Le chardon-marie

Le chardon-marie devrait son nom au fait d’avoir croisé la route de la Sainte Famille durant la fuite en Egypte et y aurait gagné les nervures blanches qui le distinguent.

Le chardon-marie (Silybum marianum) appartient à la famille des Astéracées comme la pâquerette ou le pissenlit. Le nom de son genre vient du grec « silybon » qui désigne en grec le chardon comestible. Il porte également les noms de chardon marbré, chardon argenté, épine blanche, lait de Notre-Dame, silybe de Marie, etc. La légende raconte que la Vierge Marie, durant la fuite en Egypte, aurait donné le sein à son fils près d’un bouquet de chardons, mais quelques gouttes de lait tombèrent sur les feuilles de ces chardons, leur donnant leurs nervures blanches. 

Sur la gauche, une feuille de chardon-marie. Sur la droite, le détail d'une tige avec l'attache de la feuille.
Maurice Pillard Verneuil, Étude de la plante, Paris, 1903

Bisannuel, le chardon-marie atteint 1,50 m de hauteur et dispose d’une longue racine pivotante. Ses grandes feuilles sont bordées d’épines et présentent ces nervures blanches. Au sommet de sa tige cylindrique se dressent des capitules rouges à bractées épineuses et qui s’épanouissent de juin à août, donnant des akènes noirs surmontés d’une aigrette.
La plante affectionne les terres incultes : ruines, friches, décharges, les terrains secs, bien exposés, et est surtout présente dans les régions méditerranéennes. 

La partie supérieure de la tige d'un chardon-marie montre deux feuilles épineuses et le capitule violet au sommet. En bas à droite, des détails de la plante.
François-Pierre Chaumeton, Flore médicale, tome 2, Paris, 1833

Elle a été utilisée dès l’Antiquité pour traiter les affections hépatiques. Au Moyen Âge, elle était recommandée contre la mélancolie. Sa racine était appréciée à la Renaissance. Les différentes parties du chardon-marie ont également été consommées : ses feuilles (une fois ôtées les épines) à la manière des épinards ; ses jeunes pousses à la façon des asperges ; ses capitules à la manière des artichauts ; sa racine à la façon des salsifis ; quant à ses graines, elles étaient torréfiées pour produire un succédané de café. Apprécié par les lapins, il peut enfin faire office de plante ornementale

Nicolas-François et Geneviève Regnault, La botanique mise à la portée de tout le monde, tome 1, Paris, 1774

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