 
nouvel 
environnement 
digital, 
les 
sociétés 
d’assurance 
comptent 
bien 
évoluer 
dans 
leur 
capacité 
de 
service 
et 
d’expérience 
client. 
En 
termes 
de 
logique, 
l’analyse 
des 
secteurs 
de 
l’automobile, 
la 
maison 
et 
la 
santé 
sera 
ponctuée 
d’exemples 
précis 
de 
développement 
d’objets 
ou 
d’applications 
dédiés 
au 
marché 
de 
l’assurance. 
2.2.1) 
L’Automobile 
connectée 
La 
course 
à 
la 
voiture 
connectée 
a 
commencé 
et 
les 
marques 
n’hésitent 
désormais 
plus 
à 
investir 
massivement 
dans 
la 
recherche 
et 
le 
développement 
de 
nouvelles 
fonctionnalités 
permettant 
de 
rendre 
le 
véhicule 
de 
plus 
en 
plus 
autonome. 
On 
voit 
donc 
émerger 
une 
mobilisation 
globale 
des 
constructeurs 
automobiles 
soucieux 
de 
trouver 
le 
meilleur 
partenariat 
réalisable 
avec 
les 
géants 
de 
l’informatique 
et 
les 
télécoms. 
De 
nouvelles 
applications 
présentes 
dans 
l’habitacle 
des 
véhicules 
sont 
vouées 
à 
faire 
évoluer 
en 
profondeur 
l’expérience 
du 
conducteur. 
Les 
fonctionnalités 
développées 
permettent 
d’accroitre 
les 
systèmes 
de 
sécurité, 
renforcer 
la 
connaissance 
du 
véhicule 
et 
surtout 
le 
comportement 
du 
conducteur. 
Comme 
toute 
évolution 
technologique, 
lorsque 
l’utilisateur 
lambda 
est 
concerné, 
la 
question 
de 
la 
propriété 
des 
données 
revient 
sur 
le 
devant 
de 
la 
scène. 
A 
qui 
profiteront 
les 
données 
issues 
des 
véhicules 
? 
Qui 
en 
sera 
le 
propriétaire 
? 
Quel 
encadrement 
contractuel 
les 
autorités 
compétentes 
vont-­‐elles 
pouvoir 
mettre 
en 
oeuvre 
pour 
encadrer 
ces 
nouveaux 
usages 
?
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
17 
La 
guerre 
technologique 
mêlée 
à 
la 
maitrise 
des 
données 
du 
conducteur 
ne 
fait 
que 
commencer 
parce 
que 
le 
marché 
se 
divise 
en 
deux 
parties 
clairement 
identifiées. 
D’un 
côté, 
les 
grands 
constructeurs 
automobiles 
qui 
usent 
de 
leur 
savoir-­‐faire 
et 
de 
leur 
notoriété 
pour 
équiper 
leurs 
véhicules 
des 
dernières 
technologies 
afin 
de 
satisfaire 
leur 
clientèle 
et 
de 
l’autre, 
les 
géants 
de 
l’internet 
à 
l’image 
de 
Google 
ou 
Microsoft 
qui 
investissent 
dans 
les 
technologies 
de 
véhicules 
intelligents 
pour 
créer 
eux 
même 
leurs 
véhicules, 
la 
finalité 
étant 
logiquement 
l’intégration 
des 
systèmes 
d’exploitation 
propre 
à 
chaque 
marque. 
Il 
y 
a 
donc 
matière 
à 
se 
préparer 
à 
une 
globalisation 
de 
la 
voiture 
connectée. 
Cette 
remarque 
est 
d’ailleurs 
mise 
en 
avant 
par 
le 
cabinet 
d’études 
HIS, 
qui 
précise 
que 
« 
En 
2050, 
la 
quasi-­‐totalité 
des 
voitures 
particulières 
et 
voitures 
de 
fonction 
en 
circulation 
devraient 
être 
autonomes 
à 
100% 
». 
Quelles 
opportunités 
d’assurance 
sur 
le 
marché 
du 
véhicule 
connecté 
? 
A 
la 
fois 
facteur 
de 
fidélisation 
client 
et 
de 
gain 
tarifaire, 
l’automobile 
connectée 
arrive 
à 
point 
nommé 
pour 
répondre 
à 
ces 
nouveaux 
objectifs 
que 
se 
fixent 
désormais 
les 
acteurs 
de 
l’assurance. 
La 
meilleure 
connaissance 
du 
client 
grâce 
aux 
évolutions 
technologique 
dévoile 
une 
capacité 
à 
réduire 
les 
risques 
de 
manière 
significative 
en 
agissant 
sur 
2 
principaux 
leviers 
: 
-­‐ la 
prévention 
des 
accidents 
en 
réduisant 
les 
dégâts 
et 
les 
risques 
d’accidents 
graves, 
-­‐ la 
protection 
des 
usagers 
vulnérables 
: 
enfants, 
personnes 
âgées 
… 
Nul 
n’ignore 
l’obligation 
de 
s’assurer 
en 
automobile 
avec 
au 
minimum 
une 
garantie 
de 
responsabilité 
civile 
obligatoire, 
celle-­‐ci 
ne 
couvrant 
que 
les 
dommages 
causés 
au 
tiers 
par 
la 
faute 
du 
conducteur. 
De 
nombreux 
conflits 
juridiques 
touchent 
chaque 
année 
les 
usagers 
avec 
leurs 
assureurs 
sur 
des 
sujets 
d’indemnisation 
ou 
de 
prise 
en 
charge 
des 
dégâts 
subis 
ou 
causés. 
Les 
voitures 
connectées 
peuvent 
devenir 
une 
première 
réponse 
à 
cette 
problématique 
en 
permettant 
à 
l’utilisateur 
de 
mieux 
maitriser 
son 
véhicule, 
de 
mieux 
le 
connaître 
et 
éventuellement 
anticiper 
les 
risques. 
De 
nombreuses 
applications 
technologiques 
sont 
déjà 
entrées 
dans 
l’usage 
courant. 
Les 
tableaux 
de 
bord 
où 
le 
conducteur 
se 
doit 
de 
vérifier 
tous 
les 
indicateurs 
de 
sécurité 
de 
son 
véhicule 
avant 
de 
démarrer 
en 
sont 
l’exemple 
parfait. 
Pourrions-­‐nous 
donc 
faire 
l’hypothèse 
d’une 
arrivée 
imminente 
d’assureurs 
sur 
ce 
type 
d’analyse 
du 
risque 
et 
de 
mise 
en 
garde 
de 
l’utilisateur 
sur 
son 
comportement 
de 
conduite 
? 
La 
démocratisation 
du 
« 
Pay 
as 
you 
drive 
» 
notamment 
fortement 
développé 
par 
l’assureur 
Amaguiz 
fait 
déjà 
état 
de 
précurseur 
en 
matière 
d’assurance 
automobile 
et 
surtout 
de 
personnalisation 
du 
contrat 
d’assurance.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
18 
Le 
paiement 
de 
cotisation 
en 
fonction 
des 
kilomètres 
parcourus 
représente 
une 
opportunité 
pour 
l’assureur 
de 
fidéliser 
son 
client 
pour 
éviter 
d’avoir 
l’impression 
de 
payer 
trop 
cher. 
Partant 
du 
même 
constat, 
la 
voiture 
connectée 
permet 
d’en 
arriver 
à 
pouvoir 
analyser 
le 
comportement 
du 
conducteur 
au 
volant 
grâce 
à 
des 
capteurs 
disposés 
dans 
le 
véhicule. 
L’émergence 
du 
« 
Pay 
how 
you 
drive 
» 
est 
un 
nouveau 
phénomène 
qui 
va 
permettre 
à 
l’assureur 
de 
connaître 
de 
manière 
plus 
précise 
les 
manières 
de 
conduire 
des 
conducteurs 
et 
logiquement 
adapter 
ses 
tarifs 
en 
fonction 
du 
comportement 
plus 
ou 
moins 
vertueux 
de 
la 
personne 
au 
volant. 
Les 
assureurs 
vont 
également 
pouvoir 
collecter 
plus 
facilement 
les 
données 
personnelles 
du 
conducteur 
et 
connaître 
les 
circonstances 
de 
l’accident. 
A 
titre 
d’exemple, 
la 
société 
Allianz 
a 
lancé 
en 
2014, 
l’opération 
« 
Allianz 
conduite 
connectée 
» 
permettant 
d’obtenir 
un 
large 
panel 
d’informations 
relatives 
à 
son 
comportement 
de 
conduite. 
(vitesse, 
accélération, 
freinage…). 
Le 
rôle 
de 
l’assureur 
ici 
est 
de 
venir 
en 
appui 
de 
l’utilisateur 
pour 
lui 
proposer 
de 
nouvelles 
informations 
sur 
sa 
conduite 
et 
son 
véhicule. 
Des 
services 
de 
géolocalisation, 
d’analyse 
du 
comportement 
de 
conduite 
et 
d’impact 
écologique 
sont 
ainsi 
mis 
en 
place. 
A 
l’image 
de 
l’assurance 
automobile 
connectée, 
le 
« 
smart 
home 
» 
désignant 
l’équipement 
de 
la 
maison 
de 
capteurs 
connectés, 
prend 
une 
ampleur 
des 
plus 
considérables 
dans 
la 
prévention 
des 
risques 
domestiques.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
19 
2.2.2) 
La 
Maison 
connectée 
Nous 
parlions 
précédemment 
de 
l’Observatoire 
Axa 
et 
leur 
étude 
sur 
la 
perception 
des 
objets 
connectés 
sur 
un 
échantillon 
de 
2400 
français. 
En 
plus 
des 
conclusions 
déjà 
évoquées, 
les 
Français 
se 
sont 
exprimés 
sur 
quelques 
éléments 
concernant 
leur 
domicile. 
L’engouement 
autour 
de 
la 
maison 
connectée 
est 
donc 
réel 
et 
procure 
une 
certaine 
curiosité 
chez 
d’éventuels 
futurs 
utilisateurs. 
Cette 
curiosité 
se 
distingue 
également 
lorsqu’on 
parle 
d’un 
ensemble 
de 
technologies 
liées 
qui 
redéfinissent 
le 
principe 
même 
de 
la 
maison 
connectée, 
désormais 
appelée 
« 
domotique 
». 
Le 
site 
web 
Futura-­‐Sciences 
définit 
de 
manière 
simple 
mais 
concise 
le 
principe 
de 
la 
domotique. 
Il 
s’agit 
de 
« 
l’ensemble 
des 
technologies 
de 
l'électronique 
de 
l'information 
et 
des 
communications 
utilisées 
dans 
les 
domiciles. 
Elles 
ont 
pour 
but 
d’assurer 
des 
conditions 
de 
sécurité, 
de 
confort, 
de 
gestion 
d'énergie 
et 
de 
communication 
qu'on 
peut 
retrouver 
dans 
une 
maison 
». 
L’internet 
des 
objets 
tombe 
au 
moment 
opportun 
pour 
un 
marché 
en 
pleine 
croissance 
grâce 
à 
l’arrivée 
d’acteurs 
spécialisés 
sur 
le 
développement 
et 
la 
commercialisation 
d’objets 
dédiés 
à 
la 
prévention 
des 
risques 
d’habitation.
Nest 
by 
Google 
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
20 
Le 
potentiel 
de 
développement 
des 
objets 
connectés 
en 
matière 
de 
domotique 
pour 
l’habitation 
se 
décline 
sous 
la 
forme 
de 
deux 
grands 
axes 
: 
-­‐ 
Sécurité 
-­‐ 
Confort 
La 
domotique, 
un 
enjeu 
de 
sécurité 
La 
sécurité 
représente, 
nous 
l’avons 
vu, 
le 
principal 
intérêt 
qu’ont 
les 
gens 
pour 
faire 
peu 
à 
peu 
le 
pas 
vers 
une 
banalisation 
des 
objets 
connectés. 
A 
l’image 
des 
conclusions 
de 
l’Observatoire 
Axa, 
l’intérêt 
est 
mis 
sur 
la 
prévention 
des 
cambriolages 
et 
des 
risques 
domestiques 
qui 
surviennent 
souvent 
lors 
de 
l’absence 
de 
l’habitant. 
La 
domotique 
apporte 
de 
nouvelles 
solutions 
pour 
dissuader 
les 
intrus 
de 
s'attaquer 
au 
domicile 
grâce 
à 
des 
systèmes 
d’alarme 
domotique 
qui 
ont 
pour 
but 
d’interagir 
avec 
les 
autres 
appareils 
connectés 
du 
domicile 
afin 
de 
simuler 
une 
présence 
et 
dissuader 
l’intrus 
de 
continuer 
son 
cambriolage. 
L’utilisation 
de 
la 
domotique 
est 
également 
optimisée 
pour 
la 
prévention 
des 
risques 
domestiques 
qui 
surviennent 
très 
souvent 
de 
manière 
inattendue. 
A 
l’image 
des 
dernières 
technologies 
développées, 
la 
société 
NEST 
est 
sûrement 
la 
plus 
reconnue 
dans 
ce 
domaine 
en 
ayant 
crée 
des 
réseaux 
Wi-­‐Fi 
qui 
se 
synchronisent 
avec 
des 
programmes 
automatisés 
de 
thermostats 
et 
de 
détecteurs 
de 
fumée. 
Preuve 
en 
est 
de 
l’intérêt 
porté 
à 
ce 
type 
de 
dispositif, 
la 
société 
a 
été 
rachetée 
par 
le 
géant 
Américain 
Google 
pour 
la 
somme 
de 
3,2 
milliards 
de 
$. 
A 
l’image 
de 
la 
protection 
du 
domicile, 
Nest 
n’est 
pas 
le 
seul 
acteur 
à 
vouloir 
s’implanter 
en 
tant 
que 
précurseur 
de 
la 
Safe 
Home.
BNP 
Paribas 
Cardif 
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
21 
BNP 
Paribas 
Cardif 
Italie 
a 
en 
effet 
développé 
une 
box 
appelée 
Habit@t 
Homebox 
qui 
se 
caractérise 
par 
la 
première 
police 
d’assurance 
d’un 
nouveau 
genre 
et 
qui 
a 
pour 
but 
de 
protéger 
la 
maison 
et 
de 
la 
contrôler 
à 
tout 
moment 
grâce 
à 
une 
solution 
domotique 
intégrée 
dans 
l’offre 
et 
qui 
est 
exclusivement 
proposée 
par 
la 
compagnie. 
La 
Box 
fournie 
avec 
le 
contrat 
d’assurance 
permet 
donc 
de 
prévenir 
les 
risques 
d’intrusion 
grâce 
à 
l’installation 
d’une 
alarme, 
mais 
également 
les 
pannes 
électriques, 
les 
fuites 
d’eau 
et 
les 
débuts 
d’incendie. 
Grâce 
à 
ce 
système, 
l’assureur 
permet 
de 
jouer 
un 
vrai 
rôle 
de 
prévention 
des 
risques 
domestiques. 
Une 
optimisation 
du 
confort 
: 
A 
l’image 
de 
la 
Box 
de 
BNP 
Paribas 
Cardif, 
la 
domotique 
permet 
de 
centraliser, 
piloter 
tous 
les 
objets 
connectés 
de 
l’habitation, 
que 
la 
personne 
soit 
chez 
elle 
ou 
en 
déplacement. 
Souvent 
maîtrisable 
depuis 
une 
application 
smartphone, 
la 
domotique 
permet 
d’apporter 
un 
service 
supplémentaire 
mais 
rassure 
également 
l’utilisateur 
sur 
ses 
habitudes 
de 
vie 
et 
sur 
le 
confort 
qu’il 
peut 
avoir 
en 
rentrant 
chez 
lui. 
Les 
2 
exemples 
précédemment 
cités 
peuvent 
par 
exemple 
être 
interopérables 
et 
utilisables 
simultanément, 
le 
système 
Nest 
ayant 
pour 
objectif 
d’adapter 
l’environnement 
de 
l’utilisateur 
et 
la 
Box 
de 
prévenir 
les 
risques. 
Ceci 
montre 
que 
la 
maitrise 
des 
risques 
domestiques 
représente 
un 
enjeu 
de 
taille 
au 
vue 
de 
la 
commercialisation 
d’objets 
connectés 
de 
plus 
en 
plus 
sophistiqués. 
La 
sophistication 
des 
objets 
connaît 
également 
de 
nombreuses 
évolutions 
dans 
le 
secteur 
de 
la 
santé
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
22 
2.2.3) 
La 
Santé 
connectée 
L’auto-­‐mesure 
plus 
communément 
appelée 
« 
Quantified 
Self 
» 
représente 
le 
fait 
d’apprendre 
à 
mieux 
connaître 
son 
corps 
et 
possède 
à 
l’heure 
actuelle, 
le 
potentiel 
de 
développement 
le 
plus 
important 
dans 
la 
démocratisation 
des 
objets 
connectés. 
Allant 
du 
suivi 
de 
l’activité 
physique 
d’une 
personne 
jusqu’au 
carnet 
de 
santé 
online, 
la 
santé 
connectée 
connaît 
une 
évolution 
sans 
précédent, 
qui 
tend 
justement 
à 
voir 
apparaître 
de 
nombreuses 
contraintes 
de 
développement, 
notamment 
liées 
à 
la 
réglementation 
appliquée 
en 
matière 
de 
protection 
des 
données 
de 
santé 
confidentielles 
et 
la 
plupart 
du 
temps 
protégées 
par 
le 
secret 
professionnel 
des 
spécialistes 
de 
santé. 
La 
maîtrise 
de 
sa 
santé, 
tel 
est 
l’objectif 
de 
cette 
panoplie 
d’objets 
connectés 
destinés 
à 
constituer 
une 
solide 
base 
de 
données 
relatives 
à 
un 
suivi 
personnel 
de 
son 
activité 
physique. 
La 
numérisation 
de 
l’activité 
humaine 
n’a 
plus 
de 
limites 
: 
elle 
concerne 
le 
corps 
de 
chaque 
individu 
et 
ce 
qu’il 
en 
fait. 
2.2.3.1) 
Des 
mentalités 
qui 
évoluent 
Ces 
pratiques 
volontaires 
d’auto-­‐quantification 
se 
caractérisent 
par 
des 
modes 
de 
capture 
de 
données 
qui 
deviennent 
de 
plus 
en 
plus 
automatisés 
et 
qui 
révèlent 
un 
véritable 
changement 
de 
mentalité 
de 
la 
part 
des 
utilisateurs 
qui 
n’hésitent 
parfois 
plus 
à 
partager 
leurs 
données 
de 
santé 
avec 
leurs 
appareils. 
Effet 
de 
mode 
ou 
pratiques 
marginales, 
ces 
signes 
précurseurs 
annoncent 
une 
vraie 
révolution 
qui 
prévoit 
de 
véritables 
transformations 
sociétales 
à 
venir. 
Les 
méthodes 
de 
« 
Quantified 
Self 
» 
sont 
difficiles 
à 
appréhender 
du 
fait 
de 
leur 
hétérogénéité, 
de 
la 
quantité 
d’objets 
et 
applications 
concernés.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
23 
2.2.3.2) 
Des 
déviances 
apparentes 
La 
construction 
d’une 
analyse 
virtuelle 
précise 
de 
sa 
santé 
conduit 
logiquement 
à 
une 
exposition 
beaucoup 
plus 
importante 
de 
la 
vie 
privée 
de 
chacun. 
Cet 
élément 
est 
d’autant 
plus 
important, 
que 
ces 
données 
partagées 
entre 
les 
sociétés 
spécialisées 
ou 
les 
géants 
du 
web 
vont 
peu 
à 
peu 
continuer 
à 
alimenter 
les 
serveurs 
qui 
détiennent 
déjà 
des 
millions 
de 
données. 
En 
plus 
de 
connaître 
la 
vie 
personnelle 
des 
gens, 
ces 
sociétés 
seront 
en 
capacité 
de 
pouvoir 
mesurer 
la 
santé 
des 
personnes 
pour 
prévenir 
éventuellement 
tout 
risque 
de 
problème 
de 
santé 
et 
de 
maladie. 
Les 
inquiétudes 
sont 
d’un 
tout 
autre 
niveau 
quand 
on 
se 
rend 
compte 
que 
les 
gens 
trouvent 
désormais 
normal 
de 
confier 
leurs 
données 
de 
santé 
à 
des 
sociétés 
spécialisées. 
La 
confiance 
routinière 
habituellement 
accordée 
au 
médecin 
généraliste 
s’étend 
désormais 
aux 
dispositifs 
numériques 
destinés 
à 
la 
fois 
à 
l’enregistrement 
des 
données 
mais 
également 
à 
la 
publication 
et 
au 
partage 
des 
données 
sur 
des 
applications 
smartphone 
dédiées. 
2.2.3.3) 
Quelle 
réelle 
utilisation 
de 
l’objet 
connecté 
en 
santé 
? 
Il 
paraitrait 
invraisemblable 
de 
vouloir 
présenter 
tous 
les 
objets 
connectés 
qui 
existent 
à 
l’heure 
actuelle 
en 
matière 
de 
santé 
tant 
les 
utilisations 
sont 
nombreuses. 
Qui 
dit 
utilisation 
dit 
logiquement 
intégration 
dans 
l’usage 
quotidien 
que 
peuvent 
en 
faire 
les 
milliers 
de 
personnes 
qui 
utilisent 
ou 
utiliseront 
demain 
ces 
objets. 
Jean-­‐Luc 
Treillou, 
PDG 
des 
Laboratoires 
de 
Nutrition 
et 
Cardiométabolisme 
indiquait 
lors 
d’une 
interview 
à 
L’Atelier 
BNP 
Paribas 
en 
2013 
: 
« 
Les 
objets 
connectés 
en 
tant 
qu'objets 
de 
mesures 
sont 
intéressants, 
mais 
le 
point 
le 
plus 
important, 
le 
véritable 
créateur 
de 
possibilités, 
est 
celui 
de 
l'intégration 
de 
l'objet 
connecté 
au 
sein 
d'une 
action, 
d'une 
solution 
thérapeutique 
globale 
et 
“patient 
centric”. 
C'est 
cette 
solution 
thérapeutique 
intégrée 
qui 
peut 
s'avérer 
un 
outil 
particulièrement 
utile 
et 
efficace 
pour 
répondre 
aux 
enjeux 
notamment 
des 
maladies 
chroniques. 
»
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
24 
L’objet 
connecté 
en 
tant 
que 
tel 
ne 
doit 
pas 
être 
considéré 
comme 
une 
solution 
miracle 
car 
seul, 
il 
ne 
représente 
qu’un 
simple 
gadget. 
En 
effet, 
l’intégration 
de 
l’utilisation 
des 
objets 
connectés 
couplés 
à 
des 
applications 
souvent 
mobiles 
est 
primordiale 
pour 
pouvoir 
quantifier 
une 
quelconque 
activité. 
Au 
delà 
même 
de 
la 
quantification 
de 
soi, 
il 
paraît 
logique 
que 
l’utilisation 
des 
objets 
connectés 
puisse 
aller 
plus 
loin 
et 
devenir 
un 
compagnon 
de 
vie 
d’une 
personne 
atteinte 
d’une 
maladie 
chronique. 
Dans 
une 
logique 
synthétique, 
voici 
un 
bref 
état 
des 
lieux 
des 
quelques 
sociétés 
considérées 
comme 
pionnières 
en 
matière 
d’internet 
des 
objets 
en 
santé 
: 
www.withings.fr
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
25
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
26 
2.3) 
Des 
enjeux 
communs 
aux 
3 
secteurs 
Suite 
à 
la 
présentation 
des 
spécificités 
du 
marché 
de 
l’internet 
des 
objets 
sur 
les 
secteurs 
phares 
de 
l’automobile, 
la 
maison 
connectée 
et 
la 
santé, 
deux 
principaux 
enjeux 
communs 
aux 
trois 
font 
état 
de 
priorité. 
2.3.1) 
Résistance 
ou 
adaptation 
du 
public 
au 
changement 
de 
modèle 
technologique 
? 
De 
nos 
jours, 
il 
y 
a 
plusieurs 
types 
de 
populations 
existantes 
au 
sein 
d’une 
même 
société. 
Qui 
dit 
révolution 
technologique 
dit 
logiquement 
nécessité 
d’adaptation 
pour 
les 
adeptes 
ou 
plus 
communément 
appelés 
« 
Geek 
ou 
digital 
natives 
» 
et 
pour 
les 
personnes 
soucieuses 
de 
garder 
l’utilisation 
basique 
du 
papier. 
Il 
peut 
être 
censé 
et 
logique 
de 
penser 
directement 
aux 
séniors 
qui, 
par 
définition, 
représentent 
l’échantillon 
de 
la 
population 
la 
moins 
appétente 
à 
l’utilisation 
de 
nouveaux 
outils 
du 
digital. 
Or 
selon 
une 
nouvelle 
analyse 
de 
l’Observatoire 
Axa, 
les 
séniors 
sont 
étonnamment 
bien 
équipés 
en 
objets 
numérique 
puisque 
60% 
des 
50-­‐60 
ans 
détiennent 
une 
tablette 
ou 
un 
Smartphone. 
Ils 
se 
disent 
également 
très 
intéressés 
par 
des 
objets 
connectés 
permettant 
d’accentuer 
la 
sécurité 
et 
de 
maîtriser 
un 
éventuel 
état 
de 
dépendance. 
Les 
personnes 
âgées 
sont 
donc 
plus 
de 
4/10 
à 
être 
séduits 
par 
un 
objet 
qui 
leur 
permettrait 
de 
surveiller 
leur 
santé 
et 
56% 
d’entre 
eux 
s’intéressent 
à 
des 
objets 
connectés 
facilitant 
leur 
maintien 
à 
domicile. 
Ces 
quelques 
précisions 
permettent 
de 
voir 
à 
quel 
point 
le 
digital 
et 
la 
prise 
de 
conscience 
du 
numérique 
concernent 
tout 
un 
chacun 
et 
peuvent 
désormais 
offrir 
à 
chaque 
cible 
une 
personnalisation 
du 
produit 
et 
du 
service 
sur 
mesure. 
De 
manière 
générale 
près 
de 
60% 
des 
français 
montrent 
de 
l’intérêt 
pour 
un 
objet 
connecté 
qui 
permettrait 
d’être 
plus 
proche 
des 
personnes 
âgées 
pour 
éviter 
des 
éventuels 
problèmes 
de 
chute 
ou 
d’accidents 
domestiques.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
27 
Il 
ne 
serait 
néanmoins 
pas 
juste 
de 
dire 
que 
tous 
les 
protagonistes 
sont 
ou 
deviennent 
sensibles 
au 
digital. 
Certaines 
catégories 
de 
personnes 
revendiquent 
leur 
volonté 
de 
garder 
une 
relation 
physique 
dans 
leur 
processus 
d’achat. 
Qualifiés 
de 
clients 
hybrides, 
ils 
nécessitent 
une 
double 
relation 
à 
la 
fois 
avec 
le 
numérique 
et 
le 
conseiller. 
A 
titre 
d’exemple, 
en 
matière 
d’assurance, 
on 
peut 
donc 
parler 
d’un 
client 
désireux 
de 
pouvoir 
comparer 
des 
offres 
d’assurance 
sur 
internet 
notamment 
sur 
des 
comparateurs 
d’assurance 
et 
d’avoir 
malgré 
tout 
besoin 
d’un 
agent 
d’assurance 
ou 
un 
courtier 
lors 
du 
processus 
de 
souscription. 
2.3.2) 
L’intrusion 
3.0 
dans 
la 
vie 
privée 
L’intrusion 
dans 
la 
vie 
privée 
constitue 
le 
deuxième 
enjeu 
de 
taille 
commun 
à 
tous 
les 
secteurs 
touchés 
par 
l’internet 
des 
objets, 
la 
gestion 
des 
données 
relevant 
de 
la 
vie 
privée 
des 
utilisateurs. 
De 
nombreuses 
contraintes 
apparaissent 
déjà 
et 
apparaîtront 
demain. 
En 
effet, 
les 
acteurs 
faiseurs 
de 
marché 
doivent 
se 
demander 
quel 
sera 
l’utilisateur 
qui 
souhaitera 
équiper 
son 
véhicule 
de 
capteurs 
permettant 
d’être 
pisté 
à 
chaque 
fois 
qu’il 
prend 
son 
véhicule 
et 
d’avoir 
des 
informations 
concernant 
son 
comportement 
au 
volant. 
L’utilisateur 
n’ayant 
pas 
un 
comportement 
vertueux 
serait 
susceptible 
d’être 
sanctionné. 
On 
observe 
le 
même 
constat 
pour 
l’assurance 
santé. 
En 
effet, 
l’assureur 
souhaite 
mettre 
en 
place 
un 
programme 
à 
objectifs 
précis 
à 
atteindre 
pour 
pouvoir 
proposer 
des 
avantages 
tarifaires 
et 
ainsi 
adapter 
les 
cotisations. 
Il 
ne 
sera 
pas 
favorable 
à 
la 
valorisation 
d’un 
assuré 
qui 
n’atteint 
jamais 
ses 
objectifs. 
La 
captation 
des 
données 
et 
la 
diffusion 
d’information 
concernant 
ces 
données 
vont 
donc 
concerner 
tous 
les 
secteurs 
dans 
lesquels 
l’internet 
des 
objets 
souhaite 
se 
développer. 
Sans 
exception, 
les 
organismes 
de 
contrôle 
à 
l’image 
de 
la 
CNIL 
pour 
l’assurance 
santé, 
tiennent 
parfaitement 
leur 
rôle 
pour 
éviter 
toute 
déviance. 
Cet 
élément 
constitue 
notamment 
un 
des 
points 
que 
nous 
allons 
étudier 
dans 
la 
suite 
de 
l’étude 
dans 
l’approfondissement 
de 
l’arrivée 
des 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
santé. 
Les 
acteurs 
du 
développement 
ont 
bien 
perçu 
les 
opportunités 
grandissantes 
et 
définissent 
désormais 
des 
stratégies 
d’intégration 
des 
objets 
dans 
la 
multiplicité 
d’opportunités 
de 
détection 
des 
moments 
clés 
de 
vie 
du 
client.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
28 
Actuellement 
le 
marché 
de 
la 
santé 
est 
le 
plus 
enclin 
à 
voir 
l’assurance 
se 
développer 
très 
rapidement. 
Nous 
allons 
donc 
orienter 
la 
suite 
de 
l’étude 
sur 
les 
principales 
problématiques 
et 
enjeux 
du 
développement 
de 
l’internet 
des 
objets 
dans 
le 
secteur 
de 
la 
Santé. 
L’intérêt 
est 
ici 
d’analyser 
dans 
un 
premier 
temps 
les 
branches 
de 
la 
santé 
où 
le 
marché 
de 
l’internet 
des 
objets 
peut 
représenter 
une 
valeur 
ajoutée 
en 
matière 
de 
maîtrise 
de 
sa 
santé 
pour 
un 
utilisateur 
lambda, 
sans 
oublier 
l’apparition 
d’une 
surveillance 
accrue 
de 
la 
sécurité 
des 
données 
par 
les 
organismes 
de 
contrôle. 
La 
dernière 
partie 
de 
l’étude 
sera, 
quant 
à 
elle, 
consacrée 
à 
l’analyse 
approfondie 
de 
l’évolution 
du 
quantified 
self 
et 
des 
opportunités 
de 
centralisation 
des 
données 
qui 
restent 
un 
segment 
à 
exploiter 
pour 
les 
professionnels 
de 
l’assurance 
comme 
pour 
les 
sociétés 
technologiques.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
29 
III) 
Quelle 
intégration 
de 
l’internet 
des 
objets 
dans 
l’assurance 
Santé 
? 
Prévenir 
plutôt 
que 
guérir. 
De 
nombreux 
acteurs 
du 
monde 
de 
la 
santé 
ont 
désormais 
compris 
les 
bénéfices 
de 
réaliser 
des 
campagnes 
de 
prévention 
afin 
de 
réduire 
leurs 
risques. 
Les 
objets 
connectés, 
par 
leur 
simplicité 
d’utilisation, 
leur 
précision 
et 
leur 
côté 
ludique 
représentent 
un 
formidable 
outil 
de 
sensibilisation 
auprès 
de 
leurs 
utilisateurs. 
La 
finalité 
principale 
pour 
un 
assureur 
est 
désormais 
d’inverser 
les 
rôles 
pour 
prévenir 
le 
risque 
avant 
qu’il 
se 
réalise 
plutôt 
qu’indemniser 
la 
personne 
qui 
a 
subi 
un 
sinistre. 
Bon 
nombre 
sont 
toujours 
tentés 
de 
dire 
que 
l’assureur 
souhaite 
avant 
tout 
faire 
du 
profit. 
En 
réalité, 
il 
s’agit 
ici 
d’une 
véritable 
stratégie 
de 
fidélisation 
prouvant 
au 
client 
que 
son 
assureur 
veut 
limiter 
son 
risque. 
Le 
bénéfice 
incombe 
également 
à 
l’assureur 
qui 
n’a 
plus 
besoin 
de 
dédommager 
l’assuré. 
C’est 
en 
communiquant 
sur 
ces 
nouveaux 
usages 
que 
les 
acteurs 
du 
secteur 
vont 
peu 
à 
peu 
promouvoir 
leur 
image 
: 
à 
la 
fois 
moderne 
pour 
le 
côté 
technologique 
adopté 
et 
soucieuse 
de 
ses 
clients. 
Le 
monde 
de 
l’assurance 
n’est 
pas 
considéré 
comme 
le 
secteur 
le 
plus 
apprécié 
par 
ses 
clients, 
à 
cause 
de 
l’inversion 
du 
cycle 
de 
production 
signifiant 
que 
le 
prix 
de 
revient 
ne 
peut 
être 
connu 
qu’a 
posteriori. 
En 
d’autres 
termes, 
le 
paiement 
de 
l'indemnité 
par 
l’assureur 
n’est 
réalisée 
qu’à 
condition 
que 
le 
risque, 
pour 
lequel 
a 
souscrit 
l’assuré, 
se 
réalise. 
La 
cotisation 
étant 
d’abord 
payée 
par 
l’assuré, 
elle 
est 
établie 
en 
fonction 
des 
probabilités 
de 
survenance 
du 
risque 
calculées 
par 
l'assureur. 
L’arrivée 
du 
quantified 
self 
va 
voir 
émerger 
de 
nouveaux 
modèles 
de 
prévention 
des 
risques 
par 
la 
connaissance 
encore 
plus 
approfondie 
de 
la 
vie 
du 
client. 
L’assureur 
va 
de 
plus 
en 
plus 
prendre 
le 
rôle 
de 
sonnette 
d’alarme 
pour 
éviter 
que 
le 
risque 
se 
réalise.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
30 
3.1) 
Quantified 
Self, 
quand 
le 
client 
devient 
son 
propre 
assureur 
3.1.1) 
Le 
Quantified 
Self, 
un 
levier 
de 
fidélisation 
des 
assurés 
La 
connaissance 
de 
soi 
attire 
sensiblement 
de 
nombreux 
utilisateurs 
qui 
n’hésitent 
pas 
à 
rajouter 
à 
leur 
quotidien 
une 
nouvelle 
manière 
de 
quantifier 
leurs 
activités 
de 
santé 
en 
temps 
réel. 
Qu’il 
s’agisse 
de 
calculer 
le 
nombre 
de 
pas 
réalisés 
quotidiennement, 
la 
qualité 
et 
les 
cycles 
de 
sommeil, 
l’activité 
physique 
ou 
autre, 
la 
collecte 
de 
ces 
données 
n’apparaît 
que 
maintenant 
avec 
la 
création 
et 
surtout 
la 
commercialisation 
de 
nombreux 
objets 
connectés 
permettant 
de 
recueillir 
ces 
informations. 
Les 
progrès 
technologiques 
évoluent 
tout 
comme 
les 
progrès 
en 
matière 
de 
santé. 
Ces 
progrès 
laissent 
donc 
de 
la 
place 
aux 
acteurs 
désireux 
de 
proposer 
de 
nouvelles 
expériences 
aux 
utilisateurs. 
Le 
changement 
de 
comportement 
se 
traduit 
par 
des 
personnes 
devenant 
de 
plus 
en 
plus 
soucieuses 
de 
leurs 
données 
de 
santé. 
Elles 
deviennent 
de 
véritables 
acteurs 
de 
leur 
santé 
et 
se 
rendent 
compte 
que 
les 
outils 
technologiques 
peuvent 
devenir 
des 
« 
compagnons 
de 
vie 
». 
Qui 
dit 
compagnon 
de 
vie 
dit 
bien 
évidemment 
parcours 
d’utilisation 
optimisé 
pour 
être 
omniprésent 
dans 
le 
quotidien 
des 
utilisateurs. 
Ces 
parcours 
d’utilisation 
se 
définissent 
en 
3 
principales 
étapes 
:
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
31 
Le 
réel 
atout 
des 
assureurs 
sur 
un 
marché 
tel 
que 
celui 
de 
l’internet 
des 
objets 
est 
de 
pouvoir 
impacter 
le 
client 
dans 
la 
relation 
qu’il 
a 
avec 
ses 
assurés. 
Les 
actions 
préventives 
pour 
maîtriser 
la 
survenance 
risque 
avant 
qu’il 
se 
réalise 
montrent 
bien 
la 
volonté 
de 
l’assureur 
de 
pouvoir 
connaître 
de 
manière 
plus 
importante 
ses 
clients 
pour 
adapter 
un 
discours 
bienfaisant 
et 
signe 
de 
bonne 
foi. 
L’intérêt 
de 
ce 
type 
d’action 
nécessite 
de 
pouvoir 
définir 
les 
parcours 
client 
en 
identifiant 
ses 
moments 
clés 
de 
vie.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
32 
3.1.2) 
Une 
formalisation 
progressive 
de 
profils 
clients 
vertueux 
La 
simplification 
du 
parcours 
type 
de 
l’utilisateur 
nous 
permet 
de 
réfléchir 
à 
la 
manière 
dont 
un 
assureur 
pourrait 
s’immiscer 
dans 
le 
quotidien 
d’un 
utilisateur 
d’objets 
connectés. 
Il 
s’agit 
pour 
l’heure 
d’un 
tout 
nouvel 
environnement 
pour 
l’utilisateur 
mais 
les 
assureurs 
ne 
doivent 
pas 
pour 
autant 
attendre 
et 
prendre 
du 
retard. 
La 
personnalisation 
du 
parcours 
client 
atteint 
un 
nouveau 
palier 
dans 
la 
collecte 
de 
données 
précises 
sur 
le 
comportement 
de 
l’utilisateur. 
La 
course 
à 
la 
fidélisation 
se 
dessine 
et 
on 
peut 
imaginer 
des 
assureurs 
qui 
mettront 
en 
place 
des 
politiques 
tarifaires 
adaptées 
en 
fonction 
du 
comportement 
de 
l’utilisateur. 
Qu’il 
y 
a 
t-­‐il 
de 
plus 
fidélisant 
pour 
un 
assureur 
que 
de 
valoriser 
des 
clients 
pour 
avoir 
adopté 
une 
bonne 
conduite 
ou 
atteindre 
des 
objectifs 
sportifs 
leur 
permettant 
d’obtenir 
des 
avantages 
tarifaires 
? 
