La ville de Rome, redevenue la capitale de l'Eglise à la fin du Moyen Age, accueille à cette période une communauté française relativement importante. Cette pré-sence se manifeste naturellement par un fort contingent de prélats, de clercs...
moreLa ville de Rome, redevenue la capitale de l'Eglise à la fin du Moyen Age, accueille à cette période une communauté française relativement importante. Cette pré-sence se manifeste naturellement par un fort contingent de prélats, de clercs et de communautés religieuses, de diplomates et de négociants, mais elle s'est également réalisée dans l'acquisition de terrains et l'érection d'édifices divers, églises, hôpitaux, couvents, palais qui conservent aujourd'hui encore la mémoire de ces Français de Rome à la Renaissance. L'occupation physique de la cité par les Français prend, à la fin du XVe siècle et au début du siècle suivant, une ampleur qui marque encore aujourd'hui la ville dans son paysage monumental et explique le lien de certains de ses édi-fices avec la France. Cette occupation est d'abord le fait des hospices et des paroisses destinés à accueillir les fidèles, les pèlerins et les visiteurs de langue française de passage ou résidant dans la cité. Au début du XVIe siècle, Rome compte notamment trois grands ensembles destinés à héberger et à secourir ces Français et francophones : Saint-Yves-des-Bretons, l'église de la Purifica-tions-des-Quatre-Nations et Saint-Louis-des-Français. Saint-Yves-des-Bretons. La fondation d'un unique hospice des Bretons, succédant à plusieurs maisons de secours dispersées dans la ville, centré au-tour de sa chapelle dédiée à saint Yves, remonte à l'année 1455. Cette réalisa-tion est principalement l'oeuvre du cardinal Alain de Coëtivy qui obtient du pape Nicolas V, le 24 septembre 1454, la concession de l'église paroissiale Saint-An-dré-de-Marmorarüs (confrérie des marbriers mosaïstes), confirmée par Calixte III. Cet hospice, occupant tout un îlot de constructions, est généreusement doté et progressivement aménagé par des donations ducales et royales successives. Géré par une Compagnie Saint-Yves, l'hospice est matérialisé dans la ville par un véritable bornage héraldique révélateur des efforts du duché pour affirmer son identité propre. Nombre de Bretons habitant la ville ou morts lors d'un sé-jour à Rome, y trouveront leur sépulture. La mauvaise gestion de l'hospice et les conséquences de l'Edit d'Union de 1532 aboutissent en 1582 à la fusion des pa-trimoines et des institutions françaises et bretonnes de Rome. La reconstruction complète de l'Eglise en 1875 justifie le déplacement des pierres tombales dans le cloître de Saint-Louis-des-Français. La Purification-des-Quatre-Nations. En 1473, le pape Sixte IV autorise la concession d'une église proche du pont Saint-Ange à une confrérie de nations francophones d'Outre-Monts, d'au-delà des Alpes (Français, Francs-Comtois, Lorrains et Savoyards) plus tard désignée comme confrérie de la Purification. Leur église, la Purification-des-Quatre-Nations, est détruite à l'occasion de la percée du Corso Vittorio Emanuele vers 1870 et une partie des vestiges lapi-daires transférés à Saint-Louis-des-Français. Saint-Louis-des-Français. Au milieu du XVe siècle, la communauté fran-çaise installée à Rome possède, près de l'actuelle église San Andrea della Valle, une petite chapelle dédiée à saint Louis et un cimetière. En 1478, avec le soutien du pape Sixte IV, cette communauté acquiert un ensemble de propriétés des bénédictins de Farfa, dont plusieurs églises situées autour de l'hôpital de San Giacomo in Thermis. Cet ensemble, érigé par le pape en paroisse territoriale et personnelle des Français, est confiée à la Confrérie des nationaux de langue française, l'Universitas curialium nationis gallicane Romanam curiam sequen-tium et concerne les sujets du royaume mais aussi les Lorrains, Francs-com-tois, Savoyards, leur laissant la charge d'ériger et de gouverner leur église et un hôpital pour les pèlerins pauvres. Il englobe notamment l'église Saint-Sauveur in Thermis conservée au sein du Palazzo Madama jusqu'en 1903. A ses paroisses « françaises » s'ajoutent au XVIIe siècle Saint-Nicolas-des-Lor-rains (1622) et Saint-Claude-des-Bourguignons (1652).