Pour 
autant, 
il 
devient 
intéressant 
de 
s’interroger 
sur 
le 
phénomène 
inverse 
concernant 
les 
utilisateurs 
qui 
ne 
pourront 
pas 
répondre 
aux 
exigences 
des 
organismes 
assureurs. 
Nous 
l’évoquions 
précédemment, 
la 
quantification 
de 
soi 
n’est 
pas 
un 
phénomène 
naturellement 
logique 
pour 
l’être 
humain. 
En 
d’autres 
termes, 
personne 
ne 
fait 
de 
l’auto-­‐mesure 
quotidienne 
sur 
tous 
les 
indicateurs 
de 
santé 
quantifiables. 
La 
démocratisation 
des 
objets 
connectés 
en 
santé 
permet 
de 
voir 
apparaître 
des 
personnes 
considérées 
comme 
des 
modèles 
types. 
L’idée 
de 
quantification 
montre 
la 
nouvelle 
tendance 
à 
matérialiser 
sous 
la 
forme 
de 
données 
des 
résultats 
d’activité 
physique 
qui 
permettent 
de 
montrer 
une 
certaine 
forme 
de 
supériorité 
et 
de 
fierté 
pour 
l’utilisateur 
qui 
dévoile 
ses 
résultats 
sur 
les 
médias 
sociaux. 
C’est 
dans 
ce 
sens 
que 
le 
chercheur 
et 
écrivain 
Evgeny 
Morozov, 
spécialiste 
des 
impacts 
sociaux 
des 
technologies 
définit 
que 
les 
personnes 
s’auto-­‐mesurent 
car 
elles 
sont 
en 
situation 
de 
pouvoir 
montrer 
à 
leur 
communauté 
qu’elles 
sont 
meilleures 
que 
la 
moyenne. 
La 
moindre 
déviance 
en 
termes 
d’objectifs 
est 
visible 
et 
logiquement 
pointée 
du 
doigt 
par 
l’application 
au 
travers 
de 
ces 
innombrables 
graphiques 
et 
diagrammes. 
Le 
même 
schéma 
se 
dessine 
peu 
à 
peu 
pour 
l’assurance 
et 
laisse 
imaginer 
des 
sociétés 
d’assurance 
déterminant 
des 
profils 
types 
d’assurés 
ayant 
un 
comportement 
vertueux 
en 
ne 
valorisant 
que 
ceux 
qui 
respectent 
les 
exigences 
normées 
préalablement 
établies. 
L’assureur 
étant 
libre 
ensuite 
de 
pouvoir 
sanctionner 
les 
mauvais 
comportements. 
Les 
assureurs 
vont-­‐ils 
à 
plus 
ou 
moins 
long 
terme 
imaginer 
et 
créer 
un 
monde 
dans 
lequel 
les 
performances 
liées 
à 
la 
santé 
auront 
un 
impact 
sur 
le 
prix 
de 
l’assurance 
santé 
?
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
33 
3.1.3) 
Les 
capacités 
d’analyse 
limitées 
des 
objets 
connectés 
Les 
capteurs, 
petits 
dispositifs 
transformant 
une 
grandeur 
physique 
observée 
en 
une 
grandeur 
utilisable 
dans 
un 
instrument 
de 
mesure 
permettent 
de 
collecter 
les 
milliers 
d’informations 
que 
les 
objets 
connectés 
peuvent 
par 
la 
suite 
organiser 
et 
retranscrire 
en 
graphiques 
et 
sous 
forme 
de 
courbes 
d’évolution. 
Les 
capteurs 
constituant 
la 
base 
même 
de 
l’internet 
des 
objets 
sont 
logiquement 
amenés 
à 
se 
multiplier 
autour 
de 
l’individu. 
L’intérêt 
est 
donc 
de 
s’interroger 
sur 
la 
capacité 
de 
ces 
capteurs, 
au 
delà 
de 
la 
simple 
quantification 
de 
la 
santé 
quotidienne 
de 
l’utilisateur, 
à 
apporter 
plus 
que 
la 
simple 
analyse 
de 
données. 
Les 
objets 
connectés 
et 
leurs 
capteurs 
servent 
aujourd’hui 
à 
fournir 
des 
informations 
sur 
les 
performances 
et 
l’état 
de 
santé 
de 
la 
personne 
à 
un 
instant 
T 
mais 
l’idée 
d’évolution 
et 
de 
capacité 
à 
pouvoir 
délivrer 
des 
conseils 
n’est 
pas 
faisable. 
Imaginons 
l’utilisateur 
décidant 
d’acheter 
un 
bracelet 
connecté 
pour 
quantifier 
en 
temps 
réel 
son 
rythme 
cardiaque, 
le 
nombre 
de 
pas 
effectués 
dans 
la 
journée, 
le 
nombre 
de 
calories 
perdues, 
le 
nombre 
de 
kilomètres 
parcourus 
etc… 
Soucieux 
de 
mieux 
connaître 
son 
corps, 
l’utilisateur 
va 
en 
quelques 
semaines 
obtenir 
un 
ordre 
d’idée 
de 
la 
moyenne 
de 
chaque 
indicateur 
selon 
lequel 
il 
espère 
logiquement 
s’améliorer, 
notamment 
sur 
son 
alimentation, 
sur 
la 
vitesse 
à 
laquelle 
il 
court, 
le 
nombre 
moyen 
de 
pas 
qu’il 
réalise 
quotidiennement… 
Le 
principal 
problème 
est 
qu’à 
l’heure 
actuelle, 
les 
sociétés 
conceptrices 
des 
objets 
connectés 
ne 
sont 
pas 
en 
mesure 
de 
pouvoir 
directement 
assumer 
le 
rôle 
de 
conseiller. 
Les 
objets 
connectés 
collectent 
de 
l’information, 
l’analysent 
et 
la 
présentent 
à 
l’utilisateur 
mais 
le 
rôle 
de 
conseiller 
délivrant 
une 
valeur 
ajoutée 
à 
l’évolution 
du 
quantified 
self 
n’est 
pour 
l’instant 
pas 
concrètement 
possible. 
L’arrivée 
des 
assureurs 
sur 
un 
tel 
marché 
pourrait 
permettre 
de 
répondre 
éventuellement 
à 
cette 
problématique. 
Les 
assureurs 
connaissant 
parfaitement 
leur 
métier, 
cherchent 
quotidiennement 
à 
analyser 
les 
comportements 
du 
client 
à 
travers 
son 
potentiel 
d’équipement 
en 
assurance. 
L’enjeu 
est 
donc 
de 
savoir 
si 
la 
collecte 
de 
nouvelles 
données 
comportementales 
sera 
possible 
pour 
les 
acteurs 
de 
l’assurance 
désireux 
d’anticiper 
les 
besoins 
clients. 
Une 
meilleure 
connaissance 
de 
leurs 
clients 
via 
le 
quantified 
self 
va-­‐t-­‐elle 
permettre 
aux 
assureurs 
d’assumer 
un 
nouveau 
rôle 
de 
conseiller 
préventif 
?
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
34 
3.2) 
La 
maîtrise 
des 
données 
de 
santé 
: 
un 
enjeu 
stratégique 
Consulter 
sa 
tension, 
sa 
fréquence 
cardiaque, 
ses 
calories 
brûlées 
mais 
également 
sa 
vitesse 
de 
course, 
la 
distance 
parcourue 
en 
footing, 
tant 
de 
segments 
de 
données 
qui 
naissent 
à 
vue 
d’oeil. 
Lorsqu'une 
application 
ou 
une 
interface 
web 
invitent 
à 
consulter 
les 
données 
sous 
forme 
de 
chiffres 
et 
autres 
graphiques, 
ces 
données 
transitent 
puis 
sont 
automatiquement 
enregistrées 
sur 
des 
serveurs. 
De 
la 
jeune 
start-­‐up 
aux 
grands 
acteurs 
du 
monde 
de 
l’assurance, 
les 
données 
de 
chaque 
utilisateur 
peuvent 
se 
retrouver 
tôt 
ou 
tard 
dans 
la 
nature 
et 
accessible 
par 
tous. 
En 
allant 
plus 
loin 
que 
le 
piratage, 
le 
principal 
problème 
aujourd'hui 
réside 
dans 
le 
fait 
qu’il 
n’y 
a 
aucun 
moyen 
fiable 
de 
s’assurer 
que 
les 
données 
liées 
à 
la 
santé 
des 
utilisateurs 
restent 
strictement 
confidentielles, 
si 
bien 
que 
tôt 
ou 
tard, 
ces 
informations 
pourraient 
être 
revendues 
à 
des 
sociétés 
tierces. 
Ceci 
explique 
en 
grande 
partie 
pourquoi 
les 
organismes 
de 
vérification 
comme 
la 
CNIL 
définissent 
des 
règles 
précises. 
3.2.1) 
Les 
organismes 
d’assurance 
peuvent-­‐ils 
lutter 
face 
aux 
géants 
technologiques 
? 
Aujourd’hui, 
l’assurance 
est 
en 
toute 
logique 
frappée 
de 
plein 
fouet 
par 
l’arrivée 
massive 
du 
big 
data 
qui 
a 
totalement 
renversé 
les 
modèles 
classiques 
des 
assurances. 
Ces 
trois 
dernières 
années, 
les 
assureurs 
ont 
bien 
compris 
l’intérêt 
de 
focaliser 
leur 
attention 
sur 
les 
éventuels 
profits 
réalisables 
grâce 
à 
une 
granularité 
d’informations 
beaucoup 
plus 
détaillée. 
Le 
principal 
intérêt 
perçu 
étant 
désormais 
de 
pouvoir 
effectuer 
de 
la 
prévention 
personnalisée. 
En 
parallèle, 
de 
nombreuses 
sociétés, 
parfois 
même 
des 
start-­‐up 
se 
sont 
lancées 
dans 
la 
définition 
de 
nouveaux 
modèles 
de 
segmentation 
clients 
et 
de 
mutualisation 
des 
risques 
à 
l’inverse 
des 
logiques 
assurantielles 
classiques. 
Ce 
faisant, 
ces 
initiatives 
n’ont 
pas 
réussi 
à 
se 
développer 
du 
fait 
de 
la 
complexité 
assurantielle 
et 
des 
logiques 
de 
tarifications 
calculées 
par 
les 
actuaires. 
Reconverties 
en 
apporteurs 
d’affaires, 
intermédiaires 
auprès 
de 
services 
clients, 
ces 
sociétés 
se 
positionnent 
le 
plus 
souvent 
en 
soutien 
des 
organismes 
d’assurance 
pour 
la 
définition 
de 
travaux 
stratégiques 
basés 
sur 
le 
développement 
digital 
par 
exemple.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
35 
La 
vraie 
évolution 
concerne 
la 
prise 
de 
conscience 
du 
potentiel 
de 
marché 
par 
les 
géants 
technologiques, 
qui 
n’hésitent 
pas 
à 
aller 
chercher 
ce 
type 
de 
start-­‐up 
en 
fonction 
de 
l’intérêt 
qu’elles 
peuvent 
avoir 
dans 
la 
définition 
des 
stratégies 
des 
plus 
grands… 
Par 
exemple, 
Google 
a 
investi 
pas 
moins 
de 
50 
milliards 
de 
dollars 
pour 
l’acquisition 
de 
42 
start-­‐ 
ups 
spécialisées 
dans 
le 
domaine. 
Les 
géants 
de 
l’internet 
ont 
bien 
perçu 
l’intérêt 
de 
collecter 
la 
donnée 
à 
exploiter 
tout 
en 
développant 
continuellement 
leur 
capacité 
technologique. 
il 
n’est 
d’ailleurs 
pas 
difficile 
de 
s’apercevoir 
qu’avec 
son 
moteur 
de 
recherche 
en 
quasi-­‐monopole 
mondial, 
les 
données 
personnelles 
collectées 
sont 
illimitées. 
C’est 
en 
l’occurrence 
à 
partir 
de 
ce 
constat 
qu’il 
parait 
intéressant 
de 
se 
demander 
quelle 
utilisation 
la 
firme 
de 
Mountain 
View 
souhaite 
en 
faire. 
L’aspect 
technologique 
est 
fortement 
mis 
en 
avant 
en 
termes 
de 
communication 
mais 
l’envers 
du 
décor 
révèle 
logiquement 
que 
le 
business 
model 
de 
ces 
nouveaux 
acteurs 
repose 
sur 
la 
monétisation 
de 
données 
de 
santé 
qui 
intéressent 
plus 
d’un 
acteur 
dont 
les 
assureurs 
en 
priorité. 
Force 
est 
de 
constater 
cependant 
qu’il 
s’agit 
de 
données 
de 
santé 
et 
les 
politiques 
de 
confidentialité 
des 
applications 
sont 
fortement 
pointées 
du 
doigt 
comme 
particulièrement 
porteuses 
de 
risques 
pour 
la 
vie 
privée 
des 
utilisateurs.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
36 
3.2.2) 
Quelle 
utilisation 
des 
données 
par 
les 
organismes 
d’assurance 
? 
L’assurance 
pourrait 
à 
terme 
envisager 
de 
transposer 
le 
modèle 
d’usage 
« 
Pay 
as 
you 
drive 
» 
à 
l’assurance 
santé 
en 
faisant 
bénéficier 
de 
contrats 
plus 
avantageux 
des 
clients 
faisant 
de 
l’exercice. 
Bon 
comportement 
ou 
pas, 
l’assuré 
est 
en 
passe 
de 
devenir 
acteur 
de 
sa 
santé 
mais 
également 
de 
sa 
situation 
assurantielle. 
En 
effet, 
les 
organismes 
assureurs 
mettent 
en 
avant 
l’avantage 
que 
peut 
avoir 
l’assuré 
à 
atteindre 
des 
objectifs 
pour 
obtenir 
des 
réductions 
de 
la 
part 
de 
leur 
assureur. 
L’exemple 
type 
date 
de 
2014 
avec 
le 
premier 
partenariat 
réalisé 
entre 
un 
assureur 
et 
un 
fabricant 
d’objets 
connectés 
pour 
AXA 
et 
Withings.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
37 
3.2.3) 
Quelles 
déviances 
sur 
les 
modèles 
de 
tarification 
des 
assureurs 
? 
Il 
paraîtrait 
logique 
de 
voir 
apparaître 
des 
écarts 
de 
tarifs 
proposés 
par 
les 
organismes 
assureurs 
qui 
considèrent 
que 
l’utilisateur 
n’arrive 
pas 
à 
atteindre 
ses 
objectifs. 
L’idée 
de 
quantification 
fonctionnant 
aussi 
bien 
dans 
un 
sens 
que 
dans 
l’autre, 
l’utilisateur 
qui 
n’accomplira 
pas 
les 
objectifs 
fixés 
par 
l’assureur 
santé 
pourra 
se 
voir 
« 
sanctionné 
» 
par 
une 
augmentation 
de 
sa 
ou 
ses 
primes 
d’assurance. 
Le 
comportement 
vertueux 
de 
l’utilisateur 
va 
devenir 
le 
coeur 
même 
de 
son 
exposition 
aux 
risques. 
Il 
est 
possible 
de 
s’interroger 
sur 
l’application 
de 
tels 
mécanismes 
aux 
données 
liées 
à 
la 
santé 
et 
au 
bien-­‐être, 
au 
risque 
de 
devenir 
un 
jour 
objet 
de 
suspicion 
par 
les 
assureurs 
si 
quelqu’un 
décide 
de 
ne 
pas 
s’auto 
mesurer. 
3.2.4) 
Une 
confidentialité 
des 
données 
de 
santé 
réglementée 
On 
constate 
deux 
principales 
problématiques 
proches 
liées 
à 
l’exploitation 
des 
données 
issues 
du 
Quantified 
Self 
: 
-­‐ 
La 
confidentialité 
des 
données 
privées 
de 
santé 
des 
utilisateurs 
qui 
transitent 
entre 
serveurs 
parfois 
exempts 
de 
sécurité 
suffisante 
; 
-­‐ 
La 
crainte 
des 
individus 
d’une 
utilisation 
abusive 
de 
leurs 
données 
de 
santé 
par 
des 
sociétés 
comme 
par 
exemple 
les 
sociétés 
d’assurance 
; 
-­‐ 
La 
confidentialité 
des 
données 
privées 
de 
santé 
Aucune 
société 
n’est 
infaillible, 
mêmes 
les 
plus 
grands 
acteurs 
technologiques. 
Les 
données 
de 
chaque 
utilisateur 
peuvent 
donc 
se 
retrouver 
tôt 
ou 
tard 
dans 
la 
nature 
et 
accessible 
par 
tous. 
L’élément 
gênant 
réside 
concrètement 
dans 
les 
données 
dites 
de 
santé 
qui 
concernent 
directement 
l’intégrité 
physique 
d’une 
personne 
et 
qui 
peuvent 
considérablement 
affecter 
la 
vie 
privée 
des 
utilisateurs. 
Aujourd’hui, 
selon 
l’Atelier 
BNP 
Paribas, 
61% 
des 
Français 
possédant 
un 
objet 
connecté 
se 
disent 
prêts 
à 
échanger 
leurs 
données.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
38 
Le 
phénomène 
du 
Quantified 
self, 
peut 
à 
terme 
représenter 
un 
danger 
inquiétant, 
en 
étant 
utilisé 
comme 
un 
outil 
d'utilité 
publique 
afin 
de 
garder 
un 
oeil 
sur 
la 
santé 
de 
leurs 
assurés 
comme 
évoqué 
précédemment 
sur 
l’analyse 
de 
profils 
clients 
vertueux 
ou 
pas. 
Du 
point 
de 
vue 
de 
l‘assurance, 
la 
mise 
en 
place 
d’un 
suivi 
personnalisé 
pour 
chaque 
assuré 
grâce 
aux 
objets 
connectés 
présente 
tout 
d’abord 
des 
contraintes 
techniques 
pour 
l’analyse 
massive 
et 
l’hébergement 
des 
données, 
mais 
aussi 
organisationnelles 
pour 
l’intégration 
de 
ces 
données 
dans 
les 
processus 
et 
le 
mode 
de 
fonctionnement 
de 
l’assureur. 
En 
effet, 
la 
dématérialisation 
des 
processus 
est 
déjà 
un 
enjeu 
stratégique 
dans 
le 
développement 
digital 
mais 
aussi 
extrêmement 
longue 
du 
fait 
de 
la 
complexité 
assurantielle. 
De 
plus, 
le 
Quantified 
Self 
constitue 
un 
vivier 
de 
données 
confidentielles 
concernant 
des 
informations 
de 
santé 
basées 
sur 
des 
activités 
corporelles 
et 
donc 
déjà 
moins 
précises 
et 
importantes 
que 
celles 
rentrant 
directement 
dans 
le 
cadre 
du 
domaine 
médical. 
Les 
données 
recueillies 
par 
les 
objets 
connectés 
peuvent 
être 
sans 
l’ombre 
d’un 
doute, 
un 
outil 
très 
efficace 
pour 
améliorer 
la 
vie 
d’usagers, 
mais 
elle 
peut 
aussi 
être 
une 
arme 
très 
puissante 
entre 
de 
mauvaises 
mains, 
d'où 
la 
nécessité 
de 
mettre 
rapidement 
en 
place 
un 
cadre 
strict. 
-­‐ 
La 
peur 
de 
l’usage 
abusif 
des 
données 
de 
santé 
Les 
individus 
et 
les 
organisations 
tirant 
de 
la 
valeur 
de 
l’exploitation 
de 
leurs 
données 
personnelles 
ne 
jouent 
pas 
aujourd’hui 
à 
armes 
égales. 
Les 
individus 
se 
trouvent 
souvent 
dans 
une 
situation 
d’incompréhension 
face 
à 
l’exploitation 
des 
données 
les 
concernant. 
Le 
domaine 
de 
la 
santé 
et 
du 
bien-­‐être 
n’est 
pas 
épargné 
par 
l’exploitation 
des 
données 
personnelles, 
bien 
au 
contraire. 
Une 
enquête 
réalisée 
par 
le 
site 
Renaloo.com 
en 
2014 
interrogeant 
848 
personnes 
identifiées 
comme 
ayant 
déjà 
posté, 
échangé, 
stocké 
des 
données 
sur 
leur 
santé 
ou 
leur 
bien-­‐être 
sur 
les 
blogs, 
forums, 
réseaux 
sociaux 
et 
autres 
applications 
mobiles 
de 
santé 
montre 
les 
tendances 
qui 
se 
dessinent 
vis 
à 
vis 
de 
l’utilisation 
de 
la 
donnée 
de 
santé.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
39 
L’utilisation 
de 
la 
donnée 
n’est 
pas 
en 
soi 
un 
vecteur 
de 
forte 
inquiétude 
puisque 
seulement 
8% 
des 
personnes 
interrogées 
se 
déclarent 
inquiètes 
vis 
à 
vis 
de 
l’emploi 
de 
leurs 
renseignements 
de 
santé. 
Plus 
que 
de 
l'exploitation 
de 
leurs 
données, 
les 
utilisateurs 
se 
déclarent 
être 
inquiets 
pour 
les 
entités 
susceptibles 
d’en 
faire 
un 
usage 
commercial. 
Ils 
sont 
39 
% 
à 
déclarer 
craindre 
que 
leurs 
informations 
puissent 
être 
utilisées 
par 
un 
assureur 
à 
leurs 
dépens, 
36% 
par 
leur 
employeur 
et 
27% 
par 
l’assurance 
maladie. 
Concernant 
le 
stockage 
des 
données 
de 
santé 
publiées 
sur 
un 
site, 
un 
forum 
ou 
une 
application 
spécialement 
dédiée, 
31% 
des 
répondants 
disent 
pouvoir 
accorder 
une 
certaine 
confiance 
à 
l’assurance 
maladie 
à 
l’inverse 
des 
éditeurs 
de 
logiciels 
ou 
de 
services 
internet 
grand 
public 
comme 
Google 
ou 
Microsoft. 
Cet 
élément 
permet 
d’alimenter 
notre 
hypothèse 
qui 
était 
d’examiner 
le 
rôle 
que 
vont 
peu 
à 
peu 
prendre 
les 
géants 
de 
l’internet 
dans 
le 
paysage 
assurantiel. 
Les 
assurés 
accordent 
en 
revanche 
une 
certaine 
confiance 
à 
leur 
assureur 
et 
ne 
peuvent 
pas 
encore 
considérer 
qu’une 
société 
de 
haute 
technologique 
puisse 
gérer 
leurs 
contrats 
d’assurance. 
La 
proximité 
avec 
le 
client 
nécessite 
de 
considérer 
le 
client 
comme 
quelqu’un 
d’hybride, 
c’est 
à 
dire 
nécessitant 
une 
possibilité 
de 
comparaison 
des 
contrats 
d’assurance 
sur 
le 
web 
mais 
une 
démarche 
de 
souscription 
auprès 
d’un 
conseiller 
physique 
d’assurance. 
L’échange 
de 
données 
de 
santé 
sur 
le 
web 
n’est 
pas 
une 
banalité. 
Le 
même 
panel 
de 
personnes 
interrogées 
met 
un 
accent 
sur 
deux 
principaux 
enjeux 
à 
savoir 
l’importance 
de 
connaître 
les 
institutions 
utilisatrices 
des 
données 
et 
le 
degré 
de 
confidentialité 
adopté 
et 
la 
capacité 
de 
respecter 
l’anonymisation, 
l’accord 
préalable 
explicité 
et 
une 
autorégulation 
des 
acteurs 
en 
fonction 
du 
degré 
d’information 
possédé 
pour 
chaque 
utilisateur. 
A 
titre 
d’exemple, 
le 
programme 
Vitality, 
développé 
par 
la 
société 
d’assurance 
Sud 
Africaine 
Discovery 
permet 
de 
montrer 
le 
soin 
apporté 
à 
l’utilisateur. 
Le 
but 
n’est 
pas 
seulement 
de 
quantifier 
l’activité 
physique 
de 
l’utilisateur 
mais 
bel 
et 
bien 
de 
créer 
un 
véritable 
environnement 
autour 
de 
la 
centralisation 
de 
ses 
données 
de 
santé. 
Future 
évolution 
du 
quantified 
self 
? 
Le 
système 
propose 
aux 
assurés 
de 
gagner 
des 
points 
« 
Vitality 
» 
à 
chaque 
fois 
qu’ils 
enregistrent 
une 
activité 
physique 
via 
leur 
objet 
connecté. 
Les 
points 
cumulés 
permettent 
ensuite 
d’obtenir 
des 
réductions 
ou 
des 
cadeaux. 
Il 
s’agit 
justement 
là 
d’un 
bon 
moyen 
de 
fidéliser 
la 
clientèle 
et 
de 
faire 
facilement 
adhérer 
l’assuré 
à 
l’amélioration 
et 
au 
contrôle 
de 
son 
mode 
de 
vie.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
40
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
41 
Vitality 
définit 
l’intégralité 
d’un 
parcours 
client 
autour 
de 
son 
offre. 
L’idée 
de 
personnalisation 
de 
la 
relation 
client 
prend 
alors 
tout 
son 
sens. 
L’impression 
de 
cercle 
vertueux 
permet 
d’analyser 
sa 
santé, 
l’améliorer 
et 
in 
fine, 
en 
voir 
les 
résultats. 
La 
régularité 
croissante 
d’informations 
montre 
à 
quel 
point 
le 
fait 
de 
quantifier 
et 
laisser 
une 
trace 
d’activité 
constitue 
un 
élément 
essentiel 
pour 
le 
maintien 
de 
la 
motivation, 
preuve 
avec 
Vitality 
qui 
met 
en 
place 
la 
quantification 
d’activité 
avec 
un 
système 
de 
points 
! 
Vitality 
représente 
une 
première 
strate 
de 
l’évolution 
du 
quantified 
self 
autour 
de 
la 
mise 
en 
place 
d’environnements 
sécurisés 
englobant 
des 
données 
de 
santé 
et 
permettant 
la 
création 
de 
communautés 
de 
clients. 
Une 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
permettrait-­‐elle 
d’éviter 
les 
déviances 
pour 
mieux 
rassurer 
l’utilisateur 
sur 
ses 
usages 
et 
ainsi 
promouvoir 
l’image 
de 
l’assureur 
?
Quelles 
opportunités 
? 
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
42 
Le 
« 
Quantified 
Self 
» 
ouvre 
de 
nouvelles 
perspectives 
aux 
assureurs 
à 
ne 
pas 
rater 
… 
-­‐ La 
devise 
« 
Prévenir 
plutôt 
que 
guérir 
» 
va 
permettre, 
grâce 
au 
quantified 
self 
de 
récolter 
plus 
d’informations 
sur 
l’activité 
quotidienne 
de 
l’utilisateur, 
permettant 
ainsi 
de 
pouvoir 
prévenir 
les 
risques 
plutôt 
qu’indemniser 
l’assuré 
suite 
à 
la 
réalisation 
de 
ce 
risque. 
-­‐ Une 
fois 
connecté, 
chaque 
utilisateur 
fait 
logiquement 
l’objet 
d’un 
suivi 
beaucoup 
plus 
détaillé 
qu’auparavant. 
Les 
nombreux 
capteurs 
analysent 
et 
retranscrivent 
sous 
la 
forme 
d’alertes 
et 
de 
recommandations 
les 
meilleures 
attitudes 
à 
adopter. 
Ce 
suivi 
permettra, 
dans 
un 
avenir 
proche, 
à 
l’assureur 
de 
promouvoir 
une 
nouvelle 
image 
de 
coaching 
personnalisé. 
-­‐ L’assurance 
comportementale 
se 
démocratise 
de 
plus 
en 
plus 
et 
la 
population 
des 
technophiles 
voit 
peu 
à 
peu 
arriver 
la 
tarification 
d’assurance 
en 
fonction 
de 
l’activité 
pratiquée. 
Qu’il 
s’agisse 
de 
comportements 
au 
volant 
ou 
d’activités 
sportives, 
les 
sociétés 
d’assurance 
se 
rapprochent 
de 
plus 
en 
plus 
d’une 
adaptation 
des 
primes 
d’assurances 
selon 
le 
comportement 
de 
la 
personne. 
Plus 
elle 
fait 
de 
sport, 
plus 
elle 
est 
en 
bonne 
santé, 
meilleure 
sera 
la 
prime 
d’assurance 
santé. 
-­‐ 
Le 
marché 
de 
l’objet 
connecté 
en 
quantified 
self 
est 
en 
perpétuelle 
évolution 
et 
une 
immensité 
de 
nouveaux 
acteurs 
naît 
quotidiennement. 
A 
l’image 
d’acteurs 
mondiaux 
mais 
également 
français, 
on 
note 
désormais 
l’apparition 
de 
plateformes 
de 
gestion 
directe 
de 
tous 
les 
objets 
connectés 
avec 
une 
centralisation 
globale 
des 
données. 
L’idée, 
pour 
la 
suite 
de 
cette 
étude 
consiste 
à 
imaginer 
l’engouement 
autour 
d’un 
déploiement 
de 
l’activité 
d’assurance 
au 
sein 
même 
des 
plateformes 
de 
gestion 
globale.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
43 
Quelles 
menaces 
? 
Le 
« 
Quantified 
Self 
» 
dévoile 
peu 
à 
peu 
quelques 
éléments 
de 
perversité 
qu’il 
convient 
de 
surveiller 
: 
-­‐ 
Le 
discours 
tenu 
par 
les 
spécialistes 
du 
secteur 
gravite 
autour 
de 
la 
modification 
du 
comportement 
pour 
adopter 
des 
attitudes 
vertueuses. 
Cette 
influence 
positive 
n’empêche 
pas 
l’enrichissement 
du 
big 
data 
et 
la 
problématique 
de 
la 
gestion 
des 
données 
de 
santé 
sensibles 
par 
les 
organismes 
d’assurance. 
-­‐ 
L’idée 
de 
cercle 
vertueux 
récompensera 
les 
comportements 
qui 
vont 
dans 
le 
sens 
de 
l’organisme 
délivreur 
de 
services. 
Qu’il 
s’agisse 
de 
nombre 
de 
pas 
ou 
autre 
activité, 
le 
comportement 
peut 
être 
vertueux 
comme 
être 
totalement 
l’inverse. 
L’ampleur 
du 
phénomène 
est 
telle 
que 
si 
les 
assureurs 
généralisent 
peu 
à 
peu 
ces 
pratiques, 
les 
individus 
ne 
se 
soumettant 
pas 
à 
cette 
adaptation 
comportementale 
seront, 
de 
ce 
fait, 
pénalisés. 
Qui 
dit 
sanction 
pour 
un 
comportement 
non 
souhaité 
par 
l’assureur 
dit 
logiquement 
risque 
de 
fraude. 
A 
titre 
d’exemple, 
l’utilisateur 
sera 
incité 
à 
renseigner 
des 
données 
faussées 
qu’il 
renverra 
à 
son 
assureur 
pour 
rectifier 
la 
situation 
et 
obtenir 
en 
retour 
une 
amélioration 
du 
prix 
de 
son 
assurance. 
-­‐ 
Certaines 
déviances 
peuvent 
naitre 
dans 
l’utilisation 
qu’aura 
l’individu 
des 
objets 
connectés 
de 
quantified 
self. 
En 
effet, 
les 
nombreux 
fabricants 
actuels 
d’objets 
connectés 
maîtrisent 
leurs 
différentes 
gammes 
d’objets 
mais 
qu’arrivera 
t-­‐il 
si 
des 
assureurs 
concluent 
des 
partenariats 
durables 
avec 
plusieurs 
fabricants 
d’objets 
connectés 
et 
que 
ces 
derniers 
subissent 
des 
dysfonctionnements 
? 
Les 
utilisateurs 
vont 
pour 
la 
plupart 
se 
retourner 
vers 
leur 
assureur 
pour 
connaître 
les 
modalités 
de 
remplacement. 
Vient 
alors 
la 
problématique 
de 
responsabilité 
engagée 
par 
les 
différentes 
parties.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
44 
IV) 
3 
grands 
axes 
de 
vigilance 
pour 
une 
adaptation 
réussie 
du 
quantified 
self 
à 
l’assurance 
Santé 
Nous 
avons 
précédemment 
défini 
trois 
grandes 
hypothèses 
permettant 
d’obtenir 
une 
synthèse 
globale 
de 
l’évolution 
du 
marché 
des 
objets 
connectés 
en 
quantified 
self 
et 
leurs 
impacts 
sur 
l’assurance 
Santé. 
Afin 
d’en 
tirer 
des 
conclusions 
détaillées 
et 
logiques, 
nous 
allons 
désormais 
tenter 
d’y 
répondre 
et 
expliciter 
des 
points 
précis 
et 
techniques 
et 
en 
s’appuyant 
à 
la 
fois 
sur 
: 
-­‐ 
Des 
témoignages 
d’experts 
du 
secteur 
sur 
des 
aspects 
de 
tarification 
avec 
l’aide 
de 
2 
actuaires 
et 
de 
2 
spécialistes 
en 
marketing 
stratégique. 
-­‐ 
Une 
étude 
quantitative 
sur 
internet 
menée 
sur 
un 
échantillon 
de 
100 
personnes 
pour 
recueillir 
les 
comportements, 
habitudes 
et 
opinions 
d’individus 
sensibles 
au 
développement 
des 
objets 
connectés 
dans 
le 
secteur 
de 
l’assurance 
santé.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
45 
4.1) 
Les 
assureurs 
vont-­‐ils 
à 
plus 
ou 
moins 
long 
terme 
imaginer 
et 
créer 
un 
monde 
dans 
lequel 
les 
performances 
liées 
à 
la 
santé 
auront 
un 
impact 
sur 
le 
prix 
de 
l’assurance 
santé 
? 
En 
mai 
2014, 
Axa 
annonçait 
un 
nouveau 
partenariat 
avec 
la 
société 
de 
fabrication 
et 
commercialisation 
d’objets 
connectés 
Withings 
pour 
la 
mise 
en 
place 
d’une 
offre 
relative 
à 
l’assurance 
santé 
Axa. 
Comme 
évoqué 
précédemment, 
l’intérêt 
a 
été 
de 
montrer 
à 
l’utilisateur 
la 
capacité 
de 
l’assureur 
à 
avancer 
aux 
côtés 
d’acteurs 
technologiques 
majeurs 
en 
proposant 
des 
récompenses 
aux 
utilisateurs 
qui 
auront 
le 
comportement 
souhaité 
par 
la 
société 
: 
en 
l’occurrence, 
la 
proposition 
de 
chèques 
de 
médecine 
douce 
offerts 
pour 
un 
individu 
réalisant 
un 
minimum 
de 
7000 
pas 
quotidiens 
pendant 
1 
mois 
et 
allant 
jusqu’à 
10 
000 
pas. 
La 
mise 
en 
scène 
est 
réussie 
et 
incite 
l’utilisateur 
à 
remplir 
les 
objectifs. 
Il 
s'agit 
très 
probablement 
d'un 
premier 
test 
visant 
à 
percevoir 
le 
potentiel 
d’utilisation 
des 
objets 
connectés 
par 
les 
clients. 
Une 
tarification 
"à 
l'usage" 
ou 
des 
tarifs 
modulés 
en 
fonction 
de 
l'activité 
physique 
des 
assurés 
en 
constitue 
à 
coup 
sûr 
la 
prochaine 
étape. 
Mais 
qu’en 
est-­‐il 
du 
respect 
de 
la 
mutualisation 
des 
risques, 
fondement 
même 
de 
l’assurance 
? 
4.1.1) 
Passage 
progressif 
de 
la 
mutualisation 
à 
la 
personnalisation 
du 
risque 
La 
FFSA, 
(Fédération 
Française 
des 
Société 
d’Assurance) 
décrit 
que 
: 
« 
L'assurabilité 
d'un 
risque 
reflète 
en 
premier 
lieu 
la 
viabilité 
du 
principe 
de 
mutualisation 
qui 
est 
le 
mécanisme 
fondamental 
des 
marchés 
d'assurance. 
Un 
risque 
n'est 
en 
effet 
assurable 
que 
dans 
la 
mesure 
où 
les 
relations 
contractuelles 
concrètes 
entre 
assureurs 
et 
assurés 
permettent 
une 
mise 
en 
place 
effective 
de 
la 
mutualisation 
d'aléas 
indépendants, 
encourus 
par 
tous, 
mais 
effectivement 
supportés 
par 
quelques-­‐uns. 
Par-­‐delà 
les 
inévitables 
coûts 
de 
transaction 
qui 
empêchent 
de 
s'assurer 
contre 
de 
petits 
risques 
dont 
la 
matérialité 
serait 
trop 
coûteuse 
à 
vérifier, 
ce 
sont 
les 
asymétries 
d'information 
entre 
assureurs 
et 
assurés, 
tout 
comme 
les 
comportements 
opportunistes, 
qui 
limitent 
cette 
mise 
en 
place 
effective 
de 
la 
mutualisation 
des 
risques, 
et 
donc 
leur 
assurabilité. 
» 
Le 
principe 
de 
mutualisation 
des 
risques 
représente 
le 
coeur 
de 
l’assurance. 
Les 
individus 
sont 
confrontés 
aux 
mêmes 
risques, 
c’est 
à 
dire 
qu’ils 
ont 
la 
même 
probabilité 
de 
subir 
un 
sinistre 
et 
la 
même 
distribution 
de 
probabilités 
des 
dommages 
en 
cas 
d'accident. 
La 
probabilité 
d'avoir 
un 
accident 
ne 
dépend 
donc 
pas 
du 
fait 
que 
tel 
ou 
tel 
autre 
assuré 
en 
ait 
un 
également.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
46 
Avec 
l’arrivée 
du 
quantified 
self 
et 
des 
objets 
connectés 
en 
santé, 
on 
passe 
progressivement 
d’un 
risque 
mutualisé 
exigeant 
une 
protection 
identique 
pour 
chaque 
individu, 
à 
un 
risque 
personnalisé 
où 
l’estimation 
du 
risque 
est 
appliquée 
au 
cas 
par 
cas. 
A 
titre 
d’exemple, 
une 
assurance 
complémentaire 
santé 
permet 
le 
partage 
des 
risques 
entre 
une 
multitude 
de 
personnes 
: 
chaque 
assuré 
a 
le 
droit 
de 
recevoir 
une 
indemnité 
en 
fonction 
de 
la 
nature 
ainsi 
que 
l'importance 
des 
postes 
de 
dépenses 
de 
santé 
consommés 
comme 
la 
consultation 
d’un 
spécialiste, 
les 
frais 
d’hospitalisation… 
et 
ce 
en 
contrepartie 
du 
paiement 
d'une 
cotisation 
également 
appelée 
prime 
d’assurance. 
Ces 
quelques 
explications 
suffisent 
à 
comprendre 
que 
la 
mutualisation 
des 
risques 
se 
redéfinit 
de 
manière 
globale 
avec 
la 
démocratisation 
d’utilisation 
des 
objets 
connectés. 
Pour 
quelles 
raisons 
? 
Nous 
l’évoquions 
précédemment, 
le 
quantified 
self 
émerge 
à 
vitesse 
fulgurante 
et 
personnalise 
en 
profondeur 
le 
parcours 
du 
client. 
Si 
l’on 
prend 
l’exemple 
de 
l’assurance 
santé, 
l’intérêt 
est 
d’obtenir 
un 
diagnostic 
personnalisé 
de 
son 
état 
de 
santé 
et 
ses 
performances 
en 
temps 
réel. 
L’idée 
de 
mutualisation 
n’est 
donc 
plus 
présente 
et 
la 
personnalisation 
est 
priorisée. 
Or, 
c'est 
le 
principe 
de 
mutualisation 
qui 
est 
au 
coeur 
de 
l'activité 
d'assurance. 
La 
CNIL 
réagit 
également 
face 
à 
cela 
: 
« 
A 
force 
de 
se 
spécialiser 
dans 
la 
singularisation 
des 
risques, 
les 
assureurs 
ont 
fait 
disparaître 
l’essence 
même 
de 
leur 
métier 
: 
la 
mutualisation 
de 
risques 
incertain 
». 
Cependant, 
la 
personnalisation 
du 
risque 
selon 
l’activité 
de 
l’individu 
est-­‐elle 
pour 
l’heure 
envisageable 
? 
4.1.2) 
Une 
tarification 
individuelle 
à 
l’usage 
est-­‐elle 
envisageable 
pour 
un 
contrat 
d’assurance 
santé 
? 
L’origine 
du 
besoin 
de 
complémentaire 
santé 
vient 
du 
constat 
que 
les 
frais 
de 
soins 
sont 
partiellement 
remboursés 
par 
les 
régimes 
obligatoires 
d’assurance 
maladie. 
La 
complémentaire 
santé 
vient 
donc 
compléter 
de 
manière 
plus 
ou 
moins 
importante 
la 
prise 
en 
charge 
de 
la 
sécurité 
sociale 
selon 
l’ensemble 
des 
garanties 
souscrites 
par 
l’assuré.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
47 
-­‐ 
Les 
contrats 
individuels 
En 
moyenne 
plus 
chère 
qu’une 
complémentaire 
santé 
collective, 
l'assurance 
santé 
individuelle 
est 
néanmoins 
plus 
flexible 
et 
peut 
être 
souscrite 
en 
fonction 
de 
ses 
besoins 
et 
antécédents 
médicaux. 
Dans 
les 
contrats 
d’assurance 
santé 
individuels, 
les 
personnes 
sont 
couvertes 
dès 
la 
souscription 
du 
contrat 
d’assurance 
complémentaire 
santé 
et 
ce, 
jusqu’à 
leur 
décès 
ou 
résiliation 
volontaire. 
Tout 
ça 
en 
tenant 
bien 
évidemment 
compte 
du 
respect 
de 
la 
bonne 
périodicité 
de 
paiement 
des 
cotisations 
ainsi 
que 
l’absence 
de 
fausses 
déclarations. 
-­‐ 
Les 
contrats 
collectifs 
Le 
contrat 
collectif 
à 
adhésion 
obligatoire 
concerne 
l’ensemble 
des 
salariés 
d’une 
société. 
Il 
résulte 
d’un 
accord 
de 
branche, 
d’accord 
d’entreprise 
ou 
bien 
d’une 
décision 
de 
l’employeur. 
L’employeur 
finance 
tout 
ou 
partie 
des 
cotisations. 
Lorsqu’il 
part 
à 
la 
retraite, 
le 
salarié 
a 
le 
choix 
de 
conserver 
son 
contrat 
auprès 
de 
l’assureur 
de 
l’entreprise 
ou 
bien 
de 
souscrire 
un 
contrat 
individuel 
dans 
une 
autre 
compagnie. 
Aujourd’hui, 
un 
grand 
nombre 
d'entreprises 
souscrivent 
un 
contrat 
d'assurance 
complémentaire 
santé 
ou 
prévoyance 
au 
profit 
de 
leur 
personnel. 
L'adhésion 
du 
salarié 
est 
obligatoire 
ou 
facultative 
selon 
la 
convention 
collective 
en 
vigueur 
dans 
l'entreprise. 
Lorsqu'une 
couverture 
familiale 
est 
prévue 
par 
un 
accord 
collectif 
à 
adhésion 
obligatoire 
d'entreprise, 
le 
salarié 
se 
doit 
de 
cotiser, 
même 
s'il 
est 
par 
ailleurs 
déjà 
couvert 
par 
l'assurance 
de 
son 
conjoint. 
A) 
L’Accord 
National 
Interprofessionnel, 
un 
bouleversement 
dans 
les 
systèmes 
de 
santé 
-­‐ 
Généralisation 
de 
la 
complémentaire 
Santé 
Le 
11 
janvier 
2013, 
les 
partenaires 
sociaux 
ont 
conclu 
à 
un 
accord 
national 
interprofessionnel 
(ANI) 
sur 
la 
compétitivité 
et 
la 
sécurisation 
de 
l’emploi. 
Les 
organisations 
patronales 
(MEDEF, 
UPA, 
CGPME) 
ainsi 
que 
trois 
syndicats 
(CFE-­‐CGC, 
CFDT, 
CFTC) 
se 
sont 
mis 
d’accord 
pour 
mettre 
en 
place 
de 
nouveaux 
outils 
de 
flexibilité 
aux 
entreprises 
et 
également 
de 
nouveaux 
droits 
aux 
salariés.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
48 
Parmi 
ces 
droits, 
quelques 
uns 
d’entre 
eux 
vont 
directement 
impacter 
de 
manière 
significative 
le 
marché 
de 
l’assurance 
santé 
et 
bouleverser 
les 
habitudes 
d’équipement 
individuel 
ou 
collectif 
de 
l’individu. 
A 
la 
suite 
d’un 
accord 
conclu 
entre 
les 
partenaires 
sociaux, 
à 
partir 
du 
1e 
Janvier 
2016, 
tous 
les 
salariés 
d’entreprise 
devront 
avoir 
accès 
à 
une 
complémentaire 
santé 
collective. 
Souvent 
présente 
dans 
les 
grandes 
structures, 
cette 
mesure 
vise 
les 
petites 
et 
très 
petites 
entreprises 
dans 
lesquelles 
il 
n’existe 
pas 
à 
ce 
jour, 
de 
couverture 
collective. 
Cette 
mesure 
importante 
va 
avoir 
un 
impact 
significatif 
sur 
le 
développement 
de 
l’assurance 
santé 
personnalisée. 
En 
effet, 
la 
problématique 
de 
l’assurance 
collective 
ou 
individuelle 
est 
primordiale 
pour 
un 
développement 
réussi 
de 
l’assurance 
à 
l’usage. 
Le 
quantified 
self 
étant 
initialement 
dédié 
à 
la 
quantification 
de 
l’activité 
de 
l’individu 
et 
de 
l’adaptation 
de 
son 
contrat 
d’assurance 
à 
son 
activité, 
la 
mise 
en 
place 
d’une 
telle 
mesure 
va 
de 
fait, 
freiner 
les 
acteurs 
qui 
souhaiteront 
équiper 
leurs 
clients 
en 
contrats 
individuels 
et 
leur 
fournir 
un 
objet 
connecté 
(exemple 
d’Axa). 
-­‐ 
Portabilité 
de 
la 
couverture 
de 
santé 
Le 
mécanisme 
de 
la 
portabilité 
de 
la 
couverture 
santé 
et 
prévoyance 
au 
profit 
des 
anciens 
salariés 
a 
été 
instauré 
par 
l’ANI 
du 
11 
janvier 
2008. 
Seulement 
quelques 
employeurs 
étaient 
concernés 
à 
l’époque. 
L’accord 
national 
interprofessionnel 
du 
11 
janvier 
2013 
et 
la 
loi 
de 
sécurisation 
de 
l’emploi 
ont 
par 
la 
suite 
généralisé, 
au 
niveau 
des 
branches 
professionnelles 
et 
des 
entreprises, 
ce 
dispositif. 
Désormais, 
en 
cas 
de 
cessation 
du 
contrat 
de 
travail, 
les 
salariés 
qui 
sont 
couverts 
par 
une 
complémentaire 
santé 
(maladie, 
maternité) 
et 
une 
prévoyance 
(décès, 
incapacité, 
invalidité) 
continueront 
de 
bénéficier 
de 
ces 
couvertures 
pendant 
une 
durée 
limitée 
et 
à 
titre 
gratuit. 
La 
loi 
prévoit 
un 
financement 
mutualisé. 
Si 
toutes 
les 
conditions 
sont 
remplies, 
le 
salarié 
pourra 
donc 
continuer 
à 
bénéficier 
de 
la 
couverture 
santé 
de 
son 
ancienne 
entreprise, 
La 
durée 
de 
ce 
dispositif 
est 
égale 
à 
la 
période 
d’indemnisation 
du 
chômage, 
dans 
la 
limite 
de 
la 
durée 
du 
dernier 
contrat 
de 
travail 
La 
portabilité 
de 
la 
couverture 
de 
frais 
de 
santé 
et 
de 
prévoyance 
est 
en 
général 
de 
9 
mois 
et 
ne 
peut 
pas 
aller 
au 
delà 
de 
12 
mois.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
49 
Au 
même 
titre 
que 
la 
généralisation 
de 
complémentaire 
santé, 
l’ANI 
va 
également 
apporter 
son 
lot 
de 
complications 
à 
l’assurance 
personnalisée 
avec 
la 
portabilité 
de 
garantie 
qui 
va 
donc 
empêcher 
ou 
rendre 
la 
tâche 
compliquée 
aux 
acteurs 
désireux 
de 
démarcher 
de 
nouveaux 
clients 
afin 
de 
pouvoir 
les 
équiper 
lorsqu’ils 
quittent 
leur 
emploi. 
B) 
La 
Loi 
Evin, 
un 
frein 
significatif 
à 
l’adaptation 
du 
tarif 
d’assurance 
selon 
l’état 
de 
santé 
de 
l’assuré 
Nous 
allons 
voir 
que 
cette 
tarification 
va 
rencontrer 
quelques 
obstacles 
juridiques 
de 
taille. 
Voici 
ci-­‐dessous, 
un 
extrait 
de 
la 
Loi 
Evin 
du 
31 
Décembre 
1989 
et 
plus 
précisément 
l’article 
6 
dont 
nous 
allons 
tirer 
deux 
principaux 
éléments 
: 
Article 6 
Modifié par Ordonnance 2001-350 2001-04-19 art. 8 JORF 22 avril 2001 
« 
Pour 
les 
opérations 
collectives 
autres 
que 
celles 
mentionnées 
à 
l'article 
2 
de 
la 
présente 
loi 
et 
pour 
les 
opérations 
individuelles 
et 
sous 
réserve 
du 
paiement 
des 
primes 
ou 
cotisations 
et 
des 
sanctions 
prévues 
en 
cas 
de 
fausse 
déclaration, 
à 
compter 
de 
l'adhésion 
de 
l'intéressé 
ou 
la 
souscription 
du 
contrat 
ou 
de 
la 
convention, 
l'organisme 
ne 
peut 
refuser 
de 
maintenir 
aux 
intéressés 
le 
remboursement 
ou 
l'indemnisation 
des 
frais 
occasionnés 
par 
une 
maladie, 
une 
maternité 
ou 
un 
accident. 
Les 
personnes 
visées 
sont 
celles 
qui 
sont 
affiliées 
au 
contrat 
collectif 
ou 
d'assurance 
de 
groupe 
ou 
mentionnées 
au 
contrat 
individuel 
ou 
à 
la 
convention 
tant 
que 
celles-­‐ci 
le 
souhaitent, 
sans 
réduction 
des 
garanties 
souscrites, 
aux 
conditions 
tarifaires 
de 
la 
catégorie 
dont 
elles 
relèvent, 
avec 
maintien, 
le 
cas 
échéant, 
de 
la 
cotisation 
ou 
de 
la 
prime 
pour 
risque 
aggravé. 
L'organisme 
ne 
peut 
ultérieurement 
augmenter 
le 
tarif 
d'un 
assuré 
ou 
d'un 
adhérent 
en 
se 
fondant 
sur 
l'évolution 
de 
l'état 
de 
santé 
de 
celui-­‐ci. 
Si 
l'organisme 
veut 
majorer 
les 
tarifs 
d'un 
type 
de 
garantie 
ou 
de 
contrat, 
la 
hausse 
doit 
être 
uniforme 
pour 
l'ensemble 
des 
assurés 
ou 
adhérents 
souscrivant 
ce 
type 
de 
garantie 
ou 
de 
contrat. 
Après 
l'expiration 
d'un 
délai 
de 
deux 
ans 
suivant 
l'adhésion 
de 
l'intéressé 
ou 
la 
souscription 
du 
contrat 
ou 
de 
la 
convention, 
les 
mêmes 
dispositions 
sont 
applicables 
aux 
garanties 
contre 
les 
risques 
d'incapacité 
de 
travail 
ou 
d'invalidité, 
le 
risque 
chômage 
et, 
à 
titre 
accessoire 
à 
une 
autre 
garantie, 
contre 
le 
risque 
décès 
tant 
que 
l'assuré 
n'a 
pas 
atteint 
l'âge 
minimum 
requis 
pour 
faire 
valoir 
ses 
droits 
à 
une 
pension 
de 
vieillesse 
et 
sous 
réserve 
des 
sanctions 
pour 
fausse 
déclaration. 
Les 
dispositions 
du 
présent 
article 
ne 
sont 
applicables 
ni 
aux 
contrats 
ou 
conventions 
qui 
couvrent 
exclusivement 
le 
risque 
décès, 
ni 
a 
la 
garantie 
ou 
au 
contrat 
souscrit 
en 
application 
du 
troisième 
alinéa 
de 
l'article 
4 
de 
la 
présente 
loi. 
»
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
50 
Le 
passage 
surligné 
en 
gras 
décrit 
que 
l’organisme 
d’assurance 
n’a 
pas 
l’autorisation 
d’augmenter 
le 
tarif 
d’un 
assuré 
en 
ne 
se 
fondant 
uniquement 
sur 
son 
état 
de 
santé. 
Or, 
c’est 
dans 
cette 
logique 
que 
les 
organismes 
d’assurance 
vont 
à 
court 
terme 
vouloir 
proposer 
des 
offres 
d’assurance 
personnalisées 
en 
fonction 
de 
l’état 
de 
santé 
de 
la 
personne 
et 
de 
son 
évolution. 
En 
effet, 
l’assurance 
est 
inégalitaire 
car 
le 
profil 
de 
la 
personne 
l’engage 
à 
des 
risques 
différents. 
Un 
fumeur 
est 
plus 
exposé 
au 
risque 
de 
cancer, 
un 
automobiliste 
jeune 
a 
plus 
de 
possibilité 
d’avoir 
un 
accident 
de 
la 
route. 
En 
santé, 
le 
problème 
est 
récurrent 
et 
un 
individu 
ne 
pratiquant 
pas 
un 
minimum 
d’activité 
physique 
augmente 
ses 
risques 
cardio-­‐vasculaires 
par 
exemple. 
Il 
s’agirait 
donc 
d’une 
variation 
de 
tarifs 
individualisés 
qui, 
pour 
l’heure 
est 
difficilement 
gérable 
puisque 
dans 
la 
suite 
de 
l’article, 
il 
est 
précisé 
que 
si 
l’organisme 
assureur 
décide 
de 
majorer 
ses 
tarifs 
sur 
une 
garantie 
précise 
ou 
un 
type 
de 
contrat 
spécifique, 
la 
hausse 
doit 
être 
commune 
à 
l’ensemble 
des 
assurés 
ayant 
souscrit 
cette 
garantie. 
4.1.3) 
Quelle 
perception 
de 
l’assurance 
à 
l’usage 
par 
le 
grand 
public 
? 
Outre 
les 
aspects 
juridiques 
impactant 
les 
critères 
de 
tarification 
des 
contrats 
d’assurance 
santé, 
l’enquête 
réalisée 
auprès 
d’un 
panel 
de 
100 
personnes 
permet 
de 
s’interroger 
sur 
la 
problématique 
de 
l’éthique 
liée 
à 
la 
tarification 
d’un 
contrat 
selon 
la 
qualité 
du 
comportement 
de 
l’assuré.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
51 
La 
question 
d’une 
éventuelle 
adaptation 
du 
principe 
de 
l’assurance 
basée 
sur 
l’usage 
permet 
de 
se 
rendre 
compte 
de 
l’engouement 
des 
utilisateurs 
pour 
l’adaptation 
des 
tarifs 
d’un 
assureur 
qui 
pourrait 
dicter 
ses 
propres 
règles 
selon 
un 
comportement 
tracé 
comme 
un 
fil 
rouge. 
On 
constate 
donc 
que 
les 
résultats 
de 
la 
question 
sont 
assez 
partagés 
avec 
43% 
de 
personnes 
se 
disant 
d’accord 
avec 
le 
fait 
de 
pouvoir 
s’adapter 
à 
un 
comportement 
prédéfini 
par 
leur 
assureur 
et 
avec 
pour 
seule 
finalité 
de 
baisser 
leur 
cotisation 
d’assurance 
ou 
obtenir 
d’autres 
avantages 
tarifaires. 
Cependant, 
pas 
moins 
de 
57% 
se 
revendiquent 
être 
contre 
ce 
type 
de 
pratique. 
Quelques 
verbatim 
permettent 
de 
comprendre 
les 
réflexions 
de 
chacun. 
Parmi 
les 
personnes 
questionnées, 
certains 
s’expriment 
favorablement 
: 
-­‐ 
« 
Si 
les 
modifications 
de 
comportement 
sont 
à 
ma 
portée, 
sans 
trop 
d’efforts, 
qu’ils 
me 
sont 
bénéfiques 
et 
qu’en 
plus 
je 
fais 
des 
économies, 
c’est 
un 
trio 
gagnant 
! 
» 
-­‐ 
« 
Cela 
me 
permettrait 
de 
mieux 
identifier 
mes 
éventuels 
problèmes 
de 
santé 
et 
faire 
des 
économies 
» 
-­‐ 
« 
Double 
avantage 
: 
tarif 
et 
amélioration 
de 
sa 
propre 
sécurité 
+ 
les 
clients 
ayant 
les 
mêmes 
tarifs 
sont 
distingués 
par 
leur 
comportement 
» 
-­‐ 
« 
Profiter 
de 
conseils 
pour 
soi 
c’est 
plutôt 
positif 
» 
-­‐ 
« 
Pour 
payer 
moins 
cher 
et 
avoir 
des 
comportements 
moins 
risqués, 
cela 
ne 
peut 
être 
que 
bénéfique 
» 
D’autres 
expriment 
plus 
de 
réticences 
: 
-­‐ 
« 
Les 
besoins 
en 
efforts 
sont 
trop 
importants 
pour 
des 
baisses 
de 
tarifs 
peu 
importantes 
» 
-­‐ 
« 
Cela 
risque 
de 
rendre 
l’accès 
à 
l’assurance 
difficile 
et 
coûteux 
pour 
certaines 
personnes. 
J’ai 
peur 
que 
l’assurance 
refuse 
de 
rembourser 
si 
je 
n’ai 
pas 
bien 
suivi 
ses 
conseils 
» 
-­‐ 
« 
Ce 
n’est 
pas 
à 
l’assureur 
de 
décider 
du 
comportement 
d’un 
individu 
» 
-­‐ 
« 
C’est 
à 
l’assureur 
de 
s’adapter 
au 
consommateur 
et 
son 
mode 
de 
vie 
et 
non 
l’inverse 
» 
-­‐ 
« 
Je 
me 
préoccupe 
spontanément 
de 
faire 
ce 
qui 
est 
bon 
pour 
ma 
santé, 
je 
n’ai 
pas 
besoin 
pour 
cela 
d’une 
incitation 
financière 
» 
-­‐ 
« 
Je 
trouve 
malsain 
qu’un 
assureur 
puisse 
un 
jour 
intervenir 
aussi 
largement 
sur 
la 
vie 
quotidienne 
de 
ses 
clients 
» 
-­‐ 
« 
Je 
suis 
trop 
instable 
» 
-­‐ 
« 
Je 
ne 
suis 
pas 
sur 
de 
pouvoir 
suivre 
ces 
critères 
sur 
le 
long 
terme 
» 
-­‐ 
« 
Je 
refuse 
que 
mon 
assureur 
dicte 
ma 
vie 
» 
-­‐ 
« 
Diminuer 
les 
coûts 
d’assurance 
pourrait 
renforcer 
la 
motivation 
et 
respecter 
les 
règles 
de 
vie 
plus 
sainement, 
mais 
communiquer 
mes 
données 
quotidiennes 
à 
mon 
assureur 
me 
paraît 
beaucoup 
trop 
intrusif 
»
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
52 
Dans 
la 
continuité 
de 
l’enquête, 
il 
a 
été 
demandé 
aux 
personnes 
de 
décrire, 
dans 
un 
ordre 
d’idée 
différent 
de 
celui 
du 
quantified 
self, 
s’ils 
accepteraient 
une 
adaptation 
des 
tarifs 
selon 
leur 
état 
de 
santé 
analysé 
à 
un 
instant 
T. 
On 
note 
que 
les 
avis 
sont 
plutôt 
partagés 
équitablement 
avec 
53,7% 
de 
non 
et 
46,3% 
de 
oui. 
Les 
personnes 
n’ont 
concrètement 
pas 
de 
réel 
avis 
sur 
la 
question 
car 
ils 
n’ont 
pour 
la 
plupart 
pas 
de 
vision 
future 
sur 
leur 
état 
de 
santé. 
Le 
sujet 
de 
l’état 
de 
santé 
étant 
souvent 
délicat, 
on 
constate 
avec 
un 
certain 
étonnement 
le 
nombre 
de 
personnes 
répondantes. 
Qu’en 
est 
t-­‐il 
avec 
la 
même 
question 
concernant 
cette 
fois-­‐ci 
l’évolution 
de 
l’état 
de 
santé 
de 
la 
personne 
et 
un 
focus 
sur 
leur 
état 
de 
santé 
pendant 
la 
durée 
de 
leur 
contrat 
? 
Le 
constat 
est 
flagrant 
et 
révèle 
une 
réticence 
notable 
de 
la 
part 
de 
ces 
mêmes 
personnes 
(78% 
de 
non) 
qui 
considèrent 
que 
la 
quantification 
de 
l’évolution 
de 
l’état 
de 
santé 
est 
sûrement 
trop 
risquée 
pour 
pouvoir 
prédire 
une 
tarification 
d’assurance. 
Il 
est 
possible 
d’imaginer 
des 
sortes 
de 
packages 
de 
données 
recensés 
selon 
un 
type 
de 
profil 
client 
précis. 
Ces 
catégories 
de 
profils 
seront 
rattachées 
à 
des 
catégories 
de 
garanties 
et 
services 
d’assurance 
établis 
selon 
la 
catégorie 
de 
santé 
à 
laquelle 
l’individu 
appartient. 
Perversité 
assurée 
… 
!
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
53 
4.1.4) 
Quelle 
nécessaire 
adaptation 
des 
contrats 
d’assurance 
santé 
selon 
les 
données 
de 
quantified 
self 
? 
Il 
faut 
bien 
avoir 
à 
l’esprit 
que 
la 
constitution 
d’un 
contrat 
d’assurance 
santé 
se 
réalise 
en 
renseignant 
un 
nombre 
de 
données 
moins 
important 
qu’on 
pourrait 
le 
croire. 
En 
effet, 
seuls 
l’âge, 
l’adresse 
permettant 
de 
définir 
par 
la 
même 
occasion 
une 
zone 
de 
risque, 
la 
formule 
de 
garantie 
choisie 
et 
enfin 
la 
catégorie 
socio 
professionnelle 
à 
savoir 
TNS 
ou 
salarié 
permettent 
de 
constituer 
un 
contrat 
d’assurance 
santé. 
Une 
tarification 
à 
l’usage 
nécessiterait 
donc 
dans 
un 
premier 
temps 
d’élargir 
le 
champ 
de 
données 
analysables 
et 
de 
refondre 
complètement 
le 
fondement 
même 
de 
la 
tarification 
d’assurance. 
Pour 
Olivier 
Saldana, 
responsable 
d’études 
actuarielles 
chez 
Generali, 
l’idée 
même 
de 
la 
tarification 
à 
l’usage 
selon 
le 
comportement 
de 
l’usager 
va 
vers 
la 
création 
de 
groupes 
que 
l’on 
pourrait 
définir 
de 
« 
pools 
» 
de 
clients 
qui 
auront 
leurs 
propres 
caractéristiques 
de 
santé. 
Cette 
pré-­‐sélection 
sera 
réalisée 
par 
l’assureur 
selon 
des 
critères 
propres 
à 
chaque 
catégorie. 
L’analyse 
du 
client 
déclaré 
en 
« 
bonne 
santé 
» 
va 
donc 
engendrer 
la 
nécessité 
d’établir 
des 
zones 
d’analyses 
plus 
fines. 
Pour 
les 
contrats 
d’assurance 
individuels, 
Olivier 
Saldana 
soulève 
que 
l’assurance 
à 
l’usage 
ne 
peut, 
à 
l’heure 
actuelle, 
pas 
être 
mise 
en 
place. 
La 
loi 
Evin 
interdisant 
toute 
fluctuation 
de 
tarifs 
d’assurance 
individuellement. 
Les 
modifications 
doivent 
êtres 
collectives 
si 
elles 
ont 
lieu 
d’être 
réalisées. 
Christophe 
Mouren, 
Manager 
de 
service 
actuariat 
au 
sein 
de 
Generali 
évoque 
quant 
à 
lui 
le 
cas 
des 
contrats 
d’assurance 
santé 
collectifs. 
Egalement 
soucieux 
des 
problématiques 
de 
développement 
des 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
santé, 
il 
analyse 
un 
vrai 
risque 
de 
déviance 
des 
organismes 
qui 
demanderont 
à 
leurs 
salariés 
(éventuellement 
clients 
également) 
de 
collecter 
des 
informations 
de 
santé 
sur 
leurs 
propres 
habitudes 
de 
vie. 
Cela 
conduit 
directement 
à 
s’interroger 
sur 
le 
problème 
de 
la 
discrimination 
qui 
constitue 
donc 
une 
barrière 
quasi 
évidente 
de 
la 
part 
des 
pouvoirs 
publics. 
-­‐ 
Une 
remise 
en 
cause 
du 
contrat 
responsable 
Les 
assureurs 
santé 
définissent 
la 
capacité 
de 
l’individu 
à 
pouvoir 
bénéficier 
de 
deux 
types 
de 
contrats 
différents 
à 
savoir 
le 
contrat 
dit 
responsable, 
qui 
désigne 
le 
contrat 
d’assurance 
complémentaire 
santé 
qui 
favorise 
le 
respect 
du 
parcours 
de 
soins 
coordonnés 
défini 
par 
la 
loi 
sur 
la 
sécurité 
sociale.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
54 
De 
plus, 
Olivier 
Saldana 
précise 
« 
Un 
contrat 
est 
dit 
"solidaire" 
quand 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
sélection 
médicale 
à 
la 
souscription 
et 
également 
lorsque 
le 
tarif 
des 
cotisations 
n’évolue 
pas 
en 
fonction 
de 
l’état 
de 
santé 
de 
la 
personne. 
» 
Les 
seconds 
types 
de 
contrats 
concernent 
les 
contrats 
non 
responsables 
qui 
contrairement 
aux 
contrats 
santé 
responsables, 
n’ont 
pas 
d’obligation 
de 
garantir 
le 
respect 
du 
parcours 
de 
soins 
coordonnés. 
Ainsi, 
les 
niveaux 
de 
prise 
en 
charge 
peuvent 
différer 
sur 
les 
prestations 
effectuées 
dans 
le 
cadre 
du 
parcours 
de 
soins 
à 
l’image 
du 
remboursement 
des 
consultations 
et 
des 
prescriptions 
de 
médecins 
généralistes 
et 
spécialistes. 
Cependant, 
les 
contrats 
non 
responsables 
présentent 
comme 
inconvénient 
d’être 
soumis 
à 
une 
taxe 
sur 
les 
conventions 
d’assurance. 
La 
personne 
salariée 
ne 
peut 
par 
exemple 
pas 
bénéficier 
d’avantages 
sociaux 
et 
fiscaux. 
Suite 
à 
ces 
échanges, 
Christophe 
Mouren 
précise 
que 
le 
quantified 
self 
va 
logiquement 
inciter 
de 
passer 
d’un 
contrat 
responsable 
à 
un 
contrat 
non 
responsable 
et 
le 
remplissage 
d’un 
questionnaire 
de 
santé, 
contrairement 
au 
contrat 
responsable. 
De 
plus, 
on 
risque 
d’assister 
à 
un 
risque 
important 
d’anti-­‐sélection. 
En 
reprenant 
la 
logique 
du 
quantified 
self, 
le 
principe 
va 
peu 
à 
peu 
en 
venir 
à 
adapter 
l’assurance 
selon 
l’évolution 
du 
comportement 
et 
de 
l’état 
de 
santé 
de 
la 
personne. 
Les 
contrats 
responsables 
et 
solidaires 
impliquent 
justement 
de 
ne 
pas 
avoir 
d’examen 
médical 
à 
passer 
et 
donc 
pas 
de 
sélection 
à 
faire 
sur 
le 
dossier. 
Les 
pouvoirs 
publics 
seront 
de 
fait, 
très 
réfractaires 
s’ils 
doivent 
créer 
de 
nombreux 
contrats 
non 
responsables. 
! 
Nous 
pouvons 
désormais 
affirmer 
clairement 
que 
l’hypothèse 
de 
la 
mise 
en 
place 
d’une 
tarification 
santé 
selon 
l’analyse 
du 
comportement 
n’est, 
pour 
l’heure, 
pas 
envisageable 
du 
fait 
des 
nombreuses 
réglementations 
juridiques 
et 
tarifaires 
mises 
en 
place 
en 
France. 
L’assureur 
quant 
à 
lui 
va 
devoir 
développer 
de 
nouvelles 
compétences 
liées 
à 
la 
récolte 
de 
données 
issues 
du 
bien 
être, 
car 
ces 
dernières 
ne 
sont 
pas 
encore 
bien 
précises 
ni 
contrôlées 
et 
peuvent 
permettre 
d’accentuer 
la 
connaissance 
de 
leurs 
clients.
Yann 
FONTES 
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Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
55 
4.2) 
Une 
meilleure 
connaissance 
de 
leurs 
clients 
via 
le 
quantified 
self 
va 
t-­‐ 
elle 
permettre 
aux 
assureurs 
d’assumer 
un 
nouveau 
rôle 
de 
conseiller 
préventif 
? 
Du 
point 
de 
vue 
de 
l’assureur, 
la 
mise 
en 
place 
d’un 
suivi 
personnalisé 
pour 
chaque 
assuré 
présente 
dans 
un 
premier 
temps 
des 
contraintes 
techniques 
dans 
l’analyse 
massive 
des 
données 
et 
également 
la 
problématique 
de 
leur 
hébergement. 
Les 
contraintes 
vont 
peu 
à 
peu 
devenir 
également 
organisationnelles 
pour 
l’intégration 
de 
ces 
données 
dans 
les 
processus 
et 
le 
mode 
de 
fonctionnement 
de 
l’assureur. 
4.2.1) 
Un 
enrichissement 
de 
l’expérience 
client 
grâce 
à 
l’analyse 
des 
données 
Les 
sociétés 
éprouvent 
souvent 
quelques 
difficultés 
à 
pouvoir 
réaliser 
de 
vraies 
mises 
à 
jour 
de 
leurs 
modèles 
tant 
les 
produits 
d’assurance 
révèlent 
une 
complexité 
certaine. 
L’arrivée 
d’une 
multitude 
de 
données 
supplémentaires 
issues 
du 
quantified 
self 
va 
logiquement 
impacter 
les 
systèmes 
d’analyse 
de 
données 
des 
assureurs 
et 
prioriser 
ceux 
pour 
qui 
les 
résultats 
seront 
les 
meilleurs. 
Désormais, 
l’intérêt 
pour 
l’assureur 
va 
être 
de 
pouvoir 
analyser 
le 
où 
les 
moments 
clés 
de 
vie 
où 
l’assuré 
aura 
le 
plus 
besoin 
de 
conseils. 
Les 
assureurs 
ont 
un 
réel 
rôle 
à 
jouer 
puisqu’ils 
interviennent 
directement 
en 
tant 
qu’acteurs 
de 
l’expérience 
du 
client. 
Jusqu’alors 
vivement 
critiqués 
pour 
leur 
rôle 
ingrat, 
les 
organismes 
d’assurance 
vont 
désormais 
pouvoir 
humaniser 
la 
relation 
avec 
le 
client 
en 
en 
apprenant 
beaucoup 
plus 
sur 
son 
comportement. 
Cependant, 
si 
la 
variation 
tarifaire 
en 
fonction 
du 
comportement 
doit 
un 
jour 
prendre 
forme, 
l’assureur 
devra 
être 
en 
capacité 
de 
pouvoir 
connaître 
la 
raison 
de 
l’augmentation 
d’une 
cotisation 
en 
temps 
réel. 
De 
fait, 
le 
rôle 
essentiel 
de 
l’assureur 
est 
de 
pouvoir 
prévenir 
le 
risque 
de 
cette 
augmentation.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
56 
De 
plus, 
la 
relation 
entre 
un 
assureur 
et 
son 
assuré 
pourrait 
devenir 
une 
vraie 
relation 
de 
proximité. 
La 
connaissance 
du 
client 
améliorée 
permet 
à 
l’intermédiaire 
de 
mieux 
connaître 
ses 
habitudes 
et 
pouvoir 
éventuellement 
le 
voir 
plus 
souvent 
pour 
lui 
proposer 
des 
actions 
de 
fidélisation 
et 
développer 
son 
devoir 
de 
conseil. 
A 
toute 
bonne 
idée 
logique, 
nous 
avons 
pensé 
intéressant 
de 
questionner 
les 
participants 
à 
l’enquête 
sur 
les 
données 
qu’ils 
considèrent 
les 
plus 
utiles 
dans 
l’analyse 
que 
peuvent 
proposer 
les 
applications 
dédiées 
aux 
objets 
connectés 
en 
quantified 
self, 
le 
but 
étant 
de 
montrer 
vers 
quelles 
préférences 
les 
utilisateurs 
se 
dirigent 
et 
imaginer 
des 
actions 
ciblées 
sur 
les 
données 
qui 
les 
intéressent 
le 
plus. 
Inutile 
Peu 
utile 
Utile 
Très 
utile 
TOTAL 
Nombre 
de 
pas 
quotidiens 
31,6% 
26,3% 
34,2% 
7,9% 
100% 
Tension 
artérielle 
2,4% 
14,6% 
34,1% 
48,8% 
100% 
Distance 
parcourue 
4,9% 
29,3% 
48,8% 
17,1% 
100% 
Poids 
avec 
calcul 
de 
calories 
2,6% 
25,6% 
51,3% 
20,5% 
100% 
Rythme 
cardiaque 
4,9% 
14,6% 
34,1% 
46,3% 
100% 
Niveau 
d’oxygène 
dans 
le 
sang 
7,7% 
56,4% 
25,6% 
10,3% 
100% 
Analyse 
sanguine 
7,3% 
48,8% 
26,8% 
17,1% 
100% 
Taux 
de 
glucose 
9,8% 
29,3% 
31,7% 
29,3% 
100% 
Cycle 
de 
sommeil 
2,5% 
17,5% 
47,5% 
32,5% 
100% 
Taux 
d’insuline 
7,5% 
25% 
35% 
32,5% 
100% 
TOTAL 
8% 
28,7% 
36,9% 
26,4% 
100% 
La 
première 
impression 
vient 
de 
l’indicateur 
du 
« 
nombre 
de 
pas 
» 
qui 
se 
révèle 
être 
assez 
négatif 
puisque 
57% 
des 
répondants 
ont 
estimé 
que 
cette 
donnée 
n’est 
que 
peu 
utile 
voire 
même 
inutile. 
A 
l’inverse, 
la 
tension 
artérielle 
est 
perçue 
comme 
importante 
avec 
83% 
de 
répondants 
qui 
estiment 
cet 
indicateur 
comme 
utile 
ou 
très 
utile. 
A 
l’image 
de 
la 
tension 
artérielle, 
le 
rythme 
cardiaque 
est 
également 
considéré 
comme 
important 
à 
hauteur 
de 
80%.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
57 
Dans 
une 
logique 
plus 
tournée 
vers 
la 
qualité 
du 
sommeil, 
la 
mesure 
des 
cycles 
de 
sommeil 
est 
un 
indicateur 
mis 
en 
avant 
par 
les 
répondants 
à 
hauteur 
de 
80%. 
Parmi 
l’ensemble 
des 
données, 
celles 
jugées 
comme 
les 
plus 
utiles 
restent 
donc 
le 
rythme 
cardiaque 
et 
la 
tension 
artérielle. 
Force 
est 
de 
constater 
que 
toutes 
les 
données 
ne 
sont 
donc 
pas 
perçues 
comme 
utiles 
et 
polluent 
parfois 
l’environnement 
de 
l’utilisateur. 
A 
l’image 
de 
cette 
vision 
tournée 
vers 
l’utilité 
d’analyse 
de 
divers 
indicateurs 
liés 
à 
l’analyse 
du 
corps 
humain, 
l’assureur 
possède 
un 
vrai 
challenge 
pour 
redéfinir 
son 
rôle 
de 
conseiller. 
4.2.2) 
Quelle 
légitimité 
un 
assureur 
peut-­‐il 
avoir 
dans 
le 
rôle 
de 
conseiller 
? 
Dans 
le 
but 
d’offrir 
toujours 
plus 
de 
services 
personnalisés 
à 
un 
client 
sollicité 
à 
longueur 
de 
temps 
et 
sur 
une 
multitude 
de 
canaux 
différents, 
les 
organismes 
d’assurance 
doivent 
ouvrir 
leurs 
perspectives. 
L’avènement 
des 
objets 
connectés 
en 
santé 
et 
donc 
la 
récolte 
de 
nouvelles 
données 
les 
conduit 
à 
imaginer 
en 
plus 
des 
nouvelles 
offres 
(assurance 
comportementale), 
de 
nouveaux 
services. 
Cette 
mise 
en 
place 
passe 
tout 
d’abord 
par 
une 
nécessité 
de 
pouvoir 
maîtriser 
le 
degré 
de 
réalisation 
de 
risque 
clients 
avant 
sa 
survenance 
et 
une 
offre 
de 
services 
sur-­‐mesure. 
En 
améliorant 
leur 
connaissance 
des 
clients, 
les 
assureurs 
peuvent 
de 
fait, 
optimiser 
la 
prise 
en 
charge, 
les 
délais 
et 
enfin 
réduire 
les 
risques 
via 
une 
politique 
de 
prévention 
plus 
active. 
L’assureur 
devient 
donc 
légitime 
dans 
le 
fait 
de 
pouvoir 
adresser 
des 
messages 
personnalisés 
à 
ses 
assurés 
tout 
en 
maitrisant 
le 
principe 
même 
de 
l’assurance, 
qu’est 
le 
risque.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
58 
L’enquête 
nous 
a 
permis 
de 
récolter 
les 
avis 
de 
répondants 
sur 
la 
problématique 
de 
l’assurance 
personnalisée 
et 
sur 
mesure 
et 
près 
de 
62% 
de 
répondants 
sont 
plutôt 
d’accord 
sur 
le 
fait 
que 
la 
quantification 
de 
soi 
constituera 
la 
prochaine 
étape 
de 
l’assurance 
santé 
personnalisée 
avec 
une 
possibilité 
d’adaptation 
contractuelle 
sur 
mesure. 
Parmi 
les 
détracteurs 
(26%), 
certaines 
remarques 
viennent 
justifier 
ce 
choix 
: 
-­‐ 
« 
Il 
arrive 
un 
moment 
où 
ce 
n’est 
plus 
de 
l’assurance 
s’il 
n’y 
a 
pas 
de 
mutualisation 
des 
risques 
et 
une 
dose 
d’incertitude 
» 
-­‐ 
« 
Cela 
a 
plus 
d’intérêt 
pour 
l’assureur 
que 
pour 
l’assuré, 
surtout 
celui 
en 
mauvaise 
santé 
… 
» 
-­‐ 
« 
Le 
régulateur 
veillera 
à 
ce 
que 
ce 
ne 
soit 
pas 
le 
cas. 
En 
revanche, 
le 
quantified 
self 
peut 
être 
un 
vecteur 
d'amélioration 
de 
la 
santé. 
Donc, 
il 
y 
aura 
bien 
un 
impact 
sur 
l'assurance 
» 
-­‐ 
« 
Je 
trouve 
ça 
dangereux 
de 
savoir 
que 
mon 
assureur 
pourrait 
modifier 
les 
tarifs 
de 
ses 
offres 
en 
fonction 
d'aspects 
physiologique 
où 
de 
vie 
de 
tous 
les 
jours 
qui 
seraient 
mesurés 
par 
ce 
biais-­‐là. 
» 
-­‐ 
« 
Cela 
ne 
remplacera 
pas 
les 
tests 
complets 
réalisés 
en 
clinique 
» 
-­‐ 
« 
Je 
pense 
que 
par 
le 
manque 
d’analyse 
fiable, 
l’usage 
des 
données 
risque 
de 
se 
faire 
de 
façon 
mécanique 
» 
-­‐ 
« 
Tout 
le 
monde 
n’a 
pas 
la 
fibre 
des 
objets 
connectés 
» 
4.2.3) 
Une 
adaptation 
spécifique 
des 
assureurs 
aux 
individus 
peu 
sensibles 
à 
l’internet 
des 
objets 
Comme 
étudié 
en 
amont, 
avec 
l’engouement 
provoqué 
par 
l’explosion 
de 
l’internet 
des 
objets, 
il 
est 
parfois 
difficile 
de 
se 
recentrer 
sur 
les 
réelles 
attentes 
d’un 
profil 
client 
qui 
ne 
serait 
pas 
appétent 
à 
une 
totale 
dématérialisation 
du 
processus 
d’équipement 
en 
assurance. 
A 
la 
fois 
sensibles 
au 
digital 
mais 
également 
soucieux 
d’obtenir 
une 
véritable 
interaction 
avec 
un 
spécialiste, 
les 
clients 
que 
l’on 
pourrait 
qualifier 
de 
« 
clients 
hybrides 
» 
nécessitent 
une 
adaptation 
particulière 
de 
leur 
parcours 
client 
selon 
des 
attentes 
spécifiques.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
59 
Les 
clients 
hybrides 
représentent 
donc 
une 
catégorie 
de 
populations 
recherchant 
à 
la 
fois 
les 
avantages 
de 
canaux 
distants 
comme 
la 
transparence, 
la 
simplicité 
et 
la 
rapidité 
de 
contact 
avec 
un 
conseiller 
personnalisé. 
En 
termes 
d’assurance, 
le 
contact 
physique 
peut 
intervenir 
dans 
un 
deuxième 
temps 
pour 
les 
personnes 
désireuses 
d’obtenir 
plus 
d’informations 
sur 
les 
complexités 
techniques 
de 
certains 
contrats 
et 
éventuellement 
souscrire. 
Ce 
type 
de 
client 
peut 
cependant 
devenir 
quelqu’un 
de 
sensible 
aux 
objets 
connectés 
si 
le 
conseiller 
montre 
les 
vertus 
bienfaisantes 
de 
l’objet. 
A 
titre 
d’exemple, 
pour 
un 
contrat 
d’assurance 
santé 
individuel 
souscrit 
par 
le 
client 
d’un 
agent 
général, 
l’agent 
peut, 
dans 
le 
cadre 
d’un 
partenariat 
conclu 
par 
sa 
compagnie 
avec 
une 
société 
spécialisée 
dans 
les 
objets 
connectés, 
proposer 
au 
client 
de 
s’équiper 
d’un 
objet 
pour 
analyser 
ses 
données 
en 
temps 
réel, 
sans 
aucune 
incitation 
tarifaire. 
Il 
s’agirait 
donc 
de 
sensibiliser 
la 
personne 
peu 
habituée 
ou 
réticente 
en 
lui 
proposant 
un 
objet 
et 
un 
service 
associés 
au 
contrat. 
La 
personne, 
si 
aucune 
incitation 
financière 
n’est 
évoquée, 
pourrait 
éventuellement 
être 
intéressée 
pour 
s’équiper 
d’un 
capteur. 
A 
l’image 
des 
résultats 
de 
l’étude, 
100% 
des 
personnes 
utilisatrices 
des 
objets 
connectés 
déclarent 
consulter 
les 
résultats 
de 
leur 
activité 
1fois/jour. 
Cet 
aspect 
permet 
de 
réfléchir 
à 
la 
possibilité 
que 
des 
personnes 
plutôt 
indifférentes 
au 
digital 
et 
à 
l’internet 
des 
objets 
puissent 
à 
terme 
avoir 
le 
réflexe 
de 
consulter 
au 
moins 
une 
fois/jour 
leurs 
données 
de 
santé. 
Charge 
alors 
ensuite 
à 
l’intermédiaire 
d’en 
justifier 
l’utilité 
pour 
éviter 
que 
la 
personne 
déjà 
peu 
habituée 
à 
ces 
objets 
connectés 
ne 
soit 
définitivement 
allergique 
à 
ce 
type 
d’équipement. 
L’attention 
portée 
aux 
prix 
ne 
doit 
pas 
être 
la 
seule 
vigilance 
car 
les 
données 
représentent 
l’une 
des 
principales 
causes 
de 
réticence 
des 
personnes.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
60 
Bien 
que 
le 
taux 
de 
réponse 
n’atteigne 
pas 
les 
100% 
pour 
cette 
question 
(84,8%), 
la 
tendance 
montre 
une 
réelle 
inquiétude 
concernant 
l’utilisation 
frauduleuse 
des 
données 
recueillies 
par 
les 
organismes 
propriétaires 
de 
ces 
données. 
Certaines 
solutions 
peuvent 
être 
envisageables 
pour 
permettre 
un 
encadrement 
des 
usages, 
nous 
en 
donnerons 
les 
détails 
dans 
la 
dernière 
partie 
de 
cette 
étude. 
4.2.4) 
Développer 
la 
fidélisation 
client 
grâce 
à 
la 
prévention 
personnalisée 
De 
nouveaux 
résultats 
de 
l’enquête 
révèlent 
que 
56% 
de 
répondants 
considèrent 
que 
les 
actions 
de 
prévention 
doivent 
constituer 
l’ordre 
de 
priorité 
des 
assureurs, 
devant 
la 
tarification 
personnalisée 
(46%), 
qui 
nous 
l’avons 
vu 
précédemment 
va 
avoir 
beaucoup 
de 
problèmes 
pour 
se 
développer 
et 
enfin, 
l’adaptation 
des 
garanties/services 
à 
hauteur 
de 
39%. 
Les 
actions 
de 
prévention 
personnalisées 
sont 
donc 
une 
véritable 
aubaine 
pour 
un 
secteur 
de 
l’assurance 
à 
l’affut 
des 
possibilités 
d’attirer 
le 
client 
et 
surtout 
de 
pouvoir 
à 
terme, 
le 
retenir. 
Julien 
Guez, 
directeur 
de 
la 
stratégie, 
du 
marketing 
et 
des 
affaires 
publiques 
chez 
Malakoff 
Médéric 
précisait 
en 
mai 
2014, 
dans 
une 
déclaration 
issue 
des 
cahiers 
de 
la 
CNIL 
: 
« 
Dans 
les 
années 
qui 
viennent, 
le 
rôle 
de 
l’assureur 
sera 
d’orienter 
les 
assurés 
dans 
l’offre 
de 
soins 
et 
de 
leur 
donner 
les 
moyens 
de 
devenir 
acteurs 
de 
leur 
propre 
santé 
».
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
61 
En 
rajoutant 
: 
« 
Les 
objets 
de 
santé 
connectés 
répondent 
à 
ce 
besoin 
car 
ils 
permettent 
à 
chacun 
de 
mieux 
connaître 
son 
état 
de 
santé 
en 
suivant 
l’évolution 
de 
sa 
tension, 
son 
poids, 
sa 
glycémie... 
Dans 
cette 
perspective, 
c’est 
une 
véritable 
« 
protection 
sociale 
co-­‐active 
» 
qui 
pourrait 
émerger 
et 
qui 
reposerait 
sur 
une 
logique 
préventive 
plutôt 
que 
curative. 
» 
L’idée 
est 
donc 
de 
confirmer 
que 
les 
assureurs 
vont 
devenir 
les 
décideurs 
de 
la 
santé 
connectée 
de 
demain, 
jusqu’à 
aller 
même 
sur 
des 
stratégies 
de 
financement 
de 
ces 
objets. 
Norbert 
Paquel, 
délégué 
général 
de 
Edisanté, 
précise 
dans 
ce 
sens 
que 
: 
« 
le 
poids 
des 
complémentaires 
santé 
va 
être 
de 
plus 
en 
plus 
important 
: 
ils 
deviendront 
les 
financeurs 
des 
capteurs 
et 
autres 
objets 
connectés. 
» 
A 
l’image 
du 
partenariat 
entre 
Axa 
et 
Withings, 
quelques 
autres 
acteurs 
internationaux 
en 
avance 
ont 
pour 
l’heure 
développé 
une 
logique 
d’achat 
des 
objets 
connectés 
par 
les 
utilisateurs 
eux 
mêmes. 
Le 
coût 
d’achat 
des 
objets 
auprès 
du 
fabricant 
est 
tout 
de 
même 
important 
et 
a 
contraint 
Axa 
à 
ne 
proposer 
l’offre 
qu’aux 
1000 
premiers 
clients 
désireux 
d’en 
bénéficier. 
Pour 
s’adapter 
aux 
changements 
dans 
les 
besoins 
des 
individus 
ou 
une 
éventuelle 
future 
obsolescence 
des 
dispositifs, 
Norbert 
Paquel 
estime 
qu’« 
un 
modèle 
basé 
sur 
la 
location 
de 
matériel 
par 
des 
opérateurs 
intermédiaires 
pourrait 
peu 
à 
peu 
s’imposer. 
Cette 
location 
pourrait 
d’ailleurs 
être 
supervisée 
par 
des 
assureurs 
». 
Et 
si 
les 
assureurs 
sont 
effectivement 
amenés 
à 
jouer 
ce 
rôle, 
ils 
auront 
tout 
d’abord 
un 
poids 
supplémentaire 
vis 
à 
vis 
du 
client 
qui 
considèrera 
que 
son 
assureur 
tient 
compte 
de 
la 
prise 
en 
compte 
de 
ses 
besoins 
en 
ne 
l’obligeant 
pas 
à 
acheter 
le 
dispositif 
mais 
en 
le 
louant. 
» 
Christophe 
Busson, 
manager 
en 
marketing 
stratégique 
chez 
Generali 
réplique 
en 
évoquant 
que 
« 
Cela 
pourra 
également 
avoir 
des 
vertus 
au 
niveau 
environnemental 
du 
fait 
de 
la 
non 
obsolescence 
des 
objets 
connectés. 
Les 
assureurs 
pourront 
ainsi 
capitaliser 
sur 
un 
nouvel 
élément 
de 
fidélisation 
des 
clients 
en 
montrant 
le 
respect 
écologique 
de 
la 
société 
qui 
mettra 
en 
place 
ce 
genre 
de 
pratiques. 
» 
! 
Nous 
pouvons 
affirmer 
que 
les 
assureurs, 
en 
plus 
d’accentuer 
la 
connaissance 
de 
leurs 
clients 
peuvent 
suite 
à 
cela, 
constituer 
une 
réelle 
stratégie 
de 
fidélisation 
de 
leurs 
clients. 
Tous 
ne 
sont 
pas 
sensibles 
au 
digital 
mais 
nous 
avons 
prouvé 
que 
leur 
implication 
peut 
vite 
devenir 
significative 
et 
montrer 
un 
réel 
intérêt 
pour 
les 
objets. 
Ils 
ne 
veulent 
pour 
l’instant 
pas 
parler 
de 
baisse 
ou 
d’augmentation 
tarifaire 
mais 
sont 
prêts 
à 
recevoir 
des 
conseils 
de 
leur 
assureur 
qui 
pourrait 
prochainement 
endosser 
le 
rôle 
de 
coach 
personnalisé.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
62 
4.3) 
Une 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
permettrait 
elle 
d’éviter 
les 
déviances, 
pour 
mieux 
rassurer 
l’utilisateur 
sur 
son 
usage 
et 
ainsi 
promouvoir 
l’image 
de 
l’assureur 
? 
Cette 
dernière 
hypothèse 
de 
l’étude 
concerne 
une 
problématique 
de 
grande 
envergure, 
si 
ce 
n’est 
la 
plus 
importante. 
Les 
données 
sont 
le 
croisement 
de 
milliards 
d’informations 
échangées 
et 
relayées 
dans 
un 
immense 
réseau 
qu’est 
le 
web. 
A 
titre 
d’exemple, 
on 
pourrait 
évoquer 
l’affaire 
américaine 
PRISM 
qui 
a 
secoué 
le 
monde 
en 
2013. 
Depuis 
2007, 
le 
FBI 
et 
la 
NSA 
ont 
accès 
aux 
serveurs 
des 
plus 
grands 
acteurs 
du 
web 
comme 
Google, 
Microsoft, 
Facebook 
avec 
pour 
premier 
intérêt 
de 
consulter 
des 
informations 
sur 
leurs 
utilisateurs. 
Qu’il 
s’agisse 
de 
mails, 
de 
photos, 
de 
vidéos 
et 
historiques 
de 
conversation, 
l’accès 
est 
total. 
Celui 
à 
l'origine 
des 
fuites 
sur 
le 
programme 
secret 
de 
surveillance, 
baptisé 
donc 
"PRISM" 
est 
un 
ancien 
employé 
de 
la 
CIA, 
Edward 
Snowden. 
Cette 
affaire 
date 
bien 
évidemment 
mais 
les 
répercussions 
planétaires 
ont 
jeté 
un 
grand 
froid 
et 
soulevé 
de 
nombreuses 
questions. 
Quelle 
maitrise 
des 
données 
privées 
de 
milliards 
d’individus 
par 
les 
organismes 
propriétaires 
de 
ces 
données 
? 
4.3.1) 
Gérer 
la 
sensibilité 
des 
données 
Toutes 
les 
informations 
récoltées 
et 
analysées 
peuvent 
être 
considérées 
comme 
sensibles 
mais 
en 
termes 
de 
priorité, 
ce 
sont 
elles 
qui 
peuvent 
être 
à 
l’origine 
de 
discriminations 
comme 
par 
exemple 
les 
données 
de 
santé. 
En 
effet, 
les 
photos 
et 
vidéos 
sont 
des 
données 
confidentielles 
à 
la 
base 
qui 
se 
sont 
peu 
à 
peu 
vulgarisées 
et 
diffusées 
sur 
les 
réseaux 
sociaux. 
Des 
millions 
de 
personnes 
partagent 
désormais 
leurs 
souvenirs 
de 
voyage 
sur 
des 
réseaux 
sociaux 
comme 
Facebook, 
Instagram 
ou 
Pinterest. 
La 
publication 
de 
données 
dans 
des 
communautés 
représente 
pour 
l’heure 
le 
principal 
intérêt 
de 
partage. 
Le 
docteur 
Laurent 
Alexandre, 
auteur 
de 
l’ouvrage 
« 
La 
mort 
de 
la 
mort 
», 
décrit 
que 
« 
l’extériorisation 
de 
l’intimité 
s’est 
installée 
avec 
une 
facebookisation 
des 
données 
de 
santé 
». 
Les 
données 
qui 
peuvent 
en 
temps 
normal 
paraître 
« 
privées 
» 
deviennent 
peu 
à 
peu 
visibles 
aux 
yeux 
de 
tout 
le 
monde.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
63 
Le 
quantified 
self 
revêt 
un 
caractère 
beaucoup 
plus 
intime 
et 
proche 
de 
la 
personne. 
De 
l’ordre 
de 
l’entièrement 
privé, 
cela 
n’est 
pas 
exploitable 
par 
les 
organismes 
utilisateurs 
de 
données. 
Lorsque 
l’on 
demande 
au 
grand 
public 
de 
donner 
un 
avis 
sur 
l’idée 
de 
mise 
en 
place 
d’une 
norme 
internationale 
permettant 
de 
regrouper 
l’ensemble 
de 
leurs 
données 
de 
santé 
dans 
une 
seule 
et 
même 
plateforme 
sécurisée, 
les 
avis 
sont 
partagés 
: 
-­‐ 
« 
Un 
fichier 
unique 
est 
plus 
fiable 
pour 
éviter 
les 
erreurs 
de 
mises 
à 
jour 
de 
données 
» 
-­‐ 
« 
Ok 
si 
c'est 
uniquement 
pour 
les 
médecins 
traitants 
/ 
la 
sécurité 
sociale 
(dossier 
médical 
informatisé, 
rappel 
de 
vaccinations, 
etc...) 
mais 
pas 
ok 
si 
il 
y 
a 
une 
utilisation 
des 
données 
par 
les 
assureurs 
privée 
(ou 
alors 
uniquement 
de 
manière 
statistique 
et 
anonyme) 
» 
-­‐ 
« 
Trop 
dangereux 
car 
soumis 
au 
poids 
des 
lobbys 
et 
des 
puissances 
politiques, 
notamment 
en 
cas 
de 
guerre 
» 
-­‐ 
« 
Le 
piratage 
est 
possible. 
Toujours. 
Mais 
ce 
serait 
tellement 
pratique 
! 
L'utilisation 
cadrée 
de 
ce 
type 
de 
base 
semble 
pourtant 
inéluctable. 
» 
-­‐ 
« 
Les 
données 
de 
santé 
me 
paraissent 
trop 
personnelles 
pour 
être 
communiquées. 
» 
-­‐ 
« 
Très 
bonne 
idée 
à 
partir 
du 
moment 
ou 
l'on 
nous 
promet 
que 
nos 
données 
personnelles 
sont 
sécurisées. 
» 
-­‐ 
« 
Je 
ne 
suis 
pas 
pour 
dans 
la 
mesure 
où 
cela 
pourrait 
conduire 
à 
des 
dérives. 
Je 
pencherais 
plutôt 
pour 
un 
environnement 
hétérogène 
ou 
chaque 
acteur 
de 
santé 
disposerait 
de 
son 
propre 
système 
et 
que 
ces 
systèmes 
seraient 
interopérables. 
Cependant, 
seul 
l'individu 
pourrait 
communiquer 
ses 
informations 
de 
santé 
aux 
acteurs 
de 
son 
choix 
et 
lorsqu'il 
le 
désirera. 
» 
4.3.2) 
Une 
notion 
du 
partage 
des 
données 
de 
santé 
différente 
La 
France 
résiste 
bien 
et 
règlemente 
les 
éventuelles 
déviances 
des 
sociétés 
qui 
souhaiteraient 
commercialiser 
des 
objets 
connectés 
trop 
exigeants 
en 
matière 
de 
récolte 
de 
données. 
Mais 
ce 
n’est 
pas 
le 
même 
cas 
pour 
tout 
le 
monde. 
On 
semble 
cependant 
se 
diriger 
de 
plus 
en 
plus 
vers 
des 
objets 
plus 
perfectionnés, 
capables 
de 
récolter 
et 
analyser 
de 
véritables 
constantes 
médicales 
de 
l’utilisateur. 
Nous 
pouvons 
parler 
de 
l’exemple 
du 
projet 
Scout 
lancé 
par 
la 
start-­‐up 
américaine 
Scanadu 
et 
qui 
a 
pour 
but 
de 
révolutionner 
l’accès 
à 
l’information 
de 
santé 
d’un 
utilisateur 
en 
temps 
réel.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
64 
Allant 
de 
l’analyse 
de 
température 
au 
rythme 
cardiaque, 
en 
passant 
par 
le 
taux 
d’oxygène 
dans 
le 
sang, 
le 
système 
est 
capable 
de 
récupérer 
et 
mettre 
en 
forme 
ces 
données 
sous 
la 
forme 
de 
graphiques 
en 
moins 
de 
10 
secondes, 
pour 
ensuite 
envoyer 
le 
tout 
au 
médecin 
traitant. 
Cette 
pratique 
révèle 
une 
certaine 
perversité 
du 
système 
qui 
va 
fonctionner 
comme 
un 
cercle 
vicieux 
où 
les 
données 
seront 
très 
certainement 
interceptées 
un 
jour 
ou 
l’autre 
par 
des 
parties 
tierces 
qui 
pourront 
s’en 
servir 
de 
manière 
totalement 
interdite. 
A 
noter 
qu’aux 
Etats-­‐Unis, 
une 
récente 
étude 
de 
2013 
du 
cabinet 
de 
conseil 
Price 
Waterhouse 
Coopers 
a 
démontré 
que 
près 
d’un 
tiers 
des 
américains 
sont 
plutôt 
favorables 
au 
partage 
de 
leurs 
données 
issues 
du 
self-­‐tracking. 
Concernant 
la 
France, 
cette 
démocratisation 
voit 
émerger 
de 
nombreux 
freins, 
à 
l’image 
des 
contraintes 
juridiques 
appliquées 
à 
la 
tarification 
des 
contrats 
d’assurance. 
Des 
instances 
juridiques 
comme 
la 
CNIL 
veillent 
également 
sur 
les 
données 
de 
santé 
tout 
en 
adoptant 
une 
posture 
de 
régulateur 
pour 
accompagner 
l’innovation 
en 
veillant 
à 
ce 
qu’elle 
ne 
se 
fasse 
pas 
au 
détriment 
de 
la 
vie 
privée 
des 
utilisateurs. 
4.3.3) 
Gérer 
la 
différence 
entre 
données 
de 
santé 
et 
données 
de 
bien 
être 
L’objectif 
désormais 
pour 
les 
hautes 
instances 
de 
réglementation 
va 
être 
de 
pouvoir 
faire 
la 
réelle 
différence 
entre 
les 
données 
issues 
du 
bien 
être 
et 
celles 
de 
santé. 
En 
effet, 
la 
plupart 
des 
applications 
de 
quantified 
self 
permettent 
de 
récolter 
des 
données 
souvent 
peu 
fournies 
en 
renseignements 
purement 
médicaux, 
c’est 
à 
dire 
que 
la 
méthode 
de 
recueil 
reste 
peu 
précise. 
La 
quantified 
self 
possède 
la 
particularité 
de 
fournir 
un 
grand 
nombre 
de 
données 
en 
temps 
réel, 
ce 
qui 
ne 
rend 
concrètement 
pas 
la 
tâche 
facile 
pour 
faire 
le 
distinguo 
entre 
données 
de 
bien 
être 
et 
données 
de 
santé. 
En 
France, 
les 
données 
qualifiées 
de 
données 
relatives 
à 
la 
santé 
sont 
clairement 
vérifiées 
mais 
il 
n’existe 
pour 
l’heure 
aucune 
restriction 
et 
obligation 
concernant 
les 
données 
de 
bien 
être. 
Il 
paraît 
évident 
de 
se 
demander 
si 
les 
données 
de 
bien 
être 
ne 
peuvent 
pas 
présenter 
de 
risque 
de 
divulgation 
d’informations 
relatives 
au 
domaine 
du 
médical. 
A 
titre 
d’exemple, 
Christophe 
Busson 
de 
Generali 
cite 
des 
données 
comme 
les 
heures 
de 
lever 
et 
de 
coucher 
(suivi 
de 
sommeil), 
les 
lieux 
fréquentés 
lors 
des 
courses 
à 
pied 
(géolocalisation 
des 
activités 
sportives), 
ainsi 
que 
l’estimation 
d’un 
risque 
cardio-­‐vasculaire 
(données 
liées 
au 
poids).
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
65 
4.3.4) 
Une 
réglementation 
française 
stricte 
pour 
les 
données 
de 
santé 
L’encadrement 
des 
usages 
par 
les 
autorités 
françaises 
de 
maintien 
des 
bonnes 
pratiques 
de 
santé 
intervient 
également 
via 
le 
Code 
de 
la 
Santé 
Publique. 
En 
effet, 
l’article 
L1111-­‐8 
précise 
: 
(Cf 
Annexes) 
: 
(Extrait 
de 
l’article) 
Article L1111-8 
Modifié par Ordonnance n°2010-177 du 23 février 2010 - art. 19 
« 
Les 
professionnels 
de 
santé 
ou 
les 
établissements 
de 
santé 
ou 
la 
personne 
concernée 
peuvent 
déposer 
des 
données 
de 
santé 
à 
caractère 
personnel, 
recueillies 
ou 
produites 
à 
l'occasion 
des 
activités 
de 
prévention, 
de 
diagnostic 
ou 
de 
soins, 
auprès 
de 
personnes 
physiques 
ou 
morales 
agréées 
à 
cet 
effet. 
Cet 
hébergement 
de 
données, 
quel 
qu'en 
soit 
le 
support, 
papier 
ou 
informatique, 
ne 
peut 
avoir 
lieu 
qu'avec 
le 
consentement 
exprès 
de 
la 
personne 
concernée. 
Les 
traitements 
de 
données 
de 
santé 
à 
caractère 
personnel 
que 
nécessite 
l'hébergement 
prévu 
au 
premier 
alinéa, 
quel 
qu'en 
soit 
le 
support, 
papier 
ou 
informatique, 
doivent 
être 
réalisés 
dans 
le 
respect 
des 
dispositions 
de 
la 
loi 
n° 
78-­‐17 
du 
6 
janvier 
1978 
relative 
à 
l'informatique, 
aux 
fichiers 
et 
aux 
libertés. 
La 
prestation 
d'hébergement, 
quel 
qu'en 
soit 
le 
support, 
fait 
l'objet 
d'un 
contrat. 
Lorsque 
cet 
hébergement 
est 
à 
l'initiative 
d'un 
professionnel 
de 
santé 
ou 
d'un 
établissement 
de 
santé, 
le 
contrat 
prévoit 
que 
l'hébergement 
des 
données, 
les 
modalités 
d'accès 
à 
celles-­‐ci 
et 
leurs 
modalités 
de 
transmission 
sont 
subordonnées 
à 
l'accord 
de 
la 
personne 
concernée. 
» 
L’article 
L1111-­‐8 
du 
code 
de 
la 
santé 
publique 
décrit 
que 
l’échange 
de 
données 
de 
santé 
à 
caractère 
personnel 
est 
seulement 
réalisable 
entre 
des 
personnes 
physiques 
ou 
morales 
agréées 
et 
en 
droit 
de 
pouvoir 
recevoir 
ce 
type 
de 
données. 
De 
plus, 
il 
est 
stipulé 
que 
l’hébergement 
de 
données 
quel 
qu’en 
soit 
le 
support, 
numérique 
ou 
papier, 
n’a 
lieu 
qu’avec 
le 
consentement 
explicite 
de 
la 
personne 
concernée 
par 
ces 
données. 
Ces 
deux 
éléments 
permettent 
de 
remettre 
en 
cause 
le 
principe 
même 
du 
quantified 
self, 
mais 
surtout 
les 
acteurs 
du 
secteur 
qui 
délivrent 
des 
prestations 
relatives 
à 
la 
quantification 
du 
corps 
humain. 
Aucune 
loi 
n’existe 
pour 
les 
données 
décrites 
comme 
des 
données 
de 
bien 
être 
mais 
force 
est 
de 
constater 
que 
la 
frontière 
entre 
les 
données 
de 
bien 
être 
et 
de 
santé 
devient 
frêle 
et 
ces 
marques 
vont 
donc 
peu 
à 
peu 
se 
retrouver 
confrontées 
à 
la 
problématique 
de 
diffusion 
de 
données, 
tout 
comme 
les 
assureurs. 
Au 
même 
titre, 
les 
assureurs 
désireux 
de 
fonder 
des 
contrats 
d’assurance 
santé, 
vont 
vite 
se 
heurter 
à 
cette 
problématique, 
car 
seules, 
les 
données 
de 
bien 
être 
ne 
suffisent 
pas 
à 
pouvoir 
constituer 
un 
contrat 
d’assurance 
santé 
sur 
mesure. 
La 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
sur 
des 
plateformes 
spécifiquement 
dédiées 
représente-­‐elle 
l’évolution 
logique 
du 
quantified 
self 
?
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
66 
4.3.5) 
Vers 
l’apparition 
de 
plateformes 
communautaires 
de 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
Les 
objets 
connectés 
en 
quantified 
self 
sont 
récents 
et 
pour 
autant, 
il 
devient 
déjà 
difficile 
de 
pouvoir 
en 
définir 
le 
nombre 
exact. 
Au 
delà 
de 
cet 
aspect 
quantitatif, 
il 
paraît 
intéressant 
de 
se 
tourner 
vers 
les 
nouvelles 
données 
qui 
se 
créent 
à 
chaque 
fois 
qu’un 
nouvel 
objet 
connecté 
est 
commercialisé. 
La 
suite 
logique 
est 
que 
ces 
informations 
précédemment 
enregistrées 
sont 
vouées 
à 
être 
automatiquement 
transférées 
sur 
les 
smartphones 
des 
utilisateurs. 
Cet 
échange 
engendre 
de 
nouveaux 
risques 
de 
piratage 
et 
de 
perte 
par 
l’organisme 
propriétaire. 
La 
perversité 
de 
collecte 
peut 
parfois 
amener 
à 
se 
demander 
comment 
les 
sociétés 
traitent 
l’information. 
En 
réalité, 
les 
sociétés 
ont 
un 
modèle 
économique 
qui 
repose, 
en 
plus 
de 
la 
vente 
des 
objets 
connectés, 
sur 
la 
monétisation 
des 
données 
générées 
par 
leurs 
objets, 
d’une 
part 
en 
proposant 
des 
analyses 
de 
données 
plus 
approfondies 
aux 
utilisateurs 
mais 
également 
en 
valorisant 
éventuellement 
la 
captation 
de 
données 
auprès 
d’autres 
sociétés. 
Les 
organismes 
de 
régulation 
sont 
en 
droit 
de 
se 
demander 
quel 
encadrement 
il 
serait 
possible 
de 
réaliser 
pour 
éviter 
que 
chaque 
organisme 
utilise 
ses 
propres 
applications 
et 
gère 
à 
sa 
manière 
les 
données 
des 
utilisateurs. 
Le 
marché 
de 
l’internet 
des 
objets 
voit 
donc 
émerger 
l’arrivée 
de 
plateformes 
virtuelles 
similaires 
à 
des 
carnets 
virtuels 
de 
santé 
pour 
lesquels 
les 
objets 
connectés 
peuvent 
être 
rattachés 
et 
qui 
permettent 
d’avoir 
une 
centralisation 
des 
données 
enregistrées. 
A 
titre 
d’exemple, 
la 
société 
UmanLife 
définit 
une 
nouvelle 
approche 
du 
carnet 
de 
santé 
2.0. 
L’idée 
pourtant 
simple 
s’avère 
être 
porteuse 
de 
sens 
quant 
à 
la 
centralisation 
des 
données 
récoltées 
via 
les 
innombrables 
objets 
connectés 
permettant 
d’analyser 
l’activité 
quotidienne 
de 
l’utilisateur. 
Cette 
société 
propose 
un 
portail 
constitué 
d’un 
certain 
nombre 
d’outils 
capables 
de 
regrouper 
tous 
les 
objets 
connectés 
sur 
une 
seule 
et 
même 
plateforme. 
Il 
devient 
en 
effet 
de 
plus 
en 
plus 
compliqué 
de 
répertorier 
les 
innombrables 
objets 
connectés 
du 
marché 
tant 
ils 
sont 
nombreux 
et 
fabriqués 
par 
des 
sociétés 
différentes.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
67 
L’idée 
de 
regroupement 
des 
usages 
et 
des 
données 
peut 
permettre 
à 
l’utilisateur 
de 
s’y 
retrouver 
et 
de 
ne 
pas 
avoir 
à 
utiliser 
une 
dizaine 
d’applications 
pour 
analyser 
quotidiennement 
ses 
performances. 
Umanlife 
permet 
donc 
de 
pouvoir 
connecter 
les 
objets 
connectés 
via 
les 
API 
proposées 
par 
des 
marques 
comme 
Fitbit, 
Withings 
ou 
même 
Nike. 
Ces 
plateformes 
de 
centralisation 
des 
objets 
et 
donc 
des 
données 
est 
à 
mon 
humble 
avis 
l’évolution 
en 
devenir 
la 
plus 
prometteuse 
de 
l’internet 
des 
objets. 
L’utilisateur 
aime 
la 
simplicité 
et 
l’idée 
d’utiliser 
3 
ou 
4 
applications 
différentes 
pour 
chaque 
objet 
qu’il 
possède 
lui 
paraît 
être 
déjà 
trop 
compliqué. 
Dans 
la 
même 
idée, 
Apple 
a 
présenté 
en 
septembre 
2014 
leurs 
nouveaux 
téléphones, 
les 
iPhone 
6 
et 
iPhone 
6 
Plus. 
Au 
delà 
de 
l’engouement 
habituel 
provoqué 
par 
le 
silence 
malicieux 
entretenu 
par 
la 
marque 
à 
la 
pomme 
croquée 
depuis 
des 
années, 
une 
nouvelle 
application 
fait 
son 
apparition 
et 
pas 
des 
moindres. 
Baptisé 
Health, 
l’importance 
du 
nom 
n’est 
rien 
à 
côté 
de 
l’ampleur 
du 
projet 
lancé 
par 
Apple 
pour 
connaître 
la 
santé 
des 
utilisateurs 
et 
leur 
proposer 
un 
véritable 
carnet 
de 
santé 
digital. 
Reste 
désormais 
à 
savoir 
avec 
quels 
acteurs 
la 
firme 
de 
Cupertino 
souhaite 
collaborer 
pour 
lancer 
son 
HealthApp. 
Pour 
l’heure, 
différents 
partenariats 
ont 
apparemment 
été 
conclus 
avec 
des 
hôpitaux 
américains 
qui 
acceptent 
de 
collaborer 
sur 
le 
partage 
de 
données 
médicales. 
La 
suite 
est 
tournée 
vers 
la 
commercialisation 
de 
plusieurs 
objets 
connectés 
comme 
la 
très 
attendue 
iWatch 
qui 
permettra 
à 
Apple 
de 
pouvoir 
récolter 
de 
données 
de 
santé 
à 
l’aide 
de 
sa 
propre 
gamme 
d’objets. 
Il 
ne 
convient 
pas 
de 
ne 
parler 
que 
d’Apple 
sur 
un 
marché 
technologique 
aussi 
porteur. 
L’autre 
géant 
Américain 
Google 
a 
également 
dévoilé 
son 
projet 
en 
juin 
2014 
de 
manière 
moins 
formelle 
mais 
tout 
aussi 
prometteuse. 
La 
firme 
prévoit 
de 
lancer 
son 
Google 
Fit, 
basé 
exactement 
sur 
le 
même 
principe 
que 
l’application 
Health 
d’Apple.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
68 
L’arrivée 
de 
tels 
monstres 
de 
données 
sur 
le 
marché 
de 
l’internet 
est 
bien 
évidemment 
stratégique 
et 
il 
est 
évident 
que 
ces 
acteurs 
souhaitent 
développer 
un 
savoir-­‐faire 
dans 
les 
prochaines 
années 
pour 
qu’un 
jour 
ils 
soient 
capables 
de 
dépasser 
les 
spécialistes 
de 
chaque 
secteur 
d’activité 
grâce 
à 
la 
technicité 
mêlée 
à 
la 
collecte 
des 
données. 
Suite 
à 
l’analyse 
de 
ces 
nouvelles 
opportunités 
de 
marché 
rapidement 
perçues 
et 
exploitées 
par 
les 
géants 
technologiques, 
il 
nous 
a 
paru 
pertinent 
à 
travers 
l’enquête 
réalisée, 
de 
pouvoir 
connaître 
l’avis 
du 
grand 
public 
sur 
l’éventualité 
qu’un 
de 
ces 
acteurs 
puisse, 
un 
jour, 
être 
en 
capacité 
de 
pouvoir 
proposer 
de 
l’assurance 
à 
quiconque 
en 
sera 
demandeur. 
Les 
avis 
divergent 
mais 
certains 
répondants 
décrivent 
une 
tendance 
à 
la 
perversité 
de 
fonctionnement 
de 
géants 
technologiques 
et 
un 
manque 
de 
savoir-­‐faire 
du 
métier 
: 
-­‐ 
« 
Ce 
n’est 
pas 
leur 
métier 
» 
-­‐ 
« 
Je 
ne 
comprends 
pas 
pourquoi 
Apple 
et 
Google 
interviendraient 
dans 
ce 
secteur 
car 
je 
signe 
mon 
contrat 
d’assurance 
uniquement 
avec 
mon 
assureur 
» 
-­‐ 
« 
A 
ce 
jour, 
ils 
n’ont 
aucune 
notion 
de 
l’assurance 
» 
-­‐ 
« 
Les 
assureurs 
essayent 
d’avoir 
plus 
d’interactions 
humaines 
pour 
améliorer 
leur 
proximité 
alors 
que 
les 
géants 
virtuels 
sont 
trop 
distants 
et 
virtuels 
pour 
pouvoir 
proposer 
ce 
service 
» 
La 
dernière 
remarque 
montre 
la 
logique 
des 
personnes 
qui 
ont 
besoin 
que 
l’intermédiaire 
d’assurance 
respecte 
le 
devoir 
de 
conseil 
et 
puisse 
justement 
analyser 
les 
réels 
besoins 
de 
la 
personne 
pour 
lui 
proposer 
le 
type 
de 
contrat 
le 
mieux 
approprié. 
Les 
plus 
attirés 
par 
la 
technologies 
quant 
à 
eux 
répondront 
parfois 
par 
envie 
ou 
simplement 
par 
évidence 
: 
-­‐ 
« 
De 
toute 
manière, 
ils 
ont 
la 
data 
» 
-­‐ 
« 
Pourquoi 
pas, 
cela 
augmente 
la 
concurrence 
» 
-­‐ 
« 
N’importe 
qui 
peut 
proposer 
de 
l’assurance 
tant 
que 
l’offre 
est 
réelle, 
intéressante 
et 
garantie 
»
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
69 
-­‐ 
« 
Les 
statistiques 
et 
le 
capital 
sont 
les 
deux 
éléments 
les 
plus 
compliqués 
à 
obtenir 
pour 
un 
assureur, 
Google 
et 
Apple 
ont 
les 
deux. 
Pour 
les 
compétences 
métier 
et 
règlementaires, 
il 
suffit 
de 
débaucher 
les 
quelques 
bonnes 
personnes, 
ils 
ont 
donc 
les 
moyens 
de 
le 
faire. 
» 
-­‐ 
« 
Du 
moment 
que 
ces 
données 
sont 
anonymes 
et 
qu'ils 
prouvent 
leur 
capacité 
à 
faire 
une 
gestion 
financière 
pertinente 
» 
-­‐ 
« 
A 
la 
différence 
de 
l’assureur 
ces 
opérateurs 
inscrivent 
leur 
démarche 
dans 
un 
projet 
de 
bien 
être 
et 
de 
développement 
de 
l’être 
humain» 
-­‐ 
« 
Google 
est 
légitime 
comme 
distributeur 
; 
si 
les 
gens 
lui 
confient 
leurs 
données 
en 
connaissance 
de 
cause, 
qu'est-­‐ce 
qui 
l'empêchera 
de 
le 
faire 
? 
» 
-­‐ 
« 
Expert 
dans 
un 
domaine 
peut 
devenir 
expert 
dans 
un 
marché 
fermé 
comme 
l'assurance 
» 
-­‐ 
« 
Oui, 
parce 
qu'ils 
sont 
en 
mesure 
de 
le 
faire, 
et 
de 
bien 
le 
faire 
en 
partenariat 
avec 
des 
assureurs 
» 
4.3.6) 
Vers 
l’apparition 
de 
partenariats 
entre 
plateformes 
de 
centralisation 
des 
données 
de 
santé 
et 
assureurs 
? 
Les 
sociétés 
d’assurance 
les 
plus 
en 
avance 
sur 
le 
digital 
créent 
de 
nouveaux 
services 
assurantiels 
mis 
en 
avant 
grâce 
aux 
objets 
connectés. 
Qu’il 
s’agisse 
de 
fidélisation 
ou 
de 
prévention, 
l’intérêt 
final 
est 
de 
faire 
évoluer 
les 
offres 
pour 
personnaliser 
la 
connaissance 
du 
client. 
La 
course 
à 
la 
personnalisation 
du 
client, 
à 
sa 
connaissance 
et 
à 
l’enrichissement 
de 
son 
expérience 
est 
un 
exercice 
long 
et 
complexe 
pour 
les 
sociétés 
d’assurances, 
car 
le 
contact 
avec 
le 
client 
est 
rare. 
En 
allant 
plus 
loin 
que 
l’état 
actuel 
des 
choses, 
on 
peut 
imaginer 
d’éventuels 
partenariats 
possibles 
entre 
des 
marques 
créatrices 
de 
plateformes 
comme 
UmanLife, 
Apple 
ou 
Google 
et 
des 
établissements 
d’assurance, 
l’idée 
étant 
de 
faire 
cohabiter 
sur 
une 
seule 
et 
même 
plateforme 
des 
données 
relatives 
à 
l’utilisateur 
et 
des 
offres 
d’assurance 
associées. 
Comme 
la 
société 
Withings 
est 
en 
train 
de 
le 
faire 
avec 
Apple, 
de 
nombreuses 
start-­‐up 
spécialisées 
dans 
les 
objets 
connectés 
s’associent 
avec 
la 
marque 
pour 
constituer 
un 
socle 
de 
futures 
données 
récupérées 
via 
ces 
objets 
et 
stockées 
en 
temps 
réel 
sur 
l’application 
Health. 
Il 
est 
désormais 
possible 
de 
concevoir 
que 
de 
grands 
acteurs 
de 
l’assurance 
puissent 
s’associer 
de 
la 
même 
manière 
à 
Apple 
ou 
UmanLife 
pour 
proposer 
des 
adaptations 
tarifaires 
très 
précises 
selon 
les 
informations 
présentes 
dans 
le 
carnet 
de 
santé 
virtuel 
de 
l’utilisateur. 
Le 
cas 
échéant, 
l’assureur 
a 
la 
possibilité 
d’utiliser 
des 
données 
fournies 
et 
validées 
directement 
par 
l’utilisateur.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
70 
Ces 
données 
sont 
analysées 
et 
exploitées 
selon 
son 
comportement 
vertueux. 
Si 
les 
résultats 
enregistrés 
sont 
bons 
et 
laissent 
présager 
des 
efforts 
notables, 
l’assureur 
aura 
la 
possibilité 
de 
baisser 
les 
cotisations 
de 
la 
personne 
pour 
la 
récompenser 
de 
ses 
efforts. 
Qu’en 
est 
t-­‐il 
de 
la 
perception 
de 
ce 
type 
de 
partenariat 
par 
le 
grand 
public 
? 
Près 
de 
30% 
des 
répondants 
estiment 
à 
75% 
la 
probabilité 
qu’un 
partenariat 
assureurs/géants 
technologiques 
puisse 
prochainement 
voir 
le 
jour. 
C’est 
exactement 
dans 
cette 
idée 
que 
selon 
Bloomberg, 
la 
société 
Apple 
se 
serait 
rapprochée 
en 
juillet 
2014 
des 
deux 
plus 
grandes 
mutuelles 
d’assurances 
américaines 
Humana 
et 
UnitedHealth 
pour 
mettre 
en 
place 
un 
partenariat 
et 
ainsi 
adapter 
les 
contrats 
des 
assurés 
selon 
les 
données 
récoltées 
par 
l’application 
Health. 
Cela 
confirme 
donc 
bien 
la 
volonté 
évidente 
des 
acteurs 
à 
mettre 
en 
place 
ce 
type 
de 
partenariats. 
Pour 
l’instant 
prévu 
en 
Amérique, 
le 
même 
processus 
aura 
très 
certainement 
plus 
de 
mal 
à 
être 
développé 
en 
France 
du 
fait 
des 
nombreuses 
contraintes 
juridiques 
et 
éthiques.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
71 
Cependant, 
si 
on 
imagine 
la 
création 
d’un 
partenariat 
entre 
assureur 
et 
géant 
technologique, 
de 
nombreuses 
modifications 
vont 
voir 
le 
jour 
: 
-­‐ 
Une 
meilleure 
connaissance 
du 
client 
grâce 
au 
partenariat 
établi 
avec 
le 
géant 
technologique 
nécessite 
cependant 
d’accorder 
de 
la 
méfiance 
à 
l’échange 
des 
données 
entre 
les 
deux 
entreprises 
et 
voir 
comment 
il 
sera 
réalisé. 
En 
effet, 
des 
entreprises 
comme 
Google 
ou 
Apple 
auront 
très 
certainement 
la 
possibilité 
de 
mettre 
en 
place 
un 
système 
de 
tarification 
selon 
le 
volume 
de 
données 
souhaité 
par 
l’assureur. 
La 
logique 
est 
alors 
simple, 
plus 
l’assureur 
veut 
de 
données, 
plus 
il 
paie. 
Ce 
dernier 
élément 
reste 
cependant 
impossible 
à 
mettre 
en 
place 
à 
l’heure 
actuelle 
car 
la 
législation 
stipule 
que 
les 
données 
de 
santé 
ne 
peuvent 
pas 
être 
communiquées 
sans 
l’accord 
préalable 
de 
la 
personne 
concernée. 
En 
d’autres 
termes, 
l’assureur, 
pour 
avoir 
accès 
à 
des 
données, 
devra 
au 
préalable 
en 
informer 
l’assuré 
pour 
pouvoir 
éventuellement 
les 
obtenir. 
-­‐ 
La 
mise 
en 
place 
d’algorithmes 
permettant 
de 
pouvoir 
tarifer 
des 
contrats 
en 
temps 
réel 
selon 
les 
données 
comportementales 
récoltées 
via 
l’ensemble 
des 
objets 
connectés 
qu’utilise 
l’individu. 
-­‐ 
Promouvoir 
l’image 
de 
l’assureur 
qui 
s’associe 
à 
un 
géant 
technologique 
4.3.7) 
L’assurance 
collaborative 
comme 
futur 
levier 
de 
développement 
? 
C’est 
à 
titre 
totalement 
imaginatif 
qu’il 
devient 
désormais 
possible 
de 
réfléchir 
à 
l’évolution 
de 
l’assurance 
santé 
grâce 
aux 
objets 
connectés. 
L’économie 
collaborative 
explose 
en 
2014, 
de 
nombreux 
nouveaux 
acteurs 
ont 
notamment 
révolutionné 
le 
secteur 
du 
partage 
d’automobile 
et 
d’habitation 
avec 
respectivement 
des 
acteurs 
comme 
Blablacar 
ou 
AirBnB. 
Dans 
le 
cadre 
de 
l’assurance, 
de 
nouveaux 
acteurs 
tentent 
de 
percer 
le 
marché 
très 
fermé 
grâce 
à 
de 
nouveaux 
business 
modèles 
qui 
permettent 
d’envisager 
l’assurance 
de 
manière 
groupée. 
On 
peut 
notamment 
penser 
à 
des 
acteurs 
comme 
Friendsurance 
ou 
la 
start-­‐up 
française 
Inspeer 
qui 
mutualise 
des 
petits 
risques 
dans 
des 
communautés 
d’assurés, 
permettant 
de 
réduire 
et 
partager 
les 
coûts 
de 
franchise 
en 
automobile 
et 
habitation. 
Fort 
de 
ces 
nouvelles 
tendances, 
notre 
réflexion 
nous 
amène 
à 
réfléchir 
un 
modèle 
futur 
basé 
sur 
la 
proposition 
de 
création 
de 
communauté 
destiné 
à 
une 
catégorie 
de 
personnes 
détentrices 
d’objets 
connectés 
qui 
souhaitent 
pouvoir 
être 
conseillés 
par 
d’autres 
utilisateurs.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
72 
Ce 
constat 
amène 
à 
la 
réflexion 
suivante 
: 
Dans 
le 
cadre 
de 
la 
conclusion 
de 
partenariats 
entre 
plateforme 
de 
données 
et 
assureurs, 
l’idée 
pourrait-­‐être 
que 
l’assureur 
puisse 
constituer 
des 
offres 
d’assurance 
spécifiques 
à 
des 
pools 
de 
clients 
détenteurs 
d’un 
objet 
connecté. 
L’idée 
est 
ensuite 
de 
constituer 
une 
véritable 
communauté 
de 
clients 
détenteurs 
du 
même 
objet 
qui 
pourraient 
se 
conseiller 
entre 
eux 
de 
manière 
collaborative. 
L’assureur 
incarnant 
le 
rôle 
de 
modérateur, 
il 
est 
susceptible 
d’apporter 
des 
conseils 
en 
prévention 
et 
de 
répondre 
à 
des 
questions 
trop 
techniques. 
A 
l’image 
des 
petits 
risques 
assurés 
en 
automobile 
et 
habitation 
dans 
l’assurance 
collaborative, 
il 
devient 
possible 
d’imaginer 
dans 
un 
futur 
plus 
où 
moins 
proche 
des 
possibilités 
de 
mise 
en 
place 
de 
programmes 
d’assurance 
comme 
des 
mutuelles 
santé 
spécifiquement 
adaptées 
à 
des 
profils 
clients 
appartenant 
à 
une 
communauté 
d’utilisateurs 
d’objets 
connectés. 
! 
En 
plus 
de 
devenir 
de 
vrais 
coachs 
personnalisés, 
les 
assureurs 
vont 
désormais 
avoir 
la 
possibilité 
de 
prendre 
une 
place 
de 
taille 
sur 
le 
marché 
du 
carnet 
de 
santé 
virtuel. 
Véritable 
aboutissement 
de 
la 
centralisation 
des 
données 
de 
santé, 
les 
plateformes 
virtuelles 
sont 
actuellement 
développées 
par 
les 
plus 
grands 
acteurs 
du 
monde 
de 
la 
technologie. 
Opportunités 
ou 
menaces 
? 
L’avenir 
nous 
en 
dira 
plus 
mais 
il 
paraît 
évident 
que 
l’assureur 
aura 
un 
vrai 
rôle 
à 
jouer 
dans 
la 
prise 
de 
pouvoir 
de 
la 
donnée 
et 
la 
connaissance 
des 
techniques 
d’assurance. 
Les 
géants 
technologiques 
ont 
pour 
l’heure 
comme 
objectif 
de 
devenir 
les 
assureurs 
de 
demain 
et 
possèdent 
les 
pouvoirs 
de 
le 
faire. 
Les 
stratégies 
des 
acteurs 
de 
l’assurance 
diffèrent 
mais 
il 
paraît 
primordial 
de 
réfléchir 
à 
la 
conclusion 
de 
partenariats 
et 
de 
devenir 
des 
précurseurs 
de 
modèles 
collaboratif 
pour 
développer 
des 
logiques 
de 
fidélisation 
du 
client 
grâce 
à 
la 
proximité 
des 
membres 
d’une 
communauté.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
73 
CONCLUSION 
L’analyse 
de 
l’expérience 
client 
au 
travers 
des 
objets 
connectés, 
quelle 
expérience 
! 
Tout 
au 
long 
de 
cette 
étude, 
de 
nouveaux 
éléments 
sur 
l’actualité 
mouvante 
du 
secteur 
n’ont 
cessé 
de 
voir 
le 
jour 
dans 
les 
innombrables 
articles 
et 
livres 
blanc 
publiés 
par 
les 
sociétés 
soucieuses 
de 
prouver 
leur 
degré 
avancé 
de 
digitalisation. 
L’idée 
a 
été 
de 
définir 
les 
principales 
caractéristiques 
qui 
définissent 
l’expérience 
client 
pour 
voir 
quel 
potentiel 
serait 
exploitable 
dans 
le 
milieu 
des 
objets 
connectés 
et 
plus 
précisément 
de 
leur 
intégration 
dans 
le 
monde 
de 
l’assurance. 
Dans 
ce 
sens, 
nous 
avons 
tout 
d’abord 
prouvé 
que 
les 
entreprises, 
qu’elles 
soient 
fabricantes 
ou 
utilisatrices 
comme 
les 
assureurs, 
ont 
tendance 
à 
se 
focaliser, 
à 
tort 
ou 
à 
raison 
sur 
les 
bienfaits 
ludiques 
des 
objets 
connectés 
en 
santé, 
mais 
en 
creusant, 
il 
est 
facile 
de 
s’apercevoir 
que 
de 
nombreuses 
barrières 
juridiques 
et 
tarifaires 
vont 
freiner 
les 
ambitions 
menées 
sur 
la 
tarification 
des 
contrats 
d’assurance 
santé 
selon 
le 
comportement 
de 
l’individu. 
En 
matière 
de 
recommandations, 
il 
paraît 
intéressant 
de 
faire 
un 
focus 
sur 
le 
développement 
de 
l’expérience 
du 
client 
grâce 
aux 
objets 
connectés. 
L’adaptation 
tarifaire 
n’étant 
pour 
l’instant 
pas 
au 
programme, 
la 
prévention 
du 
client 
représente 
un 
enjeu 
majeur 
de 
fidélisation 
pour 
les 
assureurs 
à 
l’heure 
ou 
sa 
volatilité 
devient 
très 
importante. 
Les 
assureurs 
connaissent 
leur 
métier 
et 
doivent 
faire 
en 
sorte 
de 
se 
positionner 
en 
qualité 
de 
coach 
préventif 
auprès 
de 
leurs 
clients. 
Les 
grands 
acteurs 
du 
monde 
technologique 
eux 
n’attendent 
clairement 
pas 
les 
retardataires 
et 
mènent 
une 
stratégie 
pour 
acquérir 
un 
savoir-­‐faire 
en 
matière 
d’assurance. 
Déjà 
possesseurs 
des 
données, 
leur 
rôle 
est 
désormais 
de 
convaincre, 
en 
évoquant 
le 
fait 
que 
la 
même 
entreprise 
puisse 
à 
la 
fois 
fabriquer 
les 
produits, 
les 
vendre, 
gérer 
l’évolution 
du 
comportement 
et 
proposer 
des 
contrats 
d’assurance. 
En 
matière 
de 
recommandations, 
il 
est 
important 
de 
réfléchir 
aux 
partenariats 
que 
pourraient 
conclure 
les 
assureurs 
et 
les 
géants 
de 
la 
technologie. 
Il 
faut 
également 
être 
méfiant 
sur 
ce 
type 
de 
possibilités 
mais 
à 
y 
réfléchir, 
cela 
permettrait 
dans 
un 
premier 
temps 
de 
garantir 
un 
développement 
important 
dans 
le 
digital 
pour 
l’acteur 
d’assurance. 
De 
plus, 
l’idée 
de 
communautés 
d’assurés 
à 
l’intérieur 
même 
des 
plateformes 
de 
gestion 
des 
données 
de 
santé 
prend 
tout 
son 
sens.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
74 
L’avenir 
prometteur 
que 
pourrait 
avoir 
une 
société 
d’assurance 
qui 
s’associerait 
à 
une 
marque 
créatrice 
de 
carnets 
virtuels 
de 
santé 
pour 
développer 
un 
partenariat 
basé 
sur 
l’exploitation 
des 
données 
de 
santé 
fournies 
par 
les 
objets 
connectés 
paraît 
évident. 
Il 
devient 
même 
possible 
de 
réfléchir 
à 
la 
constitution 
d’un 
carnet 
de 
santé 
2.0 
mais 
également 
un 
portefeuille 
de 
contrats 
d’assurance 
virtuels 
associé 
aux 
performances 
sportives 
de 
l’utilisateur. 
La 
formation 
d’un 
tel 
environnement 
pourrait 
avoir 
deux 
principales 
vertus 
: 
-­‐ 
Une 
sécurisation 
plus 
importante 
permettant 
aux 
autorités 
de 
régulation 
de 
revoir 
leurs 
exigences 
en 
matière 
d’interdictions. 
-­‐ 
Une 
amélioration 
de 
l’expérience 
du 
client 
qui 
va 
pouvoir 
tout 
gérer 
à 
un 
seul 
et 
même 
endroit 
et 
manière 
fluide 
en 
temps 
réel. 
Des 
communautés 
d’assurés 
pourront 
naturellement 
se 
créer 
et 
croiser 
les 
performances 
de 
chacun. 
Nous 
pouvons 
imaginer 
la 
présence 
de 
plateformes 
gérées 
à 
la 
fois 
par 
l’assureur 
pour 
la 
mise 
à 
disposition 
de 
contrats 
d’assurance 
proposés 
selon 
les 
performances 
de 
l’utilisateur 
et 
par 
l’acteur 
technologique 
développant 
de 
nouveaux 
produits 
dédiés 
à 
l’enrichissement 
de 
l’expérience 
du 
client. 
Les 
possibilités 
paraissent 
innombrables 
mais 
cet 
usage 
devra 
tout 
de 
même 
tenir 
compte 
des 
déviances 
évoquées 
au 
long 
de 
cette 
étude 
à 
savoir, 
la 
collecte 
des 
données 
pour 
les 
utilisateurs 
qui 
ne 
développent 
pas 
un 
comportement 
voulu 
par 
la 
société. 
L’avenir 
nous 
dira 
très 
prochainement 
si 
les 
assureurs 
sont 
en 
capacité 
de 
pouvoir 
trouver 
les 
mesures 
et 
accords 
nécessaires 
pour 
être 
en 
capacité 
de 
créer 
des 
contrats 
selon 
le 
comportement 
de 
l’assuré. 
Nous 
pouvons 
désormais 
réfléchir 
également 
sur 
la 
probabilité 
que 
les 
entreprises 
technologiques 
de 
taille 
mondiale 
comme 
par 
exemple, 
Google, 
Apple, 
Microsoft 
et 
bien 
d’autres 
soient 
désormais 
prêtes 
à 
devenir 
les 
assureurs 
de 
demain.
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
75 
REFERENCES 
BIBLIOGRAPHIQUES 
Références 
académiques 
: 
" J. 
BARCENILLA 
& 
J.-­‐M-­‐C 
BASTIEN 
– 
« 
L’acceptabilité 
des 
nouvelles 
technologies 
: 
quelles 
relations 
avec 
l’ergonomie, 
l’utilisabilité 
et 
l’expérience 
utilisateur 
? 
» 
2009/04 
(Vol. 
72) 
-­‐ 
104 
pages 
– 
Presses 
Universitaires 
de 
France 
" V.CARTERON 
– 
« 
Expérience 
client 
et 
distribution 
omnicanale 
» 
L’Expansion 
Review 
Management 
-­‐ 
Presses 
Universitaires 
de 
France 
2013/02 
– 
P. 
25 
à 
35 
" J.L 
GAMBEY 
– 
« 
L’assurance 
en 
mouvement 
– 
Tome 
1 
» 
2012 
– 
325 
pages 
" C. 
MULETIER, 
G. 
BERTHOLET 
& 
T.LANG 
-­‐ 
« 
La 
gamification 
ou 
l’art 
d’utiliser 
les 
mécaniques 
du 
jeu 
dans 
votre 
business 
» 
2014/06 
– 
200 
pages 
– 
Eyrolles 
" CAHIER 
N°1 
Innovation 
& 
Prospective 
CNIL 
– 
« 
Vie 
privée 
à 
horizon 
2020 
» 
2012/11 
– 
60 
pages 
" CAHIER 
N°2 
Innovation 
& 
Prospective 
CNIL 
– 
« 
Le 
corps, 
nouvel 
objet 
connecté 
» 
2014/05 
– 
60 
pages 
" INSTITUT 
G9+ 
-­‐ 
« 
Les 
nouveaux 
eldorados 
de 
l’économie 
connectée 
» 
2013/12 
– 
54 
pages 
Articles 
web 
: 
" G. 
BACHETTE 
–PEYRADE 
– 
« 
Objets 
connectés, 
quels 
enjeux 
pour 
l’assurance 
de 
personnes 
» 
2014/02 
– 
www.insurancespeaker-­‐solucom.fr 
" M. 
HIZEM 
– 
« 
L’internet 
des 
objets, 
un 
potentiel 
à 
exploiter 
dans 
l’assurance 
» 
2012/10 
– 
www.blog.octo.com 
" J.LELEU 
– 
« 
Gamification 
et 
objets 
connectés 
au 
coeur 
de 
la 
e-­‐santé 
» 
2014/01 
– 
www.renaissancenumerique.org
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
76 
" A.GIRAUDON 
– 
« 
Assurance 
et 
Internet 
des 
objets 
: 
enjeux 
et 
opportunités 
» 
2013/10 
– 
www.lesechos.fr 
" E.LAUGIER 
– 
« 
Objets 
connectés 
: 
la 
deuxième 
révolution 
d’internet 
» 
2013/10 
– 
www.lenouveleconomiste.fr 
" M.NAMUR 
– 
« 
les 
objets 
connectés 
battent 
les 
mesures 
» 
2014/02 
– 
www.liberation.fr 
" L.RONCHAUD 
– 
« 
Multi-­‐canal, 
big 
data, 
objets 
connectés 
: 
l’assurance 
opère 
sa 
transformation 
digitale 
» 
2013/05 
– 
www.lesechos.fr 
" S.ZIBI 
– 
« 
Objets 
connectés 
: 
attention 
au 
précipice 
» 
2014/02 
– 
www.lemonde.fr 
" N.GOLIA 
– 
« 
Internet 
of 
things 
under 
the 
radar, 
but 
coming 
to 
insurance 
» 
2014/09 
– 
www.insurancetech.com 
" P.DUBARRY 
– 
« 
Quantified 
Self 
: 
un 
phénomène 
d’avenir 
» 
2013/07 
– 
www.homemedia.fr 
" S.FOX 
– 
« 
Tracking 
for 
health 
» 
2013/01 
– 
www.pewinternet.org 
" B.MANENTI 
– 
« 
Et 
si 
votre 
assureur 
savait 
tout 
de 
votre 
état 
de 
santé 
» 
2014/06 
– 
www.tempsreel.nouvelobs.com 
" S.DE 
SMET 
& 
M.VATON 
– 
« 
Quantified 
Self 
– 
la 
course 
quotidienne 
à 
l’auto-­‐mesure 
» 
2014/05 
-­‐ 
www.tempsreel.nouvelobs.com 
" M.J 
GUILLET 
– 
« 
Objets 
connectés, 
les 
français 
prêts 
à 
foncer 
? 
» 
2014/01 
– 
www.e-­‐marketing.fr
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
77 
GLOSSAIRE 
" Gamification 
« 
La 
gamification 
est 
le 
transfert 
des 
mécanismes 
du 
jeu 
dans 
d’autres 
domaines, 
en 
particulier 
des 
sites 
web, 
des 
situations 
d'apprentissage, 
des 
situations 
de 
travail 
ou 
des 
réseaux 
sociaux. 
Son 
objet 
est 
d’augmenter 
l’acceptabilité 
et 
l’usage 
de 
ces 
applications 
en 
s’appuyant 
sur 
la 
prédisposition 
humaine 
au 
jeu. 
» 
" Quantified 
self 
« 
Le 
Quantified 
Self 
est 
un 
mouvement 
qui 
regroupe 
les 
outils, 
les 
principes 
et 
les 
méthodes 
permettant 
à 
chacun 
de 
mesurer 
ses 
données 
personnelles, 
de 
les 
analyser 
et 
de 
les 
partager1. 
Les 
outils 
du 
Quantified 
Self 
peuvent 
être 
des 
objets 
connectés, 
des 
applications 
mobiles 
ou 
des 
applications 
Web. 
» 
" Interopérabilité 
« 
L’interopérabilité 
est 
la 
capacité 
que 
possède 
un 
produit 
ou 
un 
système, 
dont 
les 
interfaces 
sont 
intégralement 
connues, 
à 
fonctionner 
avec 
d'autres 
produits 
ou 
systèmes 
existants 
ou 
futurs 
et 
ce 
sans 
restriction 
d'accès 
ou 
de 
mise 
en 
oeuvre. 
» 
" Big 
data 
« 
Les 
big 
data, 
où 
les 
« 
gros 
volumes 
de 
données», 
(recommandé), 
parfois 
appelées 
données 
massives, 
désignent 
des 
ensembles 
de 
données 
qui 
deviennent 
tellement 
volumineux 
qu'ils 
en 
deviennent 
difficiles 
à 
travailler 
avec 
des 
outils 
classiques 
de 
gestion 
de 
base 
de 
données 
ou 
de 
gestion 
de 
l'information. 
» 
" Anonymisation 
« 
Action 
de 
rendre 
quelquechose 
anonyme 
» 
" Usage 
based 
insurance 
« 
L’assurance 
à 
l’usage 
(UBI) 
a 
été 
premièrement 
développé 
dans 
l’assurance 
automobile. 
Il 
s’agit 
d’un 
type 
d’assurance 
dans 
lequel 
les 
coûts 
dépendent 
du 
comportement 
de 
l’assuré. 
En 
automobile 
par 
exemple, 
l’analyse 
est 
réalisée 
sur 
le 
type 
de 
véhicule 
utilisé, 
la 
distance 
parcourue, 
le 
comportement 
du 
conducteur 
et 
le 
lieu. 
» 
" Technophile 
« 
Une 
personne 
qualifiée 
de 
technophile 
désigne 
quelqu’un 
qui 
est 
sensible 
au 
développement 
et 
à 
l’utilisation 
des 
nouvelles 
technologies 
de 
l’information 
et 
de 
la 
communication. 
» 
" Verbatim 
« 
Le 
verbatim 
est 
un 
mot 
employé 
comme 
adverbe, 
il 
signifie 
« 
décrire 
textuellement 
ou 
mot 
pour 
mot 
». 
Il 
désigne 
une 
citation 
faite 
pendant 
le 
discours 
d’une 
personne. 
En 
d’autres 
termes, 
il 
s’agit 
des 
dires 
de 
la 
personne 
retranscrites 
à 
l’identique 
de 
manière 
écrite. 
»
Yann 
FONTES 
– 
Neoma 
Business 
School 
2014 
Les 
objets 
connectés 
dans 
l’assurance 
Santé 
/ 
78 
" Obsolescence 
« 
L’obsolescence 
est 
le 
fait 
pour 
un 
produit 
d’être 
dépassé 
et 
donc 
de 
perdre 
une 
partie 
de 
sa 
valeur 
en 
raison 
de 
la 
seule 
évolution 
technique 
même 
s’il 
est 
en 
parfait 
état 
de 
fonctionnement. 
» 
" Lobbys 
« 
Un 
lobby 
est 
une 
structure 
organisée 
pour 
représenter 
et 
défendre 
les 
intérêts 
d’un 
groupe 
donné 
en 
exerçant 
des 
pressions 
ou 
influences 
sur 
des 
personnes 
ou 
institutions 
détentrices 
de 
pouvoir. 
Pour 
ce 
faire, 
il 
exerce 
une 
activité 
qui 
consiste 
à 
procéder 
à 
des 
interventions 
destinées 
à 
influencer 
directement 
ou 
indirectement 
l’élaboration, 
l’application 
ou 
l’interprétation 
de 
mesures 
législatives. 
" NTIC 
« 
Nouvelles 
technologies 
de 
l’information 
et 
de 
la 
communication 
– 
elles 
regroupent 
les 
techniques 
principalement 
de 
l’informatique, 
audiovisuel, 
multimédia, 
d’internet 
et 
des 
télécommunications 
qui 
permettent 
aux 
utilisateurs 
de 
communiquer, 
d’accéder 
aux 
sources 
d’information, 
de 
stocker, 
de 
manipuler, 
de 
produire 
et 
de 
transmettre 
l’information 
sous 
toutes 
ses 
formes. 
»

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ETUDE - Le Quantified Self et l'Assurance Santé

  • 1. En quoi l’émergence des objets connectés dans l’assurance santé va t-elle révolutionner l’expérience de l’assuré ? Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 1 ! Yann Fontes
  • 2. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 2 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier certaines personnes sans qui cette étude n’aurait très certainement pas pu aboutir. Je souhaite tout d’abord remercier Anne Manuel (Directrice Marketing stratégique chez Generali) et Jérôme Brosseaud (Expert en développement stratégique chez Generali et tuteur) pour leur soutien et leurs conseils pour le choix de mon sujet. Mes remerciements les plus sincères vont également vers Anne Julien (Titulaire de la Chaire bancassurance Crédit Agricole du Nord Est et intervenante chez Neoma Business School et tutrice de mon étude) pour m’avoir suivi tout au long de la rédaction de l’étude et pour m’avoir prodigué de bons conseils. Je remercie également : -­‐ Christophe Busson (Manager en marketing stratégique chez Generali) pour les nombreuses pistes de développement évoquées. -­‐ Christophe Mouren (Responsable de service actuariat chez Generali) et Olivier Saldana (responsable d’études actuarielles chez Generali) pour leurs précisions sur les caractéristiques techniques contractuelles en assurance santé. -­‐ Philippe Dias (Directeur des flux d’informations chez Generali) pour sa connaissance du monde des objets connectés et les échanges enrichissants sur l’impact de l’internet des objets sur le secteur de l’assurance. -­‐ Anne Douang (Consultante Sénior FSI chez Deloitte Consulting) pour sa disponibilité, son niveau de connaissance du marché et ses conseils dans la construction du plan de l’étude. -­‐ Kevin Ashokan (Etudiant en Master à Neoma Business School) pour son aide dans le dépouillement des réponses au questionnaire en ligne. Enfin, je souhaite remercier tous les participants qui ont répondu à l’étude quantitative réalisée sur internet.
  • 3. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 3 SOMMAIRE En quoi l’émergence des objets connectés dans l’assurance santé va-­‐t-­‐elle révolutionner l’expérience de l’assuré ? Remerciements ................................................................................................................................................................................................. 2 Sommaire ....................................................................................................................................................................................................... 3/4/5 Introduction .................................................................................................................................................................................................. 6/7 I) Vers un développement de l’expérience client grâce aux NTIC ....................................... 8 1.1) Corrélations entre expérience client et utilisabilité des produits ..................................................... 8 1.1.1) Quelle acceptabilité des nouvelles technologies ? 1.1.2) Vers une recherche de nouvelles expériences d’utilisation 1.1.4) L’expérience client, principal levier de fidélisation 1.2) Le développement de l’expérience client par les processus de gamification .......................... 10 II) L’Internet des objets : de nouvelles opportunités à saisir ................................................... 12 2.1) Quel marché ? ....................................................................................................................................................................................... 12 2.1.1) L’internet des objets, mode ou véritable révolution ? 2.1.2) Deux types d’objets : les nouveaux mais aussi les existants 2.1.3) Quelle perception des objets connectés par le grand public ? 2.1.4) Un développement fulgurant dans quel environnement ? 2.2) Auto/ Maison/ Santé : De nouvelles opportunités pour l’assurance ............................................. 16 2.2.1) L’Automobile connectée 2.2.2) La Maison connectée 2.2.3) La Santé connectée 2.3) Des enjeux communs aux 3 secteurs .............................................................................................................................. 26 2.3.1) Résistance ou adaptation du public au changement de modèle technologique ? 2.3.2) L’intrusion 3.0 dans la vie privée
  • 4. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 4 III) Quelle intégration de l’internet des objets dans l’assurance Santé ? .............. 29 3.1) Quantified Self, quand le client devient son propre assureur .............................................................. 30 3.1.1) Le Quantified Self, un levier de fidélisation des assurés 3.1.2) Une formalisation progressive de profils clients vertueux 3.1.3) Les capacités d’analyse limitées des objets connectés 3.2) La maîtrise des données de santé : un enjeu stratégique ........................................................................ 34 3.2.1) Les organismes d’assurance peuvent-­‐ils lutter face aux géants technologiques ? 3.2.2) Quelle utilisation des données par les organismes d’assurance ? 3.2.3) Quelles déviances sur les modèles de tarification des assureurs ? 3.2.4) Une confidentialité des données de santé règlementée IV) 3 grands axes de vigilance pour une adaptation réussie ............................................... 44 du quantified self à l’assurance Santé 4.1) Les assureurs vont-­‐ils à plus ou moins long terme imaginer et créer un monde …........ 45 dans lequel les performances liées à la santé auront un impact sur le prix de l’assurance santé ? 4.1.1) Passage progressif de la mutualisation à la personnalisation du risque 4.1.2) Une tarification individuelle à l’usage est-­‐elle envisageable pour un contrat d’assurance santé ? 4.1.3) Quelle perception de l’assurance à l’usage par le grand public ? 4.1.4) Quelle nécessaire adaptation des contrats d’assurance santé selon les données de quantified self ? 4.2) Une meilleure connaissance de leurs clients via le quantified self ............................................... 55 va t-­‐elle permettre aux assureurs d’assumer un nouveau rôle de conseiller préventif ? 4.2.1) Un enrichissement de l’expérience client grâce à l’analyse des données 4.2.2) Quelle légitimité un assureur peut-­‐il avoir dans le rôle de conseiller ? 4.2.3) Une adaptation spécifique des assureurs aux individus peu sensibles à l’internet des objets 4.2.4) Développer la fidélisation client grâce à la prévention personnalisée
  • 5. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 5 4.3) Une centralisation des données de santé permettrait t-­‐elle d’éviter .......................................... 62 les déviances, pour mieux rassurer l’utilisateur sur ses usages et ainsi promouvoir l’image de l’assureur ? 4.3.1) Gérer la sensibilité des données 4.3.2) Une notion du partage des données de santé différente 4.3.3) Gérer la différence entre données de santé et données de bien être 4.3.4) Une réglementation française stricte pour les données de santé 4.3.5) Vers l’apparition de plateformes communautaires de centralisation des données de santé 4.3.6) Vers l’apparition de partenariats entre plateformes de centralisation des données de santé et assureurs pour gérer la donnée ? 4.3.7) L’assurance collaborative comme futur levier de développement ? Conclusion ...................................................................................................................................................................................................... 73/74 Références bibliographiques ....................................................................................................................................................... 75/76 Glossaire .......................................................................................................................................................................................................... 77/78
  • 6. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 6 80 milliards, voici le nombre d’objets connectés que prévoit l’institut Idate à horizon 2020. Ils se répandent comme une trainée de poudre à travers le monde, dans tous les secteurs d’activité et représentent un potentiel chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars. Les objets connectés ne vont pas seulement devenir de simples gadgets du quotidien. Ils vont être capables de lier une technologie à un acte de la vie quotidienne. Les capacités d’analyse seront infinies et beaucoup plus détaillées. Les utilisateurs du quotidien deviennent des acteurs qui produisent du contenu et peuvent stocker de nombreuses données sur leurs habitudes de vie, leur santé, leur domicile, leur environnement professionnel … Pour l’heure, les objets connectés sont essentiellement produits par des start-­‐up, que ce soit dans les domaines de la santé, de l’automobile connectée ou de la maison connectée. Ces nouveaux objets modifient en intégralité la relation que peut avoir l’homme avec les objets du quotidien. De la même manière que le web 2.0 a bouleversé les rapports entre les marques et les consommateurs, l’objet connecté modifie la relation que peut avoir l’homme avec les objets. Il évolue de manière fonctionnelle et acquiert une dimension nouvelle : le service sur mesure. Quel développement des objets connectés dans l’assurance ? A l’état encore embryonnaire dans le secteur de l’assurance, les objets connectés connaissent leur heure de gloire au moment où toutes les directions générales se pressent de communiquer sur leur volonté de se positionner sur ce pan du digital. Mais une réelle intégration dans les processus d’assurance est-­‐elle envisageable ? L’assurance se digitalise, c’est une réalité. Toutes les sociétés, qu’il s’agisse des compagnies ou des courtiers n’ont pas le même degré de maturité digitale mais toutes en sont au moins conscientes. La granularité digitale n’est cependant pas figée mais constamment évolutive et donc difficilement maitrisable à 100%. Les objets connectés en font partie et évoluent sans cesse en fonction des nouveaux besoins des clients. La personnalisation des offres d’assurance et des services associés devient primordiale car elle permet d’évaluer de manière nettement plus détaillée les évolutions comportementales, les habitudes de consommation et la manière dont il va logiquement être possible de fidéliser le client de la meilleure de manières.
  • 7. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 7 Globalement orientés vers la prévention, les objets connectés présentent un énorme potentiel de développement dans le secteur. Les quelques sociétés d’assurance du marché ayant d’ores et déjà prévu d’étendre leur stratégie aux objets connectés ont en tête qu’elles ont un vrai rôle à jouer dans la création d’une nouvelle forme de relation avec leurs clients. Sous la forme de conseils, de prévention ou d’adaptation des contrats selon l’activité, la difficulté va principalement être de prioriser les besoins et surtout les exigences des clients. Selon qu’il soit sensible à la technologie ou plus fidèle aux méthodes traditionnelles, le client d’aujourd’hui peut être qualifié de client hybride qui nécessite de capitaliser les efforts sur l’ensemble des canaux de communication disponibles sans en négliger un seul. Les objets connectés représentent donc une aubaine et notamment un nouveau canal avec lequel les assureurs vont être en mesure de pouvoir capter tout type de clientèle qui, nous le verrons, peut même atteindre celles et ceux qui n’ont pas d’affection particulière pour les nouvelles technologies. La réticence de certaines personnes aux objets connectés ne se traduit pas seulement par leur aversion aux nouvelles technologies mais également par des craintes liées à l’utilisation des données issues des objets connectés. En effet, le marché étant émergent, les règles juridiques, tarifaires et règlementaires ne sont pas le premier sujet de discussion et l’engouement autour de l’expérience créée autour de l’utilisateur reste prioritaire pour les grands acteurs du marché. Charge alors de réfléchir à la réelle faisabilité de développer de manière concrète l’internet des objets dans l’assurance et plus précisément dans l’assurance santé. ! Le digital représente à l’heure actuelle un chantier désormais considéré comme prioritaire par les assureurs. Auparavant considéré comme un effet de mode, la volatilité des clients et leur pouvoir de décision devient une menace. Il convient donc de s’apercevoir que les objets connectés représentent une aubaine pour développer la fidélisation. Principal facteur de développement des objets connectés, nous allons tout d’abord réaliser un focus sur l’expérience client au travers notamment des processus de gamification. Nous ferons ensuite un focus sur le marché des objets connectés pour ainsi mieux appréhender leur intégration dans le marché de l’assurance santé. Enfin, nous focaliserons notre attention autour de trois enjeux stratégiques définissant des hypothèses qu’il conviendra de confirmer ou d’infirmer. En quoi l’émergence des objets connectés dans l’assurance santé va-­‐t-­‐elle révolutionner l’expérience de l’assuré ?
  • 8. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 8 I) Vers un développement de l’expérience client grâce aux nouvelles technologies 1.1) Corrélations entre expérience client et utilisabilité des produits 1.1.1) Quelle acceptabilité des nouvelles technologies ? Par acceptabilité, on entend régulièrement le degré d’intégration et d’appropriation d’un objet dans un contexte d’usage. Telle est la définition décrite dans les travaux universitaires « l’acceptabilité des nouvelles technologies : quelles relations avec l’ergonomie, l’utilisabilité et l’expérience utilisateur » de J. Barcenilla et J.-­‐M.-­‐C Bastien (2009/4). De fait, les auteurs expliquent que l’intégration correspond à la manière dont le produit va pouvoir s’insérer dans la chaine instrumentale existante ainsi que dans les activités de l’utilisateur. L’enjeu étant, par la suite, de voir comment il va contribuer à transformer ces activités. L’utilisabilité quant à elle est décrite comme la capacité d’un système à permettre une utilisation facile et effective par une catégorie d’utilisateurs, avec une formation et un support adaptés, pour accomplir une catégorie donnée de tâches. Trois composantes principales sont utilisées pour définir l’utilisabilité, à savoir l’efficacité, l’efficience et la satisfaction. Il est évident que nous assistons actuellement à un réel changement dans la façon de considérer la technologie et la qualité ergonomique des objets technologiques. Ces changements sont constitués de caractéristiques qui ne sont pas directement liées à l’efficacité et à l’efficience mais plutôt à l’apparence, à l’émotion que l’objet procure, au plaisir du toucher des matériaux… Les produits deviennent presque des objets vivants avec lesquels les personnes établissent de nouvelles relations de proximité, pouvant rendre l’humeur d’un individu différente selon l’usage qu’il en fait. 1.1.2) Vers une recherche de nouvelles expériences d’utilisation Les spécialistes s’accordent sur le fait que si l’on utilise la plupart du temps un objet, c’est que l’on en a besoin et qu’il nous est donc utile. Un besoin est souvent défini comme un manque de quelque chose. Utiliser un produit permet de satisfaire un besoin dont l’assouvissement permet d’atteindre un certain plaisir.
  • 9. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 9 Pour le chercheur Marc Hassenzahl, le degré d’attractivité d’un produit et les effets émotionnels qu’il suscite dépendent à la fois de sa qualité hédonique (nouveauté, révolution, prestige de l’objet…) et de sa qualité ergonomique (simplicité d’utilisation, interopérabilité, contrôle, échanges numériques …). Les approches qui prévoient la conception des produits du point de vue de leurs propriétés esthétiques, du plaisir qu’ils procurent, vont introduire des changements importants dans la manière d’envisager les interactions entre utilisateur et produit. L’expression de l’expérience utilisateur est fortement utilisée dans de nombreux contextes et succède à des définitions comme « ergonomie » ou « utilisabilité ». Ce terme à la mode, ne doit pas faire oublier que l’objectif final est de satisfaire l’utilisateur et donc de respecter une ergonomie sans faille. 1.1.3) L’expérience client, principal levier de fidélisation Dans un extrait de l’Expansion Management Review « Expérience client et distribution omnicanale » de Février 2013, Virginie Carteron précise que l’acceptation des nouvelles technologies vise, pour l’utilisateur, à obtenir la plupart du temps une expérience client très satisfaisante. Cela lui permettrait d’utiliser l’objet de manière constante régulière et ainsi pouvoir rester fidèle à la marque. L’individu devient donc quelqu’un de plus engagé et impliqué et la perception du prix prend alors une importance moins déterminante. L’expérience du client va au delà de la seule qualité du service rendu et prend en compte l’intégralité des aspects de l’offre à savoir la facilité d’utilisation, le produit, le service apporté au client, les services associés, la fiabilité du produit… Le rôle des distributeurs est de savoir définir quel type d’expérience il veut faire vivre au client en restant dans la logique de stratégie de l’entreprise, son positionnement sur le marché, ses objectifs de rentabilité, ses forces, ses atouts en termes de compétitivité… Les chercheurs en marketing se sont fortement intéressés ces dernières années au concept de fidélité à la marque afin de mieux le définir et le mesurer. En 1973, Jacoby et Keyner ont défini la fidélité comme « une réponse comportementale non aléatoire qui est exprimée dans le temps par une entité de décision et qui considère plusieurs marques prises dans un ensemble, cela en fonction d’un processus de décision ». L’établissement d’une relation dématérialisée engendre une certaine distance avec le client et le rend donc plus indépendant. Cette liberté lui procure un pouvoir plus important dans la sélection de l’information disponible. Le client qui voit son pouvoir se développer et définir ses propres exigences risque de devenir de fait moins fidèle.
  • 10. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 10 1.2) Le développement de l’expérience client par les processus de gamification La gamification ou ludification en français désigne selon le site Wikipédia, « le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d'apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Le principal intérêt est d’augmenter l’acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu. » Dans leur livre « La gamification ou l’art d’utiliser les mécaniques du jeu dans votre business », les auteurs Clément Muletier, Guilhem Bertholet et Thomas Lang déterminent trois grands axes : -­‐ Le plaisir : la gamification est une technique ayant pour but de transformer une tâche à la base répétitive et ennuyeuse en activité ludique et agréable. -­‐ Pédagogie et adhésion : la gamification permet de développer une expérience qui se veut pédagogique. L’adhésion au changement devient logiquement plus évidente pour une société et permet l’adoption de nouvelles habitudes. La gamification peut permettre de réunir des collaborateurs entre eux et obtenir leur adhésion. -­‐ Espoir et encouragement : Une personne lorsqu’elle est confrontée à une tâche très complexe, a toujours tendance à se décourager et à abandonner. La gamification permet de pallier ce problème et apprendre en s’amusant et en jouant. -­‐ Persévérance et dépassement de soi : La gamification peut aider une personne à faire des efforts et même dépasser ses performances. Cette dernière problématique aborde directement le sujet à l’étude, à savoir le développement du quantified self auprès de l’individu et son intégration dans l’assurance santé. A titre d’exemple, l’ouvrage étudie le cas de la société Nike ayant développé une application associée à un objet connecté appelé Nike+ et permettant aux personnes, désireuses de réaliser une activité physique régulière, de pouvoir suivre leur activité en temps réel et atteindre plusieurs niveaux de performance pour s’améliorer sans cesse. En 2006, Nike+ réussit à enrichir l’expérience de l’utilisateur et marque surtout le début de la fidélisation du client par un objet connecté relié à une application mobile. Le capteur placé dans la chaussure de l’utilisateur collecte en temps réel les données de la personne et les retranscrit sur l’application.
  • 11. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 11 Certes, les statistiques fournies par les capteurs sont assez limitées et rudimentaires mais elles ont au moins le mérite de pouvoir créer des sensations de challenge à accomplir et enrichir considérablement l’expérience client pour promouvoir le dépassement de soi et l’atteinte des objectifs fixés. Fort de cette réussite, la société n’a pas hésité à étendre ce processus de gamification à de nombreux autres produits de la marque et compte désormais 11 millions d’utilisateurs. Dans la même logique que le Nike+, d’autres produits sont désormais sur le marché comme la montre GPS connectée ou le bracelet FuelBand dédié à la quantification de l’activité physique. L’engagement provoqué par la marque montre à quel point la gamification possède un pouvoir de réunir des valeurs fortes et de créer des communautés. Par exemple, la course à pied, qui à la base se pratique de manière individuelle, est devenue grâce aux objets connectés et aux processus de gamification, une activité conviviale et interactive partagée par des millions de membres.
  • 12. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 12 II) L’Internet des objets : de nouvelles opportunités à saisir 2.1) Quel marché ? 2.1.1) L’internet des objets, mode ou véritable révolution ? De manière globale tout d’abord, « L’internet des objets est un réseau de réseaux qui permet, via des systèmes d’identification électronique normalisés et unifiés, et des dispositifs mobiles sans fil, d’identifier directement et sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et ainsi de pouvoir récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant. » Telle est la définition proposée par Sébastien Feuillat, spécialiste du marketing et des NTIC chez Prosodie. Les objets connectés concernent en toute logique l’essentiel des objets qui sont susceptibles d’être connectés à internet un jour ou l’autre. C’est avec grand intérêt que les plus grands cabinets d’études mondiaux se sont penchés sur ce phénomène qu’on ne peut désormais plus appeler de « mode ». L'institut GFK prévoit notamment un chiffre d'affaires dédié aux objets connectés de 400 millions d'euros en 2015. En 2020, il y aura 50 à 80 milliards de ces objets en circulation dans le monde, selon les estimations de Gartner, soit 6,5 par personne. D’après un sondage mené par l'institut CSA pour Havas Media France en janvier 2014, 57% des internautes pensent que ces objets se généraliseront d'ici à cinq ans, car ils sont synonymes de progrès (75%) et facilitent la vie (71%). 2.1.2) Deux types d’objets : les nouveaux mais aussi les existants On distingue deux types d’objets connectés : -­‐ Les objets connectés qui sont fabriqués par des start-­‐up afin de répondre à une cible particulière dans les secteurs les plus développés tels que l’habitation, l’automobile, la santé …) -­‐ Les objets déjà existants dont les fonctionnalités s’améliorent et proposent des expériences interactives et connectées : Frigo connecté, balance connectée, montre connectée. On parle ici d’interopérabilité, c’est à dire la capacité pour l’objet à fonctionner avec d’autres produits ou d’autres systèmes existants ou futurs avec peu de restriction d’accès.
  • 13. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 13 Force est de constater que tous les objets qui verront le jour demain n’auront d’autre alternative qu’êtres connectés avec leur environnement. La course à la simplicité prend une ampleur inégalée et rentre directement dans les transformations digitales qui impactent à l’heure actuelle toutes les entreprises mondiales. 2.1.3) Quelle perception des objets connectés par le grand public ? Une étude de Juin 2014 de l’assureur Axa et plus précisément de l’ObservatoireAxa réalisée avec le CSA montre quelques constats sur la perception des objets connectés par le grand public. Après avoir interrogé un échantillon de 2400 personnes, les principales conclusions sont les suivantes :
  • 14. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 14 2.1.4) Un développement fulgurant dans quel environnement ? Les perspectives de développement des objets connectés sont innombrables mais le marché est émergent et un grand nombre d’opportunités mais également de menaces se profile à horizon proche. C’est pourquoi, nous allons tout d’abord définir une analyse des opportunités et menaces du développement des objets connectés, sous la forme d’une analyse PESTEL (politique, économique, sociologique, technologique, écologique, légal). OPPORTUNITES MENACES Politique -­‐ Promouvoir le développement de l’internet des objets dans les pays -­‐ Les objets connectés, par le quantified self, améliorent l'empowerment de chaque individu. Les gouvernements font face à des citoyens très "autonomes" et plus conscients d'eux-­‐mêmes. La conséquence est que les services publics vont devoir s’adapter. -­‐ Législation concernant les réglementations en matière d’utilisation de la donnée et des objets Economique -­‐ Développement fulgurant du marché des objets connectés -­‐ De nombreux gouvernements conscients du potentiel de développement des objets connectés -­‐ Projet constituant un des 34 projets d’avenir du Gouvernement français -­‐ Risques de prise de pouvoir des géants technologiques et de la monétisation des données de santé des utilisateurs
  • 15. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 15 -­‐ Les créateurs d'emplois à l’image des start-­‐up créent de nouveaux emplois -­‐ Cela permet aux entreprises de redynamiser leurs produits existants avec l'intégration d'objets connectés Sociologique -­‐ Accompagnement quotidien de l’utilisateur pour la quantification de son activité -­‐ Risque de dépendance à l’objet et de non mesure de l’impact physiologique -­‐ Fracture numérique avec l’intégration d’objets dans le quotidien de l’individu ! vers le développement du post-­‐ humanisme Technologique -­‐ De nombreux développements technologiques à venir -­‐ Accéder à de nouvelles offres de produits dits de « compagnon de vie » -­‐ Suivi en temps réel de l’activité de la personne ! peut devenir une mode liée à la capacité de prévention des objets -­‐ L’intrusion de la machine dans la vie privée de la personne -­‐ La banalisation des objets connectés pourrait voir apparaître demain de nombreux gadgets dépourvus d’utilité -­‐ Surenchère technologique (objets toujours plus évolués) qui peut s’avérer fatale à terme Ecologique -­‐ Promouvoir le développement d’objets connectés bienfaisants pour respecter l’environnement et rappeler les bonnes pratiques aux utilisateurs -­‐ Reconditionnement des objets obsolètes ! 2 fois plus de déchets et de menace pour l’environnement. Légal -­‐ Les clauses d’utilisation de données strictes en faveur de la protection des consommateurs est source de garantie et ne constitueraient plus un frein à l’utilisation des objets -­‐ Réglementation de la CNIL pour la protection des données concernant la vie privée des utilisateurs
  • 16. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 16 2.2) Automobile/ Maison/ Santé : de nouvelles opportunités pour l’assurance Des dizaines d’objets connectés se créent chaque jour, mais quelle est leur réelle finalité ? Les sociétés créent et commercialisent des objets pour suivre les nouvelles tendances mais surtout parce qu’elles y voient des opportunités de business. Dans ce nouvel environnement digital, les sociétés d’assurance comptent bien évoluer dans leur capacité de service et d’expérience client. En termes de logique, l’analyse des secteurs de l’automobile, la maison et la santé sera ponctuée d’exemples précis de développement d’objets ou d’applications dédiés au marché de l’assurance. 2.2.1) L’Automobile connectée La course à la voiture connectée a commencé et les marques n’hésitent désormais plus à investir massivement dans la recherche et le développement de nouvelles fonctionnalités permettant de rendre le véhicule de plus en plus autonome. On voit donc émerger une mobilisation globale des constructeurs automobiles soucieux de trouver le meilleur partenariat réalisable avec les géants de l’informatique et les télécoms. De nouvelles applications présentes dans l’habitacle des véhicules sont vouées à faire évoluer en profondeur l’expérience du conducteur. Les fonctionnalités développées permettent d’accroitre les systèmes de sécurité, renforcer la connaissance du véhicule et surtout le comportement du conducteur. Comme toute évolution technologique, lorsque l’utilisateur lambda est concerné, la question de la propriété des données revient sur le devant de la scène. A qui profiteront les données issues des véhicules ? Qui en sera le propriétaire ? Quel encadrement contractuel les autorités compétentes vont-­‐elles pouvoir mettre en oeuvre pour encadrer ces nouveaux usages ?
  • 17. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 17 La guerre technologique mêlée à la maitrise des données du conducteur ne fait que commencer parce que le marché se divise en deux parties clairement identifiées. D’un côté, les grands constructeurs automobiles qui usent de leur savoir-­‐faire et de leur notoriété pour équiper leurs véhicules des dernières technologies afin de satisfaire leur clientèle et de l’autre, les géants de l’internet à l’image de Google ou Microsoft qui investissent dans les technologies de véhicules intelligents pour créer eux même leurs véhicules, la finalité étant logiquement l’intégration des systèmes d’exploitation propre à chaque marque. Il y a donc matière à se préparer à une globalisation de la voiture connectée. Cette remarque est d’ailleurs mise en avant par le cabinet d’études HIS, qui précise que « En 2050, la quasi-­‐totalité des voitures particulières et voitures de fonction en circulation devraient être autonomes à 100% ». Quelles opportunités d’assurance sur le marché du véhicule connecté ? A la fois facteur de fidélisation client et de gain tarifaire, l’automobile connectée arrive à point nommé pour répondre à ces nouveaux objectifs que se fixent désormais les acteurs de l’assurance. La meilleure connaissance du client grâce aux évolutions technologique dévoile une capacité à réduire les risques de manière significative en agissant sur 2 principaux leviers : -­‐ la prévention des accidents en réduisant les dégâts et les risques d’accidents graves, -­‐ la protection des usagers vulnérables : enfants, personnes âgées … Nul n’ignore l’obligation de s’assurer en automobile avec au minimum une garantie de responsabilité civile obligatoire, celle-­‐ci ne couvrant que les dommages causés au tiers par la faute du conducteur. De nombreux conflits juridiques touchent chaque année les usagers avec leurs assureurs sur des sujets d’indemnisation ou de prise en charge des dégâts subis ou causés. Les voitures connectées peuvent devenir une première réponse à cette problématique en permettant à l’utilisateur de mieux maitriser son véhicule, de mieux le connaître et éventuellement anticiper les risques. De nombreuses applications technologiques sont déjà entrées dans l’usage courant. Les tableaux de bord où le conducteur se doit de vérifier tous les indicateurs de sécurité de son véhicule avant de démarrer en sont l’exemple parfait. Pourrions-­‐nous donc faire l’hypothèse d’une arrivée imminente d’assureurs sur ce type d’analyse du risque et de mise en garde de l’utilisateur sur son comportement de conduite ? La démocratisation du « Pay as you drive » notamment fortement développé par l’assureur Amaguiz fait déjà état de précurseur en matière d’assurance automobile et surtout de personnalisation du contrat d’assurance.
  • 18. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 18 Le paiement de cotisation en fonction des kilomètres parcourus représente une opportunité pour l’assureur de fidéliser son client pour éviter d’avoir l’impression de payer trop cher. Partant du même constat, la voiture connectée permet d’en arriver à pouvoir analyser le comportement du conducteur au volant grâce à des capteurs disposés dans le véhicule. L’émergence du « Pay how you drive » est un nouveau phénomène qui va permettre à l’assureur de connaître de manière plus précise les manières de conduire des conducteurs et logiquement adapter ses tarifs en fonction du comportement plus ou moins vertueux de la personne au volant. Les assureurs vont également pouvoir collecter plus facilement les données personnelles du conducteur et connaître les circonstances de l’accident. A titre d’exemple, la société Allianz a lancé en 2014, l’opération « Allianz conduite connectée » permettant d’obtenir un large panel d’informations relatives à son comportement de conduite. (vitesse, accélération, freinage…). Le rôle de l’assureur ici est de venir en appui de l’utilisateur pour lui proposer de nouvelles informations sur sa conduite et son véhicule. Des services de géolocalisation, d’analyse du comportement de conduite et d’impact écologique sont ainsi mis en place. A l’image de l’assurance automobile connectée, le « smart home » désignant l’équipement de la maison de capteurs connectés, prend une ampleur des plus considérables dans la prévention des risques domestiques.
  • 19. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 19 2.2.2) La Maison connectée Nous parlions précédemment de l’Observatoire Axa et leur étude sur la perception des objets connectés sur un échantillon de 2400 français. En plus des conclusions déjà évoquées, les Français se sont exprimés sur quelques éléments concernant leur domicile. L’engouement autour de la maison connectée est donc réel et procure une certaine curiosité chez d’éventuels futurs utilisateurs. Cette curiosité se distingue également lorsqu’on parle d’un ensemble de technologies liées qui redéfinissent le principe même de la maison connectée, désormais appelée « domotique ». Le site web Futura-­‐Sciences définit de manière simple mais concise le principe de la domotique. Il s’agit de « l’ensemble des technologies de l'électronique de l'information et des communications utilisées dans les domiciles. Elles ont pour but d’assurer des conditions de sécurité, de confort, de gestion d'énergie et de communication qu'on peut retrouver dans une maison ». L’internet des objets tombe au moment opportun pour un marché en pleine croissance grâce à l’arrivée d’acteurs spécialisés sur le développement et la commercialisation d’objets dédiés à la prévention des risques d’habitation.
  • 20. Nest by Google Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 20 Le potentiel de développement des objets connectés en matière de domotique pour l’habitation se décline sous la forme de deux grands axes : -­‐ Sécurité -­‐ Confort La domotique, un enjeu de sécurité La sécurité représente, nous l’avons vu, le principal intérêt qu’ont les gens pour faire peu à peu le pas vers une banalisation des objets connectés. A l’image des conclusions de l’Observatoire Axa, l’intérêt est mis sur la prévention des cambriolages et des risques domestiques qui surviennent souvent lors de l’absence de l’habitant. La domotique apporte de nouvelles solutions pour dissuader les intrus de s'attaquer au domicile grâce à des systèmes d’alarme domotique qui ont pour but d’interagir avec les autres appareils connectés du domicile afin de simuler une présence et dissuader l’intrus de continuer son cambriolage. L’utilisation de la domotique est également optimisée pour la prévention des risques domestiques qui surviennent très souvent de manière inattendue. A l’image des dernières technologies développées, la société NEST est sûrement la plus reconnue dans ce domaine en ayant crée des réseaux Wi-­‐Fi qui se synchronisent avec des programmes automatisés de thermostats et de détecteurs de fumée. Preuve en est de l’intérêt porté à ce type de dispositif, la société a été rachetée par le géant Américain Google pour la somme de 3,2 milliards de $. A l’image de la protection du domicile, Nest n’est pas le seul acteur à vouloir s’implanter en tant que précurseur de la Safe Home.
  • 21. BNP Paribas Cardif Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 21 BNP Paribas Cardif Italie a en effet développé une box appelée Habit@t Homebox qui se caractérise par la première police d’assurance d’un nouveau genre et qui a pour but de protéger la maison et de la contrôler à tout moment grâce à une solution domotique intégrée dans l’offre et qui est exclusivement proposée par la compagnie. La Box fournie avec le contrat d’assurance permet donc de prévenir les risques d’intrusion grâce à l’installation d’une alarme, mais également les pannes électriques, les fuites d’eau et les débuts d’incendie. Grâce à ce système, l’assureur permet de jouer un vrai rôle de prévention des risques domestiques. Une optimisation du confort : A l’image de la Box de BNP Paribas Cardif, la domotique permet de centraliser, piloter tous les objets connectés de l’habitation, que la personne soit chez elle ou en déplacement. Souvent maîtrisable depuis une application smartphone, la domotique permet d’apporter un service supplémentaire mais rassure également l’utilisateur sur ses habitudes de vie et sur le confort qu’il peut avoir en rentrant chez lui. Les 2 exemples précédemment cités peuvent par exemple être interopérables et utilisables simultanément, le système Nest ayant pour objectif d’adapter l’environnement de l’utilisateur et la Box de prévenir les risques. Ceci montre que la maitrise des risques domestiques représente un enjeu de taille au vue de la commercialisation d’objets connectés de plus en plus sophistiqués. La sophistication des objets connaît également de nombreuses évolutions dans le secteur de la santé
  • 22. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 22 2.2.3) La Santé connectée L’auto-­‐mesure plus communément appelée « Quantified Self » représente le fait d’apprendre à mieux connaître son corps et possède à l’heure actuelle, le potentiel de développement le plus important dans la démocratisation des objets connectés. Allant du suivi de l’activité physique d’une personne jusqu’au carnet de santé online, la santé connectée connaît une évolution sans précédent, qui tend justement à voir apparaître de nombreuses contraintes de développement, notamment liées à la réglementation appliquée en matière de protection des données de santé confidentielles et la plupart du temps protégées par le secret professionnel des spécialistes de santé. La maîtrise de sa santé, tel est l’objectif de cette panoplie d’objets connectés destinés à constituer une solide base de données relatives à un suivi personnel de son activité physique. La numérisation de l’activité humaine n’a plus de limites : elle concerne le corps de chaque individu et ce qu’il en fait. 2.2.3.1) Des mentalités qui évoluent Ces pratiques volontaires d’auto-­‐quantification se caractérisent par des modes de capture de données qui deviennent de plus en plus automatisés et qui révèlent un véritable changement de mentalité de la part des utilisateurs qui n’hésitent parfois plus à partager leurs données de santé avec leurs appareils. Effet de mode ou pratiques marginales, ces signes précurseurs annoncent une vraie révolution qui prévoit de véritables transformations sociétales à venir. Les méthodes de « Quantified Self » sont difficiles à appréhender du fait de leur hétérogénéité, de la quantité d’objets et applications concernés.
  • 23. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 23 2.2.3.2) Des déviances apparentes La construction d’une analyse virtuelle précise de sa santé conduit logiquement à une exposition beaucoup plus importante de la vie privée de chacun. Cet élément est d’autant plus important, que ces données partagées entre les sociétés spécialisées ou les géants du web vont peu à peu continuer à alimenter les serveurs qui détiennent déjà des millions de données. En plus de connaître la vie personnelle des gens, ces sociétés seront en capacité de pouvoir mesurer la santé des personnes pour prévenir éventuellement tout risque de problème de santé et de maladie. Les inquiétudes sont d’un tout autre niveau quand on se rend compte que les gens trouvent désormais normal de confier leurs données de santé à des sociétés spécialisées. La confiance routinière habituellement accordée au médecin généraliste s’étend désormais aux dispositifs numériques destinés à la fois à l’enregistrement des données mais également à la publication et au partage des données sur des applications smartphone dédiées. 2.2.3.3) Quelle réelle utilisation de l’objet connecté en santé ? Il paraitrait invraisemblable de vouloir présenter tous les objets connectés qui existent à l’heure actuelle en matière de santé tant les utilisations sont nombreuses. Qui dit utilisation dit logiquement intégration dans l’usage quotidien que peuvent en faire les milliers de personnes qui utilisent ou utiliseront demain ces objets. Jean-­‐Luc Treillou, PDG des Laboratoires de Nutrition et Cardiométabolisme indiquait lors d’une interview à L’Atelier BNP Paribas en 2013 : « Les objets connectés en tant qu'objets de mesures sont intéressants, mais le point le plus important, le véritable créateur de possibilités, est celui de l'intégration de l'objet connecté au sein d'une action, d'une solution thérapeutique globale et “patient centric”. C'est cette solution thérapeutique intégrée qui peut s'avérer un outil particulièrement utile et efficace pour répondre aux enjeux notamment des maladies chroniques. »
  • 24. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 24 L’objet connecté en tant que tel ne doit pas être considéré comme une solution miracle car seul, il ne représente qu’un simple gadget. En effet, l’intégration de l’utilisation des objets connectés couplés à des applications souvent mobiles est primordiale pour pouvoir quantifier une quelconque activité. Au delà même de la quantification de soi, il paraît logique que l’utilisation des objets connectés puisse aller plus loin et devenir un compagnon de vie d’une personne atteinte d’une maladie chronique. Dans une logique synthétique, voici un bref état des lieux des quelques sociétés considérées comme pionnières en matière d’internet des objets en santé : www.withings.fr
  • 25. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 25
  • 26. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 26 2.3) Des enjeux communs aux 3 secteurs Suite à la présentation des spécificités du marché de l’internet des objets sur les secteurs phares de l’automobile, la maison connectée et la santé, deux principaux enjeux communs aux trois font état de priorité. 2.3.1) Résistance ou adaptation du public au changement de modèle technologique ? De nos jours, il y a plusieurs types de populations existantes au sein d’une même société. Qui dit révolution technologique dit logiquement nécessité d’adaptation pour les adeptes ou plus communément appelés « Geek ou digital natives » et pour les personnes soucieuses de garder l’utilisation basique du papier. Il peut être censé et logique de penser directement aux séniors qui, par définition, représentent l’échantillon de la population la moins appétente à l’utilisation de nouveaux outils du digital. Or selon une nouvelle analyse de l’Observatoire Axa, les séniors sont étonnamment bien équipés en objets numérique puisque 60% des 50-­‐60 ans détiennent une tablette ou un Smartphone. Ils se disent également très intéressés par des objets connectés permettant d’accentuer la sécurité et de maîtriser un éventuel état de dépendance. Les personnes âgées sont donc plus de 4/10 à être séduits par un objet qui leur permettrait de surveiller leur santé et 56% d’entre eux s’intéressent à des objets connectés facilitant leur maintien à domicile. Ces quelques précisions permettent de voir à quel point le digital et la prise de conscience du numérique concernent tout un chacun et peuvent désormais offrir à chaque cible une personnalisation du produit et du service sur mesure. De manière générale près de 60% des français montrent de l’intérêt pour un objet connecté qui permettrait d’être plus proche des personnes âgées pour éviter des éventuels problèmes de chute ou d’accidents domestiques.
  • 27. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 27 Il ne serait néanmoins pas juste de dire que tous les protagonistes sont ou deviennent sensibles au digital. Certaines catégories de personnes revendiquent leur volonté de garder une relation physique dans leur processus d’achat. Qualifiés de clients hybrides, ils nécessitent une double relation à la fois avec le numérique et le conseiller. A titre d’exemple, en matière d’assurance, on peut donc parler d’un client désireux de pouvoir comparer des offres d’assurance sur internet notamment sur des comparateurs d’assurance et d’avoir malgré tout besoin d’un agent d’assurance ou un courtier lors du processus de souscription. 2.3.2) L’intrusion 3.0 dans la vie privée L’intrusion dans la vie privée constitue le deuxième enjeu de taille commun à tous les secteurs touchés par l’internet des objets, la gestion des données relevant de la vie privée des utilisateurs. De nombreuses contraintes apparaissent déjà et apparaîtront demain. En effet, les acteurs faiseurs de marché doivent se demander quel sera l’utilisateur qui souhaitera équiper son véhicule de capteurs permettant d’être pisté à chaque fois qu’il prend son véhicule et d’avoir des informations concernant son comportement au volant. L’utilisateur n’ayant pas un comportement vertueux serait susceptible d’être sanctionné. On observe le même constat pour l’assurance santé. En effet, l’assureur souhaite mettre en place un programme à objectifs précis à atteindre pour pouvoir proposer des avantages tarifaires et ainsi adapter les cotisations. Il ne sera pas favorable à la valorisation d’un assuré qui n’atteint jamais ses objectifs. La captation des données et la diffusion d’information concernant ces données vont donc concerner tous les secteurs dans lesquels l’internet des objets souhaite se développer. Sans exception, les organismes de contrôle à l’image de la CNIL pour l’assurance santé, tiennent parfaitement leur rôle pour éviter toute déviance. Cet élément constitue notamment un des points que nous allons étudier dans la suite de l’étude dans l’approfondissement de l’arrivée des objets connectés dans l’assurance santé. Les acteurs du développement ont bien perçu les opportunités grandissantes et définissent désormais des stratégies d’intégration des objets dans la multiplicité d’opportunités de détection des moments clés de vie du client.
  • 28. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 28 Actuellement le marché de la santé est le plus enclin à voir l’assurance se développer très rapidement. Nous allons donc orienter la suite de l’étude sur les principales problématiques et enjeux du développement de l’internet des objets dans le secteur de la Santé. L’intérêt est ici d’analyser dans un premier temps les branches de la santé où le marché de l’internet des objets peut représenter une valeur ajoutée en matière de maîtrise de sa santé pour un utilisateur lambda, sans oublier l’apparition d’une surveillance accrue de la sécurité des données par les organismes de contrôle. La dernière partie de l’étude sera, quant à elle, consacrée à l’analyse approfondie de l’évolution du quantified self et des opportunités de centralisation des données qui restent un segment à exploiter pour les professionnels de l’assurance comme pour les sociétés technologiques.
  • 29. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 29 III) Quelle intégration de l’internet des objets dans l’assurance Santé ? Prévenir plutôt que guérir. De nombreux acteurs du monde de la santé ont désormais compris les bénéfices de réaliser des campagnes de prévention afin de réduire leurs risques. Les objets connectés, par leur simplicité d’utilisation, leur précision et leur côté ludique représentent un formidable outil de sensibilisation auprès de leurs utilisateurs. La finalité principale pour un assureur est désormais d’inverser les rôles pour prévenir le risque avant qu’il se réalise plutôt qu’indemniser la personne qui a subi un sinistre. Bon nombre sont toujours tentés de dire que l’assureur souhaite avant tout faire du profit. En réalité, il s’agit ici d’une véritable stratégie de fidélisation prouvant au client que son assureur veut limiter son risque. Le bénéfice incombe également à l’assureur qui n’a plus besoin de dédommager l’assuré. C’est en communiquant sur ces nouveaux usages que les acteurs du secteur vont peu à peu promouvoir leur image : à la fois moderne pour le côté technologique adopté et soucieuse de ses clients. Le monde de l’assurance n’est pas considéré comme le secteur le plus apprécié par ses clients, à cause de l’inversion du cycle de production signifiant que le prix de revient ne peut être connu qu’a posteriori. En d’autres termes, le paiement de l'indemnité par l’assureur n’est réalisée qu’à condition que le risque, pour lequel a souscrit l’assuré, se réalise. La cotisation étant d’abord payée par l’assuré, elle est établie en fonction des probabilités de survenance du risque calculées par l'assureur. L’arrivée du quantified self va voir émerger de nouveaux modèles de prévention des risques par la connaissance encore plus approfondie de la vie du client. L’assureur va de plus en plus prendre le rôle de sonnette d’alarme pour éviter que le risque se réalise.
  • 30. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 30 3.1) Quantified Self, quand le client devient son propre assureur 3.1.1) Le Quantified Self, un levier de fidélisation des assurés La connaissance de soi attire sensiblement de nombreux utilisateurs qui n’hésitent pas à rajouter à leur quotidien une nouvelle manière de quantifier leurs activités de santé en temps réel. Qu’il s’agisse de calculer le nombre de pas réalisés quotidiennement, la qualité et les cycles de sommeil, l’activité physique ou autre, la collecte de ces données n’apparaît que maintenant avec la création et surtout la commercialisation de nombreux objets connectés permettant de recueillir ces informations. Les progrès technologiques évoluent tout comme les progrès en matière de santé. Ces progrès laissent donc de la place aux acteurs désireux de proposer de nouvelles expériences aux utilisateurs. Le changement de comportement se traduit par des personnes devenant de plus en plus soucieuses de leurs données de santé. Elles deviennent de véritables acteurs de leur santé et se rendent compte que les outils technologiques peuvent devenir des « compagnons de vie ». Qui dit compagnon de vie dit bien évidemment parcours d’utilisation optimisé pour être omniprésent dans le quotidien des utilisateurs. Ces parcours d’utilisation se définissent en 3 principales étapes :
  • 31. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 31 Le réel atout des assureurs sur un marché tel que celui de l’internet des objets est de pouvoir impacter le client dans la relation qu’il a avec ses assurés. Les actions préventives pour maîtriser la survenance risque avant qu’il se réalise montrent bien la volonté de l’assureur de pouvoir connaître de manière plus importante ses clients pour adapter un discours bienfaisant et signe de bonne foi. L’intérêt de ce type d’action nécessite de pouvoir définir les parcours client en identifiant ses moments clés de vie.
  • 32. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 32 3.1.2) Une formalisation progressive de profils clients vertueux La simplification du parcours type de l’utilisateur nous permet de réfléchir à la manière dont un assureur pourrait s’immiscer dans le quotidien d’un utilisateur d’objets connectés. Il s’agit pour l’heure d’un tout nouvel environnement pour l’utilisateur mais les assureurs ne doivent pas pour autant attendre et prendre du retard. La personnalisation du parcours client atteint un nouveau palier dans la collecte de données précises sur le comportement de l’utilisateur. La course à la fidélisation se dessine et on peut imaginer des assureurs qui mettront en place des politiques tarifaires adaptées en fonction du comportement de l’utilisateur. Qu’il y a t-­‐il de plus fidélisant pour un assureur que de valoriser des clients pour avoir adopté une bonne conduite ou atteindre des objectifs sportifs leur permettant d’obtenir des avantages tarifaires ? Pour autant, il devient intéressant de s’interroger sur le phénomène inverse concernant les utilisateurs qui ne pourront pas répondre aux exigences des organismes assureurs. Nous l’évoquions précédemment, la quantification de soi n’est pas un phénomène naturellement logique pour l’être humain. En d’autres termes, personne ne fait de l’auto-­‐mesure quotidienne sur tous les indicateurs de santé quantifiables. La démocratisation des objets connectés en santé permet de voir apparaître des personnes considérées comme des modèles types. L’idée de quantification montre la nouvelle tendance à matérialiser sous la forme de données des résultats d’activité physique qui permettent de montrer une certaine forme de supériorité et de fierté pour l’utilisateur qui dévoile ses résultats sur les médias sociaux. C’est dans ce sens que le chercheur et écrivain Evgeny Morozov, spécialiste des impacts sociaux des technologies définit que les personnes s’auto-­‐mesurent car elles sont en situation de pouvoir montrer à leur communauté qu’elles sont meilleures que la moyenne. La moindre déviance en termes d’objectifs est visible et logiquement pointée du doigt par l’application au travers de ces innombrables graphiques et diagrammes. Le même schéma se dessine peu à peu pour l’assurance et laisse imaginer des sociétés d’assurance déterminant des profils types d’assurés ayant un comportement vertueux en ne valorisant que ceux qui respectent les exigences normées préalablement établies. L’assureur étant libre ensuite de pouvoir sanctionner les mauvais comportements. Les assureurs vont-­‐ils à plus ou moins long terme imaginer et créer un monde dans lequel les performances liées à la santé auront un impact sur le prix de l’assurance santé ?
  • 33. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 33 3.1.3) Les capacités d’analyse limitées des objets connectés Les capteurs, petits dispositifs transformant une grandeur physique observée en une grandeur utilisable dans un instrument de mesure permettent de collecter les milliers d’informations que les objets connectés peuvent par la suite organiser et retranscrire en graphiques et sous forme de courbes d’évolution. Les capteurs constituant la base même de l’internet des objets sont logiquement amenés à se multiplier autour de l’individu. L’intérêt est donc de s’interroger sur la capacité de ces capteurs, au delà de la simple quantification de la santé quotidienne de l’utilisateur, à apporter plus que la simple analyse de données. Les objets connectés et leurs capteurs servent aujourd’hui à fournir des informations sur les performances et l’état de santé de la personne à un instant T mais l’idée d’évolution et de capacité à pouvoir délivrer des conseils n’est pas faisable. Imaginons l’utilisateur décidant d’acheter un bracelet connecté pour quantifier en temps réel son rythme cardiaque, le nombre de pas effectués dans la journée, le nombre de calories perdues, le nombre de kilomètres parcourus etc… Soucieux de mieux connaître son corps, l’utilisateur va en quelques semaines obtenir un ordre d’idée de la moyenne de chaque indicateur selon lequel il espère logiquement s’améliorer, notamment sur son alimentation, sur la vitesse à laquelle il court, le nombre moyen de pas qu’il réalise quotidiennement… Le principal problème est qu’à l’heure actuelle, les sociétés conceptrices des objets connectés ne sont pas en mesure de pouvoir directement assumer le rôle de conseiller. Les objets connectés collectent de l’information, l’analysent et la présentent à l’utilisateur mais le rôle de conseiller délivrant une valeur ajoutée à l’évolution du quantified self n’est pour l’instant pas concrètement possible. L’arrivée des assureurs sur un tel marché pourrait permettre de répondre éventuellement à cette problématique. Les assureurs connaissant parfaitement leur métier, cherchent quotidiennement à analyser les comportements du client à travers son potentiel d’équipement en assurance. L’enjeu est donc de savoir si la collecte de nouvelles données comportementales sera possible pour les acteurs de l’assurance désireux d’anticiper les besoins clients. Une meilleure connaissance de leurs clients via le quantified self va-­‐t-­‐elle permettre aux assureurs d’assumer un nouveau rôle de conseiller préventif ?
  • 34. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 34 3.2) La maîtrise des données de santé : un enjeu stratégique Consulter sa tension, sa fréquence cardiaque, ses calories brûlées mais également sa vitesse de course, la distance parcourue en footing, tant de segments de données qui naissent à vue d’oeil. Lorsqu'une application ou une interface web invitent à consulter les données sous forme de chiffres et autres graphiques, ces données transitent puis sont automatiquement enregistrées sur des serveurs. De la jeune start-­‐up aux grands acteurs du monde de l’assurance, les données de chaque utilisateur peuvent se retrouver tôt ou tard dans la nature et accessible par tous. En allant plus loin que le piratage, le principal problème aujourd'hui réside dans le fait qu’il n’y a aucun moyen fiable de s’assurer que les données liées à la santé des utilisateurs restent strictement confidentielles, si bien que tôt ou tard, ces informations pourraient être revendues à des sociétés tierces. Ceci explique en grande partie pourquoi les organismes de vérification comme la CNIL définissent des règles précises. 3.2.1) Les organismes d’assurance peuvent-­‐ils lutter face aux géants technologiques ? Aujourd’hui, l’assurance est en toute logique frappée de plein fouet par l’arrivée massive du big data qui a totalement renversé les modèles classiques des assurances. Ces trois dernières années, les assureurs ont bien compris l’intérêt de focaliser leur attention sur les éventuels profits réalisables grâce à une granularité d’informations beaucoup plus détaillée. Le principal intérêt perçu étant désormais de pouvoir effectuer de la prévention personnalisée. En parallèle, de nombreuses sociétés, parfois même des start-­‐up se sont lancées dans la définition de nouveaux modèles de segmentation clients et de mutualisation des risques à l’inverse des logiques assurantielles classiques. Ce faisant, ces initiatives n’ont pas réussi à se développer du fait de la complexité assurantielle et des logiques de tarifications calculées par les actuaires. Reconverties en apporteurs d’affaires, intermédiaires auprès de services clients, ces sociétés se positionnent le plus souvent en soutien des organismes d’assurance pour la définition de travaux stratégiques basés sur le développement digital par exemple.
  • 35. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 35 La vraie évolution concerne la prise de conscience du potentiel de marché par les géants technologiques, qui n’hésitent pas à aller chercher ce type de start-­‐up en fonction de l’intérêt qu’elles peuvent avoir dans la définition des stratégies des plus grands… Par exemple, Google a investi pas moins de 50 milliards de dollars pour l’acquisition de 42 start-­‐ ups spécialisées dans le domaine. Les géants de l’internet ont bien perçu l’intérêt de collecter la donnée à exploiter tout en développant continuellement leur capacité technologique. il n’est d’ailleurs pas difficile de s’apercevoir qu’avec son moteur de recherche en quasi-­‐monopole mondial, les données personnelles collectées sont illimitées. C’est en l’occurrence à partir de ce constat qu’il parait intéressant de se demander quelle utilisation la firme de Mountain View souhaite en faire. L’aspect technologique est fortement mis en avant en termes de communication mais l’envers du décor révèle logiquement que le business model de ces nouveaux acteurs repose sur la monétisation de données de santé qui intéressent plus d’un acteur dont les assureurs en priorité. Force est de constater cependant qu’il s’agit de données de santé et les politiques de confidentialité des applications sont fortement pointées du doigt comme particulièrement porteuses de risques pour la vie privée des utilisateurs.
  • 36. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 36 3.2.2) Quelle utilisation des données par les organismes d’assurance ? L’assurance pourrait à terme envisager de transposer le modèle d’usage « Pay as you drive » à l’assurance santé en faisant bénéficier de contrats plus avantageux des clients faisant de l’exercice. Bon comportement ou pas, l’assuré est en passe de devenir acteur de sa santé mais également de sa situation assurantielle. En effet, les organismes assureurs mettent en avant l’avantage que peut avoir l’assuré à atteindre des objectifs pour obtenir des réductions de la part de leur assureur. L’exemple type date de 2014 avec le premier partenariat réalisé entre un assureur et un fabricant d’objets connectés pour AXA et Withings.
  • 37. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 37 3.2.3) Quelles déviances sur les modèles de tarification des assureurs ? Il paraîtrait logique de voir apparaître des écarts de tarifs proposés par les organismes assureurs qui considèrent que l’utilisateur n’arrive pas à atteindre ses objectifs. L’idée de quantification fonctionnant aussi bien dans un sens que dans l’autre, l’utilisateur qui n’accomplira pas les objectifs fixés par l’assureur santé pourra se voir « sanctionné » par une augmentation de sa ou ses primes d’assurance. Le comportement vertueux de l’utilisateur va devenir le coeur même de son exposition aux risques. Il est possible de s’interroger sur l’application de tels mécanismes aux données liées à la santé et au bien-­‐être, au risque de devenir un jour objet de suspicion par les assureurs si quelqu’un décide de ne pas s’auto mesurer. 3.2.4) Une confidentialité des données de santé réglementée On constate deux principales problématiques proches liées à l’exploitation des données issues du Quantified Self : -­‐ La confidentialité des données privées de santé des utilisateurs qui transitent entre serveurs parfois exempts de sécurité suffisante ; -­‐ La crainte des individus d’une utilisation abusive de leurs données de santé par des sociétés comme par exemple les sociétés d’assurance ; -­‐ La confidentialité des données privées de santé Aucune société n’est infaillible, mêmes les plus grands acteurs technologiques. Les données de chaque utilisateur peuvent donc se retrouver tôt ou tard dans la nature et accessible par tous. L’élément gênant réside concrètement dans les données dites de santé qui concernent directement l’intégrité physique d’une personne et qui peuvent considérablement affecter la vie privée des utilisateurs. Aujourd’hui, selon l’Atelier BNP Paribas, 61% des Français possédant un objet connecté se disent prêts à échanger leurs données.
  • 38. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 38 Le phénomène du Quantified self, peut à terme représenter un danger inquiétant, en étant utilisé comme un outil d'utilité publique afin de garder un oeil sur la santé de leurs assurés comme évoqué précédemment sur l’analyse de profils clients vertueux ou pas. Du point de vue de l‘assurance, la mise en place d’un suivi personnalisé pour chaque assuré grâce aux objets connectés présente tout d’abord des contraintes techniques pour l’analyse massive et l’hébergement des données, mais aussi organisationnelles pour l’intégration de ces données dans les processus et le mode de fonctionnement de l’assureur. En effet, la dématérialisation des processus est déjà un enjeu stratégique dans le développement digital mais aussi extrêmement longue du fait de la complexité assurantielle. De plus, le Quantified Self constitue un vivier de données confidentielles concernant des informations de santé basées sur des activités corporelles et donc déjà moins précises et importantes que celles rentrant directement dans le cadre du domaine médical. Les données recueillies par les objets connectés peuvent être sans l’ombre d’un doute, un outil très efficace pour améliorer la vie d’usagers, mais elle peut aussi être une arme très puissante entre de mauvaises mains, d'où la nécessité de mettre rapidement en place un cadre strict. -­‐ La peur de l’usage abusif des données de santé Les individus et les organisations tirant de la valeur de l’exploitation de leurs données personnelles ne jouent pas aujourd’hui à armes égales. Les individus se trouvent souvent dans une situation d’incompréhension face à l’exploitation des données les concernant. Le domaine de la santé et du bien-­‐être n’est pas épargné par l’exploitation des données personnelles, bien au contraire. Une enquête réalisée par le site Renaloo.com en 2014 interrogeant 848 personnes identifiées comme ayant déjà posté, échangé, stocké des données sur leur santé ou leur bien-­‐être sur les blogs, forums, réseaux sociaux et autres applications mobiles de santé montre les tendances qui se dessinent vis à vis de l’utilisation de la donnée de santé.
  • 39. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 39 L’utilisation de la donnée n’est pas en soi un vecteur de forte inquiétude puisque seulement 8% des personnes interrogées se déclarent inquiètes vis à vis de l’emploi de leurs renseignements de santé. Plus que de l'exploitation de leurs données, les utilisateurs se déclarent être inquiets pour les entités susceptibles d’en faire un usage commercial. Ils sont 39 % à déclarer craindre que leurs informations puissent être utilisées par un assureur à leurs dépens, 36% par leur employeur et 27% par l’assurance maladie. Concernant le stockage des données de santé publiées sur un site, un forum ou une application spécialement dédiée, 31% des répondants disent pouvoir accorder une certaine confiance à l’assurance maladie à l’inverse des éditeurs de logiciels ou de services internet grand public comme Google ou Microsoft. Cet élément permet d’alimenter notre hypothèse qui était d’examiner le rôle que vont peu à peu prendre les géants de l’internet dans le paysage assurantiel. Les assurés accordent en revanche une certaine confiance à leur assureur et ne peuvent pas encore considérer qu’une société de haute technologique puisse gérer leurs contrats d’assurance. La proximité avec le client nécessite de considérer le client comme quelqu’un d’hybride, c’est à dire nécessitant une possibilité de comparaison des contrats d’assurance sur le web mais une démarche de souscription auprès d’un conseiller physique d’assurance. L’échange de données de santé sur le web n’est pas une banalité. Le même panel de personnes interrogées met un accent sur deux principaux enjeux à savoir l’importance de connaître les institutions utilisatrices des données et le degré de confidentialité adopté et la capacité de respecter l’anonymisation, l’accord préalable explicité et une autorégulation des acteurs en fonction du degré d’information possédé pour chaque utilisateur. A titre d’exemple, le programme Vitality, développé par la société d’assurance Sud Africaine Discovery permet de montrer le soin apporté à l’utilisateur. Le but n’est pas seulement de quantifier l’activité physique de l’utilisateur mais bel et bien de créer un véritable environnement autour de la centralisation de ses données de santé. Future évolution du quantified self ? Le système propose aux assurés de gagner des points « Vitality » à chaque fois qu’ils enregistrent une activité physique via leur objet connecté. Les points cumulés permettent ensuite d’obtenir des réductions ou des cadeaux. Il s’agit justement là d’un bon moyen de fidéliser la clientèle et de faire facilement adhérer l’assuré à l’amélioration et au contrôle de son mode de vie.
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  • 41. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 41 Vitality définit l’intégralité d’un parcours client autour de son offre. L’idée de personnalisation de la relation client prend alors tout son sens. L’impression de cercle vertueux permet d’analyser sa santé, l’améliorer et in fine, en voir les résultats. La régularité croissante d’informations montre à quel point le fait de quantifier et laisser une trace d’activité constitue un élément essentiel pour le maintien de la motivation, preuve avec Vitality qui met en place la quantification d’activité avec un système de points ! Vitality représente une première strate de l’évolution du quantified self autour de la mise en place d’environnements sécurisés englobant des données de santé et permettant la création de communautés de clients. Une centralisation des données de santé permettrait-­‐elle d’éviter les déviances pour mieux rassurer l’utilisateur sur ses usages et ainsi promouvoir l’image de l’assureur ?
  • 42. Quelles opportunités ? Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 42 Le « Quantified Self » ouvre de nouvelles perspectives aux assureurs à ne pas rater … -­‐ La devise « Prévenir plutôt que guérir » va permettre, grâce au quantified self de récolter plus d’informations sur l’activité quotidienne de l’utilisateur, permettant ainsi de pouvoir prévenir les risques plutôt qu’indemniser l’assuré suite à la réalisation de ce risque. -­‐ Une fois connecté, chaque utilisateur fait logiquement l’objet d’un suivi beaucoup plus détaillé qu’auparavant. Les nombreux capteurs analysent et retranscrivent sous la forme d’alertes et de recommandations les meilleures attitudes à adopter. Ce suivi permettra, dans un avenir proche, à l’assureur de promouvoir une nouvelle image de coaching personnalisé. -­‐ L’assurance comportementale se démocratise de plus en plus et la population des technophiles voit peu à peu arriver la tarification d’assurance en fonction de l’activité pratiquée. Qu’il s’agisse de comportements au volant ou d’activités sportives, les sociétés d’assurance se rapprochent de plus en plus d’une adaptation des primes d’assurances selon le comportement de la personne. Plus elle fait de sport, plus elle est en bonne santé, meilleure sera la prime d’assurance santé. -­‐ Le marché de l’objet connecté en quantified self est en perpétuelle évolution et une immensité de nouveaux acteurs naît quotidiennement. A l’image d’acteurs mondiaux mais également français, on note désormais l’apparition de plateformes de gestion directe de tous les objets connectés avec une centralisation globale des données. L’idée, pour la suite de cette étude consiste à imaginer l’engouement autour d’un déploiement de l’activité d’assurance au sein même des plateformes de gestion globale.
  • 43. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 43 Quelles menaces ? Le « Quantified Self » dévoile peu à peu quelques éléments de perversité qu’il convient de surveiller : -­‐ Le discours tenu par les spécialistes du secteur gravite autour de la modification du comportement pour adopter des attitudes vertueuses. Cette influence positive n’empêche pas l’enrichissement du big data et la problématique de la gestion des données de santé sensibles par les organismes d’assurance. -­‐ L’idée de cercle vertueux récompensera les comportements qui vont dans le sens de l’organisme délivreur de services. Qu’il s’agisse de nombre de pas ou autre activité, le comportement peut être vertueux comme être totalement l’inverse. L’ampleur du phénomène est telle que si les assureurs généralisent peu à peu ces pratiques, les individus ne se soumettant pas à cette adaptation comportementale seront, de ce fait, pénalisés. Qui dit sanction pour un comportement non souhaité par l’assureur dit logiquement risque de fraude. A titre d’exemple, l’utilisateur sera incité à renseigner des données faussées qu’il renverra à son assureur pour rectifier la situation et obtenir en retour une amélioration du prix de son assurance. -­‐ Certaines déviances peuvent naitre dans l’utilisation qu’aura l’individu des objets connectés de quantified self. En effet, les nombreux fabricants actuels d’objets connectés maîtrisent leurs différentes gammes d’objets mais qu’arrivera t-­‐il si des assureurs concluent des partenariats durables avec plusieurs fabricants d’objets connectés et que ces derniers subissent des dysfonctionnements ? Les utilisateurs vont pour la plupart se retourner vers leur assureur pour connaître les modalités de remplacement. Vient alors la problématique de responsabilité engagée par les différentes parties.
  • 44. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 44 IV) 3 grands axes de vigilance pour une adaptation réussie du quantified self à l’assurance Santé Nous avons précédemment défini trois grandes hypothèses permettant d’obtenir une synthèse globale de l’évolution du marché des objets connectés en quantified self et leurs impacts sur l’assurance Santé. Afin d’en tirer des conclusions détaillées et logiques, nous allons désormais tenter d’y répondre et expliciter des points précis et techniques et en s’appuyant à la fois sur : -­‐ Des témoignages d’experts du secteur sur des aspects de tarification avec l’aide de 2 actuaires et de 2 spécialistes en marketing stratégique. -­‐ Une étude quantitative sur internet menée sur un échantillon de 100 personnes pour recueillir les comportements, habitudes et opinions d’individus sensibles au développement des objets connectés dans le secteur de l’assurance santé.
  • 45. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 45 4.1) Les assureurs vont-­‐ils à plus ou moins long terme imaginer et créer un monde dans lequel les performances liées à la santé auront un impact sur le prix de l’assurance santé ? En mai 2014, Axa annonçait un nouveau partenariat avec la société de fabrication et commercialisation d’objets connectés Withings pour la mise en place d’une offre relative à l’assurance santé Axa. Comme évoqué précédemment, l’intérêt a été de montrer à l’utilisateur la capacité de l’assureur à avancer aux côtés d’acteurs technologiques majeurs en proposant des récompenses aux utilisateurs qui auront le comportement souhaité par la société : en l’occurrence, la proposition de chèques de médecine douce offerts pour un individu réalisant un minimum de 7000 pas quotidiens pendant 1 mois et allant jusqu’à 10 000 pas. La mise en scène est réussie et incite l’utilisateur à remplir les objectifs. Il s'agit très probablement d'un premier test visant à percevoir le potentiel d’utilisation des objets connectés par les clients. Une tarification "à l'usage" ou des tarifs modulés en fonction de l'activité physique des assurés en constitue à coup sûr la prochaine étape. Mais qu’en est-­‐il du respect de la mutualisation des risques, fondement même de l’assurance ? 4.1.1) Passage progressif de la mutualisation à la personnalisation du risque La FFSA, (Fédération Française des Société d’Assurance) décrit que : « L'assurabilité d'un risque reflète en premier lieu la viabilité du principe de mutualisation qui est le mécanisme fondamental des marchés d'assurance. Un risque n'est en effet assurable que dans la mesure où les relations contractuelles concrètes entre assureurs et assurés permettent une mise en place effective de la mutualisation d'aléas indépendants, encourus par tous, mais effectivement supportés par quelques-­‐uns. Par-­‐delà les inévitables coûts de transaction qui empêchent de s'assurer contre de petits risques dont la matérialité serait trop coûteuse à vérifier, ce sont les asymétries d'information entre assureurs et assurés, tout comme les comportements opportunistes, qui limitent cette mise en place effective de la mutualisation des risques, et donc leur assurabilité. » Le principe de mutualisation des risques représente le coeur de l’assurance. Les individus sont confrontés aux mêmes risques, c’est à dire qu’ils ont la même probabilité de subir un sinistre et la même distribution de probabilités des dommages en cas d'accident. La probabilité d'avoir un accident ne dépend donc pas du fait que tel ou tel autre assuré en ait un également.
  • 46. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 46 Avec l’arrivée du quantified self et des objets connectés en santé, on passe progressivement d’un risque mutualisé exigeant une protection identique pour chaque individu, à un risque personnalisé où l’estimation du risque est appliquée au cas par cas. A titre d’exemple, une assurance complémentaire santé permet le partage des risques entre une multitude de personnes : chaque assuré a le droit de recevoir une indemnité en fonction de la nature ainsi que l'importance des postes de dépenses de santé consommés comme la consultation d’un spécialiste, les frais d’hospitalisation… et ce en contrepartie du paiement d'une cotisation également appelée prime d’assurance. Ces quelques explications suffisent à comprendre que la mutualisation des risques se redéfinit de manière globale avec la démocratisation d’utilisation des objets connectés. Pour quelles raisons ? Nous l’évoquions précédemment, le quantified self émerge à vitesse fulgurante et personnalise en profondeur le parcours du client. Si l’on prend l’exemple de l’assurance santé, l’intérêt est d’obtenir un diagnostic personnalisé de son état de santé et ses performances en temps réel. L’idée de mutualisation n’est donc plus présente et la personnalisation est priorisée. Or, c'est le principe de mutualisation qui est au coeur de l'activité d'assurance. La CNIL réagit également face à cela : « A force de se spécialiser dans la singularisation des risques, les assureurs ont fait disparaître l’essence même de leur métier : la mutualisation de risques incertain ». Cependant, la personnalisation du risque selon l’activité de l’individu est-­‐elle pour l’heure envisageable ? 4.1.2) Une tarification individuelle à l’usage est-­‐elle envisageable pour un contrat d’assurance santé ? L’origine du besoin de complémentaire santé vient du constat que les frais de soins sont partiellement remboursés par les régimes obligatoires d’assurance maladie. La complémentaire santé vient donc compléter de manière plus ou moins importante la prise en charge de la sécurité sociale selon l’ensemble des garanties souscrites par l’assuré.
  • 47. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 47 -­‐ Les contrats individuels En moyenne plus chère qu’une complémentaire santé collective, l'assurance santé individuelle est néanmoins plus flexible et peut être souscrite en fonction de ses besoins et antécédents médicaux. Dans les contrats d’assurance santé individuels, les personnes sont couvertes dès la souscription du contrat d’assurance complémentaire santé et ce, jusqu’à leur décès ou résiliation volontaire. Tout ça en tenant bien évidemment compte du respect de la bonne périodicité de paiement des cotisations ainsi que l’absence de fausses déclarations. -­‐ Les contrats collectifs Le contrat collectif à adhésion obligatoire concerne l’ensemble des salariés d’une société. Il résulte d’un accord de branche, d’accord d’entreprise ou bien d’une décision de l’employeur. L’employeur finance tout ou partie des cotisations. Lorsqu’il part à la retraite, le salarié a le choix de conserver son contrat auprès de l’assureur de l’entreprise ou bien de souscrire un contrat individuel dans une autre compagnie. Aujourd’hui, un grand nombre d'entreprises souscrivent un contrat d'assurance complémentaire santé ou prévoyance au profit de leur personnel. L'adhésion du salarié est obligatoire ou facultative selon la convention collective en vigueur dans l'entreprise. Lorsqu'une couverture familiale est prévue par un accord collectif à adhésion obligatoire d'entreprise, le salarié se doit de cotiser, même s'il est par ailleurs déjà couvert par l'assurance de son conjoint. A) L’Accord National Interprofessionnel, un bouleversement dans les systèmes de santé -­‐ Généralisation de la complémentaire Santé Le 11 janvier 2013, les partenaires sociaux ont conclu à un accord national interprofessionnel (ANI) sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi. Les organisations patronales (MEDEF, UPA, CGPME) ainsi que trois syndicats (CFE-­‐CGC, CFDT, CFTC) se sont mis d’accord pour mettre en place de nouveaux outils de flexibilité aux entreprises et également de nouveaux droits aux salariés.
  • 48. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 48 Parmi ces droits, quelques uns d’entre eux vont directement impacter de manière significative le marché de l’assurance santé et bouleverser les habitudes d’équipement individuel ou collectif de l’individu. A la suite d’un accord conclu entre les partenaires sociaux, à partir du 1e Janvier 2016, tous les salariés d’entreprise devront avoir accès à une complémentaire santé collective. Souvent présente dans les grandes structures, cette mesure vise les petites et très petites entreprises dans lesquelles il n’existe pas à ce jour, de couverture collective. Cette mesure importante va avoir un impact significatif sur le développement de l’assurance santé personnalisée. En effet, la problématique de l’assurance collective ou individuelle est primordiale pour un développement réussi de l’assurance à l’usage. Le quantified self étant initialement dédié à la quantification de l’activité de l’individu et de l’adaptation de son contrat d’assurance à son activité, la mise en place d’une telle mesure va de fait, freiner les acteurs qui souhaiteront équiper leurs clients en contrats individuels et leur fournir un objet connecté (exemple d’Axa). -­‐ Portabilité de la couverture de santé Le mécanisme de la portabilité de la couverture santé et prévoyance au profit des anciens salariés a été instauré par l’ANI du 11 janvier 2008. Seulement quelques employeurs étaient concernés à l’époque. L’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 et la loi de sécurisation de l’emploi ont par la suite généralisé, au niveau des branches professionnelles et des entreprises, ce dispositif. Désormais, en cas de cessation du contrat de travail, les salariés qui sont couverts par une complémentaire santé (maladie, maternité) et une prévoyance (décès, incapacité, invalidité) continueront de bénéficier de ces couvertures pendant une durée limitée et à titre gratuit. La loi prévoit un financement mutualisé. Si toutes les conditions sont remplies, le salarié pourra donc continuer à bénéficier de la couverture santé de son ancienne entreprise, La durée de ce dispositif est égale à la période d’indemnisation du chômage, dans la limite de la durée du dernier contrat de travail La portabilité de la couverture de frais de santé et de prévoyance est en général de 9 mois et ne peut pas aller au delà de 12 mois.
  • 49. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 49 Au même titre que la généralisation de complémentaire santé, l’ANI va également apporter son lot de complications à l’assurance personnalisée avec la portabilité de garantie qui va donc empêcher ou rendre la tâche compliquée aux acteurs désireux de démarcher de nouveaux clients afin de pouvoir les équiper lorsqu’ils quittent leur emploi. B) La Loi Evin, un frein significatif à l’adaptation du tarif d’assurance selon l’état de santé de l’assuré Nous allons voir que cette tarification va rencontrer quelques obstacles juridiques de taille. Voici ci-­‐dessous, un extrait de la Loi Evin du 31 Décembre 1989 et plus précisément l’article 6 dont nous allons tirer deux principaux éléments : Article 6 Modifié par Ordonnance 2001-350 2001-04-19 art. 8 JORF 22 avril 2001 « Pour les opérations collectives autres que celles mentionnées à l'article 2 de la présente loi et pour les opérations individuelles et sous réserve du paiement des primes ou cotisations et des sanctions prévues en cas de fausse déclaration, à compter de l'adhésion de l'intéressé ou la souscription du contrat ou de la convention, l'organisme ne peut refuser de maintenir aux intéressés le remboursement ou l'indemnisation des frais occasionnés par une maladie, une maternité ou un accident. Les personnes visées sont celles qui sont affiliées au contrat collectif ou d'assurance de groupe ou mentionnées au contrat individuel ou à la convention tant que celles-­‐ci le souhaitent, sans réduction des garanties souscrites, aux conditions tarifaires de la catégorie dont elles relèvent, avec maintien, le cas échéant, de la cotisation ou de la prime pour risque aggravé. L'organisme ne peut ultérieurement augmenter le tarif d'un assuré ou d'un adhérent en se fondant sur l'évolution de l'état de santé de celui-­‐ci. Si l'organisme veut majorer les tarifs d'un type de garantie ou de contrat, la hausse doit être uniforme pour l'ensemble des assurés ou adhérents souscrivant ce type de garantie ou de contrat. Après l'expiration d'un délai de deux ans suivant l'adhésion de l'intéressé ou la souscription du contrat ou de la convention, les mêmes dispositions sont applicables aux garanties contre les risques d'incapacité de travail ou d'invalidité, le risque chômage et, à titre accessoire à une autre garantie, contre le risque décès tant que l'assuré n'a pas atteint l'âge minimum requis pour faire valoir ses droits à une pension de vieillesse et sous réserve des sanctions pour fausse déclaration. Les dispositions du présent article ne sont applicables ni aux contrats ou conventions qui couvrent exclusivement le risque décès, ni a la garantie ou au contrat souscrit en application du troisième alinéa de l'article 4 de la présente loi. »
  • 50. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 50 Le passage surligné en gras décrit que l’organisme d’assurance n’a pas l’autorisation d’augmenter le tarif d’un assuré en ne se fondant uniquement sur son état de santé. Or, c’est dans cette logique que les organismes d’assurance vont à court terme vouloir proposer des offres d’assurance personnalisées en fonction de l’état de santé de la personne et de son évolution. En effet, l’assurance est inégalitaire car le profil de la personne l’engage à des risques différents. Un fumeur est plus exposé au risque de cancer, un automobiliste jeune a plus de possibilité d’avoir un accident de la route. En santé, le problème est récurrent et un individu ne pratiquant pas un minimum d’activité physique augmente ses risques cardio-­‐vasculaires par exemple. Il s’agirait donc d’une variation de tarifs individualisés qui, pour l’heure est difficilement gérable puisque dans la suite de l’article, il est précisé que si l’organisme assureur décide de majorer ses tarifs sur une garantie précise ou un type de contrat spécifique, la hausse doit être commune à l’ensemble des assurés ayant souscrit cette garantie. 4.1.3) Quelle perception de l’assurance à l’usage par le grand public ? Outre les aspects juridiques impactant les critères de tarification des contrats d’assurance santé, l’enquête réalisée auprès d’un panel de 100 personnes permet de s’interroger sur la problématique de l’éthique liée à la tarification d’un contrat selon la qualité du comportement de l’assuré.
  • 51. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 51 La question d’une éventuelle adaptation du principe de l’assurance basée sur l’usage permet de se rendre compte de l’engouement des utilisateurs pour l’adaptation des tarifs d’un assureur qui pourrait dicter ses propres règles selon un comportement tracé comme un fil rouge. On constate donc que les résultats de la question sont assez partagés avec 43% de personnes se disant d’accord avec le fait de pouvoir s’adapter à un comportement prédéfini par leur assureur et avec pour seule finalité de baisser leur cotisation d’assurance ou obtenir d’autres avantages tarifaires. Cependant, pas moins de 57% se revendiquent être contre ce type de pratique. Quelques verbatim permettent de comprendre les réflexions de chacun. Parmi les personnes questionnées, certains s’expriment favorablement : -­‐ « Si les modifications de comportement sont à ma portée, sans trop d’efforts, qu’ils me sont bénéfiques et qu’en plus je fais des économies, c’est un trio gagnant ! » -­‐ « Cela me permettrait de mieux identifier mes éventuels problèmes de santé et faire des économies » -­‐ « Double avantage : tarif et amélioration de sa propre sécurité + les clients ayant les mêmes tarifs sont distingués par leur comportement » -­‐ « Profiter de conseils pour soi c’est plutôt positif » -­‐ « Pour payer moins cher et avoir des comportements moins risqués, cela ne peut être que bénéfique » D’autres expriment plus de réticences : -­‐ « Les besoins en efforts sont trop importants pour des baisses de tarifs peu importantes » -­‐ « Cela risque de rendre l’accès à l’assurance difficile et coûteux pour certaines personnes. J’ai peur que l’assurance refuse de rembourser si je n’ai pas bien suivi ses conseils » -­‐ « Ce n’est pas à l’assureur de décider du comportement d’un individu » -­‐ « C’est à l’assureur de s’adapter au consommateur et son mode de vie et non l’inverse » -­‐ « Je me préoccupe spontanément de faire ce qui est bon pour ma santé, je n’ai pas besoin pour cela d’une incitation financière » -­‐ « Je trouve malsain qu’un assureur puisse un jour intervenir aussi largement sur la vie quotidienne de ses clients » -­‐ « Je suis trop instable » -­‐ « Je ne suis pas sur de pouvoir suivre ces critères sur le long terme » -­‐ « Je refuse que mon assureur dicte ma vie » -­‐ « Diminuer les coûts d’assurance pourrait renforcer la motivation et respecter les règles de vie plus sainement, mais communiquer mes données quotidiennes à mon assureur me paraît beaucoup trop intrusif »
  • 52. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 52 Dans la continuité de l’enquête, il a été demandé aux personnes de décrire, dans un ordre d’idée différent de celui du quantified self, s’ils accepteraient une adaptation des tarifs selon leur état de santé analysé à un instant T. On note que les avis sont plutôt partagés équitablement avec 53,7% de non et 46,3% de oui. Les personnes n’ont concrètement pas de réel avis sur la question car ils n’ont pour la plupart pas de vision future sur leur état de santé. Le sujet de l’état de santé étant souvent délicat, on constate avec un certain étonnement le nombre de personnes répondantes. Qu’en est t-­‐il avec la même question concernant cette fois-­‐ci l’évolution de l’état de santé de la personne et un focus sur leur état de santé pendant la durée de leur contrat ? Le constat est flagrant et révèle une réticence notable de la part de ces mêmes personnes (78% de non) qui considèrent que la quantification de l’évolution de l’état de santé est sûrement trop risquée pour pouvoir prédire une tarification d’assurance. Il est possible d’imaginer des sortes de packages de données recensés selon un type de profil client précis. Ces catégories de profils seront rattachées à des catégories de garanties et services d’assurance établis selon la catégorie de santé à laquelle l’individu appartient. Perversité assurée … !
  • 53. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 53 4.1.4) Quelle nécessaire adaptation des contrats d’assurance santé selon les données de quantified self ? Il faut bien avoir à l’esprit que la constitution d’un contrat d’assurance santé se réalise en renseignant un nombre de données moins important qu’on pourrait le croire. En effet, seuls l’âge, l’adresse permettant de définir par la même occasion une zone de risque, la formule de garantie choisie et enfin la catégorie socio professionnelle à savoir TNS ou salarié permettent de constituer un contrat d’assurance santé. Une tarification à l’usage nécessiterait donc dans un premier temps d’élargir le champ de données analysables et de refondre complètement le fondement même de la tarification d’assurance. Pour Olivier Saldana, responsable d’études actuarielles chez Generali, l’idée même de la tarification à l’usage selon le comportement de l’usager va vers la création de groupes que l’on pourrait définir de « pools » de clients qui auront leurs propres caractéristiques de santé. Cette pré-­‐sélection sera réalisée par l’assureur selon des critères propres à chaque catégorie. L’analyse du client déclaré en « bonne santé » va donc engendrer la nécessité d’établir des zones d’analyses plus fines. Pour les contrats d’assurance individuels, Olivier Saldana soulève que l’assurance à l’usage ne peut, à l’heure actuelle, pas être mise en place. La loi Evin interdisant toute fluctuation de tarifs d’assurance individuellement. Les modifications doivent êtres collectives si elles ont lieu d’être réalisées. Christophe Mouren, Manager de service actuariat au sein de Generali évoque quant à lui le cas des contrats d’assurance santé collectifs. Egalement soucieux des problématiques de développement des objets connectés dans l’assurance santé, il analyse un vrai risque de déviance des organismes qui demanderont à leurs salariés (éventuellement clients également) de collecter des informations de santé sur leurs propres habitudes de vie. Cela conduit directement à s’interroger sur le problème de la discrimination qui constitue donc une barrière quasi évidente de la part des pouvoirs publics. -­‐ Une remise en cause du contrat responsable Les assureurs santé définissent la capacité de l’individu à pouvoir bénéficier de deux types de contrats différents à savoir le contrat dit responsable, qui désigne le contrat d’assurance complémentaire santé qui favorise le respect du parcours de soins coordonnés défini par la loi sur la sécurité sociale.
  • 54. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 54 De plus, Olivier Saldana précise « Un contrat est dit "solidaire" quand il n’y a pas de sélection médicale à la souscription et également lorsque le tarif des cotisations n’évolue pas en fonction de l’état de santé de la personne. » Les seconds types de contrats concernent les contrats non responsables qui contrairement aux contrats santé responsables, n’ont pas d’obligation de garantir le respect du parcours de soins coordonnés. Ainsi, les niveaux de prise en charge peuvent différer sur les prestations effectuées dans le cadre du parcours de soins à l’image du remboursement des consultations et des prescriptions de médecins généralistes et spécialistes. Cependant, les contrats non responsables présentent comme inconvénient d’être soumis à une taxe sur les conventions d’assurance. La personne salariée ne peut par exemple pas bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux. Suite à ces échanges, Christophe Mouren précise que le quantified self va logiquement inciter de passer d’un contrat responsable à un contrat non responsable et le remplissage d’un questionnaire de santé, contrairement au contrat responsable. De plus, on risque d’assister à un risque important d’anti-­‐sélection. En reprenant la logique du quantified self, le principe va peu à peu en venir à adapter l’assurance selon l’évolution du comportement et de l’état de santé de la personne. Les contrats responsables et solidaires impliquent justement de ne pas avoir d’examen médical à passer et donc pas de sélection à faire sur le dossier. Les pouvoirs publics seront de fait, très réfractaires s’ils doivent créer de nombreux contrats non responsables. ! Nous pouvons désormais affirmer clairement que l’hypothèse de la mise en place d’une tarification santé selon l’analyse du comportement n’est, pour l’heure, pas envisageable du fait des nombreuses réglementations juridiques et tarifaires mises en place en France. L’assureur quant à lui va devoir développer de nouvelles compétences liées à la récolte de données issues du bien être, car ces dernières ne sont pas encore bien précises ni contrôlées et peuvent permettre d’accentuer la connaissance de leurs clients.
  • 55. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 55 4.2) Une meilleure connaissance de leurs clients via le quantified self va t-­‐ elle permettre aux assureurs d’assumer un nouveau rôle de conseiller préventif ? Du point de vue de l’assureur, la mise en place d’un suivi personnalisé pour chaque assuré présente dans un premier temps des contraintes techniques dans l’analyse massive des données et également la problématique de leur hébergement. Les contraintes vont peu à peu devenir également organisationnelles pour l’intégration de ces données dans les processus et le mode de fonctionnement de l’assureur. 4.2.1) Un enrichissement de l’expérience client grâce à l’analyse des données Les sociétés éprouvent souvent quelques difficultés à pouvoir réaliser de vraies mises à jour de leurs modèles tant les produits d’assurance révèlent une complexité certaine. L’arrivée d’une multitude de données supplémentaires issues du quantified self va logiquement impacter les systèmes d’analyse de données des assureurs et prioriser ceux pour qui les résultats seront les meilleurs. Désormais, l’intérêt pour l’assureur va être de pouvoir analyser le où les moments clés de vie où l’assuré aura le plus besoin de conseils. Les assureurs ont un réel rôle à jouer puisqu’ils interviennent directement en tant qu’acteurs de l’expérience du client. Jusqu’alors vivement critiqués pour leur rôle ingrat, les organismes d’assurance vont désormais pouvoir humaniser la relation avec le client en en apprenant beaucoup plus sur son comportement. Cependant, si la variation tarifaire en fonction du comportement doit un jour prendre forme, l’assureur devra être en capacité de pouvoir connaître la raison de l’augmentation d’une cotisation en temps réel. De fait, le rôle essentiel de l’assureur est de pouvoir prévenir le risque de cette augmentation.
  • 56. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 56 De plus, la relation entre un assureur et son assuré pourrait devenir une vraie relation de proximité. La connaissance du client améliorée permet à l’intermédiaire de mieux connaître ses habitudes et pouvoir éventuellement le voir plus souvent pour lui proposer des actions de fidélisation et développer son devoir de conseil. A toute bonne idée logique, nous avons pensé intéressant de questionner les participants à l’enquête sur les données qu’ils considèrent les plus utiles dans l’analyse que peuvent proposer les applications dédiées aux objets connectés en quantified self, le but étant de montrer vers quelles préférences les utilisateurs se dirigent et imaginer des actions ciblées sur les données qui les intéressent le plus. Inutile Peu utile Utile Très utile TOTAL Nombre de pas quotidiens 31,6% 26,3% 34,2% 7,9% 100% Tension artérielle 2,4% 14,6% 34,1% 48,8% 100% Distance parcourue 4,9% 29,3% 48,8% 17,1% 100% Poids avec calcul de calories 2,6% 25,6% 51,3% 20,5% 100% Rythme cardiaque 4,9% 14,6% 34,1% 46,3% 100% Niveau d’oxygène dans le sang 7,7% 56,4% 25,6% 10,3% 100% Analyse sanguine 7,3% 48,8% 26,8% 17,1% 100% Taux de glucose 9,8% 29,3% 31,7% 29,3% 100% Cycle de sommeil 2,5% 17,5% 47,5% 32,5% 100% Taux d’insuline 7,5% 25% 35% 32,5% 100% TOTAL 8% 28,7% 36,9% 26,4% 100% La première impression vient de l’indicateur du « nombre de pas » qui se révèle être assez négatif puisque 57% des répondants ont estimé que cette donnée n’est que peu utile voire même inutile. A l’inverse, la tension artérielle est perçue comme importante avec 83% de répondants qui estiment cet indicateur comme utile ou très utile. A l’image de la tension artérielle, le rythme cardiaque est également considéré comme important à hauteur de 80%.
  • 57. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 57 Dans une logique plus tournée vers la qualité du sommeil, la mesure des cycles de sommeil est un indicateur mis en avant par les répondants à hauteur de 80%. Parmi l’ensemble des données, celles jugées comme les plus utiles restent donc le rythme cardiaque et la tension artérielle. Force est de constater que toutes les données ne sont donc pas perçues comme utiles et polluent parfois l’environnement de l’utilisateur. A l’image de cette vision tournée vers l’utilité d’analyse de divers indicateurs liés à l’analyse du corps humain, l’assureur possède un vrai challenge pour redéfinir son rôle de conseiller. 4.2.2) Quelle légitimité un assureur peut-­‐il avoir dans le rôle de conseiller ? Dans le but d’offrir toujours plus de services personnalisés à un client sollicité à longueur de temps et sur une multitude de canaux différents, les organismes d’assurance doivent ouvrir leurs perspectives. L’avènement des objets connectés en santé et donc la récolte de nouvelles données les conduit à imaginer en plus des nouvelles offres (assurance comportementale), de nouveaux services. Cette mise en place passe tout d’abord par une nécessité de pouvoir maîtriser le degré de réalisation de risque clients avant sa survenance et une offre de services sur-­‐mesure. En améliorant leur connaissance des clients, les assureurs peuvent de fait, optimiser la prise en charge, les délais et enfin réduire les risques via une politique de prévention plus active. L’assureur devient donc légitime dans le fait de pouvoir adresser des messages personnalisés à ses assurés tout en maitrisant le principe même de l’assurance, qu’est le risque.
  • 58. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 58 L’enquête nous a permis de récolter les avis de répondants sur la problématique de l’assurance personnalisée et sur mesure et près de 62% de répondants sont plutôt d’accord sur le fait que la quantification de soi constituera la prochaine étape de l’assurance santé personnalisée avec une possibilité d’adaptation contractuelle sur mesure. Parmi les détracteurs (26%), certaines remarques viennent justifier ce choix : -­‐ « Il arrive un moment où ce n’est plus de l’assurance s’il n’y a pas de mutualisation des risques et une dose d’incertitude » -­‐ « Cela a plus d’intérêt pour l’assureur que pour l’assuré, surtout celui en mauvaise santé … » -­‐ « Le régulateur veillera à ce que ce ne soit pas le cas. En revanche, le quantified self peut être un vecteur d'amélioration de la santé. Donc, il y aura bien un impact sur l'assurance » -­‐ « Je trouve ça dangereux de savoir que mon assureur pourrait modifier les tarifs de ses offres en fonction d'aspects physiologique où de vie de tous les jours qui seraient mesurés par ce biais-­‐là. » -­‐ « Cela ne remplacera pas les tests complets réalisés en clinique » -­‐ « Je pense que par le manque d’analyse fiable, l’usage des données risque de se faire de façon mécanique » -­‐ « Tout le monde n’a pas la fibre des objets connectés » 4.2.3) Une adaptation spécifique des assureurs aux individus peu sensibles à l’internet des objets Comme étudié en amont, avec l’engouement provoqué par l’explosion de l’internet des objets, il est parfois difficile de se recentrer sur les réelles attentes d’un profil client qui ne serait pas appétent à une totale dématérialisation du processus d’équipement en assurance. A la fois sensibles au digital mais également soucieux d’obtenir une véritable interaction avec un spécialiste, les clients que l’on pourrait qualifier de « clients hybrides » nécessitent une adaptation particulière de leur parcours client selon des attentes spécifiques.
  • 59. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 59 Les clients hybrides représentent donc une catégorie de populations recherchant à la fois les avantages de canaux distants comme la transparence, la simplicité et la rapidité de contact avec un conseiller personnalisé. En termes d’assurance, le contact physique peut intervenir dans un deuxième temps pour les personnes désireuses d’obtenir plus d’informations sur les complexités techniques de certains contrats et éventuellement souscrire. Ce type de client peut cependant devenir quelqu’un de sensible aux objets connectés si le conseiller montre les vertus bienfaisantes de l’objet. A titre d’exemple, pour un contrat d’assurance santé individuel souscrit par le client d’un agent général, l’agent peut, dans le cadre d’un partenariat conclu par sa compagnie avec une société spécialisée dans les objets connectés, proposer au client de s’équiper d’un objet pour analyser ses données en temps réel, sans aucune incitation tarifaire. Il s’agirait donc de sensibiliser la personne peu habituée ou réticente en lui proposant un objet et un service associés au contrat. La personne, si aucune incitation financière n’est évoquée, pourrait éventuellement être intéressée pour s’équiper d’un capteur. A l’image des résultats de l’étude, 100% des personnes utilisatrices des objets connectés déclarent consulter les résultats de leur activité 1fois/jour. Cet aspect permet de réfléchir à la possibilité que des personnes plutôt indifférentes au digital et à l’internet des objets puissent à terme avoir le réflexe de consulter au moins une fois/jour leurs données de santé. Charge alors ensuite à l’intermédiaire d’en justifier l’utilité pour éviter que la personne déjà peu habituée à ces objets connectés ne soit définitivement allergique à ce type d’équipement. L’attention portée aux prix ne doit pas être la seule vigilance car les données représentent l’une des principales causes de réticence des personnes.
  • 60. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 60 Bien que le taux de réponse n’atteigne pas les 100% pour cette question (84,8%), la tendance montre une réelle inquiétude concernant l’utilisation frauduleuse des données recueillies par les organismes propriétaires de ces données. Certaines solutions peuvent être envisageables pour permettre un encadrement des usages, nous en donnerons les détails dans la dernière partie de cette étude. 4.2.4) Développer la fidélisation client grâce à la prévention personnalisée De nouveaux résultats de l’enquête révèlent que 56% de répondants considèrent que les actions de prévention doivent constituer l’ordre de priorité des assureurs, devant la tarification personnalisée (46%), qui nous l’avons vu précédemment va avoir beaucoup de problèmes pour se développer et enfin, l’adaptation des garanties/services à hauteur de 39%. Les actions de prévention personnalisées sont donc une véritable aubaine pour un secteur de l’assurance à l’affut des possibilités d’attirer le client et surtout de pouvoir à terme, le retenir. Julien Guez, directeur de la stratégie, du marketing et des affaires publiques chez Malakoff Médéric précisait en mai 2014, dans une déclaration issue des cahiers de la CNIL : « Dans les années qui viennent, le rôle de l’assureur sera d’orienter les assurés dans l’offre de soins et de leur donner les moyens de devenir acteurs de leur propre santé ».
  • 61. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 61 En rajoutant : « Les objets de santé connectés répondent à ce besoin car ils permettent à chacun de mieux connaître son état de santé en suivant l’évolution de sa tension, son poids, sa glycémie... Dans cette perspective, c’est une véritable « protection sociale co-­‐active » qui pourrait émerger et qui reposerait sur une logique préventive plutôt que curative. » L’idée est donc de confirmer que les assureurs vont devenir les décideurs de la santé connectée de demain, jusqu’à aller même sur des stratégies de financement de ces objets. Norbert Paquel, délégué général de Edisanté, précise dans ce sens que : « le poids des complémentaires santé va être de plus en plus important : ils deviendront les financeurs des capteurs et autres objets connectés. » A l’image du partenariat entre Axa et Withings, quelques autres acteurs internationaux en avance ont pour l’heure développé une logique d’achat des objets connectés par les utilisateurs eux mêmes. Le coût d’achat des objets auprès du fabricant est tout de même important et a contraint Axa à ne proposer l’offre qu’aux 1000 premiers clients désireux d’en bénéficier. Pour s’adapter aux changements dans les besoins des individus ou une éventuelle future obsolescence des dispositifs, Norbert Paquel estime qu’« un modèle basé sur la location de matériel par des opérateurs intermédiaires pourrait peu à peu s’imposer. Cette location pourrait d’ailleurs être supervisée par des assureurs ». Et si les assureurs sont effectivement amenés à jouer ce rôle, ils auront tout d’abord un poids supplémentaire vis à vis du client qui considèrera que son assureur tient compte de la prise en compte de ses besoins en ne l’obligeant pas à acheter le dispositif mais en le louant. » Christophe Busson, manager en marketing stratégique chez Generali réplique en évoquant que « Cela pourra également avoir des vertus au niveau environnemental du fait de la non obsolescence des objets connectés. Les assureurs pourront ainsi capitaliser sur un nouvel élément de fidélisation des clients en montrant le respect écologique de la société qui mettra en place ce genre de pratiques. » ! Nous pouvons affirmer que les assureurs, en plus d’accentuer la connaissance de leurs clients peuvent suite à cela, constituer une réelle stratégie de fidélisation de leurs clients. Tous ne sont pas sensibles au digital mais nous avons prouvé que leur implication peut vite devenir significative et montrer un réel intérêt pour les objets. Ils ne veulent pour l’instant pas parler de baisse ou d’augmentation tarifaire mais sont prêts à recevoir des conseils de leur assureur qui pourrait prochainement endosser le rôle de coach personnalisé.
  • 62. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 62 4.3) Une centralisation des données de santé permettrait elle d’éviter les déviances, pour mieux rassurer l’utilisateur sur son usage et ainsi promouvoir l’image de l’assureur ? Cette dernière hypothèse de l’étude concerne une problématique de grande envergure, si ce n’est la plus importante. Les données sont le croisement de milliards d’informations échangées et relayées dans un immense réseau qu’est le web. A titre d’exemple, on pourrait évoquer l’affaire américaine PRISM qui a secoué le monde en 2013. Depuis 2007, le FBI et la NSA ont accès aux serveurs des plus grands acteurs du web comme Google, Microsoft, Facebook avec pour premier intérêt de consulter des informations sur leurs utilisateurs. Qu’il s’agisse de mails, de photos, de vidéos et historiques de conversation, l’accès est total. Celui à l'origine des fuites sur le programme secret de surveillance, baptisé donc "PRISM" est un ancien employé de la CIA, Edward Snowden. Cette affaire date bien évidemment mais les répercussions planétaires ont jeté un grand froid et soulevé de nombreuses questions. Quelle maitrise des données privées de milliards d’individus par les organismes propriétaires de ces données ? 4.3.1) Gérer la sensibilité des données Toutes les informations récoltées et analysées peuvent être considérées comme sensibles mais en termes de priorité, ce sont elles qui peuvent être à l’origine de discriminations comme par exemple les données de santé. En effet, les photos et vidéos sont des données confidentielles à la base qui se sont peu à peu vulgarisées et diffusées sur les réseaux sociaux. Des millions de personnes partagent désormais leurs souvenirs de voyage sur des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou Pinterest. La publication de données dans des communautés représente pour l’heure le principal intérêt de partage. Le docteur Laurent Alexandre, auteur de l’ouvrage « La mort de la mort », décrit que « l’extériorisation de l’intimité s’est installée avec une facebookisation des données de santé ». Les données qui peuvent en temps normal paraître « privées » deviennent peu à peu visibles aux yeux de tout le monde.
  • 63. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 63 Le quantified self revêt un caractère beaucoup plus intime et proche de la personne. De l’ordre de l’entièrement privé, cela n’est pas exploitable par les organismes utilisateurs de données. Lorsque l’on demande au grand public de donner un avis sur l’idée de mise en place d’une norme internationale permettant de regrouper l’ensemble de leurs données de santé dans une seule et même plateforme sécurisée, les avis sont partagés : -­‐ « Un fichier unique est plus fiable pour éviter les erreurs de mises à jour de données » -­‐ « Ok si c'est uniquement pour les médecins traitants / la sécurité sociale (dossier médical informatisé, rappel de vaccinations, etc...) mais pas ok si il y a une utilisation des données par les assureurs privée (ou alors uniquement de manière statistique et anonyme) » -­‐ « Trop dangereux car soumis au poids des lobbys et des puissances politiques, notamment en cas de guerre » -­‐ « Le piratage est possible. Toujours. Mais ce serait tellement pratique ! L'utilisation cadrée de ce type de base semble pourtant inéluctable. » -­‐ « Les données de santé me paraissent trop personnelles pour être communiquées. » -­‐ « Très bonne idée à partir du moment ou l'on nous promet que nos données personnelles sont sécurisées. » -­‐ « Je ne suis pas pour dans la mesure où cela pourrait conduire à des dérives. Je pencherais plutôt pour un environnement hétérogène ou chaque acteur de santé disposerait de son propre système et que ces systèmes seraient interopérables. Cependant, seul l'individu pourrait communiquer ses informations de santé aux acteurs de son choix et lorsqu'il le désirera. » 4.3.2) Une notion du partage des données de santé différente La France résiste bien et règlemente les éventuelles déviances des sociétés qui souhaiteraient commercialiser des objets connectés trop exigeants en matière de récolte de données. Mais ce n’est pas le même cas pour tout le monde. On semble cependant se diriger de plus en plus vers des objets plus perfectionnés, capables de récolter et analyser de véritables constantes médicales de l’utilisateur. Nous pouvons parler de l’exemple du projet Scout lancé par la start-­‐up américaine Scanadu et qui a pour but de révolutionner l’accès à l’information de santé d’un utilisateur en temps réel.
  • 64. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 64 Allant de l’analyse de température au rythme cardiaque, en passant par le taux d’oxygène dans le sang, le système est capable de récupérer et mettre en forme ces données sous la forme de graphiques en moins de 10 secondes, pour ensuite envoyer le tout au médecin traitant. Cette pratique révèle une certaine perversité du système qui va fonctionner comme un cercle vicieux où les données seront très certainement interceptées un jour ou l’autre par des parties tierces qui pourront s’en servir de manière totalement interdite. A noter qu’aux Etats-­‐Unis, une récente étude de 2013 du cabinet de conseil Price Waterhouse Coopers a démontré que près d’un tiers des américains sont plutôt favorables au partage de leurs données issues du self-­‐tracking. Concernant la France, cette démocratisation voit émerger de nombreux freins, à l’image des contraintes juridiques appliquées à la tarification des contrats d’assurance. Des instances juridiques comme la CNIL veillent également sur les données de santé tout en adoptant une posture de régulateur pour accompagner l’innovation en veillant à ce qu’elle ne se fasse pas au détriment de la vie privée des utilisateurs. 4.3.3) Gérer la différence entre données de santé et données de bien être L’objectif désormais pour les hautes instances de réglementation va être de pouvoir faire la réelle différence entre les données issues du bien être et celles de santé. En effet, la plupart des applications de quantified self permettent de récolter des données souvent peu fournies en renseignements purement médicaux, c’est à dire que la méthode de recueil reste peu précise. La quantified self possède la particularité de fournir un grand nombre de données en temps réel, ce qui ne rend concrètement pas la tâche facile pour faire le distinguo entre données de bien être et données de santé. En France, les données qualifiées de données relatives à la santé sont clairement vérifiées mais il n’existe pour l’heure aucune restriction et obligation concernant les données de bien être. Il paraît évident de se demander si les données de bien être ne peuvent pas présenter de risque de divulgation d’informations relatives au domaine du médical. A titre d’exemple, Christophe Busson de Generali cite des données comme les heures de lever et de coucher (suivi de sommeil), les lieux fréquentés lors des courses à pied (géolocalisation des activités sportives), ainsi que l’estimation d’un risque cardio-­‐vasculaire (données liées au poids).
  • 65. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 65 4.3.4) Une réglementation française stricte pour les données de santé L’encadrement des usages par les autorités françaises de maintien des bonnes pratiques de santé intervient également via le Code de la Santé Publique. En effet, l’article L1111-­‐8 précise : (Cf Annexes) : (Extrait de l’article) Article L1111-8 Modifié par Ordonnance n°2010-177 du 23 février 2010 - art. 19 « Les professionnels de santé ou les établissements de santé ou la personne concernée peuvent déposer des données de santé à caractère personnel, recueillies ou produites à l'occasion des activités de prévention, de diagnostic ou de soins, auprès de personnes physiques ou morales agréées à cet effet. Cet hébergement de données, quel qu'en soit le support, papier ou informatique, ne peut avoir lieu qu'avec le consentement exprès de la personne concernée. Les traitements de données de santé à caractère personnel que nécessite l'hébergement prévu au premier alinéa, quel qu'en soit le support, papier ou informatique, doivent être réalisés dans le respect des dispositions de la loi n° 78-­‐17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. La prestation d'hébergement, quel qu'en soit le support, fait l'objet d'un contrat. Lorsque cet hébergement est à l'initiative d'un professionnel de santé ou d'un établissement de santé, le contrat prévoit que l'hébergement des données, les modalités d'accès à celles-­‐ci et leurs modalités de transmission sont subordonnées à l'accord de la personne concernée. » L’article L1111-­‐8 du code de la santé publique décrit que l’échange de données de santé à caractère personnel est seulement réalisable entre des personnes physiques ou morales agréées et en droit de pouvoir recevoir ce type de données. De plus, il est stipulé que l’hébergement de données quel qu’en soit le support, numérique ou papier, n’a lieu qu’avec le consentement explicite de la personne concernée par ces données. Ces deux éléments permettent de remettre en cause le principe même du quantified self, mais surtout les acteurs du secteur qui délivrent des prestations relatives à la quantification du corps humain. Aucune loi n’existe pour les données décrites comme des données de bien être mais force est de constater que la frontière entre les données de bien être et de santé devient frêle et ces marques vont donc peu à peu se retrouver confrontées à la problématique de diffusion de données, tout comme les assureurs. Au même titre, les assureurs désireux de fonder des contrats d’assurance santé, vont vite se heurter à cette problématique, car seules, les données de bien être ne suffisent pas à pouvoir constituer un contrat d’assurance santé sur mesure. La centralisation des données de santé sur des plateformes spécifiquement dédiées représente-­‐elle l’évolution logique du quantified self ?
  • 66. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 66 4.3.5) Vers l’apparition de plateformes communautaires de centralisation des données de santé Les objets connectés en quantified self sont récents et pour autant, il devient déjà difficile de pouvoir en définir le nombre exact. Au delà de cet aspect quantitatif, il paraît intéressant de se tourner vers les nouvelles données qui se créent à chaque fois qu’un nouvel objet connecté est commercialisé. La suite logique est que ces informations précédemment enregistrées sont vouées à être automatiquement transférées sur les smartphones des utilisateurs. Cet échange engendre de nouveaux risques de piratage et de perte par l’organisme propriétaire. La perversité de collecte peut parfois amener à se demander comment les sociétés traitent l’information. En réalité, les sociétés ont un modèle économique qui repose, en plus de la vente des objets connectés, sur la monétisation des données générées par leurs objets, d’une part en proposant des analyses de données plus approfondies aux utilisateurs mais également en valorisant éventuellement la captation de données auprès d’autres sociétés. Les organismes de régulation sont en droit de se demander quel encadrement il serait possible de réaliser pour éviter que chaque organisme utilise ses propres applications et gère à sa manière les données des utilisateurs. Le marché de l’internet des objets voit donc émerger l’arrivée de plateformes virtuelles similaires à des carnets virtuels de santé pour lesquels les objets connectés peuvent être rattachés et qui permettent d’avoir une centralisation des données enregistrées. A titre d’exemple, la société UmanLife définit une nouvelle approche du carnet de santé 2.0. L’idée pourtant simple s’avère être porteuse de sens quant à la centralisation des données récoltées via les innombrables objets connectés permettant d’analyser l’activité quotidienne de l’utilisateur. Cette société propose un portail constitué d’un certain nombre d’outils capables de regrouper tous les objets connectés sur une seule et même plateforme. Il devient en effet de plus en plus compliqué de répertorier les innombrables objets connectés du marché tant ils sont nombreux et fabriqués par des sociétés différentes.
  • 67. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 67 L’idée de regroupement des usages et des données peut permettre à l’utilisateur de s’y retrouver et de ne pas avoir à utiliser une dizaine d’applications pour analyser quotidiennement ses performances. Umanlife permet donc de pouvoir connecter les objets connectés via les API proposées par des marques comme Fitbit, Withings ou même Nike. Ces plateformes de centralisation des objets et donc des données est à mon humble avis l’évolution en devenir la plus prometteuse de l’internet des objets. L’utilisateur aime la simplicité et l’idée d’utiliser 3 ou 4 applications différentes pour chaque objet qu’il possède lui paraît être déjà trop compliqué. Dans la même idée, Apple a présenté en septembre 2014 leurs nouveaux téléphones, les iPhone 6 et iPhone 6 Plus. Au delà de l’engouement habituel provoqué par le silence malicieux entretenu par la marque à la pomme croquée depuis des années, une nouvelle application fait son apparition et pas des moindres. Baptisé Health, l’importance du nom n’est rien à côté de l’ampleur du projet lancé par Apple pour connaître la santé des utilisateurs et leur proposer un véritable carnet de santé digital. Reste désormais à savoir avec quels acteurs la firme de Cupertino souhaite collaborer pour lancer son HealthApp. Pour l’heure, différents partenariats ont apparemment été conclus avec des hôpitaux américains qui acceptent de collaborer sur le partage de données médicales. La suite est tournée vers la commercialisation de plusieurs objets connectés comme la très attendue iWatch qui permettra à Apple de pouvoir récolter de données de santé à l’aide de sa propre gamme d’objets. Il ne convient pas de ne parler que d’Apple sur un marché technologique aussi porteur. L’autre géant Américain Google a également dévoilé son projet en juin 2014 de manière moins formelle mais tout aussi prometteuse. La firme prévoit de lancer son Google Fit, basé exactement sur le même principe que l’application Health d’Apple.
  • 68. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 68 L’arrivée de tels monstres de données sur le marché de l’internet est bien évidemment stratégique et il est évident que ces acteurs souhaitent développer un savoir-­‐faire dans les prochaines années pour qu’un jour ils soient capables de dépasser les spécialistes de chaque secteur d’activité grâce à la technicité mêlée à la collecte des données. Suite à l’analyse de ces nouvelles opportunités de marché rapidement perçues et exploitées par les géants technologiques, il nous a paru pertinent à travers l’enquête réalisée, de pouvoir connaître l’avis du grand public sur l’éventualité qu’un de ces acteurs puisse, un jour, être en capacité de pouvoir proposer de l’assurance à quiconque en sera demandeur. Les avis divergent mais certains répondants décrivent une tendance à la perversité de fonctionnement de géants technologiques et un manque de savoir-­‐faire du métier : -­‐ « Ce n’est pas leur métier » -­‐ « Je ne comprends pas pourquoi Apple et Google interviendraient dans ce secteur car je signe mon contrat d’assurance uniquement avec mon assureur » -­‐ « A ce jour, ils n’ont aucune notion de l’assurance » -­‐ « Les assureurs essayent d’avoir plus d’interactions humaines pour améliorer leur proximité alors que les géants virtuels sont trop distants et virtuels pour pouvoir proposer ce service » La dernière remarque montre la logique des personnes qui ont besoin que l’intermédiaire d’assurance respecte le devoir de conseil et puisse justement analyser les réels besoins de la personne pour lui proposer le type de contrat le mieux approprié. Les plus attirés par la technologies quant à eux répondront parfois par envie ou simplement par évidence : -­‐ « De toute manière, ils ont la data » -­‐ « Pourquoi pas, cela augmente la concurrence » -­‐ « N’importe qui peut proposer de l’assurance tant que l’offre est réelle, intéressante et garantie »
  • 69. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 69 -­‐ « Les statistiques et le capital sont les deux éléments les plus compliqués à obtenir pour un assureur, Google et Apple ont les deux. Pour les compétences métier et règlementaires, il suffit de débaucher les quelques bonnes personnes, ils ont donc les moyens de le faire. » -­‐ « Du moment que ces données sont anonymes et qu'ils prouvent leur capacité à faire une gestion financière pertinente » -­‐ « A la différence de l’assureur ces opérateurs inscrivent leur démarche dans un projet de bien être et de développement de l’être humain» -­‐ « Google est légitime comme distributeur ; si les gens lui confient leurs données en connaissance de cause, qu'est-­‐ce qui l'empêchera de le faire ? » -­‐ « Expert dans un domaine peut devenir expert dans un marché fermé comme l'assurance » -­‐ « Oui, parce qu'ils sont en mesure de le faire, et de bien le faire en partenariat avec des assureurs » 4.3.6) Vers l’apparition de partenariats entre plateformes de centralisation des données de santé et assureurs ? Les sociétés d’assurance les plus en avance sur le digital créent de nouveaux services assurantiels mis en avant grâce aux objets connectés. Qu’il s’agisse de fidélisation ou de prévention, l’intérêt final est de faire évoluer les offres pour personnaliser la connaissance du client. La course à la personnalisation du client, à sa connaissance et à l’enrichissement de son expérience est un exercice long et complexe pour les sociétés d’assurances, car le contact avec le client est rare. En allant plus loin que l’état actuel des choses, on peut imaginer d’éventuels partenariats possibles entre des marques créatrices de plateformes comme UmanLife, Apple ou Google et des établissements d’assurance, l’idée étant de faire cohabiter sur une seule et même plateforme des données relatives à l’utilisateur et des offres d’assurance associées. Comme la société Withings est en train de le faire avec Apple, de nombreuses start-­‐up spécialisées dans les objets connectés s’associent avec la marque pour constituer un socle de futures données récupérées via ces objets et stockées en temps réel sur l’application Health. Il est désormais possible de concevoir que de grands acteurs de l’assurance puissent s’associer de la même manière à Apple ou UmanLife pour proposer des adaptations tarifaires très précises selon les informations présentes dans le carnet de santé virtuel de l’utilisateur. Le cas échéant, l’assureur a la possibilité d’utiliser des données fournies et validées directement par l’utilisateur.
  • 70. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 70 Ces données sont analysées et exploitées selon son comportement vertueux. Si les résultats enregistrés sont bons et laissent présager des efforts notables, l’assureur aura la possibilité de baisser les cotisations de la personne pour la récompenser de ses efforts. Qu’en est t-­‐il de la perception de ce type de partenariat par le grand public ? Près de 30% des répondants estiment à 75% la probabilité qu’un partenariat assureurs/géants technologiques puisse prochainement voir le jour. C’est exactement dans cette idée que selon Bloomberg, la société Apple se serait rapprochée en juillet 2014 des deux plus grandes mutuelles d’assurances américaines Humana et UnitedHealth pour mettre en place un partenariat et ainsi adapter les contrats des assurés selon les données récoltées par l’application Health. Cela confirme donc bien la volonté évidente des acteurs à mettre en place ce type de partenariats. Pour l’instant prévu en Amérique, le même processus aura très certainement plus de mal à être développé en France du fait des nombreuses contraintes juridiques et éthiques.
  • 71. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 71 Cependant, si on imagine la création d’un partenariat entre assureur et géant technologique, de nombreuses modifications vont voir le jour : -­‐ Une meilleure connaissance du client grâce au partenariat établi avec le géant technologique nécessite cependant d’accorder de la méfiance à l’échange des données entre les deux entreprises et voir comment il sera réalisé. En effet, des entreprises comme Google ou Apple auront très certainement la possibilité de mettre en place un système de tarification selon le volume de données souhaité par l’assureur. La logique est alors simple, plus l’assureur veut de données, plus il paie. Ce dernier élément reste cependant impossible à mettre en place à l’heure actuelle car la législation stipule que les données de santé ne peuvent pas être communiquées sans l’accord préalable de la personne concernée. En d’autres termes, l’assureur, pour avoir accès à des données, devra au préalable en informer l’assuré pour pouvoir éventuellement les obtenir. -­‐ La mise en place d’algorithmes permettant de pouvoir tarifer des contrats en temps réel selon les données comportementales récoltées via l’ensemble des objets connectés qu’utilise l’individu. -­‐ Promouvoir l’image de l’assureur qui s’associe à un géant technologique 4.3.7) L’assurance collaborative comme futur levier de développement ? C’est à titre totalement imaginatif qu’il devient désormais possible de réfléchir à l’évolution de l’assurance santé grâce aux objets connectés. L’économie collaborative explose en 2014, de nombreux nouveaux acteurs ont notamment révolutionné le secteur du partage d’automobile et d’habitation avec respectivement des acteurs comme Blablacar ou AirBnB. Dans le cadre de l’assurance, de nouveaux acteurs tentent de percer le marché très fermé grâce à de nouveaux business modèles qui permettent d’envisager l’assurance de manière groupée. On peut notamment penser à des acteurs comme Friendsurance ou la start-­‐up française Inspeer qui mutualise des petits risques dans des communautés d’assurés, permettant de réduire et partager les coûts de franchise en automobile et habitation. Fort de ces nouvelles tendances, notre réflexion nous amène à réfléchir un modèle futur basé sur la proposition de création de communauté destiné à une catégorie de personnes détentrices d’objets connectés qui souhaitent pouvoir être conseillés par d’autres utilisateurs.
  • 72. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 72 Ce constat amène à la réflexion suivante : Dans le cadre de la conclusion de partenariats entre plateforme de données et assureurs, l’idée pourrait-­‐être que l’assureur puisse constituer des offres d’assurance spécifiques à des pools de clients détenteurs d’un objet connecté. L’idée est ensuite de constituer une véritable communauté de clients détenteurs du même objet qui pourraient se conseiller entre eux de manière collaborative. L’assureur incarnant le rôle de modérateur, il est susceptible d’apporter des conseils en prévention et de répondre à des questions trop techniques. A l’image des petits risques assurés en automobile et habitation dans l’assurance collaborative, il devient possible d’imaginer dans un futur plus où moins proche des possibilités de mise en place de programmes d’assurance comme des mutuelles santé spécifiquement adaptées à des profils clients appartenant à une communauté d’utilisateurs d’objets connectés. ! En plus de devenir de vrais coachs personnalisés, les assureurs vont désormais avoir la possibilité de prendre une place de taille sur le marché du carnet de santé virtuel. Véritable aboutissement de la centralisation des données de santé, les plateformes virtuelles sont actuellement développées par les plus grands acteurs du monde de la technologie. Opportunités ou menaces ? L’avenir nous en dira plus mais il paraît évident que l’assureur aura un vrai rôle à jouer dans la prise de pouvoir de la donnée et la connaissance des techniques d’assurance. Les géants technologiques ont pour l’heure comme objectif de devenir les assureurs de demain et possèdent les pouvoirs de le faire. Les stratégies des acteurs de l’assurance diffèrent mais il paraît primordial de réfléchir à la conclusion de partenariats et de devenir des précurseurs de modèles collaboratif pour développer des logiques de fidélisation du client grâce à la proximité des membres d’une communauté.
  • 73. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 73 CONCLUSION L’analyse de l’expérience client au travers des objets connectés, quelle expérience ! Tout au long de cette étude, de nouveaux éléments sur l’actualité mouvante du secteur n’ont cessé de voir le jour dans les innombrables articles et livres blanc publiés par les sociétés soucieuses de prouver leur degré avancé de digitalisation. L’idée a été de définir les principales caractéristiques qui définissent l’expérience client pour voir quel potentiel serait exploitable dans le milieu des objets connectés et plus précisément de leur intégration dans le monde de l’assurance. Dans ce sens, nous avons tout d’abord prouvé que les entreprises, qu’elles soient fabricantes ou utilisatrices comme les assureurs, ont tendance à se focaliser, à tort ou à raison sur les bienfaits ludiques des objets connectés en santé, mais en creusant, il est facile de s’apercevoir que de nombreuses barrières juridiques et tarifaires vont freiner les ambitions menées sur la tarification des contrats d’assurance santé selon le comportement de l’individu. En matière de recommandations, il paraît intéressant de faire un focus sur le développement de l’expérience du client grâce aux objets connectés. L’adaptation tarifaire n’étant pour l’instant pas au programme, la prévention du client représente un enjeu majeur de fidélisation pour les assureurs à l’heure ou sa volatilité devient très importante. Les assureurs connaissent leur métier et doivent faire en sorte de se positionner en qualité de coach préventif auprès de leurs clients. Les grands acteurs du monde technologique eux n’attendent clairement pas les retardataires et mènent une stratégie pour acquérir un savoir-­‐faire en matière d’assurance. Déjà possesseurs des données, leur rôle est désormais de convaincre, en évoquant le fait que la même entreprise puisse à la fois fabriquer les produits, les vendre, gérer l’évolution du comportement et proposer des contrats d’assurance. En matière de recommandations, il est important de réfléchir aux partenariats que pourraient conclure les assureurs et les géants de la technologie. Il faut également être méfiant sur ce type de possibilités mais à y réfléchir, cela permettrait dans un premier temps de garantir un développement important dans le digital pour l’acteur d’assurance. De plus, l’idée de communautés d’assurés à l’intérieur même des plateformes de gestion des données de santé prend tout son sens.
  • 74. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 74 L’avenir prometteur que pourrait avoir une société d’assurance qui s’associerait à une marque créatrice de carnets virtuels de santé pour développer un partenariat basé sur l’exploitation des données de santé fournies par les objets connectés paraît évident. Il devient même possible de réfléchir à la constitution d’un carnet de santé 2.0 mais également un portefeuille de contrats d’assurance virtuels associé aux performances sportives de l’utilisateur. La formation d’un tel environnement pourrait avoir deux principales vertus : -­‐ Une sécurisation plus importante permettant aux autorités de régulation de revoir leurs exigences en matière d’interdictions. -­‐ Une amélioration de l’expérience du client qui va pouvoir tout gérer à un seul et même endroit et manière fluide en temps réel. Des communautés d’assurés pourront naturellement se créer et croiser les performances de chacun. Nous pouvons imaginer la présence de plateformes gérées à la fois par l’assureur pour la mise à disposition de contrats d’assurance proposés selon les performances de l’utilisateur et par l’acteur technologique développant de nouveaux produits dédiés à l’enrichissement de l’expérience du client. Les possibilités paraissent innombrables mais cet usage devra tout de même tenir compte des déviances évoquées au long de cette étude à savoir, la collecte des données pour les utilisateurs qui ne développent pas un comportement voulu par la société. L’avenir nous dira très prochainement si les assureurs sont en capacité de pouvoir trouver les mesures et accords nécessaires pour être en capacité de créer des contrats selon le comportement de l’assuré. Nous pouvons désormais réfléchir également sur la probabilité que les entreprises technologiques de taille mondiale comme par exemple, Google, Apple, Microsoft et bien d’autres soient désormais prêtes à devenir les assureurs de demain.
  • 75. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 75 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Références académiques : " J. BARCENILLA & J.-­‐M-­‐C BASTIEN – « L’acceptabilité des nouvelles technologies : quelles relations avec l’ergonomie, l’utilisabilité et l’expérience utilisateur ? » 2009/04 (Vol. 72) -­‐ 104 pages – Presses Universitaires de France " V.CARTERON – « Expérience client et distribution omnicanale » L’Expansion Review Management -­‐ Presses Universitaires de France 2013/02 – P. 25 à 35 " J.L GAMBEY – « L’assurance en mouvement – Tome 1 » 2012 – 325 pages " C. MULETIER, G. BERTHOLET & T.LANG -­‐ « La gamification ou l’art d’utiliser les mécaniques du jeu dans votre business » 2014/06 – 200 pages – Eyrolles " CAHIER N°1 Innovation & Prospective CNIL – « Vie privée à horizon 2020 » 2012/11 – 60 pages " CAHIER N°2 Innovation & Prospective CNIL – « Le corps, nouvel objet connecté » 2014/05 – 60 pages " INSTITUT G9+ -­‐ « Les nouveaux eldorados de l’économie connectée » 2013/12 – 54 pages Articles web : " G. BACHETTE –PEYRADE – « Objets connectés, quels enjeux pour l’assurance de personnes » 2014/02 – www.insurancespeaker-­‐solucom.fr " M. HIZEM – « L’internet des objets, un potentiel à exploiter dans l’assurance » 2012/10 – www.blog.octo.com " J.LELEU – « Gamification et objets connectés au coeur de la e-­‐santé » 2014/01 – www.renaissancenumerique.org
  • 76. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 76 " A.GIRAUDON – « Assurance et Internet des objets : enjeux et opportunités » 2013/10 – www.lesechos.fr " E.LAUGIER – « Objets connectés : la deuxième révolution d’internet » 2013/10 – www.lenouveleconomiste.fr " M.NAMUR – « les objets connectés battent les mesures » 2014/02 – www.liberation.fr " L.RONCHAUD – « Multi-­‐canal, big data, objets connectés : l’assurance opère sa transformation digitale » 2013/05 – www.lesechos.fr " S.ZIBI – « Objets connectés : attention au précipice » 2014/02 – www.lemonde.fr " N.GOLIA – « Internet of things under the radar, but coming to insurance » 2014/09 – www.insurancetech.com " P.DUBARRY – « Quantified Self : un phénomène d’avenir » 2013/07 – www.homemedia.fr " S.FOX – « Tracking for health » 2013/01 – www.pewinternet.org " B.MANENTI – « Et si votre assureur savait tout de votre état de santé » 2014/06 – www.tempsreel.nouvelobs.com " S.DE SMET & M.VATON – « Quantified Self – la course quotidienne à l’auto-­‐mesure » 2014/05 -­‐ www.tempsreel.nouvelobs.com " M.J GUILLET – « Objets connectés, les français prêts à foncer ? » 2014/01 – www.e-­‐marketing.fr
  • 77. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 77 GLOSSAIRE " Gamification « La gamification est le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d'apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux. Son objet est d’augmenter l’acceptabilité et l’usage de ces applications en s’appuyant sur la prédisposition humaine au jeu. » " Quantified self « Le Quantified Self est un mouvement qui regroupe les outils, les principes et les méthodes permettant à chacun de mesurer ses données personnelles, de les analyser et de les partager1. Les outils du Quantified Self peuvent être des objets connectés, des applications mobiles ou des applications Web. » " Interopérabilité « L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d'autres produits ou systèmes existants ou futurs et ce sans restriction d'accès ou de mise en oeuvre. » " Big data « Les big data, où les « gros volumes de données», (recommandé), parfois appelées données massives, désignent des ensembles de données qui deviennent tellement volumineux qu'ils en deviennent difficiles à travailler avec des outils classiques de gestion de base de données ou de gestion de l'information. » " Anonymisation « Action de rendre quelquechose anonyme » " Usage based insurance « L’assurance à l’usage (UBI) a été premièrement développé dans l’assurance automobile. Il s’agit d’un type d’assurance dans lequel les coûts dépendent du comportement de l’assuré. En automobile par exemple, l’analyse est réalisée sur le type de véhicule utilisé, la distance parcourue, le comportement du conducteur et le lieu. » " Technophile « Une personne qualifiée de technophile désigne quelqu’un qui est sensible au développement et à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. » " Verbatim « Le verbatim est un mot employé comme adverbe, il signifie « décrire textuellement ou mot pour mot ». Il désigne une citation faite pendant le discours d’une personne. En d’autres termes, il s’agit des dires de la personne retranscrites à l’identique de manière écrite. »
  • 78. Yann FONTES – Neoma Business School 2014 Les objets connectés dans l’assurance Santé / 78 " Obsolescence « L’obsolescence est le fait pour un produit d’être dépassé et donc de perdre une partie de sa valeur en raison de la seule évolution technique même s’il est en parfait état de fonctionnement. » " Lobbys « Un lobby est une structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d’un groupe donné en exerçant des pressions ou influences sur des personnes ou institutions détentrices de pouvoir. Pour ce faire, il exerce une activité qui consiste à procéder à des interventions destinées à influencer directement ou indirectement l’élaboration, l’application ou l’interprétation de mesures législatives. " NTIC « Nouvelles technologies de l’information et de la communication – elles regroupent les techniques principalement de l’informatique, audiovisuel, multimédia, d’internet et des télécommunications qui permettent aux utilisateurs de communiquer, d’accéder aux sources d’information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l’information sous toutes ses formes. »